10
Odéon – Théâtre de l’Europe Direction Luc Bondy LES BIBLIOTHèQUES DE L’ODéON 14/15

rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

Odéon – Théâtre de l’Europe Direction Luc Bondy

LEs BiBLiOThèquEs DE L’ODéOn

14/15

Page 2: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

14 15

ExilsEXiLs

en coproduction avec France inter

rencontres littéraires

animé par Paula Jacquesassistée de Christophe Magerréalisation Fabrice Laigle

Gabriel García Márquez / Zoé Valdés 16 – 17 Textes lus par Michel Vuillermozsociétaire de la Comédie-Française

Elsa Morante / simonetta Greggio 18 – 19Textes lus par Fanny ardant*

albert Cohen / Tobie nathan 20 – 21Textes lus par Bruno abraham-Kremer

Kateb Yacine 22 – 23Textes lus par Jean-Damien Barbin

Clarice Lispector / hélène Cixous 24 – 25Textes lus par hélène Fillières

Jorge Luis Borges / hugo santiago 26 – 27Textes lus par Denis Podalydèssociétaire de la Comédie-Française

Ovide / Marie Darrieussecq 28 – 29Textes lus par évelyne Didi

née au Caire dans une famille juive, obligée de quitter l’égypte en 1957, Paula Jacques passe son enfance en israël dans un kibboutz, avant de venir s’installer en France. À Paris, elle exerce toutes sortes de «petits métiers», puis elle fait de l’animation culturelle à la Comédie de saint-étienne. Depuis 1975, elle est journaliste dans la presse écrite et pro-ductrice à Radio France. Elle anime depuis 1999 le magazine culturel Cosmopolitaine sur France inter. Elle est aussi romancière publiée au Mercure de France et membre du prix Femina.

Rediffusions radiophoniques sur France inter

une troisième saison pour explorer la vie et l’œuvre d’écrivains marqués par le déracinement. Exils se tourne cette fois vers le sud, par delà Méditerranée et atlantique. Chaque soirée convoque sur le plateau un écrivain dont le travail témoigne d’affinités électives avec l’auteur abordé ainsi qu’un comédien pour lui prêter sa voix.

«Tu lascerai ogne cosa dilettapiù caramente ; e questo è quello strale che l’arco de lo essilio pria saetta.»

Dante alighieri, La Commedia, Fulginei per Joannem numeister, 1472

«Tu laisseras tout ce que tu aime le plus chèrement ; et c’est la flèche que l’arc de l’exil décoche pour commencer.»

Dante alighieri, La Divine Comédie, «Le Paradis», chant 17, éd. Flammarion, GF, 2004, traduit par Jacqueline Risset

* sous réserve

Page 3: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

16 17

Exils

Lundi 13 octobre / 20h

Gabriel García MárquezEn présence de Zoé ValdésTextes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire de la Comédie-Française

Le pays qu’on pourrait composer avec tous les exilés et émigrés forcés d’amérique latine serait plus peuplé que la norvège. J’ose penser que c’est cette réalité monstrueuse – et non pas seulement son expression littéraire – qui, cette année, a mérité l’attention de l’académie suédoise des lettres. Une réalité qui n’est pas celle du papier, mais qui vit avec nous et détermine chaque instant de nos innombrables morts quotidiennes, et qui nourrit une source de création insatiable, pleine de douleur et de beauté, où le colombien que voici, errant et nostalgique, n’est qu’un chiffre parmi d’autres, distingué par la chance. Poètes et mendiants, musiciens et pro-phètes, guerriers et truands, nous tous, créatures de cette réalité effrénée, nous n’avons pas eu à solliciter beaucoup notre imagina-tion, car le plus grand défi que nous ayons eu à surmonter, ce fut que les moyens conventionnels ne suffisaient pas à rendre notre vie croyable. C’est là, mes amis, le nœud de notre solitude. Gabriel García Márquez, discours de réception au prix nobel en 1982 (extrait)

Romancier, novelliste, mais également journaliste et activiste poli-tique, affectueusement connu sous le surnom de «Gabo» en amérique latine, Gabriel José de la Concordia García Márquez, né le 6 mars 1927 à aracataca (Colombie) obtient le prix nobel de littérature en 1982 pour «ses romans et ses nouvelles, dans lesquels le fantastique et le réalisme sont combinés dans un univers à l’imagination très riche, reflétant la vie d’un continent et ses conflits». il étudie le journalisme et le droit à l’université nationale de Colombie. Très tôt, il prend des distances avec son pays même s’il n’y est pas véritablement contraint. il voyage énormément, en raison de son métier de correspondant : en suisse, en France, en italie et en Espagne puis en allemagne de l’Est, en hongrie, avant de repasser par l’Europe de l’Ouest. il s’établit ensuite à Mexico, écrit des scénarios et des nouvelles, mais ce sont ses romans, tels que Cent ans de solitude (1967), Chronique d’une mort annoncée (1981) et L’Amour aux temps du choléra (1985) qui lui apporteront la reconnaissance de la critique littéraire ainsi qu’un large succès international. il meurt le 17 avril 2014 à Mexico.

Diffusion sur France inter le dimanche 26 octobre à 14h dans Cosmopolitaine

illustration : couverture de

Cien años de soledad(Cent ans de solitude)

éd. Edhasa, Barcelone,première édition espagnole, 1969

Page 4: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

18 19

Exils

Lundi 3 novembre / 20h

elsa MoranteEn présence de simonetta GreggioTextes lus par Fanny ardant*

elle avait beau continuer d’envisager diverses solutions, examinant tous les continents et tous les pays, pour elle, sur le globe entier, il n’y avait pas la moindre trace. et pourtant au fur et à mesure que les jours passaient, la nécessité et l’urgence de fuir s’imposaient à son cerveau enfiévré. au cours des derniers mois, elle avait entendu parler, probablement à la radio, d’émigrations juives en Palestine, venues de l’europe toute entière. Bien qu’en connaissant elle ne savait absolument rien du sio-nisme. Quant à la Palestine, tout ce qu’elle en savait, c’est que c’était la patrie biblique des Juifs et que sa capitale était Jérusalem. Mais pour-tant elle finit par conclure que le seul lieu où elle pouvait être accueillie, en tant que juive en fuite, par un peuple de juifs, c’était la Palestine. et cependant que s’avançait déjà la chaleur torride de l’été, un soir, elle décida de s’enfuir séance tenante, même sans passeport.

elsa Morante, La Storia, folio Gallimard, 2004, traduit de l’italien par Michel arnaud

Elsa Morante, née le 18 août 1912 à Rome, passe son enfance dans le quartier populaire du Testaccio. Fille d’une institutrice de confession juive et d’un employé des postes, elle est reconnue par augusto Morante, sur-veillant dans une maison de correction. Elle publie très jeune des récits dans plusieurs journaux pour enfants et à dix-huit ans, elle décide de se consacrer à l’écriture, quittant famille et études. Elle collabore à l’hebdo-madaire Oggi. Elle épouse l’écrivain alberto Moravia qu’elle suivra dans l’exil décrété par les fascistes de 1943 à 1944. ils s’installent à la campagne, dans le Latium méridiona. Elle publie Mensonge et Sortilège en 1948 puis L’Île d’Arturo en 1957. Elle voyage en Espagne, en uRss, en Chine et en 1960 aux états-unis, où elle se lie avec un jeune peintre, Bill Morrow, qui se suicide en 1962. Elle participe ensuite à la préparation du film de Pier Paolo Pasolini L’Évangile selon Saint Matthieu, sorti en 1964. En 1974, elle publie La Storia, immense succès populaire en même temps qu’il déclenche une vive polémique. Malade des suites d’une fracture du fémur, elle tente de se suicider en 1983 et meurt à Rome deux ans plus tard, le 25 novembre, dans le plus total dénuement.

Diffusion sur France inter le dimanche 30 novembre à 14h dans Cosmopolitaine

illustration :couverture de Invito alla lettura di Elsa Morante,éd. ugo Mursiaitalie, 2012

* sous réserve

Page 5: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

20 2120

Lundi 19 janvier / 20h

albert CohenEn présence de Tobie nathanTextes lus par Bruno abraham-Kremer

Ézéchiel, mettant de l’eau dans son encrier.Comment t’appelles-tu ?Jérémieattendez, je vais voir sur mon passeport. (il sort de sa besace un grand nombre de documents.) Ceci est le permis de chasse d’un lord anglais. Il me sert de passeport quelquefois. Il est très bon à cause du cachet. Ceci est un diplôme de pédicure. Il m’a servi de passeport en Perse. Ceci est mon vrai passeport. Il ne me sert jamais. Ceci (acte de décès) ah, non, ceci, non, ce n’est rien. ah, voilà mon passeport actuel. Je m’appelle, je m’appelle... (il feuillette puis lit avec difficulté : ) Gaston de Montmorency.ÉzéchielComment ?JérémieGaston de Montmorency. eh bien, à cause de ce nom, j’ai eu des difficultés aussi. Qu’est-ce qu’ils trouvent de mal à ce nom ? Il est pourtant joli. Mais ce diable à Strasbourg a fait semblant de ne pas comprendre que ce nom est la traduction de Jérémie Israël. [...]

albert Cohen, Ézéchiel, Gallimard, nrf, 1956

quittant à l’âge de cinq ans son île natale de Corfou – où il est né le 16 août 1895 – avec ses parents, albert Cohen émigre en France, à Marseille où il aurait eu à l’âge de dix ans l’expérience du rejet et de l’humiliation se faisant traiter de «youpin». il relatera cet événement dans Ô vous, frères humains. En 1926, il est attaché à la division diplomatique du Bureau international du travail, à Genève. C’est à cette époque qu’il commence la rédaction de Belle du Seigneur qui ne paraîtra qu’en 1968 chez Gallimard. Pendant la guerre, il est à Londres le conseiller juridique du Comité intergouvernemental pour les réfugiés. En cette qualité, il est chargé de l’élaboration de l’accord international du 15 octobre 1946 relatif à la protection des réfugiés. après la guerre, il est directeur d’une des institutions spécialisées des nations unies, et il refuse d’occuper le poste d’ambassadeur d’israël. il consacre les dernières années de sa vie à la promotion de son œuvre. il meurt le 17 octobre 1981 à Genève.

Diffusion sur France inter le dimanche 25 janvier à 14h dans Cosmopolitaine

illustration : couverture de

Bella del Señor(Belle du Seigneur),

Espagne

Exils

Page 6: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

22 23

Lundi 9 février / 20h

Kateb YacineTextes lus par Jean-Damien Barbin

Mon père pris soudain la décision irrévocable de me fourrer sans plus tarder dans «la gueule du loup», c’est-à-dire à l’école française. Il le faisait le cœur serré : – Laisse l’arabe pour l’instant. Je ne veux pas que comme moi tu sois assis entre deux chaises. […] La langue française domine. Il te faudra la dominer, et laisser en arrière tout ce que nous t’avons inculqué dans ta plus tendre enfance. Mais une fois passé maître dans la langue française, tu pourras sans danger revenir avec nous à ton point de départ. [...] Jamais je n’ai cessé, même aux jours de succès près de l’institutrice, de ressentir au fond de moi cette seconde rupture du lien ombilical, cet exil intérieur qui ne rapprochait plus l’écolier de sa mère que pour les arracher, chaque fois un peu plus, au murmure du sang, aux frémis-sements réprobateurs d’une langue bannie, secrètement, d’un même accord, aussitôt brisé que conclu… ainsi avais-je perdu tout à la fois ma mère et son langage, les seuls trésors inaliénables – et pourtant aliénés !

Kateb Yacine, Le Polygone étoilé, Le Seuil, 1966

«J’écris en français pour dire aux français que je ne suis pas français» déclarera Kateb Yacine.son père avait une double culture, française et musulmane. né le 2 août 1929 à Constantine (algérie), il entre à l’école du lycée français, après l’école coranique. il participe, à sétif, en 1945, à la grande manifesta-tion des musulmans algériens contre la situation qui leur est imposée par le pouvoir colonial français. il est alors arrêté et emprisonné quatre mois durant. il ne peut pas reprendre ses études et se rend à annaba, puis en France. De retour en algérie, en 1948, il entre au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu’en 1951. Puis il s’installe à Paris jusqu’en 1959, où il se lie avec armand Gatti et, en 1954, s’entretient longuement avec Bertolt Brecht. En 1954 la revue Esprit publie Le cadavre encerclé qui est mis en scène par Jean-Marie serreau mais interdit en France. Nedjma paraît en 1956 puis part à l’étranger (italie, Tunisie, Belgique, allemagne...). s’établissant plus durablement en algérie, il commence à travailler à l’éla-boration d’un théâtre populaire, épique et satirique, joué en arabe dialec-tal. son œuvre traduit la quête d’identité d’un pays aux multiples cultures.il meurt le 28 octobre 1989 à Grenoble.

Diffusion sur France inter le dimanche 22 février à 14h dans Cosmopolitaine

illustration : couverture de Kateb Yacine, éditions nathan, 1983

23

Exils

Page 7: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

24 25

Exils

Lundi 23 mars / 20h

Clarice LispectorEn présence d’hélène Cixous Textes lus par hélène Fillières

C’est une terre que je n’ai jamais foulée : j’y ai voyagé dans les bras de ma mère. Mais je me rappelle un soir en Pologne, chez un des secrétaires de l’ambassade : je suis sortie seule sur la terrasse, une grande forêt noire me montrait de façon émouvante le chemin de l’Ukraine. J’ai senti l’appel. La russie m’avait également. Mais j’appartiens au Brésil.

Clarice Lispector, La Découverte du monde, éd. des femmes, 1995

Une russe de vingt-et-un ans et qui est au Brésil depuis vingt-et-un ans moins quelques mois. Qui ne parle pas un mot de russe, mais pense, parle, écrit et agit en portugais, faisant de cette langue sa profession, et s’appuyant sur elle pour faire ses projets d’avenir proche ou loin-tain. Qui n’a ni père, ni mère – le premier, tout comme les sœurs de la signataire, naturalisé brésilien – et qui, pour toutes ces raisons, ne se sent aucun lien avec le pays d’où elle vient, pas même à travers les histoires qu’elle a entendues à son sujet. Qui, forcée de retourner en russie, se sentirait là-bas irrémédiablement étrangère, sans ami, sans profession, sans espérance.

Lettre au président vargas pour sa naturalisation, 3 juin 1942, in «Le seul moyen de vivre, Lettres», éd. Payot & rivages, 2010

«Je suis si mystérieuse que je ne me comprends pas moi-même». née le 10 décembre 1920 à Tchéchelnik (ukraine), Clarice Lispector, petite fille, inventait des histoires magiques pour sa mère, meurtrie par des violences subies lors de la guerre civile en ukraine ; elle n’abandonnera jamais sa croyance dans la force magique du langage. après la mort de sa mère en 1929, sa famille se déplace à Rio de Janeiro, elle y étudie le droit et rencontre son mari diplomate. Elle le suit partout, en Europe, à Washington puis retourne au Brésil en 1959. Clarice Lispector parle l’anglais, le français et maîtrise plusieurs autres langues, particulière-ment l’italien et l’allemand. En 1944 elle publie son premier roman Près du cœur sauvage. Comme toutes les œuvres à venir ce roman est marqué par une focalisation intense sur les états intérieurs, les émotions les plus profondes. Elle meurt le 9 décembre 1977 à Rio de Janeiro.

Diffusion sur France inter le dimanche 29 mars à 14h dans Cosmopolitaine

illustration : couverture de Near to the Wild Heart, A Breath of Life, Água

Viva, The Passion According to G.H.(Perto do coração

selvagem, Um Sopro de Vida, The Stream of

Life, A Paixão segundo G.H.),

new Directions Books, états-unis, 2012

Page 8: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

26 27

Exils

Lundi 18 mai / 20h

Jorge Luis BorgesEn présence de hugo santiagoTextes lus par Denis Podalydèssociétaire de la Comédie-Française

LIMITeS[...]et mon passé d’europe, aujourd’hui si réel,et ce rhône incessant, et son lac, et le Tage ?Ils connaîtront bientôt le néant de CarthageQu’effaça le latin par la flamme et le sel.

Je crois entendre au loin des rumeurs qui s’agitent,désordre de départs au levant embrumé ;Une foule m’oublie après m’avoir aimé ;voilà le temps, l’espace et Borges qui me quittent.

Jorge Luis Borges, Œuvre poétique, Gallimard, 1970, mis en vers français par Ibarra

D’origine hispano-anglo-portugaise, Jorge Luis Borges, né le 24 août 1899, grandit à Palermo, haut lieu du tango à Buenos aires. Chez lui, on parle aussi bien l’espagnol que l’anglais, et depuis sa plus tendre enfance. Pendant la première guerre mondiale sa famille s’installe à Genève puis en Espagne. il écrit ses premiers poèmes en 1918. À son retour à Buenos aires en 1921, il se fait une réputation de poète, traducteur et essayiste. En publiant Pierre Ménard, auteur du «quichotte» en 1939, son premier conte fantastique, il se détourne peu à peu de la poésie pour le genre qui fera sa notoriété : la nouvelle. C’est dans les années 1960 que sa carrière prend réellement une tournure internationale. En 1961, il reçoit le Prix international des éditeurs, qu’il partage avec samuel Beckett. écrivain hors du commun et grand amateur de voyages, Borges, reconnu comme l’un des maîtres du réalisme magique a toujours considéré la littérature comme un terrain d’évasion et d’absolu. il souffre d’une grave maladie qui entraîne une cécité progressive, laquelle deviendra définitive en 1955. Borges avait choisi, à la fin de sa vie, de retourner à Genève où il meurt d’un cancer le 14 juin 1986.

Diffusion sur France inter le dimanche 31 mai à 14h dans Cosmopolitaine

illustration :couverture de Fervor de Buenos Aires, première édtion,1923 ;image de norah Borges © Department of special Collections, stanford university Libraries Espagnol

Page 9: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

28 29

Lundi 8 juin / 20h

OvideEn présence de Marie DarrieussecqTextes lus par évelyne Didi

va, petit livre, j’y consens, va sans moi dans cette ville où, hélas ! il ne m’est point permis d’aller, à moi qui suis ton père ; va, mais sans orne-ments, comme il convient au fils de l’exilé ; et malheureux, adopte les insignes du malheur. Que le vaciet ne te farde point de sa teinture de pourpre ; cette couleur n’est pas la couleur du deuil ; que le vermillon ne donne pas de lustre à ton titre, ni l’huile de cèdre à tes feuillets. Qu’on ne voie point de blanches pommettes se détacher sur tes pages noires ; cet appareil peut orner des livres heureux, mais toi, tu ne dois pas oublier ma misère ; que ta double surface ne soit point polie par la tendre pierre-ponce ; présente-toi hérissé de poils épars çà et là, et ne sois pas honteux de quelques tâches : celui qui les verra y reconnaîtra l’effet de mes larmes. va, mon livre, et salue de ma part les lieux qui me sont chers ; j’y pénétrerai ainsi par la seule voie qui me reste ouverte.

Ovide, Les Tristes – livre premier, élégie I –, in «œuvres complètes», éd. J. J. dubochet et Cie, 1838

Ovide (Publius Ovidius naso) – né en 43 av. J.-C. à sulmone (italie) – est très tôt intéressé par la poésie, mais il étudie le droit à Rome et exerce le métier d’avocat pour contenter son père, après avoir voyagé en Grèce et en sicile. il publie en 15 av. J.-C. Les Amours (Amores), un recueil de poèmes, et Les Héroïdes, un recueil de lettres écrites en vers par des héroïnes de la mythologie et destinées à leurs amants.il écrit ensuite Les Métamorphoses, un poème de 230 fables (15 livres) qui racontent les transformations d’êtres humains en plantes, minéraux, animaux. En 8 ap. J.-C., il est contraint à l’exil, à Tomes (actuelle Roumanie), par auguste (peut-être à cause de la légèreté de son Ars amatoria, un manuel de séduction), où il meurt en 17 ou 18 ap. J.-C. Malgré la mort d’auguste en 14, Ovide n’est pas rappelé à Rome. il écrit Tristes Pontiques, recueil de lettres élégiaques adressées à sa femme et à ses amis.

Diffusion sur France inter le dimanche 28 juin à 14h dans Cosmopolitaine

Exils

illustration : couverture de

Ovyde Hys Booke of Methamorphose,

(Les Métamorphoses),Blackwell, angleterre,

1924

Page 10: rencontres littérairestout-monde.com/sites/exils.pdf16 17 Exils Lundi 13 octobre / 20h Gabriel García Márquez En présence de Zoé Valdés Textes lus par Michel Vuillermoz, sociétaire

98 99

inFORMaTiOns PRaTiquEs

LiBRaiRiE

La librairie du théâtre installée au premier étage du Théâtre de l’Odéon, dans le salon Roger Blin, est tenue par L’échappée littéraire. Elle offre un large choix d’ouvrages en lien avec la programmation.

OuVERTuRE DE La LOCaTiOn

La location est ouverte pour l’ensemble de la programmation des Bibliothèques de l’Odéon.

01 44 85 40 40 / theatre-odeon.eu

aCCès

Place de l’Odéon Paris 6e

Métro Odéon (lignes 4 et 10) – RER B LuxembourgBus : 63, 87, 86, 70, 96, 58Vélib : 6 rue des quatre Vents (station 6028) ;34 rue de Condé (station 6017) ; 11 rue Danton (station 6016)

PuBLiC En siTuaTiOn DE hanDiCaP

Pour les personnes dont la mobilité est réduiteaccès par la place paul claudel (à l’arrière du théâtre) puis sous les arcades de la rue corneille ; accès à la salle par ascenseur (au vestiaire et au bar du foyer). pour une facilité d’accès 01 44 85 40 40

REnsEiGnEMEnTs

Marylène [email protected] / 01 44 85 40 68

@BiBLiODEOn

CaRTE LES BIBLIOTHÈQUES DE L'ODÉON

Carte 10 entrées 50€ (à l'exception de Gainsbourg, poète majeur et Bestiaire d’amour)Carte à utiliser librement ; une ou plusieurs places lors de la même manifestation. Réservation fortement conseillée.

attention : pour Gainsbourg, poète majeur et Bestiaire d’amour, un tarif préférentiel est cependant consenti aux abonnés Odéon et aux détenteurs de la Carte Les Bibliothèques de l’Odéon (cf. tarifs exceptionnels, voir ci-dessus).

TaRiFs

Théâtre de l’Odéon 6e

Grande salle Roger Blin

Plein tarif 10 € 6 € Moins de 28 ans, étudiant, 6 € 6 €bénéficiaire du Rsa* Public en situation de handicap Demandeur d’emploi* 6 € 6 € élève d’école de théâtre* 6 € 6 €

* Justificatif indispensable lors

du retrait des places

TaRiFs EXCEPTiOnnELs (Gainbourg, poète majeur / Bestiaire d’amour)

Théâtre de l’Odéon 6e Grande salle

série 1 série 2 série 3 série 4

Plein tarif 38 € 26 € 16 € 12 € Carte Les Bibliothèques de l’Odéon, 28 € 19 € 12 € 6 € abonné Odéon Moins de 28 ans, étudiant, 19 € 13 € 8 € 6 €bénéficiaire du Rsa* Public en situation de handicap Demandeur d’emploi* 20 €

16 € 10 € 6 €

élève d’école de théâtre* 6 € 6 € 6 € 6 €(2h avant la représentation)

* Justificatif indispensable lors

du retrait des places

La revue des libraires nous accompagne sur la saison 14/15 des Bibliothèques de l’Odéon (www.pagedeslibraires.fr).