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numéro trois

revu - numéro trois - juin 2014

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revu ne vous fera pas de promesses. Pas de votes, de likes ni de tweets à la clé.

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numéro trois

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ZZZ�IDFHERRN�FRP�UXQRWKHURDGwww.issuu.com/runoftheroad

P A R T I C I P A N T S

Thomas Herry

Victor Fraigneau

Sébastien Granier

Yoann Granier

Arnaud de Palange

Clément Pichon

Vincent Sabatier

Maurice Schwab

P l a n d e s 4 S e i g n e u r s

Montpell ier _ Juin 2014

imprimé à 150 exemplaires

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NUMéRO TROIS

SOMMaIRe

Vous vous sentez assomés par les jours qui passent, êtes un peu assoupis. Il est grand temps de se réveiller. Peu importe le motif, il s’agit d’adopter une ouverture d’esprit salvatrice. Tous ici cherchent l’éveil, car l’éveil précède la résistance.Ils vous proposent de les suivre dans leurs visions, leurs délires et leurs songes.éveIl - Un mot laissé à l’appropriation - il a été assimilé, ingurgité pour le transformer puis le restituer ici.

crédo revu

Glossaire HRT

Communiqué du MNOa

Le bout du tunnel MoS

Rêve (Il) Michel Corot

Expression libre pour vous

Communiqué du MNOa

BAM, ou l’éveil à la Beauté Maurice Schwab

Un sentier sans doute P. Moineau

La mésange J. lewis

L’Enigme victor Fraigneau

Lunettes d’éveil S.G.

Publicité patriotique versus

L’éveil du crépuscule arnaud de Palange

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revu ne vous fera pas de promesses. Pas de votes, de likes ni de tweets à la clé.

Ce carnet, vous ne devez rien en attendre. Seulement un aiguillon destiné à piquer la curiosité en ces temps d’apathie générale.Des participants hétéroclites pour une production qui l’est tout autant, sur des sujets aussi inutiles qu’indispensables.

C’est ce que revu vous propose.

3RXU� WUDYHUVHU�GHV�PRQGHV�GLpUHQWV� HW� OHV� LQWHUSUpWDWLRQV�GX� UpHO� HW�GX� UrYH�� LO�vous faudra momentanément vous défaire de certaines idées et vous laisser aller à la curiosité la plus primaire…puis tourner la page.Ce simple geste vous transportera ailleurs pour tout recommencer.

Qu’ils soient engagés, optimistes, désenchantés, libertaires ou traumatisés, tous les sujets ont leur place dans revu.

éveIl eT RéSISTaNCe

C’est un appel auquel nous répondons. Une idée à transmettre qui invite à se détourner de la pensée unique, à creuser un peu plus loin.

Libre à vous de passer votre chemin, cette tribune ne racolera pas l’auditoire.Elle l’agressera au contraire, piquant les habitudes d’un quotidien en crise dont tout le monde s’accommode.

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éveil & résistance GLOSSAIRE RAISONNé DE L’ARCHITECTE DU XXIs

accord de principe n.m. Coït anal non consenti à retardement. adversité [adversitas] . Réalitée quotidienne.administration [administratio] n.f. Conglomérat d’incapables attentistes.administratif personnel [vancancius] n. Heureux gagnant du Keno.amour platonique [amor, -oris] n.m. Alchimie à la con pour émotif à trois balles. assemblée parlementaire [] n.m. Réunion collaborative d’élus divins.administré [multo, -onis] n. Bulbe velléitaire en totale aplasie.Bâtir [construere] v.t. 6RXULU��Code d’urbanisme [codex urbanus] n.m. Pavé autoblocant.Conviction [convictio, -onis] n.f. Synonyme de frustration, rime avec oignon.Créatif n. Individu incompris excepté par ses semblables. Croisade n.f. Expédition intellectuelle à menée pour la sauvegarde de la profession.Débat public n.m. Echange stérile de bon aloi.Design n.m��6\QRQ\PH�G¶LQÀDWLRQ��Ductal béton [ductalus bitumen] n.m. Avec Lafarge, mon béton c’est du solide.employé n. Gratte papier émasculé.Fondation [fundatio, -onis] n.f. Elles ne sont pas au programme.Gabions [gabbione] n.m. Galets ronds incarcérés.HlM abr. Habitation Lambda Merdique.Inspiration [inspiratio, -onis] n.f. A ne pas confondre avec aspiration.lotissement pavillonaire n.m. Amas de villas témoins. 3DUDQH�>SDUXP�DQLV@ n.f. Cf Accord de principe.Parti politique n.m. Club pour nantis et réfugiés opportunistes.Performance énergétique [copulatio, -oris] n.f. Rapport sexuel satisfaisantPiétonnisation n.m. Synonyme d’embouteillages.Reconnaissance n.f. Coutume passéiste.Référence [referre] n.f. Faute de blé on mange de l’avoine.Relation profesionnelle [relatio sexus] n.f. Etreinte sauvage briguée Rémunération [remuneratio] n.f��9DOHXU�¿FWLYH�SRXU�KpUpWLTXH�QRVWDOJLTXH�Retraite n.f. Murmure lointain.Réunion de chantier n.f. Tir au pigeons.Social [socialis] adj. Nous, c’est l’humain avant tout.Tetris n. Outil de Conception assistée par odinateur.

HRT

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Mouvement pour de Nouveaux Ordres Architecturaux

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MoS

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Michel Corot

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Vous

- expression libre -

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Mouvement pour de Nouveaux Ordres Architecturaux

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LA BEAUTÉ ÉVEILLE D’UN CROCHET DU DROIT EN PLEINE TEMPE.

Impossible de s’échapper lorsque cette confrontation s’impose à nous. Par curiosité, orgueil, nous levons la tête.Nous essayons d’esquiver, tentons quelques techniques apprises auprès de nos maîtres, elle nous rendra coup pour coup quoiqu’il arrive. Elle jouï d’une puissance millénaire et ce défi est loin d’être équilibré - nous ne sommes pas préparés. Ding, Ding, Ding.

La première rencontre nous voit K.O. en cinq coups au visage, nous prenons la foudre sans trop comprendre - mais nous perdons avec un regard étrangement enivré.

Car il s’agit bien d’un combat, et si par bonheur nous ne fuyons pas, ne la tournons pas en dérision et restons debout au premier impact, elle sera alors plus généreuse que nos plus beaux souvenirs.

Par la suite nos sens s’aiguisent, notre intellect aussi et, en vain, nous la cherchons - impatients de retourner dans l’arène face à elle.Mais c’est au moment où nous baissons encore notre garde qu’elle frappe à nouveau. Bien plus forte que lors de notre première rencontre elle nous assène des coups d’une violence extrême - fracture nette de l’oeil droit.

Cette nouvelle défaite éclair nous fait renoncer à la défier. Moins orgueilleux, moins intimidés et bien plus curieux nous la comptons maintenant parmis nos proches.

Maurice Schwab

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Je cours depuis si longtemps déjà.J'ai vu tant de terre sous mes pas.

Avancer, toujours avancer. Fuir.Mon corps me fait tellement souffrir.

Je n'aurai pas la force de rentrer,Tant pis. Je suis libre et éveillé.

P. Moineau

Un sentier sans doute

P. Moineau

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Je cours depuis si longtemps déjà.J'ai vu tant de terre sous mes pas.

Avancer, toujours avancer. Fuir.Mon corps me fait tellement souffrir.

Je n'aurai pas la force de rentrer,Tant pis. Je suis libre et éveillé.

P. Moineau

Un sentier sans doute

J. LewisJ.Lewis

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le vagissement

Je l’ai rencontrée ce matin. Elle m’attendait, diaphane, éthérée. Elle m’attendait moi, pas un autre de notre groupe quadrupède. Elle me connaissait et me savait particulier, capable d’attention et d’adaptation. 6DQV�P¶HUD\HU�� HOOH� WURXEODLW� SRXUWDQW� PD� TXLpWXGH� HW� M¶pYLWDLV� XQ� ORQJ�moment de l’aborder. Je la percevait extraordinaire, au delà de tout ce que j’avais rencontré jusqu’alors. Soupçonnant qu’irréversiblement elle me transformerait, et néanmoins irrésistiblement attiré et excité, je me GpWDFKDL�¿QDOHPHQW�GHV�DXWUHV�SRXU�O¶DWWHLQGUH�

Le moment où nous nous unîmes fut si intense que j’oubliai ce que j’avais pu être auparavant. Cette bulle enveloppante m’envahit et me pénétra, et de bienveillante elle est devenue aiguillon mordant, douleur indicible et FKDUJH� LQVXSSRUWDEOH�� P¶pFUDVDQW�� P¶pWRXDQW�� )RUFH� GLpUDQWH, elle me déchira et m’ouvrit les yeux, les yeux de l’esprit, tandis que mes autres sens, elle me les ferma. Ah ! qu’il serait dur de dire combien elle était sauvage, épaisse et âpre, la pensée seule en renouvelle la peur, elle était si amère, que guère plus ne l’est la mort. Individu désormais schizophrène, inapte j�OD�QDWXUH�TXL�P¶HQWRXUDLW��MH�PH�UpIXJLDL�GDQV�OH�VROLSVLVPH�TXL�MXVWL¿DLW�ma solitude. Je me détachais en somme du monde que j’avais perçu pour m’abandonner au royaume qui naissait en moi.

l’érection

Nous nous sommes levés, en ce milieu de journée, autres que nous-mêmes, sachant le feu, les étoiles, les chemins, chargés de cette sapience qui nous aurait fait tant défaut, par paresse ou par crainte. Bienheureux auraient été les simples d’esprit��PDLV�O¶HRUW��ELHQ�TXH�WHUULEOH��QH�SRXYDLW�être contourné. Déjà nous étions animaux dénaturés, avides de découvertes mais jamais rassasiés, et nous comprîmes que notre éveil n’avait pas été qu’un événement, il était surtout un voyage.

Animés du désir de connaître, de comprendre, notre essence même, notre existence qui la précède, nous nous en accommodâmes et en fîmes notre ¿HUWp���KHXUHX[�GH�FH�GXDOLVPH�QRXYHDX�TXL�QRXV�GLVVRFLDLW�GH�QRWUH�PLOLHX��

l’énigme

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Il était maintenant temps de grandir, se grandir, se nourrir de ce dont QRWUH�FRQVFLHQFH�DYDLW�IDLP��XQH�TXrWH�GH�FHWWH�FXOWXUH�TXL�QRXV�Gp¿QLVVDLW�maintenant. L’apprentissage était rapide, la volonté était puissante. De nombreux allers-retours empiriques ont précisé notre vision, mais nous percevions clairement notre évolution, récapitulant simultanément l’onto- et la phylo- de notre genèse.

Notre parcours, véritable odyssée d’un espace�LQ¿QL��GpEXWDLW�j�SHLQH�que nous étions déjà fébriles d’arriver, ayant accumulé les savoirs (aurons nous su retenir les sagesses?), mus par la passion nous oubliâmes que notre état nouveau était une condition, et non un changement éphémère, un bouleversement temporaire.

� &¶HVW� DORUV�TXH� OHV�SOXV�SHUQLFLHX[� HQ�SUR¿WqUHQW�SRXU�DEXVHU�GHV�PRLQV�OXFLGHV��4X¶LO�H�W�pWp�SUpIpUDEOH��¿QDOHPHQW��GH�VH�ODLVVHU�YLYUH�VHXOV��LQRHQVLIV�HW�LQVRXFLDQWV��FRPPH�XQ�pOpSKDQW�GDQV�OD�IRUrW�GHV�pOpSKDQWV��De nouveau nous nous révoltâmes, qui prêchant l’altruisme et l’empathie, qui dénonçant la facilité, et même la lâcheté, de ceux qui endorment, altèrent, spéculent et détériorent. Non pas qu’ils ont été plus doués ou plus nombreux, ils ont seulement su tirer parti de nos vices, qu’il était plus tentant d’assouvir, plutôt que nos vertus de cultiver.

la déliquescence

En ce crépuscule, c’est à présent désabusé, et seulement aidé d’un appui que je peux encore me tenir debout. Ma fureur de vivre s’est achevée doucement, sans fracas, comme le font les amours qui meurent de n’être entretenues. Addict de cette virtualité que j’ai inventé, je perds le goût du monde que j’avais pourtant cru apprivoiser et mes semblables m’imitent, singeant précisément ceux dont je me suis distingué. La ferveur, sève de ma SXOVLRQ�SDVVpH��HVW�UHWRPEpH�GDQV�O¶LQGLpUHQFH�HW�OD�ODVVLWXGH�G¶rWUH�PRL�même, et ingrat de ce que j’ai été.

Il me parait donc acceptable de détourner mon regard de ceux, tellement habiles, qu’ils peuvent désormais jouir de leur pouvoir en accusant impunément ceux-là même qu’ils oppriment le plus. Ils ont réussi à éteindre ce feu qui originellement nous a motivé, prestidigitateurs nous vendant un ersatz d’étincelle, qui nous fait maintenant retourner dans notre grotte, craignant les ombres, stupidement captivés par leur danse plutôt que curieux de comprendre leur source.

Victor Fraigneau

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S.G.SG

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l’éveil du crépuscule.Collage sur une illustration de Anton Van Hertbruggen, Memoires of a suburban utopia, 2012

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Arnaud de Palange

Tables et chaises de camping sont sorties. On est au calme.

Aaah, on est pas bien là, paisible.

Après une journée ensoleillée. Dans un champs à l’odeur du blé fraîchement coupé, tandis que la terre, elle, restitue une douce tiédeur.

On est en manches courtes.

/H�YLOODJH�HVW�WRXW�SUqV��(W�O¶RQ�GHYLQH�OH�ORLQWDLQ��(Q�HHW��WDQGLV�TXH�OH�VROHLO�RUH�VHV�GHUQLHUV�IUpPLVVHPHQWV��DSSDUDLW� O¶LPPHQVLWp�G¶XQH�FRQVWHOODWLRQ�GH�mondes dans le monde, et dans laquelle les petites choses ont tant d’importance.

Les petites choses, ces instants qui nous tiennent en éveil.

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une édition faite main

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