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Neuropsychologia, 1978, Vol. 16, pp. 129 to 134. Pergamon Press. Printed inEngland. BOOK REVIEWS Developmental and Pathological. Psycholinguistic Series I. Edited by J. MORTON and J. C. MARSHALL, Elek Science, London, 1977, 160~~. f4.95. IL S'AGIT du premier volume d’une collection dont les directeurs, J. MORTON et J. C. MARSHALL, nous prkcisent dans la preface les buts et les motifs. 11s’agit de permettre la parution de revues critiques sur des sujets de Psycholinguistique. Ces revues seront susceptibles de prCsenter de faGon dCtaillte un champ important et en expansion de la Psycholinguistique, etant entendu que ce terme ne doit pas &tre pris dans un sens restrictif. Le premier volume est ainsi consacrC au dCveloppement et g la pathologie du langage. E. V. CLARK traite de l’acquisition du premier langage en Ctudiant successivement la structure de la phrase, le developpement stmantique, le dCveloppement cognitif et du langage, la Phonologie de l’enfant et les caracttres des messages verbaux adress& B I’enfant. Sous ces diffirentes rubriques, sont prCsentBes les tendances actuelles de la recherche en tentant de les intkgrer dans “un cadre g&n&al dans lequel le langage est consid& comme un systeme de communication utilise pour transmettre aussi bien les faits que les &motions et qui depend ainsi des contraintes cognitives et des facteurs sociaux”. D. BLOOR traite de “La fonction de regulation du langage”, en prksentant une analyse et une contribution g la controverse actuelle sur la thCorie SoviCtique. I1 expose les conceptions de Luria et leur Bvolution ainsi que les essais infructueux des expkriences amCricaines pour confirmer la theorie. Dans les tentatives de rapprochements telles que celles de Wozniak entre ces positions opposees, on a surtout souligne le rBle inhibiteur du langage et insist& sur les phtnomknes d’interfkrence entre langage et activit& BLOOR propose une thCorie nouvelle, la thCorie de la capacitt propre g chaque systeme. Cette theorie en fait, semble surtout s’opposer & la thtorie de la rtgulation du syst+me moteur par le langage. I1 ne s’agirait que de pseudo- regulation; le systtme moteur ne serait pas contrBlC par le systkme verbal mais les deux systtmes, quoiqu ‘indbpendants, peuvent cependant entrer en comp&tition en raison de la limitation des ressources nerveuses; les ph&om&nes d’interfkrence en rCsu1teraient. Des rCsultats exptrimentaux sont apportts en faveur de cette conception. Dans son expose intitul& “le Silence de la Stupidit.?‘, J. RYAN ttudie les rapports entre les dtficiences intellectuelles et l’acquisition du langage. Le dMicit intellectuel ne saurait expliquer 1’8tat du langage; celui-ci ne peut Ctre consid& sans prendre en compte la situation sociale, I’expCrience antCrieure des sujets et l’attitude des parents. Dans un paragraphe consacrt aux Anormaux sans langage, I’auteur montre combien est grande notre ignorance du sujet et la confusion qui y rkgne. J. C. MARSHALL passe en revue les donnees obtenues sur les desordres de I’expression d&pendant des lesions corticales et sous corticales. Une telle prksentation lui permet de retenir certaines hypoth&es et d’apprkcier les arguments qu’apportent ces constatations aux diffkrentes theories du langage. Les productions verbales pourraient se rCaliser selon l’ordre des operations definies par certaines theories linguistiques, les deficits particuliers traduisant chacun l’atteinte d’un niveau fonctionnel dCtermin& et des etapes sficifiques entre pen&e et langage. C’est dans ce sens qu’il analyse l’agrammatisme et les troubles de la d&nomination. Les desordres expressifs correspondent pour lui & la perte d’C18ments linguistiques. Le manque d’initiation B la parole d’une part, le manque de contrble (per&v&ration, palilalie) d’autre part lui font envisager l’exist- ence de mCcanismes particuliers pour le d6marrage et l’arr&t de l’expression verbale. En presentant ainsi des mises au point document&es et critiques sur des questions tres actuelles de Psycho-et Neurolinguistique, ce volume fait bien augurer de l’utilitt de cette nouvelle collection. H. HI~CAEN Recovery in Aphasics. Edited by Y. LEBRUN and R. Hoops. Swets et Zeitlinger, Amsterdam, 270~~. 1976. Dutch guilders 60. CE VOLUME, le 4Bme d’une s6ries consacree B la Neurolinguistique comprend les communications pr&sentCes & un Symposium tenu & Bruxelles en avril 1975. Sa lecture est instructive non seulement parce qu’on y trouve des exposts d’intCr&t mais aussi parce qu’elle permet de rkaliser l’incertitude dans laquelle est encore la question de la r&ducation des troubles du langage. Cette remise en cause du probltme des effets comme de la nature de la r&ducation, conduit beau- coup de prtsentateurs % rechercher les conditions de la r&up&ration survenant spontanCment chez les aphasiques. Cet effort pour prtciser les facteurs de la restauration fonctionnelle qu’ils tiennent & la nature et 5rla qualit de la l&ion ou B la forme de l’aphasie ou encore g Mat prCmorbide est un trait qui marque ce recueil et lui donne tout son sens. 129

Recovery in aphasics: Edited by Y. Lebrun and R. Hoops. Swets et Zeitlinger, Amsterdam, 270pp. 1976. Dutch guilders 60

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Neuropsychologia, 1978, Vol. 16, pp. 129 to 134. Pergamon Press. Printed in England.

BOOK REVIEWS

Developmental and Pathological. Psycholinguistic Series I. Edited by J. MORTON and J. C. MARSHALL, Elek Science, London, 1977, 160~~. f4.95.

IL S'AGIT du premier volume d’une collection dont les directeurs, J. MORTON et J. C. MARSHALL, nous prkcisent dans la preface les buts et les motifs. 11 s’agit de permettre la parution de revues critiques sur des sujets de Psycholinguistique. Ces revues seront susceptibles de prCsenter de faGon dCtaillte un champ important et en expansion de la Psycholinguistique, etant entendu que ce terme ne doit pas &tre pris dans un sens restrictif.

Le premier volume est ainsi consacrC au dCveloppement et g la pathologie du langage. E. V. CLARK traite de l’acquisition du premier langage en Ctudiant successivement la structure de la phrase,

le developpement stmantique, le dCveloppement cognitif et du langage, la Phonologie de l’enfant et les caracttres des messages verbaux adress& B I’enfant. Sous ces diffirentes rubriques, sont prCsentBes les tendances actuelles de la recherche en tentant de les intkgrer dans “un cadre g&n&al dans lequel le langage est consid& comme un systeme de communication utilise pour transmettre aussi bien les faits que les &motions et qui depend ainsi des contraintes cognitives et des facteurs sociaux”.

D. BLOOR traite de “La fonction de regulation du langage”, en prksentant une analyse et une contribution g la controverse actuelle sur la thCorie SoviCtique. I1 expose les conceptions de Luria et leur Bvolution ainsi que les essais infructueux des expkriences amCricaines pour confirmer la theorie. Dans les tentatives de rapprochements telles que celles de Wozniak entre ces positions opposees, on a surtout souligne le rBle inhibiteur du langage et insist& sur les phtnomknes d’interfkrence entre langage et activit& BLOOR propose une thCorie nouvelle, la thCorie de la capacitt propre g chaque systeme. Cette theorie en fait, semble surtout s’opposer & la thtorie de la rtgulation du syst+me moteur par le langage. I1 ne s’agirait que de pseudo- regulation; le systtme moteur ne serait pas contrBlC par le systkme verbal mais les deux systtmes, quoiqu ‘indbpendants, peuvent cependant entrer en comp&tition en raison de la limitation des ressources nerveuses; les ph&om&nes d’interfkrence en rCsu1teraient. Des rCsultats exptrimentaux sont apportts en faveur de cette conception.

Dans son expose intitul& “le Silence de la Stupidit.?‘, J. RYAN ttudie les rapports entre les dtficiences intellectuelles et l’acquisition du langage. Le dMicit intellectuel ne saurait expliquer 1’8tat du langage; celui-ci ne peut Ctre consid& sans prendre en compte la situation sociale, I’expCrience antCrieure des sujets et l’attitude des parents. Dans un paragraphe consacrt aux Anormaux sans langage, I’auteur montre combien est grande notre ignorance du sujet et la confusion qui y rkgne.

J. C. MARSHALL passe en revue les donnees obtenues sur les desordres de I’expression d&pendant des lesions corticales et sous corticales. Une telle prksentation lui permet de retenir certaines hypoth&es et d’apprkcier les arguments qu’apportent ces constatations aux diffkrentes theories du langage. Les productions verbales pourraient se rCaliser selon l’ordre des operations definies par certaines theories linguistiques, les deficits particuliers traduisant chacun l’atteinte d’un niveau fonctionnel dCtermin& et des etapes sficifiques entre pen&e et langage. C’est dans ce sens qu’il analyse l’agrammatisme et les troubles de la d&nomination. Les desordres expressifs correspondent pour lui & la perte d’C18ments linguistiques. Le manque d’initiation B la parole d’une part, le manque de contrble (per&v&ration, palilalie) d’autre part lui font envisager l’exist- ence de mCcanismes particuliers pour le d6marrage et l’arr&t de l’expression verbale.

En presentant ainsi des mises au point document&es et critiques sur des questions tres actuelles de Psycho-et Neurolinguistique, ce volume fait bien augurer de l’utilitt de cette nouvelle collection.

H. HI~CAEN

Recovery in Aphasics. Edited by Y. LEBRUN and R. Hoops. Swets et Zeitlinger, Amsterdam, 270~~. 1976. Dutch guilders 60.

CE VOLUME, le 4Bme d’une s6ries consacree B la Neurolinguistique comprend les communications pr&sentCes & un Symposium tenu & Bruxelles en avril 1975.

Sa lecture est instructive non seulement parce qu’on y trouve des exposts d’intCr&t mais aussi parce qu’elle permet de rkaliser l’incertitude dans laquelle est encore la question de la r&ducation des troubles du langage. Cette remise en cause du probltme des effets comme de la nature de la r&ducation, conduit beau- coup de prtsentateurs % rechercher les conditions de la r&up&ration survenant spontanCment chez les aphasiques. Cet effort pour prtciser les facteurs de la restauration fonctionnelle qu’ils tiennent & la nature et 5r la qualit de la l&ion ou B la forme de l’aphasie ou encore g Mat prCmorbide est un trait qui marque ce recueil et lui donne tout son sens.

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L-article introductif de particulier la multiplicitt

M. TAYLOR SARNO expose fort bien I’Ctat actuel de la question; elle y souligne en des mCthodes de rCBducation, ce qui tkmoigne ?I l’evidence du caracttre purement

empirique des dive&es thtrapies des troubles du langage. Si dans ses conclusions en fin de Symposium, elle ne peut que maintenir cette affirmation, il lui est cependant possible de souligner que certaines des donnkes qui ont CtC prCsentCes reprisentent des indications de valeur sur les voies B explorer.

II ne saurait &tre question de rCsumer tous les articles du volume. Quelques-uns d’entre eux seront seulement Cvoqu&. La communication de GLONING et al., est fondCe sur l’etude de I’Cvolution de 109 aphasiques d’oh ressort aussi bien I’effet de la rCCducation que la possibilite d’amtlioration rapide spontante.

K. KOHLMEYER &udie les divers types d’aphasies en rapport avec des atteintes focales de la circulation cCr&brale. L’angiographie et les pro&d& d’ktudes du debit sanguin rtgional lui permettent de preciser certains facteurs du pronostic en fonction du type d’aphasie.

On retiendra aussi I’ttude de PI~ZA~IIGLIO et al., sur IXvolution de la comprehension aux 3 niveaux, phonetique, syntaxique et stmantique de m@me que la tentative de C. WIEGEL-GRUMP de juger du caractkre sptcifique d’une rttducation systtmatique de cas d’agrammatisme en la faisant pr&z=!zder ou non de stimu- lations verbales du type de la simple conversation.

Citons encore la tr& inttressante experience rtalisee par F. NEWCOMBE et al., en suivant I’Cvolution de 2 cas d’alexie sur des tests de lecture quantifiks. De telles ttudes longitudinales permettent d’envisager certaines des conditions anatomophysiologiques dont dCpend la &upCration.

Une bibliographie gC&rale importante et un index des sujets trait& terminent ce recueil, que doit con- sulter tout aphasiologiste quelle que soit son orientation particuli&e.

H. H~~AFN

Abrege de Neuropsychophysiologie. Tome 1. Fonctions sensori-matrices. M. MEULDERS et N. BOISACQ- SCHEPENS. Masson & Cie, Paris, 1977, 176~~. 56 F.

EN ~SCRIVANT cet abr&g@ de Neuropsychophysiologie, M. MEULDERS et N. BOISACQ-SCHEPENS rendent t&s certainement un grand service aux ttudiants de diverses disciplines. Sous une prbsentation trts Claire, naturellement schtmatique, est exposC 1’6tat des connaissances actuelles des substrats nerveux de la per- ception et du mouvement. Un second volume consacrC au comportement doit venir le compl6ter.

Peut etre aurait on pu souhaiter un plus grand nombre de figures et reprocher une trop grande simplifica- tion ti certaines d’entre elles. Toutefois, la possibilitC de trouver en fin de volume la rCf&rence des don&es a partir desquelles ces reprCsentations ont Ct& construites compense ce l&ger defaut.

Une bibliographie succincte est don&e pour chaque chapitre permettant ainsi au lecteur dc poursuivre I’btude d’s la question qui I’interesse particuli&rement.

11. H~CAEN

The Psychology of Memory. A. D. BADDELEY. Harper International Edition, Harper & Row, London, 1976, 430pp. f4.95.

CET EXCELLENT ouvrage offre au lecteur une prtsentation critique, frkquemment ttayCe de donnees person- nelles, des approches variees et des diverses theories explicatives de la psychologie expCrimentale de la mCmoire.

L’auteur trace avec beaucoup de clarte la succession des courants thtoriques, qu’ils soient proches de In tradition technicienne d’EBBINGHAUS ou de la conception skmantique de BARTLETT.

Au long des 15 chapitres de son livre, BADDELEY va entreprendre, dans le cadre de la thCorie explicative dualiste du systeme mn&ique, l’analyse detailICe des stocks B court-terme et g long-terme, en abordant les &apes successives du processus mntsique.

Le premier chapitre relate de facon succincte les recherches d%BBINGHAUS et de BARTLETT, reprksentant les deux pbles des thCories explicatives existantes.

Dans lcs chapitrcs qui font suite, l’auteur aborde les phases principales du mecanisme de la mtmorisation : l’entrke, le stockage et l’oubli. Ces trois moments sont analysCs dans l’optique de leurs limitations imposees au matCrie1 acquis. C’est ainsi que I’entr@e est fonction de la nature du matkriel, du temps disponible et de la pratique; le stockage depend de la consolidation de la trace; et l’oubli rtsulte essentiellement de l’interf&ence rCtr0 et pro-active.

L’auteur pro&de ensuite h un expost analytique de la thCorie associative de l’interfkrence et, demontrant ses insuflisances, il privilCgie le modi-le explicatif fourni par la thCorie de la trace.

La structure dichotomique de la mCmoire est abordee dans le sixieme chapitre. Sa r&alit6 se verifie d’une part, dans le cadre des techniques de rappel, par les diffkrences residant au niveau du codage et des capacitCs d’emmagasinage, et d’autre part par les donntes provenant de la pathologie humaine.

C’est de faGon dCtaill&e qu’est reprise, dans le chapitre 7, I’analyse des techniques ayant permis de mettrc en evidence les CaractCristiques propres au stock g court-terme. La critique des donnCes de la litttrature est