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Guide technique de reconstitution des habitats secondaires O.N.F - DR de La Réunion - Service forêt et milieux naturels G. Sicard, février 2012
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Guide technique régional
Reconstitution des habitats secondaires
Gilles Sicard
Février 2012
Direction régionale de La Réunion
Guide technique de reconstitution des habitats secondaires O.N.F - DR de La Réunion - Service forêt et milieux naturels G. Sicard, février 2012
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Guide technique régional
Reconstitution des habitats secondaires
Vers des habitats naturels
par régénération artificielle
Direction Régionale de La Réunion
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SOMMAIRE
1. DÉFINITION 7
2. ENJEUX 7
3. LES HABITATS SECONDAIRES 8
4. HISTORIQUE DES ACTIONS DE RECONSTITUTION 9
5. STRATÉGIE D’INTERVENTION 10
6. TECHNIQUES DE RECONSTITUTION 11
6.1. IMPLANTATION DES CHANTIERS 12 6.2. PRÉPARATION DU TERRAIN 12 6.3. PLANTATION 14 6.4. DÉGAGEMENT ET SUIVI DES RÉGÉNÉRATIONS 16 6.5. TRAVAUX ANNEXES 17
7. ITINÉRAIRES TECHNIQUES DE RECONSTITUTION 18
Principales références bibliographiques 19
Annexes 21
1 - Étages de végétation et habitats naturels sur le domaine forestier 23 2 - Habitats naturels indigènes classés selon le rapport entre superficie actuelle et initiale 24 3 - Carte des habitats naturels avant la colonisation 25 4 - Carte des habitats naturels et secondaires actuels sur le domaine forestier 26 5 Liste des principaux habitats secondaires - Typologie Corinne Biotope 2010 27 6 - Habitats secondaires sur le domaine forestier 29 7 - Liste des habitats d'intérêt éco-régional à La Réunion 31 8 - Documents de référence sur les caractéristiques et le contrôle des principales espèces exotiques envahissantes 33 9 - Emploi des herbicides 39 10 - Caractéristiques des principales essences indigènes utilisables en reconstitution 41 11 Documents relatifs à la mise en œuvre de travaux sur des zones ou habitats particuliers 43
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La diversité des habitats secondaires à reconstituer, recouvre des problématiques variées qu’un seul guide technique ne peut aborder. Ce premier guide technique destiné aux gestionnaires forestiers, rédigé sur la base des connaissances actuelles, traite de manière généraliste des travaux à mettre en oeuvre pour reconstituer des habitats secondaires dans un objectif de restauration écologique sans objectif de production . Après avoir dressé les enjeux de conservation des principaux milieux naturels réunionnais, il guide le forestier dans la détermination des zones à reconstituer, dans la définition des modalités pratiques de mise en œuvre des travaux, dans le choix des espèces à planter.
1. Définition
La reconstitution s’entend dans le cadre de ce guide comme une des méthodes de restauration écologique. Elle consiste à réhabiliter un habitat secondaire dont l’état de dégradation est trop avancé pour qu’il revienne par sa seule dynamique à un écosystème indigène autonome. Elle fait appel à des travaux de préparation du terrain, de régénération artificielle et de suivi de cette régénération.
Son objectif est de créer un écosystème forestier alternatif, écologiquement viable, éventuellement différent en termes de structure, composition, fonctionnement de l’écosystème avant dégradation.
La reconstitution ne vise pas à refaire immédiatement un milieu indigène dans toute sa complexité ce qui coûterait excessivement cher et prendrait beaucoup de temps, mais elle s’efforce de relancer une dynamique pérenne.
On considère que l’on réalise une reconstitution à partir d’une surface de 2000 m² (carré d’environ 45 x 45 m). En deçà il s’agit d’une cicatrisation.
2. Enjeux annexe 1 - Étages de végétation et habitats naturels sur le domaine forestier annexe 2 Habitats naturels indigènes classés selon le rapport entre superficie actuelle et initiale annexe 3 - Carte des habitats naturels avant la colonisation annexe 4 - Carte des habitats naturels et secondaires actuels sur le domaine forestier
La Réunion avec les autres îles du sud-ouest de l’Océan Indien (Les Mascareignes) appartient à l'un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale (UICN 2007). Un point chaud de biodiversité (de l'anglais biodiversity hotspot) est une zone biogéographique (terrestre ou marine) possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine. La Réunion avec 39 % de sa surface encore couverte par des habitats naturels pas ou peu perturbés par l’homme est l’île la plus préservée des Mascareignes. La conservation et la restauration de ces habitats revêtent donc une importance mondiale.
L’ensemble des forêts domaniales et forêts des collectivités géré par l’ONF et relevant du régime forestier est appelé dans le document « domaine forestier ». L’enjeu de conservation y est particulièrement fort car il contient 81 % des habitats naturels résiduels de l’Île. La stabilité amenée par le régime forestier est en outre favorable à la prise en charge de cet enjeu qui nécessite une vision et des actions sur le long terme.
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3. Les habitats secondaires Annexe 5 - Liste des habitats secondaires - Typologie Corinne Biotope 2010 Annexe 6 - Habitats secondaires sur le domaine forestier Les causes de destruction des habitats naturels de La Réunion sont multiples :
• Les activités humaines. La mise en valeur agricoles et pastorale qui est de loin l’origine de la majorité des habitats secondaires.
• Les incendies, d’origine humaine, parfois accidentels mais le plus souvent intentionnels.
• Certaines espèces exotiques qui éliminent les formations indigènes. Par exemple la colonisation des ripisylves par le Jamrose et la Liane Papillon.
La Réunion est une île océanique isolée, les espèces végétales indigènes ont évolué « en vase clos » et s’avèrent généralement peu compétitives face aux espèces exotiques envahissantes (Certains milieux sont cependant plus résilient face aux EEE : milieux difficiles comme l’éricoïde et formations sur falaises soumises aux embruns). Dans la très grande majorité de cas, une fois le milieu naturel fortement perturbé et laissé à l’abandon, ce sont les espèces exotiques importées par l’homme (3 000 à 5 000 dont environ 130 à caractère fortement envahissant) qui viennent dominer l’espace et bloquer la recolonisation par les indigènes. On constate que l’extension des habitats secondaires est moins rapide et ample de nos jours mais qu’elle se poursuit. Incendies et substitutions par des espèces exotiques en sont les premières causes. Sur les terrains privés le défrichement, quoique réglementé, reste impactant, la pression urbaine et les infrastructures associées ayant pris le relais de l’agriculture.
La substitution par les espèces exotiques est d’autant plus marquée que l’altitude est basse. Ainsi en partant des « Hauts » vers la mer on rencontre :
Les étages de végétation d’altitude (mésotherme et oligotherme) qui constituent 57 % du domaine forestier. Bien que les habitats naturels y soient encore très majoritaires, sur certaines zones (Hauts-de-l’Ouest et volcan) les habitats de l’oligotherme sont fortement menacés par les incendies à répétition et le pâturage divaguant des bovins. Une menace plus récente s’est rajoutée : l’expansion rapide de l’ajonc d’Europe après perturbation au détriment des espèces indigènes.
Les étages de végétation de moyenne et basse altitude, lieux traditionnels de développement important des activités humaines, où le domaine forestier est beaucoup moins présent. Les habitats naturels de ces étages sont les plus abîmés et le domaine forestier y a récupéré dès sa création d’importantes surfaces d’habitats secondaires.
L’habitat naturel de savane est une bonne illustration : il a complètement disparu de l’île, au point que l’on ne connaît pas très précisément sa composition floristique originelle.
Les habitats secondaires présentent une structure et une composition spécifiques variées :
Les states herbacées, semi-ligneuses et ligneuses y sont présentes en proportions très variables.
Les habitats anciennement secondarisés sont occupés par des fourrés d’espèces exotiques semi-ligneuses et ligneuses. Dans de bonnes conditions stationnelles, les boisements artificiels prennent une allure forestière présentant une majorité de ligneux (forêts d’acacias, jamrose, goyavier). En leur sein, peuvent subsister des individus et
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lambeaux d’habitats indigènes. Dans les secteurs très secs et les habitats secondaires récents les herbacées et semi-ligneux bas dominent. On y trouve quand même des ligneux épars.
Par ailleurs, outre la diminution notable de la superficie des habitats naturels depuis la colonisation humaine, on constate dans les milieux naturels résiduels un appauvrissement en espèces végétales « utiles » (bois d’œuvre et pharmacopée locale). Les équilibres naturels sont également perturbés par la colonisation des espèces exotiques et en altitude la pratique du pâturage divagant.
4. Historique des actions de reconstitution Au niveau mondial, la reconstitution d’habitats secondaires vers des habitats naturels
est une pratique récente.
Le domaine forestier de La Réunion a intégré après guerre un bon nombre de friches agricoles qui ont été reboisées pour la plupart à l’aide d’espèces exotiques. Il s’agissait, avec les connaissances et moyens de l’époque, de protéger rapidement les sols et d’asseoir de manière durable le nouveau statut.
A La Réunion, les premières interventions de l’ONF nettement orientées dans le sens de la restauration écologique datent des années 1990. La plupart relevaient de la lutte simple contre une espèce exotique. On note en 1993 la mise en place d’une opération de reconstitution de la forêt semi-xérophile à La Grande Chaloupe (0,5 ha) qui est maintenant devenue un arboretum.
A partir de 1999, des financements spécifiques en faveur de la restauration écologique (Europe à plusieurs titres, Conseil Régional puis Conseil Général), ont permis la mise en œuvre et le suivi de nombreuses opérations de reconstitution.
État des surfaces des opérations de reconstitution, sans objectif de production, réalisées et en cours, de 2000 à 2010 sur le domaine forestier :
Séries naturelles de végétation Habitats secondaires reconstitués, surfaces en ha
Boisements d'exotiques
Fourrés secondaire
Emprise équipement
Zones incendiés
Zones cyclonées Total
Subalpin 24 11 35
Mésotherme 18 120 3 33 9 183
Mégatherme hygrophile
Moyenne altitude 57 70 1 10 2 140
Basse altitude 2 115 7 7 131
Mégatherme semi-xérophile 10 52 8 70
Formations littorales 2 21 23
Lacs, étangs et mares * 2 2
Total 89 404 11 69 11 584 * Sub-mangrove forêt domaniale de Saint-Paul
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5. Stratégie d’intervention La reconstitution est un processus souvent long et coûteux. Ne pouvant agir partout il
convient d’établir des priorités d’intervention qui sont ensuite déclinées dans les documents de gestion (aménagement forestier ou plan de gestion de réserve). Ceux-ci précisent si possible la localisation des lieux d’intervention.
Les critères de priorisation des interventions sont, par ordre de prise en compte :
La valeur patrimoniale de l’habitat naturel que l’o n veut rétablir
Cette valeur s’apprécie en fonction de la raréfaction de l’habitat naturel à différentes échelles géographiques (Réunion, Mascareignes), de son contenu en espèces végétales et animales spécifiques.
Cf annexe 7 - Liste des habitats d'intérêt éco-régional à La Réunion
La position par rapport aux habitats naturels
On privilégiera les actions de reconstitutions sur des poches d’habitats secondaires au sein d’habitats naturels très préservés et à leur périphérie. On empêche ou limite ainsi une dégradation de proche en proche.
On privilégiera également les actions de reconstitution de « Corridors » ou « Trame verte » qui visent à relier entre eux les fragments d’un habitat ou rétablir un gradient continu d’habitats.
A contrario il faut éviter d’implanter les chantiers de reconstitution au sein d’habitats secondaires très perturbés. En effet, tenter de reconstituer un îlot naturel au milieu d’une mer de pestes végétales a peu de chance de réussir puis de se maintenir à un coût raisonnable.
L‘opportunité
De préférence, les zones à reconstituer doivent être facilement accessibles et mécanisables, le coût et le suivi en sont nettement améliorés.
La présence ou la réintroduction d’espèces rares in féodées à un habitat naturel
Comme les lieux de ponte des tortues marines, le Tuit-tuit, le Bois blanc, etc.
La résorption d’un point noir paysager
Par exemple une carrière, un alignement d’exotiques.
De manière générale aux deux extrêmes des priorités d’intervention on trouve :
� Priorité d’intervention la plus élevée = poche dégradée au sein d’un habitat naturel à forte valeur patrimoniale et bonne accessibilité.
� Priorité d’intervention la plus faible = vaste zone, difficilement accessible, dégradée dans son ensemble et dont l’habitat naturel d’origine est ailleurs encore bien présent.
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6. Techniques de reconstitution Reconstituer est théoriquement simple: on enlève les espèces exotiques puis on
installe des espèces indigènes adaptées aux conditions stationnelles et on procède à leur dégagement jusqu'à ce que l’habitat reconstitué puisse évoluer de manière autonome vers l’habitat naturel d’origine.
Le type, le nombre et la durée des interventions dépendent par contre de situations de départ très variables :
Présence et proximité d’espèces indigènes
A proximité immédiate d’habitats naturels et en présence de semenciers d’espèces indigènes on peut réduire la densité de plantation, augmenter la variété des espèces plantées (espèces supportant l’ombre) et bénéficier de l’apport des graines d’espèces indigènes. Les sols en lisière ont souvent l’avantage d’être moins altérés, plus fertiles.
Conditions stationnelles
Le facteur hygrométrique partage nettement l’île en deux secteurs : les milieux plutôt secs et les milieux humides. La préparation du terrain et le suivi y seront adaptés.
Les espèces indigènes à utiliser en plantation diffèrent suivant l’habitat naturel objectif.
L’île est jeune et volcanique, soumise à des aléas climatiques à caractère destructeur, le facteur stationnel sol peut donc varier fortement au sein du même étage naturel de végétation : brûlés « secs », dalle plus ou moins affleurante ou plus ou moins fissurée, horizons plus ou moins érodés. L’adaptation, la vigueur des espèces plantées et de la concurrence varient donc d’une opération à une autre, même proches.
Végétation exotique préexistante
Cf. annexe 8 - Documents de référence sur les caractéristiques et le contrôle des principales espèces exotiques envahissantes
Les méthodes d’élimination des plantes exotiques sont adaptées aux espèces. Plusieurs méthodes doivent parfois être appliquées conjointement (traitement foliaire pour une espèce, arrachage pour une autre, coupe et traitement phytocide de souche pour une troisième…). On peut actuellement guider le gestionnaire sur les méthodes d’élimination des espèces exotiques les plus répandues. Il est difficile par contre de connaître précisément la durée et l’importance des travaux de dégagement nécessaires après installation de la régénération.
Cette variété des situations de reconstitution impose de fait une certaine prudence en
ce qui concerne la taille des chantiers : il ne faut pas engager les travaux d’un coup sur une trop grande surface (>10 ha), il est préférable de commencer sur une portion limitée, si possible celle qui semble avoir les meilleurs atouts de départ. On voit comment le milieu évolue pendant 2 à 3 ans et on étend ensuite les travaux de proche en proche. Les financements (montant et durée) ne permettent cependant pas toujours cette approche.
S’impose également une analyse préalable au lancement d’un chantier : - habitat naturel objectif - objectif(s) particulier(s) éventuel(s), comme la résorption d’un point noir paysager, la
préservation d’une espèce rare particulière, etc. - habitat secondaire à reconstituer (composition et dynamique) - habitats naturels et secondaires alentour (composition et dynamique) - difficultés éventuelles d’accès liées à la topographie
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Habitat indigène
Chantier
Chantier
Habitat indigène
Chantier
Chantier
6.1. Implantation des chantiers
Pour les raisons évoquées auparavant il est nettement préférable de réaliser les opérations de reconstitution au plus proche des d’habitats naturels. Les effets de lisière ne portent pas sur une grande largueur (une vingtaine de mètres) mais ils contribuent à une réalisation plus facile et rapide de l’opération.
Préférer ces implantations :
à celles-ci :
6.2. Préparation du terrain
Constitution d’un abri : On conserve les espèces indigènes présentes, quel que soit
leur stade de développement.
En présence de boisements secondaires (arbres exotiques adultes) on peut décider de constituer un abri en maintenant une partie de ces ligneux. Actuellement cependant il n’y a pas de règle bien fixée dans ce domaine et on manque de recul pour en établir.
Éléments en faveur du maintient d’exotiques ligneux : on limite le risque d’érosion, l’impact paysager est moins fort, on conserve une ambiance forestière, on laisse un délai de « transfert » à certaines espèces indigènes qui se sont adaptées malgré tout (épiphytes, avifaune), le couvert limite la croissance de certaines exotiques, l’encombrement au sol par les rémanents est plus limité.
Éléments défavorables au maintient d’exotiques ligneux : travaux manuels sensiblement plus coûteux dans un espace moins dégagé, plants plus épars et plus difficiles à suivre, travaux mécanisés difficiles ou impossibles à mettre en oeuvre, persistance de semenciers d’espèces indésirables souvent très prolifiques, risques de « casse » lors de l’enlèvement de l’abri.
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Pour la reconstitution de zones sèches où la pluviométrie est faible et l’ensoleillement fort la tendance actuelle est de constituer un abri assez dense (±100 tiges/ha). Les tiges d’exotiques conservées sont de diamètre inférieur à 20 cm.
Des chantiers de plantation sous abri de filaos ont été mis en œuvre dans le secteur semi-xérophile (Aurère). Après un premier relevé de couvert (enlèvement d’environ 20 % des tiges et débroussaillement du sous-bois) les plants sont installés. La reprise des plants est bonne et la concurrence des EEE bien maîtrisée. Le problème réside dans la conduite de l’enlèvement de l’abri qui est faite en fonction de la demande de bois de feu.
Pour la reconstitution dans les secteurs humides l’enlèvement de toutes les espèces exotiques est la pratique la plus courante.
Des chantiers de plantation par bandes ont été tentés dans des fourrés d’espèces ligneuses adultes (goyavier) en forêt humide de Basse altitude : une bande comporte 2 lignes de plants d’espèces indigènes et les goyaviers ont été maintenus sur l’interbande. Le nombre très restreint de chantiers ce type ne permet pas d’en tirer pour l’instant un enseignement généralisable. Dans ce cas particulier on constate que les interbandes ont été trop proches et ont nuit à la croissance des plants.
Destruction manuelle de la végétation exotique : le nettoyage de la zone de
reconstitution se fait en commençant par les exotiques les plus basses : herbacées et semi-ligneux (outillage léger) puis on passe aux ligneux (outillage mécanisé), dans lesquels on sélectionne ou pas un couvert.
Coupe au sabre ou arrachage des herbacées. Coupe des semi-ligneux et des ligneux et billonnage sommaire (à la tronçonneuse pour les gros diamètres) ou dévitalisation manuelle pied par pied par écorçage ou annélation (attention aux risques de chute de bois mort pour le personnel qui interviendra ultérieurement, à limiter aux ligneux bas ou isolés.)
En présence de grumes commercialisables, abattage, découpe et débardage selon les pratiques d’exploitation classiques.
Les rémanents seront disposés en tas. La mise en andains est coûteuse et fastidieuse et doit être réservée aux terrains à fort risque d’érosion (dans ce cas disposer les andains en courbe de niveau.) Le brûlage des rémanents est à éviter car les zones à reconstituer ont souvent des sols pauvres qu’il serait préjudiciable d’appauvrir encore.
Cependant les rémanents de certaines espèces exotiques à fort pouvoir de multiplication végétative nécessitent des travaux spécifiques : mise en treille, broyage fin, traitement des tas au phytocide, évacuation, incinération.
Destruction chimique de la végétation exotique : suivant les espèces exotiques quatre types de traitements herbicides peuvent être mis en œuvre :
• Traitement foliaire préalable sur la végétation basse
• Traitement des souches lors de la coupe de ligneux et semi-ligneux
• Traitement foliaire après coupe ou arrachage manuel, sur les jeunes repousses de toute nature (rejets, drageons, marcottes, etc.)
• Traitement de dévitalisation après écorçage, incision ou perforation du tronc, voire directement sur le tronc (Prosopis)
Cf. annexe 9 - Emploi des herbicides
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Travaux manuels et traitements phytocides seront souvent combinés en raison de la présence fréquente sur la même zone à reconstituer de plusieurs espèces exotiques, de tailles diverses et plus ou moins sensibles aux herbicides.
Le nettoyage est l’intervention la plus coûteuse. Pour certaines essences utilisables en bois de feu (jamrose, acacia et dans une moindre mesure filaos) il serait très intéressant de vendre la coupe mais on se heurte pour l’instant sur l’île à l’absence d’une filière organisée avec de bons professionnels. Les chantiers sont de plus dispersés et de taille réduite.
Mécanisation : En raison d’une mauvaise accessibilité et d’une topographie accidentée (pente, blocs) les travaux préparatoires sur la végétation sont souvent faits manuellement. Cependant le coût est élevé et le travail pénible. Quand on a le choix, il est fortement recommandé de privilégier les zones mécanisables.
L’engin actuellement le plus utilisé est la pelle araignée qui peut porter un dispositif de broyage, un godet ou une griffe suivant le travail à effectuer : arrachage de végétation, broyage de végétation ou rémanents, création de potets. Le tracteur forestier peut effectuer une mise en tas des rémanents. Les préparations mécanisées, quand elles sont possibles, permettent par la suite un déplacement à pied plus aisé et en meilleure sécurité sur la zone travaillée. Le broyage mécanisé est cependant contre-indiqué pour les rémanents d’espèces exotiques à fort pouvoir de multiplication végétative (par exemple le califon).
6.3. Plantation
Choix des espèces à planter :
Cf. annexe 10 - Caractéristiques des principales espèces utilisables en reconstitution
Le choix des espèces à planter est déterminé par :
� la série naturelle de végétation du lieu de plantation
� la quantité de lumière arrivant au sol
Le CIRAD à déterminé 7 « Groupes fonctionnels » basés sur les stratégies de maintien
et de reproduction des espèces indigènes. Nous retenons 6 des 7 groupes :
Pvc : espèce pionnière à vie courte
Pvl : espèce pionnière à vie longue
PP : espèce post-pionnière. Ne peuvent se régénérer au dessous de la canopée dense
NP : espèce nomade pionnière. Germent à la lumière, croissance rapide et durée de vie longue. Espèces de lumière qui tolèrent l'ombre
NF : espèce nomade forestière. Germent à la lumière, croissance rapide et durée de vie longue. Espèces d'ombre qui tolèrent la lumière
D : Dryade. Espèces structurantes, à croissance généralement lente et durée de vie longue
Groupe non retenu : F, espèce forestière. Espèces de sous-bois ne supportant pas la mise en lumière
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Groupes fonctionnels à privilégier selon les situations de restauration :
Installation en plein découvert
Pionnières à vie courte Pionnières à vie longue Petites trouées, lisières, couvert Post-pionnières
Nomades pionnières Nomades forestières
Dryades
Dans le cadre de la reconstitution on plante pratiquement toujours plusieurs espèces. On se limitera cependant à 5, choisies parmi les espèces indiquées dans le tableau en annexe 10.
Ce nombre d’espèces peut être adapté, d’une part pour des chantiers où l’introduction d’une espèce particulière est l’objectif et d’autre part pour la reconstitution d’habitats où la variété des espèces est naturellement faible (frange littorale par exemple).
Provenance :
Aucune région de provenance n’est définie à La Réunion. Il n'y a pas de réglementation en matière de garantie de provenance. L’étagement naturel de la végétation de l’île et sa bonne connaissance permettent d’éviter des erreurs. L’ONF produit ses propres plants dans 3 pépinières « étagées » où sont élevées les espèces adaptées. Les chantiers de reconstitution sont ensuite approvisionnés en plants par la pépinière de l’étage naturel correspondant.
Pour la très grande majorité des essences de reconstitution préconisées il n’y a pas de nécessité écologique à ce que les plants installés dans une forêt soient issus de graines récoltées très localement. Le brassage génétique qui en découle limite au contraire les effets négatifs de la fragmentation des milieux. Actuellement, un fichier de tous les lots de graines arrivant en pépinière est tenu par le service.
Bien que les études ne sont pas très avancées dans le domaine, il semble cependant que quelques espèces aient des génotypes différents suivant leur localisation. Pour les espèces qui seraient à l’avenir clairement identifiées comme telles et seraient utilisées en plantation, une récolte plus strictement locale des graines et une traçabilité jusqu'à la mise en place des plants seront mis en oeuvre.
Période de plantation :
Le climat tropical de l’île a deux saisons marquées : été chaud et humide, hiver frais et sec. Il n’y a cependant pas de période de repos de la végétation très visible et les plants sont toujours feuillés. C’est pour cette raison que tous les plants indigènes produits en pépinières sont élevés en godet.
Les températures saisonnières des séries naturelles de végétation sont assez stables et régulières. Il n’en est pas de même en ce qui concerne la pluviométrie : la saison des pluies qui commence en moyenne en décembre peut avoir du retard ou de l’avance. Les niveaux de précipitations peuvent être plus ou moins importants en début de saison, et de façon très diverses selon les secteurs climatiques.
Ainsi, dans la zone sous le Vent il faut planter de préférence en début de saison des pluies (± décembre) et jusqu’en mars. Au-delà on prend le risque que le plant mis en terre
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ne soit pas assez développé pour affronter durant l’hiver qui suit une sécheresse prolongée et des gelées à l’étage montagnard.
Dans la zone au Vent, où les précipitations sont plus abondantes et mieux réparties dans l’année, la période de plantation peut-être plus large : des premières pluies de décembre jusqu’au mois de juin.
Densité de plantation :
Idéalement les densités de plantation devraient être élevées (de 5000 à 10 000plants/ha) pour fermer le plus rapidement possible le couvert et limiter les dégagements. Dans la pratique, compte tenu des coûts actuels d’achat des plants et de plantation, le meilleur compromis entre coût d’achat-installation et coût des dégagements s’établit à 2500 plants/ha. On retient cette valeur qui reste une densité moyenne qui doit être adaptée aux caractéristiques propres à chaque zone de reconstitution : présence de blocs, dalle rocheuse, ravine, densité des espèces indigènes conservées, abri éventuel.
Confection des potets et mise en place des plants :
Une fois le terrain nettoyé on réalise à la pioche ou mécaniquement des potets pour recevoir les plants. La taille optimale du potet manuel est de 30x30x30 cm pour les plants courants. En milieu sec ce travail sera fait très peu de temps avant la plantation pour que la terre du potet ne soit pas trop desséchée : 1 à 2 jours maximum, voire simultanément à la mise en place des plants. Les gros éléments pierreux (>7 cm) sont enlevés du potet.
Le plant est débarrassé de son godet, la motte est « peignée » superficiellement. Une fois le plant installé la motte ne doit plus être visible et recouverte de 3 à 5 cm de terre. Un tassement du potet avec les pieds est effectué autour du plant afin d’éliminer les poches d’air.
En zone sèche, une fois le plant installé, la surface du potet doit être concave. Un paillage est ensuite réalisé à l’aide de rémanents pris sur place : graminées, branchages feuillés, etc.
En forêt humide où la croissance des espèces concurrentes est rapide on peut planter au pied de chaque plant un jalon pris parmi les rémanents. Cela facilitera leur localisation lors des premiers dégagements.
L’apport de fertilisants/activateurs racinaire dans les potets au moment de la plantation est, en 2012, en cours de test en zone sèche.
Sur la frange littorale directement soumise aux embruns et vents maritimes la confection d’abris bas devant les plants (en pierre ou végétation tressée) est efficace et recommandée contre le dessèchement.
6.4. Dégagement et suivi des régénérations
La règle générale est de réaliser deux dégagements manuels par an, de l’année n à n+3 (soit 8 dégagements). Le premier est fait au milieu ou en fin de saison des pluies et le second en saison sèche. Puis on réalise un dégagement annuel (fin de saison des pluies) de n+5 à n+8 ans.
Ce rythme « moyen » sera adapté à la croissance effective des plants et de la végétation concurrente. Ainsi dans les secteurs très humides (basse et moyenne altitude au vent) ou en présence d’une végétation exotique à croissance très rapide il peut être nécessaire de procéder à 3 dégagements annuels les premières années. A contrario une
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bonne croissance des plants ou une régénération naturelle complémentaire abondante peuvent permettre d’arrêter les dégagements au bout de 4 ou 5 ans.
L’évolution des régénérations et les besoins en travaux d’accompagnement seront suivis à l’aide de l’outil national BDR (Base de donnée régénération). Cet outil est basé sur une description visuelle annuelle, et au besoin statistique, de la hauteur et la densité de la régénération.
L’usage des herbicides en dégagement est possible si l’application de l’herbicide est bien ciblée.
Deux procédés sont le plus souvent mis en œuvre : - pour tout type d’exotiques : un premier passage manuel en dégagement, puis environ
3 mois après, un traitement ciblé sur les repousses. - pour les exotiques ligneuses et semi-ligneuses les plus « tenaces » (goyavier,
jamrose, fuschia, troène…) : un traitement des souches conjointement à leur recépage lors du dégagement.
6.5. Travaux annexes
Pose de clôtures en cas de présence de bovins divagants, notamment dans les Hauts-sous-le-Vent (Cf. Guide technique - Régénération du Tamarin des Hauts à objectif de production, ONF - 2010)
Arrosage de « plombage » en zone sèche : on arrose largement le potet le jour même de la plantation. Un ou plusieurs arrosages peuvent ensuite être faits, cependant le coût de l’opération devient de plus en plus élevé, particulièrement si le chantier est difficile d’accès. Le gain obtenu sur la reprise des plants en fonction de l’importance de l’arrosage, n’a pas été étudié encore.
Arrosage régulier en zone très sèche et sols filtrants (littoraux et savanes de la côte ouest), soit par installation d’un réseau de goutte à goutte, soit manuel avec des arrosoirs et un véhicule portant une citerne (encore plus cher). Le rythme d’arrosage est de deux, puis trois fois par semaine à partir de juillet/août jusqu’en décembre/janvier. Le coût très élevé de ces arrosages doit pousser à chercher des modes de plantation alternatifs réduisant les besoins d’arrosage. Là aussi la pratique reste empirique.
A Grand Place (Cirque de Mafate, forêt semi-xérophile) un arrosage par asperseurs a été pratiqué quelques jours avant la plantation et les deux mois suivants. L’arrosage au moment de la plantation ameublit le sol et facilite l’enracinement et les 2 mois d’arrosage intermittent paraissent suffisants pour assurer une bonne reprise. L’ouvrier chargé de surveiller et réguler l’arrosage habitant près du chantier et l’eau étant gratuite les coûts sont assez bien maîtrisés mais le procédé peu généralisable.
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7. Itinéraires techniques de reconstitution La diversité des milieux à reconstituer et des situations de départ, recouvre des
problématiques variées que ce seul guide ne peut aborder. Au-delà des principes généraux de reconstitution qui y sont développés, il paraît nécessaire de préciser pour certaines séries naturelles de végétation les modalités pratiques d’interventions par des itinéraires techniques appropriés. L’analyse qui a permis de classer les habitats naturels en fonction de leur régression historique et des enjeux de conservation présents (cf. §5 Stratégie d’intervention) oriente l’ordre de rédaction des ITTS dans ce sens :
1) Reconstitution des forêts semi-sèche
2) Reconstitution des forêts humides de basse altitude
3) Reconstitution des formations naturelles littorales sous le Vent
4) Reconstitution des formations naturelles littorales humides (au Vent)
5) Reconstitution des formations de l’oligotherme (groupement à Sophora denudata et pelouses altimontaines)
6) Reconstitution des forêts humides de moyenne altitude
7) Reconstitution des forêts et fourrés de montagne
Ces itinéraires seront amenés à préciser également les coûts des différentes interventions qui n’ont pas été abordés dans le présent document en raison d’une trop forte variabilité des situations de reconstitutions aboutissant à des écarts très élevés.
Cependant, le manque de connaissances scientifiques ou le manque d’expérience pratique dans le domaine de la reconstitution écolo gique ne permet pas de rédiger en l’état les ITTS souhaités. Des moyens humains et matériels dédiés à la recherche et développement sont à mobiliser pour lancer les étud es naturalistes et les protocoles expérimentaux adéquats.
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Principales références bibliographiques
« An assessment of habitat diversity and transformation on La Réunion Island (Mascarene Islands, Indian Ocean) as a basis for identifying broad-scale conservation priorities » - DOMINIQUE STRASBERG, MATHIEU ROUGET, DAVID M. RICHARDSON, STEPHANE BARET, JOEL DUPONT and RICHARD M. COWLING - 1Universite´ de La Réunion, UMR CIRAD - 2004
« Politique de l’ONF à La Réuinion : le réseau de réserves au cœur de l’action de conservation ». Présentation au CNPN, 29/09/2004.
« Constitution d’un réseau écologique visant la préservation des habitats et des espèces remarquables dans les DOM - Proposition de listes d’habitats et d’espèces d’intérêt éco-régional pour l’île de la Réunion »
Document de travail pour le GT Habitat du CSRPN du 24 juin 2010
« Guide pour la restauration écologique de la végétation indigène » – Julien Triolo ONF - 2005
« Évaluation des opérations de restauration écologique entreprises sur le domaine forestier de l’île de La Réunion » - Mémoire de DESS Sciences et Gestion de l’Environnement Tropical, Université de La Réunion, Colette Dufour - 2004
« Arbres et arbustes de la forêt indigène - Description et multiplication » CIRAD-Région réunion Jean-Michel Sarrailh, Stéphane Barret, Éric Rivière, Thomas Le Bougeois
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Annexes
1 - Étages de végétation et habitats naturels sur le domaine forestier
2 - Habitats naturels indigènes classés selon le rapport entre superficie actuelle et initiale
3 - Carte des habitats naturels avant la colonisation
4 - Cartes des habitats naturels et secondaires actuels sur le domaine forestier
5 - Liste des habitats secondaires - Typologie Corinne Biotope 2010
6 - Habitats secondaires sur le domaine forestier
7 - Liste des habitats d'intérêt éco-régional à La Réunion
8 - Documents de référence sur les caractéristiques et le contrôle des principales espèces exotiques envahissantes
9 - Emploi des herbicides
10 - Caractéristiques des principales essences indigènes utilisables en reconstitution
11 - Documents relatifs à la mise en œuvre de travaux sur des zones ou habitats particuliers
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1 - Étages de végétation et habitats naturels sur l e domaine forestier Sources : couches SIG « past végétation » et « present végétation » © Université Réunion - UMR Cirad Université. 2003 et couches ONF domaine soumis
Réunion avant Réunion maintenant
Étages de végétation Habitats naturels associés colonisation Ensemble de l’Île Dont inclus dans domaine forestier
ha ha % ha %
Oligotherme Pelouses altimontaines 2 690 850 32 850 100
(Subalpin) Landes ou fourrés de haute altitude 13 080 12 430 95 12 430 100
Groupement à Sophora denudata 1 210 210 17 210 100
Sous total habitats de l’oligotherme 16 980 13 490 79 13 490 100
Mésotherme Fourrés à Erica de type avoune 2 140 889 42 670 75
Forêt humide complexe de montagne et fourrés associés 44 170 34 080 77 29 150 86
Formations à Acacia heterophylla 10 080 2 457 24 2 180 89
Fourrés hyperhumides à Pandanus montanus 4 100 4 098 100 4 030 98
Sous total habitats du mésotherme 60 490 41 524 69 36 030 87
Mégatherme hygrophile Forêts humides de moyenne altitude et fourrés associés 34 700 14 670 42 8 220 56
Forêts de transition 7 600 3 585 47 3 560 99
Fourrés hyperhumides à Pandanus montanus 2 860 2 045 72 700 34
Forêt humide de basse altitude 50 490 7 658 15 4 130 54
Sous total habitats du mégatherme hygrophile 95 650 27 958 29 16 610 59
Mégatherme semi-xérophile Forêt semi-sèche et fourrés associés 47 080 3 296 7 2 440 74
Savane à Lataniers 19 280 0 * 0 0 0
Sous total habitats du mégatherme semi-xérophile 66 360 3 296 5 2 440 74
Frange littorale Habitats littoraux 1450 317 22 145 45
Azonal Lacs, étangs et mares 560 468 84 75 16
Laves récentes et formations pionnières associées 9 710 9 712 100 9 080 93
Total 251200 96 765 39 77 870 81
* D’après Cadet, 1980, l’habitat naturel de savane à complètement disparu, la couche SIG source en considère cependant 89 ha que nous n’avons pas retenus.
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2 - Habitats naturels indigènes classés selon le ra pport entre superficie actuelle et initiale Source : « Politique de l’ONF à La Réunion : le réseau de réserves au cœur de l’action de conservation ». Présentation au CNPN, 29/09/2004
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3 - Carte des habitats naturels avant la colonisati on Sources : couche SIG « past végétation » © Université Réunion - UMR Cirad Université. 2003 et couche ONF domaine relevant du régime forestier
0 5 10 Kilomètres
ONF - DR de La Réunion, SFMN. G.Sicard, février 2012
N
Rivières
Altimétrie : 0, 200, 500, 800, 1100, 1900 m
1:350000
Mésotherme :
Oligotherme
Formations à Acacia heterophylla
Forêts et fourrés de moyenne altitude
Forêt humide de basse altitude
Foret semi-sèche
Savane à Lataniers
Formations littorales
Laves et formations pionnières associées
Lacs, étangs et mares
Périmètre du domaine forestier
Forêts et fourrés de montagne
Mégatherme hygrophile :
Mégatherme semi-xérophile :
Azonal :
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4 - Carte des habitats naturels et secondaires actu els sur le domaine forestier Sources : couche SIG « present végétation » © Université Réunion - UMR Cirad Université. 2003 et couche ONF domaine relevant du régime forestier
Azonal :
Mégatherme semi-xérophile :
Mégatherme hygrophile :
Forêts et fourrés de montagne
Lacs, étangs et mares
Laves et formations pionnières associées
Formations littorales
Foret semi-sèche
Forêt humide de basse altitude
Forêts et fourrés de moyenne altitude
Formations à Acacia heterophylla
Oligotherme
Mésotherme :
1:350000
N
ONF - DR de La Réunion, SFMN. G.Sicard, février 2012
0 5 10 Kilomètres
Forêts cultivées d'indigènes
Forêts cultivées et boisements secondaires d'exotiques
Habitats secondaires:
Fourrés secondaires et agro-pastoralisme
Voies principales (IGN bdtopo 2005 - ® ©)
Altimétrie : 0, 200, 500, 800, 1100, 1900 mRivières
Agglomérations principales
Hors domaine forestier
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5 - Liste des principaux habitats secondaires - Typ ologie Corinne Biotope 2010 (Concernant le domaine forestier)
80.00 Terrains agricoles et paysages artificialisés 81.00 prairies fortement amenées ou ensemencées 81.10 prairies séches améliorées 81.20 prairies humides améliorées 82.00 cultures 82.10 cultures intensives d'un seul tenant 82.20 cultures à marges de végétation spontanée 83.30 cultures traditionnelles 83.40 culture 83.00 vergers et plantations d'arbres 83.10 vergers de haute tige 83.20 vergers à arbustes 83.30 plantations d'arbres 83.39 plantations d'arbres DOM 83.391 forêt cultivée de bois de couleurs 83.392 forêt cultivée de tamarins 83.393 forêt cultivée d'essences exotiques 83.394 forêt cultivée de Cryptomeria 83.395 forêt cultivée de filaos d'altitude 83.396 forêt cultivée de filaos littorale 83.397 fourrés à vacoas littoraux
87.00 friches et terrain rudéraux
87.10 terrains en friches 87.19 terrains en friches DOM 87.191 savanes herbacées 87.1911 savane à Themeda quadrivalvis 87.1912 jachère à Panicum maximum 87.1913 savane à Heteropogon contortus 87.1914 savane à Heteropogon contortus 87.1915 savane à Aristida setacea 87.192 savanes arbustives 87.1921 savane à Pithecellobium dulce et Albizia lebbeck 87.1922 savane à Furcraea foetida 87.193 fourrés secondaires de diverses espèces exot iques à tendance semi-xérophile 87.1931fourrés secondaires à Prosopis juliflora 87.1932 fourrés secondaires à Dicrostachys cinerea 87.1933 fourrés secondaires à Leucaena leucocephala 87.1934 fourrés secondaires à Leucaena leucocephala, Litsea glutinosa, et Albizia lebbeck 87.1935 fourrés secondaires à Schinus terebinthifolius 87.1936 fourrés secondaires à Schinus terebinthifolius et Furcraea foetida 87.1937 fourrés secondaires à Hiptage benghalensis 87.1938 fourrés secondaires à Pteridium aquilinum 87.1939 végétation riveraine secondaire de basse altitude 87.194 boisement secondaires de diverses espèces ex otiques à tendance xérophile 87.1941 boisement à Pithecellobium dulce 87.1942 boisement à Casuarina equisetifolia 87.1943 boisement à Tamarindus indica 87.195 fourrés secondaires plus ou moins hygrophile s 87.1951 fourrés secondaires à Rubus alceifolius 87.1952 formations secondaires à Syzygium jambos 87.1953 formations secondaires hétérogènes à Syzygium jambos 87.1954 formations secondaires à Psidium cattleianum 87.1955 fourrés secondaires hétérogènes à Psidium cattleianum 87.1956 formations secondaires à Acacia mearnsii 87.1957 fourrés secondaires d'altitude à Ulex europaeus 87.20 zones rudérales
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6 - Habitats secondaires sur le domaine forestier
Habitats secondaires (ha)
Étages de végétation
Domaine forestier
(ha)
Prairies, cultures et
infrastructures diverses (1)
Forêts cultivées
d'indigènes (2)
Forêts cultivées et boisements secondaires
d’exotiques (3)
fourrés et zones
rudérales (4) Total
Par rapport au domaine
forestier
%
Oligotherme 15 890 1 120 30 230 1 020 2 400 15
Mésotherme 42 130 320 2 000 3 310 470 6 100 14
Mégatherme hygrophile
Moyenne altitude 16 990 180 190 960 3 180 4 510 27
Basse altitude 7 550 460 1 220 1 740 3 420 45
Mégatherme semi-xérophile
Forêt 7 500 66 29 290 4 675 5 060 67
Savane 1 090 170 40 320 560 1 090 100
Frange littorale 270 15 40 70 125 46
Azonal
Lacs, étangs et mares 110 2 15 18 35 31
Laves récentes et formations pionnières 9 620 540 540 6
Total 101 150 1 856 2 766 6 925 11 733 23 280 23
(1) Très majoritairement il s’agit des concessions de culture/habitation de Mafate, de culture d’Étang-Salé et de pâturage d’altitude au Piton de l’eau.
(2) A l’étage mésotherme ce sont les tamarinaies et à l’étage mégatherme les bois de couleur. Les surfaces en reconstitution vers des milieux naturels sont incluses dans ce groupe.
(3) Les forêts d’exotiques sont regroupées, en effet pour certaines essences (filaos, acacias) il est difficile de faire la part de la colonisation naturelle et de la plantation. Les forêts cultivées d’exotiques sont essentiellement le cryptoméria (1970 ha, surtout sur le mésotherme), puis les filaos, l’acacia, le camphrier et divers. Les peuplements de filaos ayant colonisé les laves récentes au détriment des espèces pionnières indigènes sont considérés comme boisements secondaires.
(4) Les fourrés sont situés principalement dans les cirques de Mafate et Cilaos et pour la zone semi-sèche dans les parties basses des forêts du nord de l’Île : Grande Chaloupe , Cap Bernard, Providence. A l’étage oligotherme c’est l’extension des fourrés d’ajonc et des graminées exotiques qui sont la principale cause de perturbation.
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7 - Liste des habitats d'intérêt éco-régional à La Réunion Tableau de synthèse réalisé à partir du travail d'analyse du CBNM (Marie Lacoste et Frédéric Picot) de l'ARDA (Marine Richardson et Pierre Valade) et de l'ONF (Julien TRIOLO) - Document de travail - version provisoire mars 2010
Habitats naturels Typologie Corinne Biotope 2010
Menaces Rareté à La Réunion
Exemple remarquable de caractéristiques propres
aux Mascareignes (XX = absent hors
Réunion)
Milieu abritant nombre
important d'espèces
endémiques
Milieu spécialement
retenu car importance pour la
faune indigène Catégorie Habitats littoraux 18.10 Falaises maritimes sans végétation X X 18.20 Falaises et côtes rocheuses avec végétation XX XX X X 19.00 Îlots rocheux XX X Catégorie Habitats aquatiques non marins 22.391 Mares temporaires de moyenne et haute altitude X X 23.00 Lacs, étangs, mares (eau saumâtre) X X X X 24.00 Eaux courantes - Zones d'embouchure XX X X X 24.00 Eaux courantes - Tronçon Aval XX X X X Catégorie Fourrés et pelouses 39.21 Fourrés semi-xérophiles XX XX X X 39.411 Fourrés de montagne à Erica reunionensis X XX X 39.412 Fourrés de montagne hyperhumides à Pandanus montanus XX XX XX X 39.413 Formations pionnières de la végétation hygrophile de montagne XX X 39.42 Landes ou fourrés de haute altitude X XX X 39.43 Pelouses altimontaines X XX X 39.91 Formations pionnières de la végétation hygrophile de basse et moyenne altitude X XX XX X Catégorie Forêts 49.111 Forêt humide de basse altitude X XX X X 49.112 et 49.113 Forêts humides de moyenne altitude X X X X 49.21 Forêts semi-sèches X XX X X 49.311, 49.312 et 49.313 Forêt humide complexe de montagne X XX X 49.314 Formations à Acacia heterophylla X X XX X 49.315 Reliques de forêts de montagne à Sophora denudata X XX XX X Catégorie Marais 59.211 Végétation marécageuse de basse altitude X X X X 59.212 Végétation marécageuse de moyenne et haute altitude XX X Catégorie Rochers continentaux et éboulis 62.00 Rochers exposés et falaises de l'intérieur X 66.91 Champs de lave, cratères et autres formations volcaniques particulières XX
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8 - Documents de référence sur les caractéristiques et le contrôle des principales espèces exotiques e nvahissantes
Espèce exotique Série naturelle de prédilection
Quelques caractéristiques Lutte Document(s) de réfé rence
Ajonc Ulex europaeus
Subalpin Très inflammable. Fructification et taux de germination très élevés. Capacité de germer encore après une longue dormance. Graines très petites, facilement disséminées par le vent, les bovins divagants, etc.
L’ajonc est sensible au Timbrel. Sur le massif du volcan la méthode suivante donne de bons résultats : recépage puis traitement des rejets. Il a été observé que l’arrachage simple en remuant le sol favorise en fait de manière importante la germination des graines d’ajonc en dormance. La recolonisation par la végétation éricoïde de type Branles est très lente sur les sols très abîmés.
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiches techniques n° 20 et 21 Stratégie de lutte contre l'Ajonc d'Europe (Ulex europaeus) dans les Hauts de l'Ouest. ONF, Julien TRIOLO & Martial Hoff – Mars 2006
Bringellier Solanum mauritianum
Moyenne altitude et montagnard. Milieux perturbés plus ou moins ouverts, préférence pour les sols frais et humides
Arbustive, à arborée basse Croissance très rapide. Rejette de souche Fructification par baies, abondante. Dissémination par les oiseaux
Lutte manuelle/chimique efficace. arrachage des jeunes et coupe des adultes suivi d’un traitement des souches au Glyphosate ou au Timbrel
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiches techniques n° 17 et 18 Fiche espèce exotique - 2006 - Julien Triolo
Califon, Ti pek Strobilanthes hamilthonianus
Secteurs humides de moyenne altitude, en particulier bords de ravines. Progresse ensuite en sous-bois
Herbacée cassante. Colonise les sous-bois depuis les bords de ravines où elle s’installe de préférence. Capacité de bouturage remarquable : à partir d’un simple bout de rameau coupé
Lutte difficile. Peu sensible aux herbicides au dosage homologués. Arrachage facile mais très nombreuses repousses. Évacuer ou mettre en treille les rémanents. Ne pas les broyer.
Fiche espèce exotique - 2006 - Julien Triolo
Champac Michelia champaca
Moyenne altitude Arbre. Fruits en grappe disséminés par les oiseaux
Lutte manuelle/chimique efficace. Arrachage des jeunes et coupe des adultes suivi d’un traitement des souches au Glyphosate ou au Timbrel
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Doudoul Tibouchina urvilleana
Montagnard et moyenne altitude . Préférence pour les zones très humides
Arbustive basse. Extension rapide de proche en proche par marcottage
Lutte manuelle/chimique efficace. Coupe des adultes suivi d’un traitement des souches au Glyphosate ou au Timbrel. Arrachages manuels de contrôle pendant 2 à 3 ans
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiche technique n° 19 Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
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Espèce exotique Série naturelle de prédilection
Quelques caractéristiques Lutte Document(s) de réfé rence
Eucalyptus rouge Eucalyptus robusta sm
Large amplitude. Plutôt à moyenne altitude et à l’étage montagnard
Arbre Pas de régénération naturelle. Reproduction par rejet et drageons importante
Lutte manuelle/chimique assez efficace. Coupe des adultes suivi d’un traitement des souches au Timbrel. Impose des dégagements réguliers pendant plusieurs années
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Frêne de l’Himalaya Fraxinus floribunda
Montagnard humide Arbre. Régénération naturelle limitée (pieds hermaphrodites en faible nombre). Rejette abondamment
Lutte manuelle/chimique assez efficace. Coupe des adultes suivi d’un traitement des souches au Timbrel. Impose des dégagements réguliers pendant plusieurs années
Étude d’une nouvelle espèce envahissante à la Réunion : Fraxinus floribunda. Rapport final, Julien Triolo, Septembre 2004 Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO Méthode de lutte contre le Frêne de l’Himalaya. SREPEN, H. Thomas, B. Devaux, S. RADJASSEGARANE
Galabert Lantana camara
Séries sèches de basse et moyenne altitude. Présent aussi en séries humides des mêmes étages
Arbrisseau épineux formant des fourrés denses. Rejette bien
Sensible aux phytocides. Arrachage soigneux efficace mais cher. Sinon coupe puis traitement foliaire des rejets. Mise en andains si nécessaire (plantation, régénération naturelle)
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiches techniques n° 8 et 9
Grévillaire Grévilea robusta
Large amplitude. Sur sols riches et profonds
Arbre Régénération par graines et dispersion par avifaune
Lutte manuelle/chimique assez efficace. Coupe des adultes suivi d’un traitement des souches au Timbrel. Dévitalisation chimique du tronc également efficace (glyphosate ou Timbrel)
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Goyavier Psidium cattleianum
Tous les secteurs humides de basse et moyenne altitude. Un peu moins virulent à l’étage montagnard
Jusqu'à 8 m de haut. Colonise les milieux ouverts. Croissance rapide, forme des fourrés denses. Dissémination par ses fruits, rejette fortement et drageonne à partir des racines
Lutte particulièrement difficile. Arrachage difficile, coûteux et à effet limité. Peu sensible aux phytocides, même sur repousse après recépage. Traitement sur souche ? Couper et refermer le couvert très vite au-dessus (plantation à forte densité avec héliophiles à croissance rapide). Impose des dégagements réguliers pendant plusieurs années
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiche technique n° 22 Lutte contre le goyavier. Expériences de la Crête Jacques Payet - Présentation au forum des invasions biologiques - Patrick Pégout - Novembre 2008.
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Espèce exotique Série naturelle de prédilection
Quelques caractéristiques Lutte Document(s) de réfé rence
Herbe de jouvence Ageratina riparia
Plutôt dans le montagnard à La Réunion. Démarre souvent depuis les bas cotés des linéaires (pistes, sentiers). Supporte l’ombre
Strate herbacée (arbrisseau 1m) Forme un tapis végétal continu Graines légères et qui « s’accrochent », dispersion par le vent, l’eau, les vêtements.
Traitement foliaire au glyphosate efficace. Plusieurs passages nécessaires.
Fiche espèce exotique - 2006 - Julien Triolo
Herbe de la pampa Cordateria selloanea
Basse et moyenne altitude jusque vers 1000 m.
Herbe « géante » formant des bouquets compacts. Feuilles coupantes Croissance rapide, héliophile Dissémination par graine et division racinaire
Arrachage manuel, coupe ou traitement chimique foliaire au glyphosate sont à peu près également efficaces
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Hortensia Hydrangea macrophylla
Plutôt à l’étage montagnard sur sols humides et bien drainés. Préfère un bon ensoleillement
Strate herbacée (arbrisseau, jusqu'à 3 m) Expansion principalement par voie asexuée : fort pouvoir végétatif (bouturage, rejets racinaires)
Élimination difficile et coûteuse Actuellement arrachage manuel et mécanisé sont mis en œuvre. Plusieurs passages indispensables Rémanents mis en treille ou évacués
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Quinine, Quinquina gris Cinchona officinalis
Moyenne altitude Arbre Diffusion par graines. Rejette de souche
Méthode actuelle : coupe et traitement des souche, arrachage manuel des repousses. Impose des dégagements réguliers pendant plusieurs années
Fiche espèce exotique - 2006 - Julien Triolo
Liane papillon Hiptage benghalensis
Forêt semi-sèche et forêt semi-sèche de transition (moyenne altitude sous-le -vent)
Grossit très rapidement et étouffe son arbre support. Bouture bien
Traitement indirect au Timbrel : sur tige soigneusement écorcée. Manuel : coupe de la tige sur environ 2 m à partir de la base
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Longose Haedicium gardénarium et Hedychium flavescens
Tous les secteurs humides, de basse altitude à l’étage montagnard. Abondant en sous-bois
Herbacée formant des fourrés monospécifiques très denses dans les clairières et en sous-bois. Colonise les forêts naturelles et bloque toute régénération indigène. Extension rapide de proche en proche. Gros rhizomes.
Lutte difficile. Peu sensible aux phytocide. Quand c’est possible arrachage mécanisé avec un engin à griffe puis broyage des rémanents. Sinon même méthode manuellement : coupe, puis arrachage du rhizome à la pioche et destruction ou évacuation des rémanents. Très coûteux.
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiche technique n° 3 Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Guide technique de reconstitution des habitats secondaires O.N.F - DR de La Réunion - Service forêt et milieux naturels G. Sicard, février 2012
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Espèce exotique Série naturelle de prédilection
Quelques caractéristiques Lutte Document(s) de réfé rence
Zacacia et Mimosa Acacia mearnsii, A. dealbata
Large amplitude, en majorité de moyenne altitude au montagnrd. Tout type de sol
Arbres Fructifications abondantes et rejets de souche et racinaires Les graines se conservent plusieurs années dans le sol Phénomène d’allélopathie pour dealbata
Écorçage manuel Coupe basse et traitement des souches au triclopyr. Arrachage ou traitement foliaire des plantules et repousses avec du glyphosate ou du triclopyr. Impose des dégagements réguliers pendant plusieurs années
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiche technique n° 23
Petit Glaïeul, Montbrétia Crocosmia x crocosmiiflora
Montagnard, sur zones ouvertes enherbées : talus, bords de ravines
Herbe pérenne à bulbe pouvant atteindre 80-90 cm de hauteur Reproduction essentiellement végétative souterraine, par « chapelets » de bulbes qui donnent naissance à de nouvelles tiges. Dissémination par transport de terre et transport par les eaux des bulbes
Traitement foliaire au glyphosate lors de la floraison. Coupe/arrachage et creuser pour enlever les bulbes qui sont ensuite évacués ou enterrés profondément. Broyage des rémanents
Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Raisin marron, Vigne maronne Rubus alceïfolius
Toute l’Île sauf éricoïde Arbuste épineux de type ronce Reproduction sexuée (baies dispersées par l’avifaune) et végétative : bouture, marcottes, rejets
Manuel : arrachage et mise en andains, brûlés ou pas (coût). Mécanique quand possible : broyage fin ou arrachage à la pelle araignée. Manuel + phytocide : coupe puis traitement des souches et rejets Lutte biologique en cours
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiches techniques n° 12 à 16 Méthode de lutte contre le Raisin marron. SREPEN, H. Thomas, B. Devaux, S. RADJASSEGARANE
Tabac-bœuf Clidemia hirta
Tous les secteurs secs et humides, de basse altitude à l’étage montagnard. Abondant en sous-bois
Herbacée formant un couvert dense monospécifique en sous bois. Fructifie et drageonne abondamment.
Sensible aux phytocides. Arrachage manuel insuffisant (rejets abondants). Action combinée arrachage puis traitement foliaire des repousses ou traitement direct foliaire.
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiche technique n° 5 Étude de la dynamique de Clidemia hirta dans la réserve naturelle de Mare-Longue. Université de La Réunion, 2004/2005 - Thomas Valadon.
Zanou, Ti zanou, Fuchsia Fuchsia magellanica et F. exonensis
Montagnard. Sur milieux perturbés plus ou moins ouverts
Arbrisseau formant un peuplement dense monospécifique. Rejette abondamment de souche, bouture
Sensible aux phytocides. Arrachage manuel soigneux efficace mais onéreux. Traitement foliaire sur repousses après coupe. Ne pas broyer les rémanents: évacuation ou brûlage
État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiches techniques n° 6 et 7 Fiche espèce exotique - 2006 - Julien Triolo
Guide technique de reconstitution des habitats secondaires O.N.F - DR de La Réunion - Service forêt et milieux naturels G. Sicard, février 2012
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Espèce exotique Série naturelle de prédilection
Quelques caractéristiques Lutte Document(s) de réfé rence
Troène de ceylan Ligustrum robustum Troène de californie Ligustrum ovalifolium
Forêts humides de montagne Tous types de sol et de conditions climatiques locales
Arbrisseau à Arbuste voire arbre (L. robustum). Floraison et fructification abondante, faible mortalité des plants. Rejette fortement de souche Dissémination par avifaune.
Adultes : coupe et traitement immédiat des souches au glyphosate ou triclopyr ; écorçage et badigeonnage Arbrisseaux : aspersion de la base du tronc ; traitement foliaire en plein ou par taches possible avec glyphosate ou triclopyr (peu sélectif) Jeunes plants : arrachage manuel
Rapport des activités de recherches sur les stratégies d’envahissement du Troène robuste à La Réunion, ENGREF - septembre 1998 - Christophe Lavergne État des méthodes de lutte mises en œuvre par l’Office National des Forêts à La Réunion, volume 3 : fiches techniques - Jean Hivert, septembre 2003. Fiches techniques n° 10 et 11 Guide de reconnaissance de 50 plantes exotiques à surveiller attentivement à La Réunion / ONF – juillet 2006 - Marine ARTUS, sous la direction de Julien TRIOLO
Zépinar Prosopis juliflora
Littoraux secs Arbre à grosses épines de la famille des acacia (mimosacée) Forme des fourrés monospécifiques impénétrables Fructification abondante et rejets de souche
Lutte mécanisée : arrachage avec le système racinaire et broyage Traitement sur souche au triclopyr immédiatement après la coupe. Par aspersion sur tronc, à 30 cm de la base pour arbustes et 1 m pour les arbres. Foliaire sur repousses. Effets tardifs
Fiche espèce exotique - 2006 - Julien Triolo
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9 - Emploi des herbicides
Utilité des traitements herbicides
On recourt aux herbicides pour l’élimination et le contrôle des espèces exotiques envahissantes susceptibles d’empêcher ou de gêner la croissance des espèces indigènes. L’intérêt principal des traitements phytosanitaires est d’être souvent plus efficace que la seule intervention manuelle ou mécanique. Pour beaucoup d’EEE, comparé à l’arrachage, le traitement phytosanitaire est la seule solution financièrement supportable. La pratique est étroitement réglementée, de manière à limiter les effets néfastes des produits chimiques, tant pour les milieux que pour le personnel chargé de l’application.
Documentation de référence sur l’application des he rbicides :
Documents internes en vigueur
� Note de service 96-T-125 du 31/01/1996 - Traitements chimiques en forêt : Fiche technique de traitement.
� Note de service 06-G-1268 du 3 mars 2006 relative à la politique environnementale de l’ONF.
� Note de service 06-T-251 du 25 juillet 2006 relative aux traitements chimiques en forêt
� Note de service 07-T-268 du 25/07/07 – Maîtrise de la végétation concurrente : utilisation raisonnée des herbicides et diffusion du Guide pratique « Utilisation des herbicides en forêt et gestion durable. »
� Note de service 10-T-316 du 20/09/2010 - Traitements chimiques en forêt : matières actives herbicides autorisées pour un usage en forêt et spécialités commerciales aisément disponibles sur le marché.
NB : une nouvelle instruction sur l’emploi des prod uits chimiques est en cours d’élaboration et devrait être publiée en 2012 .
Documentation externe
� Guide pratique « utilisation des herbicides en forêt et gestion durable ». A. Gama, coordinateur. Éditions Quae. 2006. Cf NDS 07-T-268 mentionnée ci-dessus.
� « Mai 2011 : Herbicides homologués et disponibles pour les nouveaux usages en forêt (hors pépinières et ligneux en culture) - doses maximales autorisées » - MGVF/INRA
Sites internet
� agriculture.gouv.fr/sylviculture-gestion-forestiere et e-phy.agriculture.gouv.fr : sites officiel du ministère de l’agriculture. Réglementation française, liste à jour des produits phytocides autorisés en forêt.
� uipp.org et quickfds.fr/fr. sites interprofessionnels. FDS des produits phytocides homologués (Fiches de Données de Sécurité), téléchargeables au format pdf. Réglementations françaises et européennes.
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Techniques d’emploi :
Deux modes d’application sont praticables : directe sur la partie foliaire de la plante ou indirecte sur cicatrice (souche, tronc écorcé, incisé ou troué).
Traiter en début d’hiver/saison sèche serait plus efficace (sève descendante)
Traitement direct foliaire
� Avant nettoyage du terrain sur strate herbacée (0 à 2 m). Pour les fourrés très denses comportant des espèces épineuses (vigne marronne) la création de layons de pénétration est parfois nécessaire.
� Après coupe ou arrachage, traitement sur les repousses d’espèces arbustives ou d’espèces herbacées peu sensibles aux phytocides à l’âge adulte. A réaliser 3 à 6 mois après coupe ou arrachage.
Traitement indirect
Il se fait en deux temps et concerne essentiellement les ligneux.
Un travail manuel de coupe, écorçage, incision ou perçage du tronc est d’abord pratiqué. Juste après, on applique ou injecte le produit phytocide sur la surface de coupe. Ce type de traitement permet de diminuer le drageonnement et les rejets.
La coupe des ligneux est pratiquée à la tronçonneuse ou au sabre selon les diamètres.
Les écorçages, incisions, trous sur le tronc sont fait à hauteur d’homme. L’écorçage est pratiqué au sabre sur 25 cm de hauteur, les incisions sont faites au sabre ou à la tronçonneuse à élaguer (gros individus). Les trous sont faits à la perceuse autonome, une dizaine par tiges, répartis sur son pourtour.
Matériel d’application des produits :
� Sur souches de diamètre >15 cm : pulvérisateur à dos avec lance, buse à turbulence (jet en cône creux).
� Sur petites souches dispersées : pulvérisateur à dos avec lance et buse à fente (jet en éventail), dispositif à brosse ou éponge.
� Si traitement d’un nombre limité de souches : pulvérisateur à main, bouteille d’injection, pinceau plat.
� Après incisions, écorçage et trous : bouteille d’injection, flacon à pipette, seringue d’injection.
� Après écorçage : pulvérisateur à dos avec lance, buse à turbulence (jet en cône creux), pinceau plat.
Colorer le produit pour repérer plus facilement les tiges et souches déjà traitées.
Éviter le traitement des souches au pinceau plat dans les grandes zones accidentées. Le risque d’accident de déversement de produit est important et la position de travail pénible.
A la Réunion le Shinaï forêt (glyphosate) et le Timbrel F (Triclopyr), produits homologués (2011) sont actuellement les deux seuls produits utilisés pour les travaux en forêt.
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10 - Caractéristiques des principales essences indi gènes utilisables en reconstitution Sous-le-vent Au vent
2 000 m1 900 m
1 100 m800 m
750 m500 m
200 m
0 m Forêt 0 m
Espèce ÉcologieBord
d'étang littoral
Littoral humide
Essence de
productionObservation
Ambaville blanc Hubertia tomentosa Pvc 2 m. Alt. 1600 à 2800 mBranle vert Erica reunionensis ? 1 à 4 m. Alt. 500 à 3000 mPetit tamarin Sophora denudata PP Grégaire. 3/10 m. Alt. 1400 mAmbaville vert Hubertia ambavilla Pvc 2 m. Très large amplitudeFleur jaune Hypericum lanceolatum Pvl 1 à 10 m. Alt. 600 à 1800 mTamarin des hauts Acacia heterophylla PP Oui Grégaire. 2/20 m. Alt. 1500 à 2000 mMahot blanc Dombeya pilosa ? associée ?Mahot rouge Dombeya reclinata ? associée 10 m. Alt. 800 à 1900 mPetit mahot Dombeya ficulnea NP 10 m. Alt. 700 à 2000 mTan rouge Weinmannia tinctoria Pvl Oui 15 m. Alt. 500 à 1700 mBois de fer bâtard Sidéroxylon borbonicum PP 2 variétés suivant altitude. 8/15 mBois maigre Nuxia verticillata ? 15/25 m. Alt. 100 à 2000 mBois de pomme rouge Syzygium cymosum D 4/20 m. Alt.100 à 1200mBois d'osto Antirhea borbonica NF 10 mBois de Joli coeur Pittosporum senacia NP 2/3 mBois d'olive blanc Olea lancea ? 6 m. Alt. 750 à 1100 mCatafaille / Grand patte poule Melicope obtusifolia ? 10 mCorce blanc Homalium paniculatum Pvl Oui 30 m. Alt. 0 à 1100 m. Fructification aléatoireMahot (moyenne altitude) Dombeya punctata ? associée 7/8 m. 800 à 1000 mMahot (bord des feuilles cilié) Dombeya ciliata ? associée 10 m. Alt. 400 à 1500 mBois noir des hauts Diospyros borbonica D 15 m. Alt. 100 à 700 mGrand natte Mimusops maxima D Oui 20 m. Alt.< 700 m au vent, 150 à 1200 m sous le ventBois rouge Cassine orientalis D 5/20 m. Alt.<1100 mPetit natte Labourdonnaisia callophylloides ? Oui 20/25 mBenjoin Terminalia bentzoe PP Oui 20/30 mBois d'arnette Dodonea viscosa NP 3/4 m. Alt.< 1400 mBois de demoiselle Phyllanthus casticum ? 5 mBois de gaulette Doratoxylon apetalum NF 10/15 mBois de Judas Cossinia pinnata PP 8/15 mBois d'olive noir Olea europaea subsp. africana ? 6 mBois dur / Corce rouge Securinega durissima NP 15 mChange-écorce (var. zone sèche) Aphloia theiformis NF 15 m. Alt. < 2000 mMahot (variété non protégée) Dombeya acutangula PP 1/4 mLatanier rouge Latania lontaroides ? 12 mVeloutier bord de mer Heliotropium foertherianum PP 3/5 mPatate cochon Canavalia rosea ? Liane rampantePatate à Durand Ipomoea pes-caprae ? Liane rampanteManioc marron du bord de mer Scaevola taccada ? 1 2 m. Alt.< 200 mMahot bord de mer Hibiscus tiliaceus ? 1 1 3/5 mPorcher Thespesia populnea PP 2 3/5 mPorcher (jeune feuille cuivré) Thespesia populneoïdes PP 1 3/5 mToto margot Heritiera littoralis ? 1 5/10 mBois d'éponge * Gastonia cutispongia NF 1 5/6 m.
1 ou 2 = priorité d'utilisation, en quantité* Espèce inscrite sur la liste des espèces protégées Pvc : espèce pionnière à vie courteplantation sur autorisation Pvl : espèce pionnière à vie longue
PP : espèce post-pionnière. Ne peuvent se régénérer au dessous de la canopée denseNP : espèce nomade pionnière. Germent à la lumière, croissance rapide et durée de vie longue. Espèces de lumière qui tolèrent l'ombreNF : espèce nomade forestière. Germent à la lumière, croissance rapide et durée de vie longue. Espèces d'ombre qui tolèrent la lumière
1222
2 2
2
2
2 21 1
1
2
Supra et ad- littora
Forêt humide
de moyenne altitude
2
2
1 122
Éricoïde
2
Forêt et fourrés de montagne
Forêt semi-sèche
Forêt et fourré de montagne
Forêt humide
de moyenne altitude
2
1
111
2
11
1
1
1
2
2
2
1
11
humide de basse-
altitude
1
1
1111
1
1
1
2
1 1
1
1
1
1
1
2
2
11
1
2
1
1
1
1
2
1
1 1
1
11
1
1
2
2
12
Guide technique de reconstitution des habitats secondaires O.N.F - DR de La Réunion - Service forêt et milieux naturels G. Sicard, février 2012
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Guide technique de reconstitution des habitats secondaires O.N.F - DR de La Réunion - Service forêt et milieux naturels G. Sicard, février 2012
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11 - Documents relatifs à la mise en œuvre de trava ux sur des zones ou habitats particuliers
Habitat naturel objectif Document
Pelouse altimontaine Restauration écologique du groupement à Myosotis de Bourbon à la Plaine des Sables. Protocole de lutte, de suivi et d ‘évaluation - Julien Triolo, ONF - Avril 2007.
Forêt humide de montagne Guide technique - Transformation des boisements de cryptoméria vers des boisements d’essences indigènes, ONF, J. Linte, J Triolo, F. Mathevon - Janvier 2011
Tamarinaie Guide technique - Régénération du Tamarin des Hauts à objectif de production, ONF, G. Sicard - novembre 2009
Forêt humide de moyenne altitude
Chantier de restauration de stations à Hugonia serrata. Forêt Départementale de la Plaine des Lianes - Franck Mathevon - Novembre 2008
Forêt semi-sèche Restauration écologique de la forêt semi-sèche dans la Réserve Biologique de Bras des Merles – Bras Bémale. ONF, Julien Triolo - Janvier 2009
Fonctionnement et dynamique de la forêt semi-sèche. Application à la restauration écologique de cette formation végétale - J-M Sarrailh, T. Madaule, E Riviere, CIRAD - 2007.
Restauration écologique d’une forêt semi-sèche. Exemple de la Grande Chaloupe - Présentation au forum des invasions biologiques - Patrick Pégout - Novembre 2008.
Forêt humide de basse altitude
Restauration écologique de la forêt humide de basse altitude de Bois Blanc et création d’un verger à graines conservatoire du Bois Blanc (Hernandia mascarenensis). Itinéraire technique sylvicole - ONF, J. Triolo - septembre 2008
Habitats littoraux Site de Terre Rouge Guide pour la restauration écologique de la végétation indigène. ONF, Julien Triolo & Laurence Zoogones - Février 2009.
Site de Trois Bassins - Cartographie des principales plantes exotiques et proposition d’une stratégie de lutte. Étude menée par l’ONF pour le compte du CELRL– juillet 2006
Projet de re-végétalisation du site de la Pointe de Trois Bassins - CIRAD, UMR PVBMT, Éric Rivière et Jean-Marie Sarrailh - Avril 2007
Invasion de Dicrostachys cinerea et Prosopis juliflora sur le site du Conservatoire du Littoral de Grande Ravine : état des lieux et stratégie de lutte. ONF, Julien Triolo - Janvier 2009
Restauration écologique des sites historiques et potentiels de pontes de Tortues marines. Dossier technique - Julien Triolo, ONF - Août 2008.
Suivi de la restauration écologique du site de pontes de Tortues marines à l’Étang-Salé - Manon Perrigault, Julien Triolo, ONF – Mars 2010.