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RENADOC INFOS Le magazine des documentalistes Octobre 2010 28 48

Renadoc Infos n°48

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La vie du réseau Renadoc

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Rentrée effectuée, année commencée! Vous êtes nombreux à répondre à l’enquête et à vous engager dans le travail de mutualisation, cependant l’appel à la participation aux commissions de travail rencontre peu d’écho… La dynamique du réseau repose sur vous, c’est vous qui contribuez aux avancées, qui impulsez les changements, les développements de Renadoc. Venez participer à la réflexion sur le devenir du

thesaurus, à la mise en place d’une démarche qualité, au choix des titres qui seront indexés, à la découverte des outils qui vont permettre une meilleure approche/maîtrise de l’information ! De nombreux dossiers sont en cours et ne peuvent que vous apporter, dans beaucoup de domaines, de nouveaux éclairages sur votre travail quotidien.

Maryse Tripier

Sommaire

���� CNOP de juin 2010 p. 3

���� Les commissions de travail p. 5

� Information diverses p. 7

� Evolution du site chlorofil.fr p. 9

� Etre bibliothécaire en lycée : l’exemple de la Grèce en 2010 p. 9

� «Un p’tit surf ? » p. 13

Edito

Brève

� Le renouvellement des commissions de travail de Rénadoc.

Prenez contact : [email protected]

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CNOP de juin 2010

Le renouvellement du CNOP (Comité National d’Orientation et de Pilotage) a eu lieu en juin 2010, en voici la composition à ce jour :

Qualité Titulaire Suppléant

Collège des

membres

6 représentants des réseaux documentaires régionaux et 3 suppléants

Corinne Brigitte-Ballesio (Midi Pyrénées) Marie-Thérèse Figuet (Franche Comté) Manuel Da Costa (Centre) Jacques Gallon (Bretagne) Anne Allié (Languedoc Roussillon) Jean-François Raquin (Bourgogne) Geneviève Ardaens (Normandie)

Armelle Levavasseur (La Réunion) Nelly Dubois (Picardie) Christelle Rival (Alsace)

3 chefs d’établissements publics et 3 suppléants

Alain Lafay Henry-Louis Bourgois Patrick Hauguel

Claude Berthaud Pierre Huchot

2 chefs d’établissements privés et 2 suppléants

Gilles Huellou Thierry Quéré

Hervé Bak François Guennoc

1 chef d’établissement de l’enseignement supérieur public ou privé et son suppléant

Marie-Jeanne Rougelot

Collège des représentants institutionnels

représentant de la DGER et son suppléant

Véronique Le Guen-Perez

1 représentant des chefs de SRFD et son suppléant

1 représentant des Unions nationales fédératives des établissements privés qui ont signé une convention de partenariat avec la DGER et son suppléant

Anne-Marie Hamayon-Marest Maud Bainvel

Collège des

personnes qualifiées

6 PRR et 3 suppléantes Stéphane Charnotet Marie-France Daous Eve Gratraud Catherine Jacquot Martine Marquant Sylvie Sognos

Nicole Freyss Carine Chaulet Marie-Pierre Etard

1 représentant de l’ENFA et son suppléant

Michel Dumas Cécile Gardiès

1 représentant des organismes de formation des Unions nationales fédératives d’établissements privés et son suppléant

Lionel Tétart

Experts (non votants)

chef de projet Rénadoc Maryse Tripier

1 représentant de l’opérateur technique national

Jean Chevaldonné

1 représentant de l’inspection de l’enseignement agricole

Denis Utard

1 représentant du réseau TICEUR (le réseau documentaire du CNEAP)

Véronique Duchesne

les membres du bureau technique Rénadoc mis en place par l’opérateur technique pour aider le chef de projet

Natacha Robert Hélène Laxenaire Malou Hyernard Katell Collet-Thireau

1 documentaliste de l'administration centrale

Hervé Jouanlanne

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Jacques Gallon, Chef de SRFD Bretagne, a été élu président (Dominique Riquier ne s’étant pas représenté pour cause de départ à la retraite) et Pierre Huchot, Directeur EPLEFPA, proviseur LEGTPA des Vosges reste Vice-Président. Que Dominique Riquier soit ici remercié pour son action tout au long de ces nombreuses années auprès des documentalistes et plus particulièrement pour son engagement dans le réseau. Il fut le premier Président en 2007 de ce comité nouvelle formule, prenant la suite de la présidence qui était effectuée jusque là par la DGER. Points abordés lors de ce CNOP Les différents dossiers : Thesaurus version 2009 et version 2010 ; l’enquête affectation 2011 ; le remplacement des correcteurs partant à la retraite en 2010 ; les éditeurs de revues et la possibilité de mettre les articles en ligne en lien avec les notices réalisées ; mise à jour du guide d’analyse documentaire, de saisie et d’envoi des notices pour l’adapter aux changements du logiciel BCDI et à la nouvelle structure du thesaurus. Séminaire PRR : En mai 2010, à Angoulême, les PRR ont poursuivi leur réflexion sur l’individualisation (séminaire de mai et novembre 2009) en mutualisant un test de positionnement ; ils ont échangé avec Christophe Raballard (CDDP de Charente) sur la place des ressources numériques au cœur des systèmes d’information des établissements ; les informations concernant le réseau leur ont été également communiquées. Le prochain séminaire aura lieu à Dijon du 7 au 10 Février 2011. Rénadoc et la communication : Nous devons nous interroger sur nos outils de communication mais également évaluer la qualité de cette communication : comment sommes-nous entendus, tant au niveau national que régional, par tous les adhérents et les institutions ? Objectifs 2010-2011 � Professionnalisation des documentalistes : la programmation d’ateliers, la rédaction d’articles pour permettre aux collègues d’acquérir de nouvelles compétences professionnelles. � Mutualisation des pratiques innovantes en documentation : accompagnement dans la prise en main d’outils de communication du Web 2.0 pour un usage informationnel (Travaux déjà engagés depuis 2009 dans les différentes commissions de travail) � Valorisation des données de la base documentaire : pour répondre aux usages émergents de la base de données résultants de l’enquête, développement de produits documentaires en fonction du profil des utilisateurs. Dans le contexte général actuel (les évolutions professionnelles, la politique générale) nous devons repenser les objectifs de Renadoc et son mode de fonctionnement. Le Bureau technique entame la réflexion et le CNOP également.

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Les commissions de travail

Les commissions de travail du réseau jouent pleinement leur rôle dans le cadre donné par le CNOP. Mais Le CNOP est également éclairé par les réflexions menées au sein des commissions. Nous sommes un réseau collaboratif, nous n’attendons pas de directives à appliquer. Tous les acteurs ont un rôle à jouer. D’un point de vue professionnel, faire partie d’une commission apporte un plus à votre activité en terme de qualité. Il est bien écrit dans la note de service du professeur-documentaliste :

Et que

L’investissement en temps n’est pas insurmontable et permet une oxygénation salutaire : prenant un peu de recul sur ces activités, le retour n’en est que bénéfique. Grâce aux travaux réalisés nous avons pu concevoir beaucoup de documents, améliorer des services, etc. :

- guide de saisie, - guide de desherbage, - mise à jour du langage documentaire, - rénovation de l’interface Renaweb intégrant la fonction de téléchargement des

notices, - indicateurs de performances internes au CDI, - actions de communication et d’animation au CDI, - enquêtes d’évaluation et leurs analyses,

ce sont des exemples, d’autres productions émanent des réflexions faites au sein des commissions.

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Rappel des objectifs des commissions :

Commission Objectifs

Evaluation et qualité Démarche qualité : pour évaluer la qualité des services rendus par Renadoc à ses utilisateurs et formaliser la gestion des problèmes éventuellement rencontrés, à l’aide d’un outil.

ou

une enquête sur un des sujets suivants : accompagnement aux évolutions du métier, point sur les nouveaux outils pour la gestion/pédagogie, comment est ressenti le rôle de PRR, les attentes par rapport à Renadoc.

Ingénierie documentaire Participer à la réflexion autour de l'information, de la documentation (pratiques, formation, utilisation, etc.).

Proposer des outils pour accompagner l’activité documentaire au CDI et dans l’établissement.

Poursuivre le travail sur les IP (Indicateurs de performance), effectuer un travail de synthèse sur la pédagogie et le Web 2.0.

Langages documentaires Poursuite du travail pour la mise en place de la structure polyhiérarchique du thesaurus. Travailler sur des corpus spécifiques

Veille sur la mise à jour des langages contrôlés

Produit documentaire Catalogue National des Revues à Dépouiller (CNRD) : le constituer en fonction des besoins des établissements, rechercher les informations essentielles afin d’enrichir ce catalogue (thématiques sites, archives, flux RSS, etc.).

Veille : effectuer la veille sur les titres à dépouiller.

Guides de saisie, d'indexation et d'analyse documentaire : réaliser les guides pour les logiciels documentaires BCDI, Superdoc Premium, effectuer leur suivi.

Veille technologique Effectuer une veille technologique pour permettre une utilisation optimale des produits Renadoc, de tester et de proposer les nouveaux outils susceptibles d'en améliorer l'utilisation et imaginer de futurs outils destinés à faciliter la mutualisation.

N’hésitez pas à prendre contact : [email protected]

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Informations diverses

Des départs à noter et pas des moindres parmi les PRR :

Louisette Hugon , Jean-Claude Leyzour sont partis à la retraite : les actions menées depuis fort longtemps par ces collègues dynamiques ont marqué l’histoire de notre réseau sans conteste ! Mais faisons le point : Christelle Rival, PRR Alsace, laisse la place à Claire Klein, Eve Gratraud devient PRR titulaire Auvergne, suite au départ à la retraite de Louisette Hugon, et Jean-François Désiré devient adjoint, Nathalie Montillaud, PRR adjointe Aquitaine, est maintenant en Poitou-Charentes. La région Aquitaine est en cours de négociations pour assurer la mission PRR et PRR adjoint, Martine Ramos, PRR Centre, est partie à la DGER et Marie-Hélène Coisnon-Dupré prend sa suite, Aurélie Canizares et Sophie Fabre, en Midi Pyrénées, passent la main à Nathalie Rigon et Stéphanie Pestel, Hélène Bodin, devient PRR titulaire en Pays de la Loire, aidée d’Annick Rabu (ESA de Derval) Stéphanie Debriester, en Picardie, prend la suite de Nelly Dubois, qui partira à la retraite en juin prochain, Et en Rhône Alpes, Bénédicte Jouhannaud revient en tant que PRR titulaire, avec Agnès Paillé pour adjointe. Chaque région a au moins un PRR (mais pas de nouvelle de la Guyane ni de la Martinique). Il y a donc du mouvement parmi les personnes ressources et c’est normal ! La mission est très enrichissante mais prenante, il ne faut pas s’épuiser et faire tourner la fonction dans la région. Coordonnées des PRR : http://www.chlorofil.fr/pratiques-educatives/reseaux-et-partenaires/renadoc/acteurs/coordonnees-prr.html

L’enquête, les affectations et les correcteurs : La mise en ligne de l’enquête dès juin jusqu’au 1er octobre laisse une marge de manœuvre importante pour mettre à jour la liste de vos abonnements et émettre les vœux. Vous avez été environ 300 à répondre et nous pourrons attribuer les quelques 336 titres qui constituent le catalogue des revues à dépouiller, disponible à l’adresse suivante, avec mise à jour régulière : http://bit.ly/bzBnvt

Les attributions seront effectives pour janvier 2011 : soyez vigilant en décembre 2010 dans vos messageries ! Le tableau de répartition sera envoyé à chaque espace documentaire et /ou de manière individuelle à ce moment là. Les PRR (Personnes ressources régionales) seront là aussi pour vous informer.

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D’autre part, le suivi des collections est effectué régulièrement et vous pouvez consulter le tableau : http://bit.ly/bRhkFu Les correcteurs forment encore cette année 2010 un groupe de 9 personnes. L’un d’entre eux part à la retraite en décembre 2010 : il s’agit de Patrice Maire, un autre pilier du réseau !

Pour 2011, il n’y aura pas de recrutement de nouveau correcteur. Le volume de notices à corriger sera réparti sur les 8 personnes restantes et nous stabiliserons le groupe à ce nombre pour quelques années. Pour avoir leur coordonnées : http://www.chlorofil.fr/pratiques-educatives/reseaux-et-partenaires/renadoc/acteurs/liste-des-correcteurs.html

Où trouver les infos ? Pour retrouver les informations concernant le Réseau, consultez les pages Renadoc sur le site Chlorofil à l’adresse suivante : http://www.renadoc.chlorofil.fr Les entrées clés pour les documentalistes ont été rassemblées dans le Memento Renadoc à l'usage du documentaliste Vous y attendent : Description du réseau Rénadoc (historique, instances) , comment s’organise la mutualisation, des questions-réponses sur les essentiels (que faire quand un titre disparaît, à qui envoyer les notices, comment, etc.), la liste des PRR, un glossaire, la liste des contacts de l’équipe technique

Rappel : en ce début d’année vous pouvez vous aider du document "Les actions de communication et d'animation au CDI" pour mener à bien des actions. Le guide a été constitué à partir des expériences des uns et des autres. Ce sont des cas réels, vécus.

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Evolution du site chlorofil.fr

Une étude préliminaire à l'évolution du site web www.chlorofil.fr est actuellement en cours. Si vous ne l’avez pas encore fait, vous êtes invités à répondre au questionnaire http://www.chlorofil.fr/enquete avant le 10 octobre 2010 pour faire part de vos avis, remarques et suggestions. Cela ne vous prendra que quelques minutes. Les données recueillies resteront strictement anonymes et sont destinées à l'usage exclusif de ce projet.

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Etre bibliothécaire en lycée L’exemple de la Grèce en 2010. Observation de trois professeures-documentalistes

bénéficiant d’un stage Comenius

L’Agence Europe-Education-Formation-France (2E2F) nous a attribué en 2009 une bourse de mobilité Comenius1 (formation continue des enseignants), pour un stage d’observation en Grèce qui s’est déroulé sur 9 jours, au mois de février 2010. Pour cela, nous avons toutes les trois respecté les étapes prévues par la procédure, depuis la candidature par voie hiérarchique (2 sessions par an), jusqu'au rapport final rédigé au retour. Le catalogue de formations n'étant que très peu adapté aux documentalistes, nous avons opté pour le stage d'observation en établissement qui, lui, se fabrique sur mesure, mais sans aide.La préparation de ce stage nous a occupé de longs mois, mais ce temps était nécessaire pour gagner la confiance de certains interlocuteurs ou penser à tous les détails de notre visite. Nous avions planifié de découvrir aussi bien des centres de documentation en lycée que des institutions ayant un lien avec la lecture ou la formation des enseignants. Notre objectif était de comprendre comment notre métier, nouveau en Grèce et finalement peu ressemblant à ce que nous connaissons en France, était exercé par des personnes que nous savions déjà très investies et dynamiques, malgré un manque de moyens réel.

Il est 8 heures quand Helen 2 arrive à la bibliothèque scolaire de son lycée à Elefsina (banlieue ouest d’Athènes). Les élèves ne sont pas longs à se précipiter pour continuer un atelier amorcé dans la semaine autour des livres, ou consulter les deux ordinateurs à leur disposition. Facebook ou Youtube ont leur préférence et notre collègue n’y voit pas de mal, car la bibliothèque est le centre vital du lycée. Pas de silence, pas d’inscription (d’ailleurs, la vie scolaire est un service inconnu en Grèce), mais beaucoup de va-et-vient, d’échanges, de créativité. Les nouvelles technologies (rencontres par webcam, vidéos à monter et sonoriser ensuite, blogs…) sont privilégiées par Helen et ses homologues, pour animer leurs projets, souvent par le biais de la plateforme européenne d’échanges E-twinning.

1 voir le site de l’Agence 2E2F, informations sur http://www.europe-education-formation.fr/ 2 bibliothécaire scolaire partenaire d’un projet E-Twinning en 2006

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Les livres sont très présents et valorisés par les bibliothécaires, depuis que l’Union Européenne a fourni à 550 établissements grecs, le même panier de 5000 documents pour tous, il y a 5 ans. 5000 documents en une fois, et une fois pour toutes. C’est d’ailleurs tout le problème : aucun crédit n’est venu étoffer cette première offre documentaire et bientôt les fonds seront obsolètes dans certains domaines. Les périodiques sont, eux, complètement absents des bibliothèques scolaires secondaires. Ces dernières avaient été initiées par le gouvernement grec quelques années auparavant, mais sans réels moyens. Il a fallu attendre l’aide européenne pour que ce projet prenne toute sa dimension. Les contours du métier de bibliothécaire scolaire sont donc encore un peu flous : ce sont des enseignants qui ont soit vu leur poste initial disparaître avec obligation de se reconvertir, soit des volontaires qui ont tous du se former seuls. Au bout de quelques années, le détachement peut prendre fin et ils réintègrent, souvent à contrecœur, leur discipline. En attendant, le ou la bibliothécaire porte plusieurs casquettes et jongle comme il le peut avec le manque de moyens, le dynamisme des élèves, leurs soucis, les sollicitations extérieures et les projets qui foisonnent. Tour à tour professeur d’ESC, TIM, CPE, documentaliste ou infirmière faisant de la prévention ou de la psychologie, le métier est épuisant pour peu qu’on s’y investisse ! Heureusement les élèves grecs sont souvent positifs, responsables et attachés à la relation qu’ils entretiennent avec leur bibliothécaire. Helen est persuadée que la Grèce a besoin de ce nouveau concept que sont les “CDI” et

même si elle se considère encore pas professionnelle de l’information, elle y met toute son énergie. Elle souhaite que l’innovation soit au coeur de son métier. Quelques visioconférences plus tard, Helen ferme la bibliothèque. Il est 15h mais les élèves sont déjà tous partis. Les cours ne connaissent en effet pas de pause de 8h à 14h, hormis une petite récréation. Pas de cantine, ils mangeront plus tard chez eux, à partir de 15h30. Ce système éducatif nous a réservé de grandes surprises. Nous avons découvert, éberluées, l’existence d’un second temps scolaire pour tous les élèves de première et de terminale. Le bac n’existe pas : seule compte la réussite à l’examen d’entrée à l’université. Mais l’Education Nationale grecque n’assume pas vraiment la préparation à cet examen. Les familles doivent donc envoyer leurs enfants chaque jour dans une école privée, où ils vont bachoter en espérant obtenir une excellente note, seul gage de leur poursuite d’études. Cette révision sur 3 ou 4 matières-clés (selon l’orientation envisagée) dure jusqu’à 20 heures. Cela représente un énorme sacrifice financier pour certaines, d’autant qu’il n’y a peu de bourses pour les élèves méritants. La pression est donc très grande sur les épaules des lycéens qui travaillent énormément pendant ces deux années. Pourtant, en cas d’échec, peu de solutions de rechange existent (quelques écoles professionnelles ou techniques). La coexistence de ces deux temps d'apprentissage nuit à l'enseignement public. Les élèves, fatigués par ce rythme intense, ne fournissent que très peu d'écoute en cours le matin. Le système scolaire est donc très élitiste.

Notre seconde interlocutrice fut Effie, une ex-enseignante de français. Sa bibliothèque (4000 livres présents dans la base documentaire et 2000 non encore enregistrés) est aussi vivante que celle d’Helen et elle se passionne tout autant pour son métier. Nous avons assisté à l’atelier qu’elle anime le vendredi et le samedi sur son temps personnel (faute de place au CDI pour accueillir tout le monde en une seule fois). Fonctionnant sur le principe d'un club de lecture, le fil conducteur de cet atelier était l’amour et la littérature. Par le biais de cette thématique, des débats et échanges sur les relations entre les

hommes et les femmes ont pu ainsi s'organiser. Garçons et filles se sont exprimés, ont lu un texte et ont pu voir en Effie une médiatrice attentive aux adolescents.

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Durant l'année scolaire , différents intervenants extérieurs au lycée, du psychologue au romancier sans oublier le philosophe, ont pu apporter leur éclairage sur le sujet en répondant à l'invitation d'Effie. Nous avons été frappées par l'enthousiasme de cette jeunesse grecque à échanger, argumenter et se confier sur des sujets plutôt intimes. En l’absence de foyer des élèves, le CDI joue ce rôle dans l’établissement, mais comme ce n’est pas un lieu calme, aucun travail scolaire n’y est vraiment réalisé par les lycéens. Lorsqu’un élève arrive en retard à un cours, il reste au CDI en attendant le cours suivant. Effie regrette l’absence de moyens dédiés à sa bibliothèque, tout comme elle aimerait que les enseignants pensent un peu plus à elle et aux ressources documentaires pour la préparation ou le déroulement de leurs cours. Même organiser une animation ou une visite culturelle avec les adolescents n’est pas facile, les élèves étant toujours en cours et jamais libres pour cela. Effie exprime même sa crainte de perturber l'organisation scolaire lorsqu'elle met en place une animation culturelle, ce qui justifie certainement sa forte mobilisation en dehors du temps scolaire.

Parmi les bibliothèques visitées , celle qui approche le plus un CDI de lycée agricole est la “bibliothèque-centre d’information” de l’Université d’Agriculture d’Athènes,

tant par son aménagement intérieur que par la diversité de son offre documentaire et la grande place faite à l’information numérique. Un abonnement commun aux bibliothèques universitaires du pays permet d’accéder à 14000 ressources (périodiques, bases de données, dictionnaires...) pour 5000 euros par an, à la charge de chaque université. Le comportement des usagers y est également beaucoup plus studieux. En début d’année chacun des 8 bibliothécaires est chargé de la formation d‘un groupe de nouveaux étudiants, en dehors des cours. Ces séances d’aide à la recherche documentaire sont globalement appréciées. Le vice-recteur de l’Université nous a consacré un long moment pour nous expliquer la situation de l’agriculture grecque et les conditions de formation des futurs ingénieurs agronomes, qui sont au nombre de 2500. L’université ne propose en effet qu’un seul cursus : un diplôme d’ingénieur en 5 ans. Si un jeune veut reprendre l’exploitation familiale, il est rare qu’il passe par la voie supérieure. L’apprentissage informel,“sur le terrain”, est davantage répandu. Nous aurions eu quelques difficultés à saisir l’ensemble des enjeux autour de l’accès au

livre et de la formation à l’info-documentation si nous n’avions rencontré avant notre départ de Grèce, la directrice de la bibliothèque de l’Institut Pédagogique (équivalent d’un IUFM qui serait national), et le responsable du Centre National du Livre. La première nous a montré l’incroyable étendue de son fonds documentaire et tout le travail d’indexation qu’il restait encore à effectuer. Mais à notre grande surprise, peu d’usagers fréquentaient ce lieu pourtant chaleureux et vaste, récemment rénové. Ni futurs ni actuels enseignants. Nous y avons seulement rencontré des professionnels de la bibliothéconomie, ravis d’expliquer leur travail et leurs objectifs. Nous avons alors fait le rapprochement avec le peu d’utilisation, à notre sens, des fonds documentaires dans les établissements, par les élèves ou leurs enseignants. La pédagogie grecque actuelle ne semble en effet pas encore faire la part belle à la recherche documentaire. Les bibliothécaires scolaires que nous avons rencontrées nous ont d’ailleurs déclaré préférer être dans une démarche de service à l’usager que de formation de celui-ci à la recherche. Ainsi, même lorsqu’une base de données existe, seule la bibliothécaire l’interroge. Il existe tout de même des séances autour de l'info-documentation à destination des élèves, en dehors des cours. Dans ce cas précis, l'objectif est de former systématiquement les élèves. Mais la plupart des bibliothécaires enseignent les notions documentaires ponctuellement, à l'occasion d'activités éducatives ou culturelles.

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Le second nous a présenté le rôle du Centre National du Livre (ou EKEBI) dans la promotion de la lecture en Grèce et à l’étranger, depuis 1995. Ses interlocuteurs dans les établissements ne sont évidemment pas des bibliothécaires scolaires, dans l’immense majorité des cas, et pour cause ! Mais plutôt les enseignants de Lettres. EKEBI organise des formations pour les volontaires qui souhaitent monter un club lecture. Nous avons aussi abordé le fait que la tradition orale était très présente et n’aidait pas au développement de la lecture publique, le potentiel de lecteurs réguliers de livres étant finalement très réduit. Enfin, le secteur de l’édition rencontre des difficultés financières. Dans ce petit pays, peu de lecteurs sont recensés (la Grèce compte 10 millions d’habitants), et peu d’éditeurs également. Le prix du livre reste très élevé par rapport à des livres en langue étrangère ou même traduits en grec. Cela provient des choix faits par les éditeurs et les écrivains : pour eux, les livres doivent être imprimés sur du papier de très bonne qualité, car le lecteur grec veut investir dans un symbole culturel en achetant un livre et pas seulement acquérir un savoir. Nous avons pu vérifier chez des particuliers que le livre, en tant qu'objet culturel, se met en scène, se montre, pages ouvertes sur des illustrations, et participe ainsi à une forme de décoration de l’intérieur. Il résulte de cette conception un surcoût éditorial important qui pousse les lecteurs à partager

leurs propres livres ou les emprunter en bibliothèque, même si celles-ci n'ont que très peu de moyens pour proposer des titres récents. Les municipalités choisissent bien souvent d'investir dans des événements culturels ayant un retentissement plus fort auprès de la population. En 2004, EKEBI a réalisé une enquête statistique qui a montré que 700 000 personnes de plus de 15 ans lisaient au moins un livre par mois. Mais 45% des grecs interrogés ont répondu ne jamais lire. Ils ne sont que 8,5% des adultes à lire plus de 10 livres par an. De plus les manuels scolaires n’étant publiés que par les services de l’Etat, cela ne favorise pas l’esprit critique chez les élèves. Enfin les lectures au lycée étant orientées exclusivement en direction de l’examen d’entrée en université, la variété des découvertes littéraires n’est pas au programme. Malgré cela, les bibliothèques publiques sont nombreuses même si elles embauchent peu de professionnels et ont peu de moyens. Les familles aujourd'hui tendent donc à constituer une bibliothèque personnelle à leurs enfants comme en témoigne un récent sondage. D'autre part nous avons pu visiter un concept de librairie, aménagé sur plusieurs niveaux thématiques et proposant en son sein un lieu de restauration qui permet aux Grecs, amateurs de débats et fervents animateurs d'une culture orale, d'échanger sur l'actualité ou tout simplement se réunir dans un lieu dédié au Savoir.

Le point d’orgue de notre séjour fut la réunion “régionale” de bibliothécaires (scolaires ou non) organisée à l’occasion de notre venue et à laquelle participaient environ 25 personnes désireuses de découvrir nos missions notamment pédagogiques, telles qu’elles sont reconnues en France dans l’Enseignement agricole, mais aussi de comprendre comment un réseau national documentaire tel que Rénadoc peut fonctionner.

Les documentalistes interessés par Rénadoc et notre métier, rassemblés par Doxa (à l'extrémité gauche)

et Helen (à l'extrémité droite)

Il ne fut pas aisé d’expliquer à l’assistance très curieuse et réactive, que les bonnes conditions dans lesquelles évoluent les ensiegnants-documentalistes français, au regard de celles de nos homologues grecs, sont le fruit d’une lente évolution. Bien évidemment la situation est loin d’être idéale en Grèce pour ce métier et n’autorise pas forcément d’imaginer pouvoir construire un modèle de mutualisation aussi poussé que celui que nous connaissons.

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Mais nos collègues nous ont assuré que des perspectives s’ouvraient désormais devant eux. Même si le dernier grand séminaire de bibliothécaires scolaires a eu lieu en Attique (la région d'Athènes) en 2005, ils réussissent à rester en contact étroit grâce à une liste de diffusion proposée par le réseau scolaire panhellénique (http://www.sch.gr) et le forum HeSLIF. Les prémices d’un réseau sont d’ailleurs en place : côté indexation, le forum apporte une aide précieuse aux bibliothécaires puisqu'il publie des données bibliographiques pour les nouvelles publications. Pour tous les autres imprimés grecs, le site biblionet.gr joue ce même rôle. Il existe également un blog sur lequel les bibliothécaires scolaires essaient de s’entraider et de défendre leur rôle. En effet, depuis notre départ, la situation économique du pays s’étant aggravée, une rumeur persistante circule. Il serait question de supprimer tous les postes de bibliothécaires pour faire des économies. Espérons que cette rumeur ne sera pas confirmée et que nos collègues pourront continuer à exercer ce métier avec autant de dynamisme et de convictions. En attendant, Helen a du réintégrer à contre-coeur un poste d'enseignante de grec, et Effie est toujours en bibliothèque scolaire, lancée dans un partenariat avec un lycée belge. En cette rentrée 2010, les bibliothèques-CDI existent encore, mais pour combien de temps et pour quelles ambitions pédagogiques ?3

Tout ce que nous savons c'est que nous avons rencontré en Grèce des élèves et des enseignants très ouverts sur l'Europe et avides d'échanges ou de projets culturels divers. Si vous avez envie de vous lancer dans l'aventure du partenariat, n'hésitez donc pas à frapper à la porte d'un lycée grec !

Céline CARLIOZ (EPL Chambéry), Natacha ROBERT (EPL Auch), Amandine ROQUES-PIERREDON (EPL Aix-Valabre), professeurs-

documentalistes

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� Communiqué de presse http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DP-Budget2011.pdf Extrait du Communiqué de presse, mercredi 29 septembre 2010 : L'enseignement technique agricole se voit conforté en 2011 par un budget en augmentation, qui s'élève à 1 297 millions d’euros en autorisations d’engagement et 1 291 millions d’euros en crédits de paiement. Introduction d’une nouvelle dénomination : l'enseignement et la formation professionnelle aux métiers de l'agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires. Poursuite des rénovations de référentiels Pour l’enseignement supérieur : préservation des emplois et poursuite de structuration de pôles (AgroPariTech et ENVA) � Enseignement agricole

- La nouvelle signature de l’enseignement agricole : 100% nature

Coordination Maryse Tripier Katell Collet-Thireau Mise en page Sandrine Olivier Illustration Fabien Joly Sabine Leclerc

«Un p’tit surf ? »

Contributions

AgroSup Dijon – Institut Eduter - Rénadoc 26, bd Docteur-Petitjean

BP 87999 21079 DIJON CEDEX

www.renadoc.chlorofil.fr

Animation nationale : Maryse Tripier 09.71.47.73.67

Mél : [email protected]