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RÉPARATIONS DES OUVRAGES SOUTERRAINS EN FRANCE PAR FILM POLYMÉRIQUE ET/OU PAR DRAINAGE A L'ATOE DE COMPLEXE SYNTHÉTIQUE RÉPARATIONS D'ÉTANCHÉITÉ PAR FILM POLYMÉRIQUE OUDRAFNAGE Les recommandations de novembre 1986 sur les réparations d'étmchêité traitaient essentiellement des injections d'étanchéité préalables à un traitement définitif Un premier type de traitement est l'ap- plication en surface d'un Blm polymé- rique ; les plus performants actuelle- ment sont le polyuréthane réactif et l'époxy souple. Le deuxième type passe par la réalisa- tion de joints de drainage (profilés EPDM ou complexe drain + isolation + protection). Plusieurs chantiers d'application sont décrits. De nombreux ouvrages souterrains du type routier et autoroutier cons- truits en France, il y a plusieurs di- zaines d'années, ont commencé à pré- senter au cours de la décennie 1980 une pathologie plus ou moins impor- tante susceptible d'engendrer des problèmes d'exploitation, voire même, mettre parfois en cause la pérennité de l'ouvrage. Pour répondre aux interrogations des exploitants qui voyaient leur coût de maintenance augmenter très sensible- ment TA.F.T.E.S. (Association Fran- çaise des Travaux en Souterrains), a établi en NOVEMBRE 1986 un projet de recommandations sur les répara- tions d'étanchéité d'ouvrages souter- rains. RÉPARATIONS PAR INJECTION DE PRODUITS POLYMÉRiQUES Ce projet s'est avant tout attaché à préciser techniquement une des phases essentielles des travaux de J.L MAHUET, Ingénieur, Chef du Service Techniques Spéciales Génie Civil SEMALY S.A., Ingénierie des Transports Urbains réparation de l'ouvrage, généralement totalement ou partiellement, immergé dans une nappe phréatique, celle du pré-étanchement des arrivées d'eau par injection de produits classiques du type BENTONITE, ciment, silicate, ou plus élaborés du type polyméri- que. Les travaux de réparations s'intéres- sent spécifiquement à un ouvrage existant en exploitation, ils doivent nécessairement s'adapter à ses carac- téristiques, sa fonction et son environ- nement. Par conséquent, la qualité du dossier technique constitué par le Maître d'Ouvrage, ou son Maître d'Œuvre, sera la principale condition pour l'obtention du résultat final de toutes les réparations d'étanchéité. Les éléments qui doivent figurer dans ce dossier technique de réparations sont détaillés dans le premier chapitre du document de l'AFTES. Le deuxième chapitre évoque les dif- férentes solutions techniques possi- bles ; le choix définitif de la solution technique à retenir, notamment en fonction des caractéristiques de l'ou- vrage à réparer, est traité au chapitre 3. Le but recherché par ce document, est de permettre au Maître d'Ouvrage, ou à son Maître d'Œuvre, de déterminer les deux ou trois solutions technique- ment envisageables, le choix définitif, principalement d'ordre économique ou de respect de planning, générale- WATERPROOFING RBPAmS Wim POLYMËR FILM OF DRAINAGE The recommandations of November 1988 on waterprooBng repairs dealt essentially mtn waterprooBng grou- ting prior to Mal treatment A first type oftreatmentis thé âppjïca- tion ofa polymer Blm on thé surface ; currently, thé most effective Blms are reactive polymer and flexible epoxy. Anothertypeinvotves thé placement of drainage joints (EPDMprofiles or drain +isolation + protection system). Seve- ral application projects are described. ment écourtés pour raison d'exploita- tion, passe alors par une procédure de consultation d'entreprises spécia- lisées dans ce type de réparations d'étanchéité. Le document de l'AFTES aborde donc toutes les solutions techniques d'injec- tion connues à ce jour, il présente l'ex- trême avantage de proposer des ta- bleaux du type de celui qui figure ci-après, et qui guideront avec plus de sécurité le Maître d'Ouvrage ou le Maî- tre d'Œuvre dans le choix des techni- ques et produits dïnjection d'arrêts d'eau en fonction des paramètres sui- vants : - Mode de fonctionnement des fissu- res. - Paramètres de l'eau d'infiltration (ca- ractéristiques physico-chimiques, tem- pérature, débit, pression, etc.). - Conditions de réalisation des tra- vaux de réparation (durée minimale d'intervention, encombrement de l'ate- lier de réparation, etc.). Dans le cas de la réparation de plu- sieurs trémies routières en France : // est particulièrement agréable pour un animateur de groupe de travail de voir publiés des articles complétant des recommandations du groupe. L'article de Jean-Louis Mahuet décrit plusieurs exemples de réparations d'étanchéité, qui n'avaient été spécifiquement traitées par les divers textes publiés par le groupe de travail. Je profite de cette occasion pour préciser que le titre 3 du Fascicule 67 du CCAC (à la préparation duquel l'AFTES a été largement associée) a été approuvé par le décret 92-72 du 16 janvier 1992 et est donc applicable à partir de fin juin. Jean-Luc Reith, Animateur GT9. TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS 112 — JUILLET/AOUT 1992 221

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RÉPARATIONS DES OUVRAGES SOUTERRAINSEN FRANCE

PAR FILM POLYMÉRIQUE ET/OU PAR DRAINAGEA L'ATOE DE COMPLEXE SYNTHÉTIQUE

RÉPARATIONS D'ÉTANCHÉITÉPAR FILM POLYMÉRIQUEOUDRAFNAGE

Les recommandations de novembre1986 sur les réparations d'étmchêitétraitaient essentiellement des injectionsd'étanchéité préalables à un traitementdéfinitifUn premier type de traitement est l'ap-plication en surface d'un Blm polymé-rique ; les plus performants actuelle-ment sont le polyuréthane réactif etl'époxy souple.Le deuxième type passe par la réalisa-tion de joints de drainage (profilésEPDM ou complexe drain + isolation+ protection). Plusieurs chantiersd'application sont décrits.

De nombreux ouvrages souterrainsdu type routier et autoroutier cons-truits en France, il y a plusieurs di-zaines d'années, ont commencé à pré-senter au cours de la décennie 1980une pathologie plus ou moins impor-tante susceptible d'engendrer desproblèmes d'exploitation, voire même,mettre parfois en cause la pérennitéde l'ouvrage.Pour répondre aux interrogations desexploitants qui voyaient leur coût demaintenance augmenter très sensible-ment TA.F.T.E.S. (Association Fran-çaise des Travaux en Souterrains), aétabli en NOVEMBRE 1986 un projetde recommandations sur les répara-tions d'étanchéité d'ouvrages souter-rains.

RÉPARATIONS PAR INJECTIONDE PRODUITS POLYMÉRiQUES

Ce projet s'est avant tout attachéà préciser techniquement une desphases essentielles des travaux de

J.L MAHUET, Ingénieur,Chef du Service

Techniques Spéciales Génie CivilSEMALY S.A.,

Ingénieriedes Transports Urbains

réparation de l'ouvrage, généralementtotalement ou partiellement, immergédans une nappe phréatique, celle dupré-étanchement des arrivées d'eaupar injection de produits classiquesdu type BENTONITE, ciment, silicate,ou plus élaborés du type polyméri-que.Les travaux de réparations s'intéres-sent spécifiquement à un ouvrageexistant en exploitation, ils doiventnécessairement s'adapter à ses carac-téristiques, sa fonction et son environ-nement. Par conséquent, la qualité dudossier technique constitué par leMaître d'Ouvrage, ou son Maîtred'Œuvre, sera la principale conditionpour l'obtention du résultat final detoutes les réparations d'étanchéité.Les éléments qui doivent figurer dansce dossier technique de réparationssont détaillés dans le premier chapitredu document de l'AFTES.Le deuxième chapitre évoque les dif-férentes solutions techniques possi-bles ; le choix définitif de la solutiontechnique à retenir, notamment enfonction des caractéristiques de l'ou-vrage à réparer, est traité au chapitre 3.Le but recherché par ce document, estde permettre au Maître d'Ouvrage, ouà son Maître d'Œuvre, de déterminerles deux ou trois solutions technique-ment envisageables, le choix définitif,principalement d'ordre économiqueou de respect de planning, générale-

WATERPROOFING RBPAmSWim POLYMËR FILMOF DRAINAGE

The recommandations of November1988 on waterprooBng repairs dealtessentially mtn waterprooBng grou-ting prior to Mal treatmentA first type oftreatmentis thé âppjïca-tion ofa polymer Blm on thé surface ;currently, thé most effective Blms arereactive polymer and flexible epoxy.Anothertypeinvotves thé placement ofdrainage joints (EPDMprofiles or drain+isolation + protection system). Seve-ral application projects are described.

ment écourtés pour raison d'exploita-tion, passe alors par une procédurede consultation d'entreprises spécia-lisées dans ce type de réparationsd'étanchéité.Le document de l'AFTES aborde donctoutes les solutions techniques d'injec-tion connues à ce jour, il présente l'ex-trême avantage de proposer des ta-bleaux du type de celui qui figureci-après, et qui guideront avec plus desécurité le Maître d'Ouvrage ou le Maî-tre d'Œuvre dans le choix des techni-ques et produits dïnjection d'arrêtsd'eau en fonction des paramètres sui-vants :- Mode de fonctionnement des fissu-res.- Paramètres de l'eau d'infiltration (ca-ractéristiques physico-chimiques, tem-pérature, débit, pression, etc.).- Conditions de réalisation des tra-vaux de réparation (durée minimaled'intervention, encombrement de l'ate-lier de réparation, etc.).Dans le cas de la réparation de plu-sieurs trémies routières en France :

// est particulièrement agréable pour un animateur de groupe de travail de voir publiés des articles complétantdes recommandations du groupe. L'article de Jean-Louis Mahuet décrit plusieurs exemples de réparationsd'étanchéité, qui n'avaient été spécifiquement traitées par les divers textes publiés par le groupe de travail.Je profite de cette occasion pour préciser que le titre 3 du Fascicule 67 du CCAC (à la préparation duquell'AFTES a été largement associée) a été approuvé par le décret n° 92-72 du 16 janvier 1992 et est doncapplicable à partir de fin juin. Jean-Luc Reith, Animateur GT9.

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS — N° 112 — JUILLET/AOUT 1992 221

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• en 1988 : Tunnel de raccordement dela liaison A4-A86 (dans la Région Pari-sienne),• en 1990 : Trémie BONNEL à LYON,etc.le choix de l'injection, notamment parproduits polymériques a été prépon-dérant pour la bonne réalisation ulté-rieure des travaux de réparationd'étanchéité de ces ouvrages.L'expérience acquise par SEMALY SApendant la réalisation de ces travauxde réparation et beaucoup d'autres enFrance, lui permet de préconiser l'uti-lisation des produits polymériquesd'injection suivants :

• gel acrylique souple (avec obligatoi-rement un pourcentage de matièreactive supérieure à 20 ou 25 %), pré-sentant une faible viscosité entre 1 à10 centipoises pour l'injection des fis-sures à faible débit et à faible pressionhydrostatique.• polyuréthane monocomposant dutype aquaréactif à début de prisepresque instantané au contact de l'eau,présentant un module d'élasticitéassez élevé pour stopper avec effica-cité des venues d'eau ponctuelles,caractérisées par un fort débit et unepression hydrostatique élevée.• polyuréthane mono ou bi-composantégalement aquaréactif mais à faible

module d'élasticité donnant donc unproduit plus souple susceptible des'allonger sans rupture, pour l'injectiondes fissures actives très ouvertes, oude joints de dilatation soumis égale-ment à un fort débit et à une pressionhydrostatique élevée.En France l'injection ne constitue ja-mais à elle seule, un traitement d'étan-chéité définitif, et ne peut donc êtregarantie en tant que tel. Lïnjection parproduit polymérique ne constituedonc qu'un traitement de pré-étanche-ment qui sera obligatoirement com-plété par un traitement d'étanchéitégénéralement réalisé à l'intrados del'ouvrage, sous forme de films poly-mériques appliqués ou projetés sur lesupport de l'ouvrage à réparer.Seule l'association de ces deux traite-ments fait l'objet en France, d'unegarantie décennale généralement exi-gée par le Maître d'Ouvrage, ou sonMaître d'Œuvre, à l'Entrepreneur char-gé des travaux de réparations.

PRÉPARATION DES SUPPORTS

Après les opérations de pré-étanche-ment par injection, celles concernantla préparation des supports, sont pri-mordiales pour assurer la pérennité

de la réparation. En effet le décapaged'une étanchéité adhérente existante,et qu'il faut complètement élimineravant application du nouveau filmpolymérique de réparation, est géné-ralement exigé ; cependant, et ce futle cas par exemple de celui des pié-droits du tunnel de raccordement dela liaison A4-A86, l'ancien film d'étan-chéité peut être laissé en place etrecouvert par le nouveau film poly-mérique de réparation.Cette possibilité ne peut cependantêtre envisagée qu'après vérificationde l'adhérence et de la compatibilitéchimique entre l'ancien et le nouveaufilm polymérique, ce qui nécessitetout de même une préparation chimi-que, et mécanique bien spécifiqueavant application du nouveau filmpolymérique de réparation.D'une manière générale, l'éliminationde l'ancien film s'impose pratiquementtoujours, soit par décapage hydrauli-que à très haute pression, soit, et c'estavec ce système que SEMALY SA aobtenu les meilleurs résultats, par ungrenaillage à haute puissance suivid'une aspiration très poussée.Signalons que ce procédé est nette-ment préférable en réparations d'Ou-vrages souterrains, dans la mesure où,contrairement au décapage à hautepression, il ne vient pas rajouter del'eau sur le support, permettant, et c'est

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F/g. 1 • Possibilité d'emploi des produits par rapport aux paramètres de l'eau(Tableau tiré du Projet de Recommandations sur les réparations d'étanchéité publié parl'AFTES en 1986).

222 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS — N° 112 — JUILLET/AOUT 1992

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le but recherché dans toute réparation,d'appliquer le nouveau film polyméri-que sur un support sec, et ceci dansdes délais très courts.

NATURE DES FILMSPOLYMÉRIQUES UTILISES ENRÉPARATIONS D'ËTANCHÉITÉ

Les films polymériques utilisés enFrance depuis 1985 sont spécifiéspar le fascicule 67 Titre 1 du Cahierdes Clauses Techniques Générales(C.G.T.G.) lui-même issu du STER 81 ;ces deux documents officiels ne trai-tent que les systèmes d'étanchéitésappliqués principalement sur les ouvra-ges d'Art, ce qui a souvent rendu par-fois difficile, la rédaction des Cahiersdes Clauses Techniques Particulièresà la réparation d'étanchéité d'ouvra-ges souterrains.La publication officielle d'ici la fin del'année 1992, du Titre 3 du fascicule 67du CCTG, comblera très certainementcette lacune, dans la mesure, où il trai-tera spécifiquement des systèmesd'étanchéité propres aux ouvragessouterrains.Les films polymériques spécifiés parce nouveau fascicule sont générale-ment à base de résine époxydique,polyuréthane acrylique ou époxy-uré-thane, d'une épaisseur moyenne enhorizontal (radier ou dalle supérieure)de 2 mm à 2,5 mm et en vertical(piédroits) de 1,5 mm à 2 mm. Cesfilms sont appliqués manuellement oumécaniquement en 2 ou 5 couchesaprès application d'un primaire d'ac-crochage.Les caractéristiques physico-mécani-ques reprises par le nouveau fasci-cule, répondent assez bien aux spéci-fications exigées par exemple pourl'étanchéité d'un ouvrage neuf, réaliséla plupart du temps hors pressionhydrostatique et donc sur support sec.En réparations d'ouvrages souterrains

en exploitation, il n'en est jamais demême et l'expérience de nombreuxchantiers de réparations en France, estnotamment l'étude de celui de la Tré-mie routière de la Pénétration desHalles à STRASBOURG a conduit SE-MALY SA à établir en 1990, un Cahierdes Clauses Techniques Particulières(CCTP) spécifique aux travaux deréparations d'ouvrages souterrainspar films polymériques.Par rapport au Titre 3 du fascicule 67du CGTG les modifications proposéessont les suivantes :- nature du film exclusivement époxy-uréthane, époxy souple, ou polyuré-thane réactif avec obligations pourtoutes ces familles polymériques d'ap-plication d'un primaire d'accrochageépoxydique.- spécifications physico-mécaniquessensiblement relevées, c'est ainsi que :- l'adhérence au support même surbéton humide est passée de 1 à1,5 MPa,- l'allongement à la rupture selon laprocédure d'essai décrite dans lanorme NFT 51034 est passé de 60 à80 % (voire même 100 % pour STRAS-BOURG),- la contrainte à la rupture de 4 à 8 MPa,- la résistance à la sous-pression selonles modalités d'essai de l'annexe n° 9du fascicule 67 Titre 3, peut être fixéeentre 1 et 3 MPa pendant 24 heures, etceci en fonction de la pression hydro-statique in situ...- Le nombre de couches du film poly-mérique a été obligatoirement réduit à1 ou 2 couches maximum. Cette réduc-tion du nombre de couches est fon-damentale en réparations d'ouvragessouterrains, où l'humidité ambiantevarie entre 75 et 90 %, elle permet delimiter sensiblement tout phénomènede "moussage" entre 2 couches, parexemple pour les films polyuréthanes,ou l'interposition d'une peÉicule d'hu-midité qui conduit irrémédiablementà un feuilletage entre couches.

La mise en pratique de ce Cahier desClauses Techniques, spécifiques auxtravaux de réparations d'étanchéité, àpropos de l'utilisation des différentesfamilles polymériques a permis àSEMALY SA de tirer les enseigne-ments suivants :

- Polyuréthane bi-composants classi-que (non réactif) mis en oeuvre sur lechantier de la réparation de la TrémieSERVŒNT à LYON, en 1991. Cettefamille polymérique conduit généra-lement à une application en 4 couchesminimum (voire 6 pour certains poly-uréthanes), ce qui engendre des pro-blèmes de délais d'exécution et, sur-tout d'une trop grande sensibilité àla présence d'humidité ambiante, exi-geant de nombreuses reprises ponc-tuelles. Cette famille polymériquen'est donc pas conseillée en répara-tions d'étanchéité surtout en cas deforte humidité, et de délais d'exécutiontrop courts, ce qui est généralement lecas pour les ouvrages en exploitation.

- Polyuréthane bi-composant réactifmis en œuvre mécaniquement surplusieurs chantiers de réparation enFRANCE par projection à chaud, enune seule couche, comme c'est actuel-lement le cas, pour la rénovation desniches de protection du tunnel du MontBlanc.Les avantages de ces produits sont lessuivants :- Mise hors humidité et hors d'eau trèsrapide.- Performances physico-mécaniquesexceptionnelles.Cependant en points faibles on peutrelever :- adhérence sensible à l'humidité dusupport, à une application en uneseule passe et en vertical (nécessiteplusieurs passes pour atteindre l'épais-seur requise),- adhérence très difficile à obtenird'une couche de roulement routier,nécessite une couche d'accrochageintermédiaire.

Fig. 2 - Désordres d'étanchéité à la trémie de la pénétrantedes Halles de Strasbourg.

Fig. 3 - Traitement par injectionsà la trémie Sèment à Lyon.

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS — N° 112 —JUILLET/AOUT 1992 223

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- Epoxy-uréthane mis en oeuvre parexemple sur le chantier de la répara-tion de la Trémie BONNEL à LYON en1990 Cette famille polymérique pré-sente les avantages suivants :- application manuelle en 2 couches,- très bonne adhérence au support, etexcellentes caractéristiques d'aEonge-ment à la rupture.Par contre son module d'élasticitébeaucoup trop bas, conduisant souspression hydrostatique constante,même à des valeurs faibles (0,01 à0,02 MPa) à des déformations du filmprovoquant des gonfles plus ou moinsimportantes, fait que ce type de pro-duits n'est plus recommandé en tra-vaux de réparations d'étanchéité- Epoxy souple, apparition récente decette famille polymérique en France,actuellement mis en oeuvre sur laTrémie du Quai GAILLETON à LYON,et qui présente les avantages sui-vants- Application manuelle en 2 couches- Très bonne adhérence au support,même humide- Performances physico-mécaniquessupérieures à celles spécifiées par leFascicule 67 Titre 3 du CCTGUn seul défaut à lui reprocher, mais quipeut être rhédibitoire pour cette fa-mille, celui de sa très grande sensibi-lité aux basses températures, ainsi quela difficulté à le rendre plus réactif, enl'accélérant notamment, sous peine defaire chuter sensiblement ses perfor-mances mécaniques, principalementen allongement à la ruptureEn conclusion de l'exposé de cesenseignements tirés de l'expérienceSEMALY SA, le choix des films poly-mériques, spécifiés en France, dans lecas de la réparation d'ouvrages sou-terrains, soumis à pression hydrostati-que, à ce jour, peut s'orienter vers lesproduits suivants- Polyuréthane réactif avec cependantobligation d'appliquer sur support secet parfaitement bien préparé et laréserve concernant l'adhérence d'unecouche de roulement routier sur lefilm d'étanchéité, sans interpositiond'une couche de liaison.- Epoxy souple, produit ayant l'avan-tage de très bien se comporter enmilieu ambiant humide. La possibilitédans l'avenir de l'activer sans dom-mages pour ses caractéristiques phy-sico-mécaniques, pourrait en faire trèscertainement le produit polymériquele mieux adapté à la réparation d'ou-vages souterrains.

REPARATIONPAR DRAINAGE

Le drainage est également une tech-nique de plus en plus utilisée en répa-ration d'ouvrages souterrains, et, parti-

culièrement en tunnels ferroviaires ouroutiers Les techniques de drainagesont nombreuses, de la demi-coquilleen polyéthylène jusqu'au systèmeparapluie en polyester, en passant parles bandes de pontage PVC ou enhypalon.Le problème de la protection thermi-que de ces drainages se pose depuislongtemps pour les ouvrages réguliè-rement exposés au gel.Des systèmes associant la fonction dedrainage avec une légère protectionthermique sont apparus sur le marchédepuis quelques années, avec notam-ment le profilé caoutchouc synthé-tique à base de E.P.D.M. du typePRT100, commercialisé par PHOENTXet qui est très utilisé par exemple parla SNCF pour le drainage de tunnelsanciens en maçonnerieSEMALY SA a spécifié ce type de pro-filé pour le drainage de certaineszones du Tunnel du MONT BLANC, tra-vaux réalisés entre Octobre et No-vembre 1991

Fig 4 - Drainage par joint EPDM(type PRT 100) au tunnel du Mont Blanc.

A la demande d'exploitants de Tun-nels autoroutiers de montagne SE-MALY SA a travaillé à la mise au pointde système de drainage, présentantune protection au gel aEant jusqu'àdes températures de -30°C, avec desvitesses de l'air de 6 m/s. Cela a éténotamment le cas pour les travaux deréparation de la cheminée de ventila-tion du Tunnel du FRÉJUS, où avec lacollaboration de la Société du TunnelRoutier du FRÉJUS et de l'EntrepriseBRS, a été mis au point un dispositif dedrainage constitué .• d'une saignée de 120 X 150 mm réa-lisée à l'aide d'une double scie dans lebéton et repiquage de celui-ci

Fig S - Essais de convenance du drainà protection thermique incorporée

(puits de ventilation du tunneldu Fréjus).

• la mise en œuvre et le collage d'undrain en polystyrène à haute densitéde classe 6 présentant une conductibi-lité thermique à 0°C < 0,048 W/M/°CLe drain est collé au support de l'en-gravure à l'aide d'une pâte époxydi-que sans solvant• remplissage du restant de la saignéepar projection d'un mortier hydrofugeet sans retrait, assurant une fonction deprotection mécanique du drain• la réalisation d'une bande de pon-tage d'étanchéité en film polymériquede 0,30 m de largeur et de 2,5 mmd'épaisseurLes travaux de réparation du puits deventilation du tunnel du FRÉJUS sontcommencés depuis 1991, à noter quece dispositif a été utilisé par la STRF,pour le drainage d'arrivées d'eau, àtravers des fissures du béton des pié-droits du Tunnel dans la zone côtéFrançais, exposée au gel. Ce disposi-tif sera également réalisé à partir du2e semestre 1992, pour les travaux deréparation de fuites d'étanchéité audroit des joints de parois moulées dela trémie de la Pénétrante des Hallesde STRASBOURG.Autre exemple d'utilisation de ce sys-tème de drainage avec protectionthermique incorporée, avec les tra-vaux de rénovation du Tunnel duMONT BLANC.En collaboration avec SCETAUROUTE,Division Tunnels et Travaux Souter-rains, d'une part, la Société du Tunneldu MONT BLANC et l'ENTREPRISE IN-DUSTRIELLE département Etanchéité,d'autre part, un traitement spécifiquepour la mise hors gel des drainagesd'eau d'infiltration, a été réalisé sur les300 premiers mètres du tunnel côtéFrançais, exposé au gel

224 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS — N° 112 — JUILLET/AOUT 1992

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Fig. 6 - Drainage avecprotection thermique incorporée

au tunnel du Mont Blanc.

Le complexe était sensiblement lemême que celui du tunnel du FRÉJUS :• réalisation d'une saignée de 150X 240 mm dans le béton à l'aide de 3 ou4 traits de scie et repiquage du béton.• réalisation de sondages d'appelsespacés tous les 2,00 m.• mise en place d'un drain de polysty-rène haute densité, coEé au bétonavec une pâte époxydique sans sol-vant.• protection mécanique du drain com-posée d'un capot en acier inox de0,33 mm de largeur d'une épaisseur de6/10 de mm ; la nature de l'inox étaitUGINOX qualité 304. Un joint enmousse de polyéthylène de 1 cmd'épaisseur a été latéralement inter-posé entre le béton et le capot inoxLe chantier s'est réalisé de Septembreà fin Octobre 1991. La présence de fis-sures arrivant transversalement audrain nous a conduits à compléter cesystème par la mise en place d'uncomplexe drainant de surface protégéthermiquement, du type THERMOLTTE,composé de 2 produits associés par

une opération de laminage à chaud. Lecomplexe était donc composé :- d'un produit drainant de 10 mmd'épaisseur composé d'un drain enfibres polypropylène associées paraiguilletage à un filtre géotextile nontissé en polyester.- d'une protection thermique compo-sée de 3 épaisseurs de 10 mm cha-cune, de mousse de polyéthylèneréticulée par voie physique pré-sentant une conductibilité à 0°C< 0,032/W/M/°C.En conclusion, le chantier de la réno-vation du MONT BLANC nous a per-mis d'orienter nos investigations enmatière de complexe de drainageavec protection thermique incorpo-rée, soit :- vers la réalisation de drain profondavec drains préfabriqués en polysty-rène et sondages d'appel,- soit vers la réalisation de drain su-perficiel de surface du type thermolitesur des surfaces plus ou moins impor-tantes, avec une protection mécani-que et anti-feu réalisée par un bétonprojeté de 2 à 3 cm d'épaisseur.

béton projetéSK"*tiôn de résines.

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS — N° 112 — JUILLET/AOUT 1992 225