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1 Grundtvig 2 Société Civile Auvillaraise de Contacts Franco-Allemands (SFA) Gerhard Schneider, SFA Rencontre à Tübingen, du 5 au 8 février 2009 Après la belle fête dans la nuit du 24 juin en Lituanie, la rencontre suivante du projet devait avoir lieu en hiver. Les contrastes sont favorables à l’apprentissage, et les ateliers Grundtvig ne sont pas des ersatz pour studios de bronzage… Par ailleurs, le sud-ouest de l’Allemagne, avec ses pièces bien chauffées que déjà Montaigne appréciait, est tout à fait propice à une bonne ambiance de travail. En février à Tübingen il fut possible d’aller à la recherche des tra- ces de la culture juive, et en particulier sur le thème inscrit depuis 2006 dans notre demande de candidature : Les « lieux d’apprentissage de la culture européenne », « Impulsions trans- frontalières » et « Analyse critique des stratégies de commercialisation ». Notre partenaire allemand team-training a lancé les invitations, et avec les six autres partenaires du projet nous formions une équipe de 23 participants. Comme toujours nous nous sommes retrouvés la veille au soir, pour un repas animé où les conversations allaient bon train. Jeudi, 5 février 2009, 20 h Quel meilleur endroit aurait-on pu trouver, que le Weinstube (restaurant populaire) « A la Truite » à l’atmosphère estudiantine. Vienne était présent avec Anja Benning, Hermi et Wolf- gang Schönlaub ; de Telsiai/Lituanie sont venues Ausra Vilkaite, Ramute Ezerskíte, Ausra Šlejiené, Edita Gurshiene. Circampulus/Schefflenz avait envoyé, outre Georg Fischer, Karola Büchel, Dieter Jung et Ulrike. De CLIDA/Florenz seul Stefano Materassi était là. Le Toleranz- Institut / Lodz avait envoyé Maria und Stazek Goldstein. Enfin, nous (Gerhard et Marie José Ballouhey) représentions la SFA/Auvillar.

Rencontre à Tübingen, du 5 au 8 février 2009 · 2011. 11. 16. · Après la pause de midi, Martin Ulmer (Association : « Atelier d’histoire de Tübingen) nous informe sur les

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Grundtvig 2

Société Civile Auvillaraise de Contacts Franco-Allemands (SFA)

Gerhard Schneider, SFA

Rencontre à Tübingen, du 5 au 8 février 2009

Après la belle fête dans la nuit du 24 juin en Lituanie, la rencontre suivante du projet devait avoir lieu en hiver. Les contrastes sont favorables à l’apprentissage, et les ateliers Grundtvig ne sont pas des ersatz pour studios de bronzage… Par ailleurs, le sud-ouest de l’Allemagne, avec ses pièces bien chauffées que déjà Montaigne appréciait, est tout à fait propice à une bonne ambiance de travail. En février à Tübingen il fut possible d’aller à la recherche des tra-ces de la culture juive, et en particulier sur le thème inscrit depuis 2006 dans notre demande de candidature : Les « lieux d’apprentissage de la culture européenne », « Impulsions trans-frontalières » et « Analyse critique des stratégies de commercialisation ». Notre partenaire allemand team-training a lancé les invitations, et avec les six autres partenaires du projet nous formions une équipe de 23 participants. Comme toujours nous nous sommes retrouvés la veille au soir, pour un repas animé où les conversations allaient bon train.

Jeudi, 5 février 2009, 20 h

Quel meilleur endroit aurait-on pu trouver, que le Weinstube (restaurant populaire) « A la Truite » à l’atmosphère estudiantine. Vienne était présent avec Anja Benning, Hermi et Wolf-gang Schönlaub ; de Telsiai/Lituanie sont venues Ausra Vilkaite, Ramute Ezerskíte, Ausra Šlejiené, Edita Gurshiene. Circampulus/Schefflenz avait envoyé, outre Georg Fischer, Karola Büchel, Dieter Jung et Ulrike. De CLIDA/Florenz seul Stefano Materassi était là. Le Toleranz-Institut / Lodz avait envoyé Maria und Stazek Goldstein. Enfin, nous (Gerhard et Marie José Ballouhey) représentions la SFA/Auvillar.

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Vendredi, 6 février, 9 h - 12.30 h

Nous nous retrouvons au siège du DAI, (Deutsch-Amerikanisches Institut), l’organisme parte-naire de team-training. Dr. Ute Bechdolf (DAI), Annerose Walter et Friederike Schröder (ttg team training GmbH) saluent les participants.

Comme exemple d’impulsion transfrontalière, Ute Bechdolf (DAI) avec l’aide d’un film vidéo, parle sur la réalisation d’un projet qui consistait à aller à New York sur les traces des Juifs émigrés là-bas. L’exposé suivant de Friederike Schröder (team-training): «The Stuttgart US Army Airfield as a place for learning and remembrance» évoque le fait qu’en 2005, les restes de prisonniers du camp de concentration annexe de Echterdingen furent mis à jour. L’association « Atelier d’histoire KZ-Außenlager Echterdingen-Bernhausen» s’efforce mainte-nant d’aller à la recherche des traces et de faire un travail de souvenir des victimes juives.

(Voir le texte sur http://www.sfa-auvillar.com/projet-grundtvig-JETE-documents.php )

2 h 30

Après la pause de midi, Martin Ulmer (Association : « Atelier d’histoire de Tübingen) nous informe sur les controverses qui ont accompagné, dans cette ville universitaire, l’érection d’un monument sur un lieu de mémoire : la place qu’occupait la synagogue de Tübingen avant la « nuit de cristal » du 9 novembre 1938. Cette dernière fut en effet profanée et brûlée (Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_de_Cristal). Martin Ulmer, sur ce lieu d’apprentissage, nous a parlé avec beaucoup de franchise des difficultés à propos de la réalisation à Tübingen d’une culture du souvenir adéquat.

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Ce n’est que maintenant que la ville de Tübingen commence à travailler sur cette partie de son histoire. Le processus du souvenir est loin d’être achevé. Le discours du maire est impri-mé dans la presse locale (Schwäbisches Tagblatt 10.11.2008), et on peut lire:

"Le débat n’est pas clos. Nous poursuivrons cette discussion. Il n’y va pas seulement de la question de toujours: “Que faisons-nous face à la faute dont nous nous sommes chargés ?" Pour beaucoup de vic-times du Troisième Reich „nous n’avons pas encore trouvé de forme du souvenir“ " pensait Palmer en faisant allusion à Simon Hayum, démocrate libéral tübingois. En ce moment la commission « Culture pour le souvenir » travaille sur le sort des conseillers municipaux chassés de la ville. (http://www.kirchameck.de/GelMeld6.htm ).

Après des discussions très fournies, suivies de la visite de la vieille ville universitaire sur le Neckar, nous nous retrouvons au bistro „Neckarmüllerei“ (Moulin sur le Nec-kar).

Samedi, 7 février, 9h – 12h.30

Le second jour de travail débute par une conférence de Georg Fischer, notre partenaire alle-mand de Schefflenz/Heidelberg: – « Von armen Juden und Viehhändlern - A propos des Juifs pauvres et des marchands de bestiaux » (Voir texte http://www.sfa-auvillar.com/projet-grundtvig-JETE-documents.php ). Il put montrer que la population juive rurale, dans le sud-ouest de l’Allemagne était relativement bien intégrée et se distinguait sensiblement des sub-cultures urbaines

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S’appuyant sur la revue du groupe « 22.10.1940 – Erinnerung – Aufgabe und Chance »1, il a évoqué l’arrestation massive et impensable préalablement, dans tout le pays de Baden, de milliers de juifs paysans bien intégrés auparavant, et qui se sont retrouvés dans les camps de Gurs, puis assassinés. –

La prestation suivante fut celle de Hans Joachim Lang « Über die jüdischen Studenten an der Universität Tübingen und ihre Ausgrenzung nach 1933 » (« À propos des étudiants juifs de l’université de Tübingen, et leur élimination après 1933 ») (Nous connaissions déjà Hans Joachim Lang. Il était venu à Lodz présenter son livre nouvellement paru « Rendre leur nom aux chiffres », sa recherche des personnes, uniquement identifiées jusqu’à présent par leur matricule tatoué, dont les cadavres furent retrouvés lors de la Libération dans les bâtiments de la faculté de médecine de Strasbourg). Cette fois-ci, sa conférence nous ramène aux tradi-tions de culture juives en Allemagne. Ainsi, dans cette université fondée en 1477, c’est seu-lement grâce aux changements dus à la Révolution Française que les étudiants juifs furent admis. Les premiers s’inscrivirent pour le semestre d’hiver 1803-1804, comme dans tout le Land Baden-Württemberg. Il n’y eut de professeurs juifs qu’à partir de 1837 – non sans un baptême chrétien préalable ! Au cours du semestre d’hiver 1932-33 étaient inscrits 3336 étu-diants juifs. (= 3,8%). La catastrophe se produisit dès 25 avril 1933, avec l’application de la «Loi contre la surpopulation des écoles et universités allemandes » – Hans Joachim Lang termine sa conférence par cet appel de Saul Friedländer: « Donnez des noms au souvenir! » Le souvenir des crimes du National Socialisme doit s’adresser à l’intellect comme aux émo-tions si l’on veut que les générations à venir puissent les comprendre. –

Une troisième intervention enfin a pour thème la vie nouvelle du judaïsme à Tübingen. Marty Potrop und David Holinstat sont présidents de l’association juive de Tübingen: „Bustan Sha-lom“ http://www.bustan-shalom.org/english/start_en.html. Tous deux sont de nationalité amé-ricaine.

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1 Arbeitshilfe und Dokumenation zum « Ökumenischen Jugendprojekt Mahnmal » Für die deportierten Badi-

schen Jüdinnen und Juden nach Gurs. Karlsruhe Oktober 2007. – www.tagungsstaette-neckarzimmern.de

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Samedi, 15h

Après la pause de midi nous nous retrouvons au petit carmel inhabituel, dédié à Edith Stein. Sœur Waltraud Herbstrith nous reçoit dans la chapelle. Sa prestation est annoncée avec comme titre : « Edith Stein – Jewish self-conception, Christian engagement, Shoa victims ». Le questionnement habile de Annerose a bientôt transformé cette conférence en interview. Georg Fischer (Heidelberg) commente : « Annerose avait pensé à une interview avec la sœur Waltraud. Mais la vivacité, la façon autoritaire et passionnée de la bonne sœur a fait de cet après-midi, pour moi, une expérience toute particulière. On nous a moins parlé des perfor-mances théoriques de la religieuse convertie que de son attitude de vie, et nous avons aussi discuté les problèmes actuels de fond concernant l’entente entre juifs et chrétiens, à la lu-mière des dernières déclarations et activités du Pape. »

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L’évaluation prévue au programme n’a pas pu être réalisée. Mais nous étions tous satisfaits de cette bonne rencontre de Tübingen, et avons échangé nos impressions au cours de la rencontre finale dans les locaux de team-training

Au revoir à Auvillar !