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Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications Colloque organisé par l’UR « Fonctions économiques et changement urbain » sur le thème Villes, pouvoir et modes de gouvernement urbain en Tunisie et au Maghreb 17-18 avril 2013 La ville est le lieu où se côtoient de multiples acteurs aux intérêts divergents, intervenant à des degrés divers dans la production/reproduction d’un espace urbain plus ou moins éclaté, plus ou moins ségrégué, plus ou moins légal, plus ou moins durable. Les tensions, les conflits et les risques qu’engendre le jeu des acteurs font de la ville un lieu de pouvoir où interfèrent les différents niveaux de la hiérarchie administrative et un espace politique soumis à toutes sortes de pressions exercées par les groupes dominants, les notabilités urbaines, les marginalités sociales de la ville, et parfois, par quelques entités de la société civile. Les conflits qui agitent l’urbain (conflits d’intérêt, conflits d’usage, luttes urbaines …) contribuent largement à sa transformation. De la commune à l’Etat, l’acteur public, qui est supposé porter des valeurs collectives, est censé apporter cadre de cohérence, sécurité, paix sociale et moyens d’incitation au progrès social et au développement économique. Mais, l’adhésion à l’ordre global provoque le laminage du rôle de l’Etat-providence, souvent confronté à l’urgence, devenu plus soucieux de la mobilisation des acteurs les plus performants et de l’optimisation des territoires les plus compétitifs que de l’équité sociale au sein de la sphère domestique locale. Aujourd’hui, le rapport du pouvoir à la ville obéit à plusieurs logiques : - Une logique globale dans laquelle les hauts lieux de la mondialisation imposent une convergence idéologique et financière inclusive ou exclusive consacrant un ordre global dominant, mettant les villes en compétition, générant ainsi d’importantes recompositions territoriales et de nouvelles formes urbaines. A la planification urbaine directive ou indicative, se substitue un urbanisme de projet (« urbanisme en plein ») où le marketing urbain et les traitements « durables » prennent beaucoup de place, et un urbanisme de marges (« urbanisme en creux ») où des processus périphériques, souvent spontanés, presqu’anonymes, ne semblent pas faire évoluer les nouveaux territoires de la ville vers une nouvelle urbanité.

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Page 1: Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications

Responsable de l’UR : Habib DLALA

Appel à communications

Colloque organisé par l’UR « Fonctions économiques et chang ement urbain »

sur le thème

Villes, pouvoir et modes de gouvernement

urbain en Tunisie et au Maghreb

17-18 avril 2013

La ville est le lieu où se côtoient de multiples acteurs aux intérêts divergents, intervenant à des degrés divers dans la production/reproduction d’un espace urbain plus ou moins éclaté, plus ou moins ségrégué, plus ou moins légal, plus ou moins durable. Les tensions, les conflits et les risques qu’engendre le jeu des acteurs font de la ville un lieu de pouvoir où interfèrent les différents niveaux de la hiérarchie administrative et un espace politique soumis à toutes sortes de pressions exercées par les groupes dominants, les notabilités urbaines, les marginalités sociales de la ville, et parfois, par quelques entités de la société civile. Les conflits qui agitent l’urbain (conflits d’intérêt, conflits d’usage, luttes urbaines …) contribuent largement à sa transformation.

De la commune à l’Etat, l’acteur public, qui est supposé porter des valeurs collectives, est censé apporter cadre de cohérence, sécurité, paix sociale et moyens d’incitation au progrès social et au développement économique. Mais, l’adhésion à l’ordre global provoque le laminage du rôle de l’Etat-providence, souvent confronté à l’urgence, devenu plus soucieux de la mobilisation des acteurs les plus performants et de l’optimisation des territoires les plus compétitifs que de l’équité sociale au sein de la sphère domestique locale.

Aujourd’hui, le rapport du pouvoir à la ville obéit à plusieurs logiques :

- Une logique globale dans laquelle les hauts lieux de la mondialisation imposent une convergence idéologique et financière inclusive ou exclusive consacrant un ordre global dominant, mettant les villes en compétition, générant ainsi d’importantes recompositions territoriales et de nouvelles formes urbaines. A la planification urbaine directive ou indicative, se substitue un urbanisme de projet (« urbanisme en plein ») où le marketing urbain et les traitements « durables » prennent beaucoup de place, et un urbanisme de marges (« urbanisme en creux ») où des processus périphériques, souvent spontanés, presqu’anonymes, ne semblent pas faire évoluer les nouveaux territoires de la ville vers une nouvelle urbanité.

Page 2: Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications

- Une Logique nationale dans laquelle l’Etat centralisateur crée ses relais de pouvoir et définit ses moyens d’intervention régionale et locale pérennisant son autorité et les symboles de cette autorité. Pendant longtemps, c’est l’Etat qui pilote la politique urbaine, développe les synergies à travers son réseau d’acteurs régionaux et locaux et veille à l’équité et la cohésion socio-territoriale à travers sa politique économique et ses programmes d’infrastructures et d’encadrement socio-culturel. Depuis peu, des rapports inédits s’établissent entre des villes bénéficiant d’avantages compétitifs très inégaux et un État, presque déshabilité face aux défis urbains.

- Une logique locale dans laquelle les acteurs de proximité politique et économique gouvernent la ville, gèrent ses conflits et parfois la contestation sociale qui l’agite, organisent le territoire et assurent la sécurité de ses occupants. La complexité de l’urbain tant dans ses fonctionnalités que dans ses conflictualités, en même temps que l’usure de la centralité de l’Etat dans un contexte néolibéral postfordiste, invite à l’instauration d’un nouveau jeu d’acteurs, au changement du cadre institutionnel et du mode opératoire de la gestion urbaine, supposant la mobilisation des compétences et des ressources sur un modèle gouvernanciel démocratique et participatif.

En Tunisie, de Carthage, l’ancienne cité punique, à Tunis, l’actuelle capitale politique et économique du pays, la ville n’a cessé d’être le siège ou le relais de l’autorité centrale, structurant un espace politique et économique plus ou moins étendu, soumis aux pouvoirs exclusifs du prince et du marchand. Aujourd’hui, la question relative au rapport de la ville au pouvoir, à priori générale, prend toute sa valeur quand il s’agit de pays où l’ordre est bouleversé par des mouvements sociaux, voire une révolution. L’émergence relativement tardive des enjeux locaux, alors que les changements au sommet de l’Etat national ne sont pas encore introduits et opérés, posera le problème du renouvellement ou de la refonte du rapport entre un pouvoir, encore en gestation, et la ville, institutionnellement réduite à une simple commune, confinée jusqu’ici à l’intérieur de ses frontières et confrontée aux enjeux produits par une situation géopolitique nationale exceptionnelle.

Alors, comment faire évoluer l’action urbaine d’un ordre institutionnel obsolète soumis à la hiérarchie d’un Etat centralisé et aux intérêts dominants vers un ordre gouvernanciel citoyen où prévalent participation, régulation et arbitrages ?

Comment arrêter, sinon réduire, le chaos lié à la recrudescence de l’anarchie résidentielle et de l’auto-emploi informel et comment instaurer un ordre territorial socialement et politiquement correct et un environnement urbain durablement viable ?

Comment concilier le social, vécu au quotidien par une population vivant dans la difficulté ou à la marge, et l’économique soumis aux turbulences de la conjoncture internationale et à la mise en compétition des entreprises et des lieux à l’échelle mondiale ?

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Ce colloque cherche à réunir les géographes et les chercheurs en sciences humaines et sociales autour du thème « Villes, pouvoir et modes de gouvernement urbain en Tunisie et au Maghreb ». On ne peut point prétendre qu’on puisse arrêter une liste exhaustive des questions susceptibles d’intéresser les participants tunisiens, maghrébins et étrangers à ce colloque. Néanmoins, ce thème, bien et dûment contextualisé, ne manquera pas d’interpeller les intervenants surtout sur les sous-thèmes suivants :

1. L’évolution récente des relations de pouvoir et d’influence dans la ville, entre logiques anciennes et nouveaux paradigmes ;

2. Pouvoir, conflictualités urbaines et protestations collectives ;

3. Le sens et la symbolique des lieux de pouvoir et de la contestation dans la ville ;

4. L’Etat « anémique », « déshabilité » ou « contourné », face à la recrudescence de l’informalité économique et résidentielle, de la violence et des risques urbains ;

5. Nouveaux enjeux urbains, jeu des acteurs et jeu d’influence territoriale ;

6. Les enjeux d’un développement urbain participatif partagé.

Page 4: Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications

Colloque organisé par l’UR « Fonctions économiques et changement urbain »

ECONURBA

sur le thème

Villes, pouvoir et modes de gouvernement

urbain en Tunisie et au Maghreb

17-18 avril 2013

Comité d’organisation

Habib DLALA

Abdesslem BEN HAMIDA Abdelkrim SALEM Abdelkrim DAOUD Maha BOUJLIDA

Comité scientifique

Habib DLALA – Professeur à l’Université de Tunis, ancien doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, ancien vice-président de l’Université de la Manouba (Tunisie), ancien directeur de la Revue tunisienne de géographie, responsable de l’Unité de recherche Econurba.

Abdesslem BEN HAMIDA – Professeur à l’Université de Tunis, ancien directeur de l’Institut national de l’histoire du mouvement national (Université de la Manouba (Tunisie).

Mustapha CHOUIKI – Professeur à l’Université Hassan II, Casablanca (Maroc).

Abdelkrim SALEM – Professeur à l’Université de la Manouba, ancien chef du département de géographie à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba (Tunisie)

Abdelkrim DAOUD – Professeur à l’Université de Sfax (Tunisie), ancien chef du département de géographie à la Faculté des lettres et des sciences humaine de Sfax (Tunisie).

Heddya Boulkroune – Maitre de conférences à l’Université Badji Mokhtar – Annaba (Algérie).

Ali TOUMI – Maitre-assistant à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, ancien directeur du département de géographie.

Faouzi ZERAI – Maitre-assistant à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, actuellement directeur du département de géographie.

Mourad BEN JELLOUL – Maitre-assistant à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis.

Page 5: Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications

Responsable de l’UR : Habib DLALA

Questions pratiques Envoi des résumés

Les propositions de communication devront être adressées par courriel (fichiers attachés au format Word) à [email protected]

Elles doivent comporter : Un titre, un résumé en 5000 signes espaces compris (Times New Roman, 12), le nom de l’auteur, l’institution d’appartenance, l’adresse mail, le numéro de téléphone. Calendrier

20 octobre 2012 : Date limite des propositions de communication 17 novembre 2012 : Notification d’acceptation aux auteurs 16 février 2013 : Réception des textes définitifs (seules les communications reçues à cette date figureront sur le document qui sera diffusé et remi s à chaque participant ) Lieu du colloque

Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, 94 boulevard du 9 avril – Tunis. Langue

Les textes écrits en anglais sont admis, leur présentation sera en français. Publication

La publication ne sera envisagée, après évaluation, que pour les communications dont le résumé et le texte auront été envoyés dans les délais et formats exigés et ayant fait l'objet d'une présentation effective par l'auteur. Autres questions pratiques

Les informations détaillées sur l'organisation du colloque (liste des communications retenues, programme provisoire, programme définitif, etc.) seront communiquées à temps aux participants.

Page 6: Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications

Responsable de l’UR : Habib DLALA

Colloque organisé par l’UR

« Fonctions économiques et changement urbain » ECONURBA

sur le thème

Villes, pouvoir et modes de gouvernement

urbain en Tunisie et au Maghreb

17-18 avril 2013

PROGRAMME

17 AVRIL 2013

Ouverture :

9h.00 - Allocution de Monsieur le Président de l’Un iversité de Tunis

9h.10 - Allocution de Monsieur le Doyen de la Facul té des sciences humaines et sociales de Tunis

9h.20 - Présentation du colloque : Habib DLALA

Première séance

Président : Mustapha CHOUIKI (Maroc)

Rapporteurs : Hatem KAHLOUN et Abdelmalek ARROUF

9h.30 - La ville produit et/ou instrument du pouvoir ? Des exemples du Maroc - Mustapha CHOUIKI (Université Hassan II, Maroc)

9h.50 - Protestations collectives, enjeux de pouvoi r et gouvernement de la ville en Tunisie - Habib DLALA (Université de Tunis, Tunisie) 10h.10 - Politique des grands projets et gouvernanc e urbaine au Maroc - Sanae ALJEM (Institut National de l’Aménagement et de l’Urbanisme, Rabat, Maroc)

Pause-café : 10h.30-10h45

10h.50 - L’image de la ville dans la législation ur baine algérienne - Abdelmalek ARROUF - Youcef BOUDENE (Université de Batna, Algérie)

11h.10 - La production de l’habitat social en Tunis ie : du volontarisme politique… au rêve d’un logement adéquat - Hatem KAHLOUN (Université de Carthage, Tunisie)

Discussion : 11h.50 – 12h.20

17 AVRIL 2013

Deuxième séance

Président : Jacques POIROT (France)

Rapporteurs : Taoufik MEGDICHE et Djamel TELAIDJIA

14h.30 - Rôle de la démocratie participative dans l ’émergence des villes durables en Tunisie - Jacques POIROT (BETA-CNRS, Université de Lorraine, France)

Page 7: Responsable de l’UR : Habib DLALA Appel à communications

Responsable de l’UR : Habib DLALA

14h.50 - Gouvernance urbaine au Maroc face au droit à la vil le : le cas d’Agadir Mohamed BEN ATTOU (Université Ibn Zohr-Agadir, Maroc)

15h.10 – L’Agenda 21 local, un enjeu du développeme nt urbain concerté. L’exemple de la ville d’Annaba (Algérie) - Amina MELLAKH et Anissa BOUKHEMIS (Université Badji Mokhtar, Annaba, Algérie)

15h.30 – Projets urbains et gouvernance à Sfax - Taoufik MEGDICHE (Université de Sfax, Tunisie)

Pause-café : 15h.50-16h.05

16h.10 - Quelle ville pour quel mode de développeme nt urbain ? Le cas du Grand Tunis- Maha BOUJLIDA (Université de Tunis, Tunisie)

16h.30 - Etalement urbain et enjeux de développemen t durable à Soliman - Faouzi ZERAI (Université de Tunis, Tunisie)

16h.50 - Gouvernance locale en Algérie : Nécessités et urgences de réformes. Cas des territoires de la wilaya d’Annaba - Noredine KOUADRIA et Djamel TELAIDJIA (Université Badji Mokhtar, Annaba, Algérie)

Discussion : 17h.10 – 17h.40

18 AVRIL 2013

Troisième séance

Président : Mohamed BEN ATTOU (Maroc)

Rapporteurs : Faouzi ZERAI et Jacques YOMB

9h.00 - La problématique de la participation des ac teurs urbains dans la gestion des ordures ménagères - Jacques YOMB (Université de Douala, Cameroun)

9h.40 - L’irrégularité foncière des quartiers périp hériques d’Oran, les habitants en attente d’intégration urbaine - Najet MOUAZIZ-BOUCHENTOUF (Université des Sciences et de la technologie d’Oran USTO, Algérie)

10h.00 - Gouverner Carthage : une perspective métro politaine - Hind KHEDIRA & Jérémie MOLHO - ESO-Angers, Maison des Sciences Humaines, Angers, ONG Urbanistes du Monde)

Pause-café : 10h.20-10h35

10h.40 – L’expérience de l’habitat semi-collectif à Tunis dans les années 70: étude de l’écart entre les référents du concepteur et ceux d e l’usager - Inés DIMASSI KHIRI (Université de Carthage, Tunisie)

11h. - Syndicats tunisiens et pouvoirs urbains : Le cas de Sfax - Abdesselem BEN HAMIDA (Université de Tunis, Tunisie)

11h.20 - D’une ontologie de la percée à Tunis ; l’a venue Habib Bourguiba et la naissance d’une vitrine du pouvoir au cœur de la capitale (18 81-1964) – Nader MEDDEB (Faculté de l’aménagement, Université de Montréal, Québec, Canada)

11h. 40 - Le renouvellement du tissu urbain colonia l. Décryptage des systèmes d’acteurs prives et leurs stratégies déployées. Cas de la vil le d’Annaba (Algérie) - Kaoutar RAHAL et Kaddour BOUKHEMIS (Université Badji Mokhtar, Annaba, Algérie)

Discussion : 12h. – 12h.30

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Responsable de l’UR : Habib DLALA

18 AVRIL 2013

Quatrième séance

Président : Noredine KOUADRIA (Algérie)

Rapporteurs : Mourad BEN JELLOUL et Najet MOUAZIZ-B OUCHENTOUF

14h.30 - Le gouvernement urbain des quartiers mal-l otis dans une ville moyenne en Tunisie : l’exemple de Kairouan - Ali REBHI (Université de Sfax, Tunisie)

14h.50 - Jeu d’acteurs et enjeux d’une opération de réhabilitation urbaine : le cas du quartier Ourasnia à Ben Guerdane (Gouvernorat de Me denine, Sud-Est Tunisien) - Mourad BEN JELLOUL Université de Tunis, Tunisie)

11h.00 - L’île de Djerba : acteurs et nouveaux enj eux urbains ? Cas de la commune de Midoun - Sarra BEN JEBARRA BOUSSAADA - Maha BOUJLIDA - Aziz a GHRAM MESEDI (Université de Tunis, Tunisie)

Pause-café : 15h.10-15h.25

15h.30 - Présentation d’ouvrage : « Le Maroc face a u défi urbain. Quelle politique de la ville ? » - Mustapha CHOUIKI (Université Hassan II, Maroc)

Discussion : 15h.50 – 16h.20

16h.20 – Lecture des rapports et clôture du colloqu e : Hatem KAHLOUN et Habib DLALA