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1 REVUE CONJOINTE DE LA MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PILOTES ATPC DANS DEUX REGIONS DU BURKINA FASO Version Décembre 2017

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REVUE CONJOINTE DE LA MISE EN ŒUVRE DES

PROJETS PILOTES ATPC DANS DEUX REGIONS

DU BURKINA FASO

Version Décembre 2017

SIGLES ET ABREVIATIONS

AFESG Association des Femmes Engagées pour la Sante dans le Gourma

AIS Agents Itinérants de Santé

APS Association pour la Paix et la Solidarité

ATPC Assainissement Total Pilotée par les Communautés

CAV/Q Comités d’Assainissement Villageois ou de Quartier

CVD Comités Villageois de Développement

DAL Défécation à l’Air Libre

DGA Direction Générale de l’Assainissement

DPENA Direction Provinciale de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation

DREA Direction Régionale de l’Eau et de l’Assainissement

FACE Funding Authorization and Certificate of Expenditure (Formulaire d’autorisation de financement et

certificat de dépense)

FDAL Fin de Défécation à l’Air Libre

FFOM Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces

ICP Infirmiers Chefs des Postes

JMP Joint Monitoring Program

MATDSI Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure

MEA Ministère de l’Eau et de l’Assainissement

MENA Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation

MS Ministère de la Santé

ODD Objectifs du Développement Durable

OFPD Organisation Fraternelle pour la Paix et le Développement

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONGs Organisations Non Gouvernementales

PCD-AEPA Plan Communal de Développement : Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

PN-AEPA Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

PN-AEUE Programme National d’Assainissement des Eaux Usées et Excréta

PNDES Plan National de Développement Economique Social

SNV Organisation Néerlandaise pour le Développement

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

3

Table des matières

RESUME EXECUTIF .......................................................................................................................5

1 INTRODUCTION ......................................................................................................................8

2.1 Contexte et justification ................................................................................................................ 8

2.2 Objectifs et résultats attendus ...................................................................................................... 9

2.3 Méthodologie de la revue conjointe ........................................................................................... 10

2.4 Rappel de la Mise en Œuvre des Projets Pilotes ................................................................... 12

3. PERFORMANCE, DURABILITE ET REPLICABILITE DU PILOTE .................................... 15

3.1. Pertinence .................................................................................................................................. 15

3.2. Efficacité de la mise en œuvre ................................................................................................... 15

3.4 Durabilité des acquis du Pilote ................................................................................................... 20

3.5. Passage à l’échelle ...................................................................................................................... 22

4. BILAN GLOBAL DU PILOTE .................................................................................................. 24

5. Leçons apprises ................................................................................................................... 25

6. Conclusions et recommandations .................................................................................... 25

Table des illustrations

Figure 1: Population enquêtée dans l'Est .............................................................................................. 11

Figure 2: Population enquêtée dans l'Ouest .......................................................................................... 11

Figure 3: Evolution et raisons de la construction des toilettes dans l'Est .............................................. 16

Figure 4: Evolution et raisons de la construction des toilettes dans le Centre Ouest ............................ 17

Figure 5: Source de financement des latrines construites .................................................................... 20

Figure 6:Situation dans l’Est du lavage des mains après intervention .................................................. 21

Figure 7 : Situation dans le Centre Ouest du lavage des mains après intervention .............................. 21

5

RESUME EXECUTIF

Selon le JMP 2017, seulement 12% de la population Burkinabè vivant en milieu rural accède à une

latrine et la défécation à l’air libre continue d’être une pratique très répandue. Des efforts ont été

consentis depuis les OMD à travers le PN-AEPA, et ont permis la réduction de la proportion de la

population déféquant à l’air libre en milieu rural de 85% en 2000 à 65% en 2015, soit une baisse de 20

points (JMP 2017). Fort de ce résultat, le Burkina Faso s’est inscrit pour l’atteinte des ODD en adoptant

le Programme National d’Assainissement des Eaux Usées et Excréta (PN-AEUE) dont l’un des objectifs

spécifiques est de mettre fin à la défécation à l’air libre d’ici 2030, et ceci conformément aux

orientations du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) et de l’initiative

présidentielle pour l’eau et l’assainissement en 2020. Consciente que l’atteinte des ODD ne se réalisera

pas sans approches innovantes et fortes, la Direction Générale de l’Assainissement avec l’appui de

l’UNICEF a mis en œuvre un projet pilote d’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC)

sans subvention dans 237 villages/communautés des régions de l’Est et du Centre-Ouest. Une revue

conjointe a été proposée par les partenaires impliqués dans ce projet pilote afin d’analyser les forces,

les faiblesses, les atouts, les contraintes et les leçons apprises, et de définir une stratégie de passage à

l’échelle sur la base d’évidences. Cinq semaines de rencontres, observations, interviews et focus

groups dans les régions et villages concernés par le projet ont eu lieu. Des interviews avec les

responsables des ONGs de mise en œuvre, les structures techniques du Ministère de l’Eau et

Assainissement (MEA) et le staff technique d’UNICEF Burkina Faso ont permis l’élaboration du présent

rapport ayant pour but : i) d’orienter la mise en œuvre des projets ATPC dans les régions du Centre

Ouest, de l’Est et du Sahel, ii) d’orienter la révision de la stratégie nationale de l’ATPC, iii) de déclencher

une mise à l’échelle nationale de l’approche au Burkina Faso.

Après une année de mise en œuvre, le projet présente des résultats très probants. Au total, 180 villages

(305 communautés) ont été déclenchés dont 111 villages (210 communautés) évalués et déclarés Fin

de la Défécation à l’Air Libre (FDAL), soit 61.6% des villages déclenchés. En outre, parmi ces villages

évalués et déclarés FDAL, 40 (62 communautés) sont certifiés soit (36%) des villages FDAL.

Résume des Résultats par province

7

Par ailleurs, le projet a permis en 12 mois de toucher 122 496 personnes dans 10 communes. Ces

personnes ont en effet pris l’engagement de s’auto-construire 13 067 latrines. Plus de 94% des

populations ciblées pratiquent régulièrement le lavage des mains à des moments clés de la journée et

maintiennent constamment leur cadre de vie propre. Les investissements financiers alloués pour la

mise en œuvre sont de 5 800 CFA (10,5 USD) par bénéficiaire. En utilisant une telle démarche, environ

50 milliards de F CFA permettraient de faire du Burkina Faso un pays FDAL d’ici à 2030.

ATPC avec

subvention

L’accompagnement nécessaire

à déployer dans un ménage

jusqu’à l’état FDAL coûte

environ 75 000 FCFA

Le coût par

bénéficiaire est

d’environ 15 000 F

CFA

Les acquis sont permanemment

remis en cause.

ATPC sans

subvention

L’accompagnement nécessaire

à déployer dans un ménage

pour aller jusqu’à l’état FDAL

coûte environ 30 000 F CFA

Le coût par

bénéficiaire est

d’environ 5 000 F

CFA

Les résultats sont plus durables car

ils sont accompagnés d’une prise de

conscience, d’engagement

populaire et de changements de

comportements positifs.

Cependant, quelques défis restent à relever afin de favoriser la progression d’une telle approche. Au

nombre de ces défis figurent entre autres, la réticence de certains acteurs face à l’approche ATPC et

son harmonisation au niveau national, le faible mécanisme de suivi, la coexistence des approches avec

subvention et sans subvention dans les mêmes régions où l’ATPC était en pilote. En dépit de ces défis,

il existe des perspectives très prometteuses qui témoignent d’un fort engouement des communautés

à montrer leurs capacités à prendre en main la question de l’assainissement communautaire ; un fort

engagement des autorités locales et régionales pour accompagner les communautés dans la prise de

décision et le changement de comportements ; une volonté politique nationale d’identifier l’ATPC

comme une approche innovante telle que l’ATPC et d’harmoniser toutes les interventions des acteurs

sur cette base et enfin, une disponibilité des partenaires techniques et financiers à accompagner les

autorités dans la mise à l’échelle d’approches pouvant aider à atteindre l’ODD 6.2.

1 INTRODUCTION

2.1 Contexte et justification

Au Burkina Faso, selon le monitorage international (JMP 2017), le taux d’accès à l’assainissement n’est passé que

de 10% en 1990 à 23% en 2015 au niveau national et de 2 à 12% en milieu rural. La pratique de la

défécation à l’air libre demeure encore répandue au Burkina (48%) surtout en milieu rural (65%).

L'approche programme retenue par le Burkina Faso de 2000-2015 était le PN-AEPA (Programme

National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement). Ce programme visait l'atteinte des

Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le domaine de l’eau potable et de

l’assainissement. Son objectif général était de réduire de moitié, entre 2000 et 2015, la proportion de

personnes n'ayant pas un accès adéquat à l'eau potable et à l'assainissement, selon les critères,

normes et indicateurs adoptés en la matière. Cependant, malgré les efforts consentis, le pays n’a pas

pu atteindre la cible des OMD en matière d’assainissement.

C’est dans cette logique que le pays s’est inscrit dans l’atteinte des ODD en adoptant le Programme

National d’Assainissement des Eaux Usées et Excréta (PN-AEUE) dont l’un des objectifs spécifiques est

de mettre fin à la défécation à l’air libre d’ici 2030, et ceci conformément aux orientations du Plan

National de Développement Economique Social (PNDES) et de l’Initiative Présidentielle pour l’Eau et

l’Assainissement 2020.

Dans le cadre de l’appui technique et la collaboration avec la Direction Générale de l’Assainissement

(DGA), l’UNICEF Burkina Faso continue d’accompagner le gouvernement pour l’atteinte de cet objectif.

En 2014, l’UNICEF a appuyé la Direction Générale de l’Assainissement pour l’élaboration et la mise en

œuvre d’une stratégie nationale de mise en œuvre de l’ATPC qui a débouché sur une approche «

hybride » - c’est-à-dire la mise en œuvre de l’ATPC couplée à la subvention des ouvrages, assortie d’un

guide de mise en œuvre adapté au contexte burkinabé. Si l’on reconnait en l’adoption de la stratégie

ATPC une avancée sur le plan institutionnel, force est de constater que le passage à l’échelle n’est pas

effectif car très peu de villages ont pu éradiquer la défécation à l’air libre et donc être certifiés FDAL

par cette approche « hybride ».

Tirant les leçons de la mise en œuvre de l’ATPC dans d’autres pays, l’UNICEF a mené un plaidoyer

auprès de la Direction Générale de l’Assainissement afin que le Burkina Faso puisse commencer à

mettre en œuvre l’ATPC dans sa forme classique, c’est-à-dire sans subvention directe des ouvrages

mais avec un accompagnement des communautés dans l’auto-construction ou l’autofinancement des

ouvrages par elles-mêmes. Ainsi, deux régions ont été retenues pour initier des projets pilotes d’ATPC

dans 237 villages en 2016. Cette initiative visait à démontrer la force et la pertinence de l’ATPC

classique comme moyen efficace pour l’assainissement rural, en amorçant un véritable changement

de comportement des communautés sur les questions d’eau, d’assainissement et d’hygiène afin

qu’elles s’investissent pleinement dans l’amélioration de leur cadre de vie.

Après une année de mise en œuvre, les résultats sont très probants avec un taux de 61.6 % des villages

ou communautés évalués et déclarés FDAL.

9

Deux sessions de formation des formateurs en ATPC ont été organisées en 2016 et 2017 et environ

100 personnels des Directions centrales et régionales, des ONG et associations ont vu leurs capacités

renforcées en technique d’assainissement total pilotée par les communautés.

De plus, à travers une visite d’appui du concepteur de l’ATPC, le Dr. Kamal Kar, des actions de plaidoyer

ont été initiées en début 2017 auprès des acteurs nationaux pour l’adoption et la mise à l’échelle de

l’ATPC sans subvention comme approche prioritaire pour l’atteinte des ODD en matière

d’assainissement au Burkina Faso.

Une des recommandations de ces activités de plaidoyer était de faire une évaluation de la mise en

œuvre de l’ATPC dans les 237 villages/communautés pilotes avant le passage à l’échelle de l’approche.

C’est dans ce cadre que la DGA et UNICEF ont initié cette revue conjointe afin d’analyser les forces,

les faiblesses, les atouts, les contraintes et les leçons apprises et de définir une stratégie de passage à

l’échelle sur la base d’évidences. Les résultats de cette revue seront utilisés pour : i) orienter la mise

en œuvre des projets ATPC dans les régions du Centre Ouest, de l’Est et du Sahel ii) orienter la révision

de la stratégie nationale de l’ATPC, iii) déclencher une mise à l’échelle nationale de l’approche au

Burkina Faso.

2.2 Objectifs et résultats attendus

L’Objectif global de la revue conjointe est d’évaluer les forces, les faiblesses, les opportunités, les

menaces (FFOM), l’efficacité et l’efficience de l’ATPC comme approche pour l’assainissement rural au

Burkina Faso. Plus spécifiquement, la revue s’est focalisée sur les principaux objectifs spécifiques

suivants :

• Evaluer les progrès de la mise en œuvre des activités ATPC dans les 237 villages/communautés des

régions du Centre Ouest et de l’Est ;

• Evaluer les FFOM des projets pilotes et identifier les facteurs favorables et limitatifs tant au niveau

terrain qu’institutionnel pour la mise en œuvre de l’ATPC ;

• Analyser quelques éléments d’efficacité, d’efficience et de durabilité de l’ATPC classique comme

approche d’assainissement en milieu rural : le coût de la mise en œuvre et les indicateurs

d’impact/résultats obtenus par la mise en œuvre de l’approche ATPC dans les villages pilotes ;

• Analyser les facteurs de pérennisation du statut FDAL des villages ;

• Formuler des recommandations pour tous les points ci-hauts cités en plus de la préservation des

acquis et analyser la faisabilité d’un passage à l’échelle nationale.

Du 09 Juillet au 12 Aout 2017, des rencontres, observations, interviews et focus groups ont été tenus

dans les régions et villages concernés par le projet d’une part et des interviews avec les responsables

des ONG de mise en œuvre, les structures techniques du MEA et les professionnels d’UNICEF Burkina

Faso ont eu lieu d’autre part. Ces différentes activités, les résultats suivants sont attendus :

• Les progrès dans la mise en œuvre des activités ATPC dans les 237 villages/communautés des

régions du Centre Ouest et de l’Est sont évalués ;

• Les FFOM et les facteurs favorables et limitatifs tant au niveau terrain qu’institutionnels pour la

mise en œuvre de l’ATPC sont évalués ;

• Le rapport coût/efficacité de la mise en œuvre de l’ATPC dans les régions concernées par le pilote

est apprécié ;

• les indicateurs d’impact/résultats de la mise en œuvre de l’ATPC dans les régions concernées par

le pilote sont appréciés ;

• Les facteurs probables de la pérennisation du statut FDAL des villages sont analysés ;

• Des recommandations sont formulées pour l’amélioration de l’efficacité et de l’impact, la

préservation des acquis sont formulées.

• La faisabilité d’un passage à échelle nationale de l’ATPC est analysée.

2.3 Méthodologie de la revue conjointe

Cette revue conjointe a été réalisée d’une manière participative avec l’implication de toutes les parties

prenantes. Un comité technique a été mis en place pour orienter l’équipe de la revue et veiller à

l’assurance qualité du processus et de tous les rapports produits. L’équipe de la revue a été constituée

de deux groupes de professionnels du secteur qui se sont répartis dans les deux régions pour une

mission de terrain d’une semaine chacune (voir annexes- liste de participants et agenda des

missions).

Une revue des rapports des différents acteurs de mise en œuvre a été faite afin de s’assurer de la

qualité des résultats atteints. Des observations sur les réalisations des activités ATPC sur le terrain lors

des missions conjointes ont été faites ; les outils de collecte des données et la méthode

d’échantillonnage (voir annexe) ont fait l’objet d’une large concertation entre tous les acteurs

impliqués et ont été validés par le comité technique. Des entretiens avec les principaux acteurs

(communautés bénéficiaires, ONGs partenaires dans la mise en œuvre, communes, les services

techniques déconcentrés et centraux), des focus groups et des réunions se sont tenus à tous les

niveaux (régional, communal, communautaire et national) pour répondre aux différentes questions

d’évaluation axées sur la pertinence, l’efficacité, la durabilité et l’efficience du projet pilote. Trois

niveaux de collecte d’informations ont été exploités :

• Le premier niveau concerne le volet institutionnel. Dans ce cadre, les autorités administratives

déconcentrées et décentralisées et les services techniques centraux et déconcentrés ont été

touchés pour recueillir leurs avis et perceptions sur la mise en œuvre de la phase pilote ATPC ;

• Le deuxième niveau concerne les comités d’assainissement villageois ou de quartier (CAV/Q).

En ATPC, trois cas de figure se présentent : les villages non FDAL, les villages déclarés FDAL et

les villages certifiés FDAL. Dans l’échantillonnage fait, il a été pris en compte ces trois réalités

pour cerner de façon large la question.

• Le troisième niveau concerne la collecte des données au niveau ménage. A ce niveau, pour

avoir une bonne représentativité, au moins 10% des communautés des zones cibles ont été

interviewées.

11

A l’Est, l’enquête ménage a été menée dans deux provinces, celle du Gourma et de la Kompienga et

dans les quatre communes suivantes : Diabo, Tibga, Diapangou et Kompienga. Un total de 121

ménages sur 174 (70%) a été enquêté dans les villages de Wakou, Kalkouri, Yarcetenga et Kalmama.

Parmi les personnes enquêtés, 33.9% étaient chefs de ménage (maris), 57.9% des épouses et le

restant 8.3% autres membres de la famille, pour un total de 58.7% de femmes et 41.3% d’hommes.

La moyenne d’âge des personnes enquêtées est de 44,5 ans.

Figure 1: Population enquêtée dans l'Est

Au Centre-Ouest, 06 villages (Biéha-centre, Pissie, Yelbouga, Biniou, Koalaga et Worou) des trois

communes de Léo, Biéha et de Boura ont été retenus. Au total, 366 ménages ont été enquêtés. Parmi

les personnes enquêtées, 45.1 % étaient chefs de ménage, 47.0% des épouses et le reste 7.9% les

autres membres de la famille, pour un total de 53.0% de femmes et 47.0% d’hommes. La moyenne

d’âge des personnes enquêtées est de 42,1 ans. Des synthèses des données collectées par région et

les grilles d’entretien renseignées au niveau central ont été transmises à une équipe centrale de

rédaction pour la mise en commun et l’analyse des donnnées.

Figure 2: Population enquêtée dans l'Ouest

45.1%

47%

7.90%

Chef de menage Epouse Autres

58.7%

41.3%

FEMININ MASCULIN

33.9%

57.9%

8.30%

Chef de menage Epouse Autres

53%

47%

FEMININ MASCULIN

Déroulement

La revue s’est tenue du 09 juillet au 12 Aout 2017 (cinq semaines) -selon le calendrier suivant :

Produits Attendus (livrables) Responsables Calendrier

Mise en place du comité technique DGA, UNICEF S1

Tenue de la réunion préparatoire DGA, UNICEF S1

Plan détaillé de la mission y compris les outils de collecte

de données

Membres de la mission S1

Tenue d’une réunion de validation du Plan de la mission, de

la méthodologie et des outils de collecte de données

comité technique S2

Mission conjointe sur le terrain et la collecte des données Membres de la mission S2 et S3

Analyse des données Membres de la mission S4

Rapportage Membres de la mission S5

Atelier de restitution des résultats, définition d’un plan

d’actions de passage à l’échelle de l’approche ATPC

Membres de la mission S5

Budget de la revue

Le budget total de la revue s’élève à 9 079 500 millions de francs CFA (voir détails en annexe)

2.4 Rappel de la Mise en Œuvre des Projets Pilotes

L’approche : L’ATPC est une approche participative qui facilite la prise de conscience, suivie d’une

décision collective d’une communauté à s’auto-développer en assainissement. C’est une nouvelle

approche en assainissement qui ne se focalise pas sur la construction des latrines, mais plutôt sur la

motivation d’une communauté à devenir « FDAL » (Fin de Défécation à l’Air Libre) et à maintenir cet

état. L'ATPC a quatre principes fondamentaux:

� Le principe de l’intégration: qui suppose que les questions de l’eau potable, de l’hygiène et de

l’assainissement sont indissociables et constituent la finalité de l’ATPC ;

� Le principe de la participation qui exige que chaque membre de la communauté participe à

part entière au processus ;

� Le principe du renforcement des capacités ou d’autonomie: qui exige que l’on s’appuie d’abord

et surtout sur les acteurs locaux dans leur diversité pour une meilleure prise en charge des

problématiques. Ces acteurs peuvent être des leaders d’opinion, des groupements de femmes,

de jeunes, de vieux, etc. Ce principe suppose que la communauté elle-même mette en œuvre

les actions programmées. C’est l’apprentissage par l’action ;

� Le principe de la Totalité nécessite que l’adhésion à l’utilisation des latrines soit universelle ;

autrement le statut FDAL ne pourrait pas être atteint.

Les partenariats : Dans le souci d’utiliser cette approche pour booster le taux faible d’assainissement

en milieu rural, l’UNICEF avait signé des accords de partenariat avec deux ONG à savoir SNV et APS

pour piloter l’ATPC dans deux régions du Burkina Faso.

Pour SNV, le partenariat couvrait :

• 37 villages de trois communes (Kompienga, Madjoari, Pama) et 61 écoles de la Région de l’Est

(Province de la Kompienga) avec un budget total de 288 304 453 CFA et

• 100 villages de 4 communes (Diabo, Diapangou, Tibga, Yamba) province du Gourma, Région

de l’Est avec un budget total de 181 806 433 FCFA.

13

Il est important de noter que ce projet avait initialement prévu la subvention de 300 latrines pour des

ménages vulnérables, mais finalement toutes les latrines ont été auto réalisées par la communauté.

Pour APS, il s’agissait de 100 communautés de 3 communes : Léo, Biéha, et Boura, avec un budget de

253 325 000 FCFA.

Les autres parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre des projets sont les suivants:

• Les communes rurales impliquées dans le suivi des engagements communautaires ;

• La Direction Générale de l’Assainissement ;

• Les services déconcentrés du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, du Ministère de

l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), du Ministère de la Santé (MS), du

Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure

(MATDSI) impliqués dans l’accompagnement techniques des communes et des ONG de mise

en œuvre.

• Les Comités Villageois de Développement (CVD) impliqués dans le suivi des engagements

communautaires et les sensibilisations ;

• Les conseillers municipaux impliqués dans le suivi des engagements communaux ;

• Les Comités d’Assainissement du Village ou du Quartier (CAV/Q) impliqués dans le suivi des

engagements des ménages et les sensibilisations ;

• Les leaders communautaires et locaux jouant le rôle de modèle et d’influenceurs ;

• Les associations et/ou Groupements de Femmes impliqués comme « role model » pour la

sensibilisation et l’auto réalisation des latrines par les ménages ;

• Les associations et/ou Groupements de Jeunes (filles et garçons séparés) impliqués comme

« role model » pour la sensibilisation et l’auto réalisation des latrines par les ménages

• Les enseignants pour la sensibilisation dans les écoles ;

• Les maçons pour l’appui technique à la réalisation des ouvrages.

Stratégie de mise en œuvre des accords : Pour une mise en œuvre efficace des protocoles d’accord,

les parties prenantes ont été imprégnées des objectifs du projet afin de jouer pleinement leur rôle

dans la mise en œuvre et le suivi du projet. A cet effet, des rencontres d’information et de cadrage ont

eu lieu avec les autorités locales, les partenaires et personnes ressources dans le but de renforcer leurs

connaissances sur l’approche ATPC et sa démarche. Au cours de la mise en œuvre des projets, des

rencontres-bilan des activités avec les partenaires ont été organisées afin de leur rendre compte. Au

niveau local, les points focaux et les CAV/Q ont été formés et chargés des activités de mobilisation

communautaire. Ces CAV/Q ont été chargés également de veiller à ce que les ménages et

communautés « FDAL » maintiennent cet état dans le souci de la pérennisation des acquis. Les

communautés elles-mêmes ont été responsabilisées et leurs capacités renforcées dans l’optique

d’amener chaque ménage à être « FDAL ».

Suivi/supervision des activités : des facilitateurs/trices ont été chargé(e)s des activités

d’intermédiation sociale au cours du suivi post-déclenchement. Des actions de sensibilisation et de

plaidoyer ont été menées dans l’objectif de conduire les communautés à un changement de

comportement tangible et durable leur permettant d’atteindre l’état FDAL et de le maintenir jusqu’à

la certification. Dans cette démarche, il a été considéré que la communauté est le premier responsable

dans la réalisation de ses latrines. Pour des « questions de sécurité » en matière de latrines, elle a

bénéficié d’un appui-conseil conséquent. Les points focaux, interface entre le projet et la commune,

sont chargés d’assurer un suivi au profit de la commune et rendent compte aux autorités communales.

Les comités d’évaluation, quant à eux, ont été créés par arrêté et sont chargés d’évaluer ces villages

en vue d’attester leur état FDAL ou de les certifier. Les services techniques de l’assainissement au

niveau régional et central ont effectué des sorties de suivi supervision de la mise en œuvre des

activités.

Renforcement des capacités des animateurs et partenaires et pérennisation des acquis: Les capacités

des animateurs ont été renforcées en ATPC «approche originelle sans subvention» et en

suivi/accompagnement des villages à atteindre l’état FDAL et la certification. Les animateurs ont

également été initiés en communication mais aussi et surtout en techniques d’animation de groupe.

Dans le souci de pérenniser les acquis des projets, les dispositions suivantes ont été prises :

a) renforcer les capacités des membres de l’équipe locale composée du point focal, et de l’agent

de santé (AIS) en matière de mise en œuvre de l’ATPC et de suivi des villages afin de les outiller

pour mieux accompagner les communautés à atteindre l’état FDAL et la certification ;

b) renforcer les capacités des membres de l’équipe locale en technique de communication et en

genre ;

c) renforcer les capacités des membres des CAV/Q en matière de suivi des plans d’actions et prise

en compte du genre dans l’assainissement pour soutenir l’atteinte des objectifs du projet.

De plus, l’accent a été mis sur le suivi et les actions de renforcement des capacités des communautés

en matière d’ATPC. Les points focaux et les CAV/Q ont été chargés de ces activités. Les communautés

ont été responsabilisées et les capacités des hommes et des femmes ont été renforcées dans l’optique

de les amener à bien prendre soin des enfants et d’amener chaque ménage à être « FDAL », voire la

communauté toute entière. Aussi, les CAV/Q ont été chargés de veiller à ce que ces ménages et

communautés « FDAL » maintiennent cet état dans le souci de la pérennisation des acquis. APS, SNV

et les DREA assureront le suivi post FDAL jusqu’à la certification. Après la certification, les DREA et les

communes prendront le relais pour un maintien du statut FDAL.

Mécanismes de gestion financière : La mise à disposition des fonds par l’UNICEF à APS et SNV a permis

de garantir la mise en œuvre efficace des activités envisagées. Ainsi, des comptes bancaires ont été

ouverts à cet effet où tous les virements sont réceptionnés. Les gestionnaires et les comptables ont

assuré la gestion financière en concordance avec le manuel de procédures administratives et

financières. Les commissaires aux comptes et la coordination ont fait le suivi pour s’assurer du bon

déroulement des différentes activités. Les visites programmatiques, les spots check et les audits

financiers internes et externes ont été et seront commis à cet effet. Les états financiers et les pièces

justificatives sont transmis à l’UNICEF après réalisation des dépenses, par trimestre.

Coordination : Des rencontres mensuelles entre APS, SNV, UNICEF, DGA et les DREA ont été organisées

et des fiches de suivi quotidien ont été développées (voir annexe) pour évaluer les progrès vers

l’atteinte des résultats escomptés. Des visites d’échanges entre APS et SNV, des visites

programmatiques, des missions de suivi terrain ont été régulièrement effectuées et les rapports

trimestriels des activités sont partagés avec UNICEF.

15

3. PERFORMANCE, DURABILITE ET REPLICABILITE DU PILOTE

3.1. Pertinence

A l’unanimité, toutes les personnes rencontrées ont trouvé que le projet pilote est pertinent et

cohérent avec les priorités nationales. Le projet répond notamment à l’axe 2 du PNDES (Développer le

capital humain) et son objectif stratégique 2.5 qui vise à « améliorer le cadre de vie, l'accès à l'eau, à

l'assainissement et aux services énergétiques de qualité » ainsi qu’à l’objectif 1 du document PN-AEUE

qui prône la fin de la défécation à l’air libre d’ici 2030 et la décentralisation intégrale afin que les

communautés se prennent en charge.

Considérant que le faible taux d’accès à l’assainissement au Burkina Faso reste un défi sanitaire majeur

les autorités ont trouvé que l’approche sans subvention est plus pertinente pour booster ce taux. En

effet, il s’agit d’une approche participative jugée très adaptée au contexte avec des incitatifs et

motivations pouvant intervenir seulement après l’atteinte du statut FDAL.

Le choix de cette approche est également justifié par le fait que la subvention utilisée depuis des

décennies a créé une logique d’assistanat chez les communautés et retardé ainsi le processus de

développement. D’une manière générale, les personnes rencontrées ont estimé que le projet a

répondu aux besoins prioritaires des populations dans le sens de l’élimination du péril fécal et la prise

de décision collective pour juguler un problème communautaire autre que la question de

l’assainissement.

3.2. Efficacité de la mise en œuvre

Les résultats ont été jugés satisfaisants dans l’ensemble : le souhait des acteurs est l’extension dans

les villages non encore touchés et l’accompagnement des communautés à atteindre le statut FDAL et

la certification. Les effets résultant de la mise en œuvre du projet pilote les plus cités par les personnes

interviewées sont :

i) La prise de conscience des méfaits de la Défécation a l’Air Lire (DAL) (un ancien d’un village

a présenté sa latrine comme son centre de santé à l’équipe), la diminution des maladies

liées au péril fécal, la propreté des villages, le mieux-être, la réduction des dépenses de

santé, etc.

ii) L’utilisation effective et hygiénique des latrines, le lavage des mains,

iii) L’hygiène du milieu, l’amélioration de l’hygiène de la chaine de l’eau de boisson.

Le projet pilote a ainsi obtenu des résultats positifs et de manière très efficace dans la mesure où 180

villages (305 communautés) ont été déclenchés dont 111 villages (210 communautés) évalués et

déclarés Fin de la Défécation à l’Air Libre (FDAL), soit 61.6% des villages déclenchés. Par ailleurs, 40

villages (62 communautés) sont certifiés, soit (36%) des villages FDAL en seulement 12 mois

d’intervention.

Suite aux visites à domicile et aux interviews, l’équipe d’évaluation a noté que la pratique du lavage

des mains aux moments critiques est devenue une habitude pour 98% de la population de la zone

d’intervention du projet. L’hygiène corporelle et vestimentaire s’est beaucoup améliorée. L’entretien

des latrines est devenu un réflexe chez 80% des ménages qui en disposent. L’utilisation des pots de

défécation pour enfants est systématique dans les ménages.

Au total, 13 067 latrines ont été auto-réalisées par les communautés. Alors que le nombre moyen de

latrines auto construites par an avant le pilote était de 28, la mise en œuvre du projet a contribué à

une augmentation substantielle du rythme d’accroissement du nombre de latrines de près de quatre

fois plus (de 28 à plus de 110 par an). Selon les interviews réalisés, le taux de défécation à l’air libre

avant la mise en place du projet pilote était entre 46.9% dans le Centre Ouest et 96.7% dans la région

de l’Est. Mais suite à la mise en œuvre des activités d’ATPC, on remarque qu’un grand nombre de

latrines a été construit dans les zones cibles. Par exemple, au Centre Ouest, les membres des ménages

interviewés au cours de la mission conjointe affirment se soulager dans les latrines à domicile à 97.5%.

Et 86% des personnes enquêtées dans les deux régions ont justifié la réalisation de leurs latrines

principalement pour cause de proximité d’utilisation, de sécurité, d’hygiène et de protection de

l’intimité. Cette dynamique de changement traduit un engagement fort des communautés. En effet,

près de 9 latrines sur 10 ont été financées sur fonds propres. La construction de latrines sur la base

des subventions reste marginale (10%) dans les communautés ciblées par le projet pilote ATPC. Par

ailleurs, même parmi les ménages ne disposant pas encore de latrines on note une nette tendance à

l’abandon de la défécation à l’air libre. Les données collectées montrent que plus de 9 familles sur 10

(94%) n’ayant pas de latrine à domicile ont recours aux latrines extérieures.

Figure 3: Evolution et raisons de la construction des toilettes dans l'Est

34%

31%

2%

21%

11%1%

Principales raisons de la construction des latrines dans l'Est

Proximité & sécurité

Hygiène

Valorisation excréta

Protection intimité

Engagement collectif

autre

3.3%

96.7%

99.2%

1.7%

0.0% 20.0% 40.0% 60.0% 80.0% 100.0% 120.0%

Latrine à domicile

Latrine chez le voisin

Dans la nature

Autre

Evolution du type de toilettes utilisées

avant et au cours de la mise en oeuvre du projet pilote ATPC à L'Est

Pendant Avant

17

Figure 4: Evolution et raisons de la construction des toilettes dans le Centre Ouest

Les effets inattendus du projet les plus cités par les personnes interviewées sont entre autres :

• Le renforcement de la cohésion sociale, de l’entraide et de la solidarité communautaire surtout

à l’égard des personnes vulnérables.

• Honneur, respect et considération des villages FDAL par les autres « à travers ce projet, notre

village est visité par des autorités et beaucoup d’étrangers » affirment les populations visitées

• Un nouveau mode de vie de la population, une nouvelle norme « ma population vit maintenant

comme des fonctionnaires. Je pense que la réussite à 100% des élèves au CEPE cette année

découlait aussi du fait qu’ils ne souffraient plus des maladies liées à un mauvais

assainissement » a dit le chef de Kalmama dans un village de l’Est.

45.2%

7.6%

46.9%

97.5%

2.2%

0.3%

0.0% 20.0% 40.0% 60.0% 80.0% 100.0% 120.0%

Latrine à domicile

Latrine chez le

voisin

Dans la nature

Autre

Evolution du type de toilettes utilisées

avant et au cours de la mise en oeuvre du projet pilote ATPC au Centre

Ouest

Pendant Avant

33.9%

31.1%

2.5%

20.6%

11.1%0.8%

Principales raisons de la construction des latrines dans le Centre Ouest

Proximité, sécurité Hygiène Valorisation des excréta

Intimité de la famille Engagement collectif. Autres

• Une incidence positive sur la nutrition dans la commune « nous pouvons maintenant manger

les feuilles des plantes non loin des concessions sans crainte de manger le caca » disait un chef

de ménage ;

• les initiatives innovatrices de la part de la population comme par exemple dans le village de

Konzio où ils ont développé des couvercles pour les trous de défécation et les enfants se sont

organisés pour alerter les adultes en cas de DAL en sifflant.

• Le recul des maladies aviaires. Diffusion de la pratique dans les villages voisins non

déclenchés qui sollicitent l’accompagnement pour atteindre l’état FDAL. Par exemple, à l’Est,

des villages non déclenchés dans la commune de Diabo (village de Boulyenga) et commune de

Diapangou (villages de Yeinseindeni, Timenga, Daporé de Comboiré, Ountendeni) se sont

engagés en réalisant leurs propres latrines et en adoptant de bonnes pratiques d’hygiène. Ces

villages ont demandé aux autorités locales d’évaluer leur statut FDAL témoignant ainsi de

l’effet tâche d’huile.

Facteurs ayant favorisé la mise en œuvre du projet pilote : Il est important de mentionner ici les

principaux facteurs ayant favorisé la mise en œuvre du Pilote à savoir : la disponibilité, l’engagement

et la mobilisation des acteurs et des autorités locales, la participation des acteurs à la formation

nationale sur l’ATPC et au déclenchement institutionnel, l’émission et l’octroi de certificats

d’encouragement à l’endroit des villages, l’absence de projets subventionnés concomitamment à

l’approche ATPC dans les communes ciblées (exemple de la Sissili), et finalement l’engagement des

femmes pour accompagner le projet.

Dans les deux régions, il a été rapporté que les instances de coordination et de pilotage ont bien

fonctionné. Chaque mois, les coordinations des projets rencontrent les équipes terrain (animateurs)

pour faire le point sur la mise en œuvre des activités, les difficultés rencontrées et les solutions

apportées.

Les rencontres bilan à mi-parcours ont été réalisées avec les maires et les préfets sous la présidence

des Haut-Commissaire des provinces. Tous les mois également, les acteurs se réunissent pour faire le

point de la mise en œuvre des activités des projets pilotes ATPC. Les revues semestrielles et annuelles

nationales sont réalisées avec l’ensemble des acteurs du secteur. Néanmoins certains acteurs de

terrain (mairies, structures techniques des autres ministères) ont déploré les concertations et les

communications limitées avec eux.

Les principaux acteurs ayant œuvré à la mise en œuvre du projet pilote provenaient des niveaux

locaux, communaux, régionaux et nationaux. Il s’agissait principalement des CVD, des CAV/Q, des

conseillers municipaux, des points focaux des communes, de la communauté, des leaders

communautaires, des maires, des préfets des départements, des Haut-commissaire des provinces, des

Gouverneurs des régions, des structures du MEA (les DREAs, la DGA), des ONG (SNV, APS, AFEG, OFPD),

des autres services techniques (DPENA, Santé, Environnement) et de l’UNICEF.

Il est ressorti de la revue conjointe que toutes les franges de la population ont été prises en compte

au cours des déclenchements qui ont été marqués par les plaidoyers des enfants et des groupements

de femmes pour l’arrêt de la défécation à l’air libre. Pour la réalisation des plans d’actions, l’implication

et l’engagement des jeunes a été déterminant pour appuyer les personnes vulnérables dans la fouille

et la réalisation des latrines. Par exemple, un enfant de 12 ans dans la commune de Tibga (Est) a réalisé

une latrine avec l’appui de ses camarades et à Maoda, un aveugle dispose d’une latrine grâce à l’entre-

aide communautaire. A Kalmama (Est) le groupement des femmes organise régulièrement des

19

journées de salubrité, et a réalisé des latrines pour l’école du village. En somme, l’utilisation des

moyens locaux pour la réalisation des latrines, la mobilisation communautaire, l’engagement des

autorités ont été conformes aux protocoles et standards ATPC de la phase de déclenchement à celle

de la certification.

Facteurs ayant entravé la mise en œuvre du projet pilote : Les principaux goulots d’étranglement

pour la mise en œuvre des projets pilotes ATPC sont :

• Les réticences de certains acteurs face à l’approche ATPC et son harmonisation au

niveau national ;

• le faible mécanisme de suivi ;

• la coexistence d’approches avec la subvention dans les mêmes régions ou l’ATPC était

en pilote ;

• la réticence de certaines communautés ;

• la dissension, les mésententes, les conflits de chefferie dans les villages ;

• le tâtonnement dans la mise en place des comités d’évaluation ;

• la nature meuble du sol dans certaines localités.

3.3. Analyse de l’efficience

De la rencontre avec les partenaires de mise en œuvre, il ressort clairement que le projet pilote ATPC

a permis non seulement de rationnaliser davantage l’utilisation des ressources, mais également de

multiplier les produits. Comparativement aux projets avec subvention, le projet pilote a utilisé moins

de ressources humaines et matérielles pour la réalisation des latrines. L’ensemble du dispositif décrit

dans le chapitre 2.4 a également boosté cette rationalisation de ressources. Les coûts relatifs aux

projets pilotes sont seulement la prise en charge et la formation du personnel technique de mise en

œuvre. Dans les projets avec subvention pratiqués dans les années antérieures avec les ONG de mise

en œuvre, l’accompagnement nécessaire (processus ATPC : déclenchement jusqu’à la certification) à

déployer dans un ménage jusqu’à l’état FDAL coutait environ 75 000 FCFA et les acquis sont

permanemment remis en cause parce que les nouveaux ménages ne réalisent pas systématiquement

des latrines. Ils attendent aussi d’être subventionnés. Dans les projets pilote ATPC dans les deux

régions, l’accompagnement nécessaire à déployer dans un ménage pour aller jusqu’à l’état FDAL coûte

environ 30 000 F CFA. Les résultats en termes d’utilisation et d’entretien des ouvrages auto-réalisés

sont plus effectifs, plus efficaces et durablement accompagnés d’une prise de conscience,

d’engagement populaire et de changements de comportements positifs.

Par exemple, UNICEF a déboursé seulement 720 000 000 FCFA pour les projets pilote ATPC. Ce montant

a permis de déclencher 180 villages (305 communautés) dont 111 FDAL (210 communautés) et 40

certifiés (62 communautés). Le coût par bénéficiaire est de moins de 5 000 F CFA. Un projet avec

subvention coûterait au moins 15 000 F CFA par bénéficiaire. La participation des communautés dans

la réalisation des ouvrages est un élément qui réduit drastiquement le coût financier des projets.

L’appropriation, la bonne gestion et l’utilisation des latrines contribuent à améliorer les rapports coût

efficacité des projets ATPC. Il est à noter également que le changement de comportement et ses

bénéfices à long terme sont les éléments rares que l’ATPC arrive à pérenniser contrairement aux

projets d’assainissement subventionnés comme il a été démontré dans d’autres pays.

3.4 Durabilité des acquis du Pilote

La durabilité des acquis du projet pilote de l’ATPC est ressorti à plusieurs niveaux, communautaire,

communal et institutionnel.

Au niveau communautaire : Les personnes ressources (Chefs de villages, CAV/Q, CVD) ont pris

conscience et sont disposées à jouer pleinement leur rôle dans la mise en œuvre du projet. La veille

communautaire est assurée pour rendre permanents les acquis du projet. Dans les villages des deux

régions du Centre-Ouest et de l’Est, des structures d’auto-veille outillées ont été mises en place. Aussi,

des mesures endogènes telles que l’utilisation des latrines comme lieu de défécation ont été érigées

comme « normes sociales » dans les villages FDAL du Centre Ouest. A cela, s’ajoute un engagement

fort et une implication des personnes ressources telles que les chefs coutumiers, les notables, les CVD

et les conseillers qui veillent à l’application des mesures prises au sein de leur communauté. On note

une volonté des communautés à atteindre le statut FDAL. A Kalmama, un village de l’Est, par exemple,

les communautés se sont mobilisées pour la construction de leurs propres latrines et ont ensuite

procédé à la construction de latrines institutionnelles (2 latrines dans une école). Selon les données de

l’enquête réalisée dans le cadre de la revue à mi-parcours, 90% des latrines sont construites au cours

de la période de mise en œuvre sur fonds propres de la population.

Figure 5: Source de financement des latrines construites

100.0

0.00.0

Source de financement pour construction

de latrine dans l'Est

Financement propre Subvention Autre

89.8%

10.2%

Source de financement des latrines

construites dans le Centre Ouest

Financement propre Subvention

21

Le changement de comportement au niveau communautaire s’est également manifesté par la prise de

conscience et l’engagement des communautés pour l’ATPC assurant la continuité des acquis du projet.

L’implication des CAV/Q, des personnes ressources telles que les conseillers, les CVD, les notables, les

chefs ainsi que toute la communauté tout le long du processus de l’ATPC a permis une appropriation

totale de l’approche par les communautés. Dans les régions du Centre-Ouest et de l’Est, les populations

maîtrisent le processus de réalisation des latrines avec les matériaux locaux. Ceci assure la durabilité

du changement de comportement. Aussi, le mieux-être ressenti par les communautés, le

développement des savoirs locaux de construction de latrines, les structures d’auto-veille dans les

villages, constituent un gage pour la poursuite des actions du projet.

Par exemple, 94 à 100% des ménages affirment avoir maintenant l’habitude de se laver les mains,

spécialement après ou avant les moments suivants au Centre-Ouest et à l’Est :

Figure 6:Situation dans l’Est du lavage des mains après intervention

Figure 7 : Situation dans le Centre Ouest du lavage des mains après intervention

99.2%

0.8%

Habitude de se laver les mains dans le

centre Ouest

Oui Non

100%

0%

Habitude de se laver les mains dans l'Est

Oui Non

15.5 15.7 16.5 16.2 15.09.3 11.6

0.0

20.0

Moments critiques de lavage des mains dans l'Est

(%)

Après être allé aux selles

Après avoir nettoyé les fesses de bébé

Avant de manger

Après avoir mangé

Avant de nourrir les enfants

Avant de faire la cuisine

Avant de servir de la nourriture

Autre, précisez

16.2 14.5 16 14.3 13.2 13.7 11.7

0

20

Moments critiques de lavage des mains dans le Centre

Ouest

(%)

Après être allé aux selles

Après avoir nettoyé les fesses de bébé

Avant de manger

Après avoir mangé

Avant de nourrir les enfants

Avant de faire la cuisine

Avant de servir de la nourriture

Autre, précisez

Au niveau communal : Dans les deux régions, les mairies se sont fortement impliquées dans le projet

en développant des stratégies pour accompagner les activités des projets. Ce sont notamment :

• L’intégration de plans d’action ATPC dans les PCD-AEPA ;

• Le développement de plans d’action et la mise en place d’une ligne budgétaire dans les PCD de

certaines communes afin d’assurer la continuité du projet après la phase pilote (Exemple de la

commune de Léo) ;

• L’appui au changement de comportements par l’intermédiaire des personnes ressources, CVD et

conseillers ;

• La mise en place des comités communaux dans certaines communes de la région du Centre Ouest

(Exemple de la commune de Biéha) ;

• Le renforcement des capacités des points focaux assainissement des mairies.

Au niveau institutionnel : Les différents acteurs du projet Pilote que ce soit les DREA, la DGA, les

partenaires de mise en œuvre se sont appropriés le projet. La DGA, les DREA et les services techniques

des autres ministères ont assuré le suivi des activités. Dans la région de l’Est par exemple, les Infirmiers

Chefs des Postes (ICP) faisaient partie des membres des équipes de déclenchement.

Egalement, en vue d’assurer la durabilité des acquis du projet, des mesures et actions pertinentes ont

été prises par les différents acteurs du projet dans les régions du Centre Ouest et de l’Est. Dans le

Centre Ouest, ces mesures visent à œuvrer à la promotion de l’approche ATPC dans les différents

cadres de concertation à travers le partage d’expérience et des leçons apprises du projet. Dans cette

même région, pour assurer la bonne mise en œuvre du projet, la DREA a veillé à ce que les deux

approches (non subvention et subvention) ne soient pas concomitamment mises en place dans les

mêmes communes. Dans la région de l’Est, la DREA en plus du suivi continu sur le terrain à travers les

services techniques, ICP, a joué un rôle important dans l’appui conseil à la mise en œuvre du projet.

Le changement de comportement et l’engagement au niveau institutionnel se sont manifestés aussi

par la disponibilité des services techniques de la DREA, des partenaires de mise en œuvre à

accompagner les communautés. En effet, les célébrations officielles des villages FDAL ont été des

facteurs motivants pour le changement de comportements. Par exemple, dans le Centre Ouest, près

d’une trentaine de communautés qui ne faisait pas partie du projet pilote ont interpellé la DREA pour

demander une évaluation. Dans la région de l’Est, la SNV a maintenu le contact avec les communautés

à travers les associations locales pour assurer le suivi continu des zones d’intervention.

Dans la région du Centre Ouest et de l’Est, quelques facteurs pouvant affecter la durabilité du projet

ont été relevés. Ce sont par exemple, le manque de cohésion au niveau village, les conflits

communautaires, et le manque d’uniformité dans l’approche ATPC chez les différents acteurs et la

qualité des matériaux de construction.

3.5. Passage à l’échelle

Dans les deux régions pilotes, tous les acteurs s’accordent sur la nécessite d’harmoniser l’approche

ATPC avec les différents acteurs pour faciliter le passage à l’échelle.

Au niveau communautaire, bon nombres d’actions ont été identifiées et menées dans les

communautés pouvant favoriser le passage à l’échelle. Il s’agit de :

• La mise en place de structures endogènes (CAV/Q,) qui poursuivent les actions menées par les

ONGs ;

• Le partage d’expérience entre villages FDAL ;

23

• La maitrise de la construction des latrines avec les matériaux locaux ;

• L’implication et la volonté des personnes ressources des villages (Chefs, notables, CVD,

conseillers) à respecter les engagements pris par leurs communautés.

Au niveau communal, l’engagement des mairies à prendre la relève à la fin du projet a permis la prise

de décision concernant la mise en œuvre de l’ATPC ainsi que la mise en place de structures adéquates

pour faciliter le passage à l’échelle. Il s’agissait précisément de :

• La création d’un comité communal pour le suivi des actions ;

• Le développement de plans d’action dans le PCD ;

• La création d’une ligne budgétaire pour poursuivre les actions d’intermédiation sociale;

• Le renforcement des capacités des points focaux assainissement des différentes mairies ;

• L’encouragement des communautés FDAL par des actions de développement collectif (forage,

latrines institutionnelles, plaques solaires etc.)

Au niveau Institutionnel, la disponibilité des DREA ainsi que des partenaires de mise en œuvre à

accompagner les communautés est un acquis pour le passage à l’échelle. La DGA est plus que

intéressée d’identifier les avantages et les inconvénients d’une approche comme l’ATPC afin

d’harmoniser les interventions des acteurs pour en faire une stratégie d’assainissement nationale.

Ceci est en cohérence avec le programme national d’assainissement 2016-2030 et semble être un

grand levier pour l’atteinte des ODD.

4. BILAN GLOBAL DU PILOTE

D’une manière globale, le projet Pilote ATPC dans les 10 communes a permis en 12 mois de toucher

122 496 personnes qui ont pris l’engagement et se sont auto-construire 13 067 latrines. Au total 180

villages (305 communautés) ont été déclenchés dont 111 villages (210 communautés) évalués et

déclarés Fin de la Défécation à l’Air Libre (FDAL), soit 61.6% des villages déclenchés. En outre, 40

villages (62 communautés) sont certifiés soit (36%) des villages FDAL. Plus de 94% de la population

ciblée pratiquent régulièrement le lavage des mains à des moments clés de la journée et maintiennent

constamment leur cadre de vie propre. Les investissements financiers alloués à la mise en œuvre sont

estimées à 5 800 CFA (10.5 USD) par bénéficiaire. En utilisant une telle démarche, sur la base des cibles

du PN-AEUE, environ 50 milliards de F CFA permettraient de faire du Burkina Faso un pays FDAL d’ici

à 2030.

Tableau des résultats par province (voir annexe)

Défis et perspectives :

Il ressort des entretiens avec les différents acteurs que certains défis persistent et peuvent entraver la

progression d’une telle approche, il s’agit de :

• la réticence de certains acteurs face à l’approche ATPC et son harmonisation au niveau

national ;

• le faible mécanisme de suivi ;

• la coexistence des approches : avec subvention et sans subvention dans les mêmes régions

où l’ATPC était en pilote ;

• la réticence de certaines communautés ;

• la dissension, les mésententes, les conflits de chefferie dans les villages, le tâtonnement dans

la mise en place du comité d’évaluation ;

• la nature meuble du sol dans certaines provinces.

En termes de perspectives, il est à noter qu’il se démontre sur le terrain :

• un fort engouement des communautés de montrer leurs capacités de prendre en main la

question de l’assainissement communautaire ;

• un fort engagement des autorités locales et régionales pour accompagner les communautés

dans la prise de décision et le changement de comportement ;

• une volonté politique nationale d’identifier une approche comme l’ATPC et d’harmoniser

toutes les interventions des acteurs sur cette base et, enfin, une disponibilité des partenaires

techniques et financiers à accompagner les autorités dans la mise à l’échelle des approches

pouvant aider à atteindre l’ODD 6.2.

25

5. LEÇONS APPRISES

Les principales leçons apprises du projet pilote sont entre autres une grande capacité des ménages à

auto-réaliser leurs latrines alors que cet aspect a toujours été sous-estimée dans le contexte du

Burkina Faso. Il nous a été aussi donné d’apprendre que les projets de subvention de construction de

latrines sont 3 fois plus chers que les interventions sans subvention dans lesquelles les ménages

réalisent eux même leurs ouvrages. Par exemple, le coût d’une intervention ATPC /bénéficiaire se situe

entre 5 000 et 6 000 FCFA alors qu’il reste autour de 15 000 FCFA pour un projet subventionné.

Pendant qu’il a été démontré que les préconditions pour la mise en œuvre réussie de l’ATPC sans

subvention sont : le renforcement des capacités et l’engagement des autorités locales, l’implication de

toutes les couches sociales, spécifiquement des groupes des femmes et de jeunes, il est aussi à noter

que la cohabitation des projets subventionnés et non subventionnés a des conséquences très

négatives sur la mise en œuvre de l’approche ATPC.

6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Cette revue conjointe du projet pilote ATPC sans subvention à l’Est et au Centre ouest a permis de

conclure que :

• le projet pilote est pertinent et est en cohérence avec les priorités nationales ;

• Les effets résultant de sa mise en œuvre sont : i) La prise de conscience des méfaits de la DAL

ii) L’hygiène du milieu, l’amélioration de l’hygiène de la chaine de l’eau de boisson iii)

l’utilisation effective et hygiénique des latrines et le lavage des mains ;

• L’efficacité du projet est démontrée par les résultats satisfaisants : Au total 180 villages (305

communautés) ont été déclenchés dont 111 villages (210 communautés) évalués et déclarés

Fin de la Défécation à l’Air Libre (FDAL). Ceci représente 61.6%. 40 villages (62 communautés)

sont certifiés soit (36%) des villages FDAL.

• FDAL en seulement 12 mois d’intervention, 122,496 personnes ont pris l’engagement de

s’auto-construire 13,067 latrines en 12 mois ;

• Plus de 94% des bénéficiaires pratiquent régulièrement le lavage des mains à des moments

clés de la journée et maintiennent leur cadre de vie propre ;

• La capacité des ménages à auto-réaliser leurs latrines n’est pas à sous-estimer dans le contexte

du Burkina Faso ;

• Les projets de subvention pour la construction de latrines sont 3 fois plus chers que les

interventions d’ATPC ;

• Les investissements financiers alloués à la mise en œuvre permettent de faire un ratio de

5,800 CFA (10.5 USD) par bénéficiaire ;

• Les acquis du projet pilote de l’ATPC sont confirmés aux niveaux, communautaires,

communaux et institutionnels ;

• la subvention utilisée depuis des décennies a créé une logique d’assistanat chez les

communautés et a retardé ainsi leur développement ;

• Les partenaires de mise en œuvre sont unanimes qu’il faut harmoniser l’approche ATPC avec

les différents acteurs pour faciliter le passage à l’échelle.

27

Le comité de Rédaction

Annexes 1. Termes de référence 2. Bibliographie 3. Outils de collecte de données 4. Liste des villages constituant l’échantillon 5. Liste des personnes interviewées et des sites visités

Budget (voir annexe)

Structures Montant (CFA) Source de financement

DGA 1, 267,500

UNICEF DREA Est 1, 318,500

DREA CO 1, 318,500

SNV 2 328 200

APS 2, 287,500

TOTAL 9, 079,500

Tableau des résultats par province : (voir annexes)

Synthese Données dans le Gourma

Commune Benficiaires Nombre latrines villages FDAL villages certifie

Diabo 7494 712 21 0

RECAPITULATIF DU PROJET PILOTE ATPC A L'EST ET CENTRE OUEST

Province Commune

Villages (total

de la commune)

Communautes(

total de la

commune)

Villages ciblés Communautés

ciblées

Villages

FDAL

Communautés

FDAL

Villages

CERTIFIEES

Communautés

CERTIFIEESPopulation Total latrines Beneficiaires directs

Léo 19 19 19 36 19 37 10 10 22413 2585 22413

Biéha 22 22 22 88 22 88 10 32 42254 5010 42254

Boura 21 21 2 6 2 6 0 0 24574 323 2398

Total 3 62 62 43 130 43 131 20 42 89241 7918 67065

Province Communes

Villages (total

de la commune)

Communautes(

total de la

commune)

Villages ciblés Communautés

ciblées

Villages

FDAL

Communautés

FDAL

Villages

CERTIFIEES

Communautés

CERTIFIEESPopulation Total latrines Beneficiaires directs

Diabo 64 38 49 18 21 2 2 18740 716 7494

Diapangou 31 19 21 10 11 3 3 8543 406 3820

Tibga 42 24 39 18 18 5 5 16051 538 9641

Yamba 25 19 27 7 14 7 7 20546 524 7778

Total 4 162 0 100 136 53 64 17 17 63880 2184 28733

Province Communes

Villages (total

de la commune)

Communautes(

total de la

commune)

Villages ciblés Communautés

ciblées

Villages

FDAL

Communautés

FDAL

Villages

CERTIFIEES

Communautés

CERTIFIEESPopulation Total latrines Beneficiaires directs

Kompienga 17 16 17 11 11 3 3 32340 2151 24360

Pama 14 14 15 3 3 0 0 22817 634 1651

Pmadjoari 7 7 7 1 1 0 0 11802 180 687

Total 3 38 0 37 39 15 15 3 3 66959 2965 26698

Total EST 7 200 0 137 175 68 79 20 20 130839 5149 55431

Grand Total 10 262 62 180 305 111 210 40 62 220080 13067 122496

SISSILI

Kompienga

Gourma

29

Diapangou 3820 406 11 0

Tibga 9641 538 18 0

Yamba 7778 524 14 0

Total 28733 2180 64 0

Synthese Données dans la Kompienga

Commune Benficiaires Nb de latrines Villages FDAL Village certifies

Kompienga 24360 2151 11 0

Pama 1651 595 3 0

Pmadjoari 687 174 1 0

Total 26698 2920 15 0

TOTOAL EST 55431 5100 79 0