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Rencontre avec Alexandre VERGNAUD Alexandre est qualifié pour les championnats du monde universitaires 2018 (WUOC), du 17 au 21 juillet en Finlande. Il a participé aux championnats d’Europe des jeunes (EYOC) en 2016, en Pologne, et en 2017, en Slovaquie ; à la Coupe d’Europe Juniors en Autriche, en 2017. En 2017, lors des EYOC, il a notamment obtenu le titre de champion d’Europe de relais, avec Pierre ERBLAND et Guilhem ELIAS. Alexandre est étudiant à l’INSA Lyon, en deuxième année, section sportif de haut niveau. Sprint des EYOC 2017, en Slovaquie. Alexandre prit une très belle 7 ème place. Bonjour Alexandre, merci d’accepter de répondre à ces quelques questions ! Elles sont destinées à te faire connaître et comprendre davantage le milieu de la CO de haut niveau, notamment et surtout par les étudiants et orienteurs qui ne sont pas comme toi, sportif de haut niveau. Bonjour ! Pas de souci, c’est un plaisir d’y répondre. Ce n’est pas tous les jours qu’on nous demande une interview ;)

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Rencontre avec Alexandre VERGNAUD

Alexandre est qualifié pour les championnats du monde universitaires 2018 (WUOC), du 17 au 21 juillet en

Finlande.

Il a participé aux championnats d’Europe des jeunes (EYOC) en 2016, en Pologne, et en 2017, en Slovaquie ; à la

Coupe d’Europe Juniors en Autriche, en 2017.

En 2017, lors des EYOC, il a notamment obtenu le titre de champion d’Europe de relais, avec Pierre ERBLAND et Guilhem ELIAS.

Alexandre est étudiant à l’INSA Lyon, en deuxième année, section sportif de haut niveau.

Sprint des EYOC 2017, en Slovaquie. Alexandre prit une très belle 7

ème place.

Bonjour Alexandre, merci d’accepter de répondre à ces quelques questions !

Elles sont destinées à te faire connaître et comprendre davantage le milieu de la CO de haut niveau,

notamment et surtout par les étudiants et orienteurs qui ne sont pas comme toi, sportif de haut niveau.

Bonjour ! Pas de souci, c’est un plaisir d’y répondre. Ce n’est pas tous les jours qu’on nous demande une interview ;)

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Tu as participé à tes deuxièmes championnats de France universitaires, en mai dernier, près de Lyon, et réalisé

une très belle performance : 4ème

de la longue distance (le podium est occupé par Lucas BASSET, Loïc CAPBERN

et Théo RADONDY).

Avais-tu fais de cette course un objectif prioritaire cette année, dans l’optique de la qualification pour les WUOC ? Qu’as-tu pensé de ce week-end de CO universitaire ?

Pour être tout à fait franc, non pas du tout. Suite à la déception de mon début de saison, j’ai choisi de me pencher plus sérieusement sur les WUOC et c’est deux semaines avant que j’ai décidé d’en faire un objectif intermédiaire.

Cette année, c’était un week-end très agréable car la majorité du groupe d’orienteurs avec qui je m’entraîne

à Lyon était présent et c’est aussi l’occasion de faire des rencontres ou de revoir certaines personnes que l’on ne voit pas souvent. Et puis, le barbecue pour clôturer le weekend était à ne pas manquer ;)

Longue distance des EYOC 2016, en Pologne.

Lors des grands évènements internationaux auxquels tu as participé, on relève bien évidemment la superbe

médaille d’or en relais, lors des EYOC 2017, mais aussi le fait que tes meilleurs résultats sont obtenus en sprint

(7ème

aux EYOC 2017 ; 15ème

lors de la JEC 2017).

Cette année, tu as réalisé aussi de belles performances sur le format longue distance (le CFU évoqué

précédemment, mais aussi le championnat de France LD, dans le Vercors, en juin dernier, où tu obtiens le titre de

champion H20).

Tu sembles donc capable de briller sur tous les formats ? Quel est celui qui te convient le mieux ? Que tu

apprécies le plus et pourquoi ?

Il est vrai que je n’ai pas vraiment de spécialité. Le sprint m’a toujours un peu plus attiré et je me suis concentré un peu plus sur ce format l’année dernière notamment pour les EYOC et la JEC. Mais en analysant mes

courses, je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose à jouer sur la longue distance depuis l’année dernière et j’arrive à trouver de bonnes sensations sur ce format cette année qui m’ont poussées à travailler un peu plus spécifiquement ce format.

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Avec la concurrence sévère dans le groupe pour les WUOC, tu ne seras pas aligné sur le sprint, mais seras au

départ de la moyenne et la longue distance, et du relais. Finalement, sur laquelle des épreuves auras-tu le plus

d’ambitions ?

Les WUOC sont une compétition très relevée pour un petit jeune comme moi. Je pense que le format longue

distance fera partie de mon objectif principal mais je n’ai pas vraiment plus d’ambitions sur une épreuve plutôt que sur une autre. En effet, le relais est aussi un objectif majeur dans ces WUOC car il s’agit d’une course que j’affectionne tout particulièrement et que j’aurai à cœur de courir pour l’équipe. En bref, mes ambitions sont de faire de mon mieux sur chaque format avec mes propres armes.

Relais des EYOC 2017, Alexandre revient en 3

ème position, lançant très bien ses partenaires.

Quels sont tes points forts en course, et aussi les points sur lesquels tu t’appliques encore à progresser ?

Je ne sais pas si la réponse sera adaptée, mais je dirais que mon point fort est surtout la course, et que la

technique en pâtit un peu parfois. Je m’applique beaucoup à mettre à égal niveau ma technique et mon physique,

ce qui est souvent la clé pour moi. La course d’orientation est un sport parfois un peu frustrant, mais c’est quand on arrive à trouver le bon dosage que les meilleures sensations apparaissent.

Tu débutes tes études à l’INSA Lyon. Peux-tu déjà nous dire ce sur quoi ces études devraient déboucher ?

Pour l’instant, je me laisse un peu de temps. Il faut dire qu’en sport-étude, la durée du cursus est assez

longue ;). Et tant mieux car c’est grâce à cela que l’on peut continuer à s’entraîner à haut niveau et je remercie

beaucoup l’école pour tout ce qu’elle fait pour nous au niveau de notre aménagement. A voir par la suite, mais

pour l’instant le diplôme d’ingénieur reste l’objectif prioritaire au niveau des études, d’autant que je ne suis pas

encore spécialisé.

https://www.insa-lyon.fr/fr/formation/premier-cycle-section-sport-haut-niveau

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Originaire de Corrèze, trois voies s’offraient à toi : Eleveur de vaches limousines

Homme politique

Orienteur de haut niveau

Peux-tu nous dire ce qui a guidé ton choix ?

Sérieusement… à quelle occasion as-tu découvert la CO, alors que contrairement à de nombreux autres

orienteurs de haut niveau, tu ne sembles pas issu d’une famille nombreuse d’orienteurs ?

A vrai dire, plus précisément, je suis originaire de Haute Vienne et de Isle, pas loin de Limoges, mais la

plupart de ceux à qui vous demanderez feront l’amalgame de la diagonale du vide. Il faut dire que les cours d’Histoire-Géo ne m’ont pas beaucoup aidé là-dessus.

Et plus sérieusement, c’est grâce à mon père que j’ai découvert la CO à l’âge de 9 ans. Un jour j’ai essayé et depuis j’y suis resté !

Tu es licencié au Brive Corrèze CO.

http://www.correze-co.fr/

https://www.facebook.com/correzeco/

Mis à part la Russie, il semblerait que personne d’autre n’organise autant d’évènements que ton club (CNE

2008 et 2016, CFC 2009, EYOC 2012, semaines fédérales 2011 et 2015, etc etc etc, et encore les courses de

sélections en mai dernier…)

Le fait de voir débarquer l’élite, à de nombreuses occasions, a-t-il joué dans ta progression ou ta motivation ?

Il est vrai que notre club est très dynamique et c’est un grand atout pour nous. Il faut surtout remercier le

célèbre coach Bruno MARCHEGAY !!

C’est sûr que c’est toujours très motivant de faire des compétitions nationales importantes « à la maison ». Et

c’est surtout grâce à Bruno, qui nous a toujours poussé vers le haut et à qui je dois beaucoup, que j’en suis arrivé là à répondre à cette interview ! ;) Pendant mes jeunes années, ça a toujours été motivant de voir les meilleurs

français courir à côté de soi.

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Tu as par ailleurs validé le diplôme de traceur régional, en 2016. Pour quelle raison as-tu suivi cette

formation ? Est-ce la dynamique organisationnelle corrézienne ? Peux-tu aussi nous dire ce que cela t’a apporté et

si tu as des projets pour le futur : envie de tracer, d’entrainer plus tard ?

A la base c’était une proposition de notre entraîneur Bruno de participer à cette formation. Et je ne regrette

pas de l’avoir faite. A la recherche d’expérience à cette époque-là, elle m’a vraiment permis de comprendre beaucoup de choses sur le tracé d’une course et son organisation. Elle a aussi amélioré ma capacité de jugement sur la qualité des compétitions et des entraînements. Je pense que c’est toujours important de connaître l’intégralité du fonctionnement de son sport : cela ne peut qu’être bénéfique pour la progression personnelle.

Il ne s’agit pas spécialement d’une dynamique organisationnelle particulière mais c’est important d’avoir un certain nombre de personnes qualifiées dans le club, ça améliore la qualité des entraînements et des compétitions

proposées.

J’ai toujours aimé toucher à la cartographie et au traçage. Peut-être plus tard pourquoi pas ! Mais il me reste

encore pas mal de choses à apprendre avant !

JEC 2017, en Autriche.

Revenons aux WUOC : à quelques jours de l’évènement, quand on y est presque, après de long mois de préparation, on doit n’avoir plus qu’une envie : y aller et être enfin au départ de la première épreuve !

Il faut pourtant encore bien gérer les derniers jours, physiquement, mentalement… Peux-tu nous dire quel sera le programme de ta dernière semaine avant les WUOC ?

Après le stage de préparation en Finlande, la semaine dernière, qui m’a permis de faire un dernier rappel de volume, je vais, à présent, entamer deux semaines d’affûtage. Dans les grandes lignes, mon programme se

compose de deux séances de musculation légère pour ne pas perdre les bénéfices de l’hiver et de trois séances de VMA avec la dernière séance « dure » 10 jours avant le premier objectif (MD) et des séances plus courtes et

rapides à l’approche de la compétition. Le reste est complété par des footings et du vélo de route à intensité

basse/moyenne (volume de séance divisé par deux) et du repos notamment pour récupérer dans un premier temps

du stage de préparation juste fini.

C’est vrai que la préparation d’un objectif est longue et nous arrivons dans la période où l’envie et la motivation commencent à monter à leur maximum.

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Avec Quentin RAUTURIER et Loïc MARTY, tu reviens donc d’un stage en Finlande, pour préparer au mieux ces WUOC. Peux-tu nous parler un peu de ce petit séjour ?

Avais-tu une autre expérience sur des terrains finlandais, et avais-tu déjà eu le même ressenti sur ces terrains ?

A la sortie des sélections, Quentin a pris l’initiative de proposer un stage de préparation et j’ai tout de suite était partant. En effet, du fait que je ne cours que les formats forêt et qu’il s’agit de ma première expérience sur des terrains finlandais, cela me paraissait nécessaire. Pour des raisons pratiques, nous avons décidé de l’organiser au

sud de la Finlande près de Salo, où le club Angelniemen Ankkuri, pour lequel court Quentin, nous a fourni toutes

les ressources nécessaires à l’organisation du camp d’entraînement (cartes, tracés, pose). De plus, pour aller chercher des terrains les plus « relevant » possible, nous avons organisé deux journées à une heure au nord de

Turku.

Tout ceci a conduit à un stage de très bonne qualité duquel je tire beaucoup d’enseignements (car il y a eu beaucoup d’erreurs ah ah).

Malgré tout, il s’agit de terrains avec beaucoup de ressemblances, qui nous ont permis de nous forger des

routines propres au terrain, notamment dans la prise de décision des choix d’itinéraires, et dans la précision de l’approche de poste. Ce sont des terrains assez traîtres car si l’on perd le contact avec la carte, la perte de temps peut être assez importante. Encore une fois, le dosage technique/physique sera primordial pour moi.

En Finlande, comme sur certains terrains en Corrèze, les marais sont nombreux. Sont-ils semblables,

abordables de la même manière ? Est-ce que cela te met à l’aise, du coup ?

Dans tous les cas, un marais reste crado du coup que ce soit en Corrèze ou en Finlande il vaut mieux

l’éviter car la courabilité y est très mauvaise. Ils sont différents de la Corrèze mais restent un bon point d’appui.

Extraits de cartes en Corrèze, à gauche, en Finlande, à droite

Tu seras le plus jeune du groupe : l’occasion de faire le plein d’expérience, avec des orienteurs plus aguerris (Adrien, Chloé qui ont déjà fait les WOC par exemple) ? Mais des inconvénients également ? Si Delphine te

demande le respect en argumentant qu’elle pourrait presque être ta mère, et te rackette ton dessert, tu sauras de défendre ?

Oui c’est vrai que j’aurai la place de cadet dans le groupe ! Pour moi c’est une très bonne opportunité d’acquérir de l’expérience aux côtés des autres compétiteurs et de l’équipe. Le seul risque est de mal aborder la compétition : je ne serai sûrement pas le plus aguerri, mais il faudra que je compose avec mes propres armes.

Je connais la plupart des orienteurs du groupe, avec qui je m’entraîne à Lyon depuis deux ans. Du coup, cela ne devrait pas trop poser de problèmes au niveau de la cohabitation ;). Après, je ne connais pas bien Delphine

mais bon, quand il s’agit de nourriture, il est dur de s’opposer à moi, ah ah.

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Es-tu, comme de nombreux autres orienteurs de haut niveau, licencié dans un club étranger ?

Oui, depuis cette année, je suis licencié à OK Ravinen, un club Suédois basé à Nacka, à côté de Stockholm.

C’est Quentin qui m’a donné un contact qu’il connaissait dans ce club, car avec deux potes orienteurs, Benjamin

LEDUC et Raphaël MASLIAH, nous cherchions un club étranger.

http://www.ravinen.org/

Cela nous permet d’aller chercher de l’expérience sur des terrains sur lesquels nous n’avons pas l’habitude de courir en France, de faire des rencontres avec des orienteurs étrangers de très haut niveau comme Gustav

BERGMAN qui est dans le même club et de partager avec une autre culture de la course d’orientation. NB : G. BERGMAN participe aux WOC depuis 2012, et y a obtenu 6 médailles, dont une de bronze en individuel, sur la MD, en 2013.

Fin avril, nous avons d’ailleurs pu aller courir la Tiomila, un relais de nuit avec une grosse densité de niveau

et riche en enseignements, pour la première fois.

http://online.10mila.se/index2.php?bibNumber=259

Sur la fiche que la FFCO t’a consacrée, tu n’évoques pas de meilleur souvenir. Finalement, est-ce le relais des

EYOC 2017 ?

http://www.ffcorientation.fr/media/cms_page_media/5571/VERGNAUD%20Alexandre%20(fiche%20sportif%202016).pdf

Cela doit être car il s’agit d’une fiche de 2016. Sinon, sans hésitation, les EYOC de l’année dernière sont mon meilleur souvenir.

Champions d’Europe des Jeunes de relais, en 2017, catégorie M18, avec Guilhem ELIAS et Pierre ERBLAND.

Peux-tu aussi nous faire sourire avec un souvenir malheureux en CO ?

Des casseroles, il faut dire que j’en ai pas mal à mon actif. Je pourrai citer un exercice « couloir » sur lequel

ma boussole (ou plutôt moi) a eu quelques défauts. Forcément, quand on arrive dernier de la séance quand tout le

monde est changé, on s’attend à se faire charrier et cela n’a pas loupé… J’ai reçu une ovation d’applaudissements

en arrivant à la voiture. Ce sont des moments qui font mal à la fierté, mais il faut savoir en rire ;)

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Merci Alexandre ! Bonne fin de préparation pour les championnats du monde universitaires !