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Revue de presse des pépinières de toulouse métropole 3 février 2014

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DELAIR TECH, NAIO TECHNOLOGIES, TERRAKIT, LYMO, WISEED, IDGEO et Toulouse White Biotechnologies à la Une de la presse.

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26 janvier 2014

Lymo.fr, spécialiste du crowdfunding immobilier, lève 500 000 euros via WiSEED.com pour accompagner sa forte croissance

Toulouse, le 3 février 2014 - Lymo.fr, première plate-forme européenne de crowdfunding spécialisée dans l’immobilier, vient de boucler sa première levée de fonds d’un montant de 500 000 euros via WiSEED.com, le leader français du financement participatif de start-up (equity crowdfunding).

Une première levée de fonds significative sur le secteur du crowdfunding « Le premier tour de table pour une start-up tourne autour de 200 000 euros en moyenne. La première levée de fonds de Lymo.fr pour un montant de 500 000 euros confirme l’engouement des investisseurs particuliers dans les projets de financement participatif et notamment ceux portés par des spécialistes dans leur domaine. C’est aussi, et il faut le souligner, la deuxième plus grosse levée de fonds participative dans le secteur du crowdfunding en France après notre propre plate-forme WiSEED», déclare Thierry Merquiol, Président de WiSEED.com.

Spécialisée dans le crowdfunding immobilier, la start-up toulousaine Lymo.fr, lancée en février 2013, propose aux investisseurs particuliers d’investir collectivement dans la pierre en finançant des projets immobiliers jusqu’alors réservés aux professionnels et de bénéficier d’une rentabilité de 10% par an (hors impôts).

« Lymo.fr a fait le choix de la micro-promotion immobilière avec des produits peu risqués qui sont des résidences contemporaines de moins de 10 logements situées à proximité des centres villes des grandes agglomérations. Grâce à cette levée de fonds, Lymo.fr va pouvoir poursuivre son développement, consolider son positionnement de leader au niveau européen et ouvrir le financement de 10 nouveaux projets en 2014 et le double en 2015. Cette levée va accompagner notre forte croissance : toutes nos collectes ont été sur-souscrites de 20% en moyenne en 2013 », indique Jean-Baptiste Vayleux, co-directeur général de Lymo.fr

A propos de Lymo.fr : Pour acheter des terrains et construire des logements, Lymo.fr a fait le choix de faire appel à un financement alternatif aux banques : le crowdfunding. Le principe est simple : plusieurs personnes peuvent se regrouper et permettre le financement d’une construction afin de la vendre et en retirer les bénéfices. Innovant, ce système offre une multitude d’avantages pour les particuliers qui souhaitent investir : - accessibilité : la participation financière démarre à partir de 1 000 euros - rapidité : les fonds sont remboursés entre 12 et 18 mois en fonction du projet - rentabilité : les investisseurs perçoivent 10% d’intérêts par an (hors impôts) - risque limité : l’investissement est contre-garanti par l’acquisition d’un bien immobilier.

Les fondateurs de Lymo.fr Gilles Roucher, président

Diplômé de l’Université Paris IX Dauphine, Gilles travaille depuis 25 ans dans la promotion immobilière. Il est le fondateur de Propeus, qui depuis 2004 a réalisé ou assisté la construction de 700 logements. Il est en charge de l’animation commerciale.

Damien Truchard, co-directeur général

Damien est diplômé de l’ESC Toulouse. Après une expérience de contrôleur de gestion chez EADS, il a travaillé pendant 6 ans dans la promotion immobilière aux côtés de Gilles pour la société Propeus. Il est en charge des finances.

Jean-Baptiste Vayleux, co-directeur général

Diplômé d’HEC, Jean-Baptiste a travaillé 5 ans chez Unibail-Rodamco, leader européen de l’immobilier commercial en tant qu’asset manager puis de directeur de centre commercial. Il est en charge du marketing.

Pour plus d’informations : www.lymo.fr A propos de Wiseed : WiSEED participe au développement des nouveaux modèles d’investissement basés sur le « pouvoir de la foule ». Ce modèle, basé sur le « crowdfunding » utilise la face participative d’internet qui permet de démocratiser l’accès à une classe d’actifs jusqu’ici réservée aux investisseurs institutionnels, investisseurs qualifiés et aux business-angels. Avec plus de 20 000 investisseurs inscrits, WiSEED (dans le cadre d’une mission de Conseiller en Investissement Financier) a permis le financement de plus de 30 sociétés françaises à fort potentiel de croissance depuis juillet 2009 dans les domaines de la santé, du développement durable, de l’informatique et de l’industrie. Son objectif est de permettre l’émergence de 50 startups par an à l’horizon 2015, pour des montants compris entre 100 000 et 500 000 euros. Plus d’informations sur le site de WiSEED, www.wiseed.com

Contact presse : Marie Charrière – La Mini Agence – 06 61 63 16 01 – [email protected]

26 janvier 2014

PAR OLIVIER JAMES

enquêtesEN COUVERTURE

Aéronautique

LES DRONESATTAQUENTL’INDUSTRIE

Encore peu connue, l’utilisation des drones danstous les secteurs de l’industrie ouvre desperspectives inédites. Uinvasion a déjà commencé...

n l’attendait partout, sauf ici. Et pourtant... UnO drone a bien volé récemment au-dessus de l’immense site industriel d’ArcelorMittal à Fos-sur-Mer

(Bouches-du-Rhône). Le petit appareil muni de huit hélicesa virevolté dans les airs et tournoyé à proximité des hauts-fourneaux. Sa mission: expertiser, à l’aide d’une camérainfrarouge, l’état des cheminées et des conduits d’évacuationdes fumées; mais aussi vérifier l’absence de point chaudau niveau du blindage de certains équipements. « Cet essaiprouve que l’on peut réaliser en moins de dix minutes uneopération qui nécessitait auparavant une journée entièrede travail pour une équipe de trois personnes encordées»,explique, enthousiaste, Guillaume Lesoin, ingénieur supportà la fabrication du département fonte du site. Il envisagedéjà d’employer, dans quelques mois, un drone équipé d’uncapteur 3D pour calculer les imposants stocks de mineraisde fer et de charbon du site. Faire crapahuter une semainedurant deux géomètres sur ces montagnes mouvantes poureffectuer ce relevé, il n’en sera bientôt plus question! «Ledrone apporte de la sécurité, génère des économies et offreune grande souplesse d’utilisation», résume l’ingénieur.Autant d’arguments qui éveillent de plus en plus l’intérêtdes industriels...

Le dronequadricam XLde Pixiel utilisépour filmerl’éolienned’Alstom,l’Haliade 150,lors de soninauguration.

L’USINE NOUVELLE IN° 3362 30 JANVIER 2014 27

enquêtesEN COUVERTUPE

Images prises par les capteurs optiques et infrarouges de drones: parcelles agricoles, installations d’ArcelorMittal, relevé topographique d’une carrière.

@ Au-delà du coup de bluff médiatique d’Amazon avec sonprojet de livraison de colis par drones, ces engins volantstélépilotés s’émancipent bel et bien. Après la défense et lesloisirs, c’est dans l’industrie qu’ils se répandent désormais[lire l’encadré ci-contre]. Forts d’un cadre réglementairede moins de deux ans —la France a été pionnière dans cedomaine, adoptant un arrêté en avril 2012-, les drones civilsproposent de nombreux services. Bardés de capteurs, ilssurveillent les sites, détectent les fhites, inspectent l’état desinstallations, calculent des volumes de matière, établissentdes relevés topographiques en 3 D, le tout sans interromprel’exploitation industrielle...Ces robots à tout faire séduisent par leurs capacités etlaissent rêveur quant à leur potentiel. Premiers intéressés,les grands donneurs d’ordres. «La phase d’évangélisationauprès des industriels n’est pas terminée», nuance cependantMichaél de Lagarde, le fondateur de Delair-Tech, qui travaille

TROIS TYPES D’ACTEURS

• Les constructeurs • Les opérateurs • Les donneursconçoivent, produisent mettent en oeuvre les d’ordres font appelles drones (vecteurs] drones sur le terrain, aux opérateurset capteurs embarqués lIs assurent le pilotage pour vérifier l’état(charge utile). des aéronefs avec des d’un réseau deCertains assurent télépilotes, la collecte de lignes électriquestoute la production, données et la restitution d’une installationd’autres assemblent avec des logiciels qu’ils industrielle oules composants. ont parfois développés, d’un ouvrage d’art.

avec plusieurs grands acteurs industriels. Les start-up quipoussent comme des champignons doivent encore prouverle bien-fondé de cette nouvelle solution technologique.Malgré tout, les premiers essais ont lieu, promesses d’undéveloppement sans limites.

Phase de testsIl y a ceux qui expérimentent les drones et le font savoir,comme la SNCF pour l’inspection de son réseau de voiesferrées; Eiffage pour celle du viaduc de Millau; ERDF pourl’observation de ses lignes électriques; ou encore le viticulteurMagrez pour développer l’agriculture de précision. Et ceuxqui opèrent en toute discrétion et qui pourraient très vitesauter le pas pour systématiser l’usage de ces appareils, àl’instar d’ArcelorMittal. «Nous avons procédé à des essaisen 2013, dont les résultats sont en cours d’analyse, assureune porte-parole du cimentier Lafarge. Leur utilisationpourrait être utile dans nos carrières, plus particulièrementpour les lieux difficiles d’accès. »Si Veolia communique peu sur les drones, le groupe s’yintéresse, notamment pour l’observation des barrages.Total aussi, pour l’inspection des plates-formes offshore.Quid du secteur nucléaire, où les drones pourraient remplacer l’homme lors d’interventions délicates? «Le sujet estultrasensible et hautement concurrentiel en cette phase deR&D», confie une représentante d’Euriware, filiale d’Arevaspécialisée dans les solutions numériques. La maison mèrene souhaite pas faire état des applications envisagées... «Lespremières applications opérationnelles dans le nucléairecivil pourraient apparaître d’ici un à deux ans», affirme,sans plus de détails, Gilles Boussaroque, le responsableR&D d’Euriware.

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«Il y a beaucoup d’inertie au sein des grandes entreprises,mais un basculement devrait s’opérer en 2014», confirmeFrédéric Serre, le président du directoire de Delta Drone,l’un des plus importants opérateurs de drones en France. Lapreuve avec un secteur réputé pour sa résistance au changement: le BTP. Le groupe Monnoyeur a testé, il y a quelquesmois, un drone sur le chantier de plus de 200 kilomètres del’une des lignes à grande vitesse. Cela a permis de démontrerque l’appareil peut fournir une maquette numérique du terrain au fur et à mesure des changements de configuration,aider au déplacement des véhicules et réduire les temps deparcours, calculer les volumes de terre déplacés... «L’optimisation d’un chantier grâce aux drones est opérationnelle,assure Grégoire Arranz, le directeur général du groupe deBTP. Un drone peut réduire le coût d’un chantier de plusieursdizaines de pour cents.» De quoi ne plus laisser indifférentsVinci, Bouygues et Eiffage.

Revoir la réglementationAutre signe fort: après deux ans de tests, EDF s’apprête àpasser à l’action. «Le drone est un outil qui nous convient,explique un responsable de la direction des achats de l’électricien. Il sera opérationnel dès 2015 pour certaines de nosmissions dans les sites difficiles d’accès.» Qu’est-ce qui,selon cet expert, pourrait étendre l’usage des drones dansl’industrie? Une révision de la réglementation établie par laDGAC, qui permettrait de plus longues distances de vol etl’emploi d’engins plus lourds. Une nouvelle mouture, enrichiedes remontées de terrain, devrait voir le jour. Le drone commeavantage concurrentiel dans l’industrie est devenu réalité. H

SUITE DE NOTRE ENQUÊTE R 30 C

AGRICULTURE, FORÊTS

Analyse spectrale de lavégétation, mesure du stresshydrique et de la présence demaladies dans les cultures,optimisation des intrants, calculdu volume de bois dans une forêt.

Imagerie 3D pour l’évaluationdes stocks de minerais extraits,relevés des courbes de niveauxpour suivre l’avancée del’exploitation.

Observation des sites Seveso,détection de fuites thermiqueset chimiques, mesure despollutions, surveillance desinstallations sensibles.

ÉNERGIE

Inspection technique en zones àrisque: plates-formes offshore,méthaniers, centrales nucléaires.

EDF Énergies Nouvelles, Alstom

Maintenance des éoliennes etintervention rapide en hauteur,inspection des barrages,détection des cellulesphotovoltaïques défectueuses.

ILS SONT SÉDUITS

RÉSEAUX

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MINES ET CARRIÈRES

EDF, CRTgaz, ERDF, RTE, LafargeSNC F, R FF...

Observation des voies ferrées,des réseaux de lignes électriquesà haute tension, des pipelines etdes gazoducs; reconnaissanced’incidents et d’actes demalveillance.

ENVIRONNEMENT, BTP

INDUSTRIE LOURDEu

Veolia, Groupe Monnoyeur

ArcelorMittal

Dépollution sous-marine,mesure de la qualité de l’air...Inspection des ouvrages d’art(ponts, barrages], pathologiesdes bâtiments, gestion amélioréedes grands chantiers.

Total, Areva, Cerap(Suez Environnement), GrDF

Magrez (viticulture), chambred’agriculture de la Somme

ÉNERGIESRENOUVELABLES

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GRTGAZ MET LEDRONE À L’ÉPREUVELes drones pourraient-ils améliorer l’observationdu réseau de gazoducs en France? Pour le savoir,GRTgaz réalise des tests. Reportage.PAR OLIVIER JAMES

‘application du smartphone ne laisse guère place auL doute. Avec un ciel aussi bas, une humidité élevéeet une si faible visibilité, impossible de faire voler un

avion. Dans le froid mordant de cette matinée d’hiver, Emmanuel de Maistre s’empresse de remettre son téléphone danssa poche. «C’est l’un des points forts du drone, il peut volerquelles que soient les conditions météo», sourit le présidentde la jeune Fédération professionnelle du drone civil. Pour unpeu, il se réjouirait presque de cette nébulosité qui semblepétrifier les champs quasi inhabités bordant la petite ville deLorris (Loiret). Car celui qui est aussi le patron de la sociétéRedBird doit prouver la fiabilité de cette technologie émergente à un client de premier ordre: GRTgaz, qui gère plus de32000 kilomètres de gazoducs en France. «En comptant leszones observées plusieurs fois par an, ce sont 600000 kilomètres de réseau qui doivent être surveillés, précise Frédéric Guillou, le chef de projet Innovation au sein de GRTgaz.Nous réalisons ce travail à l’aide d’avions, d’hélicoptères, devoitures et à pied, mais nous cherchons à savoir si les dronespourraient donner de meilleurs résultats.»Très vite, une grosse mallette rouge est sortie de la camionnette. A l’intérieur: un drone à voilure fixe démonté, fabriquépar l’entreprise Delair-Tech. fl suffit de quelques minutes pourassembler les pièces de ce petit avion de deux kilos et d’un peumoins de deux mètres d’envergure. Quelques pas rapides et

un peu de souffle suffisent à lui donner son envol. Alimentépar une batterie lithium-polymère, il peut maintenant virevolter à plus de 100 mètres d’altitude deux heures durant, sansfaire le moindre bruit. « L’appareil a en mémoire tout le plan devol, paramétré en fonction de la cartographie locale du réseaude gazoducs», explique Christophe Amiel, télépilote chezRedBird, qui scrute des écrans de contrôle installés sur unestation de pilotage mobile. Le drone est équipé de capteurset de la vision infrarouge, Ils doivent permettre de détecterles risques en tout genre au niveau des balises signalant laprésence du réseau: chantier menaçant une canalisation,végétation trop envahissante, actes de malveillance...

Une intelligence à développer«L’intérêt économique n’est pas immédiat, admet Frédéric Guillou. L’autonomie des drones n’est pas suffisante et letraitement automatique des images n’est pas assez avancé. »En d’autres termes, les drones manquent encore d’intelligence. C’est bien le traitement des signaux collectés et leur interprétation qui reste le talon d’Achille d’une méthode censéefaire intervenir a minima le regard humain... «Nous devonsencore développer de nombreuses briques technologiques,reconnaît Benjamin Hugonnet, le directeur commercial etmarketing de RedBird. Notre objectif à terme est d’automatiser toute la chaîne, de l’acquisition des données à leurtraitement et jusqu’à leur restitution au donneur d’ordres.»La première application opérationnelle pour GRTgaz n’est pasenvisagée avant 2015. D’ici là, Frédéric Guillou souhaiteraitégalement que la réglementation permette l’utilisation dedrones plus autonomes, capables de parcourir des centainesde kilomètres. En attendant, les tests en rase campagne aupetit matin ne sont pas prêts de s’arrêter...

SUITE DE NOTRE ENQUÊTE P. 32

Il suffit de dix minutes pour monter l’appareil de deux kilos.

Diagnostiquer et surveillerPlus de 30000 kilomètres de lignesde train, 1,3 million de kilomètres de lignesélectriques, 32000 kilomètres degazoducs... Les grands opérateurs françaisde réseaux voient dans l’usage des dronesla possibilité de faciliter et de réduirele coût de leurs opérations de surveillance.Mais cette solution doit encore faire sespreuves. Outre CRTgaz, qui a expérimentél’usage de drones dès 2009, ERDF est

aussi en train de sauter le pas. La filialed’EDF a signé, fin 2013, deux contratsavec Delta Drone, qui visent à développerdes solutions adaptées au diagnosticet à l’entretien des réseaux électriques.Fin 2013 toujours, la SNCF annonçait avoirexpérimenté l’usage d’un drone. Le groupepourrait généraliser ce moyen pourinspecter l’état de ses infrastructureset lutter contre le vol de câbles.

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Le nombre d’entreprises créées autour du drone, opérateurs entête, a connu une croissance de 350 O/ en un an.

UNE FILIÈREEN PHASEDE DÉCOLLAGEEn France, la filière explose. Des constructeursaux opérateurs, les industriels se multiplient.La sélection se fera sur la capacité innover.PAR OLIVIER JAMES

11e fait rimer made in France avec coup d’avanceE et place l’Hexagone en tête d’un nouvel horizonindustriel plein de promesses. Elle, c’est la vibrion

nante filière française du drone civil. L’annonce des autoritésaméricaines, fin 2013, renforce ce constat enthousiaste:Washington a donné le feu vert aux premiers essais de dronescivils sur six sites des Etats-Unis, quand la réglementationfrançaise en permet l’usage —certes encadré— depuis... 2012.Qui plus est, une jeune pépite française, Delair-Tech, est surles rangs pour participer â ces premiers essais. Cette PMEtoulousaine de 20 salariés, créée en 2011, compte faire volerson drone au-dessus de New York. «Cela confirme notreavance technologique dans ce secteur», affirme son président, Michal de Lagarde. Une PME française qui regardeBig Apple de haut. Tout un symboleA l’image de cette jeune entreprise, des sociétés quiconçoivent, construisent et opèrent ces aéronefs sanspilote émergent partout en France. Les chiffres de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), à l’origine de laréglementation pionnière, et qui a fait décoller la filière,donnent le tournis: le nombre d’entreprises créées a connu

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une croissance de 350% en un an! Une explosion due àl’arrivée massive d’opérateurs, les constructeurs n’étantpas plus d’une vingtaine. Plus de 400 entreprises au total:record mondial!Comment expliquer un tel engouement? Le savoir-faitefrançais dans l’aéronautique joue à plein. Mais, surtout, lesapplications semblent infinies. Les jouets à la mode et lesdrones pour les médias ne sont que la partie émergée del’iceberg. L’industrie, elle aussi, est concernée. C’est la conviction d’Emmanuel de Maistre, le président de la Fédérationprofessionnelle du drone civil, fondée en juin dernier, et quicompte déjà plus de 250 membres: <(Les drones pourraientprendre une partie des marchés existants liés aux satellites,aux avions et aux hélicoptères.» Inspectiond’installations industrielles, de réseaux etd’ouvrages d’art, relevés topographiques demines et de carrières, surveillance de sites àrisques et de champs agricoles... Les grandsindustriels des réseaux et du BTP multiplientles expérimentations, soucieux de réduireleurs coûts de surveillance [lire page 30].

Infinité d’applicationsDepuis quelques mois, l’agitation qui règnedans la filière frise la frénésie. «J’ai déjà vécuun scénario similaire avec internet, témoigneFrédéric Serre, le président du directoire dugrenoblois Delta Drone. C’est une technologieissue du militaire qui se développe dans lecivil. Certaines entreprises vont se développer,d’autres vont mourir.» Les premiers regroupements s’opèrent, à l’instar du pôle Pégaseen Provence et d’Aetos en Aquitaine. L’espritstart-up règne, avec un nombre moyen desalariés qui ne dépasse guère trois personnes.Les chiffres d’affaires demeurent modestes,mais la dynamique d’investissements estbien là: Delair-Tech a levé 3 millions d’eurosen novembre auprès du holding Adromède etde la société de technologie Parrot. Au mêmemoment, Delta Drone procédait à une augmentation de capital de 3,9 millions d’eurossur Nyse Alternext. La valse des rachats, quidevraient s’accroître ces prochaines années,se fait déjà sentir. LH Aviation, par exemple,a acquis Infotron en septembre, donnant

UN ÉCOSYSTÈMEDYNAMIQUE MAIS FRAGILELes exploitants sont ultra-majoritaires

380 20opérateurs constructeurs

Les applications industriellesappelées à se développer

83°IoAudiovisuel[médias,

communication...)

naissance à une entreprise de plus de 80 salariés. La courseà la taille a commencé.Si cette effervescence impressionne, reste que le marchédemeure modeste. «Il atteindra plusieurs centaines demillions d’euros en France à moyen terme», estime Emmanuel de Maistre. Et le président de la fédération de résumer lamontée en puissance en une formule: ((2012 aura été l’annéede la réglementation, 2013 celle de l’expérimentation, 2014sera celle de l’industrialisation.» Cette année pourrait ainsimarquer le début d’une phase de maturation de la filière versla production en série, comme le prouvent Delta Drone etDelair-Tech, parmi les constructeurs les plus avancés. «Nous )

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Nombre de drones professionnelsdéclarés en France

600drones

Trois types de drones coexistent

76°IoVoilure tournante

(hélices)

17 °IoIndustrie[énergie,construction,carrières...)

20DbVoilurefine ll(avions)

N4°IoRallons

L’USINE NOUVELLE I N°3362130 JANVIER 2014

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• pourrons produire 400 drones avec notre nouvelle usineen 2014», assure Frédéric Serre. Même ambition chez DelairTech: «Après trois ans d’investissements en R&D, nous amorçons le tournant vers une production en série d’une centained’exemplaires à la fin de l’année», dit Michal de Lagarde. Uneindustrialisation qui n’est pas passée inaperçue: les dronescivils sont bien mentionnés dans les 34 plans industrielsd’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.Seul bémol: ils sont compris dans le plan Dirigeables-chargeslourdes, ce qui leur offre peu de visibilité...

Capteurs embarquésDans cette course effrénée, quels seront les championsde demain? Quels acteurs feront la différence aux yeux desgrands donneurs d’ordres industriels, encore difficiles àconvaincre? «La première étape, c’est de garantir des dronesfiables», estime Jean-Marc Masenelli, le directeur généraldélégué de Survey Copter, filiale d’Airbus Defense and Spacespécialisée dans les drones. Autrement dit, des aéronefs quiallient sécurité et collecte efficace d’informations grâce auxcapteurs embarqués. En matière d’appareil, Survey Copterpossède une certaine avance dans la mesure où l’entreprise

((2012 a été l’année dela réglementation, 2013 cellede l’expérimentation, 2014 seracelle de l’industrialisation. »

Emmanuel de Maistre, président de la Fédération professionnelle du drone civil

produit depuis plus de quinze ans des drones pour le secteurmilitaire. Elle compte se distinguer dans le civil avec un dronecapable d’embarquerjusqu’à 7 kilos de charge utile. L’intérêt:munir le drone de capteurs lourds.Un projet est mené avec un autre constructeur, L’Avionjaune, afin d’équiper un drone d’un capteur Lidar, capablegrâce à la technologie laser de réaliser des relevés topographiques tridimensionnels pour les forêts, les mines et les carrières. «Les satellites sont munis de ce genre d’équipement,mais c’est la première fois qu’un drone pourra l’employer»,atteste Bruno Roux, le cofondateur de cette PME de six sala-

UNE PLATE-F9R,MEEN MIDI-PYRENEESSoutenue par le pôle de compétitivitéAerospace Valley et le conseilrégional, la filière toulousainese structure et veut se positionnercomme territoire d’expérimentation.

e centre toulousain de l’Office natioL nal d’études et de recherches aérospatiales (Onera) et les deux écoles

d’ingénieurs toulousaines de l’Isae (Institutsupérieur de l’aéronautique et de l’espace)et de l’Enac (Ecole nationale de l’aviationcivile) cherchent à structurer une nouvelleplate-forme mutualisée dans le domaine desdrones, à Toulouse. Le projet devrait associer des laboratoires de recherche du CNRSet de l’université de Toulouse. Il devraitégalement mobiliser la demi-douzaine dePME implantées en Aquitaine et en MidiPyrénées et impliquées dans le secteur.Parmi ces entreprises, on trouve Delair-Techet Airod Technologies. A la clé, un outil bienidentifié dédié à la conception, au développement, à l’intégration, à la démonstrationet à la validation.

Le projet devrait être labellisé prochainement par le pôle de compétitivité AerospaceValley et pourrait bénéficier d’un soutien duconseil régional, dans le cadre du nouveauplan Robotique et drones, adopté pour lapériode 2013-2016 et doté d’une enveloppeglobale de 22 millions d’euros. Au coeur decette stratégie filière, les deux écoles d’ingénieurs et l’Onera souhaitent notamments’équiper d’un centre d’expérimentationdédié aux drones de moins de 150 kilos.«L’objectif est de se positionner comme

territoire de référence au plan national»,souligne Frédéric Thivet, le directeur de larecherche et de l’innovation à l’Isae.Ce centre mutualisé permettrait de proposer une offre très complète de moyensde tests pour le développement et la qualification de drones, indoor dans les locauxmêmes de l’Isae où un nouveau hall dédiéest prévu, ou outdoor, avec des installationsmises à disposition dans le sud de l’agglomération toulousaine par l’Enac, à Muret, ou parl’Onera, à Esperce. IIÀTOULOUSE, MARINA ANGEL

Le Vision’Air, conçu par les ingénieurs de l’Isae, à Toulouse.

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nés, située à Montferrier-sur-Lez (Hérault), et qui a généré400000 euros de chiffre d’affaires en 2013. Montant duprojet: près de 200000 euros.

Bientôt un brevet de télépiloteL’atout du numériqueAutre exemple de différenciation avec le Centre d’étudeset d’essais pour modèles autonomes (Ceema): il travaillenotamment à la conception d’un drone pouvant évoluerdans les centrales nucléaires. Un projet mené avec Cerap,une filiale de GDF Suez. «Ce drone vise à rendre inutile laprésence d’humains lors des arrêts de tranche et à en réduirela durée, à intervenir lors des décontaminations et des phasesde démantèlement», précise Moustafa Kasbari, le fondateur etdirecteur général du Ceema, à Pourrières (Var). II doit prendreen compte la géométrie de l’espace, assurer la compatibilitéélectromagnétique avec l’environnement et être adapté à uneatmosphère explosive. Il pouffait voir le jour en 2016.Ensuite, ce sont les technologies du numérique qui ferontla différence. La balle est dans le camp des opérateurs.«La valeur ajoutée se situe dans le traitement des informations, le drone lui-même n’a pas de valeur», insisteEmmanuel de Maistre, également président de l’opérateurde drone RedBird, créé en 2012. Pour que les grands donneurs d’ordres s’engouffrent massivement, il faudra rendre

les drones intelligents (reconnaissance automatique, trides données, restitution des résultats compatible avec lessystèmes du client...). L’avenir sourira àceux qui verront le drone, non comme unefin, mais comme un moyen. En se rassemblant, et pour peu que la réglementations’assouplisse encore, ils pourraient constituer une filièrejouant un rôle moteur dans ce nouveau marché mondial. u

Dans le monde des drones civils,les applications se multiplient.., lesformations de pilotage aussi! Chaque jour,en France, des entreprises, plus ou moinssérieuses, s’engouffrent sur ce marché.Il suffit de documents déclaratifs pour fairevoler un drone, même à titre professionnel.C’est pour remédier à cette situation pourle moins confuse que la Direction générale

de l’aviation civile [DCAC] a sollicité laFédération professionnelle du drone civil[FPDC) pour établir le cadre réglementaired’un brevet de pilotage auquel tous lestélépilotes seraient soumis. De quoi clarifierles questions d’assurance sur les sitesindustriels. Selon Emmanuel de Maistre,le président de la FPDC, ce brevet pourraitvoir le jour au milieu de l’année...

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