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Rentrée en fanfare C ette fois, c’est la rentrée ! Mer- credi 31 août, dès potron- minet, la radio annonce un scoop à la « une » de Libéra- tion : « Affaire Bettencourt : la juge qui accuse Sarkozy ». L’information vient d’un livre-choc, dans lequel Isabelle Prévost-Desprez, la juge qui a instruit l’affaire, « a confié à deux journa- listes un témoignage accablant pour le pré- sident », affirme le quotidien. Ça y est, se dit le médiateur, le « feuilleton Betten- court » reprend. C’est bien la rentrée. Sauf que… Sarko m’a tuer (Stock, 364 p., 19 euros), le livre-choc dont parle notre confrère – et dont les bonnes feuilles ont été confiées à L’Express par l’éditeur –, a été écrit par deux journalistes… du Monde ! Gérard Davet et Fabrice Lhomme, membres de la cellule d’investigation à la rédaction, sui- vent justement l’affaire Bettencourt… Internet, ce mercredi, buzze déjà. Sur le fond et la forme de l’information du jour. « Pourquoi est-ce Libération qui sort un scoop de deux journalistes du Monde ? », se demande @guybirenbaum sur Twitter. « Bizarre que deux journalistes du Monde publient les extraits de leur bouquin dans L’Express », tweete de son côté @AudeBaron. « Vers une fusion des deux titres ? » ironise @E_Dupin. Le Monde, lui, semble n’accorder qu’une importance relative aux « révéla- tions » de ses journalistes. Il se contentera, dans son édition de mercredi (datée jeudi 1 er septembre), d’un petit article, signé « Ser- vice France », annonçant la sortie du livre en question. Aucun appel de « une » sur l’affaire qui met pourtant en émoi tous les médias… Le médiateur, perplexe, est interrogé, sur sa page Facebook, par un « webéditoria- liste » du site Atlantico : « Pourquoi deux types du Monde donnent leur scoop à Libé ? Et pourquoi pas une ligne dans le journal de ce soir sur la nouvelle affaire Bet- tencourt ? » Le médiateur le renvoie vers le chat organisé le jour même sur Lemon- de.fr avec les deux journalistes. « Les per- sonnes que nous avons interrogées, et qui toutes décrivent un système visant à affai- blir ou attaquer des personnes coupables de menacer le président de la République, n’ont accepté de s’exprimer qu’à condi- tion que leurs témoignages soient regrou- pés dans un ouvrage, afin d’éviter une per- sonnalisation excessive et donc dangereu- se pour elles », expliquent-ils. Quant aux bonnes feuilles, « un choix qui relève de l’éditeur », ils estiment « préférable que les extraits d’un livre publié par des journalis- tes ne paraissent pas dans le journal qui les emploie ». L e webéditorialiste en conclura, dans son billet, que « si la presse écrite, qui n’a plus depuis longtemps le monopo- le de l’info brute, se laisse piquer l’investiga- tion au long cours par l’édition, et avec le concours de ses propres journalistes par- dessus le marché, on n’attendra pas long- temps la fin du Monde… ». Entre-temps, nos lecteurs se sont eux aussi réveillés. Dans leurs courriels, ils sont partagés. Pour Luc Lagarde (profes- seur à Paris -VIII), « la juge fait le choix de s’expliquer publiquement, le livre est une décision politique qui lui incombe (…). L’évé- nement journalistique doit progresser par étapes. » L’absence d’extraits dans Le Mon- de ? « Normal, c’est une question de déonto- logie. » Pas d’accord, dit Igor Deperraz : « Une des règles de base de la déontologie du travail journalistique est la vérification des sources et surtout de leur crédibilité juri- dique. Tout et son contraire peut être dit hors micro. » Jacques Guillemin approuve : « Deux journalistes rapportent les dires d’une juge, qui elle-même rapporte les dires de sa greffière, qui rapporte les dires d’une infirmière qui aurait vu, etc. Ca fait beau- coup d’intermédiaires. Je me demande si vos deux journalistes ont bien fait leur tra- vail d’enquête et de contre-vérifications, avant de lancer leur grenade dégoupillée dans les couloirs de l’Elysée ! » « Dans cet imbroglio, on s’explique mal qu’un grand journal ait fait l’économie de l’interroger [l’infirmière], note Christian de Maussion (Paris). Le Monde est-il désor- mais sous surveillance, craint-il des repré- sailles du pouvoir ? » Réponse à la « une » du journal de jeudi : « Comment les servi- ces secrets ont espionné Le Monde »… Christian Martin, le président de la Socié- té des lecteurs du Monde (SDL), témoigne de « leur incompréhension face à la publica- tion dans d’autres journaux des interviews, extraits et commentaires relatifs au livre Sarko m’a tuer », et trouve « regrettable ce manque de coordination, cohésion ou confiance au sein de la rédaction ». Sur le principe, Erik Izraelewicz estime que « le fait qu’un journaliste chargé du sui- vi d’un domaine publie un livre sur ce même domaine n’est pas condamnable en soi ». La Société des rédacteurs (SRM) est plus circonspecte : « Il sera nécessaire d’or- ganiser un comité de rédaction sur le sujet, mais à froid, une fois retombée l’émotion », dit le président du conseil de gérance, Adrien de Tricornot. En ce qui concerne le fond de l’affaire, Luc Bronner, le rédacteur en chef qui était à la manœuvre ce jour-là, reste circons- pect : « Il ne nous a pas semblé souhaitable que Le Monde soit associé, tout au moins au début, à la sortie du livre, notamment parce que nous sommes en campagne élec- torale. En revanche, toutes les suites judi- ciaires et politiques du livre seront évidem- ment traitées dans le journal. » « Ce livre n’est pas une enquête journalis- tique stricto sensu, c’est un livre de témoi- gnages informés, précise Erik Izraelewicz. Nous n’aurions pas publié tel quel dans Le Monde l’entretien de M me Prévost-Desprez. » Concernant les déclarations de la juge sur de supposées remises d’enveloppes à Nico- las Sarkozy, « elle n’aurait pas accepté de parler comme elle l’a fait dans le cadre d’une enquête pour un journal. Pour un livre de témoignages, c’est autre chose… », argumentent Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Pour eux, « la petite phrase qui a été reprise par Libé n’est pas la plus explosi- ve ! Il y a d’autres révélations plus embar- rassantes pour l’Elysée, sur Julien Dray ou Clearstream par exemple… ». Frédéric Rubio, dans un courriel, pense qu’« il serait opportun que Le Monde fasse une synthèse des éléments forts de l’ouvra- ge ainsi qu’un premier bilan des réactions/offensives de la partie adverse afin d’évaluer l’importance (et l’impact) de cette histoire. Une enquête pourrait présenter/appuyer/confirmer les éventuel- les conclusions… ». Message transmis. p [email protected] Le double échec de l’insécurité Le discours tenu par M me Aubry sur la sécurité dans la Cité phocéenne ne peut conduire qu’à un double échec. Il ne fera pas baisser l’insécurité. Il augmentera l’endettement. Cela a été malheureusement aussi la politique de la droite. Elle n’a cessé d’accroître le nombre des fonctionnaires, ce que M. Sarkozy ne peut plus faire aujourd’hui eu égard aux contraintes budgétaires qu’impose la situation économique. J’ai connu une époque où les banquiers, les percepteurs, les commer- çants, les pompistes (…) disposaient d’une arme (pas tous). Les policiers se déplaçaient seuls, ce qui favorisait leur présence sur le terrain, y com- pris dans les bistrots, sources utiles du renseignement. Les malfaiteurs encouraient un risque immédiat en s’attaquant à autrui. (…) Même un policier est désormais considéré comme un dangereux cow- boy s’il dégaine son arme ! Il ne faut donc pas s’étonner de ce que la cri- minalité soit en progression constante. L’augmentation du nombre des policiers n’a servi à rien : ils doivent se déplacer au minimum à trois, et il en faut presque une centaine pour procéder à une arrestation dans certaines banlieues dites sensibles. La police de proximité s’est multi- pliée avec les agents municipaux. Les droits de l’homme ne peuvent pas être à sens unique. Là se situe le nœud gordien qu’il faudra bien un jour trancher. Jean-Marc Mercier, Paris Economie Gestion financière et cogestion de la Grèce… Dans votre éditorial du 31 août, vous déplorez que la Finlande ouvre la boîte de Pandore. Son accord bilatéral avec la Grèce abou- tirait pour Athènes à débourser à hauteur de l’aide qui lui a été pro- mise. Autant dire que le plan de sauvetage serait mort-né. Vous avez raison sur le fond – si on demande à la Grèce de bloquer du cash pour garantir un refinance- ment de sa dette souveraine –, vous n’avez pas tout à fait raison sur le plan technique, si on deman- de à la Grèce de nantir des avoirs qui eux-mêmes ne sont pas en cash. Ce pays possède des avoirs que beaucoup de financiers seraient prêts à accepter en hypo- thèque. En particulier son patri- moine immobilier que consti- tuent les Cyclades. En tant que financier, je m’étonne que les garanties hypothécaires appliquées aux entreprises pri- vées et aux individus ne le soient pas aux pays dans le cadre de leur endettement. Elles devraient l’être. Comment peut-on prêter des cen- taines de milliards d’euros à un pays sur la foi de sa seule signatu- re, connaissant la piètre valeur de cette signature et ayant constaté que le pays pouvait aller jusqu’à manipuler ses propres comptes ? Les nouveaux prêts doivent être accordés pour renouveler le déve- loppement du pays en défaut. Le Fonds de stabilisation européen devrait se doter de vrais banquiers pour encadrer le redéploiement des pays auxquels il donne de nou- velles facilités. Des garanties hypothécaires sou- mettraient l’emprunteur à une pression internationale pour le fai- re rentrer dans le droit chemin. Garantie et cogestion ! Voilà une partie d’une vraie solution euro- péenne. Jacques Mecheri, Bruxelles Internet Commotion à la française Nous voulons attirer votre atten- tion sur le fait que, en France, nous avons une avance considéra- ble sur le projet américain Com- motion. Les travaux de recherche pour créer ce type de réseaux exis- tent dans les laboratoires français depuis plus d’une dizaine d’an- nées. Depuis un an, les universi- tés de Paris-Sud-XI et de Pierre-et- Marie-Curie ont transféré ces tech- nologies vers l’industrie via la création de la start-up Green Com- munications. Les produits de Green créent des réseaux à la volée, avec des ordinateurs, des clefs USB ou d’autres types de matériel informatique. Ces réseaux n’offrent pas seule- ment la connexion comme dans Commotion mais introduisent de la qualité de service sur le trans- fert de l’information afin d’éviter les interférences Wi-Fi, tellement fréquentes de nos jours. Green a aussi inventé le start-and- stop où un équipement, lorsqu’il n’est pas utilisé, s’éteint de lui- même et sans la nécessité d’un élé- ment central. Cela permet d’éco- nomiser de l’énergie et de réduire la pollution des ondes. Une démonstration dans un lieu choisi au hasard et avec des ordi- nateurs anonymes permettra une meilleure compréhension de la puissance de ces réseaux. Khaldoun Al Agha, Guy Pujolle Professeurs d’université Orsay (Essonne) Décryptages Dialogues Courrier Chaque week-end avec Le Monde, profitez de la magie du cinéma Dès le 9 septembre, le DVD n o 1 Pépé le Moko de Julien Duvivier Chaque week-end, avec Le Monde Magazine, retrouvez les plus grands chefs-d’œuvre du cinéma, 15 DVD signés des réalisateurs les plus talentueux et joués par des monstres sacrés tels qu’Alain Delon, Romy Schneider, Michel Piccoli, Yves Montand ou Dustin Hoffman... Une nouvelle série du « Cinéma du Monde » avec de nombreux bonus pour compléter votre cinémathèque. En cadeau avec le n° 1, un élégant coffret. Coffret offert avec le n o 1 5 ,90 * en plus du « Monde Magazine » *Le Monde et son supplément Le Monde Magazine, et un DVD : 8,50 . Chaque élément de l’offre peut être acheté séparément, Le Monde + Le Monde Magazine au prix de 2,60 et le DVD au prix de 5,90 , à la Boutique du Monde, 80, bd Auguste- Blanqui, 75013 Paris, ou par correspondance sur www.lemonde.fr/boutique ou en téléphonant au 32 89 (0,34 TTC par minute). Voir conditions. Offre limitée à la France métropolitaine, dans la limite des stocks disponibles. Visuels non contractuels. Pépé le Moko © 1936 STUDIOCANAL. Plein soleil © 1960 STUDIOCANAL - Titanus S.P.A. La Belle et la Bête © 2002 Comité Cocteau © SNC (Groupe M6). Coup de torchon © 1981 STUDIOCANAL - Little Bear Production France 2 Cinéma. Le Lauréat © 1967 STUDIOCANAL. Le Diable par la queue © 1968 STUDIOCANAL. Mr. Klein © 1976 STUDIOCANAL - Titanus Distribution. Noblesse oblige © 1949 CANAL+ Image UK Ltd. Le Trou © 1960 STUDIOCANAL - Magic Film SPA. Une femme est une femme © 1961 STUDIOCANAL - Euro International Films SPA. Le Crabe-Tambour © 1977 STUDIOCANAL - TF1 Film Production. Max et les ferrailleurs © 1971 STUDIOCANAL - Fida Cinematografica. L’Eclipse © 1962 STUDIOCANAL. La Bête humaine © 1938 STUDIOCANAL. Correspondant 17 © 1940 STUDIOCANAL Tous droits réservés 2- Plein soleil de René Clément 3- La Belle et la Bête de Jean Cocteau 4- Coup de torchon de Bertrand Tavernier 5- Le Lauréat de Mike Nichols 6- Le Diable par la queue de Philippe de Broca 7- Mr Klein de Joseph Losey 8- Noblesse oblige de Robert Hamer 9- Le Trou de Jacques Becker 10 - Une femme est une femme de Jean-Luc Godard 11 - Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer 12 - Max et les ferrailleurs de Claude Sautet 13 - L’Eclipse de Michelangelo Antonioni 14 - La Bête humaine de Jean Renoir 15 - Correspondant 17 d’Alfred Hitchcock Les grands chefs-d’œuvre du cinéma en 15 DVD avec « Le Monde Magazine » Médiateur Pascal Galinier 16 0123 Dimanche 4 - Lundi 5 septembre 2011

Rentréeenfanfare - Green Communications

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Rentrée enfanfare

Cette fois, c’est la rentrée! Mer-credi 31août, dès potron-minet, la radio annonce unscoop à la «une» de Libéra-tion : «Affaire Bettencourt : lajuge qui accuse Sarkozy ».

L’information vient d’un livre-choc, danslequel Isabelle Prévost-Desprez, la juge quia instruit l’affaire, « a confié à deux journa-listes un témoignage accablant pour le pré-sident», affirme le quotidien. Ça y est, sedit le médiateur, le «feuilleton Betten-court» reprend. C’est bien la rentrée. Saufque…

Sarko m’a tuer (Stock, 364p., 19 euros),le livre-choc dont parle notre confrère – etdont lesbonnes feuilles ont été confiées àL’Express par l’éditeur –, a été écrit pardeux journalistes… du Monde ! GérardDavet et Fabrice Lhomme, membres de lacellule d’investigation à la rédaction, sui-vent justement l’affaire Bettencourt…

Internet, ce mercredi, buzze déjà. Sur lefond et la forme de l’information du jour.«Pourquoi est-ce Libération qui sort un

scoop de deux journalistes du Monde? », sedemande @guybirenbaum sur Twitter.«Bizarre que deux journalistes du Mondepublient les extraits de leur bouquin dansL’Express», tweete de son côté@AudeBaron. « Vers une fusion des deuxtitres?» ironise @E_Dupin.

Le Monde, lui, semble n’accorderqu’une importance relative aux «révéla-tions» de ses journalistes. Il se contentera,dans son édition de mercredi (datée jeudi1er septembre), d’un petit article, signé «Ser-vice France», annonçant la sortie du livreen question. Aucun appel de «une» surl’affaire qui met pourtant en émoi tous lesmédias…

Le médiateur, perplexe, est interrogé,sur sa page Facebook, par un «webéditoria-liste» du site Atlantico : «Pourquoi deuxtypes du Monde donnent leur scoop àLibé? Et pourquoi pas une ligne dans lejournal de ce soir sur la nouvelle affaire Bet-tencourt? » Le médiateur le renvoie versle chat organisé le jour même sur Lemon-de.fr avec les deux journalistes. « Les per-

sonnes que nous avons interrogées, et quitoutes décrivent un système visant à affai-blir ou attaquer des personnes coupablesde menacer le président de la République,n’ont accepté de s’exprimer qu’à condi-tion que leurs témoignages soient regrou-pés dans un ouvrage, afin d’éviter une per-sonnalisation excessive et donc dangereu-se pour elles », expliquent-ils. Quant auxbonnes feuilles, « un choix qui relève del’éditeur», ils estiment « préférable que lesextraits d’un livre publié par des journalis-tes ne paraissent pas dans le journal quiles emploie».

L e webéditorialiste en conclura, dansson billet, que «si la presse écrite, quin’a plus depuis longtemps le monopo-

le de l’info brute, se laisse piquer l’investiga-tion au long cours par l’édition, et avec leconcours de ses propres journalistes par-dessus le marché, on n’attendra pas long-temps la fin du Monde…».

Entre-temps, nos lecteurs se sont euxaussi réveillés. Dans leurs courriels, ilssont partagés. Pour Luc Lagarde (profes-seur à Paris-VIII), « la juge fait le choix des’expliquer publiquement, le livre est unedécision politique qui lui incombe (…). L’évé-nement journalistique doit progresser parétapes.» L’absence d’extraits dans Le Mon-de? « Normal, c’est une question de déonto-logie.» Pas d’accord, dit Igor Deperraz :«Une des règles de base de la déontologiedu travail journalistique est la vérificationdes sources et surtout de leur crédibilité juri-dique. Tout et son contraire peut être dit

hors micro.» Jacques Guillemin approuve:«Deux journalistes rapportent les diresd’une juge, qui elle-même rapporte les diresde sa greffière, qui rapporte les dires d’uneinfirmière qui aurait vu, etc. Ca fait beau-coup d’intermédiaires. Je me demande sivos deux journalistes ont bien fait leur tra-vail d’enquête et de contre-vérifications,avant de lancer leur grenade dégoupilléedans les couloirs de l’Elysée! »

«Dans cet imbroglio, on s’explique malqu’un grand journal ait fait l’économie del’interroger [l’infirmière], note Christian deMaussion (Paris). Le Monde est-il désor-mais sous surveillance, craint-il des repré-sailles du pouvoir?» Réponse à la «une»du journal de jeudi: «Comment les servi-ces secrets ont espionné Le Monde»…

Christian Martin, le président de la Socié-té des lecteurs du Monde (SDL), témoignede «leur incompréhension face à la publica-tion dans d’autres journaux des interviews,extraits et commentaires relatifs au livreSarko m’a tuer», et trouve «regrettable cemanque de coordination, cohésion ouconfiance au sein de la rédaction».

Sur le principe, Erik Izraelewicz estimeque «le fait qu’un journaliste chargé du sui-vi d’un domaine publie un livre sur cemême domaine n’est pas condamnable ensoi». La Société des rédacteurs (SRM) estplus circonspecte: « Il sera nécessaire d’or-ganiser un comité de rédaction sur le sujet,mais à froid, une fois retombée l’émotion»,dit le président du conseil de gérance,Adrien de Tricornot.

En ce qui concerne le fond de l’affaire,

Luc Bronner, le rédacteur en chef qui étaità la manœuvre ce jour-là, reste circons-pect: «Il ne nous a pas semblé souhaitableque LeMonde soit associé, tout au moinsau début, à la sortie du livre, notammentparce que nous sommes en campagne élec-torale. En revanche, toutes les suites judi-ciaires et politiques du livre seront évidem-ment traitées dans le journal. »

«Ce livre n’est pas une enquête journalis-tique stricto sensu, c’est un livre de témoi-gnages informés, précise Erik Izraelewicz.Nous n’aurions pas publié tel quel dans LeMonde l’entretien de Mme Prévost-Desprez.»Concernant les déclarations de la juge surde supposées remises d’enveloppes à Nico-las Sarkozy, « elle n’aurait pas accepté deparler comme elle l’a fait dans le cadred’une enquête pour un journal. Pour unlivre de témoignages, c’est autre chose…»,argumentent Gérard Davet et FabriceLhomme. Pour eux, « la petite phrase qui aété reprise par Libé n’est pas la plus explosi-ve! Il y a d’autres révélations plus embar-rassantes pour l’Elysée, sur Julien Dray ouClearstream par exemple…».

Frédéric Rubio, dans un courriel, pensequ’« il serait opportun que Le Monde fasseune synthèse des éléments forts de l’ouvra-ge ainsi qu’un premier bilan desréactions/offensives de la partie adverseafin d’évaluer l’importance (et l’impact) decette histoire. Une enquête pourraitprésenter/appuyer/confirmer les éventuel-les conclusions…». Message transmis.p

[email protected]

Ledoubleéchec del’insécuritéLe discours tenu par Mme Aubry sur la sécurité dans la Cité phocéenne nepeut conduire qu’à un double échec. Il ne fera pas baisser l’insécurité. Ilaugmentera l’endettement.Cela a été malheureusement aussi la politique de la droite. Elle n’a cesséd’accroître le nombre des fonctionnaires, ce que M. Sarkozy ne peutplus faire aujourd’hui eu égard aux contraintes budgétaires qu’imposela situation économique.J’ai connu une époque où les banquiers, les percepteurs, les commer-çants, les pompistes (…) disposaient d’une arme (pas tous). Les policiersse déplaçaient seuls, ce qui favorisait leur présence sur le terrain, y com-pris dans les bistrots, sources utiles du renseignement. Les malfaiteursencouraient un risque immédiat en s’attaquant à autrui. (…)Même un policier est désormais considéré comme un dangereux cow-boy s’il dégaine son arme ! Il ne faut donc pas s’étonner de ce que la cri-minalité soit en progression constante. L’augmentation du nombre despoliciers n’a servi à rien : ils doivent se déplacer au minimum à trois, etil en faut presque une centaine pour procéder à une arrestation danscertaines banlieues dites sensibles. La police de proximité s’est multi-pliée avec les agents municipaux.Les droits de l’homme ne peuvent pas être à sens unique. Là se situe lenœud gordien qu’il faudra bien un jour trancher.

Jean-Marc Mercier, Paris

EconomieGestion financière etcogestion de la Grèce…Dans votre éditorial du 31août,vous déplorez que la Finlandeouvre la boîte de Pandore. Sonaccord bilatéral avec la Grèce abou-tirait pour Athènes à débourser àhauteur de l’aide qui lui a été pro-mise. Autant dire que le plan desauvetage serait mort-né.Vous avez raison sur le fond – si ondemande à la Grèce de bloquer ducash pour garantir un refinance-ment de sa dette souveraine –,vous n’avez pas tout à fait raisonsur le plan technique, si on deman-de à la Grèce de nantir des avoirsqui eux-mêmes ne sont pas encash. Ce pays possède des avoirsque beaucoup de financiersseraient prêts à accepter en hypo-thèque. En particulier son patri-moine immobilier que consti-tuent les Cyclades.En tant que financier, je m’étonneque les garanties hypothécairesappliquées aux entreprises pri-vées et aux individus ne le soientpas aux pays dans le cadre de leurendettement. Elles devraient l’être.Comment peut-on prêter des cen-taines de milliards d’euros à unpays sur la foi de sa seule signatu-re, connaissant la piètre valeur decette signature et ayant constatéque le pays pouvait aller jusqu’àmanipuler ses propres comptes?Les nouveaux prêts doivent êtreaccordés pour renouveler le déve-loppement du pays en défaut. LeFonds de stabilisation européendevrait se doter de vrais banquierspour encadrer le redéploiementdes pays auxquels il donne de nou-velles facilités.Des garanties hypothécaires sou-mettraient l’emprunteur à unepression internationale pour le fai-

re rentrer dans le droit chemin.Garantie et cogestion! Voilà unepartie d’une vraie solution euro-péenne.

Jacques Mecheri,

Bruxelles

InternetCommotion à la françaiseNous voulons attirer votre atten-tion sur le fait que, en France,nous avons une avance considéra-ble sur le projet américain Com-motion. Les travaux de recherchepour créer ce type de réseaux exis-tent dans les laboratoires françaisdepuis plus d’une dizaine d’an-nées. Depuis un an, les universi-tés de Paris-Sud-XI et de Pierre-et-Marie-Curie ont transféré ces tech-nologies vers l’industrie via lacréation de la start-up Green Com-munications. Les produits deGreen créent des réseaux à lavolée, avec des ordinateurs, desclefs USB ou d’autres types dematériel informatique.Ces réseaux n’offrent pas seule-ment la connexion comme dansCommotion mais introduisent dela qualité de service sur le trans-fert de l’information afin d’éviterles interférences Wi-Fi, tellementfréquentes de nos jours.Green a aussi inventé le start-and-stop où un équipement, lorsqu’iln’est pas utilisé, s’éteint de lui-même et sans la nécessité d’un élé-ment central. Cela permet d’éco-nomiser de l’énergie et de réduirela pollution des ondes.Une démonstration dans un lieuchoisi au hasard et avec des ordi-nateurs anonymes permettra unemeilleure compréhension de lapuissance de ces réseaux.

Khaldoun Al Agha, Guy Pujolle

Professeurs d’université

Orsay (Essonne)

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CourrierChaque week-endavec Le Monde,

profitez de la magie du cinéma

Dès le 9 septembre, le DVD no 1Pépé le Mokode Julien DuvivierChaque week-end, avec Le Monde Magazine, retrouvez les plus grands chefs-d’œuvre ducinéma, 15 DVD signés des réalisateurs les plus talentueux et joués par desmonstres sacréstels qu’Alain Delon, Romy Schneider, Michel Piccoli, YvesMontand ou Dustin Hoffman...Une nouvelle série du « Cinéma duMonde » avec de nombreux bonus pour complétervotre cinémathèque. En cadeau avec le n° 1, un élégant coffret.

Coffretoffertavec leno1

5,90€*enplus du

«MondeMagazine »

*LeMonde et son supplément LeMondeMagazine, et un DVD : 8,50€. Chaque élément de l’offre peut être acheté séparément, LeMonde + LeMondeMagazine au prix de 2,60€ et le DVD au prix de 5,90€, à la Boutique duMonde, 80, bdAuguste-

Blanqui, 75013Paris, ou par correspondance sur www.lemonde.fr/boutique ou en téléphonant au 32 89 (0,34€TTCparminute). Voir conditions. Offre limitée à la Francemétropolitaine, dans la limite des stocks disponibles. Visuels non contractuels.Pépé le Moko © 1936 STUDIOCANAL. Plein soleil © 1960 STUDIOCANAL - Titanus S.P.A. La Belle et la Bête © 2002 Comité Cocteau © SNC (Groupe M6). Coup de torchon © 1981 STUDIOCANAL - Little Bear Production France 2 Cinéma. Le Lauréat © 1967 STUDIOCANAL.

Le Diable par la queue © 1968 STUDIOCANAL. Mr. Klein © 1976 STUDIOCANAL - Titanus Distribution. Noblesse oblige © 1949 CANAL+ Image UK Ltd. Le Trou © 1960 STUDIOCANAL - Magic Film SPA. Une femme est une femme © 1961 STUDIOCANAL - Euro International

Films SPA. Le Crabe-Tambour © 1977 STUDIOCANAL - TF1 Film Production. Max et les ferrailleurs © 1971 STUDIOCANAL - Fida Cinematografica. L’Eclipse © 1962 STUDIOCANAL. La Bête humaine © 1938 STUDIOCANAL. Correspondant 17 © 1940 STUDIOCANAL

Tous droits réservés

2 - Plein soleil de René Clément3 - La Belle et la Bête de Jean Cocteau

4 - Coup de torchon de Bertrand Tavernier5 - Le Lauréat de Mike Nichols

6 - Le Diable par la queue de Philippe de Broca

7 -Mr Klein de Joseph Losey8 - Noblesse oblige de Robert Hamer

9 - Le Trou de Jacques Becker10 - Une femme est une femme

de Jean-Luc Godard

11 - Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer12 -Max et les ferrailleurs de Claude Sautet

13 - L’Eclipse deMichelangelo Antonioni14 - La Bête humaine de Jean Renoir

15 - Correspondant 17 d’Alfred Hitchcock

Les grands chefs-d’œuvre du cinéma en 15 DVD avec « Le Monde Magazine »

MédiateurPascal Galinier

16 0123Dimanche 4 - Lundi 5 septembre 2011

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