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1 JOKKO[Fablab] ACCOMPAGNER LA CRÉATION D’UN ATELIER DE FABRICATION NUMÉRIQUE À DAKAR. Novembre 2011 - Décembre 2012

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Restitution du projet Jokko[FabLab] - 2012

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JOKKO[Fablab]ACCOMPAGNER LA CRÉATIOND’UN ATELIER DE FABRICATION NUMÉRIQUE À DAKAR.

Novembre 2011 - Décembre 2012

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Document de restitution du projet Jokko[FabLab] à destina-tion des contributeurs à la campagne de financement Ulule ainsi que tous les participants et partenaires du projet dans la période de janvier 2012 à décembre 2012.

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons : Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France.

Rédaction : Laura PandellePhotos : Aurélien Marty, Arnaud Wink

Contenus, objets, supports : Laura Pandelle, Thomas Ragot, Aurélien Marty, Arnaud Wink.

[SOMMAIRE]Jokko[FABLAB] • Document de restitution •

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[ SOMMAIRE ]

CHRONOLOGIEÉQUIPE

[1]. DE PARIS À DAKARRENCONTRE DU DESIGN ET DE L’ENTREPRENEURIATSÉNÉGALAIS. FÉVRIER 2012.

[2]. EXPLORATION UN MOIS DE RECHERCHE COLLABORATIVE À DAKAR.MAI 2012.

[3]. ENSEIGNEMENTS ANALYSE DE LA RECHERCHE TERRAIN ET CONSTRUCTION D’UN CAHIER DES CHARGES DE PROJET. AOÛT 2012.

[4]. INNOVAFRICABOOTCAMP ET RENCONTRE DES FABLABS D’AFRIQUE DE L’OUEST. NOVEMBRE 2012.

BILANREMERCIEMENTS

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DA

KA

RPA

RIS

COMMUNICATION / MÉTHODE STAND BY ! EXPLORATION ANALYSE / PROPOSITIONS ACTION !

JAN. 2012DÈC. 2011 FÉV. 2012 MARS 2012 AVRIL 2012 MAI 2012 JUIN 2012 JUIL. 2012 AOÛT 2012 SEPT/OCT 2012 NOV. 2012

RENCONTRE avec Karim SY, fondateur de JokkoLabs, à l’Ensci les Ateliers.

Poursuite des démarchesauprès d’acteurs locaux.

Recherche d’un local.

UN MOIS d’exploration collaborative à Dakar avec l’équipe de JokkoLabs.

BOOTCAMP (construction de machines et workshops)lors du Forum Innovafrica.Rencontre des FabLabsOuest-africains.

Troubles politiques à Dakar(présidentielles sénégalaises)Annulation du voyageinitialement prévu en Février2012. Report à Mai.

Élaboration d’une MÉTHODOLOGIE DE PROJET.

Campagne ULULE sur 45 jours.3500 EUROS.

Ouverture du BLOG :jokkofablab.wordpress.com/

DOCUMENTATION TECHNIQUEBudget machines / outils.

Développement de la CARTOGRAPHIE collaborative en ligne.

ANALYSE des résultats de la recherche / pistes de projets / cahier des charges.

CONCEPTION des outilset supports de travail.

[CHRONOLOGIE]

Jokko[FABLAB] • Document de restitution

TEMPS FORTS D’UNE ANNÉE DE COLLABORATION.NOVEMBRE 2011 - DÉCEMBRE 2012

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Karim SY, fondateur de Jokkolabs.

Ancien étudiant de l’Ecole Polytechnique de Montréal (Génie informatique), Karim SY est un entrepreneur expérimenté. Depuis son retour en Afrique en 1994, il s’investit dans plusieurs projets innovants en Afrique de l’Ouest. Il crée JokkoLabs en 2010, avec la vision d’une communauté grandissante d’entrepreneurs africains oeuvrant dans le secteur de l’innovation sociale et des nouvelles technologies. Il porte le projet Jokko[FabLab].

L’équipe d’Imagination for People

... en particulier Jean Michel Cornu, Silvain Maire, Alban Tiberghien et Denis Van Riet, qui ont piloté le bootcamp du Forum Innovafrica et contribué activement au lancement du FabLab à Dakar.

Emmanuelle BOUITI, comunity manager de Jokkolabs.

Diplomée en commerce international et Marketing et Communication, Emmanuelle Nuccia Bouiti a une double compétence de commerciale et de commu-nicatrice. Passionnée par les outils et technologies de l’information et de la communication, les jeux de rôle en ligne et les médias sociaux, elle a très vite et très tôt orientée ses activités professionnelles sur et autour des métiers du web.

Laura PANDELLE, designer.

Récemment diplômée de l’ENSCI-les Ateliers où elle se forme aux différents champs du design (l’objet, le graphisme, l’espace), Laura Pandelle s’intéresse au rôle de médiation du design dans des projets à caractère participatif et pluridisci-plinaire, ainsi qu’à l’émergence du design dans l’innovation sociale. Elle est à l’initiative du projet Jokko[FabLab] en 2012.

Arnaud WINK, étudiant designer.

Originaire de Strasbourg, Arnaud Wink, s’intéresse à l’animation de projets citoyens et au lien social dans l’espace public. Sa démarche se développe au croisement de l’architecture, du design graphique et des arts du spectacle.

Aurélien MARTY, étudiant designer.

Issu d’une formation d’ingénieur en informatique et électronique et d’un parcours professionnel à l’IRCAM, Auré-lien Marty s’oriente aujourd’hui vers un cursus de design. Il s’intéresse à l’inte-raction du public avec le son et l’image à travers des dispositifs numériques.

Emmanuel GILLOZ et Mathias WEHRUNG, ENSGSI

Tous deux issus d’une formation en design global (spécialisation Management de l’innovation) Emmanuel et Mathias ont fondé le Nancy Bidouille Création Construction Club (NYBICC). Inventeurs et bricoleurs passionnés, ils ont animé le bootcamp du Forum Innovafrica à Dakar en novembre 2012.

Thomas RAGOT, développeur.

Linguiste informaticien de formation, Thomas Ragot est aujourd’hui développeur spécialisé dans les technologies web. Un master en information-communication en 2009 l’amène à s’intéresser particulière-ment aux nouvelles pratiques issues du modèle contributif des logiciels open-sources.

[ÉQUIPE]

ENTRE PARIS ET DAKAR

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[1] DE PARIS À DAKAR

Jokko[FABLAB] • Document de restitution

RENCONTRE DU DESIGN ET DE L’ENTREPREUNARIAT SOCIAL SÉNÉGALAIS.FÉVRIER 2012.

AVANT TOUT

Le projet Jokko[FabLab] est né en décembre 2011, lorsque j’ai fait laconnaissance de Karim SY, fondateur de l’initiative JokkoLabs à Dakar.Alors étudiante en design à l’ENSCI-Les Ateliers, j’étais à la recherche d’une collaboration avec un porteur de projet sur la thématique des FabLabs, ces ateliers collectifs dédiés à la fabrication numérique qui germent aujourd’hui aux quatre coins du monde. L’objet de ma recherche était d’identifier comment un modèle de projet global - contenu dans le label «FabLab» - pouvait s’enraciner dans un contexte social, culturel et économique local.Karim SY souhaitait de son côté envisager la possibilité de monter un espace dédié à l’expérimentation numérique au sein de JokkoLabs. Nous avons donc décidé d’explorer ensemble les conditions de montage d’un «FabLab» dans la ville de Dakar. Cette recherche s’est échellonée en différents temps entre décembre 2011 et novembre 2012. Ce docu-ment retrace les temps forts de cette recherche ainsi que ses résultats concrets, et tente de faire un bilan sur un projet pluridisciplinaire entre Paris et Dakar.

Laura Pandelle, Février 2013.

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JokkoLabs a été fondé en 2010 avec l’ambition d’être une ressource pour l’entrepre-neuriat social ouest-africain. Cet espace amménagé accueille des micro-entreprises, des travailleurs indépendants, des associations, des organismes non-gouvernemen-taux ou encore des salariés en télétravail, dans les champs du numérique et du social. Inspiré par la culture open-source, JokkoLabs vise à stimuler l’émergence de nouveaux modes de travail et d’entreprise, plus ouverts, plus collaboratifs et plus agiles. Jokko-Labs se définit comme un action-tank, «un laboratoire d’idées tourné vers l’action», c’est-à-dire avant tout un lieu d’échange et de pratique. Pour Karim Sy, fondateur de l’initiative, il s’agit d’accompagner «la réflexion et l’expéri-mentation de l’innovation technologique et sociale plus particulièrement en Afrique, continent extrêmement touché par les crises mais regorgeant de richesses et de potentialités». Le co-working repose précisément sur la mise en réseau des personnes et des projets à une échelle à la fois locale et internationale. On compte déjà une dizaine d’initiatives similaires sur le continent africain, dont iHub (Kenya), ActiveSpace (Cameroun), TheHub (Afrique du Sud). JokkoLabs est un des premiers espaces de co-working en Afrique francophone.

C’est au cours de cette réfléxion globale sur le fonctionnement d’un tiers-lieu et les moyens du changement que Karim Sy s’est intéressé aux FabLabs.

JOKKOLABSUN ESPACE DE CO-WORKING À DAKAR.

• JokkoLabs est situé dans le quartierLiberté 6 Extension de Dakar, près de l’école Machala.

• Les Jokkoworkers : 160 membres actifs au sein d’un réseau étendu dans le secteur du numérique et de l’entreprise sociale et solidaire.

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• Un FabLab peut ressembler à une micro-usine, dotée d’équipement technique, manuel et électronique ...

... ou à un atelier d’artiste, où l’on invente et produit des objets à toutes échelles ...

... ou encore à un lieu dédié à l’apprentissage et à la formation, où l’on résoud des problèmes à plusieurs.

Concrètement, que trouve-t-on dans un fablab? Des outils pour faire (machines-outils, outillage électronique et manuel) pour conce-voir (logiciels de modélisation et de plan, documentation) et pour tester (machines de prototypage rapide, cartes Arduino). Et surtout ... des gens, des idées, des projets. L’atelier repose sur un principe de responsabilité collective : chacun veille à l’entretien des machines et à la sécurité du lieu, ainsi qu’à documenter ce qui y est produit.

MACHINES LOGICIELS 3D/2D

FABRICATION NUMÉRIQUE

OUTILS COMMUNAUTÉ PROJETS

Le mouvement des FabLabs fait écho à celui du co-working sans pourtant lui corres-pondre entièrement. Alors que le co-working vise avant tout à fédérer une communau-té de d’acteurs, afin de permettre la collaboration et l’échange intellectuel, le Fablab est un endroit pour faire.

Le terme Fablab, contraction anglo-saxonne de «laboratoire-de-fabrication», a été inventé dans les années 2000 par le chercheur Neil Gershenfeld. Alors professeur au MIT, Gershenfeld voulut encourager l’initiative et la créativité de ses étudiants en leur proposant un atelier inter-disciplinaire, un atelier «à tout faire», consacré aux projets personnels et aux expérimentations. Par extension, un Fablab désigne un tiers-lieu dédié à l’expérimentation technologique sous toutes ses formes, par des amateurs ou par des initiés, en privilégiant une logique de partage, d’ouverture et de documentation, valeurs fortes de l’open-source.

Si l’espace de co-working a une vocation professionnelle évidente, en alternative au cloisonnement traditionnel des entreprises, le Fablab est un espace pour la pratique, l’exploration par essais et erreurs, sans objectif opérationnel a priori.

L’enjeu est de casser la distance entre les usagers et les technologies, en question-nant le monopole des laboratoires et de la grande industrie, et en inventant des formes accessibles, gratuites et ouvertes pour le plus grand nombre. Réparer un aspirateur, hacker son micro-ondes, transformer une vieille imprimante en instrument de mu-sique ou fabriquer un robot : le fablab est un espace dédié à l’invention et à l’appren-tissage plus qu’à l’expertise.

COWORKING & FABLABMODÈLES ET PRATIQUES SIMILAIRES ?

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FABLABS DANS LE MONDE(FÉVRIER 2012)

UN ESPACE, DES OUTILS ETRESSOURCES

UN RÉSEAUDE PERSONNESET DE PROJETS

UNE DOCU-MENTATIONRÉGULIÈRE

L’UTILISATION DU WEB POUR MUTUALISER

Si le mouvement des FabLabs est récent, et connaît une forte médiatisation à l’heure actuelle, il s’inscrit dans la continuité d’une culture de la réappropriation technolo-gique initiée par le hacking, dès la fin des années 80.Dans ce courant, se cotoient des approches expertes et militantes, visant à sortir les technologies du système industriel propriétaire, et permettre leur libre interprétation par des praticiens engagés, et d’un autre côté des approches plus proches du brico-lage, du Do-It-Yourself et d’une forme de frugalité solidaire, encourageant les citoyens à produire par eux-mêmes plutôt que consommer.

À la différence du Tech-shop, atelier collaboratif mais privé, le FabLab est ouvert à tous et repose souvent sur un modèle associatif. À la différence du Hacker-space, qui défend une auto-gestion radicale à tous niveaux, le FabLab a souvent une dimension sociale et pédagogique, et peut s’adresser au grand public à travers la programmation d’ateliers, de rencontres, de formations, etc.

Construction d’une maison solaire au FabLab de Barcelone, ESPAGNE.

Amplificateur WIFI, FabLab Kenya.

FabLabopérationnel

FabLab en coursde montage

FabLab Jalalabad, AFGHANISTAN

Neil Gershenfled, MIT- CBA, USA

LE RESPECT DES PRINCIPESOPEN-SOURCE

L’appellation «FabLab» est un label international, qui propose de mettre en réseau des initiatives similaires à travers le monde. La charte des FabLabs définit les principes et engagements auxquels chaque initiative doit adhérer. Cependant, les FabLabs s’ins-crivent avant tout dans une perspective d’action locale, et dans un contexte culturel, social et économique propre à leur territoire.

On est donc en droit de se demander ce qui rapproche un FabLab rural indien d’un FabLab au centre-ville d’Amsterdam ... Comment un modèle de projet global prend-il racine dans un contexte local, et quelle richesse cet ancrage permet-il de générer, au sein du réseau des FabLabs ? Quelle marge d’adaptation à chaque territoire est conte-nue dans le label «FabLab» ?

FABLAB(S) ?MOUVEMENT, IDÉOLOGIE, PRATIQUES

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UN FABLAB À DAKAR ?POINTS DE DÉPART

DAKARVILLE NUMÉRIQUE ?

KërThiossane, centre pour les Arts et la culture numérique.

Campus numérique francophone (AUF de Dakar).

Communauté Open Street Map /HOT.

Association TRIAS-Culture.

CTIC, incubateur de jeunes entreprises numériques à Dakar.

Le questionnement de JokkoLabs en février 2012 repose précisément sur cet enjeu de définition locale du projet : comment pourrait-on construire un FabLab «sur mesure» pour la ville de Dakar? A quels usages et à quels enjeux locaux ce lieu pourrait-il répondre? Dans l’optique de concevoir un cahier des charges adapté au contexte daka-rois, et de s’éloigner d’un standardisation du label FabLab, Karim Sy souhaite s’ap-puyer sur une exploration des usages et des projets locaux. La ville de Dakar en elle même est riche en initiatives numériques, liées au secteur entrepreunarial (start-ups, développement web / mobile), au champ de la création (arts numériques, multimédia) ou encore aux réseaux informels des technologies open-sources (Dakar LUG, commu-nauté Blender, Open Street Map). Pour autant, il n’existe aucun lieu qui s’apparente à un FabLab à Dakar. Il faut donc penser une ressource nouvelle en tenant compte de l’existant.

Dead Drop - Julien Maudet / Catherine Lenoble. Defko Yaw Rek - tmpLAB /collectif Usinette. Partenariat : Institut Français de DakarPHOTOS © Ker Thiossane 2012

• Dead Drop, un jeu d’écriture collective via des clés USB implantées dans l’espace public.

• Defko Yaw Rek : construction d’une broyeuse / extrudeuse pour le recyclage de sacs en plastiques.

En mai 2012 se tient la Biennale des Arts de Dakar. À travers la carte blanche donnée à l’association Kër Thiossane, une large place est faite aux expérimentations numé-riques et technologiques. Nous avons pu rencontrer ces différents acteurs (asso-ciations, ONG, scénographes, plasticiens, hackers et bricoleurs) militant pour une intégration du numérique dans les modes de vie dakarois.

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• UN FABLAB À JOKKOLABS ?

En tant qu’espace de co-working, les activités de JokkoLabs sont pour l’instant essentiellement axées sur le web, les médias, le business en ligne, ou encore le conseil. Cependant, JokkoLabs est aussi le QG de communautés technophiles venant des logiciels libres, des jeux vidéos, des jeux en ligne, et des médias alternatifs (blog, web-tv, web-radio). Face à cette diversité, un FabLab apparaît comme une hypothèse complémentaire au co-working : un lieu de croisement des compétences et d’expéri-mentation tangible, permettant d’aller vers de nouveaux projets grâce au prototypage, à l’essai / erreur, et à travers un mode de conception ouvert et rapide. Le FabLab constitue également une nouvelle interface entre les acteurs du numérique (associa-tions, entrepreneurs, communautés) et le grand public, puisqu’il peut être le lieu de rencontres, d’ateliers ou de formations. Pour finir, le potentiel économique d’un labo-ratoire de conception technologique est évidemment à prendre en compte.Le projet Jokko[FabLab] s’est donc donné initialement plusieurs objectifs.

1. Construire collectivement le cahier des charges du FabLab, en s’appuyant sur le contexte local. Penser le FabLab comme une ressource sur-mesure pour Dakar.2. S’appuyer sur l’exemple des FabLabs existants et leur mise en réseau pour créer une communauté locale porteuse du projet, aux côtés de JokkoLabs qui conserve un rôle d’accompagnement.3. Détecter des opportunités de projets pilotes, afin d’aller au plus vite vers l’expéri-mentation matérielle.

Ce document présentera par la suite comment ces objectifs ont peu à peu pris forme, au fil de tentatives ... et d’un certain nombre d’échecs !

• JOKKO[FABLAB], DESIGN ET ACCOMPAGNEMENT DE PROJET.

Le projet Jokko[FabLab] a donc commencé par une phase d’exploration collabora-tive, afin de définir les enjeux et les usages d’un FabLab à Dakar, pour déboucher sur une phase de test entre été et automne 2012. Partant d’un questionnement commun - comment enraciner le concept générique de FabLab dans un contexte local ? - une équipe pluridisciplinaire s’est constituée autour du projet, en accompagnement au porteur de projet JokkoLabs : 3 designers (Laura Pandelle, étudiante investie dans un projet de diplome sur les FabLabs, Arnaud Wink, et Aurélien Marty, étudiants en cours de cursus à l’ENSCI-Les Ateliers) ainsi que Thomas Ragot, informaticien et linguiste, qui a rejoint le projet de façon bénévole, apportant ses compétences et sa culture des technologies et de l’univers open-source. De nombreux contributeurs - étudiants, conseillers, professionnels, complices ... - sont également à l’origine de ce projet.

UN JOKKO-FAB-LAB ?INTENTIONS

• Extraits de documents de travail (FEV. 2012) pour définir la méthodologie de travail du projet.

• Interactions entre le modèle générique des FabLabs et leur incarnation locale : tentative de représentation schématique.

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SITE FABLABPRÉPARATION

RECHERCHE TERRAIN DÉVELOPPEMENT

MONTAGE TECHNIQUE

PROTOTYPAGE DES PROJETS

SÉLECTION DEPISTES

DÉFINITIONCAHIER DES CHARGES

FINANCEMENT PROJET DESIGN

KICK OFFENSCI

BLOG

DOCUMENTATION COLLABORATIVEDU PROJET+RETOUR SUR EXPÉRIENCEDES PARTICIPANTS

RESSOURCE

INFO GÉNÉRALE SURLES FABLABS

+MACHINES / LOGICIELS / PROJETS

+PROGRAMME DES ATELIERS

RELAIS FAB CENTRAL

PROMOTIONÉQUIPE, CONCEPT,OBJECTIF, MÉTHODO.+PLANNING DU PROJET ET APPEL À CONTRIBUTIONS

BILLETS D'AVIONHÉBERGEMENT SUR DAKAR+BUDGET RECHERCHEBUDGET FABRICATION

CONTACT COMMUNUATÉ FABLABS RÉFLEXION SUR LES OUTILS DU "DESIGN RESEARCH"RETOUR SUR EXPÉRIENCEDU MONTAGE DE FABLABS+RÉCOLTER MÉTHODES ET OUTILSPOUR L'IMPLANTATION D1 FABLAB

MÉTHODOLOGIE / PROGRAMME(WORKSHOPS, ANIMATION, ETC.)+OUTILS POUR LARECHERCHE DE TERRAIN

DOCUMENTATION DE LA MÉTHODESUR LE BLOG

OUTILS FABRIQUÉS AVECLE FABLAB DE L'ENSCI

IDENTIFICATION DE "COMPLICES"ET GROUPE DE TRAVAIL ENTREPRENEURS

MEMBRES D'ASSOCIATIONSAMATEURS DE NUMÉRIQUEPORTEURS DE PROJETS,... AVEC QUI TRAVAILLER SUR PLACE.

DÉFINITION DE PROJETS-PILOTES AVEC LES ACTEURS LOCAUX.CES PROJETS SERVIRONT DE DÉMONSTRATEURSDES POTENTIALITÉS DU FABLAB-> ENJEU STRATÉGIQUE

RESPECT DU C.D.C. DAKAROISRÉFLEXION SUR LES CONDITIONSDE PRODUCTION (SÉRIE, MONTAGE, COÛT)

ULULE / ...

FINANCEMENT DU FABLAB

MONTAGE ADMINISTRATIF / LOGISTIQUE / FINANCIER

€ € €

QUELLES MACHINES DE FABLAB?QUELS OUTILS SPÉCIFIQUES?QUELLE CHARTE

D'UTILISATION?QUELLE ÉCONOMIE?

DÉCEMBRE JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI JUIN

SOUTENANCEDIPLÔME

OUVERTUREDU

FABLAB

FEUVERT

DOCUMENTATION DE L'ÉTUDESUR LE BLOG

- MISE EN FORME DU PROJET- COMMUNICATION EN VUEDE DÉMARCHER DE NOUVEAUXPARTENAIRE- ILLUSTRATION DE PISTES DEPROJET SOUS DIVERSES FORMES

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CONTRAINTES

PRÉSENTATION / MISE EN FORME

- AJUSTEMENT DE LA CONCEPTION- TRANSFERT DE PROD. EN SÉRIE(PLANS, MODÈLES 3D, NOTE DE MONTAGE)

ADAPTATION

OUVRIR LE FABLAB EN PRÉSENTANT LES RÉALISATIONSPILOTES + LEUR PROCÉDÉ

EXPOSITION ?

DÉMONTRER LE POTENTIELDE RÉALISATION DU FABLAB

PÉDAGOGIESOUTIEN DE PROJETS ÀVOCATION SOCIALE,ENVIRONNEMENTALEOU ENTREPRENEURIALE

USAGE- INTÉGRATION DU PROJETDANS L'ÉCONOMIE LOCALE- DÉVELOP. DANS LE CADRED'UN FABLAB LOCAL OPÉRATIONNEL

DÉVELOPPEMENTOBSERVATION DOCUM. CO-CREATION ANALYSE

UTILISATION DU SITE COMME BASE DE DONNÉESPOUR LA FABRICATION

DESI

GN

Jokk

oLAB

S• Un premier planning, anticipant le projet de février à juillet 2012. Jokko[FabLab] se poursuivra en réalité jusqu’à décembre 2012.

Janvier 2012 : le projet Jokko[FabLab] est prêt à commencer. Le projet étant bénévole, nous lançons une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule, qui se termine avec succès en février : 3800e sont récoltés, afin de subvenir aux trajets de l’équipe (Paris / Dakar), aux frais matériels du projet (hébergement, fournitures, premier équipement).Nous commençons par envisager un planning sur l’année, qui se révèle très rapide-ment utopique. En effet, le début de l’année 2012 est secoué à Dakar par des troubles politiques suite à la candidature controversée d’Abdoulaye Wade aux élections prési-dentielles: en raison des émeutes, nous sommes contraints de reporter le lancement du projet de mars à mai.

Le projet est donc en «standby» pendant plus d’un mois. Nous employons cette période à affiner les outils et la méthodologie pour la phase d’exploration de terrain. Ci contre, une séance de travail avec un groupe d’étudiants en design de l’ENSCI-Les Ateliers, venus prêter main forte au projet.

DÉBUT 2012 : GO !RÉTROPLANNING MOUVEMENTÉ

• Conception des outils pour la recherche de terrain. • Manifestations contre la nouvelle candidature du président sortant Abdoulaye Wade (FEV. 2012) PHOTOS © Julien Tack / Rue89

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• Conception d’un jeu pour échanger à plusieurs sur le montage d’un FabLab.

• Réalisation d’un film sur les principales technologies de fabrication numérique.

• Fabrication de petits objets pédagogiques à partir des techniques de production d’un FabLab.

• Empaquettage final et test de poids : pas plus de 22 kg dans l’avion !

Comment monter un FabLab de façon collective et en partant de rien ?Dans la démarche de Jokko[FabLab], le design a joué un rôle d’accompagnement et de médiation, proposant des objets pour créer le dialogue, guider l’exploration des usages et la conception d’un cahier des charges, et permettant de rendre le projet réel dès les premières étapes de travail, afin de faciliter sa mise en oeuvre.

FÉVRIER 2012.Pour préparer cette phase exploratoire, nous concevons des supports - objets, images, films, malettes, documents de communication - permettant d’outiller la démarche et de l’ancrer dans le concret. Nous choisissons de fabriquer ces supports dans l’ate-lier de fabrication digitale de l’ENSCI, afin que leur matérialité renvoie à l’univers du FabLab. Ces objets visent à :• rendre le projet tangible - construire une vision commune du projet, plutôt que de proposer une vision toute-faite imitant un modèle de projet fictif.• communiquer, créer le dialogue, encourager la prise de position et l’investissement de porteurs locaux.• outiller la recherche de terrain, afin de la rendre riche, inspirante et fédératrice.

L’utilisation, très tôt dans le projet, d’objets tangibles permet d’une part de s’adresser aux «non-initiés» à qui le vocabulaire purement technique du projet pourrait paraître abstrait, et d’autre part évite d’emprisonner le projet dans des discussions sans fin. Il s’agit de ne pas fantasmer le FabLab comme une «ressource magique» palliant à tous les problèmes de conception, mais d’aborder concrètement le potentiel et les limites de chaque technologie, en recherchant des applications réalistes, dans la continuité des outils de production existant dans l’industrie et l’artisanat locaux.

[ PRÉPARATION DE-18 boîtiers de lampes solaires Made in China.-1 bloc de papier jaune.- 3 FLIP caméras.- 3 clés USB 16 giga.- 45 tuiles en carton.- 36 min. de rushes dans l’atelier CFAO de l’ENSCI.- 7 fichiers solidworks.- 28 fichiers vectoriels.- 48 pages de croquis.- 5 réunions.- 15 plaques MDF 3mm.- 243 finitions au cutter.- 4 sacs à dos. - 6 rouleaux de gaffeur.- 20 jeux de 10 cartes.- 1 valise de fournitures ... ]

PRÉPARATIONOUTILS ET MATÉRIEL

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[2] EXPLORATION

Jokko[FABLAB] • Document de restitution

UN MOIS DE RECHERCHE COLLABORATIVESUR LES ENJEUX ET USAGES D’UN FABLABPOUR LA VILLE DE DAKAR.MAI 2012.

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ENGAGER UNE RÉFLEXION COLLABORATIVEWORKSHOPS À JOKKOLABS

• Échanges sur les FabLabs : origines, présentation, définition : un fablab «à la dakaroise» ce serait quoi ?

• Que trouve-t-on dans un FabLab ?

• Arnaud présente des projets de fabrication numérique issus de l’atelier FabLab de l’ENSCI-Les Ateliers.

3 MAI 2012 : nous arrivons à JokkoLabs.

Pour lancer le projet, une priorité s’impose : le présenter à un public le plus large pos-sible. Notre séjour à Dakar sera donc émaillé de workshops sur le thème des FabLabs, organisés par JokkoLabs, et à l’attention de différentes communautés d’acteurs venant du monde du numérique, de la création artistique ou encore de la fabrication indus-trielle classique. Nous sollicitons tout d’abord le premier cercle de complices dans le réseau des «jokkoworkers», puis, par effet de bouche à oreille, nous parvenons à toucher un public plus large.

Dans cette série d’ateliers, nous commençons par faire un état des lieux des mou-vements actuels de l’auto-production et du hacking : comment se sont formés les FabLabs ? En quoi diffèrent-ils des hackerspaces ou des tech-shops ? Comment se structurent les communautés qui animent ces tiers lieux ? Comment évoluent les technologies qu’ils utilisent ? En essayant d’éviter tout militantisme, le but est de bros-ser un paysage global de la production alternative et de questionner les réussites et les difficultés que rencontrent ses protagonistes.

Pour JokkoLabs, ces moments sont également l’occasion d’ouvrir le projet dès le départ et d’identifier rapidement des partenaires et des soutiens pour le projet, afin de ne pas travailler «en souterrain». Ces rencontres, qui commencent par une mini-conférence, deviennent donc très rapidement des séances de travail avec les partici-pants les plus engagés.

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• Documentation collective sur les FabLabs dans le monde : projets, équipement, gouvernance, financements ...

• Cartes sur des projets menés dans des Fablabs dans le monde.

• Imaginer le futur FabLab : afin d’amener les participants /produire une expertise locale

La plupart des participants de nos ateliers sont familiers avec les technologies et du numérique, mais pas forcément de l’univers des FabLabs, qui reste un modèle coo-pératif bien particulier. Nous tentons donc d’identifier quelques projets exemplaires, réalisés dans des FabLabs aux quatre coins du monde, en l’espace d’une dizaine d’années. À travers ces exemples, nous abordons l’aspect technologique et innovant de chaque projet, mais aussi une vision plus large du processus de conception : à partir de quelles contraintes / observations l’objet a-t-il été créé? comment a-t-il été docu-menté? Est-il open-source, et comment cela s’incarne-t-il ? A-t-il été conçu de façon collaborative?

Parmi les cartes-projets : la maison solaire du FabLab de Barcelone, l’impri-mante 3D RepRap et ses multiples exten-sions, le projet FabFi et ses différents lieux d’expérimentation ...Ci-contre : les participants découvrent et commentent les cartes-projets : certaines inventions font écho au contexte sénégalais, comme une couveuse solaire développée en Inde. A Dakar, le sujet est exploré par de nombreux industriels.

DOCUMENTEREXPLORER ET S’INSPIRER DE L’EXISTANT

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• Objets-démo : une déclinaison de de lampes solaires et un attrape-insectes.

Comment définir le cahier des charges technique d’un futur FabLab ? Dans le but d’approfondir les échanges sur les outils et les moyens d’un FabLab, nous proposons aux participants d’emporter un petit objet simple comprenant les 3 princi-pales techniques de fabrication numérique - impression 3D, fraisage et découpe laser. Cet objet FabLab «à moins de 2 euros» permet d’engager la discussion sur des points pratiques : est ce plus ou moins solide qu’un objet industriel ? Artisanal ? Combien de temps cela prend-il à fabriquer ? Est ce cher à la production ? La machine qui l’a produit est-elle open-source, comment peut-on se la procurer ?

Le design de ces objets-démo est volontairement un strict minimum : basique, et pro-pice à la déclinaison et à la customisation. On part d’un standard industriel (canette et boîte de conserve) pour sortir de l’idée qu’un FabLab peut produire «n’importe quoi» - c’est-à-dire tout ! - ex nihilo, et souligner qu’il reste le domaine du bricolage et de l’hybridation des techniques. Avec de petites machines, on ne peut produire qu’à petite échelle - cependant la précision des outils permet de construire des assemblages sur mesure : on rentre ainsi dans les particularités de la conception numérique.

INCARNEROBJETS-DÉMO

• Fraisage de boîtiers de lampe à encastrer dans une canette.

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• Plateau de jeu sur le montage d’un FabLab et les projets qui s’y déroulent.

• Piste issue d’un atelier : un système d’irrigation solaire automatisé.

• Étape 1. Composer le futur Fablab. • Étape 2. Imaginer ce qui en «rentre» et ce qui en «sort».

résultats des workshops

«Un atelier de fabrication numérique ? À Dakar ? Qu’en pensez vous ?» Au delà du premier «Oui, c’est intéressant...», provoquer le débat et la réflexion collaborative n’est pas une chose aisée. Le sujet étant complètement nouveau pour la plupart de nos interlocuteurs, nous avons du trouver un support pour permettre de discuter en groupe des enjeux et des modalités techniques d’un tel projet. Cet outil de remue-mé-ninges est à la fois un support de visualisation, proche d’un plateau de jeu de société, et un support de discussion, qui amène chacun à se positionner indirectement - et à investir son imagination, son expertise, ses idées dans un projet collectif.

On commence par simuler, au centre du jeu, un atelier idéal : quelles machines, quels outils, quels logiciels, quelles ressources humaines etc. Puis on liste tout ce qui pour-rait «entrer» dans le FabLab : de la matière première, quelqu’un avec une idée, une pièce à réparer... puis on liste tout ce qui pourrait en «sortir» : de nouvelles compé-tences, un prototype, un matériau composite, un projet collectif. Enfin, les participants choisissent un élément à l’entrée et un élément à la sortie, et racontent le projet qui s’est réalisé au FabLab. «Un taxi à réparer» + «un système de crédit» = le «taxi-blindé», transporteur de biens sécurisé!

Ces pistes de projets sont présentées par les participants et nous les illustrons après coup. Cette matière créative, souvent loufoque, visionnaire ou volontairement décalée, donne déjà un aperçu de ce que chacun projette (en termes d’usages, d’échelle, de fonctionnement) sur le futur FabLab.

SE PROJETERUN PLATEAU DE JEU COMME SUPPORT À L’IMAGINATION

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RENCONTRER ET IMPLIQUERLES ACTEURS LOCAUX

• Livret de présentation de Jokko[FabLab].

• Film sur les techniques de fabrication numérique, tourné dans les locaux de l’ENSCI.

• Présentation au PECS (organisme de promotion des entreprises créatives au Sénégal).

Si les workshops sont un premier temps de discussion essentiel pour le projet, nous devons aussi aller à la rencontre du public plus éloigné des thématiques numériques. En effet, pour enraciner le FabLab dans son contexte (économique, culturel, social) local, nous devons avoir des retours des acteurs de la fabrication tradictionnelle (tant du côté de l’industrie que de l’artisanat), du secteur artistique ou encore de l’entrepre-neuriat. Quel atout le FabLab représente-t-il pour eux? En rencontrant ces profession-nels, nous tentons de comprendre en profondeur les conditions de production, d’appro-visionnement et de distribution de la région. Nous sommes également en mesure d’interroger les démarches de conception : de quel espace d’invention disposent ces acteurs là? Quelles difficultés rencontrent-ils? Comment innovent-ils ?

Il s’agit aussi de diffuser le projet en dehors du cercle de «complices» de JokkoLabs. Pour communiquer ainsi les intentions du porteur de projet, nous concevons un livret qui explique de façon visuelle et synthétique ce qu’est un FabLab et les raisons de notre présence : nous insistons sur le fait qu’il s’agit d’un projet collaboratif, porté par un organisme local, et non d’un projet humanitaire disposant de fonds propres.

Ce livret permet de faciliter la prise de contact avec des acteurs éloignés du projet. Nous utilisons également un petit film pédagogique sur les différentes techniques de fabrication numérique. L’enjeu est alors de faire le lien entre ces technologies nou-velles dont le FabLab peut se doter, et des techniques de production déjà présentes localement. Pour finir, une malette de «FabLab explorer» nous accompagne partout : guide d’entretien, appareil photo, FLIP caméra, échantillons de production au FabLab, carnet de croquis.

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• M. Malang, armurier à la retraite, fondateur d’un atelier de réparation électronique.

• Abou Karim, patron d’une fonderie d’aluminium.

• Suzanna de l’association Kër Thiossane (arts / arts numériques).

• Marie Guanaar, mécène d’un centre d’artisanat d’art.

• Nicolas de la Carerra, créateur de XEEX Festival.

• Mickael Foratu, artisan récupérateur, FORATU Art.

La vidéo est notre principal outil d’immersion. Au delà de la richesse de ce médium, qui permet de fonder des intuitions précieuses, la restranscription est un travail long et fasti-dieux - et nous sommes rapidement confron-tés à la difficulté d’analyser les données au fil de la captation. Ci contre, quelques extraits de nos rencontres avec des professionnels d’horizons divers.

EXPLORATIONCOMPRENDRE LE CONTEXTE DE FABRICATION DAKAROIS

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• Menuiserie / sculpture sur bois dans les ateliers de rue, quartier de la Médina.

• Mobilier en bois massif, route de Ouakam.

• Ossatures de fauteuil de style ancien en récupération de cagettes.

MÉTIERS DE LA FABRICATIONEXPLORATION ET INTERVIEWS

Pour comprendre les conditions de production locales, notre première tâche est d’explorer carte de Dakar en essayant d’identifier des secteurs d’activité. La tâche n’est pas aisée: autant certains lieux sont répertoriés et documentés en ligne - comme le Village des Arts, ainsi que les principaux marchés d’artisanat d’art touristiques de Dakar - autant nous allons complètement à l’aveuglette quand il s’agit de compétences informelles, comme la récupération de matériaux, la production d’objets courants, ou encore la réparation informatique.

De fil en aiguille et avec l’aide de nos complices dakarois, nous identifions des zones de compétences. La première se situe au niveau des différentes formes d’artisanat. A Dakar, malgrè la présence très perceptible de l’import/export, certains bien de consommation courante sont produits localement. Nous identifions :

• L’artisanat du bois, en particulier dans le quartier de la Medina, où la configuration des lieux - immeubles bas, cours ombragées, rues quasi piétonnes - permet aux artisans de pratiquer directement dans la rue, et d’exposer leurs productions sur les trottoirs. Nous questionnons les artisans sur les outils qu’ils utilisent - essentielle-ment manuels avec du petit outilllage électrique partagé - ainsi que sur leur mode de production, issu d’un mélange de récupération industrielle et d’assemblage de matériaux nobles.

• L’artisanat de la vannerie, à partir d’osier ou de jonc plastique type fil de pêche, dont nous trouvons de nombreux exemples sur les terre-pleins des grands boulevards.• Le travail de la tige d’acier (de chantier) pour la fabrication de mobilier .• Le travail du cuir, très présent sur le grand marché de Sandaga au coeur du Plateau.• L’artisanat d’art, dont la production est souvent orientée vers le tourisme, dans des secteurs très identifiés, vers lesquels des «passeurs» nous renvoient immanquable-ment.

Note de blog / 11.05.12 « On observe les étapes de fabrication des meubles: au début ça ressemble à du bois de caisses directe-ment sorti des marchés, encore couvert des logos des marques d’import-export. Petit à petit le meuble prend forme: couches de mousse, couche de tissu, de mousse encore, coûture. La forme devient classique, euro-péenne: gros fauteuils en simili-cuir, cana-pés, poufs de goût international. Le mode de fabrication est d’autant plus étonnant à regarder que l’objet devient de plus en plus standard » • Mortiers en bois sculpté, quartier Liberté 6.

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• Atelier de peinture, Village des Arts de Dakar.

• Patrons et classification des fils de coton aux Manufactures. • Travail du métal à grand échelle au Village des Arts de Dakar.

LIEUX DE PRODUCTIONEXPLORATION ET INTERVIEWS

Cette approches des métiers dans les quartiers de Dakar nous amène à identifier des lieux de production, des plus institutionnels et plus informels.Une visite à Thiès, ville proche de Dakar, nous permet de découvrir les Manufactures des Arts Décoratifs, lieu de prestige de l’art sénégalais, dédiée à un artisanat unique: la tapisserie. Créées dans les années 60 sous l’égide du président Léopold Sedar Sen-ghor, les Manufactures avaient pour rôle d’incarner l’art africain moderne. Aujourd’hui, bien qu’elles continuent de produire des pièces monumentales (notamment à desti-nation de hauts diplomates internationaux), leur rayonnement artistique s’essoufle. La direction actuelle cherche donc à moderniser ce lieu de création hors normes, en projetant d’y intégrer un cluster artisanal associant disciplines traditionnelles et outils numériques. : l’hypothèse d’un fablab dédié à la création, associant artistes et techni-ciens paraît pertinente dans ce contexte.

Nous allons également à la rencontre de mécènes et galleristes locaux, ainsi que sur les lieux de pratique d’un artisanat plus modeste, centré sur la récupération et l’art décoratif. Ces échanges soulignent tous la nécessité de donner un cadre économique solide à l’artisanat local, fertile mais conditionné par la précarité et le tourisme.Lors d’une présentation de Jokko[FabLab] au Centre de Promotion des Entreprises Créatives du Sénégal, nous identifions également avec les participants le manque d’outils pour certains champs de la création, comme la musique électronique, la vidéo, le cinéma. Si ces média sont en plein essor en Afrique, l’équipement est souvent issu de l’import, et hors de prix. A quand des lieux de fabrication alternatifs pour les arts de la scène ? Cette idée est défendue par des associations de promotion des arts contemporains, comme Trias Culture, Ker Thiossane, ou Digitale Afrique, que nous rencontrons également. Un FabLab pourrait-il endosser ce rôle là ?

En parallèle, nous identifions à Dakar des lieux dont le fonctionnement encourage et favorise la création artistique, comme le Village des Arts, construit sur les anciens baraquements de chantier du Stade Léopold Sedar Senghor. Ce lieu a été alloué par la Mairie à une coopérative d’artistes en 98. Depuis, le Village accueille des artistes permanents et en résidences, sénégalais ou étrangers, et organise régulièrement des expositions.

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• Le bois, très présent dans l’artisanat local, est quasiment toujours issu de l’import.

• Récupération et tri de bouteilles en plastique à M’Bao, banlieue de Dakar.

• Halte Colobane, étals de quincaillerie en tout genre.

LIEUX D’APPROVISIONNEMENTEXPLORATION ET INTERVIEWS

• Marché de Sandaga.

L’exploration des métiers et des lieux de production nous amène à questionner les sources d’approvisionnement pour la fabrication locale. Où trouve-t-on outils et maté-riaux? D’où viennent-ils et quel est leur coût ? A Dakar comme dans toute grande ville africaine, la matière à des cycles de vie multiples : comment identifier ces circuits ? En quoi traduisent-ils les enjeux et les difficultés rencontrés par les producteurs locaux ?

Difficile d’aborder cette question de front : chaque artisan possède un réseau de fournisseurs et de complices qu’il ne souhaite pas forcément dévoiler. Les contours de cette économie du ré-emploi étant moins régulés par la loi que par des accords tacites, il nous est difficile d’obtenir des informations. Nous questionnons les artisans sur la provenance des outils et des matériaux dont ils se servent ainsi que sur leurs circuits de distribution au sein de la ville - points de vente, métiers, règlementation.

En parallèle de cela, les rues de Dakar sont jonchées de déchets, que la collecte muni-cipale ne parvient pas à endiguer : si la récupération fait partie intégrante de la fabrica-tion locale, le recyclage comme un levier de protection du cadre de vie ne semble pas défendu, ni par la cité, ni par les habitants. Cependant la question semble être brûlante pour les Dakarois, particulièrement les jeunes générations : lors des ateliers FabLab, les propositions abondent pour la ré-exploitation des bouteilles, des sachets en poly-ethylène et des gobelets à café Touba.A M’Bao, nous rencontrons un entrepreneur qui pratique un recyclage en trois temps : assainissement de parcelles inondées lors des crues, collecte et tri des déchets sur ces parcelles, et broyage du plastique pour produire un nouveau matériau de construc-tion. L’environnement apparaît comme un secteur de prédilection d’un entrepreunariat jeune et dynamique, guidé par des valeur sociales autant que par une réelle opportu-nité économique dans le contexte de production sénégalais.

Si la récupération fait partie du pittoresque de l’art décoratif africain, elle prend un sens plus grave dans les nombreuses micro-industries qui font vivre la ville. Sur les marchés, nous trouvons abondance de marchandises asiatiques bon marché, face à des étals de marchandises de facture locale ... souvent ici du décorticage et de la refonte des précédentes.

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• Revente de matériel informatique à la salle de vente, au coeur du Plateau.

• Plastique broyé en vue du recyclage à M’Bao, banlieue de Dakar.

• Mbeubeuss décharge de l’agglo de DAKAR.

• Un camion poubelle et son «mode d’emploi».

MODALITÉS DE RÉCUPÉRATIONEXPLORATION ET INTERVIEWS

Ce business de la récupération, nous le rencontrons à plusieurs niveaux. Du côté des technologies, le marché de seconde main est abondant, et très connu des jeunes infor-maticiens. Pour s’approvisionner, c’est sur les réseaux sociaux et les forums qu’ils faut chercher. La salle des ventes, quartier central où l’on trouve du matériel électronique en tout genre, ne figure sur aucune carte ... mais possède un groupe Facebook !

Pour ce qui touche aux matériaux de construction, de nombreuses entre-prises exploitent le recyclage comme une nouvelle aubaine financière. Ce marché, très concurenciel, se crysta-lise autour des décharges, véritables ressources vivrières pour la ville. Sur les conseils de nos collaborateurs, nous nous rendons à Mbeubeus spec-taculaire décharge à 70 km de Dakar.

Note de blog / 8.06.12 « À Mbeubeuss, environs 2500 récupérateurs travaillent quotidienne-ment, et la plupart habitent les lieux. L’État ne reconnaît là dessus qu’une trentaine d’emplois formels (...) Les «récupérateurs» sont missionnés par des clients externes (entreprises de construction, industrie du recyclage, de la fabrication, etc.) pour fournir un certain nombre de kilogrammes de matériaux. Dans ce fonctionnement ultra-libéral, la concurrence est féroce. On nous explique que des entreprises étrangères (chinoises, indiennes, pakistanaises, portugaises, italiennes, et espagnoles) viennent ici récupérer des déchets aux prix locaux (...) Ici les questions de FabLab, d’auto-production ou de circuits courts s’effacent: on est face au capitalisme mondial »

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• Franck, designer et entrepreuneur.

• Pape Ousmane, informaticien, bloggeur, et photographe.

FABLAB EXPLORERSEXPLORATION COLLECTIVE

L’intérêt de cette exploration des conditions de fabrication dakaroises est multiple. D’une part, notre regard étranger, souvent naïf, nous permet de redéfinir avec Jokko-Labs l’éco-système de ressources (matières, outils, machines, compétences, métiers) sur lesquelles le FabLab devra s’appuyer, et de mettre le doigt sur des problématiques de fonds auxquelles sont confrontés les porteurs de projets locaux : modèles écono-miques, compétitivité, valorisation de la création, accès au savoir et aux ressources ...

D’autre part, cette exploration est l’occasion d’une collaboration avec les personnes qui s’intéressent au projet. Ne pouvant pas arpenter le territoire dakarois dans son intégralité, nous proposons de monter une équipe de «FabLab explorers».Ces jeunes gens sont développeurs, entrepreneurs, créatifs, bidouilleurs ou mili-tants. A travers cette exploration de leur quotidien, ils portent un regard tantôt enthou-siaste tantôt critique, sur les contexte d’innovation au Sénégal. C’est au travers de leurs paroles, et des échanges continus que nous entretenons au long de la démarche, que se fondent les intuitions principales du projet.

Mohammed / 9.06.12 « Je suis un grand passionné de l’aviation, mon père était dans l’armée de l’air, j’ai toujours su que j’avais des aptitudes dans ce domaines.Je suis un bricoleur, je touche à tout, allant de l’électricité, l’électronique, la mécanique, le sport automobile, un peu d’architecture. Je pense qu’un projet de fablab serait avant tout l’occasion pour les jeunes de montrer leurs passions et leurs compétences et leur enthousiasme. »

Pape Ousmane / 9.06.12 « D’origine, je suis développeur, j’ai fait une formation en informatique, je fais surtout des applica-tions web. Je suis bloggueur - un peu activiste ! - je m’intéresse beaucoup à la politique, surtout après ce qui s’est passé lors des dernières élections. Je fais partie de ceux qui ont monté l’opéra-tion Sunu2012 qui a eu un franc succès. Aujourd’hui ce qui me plaît beaucoup c’est la photo, je suis jeune, j’apprends. Je m’intéresse au développement de l’Afrique, seulement la volonté des Africains de voir le changement peut s’affaiblir, alors qu’on a énormément de talents - en Afrique on a toujours plein de projets, mais c’est les mettre en place qui est difficile. Le FabLab pourrait être une ressource pour ces communautés, pour développer des projets. »

• Mohammed, développeur, passionné d’aéronautique.

• Le kit du FabLab explorer : une FLIP camera, un plan de Dakar et une grille d’entretien pour guider la recherche.

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DAKARTOUNE CARTOGRAPHIE COLLABORATIVE EN LIGNE

Avec l’apport des FabLab explorers, la masse d’information sur la production locale devient difficile à assimiler. A JokkoLabs où nous investissons un bureau, nous cou-vrons notre plan-dépliant papier d’annotations, de numéros de téléphones et de cartes de visites. Mais ce support à vocation touristique se révèle vite limité car trop approxi-matif sur le nom des lieux et des quartiers. La néccesité de mettre en forme cette recherche exploratoire apparaît rapidement comme une condition nécessaire à la diffusion et à la continuation du projet.

Nous imaginons de prolonger le blog de Jokko(FabLab) par une cartographie colla-borative en ligne, où l’on pourrait retrouver l’éco-système du FabLab en chantier : ressources matérielles, lieux d’approvisionnement, lieux de pratiques, ainsi que les initiatives similaires, les porteurs de projets et les partenaires industriels, associatifs ou institutionnels du FabLab. Fin Mai 2012, nous rencontrons le réseau Open Street Map émergent de Dakar. OSM est une base de données open-source, qui vise à créer une cartographie du monde libre et accessible à tous. Cette rencontre renforce pour nous l’intérêt d’un usage communautaire et ouvert de l’outil cartographique. C’est Thomas Ragot, développeur de l’équipe, qui se lance dans le chantier. Après quelques journées de code intensif, Dakarto est née : un fond de carte implémenté dans un blog Wordpress, permettant de valoriser les contributions des FabLab explorers.

Dakarto est le premier outil d’expression et d’échange pour la communauté en construction autour du projet de FabLab. Ce support souligne l’ancrage du projet dans un contexte urbain riches en ressources, en compétences, et en opportunités de pro-jets. Il préfigure un FabLab à l’échelle urbaine, en amont d’un lieu physique identifié.A la fin de notre séjour, nous organisons un atelier autour de l’utilisation de cet outil. Les retours sont enthousiastes : cependant faute d’une diffusion plus large, le site reste à l’heure actuelle peu contributif, bien que fréquemment visité.

• La cartographie utilisée comme support (graphique, papier, web) tout au long du projet.

• Réalisation de Dakarto.

• Documentation sur le blog jokkofablab.wordpress.com

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MAI-JUIN2012BILAN SUR L’EXPLORATION DE TERRAIN

Nous quittons Dakar le 6 Juin 2012 après plus d’un mois de travail collaboratif avec les acteurs locaux, et laissons JokkoLabs à la manoeuvre du projet.Les enseignements de cette phase d’exploration-action sont multiples. Tout d’abord, la démarche a permis de valider les intuitions de JokkoLabs concernant l’ajustement du label «FabLab» au contexte dakarois. Fablab grandeur nature, Dakar recèle des ressources, des talents et des pratiques dont le potentiel d’invention est à la fois énorme et très contraint par la précarité. Un tiers-lieux de fabrication partagé ou pluri-disciplinaire se justifie donc, comme un espace d’échange, un incubateur, un tremplin économique. Pour autant les modalités du travail collectif, les valeurs et le fonctionne-ment d’un tel lieu semblent plus difficiles à définir. Cela n’enlève rien à la richesse de cette phase de lancement, à partir de laquelle nous réalisons, au cours de l’été 2012, un document de synthèse sur différents «formats» pour un laboratoire de fabrication sénégalais. Seul bémol : malgré la mise en place de supports de communication et malgré le travail rapproché avec l’équipe de JokkoLabs, le projet perd considérablement de son ampleur au cours de l’été 2012. Faute d’un travail d’animation de la communauté locale, la dynamique de groupe tend à s’essouffler jusqu’à l’automne 2012, où l’organi-sation d’un bootcamp avec l’ONG Imagination for People est l’occasion de redonner de l’élan au projet.

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[3] ENSEIGNEMENTS

Jokko[FABLAB] • Document de restitution

ANALYSE DE LA RECHERCHE DE TERRAINET CONSTRUCTION D’UN CAHIER DESCHARGES DE PROJET.JUILLET - AOÛT 2012.

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PISTE 1.

UN ATELIER RURAL ET ITINÉRANT.

PISTE 2.

UN CLUSTER ARTISANAL.

« Une fourgonette arrive au village. A son bord, une équipe (technicien / médiateur / forma-teur) ainsi qu’un équipement de machines, outils de bricolage, ordinateurs et matériel électro-nique, et du mobilier déployable pour travailler à l’extérieur. Hier ils étaient à Tamba, demain dans une autre province. Le mercredi c’est atelier réparation. Quelqu’un a imprimé en 3D un connecteur de bouteille standard pour faire un goutte-à-goutte. L’école du canton participe, ça leur met des ordinateurs portables à disposition pour la journée. Aujourd’hui, ils font une formation Sketch’up ».

La première vocation d’un FabLab itinérant (modèle déjà exploré aux Pays Bas) est de propo-ser une formation aux outils numériques auprès de publics qui n’y ont pas directement accès, dans les petites villes et dans les villages : il s’agit donc avant tout d’un support pour une programmation de workshops itinérants. A cela peut s’ajouter l’accompagnement de projets locaux innovants, portés par des entreprises, des individus, des associations ou des coopé-ratives agricoles, ainsi que de venir en support à des chantiers participatifs correspondant à des besoins sur mesure : par exemple, installer un nouvel équipement (solaire, ...), rénover une instalation, etc. L’enjeu est aussi de mettre en réseau les bricoleurs (et les projets) là où l’information circule moins, mais où les besoins peuvent se correspondre. Le FabLab itinérant pourrait animer cette cartographie des initiatives locales et permettre les recontres à travers des événements de type bootcamp ou MakerFaire. Il s’agit aussi de favoriser le relais auprès des entreprises et des financeurs régionaux. Pour finir, le FabLab itinérant pourrait avoir un rôle de commerçant-colporteur, en donnant accès à des ressources (tutos, pièces et compo-sants rares, commandes sur mesure ...) introuvables dans les petites villes.

Comment combiner innovation technologique et techniques traditionnelles des arts et de l’artisanat sénégalais? La piste du FabLab-cluster vise à imaginer un pôle de compétences et de techniques de fabrication variées afin de promouvoir la création et les savoir-faires locaux. Le but est de voir ce que les outils à commande numérique peuvent apporter à la fabrication artisanale, et vice-versa : nouveaux procédés, nouveaux objets, nouvelles collaborations.

Les pistes d’activités pour un cluster FabLab-artisanat sont multiples : il s’agit tout d’abord de rassembler une experise technique sur les procédés traditionnels et les nouvelles technolo-gies, permettant au FabLab de développer des projets «en résidence» mais aussi d’accompa-gner des projets extérieurs, portés par des start ups ou des entreprises. Il s’agit également de construire une base de ressources en matériaux, et de chercher les alliances intéressantes entre les formes traditionnelles et les formes issues du numérique.Outre le secteur de l’artisanat en lui même, qui semble recéler un potentiel de renouvellement énorme pour sortir d’une activité centrée sur le tourisme, le FabLab artisanal pourrait interve-nir sur plusieurs champs : la valorisation des déchets industriels, et le ré-emploi intelligent (nouveaux matériaux, moules, assemblages) à des fins artistiques ou de petite série. Le design (produit, décoration, amménagement d’intérieur), à la recherche de familles d’objets imagi-nés et fabriqués pour des usages locaux. Et enfin le prototypage et la maquette, à travers des prestations de fabrication et d’expertise technique auprès d’entrepreneurs locaux.

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«Les artistes africains sont bien souvent dépendants d’industries étrangères coûteuses pour obtenir l’équipement nécessaire à la réalisation de leur travaux (cinéma, animation, musique, théâtre, danse, photographie, etc.). Le FabLab ne pourrait-il pas permettre de fabriquer de l’équipement abordable et sur mesure pour les besoins des artistes locaux?» Le but est ici d’encourager l’auto-production d’outils pour la création artistique : décors de théâtre ou de cinéma d’animation, squelettes de marionettes, structures et environnement pour la prise de vue photo, espace pour la construction de scénographies, la création de costumes, la mise en scène.

Ce Laboratoire artistique pourrait accueillir plusieurs activités. Tout d’abord encourager les arts contemporains en donnant aux plasticiens des moyens d’expérimentation entre le numé-rique et le tangible - prototypage rapide, logiciels de modélisation et de programmation rapide, électronique, capteurs, etc. Il s’agit alors de proposer des ressources pour encadrer des rési-dences d’artistes souhaitant approfondir une pratique spécifiquement numérique, nécessitant du matériel et des compétences. Le FabLab pourrait être également un lieu de visibilité pour ces nouvelles pratiques, pour le grand public mais aussi pour les commissaires et mécènes locaux. Un deuxième champ d’activité concerne la production d’outils pour les arts de la scène, du spectacle et du cinéma. Il s’agit à la fois de proposer des espaces fonctionnels partagés (studio photo, petit plateau de tournage...) et leurs équipements (banc titre, table lumineuse, réflecteurs, rails de traveling, steady cam, écrans...). Pour finir, le FabLab pourrait également assurer une activité autonome et rémunératrice, autour de la fabrication de supports de com-munication - tamponnage, sérigraphie, moulage, linogravure - que le prototypage rapide peut permettre de développer.

PISTE 3.

UN LIEU POUR L’EXPÉRIMENTATION ARTISTIQUE.

PISTE 4.

UN LABO DE NOUVELLES MACHINES.

Les technologies de prototypage rapide (dont le concept de FabLab s’inspire en grande partie) ont été développées aux États Unis et en Europe. Si de nombreuses machines peuvent être achetées en ligne, ou construites à partir de plans et de fichiers open-sources, elles n’en correspondent pas moins à un cahier des charges occidental. On peut donc se demander si un FabLab sénégalais ne pourrait pas être le point de départ pour le développement de nouveaux outils spécifiquement pour le contexte ouest-africain. Ce FabLab «labo technique» pourrait s’appuyer sur les centres existants de formation technique et encourager l’invention de nou-veaux modèles de machines, accessibles (en terme de coût et de procédé de construction) et adaptées au contexte local.En s’appuyant sur des savoir-faires locaux en mécanique, en ingénierie, en construction, en informatique et en électronique, ces nouveaux modèles de machines pourraient être pensés et construits pour être diffusés localement (cf. Open Source Ecology). On peut alors imaginer un lieu-atelier central permettant d’accueillir des projets en construction, et également de stocker des modèles pour le prêt / la location / la vente. Il s’agit en premier lieu de valori-ser les inventeurs locaux et de soutenir le développement technique et économique de leur réalisations. Il s’agit aussi d’héberger des projets collaboratifs, et de donner un lieu pour les organismes pédagogiques visant la ré-appropriation des techniques (ISF ...). Il s’agit égale-ment et d’encourager la production de ressources open-sources pour enrichir les projets. Pour finir, apparaît l’enjeu d’un réseau de bricoleurs, afin de mieux comprendre les besoins et les opportunités en termes de machines dans la région.

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PISTE 5.

UN FABLAB POUR L’AGRICULTURE.

En tant que secteur d’activité important au Sénégal, l’agriculture contient de nombreuses op-portunités d’invention et de développement technique. Il n’est pas absurde, dans ce contexte, d’imaginer un FabLab dédié à l’incubation de projets innovants dans ce secteur, implanté et utilisé par les populations rurales. Lors des ateliers JokkoFabLab, nous avons pu échanger avec plusieurs porteurs de projets (dans le solaire, l’élevage ou la culture) intéressés par ce modèle.

Le premier enjeu d’un FabLab agricole serait de concevoir des outils pour favoriser l’autono-mie et l’autogestion des agriculteurs. Pièces techniques ou systèmes informatisés, quelles solutions peut-on imaginer pour améliorer les conditions de travail des exploitants? D’autre part, un FabLab agricole pourrait servir de lieu central pour mutualiser de l’équipe-ment et des ressources à destination de plusieurs agriculteurs sur un territoire. Ce serait donc également un lieu de réparation et de maintenance de l’équipement collectif. On peut égale-ment imaginer le développement de procédés de conservation et de conditionnement pour favoriser la diffusion locale. Le Centre Songhaï, coopérative agricole solidaire au Bénin, est une référence en la matière. Alors que les outils de travail restent souvent manuels faute de moyens, les besoins techno-logiques du secteur agricole ne cessent de croître. Le FabLab pourrait donc être un centre d’innovation sur de nouvelles pratiques agricoles, outillées par les technologies. Il servirait donc à la fois de centre de ressources, de lieu d’apprentissage et d’atelier pour réaliser des projets. Autre piste de développement : la collecte et la ré-utilisation des déchets agricoles (ex : écorces de cajou ...) pouvant servir à la construction ou à l’artisanat.

SYNTHÈSEDES ENSEIGNEMENTS DE LA PHASE EXPLORATOIRE

La première phase du projet Jokko[FabLab] à Dakar a abouti à un échantillonneur de pistes d’actions pour un FabLab local. La diversité des contextes d’activité et des interlocuteurs rencontrés a permis d’identifier des cahiers des charges techniques et des modèles économiques différents en fonction des situations. La notion de «labo-ratoire de fabrication» persiste moins dans l’idée d’un lieu unique ‘à tout faire’ que dans celle d’un réseau de lieux alternatifs très spécialisés et dédiés à des secteurs identifiés (l’équipement artistique, la mécanique agricole, etc.), mais mis en contact par des outils de documentation et de partage des ressources techniques, ainsi que par une charte commune de travail collaboratif. Le FabLab est alors tantôt un centre de ressources, un incubateur ou hébergeur de projet innovant, un atelier ou une vitrine pour les porteurs de projet locaux.

Pour JokkoLabs, cette exploration esquisse une posture d’accompagnement au montage logistique et économique de laboratoires locaux, plutôt qu’à l’envie initiale de créer un lieu de fabrication au sein de la structure. Dans un premier temps, se dégage l’idée d’un Mini-FabLab démonstrateur, impulsé par JokkoLabs, et pouvant être hébergé par différents porteurs de projets en guise de test.

Pour le contexte spécifique de Dakar, plusieurs points forts ont été relevés.• La nécessité de s’appuyer sur les communautés technophiles locales (Dakar Lug, bloggeurs, communauté OSM, Android, Drupal etc.) qui sont à la recherche de lieux communs pour se rencontrer et monter des projets.• L’intérêt de connecter et valoriser les pratiques locales dans les différents secteurs de la fabrication, et d’adosser le FabLab à un écosystème de lieux-ressources, en par-ticulier les écoles et les universités, les centres de formation technique, et les associa-tions de promotions de la culture numérique.• Le besoin de prendre en compte le développement économique comme un enjeu fort du FabLab, notamment pour l’entreprise sociale et solidaire (qui ne dispose que de peu d’aides locales), la micro-industrie du recyclage et du ré-emploi, et les pratiques artistiques et artisanales.

Au delà de l’intéret de cette exploration, c’est surtout l’envie de passer à l’action qui découle de cette phase de lancement : nous proposons donc à JokkoLabs de rassem-bler des fonds complémentaires pour lancer, quelques mois plus tard, un petit atelier numérique en version bêta, afin de tester le potentiel de l’outillage numérique avec les porteurs de projets locaux.

MACHINES ÉLÉMENTS APPROVISIONNEMENT

LIEUX

ÉNERGIE HACKING

COMPOSANTS INFORMATIQUE EDITION/IMPRESSION

MATÉRIAUXTECHNIQUES PRATIQUES

COMPÉTENCES TECH. SAVOIR-FAIRESFORMATION CONNAISSANCES

ENTREPREUNARIAT TISSU ASSOCIATIFHUMANITAIRE INNOV. NUMÉRIQUE ARTS NUMÉRIQUESHACKINGWEB OPEN-SOURCE

CHARTE MIT RESSOURCES PARTAGÉESFAB ACADEMY

WEBSOFTS

HARDWARE

ACTION INTER FABLABS

LOGIQUE OPEN-SOURCE ITERATIONS PLURIDISCIPLINARITÉ OPEN-DESIGN?

FABRICATION PERSONNELLE?

DÉVELOP. LOCAL? FORMATION PORTAGE DE L’INITIATIVE

FINANCEMENTBUSINESS MODELSGESTION DU LIEU

POINTS DE DÉPART

CONCEPTION

INTERACTION

DESSIN / DESIGN

OUTILS DE BRICOLAGE

FAB MANAGER MACHINE HACKING

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[4] INNOVAFRICA

Jokko[FABLAB] • Document de restitution

BOOTCAMP ET RENCONTRE DES FABLABSD’AFRIQUE DE L’OUEST.NOVEMBRE 2012.

Passer à l’action ... ? Pas si simple.

Nous nous donnons rendez vous avec JokkoLabs fin Août 2012 pour organiser un bootcamp, c’est-à-dire un workshop de deux semaines consacré au montage de machines de prototypages rapide. Cependant, ce timing se révèle rapidement irréalisable : le mois d’Août est paralysé à Dakar par le Ramadan et la très forte chaleur estivale, qui ralentissent nécessairement l’activité de la ville. D’autre part, malgrè le fait que nous ayons identifié de nombreux partenaires potentiels, la viabilité écono-mique du projet est à ce stade incertaine. La bourse collaborative récol-tée au début de l’année ne peut en aucun cas subvenir à l’équipement du FabLab entier, et JokkoLabs ne dispose pas des fonds nécessaires pour avancer la mise. Le portage du projet étant plus fragile que prévu, il nous faut mettre notre participation sur pause, en attendant que JokkoLabs trouve des sources complémentaires de financement. Nous laissons à disposition les outils de travail collaboratif (cartes, objets, schémas, brochure, jeu), le blog et le travail photographique issu de l’exploration, la «Dakarto» en cours de finalisation, ainsi que le document de synthèse de la phase exploratoire. Cependant, faute d’un travail continu d’animation, et en dépit du coup d’accélérateur donné au projet en Mai, et le projet tend à s’essouffler au cours de l’été.

C’est grâce au Forum Innovafrica, organisé par l’association Imagination For People en partenariat avec JokkoLabs, que le projet Jokko[FabLab] prend un nouvel essor, en novembre 2012.

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INNOVAFRICAFOIRE DE L’INNOVATION ET RENCONTRE DES FABLABS FRANCOPHONES

En novembre 2012, l’équipe française du projet revient à Dakar en version réduite pour le Forum Innovafrica. Organisé annuellement dans une grande ville africaine (Ouaga-dougou, Bamako, Dakar, Abidjan ...), ce Forum vise à fédérer des porteurs de projets innovants en Afrique de l’Ouest autour de questionnements communs (modèles écono-miques, technologies, développement, formation) et d’ateliers thématiques. A l’inverse d’une conférence classique, Innovafrica se veut un vecteur d’action : l’événement est ouvert par une semaine de workshops consacrés à la cartographie numérique, avec le collectif La Coroutine de Lille, et à la fabrication numérique, à travers un bootcamp - atelier de construction de machines - rassemblant plusieurs FabLabs francophones.

Cette année, l’événement était coorganisé avec JokkoLabs, en tant qu’acteur dyna-mique de l’innovation numérique à Dakar. Au dernier étage de l’ISM de Dakar, se sont retrouvés des entrepreneurs venant des quatre coins du continent africain, des associations, des étudiants, des bloggeurs, des journalistes, des bricoleurs, des cher-cheurs, des industriels, des philanthropes, des touche-à-tout, des rêveurs !

Pour JokkoLabs, cet événement était aussi l’occasion de donner un nouvel élan au pro-jet FabLab, en profitant notamment de la venue d’autres porteurs de projets similaires venant du Burkina Faso (Ouaga Labs, représenté par Guildas Giella) du Mali (à travers l’ANPE de Bamako) et du Togo (WoeLab, initié par L’africaine d’architecture, Benoit Vonsa et Maurin Donneaud).

• Bootcamp et rencontre des FabLabs ouest-africains.

• Innovafrica, 50 personnes sur la terrasse de l’école Institut Supérieur de Management de Dakar.

• Innovafrica 2012 / CRÉDIT PHOTO : IMAGINATION FOR PEOPLE

Imagination for people est une plate-forme en ligne qui vise à détecter et valoriser des projets citoyens d’intérêt général. Fondée par Jean Michel Cornu, cette plate-forme draine un réseau mondial de porteurs de projets, mais aussi d’associations, de bénévoles et d’entrepreneurs sociaux, qui échangent en ligne sur les moyens et les outils à mettre en place pour solidifier leur initiatives. Le forum Innovafrica vise à susciter une dynamique similaire en Afrique de l’Ouest à travers un événement organisé dans une grande métro-pole en partenariat avec un acteur local.

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INNOVAFRICAUNE SEMAINE DE BOOTCAMP

La première partie du bootcamp a été consacrée à la construction d’une petite frai-seuse CNC à 3 axes du modèle Fireball V90, sur les conseils de Mathias Wehrung, du collectof NYBICC. Cette machine est montée sur la base d’une Dremel et d’une struc-ture en médium. Elle permet d’usiner des matériaux comme le bois, le plastique ou la mousse, sur une faible profondeur. Au delà de ses carractéristiques techniques, elle est surtout un excellent support pour comprendre les différentes étapes mécaniques, électoniques et logicielles de la fabrication numérique. L’association FormaLab (venue du Puy en Velay) a prolongé l’atelier par une initiation aux logiciels de modélisation et de pilotage de la machine.

Dans un deuxième temps, nous avons pu assister à la construction d’une FoldaRap, imprimante 3D pliable, avec son concepteur Emmanuel Gilloz.

• Dans la salle centrale, un atelier de cartographie collaborative organisé par le collectif La Coroutine de Lille.

• Construction d’une imprimante 3D FoldaRap - dérivée de la légendaire RepRap - avec Emmanuel Gilloz.

Emmanuel Gilloz est designer de formation, et bricoleur passionné au quotidien. Suite à de nombreuses expériences de montage de machines à commande numérique dans des pays du monde entier (notamment au Burkina Faso, lors du 3eme Forum Innovafrica, au Bénin, et au Mali) Emmanuel a voulu concevoir un modèle d’imprimante 3D pliable et robuste : le premier outil d’un FabLab itinérant au format d’une valise, permettant de mettre en place des ateliers de fabrication collective de façon rapide et spontanée. La FoldaRap est ainsi née!Emmanuel est aussi cofondateur du makerspace Nancy Nybi.cc et fabmanager au FabLab de l’ENSGSI. Il se définit comme «daltonien, gaucher, et idéaliste voulant améliorer le monde». Une rencontre riche et inspirante !

• Un étage en dessous, le montage d’une petite fraiseuse CNC.

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TECHNIQUE

MACHINES TOOLS TECHNICAL SKILLS ELECTRONICS CRAFTS DESIGN MODELISATION

MATERIALS PERSONAL FAB. ASSOCIATION HUMANITARIAN INNOVATOR MAKER DESIGNER TECHNICIAN

MECHANICS COMPONENTS

COMP. SCIENCES

ELECTRONICS

3D FILES WEB NETWORK

SUPPLY STANDARDS COMPONENTSTECHNICAL DOC. INTERACTION

DOCUMENTATION SERIES DIGITAL ART

DIGITAL FABRICATION

DIGITAL FAB. EXPERIMENTATIONSINDUSTRIAL MACHINES OPEN SOURCEMACHINES

SELF REPLICATINGMACHINE

CONCEPTION

MODULARITY MODULARITY

IDEATION INTERDISCIPLINARITY LEARNING PROJECTION

ASSEMBLY

FABLABS

FAB.MANAGER COMMUNITY FAB ACADEMY FABLAB CHART LOCAL DEVELOPMENT TUTORIAL

REFLECTION

KNOWLEDGEEDUCATION

INDUSTRY ARCHITECTURE

DESIGN RE-USE RECYCLE VECTORS VOLUMES OBJECT MILLING 3D PRINTING

OPEN HARDWARE OPEN SOURCE

BUSINESS MODEL ENERGY PLACE

OBJECTS TO DOWNLOAD

INNOVAFRICAÉCHANGES AVEC LES FABLABS FRANCOPHONES

En parallèle des ateliers de montage des machines, nous proposons aux représen-tants des FabLabs francophones (venus d’Afrique de l’Ouest, de France et du Canada) de réfléchir aux outils à mettre en place pour soutenir un projet collaboratif comme le FabLab. En partant de l’expérience de Jokko(FabLab) nous proposons un premier atelier sur l’usage de la cartographie. De nombreuses pistes émergent en fonction du profil des différents FabLabs : si le FabLab est itinérant dans les campagnes, la carto devrait permettre aux villages d’accueil de solliciter la venue du Lab et de composer un itinéraire participatif. Si le FabLab est dans une grande ville, la carto devrait recenser tous les porteurs de projets ou «makers» et leur donner une visibilité. Dans un deu-xième temps nous proposons un atelier sur le micro-financement local.

En parallèle, un «Carto camp» est animé par Alban Tiberghien, en partenariat avec les services d’entretiens des espaces publics de la ville de Dakar : sur un fragment du quartier, on simule une cartographie enrichie par les citoyens, et visant à signaler des dégradations sur les équipements publics et la voirie. C’est l’occasion de rentrer en détail dans la mise en oeuvre technique d’une cartographie opensource, à partir du framework Django. Cette double approche à la fois par la technique et par l’usage permet de remettre le FabLab dans la perspective d’un projet collaboratif et soutenable. Entre la généra-lisation d’un modèle / label (dont on voit bien qu’il n’embrasse pas la diversité des terrains) et l’action sur mesure, quels moyens d’échange peut-on mettre en place pour soutenir les FabLabs ouest-africains. La première solutions se situe dans la diffusion des bootcamps : les participants d’Innovafrica Dakar repartent avec un kit de CNC à monter chez eux, avec le public local. Une autre piste est de partager les outils de com-munication et de médiation avec le grand public : blog, wikis, cartographies. Pour finir il s’agit de faciliter l’accès aux bourses et aux subventions, souvent difficile à atteindre pour des petits porteurs de projets.

• Support d’atelier 1 : utiliser la cartographie comme un outil pour un FabLab en construction.

• Plusieurs CNC en kits sont à destination de bootcamps dans les FabLabs de la sous-région. CREDIT PHOTO / IMAGINATION FOR PEOPLE

• Support d’atelier 2 : documenter et structurer un FabLab comme projet associatif.

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APRÈS INNOVAFRICANOUVELLES RÉCENTES DU FABLAB DE DAKAR

Nous quittons donc Dakar une deuxième fois après des rencontres aussi riches que stimulantes. Seul bémol : faute d’une communication plus active sur l’événement Innovafrica dans le réseau de JokkoLabs, le public dakarois n’est pas (ou peu) au ren-dez-vous. La communauté qui avait commencé à se structurer autour du projet en Mai est enthousiaste, mais n’est pas en mesure de participer activement à l’événement. De plus, Innovafrica brasse un nouveau public (étudiants, bloggueurs, membres des communautés techs) : comment faire le lien ? comment prolonger le projet dans une dynamique collective ?Nos échanges avec les FabLabs explorers nous font prendre conscience du besoin de structurer et solidifier le projet de FabLab à Dakar autour de JokkoLabs. Les lieux d’accueil et les partenaires pour le FabLab restent à l’état d’hypothèses : il faut main-tenant passer à l’action. Le Forum Innovafrica est l’occasion pour JokkoLabs de lancer officiellement le FabLab, et l’acquisition de deux machines (une fraiseuse CNC et une imprimante 3D) permet de rendre l’intention plus concrète.

Nous identifions à nouveau avec JokkoLabs le besoin d’animation et de coordination autour du projet. Pour nous, cette tache incombe au porteur de projet local : en effet, pour que le FabLab se développe au sein d’un groupe local, notre participation doit rester ponctuelle et bénévole, et ne peut en aucun cas remplacer le portage du projet.

A l’heure actuelle, le projet Jokko[FabLab] suit son cours. Les machines sont mises à disposition pour des projets variés, tantôt dans les locaux de JokkoLabs, tantôt dans ceux de L’AUF de Dakar, en attendant de trouver un local approprié. Le projet est acti-vement mené par Karim Sy et Emmanuelle Bouiti de JokkoLabs : Emmanuelle a eu notamment l’occasion de présenter le projet à la communauté internationale lors de la rencontre des FabLabs francophones à Viva-Cités, à Rennes, en octobre 2012.

Les pistes de développement pour le futur sont :• la constitution d’un petit FabLab, pouvant être intégré à diverses structures daka-roises pour une phase de test : universités, laboratoires, incubateurs, associations, centres d’artisanat etc. • l’approfondissement les liens avec le réseau des FabLabs francophones (Canada / France / Afrique de l’Ouest) en s’appuyant notamment sur la dissémination des antennes de JokkoLabs (Nanterre, Mali, Saint Louis ...)

• Outils collaboratifs de Jokko[FabLab] / CRÉDITS PHOTO : VÉRONIQUE HUYGUES - ENSCI

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BILANSUR LE LANCEMENT DE JOKKO[FABLAB] - FÉVRIER / NOVEMBRE 2012

Nous recevons des échos positifs sur la phase exploratoire de Jokko[FabLab]. La recherche de terrain a permis au porteur de projet de valider ses intentions et de construire un cahier des charges sur mesure. La rencontre avec les acteurs locaux de la fabrication, de l’art et de la culture a également permis d’identifier plusieurs profils de labs sénégalais, et de torder le concept de «FabLab» pour lui donner une réalité locale. D’autre part, cette recherche a permis de mettre à l’épreuve et de documenter des outils pouvant aider à la mise en route d’un projet collaboratif : films, cartes, jeu de remue-méninge, objets-démos, cartographie, exploration collaborative ... Via le blog jokkofablab.wordress.com/ nous recevons de nombreux retours de makers, fablab-managers, ou porteurs de projets qui s’intéressent à la démarche : les supports étant open-source, nous pouvons assister à leur réutilisation dans sous des formes diverses.Nous recevons aussi des critiques, tout aussi constructives : l’exploration des usages a été longue, pourquoi ne pas être passé à l’action directement ? Pourquoi ne pas avoir commencé par la construction des machines ? A-t-on réellement besoin d’en savoir autant pour agir ? Pour nous, ce projet est une expérience : si l’intérêt de monter un projet dans un dyna-mique exploratoire et collaborative nous semble évident, nous faisons aussi l’expé-rience des limites de l’accompagnement de projet : le rôle de facilitation, d’exploration et de médiation que nous avons pu jouer ne peut en aucun cas se substituer au rôle du porteur de projet, à qui revient les décisions finales. La collaboration avec Jokko-Labs a alors été particulièrement enrichissante, pour comprendre les difficultés et les contraintes auquel se confronte le montage d’un projet associatif à Dakar.

• Outils pour le montage d’un FabLab : proposition et hypothèses à partir du projet Jokko[FabLab]

JOURNAL / BLOGINTERVIEWSMINUTE LIVRETS / AFFICHES

EXPLORATION

OUTILS POUR LE MONTAGE D’UN PROJET DE FABLAB (EXPÉRIENCE «JOKKOFABLAB» DEC.2011-NOV.2012)

COMMUNICATION CO-CONCEPTION DOCUMENTATION

OUTILS PÉDAGOGIQUES

ATELIER / JEU

OBJET-DÉMO

MAQUETTES :SYSTÈMES RELATIONNELS

RESSOURCESCOMMUNES (WIKI)

VIDÉO/PHOTO-MONTAGE

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FILMCOLLABORATIF

CONSTRUCTION

SCENARIOPROSPECTIF

«CO-EXPLORATION»

CARTESIDEES

DOCS ÀTÉLÉCHARGER

PDF

CARTOGRAPHIECOLLABORATIVEdes ressources

RENCONTRESVISITES

ENTRETIENS

OBJET-OUVERT

JOURNAL / BLOGINTERVIEWSMINUTE LIVRETS / AFFICHES

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À sa toute petite échelle, le projet Jokko[FabLab] fait écho à l’intérêt de structurer une communauté locale par la construction d’un tier-lieux associatif. Ce champ fait partie des 5 enjeux formulés par le MIT sur le wiki central des FabLabs. Il reste peu documenté à l’heure actuelle.

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UN GRAND MERCI ...JOKKO[FABLAB] - FÉVRIER / NOVEMBRE 2012

CREDITSPHOTOS / TEXTES / ILLUSTRATIONS

Jokko[FabLab] a pu voir le jour grâce aux nombreux soutiens que nous avons reçu via la plateforme de financement participatif ULULE. Au nom de toute l’équipe (française et dakaroise), un immense MERCI à tous les participants :

Uto, Benjamin Devy, Lours, Zanzikgroove, Eric Le Conte De Pacy, smcilblik, pdandoyatya-hoo, botify, gingerzvex, Simone Buche, Michèle Turbin, Theo Crevon, Stephanie Bacquere, Agnès Barroux, Nicolas Couturier, Olivier Mettais Cartier, piffeur, Stephanie Pascual, Azilis Jungst, jllj, Romain Thévenet, Marguerite Fouletier, Justine Andrieu, johb, Fabien Eychenne, Simon Bachelier, Marie Coirié, Christopher Santerre, fasp, Beatrice Lajous, Martin Leroy, Clara Voisin.Un remerciement tout particulier à Béatrice Thèves-Engelbach, Yann Laffont et Brice Trousset, sans qui ce projet n’aurais jamais pu prendre son envol, ainsi qu’à l’équipe d’Ulule pour leurs conseils techniques et pratiques.

Et aussi ...Pour leur participation bénévole, leur énergie, leur enthousiasme, et nos nombreux et passionnants échanges : Karim Sy, Emmanuelle Bouiti, Arnaud Wink, Aurélien Marty, Thomas Ragot, Oumar Fall, Mouhamed Wilane, Pape Ousmane , Franck et Bartel Latzoo, Emmanuel Gilloz, Mathias Wehrung, Guildas Guiella, Jean Michel Cornu, Alban Tiber-ghien, Sylvain Maire, Denis van Riet, Nicolas Chavent.Pour leur accueil et leur bienveillance envers le projet Jokko[FabLab] : Baïla N’diaye, Stéphane Senghor, Maria Luisa Angulo, Sidy Seck, Karen Dermineur, Aude Guyot, Nat-suno Shinagawa, Emilie Nardon.

Pour leur soutien, leur enthousiasme et leur critiques constructives : les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle - Xavier Auffret, Christopher San-terre, Alexandra Serruto, Bruno Truong, Marie Quilvin, Zoé Agerter, Marie-Sarah Adenis, ainsi que Gaétan Mazaloubeaud, Romain Thévenet, Yoan Ollivier, Marguerite Fouletier, Arthur Schmitt, Fabien Eychenne, Xavier Figuerola, Alexandre Musche, Romain Blanc-Tailleur. Pour finir, un grand merci à François Brument, Gilles Belley et Myriam Provost, qui ont permis la réalisation de ce projet dans le cadre d’un cursus de design a l’ENSCI.

La plupart des photographies de ce document ont été prises au cours du projet Jokko[FabLab] par Aurélien Marty, ainsi que Arnaud Wink, Thomas Ragot et Laura Pandelle. Les prises de vue en studio ont été effectuées par Véronique Huyghes, dans les locaux de l’ENSCI. Les illustrations vectorielles et le texte ont été réalisés par Laura Pandelle et le site Dakarto a été développé par Thomas Ragot. Ce document est sous licence Creative Commons BY/NC/SA. Pour toute information complémentaire veuillez nous contacter : [email protected]

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JOKKO[Fablab]ACCOMPAGNER LA CRÉATIOND’UN ATELIER DE FABRICATION NUMÉRIQUE À DAKAR.

Novembre 2011 - Décembre 2012