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AFGC Groupe de travail "Réhabilitation du béton armé dégradé par la corrosion" Documents scientifiques et techniques Réhabilitation du béton armé dégradé par la corrosion Novembre 2003

Rehabilitation Du Beton Arme

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    Groupe de travail

    "Rhabilitation du bton arm dgrad par la corrosion"

    Documents scientifiques et techniques

    Rhabilitation du bton arm dgrad

    par la corrosion

    Novembre 2003

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    Rhabilitation du bton arm dgrad par la corrosion

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    Le prsent document a t prpar, la demande du Comit Scientifique et Technique de l'AFGC, par le groupe de travail AFGC / CEFRACOR (Centre Franais de l'Anti-Corrosion). L'objectif de ce groupe "Rhabilitation du bton arm dgrad par la corrosion" est d'tablir des recommandations pour guider dans le choix du mode de rhabilitation le mieux adapt pour une structure prsentant de la corrosion, et ceci en fonction de critres tels que le processus de dgradation concern, les caractristiques du bton arm, le milieu environnant, les contraintes et sujtions rencontres, etc. Le document ci-aprs sadresse aux gestionnaires, matres douvrages, matres duvre, architectes, confronts des problmes de corrosion de structure ainsi quaux entreprises de rparation, laboratoires de contrle, applicateurs et fournisseurs de produits concerns par la mise en uvre de mthodes ou produits de rhabilitation. La rdaction du document a t ralise par les membres du groupe : Guy Tach (CEBTP), animateur Andr Raharinaivo (LCPC), co-animateur Ginette Arliguie (LMDC) Alain Bouineau (Rincent BTP) Patrick Charlemagne (Effiscience) Emmanuel Courteville (Ananeo) Michel Donadio (Sika) Christelle Ebner (Sika) Laurent Fontaine (Ananeo) Gilbert Grimaldi (CETMEF) Olivier Houdusse (LERM) Philippe Loutrel (Rnofors) Brigitte Mahut (LCPC) Bernard Malric (MFP SA) Elisabeth Marie-Victoire (LRMH) Philippe Merrien (Gaz de France, CEOS DESPC) Isabelle Moulin (LERM) Daniel Poineau (SETRA) Annick Texier (LRMH) Christian Tourneur (Freyssinet) Andr Vincens (CEBTP) La coordination a t assure par Jocelyne Jacob (SETRA), Responsable des publications au sein de lAFGC et Guy Tach (CEBTP), Animateur du groupe de travail.

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    SOMMAIRE 1. DONNEES CONCERNANT LOUVRAGE 4

    1.1. Introduction 4 1.2. Types de dgradations du bton arm 11 1.3. Origines et mcanismes des dsordres dus la corrosion 12 1.4. Consquences des dsordres 14 1.5. Cas des ouvrages en bton prcontraint 15

    2. CARACTERISATION, DIAGNOSTIC 16

    2.1. Introduction. Objectifs du diagnostic 16 2.2. Visite prliminaire 18 2.3. Inspection dtaille 19 2.4. Investigations in situ 20 2.5. Analyses et essais de laboratoire 26 2.6. Rapport de diagnostic 29

    3. CONTRAINTES ET EXIGENCES 31

    3.1. Contraintes structurelles 31 3.2. Contraintes de site et dexploitation 34 3.3. Exigences prendre en compte pour les rparations 37 3.4. Durabilit 38

    4. LES METHODES DE REHABILITATION 39

    4.1. Reconstitution de lenrobage 39 4.2. Imprgnations 47 4.3. Inhibiteurs de corrosion 51 4.4. Revtements de surface 55 4.5. Bton projet 65 4.6. Traitements lectrochimiques 73 4.7. Rcapitulatif 83

    5. CONTROLES DE LA MISE EN UVRE 87

    5.1. Prparation des travaux 88 5.2. Contrle intrieur de lentreprise 89 5.3. Contrle extrieur du matre duvre 91

    ANNEXES 92

    DOCUMENTS DE REFERENCE 106

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    1. DONNEES CONCERNANT L'OUVRAGE

    1.1. INTRODUCTION

    Ce document traite dune part, des dgradations par corrosion des ouvrages en bton arm en service et, dautre part, des techniques de prvention ou de rparations de ces dsordres. Les ouvrages et lments concerns par la corrosion des armatures sont les suivants :

    Btiments : acrotres et balcons, dans toutes les atmosphres, lments verticaux et terrasses, en milieux industriel et maritime. Ce sont bien sr les lments les plus sensibles des btiments, du fait soit de leur minceur, soit de la difficult maintenir des enrobages suffisants.

    photo 1.1 : Eclats en formation

    Btiments industriels : poteaux et dalles. Ces lments sont en effet soumis

    assez souvent des expositions d'agents chimiques. Les poutres sont galement des lments particulirement sensibles des constructions industrielles, car supportant parfois les dalles de plancher. Certaines dentre elles sont parfois dans des tats assez surprenants.

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    photo 1.2 : Poutre support de rservoir

    Parkings : poutres et dalles, en milieu maritime ou montagneux. Cela est li

    dans les deux cas la prsence des chlorures (provenant respectivement de l'eau de mer et des sels de dverglaage).

    photo 1.3 : Poteau porteur sous garage photo 1.4 : Poteau support de ligne lectrifie

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    Composants de structures prfabriques : il ne semble pas que des problmes importants soient signaler dans cette rubrique, du fait probablement que les btons sont mieux soigns et mieux mis en uvre. Toutefois, les poteaux de lignes lectriques par exemple semblent tre un objet de proccupation. Il existe galement une importante pathologie touchant divers lments de construction, due lutilisation dans les annes 60-80 dacclrateurs de prise base de chlorures de calcium. Cela concerne des panneaux de faade, des acrotres, jardinires, etc.

    Ponts et ouvrages d'art : dans cette catgorie douvrages, il apparat que les

    zones les plus sensibles soient les tabliers, les appuis en superstructures, et les quipements de tablier o l'influence des sels de dverglaage est importante.

    photo 1.5 : Pile de pont

    Rservoirs (enterrs, au sol, ariens) : le principal problme de ces structures

    est li aux circulations deau dues soit la prsence de fissures dorigines diverses (thermiques, mcaniques,.) ou de dfauts denrobages des armatures, notamment si le milieu contient des sels agressifs (chlorures notamment).

    Sur les structures existantes souffrant de fissures, ou de fuites diffuses, les rparations consistent colmater les dfauts ou installer une tanchit.

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    Silos : les silos pour le stockage des matriaux granuleux ou poudreux (crales, ciments,.) sont soumis de fortes contraintes, notamment pendant les priodes de chargement et de dchargement. Ces contraintes induisent des fissures, verticales ou horizontales. Celles-ci peuvent tre lorigine de pntration deau, engendrant une corrosion des armatures.

    Arorfrigrants industriels, de centrale nuclaire : ces structures sont

    soumises un environnement svre (brouillard deau sous forme de vapeur ou de gouttelettes entranes lintrieur, soleil, pluie ou gel lextrieur) engendrant des contraintes amorant des fissures. Par ailleurs le fort gradient hydrique est lorigine dun transfert de vapeur deau pouvant tre la source daltration du bton.

    photo 1.6 : Paroi d'arorfrigrant

    Chemines : les chemines (industrielles notamment) sont soumises un

    environnement trs svre, acide particulirement (acide sulfurique et acide chlorhydrique).

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    Structures portuaires : celles situes en bord de mer souffrent de lagression due aux chlorures. Lintensit de la corrosion est lie lagressivit du milieu (zone de marnage, dclaboussures, dembruns). Des dfauts denrobage ou de qualit du bton sont alors immdiatement mis en vidence.

    photo 1.7 : Pile en zone de marnage

    photo 1.8 : Poutre de tablier

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    photo 1.9 : Quai en zone de marnage

    Canalisations en bton arm et prcontraint : la plupart sont enterres, et

    des ruptures surviennent lorsque la protection du bton nest plus suffisante (dfauts locaux d'enrobage, prsence de chlorures).

    photo 1.10 : Tuyau en bton arm

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    Il faut galement signaler les monuments historiques protgs (glises ou autres ouvrages des architectes tels que A. Perret ou Le Corbusier), en bton arm, de plus en plus nombreux, qui possdent leurs contraintes propres, notamment en termes de rparation.

    photo 1.11 : Parement en bton arm dans un monastre class

    Certaines structures sont au contact de latmosphre : il sagit, par exemple, des piles et tabliers de ponts, des silos ou des rservoirs. Dautres sont au contact avec le sol et ventuellement de leau : il sagit, par exemple, de canalisations ou de pieux pour fondations. Enfin certaines structures sont au contact la fois du sol et de leau ou de latmosphre et de leau. Il sagit, par exemple, de cules de ponts, de quais (fluviaux ou maritimes), de tunnels ou de murs de soutnement. Les milieux naturels que sont latmosphre, les sols ou les eaux, peuvent galement contenir des produits qui sont agressifs vis--vis du bton arm, par exemple, des engrais ou des sels de dverglaage. Il convient aussi de remarquer que le bton lui-mme peut tre dgrad de diverses faons. Mais, le processus de corrosion des armatures dpend en fait assez peu de son origine.

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    1.2. TYPES DE DGRADATIONS DU BTON ARM

    1.2.1. Les phases de dgradation

    La dgradation du bton arm comporte deux phases successives :

    une phase dincubation ou de latence (dite parfois damorage) qui correspond laltration lente du bton, sans quil ne se produise encore des effets visibles,

    une phase de dveloppement (dite parfois de croissance) des dgradations du matriau.

    La phase dincubation sarrte :

    soit lorsque les produits forms par les ractions internes du ciment atteignent un volume critique provoquant un gonflement nfaste du bton (par exemple, par raction sulfatique),

    soit lorsque lenrobage de bton ne protge plus les aciers contre la corrosion (par exemple, si lenrobage est carbonat).

    La phase de dveloppement est celle o les dgradations sont visibles. A ce stade les rparations deviennent lourdes et coteuses. 1.2.2. Les dgradations dues la corrosion des armatures

    Les corps dissous dans le milieu qui environne louvrage, peuvent pntrer progressivement dans le bton. Certains dentre eux sont agressifs, par exemple le dioxyde de carbone (CO2), les acides (engrais, etc.) et les chlorures. Un acier mis au contact dun bton qui a une forte basicit (pH de lordre de 12 ) et qui nest pas pollu par des chlorures, se recouvre doxydes protecteurs. Si son enrobage est chimiquement modifi, cet acier se recouvre de produits intermdiaires qui ne sont pas stables en prsence doxygne dissous dans le bton. Ils se transforment en des produits finaux non protecteurs, ce qui conduit la dissolution et lenrouillement continus de lacier. Cest pourquoi, les dgradations par corrosion des armatures produisent des dfauts qui ne deviennent visibles quaprs un certain dlai. Les dfauts invisibles sont des modifications chimiques et parfois physiques (lis la microstructure) de lenrobage de bton. Il sagit aussi du dbut dun clatement (dlaminage) de cet enrobage ou de la formation dune fine couche de rouille sur lacier. Dans certains cas, la dissolution des armatures se produit, sans aucune trace visible sur le parement. Les dgradations mises en vidence sont des clatements, des paufrures et des fissures du bton denrobage. Dautres mcanismes peuvent galement tre lorigine de ce type de dsordres. Lorsque la corrosion est trs avance, des traces de rouille sont visibles, les armatures peuvent tre mises nu et leur dissolution (perte de section) constate.

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    1.3. ORIGINES ET MCANISMES DES DSORDRES DUS A LA CORROSION

    1.3.1. Les agents corrosifs dans les milieux au contact du bton

    Les btons arms sont au contact dun milieu naturel : atmosphre, eaux ou sols. Ces milieux contiennent souvent des produits qui sont agressifs vis--vis du bton ou des armatures. Ainsi, les sulfates contenus par exemple dans leau de mer et les eaux slniteuses peuvent provoquer le gonflement du bton, sils sont en quantit suffisante. Mais les agents qui sont lorigine de la corrosion des armatures sont surtout le dioxyde de carbone et les chlorures. Le dioxyde de carbone CO2 pntre sous forme gazeuse dans le bton. Il provoque une raction, dite de carbonatation, avec leau interstitielle. Le front de carbonatation avance progressivement partir du parement. Il transforme les hydroxydes [surtout, la chaux Ca(OH)2] en carbonate (CaCO3) et abaisse le pH de la solution interstitielle depuis environ 13 jusqu environ 9. Ceci dgrade la passivation des armatures. Les chlorures dissous dans leau (eau de mer, sels de dverglaage, etc.) pntrent partir de la surface du bton. Ainsi, la teneur en chlorure dans le bton a un certain profil. Il sagit dune courbe concentration-profondeur qui est strictement dcroissante, si les cycles humidification-schage sont ngligeables. Dans le cas contraire, ce profil nest dcroissant qu partir dune profondeur o le bton est, de faon permanente, satur deau (leau interstitielle ne svaporant pas). 1.3.2. Les stades de corrosion

    Le stade dincubation de la corrosion correspond la dure pendant laquelle les agents agressifs (dioxyde de carbone, chlorures) pntrent dans lenrobage de bton, sans corroder les armatures. Il sarrte lorsquau niveau des armatures, la teneur en agent agressif atteint un certain seuil. La figure ci-aprs illustre ces stades de dgradation par corrosion due des agents agressifs venant du milieu environnant. Dans le cas de la carbonatation, ce seuil correspond au fait que les armatures se trouvent dans un bton carbonat et suffisamment humide. Dans le cas des chlorures, le bton tant alors gnralement humide et oxygn, le seuil correspond trs approximativement un taux de 0,4% par rapport au poids de ciment. Cette valeur correspond un rapport de concentrations [Cl-]/[OH-] compris entre 0,6 et 1, suivant les ciments. Pendant le stade de dveloppement de la rouille, la vitesse de dissolution (corrosion) de lacier est significative. La rouille forme est le plus souvent gonflante et provoque une dsagrgation de lenrobage, par paufrure, clatement ou fissuration.

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    bton sain

    fissure

    bton altr

    armature

    rouille

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    3 4

    Dgradation due la corrosion. Cette dgradation procde par tape : dans le bton sain (1), un agent agressif pntre

    progressivement (2), lorsque sa teneur est assez forte, larmature commence se corroder (3) et la rouille peut faire clater lenrobage (4)

    Lapparition des fissures dpend fortement des caractristiques de lenrobage : paisseur, rsistance mcanique, etc. Plus prcisment, une fois que larmature a commenc se corroder, les fissures apparaissent trs tt mme dans un bton de bonne rsistance mcanique. Les produits de corrosion diffusent facilement dans un bton poreux et tachent le parement.

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    1.4. CONSQUENCES DES DSORDRES

    1.4.1. Laspect de louvrage

    Les efflorescences et les taches de rouille consquence de la pntration dagents agressifs dans lenrobage de bton, altrent laspect de louvrage. Ce point est parfois considr comme tant de peu dimportance, par le gestionnaire des ouvrages. Par contre, ce sont les fissurations et les fracturations du bton qui commencent inquiter le gestionnaire, car des clats de bton peuvent se produire. 1.4.2. La scurit vis--vis des usagers

    Les clats de bton prsentent un risque pour les personnes qui circulent prs de louvrage. Leur prvention et leur limination doivent donc tre traites avec soin. 1.4.3. La stabilit de la construction

    Des essais effectus sur des prouvettes ont permis destimer les valeurs des forces d'adhrence pour des lments en bton dont les armatures sont corrodes. Il est apparu que ni la qualit du bton, ni le rapport enrobage/diamtre d'armature ninfluent sur la force rsiduelle d'adhrence, mme si l'enrobage est fissur par la corrosion de l'armature sans quil ne soit dtruit par clatement. En ce qui concerne les moments flchissants et les efforts tranchants, une recherche exprimentale a port sur leffet de la corrosion sur ces grandeurs mcaniques. Elle a montr que pour prvoir de faon conservatrice la tenue des lments en bton arm, il suffit dappliquer les modles de calculs classiques, en considrant la section rduite des armatures ainsi que la section rduite de bton. Ainsi, tant que les diminutions de section des armatures restent faibles et que lenrobage reste cohsif, la corrosion de ces armatures ne modifie pas significativement la tenue au moment flchissant ou aux efforts tranchants. Mais lorsque la corrosion a atteint un stade avanc, des calculs plus prcis doivent tre faits pour valuer la tenue rsiduelle de louvrage. Ce document ne traite que du matriau et laisse de ct les problmes de structures.

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    1.5. CAS DES OUVRAGES EN BTON PRCONTRAINT

    Les aciers de prcontrainte du bton sont soit directement noys dans le bton (prcontrainte par pr-tension), soit placs dans des gaines qui sont ensuite remplies dun coulis dinjection, de cire ou de graisse (prcontrainte par post-tension) . Les aciers tendus et directement au contact du bton, risquent la corrosion avec dissolution et formation de rouille, comme les aciers de bton arm classique. En outre tous les aciers de prcontrainte tendus sont aussi soumis au risque de la corrosion fissurante, sans formation systmatique de rouille. La ruine de la structure est alors difficile prvoir. Le cas spcifique des ouvrages en bton prcontraint nest pas dtaill dans ce document.

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    2. CARACTERISATION, DIAGNOSTIC

    2.1. INTRODUCTION. OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC

    2.1.1. Place du diagnostic

    Le guide technique "Choix et application des produits de rparation et de protection des ouvrages en bton" dfinit six tapes dans le processus conduisant une action de rparation. Le diagnostic intervient dans les deux premires tapes de ce processus. La premire tape, appele tape de mise en vidence de la dgradation , peut tre dclenche par une opration de surveillance (cas des ouvrages dart par exemple), une opration d'entretien, ou la suite d'un vnement accidentel (chute de morceaux de bton par exemple). Elle dbouche sur le transfert de l'information vers les responsables qui sont ainsi sensibiliss au problme observ. La deuxime tape est le diagnostic proprement dit, ou recherche d'une pathologie partir des symptmes. Il est demand dans le cadre :

    dune tude spcifique, de travaux de rfection ou de rnovation, de renforcement, dune inspection rgulire mettant en vidence des dsordres, dune expertise, ou dune dmarche prventive...

    Il est noter que ce texte ne remplace pas "l'Instruction technique pour la surveillance et lentretien des ouvrages dart , qui constitue un document de rfrence pour les ouvrages routiers, et qui dcrit les modalits de cette surveillance. 2.1.2. Cas particulier de la corrosion des armatures

    La corrosion des armatures a souvent pour consquences des symptmes visibles sur le parement, tels que des clats, paufrures, taches de rouille. Dans certaines circonstances, toutefois, une dlamination dans le lit des armatures peut se produire, sans signes apparents de corrosion. La forme, l'tendue des dsordres, leur intensit dpendent la fois de la position des armatures (enrobage, et espacement), de la qualit du bton d'enrobage (compacit et homognit), et de lenvironnement (nature de l'agent agressif : chlorures). Ainsi, lorsqu'une corrosion se manifeste, il est raisonnable de s'attendre ce que le processus de dgradation s'tende au del de la dgradation visible. La plupart des mthodes d'investigation sont donc orientes vers la dtermination de caractristiques lies ces paramtres.

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    2.1.3. Objectifs du diagnostic de corrosion

    Les objectifs d'un diagnostic de corrosion sont :

    lidentification de l'origine (carbonatation, chlorures externes ou internes, autres),

    l'valuation de ltendue dans l'espace, la prdiction de lvolution probable, dans le temps ou dans lespace, lestimation des consquences sur la scurit de louvrage ou des personnes, la dfinition des suites donner et entre autres le principe des solutions de

    rparation. Des considrations dordre esthtique sont par ailleurs prendre en compte dans de nombreux cas : btiments, monuments historiques, du fait de la nature des matriaux de base, de leur texture, de leur couleur et de la nature du ciment. Ceci est prendre en compte dans ltablissement du programme d'investigations. 2.1.4. Procdure suivre

    La procdure suivre pour un diagnostic, sintgre dans une dmarche globale qui peut mener jusqu des travaux de rparation. La dcouverte des dsordres sur une structure entrane gnralement :

    la mise en uvre de mesures de sauvegarde si ncessaire (purges, filet de protection...),

    la ralisation d'une visite prliminaire et de certaines autres oprations dans le but d'tablir un pr-diagnostic,

    la mise au point d'un programme d'investigation, le lancement des oprations lies au diagnostic...

    L'ingnieur charg des oprations de diagnostic doit avoir des comptences sur la physico-chimie des matriaux, l'instrumentation, les mthodes de rparation et de traitement. Dans les cas dlicats, il devra s'associer avec un ingnieur spcialiste des structures (pour les problmes d'ordre mcanique), ou un ingnieur chimiste de laboratoire (pour les problmes lis aux gonflements du bton, etc.).

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    2.2. VISITE PRELIMINAIRE

    La visite prliminaire a pour objet damliorer la comprhension de ltat et du fonctionnement de la structure, de prciser les conditions environnementales, les dsordres visibles, laccessibilit des parties dgrades. Cette inspection dbouche sur un pr-diagnostic et sur un programme d'investigations. Elle comprend :

    la collecte des informations ncessaires la comprhension de louvrage : historique, documents, dossiers, rapports, implantation, orientation, date de construction, plans de coffrage et de ferraillage, environnement (nature chimique, vents dominants), matriaux (ciment, agrgats, dosage), etc.

    un examen succinct de l'intgralit de la structure, et le relev de tous les symptmes avec prise de photographies. On utilisera les moyens d'accs les plus adapts : il est ncessaire de voir de prs les surfaces dgrades. Quelques tests simples (profondeur de carbonatation, prsence de chlorures , alcali-raction) pourront tre envisags cette tape, afin dorienter le programme danalyse futur).

    Aprs cette visite, lingnieur doit tre capable :

    d'mettre un pr-diagnostic sur les causes probables des dsordres, deffectuer la mise au point du programme des investigations. Ce dernier tiendra

    compte de toutes les sujtions relatives laccs, lenvironnement, la prsence dnergie lectrique etc.,

    d'valuer si la mise en jeu des responsabilits et garanties est ncessaire, et de faire voluer les mesures de sauvegarde (limitation du trafic, mise sous

    surveillance renforce...). l doit galement estimer le cot probable et la dure des investigations, si celles-ci sont raisonnables au vu de la valeur vnale de l'ouvrage...

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    2.3. INSPECTION DETAILLEE

    Linspection visuelle de la totalit de la structure est mise en uvre afin de dtecter tous les signes de dtrioration, et didentifier toutes les sources potentielles de dsordres. Elle comprend les deux phases suivantes : 2.3.1. Prparation de linspection

    Il sagit tout dabord de vrifier et complter les informations recueillies lors de la visite prliminaire, de rechercher des documents de synthse dj tablis, tels que les prcdents rapports dexpertise, etc. Les moyens daccs seront recenss et dfinis au pralable, et toutes les dispositions prises (scurit, accs, nettoyage, etc.). 2.3.2. Inspection

    Linspection proprement dite comprend le relev, ventuellement sur plans, de tous les dsordres visibles, et de tous renseignements utiles quant laspect du parement :

    la prsence danciens revtements, ou de produits d'imprgnation, lapparence de la surface du bton, stalactites, efflorescences, traces de rouille, la prsence de fissures, (ouverture, rseau), la dtrioration de la peau du bton, les armatures apparentes et les paufrures, la dformation de la structure, la dtection des zones sonnant creux, les traces dhumidit.

    Ce relev sera effectu en se rfrant un guide des dfauts.

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    2.4. INVESTIGATIONS IN SITU

    Le programme des investigations est tabli en tenant compte des contraintes et impratifs suivants :

    limportance de la structure, la nature, la gravit et l'intensit des phnomnes, la scurit des personnes, les dlais et les cots, laccessibilit, lenvironnement, etc.

    2.4.1. Mesures relatives aux armatures

    2.4.1.1. Mesure de l'enrobage des armatures

    L'enrobage des armatures est un paramtre dterminant dans les phnomnes de corrosion. La technique de mesure de l'enrobage fait appel de nombreux appareils disponibles sur le march, bass sur des principes magntiques ou rflectomtriques (radar gophysique). Toutefois, les prcisions et sensibilits varient fortement d'une technique l'autre, notamment en fonction de la densit du ferraillage. Ces techniques, dont les performances sont fonction de leur principe de base, permettent d'accder aux informations suivantes :

    enrobage (profondeur), estimation du diamtre des

    armatures, prsence d'armatures adjacentes, reconnaissance du profil de l'acier.

    g photo 2.1 : Dtection des armatures au radar

    L'objectif de ces mesures est de localiser gographiquement les armatures faiblement enrobes (en relation avec les dispositions rglementaires d'une part, et les spcifications particulires d'autre part), d'estimer les surfaces concernes, et enfin d'apporter des lments quantitatifs pour une modlisation de l'volution possible des phnomnes (en relation avec la profondeur de carbonatation ou de pntration des chlorures).

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    Il est noter que ces mthodes ne font pas encore lobjet de norme. L'enrobage des armatures est un paramtre dterminant dans les phnomnes de corrosion. La technique de mesure de l'enrobage fait appel de nombreux appareils disponibles sur le march, bass sur des principes magntiques ou rflectomtriques (radar gophysique). Toutefois, les prcisions et sensibilits varient fortement d'une technique l'autre, notamment en fonction de la densit du ferraillage. Ces techniques, dont les performances sont fonction de leur principe de base, permettent d'accder aux informations suivantes :

    enrobage (profondeur), estimation du diamtre des armatures, prsence d'armatures adjacentes, reconnaissance du profil de l'acier.

    L'objectif de ces mesures est de localiser gographiquement les armatures faiblement enrobes (en relation avec les dispositions rglementaires d'une part, et les spcifications particulires d'autre part), d'estimer les surfaces concernes, et enfin d'apporter des lments quantitatifs pour une modlisation de l'volution possible des phnomnes (en relation avec la profondeur de carbonatation ou de pntration des chlorures). Il est noter que ces mthodes ne font pas encore lobjet de norme.

    2.4.1.2. Estimation des surfaces corrodes et valuation des risques de corrosion : mesures de potentiel

    Parmi les mthodes lectrochimiques pouvant tre appliques la dtection du risque de corrosion des armatures dans le bton, les mesures de potentiel sont les plus utilises et les plus connues, du fait de leur simplicit et de leur caractre non destructif. Cette mthode permet une valuation des risques de dpassivation des armatures.

    photo 2.2 : Mesures de potentiel

    photo 2.3 : Roue lectrode

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    Ds le contact de larmature avec le bton, il stablit linterface acier-bton, une diffrence de potentiel dpendant la fois des ractions dites anodiques (oxydations : transformation du mtal en oxydes) et des ractions dites cathodiques (rduction de loxygne). Ce potentiel est complexe et sa valeur dpend de ltat de corrosion des aciers (le potentiel tend vers des valeurs ngatives ds quil y a amorce de corrosion), mais aussi de la teneur en eau du bton, de la teneur en lments agressifs, de la profondeur de carbonatation, de la compacit du bton, etc...Il ne peut tre reli ces facteurs par aucune loi, ni aucune formule mathmatique, et la valeur absolue de ce potentiel naura donc que peu de signification. Nanmoins, les mesures effectues sur des surfaces reprsentatives permettent d'tablir une cartographie des probabilits de corrosion et de localiser les zones risque maximum. Les mesures de potentiel sont surtout utilises en phase diagnostic (elles permettent la localisation des prlvements ou de tests complmentaires), mais galement pendant les oprations de rparation (localisation prcise des zones rparer). En surveillance continue, elles permettent galement la dtection d'un phnomne, bien avant qu'un dsordre ne soit visible en surface, et ainsi de mieux planifier les rparations (mesures prventives). Elles ne permettent pas de dterminer la position des armatures (on utilisera pour cela des mthodes magntiques ou de rflectomtrie radar), ni leur vitesse de corrosion (perte dpaisseur). Elles ne sappliquent pas :

    aux lments enterrs ou immergs, moins dadapter la mthodologie ces cas particuliers (par exemple, mettre hors sol, par affouillement, llment de structure, le temps de la dpolarisation pouvant demander plusieurs jours),

    au bton revtu dun produit lectriquement isolant : celui-ci devra tre retir au droit des points de mesure,

    aux armatures actives du bton prcontraint, car la prsence de la gaine en matire plastique ou mtallique, ne permet pas de rcuprer le signal correspondant aux cbles. Dans le cas de fils adhrents, par contre, la mthode est applicable.

    La mthode ncessite la mise nu dune armature, sa connexion une borne d'un millivoltmtre haute impdance, dont l'autre borne est relie une lectrode de rfrence place sur le parement. La jonction entre le bton et l'lectrode doit tre humide, et si ce n'est pas le cas, cette humidit doit tre assure (pulvrisation d'eau lgrement alcaline, coton imbib, etc...). L'lectrode de rfrence est une lectrode dont le potentiel est constant, et dfini par une suite d'quilibres lectrochimiques. Le trac des cartographies, et l'tude des gradients de potentiel associs au dveloppement des mthodes informatiques (stockage des donnes) permettent maintenant des interprtations plus fiables et plus prcises, et ont conduit au dveloppement de ce type de mesures. Le matriel peut comprendre une ou plusieurs lectrodes, ou des roues lectrodes. Nota : Il existe, sur la mthodologie de mesure, dfaut de norme, une recommandation RILEM (voir bibliographie).

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    2.4.1.3. Estimation de la vitesse de corrosion Une autre mthode lectrochimique permet destimer la vitesse de corrosion instantane des armatures en une zone donne.

    photo 2.4 : Mesure de vitesse de corrosion

    Cette mthode est base sur la linarit des courbes intensit/potentiel au voisinage du potentiel de corrosion libre. La pente de la droite E/I exprime la rsistance de polarisation Rp, qui est relie au courant de corrosion par Icorr = B/Rp*A o B est une constante, et A la surface concerne par la polarisation. Malgr plusieurs restrictions, dorigine thorique, en mesurant Rp priodiquement, il est possible de contrler l'volution du processus de corrosion, d'identifier les zones forte activit corrosive, et de prdire une dure de vie rsiduelle pour la structure considre. Les appareils permettant ce type de mesure possdent leur propre systme dtalonnage. Nota : une mthode RILEM dfinit la mthodologie de mesure et d'interprtation. 2.4.2. Mesures relatives la qualit du bton ou son vieillissement

    2.4.2.1 . Dtermination de la profondeur de carbonatation Elle constitue une dtermination du degr de vieillissement naturel du bton (mais surtout sa profondeur de neutralisation par le gaz carbonique).

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    Parmi les mthodes de dtermination de la profondeur de carbonatation, la plus simple mettre en uvre, est le test la phnolphtaline. Celui-ci consiste mesurer le front de coloration de cet indicateur sensible au pH, que lon pulvrise sur une coupe frache de bton. Une norme europenne est en cours de mise au point. Il existe des modes opratoires (AFREM-AFPC , RILEM CPC 18). Dautres indicateurs colors, ayant des plages de virage diffrentes (bleu de bromothymol, par exemple), peuvent tre utiliss. Des prcautions sont toutefois ncessaires pour tablir la reprsentativit dune mesure de profondeur de carbonatation : il faut faire un nombre suffisant de dterminations, tenant compte des conditions locales d'exposition, de lhtrognit possible du matriau. Il nexiste pas lheure actuelle de mthode non destructive de dtermination de la profondeur de carbonatation.

    2.4.2.2 . Mesures de rsistivit

    La corrosion tant un phnomne lectrochimique, et le bton tant un conducteur, la rsistivit lectrique de ce dernier est un paramtre significatif de lintensit des changes. Celle-ci dpend toutefois d'un certain nombre de paramtres : teneur en eau du bton, composition chimique de la solution interstitielle (prsence de sels), etc... Les mesures de rsistivit sur site ont t utilises en parallle avec les mesures de potentiel, pour affiner le diagnostic de la corrosion. En effet, la vitesse de corrosion est contrle par la facilit avec laquelle les ions en solution passent au travers du bton, d'une zone anodique une zone cathodique. Ainsi, de larges gradients de potentiel associs de faibles rsistivits seront caractristiques de fortes vitesses de corrosion. Les mesures peuvent tre influences par la prsence d'armatures proximit du point de mesure, par l'effet d'chelle, ou par la prsence d'une couche de surface ayant une rsistivit diffrente de celle du cur du bton. Par ailleurs, le principe mme de la mesure (mthode de Wenner 4 lectrodes), possde ses limites. Une nouvelle mthode utilisant une contre lectrode de petite taille a t dcrite, et permet d'tablir une chelle de risque partir de la valeur de rsistivit obtenue.

    2.4.2.3. Mesures de permabilit Les proprits physiques du bton, dont sa permabilit influencent la dure de la priode damorage de la corrosion. Une mesure de permabilit partir de la surface est particulirement intressante. Toutefois, ce type de mesures in-situ est influenc par la teneur en eau du bton, qui limite son application. Permabilit lair : sa dtermination consiste en la mise en pression dune enceinte, et la mesure de la dcroissance de la pression. Permabilit leau : dans ce cas, l'essai consiste en la mise en pression deau d'une enceinte, et la mesure du dbit deau par avancement dun piston destin la pression.

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    La localisation des zones de mesure de permabilit doit tre parfaitement dfinie, pour viter les dfauts de surface du bton (nids de cailloux, fissures, etc.) qui la pertubent. En labsence de normes ou de spcifications, ces mesures restent comparatives.

    2.4.2.4. Cohsion superficielle Cette dtermination a son intrt afin, par exemple, de dfinir la nature du revtement ultrieur mettre en place, dans le cas notamment d'enduit friable, ou en prsence d'autre revtement. Elle se dtermine partir dessais dadhrence sur des pastilles colles sur la surface du bton (de section carre 5x5 cm2 ou circulaire de diamtre 5 cm). La traction est effectue laide dun appareil spcifique. Plusieurs mesures sont ncessaire dans une zone (3 au minimum). Les valeurs sont rapportes en MPa. A titre indicatif, lapplication dun revtement sur un support bton ncessite un minimum de 0,5 MPa.

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    2.5 . ANALYSES ET ESSAIS DE LABORATOIRE

    2.5.1. Mthodes de prlvements

    Des prlvements sont effectus, si ncessaire, dans des zones reprsentatives des tats de dgradation, par carottage ou forage. Une procdure AFREM donne des indications sur ce point. Le forage est utilis, par exemple, pour estimer la pntration des chlorures. Dans ce cas, il concerne des profondeurs successives, de lordre du centimtre.

    photo 2.5 : Prlvements par carottage

    2.5.2. Caractrisation chimique

    Les caractristiques chimiques du bton denrobage sont dtermines sur les prlvements :

    analyse chimique globale : elle comprend l'analyse de la fraction soluble, du rsidu insoluble. Elle a pour objet de dterminer les caractristiques du bton, dont le dosage en ciment, l'absence d'anomalie,

    dosage des chlorures totaux et des chlorures libres (solubles dans l'eau). Les mthodes sont dcrites dans les procdures AFREM (ou RILEM). Les teneurs en chlorures sexpriment par rapport au bton ou par rapport au dosage en ciment. Ce dernier peut tre connu, ou valu en laboratoire partir de la mesure de la silice soluble du ciment pralablement identifi (dans le dossier chantier ou par examen microscopique). L'interprtation des rsultats doit tenir compte non seulement des valeurs absolues mesures, mais aussi de lallure des profils de concentration,

    dosage des sulfates, autres dterminations particulires (par exemple, les sulfures).

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    2.5.3. Caractrisation minralogique

    Les caractristiques minralogiques du bton sont dtermines par :

    microscopie optique (lumire transmise ou rflchie) pour la dtermination de la nature du ciment, microscopie lectronique MEB avec microanalyse lmentaire,

    diffraction des rayons X pour la recherche et la caractrisation des phases cristallines.

    photo 2.6 : Cristal de chloroaluminate

    photo 2.7 : Spectre EDS associ

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    Un document AFREM-AFPC ( Application des mthodes microscopiques la caractrisation microstructurale des btons ) donne des indications sur ce point.

    2.5.4. Caractrisation physique

    Les caractristiques physiques du bton denrobage sont surtout lies leur rsistance la pntration (transfert) des fluides :

    porosit leau (ventuellement au mercure), permabilit, diffusivit des corps tels que les chlorures, absorption capillaire, rsistances mcaniques et ventuellement dautres caractristiques.

    Nota . Le bton peut galement tre affect par dautres pathologies telles que lalcali-raction, les ractions sulfatiques, ou le gel. En cas de doute, des investigations supplmentaires sont ncessaires pour identifier lorigine de la pathologie.

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    2.6. RAPPORT DE DIAGNOSTIC

    Le rapport de diagnostic prsente lensemble des rsultats et leur interprtation, mais doit tre comprhensible par un non initi. Il comprend :

    lidentification de la structure, le nom du demandeur, lidentification du laboratoire (ou de lingnieur) charg de ltude, la date, une brve description de la structure, le rappel des objectifs de ltude, la liste des documents consults, les rsultats de linspection dtaille, les rsultats des essais in situ et de laboratoire, une discussion sur lorigine des dsordres, leur tendue, leur volution probable,

    et leur incidence sur la scurit, des conclusions claires sur les dsordres constats et des propositions ventuelles

    de complment dtude, une liste des priorits des rparations et travaux effectuer, des recommandations relatives aux mthodes de rparation les plus adaptes.

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    BIBLIOGRAPHIE

    LCPC SETRA, Septembre 1990 Instruction technique pour la surveillance et lentretien des ouvrages dart. Deuxime partie. Fascicule 31 : Ponts en bton non arm et en bton arm RAHARINAIVO (A.), ARLIGUIE (G.), CHAUSSADENT (T.), GRIMALDI (G.), POLLET (V.), TACH (G.) La corrosion et la protection des aciers dans le bton . Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chausses, 1998, 167 p. SETRA LCPC, 1996 Choix et application des produits de rparation et de protection des ouvrages en bton Guide technique Les dfauts visibles du bton Cercle des Partenaires du Patrimoine (LRMH) 1998 Half Cell Potential Measurements Potential Mapping to Locate Corroding Reinforcement in Concrete Structures (Draft) RILEM Recommendation. RILEM TC 154 Techniques lectrochimiques pour mesurer la corrosion dans le bton RILEM TC-154-EMC: Mthodes dessai pour mesurer sur site la vitesse de corrosion des armatures en acier dans le bton au moyen de la rsistance de polarisation.

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    3. CONTRAINTES ET EXIGENCES

    Ce chapitre dresse une liste non exhaustive de critres pouvant guider lingnieur, qui doit prconiser une rhabilitation du bton arm dgrad par la corrosion. En effet, le choix de la mthode ou des produits de rparation est soumis des contraintes et exigences qui sont lies au type de rhabilitation, ainsi qu la nature et lenvironnement de louvrage rparer.

    3.1. CONTRAINTES STRUCTURELLES

    Lune des consquences de la corrosion des armatures du bton arm est un affaiblissement de la structure. Lingnieur charg dtudier la rparation doit toujours avoir prsent lesprit le respect de la scurit de service de louvrage, donc de sa stabilit. Il doit, avant mme denvisager des solutions de traitement de cette corrosion, estimer ltat gnral de la structure et en comprendre le fonctionnement. Il doit prendre en compte, comme pour un projet nouveau, les contraintes de service dexploitation, de charges et denvironnement de la structure. Une visite approfondie de la structure, permettra de dceler les indices rvlateurs de la perte de rsistance de la structure, tels que les fissures, les caillages et crasements locaux de bton etc. Quelquefois cette inspection rvlera que la corrosion est dabord due un dysfonctionnement de la structure et quelle nest en fait quun facteur aggravant. Les structures visites sont en gnral en service et soumises des chargements, leur ge et leur tat gnral permettent lingnieur dapprcier les qualits de la conception dorigine et leur fonctionnement structurel. Il ne convient pas de modifier systmatiquement les structures, quand leur comportement est satisfaisant. Mais le traitement de la corrosion qui sera envisag respectera en gnral le projet, en lui redonnant ses caractristiques originelles. 3.1.1. Respect du fonctionnement de la structure en ltat

    La corrosion des armatures du bton arm peut entraner un appauvrissement des capacits portantes de la structure. Cette perte de rsistance se manifeste par des altrations des matriaux qui sont les suivantes.

    3.1.1.1. Pertes de section du bton. Le foisonnement des oxydes de fer dveloppe des contraintes qui peuvent endommager le bton, allant jusqu' lclater. Il en rsulte que les sections rsistantes de bton diminuent, les contraintes sorganisent, et transitent par les zones adjacentes. La simple reconstitution de ces sections par un produit de ragrage, nest pas toujours suffisante pour retrouver le fonctionnement originel de la structure. Il faudra quelquefois avoir recours des techniques de vrinage pour soulager la structure, avant de reconstituer la section altre. Cela peut tre le cas dans des zones comprimes, la nature des produits de reconstitution devront alors tenir compte de la composition du bton en place et de son module dlasticit. La forme de la dcoupe pour curer les zones altres devra

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    prendre en compte langle des joints de btonnage de la zone reconstituer, pour que les contraintes transitent correctement lors du rechargement. 3.1.1.2 . Pertes de section des armatures La corrosion mtallique est une dissolution, donc une perte de section des armatures. Le facteur de scurit pris en compte dans les calculs de dimensionnement, sen trouve rduit. Lingnieur charg de la rhabilitation de la structure devra estimer ces pertes. Cette tche nest pas facile ; lestimation se fait gnralement de faon statistique aprs une srie de mesures des diamtres rsiduels effectues dans des sondages. Pour les visites dvaluation, il est trs rare de disposer des moyens daccs utiliss pour lexcution du chantier. Les sondages dvaluation sont gnralement raliss dans des zones daccs faciles, o les sections ne sont pas toujours les plus sollicites. Il faut donc se garder la possibilit financire de faire excuter de nouveaux sondages dans les sections les plus sollicites, et prvoir un ventuel renforcement darmature. Si la perte de section est suprieure 10%, il convient de renforcer les armatures. Il faut, bien entendu, sassurer que les charges de services nont pas volu, et que rglementairement les armatures en place correspondent aux sollicitations. Lapport de nouvelles armatures peut alors se faire dans la masse, aprs dmolition des zones et reconstitution du bton, soit par un apport externe enrob dans un bton projet connect la structure, soit par des armatures additionnelles colles sous forme de plaques de tle ou de tissus de carbone.

    3.1.1.3. Ancrage et entranement des armatures Les oxydes de fer forment autour des armatures une gaine qui, partir dune certaine importance, peut diminuer leur adhrence au bton. Cette perte dentranement des barres conduit alors une perte gnrale de la rsistance de la structure. La mobilisation des efforts par les barres en traction peut tre modifie par un glissement relatif de lancrage lors de sollicitations, la mobilisation des efforts se fait alors avec de plus grandes dformations. Il faut alors quelquefois dgarnir les enrobages de bton altrs pour les reconstituer, ces oprations librent totalement les ancrages de barres. Quand ils ne sont pas accompagns dun taiement soign de la structure avant le repiquage, ces dgarnissages modifient profondment son fonctionnement, et peuvent prsenter un rel danger lors de lexcution. 3.1.2. Respect des materiaux en place

    Les traitements de corrosion des armatures du bton arm sont raliss soit par des apports de matriaux en surface, soit par des reconstitutions de forme aprs purge, soit par des procds agissant en profondeur. Le choix des techniques doit tre fait en considrant les matriaux constitutifs de la structure, tant sur un plan physique que chimique. Ainsi, le traitement de la corrosion des armatures ne doit pas entraner une dgradation du bton en place, qui serait due lincompatibilit de deux produits en prsence. Laction des produits de protection des armatures ne doit pas engendrer, vis--vis du bton, des actions secondaires prjudiciables au bon fonctionnement de la structure.

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    Avant la prconisation du traitement, lingnieur sassurera que la solution choisie est en adquation avec les conditions de fonctionnement et le milieu ambiant de la structure. Les effets dun traitement peuvent tre de trois types.

    3.1.2.1. Les actions irrversibles sur la nature des matriaux Lapplication de produits peut changer de faon irrversible la structure interne ou superficielle des matriaux traits. Certains produits de surface bloquent totalement les porosit du bton et pigent lhumidit dans les structures, ils les rendent ainsi plus sensibles aux cycles gel / dgel. Des produits dimprgnations qui crent des minraux peuvent modifier lquilibre chimique du bton en place ou le module dlasticit des zones fortement imprgnes en surface. Dautres produits peuvent empcher jamais la pose de revtements ultrieurs, etc.

    3.1.2.2. Les effets secondaires aprs traitement Certains traitements peuvent avoir des effets secondaires, aprs leur application sur certains btons. Par exemple, les traitements lectrochimiques qui augmentent le pH du bton denrobage, peuvent dclencher des ractions dalcali-granulats. De mme, lutilisation de produit effet gonflant ( long terme) peut crer des contraintes importantes, pouvant aller jusqu des fissurations ou des clatements.

    3.1.2.3. Les consquence du choix des matriaux de remplacement Le choix des matriaux de remplacement ou de substitution des zones dgrades doit donc tenir compte de ltat de vieillissement des matriaux en place. Si certaines parties doivent tre partiellement reconstruites, on devra sassurer de la bonne compatibilit des matriaux entre eux. Certains produits, utiliss en ragrages, faciles demploi, rapides, et compatibles avec les armatures, ne sont pas toujours compatibles avec les btons adjacents. Cela peut tre le cas des produits dont le liant est base de ciment alumineux au contact avec des btons base de ciment Portland CEM I.

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    3.2. CONTRAINTES DE SITE ET DEXPLOITATION

    Le choix des produits et des procds de rparation prconiser influe fortement sur le caractre prenne de la rparation. Il doit aussi tenir compte des contraintes dexploitation et du respect de lenvironnement pendant lexcution. Pour satisfaire aux exigences lies au site, l'ingnieur devra considrer au moins la localisation de la structure, ses caractristiques et son ambiance.

    photo 3.1 : Contraintes de site

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    3.2.1. Localisation de louvrage (agressivit du milieu, situation)

    3.2.1.1. En site fluvial et maritime Les sites maritimes et fluviaux sont caractriss par la prsence deaux plus ou moins salines et par une atmosphre humide, avec des embruns en bord de mer. La composition chimique de ces milieux les rend agressifs vis--vis du bton arm, surtout en prsence de vent. Par ailleurs, les chantiers de rparation ou rhabilitation doivent tre conus dune faon telle que les eaux d'vacuation ne soient pas pollues.

    3.2.1.2. En site industriel Sur un site industriel, il est difficile de dresser la liste des polluants et de leurs interactions. Outre le choix de la solution technique compatible avec les produits prsents sur le site, il faut souvent considrer lenchanement des phases de travaux avec les contraintes de lexploitant. Comme les pertes dexploitation dues aux travaux sur des installations de production sont importantes, il est souvent prfrable de prvoir des oprations courtes et partielles, se droulant pendant des priodes darrt de lusine, plutt que des traitements complets qui bloqueraient loutil de production.

    3.2.1.3. En site urbain Latmosphre urbaine contient des polluants qui sont principalement des gaz dchappement ou dorigine industrielle. Les eaux de prcipitation sont galement agressives. Par ailleurs, les sels de dverglaage rpandus sur les chausses sont entrans par les vhicules dans les parkings souterrains, ou pntrent dans le sol et finissent par agresser les canalisations enterres. Les ralisations des travaux sont plus contraignantes : elles prennent en compte les contraintes de circulation, la scurit des usagers dans les endroits publics, etc.

    3.2.1.4. En rase campagne Lambiance en rase campagne est relativement peu agressive. Il convient de considrer les difficults dapprovisionnement en continu pour certains fluides , tels que llectricit. 3.2.2. Structures en service

    Le traitement douvrages en cours dexploitation doit tre choisi en fonction des nuisances temporaires quil peut gnrer lors de sa ralisation telles que :

    les vibrations, le bruit, les odeurs, les poussires.

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    3.2.3. Ambiance (milieu ambiant, lors de lapplication)

    La qualit dune rhabilitation dpend non seulement du produit ou du procd de traitement, mais aussi des conditions de leur mise en uvre. Des produits ou procds performants, mais ncessitant des conditions de mise en uvre dlicates, risquent de mener un chec, si toutes les spcifications ne sont pas respectes. Les procds ou produits ont chacun leur limite dapplication dans un milieu ambiant donn. Les notices techniques et recommandations pour la mise en uvre doivent tre minutieusement tudies au pralable. Il convient de vrifier en particulier, pour un site donn :

    lhygromtrie, le point de rose, la temprature, si lespace est clos ou ouvert (gaz, ventilation, produit phase solvant, etc.).

    Pour ce dernier point, les risques dexplosion et ceux pour la sant des applicateurs, doivent tre pris en compte.

    photo 3.2 : Projection en conditions difficiles

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    3.3. EXIGENCES A PRENDRE EN COMPTE POUR LES REPARATIONS

    Lobjet principal dune rhabilitation est darrter ou dviter la corrosion des armatures du bton arm. Mais le traitement choisi doit aussi rpondre aux attentes du client qui peuvent tre dordre fonctionnel ou esthtique, avec le respect du caractre original ou historique de la structure. Ces exigences sont traites au coup par coup. En gnral, le cahier des clauses techniques particulires fixera les critres de ralisation. Il est recommand de demander lentreprise charge du chantier, des planches dessais pour valider les traitements mettre en uvre. Il peut aussi tre demand de raliser in situ, une partie de structure qui servira dessai de convenance. Cette dernire procdure offre lavantage de pouvoir valider en une seule fois le matriel, les matriaux et la mise en uvre de la planche de convenance. Ces validations peuvent concerner des exigences :

    de forme, de couleur, daspect, de respect de lenvironnement.

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    3.4. DURABILITE

    La durabilit dune rhabilitation correspond au fait quelle ne doit pas tre renouvele avant un certain dlai, qui est prcis dans une garantie. Cette durabilit dpend de la pertinence du choix de la technique retenue, de sa mise en uvre et des sollicitations aprs traitement. La prennit de louvrage correspond son aptitude remplir les fonctions prvues (mcaniques, esthtiques, etc.). Elle peut tre allonge, aprs traitement de rhabilitation, quand les parements sont de plus revtus dun cran protecteur contre les agents agressifs. La notion de garantie est une notion contractuelle, dont la dure est lie au traitement choisi, pour une structure dans des conditions dexploitation donnes. La garantie prend effet aprs la rception des travaux. La rception des travaux est un acte de fin de travaux qui atteste que la ralisation est conforme au contrat. Avant cette rception lefficacit du traitement doit tre vrifie. 3.4.1. Les contrles du rsultat des traitements

    Certaines vrifications sont simples, comme par exemple les couleurs, les formes, la rugosit etc. Dautres demandent des analyses beaucoup plus fines qui sont prcises dans le chapitre 2. Il faut souvent faire appel des laboratoires spcialiss pour effectuer ces contrles. 3.4.2. Le contrle des revtements de protection des btons

    Les produits de protection du bton ne sont pas toujours exigs, bien quils constituent une barrire contre les agents agressifs contenus dans le milieu environnant. La vrification des revtements se limite gnralement des contrles de leur adhrence au support, de leur aspect et de leur paisseur.

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    4. LES METHODES DE REHABILITATION

    4.1. RECONSTITUTION DE LENROBAGE

    Plusieurs mthodes sont disponibles pour rparer durablement un parement en bton, arrter la progression des dgradations et viter de nouveaux dsordres. Elles supposent une mise en uvre attentive, le contrle des rsultats et une surveillance adapte. 4.1.1. Principes et dfinitions

    La reconstitution du parement a pour objectif de restaurer lapparence du bton, tout en arrtant le processus de corrosion et en rendant la structure son intgrit. Il sagit de rparations caractre discontinu, ponctuel et superficiel, pour lesquelles plusieurs prcautions doivent tre prises :

    si les zones dgrades sont visuellement identifiables (bton dcoll, fissures, paufrures, etc.), ltat des zones adjacentes nest en gnral connu quaprs un diagnostic gnralis. Ainsi, les surfaces dgarnir sont en gnral sous estimes lors de leur premire valuation ;

    si des zones prsentent un risque de corrosion (bton carbonat, ou pollu par les chlorures), celles-ci peuvent se dclarer aprs un dlai de quelques annes, ct de la rparation, par lapparition dun couple galvanique entre la surface rpare et la surface adjacente (voir paragraphe 4.1.6).

    Une attention particulire devra tre apporte aux points suivants :

    l'apport de matriaux en surpaisseur peut modifier la section des lments de la structure. Il est donc ncessaire de prendre en compte les charges qui en rsultent ;

    l'enlvement du bton dgrad ou pollu risque d'affaiblir ou de dsquilibrer la structure. L'entreprise doit mettre en uvre un phasage prcis. Le recours un taiement peut savrer ncessaire ;

    des remplacements d'armatures seront envisager, selon des critres de dcision (diamtre rsiduel, longueur), dcrits plus loin. L'objectif sera de rtablir la section d'origine.

    Des tapes essentielles sont respecter, dont la prparation de la surface du support. Nota : dans le cas dun traitement gnral par inhibiteur, la mthodologie de purge et de prparation du support peut tre diffrente (voir la partie 4.3). 4.1.2. Elimination des zones dgrades

    Avant de rparer les zones dgrades (armatures apparentes, clatements de bton, traces de rouille, etc.), les revtements en place doivent tre retirs, sur toute la surface, par un moyen mcanique ou chimique. Les produits de dmolition doivent tre mis en dcharge ou recycls, en conformit avec les textes rglementaires en vigueur sur la protection de lenvironnement.

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    Pour traiter les armatures corrodes, il convient de les dgager par burinage, repiquage ou bouchardage, jet deau ou sablage. Le dgarnissage doit tre effectu jusqu ce quun acier sain apparaisse et la longueur de cet acier doit tre dgage sur toute sa priphrie, selon la norme NF P 95.101 (un dgagement dun minimum de 2 cm derrire larmature, est conseill). Lorsque les armatures qui ne sont pas parallles au parement sont corrodes leurs extrmits, le bton avoisinant doit tre enlev et ces extrmits doivent tre amputes de 2 cm, pour rtablir un enrobage suffisant. La phase dlimination de la zone sous corrosion, constitue lune des tches les plus dlicates raliser. La bonne tenue dans le temps des rfections de parement, dpend directement de la qualit dexcution de ces travaux. Il est donc impratif dliminer lintgralit de cette altration, quelle soit foisonnante ou de surface, et ceci sur toute la priphrie de lacier, par dcapage et brossage soign ou par des moyens mcaniques (sablage, hydrosablage, etc.). Cette opration doit tre plus particulirement soigne en milieu marin, car la rouille y est charge de chlorures acides. Les surfaces de btons sont ensuite nettoyes, afin de faire disparatre toute poussire ou toute souillure, subsistant aprs llimination des btons dgrads. Ce nettoyage peut tre ralis par voie humide ou sche (brossage et soufflage), mais dans le cas du lavage leau, celle-ci doit tre limine par soufflage ou par aspiration. 4.1.3. Remplacement des armatures fortement corrodes

    A cette tape des travaux, un contrle du diamtre rsiduel des armatures les plus fortement attaques sera effectu ( l'aide d'un pied coulisse par exemple). Les armatures supplmentaires de mme nature seront mises en place, par scellement ou soudure, afin de restituer la section initiale, avec une tolrance de 5%, en tenant compte des longueurs d'ancrage et de recouvrement, et des armatures de couture. Dans le cas de soudures, celles-ci devront tre effectues, selon les normes en vigueur, aprs que la soudabilit de lacier ait t vrifie. 4.1.4. Protection des armatures

    La protection des armatures consiste appliquer sur toute la surface de celles qui sont dgages (priphrie complte), un produit assurant une protection vis vis de la corrosion. Ce traitement nest rellement ncessaire que si, pour des raisons techniques ou esthtiques, lenrobage final ne peut pas avoir la valeur prvue dans les rglements (BAEL 91, par exemple), pour un environnement donn. Il est galement fonction de la nature du produit de reconstitution du parement. On devra galement s'assurer de la compatibilit avec les traitements ultrieurs (lectriques notamment). Cette application doit suivre immdiatement le dcapage, car loxydation des armatures risque de samorcer et de compromettre la bonne tenue de la rparation. g photo 4.1 : Protection des armatures

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    4.1.5. Etape de la rfection des btons

    La rfection des btons consiste rtablir lenrobage des armatures par la mise en uvre de mortier. Ce dernier doit respecter les critres :

    de tenue verticale sans coffrage, de monte en rsistance rapide et de rsistance mcanique suprieure au bton

    support, dadhrence suprieure ou gale la cohsion du support, dimpermabilit leau et aux agents agressifs, de coefficient de dilatation thermique et de module dlasticit dynamique

    quivalent au bton support, de bonne protection des aciers.

    photo 4.2 : Reconstitution de l'enrobage

    Les produits de protection seront, de prfrence, choisis dans la famille des produits base de liants hydrauliques avec ajouts ou modifis (Guide Technique : Choix et application des produits de rparation et de protection des ouvrages en bton LCPC SETRA). Ils doivent tre conformes la norme NF P 18-840 ou tre admis la marque NF Produits spciaux destins aux constructions en bton hydrauliques . Cette marque dfinit notamment, pour les produits de rparation de surface, les caractres normaliss garantis (classe dadhrence, tenue aux chocs, etc.).

    Lorsque pour des raisons esthtiques, des produits pr formuls ne peuvent pas tre appliqus, il conviendra dtudier un mortier spcifique, de mme texture, couleur et aspect de surface que le bton en place. Les mortiers doivent tre peu sensibles au retrait, rsister au gel et tre durables. Une autre approche consiste appliquer une premire couche de produit certifi NF ou quivalent, afin dassurer laccrochage sur le bton support, et une couche de finition pour laspect. Enfin, il faut noter quil est difficile de masquer totalement des zones rpares localement. Parfois, ces zones rapparaissent sous forme de fantmes, du fait des diffrences de comportements entre le bton support et le produit de rparation. Une solution peut consister appliquer un produit de protection sur toute la surface. 4.1.6. Prcautions particulires prendre

    Dune faon gnrale, une structure rpare se trouve de nouveau expose aux conditions denvironnement, qui ont dj cr la corrosion. Il faut donc sassurer que les surfaces traites ne vont pas engendrer de nouveaux dsordres, notamment sur les zones adjacentes.

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    Il est malheureusement souvent constat que des rparations locales sont responsables de nouvelles pathologies :

    la zone rpare clate, et les armatures se corrodent de nouveau ; les zones adjacentes se fissurent, et ce sont les armatures non rpares qui se

    corrodent. Ainsi proximit d'une rparation locale, la corrosion se caractrise par lapparition possible de zones anodiques (dissolution) bas potentiel et de zones cathodiques (acier protg). Le couplage entre ces surfaces se traduit par le passage dun courant de corrosion sortant de la surface anodique. La prparation de surface et la reconstitution du parement ont pour effet de modifier les conditions lectrochimiques des armatures. Dune faon gnrale, les zones rpares sont protges dune future corrosion. Toutefois :

    leur potentiel crot (larmature se trouve progressivement de nouveau dans un tat de passivit),

    de nouvelles anodes se crent autour de cette zone.

    Des courants de corrosion vont se crer. La densit de courant, qui correspond la vitesse de corrosion, sera dautant plus importante que :

    la diffrence de potentiel est importante, les surfaces anodiques sont plus petites, la rsistance lectrique est plus faible (dpendant fortement de lhumidit et de la

    prsence de sels), les polarisations la fois des zones anodiques et cathodiques sont plus faibles.

    Ces polarisations dpendent essentiellement des conditions lectrochimiques rgnant linterface acier/bton. Dans la zone anodique, plus le milieu sera pollu par les chlorures ou rendu voisin de la neutralit par la carbonatation, plus faible sera cette polarisation et plus grand sera le courant de corrosion.

    Ltendue des surfaces touches par ces courants de corrosion dpend principalement de ltat dhumidit du bton pollu. En gnral la surface de cette zone ne dpasse pas quelques centimtres carrs. Au del, cest la corrosion naturelle qui est le mcanisme principal de la dgradation. En fait, plusieurs cas sont considrer : a- la rparation est effectue correctement : les zones adjacentes sont passives (absence totale de carbonatation, de chlorures). Les risques damorage et dvolution de corrosion localise sont faibles. La corrosion tait due un dfaut local (enrobage, ou bton dfaillants). b- la rparation est effectue correctement : les surfaces adjacentes sont protges (zone sans carbonatation ou faible teneur en chlorures), mais ces deux agents agressifs atteindront les armatures dans un dlai de quelques annes.

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    c- la rparation est effectue correctement : les armatures sont exemptes de produit de corrosion, et elles sont protges par l'alcalinit du produit de rparation (s'il est base de ciment), ou par la rsine (par leffet isolant de celle-ci), mais les surfaces adjacentes sont en tat de corrosion (cest dire que le bton y est carbonat ou pollu par les chlorures). d- la rparation nest pas effectue correctement, cest dire que larmature na pas t dgage puis enrobe de produit de rparation. Dans les cas b, c, et d, les risques de corrosion sont importants, dans un dlai difficile dterminer mais pouvant tre infrieur dix ans, aprs la rparation (voir la partie 4.3 : inhibiteurs). e- la rparation est effectue laide dun mortier de rsine, par principe non conducteur. Les mcanismes anode cathode ne peuvent sappliquer. Toutefois, il apparat linterface mortier de rsine/armature/ancien bton un interstice, en cas de manque de continuit, dans lequel, la corrosion samorce par aration diffrentielle, puis des modifications chimiques se crent, en labsence dalcalinit (bton carbonat), ou en prsence de chlorures. Dans linterstice, le milieu devient rapidement acide du fait de lhydrolyse des produits de corrosion, et lattaque progresse rapidement. Ainsi, il ne faut pas ngliger plusieurs points essentiels dans les phases de la rparation :

    le diagnostic (cf. chapitre 2) ; la prparation de surface de larmature qui, si des traces de produits de corrosion

    subsistent, risque de participer lamorage de corrosions ; la liaison produit de rparation-bton ancien, qui risque dengendrer des

    interstices responsables damorage de corrosions localises.

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    4.1.7. Normes

    Les principales normes relatives aux produits de rparation sont les suivantes :

    Produits spciaux destins aux constructions en bton hydraulique

    N de normes Titre Nature du liant Anne

    NF P 18-800 Dfinitions, classification, conditionnement, marquage, conditions de rception H R 1989

    NF P 18-802 Contrle sur chantier H R 1992

    Produits ou systmes de produits destins aux rparations de surface du bton durci

    NF P 18-840 Caractres normaliss garantis- Normes dessais garantis Normes 1993

    NF P 18-852 Essais dadhrence sur surfaces scies H R 1993

    NF P 18-853 Essai dadhrence aprs cycles thermiques sur surfaces scies H R 1993

    NF P 18-854 Essai de tenue aux chocs rpts sur surfaces scies H R 1993

    NF P 18-855 Essai de permabilit aux liquides avec surfaces scies H R 1992

    NF P 18-856 Essai de tenue aux rayonnements U.V. R 1993

    NF P 18-857 Essai de tenue aux chocs sur surfaces scies aprs cycles H R 1993

    NF P 18-858 Essai dadhrence sur surfaces rugueuses H 1993

    NF P 18-859 Essai dadhrence aprs cycles thermiques sur surfaces rugueuses H 1993

    NF P 18-860 Essai de tenue aux chocs rpts sur surfaces rugueuses H 1993

    NF P 18-861 Essai aprs cycles de gel-dgel, de tenue

    aux chocs rpts sur prouvettes surface rugueuse

    H 1993

    NF P 18-862 Essai de permabilit aux liquides sur prouvette surface rugueuse H 1993

    H : produits hydrauliques R : rsines de synthse

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    Ouvrages dart, Normes sur les techniques de rparations Anne

    NF P 95-101 Rparation et renforcement des ouvrages en bton et en maonnerie Reprise du bton dgrad Spcifications

    relatives la technique et aux matriaux utiliss 1990

    4.1.8. Essais, contrle et rception

    4.1.8.1. Essai de convenance Une preuve de convenance est ncessaire, il faut dfinir ses modalits : la surface, la longueur, ou le type dlment ncessaires.

    4.1.8.2. Mortiers de rparation Si les mortiers bnficient du droit dusage de la marque NF, aucun essai pralable n'est effectuer. Dans le cas contraire, il y a lieu deffectuer un ou plusieurs des essais prvus dans la norme (essais de convenance), qui devront donc tre planifis avant le dmarrage du chantier.

    4.1.8.3. Contrles et rception des produits. Ces contrles ont pour but de vrifier que les produits livrs sont conformes aux indications du Cahier des Clauses Techniques Particulires (CCTP) ou conformes aux normes, si elles existent, aux certificats de qualification et aux avis daptitude lemploi.

    4.1.8.4. Contrles de lapplication Ces contrles ont pour but de vrifier qu tout instant du chantier, lexcution est conforme au CCTP. Les tapes les plus importantes sont les suivantes : a- rception du support aprs prparation de surface A ce stade, il faut s'assurer que les caractristiques du support prpar (4.1.2 et 4.1.3) sont conformes aux hypothses prises en compte pour la rparation ou le renforcement. La rception repose d'une part sur l'examen visuel de la surface traite, sur un contrle sonique (sondage au marteau), et enfin sur un contrle du diamtre rsiduel de l'acier. Ce contrle a pour objectif de vrifier :

    la bonne prparation de toutes les surfaces prvues ; l'absence d'amorces de dcollement ou de fissuration ; la compatibilit de la texture de surface avec l'application du produit de

    rparation ; l'absence de traces de rouille sur les armatures ; labsence de pollution du support par des agents agressifs vis vis des armatures

    (chlorures) ; la ncessit ou non dun renforcement.

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    Un essai de cohsion superficielle, par traction directe, est galement souhaitable. Il peut savrer ncessaire, dans le cas dune forte pollution du support par les sulfates et les chlorures (risque de raction avec le ciment du produit de rparation). b- rception et contrle des armatures de remplacement c- contrle de rception aprs application du mortier de rparation Ce contrle se fait par examen visuel et essai de cohsion superficielle par traction directe. Les paramtres importants de cet essai sont : le mode de rupture (dans le produit de rparation, adhsif linterphase, ou dans le support), la valeur de rsistance la traction. Les conditions de lessai et son interprtation sont contractuelles. d- rception des supports avant mise en oeuvre des revtements Il sagit dun examen visuel.

    4.1.8.5. Rception finale des travaux Les essais de rception des travaux sont prvus dans les cahiers des charges, qui tiennent compte des normes ou de recommandations. Leur objectif est de valider en fin dexcution, le respect des cahiers des charges par lentrepreneur : caractres gomtriques, mcaniques, etc. 4.1.9. Rfrences bibliographiques

    Excution des ouvrages en bton arm ou en bton prcontraint par post-tension , Fascicule N65 A, 1992

    Choix et application des produits de rparation et de protection des ouvrages en

    bton Guide Technique LCPC SETRA, Aot 1996.

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    4.2. IMPREGNATIONS

    4.2.1. Principes et dfinitions

    Dune faon gnrale, les produits appliqus par imprgnation sont des consolidants ou des hydrofuges. Ils se distinguent par leur fonction principale :

    un produit consolidant confre une zone peu profonde altre, une cohsion identique celle du mme matriau dorigine. Il ne s'agit donc pas dune consolidation structurale lchelle dun ouvrage.

    un hydrofuge constitue une barrire interne au matriau, vis--vis de la pntration de l'eau liquide, sans trop affecter la permabilit la vapeur d'eau. Un hydrofuge est dit de surface, lorsquil est appliqu sur le bton durci.

    photo 4.3 : Action d'un produit hydrofuge

    Par sa fonction principale, un produit hydrofuge n'est ni un impermabilisant, ni un antigraffiti. Certains produits ont des fonctions secondaires (antisalissure, etc.). Les consolidants et les hydrofuges n'ont pas d'action directe sur la protection contre la corrosion des armatures. Mais ils peuvent tre utiliss comme traitement complmentaire. Par la suite, seuls les hydrofuges de surface seront traits dans ce document. Il est noter que certains points ne sont donns qu titre indicatif. La mise en uvre de ces produits est spcifie dans des documents tels que le Guide pour la protection du bton arm par application de produit la surface du parement (LCPC). 4.2.2. Domaine et limites demploi

    Une hydrofugation se justifie, si le bton subit une altration lie un contact avec de leau liquide provenant de latmosphre (et non pas du sol ou dune fuite deau). Ce traitement est appliqu titre prventif ou curatif.

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    Laltration du bton n'affecte gnralement que les zones soumises aux pluies battantes, au ruissellement ou au rejaillissement. Il est donc inutile dhydrofuger des zones qui sont, par exemple, lintrieur dun btiment. Les dgradations lies aux sels solubles sintensifient aprs hydrofugation. Pour assurer une bonne durabilit au traitement, il est important de limiter les risques de pntration deau et de sels par larrire de la surface traite. Les surfaces sur lesquelles leau stagne, ne peuvent pas non plus tre traites efficacement. Enfin, les traitements hydrofuges sinsrent dans une procdure globale de rparation. La compatibilit entre les diverses techniques de rparation doit tre assure et surtout les objectifs long termes doivent tre clairement dfinis (les possibilits de "retraitement", notamment pour les imprgnations d'inhibiteurs de corrosion ou d'application postrieure de tout autre produit destin migrer en phase liquide, etc.). 4.2.3. Etat de lart, normalisation

    4.2.3.1. Normalisation Selon la norme P 84-403, un hydrofuge de classe D1 permet de maintenir l'aspect d'origine du parement de la faade ou de lui donner un aspect peu diffrent. Cette norme ne dfinit aucun critre ni spcification. Selon le projet de norme europenne pr EN 1504-2, une imprgnation hydrophobe du bton est "destine produire une surface hydrofuge, caractrise par le fait que les pores ne sont pas remplis mais seulement couverts. Aucun film ne se forme la surface et l'aspect n'est pratiquement pas modifi". Cette norme dfinira des mthodes d'essai avec des spcifications auxquelles devront rpondre les hydrofuges.

    4.2.3.2. Produits hydrofuges Les produits hydrofuges peuvent tre classs en fonction de la nature chimique de leur constituant de base. Les produits les plus rpandus sont les silicones et leurs drivs (siliconates, silanes, siloxanes). Mais il existe aussi des hydrofuges acryliques, des rsines fluores et dautres. La classification des hydrofuges tient compte de la taille des molcules. Pour une application donne, il convient de choisir le produit qui est adapt la porosit du bton traiter. Il est noter que de nombreux produits hydrofuges sont en phase solvant , ce qui signifie qu'avec l'volution de la lgislation europenne, certains de ces produits vont disparatre au profit de ceux en phase aqueuse . 4.2.4. Procdure de choix et d'application

    Le choix de produit, comme le choix de la procdure dapplication ne pourront tre raliss quaprs un diagnostic et des essais prliminaires.

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    4.2.4.1. Diagnostic Avant de traiter le bton par un hydrofuge, il est indispensable de dfinir si cette opration est utile et compatible aussi bien avec le matriau traiter quavec son environnement. La premire tape du traitement consiste prciser dans le diagnostic :

    la nature et l'tendue des altrations qui affectent le matriau, labsence de fissure ou de dlamination du bton, l'origine des dgradations, les caractristiques principales du bton traiter (notamment sa porosit), et enfin si aucune contre-indication s'oppose au traitement.

    4.2.4.2. Choix du produit et essais prliminaires Le choix d'une famille d'hydrofuges est ralis :

    seulement aprs une caractrisation pralable du support, mais aussi aprs avoir clairement dfini les conditions de la mise en uvre sur

    chantier (saison, traitements prliminaires envisags, mise en peinture postrieure).

    Lefficacit et la durabilit du traitement hydrofuge sont optimises, en slectionnant un produit particulirement adapt au support et ses proprits physiques (tailles de pores, couleur, etc.). L'optimisation est faite partir dessais de convenance. Elle concerne la concentration du produit et sa consommation, en tenant compte de la procdure dapplication.

    4.2.4.3. Procdure d'application La durabilit du traitement est conditionne par la profondeur de pntration. Les principales techniques dapplication sont le pinceau, le rouleau et le pulvrisateur pour les silicones et le pulvrisateur ou le pistolet airless . En gnral, le produit doit avoir une bonne rpartition dans le support, cest pourquoi lutilisation du pulvrisateur (ou de lairless ) est souvent privilgie. Les conditions climatiques sont particulirement importantes pour le processus de polymrisation. Cest pourquoi, il convient de respecter les notices techniques, afin d'viter une polymrisation trop rapide par temps trop chaud ou trop lente par temps trop froid et humide (gnralement, les tempratures limites conseilles se situent entre 5 et 30C). Enfin, le support doit tre rpar et propre. Mais en plus, les indications de la fiche technique du produit, concernant lhumidit du support, doivent tre respectes. 4.2.5. Contrle du traitement

    Le contrle du traitement a pour objectif de vrifier :

    que les produits et les conditions de mise en uvre, dfinis dans la procdure d'application, ont t respects,

    et que le traitement a t efficace.

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    Par ailleurs, certains essais sont proposs pour caractriser un traitement d'hydrofugation, et se font soit sur site soit sur des prlvements de bton (tableau ci-aprs). Mais il est aussi important de vrifier que ce traitement ne modifie pas trop d'autres proprits du bton, telles que :

    des proprits structurelles (porosit, etc.), des proprits de transfert (permabilit la vapeur deau, etc.), ou des proprits esthtiques (couleur, brillance).

    Exemples dessais de convenance pour caractriser un traitement

    par imprgnation dhydrofuge

    Essai sur site Profondeur de pntration Effet hydrofuge

    Effet perlant oui oui

    Essai de permabilit non oui Essais sur prlvements Profondeur de pntration Effet hydrofuge

    Frange dimbibition oui non

    Mouillage ou microgoutte oui oui

    Attaque acide oui non

    Angle de contact oui oui

    Test dimbibition capillaire non oui

    4.2.6. Essais de rception

    Les essais de rception des travaux sont prvus dans les cahiers des charges. Le seul essai non destructif, qui peut tre effectu pour la rception dune imprgnation, est la mesure de la permabilit du bton trait. Il sagit soit de la permabilit leau, soit de la permabilit lair. 4.2.7. Dure et efficacit du traitement

    Lefficacit dun traitement par imprgnation est, en gnral, de deux ans. Elle porte la fois sur la tenue la pntration dagents agressifs dans le bton et sur laspect du parement. 4.2.8. Rfrences bibliographiques

    Guide technique LCPC : "Protection des btons par application de produit la surface du parement Dcembre 2002.

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    4.3. INHIBITEURS DE CORROSION

    4.3.1. Principes et dfinitions

    Par dfinition, un inhibiteur de corrosion est un compos chimique qui, ajout en faible concentration au milieu corrosif, ralentit ou arrte le processus de corrosion d'un mtal plac dans ce milieu. Ses fonctions essentielles sont les suivantes :

    de pntrer une couche de bton trs htrogne par nature (variations de compacit notamment) ,

    dabaisser la vitesse de corrosion du mtal, sans en affecter ses proprits (ni celles du milieu environnant),

    dtre stable dans le milieu considr et compatible avec celui-ci, la temprature d'utilisation,

    dtre efficace la concentration recommande, de ne pas tre toxique.

    Par ailleurs, la teneur en inhibiteur doit tr