2
Réactions à l’avis de l’observatoire de la laïcité sur le régime des cultes en Alsace-Moselle Les cultes reconnus d’Alsace-Moselle, catholique, protestants et israélite, prennent acte de l’avis rendu par l’Observatoire de la laïcité en date du 12 mai 2015. Ils se réjouissent avant toute chose que l’Observatoire reconnaisse pleinement la légitimité des dispositions particulières qui s’appliquent dans nos trois départements, dans la suite de la décision du Conseil constitutionnel rendue le 5 août 2011. Notre régime local des cultes ne contrevient donc pas aux principes constitutionnels, même s’il ne peut connaître d’évolution majeure ou d’extension, ce que l’on est en droit de regretter. Ils remercient l’Observatoire d’avoir pris en compte un certain nombre de préoccupations relatives notamment à la gestion des fabriques, dans un contexte où certains prêtres se trouvent chargés d’un grand nombre de paroisses (recommandation n° 9) et voient positivement les éventuelles simplifications administratives possibles (recommandations 8 et 10). Sur les points 1 et 2 (délits de blasphème et de trouble à l’exercice du culte), ils rappellent qu’ils avaient eux-mêmes proposé l’abrogation de l’article 166 du Code de droit local, relatif au blasphème, lors de leur audition commune, le 6 janvier dernier. Pour ce qui est de l’enseignement religieux, leur appréciation est plus nuancée. Il semble que l’Observatoire ait assez largement suivi les revendications des associations opposées au droit local des cultes, qui avaient concentré leurs attaques sur ce point. Nos cultes relèvent d’abord que la liberté de choix concernant l’enseignement religieux est largement satisfaite à travers le questionnaire qui demande à chaque élève (et à sa famille) de se positionner positivement ou négativement par rapport à la proposition de l’enseignement religieux. Il n’y a plus, au sens strict, de « dispense ». En revanche, ils souhaitent que cet enseignement demeure une proposition faite à tous, et non une « option » confidentielle, à la discrétion des établissements.

réactions communes des cultes reconnus en Alsace-Moselle, catholique, protestant et israélite émises à la suite de l'avis de Observatoire de la laïcité du 12 mai

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Réactions communes des cultes reconnus en Alsace-Moselle, catholique, protestant et israélite émises à la suite de l'avis de Observatoire de la laïcité du 12 mai

Citation preview

Ractions lavis de lobservatoire de la lacit sur le rgime des cultes en Alsace-MoselleLes cultes reconnus dAlsace-Moselle, catholique, protestants et isralite, prennent acte de lavis rendu par lObservatoire de la lacit en date du 12 mai 2015.Ils se rjouissent avant toute chose que lObservatoire reconnaisse pleinement la lgitimit des dispositions particulires qui sappliquent dans nos trois dpartements, dans la suite de la dcision du Conseil constitutionnel rendue le 5 aot 2011. Notre rgime local des cultes ne contrevient donc pas aux principes constitutionnels, mme sil ne peut connatre dvolution majeure ou dextension, ce que lon est en droit de regretter.Ils remercient lObservatoire davoir pris en compte un certain nombre de proccupations relatives notamment la gestion des fabriques, dans un contexte o certains prtres se trouvent chargs dun grand nombre de paroisses (recommandation n 9) et voient positivement les ventuelles simplifications administratives possibles (recommandations 8 et 10).Sur les points 1 et 2 (dlits de blasphme et de trouble lexercice du culte), ils rappellent quils avaient eux-mmes propos labrogation de larticle 166 du Code de droit local, relatif au blasphme, lors de leur audition commune, le 6 janvier dernier.Pour ce qui est de lenseignement religieux, leur apprciation est plus nuance. Il semble que lObservatoire ait assez largement suivi les revendications des associations opposes au droit local des cultes, qui avaient concentr leurs attaques sur ce point.Nos cultes relvent dabord que la libert de choix concernant lenseignement religieux est largement satisfaite travers le questionnaire qui demande chaque lve (et sa famille) de se positionner positivement ou ngativement par rapport la proposition de lenseignement religieux. Il ny a plus, au sens strict, de dispense. En revanche, ils souhaitent que cet enseignement demeure une proposition faite tous, et non une option confidentielle, la discrtion des tablissements.Le placement de lenseignement religieux en dehors de lhoraire scolaire irait dans le sens dune marginalisation rapide: qui assurerait ce cours en fin de journe? Avec quel encadrement des tablissements? Qui voudrait le suivre, surtout si aucune autre alternative que le temps libre nest plus prsente (recommandation n 6)? Quel serait le srieux dun cours que lon pourrait abandonner tout moment de sa scolarit (recommandation n4)?Nous redisons notre attachement un enseignement obligatoirement organis dans le cadre scolaire, tel quil fonctionne depuis maintenant prs dun sicle dans lcole publique en Alsace-Moselle, sans prjudice pour la formation intellectuelle des lves. Cet enseignement, qui propose laccs une vritable culture religieuse, permet, dans le cadre dune approche positive et critique de la religion, une connaissance approfondie de sa propre tradition et de celle des autres. Il contribue ainsi une meilleure comprhension mutuelle et favorise un bon vivre ensemble. Tout cela dans une libert absolue des lves et des familles daccepter ou dcarter la proposition qui leur est faite.Les responsables des cultes reconnus (juifs, catholiques et protestants) dAlsace et de Moselle le 19/05/2015