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Edito - Un nouveau gouvernement pour de nouvelles perspectives ? .......................................... 2 Actualités ............................................................................................................................................................ 4 Une médiation indépendante, pour bientôt ? ................................................................................................ 4 Rio plus 20 ou comment la "montagne accouche d’une souris" .............................................................. 5 En bref .......................................................................................................................................................................... 6 Législation .......................................................................................................................................................... 7 Jurisprudence ................................................................................................................................................... 8 Dossier - Le rôle de l’Etat dans le cadre de l’économie libérale depuis l’ordonnance du 1er décembre 1986 ......................................................................................................................................... 9 L’actualité du CNAFAL - L’audition au Sénat ........................................................................................ 14 Le CDAFAL 42 et les contrats passés téléphoniquement ................................................................. 15 Informations Pratiques - Lexique ............................................................................................................ 18 Coordonnées du CNAFAL............................................................................................................................. 19

revue conso trimestrielle

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Page 1: revue conso trimestrielle

Edito - Un nouveau gouvernement pour de nouvelles perspectives ? .......................................... 2

Actualités ............................................................................................................................................................ 4

Une médiation indépendante, pour bientôt ? ................................................................................................ 4

Rio plus 20 ou comment la "montagne accouche d’une souris" .............................................................. 5

En bref .......................................................................................................................................................................... 6

Législation .......................................................................................................................................................... 7

Jurisprudence ................................................................................................................................................... 8

Dossier - Le rôle de l’Etat dans le cadre de l’économie libérale depuis l’ordonnance du

1er décembre 1986 ......................................................................................................................................... 9

L’actualité du CNAFAL - L’audition au Sénat ........................................................................................ 14

Le CDAFAL 42 et les contrats passés téléphoniquement ................................................................. 15

Informations Pratiques - Lexique ............................................................................................................ 18

Coordonnées du CNAFAL ............................................................................................................................. 19

Page 2: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

2

Edito - Un nouveau gouvernement pour de nouvelles perspectives ?

Il y a lieu d’espérer du nouveau gouvernement et du ministre de la Consommation que tous les moyens en

faveur des consommateurs pourront être mis en œuvre.

Nous ne reparlerons pas de l’indigence du quinquennat précédent où, ce sont surtout les institutions

européennes qui ont contribué à améliorer le sort du consommateur, grâce notamment à la "directive

crédit".

Faut-il rappeler que le "grand projet de Loi Lefèbvre", du gouvernement Fillon (qui avait été annoncé à

grand renfort médiatique) a disparu dans l’anonymat le plus total.

Le CNAFAL a toujours eu des positions et des exigences fortes et constantes, qui ne souffrent d’aucune

ambigüité.

Il s’agit d’améliorer la protection du consommateur grâce à l’introduction d’une action de groupe à la

française, la mise en place d’une médiation indépendante, le renforcement de la DGCCRF. Le CNAFAL œuvre

aussi pour protéger la dignité des consommateurs, renforcer le pouvoir d’achat en leur permettant l’accès

aux prestations et biens essentiels (énergie, logement, alimentation), grâce au blocage et à l’encadrement des

prix, et en améliorant les dispositifs sociaux.

Les consommateurs sont : "le groupe économique le plus important qui est touché par presque toutes les

décisions publiques et privées d’ordre économique." (JFK).

Lors d’un de ses discours, le 35ème président des Etats Unis proclamait d’ailleurs les quatre droits

fondamentaux des consommateurs : le droit à la sécurité, le droit à être informé, le droit de choisir, le droit

d’être entendu.

Les Etats Unis ont été les précurseurs dans ce domaine, et l’existence aujourd’hui de la célèbre Fédéral Trade

Of Commission, ainsi que celle d’une Class Action, sont le signe d’une haute considération pour les intérêts

des consommateurs.

En France, la prise de conscience a été plus tardive et la nomination d’un secrétaire d’Etat à la consommation

en 1976, a constitué un tournant décisif. La nomination d’un "véritable" ministre de la consommation, avec

l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, traduit bien la nouvelle place du consommateur dans la société.

"C’est un choix politique dans la ligne du socialisme qui, depuis l’origine, a toujours cherché la défense de

l’individu contre les puissances dominantes économiques ou financières. Le rapport des forces étant ce qu’il

est dans notre société, le consommateur a été souvent exploité, manipulé dans des buts forts éloignés de ses

intérêts véritables. Le socialisme doit leur redonner sa juste place (…). La politique que j’aurai à mener en

faveur des consommateurs et usagers, ne peut être dissociée de l’ensemble de la politique économique et

sociale du Gouvernement. L’objectif de ce ministère est donc d’exprimer au sein des pouvoirs la fonction

consommation". (Catherine Lalumière).

Du traité de Maastricht de 1992, en passant par le livret vert de 2001, l’Union Européenne a largement pris

la mesure de la place que doit occuper la protection des consommateurs, en nommant, en 2006, un

commissaire dédié à la protection du consommateur.

Dans ce contexte, le CNAFAL a naturellement réagi fortement à l’absence d’un secrétaire d’Etat dédié à la

consommation dans la composition du premier Gouvernement Ayrault, avant que ses vœux ne soient

exaucés dans la deuxième composition.

Page 3: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

3

En effet, l’affaiblissement qu’à connu l’administration et le lent déclin de la justice étatique, érige la défense

du consommateur en une mission prioritaire.

Derrière ces enjeux, se cache aussi une forme d’urgence sociale, marquée par des inégalités qui sont

croissantes, et accentuées par un isolement d’une partie de la population. Cet isolement se renforce lorsque

la désespérance de ces personnes est telle qu’elles n’ont plus le réflexe de défendre leurs droits. Aussi, c’est

le travail précieux de nombreux bénévoles que de limiter cette atteinte récurrente et invisible à notre

démocratie, qui décline au fil du temps.

Cette problématique n’est-elle pas celle de la laïcité qui vise à donner les moyens à l’homme d’acquérir une

réelle, sinon totale, lucidité et pleine responsabilité de ses pensées et de ses actes et ainsi de maîtriser sa

destinée ?

Dans l’actualité, il convient de revenir sur les enjeux liés à la médiation, portés devant les institutions

européennes. L’environnement ne sera pas passé sous silence, malgré un sommet sur le développement

durable qui a "accouché d’une souris".

Au moment d’une nouvelle législature, nous prendrons le temps de revenir sur le rôle de l’Etat,

notamment dans la fixation des prix. En effet, notre système d’inspiration libérale n’empêche pas que

l’Etat puisse avoir un rôle de premier plan, que ce soit dans le maintien d’une concurrence saine entre

les entreprises, ou dans la réglementation exceptionnelle des prix. Cette dernière hypothèse n’est pas

sans nous rappeler la proposition récente du CNAFAL de procéder à l’encadrement des prix des

carburants à la pompe.

Enfin, la rubrique « dans nos départements » s’attardera sur le travail du Cdafal 42, après que les

projecteurs se soient tournés vers l’actualité du siège, qui a vu l’audition du CNAFAL par la Commission

Sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois dans le cadre de la réforme du crédit à la

consommation.

Pour le reste, vous retrouverez les rubriques habituelles dont un espace documentaire et pratique qui

attire votre attention sur certaines ressources.

Page 4: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

4

Actualités

Une médiation indépendante, pour

bientôt ?

Ceux qui suivent les communications du CNAFAL

connaissent sa position inflexible et constante sur la

médiation.

Pour ceux qui l’ignorent encore, le CNAFAL se bat

contre la médiation Franco Française, dont le

modèle est celui d’un outil entièrement piloté par

l’entreprise, à laquelle le médiateur est rattaché

hiérarchiquement et/ou financièrement.

Et ce sont peut être les institutions habituellement si

décriées, qui vont venir satisfaire les espoirs du

CNAFAL.

Le 22 mai dernier, la commission Européenne a

adopté "l’agenda du consommateur européen",

document de travail qui place le consommateur au

cœur de la croissance européenne.

Quoiqu’on en dise, et face aux "prophéties de

Cassandre" du Fonds Monétaire International sur les

perspectives de la Zone Euro, c’est bien la croissance

qui peut permettre à l’Europe de remonter la pente.

Dans ce contexte, il est clair que l’augmentation du

commerce transfrontalier n’est possible que si les

disparités entre les états tendent à s’effacer,

notamment dans la manière de faire sanctionner les

droits de chacun.

C’est ce dernier aspect qui fait le lien avec l’action de

groupe, et bien sûr la médiation.

Si l’on devait se contenter, pour le premier sujet,

d’une résolution du parlement européen intitulée

« vers une approche européenne cohérente en

matière de recours collectif », la médiation pourrait

connaître de profonds bouleversements, si le texte

relatif au règlement extrajudiciaire des litiges venait

à être adopté.

Outre que les institutions communautaires ne

doivent pas céder aux lobbys, le CNAFAL rappelle

aussi que la médiation doit rester un instrument

complémentaire de l’action judiciaire.

En attendant une médiation indépendante, il faut se

réjouir que la Garde des Sceaux, Christiane Taubira,

se soit prononcée en faveur de la création d’une

action de groupe.

Ce projet ne devrait cependant “pas être finalisé

avant le printemps 2013“, a précisé à l'AFP le porte-

parole de la chancellerie……

"L'indépendance n'est pas un

état de choses. C'est un devoir"

(Vaclav Havel)

Page 5: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

5

Rio plus 20 ou comment la "montagne

accouche d’une souris"

Rio+20, qui rappelle le troisième sommet de Rio en

1992, désigne la Conférence des Nations Unies sur le

Développement Durable qui a pour but de réunir

tous les 10 ans les chefs d’Etats, et les acteurs de la

société civile, afin de définir les moyens de stimuler

le développement durable au niveau mondial.

Le développement durable répond à une

problématique selon laquelle nous devons être

capables de parer aux besoins du présent, sans

compromettre la capacité des générations futures à

répondre aux leurs.

En 2012, 86 chefs d'Etat ou de gouvernement étaient

présents à cette rencontre, qui comptait aussi,

malheureusement, de grands absents1.

Lors de ce sommet, L’ONU a présenté un indice vert

capable de mesurer la richesse économique, mais

aussi le capital naturel des 20 pays les plus

développés.

Exemples :

Si le taux de croissance de la Chine sur la période

1990-2008 est de 442%, son PIB vert n’est que de

45%.

Si le taux de croissance de l’Afrique du Sud sur la

période 1990-2008 est de 24%, son PIB vert est de -1,

c'est-à-dire qu’il va jusqu'à décliner.

Dans les pays à forte croissance, les ressources

naturelles connaissent une dégradation rapide qui

remet en cause les perspectives de développement

durable.

1 Tel que le Président américain.

Au rang des avancées, il faut souligner la mise en

place, à partir de 2015, des objectifs de

développement durable, sur des thèmes comme

l’énergie ou l’accès à l’eau. Ces objectifs seront

assortis d’indicateurs ciblés, donc chiffrés.

Malgré cela, le sommet n’a pas comblé les attentes

légitimes de la société civile.

La Déclaration finale de Rio qui représente un

équilibre fragile, comporte 283 articles. On

regrettera l’absence de création d’une organisation

mondiale pour l’environnement, bien que pour le

programme des Nations Unies pour

l’Environnement, (PNUE) il est prévu la mise en

place d’une gouvernance propre, ainsi qu’un

renforcement du financement et des moyens

d’actions.

Pour les questions liées aux modes de gouvernance,

celle de la place que les pays émergents souhaitent

donner à l’économie verte est déterminante. Le fait

qu’ils la considèrent comme un frein à leur

croissance, ne permet pas de poser les bases d’un

développement durable sur le plan international.

Au final, quelque 188 pays de l'ONU ont approuvé ce

compromis a minima intitulé "Le monde dont nous

voulons".

Pour le directeur général de Greenpeace

International2, "on remet en ordre les fauteuils sur le

pont du Titanic alors qu'il est en train de sombrer"

2 Kumi NAIDOO

Page 6: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

6

Depuis le 1er mai 2012, l’Agence Française de

Sécurité Sanitaire des Produits de Santé

(AFSSAPS), est devenue l’Agence nationale de

Sécurité du Médicament et des produits de santé

(ANSM).

Pourquoi ?

Un scandale de santé publique, l’affaire MEDIATOR,

a entraîné la réforme de l’Agence Française de

Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS),

dont les défaillances ont été révélées.

Désormais, il n’y a plus de représentant de

l’industrie pharmaceutique au sein du conseil

d’administration, et l’agence est dotée de pouvoirs

accrus vis-à-vis des entreprises

Rappel des missions :

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et

des Produits de Santé, est chargée d’évaluer les

bénéfices et les risques liés à l’utilisation des

produits de santé tout au long de leur cycle de vie.

Elle évalue la sécurité d’emploi, l’efficacité et la

qualité de ces produits. Elle en assure la surveillance

et le contrôle en laboratoire, et conduit des

inspections notamment sur les sites de fabrication.

A compter du 1er janvier 2013, les fournisseurs

d’électricité et de gaz seront soumis à de nouvelles

règles de facturation en vertu d’un arrêté pris en

application de la loi sur la Nouvelle Organisation

des Marchés de l’Electricité (NOME).

Pourquoi ?

Une fois la surfacturation admise par le fournisseur,

celui-ci mettait parfois plusieurs mois avant de

procéder au remboursement du client. En outre le

groupe avait, semble t-il pour politique, de ne pas

rembourser les trop-perçus inférieurs à 15,24 €, si

les clients n'en faisaient pas la demande.

Modalités :

Pour un trop perçu inférieur à 25 €, la somme payée

en trop sera reportée sur la facture suivante, sauf si

le client demande le remboursement.

Au delà de ce montant, le fournisseur devra

rembourser dans un délai de 15 jours, à compter de

l’émission de la facture.

À compter du 1er juillet 2012, tout conducteur de

véhicule terrestre à moteur est dans l’obligation

d’être en possession d’un éthylotest.

Pourquoi ?

Ce dispositif s’inscrit dans une logique de sécurité

routière.

Précision :

Un décret publié au Journal officiel du jeudi 1er mars

2012, indique que les conducteurs de cyclomoteurs

(véhicule à moteur à 2 ou 3 roues, dont la cylindrée

ne dépasse pas 50 cm3), ne sont pas concernés par

cette obligation.

NB : 19 500 éthylotests électroniques non

conformes, importés de Chine, ont été saisis par les

douanes en un mois, a fait savoir l’administration le

24 mai. Le laboratoire national d’essai publie sur son

site la liste des modèles chimiques ou électroniques

certifiés.

Le décret n° 2012-545 du 23 avril 2012 va

permettre la répartition des frais de chauffage

dans les immeubles collectifs

Pourquoi ?

La loi du 29 octobre 1974 instaure l’obligation pour

les immeubles à usage principal d’habitation

pourvus d’un chauffage collectif, de comporter,

lorsque cela est techniquement possible, une

installation qui détermine la quantité de chaleur

utilisée par chaque logement.

Une ordonnance du 9 mai 2011 reprend cette

obligation dans le Code de l’Energie ; le décret

renforce ce principe et vient détailler le dispositif.

Précisions :

Ce décret en diminuant notamment la liste des

immeubles non soumis à l'obligation d'équipement

(CCH, art. R. 131-2), impose une mise en service de

ces équipements au plus tard le 31 mars 2017 (CCH,

art. R. 131-5).

En bref

Page 7: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

7

Un arrêté du 18 avril 2012 précise les modalités de

paiement des factures d’énergie,

ainsi que les reports ou les

remboursements des trop-perçus. Il

prévoit notamment l’obligation

pour le fournisseur, de proposer le chèque ou un

moyen de paiement en espèces.

Arrêté du 18 avril 2012

Un décret paru le 23 avril 2012

fixe les conditions relatives à

l'individualisation des frais de

chauffage en immeuble collectif.

Décret du 23 avril 2012.

Le décret relatif à la Responsabilité Sociale des

Entreprises (RSE), notamment sur leurs obligations

de transparence en matière sociale et

environnementale, vient d’être publié.

Décret du 24 avril 2012.

Pris en application de la loi du 1er juillet 2010, un

décret précise les conditions dans lesquelles les

opérations de regroupement de crédit doivent être

conclues, de manière à assurer la bonne information

de l’emprunteur

Décret du 30 avril 2012

Le décret du 30 avril 2012, prévoit que les

administrations qui ne respecteront pas l’équilibre

entre les deux sexes dans les nominations de hauts

fonctionnaires, seront pénalisées financièrement.

Décret du 30 avril 2012.

La durée de remboursement de l’éco-prêt peut être

prolongée de 10 à 15 ans pour les rénovations les

plus importantes.

Décret du 7 mai 2012

Pour la plupart des Ministères, les principaux

décrets d’attributions ont été publiés au Journal

officiel le 25 mai.

Lois et décret sur les attributions des différents

ministres.

Deux arrêtés, qui entrent en vigueur le 1er juillet

2012, révisent la réglementation applicable aux

installations d’assainissement non collectif.

Arrêté du 7 mars 2012 & Arrêté du 27 avril 2012.

Législation

"La loi naturelle est l’instinct

qui nous fait sentir la justice"

(Voltaire)

Page 8: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

8

Le Conseil constitutionnel estime que les

dispositions du Code de l'Action Sociale et des

Familles (CASF,) relatives à l'accouchement sous X

sont conformes à la Constitution.

Décision n° 2012-248 QPC du 16 mai 2012

La Cour de cassation, précise que l’information

donnée à Madame X relativement au crédit d’impôt,

qui comporte une erreur d’évaluation engage la

responsabilité du professionnel.

Arrêt du 8 mars 2012 (1ère chambre civile)

La Cour de cassation, à propos des prêts souscrits

par l’épouse en imitant la signature de son mari, et

en laissant celui-ci dans l’ignorance de ces prêts,

considère qu’ils doivent être mis, en cas de divorce,

au passif personnel de l’épouse et non au passif de la

communauté.

Arrêt du 14 mars 2012 (1ere chambre civile).

La Cour de cassation, précise que le juge de

l’exécution saisi d’une ouverture de rétablissement

personnel, peut d’office prononcer la déchéance3 du

bénéfice de cette procédure.

Arrêt du 12 avril 2012 ( 2ème chambre civile).

la Cour Européenne des Droits de l’Homme juge

contraire à l’article 10 de la CEDH, la condamnation

pour diffamation d’un conseiller municipal, pour des

propos tenus lors d’une réunion visant l’adjoint au

maire chargé des finances .

Arrêt du 12 avril 2012 de la CEDH.

La Cour de cassation, énonce que le fait pour un

avocat, de tenir des propos injurieux exprimant une

animosité dirigée contre la personne même du

magistrat, constitue un manquement au principe

essentiel de délicatesse.

Arrêt du 4 mai 2012 (1ère chambre civile)

3 Exemple : en cas de fausse déclaration.

La Cour de cassation rappelle l’existence de

l’obligation de résultat du garagiste, mais aussi que

c’est son créancier (le consommateur), qui doit

établir le lien de causalité.

Arrêt du 4 mai 2012 (1ère chambre civile)

La Cour de cassation énonce que la seule

dénomination "Mes documents", donnée à un fichier

créé par le salarié à l’aide de l’outil informatique mis

à sa disposition par l’employeur pour les besoins de

son travail, ne lui confère pas un caractère

personnel, en sorte que l’employeur est en droit de

l’ouvrir hors la présence de l’intéressé.

Arrêt du 10 mai 2012 (Chambre sociale).

La Cour de cassation estime que la responsabilité

professionnelle du notaire, pour manquement à son

devoir de conseil, ne peut pas être engagée, dans le

cas où l’étendue de sa mission a été restreinte par la

volonté des parties de signer l’acte sous seing privé

hors de sa présence, et en ne lui versant aucune

indemnisation.

Arrêt du 30 mai 2012 (1ère chambre civile)

La Cour de cassation rappelle, en matière de

dommages-ouvrage, que la déclaration de sinistre

obéit à des formes particulières et qu’elle ne peut

être faite par télécopie.

Arrêt du 6 juin 2012 ( 3ème Chambre civile)

La Cour de cassation sanctionne le non respect par

son médecin de son devoir d’information sur la base

du fondement délictuel (1382 Code civil).

Arrêt du 12 juin 2012 (1ère Chambre civile)

La Cour de cassation rappelle que les dispositions

relatives au droit de contraindre le propriétaire à

couper les branches empiétant sur le fond d’autrui,

sont supplétives4.

Arrêt du 13 juin 2012 (3eme chambre civile)

4 Une règle supplétive est une règle de droit à laquelle on

peut déroger, notamment par une convention.

Jurisprudence

Page 9: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

9

Dossier

Le rôle de l’Etat dans le cadre de

l’économie libérale depuis

l’ordonnance du 1er décembre 1986

La politique économique d’inspiration libérale, en

dehors de quelques exceptions, laisse les

professionnels fixer librement les prix pour les biens

et services qu’ils proposent au consommateur. Le

consommateur doit donc être vigilant s’il veut

acheter le bien ou service au juste prix.

Le consommateur est redevable du prix qu’il a

accepté dans le cadre d’un contrat. Sauf à

démontrer un abus autre, un prix trop élevé ne

justifie pas en soi l’annulation du contrat.

On trouve deux exceptions à ce principe :

L’abus de faiblesse, qui consiste à obtenir d’une

personne faible ou ignorante, un engagement

déséquilibré, permet d’annuler le contrat.

La lésion, déséquilibre entre les prestations, est

sanctionnée de manière résiduelle5.

5 Les ventes d'immeubles, la vente d'engrais, la

cession des droits d'auteur, et la vente de produit

agricole et de pêche, en situation de crise

conjoncturelle

Exemple de lésion :

Le vendeur qui parvient à démontrer que le

prix auquel il a vendu l’immeuble est inférieur

à plus de sept douzièmes de sa valeur, peut

demander l’annulation (la rescision).

Regard pratique

Les cas sont nombreux où le consommateur estime

avoir passé un engagement dont le prix lui semble

abusif. Il est alors parfois difficile de faire

comprendre qu’un engagement régulier et en toute

conscience, ne peut pas être remis en cause, et cela

même si le prix est excessif. Un article illustre très

bien cet aspect.

L’article 1134 du Code civil : "Les conventions

légalement formées tiennent lieu de loi à ceux

qui les ont faites. Elles ne peuvent être

révoquées que de leur consentement mutuel,

ou pour les causes que la loi autorise. Elles

doivent être exécutées de bonne foi".

Même s’il existe un abus de faiblesse, il est connu

de tous qu’il est toujours difficile d’apporter la

preuve d’un tel abus, lorsque le consommateur est

seul face au professionnel.

Bien que le prix élevé soit difficile à remettre en

cause, analyser un dossier peut permettre de

déceler d’autres irrégularités susceptibles de

remettre en cause l’accord passé avec le

professionnel. D’où l’intérêt de "passer le

dossier au peigne fin".

Exemple : Un démarcheur à domicile parvient à

vendre une édition d’ouvrages historiques. Après

son départ, le client compare les prix pour

s’apercevoir que ces ouvrages représentent une

valeur bien moindre que celle à laquelle ils lui ont

été concédés. Dans ce cas, ce n’est pas le prix

excessif des ouvrages qui peut permettre au

consommateur de revenir sur son engagement,

mais plutôt un non respect des règles liées au

démarchage. D’ailleurs le régime en question

prévoit un droit de rétractation !! Alors n’hésitez

pas à lui conseiller cela.

Page 10: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

10

Si le professionnel est libre de fixer les prix, c’est

qu’il existe certaines règles liées à la concurrence en

amont que l’Etat doit faire respecter. En outre, il

peut arriver que cela ne suffise pas, auquel cas l’Etat

peut intervenir pour réglementer les prix.

Brève histoire :

La France avait une tradition plutôt

interventionniste en matière de

politique économique jusqu’à la moitié

du 19ème siècle.

Mais après la première guerre mondiale, la vision

interventionniste de l'économie, inspirée par les

théories de l'économiste anglais John Maynard

Keynes, va revenir au premier plan, en raison du

chômage massif causé notamment par la crise des

années 30.

Dans cette doctrine, l’Etat est chargé d'encadrer

l'initiative privée, et de la pallier pour assurer la

cohésion sociale et le progrès économique.

Dans les années soixante-dix, une situation inédite

de ralentissement de la croissance et d'une forte

inflation met à mal l’économie6. Ce sont donc aussi

les politiques keynésiennes qui vont prendre du

"plomb dans l’aile" au profit des thèses libérales et

néolibérales qui postulent le laisser faire au

détriment de la réglementation.

Théorisé par Adam SMITH, le libéralisme est

représenté par la théorie de "main" invisible qui

harmoniserait les intérêts personnels de sorte à

créer la plus grande prospérité pour tous. Le laisser

faire produirait la richesse des nations du nom de

l’œuvre phare de l’économiste. En effet, œuvrant

pour son propre intérêt, l'individu œuvre également

pour l’intérêt de la société.

Avec l’ordonnance du 1er décembre 1986, le contrôle

de l’Etat devient l’exception. Mais bien que le

système soit marqué par la liberté, la puissance

publique a encore un rôle significatif à jouer, que ce

soit dans le maintien de la concurrence, ou dans la

réglementation exceptionnelle des prix.

6 Ce que les économistes appellent la stagflation

1 - Le maintien de la concurrence

L’interdiction des pratiques anticoncurrentielles (A),

l’interdiction des pratiques restrictives de

concurrence (B), et les règles visant à assurer la

transparence du marché (C) sont autant de règles qui

assurent une concurrence saine et efficace.

Le traité instituant la communauté européenne,

prévoit des dispositions similaires lorsque les

pratiques incriminées sont susceptibles d’affecter le

commerce des Etat membres.

Quel organe en France est chargé de veiller au

respect de ces règles ?

Il s’agit de l’autorité de la concurrence, qui est une

autorité administrative indépendante.

Mission : l'Autorité de la concurrence exerce,

comme le Conseil de la concurrence avant elle, une

action répressive à l'encontre des pratiques

anticoncurrentielles et intervient de sa propre

initiative ou à la demande de plaignants, dès que la

concurrence est faussée sur un marché, quels que

soient l'activité concernée et le statut privé ou

public, des opérateurs.

Composition : l’Autorité de la concurrence est

composé de 16 membres, 7 magistrats, 4

personnalités choisies en fonction de leur

compétence, et 5 personnalités représentant les

secteurs professionnels.

Comment saisir l’instance ? Elle peut se saisir

d’office, par des ministres, par des entreprises, ou

encore des associations agréées comme le CNAFAL.

Page 11: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

11

A -Interdiction des pratiques anticoncurrentielles

L’interdiction de l’entente, accord ou action

concertée qui a pour objet ou peut avoir pour effet

d’empêcher ou de restreindre ou de fausser le jeu

de la concurrence

Exemple n°1 : en 2005, le Conseil a sanctionné les

trois opérateurs mobiles, Orange France, SFR et

Bouygues Télécom, pour avoir mis en œuvre deux

types de pratiques d'entente ayant restreint le jeu de

la concurrence sur le marché.

Le montant total des sanctions prononcées est de

534 millions d'euros :

Orange France 256 millions d'euros

SFR 220 millions d'euros

Bouygues Télécom 58 millions d'euros

Exemple n°2 : en décembre 2011, l’autorité de la

concurrence rend une décision par laquelle elle a

sanctionné une entente entre les 4 fabricants de

lessives en France (Unilever, Procter & Gamble,

Henkel et Colgate Palmolive) à hauteur de 367,9

millions d'euros.

L’interdiction de l’abus de position dominante, qui

est le fait d’exploiter abusivement une position

dominante.

Exemple n°1 : en 2001, la Commission européenne a

infligé, le 20 juin 2001, une amende de 19,76

millions d'euros au fabricant de pneumatiques

Michelin France, pour abus de position dominante

sur le marché français des pneus rechapés et des

pneus neufs de remplacement pour poids lourds

entre 1990 et 1998.

L’interdiction de l’exploitation abusive par une

entreprise de l’état de dépendance économique

dans lequel se trouve à son égard une entreprise

cliente ou fournisseur.

B-Interdiction des pratiques restrictives de

concurrences

Les pratiques restrictives de concurrences peuvent se

concevoir comme un abus de position dominante.

Illustration : le fait de revendre un produit en l’état

à un prix inférieur à son prix d’achat, ou le fait

d’imposer directement ou indirectement un

caractère minimal au prix de revente du bien, au

prix d’une prestation de services ou à une marge

commerciale.

C-Règles visant à assurer la transparence du

marché

La concurrence n’est valable que si les acheteurs

peuvent comparer les prix et les caractéristiques

des produits et des services qui leur sont proposés.

Exemple : obligation de facturation entre

professionnels, informer ceux-ci sur les prix et les

conditions de vente dont les modalités sont fixées

par arrêté du ministre chargé de l’économie (après

consultation du CNC).

C’est dans le respect de ces règles que la fixation par le

professionnel du prix peut être bénéfique au

consommateur. Le droit de la concurrence, est donc

jumeau du droit dans la consommation, dont la

finalité est celle de protéger le droit des

consommateurs. Dans ce système d’inspiration

libérale, l’Etat dispose cependant encore de la faculté

de réglementer les prix.

2 - La réglementation des prix à travers l’exemple de l’Energie

L’ordonnance du 30 Juin 1945, donnait au ministre

et sur délégation aux préfets, le pouvoir de

réglementer les prix par arrêté. Jusqu’à l’ordonnance

du 1er décembre 1986 qui consacre une vision

libérale, l’Etat intervient de moins en moins. Après

cette ordonnance, son intervention n’est possible

que lorsqu’il existe des circonstances

exceptionnelles.

Page 12: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

12

L’intervention peut être fondée sur

l’insuffisance de la concurrence, qui serait

causée par une situation de monopole, des

difficultés durables d’approvisionnement,

des dispositions législatives ou

réglementaires

En dehors des taxis, péages autoroutiers, dépannage

et remorquage sur les voies rapides, une des

illustrations les plus significatives, est celle de la

réglementation des tarifs de l’énergie.

Alors que les tarifs du gaz pourraient bientôt

augmenter, chacun doit comprendre la manière

dont ces tarifs sont réglementés pour en

comprendre les enjeux.

Brève histoire :

Une ouverture à la concurrence s’est

faite sous l’impulsion de la

Commission Européenne.

Depuis cette ouverture à la concurrence datant de

2007, les consommateurs peuvent souscrire des

contrats de nature différente : soit aux tarifs

réglementés, soit aux offres à prix de marché.

Les tarifs réglementés sont fixés par les ministres

chargés de l’économie et de l’énergie, après avis de

la Commission de Régulation de l’Energie (CRE),

conformément aux règles fixées par l’article 7 de la

loi n° 2003-8 du 3 janvier 2003, relative aux

marchés du gaz et de l’électricité et au service public

de l’énergie. Un décret du 18 décembre 2009

précise par arrêté le calcul de ces tarifs, dont

l’application est contrôlée par la Commission de

Régulation de l’Energie.

Le gouvernement face à la hausse des tarifs

L’Etat, qui décide de ne pas appliquer les règles qui

ont été adoptées, peut se voir sanctionner par le

Conseil d’Etat. Ainsi l’année dernière, le

gouvernement Fillon a gelé les tarifs entre le

1er octobre et le 31 décembre 2011, pour des

raisons, avant tout, politiques.

Gaz De France a donc effectué un recours devant le

Conseil d’Etat, dont le rapporteur public a d’ores et

déjà conclu à l’irrégularité du gel.

Un mode de calcul en question

GDF a envoyé le 20 juin à la Commission de

Régulation de l'Energie (CRE), une demande de

hausse des tarifs d'environ 5% au titre du mois de

juillet, qui se base sur une nouvelle formule tarifaire

mise en place au début de l'année qui tiendrait

davantage compte du marché du gaz.

Pendant longtemps la formule de calcul intégrait les

contrats à long terme du géant gazier, sans prendre

en compte les prix du gaz naturel qui avaient

considérablement baissé sur le marché "spot"7.

En clair, de 10% dans la formule de décembre

2010, la pondération du prix spot du gaz passait à

30% dans la formule de décembre 2011.

Alors que 90% des particuliers sont aux tarifs

réglementés, chacun effectuer ses propres

observations.

Toujours est-il que la libéralisation du secteur ne

permet pas de tirer les prix à la baisse, et la

réglementation paraît favoriser les fournisseurs.

La réglementation, censée permettre une transition

vers la concurrence, ne semble pas tenir compte de

la baisse des marchés, ce qui est paradoxal.

7 Qualifie une transaction (ou l'ensemble d'un marché) à

règlement et/ou livraison immédiats, par opposition à un marché

à terme. Autrement dit : au comptant. Terme souvent utilisé sur

les marchés de matières premières : le cours spot du baril de

pétrole, par exemple désigne le cours du baril pour une livraison

au jour le jour. Par extension, spot désigne physiquement le

produit lui-même, par opposition au contrat négocié.

Page 13: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

13

Intervention fondée sur des hausses ou

baisses excessives des prix, causée par une

situation de crise, circonstances

exceptionnelles, calamité publique, situation

anormale du marché dans un secteur

déterminé.

Le mesures sont cette fois-ci temporaires et doivent

être motivées par des circonstances exceptionnelles.

En 1991, le Gouvernement Bérégovoy lors de la

pénurie de pétrole engendré par la guerre du

Golfe, avait régulé les prix de l'essence, par

décret, lors de la première guerre du Golfe.

Pierre Bérégovoy

Lorsque les prix à la pompe devenaient

insoutenables pour les consommateurs, dont

beaucoup sont dépendants de leur véhicule, le

CNAFAL a su rappeler l’existence de cette

disposition.

Alors que l’automobile est dans 80% des cas le

moyen de transport privilégié des ménages, et que

60% de la population vit en dehors des métropoles,

la véritable envolée du carburant en 2011 devenait

insoutenable pour un grand nombre des

consommateurs : +11,4 % pour l’essence et +16,5 %

pour le gazole.

Largement débattue pendant les élections

présidentielles, cette proposition est toujours

revendiquée par le CNAFAL comme en atteste un

article du Monde sur internet datant du 31 mai.

Ces dispositions démontrent, que face à la baisse du

pouvoir d’achat, et face à des situations anormales

du marché, l’Etat peut réglementer les prix pour

permettre aux familles d’accéder aux prestations

essentielles.

Cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler, dans l’esprit,

la situation du marché locatif dans certaines zones,

dont aura à traiter la Ministre du logement.

Le maintien de la concurrence et, encore

plus la réglementation exceptionnelle sont

autant de leviers pour protéger le

consommateur face aux turpitudes du

libéralisme.

La réglementation des prix n’est que trop

marginalement utilisée d’où la nécessité

pour l’Etat de construire de nouveaux

dispositifs pour permettre l’accès de tous

aux biens et prestations essentiels.

Pour redonner de l’inspiration au

gouvernement, il est peut-être utile de

citer des dispositifs qui, malgré leurs

succès divers, ont cette philosophie

Les tarifs sociaux

la CMU

Le fonds solidarité

logement

Les HLM et la loi Dalo

Page 14: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

14

L’actualité du CNAFAL

L’audition au Sénat

La commission sénatoriale pour le contrôle de

l’application des lois a auditionné le CNAFAL

dans le cadre de la réforme du crédit à la

consommation

Rapporteures :

Muguette DINI Anne-Marie ESCOFFIER

Un peu plus de deux ans après le vote de la Loi

Lagarde sur le crédit à la consommation, il est temps

d’effectuer un premier bilan sur son application.

La loi appelait 35 mesures d'application. Au 19 juin

2012, 31 mesures ont été prises.

Dans le cadre de son rapport sur le crédit à la

consommation, la commission sénatoriale pour le

contrôle de l’application des lois a auditionné 4

associations de consommateurs dont le CNAFAL qui

a pu exposer sa vision de la problématique.

Vous pouvez obtenir l’intégralité du compte

rendu de l’audition du CNAFAL au Sénat en

effectuant une demande auprès du service

juridique.

Pour consulter le rapport de la commission

sénatoriale pour le contrôle de l’application des

lois.

Synthèse :

Ainsi le CNAFAL a pu stigmatiser les grands

échecs de cette loi, comme la non disparition du

crédit permanent dont le cheval de "Troie" reste

le crédit renouvelable, les limites liées aux

obligations précontractuelles du prêteur, ou

encore l’absence de fichier positif.

En phase avec la Cour des comptes en matière de

surendettement, les responsables du secteur

consommation ont rappelé la nécessité de mettre

en place un accompagnement social de

personnes surendettées.

Au-delà de la de cette réforme, le secteur

consommation du CNAFAL rappelle que les

faiblesses liées à cette réforme, révèle un

problème global d’application des lois, lié aux

défaillances du système judiciaire, mais aussi

aux faiblesses de l’administration depuis la

réforme générale des politiques publiques.

Outre l’instauration d’une action de groupe, il

convient donc de redonner à l’administration un

maximum de moyens.

Page 15: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

15

Début janvier 2012, une adhérente s’est

plainte d’avoir fait l’objet de prélèvement

sur son compte bancaire par sa banque

pour des sommes constantes de 38 € par mois. Ne

comprenant pas, elle contacte le service client qui lui

indique qu’elle a souscrit une garantie

hospitalisation par téléphone.

Notre adhérente ne sachant que faire, nous consulte.

Elle nous affirme ne jamais avoir contacté, ni avoir

été démarchée par la banque; elle précise que son

seul lien avec cette organisme date de plusieurs

années, alors qu’elle avait un crédit, aujourd’hui

réglé.

Nous contactons la banque en question qui nous

répond que la cliente a été démarchée par téléphone

et qu’un contrat a été conclu. Nous demandons alors

la preuve de l’existence du contrat. Il nous est

rétorqué que le contrat est valable et que toutes les

dispositions ont été respectées conformément à la

loi.

Nous nous permettons d’insister et il nous est

indiqué qu’aucune trace écrite ne peut être produite,

mais que nous pouvons demander l’enregistrement

de la conversation téléphonique pour justifier

l’existence du contrat.

Que dit la loi ?

L’article 1108 du code civil exige quatre conditions

pour qu’une convention soit valable : "le

consentement de la partie qui s’oblige ; sa capacité à

contracter ; un objet certain qui forme la matière de

l’engagement ; une cause licite dans l’obligation".

Ce qui est essentiel, c’est le consentement ; on ne

peut pas toujours opposer "je n’ai rien signé !".

L’écrit n’est indispensable que dans les cas

limitativement énumérés par la loi, et sa présence

est généralement demandée à titre de preuve, et

plus rarement comme élément de validité du contrat

(voir annexe jointe).

Les dispositions du Code de la Consommation sont

applicables à la fourniture de prestations de services

à distance.

Ainsi, il est nécessaire d’indiquer, explicitement,

en début de conversation :

• l’identité et les coordonnées de la société à

l’origine de l’appel,

• le caractère commercial de celui ci.

Ces informations doivent être délivrées de manière

claire et compréhensible.

L’acceptation orale du consommateur, par exemple

par la transmission de son numéro de carte

bancaire, suffit à caractériser la conclusion du

contrat sans que soit exigée la signature préalable

d’un contrat écrit.

Toutefois, il devra être adressé au consommateur

par écrit ou sur tout autre support durable, la

confirmation des informations mentionnées

ci-dessus, ainsi qu’une bonne information sur les

conditions et modalités d’exercice du droit de

rétractation, les modalités de présentation des

réclamations éventuelles, ainsi que des informations

relatives au service après-vente et aux garanties

commerciales le cas échéant.

S’agissant du droit de rétractation, le consommateur

n’a à justifier d’aucun motif, et ne devra supporter

aucune pénalité.

Concernant la situation de notre adhérente, le

contrat en question est soumis aux dispositions du

code des assurances.

Doivent, en outre, être fournis au consommateur :

les précisions nécessaires relatives aux

modalités de paiement,

les modalités d’exécution de la prestation,

l’existence du droit de rétractation

éventuellement reconnu au consommateur,

la durée de validité de l’offre

le prix appliqué

la durée minimale du contrat proposé.

Le CDAFAL 42 et les contrats passés téléphoniquement

Page 16: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

16

Art. L. 121-20-11 du code des assurances

"Le consommateur doit recevoir, par écrit ou sur un

autre support durable à sa disposition et auquel il a

accès en temps utile et avant tout engagement, les

conditions contractuelles ainsi que les informations

mentionnées à l'article L. 121-20-10. Le fournisseur

peut remplir ses obligations au titre de l'article

L. 121-20-10 et du présent article par l'envoi au

consommateur d'un document unique, à la condition

qu'il s'agisse d'un support écrit ou d'un autre support

durable et que les informations mentionnées ne

varient pas jusqu'à et y compris la conclusion du

contrat".

"Le fournisseur exécute ses obligations de

communication immédiatement après la conclusion

du contrat, lorsque celui-ci a été conclu à la demande

du consommateur en utilisant une technique de

communication à distance ne permettant pas la

transmission des informations précontractuelles et

contractuelles sur un support papier ou sur un autre

support durable".

"A tout moment au cours de la relation contractuelle,

le consommateur a le droit, s'il en fait la demande, de

recevoir les conditions contractuelles sur un support

papier. En outre, le consommateur a le droit de

changer les techniques de communication à distance

utilisées, à moins que cela ne soit incompatible avec le

contrat à distance conclu ou avec la nature du service

financier fourni."

Dès lors, l’assureur aurait dû procéder à l’envoi d’un

document d’information et de rétractation,

postérieurement au contact téléphonique. Or

l’adhérente nie avoir reçu tous documents en

relation avec une quelconque garantie hospitalière.

Dans l’affaire qui nous était soumise, nous avons

indiqué à l’adhérente de demander la résiliation du

contrat puisque la banque considérait le contrat

valable et refusait la nullité ; dès lors les

prélèvements ont cessé immédiatement.

Il restait à obtenir le remboursement des sommes

versées durant 6 mois, et pour cela nous avons fait

valoir la nullité du contrat. Notre adhérente

affirmant ne jamais avoir passé de contrat par écrit,

comme par téléphone, nous avons demandé à la

banque de nous apporter la preuve du contrat.

La banque a demandé à l’adhérente de lui envoyer

une adresse mail et copie de sa pièce d’identité pour

qu’elle puisse accéder à l’enregistrement audio du

contrat, ce qui a été immédiatement fait. Mais la

banque n’a pas tenu ses promesses et après 4 mois

d’échanges infructueux, nous la mettions en

demeure de rembourser les sommes indûment

prélevées.

La restitution des sommes était réalisée 1 mois et

demi plus tard alors que nous nous apprêtions à

saisir le juge de proximité.

Cette affaire invite donc à la plus grande prudence

concernant les échanges téléphoniques avec des

services commerciaux. Mais elle pose une autre

question…

L’établissement bancaire de notre adhérente,

avait-il le droit de permettre le prélèvement ?

Il convient dans un premier temps de définir ce

qu’est un prélèvement :

Le prélèvement est un mandat, c'est-à-dire un

contrat par lequel je donne pouvoir à mon

cocontractant d’agir pour moi et en mon nom

(article 1984 du Code civil).

Le prélèvement bancaire est donc le pouvoir que je

donne à ma banque de payer un tiers, auquel je dois

de l’argent. Mais c’est aussi le pouvoir que je donne

au tiers en question, de demander à ma banque, le

montant dû.

Que se passe-t-il en cas d’absence de mandat ?

Le code monétaire et financier est très explicite :

"En cas d'opération de paiement non autorisée

signalée par l'utilisateur dans les conditions prévues à

l'article L.133-24*, le prestataire de services de

paiement du payeur rembourse immédiatement au

payeur le montant de l'opération non autorisée et, le

cas échéant, rétablit le compte débité dans l'état où il

se serait trouvé si l'opération de paiement non

autorisée n'avait pas eu lieu.

Le payeur et son prestataire de services de paiement

peuvent décider contractuellement d'une indemnité

complémentaire".

Page 17: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

17

*L.133-24 "L'utilisateur de services de paiement

signale, sans tarder, à son prestataire de services de

paiement, une opération de paiement non autorisée

ou mal exécutée et au plus tard dans les treize mois

suivant la date de débit sous peine de forclusion, à

moins que le prestataire de services de paiement ne

lui ait pas fourni ou n'ait pas mis à sa disposition les

informations relatives à cette opération de paiement

conformément au chapitre IV du titre 1er du livre III".

En conséquence, à défaut de production de preuve

de prélèvement autorisé, le compte doit être

re-crédité de la totalité des sommes prélevées

injustement, cela dans les plus brefs délais.

Article L.133-25 al 3, "dans un délai de dix jours

ouvrables suivant la réception de la demande de

remboursement, le prestataire de services de

paiement soit rembourse le montant total de

l'opération de paiement, soit justifie son refus de

rembourser, en indiquant la possibilité de recourir à

la procédure de médiation mentionnée à l'article

L.315-1".

Dans notre cas d’espèce, la banque de notre

adhérente a été mise en demeure de prouver

l’existence de l’autorisation de prélèvement, et à

défaut, de procéder à la restitution des sommes

prélevées.

Celle-ci a choisi le silence, mais notre adhérente

ayant obtenu son remboursement n’a pas souhaité

plus d’explication… mais envisage de changer de

banque.

Il arrive trop souvent que des prélèvements soient

réalisés sans l’accord du client, et lorsque celui-ci se

plaint, il lui est opposé une argumentation souvent

fallacieuse, comprenant des arrangements avec la

loi.

Ainsi il a pu être riposté face aux mécontentements

de clients :

1. "De manière générale, les autorisations de

prélèvement doivent être signées de leur client

mais… ". Or il n’y a pas de manière générale, il y a

la loi qui impose l’existence d’une autorisation,

soit elle existe, et à la banque de le prouver, soit

elle n’existe pas. et il faut restituer les sommes

dues.

2. "En raison du développement du nombre des

prélèvements, il ne nous est pas possible de

conserver ces autorisations dans nos dossiers

clients". Donc ils n’ont pas de preuve, et le

prélèvement n’est pas autorisé.

3. "Vous avez communiqué vos coordonnées

bancaires à l’organisme, c’est bien que vous étiez

d’accord pour être prélevé !". Mais c’est

également à la banque qu’il faut donner son

accord.

4. Pire encore : "l’entreprise bénéficiaire du

prélèvement ne nous a pas communiqué le

document justifiant son autorisation de

prélevé…" mais comme c’est une banque, on lui

fait confiance, entre banques c’est bien normal

non ?

Cette affaire nous alerte une fois de plus sur la

vigilance constante qu’il faut porter au contrat.

Le contrat n’étant pas toujours obligatoirement

écrit, et ne requérant pas forcément la signature du

client, nous conseillons à nos adhérents de limiter

l’acceptation des démarchages téléphoniques en

s’inscrivant sur le site Pacitel.

Lors d’une communication à vocation commerciale,

il convient, dès lors que l’enregistrement de la

conversation aura été annoncé, d’indiquer

clairement à son interlocuteur qu’aucun contrat ne

sera conclu par téléphone.

Méfiance également quant à la délivrance des

coordonnées bancaires.

Le démarchage téléphonique étant réalisé

essentiellement par des salariés précaires avec des

objectifs fixés par leur direction, et selon un déroulé

d’entretien établi d’avance, il convient de réagir de

façon polie, mais ferme, aux propositions

déplaisantes.

Pour le CDAFAL 42, Laure MARIE TILLON

Juriste consommation

Page 18: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

18

Informations Pratiques - Lexique

Annuaires :

Le Ministère de la Justice a mis en place un annuaire du

monde judiciaire recensant plus de 3000 adresses.

Annuaire du monde judiciaire

Alimentation :

Neuf organisations publient un dépliant relatif aux pièges

des emballages en matière de ventes de fruits. Il résume

les aspects essentiels à connaître en matière de qualité

alimentaire.

Qualité alimentaire ou comment s’y retrouver.

Les Fiches Pratiques :

Fiche pratique sur le choix de la carte bancaire.

Le choix de la carte bancaire.

Fiche pratique sur le choix du syndic par les

copropriétaires.

"Copropriété : Le contrat de syndic"

Afin de profiter d’aides exceptionnelles pour payer les

factures d’eau, d’électricité ou de gaz, il est possible de

consulter des fiches pratiques pour tout connaître sur ces

sujets.

Aide financière pour l’eau

Aide financière pour l’électricité

Aide financière pour le gaz

La réforme du 1er juillet 2010, implique un certain

nombre de modifications sur les règles relatives crédit

renouvelable.

Le crédit renouvelable.

En vrac sur le net :

Banque, Crédit

Un rapport sur l’avenir des moyens de paiement en

France, préconise entre autres, la diminution de

l’utilisation des chèques.

L’avenir des moyens de paiement en France.

Collectivité

L’Association des Maires de France (AMF), a édité un

guide pratique sur le mariage civil, ainsi qu’un livret de

préparation sur le même sujet.

Guide pratique

Consumérisme

Le guide des associations de consommateurs est paru.

Le guide des associations de consommateurs.

Pour 2012, les priorités d’actions de la Direction Générale

de la Concurrence de la Consommation et de la

Répression des Fraudes (DGCCRF), sont définies par une

directive nationale d’orientation.

Directive nationale d’orientation

La commission des clauses abusives (CCA) vient de

rendre son rapport d’activité pour l’année 2011.

Rapport d’activité

Environnement

Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE),

publie le bilan du Grenelle de l’environnement.

Bilan du Grenelle de l’environnement.

A l’approche de la conférence des Nations Unies sur le

développement durable, le Conseil économique, social et

environnemental rend un avis intitulé "Rio + 20 : un

rendez-vous majeur pour l’avenir de notre planète".

Avis

Famille

L’Union Nationale Des Associations Familiales (UNAF), a

édité un livre blanc sur la protection juridique des

majeurs, intitulé "25 mesures pour améliorer la réforme

de 2007“.

Livre blanc.

Institutions

Dans son rapport d’activité pour l’année 2011,

l’Assemblée nationale note que sur 100 textes

définitivement adoptés, 42 autorisaient la ratification de

traités ou de conventions internationales, 35 avaient pour

origine un projet de loi et 23 une proposition de loi.

Rapport d’activité 2011.

Inégalités

L’Observatoire des Inégalités publie les indicateurs clés

liés aux inégalités.

Inégalités - Les indicateurs clés

Page 19: revue conso trimestrielle

Revue trimestrielle du CNAFAL - Avril - Mai - Juin 2012

19

L’Institut National de la statistique et des Etudes

Economiques (INSEE), présente plusieurs indicateurs de

pauvreté

Pauvreté – Les indicateurs.

Libertés publiques

La Commission Consultative des Droits de l’Homme a

rendu un rapport sur la lutte contre le racisme,

l’antisémitisme, et la xénophobie pendant l’année 2011.

Rapport

Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a présenté

son rapport annuel pour 2011 sur la surveillance des

arrêts et décisions de la Cour Européenne des Droits de

l’Homme.

Rapport Annuel

Le Comité pour la Prévention de la Torture et des peines

ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du Conseil

de l'Europe, dresse un bilan des conditions

d'enfermement en France, et note des évolutions

positives mais insuffisantes.

Communiqué de presse du CPT

La Commission Européenne vient de publier un

communiqué de presse relatif au traitement des droits

fondamentaux.

Communiqué de presse de la Commission Européenne

Logement

Dans une étude du Haut Comité pour le Logement des

Personnes Défavorisées (HCLPD), celui-ci estime que les

logements sociaux ne sont pas assez abordables pour les

plus démunis.

Loyers HLM, droit au logement et mixité sociale

En cas de travail d'amélioration, de transformation,

d'aménagement ou d'entretien portant sur les logements

d'habitation (résidence principale ou secondaire),

achevés depuis plus de 2 ans, les citoyens peuvent

bénéficier du taux de TVA réduit à 7%.

Le taux réduit de TVA

Au premier trimestre 2012, l’indice de référence des

loyers atteint 122,37. Sur un an, il augmente de 2,24%.

Indice de référence des loyers

L’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement

(ANIL), propose une étude sur l’articulation entre la

procédure de surendettement, l'expulsion et les aides au

logement.

Etude juridique

Vie au travail

Le défenseur des droits et la Commission nationale de

l'informatique et des libertés (CNIL), ont édité un guide à

l’attention des employeurs qui souhaitent prévenir

efficacement les discriminations.

Guide

Le collectif éthique sur l’étiquette, publie un rapport

d’enquête sur le sablage des "jeans" au Bangladesh.

Rapport.

Découvrez le guide pratique de l’ADEME – "Être éco-

citoyen au bureau".

Guide

Santé

La Commission européenne a adopté une liste

d’allégations de santé autorisées, relatives à la

réglementation des denrées alimentaires.

Document

Coordonnées du CNAFAL

108 Avenue Ledru Rollin – 75011 PARIS

@ [email protected] / www.cnafal.org

Secrétariat 01.47.00.02.40 / 01.47.00.01.86

Administrateurs consommation du CNAFAL :

Frederick POLACSEK

Claude RICO

Service Juridique :

Hugo CADET

01.47.00.02.40

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Rédacteur : Hugo CADET, avec la participation de

Sylvie EIBICHT du secrétariat pour la mise en page.

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