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Le CAC vu de Nouillorque (Sem 47, 23 nov. 2018) © Hemve 31

Le bulletin hebdomadaire, sur votre site http://hemve.eklablog.com/

Renault chute de 12 %, Carlos Ghosn révoqué par Nissan,

La détresse des gilets jaunes,

La chute des technos, l’effondrement du pétrole.

Renault chute de 12% lundi

Lundi, le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a

annoncé que Carlos Ghosn a été arrêté sur ordre du

parquet de Tokyo pour violation supposée de la

réglementation financière. Il aurait déclaré « pendant de

nombreuses années des revenus inférieurs au montant

réel… en outre de nombreuses malversations ont été

découvertes, telles que l’utilisation de biens de

l’entreprise à des fins personnelles »

Il lui est reproché de ne pas avoir déclaré aux autorités boursières 39 Millions € entre 2011 et

2015. Essentiellement sur des actions Nissan attribuées et revendues. Nissan n’aurait pas

communiqué lesdites actions dans ses bilans ? Les salaires sont soumis au prélèvement à la

source au Japon. Il ne s’agirait donc pas d’une fraude fiscale mais de déclarations inexactes aux

autorités financières. Les actionnaires de Renault avaient approuvé un salaire de 7,4 M€, pour

2017. Nissan un salaire de 5,7 M€ et Mitsubishi 1,75 M€. Au total 14,8 M€ annuel.

La situation reste confuse. Le conseil d’administration de Nissan, réuni jeudi, destitue Carlos

Ghosn de son titre de président de Nissan. Le gouvernement français lâche le PDG.

Y a-t-il un règlement de compte chez Nissan ou une vraie fraude ? On ne comprend pas, ce

qui justifie une garde à vue de 10 jours ? Ni comment Renault / Nissan qui est une des

entreprises les plus auditées au Monde (8 contrôles), n’ait pas découvert plus tôt une

malversation si celle-ci est confirmée. Mais les qualités d’entrepreneurs de Gohn n’excusent pas

le comportement individuel.

Il est désormais certain que C Gohn ne peut plus mener à bien l’alliance Renault-Nissan… mais

qui pourra la mener à sa place ? C’est ce qui explique le désarroi des marchés et le plongeon de

l’action Renault. Sans Carlos Ghosn Imperator, l’Alliance peut vite devenir un empire éclaté.

Gohn a été un des plus grands patrons, et reconnu en tant que tel. Il était vénéré au Japon pour le

redressement de Nissan. C’était une énorme vedette, héros de bandes dessinées.

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L’alliance entre Renault et Nissan a été construite il y a 20 ans. Mitsubishi l’a rejointe

récemment. Gohn en a fait le premier constructeur mondial : 10,6 millions de voitures vendues,

470 000 salariés, au prix du licenciement de tout le board historique de Nissan, et la mise en

concurrence des fournisseurs ; ce qui était contraire à la culture japonaise, et a provoqué

beaucoup de rancunes.

Nissan et le gouvernement français disposent chacun de 15% du capital de Renault. En retour

Renault possède 43% de Nissan. Nissan possède 34% de Mitsubishi. Les participations en capital

ne reflètent plus les chiffres d’affaires. Nissan vend deux fois plus de voitures que Renault.

La participation de l’état français dans le capital de Renault est très mal acceptée au Japon.

L’histoire des droits de vote double , acquise par Macron en octobre 2015 , au prix de magouilles

boursières , avec le prêt d’actions par Deutsche Bank, a été la goutte d’eau de trop .( voir page 6

Bercy se prend les pieds dans le tapis en jouant aux hedge funds sur Renault)

L’action Renault se négocie sous le cours moyen des 10 dernières années. La décote à 58 € est

hallucinante : le cours est à 3 fois les bénéfices ; le rendement à 6%. La trésorerie est

substantielle. C’est l’action la moins chère du CAC…qui possède 43% de Nissan et

indirectement 15% de Mitsubishi. Rien que la participation dans Nissan vaut autant que la

capitalisation de Renault. Renault vaut-il zéro ?

A noter que le marché automobile reste déficitaire en France, alors que l’on a deux des plus

grands constructeurs mondiaux. Nous sommes importateurs net de voitures. Un comble. La cause

n’est notre compétitivité.

Les PMI se tassent toujours plus en zone euro, et de manière inquiétante

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Forte chute des commandes en Allemagne et en zone euro sur fond de hausse des prix. Chute de

l’automobile en France. On va vers un ralentissement de la zone euro.

La détresse des gilets jaunes

L’état de la situation :

• La France rurale abandonnée n'a aucun moyen de substitution à la voiture personnelle et

se trouve proscrite pour entrer dans les villes avec leurs diesels polluants. De fait on leur

interdit l’accès aux services publics regroupés dans les métropoles.

• En même temps, les villes importent de l’étranger, au prix d'émissions polluantes

importantes, leurs consommations, dont la fabrication est trop chère en France.

• Macron qui a voulu supprimer tous les corps intermédiaires et se retrouve sans

interlocuteur avec qui discuter la sortie du conflit.

• Il n’y a aucune justification scientifique, à taxer les carburants, dans les milieux ruraux.

Le bon sens paysan sait que le CO2 n’est pas un gaz maudit. L’augmentation de sa

concentration ne provoque pas, contrairement aux dires du Giec, de réchauffement, ni

d’augmentation de l’humidité de l’air, On observe même le contraire depuis 30 ans : une

humidité plus faible de l’atmosphère et donc une diminution du principal gaz à effet de de

serre, la vapeur d’eau. Le diagnostic sur les causes du réchauffement est erroné ; les

causes sont plus complexes (éclairement solaire, albédo, formation de la couverture

nuageuse, fluctuantes tous les trente ans).

Que demandent les gilets jaunes ?

• Arrêter d’être méprisés ; leur seule façon de se faire entendre est de bloquer l’économie,

face à un gouvernement inflexible. Le port du gilet jaune est un symbole pour qu’on

les « voit ».

• Ils réclament un niveau de vie décent, niveau aujourd’hui amputé par les hausses des prix

du carburant, de la cuve de fuel, du gaz, et même des taxes sur l’électricité…Toute

hausse sur l’énergie doit être compensée par une baisse d’autres taxes.

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• La suppression des taxes pétrolières. L’écologie punitive, ça suffit ! Pourquoi punir les

citoyens, alors que les politiques n’ont développé aucune alternative crédible à la voiture

? L’argent qui défile sur le compteur de la pompe est proprement insupportable.

• Ni le métro, ni le TGV n’arrivent à Rodez. Quand les hommes politiques (ministres,

députés, maires, conseils généraux…) renonceront- ils officiellement à leur voiture, avec

chauffeur ? Pourquoi les contribuables devraient-ils continuer à payer ces véhicules,

quand les politiques en retour leur interdisent d’utiliser les leur.

Les fins de mois contre la fin du monde / Pouvoir d’achat contre transition écologique.

L’origine de la révolte provient du million de chômeurs créé par Hollande. C’est 50 Mds €

annuels de moins de production en France et donc de revenus. Les français sont impactés à

hauteur de 1000 € /an, en moyenne. D’où la perte de pouvoir d’achat. En augmentant le

chômage, Macron retire tout espoir aux français. Les français n’ont pas aujourd’hui les

moyens de se payer la transition écologique. On est au taquet sur le plan du pouvoir

d’achat et de la compétitivité. Macron doit faire des choix sur des dépenses publiques à

supprimer. Sinon comme pour les bonnets rouges, il devra renoncer à faire payer les transports

routiers. Son cap c’est d’augmenter une nouvelle fois la taxe sur les carburants de 5 Mds en

2019 ! Et le prélèvement à la source va ponctionner la trésorerie des français de 9 Mds

supplémentaires, d’après Bercy. Mieux vaudrait désamorcer ces bombes.

Les automobilistes paient 67 Mds de taxes, autant que l’impôt sur le revenu Mais ce sont les plus

modestes, loin de leur lieu de travail qui paient le plus. Une progressivité inversée !!

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La semaine en bourse :

Une semaine écourtée, avec WS fermé jeudi et une demi- journée vendredi, pour cause de

Thanksgiving. Retour aux plus bas. Effondrement des cours du pétrole de 11%.

Apple revoit à la baisse la cadence de production des derniers modèles, et entraine à la baisse les

Gafa et les indices. La révision à la baisse de la croissance des Gafa entraine des chutes de cours

substantiels. La chute n’est pas forcément finie. Tout dépend de la croissance prévisionnelle des

résultats. Voir Jusqu'où peut aller la chute des technos ? (Voir Page 4 sur le lien)

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Les Gafa ont fait l’essentiel de la hausse de WS. Leur repli, entraine les indices au niveau du 1 er

janvier. Paris reste collé aux performances de WS, Mais chute moins. Sauf les « Small caps » qui

dégringolent de 20%. Les gérants vendent sans discernement.

Le pétrole accélère sa chute : 33% depuis 6 semaines ! On est revenu au niveau de prix de

mars 2018.Trump fait pression sur l’Arabie Saoudite, pour augmenter la production. L’Opec se

réunit les 6 et 7 décembre pour examiner une baisse de la production. L’énergie étant le principal

contributeur à l’augmentation des bénéfices des actions. Les indices se replient

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Quelle stratégie adopter ?

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WS reste sous-évalué ; la zone euro aussi est sous-évaluée, craignant un conflit sur le budget

italien, et les conséquences du Brexit, alors que la croissance des bénéfices américains du T3 est

à un niveau record de 25%. Celle de 2019 est prévue à 6%. La correction semble excessive.

La semaine prochaine :

Consolidation, avant le rebond

Soyez prudent.

Bon Week end

Hemve 31