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Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012 1. Exploitation

Revue de presse ARP – Novembre 2012

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Page 1: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012

1. Exploitation

Page 2: Revue de presse ARP – Novembre 2012

5 novembre 2012

Cinéma : Paris se projette en 2015

Par EDOUARD LAUNET

Circuit . Créations de multiplexes, rénovations, salles d’art et essai qui

résistent… La capitale évolue bien.

Une vue Grand Rex à Paris, le 19 septembre 2006. - Reuters

Le cinéma parisien va bien, à en juger par une étude de la Ville. La capitale disposera

en 2015 de 88 établissements et 431 écrans, contre 89 établissements et 369 écrans

en 2000. A l’ouverture de neuf complexes (MK2 Bibliothèque, MK2 BNF, MK2 Grand

Palais, MK2 Quai-de-Loire, le MK2 Villette (en projet), le Pathé Quatrième Travée,

l’UGC Claude-Bernard, l’Etoile Lilas et le Louxor-Palais du Cinéma, à Barbès),

s’ajoutent l’ouverture du Club de l’Etoile, jusqu’ici voué aux projections privées, et les

mues du MK2 Beaugrenelle en Pathé Beaugrenelle et du Grand Ecran Italie en Pathé

Italie. Onze salles ont fermé depuis 2010.

Les trois gros circuits d’exploitation (Pathé-Gaumont, UGC, MK2) sont certes le

premier moteur de cet élargissement. Mais deux indépendants y contribuent : le

groupe Etoile Cinéma, associé à Cap Cinéma, pour le nouveau complexe Etoile Lilas,

de 7 salles et 1 500 fauteuils, dans le XXe arrondissement, qui ouvre ce mois-ci, ainsi

qu’un exploitant indépendant (via délégation de service public) pour le Louxor-

Cinéma.

Page 3: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Cette pièce de patrimoine, rachetée par la Ville en 2003, proposera au printemps

trois salles neuves dans un quartier qui en est privé depuis la reprise du Cinéma des

Cinéastes par l’ARP en 1996.«Cette évolution positive constitue une rupture avec les

décennies précédant les années 2000», selon la municipalité. Malgré le

développement des multiplexes par les grands opérateurs parisiens, les salles art et

essai indépendantes résistent, souligne la municipalité : on en dénombre 38

aujourd’hui. Dans le cadre de la création d’un centre d’animation, l’Arlequin (rue de

Rennes, VIe) va disposer de nouvelles salles. Dans le XVe, le Chaplin, anciennement le

Saint-Lambert, est repris par un jeune exploitant. Le Champo et la Filmothèque du

Quartier latin sont passés au numérique.

La création de salles ou leur rénovation a modifié les équilibres, avec un

développement vers la Villette : MK2, qui lança la réimplantation de cinémas à

Stalingrad à la fin des années 90, est rejoint par deux circuits : UGC a lancé la

construction d’un complexe dans la ZAC McDonald-Claude-Bernard, et Pathé

l’aménagement de 16 écrans dans la Quatrième Travée de la Cité des sciences et de

l’industrie. Le développement de l’offre cinématographique intra muros devrait se

traduire par un accroissement de 3,5 millions d’entrées entre 2000 et 2015, selon la

Ville.

Page 4: Revue de presse ARP – Novembre 2012

5 novembre 2012

Un nouveau cinéma pour le quartier des Batignolles à Paris

Paris lance aujourd'hui, le 5 novembre,

un appel d'offres pour le futur cinéma qui devrait s'installer dans le nouveau quartier Clichy-

Batignolles (XVIIe arrondissement).

Cet éco-quartier, prévu à l'origine pour être le village olympique, et où devrait s'installer le futur

Palais de justice de Paris, est très mal équipé. Les salles les plus proches sont celles de la Place

de Clichy (Pathé Wepler, Cinéma des cinéastes).

La ville espère que ce multiplexe de 7 salles ouvrira en 2017, compensant ainsi le désert

cinématographique du nord-ouest parisien. Avec 3 400 logements neufs et la densité actuelle du

quartier, les exploitants devraient être attirés par la perspective d'une bonne fréquentation de

proximité. S'ajoutent les transports : actuellement desservi par l'une des branches de la Ligne 13

du métro (avec à moins de 10 minutes les villes de Clichy et Asnières) et le RER C, le nouveau

quartier sera relié à terme par l'extension de la Ligne 14 (avec Saint-Ouen à 5 minutes), le

prolongement de la ligne 3 du Tramway (qui desservira les quartiers périphériques du XVIIe et

les quartiers ouest et nord du XVIIIe arrondissement.

Avec le récent Etoile Lilas qui vient d'ouvrir, la cartographie cinématographique parisienne se

transforme : on attend un troisième MK2 dans le quartier de la Villette, un Pathé à la Cité des

sciences et de l'industrie, le Louxor à Barbès, l'UGC à Porte d'Aubervilliers, l'agrandissement de

l'Arlequin à saint-Germain-des-Prés, un Pathé dans le nouveau centre commercial de

Beaugrenelle, et certainement un autre Pathé Place d'Italie.

Page 5: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012

2. Chronologie des médias

Page 6: Revue de presse ARP – Novembre 2012

7 novembre 2012

Et VOD la galère par Sophian Fanen

Illustration Beb-Deum

» sur le même sujet

Chronologie des médias : le mauvais timing

Internet remet en cause les délais de diffusion entre cinéma, télé et vidéo à la demande.

Et si on revoyait Drive, ce soir, ce chouette film où un cascadeur taiseux tabasse des gens dans les

ascenseurs à la nuit tombée ? C’est simple, TF1 le propose à la location sur son service de vidéo à la

demande (VOD). Quatre euros, nickel. Sauf que le film n’est disponible qu’en version française, et que

l’ambiance Jacques Balutin casse un peu la noirceur californienne de l’histoire. Ne reste plus qu’à le

télécharger, avec ses sous-titres, sur Pirate Bay. C’est illégal, mais ça marche.

Cette histoire vécue résume bien la situation dans laquelle reste engoncée la VOD en France en cette

fin 2012, tandis que l’arrivée déjà annoncée de géants du genre (Amazon, voire Netflix) va transformer

2013 en année charnière dans le domaine. Et que les propositions de la mission sur le numérique

confiée à Pierre Lescure sont également attendues pour le printemps prochain.

D’ici là, le spectateur-internaute est condamné à être déçu par l’offre légale. Certes, Canal+ a lancé,

fin 2011, son offre sur abonnement Canalplay, tandis que l’iTunes Store d’Apple continue d’attirer les

amateurs de séries. Le marché français est passé de 150 millions d’euros en 2010 à près de 250

millions début 2012. Mais le catalogue disponible plafonne à 9000 films, toutes plateformes

confondues, selon le Syndicat de l’édition vidéo numérique (SEVN), le principal représentant du

secteur. C’est peu, diront les internautes habitués des plateformes pirates. Et on vous passe l’absence

de version originale ou de haute définition.

Page 7: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Numériser et diffuser

Quelles barrières empêchent donc toujours l’émergence d’une VOD officielle capable de rivaliser avec

l’offre illégale ? « Il y a eu des réticences à l’allumage parce que les acteurs de la télévision et du

cinéma ne voulaient pas mettre à disposition leurs films sur Internet, un réseau synonyme de piratage,

résume Jean-Yves Mirski, le délégué général du SEVN. Aujourd’hui ces réticences sont levées, tout le

monde sait qu’il faut y aller. Les blocages qui demeurent sont techniques et juridiques avant tout. »

« On a l’impression que la VOD, c’est juste prendre un film et le numériser pour le vendre, continue

Jean-Yves Mirski. Mais, pour beaucoup d’œuvres, il faut un travail préalable de nettoyage et de

remastérisation, voire de reformatage de l’image. Le but n’est pas de numériser pour dix ans, mais

pour toujours : donc, il faut que ce soit bien fait. Aujourd’hui, on se heurte encore à ce goulot

d’étranglement technique qui ne permet pas de lutter à égal avec les échanges illégaux », qui se font

souvent à partir d’un DVD.

Vient ensuite l’étape de la distribution, sur les diverses plateformes de VOD qui reste étonnamment

coûteuse. « Il faut compter 900 euros pour la mise en ligne d’un film sur iTunes, qui est un peu la

norme en ce moment, détaille Alexis de Rendinger, d’Under the Milky Way, l’un des principaux

intermédiaires techniques dans le domaine. A quoi il faut rajouter 200 euros pour l’adapter aux autres

plateformes, et encore quelques centaines d’euros pour ajouter des sous-titres en plusieurs

langues. » Au final, il faut vendre un film « environ 400 fois » pour rentabiliser sa seule mise à

disposition en VOD.

Renégocier les contrats

Autre frein à la mise en ligne des films datant d’avant le milieu des années 80 : « Leurs contrats ne

permettent pas une exploitation sur Internet, selon François Pouget, avocat spécialisé dans la

négociation et la gestion des droits de l’audiovisuel. La seule solution qui a été trouvée est de confier

les droits des auteurs de ces œuvres [réalisateur, scénariste, etc., ndlr] à des sociétés de gestion

collective, afin de leur apposer un vernis de licéité. » Ce qui permet de faire circuler les films, mais pas

beaucoup plus légalement que sur Pirate Bay.

Dans le même domaine, les lobbies du Net demandent, depuis plusieurs années, la renégociation de

la TVA sur la VOD, qui est de 19,6% [mise à jour : pour la fixer à 5,5% — voir ci-dessous]. Le dossier

est dans les mains de Pierre Lescure, déjà enseveli de patates chaudes.

Et en voilà une autre pour Lescure : la chronologie des médias, c’est-à-dire le cadre légal qui régule la

diffusion d’un film depuis sa sortie en salles jusqu’à sa quinzième apparition sur la TNT. Plus

Page 8: Revue de presse ARP – Novembre 2012

personne n’en n’est réellement satisfait aujourd’hui, c’est le bazar et c’est très politique (lire ci-

contre).

Défendre le financement du cinéma

La France a, en matière d’audiovisuel, créé un système plutôt efficace qui assure — via la chronologie

des médias — le financement de la création par la chaîne des diffuseurs. D’où l’insistance du secteur

pour intégrer à cette boucle toutes les plateformes de VOD et de sVOD (sur abonnement).

Aujourd’hui, la taxe sur les services de télévision (TST), payée par les fournisseurs d’accès, va déjà

au cinéma, mais elle reste menacée par un veto de la Commission européenne. Les plateformes qui

dépassent 10 millions d’euros de chiffre d’affaires sont également tenues d’en reverser environ 15%.

C’est surtout le cas de Canal+, et d’Orange et de iTunes. Mais on sait aussi qu’Apple détourne

beaucoup de ses revenus vers ses filiales européennes pour échapper à la fiscalité hexagonale.

Dans cette ambiance attentiste, le monde du cinéma rechigne aujourd’hui à nourrir les plateformes de

VOD tant qu’elles ne mettront pas au pot pour« préserver la chance de produire 250 films par an en

France », dit Jean-Yves Mirski. « Les blocages sont les mêmes qu’à l’époque de la télévision qui allait

tuer le cinéma selon certains. Finalement, elle est devenue essentielle dans son dynamisme »,

évoque Florence Gastaud, déléguée générale de l’ARP, l’« association des réalisateurs qui se

produisent eux-mêmes ».

Il faudra donc à court terme, là aussi, discuter avec les géants sans frontières du Web : Apple,

Amazon, Google… Des entreprises qui sont encore emmenées par des ingénieurs, très loin des

logiques artistiques qui préoccupent le monde du cinéma. Pour elles, peu importe le contenu, tant que

le contenant est rentable. « La VOD ne doit pas profiter qu’aux blockbusters, avertit Régine

Hatchondo, la directrice générale d’Unifrance, l’organisme chargé de la promotion du cinéma français

dans le monde. Il ne faudrait pas qu’Internet nous précipite vers un système qui casserait le cercle

vertueux que nous avons créé en France et valoriserait les œuvres qui marchent le mieux au profit de

celles qui ont besoin de temps pour exister. »

Paru dans Libération du 6 novembre 2012

Erratum : Nous avons donné un mauvais taux de TVA pour le DVD, il est bien de 19,6% et non de

5,5%. Cela a été corrigé dans cette version en ligne.

Page 9: Revue de presse ARP – Novembre 2012

7 novembre 2012

Diffusion Internet avant la salle : Fondivina s’explique

par FABIEN LEMERCIER

07/11/2012 - Second épisode dans la polémique (news) agitant

l’industrie cinématographique française avec l’expérience promotionnelle de diffusion de deux films

en avant-première sur Internet (en partenariat avec Dailymotion et le label Eye On Films), 48 heures

avant sa sortie nationale en salles. Marc Guidoni (photo -Fondivina Films) qui distribue aujourd’hui

le film canadienNuit #1 dans cinq salles de l’Hexagone (dont le Cinéma des Cinéastes dirigé par

l’ARP – lire l’article) explique pourquoi il a décidé de tenter cette expérience. (L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

"Amoureux depuis toujours de l'expérience irremplaçable de voir un film dans l'écrin d'une salle de

cinéma, nous sommes également d'une génération qui pense que les nouveaux écrans ne sont pas

nécessairement les ennemis des exploitants, mais peuvent au contraire en devenir leurs alliés pour

peu que les intérêts de tous soient compris et respectés. La distribution indépendante de films

fragiles et difficiles est devenue un jeu de roulette russe dans lequel le distributeur risque en

permanence de déposer son bilan, alors que l'offre de films se multiplie de manière exponentielle et

que l'accès aux grands écrans devient de plus en plus compétitif. Nos professions se doivent d'être

inventives, et de repenser des pratiques tenant pleinement compte des nouveaux usages des

cinéphiles de 2012, qui consomment des images sur toutes sortes d'écrans. Qu'on le déplore ou

qu'on s'en félicite, c'est comme cela...

Nous pensons que les temps changent, et que celui ou celle qui visionne en avant-première gratuite

de larges extraits - voire l'intégralité - d'un film quelques jours avant sa sortie, peut devenir un

formidable ambassadeur de ce film auprès de sa communauté, et l'inciter à aller le découvrir dans

les salles qui le présentent en exclusivité. Ce n'est finalement que le principe des avant-premières

d'antan, mais rendues accessibles au plus grand nombre, et sans le coût prohibitif pour le

distributeur de la privatisation d'un lieu le temps d’une projection. Les salles ont tout à gagner de ces

pratiques de dissémination des envies de films dans les réseaux sociaux. Et nous sommes

convaincus qu’il est totalement faux de dire que les spectateurs qui ont vu le film en avant-première

sur Internet sont des spectateurs perdus pour tout le monde. Au contraire, si on les invite, c'est

précisément pour qu'ils enclenchent le bouche à oreille, ce fameux bouche à oreille qui aujourd'hui

n'emprunte plus les mêmes canaux qu'hier...

Notre seul souhait est donc d’être inventifs pour l'amour du cinéma en salles. Sinon, le risque est

que demain, seules les très grosses machines commerciales, par ailleurs tout à fait respectables,

auront accès aux grands écrans faute d'entrepreneurs suffisamment fous pour avoir envie de faire

partager leurs désirs de films qui, par leur sujet leur origine ou leur nouveauté, n'auront jamais à leur

disposition la même artillerie de communication."

Page 10: Revue de presse ARP – Novembre 2012

8 novembre 2012

MEDIA-supported VOD

initiative courts controversy By Martin Blaney

Windows debate spurred on by exhibition cancellation of titles

launch through special VOD programme.

Europe’s media chronology debate has heated up as a MEDIA-supported initiative for

online avant-premières has courted controversy.

The chain of events came about when Paris-based Eye On Films (EoF) and the VOD

platform Dailymotion announced that they were joining forces for exclusive, free

presentations on the online platform of two feature films ahead of their theatrical

openings.

Brazilian film-maker Marcos Prado’s feature debutParaísos Artificiais (Les

Paradis Artificiels) [pictured] was shown Dailymotion’s site on October 29 from 22.00,

ahead of French distributor Damned Distribution’s release on October 31.

And Canadian director Anne Emond’s debut Nuit #1, was put online this Monday/Tuesday

(November 5/6) via Dailymotion from 18.00 to 06.00 in France and Belgium. The sneak

preview was scheduled two days before the planned French theatrical release by

Fondivina Films and Belgian release by Coopérative Nouveau Cinéma on November 7.

According to the initiative’s two partners, over 6,000 people watched Prado’s drama and

there were some 400,000 visits to the film’s trailer. This showcasing, it was argued,

would help boost the word of mouth about the film and benefit the theatrical release.

However, Yohann Cornu of Damned Distribution spoke of “a catastrophe” when a chain of

cinemas decide to cancel its bookings of the film for 12 of the planned 15 screens just a

day before the release. Speaking to the magazine Ecran, Cornu observed: “The media

chronology has been broken, but now it has killed us.”

Consequently, Prado’s film was only shown at three independent venues from Oct 31:

Publicis Champs Elysées in Paris, Le Club in Grenoble and Les Ambiances in Clermont-

Ferrand, with the director appearing in person at the Paris cinema on the first day of

release.

Speaking exclusively to Screen about EoF’s strategy, project coordinator Nawid Sarem

explained that the presentation of films for free 48 hours before their theatrical release is

Page 11: Revue de presse ARP – Novembre 2012

“the perfect way to increase their visibility and to support the cinemas. We believe that

the promotion of contents on the Internet still has to be associated with free events.

People would probably be ready to pay for online sneak-previews of blockbusters, for

independent first films you have to find ways to attract your audience without any well-

known actors or director.”

Meanwhile, Emmanuel Cocq, who is responsible for distribution and new business models

under MEDIA Mundus, distribution and new business models, pointed out to Screen that,

in the case of Les Paradis Artificiels, “legally speaking, the action promoted by EOF does

not constitute a violation of French law (the media chronology starts with the official

release of the film in theatres). Therefore, the French distributor could take the file to the

médiateur du cinema and ask for an ‘injunction’ obliging the theatres to respect their

commitments. Nevertheless, Damned Distribution is a very small young company and I

don’t think it will risk going to the médiateur.”

“Interestingly, most of the theatres which have decided to cancel the release are

multiplexes belonging to the same group,” Cocq continued. “I believe that they have

been surprised by the scope of the communication campaign surrounding the

Dailymotion event and that their final decision has been led by political reasons on a

sensitive issue.”

He noted that there hadn’t been any similar reactions from cinemas earlier this year

when EoF staged avant-premières of Red Heart and Bartosz Konopka’s Fear of Falling.

Meanwhile, EoF’s Sarem revealed that 7,000 people had watched Nuit #1 on Monday

evening (Nov 5) and 7,300 had accessed the trailer. This time, however, none of cinemas

has cancelled their bookings: it was due to open Wednesday in three Parisian cinemas,

Les Cinéastes, Publicis and l’Entrepôt, and Les Méliès in Montreuil.

“I guess the massive communication about the cancellation of Paradis Artificiels and that

Internet users and some journalists communicated in a positive way about these online

sneak-previews encourages exhibitors to maintain the film in their cinemas,” Sarem

suggested. “It will also enhance the current debate about media chronology in France

which is not really adjusted to support the promotion and distribution of independent

films.”

Nuit #1 is also scheduled to screen in cinemas in Montpellier, Biarritz and Brive-la-

Gaillarde in coming weeks.

Meanwhile, EoF’s architect, the sales agent WIDE Management, is one of the partners in

the TIDE (Transversal International Distribution in Europe) grouping, coordinated by

France’s L’ARP, which was one of the projects to receive backing from the European

Commission as part of its Preparatory Action for “Circulation of European Films in the

Digital Era.”

TIDE’s primary objective in 2013 is to stage a “day-and-date” release of four films in five

European territories in cinemas and on VOD platforms.

The films will be provided by four sales agents – Fandango Portobello, Goldcrest Films

International, Urban Distribution International and WIDE – and Europa Distribution will

mobilise its members to release the four titles into the cinemas.

Page 12: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Referring back to the controversy generated by the EoF online avant-premières, MEDIA’s

Emmanuel Cocq said that “the objective of the preparatory action is precisely to allow a

constructive dialogue between the different segments of the value chain on these

questions. We know that the issue is very sensitive (especially in France and in Germany,

but not only). It will be up to the three selected projects to deal with the theatres and to

find a way to include them in the game (…) and to promote a win-win model.”

In addition, Dennis Abbot, spokesman for EC Commissioner Androulla Vassiliou, revealed

to Screen that the Preparatory Action’s timeline “is up to February 2014, at which point

there will be a workshop (possibly at the Berlin Film Festival) to present the results of the

pilot project.”

Meanwhile, in a related development, the European Parliament’s Committee on Culture

and Education hosted a public hearing yesterday (Tues, Oct 6) on the “Opportunities for

online access to Europe’s cultural diversity.”

In one contribution, Detlef Eckert, director of policy coordination and strategy at the

European Commission’s DG Information Society and Media, described the current

situation of the digitisation of Europe’s cultural heritage as follows: “We have a big

mountain to climb and, as I see it, we have just arrived at the base camp.”

“When you look at film heritage, only 1.5% of film are digitised and only a fraction of

them are available online. Most of the non-digitised films are out of commerce, and this

is something we need to tackle and work with industry to improve and modernise the

licensing.”

Page 13: Revue de presse ARP – Novembre 2012

14 novembre 2012

Cinéma et Chronologie : « La distribution indépendante est devenue un jeu de roulette russe » selon Marc Guidoni, distributeur de Nuit#1

4 salles et un enterrement !

Marc Guidoni, le patron de Fondivina en a décidé autrement. Il ne voulait pas voir son

film Nuit#1 disparaître des écrans prématurément. Alors il a décidé de l’offrir à tous les

internautes le lundi 5 novembre de 18h à 3 heures du matin. Il justifie sa démarche par la

nécessité d’allier les écrans d’hier à ceux de demain : « amoureux depuis toujours de l'expérience

irremplaçable de voir un film dans l'écrin d'une salle de cinéma, nous sommes également d'une

génération qui pense que les nouveaux écrans ne sont pas nécessairement les ennemis des

exploitants, mais peuvent au contraire en devenir leurs alliés pour peu que les intérêts de tous

soient compris et respectés. »

7.000 visionnages en streaming en quelques heures sur Dailymotion qui avaient une vocation

simple pour lui : « que celui ou celle qui visionne en avant-première gratuite de larges extraits -

voire l'intégralité - d'un film quelques jours avant sa sortie sur une plateforme de référence comme

Dailymotion, peut devenir un formidable ambassadeur de ce film auprès de sa communauté, et

l'inciter à aller le découvrir dans les salles qui le présentent en exclusivité.»

Page 14: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Sorti dans 4 salles à Paris le 7 novembre, Nuit#1 a attiré 411 spectateurs à dimanche soir. Sans

avant-première numérique, Marc Guidoni estimait le potentiel du film à 1.000 entrées. Grâce à son

initiative, il pense pouvoir doubler ses entrées en salles. Nuit#1 poursuivra ensuite sa vie dans 6

salles en province à partir du 14 novembre.

Pour lui, il n’y aucune raison pour que les exploitants s’opposent à ce type d’initiative qui

bouleverse la chronologie des médias : « Les salles ont tout à gagner de ces pratiques de

dissémination des envies de films dans les réseaux sociaux. Et nous sommes convaincus qu’il est

totalement faux de dire que les spectateurs qui ont vu le film en avant-première sur internet sont

des spectateurs perdus pour tout le monde. Ils ne sont pas plus perdus que les invités aux avant-

premières de notre enfance... Au contraire, si on les invite, c'est précisément pour qu'ils

enclenchent le bouche à oreille, ce fameux bouche à oreille qui aujourd'hui n'emprunte plus les

mêmes canaux qu'hier. »

Il faut savoir que les films n’ont ni les mêmes moyens ni le même potentiel et que la souplesse de

la chronologie doit permettre aux distributeurs indépendants d’amortir au mieux leurs

investissements. Le patron de Fondivina explique : « la distribution indépendante de films fragiles

et difficiles est devenue un jeu de roulette russe dans lequel le distributeur risque en permanence

de déposer son bilan, alors que l'offre de films se multiplie de manière exponentielle et que l'accès

aux grands écrans devient de plus en plus compétitif. Nos professions se doivent d'être inventives,

et de repenser des pratiques tenant pleinement compte des nouveaux usages des cinéphiles de

2012, qui consomment des images sur toutes sortes d'écrans. »

Nuit#1 tentera ensuite de poursuivre sa vie en TV, même si aujourd’hui rien n’est signé avec une

chaîne. Au vu de ses entrées salles, l’exploitation DVD s’avère économiquement très risquée, si

bien que le film ne sera sans doute disponible qu’en VOD. Mais là, pas question de casser la

chronologie des médias. Marc Guidoni rendra son film visible sur les plateformes de VOD dans 4

mois, conformément aux accords interprofessionnels.

Cette expérimentation a une vertu : démontrer à toute la profession que certains films peuvent se

voir appliquer une chronologie différente car leur économie ne s’appuie pas nécessairement sur les

modes de financement habituels. l'ARP s'est d'ailleurs fendue d'un communiqué de presse pour

soutenir l'initiative du producteur lyonnais.

Page 15: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Que ce soit l’ultra-VOD payante ou bien les avant-premières gratuites, il est vital que les

distributeurs de films puissent continuer à expérimenter ces nouvelles fenêtres afin

d’offrir le maximum de chances de succès à leurs films. Le refuser, c’est renoncer à

accompagner le cinéma vers les nouveaux écrans. Qui un jour ou l’autre joueront un rôle

essentiel dans le financement des films !

@plechevallier

Page 16: Revue de presse ARP – Novembre 2012

26 novembre 2012

Chronologie : l'Arp répond au Spi et à l’UPF Michel Hazanavicius, président de l'Arp, a écrit à Yann Gilbert, président du Spi et Alain Terzian, président de l'UPF.

Suite aux réactions négatives du Syndicat de producteurs indépendants (Spi) suscitées par

l'expérience lancée par la Commission européenne sur les sorties simultanées "pour une meilleure

circulation du cinéma", la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (Arp), qui est l'un des trois opérateurs à avoir été retenus par Bruxelles pour fédérer une expérience sur la

chronologie de smédias, répond aujourd'hui aux deux syndicats de producteurs de films dans un courrier/communiqué:

" En premier lieu, et pour vous rassurer sur l’ensemble de vos préoccupations, sachez que nous

restons fidèles à travers cette action aux différents principes qui ont toujours dirigé notre

organisation de cinéastes, à savoir la défense de l’intérêt général du cinéma français et européen,

sa meilleure exposition et l’anticipation permanente des nouveaux modèles économiques de notre

secteur, afin de préserver une régulation saine pour la production indépendante.

Ce sont naturellement ces principes qui font la diversité de nos cinémas, et celle des cinéastes de

L’ARP d’ailleurs.

Page 17: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Il nous est donc apparu tout à fait légitime de participer à ce processus pour être au cœur d’une

politique qui ne doit pas nous échapper. Il ne s'agit pas d'ouvrir la boîte de Pandore, mais plutôt de

mener une réflexion sur des choix qui se présentent en étant garant des principes qui sont les

nôtres, et qui assurent depuis toujours la bonne santé du cinéma français. La France a toujours été

précurseur dans les politiques cinématographiques, elle a toujours su intégrer les nouveaux médias

au sein de la chronologie des médias, en leur donnant des droits et des obligations. Les nouveaux

entrants ne sont pas forcément des ennemis, et il est de notre devoir de réfléchir à une politique

d'intégration harmonieuse, responsable, et non conservatrice.

Aujourd’hui, la vidéo à la demande, qui constitue tout à la fois un moyen d’édition et de

distribution de nos œuvres, doit être considérée avec sans doute plus d’imagination, et peut être un

peu moins d’appréhension. C’est un moyen unique de diffusion du cinéma, c’est aussi une chance

inouïe pour l’exposition des œuvres. Il est peut-être temps de cesser de les diaboliser, et de les

inviter à réfléchir ensemble, en bonne intelligence, à jouer notre jeu, à aimer notre vision du

cinéma.

L'expérimentation, comme son nom l'indique, est un outil de réflexion. Et c'est la réflexion qui

doit nous amener à des prises de position. Plus que la religion, fut-elle animée de bonnes

intentions.

Cela ne veut évidemment pas dire que nous voulons remettre en cause la chronologie des medias

ou mettre en péril la salle. Vous ne ferez pas dire à des cinéastes que nous ne sommes pas attachés

à la salle de cinéma. Naturellement, elle reste et doit rester la destination première de nos œuvres.

Mais, vous le savez autant que nous, certaines œuvres ne sont pas armées pour supporter le

couperet fatidique que certaines d’entre elles leurs font subir chaque semaine.

Ces œuvres fragiles, souvent mal financées, qui sortent en petite combinaison, ne peuvent pas

subir systématiquement la double peine.

Nous savons, chers producteurs de l’UPF et du SPI, que sans que ce soit votre unique cheval de

bataille, vous êtes-vous aussi très attachés à ces œuvres. Que vous voulez qu’elles puissent être

encore mieux vues, afin qu’elles ne soient pas mises en péril. Ces œuvres sont essentielles pour la

diversité de nos cinémas et de nos talents. Il ne nous semble pas illégitime ou blasphématoire de

réfléchir à une autre manière de les exposer, avec la salle comme cœur de cette exposition, mais

en utilisant la VoD comme levier de diffusion.

C’est donc dans ce cadre que s’inscrit cette réflexion: comment permettre à des œuvres qui n’ont

pas eu de financement de chaînes, de pouvoir circuler en Europe, et comment optimiser leur accès

à un public qu’elle n’atteignent pas habituellement ? C’est d'ailleurs la raison pour laquelle les

financeurs ne pourront y voir ombrage, puisqu’ils n’y ont pas porté intérêt.

Enfin, cette action est fidèle aux demandes que nous avons formulées depuis plus de quatre ans,

où nous n’avons eu de cesse de répéter que nous devions en France, tenter des expérimentations.

Elles sont à notre sens nécessaires pour imaginer la chronologie des médias la plus pertinente et

moderne, qui permettra le développement d’une offre légale diverse, une meilleure diffusion des

œuvres fragiles, et de manière générale, une plus grande exposition du cinéma français et

européen.

Nous vous savons sensibles à ces questions, nous ne doutons pas que vous serez attachés aux

conclusions de nos travaux, mais sachez que nous trouvons stimulant que la quasi-unanimité de la

profession cherche à nous dissuader de persister dans cette voie. Cela nous interroge et alimente

notre réflexion.

Page 18: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Encore une fois, ces expérimentations ne nous servent aujourd'hui qu'à réfléchir sur les

mouvements à venir, et c'est peut-être parce que nous sommes cinéastes, mais nous n'avons pas

peur du mouvement. Sinon nous serions photographes."

Sarah DROUHAUD

© crédit photo : Julien Attard / L'ARP - Cinéma des Cinéastes

Page 19: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012

3. Cinéma français

Page 20: Revue de presse ARP – Novembre 2012

21 novembre 2012

CINÉMAMERCREDI 21 NOVEMBRE 2012 10:43

Les nouveaux enjeux du cinéma français Pour la première fois, Le Film Français réunit à l'occasion d'un grand colloque

thématique les principaux acteurs de l’industrie autour de thèmes majeurs de

l’actualité, que ce sont la VàD, le financement du cinéma et la numérisation.

Après les séminaires en ligne, Le Film Français, en association avec le cabinet de conseil

financierAccuracy, innove et choisit cette fois le mode du colloque, qui se tiendra le 11 décembre

au Palais Brongniart, pour répondre aux interrogations actuellement au cœur de la profession. Et

notamment à celles portant sur la vidéo à la demande…

Alors que la mission Lescure poursuit son travail et auditionne, ce colloque s’ouvrira avec la

présentation d’une étude exclusive menée par Médiamétrie sur les usages de la VàD par le public,

et sera l'occasion d'interroger les conséquences de la VàD sur la valorisation des contenus, et son

éventuelle création ou destruction de valeur. Les conditions de l'essor de la SVàD en France

seront aussi explorées. Deux tables rondes, programmées en matinée, confronteront les points de

vue de personnalités telles que Serge Laroye (directeur des contenus d'Orange), Dominique

Masseran (Dg de Fox Pathé Europa), Marc Tessier (administrateur général de Video futur

Entertainment Group), Christophe Lambert (Dg d' EuropaCorp), Maxime Lombardini (Dg

d'Iliad), Patrick Holzman (directeur de CanalPlay), Pascal Rogard (Dg de SACD), Philippe

Cardon (VP de Sony Computer Entertainment Europe), Régis Ravanas (Dga de la diversification,

Groupe TF1) et Michel Hazanavicus (président de l’ARP).

L'après-midi, les auditeurs se retrouveront pour suivre Éric Garandeau (président du CNC),

Thierry Forsans (président d'Éclair Group), Serge Bromberg (président de Lobster Films) et

Nicolas Seydoux (président de Gaumont) qui traiteront de la numérisation des contenus, qu'il

s'agisse des formats à adopter, des coûts, des financements possibles et des modèles économiques

liés. Cette journée se clôturera avec les questions relatives aux sources de financement alternatives

pour le cinéma. Les auditeurs bénéficieront ainsi des éclairages de Sébastien Raybaud (fondateur

d'Anton Capital), Thomas Langmann (président de La Petite Reine), Serge Hayat (président de

Page 21: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Cinémage), Vincent Grimond (président de Wild Bunch), Grégoire Chertok (associé-gérant de

Rothschild & Cie) et d'Anne Flamant (directrice du département production de l’image au sein de

Neuflize OBC).

Cinq partenaires s'associent à cette journée : l'Arp, la Scam, le SEVN, les Editions Multimédi@ et

Médiamétrie. Toutes les informations pratiques et tarifaires (y compris les tarifs privilégiés à

destination des producteurs, éditeurs vidéo, membres de l'ARP, Scam, etc.) sont disponibles

surlefilmfrancais.com/colloque. Anne-Laure BELL

Page 22: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012

4. Culture

Page 23: Revue de presse ARP – Novembre 2012

28 novembre 2012

Précarisation, budgets en berne… : l’angoisse du

monde de la culture

Théo Mercier, Le Solitaire (2009), collection Antoine Galbert, photo Marc Domage, courtesy de l'artiste et galerie Gabrielle Maubrie.

Le gouvernement socialiste de 1981 prônait une politique culturelle ambitieuse et s’en était donné

les moyens. Que reste-t-il de ces choix forts en 2012 ? Les professionnels sont inquiets.

Cinéma

Entre une importante coupe budgétaire infligée au CNC et une polémique sans fin avec

Bruxelles, le gouvernement socialiste envoie des signaux assez alarmants au cinéma français.

Les relations entre le pouvoir socialiste et le cinéma français ne pouvaient pas plus mal

commencer. Cinq mois seulement après sa prise de fonctions, le gouvernement annonçait une

mise à contribution “exceptionnelle” du Centre national du cinéma et de l’image animée : 150

millions d’euros prélevés sur le budget 2013 de l’organisme public, en échange de quoi la ministre

Page 24: Revue de presse ARP – Novembre 2012

de la Culture, Aurélie Filippetti, promettait un déplafonnement des taxes qui constituent la

majorité de ses ressources. Si le CNC a consenti à l’effort de solidarité en période de crise, son

président Éric Garandeau assure que le système d’aide à la production ne devrait pas être affecté.

Il précise néanmoins que cette perte “aura un impact très fort sur le plan de numérisation des

oeuvres du patrimoine” engagé depuis 2011.

Mais d’autres chantiers plus urgents occupent l’ensemble des professionnels. Ils sont engagés

dans un bras de fer avec la Commission européenne, qui bloque depuis des mois une réforme de la

taxe sur les opérateurs télécom reversée au CNC, visant à mettre un terme aux contournements qui

ont pu être réalisés par certains fournisseurs d’accès. “Les prises de décision sont de plus en plus

lentes face à Bruxelles, et le gouvernement n’envoie pas vraiment de signes politiques très forts ni

très encourageants pour défendre notre dispositif unique de financement du cinéma”, explique

Michel Hazanavicius, l’auteur de The Artist et président de l’ARP (Société civile des

auteursréalisateurs- producteurs) qui s’est investi dans la fronde contre la Commission

européenne. “Le CNC ne coûte d’argent ni à l’État ni au contribuable, il assure une industrie qui

embauche des milliers de personnes, et pourtant il ne semble pas prioritaire”, continue-t-il.

En attendant le dénouement de cette affaire, Aurélie Filippetti aura aussi à gérer l’épineux cas

Hadopi, relégué à une mission (plutôt bien accueillie par les professionnels) dirigée par Pierre

Lescure. Elle devrait rendre ses conclusions d’ici le premier semestre 2013 et, si l’on en juge le

rétropédalage de la ministre de tutelle sur la question – pendant la campagne présidentielle, elle

était contre –, la fameuse loi n’est pas près d’être enterrée. R. B.

Musique

Avant même la réduction du budget accordé à la culture, la filière musicale était déjà la

cinquième roue du carrosse. Et maintenant ?

En septembre, dans un entretien au Monde, Aurélie Filippetti annonçait l’abandon du projet CNM

– un Centre national de la musique imaginé sous Nicolas Sarkozy comme un équivalent du CNC

pour la musique, et soutenu par tous les acteurs de la filière. La nouvelle faisait l’effet d’une

bombe lancée dans une industrie qui traverse la plus grosse crise de son histoire. Il y a quelques

semaines, le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique) annonçait une baisse de 7,8 %

du marché de la musique enregistrée en 2012.

Un mois plus tard, au Mama, le rendez-vous des professionnels de la musique, la ministre

rassurait – un peu – les inquiets. Rappelant que “la musique est la première pratique culturelle

des Français”, elle annonçait la création d’une mission spécifiquement dédiée à la musique et

assurait que le projet du CNM n’était pas abandonné. Du côté des professionnels, on applaudissait

alors l’annonce du renouvellement du crédit d’impôt accordé aux labels et on saluait un discours

ouvert, qui prend en considération les TPE. “On sent que la nouvelle équipe du cabinet s’est

engagée dans la réflexion, explique Aurélie Hannedouche, déléguée générale du Syndicat des

musiques actuelles. Mais aucune mesure financière n’a été annoncée.”

À ce titre, la déléguée rappelle que l’État va soutenir la construction de la salle de la Philharmonie

de Paris à hauteur de 387 millions d’euros, quand le CNM prévoyait un budget de 95 millions

d’euros, directement prélevés, en outre, sur les fournisseurs d’accès à internet. S’agissant des

musiques actuelles, plusieurs problèmes se poseront dans les prochains mois. Les emplois

d’avenir, d’une part, sont réservés au 16-25 ans pas ou peu qualifiés. Avec la multiplication des

masters en médiation culturelle, les postulants dans cette filière sont aujourd’hui âgés et très

diplômés. Du côté des Smac, salles de concerts labellisées “scènes de musiques actuelles”, on

regarde aussi l’avenir avec inquiétude. Le plan signé en août 2010 prévoyait la labellisation d’une

Smac par département : celle-ci devait être financée par le ministère à hauteur minimum de 75

000 euros par an. Certaines, hélas, n’ont pas atteint ce financement plancher, les Drac dont elles

Page 25: Revue de presse ARP – Novembre 2012

dépendent favorisant rarement les musiques actuelles quand elles doivent faire des arbitrages entre

les structures de leur région.

Toutes les salles, enfin, pourraient voir la TVA sur la billetterie passer de 2,10 à 5,5 % d’ici

janvier. “Une perte de 5 000 euros par an par acteur”, conclut Aurélie Hannedouche. Pour Didier

Veillault, directeur de la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand, la déception est symbolique.

“Les musiques actuelles ont toujours été la cinquième roue du carrosse. En treize ans à la

Coopérative de Mai, on n’a pas été augmenté une fois. D’un gouvernement de gauche, on

attendait, sinon des sous, au moins un discours fort. On fait découvrir de jeunes artistes, on se bat

avec trois bouts de ficelle. Pourtant, je n’ai jamais vu un ministre dans la salle.” Le prochain

rendez-vous est fixé en mars, avec les conclusions de la mission Lescure sur la création et la

culture sur internet. Un rapport qui coïncidera avec la période d’élaboration des budgets

ministériels. J. S.

Arts de la scène

Pour résumer l’état d’esprit des artistes et responsables culturels du spectacle vivant, un

seul mot : inquiétude.

Si le candidat François Hollande s’était engagé à soutenir le spectacle vivant, le président

Hollande, après quelques décisions en début de mandat (le dégel d’une partie du budget du

spectacle vivant et des arts plastiques pour la création, mais hors établissements publics, théâtres

nationaux et le programme 224 de la Transmission des savoirs et de la démocratisation culturelle),

ne diffère guère, dans ses choix, de ses prédécesseurs. Ainsi la demande, jusqu’ici refusée, de la

suppression des mandats de révision, une invention sarkozyste qui consiste à prendre de l’argent

dans une Région pour la distribuer dans une autre, selon des critères opaques qui ne permettent

pas de savoir qui en a bénéficié, et qui a eu pour résultat la perte en Île-de-France de 1,35 million

d’euros et en Région Paca de 600 000 euros.

Inquiétude surtout, nous dit le président du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques

et culturelles), François Le Pillouer, de voir deux symboles attaqués : “La fermeture du Théâtre

Paris- Villette, pour des problèmes de gestion et de fréquentation attribués au directeur Patrick

Gufflet, alors même que celui-ci se propose de partir. Si la Ville de Paris le fait, toutes les villes

pourront s’autoriser à le faire. C’est aussi une histoire d’exemplarité. Et si l’État baisse de

manière forte, comme cela se passe actuellement, le budget de la culture en 2013 et refuse de

déclarer ce ministère prioritaire, alors les collectivités territoriales pourront en faire autant.” La

demande du Syndeac, en juillet, d’être reçu par le Premier ministre étant restée lettre morte, il

prépare et fait tourner “un texte qui est une apostrophe à François Hollande pour qu’il nous

reçoive en urgence et, si tel n’était pas le cas, nous prendrions nos responsabilités”.

Dernier dossier en souffrance, et depuis dix ans, le statut de l’intermittence, qui sera bientôt

rediscuté. Patrick Bloch, député PS, est chargé d’une mission parlementaire sur la question de

l’emploi artistique, du statut des intermittents et de l’indemnisation du chômage. Pour François Le

Pillouer : “Il hésite : faut-il attaquer en mars ou en septembre, après les festivals ? Mais comme

ils auront ruiné les intermittents et le théâtre, le problème n’est plus une question de date”. Juste

une question de volonté politique. F. A.

Art contemporain

Les musées attirent le public en masse mais les coupes drastiques des budgets ouvrent

dangereusement la porte au mécénat.

En progression constante depuis le début des années 2000, atteignant en 2011 le chiffre record de

27 millions de visiteurs, la fréquentation des musées français est au beau fixe. Et la crise n’y

Page 26: Revue de presse ARP – Novembre 2012

changera pas grand-chose : au mieux la quasi-stagnation, au pire la diminution, du budget de la

mission culture en général et du soutien à la création, à la production et à la diffusion des arts

plastiques en particulier. Parent pauvre historique, les arts plastiques comptaient déjà un budget

six fois moins important que celui du spectacle vivant, et subiront dans les trois prochaines années

une coupe d’environ 6,6 millions d’euros, soit 10 % de leur budget actuel. “Les musées et centres

d’art disposent de moins d’argent qu’il y a trente ans”, martèle Yves Aupetitallot, le très militant

directeur du Magasin de Grenoble, qui vient de publier avec d’autres représentants d’institutions

de province (Consortium de Dijon, IAC de Villeurbanne, CAPC de Bordeaux…), une tribune

intitulée “Se réinventer” pointant du doigt les déséquilibres Paris-Province. Et soulignant

notamment le traitement (de faveur) réservé au palais de Tokyo, qui tire pourtant le diable par la

queue pour remplir dignement ses 20 000 mètres carrés d’exposition et qui tente une équation

impossible avec des financements publics certes confortés et des soutiens privés nombreux mais

toujours insuffisants.

Autre maillon faible : les coupes drastiques des budgets d’acquisition d’oeuvres pour les

collections publiques, qui seront divisés par deux (passant de 20 millions en 2009 à 8,5 millions).

Pour les musées nationaux, cela signifie l’impossibilité de concurrencer les grandes collections

internationales et surtout une nécessaire échappatoire vers le mécénat privé au risque de certaines

dérives. Favorisé depuis 2003 par la loi Aillagon, le mécénat fait encore ses premiers pas dans

l’Hexagone (sauf dans les très grandes institutions comme le Louvre ou le musée du Quai Branly)

quand il est monnaie courante dans les pays anglo-saxons. Le “fund raising”, la recherche de

financements privés, devient le sport le plus pratiqué par les gens de l’art. Au point qu’on évalue

aujourd’hui les grands directeurs d’institution à l’aune de leurs capacités à faire rentrer de l’argent

privé et à devenir ainsi “bankable”.

“La vision entrepreneuriale qui a prévalu au changement de statut des plus grandes institutions

de l’État a induit leur transformation en agences culturelles de plus en plus éloignées de leur

coeur de mission d’origine”, alerte ainsi le collectif du Social Art Center Club. “Les stéréotypes

ont la vie dure : la culture est encore perçue comme un secteur non marchand, de subventions,

réservée à quelques créateurs fantasques et un public averti, répond par la bande Aurélie

Filippetti. Une étape indispensable est de refonder le rapport entre économie et culture.” Et la

ministre de rappeler un autre chantier qui attend les musées et centres d’art dans les prochaines

années : “Celui de la transition numérique des industries de contenus culturels. Par exemple, le

musée du Louvre a développé en partenariat avec Nintendo un très astucieux système

d’audioguides permettant la géolocalisation du visiteur, ce qui n’est pas un luxe au Louvre ! Le

Centre Georges Pompidou vient également de développer un musée virtuel, qui n’est pas une

simple visite numérique de Beaubourg mais un nouvel espace public muséal innovant pour les

internautes.” C. M.

Livre

Baisse de la TVA, guerre contre Amazon et transition numérique, la politique du livre selon

Aurélie Filippetti.

Une romancière au ministère. Sur le papier, le profil d’Aurélie Filippetti a de quoi rassurer le

secteur du livre. Surtout après le quinquennat Sarkozy, pas franchement porté sur la chose

littéraire. Que l’on se remémore les sorties sur La Princesse de Clèves : l’ex-président déclarait

avoir“beaucoup souffert sur elle” ; le livre a bien souffert aussi sous ses cinq années au pouvoir.

Notamment quand le taux de TVA sur le prix du livre a été porté à 7 %, décision qui menaçait

d’affaiblir un marché déjà fragile. Dès son arrivée rue de Valois, Aurélie Filippetti a ramené ce

taux à 5,5 %, mesure effective au 1er janvier 2013. “Le livre est de nouveau considéré comme un

bien de première nécessité, se réjouit Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la

Page 27: Revue de presse ARP – Novembre 2012

librairie française (SLF). C’est évidemment une bonne nouvelle pour des raisons commerciales et

économiques. Cela signifie qu’en janvier 2014, le livre bénéficiera de la baisse du taux réduit à 5

% et ne sera pas touché par la hausse du taux intermédiaire à 10 %, ce qui aurait été

extrêmement pénalisant.”

Le SLF a également entamé un travail avec le ministère à l’élaboration d’un plan en faveur des

librairies indépendantes, l’une des priorités affichées de la ministre qui y a consacré une

enveloppe de 1 million d’euros dans le budget 2013. Son autre cheval de bataille : la transition

numérique. Aurélie Filippetti se bat avec la Commission européenne au sujet de l’alignement du

taux de TVA du livre numérique sur celui du livre papier. Elle a aussi accusé à plusieurs reprises

Amazon de contourner la loi du prix unique. Bercy réclame d’ailleurs au géant de la vente en

ligne 200 millions d’euros d’arriérés fiscaux. “Avec Amazon, on va vers l’abus de position,

confirme Vincent Montagne, à la tête du Syndicat national de l’édition. Il ne faut pas que la

concentration par les grands acteurs du numérique engendre une domination culturelle. Le

marché doit être encadré.” Ce que réclament aussi les auteurs, notamment par la voix de la

Société des gens de lettres. “Nous souhaitons une vraie défense du droit d’auteur et un

financement de la création à l’heure d’internet, rappelle Jean-Claude Bologne, son président.

Nous en sommes encore au niveau de l’engagement.” É. P.

par Fabienne Arvers,Romain Blondeau,Claire Moulène,Elisabeth Philippe,Johanna Seban

Page 28: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012

5. Louxor

Page 29: Revue de presse ARP – Novembre 2012

27 novembre 2012

Le Louxor a son repreneur Mots clés : Louxor, 104, Bertrand Delanoë, Michel Gomez, Carole Scotta, Martin Bidou, Emmanuel Papillon

Par Lena Lutaud

La réouverture du Louxor, bijou architectural inauguré en 1921, «sera un événement majeur du

printemps 2013». Crédits photo: EMMANUEL GLACHANT / AFP Crédits photo : EMMANUEL

GLACHANT/AFP

L'ancien Palais du cinéma de Paris, racheté en 2003, est en reconstruction. Trois grandes

personnalités du cinéma français pourraient devenir ses gérants.

La décision de Bertrand Delanoë doit encore être validée par les élus lors du Conseil de Paris du

11 décembre. S'il est accepté, c'est un trio très respecté dans le milieu du cinéma et surtout

complémentaire qui gérera le mythique cinéma de style néoégyptien Le Louxor à Barbès-

Rochechouart. La réouverture de ce bijou architectural inauguré en 1921, fermé depuis 1983,

racheté en 2003 par la Ville de Paris à Fabien Ouaki, héritier des magasins Tati, «sera un

événement majeur du printemps 2013. Elle aura lieu avant mars car, selon le code électoral,

aucune inauguration n'est autorisée à douze mois des municipales», explique Bruno Julliard,

adjoint au maire de Paris chargé de la culture.

Page 30: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Palme d'or à Cannes pour Entre les murs de Laurent Cantet en 2008, Carole Scotta, PDG de

Haut et Court produit toujours des films de qualité mais aussi la série des Revenants diffusée sur

Canal+. À ses côtés, on trouvera Martin Bidou, qui s'occupe de la distribution de Haut et Court

mais aussi exploitant de cinémas via sa société Xanthie Films. Outre Le Grenoble, la salle art et

essai de Grenoble, et le Vincennes à l'est de la capitale, il est associé dans Paris au Max Linder sur

les Grands Boulevards et au Nouvel Odéon dans le Quartier latin. Avec l'aide de Carole Scotta,

Martin Bidou a ni plus ni moins sauvé ce cinéma de la destruction. Reconstruit avec les couleurs

joyeuses de la designer Matali Crasset, le Nouvel Odéon est passé de 28.000 à 50.000 entrées par

an. Le troisième larron aux commandes du Louxor s'appelle Emmanuel Papillon. Ancien patron du

cinéma Jacques Tati à Tremblay-en-France (93), il enseigne, aux étudiants de la Femis, les ficelles

du métier d'exploitant et de distributeur.

Un projet stratégique

Le trio de Haut et Court remporte le Louxor devant plusieurs candidats dont UGC, l'ARP qui détient

le Cinéma des cinéastes, et le réalisateur Djamel Bensalah (Beur sur la ville, Neuilly sa mère)

associé à Jacques Font et Jean-Philippe Julia, dirigeants du groupe Cinémovida, dixième exploitant

de France derrière UGC, Pathé, Gaumont, Kinepolis et CGR.

À l'heure où les ouvertures de cinémas dans Paris et sa périphérie se multiplient, la réouverture du

Louxor après trente ans de projecteur éteint est stratégique. D'abord, pour la population. Autrefois

rempli de salles, ce quartier est depuis des décennies un désert cinématographique. Pour voir un

film, les habitants doivent se déplacer jusqu'aux salles MK2 à la Villette ou vers la place Clichy où

se trouvent le Pathé Wepler, le Studio 28 et le Cinéma des cinéastes. La réouverture du Louxor est

aussi essentielle pour l'équilibre du quartier. Un lieu culturel a notamment pour fonction de réduire

l'insécurité. Le Louxor est aussi politiquement sensible. Après la Gaîté Lyrique, le 104 et les Trois

Baudets, c'est le dernier grand projet culturel de Bertrand Delanoë avant la fin de son mandat. La

Mairie, qui a investi de 25 millions d'euros dans la réhabilitation de ce cinéma, marche sur des

œufs. De tous ses projets culturels, seul le 104 est considéré comme une réussite. Cela dit, Le

Louxor est bien parti. D'abord, le planning des travaux menés par l'architecte Philippe Pumain a été

respecté à la lettre. Vitraux, mosaïques, mâts, décors peints… tout a été refait à l'identique. Michel

Gomez, délégué de la Mission Cinéma de Paris réceptionnera les travaux, comme prévu, mi-

janvier. Enfin, la Mairie a impliqué dès le départ les associations du quartier. «Cela a été une vraie

innovation, souligne Laurent Laborie président de Paris-Louxor. Nos manifestations populaires, les

projections de films, les couscous gratuits et le site Internet collaboratif ont permis au Louxor de

gagner beaucoup de temps en termes de notoriété. Quand il ouvrira, bien des Parisiens auront le

sentiment que le Louxor a toujours été là.»

Page 31: Revue de presse ARP – Novembre 2012

29 novembre 2012

Le Louxor sera exploité par Haut et Court, Xanthie Films et Emmanuel Papillon

Par CinéObs avec AFP 29 novembre 2012

Le Louxor en pleins travaux en 2010 © SIPA

L’ancienne boîte de nuit parisienne deviendra un cinéma au printemps

2013.

La Ville de Paris a choisi d'attribuer l'exploitation du cinéma le Louxor à un groupement

constitué de la holding Haut et Court, de la société Xanthie Films et d'Emmanuel

Papillon, directeur de la section d'exploitation de la Femis, a-t-elle annoncé lundi.

Le cinéma le Louxor, classé « Art et essai », ouvrira ses portes dans le nord-est de Paris

au printemps 2013. Construit en 1920, il était devenu une boîte de nuit jusqu'à la fin des

années 1980. La Ville de Paris a racheté l'établissement en 2003 pour lui redonner sa

vocation cinématographique et poursuivre la rénovation urbaine engagée sur le quartier

populaire de la Goutte d'Or.

L'équipe choisie par la Ville regroupe Carole Scotta, dirigeante de la société

indépendante de production et de distributions de films Haut et Court, Martin Bidou,

Page 32: Revue de presse ARP – Novembre 2012

exploitant (le Vincennes, le Nouvel Odéon, le Max Linder), programmateur et directeur

des ventes de la société Haut et Court, et Emmanuel Papillon, directeur pendant 20 ans

du cinéma Jacques Tati à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et actuel directeur de

la section d'exploitation de l'école de cinéma la Femis.

Quinze candidatures avaient été déposées. Parmi les finalistes se trouvaient l'ARP

(société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs), la société de production Miroir

magique, et un groupement associant la société de distribution les Films de l'Atalante,

l'association le Maghreb des films et les cinémas La Clef et les Trois Luxembourg.

Le choix de la Ville doit être approuvé formellement par le Conseil de Paris lors du

prochain conseil le 11 décembre.

Page 33: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Revue de presse de L’ARP – Novembre 2012

6. Costa Gavras

Page 34: Revue de presse ARP – Novembre 2012

12 novembre 2012

Costa-Gavras: "l'argent devient une sorte de religion" (entretien)

PARIS (Sipa) - Le réalisateur français Costa-Gavras, qui vient de réaliser "Le capital" (mercredi sur les écrans français), cherchait depuis longtemps à faire un film sur l'argent qui, selon lui, "devient une sorte de religion".

"C'est un moyen très corrupteur", confie le cinéaste dans un entretien accordé à Sipa. C'est d'abord la lecture d'un livre de Jean Peyrelevade, "Le capitalisme total", puis celle d'un ouvrage de Stéphane Osmont, "Le capital", qui lui a donné envie de réaliser ce film.

"C'est l'histoire d'un homme qui monte et qui devient complètement hystérique. Le personnage est terrible", confie-t-il.

Le réalisateur a toutefois pris ses distances avec le livre pour écrire le scénario avec Jean-Claude Grumberg et Karim Boukercha. "Dans le livre, le personnage va dans l'extrême, dans la déchéance. J'ai voulu faire un personnage aussi près que possible du réel", précise le réalisateur.

Comme il l'avait fait pour "Missing" (1981), avec Jack Lemmon, et pour "Le couperet" (2004), avec José Garcia, Costa-Gavras est allé chercher un acteur de comédie, Gad Elmaleh, pour interpréter son personnage principal, dans un rôle à contre-emploi.

Le cinéaste mise sur "l'originalité de voir un acteur faire autre chose que ce qu'il fait d'habitude", même si Gad Elmaleh a au départ été surpris de recevoir une telle proposition. "Il m'a dit, mais pourquoi moi?", raconte le réalisateur, qui a montré à l'humoriste le DVD de "Missing", avec Jack Lemmon, pour lui montrer qu'il pouvait jouer dans plusieurs registres.

Les spectateurs "ne vont pas rire"

Il pourra en tous cas compter sur la notoriété de l'acteur. "C'est toujours important qu'il y ait une tête d'affiche", reconnaît-t-il. "Mais est-ce que le public acceptera de voir Gad dans un autre rôle que celui dans lequel il est habitué de le voir. C'est le vrai danger finalement", note Costa-Gavras, en remarquant que dans le film, les spectateurs "ne vont pas rire".

Le réalisateur s'est plongé dans un univers qu'il ne connaissait guère et la préparation a duré "plus de deux ans". "Il a fallu voir beaucoup de gens, j'ai visité des salles de marché. J'ai découvert un monde qu'on ne soupçonne même pas. C'est cet aspect qui m'a intéressé, voir ce qui se passe derrière les portes", raconte-t-il, en soulignant que certains banquiers qu'il a rencontrés étaient "des gens d'une culture formidable".

Mais il met aussi en garde contre les tentations que peuvent avoir les hommes qui gravitent à un très haut niveau dans le monde de la finance. "Quand on a un tel pouvoir, on peut l'exercer dans tous les sens. Tout converge vers vous, l'admiration des autres, la sexualité devient plus facile, vous pouvez avoir tout ce que vous voulez, le respect que les gens vous montrent, la soumission."

"Il y a une chose qui m'a toujours préoccupé, c'est l'idée du pouvoir, le pouvoir qui gère le monde. Nous avons tous un petit pouvoir, c'est une arme formidable", affirme le réalisateur, notant que c'est un sujet qui revient de manières diverses dans ses films.

Page 35: Revue de presse ARP – Novembre 2012

Il faut en général trois ou quatre ans à Costa-Gavras pour tourner un long métrage. "J'aimerais faire plus de films, mais je n'y arrive pas. Il faut d'abord se décider sur une idée, puis l'écrire, puis le préparer, ça prend beaucoup de temps."

Les films, "on les aime tous"

Dans sa longue filmographie depuis "Compartiment tueurs" (1965), il reconnaît qu'"Un homme de trop" (1967) et "Conseil de famille" (1985), "ne sont pas trop réussis". "Mais les films, c'est comme des enfants, on les aime tous, et peut-être que ceux qui ont raté leur vie, on les aime plus que les autres."

Engagé, le réalisateur d'origine grecque s'inquiète pour le pays où il a passé son enfance avant de venir s'installer en France. "C'est tragique, pour une grande partie de la population grecque, parce qu'ils ne voient pas l'horizon du changement encore et, à mon avis, ça va durer pas mal de temps. Ce malheur vient avec d'autres, les jeunes qui quittent la Grèce. C'est un autre appauvrissement, après l'appauvrissement des riches qui ont enlevé tout leur argent pour le placer en Suisse ou ailleurs".

Mais il se veut optimiste, assurant que les changements engagés ont mis la Grèce "dans une voie correcte".

Parallèlement à son métier de cinéaste, Costa-Gavras est président de la Cinémathèque française. "C'est du plaisir surtout, c'est du bénévolat", explique-t-il. Il est aussi membre de l'ARP (Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs) et s'est rendu le mois dernier aux Rencontres de Dijon organisées chaque année, une occasion de faire le point sur les évolutions de l'industrie cinématographique: "Ca ne se fait nul part ailleurs dans le monde. Il y a des metteurs en scène étrangers qui viennent. C'est quelque chose à mon avis d'essentiel, discuter des problèmes avec d'autres professionnels du cinéma", confie-t-il.

Pour l'anecdote, Costa est un diminutif de Constantin qui a donné au réalisateur ce nom très original de Costa-Gavras. "Il y avait un roi Constantin en Grèce que je n'aimais pas du tout", s'amuse le réalisateur, finalement satisfait de ne pas être connu par ce prénom. Costa-Gavras, "c'est un nom qu'on m'a imposé", ajoute-t-il. Un nom qui lui a finalement réussi.

pyr/sb

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7. Ciné Jazz

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22 novembre 2012

Festival : quand le jazz swingue avec le 7eme art La première édition du festival "Ciné Jazz", qui se tient jusqu'au 30 novembre à Paris, se penche sur les liens entre cinéma et musique jazz. Il fait froid, c'est presque l'hiver. Un temps propice à la langueur, un temps à écouter... du jazz. Justement, la première édition du Festival "Ciné Jazz" pour le plus grand plaisir de vos oreilles, mais aussi de vos mirettes. L'événement propose projections, concerts et conférences pendant 10 jours. "Je voulais lier deux domaines qui entretiennent un lien très fort à travers l'histoire : jazz et cinéma", explique l'organisatrice Isabelle Lambert. Un programme éclectique La programmation tourne donc autour de l'idée que les deux arts se sont perpétuellement influencés et nourris. La manifestation propose par exemple une compétition de courts-métrages sélectionnés pour leur travail de mise en valeur d'une bande originale jazzy. "Cette musique évoque quelque chose de très visuel", justifie Isabelle Lambert qui a tenu à n'organiser les projections que dans des cinémas indépendants. Le célèbre pianiste Michel Petrucciani (mort en 1999) fait lui l'objet d'un double traitement : cinématographique avec un documentaire et musical avec un concert réunissant ses musiciens. La programmation renferme quelques pépites avecThe Last of the Blue Devils, documentaire rare sur le milieu du jazz tourné dans les années 1930, au Kansas. Mais l'événement qui dure jusqu'au 30 novembre vous réserve bien d'autres surprises tant à Paris qu'en banlieue : soirée Louisiane, concert à l'Hôpital américain entre autres. Pour découvrir ou redécouvrir le jazz. Infos : Ciné Jazz, jusqu'au 30 novembre, 5 à 30 euros The Last of The Blue Devils, le 23 novembre à 21h30, à l'Action Christine, 4, rue Christine, 6e. Michel Petrucciani, le 23 novembre, 22h30 à au Cinéma le Trianon, 71, place Carnot, Romainville. Concert hommage à Michel Petruciani, le 23 novembre à 20h30, au Cinéma le Trianon, 71 Place Carnot, Romainville. Projections des 9 meilleurs court-métrages "Jazz et la Ville", le 25 novembre, de11h-13h à l'Arp, 7, avenue de Clichy, 17e.

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8. Le BAL

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6 novembre 2012

Un regard social sans concession

Par BRIGITTE OLLIER, BRUNO ICHER

Au Cinéma des cinéastes, docus rares et films anglais expérimentaux

éclairent le travail du photographe.

Pour accompagner l’exposition de Paul Graham, une programmation cinéma conçue

par Anne Marquez, du Cinéma des cinéastes, présente dans cette salle parisienne

(XVIIe) une sélection épatante, autant par la rareté des films projetés que par la

variété des artistes représentés (1). Il est bien sûr question de la filiation de Graham

avec le cinéma anglais de l’époque de Beyond Caring, vue par Ken Loach (Which Side

Are You On ?, documentaire réalisé en 1984 sur la grève des mineurs britanniques)

et, plus encore, par Alan Clarke. Ainsi sera projeté samedi prochain son

éprouvantMade in Britain, tourné en 1982, qui suit l’enlisement d’un ado skinhead

totalement perdu, avec l’électrique Tim Roth dans son premier rôle.

Dans une autre section, cinq films de John Smith, réalisateur expérimental

britannique - qui gagne à être mieux connu et que le Bal avait déjà présenté au

printemps -, sont au programme (le 8 décembre), dont The Black Tower (une tour

fantôme dans Londres) ou Blight, documentaire sur la disparition d’un quartier de

l’East London. Enfin, autour du thème de l’espace urbain, la programmation offre

une belle exposition à des courts et moyens métrages parmi lesquels plusieurs

grandes signatures, comme Jonas Mekas, avec Williamsburg, histoire vécue de son

quartier de Brooklyn sur plus de cinquante ans (le 17 novembre), ou Stan Brakhage

(le 24) avec Wonder Ring, chorégraphie du métro aérien de New York sur l’ouverture

du Ring de Wagner.

Cinéma des cinéastes, 7, avenue de Clichy, 75017. Tous les samedis à 11

heures. Jusqu’au 8 décembre.