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RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe
J u i l l e t – A o û t 2 0 1 3 | N u m é r o 7 – 8
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Production végétale Qualité boulangère du seigle en Suisse Page 316
Production végétale Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés Page 324
Eclairage Série ProfiCrops: Le colza HOLL en Suisse Page 344
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW;
Agroscope Liebefeld-Posieux et Haras national suisse ALP-Haras; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART), www.agroscope.ch
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.blw.chb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.chb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.chb Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.ch
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Sibylle Willi (ACW), Evelyne Fasnacht (ALP-Haras), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich)
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch
AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Changement d'adressee-mail: [email protected], Fax +41 31 325 50 58
Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch
ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse
© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.
Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS
La production de seigle est en augmentation en Suisse. La qualité meunière et boulangère des variétés de seigle est étudiée par les chercheurs d’Agroscope, afin de mieux répondre aux exigences des utilisateurs de cette céréale. (Photo: Carole Parodi, ACW)
315 Editorial
Production végétale
316 Qualité boulangère du seigle en Suisse Cécile Brabant et al.
Production végétale
324 Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés Daniel Suter, Hansueli Hirschi, Rainer Frick et
Philippe Aebi
Production végétale
330 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse
Alice Baux
Production animale
338 Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage
Ueli Wyss et Yves Arrigo
Eclairage – Série ProfiCrops
344 Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle
Alice Baux, Paul Sergy et Didier Pellet
Eclairage
348 Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande
Cédric Hoffmann, Anton Grub, Danielle Albiker
et Ruedi Zweifel
Eclairage
352 Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur
Cédric Hoffmann, Anton Grub, Danielle Albiker
et Ruedi Zweifel
Eclairage
356 Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain
Antonia Maria Müller, Floris Heim et Christian
Folberth
359 Portrait
360 Actualités
363 Manifestations
SommaireJuillet – Août 2013 | Numéro 7 – 8
Editorial
315Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 315, 2013
Programmes de recherche Agroscope: les leçons de ProfiCrops
Chère lectrice, cher lecteur,
L’aventure de la première génération des programmes de recherche
Agroscope tire à sa fin. Il est temps de synthétiser les résultats et de tirer les
leçons de cette expérience. Le programme ProfiCrops livre ici quelques-unes
de ses principales leçons:
•• L’hypothèse centrale du programme est toujours pertinente: le secteur de
la production végétale doit continuer à améliorer son efficience, innover
et ajouter de la valeur, renforcer la confiance des consommateurs pour les
produits d’origine Suisse et adapter les conditions-cadres pour maintenir
sa compétitivité. Ces quatre «axes» ont permis d’aborder la recherche sous
un nouvel angle et de stimuler l’exploration de solutions novatrices.
•• Une condition nécessaire au développement de solutions à cette théma-
tique complexe est une recherche interdisciplinaire et transdisciplinaire.
Cela requiert des objectifs et des visions communs à tous les participants
et exige donc du temps, un peu de patience, d’ouverture et de flexibilité
ainsi que des ressources. Plus le nombre et la variété des disciplines sont
grands, plus il est important de définir les concepts et les frontières du
système traité. Par exemple, lorsqu’on parle d’innovation: qui innove? Et
un producteur de salades en serres sur toit en zone urbaine, est-il un
«producteur agricole»? Pour certains, oui; pour d’autres, cela dépend!
•• La mise en œuvre du programme, au travers de sa dimension interdiscipli-
naire, a contribué à la promotion de nouveaux et précieux contacts et
partenariats au sein d’Agroscope, qui n’auraient pas eu lieu dans le cadre
du programme d’activité.
•• Trouver des solutions est un fort moteur de recherche pour les chercheurs.
Toutefois, leur budget temps et compétences ne peuvent être étendus à
l’infini, surtout lorsque les nouveaux partenariats et collaborations
interdisciplinaires doivent s’effectuer en parallèle avec la réalisation des
prestations usuelles.
•• Les bénéficiaires des résultats de la recherche sont en général plus
concernés par les résultats que par la différenciation projet vs. programme
de recherche. La communication doit en tenir compte. A moyen et long
terme, ce sont les chercheurs et les bénéficiaires qui décideront si cette
valeur ajoutée est positive.
Les leçons tirées de l’expérience ProfiCrops ont aussi contribué à la réflexion
et l’élaboration de la prochaine génération de programmes de recherche
Agroscope. Les travaux de capitalisation et de synthèse de ProfiCrops sont en
cours et sont communiqués au travers une série d’articles dans cette revue.
Un rapport de synthèse, prévu en 2014, complétera ces contributions.
Bonne lecture!
Anna Crole-Rees, cheffe du programme ProfiCrops
Lukas Bertschinger, responsable de ProfiCrops; vice-directeur – chef du département recherche & développement, Agroscope Changins-Wädenswil ACW
316 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
I n t r o d u c t i o n
Le seigle (Secale cereale L.) est une céréale rustique
adaptée aux conditions climatiques et géographiques
extrêmes: résistante au froid, à la sécheresse et aux ter-
rains pauvres (fig. 1). Dans le monde, le seigle est plutôt
employé comme céréale fourragère. Seuls les pays
comme l’Autriche, la République tchèque, l’Allemagne,
la Pologne, la Suède, la Russie et la Communauté euro-
péenne utilisent le seigle pour la panification.
Apparu au Néolithique en Asie centrale, le seigle
s’est ensuite répandu au nord de l’Europe, notamment
en Scandinavie et en Allemagne à l`âge de bronze. Sous
la pression de l’explosion démographique qui eut lieu
au Moyen Âge, la culture de cette céréale a ensuite
gagné des terres marginales, comme celles des régions
montagneuses des Alpes (jusqu’à 2000 m d’altitude).
En Suisse, son importance dans l’alimentation courante
est attestée par des écrits datant de 1209. Cette céréale
est transformée en un pain noir et nourrissant qui se
garde plusieurs semaines.
Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, avec le déve-
loppement d’autres céréales, le pain de seigle est devenu
symbole du pain des pauvres et sa consommation a for-
tement diminué dans le monde.
Ces dernières années, grâce à un sursaut d’intérêt
pour les produits locaux et traditionnels, cette céréale
est cependant remise à l’honneur. En Allemagne, le
«Pumpernickel» est un pain noir de seigle complet tradi-
tionnel, de même que les «Knäckebröd» en Suède, des
pains croustillants produits avec des grains de seigle
concassés.
En Suisse, la consommation de pain de seigle représente
environ 1,2% de l’ensemble de la consommation de pain.
En Valais, ce sont 11%, soit environ 10 fois plus (Moulin
du Rhône 2013). L’obtention officielle de l’AOC en 2004
pour le pain de seigle valaisan a permis de revitaliser la
production de seigle en Valais. En effet, avant la mise en
œuvre de la procédure d’enregistrement AOC en Valais,
les surfaces cultivées ont diminué de plus de 60% en cinq
ans, passant de 321 hectares en 1994 à 125 ha en 2000.
La raison de cette chute: un prix très bas et une faible
demande. Depuis, la production de seigle en Valais a tri-
plé et représente 670 tonnes en 2012 (Association du
pain de seigle valaisan AOC 2013). L’enregistrement du
pain de seigle valaisan en tant qu’AOC garantit que la
culture des céréales, le stockage de la récolte, la trans-
formation en farine dans les moulins (Moulin de Sion et
moulin du Rhône 2013), ainsi que la fabrication du pain
Cécile Brabant1, Ruedi Schwaerzel1, Bernhard Augsburger2, Hubert, Jaquet3, Jean-Jacques Bitz4, Nelly Claeyman5
et Andreas Dossenbach6
1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil, 1260 Nyon, Suisse2Moulin du Rhône, 3904 Naters, Suisse3Moulin de Sion SA, 1951 Sion, Suisse4Association valaisanne des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs5Association du pain de seigle valaisan AOC, 1964 Conthey, Suisse6Fachschule Richemont, 6006 Lucerne, Suisse
Renseignements: Cécile Brabant, e-mail: cecile.brabant@ agroscope.admin.ch, tél. +41 22 363 47 27
Qualité boulangère du seigle en Suisse
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Figure 1 | Le seigle (Secale cereale L.) est une céréale rustique adaptée à la culture en altitude: elle est résistante au froid, à la sécheresse et aux terrains pauvres.
Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale
317
Rés
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Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
Cet article a pour but de mieux cerner la
qualité meunière et boulangère des variétés
de seigle en Suisse, afin de mieux répondre
aux exigences des utilisateurs de seigle. Un
schéma de qualité est proposé pour détermi-
ner la qualité du seigle cultivé en Suisse. Ce
schéma prend en compte le rendement en
farine (PHL, taux de cendre) et la qualité de
l’amidon (temps de chute, viscosité de
l’amylogramme), et un total de 40 points
peut être obtenu. En 2007 et 2008, ce sont les
variétés VISELLO et GISETTO qui obtiennent
le nombre de points le plus élevé avec
chacune 27 points en 2007 et 34 points en
2008, tandis que la variété CADI obtient le
nombre de points le plus faible.
s’effectuent uniquement en Valais. Ces étapes suivent un
cahier des charges très précis (Office fédéral de l’agricul-
ture 2002).
Le pain de seigle valaisan AOC est constitué au mini-
mum de 90 % de farine complète de seigle, au maximum
de 10 % de farine de blé, de levain ou levure, de sel et
d’eau. Le mélange de ces constituants donnera un pain
complet de forme ronde, d’aspect craquelé et de couleur
gris-brun avec un arôme spécifique légèrement acidulé
de levain. Son poids est de 250 g, 500 g ou 1 kg. Mais
malgré ce cahier des charges, chaque pain de seigle
valaisan se distingue de l’autre, car chaque boulanger a
la possibilité d’apporter son savoir-faire.
La panification a lieu dans une soixantaine de bou-
langeries artisanales en Valais, d’après une recette tradi-
tionnelle à fermentation très longue d’au moins 12
heures.
Le seigle possède aussi une haute valeur nutritive et une
richesse en minéraux appréciable, principalement en
manganèse, sélénium, magnésium, phosphore, fer et
cuivre. Il contient également de précieuses vitamines
issues du groupe B, de la vitamine E et de l’acide folique.
De plus, sa richesse en fibres en fait un aliment déclaré
intéressant pour faire baisser le taux de cholestérol,
combattre la constipation et prévenir ainsi le cancer du
côlon (Gråsten et al. 2000).
Cet article a pour but de mieux cerner la qualité meu-
nière et boulangère des variétés de seigle, afin de mieux
répondre aux exigences des utilisateurs de seigle. Un
schéma de qualité est proposé pour déterminer la qua-
lité du seigle en Suisse, en partie analogue au schéma
utilisé depuis 20 ans pour le blé (Saurer et al. 1991).
Qualité boulangère souhaitée en Europe et en Suisse
Qualité rhéologique, meunière
Les critères de qualité boulangère du seigle ne sont pas
comparables à ceux du blé. La valeur boulangère du
seigle se base sur les qualités de rétention d'eau et de
gélification de l'amidon. Ainsi, l'analyse de l'activité
amylasique importe bien plus que le taux de protéine,
qui semble un critère peu intéressant pour le pain de
seigle.C’est en Allemagne, pays utilisant 40 à 50 % de seigle pour
la panification, que commencèrent les premières études
sur la qualité boulangère du seigle. Dès 1973, des critères
de qualités ont été mis en place pour définir un seigle
panifiable sur grains concassés (Seibel et Steller 1988).
Suite à ces études, des normes européennes ont été éta-
blies (Nouat 1984):
– Teneur en eau: max. 15,5 %
– Poids à l’hectolitre (PHL): min. 68 kg
– Grain brisé (endommagé): max. 5 %
– Impuretés: max. 3 %
– Grains germés: max. 2,5 %
– Grains échaudés ou échauffés: max. 0,05 %
– Amylogramme du grain concassé:
•• température de gélification: min. 63 °C, facteur avéré
important et bien corrélé avec l’élasticité de la mie
•• Viscosité max.: min. 200 UB
En France, pour faire du pain de seigle, la farine doit
avoir une bonne absorption en eau, une bonne «machi-
nabilité» (pâte peu collante) et une farine pas trop
grasse, donc avec une faible quantité d’amidon endom-
magé. Afin de répondre à ces qualités et d’obtenir un
pain plus allégé, le seigle ne peut pas être utilisé seul et
doit toujours être mélangé avec du blé qui contient plus
de gluten. En France, pour la vente du pain de seigle, la
réglementation exige un mélange avec au minimum
65 % de seigle (Calvel 1997).
De plus, le poids à l’hectolitre (PHL) est un facteur de
qualité très important. Un PHL supérieur à 72 kg/hl est
très bon et permettra d’obtenir un bon rendement en
farine. Une bonne variété de seigle permet d’obtenir de
40 à 50 % de farine au minimum.
La teneur en pentosanes est aussi un facteur impor-
tant et de plus en plus pris en considération en France.
Les pentosanes sont des polysaccharides, constituants
des parois végétales. Bien qu’ils ne représentant que 2 à
3 % du poids de la farine, ils jouent un rôle important
pour la fixation de l’eau et la viscosité de la pâte. Afin
qu’il y ait une bonne absorption de l’eau, le rapport pen-
Production végétale | Qualité boulangère du seigle en Suisse
318 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
tosane sur amidon doit avoisiner 1/16, soit 6,6 % d’ami-
don (Uzac, communication personnelle).
En Suisse, il n’existe actuellement pas de normes sur
la qualité boulangère du seigle comme en Europe. Seule
la qualité du seigle à la récolte rentrant dans la fabrica-
tion de pain de seigle valaisan AOC doit respecter les
normes qualitatives suivantes:
– Temps de chute supérieur à 160 s.
– PHL à 69 kg/hl
– Charge inférieure à 5%
– Humidité inférieure à 15%
– Ergot inférieur à 0,05%
– Absence de défauts sensoriels manifestes.
Cet article propose un schéma de qualité afin de mettre
en valeur les spécificités qualitatives du seigle cultivé dans
toute la Suisse. Pour les différents acteurs suisses de cette
filière, les paramètres tels que le PHL, le taux de cendres,
le temps de chute et la viscosité (mesurée par l’amylo-
gramme) sont des paramètres prioritaires pour évaluer la
qualité boulangère d’une variété de seigle.
Un PHL élevé et donc un taux de cendre bas sont sou-
haités afin d’avoir plus de farine et moins de particules
de son, et ainsi obtenir le meilleur rendement en farine
possible.
Le temps de chute est la première analyse faite sur la
farine complète après la récolte, car il permet de savoir si
la variété a germé ou pas. Si cette dernière obtient un
temps de chute en-dessous de 160 s., la variété a germé et
sa farine ne pourra pas être utilisée pour la panification.
La viscosité de la pâte mesurée par l’amylogramme est
un critère important pour le seigle car une bonne qualité
d’amidon influence le pouvoir de rétention d’eau et per-
met d’obtenir une pâte peu collante et de faible viscosité.
Par contre, la température de gélification de l’amylo-
gramme et le taux de protéine ne semblent pas être des
critères déterminants pour le pain de seigle. Ces deux
paramètres ont tout de même été mesurés dans nos essais
afin de pouvoir le confirmer.
Qualité en panification
Le pain de seigle de type valaisan AOC doit avoir une
forme ronde et un fond plat, une croûte craquelée assez
foncée et saupoudrée de farine (fig. 2). La couleur de la
mie est brun-foncé avec des nuances grisâtres. La texture
de la mie peut varier de très compacte à plus aérée. Mais
en général, elle est assez dense. A la différence du blé, le
volume du pain n’est pas un critère important pour juger
sa qualité panifiable. Environ 5 à 10 % des boulangers
font aussi du pain 100% seigle en Valais.
Les pains de seigle valaisan AOC subissent régulière-
ment des contrôles, de la part de l’Organisme intercan-
tonal de certification (OIC). Cet organisme neutre et
indépendant contrôle la conformité des pains au cahier
des charges AOC Valais. Ces pains sont pris à l’improviste
dans différentes boulangeries. Dix experts se réunissent
pour faire cette taxation et évaluent dix à vingt pains par
jour. Six critères sont évalués manuellement: la forme du
pain, l’aspect extérieur (la croûte), la couleur et la tex-
ture de la mie, le goût et une appréciation générale.
Une note de 1 à 5 est mise pour chacun de ces six cri-
tères, ce qui donne une note totale de 30 points. Si le
pain jugé obtient une note inférieure à 18, il est consi-
déré comme non-conforme.
Qualité olfactive et gustativeLe goût du pain de seigle recherché est très différent
selon les pays. Le boulanger français souhaite obtenir
un pain à goût herbacé et peu acide afin qu’il se marie
bien avec les huîtres. De plus, il ne doit surtout pas
avoir le goût de farine de froment, ni le goût du pain
de campagne. Pour cela, les meuniers n’utilisent pas
les seigles hybrides qui ne possèdent pas suffisamment
ce goût d’herbe et continuent à utiliser des lignées
uniquement dans ce contexte (Uzac, communication
personnelle). En Allemagne au contraire, les consom-
mateurs préfèrent des pains de seigle au goût bien
acidulé.
En Suisse, le goût du pain de seigle varie selon les
régions. Dans le Haut-Valais et en Suisse alémanique, les
consommateurs préfèrent un pain acidulé comme en
Allemagne, tandis que dans le Bas-Valais et en Suisse
romande, ils aiment des pains moins acidulés avec un
goût plus neutre. Les boulangers doivent jouer sur le
temps et la température de fermentation ainsi que sur la
quantité et le type de levain pour faire varier le goût de
leurs pains afin de l’adapter au goût du consommateur.
Figure 2 | L’obtention officielle de l’AOC en 2004 pour le pain de seigle valaisan a permis de revitaliser la production de seigle en Valais.
Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale
319Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
les variétés obtiennent des taux de protéine et de cendre
très proches. Seule l’ancienne variété CADI se différen-
cie des autres variétés avec un taux de protéine (12,4%)
et un taux de cendre (1,76%) bien plus élevés. Un taux de
cendre trop élevé donne un rendement en farine faible,
ce qui n’est pas souhaité. Par contre, cette variété
obtient les plus mauvais résultats pour les autres critères
de qualité, malgré un bon taux de protéine. Le taux de
protéine montre ainsi que ce critère influence peu la
qualité boulangère d’une variété de seigle. Le PHL de
CADI en 2007 de 68,8 kg/hl (inférieur à 69 kg/hl) n’aurait
pas été accepté par le cahier des charges AOC. De plus,
cette variété est très sensible à la verse (note élimina-
toire de 4,1 sur deux ans). Sa verse peut expliquer sa ger-
mination sur pied et son temps de chute, le plus mauvais
des variétés testées.
Les variétés hybrides VISELLO, GISETTO et PALAZZO
ainsi que les variétés populations DANKOWSKIE DIA-
MENT et CAROTRUMPF obtiennent de très bons résul-
tats pour tous les paramètres de qualité mesurés.
Les variétés hybrides VISELLO (71,6 q/ha), GISETTO
(75,2 q/ha) et PALAZZO (75,9 q/ha) obtiennent des meil-
leurs rendements que les variétés populations DAN-
KOWSKIE DIAMENT (59,9 q/ha) et CAROTRUMPF (58,6 q/
ha). D’ailleurs, suite à ces résultats, la variété PALAZZO
combinant le meilleur rendement sur deux ans et une
très bonne qualité boulangère, se trouve depuis 2009
sur la liste recommandée suisse.
Résultats d’essais en bande de l’association du pain de
seigle valaisan AOC
Ces essais en bande ont été menés sur deux ans, en 2005
et 2006, et sur deux lieux en Valais: Vollèges et Susten.
Evaluations de la qualité de différentes variétés en Suisse
Résultats des essais d’Agroscope ACW
Des essais pour l’inscription dans La liste recommandée
des variétés de seigle ont été mis en place en 2007 et
2008 en huit lieux (fig. 3). Trois parcelles de 7 m2 (trois
répétitions) par variété et par lieu ont été semées. Ces
essais ont pour objectif d’évaluer les aspects agrono-
miques et qualitatifs de 19 variétés de seigle panifiable
dans toute la Suisse: sept hybrides et douze variétés
populations, en vue de leur inscription dans la liste
recommandée, ont été utilisées. Différents paramètres
de qualité (Kleijer 2002) ont été mesurés par le labora-
toire qualité d’Agrocope Changins-Wädenswil ACW: le
taux de protéine par spectrométrie en proche infrarouge
(NIRS), le taux de cendre par calcination de la farine à
600 °C (méthode de référence AACC no 08 – 01.01), le
temps de chute, la viscosité et la température maximale
de l’amylogramme (fig. 4) et le PHL.
Le tableau 1 présente les résultats de ces analyses
qualité.
En moyenne, les résultats qualité de 2007 sont inférieurs
à 2008. En effet, en 2007, les variétés de seigle ont obte-
nus des temps de chute très bas, variant de 105 à 212 s.
Les pluies au moment de la récolte ont provoqué beau-
coup de germination sur pied. Onze variétés sur 19 ont
ainsi obtenu des temps de chute inférieurs à 160 s.
(norme du cahier des charges AOC Valais) et n’auraient
donc pas été acceptées pour être panifiées.
Malgré cette forte germination de 2007, les résultats
de viscosité et de température de gélification obtenus
par l’amylogramme sont bons et se situent bien au-des-
sus des normes européennes (>200 UB et > 63 °C).
Le résultats par variété entre les deux années sont
assez bien corrélés (R2>0,7) à part pour le taux de pro-
téine (R2=0,45) et le taux de cendre (R2=0,2). Ces moins
bonnes corrélations peuvent s’expliquer par le fait que
Wegenstetten AG
Zurich ZH
Delley FR
Vollèges VS
Nyon VD
Conthey VS
Goumoëns VD
Hindelbank BE
Figure 3 | Les lieux en Suisse où sont semés les essais Agroscope ACW de seigle.
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
1000 UB
min
T °C 50 60 70 80 90
Figure 4 | Amylogrammes de la variété GISETTO (en bleu), de bonne viscosité (gélatinisation maximale: 851 UB,T °C de gélatini sation: 81,8 °C) et de la variété CADI (en rouge), de moins bonne viscosité (gélatinisation maximale: 314 UB,T °C de gélatinisation: 71,8 °C)
Production végétale | Qualité boulangère du seigle en Suisse
320 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
Quatre variétés populations ont été testées:
•• Les variétés PICASSO (hybride) et MATADOR (popula-
tion), variétés se trouvant sur la liste recommandée
suisse,
•• La variété RECRUT (population) sur le catalogue
européen
•• La variété CADI, variété population ancienne des
années cinquante.
Le comportement des variétés en meunerie est apprécié
pour les critères suivants: PHL, le temps de chute, la vis-
cosité de l’amylogramme, le taux de protéines et le taux
de cendre (méthode de référence AACC no 08 – 01.01).
Ces analyses ont été effectuées par le laboratoire du
Groupe Minoteries SA à Granges-Marnand.
Le tableau 2 donne un aperçu des résultats obtenus
en 2005 et 2006. En moyenne sur deux ans, les variétés
RECRUT, PICASSO et MATADOR ont des PHL, taux de
cendre et temps de chute meilleurs que la variété CADI.
PICASSO obtient une viscosité (904 UB sur deux ans) supé-
rieure aux autres variétés. CADI obtient un taux de pro-
téine (14,4% sur deux ans) et un taux de cendre (2,12% sur
deux ans) supérieurs aux autres variétés. Tous ces résul-
tats confirment ceux obtenus dans les essais Agroscope.
La variété hybride PICASSO (50 q/ha) est la plus produc-
tive, suivie par les variétés populations MATADOR (46 q/
ha) et RECRUT (43 q/ha). L’ancienne variété CADI (32 q/ha)
présente un rendement sensiblement inférieur.
Des analyses sensorielles ont été réalisées par un jury
expert de dix personnes, formé par le laboratoire Emo-
sens du Groupe Minoteries SA, afin de déterminer les
différences de goût et d’arômes entre ces quatre varié-
tés. L’évaluation a eu lieu dans des cabines d’évaluation
sensorielle, sous lumière blanche. Les descripteurs, éta-
blis par Emosens, sont utilisés pour décrire les pains de
seigle AOC. Ces dégustations ont consisté à quantifier
les différents aspects olfactifs (six descripteurs) et gusta-
tifs (neuf descripteurs). Les pains de ces quatre variétés
ont tous été façonnés dans trois boulangeries diffé-
rentes et dégustés à Granges-Marnand le jour suivant.
PHL (kg/hl)Temps de chute (s)
Taux de protéines (%)
viscosité de l'amylogramme (UB)
Température maximale (°C)
Taux de cendre (%)
2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007
TREVISO hybride 73,5 71,1 313 161 9,6 9,2 536 515 75,8 72,5 1,59 1,46
PICASSO hybride 73,8 70,4 334 188 9,2 9,8 739 584 78,4 74,5 1,58 1,48
VISELLO hybride 75,8 72,6 379 212 9,3 8,9 809 611 82,1 75,8 1,54 1,57
GISETTO hybride 75,4 72,9 354 192 9,5 8,9 851 605 81,8 74,8 1,57 1,54
PALAZZO hybride 75,7 72,7 327 167 9,4 8,6 723 485 78,5 74,8 1,61 1,58
FUGATO hybride 74,5 70,6 310 121 9,4 9,9 437 300 75,3 69,5 1,58 1,63
AGRONOM hybride 75 71,4 323 130 8,9 9,8 628 384 77,3 71,5 1,63 1,68
WALET population 75,7 73,2 282 108 9,6 10,0 350 289 75,3 69,5 1,59 1,54
MATADOR population 75,4 72,5 268 123 9,5 9,9 447 359 73,9 70,3 1,64 1,59
CHD 17 population 73,7 71,4 287 115 9,9 9,6 351 283 74,8 69,8 1,64 1,59
DANKOWSKIE DIAMENT
population 75,3 72,4 341 182 10,5 10,0 553 387 83,1 72,8 1,68 1,60
CONDUCT population 75,7 73,1 295 132 10,2 9,3 442 362 74,8 69,5 1,61 1,55
CAROTOP population 74,9 72,5 306 185 10,1 9,5 451 415 78,3 74,3 1,60 1,53
CAROASS population 75,7 72,4 296 158 10,0 9,1 478 383 77,4 72,0 1,51 1,60
CAROTRUMPH population 75,5 72,6 325 180 10,1 9,4 575 415 80,0 72,8 1,47 1,57
CAPITÄN population 74,7 72 295 123 10,0 8,7 559 368 74,1 69,0 1,58 1,67
ROTARI population 76,5 73,5 325 158 10,2 9,6 461 423 77,3 72,3 1,58 1,58
RECRUT population 75,1 72,1 321 108 10,5 9,7 603 342 75,8 68,8 1,58 1,50
CADI population 70,7 68,8 231 105 12,0 12,7 314 261 71,8 68,0 1,78 1,73
min 70,7 68,8 231 105 8,9 8,6 314 261 71,8 68 1,47 1,46
max 76,5 73,5 379 212 12 12,7 851 611 83,1 75,8 1,78 1,73
moyenne 74,9 72,1 309,2 148,2 10,0 9,7 536,7 397,1 77,2 71,5 1,6 1,6
Variétés en gras: variétés aussi dans les essais en bande
Chiffre en bleu: bon résultat
Chiffre en rouge: mauvais résultat
Tableau 1 | Résultats des analyses qualité de la récolte 2007 et 2008 des essais Agroscope
Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale
321Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
de la filière seigle, quatre paramètres principaux ont
été retenus: le PHL, le temps de chute, la viscosité de
l’amylogramme et le taux de cendre. Chacun de ces
paramètres peut obtenir dix points au maximum
(tabl. 3). Le taux de protéine n’est pas pris en compte
dans ce schéma qualité car il varie très peu d’une
variété à l’autre et il n’est pas bien corrélé avec les
autres paramètres (r2 variant de 0,23 à 0,35 selon les
paramètres). La température de l’amylogramme joue
un rôle sur l’élasticité de la mie, mais ce critère n’est
pas primordial pour le pain de seigle suisse comparé
aux autres pays d’Europe. Ce paramètre ne sera donc
pas pris en compte.
Le tableau 4 montre la transformation en points
des résultats des analyses obtenues par Agroscope. Le
maximal atteignable par une variété est de 40 points.
En 2007 et 2008, les variétés VISELLO et GISETTO
obtiennent le nombre de points le plus élevé avec cha-
cune 27 points en 2007 et 34 points en 2008. La variété
CADI obtient le nombre de point le plus faible.
Les profils olfactifs et gustatifs (fig. 5 et 6) représentent
la moyenne des notes d’intensité des trois boulangeries
et cela pour chaque descripteur.
Du point de vue olfactif, les profils sensoriels pour
chaque variété sont très similaires: l’odeur herbacée pré-
domine.
Du point de vue gustatif, il y a davantage de diffé-
rences entre les variétés. Pour la variété MATADOR, les
différences significatives trouvées sont, pour les descrip-
teurs: doux/sucré, cacahuète/noix et acide. Cette variété
a un goût plus sucré et moins acide que les autres variétés.
La variété RECRUT est la moins appréciée par le jury
au niveau olfactif et gustatif. Cela est peut-être dû à une
odeur plus prédominante du son et un goût plus amer et
fruité/fermenté, même s’il n’y a pas de différences signi-
ficatives.
Mise en place d’un schéma de qualité
Après les résultats obtenus sur ces deux années d’essais
d’Agroscope et les discussions entre les professionnels
PHL (kg/hl) Temps de chute (s)Viscosité amylogramme
(UB)Taux de protéines (%) Taux de cendre (%)
2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne
Recrut 76 74,8 75,4 299 269 284 524 556 540 11,9 11 11,45 1,92 1,97 1,945
Matador 76,7 74,8 75,75 260 310 285 466 846 656 11,7 9,8 10,75 1,9 1,77 1,835
Picasso 75 74,5 74,75 298 294 296 910 898 904 10,8 9,7 10,25 1,97 1,88 1,925
Cadi 71 73,1 72,05 230 267 248,5 465 766 615,5 15,7 13,7 14,7 2,36 2,12 2,24
Tableau 2 | Résultats des analyses qualité de la récolte 2005 et 2006 des essais en bande
Cacahuète/noix
Son
Acidulé
Herbacé
Fruité/fermenté
Miel
Picasso Recrut
Matador Cadi
Figure 5 | Profil sensoriel olfactif.
Doux/sucré
Acide
Amertume
Cacahuète/noix
SonMiel
Herbacé
Fruité/fermenté
Son grillé/torréfié
Picasso Recrut
Matador Cadi
Figure 6 | Profil sensoriel gustatif.
322
Production végétale | Qualité boulangère du seigle en Suisse
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
C o n c l u s i o n s
Le schéma proposé dans cet article vise à mieux mettre
en valeur les analyses de qualité du seigle et de les pon-
dérer dans la recherche de nouvelles variétés de seigle,
en intégrant les spécificités de la qualité de cette céréale.
Les analyses mesurant le rendement en farine (PHL, taux
de cendre) et la qualité de l’amidon (temps de chute, vis-
cosité de l’amylogramme) sont fortement pris en compte
dans ce schéma. Le seigle est plus pauvre en protéine
que le blé et c’est la qualité de son amidon qui joue un
rôle important dans sa rétention d’eau. Ainsi, plus une
variété absorbera de l’eau, moins sa pâte sera collante et
plus le pain se conservera longtemps.
pas pris en compte
Points PHLTemps
de chute(secondes)
Amylogrammeviscosité
UB
Taux decendres
en %
Amylogramme(températuremaximum °C)
Protéinesen %
1 <69 <120 <150 >2,70 <62 <7,00
2 69,00-69,99 120-139 150-199 2,56-2,70 62,0-63,9 7,00-7,49
3 70,00-70,99 140-159 200-249 2,41-2,55 64,0-65,9 7,50-7,99
4 71,00-71,99 160-179 250-299 2,26-2,40 66,0-67,9 8,00-8,49
5 72,00-72,99 180-219 300-399 2,11-2,25 68,0-69,9 8,50-8,99
6 73,00-73,99 220-279 400-499 1,96-2,10 70,0-71,9 9,00-9,49
7 74,00-74,99 280-339 500-599 1,81-1,95 72,0-73,9 9,50-9,99
8 75,00-75,99 340-379 600-799 1,66-1,80 74,0-75,9 10,00-10,49
9 76,00-76,99 380-420 800-999 1,50-1,66 76,0-77,9 10,50-10,99
10 >77,00 >420 >1000 <1,50 ≥78 >11,00
maximum 40 points 10 10 10 10 10 10
Tableau 3 | Pour le schéma d'appréciation de qualité du seigle, quatre paramètres ont été retenus. Chaque paramètre pouvant obtenir dix points au maximum
PHL (kg/hl)Temps de chute
(s)
Viscosité de l'amylogramme
(UB)
Taux de cendre (%)
Total de points
2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007
TREVISO hybride 6 4 7 4 7 7 9 10 29 25
PICASSO hybride 6 2 7 5 8 7 9 10 30 24
VISELLO hybride 8 5 8 5 9 8 9 9 34 27
GISETTO hybride 8 5 8 5 9 8 9 9 34 27
PALAZZO hybride 8 5 7 4 8 6 9 9 32 24
FUGATO hybride 7 3 7 2 6 5 9 9 29 19
AGRONOM hybride 8 4 7 2 8 5 9 8 32 19
WALET population 8 6 7 1 5 4 9 9 29 20
MATADOR population 8 5 6 2 6 5 9 9 29 21
CHD 17 population 6 4 7 1 8 4 9 9 30 18
DANKOWSKIE DIAMENT population 8 5 8 5 7 5 8 9 31 24
CONDUCT population 8 6 7 2 6 5 9 9 30 22
CAROTOP population 7 5 7 5 6 6 9 9 29 25
CAROASS population 8 5 7 3 6 5 9 9 30 22
CAROTRUMPH population 8 5 7 5 7 6 10 9 32 25
CAPITÄN population 7 5 7 2 7 5 9 8 30 20
ROTARI population 9 6 7 3 6 6 9 9 31 24
RECRUT population 8 5 7 1 8 5 9 9 32 20
CADI population 3 1 6 1 5 4 8 8 22 14
Tableau 4 | Résultats qualité ACW transformés en points
323
Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013
Ria
ssu
nto
Sum
mar
yBaking quality of rye in Switzerland
This paper aims to better understand
the milling and baking quality of rye
varieties in Switzerland, in order to
better meet the needs of users for rye.
A quality scheme is proposed to
determine the quality of rye grown in
Switzerland. The analyzes measuring
the flour yield (PHL, ash content) and
the starch quality (falling number,
Amylogram viscosity) are included in
this scheme and a total of 40 points can
be obtained. In 2007 and 2008, the
varieties GISETTO and VISELLO got
the highest points number with each
27 points in 2007 and 34 points in 2008.
In contrast, the variety CADI got the
lowest points number.
Key words: rye, varieties, baking quality.
Qualità panificabile della segale in
Svizzera
Questo articolo ha come scopo di meglio
comprendere la qualità di macinatura e
panificabile delle varietà di segale in
Svizzera, in modo da poter meglio
rispondere alle esigenze degli utilizza-
tori della segale. Per determinare la
qualità della segale coltivata in Svizzera
è proposto uno schema di qualità.
Questo schema considera la resa in
farina (PHL, tasso di ceneri) e la qualità
di amido (tempo di caduta, viscosità
dell’amilogramma) ed è possibile
ottenere un punteggio totale di 40
punti. Nel 2007 e 2008 sono le varietà
VISELLO e GISETTO ad aver ottenuto il
numero di punti più elevato, raggiun-
gendo ognuno 27 punti nel 2007 e 34
punti nel 2008, mentre la varietà CADI
raggiunge il numero di punti più basso.
Bibliographie ▪ Association du pain de seigle valaisan AOC, 2013. Accès: http://www.paindeseiglevalaisan.ch
▪ Calvel R., 1997. Le goût du pain. Jérôme Villette (éd.), 68–69. ▪ Gråsten S. M., Juntunen K. S., Poutanen K. S., Gylling H. K., Miettinen T. A., Mykkänen H. M., 2000. Rye bread improves bowel function and de-creases the concentrations of some compounds that are putative colon cancer risk markers in middle-aged women and men. Journal Nutrition 130 (9), 2215–2221.
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▪ Moulin de Sion, 2013. Accès: http://www.minofarine.ch/fr/societe/ moulin-de-sion.html
▪ Moulin du Rhône, 2013. Accès: http://www.rhonemuehle.ch/index.php?id=94&L=1
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▪ Nouat E., 1984. Les enceintes de la normalisation des céréales en France, en Europe et au niveau mondial. Guide pratique des analyses dans les industries des céréales. Lavoisier (éd.). p. 9.
▪ Office fédéral de l’agriculture, 2002. Cahier des charges du Pain de seigle valaisan. Registre des appellations d’origine et des indications géogra-phiques.
▪ Saurer W., Achermann J., Tieche J-D., Rudin P. M. & Mandli K., 1991. Das Bewertungsschema ’90 für die Qualitätsbeurteilung von Weizenzüchtungen.Landwirtschaft Schweiz 4 (1–2), 55–57.
▪ Seibel W. & Steller W., 1988. Bedeutung als Kulturpflanze. In: Roggen: Anbau, Verarbeitung, Markt. Behr (éd.), 17–20.
Remerciements
Nous remercions nos collègues Jean-François Parisod, Philippe Esselborn et Carine Oberson pour la réalisation des analyses qualités, de même que Mario Del Rizzo, Martin Anders et l’équipe de Delley Semences et Plants (DSP) pour leur assistance technique dans les essais Agroscope ACW. De plus, nous remercions Emosens et le laboratoire qualité du Groupe Minoteries SA pour la réalisation des analyses sensorielles et des analyses qualité des essais en bande.
De plus, une nouvelle méthode d’analyse se développe
pour mesurer l’absorption de l’eau par la farine, le temps
de développement de la pâte et sa consistance lors du
pétrissage. Il s’agit d’un farinographe spécifique pour le
seigle, tenant compte de sa pâte de faible viscoélasticité,
supportant un pétrissage moins intensif. Ce nouveau
farinographe est couplé à un pétrin P600 et la méthode
a été optimisée par Mun-Yong K. et Freund F. en 2007. A
l’avenir, elle pourra peut-être compléter ces analyses et
permettre alors une meilleure appréciation de la qualité
des nouvelles variétés de seigle en essai d’inscription à la
liste recommandée suisse. n
324 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013
I n t r o d u c t i o n
Une graminée fourragère importante
Grâce à sa robustesse et à sa régularité de production le
dactyle (Dactylis glomerata L.) est l’une des plus impor-
tantes de nos graminées fourragères (fig. 1). Il complète
les forts et productifs ray-grass et sécurise le rendement
lorsque la proportion de ray-grass a diminué à cause de
leur longévité limitée, ou lorsque la productivité des
autres graminées est réduite par une période sèche. Il
n’est donc pas surprenant que le dactyle soit l’une des
composantes les plus importantes des mélanges de gra-
minées et de trèfles pour les prairies temporaires. Le dac-
tyle peut être utilisé fréquemment et valorise très bien
les éléments nutritifs du sol et les engrais. Durant sa
phase juvénile, il ne se développe cependant que lente-
ment, laissant de la place aux ray-grass qui fournissent
l’essentiel du rendement durant cette période. Au gré
des utilisations et du temps, il devient de plus en plus
concurrentiel, voire même domine les autres espèces
moins persistantes et prend donc la relève des ray-grass,
moins persistants. Les mélanges standards (Mst) pour
une durée de trois ans et plus sont élaborés selon ce
même principe de complémentarité des espèces au cours
du temps. Par exemple, le dactyle est utilisé comme gra-
minée de «substitution» dans les Mst 330 et Mst 430
(Mosimann et al. 2012).
Productif et robuste
La production du dactyle est comparable à celle des
autres graminées à haut rendement, telles que le ray-
grass d’Italie, et se répartit uniformément sur l’année.
Comme la fétuque élevée, le dactyle est l’une de nos gra-
minées fourragères les plus tolérantes à la sécheresse. Il
produit toutefois les plus hauts rendements dans des
conditions fraîches. Les différences variétales de préco-
cité sont importantes et s’échelonnent sur trois semaines
entre les plus précoces et les plus tardives (fig. 2). Cela
permet de mieux synchroniser l’utilisation du dactyle
avec les autres espèces présentes dans les mélanges. Le
dactyle a une digestibilité plutôt médiocre (Schubiger et
al. 2001), en revanche, de grandes différences sont
observées entre les variétés.
Le dactyle est modérément sensible aux maladies.
Hormis les diverses taches foliaires qui apparaissent du
printemps à l’automne, les rouilles et le flétrissement
bactérien peuvent survenir en été (Michel et al. 2000).
Sa robustesse, en particulier sa résistance aux conditions
Daniel Suter1, Hansueli Hirschi1, Rainer Frick2 et Philippe Aebi2
1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich, Suisse2Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon 1, Suisse
Renseignements: Daniel Suter, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 72 79
Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Abb. 1 | Dactyle (Dactylis glomerata). Dessin tiré du manuel «Wiesengräser» de Walter Dietl et al., Landw. Lehrmittelzentrale, Zollikofen, 1998. (Dessins: Manuel Jorquera, Zurich. Tous droits réservés. Copyright: ADCF, Zurich. Avec l’aimable autorisation de l’ADCF.)
Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés | Production végétale
325
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013
De 2010 à 2012, 31 variétés de dactyle ont
été évaluées dans sept lieux par les stations
de recherche Agroscope ART et ACW. La série
d’essais comprenait 17 nouvelles obtentions,
en plus des anciennes déjà recommandées.
Les caractéristiques évaluées étaient le
rendement en matière sèche, l’aspect général,
la vitesse d’installation, la force de concur-
rence, la persistance, la tolérance aux
conditions hivernales, la résistance aux
maladies foliaires, ainsi que la teneur en
matière organique digestible. Dans l’assorti-
ment précoce, la variété Berta peut être
nouvellement recommandée; elle s’est
distinguée par sa très bonne digestibilité.
Près de trente ans après son inscription, Loke
est retirée de la Liste des variétés recomman-
dées de plantes fourragères en raison de
résultats insuffisants. Dans l’assortiment
tardif, Barlegro est nouvellement recomman-
dée. Cette nouvelle obtention s'est rélévée la
meilleure de toutes les variétés tardives
testées, se distinguant notamment par son
excellente digestibilité, sa rapidité d’implan-
tation, son aspect général et sa force de
concurrence. Les résultats des anciennes
variétés recommandées Accord et Foly ne
remplissent plus les exigences pour une
recommandation. Pour cette raison elles sont
à supprimer de la liste.
hivernales, rend possible la culture de cette graminée
fourragère en montagne. Par des utilisations et une fer-
tilisation adaptées, les prairies semées avec du dactyle se
laissent convertir en prairies permanentes. Ses touffes
très persistantes peuvent cependant disparaître lors
d’utilisations fréquentes empêchant le ressemis et le
renouvellement des plantes.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
Test au champ
En 2010, les stations de recherche Agroscope Recken-
holz-Tänikon ART et Agroscope Changins-Wädenswil
ACW ont semé des essais dans sept lieux permettant de
comparer 31 variétés de dactyle durant trois ans. Les
14 variétés déjà recommandées ont été à nouveau exa-
minées. Elles ont en même temps été utilisées comme
variétés témoins et ont fourni les valeurs de référence
qui doivent être atteintes pour l’inscription d’une nou-
velle variété.
Comme les graminées et les trèfles sont presque
exclusivement utilisés en mélanges en Suisse, il est
important de connaître la force de concurrence des
variétés testées. Dans ce but, des parcelles expérimen-
tales supplémentaires ont été semées dans trois lieux,
où chacune des variétés à tester était associée à du trèfle
blanc (Trifolium repens) et du trèfle violet (Trifolium pra-
tense). Toutes les autres observations et mesures ont été
faites sur les cultures pures. Les parcelles des mélanges
et des cultures pures mesuraient 6 sur 1,5 m. À chaque
pousse, les cultures pures recevaient 50 kg d‘azote par
hectare sous forme de nitrate d’ammoniac. Ces doses
ont été réduites de moitié sur les parcelles en mélange
avec les trèfles. D’autres informations sur les sites d‘essai,
Figure 2 | Essai variétal de dactyle en première pousse. Les diffé-rences de précocité conduisent à des hauteurs de végétation très contrastées entre variétés. (Photo: ART)
les densités de semis et le nombre des récoltes se
trouvent dans le tableau 1. Toutes les évaluations ont
été effectuées selon une échelle de 1 à 9, 1 étant la meil-
leure note et 9 la moins bonne. Les critères observés sur
les cultures pures concernaient la vitesse d’installation,
l’aspect général (capacité de repousse et densité), la
tolérance aux maladies, ainsi qu’aux conditions hiver-
nales, et la persistance (aspect général de la culture
notée au terme des essais).
Pour l’évaluation de la productivité, les rendements
annuels en matière sèche mesurés au champ ont été
convertis en notes à l’aide de méthodes statistiques: la
différence entre le rendement annuel de la variété et la
moyenne de l'essai est calculée. Si elle dépasse un tiers
de la plus petite différence significative (ppds, niveau à
5 %), la variété obtient une note de 4 en cas d'un rende-
ment supérieur et de 6 en cas d'un rendement inférieur.
Si l’écart représente deux tiers de la ppds (5 %), la note
Production végétale | Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés
326 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013
est de 3 en cas de différence positive et de 7 en cas de
différence négative. Pour un écart équivalent à la tota-
lité de la ppds (5 %), la note est de 2 (différence positive)
et de 8 (négative). Une note de 1, respectivement 9, est
attribuée lorsqu’il y a une différence d’au moins une
ppds entière au niveau de 1 %.
De manière similaire, les valeurs mesurées de la
teneur en matière organique digestible (MOD) ont été
converties en notes. Ces valeurs mesurées ont été obte-
nues par spectrophotométrie à infrarouge (Norris et al.
1976.) et ont été validées d’après la méthode de Tilley et
Terry (1963), en utilisant du jus de panse. Les échantillons
provenaient des prélèvements effectués lors des trois
premières coupes de la deuxième année d’exploitation
principale, dans les cultures pures de dactyle sur trois
répétitions du site de Reckenholz.
La note de la force de concurrence a été calculée à
partir de la part de la variété à tester dans le rendement
total du mélange, selon la formule:
Note = 9 – 0,08 × pourcentage de rendement %.Le classement des variétés dans les deux groupes de
précocité résulte de l’observation des stades phénolo-
giques effectuée à Changins au printemps en 2011 et 2012.
Evaluation à l’aide d’un indice global
Pour le classement des variétés, toutes les notations ont
été prises en compte sous la forme d’un indice global.
L’aspect général, la persistance et la matière organique
digestible (MOD) comptent double par rapport aux
autres caractéristiques. Une nouvelle variété est inscrite
à la liste des variétés recommandées (Frick et al. 2012) si
sa valeur d’indice global est meilleure d’au moins 0,20
par rapport à la moyenne des variétés témoins. Une
ancienne variété est éliminée si son indice global est
moins bon de plus de 0,20 points par rapport à la
moyenne des témoins. De plus, une variété est écartée
dès que sa note pour l’une des caractéristiques est moins
bonne de 1,50 points par rapport à la moyenne.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Berta s’illustre par sa bonne digestibilité
Parmi les quatre nouvelles variétés précoces testées,
«Berta» s’est distinguée par la meilleure note 1 de MOD
(tabl. 2). En revanche, elle n’a atteint que 90 % du rende-
ment de «Reda», la variété précoce la plus productive de
l’assortiment, ce qui lui vaut une note de 5,7 pour ce
critère. Avec une valeur de MOD supérieure de 3 % à
celle de «Reda» (données non présentées), «Berta»
devrait toutefois avoir un rendement énergétique simi-
laire, en admettant que son ingestion soit meilleure. Au
final, son excellente digestibilité lui a valu la deuxième
meilleure note d’indice global et son inscription dans
la liste des variétés recommandées (tabl. 3). L’ancienne
variété «Loke» n’a pas atteint les exigences requises, en
particulier pour ce qui concerne les notes d’aspect géné-
ral, de persistance et surtout de MOD qui étaient bien
inférieures aux témoins. Après presque trente ans de
présence dans l’assortiment, «Loke» est retirée de la liste
recommandée. Elle pourra encore être vendue comme
variété recommandée jusqu’en 2015.
Barlegro: de bonnes performances
Egalement dans le groupe des tardives, une nouvelle
obtention s’est distinguée par sa bonne MOD (tabl. 2).
«Barlegro» a obtenu la note 2,3, ce qui la place pour ce
Lieu, canton Altitude (m) Date de semis Nombre de répétitions Nombre de coupes pesées
pure1 mélange2 2011 2012
Changins, VD 430 16/04/2010 3* – 5 3
Reckenholz, ZH 440 17/04/2010 4 3 5 5
Oensingen, SO 460 16/04/2010 4 – 5 5
Ellighausen, TG 520 13/04/2010 4 3 5 5
Goumoëns, VD 630 15/04/2010 3 – 5 4
La Frêtaz, VD 1200 28/04/2010 3 2 – –
Maran, GR 1850 09/06/2010 2 – – –*Une répétition pour la détermination de l'indice de précocité. 1Culture pure: 200 g/100 m2 variété témoin pour la densité de semis : «Intensiv» 2Culture en mélange: 120 g/100 m2 variété témoin pour la densité de semis : «Intensiv»
+ 10 g/100 m2 trèfle violet «Mont Calme»
+ 25 g/100 m2 trèfle blanc «Seminole»
+ 15 g/100 m2 trèfle blanc «Sonja»
Tableau 1 | Dactyle: caractéristiques des essais de variétés terminés en 2012
Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés | Production végétale
327Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013
VariétéRende-ment1
Aspect général*
Vitesse d'installation
Force de concurrence
Persis-tance*
Résistance/tolérance:
MOD2)* IndiceConditions hivernales
maladies foliaires
variétés précoces
1 Oberweihst 5,0 3,4 3,9 2,8 4,1 4,9 4,1 3,3 3,86
2 Barexcel 4,6 3,5 4,2 3,1 4,2 4,8 3,2 4,0 3,94
3 Reda 4,0 3,6 6,4 2,9 4,0 5,7 2,9 5,0 4,28
4 Padania 5,3 3,6 3,1 3,4 4,3 4,6 4,1 5,7 4,33
5 Loke 5,2 3,6 4,1 3,4 4,4 4,9 3,8 6,7 4,62
Moyenne des témoins 4,8 3,5 4,3 3,1 4,2 5,0 3,6 4,9 4,20
6 Berta (BAH 180) 5,7 3,7 4,7 3,7 4,9 6,0 3,3 1,0 3,87
7 10DGL 12R 4,8 3,7 4,1 3,5 4,2 5,0 3,3 3,7 3,98
8 ZDg 080101 5,2 3,5 3,0 3,4 4,4 4,8 3,7 5,3 4,22
9 Profit 5,0 3,4 3,3 3,1 3,9 4,5 3,1 6,7 4,26
variétés tardives
10 Intensiv 5,1 3,3 4,1 2,8 4,1 4,7 2,9 2,7 3,62
11 Brennus 5,2 3,7 3,7 3,0 3,5 4,3 2,1 4,0 3,69
12 Lazuly 4,9 3,5 3,5 3,0 3,2 4,7 2,3 5,0 3,81
13 Beluga 4,5 3,4 4,1 3,0 3,8 4,8 2,5 4,3 3,82
14 Pizza 5,9 3,7 5,0 2,9 4,5 5,2 3,3 2,0 3,88
15 Prato 5,1 3,6 4,7 3,2 3,9 4,9 3,1 3,7 3,95
16 Greenly 4,6 3,7 3,9 3,1 3,5 4,7 2,9 5,3 4,01
17 Accord 5,1 3,8 4,0 2,9 3,5 4,7 2,4 6,0 4,15
18 Foly 5,1 3,9 4,3 3,0 3,8 4,9 2,4 5,7 4,21
Moyenne des témoins 5,1 3,6 4,1 3,0 3,8 4,8 2,6 4,3 3,90
19Barlegro (6DGL 83)
5,0 3,3 3,8 2,7 4,2 4,6 2,7 2,3 3,50
20 DG 0415 4,8 3,8 4,4 3,4 4,1 5,0 2,5 3,3 3,86
21 Balzac (PX 3197) 4,6 3,3 3,3 3,3 4,0 4,9 3,1 5,0 3,97
22Revolin (ZDg 024068)
4,7 3,7 2,9 3,2 3,8 4,7 2,1 6,0 4,06
23Diceros (DG 0025)
4,8 3,7 4,5 2,9 3,9 5,0 3,1 5,0 4,14
24Dragoner (BOR KL 278/04)
4,9 4,0 4,4 3,5 4,5 4,8 2,9 4,3 4,18
25Duero (ZDg 024069)
4,9 3,8 3,6 2,9 3,6 4,9 2,4 6,7 4,27
26 SW Luxor 5,1 3,6 3,2 3,5 4,4 4,9 4,1 5,7 4,38
27 Manolo 4,6 3,7 3,6 3,0 3,8 4,5 2,4 7,7 4,39
28 Felixis 5,5 3,8 3,9 2,8 4,0 4,8 2,6 7,0 4,48
29 Galibier 5,2 3,7 3,7 2,7 3,9 4,7 2,5 7,7 4,49
30Baticho (ZDg 024063)
5,7 4,2 4,1 3,6 3,8 5,2 2,7 6,3 4,54
31 Lucullus 5,3 3,8 4,4 3,4 3,9 4,7 2,5 7,7 4,64
Variétés en caractères gras = anciennes variétés recommandées.
Notes: 1 = très élevé, très bon; 9 = très faible, très mauvais. 1Notes de rendement de 5 lieux avec 5 coupes pesées en 2011 et 3 à 5 coupes pesées en 2012. 2MOD = matière organique digestible: moyenne de 3 prélèvements en 2011 à Reckenholz. *Caractéristiques comptant double dans le calcul de l'indice.
Tableau 2 | Dactyle: résultats des mesures de rendement et des observations de 2010 à 2012
Production végétale | Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés
328 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013
critère au deuxième rang des variétés tardives, derrière
Pizza, surpassant de deux points la moyenne des témoins.
Pour la plupart des autres caractéristiques, «Barlegro»
était également supérieure de quelques dixièmes de
point aux variétés témoins. Elle a obtenu le meilleur
indice global dans le groupe tardif et est dès lors inscrite
à la liste des variétés recommandées (tabl. 3). «Barlegro»
s’est illustrée en particulier par sa vitesse de levée, son
aspect général et sa force de concurrence. Elle n’a en
revanche pas été particulièrement persistante en fin
d’essai.Les anciennes variétés recommandées «Accord»
et «Foly» ne pourront à l’avenir plus figurer sur la liste
des variétés recommandées. Elles n’ont pas atteint les
valeurs requises pour l’aspect général et, surtout, pour la
MOD. De manière similaire à «Loke», «Accord» et «Foly»
pourront encore être vendues comme variétés recom-
mandées jusqu’en 2015.
C o n c l u s i o n s
Les améliorations identifiées au cours de cette série de
tests, en particulier dans les teneurs en MOD, indiquent
que de nouveaux progrès peuvent être attendus dans la
sélection. Ainsi, les bonnes propriétés de cette graminée
à haute valeur agronomiques pourraient être mieux uti-
lisées à l’avenir. n
Variété RequérantIndice de précocité1 Classement2
variétés précoces
1 Oberweihst ZG, DE 52a 1
2 Barexcel Barenbrug, NL 52a 1
3 Reda DSP/ART, CH 52a 1
4 Padania CRA-FLC, IT 52a 1
5 Loke Svalöf-Weibull, SE 52b 2/3
6Berta (BAH 180)
52b 1
7 10DGL 12R Barenbrug, NL 52b 1*
8 ZDg 080101 Euro Grass, DE 52b 3
9 Profit Ampac Seed, US 52b 3
variétés tardives
10 Intensiv Barenbrug, NL 53a 1
11 Brennus R2n, FR 61a 1
12 Lazuly R2n, FR 53a 1
13 Beluga DSP/ART, CH 61a 1
14 Pizza DLF-Trifolium, DK 53a 1
15 Prato DSP/ART, CH 53b 1
16 Greenly R2n, FR 53b 1
17 Accord R2n, FR 53a 2/3
18 Foly R2n, FR 53b 2/3
19Barlegro (6DGL 83)
Barenbrug, NL 61b 1
20 DG 0415 DSP/ART, CH 53b 3
21Balzac (PX 3197)
Euro Grass, DE 53a 3
22Revolin (ZDg 024068)
Euro Grass, DE 53b 3
23Diceros (DG 0025)
DSP/ART, CH 61a 3
24Dragoner (BOR KL 278/04)
SZ-Steinach, DE 53a 3
25Duero (ZDg 024069)
Euro Grass, DE 53a 3
26 SW Luxor Svalöf-Weibull, SE 53a 4
27 Manolo Jouffray-Drillaud, FR 61a 4
28 Felixis Jouffray-Drillaud, FR 61a 4
29 Galibier Jouffray-Drillaud, FR 61a 4
30Baticho (ZDg 024063)
Euro Grass, DE 53a 4
31 Lucullus Jouffray-Drillaud, FR 53b 4
Variétés en caractères gras = anciennes variétés recommandées.1Indice de précocité : Période à laquelle débute l'épiaison. Le premier chiffre indique le
mois, le second la décade et la lettre la partie de la décade (a = début, b = fin). Exemple: 61a = début épiaison du 1er au 5 juin.
2Classement basé sur les résultats des essais:Classe 1 : Variété recommandée en Suisse. Classe 1* : Ne peut être recommandée qu'après avoir rempli les exigences
légales pour une commercialisation en Suisse. (voire Ordonnance du DFE sur les semences et plants RS 916.151.1)
Classe 2/3 : Ancienne variété recommandée déclassée en vue d'une radiation dès le 1er janvier 2016. Classe 3 : Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété moyenne, sans caractéristique particulièrement
intéressante. Classe 4 : Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété ne convenant pas à la culture en Suisse.
Tableau 3 | Dactyle: variétés testées, indice de précocité et classement
Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés | Production végétale
329Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Bibliographie ▪ Frick R., Bertossa M., Suter D. & Hirschi H. U., 2012. Liste 2013–2014 des variétés recommandées de plantes fourragères. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), 1–8.
▪ Michel V., Schori A., Mosimann E., Lehmann J., Boller B. & Schubiger F., 2000. Krankheiten der Futtergräser und Futterleguminosen. Agrarfor-schung 7 (2), I–XII.
▪ Mosimann E., Frick R., Suter D. & Rosenberg E., 2012. Mélanges standard pour la production fourragère 2013-2016. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), 1–12.
▪ Norris K. H., Barnes R. F., Moore J. E. & Shenk J. S., 1976. Predicting forage quality by infrared reflectance spectroscopy. Journal of Animal Science 43, 889–897.
▪ Schubiger F. X., Lehmann J., Daccord R., Arrigo Y., Jeangros B. & Scehovic J., 2001. Nährwert von Wiesenpflanzen: Verdaulichkeit. Agrarforschung 8 (9), 354–359.
▪ Tilley J. & Terry R., 1963. A two stage technique for the in vitro digestion of forage crops. Journal of the British Grassland Society 18, 104–111.
Cocksfoot: test results of 31 varieties
From 2010 to 2012, the Agroscope
Reckenholz-Tänikon ART and Agro-
scope Changins-Wädenswil ACW
research stations tested 31 varieties of
cocksfoot in the field at seven sites for
their suitability for cultivation. In
addition to the 17 new varieties, the
previously-recommended varieties
were re-tested. The characteristics
evaluated were yield, vigour, juvenile
development, competitive ability,
persistence, winter-hardiness, resist-
ance to leaf diseases, and digestible
organic-matter content. Of the early
varieties, «Berta» can now be recom-
mended, having distinguished itself by
its excellent digestibility. Almost thirty
years after its inclusion, «Loke» has
been deleted from the List of Recom-
mended Varieties of Forage Plants
owing to unsatisfactory results. Of the
late varieties, «Barlegro» has been
newly recommended. The best of all
late varieties tested, this new variety
shone in particular in terms of digest-
ibility, juvenile development, vigour,
and competitive ability. The results for
the formerly recommended varieties
«Accord» and «Foly» no longer satisfy
the requirements for recommendation,
for which reason they are to be
removed from the list.
Key words: Dactylis glomerata, orchard
grass, cocksfoot, variety testing, yield,
disease resistance.
Erba mazzolina: risultati delle analisi su
31 varietà
Negli anni 2010 - 2012, le stazioni di
ricerca Agroscope Reckenholz-Tänikon
ART e Agroscope Changins-Wädenswil
ACW hanno analizzato l'idoneità alla
coltivazione di 31 varietà di erba
mazzolina sul campo in 7 siti. Oltre a
17 novità varietali, sono state riesami-
nate varietà già raccomandate. Le
seguenti caratteristiche sono state
prese in considerazione: resa, aspetto
generale, precocità, forza di concor-
renza, persistenza, idoneità allo
svernamento, resistenza a malattie
fogliari e digeribilità della sostanza
organica. Nella gamma delle varietà
precoci, può essere raccomandata la
varietà «Berta». Essa si è distinta per
l'ottima digeribilità. Dati i risultati
insufficienti, la varietà «Loke» viene
stralciata dalla Lista delle varietà
raccomandate di piante foraggere, in
cui figurava da quasi 30 anni. Nella
gamma di varietà tardive, viene
raccomandata la varietà «Barlegro».
Questa novità varietale è risultata la
migliore di tutte quelle tardive analiz-
zate, distinguendosi in particolare per
la digeribilità, la precocità, l'aspetto
generale e la forza di concorrenza.
Considerati i risultati ottenuti, le
varietà «Accord» e «Foly» non adem-
piono più le esigenze e quindi devono
essere stralciate dalla lista.
330 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
Apparition des soies: lors de la récolte du maïs ensilage, l'épi représentera 30 à 60% de la matière sèche totale. Cette proportion peut dans certains cas influencer la teneur en matière organique digestible.
I n t r o d u c t i o n
Grâce à la création d’hybrides dans les années 60 et à l’ob-
tention de variétés précoces, la production de maïs est
devenue possible dans le nord de l’Europe et fournit un
fourrage de qualité pour le bétail. Depuis 1988, des varié-
tés de maïs sont inscrites dans le Catalogue national suisse
et dans la liste recommandée de swiss granum avec la men-
tion «ensilage». Avec plus de 40’000 ha, le maïs destiné à
être ensilé représente environ 2/3 du maïs semé en Suisse.
Les variétés de maïs sont évaluées grâce à un réseau
piloté par Agroscope sur plusieurs sites choisis pour leur
diversité de conditions pédoclimatiques et représentatifs
de l’ensemble des régions productrices de maïs en Suisse.
Outre une évaluation du potentiel génétique, ces don-
nées nous permettent d’évaluer la variabilité liée à l’en-
vironnement. En effet, tous les sites de production ne
présentent pas le même potentiel. Meisser et Weiss
(2003) ont notamment montré que les plantes récoltées
à Changins étaient en moyenne plus petites que celles
Alice Baux, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon, Suisse
Renseignements: Alice Baux, e-mail: [email protected], tél. +41 22 363 47 22
20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale
331
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
En 20 ans, le rendement des variétés de maïs
ensilage mi-précoces (les plus cultivées en Suisse)
a progressé en moyenne de 2 dt MS/ha/an, tout
en conservant un bon niveau de précocité. Les
variétés présentant des défauts agronomiques
majeurs, comme une trop grande sensibilité à la
verse, ont été éliminées. L’évolution de la teneur
en matière organique digestible (MOD) est plus
délicate à estimer, du fait du fort impact des
conditions environnementales sur ce critère.
On observe des différences de rendement et de
qualité entre les sites et les années. Au-delà de
30% de MS, le niveau de maturité à la récolte
n’influence plus la teneur en MOD. Par contre,
une récolte trop anticipée peut pénaliser la
qualité du fourrage, du fait d’une trop faible
proportion de grain, non compensée par la
meilleure digestibilité des parties vertes.
Les données de plusieurs sites ont été comparées.
Les sites de Changins (Nyon, VD) et de Reckenholz
(Zurich, ZH) présentent des caractéristiques très
différentes: à Changins, où les étés sont plus
chauds et plus secs, on atteint des teneurs en MS
satisfaisantes pour la récolte (environ 33 %) 2 à 4
semaines plus tôt qu’à Reckenholz et les rende-
ments y sont généralement plus faibles. On
n’observe pas de différence aussi nette pour la
qualité nutritionnelle. La MOD est moins bien
corrélée à la proportion de grain à Reckenholz
(R2=0,01, ns) qu’à Changins (R2=0,21***) où les
plantes sont plus petites et où le développement
des épis semble pouvoir compenser la diminution
de la digestibilité des parties végétatives liée aux
températures plus élevées.
La mise en valeur des résultats de l’étude varié-
tale du maïs ensilage sur 20 ans (1991–2010)
montre que des progrès génétiques significatifs
ont été enregistrés et mis à disposition des
producteurs, notamment pour ce qui concerne le
rendement en MS et la qualité du maïs ensilage.
récoltées à Reckenholz. Ceci a des conséquences non
seulement sur le rendement du maïs ensilage, mais peut
également influencer la proportion de grain. Un effet
des conditions climatiques, en particulier la température
et la disponibilité en eau, sur la qualité du maïs ensilage
a été constaté par plusieurs auteurs (Struik et al. 1985;
Meisser et Wyss 1999; Kruse et al. 2007). Cependant,
Argillier et al. (1997) ont montré que différentes variétés
soumises à des environnement différents se compor-
taient de manière similaire. Si cette hypothèse était con-
firmée par nos données, cela justifierait le classement
des variétés sur la base des résultats moyens observés sur
plusieurs lieux.L’objectif de ce travail est d’une part d’identifier les
progrès réalisés et mis à la disposition des producteurs
grâce à l’établissement de listes variétales et, d’autre part,
de décrire les effets de l’environnement sur le rendement
et la qualité de différentes variétés de maïs ensilage.
M a t é r i e l e t m é t h o d e
Essais variétaux
Pour être inscrites dans la liste recommandée de swiss
granum, les nouvelles variétés doivent, après deux
années de tests dans différentes régions de Suisse, pré-
senter des avantages par rapport aux meilleures variétés
déjà cultivées. Les nouvelles variétés de maïs ensilage
sont évaluées sur la base de critères précis, décrits dans
l’annexe de l’Ordonnance sur les semence et les plants
de l’Office fédéral de l’agriculture. Les principaux cri-
tères sont la précocité, la productivité et la qualité
(teneur en matière organique digestible). La sensibilité à
la verse, à la casse à la récolte et au charbon sont égale-
ment observées (tabl. 1). Les variétés sont testées dans
leur groupe de précocité, à savoir «précoce» (FAO
190 – 220), «mi- précoce» (FAO 220 – 250) et «mi-tardif»
(FAO 250 – 280), et comparées aux variétés standard du
groupe correspondant. Le groupe précoce (FAO
190 – 220) correspond aux variétés destinées aux zones
marginales, froides ou en altitude, ou semées tardive-
ment et qui doivent atteindre un niveau de maturité suf-
fisant avant les premières gelées. Le groupe mi-précoce
est le mieux représenté en Suisse. Ces variétés peuvent
être cultivées partout sauf dans les régions élevées. Le
groupe mi-tardif correspond aux variétés destinées aux
zones les plus favorables du nord des Alpes comme le
bassin lémanique et le Chablais. Des variétés plus tar-
dives et plus productives pourront être cultivées au Tes-
sin et dans la vallée du Rhône où les températures
douces et la bonne disponibilité en eau sont très favo-
rables au maïs (FAO 270 – 550). La précocité des variétés
est estimée en comparant la teneur en matière sèche à la
Production végétale | 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse
332 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
récolte (MS) aux teneurs en MS de variétés standard.
Dans cette étude, la variété Attribut, présente dans les
essais de 1996 à 2007, est la variété de référence pour
comparer les variétés entre elles sur ces 12 années.
Chaque année, les différentes variétés sont semées
sur 7 à 9 lieux sur des parcelles de 8 à 12 m2, avec 3 répé-
titions. La récolte se fait à l’ensileuse lorsque le niveau
de maturité est suffisant pour que, dans la mesure du
possible, la majorité des variétés ait atteint au moins
30 % de matière sèche. Chaque variété peut être aban-
donnée après une année d’essai si elle est jugée insuffi-
sante, testée plus longtemps pour une éventuelle ins-
cription ou, une fois acceptée, être reprise comme
variété de référence. Par conséquent, on ne dispose pas
d’un nombre équivalent de données par variété. Par
contre, les variétés qui ont été largement commerciali-
sées en Suisse sont également les mieux décrites. Les
variétés Attribut, Banguy et LG 22.65 sont présentes
dans les essais pendant 12 ans.
Une analyse de variance est effectuée chaque année
afin d’évaluer la variabilité liée au site, à la variété et à
l’interaction site x variété. L’interaction site x année x
variété n’a pas été étudiée car la liste des variétés testée
change chaque année. Sur cette base et pour chaque
année de culture, les carrés moyens du terme d’interac-
tion site x variété ont été comparés à ceux de l’effet
variétal pour le rendement, la teneur en MOD et la
teneur en amidon (trois années présentées). On consi-
dère que si le rapport est faible, l’effet de l’interaction
est négligeable en comparaison de l’effet génotypique.
Analyse des données qualité
La teneur en matière organique digestible (MOD) est un
critère important pour la production laitière et l’engrais-
sement des bovins. Il détermine en partie la valeur éner-
gétique du fourrage. D’autres critères, comme les
teneurs en amidon, en fibres totales, en protéines et en
cellulose, sont également estimés indirectement par
spectrométrie dans le proche infrarouge (NIRS). Ces
mesures, rapides et non destructives, permettent d’ana-
lyser un grand nombre d’échantillons, ce qui est indis-
pensable dans le cadre de l’étude variétale. Ces mesures
nécessitent un calibrage régulier de l’appareil sur la base
d’analyses chimiques.
Les teneurs en MOD sont calculées en fonction de la
variété Attribut afin de différencier l’effet variétal de
l’effet environnemental et de mettre en évidence les
différences variétales.
Données météorologiques
En combinant les sites et les nombreuses années, on
obtient une grande diversité de conditions environne-
mentales. Les données météorologiques (précipitations,
températures moyennes de l’air à 2 m du sol) sont enre-
gistrées à proximité des sites de Changins, Reckenholz et
Eglisau. La date d’apparition des soies est notée chaque
année à Reckenholz et Eglisau. Ce moment marque la fin
de la période végétative et le début de la période repro-
ductive.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Progrès génétique
On enregistre dans les essais variétaux une augmenta-
tion annuelle du rendement en MS de près de 2 dt/ha
(fig. 1). Cette augmentation est une moyenne établie sur
plusieurs sites et sur toutes les variétés inscrites dans la
liste recommandée. Le niveau de précocité, mesuré par
la teneur en MS, est assez variable entre variétés mais
reste centré autour de la variété Attribut (fig. 2a). Au
cours des 20 dernières années, les teneurs en MOD sont
restées assez stables (pente positive mais non significa-
tive de +0,3 g/kg MS/an, fig. 2b). L’amélioration de la
productivité n’est donc pas due à une dérive vers des
variétés plus tardives ou à une diminution de la qualité,
mais bien à un réel progrès génétique.
Effets de l’environnement
Les résultats des essais variétaux ont mis en évidence de
larges différences entre sites et années. La figure 3
illustre la variabilité du rendement et des teneurs en
amidon et en MOD entre les sites. Les deux sites de Suisse
EnsilageTeneur en
MODRendement
Précocité (Teneur MS)
Vigueur au départ
Verse végétation
Verse récoltePlantes cassées
Charbon
Pondération 0,4 0,5 1,25 0,5 0,25 0,75 0,75 0,25
Grain RendementPrécocité
(Teneur MS)Vigueur au
départVerse
végétation Verse récolte Plantes cassées Charbon Fusariose
Pondération 1,0 2,5 0,5 0,25 0,75 0,75 0,25 0,25
Tableau 1 | Critères d’évaluation pondérés pour les variétés de maïs ensilage et de maïs grain
20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale
333Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
maturation du grain explique un tiers de la variabilité du
rendement sur les sites de Reckenholz et Eglisau. Des
températures plus faibles sur cette période sont favo-
rables pour le rendement en MS (fig. 4). Le cumul des
précipitations sur la même période a un effet plus faible
et difficile à dissocier de l’effet des températures. On
peut supposer que l’alimentation en eau n’a pas posé de
problème pour les sites et les années considérés (Rec-
kenholz et Eglisau de 1996 à 2009).
L’évaluation du progrès génétique pour les critères
de qualité (teneurs en amidon, MOD) est difficile car
ceux-ci sont aussi influencés par les conditions pédocli-
matiques ainsi que par le niveau de maturité à la récolte.
Le stade de maturité peut être discriminant pour cer-
tains critères de qualité comme la teneur en amidon ou
la proportion de grains. La comparaison avec des varié-
tés standard de précocité équivalente permet d’estimer
alémanique (Eglisau/Hüntwangen et Reckenholz) sont
caractérisés par des potentiels de rendement légère-
ment plus élevés que ceux de Suisse romande (Changins
et Delley), mais la teneur en MOD est en règle générale
plus élevée à Changins qu’à Reckenholz. La différence
de rendement est plus marquée pour le maïs ensilage
que pour le maïs grain, ce qui concorde avec les observa-
tions de Weiss et Meisser (2003). Certains sites de pro-
duction, comme Changins, donnent en général de plus
petites plantes et donc un moindre rendement pour la
plante entière. La meilleure qualité du maïs ensilage
observée à Changins peut ainsi s’expliquer par une plus
forte proportion de grains dans la plante entière.
Outre l’effet variétal, les différences climatiques
enregistrées entre sites et années sont en partie respon-
sables des écarts de rendement observés. La tempéra-
ture enregistrée pendant la période de formation et de
0
50
100
150
200
250
300
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Rend
emen
ts e
n M
S (d
t/ha)
Année d'inscription sur la liste recommandée
Figure 1 | Rendement moyen obtenu par les variétés inscrites sur la liste recommandée (LR) selon leur année d’inscription (1 à 4 variétés selon l’année). Y=1,90x-3593,4, R2=0,74, p<0,0001
Figure 2 | Teneurs en matière sèche (MS) (a) et en matière organique digestible (MOD) (b) relatives par rapport à la variété Attribut (présente dans les essais de 1996 à 2007) selon l’année d’inscription des nouvelles variétés. a) y=-0,003x+5,19, R2=0,0003, p=0,95, b) y=0,30x-600,32, R2=0,08, p=0,32. Les barres d’erreur représentent l’écart type.
-5,0
-4.0
-3,0
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
1990 1995 2000 2005 2010
Diffé
renc
e de
tene
ur e
n M
S
Année d'inscription liste recommandée
-25,0
-20,0
-15,0
-10,0
-5,0
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
1990 1995 2000 2005 2010
Diffé
renc
e de
tene
ur e
n M
OD
Année d'inscription liste recommandée
a b
Production végétale | 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse
334 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
plus correctement la qualité. D’après nos résultats, la
teneur en MOD est effectivement réduite si la teneur en
matière sèche est trop faible, mais elle n’est plus influen-
cée par le stade de maturité dès que la récolte a lieu
au-delà de 30 % de MS (fig. 5). Les essais sont donc récol-
tés lorsque le seuil de 30 % de MS est dépassé pour la
plupart des variétés, mais les variétés les plus tardives
peuvent parfois être pénalisées si la différence de préco-
cité avec le reste du groupe est importante.
La teneur en amidon est très bien corrélée à la pro-
portion de grain (r=0,88***), mais pas la teneur en MOD
qui dépend aussi d’autres facteurs. En effet, si la frac-
tion «grain» du maïs ensilage est beaucoup plus digeste
que le reste de la plante, de grandes différences de
digestibilité sont observées au niveau des parties
végétatives (Meisser et Wyss 1999). L’environnement
influence donc la teneur en MOD du maïs ensilage par i)
la proportion de grain, ii) la digestibilité du reste de la
plante. En comparant les sites de Changins et de Recken-
holz, on constate que la teneur en MOD est mieux corré-
lée à la proportion de grain à Changins qu’à Reckenholz
(fig. 6). Cela suggère que la part du grain dans la déter-
mination de la digestibilité est plus importante dans le
premier cas que dans le second. Ceci est cohérent avec
300
350
400
450
500
550
600
650
700
750
800
0,0
50,0
100,0
150,0
200,0
250,0
Changins Delley Eglisau Reckenholz
Grain
Ensilage
Teneur en MOD
Amidon
Rend
emen
t en
MS
(dt/h
a)
Teneurs en amidon et M
OD (g/kg)
/ Hüntwangen
Figure 3 | Rendement moyen (dt/ha) de 1991 à 2010 des variétés de maïs ensilage et de maïs grain mi- précoces pour différents sites. Teneurs moyennes en amidon (g/kg MS) et en matière organique digestible (MOD, g/kg MS) pour les variétés de maïs ensilage. Les barres d’erreur correspondent à l’écart type.
0
50
100
150
200
250
300
350
10 12 14 16 18 20 22 24
Rend
emen
t en
MS
(dt/h
a)
Température moyenne de la floraison à la récolte ( °C)
Figure 4 | Rendements en MS (dt/ha) en fonction de la température moyenne enregistrée de la floraison femelle à la récolte pour les sites de Reckenholz et Eglisau. Y=-8,65x+361, R2=0,31, p<0,0001.
20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale
335Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
rement anticipée aura moins d’impact sur la teneur en
MOD dans un site relativement frais comme Reckenholz
que dans un site plus chaud comme Changins où la
teneur en MOD dépend davantage de la proportion de
grain.
Effets de l’interaction variété x environnement
L’analyse de variance réalisée en 2008, 2009 et 2010 sur
le rendement, la teneur en MOD et la teneur en amidon,
montre que l’effet du site est de loin le plus important
(tabl. 2). L’effet de la variété est toujours significatif,
mais beaucoup moins important. L’effet de l’interaction
les résultats de Struik et al. (1985) qui ont suivi l’évolu-
tion de la teneur en MOD pendant la croissance du grain.
Ils ont mis en évidence, dans un premier temps, une
forte diminution de la teneur en MOD liée aux hautes
températures; cette diminution a ensuite été compen-
sée par une meilleure croissance du grain. A maturité, la
qualité des plantes cultivées à hautes températures a
ainsi rattrapé celle des plantes cultivées à des tempéra-
tures plus basses. Lorsque la qualité des parties «vertes»
est moins bonne, la qualité de la plante entière peut
être satisfaisante grâce à une forte proportion de grain,
à condition de ne pas récolter trop tôt. Une récolte légè-
500
550
600
650
700
750
800
850
15 20 25 30 35 40 45
Tene
ur e
n M
OD
(g/k
g)
Teneur en MS à la récolte (%)
Teneur MS<30%
Teneur MS>30%
Figure 5 | Variation de la digestibilité de la matière organique (MOD, g/kg MS) du maïs ensilage selon la teneur en MS à la récolte (%); régression pour des teneurs en MS i) inférieures à 30 %: y=14,72x+304,67 (n=397, R2=0,38, p<0,0001) et ii) supérieures à 30 %: y=0,25x +730,92 (n=2602, R2=0,001, p=0,14).
600
650
700
750
800
850
15 25 35 45 55 65 75
Tene
ur e
n M
OD
(g/k
g M
S)
Proportion de grain (%)
Changins Reckenholz
Figure 6 | Teneur en matière organique digestible (MOD, g/kg MS) en fonction de la proportion de grain pour les années 1991–2010 et les sites de Changins (n=136; y=1,66x+667,4; R2=0,36; p<0,0001) et Reckenholz (n=150; y=0,42x+720,25; R2=0,01; p=0,1992).
336
Production végétale | 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
est encore un peu plus faible, mais reste très souvent
significatif. Les résultats des années précédentes
montrent des résultats similaires (données non présen-
tées).
Contrairement aux résultats de Argillier et al. (1997), on
ne peut pas conclure que l’effet de l’interaction géno-
type x environnement sur la qualité est négligeable par
rapport à l’effet variétal. Cet effet est faible sur la MOD,
comparé à l’effet de la variété, mais l’effet sur la teneur
en amidon est le plus souvent du même ordre de gran-
deur. L’effet de l’interaction génotype x environnement
sur le rendement est en général significatif et assez
important.
Ces résultats confirment qu’il serait possible d’opti-
miser la qualité et le rendement du maïs en sélection-
nant les variétés les mieux adaptées pour chaque région.
Le choix actuel des variétés sur la base de moyennes
nationales permet de sélectionner les variétés présen-
tant la qualité et les performances agronomiques les
meilleures et les plus stables, quelles que soient les
conditions de l’année. Une caractérisation préalable des
sites de production et de la variabilité des conditions
météorologiques pour chaque site serait nécessaire
pour conseiller les variétés en fonction de leurs perfor-
mances régionales.
C o n c l u s i o n s
Au cours des 20 dernières années, les rendements du
maïs ensilage des variétés inscrites sur la liste recomman-
dée ont augmenté significativement, tout en conservant
un bon niveau de précocité. La qualité suit également
une tendance à la hausse, mais avec des différences mar-
quées entre les sites et les années.
La teneur en MOD varie entre les sites et les années ainsi
qu’entre les variétés. L’interaction génotype x environ-
nement est faible, suggérant qu’une variété à forte
teneur en MOD sera performante quel que soit le lieu de
production en Suisse. Néanmoins, cette interaction est
significative pour le rendement et les paramètres de
qualité, indiquant qu’une sélection de variétés par
région pourrait être intéressante. Une telle approche
nécessiterait une caractérisation préalable des sites.
Pour atteindre le potentiel qualitatif d’une variété, il est
essentiel de la récolter à une teneur en matière sèche
d’au moins 30%. Ceci est d’autant plus important que la
zone de production a des étés chauds, le grain ayant
dans ces zones un rôle déterminant dans le détermi-
nisme de la qualité. n
2008 2009 2010
dlRdt
(dt/ha)MOD(g/kg)
Amidon(g/kg)
dlRdt
(dt/ha)MOD(g/kg)
Amidon(g/kg)
dlRdt
(dt/ha)MOD(g/kg)
Amidon(g/kg)
Site 7 62027*** 24906*** 107982*** 6 62164*** 70934*** 48703*** 7 73941*** 28655*** 80497***
Répétition 16 546ns 204ns 584ns 14 1455ns 835ns 862ns 16 756ns 608ns 1417ns
Variété 24 1914*** 17773*** 4847*** 24 1050*** 1510** 825* 24 1069*** 2589*** 11264***
Site x var. 168 328*** 666*** 1128*** 144 398*** 936* 762** 168 296*** 421ns 1338***
Erreur 384 150 354 633 336 202 715 440 384 151 351 751
dl: degrés de liberté.
*, ** et ***: carré moyen significatif à p=0,05, 0,01 et 0,001.
ns: carré moyen non significatif.
Tableau 2 | Carrés moyens des effets de l’environnement (site), de la variété et de l’interaction environnement x variété (site x var) pour le rendement (Rdt), la teneur en matière organique digestible (MOD) et la teneur en amidon dans les essais variétaux de 2008 à 2010
337
20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013
Bibliographie ▪ Argillier O., Barriere Y., Traineau R., Emile J. C. & Hébert Y., 1997. Geno-type x environment interactions for digestibility traits in silage maize estimated from in vivo measurements with standard sheep. Plant Bree-ding 116 (5), 423–427.
▪ Kruse S., Herrmann A., Kornher A., & Taube F., 2008. Evaluation of geno-type and environmental variation in fibre content of silage maize using a model assisted approach. European Journal of Agronomy 28, 210–233.
▪ Meisser M. & Wyss U., 1999. Influence du climat sur la croissance et le dé-veloppement du maïs d’ensilage. Revue suisse d’Agriculture 31 (2), 71–76.
▪ Meisser M. & Weiss G., 2003. Valeur nutritive du maïs d’ensilage: quelle est l’importance des facteurs de variation. Revue suisse d’Agriculture 35 (1), 5-10.
▪ Struik P. C., Deinum B. & Hoefsloot J. M. P., 1985. Effects of temperature during different stages of development on growth and digestibility of fo-rage maize (Zea mays L.). Netherlands Journal of Agricultural Sciences 33, 405-420.
20 years of variety testing in forage maize in
Switzerland
In the last 20 years, the yield of mid-early
forage maize increased by 2 dt dry matter/ha/
year. Varieties with major agronomical
problems such as lodging were eliminated. The
improvement of quality, and more specifically
the content of digestible organic matter
(DOM), is more difficult to evaluate, as it is
highly influenced by environmental condition.
Both yield and quality vary among locations
and years. Dry matter content at harvest only
influences the DOM up to 30 %, when seed
filling is not complete and therefore grain
content too low. This is one more reason not
to harvest variety trial too soon, so that the
late varieties can reach the minimum DM
content (30 %).
Data from several locations were compared.
For example, differences appeared between
Changins (Nyon, VD) and Reckenholz (Zurich,
ZH): in Changins, summers are warmer and
dryer. Satisfying dry matter content for
harvest was usually reached 2 to 4 weeks
earlier than in Reckenholz. Yields were lower
but with similar content of DOM. DOM was
less correlated to grain content in Reckenholz
(R2=0.01, ns) than in Changins (R2=0.21***),
where plants are smaller and ear development
seems to be able to compensate the lower
digestibility of the rest of the plant.
New varieties showed significant improvement
compared to older ones, especially for yield
and quality parameters such as DOM. Variety
trials over 20 years allowed these improve-
ment to be available for the farmers.
Key words: forage maize, variety, digestible
organic matter, genotype x environment
interaction.
20 anni di studio varietale del mais da silo in
Svizzera
In 20 anni la resa delle varietà di mais da silo
semi-precoci (le più coltivate in Svizzera) è
aumentata in media di 2 q SS/ha/anno, mante-
nendo un buon livello di precocità. Le varietà che
presentano i maggiori difetti agronomici come
un’eccessiva sensibilità all’allettamento, sono
state eliminate. L’evoluzione del tenore in
materia organica digeribile (MOD) è più difficile
da stimare, a causa del forte impatto delle
condizioni ambientali su questo criterio.
Osserviamo delle differenze di resa e qualità tra i
siti e gli anni. Oltre al 30 % di SS, il livello di
maturità alla raccolta non ha più nessun influsso
sul tenore MOD. Per contro, un raccolto troppo
anticipato può penalizzare la qualità del forag-
gio, a causa di una proporzione dei granelli
troppo debole, non compensata dalla migliore
digeribilità delle parti verdi.
Sono stati confrontati i dati provenienti da
diversi luoghi. I siti di Changins (Nyon, VD) e di
Reckenholz (Zurigo, ZH) presentano delle
caratteristiche molto diverse: a Changins, dove le
estati sono più calde e più secche, raggiungiamo
dei tenori in MS soddisfacenti per il raccolto (ca.
33 %) 2–4 settimane prima di Reckenholz dove le
rese sono, generalmente, inferiori. Non si
osserva una differenza altrettanto netta per la
qualità nutrizionale. La MOD è meno correlata
alla proporzione di granelli a Reckenholz
(R2=0,01, ns) rispetto a Changins (R2=0,21***) dove
le piante sono più piccole e pertanto lo sviluppo
delle pannocchie sembra essere in grado di
compensare la diminuzione della digeribilità
delle parti vegetative, legata alle temperature
più elevate.
La valorizzazione dei risultati dello studio
varietale del mais da silo sull’arco di 20 anni
mostra come siano avvenuti progressi genetici
significativi, in particolare per quanto riguarda la
resa in SS e la qualità, a beneficio dei produttori.
338 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013
Le maïs haché a été ensilé dans des cuves en polyester de 700 litres.
I n t r o d u c t i o n
Excellent fourrage, le maïs fait partie des plantes faciles
à ensiler. Pourtant, les ensilages de maïs, en particulier
ceux de bonne qualité, sont sujets aux post-fermenta-
tions ou aux échauffements, car les teneurs en sucres
résiduels ou en acide lactique sont parfois élevées et
celles en acide acétique basses. Selon Wilkinson et Davies
(2012), les conditions environnementales (influence de
l’année) et la technique d’ensilages sont aussi des fac-
teurs importants, susceptibles de provoquer des échauf-
fements, de la production de l’ensilage jusqu’au dési-
lage. Selon les études de Spiekers et al. (2002) et de Wyss
(2002), certaines variétés de maïs sont davantage sujettes
aux échauffements. Dans ces essais, le classement des
variétés envers l’échauffement s’est différencié selon
l’année. En outre, les études de Borreani et Tabacco
(2012) montrent que le prélèvement de l’ensilage est un
Ueli Wyss et Yves Arrigo
Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras, 1725 Posieux, Suisse
Renseignements: Ueli Wyss, e-mail: [email protected], tél. +41 26 407 72 14
Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage
P r o d u c t i o n a n i m a l e
Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage | Production animale
339
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013
Lors d’essais réalisés en 2008 et en 2010, les
deux variétés de maïs Amadeo et LG 32.52
ont été cultivées et récoltées aux stades
laiteux, pâteux-mou et pâteux-dur puis
ensilées dans des cuves d’une capacité de
700 l. A l’ouverture de celles-ci, des échantil-
lons ont été prélevés pour en déterminer la
qualité fermentaire et la stabilité aérobie à
l’aide de suivis de température. Plus le stade
de développement était avancé, plus les
teneurs en cendres brutes et en constituants
pariétaux étaient basses et la teneur en
amidon élevée dans les ensilages des deux
variétés de maïs. La teneur en sucre résiduel
était relativement basse aussi bien pour les
deux variétés que pour les trois stades de
développement. La fermentation lactique a
été plus intense dans l’ensilage des deux
variétés récolté au stade laiteux qu’aux
stades pâteux-mou et pâteux-dur. C’est aussi
au stade laiteux que les pertes en matière
sèche (MS) étaient les plus élevées. En ce qui
concerne la stabilité aérobie, les deux
variétés se sont comportées de façon
similaire. Par contre, malgré des conditions
d’ensilage semblables, de grandes diffé-
rences entre les deux années ont été consta-
tées. Les conditions environnementales ont
eu à ce propos une influence plus importante
sur la stabilité aérobie que la variété.
facteur déterminant dans l’apparition de l’échauffe-
ment. La question s’est donc posée de savoir si la ten-
dance aux échauffements est influencée davantage par
l’année et les conditions climatiques que par la variété.
Pour vérifier la prédiction de la valeur nutritive des ensi-
lages de maïs et l’améliorer, les variétés de maïs Amadeo
et LG 32.52 ont été cultivées et récoltées pendant deux
années aux stades laiteux, pâteux-mou et pâteux-dur
puis ensilées (Arrigo et Stoll 2012). Ce matériel a permis
d’analyser la qualité d’ensilagée et la stabilité aérobie
des ensilages. Le but de cette étude était de déterminer
dans quelle mesure la variété de maïs et le stade de
développement, voire l’année, influencent la stabilité
aérobie des ensilages.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
En 2008 et en 2010, les deux variétés de maïs Amadeo
(typé «amidon») et LG 32.52 (typé «digestibilité») ont
été cultivées à Posieux FR (640 m). Les plantes de maïs
ont été récoltées à trois stades de développement diffé-
rents: stade laiteux avec en moyenne 23 ± 2,4 % de
matière sèche (MS), stade pâteux-mou avec 29 ± 1,9 %
de MS et stade pâteux-dur avec 41 ± 0,9 % de MS. Pour
la variété LG 32.52, aucun maïs n’a pu être récolté au
stade pâteux-dur en 2008. Le maïs a ensuite été haché
au champ à une longueur de 5 mm et ensilé sans agent
de conservation dans deux cuves en polyester (capacité:
700 l) par variante. Celles-ci ont été refermées par un
film plastique et recouvertes de sable. Après une durée
d’entreposage d’environ 118 ± 30 jours, les cuves ont été
ouvertes et des échantillons ont été prélevés au moyen
d’une sonde afin d’en déterminer les paramètres de fer-
mentation et la stabilité aérobie. Les éléments nutritifs
bruts ont été déterminés dans le fourrage qui a été dis-
tribué à des moutons pendant les essais de digestibilité.
La stabilité aérobie a été relevée en mesurant et en enre-
gistrant la température des ensilages toutes les 30
minutes pendant neuf jours. Les ensilages ont été consi-
dérés comme stables du point de vue aérobie aussi long-
temps que leur température ne dépassait pas de plus de
1 °C la température ambiante.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Teneurs en nutriments
Plus le stade de développement était avancé, plus les
teneurs en cendres brutes et en constituants pariétaux
(cellulose brute, lignocellulose et parois) étaient basses
et la teneur en amidon élevée (tabl. 1) pour les deux
variétés de maïs. Au cours des deux années, la teneur en
amidon de la variété Amadeo était plus élevée que celle
Production animale | Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage
340 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013
de la variété LG 32.52. Pour la teneur en matière azotée,
aucune tendance marquée n’a été observée: générale-
ment, les valeurs étaient semblables entre les deux varié-
tés et entre les trois stades. Le sucre (sucre soluble dans
l’éthanol) a été fortement décomposé par le processus
de fermentation dans tous les ensilages et se situait à un
niveau bas pour les deux sortes de maïs aux trois stades
de développement.
Paramètres de fermentation
De manière générale, les ensilages ont enregistré des
valeurs pH basses (tabl. 2). Uniquement en 2010, des
valeurs pH plus élevées (4,4) ont été enregistrées pour
les deux variétés de maïs au stade de développement
pâteux-dur. La fermentation lactique a été la plus intense
dans le maïs avec les teneurs en MS les plus basses. En
conséquence, les teneurs en acide lactique de même que
celles en acide acétique étaient plus élevées dans les
ensilages au stade laiteux qu’aux stades pâteux-mou et
surtout pâteux-dur (tabl. 2). Aucun acide propionique ni
butyrique ne se s'est formé, ou alors en très faibles quan-
tités. Les teneurs en éthanol et en acide lactique ont
diminué en fonction du stade croissant de développe-
ment pour les deux variétés et au cours des deux années.
Avec des valeurs situées entre 3,6 et 7,4 %, la proportion
d’azote ammoniacal par rapport à l’azote total était
relativement faible dans tous les ensilages. Selon
l’échelle d’évaluation DLG, tous les ensilages ont enre-
gistré des valeurs entre 99 et 100 points. En d’autres
termes, ils étaient tous de très bonne qualité.
Variété Année Stade Cendres Matière azotée Cellulose brute ADF NDF Sucres Amidon
Amadeo 2008
laiteux 45 77 290 338 564 26 79
pâteux-mou 39 76 233 258 446 23 279
pâteux-dur 33 76 191 223 426 30 366
LG32.52 2008laiteux 47 83 294 337 536 23 46
pâteux-mou 42 86 225 250 448 27 255
Amadeo 2010
laiteux 43 80 229 250 459 31 182
pâteux-mou 34 74 193 223 467 27 351
pâteux-dur 32 80 178 205 404 28 409
LG32.52 2010
laiteux 44 80 256 284 494 32 166
pâteux-mou 40 74 224 256 472 38 314
pâteux-dur 36 68 203 231 449 31 396
ADF: Lignocellulose; NDF: parois.
Tableau 1 | Composition chimique des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades (teneurs en g/kg de MS)
Variété Année Stade MS % pHAcide
lactique g/kg MS
Acide acétiqueg/kg MS
Acide propionique
g/kg MS
Acide butyriqueg/kg MS
Ethanolg/kg MS
NH3-N/ N tot
%
PointsDLG
Amadeo 2008
laiteux 22,5 3,8 73 27 0 1 23 5,2 100
pâteux-mou 27,4 4,0 49 22 0 0 15 4,8 99
pâteux-dur 41,2 4,0 46 12 0 0 8 4,5 100
LG32.52 2008laiteux 22,2 3,8 83 27 0 1 24 6,0 100
pâteux-mou 27,5 4,0 53 22 0 0 20 3,6 100
Amadeo 2010
laiteux 24,3 3,7 86 19 0 1 20 7,4 100
pâteux-mou 31,7 3,8 51 17 0 0 10 6,7 100
pâteux-dur 41,0 4,4 16 9 0 0 9 5,2 100
LG32.52 2010
laiteux 23,5 3,7 95 21 0 1 18 5,3 100
pâteux-mou 29,8 4,0 38 16 0 0 10 6,0 99
pâteux-dur 38,7 4,4 17 11 0 0 10 5,0 100
N-NH3/N tot.: proportion d'azote ammoniacal par rapport à l'azote total.
Tableau 2 | Paramètres fermentaires des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades
Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage | Production animale
341Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013
deux années (fig. 2). En 2008, les ensilages récoltés au
stade laiteux se sont échauffés beaucoup plus rapide-
ment que ceux récoltés aux stades pâteux-mou et
pâteux-dur. En 2010, tous les ensilages se sont échauffés
plus rapidement que ceux de 2008. Plus le stade de déve-
loppement était avancé, plus les ensilages s’échauffaient
rapidement. Selon Kung (2010), en plus de la teneur en
sucre résiduel, la teneur en amidon joue un rôle impor-
tant dans l’échauffement. Cette teneur était plus élevée
dans les ensilages récoltés aux stades pâteux-mou et
pâteux-dur qu’au stade laiteux.
Pour les essais, deux cuves par variante ont été utili-
sées. Elles ont été ouvertes après différentes durées de
Pertes en matière sèche
Les pertes en MS relevées sont illustrées dans la figure 1.
Dans le premier essai, les pertes en MS ont légèrement
diminué en fonction du stade de développement crois-
sant, et ce pour les deux variétés de maïs. Dans le deu-
xième essai, les pertes ont diminué du stade laiteux au
stade pâteux-mou. Les pertes se sont cependant de nou-
veau accrues du stade pâteux-mou au stade pâteux-dur.
Stabilité aérobie
En ce qui concerne la stabilité aérobie, les deux variétés
Amadeo et LG 32.52 se sont comportées de façon très
similaire. Il y a eu cependant des différences entre les
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
laiteux pâteux-mou pâteux-dur laiteux pâteux-mou pâteux-dur
Pert
es d
e co
nser
vatio
n en
MS,
%
2010 2008
Amadeo
LG 32.52
Figure 1 | Pertes de conservation des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades.
0
24
48
72
96
120
144
laiteux pâteux-mou pâteux-dur laiteux pâteux-mou pâteux-dur
Stab
ilité
aér
obie
, heu
res
2008 2010
Amadeo
LG 32.52
Figure 2 | Stabilité aérobie des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades.
Production animale | Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage
342 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013
stockage (fig. 3). Les ensilages des cuves ouvertes en
moyenne 22 jours plus tard se sont moins vite échauffés
dans 5 cas sur 7.
Les résultats obtenus dans cette étude confirment
les résultats de Spiekers et al. (2002) et ceux de Wyss
(2002), selon lesquels les conditions environnementales
(influence de l’année) et le stade de récolte ont une plus
grande influence sur la stabilité aérobie des ensilages
que la variété.
C o n c l u s i o n s
•• La présente étude sur les deux variétés de maïs
Amadeo et LG 32.52 montre qu’un stade de dévelop-
pement avancé entraîne une fermentation lactique
moins intense et par conséquent une formation
d’acide lactique et d’acide acétique plus faible.
•• Aucune différence au niveau de la stabilité aérobie n’a
été observée entre les deux variétés de maïs.
•• Des différences ont été constatées au niveau de la
stabilité aérobie entre les trois stades de développe-
ment, mais l’influence du stade n’était pas la même
lors des deux années.
•• De grandes différences au niveau de la stabilité
aérobie ont été relevées entre les deux années de
récolte alors que les conditions d’ensilages étaient
identiques, ce qui peut être dû aux différentes
conditions environnementales.� n
Figure 3 | Après une durée d’entreposage de 118 jours en moyenne, les cuves ont été ouvertes et des échantillons prélevés.
Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage | Production animale
343Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Influence of the maize variety and the
stage of development on the aerobic
stability
In the years 2008 and 2010, the two
maize varieties Amadeo and LG 32.52
were harvested in the milk ripeness, in
the early and late dough stage and
ensiled in 700 l containers. After
opening the container, samples were
taken to determine the fermentation
quality and the aerobic stability with
temperature measurements.
With increasing development stage of
the two varieties, the ash contents and
fiber fractions in the silages decreased
while the starch increased. The sugar
content was relatively low in both vari-
eties and in all three stages of develop-
ment. In the maize silage, harvested in
the milk stage, a more intensive lactic
acid fermentation took place in both
varieties than it did in the early and
late dough stage. Furthermore, this is
where the highest dry matter losses
were observed. Regarding the aerobic
stability, both varieties were very
similar. Despite the same management
conditions, big differences between
the two years could be made out. The
environmental conditions therefore
have a greater impact on the aerobic
stability than the choice of the variety.
Key words: maize silage, maize
varieties, stage of development,
aerobic stability.
Influenza della varietà di mais e dello
stadio di sviluppo sulla stabilità aerobica
di insilato
Nel 2008 e nel 2010 sono state raccolte
due varietà di mais Amadeo e LG 32.52
agli stadi di maturazione latteo, pastoso
precoce e pastoso tardivo, successiva-
mente insilate in contenitori da 700 l.
Dopo l'apertura dei contenitori sono
stati prelevati campioni per rilevare la
qualità fermentativa e la stabilità
aerobica attraverso la misurazione della
temperatura.
Con l'avanzare dello stadio di sviluppo
di entrambe le varietà, negli insilati si
osservava un calo dei tenori in ceneri
grezze e in frazioni fibrose nonché un
aumento di quello in amidi. Il tenore di
zucchero residuo era relativamente
basso in entrambe le varietà e a tutti e
tre gli stadi di maturazione.
Nel mais, raccolto allo stadio latteo, per
entrambe le varietà la fermentazione
dell'acido lattico era più intensa di
quella agli stadi pastoso precoce e
pastoso tardivo. Di conseguenza, si
potevano riscontrare le perdite di SS
maggiori.
Per quel che riguarda la stabilità
aerobica entrambe le varietà presenta-
vano comportamenti molto simili.
Nonostante le stesse condizioni d'insila-
mento, invece, si riscontravano notevoli
differenze tra i due anni. Le condizioni
meteorologiche, quindi, hanno un'inci-
denza maggiore sulla stabilità aerobica
della scelta della varietà.
Bibliographie ▪ Arrigo Y. & Stoll P., 2012. Estimation de la valeur nutritive de l’ensilage de maïs. Recherche Agronomique Suisse 3 (9), 442–449.
▪ Borreani G. & Tabacco E., 2012. Effect of silo management factors on ae-robic stability and extent of spoilage in farm maize silages. Proceeding of the XVI international Silage Conference, Hämeenlinna, Finland, 71–72.Optimising the application technique for silage.
▪ Kung L., 2010. Aerobic stability of silage. Proceedings of California Alfalfa & Forage Symposium and Corn/Cereal Silage Conference.
▪ Spiekers H., Miltner R. & Mues N., 2002. Einfluss der Maissorte auf Gärqualität, Gärverluste und aerobe Stabilität. Kongressband 2002. VDLUFA-Schriftenreihe 58, 308–313.
▪ Wilkinson J. M. & Davies D. R., 2013. The aerobic stability of silage: key findings and recent developments. Grass and Forage Science 68 (1), 1–19.
▪ Wyss U., 2002. Einfluss verschiedener Maissorten auf aerobe Stabilität. Agrarforschung 9 (9), 380–385.
Bildlegende
344 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013
limiter les problèmes dus aux repousses, car après
quelques années de spécialisation, le précédent colza
est lui aussi HOLL et ne déprécie plus la qualité. Les
nouvelles variétés assurant de meilleurs rendements et
une meilleure qualité devraient permettre d’inscrire
cette production dans la durée.
I n t r o d u c t i o n
Le colza est la principale culture oléagineuse produite en
Suisse. Son utilisation est avant tout alimentaire (fig. 1).
En 2003, environ la moitié de l’huile produite était
consommée sous forme d’huile alimentaire raffinée et
l’autre moitié transformée en margarine et milieux de
friture. Pour ces utilisations, l’huile de colza doit être
partiellement hydrogénée afin d’améliorer ses proprié-
tés technologiques et sa résistance au chauffage. Afin de
limiter ce processus industriel qui génère des acides gras
«trans» aux effets indésirables pour la santé (augmenta-
tion du «mauvais cholestérol» entre autres), de nou-
velles variétés à teneurs réduites en acides gras polyinsa-
turés ont commencé à être cultivées (variétés HOLL pour
«high oleic low linolenic»). Cette production a débuté
sur une surface limitée avec un suivi des parcelles. Pour
Entre 2003 et 2013, la production de colza HOLL s’est
installée en Suisse. De quelques hectares à ses débuts,
elle a atteint aujourd’hui 30 % de la surface totale de
colza. Destinée à la production d’huile de friture, elle
doit répondre à des critères de qualité exigeants, en
particulier en ce qui concerne la teneur en acide gras
alpha-linolénique (oméga-3) qui doit être aussi basse
que possible. En 2006, durant la phase de production
pilote, plusieurs producteurs ont participé à une
enquête destinée à caractériser les pratiques culturales
et à les mettre en relation avec la qualité de la produc-
tion. Cela a permis d’identifier les repousses de colza
classique comme le frein majeur à une qualité optimale,
alors que la distance entre parcelles de colza classique
et colza HOLL ne semble pas affecter la qualité. Par
conséquent, la distance de sécurité entre types varié-
taux différents a pu être réduite. A l’inverse, on recom-
mande des rotations longues et un travail du sol super-
ficiel avant l’implantation du colza HOLL (faux semis).
Aujourd’hui, le regroupement des parcelles de colza
HOLL autour de centres collecteurs spécialisés devrait
Alice Baux1, Paul Sergy2 et Didier Pellet1
1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon2fenaco, route de Siviriez 3, 1510 Moudon
Renseignements: Alice Baux, e-mail: [email protected], tél. +41 22 363 47 22
Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle
Série ProfiCrops
E c l a i r a g e
Le colza HOLL atteint aujourd’hui 30 % de la surface totale de colza cultivée en Suisse.
Figure 1 | L’huile de colza HOLL est adaptée aux températures éle-vées de la friture, grâce à sa composition particulière.
345Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013
Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle | Eclairage
colza HOLL en Suisse jusqu’à aujourd’hui et les stratégies
adoptées qui ont permis à cette nouvelle culture de s’im-
planter avec succès.
La production pilote
Entre 2003 et 2006, la production de colza HOLL a com-
mencé en Suisse chez des agriculteurs pilotes. La produc-
tion est passée de 260 ha à environ 1200 ha. Après les
premiers essais avec la variété MSP01, la variété semée
en 2006 était Splendor, variété HOLL sélectionnée par
Monsanto et promettant une teneur en acide alpha-
linolénique (ALA) inférieure à 3 %. 97 producteurs ont
répondu à une enquête donnant des informations sur i)
la parcelle de colza HOLL (sol, taille, lieu, altitude) et ii)
l’itinéraire technique. Le profil des acides gras d’échan-
tillons de colza récoltés sur ces mêmes parcelles a été
analysé par chromatographie en phase gazeuse et leur
teneur en huile déterminée par spectrométrie dans le
proche infra rouge (NIRS). Les données de l’enquête et
les résultats des analyses de chaque parcelle ont été ana-
lysés sous forme d’une analyse en composantes princi-
pales, à l’aide du logiciel Canoco (version 4.5 pour Win-
dows). Les résultats de l’enquête mettent en relation les
caractéristiques de la récolte (rendement, teneur en
huile, poids de mille grains (PMG), teneur en acides
oléique, linoléique et linolénique (ALA), trois principaux
composants de l’huile de colza) et les caractéristiques
des parcelles. Les pratiques des agriculteurs ont égale-
ment été mises en relation avec les caractéristiques de la
récolte (rendement et qualité).
Les teneurs en ALA de la récolte, analysées sur
97 parcelles réparties sur le territoire suisse, sont très
variables (fig. 2). Si la majorité des parcelles présente
une qualité satisfaisante, en regard des caractéristiques
de la variété choisie, un cinquième des parcelles atteint
néanmoins des teneurs trop élevées (>3,5 %). Ces par-
celles marginales ne peuvent être éliminées qu’en cas de
contrôle systématique de la qualité par parcelle avant le
stockage en silos, ce qui impliquerait un refus de la pro-
ProfiCrops
Le programme de recherche Agroscope Profi-
Crops (www.proficrops.ch) a pour objectif
de contribuer à garantir la compétitivité de la
production végétale suisse dans un cadre de
plus en plus libéralisé et de renforcer la
confiance des consommateurs envers les pro-
duits suisses. Les hypothèses posées en dé-
but de programme stipulaient que l’effi-
cience de la production devait être amélio-
rée, l’innovation et la valeur ajoutée aug-
mentées, la confiance des consommateurs
renforcée et les conditions cadres modifiées.
Ces quatre aspects ont fait l’objet de re-
cherches inter-disciplinaires, sous forme de
modules: Efficience, Innovation, Consomma-
teurs et Conditions cadres, et de projets inté-
grés et associés: Feu Bactérien, ProfiVar, Pro-
fiGemüse CH, Coopération assolement, Pro-
fiViti, WIN4 et FUI.
La série d’articles «ProfiCrops» publiée dès
cette édition dans Recherche Agronomique
Suisse permet de diffuser une sélection de
résultats et de solutions pour le maintien de
la compétitivité de la production végétale en
Suisse. Ces résultats et solutions sont exem-
plaires. Un rapport de synthèse sera dispo-
nible début 2014.
L’article «Le colza HOLL en Suisse: de la pro-
duction pilote à la production à grande
échelle», liée au projet intégré ProfiVar (http://
www.agroscope.admin.ch/proficrops/05371/
index.html?lang=fr) examine l’évolution de la
production de colza HOLL et met en lumière
les conditions du succès de cette production
apportant une valeur ajoutée et permettant
une différenciation réussie.
Figure 2 | Teneurs en acide alpha-linolénique analysées sur 97 par-celles de la variété HOLL Splendor cultivées en Suisse, récolte 2006.
moyenne=2,7%
Tene
ur e
n ac
ide
alph
a-lin
olén
ique
(%)
0,00
1,00
2,00
3,00
4,00
5,00
6,00
assurer un suivi de la qualité de cette production, une
enquête a été conduite auprès des agriculteurs concer-
nés et a permis non seulement de déterminer les pra-
tiques usuelles en Suisse pour la production du colza,
mais aussi d’identifier les points importants permettant
d’assurer la qualité. L’objectif de ce travail est de synthé-
tiser les résultats des enquêtes auprès des agriculteurs,
ainsi que de présenter l’évolution de la production de
Eclairage | Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle
346 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013
duction et la perte de la prime pour les producteurs
concernés. Ce contrôle n’étant pas envisagé dans un pre-
mier temps, l’objectif visé est de comprendre et maîtri-
ser ces variations de qualité.
L’analyse en composantes principales (fig. 3) met en
évidence les relations entre divers paramètres de la
récolte d’une part, les caractéristiques des parcelles et
les pratiques d’autre part. Les teneurs en acides oléique
et ALA sont très bien corrélées négativement entre elles
(flèches opposées), mais sont peu corrélées au rende-
ment (leur flèche forme un angle presque droit avec la
flèche du rendements.
Une fumure azotée modérée (110 – 140 kg/ha) et
l’utilisation de produits phytosanitaires (fongicide et
insecticide) sont associées aux rendements élevés, mais
ne sont pas liés à la composition de l’huile. Par contre, la
présence de repousses de colza classique (puisque du
colza HOLL est semé pour la première fois sur ces par-
celles) sur la parcelle et dans les bordures explique bien
de fortes teneurs en ALA. D’autres facteurs liés à des
teneurs élevées sont une rotation courte et, dans une
moindre mesure, le labour des parcelles. Ces deux fac-
teurs peuvent agir de manière indirecte en favorisant la
présence de repousses.
Les parcelles ont été regroupées en fonction de leur alti-
tude. La zone de production du colza en Suisse s’étend
de 300 à 800 m d’altitude environ. Les parcelles situées
au-delà de 500 m présentent en 2006 des teneurs plus
élevées en ALA. Pour une même région, les parcelles
situées en altitude sont généralement soumises à des
températures plus basses et sont caractérisées par une
maturité plus tardive.
La qualité obtenue en Suisse en 2006 était globale-
ment satisfaisante. Les résultats des analyses et de l’en-
quête ont pu mettre en évidence une corrélation néga-
tive entre acide oléique et ALA. Les teneurs les plus
élevées en ALA correspondent généralement à des par-
celles où ont été observées des repousses de colza clas-
sique, favorisées par une rotation courte et un labour
qui peut faire remonter en surface des graines de colza
classique enfouies après la culture de colza précédente.
L’altitude de la parcelle est également un élément
important de la variabilité. Les teneurs en ALA augmen-
tent avec l’altitude, les température plus fraîches favori-
sant les teneurs élevées en ALA. Des analyses supplé-
mentaires ont permis de déterminer que c’est la
température pendant la formation du grain qui se
montre déterminante pour la qualité (composition en
Pierrosité faible
Pierrosité moyenne
Pierrosité élevée
Rendement
Teneur en huile
Teneur en protéines
Teneur en acide linolénique
Teneur en acide oléique
PMG
Haute altitude (>500m)
Basse altitude
Labour
Non labour
N moyenne
N faible
Sol argileux
Sol sableux
Sol profond
Sol superficiel
Sol moyen
Extenso
Pas Extenso
Retiré d‘Extenso
Repousses dans les bords
Repousses dans le champ Pas de repousse (champ)
Pas de repousse (bords)
Rotation moyenne
Rotation courte
Rotation longue
N élevée
Figure 3 | Analyse en composantes principales des résultats d’enquête auprès de 97 producteurs pilotes de colza HOLL en Suisse et d’analyse de leur production. Les deux premiers axes expliquent 74,1 % de la variabilité. Récolte 2006, variété Splendor. Extenso= système de prime si aucun fongicide ni insecticide n’est appliqué sur la culture. Pas extenso= insecticides et/ou fongicides ont été appliqués.
Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle | Eclairage
347Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013
colza HOLL, le problème des repousses de colza classique
n’est que passager. En effet, après une rotation com-
plète, lorsque le colza revient sur une parcelle qui a pro-
duit du colza HOLL quelques années auparavant, les
éventuelles repousses de colza seront essentiellement du
colza HOLL et ne déprécieront plus la qualité.
C o n c l u s i o n s
La production de colza HOLL en Suisse a permis de rem-
placer un processus industriel, l’hydrogénation de l’huile
de colza, par un processus biologique: de nouvelles
variétés avec une composition en acides gras différente.
Aujourd’hui, les variétés HOLL représentent environ
30 % des surfaces, le plus souvent regroupées autour de
centres collecteurs spécialisés afin de limiter au maxi-
mum les risques de contamination qui pourraient dépré-
cier la qualité. La transition s’est faite progressivement
avec un accompagnement des producteurs. Cela a per-
mis de déterminer les points essentiels à contrôler afin
d’assurer la qualité et la productivité de ces variétés pour
que cette production soit rentable pour les agriculteurs.
Le développement des variétés HOLL, avec une valeur
ajoutée reconnue, a donc permis de répondre à la
demande du marché et des consommateurs et contribue
à la compétitivité et au maintien des grandes cultures en
Suisse. n
acides gras de l’huile). Par conséquent, on peut néan-
moins obtenir une qualité satisfaisante en altitude, du
fait d’une floraison plus tardive qui retarde la période
de formation du grain et qui lui permet souvent de se
dérouler par des températures assez douces.
Les nouvelles variétésLes variétés de colza HOLL ne cessent de progresser, tant
au niveau de leurs caractéristiques agronomiques que du
point de vue de la qualité. La figure 4 montre l’augmen-
tation progressive du rendement et la diminution de la
teneur en ALA. Ce progrès a été renforcé par l’apparition
des premiers hybrides HOLL qui ont permis à ces variétés
de suivre la progression des rendements des variétés clas-
siques au cours des dernières années. Les variétés HOLL
restent en règle générale un peu moins productives que
les variétés classiques, leur production étant encouragée
par une prime d’environ CH 10.–/dt qui correspond à la
différence de rendement avec les standards du moment.
La qualité ne doit pas être négligée et des teneurs en ALA
les plus faibles possibles restent recherchées, tout en
maintenant une teneur élevée en acide oléique. La
variété joue un rôle prépondérant sur la qualité, mais son
effet peut être renforcé par quelques précautions lors de
la production et du stockage.
La «régionalisation» de la production
La répartition de la production autour de centres collec-
teurs «spécialisés» dans le colza classique ou HOLL per-
met d’éviter tout mélange, depuis le semis jusqu’au stoc-
kage. De plus, lorsqu’une région se spécialise dans le
Remerciements
Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un projet co-financé par la CTI, en collabora-tion avec swiss granum, fenaco, Florin, Sabo, Monsanto et l’INRA, qui sont ici vive-ment remerciés.
Tene
ur e
n C1
8:3
en m
oyen
ne d
e to
us le
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sais
(%
)
Rendement relatif par rapport aux standards actuels (%)Visby - Adriana - Compass
Splendor
V141OL
V280OL
MSP01
60 70 80 90 1002,2
2,4
2,6
2,8
3,0
3,2
3,4
3,6
3,8
4,0
Figure 4 | Rendements relatifs et teneurs moyennes en C18 :3 (ALA, acide linolénique) des variétés de colza HOLL cultivées en Suisse depuis 2004 (MSP01: 2004 (n=5), Splendor: 2004-2007 (n=26), V141OL: 2007-2011(n=44), V280OL: depuis 2012 (n=19). Les barres d’erreur représentent l’écart type.
ProfiCropsProgrammes de recherche Agroscope
348 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013
Un essai d’engraissement a été mené sur l’exploitation
d’Aviforum à Zollikofen avec cinq hybrides de chair –
Ross 308, Ross PM3, Cobb 500, Hubbard F15 et Cobb 99.
L’objectif de cet essai était de déterminer les perfor-
mances actuelles de ces différents hybrides de chair en
matière d’engraissement, ainsi que de qualité de car-
casse et de viande, et de les comparer.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
1120 poussins non sexés (as hatched) par hybride d’en-
graissement ont été répartis au hasard dans quatre com-
partiments (280 animaux par compartiment; fig. 1). La
litière était composée de 1,2 kg de granulés de paille
moulue par m², des copeaux de bois ayant été rajoutés
au 35e jour dans la zone proche des portillons d’accès à
l’aire à climat extérieur. Tous les animaux ont reçu le
même aliment de démarrage, d’engraissement et de
finition de l’entreprise UFA SA à Sursee et ont été déte-
nus dans les conditions habituelles pratiquées en Suisse.
L’engraissement a duré 37 jours. Le croisement Cobb 99
a été obtenu par Grelier à partir de poules Cobb x coqs
Hubbard. Tous les animaux, excepté les hybrides Ross
308, étaient issus d’œufs importés de France. Les œufs
Ross 308 provenaient de souches parentales suisses de
Micarna SA. Tous les œufs ont été incubés dans le couvoir
Wüthrich à Belp. Les animaux ont été abattus à l’abattoir
de Micarna SA à Courtepin. Les cinq hybrides de chair
ont été traités par groupes d’expérimentation (sans
répétitions) au cours du processus normal d’abattage et
Cédric Hoffmann1, Anton Grub1, Danielle Albiker2 et Ruedi Zweifel2
1Micarna SA, 1784 Courtepin, Suisse2Fondation Aviforum, 3052 Zollikofen, Suisse
Renseignements: Danielle Albiker, e-mail: [email protected], tél. +41 31 915 35 33
Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande
E c l a i r a g e
Figure 1 | Aperçu de la détention des poulets de chair dans un compartiment. (Photo: Aviforum)
Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande | Eclairage
349Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013
de découpe de Micarna SA. La qualité de la viande de
poitrine a été déterminée par des mesures du pH
(pH-mètre Knick Portamess 913) et de la couleur de la
viande (spectrocolorimètre de DR Lange).
R é s u l t a t s
Poids vif, indice de consommation et mortalité
Le poids vif des hybrides s’est situé entre 2078 g et 2332 g
(tabl. 1) et a ainsi atteint un poids final dans la four-
chette des poids standards (Ross 308, 2012; PM3, 2012;
Cobb 500, 2012; Hubbard F15, 2011). Une différence
significative du poids vif s’est dessinée entre les hybrides
dès le premier jour. A la fin de l’engraissement, les Hub-
bard F15 (HF15) ont présenté un poids comparable à
celui des hybrides Ross 308 (R308). Les hybrides Cobb 500
(C500) et Ross PM3 (RPM3) ont été significativement plus
lourds que les hybrides Ross 308 et Hubbard F15. Avec le
poids le plus élevé, les animaux Cobb 99 (C99) se sont
démarqués des autres de manière significative.
Le poids vif au 30e jour est important pour la vente
des poulets entiers, compte-tenu des exigences de la
détention dans des systèmes de stabulation particulière-
ment respectueux des animaux (SST). D’après l’Ordon-
nance sur les éthoprogrammes (DFE 2008), il faut au
moins atteindre cet âge pour percevoir des contribu-
tions SST. Excepté les hybrides Ross 308, les hybrides tes-
tés dans cet essai avaient déjà dépassé le poids cible fixé
par Micarna SA (1530 g) avant le 30e jour.
Afin de comparer l’indice de consommation (IC) des
cinq hybrides, l’indice a été extrapolé linéairement pour
un poids cible de 2,15 kg. Avec l’IC extrapolé le plus bas,
les animaux Cobb 99 se sont le mieux démarqués de
manière significative.
Le tableau 1 présente le taux de mortalité en fin
d’engraissement. Pour tous les hybrides, il s’est révélé
supérieur à la moyenne de 2,3 % des essais de l’année
précédente (Aviforum 2011). Pour les hybrides Ross, la
mortalité totale s’est révélée légèrement plus élevée
que chez les autres hybrides. Plus d’animaux ont dû être
éliminés pour les hybrides Cobb et Hubbard F15, princi-
palement à cause de problèmes de pattes ou de sous-
développement (chétifs). Les hybrides Cobb 500 ont
présenté le taux le plus élevé de crises cardiaques.
Hybride R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.2 N SEM3
Critère
Poids vif au 1er jour en g 37,88a 38,93ab 38,46ab 36,03c 39,46b * 20 0,27
Poids vif au 37e jour en g 2078a 2196b 2194b 2130a 2332c * 20 12,43
IC (kg aliment/kg PV) 1,596a 1,629ab 1,655b 1,589a 1,617ab * 20 0,011
IC calculé pour 2150g PV 1,652a 1,595a 1,622a 1,604a 1,491b * 20 0,015
Mortalité au 37e jour en % 3,03 5,18 3,21 4,55 3,66 * 20 0,591* = p < 0,05, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives. 2SEM standard error of means.
Tableau 1 | Performances d’engraissement
Hybride R308 RPM3 C500 HF15 C99
Critère
Poids mort froid (PMF) au 37e jour (g) 1444 1546 1554 1513 1656
Rendement de la carcasse entière (%) 69,5 70,4 70,8 71,0 71,0
Cuisses (% PMF) 33,0 33,5 32,5 34,0 33,3
Ailes (% PMF) 10,2 10,2 10,0 10,5 10,2
Coffre (% PMF) 39,0 38,1 39,7 36,3 38,4
Viande de poitrine (% coffre) 49,2 49,0 57,3 49,3 50,1
Mini-filet (% coffre) 10,1 9,8 8,3 12,1 10,2
Viande de poitrine + mini-filet (%PMF) 23,1 22,4 26,0 22,3 23,2
Saisies (%) 1,11 3,38 4,34 1,40 3,98
Tableau 2 | Qualité des carcasses
Eclairage | Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande
350 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013
Rendement d’abattage et de découpe
Le poids mort froid des hybrides s’est situé entre
1444 g et 1656 g (tabl. 2), les hybrides Ross 308 étant les
plus légers et les hybrides Cobb 99 les plus lourds. Les
hybrides Ross 308 ont présenté le rendement d’abat-
tage le plus faible. Les hybrides Hubbard F15, également
plus légers, ont atteint un rendement d’abattage de
1,5 % plus élevé par rapport aux Ross 308.
Dans cet essai, les hybrides Hubbard F15 ont présenté
la part de coffre la plus faible, soit 25,8 %. Denzler (2012)
décrit une valeur bien plus basse de 22,5 % pour ces
hybrides, ce qui peut être dû à des influences géné-
tiques. Le rendement en cuisse et en aile s’est révélé
légèrement plus élevé par rapport aux autres hybrides.
Contrairement à l’essai de Denzler (2012), les hybrides
Cobb 500 ont montré le rendement en poitrine sur
coffre le plus élevé, suivis de près par les hybrides Ross
308 et Cobb 99 (tabl. 2).
Les motifs principaux de saisie des carcasses ont été
les infections sous-cutanées et les altérations de peau.
Les hybrides Ross 308 et Hubbard F15 ont montré le taux
de saisie le plus faible. Le nombre de carcasses confis-
quées a été le plus important pour les hybrides Cobb
500, suivis de près par les animaux Cobb 99.
La répartition des poids morts froids des animaux
Cobb 99 a présenté une uniformité moindre que celle
des autres hybrides. Les poids morts froids des hybrides
Hubbard F15 ont été les plus uniformes (fig. 2).
0,0%
2,0%
4,0%
6,0%
8,0%
10,0%
12,0%
14,0%
750
850
950
1050
11
50
1250
13
50
1450
15
50
1650
17
50
1850
19
50
2050
R308 RPM3 C500 HF15 C99
Figure 2 | Répartition des poids morts froids exprimés en g par hybride.
Hybride R308 RPM3 C500 HF15 C99
Critère
Valeur pH (36 p.m.) 5,86c 5,85c 5,89c 5,73a 5,78b
Luminosité (L) 48,07a 48,69a 47,87a 50,24c 50,11b
Intensité de la couleur rouge (a) 1,12 1,07 1,17 1,03 0,95
Intensité de la couleur jaune (b) 11,23ab 11,11ab 10,93a 11,91c 11,55bc
1des lettres différentes désignent des différences signifi catives (p < 0,05)
Tableau 3 | Qualité de la viande de poitrine1
Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande | Eclairage
351Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013
Qualité de la viande
Les animaux Hubbard F15 et Cobb 99 ont présenté des
différences significatives de qualité de la viande par
rapport aux autres hybrides (tabl. 3). Denzler (2012)
confirme une valeur de pH plus basse, et ainsi des pertes
en jus de viande plus élevées chez les hybrides Hubbard
F15. Dans cet essai, les animaux Cobb 500 ont atteint les
valeurs de pH les plus élevées. De manière globale, les
valeurs mesurées ne diffèrent pas des valeurs empiriques
pour la viande de poulet. Pour les mesures de couleur,
les résultats de cet essai concordent également avec ceux
de Denzler (2012). La viande des hybrides Hubbard F15
et Cobb 99 est apparue significativement plus claire, un
peu moins rouge et jaune que celle des autres hybrides.
Bibliographie ▪ Aviforum, 2011. Rapport annuel. Accès: http://www.aviforum.ch/downloads/D_%20JB_Aviforum_11.pdf [8.3.13].
▪ Cobb 500 – Broiler Performance and Nutrition Supplement, 2012, Cobb Europe Ltd., Colchester, UK. Accès: http://www.cobb-vantress.com/con-tactus/brochures/Cobb500_BPN_Supp_English.pdf [21.12.12].
▪ Denzler M., 2012. Vergleich verschiedener Mastpoulet-Hybridlinien bezüglich deren Mastleistung und Fleischqualität. Travail de semestre effectué à la HAFL, essai réalisé à Aviforum, Zollikofen.
▪ Département fédéral de l’économie (DFE), 2008. Ordonnances sur les éthoprogrammes 910.132.4, article 6.5. Accès: http://www.admin.ch/ch/d/sr/9/910.132.4.fr.pdf [21.12.12].
▪ Hubbard F15 - Performance Summary, 12/2011. Hubbard S.A.S., Quintin, France. Accès: http://www.hubbardbreeders.com/managementguides/ index.php?id=20 [21.12.12].
▪ PM3- Broiler Performance objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Ac-cès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/RossPM3B-roilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].
▪ Ross 308 – Broiler Performance Objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Accès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/ Ross308BroilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].
C o n c l u s i o n s
•• L’essai d’engraissement a révélé des différences
significatives au niveau des résultats techniques (poids
mort froid, IC), de la composition de la carcasse et de
la qualité de la viande entre les différents hybrides de
chair.
•• De bonnes performances d’engraissement peuvent
être obtenues avec les animaux Cobb 99, mais
seulement pour la production de poulets destinés à la
découpe du fait de l’atteinte du poids cible de 1,530kg
avant le 30e jour.
•• Les hybrides Cobb 500 et Ross 308 ont présenté la part
de coffre la plus élevée.
•• La quantité d’animaux saisis à cause d’infections du
tissu sous-cutané a été la plus faible pour les hybrides
Ross 308.
•• Les résultats de cet essai indiquent que, suivant
l’objectif de l’entreprise (poids mort froid, IC, rende-
ment d’abattage de la carcasse entière, part de viande
de poitrine, couleur de la viande), l’hybride qui
constitue la meilleure alternative n’est pas toujours le
même. n
352 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013
Cédric Hoffmann1, Anton Grub1, Danielle Albiker2 et Ruedi Zweifel2
1Micarna SA, 1784 Courtepin, Suisse2Fondation Aviforum, 3052 Zollikofen, Suisse
Renseignements: Danielle Albiker, e-mail: [email protected], tél. +41 31 910 35 33
Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur
En Suisse, près de 90 % des poulets de chair sont déte-
nus d’après les normes SST. Ils ont ainsi accès à une aire
à climat extérieur (ACE). Aviforum a comparé l’utilisa-
tion de l’ACE par cinq différentes lignées d’hybrides de
chair, car on ne disposait à ce jour d’aucune donnée à ce
sujet. A titre d’indicateur du bien-être des animaux, la
qualité de la litière, de la surface plantaire, des tarses et
du plumage a également été évaluée. La description de
l’essai correspond à la publication «Performance d’en-
graissement, qualité des carcasses et qualité de la
viande de différentes lignées d’hybrides de chair»
publiée dans ce même numéro.
Utilisation de l’ACE
L’utilisation de l’ACE au 22e, 23e, 26e, 30e et 35e jour a été
évaluée de manière quantitative sur la base de photo-
graphies. Pour cela, une caméra (MxControlCenter
V2.5.2 de MOBOTIX AG) a été installée pour des blocs de
deux compartiments; cette caméra prenait automati-
quement une photo toutes les heures depuis 0,5 h après
l’ouverture des portillons de sortie jusqu’à 0,5 h avant
leur fermeture (fig. 1). L’ACE était accessible aux ani-
maux chaque jour de 8h00 à 17h00. Le nombre d’ani-
maux dans l’ACE a été calculé en comptant les animaux
visibles sur les photos. Il n’a pas été déterminé quels ani-
maux de chaque groupe ont utilisé l’ACE, c’est-à-dire s’il
s’agissait toujours des mêmes animaux ou non.
Depuis le premier jour, les hybrides Hubbard F15 ont
utilisé l’ACE de manière significativement plus fréquente
que les quatre autres lignées d‘hybrides (fig. 2 et 3). Il n’y
avait pas d’heures de préférence. Avec la proportion la
plus élevée de 38,6 % de ces animaux dans l’ACE, la place
a été bien utilisée. Avec une proportion maximale de
23,6%, la lignée Cobb 500 a montré le taux d’utilisation
de l’ACE le plus faible (fig. 4 et 5). En prenant de l’âge,
tous les hybrides ont de plus en plus souvent utilisé l’ACE.
Au 30e jour d’engraissement, les hybrides Ross 308 ont
dépassé les animaux Cobb 99 et au 35e jour d’engraisse-
ment, ces hybrides présentaient la plus grande progres-
sion en termes de sortie.
Litière, consommation d‘eau, surface plantaire et tarses
Au 29e et 37e jour de l’essai, la qualité de la litière a été
évaluée en se basant sur la proportion de surface croûtée
par rapport à la surface totale et sur l’humidité. Des dif-
férences significatives entre les hybrides ont été obser-
vées (tabl. 1). La meilleure qualité de litière a été consta-
tée pour les animaux Hubbard F15.
E c l a i r a g e
Figure 1 | Compartiments de l’aire à climat extérieur avec caméras. (Photo: Aviforum)
Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur | Eclairage
353Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013
La consommation d’eau influence la qualité de la litière.
Les hybrides Hubbard F15 ont consommé significative-
ment moins d’eau que les autres hybrides (tabl. 2). C’est
aussi chez ces animaux que le facteur eau/aliment est
apparu le plus bas. Les hybrides Cobb ont en revanche
consommé le plus d’eau. Sur l’ensemble de la période
d’engraissement, aucune différence significative du fac-
teur eau/aliment n’a été relevée entre les différents
hybrides.
Le relevé de l’aspect de la surface plantaire et des
tarses a été effectué lors de l’abattage par hybride. Les
hybrides Ross 308 ont présenté le nombre le plus élevé
d’animaux avec des lésions de la surface plantaire, les
hybrides Hubbard F15 le nombre le plus bas. Les hybrides
Cobb ont montré plus de lésions des tarses que les autres
hybrides (tabl. 3).
En ce qui concerne la litière, les animaux Cobb 99 ont
présenté une qualité légèrement meilleure par rapport
aux hybrides Ross et Cobb 500, ce qui ne s’est toutefois
pas répercuté de manière positive sur l’état de la surface
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
7%
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08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30
Part
d‘a
nim
aux
dans
l‘AC
E en
%
AKB Nutzung Tag 22
R308
RPM3
C500
HF15
C99
Tous
Figure 2 | Utilisation de l’ACE par les hybrides au 22e jour.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30 Moyenne
Part
d‘a
nim
aux
dans
dan
s l‘A
CE e
n %
R308
RPM3
C500
HF15
C99
Tous
Figure 3 | Utilisation de l’ACE par les hybrides au 35e jour, y compris la valeur moyenne du jour 22 au jour 35.
Figure 4 | 38,6 % des animaux F15 utilisaient l’ACE à 09h30 au 35e jour.
Figure 5 | 23,6 % des animaux Cobb 500 utilisaient l’ACE à 10h30 le 35e jour.
0%
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08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30
Part
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l‘AC
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R308
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R308
RPM3
C500
HF15
C99
Tous
Eclairage | Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur
354 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013
plantaire et des tarses. Les hybrides Hubbard F15 ont en
revanche montré le taux le plus faible de lésions de la
surface plantaire et des tarses. La moins bonne qualité
de litière a été observée pour les hybrides Ross 308, ce
qui a provoqué d’importantes lésions de la surface plan-
taire, malgré le poids vif le plus bas. Contrairement aux
hybrides Ross 308, les hybrides Ross PM3 ont montré de
meilleures valeurs pour les lésions de la surface plantaire
que les hybrides Cobb 500, avec le même poids vif et une
litière tout aussi mauvaise.
Evaluation du plumage
Pour évaluer la souillure du plumage, la méthode de
Weeks et al. (1994) a été utilisée, adaptée d’après For-
man et Keeling (2009), mais uniquement appliquée au
ventre et au dos des animaux, comme suggéré par la
RSPCA (2011). Le degré de souillure est indiqué à l’aide
d’une échelle allant de 0 (propre) à 2 (très sale avec
croûtes). L’évaluation a été réalisée sur la base de photo-
graphies des animaux vivants prises le 22e et 36e jour. Le
degré d’emplumement a en outre été évalué. Il s’agit
d’un critère important du point de vue de la protection
des animaux, car un bon plumage protège les animaux
tant du froid que de la chaleur durant le transport.
Le plumage des hybrides n’est apparu que légère-
ment souillé sur le dos, tandis que quelques animaux ont
présenté des croûtes de saleté sur le ventre. Les hybrides
Cobb 500 ont montré le degré de souillure le plus élevé
déjà à partir du 22e jour, mais sans différence significa-
tive par rapport aux autres hybrides. Au 22e jour, le déve-
loppement du plumage était plus ou moins le même
pour tous les hybrides. En fin d’engraissement, les ani-
maux Cobb 99 étaient significativement plus couverts
que les hybrides Cobb 500 (tabl. 4).
Malgré la mauvaise qualité de la litière, le degré de
souillure du plumage des hybrides était en général
moyen sur le ventre et aucune différence significative
entre les différents hybrides n’a été observée. La possibi-
lité d’utiliser une ACE peut avoir contribué à réduire
quelque peu le degré de souillure (Forkman et Keeling
2009). Les hybrides Cobb 99 et Hubbard F15 ont présenté
le plumage le plus propre, ce qui était lié à la meilleure
qualité de leur litière. Contrairement à ce que supposait
l’OIE (2010), il n’y a pas eu de corrélation claire entre le
R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.1 N SEM2
Croûtage (%)
28e jour 58,75ab 62,5ab 63,75b 43,75c 50,00ac * 20 3,11
37e jour 93,75a 92,50a 92,50a 66,25b 83,75ab * 20 4,39
Humidité3
28e jour 1a 1a 1a 0b 0,75a * 20 0,11
37e jour 2,25 2,00 2,25 1,125 1,375 + 20 0,271*=p< 0,05, + = p < 0,1, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives. 2SEM standard error of means.3Echelle: de 0 pas humide à 3 très humide et pâteuse.
Tableau 1 | Evaluation de la qualité de la litière
Consommation d‘eau (dl) R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.1 N SEM2
1er au 37e jour 1,81ab 1,97bc 2,04bc 1,63a 2,11c * 20 0,057
Facteur eau/aliment (l/kg)
1er au 37e jour 2 2,03 2,05 1,76 2,05 n,s, 20 0,0691* = p < 0,05, + = p < 0,1, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives.2 SEM: standard error of means
Tableau 2 | Consommation d’eau en dl par animal et par jour et facteur consommation d’eau/consommation d’aliment en ml d’eau par g d‘aliment (en moyenne par groupe d’expérimentation)
HybrideAnimaux avec lésions
de la surface plan-taire en %
Animaux avec lésions des tarses en %
R308 74 18
RPM3 26 46
C500 53 68
HF15 10 16
C99 40 58
Tableau 3 | Evaluation des animaux présentant des lésions de la surface plantaire et des lésions des tarses
Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur | Eclairage
355Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013
degré de souillure et l’apparition de lésions du tarse. Le
développement du plumage n’avait aucune influence sur
la performance ou sur le comportement des animaux. Il
ne différait du reste de manière significative que vers la
fin de l’engraissement, et seulement entre les animaux
Cobb 99 qui étaient bien emplumés, et les hybrides Cobb
500, dont le plumage ne couvrait pas encore complète-
ment l’animal. Le degré d’emplumement semble être dû
principalement à des facteurs génétiques.
C o n c l u s i o n s
•• La méthode utilisée convient bien pour évaluer
l’utilisation de l’ACE par les hybrides de chair.
•• L’ACE a été utilisée régulièrement, de manière bien
répartie durant toute la journée par tous les hybrides.
•• Les hybrides Hubbard F15 ont présenté la meilleure
litière à la fin de l’engraissement, ont utilisé le plus
souvent l’ACE et ont montré le moins de lésions de la
surface plantaire et des tarses.
•• Avec l’âge, le nombre d’animaux utilisant l’ACE
augmente.
•• Le plumage se développe de manière légèrement
différente en fonction de la génétique et reste sans
influence sur la performance ou le comportement
durant l’engraissement. Dans cet essai, les hybrides
Cobb 500 ont présenté le plumage le plus incomplet.
•• La combinaison des bonnes performances de crois-
sance des poules Cobb et des propriétés des coqs
Hubbard concernant la qualité de la litière et la
propreté du plumage peut être observée chez les
animaux Cobb 99.
•• Tous les hybrides testés peuvent être recommandés
pour la garde d’après les dispositions SST. n
Bibliographie ▪ Cobb 500 – Broiler Performance and Nutrition Supplement, 2012, Cobb Europe Ltd., Colchester, UK. Accès: http://www.cobb-vantress.com/ contactus/brochures/Cobb500_BPN_Supp_English.pdf [21.12.12].
▪ Département fédéral de l’économie (DFE), 2008. Ordonnances sur les éthoprogrammes 910.132.4, article 6.5. Accès: http://www.admin.ch/ch/d/sr/9/910.132.4.fr.pdf [21.12.12].
▪ Forkman B. und Keeling L., 2009. Assessment of Animal Welfare Measu-res for Layers and Broilers. Welfare Quality Reports No. 9, Cardiff Univer-sity, UK, ISBN 1-902647-79-3
▪ Hubbard F15 - Performance Summary, 12/2011. Hubbard S.A.S., Quintin, France. Accès: http://www.hubbardbreeders.com/managementguides/ index.php?id=20 [21.12.12].
▪ OIE ad hoc Group on animal welfare and broiler chicken production systems / June 2010. Accès: http://www.oie.int/doc/ged/D9693.PDF [20.12.12].
▪ PM3- Broiler Performance objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Accès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/RossPM-3BroilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].
▪ Ross 308 – Broiler Performance Objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Accès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/Ross-308BroilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].
▪ RSPCA, 2011. Welfare Standards for Chickens, Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, UK. Accès: http://www.rspca.org.uk/ImageLocator/LocateAsset?asset=document&assetId=1232725466971&mode=prd [20.12.12].
R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.1 N p
Jour 22
Dos sale2 0 0,083 0,167 0,083 0 n.s. 60 0,461
Ventre sale2 0,25 0,5 0,5 0,333 0,583 n.s. 60 0,474
Degré d’emplumement3 2 1,833 2 2 2 n.s. 60 0,050
Jour 36
Dos sale2 0,545 0,333 0,600 0,417 0,583 n.s. 57 0,671
Ventre sale2 1,455 1,333 1,600 1,208 1,125 n.s. 57 0,306
Degré d’emplumement3 0,273ab 0,667ab 0,917a 0,750ab 0,200b * 57 0,4701*= p < 0,05, + = p < 0,1, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives.2Notation d’après la RSPCA (2011) et Weeks et al. (1994): 0 propre à 2 très sale avec croûtes.3Echelle: 0 fort emplumement à 2 faible emplumement.
Tableau 4 | Evaluation du plumage
356 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 356–358, 2013
De meilleurs rendements dans les systèmes de produc-
tion végétale sont une nécessité, en regard des pronos-
tics de croissance démographique. Lors de la nutrition
des plantes, les micro-organismes jouent un rôle prati-
quement invisible. En fixant l’azote atmosphérique, cer-
tains micro-organismes fournissent aux plantes l’azote
nécessaire, alors que les mycorhizes améliorent la dispo-
nibilité du phosphore dans le sol. Les micro-organismes
peuvent ainsi améliorer la santé des plantes et l’accès
aux éléments nutritifs. Lors du séminaire «Aspects
actuels du cycle des nutriments dans les agroécosys-
tèmes» organisé à l’EPF Zurich par Emmanuel Frossard
et Astrid Oberson (10 –11 janvier 2013), plusieurs projets
de recherche ont été présentés autour du thème «Les
micro-organismes utiles pour une nutrition efficace et
écologique des plantes». L’utilisation ciblée de micro-
organismes en agriculture est relativement récente et
va probablement gagner de l’importance dans le futur,
spécialement dans les régions où l’azote, le phosphore
ainsi que l’accès aux pesticides sont restreints.
Nutrition optimale grâce à la symbiose avec des mycorhizes
Les champignons mycorhiziens arbusculaires (CMA)
forment des associations symbiotiques avec les racines
des plantes et s’approvisionnent ainsi en carbone. En
contrepartie, ils livrent aux plantes d’importants nutri-
ments tels que le phosphore. Dans les cellules des
racines, les hyphes des champignons forment des struc-
tures appelées arbuscules, agrandissant la surface ser-
vant à l’échange de nutriments. Les composantes molé-
culaires de la symbiose plante-CMA ont été expliquées
de manière plus détaillée par Uta Paszkowski (Univer-
sité de Cambridge) avec l’exemple du riz. Les recherches
montrent que tous les plants de riz qui sont en sym-
biose avec des mycorhizes contiennent également les
protéines PT11 et PT13 issues de la famille de gènes
PHOSPHATE TRANSPORTER1 (PHT1). Des mutants,
démunis de PT11 et PT13, ont été significativement
moins bien colonisés par les CMA et ont présenté des
arbuscules plus petits que chez les plantes sans muta-
tions. De plus, ces mutants ont accumulé moins de
phosphore dans leurs racines et leurs tiges. Comme les
CMA ne sont pas adaptés à des conditions anaérobies,
les effets positifs d’inoculation avec des CMA sont
observables uniquement en milieu aérobie dans la rizi-
culture de hautes terres. En plus d’une meilleure com-
préhension des composantes moléculaires, la taxono-
mie des CMA a fondamentalement changé grâce aux
nombreuses découvertes d’ordres, de familles et de
Pleurotes sur un bloc de substrat, entreprise Romanens Pils Sàrl. (Photo: Antonia Müller)
Antonia Maria Müller1, Floris Heim2 et Christian Folberth1
1Département des sciences des systèmes de l’environnement , EPF Zurich, 8006 Zurich, Suisse2Institut de géographie, Université de Zurich, 8057 Zurich, Suisse
Renseignements: Antonia Müller, e-mail: [email protected], tél. +41 52 354 91 32
Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain*
E c l a i r a g e
*Traduction: Valentin Theubet
Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain* | Eclairage
357Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 356–358, 2013
genres. En 2011, les CMA ont été répartis dans trois
nouvelles classes, nommées Paraglomeromycetes,
Archaeosporomycetes et Glomeromycetes. Fritz Oehl
(ART Reckenholz) a souligné l’influence de l’utilisation
agricole des CMA sur leur diversité. Des recherches
menées sur plusieurs sites européens (comprenant l’es-
sai DOC à Therwil, Suisse) ont démontré que la diver-
sité des CMA est influencée par le système de produc-
tion (conventionnel, biologique), son intensité et le
travail du sol (labour, travail réduit). Une étude a
démontré que beaucoup d’espèces de CMA sont pré-
sentes essentiellement, et parfois même uniquement,
dans les systèmes d’agriculture biologique. Cela est
probablement dû à la disponibilité réduite du phos-
phore dans le sol.
Matthias Rillig (Université libre de Berlin) a expli-
qué les effets des CMA sur les processus majeurs
d’agrégation du sol. Les interactions symbiotiques des
champignons peuvent particulièrement modifier la
composition de la végétation en favorisant certains
phytosymbiotes. Ainsi, la production de matière orga-
nique peut être améliorée. Le sol est enrichi en matière
organique ce qui modifie son rapport C/N. De telles
modifications ont des répercussions aussi bien sur les
propriétés du sol en tant que substrat que sur les pro-
priétés des agrégats du sol. Un enrichissement de la
rhizosphère en carbone peut aussi être engendré par
une symbiose plante-CMA, ce qui peut ensuite favori-
ser l’activité biologique du sol ou modifier sa composi-
tion microbienne.
Un lien vers des applications pratiques a été pré-
senté par Hannes Gamper (EPF Zurich). En effet, ses
recherches portent sur la formation de populations de
mycorhizes en mélangeant des sols colonisés par des
communautés différentes. Ainsi, il espère comprendre
les effets de telles inoculations ciblées et identifier les
communautés de CMA les plus prometteuses pour
l’agriculture. Les résultats de Hannes Gamper sont
donc spécialement importants pour les applications
pratiques et la production d’inoculum de champi-
gnons mycorhiziens. La production d’inoculum a été
présentée par Ewald Sieverding (Université de Hohen-
heim). Le terme inoculum décrit une substance ou un
substrat qui contient des spores ou une partie du
mycélium et qui est utilisé pour la multiplication d’un
champignon. Comme l’espèce Rhizophagus irregularis
se cultive facilement et est adaptée à divers environne-
ments, elle est souvent utilisée.
Selon Ewald Sieverding, le développement de méthodes
simples et peu coûteuses pour déterminer les besoins en
CMA dans la pratique est crucial afin de promouvoir
l’utilisation d’inoculum.
Fixation biologique de l’azote: de nouvelles connaissances
Les principes de base de la fixation biologique de
l’azote par des bactéries (rhizobiums) en symbiose avec
des légumineuses sont connus. Par contre, la communi-
cation entre les organismes impliqués (plantes et bac-
téries) reste mal comprise et est au centre de la
recherche actuelle selon Hans-Martin Fischer (EPF
Zurich). Récemment, un récepteur qui reconnaît les
lipo-oligosaccharides de rhizobiums a été identifié. Ce
récepteur induirait l’enroulement des poils absorbants
des racines rendant possible l’association symbiotique
avec la bactérie. De plus en plus, des procédés qui
rendent certains gènes inactifs (knock-out) permettent
de comprendre de telles interactions spécifiques. Par
exemple, si un gène de rhizobium qui contrôle la sup-
pression des mécanismes de défense chez la plante est
inactivé, des zones nécrotiques apparaissent sur celle-ci
et aucune association symbiotique n’est possible. A
l’avenir, l’identification des molécules impliquées dans
ce processus rendrait possible le contrôle artificiel de la
symbiose.
Un thème supplémentaire de recherche sur la
nutrition des plantes porte sur l’importance d’autres
éléments nutritifs, notamment le phosphore. Jean-
Jacques Drevon (INRA Montpellier) a communiqué les
derniers résultats d’un programme de sélection ayant
pour but d’améliorer l’utilisation du phosphate lors de
la fixation symbiotique d’azote. Un accent particulier a
été mis sur la sélection de légumineuses dans des
conditions proches de celles de la pratique. Il existe en
effet des lignées génétiques capables de fixer efficace-
ment l’azote aussi bien dans des sols limités que riches
en phosphore. Par contre, certaines lignées ne
montrent que de bonnes performances dans l’un des
deux cas de figure. Comme certains rhizobiums dis-
posent de différents niveaux de tolérance au phos-
phore variant en fonction de l’hôte, on comprend
l’importance de la sélection de ces symbiotes.
En lien avec la fixation d’azote dans les prairies,
Andreas Lüscher (ART Reckenholz) a présenté une
étude sur la composition de mélanges de trèfle et de
graminées qui engendre une fixation d’azote optimale.
Les données récoltées sur 31 sites en Europe montrent
que les mélanges trèfle-graminées produisent dans
98 % des essais davantage de biomasse que les mono-
cultures. Les meilleurs résultats sont obtenus avec
40 – 60 % de trèfle (matière sèche) dans les mélanges.
Ainsi, les graminées absorbent l’azote du sol, ce qui
stimule le trèfle à fixer l’azote atmosphérique. Avec
des proportions de trèfle inférieures à 40 %, la fixation
biologique ne suffit pas à couvrir les besoins en azote
de la prairie. D’autre part, avec des proportions de
Eclairage | Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain*
358 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 356–358, 2013
trèfles supérieures à 60 %, l’absorption d’azote par les
graminées est trop faible et le trèfle n’est pas incité à
fixer l’azote atmosphérique.
Le dernier sujet présenté dans le cadre des rhizo-
biums portait sur l’inoculation de plantes, n’apparte-
nant pas à la famille des légumineuses, avec des champi-
gnons mycorhiziens arbusculaires et des bactéries du
genre Pseudomonas. De plus, les effets positifs des légu-
mineuses dans les rotations de cultures ont été abordés.
Paul Mäder (FiBL) a présenté une série de projets
situés en Inde qui ont pour but d’améliorer la produc-
tion d’aliments de base dans les petites exploitations
paysannes. Ces projets font partie d’un programme de
coopération Suisse-Inde. Ainsi, des plants de blé, de riz
et de haricot urd ont été inoculés avec des Pseudomo-
nas et/ou des CMA produits sur place à base de racines
de blé. Les rendements obtenus ont été meilleurs que
dans les conditions habituelles. Dans le blé, des rende-
ments jusqu’à 80 % plus élevés ont été mesurés. Dans
les cultures inoculées avec un seul type de micro-orga-
nismes, une augmentation des rendements de 40 % en
moy-enne a été observée. Dans les cultures de haricots
urd (légumineuses), l’inoculation des plants n’a montré
aucun effet significatif, ce qui est probablement dû à la
présence de rhizobiums dans le sol. Les rendements de
riz n’ont été que faiblement améliorés, contrairement
à ceux du blé. Finalement, l’utilisation de légumineuses
(Sesbania sesban) comme engrais verts a permis de
gagner 30 % supplémentaires sur les rendements de
riz.
Micro-organismes: des pesticides biologiques
En plus d’influencer la nutrition des plantes, les micro-
organismes du sol peuvent avoir des effets sur la santé
des plantes et leur croissance en sécrétant des substances
antimicrobiennes ou des hormones végétales. Carolin
Schwer (EPF Zurich) a inoculé des racines de maïs avec
différentes combinaisons d’un CMA nommé Rhizopha-
gus irregularis et de deux souches bactériennes. Alors
que les bactéries stimulent la croissance des racines par
la production d’hormones végétales, les CMA influencent
l’assimilation de nutriments tels que le phosphore.
Une augmentation de la production de matière sèche
a été observée en combinant le champignon Rhizopha-
gus irregularis avec l’une ou l’autre des bactéries. L’ab-
sorption du phosphore par les plantes de maïs a été posi-
tivement influencée alors qu’aucune différence n’a été
constatée pour l’azote. Aucun effet additionnel n’est
apparu en assemblant les trois organismes. Néanmoins,
on se demande s’il n’aurait pas fallu utiliser une terre
pauvre en nutriments afin de favoriser davantage la sym-
biose des plantes avec des bactéries fixatrices d’azote.
Les bactéries Pseudomonas vivent dans le sol associées
aux racines de végétaux et influencent positivement la
croissance et le développement de ces derniers. Par la
sécrétion de substances actives antimicrobiennes, par
exemple le 2,4-diacetylphloroglucinol (DAPG), ces bacté-
ries ont la capacité d’empêcher l’émergence de maladies
racinaires. Cela a été démontré par Monika Maurhofer
(EPF Zurich) et a pu être confirmé dans des sols suppres-
sifs de plantations de tabac à Morens (Suisse). En effet,
malgré la forte présence du pathogène (pourriture noire
des racines du tabac) dans les champs, les racines de
tabac sont restées saines. D’autres études ont montré
que des variétés de blé favorisent certains génotypes
de Pseudomonas par rapport à d’autres et ainsi sont
capables d’influencer les populations de bactéries qui
leur sont utiles. En outre, des exsudats racinaires de
plants de blé infectés par le pathogène du genre Pythium
influencent l’expression de gènes et ainsi la production
de DAPG par les bactéries. L’équipe de recherche de
Monika Maurhofer, en collaboration avec Syngenta, a
également montré que des applications foliaires de
Pseudomonas réduisent la vitalité des larves de lépidop-
tères sans pour autant être toxiques pour les larves et les
bourdons adultes! Cependant, des recherches supplé-
mentaires sont nécessaires pour déterminer si les bacté-
ries Pseudomonas pourront un jour être utilisées en tant
qu’insecticide.
La présentation de Brion Duffy (ACW Wädenswil) a
souligné l’importance du zinc pour la santé des plantes
en donnant un exemple fascinant: le traitement de fusa-
rioses avec des Pseudomonas productrices de DAPG.
Etonnamment, les bactéries Pseudomonas produisent la
substance antimicrobienne DAPG en moindre quantité
en présence d’acide fusarique, toxine produite par le
pathogène Fusarium. En ajoutant du zinc qui se lie à
l’acide fusarique, les Pseudomonas produisent ainsi des
quantités de DAPG suffisantes pour réduire les dégâts
de fusarioses.
Le séminaire s’est terminé par une visite très instruc-
tive de l’entreprise Romanens Pilz Sàrl. On y produit des
shiitakés et des pleurotes en respectant les directives de
qualité Bio pour le marché suisse. Monsieur Romanens et
ses collaborateurs ont présenté les difficultés mais aussi
les satisfactions de la production de champignons Bio.
Les visiteurs les plus curieux sont même repartis avec un
bloc de substrat préalablement inoculé afin de s’essayer
à la culture de champignons chez eux. n
359
Einladung
Agroscope Changins-Wädenswil ACW und die «Internati-
onal Society for Horticultural Science (ISHS)» freuen sich,
Sie zum «1st International Symposium on Medicinal, Aro-
matic and Nutraceutical Plants from Mountainous Areas»
einzuladen. Dieses Symposium findet vom 5. bis 9. Juli
2011 in der Schweiz in Saas Fee statt und ist an Personen
gerichtet, die in der Forschung, Produktion und Bildung
tätig sind.
Das Ziel des Symposiums ist es, neuste Informationen
aus der Wissenschaft über den Anbau und die Nutzung
von Pflanzen aus dem Berggebiet zu präsentieren und
zu diskutieren - Pflanzen, die in Medikamenten sowie als
Aromastoffe und Zusatzstoffe in Nahrungsmitteln Ver-
wendung finden. Die in höheren Lagen gedeihenden
Wildpflanzen sind im allgemeinen reich an sekundären
Inhaltsstoffen und wurden seit Jahrhunderten zu
Heilzwecken gesammelt. Doch der Bedarf an einigen
dieser Pflanzen ist in den letzten Jahren gestiegen, daher
kann die Nachfrage nur über deren professionellen
Anbau gewährleistet werden. Zudem erlaubt ein solcher
Anbau eine nachhaltige Produktion mittels optimalen
Anbaubedingungen und angepassten Genotypen mit
gewünschtem phytochemischem Profil, das durch
Domestikation und Züchtung erzielt wurde. Damit kön-
nen natürlicherweise vorkommende Pflanzenpopulatio-
nen geschützt werden.
Mehr als 100 Vorträge und Poster werden von For-
schenden aus der ganzen Welt von Korea bis Argenti-
nien in vier Sessionen präsentiert: 1) Genetische Ressour-
cen und Botanik, 2) Domestikation, Züchtung und
markergestützte Selektion, 3) Anbau, Pflanzenschutz
und Ernte und 4) Nachernte-Verfahren wie Trocknung,
Extraktion und Produktherstellung. Das Symposium wird
in Englisch gehalten, ohne Übersetzung.
Weitere Infos unter: http://www.agroscope.admin.ch/
mapmountain/index.html?lang=en
Aktuelles
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 359, 2013
P o r t r a i t
Cécile Brabant: la science du pain – du champ de blé au pétrin
A la voir évoluer sur le site de Changins, si épanouie dans
son bleu de travail et ses chaussures de terrain, Cécile
Brabant semble avoir poussé dans un champ. Il n’en est
rien: la jeune femme a vu le jour à Paris, où elle a passé
toute son enfance. «En fait, je suis super urbaine à la
base!», s’exclame la jeune chercheuse, dans un de ces
éclats de rire qui la caractérisent.
Sa profonde affinité avec la nature remonte à l’âge
de 12 ans, lorsque ses parents achètent une maison à la
campagne. Elle y découvre aussi les joies de l’équitation,
qu’elle pratique encore aujourd’hui. Au moment de
choisir une carrière professionnelle, Cécile hésite lon-
guement entre production animale et végétale, cares-
sant même l’idée de devenir vétérinaire avant d’opter
définitivement pour la production végétale, plus riche
en débouchés.
Après des études en biologie végétale et en géné-
tique des populations à l’Université Pierre et Marie Curie,
Cécile Brabant se spécialise dans la sélection et l’amélio-
ration des plantes durant une année à l’Ecole d’ingé-
nieurs de l’Enita, à Clermont-Ferrand. Elle enchaîne
ensuite plusieurs stages variés dans le domaine de la
sélection et de la pathologie: sélection des fraises d’in-
dustrie chez Pernod-Ricard, virus du vanillier en Polyné-
sie française, sélection de l’oignon à l’INRA de Dijon.
Engagée à Agroscope Changins-Wädenswil en 2001
comme sélectionneuse de blé de printemps, Cécile Bra-
bant devient également responsable du laboratoire de
qualité boulangère dès 2012. Avec sa double casquette
professionnelle, la jeune chercheuse vit des journées
aussi denses que passionnantes. «Ces deux domaines
sont complémentaires, car le premier objectif de la
sélection du blé à Agroscope est d’obtenir une haute
qualité boulangère.» La sélection est un travail de
longue haleine, qui exige de savoir observer et... patien-
ter. En effet, il faut une douzaine d’années entre le pre-
mier croisement et l’homologation d’une nouvelle
variété, et encore 3 – 4 années supplémentaires jusqu’à
sa mise sur le marché. «Mais les efforts sont payants»,
remarque Cécile Brabant. «Ces 10 dernières années,
nous avons créé de nombreuses variétés, aujourd’hui
principalement cultivées en Suisse, mais aussi dans le
monde entier – notamment au Maroc, en Ukraine, en
Nouvelle-Zélande, aux USA et au Canada». A noter que
ce travail s’effectue en étroite collaboration avec
Agroscope ART et Delley Semences et Plantes (DSP).
Cécile Brabant et son équipe travaillent sur de nombreux
aspects de la qualité boulangère et la sélection: influence
de la variété sur le goût du pain, impact de la fumure
azotée sur la teneur et la qualité de gluten des variétés
en production bio et extenso, sélection de variétés pour
la panification à partir de pâte congelée, détermination
des protéines par électrophorèse et chromatographie,
création de variétés offrant un haute teneur en certains
nutriments, comme les lutéines, ou encore effet de
farines de blé enrichies en fibres et en antioxydants sur
la qualité boulangère.
Attachée à son pays natal, Cécile Brabant habite en
Franche-Comté avec son mari et leurs deux filles, en
pleine nature, dans une ferme qu’ils retapent progressi-
vement. Là-bas s’ébattent plusieurs animaux - «unique-
ment des animaux qui s’autogèrent», précise la jeune
femme: 2 juments, 18 poules de races différentes et
4 moutons appliqués à tondre l’hectare de terrain.
Sibylle Willi, Agroscope Changins-Wädenswil ACW
360
A c t u a l i t é s
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013
Actualités
Protection des sols dans l’agriculture
Un module de l’aide à l’exécution Protection de
l’environnement dans l’agriculture
La présente aide à l’exécution commente les bases
légales pour les parties consacrées à l’érosion et à la com-
paction. Elle concrétise les notions juridiques non préci-
sées en rapport avec l’exploitation agricole du sol. Elle
s’adresse avant tout aux autorités d’exécution de l’OSol.
Anton Candinas, Office fédéral de l’agriculture OFAG
Jean-Pierre Clément, Office fédéral de l'environnement OFEV
L’aide à l’exécution «Protection des sols dans l’agriculture» n’est
publiée que sous forme électronique.
Téléchargement: http://www.bafu.admin.ch/UV-1313-F
2013
> Protection des sols dans l’agriculture
Un module de l’aide à l’exécution pour la protection de l’environnement dans l’agriculture
> L’environnement pratique > Agriculture
L’esparcette: une plante miracle inconnue
Dans le cadre du projet UE LegumePlus (PITN-
GA-2011-289377), plus de 30 scientifiques se sont réunis
à Zurich pour discuter des derniers résultats de recherche.
L’esparcette est une ancienne plante fourragère tombée
dans l’oubli qui possède de nombreuses et précieuses
qualités. Outre une qualité fourragère élevée et une
bonne résistance à la sécheresse, sa forte teneur en com-
posants bioactifs, notamment en tanins, rend cette légu-
mineuse fourragère particulièrement intéressante. Dans
le cadre du projet interdisciplinaire LegumePlus, les
chimistes analysent la composition des différents tanins.
Les parasitologues et les spécialistes de l’alimentation
animale étudient son effet sur la santé animale et sur la
qualité des denrées alimentaires. Les spécialistes en
sciences végétales cherchent de meilleures méthodes
culturales et des possibilités de faire progresser la sélec-
tion. Les premiers résultats montrent que l’esparcette est
une légumineuse fourragère qui a un gros potentiel. Plus
d’informations sur www.legumeplus.eu.
Roland Kölliker, station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
361
A c t u a l i t é s
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013
N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s
Rapport ART 760
Les économies d’impôts sont parfois invoquées pour jus-
tifier un investissement dans les machines alors qu’en
termes d’économie d’entreprise, l’investissement ne
serait pas forcément nécessaire. Un exemple concret
d’exploitation a servi à comparer deux cas de figures: la
poursuite de l’utilisation du tracteur existant et un inves-
tissement de remplacement anticipé. Une simulation sur
dix ans permet d’étudier les répercussions sur les charges
fiscales cumulées et sur les moyens financiers cumulés à
disposition (liquidités) du ménage agricole. Ces derniers
représentent la différence entre les recettes et les
dépenses à l’échelle du ménage agricole et peuvent par
conséquent être interprétés comme variation des fonds
propres. Afin de tenir compte de l’influence du canton
en matière fiscale, l‘analyse a été effectuée dans quatre
communes des cantons de Berne, Schwyz, Soleure et
Thurgovie. En conséquence, les économies d’impôts
cumulées varient entre 9600 et 23 800 francs. Au vu des
fluctuations qu’elles génèrent au niveau des moyens
financiers à disposition, ces économies apparaissent
comme sans importance. En cas d’achat, et ce, dans tous
les cantons, il n’est pas possible de constituer des réserves
pendant six à sept ans et les moyens financiers cumulés
sont 75 000 à 81 700 francs plus bas qu’en cas de pour-
suite de l’utilisation du vieux tracteur. Enfin, dans l’ex-
ploitation considérée, l’investissement de remplacement
anticipé représente un risque financier, même compte
tenu des économies d’impôts réalisées. En termes d’éco-
nomie d’entreprise, les impôts ont un certain effet, mais
ne justifient pas, et de loin, l’anticipation de l’investisse-
ment de remplacement. Dans la situation de l’exploita-
tion donnée, l’investissement ne se défend financière-
ment que s’il peut être cofinancé par les revenus annexes
extra-agricoles.
Hans-Rudolf Zahnd, Agro-Treuhand Rütti AG, 3052 Zollikofen
Christian Gazzarin et Markus Lips, station de recherche Agroscope
Reckenholz-Tänikon ART
Rapport ART 760
Investissements dans les machineset économies d‘impôts
Une analyse des liquidités du ménage agricole
Auteurs
Hans-Rudolf Zahnd,Agro-Treuhand Rütti AG,Molkereistrasse 23,3052 Zollikofen, Suisse
Christian Gazzarin et Markus Lips,Agroscope,8356 Ettenhausen, Suisse
Impressum
Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction:ART
Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Juin 2013
«Der Kauf eines neuen Traktors will gut überlegt sein. ‹Steuern sparen› darf kein Motiv sein.»
Les économies d’impôts sont parfois invo-quées pour justifier un investissementdans les machines alors qu’en termesd’économie d’entreprise, l’investissementne serait pas forcément nécessaire. Unexemple concret d’exploitation a servi àcomparer deux cas de figures: la poursuitede l’utilisation du tracteur existant et uninvestissement de remplacement anticipé.Une simulation sur dix ans permet d’étu-dier les répercussions sur les charges fis-cales cumulées et sur les moyens finan-ciers cumulés à disposition (liquidités) duménage agricole. Ces derniers représen-tent la différence entre les recettes et lesdépenses à l’échelle du ménage agricoleet peuvent par conséquent être interpré-
tés comme variation des fonds propres.Afin de tenir compte de l’influence du can-ton en matière fiscale, l‘analyse a étéeffectuée dans quatre communes des can-tons de Berne, Schwyz, Soleure et Thurgo-vie. En conséquence, les économies d’im-pôts cumulées varient entre 9600 et 23800francs. Au vu des fluctuations qu’ellesgénèrent au niveau des moyens financiersà disposition, ces économies apparaissentcomme sans importance. En cas d’achat, etce, dans tous les cantons, il n’est pas pos-sible de constituer des réserves pendantsix à sept ans et les moyens financierscumulés sont 75000 à 81700 francs plusbas qu’en cas de poursuite de l’utilisationdu vieux tracteur. Enfin, dans l’exploita-
Investissements dans les machineset économies d‘impôts
362
www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen
Actualités
C o m m u n i q u é s d e p r e s s e
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013
28.06.2013 Avant-première du film «D’alpagistes à alpa-gistes» Il faut beaucoup de savoir-faire pour gérer un alpage.
Dans le cadre du programme de recherche AlpFUTUR,
coordonné par Agroscope et l’Institut fédéral de
recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, trois
courts métrages ont été réalisés sur l’exploitation et
l’entretien des pâturages d’estivage. Des alpagistes che-
vronnés des cantons de Berne, des Grisons et du Valais y
transmettent leurs connaissances pratiques. Les films
traitent avant tout d’exploiter les alpages avec des
vaches, du jeune bétail et des chèvres laitières dans le
respect de l’environnement.
20.06.2013 Les Jeudis au Haras: deux après-midis riches en émotions Les traditionnels Jeudis au Haras se dérouleront cette
année les 18 juillet et 8 août prochains au Haras national
suisse HNS à Avenches. Des présentations et des visites
originales qui s’adressent à un large public figurent au
programme.
www.agroscope.admin.ch/communiques
Informations actuelles de la recherche
pour le conseil et la pratique:
Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois
par année et informe sur les avancées en
production végétale, production animale,
économie agraire, techniques agricoles,
denrées alimentaires, environnement et
société. Recherche Agronomique Suisse
est également disponible on-line sous
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Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-PosieuxALP-haras, case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21,fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch
Nom/Société
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Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz est une publica-
tion des stations de recherche agronomique
Agroscope et de leurs partenaires. Les parte-
naires sont l’office fédéral de l’agriculture
ofAg, la haute école des sciences agrono-
miques, forestières et alimentaires hAfL,
AgRiDeA Lausanne & Lindau et l’ecole
polytechnique fédérale de zurich eTh zürich,
Département des Sciences des Systèmes de
l’environnement. Agroscope est l’éditeur.
cette publication paraît en allemand et en
français. elle s’adresse aux scientifiques,
spécialistes de la recherche et de l’industrie,
enseignants, organisations de conseil et de
vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux,
praticiens, politiciens et autres personnes
intéressées.
363
Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
Actualités
Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013
M a n i f e s t a t i o n s
Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations
L i e n s i n t e r n e t
Août 2013
17.08.2013Journée d'information BaiesAgroscope Changins-Wädenswil ACWCentre de recherche Conthey
22.08.2013Journée d'information cultures maraîchères sous serreAgroscope Changins-Wädenswil ACWCentre de recherche Conthey
23.08.2013Journée d'information plantes médicinales et aromatiquesAgroscope Changins-Wädenswil ACWAttiswil BE
29.08.2013AGFF-StrickhoftagungAgroscope ART, AGFFStrickhof, Eschikon, 8315 Lindau
Septembre 2013
05.09.2013Informationstagung AgrarökonomieAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTEttenhausen
Octobre 2013
01.10.2013AlpFUTUR - wissenschaftliche SchlusstagungAlpFUTUR Verbund (Agroscope, WSL)Schüpfheim LU
02.10.20137. ÖkobilanzplattformAgroscopeAgroscope, 8046 Zurich
V o r s c h a u
Septembre 2013 / Numéro 9
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
•• Contrôles sur le marché – la qualité des produits
phytosanitaires en Suisse, Bruno Patrian et al., ACW
•• Evaluation de l’impact des insecticides sur la
durabilité dans les cultures, Patrik Mouron et al.,
ART et ACW
•• Influence des insecticides sur les auxiliaires dans les
céréales et pommes de terre, Stève Breitenmoser et
Robert Baur, ACW
•• Screening de légumineuses pour couverts végétaux:
azote et adventices, Claude-Alain Gebhard et al.,
ACW, HAFL et ETH Zurich
•• Serie Proficrops: Renforcer la confiance des consom-
mateurs envers les produits suisses: le rôle de la
différenciation, Anna Crole-Rees et al., ACW
Changements à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL: un bâtiment neuf, une nouvelle direction et une nouvelle régie (la HES bernoise). (Photo: HAFL)
Base de données ecoinvent – leader mondial des analyses de cycle de vie
www.ecoinvent.ch
ecoinvent, la base de données des inventaires environ-
nementaux, constitue le fondement des projets d’ana-
lyses de cycle de vie, d’écoconception ou des informa-
tions environnementales sur les produits. La nouvelle
version 3.0, qui vient d’être lancée, représente un jalon
supplémentaire dans l’analyse du cycle de vie: des don-
nées nouvelles et actualisées, notamment dans les
domaines de la production chimique, des denrées ali-
mentaires et des légumes, ainsi que dans le domaine de
l’électricité, offrent davantage de possibilités d’applica-
tion aux utilisateurs d’ecoinvent.
www.alpfutur.ch
Mardi 1er octobre 2013
LieuBerufsbildungszentrum BBZNChlosterbüel 28CH – 6170 Schüpfheim LU
Conférence finale du programme de recherche AlpFUTUR
Programme détaillé et inscriptionwww.alpfutur.ch/conferenceinscription obligatoire
Avenir des pâturages d’estivage en Suisse
code QR : programme détaillé
Avec traduction simultanée
allemand – français
Donnerstag, 5. September 2013
36. Informationstagung AgrarökonomieAgroscope, Tänikon, Ettenhausen
Schwerpunktthemen•Agrarstrukturelle Entwicklung•Buchhaltungsergebnisse 2012
Weitere Themen•SAK-Faktoren•Qualitätsproduktion •Wirtschaftlichkeit der Pensionspferdehaltung
TagungsortAgroscope, Tänikon 1, CH−8356 Ettenhausen
Detailprogramm und Anmeldung:www.agroscope.ch >Veranstaltungen >Informationstagung Agrarökonomie
Anmeldeschluss: 28. August 2013
Eidgenössisches Departement für Wirtschaft, Bildung und Forschung WBFAgroscope
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