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EHESS Religion et tabou sexuel by Jacques Marx Review by: Jacques Maître Archives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 278-279 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30125896 . Accessed: 13/06/2014 00:23 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.44 on Fri, 13 Jun 2014 00:23:41 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Religion et tabou sexuelby Jacques Marx

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Religion et tabou sexuel by Jacques MarxReview by: Jacques MaîtreArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 278-279Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125896 .

Accessed: 13/06/2014 00:23

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

partie de ceux qui savent d6ployer l'histoire comme une fresque, vivante, colorde, chaleu- reuse... Le second volume de la sdrie inaugurde avec The Irony of All, 1893-1919, poursuit sur ce mode la mise en perspective socio-historique de l'univers religieux amdricain, en s'attachant cette fois g la pdriode de l'entre-deux-guerres. Parmi les images de son pass6 que l'Amdrique aime B donner d'elle-meme, il y a celle de mul- tiples communaut6s locales, familiales et paisi- bles, paternellement conduites par leurs pasteurs, regroup6es autour de clochers en bois blanc... M.M. prend h contre-pied cette vision idyllique de l'Amdrique religieuse et met I'ac- cent, au contraire, sur la multiplicit6 et la vio- lence des conflits qui ont caractdrisd cette pdriode, et dont l'dcho se fait sentir dans les tensions du pr6sent: conflit entre la droite et la gauche, entre les fondamentalistes et les li- bdraux, entre les chr6tiens et les juifs, entre les protestants et les catholiques, entre les blancs et les noirs etc. Dans une p6riode de tourmente, marqu6e par la prohibition, les ef- forts pour restreindre l'immigration, la grande D6pression et le repli sur soi d'une Amdrique troubl6e, la sphere religieuse n'a pas 6td dpar- gn6e: les lignes de partage de la soci6t6 sont devenues lignes de fracture, rv6l16es notam- ment par les mouvements extr6mistes qui ont prolif6r6 alors (nativistes, KKK, anticatholi- ques, antis6mites etc.). Pourtant, dans cet uni- vers conflictuel, et i travers ces conflits, s'est d6velopp6e une dynamique sociale qui a pro- duit de l'unit6 : le jeu des oppositions croisdes (sociales, ethniques et culturelles) a redessind la carte des confessions et des d6nominations. C'est la pluralit6 des appartenances, en tension entre elles, qui a constitu6 le fonds concret du pluralisme amdricain. La tonalit6 fondamenta- lement optimiste du propos est bien dans la manibre de l'auteur: elle n'enlbve rien a l'in- t6r~t de cette lecture du pluralisme comme rd- sultante de compromis multiples et oblig6s.

Danible Hervieu-L6ger.

Religion et tabou sexuel. Bruxelles, Editions

76.418 MARX (Jacques) dd.

de l'Universit6 de Bruxelles, 1990, 159p. (Universit6 Libre de Bruxelles, Institut d'6tude des religions et de la laicit6. Problimes d'his- toire des religions, 1/1990).

Avec ce vingtibme volume, la sdrie Pro- blames d'histoire du christianisme >, cr66e dbs 1970, devient < Problbmes d'histoire des reli- gions w, en conformit6 avec l'ouverture de 1'<< Institut d'histoire du christianisme > aux perspectives d'un w Institut d'histoire des reli-

gions et de la laicitd >. L'ouvrage r6unit des communications pr6sent6es au colloque annuel de l'Institut les 4 et 5 octobre 1990.

L'expos6 inaugural, dii i Luc de Heusch, met vivement en question l'intituld m~me du colloque, en pr6f6rant le terme d'interdit i ce- lui de tabou et en l'articulant plus fortement sur le symbole que sur la religion. w La mbre demeure la clef de voiite de la prohibition de l'inceste, et sur ce point je n'ai cess6 d'8tre en accord avec la psychanalyse. L'interdit uni- versel de la mere est sans doute la d6marche d6cisive de la pens6e symbolique comme ou- verture vers l'Autre, que celui-ci soit le mari de la mere (le phre) ou son frbre (l'oncle ma- ternel) >.

Les premiers sidcles de notre bre sont 6vo- qu6s avec les communications de Baudoin De- charneux sur Philon d'Alexandrie, de Giulia Sissa sur le virage chr6tien des IIIe-Ve sibcle et d'Aline Rousselle sur l'inceste adelphique dans la chr6tient6 m6di6vale. A chaque fois, l'accent se trouve mis sur l'hdritage des An- tiquit6s grecque, romaine et juive. Dans la fi- libre du christianisme, nous sautons aux XVIIe et XVIIICe sitcles avec les interdits et privaut6s en Angleterre (Henri Plard), puis i la fin du XXe avec les tensions entre le Vatican et sa <<pdriphdrie> (catholique) A propos de la sexualit6 sous le pontificat de Jean-Paul II.

Giulia Sissa avait relev6 au cours des dis- cussions que les interdits sexuels se pr6sentent d'une fagon trbs diff6rente selon qu'ils sont ou non pos6s et sanctionn6s par une autorit6 di- vine, ce qui met les religions du livre au premier plan dans la premiere hypothbse. Tho- mas Gergely analyse ainsi les prescriptions sexuelles dans le judaisme rabbinique, Anne- Claude Dero, celles de l'islam, et Jacques Thi- ry le sort faith cet 6gard aux femmes berbbres lors de la conquete arabe en Afrique du Nord.

L'hypothbse alternative, fortement illustr6e par Luc de Heusch g propos de diverses so- ci6t6s africaines, ne s'appliquerait pas i l'aire m6so am6ricaine des Azthques Mexicas, selon Michel Graulich. Dans ce dernier cas, les in- terdits apparaissent comme extr~mement ri- goureux et proches des interdits en vigueur dans le catholicisme espagnol B l'6poque de la conquate, au point que la conclusion du re- cueil, sous la plume d'Alain Dierkens, en vient A soupponner un biais dans les documents, qui proviennent le plus souvent des conqudrants eux-memes.

L'histoire de la sexualit6 s'est beaucoup dd- velopp6e depuis quelques ann6es et ses orien- tations b6n6ficient souvent d'une inspiration assez anthropologique; du coup, les sciences

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La s6paration des 1glises et de l'Etat. Paris, Ad. Ouvribres, 1991, 190 p. (Coll. Aglises/So- ci6t6s).

76.419 MAYEUR (Jean-Marie).

Heureuse et utile r66dition, sous un titre 16- gbrement modifi6 (les <

,glises > au lieu de

<' l'Eglise >), d'un ouvrage depuis longtemps 6puis6, paru en 1966 dans la collection a (< Archives >, Julliard : Cf. Arch., 22, no 200). L'ouvrage y perd son illustration, y gagne une carte nouvelle (scrutin de la loi de 1905), une conclusion, une annexe (loi de 1905 et textes subs6quents de 1907-1908), une bibliographie mise h jour et un index des noms. Le lecteur attentif relbvera la suppression de la petite phrase finale de 1966. Elle est devenue: La loi de s6paration donnait h

l'lglise de France

une vitalit6 nouvelle, dans la libert6 >. Elle portait: (...) une vitalit6 nouvelle. Dans la libert6, se trouvait un extraordinaire ferment de renouveau >. Signe des temps.

Emile Poulat.

BULLETIN DES OUVRAGES

sociales des religions se trouvent concernus au premier chef. Le recueil publi6 par l'Institut d'dtude des religions et de la laicitd nous four- nit d'utiles contributions sur une sdrie de dos- siers fortement document6s et sur les d6bats thdoriques en cours.

Jacques Maitre.

Une religion t transmettre ? Le choix des parents. Essai d'analyse culturelle. Sainte- Foy (Qu6b.), Presses de l'Universit6 Laval, 1991, 165 p., bibl.

76.420 MILOT (Micheline).

Comment se fait-il qu'ayant le choix, pour leurs enfants, a l'6cole primaire, entre un en- seignement religieux et un enseignement mo- ral, les parents qudb6cois choisissent le premier h une 6crasante majorit6 (92 % en 1986-87), aprbs avoir si ardemment contribud a la s6cularisation depuis la < r6volution tran- quille > ? Partant de ce paradoxe, M.M. a rea- lis6 en 1987 des entretiens approfondis auprbs de parents, sur les motifs de leur choix, leurs attentes a l'6gard de ces enseignements, les bd- ndfices espdr6s pour l'enfant et leur propre rap- port a ce qu'ils ont reru et gard6 de la religion.

M.M. rappelle tout d'abord quel est le contexte juridico-scolaire : une institution sco- laire pass6e au d6but des anndes soixante de l'Eglise catholique a l'Etat, un enseignement

religieux restd sous la tutelle d'une Aglise qui garde un regard sur tous les aspects moraux et religieux de l'dcole, puis la possibilitd, entrde en vigueur en 1985-86, de choisir entre l'en- seignement religieux et l'enseignement moral, l'6cole conservant un < caractbre a la fois pu- blic et catholique > (art. 23). L'auteur rdfute ensuite les explications habituellement avan- cdes. Le poids de la tradition ? Pourquoi se maintiendrait-il ici alors qu'il n'a pas empech6 les pratiques et croyances orthodoxes de s'ef- friter ? La stigmatisation des enfants inscrits en Senseignement moral > ? Ce n'est pas, non

plus, une raison suffisante puisqu'elle n'exis- terait pas si, pr6cisdment, ce choix 6tait plus frdquent. La confessionnalit6 de l'6cole ? Des enquites suggarent que, m~me sans cela, l'en- seignement religieux aurait la prdfdrence des parents.

L'intdr&t principal de l'6tude est de d6passer ces questions et d'en faire des cl6s d'analyse de la dimension culturelle de la religion dans la soci6td qudbdcoise, en rdfdrence thdorique B P. Berger, T. Luckmann et C. Geertz. Il en res- sort que, si le choix < prochde sous mode d'h6- ritage familial >, ndanmoins, le contenu de cet hdritage montre bien qu'il s'agit d'<< tais esti- mds fondamentaux pour l'existence indivi- duelle > et que ces dtais sont des < schemes religieux d'une culture de base > (p. 53). Ces trois aspects sont souvent 6voqu6s tour a tour dans les entretiens. Enracin6s dans l'exp6- rience des parents, ces < 6tais > concernent es- sentiellement le soutien dans les 6preuves (w quelque chose a quoi se raccrocher >), l'es- poir d'un < aprbs-mort >, le sens de la vie, qui est lid a la r6f6rence a une transcendance, et le cadre 6thique. Par comparaison, l'enseigne- ment moral parait ne fournir que ce dernier 616- ment. Enfin apparait le fait que, les formes contraignantes de participation religieuse ayant 6t6 abandonn6es, cet enseignement religieux est vu comme un minimum n6cessaire, laissant a l'enfant sa libert6 : < Plus tard, ils feront ce qu'ils voudront >>.

Autre int6r~t de ce livre, la m6thodologie de la Grounded Theory ou thdorie dmergente, ins- pir6e de B.G. Glaser et A.L. Strauss (Cf. Anne Laperriare, << Pour une construction empirique de la thdorie: la nouvelle 6cole de Chicago w,

Sociologie et Socidtds, vol. 14, no 1, avril 1982, p. 31-41). En bref, la th6orie est construite au fur et a mesure du d6pouillement des entretiens par une l61aboration progressive des cat6gories d'analyse et de leurs propri6t6s, jusqu'a ce que les nouveaux mat6riaux s'y intdgrent sans pro- blame, signe de la w saturation > de la thdorie. En fait, c'est plus une grille d'interpr6tation rigoureusement construite qu'une thdorie,

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