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  • Recherche entomologique dans les écosystèmes forestiers africains

  • Recherche entomologiquedans les écosystèmes forestiersafricains

    Directeurs de la publication:Guy CouturierJuste BoussienguetHenri Dosso

    Rapport de l'atelier régional organisé parl'Institut d'Ecologie Tropicale (lET),le Comité national de Côte d'Ivoire pour le MAB,l'ORSTOM, l'Unesco-MAB, le Programme des Nations Uniespour l'Environnement (PNUE) et le Réseau Africainde Biosciences (RAB), qui s'est tenu à Abidjan et Taï(Côte d'Ivoire) du 25 novembre au 6 décembre 1985.

    Unesco

  • Le Programme intergouvernemental sur l'homme et la biosphère (MAD), lancé par ('Unescoen 1970, a pour objectif de développer, avec l'apport des sciences naturelles et sociales,une base rationnelle pour l'utilisation et la conservation des ressources de la biosphère et pourl'amélioration des relations entre "homme et l'environnement. Afin d'atteindre ce but, leMAD a adopté une approche écologique intégrée pour ses activités de recherche et deformation, qui sont axées autour de quatorze thèmes internationaux et orientées vers lasolution de problèmes concrets de gestion dans les différents types d'écosystèmes.

    Publié en 1986 par l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la culture7, place de Fontenoy, 75700 Paris

    Imprimerie des Presses Universitaires de France, Vendôme

    © Unesco 1986

  • TABLE DES MATIERES

    SECTION l - INTRODUCTION ET RESUME

    OBJECTIFS

    ORGANISATION

    PARTICIPANTS

    PROGRAMME D'ACTIVITES

    SECTION II - RECOMMANDATIONS ET REMERCIEMENTS

    PREAMBULE

    RECOMMANDATIONS

    REMERCIEMENTS

    SECTION III - EXPOSES TECHNIQUES

    PROBLEMATIQUE ET PERSPECTIVES DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUEEN COTE D'IVOIRE, par Dognenenan Coulibaly

    IntroductionLa recherche scientifique en Côte d'IvoireAdaptation du système de programmation scientifiqueLa constitution d'un potentiel-chercheur de qualitéOrganisation et structuration de l'appareil de rechercheApprofondissement de la coopération scientifique et techniqueLe financement de la rechercheLe transfert des résultats au développementConclusion

    LES RECHERCHES ENTOMOLOGIQUES DANS QUELQUES PAYS DE LA REGION

    Page

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    15

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    A.B.C.D.E.

    CONGO, par Daniel Diangana et Antoine Ki y indouGABON, par Paul PossoGUINEE, par Bakary CoulibalyREPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, par Eugène Kaine et Christophe Lah SaragaTOGO, par Sanda Kolla

    2324262728

  • TABLE DES MATIERES (suite)

    Page

    LA FORET SEMPERVIRENTEpar Yves Gillon

    IntroductionDistributionLe climat des forêtsRichesse spécifiqueConclusionRéférences citées et

    CADRE DE L'ENTOMOLOGIE FORESTIERE, '9":J ,-FZCfo7;:>

    sempervirentes

    ouvra~es sur la forêt tropicale

    29

    293031323940

    L'ECOLOGIE TROPICALE ET LES ETUDES ENTOMOLOGIQUESDU PROGRAMME MAB, par M'alcolm Hadley

    QUELQUES APERCUS41

    La forêt tropicale et ses ressourcesLes actions du programme MAB dans les tropiques humidesConclusionBibliographie

    41424646

    EFFETS DES BRULIS SUR L ES ARBRES EN AFRIQUE, par Yves Gillon 49

    IntroductionInterdépendance du feu et de la végétationZone de fréquence max imale des feuxIncendie en forêtsIncendies en zones aridesConclusion

    L'ENTOMOFAUNE DES STOCKS DE VIVRiERS DES PAYSANS DE COTE D'IVOIRE,par Kouahou Foua-Bi

    Les productions vivrièresButs et limitesEtude pratique des problèmesPrincipaux résultatsConclusion

    CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE QUELQUES INSECTES ENNEMIS DES GRAINSET GRAINES CULTIVES EN BASSE COTE D'IVOIRE, par Kouassi Bekon

    IntroductionIdentification "rapide" des insectes des denréesDescription et biologie des espèces nuisiblesConclusionBibliographie

    PRINCIPAUX PROBLEMES ENTOMOLOGIQUES DES PLANTATIONS FORESTIERES ENCOTE D' IVOIRE, par Bernard Mallet et Lambert Kanga

    La situation forestière en Côte d' IvoirePrincipaux problèmes entomologiques des plantations forestières enCôte d'IvoireBibliographie

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    LES LEPIDOPTERES DEFOLIATEURS DU FRAKE ET DU FRAMIRE EN COTE D'IVOIRE,par Gilles Fédiere, Lambert Kanga et Annie Monsarrat f 24 'Y1?- 73

    Préambule 73Les plantations mécanisées de Tenninalia sp. en Côte d'Ivoire 73Les lépidoptères défoliateurs 75Conclusions et moyens de lutte 78Remerciement 78Bibliographie 79

  • TABLE DES MATIERES (suite)

    Page

    EPICERURA PERGRISEA HAMPSON (LEPIDOPTERE NOTODONTIDAE) - DEFOLIATEURPRINCIPAL DES TERMINALIA SP. EN COTE D'IVOIRE: BIOLOGIE ET LUTTE,par Lambert H.B. Kanga 81

    Les plantations forestières de Terminalia sp. en Côte d' IvoireLes problèmes entomologiquesL'Insecte et sa bIologieMét hode de lutteConclusion

    8181828384

    LES RECHERCHES D'ENTOMOVIROLOGIE DE L'ORSTOM A ADIOPODOUME,par Gilles Fédiere 87

    ETUDE DES POPULATIONS D'INSECTES - 1. ENQUETES ET ECHANTILLONNAGES,par Juste BoussIenguet 91

    IntroductionChoIx du type d'enquêteMéthode d'échantillonnagePratique de l'échantillonnageTraitement du matériel récolté

    9191929393

    L'INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DEVELOPPEMENTEN COOPERATION, par Jean Launay 95

    L 'ORSTOM et ses hult départementsLe Centre d'AdIopodoumé

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    DE LA101

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    Considérations généralesLes méthodes de terrainBibliographie

    HistoriqueLe Projet TaïGrands axes de rechercheOrganisation du projetBibliographie

    LE PROJET TAI : HISTORIQUE ET REALITES, par Henri Dosso

    La Station d'écologie tropicaleMéthodesRésultatsConclusion

    APERCU DE LA NICHE TROPHIQUE DES COLEOPTERES CERAMBYCIDAEREGION DE LAMTO (COTE D'IVOIRE), par Jean-Marie Leroux

    ETUDE DES POPULATIONS D'INSECTES - II. METHODOLOGIE D'ETUDES DESPARAME TRES BIOLOGIQUES DU COMPLEXE ENTOMOPHAGE DE LA COCHENILLEDU MANIOC PHENAcocr;us MANIHOTI, par Juste Boussienguet

    LE PROGRAMME SUR L'EVOLUTION DES POPULATIONS D'INSECTES PARASITES DESCULTURES DANS LE PROJET TAI. PROBLEMATIQUE, METHODES DE COLLECTE, te ?I. O:ll'to 111RESUL TA TS. par Guy Couturier If ~., 1 Y::1

    IntroductionLes méthodes de collecteRésultatsConclusionBibliographie

    111111117117119

  • TABLE DES MATIERES (suite)

    TECHNIQUES D'ETUDES ECOLOGIQUES DES TERMITES FORESTIERS,par Yaya Sangaré

    Contexte historique et régional du Projet TaITechniques des études sur les termites

    Page

    121

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    LES FORMICIDAE TERRICOLES DE FORET OMBROPHILERESULTATS OBTENUS, par Tlemoko Diomandé

    MéthodesRésultatsBIbliographIe

    METHODOLOGIE,123

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    UN CAMPEMENT BAOULE, REGION DE TAI, SUD-OUEST DE LA COTE D'IVOIRE,par Anneke de Rouw

    Introduct ionLe cycle culture vivrière-jachère-culture vivrièreForêt "noire" - cultures vivrières et cultures pérennesBibliographieL'état sanitaire des cultures à Sangbékro

    RECOLTE, ELEVAGE, CONSERVATION ET MONTAGE DES HYMENOPTERESPARASITES POUR ETUDES MORPHOLOGIQUES, par Juste Boussienguet

    Récolte et élevagesConservation et montageEtude des larves

    UTILISATION DES COCCINELLES PREDATRICES LOCALES POUR LA LUTTECONTRE LA COCHENILLE AU CONGO, par Antoine Kiyindou

    Paramètres bioécologiquesEtude de terrainBibliographie

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    LES COLLECTIONS DE REFERENCE, LES COLLECTIONS NATIONALES,LES IDENTIFICATIONS D'INSECTES, par Guy Couturier

    Nécessité et limites des collections d'insectesLe problème des ident ificationsBibliographie

    SECTION IV - ANNEXES

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    ANNEXE 1ANNEXE 2ANNEXE 3

    Liste des participantsProgramme de l'AtelierAllocutions d'ouverture

    143145149

  • SEC T ION

    INTRODUCTION ET RESUME

  • INTRODUCTION ET RESUME

    œJECTIFS

    Un atel ier régional de sensibi l isat ion à la recherche entomologique dans les écosystèmes forest iers -aspects techniques - a été organisé à Abidjan et Taï, Côte d'Ivoire, du 25 novembre au 6 décembre 1985.

    L'atel ier étai t dest iné à assurer un complément de format ion aux chercheurs, ingénieurs et techni-ciens nationaux travaillant en zone forestière humide et se spécialisant en entomologie générale ouagricole. Les nécessités actuelles de l'aménagement impliquent de tenir compte tant des impératifs deconservation du milieu naturel que de son exploitation sur le plan agricole et forestier. C'est pourquoiles activités du cours ont eu une orientation écologique et ont porté principalement sur la méthodologieapplicable aux recherches dans les écosystèmes forestiers anthropisés (milieux cultivés) ou non.

    L'objectif poursuivi a été double: premièrement, promouvoir des contacts entre entomologistesafricains francophones travaillant en zone forestière et favoriser ainsi le développement d'un réseau derecherches; deuxièmement, améliorer les connaissances techniques liées aux recherches entomologiques.

  • PRlGWwt.E D' /lCfIVITES

    Le stage a été organi sé en deux par t ies (annexe 2). La première semaine a été consacrée à quelquesexposés d'ordre général ainsi qu'à des visites de laboratoires à Abidjan et dans ses environs. Ladeuxième semaine du stage s'est tenue à la Station d'Ecologie Tropicale de Taï, où s'est réalisée lapart ie technique de celui-ci.

    La séance d'ouverture s'est déroulée le 25 novembre 1985, avec les discours d'accueil prononcés parle Secrétaire technique du Comité lv\AB de Côte d'Ivoire, le Directeur de l'Institut d'Ecologie Tropicale,le représentant de l'Unesco et le représentant du Ministère de l'Education nationale et de la RecherchescientifIque. Un résumé de ces discours figure en annexe 3. L'après-midi a été consacrée à une confé-rence sur la problématique et l'évolution de la recherche scientifique en Côte d'Ivoire, prononcée par leresponsable pour la politique de recherche scientifique au Ministère de l'Education nationale et de laRecherche scientifique. Des discussions ont également eu lieu sur les recherches entomologiques dans lesdifférents pays participants.

    Le 26 novembre a pris place une visite à l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie au cours delaquelle ont été examinés sur le terrain di fférents problèmes posés par les insectes prédateurs desplantat ions de cacao, café et palmiers à huile, et les di fférentes méthodes de contrôle de ces popula-t ions. Nous avons été condui ts par M. K. Foua-Bi, professeur, et M. K. Bekon, assis tant.

    Les plantations de café (Coffea X arabusta) sont attaquées principalement: au niveau des racinespar les courtilières et grillons; d'importants dégâts sont causés par Bixadus sericola (coléoptèreCerambycidae), borer du tronc. Les feuilles sont surtout at taquées par Zonocenus variegatus, dont onpeut limiter les dégâts en traitant à l'aldrin au début de la saison sèche. Les cerises sont dépréciéespar Stephanoderes hampei, le scolyte des grains. Xyleborus morstatti, le scolyte des rameaux, estconsidéré ici comme le ravageur le plus important.

    Sur les palmiers à huile, on note surtout la présence de Coelenomenodera minuta, dont la larve sedéveloppe dans les palmes, Oryctes monoceros ivorensis. Augosoma centaurus et les CurculionidaeTemnoschoita quadrimaculata et quadripustulata dont les larves, avec Rhynchophorus phoenicis, creusentdes galeries dans les stipes. Sur les fruits, on trouve la cochenille Aspidiotus destructor. L'augmen-tation des surfaces cultivées est actuellement encouragée par le gouvernement qui donne à de jeunesingénieurs agronomes souhaitant devenir planteurs des parcelles de 100 à 150 ha afin de favoriser lacréation de plantations modernes i la Palmindustrie en assume l'encadrement.

    Nous avons pour finir visité une plantation de manioc et J. Boussienguet nous a exposé quels étaientles principaux insectes ravageurs du manioc. On a cité Zonocenus variegatus, défoliateur polyphage, lescochenilles Phenacoccus madeirensis et Ferrisia virgata (Pseudococcidae), un Coccidae, Coccus sp. qui esten cours d'étude systématique, et l'aleurode Bemisia tabaci vecteur de la mosaïque du manioc.

    Nous n'avons pas, lors de cette visite, rencontré Phenacoccus manihoti, la cochenille du manioc,dont cependant les dégâts commencent à se manifester en Côte d'Ivoire. Des exposés plus formels ont étéprésentés dans l'après-midi par les professeurs de l'Ecole sur les insectes ennemis des denrées stockéesen zone forest ière et les ravageurs de l'igname.

    Deux visites ont été effectuées le 27 novembre. Le matin le stage a été accueilli par le CentreTechnique Forest ier Tropical (CTFT) à Vapo, forêt classée de 30.000 ha gérée par le CTFT avec les di ffé-rentes expériences sylvicul turales. On y a examiné quelques problèmes et contraintes posés par lesinsectes prédateurs des forêts et des plantations forestières en Côte d'Ivoire. L'après-midi s'estpassée au centre National de Floristique, avec son jardin botanique et son herbarium où ont été discutésdes problèmes d'établissement et de gestion de collections de référence.

    Le 28 novembre a eu lieu la visite à l'ORSTOM à Adiopodoumé où s'est faite la présentation d'unerevue générale des activi tés de cet organisme en Côte d'Ivoire ainsi que des visi tes des différentesparcelles et des exposés sur les recherches entomovirologiques telles que l'utilisation des virus pourcontrôler les défoliateurs lépidoptères des palmiers à huile, de la noix de coco et des bananiers. Cetteméthode offre une al ternative intéressante au contrôle chimique, tout en n'étant pas encore passée austade de mise en pratique sur le plan extensif. Nous avons discuté des maladies virales des culturestelles que le manioc ainsi que des prédateurs entomologiques des cacahuètes et d'autres cultures d'ordreéconomique importantes dans la région.

    Ensui te, sous la conduite de G. Fédière, responsable du laboratoire d'entomovirologie du Centre,nous avons visité les collections dont la création remonte à l'origine de l'ORSTCM à Adiopodoumé, soit1949. Enrichie au cours des années par les différents spécialistes qui se sont succédés au laboratoire,cette collection recèle principalement une belle collection de rhodalocères et hétérocères dont laplupart sont identifiés ainsi qu'une collection de référence comprenant des acridiens (s.1.), mantes,hétéroptères, tous ident i fiés, et surtout représentat ifs de la région de Lamto. Parmi les Coléoptères,on a noté surtout la présence de Cerambycidae, Scolytidae, Curculionidae, ainsi que quelques autresfamilles, souvent identifiées au nIveau de l'espèce. Les diptères, hyménoptères, homoptères sont peureprésentés.

    Actuellement, l'accent est mis sur l'amélioration desen toi rs, l'achat de ma tér iel et l'aménagement de la salle.

    4

    la présentat ion par la confect ion de pré-L'enrichissement en spécimens porte surtout

  • en ce moment sur les lépidoptères rhopalocères, les coléoptères Cetoni idae et une collect ion de réfé-rence sur la faune de la région de Taï. La gestion de la collection nécessite en permanence un personnelquaI i f ié et des moyens financiers suff isants, actuellement uniquement assurés par le laboratoire d'en-t()T()virologie.

    A l'Institut d'Ecologie Tropicale, la discussion a continué le 29 novembre sur les recherchesentomologiques dans les différents pays participants. Des études de cas ont été présentées sur l'étudebioécologique de la cochenille du manioc et sur la place des coléoptères xylophages dans la biocénoseforestière (exemple des Cerambycidae). Une conférence magistrale a eu lieu sur le thème de l'écologietropicale, de la distribution et des caractéristiques biocénotiques des forêts sempervirentes.

    Deux films ont été projetés, l'un sur "Le Projet Taï, une forêt et des hommes", produit par leMinistère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique de Côte d'Ivoire et de l'Unesco(r~alisateur Georges Keita). Des prises de vue sur le développement économique de la Côte d'Ivoire, dusud-ouest en particulier, nous mettent en contact avec les problèmes posés par un aménagement rationnel.Au cours du film, Son Excellence le Dr. Balla Keita, Ministre de l'Education nationale et de la Recherchescientifique, nous expose les motivations qui ont conduIt à mettre en place le Projet Taï, nous parle desgrands aXeS de recherche et de la volonté du Gouvernement de Côte d'Ivoire de concilier développementéconomique, exploitation rationnelle de la forêt et protection intégrale du patrimoine mondial quereprésente le Parc national de Taï. Des prises de vues de la forêt à l'intérieur du Parc national, de lastation écologique, de scientifiques au travail sur le terrain, complètent ce panorama qui témoigne desgrands changements que vit actueilement le sud-ouest de la Côte d'Ivoire.

    L'autre film, "La cendre et ia vie", a été tourné dans la savane préforestière de Lamto en Côted'Ivoire centrale. La savane de Lamto est chaque année l'objet de feux de brousse, allumés par lesvillageois baoulés depuis des temps irrrnémoriaux. Ces feux, qui sont allumés dans le courant de la saisonsèche, ont une influence importante sur la vie animaie et végétale. Ils conditionnent la survie desIndividus les mieux adaptées et permettent la cohabitation de millIers d'espèces. Après le passage dufeu, où tout ce qui n'est pas protégé par la fui te, l'enfouissement ou un système de résistance végéta-tive est détruit, on assiste avec les premières pluIes au "retour de la vie" : éclosions, métamorphoses,germinat ions, floraisons... Insectes et autres arthropodes, rept i les, pet i ts marrrni fères, sortent deleurs abris. Des prises de vue exceptionnelles nous montrent un troupeau de buffles "à l'abreuvoir", descobs de Buffon, une échis capturant un rongeur, etc. De très belles images, un commentaire accessible àtous et une musique bien adaptée font de ce film de 1h30 autant un spectacle "grand pubi ic" qu'undocument scientifique de haute quaiité. Ce film a été réalisé par le Centre national de la Recherchescientifique français (réalisateur A. Devez) à la Station d'Ecologie tropicale de Lamto. Conseillersscient i f iques, Y. Gi 1 ion et toute l'équipe des chercheurs de la stat ion.

    La deuxième semaine, le stage s'est déplacé à la Station d'Ecologie Tropicale à Taï au sud-ouest dela Côte d'Ivoire, si te de la pius grande étendue de forêt tropicaie humide de l'Afrique de l'ouest. Ici,le groupe des participants a été renforcé par six élèves ingénieurs agronomes de l'Ecole NationaleSupérieure d'Agronomie, se spéciaiisant dans ieur dernIère année sur les questions de la protection descuitures.

    Le 2 décembre, une vue générale de l'historique, des activités, des résultats et des perspectives dela stat ion d'écologie et du projet pi lote de Taï a été présentée (dont une sorte de bi ian a été publ iépar l'Unesco en 1984 comme Note Technique du MAS n015). Une présentation a également été faite sur lesrecherches en entomologie forestière dans le cadre de ce projet et qui ont fait l'objet d'un fasciculespécial de la Revue Française d'Entomologie (Tome 7, 1985).

    Le 3 décembre, ie stage a été accueilli par la famille Sangbé dans sa plantation villageoise decafé, cacao et de cui tures vivrières telles que le manioc, le riz et le gombo. Ont été passés en revueles problèmes présentés par les insectes aux populations d'agricul teurs. De retour à la Station d'Ecolo-gie Tropicale de Taï, des études de cas ont été présentées telles que la méthode d'étude des termites enforêt. La technique de capture et piégeage des insectes en forêt a été démontrée, en utilisant desméthodes comme l'usage de filets, les pièges lumineux, les pièges à drosophiles, etc.

    Une visite du Parc National de Taï fut organisée le 4 décembre au cours de laquelle furent étudiéesles différentes populations d'insectes qui habitent la forêt primaire, ies iisières, les parcelles àdifférents stages de succession, etc. C'est au laboratoire de Taï que furent abordés les problèmes liésà l'identification des spécimens, à la constitution des collections de travail, à la notion de collec-tions nationales, aux techniques de conservation, de préparation et de mise en coilection des insectes.

    Le retour de Taï à Abidjan s'est fai t le 5 décembre, et le 6 déceniJre fut consacré à l'examen dubilan du cours et à la discussion et à l'adoption de quelques reoDmmandations générales, parmi lesquellesl'importance d'encourager le déveioppement des réseaux d'entomologistes en Afrique de l'ouest et cen-trale.

    •••••

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  • En publiant ce rapport, l'Unesco tient à remercier: les différentes institutions et personnes quiont contribué à l'organisation de l'atelier; Guy Couturier, Juste Boussienguet et Henri Oosso qui ontassuré la rédaction et la mise au point de ce rapport; Jean Piart qui a dessiné la couverture; Marie-Caroline Vidican qui a assuré la dactylographie et la mise en page. Les photographies non attribuées ontété faites par Guy Couturier ou Malcolm Hadley.

    Il convient de souligner que les points de vue exprimés dans ce rapport ne reflètent pas nécessaire-ment ceux de l'Unesco, du PMJE et des autres institutions associées à ce travail. Ils sont ceux desauteurs des différentes communications.

    La salle de réunion à l' Inst i tut d'écologietropicale lors d'un exposé

    Séance inaugurale à l' Ins t i tut d'écologietropicaie. Ouverture de l'Atelier.

    Visi te à l'Ecole nationale supérieure agronomiqueUne plantation de manioc

    Visite de la plantation du Centre techniqueforestière tropicale, à Yapo

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  • SEC T ION l l

    RECOMMANDATIONS ET REMERCIEMENTS

    7

  • RECOMMANDATIONS ET REMERCIEMENTS

    Les participants à l'atelier de sensibilisation à la recherche entomologique dans les écosystèmes fores-tiers (Aspects techniques) organisé par le PNLD, l'Unesco, l'üRSTC\'v1, le Réseau Africain de Bio-sciences(RAB) et le Comité MAS de Côte d'Ivoire, qui s'est tenu à Abidjan du 25 au 30 novembre et à Taï du 1er au6 décembre 1985 :

    Font remarquer que les insectes font partie intégrante du patrimoine naturel au même titre que la floreet la grande faune, plus connus du grand public,

    Rappellent les graves préjudices causés aux cultures, aux denrées stockées et autres productionsvégétales par les insectes,

    Font valoir que l'entomologie contribue à la connaissance des interrelations des insectes avec lemilieu et qu'elle est, donc, indispensable à la gestion rationnelle des ressources, notamment à l'amé-l iorat ion des systèmes de product ion et de protect ion des product ions végétales, af in d'accroître laproduct i v i té et d'assurer l 'autosuf f i sance al imentai re,

    Constatent une insuffisance numérique de spécialistes africains de l'entomologie et tout particulière-ment de systématiciens,

    Regrettent l'insuffisance des échanges d'information et d'expériences entre les entomologistes de lasous-région.

    Les participants recommandent, premièrement, la formation et la promotion de chercheurs en entomologie eten particulier de systématiciens, en accord avec les recommendations du colloque international sur leslégumineuses, tenu du 19 au 23 novembre 1985 à Niamey.

    Les participants recommandent, deuxièmement, la promotion et le développement des échanges d'infor-mations, d'expériences et de matériels scientifiques entre entomologistes de la sous-région. Pour cefaire, les participants à l'atelier sont convaincus de la nécessité de créer un réseau africain d'entomo-logie sous l'égide de l'Unesco, en collaboration avec le Réseau Africain de Bio-Sciences. Le secrétariatde ce réseau sera assuré par le Comité MAS de Côte d'Ivoire.

    Le Comité exécutif provisoire est composé de cinq (5) membres dont les noms suivent: Profes-seur Foua-Bi (Côte d'Ivoire), coordonnateur; rv'me Constance Agbogba (Sénégal) ; M. Marcel Baglo (Bénin) ;M. Juste Boussienguet (Gabon) ; M. Eugène Kaine (République Centrafricaine). Le siège du Comité est fixéà Abidjan, à l'Institut d'Ecologie Tropicale (lET).

    Le réseau aura pour mission de: recencer les entomologistes africains de la sous-région; pro-mouvoir les études entomologiques; coordonner les efforts en matière de recherche entomologique endéveloppant des recherches spécifiques comparatives sur des sujets d'intérêt sous-régional et notammentsur la cochenille du manioc; susciter les vocations en la matière; favoriser la circulation de l'infor-mation par l'édition d'un bulletin de liaison entre entomologistes africains; favoriser l'utilisationdes connaissances entomologiques à des fins de développement économique, social et culturel.

    9

  • Troisièmement, les participants à l'atelier saisissent cette heureuse occasion pour féliciter leGouvernement de Côte d'Ivoire et son Président, Son Excellence M. Félix Houphouet-Boigny, d'avoir créé laréserve de Taï et de l'avoir doté de moyens humains et matériels appropriés. Ils recommandent la pour-sui te et le renforcement des efforts déjà consent is.

    M:ltion de renercienents adressée à l'lilesco

    Les participants à l'Atelier de sensibilisation à la recherche entomologique dans les écosystèmes fores-tiers (aspects techniques), représentant neuf pays africains (Bénin, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire,Gabon, Guinée, Togo, Sénégal et Zaïre) et la France réunis à Abidjan et Taï du 25 novembre au 6 décembre1985 :

    Considérant les efforts déployés par l'Unesco pour promouvoir le développement de la science et de laculture en Afrique et dans le monde,

    Considérant l'intérêt sans cesse croissant de l'Unesco pour le développement des sciences écologiquesen général et la connaissance de la faune entomologique africaine en particulier,

    Considérant les efforts consentis par l'Unesco pour promouvoir le développement de la coopérationinterrégionale en Afrique,

    Remercient le Directeur Général de l'Unesco, M. Amadou-Mahtar M'Bow, et les responsables du programmedes sciences écologiques pour toutes les facilités apportées au présent atelier pour assurer son pleinsuccès.

    Ils leur témoignent par la même occasion leur profonde gratitude et souhaitent que l'Unesco continuede favoriser de telles rencontres scientifiques en Afrique.

    M:lt ion de renercienents adressée au Gouvernement de la République de Côte d'Ivoire

    Les participants à l'Atelier de sensibilisation à la recherche entomologique dans les écosystp.mes fores-tiers (aspects techniques) :

    Considérant les efforts déployés par le Président de la République de Côte d'Ivoire pour l'éducation etla promotion de la recherche scientifique en particulier,

    Considérant la place primordiale accordée par Monsieur le Président de la République, premier planteurde Côte d'Ivoire, à la recherche agronomique en vue d'accroître la productivité agricole afin d'assurerl'autosuf f i sance alimenta ire,

    Remercient le Gouvernement de Côte d'Ivoire en général et Son Excellence le Président de la République,M. Félix Houphouet Boigny, en particulier, pour tous les efforts qu'il ne cesse de déployer pour lapromotion de la science et de la technologie,

    Souhaitent que le Président de la République favorise l'installation en République de Côte d'Ivoired'un musée zoologique africain et la formation de spécialistes en sciences entomologiques.

    M:lt ion de renercienents adressée au Ministre de la Recherche scient if ique, Président du MtIB

    Les participants à l'Atelier de sensibilisation à la recherche entomologique dans les écosystèmes fores-tiers (aspects techniques) :

    Considérant les efforts déployés pour la formation en général et pour la promotion scientifique enparticulier,

    Remercient le Ministre de la Recherche scientifique, Président du Comité MAS, M. Balla Keita, pour lesmesures prises afin de permettre au présent atelier de se dérouler dans les meilleures conditions etlui témoignent leurs sincères remerciements.

    10

  • Motion de remerciements aux organisateurs de l'atelier

    Les participants, à l'unanimité, adressent leurs plus vifs remerciements aux collègues de Côte d'Ivoirepour leur accueil, leur aide, leur assistance et les en fél ici tent.

    Fait à Abidjan, le 6 décembre 1985

    l'Atelier

    11

  • SEC T ION III

    EXPOSES TECHNIQUES

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  • PROBLEMATIQUE ET PERSPECTIVES DE LARECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EN COTE D'IVOIRE

    Dognenenan Coul iba1Y 1

    INTRXU:TIGI

    Les organisateurs de cet atelier m'ont demandé de vous présenter la problématique et les perspectives dela recherche scient if ique et technique en Côte d'Ivoire. J'ai accepté bien volont iers, parce qu'aprèsplusieurs années d'administration et de gestion de la recherche, j'en arrive à la triste constatation queies pays de ia sous-région ignorent totalement ce qui se fait en matière de recherche dans nos différentspays; ce qui a pour conséquence les dupl icat ions, le gaspi liage des moyens financiers, l'absenced'éChanges d'informations scientifiques, etc.

    Les efforts entrepris tant par l'Unesco que par les organisations régionales (CEAO, CDEAü, ex-OCAM... ) pour combler ces lacunes n'ont pas toujours apporté les résul tats escomptés tant les divergencesdu point de vue option politique ou organisationnel ont été très marqués. Je reste persuadé que c'est àl'occasion de rencontres d'hommes de sciences, appartenant à la même discipline ou confrontés aux mêmesproblèmes, que des progrès notables peuvent être obtenus quant au rapprochement des communautés scienti-fiques et des options à prendre pour mettre la science, la technique et la technologie au service de nospopulations pour un mieux-être.

    LA Ft;:0ERl-E SCIENTIFlaE EN COTE D' 1\K)1Ft;:

    La recherche scientifique et technique en Côte d'Ivoire ne constitue pas un secteur autonome fonctionnanten vase clos. Elle est avant tout au service du développement et, dans ce sens, elle rempli troisfonctions essentielles

    premièrement, une fonction d'accompagnement des actions du développement agricole et rural j

    deuxièmement, une fonction d'anticipation et de prévision dans la mesure où elle ne se contente passeulement d'apporter des solutions aux problèmes prioritaires actuels mais qu'elle entreprend destravaux destinés à répondre à des besoins du développement à moyen et à long terme, en particulier,dans les domaines de l'amélioration variétale, des techniques culturales, de la défense contre lesravageurs et les maladies, des associations culturales, de la protection et de la conservation dessols, de l'aménagement et de la gestion rationnelle des ressources forestières, halieutiques, enfinde la modernisation des exploitations agricoles j

    troisièmement, une fonction d'information et de diffusion des technologies nouvelles mises au point,aussi bien auprès des organismes chargés de la vulgarisation qU'auprès des paysans de nos différen-tes régions, au travers de ses bases d'expérimentation mul tilocales et des points d'appui répartissur l'ensemble du territoire.

    Directeur de la Programmation, du Financement, de la Formation et de la Promotion des Personnels dela Recherche scientifique, Ministère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique, B.P. V34,Abidjan, Côte d'Ivoi re.

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  • Ces missions se sont concrétisées dans les objectifs prioritaires assignés à la recherche scientifi-que dans les différents plans quinquennaux de développement économique; social et culturel. A partir de1976, grâce à une concertation permanente avec les responsables du développement et de la planification,une politique spécifique concernant la recherche scientifique et technique a été définie dans le Plan1976-1980 et dans le Plan 1981-1985.

    Cette volonté politique visant à orienter et articuler les activités de recherches en fonction desobjectifs prioritaires du développement agricole et rural et des besoins réels du monde paysan s'estaffirmée de manière encore plus rigoureuse à la suite des décisions et des recommandations des sixième etsept ième Congrès du POCI-ROA.

    C'est ainsi qu'au cours de la période 1981-1985, la politique de la recherche scientifique ettechnique a été définie en tenant compte des impératifs du développement, résultant de la conjonctureéconomique mondia le et de l 'évolut ion économique, sociale et cul turelle de la nat ion. Ces impéra tifsétaient les suivants

    la réduction de la dépendance extérieure dans le domaine alimentaire et énergétique;

    la promotion des exportations de produits agricoles et agro-industriels et le maintien de leurqualité et de leur compétitivité sur le marché international

    la lutte contre la dégradation des écosystèmes naturels sous l'effet des facteurs climatiques, de ladéforestation et du développement urbain et rural ;

    la nécessité de répondre aux aspirations des populations rurales dans le domaine de la qualité de lavie, notamment en matière de santé, d'éducation et de cadre de vie.

    Pour répondre à ces impératifs, il s'est avéré indispensable de définir une stratégie qui permettede mobiliser et d'utiliser au mieux le potentiel scientifique et technique existant et les moyens dispo-nibles.

    La premlere option a été de renforcer l'ivoirisation de l'appareil de recherches par trois senesd'actions: la création de structures nationales de recherches sous la forme d'établissements publicsnationaux dans les secteurs clés pour notre développement; l'intégration dans les structures de recher-ches d'une masse critique de chercheurs et de techniciens nationaux; et l'accroissement des responsabi-lités des nationaux dans la gestion administrative des structures, la conduite de programmes derecherches prioritaires ou de projets spécifiques sur le plan sous-régional africain.

    La seconde option a été de concentrer, en priorité, la contribution financière de l'Etat et l'aideextérieure sur les recherches destinées à accroître la production vivrière et à améliorer les technolo-gies en matière de stockage, de conservation des denrées alimentaires. A cet effet, trois actionsessentielles ont été conduites:

    le renforcement du potentiel scientifique et technique de l'Institut des Savanes chargé des recher-ches sur les cultures vivrières et l'élevage ainsi que l'élargissement de ses activités dans la zonede savanes à travers les bases regionales d'expérimentation,' les points d'appui et les antennesvillageoises ;

    l'extension des activités des Instituts de recherches de la zone de forêt aux problèmes concernantl'association des cultures vivrières aux cul tures pérennes comme le café, le cacao, l'hévéa ou auxcultures annuelles comne l'ananas et à l'agroforesterie ;

    la restructuration de la recherche technologique par la mise en place du Centre Ivoirien de Recher-ches Technologiques dont les activités sont orientées sur les problèmes du stockage, de la conserva-tion et de la transformation des denrées alimentaires et l'utilisation de la biof!lélsse à des finsénergétiques.

    La troisième opt ion a été de compresser dans la mesure du possible le coOt des programmes derecherches consacrés aux cultures d'exportation, fondamentales pour l'approvisionnement du marché inté-rieur et pour l'équilibre de la balance des paiements, tout en les maintenant à un niveau suffisant quipermette de garantir la productivité et la qualité des produits à l'exportation.

    La quatrième option a consisté à privilégier quelques grands programmes de recherches visant à laconnaissance et à la mei lleure gest ion des écosystèmes naturels et des systèmes aménagés, afin que larecherche puisse répondre aux problèmes posés par la déforestation, la pollution urbaine, atmosphérique,lagunaire et marine, les aménagements hydroélectriques et hydroagricoles, l'utilisation des engraischimiques et des pest ic ides, la dégrada t ion et la ba i sse de fert il i té des sols.

    La cinquième option a porté sur la diversification des sources de financement au niveau des institu-t ions na t ionales, sous-rég ionales et internat ionales.

    Le système national de recherche scientifique et technique a connu, depuis l'indépendance, d'impor-tants changements tendant à améliorer, de manière significative, la prise de décision quant aux program-mes de recherche il entreprendre, la maîtrise de leur gestion,- l'ivoirisation de l'appareil de rechercheet la coopération scientifique et technique à l'échelon régional et international.

  • A cet égard, cette évolution quantitative et qualititative apparaft clairement à l'analyse desparamètres suivants: l'adaptation du système de programmation scientifique; la constitution d'unpotentiel-chercheur de qualit~ j l'organisation et la structuration de l'appareil de recherche; l'appro-fondissement de la coopération scientifique et technique j le financement de la recherche j le transfertdans le développement d'importants résultats de recherche.

    AOAPTATI()II [l.J SYSTEM:: Œ: PRJGRMoMl\TI()II SCIENTIFla.E

    L'adaptation du système de programmation scientifique, à partir de 1971, d~coule des orientations et desrecommandat ions des différents congrès du POCI-ROA, notamment du 7e Congrès qui a retenu parmi sespriorités: l'aide à la paysannerie; la formation des cadres nationaux et leur intégration dans leprocessus de développement j enfin, l'indispensable ouverture aux progrès de la science, de la techniqueet de la technologie.

    A cet effet, les améliorations apportées au système de programmation scientifique ont eu pourobjectif essentiel la prise en compte des préoccupations du développement à l'échelon national et ré-gional, en part icul ier : l 'amél iorat ion des systèmes de product ion en zone de savane et en zone deforêt j la conservation, la transformation et la valorisation des produits vég~taux et animaux j lapr~servation et l'exploitation rationnelle des écosystèmes naturels et des systèmes aménagés continentauxet mari t imes j l 'éducat ion, la santé et le développement j l'énergie et le d~veloppement.

    La définition et la mise en oeuvre des programmes de recherche concernant ces différents thèmes ontété réalisées en ~troite concertation avec les autorités politiques et administratives, les agents dudéveloppement et les diff~rents partenaires sociaux dans le cadre de Commissions de programmes et deComités techniques, il périodicité définie, ou à la demande des utilisateurs des produits de la recherche.

    Afin de favoriser la formation de cadres nationaux pour la recherche et leur intégration dans lesstructures de recherche, une place de choix a été faite, dans le système de programmation scientifique, àla planification des besoins en personnels en vue d'assurer la conduite et la maftrise des activités derecherche dans des domaines prioritaires pour le développement national. A titre d'illustration de cettevolont~ d'orienter les programmes de recherche vers les nécessités du développement, il convient desouligner que sur 318 programmes de recherche en cours, 163 concernent les sciences exactes et naturel-les, agronomiques et zootechniques, 33 les sciences de l'ingénieur, 43 les sciences biomédicales, et 79les sciences humaines et sociales.

    LA aN>TITUTI()II D'l.1'l POTENTIEL-a-ERlflR Œ: Cl.W..lTE

    Dès 1960, la formation des cadres nationaux dans le domaine scientifique et technique a été une préoccu-pation constante du Parti et du Gouvernement. A cette date, au niveau de la recherche scientifique ettechnique, la Côte d'Ivoire ne comptai t pratiquement aucun chercheur, à temps plein, oeuvrant dans lesstructures nationales.

    L'effort consenti à partir de 1971 a permis de sélectionner et de former des chercheurs et techni-ciens grâce à une politique appropriée d'octroi de bourses de stages de sensibilisation et d'initiation àla recherche, d'études approfondies et de perfect ionnement. Le taux d' ivoir isat ion, qui étai t infér ieurà 5 pour cent entre 1970 et 1975, a atteint 25 pour cent en 1981 et 40 pour cent en 1985. Globalement,sur un total annuel d'env i ron 5.000 moi s-chercheurs, les chercheurs nat ionaux en assument donc près de2.000.

    ~ISATI()II ET STR.r:TlflATI()II Œ: L'APP~IL Œ: ~QER)-E

    Evolution des structures de la recherche scientifique

    Durant la période 1960-1985, l'évolution des structures de la recherche scientifique est caractérisée:

    au niveau de l'administration centrale, par l'unicité du pouvoir de décision et de tutelle et laréorganisation des services centraux j

    au niveau des organismes de recherche, par des réorganisations structurelles et par la création denouvelles structures j

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  • au niveau de la gestion et du financement de la recherche, par la redéfinition des modalités degestIon et de financement des organismes de recherche français du GERDAT implantés en Côte d'Ivoire,en application d'un accord-cadre signé avec la France.

    Au niveau de l'administration centrale

    En ce qui concerne l'unicité du pouvoir de décision et de tutelle, le décret nO 79-006 du 15 novembre1979 revenai t à une si tuat ion antér ieure, en partageant le pouvoi r de déc ision et de tutelle sur lesorganismes de recherche entre le Ministère de l'Education nationale, compétent pour les organismes ayantvocation de recherches en sciences économiques, humaines et sociales, et le Ministère de la Recherchescientifique, compétent pour tous les autres organismes de recherches fondamentales ou appliquées.

    La fusion de ces deux départements en un seul Ministère (réalisée par le décret nO 83-1314 du18 novembre 1983) met fin à cette dualité. Tous les organismes de recherche sont désormais placés sousla tutelle du Ministère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique, ce qui permettrad'assurer une meilleure coordination de la recherche et de faciliter sa planification (en réponse àl'objectif structurel n04 du plan), les choix nécessaires n'étant plus soumis qu'à l'arbitrage d'un seuldécideur.

    Sur le plan de la réorganisation des services centraux, au sein du nouveau Ministère de l'Educationnationale et de la Recherche scientifique, les services centraux de la recherche sont réorganisés sur lesbases suivantes:

    Les fonctions spécifiques précédemment assurées par le Ministère de la Recherche scientifique sontregroupées et confiées il deux directions techniques: la direction de la Prograrrmation, du Financement,de la Formation et de la Promotion des Personnels de la Recherche scientifique la direction de laValorisation de la Recherche et de l'Information scientifique et technique.

    De nouvelles fonctions sont créées dans le cadre de la valorisation de la recherche et de l'informa-tion scientifique et technique et confiées à trois sous-directions. Ce sont, principalement: l'organi-sation de la prévulgarisation et le suivi des systèmes post-production; l'identification des besoins eninformation scient i f ique et technique et la créat ion d'un réseau de documentat ion et de di ffusion del'information avec les organismes de recherche; l'identification et la protection des résultats de larecherche (découvertes-brevets) et la promotion des produits technologiques. La création de ces troissous-directions répond aux objectifs structurels n01 et nOS du plan.

    Les fonctions de gestion (administrative et budgétaire-gestion du personnel et des bourses deformation) sont assurées par des directions centrales communes il l'Education nationale et à la Recherchescientifique.

    Au niveau des organismes de recherche

    La réorganisation des structures existantes, dans le domaine de la recherche, touchant la santé publique,réorganisation de l'Institut Pasteur en Côte d'Ivoire en un établissment à caractère administratif,suivant les normes prévues par la loi nO 80-1070 du 13 septembre 1980 fixant les règles générales rela-tives aux établissements publics nationaux, a été réalisée (décret nO 82-1029 du 26 novembre 1982).

    Cette réorganisation de l'Institut doit permettre, avec la nomination d'un directeur national,d'orienter les programmes de recherche dans un sens plus conforme aux objectifs nationaux par l'introduc-tion, notamment, de recherches sur la pharmacopée traditionnelle (en réponse à l'objectif thématique n03du plan) et d'assurer un contrôle budgétaire plus efficace.

    En ce qui concerne la création de nouvelles structures, deux nouveiles structures de recherchespluridisciplinaires ont été créées, à la fin de l'année 1982.

    Le Centre ivoirien de recherches technologiques (CIRT) est un établissement public à caractèreadministratif implanté à Abidjan. Cet établissement à vocation de recherche pour l'application destechnologies nouvelles à la transformation, conservation, stockage et conditionnement des produits agri-coles, pour la valorisation des sous-produits, pour l'utilisation des énergies renouvelables, et pour lapromotion et l'adaptation des innovations technologiques au secteur rural, agro-industriel et industrielet la mécanisation de l 'agr icul ture. Le CIRT, dont la créa t ion répond aux obj ect ifs thémat iques 4 et 5du plan, est appelé à reprendre, notamment, les activités de recherche dans le domaine de la technologiealimentaire précédemment menées par l'ITIPAT, société d'Etat dissoute.

    L'Institut des Savanes (IDESSA) est un établissement public à caractère industriel et commercialimplanté à Bouaké, avec des stations secondaires dans le centre et le nord du pays. Cet organisme arepris les activités de recherche menées précédemment dans la région des savanes par trois instituts duGEROAT (l'IRCT, l'IRAT et l'IEMVT).

    Son domaine de recherche couvre douze fil ières: riz-maïs, mi l-sorgho-fonio et autres céréales,légumineuses à graines, plantes à racines et tubercules (igname-manioc-taro), banane plantain etcul tures maraîchères, product ion de viande, pisciculture, pâturage et association agriculture-élevage,coton et plantes textiles, canne à sucre et plantes sucrières, systèmes de production en Côte d'Ivoire eténergies nouvelles (biomasse à partir des déchets agricoles et animaux}. Après avoir fonctionné quelques

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  • années à titre expérimental sous la gestion du GEROAT, l'IDESSA fonctionne depuis le 1er janvier 1984sous gestion autonome de Côte d'Ivoire en sa qualité d'établissement public j le GEROAT lui assure uneassistance technique pour l'exécution de ses programmes de recherches. La création de cet établissementpublic tend à réaliser, à l'échelon régional, les objectifs thématique n01 et structurel n04 du plan.

    En ce qui concerne leur mode de gestion et de financement, les organismes de recherches placés sousla tutelle du MENRS peuvent être classés en trois groupes.

    Premièrement, les structures de recherche qui ont la quali té de services publics de Côte d'Ivoire,sans l'autonomie de gestion administrative et financière. Font partie de cette catégorie tous lesinstituts et structures de recherche universitaires, l'Institut de Recherches mathématiques (IRMA),l'Institut d'Ecologie tropicale (lET), le Centre national de Floristique sur le Microscope électronique(GERME) et les Laboratoires de Substances naturelles. Le financement de ces organismes est assuréessentiellement sur le budget général de Côte d'Ivoire, avec des possibilités de financements extérieurslaissées à l'Initiative du Gouvernement de Côte d'Ivoire pour des opérations particulières.

    Deuxièmement, les structures de recherche organIsées en établissements publics de Côte d'Ivoire,avec l'autonomIe de gestion administratIve et financière. Elles sont actuellement au nombre de trois:l' Inst i tut Pasteur de Côte d'Ivoire (IPe!), le Centre i voi rien de recherches technologiques (CIRT), etl'Institut des Savanes (IDESSA). Le financement de ces structures est assuré par des subventions sur lebudget général de Côte d'Ivoire, par autofinancement et, éventuellement, par des prêts ou des subventionsd'organismes extérieurs nationaux ou internationaux.

    Troi sièmement, les structures de recherche françai ses implantées en Côte d'Ivoi re : l'ORSTO'vI et lesInstituts de Recherches agronomiques appliquées du GEROAT. Ces structures, dotées à l'origine de statutsjuridiques variés, ont toutes leur autonomie de gestion administrative et financière. Leur financementest assurée, en application de la Convention générale nO 16/C/60/E du 13 avril 1962 relative à l'aide età la coopération en matière de recherche scientifique conclue entre la République Française et la Répub-l ique de Côte d'Ivoi re : pour les programmes de recherches d'intérêt général et les dépenses des siègessocIaux, par la République Française; pour les programmes de recherches d'intérêt local, à parité par laCôte d'Ivoire sur une subvention inscrite au budget général et par la France sur une contribution duFonds d'Aide et de Coopération. Le montant de la participation française et de Côte d'Ivoire est fixéchaque année, par un Avenant à la Convention.

    Le Gouvernement français a procédé récemment à la réorganisation de ses structures de recherche parla création du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement(CI RAD) , et par la transformation de l'ORSTO'vI en établissement public à caractère scientifique et techni-que, dénommé "Inst i tut français de recherche scient if ique pour le développement en coopérat ion".

    Cette réorganisation de la recherche scientifique française en coopération et l'action menée paral-lèlement par le Oépartement de la Recherche scientIfique de Côte d'Ivoire pour créer et mettre en placedes structures de recherche nationales ont amené les gouvernements des deux pays à réactualiser lesmodalités d'application des dispositions de la Convention générale nO 16/C/60/E du 13 avril 1962. A ceteffet, un Accord-cadre a été signé à Paris le 27 avril 1984, à l'issue de la 11ème Corrmission mixteFrance-Côte d'Ivoire en matière de recherche scientifique et technique. Il prévoit notarrment :

    la souveraineté et la propriété de la Côte d'Ivoire sur les biens fonciers et immobiliers desstructures de recherche françaises en Côte d'Ivoire j les modalités de transfert de ces biens serontarrêtées d'un commun accord en fonct ion de l'évolu t ion de la rest ructura t ion des inst i tut ions derecherche françaises et de Côte d'Ivoire;

    l'ouverture de la coopération à l'ensemble des organismes de recherche français et de Côte d'Ivoirepour la réalisation de programmes menés en commun j

    le choix et l'exécution des programmes de recherche sur les bases contractuelles, la contribution dechaque pays étant fixée, programme par programme, par la Commission mixte j

    des mécanismes de concertation pour assurer le choix, les modalités d'exécution et le suivi desprogrammes j

    la valorisation des résultats des recherches menées en commun en Côte d'Ivoire sur la base duprincipe d'une gestion mixte j

    l'extension de la coopération au domaine de l'information scientifique et technique (constitutiond'une base de données scientifiques en Côte d'Ivoire et appui à la création d'un réseau d'informa-tion connecté avec les bases de données françaises et internationales)

    la prise en compte des actions de fOnmBtion des chercheurs

    le statut des personnels de la coopération scientifique et technique.

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  • Perspectives pour la période 1985-1989

    L'évolution des structures de recherches de Côte d'Ivoire amorcée au cours des trois dernières annéesdevrait se poursuivre dans la perspective d'une responsabilisation totale de la Côte d'Ivoire quant à lagestion des structures de recherches françaises implantées sur son territoire, le transfert là l'Etatde Côte d'Ivoire des biens fonciers et immobiliers de ces structures étant prévu par l'article 2 del'Accord-cadre signé le 27 avr il 1984 avec la France.

    Cette responsabilisation implique pour la recherche en Côte d'Ivoire la nécessité de réorganiserl'ensemble du système de recherches pour y insérer les anciennes structures françaises de recherchesagronomiques appliquées du GEROAT (I~, IRCC, IRFA, IRCA, CTFT), en dotant ces dernières d'un statutde Côte d'Ivoire. En vue de cet te réorganisat ion, une réforme profonde du système de recherche est àl'étude. Il est envisagé de restructurer ces organismes de recherches agronomiques appliquées dans leszones de forêt en un établissement public (IDEFOR), à l'instar de ce qui a été fait en zone de savanes,avec la création de l'établissement public IDESSA. La coordination et la gestion de la recherche agrono-mique sur l'ensemble du territoire seraient assurées par la création d'un organisme central, l'Institutna t ional i voir ien de la recherche agronomique (INlRA).

    Une deuxième nécessité est de créer et mettre en place les nouvelles structures de recherche indis-pensables au développement agricole, dès que le besoin s'en fait sentir, indépendamment de la restructu-ration envisagée dans le cadre de l'IDEFüR. A cet effet, il est proposé de créer dans la région de SanPédro une station expérimentale hévélcole (Station du Go), sur le volet-recherche affecté à l'opérationde développement hévéicole dans le sud-ouest financée par la Banque mondiale, le CCCE et la COC.

    APPfVRNHSSEMNT OC LA axFERATI(]Ij SCIENTIFIOL ET TEOfHOL

    Conformément aux orientations et recommandations du Parti et du Gouvernement, la coopération scientifiqueet technique, à l'échelon bilatéral, sous-régional et international, s'est consolidée et élargie au coursde la période 1970-1985.

    Dans le domaine de la coopération bilatérale, la coopération ivoiro-française a connu un nouvel élantant dans la forme que dans le fond, tandis que dans le cadre du dialogue Nord-Sud et du dialogue Sud-Sud, on a enregistré un approfondissement des relations avec de nouveaux partenaires.

    LE FINI\IIllM:NT OC LA REQ-ER:I-E

    A partir de 1971, date de mise en place d'un budget spécifique à la recherche scientifique et technique,l'Etat de Côte d'Ivoire a consenti annuellement, en moyenne, quelque trois milliards de francs CFA ausoutien des activités de recherche, ce qui représente une dépense globale, sur la période, de l'ordre de45 milliards.

    Cependant, la participation de l'Etat au financement de la recherche, toutes sources confondues, estestimée à un peu plus de 20 pour cent. A titre d'illustration, au cours de la période 1981)-1984, lesdépenses globales de recherche ont été évaluées à 52,4 milliards de francs CFA, dont la répartition estcomme suit: budget général - 22,9 pour cent; aide extérieure - 45,2 pour cent; autofinancement -31,9 pour cent.

    Il ressort que le financement de la recherche est fortement dépendant de la contribution extérieure,en particulier de la France, aussi bien pour le fonctionnement des structures de recherches que pour lesinvestissements. Par ailleurs, l'autofinancement, dont la majeure partie provient des ressources d'ex-ploitation, très variable d'une année à l'autre, de certaines structures de recherche agronomique couvreune large part des dép~nses de fonctionnement et d'investissement.

    Si l'on considère la nature des dépenses, on s'aperçoit que les dotations destinées aux investisse-ments sont largement en-deçà des besoins exprimés. En effet, elles représentent, pour la période 1981-1984, un volume global de l'ordre de 1,8 milliard alors que les demandes cumulées atteignent 4 milliards.Il importe de souligner la contribution de la Banque mondiale dans le cadre du prêt d'Assistance techni-que et du Fonds d'Aide et de Coopération de la France qui a atteint un montant de 250 millions de francsCFA grâce auquel il a été possible de maintenir les investissements à un niveau acceptable.

    En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, la contribution de l'Etat a régressé au cours dela période 1981-1984 (de 25,9 pour cent en 1981 à 19,6 pour cent en 1983) ; ce qui a limité le bonfonctionnement des structures de recherche et de leurs activités déjà lourdement grévées par la crois-sance du coat des personnels expatriés, en particulier, au niveau des structures de recherche agronomiqueet zootechnique. La part du personnel dans le coat global d'un programme est en moyenne de l'ordre de

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  • 70 pour cent pour un chercheur expatrié et environ 20 pour cent pour un chercheur national, le resteservant au fonctionnement du programme.

    Quant à l'aide extérieure (Tableau 1), elle est demeurée stationnaire si l'on tient compte du tauxd'inflation variable d'une année à l'autre. De même, les ressources propres (34,7 pour cent) en 1981 ontbaissé de façon notable à partir de 1983 avec la chute des prix des matières premières et en raison dudéficit hydrique enregistré durant cette période.

    TABLEAU 1

    Evolution des dépenses globales consacrées à la recherchepar rapport au Produit IntérIeur Brut (PIB)

    Année 1981 % 1982 % 1983 % 1984 TOTAL %

    SOURCEDEFINANCE-MENT

    Etat de laCôte d'Ivoire 2.959 0,13 3.733 0,15 2.597 0,10 2.703 0,09 11.992 0,11

    Dépense13.439 0,47 52.450 0,50globale 11.414 0,50 14.335 0,56 13.262 0,40

    PIB 2.294.000 100 2.530.000 100 2.700.000 100 2.863.000 100 10.387.000 100

    LE T1W'SFERT ŒS~TATS AU ŒVEL~

    En Côte d'Ivoire, la valorisatIon des acquis de la recherche est surtout fonction du statut des struc-tures impliquées dans ce mécanisme. Elle est également fonction du type de spéculation, selon qu'ils'agi t de cul tures pérennes (cul tures industrielles d'exportation) ou de cul tures annuelles (principale-ment le vivrier).

    Le développement de chaque grande culture est soutenu par l'effort de recherche mené dans un insti-tut. Ainsi, il s'est établi des relations fonctionnelles entre les sociétés de développement et lesinstituts spécialisés. Ce sont les sociétés de développement qui ont la charge de vulgarIser auprès despaysans l'innova t ion technologique mise au point par la recherche, et le transfert de ses résul ta ts audéveloppement est étroitement lié à la capacité de la société de s'approprier l'innovation; aux liaisonsorganiques établies entre elle et la structure de recherche; à l'organisation, sur le terraIn, pourconduire les actions de prévulgarisation ; enfin, à l'encadrement et à l'assistance fournis aux paysans.

    D'importants acquis technologiques sont à la disposi t ion du monde rural ou sont passés dans ledéveloppement. Le tableau 2 donne quelques résul tats, tant au ni veau des cul tures d'exportat ion qu'àcelui des plantes alimentaires et d'élevage.

    Voici, sans doute rapidement présentée, la recherche scientifique et technique en Côte d'Ivoire, avec seslacunes, ses faiblesses, mais également avec ses espoirs et les perspectives qui sont les siennes àl'horizon 2000. Mais il m'importe de présenter quelques indications sur la recherche entomologique enCôte d'Ivoire ou plus exactement sur la lutte contre les ravageurs de nos plantes cultivées, qu'ils'agisse des cultures pérennes (café, cacao, hévéa, palmier à huile, cocotier ... ) ou des culturesvivrières (céréales, tubercules, légumineuses, cultures maraîchères).

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  • TABLEPtI 2

    Carparaison des rende11eflts, en tonnes/ha, entre les stations de rechercheet les cultures paysannes pour les principales cultures industrielles et vivrières

    Cultures Industrielles Cultures vivrières

    Rendement/hastat ion

    Rendemen t / hapaysan

    Rendement/hastat ion

    Rendemen t /hapaysan

    café robusta 2,5· FM Riz pluvial 4,5arabusta 1,7· FM irrigué 8

    cacao 1,8·· FM rv'aïs carposite D 4IRAT 81 11

    Hévéa 2 1,6rv'anioc (selon cycle) 20 à 35

    Coton 1,33Igna-ne (Florido) 30 à 40

    Palmier à hui le 9 5,5(hui le) (hui le) Sorgho 2,5 à 3

    Cocot ier 4 à 4,5 3,5 Banane plantain 20 à 40

    Ananas 55 40 Mil 1,8

    1,3

    0,6

    20

    0,6

    •••

    café marchandcacao marchand

    La défense des cultures consiste à lutter directement contre les ennemis ou à protéger la plantecontre toute attaque prévisible. Pour aboutir à des résultats intéressants, les chercheurs de toutes lesdisciplines concernées adoptent généralement la même démarche méthodologique en mettant en oeuvre deuxtypes d'actions: établissement d'un diagnostic de l'attaque associé à l'identification du parasite, cequi permet de préconiser une première stratégie de lutte; caractérisation du parasite et recherche desdonnées concernant sa biologie.

    Il devient alors possible de dégager diverses méthodes de lutte dont le choix est souvent fonctiondes moyens financiers disponibles et de l'urgence de la défense à mettre en oeuvre. C'est ainsi que lalutte chimique continue à être utilisée par la plupart des grandes plantations dotées de moyens impor-tants. D'autres, de conception plus récente telle que la lutte agronomique, géneralement plus économi-que, devraient satisfaire les petites exploitations. Un accent particulier doit être mis sur lespossibilités offertes par les travaux sur l'amélioration génétique de variétés de plantes visant enpartie à une amélioration de leur rendement mais également et surtout à une sélection de variétés résis-tantes aux multiples agressions naturelles. Enfin des espérances sérieuses sont offertes par lesméthodes de lutte biologique en pa~se de devenir moins coûteuses que les méthodes chimiques et présentantaussi l'avantage d'être moins perturbantes pour les écosystèmes naturels.

    Quelles sont les contraintes? Premièrement, la faiblesse du potentiel-chercheur qui n'autorise pasla mise en place d'équipes multidisciplinaires. En effet, la lutte contre les ravageurs et la protectiondes cultures utilisent le savoir-faire d'un grand nombre de spécialistes qui dans bien des cas coordon-nent leurs efforts dans les limites de leurs compétences propres. Il s'agit principalement des agro-nomes, des généticiens, des entomologistes agricoles, des nématologistes, des phytopathologistes, desbactériologues et des virologues, sans oublier l'intervention d'ornithologues et de mammalogistes quipeut être fort utile. Bien des disciplines ci-dessus citées sont sous-représentées dans le dispositifnat ional de recherche.

    Deuxièmement, l'absence d'un service organisé d'avertissement agricole. Cette lacune est criantedès lors qu'il s'agit de lutter contre un fléau comme le criquet puant. La Côte d'Ivoire dispose denombreuses études sur les insectes ravageurs des cul tures, s'agissant même de leur biologie, leur repro-duction, les facteurs de pullulation et leur éthologie. L'ensemble de ces connaissances devrait pouvoirêtre collecté, regroupé et traité de telle sorte que les paysans soient informés à tout moment desrisques d' invasion ou d' infestat ion des champs.

    22

  • LES RECHERCHES ENTOMOLOGIQUES DANS QUELQUES PAYS DE LA REGION

    Lors de l'atelier, quelques participants ont présenté des résumés de la situation de l'entomologieagricole et forestière dans leur pays. Ces résumés, bien que personnels et partiels, sont présentés ci-dessous pour cinq pays de la régIon: Congo, Gabon (avec un accent particulier sur les recherches àMakokou), Guinée, République Centrafricaine et Togo.

    A. aND

    Daniel Diangana 1 et Antoine Ki yindou Z

    Au Congo, les principales cultures vIvrières paysannes sont l'arachide, la banane, l'igname, le manioc,le maïs et le riz, le manIoc étant la plante dominante. En cul ture industrIelle café, cacao, canne àsucre, palmier à hui le, manioc et arachide, auxquels s'ajoute pour la foresterie un programme à grandeéChelle de plantation d'Eucalyptus (en cours de réalisation).

    Il n'existe pas actuellement au Congo d'inventaire exhaustif des parasites des cultures. Cependantles insectes parasites du manioc ont été inventoriés. Le problème de la protection du manioc contre lacochenille Phenacoccus manihoti est le plus important. Un programme sur l'écologie et la lutte biologi-que, notamment par entomophages, contre la cochenille du manioc a été entrepris depuis plusieurs annéeset mobilise plusieurs chercheurs.

    Pour ce qui concerne les Eucalyptus, une liste des parasites déjà observés a été dressée, la protec-tion contre certains Hétéroptères est à envisager. Pour ce qui concerne la protection des essencesforestières de plantation, des programmes de recherche et de lutte vont être initiés très bientôt avec lacréation d'une cellule de recherches (le massif forestier planté en Eucalyptus fera partie des prio-ri tés). L'étude de la faune forestière proprement di te est actuellement limitée à quelques programmesponctuels intéressant la biologie et l'écologie de certains groupes d'insectes, notamment les termit/?s.Il n'y a pas, à notre connaissance, de programme d'inventaire actuellement. De plus un programme sur lesinsectes des denrées stockées a été entrepris depuis deux ans.

    Nos activités personnelles se rapportent

    à l'étude des prédateurs Coccinellidae de la cochenille du manioc, les contacts sont permanents avecd'autres chercheurs de l'ORSTCM et de l'Université. Ultérieurement, j'envisage de contribuer àl'inventaire et à la connaissance des espèces d'insectes présents en forêt (A. Kiyindou)

    à la mise en place de programmes de recherches sur les ravageurs potentiels des essences forestièrescultivées. J'envisage la réalisation d'inventaIres exhaustifs des parasites d'espèces de reboise-ment au Congo: Eucalyptus, Acacia, Pins, etc ... en zone de savane; limba , Okoumé, etc ... en zonede forêt avec l'appui de l'entomologiste du CTFT de Nogent-sur-Marne (France) (O. Diangana).

    Il n'existe pas de collection nationale au Congo mais des collections, plus ou moins importantes,existent à l'ORSTCM et à l'Université. Nous envisageons:

    la mise sur pied d'une collection nationale bien entretenue. Pour cela des moyens financierssuffisants et une formation de longue durée dans un musée sont indispensables. Il convient d'in-sister sur les nombreuses difficultés auxquelles nous devons faire face, financières, techniques etrelatives aux identifications (A. Kiyindou) ;

    Centre technique forestier tropical, BP 764, Pointe Noire, Congo.ORSTOM, BP 181, Brazzaville, Congo.

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  • de fournir régulièrement du matériel, soit par l'envoi d'échantillons, soit en invitant les col-lègues entomologistes de l'ORSTOM et de l'Université à prospecter avec moi dans les plantations; deconstituer une collection thématique sur les ravageurs des essences de reboisement. Comme observéci-dessus, les moyens matériels font défaut (D. Diangana).

    B. GAEOl

    Paul Possa l

    Les recherches entœvlogiques du Projet M/\B à Mikokou

    Dans le cadre du Projet MAB à Makokou, les insectes sont étudiés dans le cadre de deux programmesdifférents (Programme 02 : compartiment sol, et 05 : interactions faune-flore). L'étude des invertébrésdu sol (opération 04 du programme 02) a jusqu'à présent plus porté sur les inventaires que sur labiologie et l'écologie.

    Parmi les résultats obtenus, on peut citer l'identification de 60 espèces de thecamoebiens étudiéspar Bonnet en 1966, de treize espèces de chllopodes, dont trois nouvelles, par Demange et Mauries en1968, et 21 espèces de diplopodes, dont 15 nouvelles, par Jacquemin, Mauries et Demange. Fain et Coineau(1968) ont découvert quatre espèces nouvelles d'acariens, dont trois genres nouveaux.

    Pour ce qui concerne les insectes, Massoud et Barra en 1968, puis Texen en 1979, ont identifié 19espèces de collemboles comprenant dix espèces nouvelles. L'inventai re des Scarabeldae coprophages amontré l'existence de 157 espèces; parmi celles-ci dix sont nouvelles, cinq d'entre elles vivant dans lacanopée. Les fourmis, les termites (par Y. Sangaré) sont en cours d'étude. Pour mémoire, ci tons lesoligochêtes, aussi en cours d'étude.

    Dans le programme 05, l'opération relative aux ravageurs de forêt inclut la "comparaison de laphytophagie sur les di fférents types de plantes du sous-bois en forêt dense humide". Dans le but demieux comprendre le phénomène de dynamique en forêt dense, la mesure de la phytophagie est envisagée surtrois types de plantes du sous-bois: les plantules d'arbres en attente, celles de lianes, et les plantessciaphiles accomplissant tout leur cycle en sous-bois.

    Etude de la composition du sous-bois et de la consommation différentielle des plantes

    Un transect d'étude de 50 m de long et 50 cm de large a été mis en place dans une zone primaire de laforêt. Toutes les espèces rencontrées ont été notées, ainsi que leur hauteur (jusqu'à 3 ml, leur type deréparti tion, et leur taux moyen de consommation. Le tableau suivant indique les principales donnéesrécol tées :

    Plantules arbres

    Plantules arbustes

    Herbacées

    Plantules lianes

    TOTAL

    Nart:Jred'espèces

    15

    10

    14

    20

    59

    %d'espèces

    25,4

    16,9

    23,7

    33,8

    100

    Nart:Jred'ind.

    97

    29

    120

    160

    406

    %d'ind.

    21,8

    10,8

    27,5

    39,8

    100

    Consomma t ion

    ü% 0-25% < 25%

    21,4 78 0,5

    11,6 57,7 30,5

    14,4 78,7 6,6

    27,4 65 7,5

    18,7 70 11,2

    Les proportions des différents types biologiques rencontrés sont mesurées tous les trois mois, etpermettront de préciser la variation, sur un cycle annuel, de la composition floristique du sous-bois,ainsi que de la consommation des végétaux. D'autres transects sont commencés dans d'autres types desous-bois; leur étude permettra de comparer les différences au niveau de la phytophagie.

    Directeur, Institut de Recherche en Ecologie tropicale, BP 13 354, Libreville, Gabon.

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  • Impact sur la croissance des végétaux de la consommation par les insectes herbivores

    Neuf espèces de plantes ont été sélectionnées parmi les plus fréquentes du sous-bois. Elles sont actuel-lement suivies quant à leur croissance (apparition de jeunes feuilles, latence du bourgeon apical), etau type de consommation dont elles font éventuellement l'objet. Ces mêmes espèces sont suivies sur leterrain d'une part, et en laboratoire d'autre part, où des expériences de section de feuilles simulant laphytophagie seront faites. Le suivi de ces plantes pendant une année apportera d'intéressantes donnéessur les conséquences de la phytophagie.

    Les principaux herbivores de forêt sont les orthoptères et les lépidoptères. Les chenilles sontsouvent inféodées à une espèce végétale donnée, et certaines sont élevées en terrarium. Les papillons,chenilles et orthoptères mangeurs de feuilles sont envoyés en France pour détermination.

    Parmi les activi tés prévus, les transects font l'objet d'un suivi trimestriel. Les plantes marquéesen forêt et au laboratoire sont suivies hebdomadairement. Une étude plus approfondie des propriétéschimiques des plantes étudiées sera fai te ul térieurement, ainsi que l'étude de la spéci fici té plante-insecte.

    Etude de l'impact des insectes herbivores sur les différents types de plantes rencontréesdans le sous-bols

    Le sous-bois de la forêt dense abrite deux principaux types de plantesce mi lieu et y effectuant tout leur cycle, et les plantules d'arbresbouclé lorsqu'elles auront at teint les couches lumineuses de la forêt.sectes (chenilles et criquets principalement) qui se nourrissent de ces

    : les plantes d'ombre, adaptées àet de lianes dont le cycle sera

    Il existe toute une faune d'in-plantes.

    L'impact de ces consommateurs sur les plantes du sous-bois est étudié de trois manières:

    1. Suivies de 170 plantes marquées in situ: huit espèces de plantes de sous-bois (herbacées: Comme-lina longicapsa, Dorstenia picta, Geophila obvallata, culcasia cf scandens, Leptaspis cochleata ; arbus-tes : Alchornea f1oribunda, Microdesmis puberula, Baphia leptobotrys). Sept espèces de lumière (troislianes: Dalhouseia africana, Roureopsis obliquifoliolata, Lavigeria macrocarpa ; quatre arbres: Peter-sianthus macrocarpus, Scorodophloeus zenkeri, Santiria trimera, Polyalthia suaveolens). Ce suivi esteffectué par relevés mensuels des taux de consommation des feuilles, et de leur rythme d'apparition ainsique de l'architecture des plantes marquées. Les résultats de ce suivi seront analysés ultérieurement surordinateur (mémoire de D.E.A.).

    2. Transects permanents en forêts (0,50 m x 200 m), où sont relevés, à différentes périodes de l'année,la composition floristique et le spectre biologique du sous-bois.

    J. Expériences in situ de traumatismes artificiels par coupage de feuilles (5 pour cent, 25 pour cent,50 pour cent, 75 pour cent) sur quatre espèces de plantes: Dorstenia picta (Moraceae), plante de sous-bois peu attaquée par les insectes; Alchornea floribunda (Euphorbiaceae), plante de sous-bois attaquéepar les insectes; Santiria trimera (Burseraceae), plantule d'arbre peu attaquée par les insectes;Petersiar.thus macrocarpus (Lecythidaceae), plantule d'arbre attaquée par les herbivores.

    Constitution d'une collection d'insectes herbivores récoltés en forêt

    Les chenilles ramassées sur les espèces végétales étudiées sont élevées en terrarium, et les coupleschenilles/papillons obtenus sont envoyés en France pour détermination (Laboratoire d'Entomologie, Univer-sité Paris-Sud, BT 446, 91800 Orsay). Les orthoptères récoltés dans les mêmes conditions sont soitélevés en terrarium pour déterminer l'ampleur de leur régime alimentaire, soit disséqués. Le contenustomacal (débris d'épidermes de feuilles) est comparé à un catalogue de référence d'épiderme de feuillesde plantes connues.

    Les ravageurs des cultures au Gabon

    Une liste des insectes nuisibles et des maladies des cultures au Gabon, établie par Peter D. rv\anser, aété communiquée par J. Boussienguet. Bien que donnée comme provisoire par son auteur, cette liste estdéjà très complète et, pour ce qui concerne les insectes, la plupart des ravageurs importants sont cités.On s'étonnera pourtant de ne pas y voir figurer certains déprédateurs classiques tels que Coelenomenoderaminuta pour le pëlmier à huile, Xylosandrus morstatti pour le café et les différents borers du riz parexemple, alors que des insectes d'intérêt secondaire sont souvent signalés pour ces mêmes plantes.

    La division de la liste est faite par plantes - classées par ordre alphabétique - et pour chacune,les maladies bactériennes, virales et cryptogùmiques rencontrées puis les insectes, les nématodes,ainsi que, dans certains cas, les oiseaux et mammifères sont cités.

    L'importance des dég.§ts est donnée selon un indice de 1 à 5 dég.§ts présents mais rares, dégâtsprésents mais peu importants, dégâts sensibles, dégâts importants, cultures ravagées.

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  • Cette liste est un outil precIeux pour les entomologistes agricoles qui exercent ou exerceront auGabon et l'on peut souhaiter voir paraftre ultérieurement une liste complétée, sinon définitive puisque,en la mat 1ère, rien n'est jamais déf ini tif !

    c. WIN:E

    Elakary Coul ibaly 1

    La République de Guinée, malgré les nombreuses missions de recherche scientifique enregistrées depuis lesannées '20, n'a jusqu'ici pas connu le développement escompté des recherches entomologiques. Ce phéno-mène a été dénoncé à la dernière Conférence nationale scientifique en 1985 sur le plan général de larecherche. Aussi, suite aux décisions de cette conférence, des décisions ont été prises pour la promo-tion de la recherche scientifique dans tous les domaines. Dans ce cadre, avec la priorité accordée àl'heure actuelle à l'agriculture dans le pays, l'entomologie est lancée pour toute intervention utile.Les recherches fondamentales sur l'entomofaune, ainsi que l'entomologie médicale, ne seront cependantnullement négligées.

    Les cultures dominantes en Guinée sont actuellement les cultures vivrières (riz, mil, fonio, manioc,patate, taro, pomme de terre, tomate, etc ... ). Une nette reprise des cultures industrielles est enre-gistrée à l'heure actuelle: café, cacao, banane, ananas, hévéa, palmier à huile, etc... L'inventairedes insectes parasites des cultures est loin d'avoir été fait de façon exhaustive. Aussi devant lesdégâts causés par ces parasites dans les champs de riz, de mil, fonio, manioc, tomate... ou dans lesplantations de café, de banane et d'ananas, un séminaire international vient de se tenir à Conakry(KIndia) autour de la protection des végétaux (particulièrement des cultures) et dont les recommandationsne tarderont pas d'être appliquées par les cadres intéressés. Le traitement des cultures industriellespose un. grand problème pour les producteurs exportateurs.

    Des programmes de lutte contre les ravageurs des cultures ont été définis pendant les travaux dudernier séminaire international: lutte chimique (et biologique) pour les plantations de cultures in-dustrielles (café, cacao, ananas, banane, etc ... ), essais de lutte intégrée dans les exploitationsexpérimentales des centres de recherche agronomique. Les programmes de lutte biologique sont encore àl'état de projets en raison de moyens insuffisants.

    Pour ce qui concerne la recherche et la lutte contre les insectes d'intérêt forestier, des program-mes sont en projet mais non encore mis en exécution comme DU CTFT de Côte d'Ivoire. L'entomologieforestière est très peu développée.

    Ma participation aux programmes existants se situe au niveau de la formation des étudiants pourlesquels j'établis des programmes, et qui exécutent des travaux dans certaines stations agronomiques etforestières avec la bonne collaboration de certains collègues guinéens et étrangers. Les travaux d'in-ventaire dominent pour le départ. Ces programmes ne sont pas en général focalisés sur un groupe précisd'insectes mais plutôt axés sur l'étude du complexe faunistique parasite d'une culture déterminée. Lesspécialisations par groupe d'insectes se feront un peu plus tard. Dans ce cadre, avec une spécialisationen entomologie dès la 3ème année d'université (à la Chaire de Zoologie), une formation complète (dontcelle en systématique) sera très bientôt atteinte dans mon pays.

    Il n'y a pratiquement pas encore de collections nationales car celles qui existent sont disperséesdans di f férents labora toires (Uni versi té, inst i tuts agronomiques, stat ions agronomiques expér imentales,Centre national de protection des végétaux... ). Conservées de manières diverses, elles devront êtreréunies (collections de référence) en un point (soit dans un Muséum, soit à l'Université) pour unemeilleure gestion. Ceci faciliterait l'évaluation des efforts de recherche des entomologistes du pays.

    C'est d'ailleurs l'occasion de regretter que beaucoup de missions étrangères, pourtant soutenues parle Gouvernement, n'aient pas plus contribué à la constitution de nos collections nationales. Sur cepoint on pourrai t espérer davantage de la recherche sc ienti f ique dans nos pays en développement, oùbeaucoup de jeunes chercheurs sont en quête d'une assistance hautement qualifiée.

    Des collections de travail sont en train de se constituer. Elles serviront dans les laboratoires dezoologie de la Faculté de Biologie de l'Université de Conakry, en attendant d'être mises en valeur.L'identification reste un problème dont la solution sera certainement trouvée avec la bonne collaborationde collègues guinéens, africains ou étrangers. Ces premières collections seront conservées au Muséezoologique de l'Uni versi té. J'envisage personnellement de regrouper toutes les collect ions existantesdans le pays au-niveau des institutions de recherches, pour le départ, au niveau du Musée de zoologie del'Université en attendant qu'un Muséum d'Histoire naturelle soit créé avec l'aide de quelques institu-t ions internat ionales.

    Division de l'Environnement, ICCRDG-DRST, BP 561, Conakry, République de Guinée.

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  • En at tendant la créat ion d'u-e revue d'entomologie par le Comi té nat ional de Biosc iences, ou au ni veaude la région par le Réseau africain de Biosciences, je demanderais aux inst i tut ions internat ionales(notamment l'IFAN) de bien vouloir accepter sans trop de restrictions la publication des articles desjeunes chercheurs d'Afrique travaillant sur la faune africaine. Entre temps, des dispositions sont déjàprises pour l'installation dès le premier semestre 1986 du Comité national de Biosciences, devant cernertous les problèmes de recherches biologiques dans le pays. Vers la fin de l'année 1986 sera constituéela première Association d'Entomologistes de Guinée.

    Mes projets de recherche personnels sont les suivants Importance des Medecera (Diptera Dollcho-podidae) en économie forestière; Etude des Lépidoptères déprédateurs des écosystèmes forestiers etsavanicoles.

    o. REPlD...Ia...E CENTRAFRICAIIIE

    Eugène Kaine 1 et O1ristophe Lah Saraga •

    Les inventaires et recherches entomologiques

    En République Centrafricaine, les cultures de type paysan sont: arachide, maïs, sésame, sorgho, mil,manioc et une gamme importante de légumes tels que gombo, citrouille, piment, tomate, igname, etc. Lescul tures industrielles importantes sont le caféier de type "Robusta" qui couvre le sud-ouest et le sud-est, et de type "Excelsa" à l'est du pays. On ajoute aussi le cotonnier et la canne à sucre au centre,le tabac au nord-ouest, et le palmier à huile au sud-ouest (Société Centrapalm).

    Des inventaires sérieux des insectes parasites des cultures ont été réalisés par les sociétés mixtesde développement, la Société Centrafricaine de développement agricole (SOCAOA) pour le cotonnier, etl'Agence de développement du café (ADECAF). Les problèmes phytosanitaires se posent dans les petitesplantations de type paysan, qui sont dispersées dans toutes les régions de culture, et que le service deprotection des végétaux ne parvient pas à contrôler.

    Un programme de lutte contre la cochenille du manioc (Phenacoccus manihoti) a été mis en place.Pris en charge dans un programme national, le PRODE~, il est coordonné par l'Institut internationald'Agriculture tropical à Ibadan et financé par un programme allemand (!TZ). Un groupe de chercheursallemands travaille actuellement sur les denrées stockées.

    Il n'existe pas en ce moment, à notre connaissance, de programme de recherche sur les insectesd'intérêt forestier, sauf information contraire auprès du Ministère des eaux et forêts de la RépubliqueCentrafricaine.

    L'un de nous (E. Kaine) va entreprendre l'inventaire des insectes comestibles de la forêt de laBasse Lobaye af in d'établ i r, à long terme, la relation d'interdépendance en tre cet te forêt et les popula-tions environnantes. En Centrafrique en effet, les insectes comestibles constituent une source nonnégligeable de protéines. Devant la déforestation active, la destruction des populations de chenillescomestibles par l'action des pesticides, la destruction des arbres nourriciers en forêts contrôlées(arboretum) au moyen de produits toxiques, il est urgent d'étudier le rôle exact des insectes (chenilles,"sauterelles", termites) dans l'alimentation humaine en République Centrafricaine.

    Un programme sur les hémiptères est par ailleurs envisagé (C. Lah Saraga).

    Les collections

    Au niveau national, il existe des collections: à l'Institut superieur du Développement rural (ISDR) deM'Baiki (ce sont de vieilles collections servant de matériel didactique. Il n'a pas été créé de nouvel-les collections depuis longtemps) ; au Centre de recherches de Boukoko à M'Baiki ; et à l'Institutnational de recherches des cultures textiles à Bambari.

    Il faut signaler que, avant leur départ des Centres de recherche de Boukoko et de la Baboké, leschercheurs expatriés avaient laissé de belles collect ions d'insectes. Le manque d'entret ien à l'époquepar défaut de cadres compétents avait entraîné la détérioration partielle de ces collections. La notionde collections nationales au sens de patrimoine n'est pas développée. L'intérêt des collections existan-tes est actuellement d'ordre didactique et phytosanitaire.

    Faculté des Sciences, BP 908, Bangui, République Centrafricaine.Institut supérieur de Développement rural de M'Saiki, BP 909, Bangui, République Centrafricaine.

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  • Nous sommes personnellement intéressés par la constitution de collections nationales, mais souhai-tons auparavant être en possession d'un matériel assez complet de piégeage et de conservation, qui nousfait actuellement entièrement défaut et pour lequel nous n'avons aucun moyen financier.

    Il n'y a pas d'inventaire faunistique pour le moment, si l'on excepte ceux réalisés sur les plantescultivées citées ci-dessus. Il nous semble que cette motivation doit passer par les écoles d'agricul-ture, qui devront s'équiper de matériel de travail, de piégeage et de préparation, afin de sensibiliserles élèves et formateurs.

    E. Toro

    Sanda Kolla 1

    Au Togo, les principales cultures industrielles sont le café, le cacao, le coton et le palmier à huile;les plantes vivrières les plus cultivées au niveau paysan sont maïs, manioc, mil, sorgho, igname etpatate douce. La protection des cul tures est assurée par le service de la protect ion des végétaux,assisté de deux instituts: la Société de rénovation café-cacao (SRCC) , qui s'occupe de la vulgarisation,et l' Inst i tu't de recherche café-cacao (IRCC), qui est plus spécialement chargé de la recherche. Desrelat ions exIstent aussi avec l'Universi té.

    Un inventaire des insectes parasites a été réalisé et le Service de la protection des végétaux aédité des fiches techniques de vulgarisation sur les principaux parasites des cultures, insectes, plantesadventices, champignons, à l'usage des paysans. Ces fiches décrivent sommairement le parasite, sabiologie, ses dégâts, et donnent des conseils de lutte, tant par les mesures snnitaires et culturales quepar la méthode chimique. Ces méthodes, simples, sont applicables par les cultivateurs.

    Des recherches sur l'ut i l isat ioncontenues dans le neem (Melia indica)la Républ ique fédérale d'Allemagne.broyées et filtrées en pulvérisationsdu haricot, etc.

    des substances actives toxiques ou antiappétentes (azadirachtine)sont actuellement effectuées, avec le concours du Gouvernement de

    On utilise le feuillage de cet arbre en paillage et les grainessur les cultures maraîchères, l'huile des graines dans le stockage

    Parmi les problèmes entomologiques préoccupants actuellement, on peut citer la cochenille du manioc(Phenacoccus manihoti) depuis cinq ans, ainsi que les acariens verts (Mononychellus spp.), qui peuventoccasionner des pertes considérables et pour lesquels des essais de lut te biologique sont ou serontentrepris.

    Un borer Cerambycidae (Philemativum festivum (Fab.)) provoque des dégâts sur le kari té (Butyro-spermum parkii) et la cochenille des arbres fruitiers (Rastrococcus spinosus) par l'action de la fumaginesurtou