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UNE NOUVELLE HISTOIRE DE L'EMPIREBYZANTIN1)

Voulant donner un Manuel de la vie byzantine sous tous les

rapports, l'auteur du # Handbuch der Altertumswissenschaft * a crudevoir s'adresser pour ce qui concerne l'Etat, avec tous ses proble-mes politiques, economiques et aussi religieux a M. Ostrogorsky,si avantageusement connu par ses etudes aprofondies sur dif fe-

rentes questions de l'organisation interieure byzantine, des « essais *plutot que des chapitres d'histoire. Il nous fait attendre un volumesur ale pays, la nation et la langue >, ol). M. Digger s'est associeA M. Fels et un autre sur l'histoire de l'art.

M. Ostrogorsky commence par des appreciations parfois amicales,parfois moins aimables, pour ne pas dire haineuses, sur ses prede-cesseurs sur ce terrain qu'il n'a connu par des etudes personnellesque partiellement, ce qui lui donne dans certains cas une autoritediscutable. Mais it n'a guere l'intention de faire lui-meme le travaildifficile qui serait l'analyse des sources meme, comme nous l'avonsentrepris pour notre Byzantine Empire, publiee it y a bientot qua-rante ans et reprise pour donner les renvois qui n'existaient pasdans cette premiere redaction frangaise, publiee en anglais (traduc-tion de M. Powles), pour M. Ostrogorsky ceci signifie travaillerhativement (f ltichtig), la revision elle-meme nous ayant demandsun labeur acharne de deux ans ; n'etant pas habitué a travailler

fltichtig >, it prefere s'adresser surtout aux histoires anterieures deByzance et a un certain nombre d'articles, et it faut dire que pour

1) Georg Ostrogorsky, Geschichte des byzantinischen Staates (ByzantinichesHandbuch im Rahmen des Handbuchs der Altertumswissenschalt, heraus gegebenvon Walter Otto, Erster Teil, Zweiter Band, Munich, C. H. Beck, 1940.

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avoir mis a profit la contribution des chercheurs russes et slavesen general, it a rendu un grand service a ceux des lecteurs qui neconnaissent que le grec et les langues de l'Occident. Cette manierede travailler fixe done, a l'avantage ou au desavantage de l'auteur,une difference essentielle entre lui et d'autres historiens des chosesbyzantines. On me permettra de dire que pour ma part toute pre-sentation d'un sujet historique sans recourir en premiere ligne auxsources ne peut pas donner l'impression de la vie, devant resterdonc une simple compilation sans couleur et sans cette vibrationqui ne peut venir que du seul contact avec le temoignage contem-porain. En tout cas on peut pardonner des erreurs de fait, s'il yen a, a ceux qui cherchent avant tout l'impression generale et, enbonne critique, it ne faut pas s'etonner tant (erstaunlich) sur ceserreurs, reelles ou pretendues, qui n'ont pas ete signalees pendantpresqu'un demi-siecle, que si on est bien stir de n'en avoir pascommis soi-meme bien d'autres qu'un esprit de camaraderie, commeentre savants qui s'estiment, m'empechera de qualifier de tout aussi

etonnantes » 1).Nous presenterons tour a tour quelques lacunes dans l'informa-

tion, puis des Sachfehler. On comprendra ce qui reste surtout pourles institutions et l'Eglise pour le simple lecteur et pour l'eruditde ce livre d'une si vaste et si noble ambition. Ce ne sera pas, entout cas, une synthese qu'on n'a pas voulu meme tenter.

Des le debut, dans l'introduction (p. 1), it est faux de dire quepar Byzance seule la Renaissance a pu connaitre l'antiquite: jecroyais qu'on est revenu depuis longtemps sur l'illusion qu'on aappris le grec chez Chrysoloras et Argyropoulos. Et le schysmene pouvait pas empecher l'interet pour Byzance avec laquelle it yavait plus que des relations de commerce et des rapports d'art:toute une symbiose comme celle des Venitiens et des Genois, desseigneurs latins de la Moree, de la Thessalie et de l'Epire, des Iles.Je ne vois pas aussi quels sont les Byzantins qu'auraient editeles imprimeurs de la Renaissance a cote des classiques. Les

1) Le pauvre Hopf s'en tire, du reste, plus mal: son travail, d'une si extra-ordinaire erudition, est s grotesque o (p. 5) et Gfrorer est fantastique (ibid.).La presentation de l'histoire byzantine, si intelligente, par Gelzer est aussiinjustement rabaissee (p. 7). Et on passe trop facilement sur la contributionde Heisenberg.

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lettres de la fin du XVIe siècle n'appartiennent pas a cette autreépoque 1).

Dans l'analyse des sources, autant qu'il se croit oblige de ladonner, l'auteur n'est pas tres heureux: Ammien Marcellin serait« un payen tolerant * (sic) et une espece de continuateur de Tacite(p. 14), alors que c'est un militaire, ecrivant des memoires. Procopeserait un « conseiller s de Belisaire pendant ses campagnes (p. 15).Les homes que s'imposent Agathias et Simokattas sont plus largesque ne le dit M. Ostrogorsky (ibid). Rien sur l'interet, si par-ticulier, de la chronique de Malalas (p. 16).

Il faut opposer a ce point de vue, si borne, 1' opinion de M. WalterOtto: « en tout cas cet Etat byzantin et sa civilisation ne doit pasetre compris seulement comme une continuation de l'antiquite,mais en meme temps, comme une formation independante, existantpar elle-meme, comme une unite culturelle » (p. VII). Mais cetautre juge de la valeur de ce qui est 4 byzantin * part, ainsi qu'ille dit lui-meme, de sa (( conception de l'histoire generale » qui manquetotalement a l'erudit russe. Invoquons aussi, du 'name, la definitionque, de fait, l'Empire byzantin ne commence qu'avec Justinien,mais qu'on peut traiter aussi du quatrieme et cinquieme siècle,bien que seulement comme «point de depart pour le developpe-ment ulterieur », et en tenant compte de ces proportions qui n'exer-cent aucune influence sur la methode de M. Ostrogorsky (p. VII).

Pour les idees generales sur le sens de Byzance it ne serait passans profit de lire les considerations generales que nous avonsdonnees dans la Byzantinische Zeitschrift et qui ont ete reprisesdans nos Etudes byzantines, parues recemment: la comparaisonprouve certaines similitudes (voy. p. 17). Le titre d'« Imperiumromanum christianise » ne correspond pas: l'Orient a aussi sa part ;l'auteur lui-meme le dira (p. 20). L'unite de l'Empire malgre lepartage theodosien avait ete affirmee dans les Mélanges Lamprechtpar l'auteur de cet article (cf. p. 30). Je me permettrais aussi derenvoyer pour l'attitude de l'Empire devant les royautes germaniques a un opuscule qui s'appelle Orient et Occident au moyen-dge

est compris maintenant dans nos Etudes byzantines). Sur l'icono-clasme des rapports ont ete etablis en Orient musulman et en.

1) Faut-il lire parmi ces ecliteurs Pierre Poussine (p. 2) ?

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Extreme Orient, dans les communications faites au premier congresd'etudes byzantines a Bucarest. Dans la liste des ouvrages les plusimportants pour la premiere croisade manque celui de Rohricht,ainsi que la mention de son o Histoire des croisades * et sesautres travaux sur cette offensive de l'Occident. D'autres ouvragesrecents sont restes oublies. Pour les Hongrois on ne peut pas s'entenir a l'ouvrage, si vieilli, de Sayous.

Pour les details, oil les erreurs sont inevitables, meme pour uncritique aussi acerbe, M. Ostrogorsky parle d'une invasion des<< Saxons et des Irlandais * (sic) en Grande Bretagne au We siècle(sic), de la presence sur le Danube, a la meme époque, des Sarmateset des Quades (sic), qui furent, comme it est presqu'inutile de ledire, avec les Marcomans, les adversaires de Marc-Aurele au Hesiècle. Les Huns auraient suivi au-dela du Danube les Wisigoths,qui auraient ete < soutenus > a la bataille d'Andrinople par lesOstrogoths eux-memes (p. 28). Il n'y eut pas d'etablissementwisigoth sur la rive droite du Danube avant leur poussee versAndrinople (ibid.). On ne peut pas parler d'incursions d'AttilaBans o toute la peninsule des Balcans *: elles s'etendirent sur unterritoire restreint et bien determine, et le role du Khan hun meri-tait autre chose que quelques lignes ; it n'y eut pas en Italie uneterrible visite * d'Attila qui cherchait bien autre chose qu'une

proie (p. 33). On lit avec cet < etonnement * dont parle M. Ostro-gorsky que les Isauriens qui n'etaient pas tous des pirates et desbandits etaient inferieurs en fait de civilisation aux Goths, s aux-quels les tresors de la civilisation greco-romaine s'etaient revelesdepuis longtemps >, au Ire siècle déjà (p. 37). Pour l'installationde Theodoric en Italie deux seules lignes et une note, un peu plusloin, paraissent suffire (pp. 38, 42, note 1). Justin n'etait pas pre-cisement un s paysan macedonien » (p. 42), done Justinien nonplus o le fils d'un paysan macedonien ». La theorie de la restitutionbyzantine par le grand empereur me parait assez entamee: on voitbien d'oti partent les campagnes d'Afrique, d'Italie et d'Espagne(voy. p. 43). Narses pourrait bien etre un o diplomate habile(mais ou sont les preuves?) ; cependant personne jusqu'ici n'adecouvert dans cet eunuque un <c stratege genial >> (p. 43). Lesrapports entre les Avars dominateurs, et les Slaves, leurs sujets,ne sont pas indiques aux pages 49-50: sans l'initiative avare it

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n'y aurait pas eu de raids slaves dans les Balcans. Pourquoi Phocas,quelle que fiat son education et sa valeur morale, serait-il un <( demi-

barbare s> (p. 50)? L'etablissement de Constance II en Sicile n'estpas un simple episode de l'histoire byzantine (p. 77); le texte memede Theophane, cite par l'auteur, le dit: « iv 'PewBocatXdocv li.ertzaTijnoci. o. L'information est insuffisante aussi pourla revolution imperiale de Charlemagne (p. 126 et suiv.). On pourraitadmettre difficilement la reconnaissance officielle de Charlemagnecomme empereur par les envoyes byzantins en 812 (pp. 136-138).On serait revenu ensuite sur cette concession a cause de la faiblessemomentanee des Carolingiens (pp. 137-138). On ne voit pas assezce que pouvait etre ce « nouvel empire universel a la place de l'an-cienne Byzance » qu'aurait voulu etablir la genialite supposee deSimeon, ce barbare frotte de civilisation byzantine commejadis Theodoric (p. 184). Dans la carte qui suit on s'(( etonne >, pouremployer l'expression meme de M. Ostrogorsky, de voir la domi-nation d'Isperich s'etendre sur toute la plaine valaque, l'Oltenieayant le privilege d'en etre detachee. Aussi pour le couronnementde Simeon par le patriarche byzantin et pas par son patriarche a luiet sur son caractere, encore indecis, s'il etait de ce fait non seule-ment < empereur de Bulgarie mais designe pour partager la puis-sance imperiale avec Constantin VII. Simeon aurait demands apresl'elevation de Romain Lekapenos (i la deposition de son heureuxrival >>... (pp. 187-188). Cf. aussi le projet d'union du Bulgareavec une princesse byzantine de la famille de Lekapenos (pp. 188-189). Hypotheses qui ne pourront pas etre verifiees. M. Dolger l'a,recemment, reconnu. En echange, la byzantinisation d'Othon IIIpar l'influence de sa mere Theophano, meritait d'être signalee. Man-que aussi la definition, qui aurait ete necessaire, de la base ethniquesur laquelle a l'Ouest des Balcans fut etabli, apres le massacre desBulgares sur la rive de la Mer Noire, l'Etat de Samuel (pp. 213-214). Il serait difficile d'admettre qu'une lettre authentique d'AlexisComnene, demandant dans cette forme? des mercenaires a]'Occident eut prepare la falsification de l'appel qu'on a si souventrejete (p. 249; mais cf. p. 255, note 2). M. Ostrogorsky admet uneinitiative d'Urbain II pour la croisade, acte populaire spontane,que de fait le Pape sut exploiter pour les interets du Saint Siege

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(p. 254) 1). Sur la nationalite des fondateurs du second Empirebulgare l'opinion de l'auteur qui s'appuie aussi sur les &negationsde M. Moutaftchiev parait etre restee indecise (p. 287, note 3).On lit avec o etonnement Walachen, die Vorfahren der heutigenRumanen > (p. 287) quand done se serait formee cette nationsi retardataire?. Au XIIIe siècle on pouvait voir quatre empereurs,mais pas concevoir aussi quatre Empires (p. 309). On ne peut pasdire que < aussitot apres l'etablissement de Soliman a Kallipoliscommenca la conquete systematique des pays des Balcans parles Tures a (p. 387): leur < dromocratie » premiere se continua parune participation a la vie chevaleresque des princes balcaniques ;l'idee imperiale est de beaucoup posterieure a Bajazet. Le princede Valachie, Mircea, fut le premier a payer le tribut au Sultanet it ne fut pas battu a Rovine ; ce n'est pas comme une suite de cettebataille que les Tures s'etablirent dans la Dobrogea (p. 395). Labataille de Nicopolis ne fut pas perdue par le manque d'ententedes croises avec le roi Sigismond de Hongrie (p. 396). Jean Hunyadine porta pas le titre romain de Corvinus, que s'attribua, a causedu corbeau valaque dans les armes de la famille, son fils, le roiMathias (p. 406). A Varna ne fut pas detruite toute l'armee chre-tienne (p. 407).

N. IORGA

1) Lire Clermont et pas Clairmont (ibid.).

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