3
Dans une étude de Jérôme intitulée « Le changement climatique et ses effets au Maroc : De la perception dans l’opinion publique au débat politique » on essaie de mieux cerner les enjeux liés au réchauffement climatique au Maroc Fragilité du Maroc envers les effets du changement climatique Le Maroc est un pays très fragile au regard des effets du changement climatique. Des estimations nationales supposent que d’ici 2099, les températures moyennes annuelles au Maroc accroîtront de deux à cinq degrés. De plus, les précipitations vont baisser d’une moyenne de 20 % 1 . En Atlas, on observe en hiver une baisse de la couverture neigeuse ; cependant au Sud, plusieurs régions sont concernées par des sècheresses et une désertification progressive. On peut présumer que ces phénomènes météorologiques s’amplifieront encore dans l’avenir avec le réchauffement climatique. Etant donné que le Maroc est un pays essentiellement agricole (40 % des Marocain(e)s travaillent dans l’agriculture) 2 , les effets du changement climatique entraîneront des conséquences immédiates pour la population. Dans les régions du Sud et de l’Est du royaume, les habitant(e)s sont encore plus dépendants du secteur agricole : ici, les estimations nationales présument que 80% de la population vit directement de l’agriculture qui représente pour beaucoup de familles la seule source de revenus. D’où leur vulnérabilité particulièrement élevée envers les effets du changement climatique au Maroc, qui poussera beaucoup de personnes de migrer de la compagne vers les grandes villes, renforçant ainsi la pression dans des bidonvilles. En raison du taux élevé de l’ignorance du chômage et les problèmes sociaux déjà existants se seront encore plus aggravés. La perception dans l’opinion publique et quelques mesures Quoique les effets sautent aux yeux et le besoin d’agir soit reconnu, le changement climatique et ses effets ne jouent jusqu’alors qu’un rôle secondaire dans l’opinion publique marocaine, ceci est dû au niveau d’éducation médiocre d’une large couche de la 1 Direction de la Météorologie Nationale, voir la carte sous : http://www.portailsudmaroc.com/photomenu/050713_173242-5.jpg (12.12.2013). 2 Union européenne (UE): « European Neighbourhood and Partnership Instrument - Strategy Paper Morocco 2007-2013 », p. 13, disponible en ligne sous : http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/country/enpi_csp_morocco_en.pdf (12.12.2013)

Rechauffement climatique

Embed Size (px)

DESCRIPTION

les effets du rechauffement climatique au Maroc

Citation preview

Page 1: Rechauffement climatique

Dans une étude de Jérôme intitulée « Le changement climatique et ses effets au Maroc : De la perception dans l’opinion publique au débat politique » on essaie de mieux cerner les enjeux liés au réchauffement climatique au Maroc

Fragilité du Maroc envers les effets du changement climatique

Le Maroc est un pays très fragile au regard des effets du changement climatique. Des estimations nationales supposent que d’ici 2099, les températures moyennes annuelles au Maroc accroîtront de deux à cinq degrés. De plus, les précipitations vont baisser d’une moyenne de 20 %1.

En Atlas, on observe en hiver une baisse de la couverture neigeuse ; cependant au Sud, plusieurs régions sont concernées par des sècheresses et une désertification progressive. On peut présumer que ces phénomènes météorologiques s’amplifieront encore dans l’avenir avec le réchauffement climatique. Etant donné que le Maroc est un pays essentiellement agricole (40 % des Marocain(e)s travaillent dans l’agriculture)2, les effets du changement climatique entraîneront des conséquences immédiates pour la population.

Dans les régions du Sud et de l’Est du royaume, les habitant(e)s sont encore plus dépendants du secteur agricole : ici, les estimations nationales présument que 80% de la population vit directement de l’agriculture qui représente pour beaucoup de familles la seule source de revenus. D’où leur vulnérabilité particulièrement élevée envers les effets du changement climatique au Maroc, qui poussera beaucoup de personnes de migrer de la compagne vers les grandes villes, renforçant ainsi la pression dans des bidonvilles. En raison du taux élevé de l’ignorance du chômage et les problèmes sociaux déjà existants se seront encore plus aggravés.

La perception dans l’opinion publique et quelques mesures

Quoique les effets sautent aux yeux et le besoin d’agir soit reconnu, le changement climatique et ses effets ne jouent jusqu’alors qu’un rôle secondaire dans l’opinion publique marocaine, ceci est dû au niveau d’éducation médiocre d’une large couche de la population. En revanche, chez la couche de la population cultivée, on ne retrouve également que peu de sensibilisation au sujet du changement climatique. Ces dernières années, il y a eu des campagnes de sensibilisation de la part des médias locaux et des ONG, par exemple sur le sujet de la manière d’économiser de l’eau et de l’énergie.

La politique climatique nationale

La politique environnementale et la politique climatique sont résumées sous forme de thème transversal dans différents ministères et administrations dont le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement (MEMEE), le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification et l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE).

En 2009, le gouvernement marocain présenta le « Plan National de Lutte contre le Réchauffement Climatique » qui contient deux objectifs clés : l’atténuation et l’adaptation. Officiellement, le Maroc envisage d’ici 2020 l’alimentation de 40 % de sa consommation énergétique à partir des énergies renouvelables dans ce but l’Agence Marocaine d’Energie solaire (MASEN) fut créée. Jusqu’à ce jour, le Maroc dépend encore presque complètement des importations en matière d’énergie fossile.

1 Direction de la Météorologie Nationale, voir la carte sous : http://www.portailsudmaroc.com/photomenu/050713_173242-5.jpg (12.12.2013).2 Union européenne (UE): « European Neighbourhood and Partnership Instrument - Strategy Paper Morocco 2007-2013 », p. 13, disponible en ligne sous : http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/country/enpi_csp_morocco_en.pdf (12.12.2013)

Page 2: Rechauffement climatique

Une déclaration du Roi marocain Mohammed VI à l’occasion de la fête du trône, le 30 juillet 2009, souligne « Le Maroc qui, à l'instar de tous les pays en développement, affronte des défis majeurs et pressants en matière de développement, a pleinement conscience de la nécessité de préserver l'environnement et de répondre aux impératifs écologiques. »3

Mais il faut noter que les régions frappées plus fortement par changement climatique ne profitent pas de ces projets. Donc en réalité, ces projets sont perçus par l’opinion publique comme mesures de modernisation que de protection climatique.

La politique climatique internationale

Pendant les négociations internationales sur le climat, le Maroc fait partie du groupe des pays en développement qui se prononcent pour l'objectif de limiter le changement climatique à 2°C, mais qui, en revanche, responsabilisent d’abord les pays industriels en se dispensant eux-mêmes des réductions contraignantes de leurs émissions. En conséquence, le Maroc défend à propos de sa politique climatique internationale une position des «responsabilités partagées, différenciées et historiques »4 en se prononçant pour une réduction facultative de ses émissions en considération de l’intérêt national et des objectifs nationaux en développement.

En 2001, c’était Marrakech, le lieu de congrès de la 7ème session de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP7) qui frayait la voie au protocole de Kyoto. Ce dernier fut ratifié du Maroc en 2002.

De plus, le Maroc abritera La COP225 qui sera la plus grande manifestation du système des Nations unies pour les accords multilatéraux.

3 D’après : https://www.maroc.ma/fr/discours-royaux/discours-de-sm-le-roi-%C3%A0-loccasion-de-la-f%C3%AAte-du-tr%C3%B4ne (14.12.2013).4 Amina Benkhadra, ancienne ministre marocaine de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, citée dans : http://www.maghress.com/fr/mapfr/18703 (15.12.2013).5 La 22e Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques 2016