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HORS SERIE FORMATION NATIONAL 1 REFLEXION DUGARFSUR LESNOUVEAUX MODES D'APPRENTISSAGE ÀL'ÈRE DDDIGITAL Le monde de la formation se transforme en profondeur. L'actualité abonde de sujets aussi divers qu'intéressants. Pour pouvoir rester compétitives, les entreprises n'ont pas d'autre choix que d'utiliser de nouveaux modes d'apprentissage et surtout rivaliser d'innovations. En effet, pour former et développer les compétences de ses collaborateurs, il est primordial de se mettre à la page. Explications ! k 1 C omme nous l'explique Jérôme KUJAWA, Directeur de la performance chez SADE, adhérent au GARF 1 , aujourd'hui, les entreprises doivent adopter une politique RH-formation qui vise à atteindre les objectifs suivants : I faire monter en compétences les collaborateurs tout en maitrisant les coûts ; ) favoriser la culture d'apprentissage en responsabilisant les collaborateurs ; I favoriser la souplesse et la réactivité en fonction de la stratégie de l'entreprise. La digitalisation oriente profondément l'évolution du mar- ché. Les MOOCs aujourd'hui après le E-learning, demain la réalité virtuelle, le machine learning et d'adaptative learning. Ce sont des véritables lames de fonds qui tra- versent le monde de la formation. « LESQUATRELAMES DEFONDDUDIGITALLEARNING» Par Jean-Marc Robinet - Digital Learning Manager chez CSP, adhérent au GARF 1 1. Le déclin des LMS ancienne génération Le LMS classique perd de son aura. Des plate-formes nouvelle génération, accessibles en mode SAAS, auto- risent une expérience apprenant inégalée, régulièrement enrichie grâce à la sortie de nouvelles versions. Les formateurs peuvent suivre à distance les apprenants grâce à des learning analytics et échanger grâce aux fonctionnalités collaboratives. Les experts et formateurs métiers peuvent désormais concevoir eux-mêmes des mo- dules et y inscrire les stagiaires. Grâce à des applications mobiles, souvent indépendantes de tout LMS, le salarié hyperconnecté peut se former quand il veut, il veut et avec n'importe quel device. 2. La montée en puissance du micro learning Les modules e-learning scénarisés de plusieurs heures ont vécu. Place aux capsules de 2-3 minutes maximum, «consommées» pour répondre à un besoin profession- nel immédiat. Bien adaptées à des salariés sur-sollicités confrontés à la nécessité d'optimiser leur temps, elles sont facilement réutilisables au sein de différents par- cours blended learning. 3. L'influence des MOOC sur les formats pédagogiques La vidéo devient une ressource pédagogique prépon- dérante. «Curée» sur Youtube, auto-produite avec les moyens du bord ou produite par un prestataire, son coût est moindre que celui d'un module Flash, et facilement consultable sur smartphone. Surfant sur le succès des MOOC, les DRH commencent à proposer à leurs salariés des versions corporate et en petits groupes tutorés. 4. La gamification au service de l'apprentissage Les serious games, rebaptisés simulateurs, sont plébisci- tés. Basés sur l'apprentissage par l'action, ils fournissent Tous droits de reproduction réservés PAYS : France PAGE(S) : 11;13 SURFACE : 166 % PERIODICITE : Mensuel 1 mai 2017 - N°0 - Edition Hors Série

REFLEXIONDUGARFSURLESNOUVEAUX … · Sans ressources digitales, la FEST peut se transformer rapidement en formation sur le tas. Et les vertus pédago-giques ne sont plus du tout les

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HORSSERIEFORMATIONNATIONAL

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REFLEXIONDUGARFSURLESNOUVEAUXMODESD'APPRENTISSAGEÀL'ÈREDDDIGITALLe monde de la formation se transforme en profondeur. L'actualité abonde de sujets aussidivers qu'intéressants. Pour pouvoir rester compétitives, les entreprises n'ont pas d'autrechoix que d'utiliser de nouveaux modes d'apprentissage et surtout rivaliser d'innovations. Eneffet, pour former et développer les compétences de ses collaborateurs, il est primordial dese mettre à la page. Explications !

k 1

Comme nous l'explique Jérôme KUJAWA, Directeurde la performance chez SADE, adhérent au GARF1 ,

aujourd'hui, les entreprises doivent adopter une politiqueRH-formation qui vise à atteindre les objectifs suivants :

I faire monter en compétences les collaborateurs tout enmaitrisant les coûts ;

) favoriser la culture d'apprentissage en responsabilisantles collaborateurs ;

I favoriser la souplesse et la réactivité en fonction de lastratégie de l'entreprise.

La digitalisation oriente profondément l'évolution du mar-ché. Les MOOCs aujourd'hui après le E-learning, demainla réalité virtuelle, le machine learning et d'adaptativelearning. Ce sont des véritables lames de fonds qui tra-versent le monde de la formation.

« LESQUATRELAMES DEFONDDUDIGITALLEARNING»Par Jean-Marc Robinet - Digital Learning Manager chezCSP, adhérent au GARF1

1. Le déclin des LMS ancienne générationLe LMS classique perd de son aura. Des plate-formesnouvelle génération, accessibles en mode SAAS, auto-risent une expérience apprenant inégalée, régulièrementenrichie grâce à la sortie de nouvelles versions.Les formateurs peuvent suivre à distance les apprenants

grâce à des learning analytics et échanger grâce auxfonctionnalités collaboratives. Les experts et formateursmétiers peuvent désormais concevoir eux-mêmes des mo-dules et y inscrire les stagiaires. Grâce à des applicationsmobiles, souvent indépendantes de tout LMS, le salariéhyperconnecté peut se former quand il veut, où il veut etavec n'importe quel device.

2. La montée en puissance du micro learningLes modules e-learning scénarisés de plusieurs heuresont vécu. Place aux capsules de 2-3 minutes maximum,«consommées» pour répondre à un besoin profession-nel immédiat. Bien adaptées à des salariés sur-sollicitésconfrontés à la nécessité d'optimiser leur temps, ellessont facilement réutilisables au sein de différents par-cours blended learning.

3. L'influence des MOOC sur les formats pédagogiquesLa vidéo devient une ressource pédagogique prépon-dérante. «Curée» sur Youtube, auto-produite avec lesmoyens du bord ou produite par un prestataire, son coûtest moindre que celui d'un module Flash, et facilementconsultable sur smartphone. Surfant sur le succès desMOOC, les DRH commencent à proposer à leurs salariésdes versions corporate et en petits groupes tutorés.

4. La gamification au service de l'apprentissageLes serious games, rebaptisés simulateurs, sont plébisci-tés. Basés sur l'apprentissage par l'action, ils fournissent

Tous droits de reproduction réservés

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1 mai 2017 - N°0 - Edition Hors Série

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un feedback immédiat. Stimulant les circuits neuronaux dela récompense, ils favorisent l'engagement, tout comme

les badges, certificats, ou autres challenges en forte crois-sance. La formation immersive, utilisant les technologies

de réalité virtuelle, est un autre exemple de gamification.En transportant l'apprenant dans un univers réaliste, elle

tend à abolir la frontière entre formation et travail.

Il ne faut pas opposer le digital et les autres formes de

formation notamment la FEST (Formation En Situation de

Travail). Lors d'un petit déjeuner organisé par le GARF,Marc DENNERY et Henri OCCRE de C-CAMPUS, nous ontprésenté deux approches pour déstagifier la f o r mation :

FEST & FOAD en complémentarité. Voici, en résumé, lateneur de leurs propos : «Jusqu'à un passé encore récent,

le modèle quasi unique de formation était le stage. Unmanque de compétence, une mise à jour de connaissances,

et hop ! vous en preniez pour un jour, deux jours, voire une

semaine de stage».

Les thuriféraires du E-Learning, ont pensé, à tort, pou-voir se débarrasser du sempiternel stage en multipliantles investissements dans les plateformes et les solutionstechnologiques les plus modernes (mobile learning, serious

games, réalité virtuelle...). En fait, le succès de cette lo-gique du «tout digital » tarde à apparaître. Tout simplementparce qu'elle repose sur le «mythe du bon apprenant».Dans l'imaginaire des apôtres du E-Learning, tout collabora-

teur chercherait à apprendre naturellement grâce aux outilsà sa disposition sur son bureau ou encore mieux dans sapoche. Il suffirait pour ce faire de «gamifier» ou de créerdes produits aux «effets Waouh ! » pour y parvenir.

Evidemment, la réalité est toute autre. Se former néces-

site un projet, d'être accompagné et de s'inscrire dansune dynamique collective. C'est pour ces raisons que la

FEST ou Formation En Situation de Travail associée auDigital learning est loin d'être dénuée de sens, à condition

de prendre en compte trois points de vigilance majeurs.

1. Renforcer le dialogue managérial autour de la formationLa FEST amène collaborateurs et managers à s'interrogersur les compétences sensibles à acquérir. Elle conduit

à bâtir des itinéraires personnalisés de développementdans le cadre d'une dynamique collective. L'entretien pro-

fessionnel ou l'entretien annuel ne sont pas des outilsadaptés pour ce dialogue d'un nouveau type. Une périodi-

cité mensuelle et des échanges collectifs plutôt qu'indivi-duels est davantage recommandé.

2. Bâtir des bibliothèques de contenus pédagogiquesdigitalisés riches et de qualitéSans ressources digitales, la FEST peut se transformer

rapidement en formation sur le tas. Et les vertus pédago-giques ne sont plus du t o u t les mêmes.

3. Former aux techniques d'apprentissage en situationde travail et à la guidance pédagogique

La FEST associée à la FOAD recouvre une grande diversitéde f o r mats pédagogiques : binomage, co-formation, com-

munautés d'apprentissage... Encore faut-il que les ma-nagers connaissent ces modalités. C'est pourquoi, il est

indispensable de les former à pratiquer la FEST. Le retour

sur investissement sur le plan de formation est évident.

En résumé, ce n'est pas t a n t le but profond du métier du

responsable de formation qui change, que sa façon de lefaire. Plus proactif, plus complet dans la connaissance

des outils, plus pointu dans la perception des besoinsde l'entreprise et du salarié, plus innovant pédagogique-

ment, le responsable formation voit son importance etses compétences croitre à mesure que les entreprisesprennent conscience de leurs besoins dans ce domaine.

Que ce soit au niveau des outils, des pratiques ou des pé-dagogies, le digital transforme en profondeur les modèlesde la formation professionnelle. Les champs ouverts parcette transition déjà bien entamée se révèlent être par-

ticulièrement stimulants pour une entreprise, mais aussichronophage. D'où l'importance de la veille et de l'actiondu responsable formation. De plus en plus la formation

s'intègre dans les projets de développement et dans lastratégie des entreprises. Il faut privilégier un «mix» plusefficace entre la formation théorique et la mise en appli-

cation sur le terrain. Il faut impérativement faire participerle manager de proximité de chaque salarié à son dévelop-pement. C'est ainsi que le taux de transformation sera leplus efficace et mesurable en terme de qualité. Les défis

sont avérés, les perspectives stimulantes. En collant auplus près du terrain et des besoins de sa structure, le res-

ponsable formation devient progressivement un véritablemanager de la performance, dont la qualité de l'action fa-

çonnera durablement le succès futur de son entreprise. •Claire GAILLARD - Déléguée Générale

www.garf.asso.fr

? GARFLE RÉSEAU DES

RESPONSABLES DE FORMATION

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