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Renforcer les moyens de l’OPH
L’association JBR Pour Tous renforce le lien social
P.05
P.10
P.12
Un plan de consolidation pour l’OPH
Les coulisses du chantier des Champs Blancs
le journal d’information des locataires de l’OPH d’Ivry janvier 2016 n°91
janvier 2016 n°91
DE NOUS À VOUS
droit citésde
La Fondation Abbé Pierre pour le logement des Défavorisés a présenté le 1er octobre dernier son éclairage régional sur l’état du mal-logement en Île-de-France, la région la plus peuplée de France.
cette occasion, le directeur régional de l’association,
Eric Constantin, a interpellé sur les difficultés d’accès
au logement. « Elles sont causées par la flambée des prix
et la pénurie d’offre de logement et d’hébergement, a-t-il
rappelé. En dix ans, les loyers ont augmenté de 40 à 60 %
en Ile-de-France. »
Un loyer mensuel moyen près de trois fois moins élevé dans le parc social que dans le parc privé
Locatif social : 6,6 € / m2 habitableLocatif privé : 17,9 € / m2 habitable
Pour une majeure partie des ménages sans logement et
mal logés de la région, le parc social francilien est devenu
le seul parc de logement accessible, offrant de véritables
conditions de confort.
Une forte demande de logement social qui ne cesse d’augmenter
L’Île-de-France concentre le tiers des demandeurs fran-
çais de logements sociaux.
demandeurs de logement social recensés en
2
décembre 2013,
demandeurs en décembre 2014,
Entre 2006 et 2014, 200 000 demandeurs supplémentaires
ont été enregistrés.
Les 576 000 demandes de logement social enregistrées
en 2014 se concentrent à 70 % sur la petite couronne pari-
sienne. En raison du décalage entre la demande et l’offre
disponible, le parc locatif social voit se constituer un stock
de demandeurs aux délais anormalement longs : en 2013,
les demandes anciennes, formulées depuis cinq à dix ans,
représentaient 16 % des demandes totales sur la région.
L’ancienneté moyenne des demandes est de trois ans.
Une paupérisation des demandeurs
En 2013, des demandeurs déclaraient des revenus
mensuels compris entre 0 et 1 500 €.
La paupérisation des demandeurs se traduit également
par une plus grande fragilité économique des emménagés
récents dans le parc social :
des ménages entrés depuis 2012 ont des
ressources inférieures au plafond PLAI (contre 50,5 %
des autres ménages locataires). Or, en 2014, seuls
des nouveaux logements HLM étaient financés en PLAI,
destinés aux plus démunis.
À l’inverse, ont des revenus supérieurs au plafond
PLUS (et peuvent donc entrer dans le parc financé avec
du PLS, destiné aux classes moyennes) contre 15 % pour
les locataires en place depuis plus longtemps. Or, en 2014,
............. des nouveaux logements étaient financés en PLS.
Sur l’ensemble de la région, c’est donc seulement un de-
mandeur sur six qui emménage au sein du parc social
par an.
€€ € €
personnes mal-logées en Ile-de-France (3,5 millions
sur toute la France), dont :
personnes vivant dans
des bidonvilles
personnes vivant dans
des habitations surpeuplées
personnes sans domicile,
soit une augmentation de 84 % entre 2001
et 2012
personnes vivant dans
des habitations sans aucun confort
Le rapport complet est à télécharger sur : www.bit.ly/mal-logement-idf
janvier 2016 n°91
droit citésde
3
L’ÉDITO DU PRÉSIDENT
Réhabiliter, entretenir le patrimoine, construire de
nouveaux logements et mener à bien la rénovation
urbaine Gagarine-Truillot, tels sont les objectifs
que nous nous donnons en signant le protocole de
consolidation de l’OPH d’Ivry avec la CGLLS (Caisse
de garantie du logement locatif social) pour les cinq
années à venir. Le dossier de Droit de Cités vous
fournira les éléments d’information sur les enga-
gements pris en matière de réhabilitations et de
constructions à venir ainsi que les conséquences
de ce plan de consolidation entre l’OPH, la CGLLS,
la Ville d’Ivry et l’Etat, particulièrement en terme
de loyers.
La hausse des loyers sera fonction des cités et de la
Convention d’Utilité Sociale. Elle variera de 0,02 %
à 2,1 % chaque année. Vous trouverez également
dans ce numéro la répartition des différents taux.
C’est un programme ambitieux puisque plus de
1 300 logements seront concernés par des opéra-
tions de restructurations lourdes et 404 nouveaux
logements neufs seront construits par l’OPH. Enfin,
nous nous donnons bien sûr les moyens d’avancer
le projet Gagarine–Truillot en construisant pour re-
loger les habitants de la cité Gagarine et en créant
les conditions de la future réhabilitation de Truillot.
Mais il s’agit aussi d’intervenir sur le reste du pa-
trimoine existant avec les nécessaires travaux de
remise en état dans les logements, parties com-
munes, parkings, espaces extérieurs, ascenseurs…
Et les besoins sont bien réels !
Donc un programme ambitieux mais pleinement
justifié au regard des besoins des locataires en ma-
tière de vie quotidienne, pour avancer aussi en ma-
tière de transition énergétique et de lutte contre la
précarité énergétique.
Il s’agit donc de donner un nouveau souffle à notre
OPH pour lui permettre d’assurer pleinement sa
vocation de bailleur social et de répondre aux at-
tentes des locataires, à commencer par les plus
urgentes.
Philippe Bouyssou
Président de l’Office Public de l’Habitat d’Ivry-sur-Seine
endredi 13 novembre, de terribles attaques ont frappé
notre pays.
Alors que le droit à la liberté d’expression avait déjà été
touché en janvier, c’est désormais ceux de se divertir, de
boire un verre, de supporter des sportifs, de danser sur de
la musique qui ont été pris pour cible. C’est le peuple fran-
çais tout entier qui a été visé.
L’OPH d’Ivry, service public dont le but est de permettre à
tous de se loger, portera toujours fièrement les valeurs de
la République.
L’ensemble de ses agents, rassemblés au siège de l’Office,
s’est joint à la minute de silence nationale le 16 novembre à
midi. Nous ne nous laisserons pas atteindre.
janvier 2016 n°914
À VOUS LA PAROLE
droit citésde
thermie et l’abandon de la péréquation baisseront les charges de chauf-
fage dans leur cité. Sans oublier le Grand Paris qui risque de noyer notre
Office dans un vaste conglomérat.
Enfin tachons de garder quelque espérance dans cette noire période et
restons persuadés qu’avec notre soutien, la municipalité et l’OPH œuvrent
pour notre bien commun dans ce contexte difficile.
Malgré les tragiques événements la CLCV tient à vous présenter ses vœux
d’apaisement et d’espoir.
ALOI-CLCV, 79 avenue Danièle Casanova (escalier D)
CLCV, 6 place Gérard Philipe, permanences les jeudis de 17h à 19h.
La mairie et l’OPH d’Ivry ont toujours mené une vraie politique sociale.
Le besoin de logements sociaux est de plus en plus crucial et afin de fi-
nancer un ambitieux programme de nouvelles constructions, l’Office est
contraint d’emprunter et d’accepter certaines obligations. L’OPH décide,
et ce pour 5 ans, une forte augmentation des loyers, en moyenne 1,6 %
alors que le plafond normal est, cette année, de 0,02 %. Auparavant tout le
monde avait la même augmentation, maintenant elle dépendra des cités.
Elle atteindra 2,1 % pour une grande partie du parc HLM. La CLCV pro-
teste vigoureusement et, lors du C.A., a voté contre ces augmentations.
Les locataires voient leurs conditions se dégrader. On leur fait payer les
constructions neuves, les réhabilitations et ils peuvent douter que la géo-
" Logement, égalité, solidarité "Le projet de loi de finances 2016 a été discuté à l’Assemblée nationale le
28 octobre dernier. Le Conseil d’administration de l’OPH du 6 novembre
dernier a voté le budget prévisionnel et donc l’augmentation des loyers.
Si les engagements du Président de la République de doubler les aides
à la pierre étaient tenus nous n’en serions peut-être pas là ! La CNL
s’oppose au remplacement des aides de l’État par la création d’un
Fonds national des aides à la pierre, qui reviendrait à faire payer les
locataires par le biais d’une nouvelle ponction sur les organismes HLM.
C’est pourquoi la CNL demande à l’État 1 milliard d’euros d’ici 2017
pour renforcer et garantir la construction locative sociale et lancer les
réhabilitations indispensables pour faire diminuer les charges.
" Vigilance sur les loyers HLM "Dans le secteur HLM, chaque début d’année est le moment où les
locataires subissent les augmentations de loyers. Certains seront
même assujettis, en plus, au supplément de loyer solidarité (SLS).
Mais attention, augmentations de loyers et SLS sont strictement
encadrés par la loi. Depuis la loi de finance pour 2011, sauf cas par-
ticuliers précisément énumérés, le loyer ne peut être révisé annuel-
lement que dans la limite du taux d’augmentation de l’IRL (indice
de référence des loyers), soit 0,02 % maximum au 1er janvier 2016.
Peuvent pratiquer des augmentations supérieures à ce plafond les
organismes HLM faisant l’objet d’un plan de redressement validé
par la CGLLS (Caisse de garantie du logement locatif social). L’OPH
D’autres sujets sont intolérables, la diminution des APL qui touche
directement au budget des familles, la loi métropole qui ne garantit
plus une gestion démocratique des bailleurs sociaux, la loi Boutin qui
ghettoïse nos quartiers… Pour toutes ces raisons ne restons pas isolés
et rejoignons les amicales pour faire entendre nos droits, nos valeurs
d’usages et nos revendications.
CNL d’Ivry, 1 allée Gagarine, [email protected]
d’Ivry-sur-Seine étant soumis à un tel plan, le Conseil d’administra-
tion a voté une augmentation des loyers de 1,6 % pour 2016.
Plus que jamais le rôle de la CGL 94 est d’expliquer aux locataires
les règles de détermination du montant de leur loyer et les guider
dans leurs démarches pour faire valoir leurs droits.
La Confédération Générale du Logement est l’une des organisations
les plus anciennes et représentatives de défense de locataires de
France. Depuis sa création, suite à l’appel de l’Abbé Pierre lors de
l’hiver 1954, notre Confédération n’a cessé de travailler pour faire
respecter le Droit au logement et les droits des locataires.
Ensemble défendons vos droits !
CGL, 2 square Dufourmantelle 94700 Maison-Alfort, [email protected]
Textes remis par la CNL, la CLCV et la CGL. Ces propos n’engagent que leurs auteurs.
L
droit citésdedroit citésde
janvier 2016 n°91
5
droit citésENJEUX
de
fin de pouvoir assurer l’entretien, les
réhabilitations et les constructions
nécessaires au bien-être des habitants
et à la survie de l’Office, l’OPH d’Ivry vient
de signer, pour une durée de cinq ans, un
protocole de consolidation avec la Caisse
de garantie du logement locatif social
(CGLLS), la ville d’Ivry-sur-Seine et le pré-
fet du Val-de-Marne. Les trois premiers
partenaires s’engagent à contribuer à la
réalisation d’une programmation de tra-
vaux. Dans ce cadre, l’Office est contraint
d’augmenter les loyers. Afin d’expliquer
la situation et d’engager le débat avec les
locataires, le Président, le Conseil d’ad-
ministration et la Direction de l’OPH ont
convié tous les locataires à deux réunions
publiques en juin et en novembre 2015. Ce
dossier revient sur le contexte de ce pro-
tocole et ses conséquences pour l’Office et
ses locataires.
ans ce protocole, l’OPH se retrouverait dans une si-tuation financière délicate, notamment en raison de
la baisse de ses recettes due à la perte progressive des loyers de la cité Gagarine et aux dépenses supplémen-taires que l’organisme prend en charge (déménagements, sécurisation…). L’autofinancement de l’OPH ne serait alors plus assuré et, en raison de cette fragilité financière, la Caisse des dépôts et consignations refuserait d’accor-der des emprunts à l’OPH pour ses constructions neuves.
De plus, faute d’accompagnement financier, il lui serait impossible d’engager des réhabilitations.
’OPH cotise à la Caisse de garantie du logement lo-catif social (CGLLS), organisme qui accompagne les
OPH qui traversent des périodes difficiles liées à leurs projets. Elle s’engage à aider l’OPH à hauteur de 7,9 mil-lions d’euros sur la base du respect d’un protocole que le Conseil d’administration, après en avoir longuement débattu, a validé le 5 novembre dernier. En effet, la fai-sabilité des projets de l’OPH (renouvellement urbain de Gagarine-Truillot, constructions, réhabilitations) entraîne un besoin de financement de 44,5 millions d’euros.D’autres acteurs s’engagent. La région Île-de-France et le département du Val-de-Marne financent pour 8,3 millions d’euros. La ville d’Ivry-sur-Seine participe à hauteur de 22 millions d’euros sur quatre axes : constructions nou-velles, réhabilitations, gros travaux (ascenseurs, ravale-ments, parkings…) et fonctionnement de l’organisme.En retour, l’OPH met en place des mesures patrimoniales pour un total de 6,2 millions d’euros : cessions de fon-ciers, maitrise des frais de personnel et des frais de ges-tion. De plus, l’OPH doit engager un programme de tra-vaux d’entretien, de réhabilitations (1 280 logements) et de constructions (404 logements). En outre, le protocole intègre une augmentation des loyers en moyenne de 1,6 % par an, jusqu’en 2020 inclus.
ENJEUX
janvier 2016 n°916
ENJEUX
droit citésde
Malgré les contraintes que peuvent représenter ces en-
gagements, ce protocole permettra à l’OPH d’obtenir plus
de moyens pour l’entretien des cités, de préserver ainsi
le cadre de vie, de construire de nouveaux logements afin
de favoriser le parcours résidentiel et augmenter le parc
social, et de réhabiliter 20 % du patrimoine pour que les
logements soient, notamment, mieux isolés thermique-
ment, ce qui engendrera moins de charges de chauffages
pour les locataires.
Enfin, il permettra la réalisation de l’opération de renou-
vellement urbain Gagarine-Truillot (démolition de l’im-
meuble Gagarine, construction de près de 400 logements
et relogement des habitants, ainsi que réhabilitation de
S’inscrire dans ce protocole et accepter ces
augmentations de loyers n’ont pas été choses
aisées pour les instances de l’OPH. Voilà pourquoi
le Conseil d’administration a choisi d’en débattre
avec les locataires. Tous ont été conviés les 2 juin
et 2 novembre à des réunions publiques à l’Espace
Robespierre. Environ 70 personnes ont répondu à
chacune de ces invitations. Ce n’est qu’à la suite de
ces rencontres que le Conseil d’administration s’est
réuni, jeudi 5 novembre, pour délibérer sur le plan
de consolidation et la hausse des loyers. Nourri des
témoignages des locataires, chaque administrateur
a ainsi pu exprimer sa vision sur cette situation.
hilippe Bouyssou, président de l’OPH, a introduit la séance.
« Lors de notre réunion de novembre, rapporte-t-il, les
locataires ont compris l’augmentation des loyers. Toutefois,
leur pouvoir d’achat ne cesse de baisser et ils s’inquiètent de
ce que pourrait engendrer ces hausses de loyers. Les APL
complèteront une partie de la différence mais pas tout car
le rythme d’augmentation des abondements de la Caf ne va
pas suivre celui des augmentations de loyer. C’est une satis-
faction en demi-teinte. Néanmoins, notre organisme n’a pas
d’autre choix s’il veut mener cet ambitieux programme d’en-
tretien, de réhabilitation et de construction. Sans ces aug-
mentations de loyers, dans quatre ans, notre OPH serait en
cessation de paiement et obligé de vendre son patrimoine. »
l’Extension Truillot). En 2013 et 2015, ce projet n’avait pu
bénéficier de la part de l’Anru que de cinq millions d’euros
au total (dédiés uniquement aux nouvelles constructions)
au lieu des 21 millions initialement prévus et nécessaires
à l’équilibre du projet.
Fait inhabituel, les élus représentants les locataires de la
CNL, qui ont toujours voté contre les augmentations de
loyers, se sont cette fois-ci abstenus. « Ce protocole per-
mettra aussi aux habitants de la cité Gagarine de retrouver
une vie et des conditions de logement plus agréables », ar-
gumente Aurélien Julien. Isabel de Bary poursuit : « La de-
mande qui nous est faite à travers l’augmentation de loyers
de cette année, c’est d’obtenir le prêt CGLLS pour que notre
bailleur poursuive son effort de construction et réhabilite
les cités qui en ont besoin. C’est bien un effort de solidarité
entre les locataires dont il est question. Cette situation n’est
ni un choix de la mairie, ni de l’OPH. Elle nous est imposée
par l’État, par son désengagement et le manque de finan-
cement de sa part. »
L’administratrice Chantal Duchêne précise que l’effort fi-
nancier n’est pas limité aux locataires. « Via leurs impôts et
les subventions municipales, tous les Ivryens participent à
l’amélioration du patrimoine de l’Office. »
Les représentants des syndicats ont eux aussi choisi, pour ce
vote, de changer leurs
habitudes. « À la CGT,
nous ne votons géné-
ralement pas pour les
hausses de loyers, in-
dique Santiago Pensa-
bene. Mais aujourd’hui,
même si ça ne me plait
janvier 2016 n°91
7
ENJEUX
droit citésde
pas, je vais voter pour l’équilibre de l’OPH et donc pour l’aug-
mentation des loyers. » Pour la même raison, son confrère de
la CFDT, Jean-Pierre Billard, a voté pour.
De son côté, la CLCV, par la voix d’Henri Heinich, représen-
tant des locataires, ne partage pas ce point de vue et a voté
contre. « Je trouve que l’OPH s’oriente vers une disparité
entre les locataires, notamment en supprimant l’augmenta-
tion uniforme des loyers. De plus, les nouvelles constructions
n’ont pas à se retrouver sur les loyers des gens. Enfin, quand
il y a réhabilitation, on réajuste déjà à la hausse les loyers de
la cité concernée. »
Quant à Saïd Hefad, élu membre du conseil municipal, tout
en admettant qu’il faut disposer de nouvelles ressources fi-
nancières pour continuer la politique ivryenne de logement
social, et qu’il n’est plus possible de geler les loyers, il au-
rait préféré une augmentation moindre, plus symbolique et
étalée dans le temps.
Moulay Tahiri, représentant de la Caisse d’allocations fami-
liales poursuit : « La Caf ne s’opposera pas à l’augmentation
des loyers, car elle a pour but l’amélioration des logements.
Cela ne peut qu’être bénéfique aux enfants et aux familles. »
Enfin, Claude Huet, administrateur qualifié en matière de
logement, précise qu’à Ivry-sur-Seine, les loyers pratiqués
par l’OPH dans les immeubles anciens sont souvent bien
en deçà des plafonds réglementaires et inférieurs à ceux
d’autres bailleurs sociaux.
Les deux grands points de ce conseil d’administration – l’ap-
probation du protocole de consolidation et l’augmentation
des loyers – ont tous deux été approuvés par une majorité
des administrateurs.
Le financement des constructions
Total : 79,2 millions d’euros
Le financement des réhabilitations
Total : 36,5 millions d’euros
• Les Champs Blancs (2016) : 33 logements, rue Saint-Just (Centre-ville)
• Emile Blin (2016) : 61 logements, rue Emile Blin (Ivry-Confluences)
• Olympe de Gouges (2017) : 61 logements, rue Hoche (Zac du Plateau)
• Madiba (2017) : 40 logements, avenue Jean Jaurès (Ivry-Confluences)
• Fouilloux (2018) : 43 logements, rue Fouilloux (Parmentier)
• La Grande Tuilerie (2018) : 40 logements, rue Jules Vanzuppe (Ivry-Confluences)
• Et à partir de 2019 : un objectif de 60 logements neufs par an
• Jean Moulin
• Maurice Thorez
• Extension Truillot
• Jean-Baptiste Renoult
• Spinoza
• Tour Raspail
• ILN Casanova
• Chevaleret
75 % 38 %
32 %
7 %
17 %
6 % 5 % 2 %
2 %
2 %
3 %
4 %3 %
4 %2 %
janvier 2016 n°918
ENJEUX
droit citésde
e protocole de consolidation implique des hausses de
loyer de 1,6 % au global tous les ans jusqu’en 2020.
Ainsi, en 2016 les loyers seront augmentés de 0,02 %,
1,60 %, 1,90 % ou 2,10 % selon les cités. Seuls les loyers
de la cité Gagarine, vouée à la démolition, resteront au
même niveau qu’en 2015.
Ces différents taux d’augmentation des loyers ont été
établis à partir du classement des cités établi par la
convention d’utilité sociale (CUS).
• 51 rue Jean Le Galleu
• Blés d’Or
• Cité du Parc
• Fauconnières
• Jules Vanzuppe
• Liégat
• Louis Aragon
• 7 rue Barbès
• 28/30 rue Louis Bertrand
• 38 rue Lénine
• 71 avenue Maurice Thorez
• Chevaleret
• Denis Papin
• 8/10 rue Louis Rousseau
• 49 bis rue Jean Le Galleu
• Exension Truillot**
• Orme au chat
• Parmentier
• Petits Bois
• Tour Danièle Casanova*
• Tour Jeanne Hachette*
• Tour Lénine*
• Gabriel Péri
• ILN Casanova
• Insurrection
• Jean Moulin
• Jules Ferry
• Julian Grimau
• Louis Rousseau
• 142 rue Marcel Hartmann
• Huon-Coutant
• Huon Extension
• Maurice Thorez**
• Vérollot
• Voltaire
* Réhabilitations récentes
• Marat
• Mirabeau
• Pierre Guignois
• Quartier Parisien
• Robespierre
• Spinoza
• Tour Raspail
• Jean-Baptiste Renoult
• Longs Sillons
• Pierre et Marie Curie
** Cités à réhabiliter prochainement
Les cr i tères de c lassement de la CUS
Les cités sont notées A, B ou C selon le « service rendu ». Le Code de la construction et de l’habitation (article R*445-4) indique que « l’appréciation du ser-vice rendu prend notamment en compte la qualité de la construction et des prestations techniques, la lo-calisation et l’environnement de l’immeuble ». Ainsi, à Ivry, ce service rendu est calculé à partir :
• d’un diagnostic locatif (qui mesure l’attractivité du point de vue commercial et social),
• d’un diagnostic technique (qui évalue la qualité du bâti),
• d’un diagnostic énergétique (qui évalue la performance énergétique de l’immeuble),
• d’un diagnostic quartier (qui mesure l’attractivité de chaque quartier dans lequel chaque groupe est implanté).
janvier 2016 n°91
9
PROCHE DE VOUS
droit citésde
Les habitants de la cité Pierre et Marie
Curie mettent en place un local solidaire.
Lieu citoyen et participatif, il a été imaginé
par le comité de quartier.
orté par les habitants, le comité de quartier est un es-
pace d’échanges, de réflexion, d’information et de pro-
position sur les sujets touchant au quartier et à la ville. Il a
pour objectif de permettre aux Ivryens de prendre part aux
décisions municipales et de construire des projets. « Le
comité de quartier a été
relancé en mars dernier,
explique Laura Savoldelli,
référente de quartier. Il est
tout de suite apparu une
volonté des habitants de
réinvestir la zone commer-
ciale de la cité Pierre et
Marie Curie pour en faire
un espace de vie. » Avec
l’accord de l’OPH, le local solidaire s’est installé au 19 rue
Jean Perrin. « Nous avons officiellement lancé le projet le 31
octobre. Les habitants y ont notamment proposé un goûter
partagé et un atelier de cuisine anti-gaspillage en partena-
riat avec la maison de quartier toute proche. Une centaine
de personnes a participé à cette journée » poursuit la jeune
femme. L’association Ne Rougissez Pas a par la suite animé
trois ateliers de bricolage et de peinture murale.
ujourd’hui, le local solidaire n’en est qu’à ses balbutie-
ments. Les activités se mettront progressivement en
place en 2016. D’ores et déjà, le comité de quartier fourmille
d’idées. « Nous pensons à un mur où chacun afficherait les
services qu’il propose, mais aussi à des cafés citoyens, à
des dîners pour les personnes isolées, ou encore à la venue
d’agriculteurs qui vendraient leurs produits en circuit court,
dévoile la référente. Tout est à construire : cela dépendra
des envies et de l’implication des gens ». Habitants du Petit
Ivry, n’hésitez pas à vous y investir !
La Maison de quartier Centre-Ville-
Gagarine a été inaugurée le 17 octobre
dernier.
La maison de quartier est ouverte à tous les publics ha-
bitant le centre-ville d’Ivry. » Mona Benchaouche nous y
accueille chaleureusement. « Favoriser le lien social, animer
le quartier, permettre l’accès aux droits, accompagner la vie
associative et l’action citoyenne sont quelques-unes des mis-
sions de ce nouveau lieu », résume la jeune directrice.
epuis cet été, six agents, dont deux dédiés à l’espace
public multimédia, développent des activités dans ce
bâtiment de 300 m² : aide aux devoirs, tutorat, sport (gym,
yoga, capoeira), journées thématiques sur la citoyenneté,
ateliers cuisine, cafés santé, théâtre... « Les habitants
sont invités à s’impliquer dans la programmation, précise
Mona. Ils ont plein d’idées et d’envies. Ainsi, beaucoup
d’ateliers sont animés par des bénévoles du quartier. »
l n’est jamais trop tard pour découvrir la Maison ! Les ins-
criptions, gratuites pour la plupart, sont ouvertes toute
l’année. On s’y retrouve bientôt ?
Maison de quartier Centre-Ville-Gagarine,
7 rue TruillotOuvert du mardi au samedi de 9h à 12h30 puis de 14h
à 19h (périodes scolaires) ou du lundi au vendredi de
9h à 12h30 puis de 14h à 18h (périodes de vacances).
janvier 2016 n°9110
PROCHE DE VOUS
droit citésde
e Groupe Études et Développement
détermine le nombre de logements
qu’il est possible de construire sur la
parcelle en prenant en compte les be-
soins (notamment en termes de typo-
logies de logements) et le Plan local de
l’urbanisme. « Nous faisons toutefois
attention à ce que l’opération ne soit
pas trop dense, afin qu’il soit agréable
d’y vivre » précise Marie Desitter. Il a
ainsi été décidé de créer 33 logements
dont 6 T2 d’environ 46 m², 13 T3 d’en-
viron 60 m², 11 T4 d’environ 75 m² et 3
T5 d’environ 88 m².
’architecte est désigné par le jury
de concours de l’OPH, composés
de membres du Conseil d’administra-
tion, d’architectes et de la directrice
générale de l’OPH . Le service Marchés
et la direction technique n’ont pas de
voix délibérante mais assistent à la
séance pour le respect de la procédure
et la présentation argumentée des
projets. Pour les Champs Blancs, 130
candidats ont postulé. Ils ont été éva-
lués selon leurs compétences et leurs
qualifications. « Parmi eux, nous en
avons retenu trois, explique la chargée
d’opération. Nous leur avons deman-
dé de nous proposer un projet précis,
composé notamment de dessins des
façades, des volumes et de plans de
logements. Le jury de concours s’est
ensuite réuni pour choisir le projet à
le plus fonctionnel, le plus qualitatif
et qui répond le plus précisément au
cahier des charges de l’OPH. » C’est
finalement le projet de Valero-Gadan
qui a été retenu.
Le projet de l’architecte désigné,
nous poursuivons les études,
afin de pouvoir déposer la demande
de permis de construire en mairie,
poursuit Marie. L’opération étant
dans le périmètre de deux monu-
ments historiques (la Manufacture
des Œillets et l’église Saint Pierre –
Saint Paul), nous avons dû solliciter
l’avis de l’architecte des Bâtiments
de France. » Dans le même temps,
la direction financière réactualise le
plan de financement et sollicite des
subventions auprès des partenaires
publics. Le permis de construire dé-
posé en décembre 2013 a été obtenu
au mois d’avril suivant.
Les travaux des Champs Blancs, situés rue Saint-Just, sont en cours. La cité sera
livrée au milieu de l’année. Voilà l’occasion de nous pencher sur les coulisses de ce
chantier, en compagnie de Marie Desitter, chargée d’opération au Groupe Études et
Développement de l’OPH d’Ivry.
droit citésde
janvier 2016 n°91
1 1
droit citésde
PROCHE DE VOUS
droit citésde
e bureau d’études EPDC et l’archi-
tecte, ainsi que la chargée d’opé-
ration et le service Marchés, rédigent
les pièces permettant de lancer l’ap-
pel d’offres afin de choisir l’entreprise
générale de travaux. Parmi ces do-
cuments, le cahier des clauses tech-
niques particulières décrit précisément
la nature des travaux et des presta-
tions. Trois entreprises ont répondu ;
c’est 3LM Bâtiment qui a été sélection-
née. En tant qu’entreprise générale,
elle réalise le gros œuvre et coordonne
les sous-traitants (corps d’état secon-
daires) qu’elle propose à l’OPH.
eux mois avant le début effectif
des travaux, les premiers plans
d’exécution sont réalisés, les travaux
par corps d’état planifiés et les bun-
galows de chantier installés. « C’est
aussi l’occasion pour les entreprises
de s’approprier le projet et de poser
des questions à l’architecte et au bu-
reau d’étude avant le démarrage de la
construction » ajoute Marie Desitter.
es travaux se déroulent en plu-
sieurs phases : les terrassements
et fondations (mars et avril 2015) ; le
gros œuvre, c’est-à-dire la construc-
tion de l’ossature (jusqu’en janvier
2016) ; les menuiseries extérieures
et l’étanchéité des toitures terrasses
(novembre et décembre 2015) ; et en-
fin l’intervention des corps d’états se-
condaires : menuiseries intérieures,
isolation, cloisonnement, façades,
peinture, plomberie, etc. (de janvier
à mai 2016). « En parallèle, j’effectue
les démarches afin de raccorder l’im-
meuble aux réseaux d’électricité, de
télévision, de chauffage urbain, d’eau
et de téléphone » précise l’ingénieure
de l’OPH.
Chaque semaine, a lieu une réunion
à laquelle participent la chargée
d’opération, le conducteur de tra-
vaux (3LM), l’architecte et le bureau
d’étude. « Nous faisons le point sur
les avancées de chacun, le planning
et les paiements, explique Marie. Le
conducteur de travaux soumet les dif-
ficultés qu’il rencontre ; l’architecte
étudie de nouvelles propositions ou
approfondit des détails. Ensuite, nous
faisons une visite du chantier afin de
vérifier la bonne exécution des tra-
vaux. » Le chantier voit aussi la venue
des concessionnaires de réseaux et
des entreprises sous-traitantes qui
soumettent leurs questions à l’ar-
chitecte, du contrôleur technique qui
vérifie que les travaux sont effectués
dans les règles de l’art, ou encore du
coordinateur sécurité qui vient véri-
fier le chantier toutes les semaines.
« C’est un projet qui avance bien,
conclut Marie Desitter. Il y a une
bonne entente au sein de l’équipe, ce
qui aide beaucoup dans les discus-
sions. Nous sommes contents du tra-
vail effectué, mais il en reste encore
beaucoup jusqu’à la livraison. »
En milieu d’année auront lieu les der-
nières étapes du chantier : la récep-
tion des travaux et enfin la mise en
location. À suivre dans un prochain
numéro de Droit de Cités !
droit citésdedroit citésde
ON LES CONNAÎT !
droit citésde
janvier 2016 n°9112
Droit de Cités, le journal d’information des locataires de l’Office public de l’habitat d’Ivry-sur-Seine, n°91, janvier 2016
6 promenée supérieure 94204 Ivry-sur-Seine cedex
Directeur de la publication : Philippe Bouyssou – Directrice de l’OPH d’Ivry : Sabine Christof Beaurianne – Rédaction : Rémi Tanguy – Maquette et
illustrations : Natacha Lockwood et Priscillia Pascual, Jean Julien (p. 3) – Photographies : Rémi Tanguy, comité de quartier du Petit-Ivry (p. 9) JBR Pour
Tous (p. 12) – ISSN 1148-9626 – Tirage : 6 700 exemplaires – Impression : S.I.S, 2 rue Saint-Just 94110 Arcueil
dont une dizaine de locataires. Huit bénévoles ont per-
mis le bon déroulement de cette journée et tous les
gains ont été réinvestis dans d’autres actions associa-
tives », indique Ghislaine. Suite à ce succès, deux autres
brocantes sont d’ores et déjà programmées en juin et
septembre 2016.
’autres événements
sont organisés par les
deux amies. « Nous avons
déguisé et accompagné
une vingtaine d’enfants
pour Halloween. Les ha-
bitants à qui ils deman-
daient des bonbons ont été très généreux, » se réjouit
Ghislaine. Soirée entre voisins dans la salle derrière la
loge de la gardienne, goûter de Noël, fête des voisins en
mai prochain, et peut-être bientôt sorties culturelles…
l’association ne chôme pas ! « Pour faire connaitre JBR Pour Tous, nous avons distribué 80 courriers et sonné à
toutes les portes de la cité. Les gens nous ont très bien
accueillis. Ce sont eux qui nous ont fait ces suggestions
d’activités » précise la présidente.
Cela fait près de quarante ans que nous habitons à
Jean-Baptiste Renoult. » Ghislaine Tardivel et Thérèse
Saavedra aiment leur cité, mais elles regrettent que le lien so-
cial se soit progressivement délité au fil des années. Alors, elles
ont décidé d’y remédier ! « Avec mes parents, confie Ghislaine,
nous habitions auparavant dans les bidonvilles de la rue Marcel
Hartmann, démolis en 1970. Nous avons ensuite été relogés à
Jean-Baptiste Renoult qui, en tant que cité d’urgence, n’aurait
pas dû durer plus de 10 ans. Aujourd’hui, en 2016, la cité est
toujours là et j’y suis très attachée : c’est toute ma vie. »
’appuyant sur le comité de quartier Marat -Parmentier,
les deux femmes ont décidé de monter leur association,
JBR Pour Tous. « Notre objectif est de proposer des anima-
tions sur la cité afin de rapprocher les locataires qui ne se
connaissent pas, poursuit la présidente. Nous ne sommes
pas là pour résoudre les problèmes d’ordre locatif mais
pour proposer des événements festifs, permettre aux gens
de se rencontrer, de partager et de se connaitre. »
A insi, en mai dernier, la première action de la nouvelle
association a été l’organisation d’une brocante au cœur
de la cité. « Nous avons eu plus d’une centaine d’exposants,
L’association JBR Pour Tous, créée il y a moins d’un an par Ghislaine Tardivel, présidente,
et Thérèse Saavedra, secrétaire, s’adresse à tous les locataires de Jean-Baptiste
Renoult, petite cité de 80 logements, et plus largement à tous les habitants du quartier
Marat-Parmentier.
"Notre objectif est de proposer des anima-tions sur la cité afin de rapprocher les locataires qui ne se connaissent pas. "