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Consommation de graisses et cancer du sein @ La medecine est une science en perpetuel changement et les connaissances ne cessent d@vo- luer. Ainsi, ce qui semblait 8tre une evidence il y a quelques annees peut aujourd'hui par@tre depasse. II ne faut donc pas considerer comme acquis les resultats des etudes publiees, mais savoir remettre en question leurs conclusions en analysant de fa?on objective la mani6re dont elles sont conduites. C'est ce qu'a fait une equipe britannique au sujet de la relation entre la consommation de graisses et le risque de cancer du sein, relation qui semble & present demontree de maniere significative. La fiabilite des differentes etudes & ce sujet est aujourd'hui effecti- vement remise en question car les questionnaires de mesure de la consommation (FFQ pour Food frequency questionnaire) utilises depuis une vingtaine d'an- nees semblent & I'origine de nombreuses erreurs par impreci- sion. En effet, seute semble fiable I'evaluation de la consommation d'aliments et de boissons par la tenue quotidienne d'un journal ali- mentaire rigoureux durant 7 jours consecutifs. Mais cette methode presente plus d'inconvenients que la FFQ car toutes les prises d'aliments et de boissons doivent 6tre notees dans le journal, ce qui rend I'etude beaucoup plus contraignante et onereuse. La prise alimentaire de plus de 13 000 femmes participant & 1'Stude EPIC (European pros- pective investigation of cancer and nutrition) entre 1993 et 1997 a ete analys~e de maniere retrospective & partir du journal alimentaire. Au total, 168 cas declares de cancer du sein ont ete recenses en 2002. L'appa- riement de chacune de ces patientes & quatre cas contrele montre une association significa- tive entre la survenue d'un cancer du sein et la consommation de lipides, cette relation etant parti- culierement forte pour les graisses saturees, surtout Iorsque la quantit6 ing~ree est elevee. L'ensemble de ces resultats confirme la relation graisses satu- rees/cancer du sein dej& obser- vee Iorsque l'on compare tes habitudes alimentaires de diffe- rents pays. S. Bingham, R. Luben, Lancet 362 (19/06/03) 212-214 Isomsolal ='= "i~;'Ii'l~ =#14 i}"l Ill Une etude britannique, intitu- lee The Million Women Study, confirme en quelque sorte les resultats inquietants de I'etude similaire americaine WHI (Women Health Initiative) sur le traitement hormonal substitutif de la menopause (TSH), qui semble majorer significativement le risque de cancer du sein. L'interet de I'~tude britannique par rapport & la precedente est d'apporter des precisions sur les differents modes d'utilisation du traitement. IIs n'auraient pas tous les mSmes inconvenients. Comme le nom de I@tude Fin- dique, un million de femmes menopausees de 50 & 64 ans ont 6te enrO@es entre 1996 et 2001, la moitie d'entre elles etant sous TSH. Au total, ont ~te enregistres 9 364 cancers inva- sirs du sein ayant entrafne 637 deces sur une periode de suivi entre 2,6 & 4 ans. Chez les femmes sous TSH, le risque de cancer du sein est multiplie par 1,66 par rapport aux femmes sans THS. Le risque relatif de deces lie & cette neoplasie est de 1,22. Chez les femmes qui ont arret6 le THS depuis au moins 5 ans, le risque dispar@t totalement. Les differents types de THS ont des implications differentes dans la genese tumorale. Ainsi, I'as- sociation est rogene-progestatif est plus dangereuse (risque rela- tif : 2) que I'estrogenes seul (risque relatif : 1,3). Les resultats varient peu selon le type de mole- cule d'estrogene ou de proges- tatif, le dosage ou le rythme d'uti- lisation : sequentiel ou continu, la forme galenique : orale, trans- dermique ou implantee. Enfin, la duree du traitement a une influence considerable : plus elle est Iongue et plus le risque de cancer augmente. Dix annees de recours & I'association estro- genes-progestatif correspond & 19 cas de cancer supplemen- taires pour 1 000 femmes. Pour les auteurs, I'utilisation courante du TSH au Royaume-Uni ces dix dernieres annees a ete direc- tement responsable de 20 000 cas de cancer. E. Banks, V. Beral, Lancet 362 (09/08/03) 419-428 Test au Syna h ne ® imm6diat Contrairement aux idees re- ?ues, Le Concours M#dical n'est pas une revue reservee aux gene- ralistes et indirectement, parce qu'il permet le dialogue clinicien- biologiste, ou directement parce qu'il apporte des informations au biologiste, il ne manque pas d'in- terSt pour notre specialite et s'in- tegre & notre formation continue. II publie par exemple regulierement des mises au point techniques comme le scotch test anal ou I'exa- men parasitologique des selles, ou le test au Synacthene ® immediat comme dans son dernier numero. Ce test vise & etudier la reponse de la cortico-surrenale apres sti- mulation par un analogue de I'ACTH, le tetracoside hexa-cetate ou Synacthene ®. Le protocole du test immediat (test rapide) est le suivant : 14 RevueFran?aise des Laboratoires, fevrier2004, N ° 360

Revue de presse scientifique

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Page 1: Revue de presse scientifique

Consommat ion de graisses et cancer du sein @ La medecine est une science en perpetuel changement et les connaissances ne cessent d@vo- luer. Ainsi, ce qui semblait 8tre une evidence il y a quelques annees peut aujourd'hui par@tre depasse. II ne faut donc pas considerer comme acquis les resultats des etudes publiees, mais savoir remettre en question leurs conclusions en analysant de fa?on objective la mani6re dont elles sont conduites. C'est ce qu'a fait une equipe britannique au sujet de la relation entre la consommation de graisses et le risque de cancer du sein, relation qui semble & present demontree de maniere significative. La fiabilite des differentes etudes & ce sujet est aujourd'hui effecti- vement remise en question car les questionnaires de mesure de la consommation (FFQ pour Food frequency questionnaire) utilises depuis une vingtaine d'an- nees semblent & I'origine de nombreuses erreurs par impreci- sion. En effet, seute semble fiable I'evaluation de la consommation d'aliments et de boissons par la tenue quotidienne d'un journal ali-

mentaire rigoureux durant 7 jours consecutifs. Mais cette methode presente plus d'inconvenients que la FFQ car toutes les prises d'aliments et de boissons doivent 6tre notees dans le journal, ce qui rend I'etude beaucoup plus contraignante et onereuse. La prise alimentaire de plus de 13 000 femmes participant & 1'Stude EPIC (European pros- pective investigation of cancer and nutrition) entre 1993 et 1997 a ete analys~e de maniere retrospective & partir du journal alimentaire. Au total, 168 cas declares de cancer du sein ont ete recenses en 2002. L'appa- riement de chacune de ces patientes & quatre cas contrele montre une association significa- tive entre la survenue d'un cancer du sein et la consommation de lipides, cette relation etant parti- culierement forte pour les graisses saturees, surtout Iorsque la quantit6 ing~ree est elevee. L'ensemble de ces resultats confirme la relation graisses satu- rees/cancer du sein dej& obser- vee Iorsque l'on compare tes habitudes alimentaires de diffe- rents pays.

S. Bingham, R. Luben, Lancet 362 (19/06/03)

212-214

Isomsolal ='= " i~; ' I i ' l~ =#14 i}"l

Ill Une etude britannique, intitu- lee The Million Women Study, confirme en quelque sorte les resultats inquietants de I'etude similaire americaine WHI (Women Health Initiative) sur le traitement hormonal substitutif de la menopause (TSH), qui semble majorer significativement le risque de cancer du sein. L'interet de I'~tude britannique par rapport & la precedente est d'apporter des precisions sur les differents modes d'utilisation du traitement. IIs n'auraient pas tous les mSmes inconvenients. Comme le nom de I@tude Fin- dique, un million de femmes menopausees de 50 & 64 ans ont 6te enrO@es entre 1996 et 2001, la moitie d'entre elles etant sous TSH. Au total, ont ~te enregistres 9 364 cancers inva- sirs du sein ayant entrafne 637 deces sur une periode de suivi entre 2,6 & 4 ans. Chez les femmes sous TSH, le risque de cancer du sein est multiplie par 1,66 par rapport aux femmes sans THS. Le risque relatif de

deces lie & cette neoplasie est de 1,22. Chez les femmes qui ont arret6 le THS depuis au moins 5 ans, le risque dispar@t totalement. Les differents types de THS ont des implications differentes dans la genese tumorale. Ainsi, I'as- sociation est rogene-progestatif est plus dangereuse (risque rela- tif : 2) que I'estrogenes seul (risque relatif : 1,3). Les resultats varient peu selon le type de mole- cule d'estrogene ou de proges- tatif, le dosage ou le rythme d'uti- lisation : sequentiel ou continu, la forme galenique : orale, trans- dermique ou implantee. Enfin, la duree du traitement a une influence considerable : plus elle est Iongue et plus le risque de cancer augmente. Dix annees de recours & I'association estro- genes-progestatif correspond & 19 cas de cancer supplemen- taires pour 1 000 femmes. Pour les auteurs, I'utilisation courante du TSH au Royaume-Uni ces dix dernieres annees a ete direc- tement responsable de 20 000 cas de cancer.

E. Banks, V. Beral, Lancet 362 (09/08/03)

419-428

Test au Syna h ne ® imm6diat • Contrairement aux idees re- ?ues, Le Concours M#dical n'est pas une revue reservee aux gene- ralistes et indirectement, parce qu'il permet le dialogue clinicien- biologiste, ou directement parce qu'il apporte des informations au biologiste, il ne manque pas d'in- terSt pour notre specialite et s'in- tegre & notre formation continue. II publie par exemple regulierement des mises au point techniques comme le scotch test anal ou I'exa- men parasitologique des selles, ou le test au Synacthene ® immediat comme dans son dernier numero. Ce test vise & etudier la reponse de la cortico-surrenale apres sti- mulation par un analogue de I'ACTH, le tetracoside hexa-cetate ou Synacthene ®. Le protocole du test immediat (test rapide) est le suivant :

14 Revue Fran?aise des Laboratoires, fevrier 2004, N ° 360

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1) prelevement a TO (entre 8 h et 9 h) pour dosage de la cortisole- mie, 2) aussit?t apr~s injection d'une ampoule de Synacth~ne imme- diat ® en IV ou IM, 3) & T30 puis T60, prelevements pour dosages de la cortisolemie. Contrairement & une idee gene- ralement admise, il est inutile d'ef- fectuer un relais du traitement glu- cocorticd~'de par hydrocortisone Ce test est utilis~ habituellement pour apprecier la fonction surre- nalienne & I'issue d'un traitement par glucocorticd~'des. II est normal si la cortisol6mie & t 0 est supe- rieure & 1 O0 I~g/L soit 300 nmol/L et si elle s~eleve au dessus de 180 & 200 tJg/L, soit 540 & 600 nmol/L. Parmi les complica- tions, rares mais possibles, on retiendra des reactions au Synacthene ® chez des sujets allergiques et un risque de decom- pensation d'une ~ventuelle insuf- fisance surrenalienne. II faut savoir que le test de r6fe- rence reste I'hypoglycemie insuli- nique, par rapport auquel le test au Synacthene ® imm6diat conserve neanmoins une rentabilite excel- lente en terme de sensibilite et de sp6cificit& La seule critique impor- tante & ce test tient & la dose injec- tee, 250 tJg/L, que certains jugent excessive, en mesure d'entrafner des r~sultats faussement positifs. II n'est pas impossible qu'un condi- tionnement mieux adapt~ permette de reduire cette dose. Les resultats du test conduisent & une substitution hormonale par prescription d'hydrocortisone si la cortisolemie de base est inferieure & 30 t~g/I qui permet d'affirmer I'in- suffisance surrenalienne, et & pres- crire Iors des 6ventuels episodes de stress, notamment chirurgicaux, un traitement par hydrocortisone si, alors que la cortisolemie de base est normale, la r~ponse au test reste inferieure a 180 IJg/L. II faut toutefois noter que I'on peut observer un syndrome de sevrage des cortical[des dont les meca- nismes sont mal connus et dont I'aspect clinique peut etre similaire

celui d'une insuffisance surre- nalienne chronique au cours duquel le test au Synacthene ® immediat est normal.

J.D Leil~vre, Concours M~d. 125/35 (19/11/03) 2041 -2042

dont les plus fr#quentes sont les Salmonella devant Shigella, Campylobacter jejuni et Yersinia enterocolitica ; - ~ une action cytotoxique et product ion d'une toxine prot#ique entraTnant une destruction cellulaire : Vibrio parahaemolyticus (Japon et zones inter-tropicales) ; - ~ une action ent#rotoxinogene entra~nant une stimulation de la s~cr~tion : Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens, Bacillus cereus, Clostridium botulinum, Escherichia coil et Aeromonas hydrophila. On a reconnu plus r#cemment des bact~ries responsables d' infections alimentaires ~mer- lentes : -Escherichia coil 0 1 5 7 : H 7 et autres E. coli )roducteurs de shiga-toxines (STEC) ces bac- ~ries pathog~nes pour I 'homme peuvent cro#re usqu~& 7 /10 °C et se transmettent par I'eau )u les ailments contamin~s et sont d~truites ~ar une cuisson soigneuse atteignant

ogenes, tr#s r#pandue ent et tr~s r~sistante qui roftre ~ des temperatures ,t la colonisation des sites

#ections d'origine alimentaire ont un co#t I e t ~conomique considerable et toute ten- d ~radication ~tant il lusoire, on peut

,er d'en r#duire I ' incidence par une action ! qualit# des mati~res premieres, I 'hygi~ne :entres de preparation et de condit ionne- des aliments, mais aussi des l ieux de '~ration collective et autres. La surveil lance erte, I'~tat physiologique du consomma- sonf aussi fondamentaux.

Ph. Bouvet, Bull. AAEIP 45 (3 ~ trim. 2003)

113-127

: ' ' 1997 1998

118 (58 7) 142 (53,2) 41 (20 4) 45 (16,8)

:" ~ : ~ U S ': : 3 2 (12,0) 48 (12,8)

' i !~6.r:~' i~ :'a~.~eent~#onfirm6s : 266 (55,6) 375 (56,6)

1999 2001 et 2000

338 (63,8) 174 (64,0) 200 (59,2) 90 (51,7) 51 (15,1) 30 (17,2)

27 (5,1) 8 (2,9)

85 (16,0) 43 (15,8)

15 (2,8) 8 (2,9)

79 39

530 (41,3) 272 (48,6)

1 267 559

Bull. AAEIP 45/176 (2003) 115

Revue Franqaise des Laboratoires, fevrier 2004, N ° 360 1 5

Page 3: Revue de presse scientifique

Gants viro- protecteurs

L~usage de gants par le per- sonnel assurant les prel¢ve- ments s'est impose au labora- toire et I'apparition de nouveaux gants viro-protecteurs devrait ameliorer encore la prevention des accidents apres accident d'exposition au sang (AES) qu'ils apportent. Dans un entretien public du Concours M~dical avec le Pr Fernand Bricout, celui-ci explique pourquoi ces

nouveaux gants reduisent signi- ficativement le risque d'infection virale. Cet entretien s'appuie sur un article qu'il a co-signe dans le Journal of Medical Virology [69 (2003) 538-545]. Ces gants, appeles G-VIR, sont formes de deux couches d'elastomeres non-allergisants entre lesquelles ont ete introduits environ 10 mL d'une solution desinfectante constituee de gluconate de chlo- rhexidine et d'ur~ ammonium quaternaire qui assure la desin- fection quasi instantanee d'une

ete demontree avec le virus HSV-1 : sur 20 000 particules virales deposees au meat d'une aiguille il n'en reste environ que 1 O0 & 150 apres traversee de la couche virucide. La meme expe- rience a ete effectuee in vitro sur d'autres virus, avec des resultats comparables mais aussi in vivo sur I'animal, avec par exemple le virus de I ' immunodeficience feline. L'action sur le virus est quasi immediate et la grande stabilite de I'ammonium quaternaire per- met de ne fixer ni conditions par- ticulieres ni date de peremption pour ces gants, qui constituent un reel progres, malgre un prix qui sera evidemment plus eleve dans la prevention des AES et apres leur validation dans un cer- tain nombre de centres pilotes. Leur commercial isat ion est attendue dans un proche avenir.

F. Bricout Concours M#d. 125 (19/11/03)

2010-2012

aiguille contaminee par un virus enveloppe. Ces gants un peu plus epais que des gants chiru- gicaux classiques superposes n'en restent pas moins souples et solides. Les proprietes antiseptiques de I'ammonium quaternaire sont reconnues dans le domaine de I'hygiene. II faut seulement rap- peler qu'il n'est efficace que sur les virus enveloppes (hepatites, herpes, VlH). Le risque de conta- mination du personnel est sur- tout de aux aiguilles creuses et I'efficacit6 de ce gant a

S Le cas clinique publie par la Presse Medicale est exception- nel, tant il est peu frequent de mettre en evidence des bacteries sur un frottis sanguin, particulie- rement en I'absence de splenec- tomie chez le patient concern& En effet, ce type de septicemie survient habituetlement chez des patients splenectomises et les germes decrits sont en general des meningocoques ou des sta- phylocoques dores. Dans cette observation, il s'agissait d'une septicemie & pneumocoques chez un patient de 62 ans, non splenectomise, atteint de mye- Iome suivi depuis 6 ans. Au cours d'une infection severe & pneu- mocoques, le diagnostic de sep- ticemie a 6te pose en observant au microscope un frottis sanguin colore au May-GrLinwald-Giemsa et au Gram, sur lequel on pouvait voir de tres nombreux diplo-

16 Revue Fran~aise des Laboratoires, fevrier 2004, N ° 360

Page 4: Revue de presse scientifique

coques & Gram + en flamme de bougie, capsules, certains pha- gocytes par des polynucleaires neutrophiles. Cette observation est vraiment exceptionnelle : on ne retrouve dans la litterature que deux cas similaires. La severit~ de la pneu- mopathie qui a touche ce patient tient sans doute au fait que le myelome avait altere son etat immunitaire. On ne peut toutefois exclure que I'antibiotherapie pro- babiliste raise en oeuvre ait pu contribuer & la severite de I'in- fection. II etait traite par un macrolide auquel on sait qu'& I'epoque 53 % des souches de pneumocoques etaient resis- tantes et la Societe de pathologie infectieuse de langue fran?aise recommande d'utiliser en pre- miere intention une autre mole- cule pour traiter les pneumo- pathies communautaires. Le diagnostic de septicemie & Streptococcus pneumoniae a ate confirme le lendemain de I'ad- mission, la souche concernee etant sensible & la penicilline et resistante & I'erythromycine. Ce patient est mort 2 heures apres son admission, confirma- tion de la gravite extreme des infections & pneumocoques sur terrain debilit& Dans de tels cas, le biologiste a un rele important & jouer car I'observation de bacte- ties sur un frottis sanguin permet une orientation diagnostique tres rapide.

S. Avenas & aL, Presse M~d. 32 (06/09/03)

1317-1318

Un cas d'hepatite syphilitique BLa syphilis, qu'on avait cru un moment disparue, reste d'ac- tualite au meme titre que les autres infections sexuellement transmissibles. On assiste meme & une recrudescence des cas d'infections & Treponema palli- dum du fait des conduites sexuelles & risque. L'observation clinique publiee par la Presse

M#dicale montre bien qu'il faut encore savoir penser & la syphilis. II s'agit d'un homme de 24 ans suivi et traite depuis janvier 2002 pour une infection VlH. ,&, I'apparition d'une resistance & I'un des medicaments utilises, il etait traite depuis juin 2002 par Trizivir ® (AZT+3TC+abacavir). Avant mise en oeuvre de ce trai- tement, le bilan hepatique etait normal. Ce traitement necessite une surveillance clinique et bio- Iogique reguli~re, avec consul- tation tous les 15 jours pendant les deux premiers mois, puis regulierement avec arret imme- diat du traitement en cas d'ele- vation rapide des transaminases ou d'hepatornegalie progressive ou d'acidose lactique d'etiologie inconnue, du fait d'une reaction d'hypersensibi l i te possible observee chez 3 & 5 0/o.

!e plan clinique la fievre Q, le plus souvent !ptomatiquei peut etre aigu# (pneumopathie, ttite) ou Chronique, dent la compfication la fr~quente est I'endocardite, et dent le taux !o~tatit~ est compris entre 30 et 60 O/o. ~aanostic de certitude est s~rologique avec

".omme methode ous deux formes se I qui corres- : rhste, et la ~e adaptee & la • phase II sent lti-phase I d'ap- ?t habituellement n taux 61ev~ En cas d'endo- teindre des taux 1/300 000 en d'lgA anti-phase

e. L 'antibiotique

el de bioterro- .ul int#ret sa ~n par inhalation la probabilit# ible du fait que rafivement rs souvent ~ible. Cette ltet ~ considerer rrs jamais

Ph. Bossi & aL, Presse M~d. 32 (18/10/03)

1618-1621

L'apparition chez ce patient de signes biologiques de cytolyse hepatique et de cholestase, 15 jours apres le debut du traite- ment (ASAT : 69 U/L, ALAT : 129 U/L, phosphatases alca- lines : 299 U/L et gamma-GT : 231 U/L) entra~ne sa convoca- tion d'urgence pour consultation. On observe une eruption rosee maculeuse et confluente des membres superieurs, de la face et du tronc. On pense evidem- m e n t & une reaction d'hyper- sensibilite & I'abacavir et I'on arrete aussitSt le Trizivir ®. Malgre cette mesure, I 'eruption ne regresse pas et les signes bio- Iogiques de cytolyse et de cho- lestase se majorent. Une batte- rie de tests serologiques est demandee (hepatites, EBV, CMV, toxoplasmose et syphilis). Une serologie treponemique tres positive (VDRL + & 32 et TPHA +

& 2560), alors qu'un examen anterieur etait negatif, permet de penser & une hepatite syphili- tique, confirmee par la notion qu'un partenaire habituel du patient a 6te recemment traite pour une syphilis. On observe une hepatite syphi- litique dans environ 10 % des cas en periode secondaire ou tertiaire. I1 faut penser & pratiquer un test serologique chez le patient sous abacavir avant d'ar- reter le traitement qui contre- indiquerait definitivement I~utili - sation de cette molecule. Chez ce patient I~evolution favorable avec la penicilline a permis une reintroduction prudente du Trizivir ® dent I'issue a ete favo- rable.

H. DumoucheI-Champagne & aL, Presse M~d. 32 (11/10/03)

1557-1558

Revue Fran?aise des Laboratoires, f~vrier 2004, N ° 360 1 7

Page 5: Revue de presse scientifique

Les cigarettes 16geres ne r6duisent pas le risque de cancer du pournon

Les fabricants de cigarettes ont beaucoup travaille, depuis environ 50 ans, a red@re le taux de gou- dron estime par la cigarette. Uutilisation de papier plus fin, plus poreux, de filtres en acetate de cellulose (eventuellement asso- cies a des micro-perforations autour du fitre), ont permis de r~duire progressivement le taux moyen de goudron produit de 37 mg (1950) & 22 mg (1967). D'autres artifices ont permis aux fabricants de mettre sur le mar- che, notamment durant les annees 1980-1990, des ciga-

rettes dites legeres (8 & 14 mg) et ultra-leg~res (< 7 mg). Si la responsabilite du tabac dans I'incidence accrue des cancers pulmonaires est acquise, I'impact du taux de goudron (donc du type de cigarette) est encore dis- cute. La plupart des etudes actuellement disponibles se sont en effet attachees & comparer l'in- cidence des cancers chez les non-fumeurs, les fumeurs de cigarettes sans filtre (taux de gou- dron 61eve, superieur & 22 mg), et les fumeurs de cigarettes stan- dard avec filtre (15-21 mg). Toutes ont conclu & la nocivite du tabac, et ont souligne un risque notablement plus eleve associe aux cigarettes sans filtre. Une vaste etude americaine, chez prSs d'un million d'individus (364 239 hommes et 576 535 femmes), suivis pendant au moins 6 ans, a evalue le risque de c a n -

leur consommation... Ces modi- fications conduisent globalement & augmenter I'exposition des poumons aux carcinogenes de la fumee, telles les nitrosamines. Seule bonne nouvelle : 1'6tude confirme que le taux de mortalite des fumeurs ayant arr~te avant 35 ans est identique & celui des sujets n'ayant jamais fume.

J.E. HaMs et al., Br. Med. J. 328 (7431) (10/01/04)

72

cer du poumon des fumeurs de cigarettes legeres et ultra-legeres. Sans aucune ambiguTte, les conclusions de I'etude tordent le cou & l'argument des cigaret- tiers :le risque, bien qu'inferieur & celui des cigarettes sans filtre, est le m6me pour toutes les ciga- rettes & filtre, independamment du taux de goudron. Le seul ben6fice des cigarettes 16g6res ou ultra-legeres est une plus grande facilite de sevrage pour les fumeurs. Cela peut sem- bier paradoxal, mais en voici I'ex- plication : les fumeurs (depen- dants) de cigarettes leg6res compensent leur besoin en nico- tine par une modification de leur consommation. IIs bloquent (consciemment ou non) les ori- fices de ventilation du filtre, aug- mentent les volumes d'aspiration et le temps de retention dans les poumons, ou bien augmentent

associ¢}e 5V 40 :

costa s;}i : ates

M Le virus simien 40 (SV 40) fut initialement identifie comme un contaminant des preparations de vaccin polio entre 1955 et 1963. Excrete par des cellules de singe rhesus utilisees pour culti- ver le virus polio vaccinal, SV 40 a montre un pouvoir oncogene sur plusieurs animaux de labora- toire. Ceci motiva le retrait des lots de vaccins contamines et le suivi des patients vaccines, soit pres de 98 millions d'enfants aux I~tats-Unis, nombre d'autres pays ayant egalement utilise ce vaccin : France, Italie, Allemagne, Russie et plusieurs etats d'Amerique du Sud et d'Amerique centrale. Des les annees 1970, des cher- cheurs indiquent que des tumeurs cerebrales humaines contiendraient des traces de SV 40. Des rapports plus inqui6- rants encore s'accumulent depuis le milieu des annees 1990, asso- ciant SV 40 #. des tumeurs cere- brales primaires, des tumeurs osseuses, & une fraction impor- tante des mesotheliomes (jusqu'& 60 % dans certaines 6tudes) et

des lymphomes non hodgki- niens. Dans un certain nombre de cas, les tumeurs apparaissent chez des sujets vaccin6s apr~s 1963 (donc avec des lots de vac- cins a priori non contamines). Par ailleurs, SV 40 est associe & des tumeurs survenant chez des enfants dont mSme les parents n'ont pas ete vaccin6s par des

18 ° Revue Frangaise des Laboratoires, fevrier 2004, N 360

Page 6: Revue de presse scientifique

lots contamines. Ces observa- tions indiquent que SV 40 a recemment circule (et circule probablement encore) chez I'Homme, sans que le mode de contamination ni la prevalence de rinfection soient connus avec pre- cision. Ce manque d'information fient en particulier & I'absence de test serologique fiable : SV 40 est proche de virus humains tres pre- valents, comme les virus JC et BK, et les reponses immuni- taires contre SV 40 et ces virus sont difficiles & distinguer. Les cas prouves de cancers humains & SV 40 consecutifs & une exposition connue restent rares. Uequipe de Janet Butel (Baylor College of Medicine, Houston) rapporte un cas tres preoccupant de tumeur cere- brale chez une femme de 42 ans, dans lequel SV 40 a ete identifi& La tumeur, d'un diametre de 5,5 cm et dont I'origine date pro- bablement d'une dizaine d'an- nees, a et6 eliminee par voie chirurgicale en 1999. A c e jour, la patiente est en remission complete. D'apres I'enquete de Janet Butel, la patiente, qui etait chercheur darts un laboratoire de virologie, aurait ete exposee pendant pres de 4 ans & des aerosols generes par sonication de cellules de hamster infectees par SV 40, ou contenant du genome viral libre (le genome seul peut etre infectieux), Uhypothese d'une infection contractee par exposition acci- dentelle au laboratoire repose sur plusieurs arguments : la patiente a ete vaccinee contre le virus polio & une date posterieure & 1963, ce qui exclut une origine vaccinale, et le genome du virus identifie dans la tumeur comporte plusieurs signatures moleculaires speci- fiques du virus utilise dans le labo- ratoire oe travaillait la patiente. Cette observation renforce ainsi considerablement le lien de causalite entre exposit ion & SV 40 et developpement de certaines tumeurs humaines. Elle incite egalement & reevaluer avec beaucoup de prudence les risques d'exposition biologique vis-&-vis de virus couramment employes comme modeles d'etude : SV 40 a en effet 6te tres largement utilise, sous forme cellulaire ou sous forme

libre, dans les laboratoires de recherche, ainsi que dans les salles de travaux pratiques fie- quentees par nos etudiants.

A.S. Arrington, M.S. Moore, J.S. Butel, Oncogene 1 (15/12/03)

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B6ta- thalassemie : int6r t du page HLA foetal I I Une transplantation de cellules souches peut guerir la beta-tha- lassemie, avec d'autant plus d'ef- ficacite qu'elle est realisee & un &ge precoce. Mais le plus difficile est de trouver un donneur HLA compatible. C'est dans ce but qu'une equipe italienne realise depuis plusieurs annees, conjoin-

H M G B 1, ~secutive

important bilit# de 'is en admi- rMGB 1 plu- ~. H M G B 1 "apeutique de tif du sepsis

7u'une sous- rait agff omplete : ec la pro- on ~ la ~nocytes, ~ire. Utilis#e ~psis murin acey prouve utralisants ~goniste), , ameliore

animaux /o pour les de 70O/o "ps anti- 1. Ces tra- ~es encoura- rs s~veres et

H. Yang et aL, 1) (06/01/04)

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tement & la recherche de la mutation de la beta-thalassemie, le typage HLA foetal & un stade precoce de la grossesse chez les couples & haut risque. Des milliers d'individus dans le monde ont une beta-thalass~mie homozygote. Dans plusieurs pays du pourtour mediterraneen, des programmes de depistage et des consultations de conseil genetique ont et6 mis en place. Ainsi, en Sardaigne, ces mesures ont permis de reduire en quelques annees I'incidence de cette maladie de 1 naissance sur 250 & 1 naissance sur 4 000, avec jusqu'& 95 % de guerisons gr&ce & une transplantation de cellules souches darts les pre- mieres annees de vie. Chez les couples & risque ayant dej& un enfant, atteint ou non, et attendant un second enfant, un typage HLA est realise & la fois chez le foetus et chez son afne afin d'etudier la compatibilite HLA en

prevision d'une 6ventuelle greffe chez renfant atteint, I'enfant sain etant le donneur. I~DN foetal peut etre obtenu vers la dixieme semaine de grossesse par ponc- tion des villosites chorioniques. Plusieurs nouveau-nes de 18 & 24 mois, depistes avant la nais- sance comme porteurs homozy- gotes du gene de la beta-thalas- semie, ont beneficie avec succes d'une greffe de cellules souches provenant d'un frere ou d'une soeur afnes HLA compatibles. A I'inverse, les cellules souches des cordons ombilicaux prelevees chez plusieurs nouveau-nes des leur naissance ont permis la greffe reussie d'un aTne malade. Ces chercheurs soulignent I'in- teret du typage HLA prenatal, qui devrait etre realis6 de plus en plus souvent dans I'avenir pour d'autres maladies genetiques.

M.G. Orofino, F. Argiolu, Lancet 362 (05/07/03)

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Revue Fran?aise des Laboratoiree, f~vrier 2004, N ° 360 t 9