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Revue de presse, En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut, Finitude.

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Revue de presse En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut, Finitude Relations Presse : Agence Anne & Arnaud

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France5/LaGrandeLibrairieJeudi14janvier

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Canal+/LeGrandJournalMercredi13janvier

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TF1/AuFildelaNuitMardi12janvier

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France2/Dansquelleéta-gèreVendredi8janvier

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!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!Presse écrite

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Les Inrockuptibles

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L’Obs

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PAR PASCALE FREY

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PHILIPPE CLAUDEL ?NOSTALGIQUE. En Indonésie, au pays des Toraja, l’existence est rythmée par la mort. Et organiser des funérailles peut prendre un temps infini. Il y a trois ans, quelques semaines après la mort de son meilleur ami, l’éditeur Jean-Marc Roberts, Philippe Claudel écrivait un récit, « Jean-Bark ». Aujourd’hui, comme les Toraja, il poursuit la cérémonie, en publiant une version romanesque de cette disparition. Tout est vrai, rien n’est vrai. Le petit cancer devenu grand, et qui emportera Eugène en quelques mois, provoque chez le narrateur une série de réflexions sur « le corps devenu inamical », et les morts qui ont jalonné sa vie. Ce pourrait être morbide. Au contraire, ce récit, porté par une écriture à la fois élégante et imagée, est terriblement vivant. Pour comprendre ce qui est arrivé à Eugène qui n’est pas éditeur ici, mais producteur de cinéma, le narrateur interroge une femme médecin, Elena. La mort survient-elle par hasard ou est-elle le fruit d’un abandon de l’esprit, d’un trop-plein de chagrin, d’une sournoise lassitude ?« J’avance sans doute moins vite, et travaille moins bien que lorsque nous étions deux. Mais je conti-nue. Dans le même mouvement, le texte devient le lieu de notre amitié », écrit Philippe Claudel. Il est vrai que l’ombre de Jean-Marc/Eugène, devenu un héros romantique, plane sur ces pages ; son amour des femmes et des cigarettes Craven A les traverse. Nostalgique, certes, ce roman s’achève, cependant, en regardant vers l’avenir. �« L’ARBRE DU PAYS TORAJA », de Philippe Claudel (Stock, 209 p.).

PAR SANDRINE MARIETTE

On entre dans « En attendant Bojangles » comme dans un conte. Un homme et une femme s’aiment d’un amour fou sous le regard émerveillé de leur jeune enfant, le narrateur. Chaque jour est une fête, un concentré d’extravagance, mieux « un coup de pied au cul à la raison ». Dans ce premier roman d’Olivier Bourdeaut, la fantaisie règne en maître. La mère, ô combien imprévisible, qui change de prénom à chaque petit déjeuner, répand un tourbillon de poésie et d’énergie sur tout. C’est elle qui mène le bal, entraînant sa famille dans sa folie douce, sa façon charmante d’ignorer la réalité, tout en dansant sur « Mr. Bojangles », de Nina Simone. Son petit garçon la contemple avec admiration. Elle le chérit. « Elle me traitait ni en adulte ni en enfant, mais plutôt comme un personnage de roman. Un roman qu’elle aimait beaucoup et tendrement et dans lequel elle se plongeait à tout instant. » L’auteur nous plonge dans un capharnaüm joyeux et plein d’esprit, où l’on se délecte. Même lorsque l’enthousiasme s’évanouit, que des fous rires tristes s’invitent, que la maladie vient frapper et que la mère gentiment cinglée perd la tête, rien ne s’écroule. Et c’est toute la force de ce récit de ne jamais regretter la douce marginalité, mais de célébrer ces « langues tirées aux qu’en-dira-t-on ».« EN ATTENDANT BOJANGLES », d’Olivier Bourdeaut (Éditions Finitude, 159 p.).

T O U T L E M O N D E E N P A R L E

LA FAMILLE FOLAMOUR

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Le Point

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GER - EXEMPLAIRE NUMERIQUE

Nos trois coups de cœurLa renverse d’Olivier Adam

Libraire en Bretagne, Antoine Brunet mène une existence tranquille loin de ses terres d’origine. Est-il heureux ? Malheureux ? Lui-mêmehésite. Il vit, et c’est déjà pas mal. Jusqu’à ce que la mort médiatisée de Jean-François Laborde, homme politique en vue, ex-maire desa ville natale, le ramène à son passé. La mère d’Antoine était-elle la maîtresse du défunt et fut-elle sa complice lorsqu’il commit uneagression sexuelle qui fit les choux gras de la presse dix ans auparavant ? Antoine pensait avoir fait le deuil de sa famille marquée parun père autoritaire et un frère trop sensible, de son premier amour, la propre fille de Laborde, et d’un sentiment de culpabilité confus,mais les questions ressurgissent. Dans ce roman implacable, l’auteur de À l’abri de rien et de Je vais bien, ne t’en fais pas, explore lesdommages collatéraux du scandale, la façon dont nous protégeons (ou pas) nos adolescents vis-à-vis des on-dit et cette impérieusenécessité qu’éprouve la jeunesse à déboulonner les statues de ses modèles pour se construire. J. L. N.

Flammarion, 267p.,19 �.

Presagio d’Andrea MolesiniVenise, été 1914. La canicule menace, la guerre aussi. Mais peu importe pour les élé -gantes qui se délassent à la terrasse de l’Excelsior, un palace du Lido. Pourtant, sonséduisant directeur, Niccolò Spada, n’est pas serein. Est-ce le voisinage de la troublanteMargarete von Hayek, au passé sulfureux ? Ou bien ce rêve étrange et récurrent qui necesse de hanter ses nuits ? Avec ce deuxième roman, Andrea Molesini poursuit sachronique de l’Italie du début du XXe siècle, entre splendeurs déchues et personnageshauts en couleur, dans le sillage de Proust ou Visconti. C’est âpre et savoureux, commeun expresso bien serré. P. S.

Traduit de l’italien par Dominique Vittoz, Calmann-Lévy, 160p., 17 �.

L’arbre du pays Toraja de Philippe ClaudelComment saisir le temps ? L’encapsuler à défaut de l’arrêter ? Pour garder ses amours,pour garder ses amis, ne pas les laisser filer ? Un cinéaste d’une cinquantaine d’annéesdresse un premier bilan. Il a perdu son meilleur ami, l’irrésistible et lumineux Eugène. Ils’est amoureusement séparé de Florence, son épouse, et pense peut-être trouver ensa voisine, une jeune et brillante chercheuse, la femme de sa deuxième vie. Au fil deses pensées, le narrateur sonde les cœurs et le corps, ce vieil acquis qui, soudain,prend son indépendance, devient inamical avant, un jour, de devenir ennemi. C’esttendre, désabusé, très émouvant. On y repense plusieurs jours après l’avoir refermé. Etpour reprendre les mots d’Eugène, sous lequel se dessine le trop regretté Jean-MarcRoberts : cela devrait vous plaire… A. C.-T.

Stock, 218p., 18 �.

PremierromanEn attendant Bojanglesd’Olivier BourdeautUn couple qui danse sur du Nina Simone, unenfant qui les observe flanqué d’une grue deNumidie sautillant entre deux coupes de cham-pagne, des fêtes et un château en Espagne…Tel est l’univers dans lequel le petit héros decette histoire évolue. Sa mère change de pré-nom au gré de ses humeurs, demande à sonfils d’inventer ses journées quand elles n’ontpas été assez poétiques et le retire de l’écolepour aller voir fleurir les amandiers. Sa magienous enchante, mais la folie n’est pas loin, endépit d’efforts de ses proches pour l’y sous-traire… Un premier roman audacieux et rythmédans lequel les influences de Vian et LewisCarroll se marient avec talent. J. L. N.

Finitudes, 160p., 15,50 �.

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Olivier Adam

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Le Figaro

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38 vendredi 15 janvier 2016LIRE

C'est (toujours) la rentrée...C'est la rentrée! Au programme sontannoncés, pour ces mois de janvier etfévrier 2016, pas moins de 476 romansfrancophones et étrangers. Parmitous, Le Quotidien en a, une secondefois, retenu dix. Bonne lecture!

De notre correspondant à ParisSerge Bressan

Parmi 476 romans francophones et étrangers à paraître d'ici la fin février, voici une seconde sélection d'indispensables.

Grand et fin lecteur, Stephen King est catégorique :«Une révélation éblouissante», assure-t-il. Dans TheNew York Times, on pouvait aussi lire : «Provocant,drôle et surréaliste» et dans le londonien The Times,c'est écrit : «Comme si on assistait à un dîner entreJean-Paul Sartre et Hannibal Lecter»... Oui, tant auxÉtats-Unis qu'en Grande-Bretagne, ce fut des bor-dées d'enthousiasme à la parution de Consumés deDavid Cronenberg. Le premier roman d'un écrivainen herbe, d'un homme de 72 ans, connu mondiale-ment pour être un formidable réalisateur – avec desfilms comme La Mouche, Crash, eXistenZ, Frissons ouencore Videodrome!Le premier roman est un coup de maître. Un formi-dable, un magnifique roman. Avec tous les fantas-mes qui animent, qui habitent le cinéma, l'universde Cronenberg : perversions, phobies, maladie,voyeurisme, technologie, sexe débridé, MST… PourConsumés, on y ajoute une bonne dose de dérègle-

ments médiatiques et deboulimie technologique.Vite, l'auteur embarque sonlecteur dans la foulée dedeux jeunes photoreporters,Naomi et Nathan – leur car-burant, c'est la quête duscoop. On va les retrouverenquêtant sur le couple dephilosophes post-existentia-listes pervers Célestine etAristide Arosteguy, lequel atué sa femme.Dans toutes les pages de ce premier roman du réali-sateur canadien, il y a du roman noir, une visionglauque – oui, ce qui jusqu'alors a fait la force et legénie du cinéma «cronenbergien»! Un texte qui em-mène le lecteur jusqu'au plus loin des ténèbres…Gallimard.

David Cronenberg : Consumés

En ouverture : «"Excellente soirée,madame, excellente soirée, mon-sieur!" Claire et Antonin avancentdu bon côté de la barrière que levigile ouvre pour eux»... Claire a latrentaine radieuse, elle est sortied'une grande école et s'est retrou-vée à un haut poste chez Nutribel,un groupe agroalimentaire. Aucundoute : la jeune femme est sur lavoie royale de la réussite profes-sionnelle. Elle est brillante, ce quidonne le titre du premier romande Stéphanie Dupays, inspectrice àl'Inspection des affaires sociales.Brillant est aussi ce roman des «il-lusions perdues». En effet, mêmesi l'entreprise ne connaît pas lacrise, Claire va se retrouver au pla-card – la loi sinistre du mondecontemporain du travail. Avec unebelle plume trempée dans le vitriolet efficace, dans Brillante, Stépha-nie Dupays dessine un monde del'entreprise sournois et implacable.Qui n'a qu'une seule loi : la sienne.Mercure de France.

StéphanieDupays :Brillante

À chaque rentrée, sa (belle) surprise.Cette année, elle est signée Olivier Bour-deaut, 35 ans, avec En attendant Bojan-gles (en référence à Mr Bojangles, unechanson de Nina Simone). L'auteur assureque c'est «une bouffée de mégalomanie»qui lui a permis de terminer ce livre placélancé par les mots de Charles Bukowski :«Certains ne deviennent jamais fou…

Leurs vies doivent être bien ennuyeuses.» Ce n'est pas lecas des personnages de Bourdeaut – un couple vit unamour fou sous les yeux de leur petit garçon qui ra-conte. L'homme appelle sa femme chaque jour par unprénom différent, ils dansent en écoutant Mr Bojan-gles…. Fête et folie rythment le quotidien; les jours tris-tes, on invente des journées imaginaires. Mais les his-toires d'amour finissent mal en général, dit-on. Ainsi, onapprend que la femme, cette «Don Quichotte en jupe eten bottes», est malade, c'est la dépression, les séjoursen clinique. En attendant Bojangles, un délicieux romanà ranger tout près des livres de Boris Vian!Éditions Finitude.

Olivier Bourdeaut :En attendant Bojangles

Qu'on se le dise! Le grand Dave Robicheaux est de retour.Et c'est pas moins que sa 20e enquête qu'on peut liredans Lumière du monde, le nouveau thriller de JamesLee Burke. Donc, l'enquêteur s'est offert un peu de re-pos avec sa famille et son ami Clete Purcel dans leMontana. Mais on sait que partout où passe Robi-cheaux, il va y avoir problème. Surtout que, cette fois,Gretchen – la fille de Clete et ancienne tueuse de lamafia reconvertie au cinéma qui les a rejoints et a unproblème avec un policier local.Dave et Clete s'accrochent avec unmagnat du pétrole qui possède unranch dans la région… On y ajouteAlafair, la fille de Dave, qui, elle, al'impression d'être suivie par AsaSurette, psychopathe et assassinmultirécidiviste qu'elle avait inter-viewé en prison et que tout lemonde croit mort. C'est reparti! Dugrand Burke, encore et toujours...Éditions Rivages.

James Lee Burke :Lumière du monde

Pour son cinquième roman, l'Américaine Jayne Anne Phillips, 63 ans, plonge dans le fait divers. Et re-prend un sujet qui a inspiré un des films cultes, La Nuit du chasseur (1955) de Charles Laughton avecRobert Mitchum et ses tatouages «Love» et «Hate» sur ses doigts. Cette fois, dans Tous les vivants.Le crime de Quiet Dell, l'auteur a voulu s'en tenir au plus près à l'histoire : en 1931 à Park Ridge, Illi-nois, Cornelius O. Pierson assassine une jeune veuve, Asta Eicher, et ses trois enfants. Durant l'en-quête, la police découvre que Pierson est en fait Harry Powers, tenu pour le premier serial killer desÉtats-Unis qui repérait ses victimes par le biais des annonces matrimoniales. Sur près de 540 pages,Jane Anne Phillips raconte une ville, le réel, le surnaturel, l'innocence et la perversité et aussi unecertaine Amérique, l'Amérique profonde des années 1930, au lendemain de la Grande Dépression.Éditions de L'Olivier.

Jayne Anne Phillips : Tous les vivantse voici, le bonheur de cette rentrée littéraire…Le nouveau roman de Jean Echenoz! C'est sim-

plement titré Envoyée spéciale et furieusement ju-bilatoire. Echenoz, on l'apprécie depuis son entréeen littérature depuis 1979. Parce que, avec lui, c'esttoujours simple et lumineux, funambule et assuré,évident et inattendu… Ainsi, après quelques «bio-graphies» consacrées à Ravel, Zatopek ou encoreTesla, l'auteur nous offre avec cet Envoyée spécialeun livre à classer dans le genre «feu d'artifice». Il ya de l'aventure, de l'espionnage, du polar, del'amour, de la géopolitique, des coups tordus, unefemme style «bourgeoise» et aussi des barbouzes sortis tout droit de laBD des Pieds nickelés.Envoyée spéciale, c'est le grand mix d'OSS 117, du feuilleton radio SignéFurax! et des Tontons flingueurs. Précision : on ne résume pas un roman«echenozien», on le lit. Disons que, dans Envoyée spéciale, on a affaire àun général de l'espionnage français et de son proche collaborateur quise sont mis en tête de recruter une jeune femme pour l'envoyer en Co-rée du Nord avec pour mission de déstabiliser le pays et son Guide su-prême. Ils vont monter le kidnapping de Constance, laquelle est mariéeà un musicien qui, quelques années plus tôt, avait composé la musiquedu hit Excessif mais qui depuis cherche l'inspiration… On est à Paris, onvoyage dans le département français de la Creuse – Constance y est dé-tenue dans la maison de Pierre Michon (l'ami écrivain de Jean Echenoz!),en Corée du Nord aussi… Une information, en passant, sur le «recrute-ment» de la jeune femme : «Constance étant oisive, on va lui trouver dequoi s'occuper»... Signé Echenoz!Éditions de Minuit.

LJean Echenoz : Envoyée spéciale

Sur son CV, il est noté : née en 1974 à Barre, Vermont, fille de deux écrivains, musi-cienne, actrice, scénariste, réalisatrice et écrivain. Elle s'appelle Miranda July, re-vendique toutes les libertés (sexuelle, rhétorique ou artistique) et, après quelqueslivres atypiques, présente son premier roman : Le Premier Méchant. Avec, pour hé-roïne, Cheryl. Une quadragénaire hypersensible qui vit seule. Pas tout à fait puis-que dans sa gorge, il y a un globus hystericus, une boule créée par ses angoisses.Au quotidien, elle bosse dans une boîte qui vend des vidéos d'autodéfense et estconvaincue avoir vécu, dans une vie antérieure, le grand amour avec son collèguede boulot, Philipp. Et puis, les patrons de l'entreprise demandent à Cheryl si Clee,leur fille de 20 ans, peut s'installer chez elle, tout va basculer. Soudain, Cheryl se retrouve dans lavraie vie. Le roman d'une vie intérieure, d'un univers décalé, des tréfonds de l'âme humaine…Flammarion.

Miranda July : Le Premier Méchant

Le premier volet d'une nouvelle série, Zack, venue de Suède sous la plume de Mons Kal-lentoft (auteur de la saga Saisons, polars mettant en scène l'enquêtrice Malin Fors) etMarcus Lutteman. D'emblée, les questions sont posées : «Qui ramènera les chevauxmangeurs d'hommes? Qui vaincra Diomède, le roi de Thrace? Qui sauvera les inno-cents?» Réponse : «Notre héros, notre héros, notre héros»… Et nous voilà embarquésdans une histoire avec quatre masseuses thaïlandaises brutalement assassinées àStockholm. Est-ce un acte isolé? Ou des victimes de la guerre des gangs pour le mono-pole de la prostitution? À 27 ans, Zack Herry appartient à l'unité spéciale de la policechargée des crimes les plus horribles. On dira seulement que le policier n'est pas trèsclean : il se drogue, court les boîtes de nuit, mais il veut absolument coincer le (ou les)tueur(s). Quitte à ce que lui, le loup solitaire, tombe sur des personnages encore plus se-coués que lui… Un roman coup de poing!Série noire/Gallimard.

Mons Kallentoft et Marcus Lutteman : Zack

On monte sur un cargo et on part pour un voyage de neuf jours. Départ, le portd'Anvers. Arrivée, la mer de Marmara. Sur ce porte-conteneurs, on devient soi-même aussi un conteneur – et on écrit tout ce qu'on a à l'intérieur, c'est Le Goût dularge, le deuxième (très réussi, très beau) de Nicolas Delesalle qui confirme là sondélicieux premier roman, Un parfum d'herbe coupée. Delesalle est grand reporterdans un hebdo culturel parisien, il voyage beaucoup en zones de paix, de guerre.Là, il a donc fait ce voyage sur un cargo – là où l'on est coupé de tout, où il n'y a pasl'internet, où l'on ne peut pas téléphoner… L'occasion de se poser. De relire les no-tes prises au hasard des reportages. De réfléchir. De raconter Le Goût du large, undélicat roman qui aurait aussi être titré Le goût des autres…Préludes Éditions.

Nicolas Delesalle : Le Goût du large

Après les très re-marqués Ceci estmon sexe etBaudelaire, lediable et moi, ar-rive le troisièmeroman de ClaireBarré, égale-ment scénariste.Un troisième ro-man dont le ti-tre tient en unseul mot : Phrères. «Devenir tout àfait fou, illuminé, fou à lier sansliens, sans passé, habité par dessonges, rêveur aux yeux terrible-ment ouverts, aliéné à la Poésie, laseule maîtresse valable car elleexige tout, absorbe tout», tel fut lecredo de cette bande de quatrejeunes (Roger-Gilbert Lecomte,René Daumal, Roger Vailland etRobert Meyrat) vivant dans les an-nées 1920 à «Reims la morte» etqui avaient fondé une commu-nauté initiatique et poétique : lesPhrères simplistes. Avec grâce etérudition, Claire Barré plonge dansl'histoire romanesque de ce qui serévélera avoir été un mouvementessentiel de la littérature fran-çaise, sur fond de liberté, d'innova-tion, de folie, d'illuminations, dedésirs et d'envie de suicide…Robert Laffont.

Claire Barré :Phrères

Persönlich erstellt für: serge bressan correspondant à paris

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Page 22: Revue de presse En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut, Finitude
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NOTRE SÉLECTION CINÉMA DE LA SEMAINE NOTRE SÉLECTION MUSIQUE DE LA SEMAINE

105

DANSE AVEC LES STARS, LA TOURNÉE ++,�Olivier Dion, Priscilla Betti, Enjoy Phoenix, Fabienne Carat, Tonya Kinzinger et Rayane Bensetti,

dirigés par Chris Marques, sont en tournée du 9 janvier, à Marseille, au 5 mars, à Toulouse, en passant par Paris (du 22 au 24 janvier).À partir de 44 €

BHARATI 2 : DANS LE PALAIS DES ILLUSIONS ++,�Une prof de danse indienne emmène sa fille sur les traces de ses ancêtres. Un spectacle coloré, visible du 12 au

17 janvier et du 2 au 14 février au Grand Rex, à Paris, et du 19 au 31 janvier en province, en Suisse et en Belgique.À partir de 28 €

LE REPAS DU LOUP++,�Un livre interactif tiré d’un jeu de société à succès, Le Jeu du loup. Les enfants

doivent aider le petit cochon. C’est amusant à partir de 2 ans.Béatrice Garel, Nathan, 12,90 €

EN ATTENDANT BOJANGLES++,�L’histoire d’amour passionnel d’un couple vu par les

yeux de leur enfant. C’est plein de tendresse et d’originalité.Olivier Bourdeaut, Finitude, 15,50 €

TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR WOODY ALLEN+++�

Ce livre richement illustré revient sur chacun des films du réalisateur. Un bel hommage.Jason Bailey, Carpentier, 29,90 €

Comment avez-vous tra-vaillé avec Laurent Garnier ? Les titres sont venus les uns après les autres, dans des moments de fébrilité. Je ne conçois pas de pouvoir tra-vailler seul. Je suis avec mon frère Bilal. Et avec Matteo Falkone et Wal-len, on forme un vrai groupe. Abd al Malik n’existe pas en fait, ce groupe est un prolongement de moi.

Avez-vous cherché à étonner le public en faisant appel à ce DJ ? Je n’ai pas voulu surprendre pour sur-prendre. Ni provoquer. Avec Laurent Garnier, on se connaît depuis long-temps. Il avait fait la musique de mon film [Qu’Allah bénisse la France, sorti en 2014, NDLR]. L’électro a toujours fait partie de ma vie puisque j’ai grandi à Strasbourg, pas loin de l’Allemagne, le pays de l’Eurodance.

En 2009, vous avez travaillé avec Gérard Jouannest et Juliette Gréco. C’est le grand écart, non ?Tous les deux font partie de mes fondamentaux, même si

ça ne se voit pas au premier abord. Je fonctionne par cycle.

Ne dénaturez-vous pas le rap en le mêlant ainsi à d’autres genres ?Au contraire. Le rap a la capacité de se nourrir de tout.

Pourquoi un tel titre, Scarifications ? Est-ce un album de la douleur ?Oui, la douleur d’une époque, proba-blement.

Y aura-t-il une version scénique ? Je réfléchis à ce que cela pourrait donner, j ’ imagine quelque chose d’exceptionnel. Q

Son cinquième album solo est le fruit d’une improbable rencontre avec le DJ Laurent Garnier. Et quand le rap

se teinte d’électro, le résultat est positivement étonnant. PAR FRÉDÉRIC JARREAU

ABD AL MALIK :« LE RAP A LA CAPACITÉ

DE SE NOURRIR DE TOUT »

SCARIFICATIONS [PIAS] 14,99 € ++,

LIVRES

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Comment avez-vous intégré la réfé-rence à « Charlie Hebdo » ?Babel va échouer, on devine que c’esten France, chez deux frères, un peuloufoques. L’un a été révolution-naire dans sa jeunesse, il a quittéla lutte armée, mais le soir ilcontinue sa révolution en écri-vant et dessinant dans unblog. J’avais écrit ça bienavant les événements deCharlie. Mais j’ai dû arrêterd’écrire mon livre pendantprès d’un an, et quand jem’y suis remis, il y avaiteu le 7 janvier 2015, et çam’a influencé pour lasuite du récit. Il m’étaitdifficile d’être indifférenteà ce qui s’était passé : çarentre dans notre pensée,notre imaginaire, on estmarqué par ça, et d’un coupc’est ressorti.

A la fin, Babel, devenu Abel,privilégie le silence. Noussommes dans une sociétéqui parle trop ?Ah oui ! Il est difficile des’orienter, il y a trop deparoles, ça ne s’arrêtepas, ça parle tout letemps. Souvent pour nerien dire. Kierkegaarddisait : « Le monde estgravement malade. Sij’étais médecin, je lui prescri-rais du silence. » Et c’était aumilieu du XIXe…

Propos recueillis parJEAN-CLAUDE VANTROYEN

ENTRETIEN

Lire Sylvie Germain est tou-jours une gourmandise. Sonécriture distille une mu-sique, une harmonie, unebeauté dans laquelle on sebaigne avec une certaine vo-

lupté, même si ce qu’elle dit est drama-tique. Elle aime profondément la langue,les mots, et nous mène dans les méandresde ses histoires grâce à leur puissance.Même quand cette histoire n’accroche pasimmédiatement, comme c’est le cas avecA la table des hommes, où ce n’est quequand le porcelet survivant d’un bombar-dement dans un village d’Europe en guerre(l’ex-Yougoslavie, sans doute) fusionneavec un ado mourant pour devenir une es-pèce d’enfant sauvage, nu et vierge, que jeme suis passionné pour cet étrange héros.

Mais après ce début ressenti à ras deterre, selon le groin du pourceau, après lamétamorphose, le roman s’envole vérita-blement pour réfléchir sur les rapports del’homme et de la nature, sur la violence deshommes, sur la guerre, sur Dieu, pour at-teindre même l’écho de la tuerie de CharlieHebdo d’il y a un an. Mais sans jamais pé-rorer. En laissant son héros, prénomméBabel, puis Abel, devenir un homme grâceà l’acquisition du langage, sans jamais ou-blier son rapport à la nature, incarnée par

Doudi, la corneille. Un roman tragique etpuissant, et pourtant plein de lumière.

Est-ce une fable, une légende, une allé-gorie, un récit fantastique ?Il y a une part de fantastique, et elle estimportante, sans elle plus rien ne tient,puisqu’il s’agit d’un animal qui va deve-nir un humain. Au début, je suis le por-celet dans son animalité, et là le livre estnaturaliste. La fusion des deux vivants,le porcelet et l’adolescent agonisant, estun combat contre la mort, et là ça relèvedu fantastique. Mais après, c’est com-ment Babel accède à sa pleine humanité,en acquérant le langage d’abord. Et l’ac-tualité, même la plus récente, est pré-sente. Donc il y a de la fable, du fantas-tique, du réalisme et de l’actualité.

La métamorphose a beaucoup été utili-sée en littérature. Mais aujourd’hui,n’est-ce pas audacieux ?Oh, il ne faut pas se poser ce genre dequestion quand on se met à écrire. L’idée,même confuse, vous vient et se révèle unbesoin, une nécessité. Je ne triche pasavec ce qui vient. Si on pose ces ques-tions, on s’autocensure.

Vous suivez votre inspiration, vousn’avez pas de plan ?Je n’avais aucune idée où ça me mène-rait. Mon point de départ, c’était une fa-tigue, un agacement d’entendre affublerde noms d’animaux les humains qui ontdes comportements infects. Mais si lesanimaux peuvent être violents, ils nefont que suivre leur instinct, pour sur-vivre. Jamais ils n’inventent des sup-plices raffinés pour faire souffrir ou hu-milier.

« Notre sociétéparle trop »Sylvie Germain réconcilie homme et animal dans l’unicité du vivant

« Une idéeme vient, etc’est unenécessité ».© BRUNO LEVY.

romanÀ la tabledes hommes✶✶✶SYLVIE GERMAINAlbin Michel262 p., 19,80 €ebook 13,99 €

47

Le Soir Samedi 16 et dimanche 17 janvier 2016

leslivres 47

Ce récit, c’est la dépositiond’Elie Wiesel, son témoignage.Il a été emprisonné à Ausch-witz puis à Buchenwald, dont ilfut libéré en 1945. Il avait15 ans. Cette Nuit, c’est un despiliers de la littérature de laShoah. Dans sa simplicitédévastatrice, il dit tout. Dansun style narratif fragmenté,celui des chroniqueurs desghettos où il fallait dire et vivrerapidement. Chaque phrase estun testament. Et Guila ClaraKessous les dit presque dansun murmure, dans une médita-tion qui rend justice à ce livrepuissant parce qu’intime.J.-C. V.

l’audiolivreLa nuit✶✶✶ELIE WIESELLu par Guila ClaraKessousAudiolib4 h, 18,90 €

romanHospice & Love ✶THIÉBAULT DE SAINT AMANDQue devient l’amour dans unhospice ? Armand Bouzies,commissaire à la retraite, n’ypense pas vraiment. Il préfèreéliminer ses voisins dechambre, car il apprécie lasolitude. Jusqu’au jour oùsurgit Elisabeth Löturz, frin-gante bien que mourante,dotée d’un passé sulfureux. Lesoctogénaires frétillent commedes ados, une fugue leur feraitle plus grand bien. Sympa, maisdommage qu’on ait l’impres-sion d’avoir lu ça cent fois. P.MyHugo, 236 p., 17 €, ebook 12,99 €

romanIl est minuit, monsieur K ✶✶PATRICE FRANCESCHIUn homme en a longtempspoursuivi un autre, pour récu-pérer un dossier dont le conte-nu, s’il était révélé, changeraitla face du monde. Ils sont faceà face dans un duel verbal quidure une nuit : chacun tente deconvaincre l’autre. Jeu dedupes dont les règles mou-vantes sont basées sur la véritéet le mensonge, dans un débatphilosophique et alcoolisé surfond de moiteur tropicale. Lebar de la Dernière Chanceporte bien son nom. P.MyPoints, 198 p., 12 €

romanLe géant ✶✶STEFAN AUS DEM SIEPENTilman est un monstre, il necesse de grandir. Les troismètres sont à sa portée, tandisque les perspectives d’une vienormale s’amenuisent. Rienn’est conçu pour sa taille, etmême la jeune femme qu’ilaime se détourne de lui. Unemploi ? Il ne faut pas y son-ger, sinon à devenir une attrac-tion universelle dont s’enor-gueillit sa ville. Pendant qu’ils’éloigne du sol, on réfléchit àla condition humaine. P.MyTr. de l’allemand par J.-Marie Argelès,Ecriture, 189 p., 18 €, ebook 13,99 €

romanEn attendant Bojangles ✶✶OLIVIER BOURDEAUTUn premier roman pétillant, etqui fait parler de lui. La tragé-die y avance masquée par lerire et la musique. Les parentsdu narrateur semblent avoirune imagination et une fantai-sie sans limites, ce qui n’empê-chera pas la réalité de lesrattraper. Dans une langueaussi libre que paraissent l’êtreles personnages, Nina Simonechante et le couple danse. Vivele mensonge, même à l’envers,quand il est plus drôle que lavérité. P.MyFinitude, 160 p., 15,50 €, ebook 9,99 €

les brèves

N e surtout pas s’alarmerde la couverture go-thique, voire macabre,

d’Os court ! Une bande de sque-lettes a beau s’y dégourdir la car-casse, l’album de Jean-Luc Fro-mental et Joëlle Jolivet est toutsauf lugubre. Il est au contraired’un humour bien en chair. Avecson histoire de détective tombésur un os, on rit à s’en décrocherle maxillaire. Attention : jeux demots contagieux !

Dans la ville d’Ostendre(1.275 âmes, 270.300 os), unemystérieuse créature s’attaque àl’ossature des habitants. « Amoelle ! Os court ! », hurle la pre-mière victime dépossédée de sonhumérus. Très vite, Sherlosmène l’enquête, alors que la bêtesévit cette fois à la boucherie.Dans son échoppe, A l’Osso Buc-co Garni, entre les tournedos etles côtelettes, le boucher est atta-qué. Pas le temps de se retournerque le molosse a déjà filé avecson péroné. Après la blanchis-seuse manchote et le boucherunijambiste, qui sera le prochainsur la liste ? L’ostéo bien sûr !Celui qui soulage et répare luxa-tions et foulures ne pourra pasempêcher sa clientèle de perdrequelques jointures. C’est la raz-zia ! « Douze vertèbres, le tibia deMme Oswalda et mon coccyx ensus », se lamente le thérapeute.

Le Figaros et le Nouvel Os enfont déjà leurs gros titres.

Ainsi se poursuit l’hécatombe :en pleine Ossa Nova dans le bardu port, où les squelettescherchent du réconfort, ou aucirque Médranos où les jon-gleurs d’ocelots vont y laisserquelques os. Heureusement,Sherlos est sur une piste. Lemonstre est sélectif et ne dérobepas au hasard. Il a presque ras-semblé un squelette complet. Nelui manque plus que l’astragale.C’est donc avec son propre petitos du pied que le détective val’appâter. A vous de découvrir lafin.

Ecriture joyeuse,illustrationsabracadabrantes

Complètement loufoque, l’his-toire tire toute sa saveur de sonécriture joueuse mais aussi desillustrations abracadabrantes de

Joëlle Jolivet. Sur un fond noir(forcément) mais rehaussé debleu, jaune et rouge, les clinsd’œil abondent : la pipe du dé-tective exhale une fumée fu-neste, ses squelettes désarticulésclopinent sans gêne, ses décorsparodient les enquêtes policièresà la Conan Doyle et l’exubérancede son trait, tendance grotesque,pointe notre propre tendance àla psychose, alimentée par la sur-enchère médiatique au moindrefait divers. Jamais glauque, sonstyle graphique insuffle plutôtune ambiance électrique, explo-sive, bouffonne. Sans compterque les enfants (dès 6 ans) y ré-visent où placer lombaires, ster-num, tibia, fémur et autres sub-tilités de notre anatomie.D’ailleurs, la jaquette de couver-ture se transforme en poster-squelette avec un sac d’os rigo-lard, du métacarpe à l’os iliaque.

CATHERINE MAKEREEL

Y a un os à Ostendre !

Des illustrations où les clins d’œil abondent. © HÉLIUM.

jeunesseOs court !✶✶✶✶JOELLE JOLIVETET JEAN-LUCFROMENTALHélium48 p., 15,90 €

L ’auteur de L’imprécateur,Prix Femina 1974 au suc-cès prolongé par un film,

s’était presque fait oublier. Re-né-Victor Pilhes avait pourtantpublié deux romans avant celui-là et dix ensuite, mais plus riendepuis La Jusquiame, en 1999.

Son silence semble avoir favo-risé une sorte de recueillement :La nuit de Zelemta est le récitdes confidences de Jean-MichelLeutier recueillies par GabrielAntus, un « petit curé », qui sedemande s’il a raison derompre le secret de ce quin’était pas tout à fait uneconfession mais quand mêmeune solide marque de confiance.

Né en Algérie française,brillant licencié en droit à Tou-louse en 1955, Leutier est reve-nu sur les lieux de son enfancedans une guerre qui ne dit passon nom, résiliant le sursis dontil aurait pu bénéficier. L’Algérie,le jeune homme, qui ne vivrapas vieux, en connaît plusieursfaces.

D’y être né dans les années30, d’y avoir grandi lui fournitla vision française d’une terreconquise, encore ne sait-il pastrès bien dans quelles circons-tances. Mais, à Toulouse, grâceaux détours imposés par les fré-missements du cœur, le voici vi-

siteur, en prison, d’Abane Ram-dane, grande figure de la luttepour l’indépendance, et un deses principaux théoriciens, quiplante dans l’esprit du jeunehomme la possibilité d’un re-gard différent.

Le moment capital où toutest sur le point de basculer

René-Victor Pilhes offre à sonpersonnage des approches mul-tiples, mais l’inscrit néanmoinsdans la brutale réalité del’époque où il est plongé. Jus-qu’à le placer, en dépit de saloyauté à l’armée française, de-vant un nœud difficile à tran-cher.

C’est la fameuse Nuit de Ze-lemta au cours de laquelle ildoit prendre la décision la pluscomplexe de sa brève existence.Comme il s’agit aussi du nœudromanesque à partir duquell’écrivain bâtit son livre, on n’endira pas trop sur le moment ca-pital où tout est sur le point debasculer.

Des retrouvailles avec René-Victor Pilhes, on attendait peut-être de grands emportementssemblables à ceux qui avaientanimé ses premiers livres. Lasurprise consiste à lire un ro-man dont la vérité cachée estdonnée sur le ton d’aveux rete-nus. Mais, à Jérôme Garcin quil’a rencontré pour L’Obs, l’écri-vain disait qu’il avait mis lepoint final à « un gros romanhermétique » plus proche de Larhubarbe et du Loum des dé-buts tonitruants. Il reste à at-tendre et à espérer.

PIERRE MAURY

René-Victor Pilhes,pas en imprécateur

romanLa nuit de Zelemta✶✶RENÉ-VICTORPILHESAlbin Michel184 p., 17,50 €,ebook 11,99 €

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Un coup d’État fait trembler l’Azirie, où Lora jouait dans le théâtre de son mari. Dans sa fuite vers la Santarie, le pays voisin, la quinquagénaire a juste le temps de prendre un vieux

LIVRES

Colt 45. Elle va dès lors en faire son plus précieux allié pour traverser la frontière et entamer une nouvelle vie là-bas, en attendant de pouvoir retrouver son époux et son fi ls dont elle n’a pas de nouvelles. Après presque une décennie de silence, Marie Redonnet reprend la plume et retrouve le style qui a fait son succès. Sa Femme au Colt 45 est touchante et insaisissable, une histoire entre roman et fable.Le Tripode, 15 €.

La Femme au Colt 45De Marie Redonnet

En attendant BojanglesD’Olivier Bourdeaut

Au-dessus des loisDe Justin PeacockDuncan Riley est avocat d’affaires dans le cabinet new-yorkais Blake et Wolcott. Il semble appelé à en devenir l’un des associés puisqu’il travaille sur les dossiers les plus sensibles confi és à la prestigieuse maison. Notamment ceux de Roth Properties, un puissant promoteur immobilier en pleine tourmente depuis la mort de trois ouvriers sur le chantier d’une tour qu’il va bientôt commercialiser. Parallèlement, Duncan consacre un peu de temps à l’assistance juridique bénévole et au cas d’un jeune immigré latino-américain, Rafael Nazario, dont la famille est sous le coup d’une menace d’expulsion depuis que celui-ci s’est fait prendre avec de la drogue sur lui. Avec cette aide, Blake et Wolcott s’offre une image propre que les millions de dollars des autres dossiers tendent à ternir. Duncan mène le dossier Nazario avec le même professionnalisme que ceux de Roth Properties. Le hic, c’est qu’il tombe vite sur des connexions entre les deux, jusqu’à constater que les agissements du promoteur pourraient avoir conduit Rafael Nazario derrière les barreaux… Attention, 650 pages sous haute tension. Impossibles à lâcher tant Justin Peacock mène son récit de main de maître, le rendant haletant sans jamais tomber dans la surenchère de rebondissements, s’attardant sur la psychologie de ses nombreux personnages sans perdre de vue son intrigue. En un mot, magistral.Sonatine éditions, 23 €.

Comment ne pas écouter un homme qui parle de Nina Simone avec émotion ? Dans son premier roman, Olivier Bourdeaut raconte la drôle de vie d’une famille fantasque à travers les yeux du fi ls. Il regarde, émerveillé, ses parents danser à

la moindre occasion sur Mr Bojangles de la grande Nina, cohabite avec Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique membre à part entière de la tribu familiale, et s’accommode des excentricités de sa mère. Seulement, ces excentricités si charmantes au début révèlent peu à peu les prémices d’une inéluctable maladie mentale. Éperdument amoureux, son père fait tout retarder l’échéance qui consistera à reconnaître cette folie… Une magnifi que histoire d’amour qui ne manque pas d’originalité.Finitude, 15,50 €.

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Furio Guerri, représentant de commerce, est marié à la femme de ses rêves, ils ont une adorable petite fi lle et un beau pavillon. Ça, c’est côté pile. Côté face, la tendance de Furio à traîner près des collèges ne laisse rien présager de bon. Ce roman noir

La Nuit derrière moiDe Gianpaolo Simi

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La Provence

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VOICI 57

... de musique LES ALBUMS À ÉCOUTER EN BOUCLE...

POUR ÊTRE À LA PAGE, IL FAUT SAVOIR LA TOURNER (LA PAGE)...Envie de livresEn attendant Bojangles EEEd’Olivier Bourdeaut (Ed. Finitude)

Danse, amour et fantaisie. Il y a le père, la mère, le fi ls... et un grand oiseau exotique qui se balade dans l’appartement. Chez eux, tout n’est que chimères et plaisir. Les parents, fantasques, dansent sur Mr Bojangles de Nina Simone, le fi ls est fasciné. Mais cette magie qui enrobe toute réalité va peu à peu déraper vers la folie – pourtant si douce – de la mère... Un court roman rocambolesque, mélancolique et plein de charme.160 pages. En librairie le 7 janvier.

J’ai vu un homme EEEEd’Owen Sheers (Ed. Rivages)

Croyant la maison déserte, Michael Turner pénètre chez ses amis londo-niens pour y récupérer un tournevis... Et s’attarde. A la faveur de son explo-ration, on découvre, par fl ash-backs, ce qu’il s’est passé auparavant dans la vie de Turner et de ses voisins. Qui est vraiment ce veuf trop préve-nant, inconsolable de la mort de sa femme, journaliste tuée par un drone au Pakistan ? Une histoire d’amour et de culpabilité, doublé d’un thriller moral, traversé de poésie. 352 pages. En librairie.

Coldplay

Enya EEEDark Sky Island (Warner Bros)La musique d’Enya est unique, onirique et intemporelle. Une

fois encore, avec cet album, sa voix d’ange et son mélange de celtique, world music et new age nous envoient planer dans les hautes sphères, tel un drone survolant quelques contrées sau-vages et inaccessibles. Un peu de dou-ceur dans ce monde de brutes. F. H.

C’est à lireIncontournable festival qui réunit, tous les ans, plus de 150 000 personnes sur 3 jours, le Hell-fest a construit sa légende. La preuve : on en fait des bou-quins. Celui-ci con-tient 500 photos,

des portraits, des interviews... Un livre à l’image de son sujet : complet. H. D. Hellfest. 10 ans du festival, Hachette Loisirs. R

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EN CONCERT... SINON RIEN !

Débarrassé de son ex-femme control freak, Chris Martin se lâche. Le quatuor délaisse les ballades déchirantes et mélancoliques

(pas de panique, il reste Everglow) pour des titres pop colorés, teintés d’effets électroniques, d’envo-lées de cordes, de chœurs, de R & B (Hymn for the Week End, avec Beyoncé) ou funky (Adventure of the Lifetime). C’est varié, fun, pétillant et ça va faire boum à la mi-temps du prochain Super Bowl. F. H.A Head Full of Dreams (Parlophone)

Louane EECoffret Chambre 12 (Mercury)C’est tous les jours Noël avec Louane et son coffret conte-

nant l’album Chambre 12, des titres bonus (la Mère à Titi, Je vole, Jeune (J’ai envie), la version originale d’Ave-nir), un calendrier et 2 tirages photo de l’incontournable blondinette. Votre petite nièce vous dira merci. F. H.

VOI151469_MUSIC LIVRE vrai.indd 57 24/12/15 16:13

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