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8/17/2019 Réponse à la Lettre Ouverte de RESF
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Orléans, le 03 mai 2016
Mesdames,
En premier lieu, nous tenons, au nom de la majorité départementale, à témoigner de notre émotion
suite au geste irréparable de ce mineur.
Cependant, cette tragédie ne peut excuser la charge outrancière portée au Département.
Nous tenons à dénoncer publiquement les propos tenus dans votre lettre ouverte du 26 avril 2016
concernant le jeune qui s’est malheureusement donné la mort, deux mois après avoir fait l’objet
d’une mise en détention provisoire pour viol.
Nous dénonçons vos méthodes consistant à mettre en cause le Département, alors que ce jeune
n’était plus placé sous sa responsabilité, depuis sa détention au centre pénitentiaire de Tours.
Nous dénonçons fermement votre intention visant à instrumentaliser un drame qui trouve son
origine dans une histoire personnelle.
Nous dénonçons votre manque de clairvoyance sur la situation de ces mineurs, presque majeurs, qui
vous conduit à tous les stigmatiser, sur la base d’un cas isolé de violence.
Nous dénonçons votre propension à formuler des assertions globalisantes, considérant que
l’ensemble des jeunes confiés à l’ASE sont traités de manière indifférenciée sans tenir compte de leur
situation particulière.
Nous dénonçons la facilité avec laquelle vous portez un discours de victimisation sans prendre en
considération le travail réalisé par les agents départementaux : des hommes et des femmes, qui
accompagnent ces mineurs et non l’« institution » comme vous l’indiquez.
Nous dénonçons l’absence de compassion à l’égard des deux victimes, lesquelles ont été violemment
agressées par le jeune homme, aujourd’hui décédé.
Nous dénonçons votre silence sur l’augmentation des flux d’accueil de ces jeunes sans que des
moyens suffisants soient alloués par l’Etat pour les accueillir correctement et dont le nombre est
sciemment minoré par le Ministère de la justice chargé de faire fonctionner le dispositif national deprise en charge des « Mineurs Non Accompagnés ».
Nous dénonçons votre allégation mensongère consistant à dire que le Département vous a fermé les
portes. Nous sommes allés à votre rencontre et nous avons reçu, dans une disposition d’écoute, le
collectif accompagné de deux jeunes isolés étrangers. Mais pour dialoguer sereinement, encore faut-
il être deux à le souhaiter, ce qui ne transparaît pas dans vos propos.
Dans ces conditions, nous ne voyons pas de quelle manière nous pourrions construire un quelconque
échange au regard de propos aussi déplacés et injurieux.