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Revue Spirite 1891

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Page 1: Revue Spirite 1891

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Page 2: Revue Spirite 1891

R E V U E SPIRITE JOURNAL'

CONTENANT

Le recit des manifestations matdrielles ou intelligentes des Esprits, apparitions, c'?vocations, etc., ainsi que toutes les nouvelles relatives ail Spiritisme. - L'enscigneaent des Esprits sur les choses du monde visible el, du monde invisible; sur les sciences, la morale, l'iminortalite de l'ame, la nature dc 1 homme et son avenir.- L'histoire du Spiritisme dans l'antirluite, ses rapports avec le magnetisme et le somnambulisme ; l'explication des legendes ct croymces popplaires, de l a mythologie de tous les peuple^, etc.

FONDE PAR

ALLAN KARDEC

Tout effet a une cause. Tout effet intelligent a une cause intelligente. La puissance de la cause intelligente est en raison de la grandeur de l'effet.

PARIS SOCIETE D E LIBRAIRIE SPIRITE FONDEE PAR ALfAN KARDEC

SCIENCES PSYCHOLOGIQUES

S I ~ G E ET ADMINISTRATION : 1, rue Chabanais -

RPserve de tous droits

Page 3: Revue Spirite 1891

OIiVRAGES SUR LE SPIRITISME PAR ALLAN KARDEC

Le Livre des Espr i t s (partie philosopliiqi~e),comprcnant les principes de la aoc i r i i :~ s p r i i e ; 1 vol. in-12, 34e rdition, prix : 3 t'r. 50.

Edition. allenzande : Vienne (Autriche). - Deux volumes : 3 fr. 30. - Ellition anglaise : 7 f r . - Edit ion itctlienne : 4 Sr.

Le Livre des Mediums (partie experimentale). Gnide dcs fil6cliums e t UV-:: evocn- teilrs, contenant la theorie de ruus lesgenres do manif~rtat ionr . 1 vol. in-12, .i3 Crlition, 3 ir. 50.

Edition espagnole : Madrid, ikircelone, Paris , Marseille; prix : 3 fi.. 50, port paye. Edi- lion unglaise : 7 Sr.

~ ' ~ v a n ~ i l e selon le Spiritisme (partie morale), contenant l'explicaiion des m:isiiiies rnui ales d u Christ, leiir application et leur concordance avec le Spiritisme. 1 vcl. in-12, 23" Bdition ; prix : 3 f~.. 50.

Le Ciel e t l'Enfer, ou la ,laislice divine selon /e Spi?ilisnte, contenant de nornbrriix esemplss su r la situalion des E s p i t s dans Io monde s i~ir i tuel e t sur la terre. 1 vol. in-12, 140 edition. ~ r i x : 3 fr. 50.

L a ~ e b k s e , les rn-iracles e t les predictions, selon le Spi?.itisme, 120 dclition. prix : 8 fi.. 50.

(Euvres posthumes d'Allan Kardec, prix : :3 fr. 50.

Qu'est-ce que le Spiritisme ? Introduction a l a connaissance clu monde invisible on des E ~ p r i f s , 1 701. in-12, 206 edition, prix : 1 fr .

Le Spiritisme a s a plus simple expression. Expose sommaire de l'enseignement des Esprits et de leurs manifestations. Brochure in-18 de 36 pages, 15 centimes; vings exrmplaires, 2 fr., par la poste, 2 fr. 50.

Editions en lnnques anglaise, espagnole, Tusse, porlugaise. Resume de la loi des phenomenes spirites. Brochure in-18, 10 cent . Caraoteres de l a revelation spirite. Brochure in-18, 13 centimes, vingt exem-

plaires, 2 francs; par la poste 2 fr. 50 cent.

OUVRAGES DIVERS

Recherches s u r les phbnomenes spirites, par William Crookes, prix : 3 fr. 50. Choses d e l 'autre monde, p a r Eugene Nus, pr ix: 3 fr. 50. Les grands mysteres, par Eugene Nus, prix : 3 fr. 50. Nos betises, p a r Eugene Nus, prix: 3 fr. 50. L'%me e t ses manifestations a t r ave r s l'histoire. Dar Eua . Bonnemere. . A -

prix : 3 fr. 50. Le spiritualisme dans l'histoire, par R.. de Gin~t in ian i , pr ix: 3 fr. 50. L a raison du spiritisme, par RI. Uoiinarny, juge d'iiistructioo. prix : 9 i'r. La,reali t t! des espri t- e t le phenomene de leur ecr i ture directe, avec f ig~i-

res tres cnrieuscs, pa r le baron de Gc~ldriistiit~be. prix : 6 fr. L'Esprit consolateur, par le pere Marclial, prix : 2 r'r. 50. Therapeutique magnetique, par Caliaynet, prix: 4 Sr. Causeries spirites, par Louise Jeanne, prix : 2 Si.. 50. Conferences spirites, par 17. VuIIe-, 3 volumes, I I I ~ X . : 5 fr. Recueil de prieres e t meditations spirite*, ,prix : 1 Sr. 50. Guide pratique du medium guerisseur, p r i ~ : 0 fr. 15. L a mediumuite a u verre d'eau, par At~toinrtte Bourdiii. prix : 3 fr. Quelques essais de meailimnite hypnotique, par hlfil. Y. Rossi, Pagrioni et

Dr Rloroiii, Irndiiit par hlma Ir'. V i g n e : 2 I'r. Du zomnambulisme, des tables tournantes et des mediums oonsidere~, dans

leurs ri(l~ports avec la thCologie et la phvsique ; examen des ol)iiiions de Mhl. de Mirville e t J e Gasparin. par l'abbe Almignana, cioctew en dioi t canonique, thdologitn magnetiste et medium ; prix : 0 I r . 50.

L a religion de l'avenir, par Alexis de Nnrtzrfi, prix : O fr. 50. Comple rendu du CwagrPs spimle et spiritualiste international tenu & Par i s en lE8P,

prix : 3 l'r. 50. Compte ~.e) ldu du le* Co?zgl'ds,spide tenu a Barcelone en 1888 ; prix : 2 fr .

Tous cr,s ouvrages se trouvent a la LIBRAIRIE DES SCIEKCES PSYCHOI.OGIQUES ET SPIIIli'ES. 1, rue Chabanais, a Paris, qui les expedie contre un mandat-poste, l'ordre de M. P.-G.Leymarie, gerant de la librairie.

Page 4: Revue Spirite 1891

R E V U E S ['IR ITE

JOURNAL

D D E PSI'CBOlOl;I[UES

Page 5: Revue Spirite 1891

I.A REVUE SPIRITE parait du l e r au 5 de chaque mois, par cahiers de deux feuilles

el demie, au moins, grand in-80, formant 48 pages.

Prix : pour la France e t l'Algerie, 10 fr. par an ; Union postale, ire partie,

12 francs; Amerique e t pays d'outre-mer, 1 4 fr.

On ne s?abonne pas pour moins d'un an. Tous les abonnements partent du

10' janvier. Aux personnes qui s'abonnent dans le courant de l'annee, on envoie les

numeros parus.

P r i x de chaque numero separe : 1 franc, franco, pour toute la France; pour l'etranger le port en sus.

On peut s'abonner pa r l'entremise de , tous les libraires e t directeurs de poste.

P o u r les personnes hors Par is , envoyer u n mandat su r la poste ou une traite a vue s u r Paris, A l'ordre de M. Leymarie, administrateur.

On ne recoit que les lettres affranchies.

Les bureaux d'abonnements sont s i tues a Par is , 1, rue Chabanais, a la Librairie

Spirite.

Chaque annee f o ~ m e lin fort volume grand in-$", broche, avec t i tre special, table

generale e t couverture imprimee. Pr ix : chacune des 33 premieres annees, de 1858 a 1890, prises ensemble, 5 francs franco le volume ; Xe annee, 1891,10 francs franco

pour la France e t l'Algerie ; Etranger, port en sus , somme pour l'abonnement.

Un volume seul, 5 fr. 60 franco. Collection reliee, 2 fr. 50 cent. d e plus pa r

volume.

Demander le catalogue de la Librairie Spirite.

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REVUE SPIL<lrI'E JOURNAL MENSUEL

D'firI'UDES PSYCHOLOGIQUES

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des c,ombnts Iioineriqii~s, et n'en rest<lt-il qii'un seulMme X. veut l'OLrc! noln ilc I 'c~~l~rncl l t~ vbrili,,.

I qn'il csl, I~ori tl'iArc1 liiiiiil~lo i~li!\.c d'.Allaii Iinrclcc, (le pr:itiliicr ln phi- losnl,]i i~ du 1)oii .sens nrc.cssil)lc il tous, c~oiiipr6heiisil,le, consolniiic c.1 lar- gement oi~vt'rlc (1 Loiis Ics progri~.~. Toiil en rcspcclanl les rechcrclics

ct l'orgunil i1i;rncsiirk tlri ces i i o ~ i i t ~ i ~ r s n b o - l ~ ~ i ~ d d h i s l ~ , nous restons de simples clicr~~liciirs, amis du \!riLi, coinnie clc petites gens ~ L I C nouii sommes.

Laissons ccs Sisiplic modernes rouler lcur rocl~cr jiisqu'nu 1.ayo.n blanc npectre.~olnli.e, et pour ne point Ic voir rc tomlm, passons en soiirinnt.

SE! contcntcr tic son lot c'cst lc rcgime des 1)~iiiies gcns, de ln. mnssc qui pcinc ct tracc !oiis les sillons, le cuiigrhs spirite de 1889 l'a bien prouve; de par le inonilc (les millions de pcnsciirs sc satisfont (lc ln croynncc en lcur blernilh, de leirrs rapports avec leurs chers disparus, de ln pluralite des existences, et ils croienl. memc qiic lc congres se fut passe assez nvantageu- sement dcs vanileux 11iCosoplics nEo-ho~iddistes, niis pr6tentions esorbi- tantes et qu i possedenL la verite nho luc !

Eous sommes de cette opinion qui s'nccr6dite. bien licureusement, que le spiritisme doit rester lui-meme, stins promiscuite; il est majeur, ce semble, et ses rcins on1 ixnc certaine solidite clac lui envient les honnes gens au rayon blanc du spectre solaire.

Lire le coiiipte rendu du Con@ c'est se faire In preuve (le cette verit6 Cvidente; h Bnrccloiw, nu Congrbs de 1888, nous avions un public de 2 h 3.000 persoiirics a chaque seance et les prksidents d u Congres filrcnt prias, par 150.000 libres-pcnscurs, de prCsidcr leur assemblCc g h e r n l e ; nous n'y vimcs pas l'ombre (l'un Llicosoghe ndo-bo~irldhiste ail\; rayons l~lancs, e l point n'etait h o i n clc leur lircscnce.

Les Espagnols ou1 (ln ccs idces siiiiplc~s qui 16ussisscnl et ol~licnncnt i i i i

J'hilable s i~ccbs; poiirrlisoi il'iiiiitcrions-iious pas ces ntleples Scrvcnts tlc l'dcole tl'Allan Iiartlcc, cc 1110) cil lcur nyiiiit, nu-dclh de toutc csp6r:inec, dolin6 les meilleur:: rBsullats ?

I I y 1:iutli.a ::~i~ieiiscnicnl pcnscr, Ic cas mi vniit ln pciric; l m nCo-houtl- (lhislrs I'or:iit~nl cmirf: ( I I I ( ! I I ( . I I I ~ soinrnvs Iciirs liciniiiics-ligcs r l mils voii- lolis no tro lil)crI.C .sails ;iii(;iiiii: c t i i l i ~ i i (;.

Iiev~cc s ) ~ l l - i l e rc:prBsc~iile: iiiii~~iiciiiciil 1 i ~ eli~c:ti~iiic: tl'i\lla~i Iiart ltlc (loi11 ~ ' ~ ~ ~ . s c i ~ i i i i i i i i ~ ~ ~ ~ ~ ( ' i l uii\c:i,l il loi15 I11.i ~,i~u;:.ii~s: I I O I I S I I ( # iiioilili~~i~c~iis 110s i t l r ' c b -

i'C(lllis('s ( I I I ( ! si 1111 I I I I , I I \ ( ' I I I C ' I I ~ ( ' 1 1 ; I \ ; I I I ~ H I J I I ~ c , ~ l i~ieli(l~ii~ p i r eIfh5 \iJril1:5 J lu~ l \c l l~?s , i x l i o 1 1 1 ~ 1 : 1 l ~ ~ i j11>1(1>, ~ i i 1 1 ~ 1 1 ~ ~ ; el, I~~.~I I I~ I I~ I '~ I I~~~I .~~I I I~s. IAI I ~ . I ~ ~ ~ . J I I I : I ( . ~ I ~ I : l~ui.itlilhicluc iiuus cl6l)lilil su~ive~aiiiciiiciit cl 11uur causc.

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4 11EVUE b l > l l l l ~ E -*.----

Le Comif 6 de propngcliitlc ii0iiliii6 par Ir dernier C o i i g ~ b ~ spirilc CL creC un concours p o ~ l r LUI uu\rclge (1011t le cane\:i, a kt6 trac6 (1,~ii.; ccltc Iir7vi/?,

au mois de juillel 1890, page 807; nous rappelons aux coilcurrciils Que les manuscrits h en\ oyer au ComitO de propagande d o i ~ cnt 1'8trc avant la fin d u mois dc fejrier 1801, au si@ socid. 1, rue Chabanais, avec une epi- graplic et sans signature.

Chnqiie concurrent, cn m i m c Icrnpi quc son innnuscrit, cnverrn iinc lcllrc caclictec au CorniLi;, lctlrc qui nc icra o i i ~ c r l c q ~ i ' n p r h 1c concoilrs ct (lails laqucllc se rctrou\crci 1'6pigr,iphc emctc du i n m u m i l .

Dcpiiis la crCation de ce coucours les on\ rage3 suicc~nt i ont pxru cl hout dSpods u riotrc librairie :

Oizcv~cu poslitumes d'Allnn Kardec. hzu3es sur. l'czistence de Dieu, d~ l ' d ' r n ~ , coiitro\crses didoguQes, pdr

M . Cinoux pere. Chci.chons, pcir M. Louis Cnrtly, de Genkce, ri?poiise au D' Yulig. Le f~actionnemeni cle l'lnfinl, par M. d'Anglcrnont. L a cornyenme d u Jicif, par l'Esprit Roch~s te r , en tlcu\ vol. Con~icl&aLions s u r les plzemom2ne~ d u sprntrsme, p u Pdpiii. Com23te mncc'u d u Cony $ 9 spirite el spwituaZ~sLe zi.Llernalional de 1889. Apres Za moi t, par Leon Denis. De plus, pour accomplir l'une dcs recommandations des cl61eg~ics aii

Congres de lb89, une societe s'est formee pour le developpcnicnt de la mediumnit8 et en ctalilir le mode, d'une maniere scientifique: elle Sonc- tioniic et a pris ce titre : Societi du Spiritisnze scientifique; il faut lui souhaiter longuc \ic.

D'autrcs societ6i, 5 I'nris, s'orcupci~l de mAnic tlii dSvcloppcmen1 dr ln in&diun~iiitC ; nous rendrons coniplc dcs resullntb olitenus.

Nos F. 15. S. de la llelgiquc \ciilciit avoir u n Congrus h EruuAlc.; en 1892, cc prujcl c31 h l'Ctiitlc; i i o ~ 1cclcilr.s scroilt mis nu coiirnnl tlcs dh5sioiis prises $1 cc iujct i i iiiL6rci;snnl pour ln cnilsc.

ICri somnic, loiil csl PII n i i l r c pniiia iiiic :it~liw c,iiiipagiic tlc propngaiirlc, c l si Ic Giiiigri~s tlc lS!V ,i. licn IL Ilrusclles, iioiii 1'csl~Croiis Iiicil il ciirc- gistrerii. tlc la pxrl tlc.; spirilcs rc'pnndus tl;iiis Ic iiiuntlc 1111 moiiverncnl cri

a\ nul inubilc ; cc inou\ cnicllil lou5 les corpi scicliitiliquci. lc .ecoiideronl Ci1 Clan1 ol)ligCs dc rechcrclicr 1,i. causc (loi p l i e i i o n i h c ~ don1 ils cent les thnoin, moi l i l iE~ cl quc pio~oqi icnt lcuri 81udc~ ilou\ cllcs de la Lrniis- iiii-ion t l ( 1 pwiiv";~~. tlc la suggcslioii, dc la ii16tliuniiiil6 t lms toulr t ses p11a ,CS.

L'drcnir c.;L (tu sp i r i t i~mc, ,l di1 . i l lm liurdcc. cl tuuc l c ~ c~ i ia l l~b i i i e~ d u

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Le congrus dc 1880, rl'iiiitiative *pirilc l<arrlkciqtc, ii. inontre, par son appel nu\ ilcolcs spiritunlisles d i w r c e ~ , dans qiielle lnrgc voic tlc tol6rancc et de liberti: il n entendu rallier, de to~ites les parties (lu monde, Ics coop6- rateurs nu grand cewvrc de progrbs que l'hiimclniti: invisible et visible 613- bore en commun a notre epoque de transition. L'affirmation, appuyee sur un faisccaii chaque jour plus serre de faits indeniables, des commiinicn- tions entre vivants et morts, l'opportunite de la TAIGUE DES DESINCARNFS RT DES ~ N C ~ R N I ~ S pour hater l'avenemcnt de l'ere nouvelle, ont 616 le dernier mot de ce concours mondial. Repandre cette ler i te essentiellement imper- sonnelle en l'eclnirnnt de sa lurnibre propre, - car la v6rite portc en elle sa lumibrc, - et non de tel rayon qui ne la montrc qu'cn partie, sous u n as- pect incomplet e l souvent illuqoirc, tel reutc Ic dwoir iles adhbrents b notre Congras.

C'est pour nous y conSormeis, c'csl-h-dire nu-de~su.; (le toute consirl6rntion cI1)c:cole cl dr pcrsonnc, que nous avons cru 1)on dr soiimettrc quelqiirs ~liscrvatioiic Yiir le.; nrticlcs : 11 Lc corpc n W n l et •áLe c o ~ p ps?/citic/m), la pcrson,~nli/d rrpr?~ kr ~ ~ O Y L I ) pnriis dans ln ltc\liic orciillistc l'Initiation.

Lc prcinier tlc cc\ :irLiclcs, nii inoycn rl'iinc ;~nnlogic, inblhode prPfCrCc tlcu occulliutcs, cxpocc lciir IhCoric du rovpr ashxl mediatcitr plasl ipr , principe i~?l~rmc:dmire e u / w le corpr cl l ' h r .

Di:jii, aii Con; C G . l'i~iitcur :i\,lit prOseriti~ Ic 1;iblcaii tlc Li constitiition (le 1 'h -c Iiuiniiin d'nprbs l n Ciihlc, ln I1ii:osopliic cl lc ~pii~itismc,ronc~liiniit,siir ( T point r,ipil;il, ;': l'ciiscigriciriciit iclcn~irliic t l c ~ trois Ecoles.

.2 In w p c r k i c , d'iicc~oi~d ; - aii L~iid, i! n'wt iiiil Iwuoiri d'&tre grand clerc en ~.;oLi.~*iwic pour tl6rniivrii. Lviil lc contr,iirr. Da rcile, rommc correctit',

Page 11: Revue Spirite 1891

f i REVUE SPIRITE

on pcut lire quclqucs 1ignc.i pliis bas: qu'nprbs ln mort Ics occulli~tes cyoienl a 13 u dis~olution tolale (lu perisprit (corp.; astrnl) ni1 bout ct'iin ccr- tain temps (1). 1)

Eh bicn, c'cst lh une divergrilcc de naturc, - tant rlu'clle sulisistcr,i, - u traccr cntrc l'occultisriic et Ic spiritisme une inf'ranrhissablc froritii'rc.

Le biilrics articles prBcites cit , celn ICI rlc ioi, dc clicrclicr a tlbrnontrer 1,i superioritb du systkmc rcl;~tit 'aii corps asLi,ll, qui. l n uohn1.E spirite d u PC- risprit.

(( Voulez-vous bien coinprcntlre lrt coii~titution dc l'homme ; mcttcx-\on* (, h la fcnetrc, et \oyez p a w r une voilurc qiiclconqur: clans ln rue ( 2 ) . 1)

La voiture, c'est lc corps matcriel ; le clicval qui ln met en moiivemrnl, c'cst le corps astral ; le coclicr represente l'ame.

Avant d'aller plus loin, il n'est que juste de le reconnaitre, I',iuteur n'iii- vente rien; il se montre en ccci l'adherent pur et simple de la Cdiale, di.;- ciple convaincu de Puacelse et d'Eliphas Levi qu'il cite h juste titre h I'ap- pni de ses commentaires. Selon cette Ecole, le corps astrnl est par lui-m&nw un element complet, tout a fait distinct et separahle de l'amc et du corps ; ce qu'elle nomme une entite pour ne pas laisser place a l'equivoque.

Dans l'analogie deuelopp6c par l'auteur, le corps astrd!, reprkrente par le cheval, c'est (( la vie de 1'8tre humain, centre des passions.. . Le caracthrc (( des passions est d'etouffer les efforts de la raison et d'entrainer L'ETRE TOUT EKTIER usa perle, malgre l'action de I'dme &venue zmpu~ssa,zte. )) ... Le corps astral a vaincu l'ame. Le cheval, devenu le mnitrc, vient (( SC

N briser contre un obstacle insurmontable, detruisant cn mame temps que (( lui, l'appareil tout cnticr, voilure et c o c r ~ ~ n coairnrs 1) (3).

Ainsi In predominnncc momentanee du medinteur plasticjiie peut nmcncr la destruction de ~ ' E T R E TOUT EN ~ I E R ; point c,~pital celui-lu sur lcquelle spi- ritisme ne pourra jamais cntrcr cn composition avec l'occultisme.

Item,irquons en menie ternpq, LLU point tlc ~ u c philosophique, que placcr le sicgc tlcs prissions cn dehors clc l'hinc, nu foyclr cl'utic f'orcc aveugle sus- ceptiblc dc la ninitriscr, c'c5t donier ii l ' h c liuniain tointc participation au Ijhrc nrbitrc,; par siiilr: LI rcsponsn1)ilili' tlr scs ~ k s ; il'cit I'6liiniriaLi0ii pure ct siniplc (le 1,) I.OI n r m z r , r , o u , 4 I'oii !('iit, la i'cgi c5~inn tlc ! liurn,iiiiti: i i l'minialili'.

1Sn crci occiillislcs III ~iiciti~ri~~lisles ioiil fii.ros cl s'ci~lcntlciit. Ccsl rtii dS-

(1) Compte rcndu du Congres, p. 90. (2) Initiation, no de septembre 1890, p. 506. (3) Initiation, septembre 1890, p. 508 et 509.

Page 12: Revue Spirite 1891

terminisine ou du fatalijmc : rle~iu mots cliff~rcints polir un systcime uniquc. Le spiritisme, Sontlc sur ln loi nior,ilc que rios rrhrrs in\i4l)lc. ont %i bien

mise eri Iiirnikre &iris u I'JC, nu!plc~ <elon IP \ , , I U / L \ I I Z P 1) . rqetl11 WIIS appcl ccltc conccption qui sii1)ortloniio l'Esprit i~ 1 , ~ iiintii~rc, et, tout il l'opp056. proclnine 1'1 sulmrcliiiiilioii tlc l'cilibrriciit in,~tbrirl it l'Esprit.

Nos dbtractcim, parfois mCnic tic? spirilci; in,itlerililk, s'cn vont repbtant 5 l ' c n ~ i , qii'cri pliilosopllir, les npporls tlc notre rlorlrinc sont nuls. Ils oii- hlicnt quc l'ncbcortl tlc la loi ~ i i l t i i i . ~ l l ~ ,i\ cc le lilirc ar1)itrc clc l'hnirirnc par l'inter\ciilion dc l 'lhprit dan5 1 , ~ tl(~lcriniri,~tion (ln Lciiips, d a licii P L (Ir.; grnnJcs lignes tlc se i r6iiir,iriinLio1is succcssivcs, - doiin6c f ~ ~ u r i i i c sponLi- nbmcnt cl il\Pc u n cnsemblc signincnlif pu le.; Ihprits t lks inc~~rnO~, - n',ivnil p u fi1i.c ro~npr i i c ;lv,lnt ( ~ t l i l r~~61 , t l ion in,~llcntliir aulnnt qut! logique (1).

Il ne f,tut jamais perdre dc vue qiic le (( Likrc des Mediumi, )) cbl une sim- ple coordination dcs cnseignenicnts de l ' h~ i inmi tc cxtrn teirestrc. C'est cc qui constitue sa tres rcelle \,lieur.

<< Au sujet de tout ce qui concerne leur corps spirituel, - pour nous, - (1 tres materiel par rdpport a l'ensemble, que les desincarnes ;tppcllent p i - (( risprlt, pour toutes les conditions de mOdiiminile, de fluides, et le mode (( dc s'en s e r ~ i r , les plus infGrieurs parmi cuu pourraient en remontrer au u plus s a ~ a n t d'entre nous, parce qu'il3 ont l'experience de ces choses aussi- (( tot aprbs leur trond'ormation r2). •â

Les spirites feront sagement, avant (Ir modifier leurs idCes a u profit de systemes aussi rebattus que problematiques, de peser cet avis de Pezznni, le philosophe iiidbpendanl qui lout cil recorinaissant 1;1 rCitlit6 de nos ph& nombncs a garde, dans s,i synttiCsc, toiitc sn liberte dr, critique.

Les invisi1)les nous monlrcnt dans l c Perispril, le suhst~ntum dc l 'lhprit ; il n'en est pas seulement l'enceloppe fluidique et cupansihle, il en fitit partie inlfigranlc ( 3 ) . Ln Ge&ce y rcvienl h rlcsscin : (( Lc pi.risprit Sait pnrtio irilb- ci grantr tlc l'lhprit (4) . •â

11 imporlnit dc c1ii;tingucr bn iiil)stnnro prcmierc tlc sc% aiineucs miinblcq

(1) La loi de Karma ne sniirait se confontli~c nvcc cclle que les erpiits non3 ont f t d continftre. .Ail 1ic:ii tl'unc noriiie vivante oi i S C rnnriifcstc l:~iil~ontani!iti! dc l'6ti.c mi:tap:iy- ziqiie, c'est une loi inorte tl'cngreiiagc matt!i.icl, i i ~ ~ c : ~ r i i ~ ~ i i c , inilesible cornrnc I:L f:ilaliti: sorril~re ;i l;iqi~ellc iaessoi~tit toiit l'occwltisnie.

(2) Pcxzani, I'hilosopliic noiivcllc, 11. il:).

(3) Livie dcs hf6diuiiis, 11. 63.

(4) La uenase, p. 227.

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8 R E V G E SPIRITE

ct cominr c\tericiires qui, par leur soiiplcsse el leur puissance d'nttrnciion, s r licnt aux milieu\ intl6finimciil tlivcrsifiCs oii l'l"spri1 se nianifestc.

CI Rn pciisiinl tl'iiii monde u l'niitrc, l'Esprit se r c ~ i : t tlc la niiiti$rc propre •á j clinc~iri (1, n\cclri r;ipitliLc tlc l'ib~lilir )) IiiLr 1'iiiLelinCtlinirc tle son pbris- prit clni coiitlcriic cil lui 1~ Sorcc \il,llc spi;cialc S. c h q u e qpl-ii,rc,ct ccl~., soi1 ~ U C 1'l':~;prit se mclle sculcinciil en rapport nvcc Ir.; iniliru\ qu'il lrn\crrc ii

l'c'&Lat erraiil, soit dans lc 1)iit tlr \ i \ i l icr ct tl'iiiforincr uiic noiivcllc cnvcloppt. con(-rCtr qni lui srrvirn tl'instriiincnl tlc mimil'ril,ition tcrnpnr,iirr: tlnci le riioiicle oii il vn SC rbinctirner.

Loin (le conslilucr iinr ciilitb n\rt8 w n plan spi:cii~l tl't5\.oliilion, coininr I(1 prblcridcnt 1w cn1)i~lisles (2) , sans en donncr iitic seule preuve ~ ; P r i ~ i i w , - K soi1 prndnnt m i iinion aveca lc vorps, %oit ikpri:~ in sbpnrnlior;, I ' i C v p i 1

n'mt jcrmais wpnrti d e P O I I pj>r~spri t (::). ))

Et, plus loiii : i( le pdrisprit ne penw pn.; ; - il n'a ni c\i.;lcncc: proprc iii •á bolont6. •â

C'est, on Ic voit, le contrepied de l'liypotlikse occuitislc, et , sur cc tcrrain, il faut choisir entre les deux.

c( La doctrine primaire dc l'occultisme nous cnscigne la IhCorie de la rein- carnation. L'hornme SC reincarne plusieurs foi.; clans son 61 olution pro.

s gressive. Si maintenant nous supposons que J e a n soit mort, que son esprit nprbs

(( avoir accompli son evolution astrale, se soit reincarni! avec son perisprit, cc comme le veulent certains spirites, clans l'individunlite de P ~ e r r e , que se (I produirn-t-il si l'on Cvoque Jean par les procedbs de LA ~Ecno~~~r ic r i i : ET DU

(( SPIRITlSIIE ? (c Pierre devra-t-il s'endormir R l'iiistani e t renvoyer hor.; de lui I'incliti-

c( dualite primitive (le Jenn a\ cc son pbrispril •á Lr pro1)lkmc qr compliqiic cncorc .;i, na lieu clc I'inc,~riii~tion irrinlb-

(( clinlcmcnl nil1i:rieurc on clicrclic cc!lc qiii pr0cutlc de 10 ii 12 ficlicloiii (( tlnns In .;bric (2). •â

Si le corps <tstr;ll es1 dissuus nii honl d'iin ccrlnin tcinps, comnie Ic \cil- lenl le\ nrciillistr.;, Ir p ro l~ l~ i i i c ( ? ) i ini i4 pnr:iil pliiscoinpliqiii~ pour cu\ qiir pour noiii.

Boa.; ,i\ori.; r i l i~ i i ? e z l r a w the pnssiijic de I'Iiiitinlion qui proii\c qii'cn

( 9 ) 1.i~i.c tlcs l h p r i t s , p. e l . ( 2 ) Initi:ition, riovenil~re 1890, 11. 106.

(.3j ],ivre iles M&loin?s, I I . 6:3.

14) Initiation, novoinl>i.o 1890, p ; ~ y c IOS.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCI-IOLOGIQUES 9 -- -- d0pit rie la (( ln tete estcrjclopedipe )) que lui decerne un dc ses intimes, M. Ic Directeur de celte r e w c n'a pas pris ln pcinc d'etudier le spiritisme dont il parle h contrc seiis, cil mknic temps qu'il s'efforce vninemcnt dc le ridicii- liber e l (le l'atilir en nccolniit pcrfiderricrit son nom h celui (le la ~ic'cio- miincie.

La n6croinnncie est une branclic naliirclle (le l'ocrnl lisme ; le spiriLisrne, cn cst I'nrilipodc. Les spiritcs ne se font pai de l'i~voc~atioii un jeu ; ils n'ont donc pas 1'1 6vocliicr ln d o u ~ i b m c personnalitfi (le Jcnn, Paul ou Picrrc ; i l i laiqsentcettr, fBnt,lsmagoric nu\ procM6s tlc a niiigic noir[! •â iles ni~cromnns de profession, ou au \ lruc-; (les cliarlatnni;. T,r prol)lbmc, poq0 dnns Ics lcrmrs oh il l'est, n'cuiste plns pour PLI\.

P o u r s u i ~ n n l son Olude sur K le corps psychiqiir •â l 'auteur omcl ln rliqso- lution du corps astral, polir nous rnonlrer le chapelet des corps aslrauk do m h c sujet evoluant su r leur plan special.

•á Chacune de ses individunlites persiste, - ajoute-l-il, - liee h toutcs a les autres par le principe superieur, mais indopenda~i te des autres dnns •á son 6volution particuliere. D

Le proldeme (?) de l'evocation du d o u ~ i b m e echelon lc preoccupe par dei- sus tou t . •á Notons lsicu lit facilite a tec laquelle l'objection (?) de tout il (( l'heure se trouve resoliie par la theorie de la conservation indefini f cles vz- <( 6ralzonx g e n ~ r e e ~ c i un moment donne clans le plan astral. 1)

Ainsi, d'un cote. fin du corps astral : de l 'autre, conservation inde- finie ..., etc. Il pardit difficile, on l'avouera, de faire la part plus large auu contraires.

Er1 momc temps que sa, - ou mieuu, - ses theories du corps astral l'oc- cultisme ne pouvait manquer de placer su r la mediumnite ses lieux com- muns aussi inexacts que d6favorahles.

Pour l'auteur, la mediuinriiL6 est abso1um~;;t p i l r s i~c et inconsciente. A l'nppiii tlc cetle opiiiioii, il nous montrc Ic chcvnl (corps nitral\ crrnnt ii I'avcnture pcni1;lnl 1c soinnicil du coche?., et dc~cr i i i Ic jouet tlc cc qiii l'('il- lourc.

L'all~goric c i l vulgaire, - l'iiivcnlcur le coiit'c.;sr,- elle n'en est pas plil-; juste. TA \iilgnritO ne pcnl i c conrondrc nvcc ln vdrilb ; cl, le brai, c'cit que. daiis les c;iq 1cs 11111~ u+~:cls, le\ mGdili~il<i rchlpill con~ciciiLs. NOUS ~ V O I I S il pcinc 1)csoin tlc r,tppcler que (:'oit l'ccprit joint ni1 pbrisprit (lu ini~tliunl, -- son Ctrc iupUricur nu coniplct, tcll qu'il ser,t h la mort du corps, - qui cntrc eii jeu d,~ri\ la i i~6diii i i i i i i t~.

Quc les ipirilcs vcuillcnl l~icii jetcr le-; yeux sur Ii1Tigurcdcl'lnilii~tiorip.51 1 . Elle euprimc, mieu\ q ~ i c toulcs les parolei, l n valeur qu'on prOlc ii 1ciii.s

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10 R E V U E SPIRITE

Ctiides dans le camp dc nos frhrcs ct nllids. lJne reviie qui se prcnd au s6- ricil.; poilrrait laisser il 1 : ~ petilc prcsw malErinlixtc ct lmogneusc ces chnr- gescricorc plus i i ~ c l ~ t c s ( ~ I I ' ~ I I I ~ ~ - ~ ~ I ~ I ~ ~ ~ I ! ~ ,

(; Le siiccks ohtcnu p:ir ccs rssnis, - proclame rnotl~sleii ici~t I'orntcnr, - ( 1 11ot1.s in\i111 h continuer dans crttc joie (1). )) l h ~ i v o ; niais ~ I I ' O I I I I O I I S

permcltc (le clelnrincr au inilieii de cet unisson tlc IccLi?urs h l';itliiiirnlic~n c:oirip~;iisnnlc.

Et I'ni~iour de l'iiii:il~gie, npi8hs avoir ilrnciik l'iinlcar h iioiis p r h m t c r l'hnmmc sous In triple forme! d'iin lincrc, ii.\.Pc. .son c.oc*lic~r plus oii moins grci- Lcsqiic, selon rlii'il s~jrnholi.ce oii non lin spirite, rioiis Io rrionlinc crtln IOis s011.4 l 'nsp~(A i ~ i i t L l ~ ~ ~ ( l i i (1'11ii lingot ( 1 0 plo~ril), d'iiri douI)le crncl~ct !!t ( I ' i i i i

h l lo i i , ln I.oiiL poiii. nl~niilir il 1:i 1lic':nric i~ci)altiic tlcs .snptprinc+es.- Ln ii;ili~re tle l'liomii-in Lcrrcslre est ti,ipli: ; qtin I'iinnlyi;~ psycliologiquc,:

i:tiitlic celle triplicite sous quatre, sepl, (lis aspects, rien di: plus Iegitiirie ; mais avoir la pretention dc l'uirc de ccs sept principes des cntiles (1 qiii peuvent etre suparees les unes dcs aulrcs artiflciellemenl, durant (( In vie sur In terre, el qui en so11L s6par6cs naturelleineiit par le pheno- ( 1 manc que nous nommons In mort ( 2 ) , )) c'cst un systhme b ne pas ad- mettre sur parole, on nous l'accordera; cl'aiitant que dans u n article necro- logique sur Subhn-ROT (d'autres ecrivent I'lao) (1 une des lumidres de ln thio sophie 1) , on trouve ce passage :

Suhbn Kow ne tarda pas du reste, comme beaucoup de theosophes ins- ( 1 truits depuis, a entrer en discussion avec Mme Blavatsky au sujet clc la •á doctrine.

(i D'accorrl avec toutes les ecoles d'occultisme orienlnlcs ou occidentales, x iiul)b;z Row affirme que ln loi fo./tdainenlnle es1 le t e m a i v e tonalise e n Tua- (( lerfinire.

Mme J3liivatsliy voulail ail contraire pretendre que le sey~tennirc etait ln •á .w& loi r h 2 l e de 114n01drisme, cn contrailiction nvcc les itlbes ilbfcncliics

par clic d i~ns scs pri:cUrlents ollvragcs (Voycx Is is Unveiletl). (1 Suliba ltow n'eut pris grand peine hallix .srw lous 2e.r poifibs .S/L contra-

(( d k ~ ~ i c c [:{), ... clc. N':tlloris pns pliis loin, s;iiis iii\ilcr MM. Ics mngcs tl'0ricinL t:L il'0ccidcnt,

il s ' c i~ lc i i t l i~ iin 11oii s'ils pciivciil, ;~v;t!il. cl(: ri~jiciitcr Ics spirilcs. 11 rcsl(!ritil 11c;ii.icoiip il tlirc cliiiorc ; - iioils j SC\ iciirli~oiis. Ilornoiis-nniis

:L sigiinlcr 11nc co~iSi!rei~cc Sxitc, :L SCIM p r \[.II: dircctcur (11: I'lnilirtlio~i.

(1) Iiiitistion, uoveiiii~i~e 1890, p. 97 .

( 2 ) Lotus I)leii,,juillct 1890, 1). 51.

(Y) Initialion, auut 1890, p. 469.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 11 _I_ -

Dans ccttc \ille, oii ln Ilonne foi (le nos frhrcs a et6 i.\idcmmcnt siirprisc, une I~rarichc occultiste n pu etrc gretfkc sur le vigoiircux tronc spirite nit-

, L 1011. quel n l i e i i ~ clit rnlu siin.; tlnulc i ~ p ~ i r w c i * cc~tti~ t l~ '~ \ i . t' Le lcctc~ir a tlc\inC $ans pciiic que 11 I P r n ~ h c ~ , Ir c l t ~ ~ ~ a l ot m x / w c b l rilit

f enn iinc gi:intlc p l , u ~ dan< l n cor-if6rcnc.c. Quclqii~" spi1 il(>. de S e i ? ~ , - il n'y a p:~i: ninliibrc it ,jeu de mots. - :III-

raient-ils pris ,iu si*ricu\ 1;i pri~lciitioii I~iirlcsqiic tlc I n rgtcric occultislc qui voudrait reduire le .;piritisiiic Ii 11'0trc quc lit pr6hcc dc I'occultisinc3 dont (( I,RS A P P O I ~ ~ S IIZW~SES, etc.. elr . o

En cc cas Icimillu~ion.: dureront peu. \vct2 V:iclicrot(l) noiis nous cil rc- mctlons iL l'esprit fr:in(;,iis, cil loi11 lcrri~is rfifrnc-laire iiilx spCcil1nlioi-i.; (111

myiticUisme oricntnl ; - h plu.; 19rtc rS~iisoii niiu incolii.r.cncc~s (le c'c n i y ~ l i - cisnlc ninteri,iliste et 1,atnril qu'oii tcrite chiinciriqiicnicnt dc lui iiioculcr.

Sous ccs rkscrrcs, In conffireiicc i'aitc h Sens n'cst pas pour nous tl6plairc. Les attaques j6suiliclues contre Ic spiritisme nc sniii8aient prbvaloir ; - elle.; auront ce bon cotb de secoucr les spirites, cl , en leur renclnnt l'initin- tivc, (le les rappeler nu concert ct iil'union dans le travail a \ec les invisibles. C'cst [le cette mBlhode de gi'ni.ralisntio~~ qil'est ic;~ic la doctrine ; c'est par elle - par elle ieule, - qu'elle pour.;uivrn pas h ]bas son devcloppcme~it feconrl et regulier.

Con~miiiid,iiil UUFILEOL (PU 1-etl-mit,).

1)agc OS. - Depuis ln pii1)lici~lioii tlc ses rcichercht?~ sur les phtinomc!ncs (lu Spiriliinlisinc, Ni. Crookas \'oulait pul~l icr i i i i livra conlcnnnt ses ol~ser- vnlions, inais (1';iulrcs Cliidrs l'cl1 avliicril einp0cli6, ct il 1ii clcmnndc dc 1;~ SociClC rlc rcclicrclics psycliit~ilcs, ii ciivoic, scs riouvcllc~; iiulcs qui prou- VCllL (Ill(? Si1 l l l~ l l l i~ l? tic \ ' ~ i r ll'il p;lS v:irii!. 11 silit ~jll'il y :t CU 1 ~ ~ ~ ~ 1 ~ 0 1 1 ~ ) t1t' S r : t~dw, il C I I a c o ~ i ~ ~ i t l i ~ l i i i- l l~t~!~i~!, 111;~is sol1 Iii~t (III pul~Ii:i~iL scs 1101~s es1 q~i't\lliks scrvirol~t :LU\ ( ~ , l i ( ~ r ( * l ~ ( ! ~ ~ r , j , suil ~ J L L I ~ lcbs prhin~iriir wrilrc (les L I Y J ~ U - pcrics, soit l~oiii* leur I'ilir~ voit' ~ I U C iiolls si~llllllCs 11ic11 loi11 t k (:01111;iil1~! to~11 c:c qu'il est l~ossililc t1'irc:t:ur~iplir ii l'i~itlc tlcs rnCtliuiiis.

lJiigt: 100. - I l cxposc tlcs c\pkricnces fuitcs par $1. lloinc, cri sa prCscncc

(1) Histoire_critique de i'6cule d'Alexandrie, 3" vol.,lp. 151.

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12 REVUE SPIl\ITIG

et cclle tlc pl~isienrs tomoins. L,i f ahlc, rontrdl i .~ par iine 1)alnncc 3 ressort, n Cle tantcil plns lourdc, tantfit pliis lbgerc, et des mnuvrincnls sans conlnc~l cinl ct6 ~ 0 n s 1 ; i t ~ i . Puis, en pleine lun~ic':rc, un nccorrl6on joiin, tciiu qoiilc- iiicnl piir le soiii'flcl. lhsu i lc ' i f . IIomc prit lin rlinrbon nrtlcnt tlnnr sn iriain, cl lc gnriln sans Otrc 1)riiIC.

l'agcb 101 h 106. - l)rii\ihiiic c\pBricncc tlc L,ililc, L ~ i t c ;l\ilc M. Iloiiic. Ld 1al)lc SC .;oulP\c succc.;si\ciiicnt ,tir chaqilc pictl. Eii~iii lc cllc qiiiltc cnlifi- rcn-icnt Ic sol. 1)cntlnnt cc tcnip,, plusieurs pcrsonrics avec unc bougie r c p r d c n l a \cc soin sous ln tiihlc, c l iic voicnt rien de suspccl. l'iiis, commc t1:ins l'c\pc'ricrice prCcBdciite, la tdilc tleviciil LanlOt Ibgb i~ , tiznlot pliii: pe.;iinle. A p r h iinc pclilr tnl)le r'i cotc': sc incul cciilc tlnns In clininlm et iinc cliniw cst commc clouee au p i q u e l . lhliii I'accoi~cli.on, tcnii soli.; ln table par M. Home, rl'unc seule main, et par 1c ioiifflct, joue dilT6ierils niri;. M. A. Itusscll Wallnce regartle sous In table et voit une main ncUonnml Ics touchcs de l'irislrument. tnnclis qiic l'autrc mniii (le M. Home est cil vue sur In tahlc.

Page 106. - Troisieme experience. La 1nl)lc ct lcs i l~sistants places comme l'iiidiqne la figure, ct XI. Iiomc ne la touchant pas du tout, la t t~blc a et6 pe9C.e a plusicurs reprises. A volonte, la bnlnncc l'a iniliquCe plus lourde ou p l ~ i s IUgere, et a accuse cles variations de poids cle douze ii kingt-trois livres.

Puis, la IumiSre ayanl et6 tres affaiblie, on a entendu un bruit cle pas dans l'arriere-salon, et Mmc Crookes a senti de larges mains d'homme siir sa lete et sur ses epaules. Lne petite table placee pres d'elle s'est d6plncCe sans contact.

Ensuite l'accordeon a Cle pris par 3. Home, de ln main gauclie, sa main droile re.;tarit sur ln 1:ihlc et tenue par Mlle 1)oiigli~ e l Mme Croolics, et tlivcrs morceaux ont 616 joues d'iine mnniPre aclmiri~hlc. - Page 108. - Aprhc: c e h , hlme Crool\cs apcrqut lin nuiijic luminen\ sur 1111 1iCiiolropc qui iitnil tlniis nn pot, prhs ilc lit. Soudiiin une lirniiclic fiil 1)risi.c ct nppor1i.c d m s I n main ilc Minc Crookes qiii senlit ln inain tlbliciilc tl'uric fimmc presser 1:i

hicrine. 1hl;nilc U I I p1,ilenii ii cnrtcs flotta cnlre le i niiiilnrils. l k i coups iisscz forts Siirciil critcndiis cl ln Ininihrc Btnnl rallami~c, oii vit qu'une petite 1nl)lc alni1 cliilngb tlc plnrc (11 parcouru u n csp,icc tlc ncuT picrls cnviroii.

Page 100. - C)u:ltrii:mc c\pfiiticncc. Al1Cr;iLion du poids tl'iinc planrlic il'ncitjou.

Ctlltc c\pCi.icncc es1 tlficril~l (1,iii.; 1,i lrntliiclioii de.; llcclirrrlics iiir Ir Spiritiinli.;mc : 1 " Ctlition, piigc 70.

I'ngci; 110 cl 111. - C,onlinuntioii d r I'c\p6ricncc prficCtlciitc. Par iinc

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J U U L ~ N A L D'E I ~ S Y C I ~ O L O G I U U E S 1:( --- - - trCq f'aiblc I im ihc , ct lc- ~ n ~ i i n s de 11. IIonic it:i.nl lcnuc4, cl Cl;i.nL lui-inCrnc h une certaiiie tlist,incc tlc 1,i Lahlc et dc I',ippnrcil cnrcgi-trcur, le p o i d ~ ilr lu pla~iche d'acajou I'ul altQri': ct t1iminu.z de dcuu livres h neuf livres. P u i ~ les assistanls cliaiig8rcnt dc posilion. 11 11omc s'kloigna de la tablc u environ trois pieds de distance. hl. Crookes tient sa main droite ct Mme Crookes sa main gauche. Ln lumiere es1 bicn suffisante et les jambcs dc M. Home sont hicn en vue. Alors une rc?glc plate c:c dciiu picds dc long sc soulh\c sur un I)oul, puis sur l'autre, s'elPvc & diu pouccs cnviron, ct flottc dans l',kir pendniit plus d'une iiiiniilc. lGllc va cl vicnl doiiccnicnl, commr por1i.c par clc pctitcs \ngucs. M. Itoiiic nc hougc piis. Uri incssuge csl (loiin6 piir l'esprit de Mario.

l'agi: 112. - Si\iCiiic c\pCriencc. M. Ilome tiy,i.iil lcs mains et lei, pied.: tenus, l',iccordi.un c d mis sur le planclicr. Mors cct iiistrurr,cnt commciicc ii rdsonner, ct quclques notes SC font entendre. Puiq 31. Crooltcs prcncl l'accordeon sur ses genoux cl d'une ninin il ticnt 1:i poignfie. Alors cet ins- truincnt joue dans sa main, M. llome Stant tenu commc il i ient dlOtre dit. Tout ii coup l'accortleori fut cite de la inain de 11. Croobes, ct on l'entendit aller et \eiiir sous lti. table. Plae6 ensuite dans la main clroile clc M. IIome, il joua plusieurs airs d'une facon admirable.

M. Scrjcant Cox tint ensuitc une Heur sous la table et ticinanda qu'elle f i ~ t apportcc a une dame. Eicntot cettc fleur fut prise entre ses doigts, cl apres un peu d'attente, elle fut d6posCe aupres clc Mlle Birtl. Pendant la derniere pnrtic de la seance, M. et MrneCrookcs sentircnt souvent des formrs de doigts qiii lcs toiichairnt ct Ips carrssnicnt siir Icur rlcinnndc.

Pagcs 113 et il(;. - SepliCine cxpbrieiicc. 1hns ccllc si.nncc, iiiffercnts trac& sont pris sur 1,i glncc IhinCc dii plionotnugrnplic. Unc Hciir i l longiic tigc sorl d'clle-iii+iuc d'un lwiiqiiet dc flcim placC sur la Ltiblc. Ellc +'in- trocluil (1,111s unc prlilc lilriLt: de 1ii l:iblc, cl lcntcincnl, toiil le mondc 1'1 voit trnvcr5cr ln tnhlc. Qiiclqiic.; pcr.;oiiric.: ~ o i c n t ilne inain tcnnnt 1 ; ~ fleur. P u i ~ lia fleur, :i.~i$<i i'rairlw q i ~ r si rllc n'r61 1x1s p i c 4 par la fcnlc, fi11 dCpoiiv~ siir Ir plnnrblii~i~. I S i i \ i i i l r ~ M . [Ioinr pril I 'nt~rortl~~nn, tl'iiiir iciilr 1ii;riii

coiiiiiic tl'li,il~iliitlc (II R I . Croul\rs tlil tlil'il n c~iil~~ntlii joiicr la l~ltiq hcllc miisiqiic qii'oii piii--il iiii,iqiiic1ia.

1'23' 11 7 . - IliiiliC!ilic c\l~c:i'ic'iice. Lc pwiiiici, c s b d i Li11 tl'c\pcr.iriicntcr I'allCriilioii (lu l~oids tlc 1,i p1,iiiclic d ' i u j o ~ i par le inoycn d'iiii appnrcil pcr- f'cclioiiiiC tloiil le- rrioii\ en i r i i l~ h'iiiscri\ aiciil siir uiie glarc cnl'iin-iCc. Siii\ciil lcs ~)r(k,tiilioii+ pr i \cs. Ik,tucoiip tlc plii.iiornbiics w proiluimil p~iicl~uil ccllc sEnrico.

l-'cigc 118. - JA',iccorilCoii lciiu pi' M. lloliic d'une seulc main. coniiric

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14 R E V U E ssPriirrk!

d'linbitudc, joua des airs a la vue (Ir tous. Mis sous la table, il sc me111 sans contact aiiriin, r I LiiL cntrnclrc dcs notc. i ~ o l i ' . r ~ , niais pi1s tl',iirs. Tenu par le soiif'flcl \ou. lc ],ras dc M. \Y. Cronl,r+. 11. l1onic p o v sr, mains sur 1 ~ 9 Bpaiilc; tltl AI . (:i3o•âl\rs, l',lccurili~oii s'dpitc (11 tlrr ;icc.i,rtls se Sont cntcn(1r'c.

Page 119. - ICn.uilc M. 1Toinr (lit qu'il ye hcnt onlcvcr. Lcs nssi4aiils lc voicnl llollcr u huit o u di\ ]~oixccs (lu plnnclicr, cl const,~leiit que \eus ses picds il n'y a alisolurncnl aucuri support. l )~i ib , L I I ~ ( $ rose est prise CL a p p 0 r l 6 ~ h Mme Crookes. Tout le monde \oit le inoilvcriienl de la. rose ; quelques personnes disent voir une main, (l 'ai i lrc~, 1111 nuage lumineux.

Pagc 120. - Une rbgle pl,i.cbe sur 1,i. tablc repond au\ queslions, en 5'61~- van1 ou en s'abaissant. Ensiiiic cllc s'cnlhre, flollc, ct : ort du cercle cles assistanls places aillour de la 1iil)le. Un kcrre L eau et un gouelct s'enlbvent et flottent aiissi. Dans cc1 etat (page El), il i repoildent auu questions qu'on leur pose en se choquant l'un contre l'autre. Puis par coups frappes il fut dit : (( Il faut que nouq partions D. Les coups d'abord tres forls s'affaiblirent peu a peu jusqu'a ce qu'ils ne fussent plus perceptibles. La seance fut alors levee.

Page 121. - Neutieme experieiicc. Presque tous les memes assistants sont preselits. Lumibre suffisante pour distinguer les objets. ALI bout d'une minute, coups violents sur le plancher et vibration des chaises et de la table. ~ louvemcnt sans contact d'lin \ a i e i fleur, a la vue de tous. L'accor- dbon tenu par M. Home. d'une seulr main, a la maniere hnbi tu~l le , se meut et joue des accort-ls. La table se soulave et bat I d mesure avcc precision, et les coups deviennent si forts qu'on aurait pu les entendre dans toute la maison.

Page 12%. - M. Crookes clrirnnnd~ yi l'on peut oblcnir de l'acriture directe. Par coup.; DappCi, ou r8p1ml : oui. Ilne feiiillc de papier, rnnrqu6c au prkn- la l~lc , est mise siir ln Lahle. M. Croolici i e m i t t'oi~teniciil \erra nu gcnou. 11 tlcmiiridc si quclquc, chocc c i l Ecril siir 1,i lixille. On rBpoiit1: oui. Or1 prcritl 1 , ~ finille, cl oii lit, lrbr ncllemont i w i t : (c II. C. 1. ,J. U. Oiir Dmie l 2, pcr- sonne n'ayant l,ougo, M. CrnoLw dit que c'csl ln pliis I'rappaiite rnanifcs- latinn qu'il ait jamais viic.

Mine Ilunie dit cnsiiilc tlii'cllo iciilnit uiir iii:iiii iniii: s rL \i~lriiiciil.. 'I'nii.:

les assiqlanls siicccssir crnriil kiiirciil p r b rl'cllc (11 In p , ~ l p ~ i ~ r i i 1. Miiic Crool\ili sciilil rl'ahurtl ~ L l c iiiaiii 10iil(~ polilt* ; puii pclu ii prii 1.111. tloriiit 1 ) l i i i li~itlc juiqu'lt i;li.c une gisossr in,iiri. M. Croohc., Iiii, icnlil hicri c[iiclr~uc c l i iw , niai\ ronliilr r'vL,~il pclil, i l ne 11111 J ' I i r i ~ i ~ ~ r q u ~ c'Clxit i i i i t 1 i i~ , t i~ i .

I',igc 1%. - 1~ pclilc i+qlc i c luit 1)oiigcr ciisuilc. 1 5 1 1 ~ i c so i i l r~v~ siir uii ilc i c i bouls, d0c;rivil clcs dcnii-vcrclcs, pui.; dcscciidit duucenic~il jusque

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J O U l i N A L I)'ETUIJES PSYCLIOLOUI(JUES 15

sur 1'1 planchelte. Iles rideaux qui se troiivnicnt h plus dc sept pieds de M. Home furent vils sp n~ouvoir. ct ibpares c.nrnrnc par iiiic in;iiii. M. Ilomc dit qu'il \oyait iiiic foriiic .;oililire n ~ i l e r l i t s iitlcaii\. Mine (:rool\es et M. Gimingliani circnt niisii une nppiirencc dc forinp. Aprihs cela In pzlite rhglc vint inetlrc d'elle-ni~?iiic un de ses bouts i u r les cloigts (le M . CrooLcs, l 'autre lion1 restaril sur lit table. Sur Sii clemnntle si cllc pour- rail donner un i r i~ss i~gc piIr 1'nlplii~l)cl Morse, il fut rbpondu uui, et M. Croolw ni'hnlc qnc Ics coups 1)rcf's oii longs &taient frappbs sur les join- tures (le \es doiyts, eviclcnicnt coinrnc lorsc[u'iinc clCpbchc est trmsmise, mais qu'il n'avait pas assez la pratiquc de l'appnrcil Morse pour pouvoir lire le mcssagc Pcndant tout ce temps les mains clc M 1Iomc- r~poqairnl tran- quillement 5ur In tnblc, en facc cle Xi. Crookes.

Page 12-1. - Dixiuinc elpbricnce. Le rccit de ccttc seance est asiez court Peu de details sont do11iii.s. Ce n'est guere qu'unc CnumUration des p h h o - mencs qui se s013t produits, savoir :

Craquementi et frtmissement de la table et des chaiscs. Deplaccn~ei~t de la tak~lc nvcc fort tremblement. Bruil dc pac sur le plancher. Ports mouve- ments de la table pendant que M. F. G . l'obiervait, etant dessous. L'accor- deon tenu par M. Home comme 5 l'ordinaire, fail entendre des sons, puis joue d'une maniere exquise clc la musique sacree, et enfin •á La derniere rose d'ete , I . Mme William Crookes ayant mis ses pieds sur ceux de M. Hoinc, iine forte main Ici e!i Cloigrie. Puis le inessage suicailt est donnC : Notre p o u ~ o i r est Cpuisc.

Page 125. - On~ibine experience. Seance tenue le 21 avril 1872 chez II. M'alter Croohcs, frbre de JI. V7illiam Crookes. Simplc enuineration des ph6nomeiles produits. li'orlcs vilmtioris. I l a p conliiiuels sur 1,i table e l d'unc grande force. hl. Crookes es1 touc11U deux fois au genou. La tablc est si agi[& qu'il ne peul Ccrii,c. fx inoutelioii. dc M~mc l)ouglc~s es1 crilcvi: (lc dcssus scs gcnoux pilr iinc iriaiii iisiblc h cllc cl u h l . lloiiic, l'accord6on jouai1 pcndnril cc Lcnipi clci: niri Lrbs 1)cauu.

Puis M. Iloinc s';wroiipil suris la tnl)lc, iissii sur i n cl-inisc tl'uiic mnnierc bizarre. I I i i c ~ i'orw l'<tloiqi~(> (10 1~ 1:11)1e. Ll es1 a\\i.; prwqiic l ~ o r i z o n t , ~ l c r ~ ~ ~ i l t , Ics picus nc! rcpo.;ciil siir rien. Il tl(mant1r cjii'oii ciil8cc la cliai\c, cl alors il rcpoic eii l'air s,tns nucuii siipporl visil~lc.

Ensuilc l'cxlr6iiiitU dc sa tbtc Ctant siir une cliaisc cl se.; piccl.; siIr u n canapi., il di1 qu'il sc sent soulcnu Lrbs c~oiiforlal~lcinent pni. le inilicii (111 c o r p l et hl. Iloinci.ezlchlil,~li~u-tleszus tlir p q u c l t l e r r i b r c Mine \\'. CrouLcs.

M. Ilurric prciil uri graiid Ccr,rn en berri:, ci l'uii uiileriil dus isuups i'rdpp6s

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i;ur IC Ierrc. Tic iilCiiic kcraii btniit tciiii p i r A!. Iloinc ct hl. Crool\cs, dc. coiips sc Son 1 cil tcndre sous 1~ riidiii clc IV. Croultci.

D'autrci eclsaii furent l;~its a \cc cet hxm de Ferre. Sous ILL pleine lumibrc du gaz des coupi fuieiit frappks a ln dcmande clc M. Crookes aux endroits qu'il ddsirait, et lui-m8me fut plusicurs fois touche. Une forme fut apercuc dcrrierc Mme Crookes. Celte dame nynnt un grand mal dc 10te, $1. 1-Iomc la mngnetisn, et le mal disparut.

Puis u n nicssngc fut ilonnh h hliiir Crooltc~, n p r h c c h rieil plus nc he pro- duisit.

Du journal Lc Livre modeww nous cfxtr~yons CC qui silit :

(, J'ni vu c l parcouru - lrop rnpitlemciil helas ! - un gros voluiiic qiii s'intitule : Compte ?-endu du Congres spirite e t spiritualiste internn~iovczl tlc 1889, tcnu ti Paris d u 9 au 16 scptcnibre; il contient en outre, sous formc d'introduction, une histoire clu spiritisme, par M. P.-G. Leyinnrie, clcs nolcs sur les travaux spirites et spiritualistes par $1. J.-C. Chaigncnu, une btucle sur les diverses 4coles ofliciellcmciit reprhucirt~cs nu Congrbs, par M. l'tipus, et u n exposi: des preliminaires clu Congrbs par M. P.-G. Lcymtiric. De celte facon, le volume presente en substance non seuleincnl le corps de doctrines et ln sitiiiition du spiritisme, mais elic,ore un rhsumi de l'enseignement des nutrcs Cc,olcs ou scctes clc l'occultisnie R V C C C ~ C S indications qu'on ne t rouw, je crois, reunies que Ih, s ~ i r Icur prospdritC respective c l sur leurs relations cntrc elles. TAe fait. quc lt! Coiigrks rCiinissnil 40.000 cidhCrciits eiirophciis t.t i~riihric:niris,iiioritrc l'iinporlanct: tlc ccttc rccriit1csc:ciicc de I'iiiipiilsioii inys- liquc clmis lcs csprits di:s Iiuiritilcs tl'0ccidciit. •â

L':irlit:lc 12 plus iniportaiit tlcs joiirriaux ])olitit~ucs clc $cptcml~rti clcrnier est calui tlc J ~ r h Case, ins6r6 tliiiis Ic Fic~iito tlii l(; sous lc 1ili.c : l ' l~on~rue ti /rt ~ 7 h m 7 ~ / ( ~ de r / ; i ) ? c ; 111 voici t c ~ l ~ i ~ l l r n ~ t ~ i i l :

1 ( On sail, par tliirls inoyriis l rs spii'ile~s l i i ~ c ~ i i l . c ~ l t r de~r.niivr~l.c : il l'nitlc tlc tnl)lcs torirniiiilcs, tlc 1)riiils tlniis 1 e ~ Imi.wric.;, tlti twniniiinicnlioiis nvcc 1'iiivisil)lr ct aulrcs plii.iioinibncs dCroutniiis aii\;qii~ls ils iic surciii. tloiiiicr de rncillciirc~ csplicnlioii quc ccllc tlC 1'iiilcrvi:ntioii pcrsoiiiicllc tles csllrits, tlc l'ilnic tlCiiiicnriiEc ct lilirr:.

•á Cctlc tloclriiic cul t l b soli cii.ifi.iiic tlii relt?nlis.~c~iiit:nt. 1511i: f'i'nppnil Ics inl~iginntioiis. ICllr! nppc1;i il cl le i i i i pciiplc iic~iiil~rt~iis ri. 1iCl.i;ro~;i:iic qiii so rallia avcc ciilliousii~siric t~iituiir tlc 1ii ccrlitutlc qii'cllt: prwli~i i l ;~i t : Ics ci.& . d u l ~ que lc ~iicrvcillcus critralriera toujours : dcs libres pciisci.irs clCist,c.;

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.IOURN.\L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 17

qui flanaient desccuvres en dehors des culte3 reconnus; d'anciens calho- liques chez qui la foi s'etait tarie, naturellement ou a la suite d'unc catas- trophe trop cruelle ; des utopistcs reveurs d'ideal, dernieres epa\ cs du

qui denlancl6rcnt a la survie ct a la pluralite des exi<tences de realiser dans l'avenir le plan de bonheur ~~aincment essayi: sur terre par leur association; des soiiffrants, des I)lcssCs, des inconsol~zbles ii qui la douleur ne laissait plus la force de prier et qui ne gardaient plus qu'un soa\ler~ir, celui de la compagne ou de l'enfant qu'ils avaient vu enleloppcr dans l'effroyable drap mortuaire; des sceptiques dileltantes, anbinies et min& par leur cc morne incuriosite )) dc l'au-de13 de la vie, des positifs mbme, desormais resolus a n'admettre que le fait palpablc et verifiable.

(( Tous etaient des croyants qui, pour des raisons diverses, ne croyaient plus. Devant la revelation materielle de l'iime, ils retrourerent la foi, une foi inderacinable. Ils avaient vu de leurs yeux, ils avaient entendu de leurs oreilles.

((11 y eut un malheur. La singularite des phenomenes,leur prosaisme,leur ridicule exciterent la risee publique. La sarabande des ustensiles de nienage alimenta la verve spirituelle des passants. Le charlatanisme s'en mela. On ddt prendre des mesures contre la doctrine, on decida que spirite ou toque, c'etait la meme chose. Il est admis aujourd'hui que cet arret a tue le spiri- tisme.

s Or, il y un an environ, le CofigrBs spirite se reunissait. Il comptait qua- rante mille adherenls, ce qui, parait-il, represente une vingtaine de millions de coreligionnaires ropandus sur le globe : - douze millions dans les deux Ameriques, le reste sur notre vieux continent, principalement dans les regions septentrionales et pietistes. Paris, l'incredule Paris, la patrie de Voltaire et de Gavroche, nos deux grands philosophes, ne possede pas nioins de cent mille adeptes dont une partie notable appartient a la classe eclair& de la societe.

cc Lc spiritisme est nC vers 1850. II a donc, en quarante ans, convaincu vingt millions d'intelligences, parmi lesquelles les cas d'alienation mcntale ne sont pas plus frequents qu'ailleurs. Xous coudoyons chcique jour (les gens de grand sens, des hommes pratiques, des induslricls, des adriiinis- trateurs, des savants. I l s sont spirites, ils cunverscnt avec les esprits, le crayon en main.

(( Ce fait double d'un tcl chiffre force l'attciilion. Rien n'impressionne comme une rnultiluclc qu'habite une foi unique,

que soulbve une aspiration commune. (( La mort, cette vilaine chose u laqucllc, rlc nos jours, nous nous eliorqons,

2

Page 23: Revue Spirite 1891

1 S REVUIC SPIRITE

I,iiitc de loisirs, (la nc jmiaia pcnscr, est u n trou ncir qui clotcrniinc uim lulieu\ ,lppel cl'dii.. Bon grG, n i d gre, nous lc\on> In tete plus souvent qu'il ne nous plait. Sous nllons nou, accouclcr b l'enigiiintique lucnrnc ct nous regardons les 1i.iiChres. Sous frissonnonr, l'air qui soufflc la est glacial, e l 11l~LlS l o j o n ~ rien quc le noir. Soiir n'en restons l i ~ s inoins obslinemcnt ,iccoli~-, les J cuu i iws et a \ cuglcs, clicrclinnl (Lins cctlc nuit nos bicil-ain16s, c c u ~ qui nous ont +i s o u ~ c n t souri, ccux dont Ic. lb\rcs nous on1 6th si ii(~~icc.;. Sous lcs appelons, nous lcs rcdciiirindon5 h l'ombrc opaquc. S e .ioiil-il.; r6cllcn~cnt plus? Sou5 n'avons pourlnnt pas cesse de les l o i r et de 11.- enteiidrc. Nou* n ' c ~ \ ~ n ~ jnn i~ i s \ecu si etroitement avec cuu que depuis qilc leur place f,miilit'rc cs t i idc . C'c4 !c son da lciir ~ o i \ Oleintc qui souicnl nr)us reveille, lc matin ; cc sont lcurs bonnes mains absentes qui nous tou- caliciit et nous caressent. Sous les senlons joyeux quand nous agissons bien, :iitiigus quand nous sommcs cn fL~utc. Cette illusion, dont nous sommcs ,i-w?z grossiers pour clouter, serait-cllc la realile?

(( Et dans cette nuit ou nous irons nussi, nous nous cherclions nous-inbmcs, llcius chcrc l l~ns notrc moi futur, ce m o i si intense quc nous dispulons A la puurritiire des choses.

Oh ! si la moindre forme se dogageait dc ces t h k b r e s , si le moindre son surtait dc ce silence, si l'horrible muette consentait un jour a parler!

Et ~ o i c i qu'elle se met h parler, non pas nu\ spirites seulement, aux iustinclifs, aux blcssbi, a ccu l qui, reunis pour pleurer ensemble, s'euer- m i t 5 croire ensemble, nmis au s a w i t , au douteur de metier, a l'in\ esti- ;;leur nietl~odique et de sang-froid qui nc ~ o u s presente jamais la verite (ILI LUI bout d'un scalpel ou au fond d'une cornue.

(( Le tloclcur Gibier, d m s l ' h z n l p e cbs choses, essai szcr Zn scieme fzctu~c,

( Y ~ I i l ccttc plirasc : (( On peut a \ oir dcs preu\cs n~ati.riclles de l ' , h c •â, qu'il i , i i t hui\ rc, cjuclquel: lignes plus lm. clc ccttc autrc : (( C'est cc que jc \ais ( ? ( ~ i n o ~ i t i cr. 1,

Dniis uti prkcc~tlcnt ouiragc, Lc Spirilisme, ou Fa7:i~isine occtclcnlnl, 1c 1)) (,ibicr, coiinu p i r scs rcclicrclic~ scientifiques notamincri1 sur ln rage, <i\,ljl c\po-6 l'liisli~riquc ilc 1,i qiic.tinn.

u Ccllc Sois, i l ,il)ordc 1 , ~ 11i6uric. ( ( Sn iiiilliotlc c*t pureiiicnt c\p~riniciil:ilc. II iitilibc ilcq l~l ibi ioin~nes

1 ~ 1 ~ ) +iqt1(1- 01 i ~ i d ( ~ i ~ i d ~ I c - , I T I I \ - ~ ~ 11i1>1ne3 (pli, rC~i.lC- nu\ prcniiw- -pirikg, 1 1 h i i i ont wi k i ,1 cuiislatcr 1,1 prCwiic~ tlcs c-pril> tlc- morls. Cc.; cb\p6ricncrs, $ 1 1 cucillics l m d c ~ Ii,~ussciiiciit.; cl'i~paulci, qii'nuciiii +,ii nnt qui sc rrspcrlc I I c*oilmili h Lciilcr, +tir lc-clu~llc- l',iuturilcli (lu cclbl~rc incmlirr tlc ln h c i i 3 t c i.o),ilt! ilc Lonclrc-. 'J. llTillitini CrooLc-. ii'c-i 1,"- par\ciiu :L dlirei . lin iiili.i.Ct 4 r i c u \ . Ic U r t i i l~icr lcs a reprises, une ii iiiic.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 19

N Grfice a la prescnce d'un mddium, il a vu lcs tables se soulever, les objctq se dkplacer sans contact apparent, restcr suspendus dans l'air libre ; il a 1 LI

un crayon enferme entre deux ardoises appliquees l'une sur l'autre, ecrire des phrases, etc., etc.

a 11 a o ~ b r d cn plein jour, devant une assistancc d'amis ou (l'indifferents. On tenait les mains et les picds du medium iminobilise d'ailleurs par di.; paires d'yeux braques sur lui. La supercherie volontaire est inadmissible.

(( Les phdnombncs ont cu licu, dirig6s par une force qui n'est ni mdcaniquc ni mcuglc, par unc intelligence qui eco~ite, comprcnd ct accede, dans w s manifestations, aux desirs qu'on lui exprimc.

•á Aussi lc docteur Gibier declare- t-il avec tranqiiillite: •á La vdriti: csl ceci : (( l'Intelligence existe en dchors de la matierc telle que nous la concevons

d'ordinaire, e t tout en declarant imc fois de plus que je ne suis pas iin (( modern spirztunlist, j'affirme ciuc tous Ics phhomenes dits spiritualistcr, u abstraction faite de la theorie du meme nom, sont absolument reels ... ))

(( 11 ne les attribue pas 3 l'intervention ineeitable des morts, mais a celle d'une force consciente encore indefinie, degagbe de la matiere et qui serait l'&me. La distinction nettcmcnt etablie entre le corps et l'ame appuierait bien l'hypothese. Il croit lerifier cette separation avec l'hypnotisme dont les etats progressifs de charme, de catalepsie, de somnambulisme, de lucidite et d'eutase seraient les phases successives que traverse un sujet sensitif a mesure que son ame se detache du corps et s'affranchit. On arriverait ainsi 3 un etat final qui est le dedoublement absolu de la personne, - d'un cote le corps inerte, de l'autre l'$me libre - et qui, imprudemment prolonge, occasionnerait la mort organique.

((Est-il necessaire de dire que le docteur Gibier a contre lui se? maitres et ses confreres qui l'estiment hau tement comme medecin et cominc savant, milis qui souricnt des qu il prononce le mot dc spiritisme?

•á Ln sciencc officielle SC rcf~ise h controler des experiences au-qiiclles on ln prie d'assistcr ct qii'ellc pretend Sans resullat possible. Que risrlucrait-elle, pourtanl h se dbranger ? Son temps precicuu scrait-il vrniincnt pcrtlii?

u Ou il y a erreur, les tablcsnc scmeuvcnt pas, lcs ohjctsne sc transporlcnl pas a travers l'espace, Ic crayon n'ocrit pas sur l'ardoise : M. Gihier ( a i n ~ i que les linfil millions tlc spirites) delient alors l'ol)ji1t d'unc Ctudc plus inti:rcssnntcs ; il nffirmc comme recls des f,iits qui liii vmblcnt tels cl qui nc Ic .ont pas; sa propre ahcrralion se clinngc cn iinc realit6 qu'il scrnil cnricuu d'anidyqer.

(( O u il n'y a pas crrcur. Les rlcu.; cas valciil la pcinc qu'on les cmninc .

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20 REVCE SPIRITE -

(( Il serait necessaire qu'on so~imit enfin lc spirilismc h une cnquCtc coinplbte et definitive, qu'on accucillit toutcs Ics dbpositions, qu'on provo- qu,it Ics confidenccs, qu'on recourut aux d6bilts contradictoires et aux confrontations, qu'on retourrifit les mediums, les croyants el les convaincus tliins tous les sens. Il y a assez de fumCe pour qu'on sinquibtc du fcu dont elle emanc. On enrichirait sans doule lc s a ~ o i r humain de quelquc chosc, (~nand cc nc serait quc d'un chapitre clocumente sur la psychologie de la credrilit6 et clc ln foi.

,( C;lr le docteur Gibier n beau se defendre, chaque fois qiic l'occasion s'cn prCscntc, d'appartenir h la croyancc spiritc, il a beau SC poscr cn cxpdri- nicci,ntcur qui ne dcmande rien ;i des desirs prCconcus et qui rie scra pcr- santlit que par le palpablc, il n'cn p:issc pas moins dans le carrifi adverse, oii il nc veut pas mettre les picds, lorsqu'il groupe la serie de ses observa- tioiis suivant une theorie qui convaincra Ics uns ct fera bondir lcs autres. L'hypothbsele conduit forcement a des travaux ulterieurs, a des revelations, qu'il annonce du reste, sur les Otats de l'homme dans l'ap~.es vie.

•á Il devient spirite, ce qui ne signifie pas qu'il ait tort, ni qu'on doive nier ses csperiences sans y aller voir.

•á Quoi qu'il cn soit, son expedilion a. la decouverte del'ame est captivante. Si, comme il est B craindre, les systbmes ric sont qu'une succession motivee d'erreurs auxquelles nous donnons tour a tour le titre consolant de verite, une theorie ne vaut que par son utilite immediate, par le bien qu'elle cree et qu'clle propage. Celle des physiologistes de l'ecole actuclle qui, depassant les droits dc leur metier, ne voient dans les manifestations de la vie c t meme de l'intelligence que des proprieles de la nzntiere, est simple mais trop incomprehensible. Elle frustre lit pensee et les aspirations de l'homme de trop d'Clements. Elle est mauvaise parce qu'elle circonscrit le champ intel- lcctuel, parce qu'elle rogne a la vie individuelle sa meilleure part, 1'eterriilC.

K NOUS avons absolument besoin d'une Arneimmortelle dont la realite nous pcrmcltc d'expliquer ce que nous ne saisissons pas et d'esperer ce que nous n'avons pas.

a ~ l l c est le legs quenous ont transmis (les inillicrs de generations ct sur 1 c ~ ~ ~ ~ c l , par sagcssc et amour clc nous-.mbmcs3 nous devons vciller picusc- mcnl. Nous lui devons tout.

... Lorsc~uc, par aflail>lisscmcnt moral et ingralitudc nonchalante, nous venons il ]'Ygnrcr, cc son1 (:le vCritablcs amis de l'liuinanite ceux qui, s'iii- (lant dc 12 religion ou cle la scieiicc, se niettcnt courngcuscnlcnt i~ Fa rcc]ici.cllc cl tcnlcnt au moins de nous cn rcriclrc l'illusion l~icnfaisnntc ct ICcondc n JULES CASE.

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COMITE DE PROPAGASDE Seance du 4 decemOve 1800.

president : MM. Leyinnric ; XI. Delanne, vice-president. - Sewetct ire : M . Pnpuc, sccr6lnirc gdndrnl. - il.Ici.nbws pvdsenl~ : MIPs Raymond Pognon, Dicii, I'oulnin, MM. Auznnne ,~~~, Bou~cry , Mongin, Poulain,Carriillc Clini- gncau, TTTarc1iavsliy, Paul Pu\ is. Ln. sdancc cst o u ~ c r t ~ 2i O hciires. Lccturc du proces-vcrbal de lii. pr6cedentc seance : M. Bozcvery signale une omission. Il n parla de consulter les membres do

In provincc et de 1'6trnnger du comili? de propagnndc, et de prcndre l'avis de tous ccuu, spiriles ou spiritualistes qui ont pris part au congrhs.

Le proces -verbal cst ensuile adopt0. COMMUN~CATIONS :

M. Leynzarz'r rend compte dcs volumes du Compte rendu du CongrCs de 1889 enloyes depuis le dernier reglement de comptes, ainsi que du prix des reliures executees.

Lecture d'une lettre de M. Ldon Denis sur son prochain volume que l'au- teur veut soumettre en epreuves au Comite de Propagande.

MM. Puzis, Auzanneau et Leiparie sont nommes rapporteurs a cc sujet, Lecture d'une lettre de M . Monclin qui remercie les conferenciers : Ley-

marie, Delannc et Auzanncau, envoyes a Reims par le comite rle propa- gande, au Congres regional de l'Est. M. Ooztvevy donne communication d'une brochure recue de la pniZt de

nos amis de Liege. Ce pelit ouvrage, intitule : :( A ceux qui pleurent N es1 hautement estime par ceux qui l'on1 lu.

La CONGRES DE 1892 : - M. Auzanneau parle du Congres de 1 SOI et demande la communication du programme de ce Congrbs.

M. A l . Delame fait clc nonibreuscs remarques a ce sujet. L'auteur montre qu'un congres marquc une cpoquc. Le Congres tlc 1SSO

etait dans cc cas.11 a reussi parce qu'il venait a son 1icure.Toutcs lcs theories ont 616 cxprimdcs cn plcinc lumibrc Lc volumc pu1)lie par lc Comild cn csl le reflet c ~ c t , aussi ce volumc n-t-il CU un justc SUCCES. L'Union s'es1 hile cn 18S9. Pu'c clcvons-nous pas continuer a. bondficicr des rdsultats decc Congrhs '!

Est-il n6ccssaire tlc fairc un noucenu congrbs d'ici clcuu ans ! -ic tlctoilc- nous pas Inisscr nu\ iddcs emiqes Ic tempc de fairc leur coukrc i' Y a-1-il asse,: d'idees nouvcllcs pour orgiiniscr rlc suitc un nouveau congrhs ? Lc progrnmmc du Comite clc Propagnndc a-t-il 6tc exccuto et pourlniil oii t ra~nil lc ncti\emeiit depuis un nri? Etifin, supposons lc corigres Tail, qu'al- lons-nous y discuter?

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22 REVUE SPIRITE

M. A uzanrteau fait remarquer que des idees nour elles peuccnl y Otrc clpri- m k .

M . Lezjmavie ajoute que 1u questioii de Dieu y sera traitee, d'aprbs M. Martin qui en parle.

M. AI. Delanne demande si 1c CongrEs sera pureincnt cpirite ou, LI con- traire, scra ouvcrl 2 toutcs Ics 6coles. ISos amis de lklgique feront force- mcnl des ri:pbtitions.

L'ortitcur ne pcnse pas qu'un CongrEs spirite tenu d'ici deux ans piiissc produire l'effel qu'on en attend. II croit, d'aprhs sa vieille experience clu'on J'crn u n pas de clerc. 11 r0suinc ses objectioils en demandant dc retarder la dule de cc Congres, ce qui scra bien mieux h son avis.

A I . Bouvel-9 hi1 remarquer quc le Congres de 1 S W a votC le Coiigrbs dc l3ruuellcs : doit-il Otrc spirite et spiriti~aliste 7 Il constate aussi que notre caissc n'est pas lrbs brillante, vu l'epoque rapprochee clu Congrhs.

Al . Delanne fait aussi rcinarquer qu'on a ~ o t e la question du nouveau Congrus sans aucunc discussion proalable.

M. Rayinortd Pognon se range h l'avis de M. Delanne tout en montrant que le but de ce Congres etait de rendre regulieres les reunions internatio- nales entre spirites et spirituslistes.

Al Eelanne renouvelle a ce propos sa craintc qu'on n'ait pas assez d'idees nouvelles dans ce Congres.

M . L q m a r i e pense que l'objectif des Belges s'y allierait a celui dcs Espa- gnols. On voudrait reprendre il Bruxelles les idees d u Congres dc Barcelone. cl les completer, mais pour cette fin il faudrait aioir unc id& precise de ce qui doit y Otre discute.

M. Wrr~chavshy coristate combien on a peu rea l id dc choses depuis Ic Congrbs cle 1889. Les mcmhres presents ne sont pas de son avis, car il faut lc Lcmps pour consacrer les dkcisions prises.

M . Uouijel-y montre que la question posiie par M. Delanne est trbs s0rieusc. Il ne pense pas que le Comite de I'ropagandc oit lc droit de prcntlrc une decision u cc sujet. On doit consulter lous Ics nicmlircs de In pi.o~incc e t de l'etranger sur le vole d'un Congrhs.

M. Auzanneau dcinandc h souincltre celte question aux: mciiibrci; du Comite dc l'ropagnndc . T a-1-il lieu dc faire un CoiigrFs & I3ruxellcs ? M. Bouvevy demande qii'on pose aussi la qucstiun suivante : Sommes-nous assez avanc6s pour trancher la question de Dieu, tlc la

punition, etc. ? 111. iMongzn cxposc les clcul puinls de ~ u c suicailts :

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J O U R N A L D%TUL)ES PSYCHOLOGIQUES 2 2

1) 1,c Congres, coinnie l'a dit III. Pognon, pourrait aioir une iinpnrtnni.c <, poiir la r6gion n. On dit n i 1 4 une portee generale. 2 1,'opportunitb di, congrEs se 1)ascra %tir I'iin oii 1';iutrc (le ces points de \.LIP.

M.Delann~ soulevc ilne iloii\cllc objection. Tl craint qii'on iic -'clrigr c i l conciI~ et qii'on nc I eiiille impowr, cn quelque sorte, le.; di.ri-iriii< pri-P. comme de nouveau1 dogmes.

M. Pnpun fait rcmarqucr qu'on disciitc doeju la qucstioii commc ci noii.: Btions charges (l'organiser nous-mkmcs Ic CongrEs.

M. I3otcrery montre que le Comite dc Propagande doit en clPot nrgarii-rr le CongrEs. C'est h lui qii'incombc cettc t i l r h ~ .

M. Dclnnne insiste pour le renvoi dc In date. ~ W n c P o p o n inontrc nussi que c'est le Comite de Propngnndc qui peut seul

organiser le Congres. Plusieurs vzembws demandent qii'ou consultc surtout les 'mcmbrcs (lu

ComilP de Propagnncle et non Ic public. M . Leymarie conclut qu'avant tout il est sagc de consullcr no;: ami.;

belgcs et nc rien dbcicler sans leur avis et leur programme n ~ t t e m r n t formule.

VOTE : LCS proposi t io~s sont mises aux roix e t adoptees aprEs di~cus.;io.i. 1" On demnnckrn cl'ctbord u n progrnmnze; 3" oiz posera ensuitr 10 yvesiion

de l'opportunitd du Cmgres il tous Irs membres du Comite de Propngrlctnde. Ce programme sera esquiss6 par nos amis de Belgique qui l'en\ eront nii

Comite. La cli%cussicn SU^ CC point e ~ t close. Le president dc~r r i , ni1 nom (lu

Comite, ecrire a nos F. (le Bruxelles et de LiEge.

111. Le! /ma~ ie parle clu t r a ~ a i l mis a u concours. A?. Bouvcry dcmnntlc de i i x r u n -nximunl clc temps e l clc rappelci. Li

,(lale fixee. .iprCs discussion, on dCcidc (le r6pCtcr In question rlc ce coiicours.

M. P n p v fait une commiiniration sur unc nouvcllc clOcoii\ r r l r :ILI srijcl des ph6nomCncs spiriles. 11 s'agit d'nupzcnter I1intenvitr'dtvl~h~;nol~~incu /ou+

diminunnt In fnti!pte du medium.

Parlant de cetle id i~c que l'nlrool et qiirtout l'ellirr agissent d'rinc i'acnri trEs nr t tc sur les rewrves ~itnlc.; dc 1'1';tt.c humain.siir cc qii'on nppcllc en nir ri lis me le ph-zkpril, qile I'ibthcr pcnt dans certains ras rrntlrc pniir qiicl- qucs minutes ln \ i c h iiii morihond et que, cl'nutrc puit. Ic- cyirils cm-

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24 R E V U E SPIRITE

ploient le perispril du medium cltins les pliCnomenes de matbrialisations Papuq a eu I'idec d'cmployer d'abord I'alcool puis surtout l'ether dans l'etude de ccs ph6nomEnes.

Cet essai a btb fait cl$t dans quatrc seanccs ct n donne les mcillcurs rbsiil- tats. LP medium SC t i o u ~ e :L son r e ~ c i l I ) C ~ ~ U C O U ~ moins fatigue si l'on, repand qoi-meme ou si l'on laisse Ics esprits repandrc cux-mhics quelques goutlcq d'6ther pendant !a sCance obscure.

Ccs etucles iont Mre poursuiiies sur les dcuv m6diums h materialisation, que pos.;bde le groupe ind6penclant d'etudcs esoteriques.

111. 121. Delanne remercie M . Papus (le sa communication ct fait rernar- quer qu'il a en effet conslatd l'apparition du phosphore el son &ion dans ,les phbnomenes de mat6rialisation.

M. Leyrzarle montre quc, dans plusieurs seances, le sang sortait des mains du medium, et quc, nprbs, des colonnes d'odeur phosphorescente se degageaient de ses organes.

M. Mongin raconte des phenoniencs se rapportant a ces idees. La lumiere qui apparait est placee sous l'influence de la volonte des Esprits.

M. Delnnne parle aussi dcc flammes sortant des doigts du medium. AprEs quelques discussions sur ce point, la seance est levee B 10 h. 112.

Le secretaire : PAPUS.

Troisieme partie.

CIIAPITRE V. (Voir ln Revue de decembre 1890.)

L a Renais~afice. - La R(forme. - Henr i II. (15-27-1530.)

(( C'elnit un homme de pcu rle j~igcmcnt ct du tout proprc u SC laisser inencr. B

De qiii CondC parlc-t-il ainsi dans scs iM6nzoiw~ ? Dc IIcnry II, fils ct suc- cc+qeiir (le Prancois Ier, qui monta sur Ic trcinc h 1';ige do '38 ans. Ccjugcmcnt (le Coiid(; est juslc en tous points, comnlc nous allons Ic voir.

Moiris brillant et moins capa1)lc quc son pbre il fut commc lui aussi pro- digue ct aussi amateur du bciiu s e \ ~ ct des plaisirs. Comme lui il fut livre il -es Fajoris. En peu de temps il dissipa 400 Ccus d'or amassds pour conti- niicr In giicrrc en Allcmng~ic. Lcs \lontmorency, Ics Guises ct Dianc de Poitiers hellc creature encore, bicn qu'npprocliant la cinrluantiiine, clispo- 4rcrit cn innitres rlu roi et c l c~ tresors dc 1'Etat.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCROLOGIQUEu: ">3

a s o n plus qu'aux hirondelles, les nlouches, dit un contcmporain ( l ) , i lne leur &happait: etat, dignit6, 6v0chC, abbayc, office quclconrjue ou aulrc bon morceau, qui ne fut incontincnt englouti; et avoicnt pour cet effet, en toutes parts du royaume, gcns appostes et scrvitcurs gagCs pour lcur don- ner avis de tout ce qui mourait sans epargncr la confiscalion. ))

C'est dcpuis qu'ils nc pouvaient plus cvercer leurs brigandages ct leurs deprbdations h mains armCes que les seigncurs SC contentaient d'obtenir du roi des confiscations qui donnaient licu a dcs delations et a des accusa- tions trop souvcnt mal fondees.

Qi~clques seigncurs ccpendant, comme le marechal de Vicllctille, ptir exemple, refusaient de s'enrichir par ces moyens, mais c'etait l& des exccp- tions assez rares ; ln noblesse ne rougissait pas de commettre des actes de rapine veritable, aussi les persbcutions commencbrent-elles bientot sous le nouveau regne, parce qu'elles rapportaient de l'argent, beazccoup d'argent.

En 15-10, Henri II publia unc ordonnance portant attribution aux juges d'eglise des accusations d'heresie dirigees contre les protestants ; le 27 juin 1551, il renouvela l'edit de son pbre date du le' juin 1540 qui tibrdgeait toutes les formes de procedure contre les protestants. Cet edit de Henri 11 declare avec douleur que les efforts du roi son pere n'ont pas du tout pro- fite: <( car de jour en jour, d'heure h autre, quelque peine, diligence ou vi- gilance dont notre dit seigneur et pere ait su user en cet endroit, oii il a fait son possible, on a vu et on voit croitre et continuer les dites erreurs, peste si contiigieuse et qui infecte jucqu'aux petits enfants nourris et ap- pat6s de ce venin. ))

Dans ce m6me bdit du 27 juin 1531, le roi n'ouhlie pas les livres qui com- mencent a joiier et joueront plus tard un role si important : u Aucuns livres, dit-il, quelqu'ils soicnt ne seront apporte? de Genbve et autres lieuu no- toires shpares de l'union et dc l'obeissance du Saint-SiEge, sous peine de confiscation de biens et punitions corporcllcs. Faisons en outre defense aux imprimeurs ct libraires, d'inlpriiiier, vendre, acheter, avoir co leur possession aucun livre mis au catalogue fait et a faire par la Faculte de theologie de livrcs rCprouv& ..... mhnc lcs crieurs aprbs d6cbs ou exhcu- tions judiciaires nc dcvroiit point mcttre cn vcnte lcs livres de religion,sans les faire cuumincr auparavant par ladite fiicult6. .... Hu1 livre ne scra im- primh que dans unc imprimerie connue et autorisee sous le nom et la rcs- ponsabilite du maitrc imprimeur ; les ballots de litres apporlos dc l'btran-

( 1 ) blemoires de la vie de Frany. Scepeaux de Villeneu~e, publi6s par II. Grifret, 11, 10 ; 5 101. in-80. I'aris, 1757.

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26 R E V U E SPIRITE

gcr ne seront o u ~ e r t s qu'en presence des rlelegues de I'officinlite oii de In faculte de lheologie; au moins cleux fois l'an, seront ~ i s i l ec s Ics imprime- ries et librairies ct trois fois l'an cclles de Lyon, h causc de son voiqinage (le Genevc. Les gravures et ymaiges seront soumises a ln mOmc police que les libres ; sera interdite, l'industrie de porte-balle ct porte-panier (colpor- tage). 1)

Cet 6dit est fort long, aussi nous nc poursuivrons pas nos citations, il nous suffira dc dire que toul son contenu respirc uno Iiainc non deguiskr, nccrbc mc^:mc contre ln prcssc ct Ic l i ~ rc cnfin corilsc l'ecrivain lui-n.iCinr. rar c e u ~ (lui h i r o n t au\ rbfugiCs, les porleurs dclcttrcs dc Gciibve seront s6vbrcment punis •á et les biens des r6fugii.s confisques ; In vente des dits biens, si cllc a eu lieu en prevision de la fuile, sera annul6c 1).

On voit par la. qu'on voulait surtout voler SOUS p r e l c~ te de religion : cet edit clu rcste etait tout h fiiit intirque au coin dc la plus abominable intole- rance, aussi le parlement en l'enregistrant ne put s'empecher dc faire eclater une joie bruyante: (1 il rend ~ ; r ?~ce au Roy dc sa trEs bonne, trbs loyale et tres chrestienne volonte, suppliant Dieu trbs lzumlilemcnt qu'il plaise le maintenir en cette charite, devotion et ardeur pendant de tres lon- gues annees. N

Quelle noble et grande chariti. en effet ! - Est-il permis d'insulter plus effrontement la divine Providence !

Quelle Folonte chretienne bien entcndue ! N'est-ce pas le cas de repeter avec Xichelct (1) : •áGuerre c h d i e n n e , droit

cles gens due t iens , moderation chretienne, ctc. ; toutcs ces locutions clouce- rcuses ont et6 biffees dc nos langues, par le six dc Romc, de Turin et d'An- x r s , par Pizarre et Corlbs, par ln traite des noirs ct l'csterminntion cles In- diens. ))

Et sans allcr si loin, nous ajoutcrons par Ics guerres rcligicusw en France, par le massacre dc la Saint-Iktrtlielemy, par les dragonnndcs. par 1'intoliSraim rcligicusc enfin, si vivace encore au seuil du ringlibme si8cle.

A p r h avoir signe ln paix dc Catenu-Cnm1)resis lc 3 avril 1X9, llenri IT libre dcs pr6occiipntions (le ln giicrre etrnngbrc voulut extirper l'hfiresir ; il se prhparn donc h rcdoubler de rigueur ciivcr.; les ri.form6s dont la 11oml)ro croissait sans cessc et qui comptnient dcs fidEles jusque dans le.; membres du Parlemrnt.

Le roi el'rit maintenu dans ses 6onnes iiltcnlions nnti-h6retiquc.; par lc A

(1) J. Riiclielet, Hist. de Fr. S. S, c. 15, p. 375.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 27 -

Charles de Lorraine, frere du duc de Guise qui lui disait: (( Quand cela ne servirait, Sire, qu'k faire paroitre au roy d'lIespaigne que vous estes ferme en la foy et que vous nc voulez tolerer en ~ o s t r e royaume chose quelconque c~ui puisse apporter aulcune tache il vostre tres excellent tiltrc de roy trus clzreslien, encorey devez-vous aller francliemcnt et dc grand couraige, alin aussi de donner curee ;i tous ces princes et seigneurs c'l'les- paigne venus pour solenmiser et honorer Ic innringe dc lcur roy avec ma- dame votrc fille, de la inorl d'une deini-douzaine de conseillers pour le moins qu'il faut brusler cn place publicquc comme 116retiques lutlieriens qu'ils sant et qui guastent ce tres sacre corps du Parlemcnl. D (L1L4172. de ~ielleville,VII, 24.)

Henri 11 ne gouta que trop ccs feroces conseils, il se rendit inemc h une seance du Parlement, ou les membres recurent l'ordre de deliberer A liautc voix en sa presence sur les condamnalions encourues par les heretiques.

De Thou nous a conserve une partie des paroles que le premier president Lemaitre adressa & Henri II dans cette seance: r( Il declama fort contre les sectaires, dit de Thou (l), il apporta l'exemple des Albigeois, dont 600 fu- rent brules en un jour par les ordres de Philippe-Auguste,et celui des Vau- dois dont une partie perit par le feu dans leurs maisons et le reste fut etouffe par la fumee dans les cavernes et carriercs ou ils etaient caclies. •â

A cette violente provocation, diters conseillers repondirent vertement, quand lin1 leur tour de parler, notamment Four et surtout Anne Dubourg fils de l'ancien chancelier ; cc dcrnier ne craignit par de s'elever. avec force contre un funeste systeme qui cntoyait a la morl cles gens fort pieux et laissait un libre cours a la debauche et au crime d'adullere. Le roi ~ i t dans ces paroles de Dubourg, une atlaquc directe a sa conduite ; aussi sa ma- jestd a jura en grande colbre, qu'elle le vcrroit brusler tout vif de ses pro- pres ycuy avant six jours et commanda dc I'cinrnener prisonnier cn In. I3as- Lille acec six autres. a

Mais lc roi ne put s'ofirir cc crucl spectacle, car il mourut dcs suites d'une blcssurc qu'il rcqut diins une dc ces courscs dc tournois qu'il aiinail Passionnbment. Un jeune officicr de sa garde, le cointe de Xontgomery eut la malccliancc de rompre sa lance el d'cn cnfoiiccr dans l'mil d u roi, un tronqon qui p h e t r a jusquc dans le cerveau royal. Henri II langui1 cncore quelques jours apres celle blessure, mais il expira le 10 juillet 1531) a 1'Age dc 42 ans. Les reformes virent dans cette mort prompte et tragique un jusle cliiltiment du ciel.

( 1 ) Ue Thou, L. XSII.

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28 R E V U E SPIIIITE - Ce qui les confirmait clans cette creance, c'eat que ce inbme Nonlgomcry

alait arr0te Dubourg et que le matin n i h e du jour ou il fut 1)lessC u 1c roi avait ])aille comniission h Montgomery d ' a h au pays de Caux contre les protcslanls immediatement apresles tourncis finis: par laquclle commission il l 'aulori~ait de mettrc au fil de I 'epk tous ceuv qui lui feraient resistance et cein cpii scraient atteints ct convaincus, leur faire donner la question, couper la langue et bruler h petit feu et il ceux qui scraient seulement soupqonnCs lcur faire crever les deux yeiis (1) n.

Dans lei; mCmoires dc l'Estoile on lit (2): •á Henri II fut mortellement 11lessC vis-h-vis de lallastille ou ataicnt tl6tcnus prisonniers quelques con- seillers, cntre autres Anne D~ibourg que Ic dit roi avait jure qu'il vcrroil hrusler dc ses yeux. ))

Il ne le vi t pas, nous l'avons dCjh vu, ce qui prouve qu'il ne faut jurer de rien. - 411ne Dubourg ne fiit pendu, etrangle ct jete au feu en place de greve que le 33 decembre 1550.

Ainsi finit le triste regne de ce triste sire! Au moment de la mort de son p h e , cinquante familles protestantes

s'etaient enfuies a Geneve, prevoyant les persecutions. Sous Henri II, rien que dans les huit premieres annees de son rbgne, de

1547 a 1353, quatorze cents familles protestantes, c'est-a-dire cinq a six mille citoyens francais, s'etablirent Cgalement a Geneve pour fuir les per. secutions (3). Mais combien d'autres durent quilter la France de l'annee 1553 au 10 juillet 1530, date de la mort du roi 1 On l'ignore, aucun auteur n' en ayant fait mention.

( A suivre.) J MARCUS DE VEZE.

OUVERTURE DE LA NOUVELLE $XOLE SPIRITUALISTE E S P E I ~ ~ N T A L E ET PIIILOSOPIIIQUE,

D'API& UNE MOTHODE ESSENTIELLEMENT PROGRESSIVE ET SCIENTIFIQUE

1.a fontlntiou de cette bcde que nous avons proposee au Congres cle Paris, en 1870, est desormais chose acquise, et organisee sur dcs bases suliiles qui reposent sur des priocipes scientifiques c t philosophiques tout a la fois. La mediurnuit.6 y scra tleveloppCe dans toutes ses phases et facultiis tant pliysiqiies r~u'iritellcctuelles, et dirig6e par des chefs- mediums ayant acquis une grande csperience clans la pratique e t l'etude de l'ol~servation:

-- -

(1) Mdinoires de Coi&!. coll. Xlichaud et L'oujolat, tome YI, p. 546. (2) illf2tnoires d e L 'Es t~ i l e , coii. ~licl iaurl ct Poujolat, tome 1, Zn sel'., p. 14. (3) Cf. G:il~erel, R~stoir e de 1'Eglise de Geneoe, t. 1, p. 316 et passint.

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- de ml dirige

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n'y sf pratic blime

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ligenc cache

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Nol tant 1 suiva Dieu

Nol et con

Noi par dc nous ! etude! reusef son a

gme les forces magnetiques necessaires a cette action toujours constante et sagement !e vers le bien. , iiiediums-chefs, ayant recu pour mission non seulement d'aider aux dev.loppe.

des gdrmes de la mediumnit9, mais encore de la guider dans la voie de soncontinuel :tionnement afin d'en obtenir les e15ments toujours plus riches e t feconds en

3, seront pour les nouveaux Ctudiants mediums comme des freres et ence spiritiste; nulle contrainte ne leur sera imposirc; nulle autre obeissa,ice (1)

!ra exigee que de se conformeib A l a regle cle l'institution laquelle repoec sur la lue de l a plus pure aora1e:et de la charite base fondamentale de notre chere et su- doctrine. i fondateurs de cette considerent la pratique de la mediumnitir comnie une ln sacree; il sera defendu d'imposer aucune suggection aux mediums (ils out des intel- :es qui possedent leur libre arbitre tout comme les esprits), pour nous ~eve le r ou r encore certaines verites. seront donc respectes par ceux qui regardent comme un devoir de les d9velopper le d'une instruction suiuie et graduee ; p a r ce moyen ils seront plus apte d. trans-

e l a peiisee spirituelle et de collaboi.er a l'Emancipation de l'ame incarnee ou c a i ~ e s . 1s esperons donc que nos freres e t desireux de voir developper leurs facultes, ~Eysiques qu'intellectuelles, vieridront a nous avec confiance; nous obtiendrons en n t cette voie le progres, la lumiere et l'epanouissement des plus belles facultes que a donnees a l'homme pour lui aider a progresser. ,re a egalement pour but de dompter et guerir l'obsession, mal iedoutable itagieux qui apporte tant d'entraves a nos travaux. 1s recevrons les nouveaux etudiants, mais un A un e n quelque sorte, et presentes 2s spirites honorables et connus; nos ressources toutes personnelles ties limitees ne permettent pas de faire les frais qu'exigerait une plus grande extension de ces s. Nous serons donc force de restreindre notre action, tant que des bourses g h e - 3 ne se seront pas ouvertes pour faire prosperer notre et lui permettre toute

clion bienfaisante. La Fondatrice de : M'ne Ve ARNAUD.

29, rue de Chllteau-Landon, recoit les mercredis, de 2 21 4 heures.

UN REGARD DANS L'AVENIR (Communication spzmle.)

La direction du Banne?. o r Ligh~ a l'habitude, depuis de longues annees, de se reunir une fois l'an avec quelques intimes pour ecoutcr les paroles de sagesse, d'instruction ct de proplietie que leur apportent leurs amis d u nionde spiritucl. A chacune de ces seances, IIenri Clay, un homme d'1Gtat americain de grnnrle valeur, mort, si je ne me trorripc, en 1852, adresse 5 -

(1) Lire le Moniteur spirite de septenibre.

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30 REVUE SPIRITE

l'assemul6c u n rliscours dnns lequel il rekiimc? ses esperances e t ses rrnintes sans negliger toutefois Ics conseils qui peuvent Otrc clirccternent utiles aui assistnnts.

Les r6unions, innucurkes par les guiclcs dii m6cliiim Charlcs II. Croncll, ont licii rtgiilihrcment Ic 10 juin. Lors de ln prcmierc seance, Cronell, pro- font11;iiicnt entrance, se lern ct, In main g,iuclie appuykc sur lc dossier 3c sa chni.ic, prononSn, s o ~ i s 1'infl~:cnce de l'esprit controle, u n discotir.; digne cn tous points de celiii qui affirmait cn Otrc I'autcur, IIenri Clay. Chaque nnnCc, le mbmc esprit SC pr6scntc dan$ les mbmes conditions, qixcl que soit le medium qui lui serve d'instrument.

Voici une partic de la communication obtenue dans la rEunion du 10 juin dernier :

INVOCATION (par l'esprit). - Oh! Dieu dc l'univers ; Dicu dc l'h~imanitii ; pEre de toute sagesse; mere de tout nmoiir; toi, Esprit supreme dont le nom est lumiere, nous nous approchons de toi en cette heure, t'npportnnt en offrandc nos louanges, nos aspirations, tout cc quc nous avons et tout ce que nsus esperons. Nos sont ouverts devant tes yeuu, nos \ ies pleinement exposees a ton examen ; t u connais secrele de chaque Ame, car tu es partout. Ton nom est inscrit su r chaque forme de vie; ton esprit p6nbtre toutes Ics conditions d'existence.

Nous t e lo~ions, en cette heure, poiir cc beau jour, pour la ~ i e spirituelle et physique qui nous entoure. Nous savons que nous sommes a toi, et qiie tu cs en verite dans tout qui bat ici ou ailleurs. Oh ! Dieu, accepte nos louanges, cn ce moment, non telles que nous les exprimons par nos paroles ou notrc voix, mais telles qu'elles jaillissent des profondeurs de l'ame, involontairement euhalees, comme le parfum des fleurs qui mon te spontn- nement dnns l'air. Noiis voudrions, cn cc moiricnt, entrer dnns une commu- nion plus 6troite avcc les esprits bons et e1c1eq dcs sphEres colestes. Sous voudrions rcccvoir les inspirations qui nous sont apportees des montlc.; supi.rieiirs, afin qnc nos vies piiisscnt Otrc pi'nCtr6es tl'unc nouvcllc force, qiic noi h e s piiisscnt Otrc Clcvbcs i i une plus Iinute compri'licnsion tlc I n ~ 4 r i t 6 , et qiic no.; ctcurs pilissent bnttrc: d'iinc sympnthic ct d'un :linoiar plii, chniitl.; pour notrc rncc. Oh! piiissions-noii.;, cn ce momcnt, rh l i sc r cc qiie c ' c ~ t qiic d'btrc dcs cr6nturrs 6lcrncllw, non tl6pcntlnntcs clci sc~!ncs chnii- gcnnlc.; et tlcs condilions (le temps ct tl'cspnci? innti;riel, mais plcincs (le confiance nri\ ~Critb.; Plcriiellc.; tlc In \ i c siipr?ii~c r t infinie!

Xoiis t'offrons B toi ct ii les nrmCcs d'anges tout le fruit qiic nous won- tl6ja rccucilli dcs cxpCriciiccs cl dc In ciisciplinc tlc ln l i e , ct nous c;p6roii< quo t lms I'?iiiiii'c qui ~ i c n l nous dCploicrori.; uiic plu< granclc ~pi i i l i id i l i ' ,

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JOURNAL I)%TUDES PSYCHOLOGIQUES 31 - Line force dc vie plus divine, tellement que notrc prochaine reunion pilisse

faire sous des auspices et des conditions plus brillantes de vie spirituclle. NOUS dcmandons que les benedictions de tous les bons esprit? reposent

sur nous tous maintenant et B jamais. Amen ! DISCOURS : Quand dans IC cours des 6ve;neincnts humains, dc l'histoire

de l'humanite ct de ses interets, il devient neccsqaire de changer les formec ~xistanies, de renlerser Ics conditions i.tablies, il est apporte, de reservoirs de forcc invisibles, une puissance pour susciter une nouwlle manikrc dc penser clans l'esprit humain et pour exciter dans le cccur du penseur une fermentation dc sentiment telle qu'elle etende son influence assez loin dans l'atmospliErc pour accomplir l'teiivrc necessaire.

Dans l'histoire de la famille humaine, il n et6 indispensable de trans- former, d'age en hge, les vieilles formes et ies vieux systemes dans d'autres qui prouvent unetat superieur plus e l e ~ e . Dans le temps present, il devient necessaire de se preoccuper dc 1'6tablissement sur la terre de nouvelles formes ct dc nouveaux sys t eme~ de pensee, et d'une culture progressive.

Nous jetons un coup d'mil en arriere sur ie sikclc que le temps emporte rapidement dans sa course, et nous voyons un progres merveilleux dans ln l ie et la pensee humaines, et dans tous les departements qui se rapportent au bien-ktre de l'homme. Rous trouvons qu'ici, dans ~ o t r e propre pays, pour ne pas parler des nations europeennes, par dela l'ocean, i l y a eu un accroissement de forces ~ i t a l e s , une impulsion donnee a l'activite humaine, dans toutes les directions de ln puissance intellectuelle.

Nous trouvons qu'en tant que nation, vous avez une assez bonne situation dans l'histoire du monde, et que, si defectueux que puissc ktre votre sys- terne de gouvernement, si incorrecte que puisse paraitre, dans certaines directions, votre ligne dc conduite comme nation, cependant le peupl,; americain, au point de Lue du progres, au point de w e du developpement intcllcctucl, au point de vuc du systeriie de libert,e qu'il a adoptt': pour lui comme pour les autres, est en avance sur toutes les nations du globe. Pour- quoi cela ?

Les raisuns cn sont iiiulliplcs: L'atmospliere, les condilion.; pliysiqucs de l'h6rnisphi:rc sont dc tcilc nature qu'clic.; stiinulcnt constamineni l'intelli- Bcncc, qii'cllcs apporlcnt sans cessc une non\-cllc forcc nu cnu r ct au Ger-

wau clc ion pcuplc, qu'il clc~icril possil,lc il cci1.r qiii Iiabitciit sur son sol, dc rcspfrcr, avcc lcs Clbiiicnts m01ncs dc In ~ i c phy~iquc , ln \ M i t 6 qui, Par cllc-iiiBnic, cst ln li11crtE pcrwnncllc.

Ccllc coiifr6c, 11ien n \ m t que l'lionimc blanc n'cri fi3ulbt le sol, etait ln dcmcurc cl'hornmcs libre., cl'csprit.; ignorant<, non instruit; des scicncc~

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32 R E V U E SPIRITE

intcllcctuellcs et sociales, mais bons et remplis de l'esprit de liberte; et I'atmosphere mOme fut impregnee de ce mOme esprit, par les vies de ceq hmcs libres et indSpendanlcs qui ont ete balayees par ln marehe de la civi- lisation et des annees, tellement qu'iiujourd'hui il nc suLsiste dc lcurs tribus que quelques debris il pcine, et, dc ceux-ci, bcn~icoup nc presentent ii l 'ail superficicl que des specimens d'unc race errante et peut-btrc inutile. Mais nous ne voulons pas les juger. Il nous faut rcgnrdcr ver? les temps qui ne sont plus, et nous represcnter ce qu'etait ce monde quand son sol etait fou16 par ces rimes cjui levaient haut leurs tetes vers les cieux ensoleilles, dont les picds franchissaient Ics plaines, remplies de l'esprit de progres et de liberte. Cette terre, donc, a prescntir & 1'Ariglo-Saxon une condition favo- rable a son developpement; et comme il y prend sa place et devient partic de Iri libre contrbe, il ne peut pas nc pas rcspirer quelque cl-iosc de cet elBment, et sentir l'esprit de progres et de force vitnlisee qui s'agite dans son sein.

1)es lors, etant donnees les conditions prBparees pour la race, quand elle mit le pied sur ce sol, et avec les dispositions que les ancetres apporterent avec eux, il n'est pas etonnant si parmi leurs descendants se sont manifestes les sentiments les plus Bleves, les plus patriotiquec et les plus saints qui puissent monter au de l'homme. Il n'est pas etonnant si, en revenant du monde des esprits, nous constatons les perspectives les plus rejouis- santes pour l'avancement humain et la plus haute condition du dSveloppe- ment de l'homme sur ce sol et dans la nation americaine.

Nous regardons par-dessus les eaux profondes et nous ousercons la cori- dition des contrecs dt~,nn,qeeres pour employer ce terme dans le sens ou vous l'entendez; - car, dans le monde spirituel, nous ne connaissons ni contrees ni corps etrangers ; toutcs les nations du globe sont un meme peuple, une meme fraternite. Bientot. grace 5 l'esprit d'affiliation, d'arbitrage pacifique et d'association, elles scront unies dans tout cc qui sc rapporte a leur vie cxtericure, de maniere a sc presenter comme une harrrionicuse fraternite ayant pour auteur Dieu, Ic Pere ct la Mere de toute Vie. - Sous regardons donc par-dessus ICS eaux a ces nations varices dc la tcrrc et nous o1~scrvons des conditions clranges ; Elnne quelques-unes il'ciitre cllcs, l'esprit de divi- sion est dbjtt il l'couvre, ct dans In prochaine clticatlc, cct esprit se manifes- tera peu a peu. non par I'eflusion du sang ct In guerre \iolcnlc, mais par la desorganisation (les elemcnts qui avaient scn~ble le micux etablis. A I'aubc (lu siecle qui approche, d m ses prcmiercs niindes, vous remarquerez des symptomes dc division, de chnngcmcnt, rlc clkorgnnisation : non quc l'hneute et la ruine cloivcnt s'ensuivre. Oh! noil - cellc destruction ne sera

,iciliter quc pour rcndrc possible Ic proccssus de rcconstr~iction, que pour i.

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J O U H H B L I)'ETUUES PdY(:HUl ,UGIl )UKS 3 - 1'6lablisscment d'un n o u ~ e l ordrc de choses dans les nalions dont nous parlons.

Nous rcgardons principalcmcnt vers l'Angleterre, la contree qui aspire h goiiverner lc monde, ln nation qui n l'ambition d'htentlrc ses mains sui. les mcrs, et, dans toutcs Ics clircclions, dc joindre a son empire tout ce q u i peut ajoutcr sa grnnclcur. Et que ~oyons-noiis dcrrihrc ces scuncc;? 1% bicn ! que cct csprit de division cst h l'aouvrc, quc sa plus grandcinflucncc,son plus grtind pouvoir seront sentis dans Ics prcrnibres tlix annecs du x\ce sihclc. Avant que ne pointe l'nurorc du nouvcnu sihdc dc noiivcllcs Conclilions appnraitroiil clcvanl cllc, non pcul-btrc tout d'un coup ct so~irlainemcnt, mais grnduellemcnt ct lcntcmcnt. Les vingt-cinq premieres annecs du xxe sihclc nc sc seront pas ecoulhcs (jc prophelisc cn cc momcnt, non plus seuleincnt en mon proprc nom, mais au nom dcs conseils spirituels d u mondc celcstc) que vous trouvcrcz un nouveau systbmc de go~ivcrnerncnt, une nouriel1c forme de rapports Ctablis cnlrc Ics officiers (chefs) de l'fitat et le peuplc libre, dans cette contree connue dans le monde so~ i s Ic nom dc : Ia superbe Albion.

Nous nous tournons vers l'Allemagne, et nous voyons que l'csprit de pro- gres y est a se manifestant dans des directions singulierement diverses et erronees, mais montrant neanmoins sa force par la monarchie meme, a present c i puissante. Le meme ecprit de progrfis se propage parmi toute la nalion, et avant que trente-cinq nouvelles annees ne se soient Ecou- Iees, nous nous attendons a une liberte plus grande, a une plus consid0- rnble independance d'expression, d'activite et de conduite journalibre, dons la nation cn tant que peuple, et dans la vic de chacun de ses membres, dans cet cmpirc que vous connaissez sous le nom d'rillemngne.

Nous rcgardons vers la Russie et nous voyons l'csprit d'anarchie qui s'etend sccrutement, jour aprbs jour, se cachant dans des liciix obscurs, faisant clandcstincmcnt son chcmin par dcs voies dctournCes ct dans les rangs des conditions supCrieurcs, travaillant clans lcs ccours de ccus qui SC

rattachcnt a la noblesse tout aussi surcrncnt que parmi ccuu qui sont I'oulSs et opprimbs. Il faut que la Russic clcvierinc unc nouvclle crhaturc, qu'cllc SC donne unc nouvcllc formc uc gouverncmcnt, qu'cllc transforme dcs lois et instilutions; ct ccltc couvre s'nccomplit lcntcincnt. Bientot, aprbs que se scront dissipbs la fumee et Ic bruit qui, spiritucllcrncnt ct rnagn6liquement, s'6luvcnt du travail ct de l'cfrort dc cc sibclc, nous trouverons, n'cn doulex Pas, que dans cettc contr6e qui s'appelle ln Russic, sc sont Btablis unc nou- velle legislation et un nouvel ordre dans In ~ i c ct Ic gouverncmcnt de l'homnic. (11 suivre.)

Ti& c h Bnnner o f L i g h t , par le professeur D. M e i z p - . 3

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3 4 REVUE SPIRITE

LES ORIGINES ET LES FIKS (1). APPEXDICI-. ET APERCUS DOXNES PAR LES ESPRITS.

d 120s amis de l'espace. (Voir la revue dc clCcembre 1800.)

Cne volonle ferme ct un appel Cnergique aux forcrc; supbrieures dc l'(!s- pace peuvcnt sciils attenuer et paralyser ccs effets dangcrcux.

L'Ctude du magnCtisme voiis mcttra 1)icntOl a mOmc dc faire un clioiu intclligcnt cntrc ccs elbmenls conlraires. YOLIS apprcridrez U repousser ccun qui vous sont nuisibles pour vous nssimilcr seulement ccux qui peu\eilt 6tre utilcs ii votre sant6 physiqiie ct morale.

Lorsque vous aurez grandi cn science ct en moralitb, lc rayonnement de \.os esprits deviendra assez inlensc pour atteindre aux rbgions supQ- rieurcs ; alors 116change des fluides ne produira plus en vous quc l'ordrc, le calrnc et 1'6quilibre.

Un jour vous aurez pouvoir sur ces fluides ou formes inferieures qui pullulent dans l'espace, et, loin d'en subir comme maintenant la f&cheusc influerice, vous vous en ferez des serviteurs dociles, obeissant a vos moin- dres desirs.

D. - L'echange du fluide perisprital se produit-il egalement entrc les incarnes ct qucis sont ses effets?

R. - Lorsque les lois qui rbglent la marche des mondes vous seront connues dans leur entier, vous vous rendrez compte scientifiquement des inouvcmants qui leur sont dus et des effets qu'ils produisent.

La force attractive qui emporte les globcs dans l'espace fait mou\ oir Cga- lement les molecules qui composent votrc organisme, ainsi que les fibres constituant vos perisprits. Ccs moleciilcs ct ccs fibres, constamment cn vibration, s'altirerit et se repoussent reciproquement, d'ou resulte cnlrc les incarnCs un Schangc perpotuel de I C L ~ elements tant materiels que fluidiques; par suile de cet echange, JOLIS exerccz les uns sur ICS autrcs, h votre insu ct sans le sccours dc vos sens extbrieurs, une influcnce lionnc o u mauvaise, selon q~i 'cst plus ou moins pur le fluide que vous Smetlez. Votre ignorance et volrc etat d'inf6riorii.C vous Sont subir inconscicinnicnt ce niblangc, aussi prCjudiciablc a vos corps qu'il sature de principes mnu- vais, qu U \os csprits qui absorbent inccssarnment Ics fluides lourds 6mis par leur cntoiiragc.

Ln scicncc de l'abcnir vous donnera la connaissance parfaite cles fluides absorbes et rejctbs par chaquc individu ct vous apprcndra h fairc cntrc cuu

(1) 2 fi.. a la librairie spirite, 1, r. Chabanais.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 3: - un sage diwerncment. Un jour viendra 6galement oii votre atmosp11i~r.r epuree n'offrant plus lcs reactifs que possi.de l'air ambiant actuel, \ou, pourrez, sans danger, vous assimiler un fluide pur et subtil qui remplace1 ,L dans vos wines des principes dcvenus insuffisants. Alors, recevant et don nant des emanations purifiees, vous reagirez efficacement les uns sur Ir; autres et vous arrivcrez, pcu u. peu, ri vou.; creer un milieu ambinnl capable dc vous prescrvcr des maux sans nombre qui affligent cncorc 1,i pauvrc humanit4.

D. - Comment expliqucz-vous l'angoisse. la frayeur, l'obsedai~te inquit- tude qui s'emparcnt souvcnt des incarnbs aprEs la mort d'un des leurs :'

It. - L'esprit, en quittant son corps charnel, s'enveloppe dans les fluide. qu'il a tirbs clc la matiere par Ic travail de sa pensee.

Cctte operation donnc lieu a u n rejet de fluides lourds et epais que lc nouveau desincarne abandonne et qui flottent autour de sa depouille. Ccs ferments malsains se mklangent aux perisprits de ceux qui ont vecu dam l'intimite de l'etre disparu. y apportent le trouble et le desordre. Nous vous repetons encore qu'un jour vous saurez et pourrez vous garantir vous-memcs de cette invasion dangereuse de fluides mauvais. Vous les dktruirez ou les eloignerez par la force du calorique qui emanera de ~ o i esprits epures. En attendant que vous jouissiez de ce pouvoir, appelez (1

votre aide les forces vives de l'espace qui en disposent; e'bles retabliront en vous le calme et l'eqnilibrc et feront disparaitre la cause d'une obsession dont la persistance pourrait occasionner de funestes desordres.

Courage, amis, courage! Deja vous comprenez; vous sentez! de nouveaux sens s'eveillent en vous par lesqwels T O U S allez percevoir l'invisible, et bientot nous allumerons ensemble le flambeau qui doit faire evanouir l'ombre et dCtniire les noirs fantomes croks par la matiere qui encombre encore vos esprits et les notres!

D. -Voulez-vous nous expliquer les moyen.. employes par les sommet. des dualites pour communiquer avec les incarnes ?

R. - Pour proccidcr avec methode nous diviserons cn dcgras le plan dc l'espace :

l0 C'est dans le pur ether que planent les sommcts lumineux : 2 Immedintcment au-dessous se baignent dans le fluide subtil, emanant

de ces sommets, les esprits ou groupements de parcelles assez complets pour recevoir leurs sages conseils : c'est le degre spir i tuel;

3 Au-dessous est le degre perisprital ou se meuvent les groupementi moindres de parcelles. Ces groupements ne peuvent s'elevcr nu deg1.b spi- rituel, lies qu'ils sont par les fluides lourds de la matiere qu'ils viennent d'animer ;

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36 R E V U E SPIRITE

Io Enfin, nc formant prcsquc qu'un ensemble avec Ic degri: perisprital. le monde ninthiel ou physique o i ~ se dkbattent Ics liumanit6s. Dc 1'8ther fluide oii ils pl:incnt, les sonlmcts lumineuu dardent Icurs rayons sur Ic dcgr6 spirituel, lcqucl Ics transmct nu degri: ptrisprital qui seul pcut SC mettre en comiiiunication n\cc Ic monde maldricl.

D. - Toiilcs Ics per~onnaliti;.; du dcgrC p6risprital pcu~cnt-ellcs rccevoir cl tranimclti~c lcs conscils e1cvi.s des sommcls lumineux?

It. - Un grcind nombre, I-iClrii! ne pcuccnt mOme pas conccvoir le degr6 spirituel, dtant encore trop Ctroilcmeril lides h la malibre qu'elles ont Lrtinsforn16c cil fluides grossiers ct lourds. Elles gardent cuactenlent la forme morale et physique sous liiquclle elles on1 vecu, forme qlx'cllcs ne pcuvent icldnliser que par des vics successives.

D. - Que font ces personnalites dans Ic degr6 p6riepritall R. - Attirees par une perception vague du degr6 spirituel, devorees

par le desir imperieux de savoir et de pouvoir, acharnees a dechirer le voile qui lcs empeche de perceloir clairement le monde materiel qu'elles vierincnt de quitter en emportant malhcureusernent toutes ses deiectuo- sites, ces personnalites s'agitent, font inconsiderement le mal ou un peu de bien et cherchent a redescendre au plu5 vite dans le monde des incarnes.

D. - La vue de leurs epreuves passees ne lcur e s t elle d'aucun secours? It. - Enfievrees et lassees par leur incessante agitation, ces personnalites

se detourncnt avec depit et quelquefois avec colbre de la sue des etapes qu'ellcs ont parcourues, chassant impitoyablement le cnlmc que leur pr& chenl sans cesse les inspirations c l ~ i degrb spirituel. Sans le bienfaisnnt secours de la loi solidaire, lcs monstrueux courants d'iniquites, auxquels clles se sont abandonnees, les livreraient, innombrables epaves, auu f~ i reurs de toutcs lcs tempbtcs.

D. - De quellc facon intervient la loi solidaire ? R. - Par Ic mutuel 6d-iange de consolants appels dmanant des courants

epurbs du degr6 spiritucl et du souvenir bicnfjisnnt dc ceux qui les ont connucs dans le mondc mati:riel. Appel d'eii I-inut, souvenir d'en bas, cou- rants dc tlC\oucincnt et dc bontd, allant du moiidc physiquc jusqu'au degre spirituel, sont autant dc liens fluicliques qui les rcticnncnt, leur soufflant de bonries cl saines resolutioris.

Vertus meconnues et resignucs qui vous abreuvez de douleurs dans le mondc dcs humains, courngc ct cspoir! Vous Otes les phares lumineiiu qui rnontrcnt l n voie aus inconscicnls dcs degrds infdrieurs! Vous Otcs Ic lien fluidique qui permet auu rayons epurbs des sommcts de dcsccndrc sur

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J O U R N A L U ' I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 3 7 --

les pauvres rctardatnires dont, sans vous, Ics efforts resteraient impuissanl. et steriles !

D. - Voulez-vous nous expliquer les periodes humanitaircs dans les phases traversees par nolre pliinbte Ct les roles qu'y jouelit Ics dudites :>

11. - Polir donner plus de clarle a nos explications, rious diviscrons l'hu- manite en trois periodes : 10 l'enfance; 2 O la jcunesse; 3' la virililS.

Pendant une longuc seric de sibcles, alors que Ic rbgnc ~riinernl cmcrgeail seul des bouillonncmcnts, les roches geantcj altcridaienl leur effrilcment polir engendrer le regne vegetal. Pcndanl le rccueillcmcnt de ccs longs siecles d'esislcnce dans le marbre et la picrrc, les parcelles, niireuscincnt divisees, nc parvenaient a ressaisir que la loi methodique et mnthemaliquc que chacune d'elles portait en soi : loi qui rcgit tous les nlondes et qui csl la base inebranlable de tout raisonnement. Aprbs l'apparition du regne vegetal, pendant l'existence dcs grands vegetaux qui comptaient scpt ou huit sibcles de vie, lcs parcelles purent commencer a elendrc leur action regeneratrice et preparer, par de bien faibles groupements, le regne animal.

Quand cnfin, apres des millicrs d'annees de ce regne, l'humanite ter- rienne entra en lice, ce ne fut qu'aprhs d'innombrables existences succes- sives formant la premibre periode : l'enfance, qu'ellc put arriver 5 la deuxieme : la jeunesse. Jusque-la, toujours troublee par les constants ct bruyants effets du fluide elemental non pondere qui SC degageait de la matiere animee par les parcelles, le progrbs moral dans cettc premiere periode fut insignifiant. Dominee par la crainte, eperdue et terrifiee par ces soubresauts successifs, l'humanite enfmt, formee de trbs petits groupc- ments, ne put etre qu'elementaire.

Mais les parcelles, poursuivies par le souvenir constant de leur origine divine, impohbrent cependilnt h celte pnuvre humanite, absor1)ec par l'im- perieux besoin de se defcnclrc et tlc se nourrir, le brulant desir de connaitre el de savoir qui permit a I'intellccl de ~~a ra i l r c .

Qiic pouvail Otrc alors Ic progrbs moral quand la fraycur rbgnnit en sou- veraine ? Une brutalc supcrslilion, pcuplee de divinites inferiialc.; nc s'apni- sant que par lc sang et Ics cris de doulcur des victimcs ; epoque innglantc d'ou surgirent les tyrans ct Ics fourbes, b u \ w r s du sang ct de.; sucurs dc leurs frhrcs.

Quand, par un rongcmcnt lcnt mais continu, les Cilux curciit dL:ldi~ce 1 ~ s Corilincnts, I'humnnitci: pu1 cntrcr dans sa dcu\iCrne pSriodc : h jcuncssc. Commc chez sa devancibrc c'est par lc noilrc, lc niourir ct I C rennilrc qiic l'intellect prit un n o u ~ c l essor. C'es1 A cettc Cpoc~uc quc la loi soliduirc fil

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38 REVUE SPIRITE

son apparition, comprisc ;i peine, hElay ! par quclrlucs-uns, groupciiicnt- superieurs qui ne furent que dcs martyrs et dcs \iclimcs de celte loi sublime, lui qui plrinc cncorc incornpri~c ciir l'liuinanil6 acluellc et qui sculc peul lui ou\ rir la loi diline de justice et d'cspoir !

D'apres Ici; calculs scientifiques, les Caus rongent l'oucst cles conlinentu il'iin ccntimetrc par an ; c'cst donc progrcssi\ cinent ct prcsquc sans secousse que lcs con tin'cnls disparaisscnl pour faire place h Iciirs sisccesseiii%s. .imis, nous, lcs fils (lu degr6 spiritucl, qui sommes en communication tlircclc avec les sommets de no? (lualites rcspecti~cs, en jetant avcc vous un regar(l r6trospectif sur la inrirchc a t rawrs les hges de volrc humanit6 Icrriennc, nous vous crions : (( I)ropagnteurs de la loi solidaire, en avant ! p:i< dc faiblesse, pas de pusillanimit6! Le bien et le vrai sont les lils du snioir; ils do i~cn t triomplicr clu mal, fils dc l'ignorance. Imtruise,: 10s Srercs; apprenez-leur a qe grouper; nc cesses de leur r6pkter : l'union fait la force ! A la collecti~ite de prdpnrer l'ceuvre titanesque de la justice ou le droit primera ln force aveugle et unique. Sus A la haine, d l'envie, a l'egoisme qui desunissent et font dc ceuv qui s'y abandonnent la proic de tous les maux. Inimities, vengeances, repreqailles sont LI visible h l'invisible et creent cntre eux un courant terrible et nefastc. agrandisse^ 1 os s ues ! SociCte, sociologie, socialisme ne sont que l'art de vivre dans l'union. Ditcs h tous vos freres que la misere hideuse doit etrc extirpee de parmi TOUS

('ar elle annihile l'esprit et atrophie Ic Union, entente, amour, tout cqt lit! Sou~cne~-xous que la trop graridc souffrance des uns s'aggrasc de la scandaleuse jouissance des autres.

La terre est aux terriens. Tous ont le droit, en travaillant, de lui demander le necessaire et le rcpos pour leur ~icillesse; que l'ayant, nul ne doit envier u son frure plus aclif, plus intelligent, plus induslrieuu, le superllu dont il duit el peut jouir sans crainte. Dites ii tous que l'oisi\ct6 est mcre (le tous les sice>. Que pour tous, sans exception, un trakail jocirnalier, intellectuel uii innniicl, est e~igiblc pourvu qu'il ii'eucbde paL; les forces :

Dilcs leur cncorc que mhthotlc ct rectituclc son1 nussi iridispensahles dans l'action quc condcwcndnnce ct Ijontfi dans Ics contact.;.

'I'cls sonl, amis, les signes p r h l r s ~ u r ~ rie 1;1 troisibmc pCrio(1e hiimani- taire : rrllc tlc la \ irilito.

Cnmhicn tlibjii de grarides cites ont disparu, nc laissant aprbs cllc.; quc lc +ou\enir de cc qu'il y cut de sraiment 6lec6 dans lcur ci\ilisatiofi ct touant .I I'oiihli d'iin 1 n 5 - i ~ loinlairi Icy crremcnls plus ou moins ~ L I S ~ C ~ ~ C S tlc leur i ~ n o r ~ n c c primiliic. Lcurs troncs raliougri.; croupi.scn1 sous le- ciIli\ tlci iiicr- pi.ofoii(lc~, ne Iaissaiit 5urnagcr que 1cs scrls rnrricau\ BcIiapp8a h In

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JOLRY 11, D'BTUDES I ~ S P C H O L O G I Q I ~ E S 39 P

.ixption. QueIqixes r u e s privi1egie.i de ce4 periotics loinlaiiles ont pu ir ce qucle plus grand norn1)rc comprcntl aujoiird'hui parmi vous 11 re clonc, amis, pour faire une realit6 S6concle de ce que vos dcvancirrs nppelC l'utopie et le r h c . Parcelles clispersim dans les hgc-; du pas+, lz votrc reconstitution ! En vous r e t rou~nn l dans l'invisible, pri:piirez les ~pements de parties 6galcs d'ideal ct dc 1olont6 qui feront les personna- , supdricurcs de la troisikmc puriode. Alor3 ln loi d'amour et les liciis liques iiniront sans obstacle les incarnes aux sommets lumineu.; de s clualit6s respectives. - Pou\cz-~ous nous dirc quand et comment SC rtsoudra In queslioii

ale ? - Cettc qucslion inquietante qui se dresse en facc des hiimanittc

ibes a leur ydriodc (le ~ i r i l i l e ne peut se r6soudrc que par l'adoption lois morales qui apporlcnl n e c elles l'ordre, le calme, le \rai, le :. ihnts de la terre qui Liitcs de ln liberte un jouet quand vous n'en faites un pihdcstal, ecoutez-nous ! La terre est volre domaine. Elle porte en de quoi satisfaire ii vos besoins physiques et h vos aspirations intellec- es e t morales. Aux uns, incombe lc penible labeur de faire fiuctifier ;erines qir'ellc renfcrmc, afin de pourvoir b la subsistance generale : autres, Ic clc~oir de developper leur intelligence pour le bien ct le profit )us : premjbrc application du libre echange que la suppression de voc ieres permettra d'etendre, un jour, a ses e.itr2mes limites. tte loi du travail, comprise ct pratiquee, Evincera les oisifs, les impro- ifs, les inutiles, ~er i tablcs parasites dc la ruche humainc. acun apportant sa part de laheur doit participer au?; i~eneficcs qu'il ure, d'oh necessite cle rdpartir 6quitahlcment les inL6r&i du capital ~ppartient de droit 3 ccrlr qui Ic protluisent. Ascociei; donc, n l ~ c justice iipnrlinlith, Ic protluctciir ct lc cnpitalistc et cette cntenic que vous regardcc jusqu'ici comme unc laine utopic dcviendrn une f6conde te. l'il n'y ait plus parmi von5 dc inembrcs i.;oICs, de fninillcs rcslrcintes.

I.orsqur \ ous V O U \ S C ~ C L 11111~ilu6s h pundwer F O S actes, il meiurer~os paroles, di t . zp- 101, prii+cs, 13 vie coriimunc consirlCrkc J L I S ~ I I ' ~ prCsrn1 coininc

impoiqi lh, tlc\iciidr,i. Li. bnsc d'uii renouvcllcrncnt politique et wcial dout nous ne po~i!ons ious donner qii'un leger aperru.

F~iiiiillrs agr,liiclics •á i l toii, Ics mciiiI)rc~ p,irt,igcront cil SrCrcs le pain ala(itiicI; trihii.; tloiit fi.roiit par(ic Ics ciloycn.: et ciioyeiinw tlc IJ rnCrnc r%iuii, lous unis l>nr le licn ~)iiissant de 1,i solidarite, feront de la terre rCg6-

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nerec une seulebpatric reliee aux innombrablcs patries clisseminecs sur les mondes de la creation.

A ce coup d'ail general sur la futurc organisation sociale, nous devons ajouter quelques conseils necessites par lcs~bcsoins d u moment. A l 'heure troubIBc quc traverse l'humanite tcrricnnc, une preinibre lhche s'imposc tout d'abord : donncr du pain il celui qui n faim, u n abri a celui qui le deninndc. Frhrcs ! que vos voiu s'unissent ail\ notres pour i'Cclamer ccttc part indispensnblc qui constitue Ic necessaire dont un si grniid nombre pnrmi vous sont encore priwh. CrCcz dcs cnisscs dc rctrnites pour la lieil- lcsse, des asilcs pour l'cnfancc, la inaladic, la decrepitudc. Qu'un souffle geribreux preside a ces fondations afin quc ccus qui en profiteront y trouvcnt tout a la fois ln nourriture matericllc et lc tresor sans prix de ln libcrle.

Laissez le lieillard valide au milieu des siens ; donncz-lui seulement une retraite qui lui permette de prendre part aux charges de la famille : cela sauvegardera sa dignite et iu i assurera le respcct de tous.

Ln location d u sol, Ctablie sur der bases minimcs mais equitables, suffi- rait largement a defrLtyer ces depenses nouvelles mais urgentes.

Nous sommes avcc vous, amis, pour tout ce qui regarde l'emancip a t' ion et le bien etre gCneral et nous vous apportons, avec notreconcours devoue, l'inspiration feconde des sommcts eleves de nos dualites respccti~es. Guides par elle, le cercle de vos idees slelargjra,vos facultes se decupleront, vous vous sentirez grandir en intelligence et cnamour, et vous cornprendrcz enfin la grandeur et la sublimite de cette loi solidaire dont la dcvise porte en elle le remede a tous vos maux :

Un pour tous, tous pour un ! F. 13. S. --

IMMORTALITIE, Sonnet dedi6 a M. P. -G. Leymarie.

Amis, nous renaitrons, puisque tout se transforme, Puisque rien ne se perd jamais dans le grand Tout; Sui. les lambeaux du corps nous surgiions debout Avec le meme espiit et sous une autre forme. Le monde est u n creuset ou la matiPre bout; Frele jouet du temps et de l'espace onorme Il faut que l'homme change e t dans la rnort s'endorme, La tombe est un passage et la vie est au bout. La force est eternelle ainsi que la matiere; La force dit ceiveau ne meurt lias tout entiere Elle suit le progres, loi de l1humanit6. Freres, soyons joyeux, puisque nous pouvous croire A Id science, au bien, A l'amour, 9. la gloire, Le fort de l a foi dans l'immortalit&.

Paris, novembre 1890. JULIEN LARROCHE

Page 46: Revue Spirite 1891

J O U R N A L D'ETUDES PSYCIlO1,OGIQUES 41

Je yiens (le lire iinc pctite brochure editbe par la Societi! spirite cle Bor- deaux, intitulee <( Nolions dlementaires clc spirilisme, dicteespar lesE~~prils. n

Je nc m'occuperai pas en cc moment du conipte rendu de cettc iirochure, il sera fait sans cloulc par un cles membres cln Cornit6 de propagnndc; je ne dksire repondre cluc par dcs chiffres ii cctte phrase du pvdnnzbule :

ct En prescnce du pris, toujours trus Bleve, qu'atteignent lcs ceuvres d'A.llnn Iinrdec, cc pclit livre nrrivc 5 son hcure, pour permetlrc clc pro-

,, pager l'cnscigncmcnt de notre doctrine philosophic~ue, sous une forme e16mentaire: il est vrai, mais saisissantc et dont le prix reduit j7.5 cent.)

<( le rend ncccssible a toutes les bourses. ))

Celte brochure de 80 piges, qui a 27 lignes a la pagc et 40 lettres environ a la ligne se vend donc 75 centimes. Le Livre des Esprits, dans le meme format que cctte brochure (c'est-a-dire s'il n'avait que 87 lignes a In page et 40 lettres par lignc) contiendrait 743 pages, c'est-h-dire NEUP BROCHURES

conime les notions BlCtmentaires. Si 80 pages sont vendues 75 cent., 745 pages devraient etre yendues '7 fr. Le livre des Esprits, comme les cinq autres volumes d'Allan Icardec,

etant vendu 3 fr. el 2 fr. 50 aux abonnos de la Revue, coule donc deux fois et demie moins, rcl;~tivcment, que la brochure en question, et comme Allan Kardec les vendajt toujours 3 fr. 60, ils ont diminue.

1.e Qu'est-ce que le sph'tisme, fait specialement pour propager l'enseigne- ment du spiritisme par ALLAN KARDEC, contient 181 pages qui, dans le format de la brochure eclitbc h Bordeaux, en donneraient 240, soit trois fois le conlcnu des Notions elemen,taircs. Le Qu'est-ce Tire le spirftisme est vendu 1 franc, et 75 centime's si on en prend d o u x cscmplnircs ; il ,est donc aussi deux fois et demie moins cher, pour ne pas dire trois fois.

Le spiritisme B sa plus simple eqression, LA nmir,r.mnF: IiROCHURE A BON

M A K C I - I ~ QUI esrsm r o m LA PROPAGANDE, est vcricl~ic 15 cenlimcs cl 10 cen- h c s par 20 ~ s ~ m p l n i r c s ; cllc a 45 pngcs, un pcu plus de ln moiLi6 des notions 6lemcnl.aircs qui coiiicnl 75 ccnlimcs. v

11 est inutile ilc coiiliriucr ccs compnraisonc, cllcs suffisent poiir prouvcr WC ln phrase du prenmliule, citbc plus haut, aurail pu nc pas Clrc irilprimOc si on avait ri~lieclii ui; instanl on cnlcule pendant rluclqucs miiiiilcs.

Ut] prCjug6 (rcpandu avec unc intenlion peu I~icrivcilliirilc) s'es1 etabli cepcndnnt (( quc 111 lihrairic vcnd trop cher )) cc qui est crrcnc r il ne faut pas avoir une simplc idCc c1c cc cju'cst l'iniprcsiiun d'un ~ o l u m c , pour Propager de tcllcs iiiesactil~idcs.

Page 47: Revue Spirite 1891

42 REVUE SPIIIITE

En somme cette phrase est peu juste, les personnes qui conilnisscnt lc-. chiffres en jugeront.

Ceci (lit, je souhaite qiie cctte brochure, en se repnndnnt. aide h son tour h la diffusion de notre doctrine; le but que s'est propose la Societe spirite do 'Bordeailu est eucellcnt, 'c'est encore une a u v r e de det oiiement a \ ec laquelle on pourra rendre de reels services notre cause.

MARINA L E Y M A R ~ .

APRRS LA MORT Nous annoilcons ce nouvean volume,tres l ~ i e n fait e t d'un grand interet, spirite compii-

tement ct approuve par le Comiti? dc propagande; nous recommanilons~v~vemrnt sa lecture :L qui veut avoir une syntheoe precise du spiritisme actuel, i l contient: 1" Un esposo de la philosophie des esprits; 20 Ses bases scientifiqiies e t esperimentalcs; 3 O Ses consequences morales. In-18 de 432 pages, 2 fr. 50, a l a librairie spirite, i, rue Chabanais. Nous en ferons

l e compte rendu, prochainement. Le volume, Apres la mort, de M. Leon Denis, est conforme a tout ce qu'enseigne l a

•á doctrine spirite ; Allan Kardec l'eut approuve, et, nous le savions, il ne pouvait e t re a ecrit qn'avec clarte et un reel esprit de logique ; l e comite approuve donc ce nouveau n: volume de propagande, et non seulement il en approuve le dheloppement si rationnel,

<< mais i l recommande sa lecture suivie a tous les adeptes de notre philosophie si con- •á solante e t si progressive, car il servira a leur instruction •â.

Le Comite de propagande nomme par les delegues au Congres spirite et spiritualiste international de 1890. Paris, 12 dbcembre 1890.

t( CHERCHONS )) (4) Par R I . Idouis GARDY, do Genevc.

Amis lecteurs e t F. E. S.; Il ne s'ensuit pas, parce qu'un ami produit une ax1vi.e destinee a mettre en relief la vbriti? spirite, que, dans la crainte d'etre accuse de faire de l a reclame pour cettg ceuvre, je doive m'absteiiir de donner mon impression quaiid il es t queslion du triomphe de la noble cause que nous dafendons et qui es t celle de l 'humanite entihre, puisrlu'il s'agit de son avenir, tlc sa destinee, e t de son progibs sans fin, Stcrncl, dans l'6volntion que chaciin doit nccornplir pour s'&lever, sc rap- procher, en intelligence, en connaisaancc, e n puissance ct en amour, d u grand tout, rlc Dieu enfin! l'Esprit universel, lc grand rnotcur c t trnnsforrfiatcui. de la s~ibs tsnce infinie clans son etendue.

Tel est, je pense, votre apprixintion, e t elle m'autori.qe h appeler tonte votre attection

(1) 1 volume gr. in-12, tle 275 pages. I'iis 2 fr. 50, 11 la librairie spirite, 1, 1 ue

Chabanais.

Page 48: Revue Spirite 1891

JOTJRXAL D'ETUDES PSYCHOLOCIQC'I~S 4.3 /

sur le livre •á Gherchons P que mon excellent ami, M. Loiiis Gardy, vaillant defenseur de la &rite, a etC amene a produire, a l a suite de conferences faites a Geneve par M. ~ m i l c Tung , naturaliste et professeur distingue de l'Universite de cette contree, e l

,ours desquelles M. Yung avait, pour ainsi dire, mis au defi les spirites de pouroir ses assertions, pour la plupart, eri dcsaccord avec la verite du fait spirite.

hinsi qu'il a et& dit, dans l'article bibliographique publie dans l a Revue (lu 1 " dccembre dernier (voir page 584), M. Crardy, qui possede plusieurs langucs, a relcre fiorement 1, gant, e t a puis6 aux sources les plus Cfiv~rscs tous les faits capahles de faire triompher l a verito. Des ouvrages, revues ct journaux francais, anglais, allemands ct ,m6ricains, il a extrait la relation des phenomenes spirites, les plus probnnts, o l~tenus dans des conditionu qui ne laissent aucun doute su r l'intervention <l'intelli,rrences esti'a- terrestres e t qui revelent d'une facon indeniable l'existence des Esprits-humains desin- carnes.

Ces faits reduisent & neant l a theorie de l'inconscient collectif des assistants, pour l a prodoction des phenomenes, et leur authenticite es t attestee par les temoignages de personne8 dont la valeur scientifique, l a situation sociale e t l a haute honorabilite n e p e n ~ n f e t re r'evoqnees en doute.

.Te viens d e lire •á Cherchons •â; c'est un ouvrage qui ne s'analyse pas, il reqpire le vrai d'un bout a l'autre et chacun d e noua doit le posseder, dans l e but dc mettre sous les yeus de tous ceux dont nous voudrions appeler l'attention sur l a verite spirite, l a lecture de ce livre, je m'en porte garant, etant de nature, sinon a Btablir leur conviction, du moins a Qhranler fortement leur scepticisme e t les inciter a poursuivre eus-&mes la constatation de cette verit6.

Toutefois, amis lecteurs e t F. E. S., je ne veux pas clore cet article sans vous citer deux faits interessants, ent re tous, quc jc trouve relates d l a page 105 dn l i r re en question :

Natre ami Louis Gardy fait precetler l a relation de ces faits, de la remarque suivante :

Si les communications obtenues par l a mediumnitb sont banales, dans bien des cas, << se bornant a donner la preuve de la survivance de l'Arne, ce qui n'est pas a dkdaigner, " il est des occasions, pliis frequentes qu'on n e le pense, ou ccs messages apportent, a

ceux qui en sont fmoris&s, des consolations incspe.rees. Et il ajoute :

A l'appui d e cette assertion, je citerai encore u n article du Messnger, du le' janvier 1887 :

Le doctcur Linn, ocrivant dc Snint-P6tersboiir nu Baunci. of Light, de Bo~ lon , ' allres avoir parle des succhs obtcnus par M. Eglinton (mCdium), soit aupres du Czar, " s(1lt avec toute une serie de personne.; influentes :1 l a cour dc RusGe, raconte le fait

suivant : * u n Amiral dc la m:trinc Russe, adepte du spiritisme, cnt l e malheur de perdre s i ' belle-fille. Lc p8re de la jeune clame, un .;ccptique mat6rialiste, etait surtout trcs a de cette pcrte. L'arrivee de BI. Eglinton, :l Saint-Peter+ourg. procura&

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4 -'t REVUE SPIRITE

l'Amiral l'occasion d'amener son ami i une seance d'ecriture directe. La, le pere, en decouvrant l'ardoise qu'il avait << lui-meme •â apportse, fut bien stupefait en lisant le message en russe, ecrit tout entier de recri ture de sa fille cherie. u Apres lecture, ses yeux se remplirent de larmes ; l'homme fort etait conquis, vaincu ; il se couvrit la figure d e ses mains e t se prit a sangloter comme un elifant. Le simple, affectueux message ou sa fille exprimait sa reconnaissance, d'abord de l'occa- sion qui lui Btait offerte de pouvoir s e communiquer; l e sentiment filial exprime ensuite en termes reconnaissables, donnant les preuves irrYcusables de l'identite de l'Esprit de 1; fille cherie qu'il croyait perdue a jamais, ouvrirent les yenx du scep- tique a l a verite benie du spiri t i~me. Ce fut un spectacle touchant. Le changement apporte en s i peu d'instants etait merveilleux. Tres emu, il ne put, en quittant le

rnhdium, que lu i serrer les mains avec effusion, les mots etaient irnp&sants a lui dire sa gratitude. •â << La meme lettre rapporte u n autre fait qui amena la conviction chez u n douteur se demandant ce qu'il devait croire de toutes ces merveilles accomplies par la medium- nite de M. Eglinton : << Le douteur en question prit de sa poche quatre billets de banque tres bien plies, qu'il deposa dans une double ardoise fermee a clef. Il demanda au medium si les Ilsprits-guides ne pourraient donner exactement, par l'ecriture directe, les numeros de ces billets, cette preuve, pour lui, devant dtre decisive.

a M . Eglinton tenta l'experience qui echoua deux fois. A la troisieme reprise, le medium devint tres pale e t agite : puis le calme se f i t par degres e t l e bruit de l'ecriture fut entendu. Le signal final ayant ete donne, notre sceptique t ira !a clef de sa poche e t ouvrit les ardoises ; les numeros s'y trouvaient clairement et exactement ecrits. Chaque numero etant compose de six chiffris, il y avait donc vingt-quatre chiffres en tout. >>

Que devient donc, Amis lecteurs e t F. E. S. l a famcuse theorie de l'inconscient, apres l a constatation de faits, aussi concluants par eux-memes ? Ne pourrait-on craindre, qu'a force de vouloir mettre l'Inconscient dans tous les phenomdnes spirites, les detracteurs de notre noble cause s'exposent a s'entendre dire qu'ils font preuve, eux- memes, d'Inconscience ! A. M O N G I N .

P. S. J e suis, de cceur et d'esprit, avec notre honorable et vaillant F. E S. RI. Alexandre Vincent, au sujet de la proposition qu'il fait aux Esprits, nos parents ou amis desincaines, tlc produi1.6 dc nouvelles preuves destinbes $ faire mordre la pous-

siere a l a theorie de l'Inconscient. (Voir pages 566 et 557 de la Revue spiri te du

ERRATA (Revue de d6ceml>re 1890) : Poesie de Laurent de Fage t , page 536, Ge ligne, lire : •á Pour comprendre le b!it de notre humanite * etnon : << Pour combattre •â ; meme page, avant-derniere ligne au lieu (le : u Les esprits repondent >> faute contre la cesure, lire : << Les esprits ~ i p o i ~ d r o n t . •â

Article bibliographique de A. Mongin : page 585. Titre de l'article : •á Le Fraction- nement de l'Infini > et non •á de l'Indefini. •â

Mome correction au commencement du 3e alinea.

Page 50: Revue Spirite 1891

....

ETUDES SUR DIEU ET SUR L'AIME (1)

E~ entreprenant ces etudes, je n'avais nullement l'intention de les faire imprime,., je simplement i4eunir en un ensemble et u n espace restreint, les opinions diverses

de serieux s u i les importantes questions qui font le sujet de ces trtudes, afin de pouuoir ensuite plus facilement les comparer et mieux juger de leurs valeurs respectives.

C'est dans ce but que je les ai resumees autaut qu'il m'a ete possible e t reduites a leur plus simple expression, les ditpouillant sans scrupule de l a plupart de leurs orne- ments litteraires, susceptibles de trop flatter l'oreille et d'6blouir l a raison.

Mais mon travail etant termine, persuade a p r h reflexions que la lecture de cet ecrit pourrait iiititresser et etre utile peut-etre a un certain nombre de personnes, et chdant a des considerations desinteressees, j'ai cru devoir les livrer l'impression.

Avant d'entamer l a lectuise des pages qui vont suivre, il est inutile, sans doute, de pr6- venir le lecteur d'une remarque qu'il ne manquera pas cle faire lui-meme ; A savoir, que les objections des athees et celle des insterialistes-immortalistes, si on suit leurs iaison- n e m a t s avec quelque attention et sans parti pris, ne sont que de simples paradoses plus ou moins scientifiques, c'est-a-dire de simples affirmations sans preuve aucune, e t l'on Sapercoit bientdt que ces Messieurs sont peu persuades eux-memes du resultat final deri- vant des difficultes qu'ils all8guent e t qu'ils sont loin surtout d'etre convaincus de leu:- conclusion negative de la divinite.

La cruelle iucertitude, le doute penible! voila l'extreme limite ou aboutissent et yont se noyer les vains efforts de ces grands negateurs.

Rien d'etonnant a cela, puisqu'ils n'ont jamais pu infirmer les preuves morales et ration- nelles qu'on leur oppose, s i ce n'est par de pures hypothbses ou difficultes abstraites relatives a la creation, l'origine d u monde, l a nature de Dieu, l'essence de notre ame ou autres questions analogues, lesque!les sont pour nous tous autant de mysteres au-dessus de l a raison humaine.

Nous ne pouvons nous-m&mes, il faut bien l'avouer, e t ils ne peuvent pas plus que nous, s'expliquer des choses qui nom surpsssent. Mais qu'est-ce que cela prouve'! Ce n'est pas une raison pour nier les consequences qui decoulent evidemment des arguments serieux qu'on leur oppose e t qui prouvent ce qu'ils ne peuvent nier avec la moindre preuve a l'appui.

Rappelons enfin que tout homme est faillible, les desincarnos eux-memes tout comme les incarnes, ce que demontrent une fois de plus les raisonnerncnts contr3dietoires du meme individu, charnel ou perisprital, que l'on va etre A meme :le comparer. C'est pour- quoi le lecteur impartial devra aFprhcier lui-meme la valeur de chaque raisonnement, d'ou qu'il vienne.

Ces itudes sont divisees en deux chapitres. Le premier traite de la question de Dieu. Le second traite de l a question de l'ame.

(1) Se trouve ci la Librairie S p i d e . 3 fr.

Page 51: Revue Spirite 1891

46 REVUE SPIRITE

L c premier chapitre comporte trois parties formant chacune une &ance. La prcmiere seance traite de l'existence de Dieu, de sa personnalite et de sa nature. La deuxiernc seance traite de l'Etzrnit4 de Dieu, de celle de l a matibre, de l'hypotl19s~

de la creation, de l'immanence ou coeternite de Dieu et de la matiere, et de l a loi uni- verselle.

L a troisieme seance traite de la question d u mal sur l a k r r e : clhoration mutuelle, souffrance, fleaux, etc.

Le deuxieme chapitre comprend quatre parties ofi seance, savoir : La pi.emi&re sur l'existence e t la nature de l'lime. La deuxieme sur la survivance, la reincarnation, l'immortalite de l'hne. La troisieme su r les expiations, les epreuves, les consequenoes naturelles.. Lrt quatrieme constate le grand fait spirite de la survivance. Suit un appendice sur l'efficacite de la priere. Le tout se termine par un resume synthetique ou conclusion. Quoique chaque chapitre e t chacune de ses sections ait un t i tre special, on remarquera

dans telle ou telle division, des articles qui rappellent telle ou telle autre division etran-

gere. La raison en est que la question de Dieu et la question de l'ame sont tellement liees et dependantes l'une de l'autre, que les materialistes ne peuvent nier Dieusans nier aussi l'ame, et reciproquement.

Or ces divisions ou seances, on a cru devoir les etablir afin de n e pas trop fatiguer les interlocuteurs supposes ou plutot e t plus efficacement, pour donner a u lecteur le temps de l a reflexion apres chaque coupure.

Cela pose : Dans les paisibles discussions qui vont suivre, ami lecteur, nous sapposeroas, si vous

le vaulez bien, que ces Messieurs philosophes, soit defunts, soit encore vivants, peu im- porte, sont assis en cercle dans une vaste salie, e t que chacun emet son opinion sur le sujet en question, repondant, l e cas echeant, aux objections qu'on lui oppose ou bien encore contredisant lui-meme les auteurs d'opinions qu'il ne partage pas. Le tout en

. termes convenables et avec les egards qu'on se doit entre gens qui se respectent e t s'es- timent reciproquement.

C'es: donc entendu, chacun va etre cense exposer lui-meme les motifs de sa croyance e t va t%cher de faire prevaloir son opinion dans la conviction qu'il la croit se rapprocher davantage de la verite, avec le desir sincere d'essayer de repandre un peu de clarte sur des questions OU problemes couverts jusqu'ici d'un voile s i impenetrable qu'il n'a encore pu etre souleve par aucune individualite quelconque, s i perspicace fut-elle.

Personne ne preside. L'un de ces Messieurs, l e premier venu, sans distinction, va prendre la parole e t ouvrir le debat. P.-F. GINOUX pbre.

NEcRoLoGIE : Par une erreur regrettable, le metleur en pages n oubli6 notre rcvuc necrologique dans la Revue de novembre 1590.

Mm". V i p e , decedee le 31 octobre, ct au caracture de laquelle nous avons rendu un juste hommage dans notre s6ance de commemoration du lCr novem-

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 47 -- -- bre, fut consideree par tous les spirile4 qui l'ont connue, comme un esprit trec avance, mure exemplaire et courageuse, devouee jusqu'au sacrifice de ca sante a ses enfarils dont clle faisait 1'Bdiication; cette en croyance ntrndait en francais l'ouvrage remarquable du professeur Rossi Pagnoni cl du Dr Moroni, Quelques ersnzs de m&diz~rnnite hypnotique, avec un ~Critablc talent, et une reelle abnegation malgre ses multiples travaux.

Un bon et fraternel souvcni~ a cette gracieuse dame, a cet esprit dist,ingu6: pour M. Vigne ct sa charrnantefamillc nos vco~ix. amis; notre philosophie a du coneolcr cet essaim dc penseurs et de philosophes.

Monsieur et Mndenlc C A ~ L L E FABRE, nous font part du d6gagemenl corporel dc Mllle Ldopold M m t o u t , leur mhre et belle-mbre, deced6e R Dijon 5 l'agc de 70 ans. Une bonne pensee bien sentie a l'adresse de cette brave darne, rle cette bonne mere, spirite convaincue tant aimee de son mari. VCCLIY fraternels pour ses enfants qui ont toujours cons016 ceux qui pleu- rent et que nos bons guides consolcront a leur tour; ils ont toute notre sympathie.

Chers 1Messieu~s. -L'il Societe spirite de Rouen a perdu materiellement 'i'un de ses membres les plus devoues, age de 57 ans, et societaire depuis la fondation, entre dans Ic monde des Esprits depuis le 20 decembre 1800; ce spirite. tres dovoue, eut 3 souffrir pour notiie croyance et voici comment, Contremaitre dans une filature, un jour son directeur lui dit : •á Trideau, u vous etes un bon gayon, un employe intkge, mais ce qui me c o n t k i e <( en? vous, c'est p e vous rous occupez de spiritisme ; si vous vpuliez me (( contenter vous ceseriez de vous occuper de pareilks bbtiscs. )) (Cette q~onversat im avafi lieu en s u i ~ a n t un convoi catholique.)

(( Voyez combien notre croyance est plus bellle que la votre, repontfit-il ; ah1 vous appelez lc spiritisme des bdtises, mais je trouve cette croyance beaucoup plus coniolante que elle du.catholicisme, et je suis pret a faire tous les sacrifices pour elle; un patron jesuite a deja mis ma femiue et ma fille h la porle, parcc que je in'occupais dc spiritisme; vous pouvez aussi me faire perdre ma place, ct j'en ferai le sacrifice. c.dr jc suis pret a touL, et ne renoncerai pas a ma croyance. )) Il le faut remarquer, Trideaix etait charge d'une nombreuse famille ct h sa mort, il laisse une veuve qui l'annoe dernibre a fait unc grave maladie de six mois ; elle s'en ressent encore et ne po'irra jamais travailler.

Il laisse aussi sa bcllc-mbre, hgec de 82 ans, et le bon ami a Cte alitC pen dant quatre mois alant de mourjr.

Au mois d'aout il bcrivit la lettre rle fdire part pour son enterrement que je vous envoie ci-joint; h son enterrement spirite notre embarras etait

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4 8 REVUE SPIRITE

celui-ci : dcpuis le clepart de M. Mot, n'ayant plus d hoinnies instruits pour ces sortcs de ~Cremonics, j'ai du f'dirc de mon mieuv ct aprus a ~ o i r lu il ln lcvee du corps ct au cimelibre, les prihres pour les Ejprits qui vicnnent dc quitter la tcrrc, j'ni dit quelques paroles sur ln tombe ; nos amis ne le.; ont pai trou\ 6cs trop mal.

Tous le.; mcmbrcs de la Coci6tb tlc Rouen, des groupes du Petit-Que\illy avnicnt elu convoquks; nous etion.: cent pcrsonncs n\cc dcs immortcllc.; h la l~ouloriiiibrc, et comme le dbcbdi: dcmcur,iit dans un ccnlrc de mat(,ria- listes, cclle inhumalion a du lcur prouver que lcs spirites etaient ])lus a~ailcks qu'eux; sans mbpriser lcs prutrcs,ces nenntistcs conslnlent quc le.; spirites sc pnsscrit de lcur rninijlhre et quc,si tous les Francais lcs ilnilaient il n'y aurait pas besoin de budget des cultes.

Le spiritisme fait de grands progrb8 nu Petit-Quevilly; Ji. Maufrais en est l'un des plus z6les propagateurs.

A Rouen, nous ne faisons pas beaucoup de bruit, mais nous sommes hien assistes par nos guides ; BI. Licutand, notre vener6 prOsiclcnt, souffre pour cause d'Ctouffen~ents, sans cela il porterait allegrement scs 00 ans.

Xotre accolade fraternelle a nos freres de Paris, auxquels nous serrons bien cordialement la main. F. LESAGE.

Mlle Joly est decedee a Marseille; femme de elle y avait fonde un groupc qui marchait selon ses formules a elle, et avec le medium Mme Vve Lesque ; elle etait bonne et charitable, et discutait avec un calme inaltdrable les principes qu'elle alait adoptes, tenace comme les protestants dont elle'ktait issiie, et tenant d'eux leur csprit de suite.

Cet esprit genereux hisse bien des regrets dans son entourage; a sa niece, h tous Ics mcmbrcs de son groupe, le meillcur souvenir.

Notre confrbre, Etlmo.nd Potomic'-Pierre, vient d'avoir la douleur de perdre son fils Wzlly, age de 29 ans. II s'occupait dc s6iencer naturelles et de linguistique.

M. Vincent Adolphe Constantin, notre P. T. S. bien devoue, ainsi que Mlle Lrrw e Boursiw, tous lc? dcuv spirites convnincus et aimant h f'airc Ic bien, comme dc grnncls (mi r s qu'ils etaient, <ont d6ced6s, Ic lor h Beau- chaste/, 1 ; ~ sccondc a Pozaezil-les-Snult. Nous saluons toiiles ccs lxlles iinlcs, nos m u r s citirnees. On nous annonce la mort de M. R. Gnmondis.

Ewcl ta : Ilcviic de deceml r i~ lH!)O, pagc 571, 15mc lignc, lire : notre pcu d'ann61.s.

-

Lc Gercrnt : H. JOLY.

Paris. - Typ. A. PARENT, A. DAVY, succr, 52, rue Madame.

Page 54: Revue Spirite 1891

REVUE SPIRITE JOURNAL MENSUEL

D'RTUDES PSYCHOLOGIQUES

NO 2. le' F ~ V I ~ I E R 1891. -

t e s seanccs spirites du vendredi, auront lieu les 6 et 20 fevrier.

Pour les abonnements de la Revue spirite, ailnbc lN1, adresser un ~nanda t A l'ordre de M . Ii. G. Leymarie, le plus tdt possible.

LES GUERISSEURS, LES OBSEDI?3 Tout observateur serieux, dans le cours de son existence, a fait cette

remarque considerable quela science se recusant pour des cas exceptionnels, les toucheurs, les rebouteurs, les guerisseurs de nos campagnes dans lesquels on a confiance, parviennent generalement a soulager nos maux que souvent ils guerissent. Ces empiriques guides par l'experience trouvent le ~jibge du trouble organique, et mettent l'ordre dans ce desordre presque inslantanement.

Nous avons connu un officier retraite de gendarmerie, il y a quelque qua- rante ans, auquel on prbsentait des personnes gravement bruloes; les docteurs ne pouvant attenuer leurs souffrances aigues, elles se confiaient a M. Lafeuillade et ce toucheur prononcait quelques paroles d'une rnanikre inintelligible, soutenait la partie atteinte avec la main gauche tandis que sa main droite, a l'aide de passes, magnetisait les brulures; la fievre disparais- sait, le calme faisait place a l'apprehension ; les enfants, surtout, s'endor- maient aiissilbt et l'on constatait le souffle regulier de leur respir a t' ion.

Aprbs trois seances des plaies affreuses etaient cauterisees. Le Sait etant reconnu, les docteurs du departement de ln Corrbze lui

adressaien1 les brules. D'autres etaient de parfaits rebouteurs; qui avait appris l'itnatomie du

corps humain u ces pauvres laboixreurs ? Celui-ci touchait les entorses, les reduisait instantanement ; cclui.la

6Werissait les Ebvresintermittentes ou paludeennes, en quelqucs jours, avec des herbcs choisies dans la montagne lorsque la medecine se dhclarait in]- Puissarile aprbs quelques mois de traitement.

A Figers, Clicircnte-Infbrieure, hl. Bouyer, viticulteur, touchc les malades, 4

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50 I i E V U E SPIRITE - -

prie pour appeler l'airle cles clesincarnes et gueri1 iinc foulc clc zen.;, gratuitemcnl, il 10 lieues h la ronde ; le desinteresseinciil nbsolii est > i l

regle. Au 36 rue dc l:lrind.rc, M. Hippolyte fils a rendu In s ~ i ~ t i ~ h clcs cciitniiic\

(le miilnrlcs. et ccln pendant clc.; anii0cs; commc Uo~iycr, filire lc I~icii 6t;iil sa sriilc rhxinpense. Il ne pratiqiie plus.

Christ yu6rissnit p,ir l'iinposition des mainq, i~ l'cxcrnplc clrs Fngci de l'nrilirliiit6. MM. Roi~xcl, ,Tourclnin, E\clte, 13ourkscr de Iqr ; lngr , Longprc~, ct des ccntairies cl'nutres guhisscurs clans toutes lcs parties dii moiitle oiil acqiiis clans lcurs exisler~ces pnsskcs lc poiivoir d(' loiiclicr. de rehoillcr, dc gukrir sans nilires connnissancrs que leur inslinc't admirable, instinct conquis a l'aide de trnvnux clans leurs hies successi~e.; ix;ir tout s'acquiert par le labeur prolonge uni a ln -colonte. Ces bons esprils ont uri profond amour pour leurs semblables.

Le Snlouclnlou, de Sarrelonguc, Pyr enees-Orientsles, dont se sont ebaudi* tant de journaux. est l'un de ces gu6risseurs reputes dans la montagne : ne le septieme de la famille, il doit jouir de ce don precieux assure-t- on ; de ce que, a un enfant afflige d'une maladie d'yeux, il commande de porter une cagoule qui empeche les rayons lumineux de frapper doulou- reusement sur l'organe malade, puis de jeuner pendant 40 jours pour arri3er autan1 que possible le< evolutions de la matibre et l'echnuffement du San) qui en est la suite, les docteurs et tous les journaux se sont exclnmes, ont ecrit mille articles contre l'ignorance malheureuse dc nos paysans.

Voyons, nos oculistes qui deviennent arrhimillionnaires avec leurs col- lyres, n'ordonnent-ils pas 3. leurs malades frappes a la l ue , et la cliambre noirc et ln diete? Dans les Pyrenees la legende poetique se niarie a unrr veritable intuilion ; ncs oculistes a pris hl-)uleux s u i ~ e n t lcs errements du hienfaisant Saloudnlou cela cst evident. Alors pourquoi ces cris d'orfraie et cc deluge cle feuilles noircies ?

NOUS avons et6 reellement affliges en constatant que M. Vacqucric npprou- vait dame justice qiii, sous certaines instigations interess6cs fait appr6hcntlcr le Snloudnlou comme un malfaiteur, et 1s condilirc par qtt

gendnrnicrie au parquet du procufie ur sous l'inculpation d'excrcicc illbgal de ln mhdecine ; ce cnq est donc bien gravr puisqu'il attire l'altcntioil d'un pbilosoplic de l'envergure rlc Auguste Vacquerieb?

QUC des reporters aux abois s'escrimenl d'estoc et taille contre ce doilt ils n'ont pas une idCe prcmiere, cela sc comprend, mois on est iinprc;sionnC (le voir A, Vacquerie, l'ami de la justice, uscr de sd\erite injuste en\ersZle Saloudalou.

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J u U I t N A L D'ETUDES PSYCI IOLOGIQUES 51 -- -

/

>lnib ]ui-in6inc es1 Saloudalou et je IC prouve ; dans les -Mir/L(~r d e " J ~ f i -

$,ire 11 avoue qu'aprus a \oir ri des tables tournnntcs il cil de\ int Ic pxrlizan detanl le constat clc 1'1 niiIicIiu1111iit6 de Mmc h i l e de Girardin, cl ce scinble fitre lllcdiuiil, causcr avec le5 csprils cl auysi for1 que cl? g~ibr i r SOLI'; leur inspiralioii. O u i \ou- lin S , ~ O U ( ~ ~ O L I , Li11 1)arfnil ~ubr i ; . ; c~ i r dc.; ;LIII~;

en leur int1icludr:t qu'clkz sont Cterneilcs el (IUC 13 mort du coibps lcur '1

laissh toutes lcixrs fc~c~illCs inlcllccluclles, ce qni peul noui sau\ cr ( I I I n h n - tismc qui d ) r u l i t l'cspril c l ~ tb r i l i \ e loulcs lcs bonnes voloiitc;.;, no5 logis- la te~ir i posilivislcs ixJanliitcs cri sont la p rcu \c pnrlanlc.

Sage cl pohtc qiii chanlcz les iIilmp~ki Iiuin,~inc;, tespect au Snloudnlo~z ; so~xl~aitons u la plupar1 dc rios cloclcurs de l ' O h r idlement , cl scieminent, pour gircrir en rhlitC et non pour marcher A thtons nc sachant h quel inconnu Sc 1 OuW.

Le Calouclalou est immortel : l'instinct humain, cc ~Cni.rablc dc tous les temps conspire avec lui, le coaur des masses lui appartient.

A proposdu Y1c>stame.r,l d'une splqvfe. que n'a-t-on pas ecrit, e l e p i l o ~ ~ i e ! Li: spiritisme est dCcidCment capable dc tout, il dhtraquc le5 cervelles et si cc n'es1 le diable qui en est l'essence, ce doit Btre aii moins la deraison ou la folie !

Mme Brochard atteintc d'un cancer et (l'autres mauv a l'epoque ou noiii l'avons connue, Ters 1875, etait trP3 eunllce et cela se conipreii~l ri nn fait ln part clc scs souRrance; e o r i t i n ~ ~ c ~ ; nous rcgrellions qu'elle s'occupht d~ spiritisme car sel elrc nialade ct npr\en.i poussait tout i l'extreme, mOme la charilk; elle a\nit uii grand c z u r et donnait Tans discernemeril, tout en etant parfois d une parciinorlie rxtrCme. I r e s inlelligentc et croyant a l 'eter- nite dc l 'hnc, :P. ln rCincari?ation cllc hisnit Clcvcr 5es d c u l filles d c u i ~ une maison ou l'on pioi'eistlit le nCailtisriic; rcla elnit parfait u son point (le vue! Cette c\allibc, ccttc obsCtlCc CL&t capablc (le s'emballer su r une itlec file, et nous iic i oiduincs jamais ndnwtlrc l'c\posC de ses lheories cornp1cu:s cl coii- fuses ; rious ii'enlendiriies plu\ piirber d'ellc. En 1883 n ~ t l s 5i~inc- ~1~1'8 Vouvray elle h habilla il en horrirne, prfichnil des chosc.; t~\ t rn~al ; : in te~ et se juchait tlans lcs nrbrcs; sa f,unilic e i ~ t ilii placcr dans une ina i~o i i de sante commc irrcsporisal~lc ccltc obsuclUc 'zu premier t i ~ r c .

Bien lui a pris (le ne pris 1,iis-er -un l k n h unc uuvrc ypiritc c x 1 ~ . presse eut f ~ ~ ) p i ! ,ur ccttc guitarc, l i ~ cdptation.

s o u s a \ons connu intirnciiiciit, Ilouen, 5 Clcrmonl, ii Chtlrciilon, de; docteurs distingues qui nous oiit h i1 visitcr leurcl bcaur Ctal~li~scn~ciit.: ;

nous y dlori5 rem,~rquC, au L121c dei mur+, sur les 1)rariche~ des ~ ~ r l ~ r c s , d c s magis l rdr , des cliploin,~tcs, clci iiiQdccins, clcs journnlislcs, clcs prbtrc?

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52 R E V U E SPIRITE

juches ainsi, et tous s'y placaient au sortir de leur cellule nc trouvant rien de micuv dans le meillcur des mondcs possibles. La place de Mme Bro- chard etait fixee dans ces asiles determines.

La Cour cl'Orl6ans a annule son tcstamcnt et c'etait justc; la famille de ln dCfunte clnmc a eu ce tort de ne pas l'arrkter dans ses m:tnifcslations et de jcter sa reputation h tous les :vents de In publicite.

11 est wgrettablc que nos confreres de la presse oublicnt toiitc mesure quand il s'agit de spiritisme; or cettc philosophie du 11on sens, amic de ln raison et de l'etude, n'est pas plus responsable des insanitus d'un etudiant. que la religion, la magistrature, ln diplomatie, le journalisme, In. medecine ne le sont cles detraques sortis de leurs rangs et echoues b Charenton.

P. G. LEYMARIE.

PERISPKIT ET CORPS ASTRAL La R e w e spirite'publiedans son numero de janvier, sous le titre precedent,

un article qui m'etonne tant par la forme que par le fonds. NI. le commandant Dufilhol fait au sujet de l'occultisme certaines afhrmations qui donotent une etude tellement superficielle de la question, que je me ois obligC de faire une reponse a ce sujet. Directeineiit pris a parti a propos de deux des recentes etudes parues dans l'Initiation, il est de mon devoir de rectifier certaines erreurs que je suis etonne de trouver sous la plume de mon hono- rable contradicteur.

La discussion qu'il soutient roule entierement snr la question de savoir si le corps astral se dissout apres la mort ou s'il persiste et sc rbincarne clans toutes les personnalites manifestees par l'esprit dans le cours de ses peregrinations.

L'exi-Lencc de cette difiiirencc de conception a ete 6tal)lic commc diffe- renciant les ecoles d'occultisme et celles de spiritisme lors du Congrbs de 1888. A ce propos, jc m'etonnc quc Ic conimandement D~~fi lhol n'ait pas pris In pcinc (le rclire les noms des membres du Conzile d'orgnnisntiofi du Congrus, il aurait vn que toutes les ecoles spirites et spirilualistcs avaient pris part ccttc organisation.

Je dois Cnumercr les points sur lesquels je pense que ccrtaincs erreurs ont ete commises.

10 La Itc\uc l 'ln~tiation n'cst pas une revuc occultiste. l<llc reprhscnte toutes les ixolcs.

Princes. - MM. Gabriel Dclannc, Bouvcry, Camille Chaigncau, etc., ont publi6 des etuclcs spiritcs dans l'Ini~inliolz ou en ont en cc momcnt en cours (le public a t' ion.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 53 -- p pourqiloi vouloir pretendre que, philosophiquei~ien1 parlant, consid6rer

le corps astral comme sikge de passions c'est faire du determinisme? c'est la une mauvaise chicane que la lecture des auvres de Fabre D'Oliuet

(18-0) qui defend justement cette idbe, sufrit a reduire h neant, aucun auteur n'ayant mieux resolu la queslion du libre arbilre et de sa toute-puis- sance que celui-lh.

30 ~e corps astral es1 considere par moi comme formant un tout complet. cela tient h mes 6tudes:de medecine qui me font aimer la clart6 ct qui me

chercher quand je parle de quelque chose, a me rendre compte de sa localisation et de ses effets anatomiquemernt et pJupiologiquement parlant.

40 M. le commandant Dufilhol est bien audacieux en afirmant (page 7, 2 e paragraphe), que (( l'accord de la loi naturelle et du libre arbitre par l'intervention de l'Esprit, etc., n'avait pu 6tre compris, avant cette reve- lation inattendue autant que logique (la revelation des Esprils).

Les ecrits d'Origene sont pourtant bien nets sur ce point. Les diverses traductions du Livre des morts viennent encore donner torl A mon contraclic- teur ainsi que l'etuuede IaDoctrine de Pythagore publiee par FabreD'Olivet dans son ouvrage : Les vers dores (1533).

5" La chicane que me cherche l'auteur de l'article relativement a l'evocation d'une des douze personnalites incarnees provient de la confusion qu'il etablit entre le plan ast?.al et le corps astral. Mon etude doit etre bien obscure pour qu'on n'ait pu comprendre cette distinction si simple.

6"l est curieux que si ( ( je n'ai pas pris la peine d'etudier le spiritisme dont je parle, a contresens n, le Congres m'ait confie la t b h e de resumer dans son volume les doctrines du spiritisme et que tous les spirites serieux aient trouve ce resume conforme aux idees du spiritisme. Que le comman- dant Dufilhol se donne la peine de relire mon etude a ce sujet, et qu'il cherche si je ne defends pas a ce propos la theorie de la persistance du Perisprit. Cela lui kvitera des termes que je suis etonnh de trouver sous la pfume d'un homme clc son rZge et surtout d'un spirite instruit.

7 O Nkcrommtie ct GodtZe ne sont pas synonymes. Dans les temples egyptiens on hvoquciit lcs (( morts aimes n cela s'appelait ~Ecnon~aa~ra . L'evo- cation par le procede de la •á magie noire )) s'appelle Gohie. Pourquoi cette confusion ?

80 Je suis encore plus etonne de voir un spirite protester quand je dis que le mediim cst •á passif et inconscient D.

Je ne siiclie pas pourtant que, sans etre un tricheur, le medium puisse cOnsciemme~it produirc les phenom~iics et qu'il puisse faire autre chose que

d'inslrumcnt (( passif D aux Esprils. Le livre des mecliunzs iic laisse aucun doute :t cct hgard.

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51- REVGE SPIRITE

9' ,Tc nc pl is qiic protcqter avec inrlignntion, contre Ir procMP qiii coniistc il clicrchcr Ic pnr;ill&lc cntrc Ics idees de l'bcole lhc:.owpliiqiic ri6dni!c ::

huit mcrnhrry en 1:rnncc et Ici; micnncs, ccln est nuq.;i peu courtoi\ qiic (le traitcr de << charges encore plu- ineptes qu'anti-spirite.; )) le.: i51iille; qui ric plniwi L pas A mon 1ionornl)le contradicteur. Quatre-~in$-di.i noii\cllcs c1cin;iiiclc~ tlc l ' l n i i in t zn ;~ on1 616 a t l r c ~ s 6 c ~ le nioi. dernier ii mon i ~ ~ l i t e i ~ r . C'csl lh 1,i \culc r e p o ~ ~ s c CL hi rc a propos du succh ol)tcr.ii lm cwtis o.

10'' Et mainlcnnnt une remarque curieuce. Mon contradicteur nrg~li! d~ dibergcncc* d'opinion qui cnibtent cntre lcs 8colcs d'occultisme :

Fml-il prcndrc le licre de M. I l c n r y L n o o i j : et incllre ses opiliioiis siir l 'enl~vcmcnt (le ln peau d'Alirecl de Musset cn pnrnllulc avcc cellcs il 'L~llnn Tiartlcc ?

Faut-il aller chercher la collectioil de In (( Vie posthume )) pour montrcr comment Ics spirites independants jugent les pietistes ignorant5, pour In plupart v x l a t c ~ ~ r s d'Allan Iiarrlcc ?

Faut-il rappclcr que les Holldndnis et In plupart cles Americains &ont cn c o n k n c l i c t i o ~ ~ absolu^ awc lcs spirites francais sur la queqtion de la reincnr- nation ?

Remarquez quc je ne m'aclresse pas a des ecoles differentes ; c'est l'ecole spirite qui nous fournit toutes ces contradictions et je pourrais dire : •á n'allons pas plus loin sans inviter MM. les spirites de France, dc IIollande et d'Amerique h q'entendre un peu s'ils peuvent, avant de regenter les occul- •á tistes.

i

+ +

+ Quel est donc le but de toutes ces chicaues ? Dire que je suis anti-.pirite. Sc lie pui, rkpoiidre a cc genre d'accusation que par des ftaitc. LC groupe

fizdependml d'Ctm2es 6sotCriqzces que j'ai l'honneur de presider PO-sacle, dans ses 21 groupes d'htudcs, 4 groupes e\clu.:ivcmcnt consncriis nu (( spi- r i l i s ~ m )).

Dans cc5 groupes l n seance est ouvertc par i'invocnlion n u l bon, c \ p r i t ~ tout comiiic i1,lns toutes les r h n i o n s dii mernepnre. L'nssistancr, coiiipo+c de pcr.;onnes nplmlcnant au\t cln.;scs les plu.; elccecs de In socbikt6. peui eludicr, d m ? tlcs C ~ I ~ ~ / ; O V . S ~ i g o w e ~ s ~ s t r " ~ . , ~ ~ ~ 4 1 ~ i ~ n c ~ z t o / i o ~ ~ , lcs plii:nonic\nc; de n r ~ ~ : ' r z r m s a u o u cl d'cnlO\ cmcnl total d'nhjcts pesant.; sans coiii;i~-t. Drin. com1)icn rlc SociClC.; des pliknomhiies dc ccllc iinporlmcc sont-il.; c;liitli6- aujourd'liiii ?

Qunnl nu SUCCL\% de notre Soci6te en province il est du h ce qiic l rs clicf; de g i o u p c ~ J icnncnt cl'nbord \c rcnrlrc comptc dcs plihnoinbncs qpirilcs ni1

q ~ ~ n r l i e r gbiih-,il.

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J O U I i N A L I ) ' ~ T U I ) E S PSYCHOLOGIQUES 55

iens nous possbdons non plus une, mais TROIS branches. Chacune coniprenrl. un groupe spirite. A L y o n un nouveau journal fond6 par

1)rnnche : L'Union occzdte frai.cnise, prend une extension cori&ierable, 1 et propiific lc spiritisme, mais sans auciin sectarisme.

sont I C S poinls sur lequels je voulais appeler l'attention dc M. le .int18iritDuTi11iol en lui rxppelmt la devije knrdecisle si klek6e : a Iiors riEe poinl de salut n .

Le clireclew de E'ltzitinfion, PAPUS, officier 8Acadhnie .

J'ai Utuclia assez sbricusement l'occultisme, pour constatcr - aprEs Lanf, d'autres, - ses contradictions, ses incohbrences et ses dangers. Toute con- fusion enlre le spiritisme et l'occultisinc est funeste.car ce dernier surexcite nos plus mau~aiscs passions.

Dans l'article cc Perisprit et Corps astral n, j'ai montrU que,fiiire ducorps astral un etre distinct capable de maitriser l'esprit et de le detraire, c'est du pur fatalisme, en mhne temps que la negation de la loi morale. Il n'y a pas de Fabre d'Olivet qui tienne. D'ailleurs, en dehors de certaines gens qui visent a se singulariscr,qui donc s'incline devant I'uutorild de Fabre d'Olivet?

On pretend que je confonds le corps crslral avec le plan as tml . A qui fera- t-an croire cela? Ce que je dis, c'est que, si le corps astral se dissout quelque tcmps aprbs la mort du corps, comme le veulent les occultistcs, ils sont mal fondes a lui faire jouer un role dans les evocations ulterieures ; dans cellcs surtout qui correspondent a un passe deja eloignE. .

Je maintiens que le spiritisme seul donne la solution philosopliiquc de la questiun de l'accord de la loi n,aturellc a\ec le libre arbitrc par le deve- loppemenl progressif de ce dernier, e l l'intervention rle l'Esprit dans lc choik dc ses' Cpreuvej. Il en resullc en effet que le progrbs accompli ne peut se pcrtlrc. S'il c3l unc vbrilb spirite c'est hicn celle qui proclarnc que l'Esprit pcut resler stiltioiinnire mais ne re'trogrcsde (1). C'est 1,1 loi d u progres indblini qu'Origunc, malgr6 tout son gbnic, n'a pas su decouvrir Parcc qu'il a attriliu6 i I'dlrc le libre arbitre absolu, ce qui, logir~unmcnt, a quelquc tlcgri' clc pcricclion qu'il ioil urrivc, le fiiit retomber jusque dans les bas Soilii.; de l'anirnalilb. Ln pliilosophic de Pythiigorc, coiriina celle d'Origonc, ai,outit a la nl6tcnlpsyco~e dans lc sens de la tr,iiisinigr,ition (le l'Esprit liumnin ilans Ic corps (l'un animal, ce quc le spriritisme d h o n l r c inipossiblc.

----- il) I A i ~ i e (les Ihprits, p. 78, dito, 1i.igc ?fi?.

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55 R E V U E SPIIi?TlC

Dans le rbsume de la doctrine spirite, rSdigb par M. Papus pour le comptc rendu du congres, il s'est glissb des equivoques qu'on peut, a la grande rigueur, mettre sur le compte de la necessite d'abreger beaucoup. .\insi. dans le tableau d'une seance spirite (page 6)' cn lit :

(( La table s'eleve de terre sans contact,.. etc. Explication : (( Les esprits ENLEVENT la table. n Le livre des mbdiums dit : (1) (( Quand lin objet est mis en mouvcmcnt,

enleve ou lance en l'air, ce n'est point l'Esprit qui le saisit, le pousse et le soulbve comme nous le ferions avec la mairi, il le sature pour ainsi dire dc son fluide combine avec celui du medium, et Z'objet ainsi momentanhzent vivifie, AGIT COMME FERAIT UN ~ T R E VIVANT, avec cette dilierence que, n'ayant pas de volonte propre, il suit l'impulsion de la volonte de l'Esprit. r

Cette revelation des Esprits est de la plus grande importance ; cependant les explications de M.Papus ne la laissent pas meme soupconner, et faussent, sur ce point capital, les idees du lecteur etranger au spiritisme.

On ne peut donc pas dire que son resume de la doctrine soit aussi satis- faisant qu'il le pretend.

Mon contradicteur di1 que je confonds necromancie et goetie. Erreur. goetie de go&, sorcier, c'est l'evocation de puissances invisibles et malfai- santes dans un but coupable ; en goetie 1'6vocation des morts n'cst qu'acci- dentelle.

Quant aux necromants i l y en a eu! non seulement dans l'antiquite, mais au moyen Age; et m&me il en existe au xrxC sibcle, dont les pratiques diffe- rent absolument de celles des spirites. Lire a ce sujet le paragraphe de La magie devoilee de Dupotet ; il ne laisse pas de doute a cet egard.

M. Papus affirme que tous les mediums sont inconscients, e l invoque, a l'appui de son assertion, le livre des mediums.

Voici ce que dit ce livre (2) : •á Les mediums facultatifs sont jceus qui ont LA CONSCIENCE de leur pouvoir et qui produisent les phenomenes spirites par l'acte de leur volonte. N

Quand M. Papus n'a trouve pour figurer la mbdiumnil6 que I'imnge informe d'un cheval affol~moleste par des chiens et des gamins, j'ai dit aux spirites : voyez le cas que l'on fait de vous, tenez-vous sur vos gardcs, resistez 3 iin entrainement irreflbchi.

A la suite dc la confbrence de Sens, dont les spirites ont fait Ics frais, quatre-vingt-dix nouvelles demandes d'abonnemcnt ont et6 adrcss6cs h I'ini-

( 1 ) Livre des RIkiiums, p. PG. (2) Livre (les hlediuriis, p. iS6.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCI-IOLOGIQUES 57 - tiation, et 3 groupes spirites se sont placbs sous la direction de M. Papus qui veiit bien nous l'apprendre avec une salisfaction qui ne va pas sans pointe d'ironie.

Est-ce clair? Mon jeune contradicteur croit m'embarrasser beaucoup cn m'opposant

les divergences entre spiri tes. 11 n'y a que deux grands courants, il le sait aussi bien que moi. L'ecole

~ ~ r d e c i s t e , l'ecole americainc, separees sur la question de la reincarnation, d'accord sur tous les autres points. Lcs autres essais, quelquc louables qu'ils puissent htre, n'ont pas encore abouti. La France, l'Italie, l'lhpagne, l'Amerique latine son1 liardecistes.

M. Papus pretend que le but cle mes chicanes est d'en venir h lui dirc qu'il est anti spirite. Peut-&tre ai-je mes raisons. Mais si, par ses paroles ct surtout par ses actes, il deriiontre qu'il travaille, sans parti pris ct sans arrihre-pensee, au prugres du spiritisme, je serai bien oblige de me rendre a l'evidence.

M. Papus deborde d'indignation parce que j'ose mettre en parallElc ses idees avec celles de l'ecole theosophique. Voila iine volte face bien radicale et bien prompte : l'Initiation etait, hier encore, une sorte de moniteur theo- sophique. Aujourd'hui il n'y a plus que huit theosophes; tout le reste est mort. C'est entendu.

•á La revue l'Initiation n'est pas une revue occultiste; elle represenle (( toutes les ecoles D, declare M.Papus.

C'est en realite n'en representer aucune, et s'exposer a devenir suspect a toutes.

En inatiere d'opinion, la neutralite ne peut s'expliquer par le scepticisme. Commandant Dufilhol (en retraite).

ESPRITS TAPAGEURS A VIRT-NOIJKEUIL M. Leymarie, 10 decembre 1880. Nous avons l'hoiineur de vous donner

ci-aprus le compte rendu d'une visite faite par un dc nos amis cl nous a la maison de Monsicur Emile Picard, a Viry-Koureuil, prEs de Chauny (Aisne). Cette maison a 1:i reputation d'0tre hantee, et des articles que nous avons lus dans un journal dc Saint-Quentin nous ont dCcides h nous rcndrc compte (( de ~ i s u )) dc ce qu'il pouvait y avuir dc fondb dans ces bruils.

Avant de commencer nous croyons nbcessaire de faire notrc profession de foi. Kous avons pris gout depuis quelques mois ii tout ce qui se rattache de Pres Ou de loin nu spirilisme. Kombre d'nutciirs fraiiyais triiitanl la ques-

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58 REVUE SPIRITE

tion nous ont passe sous Ics yeux ; il nous a ete donne d'aclmircr l'ceuvre de ~ o t r e ninitre Alltiii Icardcc ; sa doctrine nous n paru bclle et surtout con- solanle. Xeanmoins nous ne nous disions pas encore tout crilier.; clc* Jotros il nous fdul encore dcs prcules pcrsonnellcs. Lcs phenoinbrics rCpules mer- vcillcux que nous avions pu produire noiis avaicnt vivement imprc-ionnes; rles phi.nomc!nes sponlan6s d u mCmc ordre \criant, sur ccs clilrcLIites, se presenter u noire observation, nous Ctioiis tout disposes 3 les kludier, nous ajouterons mBme, impatients de les constater. . . . . . . B . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La maison de M. Picard, contiguii u qiintrc ou cinq maiqon.; dc mOme ap- parence, eqt situfie h l'e\tremile rlc ln communc, u cinqiinntc nifilrcs du canal. Cc phte de maisons est entiercmcnt isole. L'aspect geni.rzl ri'mnoncc gubrc l'aismce nous avons vu presque des chaurnihrcs : le sitc n'a rien d'enchanteur. surtout par ce temps de neigc et de givre.

Nous frappons ... et nous sommcs corrlialemcnt rccus par hlmc Picard, en l'absence de son mari. Une charmante fillette d'une dizaine d'annees, u n bebe de quelques mois composent avcc le pEre et la mere les Iidtes d u logis: c'est u n menage d'ouvricr, u n interieurpaisible, ou semblent regner l'ordre et la probite.

Aussitot qu'elle apprit Ie but de notre visite, Xme Picard nous raconta ce qui suit :

Depuis u n mois environ, au grand etonnement de tous, des pierres, des cailloux, des morceaux de charbon de terre sont lances d u dehors dans les vitres de la fenetre donnant sur le chemin, pas une des vitres n'est intacte, et ces braves gens en sont reduits, pour se garantir du froid, a leur substi- tuer du papier. Chosc remarquable, telles etaient ia vitesse et la force de penetration de ces divers projectiles que, au temoignage d c Mme Picard, leur passage etait marque par u n t rou< regulier, comme l'aurait Tait une balle de fusil. Nous n'i~voiis pu, pcrsonncllement, verifier le fi i t , d'autres pro,jeclilcs ayant acheve l'muvre commence et reduit a rien cc qui avait re- sisti: aux prcmiers coups. Une houtcille cl-iampenoisc p l n c " ~ sur Ic rnxntean de la chcininee, ou il n'y avait pas de feu, Ctait si chaiitlc r[u'elle faillit bru- ler & la main une personne de ln famille. On chercha riiiturcllcmciil d'ou pouva i~n l vcnir ccs altnqucs, mais inutilement. On SC conLen1:i. d o porter plainte il la gendarmerie qui a bel el bien vcr1)nlise.

La fmtaisic de tous ces ol~jcts cn promcndde est 21 nolcr : plus dc cliu foi% le riihne fragment de carreau, j e l e h la cour revenait inconlincrit par la fc- nbtrr. TJn morccnii dc saLon qui scrvait 21 1;2 veuve Picard, occup6c u fairc la lessivc, liii glisse des doigts, filc par In porte, rentre par la Seri13 re, et re- nouvcllc a pliisicurs reprises son pclit voyngc circulairc.

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y-

ylni.: toi hien rl'aut laver 13 T-,

table SC t c chaqL1C jo A I'hcurc y i soi1 8:

en mille r reduite h lui csl ai terre.

La pres pour Ics s carme Spc pete el vo ment lc 3 avant le j r

longeant 1 qui il a aP l'cspacc cl dans In m un ennem

Tous cc et l'effroi personncc rir au inEl plus haut, rcuse. LC

. .

J O U R S A L D ' ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES 50 - - it ceci ii'ctait qu'un prt\lnde. Nos pauvres gens clevnicrit en voir rr+. Pendant qii'iin bcnu jotir iinc tante se trouvait lh, en train de ~i jscl le , SOU-; ses ~ C I I Y , les cuillers ~ L I ' C ~ I C kenail dc cltposer sur la )rdnient cn fer h clicval. lcnlcinent, l'lino aprbs l'autre. Dbs lors, ur fut Lroiil~lb par nn noiiwl cnniii. .\uciin objet ne fut 6p:ircnS. qu'il c d , il n'y a plus ni un vcrre, ni une ascictte, ni une soupibre ins quelque nvaric. Unc forcc inconnue et invisible a bris6 les uns ~ibccs, et rorlcment cndommng6 les autres. Nmc Picard en Stait nlariger ln soupe dans unc c:isscrolc, quand brusqiicmcnt celle-ci rraclibe tlcs mains cl conlcniiiit ct coiitcnu sont prCcipiLCs ii

cncc du maitre de ln maison n'est pas davantage unc sauvcgardc icns ; il mon te lin soir dans son grenier p o x y faire ccsser un vn- iii\antablc; personne n'cct 1;l, il rcdesccncl et pendant qii'il lem- cifbre, plnsicurs objets clc vaisselle s'envolent ct heurtent violem- II qui est jonche dc leurs dtbric. Loin de sa mnison, un matin, )Ur. tandi5 qu'il se rendait h son trtzvnil h Chauny, par 1c chemin e canal, i i s'apercoit qu'il est suivi ; il s'arrete pour reconnaitre a Paire, mais h ses yeuv le personn?ge s'evanouit: il avait entrevu, 'un instant, un visage. Rappelons ici qii'un parent, demeurant aison voisine fut poursuivi, a son tour, sur une routc cleserte, par li invicible qui I'accabIait de motles de terre. s faits n'eurcnt pas pour seule cons6quence de ropandre le trouble dans ces ames tranquilles e t ignoranlcs; chose plus grave, ICS , clles-mbmes ont subi cles atteinte3 qui les ont ol~ligees cle recou- lecin : les coups portes dans lc dos par les divers projectiles cites ont rendu, chez In fillette, la region intcrscapulaire trEs doiilou- choc d'un 6norme sabot de bois, du poids de plusieurs livrcq,dont

une tnntc s'cst scntic frcippcr it l'epaule droite I'n K t vivement souffrir. Enfin l n Vvc Picard, agee dc 76 ans, qui se trouvait alitoc, a rcqii, ti 1ii tOlc. un clianclclicr; In pniivrc fcminc cst mortc qiiclqucs jour? aprbs. Esl-cc le coup:' E5t-cc ln i'rnycur qui I'n LiiCc? peut- ihc l'lin et l'iii~tre.

XOU.; tic parlerons que p i r infimoire cl? coi~ps frappt's clans lcq nlcu- I)lcs, et nulres bruits analogues, toul aussi insoli teq.Dans l'espoir d'y mcttrc un tcrinc, Ics parcnls avaient cnioyb Ics dcu\ cnf,iiits it Mariscll~.;, cle l'nu- tre cotb dc Cl-ianny, clans In famille tlc hImc I>ic;ird. inais lc tapagc lcs y quivil el on dut lcs rnmcner il Viry.

Pour ?Lrc complels, mais riin- \onloir c'.lal~lir tlc ronncuitc; cntrc toiis cc; fait.;, nous devon5 h In v6ritb dc ftiirc con~inilrc lc.; delnili suivtinls. Dc dcuv

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60 1 t K V U E Si'lHlTE ---

~ a c h e s , constituant la principale ressource du mBnage, l ' u n ~ conduite n u marchb, jusque-lh tres douce, deiint subitement furieuse et fut vendiic bien au-dessous de sa valeur ; l'autre bete restbe seule, anterieurement bonne laitihre, ne donne presque plus de lait. Dans le mOme temps, le chicn de la maison qui, auparavant aboyait bruyamment ti. l'approche de tout inconnu, resta sans vois. Au dire de In famille Picard, une femme du pays, enmesin- telligcncc avec elle, aurait appele sur leurs t eks toutes les mal~dictions du ciel, et aurait mhne profBr6 ces imprecations : (( Que votre maison s'ecroule (( en vous ecrasant tous! N Nous citons ces faits, sans pretendre les apprecier. . . . . . . . - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . - . - .

Il nous resle maintenant a vous exposer les resultats de notre proprc experimentation.

Depuis huit jours, nous disent nos hotes, il n'y a plus rien ; mais nous craignons que cela ne recommence. Quel remede a la situation? Xous noub empressons de les consoler, et a p r h les avoir initibs succinctement a la theorie des Esprits, nous proposons de nous mettre en rapport nvcc ces derniers. La famille consent et nous apporte ilne petite table carree a quatre pieds. Nous nous placons autour, la fillette, nies amis et moi, les mains dessus, comme cela se pratique habituellement. Au bout dc dis minutes environ, la table commence a remuer; nous avons quelques communica- tions sans importance, mais la table etant trop petite et peu commode nous la changeons pour une autre plus grande, de forme ronde ct a trois pieds. D'abord nous recueillons des phrases sans inter&, mais bientot la table se leve, frappe du pied avec une violence extraordinaire, comme nous n'avions jamais vu. En reponse ti. nos questions, l'Esprit present se declare l'auteur de tous les mefaits commis jusqu'alors ; nousdemandons son nom et malgre notre insistance, il nous est impossible de le s a ~ o i r , la table se bor- nant a repondre non ti. toutes nos interrogations. L'un de nous impatiente le traite de tetu ; le mot n'est pas plutot lilche que la table s'elance contre lui avec une incroyable impetuosite, le choc est sur le point de le renverser. Cette attaque nous rend plus circonspects ; nous tentons la persuasion, mais inutilement ; l'intimidation n'eut pas plus de succes ; nous menacons d'en appeler ti. Dieu, il nous est repondu qu'on s'en moque. Pendant tout ce temps In table frbmit, craque, fait des honds, nous avons toutes Ics peines du monde ti. la maintenir, et quand clic est en l'air, nous bprouvons In plus vive resistancc h la remettre sur ses pieds. Devant notre impuissance, et pour ne pas emphclier In famille de prendre son repas, In sBnncc est sus- pendue.

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- une heure aprks, rious recommencons ; mais pour convaincre les haui-

tants du logis de la r6alite des mouvements spontanes de ln table. nous les engageons h prendre notreplace. Ils forment le cercle, arposent lcs mains,

est immbdiat. Au grand etonnement de tous, un parent mort depuis ,ingt-sept ans, s'annonce, les reponses qu'il donne relativement h des eve. ncnients passes sont absolument rvnctes et dissipent tous les doutes sur ,on identite. D'autres parenth viennent h l'appel de leurs enfants entr'autres la veuve Picard, morte depuis huit jours dans des circonstnrices rc1ati:es

haut. Cette visite donne lieu h ilne scbne vraiment touchante : la table se continuellement du cote de la fillette, comme pour la caresser : l'Esprit avoue l'avoir laissbe avec regrets sur cette terre; la famille est sous le conp d'une emotion extraordinaire, tous ont les larmes aux yeux.

NOLIS conseillons alors h ces bons esprits de venir en aide & leurs enfants desoles; ils promettent et peut-btre la ligue ainsi formee reussira-t-elle h contrebalancer l'influence funeste de l'esprit maudit. Quelques instants apres, les mouvements de la table augmentent de vigueur, des craquements kpouvantables sement l'effroi dans les caaurs : notre mauvais esprit est la ; il se refuse de reveler les raisons de son acharnement, la fable prend part 3 notre conversation et deux ou trois fois elle est agitee comme d'un tremble- ment convulsif tres energique.. . Nous sommes haletants comme dans l'at- tente d'une catastrophe. Soudain la petite table :L quatre pieds placee au milieu dc l'appartement est precipitee a lerre avec une violence inouie, la fillette pousse un cri de frayeur, nous la rassurons en mettant l'incident sur le compte du chat. Quelques instants apres, c'est le couvercle de la boite a sel accrochee dans l'interieur de la cheminee qui retombe avec bruit. Cepen- dant la conversation se poursuit avec les chers defunts; subitement un bruit sec frappe nos oreilles, la petite table carree relevee depuis dix minutes il peine, de rechef vient de s'abattre sur le sol, lancee comme par une catapulte. Nouvelle scbne de frayeur; la fillettc cherche dans nos bras aide et protection ... Nous la calmons par de douces paroles ... Qui sait cc qui nous etait reserve si nous avions plus loilgtcmps provoque la fureur de ce malin esprit, mais l'heure s'avance, il faut songer au retour. Aprbs avoir recommande h ces braves gens de ne pas exciter par des reproches ou des insultes la colbre des puissances cachaes, de s'efforcer par le moyen de la table de connaitre leurs intentions et d'appelcr R leur aide en cas de Imoin, 10s esprits protecteurs du logis, nous partons, convaincus de la rbnlite de

phenombnes extraordinaires, nous creusant la tete pour en expliquer la surtout heureux dans notrc Sor inlerieur, tlc quitter sains et saufs

ce foyer mystCrieux, oii disent lcs inauvaises limgues du pays, tous les "ppots de l'cnfcr semblent s'i?tre donne rendez-vous.

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6 2 REVUE SPIRITE

Si vous croycz, Monsieur, qu'il scit inleressant dc publicr cc r c ~ i l , iious voiis laissuils la pleinc libcrlb d'cn Liirc 1 u.;age cju'il \ou- plairai.

(i. LUCAS, u Noyofi. E. IIUET. 'rire rlii i\'ni,tl Q i ~ n n t i n o ~ s (Viry-Soiircuil). - Le3 phGiloiilhilcs magnb-

tiques qui ,'filaient produils ;I Viry cl a X,iii~cllc jhisnc), \icnilciiL dr recoinmcnccr dans ln preiiiihre tlc cc> coiliiiiunes p u .~iilc du rcloui' clic/, sa grnriil'irii:re, de ln pclitc Tilli: tlc 4Iinc veuve Pictird. Un cinployb dc 1'Etal qui 1ial)ilc iioii loin dc cetlii tlerriii:re, a Ct6 le lciiiuiil (le plii.nunlbiic.; sin- guliers qiii lbiiloigiiciil sui'lis,uiiiiicnl dc 1'1 1)is8iciicc ilair.; 10 corps clc 1 ,~ fillcllc, d'iiil fluide trbs bncrr;ic[uc. -1prb.; aioir rcsycnli un choc: 6,ctalriquc Lorl scnsil~le nu s i m p l ~ conl,lcl tlcs \ulciiieiil~ de 1,i jcuiic lillc, il n \ i l uii morceau (le saion, plncb siir uiic liiblc nupres du sujcl, ~niporlE et violcm- ment lance dans imc itrc qui a \ olk cil ; il a i u i.grilcinclit d'aulres ohjets prbcipitos a terre dans le5 inOrne5 conditions.

Il n'y i l dans ces phhoinbnes ni sorlileges, ni malbrices. Peut-elre serait-il meme ais6 d'y mettre fin en mettant ln fillelte en

coinmuiiication direck a \cc le sol par uii /*il de cu~vl-e conmie ccl,i. n Clc fait, i l y a u n certain nombre d'nnn&es, pour une personne de Ileims, c h e ~ qui des faits analogues avaicnt et6 scientiEqueinent constates.

Mme veuve Picard, qui he plaint de nouleau de bris de aisselle, peut essayer, le reniede nc coutc pas clicr.

2 noz;emh-e 18'30 (Viry-Xourcuil-hIareillcs). - Penclnnt une des soirbes de de ln seinnine derniere, a plusieurs reprises ct pendant quelcpcs iii.;tarits. chez la \ eu \ e I'icczrJ, a Vitry, les nrmoircs se seraicril ou\'crtes, impossible etail de Ica refermer, ln vaisselle, des bouteillcs ont 6te brisbes, les incuules remuaient. sans qu'il soi1 possiblc de clirc la cause de ce brdillc-bas !

Quelqiies jours aprbs, le ri101ilc cl-i;lrivzri s'est prorluit u Mari~ellcs, cl-ie~ un parenl de ln veuJc lJicni'L, qui utnil prbseiit au bou1r:crscnleiit de Yiry. h Niiui~cllcs, celte nprbs-iiiidi, ciicore c h i - 1,t ni,iison ou es1 1 , ~ pclite Lille,

ti dilicrculi intcrvallcs, on ciilcilci des bruils sourd.; qui scinblcnl pruveilii' de terre.

Ln ruutr est sillonnce par de iionibrcu\ curicux qui \euleiil. se rcndic compte pitr eux-rnuines du pl-i6noiriknc.

Gaulo~s c h 2 l rl&embrc 1890 : Dail.; le Bourg dc Ccray, 3ilutJ sur In roule L[c ltosporrlci~ i i Clihtcnuilcuf-du-17n011 (C,i~lcl-;Uevc~), se trou\c une i ~ i . i l i ( ~ ap1)'i.r- tenant a uii gciililhornri~c l~rclon, M. dc Coucsiioiiglc qui l i d l i ~ c Quiin1)cr.

C'cst uii ii~ailuir clClLibru clunl uue pni'lic lu~iiUe cn r~iiiie.;: coi'l,iiiis l~bti- iilcnts on1 ei.6 rcstaurk i l y n quelcluc ~ i i i g l u s . Ce \ ieu\ ch:~lc,~u n',t du reitc rien clc bicii curicul a u puiiil dc \ uc ,~rcliCulu$i~uc. Le- io11c)lrcs k croisillons soiil sc~ilcc usscs rcniarcluablc3.

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paris : Catliolirluc et Breton toujuuie !

I! y a tlirclqii~s mois, lcs l i c r l n~ furent iinc nuit rk\cilli:s p,ir cles cris qu'cntcntlirerit Lous les habitants dc Corny. C'it:lil le pclit icii~c~nnic qui. dans llkrriric: oh il clormaif, non loin ilcj 1~inllfs, av,iit 61e joiitlaiii Jctc': u b,i:; de son lil, 1)0115~ilii', giflk, dc tboups.

La sei.\,liitc tout d'abord ,iccouriit. Ellc recul, elle aussi, cles wups ~ i o - lents, sciill~lnblcs a des coups de bhton, par toul le corps. Elle tcnnil sa lan- terne alluinke; il n'y avait personne dans Yucurie que le pctil pntre alfole a genou\ PUT 5011 lit.

Bicntbl une grale de pierres se mit a plcu~oi r , brisantlc? litres, atteignnnL les meublcs et les animauu.

Le lendemain, tout le ~ i l l age apprit ce qui s'btait passC. Personne n'eut l'idee de mettre cn doute la ~e rac i t e des fdits. On duclara que c'btnient des revenants, d'anciens liahitnnts du manoir qui \enaient tourmenter les hotes actuels. 1)'nncieniics legendes, presque oubliCcs, fluent rembmorees. Les ancierx se rappclhrent qu'il elistc sous In ferme des Kc r lu des soulerrains ou, depuis des annees, aucun homme n'a pbnklrb cct dans lesquels dcs temeraires qui s'y elaicnt jadis introduits avaient apcrcu des squclcltes, des ossemcnt s humains.

Le reclcur dc Coray f ~ i t imriic':cliatemcnt inbite par ILcrlnz lui-in0me a venir r6paiitlic tlc l'cau 1iCnitc dalis la fcrmc, pour en cliasser lcs riiauiais esprits. Lc rcclcur lint, recita les cc\orcimes liturgiques.

Mais l c ~ plikiioinbncs se rcnouiclhrcnt jour cl nuit. Dans toiilc ln ierinc on cnleiitlil tlcs Ixuils, CL dcs pierres lancks par des mains invi~i1)lcs conti- nuerciit ii ~ d c u ~ o i r , hrisanf. Ica iilc~il~les, c.onlu.;ionnant lc3 linliilant4. Ce fut sUrloiil coiilre Youennic que s'nclimiurcnl les e.;prils. Lc pnukrc I)crgcr, u chrique in-lanl, :ivnit lcs clie\c1i\ tirus; il rcccvail ilcs gifle.; pliis o i i iiloin, violcntcs ; l , ~ nuil il etait prbcipilE dc son lit, tl8,hnldlk, frnppk ilc \ergcs.

A Quiiiipcr. lorqu'oii corinut cc.; plienomhncs, on crin i~ la .upcrcherie. On fit unc mqiiute. On nppril rluc I<crlu, depuis nsses longlcriips, dcv,iit ses fcriiinq3- ;I II. de Coucsnon:;lc, qu'uii huissier tlcvnit le sai-ir bicril6l. - Vuila, cria-L-on, lc pot au\ roses tlihou\crt, l i e r lu conri,til la Dame

bzancl~e cl les Cloches de Corfieville ; s'il n'ci pas l'iiiterition cl'nci~ucrir h \ i l

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61 n ~ ; v u ~ : sspriii i . ~

prix le manoir qu'il habit@, il desire du moins en demeurer locataire. Si l'on croit la fermc hantee il ne sc trouvera pcrsonne pour la prendre et le propribtaire sera tres heureu\ de conserver Kerlaz.

Mais il fdlait convaincre le5 I ie r lu cl'imposture. Les gendarmes du canton furent cnvoyc's a Coray. Ils entendirerit, eux aussi le? l rui ts mysterieux. Pour crripbcher toute imposture ils alnient rassemble les Kerlnz Ct les

domcstiqucs dans une piOce; ils les surveillaient Ctroitement. On akait fouillc la fcrnle et ses d6peridances ; il n'y avait pas de compbre.

Au dehors, le brigadier et deux hommcs emp6chaient quiconque rl'ap- procher.

Tout h coup des craquements se firent entendre, puis le vacarme devint de plus en plus fort.

Youennic se mit a. crier. se tordit, frappC par des etres invisibles ; son chapeau fut enleve, ses liabits cleboutonnes tonibhrent puis furent enleves comme dans une feerie ; la ferme, cependant, n'etait pas truquee.

Un brigadier de gendarmerie qui dirigeait l'enquete, fumait sa pipc. Il etait au milicu de la salle, tout a coup sa pipe fut brisee par une grosse pierre qui roula % ses pieds.

Ce brigadier, jusqu'alors s'ktaic montre absolunient sceptique. Il palit. se precipita dans la cour. Seuls les hommes qu'il avaient postes la, s'y troii- vaient. Ils declarkrent qu'auc~in etre humain n'avait pu, du dehors, lancer le projectile qui venait de briser la pipe.

Un autre gendarme se plaignit de rece~oi r des soufflets. Effectivement sa jolie etait rouge, et on voyait ln marque de cinq doigts.

On etait donc en presence, non d'une supercherie de fermier voulant conserver sa fcrme, mais de faits inesplicables; de ces faits que des hommes de scisncc attribuent h une force psychique, encore inconnue, inais dont les manifestalions sont dCjh nombreuses : tables tournantes, levitation, etc.

A Quimper, ces phenombnes ont provoque unc vivc curiosite. Des ccn- taines d'habitants se sont rendus h Coray; tous ont 6th t6moins de faits bizarres, fantastiques.

Mais tandis que les uns constatent simplement dcs faits qu'ils ont vus, d'autres - esprits forts de petites villes - dGclarent que les Iicrlaz sont d'adroits prestidigateurs, tout simplement et qu'il n'y a, dans toutes les jongleries dc Corny, aucune intervenlion mysterieuse.

Duns tous les cas l'enqu8tc officiclle qui dure depuis un mois, n'a pu rhussir convaincre les habitants d u vieux chilteau de supercherie. Et le petit Youennic qui est le principal souffre-douleur des esprits est un

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enfant qili n'a aucun interet A mentir, dont toutes les declarations soigneu- sement controlees ont ete reconnues exactes.

NOUS ne nous chargerons pas d'expliqner ces faits ; ils ont ete constatbs par cent temoins et, officiellenien1 par dcs gendarmes, - c'est-&dire par ~ ~ ~ ~ t o r i t e .

On fait remarquer que der; ph6nombncs nbsolument semb1al)les ont rnarquC le dObut du grand mouvemcnt spiritualiste ou spirite qui, vcrs 1550

se en Amerique, puis p h b t r a I~ientot en Europe. Deux ans auparavant, la famille Fox, deincurant h Ilydesville (Etats-Unis),

fut victime des premibres manifestations. Dans la maison qu'ils habitaient, des bruits furent entendus et constnt6s

par des millicrs dc personnes. Chaque nuit, Kate, une fillette de douxc ans, la plus jeune des enfants Fox, etait eveillee en sursaut, jetee hors de son lit.

A la fin, Fox interrogea les esprits, au moyen d'une sorte dc signaux tB1e- graphiques ainsi combines : un coup signifiant A ; deus B ; trois, C et ainsi de suite ; voici ce qu'on apprit :

Un colporteur avait ete tue dans la maison habitee par la famille Fox. Le proprietaire qui lui avait donne asile, l'avait tue pendant la nuit pour le voler. Son cadavre avait ete enlerre dans le cellier.

Des fouilles furent faites. Dans le cellier, on trouva en effet, des osse- ments humains, un crtlne, ensevelis au milieu dans la chaux.

Nous rapportons tout cela purement a titre de curiosite. Sortira-t-il quelque chose des phenomhes dc Coray ? EMERY.

R. D. L. Fi. - De ces faits accumul6s, sortira la conviction que les ames sur- vivent au corps, les exorcismes catholiques etant impuissants, ainsi q u e la gendar- merie et la science a dominer ces faits purement spirites; nous attendons a les celebres auteurs de l'inconscient, ces fantaisistes aussi infaillibles que le Pape. 11s savent tout.

L'INTOLEI'CAPU'CI3 RELIGIEUS13 A TRAVERS LES SIfi:CI,E:S

Troisibmc partie (Ch. V).

La Renaissance, L a Rdfo?-me, Francois II.

(1550-1560.)

Quimd Francois II, fils de Henri II succoda h son porc, Io 10 juillct 1550, il avait h pcinc 16 ans. TI itail friil~lc de corps ct d'esprit, riuqsi Ici: princcs lorrains Priinpis dc Gui.;c ct lc cardinal Charlcs tlc Lorraine tous clcilu Onc1t.s malcrnclq de In femmc du roi, hfaric Stuart, rcinc d'lhosqc, I P tinrcnt

5

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66 REVUE SPIRITE

bientot pour ainsi dire en tutelle et gouvernErent sous son nom; aussi appcla-t-on Franqois JI, le roi sans vices et sans vertur.

Conde, dans ses Mimoires nous dit cn clTct : (( ayans gaigne l'oreille dc ce prince. sc saisirent du gouvcrncment du royaume, esloignans d'auprEs du roi ceux qui auparavent avoyent CU Ic maniement des affaires; et crai- gnant que si l'assemblee des Estats se tenoit, ils fussent sclonles loys demis de l'authoritd qu'ils s'estoyent eux-m6mes u surpee, ils tachaient par tous les moyens de I'empescher et donnerent a entendre au roy que celui qui parlcroit d'assemblcr les Estats luy seroit enncmy et coulpable de lEzc majestU, et quc s'il donnoit une fois conge a son pcuplc dc luy eslire un conseil, il le voudroit dordnavent tenir comme sous la vcrge 1). . '

Les Guises ardents catholiqucs voulaient lutter efficacement contre la Reforme dc plus en plus prospere. En se mettant a la tBte du parti de la resistance, les Guises ralliaient ti. leur cause non les intelligences, ils etaient trop ambitieux pour y tenir, mais les masses populaires. (( Doncques, dit Castelnau, au mois de juillet, bientot apres la mort de Henri II, lorsque l'ardeur de la saison enflamme le des hommes irritez, l'ont print un grand nombre de protestants, mesmement a Paris en la rue Saint-Jacques et au ~ a u l x - h u r g Saint-Germain-des-Pres ct ceux qui rechappaient aban, donnaient leurs maisons. •â

Ainsi donc le roi meurt le 10 juillet et quelques jours apres, les perse- cutions suivent leurs cours, et comme toujours la politique se rnSle S la religion. •á Pour cette cause, ajoute Castelnau (1) fut fait un edict (2) que tous ceux qui feroient ou assisteroient aux conventicules et assembl8es seroient mis a morl, sans esperance de modoration de peine et les maisons rasees et demolies sans jamais pouvoir les reedifier. Et particulibremerit fut inand6 au Prevot de Paris (parce que les assemblecs estoient plus frequentes cn ceste ville et es cnvirons qu'cn aulre lieu) dc faire crier a son de trompe que ceux qui avaient cognoissancc de tcllcs asscmblUcs allassent lcs rcvBlcr a la justice s'ils ne voulaient cncourir mcsmepunitioll avec promcssc d'impunites et cinq-cents livres pour rScompense au dUlal.cur. •â

Un mois aprbs cct hdit odicux le 22 dhccmbre 1559, Francois II Ucrivail au Parlcmcrit : a dc par IC roy nos ames cl Skauu nous avons grandc occasiori de mal contcntemcnt c1c voir lcllc longucur cn In vuydange ct expedilion des procus pendant en notrc Cour dc parlcmcnt conlrc Icc conscillcrs detcriuz pour le fnil de religion ct mcsmcment cclui clc Dubourg. Et pour cc cluc

- (1) Tome 1, 5.

(2) Cet Bdit fut promulgue. en novembre 1559.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 67

nous desirons qu'il y soit mis unc prompte fin, nous voua mandons ct orilonnons trbs cxprcssemenl qu'il en soit ainsi fait que ci-dessus.

Et le lendemain Anne Uii1)ourg f ~ i t condamne et exec~ite i l l ico

(23 dec. 1559). cette celerite dans le jugemcnt ct dans son cvbcution montra au moins

clairvoyants que le Parlcincnl rendait non la justicc, mais dcs arri~ts, clle montrait aussi de qucllc facon lcs Guises entendaient uscr (lu pouvoir, car

bien cux et non Ic roi qui gouvernaient. Aussi unc v a ~ t c conspiration ne tarda pas h s'orgnniscr dans laquelle u il

n'y eut pas moins de mhcontentemcnt cluc de huguenoterie •â nous dit Cas- telnau. Des gentilshomrncs cn grand iiombrc se rduriirent, dhs Ic iiiois de janvier 1500 il Nantes ct y prirent la rbsolution de se prosenter le 10 mars suivant a Blois pour y enlcver par un coup de main rapide, lcs Guiscs et placer ensuitc lc roi entre les inains des princes du sang, jusqu'ii ce quc les fitats-generaux eussent regle la composition du Gouvernemeni. A la tAte du parti protestant SC trouvaient naturellement les princes du sang, Antoine de Bourbon, roi de Navarre et son frere Louis, prince de Conde; mais le complol avorta, les Guises ayant partout des espions, nous l'avons deja dit, furent avertis, aussi se hatercnt-ils de porter la Cour B Amboise, qui etait un chateau plus fort que cclui de Blois. Sans rien changer a leur plan, les conjures suivirent le mouvement, se contentant de reculer de six jours l'execution de leur dessein. C'est donc le 16 qu'ils arrivent dans les villages situes autour d'Amboise et sans avoir ete decouverts.

Mais helas 1 on n'est jamais trahi que par les siens ; ce fut La Renaudie lui-mbme le directeur du complot, la main exc'cutoire du chef secret, de Conde, qui par un elan de gbnerosit6 occai;iorina le massacre des siens, et voici comment. Il logeait a Paris, dans le (( faulx-bourg Saint-Germain N chez un avocat protcstnnt qui se montra fort inquiet cles nombreuses visites quc reccvait son holc ; Godcfroy de Barry, seigneur de la Renaudie crut ne pouvoir tnirc la v6ri16 h son ami ct lui avoua Ic complot, on n'est Pas plus naif et confiant. L'avocat laisse partir son ami, mais en couard vbritablc, lc inisUrable rcdoulnnt les suitcs auxquelles l'exposnit son acte d'hospitalitb, surtout cn preycncc de l'c',dit royd, la peur fit dc cet homme un trnitrc ; il courut toul rCvblcr au duc de Guisc, ne craignant pas dc manquer ainsi au plus sacrc', dcvoir de I'hospitalitc',.

Bien que SC scntmt lrahis, les conjurbs allerent (le l'avant, pensant se Sauver par l'audncc.

c< Ln nouvcllc dc cctlc troupc si loqt cl si opiiiGmcnt rasscml~l6c troubln m~rvcillcuscinent Ic roy, ~iics.;icurs de Guysc et toute In Cour n, rious dit Viellevillc.

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68 IIEVUE SPIRITE

Aussitot le roi, sur le conseil de ses ministres, envoya au bourg dc Nopso ou etaient les chcfs des conjurbs demandant pour quelle raison, ils sontih assemblez en armes, que ce n'cst pas la facon dont les su,jets doivent SC

presenter s'ils ont quelques remontrances 3 fdire, mais qu'il lcur faut venir en toute rev6rencc et humilite, et que se meltant en ce devoir, ils peuvent venir en toute seurcte faire leur remonstrance, leur promctlant cn foy de prince qu'il ne leur adviendra aucun mal D.

Le duc de Nemours, Jacques de Savoie fut chargb de la commission royale, il se presenta en parlcmentairc au chateau de Noyse et jura sur son honneur aux conjures qu'ils pouvaient se presenter au roi sans crainte; il signa mbme dc sa main cette promesse. Aussi quinze des principaux con- jures sortirent avec lui du chAteau et se rendirent aupres du roi pour faire leurs rernontranccs. Mais etant arrivbs a Amboise, nous dit Vielleville (l), ilz furent inconlinent resserez en prison et tourmentez par cruelles gehennes. Ce que voyant M. de Nemours, il entre en une merveilleuse colere et deses- poir et poursuit par toutes instances et sollicitations leur delivrance par l'entremise et intercession meme de la royne rbgnante, de Mme de Guyse et d'autres grandes dames de la Cour ; mais en vain, car a luy et a elles toutes, fut respondu par le chancelier Olivier, que ung roy n'est nullement tenu de parolle a son subjet rebelle ... cependant ces quinze malheiireux furent exe- cutes a mort comme coupables du crime de lkze-majeste par diverses facons et selon qu'ils s'etoient chargez eux-memes soubs tortures, par confessions. Car les ungs furent decapitez, les aultres pendus aux fenestres du chasteau d'Amboyse et trois ou quatre rouez, se plaignant plus au supplicc, de la trahison du duc de Nemours que de la mort meme qu'ils souffroient fort constamment. t )

Voila un noble exemple de parole royale ! Les conjures disperses avant d'avoir pu tenter leur r6union, tous ceux qui furent pris et la Rcnaudie un des premiers, furent impitoyabiement massacres. Le corps de la Renaudie fut pendu a un gibet, puis depece en morceaux envoyes cn divers licux, tandis que sa tete fut plantee au bout d'une pique, qui fut placee sur le pont d'Amboise. Dans la ville, ce n'etait partout quc gibcts ct cadavres, on n'en compta pas moins de douze cents; la plupart de ces massacrbs avaient tbmoigne en mourant un trus grand courage. Un gentilhomme nomme Villemongis avant sa decapitation allongea sa main dans le sang filmant de ses camarades qui venaient de le pr6cedcr sur le billot ct elevant scs mains cnsanglantecs vers 1c cicl, il s'ocria : 1 1 Scigncur, voici le sang dc tes crifnnls, tu cn fcras vcngeniicc ! ))

( 1 ) M e m o i r e s de V ie l l ev i l l e ; VIlI, 4 , 5.

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J O U R N A L U ' E ' ~ U I ) E S P S Y C I ~ O L O G ~ U U E S 69

~ ~ e l q u e s jours aprbs cet odieuk guet-apens, mourut le chancelier Olivier que 1'0" avait fait assister h l'affaire pour donner une sorte dc ISgalite aux massacres. Depuis la vue de ces horreurs, il 6tait comme fou et en mourant il profera ce dernier cri : N Ali maudit cardinal, tu nous fais tous damner! •â

La victoire des Guises fut si complete, qu'il se fit une roaction et un parti qui depuis longtemps prechait, mais cn vain la tolerance finit par 6tre ecoute, principalement pur la reine-mbrc Catherine de M6dicis qui consi- derait avec raison la tolerance envers Ics huguenots comme la meilleure ,awegarde du trone de ses fils ; c'est pourquoi elle usa de toute son influence pour introduire dans le gouvernenient un de ses conseillers favoris, homme ferme et intbgrc, s'il en fut jamais : Michel de Lhospital qu'elle fit nommer chancelier le 30 juin 1500. C'btait un homme de loi parvenu par son intel- ligence seule aux charges dc conseiller de parlement (1537), de surintendant des finances (1554), enfin membre du conseil du roi (1559). Toutc sa maison professait comme foi le calvinisme bien que Lhospital eut epouse la fille de Jean Morin, lieutenant-criminel de Paris, Connu par ses rigueurs envers les reformes. Peu de temps apres son mariage, sa femme se fit calviniste, quant a Lhospital lui-meme, il ne professa jamais, ouvertement du moins le calvinisme, afin de pouvoir proteger les rhformes d'une manikre plus efficace.

Les paroles suivantes de T,hospital resument pour ainsi dire sa propre doctrine.

u Qu'est-il besoin de tant de buchers et de tortures ?. .. II nous faut garnir de vertus et de bonnes et puis aprks assaillir les heresies avec les armes de la charite, prieres, persuasions et paroles de Dieu qui sont propres

tel combat ! )I

C'est un mois avant la nomination de Lhospital comme chancelier qu'avait Bte rendu l'edit de Romorantin, edit qui attribuait aux evkqucs la connais- sance du crime d'heresie. C'etait disait-on, le seul moyen d'dvitcr a la France les tribunaux de l'inquisition; cependant les rCformes n'en etaicnt Pas moins a. la merci dc leurs cnncmis.

C'Btait faute dc mieux que les Guiscs qui auraient hien desire l'inquisi- tion se contentbrcnt des trihiinaux ecclesiastiques. Mais dans la crainte de revendications devant Ics Etnls-GSnCraux, ils employbrent tous lcs moycns a l e ~ r pouvoir pour empdchcr leur convocation quc tout Ic monde, mais Principalement les huguenots, reclamaient inctammcnt. Pour faire droit cn Partie h ccs reclamations, ln Reine-more cunvoqua, une assemblee dc notables qui se rCunit B Fontainebleau lc 21 aobt. C'cst mbme dans cette

que pour la prcmibrc fois des voix officielles osbrcnt reprouver lcci infliges aux Huguenots et leur prometlre protection.

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70 I ~ E V U E SPIRITE

Le chancrlicr L'hospitnl prit 10 parole avcc une moilimtion toiil a fail inconnue avant lni, aussi dcin prklnts : Jean de Monliic, 6vCqiic de Vnlcncc ct C1i:wlcs dc, Marillac archcvbquc de Vicnnc se prononciwnl aiitrcmcnl contre lcs abus dc l'Eglisc cl clemnnclCrent c~o'on soumit ces ahus ii l'cxaii~cii n'un concile,

Lc jeune roi rccut dans ccllc asscmblec deux requctcs des RbformCs dc Normandie qui suppliaient Ic roi dc lcur permettre d'avoir dcs Cgliscs et do pouvoir exercer lilircment lcur culte cn u y dbpiitant tclc, cc>mrnissaires qii'il plairait & sa Majcsti: pour faire rapport dc Icurs vie et mcur s B.

Ces requbtcs nc portaient pas de signatures, mais Coligny qui les prh- senta au roi dit quc 50.000 hommcs etaicnt prbls h Ics signer. . '

Ce h quoi le duc de Cuise repondit quc : •á Ic roi pourrait trouver un mil- lion de sa religion qui y seraicnt contraires •â.

Cependant le duc dut ceder. Trois mois aprks, en decembre, les 1;;tats-~bneraux Ctaicnt convoqiifis r t

jusque-la, toute pcine pour heresie fut suspendue. Se faisant singulierement illusion sur leur situation, les Reformes, dEs

qu'on leur permit d'exposer au grand jour leur doctrine, crurent que tout le monde allait l'adopter. Ils s'agiterent hruyamncnt dans la province et tinrent des assemblees publiques dans lesquelles ils se rendaient en procession.

Theodore de IEezc gentilhommc des plus distingues, le bras droit de Calvin a Geneve, son premier assesseur, mandb par la Cour de Navarre se rendit a Nerac et commenca ses prhdications. Cedant bientot a la noblesse calviniste, Antoine de Bourbon et Louis de Conde s'engagerent A marcher contre les Guises. Ceuu-ci ne furent point surpris, depuis longtcmps ils esperaient et prbvoyaicnt la gucrrc civilr $ 1 ri:solurcnl pour I'nrrelcr de frapper un grand coup; il fallait d'nprbs eus ilecnpitrr la rebellion. Aussi dEs que les Navarrcs nrrivc!rcnt 6 la Cour, Antoinc fut garde h vue et son frbrr: Louis rle Conde arrc?le le 29 octobre. Lcs Guise lcur firent l';tire lcur procbs; ils le poussbrcnt inbine avec d'nutanl plus tlc vigueur, que Ic jeunc roi, languissant et tlcs plus malades, pouvail d'un momcnt l'niilrc trc- pnsscr ; mais L'1-i0spilitI, fort ilc l'appui clc In Jlcinc-Mhre cle,joua les dcsseins des Cuiscs ; Condi: Sut 1)icn condamni: ii mort et Antoine dc IJourbori il l'cm- prisonncnicnl, mai.; Ir clinncclicr rcl'usa dc signer In sciilencc et le roi mourut siir ces cntr(~l'iiitci; apr& iin rugiic tlc 17 mois Ic 5 dCcciii1)rc 15iY). Son f r h c Cliarlcs hg<; sciilci-i~riit clc 10 ans 112, lui siiccbtla; r t le Ci tl6ccnil)rc ln Ilcinc-MCrc r6gcnlc tlc filil, asscmbla lc Conscil pitiv6 ct cscrca lc poli- voir nu nom tlc son sccoiitl lils.

Cond6 fut mis aussildt cn libcrl6, quanl ii Antoinc de Bourl)on, il renlrn

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JOURNAL I)'ETL~DES PSYCHOLOGIQUES 71 - dans ses droits comme premier prince du sang ; des ce moment la politique des GuisCs etait bien morte. Aussi en gens cauteleux et habiles, ils plierent trfis humhlemenl l'ochine et pour conserver leurs dignites, ils se roconci- likrent avec les Bourbons O U du moins ils pariirent se roconcilier. Cntherinc de Medicis e h i t toute-p~iissmtc; nous allons voir comment clle va employer

toute-puicsance. J.-MARCUS DE VEZE. (A suivre.)

COMITI? DE PROPAGANDE Seunce du 8 janvier 1891 : Prk iden t : M. P.-G. Leymarie ; Secretaire : M. Laurent

de Faget. Membres pi.6srnts : Mmes Dieu, Poulairi, Raymond-Pogilon; MM. Auzanneau, Boyer, Bouvery, Mongin, Puvis, Warchavsky. M. Chaigueau s'excuse, par lettre, de ne pouvoir assister A l a seance.

Les versements suivants sont effectues : Par Mme Dieu, : souscriptions de M. et Mme Brenas, 1 f r . ; MM. Delacroix, 20 fr.,

George%, I fr., Leroy, 2 fr. ; Mme Dieu, 20 fr.). Total, 44 fr. Par l e groupe Poulain et Boyer (detail des souscriptions : MM. Lambert, 0.50, Hiixon,

0.50, Chevet, 0.50, Ravant, 0.50, Eerlhaud, 1 fr., Does, 1 fr., Herubel, 1 fr., Paillous, 1 fr., Boyer 1 fr., Poulain, l fr. : M. et Mme Beligard, 2 fr. ; MM. Anzeau, i fr., Tar- dieu, i fr., Huxon, 2 fr. 50) Total : 14 fr. 50.

Par Mme Delanne (detail dds souscriptions : Mme Quelquesjeux, i fr. ; M. Montaras 2 f r . , - 3 fr. - Total general : 61 fr. 50.

Lecture est donnee du proces-verbal de l a derniere seance qui est adopte apres la rec- tification suivante de M. Bouvery : il n'a pas demande que le futur congres fut spirite e t spiritualiste ; il a affirme qu'il devait l'etre, ayant ete vote par le congres spiritualiste d e 1889. M. Mongiu signale, de sou cdte, une petite inexactitude sur laquelle il n'insiste pas.

Mme Raymond-Pognon renouvelle l a demande, formulee par elle autrefois, que les membres du comit6 de propagandc puissent venir, au siege meme du Comite, prendre connaissance du proces-verbal de l a seance avant son insertion dans la Revue spirzte. M. Auzanneau combat cette proposition, y voyant un surcroit de travail pour le secre-

taire, en cas de reclamations a lui transmettre, et peut-etre des difficultes qu'on ne soup conne pas, si chacun vcut remanier le proces-verbal a sa guise. Il propose de s'en rap- porter & M. Laurent de Fagct, secretaire actuel du Comite, qui a jusqu'ici redig0 claire- ment et impartialcment les proces-vcrbaux.

M.'Laurent de Faget dit qu'un proch-vcrbal ne devient definitif qu'apres son adoption Par le Comite : qu'on pcut toujouis g apporter, en soance, les modifications jugees ne- cessaires. Ccpcndant, il nc s'oppose pas, quant $ lui, ce que cliaquc membre interesse Puisse venir, au siege du ComitB, contidler ct rectifier, s'il y a lieu, le pro~es-verbal en ce qui le coltcerne. L'experience dira si cette mesure est bonne.

M+ Puvis vowlrait qu'on exposLt seulement, dans le nurnCro mensuel de la R ~ v i ~ e , lo

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72 REVUE SPIRITE

programme des questions traitees au sein du comit8. Le proces-verbal detail16 no parat. trait que le mois suivant.

Le Cornit&, se rangeant a l'avis du secrktaire, decidc que le proces-vei~bal de chaque seance sera, autant que possible, dttposa du 10 au 15 de chaquc mois au bureau do la Revue, ou les mcrnbres du Comite pourront le coiisulter. M. Leymarie lit les lettres recues au sujet du futur congres. M. Monclin, de Reims, voudrait un intervalle de 5 a 10 ans entre chaque congrEs in-

~~lonaux . ternational ; mais il preconise l'idee de nombreux congres r6,' M. C. Sirven, d'Alais, craient que l'epoque dosignee pour le prochain congres (1892) soit

trop rapprochee ; les decisons prises par le precedent congres n'ont pu Etre cncore toutcs cskut6es : ne vaut-il pas mieux s'efforcer (le les mettre h execution que de multipliei~ les desiderata? Et puis, avons-nous l'argent necessaire pour faire face a toutes les dB- pcnses qu'entraine un congres international ?

M. Leon Genis, de Tours, croit au contraire que nous devons maintenir la date de 1892. L'opinion publique, favorablement impressionnee, est devenue moins hostile a nos idecs. Il ne faut pas la laisser retomber dans l'indifference et, pour cela, de frequents congres sont necessaires. Un congres tous les trois ans, c'est le minimum du possible. Celui de Paris n'a fait qu'effleurer le programme qui s'impose. De nombreuses et pres- santes questions restent a debattre, a elucider, et de nouveaux perfectionnements sont necessaires en ce qui touche l'organisation pratique du spiritisme.

I\lme Raymond-Pognon soutient une these analogue. Elle cite, comme exemple, les congres de la Paix qui se tiennent dans toutes capitales. Il y en a un tous les ans. A cha- cune de ces reunions l'idee pacifique fait des progres immenses. Il en sera de meme des Congres spirites : ils propageront nos idees de plus en plus. Mme Raymond-Pognon de- mande que chaque membre du Comite de propagande soit appele a donner son avis sur ce sujet important.

Le c ~ m i t e decide que la question suivante sera posee a chacun de ses membres de Paris, de la province et de 1'Etranger :

u Le Congres de 1889 ayant resolu que le prochain congres aurai t lieu a Bruxelles, pensez-vous qu'il y ait opporlunite'a organiser cette grande rdunion pour 1892, ou bien pour 1894 suivant Z'avis de quelques-uns ? n

M. Leymarie ayant ete cliarge de cette correspondance, les reponses devront lui pay- venir avant la fin de janvier.

M. B. Martin, de Bruxelles, annonce que les d61Cgues spirites de Liege se sont rhunis a ceux do Bruxelles pour traiter des questions Asoumettre au Comite de propagande en vue du prochain Congres. Ils ont exprime le vccu qu'une reunion preparatoire eiit lieu h

Bruxelles le f e r dimanche de septembre 1891,a laquelle seraient p r i b d'assister MM. les membres du Comite de propagande et des delBgu6s de Lyon, Bordeaux, Reims, etc., A l'effet de doterminer la date du futur congrds et de choisir definitivement les questions qui devraient y Ctrc discutees. La reunion s'est ensuite occupoe d'un programme provi- soire qu'elle soumet au comite.

Elle propose d'abord un modus viuendi : 1" Libre examen le plus absolu. Pas d'ostra- cisme, c'est-A-dire acebs toutes les nuances du s$ritualisme ; pas de decision dogma-

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tique. - ~mmortalite de I'dme ; communication entre les morts et le$ vivants. - Idtte de Dieu, rnison supreme et consciente, Bme de l'univers.

Comme programme : philosophie : Dieu, raison suprBrne et consciente, &me de l'univers, rbgissant le

moral et materiel. - Pluralite des existences et r6incarnation. - Lois de morale et de justice; par exemple : peines et r6compenses,

Spiritisme ; Mediumnites et phenotnenes psychiques. -Lois de la mediumnite, moyens de 18 developper ; abus qu'elle peut engendrer, moyen de faire entrer le spiritisme dans la voie scientifique. Organisatiolc et propagande. - Federation universelle e t interna- tionale; presse, conferences, etc. Question sociale. - Parallele entre le socialisme de satheisme et celui du spiritisme. Position de la question, son dbveloppement.

MM. Davin et Lovera, d'Alger, demandent a leur tour que la question dela Reincarna- tion soit largement discutee au prochain congres. Ils disent que si, au congres de Bruxelles, on ecartait de nouveau cette question, cela prouverait l'inutilite des assises spirites in- ternationales, car il est impossible de prbsenter un argument sans s'appuyer sur la rein- carnation.

M. Camille Chaigneau ecrit qu'il importera de bien definir le perisprit. Ce mot n'est pas toujours pris exactement dans la mdme acception ; de lA une certaine difficulte de a'entendre lorsque la discussion est portee sur ce terrain.

MM. Leymarie et Laurent de Faget demandent si le prochain congres doit porter for- cement l'etiquette de spiritualiste et si le mot spirite ne suffirait pas.

M. Bouvery rappelle que tous les spiritualistes doivent etre convies a ce Congres, mais il entend par spiritualistes ceux qui croient a l'&me survivant au corps et se com- muniquant aux hommes dans la plenitude de ses facultes. Quant aux soi-disant spiri- tualistes qui ne voient dans les communications d'esprits que des manifestations incohb- rentes emanant d'un principe inintelligent, espece de detritus de l'ame, inutile de dire que leurs theories ne sauraient Btre bmises dans nos grandes reunions internationa1es.Ceux- 18, nous devons avant tout les repousser. M. Laurent de Faget donne lecture d'une lettre dans laquelle M. Nozeran demande

des depBts de la Revue spirite et du journal Le spiritisme dans les kiosques de la ville de Nice. Ce fibre devoue souhaite ardemment des confbrences publiques et gratuites qui seraient bien necessaires dans cette ville, rendez-vous d'btrangers de distinction et ou la cause du spiritisme rencontre encore peu d'adherents. M. Mongin a eu la bonne pensee de reunir en quelques pages les divers vaux expri-

mes par le Cong~es de 1889. Il sera donne lecture de ce travail dans la prochaine reuuion du Comite de propagande.

La seance est levee a 11 heures. Le secretaire, A. LAURENT DE FAGET.

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74 REVUE SPIRITE

FAITS DIVERS A Rio-(le-dnnriro, le lcnrlcmnin de In proclamntion dr! la REpul)liquc, Icc,

monnrchislcs se declaraient tous republicnius de longuc datc ! Par Ic positivisme qui court, cc mouvement serait a craindre. Le goiiyernemcnt a cree unc chaire de positivisme h l'ecolc polytechnique

et par contrc, le Spiritisme est defendu 1 Vous trouverez, ci-joint, ln trn- duction litteralo de deux nrticlcs dix nouveau Codc pBnnl ayant trait n u Spiritisme.

Depuis ln declaralion de ces pcinrs s6vOres les mediums guerisseurs ont du refuser leurs soins & des centaines de mnlndcs soignbs gratuit'ement ; les spirites ont protcst6, mais il y a une liguc composde de medecins et clc jonrnnlistes-medccins neantistes qui ont interet a ce que ces articles soicnt conserves dans le Code ; il est plils que probable qu'ils gagneront la partie.

La Revue Spirite, a Paris, devrail a son tour publier une protestation cl. cc sujet.

Telle est l'etrange nouvelle que j'avais a vous donner. LIEUTAUD, pro f e s ~ e w .

Le nouveau Code penal de la Republique Bresilienne a publie sur la rubrique R Des crimes contre la sante publique )) ce qui suit, ayant trait nu Spiritisme.

Art. 158. - Pratiquer le Spiritisme ; la magie et ses sortileges ; employer des talismans et la cartomancie pour exciter des sentiments de haine ou d'amour ; inculquer la cure de maladies curables ou incurables pour fasci- ner et subjuguer la credulite publique :

Pcinc dc prison cellulaire de un B six mois, et amenda de ccnt ii. cinq cent mille rcis.

Si par l'influence ou la consequence de l'un de ces moyens i! r6sulte ni1 patient, privation ou alterntion tompor~xires ou permanentes des facult6s psychiques :

l'risoii celliilnirc dc un a six nns et amcndc dc 200 h 500.000 rcis. D Que pcuvcnl lcs pdnalit6s inscnshcs contrc l'instinct nnturcl dcs mnsscs ?

Ln iivibrc ne rcmontc pas ;l, sn source cl l'hmc humainc fuira dc plus cn pliis Ics tloctrincs n6lhstcs du riOnnLismc. Le Spiritisme g h e lcs nutori- tnircs llri.4licns cl qu'importe 7 notre philosophie si logique, toute frntcr- ncllc Ics Lrnrisformerii, cela cst I'ntnl, ii l'aide de ln rbincnrnntion ou clcs vics successi\ cs sur notre sphfirc. Ln logique dc.: choses lc veut.

CERTIFICAT : JC ,oussign~, G. Rame1 certifie qu'en 1853, b Eessciiny, par suite de ma !chute du haut d'unc voiture /de foin, je souffrais beaucoup de

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ct clcs rcins ; ma femme avait aussi des maux d'estomac ct clc t,yc; nos gudrisons raclicnlcs ont k t6 obtcnucs en rnoins rlc dix ininiilcs tlc magnel i . ; a t i~~~. .J';ltlc~tc 6jinlrmcnl qiic, mtignGtisO pcndnnt quclqiics rninutcs, j'ai 1)crtlu complblcmcnt unc vieillc habitudc de virigl ans, ccllc de priser clinque jour quinze ccnlimos de tabac. Ces r6sullats nous ont rnaiiitenu en honnc snntS jusqu'ii prkscnt, ct nous Ics dcvons au Comman- &-nt Dcprfinos, Icqucl, pour loulc rB~~!uni 'rnli~~i, CS@ ccllc rcconnnis- sance dc fairc lluv nutrcs cc qii'il n fait pour nous. (aout 1889).

Ce certificat est ldgalzsd pal. lc maim, M. IZoncZarl. M. D ~ p ~ i m o s pourrait avoir nnc collection rlc certificats parcils car le bicn

pour lui chose la:icilc ; il gibrit cn cc momcnl une pcrsonne nntimiqiic et ankylostc aux genoux cn In magn6tisnnl gratuitement ; il s'occupe dc tous ceux qui ont recours a lui.

- Un rddactwr dc 1'Eclnir etant a116 intcrvicwer Edouard Drumont h Soisy-

sous -Elioles, s'exprime ainsi : •á Si jamais vous allcz Soisy-sous-Elioles et que vous demandiez B rin

hahitant de la IocalitO ou demeure M. Drumont, il vous rdpondra : Vous n'avez qu'ii prendre la grand'route qui conduit a Chaniprosay ; Zh

mi-chemin vous verrez une maisou qu'a pas de fenetres sur la routc. C'cst Ih que reste M. Drumont. •â

La maison qui n'a pas de fenktres cst en efiet connue dans tout le pays. Nous sonnons h ln pclite porte sur laquelle nous lisons cette phrnsc

Bcrite en gros caractere : Vive Drurnonl tomOezir des Juifs ! La bonne du (( tombeur dcs juifs )) vient nous ouvrir. Elle n nom Marie ct

elle es1 plus connue encore quc son maitre a Soisy-sous-Etioles. Elle no pratiquc pas ill&galcmcnl la mbdecinc, mais elle passe pour donner, grn- Luitement, ccla va sans dirc, cles conscils dont on se trouve g61i6rnlemciit bien. Ellc sc rend ;lu clicvcl drs psuvrcs qui la mandent, et l'ow cite des cas de gue'rison. uraime?zZ eatraordinnires. Voih pourquoi on iiimc Marie h Soisy- sous-Etoilcs. •â

Le mailrc ct Miiric cruicnt i i In pluralil0 tlc.; existcnccs dc l7i1mo sur ln terrc.

M. Burnn, ;i .Tm, (Giroiitlc,j n dpotisd civilcmcnl son mddium Bcrivnin, magnktiscur tlcmi-spiriliipl, noiis dit-il ; Ic 20 rl6ccmbrr au soir, il y ;iviiit r6union c h r ~ lui :cl 1cs;clicr.; iii\i+il,lc.; qc sont n1;milQst6.; pour ilpprou\fcr l'acte quc~lcs 6poilu avnicnt nccoinpli. Ic prriniilr tlc cc1 ortlrc d'tiis lc pays. Mme Burnn, nie Ca~ te r znr Blltc., dc C;iiitoi.;, nppniticnl h unc famillc spirilc; elle ?oigne grntiiileincnt ccuu qui souffrent ct lriir eupliqurt no'; rloc.lrines.

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76 I{ I C V U I C SPIIII'I'E -- M. Alary a Er-Rahel, prov. d'Oran, nous ocrit que, pendant ses vacances

dans l'Aveyron, son frere entendit tous les jours lc: tic Lac d'unc montre clans le bois de son lit, tic tac qui se deplacnit lorsqu'on cn chcrchnit In naturc et poursuivait mon frEre (car lui scul entendait dari.; In fnmillo coin- pos6c de six personnes) dan.; toute la maison. Ce hruit se revelait reguliere- ment h 3 heures de l'aprbs-midi et de 8 heures & minuit ; passe cette hcurc, plus rien ; cela dura deux ans, le grand pere de Germain 'Ilary etait mort dans ce lit.

M. Alary a connu 5 la Case, commune de Truel, Aveyron, Pierre Fabre, lequel brouillk avec sa bru lui disait etant malade : •á Ma haine te pour- suivra meme apres ma mort u. Cette bru lc soignait ri contre ccour. Avant sa mort la bru apercut autour du lit huit chats noirs et voulut les chasscr les croyant venus du voisinage, ce fut inulilement, les bbtes glissaient sous scs coups. Le jour de la mort les chats maudits s'acharnerent apres le cadavre, le renverserent, et la bru, seule :.oyantc, appela ses fils Ages de vingt ans, qui remirent le mort sur son lit. La bru s'en confia a plusieurs cures ; ils vinrent, interroghrent les esprits qui pretendirent rester aupres du lit. Apres l'enterrement, un etre fluidique maltraitait horriblement la bru de Pierre Fabre, la deshabillait pour la frapper, dans la maison il faisait un bruit terrifiant : coups aux portes, vitres brisees et en se retirant, il pro- duisait un vent violent. Plusieurs personnes, mediums comme cette bru entendaient ces choses etranges.

M. Alary a toujours un reve, chaque semaine, celui do planer dans les airs ; sa femme de meme. A l'avance il est averti de la mort de ses proches parents.

Ai. C. Kifla, d'Aix, a vu en Belgique une carabine et une boite dc car- touches transportees par quelque chasseur invisible, etre psychique qui poursuit les chats mar~udeurs et entre dans une veritable rage parfois, s'il est Bvoque, car il brise et casse tout ce qui est & sa portce. ARruuclles il n vu des materialisations rcmwquables, niees par certaines coteries qui crai- gnent l'esprit de justice apporte par le spiritisme, et h l'aidc duquel tomhu- ront les allegations fausscs et seculaires propagees par lcs ennemis des verites essentielles. M. C. K n a a vu uii objet relativement leger, rctenu au plancher par des forces invisibles, il etait impossible de le detacher du sol.

Choses et aulres : On ne parle plus que d'hypnotisme et la nouvclle sciencc est admise par tous les savants.

Or, en 1840, l'Academie de medecine de Paris, reunie cn concilc solennel, fulminait contrc l'hypnotismc qu'cllc d6clorait une simple poradc clc cliiw-

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latanisrne indigne de figurer, meme nominalement, au role des sciences dument reconnues comme telles.

En 1890 M. Brouardel, lc doyen de cette meme Acadomie, d i~cu le en pleine cour d'assises les n~ysterieuses manifestations de la force psychique inconnue dans son esscnce, mais puissante, mais indiscutable.

~ 'ant i thbse est piquante. C'est un pcu le cas dc la microbiologie actuelle. naspail pretendait que toutes Ics maladies provenaient de corpusculcs infi- niment petils qui se glissent, pour l'infecter, dans l'organisme. Et chacun de railler Raspail.

Les corpuscules d'antan sont revcnus sous le nom dc microbes admis par tous les savants et btudies, traques, catalogubs dans tous les laboratoires.

Les charlatans de la veille sont les savants du lendemain.

L'Orient, organe spbcial hebdomadaire des interets grecs et Danco-orien- taux vient d'entrer dans sa troisibme annee. Ce journal paraissant il Paris 1.17, boulevard Saint-Michel), sous la direction de M. N. Nicolaides, a pour bnt de propager l'influence frayaise, de contribuer a tenir les regards de l'Hellenisme tournes vers la France et de defendre le principe de l'integrite de l'Empire Ottoman.

A une epoque ou d'autres nations occidentales font tant d'efforts pour gagner du terrain en Orient, au detriment de l'influence francaise, le public francais ne saurait se desinteresser des evknements qui se passent soit dans l'Empire Ottoman, soi1 dans les pays avoisinants.

Par son devouement aux interets francais, la competence technique de ses redacteiirs et correspondants, l'orient se recommande, comme source d'informations, a ses confreaes de la presse francaise, et aux lecteurs desi- reux de se tenir au courant des faits de la politique orientale.

MORTAIN. - Tire de l'Express de Caen du 5 decembre 1890. - Un fait vrai- ment extraordinaire s'est passe tout recemment a Ger, dans la Manche.

On venait d'inhumer un vieillard de la commune, agc! de 85 ans et dbjh b%re etait recouvcrtc d'unc ccrtaine Spaicseur dc terre, lorsque le fos-

soyeur entendit trEs distinctement frapper quatre coups qui semblaient du cercueil. Pris de peur il courut avertir le maire, Ic docteur Maii-

ger, e h . , et en presence de tSmoins le cercucil fut ouvert et on constata qu'il ne renfermait qu'un cadavre glace : la mort etait donc bvidente.

La biere fut redescendue dans In fosse et cclle-ci fut comblee. Le fait quc nous signalons devint surtout extraordinaire, lorsquc le f'os-

SOYeur qui procedait a cette operation et avait deja jeth sur le cercueil plus 'unmetre de tcrrc, a entendit seize )) coups scmblablcs aux premicrs ; ils

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78 R E V U E S P I I ~ I T E - f'urcnt aussi pcrcus par lcs pcrsoniics presentci; au nombrc desquelles se

troiivait un (les vicaircs dc ln paroisse. Ccltc ch0.c \ rnirrieii t inc~plical~lc a vil cmcrit impressionne Ics meml~rc,:

dc In filrriillc du defuiil, In populnlion tlc Ger ct celle tlc.; en~i rons .

Et dans plrisiciirs nutrcs deparlcrnciits de vic ~ialionalc, niC:mc claiis cctlc, forlcressc tl'iiillucncc rcligicusc cl d'nuloritb supr0rrie, l'llnlie. Ic mfiiiic travail se fait sentir; jusrlu'au Vnlicnn infime, oit le grand potcntnt est assis dans sa puissance, des murmnires, des trem1)lcmcnts et dcs bruits sourds 6trnnges - non tlc la vic physique, mai-; de ln vic spirituelle - sont percu, par le vieillard qui s'i'tonnc et s'btonnc encore dans l'atfentc des choses qui sont h venir. L'autocrate ct ses courtisans feront un effort pour etablir - et retablir - un nouveau pouvoir, de nouvelles formes et de nouvclles ceremonies, pour exercer son influencc plus loin, B cause de cette inclica- tion et de cette annonce d'un changement qui approche, et que l'kglisc catholique sent jusque dans les profondeurs mbmes Se sa vie.

Dans les premieres dix annees h venir vous constaterez de grandes luttes entreprises par la hierarchie de l'figlise catholique, par des polentats au pouvoir pour retenir ferme l'autorite qu'ils ont conquise ; et, pour aug- menter leur puissancc, l'Eglise romaine s'agitcra afln de s'btendre plus loin qu'elle ne l'a jamais fhit jusqu'k present. Ce ne sont la, touterois, quc lez marques certaines de la revolution prochaine qui 6tahlira sur ln terrc - aprus quc lcs vieilles formes et ceremonies supcrstiticuses auront 610 balayees ct les dYcom1)rcs enlcves du sol -un nouvcnu systbme (le tolerniicc rcligieusc el de libcrte qui scra coiiimc une eloile lumineuse dans le cn,uia de tout homme, le dirigcnnl vcrs un dtnt superieur dc boiilicixr, dc pro.pc- rit6 et dc paix. Et cornmc la puissancc clc llomc succombera, l'esprit clc lihcrte fera, cn ltalic, des progrbs pliis consiclernblcs quc ccux redi+ jusqu'h cc jour, quoique, amis, vous scricz Olonn6s si vo i i~ poiikicz cnlrer dans In citndcllc mOim de ccltc nation, et voir combicn l'esprit de lilicrlis s'est propage dans lcs tlcrriicrs vin81 ans.

Ainsi cn csl-il dcs grands Ihnts, ciripirc.i et jiou\crncinents du rrioiidi: entier; nous nc pouvons pas lm menliorincr lous, sOpiirOmen1, niiiii Loi14

travaillent en vue de qucl(liic cbliosc dc riicillciir au liiivcr.; dc singulihrc~ expdricnces cl d'unc clisciplinc rclhchdc.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 79 - Ln France elle-m8me sait ii peine oii cllc en est aiijourd'hui : clle est une

Republique libre proclamant la volont6 du peuple, ou un gouvcrncmcn t oblig6 tl'exprimcr de divcrscs n inn ihx les dCsirs cl Ics ~010iliCs

de l'aristocratie? .... Cependant l'ocuvrc avarice ; cllc contient dans son scin des intelligences et des ccours agiles par le pouvoir clc l'espril qui, bicntiit, jaillira en une expression noixvellc ct proclamera dcs formcs ct dcs syslhincs de vie, de pensec ct de conduitc qui scront en h6nCdiction ai1 mondr.

Ici, en Ambriqixc, nous trouvons unbtat dc choscs Ctrnngcs politiqiicincnt parlant. Le mondc parait btre tiraille cn scns contr;tirc, ce pelit montlc qui est le votre. Commc peuple ct comme nalion, voiis t?tcs divisth conlrc voiis- mmes sur des q~mt ionq qui scrnbleraicnt avoir unc grantlc importaricc pour l'humaniti: considCrCc dans son cnscmblc. Dcs partis ct de< f i~ t :L i~n~ s'elkvent constamment, et, eii v6rit6, on dirait parfois que la maison cst divisee contre elle-mbme, incapable, par consequent, dc sii1)sistcr. Ccpon- dant l'element de IibertC est ici, l'csprit de progr85 ne pe~ i t pas 0tre nrri;ti: dans sa marche; et, malgre tout, le peuple americain, dans sa totalite, independamment de l'esprit de parti, de l'ambition pcrsonnclle et des iritC- r&t$ prives, comme de toute faction, repand au dehors une influcnce magiiC- tique qui se trouve etre une force permanente et un fort bouclier h cettc nation. En meme teirips elle recoit des conseils superieurs du monde spiri- tuel, des forces et des pouvoirs qui aident & cimenter les liens de la fraternite ainsi que ceux des interets prtrticuliers et des interdts g e n h m x , dc manierc

unir votre peuple. Noixs ne nous arreterons pas {L parler du pouvoir politiquc qui aclmiriistre

actuellement les affaires de la nation. Si les conseils spirituels n'avaient pas voulu que ce pouvoir politiquc special administriZt scs forccr clans le temps prhsent, cc pouvoir et ce parti nc seraient pas en fonctions. Si, il y a quel- ques annoes, il n'avait pas CtC dCcid0 par le CongrEs spirituel, di rigC ct 6tabli par des Ames qui ont 5 cceur le bien de ccttc nation, - cl qui oiit gagne ia placc qu'jls occupent par lcurs efforts au travers dcs Cprciivcs ct de la disciplirie - qu'il y aurait un changemcnl d'atlministration pour tlcs but5 pleins dc sagesse, pour f a i x kclore cics id&% ct dcs forccs clui avaicnt

tenues comme sous chartrc privkc, et pour susciter dans lc parli vaincu de nouvelle^ regies de ~>ensCc ct d'cffort, cc changcmcnt n'aurait pas cu lieil. Certes, nous savons micuu que vouq ne pouve7; lc fairc, qii'il y a

de fanatisme, beaucoup d'ainbition pcrsonncllc, beaucoiip tl'iritC- prives en jeu, grAce au pouvoir actucllrmcnt en charge.. Mais nous

Savons aussi que toutes ces ch0v.y sont 11Uc~s~aires, ( ~ ~ ' ~ 1 1 ~ s son1 iii6vitnblcs le processu3 de dbveloppcmcnt dc la vie d'unc nation. C O I ~ ~ C il y a

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80 REVUE SPIRITE - exterieurement, dans la nature, des convulsions, des frottements, des 616- ments en lutte, durant le processus de developpement d'une vie planetaire, ainsi il y a dans l'histoire de In nature humaine, des luttes, des oppositioiis et des persecutions durant le developpement et le travail d'achkvement de la vie spirituelle de l'cspbce humaine.

Deux grands partis maintiennent lcur preponderance sur cc sol, et cela est bien ; car l'un sert de contrepoids pour contrarier cerlaines conditions et positions de l'autre. Tous deux sont necessaires B I'heurc actuelle et accomplissent une tache qui, tout cntibre, vise l'avenir et non Ic prescnt.

Et ainsi, amis, l'couvre marche. Mais cc sur quoi nous voulons lout par- ticulikrement insister en cc monient, c'est la perspective qu'offre le roch ha in siucle dans ses rapports n e c cette nation. Nous estimons que l'aouvre capi- tale et le pas le plus important qui aient ete faits cette annee eu egard a cette contree, ca ete la reunion sur ces bords des diverses conditions dc systemes gouvernementaux dans cet hemisphkre, si bien que ce que vous avez appele le congres panamerique •â a ete etabli et mis en relations avec les officiers d'fitat et le peuple de votre propre gouvernement pour des fins speciales. Nous avons en vue I'etablisscment d'un systbme d'arbitrage, ou plutot d'une police de paix, entre diverses unions gouvernementales de ce continent americain, et ce sera une puissance dans le monde, qui s'atti- rera non seulement le respect, mais la cooperation d'autres nations ; par son moyen d'etablir sur notre globe tout entier une police de paix qui rendra impossible tout systhme de carnage ou de guerre physique.

Voila ce que nous avons en vue. Le commencerncnt en est ici ; le resultat ultime ne s'en est pas encore manifeste ni se manifestera probablement pas dans la prochaine decade, - mais une nouvelle Bre va se lev2r. Quand un autre siEck s'ouvrira sur le monde, ce sera avec une force et un pouvoir nouveau.

Jamais auparavant l'union et l'annexion du Canada a cette contree n'ont paru si proches ct si inevitables qu'a prCscnt u, ceux qui, du monde invisible, surveillent les afiaires dc la vie nationale. Non que vous dcviaz voir quclquc indication parliculiBrc d'unc telle annexion cette annee ou l'ann6c pro - chaine; peut-etre ne la verrez-vous pas avant la fin de ce sikcle. Mais cllc vient. Et lorsquc le Canada formera corps avec les Etats-Unis - comme cela doit Otre et sera - il se manifestera, vous le verrez, non dans des dircc- tions arbitraires ou dogmntiques, mais par des mesures pacifiques ct Ic dQvcloppcnicnt spiritucl, unc unite de forces ct une exaltation de puissance qui scront dc la plus grandc utilite au monde. Le Mcxirjue scra aussi annexC a\cc lc temps. si bien que cettc contree coritiendra dans ses fron-

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JOURNAL D'ETUDKS PSYCHOLOGIQUES 8 L - - tieres, sous la nouvelle juridiction, dcc Glcrnc nts de puissance disparates et divers, tousprCparant l'etablissement d'une forme de vie nntionalc, comme

li'en avez pas rbve. Il peut y avoir et6 fait allusion, mais les delails ont pas encore ble donnbs au monde.

Bientut il se formera, daiis la vie politique de cette contree, un nouveau qui ic recrutera clans lcs d e u ~ qui csistent actuellement. Les meilleurs

e~ements que l'un et l'autre contiennent se mettront en avant et se coali- seront : cctte union leur donnera une force r6clle. Non que les vieux partis mourro~lt : l'opposition et la luttc continueront. El!es sont necessaires pour donricr naissance a des formes plils klevkes par la loi du developpe- ment. hlnis 1s nouvelle forme se montrera sufrisamment nnimee de force spirituelle et morale aussi bien cpintcllectuelle, pour faire son chemin, tenir sa place, accomplir sa tuche.

A present, amis, nous en venons CL l'etat spirituel du monde; m?' ~ i s nous ne regarderons pas au dehors, chez les autres nations, nous ne penetrerons pas meme dans la vie de cette contree americaine, en ce qui touche a son etat spirituel atmospherique. Ce qui affecte In volonte individuelle, neces- sairement, affecte la comrt~unaute; ce qui affecte la communaute doit avoir, inevitablement, une influence sur 1'Etat; ce qui affecte 1'Etat affectera les Etats-Unis et la nation libre; et, par consequent, traiter de l'individu, c'est traiter du pays dans son ensernl~le.

Le progres spirituel de l'individu est notable. Il y a dans l'air tant d'obs- curite et de bruit, de guerre qu'il se peut que vous n'aperceviez pas toujours cet etat spirituel; mais l'esprit de progres existe. Les vieilles formes se dissipent, les vieilles coutumes sont renversees, les vieiix debris vont etre balayes, et de nouvelles formes, de nouveaux systemes de pensee, des sen- timents plus genereux, se fraient incessamment leur chemin, s'emparant des esprits rbflechis, et reclamant leur place dans le monde. Nous l'obser- vons dans la chaire et au thbiitre; nous le decouvrons dans le laboratoirc de l'homme de science et dans le cabinet du penscur ; nous i'apercevons (le tous cotbs, car c'est le pouvoir de l'esprit, et on l'entendra. 11 y a beau- coup de nuages, beaucoup d'ombres, I~eaucoup de difficultes partout autour de nous, et le Spiritualisme semble avoir cngendrb et cngendrcr encore Plus de ces ClSments de discorde qu'aucun autre mouvement pcut-Stre de la terre. Mais ccla n'a rien d'cutraordinaire, amis. car de tous Ics mouve- ments qnc le monde a vus, il est le plus forlifiant (invigorating; ct le plu.; troublant. En un sens, c'est le plus progressif, puisqu'il combat les vieille< 'uPcrstitions, les rieilles formes de servitude et les vieilles erreurs : il nc fiera Pas dCtourn6 de l'accomplisscmcnt de son qui est d'cn dclivrer 1'hUlani16.

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8 2 R E V U E S P I R I T E - Cc.L il rnu*c clc rcla qu'il cree e t rassemble autour tlc lui unt1 rri.,indc

confil-ion tlc pcii.~k, et mOrnc recoit dans ,es rang3 tic, inili\iil~i-% ($\cm- triqiirq. b,?llott~% .;Ur In ~ ~ g u c inccqsantc, sciitant Ics cli,inr;cinciil~ (lui approvliciil, rilais lir sncliniil ni (l'oit il5 ticiidroiit, ni ou il- coiitliiiiulil, ct ne C ~ ~ ~ J ~ I ~ I I u11 pn3 ou, PIIL-mCines, ils s e r w l et~iporl<~,. 1 3 aiti\i i l * ( L i - ~ c n t l c i i r ~ li~i~ccs, Icur inlliicricc, lcur ;linciStuiiic~ l ~ r r o ~ i u e l l c coiil r c 1 1 c d i l x

(111 S~~ii~i111, i l i~inc qui leriin seiii1)lc Clre l'agcnt iiiolcur qui rciiiuc cc, li>rliics de 1,i \ ie 11 ~iniainr .

Yeu\ Ic.; troiikcl! pCni~Lr,inl tli~iis 105 rangs, s'dcvnnt contre 11.- I'uriiics que -\IJLI- abc./: e l ; i l ~ l i e ~ pour propnqcr 12 v6ril6. l<n npparcncc, il- soiil tlcs Spii.iliinli,tci, cl ccpciidniit il.; altaqiieilt ces 6113ncnLs inhiics qni \thiidilc- raiciil tlc\oir Icnr Olrc d'une si grnntlc ulilitC. Vous lcs ~ o j c , : clui w cou- Jrcnl (111 mnnienn tlc ln \cr lu pour ;~cconlplir les couvrcs du i i ~ i l , l~rclriicldnt Otrc r c qu'ils ne sont pas, - et IOLIS IOUS d 6 c o u r q p . VOUS - C I ~ L C L celte granrlr mnrbe dc bntaillc sous bien des rLxpportc. Vous ' I O U ~ ljgured que, mntPricllcmeiit parlant, t o u i n'etes pas soutcnus commo \ o ~ i , clewiez l'etre, ni vous, comme sociCle dans celtc ville, ni les outriers du Spiritua- lisme t:ui rnucl-icnt de l ' a ~ a n t pour porter au monde le pain clc \ i e et le m e w m dc paix ct d'jmmortalite. - Ceci est u n fait, nous ne le cachons pas. ? ; r > ~ ~ s w r o n s qu'il existe une grande opposition, une lutle coi1qid6- rablc. Sous saFons qu'a l 'heure actuelle, il y a beaucoup 3 conil~atlre, ct qu'il cri sera de meme dans les premiercs annees qui suivront. Nouq saIoiis qu'il rcra necessaire de nous defendre \aiIlniilment m e c 1c.j arniei dc 13 ~ 'er i l i ' , et (le rester ciebout, iiiebranlnb1e.l. en facc d u inonde. i'oi~it de crnintc ni dc lreinbleincnt, mais les front$ hauts, sachant quo Li .;cicncae e l ln ti\rii6 sont (le notrc co16. Telle cct In verjtnble plde-forint, sur lacluclle noil. I I ~ i i s lcnoiis. Nouq rencontrerons tlc l'nppositioii, rioiis t ~ i l r o n ~ ;L coin- 1)aLlrc tic\ Icnlatives qui, dc divers cotes, s'essaieront h nffciil)lir iiolrc coiivre ! voilli iiolrc pcr<pccti\c !

Noil* \oyons Ic ciel c l d r qui c'6tend nu-dcsiuc dc nos tCtw ; le solcil lui1 ; ~ c \ r,iyons clardenl sur nous. ?rlcliq (1ms le lointain, nous , i p c i ~ t ~ ~ \ o i i ~ des w n v s qui sC formcnl u n h un, ct, sans ol'frir des npp~trcriwi p , i i t i w liurciiiriil n?cnacnntcq, nia.>scnt leurs forccs et eiiipietcnl sur 11: cicl (lii*o- leillu. Uiciitut ln liimiurc ~ ' ~ b s c u r c i l ; 3 prescnl In pluic tornl~c, i l y (1 (Ici roulcii~c~iils (le lorincri'c tlnw I'QLciitluc, 1,i tempOtc Ccltitc c l sr~iiil~lc iioycr ln Lcrrl-. ilhi.; cc n'cst iliic pour u n temps. Les riuagc; i c tli,iipriil, p r c e q~i'il5 ont iI6pcri4 Icur puis~nnce e t lcur forcp, 1;i Ininibre rc\iciil r t wiirit 3. In Ici rc, I c sol I~oitl'liiirnitliti~ et m6mc ezt raf'raiclii par l'oi'ngc. 1h iiuu\ c ~ u , nOui \ n) 0113 Ic cicl tl'a/iir cnsolcill6 ; nous le\ oiii 1105 tc!Lci cl 1 1 1 ~ ~ s lio~ld

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JuURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUEa 83 7 ,kjoLlissons tle livre. Ainsi, dans notre atmo.phere spirituelle, nous avons le limpide ciel Ijlcu, le ciel de la science illumin6 par le g1orieu.t soleil de la verite. Mais ici et 18, nous voyons se rassembler les nuages (le la perhe- cution,de l'opposition et des epreuves. 11s se rencontrent ct uni,sciil leurs forces, ils Cpuiient l e ~ i r pouvoir sur nous: la temphte s'abat cl ln tele peut se un moment sous elle. 'Mais bicnl6t, leurs prorision.; s '& .n t ,idees c l leurs forces dissipees, le rie1 brillant dc ln scieriw s'Clcridr,~ dc

beau et serein, eclaire par l'irnmuablc soleil cle la ~SritO. selle est ln s i t i~i t ion du spiritualisme. J1 rie peut pas ctrc elouffe. Il

poursui\ra sn voie. Il a ~ ~ t n e t r e dans le ccour de rnilliers ct de millions d'hommes, rt pnriout oh il n trouve un asile, et pris racinc dans l'intclli- g p c e ausqi hien que dnni les facultes i~ffectives, il ne pe:xt plus Otre cffacC. 11 demeurera en depit de toutes les mnchincs de guerre dirigees contre lui, soit par ses ennemis du clcdans, soit par ceux du dehors. Et si nous sommes de fideles serciteurs. nous efforcant de fdire notre devoir, alors, malgre toute opposition, nous ferons de notre mieux pour maintenir notre position comme o u ~ r i c r s du spiritualisme, notre influence comme spiritualistes. Ceux-ci, nous en avons la ferme assurance, sont plus moraux dans leur vie, leurs aspirations, leur conduite. tant a cause de cette connaissance qui est venue a eux que parce qu'ils sont une puissance travaillant ici sur la terre, pour le monde des esprits.

Mes amis, nous vous montrons la situation telle qu'elle est. Il y a gran- dement a se rejouir de ce que nous avons fait au nom du spiritualisme qui inspire un legitime orgueil. Vous avez tous le droit de sentir cette fier16 s'emouvoir en votre et dc remercier Dieu et le monde des anges d'a- voir ete des instruments choisis pour vivre vos vies ici au nom du spiri- tualisme, pour travailler en sa faveur, pour repandre votre influence indi- viduelle et collectivc par l'intermediaire du Banner of Light, et sous In direction (lu mondc spirituel. Trous fpouvez etre fiers, en verite, de main- tenir une sitiiaton, elevee ~is-il-vis des hl~nimes, elevee en conn~issailces s~iritucllcs, comme de ce que durant les longucs annees dc publication de votre feuille, celle-ci a toujours insisth sur la puret6 de ln pcn4e et de la vie, non pn? tan1 par ses cvhortations que par son excmplc, par les cnsci- Brlements qu'elle a propages.

Ah! amis, rous pouvez bien Cire fiers cles archivcs qui sont les vdlres, - non pas sculenxnt dans leurs rapport7 avec la tcrrc ct les milliers de cccurs "ffliges qui ont cte reconfortes, d'esprits tourmentes qui ont 6th eclaires, de vies Ijtigiiec.; qui ont ettJ slirnulOci b nllcr dc l'arnnt, grjcc au sccours qui, de scmninc cn semaine, est parti du monde cles aiigcs c? clc l'utnhlis-

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84 I ~ E V U ~ : SPIHITE

sement materiel de cette cite., qui a nom : Tite Bnzner of Li.qht. Si vouq pouviez voir ces archives, et en lire les pages semaine apres semaine, comme nous les voyons dans le monde spirituel, pas une pensee d'embarr,is materiel, de lassitude physique, de dtkouragements et de limitations extC- rieurs, n'etoufferait le bonheur dans vos cmurs, au souvenir de cc que vous avez fait et f,lites encore. Mais vous ne pouvez pas voir c~l i i ; cela vous cst reservE pour le moment ou vous entrerez dans la vie superieure. Ainsi, il vous filut attendre, et vous trainer en thtonnant dans l'ombre scntant votrr faiblesse et vous heurtant aux desappointements et aux decoiiragenients, jusqu'a ce que le dos se voOte et que la tBte s'incline sous le poids des annees terrestres. Cependant, amis, rappelez-vous qu'au del2 de toutes ces scbnes de tumulte et de lutte, i l y a des armees et des armees d'ilme~ exal- tees qui connaissent votre travail ddvou6 et sont avec vous de pensee et de sentiment, applaudissant a vos efforts vers le bien, et remerciant Dien dc ce que, a cette epoque, et dans cette generation, une si grande puisse &tre accomplie pour l'instruction de l'humanite. (Tire du Bunner of Liglzt, 13 septembre 1890.) Traduit par M. le pro@sseztr D. M e ~ z y e r .

Soreze octobre 1880. .- Monsieiir et cher F. E. S. : Je voulais vous ecrire cette lettre il y a deja longtemps ; elle va depasser en longueur une lettre ordinaire, car c'es1 tout une histoire, et c'est pourquoi j'ai hesite a prendre la plume.

J e crois vous avoir dit incidemment quelques mots de ce qui s'est passe lors de l'inauguration de la statue du P. Lacordaire et voulais alors vous relater les details suivants qui remontent h deux ans, au mois de juillet. Je pus alors constater la presence d'Esprits faciles a c!asser si, selon I'Evnngile, a l'arbre on reconnait le fruit. Ces Esprits semblaient m'avoir prise A partic et choisie comme tkte de Turc ; evidemment c'csl bien ~ n o i qu'ils visaient ou plutot l'auteur des Causeries spirites et du Messie de A7azareth. Contre leur attente, ils ont trouve plus fort qu'eux, car ils etaient loin de soupconner I'intervenlion des defenseurs que Dieu nous envoie quand nous travaillon~ pour la verite.

Dans le courant d'ao0t 1888, jc visitais des parents qui habitent un clx'i- teau de nos environs; la sante de Mme L..... n'etait pas ~atisfnicaiite, mais j'ignorais la nature de son mal el jusqu'it quel point on devait s'cn inquieter.

M . L..... fut la premibre personne que je saluai et je lui clciiinntlai com- ment allait Madame; pas bien, me repondit-il ... rien nc lui fait mal, mais

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JOL'IINAL D'ETUDES PSYCHOLUGIQl!&S 85

,,]le deperit, ne prend aucune nourriture, dort tres peu, et d'un sommeil quand elle finit par clore les yeux. Elle a des idees sombres, des idees

de mort, rien n'ameliore son etat. Mme L..... entrait au salon, et en lui serrant la main, je remarquai son

teint cadaverique, l'aspect d'une delerree (cela dit sans exageration). Je la questiorinai, lui demandai comment cet Ctnt maladif s'etait declarc, tout semblait mc dire qu'il y avait lk-dessous quelque influence maligne, commc j'en vois chez tant de gens.

Depuis quand etes-vous ainsi? lui dis je. - Depuis l'inauguration de la statue du I%re Lacordaire; voici comment ce mal a debute :

~ t : jour de la ceremonie, je partis le matin bien portante, contente, gaie, alerte que de coutume, pleine de courage et d'entrain ; 3 SorEze, je fus

charmee de trouver une excellente place d'ou je pourrais voir et entendre les hommes qui devaient prendre la parole dans cette solennite. Au moment "5 le voile de la statue fut enleve, je faillis tomber en syncope ; un je ne sais quoi, une sensation insolite me saisit soudain, j'etais presque evanouie Je me relevai un peu.. . Mais vous m'avez fait bien du mal quand vous m'avez lorgnee ... C'est surtout ce fait qui a acheve de me rendre malade.

J'ecoutais ces paroles etranges et me demandais si j'avais bien entendu. Que voulez-vous dire, Madame? et quand vous ai-je lorgnee?

-Ce jour-la, reprit-clle, je me disais : pourquoi Mme Catala cherche-t- elle ainsi a me nuire, a me rendre malade? ... Je ne vous crois pas mechante et vous m'avez fait du mal, n'ayant rien fait pour le meriter; pourquoi donc m'en vouloir ?

Ces choses etaient dites avec sincerite, tres serieusement ... . Jecompris alors, etrepondis vivement : (( Je vous aurais lorgnee ? e t quand, et pourquoi, dans quel but P , , . - Assurement oui, pendant pres d'un quart d'heure, la, en face, comme

Ca (et ellc portait ses doigts, arrondis en forme de lorgnon, a son ail) . - Detrompez-vous, chere Madame, r6flechissez et sachez quc jc ne suis

Pas capable de mentir, moins encore de vous faire du mal ; pourquoi et comment auriez-vous souffert par cette raison que je vous aurais regardee? Mes yeux ont-ils du venin ? Le sentez-vous maintenant. Ln veritb cst que je " Vous ai point vue cc jour-lh. Je suis sorti pendant vingt minutcs au plus, et suis rentree pour echapper aux ardeurs du soleil et 3 la poussibre qui rn'aveuglnit. A l'endroit ou j'ai stationne un petit instant je n'eus pu vous " O h et malgre mon amitie, j'etais loin de penser a vous. - C'est quand vous etes passee et que ~ o u s vous etes nrrhtee. - Mai5 il cut etC impossible de s'nrretcr, ln foule compacte pressait tres

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86 IiEVCE SPIRITE - hrlcinent ccu\ qui lui barraicnl le passage. D',iillcurs, cllc !)Lrrr,iit la vue aux personnes assises. - Ccpcndaiit, rlunnd je !ou.; ni vuc, Ics gens qui m'ciilourniciit ont dit : Joilh Jlnic C;llala ... •â Tou5 niiez uiic robe de Lcllc coiilcxr, h i t r de tellc

manibrc, un cliapcau garni tlc cclle Shcon, ~ \ e c l'ombrcllc cl Ic+ h i - :\Y-orli, au cliapcau? Aussi des souliers verni.; avec boucles cl'dcicr ? - C'cc1 vrai, Ic co-,luiilc czl exact, inais cc n'cst pas moi qu'un n IIE.

1 l t H ~ ~ L. iic connnil pas Ic premier in01 de> loi-; pEri~prilde.; cl *,iil sur Ic hout du doigl les prkccptcr clc ln saiiilc eglise c~xllioliquc, apo-tolirjuc c l romaine; cllc affirnie qu'elle n'a pas Cte lc joue1 cl'unc illuiion, cl pcrsi>lc b dire que jc l'ai lorgnbr. Pour cllc c'klait moi, cc ne poubail blrr cpc moi1 Il n'en cut point l'allu &l\mtage, il y n deux ou trois sibclcs 1)oiii' mc fdirc monter au bdchcr.

Je fus impuissante a corivai~icrc Mine L... de mon innoccucc el n1c scn- tant \ i~c inen t entrainbc, doniinbe par un sentiinent que jc ne pus mnitrice~ et sans y Stre aulorisbe, sans demander la permission qu'elle ne m'aurait certes pas accord~e, je fis spontanement de \igoureuscs passe.; sur la mal- heureuse csclave du dogme, pour expulser les mauvais fluides dont une nichee d'esprits fanatiques groupes et blottis sous le voile de In slatue de Lacordaire l'a\ aient saturee en s'elancant sur elle comme un \ 01 de c!iaus;es- souris.

Dcpuis plus d'un mois, ils la minaient tout doucement, usaient ses forces petit a petit, et auraient fini par la faire mourir, comme cela se passail dans le inoyen 3gc, 3 l'aide des envohtements qui n'&aient, vonme vous le savez, ~lonsieur , que l'applicalion des forces magnetiques, cloubl~cs d'esprit$ liaineus et malf,iisailts. Dam le cas de Mme L....., le sujct y prelait 3. mer- Jeille, prupnra qu'il Btait par la crainte dcs anathemes et ilc? foudres de l'eglise.

Quant a moi, j'ai paye d'audace en ne donnant pas a la pnlicntc Ic Iciiip- (le se clefcndrc ou plutut de repousser, dans son ignorance, Ics 11onnc.; iu- flucnccs que Dieu nous envoyait.

Le mari, liommc inlelligcnl, eut l'air de micux comprendre. ,Tt! pris cnliii conge de la famille et recommandai Madame dc prier pour chasser l'ennemi qui a3siCgeaiL si mecliammcnl sa pcrsonnc. Eilc me r6pontlii quC depuis qu'elle etait dans cet blal el!e ne poulail prier. Cclii prou\c, lui d i s je coiiibicn sont pieux cl boiis ceux qui ont hi1 cclle belle 6 q ~ i p i . c ~ \uul~ri t ~ o u s faire croire au mazmzis de \otrc coiisiiic. Je pricrnj tluiic poil]' lous, puisque lous ne pouve~ prier et je parlis en me tlcmandanl ce qili adviendrait de tout cela.

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JOURYIT, I) 'ETCDES PSYCIIOLOGIO::ICS 57 - ~ ~ ~ i . jnnri (iprihq, j'cn\oyni lwnrlre de ses noil\cllrsct Vinr L .... reponclit

[lepuis Inn \ i i i tc , plle n11,1il de micu l cn mieil\. Q u i n ~ e jours pli13 tard, cl](> 1:l,iit complutcmcnt rklal~lie.

~ l ~ l s r C I'Ciitlrnre des choccq, cllc est rcjtor cc qii'clle Clait : c i ~ m r i ~ c les dicu\ ,l'Kgl plr q ~ l i ont des oreillci pour nc pas cntcndrc et (le.; ~ P I I \ pour ,? point \ oir.

11 c.:l c~1i.ihincrncnt \ rni (pour les esprits surloul), lc pro\ crlw (pi innc- tionnc ln loi des affinitfs, cn diqant : qui se r c i w n b l c s'as-ctiil)lr. Ce n'est donc. pris !L moi, Monsieur, h ~ o u s npprciitlrc d~ i~iiel orrlrc itl,iiciil l ~ s incnriif.s ri'iiiii.; autour dc la slaluc. La iinturc (les in\isjblcs qni 1)1ai1,1irnl sur cil\ lc dkmontrc claircmcnt, ct cil nominnrit 1I. de Broglie, j'ai nninniiJ

ses salcllilcs. Cettc double haic d'hommes qui, en l'honneur de Lacordaire, reprkcn-

taient 7'zwlollhrnce rel2:r/ieuw, a. ramene trislenlcnt ii ma pcnsPe le SOLI\ iwir de cc5 paro1c.i quc prononca jarlis, nlec une con~ic t ion fcrmc et plcine cl'iine geni\rcitw jll~ision, l'esprit de Lacordaire si bicn~nillnnt, si 1iber:il et si qili- cere dans w n liberalisme, lui dont la robe, disail-il, devait d a m chacun rre

ses p lus p2'c n o o r t ~ ~ une Ztberte. AssurCinent cct Pminenl. Esprit n'etait pas 15, clans cettc uristocratiq~ze

assemblee : il aurait trop souffert ; le peuple illait fanntish !. . . Mais 5 quoi bon? Lacordaire n'avait-il pas, dans ses ecrits, affirme son independance '7 Pourquoi donc l'honorer souc un autre aspect que le sien ?... Qu'on lisc son discoiirc .:LW les etudes philocophiqucs, dont je l a i s citer u n pasqage et vous verrez, Moilsicur, arec qiielle f,icilile il savait Cchapper aux liens Ctroits d u dogmatisme :

4 C'est cn vain quc la foi SU^ la r a i s o n opposera Ses tcndanccs nu flot a montant dii matCrialisine. •â

Ces parolcs, con~enons-en, sont bien loin de In foi aveugle qu'on impo.:e aux croynirtc. Et ce1 aulre pnssngc non moins signifirntif, innis Sur leqiiel, comnic sur tan1 d'auircs, I'orlhodouie ferme niijourd'hui les ycuu ... je dis aujourd'liui, pnrcc que, nprEs a ~ o i r rcmanie les couvres dc mnitrc, on n'a plus crniiitlre qii'cllc soit cntiicliee cl7hCrCsic. Ce qiii n'cmpbchc pas que h i c puis6 il des sources pures pour Ics reproduire dans toutc leur intfigritC, ces quelqiirs ligncs ou l'on pcut lo i r , sans voilc c l sans dOtoiir, l'nmoiir r!e leur auleut. pour ln -\ Oritb et sa comprhhcrision du moii~erncnt progrcs.:if qiii Y conduit ... O u i , son amour, ses aspirations, scs hnulec pcnsCes q~zi cmpor- t&lll ver.: 1'idCal son , h a proplietique, il nc poilmit les 610ull;~r ni Ici

ct l'orgucillcusc orlhodolic, rnnlgrC ses l u e s toul opposbes, e w i c il(; Se ParCr de l'Cclut de son nom. Xiis cllc protcnlc cn rairi contre u n c n n r

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88 R E V U E SPIRITE -

juste et droit, contre cettc intuition profonde sous l'influence dc laquelle l'illustre dominicain a ecrit les lignes suivantes :

(( On dirait qu'aprbs quinze siecles d'union, le mondc est las de l'Eglise, cc 1'Eglisc lasse du monde, et quc l'heure approche ou l'aeixvre qui porte le •á nom de Constantin disparaitra dans l'avenement ct le rbgnc d'une autre l( pensec )) (1).

Ce langage, plein de hardiesse, nc peut laisscr le rnoindrc doutc sur le cnracthre et les sentiments de l'orateur sacre, et nous pouvons dirc qu'il etait dbja des notres, avant dc laisser sa depouille li la terre.

Apres cette digression, ou naturellement j'ai ete entrainee par le souvenir des faits qui ont CU lieu a son sujet, je termine en disant quc des Esprits ennemis ct moralcment d'un ordrc inferieur avaient re14tu une formc visible, et cette forme etait In mienne. On leur avait fourni de puissants elements sans doute, par la similitude de gouts et de penchants qui regnait dans cette enceinte entre les incarnes et les clesincarnes, v u que la materia- lisation s'est prolongee pendant un certain temps et aux yeux de plusieurs.

Mais pour comprendre, il faut etre spirite. Pourtant, malgre le mauvais vouloir, quand l'heure est venue pour l'eclosion d'une idee, cette idee est dans l'air, et on voit les hommes qui lui sont le plus hostiles s'en emparer les premiers, la saisir a leur insu, pour ainsi dire, ct la proclamer, sans reflechir qu'ils entrent en plein dans une question qu'instinctivement ils repoussent. C'est ainsi que dans un des discours qui furent prononces par cette pleiade de bien-pensants, j'ai trouve ce passage que j'ai copie commc specimen : (( Comment douter ici, cn ce jour surtout dc votre immaterielle (( presence et de l'influence protectrice de votre'ombrc angelique ? )) Et plus loin, s'adressant aux anciens eleves : A son insu, vous touchiez avec une damiliarite respectueuse et une foi naive, son scapulaire blanc, croyant vous penetrer de quelque secrEte vertu V .

Il fallait, parait-il, du spiritisme a. ccttc fCtc qui, pourtant, nc fut qu'une manifcstation ultra-catholique. Peu importe, l'idee marche, elle fait son chemin ct se repand. Elle arrivera plus vite, aujourd'hui que le vent tourne au spirilismc. C'est une question fin de sibclc, c'est dc l'actualite ct nou- savons depuis longtemps quc cela dcvait t?tre. Il faut que les iievroses, lcs crisiaquec, les desequilibrfis sachcnt la plupart du temps qucllc est la cauqe de lcurs maux : je suis h mbme d'cn ficlairer un bon nombrc ct forcfimcnt il faut qu'ils r6flechisscnt, c'est un bon moycn de propagande. Unc aiitrc fois jc vous (lirai comment ce moycn pourrait &Ire employe avcc succb

(1 ) Tire par Salvador dc l'Introduction a L'histoire des institutions d u p e ~ ~ p l e hebreux.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 89

auPr& des profanes, de quelques-iins, du moins, si l'on y avait serieuses ment recours.

Chaque spirite pourrait en uscr avec fruit dans sa petite sphbrc ce qui, peut-btre, laudrait mieux comme resultats que les phCnomEnes rl'hypno- tismc, lorsqu'sprus la production do ces phCnomEnes on ne sait ilos recon- naitre ln dualite de l'btrc. Jc vcuv parler de ccs grands magn6tiseiirs qui font preiive d'unc grande forcc magn6lique, mois qui ne savenl pns utiliser cette forcc pour lc soulagement des miseres huniaines. Que de bien ils purraient fairc et qu'ils nc font pas ! On chcrche l'rime et c'est dSjh beitu- coup, cc n'csl q ~ i c lorsqu'on l'aura trou\l6e quc In IumiEre SC rhpandra, et Dieu sait, hClas! combien ellc est necessaire. EULALIE CATALA.

APRES LA MORT Que devenons-nous, apres la mort? Ou allons-nous? C'est 16 Ic nloindrc

souci de la generalite de nos contemporains, de nos materialistes modernes! Parlant de la vie, ils la desirent COVRTE ET BONXE, c'est le terme consacre.

Ce que devient la personnalite humaine preoccupe au contraire vivement les spiritualistes de toutes les Ecoles.

Aux uns et aux autres a tous les hommes serieux, nous conseillons de lire le volume qui vient de paraltre (1) avec ce titre significatif:

APRES LA MORT: Expose de ln Philosophie des Esprits, ses bases scienti- fiques et experimentaks, ses consequences morales.

L'origine de ce livre a presque une histoire, la voici en deux mots : Au mois de juin dernier, un membre du Conzile de propagande spirite annon- cait (2) h sse collEgues qu'il pr0parait un Resume de ln Phisolophie spirite; ce sera, Ecrivait M. Leon Denis, (( un volume de 300 pages fait dans un esprit d'hlectisme et de conciliation de toutcs les Ecoles, mais conser- vant commc base l'enseignement du Fondateur de la Doctrine, avec ses Principes si logiques et si sages •â.

Le volumc promis est ne, il n'a pas 300 pages, mais 431 (3). Le congrEs spirite international tlc 1889 avait Emis un vaeu au sujet dc

]a Publication d'un pareil livrc (4). Voici ce vaeu : 50 Publicalion. en une kdition populaire d'un re.smz6 dc Ia philosophie spirite, etc.

(1) A e t 4 l d l j h annoncb dans le no 1 , l e r janvier dernier, page 42.

(2) Voir la REVUE, no de juillet 1890, page 306.

(3; 1 vol. in-l? de 431 pages; Libra i r ie des sciences psychologiques, prix : 2.50. ( 4 ) Voir Compte rendu d u Congres spir i te et spiritualiste international . page 9 5 ; vol. grand in-8" de 450 lingcc, Paris, Libra i r ie Spiri te , 1, ruc Chabanais, prix : 5 fi..

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' R E V U E SPIRITE

7

L'aulciir s'est-il ncquiltc de 1 , ~ Ihchc qii'il s ' c l ~ i t in~posec, ct n-t-il s:lti.;- Liil cn inunie Lump5 nu vcru du Congri:sC?

C'cst ce que nous allons voir. Disons Lou1 d'abord qu',lu point de vue de In propngnndc, l'oiivrnqc cql

bicn compri~, son plan exccllcnt C'es1 un Encilzrtrlio~i ou Mnniicl nii- ;L 1,1 portee tlcs iiitclligences les ~ l u s inodcslcs cl cependant un Rdsunio romplct tlc 1'Enscigncmcnt des Esprils.

L',iulcur s'est attaclii: & toir les I;~il.i tlc linut et 3 nionlrcr 1~ pliilowpl~ic spirile, non cl'aprus les crolyanccs scctnirc5 tl'uncEcolc aux \iic- clroitr, cl bcrndcs, niais la vraic tloclrinc clans cc qri'clle n de Iarcc, de pci~inanciil e l pour ainsi dire d'iini\erscl.

L'ou\rage prbcecli: il'uiie introdurtian comporte cinq di\i%ionr, ~ 1 ; - divis6es elles-mbmes en courts cliapitres.

La premier(> partie nou+ clonne L'HISI'ORIQUE de ln question chcz les cli\cr, peuples de l'antiquite.

Attaquer un aussi vaste sujct quand on dispose de si peu dc pages c'titait une pierre d16clioppcn~eiit inavitable. Aucun historien, si condensateur qu'il soit ne pouvait s'en tirer ; (lussi M. Denis a fait toul son possible pour dire le plus, mais il n'a pu f&re l'impossiblc, nul n'y est tenu, chacun Ic snil. Cet historique est donc fort incomplet; ceci n'est pas un reproche; e'est une constatation pure et simple.

Coinbicn nous prefkrons la sccondc partie, ln P A ~ T I E PHILOSOPI-IIQUE p l i etudie brik~ement les grands problemes : D i ~ u et I'Umvers; l'&ne immortellr; lapluralite des edstsnces; l? Lut de In vie ; ses e>reuves; enfin, la mort,

Ce rbsume remarquable dc ces grandes questions est un minimum qiic doit connaftre tout spiri tualiste.

Lcs dcux Parties suivan tes, PARTIES SCIENTIFIQUES, sont des motleles tlc clarte, comme exposilion; ce qui se trouve condense dans ces 336 pages est unc Petite Eizcyclol~&clie clzc Afonda Iitvisi6le ; tous les snjcts ulilcs y soiit trnil6s en main clc riinitrc, \oici quelques tilres de chapitres : ~\~nture ~f

Science ; Force et malihre ; Fluides ; iilagn&is,ne ; TC,noignapes scicnlifiqztc'? dec phdnomhmes spri1t.s; Perzsprz't ; M6diu??zs ; Euolzction; Xrralicite ; Enfei.c ; DCmom, etc., etc.

La cii~quibmc pnrlic : LA MORALE est un pur clicf-d'au\ rc ; nous 1 ouclrions In voir tirCe 3 part, ellc constiluc en eEct :i cllc-seule un pelil T7.alle de In v w l u qui clc\ritit Clrc ciitrc Ics nlnins de loiit ciloycn. 11 n'cst pas po.iil~lc nprks akoir l u : Le dr011 chetni"r? (lc n'blrc pn- nicillcui. qu'acnril 1,i lccliirc (le cc 11e,iu iiiorcctiu philo-opliicjuc.

l'arlerons-ilou3 d u s l j l e ilc I'ciuteur, c'cil iort inutile, pensons-noil., cnr

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 9 1

nos ~cctcurz connai.;sent tous, pour leq avoir lucs ou en tenduc~ les bril- lantcs ii i ipro~i~nlions du confercricier de In L < p e de I'Ensezg/zemvzt.

consintons ici ccpcnc!nnt iin fdit curicu\, c'cst que tlnnq son inlrotluction

ct pfiw~iCrc parlie, l'bcri\,~in cciit trop l'oralcur, cclui-ci n ili.lciii1 sur celui-lh cl, ou I'iir C L h mesure cluc 1 cnuvre nlancc; le stylc colork, l~riilallt, pompeu\ pnrSois sc caline inscnsiblcrncnt.

C'est un cliririnc \SritnlAc que de lirc la cinquibmc partie si cnlinc et si belle ct qui rciiicrmc : La Vze .~izo?.rtl~; le Dcvozr ; F o i , Esp6rances, Conso- lations; 0vijm '1, IZzcIw~e ; P , z u u ~ . c / ~ , B ~ O L S ~ C ; DOLCCBU~, Pahence ; P r ~ h e , ~ t & e ; Zduccr[iun ; LOL mo?-ale.

Tout ccld coulc clc ln plume de l'ecri~ain comme une sourcc claire cl impidc qui scrlicntcrnit nu nlilicu de la moussc, dcs fleurs, du gazon et dc

la verdure. Nous ~oiiclrioiis bienmenlionncrici quelqiics passages, mais quels clioisir'

Tout ei t rcniaiyunble dans ce l i ~ r e . nussi preferors-nous dire au Icclcur :lisez et relisez cilcore ce livre, ~ o u s y t rou~crez plaisir et profit, nous l'affirmons.

C'est, on le sent a chaque lignc, l'muvre d'un honnete ecrimin au\ con- Iictions fortes et sinceres, solidcinent assises, de l'orateur qui dans la seance du Congras du 12 septembre, seance que nous avions l'l-ionneui. de presider, r6pondait spontanement a un de ses collugues: • áLe spir i t imc restera ii la fois une cculre morale et scientifique. Ces deux choses se con- plktent ct SC k o n d e n t l'une et l'autre. Et s'il est prksente sous ce double aspect 'LUX honllnes, il pourrd accoinplir une couvre grandiose de progres et de relevcmcnt. C'est notre plus grand desir et c'est a quoi nous nous emploierons alcc toute l'energie des forces qui vibrent en nous (1) n.

M. L. Denis a tenu parole cl le livrc que nous venons de presenter a nos lecteurs es1 une nou~el le preuve dc l'emploi des forces energiques qui vibrent dans ce spirite convaincu.

N0u5 sonlliici donc Iicurcux de constatcr que non seulement I'nutcur 11

~argcmcril rriiipli los cng,ipciilcnLs clu'il nv,ii t contrncles envcrs lui-m8mc etqu'il a c~ilibrcn~crit salishit ,iuu vmu\ du Congrbs ; mais cricore qu'il C L

bien m6rile tlc 1011s nos Frhrcs cil croynncc. Bous p o u \ o n ~ l'en assurer et lui affiriiicr aussi quc con aeuvre remplira

son plu. clicr clLir, cclui qu'il forrniilc ,linsi clans lcc dcrniurci lignes clc sa brillanie iritroductiuiz: (( Uiic sculc niniitioii nous anime. Sous vou- drions, l o rquc notrc cn\cIoppc uscc relourncra a la terre, quc notre esprit iriimoi tel put dirc : JJon p ~ l s ~ a g e ici-bas ii ' ,um par e1S sth'ilc, si j'ai

( 1 ) Cf. C o m p t e r e n d u d u Congres, page IG2.

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contriln16 h apaiser une seule douleur, h Bclairer une seule intelligence en quete du vrai? h reconforter une Aine cliancelante et attristee. D

ERNEST BOSC.

Roman social moderne, par J. W. ROCHESTER (1) Nous sommes toujours heiircux d'avoir a analyser unc qui a pour

but de faire penetrer nos croyances dans toutes les classes de la societe, par une peinture delicate de nos jointe 3. l'etude dcs phenombnes spi- rites et dc la philosophie qui en decoule.

L a vengeamce du Juif est un roman de la bonne ecole, franc sans .tre libre, honnbtc sans scr~ipules puerils. 11 nc tombe pas dans cette vaguc ct souvent hypocrite sentimentalite qui ne vcut voir que des monstre; dans certaines natures puissantes mal 3 l'aise sous le joug etroit de nos usages et de nos lois.

Le roman est des mieux conduits : un jeune Israelite, fils d'un banquier millionnaire, s'eprend d'une bellc jeuiie fille de Pesth, Valerie de M"'. Le comte de M***, pkre de la jenne fille et son fils Rodolphe, sont cribles de dettes, mais, dans leur fierte aristocratique, ils repoussent la demande de Samuel Mayer, regardant comme une mesalliance presque honteuse le mariage de Valerie avec un Juif! Samuel, pour obtenir la main de celle qu'il aime, achete toutes les creances qui pesent si lourdement sur la fortune des comtes de hl***. ct, devenu leur unique creancier, leur propose d'anean- tir les titres qu'il posshde s'ils consentent a lui laisser epouser Valerie. Indignation des deux gentilshommes qui, cependant, toutes reflexions faites, ne repoussent plus l'idee du mariage, apres une demarche hardie tentee inutilement par Valerie pour obtenir dc Samuel qu'il renonce 3. sri main. La jeune aristocrate n'est point satisfaite a. la pensoc d'epouser un Juif, mais elle se sacrifie pour sauver l'honneur des siens, car ellc sait que le fils du banquier peut ruiner et deshonorer sa famillc en In forqant 3. payer integra- lement ses dettes.

Samuel est admis chez le comtc dc M*** et il y fait assicliimenl sa cour u Valdrie. Cellc-ci est peu h pcu touchec de la bonne grAce et de l'esprit naturc1 de son fiance. Dc plus, Samuel cst tres instruit, il est jeune, beau, elegant : comment le cceur de Valerie resterait-il inscnsilile ii tant de charmes 9 Elle aime Samucl et celui-ci obtient hicntdt l'aveu dc cet amour qui le trouble delicieusement. Cec deux Ames sc sont enfin comprises; elles ont brave les lois du monde, les prbjuges des castes orgueilleuses : l'Israelite ct la jeune fille cntholiqiie et noble nc font pl~is qu'un seul cmur !

( 1 ) 2 \ ( i l . , Ci ~i . i i i i a .

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.lor;nxAr, D ' ~ T U D E S PRYCIIOLOGI()UiCS 9 3 Y

Mais, helas ! la destinee rescrve h nos heros des obstacles sans nonibre. Le frerc de Valerie, Rodolphe de Al'*'. est sur le pcint de se maricr avec Antoinette d'Ehcrslcin, la mcillcurc amie de sa s a u r . Les noccs doivent blre en Styrie. chez une tante d'hntoinettc, la princesse d'O**', que son etat de sant6 cmpOche cle se rcndrc (1 Pesth. Depart de toute la famille et separation de Valcrie et de Samucl. Celui-ci doit mettre lc temps 5 profit en s'instruisant des principes du Christianisme qu'il dbsirc embrasser p u r plaire h sa fiancBe Il voit partirValerie avec de sombres prcssentimcnts qui nc tardcront pas h se realiser.

~a princesse d O*** a un fils, Ilaoul, Adonis cle vingt et un ans, qui tombe amoureux de Valerie et qui. un jour, lui revelc la profonde affection qu'clle lui inspire. Il ne sait pas que la jeune fille cst fiancee 3. Saniucl. Celle-ci fait comprendre ii Iiaoul qu'elle n'est plus libre, mais, obeissant malgre elle au prejuge de sa race, elle n'ose avouer qui elle aime et quels licns etroits la tiennent engagec. Raoul, desespere de se voir repousse, tombe gravement malade. La princesse d'O***, follc de douleur, veut h tout prix rcndre la sante et l'espoir a son fils. Elle decidc le comte de W*, qui lui a tout raconle, a accepter d'elle la somme necessaire pour se liberer vis-h-vis de Samuel ,Mayer; elle fait ensuite agir le comte sur l'esprit de sa fille pour amener Valerie a accepter l'union ardemment souhai th par Raoul. La fiancee du Juif, a qui son pkrc declare qu'il se serait ~uic ide le jour de son mariage avec Samuel, finit par se sacrifier une seconde fois : elle renonce a son amour, aux joies attendues ct prochaines, a la realisation des doux r&ves faits B dcux, dans une mutuelle adoration. Pour sauver la vie du prince Raoul, clle promct de devcnir sa femme !

Qu'adviendra-1-il? Raoul epousera Valcrie et ne sera point heurcux, car il connaitra bientot une partie du passil! et deviendra jaloux de Samucl. Celui-ci, par depit, epousera une belle Juive, Ruth Silhcrstcin. dont il aura un fils. Valerie a aussi un fils. Samuel, pousse par la vengeance. fCra cillever l'enfant de Valbrie qu'il remplacera dans son bcrceau par son proprc enfant. Plus tard, Iiuth dcviendra la maitresse de Raoul. Vous voycz, lecteur, que les complicntions lcs plus etrangcs et les plus inattendues nc manqucnt Pa,;

ce roman qui nous tient palpitants dc la prcmibre h la dernibrc de ses Pages. Les deux rivxuu sont amcnes ii I'Ctude du Spiritisme qui transforme complblemcnt leur cnractbrc, et In dernibrc pnrtic du dramc cst lc cuntre- Pied dc la premibrc. Ils cherchent tous les cleux h reparer lc mal qu'ils ont fait. Alors SC deroulent les scencs Ics plus pnthetiqucs, se succbdent les Pcripetics Ics plus poignantcs ; alors nussi notrc doctrine brillc d u plus \ i f eclat.

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9-2 REVUE SPIRITE - --.

Des seances de Spiritisme sont admirablement racontoc. avcc iinc science proiondc des fluides, de leurs conlbini~isons et: de l'action des ciprits sur In matiere.

Noil.; en avons asscz Cit pour faire comprendre que L n Iren!/rnce du Jui f

est une cxJuvrc hors de pair, tlignc clc liq-~ircr clans toute bihliothh~ue spirite serieii.;e. On ne saurait trop rccomrnander h nos frkrcs cn rroyaiiw aisCs cl^ se procurer 1cs bons ou\wgcs qui paraissent sur 1c Spiritismc. C c 4 poiir eu\ un de\oir, car il faut aider lcs autcurs dans lcs travnuv et 1cs sacrifires riii'ils s'irriposciit pour le triomplic tics idecs qui nous sont cli+rcs. Nou, pou\ons ;iffirriwr nos lecleurs qu'ici ils nc regrclteront pis (l'a\ •âir sui\.i notre coiiseil : l 'auvrc que nous leur prCseiitons cst d'un inldrhl c1r:tintiliquc puisscult ; l',iulcur y arborc lc drapeau spirite avec une noble hiircliessc, el les sentiments genereux qui animent tout l'ouvrage feront ccrlaincment coulcr l~ ien des larmes. Quc dirc de plus ? Rien, sinon quc, pour notrc part, nous avons ete emus et que nous avons quelquefois pleurd.

A. LAURENT DE FAGET.

La revue d e Estudios psicologicos, a' Bnrcclo>ie, prie tous ses corresponrlants d'in- serer l'invitation suivante a tous les spirites, a l a reunion qui aura lieu le 3.) courant ti 10 heures du matin sur l a tombe de Jose cl(? F ~ r n a r z d e z , au cimetiere neuf,pour c6lebrer son anniversaire; aussi h. la tenue commemoi.ative qui s e tiendra nu cercle ln B o m r nouvelle de Gracia.

La presente invitation est faite par M. le vicomte de Torres Solanot pour In Rcvzcc; par Amalia Domingo y Soler pour la Lus de pawotir; par Facundo U ~ i c h , pour le centre Harcelonais des etudes psychologiques ; pour le cercle la Bonne n o w e l l r , par la commidsion executive du monument de Fernaudez. Le secr4taire: Jose C. Iqerriandez.

ERRATA ET RECTIFICATIONS NECESS,~IRES A propos de nome article biblioginphique su r l a Vie de Jesus (1) nous avoris iecu rli-

verses lettres, l'une d'elles anougme est aussi venimeuse que spirituellu.- Nous avons re~mndn aux lettres signees, mais nous ne pouvions repondre 5, la lettre anoiiyn:e, encoie moins l ' insher ici. Cependant ti cause dc 1iombi.cuse.i f u t e s typogrnlihiqui*s (lue con- tient l'article nous nous voyons o b l i ~ e s de donner ici un erratum et quelqiicu mots d'ex- plication dans i'int4ret du lecteur.

Page 582, une coquille nou3 fait -lire nu cours de ses perigrinstions ail licii (le pere-

grination; quelques ligncs plus bas, au lieu de •áqui revient si souvent dans un auto- graphe il faut lire paragraphe, - MSme page rl~iatri6me avant deriiiere ligne ; l e •á pe- tit cylindre mecanique •â, il faut l irc cylindre metallique •â.

Puis notre critique anonyme nous dit que l'on cmploic indiff(fmnmeilt Mezuza ou

(1) Kun1ei.o 12, decembre 1890 p . 559 et suivantes.

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JOURSAL D ~ ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES ga 7

Mezuzotli, que nous avons releve ce mot pour nous ta i l le r une petite r iclame pour l e

D I C T l ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ DE L'ART ET DE L A cu111os1.rE. ., cette insinuation est assez mescluiue et prouve peu en faveur de notve criticlue, car on ,, peut preter aux autres que ce qu'on possede soi.nieme ; mais n'insistons pas, et di- s,,,, tout de suite que de mome qu'on n'ecrit pas livr? sibyllin, mais livres sibyllins, puisqu'il cn esiste plusieurs, de meme comme le petit cylindre mCtallique doit toujourl; renfermer deus fragments de la loi empi~untes au Deuteronome, on n'emploie par le sin-

gulier Mezuzath, mais le pluriel MEZUZOTH.

En ce qui concerne la petite reclame nous nous contentesons de repondre que Firmin-Didot ne possedant plus un exemplaire de notre livre, ne peuvent donc en vend? e; ensuite depuis 1883, c'est-a-dire depuis le jour de la mise en vdnte nous avons touchit le solde de nos droits d'auteur c'est donc une affairc reglee en ce qui nous concerne.

Enfin la lettre s e termine in cauda uenenunt, par ces mots : allons fendez-vous d'une Vie de Jesus ; vous devez en avoir une ,toute pr6te puisque vous ereintez celle des autres ?

Nous n'avons aucune Vie de Jbsus sous roche, dirons-nous, mais il y aurait peut-etre une idee a creuser dans l'insinuation perfide de notre correspondant ; c'est-a-voir; Dixi. ERNEST BOSC.

Mediums etgroupes.-Spiritisme et ltypnotisine, par D. &Ietzger.Paris, 1890, prix : 50cent. Brochure de cinquante pages, tres substantielle, pleine de consideratioris justes sur les

devoirs des mediums et dea peisonnes qui les interrogent; cette question importante des mediums embarrasse des qu'il s'agit de l'indication d'un groupe 2. experiences serieuses et de la l'urgence de bien e t sagement traiter de la mediumnite ; ce but Al. Aletzger veut l'atteindre. Ce dernier voudrait que chaque observateur donn8t le resultat interessant de ses recherches et lui envoyit ses communications. Ce serait, dit M. N e t ~ g e r , de l'eusei- gnernent mutuel, le meilleur quant aux resultats.

Par mangue de place, ce mots-ci, la Revue ne reproduira qu'en avril la Conference dc M. Cawz~lle Chnipeuu. intitulee : L e Spiritisme et l e s p r i n c p s superieu~s de l'eire; cette conference devra etrc lue et mridiree par qui s'intk- resse aux choses spiriles, nous l'iinprimcrons in extenso.

M. Aaloine Micl~el Lovera, homme de bien, s'est desincarn6 le 21 janvier, Ag6 de u!) ans; ce fut un honime libre, devou6 a notre cause, qui 61eva son fils Michel. actuellement chcf dc groupe, dans les principes ilc nos dsctrincs avec mission dc les propager, ce dont il s'acquitte cn homme dc ccour tres convaincu de leur importance.

M. L. Jacolliot, l'auteur spiritualiste est dechde en novembre. Il a donne a bien des incarnes le goiit des etudes orientalistes.

Mue VC Second, esprit gCnCrcux, ipirite convaincue, aimee de tous ses f r h s , cst (lbc6d6e a Lyon; sur sa tombe (ion enlerrcment etant cikil) M. Il. Saussc h rappel6 ses vcrlus, dans un discours chaleureux et Cloquent.

A Puerte Rico, est decCd6 l'inf'atigablc propagateur de la doctrine, Don

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96 REVUE SPIRITE ---.

Juan Pedro Dioz; notre frerc Don l'edro Aubedo, a proilonce un discours fraternel sur sa tond^.

A Wasl~inyton, dbsincarnation de notre frbrc en spiritisme Frank A . Ely,

l'un des plus intelligents spirites de l'Etat dc Sem-York, et prbsidcnt de la Cocibte spirite Washinglon; un souvenir bien senti h cc P. nussi 3 I'espril du mbdiuin Ilredif si connu en Russie, el B Paris en 1876, dbc6db en cl PueUo de Ranchos, Elat de Buenos-Ayres.

A Bgaevannes, Seine, est dec6db un vieil artiste de S2 ans, XI . Fi.ancoi\ Bataille; sur la tombe de cc spirite de la lr"lieure. et devant une nombrcusc assistance, Mivi. Leymaric et liouxcl ont rappel6 l'existence de ce pitrfait honnbte homme. Souvenir il ce lutteur, a cc vaillant.

Mlle Blanche, spirite convaincue et mililanle, est decedee en janvier; elle etait bonne, brave, tres devouee.

Mlne Justine Ilenry, de Chatcnct, Charente-Inferieure, inbdium voyailt, s'est dasincarnee en decembre LS!)O, a 30 ans ; ne voulant que personne, chez elle, put etre accuse d'irreligion, elle fit reunir autour dc son lit tous ses parents et amis pour leur bien expliquer quelles etaient ses dernieres volontes : •á Je ne veux pas a mon enterrement. dit-elle, de prbtres d'au- cune religion; je desire et demande que mes freres du groupe spirile de lqgers dont le president est M. Bouyer, ine rendent les derniers honneurs. ))

M. Theodore Guiet, vice-president dix groupe de Figers. penseur itt philo- solihe comme notre ami Bouyer, a fait unc allocution chaleureuse a la maison de notre une autre trbs interessante sur la tombe, en expli- quant la grandeur de nos doctrines, ce qui n emu et vivement interesse la nombreuse assistance; dans le pays on n'avait jamais vu ceremonie si digne et si religieuse. L'&me de Justiiie llenry, au dire des voyants, planait, heu- reuse, au-dessus de la tombe, degagee et transfiguree.

Ml1@ Pnuline We~nzesclz, poete distingue, fcmme gracieuse et de grand sens, surnommSe La Muse de Dunkerque, est decedee le 16 jankier, agee de 84 ans; peu forlunec, elle partageait neanmoins avec les pau\ws et chacun I'eslimait et l'aim~iit 3. nosendael-lcs-Dunhery uc ; ilotre s a u r M~lla Ueconincli, qui est la charilci et ln bonle personnifibe, 1c savait bien. Lcs journaux de la ville ont t 0 ~ rendu hommage a la A4use de Dttnlieque. Sous aimions beau- coup celte digne et si estimable demoiselle, spirite eclair& et convaincucl dont la conversution 6tait pleine dc charme ; cllc appartenait j une forte el durable racc.

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Lc Gerant : II. JOLY. Paris. - Typ. A . PARENT, A. DAVY, succr, 52, rue hladarne.

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REVUE SPIRITE JOURNAL MENSUEL

D'BTUDES PSYCHOLOGIQUES

Les s6nnces spirites du vendredi, niiront lieu les 6 rt ?O i6vrierv.

pour les abonnements de ln Revue spirite, annee 1S91, ndrewer un ~iiaudnt h l'ordre do M. U . C . Leyinarit? le plus totpossible.

AVIS IMPORTANT. - D'un commun accord les spirites parisiens ont ducidi, qu'ils se rendraient au cimetihre du Pere Luchaise, pour ANNIVERSAIRE DE LA MORT D'ALLAN KARDEC, le lundi 30 mars, h 2 heures precises dc l'npres- midi; priere & nos lecteurs de prevenir nos F. E. S. de Paris.

Un avis indiquera le restaurant ou aura lieu le b a q u e t habituel, le soir du merne jour, 30 mars 1891.

LE SPIRITISME ET SES ADVERSAIRES Joinville, 4-5 fevrier 1891.

Un des sujets de reflexions qui me revient en l'esprit des premiers, c'est celui qui ne cesse plus de preoccuper quiconque l'a aborde serieusement : Le Spiritisme et la marche du proces engage entre lui et ses adversciircs dc tout genre.

En passant et tant bien que mal, puisquc j'y suis, je resume ici mes reflexions. Selon moi, la cause du Spiritisme est en meilleure voie que beaucoup ne l'imagincn t. Les difficultes, les obslacles qui lui sont suscitos, les oppositions et les dbnigrements qu'il n'a cesse jusqu'ici de rencontrer de droite et de gauche, au fond loin de le desservir, lui sont utiles, je dis plus necessaircs pour activer la vie en lui et prouvcr dc plus cn plus au dehors quc cette vie n'est pas nrtificiellc. 11s l'obligent d'ailleurs tout cri allant de l'avant, h mieux rCglcr sa mnrcl-ic, h v6rificr dc plus prbs ln valeur de ses arguments et, tout en s'efforcant de multiplier ses preuves tlc fait, d'ecarter celles qui, jusqu'h contrc.6preinc, doivent rcstcr dans le domainc des possibilites ii ~ontroler.

Durant des annoes lc Spiritisme avait trop facilement acccpt6 cl cnrcgistrb ii. son avoir tlcs documei~ts de toulc.; mains donnant, et avec raison, prisc 5 la critique, faisant trop li~rgc par1 au sentiinml, i i l'cntliousiasn~c. Cela SC

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98 REVUE SPIRITIC -

comprend et q'explique tout nt~lurcllcinenl apr& LI (10couvcrtc (l'horizon, nouveau\ et s'btcndnnt a l'infini. Bref, si jc ]lui.; (lire, npiahs n\(oir plntoriisc, il en revicnl h la n1Qlhot1c il'Arislote, ccllc cle l'ol~scrv,ilion .;crupulcus~, rigoureuse, pour extraire l'incoiinu du connu.

11 en recueille d6jii les premicrs 1~e;nhficcs. Il e.;t mnnihstc, depuis dcuy oii trois ans dhjh, que dans le nionde snvnnl r t demi-snvdnt, qui ne voyait dans le Spiriljsme qu'illusion, abcrralioii 011 fr,inilc, on commence B se poscr la question : pourcjiioi les faits, ii cyuclle cauvc lc.; raltncher ? On fait l ~ o n marche encore dc la tloclrine, innis les faits reslerit comme point d'in- terrogation provoquanl l'allcntion cri atlcndnnt lit recherche. Aussi e s t 4 h remiirquer quc dan.; In prcssc cn ghnhrnl, lc ton tivce lui s'est singiilibre- nient moclifiu. D'agreqsif. declnigneux, sarcastique qu'il Qtnit, il est devenu assez circonqpect. 011 commence u rcconnaitre qu'il i'aul coiupter avec lui. On ne raille plus, on le discule. C'est un paq de fait, plus grand qu'il nc semble ,2 prcmierc vue.

De ce cote, la discussion sera lonpuc ericore c i il ne faut pas compter que la vieille garde de ln science officielle he rendra h l 'e~~idcnce avant d'avoir use ses dernieres cartouclies.

Mais derriEre les savants il y a la conscience des masses qui, lentement mais sans arret, fait sa poussee. Vienne l'heure ou cette conscience scn- lira le besoin de se rattacher 6 quelques principes premiers pour regler sa direction et sortir definitivement du dedale de contraditions ou elle ne cesse de se voir raiiiener a quelquimpasse, viennc l'heure oii elle sera lasse de passer d'une deception a une autre, le Spirilisme aur:i cause gagnee.

Et cette heure viendra nQcessairement. Peut-Ctre est-elle moins dloignoe qu'on ne le pense, si j'cn crois certains symptomes qui tendenl a se g h e - rnliser. L'id& de solidarit6 et de justice sociale commence ii se faire jour sur bien des points et <L modifiier dans bicn des csprils la filcon habituelle d'en\ isager le cours des choseq.

13011 nombre d'associalions comprenncnl d6ja qu'elles ne realiseronl lcur but ct n'asrurcronl leur (luroc qu'en en faisniil lc priiicipc generalcui' dc leur programme. ATicessilc'! de l'union dcs i:li'orls, n6cessilC dc 1'6quitablc roparlitioii dcs druils cl des dcvoirs, clcs prolit- cl dcs labeur* cllins la com- iiiunaulQ socitilc, ni:cessil0 reconnue coininc Ic rncillciir liioyori d'ilctivcr. cl r6giilariscr le progrEs cn tous sen.: cii \tic ilc l';iii16liornLioil iIc ln ~ i e tci- rcstrc. IJuur hoii numl~re tlCjii, vcriti. mjuisc, c:viiliiLinuc p,ir les rQsiilt,il~ concord:iiits ilu'cllo n tlviiiii;- pqii.tuul uii ollc C I i.lC ~~,~lic~iiiicllcmciit rnisc eii [jiaaliqup. f<(,xtn loqclvn/irt.. L w Liiti ptrloiit. i'icii ne pri;\uutlr,i cm dhfinitivc conlrc leur dh~ons l ra l iun , lcur uloqucnw, si \ ou i prUfcrc~.

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1 00 REVUE SPIRITE

niaintiendra-1-il soiis son absolulisme toutc la plbbe clericale h qui il ne pourra plus garantir l'influence dont elle jouit et, avant tout, le vivre et 1, couverl? En filisant appel h ln foi? Mais nos pretres sont les derniers a se fnire illu.;ion sur la valeur de leur dogmatique el la prcuve c'est qu'ils ne prennent mOmc plus la peine de la soutenir, de la defendre sericusemcnt.

Ils sc scntcnt impuissants h luiter pour une foi qui leur manque ct se bornent Jt avocasser, 3 sophistiquer, a chicaner sur des points de details et A se tirer d'affaire avcc dcs gros ou dcs grands mots des qu'ils se voient serres de trop prks.

Ils salent parhitcmcnt que le culte qu'ils desservent n'est plus au brai

qu'une industrie equivoque foilctionnant sous une etiquette trompeuse. l'armi eux, tous ceux. chez qui la conscience n'est pas obliteree n'acceptcnl lcur role que sous l'empire de la necessite. Aussi doit-on s'attendre, du jour ou se rompera le pacte concordataire qui consacre chez nous la hierarchie sacerdotale, a voir cette hierarchie se desorganiser, et, par suite, la division, les schismes se produire dans le monde clerical, les vers dans le cadavre.

Alors seulement le Spiritisme pourra, drapeau deploye, entamer chez nous la grande lutte avec chance de succes - a une condition sine qud non toutefois, c'est de maintenir a son enseignement l'unite, la clarte, la logique qui le rend accessible aux intelligences de tout degre.

Cc sera alors pour lui le moment psychologique de se presenter cornine doctrine chargee de concilier les droits de la science et de la conscience et dc terminer leur conflit qui ne saurait se perpetuer qu'au detriment de l'une et de l'autre, c'est-a-dire au detriment des interets materiels et moraux dc l'humanite.

11 doit donc, en prevision de l'evenement, rester lui-meme, se garder contre certaines alliances qui, sous pretexte d'elargir sa sphere d'action, n'aboutiraient qu'a le devoyer (cabale, occultisme, theosophie et derives) ct s'employer plus activement que jamais a faire, pour sa parl, avancer l'heurc dc nolrr: rupture definitive avcc le cesarisme catholique. Dhonciation (111

Concordat, tel cst, selon moi, l'un des principaux objectifs que le Spiritisme militant ne doit pas perdrc de vue un instant. L'obstacle renverse, alori; seulement la regeneration de la conscience populaire, le but meme que S c

propose Ic Spiritisrnc, pourra 6tre entrepris efiicaccment. Jusql~e-la tous scs travaux, toutes ses lutlcs ne sauraient Otrc quc des travaux propara- toires et des luttes circonscrites.

Tout ccci dit au courant de la plume ct cn passant les d e ~ c l o ~ p c m e n l ~ qu'exigcrciicnt, pour lcur justification, quelques-unes des idecs que je vous soumets. En voilb long dcjh ct d'ailleurs trop long peut-0tre cn raison du temps que vous avcz a donner h ce grilTonnage. I'. POTHENOT.

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JOURNAL D'ETUL~ES PSYCHOLOGIQUES 101 _C_

IL VESSILLO SPIRITISTA

ii. Volpi, ex-capitaine de l'armbe italienne, est, depuis janvier, directeur gerant gun journal nouvesu : i l T7essillo cspiritista (1). M. Volpi est un spirite militant bien connu. Le cachet d'originalite positi-re et scientJi-

fique @il imprime a. ses travaux leur donne une valeur incontestable. Les personnes qui ont suivi les seances du Congres de 1889 ont vu ses remarquables specimens de photo- ,,.anhie spirite, que les explications judicieuses dont il en accompagnait l'exhibition :&ait interessants encore.

EU tete de l'article programme du 1"r numero du Vessillo, M. Volpi cite in extenso la deolaration qu'il presenta au Congres, au nom des deleguhs italiens et espagnols avcc

de l'Alliance spirite francaise •â ; en voici le 1cr paragraphe : Les soussignes, tout en acceptant les conclusions du congres de Barcelone, affirment

la doctrine recueillie par Allan Kardec comme base du spiritisme moderne ; ils sLjoutent , m'elle pourra btre dheloppee indefiniment, sans etre jamais ebranlee dans ses prin- . . && fondamentaux (2).

Tout serait a citer dans ce l e p article du Vessillo qui montre le point de vue eleve et largement philosophique auquel entend se placer son honorable directeur. Avec lui, le Drapeau spirite est en bonne et loyale main, on peut en etre assure. Les spirites fran- pis accueilleront, avec toute la sympathie qu'elle merite, la Itevue de M. Volpi qui, dans son memoire lu au Congres, ecrivait ceci : u Le monde spirite invisible s'etant toujours manifeste aux hommes, la croyance en

4: ce monde forma continuellement la base des religions anciennes. C'est par la connais- u sances plus ou moins exacte de ces phenomenes, connaissances dont elles ont toujours

voulu. seules, avoir la clef, que leurs desservants, Bramines, Mages, et les Sacerdotes egyptiens, etc., ont toujours domino les masses.

Ainsi, soit par la repugnance de la classe sacerdotale a vulgariser cette science maitresse, soit a cause d'autres difficultes d'ordre moral et physique que presentait le vieux monde, les phenomenes en question n'ont jamais pu etre bien Btudies, et classes, selon leur portee,dans l'ordre des connaissances humaines. u De notre temps, ces entraves ont ete en grande partie renversees (3); le telegraphe, la vapeur et la presse ont apporte une telle facilite de communications aux peuples, que nous avons pu obtenir par ce fait de grands et feconds resultats. u Et ce resultat, pour la plus grande partie, est du a Allan Kardec, ce penseur que nous pouvons, sans crainte d'exageration, appeler le urai maitre en spiritisme dans les pays latins.

a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . * En contralant tous les faits et communications avec un raie bon sens, un travail assidu et second& par une vaste eruditioii, il arriva a donner un corps a ces faits partiels qui, dans leur ensemble, forment le grand auenement du spiritisme moderne (4). * Ces lignes font bien ressortir l'antiquite des communications spirites, que jamais

~ ~ i r l t e serieux n'a contestee, bien qu'on persiste a soutenir le contraire, en meme temps que le caractere du moderne spiritisme, ouvert, sans restriction, a tous les hommes de bonne volontb, et qui, par ce fait meme, pais la force d'impulsion qu'il met en jeu,

le monde. Elles constatent,une fois de plus,que dans les pays latins, Allan Kardec reste le vulgarisateur par excellence. Les spirites latins sout ltardbcistes-pro- Gressistes; - il faut remercier hautement M. Volpi, - le traducteur du Livre des Mediums, - de l'affirnier avec l'autorite que lui donnent son devouement a la cause, et ses remarquables travaux.

Si 10 lecteur veut bien nous suivre du Vessillo 9, la Religion uniuerselle de janvier,

(1) 11 Vessillo espiritista, Veicelli; - mensuel. France, un an. 2 fi.. 60. (2) Les mots eu italiques ne sont pas au compte rendu du congrbs, p. 327. (3) Par la liberte de conscience et d'iiivestigation. (4) Compte rendu, p. 325.

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1 0" REVUE SPIRITE - nous appelons son attention sur l'aiticle de M. Fauvcity, a propos du livre recent de M. Leon Denis : Apres l a mort.

a: Le Spiritisme - y est-il dit - a vu s'elargir beaucoup son champ d'action par sou •á contact avec la theosophie et les sources antiques de l'Occultisme. Le livre de M. L& <c Denis marque un pns de plus dans cette voie. Il faut feliciter I'aut,cur d'avoir rappele q< que le Spiritisme est vieux comme le monde et l 'hdritier de l a science antique. Nol>lesse •á oblige. La science antique, c'est l a gnose, c'est-a-dire la connaissance conlplete (le la - vis universalle. Qu'Allan Kardec a i t fonde le Spiritisme moderne et l'ait mis en vnp. •á port avcc l e degre de tltSveloppement actuel dc l'esprit humain ; qu'il lui ait fait pai21~iT

au profit de tous, les ignorants comme les savants, le langage du bon sens e t de 1, •á science ; que sa philosophie soit irreprochnblc a u point de vue de la morale et dc la (c raison, ce sera s a qloirc, ct nul, sans doute, nc s'avisera de la lui contester. Mais iinc << chose manque au Spiritisme tel qu'hllaii Kardec l'a congu et tel qu'il est enCore.de ri08

•á joui's, et ce n'est rien moins quc la gnose, c'est-tt-dire la science in6me dc la vie iiiii. << versclle •â (1).

Nous citons volontiers ces lignes qui honorent celoi qui le8 a. 6c:rites:C'est la meilleure reponse d. opposer aux di?tracteurs (I'Allan G r d e c . L'avenir, a son tour, rendra justice & Fauvety, l'&minent precurseur, trop peu suivi par notre genhration parce qn'il la devance de trop loin sur la voie du progres.

Que le Spiritisme ait cncore presque tout tt coiquerir pour atteindre a la science de la vis universelle qn'une tradition enveloppiite de profonds mysteres attribue a ln gnose, on ne saurait le contester. L'srivre de M. Fauvety est un grand pas vers ce but. Il ne faut pas perdre de vue que cette science integrale a ete le fruit de la collaborati~n iiiin- tcriornpue de nos ancetres planetaires, c'est-&-dire d'incarnes adequats B nous-memes au physique et a i'intellectuel. A inoins d'admettre la surnaturel et le miracle, l'etude de l'Invisible seule a pu leur fournir les 616ments de ces hautes speculations. Avec la mediumnit6 - e t par mediumnite il faut entendre, outre l a faculte passive, la mediuni- nit6 active et consciente a peine cultivee, et de beaucoup l a plus feconde.- Les spirites tiennent en main lit clef de cet invisible ; qu'ils sachent s'en servir. L'universel s'ouvre devant eux, qu'ils y entrent resolument, en explorateurs munis de toutes les ressources de l a science e t de la pensee contemporaines, et nous verrons renaitre peu a peu, avec une splendeur ignoree du passe, - car toute renaissance est inseparable du progres, - cette gnose, loi vivante e t lumineuse de notre humanite regeneree.

Une rectification pour finil*. La Reuue Spirite, numero de fhvrier, page 57, me fait dire : •á En matiere d'opinion, la neutralite ne peut s'expliquer par le septicisme B au lieu de :

ne peut s'expliquer que par le septicisme. Le lecteur aura de lui-meme supplbe A cette omission.

Comiiiandant D U F I L H ~ L (en retraite).

(Brochure du Ur Car1 du P re l ) .

Il ne faut pas soi~ilaincmcnt conduire lc Iccteur qu'on vcut convnincrc 2 un nouvcl ordre t l ' idhs , m i s nu contrnirc I'initicr Icntcmcrit c l prcnilrc s'il csl possildc conlmc poiill de dOpart clcs riotioris conriiics, rlcs suPpmi- lions qiii l u i scml~lcnl iiitlisciitnl~l~s.

.Ic ceux i'clnlcr ni1 lcclcui. uiir ~uporjri icc cl'1i';~)iioliwic rnti'cprisc ( I T C "

I'nitlc ilc qiiclqur. a r n i - . fai t qui iioii, ;i coiitliiit iiri o r i l i ~ ~ tl'idbcs \raiincill c \ t r i~orr l in~~ire .

11 mc faut tloiiccn irir11,i~nnt \iir cc qiic' jr \ ic i i i tlc tliw plii, liaut c.hcrch('r - -- /

(1) Les iriolz en 1t:ilique.i nc si~ii t p,~s souligni.~ (ldn5 1 oiigiual.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 103 /

point dr dbpart lin fait incontestnl~lc et je choisis celui (te la faim ,t de kt soif.

~ ~ r g a n i s m c \ivanL n besoin Ipoiir subsister (l'une assimilation regulibrc de n o u r r i t ~ ~ r ~ , con4stante et fluitliquc qiii, clkomposiSe chimiquement pal1 le proc&le dc la digcilinn, cst rn pnrtic absorl~ee par l'organismc,cn partic, oxpuls&. DCEponrvu dr nourriture subslnnliclle, Io corps ressent In faim; si le fluide lui fait tlCf:iut, c'est In soif' qui w filil scntir. L'instinct iniii. noils avertit du Iicsoin d'4iliiiicntntion Iioiir notre or:.nnisnic et nous iivairs mfinlc une certaine nolioii (10 In quiintili. i.crjiliw puisqiie ln failli et ln soif son1

pliis inlcrises qnc Ic corps n lmoiri (le riourritilrc. Qunnt h 1d qu;i- lit6 nous n'cri :ivons qu'iine notion gi.n6rnlc, solori que l'organisme exige une substance (.onsi-l;iiiLc oii fluiiliqiic.

Ce fait, si conilniin soit-il. n'est pn* moini rcmurquahle; il nouq invite a reflechir cl comme il n fit6 di1 \oii\cnt : ln fticulti! de poixvoir s'etonner cles choses orrliriairci c'csl lc comnicnccment dc la philosophie. En t o ~ t cas ilest merl eilleuv quc nous possCrlion~ lc (ion de l'autodiagnostic dniis cet etat quasi-,gnthologiquo nonlm6 In faim et la soif; nolis avons mBme l'ins- tinct du rehede car nolre medecininterieur nous prescrit en outre la qua. lit6 et la qunntitC de ln dose &prendre.

Si la faim et ln soif se font sentir imperieusement nous acceptons tout ce qui se presente, mais ordinnirement nous empfichons ce hesoin de se d6. velopper l'extreme en prenant des repas reguliers, en consultant en ceci notre gout individuel. L'un prefhre (les plats de viande, un autre est veg6- tarien ; l'un dit avec Pindare : l'eau est la meilleure des hoissons ; l'autre preforera la biere ou lc vin.

Donc par la faim et ln soif nous possBdons ln forme primitive, la plus simple d'autodiagnostic et d'instincl th?rapezclipe. On pcut sc dem~nrler s'il existe des cas ou ces facultes soient plus accoiilu6es qu'A l'etat narmnl, oii elles sont plus tl6taillbes en indiquant une nourriturc speciiilo.

Ces cas existent. On sait que lcs femmes eiiccintcs ont soiivcnt dcr, cn- vies extraordiriiiires tlc possCdcr iiii obiet qiiclconque, clc manger mdmc clos bouts de crayon,ctc. Pour la pluparl (lu tcmps ccs jio17t.s s'6vcillent hla vue de I'olljet convoi1 6. sans s,ivoir. si lellc sul~slnncc lciii. peut htrc qaluL;tirc, mnis

la voyanl rllcs Ir criilciil insliiiclicci~ient ct c'en rmpnrcnl. 11 en est de niciiic il(: I'i:~siincl ~11iinciitnir.c tlcs < m i ~ n , ~ u \ ; il5 no ~:hrr~11~111,

pas toujours cc qui leur c'il inliitnirc, mnis s'ils le trouvcnt ils ln reconnnis- Sent cammc W .

Quand on f i i i t unr longiic promen;itie h picil, pcntl;~iil In chiilcur, il ni.- 'ive s o ~ \ c i i l qiio ctct!c iIcrrri+i.c cii~cridrc lc lwsoin (](: sccoiili~ilci Ic c o i p

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104 REVUE SPIRITE --- sans que pour cela ln soif se declare, mais ellc s'eveille aussitot si l'on passe devant une cnscigne ornCc d'lin vcri'c rempli de bibrc bcumante. Cepen- dant si la soif devient intense l'instinct se tlCclarant aussitot n'attend plus ixnc occasion pour s'eveiller, la necessite nous poussc a ln recherche d'unc source ou cl'unc brasserie. Nous avons donc ici une connnissancc abstraite de ce qui nous est ndcessaire, question dont nous ne nous occuperons pas ici.

Cherchons maintenant les developpements superieurs de cette forme dc l'instinct : admettons que notre voyageur, n'ayant trouve ni source ni calm. rel cherche Ic repos sous l'ombrc d'un arbre et s'y endorme ; il se pourrait aisornent qu'il r h a t dc sources jaillissantes ou de cabarets aux enseignes de bikre ecumante, car c'est la propriete de la fantaisie du reve de tranfor- mer en tableaum vivants nos pensees abstraites a l'etat de veille.

Nous voici devant le cas simple d'un reve ; ici, par le besoin du corps, un remede se presente sous forme d'une image ; nous avons donc un reve th& rapeutz'pzce.

Plusieurs experiences constatent ce fait important :qu'il & possible que l'instinct, sous forme d'image, se presente a notre esprit. Les explorateurs de 1'Afrique le savent, leur soif etant extreme et la faiblesse leur faisant presque perdre connaissance! des hallucinations se declarent et ils voient des vases remplis par des sources jaillissantes, et toute la contree inondee d'eau. De meme une faim intense creera l'hallucination d'un repas copieux. Peut-etre les grands jeuneurs modernes le peuvent-ils constater(1).

Ces visions se prcsenteront toujours plus aisement pendant le reve, le cerveau &tant alors ferme aux impressions exterieures et ne reagissant que par celles de l'organisme. Dans le traite snr les reves attribue au p&re de la modecine, Hippocrate, il est dit que nous voyons dans nos reves les re- medes qui nous sont salutaires.

Nous pouvons donc 6tablir ce fait: I'instinct de la nowrritwre el

des remedes necessaires pour y suppleer, qui ;i l'etat normal se presenlc sous la figure d'unc sensation g0nerale de la faim et de la soif, peul, dans un etat anormal, et dans les cas urgents, provoquer uno notion dc la qualite et de la quailtil6 adapt6cs aux circonstances, ct ce qui est essen- tic1 pour notrc but acluel, peut arriver notre conscience en lui presen- tant lc remede sous l'aspect d'une image. Ce fait a lieu, surtout, quand l'esprit est voile, ou pcndant le r h c .

Pour la plupart du temps, le r&ve n'est qu'un tableau dramatique de nos

1 Tanner, Succi, Rlerlatti, ce sport n'est pas moderne ;:A. Rostock parut, l'an 1711, une brochure : •á Eistoiiae merveilleuse d'un homme nomni8 G. V. Beinhait, qui, :i Plon, avait di.citiC. de jeuner pcndarit 40 juuis et 20 nuila; il executa ce projet.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 105 7 iniprecsion~ interieures ou exterieures, et quand cette sensation dramati- que $etend jusqu'au domaine therapeulipe, il peut, moyennant la richesse dont dispose la fantaisie du reve, lui preter differentes formes.

11 se peut que nous voyons le remede ou que quelqu'un nous le presente; il arrive aussi que nous entendons une voix nous donner un conseil medi- cal. Ainsi le professeur Perty nous raconte qu'un medecin mahometan, ~lbumanoran, vit en reve un ami ddfunt lui offrir un rembdc qui le devait pe r i r ; il l'employa avec succes.

Si nous voyons un reve pareil surpasser nos propres connaissances thera- peutiq~es, voire meme celles du medecin, nous pouvons &tre tentes de le regarder comme une inspiration.

Cependant il n'y a ici que le fait de l'instinct alimentaire, lequel, avec le concours de la fantaisie du reve qui prete une forme dramatique h ces im- pressions,voit surgir comme un tableau visible sur la surface de notre cons- cience. Nous ne sommm donc pas obliges de chercher le surnaturel dans de pareils reves, puisque nous voyons les animaux malades se guider d'instinct vers un rembde mlirt$ire; et l'intuition de la iemme enceinte ne lui indi- que-t-il pas ee gui h i mt necessaire? l'instinct, ici, surpasse les connais- sances du medecin.

Il n'est donc pas difficfle de croire Melancton qui vit en reve un remede, Euphrasia, dont il se servit pour bien se guerir.

Nous voyons dans beaucoup de maladies cet instinct alimentaire trans former nos gouts et regler nos besoins.

Nos besoins sont autres si nous avons la fikvre et si nous sommes en- bonne sante.

Dans quelques maladies nos plats de predilection nous repugnent, et vwe versu; le cigare indispensable est rejete. La jaunisse engendre une re- pugnance pour les produits de la boucherie et en effet, ils seraient nuisibles dans cet etat; des femmes hysteriques aiment l'odeur de l'assa-fetida, odeur si generalement Cabanis qui certes est loin d'etrc siipers- titieux, avoue en se basant sur de nombreuses experiences qu'il a constdte souvent chez ses maiades une sensibilite extrame pour se prescrire eux- memes la nourriture et les remedes qui leur etaient salutaires, sensibilitd observee chez l'instinct des animaux (1).

D'apres Schiller l'amour et la faim entretiennent le commerce de l'huma- nite, on les a souvent dosignes comme les plus puisssntesdes passions; pro- bablement nous pouvons attendre de l'un ce que l'autre est en etat de pro- duire. -

(1) Cabanis : Rapports du physique et du nioeal, Il, GO.

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106 REVUE SPIRITE

Par l'intensite, dn besoin l'insliixt cacli6 se transfigurant en tnbleniix pour indiquer le rembde, je suis tente de regarder meme Ics reves lascifs, quand ils ne sont pas 10 produit de l'intempernnce et probiennent d'un or- ganisme sain et liornial, comme des reves iadiguamt le remede Ec zcrt besoin fiadurel, cxplicntion plus rationnellc quc ccllc des ascbtcs et des peres tlc 1'Eglisc qui SC plaignaient de ne pouvoir se clebarrasser dc l'influcncc du demon tentateur dans les rhves.

Nous poss6doni; ainsi un grand nomhrc de phCnomEncs qui diffbrenl nioins piir leur nnturc quc par leur intcnsile, h commencer par la faim r t ln soif jusqu'zu rc'vc ~ ~ e r a p e u t i y u e . Si inainlcnant les conditions des r0ves tli6rapcutiyucs surit particulibrcmcnt favorables, ils se distingueront pnr leur clarte et leur valeur.

Cctte condition parliculjeramcnt favorable nous la trouvons dans le som- nambulisme. Unns cct etat de soinnieil profond, les [moindrcs mouvements de l'organisme seront percus, et si l'on ahandonnc les somriambules a eux- memes, ils s'occuperont cxclusivemenl de leur organisme inthrieur ; lcur sensibilite extreme leur pcrmettra de distinguer le siqge et la nature d'unc maladie qu'ils n'observeront a l'etat dc veille que si les symptomes ont oc- casionne des douleurs. Cette sensibilite naturelle6des somnambules doit s'etendre aussi aux irtsttnts therapeutiques et leur donner la propriete de se faire une idee plus ou moins nette des remhdes a employer.

Sans prendre en consideration cette gradation naturelle que je viens d'esquisser, si on veut juger isolement Ics ordonnances que se prescrivent les somnambules,on est tente de les regarder comme ehosessuperstitieuses car il semble paradoxal d'affirmer que, sous dc certaines conditions,iin homme illcttre et endormi soit en etat de donner un meilleur conseil medi- cal qn'un professeur de l'universite B l'etat dc veille, et cependant c'est reel ; le medecin juge la maladic d'aprbs les symptomes extBrieurs, lc som- nambule d'aprbs dcs sensations interieures ; chez Ic medecin l'ordonnance est un acte reflechi, clic^ lc somnnmbulc il cst 1c fait d'un instinct naturel, aussi, les mhlccins qui n'oiit pas nies a priori, cl SC sont donne ln peine tl'etudicr cet tYnl en cxlidriinentaiit, ont-ils rcconnu ce Sait que beaucoup dc i.oninambiilcs indjquenl eux-mbnies Ics rombdcs qui pcuvent Ics gubrir ct quc ces rcrncitlcs ont i m \ ibritnblr, vnlcur Ll-iCrapcutiquc.

Au inoycii iigc on rcgni'tlail l'ai~locliagnoslic tics sori~nnrnl~ulcs comnlr i i i i

signe d6nioniaquc ; Erognoli, pitr cxcrnplc, pnrlc d'iinc inalndc qui pcri(1iirit Ic soriiineil clicln unc ortloriiiancc mbdicinnle ; bicn quc l3rognoli en recon- nu t l'ef'ficacili., il pr6f'krn I'cuorciccr (1). L'emploi rnlionncl dc l'in~linct cu-

- - 1 Ijrognoli : Alcaikalron I I , I l B .

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J O U H N A I , D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 107

&if n'c le somn accumu encore i ttiraturc demiqui

Les ai naturel malade

dans men1 parft l'insi quel dical

Va cura ladie la na sentj

Si a. su cette

- -

:lit lieil quc \ers Id fin du siecle passk, lorsque l'uys6gur d6couvrit ambulisme. Depuis lors des grand volumes traitant cc sujet SC sont 16s et ce fait cl'anaelironisme scientifique, de voir partout lc doute ;iibsister sur ce point, ne peut Otre expliquo qiie parcc rjue ccttc lit- repQsC inttictc dans le4 bibliotheques inconnues cles pr,lticicns nca-

C'.

itoortlonn;iriccs des sornnambnlcs son1 ixn simple cflet tLc l'iiistinct de l'organisme ct comiric cllcs sc prcsentent n\ec clarl6 h 1 e\prii du clles nc sont pas un ncle da In r0flcxioii. L'instinct c k t iiii con<rillcr

,.JS sur quc la r i l i ~ ~ i i . Le somnnnibulismc est donc lin 61,it riaturc1 qui rbscntc infime spontani:mcnt, saus I'iiifliience d'un nibdccin, ct tl:ui- ?1 tou tes les forces, au54 ccllc de la ieprbsentatioii coiicoiirent & niiicnos ierison du corp.;. s somnambules n'ont pas plil.; hcsoin dc conn&ssances rii6dicnlcs qiic nimnux dans leur initiricl mervaillcux ; toiijouri; en nccord ~tvec Ir di,- cmcnt supErieiir dc l'homme ces instincts deviennent plu4 compliqu6s us detailles. Edoiiard V Hartmann a tort de ~ o i r dan. l'iiistinct curatif somnambules, inst.inct qu'il ne nie pas. un degrb inferieur, une rechute l'instinct minial. 1 contraire nous obscrvons dans les deux cas une grande dift'hcnce; l'instinct animal tout nous prouw qu'ily a un rcmPde employi. sciem-

t pour un but inconscient, tandis que les somnambules connnisscnt litement l'effet des rembdes qu'ils indiquent ; inalgre cette difference tinct de l'un et dc l'autre repose sur la mbme Inse et nouq cnseignc est le A6veloppcmcnl clu pouvow cu~at i fde la n n t w e et de sei lois me-

les naturelles. iilh pourquoi l'instinct des somniimbules a des ilnalogics avec la cerlu tive de la naturc. Qiiand, par exemple, un somnnmhule a plusiours ma- s constnl6cs, il s'occupc (l'abord de la plus grave, exactenient comnic turc le fiiit c h c ~ 1cs imiiuitu\ cn leur rcstitunnt (l'abord cc qui cst CS-

el ii leur cxislcnce. donc nous ndrncttons qiie l'instinct curatif des somnaiiibulcs p o 4 x l 1 ~ rcli: de l n vertu curative (le la naturc, noiis pouvons de cc filit dUdiiir<' ' conclusion plijlosophiqiie que .lc principe 11t. 1 orgaiii4inn ct tic In

corps et ccllc d r ('(r,nr. Lc mhtledn KoiclfT , i ioi~v otvoir f,iil toujours Ic wxific;v tlc wii mu i i i -

Propre comme iri6rleriii pour suiire lm ordonnmcc* quc s c ~ ~ n ~ ~ l ~ l m I ) u l i ~ ~ se Prcscri~dicnL, cc qui 6t,iil tuujoi i i~ h lcur profil. Lc 1)' Uclcuzc qui nou.

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108 REVUE SPIRITE -

affirme ce fait, nous assure qu'une jeune fillede treize ans dictait des traites de medecine sans jamais avoir eu en main un livre traitant cette matiere (1). Le Dr Barrier avait une somnamhule qui refusa energiquement de prendre a l'etat de sommeil d'autres remedes que ceux qu'elle s'etait prescrits, mais h l'etat de veille, n'ayant plus conscience de son instinct elle ne les pril qu'en pleurant (2).

Une autre preuve que c'est bien l'instinct qui les guide, c'est que lcs somnambules ne sont quelquefois pas en etat de nommer le remede, et ne le voient que comme une image. Cette vision est souvent une hallucination pareille a celles dont il etait question a propos des voyageurs dans le desert. De meme que chez ces derniers toute la contree se presente inondee d'eau, d'autres ont souvent la vision d'un paysage tout couvert de la plante qui leur est salutaire (3).

Cet instinct curatif n'est pas egalement developpe chez tous les somnam- bules. Plusieurs ne peuvent formuler leurs ordonnances eux-memes, mais sont en Btat de discerner le rembde le plus favorable quand OEI leur donne a choisir. Le Dr Koreff raconte ceci : •á Une somnambule de 50 ans m'invita de lui proposer plusieurs remedes, elle avait le don de critique et non la faculte de trouver des remedes par elle-meme. Je fus grandement surpris et non moins confus en voyant qu'elle designa comme nuisibles tous les remedes que j'aurais voulu lui administrer, d'accord avec mes convictions de mede- cins, et de lui voir choisir tous ceux que je regardais comme peu adaptes a son 6tat •â (4).

Toutes les auto-ordonnances des somnambules ne prennent pas leur ori- gine dans l'instinct curatif de la nature ; les questions posees par le medecin peuvent devenir une source de meprises parce qu'elles peuvent agir comme suggestion hypnotique. Quelques somnamhules qui donnerent la premiere idee venue comme ordonnance, avouhrent apres qus le medecin s'etait oppose a ce rembde, et comme il n'avait pas ecoute leur instinct, ils avaient cede au conseil donrio, il faut aussi que le medecin se rende compte de ln possibilite de pouvoir influencer par la suggestion dans des cas pareils.

Chez ces malades extraordinaires le succes des ordonnances ne prouve pas toujours la capacite du medecin qui a peut-6tre fait une suggestion favorable et cela, malgre que son ordonnance fut une erreur m6dicale.

(1) Annales du magnetisme animal, III, 325.

(2) Foissac : Rapports et diswssions, etc. 375. (3) Bertrand : Traite d u somnambulisme, 421.

(4) Gauthier : Trait6 du magnetisme et du sorrinambulisme, 593,

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Les hypnotiseurs modernes sont d'accord pour dire qu'on peut, par la suggestion, changer l'eau en purgation et par contre annuler l'effet d'une

par le mOmc proc6d6. On peut de meme falsifier les remedes par ,u$~-suggestion, quand par exemple le somnambule se prescrit une ordon- nance qui n'a aucun rapport avec sa maladie et qui, cependant, produit lTeffet attendu.

On le voit, c'est un champ d'etudes dans lequel les erreurs se glissent aisOment, et voila, pourquoi le nlCdecin qui desire recevoir une vbritable ordoflnance instinclive doit l'attendre passivement et se tenir sur ses gardes contre la suggestion.

Les veritables somnambules n'ont a l'etat de veille aucune conscience de leur faculte. On peut regarder comme un signe certain qu'ils ont et6 guides par un instinct veritable dans leurs ordonnances quand, aprEs etre reveilles, ils refusent de prendre les medicaments qu'ils se sont prescrits ; ces cas sont tri% nombreux.

Des desirs instinctifs en etat de veille, semblables a ceux cites ci-dessus, peuvent etre consideres comme un somnambulisme latent et affaibli.

Il arrive aussi que les ordonnances prescrites pendant l'etat somnambu- lique et oubliees a l'etat de veille ont laisse des desirs instinctifs en rap- port avec le remede prescrit. Une des somnambules de Puysegur s'etait ordonnee une decoction d'une plante qu'elle vit tres distinctement, mais qu'elle ne put nommer; elle demanda qu'on la conduisit a la campagne oii disait-elle, elle verrait la plante et la cueillerait instinctivement. En se reveillant elle avait tout oublie. Puysegur fit une promenade avec elle et en voyant la •á calendula siivestrisn elle la cueillit sans pouvoir rendre compte de son action.

Les medecins qui aprbs de longues experiences ont acquis la conviction que les prescriptions des veritables somnambules peuvent ktre regardees comme un instinct auquel on peut se fier, savent aussi qu'il faut suivre Ponctuellement ces prescriptions, mOme si elles ne correspondent pas avec leurs opinions therapeutiques. Deleuze qui, sous ce rapport, pojsEde peut- etre le plus d'experience dit qu'on peut etre presque sur de guerir les somnambules qui s'occupent de leur etat pathologique, pourvu qu'on suive riPXn"Xn'ement leurs indications (1). Les medecins les plus experts allErent meme jusque voir dans les prescriptions des somnambules le systeme th& 'apeutique le glus parfait. Teste ne voulut plus se servir du diagnostic et de la therapeutique, n'employa plus que les auto-ordonnances des somnam- bules et ne reconnut comme science m6dicalc que In chirurgie p).

(1) Du Potet : Journal du magnbtisrne animal. XX, 174. (2) Bibliotheque du magnetisme animal, V. 46.

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110 REVUE SPtllITE

- On n mt?mc f,iit cetle c ~ p ~ r i m c c : lorsquo l'inqlincl riiratif cst t r h tli:vc.

IoppC, il csl eii i.;t;lt non sculcriicnt clr rli'.:it;iior Ic rciiibdc niais encorci cl'iiitiiqucr In dosr ct la compoqition, il pcul sc rcndrr comptc de I'cRrl qu'il protinirn.

T,J po.:4liilit6 i~ii'ont lcs somn:lnibnlc.: tlc prcscrirc dcs ordonnances pour les mnlnilic~ tl'aiitriii s'eupliquc! par leur cxtrc^:me scnqibilit6 qui les nict fi

int?ine ilc scntir 1'i;l:it dc la pcrsonrir avec laquollc il.: se troiivent en rapport: ilc cette maniere cela revieiil indireclcmcnt a unc auto-orrloiirinricc.

11 \lit sans clirc qiie, si ICS soniniimbi~lc.: font un nifiticr clc, leur don, oii pciil s'nttcntlre a voir tlii clinrlatnnismc en rkul ter . Mais quant h ccuv qiii croicnt voir du ch;lrlitlanisnic, partout, qii'ils pi.eiiiiciit la princ ilc miditcr i i n ~ pelite histoire qur nous r:icoiitc Du Potct : le conilr Iiunilzcr, tlc Pdtcvsuourg, qui q'occupnit d r ningndtisnic fut appclC cii 1861 nupres d'une dame qiie les medecins avaient condnmn8c; Ir mcdecin de ln m a i ~ o n , prie d'assister h la sCnncc, refusa d'abord, mais cCtl~ ensuitc a ln pribrc, il Ctnit assis {t cot6 du magiietiieur. La malade ne put s'endormir, niais le docteur sccptiquc, Ctant un sujet plus sensible, t o m l ~ dans un sommeil profond ; il conimencn ;L parler, dCclara clil'il dtnil nlaihtcnant parfaitenient convnincu du pouvoir rnagnCtique, s'occiipri. clc ln malacle et fil une prescription qui, assurait-t-il, ambilerait sa guerison completc. 'Ces perToniie4 presentes Ctaient nu comble dc l'etannemcnt, f t celles qui souffraient d'un mal quelconque ciemantl8rent des conseils et les recurent.

A peine r~veillfi le doute de l'$tnt de veille roapptiriit, le mhdecin etnit convaincu qu'on lui avait en qiielqi~e sortc fait violencc et ne voulut ricii croire; il nia avoir 6te I'nulcur dc ces prescriptions (1).

Jc mc rappclle rncorc un cas analogur! niais nc puis en indiquer ln qourcc, c'ktnit un m6decin magn6lisi! pnr son mnlatlc ; lonlbnnt en soin- ii;i.mbulismc il htablit l'nutodingnostic et prrscrivit rlcs orclonniinces ; il put Ic faim il'nutnnt plus fncil(mmt qu'il connaissait tous les ternies sci~i i- tiliqucs iibccs.:aircs, cc? qui ii,iturcllcnicnl h i t d6fimt chi1/. Ics sonmnm1)ulr~; ort1in:lires.

I m niidccins ccraicnt siirtout d o s sujcls p:irticriliurcment ilualifib, piiisqiic rhcz ciil Ic siiioir rntrcrnit itu \ci.\ icr tlc I'insliiirt.

d',ljoiitci-,ii cticorr quclqucs ~bser\~at ions qui .;crviront h micuv nppiiycli' cSc clni i:i \ui\ re : si l'on ~lcriianclc [IUT somnnn~lml~s. q rOs tpl'ilq ont prib+- (.rit Iciirq ur(lorinnnws, tl'nii lcur vicnnent ccs ~ v ~ ~ ~ n : ~ i s - ; ; ~ n c w , on p ( v t \ c i l '

(1) Du Pol& : Journal, etc., XX., 375-377.

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JOURNAL D'I?TUDES PSYCHOLOGIQUES 111 4

9u leur instinct revet souvent une forme dramatique. Ils disent alors : il

mc cenblc ententlrc une voix qui nie diclc ce que je dois cinployer (1). llc prescrivent de prirferencc lc niclgri6tismc animai comme c:, tan t le

nloycn d'entrer dans ce sommeil pro!'ontl qui par lui-m6mc est un hctcur g~6~iSSeui. et qui. en marne leinps, Oveille leur instinct curatif. L;i plupart tp&nt Btre magndtisCs et peuvent indiquer quel moyen il faut em-

ployer ( 2 ) - ( A suivre.)

UN CAS DI3 POSSESSION LQ village de Sicurac, canlon de Realinont (Tarn), a 6th celte ann6e der-

ni&rO Je thdhtre de cartains ph6noinenes fort curieux, c'est dans unc fa- mille de pauvres cultivateurs que les faits se son1 passCs ; il s'agit d'urlr, jeune fille de douze ans,objet d'un ras de possession extraordinairc et voici ce qui m'a etit raconte et cr que j'ai entendu dire par des temoinc dignes de la plus grande foi :

Le phenomhne s'est manifeste pour la premiore fois vers le milieu de jan- vier 18W, Un jour, pendant le repas, ln jeune fille,maladive depuis sa nais- sance se mit & dire a ses parents: •á Voyez-donc cet hornmc qui rcnverse notre plat ? Faites-le partir, s'il vous plait. •â Les parents ne voyant rien cruEnt tout d'abord que leur fille rihait.

A paetir de ce jour la faiblesse de l'enfant devint plus grande'elle etait tourlrientee de toutes les manieres ; tantdt elle voulait s'arracher un mil (et aette idee ne l'a quittee que lorsqu'elle a eu perdu la vue de cet ; tantot elle frappait son corps ; cn un mot sa sant6 diminunil sensiblement a mesure que l'inconnu prenait possession d'elle.

Des bruits so faisahnt entendre dans les armoires, dans les placards, les bouteilles et la vaissalle qu'ils renfermaient semblaient se briser, faits qui attirbrent un certains nombre dc curieux pour SC rendre compte du phenw mene, Un visiteur, bourgeois des environs qui avail visite l'exposition de Paris vit l'ciifnnt so rhvciller d'une esphce de lhtliargie, et s'ocricr : a Ah 1 Suel long voyage nousacnorzs dc Sairc 1 nous v c n o m (10 Paris ; nous avons vi- nit6 la Tour EiIicl; elle es1 magnifique (el clle dhcrivail In structure com- pkte (le ln tour, cl (l'autres dioses vues dans sol1 voyxge inuginaire). )) Lc cl urge ois Sut 6loiinO d'cril~ndrc ci:llc jeune paysanne qui ii'etail jamais "grtic (le son village, liii diic;rirc: si bicn lcs incrvcillcr dc In Tour NilTcl ct lui indiquer la routa et les villos qu'il avait parcourat:s ; ce qui l'cffrayi~ - (1) Heinechin idinn unil Beobtchtungrn den tliierischen Magntltismuc betreffend 125-128 (2) Kluge : Versuch &no;' Darstellumg des tliierischen hlagnetismus, 165.

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112 REVUE SPIRITE -. le plus fut de l'entendre dire ceci : •á Hier vous etiez en voiture, et votre cheval a failli vcus faire verser ; nousn'elions pas bien loin de VOUS, et nou, avons brise un peuplier Caroline qui se trouvait en cet endroil. )) En effet, le bourgeois avait, la veille, fait une promenade en voiture, et son cheval s'etait cabre avec tant de violence qu'il avait, failli le precipiter dans un abime, pendant que, tout pres de lui, u n bnorme peuplier eclatnit sous l'effort d'un orage.

Le G aout, jour de fojre d'une localite voisine (Graulhet), un violent tour- billon s'etant leve vers dcux heures dc l'apres-midi, il renversa unc char- rette sur le champ de foire et demolit quelques baraques de marchands ; le soir l'enfant disait a plusieurs voisins qui arrivaient de la foire : (~NOUP etions aussi ?i la foire, nous a a o m renverse une charrette et demoli quelques baraques. )J Ces gens-la n'avaient parle a qui que ce soit de ce fait.

On lui onrit quelques pastilles achetees & la foire qu'elle prit violemment et croqua, en disant : <( Vous pouvez-lui en donner, des pastil- les, a ce gourmand et rassasiez-le, allez. puisqu'il m'arrange si bien ! •â

D'autrefois, etant assise sur une chaise, elle s'elevait jusqu'au plafond, et retombait avec le dos, sur le dossier d'une chaise et la, elle se tenait hori- zontalement pendant assez longtemps.

Tandis que ces faits se passaient l'enfant maigrissait h vue de sorte que sa faiblesse l'obligea a s'aliter completement. Ehaque nuit une foule de curieux venait aupres d'elle pour etre temoin desfaits qu'ils entendaient relater. Etant clouee dans son lit, l'esprit la tourmeaait encore davantage; elle voyait l'esprit la trainer dans les buissons et priait les assistants de la delivrer. Apres on trouvait sur son corps la trace de piqures qui semblaient avoir ete faites par des buissons.

Ce qui etonnait le plus les spectateurs c'etait, dans la chambre ou se trou- vait l'enfant, de voir les bougies s'eteindre et se rallumer toutes seules, contre leur volonte.

Les faits devinrent si nombreux, si extraordinaires que le clerge resolut d'y mettre fin et decida que l'enfant serait soumis a la ceremonie de l'exor- cisme. Sept cur6s furent convoques pour faire deguerpir le demon. Le jour convenu, on traina l'cnfant dans l'eglise, avec bequcoup de peine car clle s'echappait des mains de ceux qui la portaient; une fois dans l'eglise, l'un des sept pretres fut design6 pour commencer l'exorcisme, mais elle se mith dire a ce cure: <( Tu voudrais me faire partir, toi ? mai9 tu n'on es pas capa- ble, tu sais bien que l'annee dcrniere tu as vole de# raisins dans la vigne de ton voisin. •â

- Oui, repondit le cure, c'est vrai que j'ni vol6 des raisins, mais j'tli

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 113 7 laisse sur la souche, B la place des raisins, l'argent qui en representait ln

AU second elle reprocha son inconduite, en le traitant (( d'impudique .. ~ ~ ~ f , sur les sept, il s'en trouva sis a qui elle reprocha leurs vices et leiirc defauts. Elle n'eut rien a reprocher au septieme qui prononca I*exorcisme, dit-on, avec un grand courage, pendant qu'elle se tordait dans ,jvaffrwses convulsions et s'echappait encore des mains de ceux qui la sou- tenaient en s16criant : ((Tu me fais partir pour un moment, mais je revien- drai bientot. •â

En effet, aprbq quelques jours de calme. lcs m0mes faits se reproduisi- relit a nouveau,l'enfiint Sut obligiie de rester sur sa couche ; ellc s'y dessBche peu li peu, l'esprit ne lui donnant quc dix minutes par jour pour prendre nn peu de nourriture a son choix.

Tels sont, Monsieur, lcs faits incompletc clne j'ai pu recueillir ail sujet de cette affaire; si vous tenez 8 savoir le ilom de famille de cette enfant, adressez-vous a M. le Maire de la vominune de Sie~irac qui pourra mieux que personne vous donner les renseignements utiles.

Si vous pouviez faire quelque bien h celte malheureuse enfant (dans le cas ou ellc serait encorc en vie), ses parents en seraient trks satisfaits car ils ont depense inutilement bien du temps et de l'or.

J n s ~ ~ h GORSSE. N D. L. R : Nous avons envoye a hl . Justin Gorsse une revue du le' fe-

vrier, pour lui faire lire, auu pages 57 a 65, les fdits de meme ordre de Viry- Noiireuii et de Coray, et la maniere bien simple employee par hlM. G. Lucas et C Huet pour coilnaitre les faits et gestes de l'esprit obsesseur ; nous avons recornmandd la magnetisation, puis lotions sur log[ le corps avec de l'eau saliie tikde et quelques goutles d'ethcr, comme soins de toilette matin et soir. Specialement nous avons engage M. J. Crorsse a etre patient ct doux 3 l'egard des Esprits cjui ~ iendront se mnnifestcr, seul muyen de les nmcner a la raison, ou u In connaisinilce parfaite de leur3 actcs pour en modifier la malfaisance dans le sens du bien.

Nous attcndoiis ln rOponse de notre correspondant, que nous remercions Polir Ics eludes qu'il va faire.

L'INTOLfiRAl'iCE RELIGIEUSE A TILIVERS Troisibmc pi~rlic <CIL V1I).

( Voir la Revue du 10 fiurier 1801 .j Les GoinarFsles el Ien ,lr,izr>zien.s.

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114 R E V U E SPIRITE P -

le present chapitre de ces deux scctes celebres, car a l'epoque ou nous sommes arrives de notre histoiic, ces sectes etaient trbs florissanlcs.

Les gomaristes sont ainsi denommes du nom de leur fondateur Gomar ou Gomarus car au xvr9iecle, il etait de mode de latiniser les noms propres. Ce Gomar etait ne a Bruges, cette Venise du nord, en 133. Les pers ecu lion^ religieuses clili d6solaienl alors les Pays-Bas contraiguirelit la famille ilc Gomar u 6migrer cn Allemagne. Kolrc h t u r fondateur ne quitta ce dernier pays qu'cil 1504, il avait alors 31 ans et \enait de prendrc poisession de 1 , ~ chaire de th6010gic h Leyde au moment oii Maurice de Niissau Iils (le Gi~il- lauinc d'0rarigc otait stathouder. Soustraits a la domiiialion espagnole, lc, lJays Bas etaient protestants. Ils avaicnl eu a soinfhir pendant une periode de lrente aimees des cruaul6s inouies. Le d ~ i c d'Albe lieulenalit de Pliilippc y etait venu a\ec une: armee pour retablir I 'ord~e, car tout le monde, diqait- il, etait coupable du crime de lese-majeste dirine et humaine . lcs uns cominc fauteurs de troubles ct d'hci-kic, les aulres comme supportant les doctrine< heretiques. Le f a m e u ~ duc alail institue un conseil dit des IrouDli.~,

dont la presidence avait ete confiec & Jean de Vargas u n atroce et criminel fanatique qui resumait sa doctrine politique et religieuse dans ces parole- :

La misericorde est a u ciel et la justice est sur la terre n. Et quelle justice que celle de Vargas : le fer, les gibcts, les torturcs et le

bucher, cette justice fit perir entiron 25 a 30.000 lutheriens, cal~inis ter , anabaptistes et cntholiques loujoars au nom d u Christ. Mais tous ces crimes 1113 sertirent en rien la cause espagnole, la Hollande finit par conquerir son independance en tant que nation ; mais quand le calvinisme fut triomphant, il nc se montra pas plus tolerant quc son persecuteur. Tl Et subir au1 bap- tictes (c'est ainsi qu'ils nommaient les catholiques) toutes sortes de pcrcecu- tions. Partout les calvinistes briserent les snimtes images, deiilolirent Ir. coutents, ruinurent les eglises et clans leurs fureurs, les orthodones s'attir- ~[uhrcnt m0me aux sectes rlissidentes du protestantisme.

(luclle l~cllc chose quc la rcligim ! Goiii:iriii rcnlri: dans sa patrie nu moment des grandes dispulei tlikolo.

giqiiea i c jctd i l i i plus fort dc la mGlCc P L (Levint le chef oii ~ , l~i toL Ir' porte-tli.,ipeaii d'un parti qiii n'atlrneltait cn Gomme que cc c~utl C<il\in a i c l i l

Sormiili~ tlms son Instil?clion. ~ h n & m ~ , i~ w o i r quc : n I)icii ,L <[i~po;i . (11' loul, qii'ii produit tout dans Ic mondc nioral comnic dan.; Ir iiioiirlc phy- sique, qiic 'ur la tcrrc el dans le ciel, il J hi1 lout cc qu'il n \ , J L I ~ I I . 11 P I I

conclul que Ir, criiiici de.; hommes et leurs ~ e r t u s sont l 'c , i~\r ,~gc tlc - ( t

~oloiiltS. Si Dicu n'opiirait pas clans nos liirics Loulcs nos tlllcrmiii,ilion-. ~ ' E ( * R I T ~ R E noui Lromperait donc, lor.qu'cllc nous (lit que ljirii ijlc 1,~ prii-

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JOURNAL D'ETCTDES PSYCHOLOGIQUE$3 115

y- mx vieillard^. qii'ii 6te le cmur aux princes do la terro, nlin qu'ils ne

,,arent pas. Pretendre que Dieu permet tous ces maux et qu'il ne les \eu t s'do

pas, cl u'il ne les produit pas, c'est renverser toutes les regles du langage el

tous les principes de l'inlerpr6tntion de ~'ECSITURE (1). xr

Dans sa chaire, Coinarus ne fit que souienir cette mCme these, mais il eUt beau entasser nrgiiments sur arguments pour prouver que I'hominc n'csl

hre dc scs actions ; dcs docteurs souleiinient plus victoricuserneiit lc - pas lil libre *4u

trOiiv r , o m

a D non 1

Cet parti!

dignes par Une \i\i

tisans reci miniens.

Parmi c republiqui Grotius ( 2 el Vossius

Barmve \oulut cor et l'ocorcc sencc da11 hllem;tgnl aucsi iiitc drais 1 ) ~ s

Jhis toi C t l'aiitrc -- (1, C A L ~ (21 L'illu (3) GROT

de l'homme. nombre r1r.s docteurs adverses, h leur tOle devrions-nous clirc, *c

ait Jncq~iez I larmen~cn qiii lnlini.;k dcvinl Arminius. Ce collbgue clc Ir le corribntL,iit siirloiit dniis cette proposition : iea est l 'nul~i i r de Ili. chute tl'iidam et qiie cette chute Ctnil la suite c l a cauw du dCcret du crbateur concernant ln redemption •â.

te proposition Sut dbcoree du nom l~i~cirre de sqi .alLtpsm~ime, et scs sans du surnom de snpi .alap~nrivte~.

~rrninius repoussa le dogme de In prCdcstiil,itiuii, cominc injurieux pour iinite; il ~ o u l a t concilier la liberth hurilaine arec 1,i prescience divine ette proposition : <( le croateur a laisse R tous les hommes iti fncultk clc liquer les bienfaits de sa grrice offerts h tous ceui qui s'en rendent

leurs efforts B. e contro~erse s'eleva alors entre Goiiiarus et Arminius cl lcs pnr- proques des dcui clocteurs prirent le nom de gomaristes et d'a)--

es tlcriiiers sc t rowaicnt les esprits les plus distingues clc ILI e, tels que Courcelles, Episcopus, IIugo de Groot dit Grootius ou ), Iloogcrl~ectz, Leclerc, Lenderlicrg, Oldcn narncvelclt, Rcmhilt

Id1 jou;i un role sinon clnngereu\ clu moins loujuurs furt ddicat, jl icilier lcs deux partis, c'esl-Mirc qu'il inil lc doigt enLw l'nrbrc cl d;iiis un but de conciliation, il mil les ilcii\ acl\crsnii~~\ cil prb- s u ~ i o coiiS6rcnce pui~liqiic. \I,iis Goninru~ Clc\O clms 1,i I~riilalc e en n\aiL lcs mcciir.;; il rompit In cuiif~i.cilcc: pnr ( ~ ! l l c sortic m p c i l i \ c qiie peu p.~rlriiic~nlairc : (( Pour moi, clil-il, jc lie \ou- par,illrc clc\nnl lc tr(>ilc tlc Uicu arcc le* opinions cl ' . \i . iiiiiiiii~ 8) •â.

~t finil clans cc bas-nloiitlc : .\rmiiiiu- cl Goiiinrus iuoiiriircnl 1 iiii a \ m l cl',~voir 6puisc lcurs tliscusiioii~ ct 6liicitlP Ic5 poiiils lili-

IN, Inst i t . chrtt., l iv. 1, ch. 18.

stre auteur de Mare Ziberuin et d'autres escellenls oiivingej. , lus, Epif. 11.

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116 REVUE SPIRITE

giciir de leurs disputes. A p r h eux leurs disciples la poursuivirent a\ec plus d'acharnement encore. Un an aprbs la mort de leur maitre Survenu, en 1600, les disciples d'Arminius p r e s e n t h n t aux fitats de Hollande une profession dc foi en cinq articles, sous le titre de Remontrances, ce qui les fit surnommer les Remonl~anls, tandis que les disciples de Gomaru, relurent le nom de Conlre-Remontranls.

Au milieu de ces discussions theologiques, un dictateur voulait sup. primer u son profit, la republique ; ce dictateur etait Maurice de Nassau, il \oulait donner a son lilre de capitaine g6neral et (le stathouder, l'etendue de l'autorite royale. Il comprit que pour atteindre son but rien ne lui serait plus f~vorablc que les discussions religieuses, car en abattant les hommes qui en elaient les soutiens, il saperait du mCme coup la conslitution republi. caine. Les principaux magistrats de la RCpublique ayant a leur tete le \ieuu Barneveldt etaient armeniens, c'elaient les esprits les plus eclaires, les plus eminents, aussi afin de pouvoir les abattre, le stathouder se fit-il chef cles gomaristes. C'est donc toujours la mdme chose, la religion sert de pretexte & l'ambition !

Une fois chef religieux Maurice de PTaussau fait imprimer et repandre profusion des libelles dans lesquels les armeniens &aient traites de Mani- cheens, d'Ariens, de Pelagiens, dc Socinienc, d'Athees enfin de papistes, Car il y a lieu de remarquer que les reformes emploient cc qualificatif comme le dernier des termes, celui du plus profond mepris qu'ils puissent jeter ri ln k~cc de leurs adversaires.

A l'aide de ces accusations aussi absurdes que perfides, le stat,houder echauffe la bile de ses adversaires, il suscite partout des emeutes que les magistrats essayent d'apaiser et de reprimer en levant une armee. C'est ce quc ~0~11a i t le stathouder, alors il pretend que 111 formation de cette milice est unc insulte, une atteinte portee 2 ses prerogatives et a ses droits, il 13

licencic \iolcmmcnt et depose Ics magistrals (le la ville. Comptant ensuite sur l'apl~ui dc ccltc populace lilchc, flottaritc, hCsitantc a. courte vuc c l mis6r,iblc, popillacc qui se met toujours du coli: du plus iort, d u ccili d" ola,lchc, il bi t nrrhtcr Ildrncvcldt et ses amis et parmi eu\ Grotius et il ley cnfcrmc d,tm la tour de Lo\\estcin.

A p r h uiic lorigiic capli\iLe, grlice au tl6\oucment dc sn icminc, Grotiui sortit tlc pi.i~ori, ni,ii-: Jcun-\an Olden llarncvcldt Ag6 de 7 2 ans, est trdi1li clc\anL i i i i 1ribun;il coilipo4 de vingl-si\ commi>s,iircs dCsigiiC.; p i i ' le priiicc cl'Or,trigc. Et re patriote nrdcnt (lui n\ait contribu6 plus qur toflt ,iiitic , t <t.~urur n u pa l s ~ o i i ind6pcndance ~~ol i t iquc el rcligit~usc, lui I ' i W

I)raiilal,lc clEhiieur. dc 1 ,~ Iil~ci'Lu dc wn~cicricc s'ciitciicl cuiic1,mtici.u moli

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,,Li* --- Voici

une op pouvoi~

Quan main ai

JOURNAL II'ETL~DES PSYCHOLOGIQUES 117

pagne, socinien el papiste; le 13 mai 1610 sa venerable tete tombe sous la hache inf&me du

bourreau. elle belle chose que la religion, comme elle sert bien les amhitieiix el

debarrasse les honnetes gens qui gbnent les bandits ct les criminels. ~ ~ ~ 6 s la mort de Barnaveldt, les armeniens sont naturellemenl de plus

en *lus persecutes, on n'avait supprimeleur chef que dans le but d'en finir eux ; aussi ceux qui n'ont pas Cte tuAs ou persecutes sont obliges de

en Danemrirck e t le gomarisme tout-puissant regne avec le Nassau rnr IP.S debris sanglants de la Republique.

donc un nouvel exemple qui temoigne qu'un ambitieux n'adopte inion religieuse que dans le but d'abattre un parti et s'emparer du

d donc les inasses seront assez intelligentes pour ne plus prbter la ix ambitieux, d'autant plus que ce sont elles qui fournissent toujours dans l'execiition [le tous les forfaits politiques ou religieux?

(A suivre.) J. MARCUS DE VEZE.

COMITE DE PROPAGANDE Seance du 12 fevrier 1891.

ident : M. P .-G. Leymarie; secretaire : M. Laurent de Faget; membres ~ I G X I I L S : Mme Poulain, MM. Auzanneau, Boyer, Bouvery, C . Chaigneau, Lussan, Mongin, Puvis, Warcha~slcy, A. Vincent.

1" n-rich-verbal de la. derniere seance est adopte. M. Camille Chaigneau, u programme d'un congrEs plus ou moins prochain, croit devoir 'attention du comite sur la question du perisprit. Il cite les phrases j du Livre des Espritr : me lc, germe d'un fruit est entoure du perisperme, de meme t proprement dit es1 environne d'une enveloppe que, par compa- , on peut appeler pkrisprit. •â

~assrint d'un mondc 3 l'autre, l'esprit change d'cnveloppc, commo hangcz de vetement. v

definition du perisprit pourrait Otre selon lui, mise cn contra- tvec l'etude suivante de M. Gabriel Delannc : dans le perisprit, dans cct organe fluidique qui est ins6pnrnldc (le etc ... C'est lui qui emmrigasine, enregistre, conscrve Loiitc.; Ics

tions, toutes les volitions. toutes les idees de I ' ihc : non scule- 1 incruste dans sn suhstancc tous les etnts de l'fime d6tcrminhs par

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u le monde exterieur, mais aussi il est l'immuable temoin. le receIeur inde- CC fectibi'e des pensees les plus f ~ ~ g i t i ~ c s , d'es reves a peinc en t re~i i s on (( formules. C'est lui le gnrclicn fidble, le texte indestructible de nos lie, (( pnssdes .. Jamais tdme n'abandonne sorz enveloppe. ))

M. Camille Chaigneau troure l'article dc M. Gabriel Delanne plein de hon sens et de ~ e r i t e , et, d'autre part, il n'a point l'intention tlc mettre notrp collbguc en dbsaccorcl avec Allnn Kardec. Il croit que la question du pcris- prit n. grandi depuis In pul~licalion du Livre des Esprits. Ce n'etait pas alors le moment de renvisager sous toutci ses faces. Depuis, d'autrcs fiices son1 apparucs, parmi lesquelles il cn est qui sant comme l'antilhbsc de 13

f;ice primitivement consideree. Voilh pourquoi il semble ;:1 l'orateur qu'il y a l h une qucstion dont l'elucidation se propose tout naturellement h l'ma- men d u prochain congrbs.

M. Leymarie demandc l'opinion dii Comite, cnr il est tres important dr bien s'entendre sur les differentes acceptions du mot perisprit.

M. Laurent de Faget, d'accord avec M. Camille Chaigneau sur la ntcessite dcs definitions prhcises, cruit que le perisprit est bien l'enveloppe de l'time, l'iiitermediaire indispensable cntre celle-ci et le corps matericl humain dont il n necessairen~ent la forme. ?Jais ne soyons pas exclusifs : le perisprit peut se gr6sentcr sous differentes formes. selon l'effet que w u t produire l'esprit desincarne qui SC rend visible. L'orateur croit qil'il ne faut pns identifier l'envcloppc rBellc (le l'ame a w c les diffbrents aspects. so~zs lesquels Ici E-prits se montrent a nous. Les formes qu'ils prennent peuvent avoir etl. empruntees soit auu fluides du n16dium, soit au fluide universel.

Le pbrisprit se modifie cependant ~ o u q l'effort, sous le t r a~n i l dc l'esprit, qui se do\eloppe lui-mhme. Qiiand l'esprit change de zone, il doit, en cnlrant dans un monde siipi.rieur, modifier plus rnclicnlcmenl son pbrisprii. el pcut-0tre en chnngcr, comme Ic dit Allan liarclcc. Dans cc cas, ce n? serait par Ic perisprit qiii se montrerait comme le grand reservoir dcs pcn- sec-, des ~olitions, des sou\cnirs tlc 149mc, ce serait bien pliitcil l'finie cllc- mimc, dont ln consliliilioii csl C I I C O ~ C si peu connue C L CJU'OII nc S ~ I I I X ~ ~

consid6rcr comme lin (Are absolument abslrait. M. X!oiigin croit qiic Ir ptrisprit ri',\ point clc forme pnrticuliurc, p u i q i c

les espi ils \ C montrent SOUS des ciipc~ts I ;iriiil)le~. 1,c p6rispril qc trnn4orince L'oratcilr cilc le cas cl'unc dame qui cz V U l'esprit de son purc toii.: Ic.: soir-. pendnnl trois ans. La tlcrnibre Cois qu'elle le vit, le pkrisprit 6tiiil plus niin- geux e l comme rcmpli d'6loiler. Le pere clc cellc dame lui di1 alors adicil~ flu doigl lui moiltrn le ciel, cl disparut pour ne plus rcvcnir.

Si la llieoric de 11. hlongin est \raie, ajoute M. Laureut de Fngct, 4

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 111) - , perisprit n'a aucune forme precise, comment admettre les modifications .> de cette forme non determinee? ))

M. Warchavsky etablit une comparaison enlrc le perisprit, ou corps peri- ,p i ta l , et lc corps humain proprement dit. Les savants, dit-il, pretendent que c'est le plus ou moins de grosseur de la cervelle qui determiiic le degre

lintclligence. Or, nous savons clrie les savants se trompent et C~CSI.

rss;pnit, nu conlrairc, qiii agit sur tau1 l'organisme humain pour lui filire yisbir les rnodiflcations nacessaires au developpemerit de l'ame. L'cspril agit de meme vis-U-vis du perisprit.

M. Leyinnrie montre l'homme prihistorique modifiant son pkricprit & travers ses elistences successives, y emmagasinant des images noiivelle., des pcnsecs plus actives et plus fecondes, selon Ia loi de progrus, pour &outir au typc humain actuel, dans lequel Ic parisprit ne saurait etre COK-

pare a ceux clai servirent aux prenliers essors de l'&me humnine. M. Bouverg croit que le perisprit reflete les qualites de l'esprit, qu'il est

plus ou moins pur dans sa substtince, selon que I'essence dc l'esprit cjl , elle-meme, plus noble et plus eparee.

M. Mongin parlc de la transfiguration des mediums, qui est operee par les espritc el qui est une partie importante et trop negIigee d u phenomene des materialisationc.

M. Leymnrie cite, a l'appui des transfigurations, ce fait du n~edirim Pirmann, qii'on prit tort POLU u n imposte~ir , et qui fut saisi, 3 demi etrariglo, foule aux pieds. On lui reprochait d'avoir dissimule la Irarlw et le costume chinois sous lequel l'esprit s'otait montrk en transfigurant son mecliuin, nu licu de se detacher de lui par unc materialisation complete. On ne retrou\n ni la barbe, ni le costume chinois, bien entendu ; ct Firman f ~ i t cependant roiidamnk a six mois cle prison. Ln transfiguralion doil etre mieu.; 6lutli6r~ : d l e aidera a f,iirc comprendre le perisprit.

M . Pi11i.i dit que Ici. discussioil a lnqucllc oii E;e l i ~ r e sur lc pBrispril, Proube qiic ln qucstion n'est pas cncorc assez Cludiee et qu'il est opportun de travaillcr h son klucidalion.

M. Caniillc Chnigricnu derriande h prCscnter quelques obscrcnlion.; sur la nature tlc I'i-ipril lui-mCnic. 11 rite lc passage suivant de Ln Gcnucc :

(( L Esprit. pur son csscncc spirituelle, e ~ ; t lin Olrc indufini, nl)~lriiiL, qiii ne Peut avoir une ac!iori directe sur la innliErc; il lui fallait un inlcrme- diaire; cet intcrmediairc csl (1,111s l'cn\cloppe fluitliquc qui fait cil quelque Sorte partic inlegrante de l'esprit, cnvcloppe scmi-mnlbricll(~, c'eql-h-clirc tenallt (le ln uiLitihrc par soli origiiic cl de la qpiritimlite pdr s~i. n,iture &herec; comiiic toute maliure, cllc est p~iiskc clans le fluide cosniiquc

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120 R E V U E SPIRITE

universel, qui subit en cette circonstance une modification specialc. Cette enveloppe, designee sous le nom de perisprit, d'un Etrc abstrail fait de l'Esprit un Stre concret, defini, saisissable par la pensee ... ))

M. Camille Chnigrneau repond h cette opinion d'Allan Kardec que si la spi- rjtualite se caracterise par une nalure etherde, l'esprit proprement dit n'est pas une abstraction, mais un elre substantiel trbs affine, et que lc perisprit dont il est question ici a bien pour fonction de mettre en rapport la substance inferieure (matiere) avec la substance supbrieure (esprit), mais non de faire de l'esprit un Stre concret, attendu qu'il n'en n pas besoin, etant de nature etheree et par consequent subctantiellc. Alliin Kardec a ecrit lui-memc. pagc 5G du Liv7.e des Mediums: Quand on dit que l'iime est immaterielle, il faut l'entendre dans le sens relatif et non absolu, car I'im- materialite absolue serait le neant ; or, l'Arne ou l'esprit, c'est quelque chose. ))

M. Bouvery demande qu'on recherche une formule disant que le perisprit emmagasine les actes de la vie et qu'il est inseparable de l'esprit. Il dit qu'on s'exagere la force du perisprit, et que c'est le fluide universcl qui lui sert dans ses manifestations.

M. Leymarie fait observer que l'esprit eleve a puissance de creation ; il cile c onlme exemple l'esprit de Katie-King qui, dans le laboratoire du doc- teur Crookes, se montrait tantot petite, tantot grande, variant - selon sa volonte - son teint, sa tournure, son aspect general.

M. Camille Chaigneau s'occupe du prochain congres, dont il faut avant b u t fixcr la date.

Son avis est d'y admettre toutes les questions offeciellemsn,t, somme on a fait cn 1889, mais de n'y poser officieucement que cclles qui sont mures. 11 croit que nous poss6dons aswz d'elements pour attirer l'attention da tous les congressistes sur la question du perisprit. Dans une remarquable com- munication emanee du groupc bizonfin et qui a ete nccu~illie par d'unn- nimes applaudisscments, dans une seance du dernicr congres, un esprit demandait d'adjoindre aux dcux affirmntionscapitales qui forinaicnt ln basc de ce Congres, l'aflirmalion du principe de solidarite.

Si le programme du nouveau congrEs ne dcvait embrasser officiellerricnt quc ces clcuv questions nouvelles (1)erisprit et Solidarite) OL; telles aulres egalement murcs, l'ornlcur ne vcrrnit aucun inconvenicnt i une (!ale r.rp- proch6e. Si, au contraire, on doit y aborder de? qucslions hcaucoup plus vastes, telles quc celles qui touchent aux notions sur l'infini, il cdime que Li. preparation csl insuffisante, quc lcs ninteriaux n'cn sont pas suffisam-

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 121 -

&labores. et que quelque temps est cncore necessaire avant qu'on faire un pas en avant sur ce terrain.

Les membres du Comite habitant la provincc et l'etranger n'ayant pas clonne leur avis sur la date du futur congres, M. Leymaric est charge

,jlbcrjre B chacun d'mu officiellement. Lcs reponses devront lui parvenir ,, rue Chabanais, avanl Ic 5 mars, epoque de In reunion du ComitC.

M. Mongin voudrait voir un tronc etabli dans tous les groupcs spirites pour recueillir les fonds n6cessaires h la propagnlion de nos idecs, et par- ticuliErement en vue du prochain Congrhs.

Il propose cnsuito qu'un exemplaire de l'ouvrage de M. Leon Denis: Apres la Mort, soit e n ~ o y e gratuitemcnt B chacun des journaux politiques paraissant a Paris. 11 pense que ce serait un excellent moyen de propagande. la Presse, depuis notre Congres de 1889, s'exprimant sur le spiritisme et sur ses adeptes avec plus de bienveillance.

L'orateur desirerait voir prendre ln meme mesure pour l'ouvrage de M. Louis Gardy : Cherchons, qui complete, par la relation de faits spirites suivie de temoignages dignes de foi, les hauts enseignements philoso- phiques que contient l'ouvrage de M. Leon Denis.

M. Leymarie trouvc cette idee excelientc, mais il croit qu'il convicndrnil d'envoyer avec chaque exemplaire, une notice imprimee indiquant la subs- tance de

M. Laurent de Faget appuie cette proposition, car la notice aura chance d'etre inseree dans quelques journaux qui, sans cela, resteront probablement muets.

M. Auzanneau demande si les depenses a f'aire en vue de cettc propa- gande seront en rapport avcc les resultats qu'on en pcut raisonnablement attendre.

M. Warchavsky espEre que les ouvrages de MM. Leon Denis et Louis Gardy seront cedes a prix coutant au Comite dc propagande, pour la tlistri- bution projetee.

M. Aumnneau rappclle que nous approchons de l'anniversaire dc la mort d'A1la1-1 Kardec. Il demande qu'on choisissc un jour qui pcrmcttc h tous les S ~ i r i t ~ s de Paris dc sc reunir pour celebrer cct annivcrsairc. Jusqu'ici IPS Uns ont choisi la date fixe du 31 mars, d'autrcs ledimanche le plus rapproche de cette date. Il propose pour cettc annee le lundi clc Phqucs, qui est joui.

et tombc le 30 mars. M. Lcymarie appuie cctte notion. Mme Poulain et M. Bouvery prkfereraient qu'on se reunit le tlimanchc

Poulain ajoute que le dirnnnchc ei t bien plus f'avorablc au\; ouvriers

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1 32 REVUE SITRITE - dont elIe plaidc ehalieureusement ln cause. M. Boyer ne \oit pas de raiqon sbrieuse pour qu'on s'astreigne 5 la date fixe d u 31 mam.

Le Comite decide que le lundi de Puques sera choisi pour celobrer l'anni- \ersaire d',lllan Ilardec en 1801, et qu'un banquet aura lieu a cette o~casion les journaux intliclueront le lieu et l'heure d u rendez-vous.

La s6ancc es1 levCe ci 11 heures. Le secretaire, A. L.\URENT DE I+'AGET.

LE SPIRIrI'ISME KT TAES PRIXCIPI3S SUPERZEURS DE L ' R T K I ~ iCon/kre.nce du 6 janv ier 1801, c i l a u'ocielt.' du Spir i l isme scienlifipe.)

Plusieurs personnes, qui assislaicnl a cette conference, ayant manifeste le desir qu'elle fut publiee dams tous ses developpements, je vais m'efforcer, g r h e a la bonne hospitalite de ln Revue spirite, d'en ofPrir une redaction aussi substantielle et aussi complete c~uc possible.

Si j'ai aborde ce sujet, c'est parce qu'il est pour ainsi dire d'actualile, en ce qu'il touche aux rapport; du spiritisme et de I'occultisme. Depuis le Con- gres de 1880, qui a rapproche sur le meme terrain spirites et occultjstei. i! est dcmeure entre eux la trace d'un fraternel etfort pour accentuer les simi- litudes et eliminer, autant que possible, les profonds desaccords. Qua i~d le spiritisme s'est trouve en face d'ecoles theosophiqnec conquerantes et hnulaines, son dcvoir a 6Le de rcster sur la r e s e n e et sur la cl6fensire; mais du moment que l'on vient a lui en allie, le Spiritisme a pe~il-0tre lieu de faire son profit des theories qui entrent en comparaison avec lui. L'auto- nomie, qu'il doit sauvegarder, n'exclut pas ce choc des i d h qui es1 capable de produire ia lumi&re, lorsqu'oii s'y livre sans parti pris et en reel amour de l'liuinnnit6.

Je dois dire d'ailleurs que c'est u n article de l ' lrzit intion (Xe novemurc rlcrnicr, qui m'a sugg6re le sujet dc celte causerie dans lnquclle je iic

prfilcncls nullemeiit olrrir un Iravail nchejb, mais une simplc rontril~iitioii (1'1: luclc.

O n sait que le$ diversci ecoles occultistes c o n s i d h m t l'horunic comnic compos0 de sept principes : lo Le corps inalCricl (Rlrpn dcs buiiildliislc*): 2 La vilalile ( J i v a ) ; Lc corps astrid ( L i n g a S h a l - i m ) ; L'Arne an im; i l~ ( K a m a IZzcpa) ; 5" L'Arne humaine ( M a n a s ) ; 6" L'Arne spirituelle (Buddhij : 9" L'ilmc divine (Atma).

Mais d'nprBs cc qu'on ohqcrce, meme dans la nature physique, I P n o m l m 7 reprCscilte unc p l ~ i s grandc decompo~ilion du noml~rc 3, lequrl e 4 l~ii-m0ilte une decomposition de 1'unitC. C'cst ainsi que le riiyori luini-

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Y

n e u ~ l'danc se d6composc dans le prismc en trois couleurs fondamentalcs (le rouge, le jaune, lc bleu) qui elles-meines, par des couleurs interme- &$res, arrivent ii constituer les sept couleurs du spectre solaire.

~c rneme, en musique, une tonalite comporte, d'une part, les sept notes de la gnmnic, et d'autre part, les trois notes de l'accord parfait.

Par consequent, toute division d'une unite en un septenaire (7) comporte une division plus simple procbdaiit du nombre 3. En un mot, lotit scptb- naire comporte un ternaire fOndame~i.tal.

Or, le spiritisme considere dans l'homme trois principes : la Le corps: 20 Le perisprit (1) : 3O L'esprit.

M. Pnpiis, au Congrbs et dans scs divcrses publications, c'a pas manquC de faire ce rapprochement (qui nc se trouve point, en genbral, dans lei; exposes cle ln theosophie neo-bouddhique).

Etant donne qu'il n'y a pas incompatibilite entre les trois principes du spiritisme et les sept principes de l'occultisme, il m'a paru interessant et utile d'csnminer une assertion du directeur de l'Initiation, d'apres laquellc les sixieme cl septieme principes seraicnt inconnus du spiritisme. De lii le titre de cette causerie : Le Spinlisme et les principes superieurs de I'etre.

Nons examinerons la question de deux manieres : d'abord en employant la methodc dc l'occultismc, qui se base sur l'analogie; ensuite en employant la methode spirite qui se base sur I'obserration ct sur les rapports, sur la correspondancc des ~ i v a n t s et des morts. des incarne3 et des esprit.;. J'espEre arriver a mettre en Cvidence sept principes, determines suivmt la loi d'analogie. et h montrer quc les p l~ is Blc\Cs d'entre eux sont parfaitement du ressorl du spiritisme. Je ne sais si ccs principcs coincidcrout ~xacLeme1lt 8vec ceux que l'occultisme enseigne, du moins les sup6rieurs: mais je crois qu'ils seront rnlionnellcment etablis, de mCme qu'ils sont susceptibles d'etre p rou~es en ce qu'ils se degaqcnt tle certaines mnnifestntions spiritci.

D'ailleurs, si ln loi d'analogie est vraie, il nc peut en Gtre autrement. En effet, de I'cuislcncc dc, cette loi et des coiisidhriltion5 qui prCcbderit il resultc : que, si l'liommc, cn prcmihrc annlysc, apparail au spirite coiililiC ~ 0 l n p 0 ~ 6 de trois principcs, il doit, cil dciixibmc analysc, c'cst-ii-dire cn nnnlysc plu- minuticilsc, nppnrnilrc coliimc compose dc sept principe+. -_

(1) Qu'on me permette de lc ciire, l e mot •á p6risprit •â no me semble pas cncorc suffisamment i.liicide. Dans les controverses, il lui arrive tl'6tre employb clans des accep- tions d i f f h n t e s . Le plus souvent il est pris dans le sens de corps astral, double <lu corps materiel, correspondant h une incarnation clonnoe. Mais le mot •á perisprit >> est aussi employe en spiritisiiic pour dosigner en cluelrlue sorte Ic mngasin de nos impressions : t

travers la. +rie de nos existences; c'est la une autre acception, d'un ordre plus eleve. 11 y a u n l'oint :L dlucider.

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124 REVUE SPIRITE

Comment faut-il donc considerer la division de l'unite successivement en 3 et en 71

M. Papus dii, dans l'article en question : (( Jacob Bmhm et Swedenborg ont etudie la division septenaire de l'homme, et du reste, nous pouvons montrer que cette analogie suit pas a pas celle des couleurs du spectre. •â

Or, comme le fait observer encore M. Papus, dans le septenaire du sl~ectre solaire les trois couleurs fondamentales representent la division primor- diale en 3.

Partant de la, nous ferons quelques remarques. La serie complkte du septenairc des couleurs cst, comme on le sait, la suivaritc : 1. Rouge. - 2 . Orange. - 3. Jaune. - 4. Vert. - 5. Blcu. - o. Indigo. - 7 . Violet. (Dans 1 a realite du spectre, ces sept couleurs sont fondues sur leurs bords; mais nouc supposerons pour u n instant qu'elles sont nettement tranchees).

Tachons maintenant de partager ce septenaire en trois fragments (en 3 petits paquets), de maniere a revenir a la division par 3, mais en gardant les nuances que la division par 7 nous a fait acquerir. Il est etident qu'il y aura un des fragments qui contiendra trois numeros, trois elements du septenaire, tandis que les deux autres n'en contiendront que deux chacun (2 +- 2 + 3 = 7). Lequel contiendra trois elements? Les couleurs fonda- mentales nous dounent tout naturellement les points de division, et nos trois fragments (nos trois paquets) ne peuvent que se repartir de la maniere suivante :

1. - Rouge, OrangC, 2 . - Jaune, Vert, 3. - Bleu, Indigo, Violet.

Si, pour varier l'analogie, nous envisageons un autre sept6naire dejk mentionne, la gamme musicale, nous obtiendrons le meme resultat. Les trois noles de l'accord parfait (tonique, mediante, dominante) nous fourniront les points de rcpbre. et nous pourrons partager la gamme en trois fragments, de la manierc suivante (ii supposer que nous considerions la gamme-type d'zcl) :

1. - Ut, Re; 0. - Mt., Fa; 3. - Sol, La, Si.

Nous voyons, par ccs deux exemples {qui se verifient l'un l'nutrc et i c renforcent mutuellement), comment les sept eldments se rEpartissciit en trois ceries; en un mot, comment Ic septenaire se comporlc \-is-a-vis (lu ternaire.

Notons, en passant, que les trois couleurs fondamentales (rouge, jaune,

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J U U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUEs 125

bleu) occupent dans le spectre complet les rangs 1, 3, a, et que de meme les trois notes dc l'accord parfait occupent dans la gamme les rangs, 1, :$, 5.

Nous pourrions deja revenir au septenaire humain, - qui, si la loi d'ana- logie est vraie, doit se repartir comme suit :

1 . - 1" et 3. principes; 2 . - 3" et 4' principes; 3. - 5" Ge et 7e principes.

Mais, avant d'aller plus loin, considerons quelle peut htre, par rapport :L la generation philosophique des nombres, In fonction du 7" degre (la fonc- tien du violet dans Ic spectre solairc, la fonction du si clans la gamme d'ut). Que signifie ce nombre 7 , et comment peul-il proceder du nombre 3?

Si, au lieu d'avoir 5 envisager le nombre 7 , nom avions affaire au nombrc 6, le probleme ne se poserait meme pas au point de vue de la philosophie scientifique; il se reduirait a lin probleme d'arithmetique et dcs plus sim- ples. La division en6 serait tout simplement un dedoublemrnt de la division en 3. Mais nous avons a envisager le nombre 7 , qui est un nolnbre premier, au memc titre que le nombre 3, et qui par consequent ne prCsente aucun rapport arithmetique avec ce dernier. Il intervient donc ici un elemcnt dont l'arithmetique seule ne peut rendre compte.

Eh bien, on peut dire que le nombre 7 , quand il figure un systeme har- monique, n'est autre chose que le nombre 6, auquel vient se surajouter iine unite, un principe qui sert de lien avec un autre systeme sjmilaire. En d'autres termes, on peut dire que le septenaire (nombre 7) n'est que le redouhlcment du ternaire (nombre 3), auquel vicnt s'adjoindre uii principe de rattachement, dc raccord, avec un autre septenaire.

Ceci cst conforine aux enseigumcnts de la science occulte ; et de plus l'examen des deus septennires dejh consideres (spectre solairc et gamme musicale) verifie cctte donnee. .

Dans le Yrni14 elementaire dr science occulle dc M. Papus, nouc lisons : B: Nous voyons In conslilution di1 quatre par in r6duction du lrois h l'unite, et la constitution du sept par. In r6duclioii du s i s (les deux lernnires) u l'unite. n

Au licu tlc (( rCdiiction n l'unit6 )), nouc vcnons tlc dirc (( intervention d'un princi1)c dc raccord )), ce qui impliqiir, non p a j r6rliicstiori h l'unit(, d'origiiie, mais p;i<*iigc h unc uiiilC d'urclrc sup6ricur, pnrliculnrit6 cnpi - tale qu'il iinl)ortc (la incltrc en Cvitlencc.

D'aili(wrs iloii< lisoris clans lc Taro[ clcs OoA6rti ir~~s dc M. Pnp~i;, pngc Gl :

'< TAC sep! lirinc 1'i.lCment dc li.nii+ilioii cnlrc un seplCiiairc ct un nutrc u

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126 REVUE SPIRITE - Rous ajoutcronc que les deus ternaires d 'u i~ septCilaire se representent,

en occultisme, par deux triangles enlaces. D'oii cette conclu~ion : qu'un septenaire comportc deux ternaires enlaces et un dument (le transition 1111

de raccorcl. Sous allons ahrificr cette donl16e sur le spec1i.c i'.olairc, qui, >i cllc c d

jusle, cloit 4c (li4poscr ainsi :

Xous fcroni de m h e pour la gamnic musicale. hplh quui, nuus pour- rons dCterinincr, analogiqucinent, le septennirc humain ; cc qui iioui per- mettra rl'c\aminer si les principes superieurs dc cc scptknai~e aorit reelle- ment inconnus LI spiritisme.

Considerons d'abord le spectre solaire. Le rouge, le jauiic et le bleii forrnent un ternaire eaiderit : le ternaire des couleurs fonclaineiitalcs. Lib deuxieme ternairc (celui des couleurs internihcliaires) n'est pas au%-i nette- ment cl6tcrmin6 ; car, ax,ec l'orarigb et le ~ e r t , il comprend 1s. si\iitnle cou- leur, l'indigo, qui oEre quelrpie chose de mystt:rieu\. Quc signifie cetlc couleur sombre interposee entre le bleu et le ~ i o l e t ? Enfin, si nous pavjons nu septienle Jcgre, que signifie le ~ i o l e t lui-mAme?

Examinons donc, (ln moins th~oriquement , coniinent doit se cuinportri un rayon de luniiiirc blanche eii se cliarnposnnt. Si~pposon\ que l'on iso1tk un rayon. Autour de ce rayon il n'y a rien, c'e~t-2.-dirc il y ,z de l'oinlire. Co rayon \ri. SC diviser en trois faisccnu~ colorCs : rouge, jaun(1, b l c ~ ; ct, ki nom siippo~oiii un inomciil (lue cctlc clivi-ion soit nette, lr,iiicliCc (Lcl uii nerf qiii se tlivi-ernit eii trois rnmcau\), il c d C~itlent qu'ciilrc lc rouge cl le jniiiie il y i~u~' i t un \ide, c'est-A-dire dc I'oiiibre ; cle rncirne ciitrt Ir jauricS c't I C 1)lcll il ;J' n i i r r i un vitlr, c'rst-il-tlirc ilc I'oinl~rc ; au tl~lit (111 1)lcii. 1'01ubr~ I @ I I C ~ ~ C I I w~uIcrainc. h i \ i l n'cil p-1 ~ ~ ~ 1 s ixinki, C'LI, l ~ , tl o i ~ Cxi-- rc~rux tlr coi i l rur~ J~~iitlrin~rnlalcs iic se limitciil pn.; d'iinc i;icaoii ?,riisqiic. >i I~ic~ii cloc l'iiiter\,dlc qui pourr.riiL c ~ i i i e r e~ i l r c eu\ fui ilicr ~ c ) l l t \ -

d'ombrc se t rou\c conihlc prr les coulcur~ inlermcdi,rirci, - qili cl',iillciir- -c i.iilln~licrlt ou\ couleurs li~11d~imcritnli~- ;),lr tlcs :rfit l<ttj3~n~ iii~cli.ilile~.

n ion - donc aiilhi, critie le rouge cl Ir ,j,tunc: I ~)i~iii:E; c111rc 11' , j u i e ct le bleu . le vert.

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J O U R N A L D'ETL'DES PSYCIIOLOGIQ::ES 127 /--

&lais cela ne nous fait encore que cinq couleurs : le rouge (fondamenlal), (intermediaire), le jaune (fondamental), le vert (intermediaire), el

bleu jfondarnenli~l).

-delu, c'est-a-dire au-dessus. notre rayon iic nous donnc plus rieil. Jc 'ompe : le bleu s'obscurcit peu a p c ~ i dans l'oinbrc arnhianle que noiis

avons s~ippo'6 exister nutour du rayon inilial. Kous avons donc, au-dclh dn bleu, unc teinte de I~ leu sornure. qui lcild a -e perdre insensiblcnicut dans 1 ombre en\ironncilitc. Mais cette teinte bleu sombre, cclle teiiilc: iridigo, qui reprbscrite l'c\tinction grnduellc d ~ i hleu clnns celte oil~bre, n'attiraerail sari9 doute que t r i s peu iiotrc nllcntion, si ricii rie \enni1 la fairc ressortir. - Et lc violcl? diru-.cous. - l)urf,iilcmenl ; noui y arri\uiis. Eh oui, il c\i.;lc ce ~iolci,, cl c'c.;l lui qui LijL rcsiorlir l'indigo; indis il iii:

"ffil pai; rlc coiistntcr qu'il c \ is lc ; il Suut cn rcndrc compte. 1.c rdyon qiic nous a\ori, clCcomposb rie pcut pn:, nous I'ournir sa rai5011 cl'6Lr.c : du moius il ne lc peul pai ii lui scul. hlilis, .;i noui; iupposons lin autre ra] on inpC- rieur au prcinicr (un rayon [l'iiil ordre plus aigu\, et UecompoiC de nuhi:, Cc rayon riumbro 2 nous pernlellra de considbrcr, commc blemciil infuricur de son lcriinire fondamentiil, uii ccrlain rouge ,iig~i q ~ i i , sans utrc pcrccp- t i h l ~ a l'mil humain, pourra donner lti raisoi] d'utrc rlu violet, coinnie cou-

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128 REVUE SPIRITE - leur intermcdiaire entre lui et Ic bleu (lu rayon numero 1 (bleu clont l ' influen~x aura travers6 la zonc sombre dc l'indigo,pour provoquer la genese de cette supremc couleur rlc transition . lc violetj.

Cette c~plication sera plus claire, plus niatbricllemenc saisissnble, si nous nous perrncttons une minute, contrairement d'ailleurs auu en~eignemcnt~ des physiciens, de considerer Ics cuuleurs intermediaires du spectre comme des couleurs clecompo~aules, formoes par le m9lange des couleurs fonda- mentales. Nous dirons alors que la couleur blcue du rayon numero 1, apres avoir traverse la zonc d'ombre limitante des deux rayons et avoir dns i produit l'indigo, parviendra jusqu'au bord dc la couleur infhrieure, c'est-h-dire de la couleur rougc du rayon numero 3, et produira le violet. du-del5 de ce violet, humain ne verra plus rien : c'est un monde ult6- rieur, le monde des elements ultra-violets. Mais toujours est-il que ln situation du \iolet l'extreme hauteur du spectre, aux antipodes du rouge appartenant au rayon numero 1, ne peut se comprendre theoriquement que par le melange du bleu avec le rouge d'un rayon numero 2, - ou (en termes h la fois plus inktaphysiques et plus exacts qui nous permettenl d'eliminer l'inexacte hypolhese du melange des couleurs) l'eiistencc du violct dans cette region rie peut s'expliquer que par l'influence, par l'attraction reci- proque de deux principes : celui dont procede le bleu du rayon numero 1, et celui dont procede le rouge du rayon numero 42.

Celte hypothese d'un certain rouge appartenant a un rayon numero 1, et determinant le violet, deviendra plus claire tout ii l'heure par l'analogie rnusicale de ln gamme. Car les analogies se renforcent les unes les autre<, et s'eclairent les unes les autres.

Pour en finir avcc le spectrc solaire, disons que, de memc que la plticc du violet ne peut .;c justifier que par I'influencc rbciproque du blcu infi.- rieur ct d'un rougc superieur, dc mSme l'indigo ne peut s'c.rpliqiier quc piir une zonc mystCrieuse, indiquant qu'il y aurait unc demarcalioii, une sorle d'nbime cnlrc les dcuu rayons, si l'influence du blcu fie planait par- tlcssus Ic \ide. par-dcssus l'ombre, e l n'allait rcjoinclrc - par Ic ~ i o l c t - le piemicr dcgri: ou le rougc du rayon ~ u p ~ r i c u r .

Donc, a coiisidbrcr les principes hyperphysiyiics qui clomincnl el dbtcr- mincnt le plibnom6nc physique du spcctrc solnirc, - donc, sur le tcrrniil clcs prinripcs, lc seul qui jiistific plcincmcnt 1 cmploi (le l'nnalogic, 011 a r r i ~ c ii ccllc conclu+ion importarilc :

C'est que Ic Iiolct. la icplibrne coulcur. cst 11icn il proprcmcnl pnrlcr LIU

Elfiincnl tlc li.,tii;ilioii c~!trc dcuu spcctrcs lumincuu; cn tl'autrcs tcriiic*, il rcpri:seiitc I~icii 1111 Slenicnl dc transilion ciitrc un scptcnairc cl iin autre.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 129 - ~~~s pouvons donc dirc, pour nous resumer, que le spectre solaire com-

porte deux ternaires enlaces (1, 3, 5), ( 2 , i l G) et u n elOment de transition ,, de raccord.

Si nou: envisageons maintenant la gamme musicale, il nous sera facile decouvrir deux ternaires analogues. Le ternaire (1, 3, 5) se compose de\

notes de l'accord parfait (tonique, mediante, dominante) ; le ternaire ji,2,6) r,prescnte les notes de passage. Quant a la septieme note, si justemenl nommee la sensible, elle represente avec la plus grande hvidence, en raison de sa puissante attraction, le raccord avec u n septenaire superieur.Ici l'ana- logue musical du rouge supericur n'est plus une liypothese,il constituc im element bien connu : il s'appelle l'octave, et il devient la tonique d u scptd- *aire superieur, lequel est lui-meme une realite hors de discussion.

Donc la gamme niusicale comportc bien, elle aiissi,deux ternaires enlacbs et un element de transition ou de raccord.

Nous ajouterons que, dans le spectrc solaire, les trois coulcurs fonda- mentales (1, 3, 5 ) peuvent Etre considerees comme les e10mcnts statiques ; les couleurs intermediaires (2, 4, 0) expriment, a u contraire, soit le rapport, le rapprochement des couleurs fondamentales voisines (cc qui est le cas de l'orange et du vert), soit une expansion aventureuse \ers l'inconnu (ce qui est le cas de l'indigo); dans tous les cas on peut dire que ces couleurs inter- mediaires procedent d'un principe de m o u ~ e m e n t , elles peuvent etre consi- derees commc les elements dynanziqzc~s intrinseques du spectre. Quant a la septieme couleur, c'est elle qui entraine tout le systeme, tout le septenaire en question vers u n septenaire superieur : elle represente l'eletizent dyrza- mique par excellence.

De meme dans la gdminc, le prcinicr, le troisibine et le cinquieme deg-rei Peucent etre consideros cominc les elements s tnt lpes , et la preuvc, c'est qu'ils constituent l'accord parfait de tonique, leq~iel cxpriine lc repos. Le deuxieme, le quatribme et le si\ibnic degr&; sont des degrBs intermbdic~ires, de Passage, qui c\primcnt le m o u \ c n ~ c n t ; cc son1 Ici elcmcnts rlynnmiyucs intrin~equcs de la garnine. Quant a la scptibinc note, qui e i t ln wnsil)le,

Precipitr l 'cnscinb!~ du scplei1,tirc !Cr. l'oclata, cl par cons&qiicnl \Cr. le se~~lbnairc supcrieur; cllc rcprcb.ciilc donc nus4 Z'el61ncnt cylmmicy~se pal. excehzce, cclui qui cntrainc 1111 nioiltlc \ e r s uii monclc siriiilairc,niai~ clani Un plan sup6ricur.

Nous fcrons rcmarcpcr cilcorcl, cil l ias-mt, que d m , Ics dcux icplonnircs envisagbs (lumineu\ ct inuiical) 1 '131~~111(~111 i ~ u i n i ~ r o 6, moins ncttciilenl dotcrmine qiic lcs ,lutre\, plus rii>,tc1ricii\ puur :~iii i i dirc, corrc>poritl il

mrtc de crisc. Lc hlcii s'y i1ii=oii~Trcr,iit c l~ i i i lc noir (n~cc l'indigo), O

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- n'(%[ail bon coup d'aile (le \ioleL) j~isqu'au rougc supbricur. Ln gamine lomberait dans le ton mineur rclritif, si la sensible ne l'emportait juqcl~ ' (~ I'ocln\c, rcfugc supbricur dc sa toiinlit6.

Rcvenanl au\ observations prechkntes, nous pouvons voir que le ter- iiciirc 1 . ::, 5 Etant enlac6 avcc le Lernnire 2 , 4, 6, les elhmcnts 1 et 2formcnt un couplc sl,~liclue-dynamique ; tlc infime les elbnients 3 et 1; cie mbmc le. clhmcnt. 5 ct G. Le tout SC rclic au 7 , qui cst 1'616mcnt dynmique piiy c\cc11c1icc.

Qii'oii me pnrdonnc de m'Clrc btcndu si longuemenl sur ces considb- riilioii.; analogic~ues ; mais c'etait necessaire pour suilrc l'occiiltismc sur son lerrain propre. Nous reviendrons bieritot aux proced6s spirites ct a clcs notions nioins abstraites. BI,iis aupnravant, il nous faut envisager le sept& naire I-i~imain, pour le faire benhlicier des analogies cpe nous venons (le passer en revue. (A suivre.) J. CAMILLE CHAIGNEAU.

DEPTXIEME .SOUVENIRS DE JEUNESSE Par Anna KALM, extrait du journal Sphinx.

Toute jeune fille, j'entrai au scrvice de l'hotelier I-Ians Smidt, c'etait eii novcn~ljrc. Dans la maison, habitaient deux bt5bcs jumeaux malades. Une nuit lc pSre s'endormit dans la piece voisine, tandis que In pauvre mere epuistre de ses veilles ~t soins s'assoupit clans In cl~amhrc ou je gardais les enfants.

Environ vcrs minuit, quoique dnns la journee il n'y eut pas CU d'orage et tout L'taiil tranquille, j'entc~itlis, soudain, dehors, un violent choc;.

Le cl-iicn de l'liolel l~ondit en hurlant vers ln fenbtrc. Mon effroi augmen- lait, quiiiicl jc vis dcii'c formes fhi inincs inconnues, l'unc jcunc, 1'tiuli.c plus hghc pn%.;cr silcncicuucmciil tlcvnnt moi.

I,'irnii~x (le l'une, d'cllcs sc grava proSondhrncnt cri moi ; de frnichcs coii- leuri; el tlc taille aSi;Cz i:lc\.Ce, ~ 1 1 ~ btiiil mise convcna11lcmc1i1; une jcuiifL fille la siiivnit porlalit uiic 1uniii:rc. P6n6lrnnl par ln porlo tlc !A cuisiric. cllc.; niiii~clibrcnl d'iiri piis ralritlc vcrs In snllc sans inc rcgartlcr.

Comiiic alli~cliiic, j n reilai assise, cnl.cnrliuit clc r,cllc pibcc I I > griricciiiciil tics c k i - qiii ouvraien! ct rcfcrmnicnL lcs ~iicublcs; elles rc\inrcril tlc lit

si~llc, la pins AgCc lmrl.;lrlt t~llclqiic cliosc (le Iiliinc pcnd;irit h son 1)l.iis. Tuulc' Ic.; p o ~ l ~ i Surcnt oii\crLc.< el rcli:rili8cs b grantla fraciis. .Tc pus ~cpciitlii~ll

i i i i r ~ , 1 1 1 6 1 1 , 1 1 s clcils \.isitcuscs t'rniicliissiiiit la C L I ~ -

si~ie,! uc 1piL1brcnL 1x15 la 11iaiso11 illais se rcndircnl d m s ~ ~ n c pibcc y i 1 1 I ~ j ~ ~ -

cciilc. h pciiic cela tcriniii6 ,j'cnlcriclis Ic n1iiitr.c tlc la rnnison s(: Ic\cr clali'

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 131 - la cnLLlnbre voisine en f x e dc la salle; il demanda : (( Qne se payse-t-il donc? ), Impressionnoe jc repondis : N J'ignore ce que c'est )) .

Le militre se rendit alors dans les dapendances de l'hotel, y troula les gu,ps debout, le bruit les ayant revcillh.

Les cl-ie\aus, dans 1'0ciirie, f~irent vus completement harnachirs el cou- verts de sueur, quoiquc ln portc cl'entr6c Iut fermee 3 clef. Lcc domestiques deman(lbrellt au maitre s'ils clcvriicnt dCgarnir les chevnu.r? Ayant nssiqte 3 de *areils pilenomenes rriystdrieux, il leur r6pondit : a Yon, ccla SC reparera de soi-m8n~e 3 ) . Une hcure apres c'etait nccompli; les c h c ~ a u u se t~nnicn t calmes ct sans harnais. Le maitre se recoucha et je continuai loiigtcmps h veiller.. .

Tro~iblke de la terriblc irripression de cette nuit, on dut prendre deux garde-malades, une veuve amie de la fc1mille ainsi qu'une jeune fille. La maladie des jumeaux empira, ils moururent bientot, h huit jours d'inler- valle; tant que les corps restercnt a la maison, l'on remarqua quc le chien de l'hate1 bondissait, hurlait vers la fenetre. Lorsque je recouvrai la sante. je fus frappe de reconnaitre, danc les garde-malades, la dame et la jeune fille apparues dans cette nuit d'epouvante. Ces personnes, de la maniere deja vue, allerent un soir dans la salle, prendre un linge blanc pour couvrir le cadavrc ; jusyu'a la fin des funerailles elles sejournerent dans cette piece oii je les avais entendu precedemment aller. puis elles disparurent.

SELEPATHIE ENTRE JURIEALS : Voici 1cs faits, tel5 que je m'en sou\ieris : J'ktais B Cai~lbridge, chez M. James Wilson, le directe~zr (de Cl i f km col- Iege) . J'etais en exccllente sante, je jouais gaiement, e t nullement enclin a des hallucinations ou autres influences maladiles. Cn soir je me sentic subilement Lrus indispos6 et tremblais smb la moinclrc causc comprirhcnci- ble, je nc pensais m h z e pas d'abord h unc maladie. ,Tc ressentais unc kino- lion de crainte impossible h ctorniner. Jc mc raidis vainement et attribuai :i tort ce inal,ii\c a mcs matl~i\matir~ucs ; ciifin jc crus, cn dorniere pende, k ma mort.

J'alltii \air mon ami NI. Mullins, linbilant sur le i n h c palier; je n-ic rappelle que, h ma I ue, il mc rjuc\tionna, cfTrayU; il pousw SI?.: livres, tira une bouleillc clc wysl,y cl un j c ~ i de tric-trac, jc ne il&ir;~i? murt tant ricn dc tout ccla. Nous 110~1s ;th*i~ncs, u n ccrlain t c m p , a u p r b dli f c~ i . Jc souffrc~i% (l'un malaisc intl~liiiiisiblc cl rnc sou\ieiis quc ~',i\:ii\ Ic prcs*cii- t i m n t dc iiio~irir ccttc nuit-lh.

l'roi- 1icllrc.j pliis tard, I C P o i i ~ c lic~ircs, jc mc sentiq miriiu, iwilrai ( lm- cllilll~bW, dorini3 et GLLli5 rh td~ l i lc l c~ idu~ la in matin. L ' a p <2\-111i(li (111

lendeniaiii, unc lcltrc ni'nppiil cltic mon hhre Ctait mort la lcillc au soir. Jc

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132 REVUE SPIRITE

saii: que je n'ai pas pense un instant mon frEre jumeau qui souffrait de-. puis longtemps clc la consomption: je n'avais pas recu de ses nou\cllcs depuis plusieurs jours, et rien ne pouvait me faire supposer que sa fin etai1 si proche.

Celte nouvelle mc surprit completement.

LECTURE DE LA PENSEE CHEZ LES CHINOIS Tire du journal : Les deux mondes, et du journal : Religio pi~ilosopIticn1

Pendant unc visite ii San-Francisco,dans l'et6 1888, je fis la connaissance d'un Chinois cc Sigtg Fou )) qui alliait ces deux iitrcs, pretre et marchand. Appreciant les qualites de I'agreablc et intelligent gentleman, je cultivai scc relations, nous devinmes amis intimes. Il me conta d'etranges histoires sur les ct coutumes chinoises ; le fait le plus surprenant fut une expe- pience de lecture de pensee.

Dix jours aprbs, il me conduisit a la pagode ou nous retirames chacun nos chaussures, et les remplaci'tmes par une paire de blanches sandales en satin, lui-meme se drapa dans une blanche et longue robe en satin; nous entrAmes dans une piece etroite, derrierc l'autel orne de trois idoles, e t d'ou toute clarte du jour etait ecartee. Seule la lumiere provenait de cent bougies retenues invisiblement au plafond.

Les murailles etaient completement tapissees h l'aide de rideau^ de soie admirablement brodes, et le sol re coulert de nattes representant de gro- tesques et fantastiques figures. Lc seul meuble, dans la salle, etait une table en bambou, sur laquclle etaient poses une lampe et deux vases plats recou verts.

DBs mon entree il me pria de m'asseoir, les jambes croisees aupres (le la table. II me banda les yeux cn me recommandant de ne remuer et de ne parler qu'h sa permission.

J c l'cntcndis cnlmcr le couvert dcs vascs, puis il mouilla le sommct dcs chcvcux dc ma tP,tc, les lissa ii plal; il iric scmbln qu'il lcs recoutrait d'un drap, Ic touchant discrhtcmeiil, y & ct Ih, avec sos doigls, cornine le font lei medccins qui soignent unc blcssurc. I'uis il posa. sa main o u ~ e r t e sur I'e\- tri.mit0 tlii driips, cil fiiisnrit sui 11~1 tele une pression ~0nsir l6r i i I~l~ ; congez, dit-il, ii iinc eglke coiinue dc \eus ; il f<rut la reprbseiitcr aussi diilinctciiiciit que pos.;iltlc. Ln prigode kliinl lii, j'y fixai nalurcllemenl ma pensbc; penrl~iit deux miniiles, il rCgnn un silcncc a1)solu. Sinp FOU fila 111011 1~a11drnu C I sur son ordre, jc rrie levai. Les dcuv vases 6laiciil sur la tnhlc ; dan- l'un d'cul 6taieilt dc nomlmuv pclils papicrs bl,iiic.;, ininces, d'environ troi. poucca

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J O U I I N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 133 - carres ; dan< l'autre une seule feuillc de papier de semblable taille, couleur ,t format. immergee dans ce qui me parut de l'cau. Le prStrc prit cette feuille qu'il tint au-dessus dc la lampe, et aussitot sechee, je reconnus une lbgere escluisse du tableau de l'eglisc pensoe.

Je dis a Sing Fou que, sans doulc, il preswntnit que j'aurais dans l'esprit le lieu que je venais de traverser; cnconsi?quence, il avait du prijparcr cette image. Mais lui, d'un hon sourire, prcnant une fortc loupe du tiroir de la table, il me conseilla dc I'euaminer plus minutieusemcnt. Je constalai que c7etait le tableau de l'oglisc, lion rl'aprbs nnlure, mais comme je me l'ktais representee dc memoire, car au second examen je pus voir que j'avais omis

details. Le pretre m'engagea a renouvclcr l'experience et peiidant qu'il refaisait

les preparations prcmi&res, je songeai soudainement ll une chapellc distanle de six cents lieues; j'etais certain qii'il n'cn avait jamais entendu parler, et ii mon eutr&mc surprise, le papier s6ch6, la chapelle apparut parfaite dans les moindres details. 11 me convia a m'asseoir a nouveau, m'avertissant de songer a la figure d'une femme ou d'un enfant. Apres m'avoir bande les yeux, comme avant, il me rabattit doucement les cheveux sur le derriere de la tete, et appliqua le papier si1 r m m cou. Pendant la pression de sa main, je pensai a Marie Anderson. Le papier seche, au moyen de la loupe, je pus voir une bonnc ressemblance de la grande Porkeniene, a cette epoque en Angleterre.

Nous refimes l'expdrience encore maintes fois, et toujours, les portraits et les lieux pense? fixent parfaitement reproduits. Je dois mentionner que la figure des pcrsonncs vivantes pcut Btre seule reproduite.

Sing Fou refusa de m'initier &la preparation d ~ i papier ou de m'expliquer kt formation de l'image. Lc moyen employe est un secret connu sculernent des prelrcs : mystbre sacre d'une tradition de trois mille ans.. .

Malheureucement les Chinois ignorent l'art dc conserver ces mcrveillcuses photographies, elles s'eli,icent graduellement ; en une dcmi-heure clles sont evanouies ! . .. BURET.

MOUVEMENTS DES MAINS CIIISZ LES MEDIUMS

De mon Pnmdis, je vous adrcssc ii tous un bon sourcnir. VOUS m'avez demande des histoircs de (( rcvcnants )), j'i~i consultd ici quel-

ques vieilles femmes, mais vrairncnt, jc trouve le silence meilleur sur des SU-

jets si peu intbressants. Cepcndaiit, si jamais j'apprends un fait dont je puisse controler la vorith, je mc ferai un devoir de le portcr a votre c o i i l l ~ i ~ ~ ~ ~ ~ e .

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En nltcntlant voici le recit d'une prcrniere petite eup6ricncc ~ L I C j'<ii fL1i[p hier dans n-ia clikrc solitude. .Tc v oulnis ma comptc la. biei , fta•ârrl(~wen/

si, lorsqiie noui iinposons lcs mains siirun mrill)lc qi ie lconq~~c, notre Iolon!~ meme incon~cicriLc ne nous nide point, ne nous pousse point ;1 f;iirc le- moii- vernetils qiic nous nttribuons m u esprils (le I1cq)ace.

Voil,i tlunc cc quc j'ni d i .cou~crt : Ln force psycliiqiic ou ipiritiiellc est cnlrCc cn iiioi d'al~ord : j'ni senti aux dcuu 6pnulcs ct nu\ nrrierc-111~1- cinq ou si\ -\ i1)rnlions m i i s r i i l a i r ~ ~ , ensuile lin fremisscmcnt dc tout iiiu~i & L W , principiilemcn1 dani Ics rCgions dorsnlci cl ccnicalcs. .l'a\ ai.; soiii Icq tloi:.l, une pclilc corl~cillc trEs lbgerc dc ])ois dbco~ipe; cllc s'est doiircn1~~i11 iigi11;c SOIE, l'inipiilsioii i ,npb-iamc donnee :t rncs bras par la forcc iilc•áni:iii~. 130iiv, pour moi. ccllc forcc se sert de mes organcs pour ngilcr un iiicii1)lr clilcl- conqiie. Et corilmc c'est moi qui l'ngilc, dcs incredules pourrniciit croire h une supcrclicric. Diles bicn nu\ incr6diiles que si nous irnpriiiluni nou- memcs de.; inoulcmcnts nu\ meubles, c'est qu'unc force clesirec, ardeiiiineiit dcinnnute, nous ol~lig-e a i m p ~ i m c r ces inou~.cments. Celtc forcc est 43 bien une ndaptalion fdite h nos orgnncs q i n sous mes doigts a pcinc nppu: Cs sur la legere corbeille, u n bruit sec s'est fciit entendre et qu'une di~coiip~ire du bois s'est ouler lc tout a coup. Vous lisez bicn : le pied de nia corbcillc s'est c a s 6 sous l'influence d'une forcc qui n'crt pas la micnnc ecule? Comme jc dclais continurr mon experience j'ai prii ilne chaise cnnnbe li.&re, et ni inipo+ lei: mains; j'6tais droite delant le dossier quand, au bout de quclqi ie~ miniilcs, j'iii resscnti 1cs memes cffcls pliysiqiies que prCc~rlemi-iicnt el niissilol, sans m'y nllendrc, In forcc intellz!;renfe n jete sur moi crlle cliaisc el m'a f0rci.e p req i ic 1)riilalcmcnt 5 loiliber sur 111011 fautcnil qui. l i~ i i rcus r - meiil, ibl clil clet ricre moi.

Eii.;iiilc ccllc chaise s'est r e l e ~ e c sons mon inipulsiun inrol<~ntairc?, tiboi* ou qunlrc foi-; qiinnt il moi ma pcncCc mc disait, comme i~iuni.i,inl il'uncl pcr.;oiiiic ( ; I r ,~~igi~rc : •á Tiens, sers-loi donc dc sa volonte, 1C\c-loi (le toi1 f8ililcuil! J) .i c.cltc injonclion hiznrrc j',ii loulu me s o u l c ~ c r , ccln nie Sol impo-il)lc; mon do> klnit cnlnlcptis6 cl nc SLii<aitplus qu'un nlcc lc dos.iri dc moii I;iulciiil.

Tuu1 ii coiip iin Iiruil du dcliors me fi1 c r o i x & l'arrivee tlul;iclciir; niiii- \ouliiiil IJII 11011, rnnl?rib uiic pouisCe insiincli\c c l p c r ~ o n n c l l ~ , ;illci. o~iviii ' ln porlc, jr I'iis clnli.; l'ol~lignlion d';ittcntlrc le Ilon i ou loir dc 1,i fuiw p.) - cliirliic ou ~piriliicllc, tl'nltendre pcul-ctrc cinq minules encore cl sur 111~1

pric)rc iiis1,irilr qu'elle vint me c16lier.

Cclte e\pericnce n dur6 qiiarnnlc minutcs, aprbs lesquellc.; j'ai eu (le.

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J U U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUEY 135 7 frisson s froids et une lassitude ilans tous les membres, cc qui me fait croirr

cJ ue forcc inconnue sc sert de notre forcc pliysiquc ou dc l'une de nos forces physic~ues pour nous prouver sa puissance. A M ~ L I E GACOX.

VISION DE MISS LAW

Le Nezo-yol"k Slnr, relntc quc XI . lc D r M. L Tlo~nnoo~c, P~.&ide,tt r7c ?a

societe d'~lucZes psyl/chotogiquar, (loinicilie h ?Te\\ -York, 4G, W I O Es1 , n filil la comrnunicali~n suivanlc h la SociStS, an sujel d'uiic demoiirl!c L m , tlemciirnnl au niinibro 8, W. 65 st S. Ne\\-York, inorlc rkccmmcnl c;c 1111~~1- *onie aprbs unc mnlaclie de trois jour.;.

Le troisibme jour elle etait preparbc ii ln mort qu'ellc scntnit ~ c n i r cn Fardani toutrs ses fncultes ; cn parlanl ii scs amis elle leur disait : N Il y n <, un messager. ici, qui m'attend; rous vous iintiginez, peut-etre, quc je inc (i fais iilusion? il n'en est ricil car je roi.; parfLlitcment ce me5sage * tout ci1

<( coinprenaiit rlii'il est invisible pour vous autres. Il veut m'animer ;au •á sejour ou se trouve nia tantc Jane. Des u prirscnt il mc transportcin au u skjour ou je pourrai la voir s. Cette tantc venait de mourir dein jours avant, dans la \ille dc %ewJerscy, fait qui lui ai-nit ete soigiicuseineiit cache par ses ainjs. a cette bonne Miss Lnn Eilsuite la malade parla sans hesitation, et avec une parfaite intelligence sur d'autres sujets; elleinourut peu apreq.

Le Ilev : J. S. Dodd. qui ccnnnissnit Nisi: Law dcpuis plusieurs nnnecs, declare qu'elle etait cl'unc intelligcncc supkrieurc, dou& d'une bien fcrine volonte ct nullcincnt re\eusr ou iiiystique dans <CS idecs; 6tnnt clonni: son carnctbrc il ne s'nttcn<l,iit point R un tcl incident; il avait r u , certes, des hallucinc>s, inni- dan.; son opinion 1lii- Lnw etait pnrfnitcmcnt con-cienle cluand ellr nr'firinnil cc que 11011s ,1\ons ~Plii16.

La SocicW d'c;Lu(lcs rn Cliitlicr ce bit h fond, cl cn tirer ln ?oliition d'un Problbmc sciciilifiqurn~ciil pose rlc rios jours.

hPI"I?S LA MORT

Jc vieris dc lire l'ou\ragc dc M. Leon Denis - A p r b ln Ilor1 - cl je w i s encore souj le cliarmc tlc ccltc pcn.;Cc con\ ixincuc cl con\ aincnntc. c\priili6c en un slylc pur cl concis, lrbs simplc et trus large h ln fois.

11. L. Iknii; c ~ t iin sninnl. 11 a 1)eriucoup l u , bcniicoup r6flCclii, bcaucoiip 11 a lc tlun rarc dc savoir r6sumer ses comni.;sanccs ; clc le5 condcnicr

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13G REVUE SPIRJTE

7

en une expression toujours juste qui eioque des images et cree des realites.

Il faut lc croire parce qu'il croit, et l'on se sent trEs heureux de le suiire : soit qu'il ramEne au passe; soit qu'il cntraine vers l'avenir.

Gne verite, lorsqu'elle cc sv d'etre l'Isis voilee, la deesse mysterieuse el terriblc cachbe au fond des sanctuaires, ne peut s'imposer aux masses ign 0..

rantes (dE.; l m qu'elle ne lcs dompte plus), que parune lumiere penetrantc ct sans ombres, eclairant mais n'eblouissrint pas.

12cmplsccr un dogme par lin aulre c l o p e ! Erreur profonclc ! Et combien. parmi les Maitres fiiilliient la commettre? Comlkn d'amvres, admirables rians lciir conception, mais tlifluses dans

Ic~i r formc qui ne purent clejcnir populaires demeureront uniquement, 1'6soterisme du spiritisme.

Mais pour que celui-ci devint la bonne nouvelle, l'esprit de verite hsbitant parmi nous, il fallait Flammarion entr'ouvant a tous les profondeurs des cieux, et, pour en decrire les etapes infinies, apprendre a l'etre ses eter- nelles destinees, apres Victor Hugo, les Nus, les ITauvety, les Bonnemere, etc. aupres de qui M. Leon Denis vient aujourd'hui prendre sa place.

Faire, en quelques liques, l'analyse d'une mixvre comme celle de M. Denis est chosc impossible. Tout est a citer dans cette etude ; dt: meme, tout est h lire, depuis son admirable introduction ou l'histoire d'une ame, sa grandeur et sa sincerite sont ecrites, jusqu'a sa conclusion adressee au lecteur sous forme d'exhortation :

•á Souviens-toi, o mon frere, que tout ce qui cst materiel est ephemere. •á Les generations passent comme les flots de ln mer; les enipires s'ecrou- •á lent ; les mondes eux-memes perissent ; les soleils s'eteignent; tout fuit, •á s'evanouit. Mais il est deux chose^ qui viennent de Dieu et sont immuables •á comme lui; deux choses qui resplendissent au-dessus du miroitement des a glaces humaines ; c'est la sagesse et la vertu. Conquiers-les par tes efforts a et, en les atteignant, t u t'elbveras au-dessus dc cc qui est passager, tran- •á sitoire, pour jouir de ce qui est eternel! n

.\WC unc grandc clarte, une excessive sobriete d'expressions et de cita- tions, l'autcur d o - A p r h la Mort - refait l'histoire du spiritualisme, ce principe immuable, revelation dcl'esprit h l'esprit, dont l'origine appartient h l'etre, SC perdant avec lui dans la nui1 des figes 6coules, dans les rnysthrcs des temps futurs.

Il dit jet comme il a raison) que ln religion est necessaire et indestructible; qu'elle est l'expression des lois eterncllcs; mais il ajoute, nvcc non moins dc bbrilfi, que In religion n'est pas une manifestation estcirieurc, mais uil

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 137

sentiment, et qu'elle n'a liesoin ni de prbtres, ni de formules, ni d'images. hpr$s nous avoir fait parcourir tous les pays ; nous avoir devoile les

secrets de toutes les societes anciennes ; celle de l'Inde, de la Grece. de 1 9 ~ g Y ~ t e . l'auteur nous amene enfin dans la Gaule driiidique dont il resume l.histoire religieuse, dejh si admirablement ecrite par Jean liaynaud.

Le but de l'auteur (nous le croyons du moins), est de nous montrer, innbe au de l'homme, la doctrinc de la reincarnation, cette

du moi Cternel clans le progres et le renouveau. unite, egalit6, fraternili: sont dans cette foi, raison de la vie, du mouve-

ment, du renoncement, de la douleur, de l 'eu~iation incomprise, et, ii se ?entir infini, on se sent meilleur aussi, en s'expliquant le but !

A U S S ~ bien que le spiritismc philosophique, le spiritisme experimental a ete etudie, explique par M. Dcnis. Il nous mct cn garde contre le charlata- nisme, les manifestations grossieres, parfois grotesques, les supercheriec de certains esprits encore tant lies a la matiere, qu'ils ont conserve au-dela, tous les vices de l'huinain.

La charite, la verite, la bonte el l'amour, theme admirable, inep~iisable, sur lequel d'adorables pages, bien vraiment inspirees, sont ecrites par M . Denis.

Dans ce beau livre, nul n'est repudie, aucun n'est condamne : tous eeront admis ! Triomphe de la justice, apotheose de la raison I

Il faut lire cet ouvrage, car il console. Il commande de croire ; il convainct d'esperer.

Oui, dit l'auteur, une seule ambition m'anime. Je voudrais, lorsque mon enveloppe usee retournera a la terre. que mon esprit immortel piit dire : Mon passage ici-bas n'aura pas ete sterile si j'ai contribue a apaiser une seule douleur, k eclairer une seule intelligence en quete du vrai, a recon- forter une Arne chancelante et attristoe.

Qu'il n'en doute donc pas, son Ilut sera atteint. Sa parole se nomme : Et la paix et ln foi ! (1) CLAIRE VAUTICR.

(( SPIRITIShlE. - Cherchons. - Louis Gardy. - Reponse aux confcrences de M. le professeur Emile Yung sur le spiritisrnc. - Un volume in-18' Pa- ris, l, rue Chabanais, editeur, 2 fr. 50. - Voici un livrc Ccrit par un adepte fervent e l convaincu du spiritismc ; ie principal ineritc dc cet ouvrage est de livrer au lecteur un resume assez complet du spiritisme depuis son ori- gine recente jusqu3& nos jours et d'bpnrgner ainsi h ses lecteurs de nom- breuses recherches dans les differentes publications qui ont paru sur ce

(1) Librairie spirite, 2 fr. 50.

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138 R E V U E SPIRITE -_ sujet depuic: une quarantaine d'nnn6c. En fait nous constatons ( I I I ( ~ Ic ,pi- ritismc est cncorc dans l'enfance ; le monde des esprits qu'il 61 O l i i I C CL (~il 'i] pretend exister pnrallElcmcnt ii iiotrc moncle r8el en cst cncorc Il 1':llphabct qllant allx moyens de comniunication qu'il emploie polir clltrer en rapport il\eC nous. 11 en est encore auv l a b l c ~ loiirnantcq qiii Tic t o ~ r l l ~ l l t Pa.;, niil a r d o i w sur lesqilclles uiic mniii in\isiblc trace tlrs phrases 111~s ou moins eomprelicnsil)les, 11 des hrriiis 11111s ou moins iiiystciricux, plus ou moins r \pl ical) l !~, h dcs cheinin6cs qui s'cicroiilcnt tout h coupon ne +,lit pourquoi pendant une v r i l l k fui~c!ljrc, coinmc nouc l'npprcnait M. Ic profcssrur E. Yiing ilans u n o l i ~ r a g c sur CC ~ u j c 1 : bref, si le spiritisme c.t iiiic +cieiic~ il manque cncorc clc principe ct de loi.; : si c'pst une religion, i . 1 1 ~ ~ll lcnd en- rorc SC? dogmes e l ses rb\6lations: de gri'icc, dirons-nous h cc moiule (le. c ~ p r i t s qui gravitent aiilour (le nous, tAclicz de trouver u n mol t ~ i l lin pc11 romrriode d'entrer cn rapport direct n\cc nous afin quc nous p i c - i n n s I'iiir~ c o n n a i ~ ~ a n c e ; en u n mot : passez di1 langage cles tnl>lcs tournmle;. si peu pratique, h u n moclc de coii~miinication quc chaci~n p uicse emploj cr. n~~iii .

cc sihcle dc progrbs, de vapeur, cl'eleclricito et (le telPphone, Tou- i 1 ' ~ ~ e z que l'embarras d ~ i choix : decidez-vous.,, La TRIRUNE de Geneve, ( S i l ~ s r e j .

3. D. L R: Xous r6pondroiii au journal L n T~iDzsne, cle GenBvr, el an r8- cl&3eur qui parle nu nom du parti represente par lc profeqseur E. Yuiig. quc rien ne s ' a p p r e ~ d sans pcine, toute science d c ~ a n t etre etnrliee rl ineditCe surtout ; ces messieurs croient h l'astronomic, acceptei~l les ilcli- nitions d'un ol,ser\atoirc c l ccpcndaiit n e connaiswnt pnint le cnlcul integral, lcs apsides, lc pourquoi :lu moutement (les e to i l~q : ( 1 ~ 1n0in1' ponr Ics liniitq problemes cle pliysicp~e ct de chimie. Dc, ce q ~ i r le l ) r r ~ f e ~ s c u ~ ' Yung a parle dii spirituali-mc morlcrnc, evacternent coniinr le- ~ i c i l l ~ s higotcs caiisent tlc philosophic, est-ce ui-ic raison, Mmc la l ' r i l ~ i i n ~ . polir tabler siIr lcs dires d'un savant dails sa sp6cialilt~ mais ignorant ni1 possildc sur ce qu'il a effleure 11, peine, c l c'e.;t lc cas tlc X'vl. 13. Yring ct Cic'

Alcllcs-\eus h l'ccuvrc ou f,iiles mcllrc u l'ci:ii\rc quelqiirs Iioiiiincs di' bonnc \olontO, 4udiei i \ et nl)scr\atcnrs palicnls r t coinmc lc- p i ~ i n c c ~ tic

la scicncc qui on1 formu18 Icur ncis cn f,x\cur (le.; plieiion~i~iit~.; rlu spiri- tismc, ils trouveront ln \&rit6 s'ils soiit coriscicncicuu cl p ~ r - i ~ \ C r ~ n l s .

Creer un bon nrliclc, c u w n l e cnlnmo, c'pst unmeticr poiiil Licilr cl poil1 le 2jicn acquerir il n fallu du temps el bcaucoup de lecture: 111~lis 11'~sl 1ioinI iTrivain s&ricu\ 11. prrinicr \lcnii qiii I,urhole si1pprl)cnicnl (1 l i i i 1,~ -oll i - 1 '

courarilc cl se croil Ilon jiirc lorsqu'il a rcinpli le.; colonnes (l'un joilriid II(' critiqiic niai% calqu&c sur le9 vicii\ c1icht.s quc Ici rPtlqiclciir- -e rcpns.;cill depuis llai-iriCe 1850.

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.I OTJRNAL •â%TUDES PSTCHOLOGIC_)UES 1 39

y------

E I'UDE IMPARTIALE ET L I B R E D E TOUT CULTE

Stlr Ln renlitt , oiri O U non, de Dieu, de l'Aine c t de notre I~~i.inortalite, ou cont~overse dinlogude entre

D ~ I S T E S , ATHCES, BIATI?~RIALISTES ET SPIRITUALISTES E n lennn1 compte des connaissances acquises par ln science ~norlwne

PAR P. F. GINOUX. Anlaien inipi*i~iieu7*.

Ce voliimc in-80 interessera toute personne desireuse de se renseigner s u r les pestions les plus importantes et les plus dignes de pr6occuper un etre doue de

11 est recommandb surtout a ceux qui ont manqiih jusqu'ici de motifs suflisacts pour se former la-dessus une opinion raisonntie, stable, e t la moins susceptible pos- sible d'erreur.

Mais les lecteurs en general ont peu de gout pour les ouvrages serieux et les ques- tions philosophiques; c'est pourquoi, cedant a des considerations desinteressees et voulant rendre accessible a tous le prix de ce voluine de propagande, I'aiiteur 1's rCduit, malgr6 sa valeur intrinseque, son tirage reslreint et son envoi par la posle, a 2 francs franco, in-8, s'adresser a la librairie Spirite, 1, rue Chabanais, Paris.

D. - Que pensez vous cle l'incin&ration? R. - Au point dc vue de l'esprit, plus ~ i t e le corps materiel n disparu,

plus vivemenl rayonne le corps nslral; c'es1 donc u n progrbs moral. C'cst bien pl113 encore un progres physique, puiscluc incinarer procure

une mcillcurc hygiene aux incarnes. Quelque.; peuples de l'antiquite ont incinere leurs morts ; les urnes Inn+

rnires ont vi.;e il remplacer lcs cimctibres, ce, foyers d'infectioii ; mais c'c

mode cl'aiii~niiti.;,eineiit tic 1,1 riir,tic're cn tlbcon~poc;itioii ne repondit pas iIii\

besoins clcs populations toiijonrs croi.;sanlc.;, il dut Cire nl~andonni., fnuy de ln mort crhait au \ fours craninloircs un Lr,i\ail 1)icn nu-clessu? dc leurs hrccs .

Le inciiiie ol,.;laclp se pr6iciitc aujoui.d'l1ui pour l'liumai-iilC tcrriennc: "ussi l'idee tlc cr6malion n'est-ellc quc la dc\ancibre tlc ccllc bicn pliiq Prnliqiie <le 1,i \olili.inLion corps. 1 ; ~ c.t le cL;rital,lc pi.o<i-8. il(! l ' ,~vcriir; " ~ 5 t a sn rcclierclic que doit h1,1ppliqucr lout pcnsciir

Sc h i r c dc 1 cllrctriciLc': ilri agviil c,il)nl)lc tlc lui i.critli3c Lou% 1~ W\icC., telle est I'bliidc so~i tcnuc que le, LCi*rieiis tlui\7eiit cil Sdirc ; cc fluiclc pui+ "nt, tloruple par puy, pclll seul ri*gciiki.er leur pllini?lc cil lui tloiirianl, avec

il-peclr ~iou\~ci tu\ , iinc l i e nouvelle i~iorale cl physiqiic.

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140 R E V U E SPIRITE

Le corps astral aujourd'hui invisible pour les incarnes, sera, aux vives et hla~iches lueurs de l'electricite, parfaitement percu malgre la transparence et la diaphnnejte de son fluide particulier.

De l'espace ou nous planons, nous, vos amis, nous aidons de tout iiotre pouvoir nus recherches faites par les meilleurs d'entre vous pour cette grande amelioration. L'electricite, ne l'oubliez pas, est la base de la vie materielle; la comprendre et l'appliquer est l'unique but materiel qu'un monde comme le votre doil chercher ri atteindre presentement. Mediums : I". 11. S.

D. - Voulcz-vous nous donner votre apprdciation sur la thcosophie et le spiritisme ?

R. - Theosophes et spirites. tous a. la recherche du vrai, ne sont que l'avant-garde de la science et de la philoiophie p9sitive et rationnelle.

Les adeptes en occultisme s'exercent par un entrainement aussi dange- reux que penible a acquerir un pouvoir d'abstraction auquel la materialite de vos corps actuels oppose un terrible obstacle.

Les autres, au risque de perdre leur equilibre mental, cherchent a etablir avec l'invisible des rapports dont les effets sont utiles ou nefastes selon les conditions dans lesquelles se produisent les evocations.

Les theosophes, par leurs travaux qui remontent a une haute antiquite, ont commence a defricher le champ si vaste de la science d'observation des forces de la nature, ce qui leur permet de prouver la suggestion du visible au:visible jusqu'au complet degagement du perisprit ou corps astral, sans que mort s'ensuive.

Les spirites, par leurs essais et leurs experience; acquierent la preuve certainc de la sucgcstion dc l'invisible au visible.

Pionniers lcs uns et les autres des grandes verites qui, dans leur simpli- citi! sublime, eclaireront l'avenir, vous ne devez en aucune facon vous laisser egarer par ces discussions d'ecoles qui ont assombri le passe et fait couler des flots dc sang.

Q~ie par votre entente et votre union vous donniez cet exemple, encore inconnu dans les annales de l'humanitti, de la toltirnnce dans les i d h , de la concorde dans les recherches.

Que les penseurs de toute ecole marchent donc la main dan. la main et qu'ils unissent leurs efforts pour arriver :i In connaissance complete des licns subtils qui relient l e monde visible ou materiel au monde invisiblc ou spirituel.

Mais, soit que vous fouilliez dans les archives du pnssi!, soit que vous csqayiez de p6netrer dans les arcanes de la vie friture, n'oubliez pas que les decouvertes des uns et des autres sont faites au profit de la science officielle qui est le reservoir commun des recherches de tous.

Page 146: Revue Spirite 1891

La theosophie e l le spiritisme sont des voies etroites ou ne pcut s'cnga.

g e, p ' u n e faiule minorite de l'humanite terrienne. Elles doivent, pour ainsi dire, s c r ~ i r de contre-allees b la route largc et

,ore que tracera la scieilce pour l'usage du plus grand nombre. Sur cette roule et a travers les luttes pour la vic physique. l'etre humain

,,,a pour pharc In vue de l'esprit dans sa marche vers l'infini ! Me'diums : F. II. S.

Le drap bleu, au solcil d'or des spirites d'Alger, vient de deployer ses deux fois dans la mBmc semaine; le 17 janvier nous conduisiotis lc

corps de Mlle Marie Gabrielle Bellanger, sous-directrice de YEcole nzolev- *elle, 5gee de 27 ans, et le 22, celui de notre ami Lovera, pEre de Michel Lovera membre du Cornil6 de propagande. Les spirites d'Alger, hommes et dames, se sont fait uri devoir de se rendre aux deux entcrrerrients.

RI. Lovera pere habitait Alger depuis 1842, y comptait de nombreux amis, son cortege etait imposant. Des paroles pour ceux qui viennent de quitter la terre ont ete prononcees a la levee du corps de nos deux freres. Sur la tombe de Lovera, notre F. E. C., Davin, a prononce les paroles ci-jointes.

Nos enterrements produisent toujours b Alger u n sentiment dc touchante emotion; le cercueil est recouvcrt par notre drap bleu couleur de rejouis- sance. Le soleil qui est au milicu et la maxime : hors la charite point de salut, amenent plus d'un indifferent a connaitre une doctrine religieuse qui n'a ni pretre ni culte, qui compte tant de fervents adeptes; cependant la Presse algerienne nous a montre aujourd'hui une opposition a laquelle nous etions loin de nous attendre, elle n'a pas voulu prononcer le nom de spiritisme.

Discours de M. J. Davin. Mcsdamcs ct Mcssieiirs: M. Lovera c,t un exemple pour lit sociCtC actucllc ct les Iiommcs,clu linul au bas del'bcliclle Sociale, pcuvcnt puiser dans sa ~ i c d'utilcs cnscigncmcnts.

Sous unc enveloppc inodcste il possbdait m u r d'or, intclligcnce 5~1pb- ripiive, volonte persictantc qui allait jusqu'il In tenacite, et surtout la gr:inde

qui lui permit de faire fncc auu difficultds tlcs mnu\nis jours ; il il

recon-lmcnc~ vnillnnimcnt 1'6dilic~tion de sa pctilc fortune, ce qui ~ l c r ~ i ~ i ; de lui donner Icq oins rbclainbs par la longue mn1,rilic qui n dCtrniL 501:

O%anisine. t o ~ ~ t c s ccs qualitus il joiglinit la resignation, gracc ;l 1,iqncllc i l lut

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142 REVUE SPIRITE - constamment affable avec ceux qui l'entouraient ou l'approchaient, ct cc]:, inalgre (le cruellcs souflrances patiemment endurees pendant plusieiirs aniiees.

Une individualil6 dc celte trempe. ouverte 5 toutes les innovnlions p r b fessionncllcs, 3 l'affut dc loiis lcs progrEs de son art, ne poiivait rc.tvr insensible itii grancl rnou\emcnt philosophiqne accompli an milieu tlil MX' sihclr, c'est-a-dirc celui prodiiit par lc moyen ilc coi-nmuniquer a\ et. nos chcrs dispnruq.

Qiioiquc i l l c l t r~ Loicra comprit l'avenir clc progres rCser16 l'h~in~aiiili; par la. conimiinicntiori dcs vivants de ln lerrc avec les \ i~nnt.; dCc6cles. I I s'iiiilia u la doclriiic spiritc et oblinl de CC Sait la conviction que l'e\islciicc ncluellc est un simple instant clans la i i c Cternellede l'cspril, ~ u r i t e qui lui fit supporter a iec resignation ses longues souifrances ; cc fut un homme dans la bonne acception du terme.

Esprit clc Lovera bien present a. cette ceremonie, avec nous remercie notre philosophe (( Allan Kardec •â pour nous avoir donne la melliodc ex])& rimentale, par elle le mode de communication avec les habilanls de l'nu da13 de la tombe ; consequemment il n ancre dans nos cette idCe sage et rationnelle que notre corps rendu ii la terre, ne fut pour l'esprit qu'un simple instrunicnt de manifestation, a lec lequel il a pu prendre ln connaissance toujours plus parfaitc du monde exterieur, du monde plns- l irpe alec lequel il s'intelligente cl conquiert l'esprit de justice.

En renclnnl h la mere commune les organes inerles et ricutrcs qui ont s c n i a remplir ta mission de progres, nous remercions Dieii fluide uni- icrsel intelligent clc nous atoir Satalenient ct logiclucmcnt mis 11 niCrne tlc continuer rios relations interrompues par un changement il'6tnt; au.-i pourquoi Ic (lirions-nous adieu, en sac1i;int cpc tu existe. ct qnc tii penslc, cri communion avec ln notre, nous rUpkter,~ ces paroles : .2pr& ccltc c\i\lcncc, m revoir dans unc aulrc cic, cl tlans toulcs les \ i c i qui coiii- poscnt nolrc btcrnit6 ::l'nsccnsions ver.; ln fraterriilC, l'amour. le parl;iit chprit clc jiiAicc.

N I : , C I ~ O L ~ G I E DE MLLE ~ I A R I I B (i LI:I~IEI.I,IC IIEI,I,ANGI.:K : ~ " t ~ I U I ' L \ ipnL C I I ~ C I I ~

tlc i'airc ~ i i i \ ide d~i i . ; ]CS rangs des <pirite.; d'.Ilgcr. hlllc i\l,iric (iit1)riitlli' I:cll,iiigcr, *eus-dircclricc (1 Ccolc ~iiritcriiclIc, ~ i c n t clc quiiter io l l l l~i id~ -c isil~lc.

* \ i i \ r ilin6rciillcs dc cc lk tlo~icc cl tiiinal~lc jcunc Jille, SC.; cullCgucs cl -c- P. 12. S. Soriii,iicrit un iiiipozmt curlege.

M. 17erclicr, dircclcur cl'kculc pul~liquc . l l p r cl nlciihrc t l i i Cuii-cbit

Page 148: Revue Spirite 1891

- departem~i~liil de l'instruction primaire, a dit devant l'assistance et devant sesprit q ~ i i venait de renaitre dans la mort :

,, . . . . . La mort impitoyable vient de faire une nouvellc victime parmi les notre;. . . . .

,~lllc MClric Gabricllc Bellanger, sous-dircctricc d'ecole maternelle, ~ i e i i t ,, d'etre ra\ic h In tendre affection di: sa fninillc et nus syrnpalliics de se, , collbgucs, <L lu fleur de l'ligs, aprbs une longuc et terrible maladie cori- ( tractee diin.; l'eucrcice de ses penil~les fonctions.

(( Je nc m'tlttarderai pas rous rctraccr I i i vcrtu douce, sirnplcct modcste ,, de celle qui Vii reposer dans ccttc tombe, pr6maturemcnl ou~c r l e . Ceux ,, qui l'on1 connue ont pu apprecier ses rarcs qualites ; pourquoi pleurcr :) ,, cette c h h c inortc est plus vivante que j a m i s , sa dernibre hcilrc nyarit (( ete pour clle l'heure tlc la dblivrancc! ..... Plutarque, dan? l'elan d'une •á sublime inspiration, a dit : •á L n mort es t le retour dans la patrie con+ •á nzuae. s Et notrc imnlortel poute, Victor Hugo n'a-t-il pas e ~ p r i m e cette

profonde pensee : •á Les morts sont b s invisibles et non les absents ), ? (( Ici-bas tout passe, tout se transforme ; les flots sont ponsses par les

,I flots et l'onde qui coule oublic l'onde qui la precede. mais nous n'ou- (( blions paq les chers disparus. Que leur sourenir reste g r a ~ 6 clans nos ((

- (( A ~ a n t que la terre derobe a nos regards la depouille mortelle de celie (( qui a sacrifie ses jcunes annees au service de l'enfance, qu'il me soit (1 permis de lui dire, au nom de ses collegues de l'Enseignement primaire, fi non. pas un nchu mais un au r e v o i ~ .

(( Oui, au reboir, chbre collegue ! Soyez Iicureuse du bonheur que la (1 terrc ne ~ C L I ~ plus vous m i r ! ! J)

Sous l'einpirc de la vive et toiichnnte impression produite par ce.; paro lc~ si vivemcnl pensees, si bien crprimecs, lc cortegc funbbrc s'est rctiri: recueilli, ainolionnk ; ccllc qui est clans le inondc dc l'cspncc vit ct cetle l i e ne doit p ~ s linir, car si lcs yeux du corp.; se Serment a Li. l~imibre lcrrcslrc. les ycu\ dc l':~iiie ,'ouvrent clcvaril les .jplciiclcuri tlcs bcnutbs iiilinies.

~ ) E C I I A U L L

MORP DI: C . ,I. SAFFKOY: LC 11 jnuvicr dcrilicr, cst d6cUtli: il Lil N c L ~ I ( ~ Lyre (l'iirc) un (les vEtUrans les pius rc.;pcctablci (lu *pirili*nlc ~iiotlcriic: Ne 3 P,~ri-, Ic 1" fc\ ricr lSlG, il fit, d,lii.; -J Jcuneisc, t l ~ I~rilldntcs i~ luc lc~ il 13~icnc~~i ~t ;L .\u\errc (Yailiic). 1trc;ii iiiililulciir pr i inirc , il SC l i \n 11 l'<tris

et fit bicrilB1 la connni.;s,iiicc cl',ill,m lLirdcc qui le cLiiin nu nonibrc clc~ ~ ~ ~ l l i i c r ~ IiCrc~lts :t 1;~ Socii:16 s l~ i rilc I [ ( J I I L 11 c-1 ~ ~ - 1 k i ~ i ~ ~ i l b r ~ j L L ~ I I ' ~

niW. Cc uii lioiiiiiic clc hien, lrbs clc\uuE.

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144 REVUE SPIRITE - Au B R I ~ I L . - Le Reformador de Rio de Janeiro. La Luz de CuritSlIL,.

Revistn spiritn de Curytiba. Verdade de Lus! de St-Paulo, ont enlrepris urlc polemique trEs courageuse contre les nbantistes du gouvernement veulent supprimer le spiritisme en l'assimilant aux tireuses de cartes et aux diseurs de bonne a ~ c n t u r c ; nous souhaitons que cette vigoureuse campagllc prouTe que l'ostracisme est le plus mauvais des moyens pour conduire l n nation. et que des hommes libres, studieux et convaincus, ne sont pas dispcsos & courber paisiblement la tete devant les lois draconnicnnes [lue quelques ecerveles ont promulguees.

A travers l'ocean, nous tendons une main amie 3 nos freres du BrQsil ; la persecution lcs grandira.

AVIS : Mm C Antoinette Bourdin rappelle aux spirites qui s'interessent au projet (le la, maison de retraite, que la pension internationale fonctionne avec succes; elle est situee dans un quartier tranquille, ville et campagne avec jardin d'agrkment, a prosi- mite des t ramways e t des chemins de fer Avcies etroites. Bureau de poste e t telegraphe en face du jardin, a Geneve.

Le prix de la pension est de quatre a cinq francs par jour, suivant les chambres,

Adresser les demandes a Mme Antoinette Bourdin, 3, rue Dence, maison Ditrand Plainpalais, Geneue, Suisse; c'est l'adresse de la pension.

P. S. - Priere aux journaux spirites de reproduire cet avis. Des vogageurs spirites. nous certifient que le sejour d e la maison de retraite leur a ete tres profitable e t tres agreable.

LR RELIGION UNIVERSELLE, journal rhdige a Nantes par M. Verdad, merite a tous leu titres l'attention des lecteurs spiritualistes, elle donne constamment des articles philoso- phiques du plus haut intitret, dus h In. plume d'or de IV. Ch. Fauvet j e t de ses colla- boi.atcurs. Parait 2 fois par mois; France 5 fi.. Etranger G fr.Un no O fi.. 50.

SOUS PRESSE : Pour parait1 e le 15 mars : Cntholicisme et Spiritisme, 1121

M. J. Jesupret fils, de Douai, ccurre reinarquable dont nous repailerons, e t dont h l . lc capitaine Boulle a t'ait deus fois l'eloge iiidrita dans cctte reviic ; ce sera un iii-12 iiir beau papier ; franco, 2 fr.

Le Spiritisme dans I'cml5pite et cians les temps nmdernes, par le Dr \Yali~i, in-12 Je i 20 pages, 5 ir. (tics rai'c).

Lc Ciron t : II. JOLY.

- Paris. - Typ. A . I>AI1EST, A. D A V Y , succr, 5" ~ u c Rladamc.

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REVUE SPIRITE JOURNAL MENSUEL

D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES

C

ANNEZ No 4. 1" AVRIL 1891. 7

Les seances spirites auront lieu les i0 et 2i avril, a 8 h. 212 le soir.

AVIS IRIPORTANT : Les spirites parisiens se rbuniront au cimetiere du Pere Lachaisc pour l'anniversaire d'rlllan Kardec, le lundi 20 mars (lundi de PAques), a 2 heures tres

de l'apres midi. Le m%me soir, banquet, A 7 heures precise^, au restaurant Catelain, Galerie de Mont-

pnsier 23, e t rue de Montpensier 18, au Palais-Royal. II faut etre muni d'une carte dont le prix est fixe a 3 fi-. 50; MM. Auzanneau e t Leyniarie en sont les dbpositaires.

LE SPIRITISME ET LES PRINCIPES SUPERIEURS DE L%TRE (Suite). Voir la Revue de mars 1801.

Dans l'occultisme, il faut considerer deux choses : d'une part, l'enseigne- ment secrcl, les doctrines esoteriques, qui sont, a ce qu'il semble, pour les seuls inites ; d'autre part, une methode, la methode analogique, qui est a la portee de tous et dont chacun peut essayer. Des doctrines secretes nous ne dirons rien, sinon que les spirites prefkrent goneralement cc qui s'ex- pose au grand jour. Notre siecle est un siecle de democratie et de vulgari- sation, et l'occultisme nous interesse surtout chez les auteurs qui traitent la matiere en la desoccultant, c'est-a-dire en prenant le contre-pied cle l'cn- seignement traditionnel.

Mais, comme les occultistes Ics plus vulgarisateurs ne nous ont pas encore donnh a nous, gens du profane, L i preuve de toutes leurs assertions, nous avons lieu, pour les questions SC rattachant l'occullisme, de non.; intb- resser surlolit j ln melhocle mcme de la science antique, c'est-a-dire de remonter j uqu" sa source. De ln sort<, nous ne risquons pas d'blrc dupes des erreurs, des fantaisies, ou des ndbulositCs voulues qui ont pu SC glisser dans la tradition.

La mhtliodc antique, la methode analogiflue, mCritc certes d'etre prise en cOnsid6ration. Les deux methodes, antique et moderne, peuvent avec prorit etre mises en parallble. La mCthode antique, la methode analogique, a plus d'envergure; la metliode moderne,la mdthocle exphrimentale el obscrvalive, aplus clc certitude. La premiErc peut accdldrcr lit marche de l'huinanit6 dans la voie des d6couvcrtes, c'est d'elle que procede l'intuition cliez lcs

10

Page 151: Revue Spirite 1891

14G REVUE SPIRITE

pioiinicrs ilc la science ; mais la deu\;ieme doit toujours a\oir le dcrnicr mot, pour qu'une liiriti: soit definilivcment consacree. lkanday, dc\iiiant In mnlikre ?.utliante, procbde de la prernibre ; IVilliam Croobcs, -'assinlilant cottc diicouverlc dc l'csprit et la realisant par l'experience, proctxlr tlcq deu\ miitliodcs ct Ics riiunit dans unc syntlibsc. >\ussi, h s'en ~ c n i r a In qucslioi~ des clcui m~lhotlcc et i i leur rapprochement, y a-1-il peut-btre lieu ric prendre en coriuidOr;ilioil ccttc parole du pliy.;icien Louis Lucas : (( Concilier In pro- l'ondeiir ilcs vucs theoriques ancicnncs alec In rectitude ct la puiisnnce de l'cip6ri11icnlation moderne n.

Xous allons donc cssaycr d'appliquer et ln methode analogiqiir r l les doniiiics de l'observation spirite u 13 d6termihntion dii seplennirc, humain. Si Ics clcux mCtliodcs concordent, il y a cpclqixc chance pour que Ic rPsulldt obtenu offre quclque valeur. La presente Ctude, nous l'avons clil, a pour bu1 principal d'elnbIir quc le spiritisme n'ignore pas les principes supiirieiirs de l'elre humain. M,tis comme, pour ce faire, nous avons du noui ni41nilcr un inqlant la methode analogique, il est possible que l'emploi (le cettc mkthode, concurremment avec la methode ordinaire du spiritisme, nous ambne mieux elucider les notions spirites elles-memes, par une analyse plus minutieuse et u n classement plus complet. Et ainsi peut-etre nou.; aurons atleint un double but : faire loir que le spiritisme est grandement h la liauteiir de ses allies. et montrer que, sans se departir de son autonomie, il sait profiter de leur contact pour mettre en cauvre ses rhserves, les coor- donner et accentuer ainsi son developpement dans sa propre splihrc.

Certaines des considerations qui vont suivre pourront parnilrc hasar- deuses ; mais elles me semblent roaulter rigoureusement de la loi d'andogie de m6mc quc de l'observalion attentive des phenomhnes de mediumnile. Dans tous les cas, elles ne porlent aucune atteinte au ternaire fondanlenlal genii- ralcmcnt ndniis des spirites (corps tcrrestrc, pbriuprit, esprit); et infime, en d6lcrminnnt sans Cquivoque la subslantialili: (lu troisieme termr, (cspril), clles rneltcnl fin :L tout dhpartage possihlc entre spirites spiritunliiles el spirites; maleriali~tes.

Dans cliacun rlcs septenaires prOci:demmrnt cn~isagfis (speclrr qoliljrc ct gammr rnusicalc), ~ O L I S avons remarque que le.; deux lernaircs cnlncks .;c caracti~ri.saicnL l'un comme statique, l'autre comme dynamiqur, qiic, pnr consCqueiit, ce couple dc ternaires pouvait Glrc regarde aussi coniinc [in ter- naira dc couplcs (chaque couple Clant statiqiie-dynamique). Il (loi1 cil Olrc ainsi lmir 1'011-13 humain. Sciilement, ,iu lieu d'cmploycr le- 11101s (( alalique )) cl (( tlynamiquc )), nous dironi a corporeili: B ct (( \il,iliti: 1). Lcq tcrmcs (( staliquc )), substanlif )), (( substance I ) , •á corporiiitc )). .;on1 ana-

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J O U R N A L U'*TUDES PSYCHOLOGIQUES 147

1 0 b ~ w entre eux. D'autre part, soiit aussi analogues entre eus les mots a dynarniqu~ verbe •â, (( force j) . vitalite B. Cela dit, nouc pou\ons con- siderer que Lou1 ce qui est s e presente sous une double face : su1,slance et force. .i cet kgarti, le philosophe materialiste Buchner a raison : 11 n'y a pas da force sans matibre, il n'y a pas de malibre sans force. )) Suri seul tort

d'avoir dit (( matikrc n, lc mot etant trop reslreint, et, pour ccl;~, d'aroir mal conclu. A ln plncc du mot (( mnliure D , mcttez le mot (( subqtancc D qui *lus est large, ct il n'y aura plus rien 3 dire, sinon quc. il mesurc qur: l'on monte, 1'ClCmcnl forcc prend la preponddrance sur 1'ClCment subsiancc.

Si nous d~cori~pocons la siiustance de l'homme, comme nous il\.oii. lait pour le rayon liirniiicuu, nous ddlerminons trois modes fondamriitaiiu de cette substmce : le mode matCriel, en bas ; le mode spirituel, en haut ; et iin mode mediaut, entre les deux.

Mais, comme toute substance se double d'une force, la substance niatd- delle ou corporeite mathielle, se double de la vie materielle ; la corporeite mediante se double de la vie mediante ; la corporeite spirituelle se double .de la vie spirituelle.

Nous ferons observer deja que le premier de ces trois couples (corps ~i.i~lle- riel et vitalite materielle) correspond exactement aux eIements.1 et 2 du sep tha i r e humain enseigne par l'occultisme, B Rupa et Jivn de 1'esoterisme oriental. Bu dela de ce premier couple, la concordance avec les enseigne- m n l s des publications occultistes est moins evidente, mais, de par l ' m i - logle, la lerite doit Stre avec l'interpretation qui reproduit dans les trois couples la meme disposition (sur des plans differents).

Nous ferons obscrger aussi que ce mSmc premier couple se conlpose clc aenx elemcnts admis par beaucoup, d'auteurs spiritcs, et particulierement par Allan Iiardcc. Dans le Lkre des Esprzts, la question du cc Principe vital •â tient meme beaucoup plus de place que celle du (( PCrisprit n.

Donc, le corps materie1 (Rupn) , premier terme du ternaire de substance Ou CorporkitC, -et la vie materielle, principe lital (Jiva), premier lcrnie

ternaire de force ou de vie : tel est l'homme consider0 dans son cuis- tence mnt6rielle. Lc propre de cet etat, c'ejt une sorte de concvetion; b o m m c est pour ainsi (lire prisonnier de sa forme du moment, sorte (le statue rigide, ineuterisible, qui ne se modifie que lentcmcnt, non pni h son R*, mais en suibant presque les fatalites du principe vital.

Voyons l'liomine maintenant dans son existence intermediaire (dans les fluides pbri-planctaires), dnnq le Iiama Lohn, comme diraient les occullistes de l ' h i c . Le phkilomenc appel6 improprement •á la mort 11 s'cst nrconipli; des m016cules clu corp.; ont 616 restiludcs :L la terre, In ~i tal i td au Iluiclc de

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la planele. Pourtant les voyants peuvent apercevoir encore la forme du corps du prdtendu d6funt : ce corps qu'ils voient, c'est Ic corps mediant, mediateur plastique, c'est le corps astral (Lingn Sharira desHindous) ; c'est, 4011s un certain sens, le Perisprit des spirites.

Cc corps astral (3' principe), qui etait uni au corps proprement matericl pendant ln vie de la terre,est loin d'avoir perdu toute connexi16 avec le monde materiel. 11 arrive plus d'une fois que cc corps astral, meme sans concourh apparcnl (le mCdium, reconstitue momentanhmcnt le corps mal6ricl dan.: unc appclrition tangible, surtout peu de temps aprbs la mort. L'Buinanil; Posthume, du positiviste d'Assier, relate (le nombrcuu cas de ce genre qui sernblcnt parfaitement etablis.

Donc la desincarnation n'est pas une rupture absolue avec In materialitci: le corps astral contient en puissance le corps materiel.

Maintenant la condition du corps astral dans l'cxis tence intermediaire comporte une infinit6 de nuances. Ccrtains etres sont engourdis dans leur corps astral, comme dans une chrysalide, et ce corps astral est lui-meme fige dans la forme quc le corps terrestre alait dans les derniers moments de sa vie. D'autres sont comme des agites, et revivent constamment les derniere% heures d'une fin tragique. Si u n tel &re s'incarne dans un medium pos- sessif, il reproduira ccs derniers instants, ce qui permettra de constater son 6ta1. Dans ce cas, le perisprit est dejh un peu plus souple, et l'on commence h constater la manifestation de la vie mediante (4" principe), vitalite peris- pritale ou astrale (l'hme animale des occultistes). Generalement, lorsqu'un tel Eqprit est incarne dans un medium, les spirites s'appliquent ii lc sortir (lu cercle invariable dans lcquel il tournc et a lui faire voir sa veritable situalion. Si l'on peut y arriver, l'Esprit est generalement entraine clans une rhgion supi:ricurc par ses amis cle l'espace qui n'attendnicnt que ccttc occa- sion (car ils etaicnt cu\;-m~mes de nature trop subtile pour SC faire ecouter). On nc peut pas dire d'une mnnibre gknerale que les Esprits ainsi eclaires sont cntraines au-dela clu monde intermediairc (fluides peri-plnnetairesj, mais ils pcnwnt aborder unc couche plus Elevec. Nous ajouterons que. du monlent qu'ils comprcnncnt bien leur situation, ils commcnccnl CL entre\ oir leur dcslinee, ils dcvinent en euy une subslancc spirituelle, ils clhcouvrcnt pour ain\i dire leur 5' principe, tout en n'etant pas assez a\arices pour degager cc principe cntihrcmcnt. Alors, en attendant lcur procliaine incar- nation, il, iivcnl dans le monde intermediairc, d'unc vic qui ne iiianquc pa, de chnrmc. car ellc pr6scnte une graiicle souplesse, comparali\einent h 1;i

vie 1nalCriellc de la terre. A cet fitat, ils peuvent voir par un cli'ort tout 11' 1)assU dc leur dcrniure incarnation, et modeler lcur phrisprit suivant 1':~s~

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tue11 Ul

nain

que une corp . .

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 149

el ils se rapportent ; en un mot, l'emancipation de la subslance spiri- le n'est pas encore atteinte, mais ils sont sur la voie. n degre de plus, et la substance spirituelle (5" principe, 3" dcgr5 du ter- e de substance) apparait dans son exquisite resplendissante.Et de nihmc le corps astral avait puise dans le 4 principe (principe de iic astrale) souplcssc et une motilite inconnucs au corps matdriel ; dc mEmc lc s spirituel va bientot puiser dans le (ie principe (principe dc vie spiri-

tuelle) une puissance proteique, unc radiance, une instantanee locomotion cl comme unc sorte d'ubiquite inconnucs nu corps astral.

Le 5e principe signifie simplement I'etre arrive 5 l'emancipation de Ga

substance spirituclle. Un Esprit brillant de sa propre lumiEre nous repre- sentera ce se principe. Le Gc principc veut dire quelque chose de plus ; c'est la virtualitC speciale aZferentc ii cc degre de substantialite ; il signifie que l'ktre spirituel domine tout son passe et voit dej& dans son avenir. Ce 6" principe, principe de vie transcendante, 3Vegre du ternaire de vie, repre- sente la puissance pour l'Esprit de manipuler son gr6 sa substance sublimee, et particulierement de revivre de toutes ses incarnations passees, de les relier ensemble et de les synthetiser dans une immense individualite faite de toutes ses existences, de toutes ses experiences vecues. Ce 6' prin- cipe, c'est la chaine qui reconstitue la veritable eternite de l'etre.

Mais, dira-t-on, arrive la, est-ce qu'on ne peut plus revenir sur ses pas, pour visiter ceux qui vous aiment sur la terre, pour envelopper l'humanite elle-meme de son souffle grandiose ? - C'est ce que semblent pretendre certaines ecoles occultistes, particulierement les theosophes de Madras. Mais quelle erreur! La raison, comme le cccur, proteste, et l'experience appuie cette protestation.

On dira que, pour se manifester h la terre, l'Esprit a besoin du corps astral. Mais qui vous dit que le corps spirituel (qui n'est pas une abstrac- tion, mais qui est forme d'une substance tres affinee) ne contient pas, en Puissance, son corps astral ? Eh quoi, le corps astral pourrait SC materia- liser, reconstituer son corps materiel, et le corps spirituel (6" principe) ne Pourrait pas s'astraliscr, reconstituer qon corps astral ? Et le Ge principe ne Pourrait pas reconstiluer In serie des corps astraux par lesqncls I'etre a evolue .?La logique proteste, et l'experience spirite donne raison h la logique.

L'etre contient en puissance tous ses acquis ; il n'en al-landonne aucun, Pas meme son corps materiel, qu'il se reserve de reconstituer s'il en trouvc les moyens ct s'il le juge h propos. Le plus grand Esprit de l'espace est encore un homme, par la puissance qu'il a de redevenir un homme, - Pourvu qu'il ait 5 sa disposition Ic lal~oratoire psj-chique necesqaire.

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150 REVUE SPIRITE -

llaintenant. dira-t-on peut-etre, que d e ~ i e n t le corps astral, quand 1'Btre spiriluel s'en degage ? D'apres certains occultistes. les corps astram reste- raient dans Ic monde intermediaire, h l'L.tat de loques ou (Ic coques, et ce sernirnt ces l o q ~ ~ ~ i ~ s q u e ~ i o u s prendrions la pluparldu temps pour de verilnblec esprits, dans nos seances. A supposer que ces loques existassent, je crois que la mcprise serait difficile pour tout spirite experimente ; car, d'apres les occiillistes eux-m6mes, ce qui distingue ces loques, c'est qu'cllcs sont incapal~lc.; de generer une idce, c'est qu'elles ne peuvent tenir, en quelque sortc. qn'un langage de phonographe.

.Tc tli'~c1,ire que, quant ;i moi, je n'ai constat6 aucun fait qui me donnc licu d'; idmrttr~ l'intervention dc ces loques. Qu'on me permettc donc, jusqu'h nouvel orclre, de rotroquer en doute leur existence. Le corps astral elant plus subtil que le corps materiel, et, de plus, comportant iiidefinimcrit des degres d'etherisation, on peut parfaitement supposer que le clbgagement c h corps spirituel s'accompli1 par gradations insensibles et par consequent ne l a i s s ~ derriere lui aucun cadavre astral. On peut supposer aussi que le corps astral, en se depouillant progressivement d'une certaine somme de substan- tialite delenue inutile et encombrante, se virtvalise en une sorte dc germe qui reste & la disposition de l'etre spirituel (si celui-ci a besoin de le deve- lopper pour se rapprochertde la terre ou tout simplement pourreproduireson passe). - Toujours est-il que, pour admettre l'existence des loques en ques- tion, les spirites auraientbesoin de les constater, comme ils constalent jour- nellemmt la manifestation d'E.;prits intelligents, capables de ghbre r des idees, et qui le prouvent.

Mais fermons cette parenthese, qui d'ailleurs n'etait pas inutile. Rcwnons au Go principe. Des que la sul~stance spiritucllc est pleinement h~anc ipee , - re qiii ne veut pas dire qu'ellc n rompu avcc les principes inferieurs, mais qii'clle les domine, - dEs que le corps spirituel est Cmancipc, sa ~ i e spCcinlc (Ge principe) sort Ac 1'biat lalerit c t se manireste. Or, nous l'nvonq dit, ce qiii caracterise In vic spirjt~iclle, c'cst le pouvoir, pour l'Esprit, de planer siir l'cnsemblc de ses incarnations, de renouer tous Ics tronqonc de son pas.6, de revivre, s'il lui plait, les heures ancicnnes, de s'elnncer vers l'avenir avec la somme rle scs forces acqiiises ; rnfin, c'est surlout le fait tic constilurr son unite eternelle en rawemblant les diterses mariife~lation- dc son cXre eparses dans le tcmp3. Dans l'occultisme oriental. le Op principc s'apprlle Buddhi. Pour qiie oclte force merveilleuse (13iiddhi) soit pleine- ment tl6relopp0c et definitivement acquise, il faut - a-i-on pensh, -qulellc nc siil)is;e pas d'interruption fillnlc, et que par consequent l'esprit se soit Clcvi. nu-clessus dc I n sphere d'attraction qui ramene les t5trcs w r s la chair

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le glorifih d'echap

Seule objectif par l'ex sorte d' fois de\ qu'il TC:

Nom ,

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s incarner h nouveau. Voilh sans doute pourquoi cette force Buddhi e par un Bouddha, a donne son nom au bouddhisme, dont l'ideal est q e r aux reincarnations. ment, s'il m'est permis de dire ma pensee, j'ajoutcrai que cet

sp6cin1, qui a hypnotise les bouddhistes, les a induits cil erreur aliation de la sagesse iridivicluclleorientee vers l 'ascetimc, vers une isolerilent pretendu purificateur, et les n pcut-tire cmp0clids, une ies, de concevoir clairement et logiquement le 7@ principe, ainsi ;sort de la loi d'analogie. ne devons pas relomber dans cette erreur du bouddhisme - erreur

qia letrouve d'ailleurs dans le catholicisme avec l'idee du salut per- sonnel - ; mais nous devons nous rendre compte que la est la pierre d'achop- *ement de toutes les philosophies religieuses. Buddhi, c'est le G P principe, c'est le termc le plus haut du double ternaire; c'est la revdlation de ln force superieure cle l'individu ; c'est le seuil du mystkre ou l'individualite se divi- nise. Maiz aussi c'est une region pleine d'ecueils pour quiconque a garde un germe d'orgueil. - Le je principe, c'est le bleu, c'est la forme h~imaine brillant au plus haut duciel, dans l'azur. Jusque-la, la conception est facile, pour peu qu'on ait le sens de l'ideal. Mais le 6 O principe demande dejh un plus grmd eli'ort de conception. Buddhi, c'est la bouche d'ombre cl'ou sort toute une fCmndole de formes diverses representant le meme etre. Ceci est deja plus mysterieux pour l'intelligence qui n'est pas familiarisee avec cette idee. Aussi, Buddhi, c'est le ciel et c'est le mystbre; c'est le bleu avec de l'ombre : c'est l'indigo.

C'est cctle ombre qui est l'excuse des erreurs ou l'on est tombe, en abor- dant ces regions. Tout Esprit qui aura pour objectif sa propre glorification spirituellc, sa seule victoire personnelle, tombera infail!iblemcnt dan5 cette ombre, et, loin d'echapper h la reincarnation, rendra cette rciincarnation PIUS necessaire, pour reprendre son elan vers le 7"rincipe, tcl quc nous allons l'dtalilir dans un instant. Observez par la mediumnith la manifes- tation dcs esprits d'ascbtcs ou de religieuses cloitrees dont l'incarnation dernibrc aura ete dirigee, non vers ln charite, vers la Sratcrnit6, mais vers la saintetfi pcrconnelle, et vous lcs verrez pleins de regrcls de Icur cvistcnce sterile, pleins du desir de reprendre une incarnalion plus f6coiidc. - La c0nclusion (le ceci ? direz-vous. - La conclusion, c'est qu'il ne faiit pas trop s'arrkter zur le ci" principe, il ne faut pas se laisser hypnotiser par lui. C'est une C l n p qu'il faut bruler. O n , du moins, le dCvcloppement suprkme Bu

Princil~c doit presque se confondre avec le developpement dn ci'. Si l'ccil s'arrete outre mesure sur l'indigo, il s'y engouffre dans l'omlm. Si l'oreille

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152 REVUE SPIRITE -- s'arrete trop siir le ue degre dc la gamme, cllc tombe dm.: le ton mineur relatif. Dans les deux cas, par rapport h la genese complete (lu septhaire, il y a avortement. Dc meme pour I'csprit. Le developpement du T0 principe est necessaire au salut de ses conquetes.

Qu'est-ce donc que cc 7e principe? - C'est encore ?t l'analogie quc nou.: allons dcmandcr sa determination.

Iihsumons d'abord en quclques mots tout ce qui precbilc. Yous avons etabli que chacun des scptenaires envisages comporte deux tcrnaircs enlace.; ct un Olemcnt de transition. Nous avons etabli de plus quc le tcrnaire (1, 3, 5) se presentant avcc le caractere statique, ct le tcrnaire (2, 1, G ) avec le caractere dynamique, - Ics elements 1 ct 2 formcnt un coiiplc staliquc- dynamique (ou de substance et de force) ; de m6me les el6mcnt.i 3 et 1 : de m6me les elements 3 et 6. Appliquant l'analogie au septenaire humain, nous en avons determine le doublc ternaire de la manierc sui1 ante :

Elements 1 et 2 ( l e r couple statique-dynamique): corps materiel et ~ i ta l i te materielle ;

Elements 3 et 4 (2" couple) : corps astral et vitalite astrale ; Elements 5 et G (3e couple) : corps spirituel et vitalite spirituelle. Le premier de ces couples correspond aux conditions de l'etre sur la sur-

face du noyau planetaire. Le deuxihme correspond aux conditions dc l'etre dans les fluides peri-

planetaires. Le troisieme correspond aux conditions de 1'Atre dans les regions inter-

as traleq. Quant au 7" principe, repetons-le, c'est le principe de tran4ioi1, de rac-

cord, entre un septenaire elle suivant. De plus, et par cela ineilie, c'e4 l'element dynamique par excellence.

En d'autres termes, si nous envisageons 1'Etrc humain conme septenairc, nous voyons quc les Elements 1, 3, 5 ( ler ternaire) sont des Slbments subs- tanliels, par consequent statiques, - des substantifs, pour employer une analogic grammiilicale; et que les elemcnts 2, 1, G (P terna i re ) sont plur particulierernentclynamiqucs, caractCris6~ surtout comme eIeiiicnt% de forcc ou dc vie, chacun suivant son plan, - et dtablissant des rapports enirc les dcgres 1, 3, 5 (plus specialement caracterises comme substance). .linsi rattnchcnt cntrc cux Ics trois couplcs statiques-dynamiques : In 1 italit6 iiiald- rielle est Ic lien entre le corps materiel ct le corps astral ; In ~ i tn l i te astrale est le licn cntrc Ic corps astral et le corps spirituel. Resumoi1.i : les prin- cipcs 1 ,3 ,5 du scgtenaire humain sont des dlements statiques, dc.; .;ubstantif~. Or i peut SC les figurer objectivement devant les yeux sous unc m~:inc forme9

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 153

de en plus affinee. Les elements 2 , 4 , G sont des Blements dynamiques, des elkments de rapport et d'action : des verbes.

pour que l'analogie se poursuive jusqu'au bout, il faut que le 7O principe du septenaire humain soit l'element dynamique par excellence, l'element

qui cntralne tout le systbme vers un systeme similaire, mais dans un plan superieur. Il faut qu'il soit un olement de raccord et de tran- ,ition. 11 faut qu'il soit le Verbe par eucellence.

~h bien, cet Clement dynamique par eu:ellcncc, ce Verbe suprbme, qui nous pousse vers les Otres similaires en nous Clevant les uns et les autres vers un plan superieur de progrbs, cette force de raccord sublime, quelle s e r a i t d e donc sinon cette force divine d'attraction qui s'appelle affinit6 pour les atomes et qui s'appelle amour pour les etre conscients? Le septiemc pincipe du septenaire humain (l'exquise et victorieuse sensible de notre etre) est donc en toute evidence le principe d'amour (manifestation du Verbe divin dans l'homme). C'est lui qui fait de nous veritablement des dieux, en nous faisant participer a tous les etres ct h 1'Ltme universelle .

Le plus haut et le plus beau principe que nous puissions concevoir en l'btre himain, c'est le principe d'amour ; et l'on voit que, tout comme nos aspirations, tout comme l'enseignement spirite de n'importe quelle ecole, la methode analogique le proclame.

( A suivre.) J . Camille CHBIGNEAU.

APERCU SUR L E ROLE DES FLUIDES

dans les phenomenes de la vie, dans la contagion nerveuse e t psychique laus les rapports entre les vivants et les morts. - Les bases de la solidarite.

ommunication lue a la deuxibme seance d u Congres spirite et spiritualiste international tenu a Paris, du 9 au 16 septembre 1889.

suite d'un oubli rcgrettnble cette commiinication ne figure pas au Fumpte rcndu du Congrbs. Mis aujourd'hui en osse session dc ce document, nous nous empressons de lc publier, parce que nous tenon.; ii rbpnrer cet Oubli et parce que cc travail nous semble rbsoudre la question du principe vilal si longtempscontroversee; ilexplique d'une manibre scientifique l'action de 1'Rme sur le corps dans les fonctions de la vie vegetative ou inconsciente, Sans avoir besoin de l'rime de seconde majeste imaginee par 1'Ecole de !ontpellier, pour coilcilier les exigences da la physiologie avec les prin- cipes de l'animisme.

Depuis les travaux du P. Secchi et de Saigcy sur l'unite des forces Physiques, il est aujourd'hui admis en science qu'un fluide imponderable,

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1 54 R E V U E SPIRITE - I'bther, occupe toute l'etendue Ac l'espace et penktre toaq les corps. .lpnt la propriete de recevoir, dc conserver ct de transmettre tous les modes cic mou\emcnt, il delient l u r n i h , calorique, Slcctricite, magnetisme, <ui\ant la nature (le vihration~, qui lui sont communiquees. C'est pourquoi il n recu le nom dc fluiclc universel.

Nous ic nommons g4?cidenerveem quand il trrinmct aux organes, par I'inleir. m6tlinire clcs ncri's, les '~il~rntions cerSbrnles ou ecllcs qui :iccompagnc~iil Ics c\citntions pi.ripliCrirjucs sul~ies par l'orgnnisnic; fluide magndlique, animal, qiinrid il traiisporle au dchors les mouvements vitaux de l'organisme; fluide spirituel, ou ph.iqvifrrl, quand il reqoit les -\ibralions dc l'Arne par l'intermediaire clu pbrisprit ou corps astral.

Le principe vilal confondu par l'bcole materialiste avec les proprietes des corps vivants, et considere par Ic celkbrc professeur Lordnt dc Montpellier comme unc amc de seconde majeste prbsidant aux actes clc ln l i e ~ e g k l a t i ~ e R cote du principe intelligent qui dirigc ceux de la vie animale, est, pour nous, la propriite p e possede l'rime de rayonner, 2c l'aide de son enveloppe fluidiyue, sur le corps physique et de h i com.mu.niquer ainsi, par l'intemd- diaire du grand sympnthique et par une sorte d'induction (ce qui exclut la necessite d'une intervention d o n t a i r e ) , les mozcvements vitaux pi exisle!zt dejb eTz elle.

Le corps ~ i v n n t ne fait donc que manifester des mouvements qui sont primitivement clans In cause qui l'aformb, et dont il est la represention,dans l'ame, laquelle Ics a puis& h la source de toute vie, dans la substnncc uni- ~crse l le , qui conticnt en elle les germes et les devenir dc tons Ics etrcs. et il lcs ri.,pCle parce que leur rcsseml)lance les fait vibrer ensemble a l'unisson.

Le prjncipe vital ainsi entendu expliquo ce qu'aucune 6cole philoso- phique scmblc n'avait compris jusqu'$ce jour : comment l'fime pcut pre. idcr ailx aclcs de ln vic 1 Sgelati\ c (innerration, circulntion, digestion, ns h i i - 1:ition ct dewsiimilntion, ctc.) qui ekigcnt unc action continuc de sn pari, sans Ctrc ol~ligdc rlc connaitre leiir mi:canismc, snns Ics vouloir, snns Y pciiser ct tout en dirigcanl ln vie de relation qui absorbc toulc i;on acli\ili: conscicritc.

C'est parce quc l'J3colc vitalistc de Montprllicr n'avait pas soupqoiiild rC

rayonricinent (~u'ellc dut imagincr une ~ccontlc Amc, l'$me \i.$i$t:~ti\c, pour eupliqucr les phdnombnc.: dc la vie orgatiiquc, dont l'animisnic d'Arist0tc et (le Saint-Tliomaq retroutks par Slnhl nc pou\nient rendre cornpte.

Ln vic r e ~ u l t c dc l'action rnyonnantc de l 'lhprit (hmc ct pSri*yrit ri:uni*) sur 1c corps. Quand cctte action c e w ou qu'clle cst rencluc impo+il)lc P l r

une ldsion du corps ou par toute autre cause, la mort en eqt In c o n s ~ q u e I ~ ~ c -

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 153 /---

C e t k in dente 1)ar temperatu evacatjOn les sym~t l cracheme] ,'ils etaie sornnamb

DU mon cn rapporl m~leculai

C'est mi son Y a p n

L'homrr ment unif visible et 1 celle du c celui du Rwrit sie phgsiqui

Par ci a..:.3:---

Personn Le ra j

sont PI

-

fluente du rayonnement de l'Esprit sur le corps est renclue eri- les troublcs que determine dans la sensibilite, la circulation, In

ire, la contractilite de quclcliies sensitifs, la prksence avcc ou sans rle certains Espi.its,qui sans le vouloir font naitre chez ccs sujets omes dc la maladie dont ils sont morts, au point de provoquer des 71s de sang s'ils etaient pl-ithisiques, une paralysie momentanire nt paralytiques, absolument comme cela arrive chci! cpelques ulcs au contact ,de ccrtains malades. ]en1 que l'ether es1 parlout, qu'il penetre tous !es corps, il Ics met . 1cs L I ~ S avec les aiitres en Iransportaiit h clistance l e u r ~ vibrations res. lte expansion au dehors des ~ibrnt ions d'un corps qui constitue nmeilt. ie etant compose d'un corps ct d'une dme et l'&me etant intime- ! & une enveloppe fluidique. le pkrisprit, susceptible de se rendre "angible (ce qui lui, donne une realit6 ot~jeclive aussi positive que orps physique) a deux rayonnements : un rayonnernent physique corps, et un rayonnement psychique celui de l'Esprit, le mot

"nifiant l'ame unie a un corps ethere ayant la f i rme du corps e. e double rayonnement l'hommc modiGc sans cesse l'atmosphure

ue de son milieu, d'ou cette consbquence : c'est que le rayonnement cun qui modifie celui des autres csl modifie par celui de tous. pression tc rayonnement d'un individu n doit etre consideree commc gine de cr fluide de cet individu •â. On dira donc indifldremment : cette

e a dc bons fluides, elle a un bon rayonnement. ionnement est inherent 3. tous les corps : ils rayonnent parce qu'ils

. rien ne pourrait lcs empecher de rayonner. Mais lcur rayomement vcc lcur constitution, coinme Ic prouve la diffbrence de potentiel que tciil les metaux erilre eux, diflitrcnce que nous avons determinite ios bliirlcs sur la polarite, cl qui peut dtre modifie dans sa nature ou i qualite sous l'influcncc des agents physjques. C'cst ainsi qu'uri corps nique porte a une haulc teinp6rature rayonnera autrcmenl quc le corps ayanl la lempCraturc du milieu ambiant, ou une tcnipbraturc ure et qu'il impressionnera difTercmment nos organes. nlOmc lc corps de l'homme s'il est fatigue et malade nc rayonnera mine s'il etait dispos et bicn portant ; si l'indi\idu est triste cl abattu

-"-lue s'il elait contcnt ct plein de cour~ige; s'il es1 colbrc comine s'il Clait '"me; s'il csl irrhsolii comme s'il avait pris une rdsolulion fermc : s'il veut

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1

156 REVUE SPIRITE - ou s'il commnndc comme s'il etait sans ~olonte. Son fluide ou son rayon- nement refletera exactement son etat physique ct son etat moral.

Certaines personnes ressentent facilcmcnt le rayonnement de5 aiili.c, cc sont cellcs que l'on nomme des sensitifs et qui sont plus ou irioini atteintcs cl'liypercxcitnbilite neuro-musculaire, d'ou resulte pour clle- ulie certaine aptitude h subir l'otat vibratoire des individus placb dan- leu, voisinage. C'ed 1% un phdnombne d'induction analogue h l'influcncc (lue subit Ic fil d'unc bobinc induite au-dcssus ou au-dessous d'un fil indiiclcur travcrsS'par un courant de pilc ct qui tii t quc, le fi1 induit,quoique sans corn. munication avec la pile, reproduit lc courant du fil induteur ; ou cncorc g l'induction d'une dcs cordcs d'un piano par les vibrations de ln cordc coi-- respondante d'un autre piano place prEs du premier, d'ou la reproduc- tion du son dc la corde touchee par celle qui n'a subit aucun contact.

Le phcnombne peut encore 8tre compare a ce qui SC passc quand deux Terres ayant la meme resonnance sont places a. cdte l'un de l'autre : les vibrations imprimees 5 l'un de ces verres par un choc ou le chant d'une pcrsonne se repetcnt dans l'autre.

C'est ainsi qu'un sujet sensitif sans etre prevenu des escitations auu- qucllcs il va utre soumis, et malgre l'interposition d'un corps solide peu epais, tel qu'une planche, un carton, arretant l'air mis en mouvement, pourra se contracturer au voisinage d'un experimentateur lisible ou non visible dont le poing sera fortement ferme, ou dont la main ouverte sera en extension forcee et trEs rigide ; comme consequence il pourra Btre hyp- notise si les mouvemcnts dont il s'agit ont lieu pres de sa tbtz, le sommeil et l'anemie c6rebralc qui Ic dCtcrminc resultnnt dc la contraction tetanique dcs vaisseauv que recoit la couche certicale du cerveau; il pourra, au contraire &tre tlebarrasse d'un spasme ct revcill6 par des mou\ements tres doux et trEs lcnts des doigs dc ln main mis altcrnativcmcnt en flexion en extension: que ccrtaincs pcrsonncs en hypnotisme ou h l'ttnt (le veille eprouvent,avcc ou sans contact, les sensations d'une autre personne C L leq symptomcs dc la maladie dont elle cst attcintc.

Ces plidnombncs n'dtant pas cmpOchds pnrl'intcrposition de corps solide-j

il est dvident qu'ils nc peuvent Otrc attribubs h dcs mouvernelits dc l'air ambiant, ct quc l'ethcr que nous savons posscder In propriete de pCndlrc' tous lcs corps est seul capable de servir de vehicule aux \ihralion? @' \ont, dans ccs conditions,de l'experimentateur au sujet.

On doit considdrer comme phhombncs d'induction, quand cctle proPa' gation n'cst pas duc h l'auto-suggcslion, la contagion des con\ uliioiis hl'<- ti:riques, qui dans les sallcs d'hopitauy, passent d'unc maladth h plu-ieurs

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JOURNAL D'ETUUES PSYCHOLOGIQUES 157 Y

isincs ; c'est par le m6me mecanisme que les tics des cllevaux se tent aux autres chevaux de ln mOme Scurie. IS individus, les uns en somnamliulisme,les autres en Stat de veille t l'inipression clc In penshc d'autrui sans cjii'elle ait BLS esprinlbe n signe exthrieur, pourvu que cette communication ait 616 voulue. is les faits dc cc gmrc, passage par induction des ~ibrat ions pkris- le 1'expCrimentalcur au pCrisprit d ~ i sujet, cl de celui-ci c?. son ccr- transmission voulue est c1'~iuLnnt plus nette, les autres conditions

,,,tant les niCmes, que la volon16 n el6 plus grande ct plus mdthodiquc- - - - t r l i r i w k . C'est ainsi que les choies se passent dans la suggestion men-

s les expBrienccs dcu liseurs de pensSe (1).

Tc~is la communicntion est tout a fait inconsciente mais son reste le meme ; elle ae fait cncore par induction perispritale.

,., ,...-A l cas on sent, on pense comme une personne prdsente ou e!oi- gnee et la sensation ou la pensee de celle-ci provoque de notre partl'accom-

nt cl'une action semblable a celle qu'elle avait medite de faire elle- lais qu'elle n'avait pas soi@ a commander. Cela arrive surtout mbres d'une famille bien unie, et entre personnes amies liees par

" plisseme meme, n entre me

\ I I

dans

voir ui qu'elk moi n' l'exp& que m visite. dame. sonne trioml vous :

ma pe

Ceti succes a'en d, ont ot

, a six ans je m'occupais de cette question e t j'instituai quelques exphiences but dc savoir si l a suggestion a distance etait possible a l'etat de veille. Or un tant dans l e quartier de Notre-Dame de Lorette a visiter des malades, l'idee me sayer l'action de inn volonte S L I ~ Mine N... &gee de 62 ans, non hypnotisable e t nt rue ?ililton. CCtte dame m'avait souvent raconte que lorsqu'elle avait besoin de

Ue personne de sa connaissance il lui suffisait de vouloir fointerneut s a visite pour ! vint le jour meme ou clueicjues jours apres. Or je l'avaisvue la veille et ni elle,ni avions besoin de nous revoir. C'est precisement pour cela que je ~ o u l u s faire riencc qui suit : ayant pris ma montre et constate qii'il etait 9 h. 112, je v o u l ~ i ~ ion nom resonnat aux orcillcs de Mme N... e t que pensant a. moi elle desirAt ma Je continuai ensuite mes couises et j e me presentai vers 11 lieurcs chez cette Elle qui d'habitude ne se leve qii'a midi etait debout. Aussi, d peine avais-je qu'ellc m'ouvrit l a porte et, l'air souriant e t satisfait, cllc mc dit : * Doctcur, j e h e , je vous a i appel6 e t vous voila. •â Voyons, lui dis-jc, B quelle heure m'avez- tl'pele? - A 10 h. 112. - Eh bien c'eut moi qui triomphe, car j e vous a i cnvoye risee et l'ordre de m'appeler a 9 h. 1/2.

.e experieucc que j'ai rOpEtee plusieurs fois avec la m h e personne, avec un 6gal , prouve l'influencc que l'on peut exercer quelquefois su r certains sujets sans qu'ils Jutent, s m s qu'ils cesscnt dc croire a la spontan6ite de la peiisze A laquelle ils lei.

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158 REVUE SPIRITE -

_I

une communaute d'idees et de sentiments, ayant la m6me mani&re clc \uir sur un grand nombre de points (1 1 .

Cette action inconsciente exercke sur les autres doit etre plus fr&cluenle qu'on rie pense. Si elle n'est pas plus sou\eilt reconnue, c'est que l 'atteii~i~,, des investigateurs s'est jusc~u'ici surtout portbe sur les faits dc transinisiion volontaire.

Celn &tant, notrc Stat physique et notrc Ctat psychique pourront pruL0, cper des etats semblables chcz quclc~ucs-unes des personnes pla+Ycs clans le champ clc notre rayoniiemenl; si nous sommes bien portants 11011s pour. rons rcntlrc leur sant6 meillcurc; si no.; pcnsecs sont bonnes, leur cn iris. pirer de scrn1)l li)lc;, el ainsi cucrccr iiir lcixrs nck i Utle r6Cll~ ct du t , i i r e influence. Ruciproquement nos scnsalions cloulourc~ises pourront le+ hire souffrir, nos mauvaises pensees les pousser au mal.

Nous subissons donc tous la contagion plus ou rnoins manifestement et a des degre? diflercnts sui! ant notre impressionnabilite et celu parce cjuc I'etlicr nous penetre dc toutes parts, qu'il reproduit les vibrations du corps et cclles de l'ame, qu'il peut Ics transporter a distance et en provoquer lareproduc- tiori dans un autre organisme; nous nous inoculons ainsi sans cesse les uns aux autres nos miasmes et nos efflu3es physiques et moraux, que tous nspirent et absorbent sans qu'il nous soit possible de nous y soustrdire entihrement.

Par l'unite de croyance, que seule la science integrale peut fairc et d'ou sortira une hygiene physique, intellectuelle et morale, dont l'applicalion tous les hommes effacera peu il peu leurs cl'issemblances orgnniqucs et psychiques, nous a r r i~erons a coinmunicper incessamment et complt.:tcinent

(1) Voici un exemple tres curieux de cette action inconsciente : Le plus jeune de mes enfants, Andri., etait a prendre une l e c m d'ecriture. h1'6tant

approche de lui e t ayant jete les yeux sur son cahier, j e remarquai que ses lettres etaient trop grosses et je me dis en moi-ineme, sans faire u n signe et sana prononcer un seul mot : •á Si j'avais une rPgle je diminuerai d'un tiers la hauteur de ses ligncs. >p ISt la ligne commcncbe etant schevec l'enfant e n comment;a une antre tlont les lettres ~ : t :~ ient d'un tiers moins grosses que celles des prbcedcntes. J'cn fis la rcmarqiie h l'enfant ct je lu i demandai pourquoi, ayant fait deja des lignes tres grosses, il changeait tout d'iin couLi

l a grosseur de scs lettres. 11 mc rbpondii que l'iclbe ct'bcrire en carncti:res moius g ' O S

venait seulenicnt de lui venir, que jusqu'dois il nc s'etait pas apercu de la liauteur exagbrBe de scs leltres.

E v i h n m e n t c'est ma pensee qui a agi sur l a sienne, mais sans aucune volont8 [ic illa

part ; les vibralions dc nion pcrisprit, image dc ma pensee s';tan1 coi~~rnuniqi i~es 1 1 " ~

induction au pGrisprit d e mon fils, les a transmises d son cervcau.

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7- le5 dns avec les autres, en vertu de celte tendance que posshdent tous les

qui se ressemblent 5 Equilibrer leurs mouvements moleculaires, de sorte que tous ressentant les soufirances et les joies de chacun nous nous

aPP riperons par devoir et par interct a faire disparaitre les premi&res et h

@rnenter les secondes. RU D

Mais ln contagion n'existc pas seulement entre vivnntc, elte s'~'tnbZit encore . - eGtre incarnbs et de'sincnrner. Et ln chose n'est pas difficile a comprendre du

que l'&me a une enveloppe fluidique materialisable, le perisprit qui toutes les vibrations.

un esprit pourra donc h l'aide rle son corps fluidique agir par contagion sensitif-; et leur laisser l'impression de six pensee, dc In maladie

dont il est mort, des soufirances qu'il a endurees, comme aussi du bien-elre et contentcment qu'il ressent, puisque ces sensations impriment h son perisprit des vibrations qui en sont l'image et que l'ether ambiant reproduit (1).

Pour que le rapport s'6tah"lisse il faut que l'atmosphere fluidique de l'esprit et celle du medium se penhtrent, fusionnent en quelque sorte, ce qui a pour consequence de rendre la tension des deux presque egale et plus facile de l'une a l'autre, avec la transmjssion de leurs vibrations, la com- munication de leurs sensations.

Par cette fusion les molecules du corps fluidique de l'esprit se rappro- chent ; le perisprit tout entier se materialise plus ou moins tandis yue le mkdiu'm, dans une certaine mesure, perd quelquefois de sonpoids, comme l'a constate W. Crookes, lequel s'est assure a l'aide d'appareils enregistreur5 que pendant certains phenomenes spirites celte perte peut etre de plusieurs livres.

k rnhdium cn perdant des elements materiels que l'esprit fixe dans son Pdrisprit perd aussi de ses forces, ce que paralt indiquer la fatigue qu'il

en meme temps que l'assistance a la fin de certaines sCances ; cetlc htigue n'est pas toujours en proportion avec le peu d'efforts pliysiqucs qu'il a dCi &ire.

(1) M. F., meclium trbs sensitif avait ete mis en i ~ ~ p p o r t avec l'esprit d'un jeune homme "Ort ~ h t h i s i ~ u e , inconnu d'elle e t qu'avait evoque une personne de sa famille qui &tait pr'8ente. Des que le meclium sentit la presence de l'esprit, elle se mit A tousser et bientot el'e cracha le sang. Depuis, chaque fois qu'on Bvoque cet esprit devant elle, meme sans Pen Prevenir, les memes accidents se rrproduisent.

La circulation dl, poumon clu izedium est bien ici modifioe par le rayonnement du p6- "'prit de l'esprit sur le corps iiu snjet.

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160 R E ~ U E SPIRITE - -_

Cette quantite de forces les esprits semblent l'emmagasiner, comme l'on emmagasine l'electricite d'une pile sur des accumulateurs, pour la c 7 . e l 1 e ~ ~ ~ ~ nu moment des manifestations.

Les choses se passent en effet comme s'il en etait ainsi, car, aprEs unc manifestation un peu importante il cst rare qu'on puisse en avoir aussitot une seconde. C'est que la pro~ision des forces ou des fluides est epuiste cl qu'elle ne peut blrc renouvelk a volonte.

Elle doit Otre faite d'avance parce que le medium ne peul perdre qil'unc quantitO clirtcrminCc de fo~ccs en un tcmps dom6 sans cn souiirir, ct que Ics esprits prudents ne veulent jamais, mume pour les plus grands phcno- mbnes, nuire a la sante de leurs mediums.

C'est encore g r k x a ces fluides accumules que les esprits rendent leur peri sprit visible ct tangible et qu'ils le ramhnent ensuite a son etat primitif; qu'ils pcu\cnt fluidifier des objets et les reniaterialiser (de meme que par l'irtincelle blcctrique on transforme en eau un melange d'oxygkne ct cl'hydro- @ n e ct qu'on d6conipose l'eau en ses deux gaz cunsliluanls) ; qu'ils inlro- duisent des objets dans des lieux completement closet font apparaitre de la lumibre comme on le voit au debut dcs seances de materialisations ; qu'ils produisent directement de l'ecriture ct des dessins, ce qu'ils font, soit en bcri- vant ou en dessinant comme nous, soit en materialisant les modeles flui- di ques de ces compositions.

Du moment que les esprits ont un corps fluidique qu'ils peuTcnt plus ou moins malCrialiser, les mouvements des tables, le dbplacement d'objets sans contact, les phenom&ncs de vision, d'audition, d'incarnation, etc., n'ont plus rien qui puisse nous etonner outre mu. "sure.

D'ailleurs la realite de ces phenombnes est incontestable ; les hommes les plus honorables et les plus competents parmi lesquels nous nous conteil- terons de citer le savant anglais William Crookes, a qui la science doit la dCcouvcrtc de la matiere radiante, les ont constatirs dans des conditions qui ne laissent aucune prise au doute.

Rous-mdme depuis dix ans nous avons Cle tirmoin dc plus de dcuv ccnls matirrialisations d'esprits, parmi lesquelles nous avons ricllcmcnt rccoiinu des membres de notre famille (bien que n'ayant aucune mediuinnili.) C L dont plusieurs nous ont laissC le moulage de leurs mains obtenu sous noq yeux h l'aide de la parafine; nous avons eu des communications ccrilcs devant nous, sur du papier que ncjus a ~ i o n s apporta, les csprils s'OlanL l ' a~ance montres a cote de leur medium endormi.

Les communications entre les vivants ct les morts existent donc et l'on peut dire quc les preuves en sont absolument scientifiques.

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JOURNAL ~ ' E T U D E S PSYCIIOLOGIQUES 161

Si les prcu'ires clc ces rapports nc sont pas donnees plus frequemment, c'est que nous ne connaissons pas cncorc suffisamment cl que nous nc

pas toujoiirs les nlnilrcs de rdaliser les conrlitions qu'il faut remplir pour en proloquer surcmcnt la manifestation, et que, les bons mediums qui sont des intcrmCdiaircs indispenrablcs nous font trop souvcnt defaut.

Mais chaquc jour Ic spiritisme cuperimentnl se pcrfcctionnc el lcs resul- tats obtcnus dans ccs tlcrnibrcs annees sont assez encourageants pour

que lcs difficultes rencontr6es jusqu'h cc jour ne tarderont pas il STapplanir.

Malgre ces dif'ficultes il y a un hi1 acquis dont l'importance socinlc n7ecl~appcra t~ personne : c'est que Ics esprits dans leurs communications proclament comme une verite absolue la solidarile entre les vivants et les morts, qu'ils rcsscntcnt nos joics ct nos peines, qu'ils s1int6ressent ri tout ce qui nousintercsse nous-mOmes, qu'ils ne peuvent Otre compl&tement heureux tant qu'il y aura dcs malheureux sur la terre, puisque l'ether au milieu duquel ils vivent,commc nous, lcur apporte et leur communique toutes nos scnsations ; voila pourquoi ils doivent se reincarner aussi souvent quc cela est neccssairc it leur progrOs et h celui des autres, eij apportant dans la vie des qualites nouvelles, dites innees, mais qu'ils ont acquises dans leurs existcnccs antErieum et qui leur permettront de remplir avec moins dc difficulte la mission qu'ils se sont donnee ou qu'ils ont accepthe.

Lorsque ccs idees seront comprises par la generalit6 des hommes, la justice presidcm cnfin aux relations sociales; il n'y aura plus des exploiteurs et des csploitds; tous les nmnbrcs de la famille humaine se reconnaissant cominc frErcs seront justes ct bons par devoir el par inler8t. La questioii sociale aura alors ~ 6 c u . Dr CIIAZARAIN.

LA 'i7H1~1i.21>1<1'TIQUI< PAR LE RI'VF, (Suite)

Voir la Ilevzte dc mars 1892 (article du Dr Car1 du Prel).

En consequence, nous pouvons conclure dc ce qui pr6cudc qu'il existe des desirs instinctifs il 1'6tat dc vcillc et dans diff6rcntcs maladies. Ccus-ci Prcnnenl pendant Ic sommeil artificiel et quelquefois memc pcndiint lc n~~co t t s rne du cldorofome (l), la forme dramatique en indiquant Ic rcmude curatifemanant clc I'instincl curatif qui, lui-mOmc, n'cst au fond, quc la vertu de la nature tlc porlcr rcinbdc iiu mal ; Ics prescriptions sonmambu- lir~ues :icqiiibrcnt par cclii nlOnio unc valeiir tl~criipciitiqiic. \

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-- superstition pcrirlarit ccs ~ C U \ rriillc ans ! Je voiidrais in,iiritcnant lui pro- poser unc cupbriencc qu'il pcut h i r c lui-mbmc et j'ai CU le tort de ne pils

avant concu cettc itlbe, jc ne puis m'cxplic~uer lc fait de nc pas y a\ioir plus tot et l'ou va toujours chcrclier au loin cc qu'on a sous ln main !

,insi, si lcs prbtres connaissaient lc somnambulisrnc, ils c1cv:~icnt nussi la suggcstionnal)ilitc dcs somnambules celn cst rationnel. Ils

pouvaient donc donner cc qu'on appellc dc nos jours iinc suggcstion p a s t h y p n ~ t i q ~ ~ en ordonnant ainsi ail i~ialiitlc (10 voir en se mcttaiit

(itat somnambulic~uc, ou dans lc rOvc du sommcil ordinaire, les r e m E d ~ ~ adaptbs il son mal. Ccttc hypothbsc qui inc vint un peu tard

pourquoi les anciens auteurs nc parlciit jamais d'insuccbs dans le$ recitg du sommeil du temple.

il me semblait qu'il valait la peine d'cssaycr si l'cxperiencc viendrait confirmer l'hypothese et si, de cette mnnibrc,cn clonnimt une solution h unc enigme de l'antiquite, je contribuerais en meme temps h enrichir d'une idee la medecine de l'avenir.

Quelques amis, membrcs de la a SocietC depsychologie experimentale 1, ii

Munich se joignirent h moi pour tcnter l'experience, le 20 mai ; M. Il. P. eut la complaisance de figurcr comme •á sujet )) et M. le Dr G. entreprit l'hypnotisation. M. P. qui avait 6te blessC h l'epaule h Sedan avait toujours de grandes douleurs dans le bras droit dont il pouvait a peine SC servir. Il tomba bientat en sommeil hypnotique, ce qui fut prouve par un mouve- ment saccad6 (lu bras catdeptis6. On lui demanda ce qu'on pouvait faire Pour sa blessure et pour attbnucr scs douleurs ; il parla d'abord de mor- phine disant que ce rcrnbde ne valait rien, dc compresses froides pour lc bras mais cc rembdc ne lc soulagerait que pour iirie dernie licure. Tout cela n'&ait gubrc Io langage i'crmc d'un v6ritnl)lc soniii,iinbule. Lc Dr (;. lui fitdoncla suggcstion liyynotiqiic wivmtc . •áVau\ rc":vthr~.i, cctlr nuit-ci et voiis vous rappcllcrcz ICL; grnnclcs cloiilciirs quc ~otrcl l)lc.;rure VOIIS ;I dlijii c m - S6&. Vous vous rnppellcrrs si vivciticnt de ces doulciir.: qiic volrr cyprit i;r Preoccupern clc octtc peii4c y c~- l - i l i i i i iiioycii pour trciu~cr Ic ri:inbclc h ce mal? Je vous nffirmc quc L oui rn troiit crcs 1111.

ci Vous l'apprendrcs clans le rh i1 ct voiis simrcz dc (~11~110 manibrc vos Wffrances pcuvent Otrc cntiercrncnt dirsipbcs. Cc rcniedc ou cc traitenicnt

gravcrn si vivcmcnt dans votrc inbliioire rjuc \oui; ~011s ( I I I r ap l~c l l c r~~ 1rii.s hottement clcriinin matiii, ct vol15 vous cn so~ivientlrc~ jiiqu'ii cc qiic vou.: vcWez M. 10 Ur ( lu Prcl h cliii voii. ~'~iroiilr~rc~z lc roiilriiii t h rfivc. Cc que jr viens dc voii, dirc iloit <~rri\ei. , iht ;irri~crn, ,~l~iuliriiiciil u . l)ilis I V 1)' h i

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1G4 REVUE SPIIIITE -- -

suggbra, commc c'est l'habitudc, de se revcillcr sans doulcurs, sans faiblcssc et de bonne humeur.

AprEs un court repos, il fut rSveille pcu h peu. Il nc gardait aucun sou- venir de ce qui venait de se passer, nous n'y fimes aucunc allusion. Le Icn- domnin, j'nllni lc voir, vers midi, il crut que je passais chcx lui pour causer dc In SociSlC. Jc lui parlai dc l'hypnose de Iir veille ; il se plaignit que, par suilc, un grniid ~nn l i i i s~ lui 6Lait rcsl6.

Il est vrai il s'dlnil scnli sans doulcur aprus la sOancc, ce qui 6tnit ct'aulnnt plus 6tonnant quc lc temps 6tait orageux ; aprbs s'elre couclie les doulcurs devinrent si vives qu'il n'avait pu trouver de repos et ne s'6tait endormi quc vcrs trois heures du matin et alors il eut un rOve Otonnant : 11 entcndil une voiv qui lui fit des reprochcs a causc de sa negligence 2 ne rien entrc- prendre pour att6nuer ses doulcurs ; il lui fut conseil16 de coinmcncer par rlcs frictions d'eau froide, puis In voix redonna d'autrcs conseils ; il dani t faire des compresses d'eau magnetisde en guisc dc compresses echauffantcs ce qui calmerait ses douleurs et les cnlevcrait peut-ktre cntiereinent. Ce reve lui avait paru si extraordinaire qu'il en avait de suite fait le recit h sa femme en se r6vcillant, ce que cette dame me confirma.

Je dis alors 3. M. 13. P. que ce reve Btait le resultat de In suggestion post- hypnotique qu'il avait recu dans la soirOe prbchdente et l'engageai a suivre le conseil recu ; sa femme magtietisa elle-mhme l'eau qui servait aux com- presses et deux mois plus tard. le 24 juillet, je recus cette lettrc de Mme B. P. : N Il y a dbja une amelioration considerable ; les doulcurs ont presque entibrement disparu et nt? revienuent que par des journees trks chaudes, ou aprhs de grande5 fatigues ou de grandes emotions contractees au bureau. Il y avait aussi dcs jours ou il nc ressentait aucunc douleur. LC trrtitement est continuo. )) Celte dame avait r6ussi h mettrc son mari cn sommeil hypnotique ct lui nvait ortlonne d'avoir cncore un rbve lucide pour voir un remudc plus eflicace. Il eut, cn cffct, un sccond reve oii on l'avcrlil que les prochaines journ6cs chaudes amencraicnt dcs douleurs plus forte*, qu'il fallait alors baigner le bras duiis de I'eau 1nngnetis6c et renouvclci' cncore la coinprcsse. Ce rcve avait ete un peu trouble, moins clair et rnoins dislinct quc Ic premier ce qu'elle attribuait !L cc que sa volont6 6tait moins Sorlc quc ccllc du inudccin. Quatre mois plus tard jc rccus unc lcttrc clil rnriladc lui-mbme; il in'acrivait : (( .Tc suis trbs satisfait dc mail 61at actiid, mais oblig6 de conlinucr ICS compresses pour que les douleurs ne se r ~ ~ ) ~ l c l i t plus n . Dm\: mois s'ccoulurcnl, jc Ic revin p l il m'ncsura que Ics (loulcui'~ ;ivciicnt completenient di.;paru, qii'il n'tivait plus l,esoiii prbpnrci. dc" compresses.

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J O U R N A L D'ETUDES P S Y C I ~ O L O G I Q U E S 1 65 - Si j'ktais meclccin je tachcr& tl'c\phirnenter a\ec differents sujcls et

pour differentes maladies : jc constaterais la valeur thCrapeutique de leurs r&ves car un seul cas ne prouve rien ; l'occasion me manqua et, du restc, l'on n'eut attache aucune importance aux experiences d'un laique. Lc Dr C. p i etait si riimablc de presidcr fi nos experiences ne pouvait, a. lui scul, arriver :L uii rCsultat satisfaisant u moins d'cuperimcnter pendant une ph- riode trus longrie, et encore Ics e~pericnces mnnqueraicnt-elles de variCtb.

Il ne me reste donc qu'h publier lc cas ci-clessus ct h tacher d'interesser a ces experiences un plus grand nombrc d'expCrimenlateurs ; nous pourrons nous attendre h voir cn peu de temps relater une foule ci'experiences suivics et variees.

Si je ne suis pas medecin je puis quand meme exprimcr mon opinion personnelle sur lcs r6ves therapeutiques. Amon avis, comme je l'ai dit plus haut, ces r6ves curatifs ne sont qu'une phase et une prolongation de la force curative de la naturc et voici pourquoi je les crois en etat de produire les memes effets ; je soutiens a priori que le reve curatif provoque par la sug- gestion posthypnotique peut et doit avoir une valeur therapeutique reelle.

Il faudrait prendre en consideration pendant les experiences qu'il n'est pas dit que le r&ve se developpera completernent aprks la prcmiere sugges- tion ; il serait donc necessaire de repeter la suggestion posthypnotique & plusieurs reprises et a de courts intervalles.

Il n'est pas necessaire non plus d'indiquer le sommeil normal comme lc temps le plus propicc pour la vision ; au contraire, pour ceux qui disposent de sujets somnambules, il est prefkrsble de determiner ['etat somnambu- lique pour la recherche du rembde, cet etat etant bien plus sensible que le sommeil normal.

Il me reste cncorc LZ adresser quelques paroles aux medecins incrCdulcs : La medecine nc nie point la vertu guerissante de la nature, et non moins l'instinct nak.wel indiluafit la nourriture et les remedes ; depuis quclquc temps elle admet mOmc l'cfl'et de la suggestion ct de l'ordre posthypnotique. Elle ne peut donc rien objecter coritrc l'cxperiencc ci-dcssus menlionnee, Puisque celle-ci ne renferme que les possibilitUs admiscs. Il n'y a ici (le nouveau au fond quc le fait d'avoir employe la suggestion, non seulement Pour revcillcr l'instinct curatif de la nnlure - ceci oii l'il dCja. fait souvent - mais pour prolonger cet instinct jusqu'i~ Ic fairc passer dans 2'2tnt conscie~t; C'est peu de chose, il cst vrai, et cependant je n'ai pu trouver pour fairc "cepter ce peu de chose que cettc longue dissertation ct explication.

Une autre question qui resulte dc cette expericncc est du ressort des phi- lologues ct des cthnogrclphes ; ellc coiiccrnc lc sonimcil d u tcrnplc ct ne

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1 U(i REVUE SPIRITE - pouvais sans tloutc proilver qiic les prfitrcs tlcs templcs aient enlployi: notre proc6d6 pour arriver B leur fin, mais comme In siiggestioniia1)ilite des somnninbulcs est un fait incontest,liblc, ccttc e~plicntion m'a sein1116 la plus siniplc ; cllc suffit pour se rnntlrc coniptc dc l'hiigmc classique. l'uisqiic les prfitrcs connaissaient lc somi~nmhlisme, il csl plus quc pro1)ablc qu'ils ont corinu ilc mBine ln siiggeslioiirin11ili16 cles somnninbixlcs, car los disciples de Mesmer, il y a cent ans. cn firent rlc siiitc ln tldcou~crlc. Il mc senililc donc qiic nous pouvons designer cette cspericncc sous lc nom rlc (( Sonzmcl/ tlvr lemgle D , en ndmcttnnl, rnixnt! quc les prfilrcs aient. rlisposti d'un nutrc moyen quo celui quc! nous ~ c n o n s d'ciiiploycr pvur 6vaquci. lcs rFvcs Curii- tiis.

Dans notrr cp6rieilcc, noils avons filil. deus .sc~posi/ions : l0 'L'es6cutioii d'un orclrc poslliypnotiquc peut avoir licil ?i l'etat tlc mille, pcridnnt Ic som- incil nntiircl ou pendant un somn~eil artificiel, celui-ci pouvant dtrc 6uggi:ri: pour une Bpoqiic tlClerminCe. 2" L'ordre posthypnotiqiie pcut disposer (Ir. toiltcs les facult6s dont le sujet cst c.n possession au moment de I'executlon, soit qu'ellcs soient, conscienies nu lntcntcs ; parmi ces rlornibrcs, on peut comptcr l'instinct curatif qui, ne SC d6veloppant que dans Io sommcil pro- fond pcut htrc Evoque dans la snggcstiun posthypnotique.

Nous avons rcmnrqu6, au courant de l'cxperiencc ci-dessus, quc nos con- jectures Stnient bien fondees.

Faut-il conclurc cic cc qui precbdc que nous devrions instituer de nou- veau lc sommcil (lu teniple sous unc f'orme moderne ? Quant h moi je n'y vois point d'inconv61iicnt el si l'on m'a reprochi: ddja dc fairc rcvivrc ln supcrslitioii du moycii Aga, jc pourrais tout nussi bien supporter le rcprochc dc rktrogriidcr jusqu'h vouloir ressusc,itcr 1'nntiqiiil.B. l h cffct c'est, reciilor d'un grxirl pas, niais jc rcmontc jusqii'h l'apoque de IYriclfis que nous regardons nctuclleincnl. comme une 6poquc iddnlc h lnqucllc nous aspirons sans l'avoir. cncorc dgdi!c ou imitirc, tout siaiplcincnt.

Au rcsle c'est une qiicst ion h lnqucllc les rni:tlccins tloivcnt repondrc CL qui n'cst pas (le mon ressort ; (le plus le: inirtlwiiis clcvrnicnt se dcinnnclcr que si ccttc quc!stion iilcriiicli~c h l'nut,rc, s'il cvislc un systfimc tli6rapcii- liquc 1'1~1s parfait que colui dc la nnlzcre czwntiuc, cl s'il cn csl un, coiuniciil le tlficouvrir, 1(: grandir ct qucllc csl ILI tlircctioii qu'il frmdrn lui dannci. l

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~6gu!ibI'emcnt depuis quelque lcmps la 1)onrie et r6nctionnaire AGENCE ~ I ~ V A S fait passer ,lu\ jourmu\ di.5 potits entrclilcts comme celui-ci :

(( Les joi~rnaiix catlloliqucr (de Itomc) publicnt cc soir une lcltrc du pape a d r c ~ ~ h e le 20 nmenil~rc a. l'Cpiscopnt, touchant ln question anti-escla- vagiste.

Leon XII1 rit~ipcllc In mission quc l'figlisc :I toujours cxcrcEc cn faveur de la libbration des cdavc.;. II cilo les p:iprs, tlcpui.; Gr6goirc-le-Grand jusqu'a. ~~&pirc XVI, qui -1: ?ont pr60c~iipi;s rlc cctte qiicstion ct la lettre qu'il Rtlrcssa lui-mbnw :lux iT\iZ~ii~c~; du l!rc)sil.

c Le recit tlcq .;oi~il'i:~ncc~s cles C S ( ' ~ \ ' C ~ ( l m < llAfi.iqiir Centrala l'drnut pro- fond6ment ct il clinrgrtl Ic cartlirial T,;t\i;.cric, dont Ir zblc ctl'activili! apos- toliques sont au-tlchsiis tlc tout dlo;:c, de parcourir les villes d'Europe pour engagcr les souverains cl Ics peuples A travailler de concert ti. l'abolilion dc l'esclavoge.

((Le congros de Bruxelles ct recen~ment celui (le Paris ont 6t6 les premiers resultats dc ccttc campagne.

(1 Le pape louc et rcmcrcie Jes couvcraini de l'Europe d'avoir tenu ces congres et lcur recommande de conlinuer IL Fvangoliscr l'Afrique par les missionnaires. A cet effct, il institue une quOtc annuelle pour le jour de l'fipiphanie. N

Il n'est pas permis dc fausser pliis impudemment ln verite comme nous allons le voir tlnns cct article.

Tout dlahOrd disons l~ien ce qn'cst. l'esclavage ? Montesquicii Ic deEllit, un droit qui rcritl un hommr! tcllement sujet d'lin

autre homme, qu'il est la inaitrc nlisolii !Ic srs hicns ct dc sa vie; nvnnt cct auteur un 6criviiin de l'antiquith it~ait. dit quc I'esclavqe c'lait une forme de la wort.

En effet;, ~'csciiivc. n'cst rien, int;npni~le de toute iiiitiutive et de toute VOlont6, il n'csl qii'uri jnslriii~iciit, yil 'cme clcosc daiis la main de son maitre. Et c'est precisCrncnt cct1.c siipprcssion clc In pcrsonnalil6 humaine qui fait que l'csclavngc cst unc iilonslruosiL6, un crilne nbomihahle.

L'esclavage el son o r i ~ i n c ont Ctc) flotris par Lamcnnnis en unc all6gorie Plcinc d ' a m c r t ~ ~ r l ~ et d~ vkrii c:.

(( Il y eiil ;iiiI.rrf'ois, ;i d i t r.(>l !:c8i.i~;iiii ( l ) , i i r i liominr mechant ct rnautlit du ciel. Cct lioiiiriic c':tait i i i i t ci. il 1iiiiss;iit lc trxvnil do sorte qu'il SC dit : Comment !ki.ni-j(l? Sijt1 i i v !r;~~nillt! piw, jc iiiniirrni, cl le travail m'est lnsupporlnl)lc. Aiors, i l I i i i tlril.r;l 1i1i(! poiisfic diin.; Ir r:a:iir. 11 s'cn alln dc! \ - -. .- -

(11 A. de Lamennais, Paroles &u>i cro!ynnl, 3 VIII .

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168 REVUE SPIRITE - -

nuit et saisit quclqucs-uns dc ses fri?re> pendant qu'il.; dormaient cl les chargea de chaines, car, disait-il, je les forcerni nvcc dcs verges et lc fouct 3 travailler pour mui et je ~nnngerai le fruit de leur travail. Et il fit ce i~ii'il avait pensi?, et d'autres voyttnt cela en fircnt autant, et il n'y eut plus dc freres ; il y cut des maitres et des esclaves. ))

Depuis la mauvaise pcnsbc dc cet homme, c'est-A-dirc presque depuis l'origine du montle, il y n toujours cu dcs esclaves ; aujourd'hui mdmc ilil seuil du xso sieclc, l'esclntagc n'est pas aboli, tant s'cri faut, malgre dc nobles efforts de grandes personnulites. Et cependant les apologistes (lu christianisme, (lisent qui veut les entendre, quc c'est la religion catho- lique qu'est due l'abolition de cette grande plaie sociale.

Il nous a paru utile et interessant a ln fois de rechercher Ia part qui revient al'figlise dans la suppression de I'esclavagc. Cette part est si petilc qu'elle est pour ainsi dire nulle.

Lors de son avenement au Pontificat, Leon XII1 dans l'Encyclique qu'il fit alors parartre glorifie 1'Gglise d'avoir rendu un eminent service a l'humanite, en supprimant l'esclavage. Cette proposition est empreinte d'une grande exageration puisque le pape constate meme aujourd'hui que l'esclavage n'est pas encore aboli. Il le sait fort bien, puisque au mois de mai 1888, il felicitait 3 Rome le ci-devant empereur du Bresil du decret de Regence qu'il venait de faire rendre pour l'abolition de l'esclavage dans ses Etats.

Voyons maintenant la part que l'Eglise a prise aux essais d'abolition. Le christianisme a adouci les conditions de l'esclavage en inculquant dans

les esprits des preceptes de justice et de charite qui n'existaient pas toujours dans les theogonies anciennes; notrc impartialite nous fait un devoir de le reconnaitre ; mais 18 seulement, se borne l'actiou du christia- nisme. Jamais les Peres de l'figlise, comme nous allons le prouver, n'osbrent demander l'abolition d'un usage invetere, la nouvollereligion aurait du reste 6tb incapable de rien obtenir; a son origine, elle avait assez de mal a vivre.

Aussi au milieu du quatrieme sibclc ct jusqu'h la fin du cinqui6rne, l'esclavage existail dans toute sa plenitude, dans toutc son ignominie avec sa vieille organisation, avec ses iniquites et cruautos inouies. Les pretres clil Chrisi, Claient bien obligbs de respecter cettc institution Ctablic par unc loi de l'gtat.

Ainsi donc pendant cinq si~cles, ll$glisc n'a pas pu fairc avancer d'un pas l'abolition de l'esclavage.

Et anterieurcmenl, voyons ce que dit la Biblc qui cst pour lcs chretien.; une couvrc d'inspiralioii di\ine ? Elle adnict carrhncnt l'csclnvagc.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 169 - Lorsque hloise ecrivit le Penlnteupuc?, l'escliivnge k ld i t si i'orlcrnent anci.6 ., . .

dans la societc juive qu'il le consacra dnns ses lois ; mais il en proscrivit les et en modera l'usage, 5 l'egard des esclaves israelites seulement, car

la loi mosaique est fort dure pour les Gentils, qui, aux yeux du peuple de Dieu, des enfant? d'israiil, n'etaient que des Btres vils, impurs et iilolhtres.

Moise etablit qu'en cas de sovices de la part d u inaitrc, l'esclave devien- drait libre ; que tout Juif tombo dnns l'esclnvngc se trouverait legalement

au bout de six ans, qu'il ne devenait csclavc u vie, que s'il refusait sa liberte; mais il ne pouvait 6tre vendu hors de son pays. Les maltres, au

pouvaient rlisposer d'une manihre absolue des esclaves etrangers. La servitude de ceux-ci etait perpeluclle et les maitres n'otaient reprehen- sible~ pour avoir frappi: leurs esclaves qu'autant que ceux-ci mouraient sur le champ (1).

Enfin Jchovah ne veut pas qu'on spocule sur la pauvrete de ses freres, paii- vrete qui les aurait obliges & se vendre comme esclaves. Et il etablit un petit compte pour rembourser au frere rachete l'oncle et le fils de l'oncle sa liberte.

... et lorsque l'&ranger, etc., de 47 a 511.

Quel brave homme que ce Jehovah, si ailleurs il ne se montrait inexorable.

Dans d'autres passages I'Ecriture dit aussi qu'il ne faut pas rougir de chatier les enfants et de battre les esclaves juspu'nu sang. Que le fourrage le baton et la charge sont pour l'ane, le pain et la correction pour l'esclave, qui ne travaille que quand on le chatie ; que le travail continuel rend l'esclave souple, enfin qu'on doit donner a l'esclave malicieux la torture et les fers et que chaque fois qu'il n'obeit pas, on doit lui mettre le fer aux pieds.

(1) EXODE. - 20. - Si quelqu'un a IiappM son esclave d'un M o n et qu'il soit mort sous sa main, on ne manquera point d'en faire punition.

21. Mais s'il survit un jour ou deux, on n'en fera pas la punition, car c'est son argent.

27. - Que s'il fait tomber une dent B son esclave, il le laissera aller libre pour sa dent.

L E V I T I ~ U E XXV, art. 44. - Et pour ce qui est de ton esclave ct de ta servante qui m o n t a toi, achete-les des nations qui sont autour de vous ; vous acheterez d'elle l'es- clavage et la servante. 46. -Et vous les laisserez (euxet leurs enfants) comme heritage B leurs enfants, apres

vous, afin qu'ils en hhi tent la possession et vous vous servirez d'eux pour toujours mais Pour ce qui est dc vos freres, les enfants d'Israel ne domineront point rigoureusement sur Ces freres.

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170 REVUE SPIRITE -- -

Saint-Paul dans scs Rpilm, rcroiiirn:iiidc ;lux csrl,i\e\ d'obeir h lciirs mnitrcs, il imposc la inc?nw oliOiss,~ncc il tau\ lcs hoinriles en gEneral ; ils tloivciil se soiimrttw h tous les dtJtciitrurs d u pouvoir qucl qu'ils soionl, rlttcndu qiic toulc-puissance viml de Dicii.

C'cst poiirqiioi celui qui s'opposc h In puissnncc s'opposc il l'ordre rIu0 Dicu n Eta1)li ; ct cciiu qui s'y opposent atlircront sur cul-mhmcs la con tlamnntion.

Car Ic 1)rincc est Ic ministre: tlc Dieu (1) ctc. C'pst, on le \.oit Li coilhCcraliori tlc la forrniilr : Ln forcrJ p w n e ZP droit,

qui n'cst pas ,111qsi inotLcrnc qu'on le ciboit gciiii~ralcmcnt. S'adressant crisuitc aux Corinthien:, hainl-Paul i.ccoinmnntlc Ii. chacun rlp

rcstcr dans sn condition (2). u C)uc chacun dcrncurc dan5 ln vocntion dans laqucllc il est appclo. A?-t11

6th nppclc' 6lnnl csclavc ? Nc t'en fais point de peine, mais aussi si tu pnuu 2trc mis cn lihcrte, profites-cn, car l'cscliivr qui cst appcli? par lc Seigneur cst l'affranchi (lia Scigneur z

Le sejour terrestre en cffel, n'est qu'un passage ct en supportant ln misere et l'oppression, on ncquicrt rlcs titres poiir Ic ro'jaunie de Dieu. Mais Saint-Paul aurait bicn pu rccommnndcr aux maitres d'fitrc humains pour pcrmettrc aux panvrei; esclaves d ' m i \ Cr moins miseralilement au Royaumr de Dieu I

Professant de telles doctrines, le christianisme ne devait donc apportrr aucun soiilngcmcnt 6 l'csclavagc, aucune modification hardie pouvant Rniencr sa suppression.

Sous Constantin, 1c christianisme est tout-puissant 1'Eglisc profite-t-ellr de sa toute-puissnnce pniir teriter l'abolition rlc l'esclavngc ? En aucunc facon ! au contraire, cct esprit dc rbsignation quc nous venons de voir si rccommand6 cl quc pri?clia Ic christianisme fut tics plus utilcs $1 In tyrannie et servit grnndcnicnt ?I ln consolider.

h dc hardis novatciirs rjui soutiennent rpo : (1 l'Esprit-sairil nc rosidc pi.: dans In contlilion (lc 11i:iilrc a esclavc, mais (lm.; crllc d'hominc lihrc, (pic rEpond (saint) nnsilr '

II sc conlcnte Ic h w c hommc ilc iofutcr rctte doctrine (le 1'Espril- saint (3) ; cl (-1i;iqiic foi\ qu'il cri trouve I'occniiori, Ilnsilc plnitle (le toiil soli poiivoir poiir Ic rn:iiiilicw clc l'csclavagc. I>oiir Ini c'es! unr (]CS lois qui regissent ln socibtb.

#

(1) Saint-l'nul, Rom XIII, 1. 1. 4 (2) Le m?mc 1, Corinthcens VII, 20, ' i l , 2 2 . 13) Snmt Ihsilc, c X X

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J < L L U U I c ,

l'esclai rbvolte "YU0 a

vait qc au ohri d u r r n n n

J O U R N A L D%TUI)ES P S Y C H O L O I ~ I Q U E S 171 ----- bugu"in dit le Saint ditclarc rlc .;on cdt6 flue .J.-C. nlc.;t I)ns venu pour

,firnnchir Ics cscinveh, l l l i ~ i ~ pOUP ]CS rendre plut; dociles el plus fidblcs cnvors lours maitrcs ; ceux-ci wrnicnt-ils iniques, mhhants et cruels ; Ic christ est venu pour Btahlir ln paix et mettre ordrc ii la maison, ii la fnmillc sOpvile et il conciiil (1) :

,, Aussi com1)icn le.; rirlios sonl-ils rcdcva1)lci ~ J . 4 . qui n. mis hon ordrc dans leurs maisons N.

~ { t cc bon pfirc (dc l'figlisc) dbclnrc qiie In lui mosaique qui limite sciilcmcnt six ans Iri c1iirc';c clc I'csc~lnvn:.c, n'cst pnh npplicnlilc aux csclnvcs

chretiens (2j. plus lard, sous 'i'heotio~c-lc-jcunc, x i cinquii?nw siEclc, lsidorc tlc Phlusr

amet la meme pcnsitc (3) : (( Qunncl mi;mc lu poiirrnis Etrc librc, dit-il, tu davrais micux nimor Ctrc rsclnve, car il tc sera i1cmnndit un comple inoins rigoureux dc tes actions a. Ailleurs, il reproduit bicn clnircnicnt la rnfiinci idee (4) : u L1cscln\age 1 aut mieux que In. 1il)ertit n.

Que moins on soit dcve dans cette vie, moins on ait dc responsabilith, c'est la une veritit rlc La Palisse, mais cc n'est pas une raison pour proncr l'esclavage et nous sommes hien oblige dc constater que toujours l'&$se ou

h n n c apotres recommandent la soumission a l'esclave meme envers des a ion. cruels, loin de demander son 6mancip t'

! nous somme5 oblige de constater alissi, c'est qiic jamais au grand 19n19ic elle n'a ricn fait, alors qu'elle 6tait toute-puissante, pour abolir

iage; ellc q'est I~ieri gnrd6e d'imitcr Spartacus et dc prbcher la , ellc nc voiilnit pas SC faire dos ennemis des puissants. Bicn plus

nnnc ffirmons qu'ellc Ctnit enchantee de l'esclavage, parcc qu'ellc ne pou- ie gagncr h son maintien, puisque le jour ou le maitre etait converti istinnisine, du mFmc coup le troupeau cl'csclaves aux ordres du maitre

Uu vbll,~it c5galcmen t chrEticn. Nous pouvons donc dire i p c lcs opinions de Paul, de Ihsilc, d'Augustin,

d1I~it1orc! dc: Pblusc ct cl'aulrcs pbrcs Cie l'i,glirc quc nou.; aurions pu men- tionner, ne soiit pas clcs opinion4 pcrsonncllcs; cllcs rcssortcnt du dogme

km liii-mcmc; ces opinions font pour ainsi dire partie dc la cloctrina Jennc. - L'esclave n'a ricn ,Z dire, Ic maitrc est l 'du clc cc monclc. llcspcctcz

toiltc piiissanrr, car elle viont rlc 1)ieu. D

oui l UUIICi

martres Ce quc . .

- (1) Saint Augwtin, 3Cnarratio i n pscdm. XXlV. (2) Le morne: quastiones in Ezodum, lib. Il. (3) Isidore de Pcluse, lib. IV, 61'. X I I . ( 4 ) Isidore de Pbluse, lib. SIS, p. Ici!).

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172 R E V U E SPIHITE - a: Voila cc qui filit du clirisliaiiismc l'allie naturcl dc lu iiioriarzliic, u,

l'aristocratie, clcs maitres en tous pays d'esclaves; voilh ce qui constitue en Europe, la forte et indiscutable alliance des cleux branches (religion ct poli- tique) (lu parti conservateur; voilh ce qui fail dc In foi du moycn Age, non sculemcnt l'ilnic et Ic moyen, mais l'esscncc elle-mBme de la contre-rho. lution )) (1).

Arrivons auu Conciles; la question dc l'csclavagc a 6t6 portee devant cuu, non pour eri amener l'al)olitioii, inais pour en renbrccr et resserrer pour ainsi dire les chaines.

Ainsi le Concile d'Aguc, tenu en 506 tl6cidc selon l'ancienne autorite des canons, que les Oveques possbderont sous la reserve de l'l~glise, les petites cases, les esclaves de leurs eglises et les vases sacres, comme dcs choses (des meubles, mais immeubles par destination) leur ayant 6th conferecs, mais ils ne pourront les vendrc ni les aliener. L'ancienne legislation romninc acnit admis l'emancipation soit par prescriplion: soit par le long usage ou possession de la liberte ; mais l'@lise n'admet pas cette juridiction puisque le quatrieme Concile d'orange de 541 decrete que la prescription ne pourra etre invoquee contre l'esclavage.

u Quant a la race servile, nous decretons que tous ceux qui en descendent en quelque lieu el quelque coridition qu'ils se trouvenl milme apres un long espace de temps, seront ramenes par le soin et le zble du pretre a. la condi- tion de leurs autciirs et y demeureront ...

u Si quelques seculiers pousses par la cupidite violent ce precepte ou s'opposent a son execution qu'ils soient suspendus de la communion de ll&glise. •â

Le concile dc Narbonne tenu en 589, dCcrbte par son canon 14, quc les devins et sorciers (< seront fouettSs et vemdus comme esclaves et quc leurs biens seront confisques N (2).

Enfin cn 1179, le troisieme Concile de Latran prononce contrc les Albi- geois (( la confiscation des 1)iens ct autorise les princes h les reduirc cn esclavage (3) a .

Aprbs avoir euamin6 les actes des Conci1e.c. a l'egard de l'esclavage, si nous Otudions la conduite dcs papes, nous trouvons qii'cllc cst tout h fait con- traire d l'itbolition. Lc pape Gregoire di1 le Grmil et cnnoniso commc snzd par l'&-lise, ecrit au dOfenscur de la Sardaigne Vilal pour l'aviser d'cnvoycr

(1) J. MICHELET, IIist. ae Fr . , tome IX, p. 26, en note. (2) Labbe-Conciles, tome V, cal. 1020. (3) Ibid, tome X, cal. 1522.

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Vers ArnnOT aux va dvbquf peaus

L'in1 - -

JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 173 -- ile son notaire Bonifacc avec la mission ~l'acheter des csclaves barbares esLine au sei.vice de la paroisse ou du diocbse. Il lui rccommandc t de les lui fa ix avoir k b m p r i x . I I I I dans sn bulle d'excommunicalion d'IIcnri VI11 d'hngletcrre, expressement aux sujcts clc ce roi de lui obeir; il d6clarc que ceux se soumellront pas ses cl6crcts ,dcvicndront ipso facto lcs esclavcs

x qui s'cmparcront d'eux (1). , le neuvibme siecle l'csclavagc avait diminu6 par suite des avantagcs

.,--- niques qui donnbrent naissance au colonal. Le colon btait attache sfes domaines des Romains, puis dcs barbarcs, cnfin des abbhs ct des !s qui grands proprielaires terriens poss6daicnt de veritables trou- d'esciaves sous le nom de colonat, servage. m i o n normande etablit d6finitivcment lc colonat en Occident. Avec

les Normands les esclaves de meubles qu'ils etaient auparavant devinrent euhles sous le nom de serf de la glebe. Or le servage etait un adoucis- #nt h l'esclavage. fin l'esclavage fait son apparition dans le Nouveau Monde a l'epoque ou issance de l'gglise est a son apogee. C'est alors aussi que les nations iennes introduisirent dans leurs colonies un esclavage autrement

nnnp~csif que celui de l'antiquite. Il n'y avait plus guere dc serf en Occident les musulmans chasses d'Espagne en 1415 se refugierent en Afrique. 1448, des Portugais firent une descente sur les cotes d'Arguin ( 2 ) .

~t prisonniers des musulmans et les emmenbrent a Lisbonne, ou on idit comme esclaves un prix trEs 61eve. L'appat du gain, la soif de

I ur \aurisacra-fames) tenta dcs aventuriers qui se rendirent en Afrique et pratiquerent d'autres enlevcments. Les familles des captifs n'ayant pas d'argent pour racheter ceux de leurs membres qui leur avaient 6tb violem- ment arachCs offrirent de les fichanger contre dcs esclaves noirs. C'est rlc cet Cchangc quc naquit I'infilme trafic connu depuis sous Ic nom de traites des noirs.

Les Espagnols et les Anglais y prirent unc part trbs activc et l'on vit des lors des rivcs du S6n6gal jusqu'aus cxtr6mil6s de l'A.ngola, l'Afrique devenir le plus vnstc inarchC d'esclaves qu'on n'nit jamais vu.

Au debut de la conquiSte dc llAmCriquc, les indigbncs fournirent suffisam- ment de bras, mais comme lcs mauvais traitements ct lcs cxcbs dc Satiguc "aient promptement decimi: la population d'esclaves indigbncs, les noirs d'Afrique etnieni fort rrrhcrcli6s c,ir on les considkrnil cornirici l in il l )Plni l

--

(1) Bulledu 21 aoiit 1 ~ 3 5 , Bu~Zariu~ii de Coccpeliner, tome X, parc 1, p. 125. (2) C'est sui. les i6cifs de ces ci i tcs que p<:i.it lit Meduse, le 2 juillet 1816.

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- l~caucoup plus r6sistiint que Ics indig?nils. .\ussi nu cwiiiiiciicemcnt (lu xvr" siecle, transporta-t-on de 1':2l'riqiic cri .\iiii:riyuc tl'bnormes cluantitbs dr: nbgrcs pour t;iclicr dc rcmcidicr ilus iif'freiisos ilcipopiiliilions cnusbcs par I o conquc?tc ehpngriole. - Le chrislinnisrric ilans sa furcur dc prosblylisi~l~ pcrsuacla Ferdinand et h Isabellc la Catholique souvcrnins de Cnstillc qu'uri cxccllcnt moyen d'arraclicr les nbgrcs 3. l'itloliltrie et les forcer u entrer tlarls ln vraie religion, c'etait d'cn h i r c des csclnvos ct uii tlixrct (le 1501 iiulorisc I'esclavagc des nbgrcs.

Pour Ics mhmes motifs un roi aussi clirCtien clii'I~nl)cllc, Louis SiII, nulorisci l'csclnvnge dans les colonics fran(,:aisc!s; cn 1610, il fiil introduit en t'rance. Le prcitcxtc cilnit toujours lc mCmc : le .salut spii.ituel dcs esclavcs qui (lu restc htant en Frnncc apprcridrnieiit (les mciticrs, des notions d'indus- trie dont ils profiteraient et feraient profiter la France en retournant plus tard dans lcs colonies.. . ., S'ils y retournclicnt jainnis bien entendu.

Aussitot l';iris tlevirit un vaste marchi: d'csclaves tellement actif que moins dc 50 ans aprhs en 1602 l'autorisation roynlc dut etre retiree.

Pendant cc temps dans les colonies les pni2vres negres 6taient livres i tout l'arbitraire possible ct a la crunutej In plus implacnblc de maitres snns cmur. II ne fallut rien moins que la publication dc J,ouis XIV le fameiix code noir (1685) pour nmbliorer Ic sort rlcs paiivrcs ni:gres et les proteger contre des iitrocites sans nom, atrocites qui se renouvellent encore de nos jours comme nous allons le voir u. la fin de cet article.

Mais il nous faut bien le dire, cc code noir etait lettre morte en c,e qui co~iccrnait les avantages offerts aux esclaves. Les jesuites alors tout-puis- sanls et qui avaient dc grands intbrets dans Ics colonies persundfirent au roi quc celles-ci nc pouvaient se passcr des csclavcs noirs pour lcurs cultures ; aiissi firent-ils encourngci. ln trnitc par tlcs primes goiivcrnemcntales qui s'elevaient ii plus dc clcus millioris de frnnrs p w ;Li], sommc considbrablr pour cettc fipoque. Dbs lors Ic commcrcc tlc la i.raitc fut plus que jamiiii: prospfirc et il ne fut aboli que par une socidle cle pa l i e r s fondde cri Anglr- terro cn 1787 sous If! nom de SociCtG des Nuim. TJnc socicitb Srnricnise cri.O(l dans Ic meme but et notre grande rdvolution achcverent l'alirnnchissemrrif des noirs. Nous ric saurions terminer cc court historique snns donner iinc mention des plus flattcuscs Si. l'honorable s0riatciir Victor Schu:lchcr siir- nomrii6 lc N ~ p o p h i l e . Cct homme clistingu6 n consacr6 une grande partit' do son temps, (le son 6ncrgic et de sn f~~r t i i nc pour obtenir l'aholition ( 1 1 1

l'csclavnge dcs noirs dans lcs colonies. Par le court rfisumi: historique de la qucslion que nous venons rlc fair('.

Ic lcctcur pciit ioir qiic 1'Eglisc n'ii ricn fiiil ~,,oiir 1'c:utiric:tion dr l ' c s c , l i l \ n ~ e ~

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUI~S 175 - Y'

Inais quni~rl ln vhrith avcc son dcl:it,znte IurniCrc a frqpi! tous les esprits, I'liurnanili' s'est elcv6e contre I'esclni;igr, I 'E~lisc alors a c6d6 h cette

pression gonerale et elle a essayh en prenant des ;iiri dr modeslic ilc s'atlri- huer un mCritc qu'cllc n'a jnmais cil.

~t comme l'observe durcstc Jules Simon (1) : (i Tout se rdunit pour faire du clerg& catholique l'ennemi des innovntions : son institution puisqu'il SC

concidere comme le depositaire dc la veritu complble et inall6rable; son pour I'humaniti!, car sclun I'Eglisc il suMt (l'une erreur grave de la

doctrine pour cnlrainer ln damnation i!tcrncllc; I'liabitude invoterue d'appuyer le ministere spirituel sur Ic pou~o i r civil, l'ignorance riutrcfois commune 3 lous Icq peuples tic la grandeur ct dcs tlroils de la libertC; l'ambition a toute la hi6rarchie dc conserver et Oc hrlificr. ses priviloges. sans les siecles de foi absolue le clerg6 trii~aillant h In propagation de la hi , et a l'extension de sa propre autorite avec la mbmc ardeur et par obbis- sance au mOme privilege. N

Aussi clEs qu'un grand acte utile a l'hurnnnith va s'accomplir, qu'il est fatal, inevitable, immediatement 1'Eglise s'en empare et le fait sien.

La note inseree dans les journaux que nous avons donnec ci-dessus vient hien corroborer notre dire. Dan5 ces dernieres annees on a beitucoup reclami! contre la traite des noirs des cotes orientale; de l'Afrique, les gouverne- ments se sont vivement emus dc ce honteux trafic et ont resolu de l'empe- cher. Immediatement le pape charge M. Lavigerie, archcv0qiie d'Alger et de Carthage de precher une veritable croisade et de faire le plus de bawque possible afin que lei nations ne puissent entendre les rihg~ciizti~ns actives qui sont faites entre les divers cabinets de l'Europe. En novenlbre 1888, nous etions a Home et nous avons pu voir de nos yeux que l'Italie utait tres irritue dc l'ardeur mec laquelle lcci catholiqueq ;illcniantls s'elforc,nient dc placer Ic Pape h la Gtc dc ln futiirc croiwlr. LI: roi IIuiiil~crl cachait rnni son clupil, h cause d(: 1':mgrucrilatioii tl'irifliiciico qiio r:i?flc tlircclion doriricr;iit nu (Saint) Sicge.

U ' U ~ nutrr coth, I'hngleterrr Ctnit asse/: riibcoritentt: tlc coir qucL l'hllc- fnagne avait pris Iqinitiali\r tl;ui\ l i t i[iirslion qui nous occupc. L'Anglelcrrc

nvcc raison que ccllc c~uparlition :i deux sur Ics c<;Lcb iifricaiiics nc proflt%t qu'a. 1'Allcnlagnc. Aussi I'ri~oris-nous cu in.islcr rlanci 1cs coniorcnccs Sur cnrnclfirc intern;ltional du iriou~cmcnl nnli-cwlatagiitc.

h ' e n a n l plus iriiniCdintcnicn1 h 1 , ~ qucslioii (10 I'~dwlilioi1, noii.; iijou- terons qu 'apre~ Victoi. Schcolclicr et 1,icn avaril M. L~i\igcibic, nous lrouvons Parmi les vnillnnls lullcurci Srangai.;, hl . Jiilc.; Sirnori, I'i:iniricril prhsidcnt \ - ---- -- - .- - - - - - - - - - --

('1 Jules Sinion, Liberte de consc., p. 52.

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17G R E V U E SPIRITE 1

de la ligue anti-esclavagistc. C'est la un laIc qui a pr6clie plus et mieux qu'aucun ev6quc. Lc deriiier ..... discours aiiqucl il nous a ete pcrmiT d'assister, a 618 prononcri par lui le dimanche 10 fevricr 1889. Ce jour malgr(: vent, giboulCcs, neige, pluie, gr&, nouq nous sommes rendus h riotre vieille Sorbonne.

?Ilalgre cc temps epouvantable, le grand amphithCiltre etnit aussi bond6 d'un puhlic choisi qu'nus jours dcs sbnnccs solcnnelles des soci6lCs savantci. il. 2 lieures ct demic le brillant oratcur commence a parler cl nous avons notri la peroraison de son eloqueiit discours qui terminera mngistrakmcwt cette courte ritude : a: Sur les bords de cc lac immense a dit M. Jules Simon, il y a un cimetibrc pour les esclaves. Quand ils mcurcnt, 011 prend le corpi, on le jette dans ce charnier sans plus de ceremonies et l'on y jette souvent avec les morts, lcs moribonds. A quoi bon attendre? Il ne peut plus vivre .... On ne se donne pas la peine de creuser une fosse dans la Lem, lc fossoyeur cst Ih, c'est la h y h e : on compte sur elle, aujourd'hui le corps, demain l e squelette. Je nie trompe c'etait ainsi autrefois; mais ecoutez Messieurs : les h y h e s se sont fatiguees de manger tant de chair humaine; elles laissent maintenant la besogne a moitie faite. et les cadavres 9 demi manges repandent la peste h des distances considerables.

•á Je ne pousserai pas plus loin ce tableau ; j'en ai tant dit !. . Cependant jc suis sur, je suis bien sur que ma memoire m'a trahi et qu'a peine sorti d'ici, je penserai: comment ai-je omis cette horreur et cette horreur encore? .... n etc., etc. Un des passages de cc magnifique discours qui a le plus soulevri l'emotion el l'indignation du pubic (nous cous lc rappelons comme si c'etait d'hier), c'est la citation faite par l'illustre philosophe du Bulletin de la Soc i e~e anti-esclavngisle de France qui rend compte du vastc etablisscment de Messioua destine h la preparation des e uriuqucs pour lc serail de sa majeste Shbrificnne. (( Sur trente enfants opbres, il en meurt au moins vingt-huit (1). •â Le consul anglais qui raconte ces faits dit : (( 011

procbde h la mutilation d'un grand nombre de garcons cl'une facon si brutalc et si inhabile que la plupart meurent d'une lcnlc agonie, des suites del'opk- ration. J'cn ai vu qui avnicnt p h i de cetle manibrc ou qui laisses cn arribrc, mourants. avaient CL6 aclicvhs par un marchand cl'csclaves qui partait (2 ) )].

Aprus ceci on peut lcvcr 1'Cchcllc. Et l'on tlil que le dis-ncuvibmc sibclc? cst un sibclc dc lumibrc et de progrbs, et qui croit avoir beaucoup fait pour l'humanilri! Aucun des sibclcs antbrieurs a-t-il vu unc inhumanite pl~la impitoyable, plus Ccacurnnte que ccllc que nous venons de mcntionncr ! i\Jou.; ne Ic pensons pas ! I h m v r I h s ( $ . _ _ ---

(1 ) Ilullet. de la Societe anti-eeclav. de France, n" 3, p. 152. ( 2 ) I h i d . iln 2 , 1) 106.

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JOURNAL D'ET.UDES PSYCHOLOGIQUES 177

COMITE DE PROPAGANDE Seance du 12 mars 1891.

sident : M. Camille Chaigneau; secretaire : M. Laurent de Faget. ;~emures presents : Mesdames Dieu et Poulain; MM. Auzanneau, Bouvery, Bayer, Gabriel Delanne, Lussan, Mongin, Puvis, Warchawsky. M. Leymaric ,?est fait excuser, il &ait parti pour une ceremonie spirite.

Le procbs.verba1 de la derniere seance est lu et adopte, ayec cette rccti- fication, due h iine erreur d'impression, que, dans la pensee de JI. Camille Chaigneau, toutes les questions peuvent etre offi'ficieusement admises au pro- chain Congrbs, mais qu'on ne doit y poser officiellemelzt que cellcs qui sont mures. Cette pensee avait ete rendue d'une facon diametralement opposee.

M. Laurent de Faget donne lecture d'une lettre qui lui a ete adressee par M, Leon Denis et dans laquelle l'auteur de : Apres la Mort, accepte de ceder au prix de revient les exemplaires de cet ouvrage que le ComitC a manifest6 I'inlention d'envoyer aux grands journaux de Paris.

Le Comite prend note de cette proposition et vote de; remerciements a son auteur. Il charge ensuite M. Mongin de rediger la notice qui doit Ctre jointe a chacun de ces exemplaires. M. Mongin veut bien SC cliarger, en outre, de demander a M. Gardy, de Geneve des conditions analogues pour son ouvrage intitule : Cherchons! el qui sera aussi distribue a la presse parisienne.

L'ordre du jour appelle la discussion de la date a fixer pour l'ouverture du prochain Congres in ternational.

M. Gabriel Delanne pense que la date de 1892, a laquelle on aiait d'abord songe est trop rapprochee; que, d'un cote, il faut se preoccupcr des frais importants que necessite une telle organisation et qui seront plus facilemen1 couverts si nous mettons plus d'intcrvnlle entre chaque Congrks ; que, d'un autre cote, il ne voit pas que des queslions nou~elles aient surgi depuis la reunion internationale de 1889. Au point de vue scientifique surlout, nous n'avons pas realis6 des progres suflisants pour en saisir un nouyeau Con- gres. Du reste, si la grande manifestation dc 1889 a plcineil-lent rkussi a Paris, peut-Ctrc faut-il tcnir comptc qu'cllc coincidai1 avec I'lhposition universclle. Ce genre d'attraction manquera B 13ruxcllcs en 1892. Or, il nc faudrait pas qu'on put dire quc, trois ans h peine nprks Ic Congrbs cle Paris, une nouvelle reunion internationale n'a CU qu'un succbs relatif. L'orateur croit donc qu'il sera sage de renvoyer cn 1894 le CongrEs qui doit Clrc tenu 4 Br~xcllcs selon les vceuv du Congrbs de 1880. MM. Bouvery et Alongin "Puient M.Gabriel Delanne. (C'est une crrcurle Congrbs avaitdk4$n6 lS!)O).

Laurent de Fnget, se faisant I'intcrprete de plusieurs de nos frhrc- 12

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178 REVUE SPIRITE -

spirites, pense que trop reculer la date du futur Congres, c'est laisser tomher dans I'indifiBrcnce l'opinion publiquc qui avait 616 si fnvorablcrn~~t impressionnee par le Congrbs de 1889. L'orateur croit que les Congros suc- cessifs n'auront pas pour mission de codifier le Spiritisme, comme on 3

paru le craindre, mais de repandrc I'itlkc spirite avec une forcc croissante. Il ne nie pn% l'importance cles ol!jeclions presentees, mais il lui scmblc qu'cllr.; doivcnt OLre rclegueeq au second plan, la grnndc iclkc clc propaga- tion tlc nos doctrines lui paraissant dominer dc haut Ics questions math- riclles qiic l'on agile. Il ~ o t c r n donc pour 1803.

Ln correspondance ayant ble dQpouillke par M. Camille Chaigncau, presi- dent, les votcs exprimes par le Comite se repartissent ainsi :

Votants 30 ; pour 1893 8 voix, pour 1594 22 voix. Ln dalc de 1704 est. en consbquence, choisie par le Comite pour la reunion

du futur Congres spirite h Eruxellcs. L'ohscrvation suivante cst r e l e~ee dans la lettre d'un membre du Comitc!

de propngandc : (( Vil argument dominc tous les autres. Le Comite a ete elu a titre tempo-

(( raire ct chaque Congres doit renouvcler son manda1 ou nommer d'autres •á titulaires. Le Congres de Bruuclles ayant ete fixe en 1892, le Comite doit (( maintenir cette date comine terme de ses pouvoirs. La reculer outre (( mesure serait agir comme une chambre qui refuserait de reparaitre devant tr ses electeurs. Passe cette datc, les actes et resolutions du Comite perdraient •á de leur autorite e t seraient virtixllement frappes d'impuissance. ))

M . Gabriel Delanne s'eleve a! ec Bnergie et demande au Comite de pro tester contre une telle interprktation de es intenlions. Il propose de faire connailre aux principaux directeurs du mouvenicnt (spirite en France et h 1'Elranger les raii;ons qui ont c16cidB le ComilC h reporter la date du Congrus clc Bru- xellcs en 189.1; puis, de demaiicler U ccs cl~ci's iiifluents de In griiiidc famille spirilc intcrnationalc, si les nlcinl~res acluels du Coinit6 de propagtiridc doiiciit rcslcr cn fonclions ou si de ~iouvclles elections sont jug6c.i nece-.;aires.

JIM. Cniriillc Chaigncau ct Laurcnt dc Faget nc voient pas lc moyen pra- liqiir tl'organiscr ccllc consiillalion gQri6rnlc. Conilhn dc spirilcs rQpon- dr:iiciit 1i I'nppcl du Comiiit? I'c~u, s:iris doiilc, ct on n'oblicndrait pn- 1C r h l l i i l tl6sire. hl. Laiirciil dc F w r t (lit q~i ' i l scrait ccrtaincmcnl plii.; prn- t ir~uc clc ribiiriir Ic Coiigrb (le l l r 1 1 ~ r 1 1 ~ ~ en 1892, nos frures dc Uclgiquc nyanl ru\-rnc?mcs ilksipC rr l l r il~ilr ct s'ktant assuri., ainsi quel l'kcl'il M. Tl. lI,iilin, lc concoiir.; tic.; .;piriles itnlicns c l espagnols. Xi.; il s'ilicliil~, sur cc poinl, devant ln dkci.ion du Coinitb.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 179 ----

M. X~izaiiricnu croit que le Comitk, tenant ses pouroirs du dernier Congrbs, doit les coiiservcr jusqu'ri la prochaine reunion inleriiationale. Cet aris prbva~it dans lc Comitk qui protcstc contre l'intention qu'on lui prGte de -vouloir prorogcr ses pouvoirs.

plusieuri membres clemandenl ce qu'il cst advenu du groupement de la presse spirite et spirililnlistc, qui tlcvait 6trc organise. par M. Pnpus. Une lettre sera adressbc h nolrc wcrklairc gbrikrd pour Ic prier clc nous dire ou en cst cetle fktldration sur laquelle il paraissait fonder de grandes c.;pkrances.

M. Caniillc Cliaigrieau doiiric lccturc dcs vaeux cxprimes par Ic Congres de 1889, el que M. Mongirz a bicn \oulu copier .ct reunir pour que lc Cornit6 put s'en bien p0nc)trer. L'nssemblec porte surtout son nllcntion s u r ln ques- tion dc propagande par lcs confCrenccs, qui scra serieuseiiienl ktucliee.

Le nomlm des mailuscrits envoyhs pour la brochurc mise au concours par le Comitr! elant jugk insuffisarit, la date de la cl6ture de ce concours est reculee. Elle sera fixee ultdrieurcment.

La seancc est levee h 11 hciires. L e secretaire, A. LAURENT DE FAGET.

REVUE DE LA PRESSE Dans la Revue des Livres nouvenztx, Gaston d'tIailly ecrit : (( En lisnnl le Compte rendu du Congres spirite et spivit~aliste interizntiomd

de 1889, congres tenu 3, Paris du O au 16 septembre, et qui ne comptait pas moins de d13.000 adherents, je mc demandais si vraiment il n'y niirnil pas 1% le moyen d'arracher la socielb aux ahimes qui scmbleiit devoir 1~ii:ntOt l'cn- gloutir. La, pas de chnpclles, pas dc ces ai'firmalions qui font un daiiliir! dc celui qui n'accepte pas lellc ou lcllc doclriiie : seulcmcnl unc croyance h l'immortalit6 de l'lime, h ln sur\ivai~ce de l'individualisnic, au progru.; con- stanl et ol~ligd. Unc croyance qui conduit i'orcbmciit l'inrli\idu nu liicn, noil PR9 par la crainte clu cliritimei-11, mais pnrcc qu'il y i-i])prciid qiic Lou1 CC

qu'il fail pour s'cil kcu+.v es1 ilii tcnips perdu, puisqu'il y c i l oliligb ct qu'il le reconiiailrn un jour.

(( Dan.; tous rcs cliscoiir;, clail- loiir cc.; triivnu\ lu.; ii cc conryus, je n'ni t r o ~ \ @ comme clniis les a u a r c s pos/l~u.rncr tl'.\ll;iii Knrtlcr: qiii \ iriiiirilt cl'i~tre 6 d i t b j ccti,c occnsion, que lc, pcns~jcs lei plus moralrz C L le.; 111~1s conso- lantcs. .

Nous remercions M. Crniloii cl'lIailly, clircctcur clc la. IL'coue tlcs Liiq~es nou- veau*., qui ii'n 1)ns cr&il (le cloiiiicr iicttcincilt son tipprIjci,~lioil ail iujct du C o w + s et dcq croyancci; spirilc.;. Il ftiudrtiit quc loiis lei dulcurs, (lui Pensent commc lui, 6crivcilt clc nikmc. Mais bicn souvcnt clcz jourilali~tcs

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180 R E V G E SPIRITE - sont venus causer longuement avec nous, ils paraissaient tres interesses en ecoutant nos explications et promettaient de faire un excellent article sur notre doctrine. Vaine promesse, que nous ne leur demandions pas cepen- dant; la crainte du ridicule changeait leurs bonnes intentions du jour au lendemain; il faut faire de l'esprit avant tout, meme en ecrivant contre sa conscience, c'est l'habitude et c'est aussi souvent l'ordre du redacteur en chef; qu'y faire !

Dans le Figa?.o, Pierre de Lano fait une narration trbs longue intitulee : SOUVEN~KS D'HISTOIRE ; l'imperatrice Eugenie ; LE SPIRITISME AUX TUILERIES. Il nous est impossible de donner cet article beaucoup plus long que le pre- cedent. Du reste il renferme autant de documenls faux que de documenls exacts : il donne sur le medium Home les renseignements les plus bizarres et les plus fantaisistes, et le presente, bien entendu, comme un charlatan ; pourtant il dit que : (( ce charlatanisme, NON ENCORE EXPLIQUE. s'imposa ;i un Empereur dont l'Europe enviait les conseils, a une Imperatrice et a une Cour dont l'esprit etait proverbial.

•á La premiere fois qu'il parut dans le monde, A Paris, ce fut a un bal, chez la comtesse X....., femme du premier ambassadeur de Russie accredite en France depuis la guerre de Crimee.

(1 Mme X....., quoique separee de son mari et vivant libre, recevait beaucoup et surlout le monde officiel.

cr Avant les danses, la maitresse de la maison, qui l'avait annonce a ses invites, lui demanda d'imaginer quelques experiences. Il ne se fit pas trop prier et l'on n e tarda pas a voir, parait-il, les tableaux et les meubles s'agiter, - les uns en se balancant a leurs clous, de droite a gauche ; les autres en changeant de place brusquement et par saccades. s Je rapporte le fait et ceux qui vont lui succeder, dans cette relation, eu

fidele narrateur, c'est-a dire en copiant mot k mot, presque, un memoire qui m'a ete confie et qui fait partie des notes dont je me sers depuis que j'ai 1 honrieur de publier ces souvenirs au Figaro.

e: Un jour la Cour etant h Fontainebleau -c'etait un dimanche matin - l'Imperatrice proposa aux femmes qui l'accompagnaient de se rendre, avec Jlome, dans le kiosque qui se trouve sur le lac. Ce desir fut satisfait ct chacune, comme toujours, se placa autour d'une table que 1'AmQricain nc tarda pas it consulter. Parmi les femmes pr6sentcs Ctaient, ce jour-la, la grande duchesse Stephanie de Balle, tante de l'Empereur, ainsi que sa fillc, la princesse Marie, duchesse de Hamilton.

(( Lo table, sollicitee dc parler, fut muelte un instant. Mais en revanche,

ce fut sur les vitres du kiosque comme un bruit assourdissant de gr6lons

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JUURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 181 C

tombant avec violence. Enfin l'esprit se decida a rompre le silence et sur un ordre de Home, les femmes effrayees se faisaient attentives,

,, eut le discours suivant : (( - Que faites-vous ici? C'est dimanche. Votre place est ailleurs. Vous

devriez etre h l'eglise. (( L'Imperatrice, trks superstitieuse, se leva alors, entrainant derriere elle

ses amies, et toutes ensemble allerent, en hllte, faire leurs devotions. (( Ce fait, dit le memoire que je consulte. est fort explicable. (( Et il faut croire que Home, simplement informe des sentiments reli-

gieux de l'Imperatrice par une personne de son entourage, fit, ce matin-la, le devin a bon compte.

•á AprEs le dejeuner, ce meme jour, on monta en wagon pour revenir 3 Paris. La encore, et tandis que le train etait en marche, une schne de magie eut lieu. Home, qui ne quittait plus l'Imperatrice, et qui avait sa place marquee partout ou elle se trouvait, etait assis au milieu du wagon-salon, lorsque, soudain, les sieges, les coussins, les poufs, les tables se mirent a danser infernalement, heurtant choses et gens.

(( Le prince imperial, tout enfant alors, devant ce branle-bas, prit peur et, autant pour le preserver d'un horion que pour le consoler, l'une des femmes presentes dut le saisir et le caresser, le portant en ses bras durant tout le reste du trajet.

•á Ces faits, que je relEve sur le memoire dont j'ai parle, paraitront invrai- semblables, certes, a la plupart de ceux qui les liront. Cependant, celui qui les relate ct que je copie textuellement fut l'un des hommes d'ktat les plus Considerables de l'Empire et sa parole comme ses ecrits ne sauraient etre mis en doute. 11 n'etait point un naif non plus, et son hostilite envers Home Prouve qu'il n'ajoutait nulle foi a ses jongleries.

(( Home, dit-il, accomplissait evidemment des choses surprenantes. Mais rien de surnaturel n'etait dans ses agissements. Il devait etre, simple- ment, un trbs habile prestidigateur, et il devait posseder des t?-ucs quc nous ne Pouvons d6couvrir.

(( Je crois que c'est la, dans ces paroles, qu'il faut chercher la pretendue magie de cet aventurier qui eut, un moment, une si reelle influence sur la

des Tuileries. u M. L.

N. D. L. R. : Certes il n'y a rien de surnaturel dans lesfaits qui precbdent et l'homme d'etat, specialiste dans son metier, etait incapable de bien juger des phenomenes qui res- 'Ortent du domaine des choses naturelles, produits par 0. Home ; ce qui est surnaturel, se sont ces explicatisns enfantines a priori qui feiont sourire dansviugt ans tous les cher- cheurs de bonne volonte,et considPrei. comme de fiers ignorants ces hommes si haut pla- ces Pour ne rien voir et entendre.

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E 82 REVUE SPIRITE - -

APPEL ESTENDU PAR L'ESPRIT D'URE MERE

Le journal GloOe Democrnt, de Hull, dans 1'Etat de Massachiisctts (Etats- Unis) affirme quc di\ citoyens des plus l-ionorablcs de cette ville declarcnt vrais les faits suivants :

Un nrlolcsccnt de quinze ans, nomme Harvey, fils de R. T3. Samson, coin- mercant notablc, cst mort de consonlption chez son perc. Il n ci1 toutes ses facull+s jusqu'au dcrnicr moment.

Pusieiirs fois, dans la journee qui a pr6cedC sn mort, il mnnifcstait (1i.s craintes devant I'inconnii du lendemain de ln vie ; il disnit e p r o u ~ c r plulot une tcrrcur physique qu'une faiblesse morale et il ajoutail : (( Si sculc- ment ma mbre etait ici, je n'aurais plus de craintes •â.

Il adorait celle mErc, morte depuis deau ans, qui fut pour lui mere et amie. Le matin clc sa mort il disait a sn tante, Mme J. Burwell, qu'il alait prie afin d'obtenir que sa mbre vienne pour l'accompagner 3 son entree dans l'autre monde ; il attendait son arrivee avec confiance.

Le soir, ?ers l'heure du crepuscule l'enfant dej8 mourant se leva dans son lit avec un cri de joie : il fixait une porte qui venait de s'ouvrir et tendait ses bras, en faisant l'action d'etreindre quelqu'un dans une ardente caressc.

Le docteur Osborne, son medecin,lui clemandc pour qui i l agissait ainsi? Avec un sourire de bonheur le malade repondit : •á C'est ma mere, elle est venue me prendre. •â Le medecin constata qu'il n'y avait en ce moment ni surexcitation, ni fievre, le pouls etait faible et tont annoncait la fin. Il appela 13 famille pour faire les derniers adieux et le mourant demanda a faire enlever ln lampe, la forte lumiere I'empbchaut, disait-il, de voir sa mere. Une petite veilleuse brulait toujours.

Les personnes presentes, c'est-a-dire la hmille du mourant,le D' Osborne, son collbcuc Ic Dr Cunningham, la garde malade et deus amis, declarent qu'elle.; ont vu, :L I'nitle dc la lumiere de 1,1 pctite lampe une '(laine habillee de blanc, assise h cotC de Harvey , elle lui tenait la main et souriait.

Dans cette apparition dies ont toutes rcconnu la mere, Mad;~nlc Samson qu'elles connaissail (le son virant. Elle resta aiiprbs de son enfant mourant pendanl toutc son agonie ; subitement on In \lit rlisparnilre el en s'appro- chant d u lit, on constata quc TInrvcy avait cessC dc i l re.

DIVERS Le Geneml Refugio GonzaZes nous ecrit de Merico que dans ccllc ville

ili y a un ~ n s t c courant de spiritisme; rlcs hommes hautement situPs l c l s qiic I'arclic\0que, lc PrCsidcnt dc la R6publiqiic et trois ministres connai.;se~l~ nos doctrines et Ics adoptent, sans ccpcndant les ohservcr commc nous.

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-- 11 y a dc veritables conversions parmi les savants, cclle dc Alphonse JIcr-

rera lc savant naturaliste qui a pris la chosc ii et fait une propagande active et R Ic meme fait a lieu avec la premihre femme docteur en mfitlecinc,

ecrivain mhcanique de premier ordrc, et somnam1)ulc rarc; clle celait ses croyances tout d'abord, a~ijourd'hui cllc s'est fait affilicr r't la maconne ri^ d'adoption, nvcc lin grand nom1)rcs clc dnmcs spirites, ri toiitcs y font unc propagande activc de tellc inaniErc quc le spirititisme j;iit cles progrfis enormes dans notrc soci6td mcuicainc. >>

A Port-Louzs notrc ami;Ducasse di;frad !e spiritisme danc l~ jouriinl le important dc l'ile Maurice; Monscigncur I 'arche~kque Meurin en a

tellement bmu qu'il a repondu aux articles de M. Ducassc, et clc la, nne suivie qni interesse au plus haut point la population (le l'ile,

car Monseigneur est sagement retorque e l mis au pied du mur par notre frhre.

Ces articles divers, nos amis dc Maurice veulent cn faire un ~ e t i t volume de propagande, ce dont nous les felicitons sincerement. Ils demandent une preface a M. Leymarie.

M. Greil, intendant en retraite, a tente vainement a Orleans d'amener 2 nos doctrines M. le General B... de G..., et un Conseiller general de cour (d'appel ; notre F. E. S. le regrettait vivement, aujourd'hui encore plus, car Je general est mort d'un terrible accident de cheval, ainsi que le procureur,

11 ueur. toint jeune encore ct plein de ~ ' g M. Greil s'occupe Ge navigation aerienne et d'air comprime pour rem-

placer la vapeur ; souhaitons bon accueil au7t memoires qu'il a fait remettre a l'Institut.

M. N. Joder t , de Sydney, Australie, a I'ohligenncc de nous ecrjrc qu'3 Sydney il n'y a pas de centre comme h Melbourne polir representer le spi- ritisme, aussi 1c puhlic ne pcut-il s'y f,iirc iinc icldc cvacte clc cc qiic c'csl que cettc science. M. Joubert n tcntC plusicirrs fois rlc cr6m unr socibte sans P reussir ; il faudrait, dit-il, lin Iiommc de snioir connu, dont le nom fnwe autorile commr Ic fu t M. John Bnvic Wilwr? qui avait su rctcnir autour de lui tous lcs chercheurs ; depuis sa mort, les nou\ clles tcntalir cs ont Bchoue, Ics ClCmrnts qui composaient ccs sociEtes 6tant refractaires Ics uns aux autres r l laissant Ics organisateurs sc tirer d'cmharras. Cependant la majoritd dc In population qui pense, vcut connaitre et etudicr, rdclainc iin homme compktcnt et eclair6 pour bicn la guider. Lcs grands mdcli~ms qui "nt visil6 l'hiistralie sc sont touc plaints que lc climat Clait contraire 5 lcnrs pouvoirs, car ils diminuaient send)lemenl. A Sydncy les vents de la mer enervent la population, surtout en ete, et cela cloit agir mii~qhtiqucmcnt

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184 R E V U E SPIRITE -- -

sur les personnes douees de mediumnite. M. Joubert que nous remercions, termine ainsi : •á Ici, la concurrence commerciale est une bataille de chaque jour, ardente et apre ; aussi, je le rephte, nous faut-il une personnalite puissante pour attirer tous ces esprits en travail constant.

M . Daniel C. Yangkis nous ecrit de Braila : •á Le spiritisme se propage chaque jour, ici, c'est pour nous une grande satisfaction: nous fondons une societe spirite qui propagera nos doctrines en Roumanie, qui affaiblira le materialisme nouvellement implante dans cette contree. *

PYTHAGORE ET SON ECOLE •á Lorsque Dacier, par un zele outre pour la memoire de Pythagore, s'elbve contre

4 toute l'antiquitb et veut que tous les auteurs, soit philosophes,soit poetee, soit historiens, •á lui aient attribue mal a propos l'opinion d'une metempsycose animale, il defend un •á sentiment detruit p a r le temoignage de tous les ouvrages qui nous restent des plus a anciens disciples de Pythagore, et de tous les philosophes qui, comme Socrate et •á Platon, admettent le dogme de l a transmigration des &mes qu'ils avaient puise dans r< l'ecole des Pythagoriciens, et soutiennent cette transmigration possible jusque dans le corps des animaux (1).

Allan Kardec dans le Livre des Esprits a vulgarise la doctrine de la pluralite des existences progressives de l'ame, sans retrogradation a l'echelon inferieur.

Les spirites sont des vulgarisateur et non des mystiques. A l'oppose des anciens sages qui proclamaient la necessite de tromper le peuple, ils affirment l'urgence de l'&clairer, et de le delivrer enfin des mystificateurs et cles charlatans.

Pythagore, initie aux ~riysteres, n'avait peut etre qu'une foi equivoque a la metempsy-

cose animale qu'il enseignait publiquement. Dacier, comme le montre l'extrait de Pezzani cite plus haut, a soutenu cette opinion. En resume, hypothbsed'un cbte, certitude de l'autre ; pour l e lecteur sans parti pris, le

doute n'est pas possible. Commandant DUPILHOL (en retraite).

Errata de l'article: II Vessillo spiritista. Revue spirite, mars 1891 : Page 101, ligne 4 :

espiritista, lisez : spiritista. Meme page, ligne 23 : connaissances lisez : connaissance. Pagc i02, lignes 35 et 36 : septicisme, lisez: sc:plicisme.

L'Initiation pretend que la Revue spirite a chargG M. le commandant Dufilhol de traiter certaines questions. Cette assertion est denube de tout fondement.

On lit daus le Lotus bleu qui termine sa premibre annbe : •á Pendant cette annee, nous avons evite autant que cela etait possible les polemiques personnelles, ne sortant de notre dedaigneux silence que pour remettre tranquillement les choses et les gens k leur place .....

(i) Pezzani, L a pluralite des existences de l'ame, p. 79.

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JOURNAL D%TUDES PSYCHOLOGIQUES 185 - garderons l a meme attitude, e t nous ne demasquerons les charlatans et lesprestis

digitateurs que si cela devenait absolument indispensable. Les chsrlatans, les batteurs de grosse caisse, e t les escamoteurs, pour employer un

mot poli, ont le tort de croire l e public beaucoup plus b&e qu'il n'est B. 11 faut souhaiter que la lumibre se fasse sans retard sur les prestidigitateurs et les

,,,,amateurs vises par l e Lotus bleu e t que cette polemique prenne fin.

DE LA MI~DIUMNITE (Fragment). Nouzwl2es feuilles spiritualistes (Berlin, juillet 1880).

Quoiqile nous ayons dans la brochure (( Comment je devins un spiritun- liste )) (ecrit l'auteur), suffisamment explique les differentes phases de la mediumnite et de ses manifestations, a l'appui de maints exemples, cepen- dant roulons-nous encore, eu egard a l'enseignement du tout, rapidement repasser ce grave chapitre et livrer, logiquement, des considerants bases siIr la grande regle de l'experience.

Quand, par exemple, une personne, au seuil d'une maison, tire le cordon de la sonnette, frappe ensuite a la porte de la chambre, la franchit, se nomme au proprietaire et, par des paroles, exprime sa pensee : ne sont-ce pas la de probantes manifestations de son esprit ?

En effet, en ce cas, l'esprit emploie, volontairement, l'organisme phy- sique et les membres n'agissent que comme intermediaires exterieurs, ce qui serait impossible si le corps etait paralyse.Vienne cette meme $me a quitter son corps par deces terrestre et qu'elle veuille encore donner de ses nou- velles, communiquer et agir materiellement ; elle devra chercher un autre Organisme physique similaire qu'elle puisse utiliser comme intermediaire et, exactement comme naguere avec son corps, elle pourra sonner, frapper, bref reproduire a nouveeu les manifestations intelligentes de son ancienne vie terrestre.

L'on reconnait ainsi le veritable role dix medium dont le but n'est pas une Passive obeissance d'etre ou de machine, Si. certains actcs determines, mais bien de fournir a l'esprit desincarnh I'organismc maloriel aneanti, cn con- tribuant a lui faciliter l'expression formclle de sa volonte, de mbme que si

esprit agissait encore avec son propre corps. L'hmc desincarnee n e P h s i t ses manifestations qu'autant que l'organisme et le fluide du mCdium "Y unissent pnr afrinite physique, sympathique ou morale.

DU JOURS.U, R ~ ~ R U S (Russie) juillet 1889 : Traitant des songes rbalises, le pays ou la personnc que l'on verra ulterieurement, M. Manas-

sein relate ce fait dc l'apparition d'un pere & son fils et lui avouant chez

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186. REVUE' SPIRITE '

quel notairc etaient les piece? indispensables pour le gain de son proces, A Vladimiro la cathedrale russe sembla plusieurs f3is (au mois de juil.

et 1588) la proie des flammes et les pompiers y accoururent. Ln police locale et maints temoins attesterenl par Ccrit ces surprennntcs luciirs (l'in. cendic. Tous lcs ngents de scrvicc dont Ic nom pourrait btre livrii (1 ln pu1)licili: jilrbrcnt y avoir en mOmc tcmps entendu un cliant h~ rmon ic i i~ . Rlmc IIClhnc Daneswlta, B la vuc d e cc sublime spectacle fut soudaincmcr~t guerie dc scs cruclles douleurs rhumatismales qui~l'ernpbchaient dcpuis si longtemps dc marcher.

Le celebre presticligilatcur russe, Laon Peusncr, confirme quc l'iicriturc directc des esprits, dans les seances sous la presiclence clc M. Theodore Munster a Proscurow (petite Russie) ainsi que les mat6rialisations, jcus de piano sans contact et cleplacement de meubles ne sont pas des jongleries habiles.

LES ORIGINES ET LES FINS (Suite)

D. - Voulez-vous nous expliquer ce que vous entendez par la fuinbe du foyer dc l'Infini ?

R. - L'Unite parvenue au deuxieme degre de l'Infini, ne doit plus avoir que des conceptions ideales, pures de tout alliage. La plus subtile aberra- tion d'un moi personnel, le foyer de l'Infini la rejette de son sein conimc le sang rejetlc les humeurs qui Ic vicient. Alors Ic moindre eclair d'orgueil se change en fumee et traverse,epcrdu, le premier degre qui est celui des Diia- lites, pour s'eparpiller, atomcs,dans l'espace.

Ce sont ces alomes qui conslituent la matibre. Fumee impalpable ils assom1)risscnt l'6tcndiic ct fous de rage et de douleur ils dcvicrinent ces tcrriblcs et brulalcs force? dont l'amonccllernent produit 'les plu. grands cataclysmes.

Chaqiic nlome portc en soi une infinitesimale parcelle des forces c r h - triccs : il n appris, il a su, il sc souvicntl Dc puissant et radicux un souffle d'orgucil a amoindri In vivifiante et pure flammetdont il faisait parlie et l'a rejete, h i , dans le froid cspacc.

L'ntomc, dans les rngcs farouches de son inipuiscancc projette sans discrrncmcnt autour dc lui Ics forces qii'ii contient. C'est dc l'cffrr,ynlilc fiporpillcmcnt de ces force; que se produiwnt les heurts, soiirre da inal.

Forces irraisonnfies, elles entravent le trn\ dl de creation des ~)unlili": et donnent naissance aux plus profoiides, aux plus multiples doulcurs.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 187 - est par le calme de leur ponderation que Ics Dualites parviennent fi lcs

amoindrissant ainsi les coups terribles de leur rage contcniie. tome ou malibre, oubli d'une seconde, tu retournes a ton unite h tra-

vers les larmes de sang des humanites dans lesquelles tu comptes. Le jour ou tu comprendras que ln partie de toi-meme dont t u t'es detnche, t'attcnd : ce jour-lh. tu i~etrouveras l'espoir!

Ceci eupliquc ln thCoric des anges dechus dont toutc religion, fille de llid&d, a eu l'intuition, lc plus souvent par le canal des pliis simples : modestes pionniers de In Verite dont l'humilite fait la grandciir ! D. - Comment un eclair d'orgueil pcut-il filre possible m x Unites? R. - I-Ielas ! c'est le plus souvent l'ardeur inconsideree d'un Clan siiblimc

qui prod~iit cc malhcurcuu eclair d'orgueil deflorant passagbrement quclques unites radieuses. Volcan mal eteint sous la cendre du souvenir, l'amour du soi jaillit inconsiderement et s'echappc, fumoe, pour reprendre par la base une lecon mal retenue, note discordante dans la grande harmonie de l'ensemble.

L'orgueil, pnur votre humanite qui ephle h peine le juste et le vrai, n'a rien de cette grandeur par vous inconnue ; grandeur qui caracterise l'orgueil de l'Infini, puisque c'est en cherchant A fairc mieux que leurs que les Unites demeritent dans une hible portion d'elles-memes qui retourne, atomes,dans l'espace.

L'orgueil dc l'humanite terrienne se definit ainsi : dans I'enfmce, par 1c plus beau joixct et le plus riche vetemcnt ; dans la jeunesse, par la regula- rite des traits du visage, l'elegunce clc ln tournure et les plus beaux atours ; dans l'lige mur, par celte infatuation qiii porle si facilement 3 se persuader qu'on fait tout inflniment mieux qu'nu trui ; dans la vieillesse mhme, l'orgueil se traduit par cette persuasion que nul ne peut primer et conseiller mieux que soi. Infimes conservateurs ilc l'arbitraire, enfants, jcunes gens, adultcs, vieillards de9 humanit6s qui peuplent lcs cspnces, vous n'a~ci! du glorieux orgueil de l'Infini que son ombrc tcrnc : ln lus sotte et ln plus absurdc vanith. Excusc sul'lisante du soiirirc (le pili6 dedaigncuse que lui donncrit Parfois les Unites, sourire qui cause aussi lciir particllc decheance.

%gicil terrien, pere dc l'etroil Cgoismc, tu n'as qu'un ol?jectiP : la domi- nation; qu'un but : l'euploitation de ton sembltiblc pour t'en faire un pie- destal; qu'un mohilc : la souffrancc de tes frEres pour scrvir d'ombre a tcs Jouissances pueriles et vaines! Si Parfois un eclair de dignite vraie brille dans ce milieu corrompu, il cst

''k le plus sou~en t , ci l 'clhrt sublimc de c c u ~ qui semblent aux superbcs les PIUS humbles et les plus negligeahles.

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188 REVUE SPIRITE 7

Lueurs vivifiantes qui Pclairez de vos douloureux rayonnements l'opaciti: qui nous separe des parties de nous-memes, c'est B vous que nous devons nos rapprochements ! Vous etes les etroits sillons 'humains que nous sui- vons pour traverser le voile opaque forme par l'atmosphbre lourde et epaisse d'une quantite de mondes du niveau intellectuel et moral de la terre. Nous nous inclinons devant ces humbles qui seuls, parmi vous, ont entendu In grande voix du devoir, fils de la loi solitlaire!

Inclinez-vous avec nous, amis, car c'est grace a la voie lumineuse qu'ils tracent que nous pouvons arriver jusqu'h vous. Ils ont compris, eux, que le devoir consiste pour tous en une grandc severite pour soi-meme et unc extreme indulgence pour autrui. Se vaincre, toujours se vaincre et s'appli- quer h pardonner, 1% glt tout le progrbs moral.

Amis n'oubliez pas que la loi solidaire persiste dans l'Infini puisque c'est elle qui oblige les Unites de son deuxieme degre a rejeter, atomes dans l'espace. les taches produites en elles par un furtif sourire de dedaigneuse pitie.

D. - En quoi consiste le progres dans l'Infini? R. - Dans l'espace tout progres se fait par la douleur : naitre, mourir,

renaitre, lutter sans cesse avec un unique phare :l'esperance! Souffrir tou- jours et partout, dans les frottements, dans les contacts, I'etre ne peut grandir que dans cette lutte penible et douloureuse qui se termine par le triomphe definitif de l'esprit sur la matibre.

Dans l'Infini le progrbs se fait pour les Unites sans peine et sans douleur. La seule aspiration de lln6solzt et du parfailque chacune d'elles porte en soi, son constant desir de realiser des conceptions toujours plus elevees, suffisent pour accomplir cette marche ascendante et eternelle.

En ressentir en soi les effets, toujours plus nouveaux et plus grandioses, c onstituc une suite d'agreables et divines surprises dont aucun langage humain ne peut rendre l'ideal et continuel saisissement.

L'Unite ne finissant jamais, va, va sans cesse vers 1'insaisis~al)le Parfait qu'elle poursuit, joyeuse, jetant parfois sur 1'6tendue ou gravitent les ouhlieux et les retardataires un doux regard de pitie :rayon vivifiant qui leur rend l'espthncc, appel fraternel et divin qui releve les faibles et sou- tien t les forts.

D. - L'Infini n'est-il donc que l'ensemble des Unites radieuses? lt. - Pour Ics travailleurs de l'espace, Dieu,c'est l'Infini; pour les Unites

dont l'ensemble constitue le foyer resplendissant .de l'Infini, Dieu c'est l'absolu, c'est le parfait que nul n'atteindra jamais.

Le foyer de l'Infini n'est donc que l'ensemble des pures et scintillantCs

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.IOURZIAI. D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 189 - gammes de l'amour et du savoir dans leur sereine plenitude.Savoir immense niais modeste, amour ardent, toujours pr6t h donner sans demander jamais : amour qui sous les formes les plus infimes a commence sa ponderation par la plus humble aspiration de l'id6al. C'est sur les mondes fluidiques qu e s'ac:hbve cette ponderation par le travail de penetration des flammes ou fluides epures de la Dualile, travail par lequel le savoir cherche l'amour e t I9an1our aspire au savoir.

L'Unite parvenue au deuxibme degre du foyer de I'lnfini s'oublie pour tous, ravivant sans cesse ses feux pcir des conceptions nouvelles afin de repandre sur tous plus de lueur.

Travailleurs de l'espace, esperez! esperez! Souvenez-vous que vous Btes eternels comme votre cause et qu'aucune loi ne peut vous empecher d'btre. Si l'insaisissable, toujours poursuivi, pouvait vous resorber, il ne serait pas l'aholu.

D. - Qu'est-ce que le devoir ? R. - C'est le lien que vous trouvez terrible, o vous, nos amis! parce qu'il

est une entrave a vos aspirations qui toutes, ne sont pas en accord parfait avec le juste, tel que le comporte l'ensemble. Ce lien n'est autre que la loi solidaire dans la simplicite de son application : la collectivite. Le devoir, c'est le cri de la conscience alarmee, amoureuse du beau et du vrai; c'est la raison du travail de l'espace dont le but est de nous faire grandir en intelligence et en amour.

D. - Qu'est-ce que la conscience ? R. - C'est la pression exercec par les parcelles claires et epurees sur les

Parcelles ou groupements de parcelles moins pures, composant une per- sonnalite. C'est donc un phare lumineux que tout etre porte en soi pour eclairer sa route. Dans ce phare l'invisible souffle les lueurs vivifiantes qui aident a mieux voir et a mieux appliquer. Plus l'esprit est eleve en raison du travail accompli dans ses vies anterieures mieux s'exerce l'aide desin- teressee de l'invisible qui fait grandir la conscience intime, laquelle sufIit tWburs ZI diriger la marche en iivant des voyageurs de l'espace. C'est elle 'lui les guide sur leur route diflicile, leur montrant les iicucils et les aidant h 1% franchir. Mediums : F. II. S.

NECKOLOGIE A N a p h , le c m . Cesare Podesli, s'est dcsincarne le 4 mars ; officier dc la

marine militaire italienne, il avait gagne de nombreuses maladies dans son service et travaillait avec ardeur pour acquerir toutes les c o n n a i ~ ~ a n c e ~ '"ispensables en fait de spiritisme ; il lisait, propageait et enseignait avec

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190 R E V U E SPIRITE - une genereuse ardeur tout ce qui concernait nos doctrines. Nous reparle, rons de cet honnkte homme, de ce grand

Mme Vue Iiousseau, ancienne institutrice, a Paris, apres avoir vu mourir tous les siens, s'etait retiree h la Ferte-Gaucher ou cette octogenaire vivait modestement ; clle y voyait souvent M. Jamcs Smyth, notre ami, homme gdnereux. et cctte ancienne spirite nous avait fait promettre d'assister u ion enterrement, hl. Leymarie seul devait y parler ; par je ne sais quel oubli, M. Jamcs Smith a 6td scul prevenu, ct nous regreltons bien vivement de n'avoir pu, h vingt-cinq lieues de Paris, dire sur la tombe de ccttc l-iori~ibl~ ct spirituelle dame, tout le bien que nous pensions d'ellc, et faire coni-iaitre a la population de la Fert6 quelle elait la croyance genereusa et consolante partag6e par Mme Vve Rousseail. Puisse notre s a u r qui a tant souffcrt, et qui est morte sans un parent ni un ami autour d'elle, avoir retrouve au seuil de l'erraticite toutes les ames aimees, tous les protecteurs de l'espace attires par sa bienvenue. M. J. Smyth assistait a la ceremonie, comme un f i N e et brave frere en croyance.

Mme Vve Amant Greslez, veuve de notre ancien collaborateur a Setif (Algerie), est decedee a Amiens, a l'agc de 75 ans ; femme dhvouke, elle fut le modklc des epouses en respectant, en secondant son mari dans la mission de propagande spirite que ce brillant officier d'administration a fait en Algerie ; que cette digne sceur soit heureuse aupres de l'esprit par lequel elle a tant senti et vecu, et puissent-ils, tous les deux, apporter la consola- lion et l'energie dans l'ame de leur fils, M. Emile Greslez et sa famille

M. Vigfierofi Louis Alfred, est decede 5i. l'age de 69 ans, h Paris; bon sou- \enir a ce spirite qui fut un excellent medium guerisseur.

CATHOLICISME ET SPIRITISME (1) Dans le courant de 1'annBe derniere, l'honorable M. Leymarie voulut bien me confier

le manuscrit : a: Catholicisme e t spiritisme •â, de M. J . JBsupret fils, me demandant (l'en faire une appreciation detaillee pour les lecteurs de l a Revue; cette brochure mc cnlitivs des le tlkbut, elle &tait la dCmonstration e t l'explication aussi claires qu'exacte3 des diflbrents dogmes et enseignements du catholicisme motlcrne, raisonnes .i l'nidc (les

qiie nom connaissons, ccux de nos p i d e s c t de nos amis .~c tuc l l c f l l c~~ desincarn8s. JTavais entcndu A diverses &poques des personne? ayant lcs m6iries cro?.:~nc~' que M. J&ulirct, raiionner comme lui, ct dksiiei voir ce siijet trait6 comme cn\('n1'le soils forme il'btu(les suivies ou dc l>ul>lic:~tioil slii.ciaie. c e desideraturn cluc .l'2v": entendil formider si souvent , comme je le formulais moi-meme, Ctait tre-: l>ien ~ ~ 2 1 i S 0

par M. Jesupret. J e remis donc a M. Lcymaiie une analyse d~ 'h i l l&e, f u t e pitre par chapitre, cle ce manuscrit. Elle s. kt6 dans deux nuniilros c0us;cutif3

k

(1) 1 fr. 50, :1 la Revue spir i te , 1, rue Chabanais.

Page 196: Revue Spirite 1891

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES '191

de.ls&"~e spirite de l'annbe 1890. J e concluais en souhaitant e t en demandant avecinsis- ce manuscrit fut mis a l'impression et publih dans 16s meilleures conditions pos-

afin de le repandre e t de le divulguer. J'ai l a satisfaction aujourd'hui da voir mes souhaits realises e t ma demande ecoutbe. M. Leymarie m'a confie hier, en effet, la pre-

epreuve d'imprimerie de cette Inqoelle va etre mise en vente dans de tr&s bonnes conditions. En voici uu apercu tr6s succinct. de M. J . Jesupret contient

introduction, vingt chapitres et une conclusion. ~ ' i ~ ~ t r o d u c t i o n explique d'une facon raisonnee et logique l e but de l'ouvrage qui est

olui-ci : faire conlprendre a bsaucoup, dans leur veritable sens et leur r&elle portee, un grand nombre de dogmes e t d'enseignements de l'eglise chretienne catholique que l'intelligence et l a raison humaine refusent d'admettre tels qu'ils sont enseignes et impo - ,es comme croyance obligee a notre epoque.

Le 10' chapitre traite de la creation du monde sous une forme aussi scientifique qu'int6ressante ; l'auteur rapproche d e certains euseignements donnes en cette matiere encore 3. notre epoque, les conqu6tes incontestees de l a science moderne qui sont admises et reconnues par tous a l'heuiae qu'il est.

Le peche originel fait l'objet d u deuxikme chapitre, l'auteur y e x p l i q ~ ~ e , a u point de w e de l'kvidence et de la logique, ce que peut signifier en realite ce dogme caiholique enseignant qu'un Dieu,-createur infiniment bon, cree des ames qui par le seul fait de leur naissance deviennent souillees et damnees. Une ceremonie lithurgique, dont cette &me est parfaitement inconsciente du reste a ce moment, devient absoloinerit necessaire pour la preserver des flammes eternelles, ou tout au moins selon l'age de l a mort, de son corps, des souffrances endurees dans un lieu special appele u les limbes •â.

Le Chapitre III est intitule : •á l'Enfer et les peines eternelles. p> La refutation de renseignement catholique, dont l'existence de Satan e t de ses legions constitue l a clef de voute meme, ainsi que le dit l'auteur, est tres s$rituellement faite par M. Jesupret. La, du reste, sa tache a du etre facile. Qui croit fermement cncore, mdme parmi de fervents catholiques, a l'existence rbelle de ce diable cornu et fourchu ? de ce feu eternel bru- lant sans cesse pendant l'infini des temps des corps de matierc dbcomposes depuis long- temps dejA, e t ayant rendu leurs Elements au vaste laboratoire de la natuiJc, servant ainsi A'constituci d'autres corps bien difitrcnts. Les sociStes humaines exigent absolu- ment pour autres temps, antres enseignements. Non possumus, leur ri5pond-on. Dans cc

ces socie tk continuent leur chemin sans mdme plus s e donner l a peine dc discuter Pareilles choses. Le Chapitre I V a pour t i tre : c les Limbes •â. Qu'cst-ce nu juste? Ou ccla s e trouve-

t-il? On n'est pas bien fix6 ! Dans ce cas. rliiclle foi ajouter a un parcil enscigncmeut? Le Chapitre V parle du purgatoire. Sous cc1 cnseigneinent iloriub 3. dcsceiu d'uuc facon

dissimulee, se cache l a vEritC : celle du inbrite et du dumerite cles Ames d':ipr& leurs memes : ce pretendu rachat dc ccs Lrnes constilue en attendsut une mine d'opera-

tions ~ U C ~ U ~ U S C S pour cctlc 6glise : ces trafics furcnt sinon la cause du moins le pre- qllc p ~ l t le moine saxon Lutlicr pour seciiucr 1:: joug de ln ilominatiim romaine.

' S fgliscs chil t icnncs dites r6furmees Surent ainsi criees. L'Espos6 dos enseignemeots Spirites termine cc chapitre, comme bcarrcoup d'autres du reste.

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192 R E V U E SPIRITE - Le Chapitre V I traite du u ciel et des anges B. Ou est-il maintenant, ce ciel chr8tieil

bien demoli par les enseignements precis de la science astronomique? Expose et campa. raison des deux enseignements catholiques et spirites sur les creatures immaterielleil appelees anges par les thaologiens chretiens, ainsi que leur role dans la nature.

Le Chapitre VITdernande le Christ est-il Dieu? x- historique t r 8 ~ bien fait par l'auteur, dea phases successives par lesquelles cette question a passe dans les premiers :iges m h e s de l'eglise chretienne. L'auteur repond comme beaucoup de Docteurs de l'Bglise primitive : non. L'appellation imagee, selon la facon de parler des Orientaux, de fils de Dieu ne saurait en faire un Dieu, Etre supreme, dont les hommes sont incapables du reste, actuellement, de comprendre et de connaltre l'essence ainsi que le principe.

( A suivi.e.) Capitaine BOULLE.

PENSIONNAT DU PETIT-CHATEAU A MONTHIERS (AISNE) Aux familles qui ont des filles a mettre en pension et qui.voudraient reunir a la fois

des conditions exceptionnelles d'hygiene et une education spiritualiste elevee, nous recommandons le pensionnat du P. C. fonde en Alsace (1841) par Mlle Vernet.

Il a eu pour professeur pendant trente-huit ans, et il a encore pour directeur de l'enseignement, M. JEAN MacE, l'auteur de l'Histoire d'une Bouchee de Pain, le fon. dateur de la Ligue de 1'Enseignement dont la maison de Beblenheim a ete le berceau.

La direction en est confiee aujourd'hui a Mademoiselle HEUTTE qui, depuis six ans, faisait les principaux cours sous la direction de M. Jean Mach; l'econouat a Made- moiselle BENTZ, une ancienne Blbve de Beblenheim, revenue au Petit-ChAteau depuis quinze ans.

Transport6 en France apres la guerre de 1870, il est installe maintenant dans un chateau du temps de Francois le', s'elevant au milieu d'une vaste propriete, sur une colline d'ou i'on domine plusieurs lieues de pays. Son installation reunit toutes les condi- tions desirables d'espace, de grand air et de salubrite.

Un petit bois, attenant aux bAtinients, et entierement clos, continue la cour de recrBa- tion sur une etendue de plus de deux hectares. Toutes les elbves y ont, par groupes de deux ou trois, leur place A elles qu'el-es peuvent arranger a leur guise.

Des appareils de gymnastique demeurent a leur disposition pendant les heures de recrhation.

Elles recoivent des lecons de francais, anglais, allemand, histoire, geographie, littera- ture, sciences naturelles, arithmetique, geometrie elementaire, dessin, solfege, calligraphie et ouvrages a l'aiguille.

Toutes ces lecons sont cornprises dans le prix de la pension qui est de 1,000 francs pour les dix mois de l'annee scolaire, de 1,200 pour les eleves Btrangeres qui recoivent des lecons particulieres de francais. Des chambres sont reservkes aux dames ou aux jeunes filles ayant termine leur education et desirant faire un sejour la campagne. Elles sont d'ailleurs autorisees a participer a. l'enseignement dans la mesure qui leur convient.

Le prix est de 40 fr. par semaine pour une chambre particuli8re, et 35 francs dans une chambre de 3 a 5 lits.

Lc Gerant : H. JOLY.

Paris. - Typ. A . PARENT. A. DAVY, succr, 52, rue Madame. - T e l e p R ~ l l e .

Page 198: Revue Spirite 1891

R E V U E SPIRITE JOURNAL MENSUEL

D'gTUDES PSYCHOLOGIQUES

Les s8aaccu d u Vcridiedi, e ~ i mai, so tiendront, 1, rue Clialxiiiais, le 8 et le 22.

ANNIVERSAIRE D'ALLAN KARDEC Lc 30 niars dernier, 3 deux heurcs dc l'aprhs-midi, lcs spirilcs parisiens

se sont rendus ;lu cirnclibrc clu Pbrc-Lacliaise ; ccltc rdunion consicl~r,djlc rcpresenlail plusieurs soci6tUs cl groupes. Lcs orateurs don1 lcs noms sui- vent ont successivement pris la parole pour honorer Allai1 Iiardec ct M.lc ,411an Kardec la fidble compagne de sa vie.

M. P. G. Leymarie a lu plusieurs telegrammes : l 'un de MX. le vicomte de Torres Solanot et de Miguel Vives, au nom de la rkunion ducongres regional de la federation catalonaisc spirite dont ils sont les presidenls et dont ils nous annonccnt la constitulion definitive pour le vingt-deuxieme anniver- saire d'Allan Kardec ; ce telegramme contient u n hommage de tous les spi- rites de langue espagnole et portugaise repandus sur notre sphere en des centaines de groupes.

Dc meme, celui de L'Union internationale dcs 6coliers spirites, dclogation espagnole de Barcelone, est adresse ~ L I X spirites parisiens et a nos compa- gnons d'etudes dc cette tcrre et des autres m o n d ~ s pour exprimer leur ardcnt amour au Maitre vunore, lcur attachement aux idkcs sublimcs dont il fut l'apotre et lc propagateur. L'Union inlernalionale prie ln Socibto qui continue l'ocuvrc (le les rcprescnler h la c6rdmonic du 30 mars ; signalaircs ; MM. L. Tcrral y 13crnis, Jose Tcinl>raiio, Uuennvcnlura Cttstelnro.

M . Lcyrtinric ndrcssc lcs inOrncs Iionimngcs CL lamemoire dii I\lilitrc, nu nom de MM. le capitaine Erncslo Volpi, lc profcsscur Scnrpn, Il. l)alinnszo, IIofT- mann .Jean, Major Unglicr, I'inp5nicur Pallaxzi, Ic clic\ nlirr Chinin. Ercolc,

profcsscur 'i'. 'Fiilcomcr, Ics tloclcurs Moroni c l Ilossi T~nyiorii,lc +rialcur norsclli, le vhnCr8 Dnniiii~li c t tous Ics spiritcs italicns ; piiis aussi ;lu noni dc tous lcs spirites am6ricains du Chili, du 1)broii. dc l I i icr io4yres , de Montcvidco, (lu Urdsil, dc la Colombic, clc l'Equntcur, dc l'llc tlc Cuba, d u Mexi(luc rcpr6scnl0 ptir lc dignc gen6rul 1tcfut;io Consale;! ; enfin, cle Porlo- piCo et d u Canada, de In l3clgique cl de la Ilollundc.

13

Page 199: Revue Spirite 1891

184 REVUE SPIRITE

Nos ireres de toutcs lcq contrkes nous annoncent que ce infime 30 milri, unc fete nnnivcrjnire de la dbsincarnntion (lu Maitre est cklabree par clci discours, des poksies ~t de la musique.

Des ptiroles interessantes, trbs iiistructivcs ont ete prononcees par hl. Aleuaritlrc Deliliinc, par M. Moiigin polir M . Saussc dc fJyon, par MM. Boycr, Laurciit de Fnget. Auzanncau, Gilbricl l)clnnnc, Bouvcry, Levrivasseur, cii- pitttiiie Jloullc, Mme Arnaud, Mmc Goiict ; M. Lrlurent a lu unc 1)Ollc poh i c de Pol. C. Chaigneau qui htilil a1)scnt.

Le n i h c soir un banquct a rhiiii lcs spirites qui dkiraient irutcrniscr ct bien tcrmincr cctte journee ; ln gaie16 lii. plus franche a preside h cc%e agape ct de nombreux toasts out etbprononces avcc ce1 objcctil: rendre hoin- mage aux hommes de bonne volonte qui propagent nos doctrines pour le bOnefice intellectuel e l moral de l'humanit8.

Sous le titre : Hojas de Propnganda, l'Union internationale des ecoliers spirites, dklogation de Barcelone, nous adrcsse et elle delivre gratuitement une feuille avec le portrait d'Alla11 Kardec el plusieurs colonnes vouees a la rommemoration et a la biographie du Maitre ; la meme feuille contient des articles de sage propagande dus a notre m u r Amalia Domingo y soler, a De Torres Solanot, aux DrS Sanz Benito et Otcro Acevedo, a Mailuel Movarro Murillo, etc.

Nous saluons les etudiants spirites barcelonais e t Inadrilienes ; le Hojas de Propaganda est une couvre precieu~e de vulgarisation qui leur fait grand honneur.

Le celebre orateur de la ville de Tarrasa, Don Miguel Vives, est toujours sur la breche et seconde activement le vicomte de Torres Solanot et le Dr Huelllies Temprado dans ccttc propagande dc nos doctrines.

LI3 SZ'IRlTlSME ET LES PRINCIP1I:S SUI'T;RIINJRS DE L'ETIiI1:. (Suile)

Voir la Keuue d u ior avril,

Pour miciix suivrc l'cnchaincmcnt cle ccttc elude, nous pouvons coiisi- dCrcr qu'clle comporte qucitrc points :

1" Qu'cst-cc qn'uii scptbnnirc, tl'aprbs l'occultisme? 2" Verilicr la conceplion ghhra lc du i.cptv5nnire par l'cunmcn dc dcii\

seplonaircs connus (spectre solaire, g;imrnc niusicale) SC coiitrolant 1'1111

l'autre ; 3' 13Ltnnt riquis les tlcii\ prcmicrs points. appliriiier ln m6thodc tlc ];i

sciriiw oc~iiltc:, c'csl-,'I-tlirc. la iiiCtliotlc iriidlogiqiic, p i i r cli:lci~ii~iiici* 11'

sep lh i i r e Iluinuin ; 4' Muiilrci. que Ics dcu\ pi'iiicipeu supCricurs dii wplkiiitire airisi d61ci.-

Hliil6 llc s0lll 1JilS ill(;~lllluh d u spil'itis~l~e.

Page 200: Revue Spirite 1891

SOURXAL D%TUDES PSYCIIOLOGIQUER 198 Y

yous avons traite les trois prciiiicrs points de ce prograniinc. Reste le 4UatricS~~c.

~ ~ e l q u e s mots encore, arrtnt de l'aborder. Le sixikmc prinripe, avons-nous dit, reprkscntc la plus haule virtualiti:

de l'btrc, coiisitlCrk cn lui-niCine. A cc degri:, In l'orcc inlclligenlc doinine con~plbtcmcnt ln siil)stancc, rCdiiile h des germcs qiiiiit.csscnci6s, qui sont

les clicliCs microsr:opiqiirs cln loiitcs les impressions vbcucs par r ~ ~ p r i t , dans lc cour!: de soi1 l~asse, ilitns la loi!giic conqu0tc dc son progrbs. I\ilaftre dc ln subslnncc, 1'll:spril dC\~loppc tous ccs gcrliics il son gra, il

l'enscm1)ln do ses cxislonccs, il cil doiiiinc toulc In si:ric, c l il pciit cn f;liro revivrc td lc partie qu'il lui conviciit ukvoqucrcn plciiic realile. L'indi- vidualite c~oniplule se tlcssinc enfin cn renouant en un scul ktrc lcs incar- nations di\-ersCs par lesquelles elle a Cvolue. Ccci corrcspoiid h pcu prbs ce quc dit M. I)apus, lorsqn'il rcprkwnte Ics priiicipes superieurs par unc grande ligne verticale relianl une qiiniitite de pctites horizontales qui figu- reraient les successives incarnations d'un inOme etre (1). Les bouddhistes eniploient aussi la figure du chapelet dont les grains sont rattaches au meme ni ( 2 ) .

Ce sixieme principe, analogue de l'indigo ct du la de la gamme d'ut, prin cipe de crise dans l'iholution de l'btre, est plein de perils pour l'esprit qui ne s'oriente pas immediatement vers le septieme principe. Porte au mepris de la terre par sa puissance acquise, 1'Espril presque Dieu cherche une divinite complbte qu'il nci trou1 e pas,faute d'avoir decouvert le courant vrai gui conduit a l'etat divin, cl qui n'cst autre que le septiumc principc, faute d'avoir cultive Ic germe ilc ce scptibme principc dans lc cours (le son evo- lution. Abin16 t1;ins l'admiration dc sa propre griiiideur, ivrc d'orgiicil trans- cendant, il allcnd sans issuc, jusqii u ce que la rCincariiatioii aljhorree qu'il avait cru d\itcr (par unc pcrsonnclle l)iirificntion) le ressaisisse ;? nouvcnu

(1) Voir l'Initiation de iio~em1,i.e 1890. s La grande tige verticale, dit M . L'apus, repr6sente ce principe divin l e soi qui passe h travers toutes les pcrsonnalitbs (1isc.z : A travdrs toutes Ics inciirn:itions). .. Chacune des pctites barres horizoi!taleu represente un des nombreux a& (lisez : une des nornbiwises incarnations) traveiw:s par le Principe ( h n en 6volution (lisez : 1'l':spiit). •â (l'nge 109.)

Les paieiitlibscs ci-rlessiis ne font l m p t i c d u tes te cit6. (2) Voir la R e w e thdosophiqice tl'nri.il I S H 3 . •á On doil Ijieri coiiiprendre et retenir la

'liffh?nce qui sAp:~i c la perso>i~inlitd ilc I'indiclidunlitc:. Ln pcrsoii~inlit6, c'ciit cette foi.me Pas3agcrc c t ti,ansiloii,e... que l'Ego i.evi;t a chnilue iiic:irn:itiori iiou\.cllc. L'intliaiditnlit6, au conlrnii.c, est la longue ligne tlo vie autour de 1:quellc s'eiiroulent toutes nos esis- tenccs ~uceessivcs, comme les grains d'un cllapelet s'attaclreat tous nu meme fil, du

1 Co~menceiiienl H 1u fiu. B ( lbgc 23. j I

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196 REVUE SPIRITE

el le replongc d m s les ondes melangees de ln solidarit& terrienne, oc1 il trou\ Crd pcllt-Ctrc: 1c germc du scptiEmc principc, qiii doit tout sauver.

Qu'est-cc tlonis qiic cc st~pliiiriic priiicipc ? - Dv p.ir ln wnc.rplion (lu scpL~-. rinirc cl I'i~ri,ilogic, c'csl, a\oiis-noiis tlil, en tuiitc O\iclcncc, 1~ p?.i>wilIe d 'amour . Lc. si\ prciiiicr; priiiciljc..; (qiii .;c rcciuizcril cil rcalili: (i liai$ teri~ics, \LI, ~ I I ~ I C L I ~ SOUS ~ C U Y a ~ p c c t ~ diricrciils> cuircspoiidcnt h 1 ' 0 ~ 1 , ~

coii~itlUr6 cil lui-rri0mc. Cc sont les principes tloril se coilip~sc 1'6vo1iil;un dc l'iricli\iclii. Aini.; lc but tlc l'indivitlii n'csi-il ]Ji15 etc se i.,itli~cli~r i l i l \ aiilre, Olrcs cl u l'ciiscinblr clcs tlres? El corninriil ccla sc pourrail-il, si lc priii- cipc tl'nnlour rOpanclu dans l'iiiii\crs n'a\:$il tlEposik son gcrine cti chilciin dc rious'! T,c priiicipc d'amour csl ir i i principc uni\ersel; niais si d i q u c inclivicliialitC n'cil ronlcnait unc Elincellc qui lui fut iiiinlanciilc, Ir priiicipc d'amour plarier,til sthrilc et sans prisc siir lc clinos dcs IIiiiuanilcs en poiis. sittw. I)oiic le principe d'amour doil Otrc cniisagh (le tleuv ftiyons: coinirie c\lCricur il iioiis, et coinine iiilerieur [i iious. A\ cc dcrnicr titre, il f;iit piirlie de nos principes essenlicls. Si nous considerori4 dans l'homme Lrois piiii- cipcs intriiljequcs (corps, perisprit, esprit), cc tcrnairc se complhte pir le qualernairc, a\cc le principe d'amour. Voila pourquoi le spiritisme, qui a admis dans l'liomme ces trois principes (saris peul-etre Ics avoir encore su'r'fisammeiit definis), les a iinplicitemcrit completes par un quatribine piiri- cipc, en aflirnlant sa devise : I( Hors la charite pas de salut. •â (Tous c'Cu\ qui interprblcnt largeirient cctte devise traduisent cha7-ile par anzoul- ) -Si, au lieu de consid6rer dans l'l-iomine trois principes intrinsbques seulciil~llt (un ternaire simple), nous considerons siu principes intrinshques (un doiible tcriinire;, cet enscml~lc SC completc par Ic scptEnairc, toujours par l'arljmc- tioii du priiicipc d'amoiir. - Dans l'un coinmc dans l'autre cas, c'est tl'iine siniplicii6 candidc.

Avant d'nl~orrlcr Ic qnatriCine point clc notrc Qtuclc, r6sumoiis en q~iclelii~s 11101s cc que iioiis \cnonx tlc dire (10s si\ihiiic et icpliuiiic priiicipcs :

Le zi.iii:inc priiicipc cst celui qiii relic toutes les pcrsonnn1ilL;s piiss;ifii'~~" clc clitlciiii tlc iiuiii en iiiie iridividualilE cicrncllc.

Lc srpliimc ~~~~~~~~ipc ~ r i i i c i p c (l'amour) c-1 celui qui lciid ii rclicr Il~iilc' le.; Olcrnilks iiiilivicliirllcs dilns Ic plc\iis iiiiiccrscl, 01 par cons6qiirhii~ c~on.liliic~r Ic iiii~ii(lc cli\iii.

A i i l h i qi11' 11011s \ciilon.; (Ir Ic ~ o i r , il es1 supcrflii tlc tli~iiioiili'rr qll~' If priiic.ilw tl'~iiiioiir cl- l i~oiiiiii r l i i ,l)ii.iti.iri,a, (loiil il t*oil.li~ilc lc 1,111. l)rc'~'i~'tl\ i~l(~ii1. '~ ' ( J I I 1 ai I l)lii. rcb\lc-1-i 1 au ipirilisilic il dU\ clopl~ci 1 , ~ cliicsliuil l ~ ' i '

pi~oc~hlc tlc cc pi i i~ci l~c. Ouaiil au s i \ i h o priiicipc, qu'on pourrail ;1pp01c1' principe tic la k ) ~ ~ o ' l '

persormrcl& cle l'zndiuidu, lc spirilisme nc l'a peul-0lre pas ericorc ilc~Le'

Page 202: Revue Spirite 1891

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 197

'legage; par l'analyse; mais certaines manifestations spirites le procla- ment implicitcmcnt d'unc maniurc indiscntable. Qu'on me permette d , e m p r ~ ~ l l c r quelques evcmplcs nux documents que j'ai eu occasion (le recL,eillir, car en ccltc m;itiCrc chocun peut surtout, parlcr d'aprks son eupi:- ,ience

11 y a. quclqucmnn0cs, cvistait u n ccrclc spiritc intime, assis10 pnrticii- par cles l3rprits dc l1Ii1dc anliquc, cl ilont la rn;~riifi?sL;~Lion (les

,iuibmc et ~cptic'nlc principes, tels quo nous vcnons clc Ics dfifinir, fitail pour ainsi dirc ln carai7ti>ristiquc. Les Esprits s'incnrnaicnt dnns Ic rnfitliiim, ct il arrivait souvciit que l'un 011 l'aulrc d'cntrc cux se manifestait succcssi- vernent dans divrrses (le scs incarnations. Pnr excmplc, il vcnait clans unc personnalite de philosophe ponr rlonncr u n cnscignemcnt; puis il quitlait le corpc, du medium (cc qui se traduisait par unc phase cnlalcptiquc), et immediatement il revenait dans une incarnation plus familihrc, pour parler soit a tous, mais fc~milibrcment, soit a tel assistant qui lui etait particu- lierement cher. Ce phenomune etait trbs fr6quent.

Voila le fait d'observation. Mentionnons maintenant quelques mots de theorie communiques par l'un de ces Esprits, relativement i ce phhonibne: Y . . .Lorsque nous vcnons dans u n cnfant de la terre(1isez: dans u n medium), nous y venons dans une seulc incarnation, c'est-&-dire etant l'homme d'un seul jour, et non Ic prodnit de tous les jours de l 'homme, c'est-a-dire dc toutes les incarnations. L'Esprit n'est possesseur delui-meme et voyant dans lui-meme de iout son passe que lorsqu'il est lh-haut, librc, e t qu'il dominc tout son passe, commc le berger du haut de la n~ontagnc dominc tous Ics pas qu'il a faits pour la gravir. Frhres, dans u n mc'dium il ne peut y avoir qu'un Esprit sous une telle ou telle incarnation. Cc corps est pour unc seule incarnation, et un Esprit ne pcut y entrer que clans une scnlc de scs incnr- nations d'unc manibrc absolue et intagralc. Et lorsque l'Esprit d'cn haiil, aussi grand qu'il soit, pcut rcvcnir parler ;i ln terrc clnns une (le ses incarnn-

passees, il rcrlcvicnt alors dans cet homme (le m0rlinm) Ic v8rilal)lc Esprit incarna clc l'fige auqnel il se rcporlc, avcc ~ c s di:Linls et scs qiialilfis .. hiais. lorsque l'lhprit n rpillC lc m6tliiim, il voil, il comprcncl ct il rccniinnit qu'il vicnt dc so prodnirc sous toulcs Icq incarniltions qu'il n lonlu ... 11

(Seance (ln 21 jancicr 1SSZ.)

Dans Ic mOmr ccrclc il nrri \ail parfois quc des coinmunicntions tl'nnc trEs hnutc cnvolfic btaiclnl cloiin(:cs - un peii vagucs pcut-;lrc, pnrccrlnc, Plus on s'fililvc, plus Ici; lcrnic4 i c gi.iifirnliscnt. - mais pleines tlc griintlrs

ct (l'iiii iinmcnsc amour. Lorsqixc, la commiinicnlion h i c , on demandait h l 'lhpril clc SC nommer, i l rkpoiirlnit : Mcttcx unc Tlarmonic n. Une Ilarmonic, c'cst-h-dirc qu'il parlait a u nom d'une collccliviti: parfaitc-

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198 REVUE SPIRITE

ment une communion dc peser et d'nmniir. C'Ptnil comme si cclte ngglo- mbrntion d'Esprit.;, cette Ilarmonic, nvnit cii une ~ o i u collcctivr, iinr \oix tout irnpr6gni.e tl'nmour. Le sepliCrne principe, tel que rious l'nions d6filii, ecldnit Ih dans toiitc sn splcntlciir.

Voici rnninlcnnnt (leu\ ilociinieiil.; t'l'une niitrc provcrlnncc. Eicn t[ii'ils

aient 6t6 olitcriiis ii I'aitlc tl'iine mCtliiimnite moins cnrnct6risi:c et c l l l r ,

l'nutciir clc cette btutic eri qoit rcul respon~nlilc, ils ne seront peut-Btrc lins sans iiitOr6t en In circonstnncc. Cc soiil cleiiu comniiinicnlions intiiitivc.;, (11 jusqu'h lin certain point semi-m6cnniqiies. servant de comrncntnires h tlciiu dessins mocaniques prealablement obtcnus, ct don1 le principal cst reproiliii t

ci-c~ntxc. . l e s dessins, tl'iinc cuCcutiaii l'brl. iiiip;irl'iiilc tl'iiillriirs (cn ia;ii.;i'I1

(le I'impc?rfccLion du inPtliiinij. f'urcnl trnct;~ ir~dOpcntl;~iiii~~cril (11: loiilo l'i'''' vision siir cc qii'ils poiiv;iiciil c\;pi-imcr. Lc rnCtliiini igiiar.;iit cornpli,lciiii~lil In si~njlicaliuii tlc: cc$ t lc~sins , ,lus l'implilsion d'iiri cni~taiii,l+~,ril, ; t \ ; t l iL

( [ l ~ ' t l l l 3Uh'c l!hprit cl1 cQI, (lonni; l ' i ~ ~ ~ c r p r i > I , ~ ~ ~ , i r ~ ~ ~ . Ih; pltis, l i t ligllre bsiJIc-

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 199 - r j q l l ~ d i i chapelet clos existences, riont nous parlions tout h l'heure, liii Ctait tant j,fait (Striingc'rc h cette 6porliie. Le dessin reproduit ci-contre es1 assr/;

en ce qii'il pr6scntr lin rapport c ~ i d e n t avec cette figrire. Cctlc romarque pcnt coiitriburr h dlablir qixc ce (lcssin n'cst ni unc iantnisic de lq~q-,rit, ni une f,iiitni4o inconscicntc tlri m6tliiiii1, pas plus qtic Ici; rornmii- nications qui s'y rapportent. Voici la prcinibrc rle ces cominiinications :

,, Ce sont dcs dessins avec lc.;qiicls iious n\ons le cifisir (le di~vc~lopprr *lus fc~cilcmrnt notrc pcnibc ail siijct de ln vie clc l'espace. C'cst n\cc (.es (lessins quc j'ai l'intention dc fnirc comprcnclrc, cntrc autrc cho.;c.;, les fonctions du perisprit.

Et d'<ihord il Tniit tlislinguer, (lafinir, pour ne pas h i r c tlc! confu.;ion. II est des mots qui dcinandcnt 5 pnsscr par plusieurs etudes avant d'Otrc pnr- faitement Clilcides. Le mot (( perisprit 1) est de ceux-lti. 11 farit complbtcr les enseignen~cnts dont Allun ICardcc s'est fait l'intcrprbte h propos du pbrisprit. D'aprks ces cnseignemcnts, il n'cst pas fait de distinction entrc lc corps fluidique ou aronial, corps sulilil par rapport B voire matiere et plus ou moins etl-iere suivant l'etat (lcs esprits, il n'est pas l'nit, dis-je, de distinclion ~ n t r e le corps aromal (representation de l'inrlividunlit6 par sa forme pcr- sonnelle a un moment donne) el l'enveloppe de l'esprit, ce qu'on pourrait appeler son atmosphere, amas de fluides degages de lui et retenus autour de lui par une affinite h toute epreuve. C'cst cette enveloppe, distincte de ln forme du corps aromal ct l'enserrant (le toutes parts, qui mdriterail, iL proprement parler, Ic noni de porisprit. Mais, comme on n'est pas hnbitub il cette distinctiun et qu'on pourrait confondre, nous ferons suivrr, chaqne fois qu'il pourrait y avoir conf~ision, le mot pkrisprit de cet autrc mot (1 atmosphhre spiritiielle n.

(1 C'est dans I'ntmosplibre spiritiiclle quc sont rmmagnsinc'.; toutes les impressions, tous lcs acquis de l'esprit h tra\crs scs c\islciiccs. C'cst lh quc se trouvent, r6diiits il l'clal do germes, lc.; diflerents 6 h t s par lesr]ucls I'Qsprit ri pnsso. Plus l'csprit c i t puiswnt par son 6lCv;ilion, plil.; il lit Possibilitb de tle\eloppcr cc? germes, c'est-ii-dire d'6voqiicr lc.; iiiotlalilii4 lm plus uiicirnncs par Icsr~iicllcs i l a dvoliiC. Il y i i (les cipril* qui sont encore crislidlisds tlnns l'liciirc oii ils ont quit16 ln tcrrc, ou qui du moins ne sortent gubrc des Cpoques les pllis prochainci; tlc ccttc date. Il y a des QsPrits qui peiivcnt biorliicr tout Ic passi; de leur rlcimic'rc incarnation, mais qui ne peuvent sortir dc cc cercle pour retrouver iinc bpoquc plus rccu1i;c de leilr existence. Enfin il -y n rlc. wprits qiii pcii\rnt rccnnstitncr pliisiriirs ou loutcs les cxislciicc. (le lciir pirssc'. Cc qonl Ici pliii p~i iswnls par leur ~l6valiori. 'i'oiit crln i',icconil,lil cn \cilil (le loii lmsitiics, pliy4olo~iqiics fii 5 ' 0 s ~ ~n'exprilricr iiilii;i, r ' r ~ t - I ~ - d i r ~ C L U ln07 r 1 1 d 'u i~c Ioiic.lioii pi.oc.ccl,int

Page 205: Revue Spirite 1891

200 REVUE SPIRITE

des propriete.: d'un organe special. Cette fonction est unc sorte dc germi- nation reproductive des etats passes d'une individualite. De mame qu'il y a ln reprodnction dc l'espece (qui noglige l'indi\idualil6 au profit (le la s6rir des h m ) , clc rn0rnc il y a la rcprocluclioii dc In personnnlitd, c'est-h-clirc 1,1 reproduction de 1'Ptre dans ses phasci qu'il croyail tljspnrucs ( r c p r ~ c l u c l i n ~ , rC~ipparilion, qui s',~cconiplil nu profil de In sdrie des rlivcrs 8tats d'un m h l c htrc). La rcpi.otluction dc l'wpuce condamnc lcs individualit6s h dispnrnilrc pour raire place ud'autrcs; inais la gcrminalion reproduclive clci 8tats paisi:q fnil rhpparai l re ces personnes dans tout cc qu'cllos ont 6th; cl , g r i h ,'I cctlc fonction, on voil refleurir Ics douv prinlcmps d'amour qii'on avait vus nlcc tant clc regrets tomber sous la fnuv (lu tcinps. - L'organe de rctlc Sonclion, c'cst le pc'risprit, c'cit l't~lmospliure spirituelle, ou du moins ccr- Laines parties de l'atinospherc spiriluclle.

( I Mais il csl bien des choses h dire sur cc sujet ... )) (Du 7 scptemlm 18S.c.) La seconde coinmunicalion etait signee dc trois noms. Bien que toutes

ses parties ne se rapportent pas dircctement il notre sujet, clle a intores36 cciix qui en ont entendu la lecture, et il y a aussi lieu de la reproduire, h part quelques phrases de preambule :

<(... Le temps est venu ou tout ce qui etait voile sous la parabole doit se montrcr h nu. eclaire par la lumiere scientifique. L'enseignement cle Jesus s'adressait k une pop~ilation ignorante, et tout ce qui poulail etre dit a des ignorants, Jesus l'a formule d'une maniCre admirable.

K 11 a fallu tout u n travail dans l'avenement dcs sciences et un coinmen- cement de vulgarisation scientifique pour que la nouvelle manifestation (les morts eUt quelque chancc de se produire en eclairant la raison au lieu dc l n troublcr et pour qu'une doctrine rationnelle sortit de cette mnnifest n t' ion. Lc (( i ivrc des Esprils )) et lc (( Livre des M6diiims )) on1 etC compris grbcc i~ lit lcinturc scienlifiqu(! gbnernlcment rkpandae depuis quclquc lemps (Lins certains milicuv f<tvorises tlcs bicnf,lits d'unc inslrilction libernle et d,iii\ quelques nntrcs milicuu portos initinctivemrnt vers l'tltiidc tlc ln nnliirrl. C'csl diins ces milieil\ - surloiil lorsrju'ils sc trou\i~icnt f'dcon46s par i i i i

Cgnl dcgr6 tl'n~nnccrncnl moral c l d'amour dii liicn - qiic l'awvrc tl'All,iii Iiartlcc ri. pousi8 ses racines; c'est grhcc ii ciiu qu'ellc n prosph-6. Lc Spi1.i- tismc est amour, C L il lui faut des cnurs simples; mais cn mcmc temps 11 est science, cl , pour gr;indir, il lui ritut dcs intclligcnccs 6clniri.e~. - rl'oill cc qui poiiv,ii~ Clrc di1 tlii Fivant d'Allnn l\nrdcc il kt6 (lit par l 'intcrnidili~ii~r tl',\ll;iii li,irtlcc. I,'cnicigncincnl iloim6 corrc.;pontlnil il In innycnnc (11'5

connnisinriccs r8pantlim clans les inlelligciircisur lcsqiicllcs roinplnicnl 11'-

iiistrucloiiri do l'cspacc (un pcu (le pliysiquc, uii pcii tlc cliimic, un I)('ll d'liisloirc naturcllc, q u c l ~ p e s notions cl'aslronoinic, Lou1 cela h 1'8ld asbch

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLUGIQUES 201

wiencc d'amateurs, legere t ~ i n t u r e ii l'usage des u gcns C ~ L I monde D, disent Ic.: snvnnts). C'est en grande pnrlic avec rcs amateur.: que le

spir i t i sm~ ~ ' c s l Sontlc Q i i c l ~ l ~ i ~ i s n \ , t n t ~ , il ecl cr,ii, se sont in16rcssfis il scs phi.nombncs, mnii gCrii.r,ilcmenl il.: n'ont p ~ t s conclu cl ils se sont tlbsintb- resSes de ln cloctriiic. P,wrni cru\ qui s'y sont tlonnc'.: a \ cc le pliis d 'nrd~i i r ,

tcnons 3 rcincrcicr un tl'crilrc eux. qui ful collnbornleiir d'.\ll,iri liartlcc, a compris la tloclrinc ct qui y n collahori: ; c l bicri qu'nujoixrtl'hiii il

n'nrborc pas h i i ~ l c n ~ e r i l Folrc tlrnpeau, vous tlcvcz 1~1i Ctrc rcconnai.:sants ; car, si (corrime il ~ i c n t tl'Ctrc dit) Ics scicnccs sont intlispcncnbles nu tlc'vc- loppcmcnt du spiritisme, il n plus fait en mettant 3 In portoc ilc toiis une

vrnimcnl scientifique qu'en sc parnlysnnt nu scr\icc cxclusir d'un ordre dc faits ct cl'iddes qui. poiir accomplir lin pas de plu%, avaicnt besoin d'unc plus grnndc prhpnrntion scicntilique.

(( Le spiritisiric a besoin d'uno scicncc 1~1~1s precisc pour fairc i ~ i i pas en avant. Voilu poiirquoi il nous est difficile d'avancer aussi \iLe quc nous voudrions. Pour nous fairc conlprendre, nous aurions besoin de rccourir il certaines analogies qnc scule unc connai~sancc exacte des ?ci~nceq peut nous permettre d'employer. Si vous connaissies I'nnatomic et l'emhryologic, nous pourrions vous donner sur le developpcrnent de l'csprit dcs notions tirees de la compnraison avec le ddveloppement de votre corpc animal. Si vous etiez familiarises avec certaines lois de la pl-iysiologic, telle qiic celle qui fait de chnquc acte biologique une fonction reliee h un organe. vouq comprendriez qu'il ne pciit pas y avoir de l i e eternelle sans iii-ie permnncncc eternelle de toiitec vos impressions, dc tous vos Ctnts successif's, ct que cette vie eternelle de vos eI<ils pnqsd.: ne peut i'onctioniicr qu'en vertu d'un organe rcprodiscfciir (Ir cc rpic vous nppcles le pns5b. Cct organe, innommc' Pour vous, csl une de5 composantes dc cc clne nous avons appclc' 1c p6ri%pril. cesprit rlcsqinnicur n eis,iy+ dc Ic reprdscnter ~ c l ~ d n i a l i c ~ i i c ~ ~ ~ c i i t par 1111 sbric dc gcrmes rclib.: Ics lins nu\: autres, shric qiic l'ciprit nvaiic0 pciit parcourir h volon16 poiir t l~vcloppcr il son gr6 Io gcrmc corrcspontlnii t il 1'0poqiic (le sn kit 6tcrncllc qii'il vciit il\ocliirr c l l'aire: rcvivrc en toiilc ribnliL0 c l nctiialilh.

Lc phrisprit (oii ittniosplic\rc spirituclle, comme 011 voiis 1'n:iiisi;i t1c:signi.) conticnt encore hicn tl',iiilrcs orgatvs. Par c\cmplc, il coiilirnt des fildmciit.: fluidiqucq, qiii pcri\c3L iblrc compnrbs nu\ ncrl'.: (le 1nLi.c corps, cl rlni .;on1 les Orgnncs dc ~;yrnpalliic i;iiccci;~iverncnl cri1i:s par l'esprit t1:iii.: 10s rnp- Ports dc tlivcrsr ii,iliirc rlii'il .l cil.: cc d'niilrc- c i l~r i ls . Voiii \nyr/ ces fil.: tcndrc l'cnvelnppc pi~rispril;ile \ r i s i 1,i terre (poiir nin-i dire coiriiiici le lilrt (l'un liallon es1 Lcntlu \ers 1~ n;ic~lle) (1) C'C.:~ qiic cc1 espril (II>.; licii.:

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202 HEVUE SPIRITE --.

avec In terrc, oii sont incnrnbs clci Ptres qui lui sont clirw. C'cst, par dessus tout, que ln tcrrc est sa mOrc. ~t que, q~icl-pir tli1~aqc111cn1 (ILI il nci~iiibrr l)ny son t:therisnlioii, toiijourq iiii licn tl'atl'r~lion, si sulltil rlii'il \oit, i.iillnrhp a la terrc, qiii 1)nt-k srs i'rc;rcls, tlt oh i l a i.oiiquis ses rlcgrds tl'avanccnlciit.

N Qiic tlc choics nous pourr ioi i~ \ f ~ l l l clirt> ilir le 1)6riipril, 4 VOUS C O U -

n;iissiw h font1 Ics scicnccj dc votrc l)l,~iictc. i i ct1ii\ qili sont port65 \Ici..; In ]'liilosopliit~ iiivnicnt cc tliic snvcril 110s 1nn1h0m~1tic i~~is C L VOS Ilinlogislr~! Oiic ( 1 ~ grimtleiirs m6t,ipliysiqiics nniis poiirrioiis ~oi i ' : tlfi~oilrr, si voiis no \eus r~l)iiIic,: p i s tlr\,iiil l'ntlrriirnl~lc scienecl tlcs nonil)rcs, O U cncorr si \oiis vous intercssicz h ln scieilce clcs rniisiciciii Ilarrrionislri! - Mais ln larigiic tlc toulcs crs scienreq es1 1,i pliipirl dii Icrnpi l r l l r r mortc pour Vous, ct nous d e ~ o n s nous en lcnir :L drs gi'iiCraliles iii.;ul'liiniites pour iittircr ]CS

savants et pour conquiirir le monilr sciciitifiquc. (( Faites-\ou? donc savants, \eus cjui nnisscz i l la nouvelle generation.

Instruisez-vous. et, des que ~ o u s aiircz la cle de ln science, t l ieulc~m-la . R6novez lcs in6thodes. La science peut ktrc 3 ln portee de tous. 11 ne s'agit que de l'y mcttre. Vous pouvc,: s a ~ o i r toutes les sciences, non par A peu prbs, mais avcc precision. Toutes les s c i ~ n c e s s'enchainent, et si vous d6cou- wez le vrei secret de la nature, il e,t t c l l cm~nt iimple qu'il suffira d'une bonne methode pour classer cn pcu de tcmps ct rl'unc mani&rc liarmoniquc dans votre cerveau ce que vos predece.;sciir.; n'ont pu y entasser qu'apres nombre d'annees perdues B debrouiller des chaos.

Cherchez la loi simplc, la rn6 thod~ simplc. ct vulgarisez, vulgariscz 3 outrance. Les ponlifes des k o l e s maugrCcront salis doiitc. Vous ferez entrer Ics profanes dans le tcmplc. Vous portcrcl atteinte a la caste scii-ntificliie. Quc vous importe ? Ln nature est ;i tous. La connaissance de ses lois est a 10115, et il ne scrn pas 1)cqoin qii'il s Ccoulc I~ediiroup de generations pour que In scicncc acquiurr d m s k.; ccrie:lu\ liiiirinins ln place qu'elle y doit iiorinalcrnci~l occiipcr. Comparcz lc j~ i i i i c pnpnii d'ni~jourd'liui nu p;i;y.;dl d'niitrcfois. (Ii i~llc clilf~~rcricr tlnns ln ciiltiirr tlc l 'cipril ! Cornp;ire,: l 'lioiii1~1~ instruit tl'aiijoiirtl'liiii il cc que scrn tlaiiq c l ~ u x iii'<.lrs (l'ici I'lioinrnc iiiiiriiit par Ics inOlliodr~s lcs pliis rntioiiiirllcs cl ose/ tlirc qu'A cctlc c'poqiic 1 i~ gcaiic- ralilC drs Iioinniri tic roiiiiaiIr,i pi \ 6 r i l c ~ l ~ l ~ ~ n c ~ ~ L l r i scicncrs.

N L'lliirriniiiiC i i ' ~ pliis que q~iclquci koilc- A tlhcliircr pour s ' a p c r c c ~ o i ~ qu'elle rnnrclie ver\ unc pbrindc t1';iv;lncciiiciit proiligicu\. l'rnvaill(xL 3 rldchircr cc< vnilcs. I)i.c:pirc~ Ir.; \clici ; I I I \ iricliirrs, ou pliilfit h 1i~ ScieilCC- car 1,i Sciciirr, coniinc Ici N,lLiirr. chil iiiir t l , i i i . Y,I vnriOle Coinrric Li. N~tilrc9 la \rait v5cnrc c\t U I I C 11,1rinonic.

(( 1211 i~tL~~ltI~iliL la 1)liaie i t~ i (h~~Li l iquc~~ (81 polir I < I 1 1 r i 1 ~ , < ~ r ~ r , l r : ~ \ ~ i i l l ~ / (lC votrc micil\ nvrc nous, rt, \ o u i niirch I~icri iii6rii.c. tlc I'llu11lnnili1. n illu

11 seplenil~re 1883.)

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JOURNAL D'ETUDES PSYCI lOLOGIQUES 203 -

t dc tcrmirier, me sera-t-il pas prrmis do rappeler quelques lignes lIc1c qui n paru cn juin 1889 clans la Vie posthicme? Lc passage siii- it partie d ' u r i ~ btudc commencde, qui avait requ I'liospitniite dans

cette revue d ' r i ~ ~ r i t gnrile. si \ailli~rrirrien t dirigbe par notrc ami 11.1. Marius George, et R Inqucllc nou- s o ~ l i ~ ~ i l o i i i unc prorhairic r6surrcction pour le *lejn epanouissement de toules lm forces vives tlii spiritisme. On y trouvera mnnifestemcnt la prt'occupation des s i~iernc et septiume principes, lcls qnc nous avons C t C nmcnh ii les dtJIinir, conSormCment h la mi:tliotla et ailx notions primorrlinlc? dc In sciericc orciilte :

K Cette faciilte de rcnoucr h son gre les anneau\ successifs dc son indivi- dualith ... c'est 15 veritnblcmcnt ce qiii rcnstitiie jc nc dirai pas sculcmcnt notrc immortalite, mais notre eternite ...

(( Mais de cc que nous avons concu l'eternite dc chaque etre, nous n'avons pas envisage toute la question de l'infini. Nous avons bien relie lcs chainons de tel ou tel esprit eternel. mai5 tous lcs esprits eternels nous ne les avons pas relies entre eux. C'est ici qii'intervient la splendide question de l'amour. Je n'anticiperai pas sur ce que j'ai a en dire, mais je veux simplement indi- quer deja la conclusion generale.

Cette conclusion, c'est quc, de meme que l'esprit, dans ses etats supe- rieurs, peut se definir commc (( une serie d'hommes , synthetisee dans une unite eternelle, de meme la synthhse de tous les esprits - synthhse qui, pratiquement, ne saurait Mrc que le resultat progressif de l'amour - peut se definir comme (( le reseau harmonique 2 de tous les esprits eternels. Et ainsi chacun de nous, dans ses destinees les plus hautes, se trouvant relie a lui-meme par la serie de sa proprc Cternite et relie a tous par les irradiations dc l'amour, arrive & ne plus faire qu'un alec lui-meme, grace a la possession synoptique (le sa skric personnclle, commc h ne plus faire qu'un avec tons, gr;icc a 1,~ constitution du reseau harmonique ou ICS Pensbes de son esprit btcrnel SC f'ondcnl - saris SC confondrc - dans les Pensbcs dc tous le.; esprils Stcrncls. Vainqueur d u temps comme de l'es- Pacc, chacun SC scnl rlcvcnir -- cn soi et en lcs nulrcs -- Clemel ct mi- Versel : elcrncl cn soi, universel en Ics nutrcs; cl progressivement l'infini de la vie ct l'infini dc l'amour iont tic nous tous, si i i in~rnbr~iblcs ~ U C nous

un scul ct in&rnc elrc oii se distinguent tous 1cs etres, un seul et m h e Dieu toujours divcrs et grandissant. 1,

Dans cet nrlicle, inspirk, cn partie, tlcs commiinicntions qui precbdent, on retroine implicitcrncnt lm (il cl '7' princilics, tel.; que la inbthodc analogique

a cor id~~i l i h Ici clbfinir. I l yulalit, pour i'cii rc~icirc comptc, de rnppeicr en qucli; lerrucs iiuiii cn z\oii- 16~i in iQ la dcliiiilion :

(( Lc si\ii.riw priricipc ci t rclui qni rclic toiitc.; lcs personnalilbs pasin- @Tes de chacun d o nous en une individunlitb etcrnelle.

"

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20.2 REVUE SPIRITE

K Lc scptiemc prinripe est cclui qui tend h relier toutes lcs etei3nit6s indi- ~iducl les dans le plevus riniversel, et par consdquent h con.titucr le mondo dilin. •â

l<n d'niitrcs tcrnics, lc G (cic eternelle) e i le 7 (amour iinivcrscl) con- duisent il l'oclnvc (etat divin).

011 \oit donc, pnr le? quclqucs cvcmplcs protliiits, que. si Ic spiritiqmc 2

neglipb rlc cli~sser dans un septenaire les principes supfirirurs, cc ri'c.;t pas uiic rniqon pour qii'il Ics ignorc.

Lc 7c principe cst le plus beau champ d'dtude du spiritisme modcrnc, ri1 mi:mc temps qu'il cnnstituc I'itlenI vers lcqucl il s'wL oriente dus son ori- giric. EL, quant au CiQrincipc, nous avons vu qu'il cst des in6tliumnil6s qiii permcttcnt dc touclier du doigt ln serie des incarnations divcrscs tl'iin mcme individu, consercecs non comme simples souvenirs, mais comme rcnliles permanentes et distinctes lcs unes des autres (nu point d'euiqcr une phase transitoire, cxtase ou catalepsie, entre cleux manifestations dc la ditc serie pnr la mediumnite d'incarnation). Et sur ces pcrsonnalitks diverses d'un mCme Ctre nous avons vu planer lc principe d'indiviclualiti! qui les relie.

L'occultisme (suivsnt cc que nous en disent les modcrnes inities) enseigne (( qne dans certuins cas on peut evoquer lcs principes superieurs de l'hW ;

mais qu'alors on court le risque de perpetrer le plus grnncl de5 crimes. (( On fait perdre h l'btre ainsi rappele dans cc monde le b6nefice de tous se< (( efforts pour s'en Cloigner spirituellcmcnt 1) (1).

Il est bicn difricile h ceuu qui sont imbus d'une pareille tl-idoric de coin- prendre et dc sentir ln \raie naturc du Ye principe. Cettc tlidorie heu reuw ment cst infirm6c par l'e\pericncc. Le spirilisiiic peut conslatcr - non sciilcmcnt sans crime, mais pour lc plus grand bicn de l'lliiinnnite ct polir In plu.; grande joic (los lhspils d'hnrmonic - la mnriif~cLtiLion de.; (i d 7? principes, tels que iious avons (:Le nmcnb les conccvoir cl tels qii'iinc rigoiirciise analogie les indiquc.

I I h i i t sculcmcnt njoulor quc l'lkprit nrrivd nu plein t ld~clopp~mcnl con Gr principe (intlividunlite plnri-pcrsonnellc\, s'il sc innnili~stc par 1'iiic~;lr'- nnlion (r t h plus I'ortr raison jiiw la mntbrinlisntion) nc pcnl le I;iirc (II[''

tl;ini lclle ou trllc tlc se.; prrsoiinnlil<;s, ou, cn tl'niitrcs Lcrnies, ne priil 11' 1:tir.c qii'a l'nitlc d'un (ou clc pliisicurs .;iicrcssivcii-icnt) clrs corps ,islrlili\ pnrliciilicr.; tlc sa <<;rie qbnbrnlc. - Jr 1n'nl)sticns ici h t lc~scin (111 wlt

(1) Compte rendu du Congres de 1889, page 64 (M4moii.c do M. I>:tpu.). II est ,juqtc

(le dire que I l . l'apus ajoute : 6 L1esp6rieiice sculc pcrmettrn d'infiimierou de coofii'me' cette observation •â.

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- ~ t , quant aux •á IIarmonies )) ou u collectivites conscientes n , vivantcs

clii 7" principe, nous dirons dc mCme qu'elles ne peuvent parlcr dans un mbdium qu'h l'aidc d'un tics corps astraux cl'unc de leurs iiidi\i- dualites composnntcs.

Ces corps astrdux lcur sont donc toujours rnltachbs potenliellcmcnt, clest-h-dirc en quelque sorte dnus la ~ir lual i lk d'un germe. Par consequent, meme diel! les 1Ssprits dont les plus hauts principes sont pleincmcnl dfivc- loppes, lc Spiritiiinc - contrairemcnt h la tlicorie rle certains occullistcs - ne constate p ~ s ilc sbparation reelle cntrc 1cs principcs supericiir.;, d'une par.tlet les principes sous-jaccnts que ces occultistcs rkunisscnt sous lc noiii d' < blbmcnlnire )) (1).

Certes l'occullisme et le spiritisme peuvent accCl6rer par lcur contact I t i

decouverte progressive de la vbrile : mais c'est u une condition indispcii- sable et juqqu'ici trop rarement acceptce par les reprksent,anls des diFerse, initiations; c'est B la conclilion que l'occultisme ne se considure pgs corniiic immuable et qu'il admette quc le spiritisme peut le faire evoluer lui-mijmc. L'occultisme a la tradition ; mais commc le Faust rajeuni. le spiritisme a la vie et l'amour; il est donc assez riche pour que, dans leur rapprochcmenl, il ait autant a donner qu'u recevoir.

D'ailleurs, si l'immortalite n'est pas un vain mot, i'initiation n'est pas seulement dans lcs vieilu livres ou dans les societes mysterieuses; elle est partout ou revit l'esprit d'un initie, libre desormais de tout engagement et ne relevant que de sa conscience. Et combien plus eclairee doit etre encore cette initiation par la pratique des sommets ou l'esprit libre dbveloppc sans entravci ses principes sup0rieurs ! Qu'on me permette, pour finir, de citer qiAques mols d'~110 coinm~nicalion empruntee h ln meme source que notre premier documeiit. C'est un Esprit dc l'Inde qui parle par la inedium- nite cl'incarnnlion : a ... Lorsque m u s descendons sur la terre, cjuc nous nous melons imX humains, nous rcprcnons nos vicc passbcs, unc seulc d'cnlre cllcs il In lois; mais, nous elcvnnt ensuite au-clcssus clcs sphures tcrrcslrcs, nous revcnons (nous retombons, si on peut s'clprimcr ainsi) dans nowc i~iiite iini\crsellc con-imc Esprit ( 2 ) . La distnncc, n'c\i4.c pliis, I V temps n ' c~ i s l c plils ..... )) Plus loin, comme rkpontlaril il unc qucstiori, l'Esprit termirie ainsi : K ... l>ourquoi? Pourrluoi '! C'csl qne le progrbs n noni l'nmour. 'l'out rc\icnt il l'nmniir. L'miour c'c+l Li. 4 c n c c . L'amour c'est la sagcsbr. TJ',i.1uoiir c ' h l I,i (~oml~rkliciiiion univcrscllc :!). 11;L crllc

(1) Voir Conip t e yendu du C o ~ ~ g r h s d e 1889, page 63. (2) G e principe. (3) 7" principe.

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206 REVUI~: SPIHITE --- --

forcc d'amour, cc progrus dc tous Ics progrus, qui rioils tloiinc une C I & ~ - joynncc si gr,iridc, ce p rogrh iiiiti;ilcur de toiil, rct tiiiioiir de 1 Iluii lnnil~~ dc ccllcs de l o i i ~ les moiitlcs, cet iiinoiir echirc luut ; et , frbrcs, s'il r,1 nkccssairc poiir le progrils tlc \os Sri:res iiic,iimb ou de frercs cl1 irit-,ir- nalions 21 ir i i ir ct pour lit liittc sur In terre, que \ou.; tlc\icz \eus inilicr ,I toulcs les dccoii\ crics, sou\ cntlz-\ 011s i1ui.i que lor.;qiir. \ou.; aiire/. gr<tii~li Cn niilOur, \ou5 concourrez au ~i'itiid a7iivrc tliiiis lirlc~ :ilitrC pr~poi'tioii, avcc tlc noii\~?llcs forces ; cl, lhprils rl'iiriioiir ( h n i r ~ r i l I'itmour, I'ilr11f~11 ~ o i i s iiiilicrn (1 toutcs lcs tlikou\ crtcs tlcs lioinincs ; 1 niiiuiir d'cul-rnikiiicl' pour eux-riihrics vous Tcr;i \ ous Cclaircr dc loiil cc qu'ils (si 0111 tlt~iis triiit cc qu'ils soiil; et l'nmuui~ wra ce qii'il cst pour riou\, Ic g r m d initinlciir, 1,i

griiiitle lumiure, la griintle cornpr6hciisioa. L':iinour \ous fera Dieu, qui c-1 tout, qui comprentl tout, e l de qiii tout emiiiir. D (Du 3; jari\icr ISS(i.)

Nous ne sniirions niieiiu fnirc qiic de rester sur ces 111inineusc~ pnrolrs, d'origine spiritc. En efkt , j'jgriorc ce que iious r6ser\ciit les trksors voilcs dc I'esoterisnie: mais jc crois hien qu'il lcur serail difficile dc nous olfrir

a ion. quelque clarte plus hautc, plus irradiailte et plus vaste cn fait d'initi 1'

L'INTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES SIECLES Troisieme partie (Ch. Vil).

L'nUterina de Medicis. Les m a s s m ~ e s de Vnssy . L'EcZil d'Amboise. (1560-1563.)

Prancois II ~ ~ c n a i t dc moiirir nu moment oh s'ouvraicnt les fitats-~iiiiv- rauv % Orleans: il scml)lail qu'un \ c n l tl'apaiscmcnt coinmcnqait a sc f'tiirc w l l i r car le ~icrs-I? tnt formait des vail\ polir In rkpressioii des id,iis tic l'figlisc. Unc grande piirlic dc In no1)lcssc dcnicxrirlait aussi que Ics cnlviiii.;lcs f u w n t librcs d'dcvcr des tcinplcs.

t c cliancclicr dc L'liospitd, ;imc loynli~ s'il en fut jamais sc fl,itt,iit d'aincncr la concilinlion tlnns les esprits ; C'P.;[ tlnii? cc Iirit qu'il rfitliqc,~ I'ordonnnncc il'Orl6nns tlii 31 jnnticr 1T,C,1, sortrl tlc code poiir la r6form:ttioii de 1'l'Cglisc c l dc 1ii jiisticr. T,cs tlciiu print.ip;tlc.: tli.;posilions tic w t i:tlit r d l t h c ~ l ; i i t ~ i i l : ln 1'nl)oliiion du ~ O i i c ~ i . d , i ~ :1rt.i)i~l6 il11 p n p ~ par Fr,iiic~oi~ 1" :

In .iipprcsiion dcs Iidllis c l ~fini~rli i~iix, i~ritrcmcnt di1 le rc i r ip l~ ic~ t~n i~~~i ( cles l i o m m r ~ tlc gurrrc clms Ics t r i l ~ i i , i u \ [ L I I ' tlcs horiiinc~s tic loi. 1l:iiliil L'liospilnl olilinl la r6riiiioii d'un roiicilc qui dcvnit s'owupcr dc toiite- clioscs conccrnnril 1,i rcligioii r6SorniEc. Ccltc rFuninn tli6ologicluc s'ouvrit

Page 212: Revue Spirite 1891

~plwil)rcb ITAiO ditii. I P rc~l'~ht310ir~~ des rcligicuv (le llnl,l)nyc tlc Poissy, lui fil tlorincr lc iioiil iIc ( o l l n p c d e PuI\$/ .

ie~ircuscrnriil il ne produi-il ricn t1't~J'lir.ac.c : j l ;y eut dc brillrints lis oriiloirc-, i~oliiniinc~nt or:l I lx l'1ic;ntloi~t~ de BCzc r t le c.~irtliiial dc niais il n'cil r6 -1 i l i~ ricii tlc pr,tliqiic. p i r r r qiic 1i.s 1liCologiciis rli.;cii-

nori siii' (Ici i i i i ~ i i ~ < ~ . ; , iii,ii- -tir tlc- ro i l l cur~ , rlu.: lors 1011lc cntcnlc mpoqsil~lc. Aiissi npi& c'c rolloqiic, Ici c~iillioliqiirs c~laicnt p l i i ~ intu- i ct lcs rdrorinh plu.; l iar t l i~ : il I:illiil tlonc r6uiiir I,ic~ilol iinr noii- ~sscinl)lOc qiii n \ r r Ic convi l pri\i'tlii roi (( pu1 rciidrc quclqric Ijori t roulcr 1~ I * C I I I C I ~ C ; I L I M ~ I qui croir-iiit c l ii I'nltBrntioii qui fitait cntrc

leq c,Llioliqiics c l les protcslnnts n. ~'iissemblCc d r Sninl-(icimnin, c20mpos6c ilc ~ r a n t l s prrsonnagcw et dta

rncmbres dc loti.; ~~~i r lc i i i cn l s rciligc,l l'fitlit qui pnrul le 17 jnnticr 1562 qui portait ( ~ u c lcs prolcslants 1,ourrnient dS.:ormais SC l i \ rer & tous les eycrcices dc lcur culle pourlu quc cc ffit hor i dcs \'illes f ' c r i n h avec defense au\ p:wtisans do cliacirnc dcs deu\ rt~ligions dc troubler l'autre ou l'attaquer meme en paroles.

A partir de ce niomcnl, les minirtres prbcl-ibrcnt hcnucoup plus Iiardi- iiient en tous lieux et ils firent tant ct si I~ icn que malgr6 l'edit de tol6- rance de janvicr, ils furent de nou\pau inolcstes, battus et meme tues & propos de leur preche dans u n grniid nombre dc villes, notamment ii Abbe-

irnicns, Lcns, Troyes, Tours, Cahors, BInrscille, Soulouse et autres villes.

La g

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208 REVUE SPIRITE - n - i h e il'npr8s lc recit dc ce cure, c'est I~icn Ic duc qui a tous lcs torts dail, ccllc af!kirc snnglnntc.

tr Or, Salloit-il, di1 notrc Champenois, quc Ic di1 scigricur (dc Guiw) cl toul son lrairi passassent par auprbs et toul joignant les dit^ li~li~ucricit~, pour ce quc lcur acscinblec cstoit sur Ic chemin ct nc SC pouvoit le dit \ci. gnciir dcslourncr par aiilrc lieu, par rpoy luy esloi1 Sorcc de pasbcr par la. Lcs huguciiols f~ i ren t si orgueillcuu qu'ils nc dnignbrcnl pas dcsplncclr de la, pour Ia vcnue du di1 seigneur, niais I'allcndanl tlc pictl rluoy, cIlar:i.iwnt a griind coup.; tlc picrrcs sur lcs Iiomincs qui chcniinoicnt I c ~ prciiiicrs ayarit jh frappe ct batlu plusieurs dc scs Iacquck qui cstoicril passez dccnnl. Cos prcrnicrs Iiomn-icc; qui par iceux h i igucnol~ Surciit aisaillys, rcl~roils- sbrciil clicniin droicl B lcur mnitrc poiir l 'ad\crlir clc sc Lcriir cil gartli'. Cc quc bien ayanl entcndu le (lit seigneur de G~iisc rwsolul qu'il I'iilloil pilsvr dclTcndarit 3 scs gens de nc ricn faire ni dirc auu h u g u c n o t ~ , moyciirinnt quc ilz hugucnolz ne leur fissent, ni ne disscnt rien ; et pour cstre en mcil- leiirc seurcte, le di1 seigncnr feit nltc pour attciidre tous scs gens ct cl-ieinincr cil trouppe affin que n ~ i 1 d'eux n'ciit mal et qu'ils n'en fissent point a u s huguenotz. Ceux-ci \>oyant hl. de Guise attendre ses gens pour ' les ranger en trouppe pensbrent que cc fcust pour les assaillir et sans n\oir aulcune patience, fichbrent le pied en intention de contraindre le dit x i - gneur a retourner d'ou il venoit ou de lui fdire prcndrc le galop a trn~crs champs ct suivre u n aultre chemin. Il sieur de Guise voyant ccttc turbe niutinec, inarcha lc premicr droict a eux sans armes pour les des~no~noi r de leur cnlrcprise; lequclz poiir parolle nc signc d'assurnncc qu'il leUr donnas1 et dist ne se voulurent desister dc leur dcsscin, et sans le ~uiiloir cscoutcr, chnrgbrciit sur lui a grands cuups de pierres D. (Memoirfs dc Clclutle 1 Intton .)

11:vitlrinincnt, c'csl ce qu'ntleridnit dc Guisc, il nc voulait pas con-iiiiciiccr~ nini.; en oliCrniit commc il lc fit cn nyanl l'air dc ranger scs 11omiiio.i en ortlrc tlc b n l d l c , il snvnit iort bien que lcs liugurnols comr i ic r icc r~~ic~ ii

fi.,ippcr cl qu'ciisuilc il pourr,iit lcs c\lcriniiicr, car il ir lrouvail ;tlor\ cf i clal de l + / i l i m ~ d~~ /Wse . C'cliiit uii procc(16 pluq cnnaillcs, inais qiii iic\<lit reussir ct rliii rCii41, ioici comnicril Clniiclc Ilnltoii nous r,iconlc In iiiitr (( trois tlcsqiicllcs \pirrrcs) torribi~renl siir i ~ i h i c r t soli corpi ,tir r l i l (;iii-'' J I I * I ~ I I I \ ~ fl L I ~ I Y : ~ O I I I I ) P ~ 5011 ~ h : l p l ~ ; ~ i i P L eli-L lc dit i1s.o~ (Ir1 l)(3i11(' " h(> gili.tl(li. d'ch\Li.c p ~ i ' C i l \ nccnl,li.. Il icigiirur cillra cil grciiitlr c.oili'i.c' Ilc ccllc iiijiric c l iic 1,t pcul pour i,t grnridcur porlcr p,tciciiiiiiciil. PL1r qli"Y " riiiilst c l SC* gcus c11 dcf1~1isc contrc ditI: l l ~ g u c l l ~ l ~ : , ~ u ' i l ~ l l i , r g , ~ ~ ~ si dC. mciit qu'il5 nc savaiciit oii SC sauliicr ci, cil l'ui, lu6 uuiig grund'nuinbrc

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JOURNAL ~~ 'ETLTDES PSYCIIOLOGIQUES 209 - ,\la nouvcllc de ce massacre qu'on pcut con4rlerer comme un guet-apens

,brit&le, les protestanls poussurcnt, tlrs cris d'indignation; icurs ministres pr;chErent partout contrc ce qil'ili consideraient comme unc infdmic, a p u s 1% pr~mulgation du dcrnier edit. C'etait, clisaicnt-ils, (( unc impibt6 la plils

du monde. Les catholicliics au contraire soutcnaicnt que cc n'cstoient point de criiauli:, ln cliosc cstanl venue pour lc xelc de la religion catho- lique et alldguoicnt l'cxcniplc dc Moysc r~ui commanda j. tous ceux qui nimoicnt Dieu dc tuer ceux qui avoient pli6 les genoux devant l'image d'or; et apr& qu'ils cn curent tuez trois rnillc, il leur donna sa bendcliction pour avoir consacrc leurs mains au siing clc leurs frurcs pour :c servicc de Dicu t,.

(Castelnau, III, 7.) On ne s'attendait gubre ii trouvcr hloi~c en cette allaire; cn tous cas, il

n'etait pas possible d'excuser plus largement un crime monstrueu\r et de pousser plus loin l'intol6raricc.. Aussi quand le duc dc Guise arriva a Paris ou se trouvait du rwtc fort peu dc protestants, il fut rccu le 30 mars au milieu des acclamations du peuple, cc fut iinc v6ritable entrde triomphale, d'autant qu'on savait fort bien que l'ignoble personnage venait pour orga- niser les forces catholiques. Il commenca la campagne qu'il voulait entre- prendre contre les reformes par un acte cle ~ i g u e u r : il forca la Reine-mEre, et cela malgre ses larmes a quitter Fontainebleau et a venir s'installer avec le jeune roi dans la capitale; il leva ensuitc des troupes, crea de nouveaux capitaines, les choisit parmi les catholiques les plus fanatiques et comme prelude a la guerre qu'il allait entreprendre, il renouvela en divers lieux notamment ;:t Paris et h Sens, les massacres de Vassy ; les pauvres hugue- nots etaient egorges a leur? preches; ce fut le signal des guerres religieuses.

C'est a ce momcnt quc Louis de Conde, qui avait 616 nbandonnC par son frEre Antoine de Bourbon, s'ecria: (I. 11 ne faut plus rien eqpercr que de Dieu et dcs armes. ))

Le chef des huguenols, Condd, avait avcc lui l'amiral de France Gaspard de Chatillon, comte dc Coligny, scs deux frurcs Odcl, cardinal dc Chatillon et Francois de Chntillon, 4 r c d'.iiidclot, capilaine-g6nCral de l'infanteric, VBritable hommc dc gricrrc. Lc cardinal, comte Cvbquc de ljeauvais depuis 1335 etait un homme trbs avnncci P L trbs libbral. Ddjh cri 1X1, il avait celCbr6

Chne suivant le rite proleslaiil clans son proprc palais episcopal el 1c le' decembrc 1562, il s'$lait marie rc\Clu dc ses plu3 1,c;tux habits carditia- lc'Wes avec Elisnhetli tlc IIauteville, fille d'iin qcigncur normand.

Aux personnages qiic nous vcnons de nommer qc, joignireiil de grands " b e u r s : les Rohan, les LarochclO~caultl, CS ?tIonlgornery, les Soubise, les Genlis, les Mouy, les de Piciines, les d'Eslcrnay et une foulc d'autres

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210 REVUE SPIRITE F

scigncurs ou sires. Coinmc on \oit le parti protestant etaic fort; i~tls\i \oyant qiic Paris etait occupe par leurs ennemis, ils se mircnt il operpr province. Ils s'assurerent tout d'abord d'Orleans qui pnr sa position, coin. mandait le passage eutre le nord ct le midi ; par un coup de main dcs plus hardis el des plus liabiles, lc sire d'Audelot s'empara de cette ville. Promptq ct resolus tlans lcur attaquc Ics huguenots s'emparent trus rapidement successivcmcnt de Blois, Poitiers, Tours, .\ngcrs, Rouen, le Htivrc, li, Roclicllc, Mhcon, Chaloris, ~ o u r ~ c s , Montauban, Xlontpcllicr, Ninlcs, Agen, Lyon, Grenoble, Orangc, Valencc, tout le Vivarais, cnfin du Comtat-Vcnais$iil ct dcs Cevennes ; ils n'occupbrcnt pas moins uc dciiu cents villcs ou bourgs. Ils disaient hien n'avoir d'autre but que l'honneur dc Dieu et la libcrtc dll

roi, de sa mbrc cl de ses frbrcs ct Ic rcspcct dcs bdik en lcur favcur ; mais une fois lancbs ct parlout victorieux, une guerre feroce conlmcnca ilnils chaquc ville et village ; la politique SC m i h natixrcllcment comme toujours h ces revoltes, car le protestantisme par ses habitudes de critique et de librc-examen avait une tcintc republicaine, comme le proixvc bien ce pas- sage de Montluc : (( Les ministres preschoient que les roys ne pouvoient avoir aucune puissance que cclle qu'il plairoit au peuple, autre que la noblesse n'estoit rien plus qu'cux; que si les catholiques se mettoicnt de lcur religion, ils ne paycroient aucun devoir aux gentilshommes ny au roy aucune taille que ce qui luy seroit ordonne par eux ; et de fait quand les procureurs des gentilshommes demancloicnt des rentes h leurs tenaciers, ils leur respondoient qu'ils leur montrassent en la Bible s'ils le devoient payer ou non et que si leurs predecesseurs avoient ete des sots et des bestcs, ils ne vouloient point l'estre. Quelques-uns de la noblesse commcncoient h se laisser aller de telle sorte qu'ils entroient en composition avec eux, Ics priant de les laisscr vivre en seurete en leurc maisons avec leurs labourages; et quant au\ rcntes ct fiefs ils ne lcur cn dcmnndoicnt rien. D

Ces idees si nettement cuprim6cs dans Ics prhchcs cnrayercnt la marclic cl les succbs de la Rbformc ct donnbrcnt une grande autorit6 aux [;uiucs aupres de lti Rcinc-mbrc.

Du rcste de part ct d'autrc,on commit clcs alrocitbs siin9 nom et les catho- liqucs ct 1cs protcstnnts dans lcur hainc rcciproquc cominii.c~it IC sncrilbqc d'appdcr h Iciir SCCOUrS 1'6lrMlg~r. Voiih ccrfcs lc plus grand des crimps que les dcux partis scmblaicnt ~gnlemcnt ignorcr.

Lc 19 clkeinbrc 1562, clans in plaiiic (le Drciiu, unc 1,ntnillc decisiifc fiil livree, lc3 liugucnots durciil battre cn rctrnite, aprbs ri~loir acc.oi-i-ipli cl?. protligcs tlc valcur; ils se rctirbrmt sur Orlbiins, ou Fran~ois de (;uisc ]P.;

suicit et mit le sibge (levant l n ville. 11 1)rcssait les trclvnux et certairiemciiL

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serait tomhec bient0t en son pouvoir, quaiid il fut assassind par un gentilhomme Iiugucnot qii'il nvail accueilli tlnns son cilmp ; il SC nominail poltrot Mcrey. Il tira un coup (le pistolet sur tlc Guisc Ic 18 fdvrier 1563.

cependant toutes les aulrcs placcs nvaiciit dtC rcprises par les calholiques qui, bien que victoricuv n76taient pas moins nlfai1)lis que lcs hugucnots ; ils ,itaient surto~lt fatigu6s rlc la guerre. Aussi la Ilcine-mErc privee dcs chefs

qui tous etnicnl morts olfrit In paiv aux hugucnots ; Conde In signa malgre Ics rdcriininations dc son parli, mais cil retour de l'$dit de p&kation d'AmOoise (lui pcrmctlait l 'e~ercicc (lu cultc rBformC dans toutc la France dans toutc innison noble cl d'unc villc par baillagc (12 mars 1563).

Comme premicr gngc clc conciliation, Callieririe dc Medicis [il marcher sur le Havre une armec composdc de catholiques ct de hugucnots pour cri chasser les Anglais qui l'occupaient depuis qixc ln reine Elisabeth fournis- sait des soldats pour ln lieforme. Lc Havrc fut delivri: de l'occupation etran- gere le 28 juillet, et les derniers dtrcingers : Suisses, Allemands, Anglais furent chasses de Fraiicc ; le gouvernement paya lui-meme avcc lcs hien? du clerge les Allemands que Conde avait appeles en France pour servir sa cause.

Grace 5 toutes ces concessions, Catherinc et son ministre L'hospital croyaient avoir apaise les esprits complEtement ; ils se trompaient ; les catholiques frhmissaient de rage des concessions que victorieux, ils avaient faites aux protestants, ct ceux-ci, loin de se montrer satisfaits dcs avan- tages qu'ils avaient recus, i h i e n t demeures de plus cn plus exigeants ; ils avaient meme autant de morguc que s'ils eussent remporti: la victoire. Tel etait l'etat dcs esprits en France vers la fin de l'annee 1563.

( A suivre). S. MARCUS DE V ~ E .

COMITE DE PROPAGANDE Seance du 9 avril 1891.

Prhsident : M. P.-G. Lcymaric; sccr6taii.c: M . Lnurcnt rlc Fngct. Mcmbrcq prfhnts : Mmc Poulain, MM. Auznnncau, Boyer, Chaignciiu, Mongin, Vilvis, Var~ha\ \ s lq ; M. 13ou\Cry, inalacle, n'a pu assistcr !i In kancc. Lc procks-

de la derniErc rEiinioii rsllii cl ntlople. :fi. Auznnncau, tresorier, (lonilc niii\i qii'iJ suil In i;iliiation tlc la raiwc <i

Cc jour : Dbpfil ;ILI Cr6dil foncier, R ln. clatc di1 31 mars 1891.. . . . . . . 1 .O12 fr. 61

Especes cn Caisse.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :r tS )) 90 ,, 1 otal francs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.361 fr. 51

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212 R E V U E SPIRITE -- - M. Mongin lit une lettre de M. Louis Gardy dans l q u e l l e I'nutcur dc

Chewhons! acccpte de ceder a u pri\ clc 1 fi-. l 'un, port cn sus, lcs c\cm- plaircs de cet ouvrage que 1c comite a decide d'adresser h ln presse p,lri- sicnne.

Ucs remerciements sont votes 3 M. Louis Gnrcly, a qui cinquante c\cm. plaircs dc son ouvrage seront dcniand0s. Cinqunnle cvcmplaires de : Aprh, la Mort seront 6galcmerit dcmnntlhs a M. Lhon Dcnis, dans le mOme I ~ u l clc propagande.

M Mongin donne lecture tlc l'nppcl qu'il a redigtJ pour engager IC jour- nnlismc parisien a s'occuper dc In question spirite el , spaciulcmcnl, ;l rcnclrc complc dcs ouvrages dc MM. Lhon Dcnis cl Louis Gartly. Lc coinilb dhcidc l'impression de cel appel ct charge M. Laiircnl dc Fagel d'hcrirc ilne

courte noticc a l'intention dcs journaux qui rie voudraienl pas iniOrcr 1 cvcellcntc etude de M. Mongin, hacause dc son etcndue.

M. Lcyinaric donne connaissance d'une lettre dans laquelle M. IIenrion, dc Chenec (Belgique), annonce quc l'Union spirite Lze@m'se, reunie leil Xs- seniblee generale a manifeste Ic rcgrcl qu'elle eprouve de voir le congrisde lI>ruxelles retarde jusqu'en 1864.

M. T~auwnt de Faget lit une lettre de M. Martin, de Bruxelles, ecrite dani ie meme sens. M. Martin, faisant valoir toutes les raisons qui militent cn faveur de la reunion du Congres a une date plus rapprochee, dcinandc que Comite de propagande revienne sur sa decision et, passant a une seconde lecture du projet en discussion, fixe la date de 1892 pour la reunion de ce Congres.

Le Comite declare ne pouvoir se dejuger, mais il approuve cettc pensee, emise par M. Mongin, que nos freres de Belgique pourraient tenir en l S E J un congres regional, salis prejudice d u congrbs international de 1894.

Il es1 bien cntenduque Ics spirites de toutcs Ics regions e l meme de Lot1 les lcs nalionalites, auraient le droit de prendre part individucllemenl il Cc congrbs regional qui pourrait Otrc ainsi unc preparation du congrbs de lS!)L

Celui cle nos collbgucs dont l'opinion sur la prorogation clcs pouvoirs d u Comitb avait hvcill6 1 ~ s susccptibililes dc quclqucs-uns (le ses membrcs,kcd la leltrc suivantc :

•á JC n'ni jamais s0ng0 h suspecter Ic Comitc dc ouloir, ptir un sul)lCP- fllgc, prorogcr lui-mbme la duree dc ses pou\roirs. J'ai voulu simplcrnW?

•á le nx l t re cn garde contre une f'auiw intcrpr0tntion (le scs actes, l ~ o u ~ a ~ ~ L •á venir du dcliors. Mc1nbr.c du Coniilh, toiil cc qui lc touclic rnc touclic, ct (( j'3Kii- le dc\oir tic rilir.~ valoir toutes Ici coiisidkr:~lioiii qlie vous sa\cL (( daria l'jiilOrbt commun.

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JOURNAL D ' I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 3 13

/

(( Si j'ai insisti! SLir la date dc 1892, c'est que je voyais (laris son adoption, ,( $tort ou u raison, l 'euhxlion d'un cilgagement pris. J'avnis si pcu dc rni-

sons personncllcs (l'agir ainsi que je n'ai pas 11155iLe,en dernier lieu, h pro- (( p s e r cc lk de 1803 colnlne susceptible de rallier les opinions diver- , gentes. ))

M. Laurc~i t cle Fngct est I-icurcuu rle lire cette lcttrc qui concorde si bien sa pi'oprc apprdciation, exprimdc daris la precildente siinncc, tic l'opi-

nion emise alors par notre honorable correspondant. Le comild accucille ;,,cc la plus vive sympathie ln lettre cup1ic;ilivc qui vicnt d'htrc lue.

M. Boyer demande que (les brochurcs dc propngitntlc soient mises il l n disposition CS groupes qui en auront l'emploi. Lc Comite accbde h ccllc demande.

La seance est Icvec a 11 heures moins 114.

Le Secretaire : A. LAURENT DE FAOET.

11 y a deja bien longtemps que je connais l'aimable pobtc qui a nom IIenry Meriot. Il me souvicrii qu'en ces dernieres annees !es hasards de la vie m'ayant fait echouer sur la plage aunisienne, a Angoulins-sur-Mer, je recevais quelquefois dans md solitude, l 'auteur des Scabieuses. qui venait me voir de Rochefort. Nous parlions d'art, de litleralure, de spiritisme. Ne- riot disait des vers. Il preparait lin second volume, p~iblie aujourd'hui et couronne ptir 1'Acade'nzie des Muses santones. 11 y avait, @il ces strophes,qu'il detaillait tres lentement, heaueoup de lyri.;me, hearicoup de sentiment aussi. La pensoe se degageait toujours juste, clairc, et nous etions, ma femme et moi, SmcrveillCs par ces belles phrases musicales auxqucllcs ne nuisait pas I'alliirc arch;~iquc de ccrttiiries slroplics.

Aujourd'hui Ics noixvcnux vers di1 poilte, les Fltites de Jade (l), ont vu le jour. Elles jouent, cc? flilLcs clinrmnntcs, pour le ccour ct l'esprit, leurs jolis airs, tour a tour vifs et lents. Itlles evoqucnl tlcs souvenirs rlc l'art an- cien : Tableaux cles maitres primitif's, verribrcs (les granrlcs cnthi!drnles, "Uvres des cnlumincurs du moycn-i?ge et vicillcs minialurcs aux coulcurs toujours yibes avec inilinles it lbnd d'or sur lcsqucllcs serpentent clcs bran-

cn aral,c.;quc ... Elles c1i;~iitcnl aussi 1'6lcrncllc chanson tlcs cnfilnrs, fleuri;, de i Gloiles ct (les cnux !

(1) 1 vol. Pari., Alplionec Lernerrc ; Kovan, ~l!uses Santones.

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214 REVUE SPIRITE

En ma qualite dc chercheur - toujourq preoccup0 de cavoir d'oh vicn. ncnt les idees innees qui font, de que1qnc.;-uns, des math61naticicns ou do peintres ; dc certains autres des pliilosophcs, dcs pobtcs, des orateurs - je mc suis souicnt demandi:, hongcant ii l'hcrivain trbcl artiste dont je parle, commcnt un ouvrier - un simplc ouvricr rclicur - avait pu, non appren- dre toutes Ics choses liltbrnires ct autrcs qu'il sait, ce qui n'est qu'unc qucstion il'inteliigencc cl dc travail, mais avait eu la pcns6e dc sc crecr, si je puis dirc, unc pcrsonnalile scconrlc, personnalit6 nous donnant, tour a tour, dans le m h c indjvidu, un brilve garqon, courb0 sur son etabli iinc parlic de la journbc, puis un gentilhomme dc lctlrcs il la phrase magis- tralc ?

Tl ne s'agit pas, en effct, ici, d'un ouvrier riniant tlc; chansons modcrncs, comme on cn voit beaucoup de nos jours ; il s'agit d'un vrai poete yuc l'on peut rapprocher sans crainte du vieux maitrc Adam Billault,le ncnuisier de Nevers ; de Keboul, lc boulanger-pohle ilc Nimes ; de Jasmin, le perruquier agenais - avec cette particularite ccpendant que Mhiot est plutot un ar- tiste d'autrefois qu'un arliste de notre epoque. Il me semble donc voir, en cette pensee de l'dcrivain de se creer, comme je le faisais remarquer tout h l'heure, une personnalit8 nouvelle tout B fait en dehors de sa personn~l- lit6 premiere - il me semble voir, dis-je, en cette pensee, probablement inconsciente, la manifestation certaine d'une reincarnation. Sous le travail lent des idees, innees, enrichies d'abord par des etudes longues et minu- tieuses, l'esprit, npres avoir balbutie notre langue poetique moderne, nou- ~lelle pour lui, s'est degage peu a peu de ses langes ; il a repris alors son ampleur et sa force d'autrefois. L'artiste a reparu. Ce n'etait peut-etre pas u n poEte ; ce devait ktre plutot un ciselcur ou un peintre. Aujourd'hui,c'cit un maitre fis-rimcs. qui, sous une b rme d i k e n t e , continue son couve, tout en se voyanl condamni: par lcs euigcnces de la. vie h faire un meticr pour nourrir lc corps matcricl.

Evidcmment le? lcctcurs saisiraient micux cc que jc dis ilu sujct dc ccllr pcrsonnalile fort inlercssnrilc el di@ hnul pla& clans lc monde litlbrairr, s'ils licaicnt lcs livrcs de Miriot. Il leur scrit fx i lc dc sc les procurcr. Voici, cn nttcndant, l'appri.citltion, sur lcs FlG2es de Jadr, dc ,Toscpliin PCladan, 1111

maitre crilicpc cil fait tl':lrl cl dc poCsic : (( Ricn d'ausii somptixeii\, dil-il, dans la varifite et le 1)on goul quc lcq

•á pobmes clc Rlbriot. O11 dirait quc c'est un clinntdc travail, si Ici iioritui'c', u lcs arabcsqucs, ne domnient l'impression (l'lin long 1iil)rur oii 1'inspit'~l- (( lion sans doute n dicld, niais wttc dictbc, 1';irtistc l'a cnlligrnphiec a \ ( ' ( ' •á oncialcs d'outremer sur champ d'or. 11 blasonnc son emotion rlcs p l ~ i *

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 215

brillants emaux ; sa muse ne pose le pied que sur le vair ct la contre-her- mine. Ce pobte filmilid et presque dbdaigneuu de l'or, cssnimc Ics gem- mes et les metaul precieux a tous ses vcrs, qui ont dcs rcflcts de vitrail

,! et des sonoritos venitiennes. 1)

11 me reste a donner h nos lcctcurs unc id& d u genre poCtiquc cllI-lenry Heriot. C'est si je puis dire, c l pour plusieurs de ses poe.sies, lc genre vieuz catholique, cc qui montrc bicn quc nous sommcs cn prosence d'un carilc- terc d'autrefois. Pourquoi scmblablc note, en cfkt , et scm1)lablcs rcgrcts,sc trouveraienl-ils chez un vrai moderne ?... Mais laissons parler l'nrtislc e l lisez ce h ~ i t u sonnct de.clid a ,Tosi.,phin Soulary :

LE MISSEL DU PRIMAT

Apres qu'il efit orne les grandes onciales D'azur, de pourpre e t d'or, l e maitre Enlumineur Vit, joyau d'art pieux, surgir avec bonheur, Le Missel offert aux fiertes primatiales.

Tres long fu t son travail ! - Mais les initiales S'epanouissaient aans leur unique splendeur ; Et 1a Livre, impregnb d'une mystique odeur, Ne s'ouvrit qu'aux jours de f&es paroissiales.

Des siecles ont passe sur2 ses feuillets ; les mains Ont macule le bord cies rudes parchemins ; Mais toujours resplendit i 'euvre du vieil artiste.

E t le cuir prCcienx dont il fut recouvert Conserve dans des tons fatigues d'amethyste Ses fleurons I~yzantins e t ses rinceaux d'or vert.

Liscz aussi ccttc stroplic d'une lrbs l~cl lc klct~irc, tl6lncli6a dc ln piece, ayant pour tilre : C h n ~ m e s erisevslis :

Sibclcs evanouis, temps aux couleurs Cteintes, Vous m'etes un refiige aux chagrins d'ici-Ilas. Je voudrais dans dcs vers exquis figer vos pl:iintis, FantGnies que l'oubli couvre de ses frimas, Siocles evanouis, temps aux couleurs eteintes.

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216 R E V U E SPIRITE

ires Theophile Gnulhier et Tlieorlorc de Bnnville, n'nurnicni pas liesite il signer :

Aux accents aigus dcs fifres foliltres, Dansez votre ronde, 13 mes reves bleus Avril est venu, chers hates frileux ; L e grillon strident s'cst tu dans les Ctres.

II neige partout des plumes d'oiseaux, De l6gers flocons d'aulGpines 1)lanclies ; Au hord des etangs les pales pewenchcs Lacent leur corsage au miroir des eaux.

Lorsque le couchclnt dorera les plaines, Vous me reviendrez riants et charines ; Et nous redirons, mes chers bien-aimes, En vers attendris, vos courses lointaines.

Je m'arrete sur cette citation et je renvoie le lecteur aux deux ouvrages de l'ouvrier-poete : les Scabieuses et les FI6te.s de Jade . En lisant ces vers d'une phrase si correcte, si pure, les spirites seront, je le crois, de mon a ~ i s . Ils verront, eux aussi, sans doute, la reincarnation d'un artiste de ln Renaissance dans le gracieux rimeur conternsorain.

Reflexions par un temoin oculaire, le Dr G R . ~ u , delSgue bavarois, tradiiit (Ir! l'allen~aiitl par Mlle ALICE ROUVARD-GAGNE.

Ln. premiere idee d'un congrbs intcrnalionnl spirite fut emise, en i S 7 4 lors de l'exposition universclle de Vienric, par ln SociCtC psychologique dc Bnrcelonc qui ln renouwla a l'exposition uiii~crsclle dc Pliiladelpliic, cil

1875 pour la realiser Bnrcclone, ciil 8 nu 17 scptcmbre 1888. Il y vint une foide dc reprksentnnts tlcs doctrines d'hllnn T<nrtlcc; I W

d61CguCs du spiritualisme empirique y fircnt clefut, ses adeples etanl prill- cipalenicnt anglo-saxons et germnins (1).

Pour le congres dc Paris, en 1880, le conseil executif avail. choisi un ter- rain neutre ou pussent sc rencontrer fraternellcme~it les spirites, les spiri- tualistes ct les occultistes de toutes les Ccoles.

Les qiieslions a controverses, par cxcinplc ln doctrine (le In r6incarnali(,ll -- [i) Cong~-'\sspii.ite irilernntionai dc 1388, d Baiscclone, vol. ~ I I - 8 2 I'i.., A la lil~i.uil'~(!

spiritc.

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/

et la question de Dicil, sujets de tant de cliscordes el de qirerelles, ne devaient pas y Otre discutees puldiquement ; les invitations et le programme furent rediges dans ce scns.

De telles promesscs avaient, cllcz beaucoup, suscite de grandes cspe-

rances- j9etais aussi plein d'une confiancc qui f ~ i t considerablci~iient augmcn tec par

I ' in te re~~ant entretien qiic j'cus, quelques scmaincs avant le commenccmcril ,lu Congres, avec le sympathique M. Leymarie hdilcur de la Revue spirile; je

que la reussite du Congrus etail due a l'union des spirites parisicns et que, pour le monde lettre et scienlifique lc succts serait moiiidre, a cause de l'abstention de certains personnages timores, anciens mediums devenus hommes politiques et academiciens; il me fut dit aussi que le defaut de bons mediums d6sillusionncrait les interesses qui preferent le fait brutal aux paroles philosophiques.

Avec ces prodromes, le lundi 9 septembre, a 9 heures du matin, je me rendis a l'ouverture du Congres, salle du Grand Orient de France ; M. le Dr Chazarain, president du Conseil executif, y transmit immkdiatement ses pouvoirs au president reel du Congrbs, M. Jules Lermina. La reunion etait composee de delegues moitie francais, car Paris k lui seul compte plus de 100.000 spirites, et l'autre moitie composec d'ktrangers envoyhs par les societes spirites et les feuilles periodiques de tous les pays du monde; ils representaient 95 journaux, 40.000 adherents, 15 millions de spirites, les occultistes des differentes confessions, les spiritualistes, les cabalistcs, theosophes et magnetiseurs, etc. Aprbs le choix des presidents et des :ice- presidents de chaque section, la constitution d ~ i bureau et le trace du plan des travaux nettement determine, des discours furent prononces ; en pre- mier une harangue tres spirituelle du philosophe Charles Fauvcty; une autre tres instructive du secretaire general; enfin celui bien senti uc M. Leon Denis.

La langue ofricielle choisie Tut lc francitis ; lcc Italiens et surtout les nom- breux Espagnols prosents sc scrvircnl de leur languc maternelle.

L'espagnol etail immediatcmenl cl habilement traduit cri francais par un Francais que je croi.; cspagnol pur sang.

D'aprks lc plan primitif pcndmt loute la semainc, de 9 h c h e s du matin il midi, et cliarpe apre.;-midi (le :( Iieurc.; ii 6 hcurcs , chaque sectioii tleiail "occuper dc travaux files u l'nvancc i u r diflerents sujets ; le lundi malin l'affluence fut si grande que la salle destinee :lux scctions ne poii\ait contci- nir le9 parlicipanlc qui 5c rbuiiircnt d o r s dans la grilride salle; on ilbcida (Ibs lors que pour tlonncr t'i 1011s les membres l'uccciiion de d i~culcr lei

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118 REVUE SPIRITE L

tlibscs euposdcs par chaque section, on se rdunirnit chnque apres-midi (lans ln grande snllc pour l'6change g6nCrnl d'icldcs et prcndrc des dbcisions les travai~u, Ici; ddbnts et les discussions 61abor6s lc matin clans chnquc sec. lion particulihrc.

On y traita d'imporlnntcs qiirstions, par cucmple cclles de I'immortalit~ et de ln mfidiiimnitd.

11 nc sr pouvait pas quc dans iinc rdunion ou se rencontrcraicnt tant tl'd6mcnls tlivcrs, il nc fiit Cmis h c6tC de pcnsFes profondes qui prou\aipnt que lcurs nutcurs nvnicnl fait rlc vbritablcs btiides ct mdditationf philosu- pliic[ucs, quclqiics opinions moins saillantes suivies de conclusions naivrl;.

Ainsi un clCl6gud de Lyon disait : (( Je suis envoyti pour voter I'imiiior- tn:ilb de l'hmc ct I'existencc de Dicu; puisquc la crcature euistc, il doit aussi exister un crhateur •â, logique qui ferait sourire dcs materialistes.

Je ne blhme pas nos freres en croyance di1 Midi de la. France, mais j'ai constate ce passage d'un discours, seance tenantc, dans mon h r c de notcs, pour affirmer que le nom de Dieu fut prononce' le premier jour du Coyrks.

Un envoye hollandais (il y en avait plusieurs) ne doit pas avoir assiste ti. cctte premiere seance de l'apres-midi, et consequemment il n'a pu informer exactement Mme Elise Van Calcar; je presumc qu'il sera agreable a cette dame d'entendre affirmer ce qui precede.

Rn ce qui concerne les travaux individuels dcs sections, j'ai essayC dc inc renseigner; comme temoin muet, mais tres attentif j'ni pris part nu\ dis- cussions des sections pour la propagande, l'occultisiiic et la philosopliie; inallicurcusemcnt mcs occupations nc me permettaient pas d'assister en mGme temps aux discussions des autres sections.

Cc qui est rcinarquablc, et certainement l'muvre d'un veritablc esprit d'intuition, c'cst que je fus conduit dans In scction dc philosophie pour cnlcnrire les rl6l)nts sur ln responsaldit6; la direction quc mc donnait mon giiidc spirituel m'apparut cncore la, plus ovidcntc, lorsque je lus dans Ic no 45 du journal dc mon ami, lc Dr Cyrinu Ics obccrvations relntivcs i i crlk question; cc qu'il combnttait, avcc raison, fut propose par Ics spiritunlislrq hollnnrlnis; lcs spiritcs espagnols ct hclgcs sc tournbrcnt contrc cuu toulc la forcc tlc lcur bloqucnce; ln rcsponsnhilitd rdsultc claircmcnt clr la proposition di1 ITollanrlais commc nussi dc ln thbsc (les Espagnols el i1c- llclgcs. Ccs clciiu propositions dcrnibrcs je les plncc ici car ellcs ic coin- pl6tcii t l'uiir l'autre.

I ' ~ o ~ o s i l i o n h l q e : La Ini rlii progrBq qui wiit quc chnquc Atrc ne joiiiW iiniqiicmcnt qiic (lu bonheur qu'il mbrite, grhcc Il ses clrorts, fait di-ln- r,iitrr In question du mal, celle (lc la rcsponsn1)ililb cl lcq remplace par Li. loi tlc ii6rcssile t.t tlc jiislicc.

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- comn pecti'

Dai assist - -. UU u-

esprii mais mote l'idea

des de1 Dans

nn ni.;

- -

de la proposilion espagnole : Ln souffrance est un moyen temporel ,es. La responsabilite est In coi~sequcnce naturelle des actes volon-

lition hollanclaise : La. reuponsabiliti! est rclalive au dC\eloppcmcnt . Les plus GlevCs ont plus dc rcsponsabilit0, Pourtant In rcsponsn- ; actes dcs homincs nc pcut Ctrc c o n ~ u c que par un pouvoir supe- 'homme. s eamplcs on reconnait comment des opinions trbs spiritcs ou trbs istes peuvent empiClcr l'une sur l'nutrc, combien il eut tlifficilc

r]9etablir unc ligne de demarcation cntrc lc spiritisme ct 1c spirituaiisme, cl nent ils peuvent se distinguer l 'un de l'autre, soit par l'adoption rcs- ve, soit par le rejet de la doctrinc de la rbincarnation. 1s cette m6me section l'intelligencc do Dieu fut aussi determinoe; lcs ,ants, sans cxception, furent anti-materialistes et declarbrent l'euislence

an Illeu, c'est-a-dire d'une c m s e , raison absolue de tous l'univers, d'un i par excellerice par lequel tout vit; cette cause n'est pas une personnc un etat, la plus haute expression de l'harmonie intellectuelle, le scul ur de tous les mondes, la source de tous les principes moraux; c'cst 1 supreme contenu dans ces mots : Bonte, beaute, verite, justice.

Toutes ces propositions furent approuvees par le Congres; d'aprbs ce qui precede ce qui est inconlprehensible pour moi, c'est que Mme Van Cnlcar ait pu nommer le Congres une assemblee d'ntheec sur les renseignements

egues hollandais ? ?

la premiere scction, oii l'on traitait du spiritisme ct du spiritualisme, .lit des decisions au sujet du spiritisme, de In mGdiumnil6 et des

phenomknes, dbcisions qui furent unaniment signees par les spirites e? les spiritualistes.

Contrairement au rbglemcnt primitif, d'aprbs lequel toute question [epi- neuse devait Otrc misc dc coti., ln doctrine de In rbincnrnntion fut introduilc et radicalement discutbc sur un mti,moirc de Mmc Van Cnlcnr, trbs agrnssif', C t d'autre part jc trouvais trus naturel qu'on nc put lnisscr cctle doctrine l'kcart, vu la grande mnjoritb nu congrbs dc scs partisans ; cc qui est certain, c'est quc, Li. cc sujet, on obtint unc foule d'iiiterprelnlions. ct quc, & mon Ois Commc aussi Li. ccliii dc beaucoup d'uutrcs spiritualislcs inti~rcsses, cette seule sCancc quclqnr peu orngcusc ct d'aillcurr d'un carnclbrc trbs Conciliant du coti! des Iiommes, f'iiit occnsiorinc;~ pnr 3c5 esprits obscurs et

qui ne p ~ r c n t portcr nuciin prGjuclice h l'hnrinonic clominnntc. Ides dbcisioils prises nc furent pas terrildernent ilrnconicnncs, on pcul

\'"llmment aller h leur rcncontrc cl repousser quelques-uncs clc leurs nf'fir-

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220 R E V U E SPIRITE - -

mations. L'importance de la question, pour les (leu\ partis spirites et q~ir i - . tualistcs exige qnc je relate les theses adopti.ec :

1) La grande majorite des bcoles spirilcs affirme que l'evolution l'homme ne pcut s'effectuer qu'u l'aide de reincarnations successivcs clc son principe supbrieur : l'fime.

2) Entre chaque incarnation, I'fimc accompagnfic du perisprit conscrvc intaclc la pcrsonnalitb du dcsincnrne; cctte personnalite es1 entiere, c'csi- 5-(lire doubc de memoire, d'intclligcncc ct dc volontb.

3) L'incarnation suivante est dbterminee par la somme des miirilcs acrliijs clans l'existence antorieurc, sans rdtrogradation possible.

4) L'Arne incarnce conserve inconsciemment le souvenir dc SI?^ a c q ~ i ~ i - tions anterieures, acquisitions dont l'ensemble forme les idees innees.

5 ) Ces idees ou images constituant l'ensemble des merites et des demerite? dcs existences antericures sont les facteurs de l'organisme materiel et les sources directcs dc son devenir.

6) Cependant un grand nombre de spirites et de spiritualistes constituant une ecole qui a droit a tous les respects de ses frhres, nie la reincarnation, ce qui ne change d u reste rien a la doctrine generale admise par les spirites.

7 ) Il est utile pour tous de prendre connaissance des arguments reci- proques presentes par lcs deux 6colcs.

Qu'on observe principalement les paragraphes 6 et 7 . Comme parmi les spirites i! y a des adversaires dc la reincarnation,

parmi les spiritualistes il y a des partisans de celle-ci. Cet otat de clioser etant regulier, on n'a propose au congrbs aucun dogme contradictoire cl comment cela aurait-il pu &ire possible? Cela ne peut arriver el n'arrivera jamais, u n futur congres dut-il sikgcr h Londres, a Berlin, h Ne\v -York ou ailleurs; si pareille chose arrivait, ce serait ine\itablcmcnt un coup mortcl porte au mouvement spiritc.

Soiivenons-nous du proverbe : I'ztizzon fazt ln force, pour nous en tcnir ft unc base commune qui sufftt amplement h noi; aspirations ; il fi1111 qixc noils nous rkuniisions fratcrnellcmcnt cl ne prenions des decisions qu'tui iioln d'un commun accord, pour lutter et comhntlrc nvcc efricncilC nos dcu\ p l ~ l ~ infleviblcs ennemis : le malbrialismc et !'orthodoxie.

Pour atteindre ce noble but les spirites et les spiritualistes voudront ccr- taincment se tendre une main fraternelle cl amie ct ne porteront lcill" regitrds diisormais quc vcrs cct objcclif principal.

Lcs decisioiis des aulrcs sections cn partie publiees dans le.; fcirill('- spiritcs restent encore h citer; le manque cl'cspuce nous oblige il y rcnonc'ci'. Ces dcrnierei h r c n t c\posees dans ln premihrc s8nncc principale, Ic 15 WP-

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J O U R N A L D ' E T U ~ R S PSYCHOLOGIQUES 201

tembrc, par le secretaire general, dans un long ct trus intercssnnt compte Cette skance, et la seconde du Ici ';eptemlire, eurent lieu dans la salle des fites (lu Grand Orient dc France; clles firent une grande

impression sur lnprcise et le inonde sariint par le nombrc des participants. AU president ,Jules Lcrmiiia nous devon5 unc rcconnnissance toute pnrli-

cllli&re pour sa direction circonspcctc, biicrgique cl impartiale; ses actes pr&sidentiels furent esseiiliellcmeiit facilitts par cette circonstance qu'il n'est ni spiritc, ni spiritualistc, mais occultisle, pas materialiste.

A cettc sbance finalc plusieurs discours furent encore prononces par clcs des spiritualistcs el cles occullistcs ; tous parlaient de conciliation,

tous exprimaient leur supr0me salisfnction de ln rdussite du congrbs. Le soir du 16 septembre u n banquet reunissait les participants et h nou-

veau des paroles cordiales furent hcliangees. Particulierement remarquable fut le toast de Mme Grles-Trnul, dans lequel

elle pria les de!egues allemands de transmettre aux allemandes les plus cordiales amities de la part des dames francaises, avec l'instaritc prikre de collaborer au maintien de la bonne intelligence entre les deus pays.

Quelle est la cause principale du succbs de ce premier congres spirite e l spiritualiste? Le congres fit une salutaire impression dans le monde, car la presse parisienne, le Ten ips , le JournaE des debats, la France, le Rappel, l'Eclair, etc., firent prendre des notes a ce sujet; les deux premiers journaux iilentionnes se sont meme a p p l i y e s a n'employer dans leurs jugements qu'un langage tres modere. Ce congres en eliet offrait a maints interesses bien des choses nouvelles et interessantes, telles que les seances privees tres reussies de Mme Everitt, l'un des meilleurs mediums d'Angleterre; les magnifiques photographies et dessins d'esprits obtenus par V. Sardou, Mumler, W. Crookes et lc capitaine Volpi, MM. Everitt, Lilcroix et tant d'autres.

Notons que les relations personnelles furent trCs cordiales; elles on1 (?flac6 les dilrercnces d'opinions ct de points de vue pour rapprocher les

Par le nombre imposant des participanlc, lc congrbs n inspiri: cc1 ohjcclil' "X Pusillanimes, qu'il l'allait nvcc courdgc mbritcr toujours par cle nou- vclles et bonnci; actions: ilkant tout il ;L dCmontr6 quc 1cs spiritiialislcs, quelle que soit l'ecole h laqiicllc ils npparliennenl doivcnt SC conl'edbrcr "ec sagesse ct soliditb pour l'nclioii communc cl accomplir leur grnndc et "ide mission.

A l'aide de In nouvcllc ct sublime doctrine, ceu\ qui ont soif dc \CritC abreules ; c c u ~ qui sont plonges dans les crreurs d u materialisme

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222 REVUE SPIRITE - qiii aneanti~scnt l'esprit cil parnlywnt ln \icmoralc, ccux-lh scronl d61i\p;sl seront conduits dans la bonne loir!, celle qiii nous rciinbne 5. LIII i ~ io l (>u~ conscient des mondes el h l 'immorlnlil~ de l'hme.

Ccs pensees ont pbnhtrc': mon cacur h la sBance finale du congrbs parisicil, cc qui ni'aulorisc comme hllcmnnil ct mcinbre di1 burciiu c?. dirc quclqucs niols dont ln substaiicc traduitc (ln francais signific cc qui suit :

Combien lcs idees dcs pcuplcs liiliiis cl gcrmains sont difiercntcs par rapport it ln doctrinc dc la r0inc;irnation; ln majoril6 rlcs spir i tunl is l~~ iill~inancls la considbrent commc uiic hypolhbsc, Ir& spirituelle il est vrai, pour elablir ln contrailiction cntrc In prhlcstinntion c l lc libre arbilrc, toi11 en declnranl quelle ne peut otre proiivec par des faits irrofutablcs; qucllc quc soit notrc opinion sur ccltc question, qui ne scrn jamais resolue piir aucun congrbs, nous rr,connaissons tous ln doctrine essentielle du spiritisme

a isnie. et du spiritu 1' Souhaitons que les idees de nos grands philosophcs spiritualistes allc-

mands, tels que Zollner, Hellenbncli, du Prcl, Perty ct beaucoup d'autres SC confondeut avec celles de votre grand Allan Kardec; que tous ces petits ruisseauv se reunissent dans le grand fleuve spirite pour former un cours tout-puissant, dont les ondes, claires et pures, soient capables de souleier tous les obstacles et porter l'humanite au pays ou regneront le bien et l'es- prit de justice.

(lue ce fleuve bienfaisant renverse les barrieres politiques et nous porlc h plciiics voiles vers un ocean de raie liberte, d'ideal, d'bgalite, de fratcrnile et d'amour eternel.

J,A DESTINEE HUMAINE (Suite). T'oii- la 1;evue du l e r iriiii 1890.

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y - _ ~ ~ a v a i l l e r de concert - A l'truvre du Trhs-Unut et jouir dii bonheiii., - Pur de toiitc souillarc, immense, incO~llpiirablc, - Qui vient de l'infini, que donne l'ideril. - ,,,$tre a pour mission la recherche du vrai, - La pratique du bien, ln conn;lisr,ince entiere - Des pllins du Createur. Pour accomplir sa tilchc, - 11 lui faut traverser, pene- trer la matibrc, - Avec elle s'unir de toutes les facons, - I,'assouplir, 15. dompter, et puis, l'ayant vaincile, - Sortir de son etreinte et l'ecarter de soi - Comme Chriit ecurl,~

pierre du t0mhlU. , Dieu, le surnilturci, q l l '~s t -~( : (Ille tout cela? - Je vis dans le present. 1.e mondc oit- ,, p ' i l cst, - Mais, dans son;orclonniince, on ne voit, nulle part, - Uncmiiin directrice, ,, but determine. , Regarde auloilr de toi, reflechis et contciriplc : 1,'iiriivcrs tout entier denoricc son

createur. - Je le cherche partouf et, ne le trouvant l m , - J'exclus, h tout jamais, dc la tri~mc dos chose?, - L'Etre surnaturel, hypothdse inutile, - Qui jamais ne parilit, qu'h l'tiwvrc or1 no voit pas. - Qui donc aurait cree 1'~~clmirable liarinonie - Uc la terre et dcs cieux, regle le cours des astres, - La structure des corps ct le jeu des organes, - Anime la inntikre, illumine l'espace - Jusqu'cn ses profondeurs? Qui donc aurait ainsi - Tout prevu, tout pare ! - Mais la matiere existe - De toute eternite; la matibre se meut, - Se trunsfornie et

produit, de toute &ternit&, - Les choses que tu ois, telles que tu les vois. - Je vois les effets d'une cause premikre, - Immuable, &ternclle, unique, necessaire,

- Rkgissant l'iiiiivcrs. Nul effet sans cause. - J'admets ce que je rois, tout ce qui se demontre, - Or, je vois une seule et unique

substance - Produire, en se mouvant, des etres perissables - dnnt le type survit, idrn- tique a lui-meme. - Quant a llEtre, sa force est restreinte et born&e : - Tout commence avec lui, tout se termine en lui, - L'Etrc ne poursuit pas un desscin personnel, - Une place d'honneur reservee au merite, -11 ne va pas tont droit, suivant une tangente, - Au progres infini : sa course s'iiiflechit, - Se conrbe et se ramasse en un cercle parfait. -Intelligence et chair, c'est la inuniere d'Ctre, - C'est la forme changeante et toujours Pbrissable - I)e l'un des attributs du Tout universel. - Quand le trepas l'abat, il rentre dans la masse - Ilont il etait sorti, lueur phosphorescente, - Feu follet passager, pour briller un instant - Sur la matidrc en rut. - Et l'ame iinmorlelle - Quc devient-elle donc'? - Fragment de l'Absolu, - Un instaut isole, sirnplc emanation - Du Tont universcl, Btincelle brillante, - ],'Plme anime 10 corps et retombe avec lui - Dans 10 torrent central. Aiiisi fait lit flammc - oiiand la Imme s'eteint. - L'ideal irifirii - Que nous scntons c!n nous, qui nous excite ;tu hien, - A 1ii pcrfcc-

tien, est-ce une fiction, - Une crrcur de l'Esprit? - Non. L'idbill existe : - EtciSnel t l eum i r , il csisto en nous-irifimo. - C'est I'csprit s'elevalit h la toute-puissance, - Augmcn tant son pouvoir, attcigniint h I'idEo, - Coin-

l'infini, surinoiitant Ics ol.~st:~clcs; - C'es1 l'evolution, c:iiirie et innjcstu(:uso - En son eternite, j c 1:~ sii1)stnncc uniquc - Utilisiint si1 forcc h l'~iccoinplissc1nc:ii1., -

''~"mi7' incoiiiiu dc l'tiluvrc cre;itrice. - Noils y tritvaiilons touq, chacun d:iiis nolino SPhbre, - C;lr l'absolu n'est pas in;lis se fait chi~quc ]our. - L'Etcrncl ;\l)solu progresse '"s Un but. -Uoilc cc but est le I,icn, l'irleal poursiiivi,-1.a satisfiictioii. - Qii'est-ce que la peiisee, - Poui.i.;lis-lu bien le dire - Une forcc nervcuso - yue produit l'enceplialc, une iiianidre d'0tre - Inhercntc

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224 R E V U E SPIRITE

\ iiiix tissus de I n matiCre grise. - Ccsl la sensation, nctucllc ct prbscnlc, - QII(: noils

filit b p r o u ~ c r Ir: rctoiir rbgulicr, - Succtrssif ct constant, cles fnits qui s ' a c c o m p l i ~ s ~ ~ ~ ~ _ Et s'bcoiilent ci1 nous. - L'Arne qui voit lcs faits - S':iccomplissiiiit cil nous, qui dbli l~trc et jiigc, -

disccrnc et conn:lit, qui rixe le i~:rpport - Et la coiiditioii, npprbcicet distingii~: , sujet dc l'objet, 1 : ~ c;iiise clc l'efi'ct, - i~ssignc nnc virlciir et donne un c:tr:~cti*ro, .,,l

rilit exiimiiib, l'&me essence divine,- Siiptrieiire iiu corps, pli~iic au-dcssiis dc lui, - Le conduit, lc rbgit, Ic clomptc! et lc domino. - .le nc siris que penscr, Ic doiilc me l'iitigiic. - 11(:11ionte jiisqu'h IJicii, iioiis procbdons de Iiii; - C'est de Iiii qiic noils vient 1,

rriouvcmcnt ct I'Otr~r. - C'es1 donc lui qui nous livre :LU m:il, h la soiifl'r:iricu, - Stins poiivoirs ongondrcr

quelque chose do mioux. - O comble de l'outrage ct do l'impi6t6I - Illiisphemc?r (10 I:L soistc!, acciiscr (l'itnpiiis-

sance - La M:r,jestb cliviiic, oser dirc iiu Tri:s-Iliiut : - (1 .le ne t e connais pas, donc tu n'existe pas! •â

- Nulle part on ne voit la preuve qu'il existe .!

- Argument snns valeur. Cherche et t u troul-cras. - Sais-tu toutes les lois du globe qui t 'abrite? - Thchc d'annihiler In notion de cause, - lil notion du moi, de ta propre existence, t u n 'y parviendras pas. - Admettons une cause. - L'cruvre ne changc pas et reste ce qn'il est : - Une crea-

tion saris raison. saris motif, - Fruste,, mal agencee. Auxuns la jouissance,- Aux autres In soufkincc, i tous lincercitude, - Un flux et un reflux d'bveiiements contraires. - Je vis sans nu l espoirs, je souffre et je nie plains. - Qiic maudit soit le jour dans lequel je suis ne! - Mets ton espoir en Dieu. Sa bonte nousrkserve - Cn avenir heureux. - Le chemin est bien long - Qui conduit a ton Dieu. - Chaque pas en avant - Te rapproche dc lui. - Chaque pas en avant, - Je m e trouve toujoiirs ainsi que le phenix, - Toi-mhne

m e l'a dit, en ais sa nt h la l-ie, - En butte A ses horreurs, en proie a ses misSres, - Et jamais on en sort, et tonjours la i i ia t i~kc - Kous t ient et nous enchaine. - Et toujours ses liens - Deviennent plus lbgcrs. - Je ne saurais Ic dire. - Tgnorimt l'avenir, ignorant mon passe, - Je conn:ii.; le

prbsent, les faits qui s'nccomplisscnt, - Et jc vois Innature, nrcngle, inconscicnte - 1)u bien comme du nxtl, snns bnt clbtcrmin6, - Entasser ?,es firvcurq ct se?, calamitbs. - 11" mi11 ri:gnc ici-bas. Lc loup mange I'agneaii, - 1,;~ f:~il>lesse ptttit, l'innocence s~iccoinl~o~ - Le fleul-c, cn tl6bord:lnt, cinporte p6lc-in1Yc, - I,cs arbrcs, les moissons, Ici: horninc'~ les trnupc:uix, - 1.o h i i i ~ r d csl piirtoiit, nulle pilrt lit silgcsse. - A quoi sert 1 'oxistc '~~c~~ cn ce dbsorclrc i~llTciix.? - Quel but poiirsiiivoiis-nous! - 1, ;~ justico des hommes - K'cstp:is collo do I)icii. Confini: siir un glohc, - lA'li~llline

voit ct comprend lc rcliitii tcrrcslrc!, - I<xpliqiie l'iinivei~s, dblinit 1 : ~ jiislicc, - Sul' (If'' r:ipporl.: lires tlc son Miil prbsent. - Jlnis 1)ieu oit ;in dclA tlc 136poqirc nctuellc. - pensc l'infini. Son rcgiirtl circi1l:rire - I<ml~rassc la pirssb, le prbsent, l':il-cnir, - 1.1' F i i 1 - cipc cl la I l r i do I'univcrs cnlic3r. - Sixchunt ce qui coiiviciit, il choisit diliis Ics ~pll?' '~'" - Qui circulent :lu loin sous lx voutc azurbc, - Des Otrcs in6g:iiix cn siwoir, (!il m6ritc' - Pour gilriiir cl pciiplcr d':riitres terres du ciel, - Y porter le progrhs et la divcrsith' - luegaux en science, cn mbritc, cn pouvoir, - lnbgaiix ;LU nor ri il, inbgaux de p:1rtout'

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JOURNAL D%TUI)ES PSYCHOLOGIQUES 225 - /-

La bosognc servile et les wiivrcs d'honncur - Le demandant ainsi, les uns viennent iI - Les autres cnscigncr. - Imprbgnes tout entiers - D'effluves 6manes d,humanites clivcrscs, - 11s apportent, chacun, dans leur nouvcnii sejour, - D'utiles

de fecondes idee(?.. - Semcnccs de progres qui germeront un jour ; - Des aspi- ra t ion~ vers un 6tat mcillcor, -L)iffercntes souvent, mais toujours legitimes : - Elles

le rcflct d'un ideiil rOv6, - Vagucmont entrevu, sous un autre horizon, - Sous un cicl different. Uc rnamc fait l'abeille : - Revenant h la ruche, alcrlc, infiltigabla, - Elic cmportc avecsoi,pour composcrson miel,- Dessucs etdccparluins de plantcs diffbrcntcis. , Mais, pourqiioi los Esprits, dans leur nouveau sejour, - Ne sont-ils pas rmgbs

leurs syinp:~thies, - Suivant lcur aptitude et suivant lcur merite 7 - ~ a placc de chacun, dans l'ordri: socitll, - Le bonheur qu'il resscnt, l'injure qui

l'accable, - Sont rino consequence, inevitable 1:L juste, - •âes actcs accomplis par lui, prec~dcmmcnt, - Dons une autre existence. Expier ou jouir, - Telle est la loi de Dieu

jour de leur naissance, - Les uns vicnnent d'cn bas, d'un monde plus infime. - 11s montent dans la gloire. Ayanl bien merite, - C'est une recompense, un progres accompli. - D'autres viennent d'en haut, clos mondes fortun6s. - Ayant demerite, fait un mauvais emploi - Des dons du CrOateur, toute fnutc commise - Devant etre expiee, ils s'en vont en exil, - lnstruments de prog,res, revivre sur lin glohe - Ou la vie est plus rude, emportanl avec eux, - Vague perception, douce reminiscence, - un sou- venir lointain du paradis perdu. - Ils n'y retourneront qu'aprbs avoir instruit, - Et mis 3. leur niveau, les etres ignorants, - Incultes et grossiers qui vivent aiiprUs d'eux. - Le chatiment des uns sert au progres des autres : - C'est ainsi que se fait la rbv6lation. - Alors l'homme dechoit et retourne en arriere. - Descendre et remonter, tournoyant

dans le vide, - De mtrme qu'Ixion, sur sa roue attache; - Trainer un lourd fardeau, de meme que Sisyphe - Et, le sommet gravi, retourner h l'abime: - Dans le ciel radieux, dansla gloire celeste, - S'elever comme Icare et tomber foudroye - Sur le sol que l'on quitte! Amere destinee! - Nulle securite dans le bien-Otre acquis! - Si je d6chois encor, de maillons en maillons - Redescendant la chalne, ou donc m'arroterai-je? - Irai-je jusqu'en bas? - L'Esprit lie dechoit pas, - Samarche est progressive. Il peut stationner, - S'attarder

sur la route, et reprendre a nouveau - Une epreuve avortee, occupcr dans le monde, Un rang infbrieur et de moindre importance, - De riche et de puissant, devenir humble et Pauvre. - La richesse et le rang nc font pas le merite : - Herode etait tetrarque et Jesus charpentier. - On remonte h sa source, on revient sur ses pas - Quand la fatalite vous mct sur

une voie - Par ou l'on a passd, vous irriposc une 6prcuve - Qu'on a dejh subic. - Aller en mission, - Instrument de progriis, aupres des arrierbs, - Enscigncr ce

qu'on sait, bclaircr leurs tbni.brcs, - Secouer lcur torpeur et les hausser ti soi, - Sans S'abaisser vers eux, cc n'est point redescendre - Lcs gradins de la vie. - O sainte quibludc ! - Quand donc gouterons-nous le. repos absolu - Dans la per-

fection? -L'absorption en Dicu - N'est point le but final de l'existcncc humaine, - Nos aspi-

r a t ion~ ont, pour sr! snt,islnirc, - La duror: infinie et l'infini des mondes. - Les stations du ciel rc:uforincril dcu sbjuurs - 1)ont nous no soupqonnuns la grandeur ni i'lclat, -La sPl~ndcur ni la gloire. A nous do los atteindra, -Ils nous sont r6serv6s. - Les changements d'btat, - Lcs transmigrations d'un monde dans un autre, - Du- rCront-ils toujours7 Joindrons-nous l'Absolu, - Nous absorbera-t-il?

15

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226 REVUE SPIIIITK

- Cela n'est pas possible. - Pourquoi, pour quel motif? - I1circe qu'il est la cause - Et nous sommw l'effet, parco que nous vivons - Et quo

vivre c'cst croitre, augmenter, varier, - Et, qu'cnlrc nous et lui, s i r i tcr~osent les moiides - La nature changeante. instal.,le et corriiptiiilo. - Moteur dc l'ilnivcrs, irnpassilil~~ immii:il~le, - Inconditionnel, l'Absolu nous atliri:, - Xous gravitons Ycrs lui. 98 courl,~ hypcr1)oliquc - Se perd diins l'inflrii. Courant A sa rencontre, - Sclns CesSc nous irons la serrant do plus prus. - Autant nous avancons, d'autant s'oiivrcnt Ses branches : - Nous la joindrons jamais. - Etrimgo destin60 : - Cotoyer I'Al)solu sans pouvoir le frulcr! - Rencontrer cn tous

lieux, dans les terres du ciel, - Lc mal, le rel:itif, soulTriinco et contingence, - Niillu part le repos, nulle piirt Ic triomphe, - La satisliiction ! I>;iuvc existence liumainc, - Toile de Penblope, uluvre laborieuse, - Toujours sur le metii:r, dbfailc, puis rcftiitc, - Jamais parachcvbc ! Ami f u n autre monde, - Peut-otre a s 4 1 raison, peut-i:tw exislc- t-il - Un plan dans l'univers, mais ricn ne le dfiinontrc - Et le doute est periiiis. Si la mort nous d6truit - Nous dissout tout cnticr, le milllic!ur n'cst pas grand : - Nous ccs- sons de soufirir. Plus tot sera le mieux.- m i s si nous revivons, nous faudra-t-il encore - Reprendre l'exislonce avec les m0mcs sens, - Les inOmes passions, le mome enten- dement - Sans quo rien soit change? - Cela depend des globes - Ou tu prendras niiissancc. - Admettons ce detail. - Rle voici plus parfait, nie ~ o i c i plus instruit. - Blais tout

est relatif. Le desir de savoir, - La soif de l'inconnu m'irritera toujours - Et toujours le bonheur s'enfuira loin de moi. - Le bonheur ce n'est pas la satisfaction - Qui cesse d'exister sitot qu'on l'a gotitee.

- 11 reside autre part. Le bonheur c'est la vie, - La transformation, la lutte et le triomphe: - C'est savoir pratiquer l'amour evangelique, - La solidarite ; ramener Ic sourire - Et le contentement sur les lBvres crispbes, - Sur les fronts soucieux ; c'est enfin l'esperance, - Desir inassouvi, qui persiste quand mSme, - Xous console et nous berce, et nous fait entrevoir - Le bien dans le present, le mieux dans l'avenir. - Qu'est-ce donc que le mal, qu'est-ce donc que le bien? -La lutte du divin contre la volupte. - Le mal avec le blcn, au debut de la vie, -

Est partout confondu. Plonge dans la matibre, - Pris do tous les cutes, englue de pur- tout, -L'Esprit pour l'assouplir, la p6ngtre,et s'y meut - Comme l'oiseau dans I'nir cl le poisson dans l'eau. -Biais il doit en sortir, pour monter dans la gloire, - Pur de toute souillure, exempt d'inflrmitos, - Eu contact avec cllc, il l'attaque soudain, - Ln petrit h sa guise et romp son inortio, - 11 I'bchaiiffc, il l'anime, il 1ii forcc h produiri! - Iles organesnouvcnux et con1l)inc avec cllc - Les types successifs, l'titi proc6dniit di' l'iiutrc, - Ou lavie apparilit, Chcique fois plus splcnditlc - Opillente ct parfaite s:r compluxit6. - JJ'Esprit veut s'aff'rmcliir, lit nialiurc rbsislc, - C'cst dans lcur d6sacc•ái'd qiic r6side le miil, - ihnS I'cl'l'urt de l'l3prit la liitlu qu'il soiilicnt - Pour se d6bnrras.c:r' dii joug de la mnticrc - I*:t 1)riscr S C Y litans, tcntiiculcs t ~ ~ n i ~ c c s , - ,\ll:int ct r c v , ; ~ ; i i ~ l , giissiint e t s'cnrouliiut - Tout a u h u r de lcur proie, cacil;ml les iristiiiclz, - Ji.i.it;iul Il! dbsir et torturiint l'esprit - De soins niiit6ricls, dc rulgiiiiw soiicis. - La lutte du divin conlrc la volllpt6, -Du bien contre le ~na l , scr;~-t.cllo 6lcrncllc '!

- Les peincs, Ics tourinu~its, les soins et les soucis - Ii~rllioronl-ils t ~ u j o u r s 1;i tr;i111(: de la vie 7

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- Quand, librc et pur, l'Esprit surgit victorieux, - Degact! tout b fait du lien corporel, 11 est sorti du mal et n'y rentrera plus.

Cela n'est Pas certain. Le mal oxiste en soi. - Il peut changer d'objet mais reste ce est.

- Lciniroir reflechit l'horizon visucl, - Jamais ricn au dela. Dc mBme font les etres , Voyant un seul aspect do l'immensc univcrs, - Cclui ~lu'ofTrc leur globe, ignorant tout le reste, - Ignorant 10 rapport de l'ensemble aux parties, - Nc pouvant concevoir

chose en dohors - Du mode d'existoncc, actuel ct prbsent, - Auquel ils sont soumis, ilslugcnt d'aprbs eux. - Crois-tu donc que ta splibrc, infime satcllitc, - Et memc que ton monde, atome imperceptible - Au soin do l'infini, renfcrmsnt toutes choses - Et Sont lc dcrniw mot do la c rh t ion? - Tout est doute ici-bas. Explique-moi pourquoi - Le mondo est ainsi fait. - C'est le secret do Dieu. - Eh bicn ! attendons l'heure oh tout devient possiblo.

En offrtmt aux lecteurs de la revue le recit des quelques faits qui vont suivre, je doit declarer que je ne crois nullement a l'identite des defunts e t que tout ce qui est affirme ou nie par les pl~enomenes, est accueilli par moi sous benefice d'inventaire, quand l'inventaire sera possible.

Le medium qui m'a servi est un jeune paysan etant alle a l'ecole du village de 150 habitants ou je faisais mes experiences, jusqu"a l'age de 11 ans ; depuis six ans je connaissais ses allures et son caractere ; c'est a la suite d'une seance a Paris,qu'ayant essaye a tout hasard diverses personnes, je decout ris ce medium.

Nous n'evoquions pas, ou rarement, notre croyance aux Esprits Etait des plus mediocres.

Un soir l'Esprit prie de se designer dicta par la tnblc : Ma~eehal de Tourville. m ois personnes de ma famille et moi, seuls assistants, nous nous deman-

es qui otait ce personnage. d'ons lu, di1 le m6dium qui e'tait seul a la table, l'histoire d'un marin : nom la. Mais il n'y n pas de marechaux dans la marinc '? olijcctai-je - Si, dit blc. Quellc aiinbc etes-vous mort 'i - 1701. ! medium consultr) dit nc pris se souvenir si celle date etait exacte. (( 11

longtemps que j'ons lu ca, (;a doit Gtre dans @que livre chez moi. •â Je consultai l'histoire de Duruy, la date etait exacte.

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328 R E V U E SPIRITE - - - Comment Otes-vous morl ? - E'crivez, j ' a i quelque cilose a vous commzcniquer. - Dictez. - .T'ni eu deus enfantSc, un gnrcon e t une fille, nion fils a eti tup,

n Derlain k 27 jutllel i'jl2, i l s'ctppkclt Lotus IItlnrion. Le mddium consulle declara nc pas se souvenir si ccs donnees fitaicnt

exactcs, Duruy etait muet ii cc1 6gar.d. l'eu aprbsjc fus c l i e~ le n16(li111ii, nous cliercliiiiim di in^ un greriicr, sous uii tas iIc planches Ctait une vioillc malle couvcrlc de poussibre et de toiles d'ari~ignCcs ; diin.: un ta4 dc pipe-

rrissc cl vieux livrcs, nous trouvhnics un petit livre intitule ; hisloirc dil mareclinl dc Tourville, et aux dcrnibrcs pages les faits qui iious avriicnl Cli: dictes.

Je ne discute point, J e cite simplement les faits. Un autre jour l'Esprit prie de dire ce qu'il voudrait, dicta : - LP jeune homme qui fait marcher r'a table a fait 2 ~ 1 2 reve lit nuzt de) niere

dont il ne s e sozcl~ient pap. Le medium questionne soutient n'avoir pas reve. - Qu'a-t-il reve ? - IZ a vu lu represelztation de la mort par des ossemelots. Alors le medium se souvint de son r h e et complela les indications de

la table. Autre fait tire de trois seances et auxquelles n'assistaient que ma famille

et moi et le medium seul a la table. 1'1 Seance. - Qui est la. - Raymond Dupuy seigneur de Montbrun. (Absolument inconnu de nous tous.) - Ou habitiez-vous ? - A u chdtenu de Rochechl'mwt. Impossible d'avoir d'autres indications sur Ic lieu ou git ce cliateau. - Quelle ann6e &tes-vous mort ? 1740. Nous parlons guerre et dficouvertcs, ct jc lui dcmandc s'il connait le 1616

phone que j'ai explique au mCdium peu de jours auparavant; sur reponse riegntivc, j'explique le teldphonc. - VOUS n'eles p ' u n farceur. - Allez au diable esphce de noblaillon ! - Non. - Diclez quelque chose alors. - Lisez dans l'ouvrier, vous y verrez I7histozre de mon epous~, Fteur de lis,

eIIe esl /ri's in lhssnn t r .

Nous nous tlcmnnrlons cc qur vcut, dirc •á IYIii\rier n , iiir da mes cnl;inlq croit savoir qu'il evisk un journal ayant ce titre. - En eiTet, dis-je. c'est ~ n e m e uii journal clbrical. Le medium ignorait

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 229 _--- ,, que c'etait que l'ouvrier. Le lendemain je m'informai ; l'ouvrier n'etait rec.u p u personne dans le village, ni ses environs et lc medium ne s'absen. tait jamais.

~ e u x i e m c seance, 8 jours apres. Qui est h ? - llaymondDzrpuy. - Qui VOUS amene ? - J e me suis trompe 2'auh.e j ~ u r en. ooiis dictant la

dale de ma ?nol't. - Ah ! Et vous venez pour cela ? - Oui. - Allons vous btes bien aimalde, dictez. Sous barbot5mes alors pendant 10 minutes, impossible de se com-

prendre ; enfin je compris, il donnait dus chiffres romains ! MDLXXV (1575). - Comment etes vous mort? - Je suis mort prisormier d u roi H e n ~ i 111, j 'ai (le executeu contre ce roi. En'cuteu ! c'est un vieux mot? - Oui. (Ce n'est pas un mot de la localite). Quelques jours apres, je vis chez l'instituteur un gros livre dans sa

bibliotheque; l'ayant ouvert, les mots : Montbrun, Henri III, frapperent mes regards. - Voila notre affaire ! dis-je, notre medium a lu ce livre ! - En tous cas il n'a pas lu celui-ci, dit l'instituteur, car je l'ai apport6

de inon pays, il y a deux mois et il n'est pas sorti d'ici ; le medium ne vient jamais chez moi.

En effet ce ,jeune paysan, tres timide, ne frkquentait personne et vivait seul avec sa mere qui etait veuve.

J'emportai le livre pour le parcourir, rien 6nns le texte de Raynzond Dupuy ni de Rochechimard, mais h la fin, je trouvai une note historique sur Charles Dwpuzy de Montbrun qui avait guerroyh contre Henri III e l avait Cu la tete tranchee en 1575 (chiEres ordinaires). Je fus trouver le mhdium qui me dit : - Oh monsieur j'nons jamais lu rien dr: ca, ben sur, j'men souviendrais

bEn. - Enfin !iscz-le tout de mdmc, pcut-8trc l'avez vous totalcmcnt oublie. Quelques jours aprbs lc m6tliiim me rendit Ic livrc cl mc dit que c'6lnit

la preniibrc fois qu'il lisait celle histoirc. (Je rie discute pas la sincerilt! d u mhdium la voici coniirmCc en grandc

Partie). 3. Seance. - Ce soir 13 6tnnt h lnblc, seuls cri f'amillc, (nous n'avions

Pas de domestique), l'affaire Iiaymonti Dupuy nlc rcvcni~nt eii mbmoire, je

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230 REVUE SPIR~TE

me dis : Je ne me souviens plus quel siipplice on a fait subir a Charles Dupuy. - On lui a coupe la tbte, dit ma femmc. - Je ne crois pas, dis-je, on dit bien qu'on l'a executB, mais il me semble

qu'on ne dit pas le genre d'execution. La conversation en resta ln et nous achevames de diner ; puis jc fus

chercher le medium que j'amenai et qui se mit scul 3 la table, mais nous n'avions plus songe Raymond Dupuy, quand,& un moment donne l'Esprit se donna pour ce personnage. - Ah ! quoi de neui a nous dire ? - Je vous promets que je n'ai pas eu le cou coupe. - Tiens ! dirent mes enfants, il repond Si. ta question lors de notre dlner. - En effet, dis-je, mais quand vous voudrez vous donner pour un grand

personnage il ne faudra pas dicter (( Je vous promets n, mais je vous assure OU je vous certifie.

Je vous promets, est une expression du medium mais le medium ignorait notre conversation et c'est la l'important en l'espece, pour l'analyse. Qu'on note que toutes les apellations ont ete faites par moi.

4" Seance. - Un mois apres s'annonca a nouveau Raymond Dupuy de Montbrun. - Ah nous avons relu votre histoire, vous etiez surnomme le brave ? -

Oui. - Contre qui avez-vous combattu en comhat singulier ? - Maclou - Maclou ! ? oh c'est une farce! C'est contre le comte de Suzc!

C'est Maclou de la gardeuse d'ours ? - L e nwm que je viens de vous dicter estcelui d'un personmage qui voula81

detruire mon chateau de Rochechinart. - Mais voila deux fois que vous nous parlez de Rocliechinart, il n'existe

pas, je ne l'ai trouve nulle part, il n'en est pas question, dans votre his- toire, ni de Maclou, ni de Fleur de lis. Vou5 habitiez au chateau de Mont- brun, diocbse dc Gap, Drdmc ou IIaules-hlpcs ? - Non. - Vous vous appeliez Charles ? - Non. - L'histoire blague donc ? - Oui. - Henri I I I yous a coupi! lc cou ? --Non. - Pardon. -No%, non. - Quel supplice vous a l-il infligi: ? - Aucun ; j e suis morl entrc les bras de mon epouse y u i e lmt venue azcpri~

du roi pour demander ma yi.Rce et elle luz a ete accordee i i h e u ~ e s a p e s 7 t i ( l

mort.

i i veulcnt dire 2 ? -- Oui, j'ai beaucoup regretle ne pas avoir eu dL;li-

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 231

plur tut, car g"ai 6ien fait verser des larmes a mora epouse em ne V o n -

1s resler pres d'clle.

3 etions dbrout6s,lec faits du livre etaient contestes. Peu apros, etant ;, j'eus l'idee d'allrr au journal I'Ozcvrie), et de m'informer. Un roman r de Poli - Flcur-de-lis amil paru, oii l'avait fait mettre en volume, hetni un ct, iinc fois dans le trniii, je le Lus, Rochechinart, Maclou, le-Iil;, y apparaiw~ient ainqi que Raymond Dupuy, frere de Charles dont j'nvais trouve des notes historiques et la An l'epitaphe : Ci-

ire seigneu). Raymond Dupuy de Montbrun, morl en ce mois d'aoust de DLXXV 1, ! ? lle n'avait jamais lu ce roman. Je fus retrouver mon medium et : ses affirmations, je l'obligeai S le lire ; il soutint n'en avoir jamais

eu c;ui~naissance aulrement. ?ut-etre l'avez vous lu, il y a 10 ou 12 ans, et ne vous en souvenez- lus.

~ t : uumplbtai l'enquble ; le roman avail paru dans l 'ouvrier 15 mois aupa- tant seulement, de decembre 1885 a avril 1886, on ne pouvait l'avoir lu sans s'en souvenir.

Etant tenace dans mes enquetes j'kcrivis hM.Oscar de Poli qui me repondit : Raymond Dupuy et Fleur de lzs sorlf cleux personnages imagimaire ! ! ? ? Preuve, diront les sceptiques, que votre medium etait un fumiste, et

volxs, un naif. J'ai bien d'autres cas, aussi baroques, ou le medium ne pouvait tromper,

Ou sa sincerite n'avait pas u Stre examinCe ; si je cite celui-ci c'est que je sdis le mediurn sincbre.

Preuve, diront les spirites, que c'est l'Esprit qui etait un fumiste. Soit ; mais comment discerner quand l'Esprit est serieux ? ? Et si le phhnombne peut SC donner pour lin personnage imaginaire, sorti

de toutes pibcrs du cerveau de M . Oscar de Poli, uir eit la preuve cie sa sincerite quand il nous affirme ii\'oir 15th un (le nos defunls ? 7

s'il peul ve~iir ril:poildrc des questions c~u'on s'est posil: en famille & l'insu du medium. comment si~voir si le phcnombne joue son personnage sur ce qu'il sait par nous ou par tl'autrcs pcrsonncs il:loign6es, ou s'iI Cst bien i~intcllect de ce qui k t ce personnage ? ?

Les Esprits sont sinceres, c1ir:i-t-on, qiinnd ils agissrnt suivant les rEgles de notrc morale el qu'ils r6pondcnt ii nos aifections, dont ils ne se jouc- ?aieni certainement pav.

Voilil ce don1 je \oudrais loir la dkmonstration ! A. GOUPIL. N . D. L. IL M . Goupil e \ t iin clieiclii~ici~. et sur u n ou dibox faits, il tire des con&

'iuences dont nous 11ii 1,iiwons la respoiisabilite ; iinc riiultitude de cas nous a logique- U n t prouvtj le colitraiio.

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232 R E V U E SPIRITE - LETTRE DU SCNATEUR GICJSEPPE RORSELLI

LeIl Vessillo ,spiritistu, du cap. Fi;. Volpi,conticnt la lettre trEs importanlc quc voici, dc notre honoru frure et ami, lc senateur du royaumc, Giuscppe llorsclli :

Villa de Bo:?deno (Femme), 25 fivrier 1831: S'acccptc, chcr cap. E. Volpi, en Lou1 et pour tout lcs principes contenus dans lc premier numero clc 11 Vessillo Spiritista, parce qu'ils sont complutement d'accord avec les miciis. Convaincu dc la grandeur de la philosophie lctirdclciste, je la professe r1epui.j vingtquatre ans passes, et par conviction je suis au courantuc CC qui s 'h$, A cc siijct soi1 en France ou tlanc lcs autres pays.

Nous pouvons ncccpler toutes les rcligions qui atlmcttcnt Dieu et I'ini- mortalite de l 'ime, sans en suivre aucune: ln nolre est ilne philosopliie basCe sur la, raison, sur les faits, sur la science, ce que jc n'ai jamais t rou~6 clans la secte catholique, laquelle exigc ur.c foi aveugle dans Ics miracles et a ses dogmes. Les ignorants seuls preferent le mensonge h la verite.

Votre entr4e en matiere procede du meilleur esprit ; n'abandonnez pas cctte voie si sage et maintenez-y energiquement votre Vessiglio.

Dans ma longue vie (j'ai 80 ans) j'ai passe par toutes les epreuves, et fina- lement en etudiant la nature de Dieu, architecte de l'univers, j'ai acquis cette lumibre, le vrai, qui resplendit en moi et eclaire ma conscience. Mes pieds touchent a peine a la terre puisque je vais .me desincarner, et mon ame s'absorbe en Dieu, et en Christ patron de cette planete, vallee de tra- vail et de regeneration dans laquelle les apotres de la reincarnation sont persecutes.

Notrc labeur spirile est boni ; clans cinquante ans, au plus, la religioii universelle du bon sens, sans pretres et sans autels. unira gloricusemcnl tous les pcuplcs ciclairus et civilises dc notre monde.

GIUSFPPE BORSET.I.I.

CATIIOLJCISME ET SPIRITISME (Srcitc,) (Voir la Revue d'Avril 1891 .)

Le Chapitre VIII parle du dogme impos6 de I'lmmaculee conception o. Cette croyance facultative jusqu'd notre 6poque est devenue chose obligatoire sous peine (le damnation etcrnellc, pendant le pontificat de Pic IX. Ce dngme contrc nature fit :i autres Bpoques couler des flots d'encre : parmi les th6010g.iens chrktiens les uns disent oui, d'autres non. Aujourd'hui il pourrait faire couler des flots de sang, comme tant d'autres, si on pouvait encore violenter la libert6 et la raison humaines.

Dans le chapitre I X , I'auteur fait l'historique d travera les uges du dogme dc -X la

tr inite P lequel fut enseigne sous forme symbolique par certaines religions antiques ; le

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religion hindoue par exemple : Brahma, Vischnou, Siva et par certaines autres religions de l'orient. Le christianisme btant d'une creation postArieure, il est facile de conclure ou il a puise l'idee de cette trinite symbolique, mais en l'enseignant dans sa lettre et non plus dans son esprit. Donc 1 = 3 ou 3 = 1. A croire toujours sous peine de damnation eternelle. Le Chapitre X a pour titre : nr les Miracles W. Monsieur Jbsuprct, comme le plus grand nombre de ses contemporains se placant a diffbrents points de vue, nie

le miracle. Les connaissances humaines ayant progressb, les faits inexpli- cables et inexpliques dans le p a s 6 sont devenus simplement des lois de la nature, incom- prises jusque-lb. L'avenir arrivera A diminuer de plus en plus le nombre des faits de cette nature, l'intelligence et le travail de l'homme agissant sans cesse dans ch~que branche de connaissances.

Dans le chapitre XI, l'auteur traite a du jugement dernier B. Il resume son expose d'aprks les Bcritures saintes; chacun devra retrouver les diffhrentes parties qui ont compos6 SOU corps materiel, bien que decompose et transforme depuis des si&cles pour beaucoup, et se rendre ainsi au plus vite B la vallee de Josaphat a l'appel eclatant des trompettes angeliques sonnant aux quatre coins du monde, alors que les etoiles tombe- ront du ciel sur la terre, Sirius par exemple. L'auteur donne la signification logique et raisonnable de cette idee du jugement dernier a l'aide de l'enseignement spirite.

Le Chapitre X I I a pour objet u l a confession W. L'auteur fait l'expose historique et dogmatique de ce sacrement de crhation eminemment catholique, que cette Oglise impose a ses fideles, toujours sous la menace de l'enfer a perpetuile. Il en examine certaines consequences sociales et certains inconvenients d'ordre intime ; certaines de ces conse- quences ont ete cherchees et voulues par les createurs de ce sacrement, ajoute l'auteur. C'est l'avis de beaucoup d'autres.

Le Chapitre XII1 parle c de l'infaillibilite papale W. Elle fut decretee en 1870 par la papaute elle-mdme a. son propre profit, A l'aide d'un%concile convoque a cet effet, et dans lequel on eut grand soin d'btouffer les voix de nombreux ev&ques s'elevant contre ce defi jete au bons sens b notre epoque. L1infaillibilit6 et le syllabus doivent constituer le credo de tout catholique sincere aspirant aux fdicites supremes du paradis. Quant aux autres, s'en accommodera qui voudra et qui pourra. Jupiter quos vult perdera dementut. C'est le cas d'appliquer ce vieil adage a la curie romaine.

Les Chapitres XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, XIX et XX, traitent de facon tiOs intb- ressante au point de vue historique et dogmatique des diff6rents sacrcments imposSs ou administres a ses fideles par l'eglise catholique. Inutile d'en ecrire ici la nomenclature que chacun connait.

Dans sa concZusion, I'autcur expose avec raison que l'enseignement catholique actuel n'est en rien l'enseignement des premiers cges. Toutes les religions se contredisent, dit- il tres justement et les divers sacerdoces sc jcttent 'mutuelleinent au nom de I C I ~ '%mes l'anathbme A la totc. Pour I'liornme eclaire et intelligent n'admettmt pas faci- lement que tout finit avec le corps, quc croire dans ces conditions ? Un certain nombre s'arrete a ne plus croire h. rien, grossissant ainsi les rangs des materialistes; d'autres attendent le moment B venir tdt ou tard d'otru bien obliges dc voir par eux-memes cc qu'il peut y avoir au-dela dc cette vie. L'auteur, lui, conseil10 d'etudier la philosophie

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spirite rcposant sur des faits constatk e t indbniahles, lesquels Etablissent i'inimoi tnlit,: de l'&me, l a survivance du moi aprhs la mort du corps e t Ics differentes conditions dans lesquelles se mcuvcnt alors c t agisscnt les fimes humaines scion leurs actcs bons ail

mauvais. Chacun p u t ainsi se conduire en connaissancc de causes dans la vie pr6sento. Telle est la bien juste conclu~ion do i\l. S. JCsupret. a laquelle l'auteur de l'article se permct d'ajouter sinipletnent ce vie1 arlagc bien vrai en ces matieres: u Cherchez et uous trouverez 9 .

1 fr. 50, 1, rue Chabanais, librairie spirite. Capitaine BOULLE.

Nous lisons cc qui suit dans l'lnddprnclnnt de Douni :

La librairie CS ~ c i c n c e ~ psychologiqric~, l ue Chabanais, 1, 5 Paris, pii1)lie sous l c titre : Catholicisiize ct Spiritisme, un volumc .le notre concitoyen, M. J i suprc t fils.

RI. Jesupret est un chaud partisan du. spii.itisrne, - philosophie basee sur l a croyanc8 h l'existence des esprits et & leurs rnanifcstations. 11 dit a ce sujet dans son ouvrage:

u: De la danse de? tablcs dont on fit, il y a une trcntainc d'annees, un passe-temps agisPable, un amusrment de societb, cst sortic toute une science, qui nous a dboili! les mysteres du inondc invisible. Grace au spiritisme, les communications avec nos chers disparus sont aussi faciles que celles des c8gociants d'Europe e t #Ambrique au moyen des fils telegraphiques. Des exp6riences minutieuses et scicntifiques ont 6th faites dans ce

doniaine par un grand nombre dc savants de toiitos les nations. Les faits sont la, on ne peut les nier. •â

Nous n'avons pas suffisamment h d i e le spiritisme pour approuvcr ou controverser les affirmations de RI. Jesupret fils et pour apprecier surtout les graves consideratioins philoso~hi?ues qu'il developpe d m s les vingt-deux chapitres dc son voltirne.

Si nous en croyons l'auteur, le spiritisme a et a eu des adeptes marquants, l'acade- micien Sardou, Camille Flammarion nslronome, Gcorgcs Sand, de Balzac, h1exandi.e I~i imas p&e, Victor I-Iugo7 Vacquerie, le comte de Gasparin, Delphine de Girardin; ArsCne Houssaye, la winc Victovia d'.lnglcterre, Ic roi dc Raviere, les presidents Lincoln et Thiers, les deus derniers empereurs de Francc e t de Riissie .... .

A CC ~ W I I O S , M. J 6 u p i ~ t fils rappelle ces pnrcjles do Victor Hugo : La table toiirnante et parlante a 6tO fort raillec, - dit l'exile de Jcracy, - parli~os

nct : cettc ianillcr.ic est sans portee. Itemplncer l'cxnmeii par la moqucric, c'est cornii i~~~le mnk l'en scientifiqnc. Q u m t ;l nous, nous estinions que le devoir i!ti.oit clc la sciencc e d de sonder tous les plienom6nes; un savant qui r i t (lu possible, est I h n pr6s tl'otrc idiot.

•á 1::vitei.un plihomi.nc, lui rcfusei le paierncnt il'iittcntion aiiqi~el il a droit, l'konitiiir.e, le mettre 3. la porte, lui touiwi. lc tlix en riant, c'cqt lnire bsrir~nci~outc h la vVrit&, c'est !aisscia prote~tcr In sign:itui.c il<: 12 science. a

NUUS ~ ~ I ~ O I I S :i citer cc.: ~):~i .olcs parre clii'<>lles sont dijinerr ilc cclui [lui les n ecisitcg. Amis avant tout dc I:i Iil)cri~: vrxic, 11s 1 : ~ 1ibi.c et frniiclie di$eus$ii~n, nous n';idrncttolis 1x1s q11'0n d,:molissc les syxti:iiies, soit politiques, soit philo<ol~liiqiies, sans Icrc mir s>rieusciiicut etu<liSs. Kous iic pouyons tlonc tluc s ;~voir gr<! :1 Al. J6supret fil3 ( l ' a f ~ ~ ~

Page 240: Revue Spirite 1891

que ceux d Ce mode

acielice, ca . -

La theorie

On reprocl Groupe d'etu Sont toujours nnn?.--- - 8 7

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 285

crre A l'adiflce, c t d'y avoir consacri, (le conscicncieiises observations per- s le joli volumo que nous avons sous les yeux ct que nous nous faisons un

naler.

A Ln. Tribune dc Goneve,

e R6dacteui*, perinettcz-moi d'avoir rccours a votre obligeance dans le but le plus sornmaii,cment possiblc l'appreciation dc votre coriwpontlant sur notre ami, R'I. Louis (;ai,dy, Cherchons, rhponse aux confbrences de M. le mile Yung sur le spiritisnic. (Voir Tribune ,du 13 courant). Contrairement spondant, l'ouvrage (le M. Louis Gardy est apprbcie a savnleur par tous les ?xitifiqiics Gtrangcrs, c l c'cpt :i juste titre que lcs eloges los plus chaleureux a son auteur pour son muvrc presont& avec simplicite, Acrite clairemcnt,

nombrcus ont G t M puises aux sources les plus sures. espontlant conclnt qno le spiritisme cst dans l'enfance ! - Pour lui, trbs ;! - S'il s e donnait la peine d'fitudicr, il apprendrait des multitudes dc

choses qu 11 ignore, entre autres les divers moyens de communication, qui ne son: pas es tables tournantes. de communication, le plus rkpandu et l e plus simple, est l'a-b-c de cette

r aujouid'hui fon a acquis des moyens beaucoup plus expeditifs e t plus rai- sonnes. c e n'est pas une raison pour que celui qui ignore cette chose e n nie l'existence.

isme n'est pas une science superficielle qui ne demande que quelques minutes , mais bien une science profonde qui exige de longues, de serieuses etuiles,

'fit pas d'avoir l'intention de communiquer avec le monde spirituel pour que pdssible ; i! faut d'abord etndier avec modestie avant de vouloir a u prealable

jouer a 1'61eve qui e n veut savoir plus que son professeur. est la condition sine qua non avant dc pouvoir attaquer Ia pratique.

ie nus spirites d'ctre trop niystericux et de n e pas recevoir dans leurs divers des tous ceus qui desircraient y entrer, reproche imiiierite car les cliercheurs : repus avec plaisir lprsqu'ils ne preterident pas s'imposer par des donn6es

rGLwineiies contraires B la verite ! 12n cela il est inutilc d'essayer de les convaincre. Les comme u'autics, savcrit fort bicri qu'il n'est pire sour,l (lue celui qui nc veut pas

entendre.

Je ne puis ni'etcntlrc scir les mhrites de (< Cficrchons B ; je r6soll.drai cn ddrnoutrant qiie le but dc notre snvaiit ami Ctnit dc fairc conriaitrc une science peu comprise ; cluc les faits sur lesquels clle s'appuie reposent sur des prcuves aussi nombreuses que bicn 'tal-ilies; inspirer aux personnes ~1uc son ouvrage pourrilit intlSrcsscr d'aller :rus I'enseign~rnents e t tle s'adiaesrier :i tous les iravilus qui ont trait6 cc siijct.

R n presence du matht.ialisine coritcrnporain qui nic l':rvenir, nolis laisse dans

'ai>s~ubiti, la pliis coniplibe quant nu l~robli.uie de I'erirtence, qui nmctionnc 1'6goisinc et no tient coriiptc (luc pi.&sent et nridaritit toutc esldixnce, le spiritisme proclame la

Persistance de l'osistence in,liyidiiellc au-tlcla, dc la toiiihe et cn d6nioiitre la '''lit6 ; il e r i d i ~ ~ u e le yiiurquoi dc la vie cts1a~ipiiic sur 1% r:iisoii ct sur Icr faits; il donnc

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236 REVUE SPIRITE

\

enoutre une base solide a l a justice, a la charite, a l a fraternite ; il offre de puissanteq consolations par les perpectives qu'il ouvre et par l a certituile qu'il nous offre de notre reunion prochaine avec ceux qui se sont desincarnes avant nous, et parfois, ici-bas, a,, irioyen des communications qu'il nous est donu6 d'etablir par la mediumnit6 ;

I

E n presence des incertitudes dans lescjuclles les diffbreutes religions de toutev

denominations laissent les esprits soit par leurs points de vue tliiiirents,soit pa r l e vague dcs preuves sur lesquclles s'appuiont les 6glises pour etablir l'immortalite de l'Arne ; presence surtout des dogmes couramment admis encore par beaucoup d'un paradis et dluo enfer sans remission, dogmes susceptibles d'inspirer de dangereuses illusions a u s uns et des terreurs chimeriques A d'autres, l e spiritismc peut 6tre consid6re conimc le plus grand bienfait devolu a l'humanito, parce qu'il apporte de l ' immortali~e et des contlitiona de l'existence d'outre-tombe des domonstrations qu'il est possible .i chacun dc c o n ~ t a t ~ ~ par des experiences personnelles ou par les affirmation., de personnes dignes de foi.

Veuillez agreer, etc. CHARLES DUBOULOZ.

L'HOMME ET SA CHUTE H Juge par l'auteur (1).

En publiant en France une seconde edition de cet ouvrage spirite, mon unique but est de donner a l a cause un elan progressif e n initiant les disciples a des donu6es quasi- nouvelles sur l a doctrine. J e considere ce t opuscule inspire comme une base essentielle a l'education pratique des spirites. J e pense que bien peu d'entre eux ont concu le plan gen6ral trace dans cet ouvrage, e t qui est de nature a satisfaire ceux qui sont sans pre- juges. Mes inspirateurs ont de larges vues e t on devra les juger par les hauteurs alpes- ques ou ils me font monter. Il s'agissait, en effet, (le monter bien haut pour sortir des brouillards qui entourent, depuis s i longtemps, la pensee humaine - pour trouver la clarte e t la simplicit6 unies A des notions grandes et justes. L'histoire de l'homme, Ou

la connaissance de soi-meme, est la chose 1s plus importante e t pour arriver a ce savoir i l faut entrer en soi-meme - au fond de son &me - l a oii chacun est completement environne e t phnetre de l a lumiere l a plus eclatante. Cet intiiricur, en chacun, si prC9 de tous, est sans doute d'un eloignement si grand que bien peu y peuwnt phnbtrer. Le sim- ple parait s i pcu simple au premier abord. La 6 Chute )) dc l'homme est prbscntce, 1)"' mes inspirateurs, comme une epopec glorieuse qui s e demontre tous les jours, d'une mani&ise pratique, dans la vie de toiis Ics Etres, dnns tous leurs actes. Si l a verite pulene se trouve pas dans ccttc cli.monstration la, si simple, i l serait, a mon scns, inutile de cher- cher ailleurs. Voil2 tout ce 4ue j'ai h dirc sur cc siijet.

d'avaiq pi.omis dans mon premier ouvrage : &Tes esperiewxs avec les espvitc, cc (1""

j'accomplis maintenant. Donc, je me scns soulage par l'ex6ciition dc nin prornrcqc. '

On d w r a rclier les deux ouvrages cnsemble - car l'un est le con~,,lement cic l 'aiitro HENRY LACROIX.

(1) 2 fr., a la librairie spirite.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 237 .--

THEORIE DU BONHEUR Notre honorable prhident, empeclie par ses utiles e t nombreuuses occupations pour

Dotre cause, a bien vonlo me confier unc brochure intitulee : , La thkoiie du bonheur dediee aux souffrarts par une consolee •â, afin d'en faire un

,bcume pour notre reunion de quinzaine et pour la Revue. Ce travail, divis6 en trois parties contenant chacune plusieurs chapitres est l'ccuvre d'une dame fort distinguee avec laquelle j'ai eu l'honneur de causer dans la demeure 1iospital;ere de mon ami Leymnrie, et qui est une adepte aussi devouee qu'intelligentede nos cheres croyances. Pour donne10 ,ne idee exacte de l'ouvrage je ferai l'analyse des diffbrents chapitres de la premiere

Dans une courte introduction, l'auteur declare s'Etre demande comme beaucoup d'autre personnes pourquoi certains malheurs semblent de prbference frapper coup sur coup les memes individualites ; pourquoi sur cette terre ces inegalitos si tranchees cl'in- telligence, de rang, de fortune, de bonne ou mauvaise chance ; toutes choses qui a pre- miere vue paraissent etre le fait du hasard de la naissance, e t semblent ainsi faire pour beaucoup, de la vie humaine, une douloureuse mystification imputable a qui ou a quoi d'intellige~t et de raisonnable ?

Dans le chapitre premier, intitule u culture de E'intelligence donne fioraison de bonheur •â il est conseille a ceux qui veulent penser, de bien rbflechir en lisant dans ce grand livre de la nature. On arrive ainsi par sa propre raison A s'expliquer bien des choses paraissant etre de prime abord d'indechiffrables enigmes.

Gans le chapitre deuxieme sous le titre e Un conseil d'ami* l'auteur dit que si, a

toutes epoques, biens des humains ont a tort gemi sur ce qu'ils appellent leur lamen- table destinee, c'est qu'ils n'ont pas su comprendre le veritable but de la vie terrestre, et ont trop souvent ~ n s s e leur temps a courir apres de nombreuses et decevantes illusions.

Le chapitre ti,oisieme a pour titre : •á Analyse necessaire ; merite de l'intelligence •â,

rauteur raisonne l'idee suivante: le bonheur n'est pas uniquement accessible a des gcns douesd'un tenipeiament special pour cela; mais peut s'acqubrir par une education parti- liere de l'esprit.

Dans le chapitre quatrieme •ágerme imperceptible d'intelligence •â l'auteur se i.ep01.te par la pensee a son $ce de petite jeune fille de treize ans, raconte sa vie d'enfant sou- vent bien dure chez ses parents et arrive au moment de son mariage avec un jeune

connu d'avance de sa famille. Le cha11iti.e cinquiome a pour en-tete : dLveZoppement intellectuel dil a l'energie q cc

donne la souffrance a, l'auteur raconte les deboires qui furent le resultat de cette vie a deux, et qui aboutirent a une separation judiciaire laissant h la mere la garde

de son fils unique, mais allouant a son mari la plus grosse part de 13 fortuiie com- mune.

Pour la jcuno m81v iin travail oliiniAtrc fut la cons6qucncc de cette situation : il devint 'Our elle une prernierc victoire de l'bnergie di?ployee en pareiiles circonstances.

Dans le chapitre skiorne •áphilosophie feconde 2'intelligence •â la mbre raconte ses de- sespoirs & certains momenta, lesquels aboutiront chez elle & detruire toutc croyance

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238 REVUE SPIRITE - vraie ou faussc et l'amenerent un instant a souliaiter ce qu'elle croyait alois etYe l'nneantissemcnt final, c'est-a-dire, ln mort du corps. Nais l'esp:~t sc ressaisit I i ~ i - ~ o ~ ~ peu a pcu et l'auteur explique qu'il a progiessi! en intelligence, par ce Dit seul (le la souffiancc.

Le ch:ipitre septiome a pour titre: •áfloraison:relative de l'itztelligence•â.L'auteur a atteiat 1 alors l';se de trente ans ; grace a la prospSritE des affaires comiiicrcialcs qu'elle avait entreprises, elle pcut consacrer son temps 3. l'education de son fils et rhtablir su sant4

dFlabrCe. La lecture d'ouvrages philosophiques acheva de reconforter son 51nc : ct alora arriva pour elle le bonheur reel qui nalt de I'intclligcnce bien dEvelop!~Ee.

Dans lechapitre huitiCme ebonheur malgre tout*, l'auteur continue le r6cit de son exia. tence, huit annces d'heureux souvenirs ; puis ln mort vient frapper a. son foyer ; sa in&

d'abord, puis son fils Ag6 de dix-sept, ans, gravement m:~laile, inais qu'elle a lc bonlieu, de sauver. Suit le recit de son genre de vie: choix d'un lieu solitaire ou la corluette

nature &tale pour elle seule toutes ses s6ductions : l'eti? je vis, dit-elle, au milieu de8 roses et l'hiver au milieu des livres. Je suis la dans un veritable paradis.

Le chapitre neuvieme a pour sujet : ade l'intelligence source supreme du bonheur B. Le titre seul suffit a bien en faire raisonner le contenu.

Le chapitre dixieme qui cl8t la premiere partie de l'ouvrage est le texte (l'une citation empruntee a un auteur bien connu su; •á Z'institution des enfants B. L'auteur termine ce chapitre par l'enonce de cette bien exacte pensBe : chaque age de vie humaine comporte comme l'enfance un genre d'education qui lui est specialement adapte.

Les deux parties suivantes de l'ouvrage contiennent aussi plusieurs chapitres. Sous forme de justes raisonnements ou sous forme de lettres, on y trouve des apercus philoso- phiques tres elevS;s, et qui viennent etabli! nettement que, l'auteur, par son energie propre dans les adversites de la vie, et par une culture bien raisonnee de son intelli- gence, est bien arrivee a ce degre de contentement qui est la paix et le bonheur de l'ame.

La conclusion de mon analyse est de recommander la lectureattentive et bien meditee de cette tros inthessaute brochure. Capitaine BOULLE.

Vl I3T DE PhRhITRE : &.sa1 DE iwILosorizis nouDHiQuE, par Augustin ChabosealL; la Revue priera ?c ce trCs int6iaessunt vol., le mois prochain ; l'auteur est l'un dcs plus eloquents, des plus Eruilits, des plus consciencienx inilianistcs, ct le sujet qu'il tiaitc e-.t

attachant.

hI. I ~ A S D E U , LE skvh?iT 1 ~ 0 1 1 ~ ~ 1 ~ nous Ocrit ce qui suit: Cher Alonsieur Leymnric, d e vuus plx"nte M . Cosniiivici qui se i,ciid a Paris poiii. obtcnii sou tloclorat, cn mCdcciiic; c'est un pi,&te i~oumaiii trus <lislingue, muuicieii et pciiilie, in6iliiim Ecrivain mecauiillie d'une force extrnordinoirc. Il Sait partie dc notrc cerclc spiritc de Uucliarest ct rious

comptons parmi ses mcmbres: MM. Spcranlza (docteur bs Lettres) : Ncnid~esco (cloctcii'

cn Philosophic) ; Kernbncli (IiceuciO cn Druit) ; Arbore (docteur en Meilccinc) ; Odesco

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JOURNAL TUDES DES PSYCHOLOGIQUES 239

IlicenCi"s Sciences); etc. , et mBme un < : r & q u e Bucharest, jusqu'a prisent, possiile SelIl un temple spirite. Nous procedons lentement, s i rement ; on va voir bicntSt quel c3t le rbsultat (le notre activitk Tout A VOUS, BT. ~ IASDEU.

UNION SPIRITE D E ~ ~ R U X E L L E S : L'ancienne societe, l'Union spirite dc Ili~uxelles, vient (le se reconstituer. Los sbanccs d'iristiuctions experimentalcs auront lieu tous lcs ven-

soir a S liciiies, en son nouveau local ruc iI'Or, no 4. Lcs spiritus connus et nos g m i s d ~ province et de l'etranger sont autorisus y conduirc des personnes 6trangGrcs.

MME CAPELLE, le mbdium gu6risocur de Liege, prie les f r b r e ~ et m u r s frnnydis qni

,'adressent elle pour Ftic traites par sa, midiurnnite, de vouloir insercr dans lcui~le t t rc

,n timbre belge de O fr. 25 ponr l a rbponsc, si possible est, attenilu qu'clle ne peut faire usage des timbres francais. ion doit e n trouver chez les changeurs).Mme Capellc demeure 187, rue de Vottem L Liege (Belgiq~ie).

m. GASTON FAVIE, receveur de l'Enregistrement e n retraite, est dbcbde 5 Fkcamp, le 16 mars, a l'age de 68 ans; ami intime du regrette M. Charles Eue, fonilatcur du Mus& de Fecamp ; comme magnetiseur et spirite i l travaillait avec lu i a l a vulgarisation de nos sciences aimees; tons deux montraient qu'ils etaient des hommes (le bien, amis de leur pays e t de leurs concitoyens en les voulant unis plus intimement par le beau, par l'art, par l e developpeineut intellectuel du chacun pour tous. L a solidarit6 fut leur mot d'ordre. Souvenir affectueux ces hommes au grand cceur et aux idees humanitaires.

Adressons a Mme veuve Gaston Favie nos pensees fraternelles ; communions avec elle par la douleur, ct ensuite, a l'aide des esperances souveraines et rationnelles del'ensei-

gnement spirite, benissons l a vie e t ses epreuves necessaires a notre avancement ration- nel et moral.

L'ANTI-CL&ICAL, organe catholique du socialisme chrbtien, rEdacteur e n chef:

M. l1abL6 Roca, ex-chanoine honoraire, donne cet AVIS A SES A I I O N N ~ S : On nbgocic en ce moment pour transporter Pai i s le sifige de l'dnti-Clerical. 11 sera tenu conipte

abonnes du r e t a r~ l force. (lue subira l c service public de ce journal. Titre, sous-titre e t progranun0 resteront ce qu'ils sont, sous l a plume de son m6mc

RBdacteur e n chef, l'abbe Roca.

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4 0 REVUE SPIRITE - ENCYCLOP~~DIE DES ETUDES IIEI~;\II?,TIQUES

La fin du xixa siEclc cst marqubc par un fait bien curieux : iinc irresistible irn111il.i~~ enlr~iinc toiis les penseurs vers un ordre de conn;~issaiiccs diambtrslciricnt opliosi: enscigncmcrits lirc!s des scicnccs dites csp6rimcnlalcs.

IA scicncc moitillc s'btait targubc de siltislairc h toutes les :ispirafions Iiurr1xiric~s I'btudc csclusivo ct chaquc jour rcsserrec dc plus cil plus dcs infiniiiient pclils. I:,llc a simplement i86ussi, et c'cst un scrvicc dont il faut Iiii savoir gre, h prouver l'impuis- sancc de I'cxp6rimontation lorsqu'cllc n'est pas adjuv6c par l'intuition ct parla ti:irlilion. Anssi cctlc fin de cycle voit-cllc I'intcllcctuiilitb des races d'Occident aspirer il iinu ilni- fication ou I'analyso SC complktc pnr la synthi:sc, l'infiniment grand reprenant ses droits.

Notre but, en piihliant cettc encyclopedie n'est pas dc dbtruirc toutes ces dbcouv~rte~ positives pour mettre B leur placc dcs affirmations vagues b;isEes uniquement sur la metaphysique. Mais nous voulons rondrc justice et 3 1:i piiissnnce dc l'intuition cl ;lux connnissances scientifiques de l'antiquite, mbconnues des modernes. Nous voiilons montrer, par des preuves propres ii sntisfairc les savants eus-memes, que la p1upni.t des d6couvertcs essentielles de notre science experimentale contemporaine etaient fiimi- l i h s aux inities Indous, Bgypticns, chald6cns. Nous nous efforcerons de replacer en leur jour exact les diverses thbories philosophiques et scientifiques proposees depuis les origines de l'histoire et trop souvent travesties par des a erudits >. qui se sont copies les uus les autres, sans remonter jusqu'aux sources veritables. En proclamant ainsi la gran- deur de nos maitres anciens, nous aurons a poursuivre la rehabilitation de plus d'un incompris, la glorihation de plus d'un martyr. Nous ne pretendons pas non plus dbfcn- dre un systSmc religieux au nom d'un clcrgb quelconque ; mais nous irons chercher ce ([Lu: lous Ics cultes ont conserve jalonsement dans lc K sain1 cles saints s de leur 6sotC- rismc, cc que Ics initibs de toutes les fri~tcrnit6s occciltcs se sont tninsmis d'age en fige, et nous en revblcrons tout cc qcie nous pourrons, espbriint dbmontrer ainsi ITide~ltile 1 aholrte de cos traditions avec les conclusions dc In scicncc modcrne logiquement torii-

plelC.e, Ct par consdqucnt la neccssitb d'une reconciliation des doctrines laiques cl dcS dogmes religieux, la fatalite d'une reconquete procliaine dc lit Gnosc integrale.

Nous YOiilOn~ tcnlcr dc faire percevoir dc quel jour nouveau la I)hysiquc, la CliiiniC

i l ' A ~ l r ~ n ~ m i ~ , la Iliologie, l'EthnogriqAiie mOmc s'eclairent h ILL IumiCre dc ces cnsi:igric- mcrits; coiilmont l'llistoirc, grficc h eux, iippariiit soiis un aspect inattcntlu; coiiillicn ~!nfln toutes nos connaissanccc s'h:wmoniscnt sous l'infliienco de ccltc mbtliodc synllib- tique qui ;L tocijoui8s 6t6 ct qiii sera toujours i'npanagi! exciosif de L SCIENCE ETERNET,LE.

Et comine 1'17rolntion socialc proci:dc du d6wloppcmenl intcllcctucl, Ic I ~ i t de n ~ t f ' ~ ' volont6 d'Alt.riiislos est dc 1iAtcr i'cfiondrenicnl do In civilisnliun prbscntc, liasbc siir Ilo

ndividualismc implacaltlc ct mesquin, pour planlcr sur ses ruines I'btcndard de ~ ~ u r i i i ~ r ( ' et d'Amour. S...

J

Paris. - Typ. A. PARENT. A. DAVY, succr, 52, ruc Madame. - i'dlephotle.

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REVUE SPIRITE JOURNAL MENSUEL

*- --P

348 ANNI(& No 6. 1" JUIN 1891. w

Les &ances du Vendredi, et& juin, se tiendront, 1, rue Chabanais, le 5 et le 19.

OU EST LA VERITfi? Vous souvient-il de ces paroles de Basile sur la calomnie? (( D'abord, un

bruit leger, rasant le sol comme l'hirondelle avant l'orage, pianissimo, mur- mure et file et seme en courant le trait empoisonne. Telle bouche le recueille, et, piano, piano vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche, il va le diable; puis, tout a coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir a vue Elle s'elance, etend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, eclate et tonne, et devient, grace au ciel, un cri general, un crescendo public, un chorus universel de proxription. Qui diable y resisterait ? •â

N'est-ce pas qu'elles s'imposent a l'esprit, irresistiblement, ces refiexions si prafon2ement justes, lorsqu'on lit certains travaux recents publibs par des hommes qui, non seulement affirment etre en possession de la verite, mais encore osent, en notre siecle de vulgarisation scientifique, afficher l'outrecuidante pretention d'en fermer le temple a la grande masse assoiffee, et ce au profit de quelques rares inities, seuls juges dignes de soulever le Voile d'Isis et de contempler la deesse dans toute sa splendeur? Je ne rap- Pellerai pas que la chute suit de pres l'orgueil, que Jupiter avrugle ceux qu'il veut perdre. On me repondrait peut-&tre que l'humilito ne convient qu'aux petits et aux faibles qui veghtent dans le terre-a-terre dc la lutte Pour la vic de chaque jour; que les forts, eux, pareils h l'aigle plniiiint dans la nue, regardent Dieu facc h hce sans crainte ni danger. Une peniec cepen- dant m'obsbde : c'eqt que l'amour et ln connaissance de la vbrite no vont pas Sans l'amour at la pratique (ln In justice. Or, si je m'en refhrc nu\ lravauv auxquels je faisais allusion toul a l'heure, j'y trouve un tel pnrli prii d'in- justice, de violence, de mauvaise foi meme, que s'il fallait jug-i:r l'arbre d'apres ses I'ruils, In conclusion scrnit inevitable : nos auteurs nc possbde- l'aient pas la vdrite dont ils se proclament les uniques detenteurs. Leur cas

16

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242 R E V U E SPIRJTE - serait ur, peu celui de ces alchimistes des sibcles passes qui se vantaient tout haut d'avoir decouvert la transmutation des metaus, le secret (le fhl~ri. quer de l'or, et qui, tout bas, mais trbs reellement, e l pour leur nlallicur, mouraient clc misere et de faim. Autre chose e'st d'affirmer : autre chose dc demontrer (1).

* Y V

Mais ne nous attardons pas u cles observations gen8ralcs. Allons droit ,lu

fail, cl. par un excmplc frnppnnt, monlrons que si nous parlons il'injiisliw, de violcnco cl tlc m a ~ i v a i ~ e hi, nous avons pour cela des raisonc; piwiiip- toircs. L'lniliatiori du mois d'avril 189; servira clc point de depnrl h iiotrc ilen~onslralion. M. Stanislas dc Guaila, reprenant la curieuse - et pn.: Lrix claire - aiTail-c d~ Cideville, s'en empare pour nous accabler sous une tollc avalanche d'epilhbles malsonnantes que ce sera merveille, vraiment, si noirs ne derncurons pa j brises sou? le choc.

Qu'est-ce donc que cette afhirc clc Cideville? Dans les premiers jours du mois clc mars 1849, •á M. le cure de ladite commune aurait rencontre thez un de ces paroissiens malacles un i nd i~ idu , nomme G..., auquel toiit le pays accordait depuis longtemps une reputation cle guerisseur emerite ei de docteur es sorcelleries •â. 31. le cure, qui savait qu'un premier malade, soigne par notre rebouteur, etait mort, n'aurait pas oul lu tolerer ln pre- sence de celui-ci, et apres une \ crte reprimande, l'aurait congedie. Arretb peu apres et condamne a une ou deux annees de prison, •á pour mefaits rlu ineine ordre •â, G... se serait persuade que le curt: n'etait peut-etre pas etranger B ce qui lui arrivait, e t aurait prononce (le.; paroles de inenaccs contre lui. Le berger Tliorcl, disciple et ami du guerisseur, et •á l'executeur dc ses hautes muvres •â aurait, 3 son tour, fiit entendre que N. le cauw pourrait bicii a ~ o i r B i c rcpentir clc ce qu'il avait rait.

Eii ce tem]~s-15, cleu1 ciihnta. ages tlc 12 et de 14 ans, Ctaicnt ele~c'.; ii cwrc clc Gidccillc : une coiisolntion et peul-etre une cause d'nisnncr polir le cure n. Or, tlniis unc vcnte pnl)liqrie, le berger Thorcl s'appruclin di1 pl11. ,jeune dei ciilhl.;, qui ne le coniiiiiz~iiit ahsulrimciil pas - cr clni, soi1 ilil en p a w n l , c ~ l n+cx e t imge pour un pclil \ill:ige de qiiclquc~ crnl,~inc'- (i'haI)iL,~rits a. p(linc ! - P I , peu tl'heurcs ~ p r b . . . Ici i~\c;iicrncnli cbolil- mcn~nieiit )).

El toul tl'al)ord, •á nnc cqpi?cc de h-ornoe oii I~onrrnsque violenle \ im t s'nbntlrc Yur Ir inallieiireii\ l)rcsl~ylurc. Puis, rc sont des coups, tiinlOl plliG -

( 1 ) E n fulsant ce i~approclieiiient, je ne prEtends uter aucun de leurs mSrites ni :i.G

alchimistes n i a I'alcliimie.

Page 248: Revue Spirite 1891

JOURNAIA D'ETUDES PSYCHOLOGIQUE^ 243 - tantot plus faibles qui se fvnt entcndrc dnn* tlJiite5 le4 partie3 (le In

; parfois leur l i o l e n c ~ etait tpii? qu'on les aiir,-iit entpnduj <( & dm?: Rilorn;tres de distance >P. Quant a In cnuw tlc cc.; pl-ii~nomene-, impossible cle la docouvrir.

Ce n'est pas tout. L'ngcnt prodiictciir, ( p c l q~i'i! -oit, est kvidcnirilcnt intelligent. Il frappe oii on IC Iiii tli?iunnde, et r>-tliiiie lcs airs q~i 'on 1~i i indique. n ~ l u s les meul~les s'ay;iteiit, sc proii-i8nciil. 4 Ics cl~nincl.~ . u s (/POU-

pent et reslent su-spel.~cEues clans les (i(:~..c : les chiens svnt j e l ~ ~ s ii croix oii pile plafond, les coutcaus, les brosse-. les brhvinirii. s'ciivolciit pnr iiiic

fen&tre et rentrent par In fenc':lrc op1)1:1Glf : les pelles r - ! C7.u pincc?ttc! pit!e, , t ;e et s'avancent toulen seules dails ln salon, Ics 1'1.i.' h ri:pnwx* qui :.uiit

devant la cheminhe rcciilent ct k i l1.9 j i ~ ~ u r s ! ~ i t j~-(111';lll inilit?li !lu pl;!ii- cher; des marteaux ~ d e i i t cl1 i'air ; i v w i'urce et se ilc'pixciit sur Ir! p;irijiiet alVec la lenteur C L la 1Cgerclh qu '~i i ie iilniii d'enfnnt puiii.ri~il impriiner hune plume, tous les ustensiles d'une 11.1il1.ltc quittent 1~ri:squcmcnt le rliam- branle .sur lequel on vient de les diiposcr et s'y rcp!:ireiit ii1stnntan<:iueii1 d'eux-mdmes ; d ' h o r m e s p i~p i t i e i +'?nt i ' ~ - ~ h o q ~ ~ ~ i i ! (.: ..e briicri t : hien plu*, un d'enlrc eux, clitirgc': de livres, ?mi\-c ~iolcn~oit .! i t e l iiorizi~iitalei:ieiit jucqu'au front d'un telnoin horiornl~le :Y. R. clc St-T.. .j, et lii, .s:ins Ic [GU-

cher, et abandonnant l~rusqiicmenl to i i l cs les lois coliiiiil:.; dc la :r;ziitnt.ic,ii, tombe perpencliculaireinent u ses piixl.<. ,>... (( LC nxiil.t' /:LI \ illnl;.c. r e ~ r ~ I r CL son tour u n coup violent sur ?a c:ui.;.~c, cl nu cri ~ p e wl te -\-Ii-jlencc l ~ ~ i arrache, on r6pond par une ciirc-.ch L~ienfiiisznte qiii lui c!ilhve h l'iipi (rit. toute douleur. >> Une clame se \o i t l i r r , . 2 ; ~ inanlc: par ( v e m s i i a i;irisibZr.

M. de Mirvile iiccoiirt cle loin -- 1-1 !icucs - i11::lj:iiiu. ct ii l'aille !l':in . . alphabel Cie coi-ivcntioii, ol)licnt, I J C I ~ , I Q I I ~ . ; fr;ipl)6s. - ;! III? s'agil pns 11.1 112 table - toiitcs les lcllrcs (( (lui ~:l~lililiosent ses iii:i:i!. pri!riitni.; i i t r~: i i \ !Ir

ses cnfiinls, son ii.gc cl: ic 1i:iir. p~ i r ; ! I I . irtois, jci~1i.y. I P I I i J l l l (le .:t I,;I.III;-

munc, etc., clc. Tout ce1i-i sr: i'i'ill)l)[? ; A \ C C i:int tic jii;icb--1> cl. ~ 1 1 ~ im,iiii~lili;, 11ii(! tkmoin SC voil, olJigC ~ L + I I I I ~ ~ : 1 1 1 ~ < a ~ ~ l ~ j ~ ~ r e r l ' n p : ~ ) ~ 1i.y ~ I ~ I ~ ~ I I I * ~ ~ ~ ~ i ) l , . i~ ilc

lerltcilr, aliri rli~'il piiissc v6rilicr I ~ . i i i ; .rb-: rlirihs, qui - 1 , ! i m ~ i i i \ i:iit , > I I iiii ilc 1;i l1ks con~plble exi~ct i l i~~lc . )) - 1-11 l ~ r ~ ~ t r ~ ~ rpl';ii[, 1 1 8 5 I I ~ I : I I I I ~ < P \ ~ I ~ ~ ~ ~ I ~ I : I * P . ,:l,

o l ' ~ i ~ ~ ~ ~ ~ les 111i>ini;s ri~s~ill , ;~t,s I ' i i \~~~i-;~ltiw ; I V I Y (:,PLI(! ~ ~ ~ I , I ~ I ~ I I . ~ ; ! I I I ~ I ~ I ~ I I C I ! P s(:

l"p~)clilllt p% 011 11'iiytliIL jallliii+ ~~1 imb* li01tlS P I , ,hic.- i 8 ~ ~ ~ ' \ i i . i l C.t ohIi;~t'* i l ( :

les vCrifir!r (lmis l m rcgistrc? (11: l ' i ' , l ,~L r i , i l :i llat-is cl. 1 1 , . Iroii\.i:! i:\.a~:l,j~ ~ ~ 1 ~ ~ 1 1 f t I'cnl';~~iL l~i i - i i i i : i~i(~, , 1 1 1 4 ~ ~ : I I I I vmit / O W ? I , ; i l ; ., l b , I I I ~ I ~ : ~ , i l GI: -clil,

sur les C ~ ) ~ L I I ~ C S jc I I ~ sni< ( j i~(>i , H I ~ I I + i i~wli tc , S;L poil r ~ ~ i ~ ~ S ~ S L (;oii~pri~nCp, il '' 'ail ~ ~ I ~ I J I I I * ~ tlcrribrc 1,ii l'od,,.er I I ' I I I I ~ J I ~ I I I , : ('il i)l4,!i.i?, ( l i i ' i i {lit I I I $ ~);IS

""naitrc, jusclii'nu jour oii cdiii'i.~~iili: ; ( \cc 'I'lioi-1.1, i l .;.Ccric : I ( \.oil,l.

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344 REVUE SPIRITE

-1

l'liomme. •â Mais hcoutez bien ceci : au moment ou l'enfant accuse la pre. sence du fantome, un des ecclesiastiques presents affirme avoir apercu dis- tinctement derrikre lui U N E SORTE DE C O L O N N E GRISATRE OU D E V A P E U R F ~ ~ ~ ,

nrom. )) D'autres l'ont vue aussi, avec des variations plus ou moins Sensibles. Un, enfin, sans le voir, (( l'entendait comme on entend le frolement robe s.

Cependant, un jour, l'enfant tnmbc en convulsions, puis en une sorte de syncope exlatiqiie ou il reste plusieurs heures. On prie. Il revient a lui. Une autre fois, il voit une main noire descendre par la cheminee et s'ecrie qil'elle lui donne un soufflet. Les personnes presentes n'apercoivent pas cette main, mais entendent le bruit du soufflet et voient •á la joue devenir et rester longtemps rouge •â. L'enfant, d'ailleurs, en est si peu effraye que, ( i dans sa naivete •â, il s'elance •á au dehors, esperant revoir cette main sortir par le haut de la cheminee 1).

Des ecclesiastiques etaient accourus. L'etat de l'enfant les affligeait. La religion, le cure n'auraient-ils pas a souffrir de ces faits extraordinaires? Pour y mettre fin, ils prient, mais leurs prieres se montrent inefficaces, les phenombnes continuent. Que faire? L'un des ecclesiastiques presents se rappelant avoir lu (c que ces ombres mysterieuses redoutaient la pointe du fer •â, on se decide a recourir a ce moyen extreme - et quelque peu here- tique -. •á On se munit de tres longues pointes, et partout ou le bruit se fait entendre on les enfonce le plus lestement possible. Mais comme il est difficile de frapper juste, en raison de la subtilite de l'agent, plusieurs pointes sont donc enfoncees sans resultat apparent, et l'on va probablement y renoncer, lorsque tout a coup, une d'elles ayant ete chassee plus habile- ment que toutes les autres, une flamme vieni tc jaillir, et, a la suite de cette flamme, une fumee tellement epaisse, qu'il faut ouvrir toutes les fenetres, sous peine d'une prompte et complete asphyxie. La fumee dissipee et le calme succedant a une si terrible Omotion, on revient & un mode d'adjura- tion qui parait si sensible. On reprend les pointes et on enfonce ; un gCmis- seinent se fait entendre; on continue, le gemissement redouble; enlin on dislingue positivement le mot PARDON... - Pardon! disent ces messieurs; oui certes, nous te pardonnons, et nous ferons mieux, nous allons passer toute la nuit en prihres pour que Dieu te pardonne a son tour ;... mais & une condilion, c'est que, qui que tu sois, tu viendras demain toi-mbme, en personne, demander pardon cet enfant ... •â Nous pardonnes-tu & tous ? ' Vous Otes donc plusieurs? - Nous sommes cinq, y compris le berger. ' Bous pardonnons a tous. Alors toul rentre clans l'ordre au presbytbre, et cette terrible nuit s'acheve dans le calme et la priere.

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J O U R N A L U'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 245

/-

Le lendemain Thorel arrivc au presbytere, humble, embarrasse, le visage d9Bcorchures toutes saignantes qu'il cherche a cacher avec son cha-

peau enfant aussitdt le reconnait. - u Que voulez-vous. Thorel? lui dit M. lecure. - Je viens. .. je viens de la part dc mon maitre chercher le petit orgue que vous avez ici. - Non, Thorel, non, on n'a pas pu vous donner ,et ordre-lh; encore une fois, ce n'est pas pour cela que vous venez ici; quc voulez-vous? Mais auparavant, d'ou vous viennent ccs blessures? Qui donc

les a faites? - Cela ne vous regardc pas; je ne veux pas le dire. - Dites donc ce que vous voulez faire; soyez franc, ditcs que vous Tene/; demander pardon h cet enfant; faites-le donc et mettez-vous h genous. )) Le berger tombe h genoux, implore le pardon de l'enfant et, s'etant approcha, le saisit par 14 blouse. (( A partir de ce moment les souffrances de l'enfant et les bruits mysterieux redoublent au presbytbre de Cidevi!le. ))

M. le cure engage Thorel a se rendre a la mairie, ou devant temoins et de lui-m&me, le sorcier TOMBE A GENOUX TROIS FOIS ET DmfANDE ENCORE PARDON.

-De quoi me demandez-vous pardon? lui dit le cure; expliquez-vous. - Sans repondre, Thorel se traine a genoux et cherche a toucher le cure comme il avait fait a l'enfant. - Ne me touchez pas ou je frappe. Sans tenir compte de la menace, le berger avance toujours; le cure recule de meme, jusqu'a ce que, accule dans un angle de la piece, et ne sachant plus comment se defendre autrement, il assene trois coups de canne sur le bras de son per- secuteur.

Ces coups de canne furent l'origine d'un proces en dommages-interkts. Pourtant le berger, a un moment donne, retourne chez le maire pour le conjurer d'intervenir aupres du cure afin que les choses en restent la. 11 avoue que le vrai coupable, c'est G... qui en \eut a M. le cure, et qui (( est un homme tres instruit, trbs savarit, il peut lutter colztre un prGtre. M. le cure voutlrait bien, lui, qu'on l'instruisit, et s'il vozclait payer un cafe', je le clbbar- Passerais de tout ce qui se passc au presbytkre D.

Voila les principaux iaits qui se sont passes au presbylbre de Cideville. Lc est intervenu la, cela n'est pas douteux. aux yeux de M. de Mir\illc. lcs raisons qu'il cn donne, et qui l croit convaincantes, je notc celle-

Ci; tiree de Job : •á Alors un veut impetueux, s'etant lc\L' Lout & coup LI du desert, vint ebranler les qualre coins dc la maison. )> Cliap. 1, v. 10.

bis cette supposition d'un rapport entre une bourrnsquc ou une tcmphtc " action dBmoniaque, oulre qu'elle es1 toute gratuitc, cst trbs ncttemwt

Ytichretienne. Lcs preuves en sont fxiles h donner. Eit-ce que la Loi - j e la Biblc - ne fut pas donnec a Moise sur le Sinai qui (c etait toul en

fuuee, parce quc l ' l hme l y Btait descendu au milieu du fcu; cetlc liirndc

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YI. d~ Viriillc nov- :1-1n11e (les fail;.. E\ninirion+les : voyons s'ils r05istent 5 une critique ~i)r icu-(>, e t surtout -'il; dcinontrcnl, comme on \oixdrait nous I

le f,iiie croire, une i1it.n entioii cleriloniacjue. 1

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J O U R N ' I L D'ETUDES P S Y C H O L O G I Q U K S 2-17 -

,il& donc im premier point acquis : O r i ~ i n e vague e l incerlninc, reposant les on dit, et explicalions insuffilisantes. Un second point est relatif au

pre.,ylEre qni serl de tli6itrc n u l manifcstnlions. Singulier prrsl~ylErc, cil pour un prcsl iyt~rc de campagne ! h~cx-vous rcmnrquC ccs mots :

lrmes pupitres s'cnlrc-choquciil et se 1)risrnt : bien plus. iiii d'cntrc hnrgi. de livres, etc. •â Celn donne une fii:rc itlce dc, I'al~on(lnncc dcs

meuuics de In ciirc. D'enormes pupitrcs, 1111 d'ontrr cil\, celn siipposc pour loins qiiatrc ou cinq pupitres. C'est pent-0lrc bcnucoiip puiir lin prc+ re clc cniiipagiic c l pour u n r cliaiiibrc ! Mnis cela ajoulc ,'i l'iinpnrtnncc

L)henomi:ncs et :111x con+qiiericcs qu'on cil \ r i i l tirci. : des pupitre.;, uii riombre int1i:tcrinini~ tlc pupitrcs ! Cc ii'rst pris, tlii rcsle, la sc i~ lc ciiriosite (le ce prcsbylL5re 6loilnanl. Toul s'y Lro:i\c. rt>uni : f'ers 5 repasser, mar- teaux, cliicn.;, trus longiics poinle? clc fer, qne s,lis-jo cncorc'! 011 clirait presque que monsieur Ic curb. n'anl l'inliiilion rlcs choies h venir, y a la i t 3 l'avance accumuli: Lou1 ce qui ctait necessaire aii\ nyent.; pc r tu r l~c~tcurs pour leur danse infernale, comme aussi lcs moyens 5 employer pour mettre fin, au moment m ou lu, R tout ce vacarme de l'autre monclc. Reiilmpcl! encore que l'cxagerntion 61.idente qui se manifeste a propos rles pupitrei CC

retrouve a propos des fenetres. Reunis diins une clinmlire, les erclr3ias- tiques sont obliges d'ouvrir <( toutes les fenefres . o Il y en naait donc un bien grand nombre! Autant en faut-il dire des bruits qu'on aurait enlcndus ( L

d e m kilomctres de distance 'Nous nous t rou\ons cn prdscilcc i l '~in p x l i pris de grossissement de, plienonienes. Il semhle qu'on ait tout regarde au microscope. Mauv,ii- rnoyen pour porter la con\iction dnii- ies cspril? sinceres c l ec1,iires.

Une dcrrtiure obscr~al ion 3 propos tlc Tliorel T,c lcnilcinnin (le la scunc oii le.; cures nccoiirus h Citlc\illc ,iv,zient si v,lillainincnl I'rappib tl'c4nc et (le taille ~ u r l ' i n ~ i i i l ~ l c ciinpiiii, C L si fort pw18i.i; 1c v i - , q y du l~ergcr. crliii-ci m i i e il In cnrc, pJ11r ticirimtici. pardo:i II prk(eii(l qiic iion. -\lais IC curch lui affirme qu'il vient polir crln; il Ic Iiii nfliimc nacr' iiisistniic~, si I)icn ([ut' le m d l i c ~ i r c u ~ , :L la lin, i r jpLt,1 :i geno~i \ , il I , I curc ~ ? ' ~ I m r ( l , pui- i~ h ~ r ~ ~ i i r i r ou le cnrG lui a\ , i i l rc~n~iiinricli~ tlc ~r rcntlrcb c l oii I i i i I'iirciit ocLlruyc- Ics trois coupi (le cannc. S'c-1 cc3 pns qiie noils ,lvorii dCtiri1 iri 4 iiiie aclrilable

sicygesliou qui tlimiiiiic s i i i~i i l i~reinci i I 1,t \,ilciir tl('i ;l\cil\ di1 ber6cr? Mnis cc qui ~ q t plu< b i ~ a r r e , c'est ceci : Lc prochu c i l ciiyii$k ct Thorcl demande au maire dinter tcnir aupriss du ciircb, pour que les choses n 'a i lhl l pas plus loin. 11 tlcrnnncle dozc:r ceizlr fi-nocc dc donzii~nqcv-inle~(;Ls Pour coups rcqus c l les ,wrusnliuiis tlc surccll~>iic, cl il tlil cjac si curk voulail lui payer une lawe ue cal?, 2 1 le dehur.).aiserait tic ioul. G ' C S ~ tic

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-- - l'incoherence au premier chef, et l'on avouera que bascr unc thborie cliallo.. lique sur des incoherences, c'est tant soit peu sc moquer du monde!

Mais parlons de l'enfant. On croit - on n'es1 pas sur - que 1c Ilergci. lqa touch6, et que c'est grfice h ce coiilact mystbrieuv que les phenomEnes ont pu a\oii. lieu. S'ils sont cl'orilrc infernal, l'enfant va sans doute avoir une peur clTroyable, trembler du matin au soir et t l i i soir au matin, & m l don116 surtoul qu'il est ClevC par un eccl6siasliquc, et par consbquent pi'& venu (l'avoir u se tenir en garde contre les emliiches constantes de l'en- ncmi du genre humain qui rcide autour de nous, chcrchant qui il pourra devorer. Eh ! bien, point du tout, l'enfant n'a pas peur, il s'amuse de I'in\i- sible, il le taquine, il le provoquc, il l'agace quand il ne veut rien faim Meme aprEs avoir recu le premier soufflet de cette main toute noire descendue de la cheminee, il ne tremble pas, au contraire ; il court dehors pour la r e ~ o j r . La presence des agents demoniaques n'est donc pas hien redoutable puisqu'un enfant, dcvant son cure qui le laisse faire, l'imprudent, joue avec eux, OU se joue d'eux. Sans doute il pleurait quand ca lui faisait mal, mais pour rire aussitot que le mal etait passe ; il palissait, quand ii apprehendait le retour de son ennemi, mais si celui-ci ne venait pas ou SC

tenait tranquille, i l l'excitait,Ie tout, je le repete, en presence et avec l'assen- timent du cure.

Cependant, i l est des moments ou, s'il en faut croire notre recit, 1cs choses cessent d'etre droles. Ainsi, d'effroyables blasphemes a se faisaient enteiidre quand les enfants se mettaient en prikre, et les menaces hnu/cwcnt arlicul4es de leur tordre le cou, menaces realisees iin soir, ou l'un de ccs malhcurcux enfants sentit d e w mains lui prendre In tete et la relozcrnev a\cc une tcllc \iolence, que Ics t h o i n s de cette singuliere contorsion dure111 porter sccours b la ~ i c t i m c , sans quoi elle perissait. )) Voila assuremcnt qui Ctait plus grave. Mais le ilangcr etait-il aussi grand qu'on eut bien noiis Ic dire? Nous n'en saTons rien, et les temoins qui l'nl'firment n'en savcnt pas plus quc nous. Ce qui iious en lait douter, ce sont d'autres circonstiinccs ou le diable, puisque diable il y a, ayant involontaircmcnt causC unc \ i \ r douleur au maire, par uii coup solidcment appliqub, fit aiissitot, par unc carcsse a d l m disparaitre la souffrnnce dont il etait l'auteur. Un bon tliiiblc apres tout, n'est-il pas vrni ? Combien il'hommcs qui rie le vnlen't pas, puis- que loin (le chercher h rcparer les maux qu'ils ont c ausk , ils Ics cn\cni- ment plutot ...

Une autrc preu\Ie que lc diablc dc Cidevillc elait un bon diable, c'ml ('c

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCI3OLOGIQUiCS 240

-----T- i n r n e ~ ~ pupitre tout charge de livres qui •á arrive violemment et horizon- talement jusqu'au front d'un temoin honorable r et tombe h ses picds sans lui faire aucun mal, sans le toucher.

Ce diable n'est pas seulcment bon, il est aussi sot, mais d'une sottise?! ... est entendu qu'il voit, qu'il cntccd, qu'il comprend. Or, lorsquc les cccle-

,iastiqucs s'emparent de leurs trbs longues pointcs dc fer dans l'intention ,,haritable que vous savcz, au lieu dc se mcttre h l'abri de lcurs coups, de ,*esquiver ou dc se poster hors dc leur atteinte pour pouvoir rirc tout ;i son aise de cette gymnastique insolile ct eiirenkc, il restc 12, grand bcnet,

s'il prenait plaisir aux fers qui le trancpercent. Frappd, il gdniit, inais ne s'eloigric pas. Il attcnd, il deniande pardon. Avouez qu'on nc voit pas souvent dcs diables de ce calibre-la; avouez que vous vous bticz fait une idee plus haute du grand Lucifer.

Mais si le diable, en cette affairc, est etonnant, nos bons pretres ne Ic sont p a i moins. Ils ont pour eux la priere, ils ont l'eau benite, ils ont, au l~csoin, les exorcismes, tout-puissants contre les esprits des tenebres, comme la pribre, comme l'eaii benite, et ils rccourent h des armes charnelles ! Et, surprise plus grande, il se trouve que ces armes charnelles reussissent la ou les prieres avaient echoue !

Cela est grave pour la religion dontil s'agissait de sauvegarder la dignite. Quoi! vous nous parlez de sa puissance souveraine ; vous nous dites que les portes de l'enfer ne prevaudront pas contre cllc, et devant un tout petit diable de ricn du tout, elle se montre impuissante! et vouc la remplacez - avantageusement - par des pointes de fer! Celte impuissance conclatee ne vous semble-t-elle pas devoir produire pour clle des effets autrement dbsas- treux que la danse des pelles el des pincettes?

Le diable de Citlevile n'est pas sculcmcnt bon cl sot, il cst d'unc complni- sance h toute dprcuvc. Il fait ce qu'on reclame de son obligcnnce. On lui demndc les noms ct l'hgc de plusieurs personnes, il Icc, donnc. Prdvoit-il Peut-Btre qu'on n bcaucoiip dc questions a lu i poscr?Toujours est-il qu'il se Presse, ct frappe lcs coups avcc iinc vertigineuse rapiclitu, tcllcrucnl que

qui l'interroge 3 dc ln pcine h Ic suivre, t:t Ic pric tlc ralentir Ic mou- vem~nt . Accorde h l'instant, sans difficulte Lui ilemnntlc-t-on de frapper ici OU Ih, d'imiter un ryllirrio prrscrit, on ohlicnt sur-lc-champ cc qu'on desir^. Je vous dis que cc rlid,lc csl un modcle tlc l~ravc honime.

Mais pourquoi, dira-1-011, rcprendrc une histoire vieillc tlc quarnnlc ans

Page 255: Revue Spirite 1891

2.50 REVCE SPIRITE

F qui, n CM? (le fails iriteressaiits,laisseplace hde si nombreuses inccrtitu(les, et, en tout cas, lions met cn presenrc de diables, de sorciers, qui ne Pont ni trbs m6cliants ni tres malins. C'est que tout r6cemmcnt on qe sena i l (jcs

phenomcn~ i de Cide\illr pour nccablcr cl spiriles et ma:.n6Liw~irs ioiis mbmc dhnomination irijiirieusr et dnmna1)le de sorcirrs, clc sorcicrs s7nS

lc .n\r~ir Ic 11lus soulent, dc sorciers conscients, rluelq~icfois. Pour m(Jnirer comliicii ion1 pcil fondiw les ii(:cu.ittioil.; qu'on riouc jcltc, il Ldlait t1';iliord reiidrc coiiiple (les faits et Ir5 tlisciit~r sominniremcnt .\ prc'sent, nnli$ pou\oni p~ciltlrc corps il corps Ici LEi~orici et les nflirrrialions qu'on IlrJIlq

oppose pour. le4 rCtliiirc il leur justc v;llcur. Rcrilnrqiions cn pren1ir.r lirll que l',iutciii8 tlorit i l s'+il - M. dc Ciunila, puisqii'il I'iiul l'nppclcr par i o n nom - rend conlple tic> mniiife~t,itioiis de Cirle~illc de bien singulib~e fqo i i , Lou1 (>II prc'lcii(1aiit s~iivrc JI. (le Mirvillc, l'historiographe ol'ficicl de ccs plierioniiincs (1).

Quant aux origines et u ln cause primorrlialc des manifestalioni, il1 rle Mirvillc est c\tremcmcnt reserve. Il debute en ces termes : (( Conmcnrons par r,ipporlcr a l 'a~nnce, seulement pour memoire et sans en garantir la teneur, les I)i*uits vagues qui, dit-on, avaient cours avant l'apparition de. pre- miers plienom?ms, et semblaient en faire presager les approches )) (p. :; i.4).

Et npre5 cc3 lignes, il clil les hriiits qui couraient dans le pays sur ri..., son r e i i~o i p~ i r le cure, sa condamnalion, ses menaces : celles-ci repetves plus tard par le lierder Thorel. Tout cela, sous la plume de M. de Mir~ille, prend la forme cle sznzples otz-dtt. SOUS celle dc RI. de Cruaita, les Liits -e pr6cisenl. i'aflirinent, rle~ieriilcnt absolus : 0ii M. de RIir~ille parle il rtn patient qui pnrdi.sait s htre trouvb fort inal (lu traitement iny,terieiix - i l t h i l :nr~rt - M. (le (;unila cl1 met y l u t i w r s : tels de ses iilalndes. - .\il lilbu cl'lin iiiilltldO qoign6 par ( T ..., cl',~pru$ AI. tlc Mir\illc, nori. eii lroiiioii- / l / i b -

v e w s clws 11. tlc Guiilcl : cl'nutves cl ienh~. . . Kon ieiileiiicnt lc noriibi c r l i ' i

nialatlcs .rc inultiplic soui les lunetles (le M. (le Guaita, leur siluation c ~ ~ i - - l

s'aggr<i\e. .\lor- qiic M. dc Mir\ille di1 simplement quc le cure aurait i('I1-

conli.6 G... clirs uii tlc i c i pu-oissicni inalatlc, sans rien dc pliis, nol rr i1141Kc \ail cc indadc - ces mnlndes pour lui - p ? z bon~le voie d'aller r r ~ / o ~ , ~ l ( ' " l'azclt e - les nulrcs pour M. clc (;u~iil<~ - au ci~nctiOre. La j~islicc, q i i ~ ' 1 ~ 1 1 ~ ~ t c n q ) ~ dprb.;, inlcr\iciil tldris lcs aKiircs de G..., rlc son propre ~ I I O L I \ ~ I I I ~ I I ~ ~

ieiliblc-l-il, si nous en croyons M. dc Mirvillc. M . de Cruaiin, au ~on l i~ i i r ' c~ lait clciioiic~r G... par Io (-11i.O.

/

(1) I I y L I I I l'ieulb O I I ~ L I O I I ~ (le I'oiiviagc tie M. (1s ~ i i r v i i ~ e . Celie (lue ~ ' 4 1 ~~~~ 1''' yeux est la quit i ieme (1858). J'airnc A croire yu'elleq sont toiiles d'accord entre elles. "

elles ne l'etaient pas, les phbnomcnes perdraient encore de leur importance.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 251 -

Voilh, n'est-il pas vrai, qui donne un a\v.nt-gofit assez oriqinnl du qu'un mage priit a\oir polir I'e\actitutlc liistoriqiie'!

~on t inuons : l h n s hl. tlc Minille, le Lierg~r Thorel c i l le disciplc cl l'ami de fi..., le mnntlxtairc tlc son mnilre et l'cuiiculcur dc ses hnntcs criivres. Dan5 M. dc Guaita, il ilccirnt a le manc1,itnire occulle dc Cr..., l'c\6cuteur fidele de.; suprCmcs \olonlbs d'iiii maitre dont il se dit le trBs liiinil~le et tr& rcspecliicus clisciplc n. 'i'oriJoiirs, c h c ~ M. (le Cxuait:~, Ics clloqcs se grorsiss~nt, s';impliliciil. I I ne coi1 ni ne regiirtle pas les o1)jets (le i r s obscr- \rations 9011s lc n i h i c anglc que Irs simples mortcls.

Sous les roitps qui SC, font ciilentlre dans toiitcq Ici; pnrtics tlc 1;~ niniqon, elle <parai t toiiloir tomlwr cn rli.mcnra N (ruinc), di1 h l . dc Mir\ illc. EL M. (le Guaila rcprcntl rjnc lc prcihylhrc c-t rr 6brnnli; juqqu'cn ses fondcmrnts par let, coups frnppei; dnni l'c':pai~.jciir ilc ses murs el dc scs cloisons, h tcl point que la bhli-se lC~,irdOc n;criacc riiinc B.

Cent c i n p a n l e pei.soiznev - souligric': par 11. de Mir~ille, - accoiirent nu presbytkre, l'entourent pendant clc longucs heure.;, l'c\plorcii t cri tous sens... M. dc Mir~ille parait tro~lver elagere le chiffre (le cent cinr/~canle. M. de Gunita le t roule insuffisant. Il lui faut clcs curieuv par centc&es.

(( Les !ilrs h repasser, dit l 'un, q ~ i i sont devant la clieminee, reculent, et te fezc les po~crsuit juic~u'nii inilieu c l ~ i planclier. v (( Les fers de rcpassagc, reprcnd l'niitre, reculcnljuqqu'au fond de In piBcc, poursuivis pdr ln flamine du foyer qui se cleroulc, iinueusc, ?L l'instar d'un serpent 3.

Un jour, unc m a i n no+ dcscenci de ln cheminee, et donne un soufflet h YenLint dont l , ~ joue dc\ierit et rcite longtemps rouge. - Tmliiction de M. (le (;unita: SoudLliri il \.oit uiic main noire cl l e l ~ i c (iic) - c'wl notrr mage qui nicl . I V ; cn iuivnnl rnon oclition, je sui5 obligb dc mettre : non sic ; le mol \ clii ii'y cst 1'"s - i ' i ~ ln~cc r de In chcininbe ; toui cnlcntlcnl 19 Ijriiit d'lin \ jg ,~~i rc r i \ -oiifflci . .. cIiacun pcul di5lingiicr 1'ernl)rcintc clc ciiirj tloirrl< parLiiLeriicill iilnrquCc .iir in joiic. )) C'rit poiiiblc: nrnis cl. de Mir\illc n'en (lit r im .

Nos ciirc- -'c>.crii:iciit contre l ' i i i \ i~iblc : unc / ~ ~ I W L L ' ( x m ~ t n jaillir, el, ii In suite tlc rcltc Il;iininc, iiiic Pniriix lcllcmciit 0pni.i;~ ... Iri iioiivc>nii\ riijo- l i \ cmciil, tlc tlc l; U,I i t , ~ : Ln I1,lilirric dcticiil crCpiL~ii le cl ~'~iot:oiii pngnci d'un iilf'lpiricii[ aigo. L i l'uin6r, au lirii d'C:trc toiil uniiircnl bpnissc., ~e hi',iil hlnnclic cl ii:ti(lc ...

z *

Il nous ;l paru curicri\ (11 ililkrwiiirit ilc mcllrc I'ncc ci. fncc, nin4 quc nou.; venons de lc l'aire, le4 pliiii~e. tlc Il. de Ivlir\illc cl ccllcs de 11. t l ~ (iuaitn. Ln comparaiion c d initrucli\c, cri cc cqii'cllr iioii. rnoiiti.c. clic/ i i o l i ~ ~ mngc,

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252 REVUE SPIRITE - un rhetoricien plus epris dc beau stylc, de periodes bien equilibrees que d'exactitude et de fidclite. Il lui faut la virite paree, agrandie, revettic (le je ne sais quels oripeaux, c'est-h-dire, pour parler net, maquillee e l defiguree, (Je suppose l'edition dc M. dc Guaita scmblable h la mienne.)

Cette tendancc de son esprit, cette vision trouble des chosbs expliquci~t peul-etrc - en partie - comment et pourquoi, il n'apercoit (le toutes parts que sorcellerie ct magie noire! En tout cas, cllcs nous apprcnncnt il ne pas prcndrc trop au pied de Iti. lettre scs affirmations, fusscnt-cllcs placCcs sous le haut patronage des plus grands initios. Quand un guide n'est pas sur, on fait bien dr: s'en mbficr, mieux encore dc s'en passer. Ne le 1;ichons pas encore, toutef~is . Suivons-lc plutut. Qui sait si arrives au bout de Ia voie qu'il nous fait parcourir ct ou nous cotoyons des abimes sans ccssc menacants, nous ne serons pas affermis dans nos propres voies, et rassures definilivement sur les dangers plus ou moins imaginaires qni nous guette- raient au passage?

* 1 *

11 est donc entendu, que tous, tant que nous sommes, - ou peu s'en faut - magnetiseurs et spirites, nous sommes des sorciers, conscients ou inconscients. Mais qu'est-ce que la sorcellerie? - (( La mise en pour le mal, des forces occultes de la nature. a Le magnetisme, dans la plupart des cas, le spiritisme dans presque tous, tombent sous cette definition, au dirc de M. de Cfuaita. En est-il r6ellement ainsi7 Non, cent fois non. Ni les magnetiseurs, ni les spirites, sauf exceptions, bien entendu - ne niettent en pour le mal les force4 occultes de la nature. Je connais pas nia1 de magnetiseurs et un assez grand nombre de spirites. Ils sont, comme la g6nbralite des humains, mClangds de bien et dc mal, animes tour h tour. et h doses varial~lcs, d'aspiralions elevoes ou terre 21 terre, egoistes oii altruislcs. Ils ne posent pas pour la saintete, ils travailleut et luttent. Qiic ccuv qui n'en sont plus 16, leur jcltenl I n prcmihre pierre. Mais pour al'lirmcr que la plupart dcs magneliscurs ct presquc tous lcc spirites sont cc quc dit M. dc (Tuaila, il faut les avoir regardes h travers lcs m0ines luncttes complaisantes qui lui ont scrvi dans l'etude (les faits raconti.~ par M. tlr Mirvillc.

Il cst vrai, jc mc 1i;itc de l'ajontcr, ~ L I C M. dc Guaita commcncc par cloniiei' du mngnelismc ct di1 ipirilismc, (les dufinition.: I;iusscs ou insuffisantci; qui dbnotcnt clc sn part, ou uiic sing-ulihc ignoraricc dc ccs deux scicnccs - pardon, mon mngc, dc ln libertil: grande! - ou quclquc chosc dc pirc. 1Cii

elict, h ccttc question : - Qu'est-ce quc lc niagnBlismc. au dirc dcs mtigil6- tiseur.;, il repond : - x Ln wjetion d'lin etre pensant fi In voloritc': d'un nulrc Etrc; jc traduis: l',inniliilntion du 1il)rc nrbilrc. ), -Or, d'nprhs les rnagiic-

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 2 3 - tiseurs et dans la realite, le magnetisme n'est pas cela, ne doit pas etre cela. Par la, je ne dis pas qu'on n'ait jamais employe pour des muvrcs mnu- vaises cette puissance de salut mise h notrc port6e. De quoi l'homme n'a-t-il pas a b u ~ 6 ? Mais dc ce qu'il y a eu quelques malhonnOtes gens qui sc sont servis du magnetisme dans des vues interessees ou coupables, s'ensuit-il qu'il faille condamner en bloc les magnetiseurs? Eh ! quoi, parce qu'il y a eu, qu'il y a peut-8tre encore des ~ccilltistcs, des initibs, dont la vic a plus de rapports avec celle d'un Cnrtouchc ou d'un Mandrin qu'avec cclle de Vincent de Paul, nous serions autorises a affirmer que l'occultisme et l'ini- tiation sont, fondamentalcment, criminels? Non, la vilenie dc tel ou tcl cectateur ne prouve rien contre la grandeur et la verite de la doctrine dont il s'est fait un masque pour mieux cachcr la bassesse de son ame.

Il n'est donc pas vrai que le magnetisme soit la sujetion d'un Btre pensant b la volonte d'un autre etre ou l'annihilation du libre arbitre. Le libre arbitre demeure sauf, absolument sauf. Et cette science dont on voudrait nous faire un epouvantail, est, si on la considere bien, ni plus ni moins que la possibilite pour le plus humble de soulager et de guerir, pour peu qu'il en ait le desir et qu'il se sente dans le assez de devouement et d'amour du prochain pour lui sacrifier quelque peu de ses aises. Voila le magnetisme vrai, celui qu'ont pratique les Deleuze, les De Puysegur et tant d'autres. Sans doute, M. de Guaita, en definissant ce qu'il appelle de ce nom, a-t-il pense & certain hypnotisme qui n'en est jusqu'a present qu'un rejeton assez mal venu, quoique capable, lui aussi, en des mains honnetes expertes, et sans annihilation du libre arbitre, de rendre de signales services ii ceuK qui souffrent. Une fois de plus, notre mage est surpris en flagrant delit d'inexactitude. Sous pretexte d'oclairer le public, il l'induit en erreur. Pour mieux l'effrayer, il lui presente un monstre. Mais pourquoi l'efirayer ? Serait-ce pour monopoliser le magnetisme comme on fait de l'occultisme ? Je doute qu'on reussisse cettc de tenebres. lc temps n'est plus des croquemitaines et des loups-garou?.

Qu'est-ce que le spiritisme, de l'aveu meme de sesapologistcs ? - L'evo- cation des morts ; je traduis : la retrogression temporaire, vcrs un mode inferieur d'existence, des 6mes cn voie d'evoluer vers un mode plus pnr- fait. N

La qucstion qui se posc ici pcut Otrc cxaminee h un double point dc vue : au point de vue de l'occultisme et au point de truc du spiritisme propre- ment dit.

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234 REVUE SPIRITE

Consideree h la lumikre (?) de l'occultisme, la dbfinition de M . Guaita pst fausse de tous points. Cc que nous bvoquons, ce qui repond B notre apppl, ce ne sont pas nos morts, je veux dire la partie d'eux qui vit et vivra ilprcs la dissolution des divers principes infkrieurs dont nous sommec: cons- tituks, - mais bien des loques, des fourreaux vides, des etrcs inferieurs i elistence emprunlee e t ephbmhre, cc sont encore les cJl6mentnls, Ic? irncs des choses. Nos morls, cux, ne vienncnt pas. 'l'out au plu5 Sc prusentc-1-il ;l leur plnce des simulacres.

. . . .. [I est donc parfnitcment oiseux clc pnrlcr tlc retrogression L ~ I K I ~ I J - raire, puisqilc, nu contraire, les etres avcc qui nous critrons en commixriic~,~. tion, sauf de trks rnrcs exceptions, sont cles etres infbrieurs que nous klc- vons, quc nous nourrissons, que nous ritalisons en quelque sorte, cl cloiit par conseclucnt, nouF serions plu161 les cr&nlcurs ct les conservnleurs qu'autre chose.

Si, hissant l'occultisine, nous considerons Ic spirifiqmc proprement dit, la definition n'est pas plus exacte : du moins sa paraphrase prete-t-elle a discussion. En effet, s'il est vrai que nous evoquons nos morts ou plut61 - car cc mot eveille tant soit peu une idee de commandement ou d'ordre qui n'est pas dans notre pensee, - si nous cherchons ;L entrer en communica- lion aFec eux, ce n'est pas pour les faire retrograder, il n'est pas question dc cela, mais uniquement pour leur donner occasion de ~ e n i r s'entrelenii. avcc ceux qu'ils ont aimes et qu'ils aiment encore, pour en recetoir de bons consei!~ ou pour leur en donner, pour apprendre d ' cu l , enfin, q ~ i e In mort, au lieu d'etrc le neant, n'est que la IrdnGtion de ln vie pliysiqiic a ln \ ie metaphysique, ou de la vie mntericlle h In l i e spiritiicllc.

Autre serait la situntion si l'esprit hlnnt pnrli luin, bien loin, dclnq (le, rkgions snpi:ricurcs d'oh il nc put descendre sans dklzoir, nous l'nbligiom (le rcceriir l e r s ln terre. M,tis telle u'esl pas dii loiit l'id9e spiritc. Pour noii,, les morls c l les vivaills sont rrbres; leurs cxiilt~iiccs SC croise111 cl s'crili,c- inizlcnL. Le- prcinicrs ,k;rissc~it siir lcs sccaiids, C L lcs sccontls sur II:\ prc- iiiieru par leurs ilclioiis, 1ciii.s pnrolcs c l lciirs pcnsces. Qii'ils Ic vc~iillciil ciu non, ils tl0pcritlcriL les uns tlcs nutrrs, s'iiil1iicrict:ril i.ut~ipruc~iicmPii1, Llcoriscnl ou cnlrnvciiL l c ~ i r i progrils el Iciii, I~oiiliciii. ~ i i u l i i c l ~ . Coiiliiiciil leur scrnil-il rlihl'<:iitlu, mrrlincnl sc.rnil-il ii.inu\nis tlc s'enlrclriiir crisi~iiiI)li' ( 1 ~ CO q ~ i i 1 ~ s j ~ i t ~ ~ r c , , ~ 1011s L '~spr i1 (pli vie111 (1,111s un rcrclp .piriLfh, soi1 pour doiiiieiS iin hoil conscil, soit puur , ~ p p o r l { ~ r t l ~ s c.oiisoI,lliniis il tsr ' i l \ qili IC p l e i i r e ~ t parce qiic soli corpE n'cul plus, soit polir intliilucr i ~ i i i.cniuilc ~~rllilniri: il 1111 izicilnclc, soi1 pour C J U ~ I C J L I C ;iulrc illotil' tlc iiiC:iiic ortlrc, 1 x 1 esprit, a nulr!: sens. iic relrogradc, nc dichoil p~ ls p11is ~ I I C 11c ilcrlloit le

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.JOURNAL D'I?TUDRS PCYCI-IOLOGIQUES !?%

Y quandl descendant des hauteurs philosophiques ou rcligicuses ou

il P lanait tout a l'heure, il s'arr0te pour appeler a lui et pour bbni r les pctits ,,fants; ou le poele, quand, quittant momentnnemcnt sri muse, il qinclinc vers une tete blonde ou rose pour la caresser. On ne dechoit jnmnis en vou- ],,t et en faisant le bien. La sculc dSchSancc, ln seule retrogression, c'cst

le mal. Donc ici encore, lcs nflirmntions, pour doctornlcs qu'cllcs soient, \ont

inexactes e t fautives. ~ ~ ~ a n t nu reproclic d'inconsciquencc quc nous adrcssc 11. clc Cruaila, il

,jtonne a bon droil, dans la bouche d'un occultiste. San? tloutr, noiis cnsci- pans l'e\olution progrcscive dcs i;trec. Se iieiis de inontrcr rju'Etnl)lir des c o m m u n i ~ a t i ~ n ~ enlrc les morts ct nous, ce n'cit pas les friirc r~irogratler. Mais supposons que ccla soit. Est-ce donc auu apotrcs rlc l ' in~olution h 110~s en faire u n reproche, alors que, non seulemcilt il? [ont retrograrlrr lll:,trc d'un degre superieur au degre immciclintcment irifericur, mais du rleqre Ic plus ,gevh o u il puisse atteindre, le rejettent daiis lii mati2i5c ln plus grn- ier~ pour recommencer indefiniment unc evolution cent ct millc foi.; pnrcoiirue? L'incons&juence, si inconsequence il y a, est, de toutc mailibre, moindre chez les spirites que chez les occullistes.

* *- *-

Voila pour le cote theorique de 13 question. Parlerai-jc clu cOte pratique 7 M. de Guaita a une mnnikre si singulikre cl'eniisagcr lcs choses, qii'il m e sera ,$ peu prhs impossible de le s u i ~ r e dans cctte ilouvelle voie. J'iynorc de quoi il noinrril habitucllenicnt son esprit, dans quels rni l ie i i~ 1);~s et impurs il a puis6 scs renseignements et pratique ses c \ p ~ ~ r i c n c e ~ . - .Tc tiens a hien k i re rcinrirqncr que je ne touclie pas a l'homme r p c jc iircon- nais pas, je n'en ai qu'a scs i t l h et it ses rcn~ciqne1n~11L~. - .\hi.; CP

qu'il rapport(: c.;t si clriingc cf dilfh8e si fort de rc qiic jc ;ni%, tlc cc qiie j'ni vu, commr clc cc quo tl'niilrcs %pirites cl rnngnc;li.;ciirl: S J I P I I ~ P L nnl I I I .

que d2s 1'al)ortl unc sugycstioii y'iinposc, irri,.;i5lihlc : c'r-t qiic d,iiis rcllc Partie de .;on (nuire , II. de Gunila nc s 'wt p i s m i ~ l c i i l ~ tlc, l i i i ir l l(~i qiii liii on1 qcrvi nillciiry; il IP, a nii \w t l o i i ~ ~ l c ~ , Iriplc,, q i i a d r ~ ~ ~ ~ l ~ ~ , ( I I I , - 5,1i~-jt> '? tcllcmcnt (pic 1,i lurniilrc ntb lui P Y L ,iri.it<v? qiic >OU, I ~ P Y i i i l l~~ \ in~ i - qiii 0111

toiis poinls tl8naliti.i: lcs Iiqiirc, t~ii'clir: n u r i 1 11 ii 6cai,lii.i~i- ! l<l i ~ i i c r ~ ! CLrnngc !

Voyci., par c\cmple, cc qilc tlc\itwl lc niBdiiiiii : n uii Iioiiinic ,111 iine fernnlc) n-inlntle tl'unr: incontiiicnrr i i l d c . c l i'cpiii;niit fi iioiirrir ilc \n ' l l b s h c c flui(lir1uc ( 1 rop c-q):in4\c ct co~mpl,iiiniitr ,LU\ ciupi-11111s) imc "ulc dc 1nrbi.s piiritsit,iires, qui (:roiiilli.nl cl sc iniilliplicnt dniis -on ,ilinoz- Phh'e astralc, dans son nimbc occ~illc N . Qannl ilLi\ ph6noiil1lncs u \ q ~ i e l s

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356 R E V U E S P I R I T E . sa presence - lorsqu'il s'agit de mediums incarnatifs, par, exemple, donne lieu, ils peuvent etre stupefiants. Dans l'etre qui se manifeste par lui et en lui, (( vous retrouvei lcs gestes, l'attitude, les inflexions vocales de l'etre aimd •â, tout lui, avec les (( vieux souvenirs enfouis au plus profond de votre me, et dont lui seul partageait avec vous le secret v . Vous croyez avoir rcvu un ami, un pnrcnt. Quelle erreur est la volre ! Vous avez 616 mystifi6 et decu pnr un 61Cmcnla1, c'est-h-dire, s'il cn faut croirc l'apils, par une cellule embryonnaire, puisque 610rncntal et cellulc embrl-onnaire, c'cst ln mOme choce. Qui se serait jamais doute, avant l'dclosioii dr la scicncc occultiste, qu'unc ccllule, mBme cmbryonnaire, fut capable cl? tels avatars ! ? Ah ! je commence h comprendre l'importance de l'inilintion, Comment, h moins d'etre initie, concevoir ou rbaliser de si glorieuses cl de si etonnantes decouvertes ? Seule, Cvidemmciit, l'initiation pouvait Clc\rer les elementals, pardon, les cellules embryonnaires, a une situation aussi eminente, aussi preponderante, leiir donner une intelligencc, une puissance, une perversite qui laissent bien loin derriere clles tout ce qu'on raconte de Satan et de ses acolytes. Mais peut-etre ne sont-ce pas meme des cellules embryonnaires, pardon. des elementals, qui accomplissent cas hauts fdit s : qui sait si ce n'est pas simplement (( une larve de l'atmosphkre seconde n ?

Encore etre mystifie, ce n'est rien. La moralite de ceux que les elemen- taux hantent habituellement n'y resiste guere. )) Et ici, M. de Guaita, qui sait evidemment tous les bas-fonds di1 vice, raconte des choses que je de- mande a mcs lecteurs de passcr sous silence, et dont, je l'avoue, je n'ai ap- pris l'existencc que par ln lecture des (( modernes avatars du sorcier N.

Je ferai cependant observer h M. de Guaita que de cc qu'un mCdium, homme en apparence, femme en realite, s'est livre deux de ses amis, cela ne prouve rien contre les spirites ni le spiritisme, mais demontre, simple- ment, qu'on pelit Btre mage et avoir des amis qui ne sont pas d'hurncur moins galante qu'un medium, homme, qui es1 une femme. Triste ! triste vraiment, de voir introcluirc dc tels dlements dans unc question sdricu~c!

Ah ! je ne m'dtonne plus quc M. de Guaita trouve dangereux lc mngiic':- tismt? et lc spirilismc. Les sCnnccc ct lcs cup0ricnces auuquclles ii iissislc sont d'unc nnturc tcllc. . Ecoutcz plutut : Ici, c'csl un mii(1ccin qui S U ~ $ ' ~ C

h iinc jeune isr;iClilr cndormie qu'clic boira, 11 son r6veil, un vcrrc l1lcili

d'un poison tcrriblc Cc ri'Qlail qu'un verre cl'cau. Ln suggcslion, pourtJlill mit ln jcunc fille 11 dcuvdiiigtzde1ainort.- L?, cn prUsencc dc onze pcr-011- nes - trois jeunes do~tc~lrs .qunlrc btuuinnti, 1111 phnrmncien, M. de G ~ l ~ l i l : ~ et (leu\ aiilres, 1011s de.; jeunes gens - unc jeune et jolic fille d u prll- plc, ln plus modeste ct 1 , ~ plus 1ionne.t~. sc met toutc nuc, ct dans cct ;il)l)J-

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7

reil, pince un rigodon des plus lestes n. Eh ! bien, je le demande, quels sont les magnetiseurs serieux, quels sont les spirites sinceres qui prbteraient la

a de prireilles infamies ? Quels sont ceiiu qui m h n e les tolereraient en leur presence sans les plus energiques protestations,sans quitter a l'instant un milieu ou l'on se joue ainsi de la vie et de la pudeur des jeunes filles ? Ne rendez donc pas le magnetisme ni le spiritisme responsables de crimes

11s ne sont pour rien. Que la culpabilit6 retombe sur les auteurs et les spectatezl.rs - vous connaissez le proverbe : cclui qui ticnt le sac est aussi coupable que celui qui verse dedans - qui osent provoquer ou qui assis- tent, benevoles, a de pareilles scenes !

fiaut-il insister davantage ? A quoi bon 7 Dcvant le parti pric, les raisons les meilleures demeurent in~puissantes. On regarde d'un certain cot6, on voit les choses sous une certaine face. Tout ce qui n'est pas ce c d e , tout cc qui n'est pas cette face disparait, s'annule. De lalune vue fragmei~taire dela rkalite, telle qu'elle est ; de la aussi des conceptions erronees, des accusa- tions injustes, des conclusions inacceptables.

Il y a des mediums, maulais droles, donc la mediumnite eqt un danger 2

J'ai moi-meme essaye d'indiquer dans quelles conditions elle pouvait le devenir; j'ai montre aussi comment, loin d'etre un danger en clle-meme, elle pouvait, tout au contraire, devenir l'occasion d'uii bien considerable,

, tant au point da vue physique qu'au point de vue moral.11~ sont nombreux, les mediums qui, sous l'influence des intelligences supra-terrestres avec lesquelles ils sont en rapport se sont sentis devenir iiieilleurs, pllis nom- breux, certes, que ceux qui n'ayant vu la qu'un moyen de gagner de l'ar- gent et de satisfaire lcurs passions, on1 roule sur les degres de la pente qui conduit aux abimes.

Il existait, dans les premiers siEcles de nutre Ere, une sccte, les Valenti- n i e n ~ , qui disaient qu' (( il est impossible aiil spiritucls de se corrompre, quelles que soient leurs actions u. En existerait-il uiie autre, ,~ujourd'hui, dont les adeptes se seraient hausses h une spiritunlit6 tclleiiiclil nu-dccsus, ou tellement cn dehors dc l'humanit6,qu'ils ne pourraicnl Louclicr & aucune chose, si grande, si noble, si Cle~6e soit-cllc, san, 1 , ~ caorroiiiprc, sans la Salir? On le dirait vraiment a lire certaines malproprclcs surtics de ces hautes spheres.

Ce qui est vrai des mediums ne l'est pas moins de5 inagnc~tiscurs, des Spirites, des souinambules, des v r m , j'entcrids.IIoii seuleinciil i l i nous on1 *ait connaitre des forces, cles v6ritec, ct des iiiodcs de rccherrlie~ dont l'oc-

17

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?US R E V U E SPIRITE - -

cliltismc - s'il ciit pli mi t re ct nrnndir sans les spirites et les inngtietiscars qu'il liouipillc si fort, fils ingrnt 1 - ne se fut jamais avis6,sans doiitc, q~i ' i l nous d i t , c n tout cas, soignc~iiemcnt cachirs,ils nous ont, de plus,mis cntrc les mains Ics moyens les plus siinples pour souiager les misEres physiques ct inornlcy pour piierir et ~onqolcr les plaie.; du corps et dc l'rinic. 11% ont ridiiil h ricn Ics nffirmalion. tl'unc scicncc nbnntistc cri btalilisqanl par ilcc l,iil- irriwi;.il)lcs (lue In niorl n'est pas iinc fin.

Qiiml il Innlcs les tcrrciirs que d'aucuns ~oudrnici i t filirc \ortir de tcllc.: l ~ r i ~ i i i i ~ i c ~ , (111'~ rCpoiidrc ? encore une fois, sinon que leur 01)jcctiviti; csl peu pi'?' iiiillc. qii'cllcs sont le produit de ri:vcs i~ialsains, des Iiiilliicin,i- lion.: (le c.ci.\cau\ en tlklirc ! C:lr, si les chosf- elaicnl rOellcrnent comme on nrius lc- pciiil . \ 011s ficiirc~-\ ous cju'on tronvcrait tlans nos rangs tant i l e s t ~ n n t s , d'iiig6nicur%, de prol'ciscurs, d'ouvriers, d'oificiers, (1'0~ri\~nins qni tuus s'ncrpillcnt de leur tAclie h ln satisfnclion de ceuu qui les cmploienl ?

Non, toutrs les horrciirs cl0171 certain? n~ i t ru rs 6innillent leurs Lra.\-nu\, n'ont ricii il h i r r n\ ec lc ;pirilisme et le magn6tisme serieusement et~itliiip et p rn t j r l~ i~s , qui clenieureat, quoi qii'on dise c l quoi qu'on fasse, cieux de\ I I I L I ~ puiswity lelier\ dont nous disposions pour le bien et Ic progres clail- 1~1111111~~11~te.

Vuulcz-1 oiis 381 oir si c'est dans le spiritisme et ses enseignement.;, ou Bien dail. I'ucciilli-me.q~ie .c trou1 eiit ln vraie superiorite,l,i. morale saine etpure, les infliiencc.. bicnhiwntc.: el iCconfortnntes, les raisons et les appcli qui i.\ eillciit claii* l'honiine ce qu'il J n cn lui (le incilleur? Lisez les oulrnges tle 11. tli3 Gu,,il,i, paie c\cmplc. ct apres \ous Gtre coininc cn!enCbre el dourtli

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JnURNAT, D'ETUDES P ~ Y C H O ~ . O G I Q ~ J E % ?3 /-------

la muni~ipalit6 bordelaise la salle de l'Ath4nee oh, c a r deux fois, un m i l i i e ~ d'auditeurs l'ont chalcureusemcnt applaudi. Une troisieme confbrence, *aite dans la salle Ru (( Groupe-Girondin ): a eth le point de rlepnrl de la f6dbrati~n des groupes spirites bordelais, qui ont nonime une commiwiod de virigt-~inq membrcs pour dtudier les moyens propres B assurer l'effica- ,ite et la cliirke de cette fkdbrntion.

Le Comite ndresqe ses mrillcurcs f6licitations h M. Leon Denis. 31. No~erdn, de Xicc, soumct au Comitc une muvrc mnnuscr i l~ dont il cst

el clai (1 pour litre : Le Spirillww el I'0cculliv)ne LhiosopTrz~ue tlevnnt la Socldte m o d e m e . Une commission e+t nomrnbe pour prcnclrc connni+s,tnce ,je ce rniin~~scrit cl donner qon avis cur l opporlunile de soi1 impression.

M. Dccliaucl, publiciste, dcmmde cpelques e ~ c m p l ~ i i r e s des ou\r,lgcs : Sa Mort et C h e r c l ~ o n s , pour Btrc olYnr1.i nus prir~cip~luu journ,lris 11' \1-

ger. M . Monclin f,iit ln m h c demande pour certxins journalistes el la R i - bliotheque municipnlc (le Reims. Le Coinith, qui s'occupe actuellement de la dislribution de ciriqu,iritc cuemplnires ( le clincun de ces ouvrages & la presse parisienne, tilclicra ensuite de donner satisf,lction a u s v a u x expri- mes par MM. Monclin et Uechaud. TI serait mAmc desirable, si l'essai tcnte a Paris reussit, que cc rnoyeii de propagande Kit egalement employe dclns d'autres \illes rle Frmce. Le Comite fera de son mieuu, en prenant conseil des circonstnnces.

M. Laurenl de F'aget lit In notice qu'il a redigee pour etre envoyee aux journaux parisiens en i n h e temps que les ouvrages de propagande ci- dessus mentionnes. Le Comite decide l'impression de cette notice, ainsi que de l'Appel c i la Presse recligC par M . Mongin.

M. Auzanneau, tresorier, ne pouvant assister a la reunion, annonce par lettre : 1' Qu'il a verse lc 10 avril, au Credit Foncier, la somme de 348 fr. 90 qui

lui restait en caisse et dont il a retire quittance ; 20 Que, le 16 avril, il a recu de M. Leon Ueiiis.la somme de 33 francs pro-

venant de souscriptions recueillies i, Tours par notre coll8gue. M. IIenri Snuscc, de Lyon, envoic de son cote h \I. Leyiiiarie 25 francs de

souscripticiiii: pour In cni??e de prop iynndc. W . Warchnvshy, tresorier-adjoint. donne le (letail des qommes recues par

la librairie spirite en mars et avril. Les recelles se sont elevCes k 50 fr. . . . . . . . . . . . . Les depenscs u. 15 55

. . . . . . . . . . . . . . . . . Reste. 31 fr. 15 qui seront remis h M. Auzailncau, tresorier du Comite, pour la caisse rie Propagnndc.

MM. 13. Martin, (le Tiruuclles, c l II. S a u s ~ c . de Lyon, traitent In qiicstion du perispril tl'unc rn,iriii?rc prc.;que irlcotiquc. Ils sonl tl'nviq l'un e l l'autre que ccllc qiiestioii iic tloil ijlrc c.\iliniiii:c c l i i ' , i i r poiiil tic vile spirilc.

Quaiil i~ la conccplion ocriiltisLc. fllc c*l iii,i~ccpL,il)lo. ICllc iic ropo+c (IUC sur des liypolli&es . or, Ics Ilypolliuscs nc soiit pas Jcs prciivcs.On il ( \<st~yk d'en doriripr une ci1 assirriilaiil Ic pfirisprit h 1,i \ ic . et tliinnt i n h o que le PCrisprit ou In vic, c'chi, 1,i ini:iiie choie. Erreur coiisitlcrablc. Le pc:'?-~sprtl Peul, cluancl il plait ;i I'kiric, \oy<qer clms lle+p;tre, inais il est toujours rcliU " corps par un lien Iluitli(liir: et. ni1 moiritlrc il,inger, nu rcveil inCin(l (lu' corps, il s'empresse dc r e ~ c n i r :L son poste. ,2frlis que la v ~ e r/uc!le L ' h e humam, c'est la mort.

Si nous vouloiis que Ic spiritisme periclrc S,icileinnnt daris les m9sses et

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-60 R E V U R SPIIIITK - que celles-ci sc l'assimilent sans efforts. suivons l1eU!mpk! de nos pri.d&, cesseurs et restons clairs, simples et surtout logiques dans nos dkfinitions,

Cos appreciations de nos colli.gues de 13ruxelles et de Lyon ont Cti: accueil- lies avcc la plus serieuse attention par le ComitC de propagande. Ln s6ance est levee % 11 heures. Le Secvetnwe, A. LAURENT DE FACIET.

La brave petite Suisse, cette terre classiquc de la libcrte, de ln tolerance et clc la justice, est en train de perdrc sa bonne rcnommbc.

Voici, cn effet, ce qui s'y passc % propos dc .l'Armee dzc salut. Il existe B Neuchatel une maison dCnommee la Citadzlle, sise rue de

~Rciiise, laqueilc maison a ete construite par M. A. Booth-Cliborn pour servir uniquement aux reunions de l'hrmec du salut. Or depuis plus de vingt mois, ce local est ferme, mis sous scelles, parce qu'on a pris contre les snlutisles des mesures indigncs, je ne dirai pas d'une republique, mais d'une nation civilisee. Dans toute cette affaire, le coupable est le Conseil d'Etat et plus particulierement le departement de la justice.

Ce qu'il y a de facheux, de honteux meme dans une telle persecution, c'est que ces mesures n'atteignent pas seulement les salutistes, mais elles frappent egalement tous les citoyens qui ont souci du respect du a la tole- rance religieuse, ainsi qu'aux lois de la Rkpublique fedkrale.

En effet chacun peut dire qu'il n'y a plus de lois, plus de liberte d'aucune sorte dans ce pays classique de la tolerance, que seul le caprice gouvcrne- mental, l'arbitraire et un regime d'exception sont de regle et de mise ilans le canton de Neuchatel.

Et tout cela a cause de quelques tapageurs salaries sans doute par des hfomiers (l), par la clientele de pasteurs intransigeants, qui se croient encore au moyen age, parce qu'ils tourncnt constamment leurs yeux vers la Prusse (2) au lieu de regarder la France, la civilisation.

Dbs les premieres reunions de l'Armee du salut a NeuchQtel (janvier 1883) une poignee ilc tnpagcurs, d'energumbnes, saisirent le prctcute de ccs rh- nions your manifester violemment contrc la 1il)crtC de consciencc ct Ic droit de librc rounion.

Les pasteurs dc ln villc enchantCs dc l'occasion qui s'errait, provoq~~hrcnt unc protcstntion ct firent signer unc pktition qui demanr1;rit que Ics me.;iirc~ les plus Cncrgiques fusscnt prises pour assurcr le rCta1)lisscmcnt et Ic I)on ordrc clc 13 paix publique. -Or cc hon ordre et cettc pniu n'avaient nulle- - --. .-

i l ) Dans le canton de Neucli2te1, on designe sous cc terme tle Momiew, les cagotJ protestants.

(2) Toute l'aristocratie de Neuchatel est profondArnent prussienne.

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JOURNAL I)'ET~•âES PSYCHOLOGIQUES 36 i1

ete troubles, il n'y a eu a cause des salutistes, ni incendie, ni eflusion de sang, ni bagarre meme; dans le fond de l'alraire il n'y a qu'une question de gros sous, rien de plus, les salutistes pouvant enlever des clients aux Pasteurs de l'Eglise reformee. Cependant c'est a la suite de cette potition

que le Conseil d'Etat a adresse une proclamation dans laquelle il fait appel aux sentiments de justice et de tolerance de la population (la popu- lation, quelques energumbnes !); cette proclamation se termine par ces mots:

~ a r d o n s precieusement toutes nos libertes et ne les detruisons pas,en cessant de les respecter vis-&.vis d'autrui; sachons htre tolerants, si nous voulons qu'on le soit h notre egard. ))

A ces sages paroles, les tbpageurs salaries repondirent par des violences inouies, violences telles que le Conseil d'Etat crut devoir intervenir et inter- dire par un arrete, les rbunions du soir de l'Armee du salut.

Grave atteinte portee a la constitution federale ! Et, fait incroyable, plutot que de sevir contre les fauteurs de desordres,

]&kat prefera rendre responsables des scandales les salutistes, ces fa~oudzes

sectaires, qui acceptent toutes les avaries sans se plaindre iamais. Aussi le Conseil d'Etat supprima purement et simplement,A coups d'arretes,

la liberte de conscience mere de toutes les libertes. C'etait domer evidemment une prime d'encouragement aux tapageurs,

qui firent tant et si bien que, des le mois de mai 1883, toutes les reunions etaient interdites.

Une fois entre dans cette voie de l'arbitraire le Conseil d'Etat devait la suivre jusqu'au bout. Il iitait du reste profondement irrite d'un verdict d'acquittement prononce par le jury correctionnel de Boudry en faveur de Mlle Booth et de M. Becket; aussi pour se venger le Conseil d'Etat rendit un arrete d'expulsion contre ces honnetes gens justement acquittes.

Par l'expulsion de ces chefs, le Conseil d'ktat croyait avoir decapite !'Armee du salut, ce qui le prouve bien, c'cst que le policier en chef adres- sait des le 10 octobre 1883, une lettre aux prefets qui leur annoncait que l'Armee du salut n'cxistail plus, que cependant ils devaient tenir la main a Ce que les reunions des salutistes, (( si tant est qu'il put y en avoir encore,

rigoureusemen1 dissoutes et les participants traduits devant les tribunaux n.

Cette circulaire placait lcs citoyens sous le regime du bon plaisir et donnait naissance u dcs actes twbitraircs; ainsi pour n'en citcr qu'un

les bons gcndarnies pbnutrent dans des reunions privees, c'est tout 'mplerhent une violation de domicilc.

Dans un autre ordre d'idues la pers6cution se poursuit, par eueilljde un

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2a2 R E V U E SPIRITE --a-- - candidat auu ewmeris de l'Mal est exclu du concours, de mGme qu'unc in%. litutrice est empOchOe de pour5uivre ses examens, parce qu'ils sont s o v p ponnes d'a\oir adliere au c d l ? sal?tliste et A ses pratiques reprehefis?bles!

Elle cst fortc celle-lii. Nous loilit 11ieri loin (les sagcs paroies du mesingr Edbrnl, qui acconipn-

gnait le projet de revision tlc 1;i c.on~litntion tle 1874, sages paroles ~ o i c i , car i l eY1 bon de lc.; iiicttrc sous le* Y C I ~ Y dc tous :

(( L'e\crcice (l'une religion c-1 iinc 6innnation d~ la li1)crtC indi~iiliicllc, au mfimc iitiac que les iiutre.; droits ~)rimordi:iil\ dc l'iiidi\idii.

tc Cc1 c.crrcicc lie trouvc s , ~ liinilc que dans l'ordre public et dan.: Icc 11onne8 mtrur.. Tuiit culle qiii rcspcctc ce.; lirriilcs il droil non pas il la lulc- rance, mais t ' ~ la proteclion de l'lhal.

(< Ln confkili.ratioii sc place au-dcssuc cles comrnunnut6s e l des ditnomi- nations religieuses. Ellc n'en reconnait aucune. Ellc lie lcs conrinh cliie pour prothger leur IihcrtC et polir faire ritgnci. ln p i \ entre clles Elle ne defend ni une confession, ni une Egli5e. Elle dirfend l'individu en lui awu- rant le respect de sa croyance et la liberte de sa conscience.

(( Partant de 12, ln constitution federale ne mentionne pas les figliscs et Ics confessions diverses, mais ellc garantit le citoyen, d'une part c o n t r ~ Ics atteintes qu'une 1tglise \oudrnit porter a sa liherle indi\iduelle, et de 1 aiitrc contre les empibtemenl,s tjiie 1.1 Iegi.;latioii ou le pouloir polilique d'iiii c~lil- ton se pcrinettrait su r le doinnine dc sa conscienre. )J

En preyence des Sdils qui siii!ent, ~ O L I S sonmie5 l~ ien oblig6.j de dire que tout cc preambule n'est que (les mots. rien quel tlcs mots, guisqui+ les pnucrcs salutistes son1 partout traques, coniine des 111'ites f . i i i ~ e ~ , depiii. 1883, cl que le 20 n o \ w d r e 1889, lc jiige de paix de Ncucli~itel reyut I'ortltc d'apposer les scelles sur Ic- locau\ occupCs par les inlutisles riic tlc 1'l::rlii~e et, injustice flagranlc, ln si$iiilication dc cctlc nppor;itiori (le sccllL:; iic lu t 1x1' inixnc Liilc nuu propri6luires (le l'immcublc.

Les salutistes s r ri'unissenl ailleuri cil cacliellc, un pc11 partout, c l ~ i n c i ' i ~ ~ coiist~iinn~ciit Ics lieux dc leurs rkunions.

Un nou\el rirrClk cn diite di1 2 dL;c.cnil)rc 1SS9, iiiicrdit les rirunion.; (11 salutiste.; (Luis In Ikrorlie, (16.; In torn1~L:c de In nuit.

Ucpi1i.i ccltc ispo(liw juqu ' i l aujourtl'li~ii Ir- pnn\rcs d u l i s l e s .;on1 p'r- sCcutCs, si or1 rie le, I)i.tik 1Ms, c ' c ~ l qiic ce 11'c.l qiii:rc possible 311 sriiii ( l u XX' hiCclc ; 1riai5 les p e r ~ i l c l l t r ~ r s d o i ~ c n t I ~ i t n lc dCsircr, d'iiiilnill qiir sa lu t i~ lcs se def'cntlcnl li.yilCinCilt par tou, Ics moyens (le droi t ; w + - i ont- ils Sorc.6 le 7 n ~ r i l clcriiicr, le jugc tl'instruclion d'ordoiiiicr ln Ic\i'c ( ] C S

scelles, rrinis il retire j0siiitiqucinent d'une niain cc qu'il est lorci! d'accor' der de l'autrc par In publication suivante :

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQCES 3;3 - - -

A ~ J I ~ I " , DTJ SALUT : Il est port6 a la connaissance cl11 public ( y c l'arri.16 rendu prir le Conseil d'Etat dans i n seaiicc du 1S no\cinl,rc 1889 est T ~ ~ J O C R S en i igueur, Ic inoiiieiit de le retirer lie parni5linnt ln' encore

venu. 3% consrpmce, les rc'zcnions d e l'llrilnr'e (lu snlut d a n s l e s lorn7u de In

ciiadelk silu& rue de 1'EcR~c.e i~ Nruch&lel, co,)Liniient li ,:ire inle7.clitt.s.

La violation de cette mesure pourra donner lieu a des poursuites devant lec tr ibunaux en applicatioii de l 'article 62 du Code penai.

Nciiclidtel, 8 avril 1801. D6pnrlcnicnt dr 1:i pcr1ic.c.

(I'ezsillc officielle c7u 9 ri i . i . i l . )

Zn ri!siiiric'! le< mcwrcs (l'c\ception iilaugiireci cil 158.3 sul~sislcn t toujoiirs; la consl i t~~t ion fCdCrnle cst \iol6e, de iriCme qiic le droit de propriOlC et la liberte de coiiscience.

Quelqucs amis spirile% de Gcriu\c, de Kcucliklcl e l rlc Ximcs norr.: ayant demande a c nom de In soiidarite un nrlicle au sujet de i persec~~lioris siilu- tist-es, nous ii 'a\onspas hesito un seul instnnl ii I'Ccrire. calb, cliscnt-ils a lec raison : ,I ce qu'on fait aujourd'hui contre l e i saliiti*tc< qui ne prGchent que l'amour clix Christ, oii pourra le faire denlnin coiilre les spirites (jui sont beaucoup plus redoutes encore par les prtXrcs dc toutes le; rzligions, surtout par nos bons Pasteurs 1).

C'est donc nu nom de ln solidarite et cle la tolerance que nous avons Ecrit le pr&erit arlicle, car nous n'avons nullement h n o u . iimnisccr dans les affaires de nos T-oisins, hien que 1cs Francnis soielit 11'2s s o u ~ e i i l ~ h e z eux, surtout nu lcnrlcmnin dc no.; touriiicntcs r6~~olulioniiairer : car juqn ' i c i In Suissc p a s n i t avec ritison, pour i i i i asile ilc pli\ et de tolCraiice.

ERXEST 13occ.

lorsq dcmc mon

citnti voile et toj

Chi

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264 REVUE SPIRITE - Mme P... me dit : -Vous salez que le petit de Mme L... est mort? - n'or,, vraiment! je n'en savais rien ; et depuis quand ... ? - Depuis samedi, lc jour mkme oii TOUS partiez pour Paris.

Le fait dont jc l iens de parler me frappa alors par sa coincidence, et, le surlendenlain, conlmuniquant avec l'un de mes esprits familiers - une jeune s a u r qui me preceda clans la vie, mais mourut au berceau - j'appris que cet crifant diisirait se communiquer a sa marraine, Mlle Maaria R. .., Linc charmante jeune fille dont j'avaic fait 13 connaissance depuis deux mois ii peine. et qui, h plusieurs reprises, avail eu la complaisance de SC laisser magnetiser par moi dans l'interet de quelques seances spirites.

A quclques jours clc lh, j'eus l'occasion de revoir cette personne, et jc lui lis part des intentions de son filleul. Nous eumes, en effet, le m&mc soir une communication, par coups frappts, avec cet enfant. Il repondit trhs exacte- ment a toutes nos questions, mais cette seance n'eut cependant d'autre iriteret que cel~ii que presentent presque toujours les premieres manifesta- tions d'un esprit dans les groiipes spirites.

Une seconde seance eut lieu le 15 mars, un dimanche soir. Apres un inoment d'atlente - nous procedions toujours par typtologie - un esprit se manifesta. C'etait l'enfant de Mme L... qui revenait nous voir. Voici les difftrentes reponses qu'il nous fit selon les questions que nous lui avons posees :

D. Qui e tes -~ous? - R . Enguerrand. - D. Des personnes qui sont pre- sentes quel est le medium? - R. Vous. - D. Me reconnaissez-vous? - R. Oui. - D. Et Mme P...? - R. - Oui. - D. Et votre marraine ? - R. Non. - Un momeiit apres je m'apercus que l'esprit desincami: ne savait pas que cette personne avait Ste sa marraine, car il la reconnaissait tres bien sous le nom cle Maria. Aussi, dans la suite, je ne la lui designais plus 'que de cette maniere.

D. - Avez-vous eu, comme 11: professent lcs spirites, dcs existences i inler ieur~s? - R. Oui. - D. Qu'avez-vous ete precedemment? - R. .Tu@. - Il nous fit Cgiilcnlcnt savoir qu'il lui restail une cntibre connaissaiicc de Lou1 cc qui s'&tait passu durant sa vie de magistrat, et que sa derniurc incarnation n'alnit annihile, en lui, aucune des connaissnnces acquises.

D. Avez-vous quelque chose dirc a Mlle Maria? -- 11. Oui. - D. XOus vous ecoutons. - R. Non, privitment. - D. Dcsirez-vous le lui cominu- nicluer par 13Ccriture? - R. Non, par vision. - D. Expliquez-vous. Endormic par le inagnStisme elle me ycrra et jc lui parlerai. - D. Qui (10it ]'endormir? Tous? - R. Non, ~ous-mOme. - D. Oui, mais une fois rCvcillcc b e sou~iendra-t-elle cles com~nunicalion~ qu'elle aura recues? - R. Oui.

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<etais pas cependant trks convaincu (le la puissance qu'aurait cette " - personne de se rememorer des communications qui lui seraient faites

durant le sommeil. - Il fut donc r6solu quc Mlle Maria R... bcrirait, avant dS,4tre reveillee, tout ce que lui aurait communique son Tilleul; qu'ensuite, el!e garderait soigncusemcnt ce papier pour en prendre connaissance 3

de veille. endormis Mllc R... Aprbs lui avoir pose les questions d'usage, je lui

demandai si, en dehors des objets qui etaient visibles pour tous, elle n'aper- rnVait pas dans 13 pikce ou nous nous trouvions quclque chose d'ktranger.

n. Oui, quelque chose de blanc. - D. Dc quel colC? - R. Ici. - Elle m'in- diqua son cote droit. D. Pouvez-vous le toucher de la main? - Elle etendil le bras droit d'h

' p u pres toute sa longueur et me dit : •á Je le touche. .>

Elle m'expliqua dans la suite que cet objet blanc n'etait autre qu'un ber- ceau. Sur le bord du berceau, assis, son jeune.filleu1 se mit a lui parler. Sa diction n'etait pas nette, me disait-elle, et presentait quelque difficulte : ainsi que cela a lieu pour les enfants, lorsque ne possedant pas toutes les formes du langage, ils commencent a parler.

Puis Mlle R... se mit a pleurer. Sa gorge hoquetait sous l'effort d'un leger sanglot ; elle semblait meme profondement emue ...

D. Qu'avez-vous a pleurer? - R. Ce qu'il me dit me fait de la peine ... - D. Voulez-vous l'ecrire? - R. Non, je me le rappellerai ... - D. Ce serait

, cependant plus prudent ... - R. Si vous le voulez. - D. Votre filleul a-t-il encore quelque chose & vous dire? - R. Non, il n'est plus la. Reveillez-moi!

Je lui passai une feuille de papier sur un livre en lui mettant un crayon dans la main. Elle ecrivit; puis, ayant plie le papier en quatre le cacha furtivement sous les basques de son corsage.

Je l'ai reveillee ensuite. Les communicotions de son filleul lui etaient Parfaitement, restees gravees dans la memoire. Elle manifesta cependant une

surprise de trouver son mouchoir humide de larmes. - Ses actes persomels lui etaient restes inconscients.

Voici donc cn quelqiics mots lcs principaux dolails dc celtc soirce. - Qu'ai-je Ccrit de merveilleux pour les intelligences initices aux doctrines du

? Ces fails sont chaque jour l'objet de leur admiration, et celui-ci " frappera sans cloule leur esprit quc d'un bien faible ctonncment. N6an- '"oins, j'ai tenu u le f~1ir.e connniLrc parce clu'en dehors de l'irr~cusablc Preuve de la'survivance du •á nioi •â, consign6e chaque jour dans lcs mani- festations les plus uutlientiques, cc fait. m*a semb16 l'expression de Ce que

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26G REVUE SPIRITE - les doctrines spiritcj nous offrent de si consolant : les entretiens Sa;imilicrs de ceux qui nous ont Bte cliers, dans le commerce de la vie, e t qui, bicn (lue separes maintcnan t du inondc visiblc. nous continuent, sous le oilc (1" mysture, les eupancions intimes d'unc amitiC conseillEre de notrc raison.

C'cst pourquoi lcs spirilcs saluent lcs inanifccli~tions dont ils sont clinclue jour Irs l6nioiric, comnic 1';iiirorc nnissnntc d'iine grnndc \Crite qu'ils uw,~ regarder coinmc la religion tlcs peuples dc l'avenir.

Et, en cRel, je nc les croiq p,ls trop hardis d'avancer qu'une rais011 i~ili pour 31: clbl'ciiclrc s'i~ppuiv cur i'c\periciice rationnelle (111 f,iil, souini.; nul cliscussions les piiis impartiales coinmr nu conlrolc les pliis so\Eres, , j ~ ne les crois pils trop Iinrdis, (lis-jc, d'avaiiccr quc les convictions ont le rlroit d e cite parmi les rroyances Iiuinnincs, bicn que loulcs lcs theologir, lie

nous prescntcril d 'ordinai~c que l'affirmation de dogmcs en delior. (le l'horizon ~ i s u r l do notre intclligencc. - Aussi leurs adversaires oril-ils compris, depuis loiiglcnip~, coinbien Iorts ils 6l;iicnl de se rctraiichcr lciir tour clerrihre le vicil argumcnt : Contra factum non ~ z l c t ralio n.

* * i

Devant ln progression toiijours croissante cleh sociBt6 actuelle, les sciewes inordes, c1eli\rees de l'obse-sion des prejuges, n'ont-elles pas a craindre, inalgr6 lcs eloquents a~er l i iwir ients clc l'histoire des religions e t clc celle des c.ysleines de pliilosophic, de voir lcur perfcctibilite SC heurter bienlot aux doutcs tembraircs du scepticisme '?

Re sait-on pas qii'iin peuple ne liiiirche que m u par unc pensee morde : qu'il grnitclil ou s'abaisse n\ec elle e l qu'un jour si celle-ci s'arrcte cl tlit : (( JC do~i tc i l , ou (( je ne croii plus n, cc peuple crre a l',ivcnturc et tiitoiiile dans lc chciniii clc sa destin6c 7

Le i;-ilnlismc n'a-t-il pas, cn Orient, affaibli loutes les noblcs a s p i r n l i o ~ ~ ~ et condamne l'lioiunie h une sorte d'nvilisscmciil en lui pcrwadnnl qiic destinbc ne ddpcntli~il cn nucunc f q o n cic sn volonti: ? - Les conquihle- tic 1~ Rcii,iissniice nc scrtticiit-clics pas (1cnlcuri:cs iiifrnctuciiccc, i:touR6c.; 1)clY lcs pr6\cnlioiis (lu inoycn ftge, si lc protcstnnliwic, opi:rmt une n\iilllJ- gcu?@ 1'i'\ol~ilioii dilli$ lc, itlbc. du cnlliolicisnic romain n'nhnit s i i I ' ~ i 1 ~ '

sortir l'Europe tl'iin i t n t sliitioiinnirc ? - Ln rcligion des papes n'a-l-i'[lc pas nrriblC qiiclrpcfois 1'Clnri (Ir toiilc civili.;nlion cn afirrnnnl 3 l ' l i o i i i ~ ~ ~ ~ quc soi1 Lrn~nil d'ici-lns i h i t sans iiil6rCt ; quc lc s,ilut de son $me tli'\JiL seul occiipcr sa \ ic cl qu'cn s'ntlnclinnt :L cles bicns que ln nature lui r<i\ i 1 < l i t

u n jour. il toiicliail prcsquc au crime ? - IdCc monstrucusc qui, clm~ un pays oii I C culte ilc l'lionnciir national eqt lc plus enthousiaste, nc cro)Jit Pas m m q u e r de patriotisme lorsqu'ellc tlictnit, par ln lWocation de l'cdiL

Page 272: Revue Spirite 1891

de Nan' ~igents

Aujo evanol ]'enfan

quoi 1 homm1 tisme, du CO

ascensi comme

fi. D de -visil vient i

magne c g t i n n r

tes, l'exil de tout ce que la France possedai1 alors de negociants intel- et cl'inclustriels distingues.

~urtl'hui le dogme et sa fugitive beaute, rcqtes majestueuu (lcs s ikles lis, ne nous stduit plus gii6rc, ou, du moins, l'esprit y adlibre peu : t se contente des affirmations J c sr5 maitres : a-t-il grandi, il ne et veut la brutaliie du T,iit. - Ain4 soiil les peuples cl voilii pour- es spirites on1 la convicliori (le leurs rloctr~inrs ; voilii pourquoi des es oscnl csporcr que les cloctrines vitales et sal~itaircs du spiri- implantCcs clans I'espril dc la mulliliide, insinuee.; dans les veines rps social, I'aitlcronl puissamrncnt tliiris l'essor de sa progrc4on ioniicllc pour faire lntlrc un jour chaciinc de ses pulsations qui son1 le balnncicr dc la grande vie de l'liumanite.

GEORGES I~USCXDKL. . L. R. - Sous appelons l'attention clcs lccteurs sur Ic pli6noinene on, a I'btnt somnan~buIiquc, clont .WIc Marin I l . a ete I'ohjct, el qui m e fois dc plu3 rkvelcr ln conneuiti: iiiliinc du spiritisrric el du tismc. En effet, Mlle Maria 1%. s'est rappel&., nu rkveil. de ln conver- qu'clle avait euc avec l'Esprit de son filleul.

Or, en magnetiwic, un sujet, somnambule lucide, ne se rappcllc ganera- lement pas ce qui s'est passe pour lui, pendant son sommcil mngnetique ; et ce n'est que sur l'ordre que pourrait lui en donner son magnetiseur, que le sujet soninainbule peut en a\oir le soutenir.

Dans In circonslance, notre ami, JI. Georges Muscadel, nous parait avoir rempli le rdlc clr 1116diu1n-inagnetiseur, el l'E.;prit, inagiletiseur priiicipal, a du suggkrer ;J, Mlle hfarin IL., le sujet cndoriiii, de nc se sou\enir que de leur con\ersaLiori. puisque des auires p,irlicularitcs qui sc sont prudiiitei, Mlle Miiriii. K. n'cn a pis eu Ir! SOLI\ enir au rkei l .

D'ou il resulte une analogie coml~lc'te entre les pli6noinbiies de mngn6lismc spirite et c c~ i \ de magrictismc Iitrrnain, daris les plinscs du somincil .;on]- namhuliciuc-liicitlc, qu'il soi1 prcl\orluc': par un humain ou par un Espril d6sincariie.

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268 R E V U E SPIRITE

aide de camp : K Il y a deja. longtemps que je n'ai pas pris part a une bataille, les balles ne me connaissent plus, il m'arrivera certainement malheur. •â Le lendemain Desaix victorieux reposait, mort, sur le lit de parade.

Le gEneral Lassalles, a. la veille du combat de Wagram, en proie h des idees de mort, ecrivit la nuit a Napolbon pour lui reco!nmancler sa femme el ses enfants : (( Demain j'y resterai D, rep6tait-il trbs emu, h Ses amis. Le lendemain il etait tue sur le champ de bataille.

Avant Ic combat 3 Bautzen, Duroc ressentit un semblable pressentiment et l'avoua a l'empereur qui, lui-mBme, loin de pouvoir le rassurer, partages sa mortelle apprehension.

Au Sort de la bataille un aide de camp informa l'empereur du tragique trepas du marechal. Les temoins de cette scbne affirment que sc frappant le front Napoleon s'ecria : (( Helas! mes pressentiments ne me trompent jamais ! ))

L'empereur accordait iineprofonde foiauxpressentirneiits ; il disait une fois au public : (( Quand la mort nous ravit au loin un etre aime, il se manifeste presque toujours un indice de ce deuil et le defunt nous apparait aumoment ou nous le perdons. ))

Napoleon se plaisait i l narrer ce qui suit, pour confirmer sa croyance : Un noble courtisan do Louis XIV se trouvait a la galerie du chateau de

Versailles, present a la lecture du bulletin dc la bataille pres Friedlingen, du 1 4 octobre 1702, faite par le roi a ses gentilhommes (combat gagne par le marechal de Villars) ; soudain le courtisan regardant au foncl de la galerie des tableaux, vit l'ombre de son Ijls, qui etait sous les ordres du markchal de Villars, et s'ecria : (< Mon fils est mort ! n Un instant apres le roi le nommait parmi les morts.

Autre exemple : M. de ... officier russe a Saint-Petersbourg perdit le bras droit jusqu'b la naissancc de l'bpaule, a la premiere bataille de la campagne, a Leipzig. La veille de son dEpnrt il assistait a. un bal masque et tandis qu'il se rendait d'un coin dc la salle a l'autre bout, il sentit un leger coup sur son Epaule druitc, se retourna et ne vit pcrcoiine qui pul l'avoir provoqu6. En regardant I'epaulcttc qucles odicicrs en dominos doivent porter, a l i n qu'on saclic leur rang, il y v i t une tache noire, la toucha et remarqua du sang dont son ganl fut tache.

En rcritrant chez lui, il raconte l'incident ii sa s a u r ; celle-ci ddclara cpc dans cette premiere campngne il perdrait son bras droit ; cn consbr~ucnc~, elle le muni? de charpic ct dc bandages qu'il jctaen route. Puis il lui ad\iiit, dans unc triste realisalion, cc que sa s a u r lui avait prodit ...

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- Que s

%mirs d La fan

koronsk epoque ' devait el de se do dessus d

Le pri ce table; par cette prince 1 Agnes, a

. sur le se ferm-a la d'ouvrir, terrible i la tbte ! .

J O L ' I I N A I , I ) 'ETUDES P S Y C H O L O G I Q U E S 209 --- mont les pressentiments? par le D r Car1 du Prel, extrait de ci sou- E la marquise de Crequi 1 1 .

mille Radziwil gardait une niece orpheline, la comtesse Agnes Lan- a, elevee au chateau avec les enfants du prince. Agnes, 9g6e a cette de cinq a six ans poussait des cris de terreur chaque fois qu'elle ntrer par une porte de la grande salle. Plus tard, quand elle s'efforqa miner, elle montrait toujours tremblante, le tableau appendu au- !e la porte, la Sybille de Cumes, comme l'objet de son effroi. nce ne voulant pas ceder B une crainte sans motif, refusa de retirer iu ; mais comme les crises d'Agnes se renouvelaient a chaque entree ! porte, on lui permit l'acces d'une autre. Un jour que, fiancee au Visnowislri, cinquante a soixante convives etaient dans la salle, LU bras de son fiance, dompta son angoisse el penetra dans la salle; uil meme elle trembla h nouveau, on la plaisanta, on l'exhorta et on . porte pour l'empecher de fuir. Agnes se lamentait et suppliait disant qu'elle btait en danger de mort; soudain l'on entendit un

kacas : Ie tableau avec son cadre massif etait tombe en lui ecrasant . .

Vers dans 1c Medeci --- .

YTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES S I ~ C L E S Troisieme partie

Chapitre IX. (Voir la Revue de mai 1891.) Catherine de Medicis. L'escadron volant de la Reime. Paix de Lonjzcmeau

(1563-23 mars 1568).

la En de l'annee 1563, il semblait, comme nous venons de le voir ! precedent chapitre, que l'esprit du gouvernement de Catherine de s etait tout a fait a la tolerance ; on se tromperait fort de le croire

"'nprlaant, comme nous allons le voir bientot. ivree de son triumvirat catholique, des Guises, la Reine-Mere redou- 3rt l'influence du prince dc Conde; ce qu'elle redoutait surtout et

A - Jessus tout, c'etait l'esprit emancipateur qui rognait dans In Reforme. Aussi allons-nous voir manmuvrer la Regente de facon B ruiner a la fois 1% deux influences antagonistes dc son pouvoir. Conde surtout gbnait con- Sidbrablement Catherine. Elle lui avait promis la lieutenance g6n6rale du 'OYaurne afin de l'amener h terminer la guerre civile. Si elle eut tenu sa promesse, elle se serait d'abord donne un maitre, puis elle aurait paru sus- pecte au parti catholique, c'est-h-dire au plus grand nombre. Usant donc de sa finessc habituelle, de son astuce italienne pour degager sa parole,

joua la comedie que voici ; elle fit declarcr par Chnrlcs 1X lui-

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. meme dans un lit (le justicc tenu au Parlement de Rouen le 17 aout 1 3 ~ ~ qu'il sc considerait, en vertu tlc son ;iutorite royale, comme majeur, bien qu'il n'eut pns encore 14 n11S revolu^, ce qui etait tout 5 fait conlraire l'usage.

Le jcunc roi obei1 docilenicnt en ccci i i sa niure et h son c o n s c i l l c r ~ , ~ ~ - pital. Aussi qiiiind le Parlement de Piwis montrn quclques velleites 11p i-6- sislnnce h ln proclamalion dc sa niaiorite, quelques pnrolcs sevbrr. ]Jicn nppri-P.; cl parfaitcmcnl rixildes inircnt Ic Pnrlemcn 1 B sa place, cl Ir roi relira imin6dintcment ;i celui-ci I'instruclion du procos relntivc aiil t ~ , ~ ~ -

pliccs du ineurlrier de Gui-e. Cl-inrlc.; 1X nrr0l:i noii sculcmcnl lcs poursuites, se rOservnnt cZ lui \eill la

connaissnnce de l'nlbirc, mais il declara qu'il serait sursis pendant I,rois annees au jugement afin, disait-il, (le laisser se calmer la surexcitation des esprits.

Dans tout ceci le Parlcnient sentit bien ln main de la Rcine-Milbre, mais il dut s'incliner.

Condi. et le Parlement etaient donc regles, mais Catherine revait dacnil- tage; elle voulait encore maitriser autour d'elle toutes les riolences ct c'est en ccci, oii elle SC montrn ln digne fille des Medicis.Elle se mit en mesure de balancer toutes les influences, tous le.; partis l'un par l'autre ; de gouteriier sans principe aucun, s'en remettant soulent au hasard et s'efforqant de tirer tout lc parti possiblc de.; faits qui pourraient se presenter. Elle rOva d'amollir In Cour du jeune roi, et c'est clans ce but qu'elle crea cet E m - dron. volnnt comprentint, suiwnt Brantome, jusqii'a cent cinquante fille? d'honneur choisies pixrmi les plus bclles tlc Frmce, escadron qui compoqa une cour toujours en fklc, toujours en folic.Nai.; si Cnllierine s'efforc,a polir les dominer cl'cnivrcr par les plaisirs tous les Iiommes violents, pour elle- mimc elle sc n~oiitra de inmurs austilbrer, voixlnnt pour ainsi dire contre- 1)alanccr et combntlrc jusquc dans Ic? caurs , In rigide et fPoidc rhbrine. Ellc avait alors 44 ans.

Au prinleriips dc I'niiriOc 1334, Inllcinc-Mbre, suivie de sa brillnnlc cour, se mil b pnrcoiirir 1 0 u l ~ ln Prnncc nvcc .;on fils, cspdrant rctircr tlc Ce voyage. qui iic durcl pas rrioins ilc clcii\i nns,dc trEs grands rdcultnls : I'oriiicr d'a1)oi.d le jounc roi, Ic, fdiw coni1~ii1i.c et :linlcr tic? popiilations cnsiiitc; imposer ciilin n u l pro\iriccs 1'0l)lig~ilion dc rcspccler ln lolernncc nccoi.rlc8 au& hiigucnols par les 6tlils.

Mais (:'Clait cgalcment u n moyen dc lc.; alLiil)lir ct cl'cmp0clicr niilsi Ic renou\cllcincnl de In giierrc civile, et c'est cil ceci quc se montra ln tliil)li- citO clc Li Cdtlicrine ; du l c m ~ ~ s qu'ellc alfccte de mcllrc lc p ro l c s l sn t iw~~ 2

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/- ].abri des outrages. en faisant obsericr en leur faiciir, l'&lit de pacification,

restreindre et ruiner inbme toule In wlcur de ce1 edit par dcs voies dotollrnee~. Partor~t elle rnlrermit le parti catlioliqire, c'est le plus piiissant, rie ~70ublions pas ; aussi elle retire successi\rcnicnl leurs commandements aux officiers huguenots ; clans les i illes elle fail lihtir des forts et (]es ci ta- delles; enfin sous lc Sallacicu~ prelevlc d'interpri:lrr 1'6tliL tl'hmboisc, lc roi rend deux nouveaux edits qui le delriiisent en rCnlite. 011 ne saurail pous- ,er plus loin l'hypocrisie.

Dans sa tournee de France h trnvcrs ln Clianlpn:.nc. ln Lorraine. la Ijour- gocne, le Lyonnais, lc Danphine, ln I)rovcncc, lc Lniiguctloc et la Guyenne, la ~eine-Mere :i de freqiicritcs conS6rcrices poliliques : avcc Ic duc tlc Lor- raine a Bar-le-Duc ; avcc IC ~ L I C de Si i~oic h Lyoii ; arec sa fille, femme de pliilippe II, assislue du fameux duc tl'All~e, ;'t l l~yoniie. Ce cluc, ambnssndcur du roi d'Espagne, homme dur et iinplacable, parait akoir eu sur Cntlicrine ~3 trbs grand ascendant.

Tandis qu'ellc cuposc a l 'en~oye de Philippe II, les avantages, ln necessite meme, d'employer avec les huguenots un systhme de temporisalion, celui- ci repond : •á qu'un prince ne peut faire une chose plus lionteuse, ni plus dommageable pour lui-meme que de permettre auu peuple> de l ivre selon leur conscience, introcluisnnt ainsi autant de variete de religions dans I'fitat qu'il y a de caprices et de fantaisies clans la tcste des hommes ct qu'il etoit necessaire sans epargner le [t.r et le feu d'citirper ce mal jusqu'k la racine, la douceur et le support ne s ~ r \ ~ a n t c p ' h I'xcroitre y (1).

C'est sous l'iris1iirntioii de ce crucl fiinatiquc quc Catlierinc iiilrait, dil-on, ouvert pour In prcini&rc Sois son hinc h de noii~elle; vCprcs siciliennes, c'est-h-dire h l'assn.;sinat ghn&r,il clc tons les chef- liugucnots ( l X Z , juin) (a).

Les conferences de Bayo~iric inqui6lnicnl hcizixcoiip les protesl:inls, sur- tout a cause de ln presence (lu represcnlanl clc I)liilippe, 1c plus inipl~ic,ible

de la Reforme. Castelnau (3) dkpcint Fort 1)icii ln silu,~lion : •á Ici jir,lntltls nllCgrcsues et

magnificences, qiii s'etoiciil Siiilc.; il U;iyoiiirc cl les afl,iircs qni i ' y Lrailb- rent, mirent Ic.; ]iuguenot.; cl1 inervcillcusc jiiloiisic cl tlikli;iiicc (III(' Li ks tc Sufaisoient &leurs dcupcn., pour I'opiiiion qu'il* n\oiciil (1 unc cilroite ligue des princes cntholiqile, contrc eux. Cc qui leur donna 1 occnsion de Penlucr toutes pierres et rncllrc tout Ilois cil a u ~ r c 110111' I~aslir U I ~ C COn- - (l) bavila, Guer. civil, 1, Ill. (?) Sismondi, d'apres Adriani, Storin Fm-. (3) VI , 1.

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2'73 R E V U E SPIRITE . traire, tant avec la reyne d'Angleterre, les princes huguenots d'Allemagne Geneve, qu'bs Pays-Bas et d'incitcr tous ceux de leur party en France j prendre l'allarme. ))

En effet, on s'agitait par toute l'Europe contre les protestants ; le concile de Trente qui durait depuis diu-huit ans, venait de terminer ri la fin de 1503 ses sessions ; la Reforme avait presque ete exterminee en Italie et en Es. pagne. Le terrible Philippe II poursuivant son muvre de destruction, allait porter ses supplices et ses buchers dans lcs Pays-Bas (1566), disant : (( qu'il preferait n'avoir point de sujets, plutot quc de regner sur des heretiques .,

Aussi les huguenots dc France se sentaient de plus en plus menaces; ils ne comptaient guere sur les edits de tolerance devenus tout a fait illusoires, d'autant que la Reine-Mere devenait chaque jour plus hostile au parti, Charles IX en grandissant devenait fort alticr et se montrait fort jaloux de son pouvoir royal; il etait fatigue des doleances et des protestations toujours hautaines des chefs calvinistes, aussi un jour en entrant chez la Reine- mhre, apres un entretien fort orageux avec Coligny, il lui dit: (( le duc d'Albe a raison, ces hommes.la [les huguenots), portent trop haut la tete, et ce n'est point par l'adresse mais par la vigueur et la force, qu'il faut les abattre. ))

Tandis que les ministres du terrible Philippe II, se baignaient dans le sang des protestants des Pays-Bas, en France l'edit d'Amboise constamment ,

viole, les insultes, les persecutions et les meurtres contre les protestants etaient toujours impunis. Cet ensemble de crimes attisait la colere des chefs huguenots. Conde, les Chatillons, leurs amis tinrent dans le courant de l'annee 1567 diverses assemblees secretes ; ils y arreterent un plan qu'ils mirent immediatement a execution.

La Cour etait au chAteau de Monceau en Brie, toujours occupee de fGtes; tous les chemins environnants se couvrirent au milicu de septembre d'hommes armes; la cour prit peur et appela a son aide et pour sa secnrit~. u n corps de six mille suisses fraichement debarques. Ellc SC rendit h hfcallx' pendant quc les reformes organisaient leiirs troupes a quatre lieues de 13

ville de Itosoy (27 sept. 15GT). Lcs Suisses arrives a Mcaux 5 minuit cn sor- tirent h quatre heurcs du matin pour SC dirigcr sur Paris ; ils formaient un bataillon carre, au centre duquel se placbrcnt le roi ct Ics dames tlc 18 suite ; les gentilshommes du roi Ctaicnt divises en dcuv corps; l'un marchait en avant du convoi, tandis que l'autre formait l'arribrc-gardc.

Charlcs IX Ctnit exaspere de l'insolence dc sujets qui le roduisaient h une telle extremite. Dc la Noue dit quc le roi voulait qu'on se battit; tandis We son entourage prlifkrait sagement se tenir surladefcnsive et le mOmc aulcur

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Cor journ mare taille

- - C

de vale et de b pour cl couron

Paro sans pl SOUvcr

Apri bienth niand$ Loire, midi d ll10is , "s hc CQuve i\Ccep[

F J O U R N A L D'ETUDES PSYCI IOLOGIQUES 273

7- --

a jou+ ,~ : e cc gros liatail'lon fit une contcnanca digne des Suisses. car sans jamais s'cstonncr, ils tlemeurercnt fermc pour un temps, puis nprEs se re- ,irerent scrrcz, toiirnaiis toujours ln tcstc, comme a nccoutumO de fairc un

C~iricus quc les a1)l)oyciirs poursuiwml jusqu'ii cc qu'on l'a nban- donne voyant qu'il n ' y n ~ ~ i i l , pas nppnrencr dr lc iorcer. )) ( \ l ho i r e s , ch. 3111.)

+ ~ ' a y n n l rien [lu l c i i l~ r sur ln ~ l i i ~ l e ~ ~ i clc Monccaiix, ni II .\lcniix, Contlk ,vec sn pclitc lroupc: voulait hicn SC porlei. sur Pari';, mais par prii- dencc: il se cantonna h Saint-llcnis pour atlcnclrc (lu rcril'ort; (lu Midi lit nobles~c calviiiiste et de l ' lht iinc tirmec allcmnndc q ~ i c dcvail lui nincncr le fila de l'electeur Palatin.

Les Parisiens voulureii t aller deloger CondC (le son cantonncment ; ils s'y rendirent ayant h leur tOtc le connetable dc Montmorency. Bien quc les troupes dc Conde fi~ssenl trois ou quatre fois irif'erieiires en nombre h cclles du connetable, le prince s'avany contre celui-ci qui fut tub dans In bataille; mais les Huguenots f'urcnt chassds d ~ l terrain ct la lutte resta indkcise. (10 novembre 1567).

nme le roi s'entretenait un jour avec ses courtisans du resixltnt clc cclte d e et demandait : enfin qui avait ete victorieux de lui ou de Coudd, Ic ch.al de Vielleville lui (lit : cc Sire, Votre Majeste n'a pas gagnd la ba- de Saint-Denis et encore moins le Prince cle Conde.

- Oui donc, demanda le Roy ? e a este le roy d'Espagne, car il y est mort de part et ti'aultrc, lant ireux seigneurs, si grand nombre de noljlessc, cle vaillants capilaincs ~rnvcs soltlnis lous de la nation I?rancoise, qu'ils estoicnt sul'fisants onquester la Flandre ct tous les Pays-Bas et les reincorporer h votrc me, de lnqiiclle ils sont autrefois sortis. •â

les fort scnsdcs, niais qui mnlheurcuscmcnt sont toiijours pcrdues rofits pour les nations, chez lcsquellcs l'cspi~it de parti citoiiffc trop it le vrai patriotisme. 5s In hataille de Saint-Dciiis, Coucl& SC relira sur Mo!itercnii, il gngxi t aprhs, In Cliamptignc, oii il iaenfor(:n son nrmkc de (lis millc Allc- 5 venus du 1)nliilinilL; puis il rcvinl sur scs pas cl dcsccntlit jiisc~u'il In oii il o p h sn jonc:lioii avec sis oii sept iiiillc cxlvinistcs vcniis du

le la Fritncc ; il s'criipnrn hicn tl'.4uscrrc. tl'Orli!ans, da ncnugcnc:y, tlc :t.tla In Cl~iirith-rilr-Loirc, mais rriaiiqiiiml tlc rwources pow piiycr mmcs ct scs iiierccni~ircs nllaninntls cl 1c pillngc des Cfilises cl clcs nls ktniit iiisiil'lici~nl pouin I'ilir~ \ivre son ili.ii~i;c, (hiitli: diil cncuro .ei. 13 piLi.\ q ~ i c lui proposa la Ilcinc-;CIure.lSllc I'rit sigiiik h Luiiju~iic:ciii

18

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274 R E V U E SPIRITE -- lc 23 mars 1568. Les conditions imposees Ctaient bien siniplci : lcs protes- tants devaicnt deposer lcs armes ct rentlrc les places forles dont ils s'6t,lirnt cmparCs; apres quoi l'kdit d'Amboise scrnil rutabli dans son inlCgralil8 sans restrictions ot sans diniinutions et i i i t c r p r C t i i t i o n ~ . I pau\res hugiic. nots cbd6reiit donc cncore une fois (les garanties iilat6ricllcs contre ( les prorncsscs morales, violees ccnt Soi.;, el qui Ic fiircrit cncorc (los le leriilc- milin dc la paix, car aussitbt qu'huxcrrc Sul livr6e la popu1~1cc et lcs i ' i i i ~ , ~ - '

liqucs SC ruercnl sur les prolcctants c l les Cgorgurciit ; partout on les ~ t l , ~ . quail, pti.rtout on les pc rsec~~la i l , partout on lcs assa.isinait. Mais Lou.: crirncs il'btaienl pour ainsi dire rien, h cute de cc qiic Ic Iccteur lirit i l , ~ i i ,

lc chnpilrc suivant qui racoille les forraits dc ln Sairil-13Lirthdcn~y, l'un iIcs plus odieux guet-apens politiques de l'histoire ; en face de cet horriblc IUi..

l'ail, on est bien lorce de reconnaitre que la tolCrarice religieuse a fait quel- ques progres ; mais encore combien il reste de chemin a accomplir c l m notre pays pour avoir la liberta de conscience pleine et entifire.

( A suivre.) MARCUS DE VEZE.

REPONSE, AU JOURNAL (( LA PROVINCE •â

Dans son compte rendu de mon livre Apres la mort, d'ailleurs fort courtois, elogieux meme, M. Lucien Duc nous reproche de combattre Les religions existantes pour leur en substituer une nouvelle sous le nom de Spiritisme. Tel n'est pas notre methode ; tel n'est pas notre but. A nos yeux, le Spiritisme s'eleve au-dessus des religions par les lumiCres qu'il apporte e t les solutions qu'il fournit sur le probleme de l'au-dela. Il n'en combat aucune.

Les religions sont autant de formes que les societes humaines ont du revetir dans leurs etapes successives, autant de degres qui devaient les conduire vers des conceptions plus hautes e t plus sures de l'univers et de la vie. C'est precis8meot en cela que le caracLCre transitoire des religions apparalt. Le Spiritisme est une nouvelle etape de la pensee humaine, qui abandonne le dogme pour rechercher une philosophie simple et populaiic, basee sur des faits toujours v6rifia1,ies. A ce titre, le Spiritisme ne peut-etre confonl1u avcc les religions qu'il depasse sans chwcher a les d6truire. Mais un resultat inevitsl)ls . sc produit. Pr& de ses enseignements, ceux des tlieologies palissent e t perdent de leUr autoritb.

Oui, certes, ainsi que lc dit M. L. Duc, l'homme a besoin d'uc idbal qui le soutienne et

le fortifie dans les luttes de l'existence, mais cet ideal ne produira sur lui tous les effets dtJsirables que s'il peut satisfaire A la fois son cwur e t sa raison. Une doctrinc cilye- 1oppi.e d'ombres e t de rnystores e t qui n'offre coiiinie solution i nos maux qu'un pal'xdiJ inaccessil~le ou un lieu tle supplices sans fin, ne p u t fournir a. l'&tic humain un blli sule fisant d'activitb et un mobile de progres. Elle n'aboutit logiquement qu'au ren(mceiiie"t :i l a vie active, i l'iininobilisutioii de nos forces et de nos fucultbs. Or l'hurnauite, 0 n t 1 . a ~ ~ ' ~ ' ~

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JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOFIQUES 275 /

- dans Sa course vcrs l'avenir par des bcsoins d'activitt: toujours grandissants, se detache U n peu $US chaquc jo~ i r d'une foi (lui a 1111 suffire a u s siecles passiis, mais qui est devenue impuissante i fecondci. e t a satisfaiic: les ;mes. Loin d'evoquer chez le passant

des de prierc et tl'&levation, commc le croit M. Duc, la vue des licux e t des Bppareils du culte n'6vcillc guere en lui que la rsilleric e t trop souvent le blaspbcme.

L~ eu chef tic la Province ne nous parait pas, sur cc point, se rendrc un ompte bicn exact d e l'ktat d'esprit des masscs. ( )n participe bien encore a u s ceremonics

qui consacrent lcs filits importants d i s la vie, mais c'est lh une pure habitude, un acte machinal et iion raisonni,. La foi, la coiifinnce n'y ont aucune part.' Instinctive- ment, le peuple sent que la vurite n'est pas lh. LaVeritG ! voila la seule icligion possil)lc voila ce que tous r6clament et veulent posseder. 13t le jugcrnent d'un peuple critier xc pg,urne dans 1% r6ponse d'une virago de la commune de 71. escortant les otagcs au licu de leur exocution. h cette question du venorable cul4 de l a Madeleine : •á Qu'avons-nous

fait pour etre traitfis ainsi? ellc r8plicluait : •á Vous nous avez troinp6s •â ! (1) Tout lc probleme religieux est contenu dans ces mots.

Le Spiritisme est le seul enseignemcnt pliilosoliliique e t moral rlui puisse fournir la preuve de ce qu'il avance. Il a pour lui la logique, la raison e t l'experience directe. De 18, sa superiorite sur les doctrines religieuses qui nc sont que des produits de i'enthou- siasrne et de la foi. La communication entre deux mondes, celui des humains et celui des esprits, eclaire le mystere de la mort. Elle nous apprend a ne plus voir dans l a ~ i e de l'etre, sous ses dens formes alternees, chamelle et fluidique, qu'une ascension, au cours de laquelle il recueille pas a pas le fruit de ses se tleveloppant e t s'&levant lui- meme par ses efforts et construisant piece a piece l'edifice merveilleux de ses destinecu. Ces perspectives reconfortent et stimulent les ;~rnes en les portant sans cesse vers le bien. Lesentiment de la solidarit6 qui nous rclie acquiert une nouvelle puissance en nous montrant dans nos semlilables, cliiels (lu'ils soient, des compagnons de I'oternel voyage, destines a s e retrouver, A se suivre, u s'aider dans leur marclic collective a travers leurs vies innombrables. Tous sont Fliis. Aucun n'est damne!

De telles vues, lorsqu'elles auront pi,netri: partout, modificrorit profondhnent 1'8tat e t se traduiront ilans le inonde sensible en institutioiis conformes 51 la justicc. ],'on

Peut deja. voir dans les fii.ou~)t!sspirit,es ouvriers - et ils sont nombi~eur - ce qu'a pro- duit dans l'esprit e t l e c a u r de Icurs iiiembres l'etude theorique e t p ia t i ipe du Spiritisme. CBnbraliscz cet 6tat <lu clioscx, cr6cz u n organisme social approprii, c m nouvelles aa~irations, instituez un corps dc pi*ofesseiirs de moralc qui cnseiyne h tous, petits c t grands, cnfants ct adultes, cc quc cliwun doit savoiin de s : ~ p q r e nature, de scu (levoir% de ses dcstinkes, ut vous verrcz alors tlc quel poids peseront, dans lc jugemcnt de I'homrne, les cultes cxtfiri~:iii~s ct le sacertloce. L'lioiiime n'aura idus bcsoin de pi.6ti.e~ Parce qu'il scra tlevcnu son propre liri,tre e t son culte scra 1s culture et la glorificatioii

sous toutcs scs formcs : ai t , linCsie, pelerinngcs ails n,uiitapnes, u la f0ri.t: A 1 : ~ seuls sanctuaires vraiment tligiies de lit RIltjcs t& divinc. Q ~ i a n l aux abus pouvaut

P6Ju1ter de la pimatique de lit inediiininitb, Ic cootrhlc au griiritl jour c t une bonni: educa- Iion sujets seront t ou jou~~s CICI inoycns s u d l ~ a n t s dc les yu6rii. et dc las entraver.

L E ~ N DENIS. (1) Historique,

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276 REVUE SPIIIITE

\

UN CAS DE TK ANSI~IGURATIOK Romano\\, Pologne. - Clicr Monsieur ct frere, j'ai trou\e trus juslc ccltc

opinion emisc dans lc numCro de mars 1891 de ln IZevua spirite, Pirfitl 119 K que la qucstion du phenombnc dc In transfigiiration est jiisqu'il pr6.;cni lrop nogligke D . Ccttc opinion sera-t-cllc prise cn consid6ration par les etudiants dc ce phimombiic? Cticrchcr sa raison (l'etre c'cst fair2 il\liinccr l n science, mais le bon vouloir ne suffit pas, car il faut h l'appui bon nom])re clc i'xits et tl'observations, lcsqucls multiples dans Iciirs formcs cl leuii; rnariifcstutions, proviennent tous d'un mcme principc cncorc inconnii : c'es[ I'S il trouver, disait un inathematicicri !

Jc possedc un curieux fait de ce gcnrc ct puis en garantir l'aiillicnticil~ car je connais les personnes rcspectablcs qui ont eu cc phonomene rare ; jc remplis un devoir de spirite en le portant a la connaisc;ance de me* freres E. S. qui voudront imitcr mon exemple, et peu a peu s'accumuleront ainsi des materiaux a l'usage du cliercheur de bonne volonte.

A St-Petersbourg, j'etais un membre actif du groupe spirite decettc ville; la, j'ai consjgne dans mon librc de notes l'histoire dont voici la copic textuelle, moins les noms, n'y etant pas autorise.

Unc dame des environs de Moscou. Mme N., nee d e W., agee de prPs de 60 ans, etait souffrante et la m6dccine officielle ne pouvant la soulager, son frere crut h un cas de forte obsession : il adressa une longue lettre (1 la SociCte spirite de Paris en decrivant l'btat de sa et en priant qu'on voulut bicn s'occuper d'elle ; il lui fut repondu d'amener la maladc h l':iris. Ne lc pouvant, M. W. ecrix7it au groupe spiritc de St-Petcrsbourg, en lui communiquanl Ic m6moire envoye de Paris. Outrc ln description de $ouf- franccs liorriblcs, cutraordinairei;, il y abait un phCnombne trhs rarc de transriguration ; l'obsession nous ful coniirmec avcc Ic conqcil de h i rc m i r la mnladc il Saint-Petersbourg ; lcs deux frhrcs. en 18G0, y passbrcnt tlcU\ ou trois mois pendant lcsquels Mme N. fiil trus scnsi1)lcmcnl soulag6c tlc SCS

sou Krnnce.; cl giitSrie clc I'obscs~ion. Ils assislbrcnt h nos seanccs ct M. W., qiii n'cn miinqua auciinc, pi.ii: (le

nous relater lc pli6nomhnc dc trnnsrigiira~ion clon1 il Sut tkmoin, nouq lit l a narration suivante :

L'tinnec 1865, j'akais coiiduil ma s a u r Moscou pour des raisons tlc w ~ ~ i : ; souvcnt prise tlc vcrligc, cllc avait dcc al,sencci; mentale, ; il lui arri\llil de SC 1)utcr conlrc les ineiiblcs et d'6trc couvcrtc tic bleus. M. W. cil r ~ n t ~ ~ ~ ~ ' d'uiic coursc se troii\;iil dans une chaml)re koiqiiic tlr celle t l ~ sa h(i'"r'

lorsqiic la servante, jv~iric lille orplic~liric~ quc Mrnr K. niiiiail 1)cnilc'~~~P'

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/-

,ntra (

sa mai M. V

garnie il l'avn SPS epa fille qu hpars C s'adrnii i...,otte

:hez lui cn plixranl; ellc le priait d'aller voir ce qui se passait c h e ~ tresse et tremblait de frdycur et d'emotion. d . trouva sa assisc par terre, cn clicmise fine et t r i s i:lcganle de broderies ct dc dentcllcs; elle-mi:mc btitit jeune et I~elle, comme ic conniie dans sa jeuncssc ; son teint fitait d'iine blanchciir eclatantr, ules et scs brnux bras, potcl&, avec iinc poitrine ronde d~ j e~ ine i se voyait d'un coth, la chemise ayant glissb dc 1'c:paulc; scs chcveuu :taient d'un brun irrBprochablc, et elle avait l'air tl'iltre cn c\tasc cn rant dans un trumeau plac6 dcvcmt elle ; M. W. envoya chcrclier ses

,,,,,,,L8s oublibes tlilns sa prbcipitation et lei: ayant mises, il constata tous ces details Stranges ; la vision tendit h disparaitre et bientot il vit sa s au r , toujours assisc? par tcrre, mais telle qiii l l'avait quittee, c'est.ii-dire vieillc et ridee, habill6c d'un jupon 1)lanc et d'unc casaque en velours ~ e r t , bou- tonhee jusqu'en liaut ; il lui pril la main pour la rclcver.

M. W. lui dcmandn si elle avait des chemises brodees garnies de dentelles, elle n'en avait pas depuis bien des annees. La jeune bonne raconta que Mqe N. ayant FIS prise d'un vertige s'etait affaissee, assise par terre, qu'elle avait voulu la relever. mais effrayee en s'apercevant du changement sur- venu tout & coup chez elle, s'etait empressee d'appeler M. W.

Quant a Mme N . , que j'ai questionnee sur ce phenombne, elle me dit : j'ai ete prisc d'un fort. vertige ct n'ai qu'un vague souvenir de m'etre vile jeune, dans une glace, coinme autrefois ; ce f ~ i t Lin reve et aprbs le rbveil je l 'a~ais considbre ainsi ljicn a tort.

Le frere et la smur quitlbrent Saint-Pbtersbo~irg apres noils avoir temoignb leur jeconnaissancc, soit pour la clblivrance de la maladie, soit pour nos soins fraternels.

Tels sont les details trouves cliez moi. qiic je mets a bolrc diqposition, cher Monsieur, vous priant d'agreer lcs sa1uLq et Icc; srntimrnts fraternels de votre dCvnub serciccur et frbrc E. S.

Comte Henri STECICI. N. 1). L. R. - NOLIS strions t r h lirureiiu si nos amis, il I'excmplc dii comlc

stecki, nous adrcssaicnt Ic rkcit dc ph6nombnes clc transfiguralion ; en poq- '(:der un nonilirc suSliqanL nous prrriicttrnit (l'avoir lin critoriurn iritixeswil Pour le gcnfiriili.;cr ct cl1 t'aire iinr: brochiire popu1,iii.c , cc scr;iil iiiie P\- "'llenlc propngnntlr. -

nlvlslis M. B. J. 1iln d e lIrall, notre 17. lx. S. dc T,n Iliiyc, Ilollnntlr, nolis rcinlc

les eupCricn;cs pliysiqucs clu'il ;i Riitcs aitlc (le ses guiiitlrc; ; un riinlin,Mnle \';in de Wall elan1 ;ilitGc, noLi3c corrcsporitli~iil, :~v;inl tl'nnlrei' i:hei. son fils qui cul

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278 REVUE SPIRITE - \

n~nlnrle, constatait l'liciirr i sa montrr ; iinr, (lrmi-licurc apris, il portail s,,s regards iiir %a montre et ne 1;i I roi i~ai i pliis, malgrfi rlc iiiiiiiiticus,,, reclicrclics ; crifiii il mit 1,i main siir iine lioilr cii laquc .j,iponniic trin, (]il'- licilc :) oii\rir cl , npr i~ i cjucl(liic- cfiorl-, nyniil crilc\it IP cou\rrclc, i l y Lrou~a In innrilrr, 1ii cli,iinc y conipri4c. I)c pliis, une Innipc m i i l (:Li1 n ! l ~ i ~ ~ ~ ~ ~ ct ln bo?lc ''1 cignrcs cnlevilr ; on 1,i r c l r o ~ i ~ , i i~i~-tlcsiui: du ciel tic lil. T , ~ guide du rn6diiln~ (Mrnc Vi~ii dc \V\~ull) s'blnit plu il cc.; jeil\ polir Iciir prouver sn piiissnncc cl cscrccr la pnticncc (le sr.; Imtis ;imis.

Le ilimnnclic. 10 :LI ril, M. lr ~ Y O ~ C S \ P I W T. J ' C T ~ C O B Z ( > ~ <i f l i l LIIIC conS1~re11~~ h 'i'crnmo, Ilnlie, dans 1 : ~ grnnclc snllc coinniimnlc, siir Ir$ pl iOn~miw~' ; (111 Spiril ivnr, t i r ts cles ouvrages tlr Sir A . Ttuisol Wnll&cc, mcmlirc dr l,l Soricilb roynlc de Londrrs. Cctte lrctirrc sricniifiqii~ n prnttiiil iin r ~ c ~ r l l r n t r i w l t a t sur le piihlic leltri. qui ecoutait I ' o r a t c ~ ~ r c l qui l'a \igoureiiseinent applaudi aprbs se< deductions pliilosopliiq~~es cn fweiir de ln cause.

Vers minuit et demi, une pntroiiillc ~xplornn t In r o u t e de Fonlaifiehlenu entendit u n epou~antable vacarme qui provenait d'une petite maison iiolPc. Ce I)ruit, mOl6 de cris, etait accompagne d'une clnrte sernbla1)le h un incendic.

Ori pen6lra daris ce logis et on fut ternoin d'lm spectacle Btrnnge. Dans un cl6shabille nocturne, le sieur T. .., maraicher, sa femme. se?

cniants et $3 domestique, allnicnt cil et lh, tenant d'une innin lin tison cnflnmine, de l'dutrc un I~Rton, avcc Ieguel ils rrnppaienl en crianl siir cles casseroles et des chaudrons.

On crut il'n1)orrl & qiielqiic sabl)al de fous, mais lcs c\plicnlioiis apprircil~ que lo sieur 'P. ., ktnldi depuis pcii tle k m p s prPs de Pxris, meltnil P n

pratique un usngc cnrorc cn ~ i g l i c ~ ~ r dans Ic 'l'nrn, don1 il est origin:iirP. Les fnnlomes nortilrncs qiic les Romains nommnicnt 16miircs )) Oli

(( Inrvcs )), cl qilc Ici ICcossaiu nppollcnt m gnl)cliils D sont Ic qljcl rl'uiic \ i l ( '

npprfihrr~sioi? dans In Monlugi~c-Noire, rliniriori (Ici 1)yrCnfirs qui rrlic ci nvcc Ics Ct:\rnnc.; ($1 le GCvniirlnn, (11 $pnrc Ir tltlparlcm~nl (le l',\iitl~ il(' celui du Tari]. l'iii' e\rinplc, tlniis Ic canton (le T,nl)riipii.rr, pciilc vilIr hui l I\ilomc'llrcs tlriC:iit, t s t Ir p n y nni,ll tlii iieiiib 'l'..., rclir croynncc iiip('r+ Iiliriiw c\L ei~(~c)rc (? x i l i 1011tr q l ['or(*p.

Dani lit Iruiiiciiiir iiiiil qiii i i i i i Ir joiiia cles Ilois, Ics Ii,iI)it<iiiL~, rniiiii* dC soliilcl te,, (lc ~hnii(lrc,ii-, (II? h i i , les iiiilriiiiiciiti tl'iin clinriv,~ri, pnrrr)iii'('iit 1~ rues cl , il In Iiicnr il(>* torrlies ct tirs l i inni ~iifl,iriiiiii~i, .r licrciil 11"

T7ncnrrric inl'criial poiir rli:isscir le.; rc\~ciini-il~ cl les maii\ni.; rsprils. Ces irinnil'e4nliorii, qiic I'iiiilorilb ne pciil rnlihrcmcnt rbprinicr, *on'

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 278

y. idPnt iq~cS 5 ccllrs rlcs Romains rliiiis 1t.s (( Li'miirirs D, fctlr.: nynnl tlc mrZmc pour obiel r l ' r \p i i lw le* ondirrs ou I:inli'imi.s rtppnr:iissanL la nuit.

J,P Jo?o'n01 c h n ~ % n f c (ln 1 s q t c n l l ) r c , pnr1,int d r s ol~sc'qii~s tlc son rlirw- tcllr, M. ICtluiinrtl licrtiri, tlonnc in e r t w ~ o 1r tliscniirs que prononca il ci.110

M. Cil\ i1lii.r-Fl~ury. tlc 1',2cndCrnic I~r,~nt;nisr. ~ o u s di:,lnclioiic Ir p w g r ~;ii i \~ii i t rlc ln pbrornison :

, , ,NOUS lc dcrnnntlons mnintcnnnt h cciix qui l'on1 coiinii, c'~sI,-i~-dirc qui l'ont nimb : quclqu'uri peul-il croire ici, dcvnnl cc ccrciicil, qu'il nc soi[ rien rcsic tl'iinc lcllc hmc, si ferme, si Iionn?lc, si loynlc, si f'rnnclipmml

par les lrntlilions dc sa rncc c l son propre instinct. dans les tlroiles Ifoies qui conduisen1 rine cr6nturc liiimnine, cligne (10 cc nom, nu srni, ni1 beau e l a u l ~ i e n ?

Est a l i p i d lnnzen iu nohis, p o d tempore ia il10 indfimodis agitatw (1) .

(( Ce n'csl pns h un poFlc clirelien que j'cmpruntc ces vers ; c'cst ;i un sophiste (111 pagnnismc cspirnnt qui n confessi. I'hmc humaine, cn d6pit de lui.

(( C'est une $me que nous retrouvons aussi, Messieim, en dehors ct nu dessus d~ ccttc tombe qui ne renfcrmern qu'une depouille inortcllr : - &me d'artiste bprisc dc ln beautO, 2mc clc citoyen nmourcuse de la lihcri.4 e t dc la ptitrie, $me d'honnolc homme, fidi:le pcndanl toute sn vie nu culte de ln famille e l de l'nmilie n.

I)I?c~% A MONTIGNAC, CT~ARENTE-INFl?RIETJRE Chcr M. Leymnric. - L'iinc rlc mes cnmnrnrlcs tl'cnfmcc, Mmc Elicn Cou-

chet, aprt:? avoir criliqiifi Ir spiritisme tJlni-11 en honnc snnli., cut rrcours ;i ses adcples priidnnl iinc jir:tvc mnlarlic ct fil mnndcr l'ami Bonycr ; iinc op& ration clans l'inlitriciir t l i i corps, par le rn!!rlerin, nggrncn sn position, noiiyer scul Iiii prorurn loiijoiir.; tlii soiilngymcnl rl:ini scs soiiKrnnccs.

Sn rldlivraiicc npprorlinil cl clic ronscrvn 1,1 Iiicitlii ci tl'cspril ; clln rioiis d~rnaniln (1'nrc.cplcr sr; rlrrnifirrs vo1oiili.s car clIo scrnil liciircusc tl'clrr cntcrrbc par nous.

La vcillc .;a lnorl, 11rv:inl hn fiimillc, cllc ribil6i.n 1:i infimr dcmnntlc; Wlle-ci 1'3 niisc 3 c \ ( : c I I ~ ~ ~ I I .

Ln r6rbmoiiip ciil licii Ic nicrcrctli 35 I'kvricr ii tlein h c ~ l r c s ; unr f'oiilr immc~i.r arri\;iit tlrc; nlcnloiir~ : qiinlrr pritIrfi% s'6Liicnt rcndiis il la rh'ilmonir di1 cimcliGrr,poiii' \oit8. .Ttiin:iis r1:ins nolrr i m m i i n c dcl3oiijiiicaii, lin cnlcrrrriiriil n';i\,iil nllirit ~ n r c i l l i ~ nmiicnrc tlc ciilli\ntriirs : tuiic; 0111 -

(1) Imr i~ce , pi8me de? ln i k t u r e , l iv . I I I .

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380 H E V U E SPIRITE Z

assisttl aux ctlrcmonics, celle de lamnison et cclle de la tonil)e, nvcc recueil- lement et rcspcct c l nous avons par16 spiritisinc :i ccs es-incrtldulcs 'Iui avaient jadis ta111 ri dc nous. 'l'out n 616 pour la mieus et quinze jours al)rc':s, noiis avons fait I n c6renionic il 1;i ninison mortuairc, dcvniit r ]uatre-~ir l~[ , personnes. Noiis avons Cvoqui: et notre chEre (1Sf'unte noiis a tloniii. une trEs 1)ellc comnlunication dont In lccttiirc! fit verser (les plcurs ai1.x nssislants,

Ccttc cijrernonic nviiil froissi: notre riire qiii c h a w dc 1'i:glisc et (111 Ci116.

cliismc! n u fillc Vdcntinc cn lui (lisant : Va-t-en, toi, tii cs la M e d'un spi: rite. Qiielqucs jours aprc's il vint il ln maison pour lui dire d'y rctourner, declarant qu'il ne m'cn voulnit pas ; au contraire, noiis ktions bons amis ! j e lui ai parclonne son iiitolimncc. GUIET, 'I'HEODORE.

Mcssieurs Guiel et Bou?yer, pries par bon nombre de personnes de pi+si- der h leur enterrement, nous demandent un avis ; nous leur avons r6ponclri d'enterrer civilcmcnt et spiritcment les mcmbres (le leiirs groupcs, el de parler sur la tombe de tous ceux qui le desireront et leur auront clonn6 uii pouvoir 3 cet effet, fussent-ils callioliques, juifs ou protestants.

Resume dzc discozr?-s de M. Gwiet.

Amis et frbres : Pour quel motif sommes-nous ici, dans ce chnirip de repos reservE 3 In meditation? Pourquoi nous ngenouillcr sur cettc terre sacree si nous croyons que toute ~ i e sc tcrmine a ln ton-ille, rkputtle coniinc Ic neant ?

Dieu aiirait donc cr6e des etres intelligents, qui ont le desir de le miein coiinnitre, et lorsqu'ils pourrnicnt i~pprccicr cc qiic c'est qiic I'amioiir r l In juslicc, ils rclornbcraient dans Ic neant :) et commc eux, d'autres Otrcs nni- lraicnt sans cesse pour souffrir, aimer et disparaitre h jamais?

Ln grand poElc Victor I [ilgo parlait ainsi : S~ichez p e , nu-dessur de I'c;,vlisf i l ?/ n le ciel, ct yu'azc-dessus dtt p u : l m il IJ n Dieu ; ce genic qui occupe ri i l ( '

si lnrgc p l x c dans toute hmc pcnsanle cl gkiiCrcusa ii qui ln pnl.rie est dif i i . t ' ,

croyait ii I'csistcncc de Dieu, h l'elcrnitd dc nos hincs ii~niil In n;iiss;ini:c~ (111

c o r p s e t aprcis sa iiiorl; cc sage iini~ctrscl i l ccl)c~icliint, avnnl t l '~\pi l '~ ' i '~ tlomaiitl6 una prihrc ii tous les rniirs gCii6rcus, et pourqriui ccttc priiw' ! I~:l;iil-cc pour iirrhlcr 1;i. loi de desnjirSgatioii dc son corps mnli!ricl .? Soii. il In tlcni;iiitl;iil, ccltc cornmirinion dc pcnsiics, nfiii qii'clic vicnric cri nitlc h 51111

~ ;p i . i l tlisgiigi: tlc In mntiihi.r, qui allait ri:ntlrc ses COIII~ILC.;, et i l ~ i ~ \ . ; i i j (]ii ' '

loiilc pri?i5c1 pai.licb tl'iin cwiir pur inoiilc ver.; Ilicu (lui 1';icciieille .joil', 1:indis qti'i! i ~ ~ ~ o i i < s c le.; p~,i+i.es i1i(:LQps sil~~pl(:irl(~i~L p i r l ' i ~ i l~ ! r~~I~ (,( 1;' corivoiliw.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 381 --

victor Hugo a ocrit les vers sui:iants : •á l'rie pour ceux que recouvre La pierre a u tombeau dormant ; Noir prbcipice qui s'entr'ouvre, Sur notre foule B tout moment! Toutes ces umes en disgrAce, Ont besoin qu'on les d61)aiisasse, De la vieille i.oinille du corps, Souffrent-elles moins pour se ta i ie ! Enfant regardons tous la tei,re ! Il faut avoir pitie des morts ! n

Vi~tor Hugo savait que la mort est unc renaissance de notrc esprit, et comme lui je crois a son immortnlite ; je crois que notre Rme se transforme par des vies successives, que rien ne finit par ce que nous appelons ln tombe, la mort etant un element naturcl, indispensable a notre progres intellec- tuel et a notre bonheur moral.

Jesus a dit dans l'evangile : Bienheureux celui qui souffre, i l s e ~ a soulage et console, pour nous enseigner que la souffrance c'est tout a la fois l'expia- tion el le bonheur.

L'esprit de notre sceur klisa Bouchet, pour lequel nous allons prier, entendra nos faibles ~ o i u et nous viendra visiter pour nous encourager supporter nos epreuves ; il consolera les parents et les amis qui lapleurent, leur donnera la certitude qu'elle jouit d'un bonheur inappreciablc, point materiel, mais spiritucl et divin ; souliaitons a cette c h h e defunte, son entree prochain dans uu monde heureux, la chaine des progres de notrc esprit se perpetuant dans les spheres sans nombre qui se meuvent dans l'univers infini.

.&lis8 Bouchet dont les reslcs mortels reposenl ici, rocevcli no.; vwuu cl, desormais, contcn~plcz Ics mcr\cillcs dc lu creation universcllc.

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'i'nrin pcncliiiit Iciir si;,joiir il l'nri.; n\cc Ieiir honnc iiicirc, tidrcssrroril soiivrnir cordial c l f'rnlrrnel il cc lii5rc rlc I'nmillr si tlignc cl si sagc, qiii ,111 donner il ses cnfiints l 'wprit d r jiisticc, l'ninoiir (lu dcvoir. A nos striirs I F $ \ .min tlc lons ccx i~ qui ont appris h Ics cstiincr ct h Ics nimcr ; cjuc cscllc ii'pnrnlioii lcs l r o u ~ c lbrlcs contrc 1'6prcii\rc.

M. Leon Demis, l'auteur d u beau e l bon livre qiii a lnnt ilc vogur : A p i h ln mort, n c6jourili' h Tlordenuu et n pu y hire trois confercnces piibliqiies sur le spiritiwne; les d e i n premibrcs h l'A thenbc, rue des Trois-Conils, mis grncieusement h sa disposition par Ln muiiicipalite, c l In troisiemc nu 11~col (lu Groupe Girondin, ruc Sainlc-Cntlicrinc, les 3, 7, 10 mai; 0 In premii~re conf6rence il y avclit 800 auditeurs, 1100 a la sccondc. Le? affiches nnnon- cnient que la parole serail donnee ail\ contradicteurs. 11 s'en est prc's~iite. cn effet, mais leurs arguments Etaient f a i l e s ;i refutcr et nous nvoni; eu l'agreable surprise (le voir lc public bordclnis applaudir n n i conclusions de l'orateur.

AprEs la conf6rence du 10. dans Iaqixelle M. Lbon Dcnis n eu ln joic rlc \air rhn ic ; autour de I ~ i i tous les spirites 6minents de 13ordenun pri;cedem- ment divises, on n jet6 les l m e s d'une fhleration spirite de In Giroiidc; iinc commission de 25 rncin1)rcs n (516 t luc pour rrclierchcr les .cloie.; cl moycns siisccptiblcs de faioriscr In vulgnrisntioii cle'notrr doctrinc; oiil 146 nommibf entrcs niitres : MM. Nhgre, Illnnc.l~cinnn, Tliil)aud, Caron, Ilrissr, Mcniidsiei., l'orcsl, Vigncau, otc., elc.

Noiis nttrndnnc, Ir complc rendu dc cciir I)cll,. canipiignc par l'iiii t111 1 1 " ~

fri 'xs; ces conli:rcnccs, ct 1ii fCd6rnlion, i i o i ~ i l'cspfirons, m n t npprli:Pi h produire dc boils fruits. TA'opinioii piil)liqiic pnrnil [ri*.; I;i\oral)lrinciil i l i y -

posee cri nolrc h \ c u r . Nous n'ilvons pas ciicorc rcqn Ics cnmptcs reiltlli' tl'cwscnildc r ~ u c rloi\cnl pnblicr Ics joiirnnii\ locnii\, niais voici cn qi1('lq lcrmrs ln Pchlc (;U40ndr tlii 5 niinoiic;,lil les coirl(;rcncc.; :

Confrrcncc. - On iioii\ prie d'nnnoiiccr cpic jriidi pi.e,cliaiii, '7 mai, i i . c l i '

Iicurrs tlr l'iipri's-initli, ;i l'hlhiwi'r, iiiic scroiitlr roiifirrnrc pii1,liqiir cl 1''

tiiitc scrn Snilc par M. Lison Drni.;. cmnfi~rriicicr tlr In r,iqir clc l ' iw~t~i-li~'- nicnl dc Tours, S I I ~ I P siijct i ~ i i ~ a n l : (< l,c spii'ilisniit r\pi;riii:crilnl (10 \~11 i I

1~ scicncc cl t l c ~ n n l l n r:iison. h>

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JOURNAL D ' ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES 28?1

i\',,us lisons dalis la C i r n o ~ r u u ~ (llcviic drs Livres noii\caii\). - Pilris. lc fbvricr 1801. - l'arnii lrs oii\i.iigcs qu'il in'a Pt6 tlonni. dc lirc wttc

,,,maine, il n'rii cil crrtci pas qiii m'aicnl proriii-c: une plii. grandi. wmme dc sntisl;iclions inornlc.; q i i ~ celui di> II. Lhn Bclll's : A~?"F la J1oi.l. ,le tic

gucrc t l ' ~ ~ i \ ragc iii~cii\ ~1rns6 , d r livrr ihrrit dans un stylr plus corrpct, pl^^ ihlc\ f i .

peut-Nrc, ccpciitl,inl, suis-.ir lin pcii srrptirpir p,lib r q p o r l n u spirilisinr, ,poiqiW lhcn drc raisons in'incitcnt 5 y croire. iflai.;, n'n;ynril pris Cti. ii n ~ ~ i n e de jugcr (Ir< ninnil'rstntions nl'firinfirs par rcrlnins snvnnts cl dcs pcrsonnrr qui m'inspircnl In plus grmilc conliancc, jc ne puis inc prononcer. Donc, .;pi-

jc rcstr; spiriir, pas cncorc. Si je n r siiis pas iin spiritc cleclaril, pntiquant. si je puis m'c\primcr ainsi, toiit m'attirc vcrs le spirilisme : est-ce q ~ i c cettc srience, disons pluli~t ccttc religion, m'intitresse par son catO fantastiqur ? wt-ce sci~leriicnt Imoin de toiil savoir, dc tout connnilre? Je ne saurais le (lire, niais j'aimerais h assister :L une senncc de spiritisme de lac~uelle je sortirais a1)solumcnt convnincii. Ccuv qui le sont. et le nombre en est grand, m'ont reprochb souvcnl de ne pas m18trc laisse convaincre ; que voulez-vous, je ne puis pas subslituer un dogme a un autre, une reli- gion a une autrc sails des preules palpables ..., autant que les esprils pour- raient I'ktre, rt cc n'est pas cc que j'ai vu, ce que j'ni entendu, ni ce quc j'ai lu qiii n pu asseoir ma ronvirlion.

Lorsqu'il me plait dc iii'cntretenir avec des iltrcs qui rnr furent chers, ils viennent h mon a p p ~ l ; si je lcur dtmanrlr conseil, ils me repondcnl. Cela se passe sans ri~Cdiuni, sans tal)lc, sans appareils d'aiicunc sortc, ln nuit comme le jour, au iontl (Ir nia consricnrc. Mais jc n'ai ricii il ricniniider h Moise, h J U ~ C ~ Cbsnr OU (1 Iri(3Lqr IIaqn, c'est d,ins lcurs h v a ~ n que j'nime

m'entretenir n\cr ciil . Qiiilrit an\ sccrcls de l'il11 del5 donl'certnines pcr- sonncs pretentlrnt avoir rcqii 1,1 r-onlitlcncc~, j'cri qiiis cnrorr hmc dcrnantlcr si leur imaginntion, leurs nspir,~tions 6lc\rCcs n r Ir.; ont pas trompfics; hicil cntcnd11 jr l',lis al).;traction tlcs ,jonglrurs qui fiml Iciirs diipcs de* iiaifs.

En tout cas, jr iic conrinii pas tic tloctrinc pliii consolnriir, pli13 r6cnn- fortnntc, plus tlignc dc rcspcri, t [ i i t l l u loc t r inc prnfrssi~r piir lrs spirilcs ; "cilne r r l i~ ia i i ii'rsl plu'; iiiornlc, cl torl;i. nic iiil'(il pour I'ntlniirc,r ci1 nltcn- 'lant ..., pciit-i11i.r~ iiioii iiiili ilion.

c a 1 1 1 . 6 n i r i L i 1 O l n r 1 I o den m?/"dhr d'oz~lrc-lonzbe, la Sol'lrl~riil vr~rvz t i f ;pe c! ralioizn~lle t l ~ a pvoblisincs de

vie c f dc In mer!, le, Lois sq~r'vio~o'r~ dr I 'D.i i i i .e~~, 1;i Nature et Brslii~c:e de I'kfrr h u m n ~ i ~ , r t nouq di~iiioiitrc l'c\istcncc ct 1,i riiisoii tlcs Vres mcc~sr ives .

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284 R E V U E SPIRITE - J'ni lu et relu son ceuvre: elle a rempli mon {ime d'a:legrcssc ct si Ics choses sont ainsi je nc puis que louer et proclamer In Providence Ctcrncllc.

GASTON n'IIarr,r,u.

Bulletiil IzItRraire de Brux~lles. -- Ici avril 1819.- Dans le clcrnier niii-i1firo du Bulletin, en analysant I'Essni de p7~ilo.sopAlo ~'volul%vtl dc M . Henri Mari. chal, nous dbclarions nc poilvoir suivre jiisqu'au bout l'auteur dans spi; conclusions. Lc liwc de M. Leon Deni~ , un cxposC des doctrines spirites, appelle davantage cncore nos rbscrvcs . Mais celles-ci faites, nous devons reconnaitre tout dc suitc que Ic spiritisme n'avait guErc jusqu'ici ete diifcndu avec une parcille conviction, avec un semblable talent. M. Dcnis aplwllc tour a Lour l'liistoire, la scicnce, la philosophic Ii son aide, et son ouvrngc, anime d'aillcurs d'un souffle tres blevb, offre un interet qui ne faiblit pas un seul instant. A notre 6poque ou, en depit du positivisme de la vie, le merveilleux semble avojr reconquis tout son empire sur une foule d'esprits, nul doute qu'on ne lise avec une vive curiosite., ce volume o i ~ cst mis en pleine lumibre le role considerable qu'ont joue depuis l'antiquite dans les croyances humaines les manifestations d'outre-tombe, la double vuc, la prediction, etc.

TIRE DU PET~T LILLOIS. Catholicisme et spirilisme. - Cet ouirage, r p i touche aux plus hautes questions de la philosophie religieuse est une vigou- reuse protestation de la libre-pensee contre les doctrines clericales qui nous dbbordent : il cst par consequent d'unc grandc actualite.

L'RU teur, M. Jesiipret fils, de Douai, montre les populations abusOci;, fi~~iatises par Ic clerg6, abandonner Ic culte du Dieu unique, et prodiguer scs adorations h toutes sortes de represenlntions phenomennles d'un symlw- lisme mensonger, cc qui constituc iinc veritable idolhtric.

Il s'adrcsse aux hommcs de honnc foi, au\; esprits serieux que n'ont poinl fiiusses l'iiclusation, les prhjugbs de caste, de race ou des interi;ts egoisl.c.:: h ceux qui, nc pouvant sc former par eux-mkmes une conviction sui' valeur des doctrines religieuses, dbsirent pourtant obtenir clcs solul,ioi~.: sur lesqucllcs ils puissent se reposer avec conlinncc, h tous ceux cillin ( j u i

ont iiSsCZ d'indhpcndnncc tlnns Ic c~arnctbre pour rcnonwr h l'crrciir qu'cllc Icur cst claiiwncnt dkmontrhc.

Une nriiilysc, m h c sucaiinctc (le ce livre, sorlirnil. da cxlrc (le notre joilr' nni; il faut lc lire, et cc nc sera ni sans I'rliil ni sans intCr0t croissant; ~ ~ I i i i ( ' i I l '

y troii\w;i I'rnscigncniciit dont il a 1)esoiri ; les pcrsonncs i l l u m i n h ilcl;' Soi cnlliolicliic iippr~iidroiit ii mocltirei. leur lnuguc inloli.rantc cl. Ici; v1'i.i-

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/- -

tables amis t k la religion y puiseront une idee plus grande, plus vraic, plus c,nsolnnte tlc 1'6tcri3clle puissance.

prix : 1 Sr. 50. En ~ c n l c a In librniric dcs Sciences pqychologiqucs, 1, rue Clial>iiniii~, u Paris, ct cliez lcs principiiux 1il)raircs.

(Tire du Peiii-Lillois,)

lJNE HEIJRE D'OU13LI

L'auteur tl 'Elfa, do Blidie et do plusieurs aiitrcs romans vicnt tlc fdirc un noiiwl ouprilge : Une heuw d'oubli.

Paul Grendel nous initie d la vicintimc d'un noliiire dc provincc et decril les divers Cpisodes de !'Oducation, du caractere clc deux jeunes filles ; I'uiic vaine, orgueilleuse. cst 8levCe au Sacre-Cmur, la seconde a pour l'inslruire une dame spirite.

Nous assistons aux deboires de la bellc et orguc:illeuse Clotilde, I'ain6e des filles du notaire, et a l'amour naissant de la cadette pour lc clerc dc son pbre, Jean, son cousin.

Tout ceci est le prelude du drame intime qui se deroule apres le mariage de Jean et de Jeanne et de sa qui a epouse un riche industriel, vi\ cur et sceptique.

La th& repose tout d'abord sur l'adultere du mari qu'a l'encontre de tous les romanciers Paul Grendel assimile h celui de la femme comme rcs. ponsabilite morale.

L'Buteur n'h6site pas il pousser jusyu'aux dernieres limites. les cons& quences de la Saiite du mari qui, dans une heure d'oubli, en une surprisc des sens, a etb Ia proic d'une jolic iemme pnssionn6c nu\ ycux noirs el Percants.

Lorsque Seannc, l'impeccable et bonne heroinc, dbcouvrc la filute de son mari, la scbne CSL admirnblc, car. l'auteur possbdc le secrcl de clirc toutcc; choses sans artifices de langiige, sans cettc recherche dc n6oIogisinei liint usit6c. Ln scknc de dCscspoir sur Ics in,~rclles de 1'Hglisc csl n,trr:tntc d m s sa simpliciti:.

La separation morale des i . p o ~ \ cst cornplide, innis :iu\ Yeu\ tlc I'cillou- rage et du public ils rcfoulrnt lcurs scntimcnts.

Une schiie inngiqtralc es1 ccllc du dincr, c'est ln luttc cnlrc la fcmmc honnete cl la niailrcssc hypocrite, lutte aussi ciitrc dcu\ tloctrirics lc posi- tivisme ct Ir, spiritiwic reprCscnlks pnr un dortcur cl l'ini;titiili.ic*c.

Paul Grciidcl irilroduit au milici1 dc cc rccit piillictiqiic divcrncs nlani-

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286 REVUE SPIRITE - +

fcslations spirites. La doctrine y c i l hal~ilcmcnt dCfentliic ct mise .;oiis ]es yeux d c ~ prof ai^^.

Toutes les cliicussions du cloclcur cl de \a pir ri tu cl le fini-icee sur lcs l i ~ i ~ ( ~ . lions dei ccl lulc~ cC.r6brih, i u r 1,1 Llicorie tlc I'i~ico~i~ciciiL son1 ,tiiiil,

saiitcs, on s c n ~ que 1'ii.utcui. coniinil il hntl 1,t tloctriiic C L ln pliiloso~ilii~ spirite.

Cc livrc inarque une 6poquc noii\ cllc tlimi l n IiLlSrnliirc, c'cil 1,t prciiiiikrc foi-; qu'on uic riborilcr <lu.;si Sr,triclicrncnl claii~ une cludc dc inci:ur~ la ili , . cus4oii spirite avec cctLc ,tniplcur cl cc1 rspril lin qui fo r i l clc l',liil (;rc1ii~lcl un dcs mcillciirs et des plus surs proptgnleur.; dc notre iublinic doclrinc.

1)our termincr par unc i d h r i c ~ ~ \ ~ c , Ic doclciir l,ositi\4slc linil par leiilcr In gu6rison de In folie par Ic mngildticrne, i l y parvient mai s.....

Nous laissons au lcctcur lc soin clc dire si l'iluleur a cu tort ou raison ilc finir ainsi son livrc ; notre opinion est que cclte fin est adrnirable. S. . . .

--- - - . -- Mme Val Calcar, clans sa revue : Op. de G r e n z ~ n Van i'loee Wereltlen, critiquait

le Congres de 1889 en 1s disant coiuposi? tl'ath6cs qui n'avaient seulement pas pro- nonce l e niot Dieu ; cette appreciation &tait contraire a l a verite, M. le Dr Grau l'avait prouve dans son compte rendu du congres de 1889.

Les honorables MM. Van Straeten e t Baker se croyaient mis en cause par le Dr Grau, pensee que, a Paris, les membres du comith de propagande ne pouvaient avoir eue car cliacuu s'y souvient de leur attitude correcte qui a laisse le plus syn~pathic~ue souvenir.

Ecrivain d'un rare merite, Mme Van Calcar a certes le droit de critique ; ses appiit-

ciations personnelles sont erronees, entachees de rancunes peu conformes avec l a raison, mais elle en a l e droit absolu, et s a pol6miquc ne peut engager la responsabilite de nos

freres aimes, les delegues des Pays-Bas. Nous l'esperons ces parolcs arr&teront toute polemique sur un fait sans iinportancc, dit

a la fantaisie d'un esprit cependant distingue. - LA LYRE ~JNIVERSELLE, revue pootique illusti& Lamartinieune paraissant tlu Irr :lu

10 d e cliarlue mois. Organe du Salon litteraire et philosophique de France. Girccleiii - Redactcur en chef : Jules Canton, goranl t1~1 Bulletin municipal o/iiciel de la ville (16

P a r i s , 19, rue Soufflot. Secr6taii.c de la rCdaction : Joselili Monnier. Abonncmcilt annuel : 5 i'rancs. Les abonnements partent d u preniicr de chacjuc riiois.

Son~mni re de mai 18!)1. - Avis diwrs. - Lct Savoie l i l temire : Nomination. - COU~'s de l'Hotel de Ville, par hl. Jdcs Canton. - L a l'rance et le inonde littr!rc~ircs : M. Faguet i la Sorbonne, par RI. J . Auguste Sagc. - I'lninte, Ilai. 81. i\dollhc Tes- sier. - Lc Genie lyriqiie de I.amai3tine, par M. Auguste Lacaussnde. - Hdtel de ville,

cours de RI. M h a r d , par hl. ycl. - Academie de hI:Lcon : Lc ccntciiaiie de I . : I I I ~ ~ ~ ' tine, par RI. Jules Levdlois. - A hIassenct, par Miiic Ilenriette Wci l . - Couf6i.+il~ fxite A la3P sitance du Salon, liur M. Eugbne Ledr;~in. - I,c I<outIdliisrne et les 11ioiiIc- nadcs boud~lliiclues, par RI. .I ulcs Canton. - Vai,i&t&s. - T1ii'iiti.e~ c t Coiiccits.

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7

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 287 y--

ANNALES DES SCIENCES PSPCHOLOGIQC'ES : La revue intitulbe : Anvales des

- . - - -

mais un risees, et gistres d

MM. Ri incontesi examen.

Nous s

,c;ences p s y c h ~ l o g i p r r . pilrait tous les dcuu mois, par cahiers de C i l pages, l'inspiration clc X. le profe,;scur Charles Richet et de AI. le Dr Dariex ,

directeur ; celtc revue ne veut point s'en tenir u l'anillyse vulgaire des ph& ,,oinbnes dits iititiircls, car cllc dk i r c aborder l'inconnuissalde, tout ce qui

r6pulb Sollgc ci'euu cl supcrstiliori. Les Annales clcs scicnccs psyc:hiclucs eludicronl la liicitlitb .liyperpliysiquc,

la doublc viic, lcs rovcs qui repr6scntcnt des ruuliti.,~ objcctivcs, lcs prcs- sontimcnts, les apparilions de Smldmcs, ditcs 16l~pathiqucs, sclon Ic mol adopth par ICS Anglais (les savants dc cc pays, qui font partie de la Sociely q p q c h i c a l ~esearch , publieril le rcsullal de leurs rcchcrches, dans Icurs Prnreediwgs) ; en un mol pas de doctrine et de tlidoric, disent les fonclalcurs,

simple rccueil de faits prouves, affirmes par des personnes aulo- semblables a ceux que MX. Gurney, Myers el Podmorc ont cnre-

ans le volume : Phantasnis of living. cher et Dariex ne wulerit donc parler que des faits dument etablis, As, car l'experience et enfin la theorie viendront uprCs ample

ouhaitons beaucoup de sixcces a cettc nouvelle revue.

Vous E

trbs etor onze ans

conri de SC dites

Po rites dix a eC tri vent

Vo fni 4 .

tzette dzc VViage. 31 cldceinbre 1890. - Monsicur le Rddacteur en chef, Picrre Joigneaux.

Ive,! publib, dans ln Gazette du 28 cieccmbrc, un articlc curieux, inant, cl je ne me souviens pas d'en avoir lu un dc parcil depuis qixc je lis votre inleressant journal.

11 s'agi1 de volre article : Les ndvrocies de notre 4por/ue, dans lequel vous ez au mOrnc sac les atlcptcs du spiritisme cl du incqyblisn~e, lc.;jctcui's r ts , les diseurs de bonnc avenlurc, les tireuscs dc carles, clc., qui onl, -VOUS, la foi auercqk el tenacc cles a l i&z i~ . i tenacc, oui; Soi tivcuglc, nun, clu moins cil cc qui conccrnc les spi- , j'cn pcwlc cn coriuaissancc tlc musc, Claiit l'un dc cc\ lo&s tlcpuis ns ; nous n'tivoiis pas unc foi itvcuglc, mais i I i i corilruirc unc Soi Cclairec >S 6clnir6c, assisc sur tlcs bascs wliclcs cl posilivcs, nulanl qnc lc peu- Otre celles dc 1'6lcctiicien cn I'Clectricil+. us-n~Crric, h l . Juignilaii\, IIJLIS avcs ri1 pr~ i r l~~ i l l lc~iiglciiip': urie

- - L dnace, ~brilal)leincnl clocyqlc, qui vou- Liil lc plus grmil hoiiiicur. nl dc loiigucs mn6es cl clni~z les plus rnnuv,iis jours tlc 1'1 iiionarchic, -vous pas cu Toi en la li l~crtol 1SL cetlc foi +lait-cllc assise sur cles

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'288 R E V U E SPIRITE

\

bases solides ct positives :? Quelle ccrtitudc et quellcs gi~ranlies :i\ CL-\^,^^ (le la liberti: ! Aucune. Votrc foi n'etai1 basUe que sur une conviction pure. ment morale, sur YOS senliments gen6rcu\, sur l'espkrance, bases bicn ppu solides, bicn peu positives, cn quclquc sorlc chiinkriqueq, vous en con- ciendrez !

Ilus lors, faudrail-il conclure que \eus, et tant d'aiitrcs, qui ~ ~ ~ t r t n g i ~ ~ ccltc foi et prdfkriez subir la prison ou l'csil plntot quc tic s'incliner dc\ant un roi prCl ii vous rkcompenser par des places, dcs lionneiirs ou des t16c.o.

ralions. faudrait-il, dis-jc, conclure quc cous aviez tous Ic ccrvcau di:lr;iqiib? Tcllc est cepcndnnl In conclusioii quc vous appliquez h clcs gcns qui, 4 o i i

\ ous, ont des con~aaissa~zces v a d e c , de la rc;putalion, de I'auloritd. Non, Monsieur, les vrais adeptes du 1nagnktic;mc ct surloiil (lu spirilime,

n'on1 pas le moins di1 mondc lc cerveau delraque, cl votre opinioii w modifierait si vous discutiez avec eux sur le magni.,ticmc et le spirilisnic, sciences que vous n'avez approfondies ni thi;,oriquement ni experimcn- talemen t .

Si ccs sciences, soi-disant malsaines, constituent vraiment un peril social, comme vous le dites, il n'y n pas une minute u perdre; tout journalisle serieux doit consacrer son journal a clemontrcr serieusement et solidement que ce sont bien des insanites, et Q: ~mpecher ainsi lcs ravages de In con- tagion s , et C'est chose f n c i k , clitcs-vous cn terminant iotre article, potdr qui sait tenir une plume.

O vous qui la tenez et ln maniez admirablement, veuillez pribchcr d'euemple, en songeant qu'il sera prudent et juste d'admcttrc les rkpliqucs: si vous agissicz autrement et parliez et discutie~ tout seul dans votre joiirnd, ce serait votre droit, mais cous singeripz piir trop mcssicurs lcs cure\, Ic9-

quels parlent et discutent toul seuls dans lcnrs eglises ct triomphent i ' d ais6merit, la contrndictiou Gtant kcartbc tE p~ior i .

NRNRST ODIRR fils, paysan ct conseillcr municipiil A Saiiil-.Indri:-rn-Royans (Tsbrc).

P. S. - Depuis quc jc rqois la C;a/iellc, j'ai iiilrcss6 ii ln rCd;icLioii lih- sieurs ... loquncles, qiicllc n inser6cs, notninincnt unc ioyuade sur la rccjqiu~i clu cadastre. [Numkro du 21 novcml)rc lSSfi, page 356, cleu\ibrric coloni~.)

Lc Gkrnnt: I I . JOLY.

-___C

Paris. - Typ. A. PARENT. A. DAVY, succr, 5 2 , rue hladamc. - i'rVPpho,ie.

Page 294: Revue Spirite 1891

R E V U E SPIRITE

Les se

8 heures

JOURNAL MENSUEL

D'fi'TUDES PSYCIIOLOGIQUES

aoces du Vondre~li, eii. octobre, so tiendisont, 1, rue Chabanais, le O et le 23, i

112 du soir; actuellement les r h n i o n s sont suspendues.

Les spirites et leurs adversaires se regardent avec la circonspection et la qu'eveille en nous l'incomprehensible.

(( Commentpeut-on .nier des faits s i palpables, )) disent les premiers. N Coinmeai peu t -on c ~ o i r e des choses s i monstrueuses, pensent ces derniers. 1)

un et l'autre des partis ont contribue a creer cet antagonisme. , adeptes n'ont pas toujours su donner a leurs experiences un carac- rr6procllablel e l eu outrc, clincun ne dispose que d'une exparience per- :lle limitee et comme le sujet en question se trouve eparpille dans des

~ c ~ i ~ a i n e s de livres cl de revucs, il cst difficile de s'orienter sur l'ensemliie. Il nous manrliiait donc une Phhomho log ie du Spiritisme pour naus

offrir un ensemble des faits, dans laquclle ils scraient groupes syrnetri- quement puiscliic cc LltJhut de syntusc a fait croirc a nos adversaires qu'ils Pouvaient iinpuii6meiit ballrc cil breche le spiritisme avec quelques phrasc.; Sonores.

Ces advcrs,iircs nc sc doiilcnt m0me pas du nombre et de ln valeur des faits qu'ils coiiil,;tltcnL, cl si jadis, ii 1 ~ . r i y c u r or1 a ni0 les m6tlieorolilhes, on n'a pi1 igiiorer Ics caillou\. Q i i i i i ~ d lc, plicnombnes spirites pleuvenl (ln cicl, on pcut il 1,t rigiiciir s'en gnrmlir ~uoycririnnl le voilc lugcr (111 scepti- cismc e l .ic croire cri bilrelC, i i l< i i j il uc rCsislcrtt pas k une nversc. NOS "1versaircs iie saveril p ~ z quc ccllc n\ ersc c\islc cil rhl i tb , quc sn constiincc est indeni,d)lc.

L ' O L I V ~ ~ ~ C t l ~ i i l . nous p ~ r l m ~ i , c'cil In Pheno&,~ologic du s p i r i l ~ s m e , vicnL parailre. Cc voluiilc csl iiililulC Animzsme el s p r ~ t i s m e ; le Conscills,r

r u w tIlc\;i~idrc hlci,iltow l'a Cwil cl il ~i 'es l pas saris irilbr6L cl'cii l'origiilc.

19

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290 REVUE SPIRITE

4

Edouard von Hartmann publia, il y a quelques annees, unc brochupe contre le spiritisme ; il jeta par hasard un coup d'ail vers le ciel, remarqua quelques gouttes de pluic et ouvrit son ombrelle de sceptique ; Al~snko,~ laisse ruisseler sur la pauvrette une averse ; Von IIartmann ne peut la garantir, il ne l'essayera mbine pas.

L'essai de von IInrtmann ne contient que 118 pages; la reponse d'Aksnko\\ embrasse dcuv volumes corilcilant plus dc 800 pages. Cc contrastc devient encore plus remarquable quand nous lisons ceci chez Hartmann : Conme (( personnellement je n'ai jnmais pris part u aucunc seance, je ne suis pas (( en etat de juger de la realil6 des phenombnes en qixcstion, etc. . (p. 16, 23). Tandis que nous lisons chez Alisaliow : < Depuis que je m'interesse au a mouvement spirite, c'est-a-dire depuis 1855, jc n'ai jnmais cesse de l'&tu- N dier clans tous scs dktails, et cela dans toutes les parties du monde ct dans •á toutes les litteratures; j'ai d'abord accepte les faits sur le temoignage < d'autrui; en 1870, seulement, j'ai assiste a une premiere seance dans un a cercle intime que j'avnis organise moi-meme. 2 (Preface 28.)

Si maintenant nous prenons cn considirration que toute experience fait defaut a von Harlmann, tandis qu'Aksakow dispose d'une trentaine d'annires d'Atudes et de vingt annees d'experiences, le spirite enthousiaste serait tente de crier au premier : Si tacumes, philosophus nzansisses ! Mais la question posee n'est pas si simple. Si ce n'eut ete qu'un gant ordinaire, jete en defi,Alisakow ne l'eut certes pas ramasse mais sa reponse prouve au con- traire que dans la brochure de von Hartmann il a trouve des remarques de quelque valeur.

Hartmann ne se laisse pas entrainer a In negation simple ; il dit au con- traire : •á Ce que nous posshdons aujourd'hui de temoignages dans l'liisloire •á e t chez nos contemporains siiffil pour me convaincre que l'organis~~le r< humain conlicnt plu< dc f;icultes que In sciclnce exacte n'en a tlhcou\crt et a analyse; je considt!rc cc inil cornmc suffisml pour engager instaninicilt •á la science il diriger son attention el ses cuphimenlalions sur ce i1oril:~illc. (t Mais je me crois cri clroil de former un jugcmcnt provisoire siir l n con- •á clusion 7i tirer de cc.; plihomhncs, en cas de leur realite, car c'cst 13, :NI

a fond, lx tilclie ( f i l l)hilo\oplie (23). )) Hartmann rappcllc a u 4 ;LUX spirites les principes logiques qu'exige tolite

methode c~pei.in~cnLnlc, c l w u s cc rapporl Al\.;tibo\\ nomme son e+ni une u E C O ~ C pou^ l e spirslicmr )).

Les conclusions quc \on iI-Inrlmnnn tirc cles ph6nombncs spirjlc* se resument ainsi : Il n'est pa- alisolument n~ceqsairc dc lei nllril~ucr aux esprits, mais ils peuvent s'cxpliqucr par la nalurc anormale cl palllulo'

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J O U H N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 291

gi4ue des mMiiims. Mais c'est ici que ie trnliit I'insuffisanre des quulitis pbi lo~opli iqu~s et l'exigence absolue de llc\pCrience, car IIyrimann nous r,~pcint le mCdium d'une mnniere theorique qui rie repunrl nullement n l~eup~riei ice et h In renlitb. Selon lui les mkdiurns sont en n i h c teriips iles nuto-~omnnrnbules en rapport avec les nssistniits nu cercle des mnqne- tiselirs. AnirnCs par de.; forces psychiques ils exhalent une forcc ncr\ eusc ( n c l ~ r i q ~ c ) qui, sc tran.;f'ormniit en ~ i lmt io i i s Iurnineuscs ct cnlorifiqiies prOdui.;eill iule force phjr.;klue et peukent produire, m h u ? h (listance, des mariifcstntions extrnordinnires.

Cette force est cnpnldc, sclon lui, cle rkngir contre In pnvitntion ries 0l)jcts; cllc peut produire des 6criturcs sans ntloiicliemcnt ilil rrnyon; ccllc force cclpd~lc de pBri0trcr In mntibre peul nussi i~nprimcr les formes orfca- niques du mkclium, soit a lec le pied, soit avec !a main, sur des plaques noircies ou sur un fond quelconque. C'est par le moyen de cette force ner- veuse quc le inirdium est en etat d'influencer les assistants comme un magne- tiseur puisyant ; i l les plonge dans un somnnm1~uliime fictif et leur fait par- tager ies propres I-iallucinations, de sorte qu'ils croient ~ o i r et toucher des manifestations concreles qui ne sont qu'illusoires.

Tou jo~m, selon Bnrtinann, la conscience somnambulique du nii.diuni >os- sede une memoire hyperestlietique; alcc elle il peut lire dans 1s. pensee et sacliant cn mClnie temps la question et la reponse de son auditoire, il peiit projeter celte dernibre -ur l'ardoise fcrinee el scellee ; de plus cette coil- scierice est cInir%oj~nnlc sans le ciecours des yeul.11 est 7rni que l'euclusioi~ d'~ine perception physique n'exclut pas necessairement Iti percepti oii anormale.

Il >'agit ici (le constatci une 115ritnl1Ie nnnnlntion clti temps et de I'eq)ace, par elcinplc dans ln lixrjdil~~ & ilistancc ; Ib, JInrtmnnn, snns s',lrri!ter tx une ~nplicniiou iinturcllc i c coiitcute cl'uricl hypothEse metapliy-icpr ~t inontr ~ U ~ ( I L I ' ~ lcl .OLIIW ilc l ' bp r i l id)sol~l, dans lcquel, toul incli\itln prcild i.d'i!ic, dit-il. Voiri .on 1iyl)ollic'~~i: : (i 0 i i hr inppcllc ce cordon onil~ilir,il fiid+- 1( Lrii~tjljlc~ ( p i r ,~t l :~cl i (~ 10111 & 13 l ~ i b ~ ' ~ uiii\crsclle, 12 11 ILUPIP: lit. ILI<<^, •á (loi\<.iil rirriilcr (le.: li)ror- pyrl-iiqiic.: qiii gc?nErnlcmcnt n'7i1ri\ cn t 1, i-

Iii~lro cl,il rni1.rienl. Si i~i~iiiilcnant t o i i ~ Ics i~lrc.; crCtl- prc~iiilcnt r;icinch f( [ ~ I I . ; l ' > ~ l , ~ o l ~ i , il, p n \ ~ ~ ~ l t ~ 1 1 1 1111 .;cron11 licn, une rclmilio!i ~ - i , ( * i l ) r o q ~ i ~ et il ([ no Y a q ~ t (j:11: (1'~irl C K U I ~ I (11- 1 , ~ \01o1111> ljour qnc clcnl in(?i\i(lk~q puiqsent (( yc inelLw e n rapl,ul.t o u crilrcr cil corrc~poil11,liicc Lfl~;plioiiir~i~c ilan. (( ~ ' .Z~)YIJ~ I I ; ilc cette irianiibrc nric i.cl:iliun spii.iluellc s'btal~lirn \ans qii'oii (( ail I)c-oiii d'un iiilcrnii'tlinii'i' \i-il)lc. 1) (78, 79.)

Celle c11:liiiilion 1iyperl)olii~uc dc ILtrlriiniin clkpa.;.;~ toilt cc qui :L jan1ai.i

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292 H E V U E S P I R I T E - e l + ~n t i t r nu par lcs -pirites; ce< clernicri ont cn outre l'avantage (l'une c\plicntion siiiiplc de* pliCnoinbnes, tandi3 qu'Hartmann partage In sienne en cleu\ partics hCt4rogencs, cn eupliqu,-iiit l'une par la force nerveuse du rnc~diuin, en clierchanl I 'L~~ i t r e dans 1'12,qprit aho lu . Dans ln definition du nietlium, lisrtmnnn nii~lr Cgalemcnt 13 \Crile e l l'erreur, et cclle qu'il iloiinc 3ur l ' e l ~ i des assistant e-L telle q~i'aucun spirite tant soit peu e\perirncnt~ rie ln p ~ i i t ncccptcr.

li,irtrii~inn en armant le rn6dium tlc toute$ les qualites n0cessaires poilr c\pliqu(\r Ics phenomt n w nc trouve plus aucune tlifficiilt6 pour faire Giii'gir 1 ~ 2 ~lwiininenes dc celte figure ficli\c. I<ii outre ce qui nc cadrc pas ( t l ec (Plle theorie il le met iiir le compte de l'Esprit Absolu,mBrnc dans lc cas oil les manifestations sont idcnliques.

Hartmann a rccour- a celte douldc source : il admet des vibrations elhe- i.ique. pour ln transnii-sion des liallucinations a petite distance, tandis que, pour les milrnes eiicts %grande distance, il a recours a nouvcau a la fonction Ld~plionipue metaphysicpie. (81.)

II ne truuve aucune difficulte pour expliquer les materialisations et les transfiqurntions; il co!isiclkre ce que les spirites nomment !es Esprits fami- liers, qui cuntrolent, comme des types reguliers crees par Ia fantaisie du medium rt alec lesquels il s'identifie, de telle sorte que ceux-ci jouent leur r d e en acteurs consommes.

Si celte tendancc se trouve arretee par quelques obstacles, si par exemple l ln R q r r o t 6 le medium pour se garantir contre la fraude, alors celui-ci se

tlr~barras-e des licns et i e promene etant transfigure. S'il s'agit d'une mate- rnli<ntion, Hartmann rie se sent nullement einbnrrnssk, car, alors, c'est iine -iniple 11:illucination dani l'etat somnnmbiilique du medium que celui-ci, nia: ennnnt sa force m,icn6liquc, tranqporte aux spectateiirs plnccs dans Ur1

cLtnt ~c~mii,imbulique. c $i, par exemplc.lc niediuni se cree l'hallucination de 11 CtrP pi$ lui-mbmc, riixis l'esprit de John King ou de Kalic Kiiig, cl se prci~cntr t't agit cn coii4cliicncc, alor. l 'liall~~cination sera trnnsfh-ec ailx v t - ~ i - t i i ~ i t ~ qui ne verrolit plus lc m6tliuni sortir du riclenu ct croiront \0ir loliii Iiiiiq ou Kntic Kinq n.

5i, t1x-1~ un autre cn-, le ni6dium coricoit cctte linllucination qu'un 1)roiiil- 10 r(l h i irtc d'auprhs t l v -on cccur, ltrouillartl qui de\ ra cngcndrer l'nppa- i ii lun tl i i i i Eqprit, nlor-, le ipcctalcur cc t r o u ~ a n t sous 1c chnrnlc pnrtn3'r;i 1 i riii:n-ii. Iinllucinnlioii . (1'. 95.)

(,'cl*t cri la in quc le- -l,iraitc-s lui oppo-eront qii'on a pliotographi6 (Ici T-piil*, qiie ilcs rlic.11~- ne pcu\ent sul,ii. une lrnlluciiiation, quc Croolds et

1 1 ,iutrc> ciicorc ont pli~tvgiapliiC Ic rnCiliuni et l'Esprit sur Ic ni0mc clicllt',

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J O U R N A L D'ETUUES PSYCHOLOGIQUES 293

,"ll U'.

chure doiven des pi exphri1 meme longte n n i i v 1 1

nikre a renverser toute theorie de fraude et il'liallucinntion ; Hnrtnlnnn 'un sourire de pitie pour des arguments si iil.;i:,iiifiants : (( T,PS photo- hies de Crookes qui montrent le medium et l'clppnrition (ln f~nt6 ine e meme clicho, eveillc ce soupcon que la fipure representant l'appa- n n'est que celle du mbdi~im, celle qui rcpr6sente le merliiim n'est n mannequin formC par les habits rembourr6~ du medium c t pholo- )hi6 dans une posc qui le couvre a moitie. H (97.' n toutes les transfigurations sont des illusi ln.; transmises, cl les alisations sont des hallucinations quc lc m i ~ l i ~ i i n fait partager ;III\

teurs. ut consirlBrcr comme entierement erronh l'cs.,ii cle Hartmann de I O L I -

oqdiquer le4 pl-irhomknes par le medium. 011 p ~ i i t ndmcttreque sa h o - indique clairement les conditions sous lesquellr.+ leq csp6riinentntioi:i t etre conduites pour 6tre irreprochables, et qu'il offre aux -pirite- "inripes methodiques d'aprks lesquels ils clc.v,xient conduire leur, ences; mais le conseiller d'fitat hl~snkow a p ro r \ e que Hartinann lui- n'a pas observe ces principes, et que les spirites ont accompIi depuis mps les conditions qu'il stipule ; il ecrase de pi euLes son adversaire

,ui montrer que tout ce qu'il exige a ete execute depuis longtemps, de lue, a Animisme et Spiritisme •â ecrit d'abord en guise de replique a au courant de la plume et depasse de beaucou:, le ba t primitif; il est

1 le resume substantiel de tout ce qui est contenu dans la litterature

i qui n'a ni le goflt7 ni Ic loisir de s'orienter su r la question spirite n t sa litthrature volumineuse, doit au moins, &'il tient & avoir et a e une opinion, prendre connaissance du contenu d ~ i livre d'Alisakon.

Cdr II est la veritable Phenomenologie du Spiritisme. tte ceuvre fait epoquc dans l'histoire du Spiritismr, et quant h inoi,pei - cllement, elle me tire d'un grand embarr,i+ ; j , suis en Ctat inaiii- ~t dc r6ponclre 3 toutes lc5 questions qu'oii nle I~c>+era concern,mt le s l~i-

ritismc, ct cela, d'unc mnniure qui n'exige ni lic;iiii~c ILI^ tlc temps ni be~ r i - conp de pcinc pour qui veut se renseigner; c'ci[ lii I,t.ciise que le livre d'Aksnlrow comblc rCcllcmcnt une lacune. Edo11 ;i l iwrl)C par ses ; l lhilw W~tidienncs? On pourrn toujours trouver le t ~ i i i ~ ) - . III. lire deux toliime.: Pour s'oricntcr sur ln question la plus importnntil r;ic iiotre sibcle. e l jiiqlr Par Soi-meme. En ne commen(nnt pas ln leclurc~ ,L\ P L ltt ferme re-olutioil de ne jamais admettre les faits du spiritismc, oii +cra ~~onra incu de -n vi2rilib meme en ne disposant d'aucune expCricncc pciwnzielle.

S'il en est qui ne peuvcnt croire au spiritisme <tvniit d'avoir vu par eu \ -

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19 2 REVUE SPIRITE - in?mes, comme s'il.; disposaient seuls du don de l'obscrcation. nou, Irllr dirons qu'aprh a\oir lu le licrc d'Xksako\v on peut, sans e~periences pcr, sonnelles et suiTies, gagner une con~iction par cette lecture.

30.; otlversairei eclaires et <n\ants, qui \oient dans chaque spirite ull Iiomme credule, engouffre clan3 In superstition, eiitisngent notre cori\icfion dc 13 realit6 du fpiritisme commc 1,: rdsultnt d'un penchant iniie, oii (l'un d i 4 r pnrliculier, et commc si nous l'avions accepte ben6volcmcnt ! Au (.III~- trdire, tous ceu\ qui ont bt6 eleibs selon I'sipril du siecle ont plulGL la tcn, dmcc a eludier le spiritiime avec un scepticisnlc prononcd, puisqu'il c , ~ 'ibsolument contraire nus vuCs prklominante.; tlc nos jours; notre con\ic- Lion est le rbwltnt d'un tl6veloppemcnt int6rieur, lent et penible, et nous n d ~ o n s capitule, bon gr6 mnl gre, qu'entraines par la puicsnnce (les fail<.

Enfin les spirites serieuu ayant vu leurs ol~jections renversees par Ic fait brutal de lle\perience, se sont rendus forcement h ce qui est vrai, et troukcnt sou\erainement ridicule leurs acllersaires dhs qu'ils presentent I'ol~jcction quzlconque qui leur passe par lx tete comme n'ayant pas ete prise en con- sideration par les adherents; ces objections ne nous ont certes pas echappbes mais nous avons dQ les abandonner une a-une au courant des experiences qui les detruisaient.

Maintenant l'adversaire eclaire voudrait nous faire redescendre a notre point de depart, dont nous sommes tr6s eloignes, et nous avons appris par lui-meme qu'il connait 3 peine le premier mot de la question ! S'il voulait r6flechir un peu, il verrait que ses objections ne brillent ni par leur nou- vcdute, puisqu'on Ics trouve dans le premier journal venu, ni qu'elles ne sont plis le produit de sa .agacite personnelle, puisque ses rcmnrque. trcs p ~ i m i t i ~ e s do i~en t Btre faite; par chacun, aprks un peu de reflexion.

Aksnliow aussi a lutte (le lonques annees, par un comhat interieur m a n t de se rcndrc; il nous depeint ainsi cctte luttc : n Le mntericl que j',1\~1is a c?rnniscx p~ l r In lecturc et l'e\p6rimenlation 6tnit in6puisablc, mnii 1,1 +olil- (( lion manquait toujours; il arrit a mBme qu'avec le temps les c6tC.s I;iiblcs (( du spirili-mc tlcbinrcnl plus i,iillarits et s'accumulErcnt : les coiiiiiiiiiii- •á cntioiii in - ip id~s et sinon comniuncs, ail ;inoins t r& I~orndc.;; 1,i 111y4i- (( ficalioii et le cnrnclibre Lrompeiir dc la plul~arl des mnnifcslntioi~.; ; I ' i i i ~ w

(( titude dc< plibnornene.; ph?-iques qiiantl il i'nrris.ait de le.; ~ o i i n i c l l r ~ ~ a l'experience poiitike; Li c~bdulitd, l'nveiiglrnicnl, Ic cliauviiiisinc clc+ +l'i-

rites el (lez spiritudi-tci ct puis cncorc l , ~ l'rautlc qui s ' iniinu,~ alni + qiic (( lcs semcey dans I'ob-cui'it8 et Ics mattjricili~atioils eurent commeriw ( : P L ~ P

,( fraude j'ciri- l'occniion de ln coiistntcr, noii wulcnient d m s ln l i l t c r t~ i i1~c~ u mais au:-i dans me, e \p ' i icnces persorinclle+ a ~ e c 1 e c n ~ e d i u m s p r u l i ~ ~ s i ~ ~ ~ -

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 295 - (, nels les plus renommes 1 en somme, de nombreux doutes, des objections e t , des confusions de tout genre agrandirent la difficulte du problbme. B

(preface 26.) out investigateur a passe par de semblables peripeties et par de pareils

Et si l'on reste sur le terrain quand meme, c'est qu'il se male a ces deboires des circonstances qui engageut u continuer les recherches. Au lieu d'abandonner le champ d'eludcs a cause des accessoires tlesngr6ables, on se dit qixe ces accessoires, parties (lu tout, sont inherentes h la cause et que, parfois, elles sont tres inslruclives, comme en genbral le sont les faits negatifs dans la science en servant de stimulant pour resoudre la question.

Hartmann n'est nullement l'auteur de cette supposition de tout expliquer par le medium; elle n'est m4me pas le resultat d'un soi-disant jugement des adversaires conforme a la raison, elle fut emise par les spirites eux- memes au temps primitif de leur developpement. Les adversaires arrivent lin@ ans trop tard avec leur decouverte.

Schindler, par exemple, qui ecrivit sa (( Magie de la vie spirituelle •â, en 1867, enonce absolument la mOme theorie et tache de rapporter tout au medium. Perty partageait la meme opinion, meme dans sa seconde eclition des u Revelalions mystiques D, et s'il abandonna cette theorie que nos adversaires voudraient nous faire adopler B nouveau, c'est que des expe- riences personnelles posterieures l'y avaient contraint.

Le juge Cox s'est egalement vu force d'abandonner cette m6me theorie et Von Hartmann a tort de croire qu'il ait e le le premier B la formuler.

Par suite de ces conversions les invesligateurs n'abandonnbrent pas le mediumisme pour se tourner entierement ver4 le spiritisme proprement dit ; ils reconnurent au contraire que les dcuu categories existaient de front, qu'une grande partie cles phbnombnes s'eupliquaient par le medium, qu'une autre rie s'y cadrait pas du toul, de sorte qu'il fallait adrncltrc iine cause en dehors du n led i~ in~.

Si ccttc separalion exactc dcs phbnombnes Utnit i~iJgligbc,ou si l'on confon- dait a nouveau les denx sources des phi:riornuiics corninc 1Ii~rlm:inn essaie de le faire, il s'cnsuivrail unc confusion scicntiriqiic iioiivcllc, et cettc con- fusion est dbjh surmonlec.

Ce sceplicismc soi-disant scientifique nc trioinplicra pas ; Ic livre dlAksakow a granclemenl contrihi16 a lirer nne lignc (le dbincircnlion entre les ~h6nomenes mediiimiques et ceux qui nppnrliciincnt au spirilisme pro- Prement dit.

J e suis satisfait qu'il n'ait pas donnu h son livrc le titre de a Mediumisme

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296 REVUK SPIIiIi'E

-\

et Spiritisme D, opposition qui eiit occasionne une confusion, puisque 1, medium est necessaire pour prorluirc les deux genrcs de plienomencs.

Il scrait desirable qu'h l'instar d'.\ltsakow ces dcuv ternies : A n i r n ~ s ) ~ ~ el

Spiritisme fussent adoptes el eniployds ; par Animismc 011 comprcntlrnil 1, causc des phenombncs; par Spiria'st~~e on cntcndrail lcs ph6nomDncs (loi11 le mcdiurn est l'intermediaire indispcnsnblc, mais dont la cause pro\iriit (]es &es intelligents pour ln plupart du lcnips iuvisiblcs. Ainsi : Animisme et Spirilisme deviendraient le niot (l'ordre (les* iiivc.;tigalcixrs rdflCchi.;. Si l'on ignorait cette oppoqition, cc rjui ne SC pourrait filire sans niblcr la. ctiiise et la condition (causa et conditio), on agirait sans tlisccrncmcnt.

Le mot •á Animisme N p r h n l e encore ccbt nutrc avantage; il anni& I'Otrnnge hypolh&sc(la plus siipcrficiellc de toulcs) qui tciid h tout c\pli- quer par les facultes normalcs du inbdiurii, ot & livrer tout le spiri. tisnie h la physiologie psychologique des mcilericilistcs. Il va sans (lire que les adversaires comptent la frnutle commc f i s a n t partie dc ces faciiltb, et sans borncr cette accusation aux mediums profcssionncls ils nc SC ghen t pas de l'admettre pour le plus grand nombre des mediums priv6s.

( A suivre.)

LE SPIRITISME DEVANT LA SCIENCE : 1. - Apres avoir nie avec tant d'obstination les phenomhnes spirites, apres avoir echoue piteusement dans les explications physiques qii'cllc a pro- posees, la science officielle reconnait enfin de plus ou moins mauvaise grfice la realite de ces phenombncs. Mais elle n'a rien de plu.. presse que de chercher & les denaturer - c'Clail fatal ct previl, - et h en donner dcc explications - tres scientifique., sans doutc, puiqii'cllcs emancnt de pcr- sonnngcs aiitorises, - mais nbsolumciil dihubes de vrniscmblnnce.

I'l~isicurs ouv rqcs ont clejii 616 publies pliis ou moins directcmciit tlnm cc but; niais la quesiion 1i'av;iit pas cncorc ol)lcriii l'linnncur d'elrc Ir;iilOe daiis la Ilcviie ln. plus academique qui soit an inonilc; c'esl M. Alfrctl Ijiiict qui l'il inlroiluitc clans la IZeam rlrs DHIIZ ilJOncZe~ (111 15 fCi1ricr 11;!)1.

Profitous donc dc l'occasion pour crri1)rnsscr 1;t tliboric clcs snvanls, si chllc est vrninicnl lheorique ; ou pour ln rbl'utcr si clle n'est qu'liypothCticp~ et mCmc con1 ratlictoirc.

II. - En cc qui a rapport riuv phenomEnc< l)hysirliics, M . Binet n'cn t'st encor? rlu'~uiv niouvcnicnl.; dc tahlc ; il n'a pas l'air clc .;c doiitci. qu'il c\iilc des niouvcincnts sans coiitnct d u mCclium a \cc lcs objets. 13t pour rcii(lr(' raison de ccs mouvemcrits dc Lnblc, M. 13inct tt rccourc II l'c~plicnlion qu'cn R donnee son aini: Bnbinct.

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- Tla a 1:

foi. ))

Nous pro~edS qui con: tenant 1 devons I

faite. Le Si l'in

cients, a nn nniir

savant fanes l'inven

ete demontre, dit-il, que les ogrh leurc communiquent une impul- 1 table, sans en avoir consciencc el cil restant d'une pnrf(1ite bonnc

pour meil

Es n ~ ~ n I

tend jusqi

A cn al

devons nous feliciter de voir enfin les s n \ m t s renoncer h cc singulier de discuision qu'ils iivaicnl loujoiirs ci-iiployc': jusqu'h ce jour, et

:i\tc i l laacr lcs optr,~tciir.; tlr s~~pcrcl icr ic , dc cliarlntanisinc. Main- es mcdiurns son1 de bonric roi ; c'csl tli'jit quclrliic c'liosc. Mais nous 3bscrver que la il6morisLrnlioii cloiil on parlc, n'a nullciiicnt &Li: spirilc Ir moins c\ptJriineiiiC: sait i l cliioi s'cn tcnir la-tlcssus.

~pu ls jon Ctiiit commiiniclu6c ;L ln 1al)lc par cles rnoiivrmcnls incons- plus forle raison pourrail-cllc l'0trr par clcs iiiouvemcnts conscients.

,,, , --_rail donc toujours proC!uire il \oloiilO lcs phdnomhnes spiritcs. Or , t peu que l'on ail d'capirriencc, on sajt qii'il n'en est rien ct (III'BVCC la leure volonth dri monde, il est sorrvcnl irilpoqsible dc les produire. t-ce p u t - e l r e l'inconscient qui rend, d,ms ces cas, ln table plus lourde

,,,, son poids normal, qui la scelle mhinc quelquefois a u parquet'? La prS- ue impulsion commuiliqu8e peul-ellc aller, dans d'autres circonstances, u'a soulercr totalement la table au-dc5siis d u sol? cettc explication erronee, M. Binet n soin d'ajouter une erreur de f,3it, ,tribunnt 3. Chevreul ce qui appartient, par droit de prioritir, au general

Noizet (1) : l'experience du pendule e\plorateiir. Mais il est inutile cl'irisister sur ce point. Tl est d'usage courant parmi Ics sn\anLs officiels qu'il n'y a de

s qu'e1i.i el les leurs; en consCqucnce, tout cc quc les autres les pro- 1) dCcouvrcnt est consideri: par eux coriinie non avenu, tant quc teur peut dkfenih-e sa propriCLir, et coinnie dc bonne prise cles qu'il

ne le peiit plus. III. - De conccrt avec, MM. Ribot, Pi i i~l l i~i i , Pierrc J i i l l~t , clc., M. Binet

attribue les pl-iknomi-:ries spiritcs (a f o r i ior i lcs l~litinornencs mngn6tiqucs), a Un elat pnthologiquc der: siijrls clui 1cs protliiiscnt.

(( En t1erniOrc iinalysc, tiii-il, uiic gr:iiitlo r~iiiiiilite dc ph(inoin6rics psycho- lo8iqucs s'cupliqucnt piir iinc m:ll;ldic tlc l,r pcrsonnalitk c~i i i c.oii~i.;lr: clans Un d6rloiil)lcmciit, ou plutot un inor~xllciiiciil (ln inoi : l'iinilk riorrritdc rlc la conscicrioc, csl l ~ r i s e c ; il SC produit pltliirurs C O ~ ~ C ~ C I I C C S i l isl inclc~, dont chacimc pcut avoir 3es pcrceplions, sa niCmoirc ct jusqii'h son carac- t h e normal. 1,

Il est h rcninrquer que l'auteur s',il~iLicnl tlc tlCfinir les mots: mrtlnclie,

(1) Mdrnoires sur le somnavtbulisn~e et le mng,ieti(nze animal 1,. 400. Les experiences de Noizet a l'ecole polytechnique datent de $808, celles de Chevreul de 1812.

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298 R E V U E SPIRITE - personnalite, mot, conscience. C'est un moycn commodc et sClr de se livrer aux equivoques, aux dou1)les sens et aux non sens.

Tiichons de reparer cctte omissiun. Bichat, l'un des grandi prctres de la religion scicntifico-matbrinliste,

definit la lie : a I'enscmblc des fonctions qui r6sistent h la mort. N Comme on resiitc toujours a la mort ju.;qu'h ce qu'on y siiccoml)e, il s'ensuit q u ~ la vie cst une maladie, que sailli. ct maladie ne sont qu'une mdme chose.

Sans doule M. Binet s'cst inspire rlc Hichat pour al'firmcr qiic les inetliums ct les somnambules sont dcs malades, et que les plienomhes produits par eux r c lb~ en1 de la pathologie.

Seulcmcnt, il inut convenir que les fonctions de ces malades resistent longtcmpq fi la mort, car on ne .ipoit paq qu'ils meurent plus t6t qiie les autres ; on voit mbme trer souvent le contraire.

Ce qui prouve peremploircment que les mediums ne sont point cles maladcs, c'cst qu'il a r r i ~ c tres frequemment, - meme ordinairement - qu'etant malades ils perdent leur mediumnite pour la recouvrer lorrqu'ils sont ri: tablis.

MCmc sans ktre positivement malade, un etat de fa~blesse relative suffit pour paralyser une mediumnite qui se developpe de nouveau 5 mesure que les forcci reviennent par suite du repos, d'un bon rogime ct de l'air pur de la campagne.

Il est 1 rai toutefois qu'il arrive assez souvent qu'une mediumnite se mani- feste pendant la maladie pour disparaitre apres In guerison. Ce cas se pre- sente surtoul pour les m6diumnites qui, comme la lucidite, sont avanta- gcuscs au malade et f~cilileiit s;l gubrison quand on sait les mettre h profit. Mais c'est 1% l'esception, ct elle proiicc la sagesse deln nature sans infiimcr la regle.

Les m6decins ignorent ccln, ou feignent dc l'ignore,.. Ils Sont hicn, puiyiic les 1rin1;icles y consciitcnl, car leur hourse ne s'cn troixvc que mieus.

IV. - M. Ijinct nc s'occupc qiic (le dcu\ mi:tliurnilili:s : lil tahle cl 1'8cri- turc, cl il riou.; aswrc que N lcs Iiyslcriqucs, ou, tl'uiic Syon plus gi.ritJi"~lc~ les soniii,iiiibulcs Sormcnl (l'c\ccllcnls mCtliurns •â.

A 1ii in,iiiii:rc tloiil Ces S i t \ . < ~ l l l i parlcnl des 111Cflil1rn~. on dirait qiie cli~'1l" d'mu n'cil il vu qu'un, cl qu'il l'a encore niiil olmrve. Cela nc Ir5 cmpiic.lic pas (le gi;ni.rdli-ri~ cl fl'hlificr ilcs Llii~orics, pour inicuu dirc, (les

hypollrt'ws. tout cil rc~proc11;iiit ;lu\ proSmes tlcmnl observer et clr tii.criIcS inducliuiis prcv5pitCc~.

Ln vchiitb cst qu'il n'y ;L 1,ciit-Ctre pas dcus mCdiums qui SC reswiil)lciit dc tou.; points. ]ILI moilis jc n'cii ni jiimais Lrouve, ct pourtanl, j'cw ai 'l

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prati<l~e 1

pques, Pr' que tous 1 lfexperien ou &rivai

On renc ecrivains, somnambi

a\. facile de 1( moins il n JI6 aux ir

Il est dc fait du spi sont point

V. - N( physique, eonscienc~

Ceci no1 cience.

Pour la vie est un

in trEs grand nombre. 11 est exact de dire que la plupart des hyste- obaulement tous, sont somnambules ; mais il est faux d'en conclure les somnambules sont hysteriques. 11 est encore plus contraire g cc de dire que tous les somnambules sont mediums typtologues ns, et que tous ceux-ci sont hysteriques. ontre des somnnmbules qui sont typtologues, d'autres qui sont d'autres qui ont d'autres mediumnites, d'autres qui n'ont que le

ulisme. C'est lc cas de dire: II y cn a pour tous Ics goiits. Si Ics raient plus et mieux observe, ils sauraient cela, car il est trbs : constater. Et quand on l'ignore, il ne faut pas en parler, ou du e faut pas accuscr ceux qui le savent de mcnsonge avant d'etre iformations. m c ccrtain, l'experience le prouve, il y a assez longtemps que l'on ritisme pour etre fixe, il est certain, dis-je, qiie les mediums nc des malades.

)us sommes d'accord, djront nos savants. Leur maladie n'est pas elle cst psychique. C'est leur pcrsonnalile qui est malade, leur : qui est desagregee, leur moi qui est morcelle. 1s anlene & la definition de ces mots: personnalite, moi, cons-

science moderne,on sait qu'il n'y a au monde que matiere ; que la e simple operation de chimie ; que le psychique derive du phy-

--,--, ,..? la pensee est une secretion du cerveau, que le moi n'est qu'iin resultat, un effet et non une cause. ": quelqu'un ignorc ccs choses, il peut les apprendre de M. Ch. Richet.

vie est une fonction chimique, dit ce professeur paye par le Gouver- ent pour dire cela.

,, L'origine de la force pour les ccllulcs vivantes, qu'il s'agisse de ceIlu1es eiises ou de cellules musculaires, cst vraiscrnblablement tl'originc chi- ie. •â

lus necomprendrez pcut-0trc pas ccttc origiiic qui cst d'origine? 11 n'est Pas necessaire de comprcntlrc, il suffit de savoir repondre quand on vous

dans un cxnnieri pour oblenir votre diplDrnt (( Intelligcncc, instinct, action reflexe, di1 lc mfimc profcsscur, tcls sont

les trois termes dc 13 ~>c;~chologic. Entre ces trois formcs clc l'nctivit6, il n'y "as dc barribre, il n'y p;lr d'hintus, il n'y 3 pas d'nbirnc. Ln grndation est rbgulihe, sans fissure, sans lacunc. N ( E w ~ i de psychologie p h h d e . ;

Ainsi, la pic est d'origine chimiquc ; l'nction reflcic est cl'originc chimi- que ; h fortzori l'instinct ; n fortiori l'iiitclligencc. 1'1s de fissure, par de lacune.

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300 R E V U E SPIRITE

VI. - Toutes ces assertions sont purcmcnt gratuite3 ct m8mc a 1 mrd; il serait facile dc Ic dbmontrcr. Mais ce n'eit pas ici le lieu, et pour discuter avec les savants nous dcvons admettre leurs propres principcs.

Dans leur hypothEsc,le psychique est donc subordonneau pliysiquc.Sous \oyons pas par quel myslere celnpcut ckister, mais pcu importe. Cc que nous voyons trks bicn, c'csl quc le psychique, In pcrsonnalit6, le moi, I;, conscicncc, ne pcuvcnt pas dtrc inilladcs sans quc d'abord lc physique 1, soit.

Or, nouc venons de voir que, rEglc gilnerale, Ics m6tliums ne sont poiiit ninladcs du tout au physiquc. .2 plus fortc raison nc le sont-ils pas iiu piy- chique.

La s6crCtion nc peut btrc denaturee sans quc l'orjinnc secrbtcur soit lCs6. La pcrsonnalit6 ne pcut-Otrc n~alndc, le moi morcell6, la conscicncc d6q- grbgee sans que, tout au moins, Ic cerreau soit affecte.

Concevez-kous des maladies du ccrvcau durant jusqu'u 80 ans et plus, sans que le medium en soit incommode le moins du monde, sans qu'il i 'en cloute ?

M. Rinet n'a peut-ktre pas du moi la mOmc iclbe que M. Richet? Alors, il faut le dirc. Il faut nussi indiquer la diff6rencc qui existe entre le m o i , ln personnnlzle, la conscieme. S'il n'y a la qu'une chose, 5 quoi bon trois mots? S'il y a trois choses, quelles sont-elles ?

Toutes les speculntions de la science officielle - car tous les savants sont dans Ic mOme cas que M. Binet et hl . Richet,- rcposent donc sur des &qui- voques, des mol5 vagues et souvent ~iclec dc sens.

Et l'on apprlle ccla clc la scicnce ! ct l'on gaspille des millions pour en- seigner celtc scicnce, pendant qu'il y a des gens, a commencer par l'klal, qui ne p e u ~ c n t joindre les dcux bouts !

VII. - Puisque lcs cvplicntions proposees : mnladic de la personnalili'. morccllcincnt du moi, desagragntion tle In coriscicncc, n'c\pliqucnt rien. c t

auriticnt bien plutot hc.ioin il'Blre clpliquEc.; cllcs-mdnics, ne pcul-Oll t ro i i~cr unc cuplicntion dcsphenombncs niagnetiqucs ct \piriles moins v ie i l - tifiquc pcul-Olrc, mais plus rntionncllc ?

Suppose quc noil.; en fussions capcil)lcs,cc n'cst pas dnns c~uclques l i ~ l l < ' ~ quc nous pourrions In clouncr.Nous allons toutefois clpoicr quclqarq itll'ci qui mcttront peut-Otrc d m s ln bonnc voie dcs pcrsoniics qui cherchent cl1

toutc sinceril6 I'cvp1ic:iLion clc cc.; ph6uoin~nc.;. V1II. - II cil bien vrai qu'il y a tlcu\ pcr.;oiincs cn 1'homnic.En ccl:i rioll'

sommcq d',~ccortl avcc In iiouvclle ecole psj-cliologiquc. Nous allons inhil'' plus loin : nouc (lisons qu'il y cn a trois, cominc cn Dicu. La pcrsonnc euti.- rieurc, l'interieure ct l'intime.

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J O U R N A L D'ETUDES PBYCHOLOGIQL'ES 30 1 P

,ilais nous nous di\isons en ce que ces trois personnes ne dkrivcnt pasdu corps; c'est au contraire le corps qui derive d'elles. L'intime engendre I ' interie~r, duquel procEde l'exterieur.

Ces trois personnes ne sont pas malades, ni d6sngregecs, ni morcelees. Elles ne font pas trois moi,pas plus quc les trois anglcs d'un trianglc nc font trois triangles ; elles sont sul)ordono8cs entrc cllcs, et, comme dit Agrippa, le gouverne l'infhricur ; cc qui ne \ cu l p3s dire qu'il lc contrai- gne fatalemeri t.

pour nt! parler quc des decix personrics qu'cntrcooient RI. ninct et ses confrErcs en psychologie pliysiologi(~ue, In vhrilO r,st tout jusle lc contraire de ce qu'ils croient. C'est inevitable, puisqu'ils tiennent lcur lunctte u l'en- vers.

La personnalit6 qu'ils appellcnl seconde, celle qui se manifeste chez les mediums et les somnambules, est bien In seconde des trois que nous avons indiquees, c'est l'interieure ; mais clle est 13. premiere par rapport a la per- sonnalit6 de l'etal de veille,qui est l'exterieure.

•á 11 existe chez l'hysterique, dit hl . Binet, meme a l'etat de veille, une se- conde personnalite obscure, & cote de la personnalite principale lumi- neuse. ))

Nous avons dit qu'il n'y a pas b s o i n d'elrc hysterique pour cela, cette seconde personnalite reside plus ou moins voilee chez tous les homincs; mais si elle est obscurcie elle n'cst pas pour cela obscure, c'est elle, au con- traire, qui est lumine~ise. L'autre personnalite (de veille) n'est q~i'iine lune qui reflete plus ou moins la lumiere de ce soleil, mais qui n'en a point qui lui soit propre.

Ces deux pcrsonnalites n'existent pas, comme lc croit 11. Binet, l'une h cote' de l'autre, mais l'une nu-clesszis de l'autre ; l'inturieure au-dessus de l'exterieure.

11 est cncorc vrai, comme 1'ol)mvc notre neo-psychologue, quc l'cule- rieure ignore 13int6ricure, el lux in tenebris lucet, et ie~zcb~nc Cam non com- Pehenderzcmt; mais il ne s'cnsuit n~illcmcnt que l'inlCrieurc ignore l'cxl8- ricWC. Il est mbmc 8tonnanl qiic lcs snvmts nc s'npcrqoivcnt pas du con- traire ; il faut quc l'csprit ilc s y ~ l h ~ ~ c lcs a ~ c u g l c tolnlcrr~cnt.

En effet, ils conyicnncnt CLIL-intSinc.; quc u pcntlant In vcillc In m h o i r c du sujet n'cinbrasse cluc lc.; k~kncments de la lcillc, tmdis que, penclarit le somnamb~ilisme, il sc souvicnl non seulciricnt dcs somn,zinb~~lismc.; an- t6rieurs, mais nussi des etats clc vcillc n.

Il faut mhne ajoutcr qu'il sc souvicrit bca~ico~ip n i i c u ~ de scs bla ts clc veille etant en somnarnbulismc.

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303 REVUE SPIRITE

F Qu'en penseraient nos savants si nous disions que cette personnalit6 clu'ils

appellent obscure, se souvient quelquefois de ses vies anterieures ? Kous les cngageons h soumettre cette •áfonction chimique 1) a l'analyse

quantitati\ c et inkme qualitati\e. X. - De ce qu'il existe un moi intCrieur et superieur - qui n'es1 point

malade (lu toul, qui n'est pas plus une desagregation du moi eutarieor [lur: la tige d'une plante n'est unc d6sagrCgatioi-i de la branche, -il ilc s'crisuit pas quc cc soit loujours ccllc personnalilk dile seconde qui ineut I A tnble, qui kcrit, qui produit les ph6nomenes spirites.

Si lc corps n'eit que l'inslrumcnt du moi, pourquoi celui-ci ne prblerait. il pas cet instrument h un autre moi, s'il le juge a propos?

Seulement, il idul observcr que ce moi emprunteur 11c pcut btre (pic de nature au moins egale au moi preleur. Pour se servir d'un instrumr%t il faut savoir et pouvoir le manier. C'est en vain qu'un forgeron prhlerait son marteau A un enfant ou a un singe.

A cet @-&rd encore la science se fourvoie. M. Pierre Janet suppose que l'intelligence qui se manifeste daus les pl-ienomenes spirites est une monade inferieure, et s'imagine que cette monadc usurpe un empire qui ne lui ap- partient pas.

L'intclligence, qui se sert d'un organisme humain pour exprilner ses sentinlents OU ses idees, ne peut-etre inferieure, en essence,a l'intelligence humaine,sous peine d'etre par lh mhme impuissante a se servir des OrgrIllei. Elle peut &Ire superieure, quoi qu'en dise M. Janet, car K qui peut le plus, peut le moins •â ; mais jamais inferieure. C'est pourquoi l'on ne -\.oit pris en spiritisme d'aniinauu se communiq~icr par l'ecriture.

Mai.; supdrieure ou egale, cette intelligence n'usurpe point l'empire ; ce n'cst pas par iine tlbdicalion dc la volonte, mais avec sa pcrinission, cv (pi cst bien tliffCrcot, qu'elle pc~i t , - sauf (le 1rGs rnrcs eiccptioris, -ori8iipcr un oi.gnnismc qui nc lui apparlienl pas et s'cn qcrvir pour se m,lnili~sLrr.

XI. - 01i \oit qile les invani.; 0111 cnc70rc 1)c;iucoup ii Itiidicr. cl \iirloilt qu'ils tlcvroiil cl-iai~gcr dc melhotlc, s'il.; vcii!enl parvenir il coiiii,iiir~~ 1~ spirilisme.

dcnc Ieiir h i s pas un crime de l'igiiorer: I l n'y n pis clc hoiilc :L nix l)Js sa\oir, il n'y (YI CI rlii'h iic p.; voiiloir apprcii(1rc. Mais j'xi l'liniiilciii. (11' prkvciiir quc In inotlcblic sied bien h ceu\ ( lui sn~cn t , et encou: iiricii\ h ccu\ qui ignorcnl.

J'in\ i Lc donc -noil pris hl . l h c l , qui me parait eliidicr c o n s c i c r i r i c i i ~ ~ 1 i ~ ~ ' i ~ ~ les dks,igribgnlions de coii?ciencc-mais cerLiins snv,~iiLsplris 1i~ti11 pLic.0- i 1 1 ' ~

lui, -cc qui ne 1c.; cmpbclic pds cl'ulrc ciicorc plu.; ignornnl~ t i l t l c ~ (lll':'L

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JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES Y03

[u'ils tranchent avec tant d'arrogance - j'invite ces savants, dis-je, & mplette d'une petile boite de modestie, h ne plus taxer les spirites e t gnetiscurs d'ignorance, de mauvaise foi, de charlatanisme pour s'em- ensuite de leurs d6eouvcrtes,et, ce qui est pire, les denaturer. ce moyen ils nous dispcnscronl dc les criliqrler l'avenir aussi verte- lue nouc: l'avons fait dans celte pctitc etiidc. 'est pas par golit, p ~ r iiit6r&t, ou sciilcmcnt par fatuil6 r ~ u c nous pris cc ton. C'es1 parcc que nous sommes cn cas de 16gitime dBfensc

I y aurait lhchct6, bassesse, trahison rnvcrs le public, [L ne pas faire justice u chacun, aux (( profancs )) aussi bien qu'aux (( sacr6s V .

XOUXEL.

COMITI? DE PROPAGANDE Seance CEIL 4 ju in 1891.

Presents : MM. Leyinarit! pri.zirlcnt, M7arscliiin slyy secretaire, Xnie Pou- lain, MM. Bouvery, Boyer, Clinigncau, &longin; A l M . Puuis, Auzameau e t Laurent de Fagct ont molivir leur absence par une lettre au Comite.

La lecture du proces-~erbal de la deuxi6nic sbance est lu et adopte. Le president lit ime leltre du capitaine Rcnucci, dana laquelle il nous

previent qu'il fait imprimer un volume qui traite a la fois de la doctrine spirite et de la que-;tien sociale; il offre au Comite, gratuitement, le 113 de cet ouvrage pour Gtrc distribue h Paris, en Frcincc ct dans les centres spirites de l 'etranger; il en sera de mGmc s'il y a une deuiiemc edition et il autorisera le Conlit6 h tr.,?iter nyec les p1ys btrangers pour sn lracluction en toutes langues ; le CoiniLi: lira lc \olunic cl remercie hl. Renucci pour son dbvoueincnt cl son cl6~inli.rc.;scilxnL.

Ln lihrnirc spirite ficlilcra cc \ olumc. Le Comilb lircritl lc noiii clcs j o i ~ i ~ i i ~ ~ l i s l e ~ tlr Parii;; sur cclte li\tcl pr6pnrCc

Par le prwidc~it , C C I I I L I Y I ~ ,111+\i \rir cclle ( 1 ~ ld l)ro\incc, il bit 1111 clloi\ jn(1i- cieux dcs jourm.u\ P L I I , , \ r1'~11,1~~tt;ui .; nii\qwl, wront :ulrc\\6, 1 1 ~ \ olfimes : A p h I a M O I L , (le II. LCOII I)ckiii+, ( > L C h r w h o , ~ ~ (11) Loiiiq { i~r i ly ; cti JIIGUIC ten-ips l e c t ~ i r ~ c i l Ciile tl(l\ ,iiliv-sr, :LU\ joiirii i~lii tc~, l'uiir tic SI. Noiigin, l'autre (le M. Li~rrwiil ( 1 ~ I ' ,~qt~l , 10iil(~, ( l ( ' i ~ \ # I L L iiuiri d a Coiiiilb rlc propa mndc; u l'uiicliiiii~iLc clic\ -uii l approuc(vi.;.

Lo prbsitlciit se c.li,irgc dr l'c'n\oi tlc lu115 cei \oliiinrs cl aclrcsws;. Deuv excirip1:iires smit cii\o)c- il M. Monibliii p i ~ i r ln prcsse de Iiciins, ct

:1~1lrcs i L 11. Ihk(*h:~ i~~1 puil!> b ji)il~'ll~ii\ tl'.\/;lbr. Un cvernplairc cal rc,cr.\U ;L AI. L o k ; le pi~6siilcoL lc lui remettra.

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304 H K V I J Il: Sl'iCITK

Lc president 0lTi.e la parole u qui voudra h i r e l'expose de ses idees. Une discussion intiircssaillc, ;l. laquelle toui les membres prennent part,

cuccessivement, s'engage sur l'allitude a lenir contre les advcrsnirei du spiritisme; les con+eils les plus sages, les pliis encrgiq~ies en mOme tcrnps sont debatlus, c l le Comile, eii ilbliriitive, s'nrr6lc il ~ i i i plan de r6si\lnrice coiilrc qui 1';tlinqucrn tl'uiic iilnri2xe incunvcnanle a u point de vue spirite; respccluciiu ilc 1'1 peiisbe tl'aiilriil il cntciltl que ln sienne rie soit n i (1C11~2- turbe ni nvilic, par Cie4 scclnircs.

Le p re4knL iii\itc l o ~ i s lcs incm1)rcs tlii Comiti: il formiiler chacun, pour ln s h i c c proclini!ii\, le i q~ic+tions cloril on pourrai1 traiter nu h l u r congrbs de Brincllcs, en 1SDl; ces qne,lions seronl murcment dirbaltucs avant lciir acceplalion. Ccltc invilnliori est unnnimcmcnl acceptee. Les mclnbres du Comite de propagande seront tous pr6venus.

La seance est levee a 11 11. 112. Le presiclent, P.-G. LEYMARIE.

LA MAlSON HANTEE DU EQULEVARD VOLTAIRE NO 123

Les r6tlncteiirs des journaux pariqiens cc sont lous livres a une veritable d6baucl-i~ cl'apprbcintions nii sujel (les niaisons hantees ; sans s'etre prka- lablemcnt entendus, chacun t l ' ~ u 1 S ' C S ~ rendu nu boulevard Voltaire, a Paris, pour fdirc u n r e p o r t ~ g c inlkrcisanl ct , ~ r r i ~ e r bon premier daris cette course au mer\cilleuu. NOUS avions soiiri cn liqanl les f,znt~isies de.jordonn8es de tant d 'bcri~nins ; tout etait terniin6 clo on eux, le chef de la surete ayant mngistrnlcrneilt dbcl;w(\, <~prCs enquete, que le> gal: delbtbrcs seuls de In fosic d',iisnnce procluisaicnl Ici dCtoiintiorii ! ! !

Des gaz (lC1elbrcs qui secoimit un ;ipparlcinent, cliiplaccnt le i mcuble.; ct proiivriil tlc l'inlelligcncc, n 'cil-cr point adniil nlhmcri 1 trou \ i b ?

Toul h cuiip le- dbtonnlioris oiil rccoiilinciic6 ;lu liO 123, ci, forcEinctil, dniric jii.lirc s'i'lml fourvoy0c, 110s :~ i r i i i lcs journnli.;lcc SC soiil r c ~ l ~ i - cn cainpaqic cn rcmiinniwiit loiil t1':ilmr'd Ic mal Soi~tlb tlc lcurs pi.crrii$u'< i ~ l l 6 ~ t ~ l i o i i ~ ; : rliaiiqc~lnt cl'nllurc ils p~irlcrit coiii-mmcrit tic spirili&rnc> cl nous ~llcii t l ions t2r iiioiiiciil piycliologiqiic pour c~luicr tlc ccllc c1i;iuilc nlkirc clc 1;l inai~oi i limlcb(l.

Nolrc tts:i\ ,xi1 csl hi(w ~ i m p l c ; il \'nqiL clr c l~~po~i i l l t~ r lc> dire de, il)\ e+Li- gdtcur- nfLrirbq cliii l i~ r i t lc 1)oil ct utilc l r , i ~ ~ i i l ilc propafi;ui(lc, qiii njglrlL ciifiri Ic. yciil dCssi1lC.s rriiilcril Iioiiiiii,iqc b 1 , ~ birnl)lc \criLi>, c l i o ~ c ;12sCL

rnrc en l'an 1891. 1). G . L.

Page 310: Revue Spirite 1891

J O U R N A L D'ETL'DES I ~ S Y C L I ~ I , G ' G I Q ~ E S 303 - j a 2Vatio,l du 27 rnni s'csprinie iiiiisi : Coniinc tout Ic inondc j'avnis cntcndii pnrl~li rlc l~rocligca i11:1iit niic iii;iiwn

du l)oulcviirtl Vr~ltnirc etait le tliiYttrc. Lcs iiict~i1,lc-, clisiiil-on, tlniisnicnl In s,rllbnridc ni1 milicii d'un wcnrinc assoiirdi--:iiil : (les giflci c;l:~icnt c1i.li.i- bubes pu - de.< in;iiii.; invisihlcs, tout coiniiic tl,ini le Picd (!c . J l o ~ ~ t o i l , cnlin l'imiiieiil~lc Clnit ln proic (Ica csprils iiil'crnniis.

J'ai voiilu, par lnoi-lii~lnc, nlc rerii~ro co l i i l~~ I! ilc ccs h i t i I.\ 1 isiiordiii:ii i7c; et, si poisil~lc cil truuicr la. cniiso.l)our ccl:i, 1 i ~ 1)ii!iiiiErc c - l i i ~ ; ~ ~ IL Eiirc I ' Lait dc pi:nalror tlnns ln pl:lcc. J'y suis pnrvcnu cii iiikmc Leinps quc inon c.\iwl- lent c~iif'i.i!i.~ tlr: h~li .giidc, d u Xatin .

C'est i L i i nt' 123 - remarquez la composition I~izarrc dc ce noriibrc 1-?-:;. C'est le irioincrit, ou jninnis, de plticer Ic l :mc i i i \ ,ziltrtCro tlril,i: impure. . . .

C'est n i i clcusibn-ic c l troisi6mc htnges qui' 1 1 2 . . phiJiioinuiic; se prodiii-eiit.. Au sccoritl, ci droite, linl~ite 11. C... qui ticiit iIiiil ~ J ~ J L I ~ ~ ~ L I C de clinussures cil f a ~ a d e s i r le boulevnrcl: nu troisiGnie, l o u j ~ ~ u r - Ii droite, il y n une mniqon de coutiirc dirighe par Mmcs A. et S. Je nc parle pas des nutrci apprirte- meilts, rien d'nnormnl n'y n ete coristal~S.

Environ quiiize jours nvnnt P&c[ues, - il 1- a cleux mois, les lnc;~taircs t.11- dormis fiirent reveilles en sursaut par clca 1'1iulj.s formidnble- fr;ipp& :Jans les murs ; on crut h dcs trnvaus dans 13 m:iisoii mitoyenne qui est sise rue des Murs de In Roquette, et on n'y pr&t;i pn- autrement nttci~tioii. Vnia les nuits suivantes meme vacarme et tcrieiii. drs Iiabitnnt; qiii rie p r~u- vaient et n'osnicnt plus dormir. . . . . . . . . . . . . . . .

Entre tcinps, hI. Lcygonic, coininissnirc clc police iiu qu:irticr, clierchnit vainement la clcf d u mystbrc. Rc ln troiivaiit pny,il en refira ii ln Pr6fecLurc qui envoya le 1)rigndicr Jniinic, lin honime ii 11iii ciii n'eri rcnionlrc pas faci- ement. (;'est. cn vain qu'ils visitbrent lous L I > - wwii is , qii'ils t:ul)lorErc!lt Iii.

maison ciinliyii!, qu'ils prntiqul'rcnt tlcs troii- i ims les plniwliers oii Ics cloisons pour surprt:ndrc une supcrclicric, cli i!~l~~c~iir~uc ; ils s';i\.ouhrciit iii-

cornpi.tc~~ls. hi. fosse d'niannccs fut soupi;onii0c 111. coiiii~irii~i clcs gaz qui, ~ i i si1 tlibgii-

Fcanl.. piSotliiis;iicn~ tlcs czplosioiis. 1:llc fiil \ i!!i,i! 1.1 osi zc traiiiluilli-a, csar Ic lentlciiiaisi, 11: silcncc r.Egiin.

Milis rnxrtli tlcrnicr, nprbs unc nccnlniicl 1 1 1 8 cjiiiiizc. joiirs, lc 11oLiii i.e~:i,ni- mcncn. Mcrcrctli et jcudi. i~lliiir: nlisul~i, ct \ i~ii~li~ctli secoiitli: iiiirlition.

-Tc l'ni ciilcntliic. Jc ~11Critilii Iiicii ccla npi.6- t i . + , i - .( iirCc. pn.<;iCr.~ ii l',~;pi'~i'er. It?ijiurw-voirs la r h n n a n c c tlc coiipn l.r;tppt:- 1~11. i i i i nicrlin i'~:,riiiitl;il,lc : lcs f'cnfiLr~:s P L les portcs treml~leril : on scnl trO!ii~li~i~ 11. plniiclicr, coriiiili: si ~ i r i

lourd f'rirdicr passait dans In riiih. 20

Page 311: Revue Spirite 1891

306 REVUE SPIRITE - Vendredi, le son srmblnit mni r d'un mur exterieur doriiiant sur 11 i b ~ l l p ,

alors qu'auparn\ant il 6maiinit des cloisons interieiires ; cli.taiciit tlc \(.ri- tabler; c16loriatio!is. J'en ni compte six t r h fortes.

Ce qu'il y a tlc cilrieu\, c'c-t que le bruit se produit h heurcy i3\ry : rliu hcurcs et demie du soir ou si\; heures du matin. Jamais dans la louriifir.

T70)on.: mnintcnnnt lcq rn i~ons que l'on a donnbes pour justifier l)liy.;i, cyiemenl ce qui se pa-se.

l'rcniic'w hypolhcw : Ln fosse d'aisancec se remplissant de nou\c,iii, le trnvail intericiir recommence.

Eon, rhpon~lciit Ici nrcliilcctes, car si une fosse tldgageait clcs :iiiysi d1'4onnaiits, aucun tiiyau ne ritsistemit h l'explosion et i rnrni .di , i l~~ri i~~~t l'odeur trahirait lcs ili.grnd n t' ions.

Seconde liypoth$cc : L'imineublc cst trEs vieux et des tassements il(iiir 13 Lihtiw cxpliqiient tout.

Pas d'n\nntnge, repliq~ient encore les expert<, si des t a w m ~ n t q ~'fbItii i~ilt produits, comine les Gwwcs des plafonds pourraient le faire croiw. leu portes cl Ics fenclres ne fermeraient pluq dans leurs cadres retrkis .

J e parlngc l ' av i~ des gens du metier et je le jiistifie sans avoir recoui2* 2 une explication technique : si des emanations deleteres ou des ta--eiiuliits existaient, ils se inanifestcraient a n'importe qucl moment el n o ~ i j ) ~ > a heures fixes.

Troiiieine supposition : des courants electriques ? - Il ne passe aucun fil :L proximite du Mimen t . Enfin, derniere suppoqition : une fiimi~terie '? D'oii poiirrait-elle \ m i r ? De ln maison iuitoyenne ? Elle est hnhilP 1 1 , r i ' Il?

fnrnillc (11. JI. Darl,ind, l'ancicii pritsident du Conseil municipal. \ 'o)-ib~ \#)lis cc rcspecld)le cil,itlin cliarmnnt sa retraite en jouant les Pkres G,i-lhiiil '1''; CIoc1r.s~ r l ~ C'orvcrrlk ! Cela n r soutient pas la discus4on.

El puis. il n'y :i pa. ([ne le inur miloyrn qui hssc (les sicnncs. M id(, \ qn-

nie poiirr,t ,ii'Griiit~i~ qii',iii c-ours de son cnqrti:,to, assis c o n l r ~ I I I I I ~ c ' l i i i - t i l l

i.olVc s6pCw,iril tlilii\ piixcu, sn ch3i.e n fl6 l~riiti~lcnicnl repousihib. Alori ?

Alor3 I'iiiia~iii,ilion popiilairc, clc plri.; en plii.: -urcscili;c, iic i.i:\ib [ l l l l q

quc (11) wliiiii-iiio r l nirt loiil au cornplr clrq C-prit<. Ccllc f'oir, lcs c.pri1- oril 11cau jeu car, pour cil\, Ic.: coups l ' i ' , i ~ ) ~ ~ ' - I I I * -1'11t

nulrc clio.c, que Lt iii,iiiiicsliition de< pou\oiri occullc.; (loiil il- , ~ l l i i i i i i ~ ~ l L

I'e\islcncc. Qii:iiit ii iiini jc iic coiicblii~ pas. n ~ c 11orii;int h cxprinicr Ic ilii.iia i ~ i i i ' I 1 1'1"-

fccliii.e tlc lwlicc. ili.lPgiic~ iinu coriliiii-ici11 cl'ai'cliileclc.; pour cx~iiiiii 1 ' 1 1 111l-

mcul~lc. 11 cii ri. hicn Iicsuiu.

Page 312: Revue Spirite 1891

Et si les architecte3 ne trouvent rien, il faudra bien bien avoir recours a quelques mediums experiinentes yui, hnhitues au commerce des esprits, n@ocieront avec eux la cessation des ho~tili tes. h la fin du dix-neuvieme sibclc, ce sera tout nu moins suggestif!

LEON NCNES.

Le lYI13? Sikcle du 18 mai :

CHEZ M. LEYMARIE. - Voilh l'cxplicntion scicntiliquc: du c u r i e u ~ pllano- mhnc qui s'nccomplit journellement rlms 1,i rnnisori di1 boulevard Voltaire; mais comme certains tlc ses locataires scmblcnt In croire hantee, nous avons pour les satisfaire, clemnndC nu directeur de la Revua Spir i le ct nu doyen des spiritcs parisiens, h M. Lcymarie, l'explication de ces phenombnes etranges :

Il nous recoit fort aimablement dans son cabinet de t r a ~ a i l . Une grande piecc sobrement meublee, mais non sans ekgance. Un buste

d'hllan Kardec se clressc sur la table de travail, non loin d'une K apparition B photographiee encadree d'un nimbe noir.

Lm ESPRITS.- •á Les esprits frappeurs du boule~ard Voltaire, nous dit-il, ne sont ni pour nous effrayer ni pour nous surprendre.

Toutes les personnei qui s'occupent de spiritisme ont YU et entendu de seniblables attestations de la presence des esprits, ou, si vous preferez, de l'existence d'une force psychique.

Il y a probablement un II medium •â parmi les locataires de la maison hantee, medium inconscient,, peut-etre, mais dont la mediumnite apparai- trait aussitot, si l'experience en etait tentee devant une table. Il suffirait meme d'une semblable experience pour apaiscr les esprits. Appeles a la table par les mains iinpos6es des croyants, l'esprit viendrait. Il serait alors facile de le (< moraliser 1) et de lui demander ce qu'il l eu t . J'ai fait cela moi- meme, h divcrscs reprises, chez un jardinier tlii Petit-Monlrougc, entre autres, dont le jardin klait snccngb par les c5prils. De grosscs pierres qii'il croyait venir dc loin, cn des trajectoires jrnrncn;eq, brisnient iinc a une et Systematiquement loutcs scs doclics h mclons. TA brave hommc etait d h s - pere. J'ai 616 le voir. Un dc scs cnfmts Ctnit mi;cliiim ct jc m'cn aperpls bien vite, cn f,xc dc la tnhle qui se mit h tourncr \crtigincnsemcnt.

J'appelni l'cspril qui mc rb\bla. Clrc un aiicicri cnm,irndc du jardinier, morl dcpuis pcu et qui avait CU contre lui J c 1iT.; rcs.;cntimcnts.

11 sc vcngcait en cassnnl lout. Je lui fis enlendre raison el lcs phhornener ccsdrent. LES RIAISONS M A U D I r E S . - 11 y n C U en ces dcrnibres annues, corilinua

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308 I t R V U E SPIRITE -

M. Leymarie avec un impcrturbablc cnlmc ct comme s'il parlait clc cllosCs fbrt naturelles, bien d'aiitrcs cas cle ce gcnrc.

Tcncz, voici des attestations de temoins : A Viry-Nourcuil, l'annee dernihrc, ln mai+on de M. Emilc Picard n ibtch

honl6c ail vil de tous par lcs esprits tnpcigeiirs. RIcul)les, hrosscs, i i~trn+i lcs d r cuisine, tout volait 1211 kc1,tt.;. T,cc jourriaiis tlc Sdiiit-Quentin c l 1:i gril- dnrmcric, convoquhc, ont constalk et rncoritc': ces faits. Dc niimc, cil Iirr- tagne, Ic chrltcnu dc M. dc Coiicsnoiiglc, sur L i roirtc de Roqpordcn h CliiZ- Leituneuf-(lu-lpaou, est agi16 par tlc scrnl~1nl)le.; phknomimes. Les piLy+nns ct Ics ignorants des villcs croient u des ninlCficcs et il dcs (( soioIs )). I,c+ .journi~~i\ se contcntcnt tlc p1ais;~ntcr agr6nl)lcriient. Lcs savants refusent tlc s'occupcr de ccs faits pourtant scicnlifiqiics.

T'oilh l 'occa~ion dc tlkcouvrir ln supcrclierie, s'il y cn n une. Qu'un comit6 se rkuniqse, s a ~ a n t s , journaliclcc c t spirites, pour o l ~ c e r ~ e r le 1nystEi.e 11

di] boi i le~ arc1 Toltnire. s

L'Obser,rtrteur francais d u 3 juin : Aux policiers ont succede des journalistes, des savants, des ingenieurs,

des medecins. Ils ont, eux aussi. entendu, cntrc dis et onze heures du soir, cles coiips frappes, francs, precipite" comme une soudaine canonnade ecla- tarit dans la muraille. Les plancliers eprouvent des oscillations d'une nature particulihre. •á Ce n'est pas tout a fait, dit u n temoin, ln conimotion resul- tant de la secousse : il y a des arr0ts brusques c t des rcpriscs sans cause apparente. La trepidation scrnble avoir une sorte d'autonomie. Cn medecin present, un de nos maitres (le 1% Faculte qui serait au clesespoir qu'on le nommat, disait : •á On croirait que la matiere a des inquiktudes! •â Les mcublcs restaient en place, niais bien nprhs que le phknomEnc cut ccssb, I( les portes vibraient encorc daris lcurs cadres comme des lamcs mobiles imprcssionnkes par le pnssngc d'un fliiitlc. ,>

Les qiicstions soulcvCcs par rlcs faits commc ceus d u boulcvarti Voltaire, sont, tl'nillcurs si troublantes qu'on propose d'y opposer n priori uii coni- plet sceplicismc. Pcinc inulile. Jks incroyant>; s'i~clinrnent ii ln pourisiiilr dc ccs pro1)lbrncs pour en irouvcr 1'cxplic;ition n;ilurclle, cl nc tardent pus a scntir (( l'imprassion dr, cotoycr tlc liaut lc vide, et lc vcrtigc, commc iiii

grnntl oiseau affole leur 1)nt les lenipes )).

C'cst qii'cn effet, I'inconriu qui s'ngitc derrierc ccs iniirailles rie pcrnict pas qii'on l'ignore. Il fiiil pciiscr a lui, mnlgrk loiit. . . . . . . . . . . .

Ccrtes, on a raison clc tlirc que Ici spirites, lcs occiillislcs, Ics Iiypno- liseurs ri'onl ricn invcnth. Les faits qu'ils rapportent ont 6th vus cl ml)-

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J O U I I N 4~ I) 'ETUL)ES PSYCHOLOGIQUKS 309 - p o r l e ~ [I tlcs 6p•âc~i~cs tlilfi~rciile-, e t crltc concortlnncc enlrc Ic pn%sb et le pr&c~il c-t, en clirl, In p reu \ r qii'il fi~iit (( CrniXtcr toute idibe dc supcr- chcric ou d'linllucinnlioii D. L i i s iorsqii'oii C i i conclut quc cc $ont des

mniiifcstnlions p h p i q u e s ,), qoumiscs (( (il (les lois inconniirs, d u ,jomniilc do- I;iil- lerrc-Lw.: D , uri lirc une con~&]ucncc qiii n 'cil en rien conlciiiic cl,~rii lcs prbiniwl;.

a IJ'i~lec8tric.ili~ Iiuiriaiiic J I , lc n ingn6t imr Ii~iiixiin n, Ic rc ~ : i ( t / ~ - i i . ~ ~ z e i ' t d

de ln riialicrc u , cc ioiil Ih ilcs nuits (lui ii'cipporlcrit avcc erix nuciinc cupli- cntiori.

Toul cclln l)iii.1, sans qu'on oie l',i\oiicr, tlc I i L nilgnlion m i m c (lu \iirnn- iurcl. 011 posc, cri priiicipc, iinpliritrinciil, (III(' le surnaturel n'e\i-Lc p ~ s , et l'on piwsc qiir tuul le rc-lc V A (le soi logiilueincnt.

C'csl toul lc contraiiae qui an' i ic, puisqiic inalgr6 t o ~ i s le.; cfrorls puur echnppcr il ln prcu\c , (( Ics innnifcstnlions tlc l'iiiir clc lo Terre II \iciincnt demontrer que ln i~injcurc dii i.ni;orincincrit c<L rnclic:ilcment Snussc.

Je ne sais pas clc qiicl ordre $ont le.; b i t < clu lmulc\ard T'oltaire. Sini5 j e sais bien que si (( la ina1ii.i.e a des jnqui6tudea •â, cllc qui est l'inconscicncc l'indiR6rencc, l'incrtic, (.'est que qciclq~ic cliosc l'agile, tlont le scepticisme des joiiriinlistcs, dc5 sn~mt. : , des i i igh ieurs cl dcs inedecins n peur.

Qucllc 1)rlle Srnyeiir, si ln muraille allait s'ouvrir e t montrer l'nv-rTl>lrE? ,JEAN DIRE.

Gcrzetre d e fi-nnce (ILI 10 nini. Devon+noiis Ih-desau.; ci'ici. na.; esprits ct nu mcrvcillcux? - Cc sornit

aller 1)ien -\.ire ri1 1)r:sogrio. Ces hriiil..;, tout incs$liqiies qu'jls sont, peiivent triis I~icii n\oir iiiie rniiw nnliirclle : ils pcii\-ciil, par cscnipla, Ctrc un simple 1 ) l i i ~ i i ~ ) i n ~ i i ~ tl'Cclio. I I p c ~ i t parf ' i i i t~ii ic~~l SC faire qiie tic< hririts exli:riciirs c:t prril-C:lrc assez loiritnins sniciil ri'p~i'ccilCs ilc fi~~oi-i qiia les .ontles sonrires ~.~fl(: i~li ic~s i1';iillciit li.n])prr ( I I I ' I I I ~ SCLII nppnrt~!iiiciil tlnns tonle 111111 niiiiso11. CI' wr;lil ni1 pliiinomi,ric arinloguc h cclui tlo In snllc (le 1'Ib;ho ~ I I Y , \ r t s - ( : ~ - ~ l i ~ l i ( ~ ~ ~ s .

Thiis ~ v l l c liypc,llii~-~, 1 ( - f ' r~~inisscii~rnlx tlcs cloisons r l les linlciiicnts des \.rrrr.< a'c\l~liiliicixic.ii1 niissi hicii. Cliirciiii ?nit qiic lc son tlcs clochcs fail trcn-il,lci- Ici; vilrcs .....

On pni*lc I)cniicoiip, cil ci1 moiiicnt mi?iiir, tli: iiiyslbrc cl de ri irrvcil lc~~s. W. Croiilics pi'~:lciitl plioloyixpliicr clcs i'itiitt\irirs. Les spirites iihoiidciit. DCS ~ i t ~ i \ i l L ~ , piIr sllrisi*~:ii~, 1 l O l l S ~ ~ 1 ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ 1 1 n ~ i i L I I ? ]~ i~cssc l i t i~ l l cn~s l'irhil1i'5i:~, ec visiaiis ii des t1ii;l:inc.c.; 8iioi'iii(i:;. Or, ces plii!!ioini!ncs, par leur c.::irnelel~c mhmc, se pi.0tcnt Sort peu il I'ol~scrvrition oljcclivc.

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310 REVUE SPIRITE

En voilh u n qui se produit a poiiit nomme, qui se rciiouvelle ;i heurc fixe depuis plusieurs jours. Il ne peut pas Olrc 15 question il'hallucination ni de suggestion. puisque au besoin le plionographc pourrail cnrcgistrer les bruits ct que le phonogrnphc ne se lnisw Pa.; suggestionncr comme unc liyslerique vulgaire. Des l~rii i ts se pro~luiscnt ; ln pliyiique enseigne les lois (le 1,i pro- duction cles I~rilils : oii peul donc ri1 trouker ln cause.

C'est une bcllc occasion qii'oiil 1;1 les sn\arils dc rriontrcr lcurs capacilCs. Unc 10gcnclc commence qu'il f:iiit lucr dans l'roiil'. I l leur appnrticnl tlc rbduirc lc rncrvcilleu\, qui inoiitrc lc hoiil tlc l'orciilc.

M. Renan den~nndc depuis hieil longtemps h etiitlicr un h i t qualifii: ilc mer\eilleux. Le niinikro 123 du bo~i lc \ard Voltnirc cht 3 sn disposilion. JI n r peut vraiment pas e\igcr que cette inaison SC triinsporte h l'Institut ou aii College dc France. Mais il pcut y allcr voir. Il doit inbine y aller voir, il doit se l i ~ r e r ZL une cnquille critique, et expliquer ou h i r c expliquer par scs docte.; confreres ces faits qui e\cilcnt la ciiriositb publique.

Si par dedain il negligeait de s'y lransportcr, on pourrait toujours lui dire que s'il n'a point vu de pl ihomenes merveilleux, c'est sa faute, tout a fait sa faute.

Les rationalistes sont absolument interesses a ce que la lumiere la plus complkte se fasse. Ils nous doivent d'etudier ce cas, de nousjlivrer les resul- tats authentiques ct officiels de leurs invcctigations.

Nous qui croyons a In possibilile d u mcrvcillcuu, - bien que dans l'cs- pece jc sois fort sceptique, - il nous est bien egal que cette inaison soit veritalilenient hantee par (les esprits frappeurs, ou qu'elle soit simplemcilt le the9tre de phenomenes d"~coustique u n peu compliqu6s. Le nnturcl ici n'empechera pas lc surnaturel ailleurs.

Mais IcsralionaIistc~;, qui ne veulent faire clans le mondc aucune plncc aii surnaturel, n'ont le droit de I,iiswr sans evplicntion aucun de ces faits oh lc vulgaire est porte a. voir quelque chose de merveilleus. Ils sont obligbs dc barrer 11 routc &ln snperslition. C'est pour cilx un devoir d'Ctat.

Je rlcinantlc donc quc l'*\c.adCiliio des scicnccs noininc une commiision c h n r g k d'eupliilucr ce qui SC pn<sc houlcvaril Vollaire. On y poiirr;iil adjoindre M. Charcol ct quclqucs aulrcs infidecins. 11. Ilcnan cil fcrnit p;lrlir en qunlito dc sccrbtairc.

Conimz coiilrcpoitls il In commission rationaliste, lcs rkunions spiriles et theosophiqucs non~merciicnt aussi unc commission, et le s;ir 1'bl;id;in cil serait lc sccrCtnirc. Il y aurait des skariccs publiqiics et coiltratlicloircs, oil IC sAr s'assikriiil en i'ticc clc M. Itcni~n. JC serais curicu\ de les \air ai114 f ~ c c ii face, cei dcu\ cllcrs augures, e l de savoir coinhicn tic tcrnps ils SC rcgar- dernicnt sans rire. Jr A N I A ~ c o b r r l ~ .

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 31 1 /

J e l i2ynro du 1'7 mai : D~ bons esprits pensent qu'il aurait htb pcut-cire plus sage de .'ndrcssPr

a des cuorc.istcs ou h de4 occiilti~lcs. Les uns ct les nutrc. sont n1~,11luiilent d'accord 5111- le caractbre surnaturcl tlcs mariife.;talion-.

pour Ic, simplcs chretiens c l Ics occultislcs clirBLien.;, il n'y n pnS de ~ o u t c I ) ~ i i i l ~ l c : - si cc nc sont pas clcs \i\nnl. qui troiiblcnt 111- ndmi- nistr8s dc V. Tkygoiiic, ce sont 011 de.; cli.rnon.; ou dc- ini~rt.; clnmnc;.

ama ais la tloclrinc de l'l?glisc n'n lnrib sur CC poilil: ti.1nuin I 'nnt i rp~ ' ~ k ~ o n ? a / i / & di1 pibrc Siiiiztrnri; t9moin clc r6ccnls opiiiciilcs dc.liiifs nu peu pl^. oii \I$r clc Si;:,.iir rncoiitc cornmcnl une rsli$iouic inorle. ,ortie de ~ ' ~ n f r r , Inissn l'empreinlc carboiiisee de in main sur Li. portc de lit cell~ile d'une (16 scs iincicnncs compagnes.

Parmi Icq o r c u l l i i t ~ ~ qui IIC SC r6clninciit point de 1,) cloclrinc chroticnnc, si l'on est hicn d'accord sur In surnnturnlit6 rlcs plii.iioiili'iics clunt il s'agit, on diRErc ncnumoins sur la nianithc d'btre cles force.; mystericuscs qui les accornplis~ent. Les spirites, les occulliitcs comme les buuddhistcs, s'6cai- tent sensiblement dc ccs derniers.

Pour les spirites, le boule~erseiilent ct Ic tapage clc la inai.;on d u boule- vard Vollaire doirent Dtre attribues, sans conteste. h ucs mort., et voLi comment : , En spiritisme, on admet que l'hoinme ~ i \ a n t cst coiiiposi: de trois prin- cipes : l0 l'esprit ou inlelligence, en latin : mem : I1'iil.tinct ou mediateur plastiqile ou cncorc corps astral, cil latin : aizimz; 3> I 'anin~i l ou corp. matCriel, en 1,ilin : COq)?GS. Les hois nc Sont qu'un sails powuir ;c abpnrer autrcmcnl quc par In mort. Lc premier csl u n esprit 1)ur ou incrci., Cinanant de Dieu ; le second c i t crCC, il est l'intclligencc dr l a i mntiibre, il e-L son Prin(,ipc iiiotciir, il csl inlerm>tlinirc cnlrc lc piciilicr cl Ic IroisiQinc qu i est, lui, 13 mnliOrc habilucllcniciit pcrcuc par nos wiis.

Or, n p r k 1 , ~ mort, Ic m e n s c l I'nni,izn b'en\olcnt cn.tmlilc du c o ~ p v ~ 1 flollcnl tlniis le /luide a~li.ctl, sorlc d'kllier inlisiblc, iiiipoiitlEr,~l,lc, iaman6 des aslrcz, qiii c-1 rbpnntlii ddnb l'univers cnticr, mii. cttlinppc ciicorc u 113s i n s h r n o n l s dc pliysiqiic ct tlc rliiinic.

Dans cr nouvc~iii inilicw oh Ic trniiq)ortc ln morl. 1 lioiniiic, rctliiit :tu mens cl '1 l'uiuwa. ],rcntl iinc nholuc cotcwience dc w, ~ili inlion ; il coiiscrjc les nffcctioiis coininc lcs 1i:tinc.s tlc sa vie ; il n (le- trislcssc, ct (le- joie, colll~tic tlniii 1 , ~ ~ i c ; il g:irtlc, ,uiLnnL quc celn lui c-t prwiiis, Ics zoiits c l Ir; h~l~i t i l t lcs de ln vic. Lcs bon. niorls vculciit d u hicn nu\ 1 i \ ,iiil&, Ir..; mhcllaiili clicrchcnt 5 Icur iiuirc. Siil tl~iiilc pour uii -pirile quc ilc. c-piil i Dervcrs nc rcsidcnl dans In m i i o n liantkc.

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312 REVlJE SPIRITE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ?i?is que i'nii.~ ccintrc il?;: manifestants in~ i s ib le s , contre des sorciers ou

de; r!iahles? 1-11 simple vardi in de ln paix, o u m h e un coinmissnirc de policc r6cemmeiit iionmii., n'ont probsblement pns I'aiitoriti: neces~nire prl:ii. apprClic.iic1cr nu corps. I:IU pliit8t l'Aine cles gredins ~ c n u s des enfers, oii tout a n iiioin;. d u Pure-L;t:l-iniie. 011 s'en rcinit aux us ct couturnes (ln In sn i i~c burcniicis:iLie : on prit !il voie Iii6rnrclliquc, e l le prtlfct dc policc tliil: ci!l.i.er cil sci:iic.

.\!i ! l'on vc>i,ib;iit 1)iei-i .i ? I I I plii:iioinhne, contraire nuu lois socirilcs cpi i ~ , ~ ~ r d i s c r i t , I I ? - inpages noc.tarnci, c i niissi niis lois (le ln pesaiiteur qui rie i,i:ii?irnl. n i l i i i ( 1 l Lrc le tl6l,lawiiicnI. de n i r u l . 1 1 ~ ~ sans l'nidc (le, roliiisies ili5iiiW. ii !-i:ui.i, riii ~tai~txit h 1:i F i i ;i ttc p111;iioiiii':ne i'6sislcritit h iin iniigistriil n1i5 .~1

1 ~ 1 C I I p ~ f l i ~ ~ I I I ~ l'est 11. le 1,rbrrl (lc p l i c c . (21- fut i i n ~ i.iii1i3 nlinircb. On 111:piklin vers le p/16novzive 11:s inrillciir.

n , c ~ : i ~ ! ~ ~ (Ir I ; I \ < I I Y ~ I I ' ~ et III? I I ~ I I ~ I I W , (11 l'ont, m i t [L 1c1lr tc t r le pllls fin, /i~iii?v'.

111 l ~ i c n ! iii;ilcr~: ibr tl(1ploic~ii~ic~iit (Ir Sortes. continua cl s'c\;a;pc;ra nii:nic 11. I i . ~ i n l ~ l c i ~ ~ c i i l ilc t crrc en r1rnrnl)rc.

Ei l'on r11;cl:irn qiir I( toiit rit. ri- ii't;Lait rien B. 01 . 11iiil~i'C ~,t~lLe :~~firnl:tIi~:)ii. 1 1 1 1111i~noni~nc c011Linuc t~ se p r ~ c l ~ i i r e :IVCL;

dt'~I~:~~iatii:iii. \ ~ I I I ~ J ~ ~ O I I S , rli:\liiit i i i r o i ~ ~ ~ ~ ~ ~ i ~ l i p i r s i l ~ l e cl(? ~llrli],]p.; ( l i ~ ~ o r r l o i i i ~ ~ ' ~ PI 11i: 1 ) 0 r l ~ < :?ILI>~II~I?S (111 (', !;,,;//,,?, f i . r , i , / j j ~ s . Dps jo~lrnnli.;{C.; 1- .;i)iit ~116.; V ~ I ~ I ' J

(11,- ini 'drciii~ Y''. s i ~ t 1-ii--<'m. i.uii11iiii~. EL t o ~ i s cn rc\icniieiil, C O I I P I . ; I / T L I I ~

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7

I . imPO~il)i l i te d'esplir~uer par la ii~alliemntiquc ordinaire, ccttc bizrirrc insolence des C ~ ~ O S C S .

Alors soiit i n t c r \ m u e s cl'iiutrcs niilori1i.s : les nrchitectcs ct les cntrcpre- I,eilrs. O'n n viclnrigt!, on n ausciilt9 Ics m i r s , on il plongc Ic spkculum tlnns les conrliiitcs tl'e:iu, oii n filissi: des sondcs tlaiis les liiynux h gaz, on n illterviewb lc tdhplione, quelques rniiioncurs oiil psychologis6 l'hriie iles cbemindc~ cl plilsicurs riits-tic cit\'c ont vuriiih les sous-sols dc Iii ninisun hantee jusqu'h l't!gout incliisivcmcnt.

~t niillc dUcouvcrtc ~ntisl'iiisailk nc viciit incttrc lin h notrc nnsiklb I ~ i c n jllstifibC.

Cc serai1 l'hciirc, cc nic scml>lc, clc faire nppcl h clcs sorciers, il ~dcs rn;ignc':- tiseurs, a des m6rliiiiiis spiril.cs, i~ cles iloctcurs liypnoliscurs, ii tous ccus qui sc larguent de cornpreliclrc 1'incoinprCliensiliIc. . . . . . . . .

Si, coininc niniiitcs pcrsoniics l'iiffirmeiil, u n pliCnoin~he Clrnngc sc pro- duit boulevard Voltaire, il faut qu'on cil nit le fi11 inot, coiitc que coute, dut-on rOquisilionncr cnscmble .les hypnotiseurs clc In SnlpCtriure ct les somnambules extra-lucicles, Ics m9decins et les mngcs, les pr6tres esorci- seurs el les poetes fantnsquec qui nrlorcnt Ics nouveauth.

Songez bien qu'il ne s'agit pas ici de superstition Ci encourager, mais de phenomenes B Flucidcr.

Quand Galvani vit des grenouilles mortes s'agiter subitement sur son balcon en cic con~uls i fs tremblements, ii ne prit aucune peiir clc l'Inconnu e t trouva I'electricit~L Quand Denis Papin vit danser Ic couvercle de sa mar- mite, il ne clicrc11,z pns h s'elif~iir, inais sui t'orinulcr 1;i tli6orie de la vnpcur.

Tout pliCnonii:iic V ~ < I : T F I ~ doit noils inc ik r il iiiie dhcoiirertc. Le hrncux bon Seiis, qiii s'y rcl'iisc,r;iil. il priori, ne scrnil qile roiilinc. C'csl (Y? 1 ~ 1 1 1 sens fn~lsse, qui fciisitil, c11 1832, dirc nus ad\-(trcciircs clos rnl/mn?js qiic 1cs roric:s ne po~irrnieril pas iiiorrlrc sur Ics rails, puiscp'ellcs ii'nvaieiil, pas tlc clcrils ; et c'est cc indinc l~ori sciis all.krC qui poussait Ic perc Uouilli~utl ii :il'lirincr en pleine ;tcntl~niir, dcs sr:icriiw qric le plioiiogriil)lic btiiil iiiic 11Iii;iic, c l (Iuc I'opi~rnlcur n'i:tnit qu'un \ ciilriloqiio.

Ln supcrslilion roiisislc ii ciitiiitlrc iin ]~ l i~r io i i i~ r ic , 13 .scicncc tloil clicr- cher a l'cspliqucr salis crniiilr. Soul'flcr tlcssus ii'csl piis joiicr.

Ihrir ,rc COUDRAU.

~ h c ~ n i i . riu 2 jiliri : La pri!Scclui.c clc policc n cliiirgC soi; :igciit Ic 1)lii.s rL1~ulh tl'iillcr ~ o i r cc

qu'il cil rctoiirnnit. hl. dnuriic n pnssC pliisicurs iiiiils diiiis l'ii-iiiiicii~~lc. 11 a intcrrogk les \.oisiri*, cs~,loi,tJ Ics coiiis ct recoins, c l iiyarit ciitcritlii,

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314 REVUE SPIRITE -

comme tout Ic monclc, de grands coups d'une origine vague, il n pris ronge dc ses hi~tcs, lcur donnnnl iiiie c~plication plaisanlc ct facile.

Or1 lisait dans Ics journniix quclques jours plus lard, que tout &tait Iini, qu'on n'cn tcndait plus rien.

Cc n'cit pas lini, on entcntl toujours. RInlgre Ics c\plornlions, Ic.; cnqiiCtcs, Ics iiigit~icurs qui ont visita les

tuyni i~ , i~inlgre le coinrniccaire de police, malsr6 lc brigadier .Jaunie, ]iloins heiircuv lorsqii'il s'ngii, c1'nrrc':lei. tlcs manif'c.;lalions que tlcs assassin\, le bruit in f~rna l continiic. Nous en avons eti. tbirioin vcnclrccli; l'avant-1cillc, notre conlrbrc Carles (le.: Pcrrihre5 en nvnit Cle L61iioiii aussi, ct sa brn\ourc chrelicniie ne l'a-vnit point gardC d'un certain frisson peu orlhodoxc dont il s'cst pu1)liqucnient confesse.

.l'ai eu l'occasion d1ns4~tcr . en curieux de toutes choscs, h des manilCs. tations physiques si peu communes, que j'ni ~ o u l i i enrichir un lmgnge niodestc, mais r n somme assez rare, en allant voir comme lcs autre.;, et aprus eux, - m'inspirant clc ces paroles dc Vollaire, de circonstancc dans cette ~ i s i l e 2 la inaison du boule^ ard place sous ses auspices : (( Quand on a fait une eupericnce, le meilieur parti est de clouter longten~ps de ce qu'on a vu et ce qu'on a fait. r> Cc que M. Vncqucrie, nu sortir d'une s6:ince spirite, exprimait dans cette jolie phrase : CC J'ai toujours trouvo saint Thomas bien credule. )) Mais lorsqu'on a sounlis son evpkriencc au crible du doutc, pourquoi sc taire, fut-cc dans la crainte lliche du ridicule?

Ccuv qui sont alles boulevard Voltaire ont entendu ct observe ceci : rntre dix ct onze heurcs dii soir clcs coiips frappes, francs, precipites. On tl~rnit d'une canonnadc soudnin eclatant clans In miirnillc. Lorsque ccs roups s'entundcnt le matin : C( C'c.sl le fort dc Vinccnncs O , c.rk ccn rianl le voisin du tlcssous h cclui c h tlcscus. Lcs oscillations du planchcr sont d'un ordre a s w spbcial. Cc n'cst pas tout h bit la cornmolion rbsultnnl de la secou-sC : il Y n des :irrEls 1)rusqucs c t tlcs repriscs sans musc apparente. Ln frfipi- dation scnil)lc illoir ilne sorlc d'nulononiic. Un ni6dccin present, iin clc no4 innitres tlc ln l<icull# qu i scrnil nu d h s p o i r qii'on lc iiomm&t, nous di.,iil : (( On croirai1 que In miitiare n dcs inqiii9tuclc- ! 1) Lcs nieulilcs r c i t o i d immobiles, ri~tiis bicn aprhs quc le pIi6nombnc ciit ccsse les porlcs 1 il)r,iicllt cncorc dans Iciirc cndt'cs. Conlr~le dcs Inmcs mol)iles iinprcssionnecs pir Ic passage d'un fluide.

Eous nuiis rc,nrtlion.;, clincwn agit6 dc pcnsitrs cli~crscs, car nous pri1lCS- sions cliacvin sur les niystbrci tic ln naturc des opillions conlratlicloiinc~; nous n'n~icin.; (le conimiin que In con~iclion - c h c ~ il'aucuns f0rtirit.c I I , ' ~ ulw observnlion piiticiilc dc plusieurs jours - quc nou.; vcnioiis d'asti-lcr

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1

J O U R N A L D'ETUDRS PSYCI-IOLOGIQ:JRS 315

<phenombne dont il no fallait point dcmniirlcr 1s raison - h ln raison. il

Ce p s 1,. prcmicre Sois que (le.: sortes tlc cyclones occultes s'alinltent des habitations. Voiis rnppclcz-1 011s Ics incidcrits (le In rue de I~oiiiogne

sur et de la rue d u IIanovre? On innsrliin par (les c\plicalionc quclconqucs l,insucc& des reclierclics. C'csl toujours le m h i c iiinsquc enfantiii.

~ ~ ~ & s tout, il cst peut-0trc snqc tlc traiter le.; iinnninalions quc ces ev6- ncmenls surexcilcnt par le sccplic.ismc. I,c rviiiidc est sain. IN- qu'on 59,,harnc h la poursuilc clc ccs prol)lbrilcs, on n 1 iinprccsion dc coloycr (le liaut le vide, - c t IC ~ c r l i g c comnic IIII graiid oisc3nu atroli. ~ o u s l),d lcs tempes. Au-dclh d'une prutleiilc lirnitbc, h tliioi hoii apprrntlre? EL iiii~inc a

bon aller jusqiic-lii? .ipprentlrc n'cit-cc 1x1s s n ~ o i r qu'on ignore! El n e faut-il pas beaucoup dc science pour arri jcr h dirc : .Je ne sais rien.

NOUS nous rOpOlons : ccs n o u ~ e a u l 6 s sont Lrii..: cicillcs. Ln maison liantec est des premiers hges du iiiondc. Le di\;-huiliCn~c s i i d e , qui n dkinoli taiit de choses, l'a h issce debout. Voila qui nous devrait Iiumilicr. Rous prcnons en pitie nos predecesseurs parcc qu'ils ont cru R des p1iCnomunes nuxquels nous-memes, m e c d'autre- formules, nous croyons. Sous avons ri dc leurs possedees c l nous ayons nos grands liysteriqucs. Lcs consul4onnaires de Saint-Medard sont a la SalpiXriure, e l U r h i n Grandier, docteur, opure u Nancy.

Nous avons r i d e leurs revenants et nous concevons, - oh ! pas partout - qu'il existe u n Ctnt nomeau de la niatiere, crb,iteur de spectres humains que des centaines d'eqpriis sn\iints ont vus, que Croolts a analyses ct plioto- graphies, dont le cloctcur Gibirr a pris des cinprcinles dans du pliitre, quc les peintres Resnard ct James 'l'issot ont prznts tl 'nprP.~ nntzwe. X U U ~ nlons ri de la doublc vue, et Tnine, lticlict, WaIiacc, a\ pc tous leiirc collL'giies dc la 80cietC dec rcclierrlies psycliic~ucs cl lc doclcur Lom1)roso ont nilinis cn Principe la possil)jlilC tl'unc coiiiniunic;ition iympntliique dc l'esprit a diqtance qn'ils ont nonini0 tCl6pnlliic. Nous n\ons ri tlcc csprits fivppeurq, et il n'est point d'ni1n0c cpii 11'aiiiii.rie sa innisoli hant0c dont riou.: sorton.; inWiets, graves, irrcsoliis.

Et CCphenoinhne qiir noiis \oyons n'cst que I n confirmation tlc rScits que nous a faits. Toutcs ces iion~cniitG.: ne ioiit noutcllcs que poiir les

nouvenu~ vcnus. Elles on1 i111 p,i-.;C, unc Lriitlition, ct cllc.; o l ~ c ~ i s ~ c n l , toute4 lcs aulrcs n-iniiil'i.rlntions de 1';inic (le ln k r r c , :i tl'iiiclii(~ti~lile~

hi9. LC spirite, l ' ~ e c ~ ~ l t i s t r , l ' liypnnli~ciir, n'ont iicn iri\rnlC, ricn i inokb : Ib trou14 dcs phbnorn8neh; par I'CLudc, ils IP- 0111 provoquks. e\ii:.ikr6s, .a?lifies, culli\Cs, si l'on pciil dire; iiinis il* ii'oiil p s nppoilc lin fait lhat. Ces muniScstnliona incolibrcnlc* c l ~ullnir.ibles, quc les l i i r c ~ olircurs

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JOURNAL II'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 317

iroublarites. Fatalcment, de l'hypriotismc on passera a l'occultisine, conduit lYordre mSme des phhnomhncs nerveux.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . AU second habite le f~hricnnt de chaui;surcs qui fernlrzit sn boutique il n'y

qu'un inslant. S l fenimc, afrolee, s'est rbSugi6c a la cumpiignc. Lui-mOme, tout en ne disant rien. est sin,=uli&rciilent frappc et assombri. C'est au second et au troisieme iIue les manifeslalions se produiscnt. Nous nous arrb- tons au troiiieme. Rous soinmes fort nimablemcnt accueillis par une jeune personne, M1k A.. ., couturibre, dont lc pere, cocher, est deja rentre et dort

. . . . . . . . . . . . . . . . . . dans sa chambre, sur le meme palier Nous nous elitaisons tant bien que mal, nous excusant du trouble que

nous allons apportcr dans cette trunquillc demcure. Mlle A... est chez elle avec une de ses amies, qui travaille avec clle, jolie personne brune, a u type israelite, recemment mariee; ct une aulre amie, petite, dkja vieillotte d'aspect, bien qu'elle ne scmblc pas agee, trbs douce, l 'a i l u n peu vague, qui habite le quartier et coisine de tcmps en tcmps.

On cause, lc sujet est tout trouv6; on e t~ id ie les causcs possibles dc ces detonations mystkrieuses, et l'on nc trouvc ricn. Ln petite damc ires cloucc Propose d'essayer d'interroger une Inble ; peut-0tre aurait-on In clef du niys- tere.

Nous sourions il cetlc proposition naive; parmi nous, un inOdccin e l u n cllirurgicn, le doctcur Iirctlies ; deux csprits mnlerialistcs, posilif's, ncts e l Peu ~usccp t j l~ lc i d 'cml~allcii~cnl; nc'anmoins, nous sommcs nii pays Smlns- %UC ; nous acceptons. Oii troiivcr une tc l~lc ? On a\isc. a la cuisine, cil Iiois blanc, rudimenlliirc, lourtlc cl carrec, dont lc dcssus es1 assujetti par quatre gros clous; nous nous groupons ;tutour d'elle, tarit Liicn quc ioal, la cigarcltc aux dcnts, a1)rii.s avoir cnlcv6 le liroir, ct nous iinpoioris lcs rnllins S"s pouroir rious regarder, tant nous avons crivic tlc rire. - l)u diablc, dis-je a Bourgade, si jamais nous arrivons a remuer cc monument ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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318 R E V U E SPIRITE 1

Tout h coup. une oscillalion se produisit dans la tal~le, qui, n l i w : G ses pictls mal C.qunrri~, senll)lait Suir sous nos tloigls. Puis, des craqiicmen,, successiSs se produisircwl : chacun de nous maminait son voisin dcvincr quel etait le mauvni~ plniwnt qui poussait; l'oscillation, plus rnar- quec. sc produisit en sens irivcr.;~; le< craquements devinrent plils fie. qucnl$; il n'y avait pllis il douter, inspection faite dc nos genou\ : il se passait, dnns cc morceau de bois, quelqiic chose d'anormal.

Sciilc la pclitc bonne fcniinc demeurait sereine, attentive, presqiic sou. riante. - Monsieur, me tlil-cllc, voulez-vous pcnscr h quelqix'un que vous a,,,,

bcaiicoiip aiin6 et qui e.t mort :> Je fis un signe d'asscntimcnt. Sans mot dire, je pensai h mon p h , mort

il y a di\-huit ans. - Bons amis, reprit-elle de sa voix douce et tranquille, &tes-vous la? Si

vous Ne.; I A , repondez par un coup. A notre stupufaction profonrlc, In tablc se soulcva, presque malgr6 nous,

et frappa un coup net, c1'~in seul (le ses pieds. Il se passa alors une serie de phenomenes tellement eutrnordinaircs, dans ce cadre simple, sans compe- rage possible un s c~ i l instant, cjuc nous en fumes bouleverses.

Le docteur de Bourgade, qui s'euprimait pllis clairement que la dame, prit la parole et interrogea l'esprit. La premiere question qu'il lui adressa fut de nous faire connaitre %un nom.

Sans hesiter, lettre par lettre. la table ecrivil mon nom. - Mais, lui dis-je, votre p r h o m , s'il vous plait? J'etais certain que, s'il y avait supercherie, le prenom de mon pEre serait

impossil)le h trouver. .Tc ne l'ni pas prononc6 ileu.< Sois en quinze ans et, seul, h Paris, j'eusse pu Ic dire L)onc, pour ecrire cc prenom, il f d ld t que ce iilt bicn rhAlcment un pouvoir surnatiircl qui animAt momentari6ment cetle table de bois blanc.

Sari.; iinc sccondc d'licsitntion, letlre par Icltrc, In table trnqn le prcno* clc moii pbrc : FriktlCric. A rli8~qiic lettre nouvellc, je me scntnis clcvciiir plils pille ; po tir moi, lc tloiite Otai 1 dc\ criu iinpossiblc.

Je passe sou.; silericc ]CS (l iver~cs r6~Cliilions quc nous fit ccttc l<d)lcl re\illtltioiii qui fr~lppfirciil siirces.;i\cment pliisicurs tl'cntrc nou- dl' m6mc ninnibre. .J'Cl:iis Trop boulr&\cr.;C pour intcrrojier; je pa.;s,ii 1,i I)clr'ole au tloctcur qiii, i~'oiil)li,lnL pli lc niotil' qrii rioii- avait amenci.;, t l c i i i ~ ~ ~ l ~ l ~ ~ ' la tnhlc qiiclquc.; c\lilic8itiori.; sur Ici 1)ruit.; mysl6ricu\. Ellr rfpontlil nc1Lc1111~1it: les 1)riiiLs n ' , ~ \ ~ l i t ~ n t ~ ~ I I C U ~ I ~ ~ I ~ ~ ~ I I ~ C phy.;iquc; c'Chient cl(' n'au- vais csprils qui puur~ui\,iiciit un tlci loc,itaircs tlc la iiiriison.

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,nt-ils licu cc soir? demanda le docteur. hle resta muette. On insista ; ln matibrc Ctait devenue inerte; plus itions, plus de craqucment ; l'csprit venait de partir. secondc mdme, nous entendions, d'unc facon trbs distincte, une 1 violente montant dans le mur dc ln maison. Sous nous procipi- ; la premiOrc pibcc, qui donnait sur la cour; quelques sccondes ondc detonation, qui imprimait aux murs une trbpidaliori pro- ruit analogue h celui cl'unc porte cochbro tir& ii toute volCc, en t. )ut; au second, les locataiics. affolCs, avnicnt ouvcrt les fenetres; s s'btaient sauvCcs, h moitii? vhtucs, dans la rue ; on cntcridit :ris dc terreur, et plus rien; le silcncc de la nuit s'otendit sur ln iysterieuse; nous ne pumes que remtxrquer cncore pendant nstnnts Ics portes qui tremblaient sur leurs chassis. mations rCpCt6es cn sont arrivees a luzarder les plafonds, h arruter es ; ceci, sans traces %isibles, sans odeur, sans aucune cause appa-

rente. r ort emus, nous rctournhmcs clans la piece du devant nous grouper e la table qui venait de nous dire de si etranges choses et de juste (1 la minute ou les detonations se faisaient entendre.

devenu superflu de nous recommander le silence; nous etions ntifs; moi, je dois confesser que j'etais livide. le la table recommenca ses mouvements nerveux, ses craquements, ements extraorclinnires, la voix clouce et posbe de la bonnc femme

----ilda moins ridicule pendant sa question habituelle. - Bons amis, Btes-vous l h ? Frappez un coup si vous etes disposCs h

*4nn~dre . nediatement, la table so souleva par un coup net, diircmcnl martel6 ! parquet. Les questions se pressaicnt sur nos lbvres. Dire ce qiie cette

table nous ropondit lr ix bien certainement vous fiiire sourire. - Ce sont nous, (lit-cllc, de mauvais esprits qui poiirsuivciit dans la

maison un locataire, M. S. Et clle ecrivit cn toiitcs lcttrcs Ic nom dc cc locataire que \ou< mc pcr-

mettrez dc nc pas r6pQtcr ici. Si ce locaLairc quittc la iiini~on, lcs br1iiL.j cesseront irnm~dinteiiicnt;

mais ils lc suivroii t ou il ira habitcr. C'est lh uric solution un pcu I',~iitnstiquc, il cst \rai, mais (18jil corr0f)oree

Par nos information.; pcrsonnellai ; elfcctivcnicnt, cc locatnirc s'c-L ahcntC

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3% R E V U E SPIRITE

pendant quelgiiesjours dc o n domicile, et le.; bruits nc SC sont pas procluit$ pendant tout Ic tcmp* qu'a dur6 son absence. Simplc coinciclencp, aucun doutc.

Jc nc prfitcriils pas 6claircr l'adinini.;tratioii ni lui donncr la clcf' r1'uil niys. thre qiic les inccstigalions les plil.: miiiulicuws sc.rnblcnt dcioir lui r r l ' i i q~ r , jc n'ai oul lu qiic rctrncrr icai l'liistorirpc c u c t d'iinc niiit f i m l n ~ t ~ ~ ~ ~ ~ ~ nu cours tic iaqucllc nous n\•âii.i cl(: Ici; l6moins tlc plibnombncs iiitl~~iii,~l,l,,,, Lc catlrc dans lequcl il.; \c protlaisdicnt Ici; rendnicnl Cui(1cmmrrii Iiicn

plus sLii.;issants; mnis il cklnit tl'unc tcllc si:~iplicilfi, t ~ l l ~ i i i ~ i l l riitliiii(li1titirc quc l'id& d'un wbtcrfugc. d'une plaisantcric c~uclconqiic, dcviciil nb,olu, mcnt irripossible ii aclmcllrc.

Donc, nous arons cii la preuve que, dam ce morccnu tic bois I)lnnc, l 0 1 ~ ~ ( 1 , hoitcus ct mnl equnr i , sc: manifeste sous ccrlainrs influcnccs, un r ~ i > i l \ o i ~

occultc, surnaturel, qui bcoutc, qui comprend et qui rfipond. Appclcz cclit fluide magnktiquc, pcrdes-vous dans des termes plns ou

moins compliqiibs ; irivoque~ les mediums ou lcs incarnations, peu fi'im- porte : le phenomCne n'en sufisiste pas moins, ochappant a la science, echappant a ln raison, planant au-dessus de l'intelligence humaine. Que les esprits forts se contenterit de railler e t de sourirc; que les docteurs, sceptiques cncore, cssaycnt de resoudre cet effroyable probleme, posb par une bonne femme illettree et un morccnu de bois blanc.

Nous donnons, sans la tenir polir e~ccllente, la solution naivc de ln bonne femme et de la table dc cuisine. Libre aux uns de sourire, aux autre5 dc cherchcr ; narrateurs fidelcs, nous ne faisons que retracer dc ln facon la plus concisc Ics faits auuquelc nous avons assiste.

Et si ~ o u s nie demandc~, pcrsonnellcmcnt, mon opinion, ;i moi qui rie suis ni physicien ni docteur, jc vous r8pondrai simplement ce que j 'ni f i l cc matin, apihq la soirec boulevcrstintc oii mon pi'rc a signe son noni tlms cct cscal)cnu de bois blanc : j'avitis chcz moi une collection d'o~ivrngr+ w IC spiriti.;me, dans Icsqucls je m'btais confin6 depuis i l c u ~ jour?. J1;ii scilli quc ln friiblr, iritclligcncc dont j'6t;iis doii6 cacillail dans moi, crrtcau comnlc une lumihrc Iblotc, mal protBgt5c p i r lcs ~ c r r c s :t riioitit: fi.1Cs i1 '11W

lanteriic. J'ni ML des gros bouquins lin c\ccllcnt 1,nllot et, arrive ail pont dcs Saints-l1hrc$, jc l'ai laisse tomber t l~ i i s la Seine, cil rcgartlniit loiicW mcnt lcs ronds qii'il hisail dnnc l 'cm gIliuquc du flcubc.

I<t, su i rmt lc desir cxprim6 par mon pbrc nu cours clc cette nuit iiiou hliablc, jc mc suis arrulb, au retour, sous lec voiitcs de I , i hfndclcinc.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 32 L

-- N.D. L R. -Dans l'au del&, l'esprit n'cmportc que le rbwltat de ses inves-

tiptions sur le monde exterieur don1 il n'a pu avoir la connnissance qu'P des cinq sens mis u son scrvicc ; nutrcmont dit , il n rccucilli, B la du corps dont il s'est servi pendant une cuisteilce, un quantum

d'images qui repr6scntcnl loiis lcs nclcs commis nu cours dc l'incarnation et que son moi pcnsnnt n cnrcgistrb.

A peu d'cxceptioris pros, li l'btal d6siiicasn6, lcs 13sprils, en reponse a nos i n t e r r ~ g n t i ~ ~ l s , nc peuvent nous rcnsci:,.ner que tl'aprus lcur experience ,quise sur la lcrre ; ils reflutenl lcur savoir iutcllcctuel el nbsolumcnl to~ i tes leurs id6es acquises daris lc milicu qu'ils ~ ' ~ l a i c n t choisi.

Tout en se servant du phenoinune spirile, cc qui btablit sa realit6 pour son fils, M. Des l'crrifircs a du lui parlcr comme u n fervent catholique le peut faire, et ce dcrnicr, cn jctunt u ln Seine un coli dc vol. spirites qui l'eussent guide cn l'eclairant, imitait cette pauvre bbte qui, pour esquiver un danger inconnu, placait sa tkte sous l'nile.

Un homme de ferme volonte doit affronter le ridiculc immerite, surtout lorsqu'il a eu le courage de rendre hommage au fait brutal de la communica- tion entre les incarnes et les desincarn6s, cc dunt on ne saurait trop lc feliciter. P. G. L.

Sommes-nous vulgairement et completement formes dc petits globulcs maleriels, visiblcs cl pesants, appeles cellules? Ou s'ajoute-t-il a nous une partie 61her6e ou invisible, I'espzt ? Aulremcrit dit sommes-nous tout matiere ou composbs d'esprit et dc matiere ?telles sont les deux hypolhescs de la science contemporaine dominant la constitution intime de notre Otre.

Qui a raison dans cctte lutte ancienne, et malgre ccln toujours nou\ellc du materialisme et d u spiritualisme '? Est ce l 'un des deux ou tous les dcils?

Demontrons que tous les intcrinedjaires existcnt ct quc la matiore invi- sible, impalpable, presque e\istaiitc, pcul sc mniiilestcr visihlc, l)dpnl)lc ct trbs cxist,antc. C'est 1A une quc~liori ilc (legres, (le Iraiisilion. inscnsiules. tant est vrai lc vicil adngc de Linno : Ln nntiirc nc f,iil pas de saut n.

La base du spiritualisme conlcinporiiin ou pliilot d'iinc dc ses f'ormcs, Ic SPiritisme, es1 111 11ossiI~ilile dc ln cl6ingrbgation infinitbsimnlc clcs corps Pesants et leur rccoiisLilutio~i daiis clcs lieux o u sous l'influence d'agents d'%errnines.

b i d c m m c n t lcs inatbrialistcs ricnt ct sc moqucnt dc cc cheminoncnt invi- 21

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322 R E V U E SPIRITE -- -

si61e dc ln mntibre: ilc ccs p6nttr,itions qiic pcriolinc n'a vucs: (le pl-ienombiit~s clils npriorly. oii des ol~jilt';, riqiircs, i~loli'cs .., ;rppnrili.wnt sans q~i'oii ail iijibinc wiipcnoiiiii~ 1,r c.,iiisc gi.~ii:r,dri('i> ( I P c'(% ~ l i n l i ~ ~ ic?1i-,ltionS tl'objcts iiiimnli.ricli;. 'i'oiit i8.I nd (I prir,ri; coyoiis q i CC iiiodc [l'agir est Yationncl cl si les idhcs de.: spiritc>s ne soiil pnq t r i s sc~ic~ililii~iics.

Avouons toul d'nbortl qiic ccrtniiis iniluitricli on1 fnil r l i i ipirilisirie i ~ n

syslbmc h h u e s , u n moyen il'c\ploilcr 13 crCtlulite Iiuii-iniiie, c'cllc mille in6puis:~blc hns6c sur l'nltir,~iicc \ers Ic mcr~r i l l cu \ . S'cnsuil-il quc des plidnombncs t m y u r k , f,il)riquis, tlc 1 0 i 1 k ~ pihccs, pnrloul LIU\, iki.chif~ii\, cnipi:cliriil l'cuistcnce dc S,tits rCcls c l iiicoiitcslnhlcs. Noil ccrlcs. Qilc (les inrliviclus s'iiitiLuIenL ~ C I ~ F F CL 11'tricn1 de cc, s:i\nnls nnliqiics ni I'i.iir.rgie, ni la sciciicc, n i surloiit lc iiol~lc, tfi.iint6rcssciiient, pcix importe, i l f,tiit lo i r ce qu'il p ~ i s t c d ' i i id~~iii i~blr cl tlc l'onr16 d,ms le* croyaiiccs dc yurr ! nqqte

mi l l ions d'indi~idiis : il 5 n, cn cllFe1, dan.; les rlcix\ lii.inisplicres, qiinrniile millions de pcrsoiincs croynnt h l'cuiitencc des csprits c t il ln possibilite pour eux d'apparaitre auu \i\nnts.

* * 1

Sans etre aucunemcnt spirite - et c'est mon cas - on peut rcconnnitre le bien fonde - sinon dc tous leurs plienomenes sans en admettre ln c m % - mais voir, clcmontrer irii?inc quclqucs-uns des t'nits materiels qui leur a e r ~ e n t de bascs, notaininent ln pdndlrntion de la nzalzbm et son chcmitzcii7e?ft znvzszble. Ln dissolution des c o r p dans les liquides, les rriirlan~ccl liquides ou gaLeuu sont bel et bien cles prirpnrntioiis intimes et i n i i d ) l e s des corps materiels ; on voit lc rdsultat, mais on ne saisil pas sur lc fait le pli6nomhc.

Veut on il'nulrcs introductions inkisibles dc sub.;tmc;cs ? l'elcctricit6 sous ses diverses formcs cn i'ouriiit le moyen. Prenons dcs cxemplcs. trnkrrs des corps coiiductcurs dc cctlc forcc iluidiquc invisiblc ct iiiconniir dlins son essence, on pcut lXrc cntrcr, passer, tr,ivcrscr, tels corps ~ I X C l'on \OU-

drn. Les courtinls i:leclriqiics colztinus C L di,contirt.us tlhsngrbgcnl ln miit iur~ ; ceux-lu. en ri:p,irent les Cldmcnts, In gnl\anoplnstie porle cn pnrticulc~ leiiucs, ~ i u i s i b l c ~ nu niomcnt prOcis du dCl)oL, lc cuivrc, l'or, l'argent *ilr les objcts oul lus ; ceux-ci, nus courants iiilcrrompus, lrniisporlenl lcllcs quelles Ici; \ubclnnccs. Dcs rtarlions cliirniclucs se produisent par dcs cliaii1- gcmcnts dc coulciirs tldniontrnnt ii~rdcusnl)lcrncnl et scirnLifiqucrri~ii1 clieminenzent invisibie CL la pdndlralion Cgcrlenient in~ i* ib lc clcs coi.1)'. PrCcisons. Le sulfate dc fcr cil solulioii daris l'cau cst intibiblc; lc prussiJlc de potassc es1 lhgurernc~it jaungtrc ; ccs dcu\ corps cri prdscncc t l o n ~ i c n ~ une bclle coloration hleuc. Si jc place d u prussinte (le potassc, par c \ c m l ~ l c ~ il l'iritbricui. d'an inorcenu tlc pc,ru de poulct plusieurs fois rcplid \ L i s

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:me et rlu'ex~eriru~~cnzewtj '~ipplique dcu16lectrodes imhibScs dc l'autre ]ce, jc constate intericuvenzcnt, grhcc h l'intervention du coiiraiit, ln tion I~lciic ; ce qiii proii\c irri.fiitnhlerncnt la pbnklrnlion. Cctte eupe- que j'ai insLituCc n wrvi tlc base il mon .;yqlfirnc gkrihrnl de m6clica-

t de gucrison (I'l:leclr.ol~/ve nzEr?ir_n~nentm~uc transporl direct ct imme- ,ihce a l'Olcclricit6 sans nlisorption par 1:i bouchc ni injection, dcs nces mhclicniiienleuses, \ i ~ i n l ) l c s avec chaqiic malndic ct chaque

e). * t *

liqui Salat que 1 que l ..L ,".

On 1 et son volon t: le spi1 rempli l'e'tectr tralem m d r r n f i ~

peut cncorc cli~rrionlrcr niisii cli~ircmriil In pfin6Lr:ilion dc In mntibrc chcmincmcnt in\isil)lc - j'insisle sur ces clciiu lcrrncs r t le.; rPpiite iers, car CC sont ICS (1cii.i grnnclcs 01)jcrtions (ln matErinlisme contre 3itunlisi~ic. - L'eupCricnce consisle ,i, prendre une cuve cn verre e d'eau, ii placer h I'unc dc scs extrCmitCs u n gIobuIc de mercure cf, ode positive d'un courant Clcctrique ; puis mettre a la partie diame- ent opposce, aussi distante de la premiere que l'on ~ouclra , l'electrode

.,,wwv~e. Celle-ci, bien entendu, ne contient nulle trace de mercure, cc de treize fois et demi plus lourd et quc son cvtrkme mobilite et son ont f,iit nommer v f f a r g e n t . On fait passer Ic courant eleclrique et pour e contrdlc dc l'cxp6riencc soit plus parfait, on penche la cuve de facon e mercure soit contrari6 dans sa marchc par l'action dc la pcsanteur

GL ~ r n d e a retomber h son point dc dupart. Eh bien, sans qu'en surveillant nent le phhometre on u'en puissc vi<iblcrnent constatcr la prodixc- : mercure pnsie. JI s'es1 donc dcsagrbge en infirsitCsimnlcz parties, a

udverse l'eau et est n r r i ~ S h l'elcctrocle nogativc qu'il a recouverte. Le Controle de ce passage, dc cc traiisporl est ln Sorrnation d'un precipite laiteux, dit cniileOote cnractCrisliqrie (lu chlorurc de mercure et l'on met p6lectrode negative en prcscncc cl'iin chlorure qiiclconque, dissous et incolore.

On comprcncl f'acilcincnl qiic ccsint8ressants rEsultnts passiorincntlrs Coi.ps Savants. Aussi 1'Instilut (nc~ndtlmic dos scicnccs) a-t-il nornrn6 iiprk mcs communications des 24 riovcisil~rc lS!N ct 19 jnnvicr 1891 iinc commission u'etudc form& dc MM. Berthclol, doctcur Charcot et baron LnI'rcy.

activer tion, 1c +..--.-.. .

'

N'Y aurait-il pas une corrulalion Stroilc entre 1'6lectricilh et lcs phCno- menes qui nous entourerit 7 1cs physiciens n'ont-ils pas ramcn8 toutes les

de ln nature u une scnle : le mouvement. .. on snil que celui-ci devient "tre les mains humaines et ;i volon10 : lumiere, chaleur, electricite, son et

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334 REVUE SPIRITE -- vi'ce cetsn. Les vibrations de ccs forces varient uiiiqiiemcnl dc rnpidil6 n\cc leurs mniiifestntions, e t les h r t s iiiolCculnircs de\icnncnt de plus en plils grands nvcc la. rapidite des ondes qui rcpr6sciitcnt ces mou~cmcnts . Aussi ccs phenoinerics d'npporls qiic signnlcnt les spiriles, qui dCconccrlcnl 1, rnison,soiit-ils admis par des sn\nnts ttlls q ~ ~ c X i l l i a r n Crool\es,Paiil (:il)ipr, Charles llichct, .... nc serait-ce pas Ili lcs cffcts (le cl6sngr6gntio11, d'knrls r r i~l~culaircs h o r m c s suivis cle rccoristilulions complhtes. (lus h do gignn- tcsqiies courants Cleclriqucs sillonnnnt Ics espnccs.

NOS synipnthics, nos antipntliic.; sont peut-iYrc dcs fliits dc mfimc! orrlrr, Lequel de nous c ~ n n n i t lcs fluides el leur- nclions 7 Les cnuws prelni0rc~ nous seront toiijours inconnuei;, cl Iciir intcrprb1;ition. f u t e ilc bnsc, ne pcut &tre qiic defcctiieuic. Or, lorsqiie scicritific~ucriie~it on demontrc l'invi- sibilite de la mcctzi+e, il n'cst plus permis dc nicr uiic vliosc inri\ihlc, pour la seule raison qu'clle est invisible. A u i mateiinlistcs il convient d'npportcr d'autres prcupes plus rationnelles et plus silres ! Peut-etre en trouveront-ils: msis dans tous les cas, Ic! spiritualisme a unc nouvelle base plus solidc pour asseoir ses croyances : ln preuve mathe~nntzquc de l'existence de 1'i.iaz.iszOle.

Dr FOVEAU DE COURRIELLFS.

LES JIIRhC1,ES ET LE MODERN13 SPIRITUALISME Par Sir John Russcll Wnllncc (4 f'r.)

La librairie spiritc, 1, ruc Chabanais, a fait traduire de l'anglais, Ic vol. de de Sir Russell Wallnce, avec son aulorisntion; pnrrni les spirites tous IPS Ctudinntc v6nbrcnt ce savant connu du monde entier. Cc grand iiaturnliste, Cmule (le Dnrnin (hommc simple et hmincmincnt ficlnire), a consacri: Ics derniores arinecs cle sa vie, si belle et si honoree, h In d6fcnse de cc qu'il croit etrc unc vbrite demontree, cclle du spiritisme.

C'est grficc h son a1)nCgnlion. ii ses rcclicrchcs ct h son cournge quC 18

SocielC royalc en Anglclcrrc a etudih In ph6nomSnologic spirilunliste ; en lisant son volumc C L ses d6claralions dails Les nzimclcs el le modeww sp2l.i-

Lunlisme, \\'illinni Crool\cs, lc cblhbrc pliysicicii, M. 1). Unrliirs, lc gCvlug~1~~ Sir John Lubbock, prCsidcii1 rlc la Socihlk tl'niithropologic, le s:ivnnt ~ 1 ~ 0 ~ ' '

scui. Thomns lIcnry TIu\tley, Ic physiologiilc IIenry Lcv cs, ln Soci616 tlidcc- tiquc tlc Londres, Augii4e de hlorgnri prbsidcnl ilc la Socikth rnn lh6i i ln l i~1~~~ dc Londres ct sccrelnirc tlc ln Soci6tC roynlc nstroiiomiquc, lc sa\anl l)h"i- cien M. C. P. Varlcy, Auguste Morgan hl. 'i'yntlnll, ctc., ctc., tous cc" hommcs rcmarquablcs I'iirc~it vivcincnt emu<. C'cst alors quc, n'o.;iinl (le- c h e r que cc prince de la scicnce avilit perdu ln raison,ils se mirent a h l ~ l ( l i c ~

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J O U R N S L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 325 ,---CC-

cette question ; apres des investigations suivies, ils avouerent que Sir John ~ ~ ~ s e l l Wallace etait dans Ic vrai, qu'il avait rendu hommage u des choses

et rbcllcs; lc nnluralistc avait vniiicii l'aritique pi-i'juge, ct le lllaltre guidait les CICves.

Ce voli~nle qui il tant fait de bruil, qui a passion110 lcs csprits en Angle- terre ct ouvcrt lin champ iinmcnqc c l iiicuplori: h la sciencc, notre Societ6 de librairie spii.ik Ic prescnic au pui)lic cil un bcau format, petit in-8. su r trbs beau papicir, avec porlrait dc l'niitciir fait pal2 un grand artislc ; brocli6, 4 fr. franco, rcliB, 5 f'r. Nous avons tlBjit tant de dcmantlcs que la premikre edition est prcsquc vcnduc.

Dans ce moment, ou lc spiritisme traverse une periode de lutte, des long- temps annoncee, lutte ;L outrance contre des gcns qu'on est Btonne de trouver en face dc soi, car ce ne sont pas des adversaires professant des doc- trines absolumerit opposees, non, ce sont rles spiritualistes, presque des coreligionnaires, que les spirites avaient g6116reusement et loyalement accucillis, lcur donnttnt des places d'honneur dans les solennelles assises qu'ils avaient provoqubcs et organis6es cn 1889; dans cc moment, disons- nous, il n'est pas sans intkret, il est mGmc utile, instructif', cn meme temps que reconfortant, de constaler, par u n conp rClrospcctif, 1'6tat actuel des esprits et lcur teiidance de plus en plus accentuee vers les idCcs spiri- tualistes, soit pour s'y rallier, soit au contraire pour les discuter ou les combattre, ce qui dans tous les cas est l'oppose de l'inililfbrence.

Quelques esprits impaticrits cl avides de saloir t rouvmt cependant bien lcnts les progrus d u spiritisme clms ll'hiimttnile, tl6sireraicnt voir surgir de toutes parts clcq groupeincnts clc honhes volont9s, pour s'6lanccr h In con- WBtc dc I'incoiinu et rbpmilrr pnrlwit la borinc seincncc cn vuc d'une nbon- dante rccoltc. 011 nc pciil qu'approuver clc telles disposilions cl souhaiter leur realisation, rrinis oii doit .c tlClicr tlc I'cnlliousia-inc cl sc y m l c r ilcs doceptioiis qlii nc1itrtiliscriiicii1 tous Ici cfrorls. Qil'oii sc ~ou\ ic r inc quc IC CaractErc csscnlicl clu proi;i+s, d'un progi'hs d u r ~ l ~ l c est l u lenteur, 11011 par Impuissance, mais psr wycssc.

Ceux qui 0nt:assistb a ~ i u prcinicrs pas (lu spiriliwic ditns notrc monde Peuvent mieux qiic pcrionnc sc rcndrc un comptc c\,ict de Six marche con- tinue e l dc plus cri pluq progi.cssi\e. 11s l'ont vil n i1 di'but tirnitlc, f'ailjle, ti. peine soutenu et n6;tnnioins violrnimcnt :itlnqui~, conspub, calomnib. Certes S'il eut du pdrir c'cslbicn alors qu'il eul succonib6 >OU> 1c nombrc e t I'achar-

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336 R E V U E SPIRITE - nement de scs ennemis. Ne pouvant lcur Sairc M c vu sa faihlesse, il s'est rcplid silcncicuseincnt et a coiiliniie sa riiarclic, tcriaiit liaut ion flarnbcau dont l'Cclat illuminait Ici voies iiou\cllcs ou\crles a i n esprits clcs homines. Depuis, il ric s'est plus arri:ib cl mainlcnaiit, sur de sa forcc, il dodaigne les attaques, sc bornant h rbpandrc ses cnseigneincnts et rcci2utant ~ I i n q u c j o ~ ~ de nouveaux adcptcs qui dc\icrincnt U lcur tour scs apotres. scs souljens, ses (16Scnsciirs.

Ccttc marclie conlinilc pcndant moiiiq d'il11 clemi-iihlc a abouti h la mngriilique P L impoiiirilc mnniScilnlion (lu corigri>5 clc 1889, dnni lnquelle lc spiri tisme n affirmh son existence cl montri! sa forcc dcvant l'univers Ctonne.

Lorsqu'on ciivis,igc ce rhsultal ct qu'on rcclierchc par quels moycni il a ete produit, il est impossible de ne pas ktre omcrveille en reconnaissant combien lcs efforts accomplis sont pcu cn rapport avec la grandeur de l'cffet obtenu. C'cst donc cn dehors d u concours humain qu'on doit trouver la force qui, apres aioir propare et f~vorisb l'eclosion de la rdvelation nouvclle l'a soutenue et tulgarisee. Cette Forcc, quelle pcut-elle ctre, sinon :a pleade d'Esprits quilapres les premicrs phenonienes dlHydcsville, les a perfectionnes e l reproduits dans le monde entier ?

En dehors de cette puissance qui est la resultante de toutes les ~olontCs altacliees a cette vraiment d i ~ i n e , on doit encore reconnaitre la force lcitente de la ~ 6 r i t e ou dcs verite.; enicignees par le spiritisme.

Quelle thborie, en cffet, quelle cioctririe pliilosophique ou religieuse de notre temps a suscith tant d'opposilions, tant d'attaques arh,irndcs et si peu justifiees ? Qui s'occupe, pour les coinl~~xttrc, rlcs itldcs d'Auguste Comtc? des clecevantes conceptions mal(~ria1isLcs ct dcs affirmntioils suils basc ct sans preuves (les occultistes de loutc ocolc? Non, aucune voix ne s'eleve contre ces diverscs mnnifcstations tic l'esprit humain, parce que, initinctivei~iciit, iiituitivcmrnt fdut-il (lire, on (hompreiicl que cc nc sont 1u quc ballons rrcuul sans coniidnncc! cl sans vie, qui nc i;croiil diiris l'nvcnir quo Ic tih-noigii:ijie (lu iravnil i i i l ~ l l w l u ~ l (le I'liiiiimilO cl, (boinii~c clcs jdoiis planliis sur l,i ~ u i c d u progrei, s c n iroiit il inmpicr lcy cli~pcs p ,~i~~oi i r i ics .

hlais pourquoi, dc'inaildcr~i-t uii, lc spii2itiyiiii. cjlli c~i iwipic la pliis D I ~ I ' "

mornlc, qui vcric siir Ici C(Pl1l's 111ri'rbi I V I I , L U I I I ( ~ ( 1 1 3 l;i co1isol:x[i011 C L ( 1 0 1 1 1 ~ C

il 1'c.pril les pliis r:Ltliruic- c~sybr;~iiccs, l~,iic;ci iion i u r dc simples nl'liiliii~~- tions mais appuyi~cs iiir 1'1 logique 1,i plui rig•áilrcusc ct 1)icii plui \ur tl('s fiiits incontcstablcmei~t ull~blis. pourqiioi cwilc-1-il aii il ilc rnaivcill,iii~('~ tant de rbpuliioii, tarit dc liaiiles cliez ccux q ~ i i SC montrent scs atlvcrsnircs?

La rhporisc c i t fcxile : c'es1 quc, 6ta1lt 1'1 ri.c~lllailte de verites, non riou-

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rnateri Certes quines n'ont I tendue cerai a polemi rait re]

faiblt le de vainc

fill

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 327 -- lais nouvcllcinent dOvoili.cs, il a contre Iiii tout ce qui dans notre iit dc l'erreur ou dans I'crrcur ; savants rlont il dktruit 1,i fausse el les tliborics 1~borieui;crneilt 1khahiid0cs ; ministres cles cultes

,,,,,,, -ont ilmennce l'influcncc dotninatrice el met en peril les intHrels cls; jouissciirs rlc toiite qorlc dont il @ne lcs hahitudes ct les gofits. on comprend ln fureur de ces cntOgorics cl'i?tres guides par Ics mcs- visees du plus m6prisalilc terre ;i terre. Vais que pcnscr de cei:x qui

)Our mobile dc lems violcnlcs nulant rj~x'injudcs izltnqiies rp'une prb- rivalit6 de doclrinc.,Jc vcuv parler ici des occultistes. J e ne pronon-

ucun nom, mais je flbtrirni comme ils le meritcnt dcs proc6cles de que tels qu'un Bcriv~in qui rccpecte ses lecteurs et lui-m0me ne sau- prociuirc lcs grossiurcs insanitOs qui sont Ieiirs seuls arguments, leurs

1 % armes de combat. e les occultistes, bouddhistes, liabbalistes, theosophes, etc., olevent contre autel, rien dc mieux; qu'ils proclament, publient et propagent enseignements par tels voies et moyen qu'ils jugeront convenables,

Ioa spirites n'auront pas lc droit de se plaindre si le public leur donne la preference : mais cc qui est injuste, ce qui est en meme temps un aveu de

:sse et d'impuissance, c'est l'injure jetee a la face de l'adversaire, c'est sir et la volonte de l'abaisser par la calomnie lorsqu'on desespere de le :re loyalement.

,=e veulent en effei ce3 revenants d'un autre age, on pourrait dire d'un autre monde ? Offrir A notre Cpoquc de libre examen, de discussion au grand jour, des theories confuses ct a peu prEs inintelligibles exhumees des pro- fondeurs mysterieuses clec; antiques tcmples de l'Inde ?

Ne serait-ce pas nicr le progr& que de prt'tcndre nous ramener 5 des croyances qui ont pu 0Li.c bonnes el suffisantes pour les hges primitif's de l'humanite, mais qni ne sauraient satisfaire les nspirations plus Olcves et PIUS eclair&s dc Ia socielb iiintlerne '? En vain voudrait-on Btaler sous nos Yeux les principes de piirc moi;dc rccucillis c1;ms lcs Gcrils de ccs tcmpcl lointains ; noils savoris q i i c h inorale, Wmnnalion ilivinc, es1 6Lcrnclle comme son nuiciir ct iir~iiiiinl)l~l coriirnc lui ct que dans 1,i. suilc de.; sibclcs " Venir e l l ~ sera cnrorc cl loiijoiirs iinc et irnprcscripii1)lc.

Eh liic~ii, rliioi clii'il ri, \oit, ilii'ils ciic;cigiicnt piu l'c~crilurc C I Li parole ce (lu:iilciir cil pprriiis tlivulqiic'i., lcs spii%cs iic les cornbilllr~iil pas, ne (liscutcrortl pas lcurs Llihorics, i l , iic iign,tleroiit iriCmc pai cetlc recrrvc de leurs c ~ ~ i c u i r c n t s n'cnscigiicr qu'une partie tlc Icurs prOtcndur rriystbrcs;

SC contciitcront dc mctlre au grand jour cl a la portee de lous TOUT Ce qui con,stituc le spirilisme, avec scs preuvcs, scs cerlitudcs, ses clartus

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3'28 R E V U E SPIRITE - ennemies du mysterc et comme ils n'ont aucun int6rOt ina\.ounhlc h la clilru- sion de leurs croyances, ils laisseront agir 1ii verite rclativo don1 ils qe

croient cn pos<ession ct s'en rcposcront pour le rcstc sur 12 puissance irr',- sistible qu'ils savcnt esistcr en cllc. Ccllc pui~stiiicc qui scconilc les borincs volontbs, f'orcc Ics rCsistnnccs cl SC scrt pour s'elevcr et grandir des obstacles mGmc qu'on clicrclie h lui opposer.

Si aujour(1'11ui lc spiritismc prut etre coi14d6re comnic une r6v61utiolI nouvelle, car il cn n tous 1cs caractbrcs, ainsi qu'il serail fncilc (le 1'Ctn1)lir par ses origincs, sa propagation progrrssi\c cl sa re.;istnncc h tous Ir.; 01~3.. tacles accumulbs sur sa routc, nc doit-on pas adincltre qu'il conLiciil \ip- tucllemcilt dans ses eiisigiicmcnts tout ce qui a ble ant6rieurcmcnt coiinu ct dovoile, en y ajoutant lcs connaissnnces nouvcllcs ni:ccssaircs el appro- priees au degre d'nvanceinent, nu cleveloppcment intcllectucl, moral et social de l'hurrinnite ct au\r nspirnlions des esprits incarnes vers la spiritua- lite? On peut donc affirmer liautenlent quc cettc thkorie philosophique repond bien a ses besoins niultiples ct fournit aux hommes les moycns de leur donner satisfaction. *

Y Y

J'ai parle dc In force lciteiitc dc la verit8 spirite; il ne suffit pas d'une affirmation, et je veux essayer de In faire ressortir par quelques consid& rations.

Ricn n'obligc les savant.. i i s'occuper de cettc doctrine; elle leur est anti- patliiquc, parce que, cumnic je l'ni dit, elle ruine leurs Lheories, renverqe leurs idees pr6conques et les aiiieiic 3 des retractations toujours phibles lors m6me qu'elle. ne sont pas publiquci. Lc spiritiqmc, p u son co16 phi- losophique, scmblernit cle\oir i.cliappcr LW\ invwlignlions dcs savants cil gi:nerd; mais il a niissj Ic cote cxperinienlal cjui le rclic a m choscs pliy- siques cl c'csl par lit qu'il ntlirc l'allcntion (le ccu\ qui, croyant coiiriail~e t0ilte5 I W lois (le la i i~iturc, sc voiciit ccpend,~nt ol)lig6s dc compter ii~cc, h i e l clc rbt'ornicr les iint~iens cljclib.: sciciilifir[iics. Coinbien d ' i l l u s l r ; i t i ~ ~ ~ ~ ac,d6miqucs r t dc f l r imhc~u~s dc 1:~ thPologirl dcsccntliis rlims I'iirCnr plcin5 dc confictnce dans lcurs savoir, ont (1u SC retirer confus cl convaincus tl'ign@ rance d ~ s lois nou\cllcs. Lc plus graiitl nombrc rlcs savants, matbriali~Le~ avCres, nc pou\~nnl nrlmctlrc un principc spirituel, sc sont evcrlues B foiiScr des ciplications dcs pli6noinEiics spiritcs don1 lc temps, inc\ornblc j d - cier, a tlPmontr6 l'innriilk. S'ni dcs noms propres sur Ici Ic'vrcs, je ne IFq

6crirai pils, nc c1Csirc~ril p,ls Snirc dr pcr~oiinrditi'., mais lout lc mon& 1~ connait. Un clc ccs w ~ n n l i quc lch spiritcs orkt tort tlc consid0rcr comnic Ili1

allie, a ete contraint par la force de la vCriltG clc publier lc rosultal clc -CS

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t de ses rechcrchcs. Son avcu, fait du reste d'assez mauvaise grficc sous in rescrvc eupresse dc nc pas pu tngr r Irs croyances dcs spiritecl, est

un p m i e r et grnnil pas vers un(: conviction coinpl8tc. Chaque jour (le noiivcnux cIiiimpion<, par Ir livrc, par 1u prcssc ou h la

tribune des contcrcnces essnicnt tlc nouvelles iirincs contre lc spiritisme ou publient de noii\cllcs cuplic;i!ions des phBnon~Pncs qui lui servent de base m;lteriell~ et tous invarinlblcrncnt, sc p l q m l ;i un point de vue cwlusive- ment materialiste, s'cgilrcnt dans tics Iiypothburs incohbrenlcs ct \ans issue et finalement clonricrit cc qu'on iippcll~ un coup tl'hpbc dan.; l'cii~l. Quant h ~ c u x peu nomhrcu\ qui ont recours h l'inlcr\cnlioii t l i~l~ol iquc, ils nhgli- p t toujours dc faire conrordcr I'c\islrnre dc .-i 5 tan ,~ucc crllc clr Dicu.

La presse qui i l l'linl~ilude dc s'occixpcr, i n h e sans compblcncc, cle toutes les questions cl'actunlitd, s'&ait, jusqu'h ces derniers temps fail un devoir de railler et ~i l ipcnder spiritisme et ipiriles ; mais subissant a son tour l'influence dont j'ai parlh, cllc a mcdiEi6 son attitude et sein1)le vouloir devc- nir moins agressive, sans toutefois diJsarmer compli?temcnt.

Un journal important, le hlonde i l l icsl le , a publi0 rdccrriinent une sEric d'articles qui ont produil une certaine sensation tant parmi certains spiriteq qui ont cru voir la un ~ucces ct un appui pour leurs croynnccs, que parmi le grand public peu accoutume k enteiidrc parlcr ~Cricuscment de revenants et d'apparitions. Mais il ne &ut pas s'illusionner sur ce bon touloir appa- rent, car l'auteur de ces articlcs dans le niim8ro du 9 mai, aprbs avoir raconte tout cc qu'il a vu ct o b s c r ~ e chez les spiriles, ahoir constat6 la realite des plibnombncs, dbc l i~c ne plus croirc du tout, mais plus du tout aux Esprits. 11 a Bti: ecl:iird, dit-il, pnr un ccrtnin Cliebiliarcl, trks sagacc observateur, selon lui, qui lui a affirm6 que N les vibrations tabulaires ne sont autres que les vibralions fluidiques emises par la fonction maladive WC constitue l 'ttat ncrvciix (lu mCdiuiui )) et il l'a cru sur parole, c'est si luniineuu! I)'nut:tiil plu' qiw Icdit Che\ill:irtl a inqinie~mmenl, selori Ir redacteur, qrialifib Ici coup\ TrnppCs p,ir lu tnl~li>, tl'Eli,ccellcs obwurrs. Net- tons ces btinccllcs ;\cc Ir cxolirl pCroiib tlc .lol)crl dc Laiiibdlc ct n'en pnr- h s plus.

Du reste lcs opinions pliil; ou moiw burlesques Omises pour llc\plication des phenombncs spirites nc doivciit surprendre ni I;?lcIicr personne, car ces tentative3 sans ccssc rciiou\cli~es sollicitcril I'attcnlion (le.; pcnwurs et comme il n'csl pas tlifficilc d'cri constater ln iail~lrssc, le rCsullaL es1 tout en favciir tlc l n doctrine ~ p i l ~ i l e qui tQiirnit, rllc, tlc.; c~pl ici~l ions simplcs, claires cl h la portbc de loiilci les intclligcnccs.

11 rcssorl dc cc qui prCcB(lc, c'csl clii moins ce quc lc prksent articlc ti

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330 REVUE SPIRITE - cherchfi h i.tablir, qiic le spiritisme, soutenu par 13 puiswnce qni l'a lnnco dans notre nionrlc, n'a pns c c 4 uu sciil iii4ant tlc g r m l i r et t l ~ p r o g r e , ~ ~ ~ ; quc loin tl'flrc rmpOclil: ou i.rt,irdi: par 1~ lultc et les ohslnclr.;, il y a trou,c un point cl'appiii c l des forcr.; i iuii~cllrs ; cjuc les 1hritb4 qu'il a npportces parmi iious sont si attrartivcs clu'c-llps passionnent ceux-li~ mdmc qui C;crnicnt inti:rcsrbs h lcs voilcr c l s'en iervc~i t comnic cl'instrumcnts i i i c~ i i sc icn t~ ,je

propngnnclc et (le vul,zari \a t ioii. D'ail il silit cpc si IC conc,ours dcs iiic,iriie.; est ~ l t i i c el I'ilvorddc h In clif.

fiision Oc la doctrinr, il nc pciit ccpcndiirit t1i:pcndre dc leur niniivnis \oii- loir (1'crnpi:clicr ce qui II Glt5 clibcic16 ct voalii par puissances sup6i'ieiires cil cukcutjori c11l la \olonli' divirie, car ollcs wuraient toujours par u n moyen ou un autre rihliscr le plan arrbt6.

Soyons donc plcinq de conliaiicc clans Io resultat final, travaillons-y a\cc courage ct energie, mais sans trop de Iiktc et sans impatience, sachant que nous sommes soutenus et guirlCs par les puissances spiritiielles chargecs (le diriger l'evolution de notre humanite.

THIBAUD, Bordeauu, 9 juin 1891.

Rllle Octavie Sirone, de notre S , E. S., Mlle Palmyre Sirone, a la C h a u s de- Fonds, est decedee en Italie en mai dernier; polir cet Esprit la bonne pensee, et pour sa

mere et ses sceurs tolite notre sympathie. 3lademoiselle BLANCHE MAZZOLINI (Rettiui), s'est d6sincai~nee le 2 juin 1891, i Leral-

lois-l'crret, pres Paris ; elle etait spii-itc d0vouQe et fille de Mine Rettini que le maitre Allan Kardec affectionnait tout particiilieiement pour son devouement et s a charite.

A Liege, l'Union spiritualiste de cette uille et la Federation regionale ont conduit a sa derniere demeure le corps dont s'etait s ewi dans la vie l'esprit de Louis JACQUEMOTTE, in6cnnicien, serviteur fidele de la cause.

De nos firdrcs d6cedi:s, ~ouveuons-nous le soir. lorsque nous 8voquoiis lcs cliers dispnms. 12 Jau (Micioc!, s'est sQpar6 de la m;rtii!rc i~eut re , l'esprit cle N. P. E. S. E. HURANI),

si devoub a la d;bfcnse de nos doctrines ; une lettre de notw ami 13oiissart nous dit flue cette ciremonie ~)iireriient sl~iri te avait :~ttii.i, plus de 1,200 persorines sur lesqriello-: les parnles de RI. Castaing, maire de C:~rit,oiir, de AI. Boiiyer, nii!tliuni gi16risseur ~w$s 11"

Ponx, do M . i3oussnrt, ont produit le p l u s:~lrit:iii,e elret; ces spii,it,es nwieut fait 130 Itilonictres pour Iiorioi~ai~ 11. Biiimd. Nous insPrc~roiis Iciira diucouiale inois pi.~cliuin.

Rouen, le 14 ju in lb91. - IIeriieui- les h lcml~im do l i l Societe: - La SociAtd sl~ii.itC de Rouen me charge d'eli,e son intcqnGte aupres de V O I I S ~ O I I ~ vous f;tire part dc la mort de notre veiii?raI~le pisbsitlent, M. Eeutaud, (lCcc:dl! le 5 mai tlcrnicr a i'35e de 90 : m . M. I,ieutau<l eut rest6 jusqu'a la fin fidele a sa cvoyance c t s voulu etre enterre spirite- ment.

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES

rP- - 11 y avait une assistance nombreuse et deux discours ont ete prononces RUP s a tomhs.

Lieutaucl, sa rcgretter ecpur, allait songe dos son vivant a assurer l'avenir de l a Soci,j& une somme est vei&e pour payer le loyer (lurant trente ann6es.

~~s vrais adeptes sont difficiles :i iwru te r ; l~eaucoup viennent par ouriositi?, croyant des choses extraordinaires, puis ils s'eu vilnt ; i l lcnr f~ui l ra i t des preuves qne l'on pas toujours a m h e d e pouvoira d ~ n n e r ; attendons que les temps soient arrives,

c'est Pgal, le progres est lent a s'accomplir. Je termine ma Icttre, Monsieur Leymarie, en vous priant,au nom de tous les mcmbres

de notre Socibto, ainsi qu'su mien, d'ayrber l'assui ance de notre fraternelle sympathie. L e secretaire de la Societe,

E U G E N I E HENRY. 8. D. L . R . - Nous regrettons vivement que la sympatliique sccrEtairc de la Societe

de Rouen, nous ait pic:venu le 15,juin, a n mois apres le decos du vPubrable M. Lieutaud; nous aurions certainement assiste B l a dernierc ceremonie e t parle sur la tombe de ce fidele serviteur de l a cause comme nous l'avions fait d la dthincarnalion de Mlle Lieutaud, de M. Guilbert et de hI. Clievallier, les trois fondateurs de l a Societe spirite de Rouen.

LES OKIGLNES ET LES FINS (Suite des communicntions donnees aux mediums F.-H.-S).

De l'esoterisme dans des mornbres: explication philosophique et scientifique des grands problemes de Z'Etre.

Avant d'arriver i7~2itr dnns le deuxieme degre de l'Infini, 1'Etre subit d'innombrables sorics de trarisformntions dont chacuiic est la resultante de celle qui l'a precede.

Prenant l'nlome nu moment de sa chute daus l'espace, nous le verrons passer par sept 6tnts differents avnnt de se changer cn parcelles ou fluide epure : l0 Atome; 2" Mo!Cculc ou groupement il'nlomcs ; 3 O Assenil~lnge dc inolCculcs Loririant lcs minorau1 ; 4 O Lcs \ figtlililu ; 5' Lc corps clos niiiin<~ii\ ; uo Lr corps cic l'linmmr ; 70 Lc pbriipril ou cnvcloppc (le I'cspril il lous lcs dcjirds. En oliser,nnl l'cslii'il oii giSoiipciiir!il (le pnrwllcq tl,lnq toutes SC\ C V O ~ U -

lion<, noii, lc Ierronh Cgnlrinciil p n w r par sept contlitions dilTi:rariies : l0 I',~rccllc iiolec s ' i iniiwil iiu\ niolCculcs di\sCininkcs dnns I 'csp~cc ; 2 l'remicr groiipcnicnl de parcclles nnimnnl le rbgrie minCrcil; :Io Le rugnc bCg6tal; 4 O Le rbgne aninin1 ;

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332 REVGE SPIRITE

50 Groupements plus complcts formant 11humanit6. 0' Ilcconstitution des parcelles formant lit dunlitd ; 7" PhBtration cles parcclles (l'ideal et dc volonte de la dualiti: tlonnnnt

iinissnncc u l'Unite qui, sculc, peul avoir acces dans le dcusibnlc degr6 u, 1'Iiifini.

Dc chaque etat cic la malibre. dc cliriquc coiidition de l'esprit se tlt:gnge unc forcc spCcialc qui, se coiribinaril reciproqucincnt, produit h lous les degrCs lc mouvcmcnt, ln vic, Ic progrOs.

De 1'Cquilil)rc de ces hrccs d6rivcnt l'ordrc, I'harinonic, la clartb, leur tlesaccord engendre Ic tlkordrc tl'oii proviennent :

LcssoufTranccs du corps, Les passions de l'lime, Les troubles de l'esprit. Yous nommerons ces forces : physiques, morales ou divines, selon qu'elles

sont produilcs : Par la matibrc, Par l'esprit ou clutilite, Par l'Unite. Le jrii oii combinaison de ces forccs se definit ainsi : lc positif attirh par

le negatif s'unit a lui ; dc cette union resulte le neutre, c'est-a-dire iin etat ou formc nouvelle.

Sous la prcssion de cette loi, simple dans sa cause et multiplc clans ses effetc, tout sc meut, vit, se rcnouvellc ct progresse en vous, autour de kous, dans les profondeurs de la terre aussi bien qu'au sein des espaces, d'ou resulte :

La grcivilation clc la inatibrc, La reconstitution de la diialitb, Lc rnyonncmcnt de 1'Unitb. Cc principc vous Ctant connu, vous pourrez en etudicr les effets dans

tous lcs Clills de In matibre, clans 10i i tc~ les conditions de l'cspril, clans toutes Ics maiiif'c.;liilions clc l'cssencc Ji\inc. Celte l.tuclc, approfoiirlic, \.Oll+

donnera ln cl6 du iilystbrc de la vic cl tic l'bvolation (les Clrcs; pnrloiit von+ vcrrcz l'cxistencc ct l'action de ccttc trinit6 ou ternairc SC manifester depilis lc simple atome j~isqu'ii lit radieuse Unite.

Lc prcmicr, l'atome, attire par I'Cclat lumincuu dc la parccllc s'unit h cil(;

et produit par cette union l'encrgic qui, S(5condec par le rayon d i ~ i n , lc rend capnl~lc dc sr: rrecr une formc siiptJrieiirc.

La dcuxiuinc, l'Unit6, riiarchc joycucc (lails l'lrifini, A 1ii pour>uitc l'a6solu c l d u pav-fnzt qui l'allircnl ct dont elle est la resullnntc se inmi- festant dans l'espace par le rayonnement de son foyer lumineux.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES Y33 - /

~ m i s , 11 ~ o u s de creuser la loic sur Iaquellc nous posons (le simples pour en tracer la ligne non intcrrompuc. LI'tiide de votre rtrc et de

tout ce qui vous ~ i i t ou rc voiic portcra a blcndrc vo.; rccherche.; soit dans le P"~e, soit dans l'avenir.

c'est en procc'dnnt du connu U l'inconnu, en marcharit de dbduction en daduction quc vous arriverci: pcu h peu h In connaissance cles forccc de la nature et surlout it p o u ~ o i r cn disposcr librrnlcnl. 17. Il. S.

Lc ~ p i ~ 2 % i ~ t i 2 e

Aux hges primitif.; tlc 1 humniiili: terrienne, alor.; quc, clan.; Ics prcmicrs groupements de parcrlles de ducilit.6, se ri:vcillait e l grnndis.iait la pensbc emanant dc l'ideal ; alors que devant les prcmiers pcnscurs sc drcssa la lutte pour l'cxistcncc ! soit par le souvenir devolu aux parcelles qui avaient dejh travaille a la formation d'un monde, soit par I'inrpiration, aide invi- sible de celles qui s'agitaient dans la nature ou dans l'espace ; soit par le combat que ln douleur faisait naltre entre l'idenl. l 'amou~ ! et le vouloir, Ic savoir ! le menaqaii t probleme de la vic s'imposa.

La loi des nombres apparut d'abord aux profondes meditations des rudi- mentaires clicrcheurs.

C'est par ces rbfle\ions, transmises d'age en 3ge par la parole, que se posa !a base de ces detestables castes sacerdotales qui, pendant une si longue suite de sihcles, devaient asservir I'liumanit6, entravant ainsi sa marche dans la voie de son progrEs moral, intellectuel ct physique : nombreuses s6- ries de cycles d'ttudcs preliminaires qui permirent aux peuples d'attendre, l'heure de leur commune delivrance ne devait sonner qu'a l'apparition de la loi solidaire, c'cst-a-dire de lcurs efforts ruunis.

C'est donc des inbditations dci; premiers penseurs que decoiilhrcnt, SC

greffant lcs iincs sur les autres, les religions nnissantcs, tolites plus Ou moins emprcintcs dc 13 sau\agcric clcs peuples qu'cllcs rcpresenlnieilt.

L'occulte, nC le premier, kit Ic pbrc de ccs croyances crronues of1 Sacrifices humains firent placc h I'euploitation. lnqucllc bubait ln sucur des Peuples aprh.; a\uir bu leur siiiig ; 1orilc.1 s'iinposaiil pilr Ic gldivc kt liau\rc humanil6 enfant.

C'est I'0cculLc qui, avec se.; formules, ses conjurntioiis ct sCs iloml>rc~, prit le prcmicr rang comme c\plication m6hpliysic~iio tlc In lutle entre rameur et la vololzte dani; lc ccrvenix dcs priniitif.; pcilscurs de 1i1 jeune humanite.

C'est donc dc l'occulte que d6rivErciit depuis ces bpoqucs lointaines, tous ' les cultes qui st: sont succbclc jusqu7<i 110s jours, s'6chclonnnnt lcs lins aux ct ~'ilppuyant tous sur la croyaiicc h la rbvfilation divinc.

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334 REVUE SPIRiTE . L'heure ri enfin sonne pour tous Ics chcrchcurs rln Frai, pour toiis ccll,,

de n'irnportc qiiel seuc, n'importc quclle croyance m i s p'ir In. m i h c Iiorine volontC, lc incinc desint6rcsscmeiit ; qu'ils soienl Iw plui niotlcilc.: 011 les plus siiperbcs, I heure est enfin berlue o i ~ tous pourront comprcndi.~ (l'ou lcur vicnl ccttc r6velntioii noinmec dans nos tcrfipr ac4iiels l 'inlz~itio~~.

Le spirilisme, dans sa siniplirite louchnnle, est sri1116 commc Ic grniid rev~lalciir dc ccttc intiiilion rccorinuc par toui Ics savants moclcrncs. (Les cal(:uls dc Nc\vLon eriT,~iit en sont la preii\ c lit plii.; convniiicnrilc.)

La m6tliotlc. compriscl cl c.ip6rimcntec par Lou1 ctre intclligcnl ci, de bonne volonl6, consiste, pour l'idCa1, pilr l'6ludc de soi-ni0nlc et de sr.; aspi.. rnlions; pour la science, par I'eliitl~ dc.; forces ciicoi2e inconnues (lui rcliunt 1cs vil ants et Ici morts.

1)rir la connnissancc tlcs fluides, l'ciiseinblc (111 viiihlc cl clc l'in\ isil,lc s'imposera comme une purc et simple logique; par lei cornbinaiwiis trouvees de ces infinies fluides, les forws produites pa~ai tront nnturcllcs comme du reste elles le sont.

Dans lcur esperance sans borne, tous ceux qui se likrent 3 ces grandes etudcs vont jusqu'a penser que les humanites des mondes de l'espace en arriveront 3 sc percevoir, au moyen d'instruments perfectionnes.

Le spiritisme arrive 3 son heiire R In connaiwtnce de tous, en s'appuyant sur les e\p6ricnccs scientifiques faites par des hommes de genie. 11 diwlgiie, cn les vulgarisant, les purs enseignements donnes par les Invisibles h leurs frbres terriens desircux de les connaitre, ile se firtnt pour les acccptcr qu'h lcurs obser~ations personnelles et B lcurs propres exp6ricnces toujours couronnees de succ8s pour qui s'y adonne a\ec pe~sec6riincc.

Ces enscigncments el la source d'ou ils Cmaiienl furcnt coiinus (les inities des cultec iinciens, mais leurs saines lucurr ont Cte tenues sou? le boisicau par loules Ics castcs siicerdotales et lcurs acolytes, les puisrni?ts.

Lc spiritisme aura celte grnndc gloire d'rivoir pu, seul, cvpliqucr cl1 faisant l'npplicatiori parnii ces incmbrci, ccttc sublimc loi solidnir~ h la place dc lnq~icllc tous les intCrccs6s h I'ignomncc rlc In pauvre humaiiil~ n'avaient su incttrc jusqu'ici que In S~u.mltati\e et plnciclc clinril6, iinpilis- santc h sculcmcril prCptircr l'exlinclion rlu pauperisriw.

Cc son1 lcs grands tl6sincar1ies qui, tlc I'cspncc oii ils planent, ont (lido ces mots a leurs Srntcrncl5 m6tliuins : •á Dans unc societe oii Ic ~icilliii'(l c t l'enfant n'ont pas lc clroil (Zc vivrc, In niornlc csl 1'1 iiiiitrc ! ,>

Ce sont les croyimccs d6sintCrcssec.i du jpiritisrnc qui uiiironl d m ln mCme pcnree spiritualiste el dans la mtrrne eiiteiite de sociologie louS lcS peuplcs ilc la pl,zni3tc.

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Un SC

national prbsidec

ETUDE mille Ch

actuelle desirant

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 3'35 -- t le spiritisme qui ineltrii. fin ri 1'i:lal cl'isolcmcnt clans lerpel vous u scin clc la criMion t l i i nicll i~nl votrc! hiiiriiinitd en ri~pporl avec lcs i i l e ~ de l'cspnce, ce (lui perrriclti';~ auu ciloyciis (ln ciel (selon I'licu- :xprcssioii de l~l i~mmarioi i j tlc s'entr'nitlcia cl do s'aimer. , lui qui tloiiiicrn, clans toute sa plfiniliitlc, nus gctieri~tions l'ntiires, ,rit dc logique c l dc tl&luct.ion siirc lcs arncrin~il 5 tli:gclser Ic vrai de rthes 1Cgcntlaircs d a i s lcsqr~cls on ~'6tiiit plu h l'cnscvclir. t 21 toi spirilisinc ! lu prdparcs l'brc nouvcllc qiii \ILI ciinngcr la faCe du !

t h tous nos l'rt5ics qui, sous ii'iiiiporlc qiiellc l'orme, trnvaillent h orntion socinlc ! leurs oliorts ri:unis vont trtlnsl'ormcr celle vallee de e l de 1;lriiics c t cri l'aise 1c sbjour do la pnix, (111 bonlieur c l de l'hnr- ! (A i v . ) 1'. II. S.

Dr C r ~ a v ~ u s est decedi: il 3larseille, le 16 juin 1891 ; tres clivoud a la cause, il ge nos doctrines avec dBsintSresseinent, savoir e t fut un sage c t un clairvoyant. cet esprit reste adepte juuqu'au jour de sa mort, a r age de 75 ans, e t souvenir

auwruc;UX a Mme Vve Chavaux e t ses fils, cette lignee de braves gens.

)uvenir bien senti A l'esprit de Eugene d'Aurinc, conservateur de ln bibliotheque e, chevalier de la Liigion d'honneur, membre de l a SociBte des gens de lettres, it de l a Societe des Ctudes historiqnes. - : COMPAREE D ' ( ~ C C I ; L ~ I S J I E ET D E SPIRITISXE. - NOS lecteurs ont suivi M. Ca- .aigrieau dans sa b d l a n t e etude comparee d'Occultisme e t d e Spiritixne, etude

ment e n brocliure e t que l a Sociite de l ibra i r ie Spiri te vient d'editer. L'auteur

que son soit mise A la portSe de tous, s'est entendu avec ses editeurs e t vend l a brocliure de 32 pages, grand in-Su, O fr. 50, 1, rue Chabanais. --

L'hypnotisme, le ma,petismc, la mediumnite scientifiquement deinontres, par Arthur d1Anglemont, bixxbure ile 100 pages, in go, 1 franc. Le mois prochain nous donnerons le compte rendu de cet ouvrage.

JEsus DE NAZARETH, 1u point dc vue liistorique, scientifique e t social, par Paul de Bkla . 1 vol. pet. in-8" de XXII-401; psges, avcc une jolie eau-forte. Prix 8 fi.. (Georges C a r r ~ , editeur). - Ce nouveau volume est certainement l'ceuvrc Zn plus fouillec et la

plus audacieuse qui ait et6 publiBe cn l'rance e t en Allemagne sur ce sujet toujours si palpitant, de Jbsus-Christ e t des oi.igiries dn Christianisme.

L'auteur, ~ ' i ~ s p i r a n t surtout tie ses vopgcs en Palestine, de ses rcchcrches ct de ses scientifiques, y prouve victo~~icuscinent que J h u s fut , cil rSalit6, le continuateur

'genial de l'ceuvre commenc& p;Lr Jeau-Baptiste ; qu'il fut un therapeute des plus puis- sants et ne mourut pas sur !a crois, ce qui explique tr8s bien les assertions evangblistes et la croyance en la resurrection corporelle, en chai r e t en os.

1 trouve dans ce livre une grande sinctjritb de langage, une profonde connaissance de

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336 REVUE SPIRITE - l'Orient et de ses mcours, une virile independance et un souci constant de la verite hi,- torique, religieuse, scientifiqne e t sociale. A. tous ces titres, le Jesus que l'aiiteur

OU8 piireente est bien celui cherche par les esprits in~l i r~endants , avides de verite, de justice e t de sentiments humanitaires. C'est une veritable revelatinn,digne de la science et de la critique de notre epoque. Nous repiirlerong rie cet,te de premier ordre.

LAZARETTE, par Gustave Mace, ancien chef ri11 service de la sfirete. - B e s u c ~ i l ~ d'e- tudcs policiches ont eti, Bcrites par des romanziers ; nous n'avions pas encore de romans Ccrits par un policier.

L'ancien chef de la siireto, Gustave Rlace, connu par ses remarquables livres doCu-

mentaires, nous en donne la primeur dans Laza~otte, cette touchante victime d'une erreur judiciaire.

On sait que l'auteur a , comme temoin, suivi cette histoire d'un crime passionnel. Puis il y a la note emue, celle d 'un. homme dc cceur, et hI. Mac6 est tres riche tle ce

chte-14. Les meres de Enmilles et leurs jeunes f i l l e pourront lire ce bon et attrayant volume qui est vecu et touchant.

L'auteur de la NOUVELLE SCIENCE, Mme Celine Rewoz, convie les personnes qui veulent suivre les discussions sur ses theories, ou qui desireraient professer librement pour exposer les principes fondamentaux d'une nouvelle religion, a se rcndre tous les dimanches a Meudon (Seine), chez elle, 7,'rue des Huissenux, de 3 a 6 heures. *

10 Prendre l e train, gare Montparnasse pour Jleudon et I A , prendre : rue de l'Arrivee, sentier de la Gourgogne, rue Croix-du-Val, ruelle Saint-Germain e t rue des liuisseaux.

20 Tram Montparnasse pour Clamart, et la, l'omnibus jusqu'a l a r1.e de Sevres, rue que l'on monte ; a la place Marquis, prendre l'avenue Schneider jusqu'a l'octroi Meudon ; ou descend le chcmin Fleurv jusqu'a la rue des Ruisseaux.

30 Par le tramway de Saint-Germain-des-Pres a Clamart, et contiiiiier comme au no 2. 4 O Par le bateau du pont du Carrousel, descendre au ponton Has-Meudon; mouter le

sentier des Blancs jusqu'A la gare du Eaut-Meudon. jo Chemin de fer des Moulineaux, soit a Saint-Lazare, soit au Champ-de-Mars ; des-

cendre aux Moulineeux ou au Bas-Meudon.

CENTRE DE RETRAITE SPIRITE. -Mon cher Directeur : Ayant eu la bonne fortune, l'annee derniere, de passer quelque temps au centre de ratraite spirite fonde a Geneve par notre S E.S., Mme lintoinette Bourdin, je crois de mon devoir, afin d'etre utile tous nos amis, de dire tout le bien que je pense de cette heureuse fondation.

Une maison de trois etages lioiivaut contenir environ trente chambres, un joli jarllin anglais, un menu confortable : tels sont les Clements matoriels de la pension cle la rue Dancet, une des meilleures et des moins dispen<lieases de Geneve, et dont Rlllz h r a l l d fait les 1ionneu1,s avec une bonne g r h tolite fraternelle.

Mais ce qui donne ii cette maison un attrait e t un charme particulisi-3, c'est l'unitb (le pensbe, c'est la sympathie mutuelle de tons ceux qui s'y rcncontrent, venus de tous les points du rnontlc ; c'est enfin, et surtout, la. rburiion, dans uo mEme groupe, cles mBdium- uites lcs plus variees.

Inutile de Paire I'blogc de l a ville de Gencve, qui ofrre h ses hotes, ayec tous ]cg progres de la civihsi~tion, des sites incoini,aral,les, tels que les bords du lac LPnlarl et les Alpes comme fond de tableau.

Au moyen des billets cii.culaires, dont l'usage est si repandu aujourd'hui, on peut s e rendre Geneve d'une facon rapide et economique.

AgrCez, mon clier Directeur, l'assurance de nies meilleurs scntiments. C. FAI?"~

Paris. - Typ. A . I'AIIENT, A . DAVY, s u c c ~ , 52, rue Madame. - I'elCpho~e.

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REVUE SPIRITE J O U R N A L RIENSUEL

D'ElTQDES PSYCHOLOGIQUES

PIIlb'OM l!NOLO(:IE DU SPIRITISME eu allemand, par Alexandre Aksakom.

(';rritr, voir la I h w e (le juin 16'31 .) Critique par lc Dr C ~ n r . DU PREL.

L'animisme ~ l ' A l i ~ a l i ~ \ ~ ne voit pas dans 1':imc (anima) cette fonction de l'orgmismc comme l'entendenl lcs materialistes ; il la considore comme une substance independante qui diffkre dn corps et qui etend son action cn dehors de la peripherie de celui-ci ; clle n'est pas un produit, mais la cr8a- trice du corps, et par cela meme elle doit avoir une euislence anterieur eet postericurc. Cette ame n'est pas complbte dans notre etat conscient: s'ktendant bien nu-drla elle est la source premihre de notre indiviclualitC ; elle est non seulernent un elemcnt psychique, mais cncore un centre de force qui pense et qui crfx des organismes. Comme l'on n'avait pas mkdite sur ce fait, on consideinit les materialisations comme des procluctions spi- rites, ce qu'elles ne sont pas.

Une ilme cn puissance d'organiser est en elnl de former des productions visibles et in\-isihlcs de nos organes, de sorle quc le doublc, soit en partie, soit au complet, peut Otre un phenomkne animiqiie qui pcut filcilement etre pris polir une matCriali$ation spirite.

hlnlgri: cc qui pr6cBdc on nc pcut Cchapper aiiu nial6rialisalions car une Arne organisatrice s u n i t ii la morl cl girde naturcllcmciit scs lbcull6s orna- nisatrices ; dans cc cas cllc s'en scrl pour produire cles ri~alCrialisntions el alors, celles-ci n'btmt plus mimiques inais spirite.;, traliisscnt par leurs cOmmunicntions intcllcclucllcs qu'elles possodent unc c:onscicncc raison- nable.

On remarque aussi, dans les mat6rialisations spirite<, unc rcsscmblancc . hidente cnti.c (lc fiinlomci l'apparilion ct lc rnCdiuni, cc qui est Lou1 naturel

Puisque le corps (lu m6dium pnrlicipc h la production du plibnom2.,nc; c'est 1 une prcurc clc plus quc lcs nialerialiwtions nc sont pns e\clusi~cnient rini-

miques, fail qui nous permcl d'e\pliquer la resseniblancc du purc cl dii fils, 2 3

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338 RZVC'E SPIRITE

e t cependa111 ln re.jseniulnncc la plus frappdntc ne nous donne pas Ic ilroit de nier I 'indi~idualit6 indepenrlantc du fil.;.

Les spirilrs ont cependant beaucoup crre en prenant des p l i 6 i i o n 1 ~ ~ ~ ~ , mimiques j)oiir des phi!noiii6ncs spirites, ct par cela mOine ils oiit trop donni! (l'en\ ergurc u l'c\plictition d'un petit probli!mc.

Ilarlninnii ~ o i i l a n t expliquer l'animisriic par Ic spiritisme tomlie clans l 'erreur conlraire ; l'envcrgiirc qu'il donric B son csplication cnfle sci pro- blibmes h c r point qu'il se sent cles ailes d'un nigle pour e n l e \ w un I,clit oiscilu.

Les spirilcs, dit rcstc, son1 revenus clc Icurs cuplications cxtrbiiics, et cominc le prouve Al\snl,ow dans sri. rc\iic historique rlcs tlieories anti-spi. rites, toutes les c\pIication.z de II,irtmnnn ont 616 posecc tlbs lc c16biit tli . ]a pli0nomendite a l ' i d e de In forcc ner\euse, dc 1d lrnnsinissioil dc pcil-ee, dix somnnnibulismc, dc I'halluciri :1 t ' ion.

L'opinion qiii se porlajt \ers l 'miinismc s'en ecarta quand les matCri,rli- cations de\ inrent plus nond~reiise, ; i11o1~ aussi l'liypoll-ih~t? des halluciii,i- lions collec~i\ es tomba, ainsi que I'c\plicatiori dc l'animisme, c est-u-Gire la tendance LI nl tr i l ,w~- les mcrtel*znlisaLiom au doz16le.

La theorie dcs l~nllucinations Sut eliminee par ln photograpliic des (I,iri- Zoines) apparitions, l~ sceptiqnc le plus scientifique ne pou\ant nttril~iier dcs Iinllucinations nu\ cliches photographiques, et l'on a. photograpllie rloiii des cliam1)re.i obscures des apparitions qui hlaient invisibles au\ specta- teurs. Ceci s'expliq~ie par ce f<tit que le clichi! photclgraphique c.t l ) l u ~ sensible quc in retine cla l'ctlil en ce qu'il reflble lcs rayons ul t rn\ iole l~ du speclrc, rayon- invisible.; inilnie pour l 'ai l le plris perqant. De plus ( J ~ I 3

pliotoc;rnplii6 des E<prits qui, bien cp'in~isibles au\ spectateur- ont kt(. I I I *

c t decrits par le iiiGtliu:o, l'iippnrilion w r le cliche correspoqdnnt cnliibi+ incnl ii In t lcwiplion qu'en a \ ait f d t le inirdiiiin. Cependant, ces preiii e- ne l)ciivcnl Clrr consitl6rbcs cominr ;tl)soliiei, l'e\pbriciicc ayaiil cli.ini!itI'~ que cc% l)liotograpliics peuvent reprodiiirc cri partie on ci1 cnlier Ic cloiiljl(' dix inodiuni (105-loci).

D1,liilrc, j)i'c'ii\fli oiit 616 plus wii\,iiiicclnlcs; on csl parvciiii Ii p11(110- grnpliicr (le- I'orrric- 1isi1)lcs obsci.\Cc.; par les ipcctnteur\, tcllei que ( 1 " ~ mains, clcs LClci, tlcq 1)ustci ct iiifii~ic- ilil; figure.; cnlibrcy. \ cc.; prcii\r'* s'en njoulciit ciicorc t1':iiitrcs: .U~-,il,o\\ tloiiric 1 , ~ 1i.k siii\,inte tlc ccllcy diiment roiist,ilees pour ccrlificr 1,i r6nlile tlci rn,liiis inntCrinlisi!c.; :

l0 Lc ldiiioignagc (Ir 1)lnsicur. personnes tl',iccoi.cl sur thc qu'elles ri\ni('lll rcmarqub ;

2" Le lonioignagc coiiforinc de plu4curs pcrsonncs qui cliscnl tt\.oir ILi

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 3:19

io;Ch6 des objets, l'impression re-ue repondait parfaitement ii la reaction 4t des sens ;

30 Des effets pliysiques produils par 1cs clitc.; mains, tcl cpc lc (lkplii- d'objets cri prescncc des temoinq ;

@Des effets physiques produisanl des fiiitq duriiblcs : ,) une ecriture procluite cri prihence de plusieurs pcrsoniics. b ) Une impression laissee par la mOmc main sur un objet iouplc r ~ i i

noirci. ,) Des impressions produites par lcs assistant$ sur cette m6me m,iiri. d) Des formcs moiildes dc cctte main dans une iul)st:mcc, la piirafliiie. ?) La pliotographic des dites mains. y Ces apparilions ayant atteinl In f igurat io~ humninc coiiiplble Siircnt

pes6es. Quand la innt6rialidion n'embrasse qu'unc partie clc l'orgnnismc, comme

la main scule, alors ce n'est cjue par un efict d'optique que le corps entier reste in~isible, puisqiic ccs mains agisscnt a \cc intelligcncc?, tl'unc maniCre raisonnee. Citons un seul temoignage parmi l'enormc amas qui e\i%tt. : W. Crookes a dit : a Unc main lumineuse clescendit du plaI'ond : des qu'cille •á eut planee quclque temps pres de moi, elle prit un crayon de ina irini!;, (( traqa vivement quelques mots sur une feuille de papier, pilis elle s'c.lc\ a

de nouteau, dkpassi~ nos tetes et disparut dans l'obscurite (1) D .

Les preulcs Ics plus irrevocables nous sont presentecz pcir lez inai:l; moul5es en p1:~t.r~. Voici commeiit on les 01,lient : On reinplil un bas-in avec de l'eau froide, un autre avec de l'eau cllaiide, siir ccllc-ci oii elriid une coi~che de priraffine fondue. O11 tlemandc aloi., que ln inain iriatCrin1i~c;e se plonge un inoincnt tLnns In paraffine fondue, piiis qu'clic se +rempc cla~i.; l'eau froide. Cc procedk rkpijle clc suile plusicui.~ fois, la main se cu i i~ I'C

d'un gant de paraffine rl'unc certaine dpnisscur. De mame q~i'iinc main humaine nc pourrait s'c\trnirr d'iin gant en pcnri

qui scriiitlioulonni. cl scrr6 ail poignct, :linsi une inniil ninlCricdi4c i l t h

Pourrait sortir d'un gniit cil piirallinc si cllr n'a\ail Ic pou~o i r , coilime l'eVril, dc sc dFmatc'ri,iliscr t1:iiis son enwloppc. Lo iiioiilc [[iii rcstc c b L n i i l

'"mi dc gypsc, oii cil rletachc l'erivcloppc dc pnriiffiiic cn In trcnipnnl tl:ini ('e l'eau l ~ o r i i ~ ~ a n ~ c . LC p ~ i ~ r c n i o n t r ~ alors la ori in^ CIP inain ~ I I < ~ ~ I I * ~ I ~ I

rnoindrc cletni1 ct le inoilelc dc\icnt iin Cnigmc pour lc wilptcur piii-rlii'il 'je P r h ~ i t c aucunc couturc.

Ce qui doniic une doublc vnlcur ii cetie prcul c c est la diflt\rciice qui

(1) Recherche sur Ics!1Ii6nomencs s~~iritualisrne, 1, riic Cliabanais, librairie spiiite.

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340 R E V U E SPIRITE

existe entre la main moulke et celle du medium. Le professeur de gbologie Denton, fut le premier qui tenta ces dbnionstrations, en 1875; il essaya meme d'obtenir des modeles dans des bassins enfermes a clef dans une caisse, et il reussi1 (171). Ces experiences ont ete vciriees a l'infini, mais Hartmann n'en parle pas. On n obtenu ces modeles sous 1% conditions sui- vantes, toutes diverses :

1") Le medium dtant enferme, ld figure (agissante) operante restant invi- sible ;

20 Le medium se trouve en preserice (les spectateurs, la figure opCrante restant invisible ;

30 La figure op6ranie se trouve en prCsencc des spectateurs, le mediilnl est enferme ; 40 La figure et le medium se trouvent tous les deux en presence des

spectateurs. Il nous reste encore 2 constater des cas ou l'apparition (le fanthme) pre-

senta au spectateur sa main couverte du moule, dc sorte qu'on put lui oter le gant de paraffine ; on parvint encore a rece~oi r des modhles en platre de mains qu'on reconnut par quelques signes particuliers, pour aroir appartenu a des personnes connues durant leur vie terrestre. Ainsi, on oblint un jour, en presence du mbdium Egiinton, un modele d'une main montrant quelcjues legeres difformites et qu'une dame reconnut etre celle de sa petite Elle qui, a l'age de 5 ans, s'etait noyee dans l'Afrique meridionale (203).

Ces moules sont les avant-coureurs des n~aterialisations. Pour celles-ci la photographie doit livrer les preuves essentielles; les

conditions sous lesquelles on a obtenu ces preuves peuvent etre partagCes en 5 classes :

1" Le medium est visible, la figure est invisible, mais la pliotograpliie la reproduit ;

2 Le medium cst invisible, la figure cst visible, elle es1 ; Lc medium et la rigure sont visibles, ln figurc sculcest p~-iotogrnphiee;

4 O Le rnCdium el In figure sont visible?, ils sont pl-iolographi6s enscmble ;

5' Le medium et la figure sont invisibles, cette dernibre est p h ~ t ~ g r i i p l l i ~ c dans l'obscurite.

Pour constater les nombreuses preuves photographiques il faut se rcn- seigncr dans Ic livre cl'Alcsakon.

Si on considere qu'on a experimenth ces apparitions, cn les mesurnilt, ICS pesant, en observant leur respiration et la circulation de leur sang, qu'cilcs agissent comme des &tres humains,qu'un dc ces etres materialises s'es1 entre-

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(( rat fur

J O U R N A L D 'J~TUDES PSYCHOLOGIQUES 341

usieurs fois avecles assistants, chez MT. Croolie~, pendant deuu heure3 lant des circonstances de sa vic passee, le lecteur doit convenir que ihhse de l'hallucination concue par quelqu'un qui n'a jamais experi- par lui-mcme, et qui meme n'a jamais assiste h une seancc. semble une hardiesse assez presomptueuse, et pour ma part je rcfiicerai

xtOrrieilement d'accepler les pilules que cet observatenr imaginaire veut faire avaler. Crookeq, du reste. n'est pas le seul qui pousse les conditions ainsi h

&me. Lc meclium, Dr Ritchman qui, lui aussi, prepnrndesphotographies u,,,les, dit : u Je n'ciis presquc jamais unc reussite negative clans ccs opfi-

ions ; lcc cliches furent prbpares ti. I'avancc pour en faciliter l'emploi et ent trcinpes dans un bain sensitif. J'ai tres souvent suivi l'Esprit

,, jusque dans Ic cahinct oii je l'ni vil en mOme tcmps quc le medium. J'ai (( en effet, ce semble, la conviction la plus fcrme que chaque apparition de (( 1'Ic:sprit est independante dc la forme humaine du medium, piiisqu'il m'a (, ete donne de les contrdler par rapport a leur respiration, la circulation du

sang, leur taille, letir poidq, leur dimension, etc. Ces Esprits etaient (( toujours majestueux et gracieux sous tous les rapports, tant spirituelle- (( ment que corporellement, bien q~l'ils semlhssent sortir subitement du (( brouillard pour s'P~ariouir lin moment aprhs. J'admets qu'il existe quelque (( part des etres spirituels et que ccs 8tres intelligents qui etaient presents (( dans les occasions dont il s'agit ici, etaient reellement des ( 1 c u i p spi& (( tuels D visibles, pa1pal)les ; et hien qu'apparaissant sous une forrnc diffe- (( rente de notrc enveloppe materielle et terrestre, ils Otaient capables de (( reflexion ct parlaient notre langage, SC i no~ i~a i cn t , etc., tout comme s'ils (( etaient encore incarnes. En presence d'observateurs competcnts, je me (( suis promene maintes fois avec lc medium d'un cote. l'Esprit matcrialis6 (( de l'autre, j'ni serre la main ii cc dernier h son arrivee ct h son depart et (( je me suis cnlretenu avec lui pondant pliis d'une hcure. AprEs de telles (( cuperienccs jc ne conyois plus de sympathie pour ces fantaisies proble-

matiqucs tclles que : halluciiintions, cerelwation inconqcicnte, forcc (( psychique, vibrationsncuriqucs, etc. Ln rniqon, la logiqiic, lcs dMiictions (( sans (cupSrimentalion) cvpericnccs pratiqnes, ne sont quc pcrlc tlc lemps (( et de force •â p53-.783).

Hartmann qui sail diriger l'nttcntion dcs spirites sur le manquc clc m6thode clans lcurs rcchcrci-les, aurait dii s'npcrccvoir qu'il comme1 lui- meme la plus grande fhutc de m6thodologic puisqii'il ne qc laisse pas guiclcr Par le respecl des fdils cl que le doute debicril pour lui I'al~jectiC principal. Le sccpticismc nc gagnc pas i i Olrc port6 h l 'e\tremc; lc veritahlc, doutc

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342 R E V U E SPIRITE \

scientifique et reflechi, c'est celui qui sait s'arrater h temps. La theorie de I'li,zllucinatioii a sa limite irrevocable et n'a plus de raison d'etre, d&squ'on n pu 16riEicr h l'aide d inqtrumcnts, de cliches, de balances, dlapparcils reyiliileurs, etc., pour proulcr la realit6 des plienombnes spirites. Quand, par ewmplc. nous voyo!!c, pendant les seances spirites, le corps dll mcdium perdre le poids quc gagne le corps de l'apparition (lc ib<iiltome) (Zn!)), t1cs;~nt un fait pareil le doutc le plus su1)til est ohlige de se rendre.

(hanil memc Ilartmann n'cul pas confcsse que jamais il n'avait asiicti: h iinc seance, on l'eut dcvinh !i deseuplications telles que les suivantes : (( un tc ni&liuin, qui cct cn ineme temps un e t r ~ passif et un mrignetisciir actif, C( i c . cree dcs hallucina~io~is et les transkre aux spcctatcurs, de telle sorte (< (1ueceux-ci croicnt voir des fmtomei; ; enfin un medium qui rlorl r h e (( (ct des spectateurs qui r0rcnt mais ne dorment pas) des impres.;ions M reclles et durables creees par des fornlci illusoires; et encure, des instrii- ( 1 monts de physique qui, eiiu aussi, SC trouvent sous Ic charme e t se (( conduisent contre toute loi physique •â ! ! rle telles descriptions sont certes ingenieusement imaginees, mais jamais spirite n'a assiste a de pareilles seances, c'est simplement absurde !

AT ec cle semblnldes theories on phche conlre le premier principe metho- dologique qui veut que chaque hypothese soit conforme a u sujet qu'il doit expliquer; il va sans dire que ce principe est sous-entendu pour tolite recherche scientifique. (Toutc recherche scientifique contient sous-entendu. ce principe.) Il faut qu'une explication s'oteiide jusqii'R cc qu'elle ait altcint ct 6treinl le sujet dc son invesligation, et IIartmnnn fait tout le contrdire.

Les faits incommodants qui l'embarrassent, qu'il ne peut cxpliqncr, il les ignore ou lcs rcjctte et quant auu autres, il les interprbtr ct Ics arrniisc juvlu'h ce qu'ils cadrent avcc ses explications.

. lu lieu d'adapter les explications aux inili;, il arrangc lesfaits de maniW ii 10s faire concordcr avcc scs explications ! Par un 1c1 procede le ccrccnu tlerient un l i t de Prociistc pour I'eupCricnce.

1)crsonrie ne nicra In justcssc ilc son principe metliodologiquc, (1 r1ii7il (( Iaut thcher de se scrrir *tutant quc possi1)lc d'une caplication moycnnm~

dcs caiisei nalurellcs et n'aroir rccours au sixrnaturcl qu'h la dcrniCW (( urycncc )). Nais qu:ind nous 1oyons qiic 1lar~m;inn rcf'usc l'raplic,itio~i spirile parcc qu'il croit a loir trouve dans le medium une cause naturcllc, et quc ccpcndant, quand il s'agit de ddtcrminer le fait tlc In lucitlil0 il h'elE~ejusqii'h 1'Ey-d al)~olii , cc procedUnoiis rappelle ce mol d'un Iioiiribk' '~'yrolien : K Quand je puis avoir de l'eau fraichc, je luissc lh le vin cl je I m i - de l'eau-de-vie •â.

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J O U R N A L D ' ~ ~ T U D E S PSYCIIOLOGIQUES 343

;akon consacre des considerations etendues aux communicalions, qui u-tlcssus de la portec (lu medium, q ~ ~ a n d il dit que Ic roman non ne de Charles Dickens Ecl~vin Drood )) a ete tcrminu piIr un medium in sans instruction, et cela d'une maniere telle que, sclon l'avis de conlpetents, Dickens n'anrait pu micri\ f,iire ; ccrtcs nom n'avons pns e, par cela meme, le droil de conclurc que Dickens l'ait inspire, mais i t cas on ne peut plus dire ii\ec Hnrlmanir, que les communications 3s ne sont jamais nu-dessus (le la poribe tlii mc'dium ou des assiilants ateurs) : nu contraire. CPS limites sont bien souwnt d6pasiCcs. Le IX mateririliste, Dr Louis IHichncr, a du. miilgr6 lui, livrer une prcu\e ue de ce fail : En l'annbe 1860, prirut h Erlariq~n unc tradiiction du :henbrenncr, d'un livre anclais Ccrit par Hudson T u t h l ~ : (( IIisloirc e t t proces d e la c n h t i o n •â (Genese). Or Biicliner et d'autres de ses col- ; mal6rialisles approu~brent le contenu dc cc l i ~ r e , ils en citurcnt des ts. Riicliner lui-memc oul lait. lors rie son s6jour en 12n1Prirl~~e, pre-

ses hommages a l'auteur et le ~ i s i l a il Clcvelaild. Mais, IIudson Tutlile a ses eloges flatteurs. C'est un simple fermier qui sans aroir recu une

. . e instriiction, a ecrit commc medium ecrivain des ccuvrcs scientiiique~ iis sa diu-huitihme annec. Voici comment il rend comptc de sa conycr- )n avec Buchner. Je lui demandais comment cela se faisait qu'il citait ines euvres d'ori-

11 wlne purcment spirite pour prouler le materialisme. Il declara ne pas oir connu leur origine et qu'il m'avait consiclere comme un homme qui livrait entibremcnt JLIX etudes scientifiques. Q~iancl je lui clis que les

(( passages cites par lui axaient Cte e c ~ i t s aprhs une journke de rude labeur (( et par dcs forces superieures aux miennes, alors il repondit tres poliment (1 que j'nvais le c r h e trhs developpe el qu'en tout cas j'atais entcndu t r a i t ~ r , (( ou lu quelque part la science que je traitais •â. (Psyclie StudiiSn 1574-5-93.)

Il n'cst pas vrai, non plus, quc dcs qucslions scientifiques n'nient jamais trouve tint solution satisfaisante dans les seances. Le gen6ral major Draycon racontc (402) qu'en 18% il cut une commnnicntion trbs satisfai~ante concer- nant lc inoilvcment rktrogradc dcs lunes d'Uranus, c l cn 1830, ce mCmc medium, une jeunc daine, le r e n w i p a sur l'c\istcncc des deixu lunes dc mars, lesquelles, commc noiis le savons, ne furcnt decouvertcc: que plu4 tard.

11 est donc Ctident quc le? communicntions intellectuelles se niontrcnt indCpendantcs du degre d'instruction dii mbdiiim, et quand Hartmann sou- tient : (( Qu'il n'y a que Ic medium sachanl ecrire qui inscirmmcnt projettc c des 6critures •â, il faut rntme le contrcdirc sur ce point. L'enfant dc

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344 R E V U E SPIRlTI? -

I I Jenltcn (Katc Fox) conimeny ii ecrire quand il eut 5 mois ct demi (100;: un beu6 (le 2 mois donna dcs rhponws psgchograpliiques aux cluestiolis posees (<Or>), et iinc fille du I~aron Scymour Kirkup hcri\it l)sychogr,iphi- qucment qiiand clle nc comptait que O jours (41'7).

Il y a auwi dcs mediums parlants parmi les enfants, et celn non wik-

n ~ c n t dc nos jours mais tlPjh au commenccmeiit dii siecle passC. commc. le racontc Misson dans son singulier livre : Tlzeklre scrcrr' des C&ien.nes.

Cilon< cncorc un f ~ i t du caractcrc inspirk (1cs nii.tliunis dont perle Ic jiiqr Edmontls : Sa fille qui ne parliiit quc l'anglais cl un pcri tlc: franqais pckro- rait q::clquefois pcntlaiit unc hcurc dans iicuf h (lis difldrcntcs Iangiici, rt ccla, trOs couramment (423). On a, en oiitrc. rc lu d m comm~~nicat ions par l'alphabet des sourds e l muets c t par cles signcq t61Cgrapliiqucs (415).

Xenic si Ics comniunicationcl demontraient l 'e~is lcncc tl'unc l~icirlild h distance, ou une prevision dcs faits, on ne pourrait cn conclurc qric cc soit nhcessairement unc inspiration spiritc, la lucidith etant unc fi~culte inl& rente i l i l \ somnainbnles, lesquels revetent sou\ent leurs visions de formcs dramatiques. h h i s IIartmann n'est pas en etat de donner cette euplication, puisqu'il n'admet pas l'existence d'un sujct transcendantal ; il est rloiic oblige, dans ce cas, de sauter d'un trait jusqu'au sujet absolu. Si nous c n ~ i - sageons les cas particuliers sous cet aspect, nous gagnerons la c:on\iction qne l'hypothhsc spirite est bien plus rationnelle que l'hypotliese mcila- physiquc clc Hartmann.

.Voici, par excmple, ce que le medecin D r 1 ~ ~ 0 l f c nous racontc d u medium ?ilansfield : (( J'ai vu M . Mansfield ecrire clcux communications a la fois. •á l'unc dc ln. inairi droite. l 'autre dc la main gauche et toutes lcs deux clans (( une langue qui lui cthit inconnuc. IJcndant qu'il ecrjvait nous cau4oiis (1 d'affaires ou bien nous avons continue la conkcrsalion cntamhe avant qu'il (( ei't coinm~nch ccltc doublc ecriture . . .J e m c rapprllc u n cas oiiM. hlansfirld, (i lout cn coiitinuanl ii ecrirc cn deux langues diffdrcntes, mc dit suhite- •á ment : (( Wolfe avez-vous connu cn Colomhic u n hommc du nom t l ? (( Jacol)s? O .Te rbponilis at'firmativemcnl ct il continiia ainsi : (( Il CS^ ici C L

desire bons Liirc caboir qu'il \ icnt de quillcr soi1 corps cc matin. )) .T'ai pi1 const,ztcr que cet a \ c r l i w m c n t Cliiit piirf:iitcmr,iit vrai (460).

I,c general major Drayon parle d'un cas analoguc : dans unc sbancc Ic mddium Iiii annonqa la prhsencc d'un Espril qui vciiail de mourir cn CJriciil, mais pas aux Indes ; on lui avail tranchh la tetc et l'on avait jclh son corp. dan.: u n canal. Drayson n'avait pas cu des nou~c l lcs de cet ami depuis Irais ans ct il apprit qu'il avail quittC lcs Indcs pour SC rcndre cn Chine. Quel- ques annhcs plus tard on lui raconta les dbtails dc sa mort, ils correspnil-

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JOURNAL D'ETUDFS PSYCHOLOGIQUES 345 Y dajent N'X messagc rcqu a la seance (304). On trouve en outrc 1)caucoup de ,,om~unications de personnes inconnue5 . tant au medium ~LI';IUY assistants, et dont les rapport5 a p r h verification ont ete trouves justes.

~ l ~ s a l i 0 ~ s'est clonne 1,ien plus de peine que Hartmann pour s'eclairer au ,,jet des phenoinbnes de l'animisme el en demontrer toute la portec. Nous trouvons, en efict, des phenombnes physiques ct inlellectucls qui traliisscnt une projection 3 distance de l'organisme par le secours d'un principe psychique, mais nous trouvons en mkme temps tl'autrcs phenombncs dont

particulariles nous obligent a admettre Ic principc psychique degage du corps materiel, ce qui revient 3 dire que nous avons devant nous des plie- l lomEn~s spirites.

Tout invesligateur rerieu\ devra prendre en consideration ce double de la qucstion.

Si maintenant nous obser\ons que les manifestations animistes et spiriles sont de nature identique, nous ne pouvons nous empecher de tirer la con- clusion que nous autres, creaturcs terrestres, nous sommes par notre nature supkrieure et interieure, identiques a ces Ctrcs qui peuvent nous apparaitre visiblement aprks la mort. En faisant usage dc nos fonclions animistes nous nous seryons donc d'une force gui, apres la mort, sort de son etat latent el devient normak.

Les manifestations animistes ne SC prescntcnt pas seulement chez les mediums, on les trouve aussi chez les somnambules ; toutes les apparitions du double appartiennent a cette categorir:. On a pu egalement constater leur realite par la photographie, et par des moules. Cec: derniers plienomenes ont lieu sans le secours de l'organisme, mbme malgre celui-ci et il \ a sans dire que tout ce qui peut avoir lieu sans Ic secours du corps p e ~ ~ t d'autant plus Sacileinenl s'effcctucr sans son existence. Quand nous remarquons qu'une malCrialisation et un double possbdcnt les memes traits communs, et que, dans Ics deil\ cas nous pouvons reconnaitre lcs pcrsonnes qu'ils representent, et si, alors, nouq rapportons le doublc a une personne vivante, nous devons logiquemcnl rapporlcr la matcirialisation aux trepasses.

La rcssem1)lmce corporelle n'csl cependant pas le S C I I ~ signe qui nous scrl de preurc pour conslatcr I'idcntile de l'apparition ct de In perqonne decedee (morte). Une preuve d'identiti: trbs decisive se trouvc dans Ic cas Ou le medium donnc dcs communications dans une languc a lui inconnue, niais parlec de la pcrsonnc defunte ; ou bien quand un sourdet muet rlCc6de Prend possession d u medium de maniere a le ftiirc communir~uer par le

de l'alphabet dcc, sourds e l muets (660). De mhme quand le i coinmu- nications lrahisscnt un style particulier ou quelques tournures de phrases

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346 R E V U E SPIRITE

\

caracteristiques du defunt, ou cpc l'ecriture donnec dans une langue elrail- gkrc au modium ressemble a celle du defunt (669). Enfin quand le trelIncsL; donne Sorcc details, constales comme vrais, su r sa hic terrestre, bicn qutil ne soient connus ni du mCc1iuln ni des assistants.

Unc autre preiive d'identile, c'est encore lorsque le mi.,diuin decrii, une apparition a lui seul visible, qu'on photographie ensuitc ct qui r c p r ( : s ~ ~ ~ ~ ~ LIII mort (tr6passe) inconnu des assistants. Si l'un trouvc plusieurs dc ccs prcuves, rCunies dans u n meme cas, alors l'identification devient d'ilu[ailt plus frappante. Alisaliow nous offre toute une coIIection dc faits dei pllis extraordinaires. ,Te me borne 3 nommer celui de Livermoorc qui e ~ i t 338 sirances avcc le mbdium Kate Fox ; 3 partir de la 43, sa femnic defiirlte Estella lui apparul, et il eut tout le temps clcs manifcstations seniblal~les h celle. mentionnees ci-dessus (748-751i.

Mais nou-; rie pouvons conclure de l'etat actuel dcs morls par les inmi- festations intellectuelles et physiques que nous recevons, car r'cst un fait bien connu des spiriles que Ics defunts doivent se rci8tir de leur tissu tcs- restre pendanl le temps des manifestations.

Lichtenberg a dit u n jour qu'il glisserait volontiers a genoux de Gottincue 5 Hambourg, s'il etait su r de trouper la u n livre qui yuisse lui offrir dc I ~ O L I -

vclles el importautes reielations motaphysicpes. Les s n ~ a n t s de nos jour? sonl d'un autre a ~ i s , et cependant, ils n'auraient souvent qu'a passer la riie pour assister a une seance spirite et y recevoir plu? de revirlatious meta- p h j siqucs qu'ils n'en trouvent dans de gros ~ o l u r n c s , mais il leur semble que cela ne vaille pas la peine de sc deranger; cela m'est arrive per5onnel- lement ! ils refusent d'y aller quand on les invite. Ils ne veulent psi noil plus s'orientcr dans la litterature spirite, parce quc cela demande du Icnlpq, mais Al~saliovt leur a rendu la tache facile en leur oKrant en deux \olurries tous les faits les plus remarquables eparpilles dans la litlerature si Ctcndiie (ILI spiritisme; c'est un cxtruit fait dc ccnlaine? dc livres et cle r c l u h orrang6 iystematiquenient ct a u n point de Tue scientifique. &os s;i ian~s profitcroi~t-ils au moins cettc fois-ci dc l'occasion qui se presentc J'e" doute.

Ils kvitcront, commc par lc passe, toute occasion dc s'instruire pour cln'on ne supposc pas qu'ils aient besoin d'instruction. Ils continueronl. coinIllc toujours, h ecrire clc grandes et savantes dissertntions phylologiquci; 511r Ic pour et lc contrc de l'immortalitC, cn rep6lant les arguments et les collti'c- arguments reconnus commc erron6s depuis longtemp" p o ~ ~ r ne pas CclhipPrr a u reproche d'acoir kt6 u n anachronisme ii leiir epoque.

Aujourd'hui on peut, en cinq minutes, le cas etant fa~orable . avoir des

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ucn 1

rema chapi table O U W i

S'il cnn n

l l U l l U l

Hartn il n'a physi

- -- ves csperimentales de l'immortalite (a moins qu'on ne soit aveugle par r e j ~ g 6 ~ ) si l'on est capable de tirer une deduction logique dec faits vhs par l'experimentation. leur fera encore ce reproche bien plus gravc, aux savants, qu'ils n'ont

",, ,echerclie (ni tenu compte de) ln v6rite. Quant aux adversaircc qui apres jete nCgligeniment un coup d'coi1 sur In rluestion Ccrivent dc grands es dans de petits journaux. et l'ont bruyamment luire le flambcau dc science pour le bien dc l'humanitii, il est inutile de s'en occupcr, lcur on n'ayant quand mEme aucune importance. n'ai donnc': qu'un apercu relativement conci7 dc l'ocuvrc rcmarquablc jnlron ; pour qu'on ne dise pas que je juge en aveugle quand il s'agit cwrages de mcs freres c n c?.oyance, je veux encore faire quelques rques sur ce que je trouve a y rcdirc : 11 y manque, par exemple, un trc sur les mediums N p.sychornetripues D, puis on n'y trouve pas une des noms et des sujets traites, ce qui serait tres important pour un ige de ce genre. est vrai q ~ ' ~ l k s a k o n n raison de refuter Cnergiqueinent (radicalement)

, ,., ,dversaire Hartmann, ses references continuelles aux passages de l'ecrit lui-ci, nous font l'effet d'un echafaudage qu'on a oublie d'enlever ; le Iie pourrait qu'y gagner en le demolissant. J'eus desire encore voir ion generaliser ses deductions philosophiques resultant des expe-

nonoes spirites au lieu d'en relcler la valeur par opposition au systeme de nann.leque1 n dit quelque part qu'en admettant la realite du spiritisme urait besoin que d'intercaler un chapitre dans son systbme meta- que ; il parait qu'Aks,ilron partage son opinion.

Pour ma par1 je considere lc spiritisme commc tres superieur a tout ce qu'a dit Hartmann, et Ic chapitre qu'il ne peut s'empecher d'intercaler fera 6clatcr I'anncali dans lequel son systeme est eriwrre. JIellenbach a dejk domontre que si nous dekions cnrhlcr le spirilismc dans la formule acadC- mique (ce qui ne depend pas clc nous), Ic pessimisme qui est abiolu c1lc;z h? t rnann devrait faire place i l 1x11 oplimisme trnnsccridantal. Dans cc cnq lc jugement de Hartmann sur Ic mondc pcrd dc son Aprct6, et la doctrine qui "'Y rattache, l'annihilation (le In volontC, perd sa raison d'Otre.

T0utc la l~h~nom6nologie clc l'Inconscient doit Ctrc rcfnitc, car Ilnrlmnnn n'e!l connait quc clcux sources : l'Inconscient physiologique dc l'indivi(lu, et 1'Inconscicnl metnphysiquc de l'Esprit absolu ; or une troisiume sourcc vient dc s'ouvrir, ccllc du sujet Lrancccndantnl, ct ccttc sourcc Al\sako\\ In fait couler h grands courants.

La moralc que I-Iartmann sc proposait en vain de poser sur un fond solidc

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348 R E V U E SPIRITE - en lui donnant une raison d'0tre I rou\c de fcrmcs assises clans l'in(li\i,jua_ lismc m6tapliysique; I7imp6ratif cntfigoriquc (dc Kant) d c ~ i e n t In voie du sujet transcciitlcntnl. Par cc mkmc f ~ i t toutes les cloctriiies ~ l i ~ i ~ ~ ~ ~ ~ suhiront iine transforination, et i'csthctique aura le mcmc sort puisrlue l'inconscient, dans Ics 1)rotlrictions c.;lIibtiques, sort de 111 sourcc da sujet transcendentnl.

Enfin par ccttc revolution dc la rcnniscancc dc l'individiialisine, noil setl- lcnwnt la phi lo~ophic (le Ilai3Lmann, mais la philosophie cn gbnernl doit en quclque sortc dcsccndrc dc sa tour isolbe ; elle scra moins iinc ~ , h i l o i o ~ h i ~ sur le monde qu'unc philosopllie sur I'liomnic et sn dcstiii6e I'uliire ; lcS consequences pratiques qui en ddcoiilent, si importantes, agiront ,ul8ln transiormation de notre etat social. plus cfficaccincnt quc si la p l ~ i 1 0 ~ 0 p l ~ i ~ absolue dc ITartmann avcc son pcssiinisme paralysant s'infiltrait dans l'humanite. C'est asse,: pour justifier mon asserlion quc le chapitre h inter- calci., cliez llartmnnn, fcrait bciatcr l'anneau de son systeme.

Il y n cette conclusion, le4 phenombnes spirites sont de% fails. Nos advereairc~ les cornht lant nvcc de pures theories Sont aoukre d'un

Don Quichottismc etrange, car au moins Don Quichotte opposait sa lourde lance a u 1 ailes dcs moulins h lent . La refleuion humaine est lente a l'action, mais une question de temps suffira pour l'adoption des pl16nomEiics spi- rites qui nous livrent la preuve de l'cuistence d'une Rmc individucllc (per- sonnelle), et cctte con~ic t ion doit inbi tablemcnt influencer f,tvoral)lenient notrc c ~ i s t e n c e terrestre ainsi quc nos 1 ues sur le mondc ct sur la vie.

Ali~alton s'est p o ~ e cetlc question A In fin de sa prefacc : u . lu deciin dc ma vie, je nie demandc quelquefois : (( Ai-jc vraimciil hic11

•á fait d'avoir sacrifie tant de leinps, de travail et de inoycns h I'etudc cl la tr propagalioii rlcs plienombncs du Spiritisme? X'ai-je pas fait faussc roiilc? (( Ne inc suis-jc pns uercb d'illusions ? N'ai-je pas perdu mon cuislcncc ~ 1 s

cp'nii resultat r~uclconquc scmhlc justifier et rbcompcnscr ma pcinc ")

La sculc r6ponsc h cettc qixeslion (L'L\lmlto\\ cst ccllc qu'il tlonnc hli- mbinc : 0ii ne peut avoir u n but plus elevb, pcndant unc vic tcrrcdi'c~ (( que cclui tlc d ~ m o n t r e r In nnturc Irnnsccndnnlnlc de l'hommc, laqucllc cqL 1( nppclbc h unc dcstinCc bicn sup6ricurc h ccllc que prbscntc l'c\i4('llcc (( ph6nomenalc. )) CARI, DU I'RRL.

COMITE DE PROPAGANDE S6nnce du 9 juzllet 1891.

Pr6sidcnce dc M. Leyinni'ic. .\prbs adoption dii proc6s-\icrbal dc In dcrnibrc sbnnce, M. . \ u ~ ~ l l l ~ ~ ~ ~ '

donnc In situation de cnissc.

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l- J O U R H A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 349

' /- Le 30 juin, lc ddpdt au Credit Foncicr, s'elevait h 1.:364 Sr. 23.. 1 .:{Gd 2"

Le tresorier avait, especes en main, la somme dc 137 Sr. 60.. . 137 60 somme remise a l.'instant, par M. Warsclia\vsky, d'unc part.. . 31 15

et de l'autre : 25 dc M. Sausse: Fernandez de Barcelone, volume vendus : 15 Sr. et 8 fr. 35 d'envoi dc caissc. Vcntc de \.O-

lume, Congres 12 fr. De JI. Mercntoti, 10 Sr. I)c Mme Bourdin, 5 fr. De M. Palazzi, a Naples, 20 Sr. 'l'otnl 96 D. 35, somme dorit il fitut deduire 22 fr. 00 pour fraiq vbrifies. Rcmis ail Treso-

.............................................. ,ier 73 fr. 45. . 73 45

Total ........... 1 .O06 42 M. Louis Gardy a cnvoy0 150 fr. pour cotisations rccucs a Ccn~ve,somnio

dont il faudra defalquer 50 fr.. priv des 50 volumes Cherclzons, laisses grn- cieusemcrit par l'auteur nu Comite pour les envoyer au\ journauv qui oiit beaucoup de publicite. Le Tresorier encaisscra cette somme de 100 francs 5 la prochaine reunion.

En vue du Congres de 1803, les deldgues suivants nous ecrivent ce qui suit : M. B. Martin, de 3ruxelles, demande qu'h nouveau, on veuille bien ne pas experimenter la concentration des nuances spiritualistes ; l'occultisme en 1880 s'est servi du Congrus, en a fait son piedestal ,pour se produire et se poser ensuite en ennemi du spirilisme, pour le supprimer ; but non avoue mais visible il nu. A la prochaine reunion lcs huit points pre- sent& par M. B. Martin seront discutes, avec les autres propositions dc nos amis.

M. Clzeoallier, de Lyon, desire qu'on y discute de l'origine de l'esprit, de la reincarnation et du meilleur mode de propagande.

M. Houa~t , de Sclessin-Ougree (Belgique), avec tous les spirites belges, suivra ce programme de M. B. Martin : Dieu, Pluralite des exist cnces et rein- carnation, Lois de moralc et dc ju~tice, MBdiumnite, Le spiritisme au point de vue scientifique el ph0nomdna1, Organisation du spiritisinc cornmc il l'est en Eipngrie, F'Cdernlion univericlle comrnel'entcnd 31. Stciinton-Moscc;, Question iociiiie nu point dc vue spirite.

M. Dechau, publiciste h Alger. dcninnde que le Congrbs dc 1891 soit ln suite dc celui de lSSS ; cominc il er;l rnlioiincl, dil-il. quc cliacun Lrtlvaillc dans sa sphbrc, laissons Ics hrmchcs etrangi:rcs clic,: clles, qiiclles qu'ellcs soient, sauf ccllc du magn8tismc, notre corigbriurc ; les hilbbnlistes el occul- tistes n'offrent ricri clc rntionncl, \eulent diviser ct qu'csl-il bc~o in d'euu ? qu'ils trdvaillent 177'; durno szcn.La b a ~ c du spirilismc est simple, nalurclle, cil accord avcc le bon sens, In raison et sufrit a 1,i ninrclic ascendcinlc de nos

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350 REVUE SPIHITE - doctrines ; nos congres constituent u n element puissant d'union et de dif- fusion serieuses.

M. Mozel-an, de Nice. souhaite qu'on traite de l'existence rie Dieu, dc ld dkfinilion du perispril, de la reincarnation, de la rnediumnite guerissante ; il \ eu t l 'euluiion de l'occultisme, pour se preserver des cltlomnies jesiiili- ques (le scs membres.

M. l'hibnud, de Bordeflux, veut dcs congres regiorinaires, ou sc cciltrnli. seront !P., qucstions h dbhatt rc nu Congrbs interliational, lcqucl fixera les points dc doctrine qui auront prCvalu; l'opiriion gbneralc de tous ses corrcq- pondants francais ct dlrangers, c'est que lc congrus de IS!) L soit cuclusi\e- inenl spirite, sans le faux alliage de spiritualisles q ~ l i ont use et rnesu-e ilc nous cn 18X!), ~ i s a n t la publicil6 que nous pouvions leur donner; quaint h leurs Lh6orics esEiumbes.pr6seiilCes comme des nouveautes, elles sont dignc, dc rester sous l'anlique poussiure qui Icq recouvrait. Il deinande c1iicX la ri.incarnation soit o u ~ e r t e m e n t discutee, a ~ ~ s s i 1'1 question des rdcompeii~cz et des peines s m s lesc~ucllcs on ne peut fixer notre degre dc rcsponiabili~e.

31. Sausse, de Lyon, souhaite qu'on y discute la reincarnation, le perizpnt, la fkdcration spirite nationale et internationale, la propagande, et ccla wns codifier ni dogmatiser. 11 demande qu'on y refute cette pretention nou~e l le , que la vie, ou le sang, soit la representation evacte du pkrisprit, pretcntion sans surface sortie frais Cmoulue de l'occu1tisme.Cn chef occultiste lyonii,tis, dit-il au Comite, profitant des loisirs que lui laissc le cure chcz Icquelil e-t lalet de cliambre, deblatere dans son journal contre le spiri t ismeet les nie- d i ~ m s ; un autre, hg6 de 23 ans, ridiculise les inagnetiseurs el Icq sp i r i t c~ qui depuis longtemps l'ont rcjetir a Lyon,comine incapable; il lciirpr6te .es propres faits el gestes et ~ e u l salir l 'homme qui, pcndant cleux anb, L'ut sn

providence el celle de sa famille, en Le noul-vissant. Le sieur Ci. Bou~het , une Cpave recileillie par le journd le Voilc tl'lsis, y signe des articlei; \oui; 1~ nom dc Rlze Stell, clans lcsquels il irlaurlit les spirites et lcs inugndtjsciir~ ' Or, M. II. Sa~csse pi acceyle l a regpo.nsnhzlite de ce yu'zl ecrit,prie 12 Coiuilr. clc reproduire 13 prosc d u sieur G. Boucl~et, I 'Cpn~e cle 'l'nrare (Illionc\.

Voki Li. ropic lc\lucllc clc cet imprin-ib-rb,lnirie, ngr6mcnth d'un q~ialr~lii i qui clonnc Linc Jierc idFe dit poulc !

Tt-ccdement des mnlaclies par le magne~isme. Ln nbgatiori ne peut ernp0clier tl'iltrc La loi clul preside a In tlestiric e, E t l'hoiiime bientGt devra. son bieii-6ti c ~Iu. Magnbtisme, la vraie panacec.

A. 13.

J1,ignktisrnc curatif; G. Duilchet, 19, ruc Ilurie, 'l'ararc (Rlionc): linni tcii lr l l~ par lemagnirtisme des affcclions du syqtbinc ner!eu\r e t des inaladics ri.pl1- lbcs iricurablcs.

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J O U R N A L D'ETUIJRS PSYCHOLOGIQUE S 35 1 7-

malacles! Le hlagnetisme. qui fut si longtemps meconnu et rejcte par s u ? n t s , est aujourd'hui prdtiquk par d'eininentes c6lebrites medicales Obtiennent, C U l'appliquant, les cures remarquables obtenues de tous

tcml>s par les magnetiseurs. En efict, ces dcrnieres annees, il a et6 reconnu ar la science, qu'un grand n o m l m de maladies nerveuses et autres nffec- Pions chroniques.qui avaient jusqu'ici resiste k toute esphce de mi.dication,

,,kaaient presque spontan6menl SOUS l'influence d u Magnetisme ou ktnient, tout au moins, hcureuscmenl modifi6es. Tc1 c i t le cas dcs paralysici, dcs contractures, dcs nevralgies, des rages de dents, ctc. Les troubles physiolo- giques cErlcnt egnlemcnt tres promptement cl noinl~reuses sont les pcr-

g~ihries des trouulcs cligcslifi, de 1 anemic, cie la gastralgie, elc. La guerison de l'kpilepsie, l'heureuse modilicalion de l'nli6iiation men-

tale, Ic rcdrecsemcnt des clhfdilts et des vices, ! inwnsibilite genbralc ou rtielle pour cffectu~r les oph-ntions chirurgicales.tels 5out les principauk

$ S U I I D ~ S obtenus par lc lrailemcnt rnagnetiquc. Il y a cricorc peu de lcmps, on :~tlribuait [t Lx superstition et 5 la cretlu-

liti: tous Ics recits des anciens, relatifs aux gubrisoris magnetiques. Actuel- lement, les recherches sur ce point ayant montri: quc l'on pouvait obtenir les mernes resullnts, on est plein d'admiration pour ces hommes qui poise- doienl une sciencc si complete de la vie.

Le5 pcrsonncs qui suuffr~i i t doivent donc demander (ILI s o u l a ~ e m ~ n t il cette n o u x l l c science qui est appelee a rendre d'immenses bienfCiil> k l'humanite.

M.Ilouchet recoit: Cc lurare, les lundis, jeudis et samedis, dc midi a 4 heurci ; B Amplepuis, hotel d u commerce, tous le5 mardis dc 1 h e ~ m a 5 heures ; B Thzzy, hotel Demurger, tous les mercredis de 1 heurc a 5 lieures ; k dounne, hotcl d u Commerce, tous les vendredis de 9 heures a 5 heures.

L'etude des fluides, de leurs proprietes et de leurs dangers, scra pour In medccine u n flamlricnu precieux, a l'aide duquel.procedant du connu a. l'in- connn, il lui sera enfin pos.;ilde d'entrevoir le secret dc la vic ct d'cn corn-

a ions. prendre les incessantes transforin 1' LES O K I G I N E S ET LES JWS.

LI ler i te morale ne lriomphe cpc pilr la persuasion ou la force. Une 14- rite physique n'a besoin quc du tcmps et (le l'eiperience. Du POTET.

La kcriti: ne peut pertlrc droits, et ln coilfusion e i t toujour-; le pnrlagc de ceua qui, par inau\aise foi, nc veulent pas In reconnaitre. PUYSCGVIL

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352 REVUE SPIRITE

7 \

LA PROPI-IE'FESSE DE CABORA Dans ln livraison du moi9 d'avril, (le (( L n Ilustrncione spirita )), p~~lilih par

M. lc general Refugio 1. Gonzalcs, avez-vous remarque le pcrtrait dc la jeunc fille, Tercsa Urrea, a qui l'on donne lc Litre de Prophetesse de Ccrbom ? 11 parait qu'elle possede des facultes qui depassent, comme m6diiim-gui:ris, scur, celles qu'ont eu Jacob, Ilippolyte, Eugene Kcv ton, l%ster, Mansfield e t aulres. Voici la traduction de quelques passages de la notice biographique qu'a publiee s L n Iliutrncion spirita.

.... Celte jeune fille est n6e dans l'etat cle Sinalon (Meuique); elle cl~iliell~.~ acluellement en Sonore (lhat du Mevique limitrophe avec les Elat-I:riis), dans la i'crmc de Cabora, u sept lieues au sud de I3oroycca. Pas miiriee ; cllc a 16 ans, ires peu d'instruction, lit et ecrit assez mal.

C'est 11 la suite de grmdes souliranccs, qu'est survenu l'etat eulraordiiiaire dans leqiiel elle SI? trouve aujourd'hui ...

Tcrcsa soulage toutes les maladies, en guerit plusieurs telles que la lbpre, la paralysie, en general toutes les affections nerveuses, etc., souvenl les sourds .... Elle se sert, pour operer, de terre mouillee de salive, quelquefois d'huile ; sans connaitre le malade, elle sait ou sibge le mal et en donne une description exacte ...

Elle connait les choses cachees et dit ii beaucoup cle personnes les actions les plus secretes de leur vie ...

Ellc entend, dit-elle, a de grandes distances ce qui se dit dans le monde, meme en langue etrangere, et h dc grandes distances les personnes qui In denigrent ; lorsyu'elle leur a repetE leur conversation, ccs niemes persoilnes sollicitent leur pardon.

Elle a une amie, Josephinc l%lix, egalement cblibataire, 3gee de 22 ans, avec laquelle elle est btroitement liee.

La J'cunc Teresa a une forcc e\lraordinairc clans les bras et dans tout Ic corps. I k u ~ t coucliee, personne ne pcut la remuer, quand clle le \eut, i i i h i levcr un bras ni un pied. Elle eiiiporte S~icilcinciit un hommc i~ialndc sur son bras ct lorsqu'cllc veut fkirc usagc clc c;innelle pour iinc guUri.;on, dlc la rktliiit cn poudrc impalpable entrc >es doigls.

... Elle (lit que soli i'ilic voyage oh cllc le clbsirc ; son ainic l ' a c c ~ i i i p ~ ~ ~ ~ ~ ~ et ne pcut dire conlnlcnt cela s'opbrc ; clle s'cndort pour que ccln nit !ici1 Dans 1'0l)scuritk Ics ycuu clc Teresa on1 un fclat irr6sistiblc qui illui11ii1~ tout I'entlrojt o i ~ cllr: cc trouve. Souveiit, di t .losUpiiiiie, jc rnc r6vcillc ayanl le corps dc 'l'crc4ii Sroid ct rigide entre Ici Ilras, pcntlnnt ( p c je 1;i iol'

ngenouillce au lit d'un in;llndc qu'elle likbcrgc h l'c\tri.mitc dc son Iinl)ilJ- lion.. .

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 353 4

Teresa est un tresor de vertus ; elle aime la verite et abhorre le men- songe. Son amour du prochain n'a pas d'egal.

Elle annonce l'apparition prochaine de deux autres jeunes filles, successi- vement; l'une apres l'autre. Apres avoir souffert beaucoup plus qu'elle, leixrs facultes depasseront la sienne, en puissance. Elle a moralise bien des gens ,t obtenu le retour de la paix dans de mauvais menages ; - on vient de toiitec parts pour la connaitre, plus de cinq mille visiteurs sont accourus a

cet effet. - Son phre exerce la charite envers tous les pauvres qui viennent en pelerinage,leur donnedes aliments, un abri, et nourrit dans ses paturages les animaux que ces visiteurs ambnent, tout cela, sans retribution !...

On a invite cettc jeune fille a venir 5 Mexico ; elle n'y a pas consenti, se sur la quantite de malades qu'elle avait ii soigner.

Si j'apprends cle nouveaux faits interessants, je m'empresserai de vous les communiquer.

Fraternel et affectueux souvenir. ALPHONSE DENNE (a Mexico).

L'INTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES SIRCLES CHAPITRE X

Charles IX. La SaZnt-Barthir'lemy. (1568 - 24 aout 1572.)

(Voir la Revue de juin 1891.)

Quelques mois a peine'apres la signature du trait6 de paix de Lonjumeau, l'austere chancelier de Lhospital reclama avec une grande energie l'execu- tion sincEre des promesses stipulees dans le traite.

Mais la Reine-Mere meditait de noirs projets; aussi au lieu de faire droit a la demande du venerable chancelier, elle le destitua de sa fonction ; ceci montrait clairement les nouvelles dispositions de la Reine. Du reste si on avait pu douter un seul instant du changement survenu dans son esprit, les Ordres que la Cour donna au marechal de Tavannes, gouverneur de la Bour- gogne'auraient ouvert les yeux auu moins clairvoyants. Tavannes devait, en effet, s'emparer de Conde et de Coligny, reunis au chAteau des Noyers; il devait Bgalement s'assurer de la veuve du roi de Navarre, Jeanne d'Al- bret, qui soutenait vaillamment dans le Midi la cause protestante.

Or, voici la reponse de Tavannes,elle est consignde dans ses Memoires ; on Peut se demander cependant, s'il osa repondre aussi categoriquement qu'il le dit, surtout au moment ou la Reine-MEre etait toute-puissante.Quoi qu'il en soit, voici cette reponse :

([ Que la Royne estoit conseillde dc passion plus que de raison, et que 23

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354 IIdVUE SPIRITE

\

l'entreprise estoil dangereuse ; que lui n'cstoit propre R de telles entreprises, que s'il plaisoit a Sa MajestC de declarer la guerre ou~e r t e , qu'il feroil

COR. noistre coinme il scavoit servir; que quand il voudroit executer ce comliian. demcnt, que MM. Conde et admiral nyans de bons chevaux SC poL1ri.oicnt sp

sauver et lui demcurer en croupe avec blasme d'avoir rompu la paj\, loy restans ces princes et son party pour mortels ennemis. ))

Tavanncs trouvait l'acte qu'on lui commandait odieux ct indigrle gentilhomme; nussi on pretend qu'il fit donncr lui-m0mc l'alarme il ceut; qu'on 1 oulait lui faire prendre.

C o ~ d e ct l'amiral Coligny se mirent en surete a La Rochelle, placc fortc que les protestan ts avaient C O ~ S W \ ~ ~ C avec ~ U ~ ~ ~ U C S autres ; Jeannc il'.\lbret vint bientot les rejoindre.

Voyant ses cnnemis lui echapper, Catherine dc Medicis perdit toute mesurc, clle fit paraitre un edit qui accordait aux protestants le pardon de leurs erreurs passees, a la condition qu'ils se soumissent; mais elle cxpul- sait du royaume tous les ministres du culte reforme, ne leiir laissant <lu'un delai cle quinze jours pour sortir du royaume; cet Cdit cldfendait en outre sous peinc de mort l'exercice du culte reforme.

Cet edit, date du 28 septembre 1368, etait des plus rigides, comme on voit; la Reine-Mhre n'dtait pas LI restc en etat de le faire executer. Aussi qu 'arr i~ a-t-il ? C'est qu'il nc s e r ~ i t qu'a exaspbrer lcs protestanls ; qu'ils se soule~hrent en masse et resolurent de se defendre avec I'energie du cleses- poir ; car on \oulait bel et bien leur extermination totale, definitive.

Aussi, comme le dit le marechal dc Ta~annes : i L'imprudence ct lon- gueur de la Royne embarquhe sans biscuil, plus cstonri& que ceu\ cln'elle voulut surprendre N fit que les religionnaires s'emparerent de I'ilngournois, de ln Sain tongc, du Poilou et d'une partie du Midi ; qu'ils leverent dcs coll-

tributions partout, pillbrcnt la mer par les corsaires de Ln Roclicllr, sans epnrgncr Ics colcs, denlandbrent et rcqurcnt des armes, dc l'argent ct des sccours d'Elisabctli cl'hnglclcrre; enfin les protcstants s'organisurcnl qi 1ilc et si bicn qu'en peu de tcmps ils eurent une armde fortc dc 23,000 l i o ~ n ~ ~ ' c n ~ i r o n ; Conti6 en un mot n 'a~a i t jamais et6 uussi puissant.

L'nrnicc royalc s'avanca ii la rencontre dcs rcligionnaires, elle eltiil corn. manclEe par lc jcunc fils de la Reine, le prince d'.\njou, hg6 sculenicnt de 17 m s , inais dirige par les conseils des niar6chaiis de Ta~anncs et de 13ir0" La iiiau~aise saison arrhla les operations des deux armees, il faisait u n lliver tres rigoureux, aussi ce ne fiit que lc 13 mars 1 5 0 , que l'armee roy;llc put tornher siir l'arribrc-garde dc CondC, prEs de Jarnac. Cellc-ci,prise :t 1'irnpro' vistc, SC retira cn grand desordrc en perdant quelques centaines d ' l i ~ l l l ~ ~ ~ ~ ~ ;

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-/- -

ce ne fut la qu'un desastre secondaire, la catastrophe la plus terrible fat la mort du vaillant Conde. Deja blesse au bras et ayant une jambe cassee,

le s'obstinait au combat. Voulant charger encore a la tete d'un corps de cavalerie, il s'dlanca en avant des siens en criant : (( Voici le combat que

avons tant desire, souvenez-vous en quel 6tat Louis de Bourbon y entre pour le Christ et pour la Patrie. n

Son chevsl est bientot tu6 sous lui, lc princc tombe et ne peut se relever, il devient bientot le centre d'une lutte acharnee ; defendu par un vieuv scr- rileur de sa maison La Vergne, entour6 dc ses fils, petits-fils ou neveux, les soldals d'Anjou tuent La Vcrgne et quinze des siens ; Conde se voyant

se rend, mais un capitaine des gardes d'Anjou, Montesquiou, s'avance froidement vers le prince et commet la lachete de lui lirer par derriere un coup de pistolet qui le tue sur-le-champ ; le miserable ne crajgnit point de tuer un ennemi a terre, sans defense, et s'etant du reste rendu; c'est Ih un hrfait abominable qu'on ne saurait trop fletrir.

La perte d'un tel chef paraissait irreparable; clle l'eut ete en effet pour les religionnaires, si Jeanne d'Albret n'eut pu leur donner son fils, Henri de Bourbon, prince du Bearn, eleve severement par elle, comme un gen- tilhomme campagnard. Ce jeune homme d'un esprit vif, d'un grand courage n'avait alors que 15 ans, mais il donnait les plus belles esperances ; on le nomma generalissime ; le fils de Conde ag15 de 16 ana a peine lui fut adjoint comme lieutenant, mais ces deux generaux imberbes prirent comme conseil et guide, le venerable Coligny. L'armee protestante ainsi commandee fut bientot renforcee par une armee allemande, qui la rejoignit h Limoges le 11 juin 1569; celle-ci alait 2 sa tete le duc des Deux-Ponts et leconlte de Mansfeld.

L'acmee royale elait composee d'elements forts disparates : de Francais, de Suisses, d'Allemands, d'Espagnols et meme d'Italiens envoyes par le Pape Pic V.

Apres qualorzc mois de gucrre, de defaites et de succes successifs de part et d'autre, Ics deux partis signerent la paix le 8 aout 1570 h Saint-Germain- en-Laye. Les propositionc acceptees d'un commun accord etaient que : le roi hissait aux protestantq le libre exercice (le leur culte, cxccpte h Paris; il leur accordait amnistie plcine et entiere pour le passe ; ils etaient admis- sible~ h tous lcs emplois et avaient le droit de recuser dans chaque Parle- menl un certain nombre de jugcs; enfin, pendant dcux annees, on leur iais- Sait entre les mains comme garanties de la bonne et loyale execution du traite, quatre places fortes : La Itochclle, Montauban, Cognac et la. Charite.

Celte paix de Saint-Germain n'6tait guere qu'une treve pour mettre fin a

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R E V U E SPIRITE 1 - une lutte interminable, elle ne servit qu'a masquer les noirs projets de la Reine-Mvlerc : le plus odieux forfait historique des temps modernes, le gilet apens de la Saint-Barthelemy, queVoltairc ne considere que comme un nele de fanatisrnc : (( le plus grand cxenlple de fanatisme (l), dit-il, est celui de, bourgeois dc Paris qui coururent assassiner, egorger, jeter par les fen&tres, mettre en pieces, In nuit de ln Saint-Barthelemy, leurs concitoyens qui n'allaient pas a la messe. ))

Ce n'etait pas seulcmcnt un acte dc fanatisme, c'etait siirtout un acte de repression politique doublement frappe d'intolerance civile et religieuse.

Bien que toujours vaincus, los protestants relevaient toiljours la tctc. De- puis prEs de douze ans que, sous le nom de son fils, Catherine gouvernait, elle vivait clans des perplexites constantes, aussi voulut-elle abattre d'un seul coup toutes les tbtes de ce nouvel hydre de Lernc : le protestantisme.

Le pape Pie V, Philippe II d'Espagne, son ignoble lieutenant dans le Pays-Bas, le duc d'Albe, avaient fait perir des milliers et des milliers de victimes sur les buchers de l'Inquisition ; Catherine, elle aussi, voulut A son tour extirper l'heresie iine fois pour toutes, elle voulut surtout assurer la couronne contre tout retour offensif. Aussi c'est hien elle, et elle seule,qui doit assumertoute la responsabilite de cet acte infame de la Saint-Barthelemy. Charles IX avait alors vingt ans, il etait certes egalement responsal~lc, il sa- vait fort bien qu'en signant l'ordre de massacre, il encourait une lourde responsabilite, mais il n'avait donne sa signature que pousse par sa mere ou plulot par son gouverneur de Gondi, envoye vers lui par Catherine, qui avait toujours contrecarre les sages avis du tolerant Lhospital. Charles faible et poitrinaire etait violent et irascible, ses mau.vais instincts se revb- laient souvent par des bouffees de fureur; il succomba donc aux instances et aux suggestkms de sn mvlere et de Gondi; c'est lh un fait desormais certain, authentique, historique.

Marguerite et de Tavannes nous montrent cet attentat, comme un COUP

de tete, auquel se serait laisse entrainer le roi. L'entrainement est ccrtnin, mais nous ne pouvons admettre le coup de tetc, ni chez le roi, ni chez sa mEre, surtout chez celle-ci il y avait premeditation trvles certaine.

Theodore de Bbzc'n'ecrivait-il pas peu de temps apres cet attentat mons- trueux : •á Que de fois, je l'avais predit, que de fois j'en donnai l'avertisse- ment. n

Tous les chefs huguenots se mefiaient, et il fallut toute l'astucieuse du- plicite du roi, sa profonde dissimulation italienne qu'il tenait de sn mbre,

il) muvre complete , Ed. Didot, ~ O M E VII, v0 Fanatisme, p. 563.

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calmer les inquietudes et les anxietes des chefs protestants et les en- dormir dans une sorte de quietude. La duplicite et la dissimulalion du roi *taient d'autant plus dangereuses qu'il etait hesitant et flottant a la suite de

entretiens avec Lhospital. Dans ses bonnes paroles envers les huguenots, il etait parfois sincere, et c'etait la precisbment: ce qui achevait de tromper ,Ur les veritablcs intentions du roi.

DU reste, le jour et l'heure de l'attentat n'a.\-aicnt pas ete fixes positivcment a l'avance; on comptait sur les incidents ou sur les evenements qui pou- vaient se produire d'un moment a l'autre pour agir. Si Coligny au lieu dl@tre blesse, avait ete tue, il est probable que la Saint-Barthelemy aurait eu lieu quelques jours plutot; mais le coup d'nrguebusade de Maurcvert sur coligny dont deux balles de cuivre n'curent pas raison, donnhrent a reflechir

la Reine-Mere. Ce Moureviel dit Maurevevt etait connu sous le surnom de tueur du roi; c'est lui qui avait lachement assassine dans des circonstances particulierement odieuses le brave Mouy, l'un des chefs calvinistes.

Pendant trois jours, Maurevert avait attendu derriere le treillis d'une croisee, cache par des drapeaux, le passage de Coligny, ayant son arquebuse appuyee et couchee en joue. Quand, se rendant a son petit hotel, pres du cloitre Saint-Germain-l'Auxerrois, le 22 aout, Coligny marchait lentement, lisant une requete qu'on venait de lui remettre, Maurevert tira sur lui de facon al'atteindre i la poitrine, en supposant meme qu'il portat une cuirasse, mais 1s main de l'assassin dut trembler et au lieu de frapper mortellement sa victime, une premiere balle ne lui cassa que l'index de la main droite et la seconde traversa le bras gauche. L'amiral continuant son chenlin se con- tenta de dire : a Avertissez le roi )), en designant la fen4tre d'ou les coups d'arquebuse elaient partis.

Quand il apprit la nouvelle, le roi etait a jouer a la paume avec Guise et Teligny, le gendre meme de l'amiral, il jeta sa raquette et parut tout boule- verse.

Ambroise Pare, l'illustre chirurgien, apres avoir opere et panse le blesse Se trouvait avec le miriistrc Merlin et quelques amis; comme l'on s'enlrcle- riait pour savoir quels btaient les autcurs de cc crimincl attentat : J c n'ai d'autres ennemis quelcs Guises,dit l'amiral; toutefois,jc n'affirme point qu'ils aient fait le coup. •â

Quelques amis dbterminbs lui offrirent d'aller h la tNc de leurs bandes Poignarder les Guiscs; il lcur defendit et quand les marechaux Cosse, Dam-

et Villars arriverent polir voir l'amiral, il dit & Cosse : <( Vous souvenez- vous, Marechal, de l'avis quc je vous donnais, il y a quelques heurcs ... Il faut Prendre vos suretes. ,

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,358 REVUE SPIRITE - Bientot apres, Damville accompagne de Teligny alla de ln part de Coligny

prier le roi de venir aupres de lui ; il s'y rendit a. deux heures et demip, mais Catherine, le duc d'Anjou et de Gondi ne le laisserent pas aller seul, ils re- doutaient les consequences qu'aurait pu avoir un pareil entretien.

Le roi 5 la vue du vieillard blesse, lui dit : (( Mon p h e 111 blessiirc est pour vous, In douleur et l'outrage pour moi ! Mais j'en ferai une tellc ven- gcaricc qu'on s'en souvieridra a jamais. ))

Le roi paraissait sincbre, car il fit serment dc sa vcngeance. Coligiiy lui parla comme un homme qui se sent prbs de In mort; il ajouta q i i ~ l g , ~ ~ ~ paroles 5 voix basse que le roi seul entendit; mais aussitol Calhcriiic cm- mcna son fils en lui disant : (( Vous vous echaulfez trop : il n'y a pas d'ap- parence (de bon sens) de faire si longtemps parler un malade. •â

Henri d'Anjou ccpenclant resta quelque temps encore apres le deparl de son frbre, temoignant beaucoup d'amitie au blesse. En rentrant au Louvre, Catherine obseda tant et si bien son fils pour lui soutirer les parole+ que l'amiral lui avait dites tout bas, que Charles exasper6. s'ecrin : % ( VOUS voulez savoir, Madame, ce qu'il me disait; il me disait que tout Ic pou\oir s'est ecoule dans 10s mains et que si je tiens a la vic, je dois Gtre sur mes gardes. . Sur ces paroles. le roi sortit de la piece ou il etait avec sa inbre, se rendit aux Tuileries et s'enferma dans son appartement. Ce qu'apprenant cl'Anjou, il dit a samere a qu'il n'etait que temps de depecher l'ainird 1).

Ceci se passait le 252 aout, un vendredi: le lendemain samedi soir, 1'1 rcine se rendit auprbs de son fils aux Tuileries pour lui donncr un dernier ni;nut. Elle lui montra le danger qu'il courait, seul avec un petit regiment de gardes, que les protestants allaient partout se soulever et qu'il n'aurdit pas une ville en France ou il pourrait 6trc cn curct6; mais elle ne put ricri ob- tenir du roi, c'est alors qu'elle depecha prbs de lui, nous apprend Mi~guc- rite dc Valois, Goridi (Retz), son ancien gouverneur qui pleura et decitl:~ du massacrc, en disant : (( quc les hugucnots etaient cn tel doscspoir, qu'ils s'en prenaient non seulement 5 M. de Guise, ;i la Reinc et a M. d'.\?ljo~I,

inais qu'ils croyaient nussi que le roi en fGt consentant el avaient rCsoi11 (le recourir aux armes, ln nuit meme.

•á De sorte qu'il voyait Sa hlajeste dans un trbs grand danger, $oit du u j l k des Iiugucnuts, soi1 dzc ccild des calholiques, par RI. de Guise. 1)

On montrait donc au roi qu'il 6tail pris entre deuv i'euu, et qu'il f,illaiL .C

decider immediatemcnt, il etait dis heures du soir, on \oulait mnsbxcrCr a minuit; tout 6tait prut.

Mais le roi etait toujours hesitant; que dit I'Ilalicn Gondi, quels argiiiiienL' employa-t-il .! Nous l'ignoruns ; rnais cc qii'on sait 11icn c'est que l'ortlrc i lc

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r- JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 359 - y-

dut Gtre donno qu'entre onze heures et minuit; c'est lh mBme ce qui

.e~pliq lie le machiavelisme et le succes du complot, la reussite du mons- trueux attentat que tout le monde ignorait une heure avant son euploiion, ,iiBme ceux qui l'avaient commande. En effet au moment mbme de l'execu- tion catherinc elle-meme hesitait encore; elle songeait a ce qui pouvait rbsulter de la grosse partic qu'elle engageait si imprudemment. Bien plus elle donna contre-ordre afin qu'on n'acheviit pas Coligny. Tavannes ct le duc a .L in jo~ nous l'apprennent.

Le premier dit : (( Elle se serait desiste, si elle avait pu. )) Et le scronh ,joute : (( Nous nllasme au portail du Louvre joignant lc jcu de pnuliile en une chambre qui regarde la basse-cour pour voir Ic commenccmerit de lqexecution. 0ii nous ne fumes pas longtemps, ainsi que nous considerions les Gvenements et la consequence d'une si grande entreprise (h lnq~lelle pour dire vray, nous n'avions jusqu'alors guEre bien pense), nous enten- dimes & l'instant tirer un coup dc pistolet, ct ne saurions dire en quel en- droict, ni s'il offensa quelqu'un; hien $pi-je, que le son seulement nous blessa, si avant dans l'esprit, qu'il ofleilsa nos sens et notre jugement, esprit de terreur et d'apprehension des grands desordres qui s'alloient commettre. Et pour y obvier, enkoyasmes soudainement et en toute diligence Ling gen- tilhomme \ers Al. cle Guise pour lui dire et espressemcnt commancler qu'il se retirast en son logis et qu'il se gardast bien de rien entreprendre sur l'admiral, ce scul comm~ndeinent faisant cesser tout le reste. Mais tost apres, le gentilhomme retournant nous dit que M. de Guise lui avoit respondu que le commandement etait venu trop tard et que l'amiral Ctoil mort. ))

Les bandits de Guise s'etaient cn clfet rendu siir lc champ 5 l'hotel de Coligny et avaient dcmancli: qu'on leur oiivrit au nom du roi. Le gentilhomme n'eut pas plutot o u ~ e r t ln porte qu'il fut poignarde; puis In hnndc, nprEs avoir egorgP les gardes dc l'amiral, enfonca la porte de I ; l chambre oii il etait &l'aide d'une rortc 11uclic appniiltec, imc jorlc rl'opicu. Un Allcmand, Bchmc, attnch0 h in pcr,onnc? c1c Iicnri de Guiw poussa dans le ~ c n t r c de Colignj. I"%icu qu'il lcnnil i'i ln main, pui< il 1c frappa it la tStc et I'n+omrnn. Qucllc horrible fin pour un nussi grand cnpitnine.

Or lc chef dcs bandit$, (illise, Otnit lh, il ;~ltcndaiL dans la cour r t il cria : (( Behme, as-tu Jini ? - C'est fxit, Monscigneiir, ,) ri.poriclit I'ignolilc malan- drin.

=Ilors, l'assommcur nid6 rl'iin nomin6 Snrlnboiis cl-cnpitninc de Coligny, un rcnegnt prolestant prit le corps de l'amiral ct le jeta par ln fenbtrc. Une b i s dans la rue, on coupa la tCtc nu cadavre encore fiimnnt de l'nmirLil, ce fut un Italien, dii nom tlc 1)ctriicci nppnrtcnnnt :t Gonzagiic qui commit cr

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hideux sacrilege et qui l'apporta au roi a la reine-mhre et a d'Aniou. Cette venerable tete fut embaumee et envoyee plus tard (( a Rome qui l'avait si longtemps et si instamment demandee N (1).

Le corps de l'amiral fut mutile, on lui coupa les mains, les bras et le tronc fut suspendu au gibet de Montfaucon au milieu des criminels.

Ce fut le signal du massacre general des protestants; Coligny assassine, In cloche de la paroisse du Louvre, Saint-Germain-l'Auxerrois, sonna le tocsin et par toute la ville, ce ne fut que meurtres, assassinats, noyades, viols, pendaisons ; aussi nous ne decrirons pas toutes les atrocitds commises, elles sont trop connues, nous avons prefere relater ici les details mons. trueux ignobles qui prechdent quc les grands ouvrages n'on1 jamais mis suivant nous assez en lumihre; on ne peut les lire sans un profond senti. ment d'horreur ils justifient du reste le mot de bandit dont nous avons fletri les Guises et sa bande recrutee par les pretres, parmi les braves italiens de la pire espece.

Guise, Montpensier, Gonzague, le duc de Nevers et le sauvage Tavannec furent les principaux egorgeurs, les assassins des pauvres huguenots de Paris; ils furent secondes dans leur atroce besogne par des boutiquiers et des marchands ruines et par cette ecume populaire qui lors des erneutes, des r6volutions et des coups d7Etat sort des bouges, de l'egout et du ruis- seau.

Le coup fait, Charles IX veut en rejeter la responsabilite sur les Guises et ceux-ci sur le clerge, qui encore en septembre et en octobre faisait massa- crer des hommes, des femmes et des enfants, surtout des femmes enceintes. Et quelle lachete, quel avilissement chez ces massacreurs qui craignant des represailles se rejettent les uns sur les autres la responsabilite de leur crime. Ils etaient tous solidaires et complices, le roi s'etait defait des Clih- tillons par les Guises; de ceux-ci par les Chalillons, en fin de compte, le clerge accepta la responsabilite que personne ne voulait accepter, afin de ne point decourager les futurs egorgeurs.

En province, c'est bien le clerge qui se trouve a la tete du mouvemenl A Meaux, a OrlPnns, a Lyon, a Troyes, a 't'oulouse, a Bordeaux, dans le Dau- phin& la Provcnce, l'Auvergne, la Bourgogne et la Picardie.

Ce qui prouve bien la main du clerge catholique, c'est que le 28 aofi1, c'est-h-dire quatre jours apres la Saint-Darthelemy. il c616l)ra une f d e et publia un JURIL~;, ou se rendirent le roi et la cour, enfin il iristitua une WC annuelle pour c61Ubrer et f6ter cc beau jour dc la Saint-Bartlielcmy, une des

(1) Michelet; Hist. de France, TOME XI, p. 376.

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JOURNAL D ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES 901 4

P lus grandes monstruosites commises a la face du soleil depuis le com- mencement du monde.

;Mais comme la justice eternelle plane toujours immanente au-dessus des bassesses humaines, le roi expiera bientot son forfait, comme nous le ver- ,,,s dans le chapitre suivant.

( A suivre.) J. MARCUS DE DE V ~ Z E .

LE SPIRITISME Tire de la Revue nouvelle du le? mars 1891.

Le temps n'est pas loin de nous ou le Spiritisme n'eiit point paru digne d'une etude philosophique : on l'eut ecarte par une fin de non-recevoir dkdaigneuse, en haussant les epaules, en le traitant de superstition ridicule, a l'usage des plus faibles d'entre les faibles esprits ; on eut ecrit : (( les inepties du Spiritisme u, et l'on se fut cru soi-memc inepte de l'admettre B l'honneur d'une discussion. Le prendre au serieux n'eut pas ete d'un homme serieux. Il s'appuyait sur des faits qui amenaient, avec la foi des faibles, le rire des gens senses : de pareils faits pouvaient-ils se produire ? Non, assurement. Nul besoin n'etait d'y aller voir; et il n'y avait pas a les expliquer ; ils s'expliquaient assez par leur impossibilite meme : des mysti- ficateurs d'un cote, des dupes de l'autre, c'etait tout ce qu'il fallait pour en rendre compte; et plus ils presentaient un aspect etrange, plus ils parais- saient incroyables, plus ils temoignaient, non pas tant de l'ingeniosite des mystificateurs, que de l'imbecilite des dupes.

Mais il y a eu tant de dupes, et parmi ces dupes tant de gens aussi intelli- gents, aussi savants que les savants qui se moquaient d'eux ; il y a eu tant de mystificateurs consacrant leur vie it se mystifier les uns les autres, se faisant de cette mystification mutuelle, non une source de revenus, mais comme une tache sainte et une sorte d'apostolat; la contagion de cette

ineptie D ou de ccltc folie )) a gagne de si vasles territoires ; plusieurs des faits singuliers, inquietanls et Lroublants, que l'etude scientifique de l'hypnotisrnc nous forcc h reconnaitre, donnent si bien la main h plusieurs des fails contcstes du Spiritisme, que, s'il est toujours permis d'ajourner la question du Spiritisme (il est permis d'ajourner loules les clue~tions), il ne l'est plus desormais dc l'ecarter, de la traiter de question nullc ct non avenue. Ellc se pose, nc fut-ce que par les rapports du Spiritisme u 1 '11~~- notismc : la ressemblance dc ccrtains Bits nous amunerait peul-fitre ii l'eg~licntion de l'un par l'autre ; clle sepose, ne ftit-ce que par le ravage de l'invasion du Spirilisme, ou, s i on le prkfhre, par son progres, qu'un recent

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362 REVUE SPIKITE

Congres, tenu l'an dernier 5 Paris, a mis en pleine lumiere : cela. meme est un f'lit, et un fait consid6rablc, dont il faut rendre compte.

On ne se douterait pas, quand on ne sort pas de certains cercles intellec- tuels, du nombre veritablement etonnant, et sans cesse croissant, des spiritcs : la plupart spirites honteux, qui craignent encorc Ic jour, rjui se cachent ; ils se reuniqsent cn societSs privkes, a moitie sccretes, et l'on est tout surpris, quand on y punktre: d'y rencontrer lcs pcrsonnagcs les plus inattendus, les plus connus parfois commc a librcs penseurs u ; et ils le sont cn cffct, car c'est librcmcnt qu'ils ont adopti: une tlocirinc qui leUr parait Ctre la v6rit6, mais mal portSe encore, et peu avouablc en public. Le jour ou les sccrels adeptes de cettr doctrine en feront profession publique, on sera stupcfait de voir comme sortir dc terre toute une eglisc nou\elle, avec sa foi et son cullc. Le nombre des journaux, des revues, cles l i ~ r c s qui se publient dans cctte eglise, donne h lui seul quelque idee dc ce quc peut Otre le nombre de ses fidklcs ; car enfin ils ~ i v e n t , ce9 journaux, ces revues ont un public, ces livres ont des lecteurs : une doctrinc qui compte des adhkrents par centaines de milliers, si, qnand elle commenqait a se pro- duire, ellc ne meritait que le dedain, merite desormais la discussion.

Elle s'appuie sur des faits etranges. Quels sont ces faits ? Ont-ils reellement lieu ? S'ils ont lieu, les agents qui

les produisent sont-ils des esprits ? Sont-ils les Ames des morts ? Qne nous apprennent-ils sur eux-m&mes, et par conchqucnt, s'ils sont les :mes des morts, s'ils sont les hommec d'outre-tombe, sur notre propre nature, sur notre origine, sur notre destinee ? Faut-il voir dans cc qu'ils nous disrnt un cnscigncmcnt, ct commc une rOvelation nouvclle ? Dans qucl rapport wai t cette revelation avec les rer6lationc anthrieures, s'il y en a e u ; abcc rclk sur laquelle SC fonde notre religion ; avec notre religion developphc, cons- tiluec et organis6c par l'l&lisc ; akcc la philosophie?

Jc mc bornc a exposer ici quclques \ ucs, non sur ccc questions cil clle+ memes (l'ktudc en evigcrail un gros livre), mais sur la manihrc don1 il con- vient de les nbordcr, sur la melhodc qui permettrait dc les resoudre'

Quels sont ces faits? Il y en a dc bien dcc sortes. Les pluc ordinaires ont pour caractfirc corn-

mun d'0tre des niouvemenls corporels (mouvcrnents de tables oii tl'aiitres objets, mouvcmenls dc mains qui ocrivent, de langues qui pnrlcnl, ctc.h significatifs de pensecs qui ne sont lcs pensScc pr6scntes cl'aucune visible, mais qui se disent les pensocs de pcrsonncs invisibles ; d'esprits, d'$mes de ceux que noul; appelons les morts ; dYi:tre un Iangngc, que n'emploie consciemment nucun dcs lhmoins qui l'entendent ou qui Ic voient,

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- -

j l'en croire, langage d'un mort qui n'est pas mort : les hommes ne :nt pas, ils changent de vie. Quant aux agents humains, ils agissent ur presence, non par leur intelligence ni par leur volonte : ils ne 1 ce qu'ils font. Ils imposent leurs mains et le langage se produit ou ne duit pas ; ils n'y peuvent rien, que se mettre h la disposition d'une Inconnue, et altendre. Ils se livrent a. une influence qu'ils ignorent, et min ecrit ou lcur bouche parle, tantot cn lcur propre nom, pour nous e qu'ils voient et que nous ne voyons pas, tantot au nom d'autrui, au 'un esprit qui agit par leurs organes. Plusicurs, sous l'empirc de cette rieuse influence, dorment, et alors, les yeux fermes, soustrails h toutc )Lion normale, ils entendent, et il ne semble point que ce soi1 par mi l l e s ; ils voient, et il ne semble pas que ce soit par leurs yeux ; ils des objets eloignec, qui existent ; ils voient des esprits, des ames de

lncs qu'ils n'avaient jamais vucs, el ils en representenl une telle qu'il est impossible de les meconnaitre ; ils leur pretent leur main,

Scrivent en leur nom des pensees qu'il$ ignorenl absolument au -... nt meme ou ils en tracent les signes ; ils leur pretent leur langue, et parlent en leur nom un langage auquel ils sont eux-memes absolument etrangers. Agents, ai-je di t? J'aurais du dire patients : ils sont des instru- ments, rien de plus. Voila du moins ce qu'ils declarent etre, et ce qu'ils paraissent etre en effet.

D'autres fois, leurs mains posees sur une tabie, un assistant enonce les lettres de l'alphabet : la table se leve, marque au passage tour ;i tour, par les coups qu'elle frappe, celles qui lui conviennent, en forrnc des mots, en forme des phrases, parle; ou encore, h chaquc lettre qu'elle a choisie, c'est un craquement qui se fait entendre dans la table meme ; c'est un bruit hors de la table, sur la cheminee, dans la glace, au plafond, lh ou on le demande.

D'autres fois, la table est soulevee tout entiere a une assez grande distance du sol ; des objets sont deplaces, lancCs h travers la salle : non poinl dans une salle publique ou l'on ne peut etre que spectateur sans controle, mais en famille, chez des particuliers, ou il est ais6 de s'assurer qu'il n'y a ni fils, ni engins, ni mecanisme quelconque, ni personne clans les murs, dans le Parquet, d'ou partent de tous cotCs tabourets, boitcs, projcctilcs clc toutes sortes.

Ces faits ne sont pas intellectuels en eux-momes, sinon qu'ils rupondent $Un desir exprime, entendu par un invisible. D'ailleurs, la piakwnce du mt'diurn est toujours necessaire: et j'ajoute que le plus souvent, meme Puand il y a langage, soit parl6, soit &rit, ce qui est dit ainsi nc tlhpasse Pas la connaissance, ni surtout la portee d'inlelligcncc du me'dium : celui-

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304 REVUE SPIRITE - ci, tout passif en apparence et comme intelligence consciente, entre pour beaucoup, comme etre organise, dans la production du phenomkne ; et il semble que, s'il faut recourir, pour en avoir l'explication, a l'action d'&tres invisibles, ces etres ne peuvent se communiquer a nous que dans les plus etroites limites, dans la tr&s faible mesure des conditions de pensee que leur prbsente un cerveau ou un systeme nerveux devenu comme leur organe humain.

Je ne parle en tout ceci que de phenomhes qui ne sont pas trEs rares, dont j'ai ete souvent le tcmoin, quelquefois l'agent ; et je laisse dans les livres d'observateurs serieux (il en est en Amerique, en Angleterre, en Allemagne, en France m8me) d'autres plus extraordinaires, d'ecriture directe, de materialisation, etc.

II

Tels sont donc les faits. Ont-ils lieu? Comment s'y prendra-t-on pour le savoir ?

J'entends nos savants me repondre tout d'une voix : (( On les observera. S'ils ne sont pas observables, ils ne sont pas ; ou ils sont comme s'ils n'etaient pas. :,

Sans doute, si absolument ils n'etaient pas observables ; s'ils ne l'etaient jamais, s'ils ne l'etaient a personne : personne alors n'en parlerait. Mais de ce que des faits doivent etre observes pour btre constates, s'ensuit-il qu'ils doivent l'etre toujours et par tous, dans les conditions auxquelles il peut plaire a chacun de les soumettre? On se refuse aux phthomenes qui ne comportent pas la methode experimentale telle qu'on a accoutume de la pratiquer. On a tort. Cette methode est la meilleure, la ou elle est possiblc ; mais lh ou elle n'est pas possible, elle n'est pas de mise. On ne se contente pas de l'observation, on veut encore des experiences. Il ne suffit pas que des faits se produisent quand ils se produisent : on les somme de se pro- duire en de certaines conditions qui ne leur conviennent point. Il y a pourtant des faits qui ne SC reproduisent pas a notre gre : tels sont les faits dependant de volontes d'autrui. Deja dans l'ordre mBmc des sciences nalu- relies, le naturaliste, quand il etudie les mcours des animaux, expbrimcnte autrement que le physicicn : il ne leur impose pas son experimentation, mais les observe tellcs qu'elles se montreni a lui, puis les sollicite sans violence, et attend. Il ne se hate point de nier ce qui n'a pas repondu son attente. Mbme il ose admettre sur la foi d'autres observateurs ce quesa propre observation a etO impuissante 5 lui faire voir.

Les faits qui nous occupent ici sont dans un cas semblable. Ils n'appar-

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7

tiennent pourquo &aine etrange contrairf il est Po$ les veut, sans les '

Qui au n'en aur des med plus ou rience ui preconci:

Que si commun autre : O

plus con lbmnin i

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 365 -- pas a l'ordre normal de l'humanite. Ils sont etranges, et c'est

i l'on refuse de les admettre a moins de les voir, et de les voir d'une manihre, non d'une autre. Franchement, voilh une pretention plus que ces faits eux-memes. Le simple bon sens ne dit-il pas, au ?, qu'il faut s'en assurer, sans doute, qu'il faut donc les voir quand ;sible de les voir, mais tels qu'ils se presentent, et non tels qu'on

et ensuite qu'il faut bien se resoudre, en general, a les connaitre voir? Car enfin, s'ils sont anormaux, ils ne sauraient etre frequents. ra l'occasion de les constater par lui-meme n'y manquera pas ; qui a pas l'occasion la recherchera, la provoquera ; il se rapprochera Zums, les observant de pres, sans les violenter ni leur demander autre chose que ce qu'ils donnent ; il se fera de cette sort,e d'expe- l e &ude suivie, ardente, mais patiente, et exempte de tout systhme 1.

l'on ne parvient a rien voir (car les bons mediums sont loin d'etre s), il ne reste qu'a en agir avec cet ordre de faits comme avec tout n pese les temoignages. Le temoignage ici joue un role d'autant siderable que, pour beaucoup d'entre les faits memes dont on est 3n est plutot temoin du temoin, si je peux le dire, que temoin du

car, dans une foule de cas, le me'dium n'est lui-meme qu'un temoin. ce qui arrive, par exemple, si ma main, hors de toute participation

corisciente de son intelligence et de sa volonte, ecrit des banalites, des generalites, des pensees qu'il n'eut pas ete incapable d'ecrire lui-meme, s'il l'eut voulu : ce n'est pas lui qui ecrit ; sa main ecrit sans que son intelli- gence consciente ni sa volonte la guide ; il est passif, il prete sa main et la regarde ecrire : mais qui sait cela meme, hors lui seul ? Il est son propre temoin, et son temoin unique. Il y a des faits auxquels la personne du medium est visiblement etranghre ; mais il y en a un plus grand nombre ou cela n'est pas vicihle, et ou il faut le croire sur sa parole. Toute la question est alors de juger s'il est digne de foi.

On croira donc aux conditions requises pour que le temoignage soit valable. Sans doute on ne se rendra pas B la parole d'un inconnu ; celle d'une paire de bons amis (1) qui se cachent dans une armoire pour se preter, invisibles eux-memes, a je ne sais quelle operation d'etres invisibles vrant a leur service, Ci jour et heure fixes, comme des domestiques a leurs

a gages, pour offrir au public un spectacle curieux en echange de son or, sera suspecte, et devra l'etre. Mefions-nous des exhibitions publiques. Mais on a

fait : C'est --..-.

(1) Les freres Dawenport.

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366 R E V U E SPIRITE - des parents, des amis dont on est sur; les temoins veridiques ne sont pas rares : il y en a cent fois, mille fois plus qu'il n'en faut pour etablir 1Ine

histoire authentique. Pourquoi s'obstiner a nier? On croit sans peine des faits dont on connait les analogues. J'accorde que I'on soit plus severe pour des faits insolites; mais des que I'on a le thmoignage constant de t6moins nombreux, me'diums ou observateurs, sur des phenombnes qui, pour inexpli. cables qu'ils puissent &tre, ne sont pas moins trEs visibles, que faire alors, sinon les admettre sans les avoir vus ?

Je sais des savants, je sais des philosophes, qui choisissent parmi ces phenomenes : ils les admettent dans une certaine mesure, dans la mesure ou ils s'imaginent pouvoir les expliquer. Ils admettent les uns, rejettent les autres ; mais ils ont en portefeuille une theorie, reve, hallucination, exal- tation morbide des facultes, hypnotisme, que sais-je? une theorie, dis-je. qui, fausse ou veritable, se prete aux uns, non aux autres : ceux-ci ne seront pas. 11 n'y a pas 2 en discuter les temoignages. Il n'y a pas a leur faire l'honneur de supposer qu'ils puissent etre ; il suffit de hausscr les epaules : nous prend-on pour des imbeciles? Nous leur defendons d'etre, e t nous sommes bien assure5 qu'ils n'ont jamais eu l'impertinence de nous desobeir. - Quoi de plus deraisonnable que d'accorder et de refuser sa croyance au meme temoignage selon que lec faits qui en sont l'objet nous conviennent ou ne nous conviennent pas ?

III

J'ai parle de faits que j'ai vus moi-meme, dont j'ai ete frequemment le temoin, quelquefois l'agent. Il ne sera pas inutile d'en rappeler ici quelques-uns.

En 1857, etant professeur de philosophie au lycee de Dijon, je fus mis en rapport avec une vieille dame, tres simple de condition et d'instruction, mais curieuse de cette sorte de phenomhnes. Nous nous assimes, seuls dans sa chambre, en face l'un de l'autre, de chaque cot6 d'une table; sur la table s'etalait une feuille de papier blanc, sur le papier s'appuyait la pointe d'un crayon attache li. une petite corbeille renversee : nous posames legerernent nos mains sur ce porte-crayon de nouvelle espece, et, aprhs une assez longue attente, dix minutes, un quart d'heure, peut-etre plus (il y fallut de 18

patience), le voilh qui se meut, entrainant le crayon, qui trace des carac- teres, des mots, des phrases : les caracteres etaient fins, bien formes, tour- nes vers moi. Celte experience fut reprise, et souvent repetee, sans autre interEt pour ln personne qui operait avec moi que pour moi-meme. Elle Y perdait son temps, mais elle avait plaisir a l'y perdre. Les phrases etaient

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lcais, dans ma propre maniere de penser et de parler : je dis maniere de, mais non pour le detail des choses dites. Le mouvcrncnt qui lit lc crayon c t le faisait h i r e etait imprime, a en croire ce singulier e , par un esprit, par l'&me d'une niece de mon ~is-b-vis, morte ment toute jeune ; et que nous disait le mcrveillcux crayon? Il nous lit, dans ses traits generaux, dans ses grandes lignes, la doctrine (lu des Esprits, d'Allan ICardec, qui n'avait pas encore paru, ou dont je ; pas encore eu connaissance. La personne que j'avais en fice le con- il-elIe? Poussait-eIIe, de sa main & peine posCe et par un mouvement ilel la petite corbeille, tres ISgEre? poussait-elle ainsi le crayon, c elle enfin qui le faisait ecrire ? mais ecrire h l'envers: car les lettres . tournees de mon cdte, fines d'ailleurs, ct clans la forme de mon ,e. 11 est donc peu admissible que ce f i ~ t elle, et tres certainement cc pas moi, bien que j'y fusst! pour quelque chose ; mais pour quelle

I

( A suivre.) J.-E- ALLAUS.

1 lit, il y a deja plusieurs annees, dans cette Revue, que noui pou\ions ttendre ti voir des ad~ersaires de toules sortes protester contre le m e et presenter, siir la cause qui produit les plienomenes, des expli-

cations non moins fantaisistes que ~ariees. Les evenements m'ont clonne raison. IndBpendammenL, en effet, de ln thborie, bien connue des cures, qui voient l'intervention du Dinblc dans le fait spirite, nous avons ln tlieorie de la double personnalite ou de l'lnconscieqzt, des savants officiels. Plus rb- cemmenl sont venus les Occultistes. Ces derniers, eleves poiir la pliiparl sur les genou'; de ~ ' f i ~ l i s c . ne pouvaient moins faire que de partager dans iinc Certaine mpsurc l'opinion de lcurs professeurs. Ils leur ont donc emprunte le Diable, mais en lui rcndanl la forme morale qu'il possedait dans Ici tcrnps antiques; c'est-a-dire cri le dirisant en un certain nombre (le forces semi- Conscientes et malsaines. Cc n'cst plus ce dbmon mervcillcii\r, iiniquc pn son genre ct tout-puissant, qiic le catholicisme nous prCsenle et (liic tant de saints personnages ont pli loir ... nutrefoiq. c'est un diable multiple, nu- quel on donne tantot Ic noin d'K18menta1, tantot celui cl'lilenlcntairr : que l'on appelle encore, dans ic montlc des Occulti~tes u Iarw cle l'ntmospliiw (( seconcle, Otre ambigu da In 1~iinii:re negative, elc. )) C'est, en 1111 mot, un diable spc':cial, remis a la inode ct que nous poiivons considbrcr tout h la fois conimc (( pr6historiquc •â et •á fin de sibcle 1,.

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365 R E V U E SPIRITE

\

11 a, de plus, ce mysterieux epouvantail, inconnu du vulgaire, l'avantag, d'etre presque scientifique. Si on le considere, en effet, comme un ta1 - c'&-&-dire comme un etre inferieur, une sorte d'esprit des chose

S, n'ayant jamais passe par l'etat humain mais doue de volonte et pouvant - 1

impregner le corps de l'homme et I'influericer comme bon lui semble - on s'apercoit que ce diable se rapproche, par certains points, de l ' h c ~ i i ~ c i ~ ~ ~ cles savants. Si, au contraire, on en fait un hlementaire - c'est-&-dire un etre ayant dei& subi l'incarnation humaine, ne possedant, comme le pretend l'Occiiltisme, qu'une (( partie psychique rudimentaire )) mais capable de produire les bruits et les mouvements des tables - ce diable a tout faire, toujours bon catholique au fond, possede un pouvoir qui rappelle encore, par certains cotes, ln person.lzalz'te' seconde de quelques illustres contempo- rains. 11 appartient donc tout 2i la fois a l9Eg1ise, B la Science officielle et g la Haute-Magie. C'est peut-etre la constatation de ce nouvel etat qui faisait dire, il n'y a pas bien longtemps, a l'un des principaux organes de l'0ccul- tisme : ... Le monde fermente sous l'impulsion d'idees nouvelles; la Franc- (( Maconnerie se reveille a l'exemple de l'Eglise, et peut-etre serons-nous

appeles a voir se reconcilier ces deux ennemies apparentes : la Science et

Il doit etre indiffhrent aux spirites que les deux (( ennemies apparentes •â

se reconcilient ou continuent a faire mauvais menage. Mais il nous parait probable que tant qu'elles seront l'une et l'autre dans l'erreur, la Science et la Foi feront peu de chemin dans le sens de la reconciliation.

Je dis qu'elles sont dans l'erreur. Puis-je le prouver ? Si je raisonne sans parti pris, avec le simple bon sens que donne l'absence

absolue de tous prejuges religieux ou scientifiques, je crois que je trouverai des arguments capables de renverser les pretentions de la Science officielle ou occultc, e t les affirmations de la Foi. Essayons.

Pour les Occultistes aiissi bien que pour les Catholiques, nos mediums ne sont donc pas visites comme nous le croyons, par des esprits desincarnes, bons ou mauvais, serieux ou farceurs. Quant aux savants, s'ils admettent la realite des phenomenes dits a spirites )) ils en trouvent la cause dans l'ln- conscient. Sont donc en scene : 17E16mental, 1'Inconscicnt et le Diable, qui - selon les idees spbciales, les croyances, les prkjuges, l'education de 110s

adversaires - produisent les phenombnes et en meme temps, produisent le (( mal n. Les ennemis du Spiritisme sont tous d'accord sur ce point. Quc faits soient du Diable, de l'Inconscient, ou de l'filemental, le r6sultat est le meme ct la mediumnite (( dangereuse et malsaine n ne serait pas ilne

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(( s'inc n et le < les il ii vers( ,, ni1 n

phime, (( ses r n l'on ]

i( Btran -"..ln

enviable. (( Les mediums sont des somnambules hallucines . dira, on langage qui n'admet pas de replique, l'homme de science partisan Iieorie de 1'Tnconscicnt. (( Le travail de cet Inconscient dira u n autre, itit h u n minre resultat : a\iomcs pliilov~phiques, citations, in j~lres , 3s ces manifcstalions intclligentcs sont d'uiic intelligence trbs faible •â.

ns maintenant le langage du parfait occultiste : f< Les mediums, ,, .,,,-t-il, offrent pour u n temps 1'hospitdit.C clc leur corps h des c?lres qui

arnent en eiiu et qui, prenant possession dcs organes, les actionnent s gouvernent h lcur fantaisie ... Vous retrouvez les gestes, l'attitude, ?flexions vocales de l'etre aime ... Et vous rentrez chez vous houle- 5 , sur de l'avoir revu - il vrai dire mystifie et decu par u n .k,"lemental

,, ,., .n&mc une larve de l'atinosphbre seconde. Y Prenant, It son tour, la l'homme d'eglise ecrira ccci : (( Le medium obtisnt quelquefois dans :xperiences des reponses banales et menze o~duri&r+es. Il semble que pourrait trouver, dans ce fait, I'indimtion de Ia presence d'une cause gere, de cette Cause dont les rationidisles ne veulent pas entendre

a pdl ld et que nous appelons, nous, l'ange dechu, le demon. •â

bu fond, comme on le voit, les conclusions de ces adversaires apparte- nant a differentes ckoles, ces conclusions varient peu. Le mal et la sottise seraient l'aeiivre de la force, intelligente pourtant, q ~ i i produit les pheno- menes.

III

Ce qui fait, par exemple, la faiblesse de ces arguments, c'ert qu'il est de- montre, par des exemples iiinornbrables :

lue les mediums ne sont pas toujours des somnambules hallucinbs, u'il existe par le monde, des milliers de mediums ecrivaics et de m e - ; typtologucs qui ne se trouaenl jamais en elat de somnambulisme quand

11s obtiennent les communications. 2"ue ces communications ne sont pas toujours dangereuses et ordu-

PiEres, car on en trouve d'un caracture tres eleve et trbs pur. - Et c'est le Plus grand nombre.

3' Que les pretendus l?lemenlnux ct les soi-disant fi l~incntaires ne m?/sti- fient pas toujours lesmediums et leur entourage, en simulant Ics apparences morales ou materielles des morls rcgrctt6s, puircluc, dans bien cles sennccs, des gracieusetes charmantes soiit fitites aux personnes prbsentes, sous la

d'apportq, d'iniprovicittioii~ musicales, de dessins, executes par des mains fluidiques.

40 Enfin que le Demon - en supposant qu'il exisle, cc qui n'a jamais ete p r ~ ~ v 6 - ne saurait presider auu manifestations du phenonlhe , p u i ~ q u r ,

l 2 4

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370 REVUE SPIRITE - comme je viens de Ic rlirc, une inoralc trcs l~cllc - a i 1 4 Iicllc cj~ic 1 , ~ catholique et plu3 large - SC clCgiip, sur tons lcc poiiits clil inoi i (1~ \piritij des communications donnCes par 1111 noinlirc infini (le niidiunis.

trompent, awug1Cs qii'ils soiil par Ic parti pris. S'il n'avaient pas (le parti pris, en clTct, clicrclierni~nl-ils, tlaiis 111 iiiassc

des phcnomunes de toutes sortes, par Icsqiicls s'al'lirniei~l 1;i rCalilG cl ;iil';,i la moralite du fait spirite - clicrc~licraicrit-ils les cn.: isolhs c l rilt'cs qiii Icilr ont permis d'Ctablir leurs divers syslkii.ics ?

S'ils n'nraicnl pas de pnrii pris, 6dilicriiic:lt-ils - siir du ~ i i h l ~ - leurs theories ayant pour but d'cxpliqiicr iles plii;rioiiihrics rliii, pour tllrc v ~ i i i s

suivant eus , doivcnt s'accorder : soit avcc le; etiidcs religic~uscs qa'oiil hites les uns, soit avec !es etudes scienlifiquc- cl;wirliiei, oii Ic? Ctutlcs aiole- riques, qu'ont faites les autres Y

Sans ce deplorable parti pris qui les. aveugle, ils conqi.eildraien! - et ils auraient dkja compris depuis longtemps - que pour nbordcr l'esarncn de tels phenomeiies et pour trouver la verit6, il faul commeiiccr par h i r c tnbk rase de toutes les idees anciennes; se dkbarrasseiS de toutes le$ t~ll.achcs religieuses et philosophiques; laisser dc ch16 toutes les croyances. C'est une operation d'esprit difficile sans doutc, mais qui n'est pas impossible avec dc l a volonte. Il ne serait pas besoin, pour s'y livrer nvcc fruit, d'6tre (le 111 force d'un Descartes.

Cela fait, on pourrait esaminer serieusement et il serixi1 possil~lc dc dis- cuter ensuite. Peul-Gtrc, en ce cas, tomberait-on d'accord ilvcc lcs atl\.cr- saircs. Mais, que nous soniincs loin cle cc moriicnt ! Que nous sonimcs i!loi- gnCs encore de l'bpoqiie oii les prStrcs ~icnt l ront nous dire : (< 11 c i t po+ibl''?

en Cflel, p i q u e benucozp de vos ph ci toi ni:?^^^ on6 ?OZ C C W C I C I ~ I Y dc (( incon!eslnb~a, que le Diable n'cil soit puilii, I'iluLciir. N EL les sa~nr-ils : (( VOUS p0Uvci; avoir raison coiitrc no5 systi:lllcs iiialCrii~lisLcs, plrl'm~ue ~ ~ ~ ~ ! l r s

(( les apparences lendent i r pi.owrcr y1,,e I'cspril sztmil ti ln uwrt c l t a ~ . ~ ? ( l l ' . " les Occulistes - ccs tlcrnjcrs cntrCs dans ln licc ct qui, l)i'ol,;i~)l~:i.iii'iiL1

cn sortiront les prcniiers : (( Les pli0iiom~ncs 0111 pirrl'ois un Lcl accc'ii,, d" (( vcrilk, i!s se prkcnlcnl avcc un iispcct si IioiiiiCtc 1:t si siiichrc, C ILI^ 1 1 ~ ~ ' '

(c pensons nc plus voir lil volonte des ]\1~rnciiliius ou dcs 1\16iuciilairc5 ([("',' (( totts ICS fails qu'il 1 7 8 1 1 S n r'l i j;eri,iis d ' o l , s o - c c ~ . u

Le inoincnt ail nos atlvcrsaircs de l o u h c-,itSgorics nous ticiitlrolit lin L c 1

langage, viendra-1-il? ... Il fiiut l'cspbrer. alon:, I 'z\enir poili. IioLI.

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J O U R N A L D'ETUDES P S Y C ~ I O I , O G ~ Q U E ~ 37 1 /-- ----

En nttcndnnt, on nous affirme sur tous Ici tons - el. gkll6ra~clncnt sur le ton de l'insolence cl clu mc'pris --- que uous f$sons fmsse route. Quelles raisons shricuscs noiis apportciit donc ceux qiii prc'leadeiit @Ire dans lo droit

? ~ ~ e l l c prciivc cerlaiiio. par cwniplr , mi i s li)irimi.;.;enl hl . Charles Richet

et ses amis. tous snvarits d ' ~ ~ n c :i~imcle cdeiir pourlnnt, dc In rCnlil6 de l'ac- tion io~consczcnte du ini.cliurn dans le pli6iiomi:nc tlc ln tctblc pnrlnntc O U dans celui de 1 '~cr i lure auloinntique ! Ili n'cii apportcnl nuriiuc.

Quelle preubr: posili~c. nous donnc M . S1;uiislns ( 1 ~ ('rualta, pocitc d'iinagi- nation, bcrivaiii de mkritc, dc In pr6scncc dans le corps d'un m6dium enlranct., de cet Jhmeuttl l f~nlast ique, cnipruriti: n u l croyances de l'lnde'? -De meme que les snrnnts oflicicls, lc snvaiil clans l'Occulte rie peut prou- ver positivement ce qu'il al aricc.

Quelle demonstration absolue nous presente M. l'ab]]& Meric, theologien remarquable cependant, nu w j c t de :a p.eseme d u Diable dans les seances spirites. - M. Meric ne f,iit qii'kmettrc une simple supposition. Il ne peut pas plus prouver que les niitrcs.

Voila donc trois inanihres de lo i r diff6rcnlcs, bashes chacune sur une hypothese. C'est-a-dire que le Diable, 1'~lenicntnl et I'Inronscient, dEs c~u'oii les presse u n peu, se derobent, cl notic: nlnbncnt a croire qu'ils ne sont, au fond, que In in8ine op6raLion d'esprit. preiiaiil trois aspects differents, par suite du parti pris iiiflueng.nn1 les trois catCgorics dc ccrveaux oh ils se sont installes.

Et n'avons-nous pas nulnnt de rnison et de bon sens que ces advcrsnires divis& cntre cuu - ct qiii voi~tlrnieiil qunnil meme rapprocher la Sciencc de ln Foi - lorsquc uous pralcndoiis cluc le scul terrain sur lequcl rnp- prochcineil1 soi1 poscihlc est le tcrlr;iin spirite? En somme, clincun d'euu, jugeant les pEiCnoinEnc~ u lit i n i l ~ i i h ~ dc soli h o l e , cil lire ccrtniiics conclu- sions el ne Sonrnil p'is dc preuve.;. Les spiriles, au contr,lire, imonnnissant, avec tous leurs a d v c r 4 r c s , que le pli6noink11e est in~cll~r/crtt, s'en rappor- tent a lui. Ils sont d'nulanl plus porlEs & croire cc que dit ce p h h o m o n e , que celui-ci, non sculriiicnl csl iiilclligcnl, iiinis - quoi qiic l'on c11 dise - es1 honmdle. Par c011~6quent, puisqu'il c,t iiitclligcnl ct lio~iiitlte, pourquoi 'douterions-nous? Et piiisqiic cc pliCnoinuiic nous dit d'oh il pro\icnt, coin- ment il se prod~iil , ce qu'il leut prou\er, cliicl cbt, en un mol. son but, -- Pourquoi ne le croirions-iious pas?

Ln Sciencc nous a-t-cllc cl(h,oit i~.r! (JIW cc pli6noriii'iie IIOU. trompe? -Non.

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3'72 R E V U E SPIRITE --- -- -------

L'occultisme nous a-t-il pl-ouve qut- cc phhoinhnc fitait dans l'erreur?, Pns le inoins du monclc.

La Itcligion nous a-t-elle S,iit coniprc~iitlrc, s t w qu'il soit possiblc pour nous de conser\cr le inointlrc iloutc, quc nous sommes la dupc des Saiti , de ces filits qui pourtant s',iSfii.rncnt, dans hicn dc.; cas, a\ cc une Cvidcilcc qni parait abioluc :' - Lu Tlrliyion i i ' , ~ pnc etfi plus l i c i i r c ~ l ~ c qnc les aiilrps.

Pourquoi doiic iic croirioiis-nous pas qrir les esprits t l ~ s morts i ~ i r \ i \ ~ ~ ~ t et se inanife<lcnt? Poiirrpoi donc admctlrions-nouq pliilul ([LI? nos adver- saires on1 raison? - 131, t l~ i i s cc cas, lcsqiiols -ont cn posicsqion dc la verile 7.. . k mon avis - il c.;t vrai que c'cc1 l'spis d'un incollil~l cl noil pa4 d'iin de

ces liornn~cs superieurs ~ c i i u i pour initier les n i ~ [ r w et les cont luir~ Tcrs la iumibre - a mon avis, dis-jc, il ne f ~ u l pas clicrclier la 16ritc trop loin dans le passe, m6n:c clails le passe dcs payi qui prctendenl possircler uric scicnce superieure. Nous nc w o n s pn', evnctemcnt cc qu'il y a de vrai dans les faits rner\eillcu\ attri1)uos aux Vahalinai. Cc quc nous savons bicn, par c\cinple, c'est que iious ne verrons j;iinaii lcs Occultistes produire dc5 plienombnes comme ceux - \ raii ou fnuv - racontks dans le Monde occzdle, de Sinriett.

Ce que n o m avons de mieux 3 f'xire, par consirquent, nous spirites, c'est de prcndre l'Occultisme parisicn pour ce qu'il est, c'est-a-dire pour une fan- taisje d'esprits inquiets et desceuvres. quoique distiiig~ieq et instruits, qui on1 kt6 bien aiscs dc trouver le spiritisme pour s'en faire un piPclcstnl. Quant B leur but , il est visible a~ijourd'hui : Remplnccr cc qiii cst logiquc et clair par ce qui cst decadcnt et absurde, hiqtoire d ' i n n o ~ e r el d'attirer l'attcnlion du bourgeois libre-pciiseiir, petit-fils dc Voltaire. Ces spiritunlistes fzlz dc

siecle, comme le di iblc qu'ils c\liiLmit, dorincront de la copie pcridant quelque temps cncorc aux typographes, puis ils disparaitront, un ,eau jour, arec lcurs fi16meutnus, leurs filementaires, lcur atmospliurc ieconcle D - et toutes leurs vicillerics, empruntees <L ln Magie aritiquc et a la Demoiio- mniiie du moyen tige.

ALES ~ N D R E VISCENT.

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JOURNAL U'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 373

ne jcune fille, Fernnncle (; ... lialiitant avec se? parents li C... dans Id

?ne, ville rlc 2.300 Airie\ \ilu6c il 11 1doinCtres du petit villogc 06 je fai- mes cupericnces, mourut h ll;igc dc 20 ans, cn jan\ier 1886. cette epoquc je i~csav~l i s nbwliiinent rien (les phtinornbncs ci1 rjueslion, 'est qu'en juillet 1887 qu'titan1 h P,iri$ j'nssistni ii une sCancc de table ante, ce qui me I ) O L I $ S ~ h Otuilier ces pli6nomhncs. ! ne fut qu'en srplrmlirc 1887 que je Iiriis par mettrc ln main sur u n lium, un jcunr iiienuisier tiicilurnc, vivanl seul avec sa mbrc veuve, ne uentarit personric el nc s'abscntnnt prcsquc jamais du vjlIngc ou il

~ ~ ~ r c a i t son mhlier. .., cc mkdium, n'a Jninai.; connu Mlle C.. ., inais naa fnmillc et moi )ns quelque peu cinnue, lorsque dc loin en loin ina femme et nies M e s cnt filire cluclquc acquisition a C.. . chw se? pnrents.

si je signale que Mlle G. . . mourilt hien uvanl nlei c~pkriences , c'est pour insistcr sur cc point qu'il n'y avait pas eii de raisons pour que, de son vivant, ma famille ait eu occasion dc causer n\ec elle de ces dioses, de maniere a l'entrainer a citer le fait qui va etre rapporte.

Je dirai d'abord quc mon niediuni parlait parj'aaions ct j'eh'ons. Or, quand le phenomkne se donnait pour la defnnte [et cela sans evocation), c'etait le genre telegramme qui Plait produit et des petites phrases d'un style fort ecarte de celui d u medium tozljozws seul c i ln table et c'est toiijours moi qui epelais.

Sinsi u n dimafiche je fus me promener avec R.. . pour 1 oir une propriete des environs; en rentrant je proposai une sdance c l i e ~ moi, il acccpta. Ce fut Mlle G... qui s'cinnorica, jc lui demandai cc qii'elle avait h nous dire. - Joie charman te, par ler harmo.lzier que j ' a i enlendues. - He bien, dis-je, c'est trh.; joli, mais qu'est-ce q ~ i c cela veut dire? Alors Mme Goupil m'apprit, qu'cn notre absence, nos deux filletles avaient

chanli! u n duo avcc accomp:igricmerit de pirino, que c'Btait sans doute a cela qu'elle faisait allusion. - Oui, dit l i ~ table. Un soir jc di.; ;'L In prElcritliir G... : - Toul ce (liic ~ o i i s nous nvcli don110 jiisqu'ii lors nc pruuvc ricn quant

a votre idcntilC ; Ca ne proii\e p ~ s inOmc llc\iilcncc d'un esprit; si donc vous v o u l c ~ nous d6inoiilrcr qiiclquc chose. il i;int nous donncr d'autres Preuves, par c\cmplc, u n Liil dc votre cnlancc ilc riianibrc qiic je puisse ecrire a vos parcols pour cn coi1 trulcr I'c\actiluclc.

Vous sou~ci ie l i -~wus clc \ol ic c\i\leiice? - Comme d z i n tablenu laz'rz~rui~.

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374 REVUE SPIRITE --- -- '

- Alors vous ii'nllcz rien pouvoir nous donner? - Si. Apres quelques minutes il fut dict6 : - Ce fail s'est produil azc momcizt de ma merl, vous le coitncrissc:, dloscotc.

•á MOSCOLI )) nous c\;pliqiiti. cc il quoi elle fiiisnit allusion. - Ca iic prouve ricn, dis-jc, e t pre:cis6nicnl en raison de cc que 1 1 0 1 ~ ~ le

connaissons, jc l'iii conte h R... ct cela pcul Cn~ancr dc 1;on savoir 011 d u nolre.

J'espliquai h la prbtcndiic di;l'untc 1ii I1ii:oric rbficse. - 11 nous faut, (lis- je, u n fnilinconnu de nous lous

Apres dis minulcs cnviron c:lo tIic:Lit : - Dans ~ 6 v e , papa voz3 donc la belle inmye . C'btait baroque et nous ii'y comprenions rirn. Il fut dicl6 alors a inngaYe

noctu?~ne )).

- ,4h bon ! vous avez clil cela en dormant et vos parents vous auroilt entendu et vous pensez qu'ils s'en souviennent? - Oui. - Il y n combien d'annEes? - Bix iz douze nns.

- Diable I c'est bien ancien ; enfin je,vais ecrire demain a votre phrc. Le lendemain j'ecrivis au pere et je lui dis : u Rbpondez-moi par lc coiIr.

rier et si c'est vrai montrez ma lettre h M. P..., le maire, qui est sceplique. B Le surlendemain je clevnis rccevoir une leltre entre midi et une heure,

mais vers 10 lieures 1/2 il me passa par l'idec que M. G... allait venir en personne, l ~ i e n qu'il ne Sul jamais venu dans ce village. Je S~is a ln gare sitube h 800 rnblres clans la plaine, le train de 11 heures amenait en effet M. G... - He hien ! lui dis-je, qu'en ditcs-vous '! - Mon cher ami, j'iii tcllcmenl pleur0 ma lille que ina ini.rnoire cst 11116-

r6e; je ne puis dtre nf'firinalii'; il nie semble encorc cnleiidre nia feniinc inc dire dans ln nuit : (( liens! ln ~ o i l t t occupek il\-cc ses iiiiages o : nliii.; (3

remoiitc loin, ma fcrnmc prktciid s'eii sou\.ciiir. Jc pcnsni qiic 'pcul-i!lrc. s'6lnil-il protliiil chex ctcs brnws gens iinc sork

d'illusion rblroil~li\.(~. Ccpciidtiiit hliiie (; ... 6l;iil Lrbs sceptiqiic tlo sol1 nalurel.

Quclqucs joiirs i i11 i . i ' ,je rcncoiilrni M. 1' ..., Ic iiiciirc, un irighiiieiir, cl, .i(' lui dcmnndni si M. (; ... liii i~vnit ii~io~ilrc? inii lollrci. - hl1 lit ~M?l~C il l l i lg~! ~'C!~~:~ill~na-L-i~, ~ O L I ~ ( > I i i \il](: il SI1 (;clil; Ille SOU-

viens qii';~ti rli~l)iil (11: iiioii iiiari:i~c~, cliiiti!tl iioii' c;liniis \oisins (Ir clirz (;.... Mnie G . . . di1 un jour b I'~!rniiir. : u Solrc ~ ~ o l i l c lille csl soinr ini i i l )~~l~, ]il

nuit clcri~iL\rr cllc :i clil : L'iipii, \.ois tlviit: 1i1 1)cllc: iiiiagc. de rri'im soiivic'lls comme si c'Blnit liiclr! (LL aiiix coiii~ii cl votrc ri~etliuii~ 1';iiir;i C I I ~ ( ' J ~ ( ~ ~ ~

raconter. )a

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J U U I I N A L I ) ' ~ ~ T L ; L ) E S PSYCL-IOLOGIQUES 375 /-------

Je fis rcinnrqiier h I'I. 1' ... qu'un fait aussi insignifiant qu'on se raconte 1 n 2 r ~ s q~i;mcl ciri vil port.(: i~ poi.1~ iic court pas toule iinc ville de

?,u00 cmcs e t nc i n 1x1s se colporlcr il I l 1iil01iii)trcs par la cxmpagne. ~oycz-vous, cii cll'cl, pour ilnc l l j i l i c ~ r i ~ parcille: les 1iiI~SaiIS revenmt d u

rnnrcbC se tlirc : ~ o i i s nc snvcz piiS ! - quoi doiic? - La pelilc C*... qui a dit el, rbvant : piipa, vois donc la 1)cllc imngc! - l'ris poss i lh ! (! ?)

~t nc scrnil-il lins plus cslrtiordiiiairc eiicorc qiic RB.. : qui n'a jamais vu Mlle G... , sc soit Lrouvl;, justc i k point cn possecsioii de cc fait sur une ques- tien i n i p r h ~ ~ c (liic jc posi i i~?

Non, O U C'(?SI RIIIIc G... qui nolis a dieti: cc l'ail, ou un pouvoir occulte inlellig~iit quclconquc qui est. al10 le dbnicher dans les cer6braux des

Ce qui nie porte h prblercr cctte clcrnihre Iiypoth&se, c'est que c'est le fait qiic ln prelenduc Mllc G... a pu nous citer sur sa vie et 111 durce de

dix minutcs de silence avant la dictee, cluree qui in'n paru cmployke & cette recherche. (?)

Quatre mois apres Ia defunte s'etant encore annoncee, je lui demandai si elle se soiiwnait de ce qu'elle nous a ~ a i t dicte. - Oui. - Quel est I r dernier mot? - e, g, a. - 1% du l.oiit, cc n'est pas cela ! - di.

- Continuez pour voir? - ln, i, e , t , c, i, d, i , a, j. - C'est tout? - Oui. - C,ii ne dit rieii (lu lout, jinpossible dc faire un traitre mot dans tout

c ~ l a ! - di. - C'est du chinois alors ! '? - Non. - 1Sspliquez-vous ? - Non. - Allez

au diablc, tas dc rumistes! Ne trouvant aucuii sens, nous levi'imcs In seiii-icc. Deux jours a p r k cn rccopinnt les notes de cctlc si:ance je m'apercus que

c'btait h l'cnvcrs : j 'u i dicle imn!gc! (!j Colnmc jc silwi3 mon piiysnii incnpnl~lc clc diclcr, m h c u I'cndroit, h

moins d'bcrirc liii-iiiCma ses lcllrcs pour sc rcpbrcr, op6ralion que jc faisais moi-mbmc el hors clc sa vuc, j'cn conclus qilc s'iI n'y a pas d'esprits, il y n Wclqric chose tl';iiissi i~riiliisliquc.

Mais jri rr:s~c srcpLicjuc 11 l'c?:=;ird rlcs r l ~ i i i i ~ s , consciciils r ~ c leur vie passee, Se sOuvciiniil ct ~ciiiiiit s'ciil.i~rleiiir. avcc nous, se rtippclnnt tlc lciirs f'iiits el b"cstci; cl ii\.oir iii: Ics pni~i~iils oii ;mi-; rlc lcls oit lcls.

Mais jc cruirais voli~iiticrs qiic c'c qiii a coiislitiib liiiicllecl tlcs tlel'unts partic iiitCgiiintc dn (:cl ,( cm .i?c sait p o i ;) qui vicnt nous ctonncr par tables ou par d';iiitrcs prcwbcib-;.

La h l d i l 6 rlleine du hiil cil6 e$l, dans l'ccphcc, cc qiii donne la valeur

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376 REVUE SPIRITE

F

a ce CRS spirite, comme preuvc d'un pouvoir intelligent distinct des opk. rateurs.

Il n'y avait a cette s6ance qiic le niodium R..., ma femme, mes deux fillettes et moi.

C'cst la seule categorie de plienombncs qui aient de la valeur contre la theoric reflcue qui se juslific dans nombre de cas, au moins en appareil,+ et il n'est pas besoin d'0tre l k x l a y , Philip Davis, W. de Ponvielle ou Louis Figuier, pour faire cette grande decouwrtc! Tous les paysans ignorants que j'ai cmployds conime sujets, n'ont pas tard6 a s'apercevoir que dans la plu- part des cas le ph6nombne et les dictees marchaient suivant leurs idees.

Non, les mediums rie son1 pas si IGles et si incapables d'analyse qiie tous ccs thooriciens aux cxpiicntions si faciles veulent le faire croire a ceux q11i n'ont jamais sonde ces choscs. .

H. GOUPIL, ifig4nieur. -- Dans la Revue prochaine, nous insererons une interessante critique du volume de

M A. Pioda (intitule Memorabilia), par le commandant Dufilhol. Nous donnerons aussi la critique de Apres la mort, par G . Merigot, dans le journal la

Touraine republicaine ; celle de Catholicisme et spiritisme, par L. Cambrai, dans le journal de Douai; nous repaialerons de Cherchons de M. L. Gardy, et de Jesus de

Nazareth, par Paul de Regla. Nous donnerons aussi le compte rendu de seances tenues B Naples, chez M . Ercole

Chiaia, notre energique ami, auxquelles assistait le celebre alieniste 1)P Lombroso et d'autres savants; M. l'ingenieur G. P a l a z ~ i nous a envoye ce recit et M. le capitaine Volpi nous donne les conclusions, imprimees dans les journrus, du 1)' Lombroso et que voici: x Je suis trbs honteux et afflige d'avoir combattu avec tant de tenacite la poeei- a. bilite des faits semblables a ceux du spiritisme; je dis des faits parce que je suis encore •á contraire a la theorie. Mais les faits existent et des faits je suis certain. C. Lombroso. * Cette declaration confirme les recherches des Hare,R. Wallace, W. Crokes, Zollner, etc ...

RELIGION UNIVERSELLE Tours, 18 juin 91.

Dans notre sikcle, ct surtout dans notrc villc on s'occupe beaucoup de spirilismc, croyancc qui prend chaque jour une nouvelle extension et l'nit de nombreux proselytes ; nous comptons ici de nombreux adeptes rccrul6s surtout parmi les personnes les mieux placees et lcs plus en vue de notre societe ; des membres du parti clerical mOme Ptudient nos doctrines ct approuvent, ce qui etaldit leur valeur philosophique et moralc, en rapporl avec le bons sens et la rilison.

Un hahilant dc notrc villc. personnage connu ct lrks cstim0, qui a c s s m - tiellement des attaches dans le parti clerical, soit coinmc posiliori sociab

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-"""-

espri la ti%

Ce qui t m..,. Ca

nos c veni~ rno t n

J O U R N A L D ' ~ T U D E S PSYCIIOLOGIQUES 377

:omme croyance, cut le niallieur de perdre un fils il y a quclques es ; sa douleur bien lbgilime scmblait inconsolable, celle de la pauvre ! touchait h la folie. Des amis croyants, lcs pcrsuadbrent et ils interro- ~t l'esprit de leur enfant pour savoir s'il etait heureus '? Chaquc soir seance avait licu, ayant pour but d'evoquer l'esprit dc l'absent, celui ien-aimb, et connaitre, p u scs reponses, quelle etait sa position dans e de l'au-del&; ses r0ponscs fixrcnt affirmatives dans le sens d'un cement rBel daris l'erralicitb. s malheureux parcnts cn bprouvbrent une grande consolalion ; ils lc ent h e u r c u ~ et ne souffrant pas commc eux de lcur separation; il

nrrrridait, dans la plus doucc de.; esperances, la reunion eternelle [le leur t, apres les Cprcufcs des existences successives sur les terres vouees u che du lalieur quotidien. fait on ne saurait trop le publier, car il prouve combien cette croyance end a etablir la religion universelle, est bonne puisqu'elle nous console

uette terre de la perte d'un pere, d'une mbre, d'un Cpouu, d'un enfant aimes. l'est donc pas douteux, qu'avec un peu de zele et de perseverance de

la part des veritables frkres en cette doctrine, bon nombre des habitants de :ites ne deviennent de fervents croyants, puisque cette religion du sou- et de la correspondance avec les morts fait tant de bien h ceux qui

I G J L I ~ ~ ; oui nous sommes consoles, au moins pour une bonne part, de In separation dc ceux qui nous furent chers, en sachant qu'avec notre aide ils peuvent se manifester et nous expliquer ainsi le pourquoi de la vie.

Une croyante, M. B.

CHATEAUX HANTES Et d'abord, je tiens h dbclarcr ici n'avoir pas obsrrve pcrsonnellemcnt les

faits que je vais raconter. ,T'en ai cnlendu causer par dcs gcns s6ricux et dignes de foi, el je sais qiiciqu'iin dont la sinckritb nc doit pas etrc sus- pectee qui pr6tend avoir 010 lbmoin, une fois, dc ce que lcs spiritcs cstiine- m t , au surplus, chose fort naturelle.

Au chhtcau de B....., pri's Bayeux, il sc passc chaque nuit, parait-il, en effet, des choscs si ~xtraortlinaircs quc dcpixis lorigtcrnps deju, ce domaine 'a Cesse d'0lrc Iiabitd. Ce sont, (lit-oii, dcs bruits fort etranges, pnreils ii ceus qlle causerait lc defi16 d'un r6gimciit de cavalerie. Dr: plus, c'est cil Vain qi1'0n chercherait il allumer ]cc bougicq qui s'eteigiienl aussitot, tandis ~ U C lcs Portes sont hruqucrncnt ci~i\crLc~ ou lermecs, ctc ... Jc ne pnic: vous dire,

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378 RI<:VUE SPIRITE

Nous lisons cc qui suil dnns l 'Ex/~ress dc Cacri, d u 31 mai :

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:ore de p6nl.trcr u n sccrct quc les ninfis seuls de sa race avaien!. le

Une multiluilc de fiiits qunlirii:~ (le coiitcs ii dormir dc1)out par les nus- teres d6tcnlciirs tlc la sciciicc, rnbritcroieiit tl'OLi~ cxiti-nincis, con t rd i :~ , shvbrement 6plurli6s ; nprus iivoir subi victoriciisciiic?nl l'cxnmen et le con- trole ils vicndrninnl grossir toul doiiccincnl le biignn~ (lc la sciencc officielle; quand on jcltc de In grcnaillc ii des poiilcs, cllcs fonl u n triage intelligent,

ce qui leur parait bon et laisseril Ic rcute, pourquoi ne pas adopter cettemethode qiiacd il s'agit tle h i l s qui ont i ineccrtainc couleur de mer- veilleux?

On croil ne pouvoir vivre sans la conscience ilc sa personncilile, et cepen- dant l'histoire dit que Liiz;ze, le celubre naturajisle suedois, homme de genie dans toute la force du tcrme, eut a la fin de ses jours une forte attaque d'apoplexie dont il rkchappa pour vivre encore quelques mois. Etant dans sa bibliotheque, il se mit a I"cuilleter ses propres : •á Quel est donc, II demanda-t-il, l'auteiir dc cct ouvrage ? J ) . 011 lni repondit, en souriant : a c'est Lin116 •â. - u Cc Linn6, repliqua l'illustre iiaturaliste, peut sc (1 vanter d'avoir coniposi: un livrc intCr~ssniit )J. Liiin6 n'avait plus cons- cience dc sn pcrsonnnlith.

On rncontc que M. I)upin, pri:sidcnl dc 1'Asscinl)lhe 16~islt i l i \c dc 1840, Procureur gkneral de la cour dc cassation sous lc scconcl Empire, avait egalement, dans les dcriiicrs joiirs dc la n~nlaclic qui l'einporla, pcrdu cons- ciencc dc sn pcrsoniialil6 ; il ptirlait de lui-mcinc aiiisi, 2 la troisiemc per- sonne : N Cc j'iLrcc,~lr dc Dupin, CC innuvnis plnisiiiil de T)upin n. D'autres Personnes, tout, cri aycii:l coiiscrvi: lcur plcinc c l eriliixc luciditC, sous l'in- fluence dc la miiliidic, pcrilaiaiil lit nolic~ii tic leur moi, ne parltiicnt il'cllcs- mbmes qu'ii In Lroisicrnc pcrsonnc, scnil~liiicnl. n'avoir niiciiiic consciciicc dc h r esislcnct:; cllci; jugcvticnl ii\.cc iiiic iinpiioy~ihlc, si:vkr.ili: Iciir vie Publique, lonriinirnt cn ritlic~iilc 1ciir.s Ihil)lcssrs cl 1~:iii.s 1rii\ cr.4 ; clics d6co- ':llnicrit contrc rllc<-n1t31n~s Iniii4s I,r;iiLs les pliis nioi~tl;~iils cl Ics plus snti- n(lWs, nli.;oliiiiiriil comme* s'il SC Piil. agi cl'uii Clrnri;cr oit tl'iii~ ciiiiriiii.

Quand j'i:tais iiii t:olli:gc, lin cniii;iriitlc ti'originc ~ioi)ili;iirc, qiii iic lil quc Paraitre cl tlisp;irnili.c, iiic rnt*oiil;i, u propos tlc la iiiurt tlc son griiiltl-porc,

I l e d ~ u b l c cas di: liicorpori:il6 ct (11: pcrlc de 1ii pcrsonnalit6 qiie voici : cc 1 dernier Claiit au lit dcpuis sis sciiiaiii~:~, on ntlcntlail l'issuc f'iilolc. 1;n vitlct

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380 REVUE SPIRITE - -\

dc chambre ful Lcnioiii du f,iit .iii\ni~t : iinc pcr-onnc qiii liii to~irnaitl(, do? assisc n u p r b clu feu, d n n ~ unc cbl-innil~ic \ oi4nch tlr cc'llc (lu i ~ i n l , ~ ( l ~ , '

i t cc.; paroles : (( Cc pnurrc do Z... n',i p i s lnlixtcinp- r i \ r e , son roiilptc (( r6glB. 1) - (( Cc n'est poui~l ,~i i t pas l'a\ is tlc 41. Ir cloctriir, ri~ponrlit \alpl CC tlc clinmbrc. )) -- (( B,ili! reprit lr: pe r~oni inw, Ir dorlcur rie di[ P ; , ~ cc (( qu'il pcnsc, ou hicii c'cit un hnr. ,, Lc \alcl (le c1iaml)i.r 9'nppro(-li,~ (le son irilcrloculcur, pour ~ o i r qui c'Chi1 cl quclle ric Sul pas Sn siirpinisr! en rc- coniiaissnnl son mnilrc ! 11 rcsln inirnobilc, pbtrilib c l avant cju'il ii3ci,t repris scs esprits, le Smlhmc n ~ ~ i i l di.;paru.

T,c valet de chambrc reloiirna p r h tlc sori vrai innitsr qiii n'a\ ail pas hougo tic soi? l i l , cominc il l)ut s'cil itrqilrcr, car Ir p:,iivrc 111~il~it1r filail inr,ipnlil,, tic f ,~ire le moindre mouvemcnl, il d i t fallu d ru \ pcrsonnr.; pour l'nider h q mettre seulement sur son 4 n n t . Qunild M. tlc Z... \ i t son 1 alct de ~ l i a m ] ~ ~ ~ pr$s dc lui, il lui dit, conlmc s'il ciil par16 d'un autre que lui-mc'inc : (C ~h (( bien! ce pauvre M. dc Z. . . , CI] 3s-tu dc l~onncs nouvelles '? Je crois bien (( que In Parque nc va pas tarder h tranchcr lc fil dc scs jours ! SI. cle Z...

n'est pas precisement ln perfection, mais aprhs toiit il en vaut bien d'nulres; il n'a fait de mal a personne. 1) Pcntlnnt les hui t derniers jours dc sa vie,

il n'avait cesse dc parler de lui-meme a ln troisibinc personne et incurut fige de 75 ans.

Pendant l'apparition dc son douhle, au dire de ln garde qui otnit 5 son chevet, il avait paru comme mort, et il ne revint h lui qulnpri?s sa (lispari- tion: celui dc qui je tiens cc f ~ i t m'cil affirme ln vkrite et l'csaclilude. On pourrait cn rapporter qiinntito d'autres, consid&res coinmc des histoires fort jolies et &res amiisciriles qu'on ne se soucic pas tl 'c\i~mincr ; on prkferc les nier k p i o n . Nc vnudrnil-il pas mieuv Ics colleclionner, pour ICS M- dier, ct tacher dc decouvrir si cllc5 sont vraies et ibiaieuscs? Pour SC dis- penser de leur Sairc subir u n esnmcn, on lcs dbvlnre impossibles cl sn\ons- nous oii finit Ic possil)le, oii corrimcnco l'impu.;sil~lc? Suspcndoiis notre jugcmciit ct oliscrvons, s'il Ic f ,~ i i t , di\ Sois, rcnt Sois; rnppclons-noils ~'R"C-

~iic?nt qilc clcs p1it':ilonihici rbputt3 hii\ p ~ r tlcs olwrv;iic~ir.; pcii prr-i.\6- rani,?, ont tti; reconnu.; \rais pdr tl'riiilrc~ pl~i.; Lciincc, et ncccp1i.s 1'"'' ln. scicncc.

ILoic~r 1: l)~r,r.n,rri:n.

Mon cher hl. Lcymnric : Ucpiiis qiiclqiir teinp.: un iiioiivcinciit cil l;l\"lr

ct contrc Ic spiritisme SC proiliiil it 13r:iiiil. Simtlis quc la r;ipit,ilv Ici

Roumnnic, trbs peu au courniit tlcs \6rilBs nou\cllcs, nc pciiYc qii'k 'C

Page 386: Revue Spirite 1891

- C r e r tout le 1)irn-btre (le la r ic l~~iit<'i.iclle, ici, dans notrc petit coin, prOc

us pxrfili~ tlcy innnifcstalion; (ras curieuses et t r i s intirrcssantec PO de l n part d'Esprit. ilc toulc categorie.

nos in~di i ims , un <cul, surlout, o l~t ient dcs plibnomencs physiques, d'une grande puissancc. Les Esprits le magndtisent souvent,

pow3s ion (lc son corps ct SC mnnifc;tcnl ainii pnr la parole ou l.bcritklre m6di:iii i i i~iquc.

Ce jeune n16diurii czl iinc jcunc Iillc rlc 13 h 14 ails, d'origine nllcmanrlc. Connaissant trEs peu, grnnimaticnlcmenl , 1c roumain; clle kcrit, cependant, sous l'infliicrlcc niMinnimiqiie, (1cs vcrs, la plupart sous ln forme d'ocros- ticIles dcmandds par nous, \Prs sigri6s du nom cl'hlcunndri, un dcs plus panas poi:les roiiinnins mort dcrnibrcincnl. Nous cspi.rons (d'aprbs ce que les invisibles nous prornettcnt), obtenir, plus tard, des phenomenes bien plus grands, lcls que la matdrinUsntion, la photographie des Esprits et l'ecriture directe.

A part ces quclques phenombncs qui passionnent certaines intclligenccs d'ici et qui evcitcnt ln colbre de nos docteurs diplomes qui courbent la tete sous la ferulc de la science officicllc, jc inc fais aussi u n plaisir de vous annoncer que N. F. E. S. M. Lefaltis ne cesse, par la parole et par la plume, de repandre partout lcs v6riles de notre consolante doctrine.

M. Lefaliis n entrepris, cet hiver, u n voyage scientifique. II se rendit a Athenes ou il fit des confercnccs ct ou il eu1 le bonheur de convaincre plusieurs sommit6s scientifiques de cette ville. Cela l'a engage dc fonder a Athenes rnbmc une Rcvuc portant pour litre (( le nouveau Pythagore )) et dans laquelle notre F. E. S. f ~ i t connaitre l'opinion de tous les savants du monde, anciens et modernes, concernant les p h h o m e n e s psychiques. II tache ainsi, par r ~ c s arguments qui ne peuvent Ctrc ebranles que par l'igno- rmce et 12 mauvaise Soi, dc ropandrc, parlout en GrEcc, son pays, toute? les belles et consolaiilcs vbritks du spiritualismc modcrnc. Ln GrEce nc Peut repousser notre doc*lrine, elle, surtoul, qui a donne naissance aux Pythies et au\; oracles cl qui ii. cnscignd, par scs pliilosophcs immortels, l'existcncc dc l'lirnc ct cellc (Ir4 ( l i c u ~ . M. Lchliic, vous cnlcrra , -oiii peu, les trois numeros parus du nouveau

P ~ h g o r c , cl mc prie de V W I Y dirc qu'il coinptc, tot ou Lard, quitler la poar aller dOfinili\cincrit s'dtablir h Allibncs ou il ne cessera de

laire iinc propngniidc trbs nctioii cil h r e u r du spiritisme. Agreez, jc vo~i.; prie, monsicur Lcymaric, les dii l ion.; fraternelles d c

F. E . S. E. ROSSI DE GIUSTINIANI.

Page 387: Revue Spirite 1891

REVUE SPIRITE

Dimanclic 31 niai <lei,nie:* n eii licii A .T:iii (hIt'~tliic) l'cntcri~emciit tle notre f,;?

J3urand ; ctouze cents personnes pilui in prcniii:re fois vog:iicrit lin cntcrrernent sl,ipitt e: I'empressement ;tait tel que les enfants de c t ~ u r , eii sortiint de 1.1 pioces.ion, c8t let

jeunes gens prenaient d'assaut les rnurs du cirnetiere. .TC dois vous tliiw qu'eii IIWg'arit ( Villenave, noiis avons pris le drap et 1:i hanni+re qni nnns ; t i en t iudispensal)lcs pnui.

! rcmplir completement notrc miosion. Noiis n'avons point ete nrrctis pais Ics cent trcnie iiiio:nR[rcs qui nous ~Cpornicut,

nous avons avcc joie rendu :i 13urnuil les tleianiers devoirs solliciti's avant s a dteioc,,. nation.

Voici dcs estraits <les discours prononcih sui. In tombe, pnr I f . . Cashing, maire [l,, Cantois, par M. Jourtl:in, tlc lPuc!i, par RI. h i i j c r tl'lCcliobi~une ( C h a r e ~ l t e - l n f i . r ~ e ~ ~ ~ ~ ) et par votre serviteur. l

I(6uiiion apr(ts l'cnteri,cmeut c!iez un ami spii.it.o ; plusierirs m~ili i inis assistnicnt l'espiit du desincarne qni s'est comrnuniqiib a. notre frfire Castaing; il rious n vivement i,cmcicib clc notre duvoucmcnt; notic frurc Bouycr, m6dinm, vr)g.iit tr63 bittri I'ceprit de L>iirnnd.

Cette journee laisscra clans la corniniinc de Jsu d'inriL~qnliles sonvcnir.;, ce tlont les spirites se rbjouisscnt, avec Mmc, i\llle Ilnraud et i\l. Elio, beau-pere di1 dbfiiilt.

1 3 o u s s a i ~ ~ , a L:rdaus (Gironde).

M. Castaing s'est esprimb niusi : Nous aurions manque a notre tlcvoir en ne rentlant pas hommage a cc fibre dCvoiie qui n'a pas ci.aiut, malgre les calorrinies a son atlrease, de prouvei8 jusqu'a sa derniere hcure yn'il etait un spirite convaincu ; cher Eqprit nous vous en remercions au nom de t sus les chers guides q u i nous entonrent, et qui vous ont console dans les delnieres auneps d e votre csistence; oui, r6elleriient, vous &tes dicnc d'&tre sp i r i t e .

hlfiditez bien sur ce mot, amis, freres et il pi,ouve que I'actc accunipli aujour- d'hui n'est pas redontnblc, comme ln plupaif (les hommcs le pcnsent, car le fiere que noiis l~leurons n'est pas mort pour nous, il revit dc lx vie spirituelle; pres de nous, dans clans ce moment-ci, i l entend nos paroles et il est heureus de s'etre dhbaixme de l'instrument de chair qui le retenait tlnris ce monde, o u j tous, nous avons unc \lie de peine et de tribnlations meritees, selon l a justice divine.

Cher Barautl, nous ferons comme par l e passe, nous prierons pour vous, car, la 1)onne pensee reconforte nos chem al)seiits, esactemcut comme la lettre des amis e t des pnrsnts, console e t soutient le soldat parti dans nos colonies lointaines. Vous vicudrcz nous visiter, nous conseiller, cher Hurand, nous encourager dans la t k h e quc nous avons librement accepti:e, et nous somrncs pe!suatles que votre nouvelle vie sera inoins pi,riible que celle que vous venez de qnitter! \'eus saviez, avant do quitter votre enveloppe materielle, quels Ctaient les dcvoiis d 'un bon spiritc ; Dieu ii.conipenscra votre 1t5voue: ment, inon fr8i.e qui contemplez les merveilles ilc l'infini; vous y ietroiivc!rez ceus (lu1 vous furent chers et qui vons ont prkcbil8 ~lans l'nu-delh.

Songez B ccnx que vous laissez sur la teri,c, qui vont coritinuervoti~c t..lclic ltlisatk ina. chcvi:e et fort,ifiez-les tlaiis la voie ilil liien ; encouragez-lcs daris les rnrimcnts tliilici!cS (le la vie e t soyez, nupres d'cils, un pe1.e: un ami tli.vou8, un Apoux ddsincarni: qui 3 nieritk dc gnidcr la veuvc att i . istk.

1':lle cst ilonce et consolante cette certitutle qiie tout n'est pas perdu par la di~solutioil des organes corporels confies a la terre, ct aussi cettc autic assurance et cette espc;rancc certaine de nous revoir un jour ; 11oint d'adieu. mais an rcvoir e t priez pour nous.

Pciroles de AM. Ooitssnrd. - Vous vous attendiez pciit-6tre aujourd'1:ui h voir ncrom' psgnei le corps mortcl de Buitand par des ath6es qui ne croient ;L ricn d r e qli'i ' A

matiere; il faut voiis detromper, vous tous, nies kbres, que je inc peunets (le ~ ~ i i : i l l f i ~ ~

ainsi, parce que Clii~isL n (lit que nous blions tous I'roies, cn esprit; vous le Wez! nialgre la tlistnncc, nous avons voulii prouver que nous ne pouvions ouldier le fist'c IU1 nous ravit l a mort du corps, le spiritisme nous ensciciiant que l'esprit de ce 1110i.t est parmi nous en ce moment snlenncl.

Est-il besoin de faire l'eloge de l a vic, dc retracer la iiiiiriioire dc Ilurandi' mais v0U9

l e savez tous, il fut bon fils e t bon epoux, un digiie et honnete homme, courweus ami de l a verite, puisque jusqu'aiis dernicrs jours de son existence matCi.icllc, il s't'st ' lit,

Page 388: Revue Spirite 1891

, p i d e . ia p l tC1 tient de g notre disire 81 ,eptes, ' tenons

1)' Nous,

de nos : su le nie Grand fi'

Oui, i d']lui, 1'

fratc m m e s dans le v sommt $e Dieu 1 justice, (

Chers peines ; voici, l ' ~ corporel avec ses

Elle c bonheur qui para jamais ;

Oui f s'opere i

entreprii rnnt;

JOURNl iL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 383

Etre spirite, nies freres, c'est uri titre qu'on critique lor~1u 'on n'en connait pas sublime, lorsqu'oii nc pcut ap~1r6cic:i cc (lue l'eriseignement du spiritisme con-

veritable grail{leur, de veritable fraternite, <le bon sens e t de verites necessaires developpement iiitellect,ucl et mr>i,al; je ne vcus point vous catuchiser, niais je rdcniriicnt, du f i~u ' l de mon ctr5ui-, (lue t •áus vous cr~nnaissiez ces admirables pre- car d o r s il n'y a~ i r a i t pliis de hnirie cntri: nou.;; nous saur iow cluc nous appw- la m8nie fainille d'csl>rits, et rluc nous venons f ~ i r e ici-bas, une &tape p!us on

inilde, scion cluc noiis cil avoris p;is l'cngagcmcnt ci 1'6tat d'esprit. abandonnons ~implemenc h 1 ; ~ tcriw l ' en~cloppe qiii a servi A l'nccoinplissement prciives, ])oui' noiis r>iiriir u noiiveiin ilans iin Y { ~ O L I I . P I U S h e ~ ~ r e u x , s i no113 avons !rit:r cri reiiiplissmt &gnenieiit w t r c t k h e , telle rli.~'clle nous est tracce palt le 1aiti.e des terres er. dcu soleils. 1 serait t i . 8 ~ uiilc (i,? vous f.iiinc connriili~e cette science de la vie; mais, aujour- esprit (1s rc':ritk appoi3tc, de to:itc part, Iir. liiiilierc a qui ne ferme pas l'oreille a mel l c s sug;cstiuiis; il apl~renil a connaitre nos destinkes fritures, ce rjue nous et ce que rioirs tlevoris devenir, quelles scront nos ricompcnses a. notre rentrbe monde des E y ~ r i t s ; au lidu d'y Lrouvcr le neai!t, ou l'enfer, il enseigne que nous ?S ai: milieu d'une noiiwlle foniille, lnquellc nous apprend :i connaitre les clesseiris ~e pere, desscins toiijoiiis rS.gis p ir des lois imrniiilbles et naturalles, selon 1s v u i e :t pleines de pardon e t ii'anioiir infini. amis, veiivc, sceur e t Imu-pere dc Btirand, ncus partageons vos regrets et vos mais sachez-le, les spirites aurnicnt tort de s'arr3ter a pleurer la matiere que mtil n0cessnire pour vivre ici bas : l'esprit, bra\.e e t sage, del~ari.ass6 du fardeau , est beaucoup pllis Iieuieus spi-es cettc soparation que dans la vie materielle, peines ct ses tribulations.

reinble longue la tjur;e de la separation, mais elle s'efkce devant l 'tternitk de promis a. qui a n16dite ; nussi le spirite, :ait-il bienvite se uonsoler, des peines

issent inconsolables a qiii ne sait pas que les disparus sont plus vivants que se consoler, cc n'est pas oublier. rere Ruraild tii es lk, a nos ciitee,.dCgagC du tronble de la transiormation qui i l a mort ; pni. tes conseils t u nous aideras a poursuivre que nous avons se; au reuoir et que 1u pais du juste soit ton partage, c'est notre vceu bien

Y U I l I I .

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884 REVUE SPIRITE -- phyvioloqique, nvcc cet appendice : Kotions p~iis6cs clans des plii.nom$ ncq du somnanil~ulismc lucitlc, ct les re\i.lalions dc S\\cdeiiborg sur le riiy,tb,, dc, l'incarnation des hmcs et sur leur 6121 pcndmt 1:1 vie Ct apres la inort.

(( Cet appenclice, 01)ser~c le hiogrnplic, nous a piiru si curieiiu, \?il 11 date cic son apparition, c'csl-ii-dire bien longtcmp.; a \ m t qu'.\llan ICarclec nous ait initii: A In doctrine spirite, quc nons croyons dcvoir cn donner Ic soni- maire des chapitres, afin de renseigner le< personnes (Ille les questions scientiliqucs ct morales ne laissent pas intli86rcnles : 1" C o ? ~ ~ ~ d ~ i . n l i ~ ~ ~ qinerales sur la vie du corps hiinzain, dons Ieo rapports n v f c la vic de l'lime.

Obwrvalions sur Zn maniLv-e clont les cimes voient le soleil spiriluel, rl'npre~ Ics revelationx de Sloedcnborg ; :Y Rda6lations de Szoedenborg reln/iurr azl mngnYlisnze a n i m a l ; 4" De la crdatrom den cimes el de leur incarnation P~O' la terre; 5 O Des co.mmunications de I'honzme t e r ~ e s t w avec le monck spirit/&. ,,

On sait que nous n'avions pas tort de deviner dans Casimir Chardcl un spirite avant lc nom.

M. Issnnchou extrait de I'crppendice de Chardel l'anecdote suivante, qui est toujours d'actualite :

(r Un de mes amis, dit Cliardcl, Rge de plus de (?O ans, que In philosophie de Dupuis (auteur de I'Oriyzne des cultes) disposait peu a la credulitb, etait tourmente depuis longtemps par un esprit ctrange, des qu'en se mettant au lit il soufflait sa bougie. Alors il se relevait, appelait ses dornestiqucs, cherchait partout et ne trouvait rien. Une nuit, ii ce tapage se joigiiil la sensatzon qu'on attirait la couuerture ; il SC leva brusqucmcnt sur son seant et se trouva tout D coup en face d'un inconnu, drape a la romaine, dont lc regard sevkre s'attachait sur lui. La figure de cct homme s'eclairait d'une lumiere particulikre assez semblable a celle qui eut filtre au travers de l'albatre.

(( Mon ami voulut crier et s'elancer hors de son lit; mais ni sa langue ni ses membres n'obeirent a sa volorite. Il demeura muet et immobile, et eut tout le temps de s'assurer de son impuissance, car l'apparition silencieuse qui le fascinait dura plus d'une demi-heure: cnfin elle disparut sans laisser de trace. Aussitot le mouvement lui revint ; il appcla, sauta hors du lit, ct fit partout, dans son appartement, des recherches aussi minuticuses qu'inutiles.

a Lc lendemain mon ami etait dans le plus grand emoi; cette vision 1: boiileversait : il en racontait tous les details commc quelqu'iin qui les avait soigneilsement observes : ct cependant il finit par Ics attribuer h son ima- pination, quoique personnc nc f'iit moins quc lui dispos6 h se faire illuqio?~ On demandera peut-etre : A quoi bon cette apparition ? jc l'ignore ; milis 11 mc semble qu'on attend dcs esprits, dans leurs r6vblations avec nous, ilne neulc des cons6qucnc~,s que la l i e des ilmes SLIP la tcrre justifie assez car bien des gcns y seraient emlxwrasses a rcndrc compte dc leurs acte<. ))

Un fait analoguc cst arrivb 5 hl. Issnnchou, noiis dit-il. 11 cn arrive souvent, t6moin cc qui sc passe boulevard Voltaire. IlCu-

reiiscnient que In poliibc, airl6c dc la sciencc, y met bon orclrc en fiLiii!1lt vider les fosses d'aisance! ! !

- -

Lc Gerant : II. .JOT,Lr . --

Paris. - 'J'yp. A . PARENT, A. DAVY, succr, 52, rue Rladame. - T'dFphoire.

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REVUE SPln ITE JOURNAL MENSUEL

_ er M. Lcymarie : En mbmc temps que les deux arliclcs de la T r i h n a iziarin, dont je vous adrcsse la traduction, j'ai requ le numero de juillet Tessillo Spiritistn. Son premier Vercelli cst consacri: a la lettre du pro- ur Lombroso, dont la Revue Spirite a dejh doilni: le passage saillant. ionorable capitaine Volpi (( applaudit a la sincerile de l'illustre savant, lutant plusvolontiers qu'il etait penible de penser, qii'en Italie, les repre- ltants de la science officielle persistassent ne pas tenir compte des enomenes acceptes par leurs collegues des autres nations n.

L'adhesion du professeur Lombroso est precicuse a enregistrer commc la capitulation definitive dcs Princcs de la Science devant le fait spirite.

Je dis le FAIT SPIKITE : c'est en effet du pheliomeiie produit avec le con- cours des mediums qu'il s'est constamment agi, aussi bien pour Lombroso que pour W. Crookes et Zollner, etc. Mysticisme, symbolisme ..... charlata- nisme sont pour les savants, - aussi bien que pour l'auteur des articlcs de la Trzbuna giudiziaria, - une seule et meme chose.

Allan Kardec pensait de mhme; et c'est dans sa nettete, sa loyaute, sa guerre au mysthre sous toutes Ics formes qu'il but chercher le secret de la haine plus au iiloins voilee des exploiteurs du Merveilleux, contre le foiida- taur du Spiritisme moderne.

Agreez, je vous prie, cher M. Leymarie, l'cxprcssion dc mcs mcillcurs sentiments. COMMANDANT DUPI~ILIIOL (en retraite).

On lil, dans la Tribuna gz'udiziaria, du 26 juin, sous le litrc : Les derniCres experiences de SpiritCsme :

Tout le monde connait le defi, vicux dc clriiu ou trois annees, do M. E. Chiaja, de Naples, au professeur Lombro~o, tlc Turin. (( Vous vous rc- fuses! h croire ii l'existence dc nos phenomenes, lui disnil M. Chiajja, eh bien, fixons un rendez-vous ii Nnplcs ou a Turin, 3 volrc gre, et vous verrc,: ce que pcut faire une fcmme, sans pretentions a l'espril, -un simple mediurn,

25

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Y SOUS le mdme titre, on lit dans le mhme journal, 3. la date d u 5 juillet 1801 : 7

Dans un precedent numero, nous avons signale les importantes expe- riences de spiritisme faites, h Naples, en presence de savants eminents. sous sommes aujourd'hui en mesure d'en publier les dcux proc&-verbaux

par M. K. Ciolfi, C L adressds cn mOmc temps $ MM. E. Chiajn et ~ ~ m b r o s o , professcur a Turin, qui xxislait en pcrsonne aux seances.

persuades cliic la science est le patrimoine de tous, iious nous arri5lons dgautarit moins 3. la defense faite dc les publier, que notre illustre ami et ollaborateur, lc proresseur Lombroso, dans une lctlrc (lue nous inserons h leur suite, certifie l'aulhenticit6 des e~periences , avec la loyaute d'un sa- vant dont la pnticncc egale l'indbpendance.

Voici le tevte des dcux proces-verbaux :

Naples, le 2 mars 1801.

Cher ami : J'ai eu le plaisir de remettre moi-meme \otrc lettre d'invita- tion $ une seance d'experiences spirites a l'bmirient profcsscur Loinbroso, de passage a Naplcs, ou il est descendu a l'holel de GenBLc.

Lecture faile, il a de fort bonne grace accepte, a deux conditions : la prc- miere que la presse ne fut pas'mise au courant des experiences auxquelles il assisterait; l 'autre, qu'il examinat au prealable le local ou elles auraient lieu. Au fond, il regarde nos plienomCncs commc de simples effets hypno- magnetiques.

Sur le premier point j 'dj , en votre nom et au mien, promis le secret; en second licu, pour uter Lout pretelte a la suspicioil de trucs ou dc compbragc je n'ai point v o ~ i l u que la senncc se pasiht chez vous, ni chez moi : J'ni demandd qu'on se rhunit h I'htjtcl de G e n k ~ e , dans sa chambre meme, si cela lui convenait. Je me sui, engage pour samedi soir, 25 fhvrier, C L j'si promis que vous vous t rouver ic~ au rendez-vous avec lc medium, Mme Eii-

sapia Pnladino. Malgr6 votrc indispositioii, j'ni pris sur moi dc ne pas retardcr les cip6-

rienccs. J'ai tcnu h Otre l'liotcl de GcnUve cxactcmeiil, Ic soir fix6; et, cn votre al~sence, j'y ai coiicluil Mme Paladino.

J'y ai lrouvd rduriis le proScsscur Loml~roso et scs collhgucs, MM. Tambu- rini, Asccnsi, Gigli et F. Vizioli.

On av,iil mis 3 notre diipo-ilion iinc 'inste cliambrc clioisic par ces Mes- sieurs, au premier 6tage. N. Lo~nlxoso cornmenCa par examiner avec soin le medium, aprhs quoi nous prirncs place autour d'iinc ta l~lc ii jeu, Mnic Pa- ladino, n u n bolil, a sa gauche )IN. Lombroso ct Gigli ; moi, cn h c e d i x

medium, entre MM. Gigli et Vizioli; venaient ensuite M M . Ascensi et Sam-

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388 REVUE SPIRITE - 1,urini qui fermaient le cercle, ce dernier a la droite du medium, en contact ,i\ec lui.

Des bougies sur un meuble, derriere Mmc Paladino, eclairaient la MM. Tamburini et Lombroso tenaient chacun une main du m6dium; leurs genouu loucl~nient les siens, loin des pieds de la table : et elle avait ses pieds sous les lcurs.

Apres un? atlente aseea longue, la table sc mit a se mouvoir, lcnterncnl d'abord. cc qu'explique le sccpticismc, sinon l'csprit d'opposition decli1ree dc ceux qui composaient le cercle pour la premierc fois ; puis, peu & peu, Ics mouvements augmenterent d'intensite.

M. Lom1)roso constata lc soulevement de la table, et ewlua a cinq ou six kilogrammes la resistance li la pression qu'il eut a exerccr avec les mains pour le faire ccsser.

Ce phenomene d'un corps pesant qui se tient souleve en l'air, en dehors de son centre de gravite, et resistc a une pression de cinq i six kilogrammes, surprit et blonna beaucoup les doctes assistants qui l'attribuerent unique- ment a l'action d'une force magnetique inconnue.

A ma demande, des coups et des grattements se firent entendre dans la table; de la nouvelle cause d'etonnement, qui amena ces Messieurs areclamer d'eux-memes l'cxtinction des bougies. TOSS resterent assis el en contact comme il a Cte dit.

Dans l'obscurite, qui n'empechait pas la surveillance la plus attentive, on commenca par entendre des coups violents sur le milieu de la table ; puis, une sonnette placee sur un gueridon, a un metre a gauche du medium, - de sorte qu'elle se trouvait cn arriere et a droite de M. Lombroso, - s'ele~a en l'air, et sonna au-dessus de la tete des assistants, en decrivant un cercle autour de notrc table, ou elle finit par se poser.

Au milieu des expressions de stupeur profonde qu'arrachait a ces savants temoins ce phenomene inattendu, tandis que M. Lombroso, tres impres- sionno, manifestait le vif desjr d'enlendre et de constater unc fois de plus cc fait eulrordinairc, la clochette recommenca h sonner, et refit le tour clc 18 table, en la frappant h coups redoublCs, i~ tel point que M. Ascensi, parlngb entre l'etonncment et l'apprehension d'avoir les doigts brises (la sonnctlc p ~ s a i t bien trois cents grammes), s'empressa clc se lever, el d'aller s'asseoir sur un sofa, derriere moi.

Je ne manquai pas d'affirmer que nous avions amaire unc force intelli- gente, - ce qu'on persistail Si. nier, - et que, par suite, il n'y arait rien 5 craindre. M. Ascensi refusa quand memc de reprendre place a la table.

Je fis alors observer que le cercle etait rompu, puiscp'un des experimen-

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r JOURXAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 380

Y tateurs continuait i l s'en tenir U l'ecart, et que, sous peine dc ne plus pou- voir observer serieusement lcs phenombncs, il fallait du moins qu'il gardht le silence et 1'immol)ilite.

M. Ascensi voulut bien s'y cngrtger. La lumiEre eleintc, et la chaine reconstituee autour de la tablc. dans

l'ordre indique ci-dcssus, sauf pour M. Asccnsi rcstb sur lc divan en arribrc h gmchc clc moi, lcs expbricnccs furent rcpriscs.

Tandis que, pour repondre au vmu unnnime.la clochelte rcprcnai t ses tinte- ments et scs mystericus circuits aeriens, M.Asccnsi,-sur l'atis quc lui cii avait donnb, 3 nolre insu, M. i'amburini, alla sans Otrc nperqu ( h causc dc ]'obscuriti>\ se plnccr, debout, u la droite du medium, el, aussitot, alluma, d'un scul coup une allumette, si liien, - comme il l'a ddclare, - qu'il put voir la clochctte, en vibralion dans l'air, tdmbcr brusquement sur un lit h deus metres derriere Mme Paladino.

Je n'essaierai pas de vous pcindre 116bnliissement des doctes assistants : un chassb-croise de questions et de commentaires sur ce fiiit etrange en etaient l'expression la plus saisissante.

Aprbs mes obscrvations sur l'intervention de M. Asccnsi qui etait dc nature il troubler serieusement l'organisme du mddium, on refit l'obscurite pour continuer les experiences.

D'abord ce fut une table de travail, pelite, mais lourde, qui se mit en branle. Elle sc trouvait a la gauche de Mme Eusapia, et c'&tait sur elle qu'etai1 posec la sonnette, au debut de la seance. Ce petit meuble heurtait la chaisc oii etait assis ;CI. Lombroso, et essayait de se hisser sur notre table.

En presence de ce nouveau phknombnc, M. Vizioli sc fit remplacer a notrc table par hl. Ascciisi ct alla se mettre debout, enlre la tablc a ouvrage el Mme Eusapia a laquclle il tournait le dos. Cela rbul te dc scs declaralions, car l'obscuriti: ne nous a pas permis tlc le voir. 11 prit ccttc tnblc a deux mains, cl clicrchn il la rctcnir ; rnais, en depit de scs efforts, ellc se degagea et alla rouler h tcrrc il trois inbtrcs enkiron de nous.

Point importani il nolcr : bien quc MM. Lombroso ct Tdmburitii n'cusscnt Pas un scul instant ccss6 dc tcnir les mains dc Mine I)alatlirio, lc profcsscur Vizidi fit savoir qu'il sc scnluil pincer lc clos. Unc liilarili: #n9ralc suivil cette dbclnr a t' ion.

M. Vizioli ajouta quc, pour lui, l'hypotlibsc du courant magndlii~uc nc suflisajt pas U rcnclrc compte du phbrionibnc du inouvemcrit clc cellc hblc de travail, pclite m ~ i s lourde, que, malgre sa solide conrtitution cl ses cffurts, il n'a\ait pu empklicr de s'bloigiler de lui.

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390 REVUE SPIRITE -

De son cote, X. Lombroso constata qu'il s'6tait senti cnlcver sa chaisc, ce qui l'avait contrriint il se tenir quelque teinp' debout, aprus quoi sa di,iise a\rait ete placee de faqon h lui pcrmetlre dc se rasseoir.

Il avait r u aussi les habits tirCs. lhf in , sur ma demandc, lui e l M. TamI~iivini sentirent. aii l joues et aux doigts, les attouchements d'une main in\i-ililc.

11s n'ont pas cru dcvoir prcndre au s6rieuu ces attouchements c~il'il.; prb- fbrcnl attril~iicr h lcurs propres ~nouvemcnts involonlaircs, hicn qu'en niErne temps ils affirment n ' a ~ o i r pas un seul instant rompu la cliainc (les main.;.

En clOfinilive, cc qui a a r r M l'attention clc touc;, de M. Lo~nl roso tout parliculibrcment, ce sont les tlciiu faits rclcitifs h la table a ouvrage cl il 13

sonncttc. Le cdlhbrc professeiir Ics a j u q b iiswz importants pour rcri\o'.cr Ii mardi son dopart de Naples fis6 d'abord 3 lundi.

Sur sa demande, jc me suis engag6 pour une nourelle senncc, lundi l'hotel de (icnkve.

VoilB, mon cher ami, les faits tels qu'ils se sont passes ; je vous le- filis connaitre sans commentaires, laissant h l'impartiale loyaute de M. Lom- broso et de ses savants collegucs, le soin dc leur approciation.

Je vous promets de vous ecrire, quel qu'il puisse Ure, le resultat de notrc prochaine reunion.

Je vous scrre la main. Votre tout deroui! : Z. CCoIfi. A M. Ercole Chiaja, h Naples.

Naples. 15 mars 1891. Cher ami : Ainsi qiic j c ~ o u s l'avais ecrit, le lundi, 2 courant, 3 huit Iienre.

d I soir j'arrivais fi l'liiitel clc GenEve, accompagne du medium, ITmc E~lsdpid Pdadino.

Kous avons ete rcqiis sous Ic piiriqtylc par MM. Loinbroso, Tnmbiii iiii, -4scensi et plusieiirs pcrqonncc; qu'ils nvaicnt invil6cs : Ics profcs.rur. Gigli, Limoncclli, Vizioli, Dianchi, dircclcur de l'liospicc d'iili6ii6s (le S ,E~P, Ir clocleur Pcnta, ct un jeunc ncwii rtc M. Lombro~o , qui habite T\' , ipl~-.

AprEs Ir9 prkrntnt ions cl'iisagc, on noos n prit.; clc monlcr h 1'SL:ijic Ic plils 6 1 ~ ~ 6 dc I'lii,ld, oii l'on noiic; ii. fail cntrcr tl;i.ns iinc trbs grande i i l ~ o \ ~ ~ .

Dhjh, dans In m n l i n h , Mme Palnrlirio ainit Etc exarnioec par 31. Lnml)i80*o qui in\ i tn nBanmoinq ses c011Egiic~; C L amis !L procctlcr nvcc lui li un nou\cl cwmcn psychihtriquc du infidium.

L1c\amcn tcrmine, ct a ~ a n l de prcndrr pliicc aiilour d'iinc loiirdc l ~ l ) l c (1ili sc trou1 nit 13, on 1,nissn Ics grands ritIrnu\: cl'fitoITi: r ~ u i fcrnlniriii. l ' ; i lc4\~ ; ~ l l i ~ . dcrrikrc ces riclcau~, 5 unc distancc tlc plus d'un iiiblrc n ic -urc~~ 11Jr

Lombroso ctrl',imburini, on p1,151 dans cc1 Le tilcti~c un i;uer.icloii a \ ci' I l I l ( '

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 301 - onpc dc porcelaine rcmplic clc f ,~rinc, clniis l'espoir (l'y 01)tenir de: reintes, unc troinpcltc ilc fer blanc, tlii papier, unc e i i \ c l o p p ~ rachetc~c enant une fcnillc de papier I)lnnc, pour loir si l'on n'y t r o u l e r ~ i t p i s ecrilure d i reck .

)r&s quoi tous les acsistnntc, - inoi csccpt0, - ~ i s i t h r e n t miniiticusr- ~ ' ~ l c d ~ ~ , niln (le s'iiqsiir~r qii'il ne s'y trouvait rien dc prepnr6 dans lc ])ut c l ? surprendre leiir bonne foi.

Mme Pdndino s'acsit i t la tnblc, il cinqiinntc ccntirnhtrcc; rlcc ritlc;lu\ dc ~'alcbve, lciir tournant lc dos; piiis, $111' S A ilemnndc, ellc ciit Ic corps c l les pieds lies h s a chaise, nu inoycn de 1)nndes rle toilcs, piIr troi? prol'csscurs pi liii laissbrent uniqucmcnl ln libcrlb de3 11r,ts. Ccln Llit , on prit ~)l,icc :I 1,i table dans l'ordre suivant : d gnuche (le Mina Eusnpin, 31. Eomlirwo, pui.;, en suivant, M. Vizioli, moi, 1c ncvcu dc M. Lonibroso, MM. Gigli, Limoii- ceIli, Tamburini ; enfin, le docterir Pcntn qui compldtnit lc, cercle cl v trou- vait h droilc du in8dium.

Sur ma demande forinelle, les peri;oiines assises a la tnldc placaicnt le-: mains dans cclles de leurs oisi in.;, et se mcttnient en contact nvcc eu\; par les pied3 et les genoux. De In sortc, p1ui d'equivoque, dc doute ni de inal- entendu possible.

Messieurs Acensi et Binnchi r e f ~ ~ s h r c n t dc fairc partie du cercle et rea- t&rent debout rlerribrc MX. Tnmburini ct Penta.

Je laissai faire, certain qae c'Ctnit l i ~ une combinaison premeditee ~ O L W

rcdoublcr de vigilance. .Tc me I~ornai h rccommmdcr que tout cn o b s c r ~ nnt avec lc pliis grand soin, chnciin S C lint trnnquillc.

Les cup6ricncci commcncbrcnt ii ln liimibre de hougics cil nombrc suf8- sant pour qiic ln pihcc fitt 11icti tJclnirec. Sur inun avis, qiiclqiic; bougies inutiles furent Ctcintci.

hpr& une longuc attente, Ici LabIc SC mit cn J)rnnIc, lcntcmcnl cl'almrrl, puis n \ w pliis il'tincrgir ; loiilcfi~is, lcs inouvcincnls ~c j lh r r i i l intcrnliltcnt.;, Inboricii\, et bcnucoup moins vigoiirciix qii'it ln senncc dc snn~crIi.

Ln kil~lc rficlaiiin sponlLlnCinciil, p?r des f)atlnmcnts clc piml ri7pri;wttnrit les lctlrcs dc l'alphabcl, ~ L I C \HI. Limoncclli et Pcntn prissont la place l'iin de l 'mlrc. Ccllc iniitn(ion op6rc'v, Ta tn11lc indiqiin rlc 1:lii.o clc 1'ol)wurili.. Tl n'y ciit pns rl'oppo<ilion, cl r.lici~'iin conscrrn ln placc qii'il nrciip,iil.

Un niomcnt a p r h , cl avec plu; clc forcc cettc foi-:, rcprircnl le. iiioiivc- mcnts clcla lal,lc, nu milieu (Ir 1,iqiicllc dcn coups jiolcnts se iirciil c~nl~~nrlrc . Unc cliaisc, placcic h droite tlc M. TAornl)roso, tcntn l'asccii~ioii (Ir 1 , ~ tnl)lc. pois SC tint so~pcntlixc nii hrns 1111 Wvanl profcssciir. l'out (l'iin c"~iip, Ic. ridCnii\ ifc l'alc6\ c s'ngilErciit 1.1 I'urcnt projetCs ciir 1 ; ~ t;,l)le, tlc f,lcoll ;L

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392 REVUE SPIRITE

. cnyclopper M. Lombroso (lui en fiil trbs einu, coinmc il l'a dYclnre lui- memc.

Tous ces phEnomEncs iu r renus h ilc l o n q intervalle%, d m % l ' ~ l i % ~ ~ ~ ~ i ~ ~ et a u milieu du bruit tlc.; con\ clr\atioiis, nc i'iircnt pas pris au si~ricllu : an ~ o u l u l n'y voir qixc dcs cl'kt* (111 li'isard, ou dcs plaisnnlcrics tlc ~ L I P ] ~ ~ ~ , , ~ .

uns dei assistnnls qui ncniciit voulu s'bgnycr niix clirpcns des autrci;. Pcn(1;liit qu'on se tcrt;iil d,iiis l'e\pcctalivc, disculnnt sur ln valciIr des

pliimombiies, et Ic plus oii inoins dc cas & en M r c , on cntcndil 1c I ~ r ~ l i l (le ln cliulc d'un objet. Ln luinifire :~llumec, on trouba, h nos pieds, sous ld tnlilc, ln trompcttc qu'on a \ dit placde sur le gueridon, dans l'alcove, dcrr.ibre Ics rideaux.

Cc fait, qui fil bcnucoup rirc MM. Binnclii ct Asccnsi, surprit Ics c\pcri. rncntatenrs, et eut pour coii~Equcncc de h c r dnvantage leur attention.

On relit l'obscuril6, cl, A de longs intervalle% 3 forcc d'insislance, on lit parailrc et disparaitre quelqucs lueurs fiigilives. Ce plienombne iriiprcs- sionna MM. Uianchi et A%ccnsi, e t mit un terme h leurs raillerie.; inces- santes, si bien qu'ils ~ i n r e i i t , 3 leur lour, prendre rang dans 1c cercle.

Au moment de l'apparition des lueurs, ct memc quelque temps nprEs qu'elles eurent ccssk de se montrer, MM. Limoncelli et Saniljurini, il la droite d u medium, dirent qu'ils elaicnt touches, 3 divers endroits, par une main. Le jcune neveu de M. Loinliroqo, absolument sceptique. qui etait venu s'asseoii. a cotC de M. Limoncelli, declara qu'il sentait les attouchements d'une main de chair, et demanda avec insistancc qui faisait cela. Il oul)liait, -a ln fois tlouteur e l naif, - que toutes les personnes pr6scntes, comme lui- memc cl'ailleure, forinaicnt In chaine et se trouvaient en contact reciprorp.

Il SC faisait tard, et commc je l'ni dit, le peu cl'homogen6ite rlii cercle entravait Ics plienomhncs. Dans ccs conditions. jc crus devoir leber In sbtmCe et faire rallumer les bongics.

Pendant quc MX. Limoncclli ct Vizioli prcnnient congC, le ineilium cncore a 4 s ct li6, nous tous, ~ l c l ~ o n t autour dc ln Inblc. c;iusant (le nos plic;n(i- nibncs lumincu\, comparant 1cs effcts rnrei et f'riiblcs, obtenus clans In soirkc, nvcc ccuv (lu samctli prbcOtlcnt, chcrclinnt In rnijon dc ccllc tlin';- rcncc, nous cnlcndi inc~ du Iiruil. dnris l'nlcbvc, nous vimes lcs riclrail\ ( ~ f l i

la f'erinnicnt q$irs fortcrncnt, et le ginCridon qui se trouvail tlcrribrc c u l s'avancer lcntemcnt \ers .l.Zinc I'nlndino, toujours assise et li6c.

A l'nspccl cle cc pliitnombiic blrongc, inntlcndii cl cn plcir~c luniibrc, ('c fut uiic stupcur, uii 61)nlii~scmcnt g h e r a l . AI. 13innchi c l lc nctcii ( k M. Loinbroio se prir~ipilbi.(~iit il;iiis l 'a lco~c, # i \ cc l'iclbc qii'unc pcr ioi l~~( ' cadiire y produisait Ic niouicnlcnt des riclcaux C L du gu6ridon. Leur bloll-

Page 398: Revue Spirite 1891

..J - En P

faqon h obeissa avait, I pettc, 1

mettre Le pi ,^_ L _

J O U l l N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 303 - --

t n'ciit plus dc bornes aprks qu'ils curent constate qu'il n'y ~ \ n i t l m - et que, sous leurs yeux, lc gueridon continuait de glisscr sur le

4, dans ln tiircclion du medium. 'est pas toiit. : lc professeur Lombroso fi t rcmnrquer que, sur le gue- ln mouvement, ln soucoupe etait rctoiirni.~ sans dcssiis clessoii~, sans : ln fi~rinc qu'cllc contcnnit, il sc flit i>rhnppe unc pnrccllc ; cl il

.,,,,,,, qu'aucun prcslidigitatcixr ne scrait capal)lt. (le h i rc un s~ml) l i~ l ) le toiir. rescncc d c ccs plienomhncs siirvcnus a p r k 1,i rupturc du ccwlc, tlc ecnrtcrtoii tc hypothbsc dc courant magncFtiquc, ic pi-ofcsseixr Ijinnchi, mt h I'ainoiir de ln vdrite cl $'F! ln scicnce, n\oun que c'ctait liii qui )ar mnniurc rlc plaismicrie, combiii6 et cudci-itb la cliiite dc ln Lrom- nais quc, dcvnnl de pnrcils fait;, il ne pouvail plus nier, cl nllnil sc h les Ctudicr avec soin pour en rcclierchcr 'les cnuscs. -ofesse~ir Lombroso se plaignit du procCil6, et fi t obscrver 3 M. Uiaiiclii

qu W L I ' ~ professeurs, 16unis pour f ~ i r e en commun dcs etudes et (les recherches scieillific~ucs, de scinblalilcs mystilicnlions de ln part d'un col- kgue tel que lui ne pouvaient porter atteinte qii 'a~i respect du h ln scicnce.

Le professenr Lombroso, en proie h la fois au (Toute ct aux millc idees qui lui mettaient l'esprit h la torture, prit l'engagement d'assister h dc nou- velles r6unions spirites, a son rctour de Naples, l'ete prochain.

J'ai depuis rencontre le professeur Bianchi : il a insiste vivement pour - - une autre sCancc de Mme Paladino, et a manifeste le desir de la voir.

ile d'alienes, pour I'euaminer h loisir. lyez-moi, clicr ami, votrc bicn devoud.

X M. E. Cliiajn, h Naples. 3. C ~ o l f i .

avu1r a l'as

Crc

Enfin, voici lit lettre du professeur Loml~roso. Ellc prescntc, comme le lecteur ne manquera pas de lc rcmarqucr, un liaut intCrOt scientifique.

Glier hlonsicur, Lcs dcux rapports que vous m'nclrcsscz sont (le ln plus coinplutc e\ncli-

tude. .T'ajoute, qu'~t\aiit qu'on ciit vu In fnrinc rcnvcrs6e, Ic mkdium avait Unorice qu'il cn saupoiidrcrnit le visagc de scs voisins; ct tout porlc h Qoirc quc lcllc elnit bicn son intcrilioii qu'il n'a pu rknliscr qu';~ iiioilie, Preuve nouvelle, sclonrnoi, dc la purSailc lioiin6lclC tlc cc sujel joiiilc il son etat de scrni-incoriscicncc.

Je suis tout coiifus cl nu rcjircl d'avoir combatlu, avec tarit de pcrsistnncc, ln'possibilite des faits (lits sl,irites ( 1 ) (spirilici); J C di.;, dcs faits, parce (lut jc

(1) Le mot n'est ~ > a s soulignu clans l'original

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304 REVUE SPIRITE

~eu i I Ie i : saluer, en mon nom, M. E. Cliiajn, et faire e\anlincr, 4i est possil~lc, par $1. Albini, Ir. champ ~ i s i i e l et le fond de l'mil du mi~(liiirn sur lesrlucl.; ,il: clesireraii mc renseigner.

j

Turin, le 25 juin 1891. Votre hien dbvoub, C. Lonzbl.oso.

A 11. Ernesto Ciolfi, il Naples.

Chacun doit SC rappcl('r In page tlc Yiclor IIngo dont Ic gPnic, il In liloitiC d u sihcle, avait l'intuiliori de la mi'thodc scientifique qui devait en illiistrer In fin ; nos lccleurs cle\roiit In parcoiirir ii nouvcau et cn m6clitcr.

1

R.IPPORTS DU ~llhGN1?TIS3ll~ ET DU SPIRITISME 1

CIIARDEL KT SOS OECVRE. Conference A la Societe scientifique.

Plusieurs anlis m'ont demandu dc faire une conference sur les rapports qui c\istent entre le rnagnetisine et le spiritisme, ajoutant, pour nir de- cider, que j'ktais plus capable que tout autre d'accomplir cctte tdclle importantc ct devenue necessaire, ILI l'etat actuel de ces cleu\ virnces clcvant l'opinion publiq~ie.

Si je vous disais que je suis parfaitement en e ta t de remplir une mission s i difficile et si delicate, vous me trouveriez, et ce serait justice, (l'une fcituite insupportable; mais si jc disais que, aprbs de longues etiideq c l de nombreuses e~periences , je suis dans llimpossibiliLC d'tmcttre nucunr opi- nion sur le sujet propos6, voui croiriez que c'cst dedain oumauvaise \olonte de mn part, ou niodcstic pllis ou moins fausse.

Tout cc que jc puis c l dois f,lirc, c'cst donc clc donner une prculc I ~ I ' ma l ~ o n n c ~ o l o n l e ; de rnonlrer que, si je nc sui.; pas clc ceux qui pl~~cri l t 1~ lumibrc sur lcs tr6tcauu, jc ne suis pa? non plus di1 nombre de ceri1 i~iii la mcttcnt sous lc boisscaii. Jr iic crie pas .;Ur Ics toits lc pcu de connni~- iiicrj que j',li acquises; mais je rie rcfusc pas d'cil f'lirc part 5 ccu\ qiii. cl~iiilllc \ou.;, Alc.;d,imc, et Messieurs, cherclicnt ln \Cri16 dc bonne foi r t t l~ i i - 12

siilc6rit6 de leur coour. J'ai donc i~cceplb Ici proposilion qui rn'n 616 fClitc, et ce, d',iriLinl l)lil'

volonticri clii'il se Lrou\c prki,cmcnt que l'niilcur du l i ~ r c qiic jr \on5 prewntc Cs1 u n dc ccii\ qui, lout cn etuilinnt Ir magnCtismc, ont plus ou moiiis dislinclciilcnt ses points dc cont,ict a ~ c c le inonde ~ ~ i i i i l l l ( ' ~ : un de ceil\, pour 1,icii dire, qui on1 coiinii lc spirilisme a \ m t le iioiii. .IC p o i i r r ~ i ain5i, cri l '~ i i , l lywi t , remplir Ic bu1 qiic je me propoiai,: cl, ('Li I r comnicnl,inl, iatisLiirc tlc mon i n i c u ~ an d h i r qui m'a 619 c ~ p r i n i i ~ .

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J O U R N A L D ' E T U ~ E S PSYCHOLOGIQUES 395

I l l l i r - u

vite a n Cet h

profital 1.7: .7 0,-

resser i

se pro1 a la faii I n m l i r i n

-- s donnerai donc, dans la prcmibrc partie de cette causerie, quelques

ma,,,,,,,,ements biographiques sur Chardcl. scs dkouvcrtes en magnetisme, ,rages el sa theorie. Et, dans la seconde partie, j'euposerdi sommni- ]a thdorie qui mc parait cupliquer les faitq avec le plus d 'e~nc t i t~ idc

$Lat actiicl dc nos connaissances, ou (lu inoins dcs micnnes, et qui ~ c ' r c que ccllc de Chardcl complktSc ct pruscntec sous unc autrc

a\-ant de commcnccr, je vcux vous cxposer lcs raisons qui rnc detcr- nt dans lc principc A vous donncr un resiimb tlc I'ccuvre de Cliardcl : trouve, (l'abord, qu'il cst jiiste cl rniionnable de conserver In memoirc . qui nous ont procedes dans la voie que nous suivons, qui ont bien

- ~ i . de la science et de l'humanile, ct que nous oublions hcnucoup trop non avis. ommage rendu aux morts de merite leur ect agrenblc et nous est )le; car un homme qui a mis toutcs ses affections dans une idee, qui

a b m s a ~ r e sa vie, la consene dan? l'autre monde, continue de s'irile- a elle et a ceux qui la cultiver11 a leur tour. 11 est heureux de la \air Iager, il aide de ses conseils, de ses intuitions, ceux qui tra\aillent re prevaloir et peut leur rendre de grands services spirituels et meme

n w u p u l els. Bien des gens regarderont ces assertions comme purement gratuites et

mPmt: absurdes. Il n'y a pas lieu de s'en etonner ni de 1cs en blamer. Au aire, n'cn ayant pas f ~ i t l'e\perience, il est tout nalurel qu'ils n'y 11 pas ; mais ceux qui l'ont experimente le savent; et ceux qui l'igno-

C CL IL peuvent l'apprendre, comme on apprend toute chose, en essayant; 3.-n second licu, il imporlc que nous sacliions ce que nos prkdccesscurs

ont decouvert; il Saut quc nous le conscrcions el que nous y ajoutions si blc. xiste en cc moment toute unc bande de prblcndiis snvants qui dkmar- .. avcc une impudence sans Ggalc, lcs d6couvcrtcs des morls ct inc?me

ccllesdcs vivanls, quand ccux-ci iic ho111 1):~s dc 1cur i;oLcric ct qu'ils n i m ~ u c n t des moyens de faire valoir leurs droits.

Ces piratcs dc la scicilcc, nprur aroir tant conspub Ic magni l imc, on1 cOmmencC par changer son nom pour 1'EtoulTer cn l 'cn~brassant: cl iiiain- tenant, ils affichent la prbtci-ition de l'accaparer cl d'cil cxclurc (.PIIY qui, jusqu'h ce jour, l'ont conservh et cullivb. Si on lcs laisse fairc, aprus IC majinStismc viendra lc tour du spiritisme.

11 faut donc qiie nous puissions dire et prouver h ccs soi-disant iii\ clitcurs qu'ils n'inwntcnt ricn; ct pour ccla il Saut yuc iious sachions cc qui a 6te

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396 REVUE SPIRITE

in tcnte avant eux, et par qui leurs priitendues t lbcou~crles ont 616 fclilc S.

Tout le mondc n'ayant pas le temps ni les rnoycns dc lire tout cc rJiii a ete ecrit sur Ic magnetisme et le spir i l ime, pour que nos acquisitions soicnl corinurs rle nous bous, il c i t necessaire quc des rOwme.; substantiels, parles et bcril.;, - parles surtoiil, --. soient faits des principaux ouvragcs (lili o n t trailii rcs questions. 11 h i i l que CCU\ qui peuvcnl lire se d6\ouciit I I I I p,,U poni. ccu\ rjui ne pcnvci~t pas, et qu'ils lcur fassent part (lu fruit tlc lcllps reclicrclies, cn leur disant ce qu'ils on1 trouvb de plus rcmnrqiiablc tl;iii, les livre.; qu'ils on1 lus.

I'our ccu\ m0rnc qui peuvent lire, ces analyses seraient encorc litiles; cllcs scrviraicnt d'abord ii les diriger dans Ic choix de leurs Iccturci; de plus, 6n donnanl une idcc gcneralc d'un ouvragc, ces analyses facililcnt la compriiliension de l'ensem1)le et des delails ; il peut mernc arriver qii'clles appcllcnt l'attenlion sur des iddes qu'on n'aurait pas remarquees sani: cela.

Pour ce, raisons et pour d'autres cncore qu'il serait trop long cl'e\poccr, je crois donc qu'il serait ;i desirer que d'aiitres, comme moi et pliis lialiiles que moi, suikissent mon exemple, en nous donnant des aperqus sur Ics idees emises par nos prkdecesscurs en magndtisme e l en spiritisme, et c'est pour cela que j'ai voulu ouvrir la voie cn appelant votre attention sur l'cculre de l'un d'eux;

3' Il en est de la science comme de lindustric, d'unc societe scicnlifique commc de la sociCte civile. Il leur faut u n capilal pour remplir aisemcnt et completement leur fonction.

De n ? h e qu'un ouvrier depourvu de tout capital, rcduit au travail de ses bras, mbnerait une vie prbcaire et de courte durec; de m0mc une sc3icnce sans capital serait dans l'impossibilile (le progresser, de se perpbtucr et meme de subsister.

Or, Ic capital d'une science, ce sont scs tradilions. Pour que les oii\ r i m (le ccllc scicncc la c~iltivcnl avcc fruit, il h i i l , d'abord, qu'il.; conilrii*-cllt son pawG, hommes ct choses, et qu'ils cri coiiscrwnl tout cc qu'il Y a cl'utilc.

Cc n'es1 qu'h cetlc c~ndi l ion . en travaillant sur lc fond acqiiii, Cn

s'appu!)n.nl sur le passb - jr nc clis pas cil s'y wposc;n/, - qu'on pcuL s ' a~ancer vers l'abcnir, augmenter cc fond ct I'ameliorcr.

Le m i g n e t i w x et le spiritisme ont trop nbglig;, jc Ic rkpblc, tl'i.lnl)lir cettc tr:itlilion; c'cil pour cela qu'il5 sont 1)iilliis en brbchc par (lcs gcn* 'lu' n'oiit p i 5 plus tlc tradition., il est vr,ii, milis qiii ont plus d'ambition c l (1"' ticniiciil cil leurs rnaini le dispensateur dcs biens ct des mau\ de cc inolldl' : l'Qtat-1)rovidcncc.

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V - J

$tient savoi~ que j'

que n aux f~ gratui I . .. "lll

-- -

a qu'un moyen de les tenir cn echec : recueillir et coordonner nos trn(litions; faire rentrer nos capitaus, afin de les employer d'une miniere -,,roductive et de les faire fructifier, c'ecl-&-dire de multiplier nos connais-

Quand nous serons plus savanlc que lec budgetivorcs. nou.; serons rts qu'eux; or, pour nous instruire, point n'cst besoin d'aller h Icur ii de rechercher bien loin, nous avons sou.; la main tous lcs iiI6ments ires, il ne s'agit quc dc lcs cshumcr ct dc lcs mcttrc en

61 1 avais •á voiv au chapitre n , je proposerais que lit Societi de sp i r i t zhze ipque donnht, siiiv;int ses moyens, des rdcoinpenscs aux hommcs dc

et dc bonnc volont6 qui fcraicnt lcs mcillcurs travaux dans lc genre indique; qu'cllc donna, h ces productions toute la publicile possible ; e etablit au besoin, des concours, ou lcs nleilleurs resumec drs auleurs 011s pourrions appeler nos classzqzces, seraient coiironnes et imprimes .ais dc la Societe, au profit de scs mcmhres, il qui ils seraient dislribues [tement, ou du moins au prix le plus minime, et au profit des auteurs,

a iluL reviendrait le produit de la vente au public. C'est la un reve pour le moment, jc le sais bien ; mais les reves valent

quelquefois mieux que la realite. En tout cas, ce qui n'est point un rbve, c'est que : ln Nous possedons dans les archives du magnet,ismc et du spiritisme les

elements d'une science universelle bien superieure h la science officielle; BONous avons moins besoin de chercher quelque chose de nouveau que de

connaitre ce qui est dejh decouvert; et cette connaissance nous sera plus profitable ;

30 Il est urgent de rassembler ces traditions ct d'en former un corps de doctrine, si 'nous ne voulons pas que le torrent materialiste engloutisse, avec garantie du gouvernement, le spiritisme dans l'hypnotisme ct l'hypo- tisme dans le monisme.

J'ai insiste un peu longuement sur les raisons qui me poussaient a vous Parler de Chardel ct a engager les hommes de talent et de bon vouloir a en faire autant pour les autres magnetiseurs ou spirites de marquc qui, a Peine disparus, sont d15j;jh oubliiis, eux et leurs acuvres, tandis quc lcurs Plagiaires (pcut-Btrc leurs assasiin?, mais par notm n6gligence), triomphent, ~ O D seulement en s'emparant de leurs decouvertes; niaij, cn les falsifiant, enles denaturant et en les interprctant faussement, c'est-a-dire nzatdria- 2fslemelzt.

7 , . rde maintenant mon sujet. APHIE DE CIIARDEL. - Se n'ai pas la prbtcntion dc fairc un hCros (le teur; jc suis trop advcrsaire des hyperboles pour cela. Toutefois, il

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308 REVUE SPIRITE -- y

faut con\ enir qu'il a q u e l r p chose de commun avec beaucoup de grandp hommcs : c'cst qu'on poss8dc tres peu de renseignements sur sa persollnc, quoiqii'il soit notre contemporain.

Les l)io:,.raplies n'en Sont aucune mention. Le dictionnaive des anon!~,a,, le cilc romme auteur de l'Esquisye de ln natuve humaine. qu'il auait pub]ike snnq y rricttre son nom. Et c'cst tout.

Son nom, pr6cede d'un C, dans scs uuvragcs subsequenls, nous Iaisw toute latitudix (le supposer que son prenom etait : Clinrles (peu probable), Camille, Caliille, C'iton, Cdsnr ou l o~ i t aulre h votrc choix.

Jc ii'iii egalement pu decouvrir aucun renscigncment sur ln date clc naissance ni cle sa mort. M. I)iirville, qui possEdc une bibiiolli8quc magnetique plils com~slhtc (lue

13 mienne, l'a mise h ma di.;positioii a \ec sa complaisance habiturllc et m'est venu en aidc dans mes recherches ; mais nous n'y avons troute rien de plus que le peu que jc ~ i c n s dc dire. Nous avons cru un momenl aiair clecoiivcrt que C. Clinrdel 6,tait mort en 1847, mai., verification laite, celn s'appliquait a son Srore Frederic.

Si Chnrdel est inconnu des snvarits, il ne 1 est pas des mngnbtiscurs. lieau- coup lc citent avec eloge. Quelques-uns l'appellent docteur; mais c'cst par erreur : 11s ie confondent alec son Srbre, dont nous venons dc parler. qui etait effectivement medecin cl cliaud partisan d ~ i magnetisme, qui a prubn- blemenl pris une part imporlmte aux travaux de notre auteur, mais qui n'a rien Ocrit, ou du moins rien signb, que je sache.

C. Clinrclel n'etait pas inddecin, mais conseiller il la cour de cnssntioii et ancien dfipiite de la Seine, comme on pcut le voir sur la seconde edili~>ii de son dernier ouvrngc : Essai d~ p~ycltoZo,gie p h ~ j s i o l o ~ ~ p e , publiee en 1h::X.

A d6f;iut de connaissancc~ plus elcriducs sur la pcrsonnc de notre ,liiLi'LIr,

nous a \ on? d ~ i moins se.; oiivi'nges; c'cst l'essentiel. Ol~uvirar nE CI~ARDEI. . - L:I, prcn~iurc des publications iiingnetiilur- dc

Chnrtlcl I'iit un 114emoire sur kJ ~nognetisnzc animal, presenti' 1~ l ' .\cnili~iii~~~ (le Iicrliii cri 181s. Le concours auquel Clail dcsti~ie cc meumtrc etaiil rc-lc l'btnl d t h projcl, C;limkl le fit. imprirncr ln m h i c nnnhc. Il rcn~rr inc tlt:jil principe5 essentiel5 tlc la Llibori(: qiic l 'ni~lcur n dbvcloppbc plus tard, cil lsz0, dan.; :

L'Brqufise de In m l w e humatkc expliyui~ par IC mnpr'lzsme a??i~izfll.

Cet oii\ rage, Irbs original, trop oriqiiial pour avoir rl~i siicci:~, Sul c l ~ l i l ~ " ~

s u i ~ n n t In coutiinic, par 1 : ~ icicncc of'liciellc, tl5cor6c, pcnsionrie~ 1 1 '1"'

clepen,, qui n'en s0uii1~1 mol, pn? plu<, riaturellcincnt. que la presse, ( I N ( ) ~ ( J ~ ~ ~

LOUS res l~ r a \ e s gens se lnrsncnt de nc ricn n6gliger de cc? qui pcut CclJircr le public.

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con &if proPr( pas de appel1

11 ec car, 5i l'acCL15

Chai autre roliim Mais il second en 183:

L'XS 1'Esquz

ments mais q tniita 1

qui n'e temois son sy:

Si nc de 1'11~ de l'nui nnn;nmnl

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 390

me Chardel n'ktait pas Ic premier venu, on lui donna pour principal de ce silence que son li \rc n'6tnit pas signC. Cela prouve que, (le leur : atcu, les savants officiels et leurs sCiclcs lcs journnlistcs, ne jugent &s livres par leur siibstancc, mais par le noni de l'auteur. C'cst ce qu'on e wlgn i rcnml l juger Ic contcnu (l'un sac par 1'6tiquettc. t bon qu'ils nous informent eu\-mhmei de leur mnnihre de procCrler, un autre le (lisait, pcr.;onilc nc voudrai1 le croire, el Ics dits rnvrints ,eri~icnL dlOtre u n calomnintcur. -del ne se dS.coilrqeii p i s , il obtJit m h e aux snvnnts en signant un ouvrage : E r w i de ps?yc71ol•âyie p h / ~ i o l o y i q ~ ~ e (1831). Ce liouvcaii e ne Tilt gubrc plus entendu des sourds volontnircs que le prEc6tlcnt.

parait que les parlisans du magnCLismc s'y inl6rcss&rent, c,lr unc e Cdilion, corrigkc et nugmcnt6e tl'une trentaine dc p~lges vit lc jour 8. sni de psychologie p l ~ y r i o l o g i ~ p e n'wt nntrc chose, nu fond, que sss de Zn nnhcre kzcmcizi~e; ii-inis on y reinarque bcaucoiip de chnncc- dans la forme, qui n'ajoutent pas toiijoiirs & ln clarte du prcmier jet, ui proulent que I'aiitcur z>iva;t son a u \ r e r t clicrchait h lui clonncr

LYUu, ~n rigueur scicntiiiqiic dont il klait c;ipable. Ln seconde edition surtout, st pa$ s c ~ i l e ~ n e n t corrigee et augmentee, mais presque refondue, nc du souci de Clinrclel de ne rien negliger de cc qui peut corroborer ;t&inc. IU% ajoutons au\ t r a ~ aux pr6cPclcnts un articlc inskre clans Ic na SV1 R ~ I C S dc juillet 1827, ct publib cn brochiirc ?ou5 lc titre : Ol)scr~ n t' ions ieur de 1 ' E s q u i ~ ~ c de In nnlurc humaine, ctc., .iur l',irticle .Ilngnelisi~ze

- r . b r n ~ ~ ( ~ (lu diclionnaire (le rncldccine pnr lloilnn, nous aurons tout cc que, k inriiiisinnce, Cliimlcl a l i ~ rC tl In pii1)licite. iiit d'cuposcr In tliboric tlc Clinrclel, il c3n\icnt da dire quclqiies mots mi~lliotlc ct des rl~coii\~crlc.; q i ~ c s'a1lril)uciil niijoiird'hili tlci >*l\aiits I~iiiic.-! v1 k rul~ans, niais que, liciircuicmcnl pour nous cl poiii' l'liiiiria- oii Lroiivc tlnns les tcii\i.pj (le Clinrdri ct clans ccllcs tltl liicn c l 'c~i i l~cs

lnagnCli.ciirs, les un.; plris niicic~ns, le2 aiilrcs plu.; n1ot1ornc.i. LA III ~ I I O D E DIS Cl1.1~11~1,. - ~1i ; l rc l~ l -!iii\ ni1 dans 1'6liitlc (111 ninqn6li.;mc

une inclliotlc dianl6tralprnpnt oppo+c h celle de nos savants rnotlcrnc.;. 11 "ail polir principe tlc s'al,.[ciiir ,iiilnnt quc poscililr tlc l',lire 11~s c\pc:ricnccs ;

Iais+t 1,i n,ilurc Icj procluii,c cllc-inDrne ct se Imrn:iit, lui, il Ics o l ) s r r ~ c r , les conihlcr . Ics cnrpgi-!trcr, pour. cnsuilc, les cornlinrer, les coordonner et, firialcni~~it , cii chcrclicr l'c\plicLilion, cn conslriiirc Iti. LhEoric.

11 Ii'cii fiil pris plus mal parlnsC, 'il1 conlrnirc. 11 s c r n l h que, nulLint In

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400 REVUE SPIRITE

F naturc se plait ii se cacher a. ceux qui veulent la soumctlre ii la torturc, a glisser dans les mains de ccux qui pretendent lui arrachcr ses secrets par la violcncc, - je parle (les faiseurr: d'cuperiences, de ceux qui ont tran,- forme lec: hopitaux en laboriitoircc, et reduit les malades la condition de, chicris, tlcs lapins et [les cochons cl'Intlc; - autant elle met de complais:ince, d'crriprcssement a se montrer dans toute sa nudite, c'est-&dire dans loute sa ~r l icc , 5 ceux qui I'intcrrogcnl nvcc modeslie, qui sollicitent scs fit\lcurS a\cc tlkfkrencc, qui se conlcntcnt, cil un mot, d'observer.

La natiire ressemble a une bonne merc, qui donne la plus mauvaise a l'cnf'anl turbulent, clTronl6, egoiste et gourmand, qui veut tout poui* lui; et la ineillcure :I cclui qiii se contente de ce qu'on lui clonne.

En elTct, Clinrdcl a vu, sans les chercher, presque tous les ph6nonibnes e~trn-naturels, ou tout au moins extraordinaires, que determine le magnc- Lisme. Il n'en cile pas un trEs grand nombre : cc qu'il en faut pour appuyer sa thdorie; mais il est facile de s';ipercevoir en le lisant, qu'il les a observiis souvent ct consciencieusement, et qu'il en a vu bien d'autres qu'il ne rap- porte pas.

Comme sa position sociale le met a l'abri de tout soupcon de charlata- nisme ; comme il n'a pu se tromper lui-merne, puisqu'il- n'experimentait pas et se bornait a voir; comme il n'a pu etre trompe par des expdrimen- tateurs de iilauvaise foi, puisque, quoiqu'il en ait vu souvent, il ne se fonde jamais sur cc que les hommes ont produit, mais sur ce que la nature elle- meme a produit spontandment en sa presence, •á parlant a sa personne )),

comme dirait un huissier Pour toutes ces raisons, les temoignages de Chardcl sont d'un grand poids, et meritent plus de confiance que tous ceux des pretendus savants qui, depuis une quinzaine d'annees surtout, ne cassent dr faire des experiences, ce qui ne les empeche pas d'etre toujours en contradiction les uns avec les autres, et chacun avec lui-meme.

( A suiwe.) ROUXEL.

LES THEORICIENS Volre numero de juillet est remarquable, je suis absolu~rient de l'avis de M. Rouscl,

mes travaux personnels appuient fortement ses conclusions. J e ne vois dans aucun des systemes, machines ou autre, que l'homme peut observer'

l a reprbsentation du mecanisme que les naautistes prbtendent nous expliquer en disallt : L e mCcanisme humain produit de par lui-meme des effets, la conscience est u n de ces

effets. Cette conscience n'est que le resultat des mouvements des organes, suivant L I n

rythme variable.

Cette conscience est donc. assimilable a ce que dans une machine A vapeur nous apPe.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 401

fet iend~i , represente par cleus abstractions, vitesse e t e r o r t dont le produit est

i i l . apres eux l a conscience dirige la machine et la machine dirige l a conscience. conscience n'est qu'un effet pur et simple, comment cet e f i t peut-il devenir

r de la machine qui I'engenilre?? machine a vapeur engendre vitesse et effort comment la vitesse et l'effort seraient- r tour force motrice de la machine?? ieuricicns ne voient pas qu'ils nous servent, sous une aut re forme, lz paradoxe iement perpetuel. ins ont observe des sujets A double conscience, alternant dc jour en jour, u n jour A, le jour suivant ils sont B. Chaquc fois que l e su-jet est A il n'a aucun sou-

ses etats et vice versa. uisque le rendement de conscience A, aussi ]tien que celni de l'etat B, n e sont efforts purs et simples du c6i&bral, par quel mikanisrne ce c6~el ) ra l modifie-t-il eiodiquement ses effets ? conscience A s'est entendue avec !a conscience B, pour se partager tour a tour .ion du cerelnal, il a bien fa l l~ i qu'au moment de cette entente, ces deiir cons- 3oient reciproquement conscientes de leurs existences! t s a u defi ces theoriciens d ' e n t r e ~ ~ e n l r e une explication serree de leur systemc ?ber dans le charabia des charabias, e t malgre eux ils sont amenes, apres avoir

rie ia conscience un effet pur et simple du cerebral, d'en faire u n moteur du cere- Ve qui revient A dire que l a conscience est non pas l'effet, l a fonction du corebrul, 'etat particulier d'un organe inconnu qni actionne l e cerehral et agi t de commu-

...... avec lui, organe que vous, spirites, appelez l'Esprit. Salutations empress4es.

GOUPIL, ingenieur. -

La R p w e du mois d'aout ~ u b l i e le procea-verbal du Comite de propagande (9 juillet

1891), lequel etablit ainsi l a situation du tresorier : Le 30 juin, le depbt au Credit Foncier s'elevait a :. .................... 1.364,22 Le tresorier avait, especes en mains : ................................ 137,60

............. Somme roinise a l'instant par M. Warschawslri, d'une p ~ r t 31,15 et de l'autre.. ........... 7 3 4 5

Total.. .... l.G36,42 J'ai effectivement recu co jour-la 31,15 et 73,45, mais ces deus sommes figurent dans

rencaisse annonc& de 137,60, autrement dit, elles font double emploi dans le compte etabli, ainsi c-u'en fait foi mon livre dc raisse soumis ce jour-lh au visa du CornitC.

......... En d'autres termes, j'avais en arrivant a la seance, en caisse..;. 3 3 Vous m'avez remis 3 1 , l j et 73,45, soit.. .............................. 104,6 - Ce qui a constitui:! un total de :. ...................................... 137,GO

26

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Donc, en dediiisant, comme il est juste, les 10k,GO faisant cloul~le emploi dn totnl de 1636,42 que vous indiqiiez, il reste esnctenicnt en caisse :.. . . . . . . . . . . . . . . i.501,82

A vous coibdialement Messieurs, AUZANNEAU, tresorier du Contitd de propngn>i&

Ricn (le nou\cnu sous le solcil, c'est S,iloinoii, iin roi-prophhtc qiii I q n dit, ct il n tiil vrai. Il n'y n pny qi1'a~i fxncu\ 123 dii boulcvnrd T'nlhirp qu'il SC pnssc dc ccs (:hoscs hiranges, c-itrnortlinaires qui mcttcnt toiilcs lcs cc r~c l lcs cn l'ilir ct tlonncnl licii niiu appr6cintions cl nu\: cuplirn[ions lcs plus conlradicloircs. Dans tous les temps ct clans tous les pays il y i l eu rlcs maisons encore plus tristement pri\ilibciecs, plus crnellemcnt hnntfirs quc ccllc du boulcvnrd Voltaire. Les locntaires dc cette maison sont cil quelque sorlc mennghs, les inviqihles en siipposnnt quc cc sont cuu qui font le tapagc , apportent dans lcurs cspieglerics u n scmhlnnt dc nie- sure. Il est loin (l'en de inC:inr: pnrtoiit. Voici cc que jc lis dans L~rc, journal dc Itoine qui traite des sciences psychologiqiics, je ne fais q ~ i c t r n - (luire presque inot B mot, ce n'est que vers ln fin Ce l'article quc je m e con- tente de donner un rPiurne :

cc Il y n a Vhrone un las te ct antique hotel dont on parle 1)cniicoup eii ce (I moment ct qui nppnrlicnt a ln fdmille dcs Frnncliiili. En JS%, moiiriit

subilcment 1,i yignora Angelia Pnglinri, tnntc dcs Frnnchini. 11 y alnit h c( peine qiiclques inois que ccltc innte 6tnit decedkc lorsque tout d'un cnap

on entendit dcs lwiiits Ctrnngcs qui tiporiv~nturent lcs 11al)iti~nts. Dei-isii"i'C Ics lils s'entcntlnicnf (lei coups secs ; Ici tasses ct lcs I C ~ ~ C S w ~ n o i i \ ~ ~ i ~ ' l l t

(( tl 'cu\-ni~iiics siir lcs Inl)lcs c l il seiiihlnil qiie qiiclqii'iin alliiit et \ cii:lil clans Ics c1ininl)rc.;. C'csl pririripnlcn~ciit dans iinc ~ i c l l e nrinoirc 111 i r 6 C

a dans la c.linml)rc (le ln t1i:Siintc qu'il SC Liisnil lc p l ~ i s dc tapage. T,r- lnt- •á tnnts tlc 1'nrmvii.c s'ou\ raicil L spontiaiii.rncn1 cl cri,iiciit w r lcurs goid.. a cl il scinlihit qii'iiiic innin in~is i l j lc .;'nniiis;it ii hnltrc lc Ininlmur ciir 1 0 ' ~ (( panncnii\. 011 lit il\cr soin ln visila tlii \ i ca \ rncii1)lc cl oii y tlecoii\ ri1 1111

•á tiroir c ~ i i l c n ~ ~ n t un rnillicr tlc francs. c( Ln d6i'uiilc, (lai!; >on teitnincnt, alnit nianifcsli~ Ic, t16.;ir rl'drc crilr~i.i'"'r

(( dans In IOsw cominunc. AprEs ln iICcou\crtc tlc l'argent, on 1'c\liuiiici cf <( on l'criqc\clit (Inn3 iinc fossc spticinlc.

(( Chosr i;lrnngc! A pnrlii. dc ln nuit oii fut opiJr6c 1,i. r l ~ c o i i ~ c r l c Ics hi'iiil' •á rccloul~li.rcnt nu poiiil qiic Ic.; Iinl~itaiili tlc ln n1,iisori i ~ c dorin;iicrit pulli' (( ainsi dire pliis.

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401 I ~ E V U E SPIRITE

\

,( Eu\ nussi ciitcndircnl niardler clans un corridor contigu u leur cllnmlJrc C( et ]CS portes s'ouvrir ct se refermer.

Ils se prkipilfircnt aussitut tlans Ic corridor pour siiisir le coupable au •á collct ct lui hire un maukais parti, mais ils nc ~ i r c n t nbsnlumcnl ricil.

<( Un aulrc soir BI. Saccomaiini muni cl'ilne bougie montait l'escalier pour (( rcndrc lisilc h la famille Franchini. En se rctoixrnant il vit distinctcinent <( ni1 1)as dc l'cscalicr in1 individu qui lc rcgardail.AprEs un peu tl'hkitntion

M. Snccomnnni rcdcsccndit, mais l'individu avait disparu. Par oii? J4es i'ciii~trcs qui donnent sur l'escalier sont pourvues de grilles.

On n'en finirait pas si l'on ~ouli i i t rnconlcr Ics fails ulrangcs dont I'liotcl (( Prnnchini cst Ic theritrc. Cctlc Iinbitation cst dcvenuc un bu1 dc 119lcri- (( nage pour lcs pcrsonncs du dchors qui y ont passu des nuits ct qui ont

6th tenioins clu plus grand nombre tlc ccs fails. La lnmille Franchini a (( bout de persecutions, ne p o u ~ a n t plus vivre en paix tlans celle maison si •á affreusement hantee par clcs Btres aussi in\isibles que pcrvcrs et malin- •á tentionnes s'cst decicl& a I'nbandonncr. ))

On \oit qu'a VCronc aussi hicn qu'a Paris boulevard Voltaire, on n'a pu mettre la main sur celui qui repandait l'cffroi dau: une maison jusque-lh parfaitement tranquille.

L'auteur du desordre et du tapage est-il u n etre humain qui se cache bien ou un de ces esprits invisibles qui de temps en temps usent dc leurs loisirs pour troubler la paix de simples mortels ? C'est ce qu'on ne sait pas cncore. Beaucoup de personnes cependant inclinent (1 croire que lc \rai coupnblc appartient au monde dcs invisibles. HORACE PELLETIER,

conseiller d'awo~dissement, officier. cl'Acndenzie.

LA MAISON DU VIEUX-PORT, ,\ hL2RSEILLE : 11 y a 4 5 ans, on nc son- geait gubre auu manifestations clcs esprils ; unc grnnde maison sisc hur lc quai du Vict1.i-Port, 5 Marscillc, &Lait Ic tliehlrc cliaquc nuit (le b o u h e r m ments ct ~ L U ~ ~ C S phdnomhncs nnnlogucs; lc plus curicuu c'cst qiic ccltc mai4011 qiii rcrifcrmait de grands couloirs cl de longs testibulcs,sur 1i1 p:lroi desCpCls Sc c1Ctncllnicnl Ics chambre5 5 coucher, 6tiiit le Lhuhlrc de vUril;i- bles scbncs clc iwcnants ; vcrs ininuit dc Iongucs cIiaincs scniblnicnl train6cc, par dcs mains invisibles, dans les vcstiljulcs cl Ics cccnlici'~; les locataircs sortaient cfTrny6s arec unc Iaml~c, pour sii\oir (lui clurnngcnit l eur sommeil, mais tout rcntrnit dans Ic calinc das qu'on chcrchail u s'6d;li- rer sur Ic phunomanc ; dkconccrt6s dc nc rie11 d6couvrir sur la proiluctiol~ (lc Ces trou1)lnntcs inanifestalions, ils rcntraicnl cl nu premier somincil lc bruiL rccommcriyait dc plus belle; des lurnihrcs pliosplior~scci~tcs suivaiclll Ic'

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y- interminable^ corridors preuves dc la prefence des spectres subtils. En m i n

fit appel auu soltlntr de la garnison ; plusicurs senlinelles plnc6es dans les difierentes parties du local faisaient bonnc garclc et ne purent arreler les

de l'autre monde, hmes endurcies qui s'amusaient ails depens de tous ; cc5 soldats affirmbrent qu'ils ne aoynicnt pas les chaines trainees auPrEs d'cus, ?.ussi frappaient-ils Ic sol a w c ln crosse dc leur fusil pour les ctlptcr cl ne frappaient quc le ~ ~ i d c . Apres maintes fois l'action de la

de In police, des hoinmcs de ln garnison, lcs autoritCs firent evacuer la maison maudite el liantoc. Ce fut trbs ennuyeux pour lc propriC- taire et je nc sais si, depuis lors, celte maison f~11 plns lard dkinolie ou remplacee. (Le fait est aut,hentiquc.)

Voici u n cas clont je fus temoin : il y .i quelques annoes je faisais mon conge militaire 3 Pri-\?as (ArdEche). De garde chez le general de brigade ~ressol les , apres avoir remplace u n camarade e t prononce les paroles d'usage pour la relevee dc la guerite, jc regardais s'eloigner ceux qui m'avaient laisse la consigne. A peine disparaissaient les dernieres lueurs d u falot qu'un bruit insolite sc fit entendre au-dessus de ma guerite; leuruit se renouvela a plusieurs reprises differentes, et je me rendis parfaitement compte qu'il provenait de pierres venues de je ne sais quelle direction, s u r In toiturc de la guerite, laquelle etait tres eloignCc dc la porte d'entree de la maison Bressolles qui fut aussi frappee par les projectiles. Ayant mon sang-froid je fis quelques pas pour me rendre inieuu compte de cc1 etrange phenombne, et en tirer si possible quelques consequences. Rien ne put me fixcr sur la provenance des jets de pierres.

Je me contentai, lorsque je fus releve h deux heures du matin de duclarer le tout au caporal; celui iit u n rapport au capitaine adjudant-major, De Renaud. C . KIXA.

CIIOSES 1113 L'AUTRE MONDE (18 jiiin 1801) L n Touraine republ icn im.

APR& LA M O W , &vc'ln/ion cles rnysli,res d'ouke-ton& ; ~ o l u l i o n s c i e n t i f i p e et rnlionnelle ties p r o b l h c s cl< la vie cl cl? ln mor t ; lois supc'rieu?.es de I' Uni- vers ; t ~ a l u r e et deslinbc de l ' e h l~uvizni~o; les vies szcccessives, par Leon Denis. - 13aris, 1iI)rairie cles scicnccs psychologiques, 1, rue Chahanais. - Pris : 2 francs 50.

11 y n di\ nnq, cc livre, coininc tous ccu\ irnilniit ICS mbmes questions, serait iims doiilc passfi innp~ryu , on da moiiii on ne lui aurdit accorde qu'un regilrd distrait, accompagnh d'un sourire de pili6. Xi la profondeur

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406 REVUE SPIRITE _ _ dcs pcnscri, ni I ' ~ ~ I c o ~ ~ L c s L ~ & ~ c prolli!k sciciitifiq~ic, ni lc mCritc lit16rairc l'ccuwc n'iiiiraitxnt prevalu coiitrc 1c discrcdit dans lcquel 8tait toinliCcs les eludcs spiritualistes. On n'ci1 ~ o u l a i l plus depuis longlemps.

Mais comme, cil dis ans, tout n cliaiig8 ! 1.e rnngiikLimie d'abord, ccltc science si ridiculistc, si iiicpris8c, si ],icn

il8cliirCc iiiorlc cl cnlcri+e, a reparu, s'imposant dc linulc lulle ails coisps sa\-aiils, Ics obligeanl U rccoiinailrc sa puissance. On I'utudie a u j ~ u r d ' l i ~ i , 011 Ic pr;:licjuc, dans la plupart dcs cliniques ct. clcs liopitaux. IXco c i i l ~ i i ( l ~ ~ , oii l ~ i i C ' O ~ I S C ~ V C soi1 sobriquet d'llypno[ii~lli:, pour iic point parailre ftiirc (le ~ u i i c ~ ~ ~ i o i ~ s au'; clisciylcs uc Alesi-ncr, irinis jc vous prie dc croirc que le tloctciir Rraid, qui i n ~ c n t n lc mot, ne se recoiiiiaitrnil guErc ni clicz hl . Cllaicol., ni chez M. Luys, ni clicz RI. U c r n l ~ c i ~ i , ni cliez M. Likbnult. Ses cspi~riciiccs, qui firent quclquc hruil il p a cilicjuantc aiis, scnib1cr;iicilt eiihntiiies ; quact a sa lliboric, clle n'est plus il6fcnduc quc pour la foriiie - par des tivocats snns con~ict ion do111 le nonibrc dini in~ic lous les jours, Lc ~-oc~alilc seul est dcmcur6, p a ~ i l i o n appcli': 3 couvrir uilc innicliandisc - c'est-k-dirc des ph8nombncs dont il Ctnit !a negation implacable. O dcs- tin& ! ...

Il n'y ri: en ?S37, qu'u parcourir au jour Ic jour, je nc dis pas les journaus oii ecri\-ciit Ics profmcs, inais lcs recueils scientiGques les plus skvbrcs, pour 1- 1 oir rnco:itks, comnicntes, des I'i~ils indCiiinblcs, dont l'explictition cst iinpo~:;ilIe nmc lc scul secours des lois pliysicjucs et pliysiologiqucs coililiics .

Ikoutcz 31. chnrcvl, 1'Cinii:cnl csperiinelltatcur dc la SalpOlriere : LI]-pnotisinc, dit-il est u n moiide dans leqiiel on reiici~ntrc, a cutk de

faits palpal)les, riinteriels, grossiers, cliloj-ml; toujours la pliyaiologic, des faits nlisol~iiiieiit cslraordiiiaircs, iiic?;plicci!Acs jusqu'ici, nc r8ponclalil B tiucunc loi phg-.iiologiquc ct Lou1 ii. M l Ctrtlngcs cl surprenants.

LCS I'ilit~ sigiiiilts par JI. Cliarcol, 011 Ics co!ishtc ptirloul. 011 s'iipcrtyit ciifiii qiic 1 : ~ tlCii6galion de parti pris 11r sert il ricii, csl simplcmeiit riclic~ilc, que i-nic\!i\: ~ i i i i t s'iiiclincr <lc~lii i l I'd\.idcncr.

Li1 luritlili3 sci i i ! ia i i lb~l~ir~~~c, In cl;iirTog.aiicc, I i i vue a ilisliiiicc, 1 ; ~ lrniis- ~ l ~ i $ s i o n do; ~ C I I ~ I ~ C S C I I ~ ~ C pcrso~iilcs Cloig~iCci;, sont cles plitiio~nC~ics colt- raniincil1 i~!,.<cr\i:s cl curcgislrts par Ics t l ~ c i c i l r ~ Eiiiiiiis, LiCl)ai.ilt, l'iiril Gil)ii,r, - c.ijiiiriic ils I':l\.:iicnlClC par I ' i iys(;~ur, !klciizc, du Polcl, c l ;iiilrcs illuslrcs iiii'konnui; cjiii! 1)our avoir dc\~anck Icur cSpoquc, iurciit bru lillcincii~ trailcs ii'illi!iiiintls cl iiii'!iilc acciisi.~ tlc cliarliitaiiiciiic.

Cc n'ch1 ;is.<uri.rncnl plis uil 01isci.vnleur snpci~ficicl, iiii Iioinilic it qui 1'011

cil iiiil~osc, qiic hl. lc Iiculciiniil-coloi~cl ilc Iloclias, i111 tlc iios incillciirs onicicrs cil iiii>nw tciiipa qu't111 at~\~tliil c1;lssi' ;III p;'ci~iicr rtuig, ( r d r ~ 2 i ~ z i ~ l l . ~ -

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mEn1 en te epau

Ce raillc part de 1 sentc

de l Eco?e poh~techniyue. Eh bien ! sait-on h quoi il utilise les rares rs que h i laissent ses absorbantes fonctions et scs travaux sur l'art airc ? h ecrire des lirrcs qui ont pour titre : Les Forces non de/?,ties, :tnk p~ofonds de l'kypnose, le Fluide der nragne'tiseurs, ctc , clc. me parait, en somme, que ce puivre magnetisme est suffisnmmcnt 1abiliL6 cl quc l'licurc est pa s sk dc plaisanter sur son comptc. .lu- i'i ." ne ante-t on plus. lis il cxiste un autrc ordre dc fc~ils, nu fond cmnexcs avcc les p1iCno- es magrlEtiqucs, dont 1)cailcoup dc personnes nc vciilcnt pas cncorc ndrc parler, qui font pousser dcs cris rai l lcur~ aux uns, Iiausscr les Ici; aux autres. s fLtits, quc l'on crie ou que l'on se taise, qu'on Ics accueille par des :rici ou qu'on ferme les y e n et les oreilles, n'en finissent pas moins riompher clu sccplicisme lc plus endurci. Ils font cle par lc inonde autant m i t que lc magn6lismc-liypnotisnic, et, eux niissi, ont, pour $tre prC-

et imposes h la croyance, l'appui de sarants dont ni l'autoriie ni ln Ponnc foi nc sauraieiit etrc suspect6es.

C'est un docteur, professeur au museum d'histoire naturelle, d6legue a divcrses missions par le minislere dc l'instructicn publique, c'cct M. Paul Gibier qui a publie deux livres . l'Ann7yse des choses et le FaJiivisnze occi- denlnl, clans lesquels sont mentionnes les phhomenes les plus extraordi- naires, 1cs plus proctigieu\ - ct en mOme temps les plus certains.

C'est u n cloctcur, M. Dnricx, qui ~ i e n t de fondcr les curieusc3 Annales rlcs scie?~ces ps?jckiy~res, reczteil cl'cbservations et cl'csp~ric~zces sur la tdepathie, les transmi~sioiis dc pensees, Ics apparitions des vi\ ants et dcs morts.

A cot6 dc M. Dixrieu, foncfionnc une commission d'etudes compos6c dc BIM. S~illy-Prutlhonlmc (dc l'Acad6inie francaise), presidcnt ; G. Unllet, agregc CL la FaculL6 de rn6dccinc de Paris ; Bcauni., professeur 3 In Faculth de in6dccine ilr Xnnry ; Ch. Richet, profcssciir h ln Fnculk: de medccine dc Paris ; le colon cl .4. tlc Rochas, nclministrntciir dc 1'Ecole polytccl~~iiquc ; L. blnrillicr, inaiLrc dc confCrcnccs h 1'Ecolc pratique des llaules Eludcs.

Ccs iiicssicurs, qui lie son1 point, jc lc rrois dii moins. Ics premiers ycnus, SC son1 c1inrgY.i clc rccucillir, cn l~rancc, toiiles Ics olwrvntions do faits elrarigcs c l iiicspliqiii~%, ct d r Liirc coi~nnitrc (1,lns lcs Atriaales des .sciences psychiyws le.; p l i ~ n o m ~ n c s dont la prcukc aura fit6 faite. 1% jc puis vous a s y r c r qu'il5 c\ igcnt des l6moignngi:s s6ricu\, qiic leur contrc;lc n'est pas un coi1 LrVle iiidulgcrit.

Du rc,Lc, l ' l io~ ior~blc II. Darie\ C L ses amis nc font, cn ccllc circonslancc, que siiivrc l'c\einplc clc la Sociel ; de recherche^ prychiyucs ilc Londres, oir

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408 REVUE SPIRITE \

cles salants dc ln mleur dc JIM. Vycrs, Gurncy, \Yillinm Crool\cs, R I I , ~ , ~ Wallace, tra~nillent, cn compagnie de penseurs comme XI. G ln t l~ lon~ , a scruter lcs f;iriiltes de I'Gtrc humain et publient regulibremcnt, dans linc

Re\uc spiicinlc, lcs riiiultnts clc leurs tra\au\i Qu'il nie soit pcrmis de cilcr encore - ne fut-cc quc pour m6moiic - 1,

si curic\ise, si intercssantc chronique de notre collnbor~leur pnriiicn, JI. George.; \lontorgucil, intitulbc i l u seuil du my~li.re, oil nous lisions, il y n qiiclqncs joilrs. 1s description des mnnifestnlionq v6rit;ll)lcincnt f,iiilns- tiques accoinplicc dans un milieu sccptiquc par c\ccllencc, dc\niit (Ir? mbclccins cl dcs hommcsdelcttrcs qui ajaient pris loutes leiirc pr6cnulion~ pour nc pas etrc dupes.

Ce prEambule un peu long m'a sembl6 utilc h donner :L mcs lcctciirs n~ni l t d'aborder le livre de JI. L6on Denis. S'il y n parcnt6 bvidente eiitrc 13

lucidit6 magnbtiquc et les faits dits psycliir~ucs, ccu\t-ci ne font tres cerini- nemcnt qu'un avec les phhomunes [lu spiritisrric, tels que nous les expow l'eminent conferencier de la 1,igiie cle I'cnseignemeiil. Ajoutons que M. Dcnis, au cours cle scs nombreusc~ obse r~ ations et expiiriences, n procede avec une methode aussi rationnelle, a u 4 scientifique, que les psychologues (le Londres et de Paris.

II faut toutefois se hAter de reconnaitre que l'autcur d'Apres la mort et lcs personnalites dont nous lenons de riter les noms n'emploient pa.5 les mCmes moyens, n'ont pas le meme but.

Les premiers aftefidefit, en general, qu'on leur apporte des faits, pui- ils les verifient minutieusement, sevbrement.

Ils n'ont aucune theorie, aucune doctrine : ils se rke r l en t , pour 1'6poqllc plus ou moins Bloignee, oii, suilant euy, il aura ble cnregislre un cnsenildc (le phbnoinhes ~~c rme t t an t de poser des principcs.

M. Leon Denis, comme les autres disciples d'.illan Rnrtlec, p r o t o y w 12

production des phenomerics, entre en coiilnct ahcc Ici i;trcs mnnifcste~ t l ~ l i . ;

les cupericiiccs, les interroge, Icc 6coutc, inscrit tout cc qui a 6th 111, entciidu, toiil ce qui ii. Ct6 (lit, cl cn fnit I'ohjct dc profondes ni6dilatioi14.

Il tirc ensuilc (les conclusions qui servent dc base il iinc doctrinr parti- culibre sur Uicn, Ic crhl ion, 1c mondc,In \ic, I'Iiommc ctlnmoralc, cl c.cllr doctrinc,il In pi.ocliimc, la de~eloppc a\ cc. 1ii foi l n plus c , In piiis n r t l cn l~

Clicz lui, l'eup6rimcntntcur nttcntif, pruclent, avis6 (et nussi pcii f,icilc tromper quc les nicml~rcs de In Societe dc reched~cs ps,r/cI~ic/z~cs, on pciit cl1 avoir l 'as~urancc), quand lcs Liits ont Ctc coiilrde.;, qc douhlc d'lin ap;dr(', d'un mis~ionnnirc, qui a charge tl'i'tmcs cl \ cu l r6panclrc parmi Ic.; 1 i o i i i i ~ ~ ~ - la bonne iiou\cllc.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 400 - t-ce M. Lhon Denis qui a raison :? Ne s'eit-il pas trop hCt6 de conclure? -il pas acreptC arec trop cle confiance lcs cornmunicalions d'6tres mys- ux ayant interel a l'indiiirc en errcnr? J'a\ eue n'a~loir pas de cornpe- : personnelle pour resoudre ce problemc; niais, en voyant les ariiniral~les nsolailtes consCqucnces qu'il tirc de la tloctrine spirite, je scrtiis bien , et d'autrcs lc seraient avcc moi, dc t r o i l ~ c r au systkmc un ccrtnin tbrc dc vrniscml)lancc. iillciiri, l'nutcur tl 'dprlr In mort ne s'iinmobilisc paq dans u n dogmc ,LI. Coniinissanl toutes les objcctions qixc l'on peut f'airc et cn nynnl b le plus grnnd nombrc avec zutant de forcc que de con\iclion, il inait que bicn dcs points restent encore dans l'oml)rc, puis il tleclarc

.,, .._ement : ,a doctrine des csprits SC transforme sans cesse par le travail et le -es, et , quoique superieure a tous les systbmes, a toutes lcs philosophies isse. reste ouverte aux rectifications, au\ dclaircissements de l'avenir. e peut-on demander davantage ? n'aurai donc garde d'insister, et j'arrivc a l'examcn succinct d u spiri-

tisme tcl que le prescnte hl. Leon Denis. dela de notre monde, dit-il, (1 fin autre mondc existe, non pius celui

qflnimcnt petits, mais u n univers Jluidiyve, qui nous enveloppe, tout le de foules invisibles n .

(( ucs eLrcs surhumains, mais non pas su~naiurels, rivent prhs de [IOUS, temoins muets de notre existence et ne manifestant la lenr que dans des conditions determinees, sou^ l'nclion des lois nntuvelles, prdcises, rigoolrezises. Ces lois, il importe d'en penPtrer le secret, car de leur connaissnncc dCcou- lera pour l'hommc la possession de forces consicleral)les, dont l'utilisation Pratique peut transformer la f ~ c c de la terre et l'ordrc cles socibte~. C'est 1,i le domaine de la p~ychologie eaperimentale, d'aucims diraient dcs sciences OCcultes. •â

Lcs etres surl-iumnins dont il vient d'etre question, sont, tl'nprh. Ics spi- rites, les Ames dcs niorts. lievitus d'nnc en\eloppc fluitliquc clni a re$u lc nom depe~ispr i t , ils ont la hciilli: dc se mnnifcqtcr aixu livnnls. T,c pdrisprit est l'instrument a l'aitlc tluqucl s'accoinplisscnt loixs Ics plihoi-ribncs du magnClisinc C L cl11 spiritisme ~cicntifiquenienl d6moiilr6i : lucidit6 ; r rie h distancc ; presscntimeilts: apparitions ; materialiscitioris in&ntariCcs c l [LI-

gitives, et cepcntlant tangibles, cles d6Sunts; lablcs tournanlcs, maison.; hantees, etc., etc.

hfais tout le mondc n'est pas iiptc h communiquer tlircctemcnl nl cc lcs 11 Saut dc5 orgnnismcs d'un systhmc ncrtcu.; trhs delicat cl trks

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410 R E V U E SPIRITE

\ scnsilile. dont le perisprit, plu-: ind6pciidant de la matiixe quc le.; :iutrei, puisse en quclqucs sorte se fondre a \ec les fluides des inl is ibles Ce; clrcs sont dcs ?wedizlrns, c'cst-a-dirc des intcrmedinires.

Voici maintenant, resunids cl1 quclques ligrics, Ics enscigncmciit; que les doctcurs du spirilisme croicnl pou\ oir nous donner, cnscigncincnl.; rcsul, tant niit,liit de phenombncs eu\-mCnics que des r U ~ ~ l a l i o n u f ~ i t c s p,ir les etrcs mnnif'cst0s :

L'hiiir c i t iinmortcllc. La iiiorl n'cst qu'unc trnnsforinalion. Chncun dc nous renait p l~is i rurs fois, soit sur ccttc plsnbte, soit snr d'au.

tres, cl ccttc i'vol~ltion doit aboutir, pour tous, a l'union finale c l biciilicu- reuse n,cc Dieu.

Lc5 m6chnnls ont 5 subir dcs epreuve.; plus longue.;, plus penible;, que les bons. Lcurs Ctnpcs peuvent comprendre des millier* dcs sibcles.

Dans Ics conlmunications cpirites, on n trop s o u ~ c n t nffnirc h cc- in& clianls, tlesignk sousle nom d'esprilsinfdrieul-S. Ce sont eux qui, a j ant garde leurs clefCiuls, lcurs lices, lecr malignite et aussi leur ignorance, l e ~ w pre- juges, trompent, ahusent les evperimenlnteurs imprudents ct lrop crEdules, leur lendcnt des pieges, leur font croire des choses absurdes.

(( Le nloncle inrisible, dit M. Leon Denis, est, sur uiie plus vaste echelle, ln reproduciion, ln doublurc d u monde terreslre. Lh, cominc ici, 1,1 \.Crith et 12 ~cieiice ne sont pas le partagc de tous. Ln supbriorito intellectuelle ct inoralc nc s'obtieill que par un t r a ~ a i l lent ct continu, par l'accuinulation de progrbs rbalises au cours d ' m e longue suite dc sibclcs n .

A i n 4 s'c\pliquent les ridicules (( rbvelntions )) qui ont jct6 tant clc di+ crhdil i;ur les e\]16ricnce.s de spiritismr. M. Liion Denis est le premier {L en f,iire juiticc.

Il fi~tit donc aux c\pbriences, nuv Clildcc sur le iriondc inti i i ldc, iiifilli- incnl dc wgcssc, de pcr-e\Erancc, dc priidciicc. Toulc- Ics ri:\Clatioll5 lotis Ics eii;cigncn~cnts iloi\cnt Clrc passus (( au crihlc d'un jugcmeiil 4- \ brc n, c l il iic Kiut ( jamais nbtliipicr lc droil (le controlc cl d'c\;inicii D.

JI. LEoii I)cnis, parlant ensuite d c ~ i.cucil-: ci, dcs dnngcr. pzweiur~,i/ h l r -

mniwr doiit cloil sc gcirdcr Ic spirilismc, condnmnc n \cc unc intlisn,iiioll vEliEniriilr lc cli,iilnldrii~nic, 1 , ~ \i~rialilC des I'ciux niCdiums. clc5 c\ploili'urr dc locis dcgrbs, c l h i t jiistcmcnt icmnrqucr (( qlic l'c\islcncc tlc I)ro(luit' EalsifiCs ~ i c donnc pni Ic droil de nier ccllc dcs produits iinlurcls. j)

.Tc Ic rhpblc : Ics c\plicntions cl lcs LliEoricc dii spirilislnc p c u ~ c i i t ctrc (lisriilcri ct combntlucs jii5qu'h In iiEg,ltion ,il)soluc, ;iul;liil par Ici; ipii.iLiltx' liilcs qui .;'en licnncnl n u l ancicii:ics conception, i c l i~ icusc- (lue 1)"

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JOUnNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 411

nl,,,ti'rialistes. Unis les faits s'imposent a tous. ils meritent cl'Blre euamini's parti pris. qui s'impose Cgalcment, c'est 1,i reconnaissance cle ln loyaut6, de ln

b o o ~ c foi, de l'esprit investigateur dc M. LCon Dcnic. Si jdmais il fiit une clroile, profontl6nient honri0te, ennemie de toiitc fraiidc, rbpugnant

horreur inCine 3 l'npparence d u mensonge, c'r,t celle de l'bomine qui ecrit A p d s In mort. Que si nprEi lccturc de l'rruvrc, cli:lcun, selon les opinions qu'il s 'cd

fJjtes, selon son educntion. bcarlc oii admet ln doctrine qpiritc, il y aura toutefois unaninlit6 u s'incliner dcv;tnt le penseur, :I Btrc convnincu ct touclie pni. le mornlislc, il se scntir p6nClr6 de s~iupnt l i ie pour l'ami de ]'hi1mnllit6, h adinirer 1'Ccrivain.

D'un bout a l'autre du Iiire il passe uri souffle puissant qui sul)jugiic, qiii entraine, qui rcmuc l'amc dans ses plus intimcs profondeiirs. Pnrlic histo- rique, partie philosopliique, partie scieiitifiguc, partic moralc surloiit, sont semCes de pages s ~ p c r l ~ c s , ou la beaute des pcns6cs c'illuminc encore des seductions d u style le plus eloquent, le plus e l e ~ 6 .

Lisez l'introcl~iction, ou RI. Leon Dcnis h i t connaitre Ic clessein qu'il s'est propose ; liscz lcs chapitrcls intitules : ln Crise moralc; 1'Ame immortelle; l 'Uni~crs e t Dieu; le But clc ln vie; les E p r e u ~ e s et la mort ; la Derniere heure; le Jugement; Justice, SolidtiritC, Respo~isnbilite; Libre arhitre et Proviclcnce ; la Vie morale ; le Devoir ; Foi, EspCrance, consolation ; 1'E- goisnic; ln Charite; ln Prii'rc; 1'.4inour; la Loi moralc, etc., et dites s'il est possible cl'aroir une conceptioil plus grandiose cles dcstinkes du monde, c'est-a dirc dc l 'humanite, clitc.; c'il fut jamais philosophie plus parfaite, moralc plus pure, cspril plus ourcrt au\r scnliments fraternels ct ~$i:nereux, plus d6siiiLeresi6,pI~is n\itlc d'iil6al et d'infini I~oilheur pour ses scmblablcs.

11 n'csl pa.; iine vcrlii que ne re~onlmande, a:ec une clialeurciisc et phi:- h n t c con\iclinn. 1';intcur d ' A p ?< la m o r t . Il n'est pas iin vice qu'il ne con- damne, rp'il 11c nous inontrc claircinent conirric Ic plus rcdoulnhlc rlrs obstacics t l rcs~b- conlrc le i~i'ofi'hs tlnii\ cc monde c l tlnns l'autre.

Coiiclasioit : ic l i \ rc ilc M. I i o i i Tkni4, ayant n6cciinircii~cnt polir effet dc fnirc pciiscr ct de rcndrc mcillcur, qiiclquc tlisciitn1,l~ iluc tlcmci~rc ~ l 'n i l l cur~ , pour b r n u c ~ i i p , I'iiilcrprCtation dc.; cominunicalions cpirileq, est un b ~ 1 1 li) m.

lccturc ci1 peut donc clrr coiiieillCc il lous. Les curicu\ de.; secrets in j slibrici~\ clc la natiirc y apprendroiil millc

(loiil i l i ric se iloulaiciil guhi.c cl qui Q1,irgiroiit consitl6rn~~~enlent l'llorizoii clc Iciirs c.oniinii.;nncc~.

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412 REVUE SPIRTTE - \

T,es esprit.; que passionnent lcs spCculations dc l'ordre p h i l o ~ o p l ~ i r ~ ~ ~ ~ ,,- ront ravi.; dc loir Ics plu< granils pro1)lhmcs etudiks par 11. Leon D~ni.; a\,c une magistrale competence.

Quand au\: hmes scnsil)les, 3 cclles qui aiment. cllcs nc peuvcnl inaii,jlicr d'bprouver iinc vive delectalion :L sc rencontrer (Lins la reclicrclic clr ln fklicitii suprt?mc avec une iImc delicale et e q u i s c cntrc toutes, qui cn i t ~i incrvcilleiiscmcnt parler dii tl6voiicmcnt, (lc ln solidarit6 et tlc l'anloiir.

lhfiii lcs amis du l)caii langage, (111 style piltorcsrliic, imagi: C L p~f i t iq i l~ , qui convicnt si hicn au sujct trait6 par M.. L6on Dcnis, n'auront pas h rc- gretlcr lcs instants consncrbs h lirc A p ~ h s la .rmwt. Cc livre, dcril a\ec un prestigieuv talent, ct l7ci?iivrc d'un innitrc. G. M ~ R I G O T .

L'INTOL15RANCE RI3IJGII3USE A 'TRAVERS LES S I ~ C L E S Chapitre IS.

Henri IiI. Ln Ligue. L n mort du ~oi. (1571, 1376, 1589.)

(loir la Revue de juin 1891.)

Le lendemain de la. Saint-Barthelemy, Charles IX passa pour l e complice de Philippe II, aussi SC troiiva-t-il plus puissant qu'avant son crimc: c'$tait a qui s'inclinerait profondement devant le Roi de ln dnznt-Bnrthelem?y. Aiissi dans son orgueil le roi etait-il pr6.t a SC declarer l'auteur de cet enorme fnr- Iait, il etait du reste enivre des eloges et des felicitations qu'il recelait de Rome, de la Papautb. Il osa meme dire un jour, quc non seulenlent, il ihtait l'auteur du mcurtrc dc Coligny, mais qu'il aurait voulu lc poignarder dr sa propre main, que s'il n'avait pas mis son projet A e\ecution, c'est qu'il avait Cte arrate par Ics chevcux 1)lancs du vieilliird.

Et ccpenuant le jour oii on le conduisit ail Parlement pour lui f'iiirc si- gner ct aLoucr la Saint-Bartli6lcmy, u son visage, dit un t6moin ociihii.c, Pctrucci, fitait tellement allfire, qu'il pirut horrible. 11 (Ic roi) 6tait 1 1 ~ 1 %

maigrc ct vofitc, piYc, les ycin jauniltrcs, h i l i cu~ . mcnacants, Ic coi1 ili1

pcu (le lravers )). (Castclnaii.) Jusqii'h sa mort siirvcnuc le '>O mai 1571, c'est-il-dire vingt ct 1111 m17is

nprils ln S;iinl-l3arllii.lcn1y,Ic roi sescntit pour--uiji par ln mal~tliclioii ~c l lc - ralc. Fut-il cmpoisonnb'?

On l'a 1)icn dit, mai; nous nc pouvons croire quc sn mhrc, son fri'rr (''

nctz aient accompli cet homicitlc. Du rilstc, Narie Toiichet ct 11 jciinc i c ' i " ' suflisaicnt nmplemcnt pour envoyer cc roi poitriiinirc d ~ n s uii nlo1it1' mcillcur !

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 413 Y

Lkdmettons donc que Charles IS qui IL forcc dc souffier du cor s'etciit trop ,ouvent rompu lcs poumons, mourut d'unc mort naturelle. Mais avant de

il put lire la pibce quc lc martyr Cliastplier lui remil de ln part de Loui4 dc Nassau ct dans iaq~leiic piuce sc trouhc cc passagc : (( !dainte- riallt v0u.i touc~icz 1~1 r ~ i i ~ i e , votre h t IJLLYC CIC touj COS~OS, 1 b ~ m l b comme

vieille masurc qu'on rnccomocla tous lcz joiirj dc quclqucs pilotis,mais c l U 3 ~ ~ cmpbclic pas cle tomhcr ... 0 i i cst volrc nol)lcssc'? Ou son1 vos soldats? Ce trone est k. qui vcut Ic prcnclre (1). )J

Cc fut son frurc qui 1c prit, on pourrait clirc prosqiic mnlgr6 lui ; nous loici donc h l'n16ncment clc ltcnri III ct ii ln formation dc la Lic,ue on SAINTE-UNION. INe pril naissnncc h P6ronnc, aprus I'bdit dc Be:zuliciu et formee par les catholiqucs pour clEfcndre 111 religion mcilacCe pilr les pro- grbs du calvinisme qui devcnnit de jour p l~ is puissant sous IIcnri 111.

Ce princc venait 3 peinc btrc Elu roi de Pologne, quand In morl dc son ' rancc. frere Ic rappcla cn 1'

Il quitta la Pologne ct Cracovic en fiigitif, s'arreta quelqiic temps cn Italie et arriva en France nu moment ou les Politiques reunis aux protes- tants venaient de reprendre les armes.

Henri III, avait une grande faiblesse de carncthre, une politique mobile et capricieusc ; un melange indbcent de clbvotion et de mcGurs prohnd6- ment dEpra~-ecs. La fortunc scandaleuse dc ses ~ U i y n o n achcva de rcndre ce prince meprisable ct odieiiu k t o ~ i s les partis.

Henri de Guise, gbneral cles catholiques Ctait tout autre : il se met cn devoir d'apaiser les troubles religieux et lei dissensions de toute sortc ; il Commence 5 remporter une victoire a Dormans (Marnc) le 15 octobre 1575. Il veut poursuivre son auvre,mnis le roi est bientcit fatigue d'une gucrre qui troublc ses trisles ct salcs plaisirs ; aussi accorde-1-il au protcstanls, l'bdil lc plus fa~orablc qu'ils aicnt jusqu'alors oblcriu, l'edit dc Bcaulicu (Indrc) 1576. Ces conccssions ambncnt la formation de la Ligue: dont l'iriflucncc Lriom- phe aux Etal.; de Blois. 13sp6runt ramener u lui 1cs catholiqucs, Henri 111 sc dbclarc lc chcf dc ln Liguc, mais alors l'asscmbl& de Blois lc soinmc dc ~Ccomnicnccr ln gucrrc conlrc Ics protestants.

Quand la morl clc son frbrc, lc duc d 'h lcn~on, fait du cnlviniilc, Ilcnri dc Kavnrrc, l'h6rilicr prCsornplif de la couroimc, In Ligue prcnd un grand acCroisscmcrit ; le5 Seizc ( 2 ) ln clirigCrcnt h I'nris ct 1c roi entour6 dc scs - -- - - -

(1) Groen IV, Appendice, p. 81.

(2) 011 nommait ainsi un comite compose de seize membres, qui s'etablit a Paris vers la fin du regne de IIeni III, et qui dans les seize quartiers de Paris se substitua au conseil

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414 REVUE SPIRITE . mignons ct clc scs houlToils [yclosl) ri'eul la forcc, n i Ic courngc une r e ~ o l l c oii In dyiinslie cnpeticnnc pou\,ait pbrir. LC rliic de Giiisc I,i.;,itci

alors publiqucinciit avec Pliilippc II, iinposc $ son roi, l'6tlil dc K t ~ n i ~ i l p S , qui confirinciit 13 Ligue ct obtienl de Sistc V, uilc biillc ~ l ' c s c ~ i i ~ i i i i i ~ i t ~ ; ~ ~ i ~ ~ et dc dcposition contre Ics B o a r l ~ o i i ~ ; c'es1 le coinmcnccincnl de 1ii l i ~ i i ~ i i : ~ ~ , guerre c i ~ i l c , oii 111 giicrrc tlcs trois IIcnri (13%).

Lc roi confit alors lc coiiininntlcrncril dc ses troupcs ail duc dc .Jo!-(:usc, soi1 favori, qui sc fait batlre k Colitrn~ (IjS'i). Celte dbl'aik i l L l ~ i l l l ! i i l ; ~ l n col8re des Ligueurs, qui aprbs l u journcc ilcs llnrrictidcs (1588) t!li:i~icllt Joycusc cle Paris.

. lux seconds I k l s clc Blois, Iciir iliflucilcc trioiiiphc cl Henri II1 ci'oil snuvcr Li. s i t ~ ~ i l l i ~ l l en I'~tis;~nt ~ ~ S S ~ S S ~ T I C I ' lc duc dc Guisc et soi1 frhre. C(?c.i,iirie csl si1 pcrte ; il vt:ul alors s'unir ,)i Ilcriri clc Savarrc mais il csl trop lard ; Ics jusuitcs le Iont assassiner au camp de Saint-Cloud par Jacqucs CICiiiciit en 1589.

La Liguc scinlde avoir alleint son bul ; il ii'cn cst ricn ; eilc se tli\isc cn plusieurs cniiips, l'un rcconiiait coiliinc' roi sous lc nom dc C h r l c ~ 1, le \-ieus carclinal clc I'>ourbon, oncle cic Hcnri cle Knvarre ; l'autre tien1 1;iJLIr le lieutenant ghCriil d u Royaume, pour Jlnyenrie ; enfin lcs Lig~ieurs Ic-. us ardents nu n o n ~ h r c clesquels il fiiut complcr les Seize et les Jbsuite., qiii dirigeaient ccus-ci ; or ce dernier parti songe au roi d'Espagne.

Mais au inilicu dc cc gAcliis, dcvnnt ln filrciir cles Scizo ct lcs prbteillluiis hautcmeiit afiirmbes de I'liilippe II, qui rdclnine le lrtjne pour sa Iillc Eii- genic-Isnbclle, ln tli~isioii s'ncceilluc clans lc parli catlioliquc c l nii.; ELds de Pivis en 12!!3. ln clesiinion bchtc f.oiit il fait.

Un troisihinc l:irroii, si l'uii pciit tlirc, lc plus I icurc~is des trois, l i ~ i i ~ c ~ ~ i ' i l blait viclorieuz, llciiri tlc Xnvnrrc nl~jiirc sa foi a Sailil-Denis, afin d';ii.i,i\iT

leprcniicr, sr1 qualiltS clc: cd\-iiiislc 0t:ml lc scul 01~sl;iclc pouvaiil 1 ~ 1 ~ 1 1 i p ~ -

clicr (le gravir les inilrclies tlii trtjne. 1)Es lors, i l rGuiii1 nuluur tLc Iiii, l i ~ majoril6 qiic .;CS \ic.tc>ircs r i \ ; i i l , i';:P-

proclibc tlc sa ~)t!i~soriiic. Les guu\,t?riicurs tlc proviiiccs, qiii ticniic!iil ;L i ' 0 1 J -

S C ~ Y C ~ 1t:iir ~ ) I J ~ L c hi11 I~ i~ i i l t j l Iciir soiiniissioi~, cl M i ~ y ~ i i n ~ , I ~ i i - l ~ l C i ~ i ~ ~ , ; lp~'(!~ Ic cornlitil. tli? Fon1;iiiic-l:raii$nisc (l59(ij SC soumcl cl sc rbcoiicilic ciil ii!l'i!- ment iiu Gow. roi 11m1.i.

-- municipal que pr6sitl:tit la E'!GvOt dcs mnrcli:tii,ls c t des Cclievins. Lcs seizc eii i1oli~:l"~

plus d'Cnergie e l plus d'iinil~', i la Ligiic pi~i:pai+i~ciit 111 joui.nke des fiurricacler; dc ljsS

e t devinrent h Paris, apihs I'ns3assinat tlcs Guise:, les v8rital1le~ clicfs dit lrn~.ti (m:lLbO- lique.

Page 420: Revue Spirite 1891

l JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 410

/- - Ce inomcnt 1,i Lig~ie est bicn niortc ct 13 sntirc MEnippEc ne lui portc

quclqucs-uns l'ont dit le dernier coiip ; son impui~snncr l'avait p34, toLalement tiiec. Blnis cclte e u l r c 1itti.rairc iiitln sn fin ct ernpCcli,i tout re- tour offensif de sa'part cil tuant In Ligiir par l'nrinc ln plus meurlrihre : le

elle lui donna lc coup de grhcc. Cc faincur ouvrage, \i:ritnl)Ic poliliqac dirige c0ntrC Lig~iC cst une n u r r c iitt6rnirc (11: \alcur;

eut pour aiitcurs des honnc2lcL; g e n s , cntlioliquc~; coiivninriis; pierre Lcroy clinnoine de Rouen iliii cil o vai il conc,il Ic plan rl cvnrit la ye,qu du cnfJ/o7icon cZ'Eqvcgne, scs principnin coll,ll~orntcur.; furcri1 d,icyiics ill lot, conseiller au Parlement, I~lorcnt Clircstitln ancien prEccplcur de 1lcnri dc iynv;irrc, Sicoliio Rapin, gr;~ntl prO\Ct dc 1,i corinhtnblic, l),~sscrnt profes~cur clc pliilosophic et Picrrr Pilhori lc jiiri~consullc Emincnl Ic (16- fenselir dc l1lCg1ise G,illicanc. Ce Stil en lJ!)::, qilclrliicc nioiq h ;wiiic avant I'cntrec dc Tknri IV h Paris que f ~ i t iniprimC h Tours, lc cntholicon : l'nnnec suivantel or1 ajouta h cette brochiire qiii i;'riinit quc quinze fcuil1cL.s : Abrege des e l a t ~ de ln fr2jue, et le tout re jut le nom dc S Y ~ L I R E MEXIPPEE, cri SOLIVC-

nir des satires de T'arron, l'auteur latin qui a \a i t donni. lc nom de ME- ~rippee h ses satires cntrcm&li.es de prow et ac versets fig~irnnt sous ce titre en souvenir de MCnipph, disciple de DiogBne, r6putC pour son liiirneur rail- leuse et l'indepcncimce c'niq~ie de son caractCrc et de son langage.

Ln Vwtu d u Cnth l i co ;? cle\cloppc cette pensee, que quelque ricieux et deshonore qu'on soil, on clclient pur et considGr6, par cela scul qu'on entre dans la Ligue.

Cette prc1niPi.c p n r l i ~ (le ln hIenippdc nous f,iit \air qiic pendant Ici prB- pnratifs fails ni1 Louvre pour la tcnuc de% Etats, (1ei11 chnrlalnns, l'iiii cspa- gnol, l'nutrc lori-nin larilcnl cliacuii ln ~ c i . l n rlo leur clrognc du catl~ulicon : cette pi~rtic t l f l~u te par 1,1 description coiniqiic d'iinc burli3squc pi c)c'casion (le Ligiicur.;, tlbpiit6i ail\ Etnts gikni.rnu\; ; cllc n 'wl pour niiisi tliitc q ~ i r le Prologiic dc l ' ~ l ~ r C ~ t 5 cles Elal.; tlc In Lige ; piiii cc sont Ics sr!jcl.; ccns6s ~cprkscril6s siir 11~s Iapisscrics, don1 c.;L tcricliir ln snllc dcs Etnls. (:P.; wjrt.; sont 1)icri ciilciitlii, inixqiiiaircs, cc son1 tlcs nlli.gnlions iroriiqiic~*. tlci por- hils-c1inr;ci tlci f,iit.; r6c~tvl.;, snlirt' crocllc r l mordmlc de 1,i coiitlriilr

principnu\ tl6piites 1i;ricurs. Uii cliapil rc liiiilo dc l ' o r c l ~ ~ ~ ~ I O W /CC x h n c e r , il r4t nqiini'io~i110 (1';ill~i;ions

el dC i)l,ii~nntcrics 1111 pcii criicq pciil-i'lrc, mais plcinci tlc iii;ilicc.. Les OrXk~irs y p ,~r lcnl 1nnli)L cc u n air si;ricii\, tnnttit h o u f i h , nini.; qui m0nLi.c toiijniiri lc l ~ o n l (le l'orcillr, c'cal U-dire le iilol~ilc tlc.; soiirtlci ililri-

( T C pcrsonnngcs qiii SC soiii'icnl (le 1,i religion, coinmc ?oz poit$o,z d'une Pomnc, mais q ~ i i vouclrnicnl Iicii prcnclrc part au\ dCpouillcs clc 1~ lkmcc.

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416 REVUE SPIRITE - F

Toutes les harangues de la satire hfenippue sont des parodies fort reussies le trait porte juste et la verve comiquey clChorde.Le Fitriscoronnt o p u ~ , la harangue du Ligucur d'hubray, harangue prononcc5e RLI nom du Tier, H a t : l'liistoire de la Lig~ic y est esquissOc a larges traits rapides energiclucs et pleins de pittoresque ; c'est un morceau de haute vercc qui respire plus ardent patriotisme, uni U unc sninc raison. L'orateur y hitjusticc: clcs pr8lcntions du roi d 'hpngne et de la maison dc Lorraine, dorinc un tablenu tlcs maux qui desolent 1c pays cl surlout Pczris, enfin, se mettant du cd tk du

wzanche (commc disait dc Moriiy), il cvnlte le courage, la bravoure ct ln cl6nicnce du roi dc Navarre et propose commc coiiclusion, qu'on aille lui tlemander la paix (1).

La Ligue a e1C diversement jugee ; au xv1rC sibclc elle a ele condamil& par Bossuet, au xvrii' sikclc. ridiculisee et fletrie par Voltaire, enfin au xtxe siecle, dans une page des plus remarquables, M . Jules Simon nous montre la Ligue sous un nouveau jour qui nous parait etre le vrai, c'csl-a- dire comme le produit de l'excilation saccrdotale servant les vues ambitieuses de la papaute (2) : a Depuis le moyen agc, dit cet auteur, le pape ne se regardail pas seulement commc le premier pontife de la religion, mais comme le representant et le vicaire dc Dieu sur la terre. De ld, & ld monarchie universelle, il n'y aT ait qu'un pas; le pape le franchit en theorie et ne rnanqua pas une occasion de conformer autant que possible la pra- tique & la theorie. Il delia les sujets LI serment de fidelite, ota et donna des couronncs, prit avec les rois des airs de maitre, quand les rois voulurcrit bien se laisser faire. Les lh601ogiens et les predicateurs ne cesshrent d'affirmer cette monarchie universelle qui, en soumettant tous les rois nu pape, semblait ne se soumettre qu'a Djeu. Lorsque Panigarallc prBchn (levant Charles IX, un mois apres la Saint-Barthelemy, son sermon, apologie enthousiaste dcla royaute et (lu pouvoir royal absolu, concluait h la suprk- inatic du pnpc qu'il elevait au-dessus tlc tous lec rois du monde, SLIP"@ tut t i ~.e,qi de l mundo; cl cc ii'klait que de la logique (3), on parlait ainfi au roi dc Francc dans son propre palais. •â

Lc curO de Saint-Gervais, le nomm6 Guinccslrc, appelle IIenri III criipoi- sonneur ct assassin; il d6clarc cn outrc (( qu'on ne lui cloil plus rciidrc obt5issancc •â. (Sermon du 2'3 dCccmbrc 1588.)

Peu de temps aprirs, Guiilcestrc raconte cn chaire, K In vie, gestes cl

(1) J U L E S S I M O N , Libertede conscience, p . 91.

(2) CH. LABITTE, Les predicateurs de ln Ligue , p. 10. (3) CH. LABITTE, De la democratie chez les predicateurs de la Ligue, sous le regne

de Henri III et de Henri IV, 1 vol. in-go, p. 45.

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J O U R N A L U ' I ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES 417

dc ce perfide tyran, Henri cic Valois, l'empoisonneur (1). Un ancien recteur de I'UniversitC, Boucher, cure de Saint-Benoit, ecrit un livre ( 2 ) dont la conclusion est celle-ci : C'est un tyran (Henri de Valois) tout le monde a le droit, le deloir de Ic tucr •â (3). Ce qui arriva en effct.

La Faculte dc thCologic avait procliiinc ln clkcll&nce du roi, une immense procession parcourt les rues dc Paris cn crjant : Dieu dtcigncz 13 race des Valois II 13).

Tous ces cris, tout ce soulbvcment du clerg6 indiqiicnt d'une facon fort nette la haine qu'il portc contre un roi qui nc sait pas Ecrascr les huguenots et qui ne favorise pas suffisarnmcnt la cnusc et la supromatic papales.

Il semblait que l'nvbnement dc Henri IV dut amener un apaisement chez les predicants, bien au contraire, la fureur augmente contre ce roi huguenot, qui n'avait abjure le protestantisme qu'afin de monter sur le trone. Bien que le pape eiit recu en grace l'ancien calviniste, l'ancien chef dcs huguenots, les injures redoublerent dans les chaires clericales, contre l'homme qui avait vaincu la Ligue, et ccla a un tel point que le roi se vit contraint de rendre un edit qui condamnait les prkdicatcurs coupables d'injures envers le souverain, a avoir In langue percee d'un fer chaud (4); c'etait le seul moyen d'empbcher toute recidive.

Voici quelques passagcs d'un sermon d'Aubry, cure dc Saint-Andro-des- Arts, ils serviront ;i edifier le lecteur sur le ton employe par des ministres de paix et de tolerance.

Dans un sermon du 15 avril 1591, ce digne et excellent cure s'exprimait ainsi : (( Mes amis, si jamais ce mechant relaps et excommunie entre dans Paris, il nous ostera notre sainte messc, fwa de nos eglises des estables a ses chevaux, tuera nos prestres et fera de nos ornements des chausscs et des livrees a ses pages. Cela est si vrai comme est vrai le Dieu que jc vais recevoir et manger n.

Le rn6rne Aubry flt une procession pour <( prier saint Jacques le bon saint de donner son bourdon sur la t6tc U ce diu1)le de BSarnais et de l'escrazcr la devant tout le monclc. •â

(( Jc voudrais, disnil Bouclier, l'estranglcr de mes dcus mains. ))

Le incnic Boiiclicr Ic raillail dc sa conversion, mcttnnt le doigt sur In - -

(1) BOUCHER, La vie e t faits notables de IIenri de Valets, tout al; long, sans en rien ~eqhrir, ou sont contenus les trahisons, perfidies, exactions, sacrileges, cruautes et honte de cet apostat et hypocrite.

(2) LABITTE, pr6dicateur de ln Ligue, p. 89.

(3) Ibid. , p. 45.

(4) ISAMBERT, AW. lois francaises, ~ O M E XV, p. 102. 17

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418 REVUE SPIRITE - - plaie, il disait : K On l'a vu en la inesme heure huguenot ct cn ln I ~ I , & ~ ~ ~ ~

lieure catlioliquc ! Et puis lc voilh h ln incssc ! Et sonne tambourin 1 Tivc le Roy ! C'cst un paillard, un rcli~ps, un sacrilege, un bruleur dlOgliscs, corrupteur dc nonnains, sangiiinciire et fklon, cxcommunid, violatciw des lois dilines cl humaines n... •á Qu'on aigiiisc les poignards, disait un coirdc. lier ... C'est un blasphbrrie dc pcniscr que lc pape absolvc lc B6arnais1 (lisail un jksuite ; quand un ange dciccriclr~it du ciel pour inc dirc : ,: Itclqois-lc •â,

l'ambassade me parnitrait surpccte. )) Enfin, le cordelier (Sariil disait en pleine chaire : (( Il croit i l Dicil,

comme & ses vieux souliers ; ne sc trouvcra-t-il pas un Jzonnele homrnc. qui le tue. •â

On ne pouvait encourager plus oucerlcmcntle rhgicide, on i-ic pouvail pas .

mieux a1)soudre lc f~ i tur assassin qu'en lc traitant d'honnete homme. Il Iie faut donc pas s'etonner des tcntnlives d'assassinat ct tlc l'nssassinnt

du roi ; les jesuiles l'avaient trop bien prepar6 et depuis longtemps. Ce fut toujours un des grands cliagrins d u roi Henri IV de voir les nom-

breux attentats qu'on commettait sur sa personne; il n'en supporta pas moins de treize.

L'absolution du pape n'avait pas suffi pour le rendre sacre aux yeux des catholiques et surtout des jesuites. Cependant le roi affectait pour plairc aux fanatiques une minutieuse devotion. Il suivait sous une pluie battante. les processions ; il dotait Ics eglises, il protegeait les couvents et cepe~itl~iiil il etait bien souvent l'objet de tentatives criminelles. Apres Tjarrere et Jean ChAtel, on avait roui: en 1596 Jean Gueidori avocat d'Angers ; cn 1597, un tapissier de Paris; cn 1598, le chartreuv Picrre Ouin, de Nantes; en ltg!), deux jacobins du couvent dc Gand, Ridicoux ct Argier et le capucin Langloiq ; en 1600, Nico le Mignon ; en 1GW Julicn Guesdon, lc frere de Jcan; en 1N:A un prctrc C L un gciitilhonimc dc Dortlcauu, enlin lc 14 mai 1610, liaa:llllii(~ frappa mortellcment lc roi. On connnil tous lcs il6lails de ccltc mort p;lr unc lettre cClEbrc clc Mallicrbc (1atCe dii l!) iniii 1610, c'cst-a dire dc quclquCs jours aprEs la mort du roi, qui subi1 commc nous l'uvons dit plus l i i i~L treize attentats; n u ~ s i lc vcrt-giilant avnil bicn pressenti sa fin malliciircll~('.

Voici, en eirct, cc que nous libons dans les Minzoims clc Sully : (( Et hoil- vent s'en venait voir Sully, lui disant : Mon amy qnc cc sncrc nie cl6pliliL: (celui dc Marie de Morlicis comme rbgcntc). Jc nc scay qiic c'csl, niais lc

me dit qu'il m'arr i~era quelque rriallicur. N

•á II s'assied alors sur unc c h i h basse tout r6vcur et baltant clcs c10kl5 sur son 6tui de luncltes; il se k v c toul h coup dc sa cliaisc cn i'rcippnnf. tl"

scs rlcua rniiiiis sur ses cuii;i;ri; r l tlil : (( 1 ' ; ~ IXcu ! .le iiiourray ci1 ccttc ville

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 410 - et n'en sortiray jamais ! Ils me tiicrorit car je voy bien qu'ils n'ont cl'aiitrc

, remede cri lcur danqer que m a iiiort ! ,111 inaiitlit sacre, 111 seras cnusr dc ,, ma mort. 1)

En cffct. la reine Siit siicr6e Ic jeudi 13 mai il Saint-Tknis et Ir vcndrctli 1 4 dans la inatini.c, Ic roi disait aii duc (le Guise et il l~assompirrrc : (( Voiis nc me coinrioissri! pas cncorc, bous autres, mais jr moiirrai un dr c t ~ jours et quand vous in';inrcz pcrrlu, vous coririoitrcz :dors cr q ~ i c je villois et la difierencr qii'il y a de moi niiu aulrcs hornmc.;. •â

Et Ic m h c joiir, nous apprcntl llE.;toilc, Ic roi demiindc I'hcurc, l'cuempt lui rbpond qii'il <;tait quatre hcurcs, ajoutant : c Sire, jc vois Votrc Majcsti: triste et loutc pcnsivc ; il vnurlrait micnx prcndrc un pcu l'air, ccln la rejouirait. - C'csl bicii dit; cl1 bicn, faitcs apprbtcr mon cilrrosse; j'irczi h l'arsenal, \air Ic duc de Sully qui est indispos6 et qui sc baigne a ~ ~ j o u r - d'hui. 1)

Apres bien des hesitalions ercorc, il sort, et c'est alors qu'etanl rue de la Ferronnerie, l'embarras cause par une charrette de Soin, force le carrosse du roi a s'arrbter et que Ravaillac lui donne coup sur coup deux coups de couteau au cote gauche u l'un prenant entre l'aisselle et le tetin, va en montant sans faire autre chose que glisser ; l'autre prend contre la cinquieme et la sivieme costc et descendant en bas coupe une grosse artere, de cclles qu'ils appellent veineuses (1) n.

Tellc fut la fin dc cc roi qui eut la trc's grandc habilctk dc sc f;iire passer pour meilleur qu'il etait. Dans le chapitre suivant nous etudions cc que ce prince fit pour la liberte cle conscicncc ct contre l'intoldrance religieuse, aprus avoir 6th absous pnr le p p c ct avoir bti: cli.clar6 par lui roi de France et fils de l'l'?glisc.

( A suivw) . M ~ ~ t c r r s DE VEm.

Un micn ami (\lieu\ s tyk) h b2o11Lrfia1 voulant savoir pourquoi Ics csprits venaient si hcilcmcnt h Boslon, jc lui rcpontlis : L'h~lirl lr d e Jaco5 se trouve fixee lh, d'une manibrc pcririanentc ; il y a cenl :in.; uii briilnil les sorcieres et Cic dans cctlc \licillc \lillo piiritxinc, maintcnant oii 1cs cnccnsc.

Je suis ici aiiii d'inteinvir\\cr pcnrlaiit un moi4 nics clicrs d e l'autre monde, ma douzaine aiig6liquc ct d'aulrcs btrci; aimCs cl disparus. Ccttc joiii.;wice que je me donne clc temps h a11lrc, mc commurliquc CS I ' o r ~ ~ s pour con- tinucr ma route siir ccllc tcrrc of1 s(> lrouvent tarit rlc ~i1l l i .c~ dc 1,irmes.

(1) Lettre de Alalherbe, 29 mai l ( i i 0 .

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420 REVUE SPIRITE

Mon medium favori k Boston est Mme Fay. A ses seances les miens se materialisent et causent aisement. Ma fille, Josuphine, m'annonca a l'unc (je ces reunions que In prochaine fois on allait me surprendre. En eilet, d i y esprils se manifestkrent h moi sur a peu prhs cinquante,durant cette seance du 9mai. D'abord Marguerite, la plus jeune de mes filles parut, en me doil- nant un frais et gros bouton de rose jaune,elle me dit des vers en francais;

surprise pour moi, car, jamais avant aucun des miens n'avait pu s'cxprimcr en cette langue. Ma gentillette etait h croquer en me disant ces bouts rimes, et je l'embrassai chaudement. Jc l'invitai, apres coup, a m'ecrire ce qu'elle venait de dire; elle le fit dans le cabinet obscur oii SC trouvait le mhdiuin et m'apporta ce papier si envie, ou je trouvai ce qui suit, trt's bien 6crit et ponctui! :

A un pere. De ton amour, de tes bienfaits Recois, papa, ce nouveau gage; Si ton e n est satisfait, Le mien n'en veut pas davantage.

Cette effusion spontanee, inattendue, me charma, non pas par son murite litteraire. mais par son vrai caractere de nouveaute.

L'un de mes fils, Charles, et sa femme Purily, qui ne s'etaient jamais materialises a ce cercle, vinrent me rejouir les yeux et les oreilles. X. .... aussi apparut avec une prestance majestueuse et une belle toilette, ravic de me voir et contente de l'apparition si nombreuse de mes enfants. Elle assis- tait a leur venue chaque fois. Cette seance avec ses incidents intimes, fut pour moi une seance memorable.

J'assistai aussi a une seance chez Mme Stafford, ou les esprits masculins n'apparaissent pas. C'est singulier, mais c'est comme ca. Comme clicz Mme Fay les revenants viennent par deux ou trois a la fois, et souvent ils se malerialisent sur un canape, unc chaise ou sur les genoux des assistants, graduellement, et disparaissent tout a coup au milieu de In chambre. Lcl-lr volubilite en paroles et en action est grande, ct la lumibre dans laquelle ils apparaissent cst plus forte qu'ailleurs. I l . L ~ c i t o i s .

Le dimanche, 7 juin, A 2 h. 112 du soir le Groupe de l'Enseignement spirite dc RebTs s'est rendu en corps sur le dolmen de M. A. Picliery, fondateur du groupe. L'annonce dans les journaux de la localite avait produit son effet, cnviron 300 personnes se tr.011- mient rounies au cimetiere du Sud, pour assister a cette petite manifestation spirite. MM. Betsch freres ont parle du spiritisme, de ses avantages au point de vue mord et scientifique, et l'assistance s'est &paree, satisfaite et recueillie, en se donnant rendez- vous A l'annee prochaine.

LUCIEN HETSCH.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOG~QUES 421 y--

V I E N T DE PARAITRI- : LA VIVISEC'I'TON, ses dangers et sey crimes, par D. METZGER, ouvrage couronne par l a Societ6 francaise contre l a Vivisection (Prix de Mme la comtesse de Noailles).

L'homme a le droit absolu d'operer sur les animaux .iivants ou, quand et comme il lui pla'lt; ainsi parlent les physiologistes experimentateurs, et ils ajoutent : Point de

point de progres dans la science. Les &mes qui ont eu horreur toute cruaute, sous quelque masque qu'elle s'abrite,

tiennent un tout autre langage, et, au nom du sentiment, de la moi'ale, de l'humanite, reclament l'abolition totale de toutes les pratiques de l a physiologie experimentale.

Y aurait-il donc contradiction entre la science, d'une part, et, de l'antre. le sentiment, lamorale, l'humanith? Nullement. Le volume : La vivisectiott, ses dangers et ses crimes, demontre que l a science n'est, pas moins que le et la conscience, interessee a l a suppression de la vivisection dont le doveloppement, chaque jour grandissant, devient un veritable danger public. Des preuves aussi fortes que nombreuses etagent cette cou- clusion de l 'auteur qui, tout en reconnaissant l a haute valeur du sentiment, a cru tou- tefois que, pour avoir raison de ses adversaires, le mieux etait de les combattre par leurs armes sur leur propre terrain.

1 vol. in-80. - Prix, 3 fr. 50.

LES ORIGINES ET LES FINS (SUITE DES COMMCNICATIONS DONNEES AUX MEDIUMS F. H. S.)

La vie universelle

Nous avons dit que l'infinitesimale parcelle de souffle d'Unite empreinte de la plus minime tache de personnalite retourne atome dans l'espace. Nous vous avons dit que ce souffle, fluide divin, eparpille, est immediatement saisi par les mornes atomes des multiples degres de l'espace sombre et froid. Il vous est facile de comprendre, maintenant, ce qu'assurent les savants metapl~ysiciens qui trouvent le divin jusque dans les infiniments petits, que l'atome imperceptible est lui-meme un monde relatif puisqu'il sait, il agit, il se meut et pense! Pris isolement, l'atome se nourrit de la rage impuissante dont les fureurs le tiennent en perpetuel mouvement. 11 s'agite, eperdu, sans rectitude et sans mothode, communiquant a qui l'enserre ses farouchcs desirs, source du mal. Mais viennent, avec l'aide puissante des parcelles criintrices, les premiers groupements, ainsi qu'ils sont expliquiis dans In premibre partie de ces etudes, l'espoir renait et la ponderation commence. Les mondes se forment, les humanitos grandissent et s'elkvent, le progres scientifique et mora! poursuit sa marche ascendante, revelant aux peuples des mondes de l'espa- leur haute destinee.

Donc a la collectivite sont dus et seront toujours dus tous les develop- pements,

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122 REVUE SPIRITE --y

Oui, la vie est universell~ pi~isqu'ellc lient dc l'iiiccsiantc activiti., (Ip

l'etcrnclk e~tension, de l'immortel d6sir qric, scules, lcs TJnit6i poursuivent dani l'Infini nlcc cnlmc cl ban.; rloulcur, laissant nu\: pauvres voyageurs de l'cipacc l'iiiroh~rcncc fibvrcuv de lcur prkipitation dans l'idee commp dans l'action.

Les UnitRs, dans unc commiinc cntcntc, poiirsilhcnt la r6alisation (le cc desir de l'nbclolu cl rlii parhit, nc poiikant dislrairc clc lcur ensemble riirlicu\ Ic plus minimc ioiil'llc (le pcr.snnnalili: sans le rcjctcr, alome, cl,ins l'espace: lueur suprkme, fiiiidc di\in dont Li. plus impalpablc p,irtie sait ct se soli\ ien t !

'l'ravaillr~~rs dc l'espace qixi comprcncz vos origincs et percevez Ic bill & i~tteindre, vous devez Otre les apotres de cettc rclipion collcclivc et frater- nelle dans Iaqucllc git le salut tic toutcs les humanitos de l'univers; religion qui n'a besoin ni de prOtrcs, ni tl'autcls. Faites donc comprendre h vos jeunes frbrcs que nous somrncs encore tous druv dans le relatif qui sc rd t le pire destin sans l'aineliornlion due 5 nos cfforts reunis.

Qu'ils disent avec nous : (( arrierc ce stupide orgucil produisant les haines Furieuses; arriere ces jalousies insensees, source de toutes les hypocrisies; arrihre ces calculs odicuv, source de tous les crimes.

Snchez cnfin que cc bonheur aprbs lequel vous courez vient de l'klevation morale de l'etre, de la bonne organisation socialc qui en decoule et de 1'61an collectif unanime et pondere.

O Terriens! ne vous epuisez plus dans ccs courses folles ou vous lancer11 vos exploiteurs habiles. O humanite! dans le grandiose ensemble de la loi des nombres, tu n'as encorc trouve que le calcul, pbre de I'egoisme ; cherchc dans la collcctivit6 le secret de l'enigme et le pourquoi de tes lourdes e\is- terices : t u le trou\ cras dans ccs mots :

La solidariti: incomprise et in8coiinue !

LI3 UONIIINJR : Lcs eludcs quc quclqucs-uns d'cntrc vous on1 cnlrc- ~ r i s c s avcc l'iiidc et sous l'inspiration dcs Tnvisiblcs \eus ont l'uurni l'expli- ctition ln plus raliorinclle du grand problbmc dc l'klrc.

C'csl donc Ogdcincnt sous la dictCc clc scs inspiralcurs quc l'Iii~manit6 doil Ctudicr I'ortynnisation socinlc In plu5 proprc il lui assurcr le I ~ o n l i c ~ ~ ' auquel ellc aspire. CC l~onlicur qcra lo friiit tlc Ici. solidnrili: comprise praliqu0c. SCS elfelb sc m:mifcstcroril dans l'ordrc physiquc p2r lc Lriomplic de la scicnrc sur les furcc5 c~rnl~inCcs de ln p1aiii:te ; dans l'ordre rnorul par l'enlcntc r8alisbe des ctrurs ct tlcs ictclligenccs.

C'cst h cc doiiblc rCsiillat qiie nous clc\ons toiis conlribuer daris 1t1

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r JOURNAL D'ETUDEJ PSYCHOLOGIQUES 423 -

de nos forces, nous souvenant que le bonheur individucl ne peut ct nc peiit avoir clc raison rl'Ftrc nu sein d'one humanite regie par

les rnbme~ lois ct poursuivanllc mbme hut. En cffet, la vuc cle la souffrance et de la misbre de son scrnblnhle projettera toujours une ombre fatale sur la jouissance de l'hominc hcureus.

Qui dit honhcur dit harmonie. Donc, pour qu'une humanite quelconque atteindre au honheur, il ,faut qu'elle soit parvenue h Elablir l'har-

monie, c'cst-h-dirc l'equilibre, sur tous les plans oii ellc est appelde a evoluer :

Plan physique ou mnttlriel, plan moral o ~ i inlcllectucl, plan spiritilel. Pour etablir cette harmonie, cleuu choses sont necessaires : l0 La connaissance des lois qui regissent ces plans ou modes d'activite. 2" Les pouvoirs requis pour y exercer une action efficace. Il est donc inrlispencable d'dtablir une entente parfaite cntre le monde

visible et 1c mondc invisible, soit pour connaitre dcs lois dont la cause premiere vous Cchappe, soit pour agir conformEment k ces lois.

Il resulte de ccla que vous avez besoin du concours des Invisibles pour penetrer les secrets du monde spirituel et quc les Invisibles ont besoin de votre aide pour evcrccr leur action sur le monde materiel.

O Terriens, nos amis et nos freres! entendez nos voix, repondez a nos appels1 mettons nos efforts en commun pour operer l'amelioration indi- viduelle et sociale de l'humanite dans laquelle nous comptons. Travaillons a dCtruire la miserc hideuse, les vices degradants, les illusions funestes sous lesquels gkmissent encore un si grand nombre parmi vous. Repandons partout la luinihre qui dissipera les lenhbres produites par l'ignorance et l'amour qui triomphera du dcs2otisme et de l'intolerance. Demandons pour tous la jusiicc, la liberti;, le bien-0tm. RCdamons des lois wges, baskes sur I'equitd ct assurmt Ic strict n6ccssairc h chaque habitant de la planete. Enfin, amis, unissons nos cit'orts pour poscr les bases d'une sociologie sauvcgardnnl Ics droi1.s de tous ct fmililaut ;:1 chacun le developpement intcllcct~~cl ct mord qixc cornporten1 ses I:,iculti:s.

Pour oblcnir ccs bons ri:sultnls notrc concours vous cst acquis. VCLICZ donc h noii.; sans c,riiirilc cl siiils &':fiancc ! Par unc obwrvation rigoureuse, par iinc voloillit 1)icn tlirigbr, mct1ci;-vous U mimc (le reccvoir notre inspi- ration d'unc manich profitalilc. Pour ccla, apprcncz it degager cette inspi- ration dcs illusions trompcuws produjtes par les elCmentaircs qui vous entendent pour n'cn gardcr quC les pures ct scrcines clart6s Bmanant des groupcmcnts supCricurs dc nos dualites rcspeclives. ( A suivre) P. H. S.

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424 REVUE SPIRITE

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CATIIOLICISME ET SPIRITISME (1) Tire du Sphil~x d'aout 1891.

Laquelle des deux doctrines est la plus capable de vivre, celle qui peut se maintenip devant la raison aussi bien que devant la revelation et devant la science ; ou celle qui exige la foi absolue et sans contrble? Au disciple d'ri. Kardec, J. Jesupret, auteur de l'ouvrage qui est devant nous, la reponse n'est pas difficile : c'est le Spirbitisme.

En vingt courts chapitres, il passe en revue tous les dogmes de la foi catholique, examine leur valeur logique et ethique, les critiques au point de vue de la science natu. relle actuelle et les compare aux idees rationnelles que donne la doctrine spirite, sur les problbmes qui sont le fondement de ces dogmes.

Le resultat de cet examen est celui-ci : La doctrine qui, sous le nom de catholicisme est pi&entee encore aujourd'hui au seuil du xxe siecle comme la vraie foi, est cornpldte- ment fausae, tout $ fait opposee a l'idee du christianisme, L'avenir appartient au Spiritisme qui seul nous revdle la verit6 au point de vue scientifique, philosophique et religieux, et n'est autre chose que la foi chretienne purifiee et spiritualisee.

La critique de Jesupret est toute simple, comme on Ic sait; c'est un jeu d'enfants, que d'attaquer les dogmes religieux catholiques au point de vue du bon sens: mais le u bon sens r, a-t-il une voix dans la solution de questions qui n'ont pas ete posees par le catholicisme, dont il ne peut jamais concevoir le vrai sens?

La bonne intention de l'auteur, de repandre dans ie peuple cette doctpine qui con- tient beaucoup de choses exquises, excuse le plan un peu superficiel de son livre; point essentiel surtout, il est ecrit clairement, vigoureusement et avec simplicite; c'est une bonne aubaine pour la litterature spirite populaire. R. K.

Douai, le 12 mai 1891. Monsieur le Redacteur en chef du Journal de Douai.

J'ai l'honneur de solliciter de votre obligeance, l'insertion des lignes suivantes dans votre estimable journal.

Dans son numero du 1 0 mai dernier, l'Echo Douaisien a l'article intitule : bildio- graphie, s'est livre a une critique acrimonieuse contre le livre Catholzcisme et spiritisme de notre concitoyen, M. J. Jesupret fils. Adepte de la science spirite, j e me permettrai d'opposer a la citation de Monsieur Desprez, archeveque de Toulouse qui nous traite dc suppbts de Satan, celle d'un prelat non moins Bminent, pour employer le langage du journal conservateur.

En effet, le cardinal Bona, ce Fenelon de l'Italie, dans son Truite du discernement dos

esprits dit : •á On a sujet de s'etonner qu'il se soit pu trouver des hommes de bons sens *: qui aient ose nier tout a fait les apparitions et les communications des ames avec les x vivants, ou les attribuer a une imagination tromp6e ou bien a I'art des demons. O

Son Eminence est dure pour ceux (lui croient que le diable est le seul auteur des phenomenes psychiques et les catlioliques de bonne foi vont etre bien perplexes en faCe de cette contradiction entre deux hauts dignitaires de 1'Eglise. Aujourd'hui, la science de

(1) Librairie spirite, 1, rue Chabanais, pria i fr. 50.

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,e:lc p i t i v i s t e a rclegue dans le damainc de la legende, Satan e t sa cohorte lnte en meme tcmps qu'elle etudie serieusement l'occultisme par la methode aentale. de nombreux savants, les W. Krookes, lcs R. Wallace, les Zoollner, les Hare, nontre scientifiquement l a realite des phhomenes spirites, e t ce mouvement tue journellement; las anathemes de llEglise n'empcclieront pas pius les comrnu- is d'outre-tombe qu'ils n'ont empeche jadis la terre de tourner. . Tournier A fait une brochure en reponse LM. Despvez (librairie spirite);-il faut jour bien juger : O fr. 50. c. L. C A M B A ~ Y .

L'HYPNOiiSMlI:, LE MAGNIITISME, LA MfiDIUMNITC SCIENTlFIQUERlENT DEMONTRES

Par ARTHUR ANGLEMO MONT, brochure de 100 pages, in-83. - 1 franc.

L'auteur de l10mnitheisme, a qui nous devons deux abreges de cette doc- trine philosophique nouvelle, et qui a publie aussi Ue Fractionnement de rlnflni, tome premier de son important ouvrage, vient de ddtacher du tome deuxikme, en cours de publication, la brochure que nous annoncons aujour- d'hui. Il y etablit les lois de l'hypnotisme, du magnetisme et de la medium- nite.

Selon lui, l'hypnotisme ne peut etre explique sans le secours de I'Ame, qui n'est pas un pur esprit, comme on le croit generalement, mais un etre organise non seulement pour engendrer la pensee, mais encore pour la faire rayonner exterieurement a lui et la communiquer aux autres etres avcc lesquels il veut entrer en relation. De la, le rayonnement de la volonte hypnotique, dont l'ame est le foyer.

uteur assure, dans son avant-propos, que les causes determinantes du etisme ne sont ghure micux connues. parce que nous ne savons pas

nous rendre compte des conditions d'existence de l'ame et de son action dans l'exercice dcs phenombncs magnetiques. Les merveilles du magnbtisme demandcnt aussi, pour btre accomplies, l'intervcntion de l'hme, mais @ale- ment celle d'un deuxieme corps (le pbrisprit), dont In brochure que nous ktudions demontre l'existence.

La mediumnite est le licn clc communicntion entre I'hommc et ceux qui ont quitte ln vit humnine; elle eupliqilc la survivnrice dc l'ilmc nprbs In mort du corpq.

En' effet, les phenombnes qui sont la consequecc de ces communications apportent avec eux In preuve de I'euistcnce d'intdligcnces invisibles qui lcs Produisent. Mais comme I'iiitelligcnce est in separable de la pcnsee et que celle-ci ne peut appartenir qu'h l'lltreiqui la fait valoir d'une mariibre inten-

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1 436 REVUE SPIRITE

\ tionnelle, comment alors n r pas rcconi1,iilrc la p r i v n r ~ de cet Otrc

Ou il produil rie, tiitc; qui ilel icniiciit inr\plicnltles sans s,1 p n r t i ~ i p ~ t i < , ~ ~ ! Et puisqiic le- iictr; intclli:rnl.;, ninqi rn:.ciitlr0~, ; ippnr,i iwnl indi:pcndunts de toutc inlcrvrntion corporelle, il Ciut donc conclure ici h l'nctioil I'~,, survivnnl au c o r p ~ .

L'nutrnr tl(imontrc, rl'nillciirc;, qiic Ic corps: n'est niit re ch os:^ qii'iin mkcn. nismc ciiti2~rrmcnt inerte par liii-mCmc, qui ne doit $011 nctiviti. coiitinue et Ic fonrlioniirmcnl dc se% tlilcrs oig~iiic\, qii'h h p r b ~ c n r c d'une ~ i i i i i ; s ~ ~ ~ ~ motricc particlilifire qui rt~\icIr P I I 11ii et qui l ' i in im~.

S~i i \c l l l Ir.; principes gc;nbrnii\ snr I'oriyine r h fluides flc(z'fs, chapitre hicn important qiii qe rcconimnntlc surlout nuu liommas dc, science. On y voit qiie lc foscr tl~iqiicl kmane la puiwance n'impiilnon des fluides, est toujours u n foyri. oii rksiilc la %ie, sous quclquc forme que cc soit. L'homme, l'ani- mal, le vbgClal. lc minCral sonl, il tlcs titrcs divers, producteurs rlc fluirJcr.

Blais, pour produire rlcs fluides, l'aloiilc, minbral, spbcifions-le, doit etre cn possession, nussi bien que l'cime I-iumnine, q~ioiqiie h un degr6 iiifiniinent infhicur , d u principe de vie inseparable dc l'Stre, ct qui exprime qii'il est egalement time elz sof , puisque la vic ct l ' h m nc sont qu'un.

Nou.; voici arrive a l'etude de l'hypvotirme, que nous trouvons rli~ise en hypnotisme organique ct curatif, hypnotisme communicatif et hypnotisme mental. La place nous manquc pour cntrcr dans le vif dc chacune de ces divisions exposees avec mbtliode, clart15 et logique. On y retroiive. comme dans toute l'muvre, cette loi clc s6rie qui n permis h l'auteur de decouvrir les relations d'etre h Ctre, drpuis l'al6inc minerd le plus impercrptiblc jus- qu'nu plus gignntcsqiie des solcils. T, liypnotismr, h qcs yeux, n'c4 pas le privilbgc excluiir de l 'homme; il nppnrticnt, d'iinc innniere grarliibc, il tous les ktrcs de In nature. Un ol)jcl brillaiil hypnoti.;~, les w'y$t.iu\ rrnicrmcnt des e s p h 5 clic/; lequclles 1,~ propri916 soporifique I~ypiioliquc nppnr,iil nvcc plris dc puissnnrr encore qiic clle/: lcs niinemu.;. N'cil cqt-il pns qui provo- qucnl tlcs l~~xlluciiinlion~ r t tlcs i+vcs?T,c scrpcii t liypiioliw l'oiscnii, l'r)i.;cnu de p r ~ i r c\crrc lin pouvoir nii,ilogiic polir s'cnipixrcr de ici; \icLimr\; cdin l'linminr liypiiolisc l'lioninic p,tr 1;i piii,<;;nnc.c dc si^. \olonlb. Celle \o~olltb tltb l'liypnoli~iiic l i i i i i i ~ i i i i se iii1)~Liluc iiiipUraliveinri~t il ccllc tlr ~ ' I I ~ ~ ) I I C I ~ ~ ~ ~ ~

rlr iniinii~rc 11 ,iiiriiliilcr loiilrs lc.: i~iiprc\~-ioiis, Loiilcs les p e n ~ i ~ , , iic c('lui6 ci, ct ii. lc, rc~iiipLic~r le.; imprc\~ioi i i r t Ics prii\Ccz qiii lui aurniil dB suggbrbes .

Dan4 le v~n</ncXwu7, di1 c~onlrairr. ln \oloiilb (lu mn:_;~ibti\ciir \'njoiilnnt ccllc (lu m,ignetiik coinm~mde h celle-ci \ ,mi 13 siipprimcr, n u g r n r i i i d la cluirvoyance d u sujet clc s i proprc cldir\og m c c , cl lui l,iis.;,int s o u ~ ~ ~ l l sa

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devant fi

qu'il ch ce qui, renferx les devc

Le ch teur s'e dant qu tion rat par la p dirigear ferents

r J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 427

G e t e lihrrte d'nction. C'est ainsi qiir crliii-ci pourra voir h distance, non ' CO d'une manierc ficlive (cnrnmc I'liypnolist~ qui ne rcqoil qu'une lrans- l pfls -:,qion de penscc), mais diins Loul c leur rkilitb, les cItv6ncmcnLs qui se pro-

, les contrcks qui lui ?ont inconnues ct qu'il tlkcrira avec fid6litC. , la mediumnit4 qui, d'npres l'aiiteur, proctxlc du magn6tisme et de tismc et clc~icnt lcur compI(:mcnt siiptiricur, est trait& 5. son lour e rare coinpdtcnce. ,ordant cette dtiidc, Arlliur d'A2nglcn~ont s'oct:iipc tl'al~ortl du spiri- n g6nBrn1, dont il scliilc 1c.i origirics, constntc l',ictioii el appriicic les iences nloralec II est heureu\ de I'importancc considdrable qu'a prise ismc tir, nos jours, mais il desire le voir soumis plus que jamais h la he de ses causes primordiales et nu vonlrole de l'observation rigou- e ses phhomones. 12eazc serznire des m6diiimnit6s r i 6th dressd par l'auteur, qui ne recule aucun travail pour i.tahlir m6ll-iotliqucmcrit, scientiliqucment, ce crche a d6montrer. Ce tableau devient la table des nlatikrcs de tout dans a trait a In mediumnite,' car aucun des d6tails qu'il ie n'est laissC dans l'ombre, et l'argumentation les explique tous en :loppsnt. apitre lc plus intkressant est sans contredit celui dans lequel l'au- lbve a la reclierche des causes de tous les phPnom&nes spirites. Pen- e nous experimentons les fdits, cherchant a en donner une euplica- ioiinelle qui nous Bchappc quelquefois cncore, Arthur d'Anglemont, uissance de l'analogie et de l'intuition, en arrive h preciser les lois ites de ces phGnomEncs, 011 s'nrrelera la figure qu'il donne des dif- groupements d'atomes constituant les dilldrenles malibres, et qui

explique le passage des csprils il travers Ics plus 6paissi:s niuraiIles. Nous nous associons de grnnd cceixr il cetle peroraison dc l'auteur :

Comment, dit-il, nier des vi:riLes que chacun pourra vhrifier soi-morne Cluand les corniriunicalions inlcrmomdaines auront peilCtr6 dans toutes les f~milles, oii Ic soiivrnir clcs diers absents icrn iiaitrc lc culte cles kvocations, qui les ram(:iicra nu iililicu di? cciix qu'ils nimcnt ?

(( Et tandis qilc Ic mal s'clr,iccrn pPii il peu sous I'infliiciic~c de.; siiliitaii.cs conseils tlonnc':.; par ceil\ qui ilc\icndronl les tl irc~cl~iiri dc ln fiiinillr, et lui enseigneront les voies (lu 1)ir.n. du juitc ct du vrai, lcs c . m ~ c i c n t v se inon- h n t rncillcurcs cl plus piliaes, ouvriront sur ln tcrrc 1'ci.c tlc f6liciti. qui rial-

de l'nccorcl harinonieu\ ilcs cimes cl qui se traduirii par le boiiliciir pour tous. •â LA RBDACTION.

~ -

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428 R E V U E SPIRITE - JfiSUS DE NAZARETH, in-80 de 406 pages, avec une belle cnu foi.te,

Prix 8 fr. (Tire de la Kevue diplomnliyue.) Cet ouvrage, dont le titre seul suffit h vaincre l'indifierence, sera, sans

contrcdit, l'une des les plus considerables du sieclc; et nous ne serions point surpris qu'iI contribuAt 5 faire deriver le ctitholicisme dans des voies nouvelles. .....

La prcmiEre partie de l'ouvrage s'adresse pnrticulibrernent aux brudits; ellc constitue un veritaldc travail de benedictin. Jamais l'histoire dcs ori- gines du christianisme n'avait ete fouillee avec un aussi grand luxe de citations, meme par les theologicns de p~ofession ; mais, h l'encontre de ces

..... derniers, la lecturc est interessante d'un bout h l'autre ; quel que soit le sujet qu'il traite, le style de l'auteur est toujours seduisant, et tient I1imn. gination en eveil ; il a l'art de revetir du coloris le plus brillant les digres- sions en apparence les plus arides et de communiquer & ses lecteurs la chaleur vivifiante de ses propres impressions.. ....

Paul de Regla est cloue d'une grande force et c'est par la principalement qu'il seduit le lecteur : son livre est vecu; on devine qu'il a eprouve les sensations qu'il depeint; il sait convaincre parce qu'il est convaincu lui- meme, et l'on sent qu'il croit tout ce qu'il ecrit.

La derniere partie de l'ouvrage s'adresse plus particulierement aux mede- cins, aux physiologistes. Les principaux miracles et, entre autres, la resurrection de Jesus. y sont expliqu6s par l'effet des lois naturelles, par l'emploi du magnetisme et par des considerations anatomiques et physio- logiques que viennent corroborer le texte meme des evangiles.

Quant aux ecrits attribues aux evangelistes, l'auteur, sans attacher plus (l'importance qu'il ne convient h l'anachronisme des dates et h l'authencite des manuscrits, en montre les cotes defectueux et il traite assez cavalikre- ment les apotres que l'l$$ise a canonise, mais qui, selon lui, ont usurpe la reputation que d'autres disciples plus obscurs auraienl mieux meritec par leur devouement qui ne s'est pas dementi jusqu'au Calvaire, et meme nu-delh ......

L'auteur nous fait toucher du doigt et admirer tout ce qu'il y a dc simplet de bon, de noble, de grand, de gbnereux dans Ic heros dont il a entrepris (le refaire l'histoire autrement qu'avec (les legendes apocryphes ; et qui nc ccsse de repetcr partout ou il va, et de vingL maniores difierentcs, qilc ln formc n'est qu'un accessoire et qu'il n'y n rien de respectable et de jusLe que le naturel, la simplicitb, la sincerite ct l'amour du prochain ......

Voici un passage du livre ou l ' u t eu r trace de main dc niailre le portrait de JBsus :

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3 0 u l l N A L D'ETUUES PSYCXOLOGIQUES 429 /--

w jesus avait alors trcnte-trois ans environ, il etait dans la plenitude de

facultes pl~ysiologiques et psychiques. D'une grandeur un peu au- : dessus de 13 moyenne, les opaules assez larges, la poitrine legerornent bombee, In taille mince, et lout le corps d'unc purcl6 de lignes irrepro-

,, &able, malgr6 unc maigreur asscz prononcee; il representait bien le type alerte ct vigoureux, quoique delicat, du juif Syrien, encorc assez ,epandu dans les cnvirons dc Nazareth. Sa physionomie etait emprcinte

,, [l'une douccur remarquablc, et Iri. pure16 des traits etait rehaussee par une ,, plleur male, h la tcintc lbgbrcment bronzec par le hiiilc; son front etait , large, d'unc 6levation ordinaire, mais un peu renfle au-dessus des , p$obes oculaires. Son crhne, qui reflOtait il lui seul toute In hautc (, valeur intellectuelle de JCsus, etait symetrique dans sa forme arrondie , et cilargie dans les temporaux; le sommet tout developpe qu'il etait, 11 ne se terminait pas en pointe comme chez les fanatiques, mais 1, s'arrondissait en une courbe des plus reguliBres pour rejoindre le 1, cervelet dont la hase. siBge de tous nos instincts, etait assez prononcee, II tout en se perdant graduellement et harmonieusement dans 'L'Bpaisseur a du cou. Ses cheveux, d'un chatain clair, qu'il portait trbs longs, comme 11 les Esseniens, etaient un peu ondules sur les tempes et sur le sommet du (1 front, et se terminaient en nombreuses et capricieuses frisures, sur les (( epaules. Les oreilles finement et ~ligoureusement ciselees, etaient petites a mais bien detachees. Ses sourcils, bien dessines, bien arques, etaient I( separes de la racine du nez par un pli vertical, suffisamment creuse pour (1 indiquer tout a la fois le travail considerable de la pensee et l'existence •á d'une volont6 puissante. Ses yeux, d'une moyenne grandeur, mais bien (1 fendus, ombrages par dcs cils chatains, Iongs et soyeux, un peu enfonces (1 dans leur orbite, etaient d'un bleu gris, dont la leinte se modifiait, suivant " les impressions de son ame, pour presenter des nuances allant plus par- u ticulierement vcrs le bleu ou le gris chiltain ; Ic rcgnrd, dans son expres-

sion gbneralc, 6lait d'une douceur charmante, un pcu pcrdu dans le '( vague dc ln r0vcrie; mais lorsqu'il s'animait, lor~qu'il dcvait projeler

toute la tension de volont6 qui 6tail en lui, il devenait al)soliimcnt Sasci- natcur, d'un Oclat Ctonnant ct d'une pCn6tration qui cn rentlaicnt la

l( puissance insoutenable. Lc nez, aquilin, plutot droit que courb6, SC fon- '( dait dans dcux narines, donE la mobilite Ctait prcsquc iiussi grandc quc "elle des regards; Lcs pommettes etaient un peu saillantes, sans ricn " d'aigu. La bouchc admirablcm~iit dcssindc, tout ombragec qu'elle utait " par une moustiichc assez Cpaissc, d'un clihtairi clair donnant sur lc roux,

etait un peu grandc ct apparaissait encadree par des luvrcs clinrniics,

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430 REVUE SPIRIT^

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(( asscs: prononckcs, d'uiie superbe carnation. Les dcnts Claicnt trFs hlnn. (( ches, d'uiic forme r6giilihc ct moyenne. Le menlon wsrz coiirt, sufr,, (( sammcrit prunoiicu, 6tnit plutdt cnrrt': clnc rond; quant h In l)arlw, 'liil il (( portail d'iinc moycnntl grniidcur, 19gbrcincnt sopnrkr du mrnlon,

i h i t (l'un bloncl clihtiiin, donniint 6gnlcmenl sur Ic roux; (:oriirnp la (( mouqtavhc, clle Clnit un peu TrisCe.

(( Lcs niniris ncrpciiscs cl moyennes, plus blanches c~iic ne le comportait (< la vie de Jesus nu firarid air, s'cflilnienl pour sc tcrmincr on des cutrfi, CC mitCs ungu6alcs un pcu spntuli.cs, aux ongles 1)icii pl:intk, d'uii rose v tendre.

(( Lcs picds, vi.rital~les pieds de race, chient plus longs qile courts, a minces et cambres.

(( L'allure gen6rnle fitait grave; d'une dislincti~n suprGmc, avec ce j e ne (( sais quoi de grandeur indolente et insouciante, qui donne U l'Arabe. mbme CC Ic plus pauvre, ce cnrnctbre de nohlesse un peu blnskc et mkpriwte (c qu'on ne peut rencontrer 7'11 1 eurs. •â

N~~CROLOGIE: M. Timole'on Jaubert, l'un des plus savants, des plus integres, des plus modestes magislrnts que le tribunal de Carcassonne ait eu a sa tete, est decede a Carcassonne, le 4 aout, h l'age de 85 ans; cc jucte est dans l'erraticite, aupres de In logion de nos d6siiicarnes clont il groqsit les rangs; il reviendra avec ellc donner uiie impulsion veritable & nos doctrines pour micuv les gUn6raliser.

Avec L. Tournier, ce veritnblcnpotre, M. Jnubcrt n initik tous les I101iimcS

politiques de Carcnssonnc, tous les membrcs du barrcnu h l'aide dc $3

mediumnith piiissniile; il ol~tcnai1,pnr coupq L'rnppbs, (le trbs belles coinlnu- nications cl surtou L clcs fill)lcs qui on1 ol)lwu les prcniicrs priv niiu ,jclls floraux dc Toulouse.

Lcs spirilcs du monclc enticr connaisscnl M. .Iiwl)crl ct ses fnblcs, Ctlilec' par lui, cl r6pantliics par notre lilmirie ; clii~cun cl'cuv ntlrcsscra uiic l ~ ) l i n ~ pcns6c cct Iiuminr d'6lilc si s p p i ~ t l i i q u ~ , i~imnlilc r t bon, :L CC 14'. 15. S. vEnCri!, ausci h Si1 \cil\c si lionorable cl U son lili bicn-airna. Sur sn tnir1llct

M. Loubcrs, p rNdent (111 tribunid civil, n rentlii un 6clnliinl t6inoigii~if;' la carriere juilicinirc, aiil brillnnlcs qunlilEs (111 iiiilfiislrat ct dc l ' l io~i l i l~~ pri\C. Apru.; lui, hl. Lildcdioul, s ~ i i i ~ t e u r tlc I'Autlc, h'cst c\primi: aimi :

(( Au niornent dc uciiclrc il la terre l'ciiicloppc inortclle dc cclui qil i fu t Timolbon Jaulmt , j ' i i c~oi~ip l i~ uii t h o i r iarr6 en vcrinnl, nu iiorii di' *cS riornl)rcii\ iiinis ct j'cii titni, un. teriil apporter ici l'honiinnge clc no< :ilrcc-

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et la 1 et sur

(( L: qui pr

JOURNAL I)'$TUDES PSYCHOLOGIQUES 431

egrets et snliic~r unc t1crnii:i.c ibis cctle di.pouille qiii fut le snnc- l'nnc Iinuto inlclligcncc cl d'un iiol~lc ccoor. bci't Sut tl',ibortl nvowl nu. lx~rro~iii tlr! C,1rc~nisnniir qu'il Iionorii par :121.Devciiii plus tard ni;rr;i~lr,it. il occ~ip,~, ]wiid,int pliisicurs anriilos, ie grCiridc tli,tiiiction cl lin rultc coiisL,iiil cl,> l,i juqlicr, Ici fonctiuns presirlciil tlii tri1~uii:il ci\ il. Q~:,intl ,111~ i11t lii \wnncc (lu *iCgc (le nt, ce iibgc1. ~i i i i~ucl il n ~ ~ i i l clr, tlroil- i i ic~oiilc~t,t l~lc~, lut ntlril)ub h c. Quel rriiiw ,i\,iil ~ncrittl ii Inori , i i i i i iLcllLc tli,;rhccP,Jc 1,2 dirai Loi11 *c. Ce criin(., ~ L I ' A I ~ inoycri lige, cl inc\iuc. iin pcu plii$ Lard, il eut Ir IC hilclici., n r lui \,iliiL, gi:ic;c' J I I p roqrh tir, tcmpi. qu'un p,is+c- u'oii r w y d m h c cl iillC~iiicr par Li. croi\, d',~illciirs bien nlcrilBc, bgion d'honnciir. nom de Jnubcrl est inscipilrnble clc I'idBc dc 1,i doclrinc dont il a 6th infiitigablo cl fcrvcnt. Cette doctrinc Lnnl dkr ibc , sur Inqiiclle on n

b il (1Cverser lunt clc ritliciilc e l conlrta Inqiidlc oii n IancB Liiiil d'ann- , vous l'avez tous nommcc, c'est le spirilisinc. ic dirai cliw quelqucs inolq 3 l'cnc~onlro dcs crreixrs cl der prBvcn- ii s'cle~crit encore cominc lin niinqc niltoiii' tlc cettc siil)linle et con- croyance. Ln cloctrine y)irile c'cil l'affirninlion dc l'iinmortnlit6 de Lvec preuvci matericllcs noriibreuvs et indisc~itnblcs ;L l'appui. , t la doctrine de la plurrtliti: des mondes, Btablie d'nillcurs par la

science , et de la pluralith des existcnccs dans ces divers mondes appropri8s au degr8 cl'avanccrnent des Otrcs qui cloivcnt les liabitci..

4 C'est le progres indefini dans la serie sans fi11 des eui4ences, nlternntive- ment incarnees ct desincnrnbes, les prcrni&res plus pnrticuliErement destinees aux 6prcuvcs, chncurie etnnt lit consequence dc celle qui prccedc

)reparation IL celle qui suit. C'est I'nvancerricnt incessnnt par ln vcrlu toul par cclIc qiii Irs conLirnt toiilc.;: In Charite. L cloctrine di. In reincnrnntion a-t-cllc de qiioi ,urprendrc, meme cc~iu 'ofessent ln foi cnllioliqiic:~ Oiivrrs 1'8vnngilc :

(( .lCsui rkpontlit : En vCrit0, cn vilril6, jc voiis dis, personne ne pcul ? royaunic dc Uieu, s'il iic nnil tlc n o u v e m )) (Saint-.lcnn, chnp, 111,

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432 REVUE SPIRITE -- Y

moi et tant d'autres, nous savons que tu es 18, pres de nous, tkmoin des pieus devoirs que nous te rendons. Plus heureux que nous, encore aql;crvis a la maticire. tri nous vois, tu nous entends et tu lis dans nos caiirs, clans celui de ta rlignc conipagne qui l'entoura si longtemps et jusqu'h In fin de sa tendresse e t de ses soins devoues, dans ceux de les enfants qui te chb. rissaient, dans ceux d e nous tous qui connumes les charmes de ton amitie et daris la memoire dc qui tu vivras, jusqu'au jour o u nous nous retrou, verons. n

Aprbs ce discours, la foule s'est retiree silencieuse et Cmue. M. Pierre IIippolyte Deconninlc, ancien negociant, est d6ced6 Ic 5 noi~t, a

l'?igc de 83 ans; sa femmc, desincarnee il y a quelques annees, etai1 comme lui spirite convaincue. et tous les deux n'ont pas cesse d'enseigner notre science si consolante u l'aide dc la inediumnite; puisse cet honnele homme, apres les epreuves dernieres, vivrc heureux aupres de l'esprit de sa corn- pagne si scnsee, ai juste, qui aimait le beau, le bien et que nous venkrons tous.

M. Ernest Wydt s , ancien negociant, est decede le 14 aout dernier; ce grand travailleur si eprouve laisse une veuve et une nombreuse famille qui merite lc plus vif interet, chacun y est medium et sert la cause avec devouement. Nous adressons une pensee bien fraternelle a l'esprit de ce frere et zele propagateur de nos doctrines, mort a 54 ans, lorsque les siens avaient tant besoin de son prOcieux concours. Que l'ame de Mme F. MTydts soit soutenue et rkconfortee par ses freres en spiritisme.

LES MIRACLES ET LE MODERNE SPIRITUALISME L'un des savants les plus estimes du monde, le naturaliste et le penseur dont s'honore

l'Angleterre, SIR ALFRED RUSSELL WALLACE, membre de l a Societe royale, et l'un des plus convaincus chercheurs et propagateurs du spiritualisme moderne, avait edite le

resultat de ses investigations scientifiques, plus d'autres travaux sur le mome sujet imprimes dans diverses publications, en 1890-1891 ; notre librairie a fait traduire celte

de premier ordre, avec la permession da savant venerable et aime, avec le titre ci-dessus esperant hien que tous les spirites studieux voudront lire Russell Wallace, et

constater que ce prince de la science, apres le recit de ses recherches, affirme nettement les doctrines qui nous sont cheres. La lecon donnee aux occultistes et aux telepatlies, est de main de maitre, magistralement, et avec une haute sagesse, selon le viiritable espril de justice. . #

Beau volume in-12, carre, sur beau papier avec portrait de l'auteur : 4 francs, d l 0

5 fisancs. C'est une ccuvre de ma'ltre philosophe, celle d'un grand honnete homme. Le mots proclmin nous donnerons la critique, par le commandant Dufilhol, de MEM0'

RABI LIA, a u v r e d'Alfred Pioda, ootre F. E. S. Nous parlerons aussi du dechs de MM. Faure, a Alg.ci9, et Andre Boulens, a Beziers.

Lc Gerant : H. JOLY.

Paris. - Typ. A . PARENT, A. DAVY, suc~ ' , 52, rue Madame. - filephotle.

Page 438: Revue Spirite 1891

REVUE SPIRITE J O U R X A L MENSUEL

D'fiTUDES PSYCHOLOGIQUES

LES MIKACLES DU MODERN SPIRITUALlSlCI par Sir ILUSSEL-WALLACE.

Cet oii\ rage imporlanl du ceIe1)re naturaliste anglais, emule de Darwin cl meml~re du bureau de la Societci royale de Londres, depuis si longlemps reclame par les veritables chercheurs et le monde savant, nous l'avons tra-

1 duit avec l'autorisation de l'eminenl et venere Sir R. Wallace; cn plus, noiw avons ajout6 les travauv sur le inemc sujet (quenous avait signalesl'auteur), deux conferences qui donnent le caractere de grand philosophe k l 'honime universellement respecle, au naturaliste qui a fait ecole dans lc monde des recherches positives.

Ce volume in-8, S L I ~ tres beau papier, avec le portrait de Sir R. Wallace, est un ouvrage de luxe, une a consuller comme lc resultat clc tres longues et de tres severes investigations ; daris ces 400 pages, grand for- mat. les spirites lrouveront avec lcs plus hautes visees humanitaires 13 sanction de la philosopliie dl.lllan Iiardcc. C'est un monumenl caracteric- tique eleve a la grandeur du spiritisine ou d u spiritualisme moderne, un veritable \ olume (le bibliothequc serieuse (1).

M . A. Piotla, l'un dcs prolrigonistes d u spiritunlisme n~oderi ic c h e ~ 110-

voisins du sud-est, vient (ln pul~licr, u Jlellinzonu, un volume dc tlocuinents, qu'3. l'cncmplc des Memo~nbilien de E. 1-r. Pichtc, il a inliliilb Mcmurabilib, (( au risque de fttire jeter Ic5 I l ~ ~ t s cris auu latinistes ( 2 ) •â. Dans cc recueil. ou l'auteur a voulu s'cn tenir aux faits saillants, qui mbnent h l'induction par le cliemili le plus courl, l'muvrc de William Croolic~ tient la premibre el

(1) Grand in-8, papier de luse, 5 fi.. brocli;, 6 fr. rali6, port payb et ce port coUte

1 f r . vu le poids du volume.

(2) Note page 467. 23

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484 R E V U E SPIRITE

- la plus largc place : on pcut mi:mc dire que ccllcs qui suiient on1 plut oLl moins dc poinls (le contact a \cc lcs f ra \au \ du sa\arit nicn11)rc dc la S~ci( : [~: royale.

Lcs Ccrits spiritudiste.; de MM. Crool\cs cl Shury (l), cri rnticr ; dihi e~ l rn i l s dc ccu\ de Zollncr et tlcs r,ipporls (le la Sociihlb tlc tlialcctiq~~c de Loiitlrcs, ocubrcs ancieniics, il c-1 \r,ii, miis toujours (lc prcmicr ordre, tant que de no~ivcllcs r c c l i c ~ d i c ~ n'auront p;l$ t11:pni-i Iciir /one d ' ~ \ p l ~ ~ i i l . tion, conilitucnt ln parlie clocunlentaire, siii\ic, Iihlons-nous de lc t1i1.11, tl'unc t r is substantielle p o r t - f t ~ c clc M. l'iotlii.

Tl avnil, clcpuis longtcnipr, lriiduit tl'e~illiousiasnic 1cs Rcclzerclies W. Ir \

phenonr2nes du ~ S p i r ~ l u n l i s m e , dont il prCpnrnit la. rS6tlilion sous i'ormc riiuiii, euu1)6rrinte, lorsque parurent, dans les mCmoircs dc la SoriCLe des w c h , 1 ) -

ches pslychiques, les Noles sur yuelpies sea~?ccs avcc D . D. IIomc, pr8ci~l1 '~. ; d'une introdiiclion oii 11'. CrooLes coilfirmc ce que, \in@ nu< a ~ n i i l , i l avnil ecrit sur le m&me sujet. Ires fictions vides el venimeuses qui, e n Ilnlic comme en Prancc, pretendaient fairc de I'inccntcur du Tliallium et (Ir> 1,) matiere radianle, le jouet mortifik ct coi d'une petite fillc, il ne rc.;laiL plu-. rien. Bonne forlunc s'il en fut ; el hl. Pioda s'crnpresse de traduirc (2).

L'opuscule : Les tables ~ournnrzles, du professeur Tliury, auquel W. Crool\es attribue une haute \illeur scientifique, parut, pour la premiere fois, il y a trente-cinq ans. Sa recdi lion,qui remon te il deux ans, contient : Les erqx:- riences de Vallerys, d u comte d e Gasparzn, suilies d'un complement : Trmle ans n p r h ~ , de notes, e t d'une lettre inedile a un ecclesiastique anlericain, le tout in-extenro dans Mcmorabilia.

Le rapporl de laCommis4on dela Societe de clialectiquc cle Londres rcsic, parmi lcs nombreu\ 1ra1au.x dc m8me or drc, un document dc haute valriir par lc rioinbrc dcs t',lits allcstOs cl 1~ . diversite dcs systemcs a~~\ rquc ls il.; ont donne cours. M. Pioila cil a c\tr,iil, cntrc nulrei, lc rneinoirc (lu pliysiolo- gisle W. 13. Carpcntcr, - adversaire dc W. Crookcs, - rclatii' h ln c6rC1)rti- lion inconsciente. Cclte hypotlibsc rend complc d'un pclil nombrc clc cils speciaux; mais son auteur, en soulenant que, joinlc au\ mou\ciuciitq mu~culnircs automiiliqucs cnregistr6i: par I'apparcil Faraday, clle surfil expliqiicr tous 1cs phenornenei, cil n Leauc-oup cxnger0 la portCc cKcvdi\c

lle mhmc ordre Sul l'crrcur du comtc de Ga.;parin. Il faut, dit M. 'i'liurY,

(1) Prufes~eur de l'univci\,t? de Geneve. (2) Appunti d i alcune sedute con D. D. Ilonte. Voir Memordbilia, page 202. L'excel-

l en t voiuiiie de l a librairie psyclioiogique : Recherches sur le spiritualisme, contient tout ce qu'a publie Crookes sur ce sujet, sauf ce dernier opu~cule paru en decembre 1889 seu- lement.

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distinguer, dans le spiritualisme moLlcrne, hoi5 ordres dc plienomtiies : psychiques, spirituels. II. dc'(;asP~rin, qui a otudie arec succus

les premiers. s'e.;t trop hkte d'&tendre ses coiiclusions aux deux autres. C'est, obscrvc M. Piocla, une f u t e ;i laqurlle sont Jrus exposes ceu\ qui

Btudient ces faits d'une complc\ite saris paxille. Leur syntlihc est h i tc avant qu'ils aienl CU la pitience (le d v r c pas u pas tous les dedales dc l'analyse. Or, l'incluction, tirQc d'un c\amcii restreint, n'a qu'une porlOc limit&?. C'est unc avlicipcrtio m e n t u , - un prrjtig4, (lails le sens strictement .Otyniologiquc, - qui hient en son temps, et pcut Btre utile, h la condition qu'on l ' c 4 m e i n valcur vraie, el, qii'en,nucuii cas, il ne hsse obstacle aux recherches ult6ricures.

M. D. Mac-Xab, continue M. Pioila, nous en donne un n o u ~ e l exemplc. Il a, sous le litre : Etude e q ~ e r z r n c n t n k de quelques phenomknes de p c e p ~ y - chique (l), dcrit d'interessants articles au coui s desyucls i l dkcritdes expi.- ricnces qui servent de base a la theorie de l'Imonscieii?,i, agent doue de pensee, einanation de nous-memes, qui scrail l'unique c a u v des pheno- menes. Cette induction, 3 basc etroite, tient, dans la realit@, une place correspondante.

Quiconque a , de bonne foi, longuement et minutieuseinent, sui i i les exphiences meditinimiqucs cst de l ' a ~ i s du traducteur italien.

M. Pioda a emprunte, aux comptes rendus de la Societe de dialeclique, les declarations dc Lord Linsag-, de M. Eyre, du celebre ecrivain spiritualiste B. Coleinaii, du savant electricien Varley et du medium D. D. Home qui abondent en faits originaux nettement exposes.

Puis viennent les etudes (le Zcillner, professeur li. l'universite de Leipsick. Le tapage que provoqua en Ailemagne ln. publication de ses traites scienti- fiques, Wissenscha@Zic7ie Aiihnmcllungen, u 13 suite dc ses seanccs a\ ec le medium Slade, n'est pas encore oublie. Il a dure plus que Zdlner lui- m6me (2).

M. Pioda rend juslicc h ce savant, prompt il concevoir la 1 Brilti, irnprrtiir- bable dans sa manikstation en depit du scandale acad0rniqae, prouvant, avec uric ardeur d'apolrc, c1u.i moclcrnes reprcscnlants des scicnccs e\aet;es qu'ils cn mbconnnisscnt les principes, cl, par siiitc, nc p e u ~ c n t interpr6- ter ratiorinellcinent lcs donnbcs cxpQrirncnl:ilcs. Cm\-ci, par rq i r6sd les , s'efforcbrent dc le rclCgucr au rang dcs visionriaires, lorsqu'il poussa l'au- dace jusyu'a appliquer h l'blude des nouveaux plihombnes la melhodc strictement scientiiique. \

(1) Dans le Lotus, revue theosophique qui a cesse de paraitre. (2) Mort en 1882.

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436 R E V U E SPIRITE - C'est dans cet esprit que Zcillner a ecrit ses traites sur La i l ' l e t a p h , y ~ i ~ ~ , ~

de l'nopace, etc., traites qu'il aiait composdc alors qu'il Ctait encore 10111 fait etranger aux phenomhnes spiritualistes, don1 l'etucle a eu pour rk~u l l ,~ l de confirmer ses theories t1i.j;~ elal~orecs.

C'etait cct esprit rraiment niGtaphysique, - dans le sens Kanticn (l), - aussi soucieux du ln~i i id rc rait quc preoccup5 (]CS lois ~ u p h i c u r ~ ~ de la connnissancc. De 1h l'ampleur dc vuc, In libcrth d'allurr qui firrnt de cc savant, si moderne, un invei;tiga~eiir h l n manibrc de W. Croolccs.

Tandis que le chimisle anglais montrait la i~ i i l l ih r~ (1 l'cciivrc dans des roi,- dilions ino1~ervi:es qu'il a iioinmCcs son quatribine etat, son Cniule gcriiin- nique, l'cnvisageant au point rlc vue dcs rnathdmatiqiies pures, dtait arrivb h induirc que l'cspace, - c.oiisitlCre en lui-meme, abstraclion failc dc notre organismc animiquc actuel, - a quatrc dimensions. Cc principe pose, 1c.i phenomhnes d'apparilioii et de disparition d'ol~jels malhriels, - inconccv,l. Mes dans l'espace h trois dimensions, - devicnncnt comprChensiblcs.

Ce savant aux iddes larges, ce penseur %igourcuu, meritait d'htre signale ~ L I X spiriles, h cause de la cons6cration si elev6e donnee, dans des qui restcront. 5 la phenolnenalit6 sur laquelle[est Sondee leur philosophic. Il faut feliciter M. Pioda de s'en etre si bien acquitte !

En ce qui touche la realite des phenomenes et leur ohjectivite, aux deux poles opposes, savants ct theologiens l'affirment ; il n'y a plus h y re%cnir. A ce propos, le spiritualiste italien, l'un des redacteurs les plus autorisCs dn Lux, souligne la faiblesse du livre de M. Galiolti : Ln foi ve/@zeuse et le spiritisme, refiitation chimerique de la doctrine kardeciste ; et, plus luin, il affirme, avec Galilee et le savant auleur de 1'Ufiiti des forcespliz/siques(2), la necessitd d'aller chercher, clans les travaux de nos devanciers, ln l m c de nos opinions : c'est une dure obligation h laquclle il faut sc plier il l'exemple des plus grands parmi les philosophes. Ilemercions M. Piotla de rendre nirisi justice au t'ontlatcur du Spirilismc. Le spiritualisme, njoulc-l-il, est un fait. Ouant aux inductions ndcs de scs phenomones, c1lc.i reporitl~ill aux aspiralions Ics plus devees de notre nature ; l'avenir moiilrcra s'il s a sur ccrtains points, licu de lcc inodificr.

On Ic voil, l'autcur pense h ce propos commc hisait Allan Kardcc lui- mbmc. _-

(1) M. Piocla parle akec coinplaisarice d u reveil du Iiantisirie en Allemagne. C'est Li un fait ~ignificatif.~Faiblesse intellectuelle (Critirlue de la raisoli pure) et grandelm mO- rale de l'homme (Raison pratique) toute la pliilosopliie dc Kant est la. Le genie de Kant eet lc patrimoine de l'humariit6.

( 2 ) Le perc Secchi.

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J O U R N A L D ' I~TUDES PSYCHOLOGIQ::ES 437

Un si grand pas dans l'ordre scientifique devait naturellemcnt susciter ~ '~ppos i t ion la plus vive; de 1h nombre cl'ol~jections qui trouvent leur rkponse clans les documcnts traduits. Il en veut retenir trois cependant A cause de leur importance.

La prcmihrc : on nc saurait, discnt les savants, attendre un bon resultat de l'etude d'un sujet aussi nb1)ulcux que le spirilualisme modcrnc.

Sans cloutc, di:terminer dEs h prbscnt tout ce qui pourra sortir dc ces recherches cst impossible. Mais, dc ce que les rksullats ne paraissent pas toujours d'accord avcc certaines donnbcs de la science, il ne s'ensuit pas qu'on ail le droit de Ics eluder. Rien de si funeste au progres de nos con- naissances que cette pretention de vouloir, d'avance, en dbterminer le but, en circonscrire le champ. L'intelligence cristallisee dans l'etroite symetrie d'un systbme, ou desagregee dans un flot d'analyse n'a que tres exception- nellement la spontaneite et la puissance d'intuition d'un esprit libre. La science n'en a pas moins le devoir de s'occuper de ces phenomenes.

Seconde objcction : Le neo-spiritualisme restaure les superstitions, et leur communique une intensite de vie, jusqu'ici inconnue.

Oui, si comme l'auteur, on a en vue les Ecoles trbs diverses qui relbvent du spiritualisme moderne; il en est qui popularisent des pratiques funestes, dechainent de redoutables forces, et mettent, a la portee des inconscients, des egares, un agent •á aussi dangereux que la dynamite D.

Mais, - que M. Pioda me permette cette reserve, - l'objection, appliquee au Spiritisme perd de sa valeur. Celui-ci agit au grand jour; il donne le moyen de discerner les bonnes influences des mauvaises, et de se soustraire a celles-ci. Il poursuit un but unique : le progrbs par la communion avec les bons Esprits ; et cela, sans rituel, sans ceremonie plus ou moins magique, dans l'intimite du foyer familial, ou il n'y a place, ni pour la fraude, ni pour la venalite. Ainsi compris, le spiritisme, loin dc la favoriser enraye ln su- perstition et convie ses adeptes a la pratiquc dc 13 moralc la plus elevee.

Lc livrc dc M. Leon Denis : Aprc's la morl, en est une preuve nouvellc. Revenons aux arguments de l'auteur. De ce que les Grecs et les Romains regardaient comme aver6s dcs faits en

tout semblables a ceuu qui nuus occupent, cette concordance ne suffit pas a prouver leur realite; cependant, est-il sense de n'y voir que le hasard, ou bien l'effet de ln naivcti: de nos pEres? Le bon sens, sur la terrc, est fort notre ainC. Il a et6 plus facile de taxer d'ignorance lcs Anciens que dc les Comprendre. Ceci serit I'muvre reparatrice d'unc critique historique et scien- tifique a la fois scrupiileusc c l indhpendante.

Le xvnie sieclc iut tout h la lultc pour la conquete de nos droits; de l i sa

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438 REVUE SPIRITE - guerre h outrnnrc au passe, il In l6gentlc. A nolre siecle. maitre de ces droits, appartient de faire r e ~ i l r e , sous toutes ses faces, ce passe, sans rien ecarter h priori (le ses sqm-s t i t i on~ , O ~ I ses incomparal)lc~ iiioyens d'inics- l i p l i o n pourront dCnider cc qiii sc cnclic clr l ' imprc~r.ripli l~lc ierite, sc>r.rcl de leurs rnpportsavec Ic Spiritunlisnic iiiodcrne.

O'csl ln roponse a la scconrlc ohjeclion. Ln lroisii.nic, toute scienliliq~ir, n ibtc formulee par 1~ I ) P O ~ C S S C L ~ P Wundt,

(le Leipicl\ , soiiverit citC clan? Mernom~i l i a . N Les l~h61iombncs sont ibcls, dit M. Wundt, mais leur fitude evigel'nlinn-

tloii, par crilx qiii etudienl les scicnccs nnturclles, d u principe d'une cniisn- lit(, gcbnCrnlc ; - condition clc toutc mdtliotle de reclicrclic, - an dehor.; clurliicl les f , l i~q ct les lois du cle~cnir nc qeraient plu^ compr6hensibles (l).))

a bhjection grave. si elle etait fondbe ! mais, comme I'ncait deja fait obscrr er M. Piods : en aucun cas, un fait n'a le pouvoir de rcn\crscr ics lois nntii- rcllcs : tout nu plus peut-il modifier In conception que nous en avions (2) .

Il cite. ii l'appui de son opinion. M. T h r y dans : Trente ans opPs : (( 11 n'est pa- rationnel quc l'e\perimcnLnteur, sou$ pretexte de precision, (.lb\c Ici. pretention de produire les phenomenes a \olonte. C'est a u momcnt oit il sc inanifestent qu'il faut les ~ e r i f i e r e l les etudier. D'autre part, nc pas tenir compte dcs obscriations dejh faites, c'est rendre impossible toute investi- gation serieuse et suivie, et arrhter, rlnns son essor, ln science experimen- tale (3). •â

Ilrbtendre tietermincr h priori Ics conditions d'un p h h o m e n e pour 116tu- l i e r scientifiquement. c'cst %ouloir l'impossible.

Le profcsicur Lornhroso ne consent ;i nssislcr a une seance spirite qu'A condilion que les plienomhnes se produiront en plcine lumiere. Le DrL&n-t- bruso n depuis reconnu ln reyli16 cl~x f,lil spirite. (Voir Li Xev~.cr (le septcni- hrc lS91, p i igc~ 385 e l cili\ni tes.) Comrncnt, ohjecte II. Piodu, eut-on tlOcoii~rrt la liiniibre 61ectriqiie, si Icq sntnnts s'otnicnt liorn6s h sui \ re Ics c\pbricnce.; cl'elcctric%C cn pleinc Inmibrc ? Il pnrciil clemontrb, par Ic rni1iom~trc et 1(1 lllboric dc hln\\\cl, q w lit IiimiErc elcrcc une prcssioii sur le. corp.; ; pourquoi donc nc pn.4 ndmcltre que les ph8norni:nes lumi- neLi1 du spirilunlismc nc 'c r6\hlc:it pleinement que clms u n milieu ob- scur; que In lunliErc ncutrnlisc conipl~tcmcrit les uns, et diminuc beau- coup I'inlensit6 des autres. C'est un p r o l l h i e scientifique h resoudre, non

(1) Memorabilia, p. 404. (2) Menrornbilia, p. 480.

( 3 ) K'uyant pns i ma disposition le livre de JI. Tliury, je trn~luis sur le tes te italien.

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r J O U I i N A L I) 'ETUI)ES P S Y C H O I . O G I Q U E S 430 -- - - - p. - - - - - -- - .-

un motif valable pour refuser d'bteidier dcs faits dont l'obscurite n'emp6chc pas 1a verification rigoureuse.

L'auteur, h propos des tlieorics qui attribucnlles plienombnes ri dcs agents invisil~lcs h volonte trnnscendnntc, affirme, avec l'autorite d'un philosophe doubl8 d'un savant, que I'hypothesc de l'action tl'dtres suprascnsihles n'a rien d'antiscientjfiquc. L'antiscienlifique, pourrait-On ajouter, serait de pr8- tendre nrreter 3 1 homme la skric n~ccnilantc dcs Btres.

Ln scicncc, obcervc A. R. \\rallnce, ne pcut interdire l'etude d ' m e energie qui jaillit. - sans qu'elle ait t roule le pourquoi, - d u rescrroir commiin des forces nntiircllcs dont 1cs liniitm lui sont inconnucs. De l'inipiiissnncc des sa\aiits CI c\;pliqiier ccs mnnifrstntions, il nc s'cnsuit nullemrnt qu'elles n'e\islaicwt pas a\iint qu'ils lcs cusscnt crircgistreeq. .\dmettrc l'action bonne ou mauvaise d'etres trnnscendanls, (10~16~ de volonte et de consciencc. n'es1 pas aul re chose que constater dans le doninine LI connu, I'interven- tion d'unc force inconnue. Cettc nouvelle force, ohjecte-t-on, s~ispend l'action des nutrcs. Il en est de memc dc toute force : la coli6sion qui triomphe de ln pcsantcur est, 3 son tour, neutralisee par la chaleur, etc. 11 n'y n pas la le moindre miracle. L'action d'5tres transcendants. une fois detcrminke dans le monde sensible, e n c le~ient pnrtic integrante. C'cst l'extension de In loi, et non sa negation.

Autres dirricultes : Les filits d ~ i spiritunlisme sc refbrent 2 des forccs de deux especes, lcc

unes, aveugles, les autres, intelligentes Les premieres sont d'ordre chi- mique, physiqtie on mccnnique. Pour les secondes, l'instrument d'obscr- vation, c'est l'homme, et l'experimentateur a a vaincre en meme temps des difllicultes d'ordre physiologique e t psycliologiquc. Les phiinomknes P~ychologiqiics nous retblenl un autre motle de la pensee el (le I n \olonttJ qui ouvrc i l In vie clcs horizons d'une nmplcur insolite, tout cn rrstant jus- qu'ici rc1)elles au principe de causalite. N'en cd41 pas tlc mBmc des Riil.; Psychologiques en genkral, dbs qu'ils ont franchi 1c scuil dc In conscience et pourklnt, on n'cn conclut pas qu'ils renvcrscnt In loi nnturcllc dont 1'imrnu:d)ilite sul'lit h In sciencc.

L'auteur nc sc conlcntc pas (l'avoir montre combien In troisibmc o1)jection est pcu fondce; il l e u t rcndrc plus manifcstc cncore la 1i.gilirnitk clcs reclicrches dans le domainc des f,iits spiritualistes, en signalant r p l q u c s - Uns dc leurs rapports a lec la science positive d'une part, et la philosophie de l'aulre.

Par quelle voie arriron s-nous A la conception du monde exterieur'? II faut bien le rcconnnitre, nous sommes avec lui en rclntion indirecte, et non

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440 n KVIJB: SPI ii l m

immediate. Nous ne l'btudions qu'au travers de notre organisme intelleclric] et physique. Quand u n savanl scrute le sysleme des forces de la nature, il s'etudie lui-meme. En visant l'objectif, il reste subjectif. L'harmonie, laper- manence des lois c'est l'adaptation des phenomenes au sujet.

Donc, lcs choses en elles-memes, le mondc, abstraction faite (lu Moi, nour ne pouvonc les connaitre. C'est la condusion h lnquellc aboulit la pliiloso- phi^ critique. Son corollairc. c'est que, d u monde objectif, nous nc pouvons connaitrc immedialemcnt qu'une partie : celle qui agit sur nous. Pour nous servir d'une comparaison : (l'un panorama infini, nous ne saisissons que quelques paysages adequats ii notre mode tlc perception, h nos forces psy- chiques, u nos iacultbs intellectuelles.

Le reste nous echappe. Et maintenant, que nous apprend la science experimentale du rapport des

corps avec notre conscience? Tout,dans la nature, aboutit a la matiere et au mouvement, repetent,aprbs

Galilee, les savants contemporains. La physiologie nous montre pour nos sens un slimulant exterieur unique,

le mouvement : vibrations sonores, lumineuses, etc. Il existe donc entre nous et les corps u n iatermed7aire : le mouvement,.

Nos sens sont servis par les nerfs; ct , cn derniere analyse, l'idee quenous nous formons d'un objet derive d'un changement d'etat de nos nrrfs.

M. Pioda rappelle l'origine de la sensation. Elle nait infiniment petite, des que le mouvement vibratoire atteint une grandeur determinee,et progresse avec lui, jusqu'a une certaine limite, au-dela de laquelle l'accroissement du mouvement ne l'influence plus. 11 existe un grand nombre d'oscillations, de vitesses variees, sans action sur nos sens. C'est la loi psycho-physiq~e, due en grande partie aux professeurs Weber et Fechner qui, avec Zollner, ont reconnu la realite des phenomknes spiritualistes.

L'auteur ilalien, a propos de la substance ou matiEre primitive, fait un rapprochement piquant des idees dc saint Augustin avec celles de Huxlcy. - Nous ne savons pas ce qu'elle est, mais seulement ce qu'elle n'est pas; c'es1

de ln science ncgalive, dit le premier. - Au fond, que savons-nous de la matihre? dit Huxley; qu'elle est ce quid

inconnu, cause hypothetique de nos divers etats de conscience. Suivent des citations dc Pascal, Claude llernard, M. Renouvier, etc., ctc..

qui nous montrent M. Pioda puisant aux sources 1cs plus autorisbes. Ainsi, d'accord avec la philosophie critique, la scicncc 6tnl)lit nettement

quc la nature des choses nous echappe, quc nous n'en poucons acqubrir qu'une notion relative, que le champ de notre expbrience es1 limite, el,

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J O U R N A L ~ ' E T U I ) E S PSYCHOLOGIQUES 441 -- lelb, s'&end une region incommensiirnlde, inaccessible pour nous,dans nditions organiques et lc.; formes actucllcs de notre entcnclcment. teiir nous donnc une idee (le ca syntlihe, oii se retrouve visil~le l'in- L dc l'ecole dc Kant. ntclligence hiimainc, comme un phnrc, sc dresse au milicu (les Knb- 1 rCel, - thbbrcc; pour rlle, s'entend, - qui se dissipcnl srulrmcnt i zone d'action de nos sens. vel~iculcs de I n lumierc inlrllcctuc~lle. irbillons, auu reflets multiples et inoldcs h l'infini, trnverscnt inccs- nt cettc nappe lumineuse. Cc sont les ol~jets qui, se refI6cliissanl conscicncc sous forme d'espace ct par ordrc de temps, consLiluent

de euturieur, la Nature. ~b j c t cst donc le produit de deux :facteurs : le rayon rCflCchi de 1~ : qui emane de nous. cl la resistance de l'enveloppe qu'il rencontre. stacle continucllement passe, et, avec lui, cllangent lcs angles de )n et les images. Mais, les lois qui regissent ces mutations sont cons-

.,,.,.--, ce qui suffit ii rendre la scicnce possible. .., (( Un des facteurs de l'experience, le rayon~lumineux parti de notre

intellect, est connaissable et connu, ou, pour mieux dire, determine; l'autre, l'enveloppe solide que le rayon reflbte sous le voile de l'apparence, est le Noumene, l'Y transcendantal, lincognoscible, l'indetermine.

Dans ces conditions, tracer a priori les limites de l'experience, est une au-dessus de nos facultos.

(I Que faire alors? Accepter les faits tels qu'ils se presentent, deduire de leur minutieuse observation leurs caractbres communs, ei en induire la loi qui les regit.

cc Des phenomknes inusites, etranges se produisent-ils? C'est le signe que la zone intelligible s'etend ... ..

(( Ces phenomencs isol&, d'une observation si ardue, sont comme l'indice d e nouveZ/es facu2th de perception et d'action qui seront clowdes tz E'homme el

trou~eront peut-elre, dans une future e'cortomie, Leur developpement nornzal el

Sans danger. (Tliury.) (I L'etude des sons et des coulcurc cllez les anciens donnc, au systbme clc

l'holution des sens, uu haut dcgrh de probnbilitk. I>

Il faut le reconnaitre avec Bersot : Ce n'est pas une chose de peu d i m - Portance que d'admettre un fait qui vous oblige I't changer toules vos idees (1). N

Certes, mais, In science, qu'est-ellc, et en quoi consiste-t-elle? u C'est, -2i

(1) Traduit sur le texte italien.

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'442 REVUE SPIRITE -- nous dit I'autcur, revenant a ses vues synthhtiques, nu centre de la zone i1luminC.c par l'Esprit humain, au point oii les rayons clardent directs et piiissants, un petit cercle, mieux eclaire qiie le rcste, oii toiis les 1iIikno- munes sont syinetriqucmcnt c l i ~ e s sur un plan trace a I'avnncc. Cc I,etit cercle priii il peu grandit, et lcs ombrcs qui en allrislent les abords rriciilcnt. So~ivenl ces ombres voiltiicnt des rdnlitds qui, dbcouvcrtes, cldrangciit sur divcrc points Ic dcssiri du plan. a Lcs phbnombncs spiritualistes ap1);li*[icn- ncrit h cct ordre de faits, cl (( la science n'est pas autre chose que l'annlusc, 1'elaboral.ion et ln classificntion dcs donnees de l'expericric,~ commune ct dc l'observation vulgaire D.

c L'dtiiilc clc la verite a trois aegrds : le premier, la di:couvrir, quand on la clicrclie; Ic second, lu dbmontrer, quaiid on la possudc; Ic dernier, In discerricr du faux, quand ou l'esaminc.

(( Il rdsullc des faits rdunis dans Mil-abilla, dcs citations qui prou\-ent leurs rapports avec les sciences et la philosophic, des inductions qui SC

degtigerit de lcur ensemble que le premier point de l'etude de la Vkrile peut etre considere comme atteint n, ct' que les phenomenes spiritunlistes sont clu ressorl de la philosophic scienlifiquc (1).

AprEs avoir fait connaitre somniairement les documents de haute valeur publies par N. Pioda, je me suis cn'orce de m'impregner de sa pensee, jusque, dans sa forme, de ses apequs profonds et surs, qui font de ce volume un remarquable Aft'~7zoi~~e pour servir B l7ltisLoire du Spiritisme.

Familicr avec les lravaus et les objections qui ont cours sur la malibre en Angloherre, en France ct en Allemagne, comme en Italie, il commcnto Ics premicrs, et rbfule les aulres avec une prBcisioii inconipnrable. Les Spi- rites qui ii'ont, ni le loisir, ni le moyen de coinpulsci. les originaux, trouve. ront, diliis la prcmiurc pnrlic (le ilfenzornl,ilia, un selecttr? h souliait.

Je soiiliriite, dans cette nolice forcement sbregec et incomplutc, dc n'avoir pas doiinC unc idee trop imp;wfaite de la secoiide ptirtic, muvrc personiiellc dii brilliml collaborateur d u Lua. ,Je conscillc surtout In lecture dans l'or:- ginid d i i C'oinmiato del trndutiore : c'est, sous uiic formc bien actiicllc, 13

confirniillion des vuritfis qui nous s o ~ t clibrcs, dont cetlc cou\-re prdcic~15~ aflirmo avec nutnnl d'a propos quc d'dclnt. I'avcnir ct 13 grandeur.

Comniandant DUFILHOL ( e n 7-e trde) .

14:llRhTtl : Revue de septernl~re, page 330, ligne 13, lire : libration au lieu do ~ i h ' a - tion.

/

(1) La pyn0111gie, basbe sur le3 faits, tend de plus ou plu3 vers 11. forme scicntifiilll':

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LE SPIRITISME de la Revue Nouvel le du le' mars 1891 ( su i t e ) . Voir la Revue du in' aout.

I O W , les Icttrcs, plus lcntement tracecs, mai.; aussi plus finemcnt et tement qu'h l'ordinaire, formurenl une suilc ofi cl'oborti je ne com- 1 : au hout de deux longues lignes Ccritcs dc lit sorte, je m'apcrciis lit du latin don1 lcs mots n'avaienl pas el(': separes. Cinq lignes crites ainsi. .Je ne puis lcs reproduire, jc les ai pcrduec. C'6tail une h une qnestion que j'aviiis faite, s'il mc serait possible de voir Oui, me disait-on, grace h unc cwltalion (lu syslumc nerveux, dont

,, ,,,, -onriail, cn lalin, la rccetle. Jc nc l'ni jninais essayue et jc n'atlachni aimportance qu'% ce fait, que j'btais, cette fois, absolument 6lranger k ln

et h la langue meme du crayon magique. Mais 1'Ccriture etait tou- jours tournec de mon cote, et la mienne ; la femme que j'nvais en face, igno- nnte et simple, aurait-cllc su par ccnur tout un morceau de latin (cinq longues lignes cn lettres fines et serrees, de papier grand format), repondant aune question qu'clle n'avait eu nucunc raison particuliere tlc preloir? e!. l'aurait-elle ecrit h l ' cn~ers , arec un crayon qu'elle ne tenait pas, les mains immobiles sur une corbeille.? Elle raconta le fait h un officier, son neveu, qui ne manqiia pas de lui dire, en la raillant de sa credulite, que le pro- fesseur s'etait moque d'elle. J 'awis mystifie la bonne vieille. C'etait moi q u i a\ais tout fait. Jc cornprends ce langage d m s la bouche dc l'officier, qui ne me connais-;ait pas : s'il m'eut connu, il rie se le fut point permis. Je sais

c lS, au COIl- Men, moi, quc je nc mystifiais pcrsonnc, et que je me deinandz' traire, s'il ne se pou\nit point quc jc fusse myslifiti. moi-nic'me.

Ce dernier fail est rcinarquablc. En voici d'aiitrcs : h Carcassonne, en l X G U , tlcrcnu reuf, peu de jours a p r h la mort ilc ma

femme j'cnlrni cn relaiion avcc une jcunc fillc dc famille niske, douec d'une 2nc%iimnit2 sirigiilierc: rllc s'cii~lormaiL sans y rncltrc d'autre kolonlb que de s'abaiidonncr it l'tictioii (l'un iiirisible mngnhliscur; si le sornm~il lie 'enait pas, il 6lait lrus dangcreuu tlc Ic proloqucr tirtificiellcrrient. i3iitloi'- raie, elle voyait des csprili, citusnit ;ivcc C U \ ; l'on assislnit h u n dinlo,sue ' n h dc1i.i iiitcrlociilcur., dotil on ciitcntlnil l'un et clcviniiit l'aulrc ; elle quibit son corps, le 1niss;liL il I'cipril qui voulait s'incorpurer cl1 elle, parler, "h Par scs organcs; puis y rcnlrait, parlait, agissait ellc-meme, se rhteil- lait erfiii, sorlnit~cornmc d'lin profond sommeil sans rube : elle nc con-er- '"t aucun souvenir, eveillee, de cc qu'elle avait pu fnire ou voir endormie, 'yndis qu'endormie clle se rsppclnit, i i ~ c ses veilles, ses sommeil- nntC- ""I's, ct reuniisait cri uric seule memoire gonbrale, ou se iilnrquait l'iden-

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444 R E V U E SPIItITE

\ titb de la pcrsoiine, les dcuv memoires dc ses d e u ~ btats. .Ic la vis I)icn sou. vent, l ' e ~ p ~ r i c n c c fut renouvel6c alitant (le fois rlii'il mc plut. J'ctai.; avec rlle. Elle s'endormait, cl alors, trintBt s'entretcnail arcc nia dlhrp morte, don1 jc n'entendais pas, mais dont jc dcvinais les reponses, con. formes :L son cnracterc, que le medium, qui ne l'avait jamais VUC, ntnvail pu connaitre; tantot lui prOlait scs organcs, et c'etait ln morte qni, par la 110uchc du medium, me tenait, en me tutoyant, lc Iangagc le plus intime

.Tc dois dire quc je n'htais pas plcincnient satisfilit : les souvcnirs de celle qui avait partage ma vic me scmblaicnt vagues ct confus, et je gardais un doute iniincible; jc ne me rendais pas. Cependant ils avaienl une prbcision faite pour me convaincre. Il advint, pendant qu'elle me par- lait ainsi, qu'un orgue de Barharie fit entendre du dehors un air de danse que je n'avais pas eu l'occasion d'entendre depuis qu'un jour ma femme, peu dc temps avant sa mort, seule avec moi dans une cllambre, s'etait mise tout d'un coup 2 danscr, vive et gaie comme elle avait toujours etS, en entendant ce meme air : communiquant avec moi ce jour-la (si c'etait ellc) par un corps d'emprunt et me parlant par une bouche qui n'&ait pas la sienne, elle entendit l'air, s'interrompit, se mit tout d'un coup il danser comme ellc avait fait, et me dit : CC Te souviens-tu? n Memes mouvements, memes attitudes, memes gestes, c'etait elle : emouvante, effrayante image d'une scene passee, que je n'avais jamais racontee et qui n'avait pu avoir aucun temoin !

Une fois, dans ces derniers temps, j'entre sans &tre annonce ni attendu chez des personnes qui s'occupaient de cette sorte d'etude. La table ktait en mouvement: elle donnait, par coups frappes du pied, les noms d'esprits presents; elle indiquait, au moment ou j'entrai, la troisieme lettre d'un nom, et l'on se demandait, BI Z, a, qui cela pouvait etre. La table continue: n. C'elait 13lanche, ma fille. Elle avait commcnce h donner son nom avant que personne m'cut vu, des qu'elle m'avait vu cllc-meme au seuil deIn porte, dehors. J'ai observe frequemment, nillcurs, des cas pareils d'csP'its ainsi annonces par In table, parcnts de personnes qui sont encore dchOrPl qu'on ne voit pas cncore, et qui arrivent au moment ou un de lcurs parclit' du monde in~is ib le se presente.

Un peu plus tard, dans la memc soiree, une jcune fille, prisc du somlllcil somnambulique, voit dcs esprits, lcur parle; u un moment : (( Voici, cllc, deux fcmmes qui viennent; ellcs s arretcnt lu, ln, lh, ajoute-l-clle me regardant hien (les ycux fermSs) et etendant lc bras vers moi. - @1lc1le'

? sont ces fcmmcs? Demandez leur nom. -Comment vous appelez-voli5 Ellc tcnd l'oreille ct repete ce qu'on lui dit : A... Al. .. Ali ... Alinc. - l"

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b - B... Be ... Bert ... El... Ula. .. Illanche. ,) Elle a\ nit (le ln peiiic ;i .e, et cettc Iic4tation cst h noter. Elle cntendnit neanmojns : l'un tlc 1s est celui de mn snlur. l'autrc celui de iiia fillc. Le signalcincnt en donnait, aspect, iigc, ctc., 61itil juste, bien qu'elle ne les connut les paroles qii'clle Icur nltrihtii t tjlniciil couformes h leur carxlhrc ~ i h leur qunlilib l'unc p x l m t coinine i i i ; t fille, l'autre comme inn elle ignorai1 lc noin et jiisqn'ii 1'ruislenc.c~ tlc ceftc qniir, morte cn I pnys, bien ilcs aniihcs avnnl mon +jour clans ld ville oh je me trou- semblail qu'iin rideau me sitparhl clc pcrConnes presentes sans quc : Ics voir ni les cntcnclre : unc nutrc lcs voyait et les critcndnit ct mil d'intcrm8dinirc cntrc elles ct inoi. i rnct huit ou di\; nulour d'une inl~lc, dans le plus grand rccueillc- t le plus granil silcncc : 13 tablc lrnppe dcs lettrcs qui forment dc. le parents morts; lcs mou\cments sont lents ou rnpiilcs. fcxible. 3, brusques ou doux, sans concert prealable pour ces differences tlo s, varies scloii l'esprit iiintt~nriii qui se prkscnte, et souvent arcoin- d'agitations signiiicnli\es de plaisir ou de peine, de joie ou de Iris- le colere, d'amour : la tnblc est animee. )ir, elle cernbhit animde d'un cspi'it loger et bruyant ; il fut demancle l e pourrait pas se m o u ~ o i r sans etrc touchite, nos mains en l'air il e distance. Li1 reponsc fut affirmative. Nous nous placames donc a ,itc distance. dc manibre ne pas toucl-icr la table par cote ni par- s ; nous tinrncs nos mni!ls B quclqucs centimetres au-dessus : elle se i, ou, pour micux dire, elle sauta, bondit sur nous comme une bOlc

Nous n'iivions pas cru la chose possil)le, et, tout en l'essayant, ilouc ne l'attendions pas : nous f i h c s effr,iyCs; rilais nous recommenc;inies, et 9 plusie~irs rcpriscs : nl6me succk clinqiic fois; nous indiqoamcs. par la

c, des directions 3 sui?rr, cllcs furent suivics, nos irii-iins nctSoinpn- In hblc sans I'ei'fleurer. Sous illions cn t r i s petit coiriitc), tous r ' ~ dis-

mec, tous prcnnnt 1 inLc)rOl Ic plus \if il l'c\l)c)riciicc, e t iiul dc nous, j'cn suis ccrtiiin (j'y ai hicn rcgirdi:), I I ~ toi~cliilit la kble .

Souvent, seul dans inn clinml)rr, un pclit gukridon sous mn main, jr l'ni WC SC I I ~ O U V O ~ ~ , snnq aucunc part (nppnrcnlc oii conscicntc) ~ l c m;i volontc'! ni de ma pcnske. 1)liis sou~ci i t , une pliirnc ou nn cmyoii tliin.; ina inniri, ma main a itcrit. ,Jc nc suis pns ])on inhdi~im : les rnoiivcmcnts du gii6ridon ne se produisent pas toujour. ; 1'6criliirc cst pknil~lc, lcntc; il cst ninnil'cste que lcs parolcs qui me sont ndres.;Ucs, lcs r6ponqcs qui me sont donnites ne viennent pas de moi : tciiildt coiiformes, tantcl contraires h cc que je Pense ou jc vcuu, h ce que je clCsire, h cc q ~ i e j'attcnds.

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1 44G R E V U E S P I R I T E

--. ,J'ai l u bien des bcritiircs faites ainsi par tics persontics d'une \ c b r n c i t E

non suspecte, qui ne salaient ce que leur main ecrirait qii'en ln rcga,.(jalll ecrire, ou mOme qui n r le savaicnt pas, et nc le lisaient qu'apr&, grnnd'peinc.

Ajoulons que, si blrnnqbrc que soit l n pcns6c du mCdium a cc. rllir: sa

main &rit, ce qu76crit Si1 main est, ~~t ie r i i l cmcnl , dc .;a portbc tl'intrllir~p 7 nce,

dc son style, de sori 1;ltigngr cotnmc tlc son Ocriliirc: n,joiiloris surloiii celto i~lrniige pnrolc, tlc 1:~l)lcs iiiiics oix de 1n;tiiis qiii +c'ri\ cnl, lwllc ,liliq- qiicf'oi.:, vulgaire le plus iou~er i t , mais ordiiiniremcnl d'uric inor,ilc i , i i n c ,

es1 11icn tic.: Ibis, quand il s'agit de fnils, incn~orighrc; je ne dis p l . ,i\,p, :

c1ari~crciiwmcnL mcnsongbrc. .T'ai ILI dehitcr, par les agents rny46rioii-, louches qui i e manifestent (le 1,i sorte, les contes les plus sauqreriii., , l r p ~

forcc detiiils, de nature a le.; firirc croirr : \Orifics, tout est men.;origcl ; cl il s r rrncoiitre quc tels de ces mensonges sont d'alr>on~innblcs caloiriiiic~i. J'pn sais des e~cmplcs . Je ne dis p;ls qnc ce soit l i ~ le cas ortlinairc, m,ii. il cq assez frdqncnt. Jl f ~ u t se mtficr de cc lnngagc, tlont la source nou* c.t \i peu coimue; e t il n'est point aise d'y clem2Ier la ~ e r i t e d'arec Ic iilcnwnge ou l'erreur.

IV

Connaitre les faits, ce n'est encore que le coinmenccment de la coniiais- sance. II reste a les interpreter. Que sigiiifieiit-ils ?

Mais si connaitre des fait.; peu voininuns, peu vrni.;emlilables, t1r;iiiges (c'est le mot qui revienl sans cesse), est une premikrc difficulto, le.: iiitcr- preler en est une autre, aulrement grande. Mon lecteur nc me s u i \ i < ~ pas. clans cc que je vais dire, sans les plus expresses rOserves ; i~inis je lc prie tlc croire quc je les fais moi-inCine cn parlant ; je rt'affirme pits, je dis : 11 me semble, z l me parait ; ou si, pour ne pas ropblcr u satietfi ces ioriniilcs, j'nffjrii~e cri appnrence, j'al'lirinc ce qui ine pnrnit. non ce qui est : je tli-(.iitc des l~ypoll.ii:scs, je montrc lc i;iible des unes, c'cst conclure en f ' , i \ o ~ ~ i + JC

leur.; rontrntlic1oirc.i : inais cetlc coriclusion 6Lonnc, j'y crains I'illu~ii,ii, et n'osr la tlorincr pour ccrtninc.

Que si;tiifirnl donc les faits q ~ l i IIDLIS occupcnl ? Ils soilt un I ; I I I ~ ~ I $ : faut-il nous (>I I i.nppoi.tcr il cc qu'ils iioixs ddclarenl? Ils sont uuc p;~roI{' ilUi SC clontic pouls la p;irolc il'ilmcs, clc morts licurcuu d'entrer cii coiiiiii~llii- cation nwc les \ i ~ a n l s .

Puisqu'ils sont unc parole, ils thnoigncnt eii effet dc In prbsencc c l dc l'action d'esprits : car il n'y n que (les esprits qui parlent. niais ces c*l)taits sont-ils !es mkdiums cuu-iri~mcs, a leur insu ? Ou sont-ils des esprits l ~ l a ~ ~ s hors clcs conditions de la vie humainc, dcs 6tres ilil-isiblcs? Cette dcrilifirc

Page 452: Revue Spirite 1891

. -

(le ch Le

deux %van{ nMirn &rn des et I'a

n,

lenlel refut:

On des rr

On suma .. -* .-..

JO'JRNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 447 --

these a pour ellc l'assertion de ceux qui parlent, quels qu'ils soient :

la c'est ne pas les croire. L'autre n pour elle ce principc hien connu

clfl 7, il ne faut pas multiplier les etres sans iiecc.;site >>; d'of1 ce tli iv que, si

,a du mmedium suffit a l'explication du phi:nomene, il n'y a pas lie11 [ e r c h ~ r autrc chose. principe ect juste. Je ferai ohservcr toutefoir que, alors m6me que lcs hypothbses seraient egdement plaiisihles, il coiicicndrnit d'hesiter , de rejeter la seconde, bicn qu'elle multiplie les C E i w : niais cllc est necl, a lilre de redit6 et non d'hypolhhe, par cc langage qui pst Ir fait e dont on cherche l'explication. Ln 1-hgle h suil-rc cst de ~ o i r ~i l'une eux n'implique point quelque contradiclion : auquel cas elle sei.aftlussc utrc vraie.

vL la seconde, toute etrange qu'cllc soit, se concoit, apres tout ; diffici- nt, j'en conviens ; inais elle n'implique pas coi~tradiction, ct tolites leq ztions qu'on en a esqayees pe~ivent etre iefutoes a leur tour. l'ecarte par lcs noms de mysticisme, il'illuminismc ... Cc n r sont la quc lots, des epouvaiilails pour ceux que domine le respect humain. lui oppose qu'elle est une intrusion subreptice el anti-scientifique du turcl. - Point. Si elle etait raie, elle agrandirait le domaine du

rid~urel: l'action d'csprits e ~ t ~ a h u m a i n s entreldait dans l'ordre de la nature comme y entTe l'action des cl,spiils hnmains. Eutrdhumain, ou meme surhu- main, et surnaturel, sont des notions differente<, qu'il ne faut pas confondre.

On lui oppose l'immutabilite des lois de la nature. -Leur donne-t-on, a ces esprits, une puissance que bicn des philosophes refusent a Dieu meme? Enquoi l'action, je dis meme l'action Iibre,d'etres intelligent$ qui ne seraient pas des hommes, ~ourrait .elle Ctre plus contraire a ln nature quc l'action libre des hommes, que l'action capricieuse des animaux? Chaquc etre fait son cleterminant diverses applications des lois imiuiuahles de la nature, mais appliqiiant ces lois : la nature, quoi qu'onpuissc faire. suit son Cours.

On lui opposc clc prtJlendues impossibilites tirees de coriccptionc sur les conditions dc l'existence, sur les lois nnturelles, sur Dicu et le monde, qui ne sont ellcs-1n0mes que des systbmes, des hypolhescs. Je con~ iens que l'hypothbse dc l 'e~islence d'0trcs invisibles, d'un monde invisil~lc, inlangible. inaccessible h nos scns, enveloppant ct developpant le notre,ne se concoit que Par un concours d'hypothesc.: subsidiaires ; cllc eqt hnsxrdeuse,mais elle n'est Pas absurde : etrange, invraisemblable, tant qu'on voudra, mais non contra- dictoire ; ct sa verite, si elle etait etablie, entrainant celle de ces hypothhses

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448 REVuE SPIRITE - 1

subsidiaires, devenues necessaires, etendrait d'autant le c l i i ~ ~ ~ p (lp d

connai;snncc hiiniainc, L'nutrr l iypothk?, quc c'est l'csprit du inetiium qui parle, ne sp l,e,lt

comprendre anssi qiic dans une Iiypotli~sc suI>sidi,iirc, cellr oii une illtclii- gencc en :trie, dirigeant iinc parole, scrnit inconsciciitc dc sri. pcnsoc a,, morncnt oh clle l'culirime; ccllc oii, k\eillu, conscient et voulant, ct cil ~ ' l ~ i ~ ~ ~ posscs~ioii (le soi, 011 assislerait kiiiic Ccriture dc Si1 milin, conduite par unc volunte inconsciciitc qu'on 'ilirait wiis le savoir ; ccllc (l'un Iioiiiiiic t l ~ i ~ b l ~ , u n conscient assidaut il l'nclion d'un iiiconsciciit qui scrnit lui-n~diiie, I i y I l l c l

conduirai1 sa niilin. que lui-niOrne ne concluirail pxs, par une \0loiit6 pi pi)l1r une peii.;i:c rCflechic, qui siipposenl la conscicncc, iiidepcn clautcs ilc 73

pcnsec cl ilc qn \oloril6 aclucllcs : il scr,lit Lin coiiscicnt voulant et I'ciis,lnt d'iinc mniiibre, ct, cl~iiis le iiii:ine t,emps, un iiicoiiscicrit voulniit el pciisnut d'une aiitre mnnierc, parloi- contraire, sans le savoir. Qui peut rien entcnclrc i~ ce galimatias'? C'C~L In. coiidamii,itioii de I'liypothbsc.

Il appnrlicnt ;L la psycliologie d'olnblir qu'uric iistelligence cn ncle nc .;,lu-

rait Otre iiiconscicnte dc son acte, de ka. pciisee : ccln etant, l'Otrc qui parle n'est pas le medium, non plus que nulle autrc personiie visible, mais iine persunnc invisible, un esprit. Voila du inoins cc que dit, ou ce que semble dire la lo,'q "1 ue.

On iilsistc. Cc n'est aucune des personnes preseiites, soit, on le voil bieii; mais c'est la collection tle ces pciasonnes. Il se forme de leur asseml)l,ige comme unc personne syntlietii~uc, du grouperncnt (les esprits comme un esprit qui les resume. - Cet eqprit est-il conscient:> Son '! Xous avons Lou jours ln contradiction d'iine parole, d'une peiis6c d'~iii pcnyeur ii lconscid de ce qu'il pense au moment oh il le pense. Oui .? C'est un etre personiipl, un esprit, une intelligence vivante riCe d'un groupemelit silcncieiiu d'inlelli- genccs qui ont le don (le s'entenilre qans se rien dire, polir mourir 4 0 t qu'clles sc dispersent! C'est une personne invisihlc, pcnsantc et coiisciciiLe (l 'elle-mhc, sc produisant par ln r6anion et SC clCtriiisnnt piir la sCpar,ilii~il tl'autrcs pcr~ouncs, qui pcnsciil cn clle SiIiis sa\oir cc rlu'cllcs pciiscrit ! 011

cl&.csp8rc, quani1 on se forge iinc parcille Iiypotlibic. Mais on imagine loiltg par desespoir, pliildt que clc rccourir u des dtrcs r1~1i seraient raisoriri<il)l+ et qui iic scrnieiit pas des hoinrncs, qui e\istcrnicnt ct que nous nc veri.iollq pas !

On invoquc le inngnirlismc, ou, nujourtl liiii, l'liypnolisrne, iiiic sork I I " somriaiiil~~ilisiiie kci l l6 , le r h c, l'linll~~cination, l'exlase, 1ii fulic, elc. I A ' x ~ ~ ; ~ ' logic cst loin d'utre exacte. Mais qu'iinporlc? Eupliqucr l'iiiconiiu piir 1 ili- conuu, c'cst n'c\plirper rien ; et groupcr les faits, les classer, essayer dc lc'

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCEIOLOGIQUES 4.19 - ,,menCr, bicn ou mal a propos, a des genres, cc scra les ordonner, nou le? eupl iq~~er . Ce qui semble incontestable au p?ycholo~ae, c'est que la parole actiielie suppose ln pensee actucllc, et celle-ci In conscience actuelle du prisant.

On dit en reve les chose., les plus i'mtastiqiies : mais on les pense, ct l'on , conscience (le les penser ; si dernisonnablc quc soit ce qu'on dit, on sait qu'on lc dit.

Le somnambule, ail moment mEme oh il parlc, oh il agit, a conscience (le prier et d'agir. La. perte (lu souvenir n'est pas ln suppression de In cons- cience d'une pensee, d'iinc parole prrsente.

On cite dcc cas extraortlinni~cs (le decloublemcnt rl~i moi : cst-cc bien lc moi qui se dedouble ? un dedoublement du moi est-il chose concevable? n'est-il pas plutot impossible, inintelligible, contradic~oirc '? J'euam ine lcs cas cites. Ici, un aliene se meconnait, nie son propre moi : mais il l'affirme en le niant ; il se sent, il cst conqcieut : ce n'est point la conscience, mais la raison, qui lui fait defaut : il ne se comprcnd p t ~ , il ne se connait pas, il se sent. Ln, une meme persoiine presente comme deuv personnalites distinctcs qui alternent et se siiccMent tour & lour sans que l'une se souvienne rle l'autre (qii'cst-ce que se soiivenir d'un autre ?) : sont-cc deux personnes, deux Ames se succ6dant et alternant cn un mtme corps? est-ce, en un meme corps, une meme hme se manifestant a elle-meme ain'si qu'a autrui sous deux conditions alternatives, par deux ovganisines c6rebranx qui sc succe- deraient l'un h l 'autre? Toujours e s t 4 que les deux personnalites ne sont pas simultanees, mais successives, et chacune n conscience (lc ses actes au moment ou ils se produisent. Ailleurs, c'est iinc personne hypnotisee tout occupee cl'un ci36 pendant que sa main ecrit d r ll;tulrc: sa main ecrit-clle des plirases qu'ellc puisse ecrirc mncliinalcmcnt et par habitude, nc fnit- elle que reproduire des formules accoutun~Ces, ou trace-t-clle des mots, signes ct clpressions d'une pcnsec prCsenlc3 Cc scrait alors une pensec conscientc, el, bicn loin que cc cas d'hypnolismc c~p l iquc lc spiritisnic, peut-Ctrc nu contraire faudrail-il rcnvcrscr les tcrmcs. Aillcurs encorc, cc sont dcs hypnotises, dont on varic I L plaisir, pnr ilcs suggestions, In person- nalite divcrsc, cliangcnntc, Clrangcmcnt 1rariit'orinnl)lc: soit, mais cliacunc de ces pcrsonnaliles imngiriaiiw es1 conscicntc ; le patient, qui, nu gr6 dc l'hypnotiseur, croit etrc cc qu'il n'cst pas, jouc un rdle, sauf qu'il se prcnrl Pour son personnage: sauf, dis-je, qu'il prend ln fiction pour In realite, il Parlc, sachant qu'il parle et cc qu'il dit ; il agit, sac11 int qu'il agit cl ce qu'il fail. Ailleurs enfin, ce sont de. hypnotises qui, rCvcill6s,au jour ct ,2 l'heure

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450 I ~ E V U E SPIRITE - fixes, fonl inconsciemnlent ce qu'ils ont recu ordre de faire. Le font-ils eu\. mfimes? C'est l'hypnotiseur qui le fait par leur corps. Evpliquons ceci.

Je sais un medccin cpi, ayant introduit l'hypnotisme dans sa pratique medicale, a cssayc', dn, SC fciirc hypnotiser lui-mihc : il n'a pas 1516 cndorini, il n &te depossSde de scs mcinbrcs, qui n'ont plus ete h sa disposition, ~llni, ;L celle de l'hypnotiseur. Pcnclant-le temps qu'a dure cet 6trnnge etat, ce ii'ctait pas lui qui Stait inaitrc clc son c o r p , cli.tail l'hypnotiseiir : I'hypno, tisc, I~icn C\eilIe, \oyait son corps e\Sculer non ses ~olont6s ii lui, mais, \ans lui, malgre lui, cn clepil de ses r6sistances, lcs volontes du maitrc., (,)lie cuncliirc dc Iii,sinoii uiic confirmation dc cc qu'enseigne In p sy~ho log i~ *piriLunlistc, quc notre corps n'es1 pas nouc, mais il nous :) Si peu nom, qu'il n'cst mOmc pas a1)solumciit nous, qu'il peut Otre a un autre ? Mai, comn~ent un autre quc nous peut-il agir par notre corps '? 11 faut hien iidincttre, entre nous ct notre corl);, un intermediaire siibtil, impalpnl)le, c',Llier6, un fluide ncneux par ou nous communiquons avec notre corps, par oii nous pou\-ons, dans certaines conditions, communiquer avec d'antre5 corps. en\oyer nos pensees en d'autres cerveaux oix d'autres esprits lec rc<oi\ ent, f'xire exVcuter nos \ olonte.; par d'autres membres : il y uurait une action de notm fluide ner\eu\ sur celui d'autrui sur un corps qui n'est pas lc notre. que cette cuniin~mication directe cntre fluides nerveux aurait,pour un temps et d'une maniurc anormale, rendu notre.

Conment expliquei. cil dehors de cette hypothese le fait incroyable qiie loici 9 Un M. R..., iiig6iiieiir d'une qrancle compagnie, qui btuclie le magne- tis~iie, ayant magn6lise un jeune Iiomilie, lui corninande d'ecrire ces mot;: (( J'aiinc l~eaucoup JI. Et..., je clesire qu'il reste ,, ; et, tandis qu'il donne ii liaute voi\ cet ordre au sujct, il en donne mentalement un tout contraire ... ii l:t plume ! il la iiiaqneti~e, avec injonction mentale cl'bcrirc ceci : n Je dblcstc M. R.. ., je dcsirc quil s'en nillc. )) - Qu'est ccla? Vous n'Ocri\e/ pn- ce quej 'ai conirnandU! Itccornmenccz. - Et Ic sujet (le rcprcndre la plume, ct la plume il'ecrirc une scconclc fois: c( .Tc tlc',teslc M. R..., je di..;ire qu'il s'en aillc. •â

Lc lcctcur se rocrie. Quel contc 11011.; f<xites-vous IL! Non. C'est une hi+ toirc. In~possil~lc, n l ) -~~rde ... Soit, inais cclii est. Le fait cst \rai. Coiuiiiciit s'e\pliquc-t-il:) Par Ic c o r p fluide, interm0iliairc eiitrc le corps palp:il)lc C L noir; : 111, 11. ., par zon Iliiitlc ncreeul, porlcur clc sa \ olonle, ct Lraiisrnis pli'

la plume, impresqionne le fluide ncr\eu\ qui meut la main du soinnanibulc; celui-ci ne voit pas, nc sait pas ce sa main ci~rit : ellc ecrit sclon qii'cllC e3L mue, cl elle est iiluc par un autre fluiilc nerveux que celui du somnonl- imlc ou par cel~ii du somiiniid~ulc impresionnh par un autre.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 451 - S'il faut admettre un corps fluide invisible, int,ermediaire entre le corps

vicil~le ct Mme, quelle difficulte d'admettre que la mort du corps visible ne l'atteint pas, que l'aine qui lui est jointe ne s'en separe pas, continue d'agir pal3 cet intermediaire, en d'autres conditions 'que celles de la vie humaine ? . . . . . . . . . , . . . . . . J.-E. Ar,aux.

RAPPORTS DU MAGNI!3"l'SME ET DU SPIR1TISMI;I Voir la Revue de septeiiibre 1891.

LES PALINODIES SCIE?~'TIFIQUES M A G N ~ T I Q U E S . - Voici quelques exemples des decoiivertcs que s'imaginent faire nos docteurs en hypnotisme, mais qui sont en realite plus vieilles qu'eux.

Vous n'ignorez pas que les hypnotiseurs prctendent avoir decouvert de nouveaux proced6s hypnotiques.

A . - Tout le monde sait que le procede de Ra id : fixation d'un ohjet brillant, etait connu depuis longtemps des magnetiseurs; mais ils s'abste- naient autant que possible d'en faire usage, parce que c'est un procedi! infe- r i e ~ ~ r , bien moins efficace que l'action humaine et meme sujet a de graves inconvenients. Les hypnotiseurs en ont fait leur procede habituel. Ils ont eu la main heureuse.

Il y a quelques annees, le docteur 13remaud faisait les delices de certains cercles parjsiens, en employant un procede qu'il disait de son invention, que Donato lui dispute, mais qui n'appartient ni h l'un ni a l'autre. Je veux bieri croire que tous deux l'ont decouvert, chacun de son cote, ce n'est pas bien dii'flcile ; mais ce n'etait pas nccessaire, car ce prochde est vieux de soixante ans. On le trouve dans l'Esquisse de la nnlzwe hzcinaine, p. 263 :

(( .l'ni connu une somnambule qui rentrait a volonte dans l'etat magne- tique en tourriant sur elle-meme jusqu';~ s'elourdir; alors clle s'endormait et peidnit connaissance, que, quelques instant.; aprbs elle rccou~rai l dans l'etat magnetirpic en s'eveillant (1). ))

On voit que ce n'est pas mOme Chardel, mais une simple somnambule, qui a (lecouver1 cc proc6tli:. 'l'oute la diRercncc cntrc l'ancienne decouvcrte et la. moderne, c'est que Cliardcl interdit l'emploi tic ce procOd0 qui est en effet daiigereuu, tandis que M. Bremnucl, non seulenient s'cn sert hiihitucl- lemeill, mais l'a nggravi: doctoralcmcnt cn arrbtant 6~~usquement le sujet, ce qui cntraine des consCqucnces bieri plus nuisibles quc s'il lc laissait s'etourdir tout h fait.

(1) i. En s'eveillant •â, car Ic somnambulisme est un Btat de veille, n'en dQd~~ise aux hypnotiseurs.

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45'2 R E V U E S I ' I ~ ~ I T E ---

Le procede favori de 1' (( ecole Charcot •â : sensation vive et inattenduc (coup de gong, jet de lumikre electrique, etc.), est connu, mais evite par Chardel, qui en parle page 264 et dans plusieurs autres endroits. Cc pro- cede etant mauvais (chacun sent cela), il est tout naturel que les hopitaux devenus laboratoires l'adoptent de preference.

B. - Il n'y a pas lieu de m d t r e ;i l'actif de Chardel la decouverte de 13

suggestion (p. 172, 200 et ailleurs), tant exploitee par l'inscience moderne, car d l c a t t e decouverte dhs 1784 cil meme temps que le s o m n a m h l i s n ~ c arlificiel par le marquis de Puysegur.

Il faut mbmc dire qu'elle a ete connue et pratiquhe de toute antiquitC et que, jusqu'a nos jours, les Artistes de Saint-Amselme, les Maiyes, les Enfants de Sainte-Cntlze~ine et autres confreries de ce genre, vieilles comme le monde, avaient pour specialile de guerir, par la suggestion, meme sans somnambulisine, une foule de maladies, entre autres, l'hydrophobie (1). X. Pasleur ne fait pas autre chose que d'imiter ces confrkres : quand ses

inoculations guerissent, si elles guerissent quelquefois, c'est par suggestion. Seulement, les injections Pasteur tuent quelquefois les enrages, quand ils ne sont pas suggestibles, ou quand ils le sont a rebours, tandis que les Confreres et les Maiyes ne tuaient personne : s'ils ne faisaient pas toujours du bien, ils ne faisaient jamais de nial. Et l'Etat ne leur donnait pas de recompenses dites nationales.

C. - Les etats magnetiques superieurs (extases) ont ete mieux obcer~es par Chardel que par la plupart - je ne dis pas des hypnotiseurs, mais des magnetiseurs. Les hypnotiseurs n'ont jamais vu ces phenomknes; ils ne ~ e u l e n t meme pas les ~ o i r ; fout en se reclamant du positivisme, de la methode euperimcntale, ils affirment cr priori que le surnaturel n'existe pas, et comme la lucidite, l'extase, etc., sont surnaturels, il est clair qu'ilq n'euistent pas et qu'il n'y a pas lieu d'examiner ces faits. Ils voudraient d'ailleurs les examiner qu'ils ne pourraient pas les prod~iirc a l'aide dcq pro~kdes infkrieurs et barbares dont ils se servent.

D. - Vous avez pu entendre parlcr, ces derniers tempc, d'une cxpciriciicc qui devait se faire dans u n laboratoire, ou, si vous prefkrez, dans un 1iGpital. 11 s'agissait de voir sortir l'&me cl11 corps tl'un mourant.

Je n e sais pas si I'cxperiencc a ete faite; mais 4 elle l'a ete, il cst plllS que probablc qu'elle n'a pas ruussi, puisque l'orchestre n'a pas joub 13

Presse n'a pas rendu compte, a grand fracas., du resultat obtenu; elle n'Y aurait pourtant pas manque s'il y eut eu de quoi Cbahir les badauds.

(2~ioi qu'il en soit, lorsque vous rencontrerez ces doctes experimcntatetirs, - - -

(1) V. L a Bio.Psychologie des Mages , etc , psr DELTADE, in-Bo. Paris, 18G3, p. 133.

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vous conci d'ou1

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de zB1 les sc inforr hors Thibe theosc si elle et rec

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pourrez leur dire que leur idee n'est pas nouvelle, et qu'elle a ete i e et mise a execution par Chardel. S'ils en doutent, vous leur direz rrir l'Esquisse de la natuve humnilie a la page 285, ils y liront : Jne femme de 80 et quelques annees gisait sur son lit ; les medecins ent retires, car l'etat de la malade n'offrait plus de ressources;c'etaient miers efforts de la nature expirante. Une somilambule que je mngne- consenlit a en elre temoin. Elle s'approcha dans un recueillement reli- , et reconnut que la vie commencait ii se detacher du corps : 12 travail se L clans les plexus, elle le facilita en magnetisant doucement. Quand la iritualisee se fut degagee de ce premier lien,elle se rdunit au cerveau, e t jt aprhs, l'ame l'entraina comme un voile lumineux qui l'enveloppait. ))

- Vous n'&es pas sans savoir qu'il existe une petite coterie qui rivalise e avec les medecins des laboratoires d'hypnotisme pour faire progresser iences, et surtout pour que tout le monde en soit bien et dumenl ne. On y parle de la theosophie comme d'une chose trbs mysterieuse, de la portee des •á profarles )), arrivee tout recemment de l'Inde, du t , de je ne sais ou (ni eux non plus peut-etre); bref, d'aprbs eux, la 3phie serait une science jusqu'a ce jour inconnue en Occident, ou qui, a jamais ete connue, etait perdue depuis longtemps et a ete retrouvee

onstitilee par eux. eux-la aussi vous pourrez dire, Chardel en main, quand l'occasion resentera, que la theosophie est vieille comme le monde en Occident ; l'etait pas difficile de la retrouver, et qu'il n'y avait nul besoin d'aller ie pour cela, car elle n'a jamais ete perdue ; qu'entre mille auteurs

qui en parlent, pour ou contre, Chardel ne l'a pas ignoree ni meconnue, car il cite plusieurs fois les theosophes.

Bien mieux. Chaque fois qu'il les cite, c'est au sujet des esprits, auxquels ils croient; c'est au sujet du surnaturel, dont ils admettent l'existence; tandis que les nouveaux theosophes affirment que le surnaturel n'existe pas et que les esprits ne sont que des elementals.

Cornme je mets le livre a. votre disposition, il vous sera facile de vous assurer par vous-m6mes de ce que j'avance, vous n'aurez qu'a vous reporter aux pages 1119, 101, 2G1, 336, etc. ; je me dispense donc de vous citer les textes; cela est d'autant plus que tous les auteurs qui ont ecrit contre les theosophes, et ils sont nombreux, leur reprochent precise- ment de croire aux esprits et de pratiquer les evocations; c'est un des priri- cipaux motifs qu'ils invoquent pour les traiter de-fous, de mystiques, d'illu- mines, etc. (1).

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(1) V O Y E Z : Des erreurs et des prejugds rdpandus dans les xviiiU et xixC stecles, par J.-B. Salgues. Paris, 1828, t. 1, chap. 8.

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454 REVUE SPIRTTE

Il faut, comme vous voyez, que ces pretendus th6osophes possedent vrai- ment une forte dose d'aplomb pour ziccuser les spirites de n'avoir u que la foi et une grande ignorance n, (dans la Revue de famille, du 15 novembre 1890, p. ,355i ; si les spirites ont la foi, ce n'est certainement pas h leur theosophic, ou bien il faudrait ajouter a la foi et l'ignorance, !'iinbecillitC.cela ferait trois nouvelles vertus theologales. Mais ces trois vertus pourraient peut-elrc bien convenir a ceux qui d6couvrent une paille dans de Icur prochain.

CONCLUSION. - Je pourrais vous citer bien d'autxes exemples de dhcou- vertes que l'on dQmarque chaque jour, h grand orchestre, ct qui ne sont nouvelles que pour les ignorants diplomes qui s'en emparent; mais je suis oblige de me limiter, et je pense en avoir dit assez pour vous montrer, ce qui est mon but :

1" Que nous n'avons auciine clarte a esperer de ceux qui mettent la lumiere, ou ce qu'ils appellent de ce nom, sur les tretcaux, par la bonne raison qu'ils ne savent rien, comme je le prouverai tout i, l'heure, et comme ils l'avouent eux-memes dans leurs rares moments de franchise :

20 Que nous possedons, dans les archives du magnetisme et du spiritisme, les faits, les idees, tous les materiaux necessaires pour constituer une vraie science. c'est-a dire (( la connaissance des choses par leurs causes )<.

Je conclus donc en reiterant l'eihortation que je vous ai deja adressee et que je considere comme capitale :

Puisez dans vos propres archives; lisez ces ouvrages proscrits par la science materiaIiste et venale, qui ne s'occupe que de grossir sa part du budget, constituez avec ces materiau.; bien choisis une tradition et, ensuite, un corps de doctrine qui satiskru les esprits sinceres et les droits.

Que chacun mctte la main a cctte ceuvre dans la mesure de scs moyens, de ses talents, de ses facultes. La est le principe du succes pour la cause que vous defendez.

THI~ORIE DE CHARDEL. - Pour peu que l'on ait ohserve les phenornencs du magnetisme, lorsqu'on en clicrchc l'explication, on ne tarde pas h recon- naitre quc la. sciencc, telle qu'cllc est aujourd'hui constituee, c'est-a-dire leile qu'elle a ete travestie par les Universites et les Acadbmies, est absolu- ment incapable d'en donner la solution.

Les savants eux-mkmes cn conviennent. Vous n'ignorez pas le mol de Castel a l'Academie de medecine, a la suite de la lecture du Rapport de Ilusson sur le magnetisme animal :

Si les phenomenes magnktiques etaient reels, toutes les lois de la pliysio- logie seraient renversbes.

L'Academie ne formula pas espressiSmcnt la conclusion de ce dilcmrric,

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elle agit en consequence et enterra le magnetisme avec le rapport. n'y aurait rien B dire a cela, si les lois de la physiologie etaient connues, ; ou sont-elles, ces lois? Y a-t-il un seul point sur lequel tous les phy- gistes soient d'accord? Chacun sait qu'il n'en est rien : Verit6 urd'hui, erreur demain. Voila toute la science moderne pour l'ensei- nent obligatoire de laquelle on depense le9 millions par centaines. s phhnombncs magnetiques btnnt d'ordre physique, physiologique ou

,_, -hologique, et la science ignorant complbtcment les principep et. par consequent les lois de ces sciences, si l'on veut trouver une evplication t'les phenomhes magnetiques, tout est 3 reconstruire, et la premiere chose h faire, c'est de rejeter tout ce fardeau inutile dont on s'est cliarg6 a l'ecole et qui n'a de science que le nom.

Q~iand on est dans une mauvaise \oie, a dit Condillac, plus on avance, plus on s'egare. La science etant sterile, tant de travaux n'ayant abouti h rien, elle est donc dans nne mauvaise voie. Voyons quelle est ln voie qu'elle suit, et, prenant ensuite la direction opposee, nous sommes a peu prhs surs de rentrer dans le bon chemin.

Or, la science moderne procede par analyse ; elle part ainsi de l'inconnu pour aller elle ne sait 05, Elle veut des faits. rien que des faits, et pretend en induire des lois qui expliqueront tout. Mais les faits, comme la plus belle fille du monde, ne peuvent donner que ce qu'ils ont. Par eux-memes, les faits sont morts, ils ne sont que le corps de la science; c'est l'esprit humain qui leur donne la vie, qui les legifie.

Bien loin de pouvoir rien expliquer, les faits ont au contraire besoin euu- memes d'etre espliclues; ils sont le veritable objet dc l'explication; ils n'en peuvent donc Otrc le principe. Pretendre expliquer les faits par les faits, c'est vouloir expliquer ce qui est h expliquer par ce qui est U. expliquer. C'est faire petition dc principe.

C'est pourtant h cela, dc son aveu, que se reduit la sciencc officielle. Avant d'analyser, il faut observer avant d'agir nous-mimes, d'ckperi-

menter, il faut commencer par voir agir la nature. C'est en obw-vant, en comparant les phenomenes qu'elle produit, que nous pourrons arriver a tirer, non pas des faits, mais de notre propre esprit, les lois qu'elle suit dans ses ouvrages, et, par suite, h l'imiter plus ou moins bien, quelquefois a la surpasser.

C'est ainsi qu'a procede Chardel pour 6difier son explication de la nature humaine par le magndti~me, ou plutot, du magnhtisme par la nature humaine.

Sa theorie n'est pas parfaite : elle cst erronee sur quelques points,

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incomplete sur d'autres ; mais cela se comprend : un seul homme nc peut pas tout observer: les memes faits sont vus difiOremment par chaque o l ~ ~ ~ ~ - vateur. et, surtout, ils sont susceplibles de diverses interpretations. Toutc, fois, ru les moyens dont il disposait et le peu de connaissance qu'il avait de ln science non ofriciellc, de la theosophie (la vraie), son systuine est d'une ingeniosite remarquable, et peut Otrc considere, non comme un pro- dige, mais comme un tour clc force.

Je ne vuus l'analyserai piis en detail, car \eus pourrez le lire 5 la Pource, et, comme je vcuv vous exposer les grandes lignes d'une synthksc plus genkrale qui vous aidera, je crois, h comprendre Chardel et a le rectifier quand il y n lieu, je me bornerai h vous rn indiquer les poitils capitaux.

Charrlel commence par reconnailre que, l'inertie etant son essence, la maliure ne suffit pas pour evpliquer l'univers, mCme physique.

Il y a mouvement : or, tout mouvement suppose moteur et chose mue, donc deux principes distincts : force et maliere.

La matihre, nous l'avons sous les yeux, c'est la terre qui nous porte; mais la force, quelle est-elle? d'ou vient-elle? Chardel trouve sa source dans le soleil et lui donne le nom general de lumiere.

Probablement sans sans douter, car il ne les cite pac, Chardel a donne a ce principe actif de l'univers le nom que lui ont donne de tout temps les hermetistes; seulement la lumiere des hermetistes est quelque chose d'autre et superieure a la lumiere solaire.

C'est cette lumiere, diversement modifiee, en quantite ou en qualite, et combinee avec la matiure, qui donne aux elements la fluidite, la liquidite ou la solidite, et aux corps l'elasticite, la sonorite, la couleur, la saveur, l'odeur. le magnetisme, l'electricile, etc., etc.

Dans la constitution dcs corps organisbs entre lin troisibme Clement mixte, la vie. •á La vie est la portjon de mouvement elementaire que I'orgn- nisalion (le chaque etre individualise en s'en emparant. C'est elle qui donne aux corps qui la recoivent l'excitabilite et l'irritabilite. ))

C'est ici le point faible du sydbrne. Chardel considure la vie, tantot comme l'effet, iantot comme In cause, de cette individualisation du moutcmcllt blenientaire cc: qui introduit il la confusion dans beaucoup de parties du li\

Cette confusion s'etend sur sa thborie de l'homme, de ses facultbs inld- lectuclles, et, par suite, sur l'explication qu'il donne du magnetisme.

Du fluide nerteux sc formc un nuire fluide plus subtil, plus l u n ~ i n c u s ~ que Chardcl appelle la vie spiritualisee; mais il suppose que ce fluide emane de la lumiEre solaire, ce qui est une erreur, comme nous le verrons plus loin.

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attenc Nor

muniq Issanci sur ce1 Renne! l'.,"...A

1 J ~ U R N A I , D'ETUDES P S Y C A O L O G I Q U E ~ 457

ce est exact, c'est que ce fluide, cettc vie spiritualisee, est l'agent dc

I l a plupart des phenombnes magnetiques. , L~ magnetisme est une transfusion do vie spiritunlis* de l'organisme de

lqoperateur dans celui du patient. De la tous les efiets bons et mauvais qu 1 r6suller de ectte op6ration; de lh aussi tous les plienombnes 1 qui se manilestent dans l'elat magnetique. 1 Telle est, il grands traits, In thborie de Chardel sur I'univcri, l'liomrne et

ignetisme. Cet e\posb aride nc donne qu'unc bicn faihle idee de sage, car les principes gen6rauv ne valcnt pas uric foule de bonne5

,,,,,.~~ations, de veriles dc detriils que l'on rencontre disceminbcs dans le du livrc, par c\emple, sur la veille, le sommeil, lei reves, la folie, l n

$lit& la volonte, la memoire, l'imagination, la pcrfeclibilite, caract&re il de l'espece hiiinaine, etc., etc.

Mais si j'entrais dans ces details, je n'cn finirais pas, or, je crains d avoir deja mis votre patience h une trop longue hpreuve, et il mc reste trop (le choses importantes a dire dans la seconde partie pour que je vous les fasse

Ire plus longtemps. E BIOGRAPHIQUE SUR CHARDEL. - Au dernier moment, M. Durville nous com- ue la decouverte qu'il vient de faire, dans le Livre d'or des Postes par Henri iou, d'une biographie de Chardel ou se trouvent des renseignements plus etendus . auteur. II eri ressort que l e pren3rn de Chardel etait Casimir ; qu'il naquit a

s le 21 mai 2777, e t mourut en fevrier 1847, qu'apres avoir ete aide-major dans ~ a b n ~ ~ e , il entra dans la magistrature, fu t nomme juge suppleant en 1806, juge en 1808, juge d'instructiun lorsde leur creation en 1811, conseiller a la Cour de cassation en 1830.

Elu representant du barreau de Paris a une grande majorite, il siegea Acote de Dufaut, de l'Eure. Lors dd la dissolution de la Chambre, apres la fameuse adresse des 222, il fut rbeh a l'unanimite.

A la Revolution du 29 juillet 1830, il fit partie du gouvernement provisoire, et d e v ~ n t directeur gCneral des postes.

•á il cc moment, dit M. Issanchou, M. Chardel fit une action pleine de BBsinteresse- ment e t qui mbrite d'etre redite. 11 abandonna gBnereusement aux blesses des journees de juillet son traitement de directeur genbral des postes e t entama mdme, assure-t-on, sa fortune personnelle. *

Pas si I~&tes, les revolutionnaires de nos jours, bien loin d'entamer leur fortune, ils la font, scientifiquement, il est vrai, mais ils l a font.

M. Issanchau cite uue troisieme edition eu 2844, de l'Essai de psychologie physiolo- Sique, avec cet appendice : Notions puisees dans les phenom&nes du somnambulisme lucide, et les revelations de Swedenborgsur le rnystdre de l'incarnation des ames et sur leur Btat pendant la vie et apres la mort.

Cet appendice, observe le biographe, nous a paru si curieux vu la date de son appa- rition, c'est-&-dire bien longtemps avant qu'Allan Kardec noiis ait initie A la doctrine

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458 REVUE SPIRITE

--1 - spirite, que nous croyons devoir en donner le sommaire des chapitres, afin de renseig

ner les personnes que les questions scientifiques et morales ne laissent pas indifferentes , L Considerations gene~a le s s u r l a vie du corps humain, dans les rapports avec la uie de l'ame; II.Observationssur l a maniere dont les ames voient le soleil spirituel, d'ccpre, les revelations d e Swedenborg; 1II.Revelations de Swedenborg relatives au mngnetism

e, animal; IV.De l a creation des ames et de leur incarnation sur l a te r re ; V.Des cornrnu. nications de l'homme terrestre avec le monde spirituel. n

On sait que nous n'avions pas tort de deviner dans Casimir Chardel un spiritc niant le nom.

M. Issanchon extrait de l'appendice de Chardel l'anecdote suivante, qui est t ~ l ~ j ~ ~ ~ ~ ~ d'actualite :

Un de mes amis, dit Chardel, agE de plus de 60 ans, que la philosophie de DU^'^^^ (auteur de l'Origine descultes) disposait peu A la credulite, etait tourmente depuis long- temps par un esprit etrange des qu'en se mettant au lit i l avait souffle s a bougie. Alors il se relevait, appelait ses domestiques, cherchait partout e t ne trouvait lien. Unc nuit, a

ce tapage se joignit l a sensation qu'on attirait s a couverture ; il se releva brusquement

sur son seant et se trouva tout a coup en face d'un inconnu, drape la romaine, dont le regard severe s'attachait sur lui. La figure de cet homme s'eclairait d'une lumiere parti- culiere assez semblable a celle qui eut filtre a u travers de l'albrttre.

u Mon ami voulut crier e t s'elancer hors de son l i t ; mais ni s a langue ni ses membres n'obeirent a sa volonte. II demeura muet e t immobile, et eut tout l e temps de s'assurer de son impuissance, car l'apparition silencieuse qui le fascinait dura plus d'une demi-heure; enfin elle disparut sans laisser de trace. Au~si to t l e mouvement lui revint; il appela, sauta hors d u lit, et fit partout, dans son appartement, des recherches aussi minutieuses qu'inutiles.

a. Le lendemain mon ami etait dans l e plus grand emoi ; cette vision l e bouleversait il en racontait tous les details comme quelqu'un qui les avait soigneusement observw ; et cependant il finit par les attribuer a son imagination, quoique personne ne fut moins que lui dispose se faire illusion. On demandera peut-etre : A quoi bon cette apparition?. J e l'ignore, msis i l me sernble qu'on attend des esprits dans leurs rkvelations avec nous une suite de consequences que la vie des ames sur la terre justifie assez mal, car hien des gens y seraient embarras si.^ a rendre compte de tous leurs actes. •â

Un fait analogue es t arrive iL M. Issanchou, ncus dit-il. I l en arrive souvent, ti.moin ce qui se passe boulevard Voltaire. IIeureusement que la police, aidee de la science, Y met bon ordre en faisant vider les fosses d'aisance.

LRS TROTS PRINCIPES UNVERSELS

1. LE MOUVEMENT. - Si nous faisons abstraction de toutes lcs connais- :;ances que nous avons acquises dans les ecoles (comme le fit J>esr,artc.;, c t comme sont obligCs de le faire tous ceux qui veulent reellement appremlrc ,quelque chose, puisque toutes ces prktendues connaissances ne sont

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r- I JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 459

p z e s prejuges, des faits sans liaison entre eux, des corps sans Lme), et nous placons en face de la nature, pourvu?, par hypothese, de nos

faCu ]tes intellectuell'es dans toute leur plenitude, mais dans toute leur vir- dnitb, la premiere perception que nous pourrons avoir, c'est celle du mou- :ement ; c'est memc la seule, c'est a cela quc se reduisent toutes nos per- @ptions.

sensations meme, moyens, mais non principes de toutes l w connais- ,,,ces que nous puissions acquerir sur le mondc visible, nos sensations ne sont pas autre chosc que des moi~vements qui vienncnt de la periphbrie ,je notre etre pour aboutir au centre connaissant.

11 n'y a donc ricn de plus certain pour nous que lc mouvement. Il n'y a rien de moins connu dans sa cause premibre, dans son essence.

~outet'ois, si nous ne percevons directement que des nlouvements, nous pouvons, par leur moycn, & leur occasion, parvenir a connaitre indirecte- ment beaucoup de choses.

2. FORCE PT MATT~RE. - Et, d'ahord, tout moiivement implique m e chose mouvante et une chose mue, une chose motile et une autre chose mobile.

La chose mouvante est ce qu'on appelle la force. La chose mue se nomme matiere. L'essence de la force est l'activite, le pouvoir de produire le mouve-

ment. L'essence de la matiere est la passivite, l'inertie, la capacite de recevoir et

de transmettre le mouvement. Voila donc deux principes dont nous ne pouvons nous dispenser d'admettre

l'existence et la presence dans tous les objets, qui, tombant sous nos sens, sont susceptibles d'arriver 5 notre connaissance.

Ces deux principes sont essentiellem~nt distincts. 11s peuvent existentielle- ment, accidentellenient, se trouver combines sou? diverses conditions dans ]es differents corps, l'cxpkricnce le prouve; niais ils ne peuvent Stre rame- n& & un seul.

La science modcrnc n'est pourtant pas de notre avis. Elle avoue bien qu'il existe dans l'univers malihre et rame (c'est meme la le titrc d'un ou- vrage dc l'un de ses souverains pontifes, Louis Buchner), mais elle sou- lient que ces deux principes ne font qu'un, que ln force est inherente 3 la batiere.

S'il en &ait ainsi, il y aurait contraction dans le sens du mot matiere : est la propriete essentielle; or, inertie signifie prive d'ertie, de

force.

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460 REVUE SPIRITE

Mais dans cette hypothbse de la f o r c c c serait pas transmissible d'un corps a un autre. Chaque corps possederait, inherente a sa matibre, toute la quantite dc force dont il e ~ t . s u ~ c e p t i b l ~ , ni plus ni moins, et comme il n'y a pas de raison pour que tel ou le1 corps posskde plus ou moins de matiere ou de forcc, - il y a au co~itrairc, raison absolue, pour que tous soicnt dans lcs iiidmes conditions, si l a force est inherente a la matiere, - il resulterait de cette hypothbse quc tout se reduirait h un.

Quel principe en effet, presiderait 3 la separation des corpc, a leur dis. tinction lcs uns des autres, a la proportion de matiere et de force qui entre. raient dans lcur composition ?

Si tout SC reduisait a un, tout se reduirait a rien pour nous, car il n'y aurait pas de mouvement, ni, a f o ~ l i o r i , de conrlaissance possible.11 n'existe. rait aucune distinction entre le connaissant et le connaissable.

Les seuls faits que la matiere est inerte, que le mouvement est transmis. sible, que les corps peuvent contenir a l'etat latent, une plus ou moins grande quantite de mouvement ou de matibre, ces faits, dis-je, nous obligent B reconnaitre que la force est adherenle 3 la matiere et entre avec elle dans la composition des corps ; mais qu'elle n'est pas ilzherente a la matiere.

3. LE MONISME REFUTE. - La raison pour laquelle les savants veulent que tout soit matiere, c'est, disent-ils, qu'il n'y a qu'elle qui tombe sous noq sens.

Il y a dans cette simple assertion plusieurs erreurs, mais nous n'avons besoin ici que d'en relever une.

Ce n'es!, pas la matiere pure qui tombe sous nos sens, personne n'a jamais vu cette matiere abstraite ; ce sont les corps qui produisent ,impression sur nos sens.

Or, les corps sont mixtes, ils sont composes de matiere et de force diver- sement combinees en quantite et en qualite, ce qui leur donne la cohe- sion, l'elasticitb, la vitalite, etc.

EL dans ces corps, c'est la force et non la matibre, qui se transmet acs uns aux autres et d'eux h nos sens. C'est le mouvement de ces corps (lue nous percevons, et non leur matihre.

La mntiere n'est qu'une hypothbse, la vraie these, c'est le rnouvemcnt' La matibre est si bien cachee sous la these, derriere le mouvement, 'lue beaucoup d'hommes trbs savants ont pense que nous n'avions aucune cor naissance de la matit?re et que peut-etre elle n'existait meme pas.

Et, en effet, il est tres facile de demontrer geomhtriquement que nous

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l JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 461

/- ",avons aucun contact avec la matiere, qu'elle ne tombe mkme pas sous

1 "05 sens. , comme l'a dit Su edenborg, nous ne sommes en conjonction avec le monde

par le moyen des sens, que dos a dos. Nous ne pouvons donc avoir ,,cilne connaissance des corps dits materiels que par leur ombre, et pour

4u 'ils fassent dc l'ombre, il faut qu'ils soient eclaires, de sorte quc la ma- tikre ne nous est manifestee que par la lumibre.

Le contact que nous pouvons avoir avec le monde cxtorieur par le moyen de nos sens, peut &tre compare a celui de deux cercles tangcnts.

Or, il y a u n thCorEme de geometrie qui demontre qu'unc tangente ne peut toucher une circonference qu'en u n seul point.

puis, il est admis en principe que le point n'a pas d'etendue, il n'est p'ideal.

Nous ne pouvons toucher la inatihre que par un point, le point est ideal, donc la matiere est ideale, c'est tout ce qu'il y a de plus irnmathiel, au sens ou i'entend Ia science.

Les savants ne manqueront pas de dire que c'est la dc ln sophistique, je les laisserai dire et j'en appellerai au simple bon sens, qui saura bien dis- tinguer de quel cOtC sont les sophismes.

La source de l'erreur de ceux que l'Etat paie pour nous instruire, provient de ce qu'ils regardent l'etendue comme une propriete essentielle de la matiere.

L'etendue ert une propriete des corps, qui sont mixtes, et non de la rna- tiere; elle est un accident et non une essence. La preuve c'est qu'elle est susceptilile d'augmentation et de diminution : par la chaleur, par le froid, par la compression, etc., on change l'etendue d'un corps.

J'ai d u insister un peu sur ces premiers principes, car cette idCe a przori, que tout r s l matihre, a conduit nos savants aux assertions les plus elranges, aux affirmations les moins proiivees et les moins probables, aux hypothbses 1% plus denuees de vraisemblance dans les scieric~s physiques, cl Ics plus dangereuses en physiologie, en medccine, en psychologie, en sociologic, cn tout.

Revenons a notre sujet : l'ctude dc la nnlure. 4. L'AME. - L'o1)servation clc la nature nous n conduits, par le mouve-

ment, a reconnaitre dans l'univers deux principes distincts, matibre et force, qui entrent dans la composition de tous les corps sensibles et con- naissables.

?ilais ce n'est pas tout, l 'obser~iition continuee, la comparaison entre cuu des mouvements percus et des corps mus, ne tarde pas a nous apprendre

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1 462 REVUE SPIRITE

qu'il y a dans ces mouvements diversite, ordre, hierarchie, unit6 et De mOme dans les corps qui produisent ou subissent cc% mouvements.

Puisque le mouvemenl simple implique deux principcs dans Ics ,%hose. force et maiibre, la diversite des mouvcmcnts implique diversite daiir pua ou l'autre dc ces principes, ou dans les deux.

Mai% la matibre ne possbde qu'une propriete essentielle, l'inertie, pro. prihtib ; nbg,ltivc on nc pciit concevoir qu'une manihre d'ktre de lo. passivite qui cst le caractere distinctif dc ln matibre.

On conqoit facilement, au contraire, In force, l'activite comme sU5CPptib]e d'une infinite de modes, de former, de cliangcments en qiinntitC r t cn qua lile. C'es1 donc la forcc qui est In source dc ln diversite que nous rem&?. quons dans les mouvements et dans les corps qui font l'objet de nos obser- vations.

Ainsi, voila la. force, dont les materialistes font un simple accessoirr de la matikre, qui se presente avec le caractere de sup6riorilk, de predominance, et qui assume un role infiniment plus important clms la naissance. la crois- sance et la decadence des corps de l'univers.

Mais qu'est-ce donc que cclte force, principe si agissant et pourtant inci- sihle :> Est-elle simple ? Est-elle avcugle ? Agit-elle au hasard ? Qucl est le principe de la variete et de l'ordre que les materialistes meme conslatent dans les mouvemcnts et dans les corps naturels?

Si la force 6tait simple, aveugle, inconsciente. inintelligente, ellc ne pro- duirait qu'un effet simple, comme elle, toujours le inkme. La rrintiere ne recelant qu'une impulsion, ne revktirait qu'une seulc forme, ne se mtinifes- tcrait h nous que par un seul mou] ement,.

( A suivre.) Rou\m. --

1,'ILVTOLl~RANCE RELIGIEUSE b TRAVERS LES SZECLES Cliapilre XII.

ITenri I V ; L'edit de Narttes. (15 avril 1598.)

(Voir ln. Revue dc septcmbrc 1891.)

Lcs cardinauv (1'Ossnl cl du Pcrron, t~ml~assadcurs dc Ilenri IV auprhq du papc, s'agcnouillhrent dcvnrit ce dernier sur la place du yaticnn; uii r f d n Sur 1 e u ~ tetc lc psaume du miserere; h chaque verset, le grtlnd p6iiilci~cier les louclinit de sa baguclle Idanche (11, ce qui Sait dire h dc Tliou rluc c d l e

/

(1) Aujourd'liui encore, beaucoup de pr4ties en Italie pour se dispenser de confessei. des gens du peuple, remplis de vermine, les toucherit aiiisi d'une baguette pour leur ilonnec l'absolution. J. RI. DE V.

Page 468: Revue Spirite 1891

/--

c@emol Ce joi

lion de Des 11

terent C

de son 1 4 .

avec a g~oiie

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 463 -- lie rappelait (( les anciens Romains affranchissant leurs esclaves •â.

~r-18, 17 septembre 159.5, le pape prononca solennellement l'absolu- 1IenrilV ct le declara roi de France et fils de llEglise. jrs les ligueurs n'avaient plus de pre te~tcs pour resister ; ils resis- ependant, niais l'annee 1506 vit la fin de la Ligue et la soumissioli :hef.

Le 4 novembre de la m h e annee, Henri IV avait convoque ;i Rouen une de notables; elle SC reunit dans l'abbaye de Saint-Ouen; lc roi

ouvrit les travaux par ce discours : •á Si je voulois acquerir le titre d'oraleur, ilaurois appriq quelquc belle ct longue harangue et vous la prononccrois

.ssez de gravith. Mais, Mcssieurs, mon desir rnc pousse a deux plus uu titres, qui sont de m'appeler liberateur ct restaurateur de ce Esttit.

pour a quoy parvenir. je vous ay assemblez. Vous savez a vos despens, comme moi aux miens, que lorsque Dieu m'a appele a cettc couronne, jay trouv6 la France quasi ruinee, mais presque perdue pour ies Francais. Par la grace de Dieu, par les prihrec et bons conseils de mcs serviteurs qui ne font profession des armes, par mes peines et labeurs. je l'ai sauvee de la perte; sauvons-la h cettc heure de la ruine. Participez, mes chers sujets, a cette seconcle gloire, comme vous avez fait a la premiere. Je ne IOUS ai point appelez. comme faisoient mes predecesseurs, pour vous faire approu- ver mes volontes ; je TOUS ay assemblez pour recevoir vos conseils, pour les croire, pour les suivre, bref pour me mettre en tutelle entre vos rnains, envic qui ne prend gubrc aux rois, aux barbes grises et aux victorieux. Mais la violente amour que je porte h mes sujels me fait trouver tout aise et honorable. Xon chnncclicr kous fera entendre plus amplement ma volonte. B

11 etait difficile dc fairc un meilleur discourscl plus hnbile,d'autant qucle chancclicr allait demmdcr de l'argciit pour le roi, .;onarmee ct sei fonctioii- mires. Les nolablcs firent ce qiie font cn ghnbrnl toules les nwml~ lees , ils voterent cc qu'on lcnr dcmxitlait, pouvaient-ils rien rcruser h u n roi qui leur parlait si hnbilcmcnt. Avrc se? nouvcllcs ressource?, le roi L~rminil la Pacification tlc la Brctagiio. 11 arriva :I. Nantes oh il songcn A pacilicr la hninc et l'iritol6r;mcc des partis ; lit Frdncc avait bicri mki tb aprhs 1 rcnlc six ans de guerres civiles, dc ~nisbrec; cl (Ir persecutions, la libcrt6 de conscience. k s i le 15 avril 1398, IIeiiri IY signa l'edil clc Nantcs qui devait Cl.rc pcrp6- tuel cl irre\ocablc, tandis quc les Cdits nntSricurs dc Cliarlcs IX ct de k r i III Btaient scuIement provisoires. Ce grand acte de justice lardivc n'accortlait pas grand'chosc au.; protestants ; un peu moins d'opprcision Pour la conscience, mais la liberta de conscience etait entouree dc tant

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464 R E V U E SPIHITE

\ d'entraves, qu'elle n'existait pour ainsi dire pas. Ce fameux edit n'elait donc qu'une sorte de trbvc, ce n'etait pas la paix assuree. Henri IV ne pouvait moins faire pour ses anciens coreligionnaires; du reste, fatiguh de, dissensions, des luttes et des guerres, d'ou il avait fini aprEs beaucolip de peinc a sortir victorieuu, il voulait se reposer. Dans le fond du cceur il ctait reste r0ellement huguenot: il n'avait cerlaincment a l~ jure sa foi qu'afin de pouvoir monter sur le t r h c ; on nc soiirait mBme lui en faire un crime, puisquc roi il pouvait protSgcr cflicaccmerit ses amis les protestant;. Pm is v&t Oien une messe, definit parfaiteincnt l'etat d'esprit dans Iccluel

se trouvait le roi, qui avait trop de finesse d'csprit pour oublier cc \~iei\ adage : (( Qui vcut la fin, veut les moycns. •â

Voltaire demontre (1) d'une nlanibre evidente Ic peu dc sincerit6 du roi clans son abjuration, quand il ocrit : (( Le jesuite Daniel a beau mc dire dans sa tres sbchc ct trEs enfantine Histoire de France, que Henri TV avant d'ahjiirer, etait dcpuis longlcmps catholique ; j'en croirai plutot Iknr i IV lui-meme quc le P. Daniel. Sn lettrc a la belle Gabrielle, (( c'est demain que je fais le saut perilleux n, proure au moins qu'il avait dans le autre chose que le catholicisme. Si son grand avait ete depuis longtemps si penetrd de la grace efficacc, il aurait peut-etre dit a sa maitresse : <( Ces Cveques m'edifient ; n mais il lui dit : (( Ces ev6ques m'ennuient. )) Ces paroles sont elles d'un bon cathecumene ?

•á Ce n'est pas un sujet de Pyrrhonisme que leslettres de ce grand homme h Corisancle d'Audouin, comlessc de Grammont ; elles existent encore en original. L'auteur de 1'Ewnz sbr les et l'Esprit des mations, rapportr: plu- sieurs de ces lettres intoressantes; en voici des morceauv curieux : (( Tous ces empoisonneurs sont tous papistes. - J'ai decouvcrt un tueur pour moi. - Les prdcheurs romains prcchent tout haut, qu'il n'y a qu'un deuil 2 avoir. I l i atlrnonesterit tout bon catholique dc prendrc cxemplc sur l'empoisonne- nient du prince tlc Conde ; et vous etcs de cette religion ! - Si jc ii'c:l<iis liugucnot, je mc fcrnis Turc! •â

1, 11 csl difficile, apres cc.; t8moignngcs de In main dc lienri IV, t1'i:trc fermemcrit pers~iatle qu'il ft'i t catholiqiic dc cwur. ))

Il nc l'etait gubrc cn ciict, mais il etitit fatigui. dc iutLer et dc c o i n I ) n l t ~ ~ , surtout dans les coiiditionc oh il s'ktait trop souvcnt trouvb. Sa Ictlrc ;i 50"

ami Rosny, datdc du camp de la Pbrc, nous monlre tout Ic di:numciil (111 roi : (I Jc suis proche des cnnemis et n'ai quasi pas un clicv:il sur lcrli ir l j~ puissc combattre, ni un hdrnais complet quc je puissc endowcr; mcs clic-

,

VOLTAIRE, LTuures completes, Ecl. di do^, TOME VI[, p. 00 et 91,

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r J O U R N A L D ~ ~ T U D E Y PSYCHOLOGIQUES 465

1 mires sont toutci cti.cliirhec, mes pourpoints trouOs niiu coudcs; ma marmite 1 est ~ooveri t rcn<cr,i;e c! depuis den\ jouri jc dine ct soupe cher les uns et

les autres, hm pour\oycurs clis~rit n'iivoir plus moyen de rien fournir pour ma ttilile ... Jiigcs si je inbrilc d'0lrc ainsi traitir. ct si je dois plus longtenlps soufirir quc lcs finnnciers cl lcs lrbsoricrs mc fnsscnt mourir de faim ct qii'cul ticnricnl rlcs 1al)le; Srinndcs ct hicn scn ies . ))

Pauvrc roi, on boit p , ~ r 111, coiti1)icn il niirnit su '~pprecicr la bonric cliurc de ses trnitnnls c l iin,iiiciers: ecr1,iincmcnt sans le cl6voucment dc Ro.iriy, esprit dur et snilviigc, mais Iidule rominc un chicn 3 son rnaitrc. Jlciirl [Y se f i ~ t clecourng6 Xous lrouvons dcs p r e i i ~ c s cl11 dbcourngcment du roi clans le preanibulc m h c dc l'edit de Nantes : cc Naintenant, dit-il, qu'il plnit CL Dieu de conmcnccr h nous iairc jouir dc t~uclquc meilleur repos, nous avons e ~ t i m e s nc lc pouvoir micus employer cp'a pourvoir li. cc quc son saint nom puisse Clrc atlorC c l pri6 par tous nos sujets ; et s'il ne lui a pas plu de permettre que cc soi1 cri une mumc forme dc religion, que cc soi1 au moins d'une m h n e intention et avec telle regle qu'il n'y a point pour cela de troubles et de tumultcs entre euu. •â

, Dans cet edit, le roi, pour ne point trop froisser les catholiques,•â'accorde 1 a ses anciens coreligionnaires que de faibles droits, des droits tout a fait

indispensables, initigCs encorc par de ilomhrcuses reticcnccs. Il y est dit par exen~ple que les prolestants pcurent circuler librement, habiter toutes les localites qu'il leur plaira; ils ont toute liberte de conscience chez euu, la liberte d u culte p r i ~ b ; on nc poulait li. l'avenir les contraindre a parti- ciper aux cerhnonics d'un autre cullc; mais celui de leur religion est iritcr- dit dans lcs grancles \illes de la Ligue, qui ont fait l'objet d'une stipulation particulibre, dans l e ~ i r traite avec lc roi. Ils peuvent remplir des fonctioris publiques, publics des ouvrages sur l c ~ i r religion dans les \dlages et bourgs oh leur culte est autorisir. Ils p e u ~ c n t etre r e p s dans les hopitaux, collegcs et ecolcs, ils ont la. libcrte (l'en fonder memc dc nouvcniiu si bon leur semble. Pour cause dc religion, on nc peut ni les d6shbriterI ni les iiijuricr.

En ce qui conccrnc lc cullc public il n'est autoris6 rluc lit ou il csislnil dejh a 13 dnlc di1 inois d'aoUI 1;07, tlnns dco \ locnlitirs tl6iipircs h cet cffct, Par clinquc 1)nillngc ou i;Vii6caliniissCc dn royaurnc, cnfin dans lccl chh- teaux C ~ C S c c i p c u r s I~;lut-ji~sticicrs mais avcc cctlc rbclcrrc cluc dcs Seigncurs haut-jii~licicrs poiiisroiil :itlincllrc au prbclic iin nornhrc illimile dc protestants, taiidis (lut Irs wigncurs qui nc jouissrnt pac. du tlroit de hnutc jiistirac, rir pourronl ntliiicttrc nu prCclic, cil dcliors dc lcnr h m i ~ i c et tlc leurs vassnuu qiir lrcnlc 6Iriii-igcr.s scuicincnt.

Lcs religiorinnires soiil affriincliis tlc payer Ics diincs auu niinislrcs dcq 30

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466 REVUE SPIRITE

\

autres cultes et lcurs pns1ciii.s soi11 i.g;ilciticrit nfi'riincliis de toutes ~ ( , ~ \ . i - tudes et rcdcvitnces 1L.oritili7s ; des &wiriilies lcur sont accord6es eii jilstice pour juger lcs nffnires dans lcsqucllcs les rcligioi-innircts sont iiitercssbs. mais ils iioivent s'inlcrdirc Loutcs pr;itiqucs, iihgocintions et iiilelligciiecs~ tant a \ w les crincrnis du dedans qii'a\cc c o u d u tlcliors. Lcs conseils l)Po. iiriciaux sont tlissous, ciilin Lc roi lciir pcrrnct 12 lcvCc des dcriicrs iicccs- saircs pour su1)vcnir 9 l'cnlrcticii tlcs synodcs c l tlcs miiiistrcs dc Icur cult,,. Quand lc roi sera h 1'cirrui.e oii r0i;idcr;l ii~oiiici~tniiSiiicii1 clans uric \ille, il ne pcut y avoir de p r ~ h h c . Avec l'auloiisc~tion royalc, lcs eglises poLi\.cnt, tenir des asscmblCcs poliliqucs, mais clles pcuvcrit se rbiinir libreriicril consistoires et en syiiodcs nalioriaux ou provinciaux ; enfin elles norilmeilt deux deputes gericrtiuu Four rhsiflcr auprus d u roi.

Comme surete, lc parti conservera deus cents villes, parmi lesquelles : La Rochelle, Montauban cl Monlpellicr, ainsi que les places du Dailphini! qui se trouvaient h 1'Cpoyue de 1'6dit ilu pouvoir dc Lcsdiguieres. - Lc roi se charge de l'eiitreticn des f'orliflcntions el (le la solde des troupes, il paie les traitements des ministres et des rhgents des Otablissements d'i~isiruc- tion. Les Ogliscs ont le droit dc posseder des biens en propre et d'accepter tous legs o u donations. Une chambre dite de l'fidit, creee dans tous les par- lements d u royaume, devra connaitre les causes des protestants.

Cet edit que Henri IV avait Ct6 oldige de promulguer, afin d'eviter de nouvelles revoltes c'liez les protcslaiits, ne contenta personne; il souleva mame de vives protestalions dans lcs deus camps. Un jour le roi, exaspere de la violcnce des criliqucs, rasscrnbla le Parlement et lui tint ce langage : N Je sais que l'on a fail dcs brigues ici niCrne, que l'on n suscile cles prCdi- catcurs seditieux ; mais je dorinerai lion ordrc 5 tous ccs gcns-lii et ile m'en attendrai pas h vous... .. C'cst le chemin qu'on a pris pour faire des barri- cades cl arriver par degres au parricide du I'cu ro]. .. .. . .\liiis j'ai s;iute sur les murailles des villes, je saurais bicn saiilcr snr dcs 1)ai.i.icades.. ... Ceux qui pcnsent Otre bicn avcc lc papc, s'abuscril; j'y suis mieiiu qu'eus. Quiirid je l'cntreprciidrai, jc vous ferai tlbclarcr tous hCi8eliqucs pour nc poinL m'obeir (1). ))

Cc pclit discours clail trbs ~ r i l j daris le Tond; le roi tint boii, il li 1 toiil, plier; une fois converli, il \-oulail 1)tlni:ficicr tolalcmciit dc la siliiiition, aussi lil-il Ics plus graiitls c!lTorls poiii* niellrc lc papc daris ses iiiler&s, din de pouvoir s'cil servir coiilrc les cnlllo1icpc.i c\\:illSs et Iaiiatiqucs qui 6tnicilt fui.icii\ di: I'etlil du rui. 011 loi1 tlviic: ciii:urc ici qui: la rcligioii cic'lil

~ ~- . . . .- . ..

II) Cl'. I ' o i ~ s o ~ , IlisLui~e ,l'l1e11(1 I V , 1. 1'1, p. Y07 et suiv.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 467

la pacification des esprits dans un moment ou lc pays en avait un ,i grand besoin.

Le 2 mai 1598, c'est-a-dire moins d'un mois aprbs la signaturc de l'edit de Nantes, les plenipotentiaires signaient & Vcrvins ln paix qui rcndait a la Fra11Ce : Calais, Ardres, Doullens, la Capclle cl lc Cdtclet en Pic~zrclic, Glouet ,ujourd'hui Port-Louis en Biaetagne, le tout en kclinnge du Clinrolais.

Ainsi donc 3 la fin du xvre sibclc, la gucrrc civile ct In gucrrc etmnghre ,essaient presque en m h e tcrrips; mais l'edit dc Nantes, rnoins d'un sibcle $us tard, bicn qu'il eut etC crhC irrhvocaI)lc, fut uOvoqiiC le 22 octobrc 1685, comme nous allons le voir bientbt, aprbs avoir i-ricnlionne clans le chapitre $uivanl la guerre des Camisards qui, bicn que n'ayant 6clat6 qu'aprbs la revocation de l'edit de Nantes, avait certainement des origines anterieures a cette revocation.

( A s ~ i v r e . ) J. MARCUS DE VEZE.

FAITS RELATIFS A LA DIVINATION

uult-on avoir foi dans ces Bohemiens vagabonds, dans ces diseurs de bonne aventure qui penetrent audacieusement dans les maisons et ~ i e n n e n t vous ofYrir pour quelque menue monnaie un Bchantillon de leur saloir faire? Une dame recut la visite d'une Bohemienne au teint cuit et recuit par le soleil qui, s'etant hardiement presentee chez elle, lui proposa pour quel- ques sols de lui faire dire des chose.; ktonnantcs. Cette dame avait recu -on education dans un grand pensionnat parisien, dirigC par une mailresse assez sceptique et comme les autrcs jeunes perisionnaircs elle s'etait infuse l'esprit de la maison. En dOpit de son scepticisme, la curiosile et la inodi- cite du prix qui lui etait demandC pour leschoscs surprenantes que 1~ BohC- mienne lui promcttait l'engagbrent a s'y prOlcr de bonne grace. La sorciere de passage la pria tout d'abord de SLxirc remplir d'eau un lase jusqu'au bord. La dame sonna sri domcstiq:ic qui ilu bout dc qucl(pcs minutes apporta le vase el l'eau dcmarides. La 13ohemicnne fixa ln surLicc dc l'eau qui, A cause de la lumibrr qui donnait dessus, Clait brillante, 13llc Sul un bon quart d'heure avant de rien voir ct clc rien dire, puis clle s'ccriii : (( Se vois un (( trbs beau chillcw : un monsieur, un 1x1 ol'ficicr SC prorncnanl dans le par- (( terre devant le pcrron du clihlci~u. )) hprbs avoir n in i p:lr16, la magiricrine fit Une description des pl115 miiiulicuics el du clikl(:,iu cl du h l oi'ficaicT dans letlucl la clame crut recorinaitrc son J i l ~ qui @tait mort dcuu moi. niipa- ravant et dont elle plcurait la pcrlc : ((Ce 1x1 ot'licicr, dont ~ o u s rric ])iirlcz (( et que vou5 mc dbpcigilc~ si c~nclcrncnl, c'csl mon lils, Ilion rrial~leurcux

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468 R E V U E SPIRITE

(( fils; une ballc prusiicnnc l'il LUC, repoiidit-elle 11.6s c;ii-iiic, trhs \livcn~piit u imprwsionnec. - II n'c-t pciit-Ctrc pris mort cofiinie \ o i i ~ Ic croJpL, (( rCpliqun la sorciere, dans tous Ics cas, je lc loi5 dans cclle eau \i \nii l , (( lrbs vivant. ,) En pnr1,iiit :linsi, clle lcnclit infiin el ~nti<S,iitc ilc sein modcslc snlairc, cllc sc rc l i r ,~ , Inii.;,~nt ccllc p u \ r c m i w h a l e l ) o i i l ~ \ ( ~ i . * c ~ ~ ct dans u n troublc diflicilc h rtprinirr . Elle fut pliisiciiri juiir* fort agili,?, loric~u'un in,iiin, unc Ictlrc tlc cc iiii~nir lils lui annonCa quc Li. blesiiirc qu'il avait rcciic n'etai1 p,ii ,iiis4 :;.r,i\e que Ic cliiriirgicii I'nvnit cru d':1l)oi.~1 et qu'il 61iiit rarlicalcmenl y 6 r i : il p,isi,iil lcs tlcriiicry jours (le in choii\,i.. Icsccncc chez u n nncicn cmiarnclc dc coll&c tluiil Ic pbrc poss6t1,lil uii c.li,i. tcau situe 3 cinq lieiics clii \ill,igc qu'clip linl)il,iil. I l ajoii1,iit qu'il cspti ,lit quc sa lettre lui pnr\icndrnit, car il cn nt iit rlci'it plii.;icvirs nulrcs cliii Ctaicnt rcst6es snni rCponse, pro1ml)leinenl d cnusc dc la guerre; on Ctnil cri fhvrier 1871, les conirnuiiic~nlic~ni clniil dil'firilrs les f,lclciiri, i ~ i , i l q r c

leur boiiiic \oloiit6, ne pouiaicnt rcinplir leur ofli~c. La pauvrc merc passa ~ubi tcmcnt dc 1,i pliis crncllc angoisse nu plus linut

degre de l'i\resse et de l 'cnciisnt~ment. Elle 6cri\it 3 $011 Iili qu'clic pxtclit Ic lendemain ini.me pour le rekoir et que, vraiscinblablcmcnt, elle arriverait aussitot que sa lettre, ce qui eut licu. Elle rc \ i t son fils gueri, quoique n'ayant pas recou! re'absolumcnt ses forces, et reconnut abcc surprise que le chateau ou son fils rece\ait u n e si ;tiinahle hoqpitalite ct qu'elle voyait pour la premiere fois de sa vie, Ctait tout h falit conforinc a la description mii~u- tieuse que lui cn atait ilonni: la bollemienne. Ainsi. une \ng,ibondc, usic deguenillee vit dans u n \ase d'eau u n chfilcdii et u n jeiinc officier dont clle avait toujours ignora l'e\iitcrice ; conscr imt un petit rcste de scepticisme, l'heureuse nihre s'etait iriformkc si on connnis i~~i t cettc dc\incressc dont lc pouvoir dtait si e\trnordirinirc. l'crsonnc d m . le c h h t ~ i i ~ . i ~ i dans Ic \illa:;e n'cil avait jnm;iis cntcntlu parler.

Jc lnissc hicri enlciidii clini,un li l~rt> clc croiic clc c ~ l l c liisloirc cbc qii'il voudra. Jc po5crni sciilcinciit 1cs qiie~lioiis sui\ , inlci : t i i ,i-1-il t lc \er i l ,~l) lc~ (( dcvins? Ccs hmcux clckiiiz lCiii1 clc fois cilus d m s les ; l ~ ~ l c u r s ; L I I C ~ C I I S ~

(( aurnicnt-ils cu un v6rit;iblc pouvoir? Scrniciil-ils tiv.1r.c c l i o ~ c qiic d'hnldcs (( i inpostcur~ 1 )>

Le journal anglnii Lighl, tlnns son nuiiidro (lu C juin, r,ipportc un f,iil r i i ~ l l

moins nicr\cillcii\, il y',iqiL tl'iiiic i1,irncl di1 iiioiitlc qui \ail, non plu, ilcllJ'

un \ : L Y ~ plcin tl'cail, i n i 5 t l , i i i , I I I I P siiiiplc 1,~s-c i l Llic p r ~ ~ ~ I c ~ I ~ I ~ n i ~ ~ ~ 1 \id('? ct nc conlcii:iiil plus qu'iiii peii tlc liv, dei c.liosci rcrn,rrr~ii;il~lc\s ; jc lni--c 1~ pnrolc au ~inrr,rtriir, uiic cl,iiiicX, cl IIIC conlciitc ilc cluiiiicSr lx \c i .~ion J ' ~ . J ~ I -

taise de son rkcit.

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trc lii~tesse rcgnrda aussitot Ic fond de Ici. Insw h th6 oficrlc par mon , cl liii dit qu'elle tle\nil aller rmtlrc \i.;ite i~ une pcrsnnnc qui habi- me mnhon hlnnclic dont lc \cstil)iilc ct l'cscnlicr O1,iicnl cil pierre; la filant repowc siir ln tnblc. mon ,iinio rbpontlit : En vErilC, jc vais voir

personne qui 11,ll)iie une 1nili5011 I~lanclic, mii - s,ins \e.;lil)alc ni cscn- e picrrc ; c l l ~ craiyinit qiic' LX ? i~ionri;iire ne se filt trompee. L'hCtesse C'est pourtant ce que j'ai bu dans Li tnssc. cl VOLIS pouvez avoir n. us prirnes congi: aprhs l'avoir ~ivcmcnk rcmcrciee. elqi~cs jour.. nprhs rcltc pctite avcnlurc, jc rccu.; de mon amie, une : dnlfie d e ln rnlii;on blnnclie, clms laqucllc cllc m e disait que nolre ise nc s'et,lit pas Ir inoiiis (lu mondc trompee, que tout cc qu'elle avait Tns la Lasse eInit parfailcinent ekact ; en arrivant delant la maison,

,, ,,,, h l stupbfdite dc koir u n vcstibiile et lin cscalicr de pierre qui avaient ete construits depuis sa dernibrc vicite. •â

T o journal anglais LigJzt est surieux e t n'accepte rien & la legkre ; il faut, qu'il consente u. ouvrir scs colonnes, que ses correspondants se recom-

lent a lui, par leur position ciocinle, ln g r a ~ i t d de lcur cnraciere, leur loyaute et leur bonne foi. Probablement, ceux qui \oient soit dans un vase plein d'eau, soit dans une tnssc ii the cc qui se passe u. une grande distance sont douirs de ce don precieux qu'on appclle la Voyance. Aujourd'hui, les personnes d'un certain rang, n'osent gubrc se glorifier d'un pareil avantage si fort apprecio cependant chez Ics peuples cle I'antiquite, elles craignent de se compromettre. On rougit de posseder ce qui jadis ~ o u s cQt fait combler d'honneurs et fait considerer comme l'emule des dieux.

IIORACE PELLETIER, conseiller d'a)wndisseme?zt, officier d'dcnrlimie.

N. D. L. R. La mCdiumnite au verre d'eau, l'une des plus belles, f u t connue dans la plus haute ant,iquit6 ; les Orientaux l'ont actnellenient en honneui.; en 1860, le spiri- tisme l'a gi:n6rs:tlishe e t Mll'e Antoinette llourtlin i lnns son voliiirie: La mediumite au u e w e d'eau, R prouvj. que ci.tte DciiltF! dotin:tit des i(isiilt:~ts trBs impoitaiitu. Il est regrettable que cette rnGdiumnit6 soit rnisc (le riit; pni Ic gioiipes, car elle offre un grand int6ret polir les etii,les ausquclles st>nt soi i rnis les rni.tliiirns.

Voir dans un verre d'eau ou ilans Ic cilfi: est cli•âsc scniblalle quant aux rbsultats, cependaii t l'ean est p14f6rnl)le.

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470 REVUE SPIRITE

autour de nous cl cri nous-n~kmcs. Si l'on veut nous objecter que riou,

sommei trop cil)solus, en cmeltnnt cette tlicorie dc l'ignorance de l'e\prit humain, nous rOponcti.ons que 11011s mettons au dbfi les phy~iologis tc~ les anatoniistcs dc loutc.; 1 ~ s I+wultO\ clc ln tcrre,dc nous cspliqucr cc sini- ple f'iil plipiologiquc, qui e j t pourtant du domaine journalier de notre esistcncc :

En wr lu (le quelle loi et tlc qncl inecnnisrne, mol? cerveau, sous l'in. flucncc tl'uiic pcns0c \iil)ilc, dont jc n'ni pas nifime toujours conscicncc, cnvoie-t-il il ni,i ninin i'crmhc 1c mou\ cmcnt qui l''lit quc jc lbbe instant;infi. rilent l'indcu dc prclurcricc aux autres doigts ?

Pourquoi cc mouvcrncnt pliitol qu'un autre? Pourquoi l'indcx et non le medium ou toul autre doigt de la main '?

Et si ce simplc fdit vital, ce simplc mbcnriisme cst inexplic,ible, que de- vrons-nous dire des actes vitaux plus complcxcs ?

En lerite, qnc sn~ons-nous de la vie? Quel est notre critcriurn? 0ii en est cette scicncc qui a pour ohjet les ph6nomimes vttnux ?Quelles sont les \ues serieuses qile nous possedons sur ccttc longue chainc, dont les premiers anneaux commenc.cnt a 1'Ctre microscopique, a I'infusoire, au microbe pour se terminer a l'homme ( l )? II

- Cet abcu apres lant d'autres, ne surprendra pas les e ~ ~ r i t s ' s e r i e u x et lihres. Il est bon a noter (le ln part de M. de Regla. Comme il le dit : l'ou- (( trecuidance de ces savants tronant avec l'orgueil et la betise du Pharisien •á du passd dans les chaires de nos fticult8s D, a fait son temps.

Plusieurs parmi eus, et non des moins autorises, on le voit, le comprcn- nent.

Reste In note gaie : Les sosies cl? nos savants, -- fruits sccs ct rates de tout acabit, - gonfles

d'orgueil tintamnresquc, affubles dc dignitds et de titres bouffons ... qu'ils se conl'brcnt ii eux-m0mcs ; pcncliec sur l'au-dclk de la science (! ! !), c'cd- a-dire, occupes h 1)rouillcr et a dUrnnger bklemcnt tout cc qu'ils touchc1lL cntrc autres, cctlc pituvrc pliysiologic qui, toute materialiste qu'ellc soit, merite en \ Crith un meillcur sort.

Ccux-lii iic tic-arment pas. Ils ilurcronl .... nntmt qu'un iicliit rlc rirc, ct nc tirent pns 5 consbqiicnc~.

Commandant DC'FILHOI~ (en ret~ai te) .

-- ------- -- -- _C_

(1) Jivus ilc Snznielli , pi' !'. d c II6glu, p. 124.

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JOURNAL II'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 471

DANS J,'INCONNi'U Tire du journal Patrie, dii Ir& noiit.

(( La science est tenue par l'eternelle loi (le I'honncur a regarder en face Fans crainte tout pro1)lkmc qui pcut frniiclicrnent se presenter h elle. r

Cette phraye d'im t l is~ours p r o n o n ~ ~ cn 1871 tlrvnnt l'iissocintion britan- nique h Edimhourg, par Sir. Willinm 'l'hoirison, aurnit pu servir cf96pigraplie aux A n r , n h c h Scitncm pv/chiques pour la Lunciix niimero, prbfacie par charles llic.licL, oh l'on corrimciicc U s'orciipcr tic 161 ibpthie. Ctb n6ologisine, inelegant et irihnrmoniquc, dbiigne l'enscinl~lc d rs ~ M n o r n b n c s appcles vulgairerncnt par ln foule : inagnklismc et spirilisme; ce sont la sujets anciens, il n'y ti quc l'etiquellc de nouvelle. - Tu es satisfait, voil&les savants qui s'y meltcnt, les medecins consentent

a s'en occuper.. . - Mais oui, je n'aurais jamais espere cela nu tcmpq de mes experiences ... - Tix as encore tes cahiers de re\elations ecrites par les mediums? Oui,

sans doute, t u devrais nie communiquer cela ... Le lcndernnin, je recus plusieurs feuillets ou jc puise ck et la; l'ami ren-

contre par hasard, adepte fervent du spiritisme, m'envoyait des documents curieux .

(( . .. . C'btait le soir, boulevard de Clichy, chcz T. .. , que nous nous reunis- sions; sa fernmc ct ca h e l l e - a x ~ r etaient nos ixediurns. agents insoupcon- uables des forcq; ou des 6trcs quc nous evoquions; leur main armee du crayon, Ctait agitee de mouvements impulsifs variils suivant les interlocu- teurs, l'ecriture changeant alors, tanlot petite, tantot grande, presentant toutes lec diff6rcnces dc calligrnphic ... Pendant plusieurs mois Diderot dicta des cahiers entier5 (grnphiquemcnt, l'bcrilure ct la signature etaient exacte.;, je les ni v6riJlkes Ii la 13ibliolheque nnliorinlc, or, T.. . non plus que sa femme ne connniis,licnl cc? aulograplics). Un jour nous ~oulurnes , lasses de converwtions sur l'art et Ics anciens, avoir des vers de Didcrot; voici ce qui Su1 ccrit :

Lorsque du paradi? il le remit sur teire, E n le chassant maudit du monrle des Ctlus, Dieu dit A l'homine : Aimer, c'est ln fleur de la terre,

Prier, c'est la fleur rie? biii.;.

- h qiiclle occn4ori cc.; Jcrs fiii>cnt-ils f i t . ; ? - Mc troiivnrit une fois ddns unc r6uriion giilaiilr, nnc fcriiriic tlrmant1,i. clccant moi : (( Qu'est-ce c~ue le cicl et qu'y pciit-on 1)icn rairc? ou pr;ul-on Ctrc micuu qu'ici-bas ou l'on s'aime? N - Uc qui soril ccs c c m Y - Dc moi. 1) - IJn kpisode qui se

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472 REVUE SPlRITE - rapporte egalement a Didcrot, mais qiie mon ami ne m'avait pas signale, t rou le relate quelques pagei plus loin : .Tc copic lc ilialoguc : (( - ,l'suis ~ i d a n g e u r , pif paf, pouf, cuiller h pot, sabot, tonneau, rnmc ii J~ateau, hotte sur Ic dos, plume au chapcaii, gare au l w q a o t , voilh l'argot. - Tu parlei argot? - Pour dc sur ! - Ecris-nous alors. - Lc camcloiiluclic sc 1)alariqilit sur le trimnrtl quand son c,imelonliicli, qui p ~ i r 1u rcnifliiit, les arpioni en l'air, l'amena chez le coinzarcl et lui fit btranglcr sa verte. - Pourquoi Otci- vous venu ce soir? - C'est moi quo je m'appelle Didcrot. 1)

Unc nolc precise qu'h 1,i lccturo, 1'8tonnemriit dc Ici nikdium fut h son comble, car clle ne connaissait pas une sciilc lorulion d'argot.

Dcs con~miinicntions cl'Alfrcd dc ?;Iiisiel, dc Gain1)cllti. sont relritkcs aiisii, etranges dc cerlitucle a\'ec dos tlalcs, dcs dclails, dcs dcssin s, cles f i~c simile pour ainsi dire ; ct cette citation les accompagne, tir6e du S p i ~ i t u z l i s n z e d n n ~ I'hisloivc par Rossi dc Guistiniani : (( Si pour les incrudiiles et les h i i \

savants dc tous lcs temps, l'immortalite dc l'&nie a passe pour une hypo- thbse iinaginaire, aujourd'hui ce n'est plus la mt?mc. chose.

<( L'existence de l'ame et sa survilance au corps sont scientifiquement ddmontreec par les etonnant, phonomenes dc magnetisme et de somnnm- builismc, et surtout par les manifestations des intelligences ou esprits, &es invisibles, mais ayant le pouvoir, sous certaines conditions psychiques, dc se communiquer a nous (1). •â

Depuis Michelet jusqu'au commnndmt Riviere, depuis Nus jusqu'h Sardou, les croyants sont nombreux qui ont eu, avant les medecins, le courage de braver 1s riske du v u l g u m pecus ; les t6lSpathologues actuels n'ont que le merite de vouloir convertir la Faculte, noble dame arrier6e et tetue, et c'est une croisade qu'entreprend ainsi Charles Richct. (i Il y a la. dit-il, u n grand domainc inesplor6 oii il faut pendtrer. L'occult~ scrn demain dc ln science. Il y n trois cents ans, l'electricite etait une force occulte. 1,:t chimie a bte une science 0~ci i l lc et elle s'tipp~liiit l'iil~l-iimic, ct il n'y a pas plus de virigl ans quc Ic mngni9ismc animal a ccss6 t1'C:ti.c science occullc. s

Edison, ln m:igic, ln ti:li:patliic - sani oiiblirr lit psyr'liothkrapic dc Mau- ricc Barrbs, ccttc lin dc sibclc sera c~triiordinairc! M \URICE Cru~~r,n\fo~i ' .

SPIRlTlSME L'Auentr zllustre, de Loiicnt, 22 novembre 1891.

. . .. . Qu'on ne nous ~ i i p p o ~ c pas unc inlention ironique envers les spiritcs : nous rc~pcr lo i i i loiilci I f \ - croyilnccs sigc+i .~i et l i i i r rroynnco nous ~ e n l b l ~ ~

(1) Libi ail ie epiritc, 3 fi.. 1, n i e Ciiabanaiq, Paris.

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nnelle. - Le spiritisme n'est pas une religion mais une science qui se ~ n t r e & l'aide de f<~i ts naturels, incontestables, vulgaires, que dans notre rance des lois de ln kie, nous qiialifions (le surnaturels : Ve'eniet t e m p s , losteri nos. tnm aperta ignnraise m i ~ a b ~ 6 n t z t ~ •â. ( S e m x n ) . - LI mauime spirites : IIors de la charilC, pas de salut! 1) n'cst-elle pas plu.; x i n c a la morale clirCtienne. que (( l lori (le l'eglise romaine, pas de ,! N J.-C. n'a-t-il pas dit : (( Plusieurs vieiidronl d 'orient et d'occident

yu, s'assieront a ln meme tablc ... D Lcs spirites affirment et prouvent qilc Icur doclrine est le pur ch~istia-

fiisnzs; ils repoussenl lc culte des saints, dhfrndu par la loi du Sinai; le commerce dans lc Temple, sous fbrinc de vente de messe de diflikentes classes ou d'autres prieres sans valeur comme l'indirluc le simple bon sens :

que votre argent perisse avec vous, qui avez cru que le don de Dieu peut s'acqubrir avec de l'argent! u (Actes des qo t res . ) - Si Dicu voit tout, entend tout, il n'a pas besoin d'intermediaires! - ALI point de vue de la reincar- nation, Id doctrine spirite est toujours celle dix Christ qui repondait dans ce sens a ces queslions des Juifs : (( Etes-vous donc le prophete Elie? - Com- ment peut-il se faire que vous ayez existe avant Abraham? - Ne declara-t-il pas 2 Nicodeme, en lui observant qu'un docteur de la loi ne devrait pas ignorer des choses si utiles, cc qu'il faut que tout hommc renaisse de l'eau - principe de la matiere - et de l'esprit )) ? Tout est soumis a la meme loi! le grain qu'on shme tombe en decomposition, meurt pour renaitre de l'eau et de son principe spirituel. -Moise defendait k son peuple d'evoquer ceux que nous appelons improprement les morts :

u C'est un prolongement sublime que la tombe. On y monte Etunne d'avoir cru qu'on y tombe. •â

(V. Hugo.)

La dCfense de Noise indique que l'evocation des morts etait usuelle chez les Hbbrcu\. Ce prophete n'entendait pas que des rbvhlalions d'outre-tombe vinssent conlrcbdlancer son aulorile; prbtre d'O.;iris el promu a In plus haute initiatioi~ dc 1;) science intcgrale, il clisposait (le forces qui n'appar- tiennent cn propre qu'au Cosmos : bien que cenlcnairc, pclil, chhtifet bhgue, il etait redoutnble et pouvait e/Jncw 10 ou 15,000 hommes d'un coup de foudre. C'est qu'il avait la charge, nu moycn du peiiplc hebrcu, de faire p6nCtrer la loi nnlurcllc dans l'hum;mit6, p,ir la criiink, comme J.-C. voulut le faire avcc u n autre peuple par l'amour : ( c Aimcs-\eus les uns les autres : a imu-vous dm.; la douleur, (lari. 1 , ~ joic, dan.; l'opprobre; n i i n c ~ I n nntiirc, votre initi,~lrice, airues les ,~nilri,~iix \ . O s I'rbrcs ~n,Grmws (11, a i ~ n c s CC qui commence, n i rne~ cc, qui finit. J )

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474 REVUE SPIRITE - Les spirites croient que l'absolution est u n leiirre; qiie l'enfer 6terncl,

n'ayant plus pour liiit 1 '~m~l io rn t ion de l'ibtre, ne wurai t Ctrc (1 il,, Dieu h m et j u ~ t p cri\rrs de n i i4 rd ) les rrtialiires. 11s troiiv~rit plus nntiirrl d'aimer le Dicu qui Iciir periiict d r r6pnrcr aii pri\ tl'r\i~Lrnces ~ u r c c s s i \ ~ , que celui qui le5 1)rillerait ni1 ni6pris tlr.; lois cli~incntaii-es (le la jiisticc,, Voyant, parlout et toujoiirs, I'rlfcl ioiirJrc (le In cniisr, il\ en concluent qilr le mal r6siilte d'un cniploi nitil pontlYrc. tlc.; forces tir ln nntiire e t ne surgit ~ L I C pour rClnl)lir l'c!qiiilll~rc. C'clsl In ji:-lire irnrnniieritc tl6coiilnnt de 1 , ~ loi ~inturc~llc c t qui s'iippliqiir pliy-ic~iieiiic~nt ct ruor,ilcrncnt h. 1 I io inm~, micro- cosme, Otre particulier, conimc nnu sociCtCi, Olrc collrctiis. - •á Tous les citoyens sont mcinbrrs d'un rii~iiio corpi et , qii:intl l'un e-t lese. tous lrs autres souffrent n. (Solon.'- 1311~ r6qit anssi Ics moiides, e t r rs cosmique\.

Dans l'ordre cosmique ln iialure :t reconrs, pour retablir .;on harmonie troublhe e l pour eviter dans l':.venir un eKoiidrement complet, h dec catn- clysmes tels que tremblement.; (le terre, erupLion4 volcaniques, ouragms, cyclones, etc.; ou , daris le.; cas plils ordinaires, hl'ornge, au vent, a la pliiic. Mais il e f t facile cle loir que r c sont des crises Cquilibrantes, des r6actions salutaires, une tendance au nlieuu. Dans les sociktes, cec memes crises se nomment revolutions (c'cst-h-dirc k\olutions) e t cheh les individ~is on appelle ces symptomes : nialadie; maiq on clnube su r la nialndie. ou plutot sur le mal ad^ en travail curntit'nutonomc. de la meme maniere que sur les membres de la societe qiii \eiilcnl mettre en pr,itiqiie la delise de l'avcnir qui orne prematurement le froiitispice des monuments public,.;, e t essaycs, aprcs Moise et J .-C. , d'etn1)lir lc regne d r Dieu qiic les pharisien? de nos jours demdndent s m s c c w - (le h i i c h c , sinon de ccour, selon leur hnhi- tude - et qui ne peut-GLrc que celui clc la i'rnteriiite 1

Or, si Cci crises $0111 ins~il'liwnles pour cxlirper completement la cnu-e (111 inal, c'rit lin t r , l ~ a i l (1 rcroniiiiciicr~r tc;t ou Lard, mais si elles ont (:Le eiirdyees ail poinL de n'Otrc pliii iii6nic pdl i ,~t ivcs l ' i trc cosiniquc i'ecronlc, 1'61 rc collectif se g a n j i r h c C L torril)c cil tldcornposiliori pliyiiquc e t rrioralc, 1 ?lrc in~li\iiliicl rricurl!. ... .\l,ii. Ic rciiihle! - Oicr rcgmler en f x c , la vCrite nppclhc il tldt roncr 1'1;,qoi.;iilc!

Beaucoup de spirites ont 616 conv,iincus par des cxpCrienccs aussi nom- breuics que concluantes. - \[. (le I h i s o i i ~ c n dmis le premier, je crois, cettp opinion - (111~. r n i'aiior~ (le In incililv d'ns.iniil,itioii des gcrines qi1 '0~~ ilcspo-e t lms lc c3cr\cciii Ii~liii~iiri wi is lorino tlr siigyc-Lions, l'inlngc itupitlr' tlc I'cnl'clr prcritl iinc I'c~i~iiic qiii p e r ~ i i t c rLic/i l'ctrc cIc~~iiic.,~riiC et peut troll- ]der ion repos ~ U V ~ I I ' ~ L U t i~onirnt 011. I H L L ~ ~ I I ~ les c , ~ \ (111 1,61116, (( il oul)li(' toul pour wprendw / o p l ~ e ) i . r de In r h ~ , r . ,, (Ec~lbs . ) On dit, qu'elTray6 d'uilc'

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r-

JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 475 y--- - --

telle rcsponsahilite, le R. P. Cursi, mcmhrc des plus eminents du clerge catholique, a adrcssc: au pape unc protcitnlion rendue publique et dans laqilelle on l i t : ((Vous ?tes le mal, \ou< n'C.1~. pn.; 1 l?glise, vous la masque4

la rendez mCconnnis~nhle; je \eus d6nonre au cl-irisli~~iiisrne entier I ))

( I l V a l i c f l n o i.eg(/io, tarlo, s u p w ~ l i t r t l r l la c?i icJ~n ctrllolicn.)

La doctrine spirite est conforme ;I 1 , ~ r,liion, ,'I I,r traditiun, ii ln cclience; la morl c'est la gie de l'ciprit ; elle n'est donc q u ' m e Iriinsformation dont nous retrouvons I'iinagc chez tlcs c!lrcs irif(~riciirs : I,I larve devient haniicton, In chcnillc : papillon; ils rnmp{iieiit comnie ~ i o i ~ s ; il.; ont cliaiigi: tic tlom,iinc. La decomposition corporelle n'a pns il',iutre raison que la mise en lilierte de 1'8tre spirituel.

Quant & la croyance aux mnnifeslalions dccl esprits, elle existe chez tous les peuples barbares comme chez les peuples civilises ; swptiques ou credules nous en avons le sens inlime. Elle est el,iblic dans les livres des anciens philosophes profanes ou sacres : (( Ne croyez pas d toul esprit mais rnet te~- les a l'epreuve ei voyez s'ils viennent de Dieu. >) 11S~angile.) Apparitions d'esprits aJosue, Moise, a Saiil, h Tol~ic, etc.; elle es1 acceptee et reconnue par Pythagore, Platon, enfin, par les grands philosophes de tous les pays, voire mBme par des theologiens tels que saint Augustin, saint JerOme; ce dernier declare formellement : 10 que la pluralitk des existences est une verile esoterique qu'il est prudent de cacher nu vulg<~ire ; 2" qile I'Eglise n'a Btabli les peines eternellecl que pour fxire craindre de pecher; 3" que la l i e future est determinee par 1 ,~ \ i e presente et que la mort ne saurait nous delivrer des consequences d'une vie irreguliere !

Aristote affirme que (< les morts npparaisient souient aux vivants pour les b e s ~ i n s les un5 des autres n. Le P. Liicord'rire declare (lettres & Mme Swet- chine) que, de tout t e m p , il y a eu des modi3s plu; ou moins bizarres pour communiquer avec las esprils; qu'on hisait rny3lbre de ce< proced6s, mais que, aujourd'hui, cc qui ktnit un sccrct est dcvcnu iiric forme populnirc. Plus recemment, W. Crool\c, fait 1,1 rnhinc tlOr1,irntion cn cw termes : (( J e ne dis pa.: que cela e i t posqiblc, jc di< qiir, cela est. )) Il ;L proctid6 scieritif- quement et en pr6scncc de plu4curs aiilrcs meinbrcs de ln Socible Royale d'ilnglcterre. En chimic, il est l invcntcur du 'i'hnliiim et cn phyiiquc celui de la matibre radiante; cc n'est donc p,is le prcmicr tenu.

N'aurions-nous pas mnii\,iiic g r h , noils ilri itlioi, comp,irnli~cmcnt d ces honimes (le gbnic, rl1atlrc>sc1r iiri ioiirirc ~ i , i i ~ , i t ~ ( ~ < I I I \ ipiritc.;, (lui voinptent dansleurs phalanges des rioins i l luilrci et n im6~tlc la science cl des arts, ii des chercheurs courageuu qui, ~ o y m t piirl'ois cliie nolrc rnacliinc s ' m d t e , alors qu'aucuii ressort ne incinquc, dcmanclcnt cc qu'cst devenu 10 mbcnnicim ! ),

Y.. .

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476 REVUE SPiRITE -- \

Veuillez annoncer le degngenient corporel de A N D R E BOI~LENS pour lequel nous bproil- viors tous une sympathie et une amitie sincere; spirite depuis 1860, ce frerc nousa donne des preuves conslantis de son derouemcnt ci notre muse , et, malgre la pins ol~imsition de sa famille, la charitS exernplairc fut sa regle. Nons regrettons tous de ne pas avoir la puissance de ce mitilium guei.isscur pour l'employer aii soulagenient de nos sernblnbles, pour fairc le bien selon l'esemple salutaire cln'il nous a constamnient donn6; fort heureusement l a mort c'est la vie, et l'esprit de A. Roulens, bien vivant, nons con, seillei,a, nous guidera dans l'escrcice dcs vertus himanitaires qu'il se plaisait ;i pi.aticluer

m,iteriellement ct spirituellement. l'ierre Laus, desincarni: en mai dernier, fut meritant comme A. Boulens; j e ne sais si

ses parents oii les mcmbrcs du groupe auquel il appartenait vous ont prevenn, mais il est bon que dans la Revue spir i te il soit dit ce que furent les fideles serviteurs dc la cause; nos freres peuvent ainsi adresser a ces ames d'iilite le souvenir cordial et la pensee pleine de solidarit&. F. VIGUIER, ii Beziers (Htii,ault).

:4 ,juin : Les spirites de la premiere heure s'eu vont les uns apres les autres. Aujour- d'hui, Faure, vieil ami d'Oran, nous devance. Fsure e t Mugonnet (1) avaient fond6 a

Oran un groupe qui fonctionna de 1862 A 1871. La guerre eparpillsnt les membres, le groupe cessa ses rennions. Faure fonda, a Oran, l a Societe protectrice dei animaux dont il etait le tresorier, i l fut corps et ame a son ceuvre, se saci.ifiant de s a personne et de sa bourse,

Le Spiritisme, au dire de tout la monde, i'avait transforme ; homme nouveau, sa naluie bourrue l'avait cependant toujours domine, c'etait un bourru bienfaisant.

Enfant de la rue, l e regiment l'avait instruit; sorti sergent-major, il fut employe aux ponts et chaussees, et retraith, chef de comptabilitk a Oiau. En 1871, il organisa la comptabilitb de l a voirie dhpartementale, ce qui lui donne une deuxirme retraite et des

lors, il s'etablit a Alger oh il est decede le 21. aout 1.894. ; il a etrenne notre nouveau drap mortuaire. L'enterreineut a eu lieu selon les usages algeriens ; des brochures : Le Spir i t i sme a sa plus simple expression ont &te distribuees a u cimetiere. M. bavin a prononce les paroles suivantes :

•á L'esprit q i ~ i rious reunit autoilr do sa tlkpouille mortclie, etait pour vous un in- connu, nous seul le conuaissions et avions pu appi+cicr Ics clunlit6s de son cccur clue seul Io spiritisme inslliixit.

Nous ne pi+tendoiis pas que les spirites seuls out 1'ap:inage des sentiments i:levti~, nous voulons senlornent rendre hommagc aux principes que le Spiritisme a inspire u la plupart d'entre nous dcveiiii.: athhes par l'enseignement rcqu dans notre jennessc ; nous sommes devenus des croyants, des hommes religieux. qui n'al~partieniient h aucun ciille, a aucune secte religieiisc.

Oni, cn dcliors dCs r1ope.q. dos mystiires et ilcs ii+ji~gi:s iiTticiels, c r o j n n t nou.4 .~ - ~

(1) IIiigonnet, conseiller gi:ii&ral, est iiiort aii<si I'aniiBi: dcrniAre, dans un village (Ica environs d'Oran, ce fut nn penscur, un ecrivain remarqiial)le.

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J O U R N A L U'I?TCDES PSYCHOLOGIQUES 467

renia comn dents

Po qui t( sortil ritisr l'hun passi

Le

que I nous tier c

tauts

ns tous Ics cultcs et toutes le3 6gliaes ; nous souteuons ce que nous consid9i.ons l e une ve1$6 i.:ttionnelle et progres-.ivc au p:iil de notre situation sociale, les dissi- n'allant plus au biicher.

ur cela, a notre fin de siecle dont la tendance es t l 'indiffhence, la negation de ce ,uclie au devcnir de I'hoiiime, il faut des preuves mnterielles manifestes si l'on veut r des sentiers battus malgre les dbcel~tions et les dGboires de toutes sortca, le Spi- ne accomplit ce miracle; il donne comnic stim111:int l'egoisme, cc vice, cc fl6aii de ianite ct Fourier, grand penscur.et pri:corseur tl'Xllan Kardec, dans sa theorie des ons le faisait concourir au bien-ltre dc !'liumaniti: en le ( l i i igemt. Spiritisme, b l'aidc des comn~unicatioris avec le monde de l'au-del), nous prouve

)Our prCpaiei. nos csistcnces futures, soit comme d&ncarn&, soit comrnc rSincarnes, devons actuellement mettre en pratique, d'nnc falon :ibsoluc, la devisc du charpen- le Nazareth : •á T o u s pour u n . Un po . r tous •â, (Icvise qui consiste, pour les habi- de notre planete, A cmployer cc qui u'est Ilas strictement necessaire A nos besoins

au so les el affirn sera preuT I'inte

Be conis

greve pa-jai

In f athei!

dagcn lcn t de qui mailque du necessaire, et ce n'est point une vaine formulc pour lirites; cette vkrite experimentale, tous les esprits des riches dicedes evoques l'ont iee par nos mediums, en dbclarant que leur expiation, dans les existences futures, d'etre le serviteur des serviteurs exploites et non secourus. Nous faudra-t-il une re plus manifeste pour nous pousser b l'egoisms du bien, a cet egoisme qui, dans ret de l'avenir, nous renc! secourables dans le prosent? nissons cette croyance qui transformera l'humanite quand les principes qu'elle pre- e seront universelle~nent mis eu pratique, elle seule resoudra l a qucstion sociale; l a i , plaie nkessaire aujouid'hui, disparaitrait si l'industriel, au lieu de trop aimer l'or, 1 integralement au travailleur le salaire qu'il merite pour su quote part. .crrogez vos cliera disparus, vous qui niez nos principes e t nos croyances, votre sme, comme le notre, se fondra au contact de lenr relations? Ils vous apprendront

que la mort ou la naisszuce sont un chsngemcnt d'etat indispensable au progres et a

l'amelioration de l'iiidivid~i e t dc l'humanite terrestre. Le fr9ei.e Faure, jn(1is athec, devenu spirite, fut un croyant desinteresse, homme de

bien et de progres; comme cous, il savait que le corps est l'instruinent dont se sert,

l'esprit pour manifestel. scs volontes. E n ce niomcnt il est iiii nlilieu dc nous, e t cc mort, bien vivant, me caresse de ses

effluves f l~ i id iquc~ , p u i n mc temoigner son contentemcnt d'6li.c d0bari.assi: d'un oi'ga- nisme qui l'a fait t m t souffrir. Aussi lui dis-je a u rcuoir, le mot adieu etant unc expres- sion de si5paration clefinitivc o.

Les enterrements spirites pi~ciduiscnt toujours une grande emotion u Alger. Le drap mortuaire bleu ensoleill6 rcmplncr la tristesse par l'espbrnncc ; il nttirc beaucoup tl'indif- fhxn t s au ciiiictiore lloiir ententlrc nos l~aroles plcines d'csltoii et nos enscigwments si rationnels.

Roclie/'ort, le 14 nolit 18!)1 : Jc \oui al~prends, avcc wgret, l a d6sincai~nntion de notre ami e t f i . 8 ~ cn spiritisme, M. JUSTIS GUIKAUDEAU, decetl6 le 12 aout, il l':igc dc 55 ans; ce fut un atlcptc de la l~remiei,c hewc. Son deces a surpris ses proches c t ses amis, car,

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1% veillei il s'etait proriienii jnsqu'a 5 lieures du soir et rien n'annonyait une n1oi.t si prompte; il s'est eteint eu bon spirite qui vii i.cjoiiic1r.e s a nouvcilc patrie, sans agonie

cruelle. Sa depouille a i.te conrluitc an ciinctiore !lier, suivie par tous nos freres en croyance et

par de nomljreus amis; le parteai du cultc r6furmit a fait l'office reiigieus, ses p:iroles ont ete appi4ciees par le? Ilcisonnes pr&entes.

Une bonne I)eiis~5e A ce fiero dC!roue ;1 la cause, A cc bon r5pul)licaln, et n'oublions pas la veuve eploree par cc depart inattcridu ; beurenseriieiit nos croyances Ini feront sul,. porter cette epreuve avec forcc ct coursgc. CROZE.

N. 'B. L. R. - Nous avons intimement connu hl. et Mme uninaudeau, anciens coi.- respondants d'Allan Kardec; quels braves gens e t quels grands ca:urs, quelle fo;.met& dans l'affirmation des vCrites spirites ~nvgrcssivcs et hiimanitaires, toii joui.~ en accord avec la justicc; avec lc venerable JI. Crozc et Mme Croze, ils ont continue la bonne tradition dans les Charentes, e t nous nous rappellerons cette phyni~nomie s i sympathique d'un adepte serieux e t brare. Xous conimunici~ons pai. l a pensee avec sa veuve que nous aimons, que nos fieres de Rochefort entourerorit de leur affection. Pirevenus A tcmps, nous eussious fait diligence pour parler sur la tombe de notre frere J. Guinaudean.

Mocsieur Leymarie, je viens vons preveriir du degagement corporel de notre fibre en croyance, M. T H ~ O D O R E HERAUD, apres nue courte mdadie, presque sans souffrances; il a conserve sa lucidite d'esprit jusqu'a l'heure derniere, sachant qu'il allait revoir les

parents et les amis qui l'avaient precede daiis l'au-dela; vous vous rappelez surtout de sa

femme pour laquelle i l avait co;iserve nne reelle amitie '! bans i'intimite avec ses freres en spiritisme, il aimait a s'entretenir du jour ou il pourrait aller la rejoindre, cette grande spirite, cette femme conime lui attachee au culte de la patrie, quelle ne separait pas de la republique.

L'enterrement a et,6 civil; le corps etait accompague par les spii,ites des environs, palt tous ses amis politiquca au nornb1.e de dcux cents. Il a Cite prononce quatre discours : le premier par M. Chassin, ancien conseiller d'arrondissement, conseiller municipal de Matha e t president de la SociAte (les libi,es penseurs du canton ; le deuxieme par notre poete, hl. Ludovic Charpentier, que vous avez connu chez RI. Heraud; ces deux discoul~s de circonstance, plus 1)olitiques que id ig icus , faisaierit l'cilogc dc notre frere; 30 ilcul discours spirites, par BIM. Fietlbric Gautier et Parenteau, qui n'ont pas craint, devant toutc cctte socibtC de librcs 11enseui.s et de catholiques, d'affirmer leur croyance et (lc prononcer les mots ile spii.itc, de spii,itismc, d'inrarnation, de pcine e t recornlicnses futures; ils ont afIiriii6 quc notre grand ~ioAtc, Victor Hugo, pensait ainsi, e t cith passages dc ses ecrits, poix soutciiir leur t l ihe . Certains cntlioliques incl6pentlants ont ti,onve trCs bons ces deus ilircoiir.;, ils ont compliinenti. lcs oratcurs devant moi.

RI. Ic curC a 6th voir not1.c iii;~lnde :i son lit dc mort ; il Oteit facile de comprendre (lue H6rauil SC conduirait cri p l : ~ i i t lioiiirne tel ilu'il i.tait; il lui a repondu : u Je rous reqois coinnie citoyen, mais jc. ne suis 11oinl (le votie i.cligion, jc n'ai rien :i vous communiquer, Monsicui le i i i i .C. N Voici t i t i houiiktc l~orririic c l u n fitlklc bli>\.e d'A1Iau Kardcc, qui fait un grand vitle (laus notre gi~)ulic ile Soiinac.

Au nom de nos ami8 e t Y. E. S. HERTHEI.OT.

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 479 -

permettez rnoi d ' ub~ : , J , cher RI~ i i s i e~ i i et 1". E. S . , de reinerciei. a l'aide de la Rev~le , la personue qui a eu I'aiin:~i~le :iltcntion de rri'ailressci. l a rocente publication de $1. A . d'ilngleiriont, I 'lIypnolisit~c, Ic Mctyrietisnie, la Jlidiuitznitc', scientil;que~iienl demontres, o[ruscuie e r t ~ u i t (les Ilar,~ioiiies icnicer,se/les, 20 I~ai.tic de ~ 'OMNITI~EISJ IE .

prepare par la lecture di1 18' volume de cette coiivre colossale : •á Le fractionnement de l'infini •â, j'ai rctiwiiv6 dans CC noyvel ouvra;e la rridme m;!thode scientifique, le. ,,&me classement hi6rardiiqiie, au moyen duiluci cliniliie sujct traite se lic et s'enchaine

prbcedent et B celui qui liii succ&ic, tout nnturc~lleirient, sans effort, sans faligue t , ~ ~ r l'esprit qui peut uiiisi errilri~asser d'a1,oril I'eiiscinble, puis s'arreter successivement au developperncnt de ch iquc ilivision ot subiliviaious.

L'auteur, suivant l a methode ratiannelle qu'il a adopthe, commence la demonstration des divisions sbriaires ternaires en tenant coruple de la valeur progressive des sujets. Ainsi avec u n tact parfait, il donne l a premikre place i l'liypnotisme, comme inferieure au magnotisme, en raison de ses eifets et de son niode d'action, de meme qu'en traitant de la mediumnite en dernier lieu, il lui attribue une valeur sulrerieure, en l a considerant comme une forme transcendante de l'hypnotisme et du magnetisnie exerces a la fois sur l'homme par des iutelligences etrarigeres a notre humanite.

Je n'entreprendrai pas l ' a n a i ~ s e ou lc resume de cette brochure de 200 pages, si substantielle, si homogene, pour ainsi dire, qu'il faudrait prendre tout ou rester a u - dessous de la tache entreprise.

Je ne veux que constater l'impression prociiiite par cette lumineuse exposition des effets et des causes des divers phenom&nes objets de cette etude.

Quels horizons nouveaux ouverts 3 l'esprit! coinme toutes les demonstrations sont

claires, logiques, faciles i saisir ! ll semble qu'on asiiste a la production de tous les phenomenes et sans chcvchei. a controler les affirmations de l'ecrivain, on sent qu'il dit vrai, e t que les chuses doivent se passer comme il le dit.

Que tous les cherciieurs, enfiovres a la tlecoiiverte des lois qui president aux pheno- menes spirites, lisent ce livre et ils seront satisf~tits ..... s'ils peuvent l ' e t i ~ .

Pour moi je me d6clai.e siiflisamnient 6claii.e et je crois que de longtemps, a l'etat d'incarnes, nous ne saurons rien de 111~1s sur les cnuscs c t les moyens ile production dcs faits qui constituent l'hyl)notismc, le niagri6tisme et su~toi r t la n16uiiirmitb.

Cette partie, ilu'en qualith de spirile j'ai plus specialement apprhciee, contient les enseigneiiicnts les plus 1,i.6cieux et clcvrn rcndre tous lcs ~ ~ ~ i r i t e s et nibdinrris los plus utiles scrviccs dans la piatiquc et l'usage de ccttc admirable faculte.

Je c e puis terminer cctte lettre sans dire cluelclues mots de l'ceuvre de RI. A. (l'An- demon t dont des voix autoriskcs c t compbtentes ont uriuiiimeiiient fait l'kloge, lors de l a puGlication du l e r \zolumc •á le I"ructionueriient de l'infini •â! Je nc puis yu'aliprouver t0ut ce qui a 6t6 s i bien (lit, en y :ijoutant mes lri,opivs iml~rcssions al1i.8~ la lecture de ce livre que j'ui c o i ~ ~ ~ i : ~ r C a u I ~ 6 i . i s t ~ l ~ cl'iiii iiionuriiciil colossnl dcnt Ics Irases iii&lmn- laides reposent sur nci1i.e glolje et tlonl le somiriet s'elt'acc dans les hauteiirs radieuses des

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480 REVUE SPIRITE - . -- -

regions divines. J'ai admir6 la severe beaute (le l'eusenible, la richesse et la multil,licit6 des dktnils, l'ericliatncment de toutes les parlies concoumut soliilairement A l'unite II,,- monieusc ct giQaniliose de l 'auvrc.

Comme spirite j'ai trouve dans l'ouvrage de M. A . d'hnglemont la ~ o r i f i r m a t i o ~ et

l'extension de toutes mes croyjnce.?, j'ai reconnu la \;rit& et l a certitude scientifiqiics d u

progres constant et du bonheur toiijours g~,andissant de I'0tre spirituel dans l'evoliition continue de sa vie immortelle, en progres4on sans arret vers une perfection t o u j ~ ~ : ~ relative.

Enfin dCiste pnssionn6, j'ai tressailli dans tout mcn 6lre c n voyant au.dessus de tous

ces horizons de plus cn plus vastes ct luniineus, se supeiyosant sans se confondiq la rbalisation tle I'idi'al divin donnant S mes aspiru~ions 13 satisfac,tion la plus complete et la l~ lus inesp6ri:e.

Je termine, hlonsiciii., cn Oisnnt d hl. d ' hg l e rnon t dont l'Om~iitheisma sera j'en ai la conviction l a ;)liilosophie de l'avenir, l'application du chapitre de la Mediumnite supreme en reconnaissant en lui l'interprete choisi et prCpar6 de l'ictelligence arclian- gblique charg6e liierarchiqucment de donner a notre humanite cet instruincnt de

r6novation morale (1).

Veuillez agreer, cher Monsieui., l'expression de mes sentiments fraternels. THIBAUD, a Bordeaux.

1,'Anti-clerical du chanoine Roca est devenu le Socialiste chretien; il a transporte le siegc de son administration a Paris, 29, rue de Treyise. Son programme reste l e meme.

M. I'ioca poursuit l'id& g2nereuse de mettre d'accord non seulement toutes les religions entre elles, eu leur montrant l'esoterisine qui leur est commun, au fond, et qui les relie scientifiquement et socialement les unes aux autres, mais encore toutes les ecoles spiri- tualistes nouvelles, parmi lesquelles l e spii,itisme, dit-il, occupe a ses yeux l a place d'hon- neur, comme force moralisatrice, par la priorite de ses phenomenes manifestes, par

l'efficacite de ses experimentations, e t par l e rQveil genoral qu'il a provoque dans la conscience pnblique, jusqu'ici endormie dans les tenebres du materialisme.

Le prix de l'abonnement cst de 5 fr. par an. Publication hebdomadaire.

Le nouveau si6gc do la Sociele spi)-ite de Reims, e t cons6quemment du jo1ii.o:l1 La pensee des iitorts, est place de 1% Repul,liilnc, pavillon de M ; m , $ Reims (hlarnc), chex M. MONCLIN, PAUL.

- - ( 1 ) 1 fi.. Librairie s p i r i t ~ , I , r u ~ Clinbannis.

_ --. Paris. - Typ. A. PXIIENT. A . DAVY, suce', 52, ruc Madlimc. - 2eLeplzot~r.

Page 486: Revue Spirite 1891

R E V U E SPI J O U R N A L M E N S U E L

D'fiTUDES PSYCHOLOGIQUES

Les seances spirites dii Vendredi auront lieu les 6 et 20 d u mois de novembre, a

g heures et demie precises.

COMMRMORATION DES MORTS. - LIS spirites parisiens sont invitbs a la saance du la* novembre, 1, rue Chabanais, a. 2 heures precises de l'apres-midi, selon l'usage etabli par Allan Kardec, eu l'annee 1858.

Abonnements a la Revue spirite, annee 1892, mandat a l'ordre de M. Leymarie.

LA DOCTRIYE SPIRITUALISTE DE SIR ALFRED RUSSEL WALLACE

l La librairie des Sciences psychologiques vient de rendre a la cause spirite

un signal6 service en publiant une traduction de spiritualiste de sir A. R. Wallace. L'intelligence superieure, h la fois intuitive ct scientifique de ce memhre eminent de la SociEte Royale, ne pouvait laisser passer ina-

1 perc,ues les manifestations de cctte force intelligente qui, depuis cinquante ans, caracterisent la Renaissauce spiritualiste dans Lou5 les pays civilises.

Une fois entre dans ln voie de ces invcstigatiotis, et la realite constatee avec toute la rigueur de la methode posilive, son esprii, a la fois penetrant et sincbre, ne s'en est pas tenu h l'analyse. A l'avarit-garde dc ses 6mules en science, appuye sur les fails acquis, il a voulu deduirc la conclusion de leur imposant ensemble. President clc la SociEte tl'anlhropologic, crkaleur, au mhme titre que Damin, de la. thborie dc l '~\olutioii des formes; it la fois naturaliste, pliilosoplie ct sociologiic, nul n'klnit micil\ qunlilib pour coor- donner ces matCriau\, rctrou\cr, sous leur 1~nriCt6, l'iiiiit0 qui les domine ; en un mot, nl)outir & unc syntl-iEsc rraimcnl scicnliliquc. On nous per- mettra bien, 3 rious, spirites, ilc voir, dans l'identit6 dc nos croyances avec les inductions de l'illustrc .\nglo-Srilon, une raison elevce de nous y reposer avec i l u s de confiance encore si c'cst pocsible.

Uri court aperqu de son l i \ rc (1) donnera aux spirites propagandislcs le

(1) Les J l i ra i i es et l e moderne Sp~rrtualisme, 1 volume. Lil)iaii ie des Scienres psycho- logiques, 1, rue Chabanais. 5 fr. broche. 6 fr. relie, avec poi trait d c 1 auteui, 111-8 carre.

3 i

Page 487: Revue Spirite 1891

482 I{EVtiIi: Sl'II1ITE - desir de l'btuclier dc plus prux, coniriic uii recueil precicux d'arguments contrf.? 110s coiitrntliclciirs; (11, il lous, des indications sur CS points pririci- paux quc l'iiiilcur a mis en liiniii!rc nvcc Ic plus d'eclat.

Notoils cl'ill~orcl sa tliirrioiisti~i~liuii absoluiiieiil figourcusc ct inattaqunllle de 1 'o~~nc~i . ivi~E DIH ~wi iz roa rEs~s ; c'csl, on Ic concoit, IC ii@iid clc la qiicslion.

ObligCs dc: nc plus passer Ics I'ciits sous silerice, lcs snvanls - notamri1crlt les mcnibrcs tlc la Socir4e dm 7*ccherches 11.sychipes - prUtcndcnt les classer clans l'ordrc ilcs p1iUnoiiibiics l)rirciiicnl sit2,jeclifs. Ainsi, dans les apparitions en si grand iiornl)rc qu'ils oiit cnrcgislrUcs, ils iic vculent voir que dcs hnllucinationm dues il l'nclion ~elepathiyrse d'un, esprii sur un autre; autrement dit (la Revue qui s'aclrcssc au y x i d piihlic a lc devoir3 de traduirc cn Inn- gage compris de lous ln terininologic tlcs philosophes) la sensation, sans objet exlerieur, d'une chose qui nesisle pas. C'cst, on le voit, une negation indirecte de la realite des phenomunes.

•á Mais pour donncr h cette theorie de la telepathie seulement une appn- rence de probabilite, il faut negliger ou expliquer autrement quantite de fails des plus interessants et suggestifs recueillis par la Societe.

•á C'es1 sur ces i'aits que je vcus attirer l'attcntion, parce qu'ils nous con- duiront a des conclusions tout h fait differentes de celles de ces gentelmen.

(( Je trouve cinq esphces suivantes de preuves de 1'ob;iectivile des appnri- tions : lu simultan6ite de l'liallucination ou perception (lu meme fantome visible ou entendu par deux persorines ou plus en memc temps; 20 le fan- tome est vu par differentes personnes comme occupant differentes placcs correspondant a un mouvement apparent: ou bicn, il cct vu a la meme place, malgr6 le changement dc position de l'observateur ; 30 impressions produites par les f'antonies sur les animaux dornestiqucs ; 40 effets physiqucs qui semblent produits par les f&loines cn connexion avec leur apparition; 5 O les fanl6mcs, qu'ils soient visibles ou invisibles aux personnes preseiitcs, peuvent Gtrc ct ont 616 pl~olograpliies.

•á Je vais donricr dcs esemplcs tlc chacun dc ces cinq groupes de pheno- mhnes'et disculerni, cn quelqiics riiots, lcur intcrpr6tation (1). D

A ccs cinq classcs tl'cscriiplcs, cl h lcur discussiori, qui nc laisscnt rien A desirer comlnc clloix cl nctlclU, il iic saurait. Ctre ricii chimg6 ni retrandlb. Kous ne pouvons clu'ciiga:7er [L Icx lirc tous ccux qui, salis parti pr,is, s'in- teressent 5 ce genre d'ktudes.

(A suivre.) Corrimandaiil I>UP~I,IIOL (cn rclraile).

(1) Les Miracles et l e niodersne Spir i tual isme, page 326.

ER^^^^ : Reuue d'octobre, page 436, ligne 5, lisez : un esprit, au lieu de cet esprit. I > q p 438, ligne 26, ouvrir la pai.entl~i:se aprus Ic riiot : lumiire.

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F JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 483

SOUVISNIKS D'UN ESPRIT Monsicur ct C. 17. R. S. Sorhm, 30 .;cptcml)rc 1891 : La mort du vCr11Jri1 ct trhs regrcllC M. .Jniil)crt m'a remis en ni6moirc

]a belk comm1inic~:~tion qilc joici, tlicl6c ii cc fcr\cnl aputrc de ln prcmiere heure, toiijours rcstb ficlhlc h scs c'on\ic~lioiis.

Tout esprit s0ricux ct clicrclicor (111 vrai Tic pciil la lirc sans Clrc ponblre d'une impression qu'il es1 rarc d'tproii\ cr (hns Ics ciilrcticns d'outre- tombe, trop souvcnt \ides dc scns, du moini tlniis ccrlnins rnilicuu, l'irnpcrfcction de l'oulillagc m6diariimiqiic iic 1;iiisniil pas loujoilrs CL l'Esprit e\ocluE (si c'est recllcmcnt lui qui rEpond) loiilc son indcpcntlaricc. Il y a souvent u n reflet de la pcnsbc du rni:dium, oii bien cclui-ci n'csl pas aptc il saisir celle qu'il est chargi: dc nous trnnsmcttrc : son insuffisance ln dbnaturc quand la dissertation iic devient pas tout a fait fmlaisistc.

Quand on se mct cn rapport avcc un Esprit, OR aime autrc chose que ces applications ghbrales, semblables 3 un manteau qui peut couvrir n'importe 1 quelles opaules. Si ce sont des communications inlimes, provenant d'un etre qu'on affectionne particulierement, on voudrait \loir se degager un sentimcnt empreint de sa personnalite et reconnliitre, i3 quelques signes caracteristiques, qu'on est bien reellement cn presence de cclui qu'on a evoque. Si c'est un esprit instructeur qui se manifeste, on veut dans ses paroles un enseignement rationncl ou les innombrables questions que l'on se pose dcvant la scicnce spirite soienl traitees et dheloppecs avcc methode et reflexion, pnrticulibrcmcnt devant les maladies psychiques qui renferment tant de mysteres. Ccttc etudc, trop negligbe, cst une des plus importantes.

l M. Jaubert vous a-t-il fait pilrt dc la communication dont voici la copie?

Le puissant m6dium dont clle Emanc l'avait-il pcrduc de vue ? C'eut 6te grand dommage, car elle rnc pitrlc (l'un piiys qui m'est chcr. qui m'a vu naitre ct ou je relrouve, toujours plcins dc charme ct de fraichcur, Ics rbves

I de ma rieusc jeuncssc. Lcs details qu'clle renfcrmc m'btaicnt connus avant qu'ils nous fusscnt donnes par cclui-lh mbmc qui les n \ocus, qui cn fu t l'objet et qui lcs n consigni:s dans ccs pngcs mbdinnirniqucs cn un recit touchant ct ftdelc.

J'ai rccu cc clocumcnl tlcs mnins d'unc ticrcc pcrsonnc qui, dc son c6t6, le tcnait d'un mcmbrc dc In r6iinion oii Il. Jnu1)crt l'obtint par In typtologie, mode qu'il employnil le plus \olonticrs. Si Ic inc~lium cul connu les faits qui s'y rattachent ct cn di:moritrcnt In veriti., il y aurait ajoute plus de prix ; c'est justement de l'ignorancc rlc ces fnilq que la vbrile rcssort avcc plus d'bclat, quand il decrit, .ou.; 1'iiiipiil.iion d c l'Esprit. lcs angoisses. les anxieuses pCrip6tics d'une vic tourmciit6c.

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484 R E V U E SPIRITE

Cet Esprit se nommait Scribe ; il etait *cure de Ponti&-Cabardes, & epoque arriBree, ou la civilisation dans nos campagnes ne s'elevait guere dessus du terre a terre de la vie animale ; ce brave homme etait loi penser qu'il lui fallait [ouvrir la voie a des idees nouvelles, ct hie11 , n'ait pas ete victorieux de ses ennemis, on pourrait dire qu'il a ete I o , curseur du Spiritisme, l'un de ceux qui devaient annoncer sa venue.

Depuis ce temps, deja bien loin dc nous, la population s'est renoixv et peu de gens se souviennent, peut-etre, des evenements qui ont confi d'avance les dires de l'Esprit dans cetle manifestation qui le caracteris bien. Ils ont touc: oublie, sans doute, les soi-disant hallucinations du pal fou qui prechail la fin du monde. L'ignorance el l'indifference sur causes de pareils fails devaient nBcessairement en laisser perdre le souv dans les neiges d'antan ... Pour nous, spirites, rien n'est vieux, rien nc perd, rien ne nous echappe. Tout doit etre un enseignement et nous del tout recueillir, tout conserver. Or, vous allez comprendre, Monsieui frkre, quelles furent les tribulations de cette ame droite, mais faible, vi _ ans avant que les manifestations spirites ne soient repandues et genera- lisees.

Oui, plus de vingt ans peut-etre avant que les demoiselles Fox enleil- dissent relentir dans les murs de leur chambre les coups de l'Esprit-frap- peur qui venait reveler au Nouveau.Monde l'immortalite de l'ame et son activite apres sa separation d'avec le corps, un humble cure de village de la Montagne-Noire recut cette revelation et, comme les mediums de nos jours, comme ceux de l'antiquile, il la recut par la parole, car il etait auditif et voyant.

Apres de longues annees, qui suivirent ces evenements, M. Jaubert, pour se soustraire aux ardeurs de la canicule, allail tous les etes a Fonties-les Fontaines, pr ts d'une de ses proprietes, respirer l'air frais et pur de notre montagne. La, entoure de quelques amis, le soir, au souffle de la brise q u i se jouait dans les branches des chAtaigniers (formant un dome au-dessus de leurs tbtes), comme Platori sous les ombrages des jardins d'hcademus, il enseignait la doclrinc ... Il parlait des communications d'outre-tombe, tra- vaillait b filire pOnClrer la lumibrc dans le.; cootxrs, k convaincre par la logique dcs faits cl faisait dcs Bvocations.

Un jour, il pria :es assistants de s'eloigner de lui pour qu'il ne piil entcndrc le non1 dc l'lhprit qu'ils allaient evoqucr. Dans cette aparle, il fut dCcidO qu'on appellcrnil M. Scribe, I'ancicn cure ; un moment aprbs, le gubridon s'cbranla, s'agita e l frappa les lettres formant le nom de celui que, tout bas et h I'ecarl, on avait designu.

Ni M. Jaubert, ni les assistants n'avaient coiinaissance des choses qui, 5

clSe rm 6 e si ivre les

enir ? se 'ons ' et m t

Page 490: Revue Spirite 1891

JOURNAL D ' J ~ T U D E S PSYCHOLOGIQ::ES 485 y- 1'6poqi1e mentionnce ci-dessus, mirent toutc la contrec dans lc plus grand bmoi. Tout le monde, sauf les esprits forts (il y en a toujours eu partout), etait dans la constcrnation !

Durant une cntibre station de carPme, les habitants dcs villages voisins se en foule h Fontibs pour entendre le cure p rhhe r la repen- tance et annoncer la fin du monde. L'@lise etait comble, on se pressait ,utour de la chairc d'ou tomhaicnt ces terribles et prophetiques paroles : r La fin du monde est proche! Dkja nos montagnards, en regagnant leurs gites a la clarte des Ctoilc~, regiwdaicnt s'il n'y ii\lait pas (les signes dans le ciel ; ils ecoutaient si ln trompcttc de l'ange n'tippclnil pas les morts au jugement dernier, e t ils rentraient chcz eus nnuieuu cl troubles ...

En haut lieu l'impression fut tout autrc, miiis brutale pour le pauvre pas- teur. Le coup fut rude, formidable ! et les esprits forts ne tarderent pas a triompher. Ils l'emporterent sur les croyants et les craintifs ..... Pour se ras- surer et se donner du les indScis se joignaient aiix premiers et a leurs

1 railleries ameres, car ils raillaient impitoyablement le malheureux cure. . Pensant toujours qu'on avait affaire h un homme en demence, on s'en

I prenait a sa face rubiconde, disant que la glace etait le remEde naturelle- ment indique pour faire descendre le sang qui afnuait au cerveau ! Peu s'en fallut que l'interdiction ne frappat l'audacieux qui avait ose predire la fin du monde. N'avait-on pas vaincu le fantome qui troublait les cocurs? On vit bourgeois et manants des villages d'alentour, avec ceux de Fonties, se con- soler de leurs vaines alarmes et sourire de pueriles frayeurs.

Rien ne vint arreter le cours des epreuves du pasteur ! les voix d'outre- tombe lui repetaient toujours : (( Obeis, marche, annonce les morts ! P 11 n'osait plus, hesitait et restait aux yeux des vivants un visionnaire. un malheureux toque. Les mystiques du xvne sibcle furent plus heureuses.

Pourtant qu'avait-il fait, lui, qu'avait-il dit qui nc soit aujourd'hui con- firme par les Esprits superieurs, corrobore par les faits? Les envoyes celestes ne nous ont-ils pas dit, depuis tles annees, que nous touchons h In fin du rnondc, que nous sommes h la fin dcs tcmps, c'est-a-dire h In fin du monde netintiste, h la fin tles temps d'increduliL6 ? S'ont-ils poinl dit aussi que les morts sortiront tlcs tombcaii\, comrnc l'avait proclil Ic Christ ? EII ! que sont toutcs ccs ncvroscs : n la~ ic , meningilc, ramollissement, Ics soi- disant fibvres niuqueuses, les fibvrcs chaudes et tout cbct arscnal tlc inaladjes bizarres, d'affections Ctrangcs que l'art medical ne pcut guerir et qui deroutent ceux qui le prntiqucnt?Que sont-ils, crifin, tous ccs mnuv divers qui foisonnent actuellement, sinon l'ocuvre d'ctrcs infkrieurs de I'crraticite, dechatnes sur unc humanite iirriSrGe, que clomiric le mal?

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486 R E V U E SPIRITE ---- - 11s ont quitlfi leurs toinl)cs, on n'cn saurait cloutcr, et ils sont hicn

vivants, bien ressuscitds, plcins dc vitalitd ct clr force : tic voyons-n0u.i pas a u milleu de.; agitations qui Lrou1)lrnt ccttc firi de sibcle, le vieuv monde qui croule et qui s'en va, filisant place h iine brc ~ionvclle'? 'i'out n'annonce, t'il pas que lc bouleversement inord de ccttc planbte va detruire, etoufTcr les mauvais germes, anhantir 1cs forces ennemies, faire ccsscr les abus et engloutir lcs prbuges, si iuncstcc a l'csprit liumnin, si redoutables pour son progrbs !

Annonce lcs morts, disaicnl les Esprits au curC de 1-ontius! ... Mriis, parmi les morts, il en est auqsi de ])on.;, fort l~eurcu.;cment ! Sans eux, quc dcvicn- draicnt ceuu qui subisscnt l'ipflucnrc fdtale qui pbic sur tant de terriens?

On oublie l'fivangilc, on ne songc plus auu prophdtiej. du Christ qui a. dit : cc Le ciel et la terre passcroi~t, mais ines paroles ne passeront point. II h u t que tout ce que j'ai annonch s',iccomplissc jusqu'& u n iota D. Eh hicri donc ! pourquoi ces blrimes, ce mkpris contre un pauvre pretre qui n'a cu d'autre tort que d'articuler, mais avcc trop de reserve et de discretion, peut-etre, ce que les yoiu de l'espacc lui ordonnaient de proclamer. Ce por- teur de la bonne nouvelle fut ecrase sous le faix ! Ayons pour lui, dont la mission fut si penible, l'epreuve si dure, une bonne et sympathique pensee. On le comprendra mieux u n jour et l'on verrd qu'il avait, malgr6 sa foi crain- tive, devance son Cpoquc. Il craignait, mais il croyait. -11 avait quitte ce niondc quelqucs annees avant dc se communiquer h

M. Jaubert ; il est mort trbs ~iieuu, clans sa paroisse dc Fontibs-Cabardbs. Je remplic u n pieux devoir en vous faisant connaitre cettt. vie dc douleur e t de combat qu'il a retracee, aux yeux d'un homme de dont il voyait rayonner l'intelligence. Il savait, grRcc aux fxul t6s inliercntes a 1'8trc spi- riluel, & l'hommc dhpouillh de matibrr, qu'il s'&tait adresse & quelrlu'un capable de le comprcnclre, dc Ic plaindre cl dc l'aiincr. Il lui a fL1it sa confw- sion et , malgr& ses idues de pretrc, il n rccorinu qu'on n'a pas besoin polir la recevoir, d'8lre clans les ordres sacre?. Il a pcnsh qiic la confidcncc (le %CS

misEres ne scrait n i moins ngreer ni moins dignc de servir de lecon a ceu\ qui craindraient d'affirrncr l~autcmcnt lcurs croyances. Ccttc crainte fut toutc la causc dc ses cloiilciirs ...

Vous trouvcrcz, aii dbhiit dc son 6mouranlc liistoirc, crrlaincq prbvcn- tions qui licnncnt :i son cnractOrr de prCltrc, O U p1111Cd aiiu prnsi~cs domi- nantcs du tlogmati.;mc dont l'csprit nc s1dl:iil pas cntibrcmrnt tl6pouill6. Ccpcndant les iddcs qu'il Crnct h Li. fin sont inspircc.; par lc souffle cl'unc haute philosophie dont I'c\posc est cl'unc pri'ciiion, d'une ncttclO rcmar- c~uablcs. ICIJLALIE CITALA.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 487 -- P. S. - Vous allez dire, sans tloutc, que je nietc sur le compte des Eprits

les maux les plus gravcs qui afflijicnt 11hiimanit6. Si telle c.;t, cher Monsieur, votre manierc de voir, je comprcrids que I O U S appellcrcz ilion opinion un systeme, une idee preconcue.

Cependant je ne livrc pas mcs id6es nu hasard : elles sont toujours le r6sultat d'une s6rieu.e obserrnlion. Sans m'a~triliucr In mediumnit6 (chose dorit je me gnrdcrnis bien !), jc soigne des mnlndes ... des incurables, bien entendu; et, avec lc tcrnps ct la patience, ils ~ii6rissc1it,quarid nos Erculnpes y ont perdu Irur latin.

J'observc, j'ciaminc, je questionne, je conipiiro cl, malgre les diffhrentes formes ac l'etat morbide, en regardant avec altcntion, aussi en dedans que possible, je finis par decouvrir le bout dc l'orcillc de l'invisible ennemi. Il est bien fln, mais il faut 1'8tre plus que lui. Lx priure et la foi, voil3. les meilleures armes qui doivent accompagner l'emission fluidique. Sans la priere et sans la foi les fluides sont peu de chose. L'obsession est un'Protee qui envahit le monde, et ses formes multiples font' commettre bien des

urs prhjudiciables.

M. SCRIBE, CUR& DE FONTIES, UN PRECURSEUR.

Medium, Monsieur Jaubert, a FontiBs-Cabardes (Aude.)

Amis, a l'heure de ma mort, vainqueur de la matiere, je m'abimai dans our de Dieu : ainsi la sainte mere d u Christ s'ahima dans l'amour du m i r du monde. "riere I sophistes, linguistes heuraisans. Votre science s'evapore comme v m e sous les rayons du soleil. liez l'amour du prochain 5 I'amourde Dieu !... Assez de vaincs formules,

assez d'arrogantes apostrophes ; les paiens en faisaient autant. Le sacrifice dans lequel lc Christ, sanglnnl encore, descend sur l'autel,

contient le plus sublime des cnscignemcnts. Que d'humilito ! que de gran- deur !... Ah ! si Ic prhlre avait dans son cmur toujours pri'senl lc souvenir de la C h e , l'orgueil n'aurait jamais prise sur son hme.

Aprks la Canc, 1c C:alvniine. Lo Christ a gravc scs doclrinrs sur In picrro de son tombeau ; le Clirisl n voulu tlonnrr I'rurniplc, npprcnnnt ainsi a scs clisciplcs que de ne pas I'imitrr, c'btait Ir traliii-.

Le fer est altir6 par l'aiinanl, le .;oleil altira Ics mondcs, les vivants attirent les morts, Ics ccrx1r.i iiltircnl Ir.; cceurs; et c'est dans vos cnur i que je d6pose ma confrssioii. J r mc conrcssc il ltomnin, h Calsou, je me confesse 3. M. ,Tnul)crt que, je n'avais pas 1'1101ineiir (le coniinitre.

Ai1miral)le phOnoml.ne ! hwis-jc rn6rii.c tant tlr 1)onlicur ?... Jc fus bien coupalile, je vous fais 1';~vcii cle mon crirrie. Oui, je fus un grand coupable !

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488 REVUE SPIRITE - J'etnis prGtre, j'avais charge d'hmes ; je devais repnntlrc la lumiere, guider mon troupeau, j'ai commis le crime de lhchete ...

Dieu m'avait choisi enlrc tous le< prklres de mon diocese. Comme Pierre, je l'ai reni6, mais je l'ai renib pendant quarante ans. Pendant quarante ans j'ai vu lcs morts, j'ni parle aux n~orts , j'ai prie pour les morts qui me dcman- daient des prihres.

I,'ii.me est immortelle ... Dbgagee de son enveloppe, I'nmc conservc sa liherte. Ces deux veritds, si rieccssaires au bonheur des hommes, et cepen- dant si contro\crsees, je lec possbtlais. Cela dit, je reviens a ma confession.

(( Prutrc II, mc Uicait un mort, •á mon pErc est inconsola1)le et tu vois Ics c larmes qu'il verse sur la tombedc son enfant adore. Par pitie, dis-lui que (( je vis encore, que je veille sur sa couche, que j'entends ses sanglots, que (( je prie pour lui et que ma mbre se joint 3 moi. ))

•á Pr&tre •â, me disait un mort : Mon fils s'egare, la passion l'emporte, le precipice s'ouvre sous ses pas, il va tomber, dis-lui que je l'aime, que je

•á souffre de ses souffrances ; pretre, sauve-nous tous deux ! )) Que de mortes ! epouses ou meres, ont implore mon intervention. Voila

la triste situation du pauvre cure de Fontihs ! Et toi, Romain, toi mon eleve, toi mon ami, toi dont le caractere est

inflexible et qui pousse la logique jusqu'a ses plus extremes limites, qu'au- rais-tu fait a ma place ?...

Amis, je ne vous ai pas ouvert toute mon ame. (< Prbtre D, me disaient les morts : ((Aurais-tu delaisse le Chrisi ? As-tu

(( perdu le souvenir de ter: premieres batailles ? Que devient ton indepen- :< dance ? As-tu soumis ta raison au caprice de la malice et de l'orgueil ? Ah ! (( regarde autour de toi !... Le drapcau d'une science immorale et fraticide

s'etale sur le temple de nos prbtendus immorlds! ... A l'heure actuelle, des •á couronnes sont tressees pour cettc kpre qui ronge la societe : La nega-

tion de Dieu ct de 1'Bme. ((Ah! regardc : le monde semhle marchcr en arriere, il echoue sur les

(( recifs, va-t-il s'engloutir dans ln ternpc?te ? Est-il menacd d'un nouveau <( di:luge? Doit-il pBrir ?... Regarde !... Le vaicscau fait eau dc toutes parts ! ))

(( PrClre, le temps prcssc : annoncc lcs morts! ... )) O mon Dieu ! c'est ;i vos genoux quc j'ai fait l'aveu dc mcs fautes. A votre

misericorde je devais ajouter l'espintion. lise a retenti dc mes confidences, mais ces confidences dtaient voi-

lees ..... Au prone, saignant encore, j'nnnnncais ln fin du monde. Les morts mc predisaient d ' e p ~ ~ ~ n n t i i b l ~ s catristrophcs el j'eshorlais les fidblcs h la p6nitencc. Seulemeut jc n'ctnis pas hien compris : je n'osais pas indiquer au

Page 494: Revue Spirite 1891

P JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 489

y-

l'origine de mes convictions. A quelques-uns je disais le fond de ma : lcs uns mc I~lhmaient, Ics autrcs mc r6pondaient par un sourire de

pitie... (( Ticns, a cc Imce homme il faut une oncc d'ellebore s, disait le grand Quod, ancicn cure des Martyrs ; et le grnve prBsident Lacombe a lance ,,r ma robe des foudrcs bien plus terribles !...

11s sont maintenant a mes cote$. Vanite de l'homme, quc ton poison es1 pcrfide ! A la fleur de l'hge, j'etais l'objet de plates adulations. On me croyait quelque intelligence et moi, jc me croyais un grand

homme. Adieu rBves, adieu illusions de la jeuncsse ! Ls realite me frappa : j'entrai

dans la vie et n'y trouvai que deceptions et miseres. Au declin du jour, le laboureur attend l'aurore; h l'heure derniere, le

croyant espkre l'eternite, et l'irnpie n'a foi qu'au n6an t. Ai-je, pendant le cours de mon existence, fourni des preuves d'impiete? Ai-je sacrifie la verite h l'imposture? hi-je signal6 mes discours par des pensees de de- mence ? Ai-je preche contre l'Evangile ? Ai-je polluE la Sainte Ecriture ? Et cependant que de maledictions, que d'orages lorsque je me suis incline devant les morts !...

Ah ! j'ai bien souffert ... Est-ce a dire que je ne sois pas coiipable ?Ne vous h&tez pas de me juger et surtout ne vous hhtez pas de m'absoudre.

Aide par l'action dc vos energiques fluidcs et encourage par votre sympa- thique concours, je me rejouis de vous adresser l'expression de ma gra- titude.

Alliance sublimc quo celle des morts avcc 1% vivants! Avant l'ere des f a u ~ prophhtcs, les juifs pratiquaient la science de l'evo-

cation, et Rloisc, le pri:tre j a lou~ , le chef sanguinaire, voulut dominer par 1 l'ignorance lcs masscs qu'il conduisait. Et Moisc, sous peine de mort,

defendit l'evocation dos morts. J'ai peut-htrc blessd Moisc (critique sevErc) : je suis juste envers le pen-

seur. Moisc gouvernait Ics parias d7I?gypte : ce peuple de Dieu, sans frein comme sans patric. Unc foi avcuglc elait nBcessaire au grand thaumaturge.

1 Moise d6f'enilit d'uvocpcr les morts et gardait ainsi le secret de ce qui faisait 1 toute sa force. L'histoirc de Samuel et de Saul est un Cclatant tbmoignagc ' de la communication des morts avec Ics vivants. Nicr cette loi de Dieu, ce

serait nier la Bible. nicr tous lc; livrcs saints. Ce scrait, enfin, detruire la base essenticllc du christianiqmr: : qu'on y prenne garde! ... J'Btais penetre

I de ces veriles, lorsque des morts vinrcnt mc trourcr ... Avec calme, mais 1 non sans emolion, j'ncccptai la mi.;<ion d'aider mes conf'reres a promulguer

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490 R E V U E SPIHITE

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ln loi d'alliance. Je compris l'iniporlancc de mes devoirs et je marchai droit dcvant moi. C'cst aldrs que SC produisirent ces sourires que vous savez. L~~ sourires dc l'nmitih n'ont rien de blcssaiit : j'ai h vous confier de veritables 1 1 ~ O P S U i C b .

Une lettre m'appela h 1'6~6~116 : j'y coiirrxs li l'heure des audiences. U, prbtrc de petite taille m'introduisit ; je trnwrsai unc galerie e t me troiivai en face d'un speclrc. Tl t tnit grand, son iispcct dtait glacial, sa lEvre s'agi- tait sous ra gaiipi6rc baiss<:c ... (( hfonsicur le cur(S, mc d i t 4 : 3. PontiFs, o, ( I cause sur votre complc ... vos allCgories ont surpris votre auditoire. L'ar. ,, ilcur de la p r o l e :L scs lirnitcs 1)'tiutres bruits ont 6th rbpandus, ils ont (< leur gravi16 : vous seriez liariLi' par Ics morts. )) Je repondis : a Les morts sont venus i moi ; pouvais-Jc les repousser? Ma conduite est-elle blamable J'attends votre decision 1). Le grand vicaire ajouta : ((Soyez plus prudent & •á l'avenir. Adieu, monsieur Ic cure. n .

Amis, ma surprise fit place a ma douleur ! Je m'absorbai dans la priere ... Je priai Dieu, je priai les morts. .

( Pretre, me dirent les morts : assez de faiblesse! La priere, alliance de Dieu avec l'homme, alliance des morts avec les

a vivants, alliance des ccnurs heureux avec les en peine ; la sainte •á priere est l'elan de l'&me qui monte, qui grandit en s'humilianl, qiii slip- (( plie et demande grace. Et si la crainte d u Seigneur est le comn~encement (1 de ln sagesce, ln pribre est le cominciicement du repentir.

K I1rBtrc, t u nous as pries c l c'est ainsi que t u comprends la pribre 1 As-tu •á jamais doute de notre presence, de la sincerite de nos conseils, de la rea- •á lit6 de nos actes? ... Interroge ta conscience et obeis a tes convictions ! 11

Amis, parrlonncz-moi quelques longueurs. Je me confcsse comme fai- saient les premiers chrblicn.; : cil public et sans reticcnce.

Tc voyais les morts ... 11s m'apparaissaient tant61 sous une forme vapo- rcuic, tantot sous ln h r m e qu'ils avaicnl pendant leur vie tcrrcstrc. Les morts mc parliiicnt par l 'inspirdion, ils mc parlaient par la parole directc : les sons dtaicnt diitincteincnt pcrqus par mon oreille

Les mort.; mc clinrgcaiciil de dire u lours parents Icur situation dans l'autre monde. .J'ol)Ciqsais parfois & leur injonction, d'autres fois je gardais Ic secret de rialiirc ti Irouldcr les croyances. J'blais jcunc alorq : I'effcrvcs- ccncc du sang in? doririnit l'aversion d'une soumission parfnile.

L'CvCcliO connai.;iiiil m o n prti l cnrnclbre, cn d'autres termes, je comp1:iis pxrri~i 1cs rblil's ... Rf'nttncliici. clc front clnil dniigcrcuu, on prit In tangente. La rbser\ e de mon j l p fil place il In ruic. J c hi.; autour de ~ u o i des Iigitres ciiscrbtci, innis soriibrcs. U n jour l'eglise r ~ i ~ f i ~ r m a i t des auditeur^ etrangers

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r - -

Vatici Ror Les . -.

J O U R N A L D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 491 - commune et le mol folie se glissa 3 travers les vofites d u sanctuaire.

tendis une voi\ 11n.illarde pronuiictcr 1 , ~ plir,rqc suivante : (( Le paulre ribe ! il croil voir les morts : sa mnnic c.;t iucurablc, nous saurons lc erir ! . LI gu6rison avait un reirihlc souwrain : l'rnte~cliction. messe finie, le monsietir h la voix nasillarde me serra la mairi.

bglise romainc avait & subir rl'aulres fiprciivcs. Plus de vingt ans apres l'episode dc ma l ie , qiic jc vicns dc voil.; corilcr, la fin d u monde arriva ... Oui, la fin dc ce mo~itlc aussi srcpliquc que corrompu.

A la malice des hoinmcs ticvail succhclcr la loi d'amour et les morts appor. taient au monde la bonne riouvcllc :

Le trdpicd piwlait ! . ... Ma rigueur (le langage n'a rien tl'offcnsnnt, je mc dois h la verite. Groupes dans l'espace, l e , morls atlendaiciit l ' lic~irc d u signal ... Les

Esprits supbrieurs cornmnncibrcnt et de la splibre inferieure s'envolkrent des legioris de~tiriees a ch,uigcr le m?nde.

Saignant cncore de mes blessures, je vo~i lus etudier lc phenomhne des tables tournantes et parlantes; a force de bonne volonte et de patience, j'acquis la certitude que les rnorls se servaient d'une table comme d'une plume.

A Dieu ne p!aise quc je prelcnde engager les incredules a m'imiter. Ils ont une ame; a chacun d'aller a la source qui donne l 'amour et la charite

Cependant les morts travaillaient a l'ccuvre regeneratrice. Du nord au midi, de l'oricnt a l'occident, sou? l'action electrique qui s'elabore dans le corps humain, Ics gueridons crquaierit , lmndissnicnt !

Pure matibre, s'ecrinienl le; gros bonncts de l'ecole materialiste 1 Mais bientol des pensees furent dictees cl nos grands savants prircnl u n parti plus facilc : celui de nier sans examen.

Et 1'figlisc.l ., Oh ! l'fiylisc nc s'y Lroinpc pas ! Les morts s'affii'mnicril ... Ils diuienl : (( L'Arne c<L iminorlcllc, nous cn

(( sommes la prcuvc ~ i v a n t c , la prcuvc visihlc, la prciivc tnngiblc; car on u n ~ i i t nous voir, nous entendre, nous loiicher. )) Kicr btnit impossible, le

zn se recueillit : 1,i foudrc i.clntn, cllc rn'dcrnsa 1 . . 1 nain, qu'aurais-ln lait !L rna placc? Jc suis 11irn coiipnblc ...

morts m'ont visil6 jnsqu'h lii. fin clc mes jours : je les voyais dans le Jardin de mon presl~ylhrc. di in^ Ic rimelii~rc, il l'nulcl prntlanl Ir i;nciificc de la saintc messe. Lii. riiiit jc Scrmnis la porir ii clci' P I Ir. morts mc trou- vaient encore. .. Vous dire toiilcs mc.; Inrinc~i, cc srlr,iil 1 liiiloirc cl'rin long martyre . . . Asscs! s u r rc poinl.

La sagesse n'a paq toujours guicld le trislc cure tlc I~oiitibs.

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493 R E V U E SPIRITE

- Parvenu a I'bge oii l'homme doit bientot s'ateindre. j'ai meconnu cc juge

inexorable : La consciencc! Aidez-moi dans In tache que je viens remplir. Sans crainte, sachez mBler vos affirmations aux miennes. J'ai dit la verite; et si je ne l'ni pas dite tout entiere, c'est pour n'amasser

sur aucune tbte absente les orages qu'enfantent les souvenirs du passe. .]'ai esquisse quelques pcrtraits, qiirlques-uns tlcs 'originaux vivent encore. Si vous parvenez ri les connaitre, dites-leur que je leur pardonne.

.4 ma vieille Marianne je dois le soulagement de bien des peines. Sn cons. tance h me servir meritait de ma part moins d'ingratitude. Ma vie lui est connue : elle a ete temoin de bien des souffrances ... Si la benediction d'un mort pouvait me servir d'expiation, je serais moins malheureux d'avoir meconnu son bon cocur. Quand l'Esprit eut ainsi exprim6 ses regrets, on fit appeler la vieille Marianne qui habitait encore le village. Elle confirma les paroles de son ancien maitre, disant combien il avait souffert et combien etait vrai tout ce qu'il venait de rappeler dans cette communication.

Mes adieux seront l'excuse de mes conseils. La vanite te perdit, toi qui le premier te livras aux flots de la mer. Ainsi

le faible mortel s'expose a l'erreur quand il parle de ce monde qu'il n'a pas encore explore ... Un vivant se m0lant de decrire le ciel ou l'enfer se conduit comme l'aveugle en faisant un traite sur les couleurs.

J'ai eu le temps d'admirer le sbjour des morts; et, sans phrases para- d~xales , je tente de vous en parler : j'esperc etre clair.

Le ciel et l'enfer sont partout ou sont les ames des morts. Vainement on les place Gans certains lieux : l'infini n'a ni haut ni bas. Les anciens pen- saient que l'enfer etait dans Ics profondeurs de ce globe; ils ignoraient que la terre est ronde et qu'elle tourne autour du soleil.

11 en est de mCme du ciel; je dbfinis le ciel et l'enfer : l'etat de l'Arne aprbs la mort.

L'antiquiti: a savamment recueilli toutes le4 thhogonies; les savants de nos jours n'ont changh quc la forme, le fond est le m0me.

Ma surprise f u t grande au prcmicr momcnt du reveil. .T'avais r6vh ln prh- sence de Dieu. la presence dcs angcs ct je lie vis autour de moi que de9 amis qui m'avaient prC~0tl(~ dans la tombe. .. 'i'oiichi: de Icur bon accueil, je lem' demandai si je n'elais pxs vaincu par unc hidlucinalinn ?

Non, j'htais bien mort. T'admirai la majcsti: dc ln crCntion et, pnrcil au rayon electrique, je

m'elancai vers Ics splibres (le l'infini.. . Dieu serait-il inxccssible k1a perception tlcs morts plus a\iinres que moi :>

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JUURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 493 --

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Je l'ignore; le cure de Fonties n'a pas encore vu Dieu. Daignez m'ecouter jusqu'a la fin. Dieu existe et si je ne l'ai pas encore soumis U. l'analyse de la vue, ma

m'affirme qu'il est et qu'il est impossible qu'il ne soit pas. Nier Dieu. c'est de la folie. Dieu sc revele a nous par sa puiscmce infinie : ses muvres l'attestent.

Amarres au rivage par ce corps lourd et malsain, vous n'avez pas cette puissance da locomotion que nous.donne un vOtement compose des fluides les plus subtils. Plus rapproches de ces myriades de globes que l ' l k rne l a repandus dans l'immensite, mieux que vous, nains dc la terre, nous con- templons et nous sentons la grandeur de l'ccuvre et la majeste de l'ouvrier.

Dieu se revelc par sa justice infinie. La justice des vivants est aveugle el boiteuse ; celle des morts, si elle n'est pas infaillible, est moins sujette a l'hypothkse. Ainsi, la mort eclaire le juge de ce monde, si imprudemment nie. Le juge n'a d'autre temoin que lui-meme. Il a vu le crime s'accomplir, il a reconnu la victime, il a reconnu le coupable. L'erreur est impossible, lc mort etait la.

Manifeste vanite de l'incredule, incline-toi ! C'est la justice des morts ... Mortels, ne l'oubliez pas : vous vivez au milieu des morts. mais sous le masque fabrique par l'hypocrisie. Descendus dans le sepulcre les mechants sentent leur reveil : la premiere epreuve commence. Les traitres a leur pays, les usurpateurs, les fiers conquerants, ces vampires de l'humanite! Tous ces grands coupables depouilles de leurs blasons, ralent eperdus dans l'abime de leur impuissance. Les morts, inflexibles, poussent des cris de malediction et d'horreur! Des esprits ministres du Tout-Puissant, inter- pretes de ses volontes, prononcent la sentence : la justice de Dieu com- mence.

Dieu se r ~ v k l c par sa 1,ontd infinie ; Dieu est juge ct perc. Sa justice et sa bonte sont inseparables. Dieu fait des lois qu'il ne pourrait lui-meme violer sans cesser d'etre Dicu : ainsi la faute implique la peine. On ne peut admettre un prejudice sans rdparation. La misericorde appliquee a Dieu est donc un blasphbme. Dieu n'a de faveurs pour personne. La grhce immeritee est une injustice, la grilcc meritce n'est pas une grilce.. . Frapper un inno- cent est un grand crime, absoudre un coupable est un crime plus grand encore : c'est violer la loi de justice, sans laquellc Dieu n'existe pas, et c'est la violer en faveur d'un seul contre tous ; c'est amasser les germes du mal, en crciant les germes de I'impuiiite, bien plus a craindre que la clemence.

Affectueux amis, m'ecouterez-VOUS encore? Je viens vous parler de la liberle.

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494 R E V U E SPIRITE - Dieu n crb6 l'homme libre. TL? Iiicn ct lc mal sont rcnlCrmi:s dans cc mot

majcstncuu r t divin : libcrlC. Ar~iCrc, \ ou% tous quc 5011 clrapcau irrite1 Oui, l'liommc nait librc: de la ccltc loi qui gou\erric toutes les amcs : In

rcsponsabilittJ. Lil)crtC, rrsponsnliilite : voil& 1';iinc. Supprimer I'iinc oii I'niilrc tlc ccs qiinlitCs, c'cit siipprinier 1'3mc. L'Amc

nc mcurl pas; donc, d:uls cc inondc cc~ii-ime dan.; l'aiilrc, l'$me cst libre p t

re.~ponsnOle. Le p r o ~ r b s cst unc dcs groiitlcs lois tlc In crc'doii. Nicr le progrbs, c'cst

nier 1'i;viilciic-c, raisonnai. nutrcmrrit, c'cbst tl6rniionner, cl ln libcrti: est, n u 4 ni:ccssnii-c nu progrbs cluc l'blcctricil6 ;L ln Li)iitlrc.

J'ai pose Ici; prCmiwcs, 5 rous dc conclure. C'est ;j. 10s actes quc sont attachEcs la peinc et la r6compciisc.

J'ai pronis des conieils, je lcc doancrai. Querclles de moti, quand donc c e s w w - ~ o u s d'agiter le monde! ... La

rhbtorique a fait son temps : les morts l'ont detruite. J'ai donne mes conseils en r6tablissnnt mes principes : Dieu, l'ame, la

liberta, la responsabilite, le progrbs. Telles sont les colonnes clu grancl Crlifice de la pensee. Religion, philoso-

phie sont la, toul eritibres. Sacliez les nppliqucr dans votre monde comme dans le mien quand vous y sercL, et, montant sans cesse dans la voie de la pcrfectibiliti:, vous atteindrez, sans doute, la sphere invisible qui conduit a Dieu n.

SCRIBZ, ancien cure de rontler-Cabard?~.

RAPPORTS DU hIAGBJD"L9?1YE ET DU SPIRITISME Voir la Revzie d'octobre 1892.

5. LE TRINISME. - Pour cxplirpcr I'UNI-VERS, l'uni16 et la variete, I'hnr- monie, qui rugnent dans les clioscs, il fau t donc ndmcttrc un troisibmc prill. cipc supGrieur ti. ln force, dc m h i c quc ccllc-ci cst supfiririirc i~ l n mntiurc, nussi inconnu clans son csccncc, il cst vrai, clne ln force ct la mntiure, mais dont l'cuistcncc est non moins cerlninr, ct encore plus indispcnsnblc, car, sans lui, on ne pourrait m h c pns I'nirc la distinction entre forcc et mntibrc : fautc dc cc principe d'iini-vari6lfi, cllcs dcvicnclraicnt inherentes l'une 5 l'autre, tout .;c rbduirnit h nn, ct, par consequent, h rien. Nouq rctombcrions dans Ic .rno~~i.rrnc, ou plutot dans Ic nC:tntisme.

Cc troisibmc principe, qui complbte 1:~ trinite universelle, cst I'hme. Jc dis troisii!nze parcc qiic nous avons commrnci: par In fin, nous avons

prockde de bas en haut: innis 1'Amc est cii rbnlite, lc premier principe

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(1) Et, a plus forte raison, contre l'$me des h e s , c'est-d-dire Dieu.

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F JOURNAL D ' ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUEs 405 -

chaque chose et de toutcs le7 choses, la source de leur existen'ce et de toutes les modifications qu'elles subisscn t .

Le superieur gouvcrriant l'iiifh-icur, l':imr, gouvcrne la forcc qui, il son tour et sous sa direction. gouverric ct •á iril'ormc ,) la matibre.

Voila. donc d6coiiverts trois principes csseriticls tlc kous les &es : L'hmc, prcmicr; la forcc, principe secontl; cl la malibrc, qui vient en

dernicr h l l pour nous qui 0bm\0ii i ; i n nnliirc, cl en prcmicr ct unique lieu ponr les savants qui se 1)orncnt ;i ~ u i v r c les uus aprbs ICS a~ilres les lecons de leurs maitrc3, ct h copier re qu'ils croient trouvcr daris leurs livres, qu'ils ne comprcnncnt m h c pas, coxrimc nous lc verrons bicrildt.

6. OBJECT~ONS ET R ~ P O N S W S . - LCS ohjcctions dcs mat6ri,tlistes contre l'existence des ames (1) paraissent spbcicuses a beaucoup de personnes, il ne sera peut-etre pas hors de propos (l'en dire un mot en passant.

La principale raison qu'ils donnent pour nier I'cxistcnw des hmcs, c'est qu'un etre immateriel, privC d'utcndue, ne pourrait agir sur la matiere, la mouvoir, la faire vivre, penser, etc,, lors meme que cet 6tre possederait lui- m&me la vie. la pensee.

Cette objcctionest deja plus qu'a denii resolue, czr nous avons vu que l'etendue n'est point une propriete de !a matiere pure, mais des corps, qui sont une mixture a diverses doses clc matiere et de forcc.

Mais il convient de faire remarquer a ce propos l'inconsequence et l'absurditi: de nos adversaires. Si l'ame est incapable d'agir sur In rnatiere parce qu'elle est immaterielle; parcc qu'elle cst inviriblc, la rnciproque doit

/ etre egalement vraie, et l'argument se retourne contre ses auteurs. Nous ne voyons pas plus la vie et la penske quc l'&me, elles sont tout aussi imma-

1 terielles. Suppose que la matibrc les produisc, les sccrete, ce qui est incom- ' prehensible, une fois ces secretions op6rees,la matiere na pourrait donc plus agir sur elles.

Dans l'hypothbse materinlistc l'action dix corps sur l'Arne n'est pas plus concevable que ccllc dc 1'8mc sur le corps.

Et pourlnnt, ellcs ont licu toutes lcq deux. L'influence du corps sur l'Arne n'est niee par personne. Quant i i ccllc dc l'Aine sur le corps, nous altcn- drons pour la rcjetcr, que In scicnw ni1 t1i:coiivcrt lc microbe dc la nostal- gie, qu'elle nous ait explique comment il se fait qu'une alfcction dc ce que nous appelons l'&me, une grande joie,p,ir cucmplc. qui n'a ricn clc inat6rie1,

I Peut buerir une maladic du corps, ou bien rendre I U &de cclui qui ne l'est , Pas et meme le frnppcr de rnort subite.

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496 R E V U E SPIRITE 1 \

Les savants disent encore que l'lime n'est qu'une hypothbsc. Ceci du moins est exact .Mais il y a hypotlibsc cthypothl:se. Xous avonsv"

que leur nialibre est aussi une pure Iiypotbsc, mais arec ce caractbre qu'elle ne tient & rien, qu'elle n'explique rien, qu'elle ne possedc meme pas les qualites et les propriktes qu'on lui attribue. Quand on admet dc: parcilles absurdites, on est vraiment bicn autorise h rejeter sans examen les hypo. thescs des autres.

Mais en dehors de ces hypotheses arhitraircs, qui sont le monopole des savants, il y en a d'autres, ce sont celles qui etablissent le lien ciitre l'homme et les choses, celles auxq~ielles l'csprit humain ne pcut SC sous- traire, car cllcs lui sont en quelquc sorte inherentes (bicn plu4 que la force ne l'est a la matiere) ; sans le secours de ces 1i;ypotheses rationelles, l'esprit humain ne peut trouver auciine explication des choses ; avec elles et par elles, s'il n'cuplique pas tout, s'il s'egnrc quelquefois, meme souvent, il a dumoins fait usage de ses facultCs intellectuelles et ses erreurs memes sont pour lui des enseignements.

Or, nous avons vu que force, matikre ct ilme sont des hypotheses de ce genre, des hypotheses que nous ne choisissons pas arbitrairement, mais qui surgissent dans notre esprit a l'occasion de l'observation des phenomenes naturels, et qui lui sont aussi necessaires pour raisonner, que les bras le sont a la volonte pour executer les mouvements qui sont de leur conipe- tence.

7 . DEMONSTRATION. - Nolis pouvons, d'ailleurs, donner de l'existence de l'$me une demonstration mathematique. Empruntons, encore une fois. le secours de la geometrie, que les materialistes ne rejettent point, quoi- qu'elle ne soit pas materielle, ce qui prouve qiie leur logique est tr&s elas- tique.

On sait qu'un triangle est dkterrnine par trois de scs elements, dont un coti! ou un angle. Eh bien ! Le problenie universel pcut btre considkri: comme un triangle dont nous connaissons un d) le ou un anglc : le mouve- ment ; et deux autres f'acleurs : force et matibrc. Par le moyen de ces trois Clkrnents, nous pouvons donc conrinilrc le troisibrne angle ou cot6, qui est I'ume. C'est la une operation quc Son1 les eriihnlc.

Tl est vrai que ce troisibme cote est iniwcessible, mais il n'en existe pas moins, il n'en est pas moins determine. Le soleil et la lune aussi, sont inaccessibles ; cela ne nous empechc pas, par unc petite opkration trigo- nometrique, de determiner leur distance et leurs dimensions.

Les materialistes les plus obstines sont obligbs clc con~cni r qu'il exisl(' dans l 'uni\crs ordre, harmonic, IiiCrarchie, Or, nous avons rcconnu qu'en

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 497 -

toutes choses, ordonnees ou non. existent deus principes : force et matibre. pour que ces choses soient ordonnees, il faut necessairement qu'un troi- cieme principe ordonnateur regisse les deuv autres, dirige la force dans son action sur la matiere.

Pour quc ce principe ordonnatcur ait autorite sur la force et la matiere, il faut, le mot le dit, qu'il en soit l'auteur, le createur. qu'il soit puissant, conscient, intelligent.

L'lime possbde donc ces qua!ites dans la mesure de ses attributions; c'est elle qui, par le moyen de force et matibre, cree les corps et les gou- verne.

1 Je pourrais vouq montrer que ces trois principes ont ete connus dbs la plus haute antiquite et qu'on les retroiive plus ou moins clairement espri-

1 mes sous divers noms, dans toutes les theogonies, theologies, etc. Cela n'a I d'ailleurs rien qui doive nous surprendre : les hommes primitifs, n'ayant

encore aucun moyen de faire des experiences, dtaient bien obliges de se borner a ktudier la nature. Or, c'est precisement ce que nous avons fait, et , vous voyez que nous n'avons pas eu grand'peine a devoiler ce mystere de la trinite' universelle.

Je me dispenserai donc de vous faire leur histoire; il faudrait pour cela faire un cours et je n'ai h faire qu'une conference. Or, il faut que nous arri- vions h expliquer le magnetisme et le spiritisme, et pour y arriver, nous sommes obliges d'expliquer la physique, la physiologie et la psycho- logie.

Ne nous effrayons pas : le plus difficile est fait. Nous n'avons plus qu'a suivre nos trois principes dans leurs op6rations, dans leurs manifesta- tions.

8. LES ELEMENTS. - Il ne parait pas que Ics elements amorphes : fluides, liquides et solides, possbdent en eux le principe superieur, l'Arne, autant qu'on en peut juger, ils ne sont composes que de matibrc et force en diverses proportions. Dans les fluides, la force prddomine sur la matiere; dans les solides, c'est l'invcrse ; et dans les liquides il y a equilibre entre ces deux principes. La seule hme qui les regisse est l'iimc du tout auquel ils appartiennent.

Au.dessus de ces elements amorphes, qui sont en quelque sorte, le pie- destal de l'univers. s'klkve une s6rie infinie d ' h m de plus en plus com- plexes, mai? dont la constitution essentielle se rdduit, pour tous, auu trois principes sus-etablis.

Au premier degre de cette dchclle se trouvent ce que les anciens appe- Ment les Bldments. Ilippocrate, qui a decrit ccs infiniment petits (( comme

3%

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408 REVCE SPIRITE

s'il les avait vus D, dit un de ses commentateurs (1L dit qu'ils sont composes (comme l'homme et comme tous !es animaux) de feu et d'eau: c'est-&-dire de cc quc nous avons appel6 jusqu'ici force et matiere, et cc que les alchi- misws appellent lumiere et inatibre.

Le feu - c'est IIippocrate qui parle - Ic feu est la source de tout mou- T-eme~t , l'eau et la source de toute nourriture. Ces deux principes, trus cliffercnts dans leur puissnncc, roncourent cependant nu meme but, sous In direction de ce que Hippocrate appcllc la nulura (naLure naturanle), que nous nvons appelee l'citne.

Pour mieux faire comprendre le role que jouent ces elements dans l'uni- vers, IIippocrate les compare a un scieur de bois qui tire et pousse alterna- tivement, et qui fait cependant le meme ouvrage. De meme les elements tirent a eux l'homogbne, ce qui leur convient, et poussent l'heterogene.

Vous voyez que les Elements d'Hippocrate ne sont autres que les mole- cules, les cellules, les microbes des modernes, toute la difference, c'est qu'il les a mieuv connus, car nos pastoriens, il est facile d'en juger par leurs ceuvres, s'imaginent que leurs microbes n'agissent qu'unila~erale- ment, ne font au hasard que pousser ou que tirer. TOUS nos docteurs jurent pourtant par Ilippocrate, mais sans l'aboir lu, ou sans le comprendre.

Les Elementals de nos pseudo-theosophcs ne sont pas autre chose que les filhments d'IIippocrate et de toute l'antiquite. Seulement le mot EIe- mental est plus long, plus sonore et plus drole, surtout en ce qu'il ne change pas n u pluriel. Cela suffit pour eblouir bien des gens qui jugent des choses par les apparences et qui mesurent les mots a l'aune.

J1 J' a encore un autre seulemenl. Les neo-theosophes considerent leurs elementals comme tirant en poussant au hasard, sans discernemen t de l'liomog&ne et de I'heterogune, en un mot, comme depourvus d'ame.

Je T O U S laisse ti juger qui n raison d'Hippocrate, en compagnie des plus savants hommes de tous les temps et de tous les pays (y coriipris les -mis tlieosophes), ou des theosopl-ies de la nou\elle ecole, seuls de leurs avis, h moins qu'ils ne se rallient tout a f&t aux materialistes.

O . LES CORPS. - Les Eldments, suivant leurs aflinitbs, suivnnt qu'ils trouvent leurs honiogbnes ou non, se groupent ensemble ou se desa- gregent et forment ainsi les divers corps organises, qui composent les trois rbgnes de la nature.

Dans chacun de ces rbgries, et dans chacun des genres, espbce, etc., qu'ils renferment, on relrouve les trois principes universels : ame, force et matibre, mais avec des qualites diverses selon les cspbces.

- (1) Gesner de Gotingue,

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 409 -

Les materialistes seront bien scandalises de trouver l'%me, la \ie, dan.; les minerauu, les metaux, l'aimant, etc. Il est certain qu'il n'est pas facile de l'en evtrairc et de la leur presenter dans un u bouillon de culture D; mais il y a de nombreuses analogies et meme des faits qui demontrent ln la realite dc la vic de ces corps. Je ne puis lcs rap2orter ici, cm je suis oblige de rile limiter.

Quant aux trois principes dans les vegdtauu ct les animaux, lcur exis- tence est assez demontree par l'euporience, ainsi que par les raisonnenicnts qui precedent, pour qu'il soit superflu d'insister.

Si le groupement des elements forme les corps des trois rkgnes de la nature, le groupement de ces trois regnes forme a son tour une sorle de gros element dans lequel les trois principes sont bien visibles. Le gros est semblable au petit. La matihre domine dans le rbgne mineral ; la brce dans l'animal ; ils s'equilibrent dans le vegetal.

Le tourbillon meme auquel appartiennent ces trois regnes n'est autre chose qu'une grosse molecule, enorme pour nos yeux, mais petite si nous pouvions voir d'autres tourbillons bien plus etendus.

Dans notre tourbillon nous distinguons : un element amorphe, l'ether ; , un soleil, des terres et des lunes.

Dans une cdliile de notre corps, le microscope nous montre egalement, le protaplasme, element amorphe dans lequel nagent ou gisent des granu-

1 lations qui correspondent a solcil, terre, lune. 10. L'HO~I~TE-CENTRE. - Et l'homme, qu'est-il au milieu de tout cela? Vous venez de le dirc, Il est au milieu. C'est la le point capital. C'cst en

partant de la que nous allons pouvoir decouvrir sa nature, son principe et sa fin ; puis, par analogie, nous decouvrirons plusieurs autres choses qui ne manquent pas d'importance et dont la science officielle n'a pas la moindre idee.

L'lzo)nn2e es1 nu milieu. En !effet, 1'0tre connaissant, quel qu'il soit, doit necessairement Otre considere comme place au centre du connaissable. Du moment que l'homme joui1 de la faculte de connaitre, il n'y a pas de raison pour qu'il occupe une autre place, pour qu'il connaisse plus ou moins en bas qii'cn haut, dcvant que derriore, u droite qu'h gauche. j

Ce principe n'est pas particulier h l'homme ; il est propre i tout Otre con- naissant. Si l'animal est susceptible de connaitre, sa faculte rayonne dgale- ment en tous sens, et il occupe le centre de son domaine connaissnble.

L'homme connaissant que UNIVERS existe, qu'il y a dans cet univers, comme le mot le dit, unite dans la variete, harmonie, l'homme, dis-je, est donc le centre de cet univers.

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500 REVUE SPIRITE --

Si nous figurons l'univers par une croix de Saint--indre X, l'homme occupera le point d'interscction des deux lignes. Le monde lisible se trou- vant au-dessous de lui, nous sommes donc obliges d'admettre qu'au-dessus cvistc un monde invisible qui correspond au visible ct le contrebalance, lui fait equilibre.

Sans cela l'univers serait asymetrique, desordonne, ce qui serait en con- tradiction avec tout ce que nous voyons, percevons, concevons.

Les malerialistcs qui n'admettent que 1c monde visible, nous pr6sentcnt ainsi quelquc chosc non seulemcnt de surnaturel, d'incomprChensiblc, mais de contre nature. On peut comparer leur univers h un oiseau qui n'au- rait qu'une ailc ou h la moitie d'un de ces guerriers du moyen Age qu'un chevalier fendait en deux d'un coup d'epee du vertex au cocycu.

11. LE MICROCOSME. - L'etre connaissant n'est pas seulement le centre du connaissable ; il en est, de plus, le miroir, le resume, l'abrcge, puisqu'il ne connait le non-lui qu'en le reflechissant, le photographiant dans son lui.

C'est pour:cela que les anciens appelaient l'homme un microcosme, par analogie avec l'univers, qui est le macrocosme ; de meme q~i'on pourrait, cn sens inverse, l'appeler mawobe, relativement aux microbes qui :entrent dans la composition de son organisme.

Il va sans dire que les trois principes dont nous avons constate la pre- sence dans tous les etres naturels doivent se retrouver, non seulement dans l'homme, mais dans toute la s6rie superieure a l'homme, dans les etres que nous appellerons spirituels, pour les distinguer des naturels.

Les btres spirituels son1 donc composes d'ame, de force et de matiere, comme les naturels ; avec cette difference que leur :ame est d'nutant plus intelligente, leur force plus puissanle et leur matiere plus subtile qu'ils sont plus eleves dans l'echelle generale.

L'homme, qui n'est pas seulement une variete animale, comme Ic disent les darwinistes, ni une espbce pnrliciili&re, ni un genrr, comme le soutien- nent la plupart des spiritualistes, ni meme un rhgme, comme l'affirme Fabre d'Olivet, mais un monde (petit,, il est vrai, mais monde, microcosme), l'lion~me, comme tous les etres, est constitue des trois principes csscntiels : ilme, force et matibre.

Ce n'est pas tout. Comme resume des deux autres mondcs, il cn renferme aussi les 3 principcs, mais accessoirement ; ce qui fait que ln conslitutioii humainc se compose en tout de O principes : 3 essentiels, et G accessoires, dont 3 inferieurs et 3 superieurs.

Nos theosophes bouddhistes nous parlent des 7 principes constitutifs de l'homme et nous accusent de rie pas connaitre. les principcs superieurs. Je

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 501 - - vous engage B leur demander ce qu'ils pensent des 9 principes dont nous venons de demomtwr - et non comme eux - d'affirmer puremeiit et simple- ment l'existence, et & les prier (le vous dire ou ils ont pris ces 7 principes, d'ou ils derivent, ce qu'ils signifient, il quelles consequence^ theoriques ou pratiques ils conduisent.

12. LA FIN DES I::~REs. - La nature de l'homme ainsi dbterminee, il s'agit de chercher quelle est son origine et, par suite, sa fin.

On dbcouvre la fin des etres par la nature de lcurs besoins, de l e~ i r s ten- dances et de leurs facultbs. 10 Un LZtre dont les facultes seraient infhrieures aux besoins ne pourrait

pac vivrc dans le milieu ou on le supposerait. 2" Un etre dont les facultes seraient adcquates aux besoins, qui aurait

assez d'activite pour satisfaire a ses necessitBs, ni plus ni moins, serait veritablement U sa place : il se trouverait dans le milieu qui lui convient ; il y aurait son principe et sa fin.

30 Un etre dont les facultes dbpasseraicnt les besoins, qui jouirait d'une exuberance de vie, d'un exces d'activite sans objet, qui manifesterait des desirs, des aspirations, des tendances, dont la satisfaction serait irnpossiblc dans le milieu ou il se trouve ; cet etre ne serait evidemment pas a sa place normale : l'harmonie qui rEgne dans toute Innature, ne regnerait pas en lui, Il serait dans le cas d'un voyageur, qui s'accommode tant bien que mal du regime de l'auberge, mais qui aspire A regagner son domicile.

Si nous considerons les etres naturels, nous voyons que leurs instincts, leur intelligence (ceux qui en sont doues), sont proportionnes & leur9 besoins : vivre et se reproduire, lh se borne leur ideal. Ils executent ces fonc- tions toujours de la meme rnanikre dans les memes conditions et en s'adap- tant autant qu'ils peuvent aux changements de ces conditions lorsqu'il s'en presente; mais ils ne manifestent aucun desir factice; ils ne sont point sujets 2 l'ennui; quand ils ont satishit leurs besoins naturels, ils dorment, se reposent, ruminent si c'est leur nature; quelques-uns jouent entre eux. Et voilh tout.

Les animaux, il plus forte raison les vegetaux et les minernu~, sont donc B leur place dans l'univers ; ils appartiennent B notre tourbillon ; ils y pui- sent leur origine et leur fin s'y borne.

Par analogie, nous devons supposer que les Ctres spirituel? sont bgale- ' ment B leur place dans le monde invisible.

13. LA FIN DE L'HOMME. - Mais l'homme '? Est-il dans le mcrnc cas '! Evidemment, non. L9ol)servateur lc plus superficiel sait que les fClcult6s

actives de l'homme depassent de beaucoup ses besoins nalurels.

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502 REVUE SPIRITE

C'est pour donner un ohjet a cet exces d'activite. pour fournir un element ii cet, R esprit surabordant D, commc I'appeile Montlosier (1), que l'liommc court, siiivant les circonslances, apres la fortune. les honneurs, la science, ln gloire ; mais sans pouvoir assouvir lc feu qui le d6vorc : au contraire.

On pcut dire de tout hommc comnle d'une impbratrice celelm : lasse, mais no?z rnssasie.

Rien cn cc mondc ne peut rassasier l'homme : plusil est riche, plus il dcisirc ct s'efforce d'augmenter ses richcsscs ; l'ouvrier vcut devenir cmploy&; lc I)ac.hclisr s'efforce dc dcvcnjr iloctcur : lc chevalier de In legion d'honneur nspirc h dcvcnir ofiicicr, commandeur, etc.

TAe pouvoir sur scs semblables, si flatteur, ne peut meme suffire & l'nm- bition de l'hornmc. Alexandre, Pyrrhus, veulent conqubrir toul le globe; I'empirc romain ne suffit pas a Cesar. S'il s'ouvrait un chemin qui conduisc dans les autres planete^, les animaux resternicnt tranquillement Ici-bas ; mais les trois quarts des hommes, pour nc pas dire tous, s'elanceraient dans cette nouvelle voie, l'un pour s'enrichir, l'autre pour s'inslruire, celui-ci pour conquerir. celui-la. pour civiliser.

Que signifie tout cela? Que l'homme n'est pas ii sa place. Or. comme le monde inferieur, le monde visible ne peut le satisfaire et qu'il n'y a pas d'autre monde que le superieur: nous sommes obliges de croirc que sa 1 eri- table patrie est le superieur. C'est dc la qu'il tire son origine ; c'est la qu'est sa fin.

L'homme n'est donc pas un &tre physique, mais wktaphysique ; sa fin n'est pas naturelle, mais sur, ou si l'on prkfere, exh-a-naturelle.

Les animaux appartiennent anotre systeme solaire, ils y 3nt leur principe et leur fin; ils tirent leur vie et leur subsistance du soleil et des production4 qu'il engendre par la combinaison de sa lumiere avec la matiere terreslrc.

L'hoinrnc-animal est dans le inemc cas ; mais l'homme-spirituel appar- tient au monde supericur. Dans ce dernier monde, comme dans Ic monde inferieur, il y a un fluidc univcrsel u n (ethcr spirituel), un soleil spirituel, dcs tcrres ct des luncs spiriluelles. C'est de la quc l'homrnc-csprit tire sa vie et sa su1)sistance s pirituclles.

Cette andyse de l'liommc, de ses tendances, clc scs aspirations, qui ne pcuvcnt etre dcs effets sans cause, ou des besoins sans objets quelconques propres a les satisfaire, nous prouverail, s'il n'en existait pas d'cwtrcc preuves, non seulemcnt la possibilito, mais la nccessite et In rbaliti. (lu monde superieur. ROTJXEL. (d suivre.)

(1) Les mysteres de la vie humaine.

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COMITE DE PROPAGANDE

Seance du 8 octobre 1891.

President : M. P. G . Leymarie; secrelaire : M. Laurent de Paget : mem6rsa prescnls : Mme Po~ilain, MM. Auznnncau, l3ouvery, Boyer, Mongin, War- chavsliy.

Le proces-verbal de la derniere seance est lu et adopte.

XI. Aixzanneau demande que tout membre absent trois foic de suite ct sans excuse plausible, des seances du Comite de Propagande, soit considere comme demissionnaire et remplack par un membre plus actif. Accepte ci l'unnnimite.

M. Warcharsliy desire connaitre le resultat de 1 , ~ propagande faite par l'envoi a la Presse des ouvrages de MM. Leoa Denis et Louis Gardy.

M. Leymarie repond en donnant communication dc quelques articles de j ou rnau~ qui ont reproduit notre appel sans commentaires ou avec dcs appre- ciations non blessantes pour le spiritisme.

M. Charles Nozeran, oblige de quitter Rice pour des raisons de sante, donne sa demission de membre du Comite de propagande.

La delegation espagnole, a. Barcelone, de l'Union internntiomle escolar- edpiriiistn, demande qu'on lui envoie gratuitement quelques brochures pour sa propagande universitaire. Le Comite adhere a cette proposition.

Le President lit une declaration de 11. Bouvery relative au C0ng.s spirite de 1894. Devons-nous admettre au prochain congres les ecoles qui furent designees, au congres de 1889, SOUS le nom de spiritualistes '? Faut-il, au contraire, repousser ces ecoles ? M . Bouvcry dit qu'ennemi de tout ostra- cisme, il combat tout ce qui ressemblerait a cette exclusion, sorte de main- mise sur la liberte de pensae. Le spiritisme doit etre assez large, assez ou- ~ e r t et assez sur dc la solidit6 dc ses principes, pour admettre la libre dic- cussion de tout ce qui touche aux destinees humaines. Poict dc petites coteries, point cle petits cenacles fcrmes ou ne penetrc jamais un rayon du dehors. D'ailleurs, le spiritisme cst loin de possoder encore l'alpha et l'onzkga dc toute science. Il nous reste bcaiicoup a apprendre et pcut-etre aussi h desapprendre, Ainsi le veut la loi du progres. Si l'utopie ti'aujour- d'hui est la veritb du lcndemain, il arrive aussi que la v6ritB prbscntc est l'erreur de l'avenir. Or, nous voulons, a iec Allan Kardec, la v6rite vraie et complbte, celle qui est de tous les temps. Donc, laissons nos portes larges ouwrtcs, afin que toute IumiErc qui viendrait h luire puisse nous eclairer. . Je ferai, en outre, cette simple question aux partisans de l'cxcluzion : Demanderez-vous un certificat d'orthodoxie h ceux qui declareront vouloir prendre part h vos travaux et B vos discussicns ? Exigerez-vous (le chacun unt: profession dc foi ? Non, n'est-cc pas ? Alors pourquoi parlcr d'exclusion !

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504 REVUE SPIRITE

Enfin qu'est-ce qu'un Congres, sinon une reunion d'hommes qui cherchent a s'eclairer sur des questions non. resolues definitivement.

Si tels et tels nous ont fait une guerre injuste, il ne s'en trouve pas inoins dans ces diverses ecoles, comme chez nous, des hommes qui veulent sincb- rement le triomphe de la verite, de mCme qu'ils veulent le rbgne de la fra- ternite.

Donc, sans tendre docilcmcnt le cou h des adversaires, dont un certain nombre ne demanderaient pas mieux quc d'etrc debarrasses de riofis, sachons 6couter leurs raisons. Nous les rcfiiterons si elles sont contraires aux faits et h la logique. Nous en profiterons si elles renferment quelques parcelles de verite.

Pour ces raisons et d'autres encore qu'il croit inutile d'tnumerer. M. Bou- se prononce pour l'admission au prochain congres de toutes les ecoles

et de tous les hommes qui croient it I'dme, a sa survivnnce et it In possibi- l i t e des communications avec l p monde des Esprits. (Par Ame ou Esprit, il entend le principe pcnsant, immortel, qui est notre vrai moi et qui cons- titue notre individualite, soit a l'etat d'incarnation, soit a l'etat de desincar- nation).

Pourront donc prendre par1 au Congres, si l'opinion de M . BouvCry prt- ~ ' a u t , ceux-la meme qui, ne croyant pas que tous les phenomenes dits spi- rites sont dus aux esprits desincarnes, admettent cependant qu'un certain nombre le sont, et rentrent ainsi dans la categorie de ceux qui ont adhere au modus vivendi du Congres de 1889.

J1 y a mieux : le Congres spirite et spiritualistede 1889, ayant vote a l ' m a - nimite le prochain congres, personne, PAS MEME LE CO MIT^ DE PROPAGANDE, issu du Congres. n'a le droit d'en exclure l'une quelconque des ecoles dont il s'agit. Tel est le resume de la declaration de M. Bouvery.

M. Mongin estime que le spiritisme est une science experimentale qui, seule, peut conduire a la decouverte des verites d'ordre psychique. Comme toute scipcc, il a le droit $t le devoir de se specialiser, de rester lui, sans aucune compromission.

Les theosophes, les kabbalistes, occultistes et spiritualistes de toutes ecoles, viennent & nous, dit-il, avec des verites toutes faites rentrant dans le domaine du dogme et de la rkvklation. Ils disent a l'experimentateur spi- rite : (( Vous ne voyez pas bien, vous n'avez pas bien compris tel ou tel phe- nornhne ; nos auteurs anciens, qui Btaient bien plus forts que vous, nous l'apprennent! Voici les deductions qu'il convient d'en tirer, etc ... ))

Or, le fait spirite dument constate ne saurait htre infirme par des deduc- tions purement speculatives.

31. Mongin ne nie pas que l'etudiant spirite puisse avoir interet a com- pulser, au point de vue historique, les textes anciens des sciences occultes, afln d~ chercher les poiilts de contact que ces sciences ont avec le spiritisme exp6rimental et philosophique, et s'ils sont susceptil~les d'augmenter l'auto- rite du fait spirite.

Mais la verite est simple dans son principe : pas de dogme, pas d'initia- tion secrbte qui rende la masse dependante des castes sacerdota?~ et des soi-disant inities superieurs. Le spiritisme doit rester dkmocratique dans son essence, car il veut et il doit la. veritk pour tous.

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 305

M. Mongin propose que les deux questions suivantes soient posees a tous les membres du Comite de propagande : ' 10 Le Congres de Bruxelles, en 1884, doit-il etrc seulement Cong~es spi- rite, ouvert aux spirites de toutes les ecoles, c'est-a-dire a ceux qui ont ,qu is la conviction de l'existence de l'ame, de la persistance du moi cons- cient aprEs la mort, et de la communication possible des ames, ou esprits desincarnes, avec leurs freres humains incarnes?

20 Le dit Congres de 1894 doit-il, au contraire, et comme celui de 1880, etre un Congrks spirite e t spzrilualisle, c'est-a-dire ouvert aux tl~cosophes, kabbaiistes, occultistes, swedenborgiens, et 2t toutes les autres ccoles spi- ritualiste~ ?

M. Bouvery proteste contre la proposition de M. Mongin; il ne croit pas que le Comite de propagande ait qualite pour se prononcer dans une telle question ; il repete qu'issu d'un CongrEs spirite et spiritualiste, le Cornitc ne peut que preparer un Congres egalement spirite et spiritualiste.

M. Laurent de Faget replique que le comite de propagande s'est bien cru le droit de retarder jusqu'en 1894 la date du futur Congres, alors que le Congres de 1889 l'avait desiree bien plus rapprochee.

Pourquoi le Comite, renoncant soudainement a des pouvoirs auxquels il parait hahit~iellement tenir, ne se croirait-il pas le droil de decider quc le Congres de Bruxelles, en 1894, sera exclusivement compose des diverses ecoles spirites, par exemple ? - Mais le Comite a ete nomme par un Con- gres spirite et spiritualiste, fait-on observer. - S'ensuit-il que nous devions, pour une serie d'annees indeterminee, continuer a vivre sous cette etiquette de spiritualistes ? - Mais on dira que nous fuyons la discussion ! - Point du tout : il y a, dans le spiritisme, differentes ecoles qui discu-

teront entre elles, fraternellement, en famille. comme gens qui recherchent paisiblement la verite. Devons-nous eternellement admettre parmi nous, comme des freres du spirilisme. ceux qiii ne perdent aucune occasion de releguer au second et mOme au troisieme plan la doctrine spirite, quand ils ne l'attaquent pas indignement. s'en prenant meme a la personne des spirites qu'ils ridicidisent ou injurient?

Non, il y a la une question de dignite que M. Bouvery doit comprendre. Certainement, il ne faut pas confondre ces diverses ecoles occultistes,

Ou autres, avec certains de leurs membres trop remuants OLI malintention- nes. Aussi nos portes seront toutes grandes ouvertes, comme lc demande M. Bouvery, a tous ceux qui croiront ou diront croirea l'ame, a son immor- talit6 et aux communications entre le monde visible et le monde invisible.

1 Mais ce qu'il faut absolument, au dire de M. deFaget, c'est que le Congres 1 de 1894 s'appelle simplement spirite : ce mot vaut bien l'autre et il les ren-

ferme tous les deiix. Ceux qui viendront a nous, de quel point de l'horizon philosophique qu'ils viennent, recevront l'hospitalite des spirites, ils seront

I chez nous, et non pas nous chez eux. Nos grandes reunions internationales ne pourront ainsi etre un leurre ; elles ne pourront servir de piedestal ?ter- taines personnalites et ne seront utiles qu'a la doctrine elle-menie. M. Laurent de Fagct nc comprend pas qu'avec sa belle intelligencc, sa per- ception si nette des choses, M. BouvCry s'obstine h demander une simple union entre des doctrines par certains cOtes si differentes. La Ligue de la

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506 REVUE SPIRITE - paix appelle-t-elle dans ses congres la Ligue des patriotes, par cxempleo Des congres d'etudiants en mcdecine ou cn droit feront-ils appel aux dele: gues du commerce ou de l.'industrje ? Travaillons chez nous et pour nous : nous travaillerons bien mieux ainsi pour l'humanite, que nous eclairerons par le fait spirite ct la philosophie qui en decoule, au lieu de nous perdre dans des querelles bysnntines avec des sectaires qui ne nous comprennent pas et nous calomnient la plupart du temps. D'ailleurs, si iious voulons la Ligue universelle des spiritualistes, il faut aller de ce pas inviter a nos cor,- gres le cardinal-archevbque dc Paris. Ln logique l'imposc.

M. Xuzanneau tient a affirmer qiic, pendant longtemps, il a ete de l'avis de M. Bouvery sur cette question. mais que les rccents evenements dans lesquels M. Houvciry lui-m6me a joue un role pour la dcifense du spiritisme attaque outrageusement, l'ont decide a repousser pour sa part, de nos con- gres, les adversaires declares du spiritisme.

Le prksident dcmandc qu'on ajoutc la Reincnnzatiom aux trois affirmations du programme qu i sera impose a tout adherent au CongrEs de 1894. 11 parle sciemment des occultistes, qu'il a vu a l'couvre cl sur lesqucls il est renseigne mieux que personne par ses nombreux correspondants.

Presque partout ils cherchcnt & battre en breche le spiritisme. 11 est donc naturel de lcs ecarter de nos congrhs.

Le Comite ne va pas jusqu'a rendre obligatoire la croyance a la reincar- nation. Il estime que les ecoles spirites anglaisc et americaine, qui n'ont pas encore admis la pluralite des existences humaines, ne sauraient Otre exclues d'un congres spirite. Mais le Comite, a l'unanimite de ses membres presents, sauf M. Bouvery, adople la proposition d e M. Mongin et decide que chaque membre du Comite sera consulte Individuellement sur la question d'admission ou de rejet des ecoles dites spiritualistes au Congres de 1804.

Le seancc est lev6e a 12 heures.

Le Secretaive : A . LAURENT DE FAGET.

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 597

7

L:INTOLERANCE RELIGIEUSE A TRAVERS LES SIRCLES Chapitre XII.

Guerre des Cev~nnes ; les Camisards. (1652-1705.)

(Voir la Reuue du ler octobre 1891.)

A toutes les epoques des guerres de religion, les Cevennes ont ete le lhe&tre de troubles plus ou moins coiisiderables : lors de la guerrc des Albi- geois et des massacres de la Saint-l3artl.ielemy; sous Louis '(111, dcs lultes

et prolongees eurent lieu entre les calvinistes et les catholiques, p i s sous Louis XIY en 1652, une prise d'armes, connue sous le nom de la guerre des Walls, fut suscitee par le comte de Rieux qui, de son autorite privee, avait resolu d'exterminer l'heresie dans le Vivarais. Mais ce qui donna lieu a la revolte la plus sanglante, ce fut la rbvocation de l'edit dc Nantes, que nous racontons dans le chapitre suivant.

L'insurrection des Camisards n'est cil somme qu'un episode des Guerres des Cevennes.

Jusqu'ici les persecutions que nous avons vues etaient exercees par les catholiques contre les hereliques ; maintenant nous allons voir la contre- partie, c'est-a-dire les attentats des calvinistes contre les catholiques.

Avant de pour~uivre notre recit, nous devons observer que c'est bien a tort qu'on a souvent compare la Jacquerie vendeenne a la revolte des Cami- sirds ; cette assimilation est non seulement fausse, mais encore souverai- nement injustc. Sans aucune provocation, les Vendeens se souleverent contre la patrie au moment meme oh l'etranger l'envahissait de toute part. C'est la un crime sans nom. un crime de lkse-patrie sans excuse.

Les religionnaires des Cevennes se souleverent bicn au iriomcnt ou le pays etait absorbe par une giierre malheureuse, c'est vrai, mais les monta- gnards cevenols (il ne faut pas l'oublier) Siaient depuis plus de vingt ans horriblement persBcutes par le grand Roy, disons micux,traqiies comme des betes fauves.

PrecSdemment, nous avons racontb une partie des traitements atroces infliges aux protestants.

Depuis prEs d'un quart de siEcle sous le grand Roy, lcs rcligionnaires avaient subi toutes les tortures; ils etaient hors la loi, lraites souvent Commc on n'aurait pas ose trailer dcs bandits et de3 gdlkricns ; aussi 6taienl-ils arrives a ce momenl supreme ou il ne reste plus aux persecutes qu'a combattre en desesperes et a defendre cherement leur vie. Les pauvres CBvenols en utaient arrive5 depuis longtemps a ce degre de desesporance.

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508 REVUE SPIRITE

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La situation dans laquelle ils se trouvaient a ete tracee de main de maitre par un homme fort paisible, par Jean-Jacques Pousseau, dans une lcltre restec celebre adressee a M. de Beaumont.

(( Le seul cas, dit le philosophe Genevois, qui force un peuple ainsi denue de chcfs & prendre les armes, c'est quand, reduit au desespoir par ses per, secuteurs, il ne lui reste plus de choix que dans la maniere de perir. Telle fut, nu comrncncement de cc sihclc, la guerre dcs Camisards. -4lors, on est de In force qu'un parti meprise tire de son desespoir ; c'est ce que les perso. cuteurs n'ont jamais su calculer d'avance. Cependant de telles guerrcs coii- tent tant de sang qu'ils devraient bicn y songer avant de les rendre iiie\i- tables. •â

Les Camisards, nous venons de le dire, etaient arrives a ce degre de desespoir; ils etaient donc tout a fait excusables, si les crimes peuvent jamais etre excuses. 11s eurent du reste de cruels pers6cuteurs, l'un des plus ardents contre eux fut Francois de Langlade du Chayla, prieur de Laval, archipr6tre du diocbse de Mende, inspecteur-missionnaire; c'etait u n homme d'environ cinquante-cinq ans au moment ou nous sommes arrives de notre etude. Il nourrissait, lui gentilhomme et prGtre, une haine atroce, feroce contre les va-nu-pieds cevenols; c'@tait un exalte, un fanatique furieux; de figure austEre et belliqueuse. on voyait en lui le type de SPS

pretres feroces de l'Eglise militante, de ceux precisement qui lassbrent la patience et la longanimite cles Cevenols et les contraignirent a la revolte.

Ce du Chayla avait requ de Louis XIV un chateau confisque a une famille protestante, le chateau de Pont-de-Mont-Vert; Ic dous abbi: l'avait trans- forme en prison, dans laquelle il enfermait les calvinistes qu'il avait enleves par force de leur assemblee. C'est la que a: verilable sacripnn torturait ses victimes, comme nous l'apprend Court de Gebelin (l), qui nous decrit les moyens cmployes ; par exemple avec dm pinces, il leur arrachait les poils de la barbe, les cils, les sourcils, puis il liait les doigts de leurs mains avec des cordes de coton imbibees d'huile ou de graisse qu'il faisait brulcr lentc- ment jusqu'h ce que les chairs fussent consurnees jusqu'aux os. 11 placait ces pauvres victimes dans des ccps, c'est-&-dire dans un instrument dc lm- ture compose de deux pibccs de bois entre lesquelles etaient engages les pieds, de telle sorte que le paticnt ne pouvait se tenir assis ni debout sans eprouver de cruelles douleurs. Voila un homme qui agissait au non1 de la morale du Christ.

(1) Histoire des troubles des CCvennes, etc., nouv. kdition, 3 vol. in-12, 1726, TOME 1 7

p. 25.

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. JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 509

Chaque fois que ce miserable sacripan apprenait ou se formait une assem- blee, il y accoiirail a la tete de sa bande et s'emparait de nombreux calvi- nistes. Uri jour, du Chayla apprend qu'un guide du nom de Yassip, qui avait

1 dkjk dirige de nombreux convois d'emigrants h Geneve, forme une nouvelle 1 expedition; il le fait surveiller, et au moment oh la colonne se met en marche pour la Suisse, il la fait saisir, il mct les hommes dans les ceps, les femmes aux filles repenties. Ccs parents des infortunes viennent le supplier

1 de delivrer Ics prisonniers, lui offrant rri6me une ranqon, il demeure inflexi- ble, il faut quand mOme des victinies h ce bourreau.

C'est alors que, ddsesperes, les Calvinistes se retirent au sommet d 'me montagne : le Bouges, et que trois hommes, Pierre-Esprit Seguier, Abraham Mazel et Salomon Couderc jurent de venger leurs corcligioiinaires. Ils reu- nissent des amis, les arment de b&tons, de hallebardes, de sabres, dc fusils et de faux et se dirigent sur le chhteau de Pont-de-Mont-Vert. Se faisant un belier d'une poutre, ils enfoncent la porte, delivrent les prisonniers de leurs ceps, ouvrent les prisons et les cachots et crient : mort a Z'archiprGtre; comne on ne le trouve pas, car le couard s'est cache, on met le feu au chAteau; l'incendie se propage avec rapidite, les toitures s'effondrent; du Chayla essaie de fuir par une fenetre au moyen de draps de lit attaches, mais il tombe et se brise une jambe. Il est reconnu aussitbt et saisi par la foule qui lui instruit son proces sur l'heiirc. On le condamne a mort et

l chacun, avant son execution, a le droit de lui reprocher ses mefaits et de lui donner un coup; l'un pour son phre qu'il a fait rouer, l'autre pour sa

I mere ou sa qu'il a assassinees ou enfermees aux repenties, un autre pour son fils ou son frere envoyes aux galeres. L'operation terminee, on trouva sur le cadavre cinquante-deux blessures ; on executa avec lui un de ses lieutenants, un autre pretre, un de ses cuisiniers et son receveur de dimes.

Ce sont la des atrocites, nous l'avouons, mais h qui remonte la faute pre- miere, si ce n'est aux iniserables qui, les premiers, ont attaque leurs adver- saires? ils ne sont donc pas ti. plaindre, ils subissent la peine du talion.

Voici, du reste, comment une contemporaine trEs impartiale apprecie la guerre des Camisards (1) :

e Les protestants, h qui la guerre exterieure laisse quelque relache, n'en ont point du ressentiment qui fermente dans leurs caurs ulceres. Voyant Loais XIV, dont ils ne connaissent le pouvoir que par les persdcutions exercees contre eux, occupe loin de ses fitats, ils ecoutent la vengeance et - < -__i_

(1) TOUCHARD-LAFOSSE, Chronique de de tome II, p. 154 e t 155. '

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51 O REVUE SPIRITE - se livrent a la sedition, seule ressource des scjets auxquels les souverains refusent la justice. Ces religionnaires, sous le nom de Camisards, couvrent les Cevennes d'hommes en armes, tenant d'une main le pacifique 6vangile et plongeant de l'autre l'epee dans la gorge des catholiques. C'est ainsi que toutes les religions fondees sur les principes de concorde et de fraternith, trainent a leur suite les dirisions et les cruautes, Le marechal de Montrevel, malgre beaucoup de soins et de prudence que suivirent des exemples et [le sevbres ch&timents, n'a pu calmer les troubles des Cevennes. ))

Nous ne decrirons pas d'autres scenes aussi sauvages, il faut lire dans Lo~ivreleuil (1) toutes les atrocites commises par les Camisards; mais, pour rendre hommage a la verite. il faut ajouter que cet auteur catholique s'est plu h charger le tableau des cruautes dont il nous a conserve la memoire. Louvreleuil etait pretre de la. doctrine chretienne, ci-devant cure de Saint- Germain de Colberte, il faut donc se mefier un peu de son impartialite.

Terminons ce chapitre en donnant l'origine de ce terme, Canzisard, qui a eti: fort discutee. - On designait ainsi lcs religionnaires, parce qu'ils por- taient au-dessus de leurs vetements une grande blouse blanche, une sorte de chemise, en patois cevenol una camisa, d'ou le terme Camisards. . D'apres Court, ce meme terme proviendrait du mot carnisade, qui signifie attaque nocturne donnee aux ennemis quand ils sont eri chemise (2) ; quant a Louvreleuil (3), il nous dit qu'on nommait les religionnaires Camisards pour trois raisons : la premiere, parce qu'au commencement de leur rebel- lion qui arriva pendant les grandes chaleurs de l'ete, ils portaient tous une grande casaque de toile (unu camisa de telel; la seconde, parce qu'ils faisaient ordinairement leur expedition de nuit, ce qui se nomme en terme de guerre donner In camuarde (sic) ; la troisikme, parce qu'ils occupaient les grands chemins, en langue vulgaire, en patois, 12 curnis.

En definitive, dans cette guerre des Camisards, il se cornmit de part et d'autre des atrocites, mais ajoutons que lcs cruautes des Camisards furent moindres et de plus courte diiree que celles commises par les catholiques ; le chapitre suivant prouvera largement ce que nous venons d'avancer.

( A s u i r r e . ) J. MARCUS DE VEZE.

(1) L'i>bstination confondue. On peut l ire Pgalement l'Histoire des Camisards de Enghne Bonnemere, :out 2 fai t iiripartiale.

(2) COURT, 1, p. 191.

(3) Tome III, p. 221.

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r - JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 51 1i

FAITS SPIRITES A NAPLES Ce n'est pas seulement a Paris que les invisibles attirent l'attention sur

eux, ils se livrent, dans d'autres localites, a leurs fastidieuses fredaines. D'un bout a l'autre de notre globe on ne s'entretient que de leurs mali-

cieux exploils ; personne n'est a l'abri de leurs taquineries, ils ne tiennent ni du rang, ni de la position sociale, ils recrutent des victimes dans

tous les rangs de la societe, et la toge austbre du magistrat n'est pas un preservatif contre leurs atteintes, ainsi que le prouve surabondamment l'ar- ticle suivant extrait du journal italien : II Vessillio spi~itista qui se publie d Vercelli, en Piemont. Je traduis textuellement cette importante et interes- sante communicalion due a M. Augustin Bernaba, pharmacien a Naples, ami des victimes et a M. le chevalier Ercole Chiaia, homme devoue aux pro- grbs de la science et qui a fait sur le spiritisme des experiences qui ont eu un si enorme retentissement.

N Le 24 juin dernier, vers la brume, M. Benaglia, juge a Naples, prenait le frais avec sa femme sur la terrasse de sa maison quand tout a coup il se vit assailli par une grele de pierres qui l'obligkrent de rerltrer dans son appar- tement avec Mme Benaglia, sans avoir pu decouvrir qui lancait ces pierres, ni d'ou elles venaient.

Cette dangereuse plaisanterie persista pendant plusieurs joilrs consecutifs sans qu'on put en connaitre l'auteur. Les pierres ayant penetre dans l'in- terieur de l'appartement, on ramassa un jour un gros caillou du poids de 1 kilogramme qui, apres etre entre dans la chambre alla briser la vitre d'une porte interieure. M. Benaglia pensa que ce divertissenierit d'un gout plus que douteux avait pour auteurs despersonnes du voisinage, qui lui etaient inc~nnues et fit sa deposition entre lesmains du chef de police, auquel il presenta le phenomenal caillou qui pesait 1 kilogramme; le chef de la police pour decouvrir les coupables et faire cesser cette sotte espibglerie fit placer des gardes sur la terrasse qui en etait le principal the%tre.

(( Les gardes resterent en observation pendant plusieurs jours sans reussir i rien decouvrir, et finirent par servir euu-memes de cibles au mysterieux dilettanti qui s'amusait il lancer ces redoutables projectiles. Les gardes toujours assaillis et rie pouvant pincer le coupable cessbrent de perseverer dans une surveillance inutile clontl'unique resultat fut de constater que les Projectiles consistaient en pl&tras, fragments de briques et cailloux de la rue.

Mme Benaglia eut un jour afiaire sur la terrasse; a peine y eut-elle mis le Pied qu'elle fut obligee de rentrer bien vite a cause des pierres qui lui

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512 REVUE SPIRTTE - etaient lancees, et pour empecher qu'elles ne penetrassent dans l'appnrte, ment. elle ordonna a sa domestique, une jeune fille de 11 it 12 ans, de fermc, les persiennes; Mme Benaglia n'avait pas fait deux pas dans sa chambre, qu'elle vit tomber perpendiculairement du plafond une pierre sur soi, epaule, pierre qui se montra tout h fait inoffensive et ne lui fit sentir aucun m l .

•á M. Tjcnaglia recut un jour In visite d'un de ses amis, M. Grimaldi, em. ploye superieur du chemin de fer. Pendant qu'ils causaient ensemble 211

salon. les pierres se mirent a tomber h leurs pieds sans les loucher. h ce propos. M. Benaglia raconta a M. Grinialdi les etranges phenomhnes qui se manifestaient clans sa maison: la petite servante vint a passer en ce moment B travers le salon, et tout aussitot, il se mit B tomber une telle pluie de pierres que M. Grimaldi effraye prit conge 8 l'instant.

(< Une autre fois tandis que M. Benaglia et sa femme dinaient ensemble ils virent tomber sur la table une grande quantite de morceauv de charbon et d'os enveloppes dans du papier h lettre et des journaux. Le matin meme Mme Beneglia avait remarque ces papiers dans sa chambre et en avait fait une masse qu'elle avait jetee dans la cuisine. Elle reconnut, dans les papiers qui enveloppaient les morceaux de charbon, et les os, ceux qu'elle avait trouves dans sa chambre. La petite servanle nettoya les assiettes et les replaca dans le buffet, mais dans le buffet mkme il tomba une nouvelle pluie de charbons.

(( Dans l'interieur du plafond on entendait des bruits semblables a ceuu produits par des objets pesants qu'on trainerait ou qu'on ferait tomber.

(( Ces faits avaient cause une telle epouvante li Mme Benaglia qu'elle prit la resolution d'avoir toute la nuit une lampe allumoe prhs de son lit.

rr Une nuit,les deux epoux en se reveillant virent la lampe eteinte; M. Bc- neglia sauta du Iit pour la rallumer et, tout a coup, apparut sur le plafond et dens In direction du lit un globe rouge lumineux, nu milieu d'une bande egalement lumineuse qui s'etendait d'un bout ii l'autre du plafond : un peu plus loin, et en face du premier, apparut un autre globe lumineus, mais dont les rayons se projetaient jusque sur les murs de la chambre. Ces deux globes et leurs bandes changeaient leur lumihre rouge en lumibre blanche, et reciproquement, la lumiere blanche en lumiere rouge. Cette continuelle alternalive de lumiere blanche et de lumibre rouge dura environ une heure et demie, a la grande terreiir de Mme Benaglia.

(( M. Benaglia en racontant cette etrange scene nous disait qu'il croyait assister h un spectacle de feux de Bengale et d'etincelles electriques.

(( A la suite de cette terrible nuit qui l'avait frappde d'epouvante,

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ter dans cette maison, qu'elle quitta sur le

avaient remarque qu'il r ie se passait rien e Gtait hors de In maison, il5 lui donnhrent ornicile. om Filomena Ciabnrri, avait chez la 1)lan- ossedait; Mme Benaglia Irii donna rendez- e ou la blanchisseuse aviiit l 'habili~de de lit 3 blanchir. t i t e Filomena ne manqua pnc de ~ e n i r le ,se. au moment oii celle ci venait de recc- 2 Filomena de prendre ce qui lui appartc-

uivant l'ordre qui venait de lui Atre clonnb, si on s'etait servi d'un rasoir, et Mme He- ir le reste de son linge, s'il passait par les ia de s'eloigner de la corbeille qui le con- )) . nication de MM. Ercole Chiaia, et Augustin

Maintenant, quel role joue la petite servante, Filomena Ciaburri, dans tous ces faits aussi etranges que d6sagreahles '? Est-ce simplement une petite rusee, une petite espiegle tres deluree, trEs adrcite, qui veut se di- vertir ailx depens de ses maitres? ou hien un medium insconscient qui ignore la singulibre faculte qu'il possede? S'incline a. croire que l'auteur de tous ces tours est un etre invisi1)le qui s'est empare de ln force psycliiclue qu'a son insu, hien a son insu la pauvre enfant a en surabondance, et que, grace 2 cette force psychic~ue dont il sait habilement se servir, l'etre invi- sible a produit tous ces faits qui ont terrifie Mme Rcnaglia et Ctonne son mari. Est-il m&me bien sfir que la petite Filomena ait pr2.16 :I une intclli- gencc occulte et tnquinc, de ln force psychique qu'elle ne posshde peut-etre pas '? Ide vrai coupable ne pourrai t4 pas &tre Mme Bennglia elle-meme, tout h fait ignorante de son pouvoir occulte, ilfi a In force psychique qu'elle a en cvcbs ? X'aurait-elle pas sans en avoir le moindre soupcon fourni a un esprit invisible et taquin des armes contre elle-meme? Le fait n'est pas noiveau; on a vu des gens dou6.3 iileurinsu, sans qu'ils s'en cioulent, d'une somme enorme de fluide vita1,de force psychique, qui maniee par des intdli- gences invisibles, produit des effets etranges et leur cause 3 eux-memes des epouvantes continuelles. HORACE PBLLETIER.

Conseiller d'at.t.olzdl'sseiizent, officier. d'Acnclenzic. 33

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51 4 HEVUE SPIRITE -z

TABLES PARLANTES POSSRD$!I3S DU D E \ ~

Il y en a qui voient Dieu partout, d'aulres qui ne le rencontrent niillc par t ; cle mBmc il y en a qui voient des esprits partout et d'autres qui lcs nient radicalement. II en est encore de meme des dkinons quc M. de Mir- \zille scnt sous ses doigts, sitot qu'il voit une table se mouvoir ; un de nies amis pretendait que c'etait l ' e s p t de bois qui, scul, faisait agir les tables. M. l'abbe Mkric a , lui aussi, rcnconlre le diablc et sa fourche dans dc> seances de tables parlantes, veritablemcnt il y mct tout le bon vouloir d9si- rable, car c'est sur de bien maigres apparcnccs qu'il fonde sa theorie demo- niaque.

Ainsi dans une seance a laquelle il assistait avec d'aulres prelats, unc table, tres docile jusqu'alors, se montra r6calcitraiite, lors de l'cntrec dans la salle d'une comtesse de ..., le meuble se remuait alors comme s'il avait des coliques et refusait de repondre aux queslions qu'on lui adressait.

Mme la comtesse de ... ; s'etant retiree, le meuble repril ses esprits et repondit que son niutisme et son agitation &taient motives par la presence d'un morceau de la vraie croix: dans le medaillon de cette dame.

Il Bit decide aussitot que le demon etait present e t In seance fut levee. C'etait aller vitc en besogne! et ces esperimenteurs ont inanquk iine

belle occasion de faire une experience scientifique sur l'influence d'une par- celle de la vraie croix sur le demon.

Quoi. voila un domon imbecile qui a eu la sagacite de savoir, du d i a l~k ou il etait, qu'on allait essayer du phenomhne en ce lieu et qui n'a pas eu l'idee de s'en aller quand cctte comtesse est entree, au lieu de rester lh comme un niais a se tordre sous l'influence de la parcelle ! il n'avait pas vu avant l'entree de cette dame, qu'elle posskdi~it cet echantillon clans ce inedailloii ! C'est assez contradictoire. Ou bien il faut en conclure que le demon ne ressent l'influence de la croix qu'a 3 mbtres 50 de dist.ancc?

11 n'y avait donc plus pour resoudre cet interessant problbme qu'ri tericirc un fil sur lequel on eut accroche ln parcellc et h la reculer jusqu'ii cc que le demon soi1 calme. Peut-etre aussi y a-t-il h u n e question de massc cl con- viendrait-il dc comparer les effets aux poids de plusieurs parcclle, de vraic croix. De plus on aurait un moyen infaillib!e de distinguer les par- celles authentiques des parcelles truquees.

Cepcndant ces mouvements endiablks pouvaient s'interpreter de bicn deq facons et ces messieurs n'ont guere ete charitables de s'arr0ter B leur prc- miere impulsion. Cet esprit' a peut Clre manil'estb sa joie clelirnntc dc w trouvcr proche voisin de la cliic parccllc, ccla lui coupait la parole.

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~ S Y C H O L O G I Q U E S 515

: souvenir du supplice de Jesus, et, er ses sentiments, ii moiil; qu'il ne ble dame qui s'imaginait, avoir LUE

5 sur l'esprit de bois de la table. l'esprit de M. Elie Meric, car il dis- e, le point de savoir ~ L I F L est le s, et aprEs un consciencieli\ evamen 1 soif parait Atrc le tourment qui, Yerilablement, il faut etre posierle ,ubrations ! joutient que le diable est etranger inanikre de le demontrer.

outes les langues, je le prie donc le j'ignore, or jl ne peut nie faire

foi de l'esprit, n realite toiites iuler sa yuaiite

)as plus eff, lcaces eur, Mais il est s presentent le

l operateurs ; il ice, churholent, :ndre dans cles ii qui leur soit ;e tordre, aussi

II. G.

. dans l'air, de :Iconrlues, sans ants dejh , qu'il

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5 16 REVUE SPIRITE

Mais il a ete impossible de l'expliquer jusqu'alors; nous n'avons ricn en physique qui se rapproche de ce phenomene, dans lequel l'attraction semble, non pas combaltue, mais suspendue momentanement; au point de vue de la science, il y a 19 un fait de premier ordrc a etudier, car, jusqu'alors, l'attraction, d'apres la science, n'avait pas d'antidote.

L'attraction n'a jamais ete expliquee dans son fonctionnement intime, clle scmble sc manifester indbpenclamment du temps et de la distance, c'est-h-rlirc quc si l'on suppose deux masscs instantanement creees dan< l'espacc, a des distances aussi grandes que l'on voudra, les influences reci- proques des deux masses se feraient sentir sans delai, sauf qu'elles varie- raient selon la distance et lcs masscs ; c'est du moins ce qui semblc resulter des tentatices faites par Laplace pour determiner la vitesse de propagation de l'influence al t ract i~e. En outre, l'attraction parait etre independante des masses, en cc sens, que si l'on suppose deux boulets, places aux antipodes l'un de 'l'autre, sur le glohe terrestre, leurs influences reciproques sont independantes de ce globe et telles que s'il n'existait pas ; c'est-h-dire que la matiere n'occulte pas l'influence attractive entre deux masses, quelle que soit la quantite de matiere interposee entre elles. C'est de ces principes

qu'est tiree la loi dc Newton qui prend la forme dit, comme exprescion

de l'attraction entre deux masses m et m'. C'est l'expression la plus simple qu'il soit possible d'imaginer.

Elle conduit & ceci : qu'une sphere homogene ou composee de zones spheriques homogenes variant de densite entre elles, pleine ou creuse, attire une masse placee a sa surface, ou en des points eloignes de la surface, de la meme manibre que si toute In sphere etait concentree en un point qui cst le ccntre de la sphkre, et que, pour une sphere a densite uniforme, la plus forte attraction est a la surface.

L'attraction a pour consequence un efort ou pesanteur qui tend constam- ment a rapprocher les inasses l'unc de l'autre. Un boulet est donc sollicite par la terre et la terre est sollicitee par le boulet; l'cffort est de 1 kilogramme sur une massc d'eau de 1 decimetre cube placee ii la surface de la lerre.

Examinons h present dans qucllcs conditions l'attraction est combatlue dans les cas corinus. Si nous suspenclons le boulet a une ficelle accrochee au plafond d'un edifice, nous opposons, l'effort resultant de l'attraction, la resistance du fil 2 la rupture; nous empechons l'effet appele clbute dc s'accomplir, mais nous n'annihilons pas l'attraction pour autant, le tirage sur le fil en fait preuve. Nous pouvons encore combattre l'attraction par la facc rnusculairc, en soutenant le boulet a bras tendu.

Dous pouvons projeter de bas en haut un courant fluide, gazeux OU

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JOURNAL II'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 517

liquide, comme dans le cas du jet d'eau qui supporte une sphbre aban- donnee dans le jet; mais, dans tous les Ca., il n'y a , en realite qu'une force opposee a une autre force et l'attraction ne cesse pas d'etre en pleine activite.

Prenons maintenant le cas d'un aimant qui attire de bas en haut ilne petite boule metallique ; nous opposons ici une attraction & une attraclion, mais l'une nc detruit pas l'autre, la terre agit sans arr6t sur la boule, et il est verifiable que la boule se precipite vers l'aimant en mouvement acceler6, constituant une veritable chute ; nous n'avons pas de cas of1 l'ainiant main- tiendrait la boule f lot lante entre lui et le globe terrestre Il n'y a donc aucune analogie entre le ph6nombne de levitation et celui que je l iens d'in- diquer, car dans la levitation le corps flotte. Dans tous les cas cites, il est visible que l'attraction n'est pas annihilee, mais seulement combattue ; tan- dis que dans le phenomene de le~itution le phenomene est tel que si l'attrac- tion meme etait annihilee.

Il y a pourtant deux cas, dans les phenomenes observables, ou l'attraction semble annihilee. Le premier est la suspension de la grele pendant de longues durees ; le second est relatif au planement de certains oiseaux, et j'ai essaye de les rattacher aux phenomenes de levitation. (Les lecteurs vou- dront bien ne considerer ce qui suit que comme une hypothese, je n'y apporte aucune pretention.)

J'ai fait remarquer que, d'apres la loi de Newton, la matiere n'intercepte pas l'intluence attractive entre deux masses separees par une autre masse; cela est peut-etre vrai pour la matiere aux trois etats : solides, liquides, gaz. Mais n'existerait-il pas certains fluides qui auraient la propriete de constituer une barrihre a l'influence attractive, sur les masses qui en seraient couvertes comme d'un enduit impermeable ou qui en seraient impregnees ?

Considerons le cas de la grele ; lors de certains orages on voit des nuages rouges appeles mvages de g d l e , deque l s s'echappe un bruit rauque et con- tinu, pendant une duree qui atteint parfois trois quarts d'heure; nuages desquels il ne tombe de pluie que lorsquc la chute des gr&loris commence. Plus la duree precitee est longue, plus gros sont les grcYons, et ils attei- gnent parfois lc poids dc 4 G U 500 grammes. Le grBlon doit SC former a sec, c'est-&-dire que les vapeurs qui l'alimentciit doivent passer h l'etat de glace sans passer L l'etat d'eau intermediaire; conjointcment a cet effet, il doit se produire une sorte de saturation electrique, soit dans la masse, soit sur la surface, qui a la propriete supposee de soiistraire les masses a l'influence attractive ; les grelons obeissent alors fucilcment, malgr6 leur grosseur, aux

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518 REVUE SPIRITE

effets attractifs et repulsifs des nuages entre eux, d'ou dcs heurts perpe- tuels qiii produisent le bruit rauque que l'on percoit.Mais. que pour une cause ou une autre, variation de temperature, vibration due au tonnexe, etc., 1cs nuages liennent a donner de l'cau, les griklons mouilles sont debarrassh de leur nappe protectrice et la chutc commcnce aussitol. On s'eipliquerail alors pourquoi des rlctonations d'artillerie, ou dcs sonneries de cloclie, auraient ln propriote d'emp8cher la formation de ces gros grMons, en pro- ~ o q u a n t une condensation qui en hf~terait la precipitation avant qu'ils nc soient parvenus a un gros volume. (La gr& ordinaine peut 81re due la congelation dc gouttes, pendant la chutc, et ne rentrerait pas dans le ca.i que j'indique. 1: cst impossible que dans la duree de la chute un grelon puisse atteindre aux dimensions dont j'ai parle.)

Je passe maintenant au cas des oiseaux. Tous les observateurs ont remarque !a propriete qu'ont les planeurs, d'evoluer dans le vent dans tous les sens, s a s donner un seul baitemcnt d'aile, pendant de longues durees.

Cette affirmation oonstitue u n paradoxe devant les lois de la mecanique, elle ne trouve pas plus de credit devant la mience officielle que n'en ont trouve, il y a quinze ans, les phenomenes spirites.

J'ai, pour ma part, observe, pendant de longues annees, le vol des oiseaux et j'ai du me rendre aux assertions de Mouillard, Desterno, de La Landelle et autres. Je citerai un seul cas sur peut-etre mille que j'ai constates : au.; en~ i rons de Tunis est un lac et une vaste plaine, donnant un cspace plan de pres de 2u kilometres. En compagnie d'un ami nous ~ i m c s , en ces lieux, un aigle s'elever a 30 metres de nous, a coups d'ailes puissants et lourds ; parvenu a 40 mbtres de hauteur, il cessa de ramer; le vent soufflait du nord, regulier ; la plaine et le lac Ctaient au sud par rapport a nous ; l'ani- mal decrivit quelques evolutions, se tenant aussi plan qu'une feuille dc carton, toujours montant; puis, tout a coup, h partir dc 80 metres de hau- teur environ, il se dirigea en ligne droite au sud, montant en rampe fortc et re~ul ie re ; nous le voyions en queue parfaitement projete sur le ciel en son envergure, le moindre mouvement des ailcs eut ete perqu, vu scs dimensions; il se perdit, apres cinq minutes, dans l'azur et au loin.

L'animal se comportait absolument comme l'eut tait un ballon du Loulre, ayant jorce ascensionnelle ct emporte par le vent. Or, cet effct cst impos- sible pour quiconque est verse quelque pcu dans la physique et la meca- nique; r i ~ n , dans la science actuelle ne peut l'espliquer et l'essai que je vais en faire n'est qu'empirique. Supposons qu'cn raison de la non concluc- tibilitk des plumes pour l'electricite, les surfaces cle l'animal, isole dacs le milieu, puissenl, par le frottement de l'air, se charger d'une nappe elec-

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCXOLOGIQUES 519 -__---

trique ou se saturer, si l'on ~ e u t ; il se trouve, au bout d'un certain temps, isole par rapport a l'influence attractive, c'est a-dire dans les conditions du grblon, et alors les condilions d'equilibre dynamique changent du tout au tout.

Dans l'air calme ces effets ne se realisent pas; mais il est remarquable dejh que l'air calme est loin de renfermer le degre de saluration electrique de l'air en mouvement, et que l'air est d'autant plus saturi: qu'on s'elevc davantage dans l'atmosph&re, ces deux donnees corroborent deja nia sup- position, elles ont ete verifiees.

En outre, il est remarquable que si l'on humecte lhgerement le plumage d'un oiseau, son vol devient des plus difficiles et correspond alors assez bien aux resultats du calcul, deduit des lois mecaniques, sur la resistance de l'air; alors qu'on arrive a des resultats absolument disparates quand on veut soumettre au calcul la depense mecanique d'un volateur anims en raison des vitesses combinees, des surfaces et des masses, dans les cas ou l'animal est dans ses conditions ordinaires. L'eau, en se vaporisant, empor- terait (d'apres mon hypothese) la couche electrique ct l'attraction agirait avec son maximum d'intensite sur l'animal.

Certains ineteores pesants, qui ont traverse l'atmosphhre, se sont aon- duits aussi d'une maniere baroqiie, deviee des lois de la mecanique; decri- valit des orbes et des courbes dans le plan horizontal, inconciliables avec leurs vitesses. Tel un meteore de grande dimension qu'on vit a Alger il y a quelques annees.

Jules Verne laisse soupconner quelque anomalie de ce genre, quand il fait passer son boulet derriere la lune avec une lenteur excessive.

11 semble donc, a priori, qu'il y a des cas, dans la nature, ou l'influence attractive peut etre, non pas equilibree, mais annihil6e; comme si l'influx inconnu, qui relie chaque molhcule d'un grave au globe terrestre, cessait de fonctionner, el a cet egard les phenomenes de levitation, dans les expe- riences psychiques devraient attirer l'attention des savants, car ils ouvrent un horizon tout nouveau sur 1cs lois qui relient les mondes entre eux.

Soit que le corps qui s'elEve est sature d'un fluide dans toute sa inasse, ou rerouvert d'une nappe enveloppe prntectricc, ou que l'influence psy- chique du medium ait pour cffet, par une sorte de magnetisme, d'empecher l'action du lien secret qui relie chaque molecule de la masse suspendue au glose terrestre, le fait n'en est pas moins extraordinaire, et il serait tres curieux de d6couvrir que la matihre peut etre soumise, - en sa fonction fondomcntale, la p r o p d t e d 'a t l i~er , - au caprice de la volontii.

Car nous poiirrions en deduire que si la volonte a pouvoir de maltriser

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520 REVUE SPIRITE

les influences moleculaires, ainsi que tendent a le prouver les materi a 1 ' zsa-

tlons et demolecula?-zsalions, l'attraction peut etre le resultat d'une bolont6 agissant par un fluide (?). L'esprit regirait donc la matierc (?); ou bicn, selon des auteurs anciens, la matiere ne serait qu'une forme de l'esprit (?).

Home dit que dans ses enlevements, il ne se sentait pas plus soutenu par un point du corps plutot que par un autre, mais qu'il sentait parfois comme un influx s'bchapper de ses pieds. Mais on ne saurait assimiler la suspen- sion d'une masse de 73 kilos (ce que pouvait peser ce medium) a un effet de recul du il l'echappement d'un fliiide; car deja, si l'on emplcyait un cou- rant d'air ascensionnel pour supporter un homme, il faudrait une litesse de projection enorme et l'homme, ainsi soutenu, sentirnit la pression qui en resulterait, pression egale a son poids, et plus le fluide est subtil, plus la vitesse doit etre considerable et la depense mecaniquc egalement.

Supposons une machine lanqant de bas en h w t une colonne d'eau frap- parit les pieds d'un homme de '75 kilos et avec assez de vitesse pour le sou- tenir. on trouve que la vitesse de projection, si on admet 6 decimetres carres de surface doit etre de 6 m. 50, ce qui represente un travail meca- nique theorique de 412 kilogrammetres ou 5 chevaux et demi. Si nous SLIP-

posons qu'il s'agit d'une colonne d'air, la vitesse doit atteindre 160 metres, ce qui represente uii travail de 12.000 kilogrammelres. Plus le jet fluide suppose sera subtil et plus grande sera l'energie mecanique a depenser.

Or, il est manifeste qu'une semblable depense d'energie ne saurait avoir sa source dans l'energie accumulee dans le medium ou les assistanls et que la fondion ne consiste pas a opposer une energie a l'energie attractive.

Quand on ~ e u t empkcher une chute d'eau en colonne d'agir sur un moteur, on dispose de deux moyens, l'un qui nocessite une force conside- rable, resister au moteur; l'autre qui consiste A former une valve qui per- met ou non l'ecoulement de l'eau, ce qui se fait sans effort appreciable comparativement au premier moyen.

Il se peut donc, qu'a l'instar de l'exemple pri!cedcnt, il suffise d'une force insignifiante pour faire cesser l'influence attractive, pourvu qu'on dispose d'un moyen propice, alors qu'il faut des forces considerables pour lui faire opposition quand elle est en activite.

On peut encore former une autre hypothese : si l'attraction est le resultat d'une proprieli! vilalc de la matiere, animique si l'on veut, cette manifesta- tion serait alors physiologique. Ce serait la manifestation premiere des etres organises au plus bas degre. Dans ce cas elle serait de meme nature que l'influence magnetique qu'exercent entre eux les etres organises supe- rieurement et soumise A l'influence de ces derniers. On magnetiserait donc

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Joun;uAr, ~ ' E ~ c n e s PSYCHOLOGIQUES 531

]es molecules d'un grave, comme on magnetise un individu, et on les obli- gerait ainsi a modificr leurs influences magnetiques avec le globc tcrrestrc dans les cas de levitation, entrc elles et dans une meme massc dans lcs phenomencs de materialisation, demolecularisation, etc. Ce qui conduirait k ceci : que le physiologique ou l'animique se soudent au physique d'un bout a l'autre de l'bchelle des &es, et que, depuis l'atome jusqu'j I'infi~ii, tout l'univcrs est compose d'8trcs organises animiqueinent.

e me suis pas occupe, dans cct cssai. du point de savoir si l'intrrven. : forces occultes intelligentes est indispensablc ;i l'accornplisscment inomenc dc Ibvitation, ou si, comme l'ont prGtendu quclqucs auteiirc,

II: ~ ~ d i u r n cst siiffisant a lui seul pour le produire; jc n'ai esamini: quc le cote physique du phenomene; ;i cet egard, qu'il emane du m6dium seul, ou de forccs occultes, ou dcs dcuv reunis, la question reste telle et le phe- n o m h c demontre d'etranges propriotes de la part de l'homme ou dcs intel- ligences occultes. Cependant, dans les phenomenes de la nature dont j'ai piirlb, il n'y a pas lieu de faire intervenir d'autres causes que des causes pureinent matericlles.

H. GOUPIL, ivgt>niew.

CHRONIQUE LITTERAIRE Tire de I'EcZaireur de l'Est, a Reims : Decidement nous sommes force de devenir spirite. Dans notrc derniere

Chronique, nos lectcnrs ont pu remarquer quelques tendances ii approuver et menie a nous laisser seduire par la philosophie d7Allan Kardec.

Les fervents de la nouvelIe morale ont sans doute cru voir en nous un neophyte qui n'etait pas trop 5 dedaigner, malgre le peu de poids que peut avoir, clans la balance des opinions, riotre appreciation personnelle.

Auv i nous ont-ils fait l'honneur de nous envoyer deux nouveaux volumes qui viennent de paraitre il y a quelques jours, volumes dans lcsquels sont t r a i t h i toutes les questions et tous les points de vue de la philosophie spiritc.

Dans l'un d'eux, Aprbs la mort (lihrairie des Sciences psychologiqucc), (1) l'auteur, M. Leon Denis, expose les theories du spiritisme au point de vue moral et au point de vue scientifique.

Dans une premiere partie, traitec d'ailleurs avec une logiquc nette et s e r r ~ c , M. Leon Denis montre le spiritiinlisme experimental comme ayant ete connu par les pretres et par les inities de toutes les religions anciennes.

(1) 1, rue Chabanais, Paris.

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522 REVUE SPIRITE - Les prBtres d'T~is, en Egypte, de Krishna, dans l'Inde, de Jupiter, en Grbcc, de Teutates ct d'Odin en Gaulc el en Scandinavie, conservaient au fond des temples, dans les mysterieuu meandres des souterrains de Memphis, dans les pagodes, dans les cryptes sacrees, dans les antres des sybilles, dans les forets de c h h c d'Armorique, autour dcs dolmens et des mcnhirs, les ele- ments de la doctrine cach6e soigneusement aux yeux du vulgaire.

.Tesus-Christ lui-mkmc et Ics prcmiers apotres connurent et eurent souvent rccours au.; eliiments de ln scicnce des inities pour accomplir leurs miracles et frapper l'esprit du vulgaire.

Jesus etait un initie de la secte des Esseniens qui conservaient, dans Ia retraite, la tradition des propheles et des grands prctres. Les colonies de cette tribu, etablie sur les bords de la mer Morte, s'etendaient jusque dans la vallec du Kil.

C'est la, parmi eux, que Jesus passe les annees qui precedent son apos- tolat, annees qui restent oltscurcs pour l'histoire et dont aucun evangile ne parle.

M. Leon Denis developpe ensuitc, dans un style entrainant, les bases ct les dements divers de la doctrine spirite et montre ainsi tous les rapports qui existent entre elle et les differentes religions, principalement avec le christianisme et le bouddhisme de l'Inde.

11 \ a meme jusqu'a dire et presque prouver, en se basant sur l'analogie qui existe entre la rrimourli des Indous et la trinite chretienne, que la doc- trine de Jesus-Christ ne serait qu'une adaptation de la religion de Krishna aux m e u r s de l'occident.

Nous ne sommes pas assez fort en theologie pour donner notre opinion personnelle la-dessus. Mais il faut avouer qu'a przmiere vue, il semble y a\oir beaucoup de points de contact entre les deux doctrines.

En somme, le livre de M. Leon Denis est un volume inthessant a tous les points de vue. Mais nous le recommanclons specialement aux curieux, auu amateurs du nouvcau, aux chercheurs de l'inconnu et de l'infini.

Le second volume, dont l'auteur est M. Louis Gardy, est intitule : Cher- chons! (rnt',me libraire que le precedent).

M. I,oiiic; Gardy, fervent adepte du spiritisme, ne cherche pas, commc hl. Leon Denis, & prouver l'existence latente de la doctrine d'Allan Kardec dans les mysteres et dans les initiations des religions passiies.

II place seulement devant les yeux du lecteur les faits acquits par les exph- riences actuelles. Aux savants qui raillent, il oppose les savants qui croient et demande aux incredules d'expliquer d'une facon vraimerit rntionnell~'. probantc ct r raiment serieuse, Ics plienomfines obtenus par la mcdiumnitt'

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I" JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 333

des sujets, par l'hypnotisme, par les tables tournantes, pas les manifest+ tiens spontanees des esprits, etc. Comment aussi expliquer scientifiquement ]es pressentiments, les cas de double vue, les apparitions, les fantomes, les hallucinations ?

Mais quittons vite le spiritisme car si nous continuons sur ce ton, d e simple chroniqueur que nous sommes, nous pourrioris devenir apotre de la nouvelle religion.

Si nous analysions un peu de roman pour nous distraire de la suggestion des esprits frappeurs, des derviches tourneurs et des fakirs reveurs?

Justement nous avons la sous la main, un volume B 3 fr. 50, couverture jaune, mine souriante, dont le titre : Une heure dozzbli, est plein de sous- entendus et de promesses allechantes.

L'auteur, M. Paul Grendel, qui n'en est pas 3 son premier volume, publie celui-ci chez Gaujac et Tallandier a Lille.

C'est de la decentralisatior, litteraire et comme nous en sommes grand p:wlisaii, nous ouvrons le livre avec bonne grtice et surtout avec interet.

Horreur! a peine avons-nous lu deux ou trois chapitres que nous retom- bons dans le theme precedent. De Charybde en Scylla! Decidoment, c'est d e !a persecution! Il doit 7 avoir quelque esprit malin la-dessous!

Spiritisme! Spiritism for ever! Notre article doit changer de titre : ce n'est plus une chronique, c'est une revue spirite que nous ecrivons, quelque chose comme une concurrente de ia Pcase'e des morts.

Oh! M. Grendel, comme c'est mal de jeter de temps en temps une reclame spirite au milieu de ces belles pages ! Vous desirez une appreciation? Eh bien! en voila une. Le livre est beau, le style est bon, la poesic du sujet va m6me parfois jusqu'a mouillcr les yeux ; il y a la-dedans de l'&me, beaucoup d'$me et surtout beaucoup d'amour, de cet amour frais et suave que nous aimons et que nous rencontrons si rarement.

Nous y voyons des silhoueltes de femrnes conlme il y en a tant dans la vie ct des profils d'amoureuses comme on en voit guere. Il y a de la passion, de l'i2teret, du drame vecu, senti et bien rendu surtout. II y a du coloris, des tons chauds qui attirent : c'est de la bonne peinlurc; mais helas! ... sur cette bonne peinture, un barbouilleur d'affiche a col16 dc petits carres de papier couverts de reclames. Jugez donc du bon effet que cela produit dans un salon! ...

C'est ce qui nous est arrive en lisant Une heure cl'oubli. Au milieu de ce drame d'amour intime, tout vibrant d'emotions et de passions humaines, on rencontre de temps en temps une n tartine i) qui cherche a faire ressortir la valeur du spiritisme.

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624 REVUE SPIRITE

Eh bien ! ccla laisse dans l'esprit une mauvaise impression qui fait tache sur la po6sie du style.

hi tes-nous encore des romnns, M. Grendcl. Mais, dc gram, n'y melel plus le il Prenez mon ours •â des spirites. De la psychologie si vous voulez, mais non du proselytisme! (MCmc librairie, 1, rue Chabanais, Paris,

L. D U Q U I ~ N O I ~ .

LES GRANDS MYSTIXRRES. ANA1,I7SE M. Eugcine Nus, le publiciste bien connu, collaborateur de M. Victorien

Sardou, ecrivain essentiellement spiritualiste, est l'auteur de plusieurs ouvrages qui interessent directcment nos croyances. Parmi ces ouvrages citons : ((Choses de l'autre monde •â, •á Kos bbtises n , Les dogmes nouveaux ,).

J'ai eu l'honneur d'analyser deja devant vous •á Choses de l'autre monde U ,

l'auteur y traite directement la question des faits spirites observes et etu- dies attentivement par lui des l'annee 1852. Il a constate aiusi l'existence reelle de ce que l'on appelle bien a tort le phenomene, ct y decrit les diffe- rents moyens bien connus chez la phpar t des peuples actuels et anciens, de se mettre en rapport direct avec des intelligences invisibles pour nous dans l'etat normal ; elles habitent I'atmosphere terrestre, 1 ivent d'une vie spe - ciale a cote de nous, nous coudoient pour ainsi dire et nous font agir bien souvent au mieux ou au pire de certains de nos int6r&ts, selon leur qualite superieure ou inferieure comme intelligence acquise, bonne ou mauvaise selon le degre de leur propre etat d'avancement moral.

Une dedicace tres spirituellement ecrite se trouve en tbte de Choses de (( l'autre monde •â et donne une jusle idee des opinions et dec conclusions de l'autciir. Je vous ai rappele, dans unc reunion precedente, quelqucs cha- pitres dc ce remarquable ouvrage en vous lisant certains passages. Aujour- d'hui, j'aborde l'analyse des <( Grands mystEres D.

Apres avoir apprecib prec6dcmment le chercheur desinteress6 ct impar- tial, nous raisonnerons aujourd'hui le penseur et le philosophe ; et aind connaissance completc sers faite avec M. E~igbne Nus.

L'ouvrage i( Les grands mysteres •â est c o n p dans un sens entieremcilt philosophique, social et humanitaire. Il est rigoureusement l'expression dc nos proprcs croyances et de nos proprcs sentiments.

L'auteur a divise son en trois parties ayant pour titres : •á Vie uni- versel'e)), (( Vie individuelle )J , •á V~esociale )). Unecourte introduction cst ecrite en tOle d u livre. Son auteur y declare qu'il n'a pu s'accommoder cornmc heaucoup de ses contemporains, ni du doute, ni de I'indiffercnce. Il ddclarc

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r JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 5% - ---?-

ne pas comprendre qu'un etre pensant puisse vivre sans avoir une croyance reflechie sur la cause et le but (le la vie.

Apres avoir bien chcrche et fouille partout, dit-il, dans les traditions, les divers systbmes religieux, et les donnecs scientifiques, je crois avoir troul-6. Mon livre sera donc un credo dont j'appuie les articles sur la science, l'his- toire, la raison et le caeur. .Je n'ai la pretention d'imposer a personne mes croyances. Que chacun soumette a sa raison, comme je l'ai fait a la mienne

ropre, le fruit de mes recherches, en nhgligeant ma pwsonnulile : puissc- :-on y trouver la foi profonde et confiante qui l'a dicte.

D'ou viens-je 7 Ou suis-je? Ou vais-je ? se sont demande bien des hommes a ioutes epoques. •á Que scais-je r disait Montaigne. L'ouvrage de M. Eu- @ne Nus repond precisemenl a ces questions.

La premikre partie qui a pour titre ainsi que je viens de le dire, Vie uni- verselle n, y est divisee en plusieurs chapitres que je resiimerai successive- ment.

Dans le premier, l'auteur traite de (( Dieu et de son existence )). Il affirme hautement Ptre doiste et resume ses arguments dans celui bien en~ploye 1 par notre vknere maitre l l l an Kardec : Tout ene t intel&enl nt'ressiie a d s o h -

1 m e n t w e cause in te l l igente . Etudiez attentivement la nature et concluez vous-m8mes. Je crois, dit M. Eugene Nus,a Dieu. conscient, se sachant et se sentant Btre, a iine providence in~elligente qui protkge parlout le developpe- ment de la vie et sauvegarde l'ordre universel, tout en laissant a l'individu la liberte de ses mouvements et le merite de ses efforts.

Le deuxieme chapitre estintitule : •á L e monde n . L'auteur constate d'apres ) les donnees m h e s de la science, que dans l'univers visible pour nos sens,

la vie et le mouvement intelligent existent partout ; depuis l'infiniment petit etudie a l'aide du microscope, jusqu'a l'infiniment eloigne apequ dans nos telescopes qui, perfectionnes encore dans la suite par les progres de l'optique, reculeront bien encore clans l'avenir les limites de notre champ actuel de vision. Le monde est le produit de cette force divine que l'on appelle la nature. La nature est une puissance de Dieu, mais la nature n'est pas Dieu qui demetire bien incogniscible pour nous, a notre present degre d'avancement, dans l'echelon des etres intelligents.

L'auteur repousse le materialisme, ne voyant dans la nature que ln matihre et des forces qui 1~ii sont inherentes, dit-il, mais dont il se declare bien empec3e d'indiquer les causes qui les font agir a chaque instant de facon intelligente.

11 repousse egalement le pantheisme, dont l'erreur est d ' a~o i r pris pour l'etre lui-rnkme, une force de l'Btre.

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526 REVUE SPIRITE - Dans le troisikme chapitre (( Pourquoi le monde n, l'auteur repond de suite :

pour que l'homme fasse sa route et dirige sa vie. sachant d'ou il part et oh il cloit aller. Impossible, dit-il, :le comprendre le mystkre premier de Ta crea- tion. La science qui ti. decouvert les lois du mouvement et les fonctions &es, ne sait rien de l'essence des forces et des choses, et renonce h savoir. Pareillement, la mhtaphysique avec tous ses systbmes n'a jamais resolu cette question d'origine, ou se brise la pensee humaine. Aucune doctrine, ni aiicune religion n'ont pu en dire davantage. Il faut s'incliner sans savoir et sans comprendre. A quel degre d'ascension dans nos existences succes- sives 3 venir, arriverons-nous a cette grande connaissance? Qui peut Ic dire? L'activite divinc a du creer et crbc sans cesse sous nos yeux. C'est tout ce que nous pouvons actriellement constater dans cet ordre d'idees.

Le monde visible est soumis Ci deux forces meres constatees par la trarli- tion et enseignees par la science : l'une, l'attraction qui semble attirer tous les corps vivants les uns vers les autres : l'autre, la concentration qui fait adherer les parties d'un meme corps entr'elles et constitue ainsi I'indiji- dualite de chacun de ces corps.

Le chapitre IIIe est intituTe (( la nebdeuse )). L'auteur y parle d'abord de ce qu'il appelle lui •á In ~nntiere d i fu se ?-epandue dans l'espace infini pl ce que les anciens hrahmes de l'Inde appelaient : (( collection des elemenls subtils u ; les druides nos ancetres a le chaos des gevmes tenant towtes clzoses dissoutes )) ; et ce que l'esprit moderne s'appuyant sur la science et l'observation enoncc ainsi : tout est dams rethel-, tout v ~ e n t de l'ether, fluide eminemment subtil, existant partout, constituant par sa condensation la matiere cosmique; celle qui, a un moment donne, mue dans certaines de ses parties par une forcc intelligente, donne naissance L7. la vie quJeIle renferme en germes; cctte matiere subtile se trarisfor-me ainsi en ndbuleuses, puis en amas stellaires qui sont ces soleils cclairant les differents mondes formus a leur tour de 1.1 mbme substance : planetes, satellites et cometes.

Ih'ous ne pouvons juger de ces nehuleuscs que par celle dont fait partic notre planbtc, et quc nous pouvons ainsi observer. Elle est composee dc groupes ou systbmes solaires diversement combines, diversement colores, et decrivant dails l'orhite generale des courhes variees. On ne saurait trop .etudier dans des ouvrages spbcinux, notamment dans l'astronomie populaire de Flammarion, la constitution et les detail? de notre univers. Nous appre- nons ainsi, que toute forme manifestee nait, vit et meurt : les soleils, les terres, comme le brin d'herbe, et que tous les corps materiels sont sou- mis a la meme loi: leurs fragments et debris se transforment dans le vask laboratoire de la nature et servent a coniposcr les elements d'autres corps.

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J O U R N A L D ' E T U D E ~ PSYCHOLOGLQUfCS 527

pitre IVe traite N de la Terre H. D'ou est sortie la terrc feconde? l

Ue~llduucZ a la gkologie rkpond l'auteur i5 sa propre question. Elle nous enseigne qii'il a fallu des siecles et des sihcles encore, pour que le globe

l eml~ryonnaire se formi'kt definitivement. Cornment s'est operee 1,t concentra-

1

1 tien qui a fait le noyau de la planbte ? Pour cctte planhte naissante, comme pour l'emliqon humain, commz pour le germe \eg61al, la scirnce ne ron-

que l'action des forces; elle jgnore le secret de lit vie. M. E~igene Nus rksume ensuite les plinses successives par lesquelles a passees cette planhte. Des livres speciaux decrivent ces differents etats successifs de In terre, ses

1 bouleveiwments geologiques, ses cataclysnles, ses creations successives adaptees il chaque noiivcau milieu ou elles etaient appelees il vivre, et a constituer pour la periode suivante des formes mieuv org;lnisees et adaptees ii un etat meilleur que le precedent. Toujours le progrCs lent et laborieu,, mais se produisant de fqon constante.

Les evolutions de la vie sur notre globe sont racontees par lui-meme. La terrc est son propre historien. Les feuillets tourmentes sur lesquels elle a ecrit ses mdmoires ont ete bien souvent dechires par des cataclysmes, tels, par exemple que notre dernier deluge dont les traditions de tous les peuples de l'antiquite nous ont transmis le souvenir. Mais la science humaine, labo- rieuse et paliente, a su retrouver l'ordre des pages el la serie des evenements. La, s'arrete la premiere partie du bel ouvrage de M. Eugeiie Nus. J'ai voulu faire l'analyse de ce bel ouvrage en citant tres frequemment son leste meme ; c'est le meilleur moyen, a mon avis, d'en donner l'idee In plus exacte.

( A suivt-c.) Capitaine BOULLS.

NECRULOGIE. - lCl lr lC AUGUSTE CATALA, nee Ambry, nous annoiice le dkcbs de hl. .JULES FRAXCOIS CLOS, capitaine de vaisseau en retraite, comman-

i deur de la Legion d'honneur. 1 M. II. LIRUTAUD, de Rio de Janeiro, nous fiiit part de Iri desincnrnntion du

regretth EltKICST LAPLACE, ami intime de ln f'timillc Lieutaud ; inoclele des jeunes gc~is i l Btnit soutien de sa famille dcpuis la mork de son pCro et don- nait & ses jeunes frbres l'instruction et l'education necessaires :iwc un zele et u n devouement sans borne. Une bonne pensee pour ce spirite ecldire.

MM. et Mn"" CAI\IILLE et ERNEST FLAMMARION ; MM. et Mu'" MAR~IN-FLAMMA- RION et VAII,I,ANT-FI,AMMARION, nous font part du deces de leur phre et grand pbre M. JULES FLAhlMXlilOi\', k l'fige de 81 ans ; ce Sut un esprit eclaire, trbs intelligent, qui sut proparer sagement l'avenil: de sa, famille.

M. ROMAN, spirite de la premiere heure, nous annonce le decus de son flls Louis, h l'hgc de 24 ans; la vie de ce jeune homme fut une longue epreuve, supportee paliemment au milieu dIune f,tmille spiriCe qui l'aimi~it, qui cut Voulu pour lui une vie terrestre meilleure.

Mlne et MM. VAN DER M~:ERSCH et GRVERS, nous annoncent le degngcment, corporel de M. E. I L VAN DER hlEEltSCI-I, l'un dcs plus brillants avocats du

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52 8 R E V U E SPIRITE -- -

barreau de la ville d'Anvers. Ces deux familles ont connu intimement Allan Kardec et sont restees ses adeptes.

Un spirite de la premikre heure, ami du maitre, RI. L~?ON LAURENT WIS. SELLE est decede le 20 septembre dernier, a l'rige de 53 ans; les reunions spirites qu'il presidait tous les lundis, chez lui, 30, rue Amelot, etaient tr& suivies car on tenait Leon Wiss~l le pour un homme de tres convaincu; il etait seconde par sa femmc et par sa fille qui est un excellent riiedium.

Chez lui point de bavardages et de sots propos, tout y etait serieux. Le? communications donnees par de nomlireur mediums ccriiains et a in- carnation y servaient de sujets d'Ctude; il se plilisait h les commenter avec sagesse. Cette petite famille, cette trinite s'aimait, travaillait pour vivre, faisait le bien silencieusement, sans ustentation comme de verilables spiri- tes. Quels dignes et braves gens !

Wisseile sachant que chacune de nos actions laissc sa trace indelehile dans notre moi conscient, h l'etat d'images parfaites, voulait que chaque parole prononche, que tout acte commis par lui fussent toujours conformes a la justice et a la raison Dc, la, sa quietude constante, son amour du labeur quotidien (et le sirn etait penible), sa satisfaction profonde d'etre utile au\ autres et de vivre nlodestemerit.

Oui, ce juste, dans l'au-dela. ne trouvera dans son moi conscient, dans son esprit. que des images d'un parfait honnete homme ; parti un peu trop tot pour sa famille sans fortune et s m s autre ressources que le travail d e chaque jour, L. Wisselle, a l'etat d'espiit. viendra bientot se reincarner et saura prealablement faire le choix d'un pere et d'une mere qui lui auront prepare de bons organes materiels; ainsi outillee,cette ame nous secondera nous incitera au bien, au bon, a tout ce qui est fraternel, a tout ce qui eclaire et peut nous intelligeriler.

Les seances du lundi sont toujours tenues par Mmeveuve Wisseile et sa fille,38, rue Amelot ; que les spirites de bonne volonte secondent materielle- ment ces dames, soit pour payer le loyer de la salle, trop eleve pour leur; faibles ressources, soit pour leur trouver du travail de coulure remunera- teur. Il faut que ce groupe continue son utile propagande.

Deux cents personnes cnbiron ont assiste a l'enterrement civil et spi- rite de notre frkre regrette; sur la tombe on a lu les reflexions laissees par le Maitre pour celui qui vient de mourir; et de bonnes paroles ont ete dites, par Mille Gouge, MrUe Casse, M. Levasseur et M. Leymarie qui aimaient le cher defunt, ils etaient l'echo fidble de la pensee des assistants.

Le deuxibme anniversaire de M. Tarlay aura lieu a 2 heures precises, au Pere Lacliaise, 58" division, le 15 novembre prochain.

MARIAGES. - Le 29 septembre nous avons assistd au mariage de MiLe CLOTILDE VIGNE avec M. L~OPOLD LAFLEURANCE. NOS pour le bonheur des jeunes epoux.

Ml1@ BOUVARD-GAGNE, domiciliee 6 la Chaux-de-Fonds, Suisse, fille de spi- rites d6voues et eclaires, a epouse ii llaris,le 14 octobre dernier, M. ECKHOUT. La famille Bouvard-Gagne est francaise.

Le mois prochain,nous analyserons deux ouvrages de M. U. N. Badaud, Coup sur la magie, et, Coup sur les lhaumaturges et mediwms au XIXe siecle.

Lc Gerant : H. JOLY. Paris. - Typ. A . PAREST, A. DAVY, sucer, 52, rue Madame. - TEldphone.

Page 534: Revue Spirite 1891

REVUE SPIRITE JOURNAL MENSUEL

D'RTUDES PSYCHOLOGIQUES

PriEre de rcnouvcllcr l'abonnement h la Revue spirite, avant le mois de ,Janvier. - Mandat il l'ordre de M. Leymarie.

Les shances spirites du vendrcdi, auront lieu les 4 et 18 decembre.

LES SAVANTS ET J:E SPIRlTISME Le Dr Dariex a fonde, il y a quelques inois, a Paris, Ics Annales des scien-

ces psychiques, recueil d'ohscrvations et d1cxp6ricnccs. Ccttc revue est I'or- gane de la Commission pour l'etude de la telepathie. Les membres les plus en vue de cette Commission sont MM. Sully-Prudhomme, Ballet, Beaunis, Richet, de Rochas, Marillier. Ces savants et ces philosophes se proposent de faire, en France, ce qu'ont fait, en Angleterre, MM. Gurney, Myers et Pod- more, auteurs des Phantnsms of the living, et de publier, chez nous - au sujet des phenomenes que les uns nomment tilepathiques, que les autres appellent tout simplement spirites - des proces-verbaux aussi precis, aussi rigoureux, que ceul edites par la Society for p.ychical Research,de Londres.

Il va sans dirc qiie les redacteurs des Awnalas des scienrzes psychiques prenncnt les memes precautions que les savants anglais pour ne pas etre tromp6s. Ils interrogent les temoins avec la meme prudence ; ils ecartent tout ce qui leur parait douteux. Les recits qu'ils recueillent et publientsont donc exacts, precis et corrects. Nous ne pou\ons que les fbliciter au sujet dc la facon dont ils procbdcnt. Toutefois nous voudrions voir, chez eux, plus d'impartialiti: ct d'indulgence pour les spirites qui, cn somme, sont leurs prkcurseurs.

* *

11 cst fiichcua. cn enet - non polir ccuu qui sont attaques mais bien pour ceul qui attaquent - de lirc, dans cette publication, dcs critiques q ~ i i lui enlevcnt le caracturc serieixu qu'ellc pretend aroir. Jc n'en veux pour preuw que les lignes suivantes d'un collaborateur des Annales des sviewps ps~ychiques, M. Rapliael Chandos (1) : -

(1) Voyez no 4 (juillet-aout 1891), p. 234. 3 4

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53) R E V U E SPIRITE

Jamais, dit-il. a aucune kpoquc, le public, scientifique ou non scicntifi- (( que, n'a montre une pareille bonne volont6 pour l'etude des pheriombnes <( nouveaux. Ce qui le decourage et l'ecarte du spiritismc.c'est cetlc insou- (( ciancc (le la demonstration scientifique, cc mOpris de toutes les rEgles de •á la rigueur evp&rimentale,ce melange extraordinaire de religiositU dogma- N tique, mystique, poktique, qui nc ressemble pas plus h la sciencc que le-; ( 1 lanirntntions de Job h un trait6 de trigonometrie. A rester ainsi dans cettc

{ I mi;me ridoration de soi,scmblablc aux fakirs qui passent des mois entiers ( a se regarder le nombril, le spiritisme n'a fait aucun progrbs. Il cst bon

quc des mains 1 igoureuses Ir: sourneltent &une critique dure,impitoyablc (( quoiquc eqnital)le.Jusqu'h present les savants n'ont pas voulu s'en occu-

c c per ; mais peut-idre reviendront-ils sur lcur decision. Si des enquetes, •á qui se poursuivent un peu partout, la conclusion que le spirilismc existe ,( (nous parlons des faits non des tli6ories qui sont toutes sans evceptions <( d'une u6tise peucornmiinc) se degage avec nettete, alors il faudra l'ac- (( cepter. Si, au contraire, une critique scienlifique en demontre le neant,

alors, resolument,il faut jeter par-dessus bord cette superstition ridicule. v Mais si nous demandons aux sa\ ants d'essiyer un examen equitahlc, nous (1 demandons aux spirites d'avoir le respect de la science, c'est-a-dire d'ai- (( mer les constatations, les repetitions, les demonstrations, les chiffres les t mesures, le controle, en un mot tout ce qui s'eloigne de la foi et ce qui se (( rapproche de la science.

L

M. Raphael Chandos doit Atre trbs jeune. Son raisonnement le fait sup- poser. En efiet, dire aiil gens qui onl mis ln science sur In trace d'unc grande decouverte qu'on les tient pour des inlbeciles ct leur dire et1 m6me temps qu'ils doivent respecter la science, c'est parler en veritable enfant. La conclusion quc l'on peut tirer des critiques dc M. Chandos est ccllc-ci :

La science est unc eglise infaillible Elle n'a pas trouvC cncore i n ~ i s cllc lrouvcra ct c'es1 seulement quand ellc se sera prononcee quc les prof<lncs auront le droil de fairc connaitre leur opinion qui, d't~illcurs, dcvrn Ctrc cclle dc In scienw. 15n attendnnt, vous, spirites, vous lui dcvez le rcspcct, car -\.os Lliborics sont idioles. Vous Otcs, cn cfkt, quoique vous ayci a ~ o t r c tOtc des Crookes, des Wallace, des i\l~sal~off, ctc., vous Olrs des indi\itlu.; trEs inf6ricurs aux savants qui commcricent ~ s'occuper. cil Francc, dc CC%

questions ... Kn realit6, raisonner dc la sorte, clei;t avoncr naivemcnt que, dans notre

pays, In scicncc officiclle ct In religion offkiellc se valent ; qu'il y a aulant d'intolCrancc, dc morgue, dc sottise ct de mepris, pour les infidblcs, c h c ~

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l'rine que chez l'autre. Jc me plais u croire pourtant que ce n'est pas cela que veulent prou\er les redacteurs des A n i t a l ~ s des sczewes prycitiyues. Lcur collaborateur, M . Itaphael Chandos, plus zelU qu'adroit, a clu depa.;ser le but. Son m i t r e , M. Charlcs Richet, nc l'a sans rioutc pas autori96 il nous traiter si peu g6nereusement.

1 +

En wpposaiit, du restc, qu'il serait rcconnu, par la ~ u i t e , que Ici -piritp.; btaicnt dans l'crreur la plus complSte, il mc semble quc nous ;ulrioiis rn- core droit unc certaine indulgence.

Pourquoi, cn effet, les savants consentent-ils u exuliincr les ph6nomune. spirite.; :> Tout simplement parce qu'ils ont ete amene.;, malgr6 eu\, ~ u r cc terrain, par le recit (le5 faits innombrablesdans nos journa i i~ et no, rcvue.. Si le spiritisme n'existait pas, lei recherches telepathiquci, beaucoup plu.; recenles, e\isteraiciit-clles 1 Assuremcnt non. Qui aurait eu l'idee de S'Y

livrer? Personne. S'il n'y avait jamais eu d'autres theories ,ur le, appari- tions, sur les revcnants,que les theories du catholicisme, la science 5e pr6- mcupernit-ellc aujourd'hui di? la qucstion '? Ce n'est pas probable. AI. Cliarle.; Richet aurait-il h i t la prcif,ice de la traduction francaise des Phanfn~ms of the liui~qg? Aurait-il dit, dans cette prefacc: ,c C'est la premibre fois qu'oll (( ose kludier scientiflpuemefit (1) le lendemain (le la mort.. . )) D'un autre cote, MM. Gurney, Myers et Podmore, aurdieilt-ils eu l'idee de rassembler les documents contenus dans ce1 ou\rnge, si le spiritisme n ' a~a i t pas. aupa- ravant, montre la route u suivre ?...Non, mille fois non. Toutes les, recher- ches des savants actuels n'auraient jamais kt6 rornnmmics. Il faut donc croirc que le spiritisme - cn supposant mt'inc qii'il serait, un jour, jese pur dessus fiord, cc qui nie parait tres tlifficile, n'cii tlQplaisc r ' ~ AI. Cliando5 et k ses amis - aurait eu son utilite, comme l'alchimie a eu la sienne.

Donc que les spiritcs soienl dcs fous ou des sages, cles savants ou tlc; ignorants, des clairvoyanls ou dcs iiveuglc$, Siiris c u l pas de tblepiitliie. Elt l'on prut cijoutcr aussi : Sans les magnetisciirs, pas cl'liypiiolismc.

Nilis nolrc grilrit1 I . I . J ~ ~ r 'c - t , plrait-il, tl'i~\'oir I r i foi. (it: i.~~pruclir, pst cac~ikii- nemcnt plus gros, coinrnc I)iilisc, qric toutes les tliborir!~, rCiinios ciiseinhlc quc lc spirit+isiric - tl'apri:.; M. Cliandos - i i pli I;tirc ii ;~itrc. Sniis 1;i l i~i , cn eliet,qucl cluc soit son but, il n'!. aurait jainiais cu d o sociCt6 l)ossil~lc. 15.1-c,e que 1'humniiilU est : i s w hicn tlwiCc.poiir pou\-oir c ~ i s l c r w i s uric hi rjucl-

- - (1) Cc mot cn italicliie d:iiis Ic tcstc.

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5.32 REVUE SPIRITE

coiiquc ? Reconnaissez donc que la foi est indispensable. Il est rai quellr peut utre intelligente dans certains cas et sotte dans ccrtains autres, mais, puisque le mot a ete maladroitement mis en a\ant par A I . Cliandos, qu'elle c-t, demanderai-je, In foi la plus impregnoe de M i s e ? Est-ce celle, viei l l~ comme le monde, qui nous Sait croire aux manifestations des esprits de. mort- - mnnifestations que notre adversaire appelle tlcs phenomhzes nou- ~ e a i u . - ou celle qui nous fait croire h l'aneantisseincnt cnscigne par quel- ques savant.; modernes :>

* 1

11 n'en est pai moins vrai que le5 theories sont toutes, sans emeplions. - tl'aprc's M . Cliandos - d'une G i i s e p e u commune. La betise, en ce cas, n clonri6 de bons rCwltat.; puisqu'ellc n mis la science et la raison sur la trarc de plicnomenes qui auraient encore unc importance considerable quand bien m8me ils ne demontreraient pas l'immortalite de l'esprit. Il faut, ici, sa1 oir gr6 h la science de n'avoir pas trop redoute le contact de cetle betise si utile et d'avoir bien voulu se preoccuper des faits qu'elle lui signale. Eri- demment les s a ~ a n t s ont compri5 enfin qu'ils avaient affaire a une betiae speciale et non pas a la M i s e banale et 1 ulgaire qui s'epanouit peut-etre un peu trop v i~emen t en cette fin de siecle. Ils ont reconnu, eu\ aussi, la pre- wnce d'une M i s e p u commune. C'eit dejh quelque chosc.

Il v a ~ i t mieux, en effet, pour le Spiritisme, que messieurs les sarants I c maltraitent que s'ils le laissaient dans l'oubli. Mais ils se sont trop avances et c'est en jaiii qu'ils voudraient organiser contre lui la conspiration du si- lence. Ils nc lc pourraient plus.

Cn meme temps, ajouterai-je pour conclure, que nous approuvons leur- procedes d'in~estigation, - chaque fois qu'ils ne leur font pas depasser lei limites du bon sens, - cl que nous mepriwns parfaitement les injures quc l'i.t<it de leurs nerfs leur fait,quclqiicfois,i-ious adresser ?Ils prbtendent nc pa3 Liire (les recherclies spirilcs ; soit. II n'cii est 1x1s inoins vrai que les Au- noies r l ~ s nclfizces psychiqzm, de rni'mc qiic Ics ZJha./ttnsnzs of the living, cori- licniient cles fait- qui, pour 1~ pliipnrt, pcuuciit Clrc e\pliqiiC.c par i in-

t l ieori~i . En ,dtendnnt qu'il.; vienricnl nu Spiriti-iiic-c,w il- y vicnrlront,lcnLemciiI

mais 3iircinenl - nous nepou\ons qiic le.; rcrncrcicr tlc In publicatioil tlt' fcuillc.; comnie les Annales. Il c5t vr,li clne p l~ is les Sails e\an~incs par cil\ cnlrcronl dans lc cadre spirite pluq, naturcllci~icrit, ils nous accnblcront raillcries, piircc que, iliioirluo snvanls, ils nc S O I I L pas ~ C ~ O L I ~ Y I I E (lei pe?ilr- 1'uiblc;se.; pi! chiques qui cnlnchent le raisorinemcnt liurnain.

Alais il- ;iuront lwau clire, il nous resterd toujours ln intisi'aclion dc PrC-

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J O U R N A L D ' ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES 3 3 7

tendre que nous lcs avons mis sur la \oie, quc nous les avons forci.4 de reconnaitre qu'il y a lh autrc chose que de ln folie et (lu charlatanisme, comme daris leur pretendue sagesse, ils se plaisaient ti le dire, il 11'' n pLis encore longtemps. . \LEXANDRE VINCENT.

DOCTRINK SPIRITUALISTE DE SIR A. R . WALLACE (Suite), Voir la Revue de novembre 183.1 (1).

Pour tout homme dont l'intelligence n'cst pas barrbe d'insurmontal~lcs prejuges, rien ne saurait etre plus suggeslif, au point de w e spirite, qur 1,i conference faite par Sir R. Wallacc, cn juillct 1887, au temple metropolitiin de San-Frincisco (2). Sous le titre : Y n t-ilune aulre vie? le savant ailleur y condense en quelques pages le fruit de vingt annues ci'etudes sur l'histoire e t la littkrature du mouvemcnt spiritualistc contemporain.

D'ahord, pourquoi le xrse siixle cst-il materialiste :3 Jusqu'au dernier siucle, chez los nations civilisees, les masses acccp-

taient implicitement qu'il exislait pour l'homme une vie future, et dan-; l'homme un principe spirituel.. ...

•á La manie de la scrcellerie qui s6vit pendant tout le moyen age, progreq- sant en intensite et en horreur, arriva au paroxysme pendant le svre el le xvne sikcle, epoque ou des milliers, des dizaines. peut-etre meme des cen- taines de milliers de personnes, pour la plupart parfaitement innocentes, beaucoup i d m e hien superieures a leurs accusateurs, furent torturbes et massacrees pour avoir eu des commuriications personnelles avec Satan. .... L'horreur, la cruailte, l'absurdite de ces pcrs8cutions conduisirent naturel- lement a une reaction les gens inlelligents et humains, car ils virent que 1~ plupart des chose< nuvquelles on croyait etaient certainement fausses ; ils en conclurent trop precipitamment que rien n'dtait vrai tlnns ces idee.; exaltees ..... Desormais, la sorcellerie, et avcc elle son fondement, la foi cn l'immorlalit6 future de l'Esprit, furenl bannies comme d'indignes super-ti- tions. •â

Tl y a d'aulres cause.; : a La croynncc ii une \ic I'iiturc fut libe, cl pcilt-0tre 11nsde .;Ur ln croyaiice

a I'c\iskiicc et u l'itppnrition sur la Lcrrc, il cc.itnines i:pocjiics, d'etrcs ?pi- rilucls ou d'esprits clc morts ; puis sur dcs phciiomenes lrbs connui, tel.; que perceptions de fanlornes, visions, avcrtisiciiicnts, predictions, ctc ...

II Lcs sorciers. selon nous, Otnient des persoiiiies favorisOes clc ccrtniris

( 1 ) A la Librairie spirite, 5 fr. le volumc, 6 fr. wlie.

1,2) Les hlii.acles et le moderne Spiritnalisme, p. 3132.

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R E V U E SPIRITE

dons, ce que nous appelons mnintentint tlc- mediums ; ils furent pendant deux ou trois siBcles systematiquement pers6cutks et extermin6s. Disparais- sant du monde, ils ont emporte avec eu>i des manifestations dont ils btaient la source et lc moyen, et qui ont cessi. dc se produire, jusqu'a ce qu'unc nouvelle generation tl'iridiridus, jouissant rie ces faculth, ait eu le tcnlps tlc grandir ...

K Ln iricnce a p6iiiXr6 si loin dans les myslCrcs de la nature, sans trou\er l'esprit, qu'elle nc peut croire que l'esprit euiste, tandis quc Ics physiolo- gistcs qui ont poursu i~ i toutci les manifestations dc l'esprit e t du trn\liil c6rehral ne peulent admettre In possihilitti cl'un esprit sans organe materiel currespondiint.. . C'est u l'epoque materialiste de l'histoire de la terre, n u milieu d'urie socikti: qui se vanle de repousser toute superstition ct d'ap- puyer ses croyances sur les bases de la science physique, que cc visitcur :louveau et non convi6 (le moderne spi~i lual isnze) s'est introduit, el se main- ticnt plcin de vie depuis plus de trente ans. 11 n fait son chemin dans tou. les pays du monde civilise ; il possede une litterature considerable, un grand nombre de journaux, une centaine de societes orgmisees : il cornpte ses adeplei par mjllions dans toutes les classes de la societe, parmi les tkles couronnees et l'aristocratie et dans ceux qui occupent les rangs les plus ele -\ es dans la science. la litterature et la philosophie, aussi bien que dans le. masses populaires ; enfin, pour une foulc de cas indiriduels, il a fait cc qu'aucune religion. n'a pu fdire : il n convaincu les sceptiques, les agnos- tiques et les materialistes endurcis de la realite d'un monde spirituel et il'unc vie future. 1)

Apres avoir demontri: ln realit6 et la grandeur du Spiritisme, Sir Wallnce parle de ses phenombnec dont il a etudie patiemment Ics phases diverses. Il les divise en deus grandes clnsses : fdils phyfiqucs, faits mentauu, et commence par dtablir que les premiers comme les seconds impliquent presque toujours, d m s leur manifestation, l'action cl'un esprit. Dans ln prc- miere categorie il eiiumure : les sons e? les bruils dc toulc espOcc et dc loutc intensit6, l ' a l th t ion du poids dcs corps, les mou~~e i i~cn l s cl'objct- sans conlact, lcur transport h dislance, la levitation de corps humains, I'cnlEvement des objets dc l'inlerieur dc 1)oiteq scell6cs, lc passagc ~ is ib le clc In iiiatibre h trnvcrs la matibrc, etc.

Pnwnnt aux phenombncs physiques combinds it\cc les menlau\, il cilc : l'ecriture directe sur (le3 papiers enicrin6s dm3 dcs tiroirs ctc., entre de< iirdoiscs li6es ; en lcttres dc diverses coulcurs en l'absence de toute matiErc coloi antc, parfois cn langage incompris dc tous Ics assistants, puis recoimu ]bar iinc personne Strangbrc au plidnomune ; le3 dcssins lariCs, les uns au

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JOURNAL D ' I~TUDES PSYCHOLOGIQUES 536

crayon, les autres peints a l'eau ou a l'huile; les phenomenes musicaux : pianos jouant fermes clef; accordeon faisant entendre, sous un contact invisible, la plus belle musique ; les phenomenas chimiques : charbons incandescents portes dans les mains et sur la tete des mediums, sans dou- leur ni brulure ; corps lumineux, d'apparence solide, degageant une sorte de lumihc phosphorescente que la chimie moderne ne peut reproduire et dont la nature lui echappe ; les phenombncs de materialisation : production temporaire de formes materielles, mains humaines, figures humaines, enfin formes humaines cntibres qui ont ete pesees, mesurees, photographiees, notamment par William Crookcs, lequel a declare positivement, Si la suile de ces experiences (( qu'il y n dc? Etres spirituels qui s'objectivent tempo- rairement )).

(( Ce n'est plus maintenant une chose trhs rare de les voir se former, puis se dissoudre en brouillard, et finalement, disparaitre totalement ; nous avons donc la preuve complote et parfaite que ces etres sont des realites. •â

Puis il passe a un groupe de phenomenes qui donnent la preuve scienti- fique de la realite des precedents : la photographie de ces formes, tant dc celles qui ont &te vues que de celles qui ne l'ont pas ete.

Enfin, apres les photographies rient l'admirable fait du rnoulagc, le plus souvent avec de Ia paraffine fondue, de mains, de pieds et meme de figures de ces etres spirituels temporairement formes. On a obtenu ainsi u le mou- lage de deux mains se tenanl. l'une l'autre, et completes juscp'aux poignets. Il est d'une impossibilit8 physique absolue pour tout etre humain d'en faire autant n.

Ici s'arrhtc la serie des phenomhes physiques ; on le voit, Sir Wallace n'en a omis aucun; chacun d'eux a subi le conlrole de ses longues et savantes experiences ; et, ainsi qu'il le remarqiie en parlant des recherches similaires dcs Harc, des Edmunds, des Robert Dale Onen, (( plus l'enquete etait approfonclie et faite avec intclligence, plus les faits fondamentaux el l n doctrine en sortaient serieusement etablis n.

( A suivre.) Commandant DUPII,HOL (en retraite).

COBZMEICIORATION DES MORTS Pour la trente-quatrieme fois, le 1" novembre, nous avons renouvele In

c8rCmonic prusiddc on 1858 pilr Allnn Kardec; nous avons offert un pieux souvenir ce philosophe et promis de propager avec esprit de suite, la doc- trine qu'il nous a 1eguCe.

Nous devions rappeler le souvcnir de tous nos freres decedk pendanl

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538 R E V U E SPIRITE

- -- l'annee 1890-1881, et c'est ce que le prbsident a fait. aprbs avoir parle du Spiritisme, de son influence sur les idees, de l'evolution sociale qii'il tend il etablir dans le monde. De l'cuistence dc nos b'. E. S., il a retenu l'essentiel au point (le vue spirite, c'est-ii-dire leur mode de propagation par la parole, par le livre, par les actes quotidiens, et c'etait justice; il a termini: en for- mulant cc desir que les futurs presidents de ces nisemblees annuellw, n'oiihlienl pas de remplir le mc?iiic mandat que le sien, cn tout ce qui con- cerne les desincarnes de l'annee couranle. Un hommage bien mtrite a 6t6 rendu a Mme Allnn Kardec.

M. le capitaine Boulle n parle eloqueinmenl du jour des morts, des sou- venirs qu'y s'y rattachent, des pensees que creent ce.; souvenirs et de l'ac- tion des desincarnhs sur les incarnes.

Apres la lecture des prieres et meditations habituelles, plusieurs mediuin- ecrivains ont obtenu des communications de circonstance ; un niediunl u incarnation a vu ses organes envahis par les fluides d'un esprit decede dan- l'annee, et le recit de son ex is le~~ce que cet esprit nous n fait a vivement interesse les assistants; nous recevions ainsi une leqon remarquable d r choses.

RAPPORTS DU MAGNETISME ET DU SPIRITISAIE Voir la Revbe du le= novembre 1891.

14. LE FILS DU ROI. - De ce que l'homme n'appartient pas a ce monde, dc ce qu'il n'y touche que par en bas, par l'exterieur, dc ce qu'il n'y est pa, inhkrent, mais seulement adherent, comme la force l'est a la inatiere, il ni1 s'cnsuit pas n6cessairement qu'il y soit en punition, comme on le croil generalement.

Cela pciit arriver quelquefois, souvent mbme, je l'accorde ; mais il e 4 egalement powiblc qu'il y soit en mis<ion, en voyage, en pelerinage, cil

;ipprcntissage. La Kalhale (la vraie), compare l'homme au fils (l'un roi que son p h b

envoie en nourrice, p u i ~ ii l'ecole, pour le mettre en cita1 de tenir son rnnp, lin jour, dans le palais de son pere, ct de partager son autorite et sa gloirih siiivant qu'il s'en sera rendu capnblc.

i n . SCIENCE RT AMOUR. -Si nous supposons que l'liommc soit un u fils cl(' roi A en apprcntissnge, sa mission, en cc monrlc, consiste u apprendre ( Y '

qu'il devra faire &tant roi. Or, la fonction royale consiste ii i'aiitc le bien des sujets : aimer, donnci'

et pardonner. La fin Iinalc de l'homme ici-bas est donc d'apprendre l'amour. lJoui

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JUURNAIJ D'*TUDES PSYCHOLOGIQUES 537

aimer il faut connaitre ; mais la onn naissance n'est que le moyen et non la fin de l'honime. Comme l'a dit sainte Therese, a: le profit de 1'Rme ne con- siste pas & penser beaucoup, mais & aimer beaucoup )). Et Swedenborg : Le vrai sans le bien est un corps sans ame. C'est l'amour qui ~ivif ie la veritb.

L'etude, la contemplation de la nature (bien plus que des livres) N la con- sideration s , comnle l'appelait saint Bernard, l'exercice dc nos facultes intellectuelles, afin de les developper, doit donc etre une dc nos occupa- tions ; mais ce n'est pas la scule, ni la principale. Ellc n'est mOme utilc et efficace quc par la fin que nous lui donnons.

LI science venale, celle qui nc porte ses vues qu'en bas, qui ne cour1 qu'apres les diplomes et ce qui s'ensuit, qui n'a de but que le profil materiel de ceh i qui la cultive, est une science morte et sterile.

Pour que la science devienne vivante et feconde, il faut qu'elle soi1 liberale, qu'elle soit vivifiee par l'amour. Or, l'amour a necessairemcnt son objet hors ue soi, et le veritable objet de l'amour de l'homme est au-dessus de lui, puisque, nous l'avons vu, il n'appartient pas au monde inferieur et ne peut trouver dans celui-ci la satisfaction de ses desirs et de ses affections.

L'arnour de ses semblables qui, comme lui, appartiennent au monde superieur, est le moyen de s'elever au-dessus de sa condition temienne et de se preparer a la vie celeste.

De meme que les Elements, par leurs groupements homogenes, forment, tout en conservant leur ame individuelle, des corps qui possedent une Ume d'un ordre superieur ; de meme les hommes, en s unissant par l'amour et l'amitie, constituent une confrbric, unc eglise, douee d'une plus grande puissance spirituelle, en bien ou en mal.

Aussi peut-on remarquer que l'amour est ce qui remplit le mieux l'ame (le l'homme, ce qui donne la satisfaction la plus delicieuse 3 ses Iaculti5 superieures, ce qui developpe et exalte ses facultes intellectuelles et afTec- lives. C'est l'amour qui donne l'csprit aux filles, et aux garcons aussi.

Le pouvoir sur ses semblables donne plus de satisfactiori que lcs richesses ; ln possession d'un animal en donne deja plus que celle cl'uii champ ; le pouvoir spirituel, cncore plus que le pou\oir temporel, politique.

Mais rien de tout cela n'est coinparable :L ln plenitude tl'ktrc quc fail fcntir l'amour, malgr6 tou5 les efforts qu'ont faits la science ct sa iillc ln legislation pour le mercarltilis~r et l'avilir sous toutes ses formes.

Malheureusement, l'amour m6me ne peut cornpletcment nous satisfaire, car, comme l'a dit Malherbe, a: rien n'est pcrdurable ici-bas )) ; or, il t~r r i r r toujours un moment oii il faut se separer de l'ohjet le plus aima. IIeurcu\ ccux qui comprennent que cette separation n'est que momeritan6e.

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2 I X REVUE SPIRITE

Si les demonstrations qui precedent ne le font pas comprendre, leur bilt ne sera pas atteint. Mais peut-etre aideront-elles quelqu'un plus habile ou plus heureux a en donner une preuve plus peremptoire.

16. CHARITE BIEN ORDONNEE. - C'est donc par l'amour du prochain, h toui les degres, que les e fils du roi 9 ) font leur apprentissage et se rendent dignes, en passant de classe en classe, d'orbe en orbe, comme dit Lucaiii, d'entrer enfin dans In maison clc leur pere et d'y occuper le rang auquel ili sont clestines el qu'ils auront merite.

'tliti~ dc ce quc l'liomme n'est ici que de passage, il ne s'ensuit pas qu'il doive sc desintkresser totalement des affaires de cemonde. Au contraire : il ne faut pas s'y ])orner mais il faut s'en occuper.

La fin suprhme suppose des fins particulieres et ne p ~ u t etre atteinte quc consequemment & celles-ci et par elles. Le corps n'cst pas la prison de l'&me, il en est ln maison, il est l'ecole du (i fils du roi n. Il faut donc lui donner les soins convenables, sans exces, mais sans defaut.

C'est a cette condition que nous aurons la mens sana in corpore sano, et que Ic corps solide, ferme, elastique, nous servira de point d'appui, de trem- plin, cn quelque sorte, pour nous elancer vers notre veritable patrie.

Les besoins terrestres satisfaits, nous devons employer notre eucedent d'activite, notre N esprit surabondant n, a conquerir, par les d'amour du prochain, les biens celestes. Mais, primo aiiiere, deinde philosopham. C'est la charite bien ordonnee.

17'. LE MAGNETISI~E. - L'univers, avec ses trois mondes, ainsi explique, nous allons essayer de resoudre la question initiale : les rapports du magne- thme e t du sprilzsme.

Et, d'abord, qu'est-ce que le magnetisme ? Nous avons vu que l'union des elements homogenes formait des corps,

dont l'Arne est superieure ri celle des elements qni les composent. Nous venons de voir que l'union des hommes par l'amour formait egale-

ment txn tout superieur aux individus isoles et exaltait le; facultes inlellcc- tuelles et affectives qui etaient en eux a l'etat de germe, et qui ri'attendaienl que ce contact des ames pour se developper, comme les aimants reunis se renforcent mi~tiiellement.

L'action maguetique ne diffhe pas par eswnce de l'action amoureuse : comriic elle, c'est l'union de deuv elements, dc deus aimants, qui SC ren- forcent l'un et l'autre, et, s'ils le veulcnt, l'un aitu depcns de l'autre.

Pour expliquer, d'apres les principes que noirs avons vus, les effeti physiques et physiologiques du magneticime, il faudrait entrer dans de% dc\cloppements tr&s interessants, mais qui sortent de notre progranime.

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-

Bornons-nous donc ii prendre une idee de ses effets psychiques ; c'est par eux principalement que le magnktisme e l le spiritisme s'enchainent, je pour- rais presque dire se confondent.

De m6mc que, par notre estomac, nous absorbonc, et nous assimilons lcc principes materiels, terriens, et que par les poumons nous respirons les principes potmtiel, solaires, nbcessaires h l'entretien de notrc vie natzcrellc; de meme, par le cerveau, nous aspirons les principes spir~tucls, que nous lirons du inonde superic~ir, pour le developpement et l'entretien de notrc: vie psychique (intellectuelle ct surtout affeclive).

On pourrait appeler les poumons un eslomiic solaire : ils digerenl la Iumiere contenue dans l'air, comme l'estomac digbre celle que contiennent les aliments. De meme le cerveiiu peut 6tre consideri: comme un poumon spirituel, qui aspire 12 lumibre du soleil spirituel, du premier mobile clc Democrite.

Bien peu de personnes connaissent cette respiration spiritueile, car per- sonne n'y fait attention; mais j'ai connu des somnambules trbs ignorante,s, qiii n'avaient jamais entendu parler de Democritc, ni meme de Swedenborg, qui avaient une idee tres claire du soleil spirituel, et qui avaient consciencc tres distincte de In respiration du cerveau qui se demontre, d'ailleurs, par ce seul fait que le cerveau manifeste un moubernent analogue h celui des poumons, et qu'il n'y a point de mouvements sans cause et sans but.

18. LA LU CI DIT^. - C'est cette lumiere spirituelle, transformee par le cer- \.eau, qui forme ce que Chardel appelle la vie spirilualisee - avec cette erreur qu'il la regarde comme provenarit du soleil qui eclaire nos sens -; r t cette vie spiritualisoe, fluide infiniment subtil, qui eclaire notre intelli- gence et qui, transfusee du magnetiseur dans l'organisme du sujet, y delcr- mine cette exaltation intellectuelle qu'on appelle lucidite.

Ln lucidite est ciisceptihle cle plus ou de moins, clle peut aller de la nori- lucidite jusqu'a l'cxliise. Mais, dans tous les cas, chaque fois qu'il y a luci- dite le sujet voit les choses par le dedans ; il les voit dans leurs causes, dans leur correspondnnl dix monde superieur. De meme que nous connaissons Ic: monde inferieur par le dehors, dos a dos, nous connaissuns le monde supfi- rieur par le dedans. Nous voyons face B face les etree, de ce monde.

Pour comprendre comment la transfusion de vie spirituelle peut exalter les facultfis huniaines et nous mettre en rapport avec le monde superieur, il faut se rappeler quc l'homme est un monde placC entre les deux autres mondes.

Nous ripons ligiirb I'uni~erq par une croix. T,'homme est un aimant qui en occupe le centise.

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540 R E V U E SPIRITE

La position normale de l'aimant humain est l'horizontale. Mais il peut, par sa volonte, ct cncore mieux avcc le secours d'une autre volonte sympa- thique, pivoter sur son centre el diriger son pole positif en hau t ou en bas ; c'est ainsi qu'il se met en rapport plus ou moi115 intime alec le monde spirituel ou avec le monde naturel.

On sait qu'il y a dcs personnes qui, par la seule concentration sur ellcq- mGmes, devienneri1 lucides, - lucirlcs eveillees - et qui voicnt ou enteri- dcnt tics &tres du monde superieur.

Un bicn plus grand nombre peuvent atteindre le meme resullitt par la magnetisation, en vertu du principe que les 6Iemcnts groupes acquierent de ce fait une fime superieure.

Mais pour qu'il en soit ainsi, il faut que les elements soient homogenes. C'est poxquoi telle pcrsonne qui n'est pas lucide avec tel magnetiseur, l'cst avec un autre qui lui est plus sympathique.

C'est aussi pour la'meme raison que, generalement, plusieurs magneti- seurs, loin de s'aider, se nuisent. Il en est de m0ine de plusieurs mediums typtologues.

Je dis generalement, car il y a des exceptions, et il y a meme moyen de Ics rendre plus nombreuses. Mais cela, loin d'infirmer les principes, les confirme.

10. LA M ~ D I U M N I T E . - NOUS pouvons maintenant i oir le point de contact du spiritisme et du inagnetisme, le lien qui les unit.

Les mediums spiritcs ne sont autre chose que des sujcts du premier genre dont nous lenons de parler; ils sont susceptibles d'entrer en rap- port avec le inonde spirituel directement ou indirectement.

lndirecteme?zt, lorsqu'ils sont obliges de recourir a un corps intermediaire, une table ou tout autre objet pour entrer en communication avcc les esprits.

Directement, lorsqu'ils ecrivent sous l'impulsion des esprits ou sous leur inspiration ; lorsqu'ils les voient, les entendcnt ou les sentent ; lorsqu'ils leur pretent leurs organes pour sc communiquer, etc.

20. SPIRITISME OU HYPNOTISME. - La lucidite inagnetiquc ct la mediumnite spiritc nous mettant l'une et I'autrc en cominunication avcc les Btres qui apparlicnnent au monde superieur, il c'cnsuil clairement que 1c magn8- tisme est une branche du spiritisme, ou pour mieux dire, que Ics (leu\ objets nc f m t qu'un : leur but et leurs resultat5 sont Ics memes; ils r,c dil- ferent que par le degre de spiritualite ct par les prockdes employes pour l'atteindre.

Bien loin que les phenolnones spirites soient, conimc Ic pr8tcndcnt les

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hypnotiseurs et le.; mages modernes, d'ordre physiologique, ou meme pathologique, c'cst-A dire d'ordre materiel, ce sont, au contraire, la plupart des ph6nombnes magnetiques et niemes quelques-uns des phenomenes hypnotiques, qui sont d'ordre spirituel.

Ccs conclusion.; sc pronrent, en dehors des ddmonstration.; rationnelles que nous \crions de \ o h , par le temoignng~ des somnambules et des me- diums, qui \oient, cntendcnt, cl6crivent les esprits; et par les f~cul tes plus qu'liumiiincs dont ils font preuve dans l'etat somnambulic~ue et mediani- mique.

Je n'ignore que les savanls positivistes regardent comme nuls et sans laleur leb tdnioignagcs des ril6diums ; ils ne veulent rien croirc sur parole, rliscnt-ils. 11 est hon de remarquer qu'ils croient sur parole beaucoup (l'autres personnez qui ne sont pas plus dignes de foi, ri commencer par leurs maitres, les historiens, les voyngcuri, etc.

Mais on ne leur deniande pas de croire sur pcirolc ; on leur conseille sim- plement : lu de ne pas se mettre en contradiction avec eux-memes en niant n priori ce qu'ils n'ont pns vu et meme ce qu'ils ont vu; 2" d'observer impnr- tialement et de se placer dans les conditions physiques et dans les disposi- tions psychiques requises pour voir; 3 de respecter plus qu'ils ne l'ont fait jiisrlii'h ce jour, les gens qui ne partagent pas leurs opinions s'ils ne leulent pas qu'on lcur rende, acec usure, la monnaie de leurs pieces. Car rien ne serait plus facile, on doit s'en aperceboir.

I l . A M E ~ ou DEITONS. - Au sujet de ces Otres arec lequels nous pouvons cntrer en communication par les procedes magnetiques et spirite%, iious rencontrons sur notre chemin d'autres adversaires que les inaterialistei.

11 s'agit de savoir quels sont ces etres qui se communiquent h nous. 10 Poiil les sa\ anls la question n'est piis embarrassante : ils nient les fdits ; 20 Pour lcs neo-th6osoplics, cllc est bien vite tranch6e : cc sont cles cle-

mentals. Quant riin\ preuves de leur assertion, il ne faut pas leur en dcman- der : le mngiste,, dixit eqt le premier et le dernier inot de lcur science. 11s ont cnynreq par c;rrment, disent-ils, h ne pas divulguer leurs sccrels. Scr- n iml 11icn superflu ! :P Ccrlriins cdtlioliqiics soiiticnncnt que ce sont les dYmons, 1 ~ s m a u ~ a i s

aiigc\, qui inter\ ieniient dan.; toutes les opdrations magnCtiqiics el spirites, et non lcs le nies des morts.

Quoique le nomhrc dc ces c;ltholiqucs paraisse diminuer rnpidemcnt, (lepuis qiic l'on o l w r \ c accc plni tl'altentioii, coininc il y a clans leur opi- nion iinc p,il t ilc \6rilC, il convient d'en lcnir complc.

Ai-ur6incnt, c'c nc sont pai toujours le.: Ames (Ici morts, et siirtout, p,is

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542 REVUE SPIRITE

ioujours celle que nous 6voquons et qui nous repondent, qui se commu- niquent.

Les Ames, apres la mort, appartiennent au monde spirituel, mais elle\ n'en sont pas les seuls habitants. Pourquoi d'autres ne se communiquc- raient-ils pas quelquefois

Or, il ne nous est pas toujours facile de constater leur identite : nous ne distinguons leurs corps des autres dans les cimetieres que par les indica- tions que nous y mettons. 11 n'est pas si filciled'etiqueter les &mes.

Toutefois, pour beaucoup de raisons, et aussi de faits dans le dutail des- quels je ne puis entrer ici, en rEgle generale, pour un observateur impar- tial, attentif et experimente, ce sont des ilmes de morts qui se communi- quent ordinairement.

22. PARADIS ET ENFER. - L'objection que soulevent quelqties catholique^, sur cc point, consiste a dire que les elus ne voudraient pas redescendre ici bas pour se communiquer a nous, et que les damnes ne le pourraient pas, parce que Dieu rie leur permeltrait pas de sortir du lieu de supplice ou ils subissent leur peine.

Cette objection suppose que le paradis et l'enfer sont des lieux, - le catechisme le dit, d'aillcurs, - mais cette opinion est contradictoire avec i'idee de l'ame qui, etant inetendue, n'a pas de l ieu, elle l'est egalement avec les plus saines lraditions de la theologie, depuis les Pere? de l'Eglise juy- qu'a ces derniers temps, qui noiis disent que le paradis et l'enfer nc sont pas des lieux, mais de? etats de l'ame.

Le paradis ou l'cnfer sont en nous, meme des ce monde ; c'est nous qui les y mettons par nos pensees, nos paroles et nos actions. Aprks commt1 alant la mort, nous le? porlons avec nous, malgre nous, partoul ou nous allons. L'esprit qui se commtinique spiritemcnt se presente h nous alec son paradis ou son enfer.

Quant auu mauvais anges, il cst posiible et m h e probable qu'ils irilci- liennent quelquefois; mais i! n'y a pas plus de raisons pour qu'il3 iicnncnl ?,t noiis que les hons : si les mauvais s'inleresscnt h riolre pcrte, dcs 1)oii. s'intkrcssent il nolrc inlut : ct, les uns coinrnc les aulres, ne pcuveril ricn qnr nou$ qu'autant que nous le voulons bien e t que nous leur cil fourni-- sons les moyen$.

23. C o x c ~ u s i o ~ . -- I l pcuL ri'btrc pas \:m.; inconkh-knt de %e livrcr au\ pratiques spiritcs - oil troiivc-t-on des inkdailles sans envcri ? - itiitis il ne f i l ~ t pas s'cuagkrcr ces inconvenients, et, sous pretexte ilc les i.\itcr, sc p r i ~ c r cles ~lcaiilngei qu'oii cri peut Lircr. On risqiie dcreccvoir unc tuile iiir la tOtc en circulant clans les rilei ; mais ce 11'cst pas une rniion pour rcslci.

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J O U R N A L D'I~TUDES PSYCHOLOGIQUE^ 34::

enferme chez soi, car, suppose que la maison nc s'ecroule pas, on y rriinc- rait infailliblement sa sant6 faute d'air et d'exercice.

Il s'agit donc de determiner les avantages ct les incon~enients cfes pra- tiques magnetiques et spirites, et dc chercher Ics moyens de profiter dcs uns tout cn e\itant lcs autres le plus possible.

Si le spiritisme n'cst pas unc scicncc, comme on le pretend. il peut (111

moins le tlevcnir, car il y iL dans l'etudc dc rcs phenomhnei le5 inatiiriali\ d'une scicncc. Mais je crois que la science spirile cst aussi avancee, sinu11 plus, quc toutes les dulres ; car scs principes sont mieux etablis, plus cvi- denls, nous croyons en avoir fourni la preuve. Il nc s'agit que dc le.; a b c - lopper, en tirer les consequences ct les appliquer.

En terminant cette trop longue conference, je ne puis donc qu'npprou\cr la Soci6ie de spirilisme scicntifiqzte d'avoir assume la tilclre d'6lucider ce- problemcs ; l'encourager 3 poursuivre son ccuvre, et la remercier de ln bien- vcillxntc hospitalite qu'elle m'a accordee pc~ur vous evposer quelques. une%

dc mes idees. Quant a vous, Mesdames et Messieurs, je ne saurais trop ~ o u q remercier

de l'indulgence et de l'attention soutenue a) ec lesquelles ~ o u s 31 e,: hicn voulu ecouter un conferencier d'occasion, qui n'est pas orateur et qui iic veut pas le delenir, ce qui est pire.

.Jc ne ~ o u s ai certainement pas amus6, je n'en ai meme pas eu l'intention et le sujet n'y pr&te guere. Vous ai-je enseigne quelque chose que ~ o u s ignoriez? Je le souhaite, afin que votre temps ne soit pas perdu. Quant u moi, je n'ai pas perdu le mien, car, si je n'ai pas fait p r e u ~ e de cnpacitb, j'ai du moins fait preuve de bonne volonte. Or, les bonnes intentions sont toujours prolitables, au moins qpiritiicllemerit, it celui qui fait son ~ O S S ~ I J I P pour Ics realisci.. ~ O V X E I , .

COMITE DE PROPAGANDE Seai~ce du 12 novembre.

PrBsident : M. Leymaiie ; secrktaire : AI. Puvis. Membres p r k e n t s : Mme Poiildin, RIM. .kuzanneau, Bouvery, Boyer, Galmel llclanne,

Laurent cle Faget, Mongin et IVarchawilry. MM. Papus e t Camille Chaigneau ont repondu par lettre a ln rluestion rnice '1 l'ortlre

du jour. Lz pi.ocGs-vcrl~al de la derniere seance c-t lu e t adopte. M. le PrBsidenl informe l e Cornit; que la Societe de libraiiie spirite a dki t le dc faire

don, au cornit(. de propagande, d'une somme de cent francs. M. Au~anneau, trbsorier, au nom du comite, prie M. Leymarie de tianqriiettre ses

chaleureux remerciements a la Societe de librairie spirite.

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544 R E V U E SPIRITE

La sitnation financiere a ce jour est reglee par MM. Auzanneau et Warcha\vskS. Le

prochain procbs-verbal en donnera le compte-rendu. M. le President donlie lecture des lettres qu'il a recues de divers membres du Comite

en reponse a l a question mise A l'ordre du jour, question qui peut se resumer ainsi : - Iie Congres de Bruxelles en 1894 sera-t-il spirite e t spiritualiste comme celui de

1889 oii seulement spiri te? Sur 36 membres dont se compose actuellement le Comith de propagande, 27 ont fait

connaitre leur reponse. I O ont vote pour que l e Congrds soit spirite et spiritualiste : M X Papus ; Georges,

de Marseille ; Sirven, d'Alais ; Houart, de Liege ; Sausse, de Lyon ; Vincent, de Vaux- sui-Aubigny ; Blonclin, de Reims ; Camille Cbaigneau ; Bouyer, de Figers ; BouvBry.

16 ont vote pour que le Congres soit seulement spirite : Mme Poulain, MM. Gardy, de Geneve ; Thibaud, de Bordeaux ; Dechaud, publiciste & Alger ; Leon Denis ; Puvis ; Nozeran, de Nice ; Warchawsky ; Laurent de Faget ; Boyer ; Leymaiie ; Mongin ; Gabriel Delanne ; Auzanneau ; Croze, de Rochefort.

MM. Cadaux, de Toulouse et Martin, de Bruxelles, ont ecrit, ma i s n'ont pas formu16

nettement leur avis sur la question. MM. Nozeran, Caron et Vincent, ont d e plus fait savoir que leurs occupations les obli-

geaient a l e u r plus grand regret, de resigner leurs fonctions de membre du Comite. MM. Gabriel Delanne e t Auzanneau ont en outre demande qu'il soit bien specifie que

bien que n'etant pas appelees a organiser l e Congres, les diverses bcoles spiritualistes seraient invitees a prendre part a ses discussions.

BI. !e president donne egalement lecture : 10 D'une lettre de M. Metzger quildonne son avis officieux e t s e prononce nettement

en faveur d'un Congres ouvert a toutes les ecoles spirites e t spiritualistes ; 20 D'une lettre de M. le Commandant Dufilhol signalant les agissements de certains

partisans de l'ecole occultiste qui ne cessent de diriger contre les spirites des attaques aussi peu deguis6es que peu mesurees.

M. Rene Souchet, spirite militant present a la seance, invite a faire connaitre sn

maniere de voir, dit qu'i1,se rallie aux opiuions expi'imees par M. Metzger, mais avec uiic resti8iction qui mettrait les occultistes, dans l'impuissance (le nuire..

A la suite des explications donnees par MM. Gabriel Delanne et Auzanneau sur la portee de leur vote, l a plupart des membres presents declarent que s'ils veulent un Con- gres spirite, c'est-a-dire organise par des Spirites, ils ne prbtendent pas en exclure les personnes qui, bien qu'appartenant A des ecoles spiritualistes feront acte d'adhesion A sou pro;ran>me.

M. Laurent rie P'aget se faisant l'interprete de l a plupart de mes collegues presents, il6clai.e energiquement qu'on ne peut pas toujoui.~ tourner sur place et qu'il y aurait manque absolu de dignite a confier l'organisation du Congres a des adversaires acharnes qui ne veulent nous embrasser que pour nous mieux etouffer. Les spirites, ajoute-t-il, sont et doivent rester maitres chez eux.

C'cst aussi l'avis de MM. Mangin et Delanne. Leur rote n'implique cependant aucuue pens6e d'ostracisn~e, mais simplement de preservation.

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J U U H N A L I ) '~?TC•âES P S Y C H O L O G I Q U E S 545 -

Il est a iemarqner d'ailleurs que les membres du Comite n'habitant pas Paris, moinr bien eclaires que leurs collegues de Paris sur les raisons qui avaient motive ln question, ne l'ont pas e t ne pouvaient pas l'envisager sous le mCme aspect.

De la la divergence qui s'est produite de part et d'autre dans les votes. M. Gabriel Delanne serait d ' a ~ i s qu'on posAt de nouveau l a question en en moilifiaut

les termes. Pour lui, il veut que le Congres soit spirite, et non seulement il ne s'oppose pas a ce qu'on y admette les partisans des ecoles ayant pris part au Congres de 1889,

mais i l demande expressement qu'on les y invite. M. Bouvery proteste contre une telle propositlon qui, dit-il, est inacceptable e t pour-

rait sembler injurieuse aux ecoles en cause. M. Mongin dit qu'en somme l a question n'interesse pas que les membres du Comite,

mais aussi e t a un t i tre egal, tous les spirites, tous ceux en u n mot (lui dameront leur obole pour le Congres. Ce sera donc &.eux de donner leur avis definitif, sin mois avant l'ouverture du Congres, e t c'est cet avis evidemment qui devra prevaloir.

M. Gabriel Delanne rappelant les idees s i sages emises dans sa let tre par M. Leon Denis, pense etre l'interprete de la reunion, e n proposant d'ecarter decidement l a question comme prematuree et de l a renvoyer a un an.

Cette proposition mise aux voix, est acceptee a l'unanimite. Avar;t de se separer, et sur l a proposition de son president, l e Comite decide de com-

bler les vacances qui se sont produites dans son sein en nommant comme membres nou- veaux :

MM. Metzger, de Geneve ; l e Commandant Dufilhol ; Rene Soucliet e t l e capitaine Boulle, tous a Paris; l a seance est levee a 11 heures.

Le Secretaire, PUVIS.

Mon cher Monsieur Leymarie, je ~ o u s adresse la copie du proces-verbal d'une seance spirite cligne de tout interht, qui a CU lieu il Blois chcz hI. Imbert, artiste sculpteiir, homme bien connu, non seulement pour son lalent, mais aussi pou:. son delouement intclligcnt & la cnucc spiritunlistc. 11 etait assistt par M. Gebhart, hommc trEs lettre et pour lequel les sciences rnngn6Liques, h y p n o t i q ~ m et spirites n'ont pas de mystbres. Ln senncc a cu lieu lc mardi, C, octobre, h 8 hcures 112 du soir. Iftaient prbsents : M N . Bour- din, n6gociant; Gcblinrt; Tmbcrt. Lcs mediums otaicnt Mrnc Iinbert, M. Ili.. et M. Porcheron.

Ln clininc est formec a u tlCbiit de ln seancc par les trois in6diums, sur un gukridon pcsant de u U 7 hilogrnmmcs. La chambre oii se passent les c\pb- rienccs cst eclairCe par unc lampe plac6e sur LI^ mcublc et une bougie posee sur le plancher. MM. 13ourilin, lmbert et moi (M. Gebhart rhlacteur du present procbs-verbalj assis dans les iniervalles laiss6s entre lcs mCdiums, exercons une survcillt~nce inccssantc. Le gukriilon s'agite aujsitot el glisse

35

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546 REVUE SPIRITE

cil tournant. Les mains se tiennent levees & 15 centimktres au-dessus du plateau. Le gueridon frappe un coup. Les mains s'abaissent et s'appuient de nouveau, puis on les rclEve et chaque fois qu'elles sont relevees un coup est irnppe de plus en plus fort. Cette est rkpetee diu ou douze iois. On fait l'obscurite. La lumierc qui passe au-dcssous d'une portc, toute ihi1)lc qu't~llc est, permet cepcndant de distinguer le gueridon et les assis- tant.;. On rciQrme la chaine sur le plaleau din guoridon qui s'agite a 1 instixnl cl se mciit. Les mediums relhvcnt leurs mains et le mouvement continur .;:ln.; iiilerruption. L r s mt':cliums sont oblige9 de se lever pour suivrtl lc gu6- ridon qui se dirige du cote de M . Imbert, il l'atleint et s'appuie sur sa jaml)c, p i i i ~ il penche du ccite de Mme Isnbcrt et la touche, el enfin il ~ i e n t sur 11. 1" .. Les ino~ivcrncntf d u gukridon ont rompu la chaine qu'on ne se presqe pas de retablir. Sous sommes tous assis, tous nous formons un cercle dans lequel se meul le gueridon, tantot glissant, tantot franchissant avec des sortes de petits sauts les inegalites di1 plancher. Il va ainsi en avant, non seulcmcnt sans le moindre contact des mediums, mais a distance d e (.eux-ci dont les mains restent appuyees sur leurs genoux. Le gueridon atteint M. F .., il s'arrete contre sa jambe, s'incline ct le frappe a coups redoubles, doucement. sans lui faire aucun mal. Je profite du passage du gukrirlun clmant moi pour mouvoir rapidement et a deux reprises ma main droite au-dessus et autour de lui, et pour le suibre pendant qninze ou vingt secondes en touchant le plateau du doigt. Malgre ma pleinc confiance dans 1,t loyaute et la bonne foi des assistants, je me sais bon gre de ce con- trdle qui a fortilie ma conr iction. M. F..., se trouvant incommode, rbclame la lumibre, ce q ~ i i est fait. La cliaine s'est reformee sur le gueridon et nous vherchons A obtenir une communication intelligente. Le gueridon frappe plusieurs fois h l'appel de la lettre A et nous renoncons a en tirer autro chose. M. F..., bon somcambulc, est endormi par M. Tmbcrt. Il demande la continuation clcs passes cc pour loir plus clnir )) dit-il. L'obscurite es1 laite de nouvrnu. Bientbt M. F..., jiiterroge par M. lmbcrt, nous dit qu'il \oit \ers lc centre du plateau du giieridon une lurnitke dont le volumc cl 1'i:clal nusmcntent. Ellc a ln forme d'une boule, elle est blanclie ct legbrc- mciit vcrilhlrc. Lc inddium 1)orclicron croit ln voir egalement, mais il est pcu nflirmutif. kt. F..., qur l'on conlinue d'intcrrogcr, voit h In placc clc In lumihrc clcux esprits, unc jeunc icmme (le 27 ans cl un petit garqon de 7 ans. Ils les clibcrit ; ils sunt l:~, il$ sourient. I,n jeunc femme appuie sa ninin sur l'epaule de M. Imbert qui reconnait sa bellc-saur ct son fils morts il y a que lq~~es ann6cs. Cc sont ccux qui ont fait mouvoir ln table. D'autres esprits passent et ne s1nrr8tcnt pas.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 547 --- - Le medium est fatigue, il se plaint du froid. hien que la sueur inonde son

~isnge. La lumiere remplace 1 obscurite e t M. Imbert reveille M. P... Un peu avant de clore la seance, nous voulons essayer de dhplacer et de

faire mouvoir, a distance et sans contact, de petits objets inanimes. Je place sur le gueridon un porte-crayon en metal blanc pesant 20 grammes environ. Nous prenons place aulour du gueridon, sans lc loucher ni avec les mains, ni mec les pictls. Au bout de quatre ou cinq minutes, le porte-crayon roule sur hi-mBme, parcourt un espace dc 5 h 6 centimc'tres et revient cuacte- ment h sa place. Une allumette en bois lui succkde, elle tourne sur clle- mihle comme autour d'un aue avec un Ccart de 40, puis dc 00 et enfin de 130 dcgres, tout a fait dans le sens de 1'a;guille d'une montre. Apres cette eupbrience dont nous avons ete completement satisfaits, nous essayons de prodiiire la levitation du gueridon. Les mediunis forment ln chaine en appuyant leurs mains sur le plateau et aussil0t que le gueridon s'agite, ils essaient de le\er leurs mains avec ensemble. Ils doclarent sentir une sorte d'adherence, le bois parait colle B leur paume, le gueridon se souleve sur un pied de 3 5 centimetres, et retombe abandonnant comme 3 regret les mains des n~ediunls. Repetee trois fois, l'experience donne les memes resul- tats. M . Bourdin demande a la table de faire entendre des coups ou des cra- quements. Apres deux ou trois minutes d'attente, de legers craquements se font entendre vers le milieu du plateau. Les mains sont enlevees et les craquements continuent sans aucun contact. Nous ne saisissons pas cepen- dant le rythme demande par l'un des assistants et que celui-ci croit perce- voir. L'heure avancee nous oblige de lever la seance.

Il s'est produit dans le cours de cette soirCe, ajoule M. Gebhart, des faits certains, severement controlec el tout a fait de nature a convaiccrc des per- sonnes qui lewuraient vus pour la premiere fois : rnouvemcnts de progres- sion du gueridon sans contact, ct a distance des mPdiums, craquements, adherence du gueridon aux mains, deplacement de petits objets. Nous avons constate l'action puissante de l'obscurite sur les phenombnes, le rcfroidisse- ment de l'air, la sensation de fraicheur preckdnnt la pi.ocluction de ces memes phenombncs, ainsi que j'en avais elC t6moin chez vous chaque fois que j'nssishiq h vos e\p6rienccs de deplacements d'objets sans contact. M. I' ..., notre complai.;arit mbdium, ainsi que Mme Irnbert, ont contribue pour beaucoup h l'intensitb des phenomencs. M. Porcheron a aussi sa part clans le succos de la soiree.

ccltc seancc de nuit, dont XI. Gebhart rend comptc d'une facon si simple, si (10pourvue d'emphase et en mhme temps si pleine d'inturkt, m'a 6th aussi d'une grande uiilit6 en ce qu'elle a prouve que le deplacement d'objets

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;)48 R E V U E SPILi!TIE

inanimes, il di-tmce el s~tiis contact, sou.; I'iiiflueiice de la f o r ~ e psjcliiqi1c projetce hors des sujel.;, lie repose pas sur tlc.; illusions, mais 11icn sur 1,~ rkalite, puisque d'autres peraonncs ont pli. tlc leur cot6, olitenir e\nctemerlt les me.incs eliets. Lcs tlkpldceniciit.; du fiilCridon fourni.;wit, d'iiiic inanibrp plus contairicante encore, Iii preiive de lit grcindc pui.;sance dc in force p y - c.hiqiie, il< proillent nusui que tlcs intelligcnccs occulle.; pcuierit l'or1 hic11 intervenir d ~ n s ln proiluctiun de ces faits renversants.

1.3 soirkc (lu 0 octolwe ri'c1st pas i;eulcincnt une h.rnndc 1 ictoire pour Ic, Gperiitcur.;, c en est une 6gnlement pour la scicnce.

I ~ O R A C E ~ 'RI , I ,ETI~?R, conseiller tl arrondi~scinent, officier d'rlcadeniie

a Conde, par les Montils (Loiib-et-Cher;.

h PROPOS Ill< LA DIVIK.4TION

d'diine a con\enir que c'est toujours un noukeau plaisir pour moi, cri iloupant un num6ro de la Rev~ce, d'apercevoir an coin d'une page la signa- ture de son honorable correspondant, M. Horace Pelletier. Bon, me dis-je, il a encore fait chasse en battant les buissoiis dans le curieus domaine qu'il explore a Concle, et il va nous offrir le resultat de sa dernit're battue, azconi- mode a une sauce de sa fagon agraablement relevee de points d'interrogatiori pour stimuler l'appetit - la curiosite, l'attention si vous preferez.

Et, ma foi, jc me regale, non toutefois, je dois l'avouer, sans un arriere- rcgret, celui-ci : Je regrette qiie notre alerte chasseur, au lieu de sieger au Conseil de son arroiidissement, 'ne sit'ge pas nu Conseil de nos sacl~ems de ia science officielle, j'cntends a l instilut. Il pourrait nous rendre compte. avec sa gauloiserie habituelle, des ahurissements varios de tous ses vene- rables confreres h la vue des l ib~~rcs , des X.. des problemes qu'il ferait lever en Iwaconnant dans leiirs theories et qui y sommeillaient paisiblement i i

l'insu des dits \enernblcs, dc fiers clinsseurs pourtant devant l'l?teriiel. Il y aurait lit, me semble-t-il, le.; Clriniciits ruunis d'un petit tableau st t i

generis B peiiidrc sur le \if' cl B \ulgnriser par l'imagrric pour I'i:di[icatiori ,le nos futurs biichclicrs. liccnciCs, agregbs ha-ceci o ~ i i:s-cela. Sans piwlcr du surplus, le nez scul de M. Iterinn, d6s6qiiilibr6 sur sa bnsc moiiumcii- lale ( l j , leur donnerait ii refl6cliir sur la valcur intrinsbque ilc quclquc-

I l ) Poiii justification de la plaisantcrie,piiere au lecteur de relire avec qiielquc attention, entre autres c i~a l~ i t r e s de la Vie de Jesus, le XI11'' (mirwles) afin ile juger de I'dleyance et de la legerete dc main avec lesquelles le prestigieus auteur (le ce joli roman escaIi;otc les yroblemes qui deroutent. . . sa pliilosopliie.

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J i i l l I t N A I , D ' ~ T U D E S P S Y C H O L O G I Q U E S 549 - article.; du syllabus scientifique, qu'ils pourraient a ~ o i r gobe szcut pmic. angelorum, les yeux fermes.

Dms la dernibrc iiolc qu'il adresse aux lecteurs de la X w u e (octobre), M. Pelletier posc cette question h brule-pourpoint : Doit-on a\oir foi dam- les bohemiens ou bohemiennes diseurs de boiinc aventure? Il est \ rai qu'l! la fait sui\rc de la relation de dcii\c faits tcndant h faciliter la rhponsc.

Si c'est un plohiscite sur cette matibre qu'il dCsire provoquer, je m' inscr i~ comme votant. ITaut-il a\oir foi? ... Se reponds carrement oui, nu risque dr tlonner la colique h M. dc l ~ n v i c l l c et d'exasptrcr sa spiritopliobie. Seiile- mcnt m'est a \ i s qiic, ici coinmc ailleurs, il fctilt se garder de la foi du char honnier. La candeur est charmante, malh eureusenient elle est cousine germaine de la duperie, et les dupeurs poussent comrne champignons sui. Ic terreau dc notre glohiile.

Le decompte fait des industriels. nomades ou tenant cabinet ou\ert dc di\ination, qui exploitent la curiosite des simples, il reste la categorie (le.; veritables voyants, doues d'une faculte exceptionnelle de perception d w choses et l'exercant a unc portee et dalis un domaine inaccessibles a la. .r ision ordinaire.

La vue spiriluelle est desormais un fait indiscutableincnt acquis. Lee preuves abondent, surabondent. Il y a quelques annees seulemsnt, admettre la choie, c'etait puerilit6. Aujourd'hui, la puerilite est de la nier sans autre forme de proces. Il en est de la vue spirituelle comme du quatriErne etal de la matiere, de la force psychique, de la transfusion de la ~o lon t e , elle e ~ t parce qu'elle est. Il ne s'agit, pour s'en assurer, que d'instrumenter avec des snjets remplissant les conditions voulues ; - je le regrette pour la cervelle de M. de Fo~iviellc et la quihtudc de ses lecteurs.

Mais la question poste paf M. Pelletier est plus complexe qu'elle ne parait l'fitre au premicr coup d'nil. En la pressant, on en ferait sortir pas mal d'uutrcs. Je prcsserai doucement, sans abuser de l'occasion.

Ainci, la vue spiritiiellc, comment expliquer cette derogation aux loi. connues (le la vision? Lcs explications ne manquent pas, mais reste l'em- barras (lu choix h faim. A mon hiimblc avis, de toutes les explicalions four- nies a ce jour, il n'en cst paq, tant pour la logique quc pour la clarte d'rxpo- sition, de plus satisfaisnntc que celle donnee avant toute autre par Allan Kardec dans la Revue de 1864 (no d'octobre) : 10 selon lui, la vue spirituelle est due au degagement momentane du perisprit qui, par sa propriete rayonnante, permet alors a l'Arne de percevoir les choses au-dela de l'horizon auquel elle est limilec dans l'etat ordinaire; 2 cette faculte de degagcinenl tient csscnticllerrieilt h la conititution des personnes qui la possedenl;

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550 REVUE SPIRITE

:{O les moyens empiriques auxquels la plupart ont recours en parcil Ca.; carafe, ierrc d'eau, tassc, nssictte, carteq, creux de la main, etc., ne son( que de simples nccessoircs ayant pour effet d'aider la pensee du voyant a QI.

concentrer sur elle-memc et a s'abstraire du monde sensible. T,a prciiIe cil est qu'il se rencontre des voyanls qui n'ont nullement besoin de procr:d~t~ preparntoircs pour exercer leur faculte. t'ne preuve supplementaire, c'e.1 que ccs procC.dCs, pour ccuv qui en usent, varient d'jndividu il individu. dcpuis I'cmploi d'objets r~~flt~chissnrit vivcment In lumihre jusqii'ii ceux qii' l'absorbent, en passant par toutes Ics gradations - du cristal au marc dl& cafe.

Autres questions : Je prcnds le bit relati: par M . Pclletjer. Unc damo pleure In mort de soi] fils, persiiadee qu'il a ete tue par imc balle priii- sienne. Sur\icnt une bol-iknicnnc qui, dans un vase (l'eau, oit l'imaji!. v d'un chAteau et d'un bel officier se promenant dans un parterre devant 118 perron de ce chRteau n. Elle fait une clcscription des plus iniuutieuses et dit chateau que la dame ne reconnait aucunement parmi les chhteaux de s - connaissance et du promeneur dans lcquel elle croit reconnaitrc son fils. .'\

quelques jours de lb, une leltrc du fils h la mere, puis leur reunion dans 1 . 1

chateau decrit, prouvent a cette darnc que la bohemienne avait dit v a i VI

c i i clair Q cinq lieues de distance. Fort bien, mais le monde est grand. Coniment se fait-il que la vur de 1 i

bohemienne nit pris en droiturc ln direction de cc chateau et s'y soit arretcl. net quand elle pourait prendre toute autre direction et pousser beaucoul, plus loin? Nouveau pourquoi, nouveau comment. Sa vuc spirituelle a-t-el10 ete dirigee et arretee a point par lin Esprit ami de la mEre ou du fils? 011

plus simplement, a- t-cllc ete guidec instinctivement par un courant fl u;- dique allant de I'unc a I'autrc ct les reliant dans In \ i e? Ilans un autre ordltx de recherches, les fails tlc sympathie et dc telepathie ne semblent-ils pii- confirmer I'e\istencc de ces sortes dc courarits, surtout entre personnes di1 meme sang?

Mais voici ou, pour moi, le problbme tourne ii l'tnigme ind6chiffral>lib. c'est lorsque In di.sruse de bonne aventure, simple enfilnt de la nnturc 101 1

mal dtcrassBc, tout h fait etrangere a. la personne qui In consulte, Iiii pretlil dcs Cvenemenis f~i turs , successifs, Cloignes, of1 il rie s'agit plus de loi[ . mais dc provoir, oii le calciil dcs probnbilites n'a rien ii Faire, et qui sr reali- sent ponctuellement. Mais d'abord, cst-ce possible? Pour ma part encorib. jc repondrai : oui, tant qu'il ne me sera pas demontre que le Iiasnrd, polir intriguer son monde, a mmbinC, en \Critable artiste, Ics Blemcnts des Sail* suivants dont je garantis la parfaite exactitude.

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Ln mere dc ma femme, unie depuis peu h un mari tout h sa con~~enancc, jeurie, jolie, spirituelle, laissait gaicmenl couler sa vic, assez agreablemeiil dorbe du reste, sans se soucier de l'avenir. Une apres-midi, 6larit allee rendre visite It Mmc D.., la mbrr d'un de nos s6n;iteiirs (Hailte-Marne), elle la trouva, en compagnie de plusieurs autres darne.;, s'amusant a se filire dire la bonne iiventure par une boh6rnienne de passage, au teint cuil e l recuit par le soleil, comme celle de M. Pellelier. Puisquc F O U S voila, a votre lour, iria Uclle darne, dit en riiirit Mme D.., d6garitez-vous, tendez volrc blanclic main <L celte noire sorur clc Belzbbuth, elle y lim une foulede choses; vou. verrez, c'cd Irei amusant. - A quoi bon ? Sornettes, fariboles, so~li.;c< quc ton1 cela, repondil

Mme Oud.. . (la mere de ina femme). - l'oinl, point ; chncune de 11011s a C U son pujtlet,, il faut que vous a) PL

le ~ d t r e , n'est-ce pas. Ifesdames ? - Oui, oui, fut-il rbpondu cn chsu r , autrement. rherc dame, tous a u r i c ~

lc droit de vous rriocpcr de nous. Mme Oud ... essaya de nouxcau d'equiver In cor1 6c. Oil insista. De guerrc

lasse, cllc dut tendie sa main a la sorcibre. Celle-ci parut en examiner le.: lignes pendant quelques instants, puis, fixant Mrrie Oud ... : (( Madame, tout ce que j'ai a vous dire, c'est que T O U S aurez trois maris e t trois enfants. 1)

- Ma bonne, trois enfants passe encore, mais trois maris, c'est d e u ~ de trop ; je ~ ~ o l i s les laisse pour coinpte, gardez-les pour roui. - ,liathme, vous aurez trois maris et lrois enfants, r6peta la sibylle umliii-

lantc. Puis elle fit gravement sa recolte de piecettes et de gros sous ct decampa.

Elle partie, la dame au\ trois maris fut mise siirln sellette cl essuya toutes les plai.;nnleries tlc circonstance y ajoutant elle-meme gtiieinent son grxin de sel.

I'lciitrce chez clle, elle conta In chose a M. Oiidin : n o u v ~ l l ~ occnsion tlc rirc. LiprEs quoi, on n'y pensa plus. La prbdiction s'en alla grossir le tas de4 paroles en l'air.

Deir\ ans o p r k , hInic Outl.. pcrdail son mari, ciilcvi. par unc rapide niali~dic clc poitrine. Rest6c 1 cil\ c claiis toute In fraicheur de s :~ jeunessr, tourn6c corrimr unc ilci lrois y ' h c ~ s , r7y1nl de fort l)eau\ ycuu et sa cassrttr ne Ics aynril p i s vilaini, clic tlc\liilt le point de mire tlr plus d'lin rrgnrcl P L d'uiic aspiration. ConsUquciiicc asscz naturcllc en pareille situalion, elle finit, jeuricsse aiduii~, pikr laire son choix parmi les aspirants. Elle dc\iiit Mme M;ign ... et de cette union naquit un enfant qui ne rficul pas.

Apri:s huit ans tl'xcord parfait avec M. Magn.., elle restait veuve L~ I IP

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53) REVUE SPIRITE -

seconde Sois, i c croyant ct sc disant radicnlcment guarie du mariage. Elle comptait sans lec. complicntions de l'existence. Une partie de sa fortune w troi i~ai t enclle\ AtrCc dans les affaires de son mari, negocinrit et banquier. et clle s'enlenrlait mal h gerer Ic reste - soucis journaliers ajou1l.s na\ rcgrels.

T m nniis et les amies ne maiiqu8rent pas pour lui domontrer, mec loir. nrgumcnts d'occasion, qu'un nii\iliairc lui Ctait indispensable pour mettre scs nffairc- en ortlrc et les cntrrlcnir au clair. Pendant assez longtemps le- t~onseillriirs curent tort. Ses e\perienrcs, scs Cprcuves matrimoniales lui siiffisaicnt. Tout doucement ils poussbrent h sa rencontre un hommc il'nffairel;, un notaire qu'elle connaissait h peine de vue, mais qu'ils ornbrenl, wla \ a de soi, de toutes Iw qualitCs tl6sirables en telle occurrence. E l l ~ refusa, puis discuta, tergiversa, ajourna sn decision, finalement dit oui P L

d c ~ i n t Mme llanr ... - mariage de raison. Et de trois. De cette dcrnihre union naquirent deux enfants, et de trois encore, qui nc

Surent suivi* d'aucun aulre, mfime en prodrome - un fils et une fille, m,l femme h laquelle sa mere, frappee des lors de l'exactitude de la predjctiori, n rPpete dix fois, vingt fois les dktails que je relate ici.

iMa seco??de h i s to i~e : En 1871, j'liabitais Chaumont. Nous avions, depui- quelques mois, pour domestique, une brave Till@ fraichement sortie de son village, de franche allure, de belle humeur et de bon appetit. En raison dc quoi, si In maitresse de la maison s'accoinmodait tres bien de sa bonne, celle-ci s'accommodait de mAme de sa maitresse qui fermait volontiers le- yeux sur sci etourderies dans son petit scrbice.

L'n dimanche zoir, Julic (lit bonne). apres avoir passe son conge d'aprC\- midi au dehors abcc une compagne, etait en train d'apprcter le diner. Li femme entrant dans la cuisine In trouva riant toute seule et (le tout son CC?'UP.

- Eh! vous loilu bien joyeuse, Julic. Est-ce que \ous nu rie^ par hnsai'tl nii$ In main sur i'oiscau bleu '! - Uenni, Mndnmc, ni lileu ni vcrt; mais vr;li, c'est loul, de mSme drole.

151 nonvenii\ Cclats ilc rire. - !dais an moins, grande folle, clitewnoi ce qui \eus met en si Iwllc

joie. - Vous ne grondcre? pas trop ? Eh bien, voici : jc suis donc allCe me pro-

mener nicc ma camnrndc. Eii revenant. elle m'a entrainec c l i r ~ In sorciCw de In cote des Tanneries. Elle \ouliiiL ce faire dire ca bonne avciitilre. 1St ... ('1 In de\iriere~sc lui en a donne pour ses vi1ig1 sou-, ceci, cela ct ln lin rlu'cllc cnsscrnit ... -011 sabol a ~ m t trois semaines. A h Soi, tandis quc j'y etai., j '<ii

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oir mon compte aussi. Xoi, il parait que je ne casserai rien, mais ,,,A, ,,uu mois, jc serai malcide, cela ne sera pas g r a x ; je m'en tirerai il bon marche et pourlant je serai oblig6e cle J ous quilter et de m'en retourner chrs nous.

- - Et c'est pour r6colter dc pareilles balivernes que VOUS scmcs de In sorte vo* pau\res pi8cc\ dc \in@ sous, triple nigaude ! - Oui, je sais l)ien, mai9 c'est tout de inBrne tlrulc. - Voyons, voiis \ous portez comme un charme; \ous n'a\ez pas minc (le

vouloir tomber malade. En pareil cas, vous saves bien ~ L I C les soins nc \oiis mnnqucraicnl pas ici. Yous n'avcs: pas eilvic dc nous quitter, jc pensc ? - Pour (;il, non certainrment, Madame. - Eh bien! nlorq, tour deves comprendre que votre (le\4ncrcsse n'est

qu'unc vulgaire tire-sous. Et ma femme, moitie riant, moitiU grondant, liii ncl~ev~i son chapitre de morale en l'aidant h preparer le potage.

A quelques semaines dc lh, Julie changca d'allures; sa gai16 disparut ; elle se plaignait de fatigue dan: les membres, d'un malaise general, de lourdeurs de tBte qui,Sientot, se changerent en douleurs fixes et continues. On eut recours au\ reinkdes benins traditionnels, repos & volonte, infusions, laxatifs. Rien n'y fit. Le docteur 'Phiv ... f ~ i t appele.

hprhs n o i r euamine la malade et lui a\ oir pose diverses queqtions, sirnplc indisposition, dit-il, due & un trop bon estomac. La jeune fille etait habituee :t l'air, aux travaux et a la nourriture de la campagne. Ici, changement de regime. moins de depense de forces, alimentation substantielle. L'appCliL lui ~ e n n n t en irimgeant, cllc s'est fait plus de sang qu'il ne lui en fallait. Le cas n'est pas rare. Lne bonne saigfiee et tout rentrera dans l'ordre pour\ II

qu'elle s ~ m e i l l e son estomac jiisqu'a qu'il soit habitue h son nou\c,ni regime.

Sur quoi il apprOla sa lancette ; nous, des bandes. L'opcration lerminec, au repos le bras b~inde, dit-il, au repos abqolii

pendant quclques jours et pas dc fatigue, du reste. N'oubliez pixs la recom- mandation, ma fille, j in\iste en raison de ~ o t r e constitution.

Ma h n m e se fit a l on la bonne de sa bonne. Un matin qu'cllc etait allec au\ ernplcttcs, celle-ci i'cnnuyant de se prelasscr et \e croyant quiltc +c mil a donner qurlques coups dc plumeau et de l~alai par ci par la. Le soir, sot1 bras etait endolori; lc lendemain, il etait enfle, la douleur aggravee, cbt. (le la saignbc ii 1'6paulc montaient, avec la douleur, dcs trainees de sailfi eutravase.

T,c docteur rut appel6 de nou\cau. Ma fille, dit-il, c'cst \olrc faulc, voih cc qu'il en coule de desobeir 5 son medecin. Rien de gra\c pourtant, mais

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504 REVUE SPIRITE

cc n'es1 plus quelques jours, c'est quelques semaines dc repos complet qu'il ~ o u s faut. Allez les passer dans votre famille, dans \olre village; vous n'niez rien de mieux a faire. Et, tout en lui faisant ses dcrriieres recomman- dations, il nous fit, ii nous, un petit cours de phlebolonGe que j'ai parfaitc- ment oubliE. Ln prediction! me dit ma femme. La prediction ! lui repondis- jc, qu'en pcnses-tu '! Oui, et loi ?...

A ccs deux faits, j'en aurais d'autres 5 joindre. Jc m'tibsticns, n'Ctan1 pas cil mesure, comme pour ceux-18, dc lcs ccrlificr. Quelle cLonclu.;ion en tirer ! .Je n'cn sais ricn et n'en avise aucunc. Comme l'$ne de hiridan entre ses deuv bottes de foin, je rcsk indecis cntreces dcuu termes : ou la realisation poiictiielle dc ces prediclions est le siinplc r6sullat de fortuites coincidciiccs, ou elle cst unc prcu\e, cntrc autres, de la science divinatoire departie u certains bipbdcs humain.; asscz riml degrossis, alors que les elemcnts tle celle science restent lettre close pour Ics intelligerices les plus Cminentes el lcs mieux excrcbes de notre monde. L'un iic salisfail pas mieu\ que l'autre et poiirlnnt ...

Quant a supposer en tels cas, l'inter\eiilion d'eqrits, necejsairement superieurs pour doduire a longue port& l'awnir du present, se tenant berie- \olcment au service de prophetesses, -il est 5 remarquer qiie ce genre de dikination n'est guere exerce que par des femmes. Il en etait de m&me dans l'antiquite. Autre question - de cct acabit pour Ics aider dans leur petit commerce, l'hypothhse me semble tout bonriesnent absurde.

Et donc je ne rois mieux il mettre ici pour iinir qu'un point majjiisciile d'interrogation.

5' T. T ~ I O N O E I ~ (F. I)OTIIENOT\.

I,'INTOLl~KANC15 RELIGIEUSE ,A TRAVERS LES SIRCLES TROISIEME PARTTE

, Chapitre XIV. Revocation de Z'li'dzt de Nantes. Les dragonnudes.

(21' octobre 1685.) (Voir la, Reaue dc novembre 1891.)

Lcs proteslanls ecrases d'impots ct traitCs en \dritahles piria.. s'elaienl re\oltes dans les Ckvcnnes, memc avant la rbvucation ilc 1'6ilit de r\'iiiites ; il\ avaient pris pour tlccise : Plus d7zmp61s, et L i B e M de conscience.

Ils furent Ccrases dans la guerre des Camisards qui ilch .;c tcrinina pouin ainsi dire qu'cn 1705, car c'est ii. v t t c dillc quc Iurciit 1 ) r i ~ l 1 ~ ~ Xmcs le5 derniers Camisards.

kgli lise depuis son Ctablissemenl definitif en I-hnce a\ ait constamment

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.r OURNAT, D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 555 - #

travaille a detruire ce qu'elle nommait l'he'resie; quand les rois lui resis- taient, nous savons comment elle operait pour s'en defaire, nous connais- sons comment finirent Henri III et Henri IV.

Des que Louis XIV eu1 atteint 1'&e de raison, des qu'il fut en etal de comprendre et de raisoniier. l'figlise s'efi'orca de lui inculquer les bons principes, c'est-a-dire l'emlirtctiom totole de 2'lzc'rc'si~; il ne fallut pas moins de Lrcntc-cinq ans i i l'entourage du roi pour ohtcnir de lui la revocation de l'edit de Nantes. Des l G O , le clerge adressait au roi alors iigb de 13 ans, les conscils que voici :

Nous ne demandons pas, Sire, $Votre Majeste, qu'elle l~annisse ic pr4seol de son royaume celte malheureuse libcrte de conscience, qui clCtruit In veritiible liberte dcs enfants de Dieu, parce que nous ne jugeons pas que l'elkcutioii en soi1 facile ; mais nous soulinitons au moins que si ~ o l r c autorite ric peut tout d'un coup etouffer ce mal, ellc le rende languissant e t le rasse perir peu peu. 1)

S'est-ce pas une superbe trouvaille que cetle hypocrisie jesuitique : plus de guerre o u ~ e r t e , c'est trop daogereuv,iiiais la guerre sourde, cn dessous, hypocrile, alin de ruiner le protestantisme sans qu'il s'en apercoi~e pour ainsi dire. Voici comment on travaille daris ce but. - Le clerge de France se rkunissait tous les cinq ans en assemblee generale et ii chacune de ces reuilions, il reclamait charitablement de nouvelles mesures contre la liberte de conscience, voulant & tout priv obtenir la suppression du protestantisme. Di.r ans aprhs avoir cleinande de rendre languissante la liberte de coiiscieiice et de la faire perir peu & peu, l'assemblee de le60 demandait au roi par la voix de l'eveque de Lavaur de supprimer les huguenots, en renversant l e w s chaires de peslilence et leur synagogue de Satan.

L'ann6e pri~cedente on avait renbcrse quelques-unes de ces chaires de pc.;tilence, mais bienlot on allait demolir lcs temples eux-m6mes : ces synagogues de Satan. Cotte demolitioil nc inarcliait pas assez rapidement au gre de nos doux evfiqucs, varaft-il, puisque le fougueux evOqiie de Valencc, de Cocnitc.lc Freppel d'alors, Ycrivait le 30 octo1)re lri83 au duc de Noailles, gouverneur militaire dc ln province, une lettre dans laquelle nous devons releriir ce passage tout u fjit catliolique sinon cliretien :

N Se vous demande la ilemolitioii du temple de ln 13astie-de-Crussa1 dc Li part de Dieu, pour le bien d u scrlice du roi, polir l'irit6r81 (le ln jwticr.. ... Le peuple (le la Bastie n cle le premier rebelle aux edits du roi c t inon cliochsc ayant sans rloutr: hl6 plus ciiminel, se trouve le moins puni,n'ay:inL bu que la destruction de dcux lemples dans l'espacc de douze lieues, au lie11 que celui de Viviers en n vu toinlm sept en trois lieues de pays. Scralt-il

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556 R E V U E SPIRITE

pos<ible, Monsieur, que ces raison- ne ious parniasent pas 1)onilci cl quc vous puissiez mc refuser ce di~ikrnc teinplc, qui depend uniquement clc votre volonte (1) ! >P

On n'est pas plus charitable ni meilleur cnvers son proclinin que ce douy G\Sqiic Cosnac. Neuf tcinples nc lui sufliscnt pas dans une petite region, i l lui h u l <on clixibme et M. lo Gouberneiir ne saurait le rcfuier, pui-qu'oii ILI^ tlemaiidc de la part de Dieu et pour le bien du service du wi.

Dans I',xnnee 1683, nous trouvons notrc tcrriblc Cosnac, qui a p r h a ~ o i r ol)tcnu la clernolition dc tous les tcinplcs prbsidc l ' a sseml~l~e du clergh cl .;e fhlicik cles resullats de In harangue qu'il avait faite au roi, oii il dit : (( .Te crois que je n'oubliai rien, peut-&tre meme que je contribuai un peu h l'aire a\ancer Ic dessein de faircrevoquer l'edit de Srintes et de ne soufi'rir que des cntholiqucs ( 2 ) . •â

Dans la infime assemblee de 1685, le clerge demande au roi : (( Qu? defenses soient faites h ceuv de la R. P. 11. (3) de faire exercice de leur religion tarit dans les terres que dans les domaines du roi >P; c'etait demander purement et simplement la revocation de l'edit de Nantes, car cette epoque, en France, toute terre et domaine etaient au Roy.

Cosnac fut bientot nomme archeveque d'hiu, et l'assemblee qu'il a ~ a i t presidee avait obtenu la revocation du celebre edit qu'Henri IY aiait declare irrei ocable.

Or, h ce moment de notre histoire, les protestants etaient tous fort riches parce que ne pouvant occuper des emplois ils travaillaient tlans Ic commerce, dans l'industrie, dans ln finance.

Ajoutons que depuis la prisc de la Rochelle, ils ne voulaient plus jouer de role politique ; ils avaient nettement refuse de prendre part au\ morne- mcrits de la Fronde ce qui avait fait dire & Mazarin : < Le petit troupeaii broute de In mauvaise herbe, mais enfin, il ne s'ecarte pas. ))

Tant que vecut Colberl, Louis S IV n'avait pas songe h inquikter les prote+- lants ; il (lisait mCme dans sa declaration de mai l(j32 : (( Nos sujcts dc 1:i 1k. P. 11. nous ont d o m 6 des preuies certaines de leur afiection ct dc lciii iidelit6, dont nous demeurons tres satisf&l. Nous voulons donc qu'il- soicnl maintenus et gardcs cn pleinc et entibrc jouissance de l'edit tlc Nantes, Cdils, dkAi~rntions, nrrc?ti.s et rt;glcmcnts, articles et I)re\r1t-

(1) Hulletin du protestantisme francais, ann5e 1833, p. 168.

( 2 ) Cosnw, m h o i r e s , torrle 11, p. 115.

(3) Ce (lui veut dire de la rel igion pretendue r i f o r m i e , on n'osait alors Ccriie en toutes lettres cette chose monstrueuse.

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J O U R N A L D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 557 -

eupedies en leur f:weur, registres Ss-parlements. notammen t en I'e~ercice public de ladile religion, en tous lieu1 et oii il avait etC accort16 par iceux iionoliitanl loutes lcltres et arri;ts, tant de notre bon conseil quc des cour. souveraines ct aulrcs j ~igements ; au contraire, 1 oiilanl que contre\ enanls :L nos edits soient punis et chhti13 comme perturbateurs du rcpos public. ,>

Voilh de lit tolerance, voilh dc In veritable charit6 chretienne qui ten~oignc en f i i~cur du roi envcrs le!: religionnaires, envcrs wu\: qui, cii sornriic. lai~aicrit la prosphite cl In \eritalde richesse du pays; et cependant tlc nombrcus pcrsonnagas essayent de nuire aux protestiiilts dans l'esprit tlii roi ; mais taiit que cclui-ci cil sous la honnc influence dc son ministre, tant qu'il goiite et cp'il ;ipprCcir, comme il convicnl ses sages conseils et se< jutlicie~n aiis, le roi ne songe pas ii pcrs6cuter les meilleurs de scs sujels. Colbert mort, les cho'ses vont changer, car de nouveaux persorinages qui n'avaienl rien os6 du vivant du controleur g6nPral vont intervenir.

Cette situation est fort bien etablie par G. Touchard-Lafosse (1) : (( Le 1'. de la Chaise, dil-il, et Mme de Maintenon, n'osaienl opposer leurs precheries bigotes et specieuses 6 la raison puissante, a la logique forte de preuves, dont le controleur general appuyait ses avis; si Bossuet et Fenelon euu-memes employaient leur eloquence d desservir ceux qu'ils appelaient huguenots, Colbert leur disait : (( Messieurs, ceci appartient a votre conscience de Sorbonne, il en est une autre en vous, laissez-la parler, Y O U P

dire^ tout autre chose. n Mais l'homme qui ne conseillait jamais rien a son maitre que sous l'inspi-

ration (le la \raie sagesse &tant morl, tous les organes de l'intolerance religieuse bonrdonnhrent a la fois et sans cesse aux oreilles du roi et le fougueux Lou\ois brisa le frcin que Colbert avait niis au fanalismc royal.

Aussi ~oyons-nous bienlbt la clemolilion des temples proteslants qui ne se trou~aieiit pas dans les ternies de l'edit de Nantes. Aussi voyons-nouq cnIoycr aux proteslants cles missionnaires bottes, c'est-Mire dcs dragons pour lcq convertir et c~ terminer ccuv qui ne se convertiraient poinl. - El dans loutes les egliscs, dii I-iniit d r lcur chi~irck, les prSdicatcurs firent 1'Slogc (le ccs blases rni~slQnnrrrres; aiisii la province utnit-cllc loiile tcrroi.i+c.

Lcs convcrlisscurs coini~ietliiiciit [les actions alrocci, re\oltiirilc+. comruc nous l'ilpprenrient Ic, ~ ~ z i n t o i r e s dc 1'Cpoque ; ici l'on cncl-iainail p;~rini le. forqats (( dc- hommes dont l'rriiiqiie rrimc utait tlc ri'aroir pas coinpris cc qn'on c\igcnit d'eu\ : lh clc5 l'enirnes 6taicnt igrioiiiinieuiemcnl T,LSI& r t foiicttces pour a ~ o i r chant6 dcs hymnes cri frmyais ; plus loin (les pa.lcurs

(!) Chroniques de l'a<il-de-Bccuf, t. 8, 1). 406.

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568 HEVUE SPIRITE

mpiaient sur le gibet ou sur la roue une noble persherance dans la foi de Irur5 peres. Une solrlatesr~ixe furieuse t r a h i t a l'autel des vieillnrd~ l rcmblants ct les forcait & recevoir sons le sabre un dieu de paix ct de mis& ricorde. Dans In Saintonge, dans Ic Langucdoc, la persecution se montrait iiidustrieuse h creer des tourments : c'est lit surtout qu'on vit des h o m n m $4 des femmes pendus par les cheveux aux planchers de leur maison, ou JUS arhrcs dc leur jardin, d'nulres lardes d'Epinglcs, dechiquet6s avec des pincet tes rougies, enfles avec des soufflets; d'autres enfin, qu'on plongeait ,111 fond des puits suspendus par les pieds ou que de barbares executeurs poursuivaient dans les ])ois, comme des betes sauvages (1) )).

Si pour echapper & la torture les huguenots abjuraient, on Ics entourait rl'eqpions pour voir s'ils n'avaient pas de regrets; s'ils avaient le malheur d'en temoigner, ou les prenait comme relaps, on les jetait dans des cachots malsains ct si par hasard, ils expiraient avant d'avoir (lit : (( J e me reunirai M , leurs cadavres etaient jetes h la loirie, apres nvoir Ct6 trnines sur une claie.

Mais n'anticipons pas sur les evenements et disons que bien a ~ a n t la r.6\ ucation de l'Cdit, on avait moleste les protestants : ainsi des 1661, on rendit un arret infijme, voici comment en parle une bonne catholique 12) : a On crie, mais t o ~ ~ t bas contre un arret du conseil qui porte que dans le h t de pousser autant que possible les protestants h se convertir au catho- licisme, les garcons hgc's de 14 ans et les filles agees de 11 pourront abjurer -ans l'aveu de leurs parents. Le meme arret autorise les mineurs dejh ron\ertis it sc marier contre le consentement de leurs peres et meres. Je -uis bonne catholique mais cela me parait fort : on s'etait content6 jusqu'ici ilc proceder au\ conversions par l'adresse, In ruse, la subtiliti! ; les bons sili lit es surtout avaient fait de veritables chefc-d'muvre S'habilete seduc- lrice auprEs des cnfants. Il est impossiblc (le dire arec quel tact, qucllc l i i iwe de rrnnsition, ils faisaient passer ces jeiine.: neophytes, des caresses C I I ~ rncnncw, des honhoiis aii fouct ... [l eut fdlu je crois s'en tenir lit. 1)

011 ne s'en tint pas Ih, Colbert mort, le roi vieilli ct gravemcnl m;ilatle iwioutait l a mnrl. Peiitlant iinc malntlic dont une opfiration Ic giiCrit rndi- r,ilcrnenl, lc roi btait inquiet, il avait des insomnies, son intellijiencc s'blait iR:iihlic, siii.toiit sn volonle de fer : ln peur tlc la mort et de l'enfer le dCcida ,I faim pi'iiilcncc. Jladnmc (le Maintenon I'ii~nit del~arrasse de madamc d e Montespan, In mort, tl'.\iine d'.\utriche et de Colbcrt. Etnnt librc enfin, livri. nu\ wuls conseils dcs jbsuites et dc ln Mainlcnon, il voulut eltirper 1'1iCrCsic

( 1 ) Chro~iiques de l'a-il-t~e-Bcruf, t. 1, p. 407.

(2) Ibidem, t. 1, p. 60.

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.JOUIINAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 559 - de son royaume, afin de gii:.ncr le ciel. l'out le haut clerge l'avait trop bien prepare depuis longtemps ce grand actc, niissi le roi se fit-il l'instrument de Dicu : il dcvait assassiner les her6tiqueq pour gagner le paradis. Flechier dans l'oraison funEbre de Letellirr, ne confonrlait-il pas dans le mi;me eloge .lehovnh cl son collnboraLcur Iloui\ ? Ne disait-il pas daus lin piissacc de cette oraison : 11 Quelle main etait plus propre & achever I'ceu\rc (ln princc ou pliltot l ' eu \ re (le Dieii en scellant la r6vocation dc ce famcua Bdit O .

Flhchier n'ktnit pas se111 h flnttcr ainsi le roi. M. de Chambonas,evoqutll de Lotlbvc. n'6crimil-il FA.; le 29 jiiillct 1684 ni1 duc de Uoailles : t, Il n'y a ~ u ' ; L laisser fc1irc ail roi qui est conduit par l'esprit (le Dieu, et avec un pcii rlc ternpj noui aurons !a consolation de ne voir qu'un autel dans 1'ktat. ,)

Eiilin Ic cleiagC: cl les j h i i t e s obtinrent la rCvocation de 1'Cdit de Nantes; elle p u u t le 22 oclobrc 1685, lc roi 6tant h Fontainebleau. Les ministres (-III cultc rkforn~i, qui ne veulent pas se convertir ont quinze jour.; poiir quitter le royaume. l'oui; partent suivis d'un nombreux cortEgc de fideles qui les suit et bien qiie Lon\ ois e u l heri& de mousquets et dc niousquetons les frontikres et les ports, avec ce tlepart disparaissaient le commercc et l'in- clustrie de la France ; ils vont enrichir l'Angleterre,la Hollande, l'Allemagne, la S u i s e , n?ais si ces pays profitent du s a ~ o i r dc nos industriels, la France s1appau\ rit de plus en plus, Le roi etait aveugle, il etait qourd. il nc voulait rien voir. rien entendre, ou du moins il n'enterdait que le vieux Letellier qui applaudissait aux dragonnades commandees par son fils ; en voyant si- gner l'edit de re\ocation a Fontainebleau, il s'ecria: (( Nunc demittis servum tuurn, Domine, quia viclcrunt oculi inei, salutarem tzcum. n

Dicu c\nuqn-t-il cc ~ c e u ? Ce qu'il y a de certain c'est c[uc le jesuite mon- rut neuf jour.; apres la revocation de 1'6clit,, 1c 31 mars 1688.

lJl6chier fit 1'Cloge de Lctellicr, mais per.;onnc n'y crut, pas meme l'ora- leai', on connni.wit trop lc ?)onhomme: lc fait suivant le prouver'?. Un jour, M. tlr (;r<immont \ oymt sortir Ir! cliancelivr (111 cdhinet (lu roi cl'iin air clegag6 et joj cil\, dit h qiicl(jii'iiii : (. 11 inc, scmble voir une fouine qui vient d'@or- ger une tl(~mi-dou/iniiic tlc p i p x i s (Inn< un colombier ct qui sort cii se poiir- 16c11nriL I t ~ h hnrhcs. D Ciblail bitm I'liommc peint sur 1c vif.

Qui sait, si cc joiir-lit, il no tcnnil pas d'obtenir l'acte tlc r8vocation rp'il avait sollicitfi

Cct nctc fut Ic siijct (le- pluq aini.rcs c3ritiqiies ct Ic papc htioccnt XI lui-ii1Pn1c Ic tli.sapproii\ (1, conimc u n acte tout ?L fait impolztiyue. II n'klnit pas t l i i rc-Lc wdciriciit bliini6 ii l'ctranger, mais en France h Li. Cour, cn prescncc nienie (ILI roi; ~ o i c i cc que dit un contcmpornin :

11 y ,I troi. jours nu levcr ((lu roi,, lc comte d'Aviiuu disait a Sn MajcstC,

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>f i<) R E V U E SPIRITE

qn'iine foulc (le negoci,iiit- allaient, en sortant (le France, emposlcr trois uii

quatre millions. - Mon royaume se pnrge, repondit Louis. - l! se pcut, repliqua le gentilhomme, illais un Lcl purgatif le rentli ,~

d ique (1). )) 11 detint cl1 effet etique quelquci: niinCc~ plus tard nolre dm pays, n p r b

lcs Solics de Vercaillcs, dr! Marly e l de Maintenon, aprbs les guerre!: et le\ riiincs pnrlout accumiilees. - Lc comte d'hlniiu n'niait etC que trop lion prophbte !

Par son Cdit de revocation, Louis XTV acheva la riiinc dc la France, c~ir Ic.; protestant.; qui fnisnicnt du nCgoce ct tlc l'industrie Ctaient intlisponsa- hlrs h sn prosperite. Riche comme wapro ies tnn t , etai1 le proverbe d'alors qui rcmplaqnit richc

comme un Cresus ou comme un Nabab de nos jours. Et l'argenterie et la vaisselle d'or roynlc fondue a ln Vonnaic, n'elaietil

qu'un grain de sable pour combler l'abime des misEres qui s6vi.isaient de tolite part.

Donnerons-nous le recit des scunes qui suivirent la revocation de l'edit dc Santes? Non ; nous n'en dirons que quelques mots. Nous aions vu dans lc precedent chapitre les agissements des Camisarfls; les dragons agirent d'utir maniere eiicore plus cruelle.

Les premieres dragonnades remontent a 1683, c'est-%-dire precedent dc deux ans l'acte de revocation ; l'intendant du Languedoc, Lamoignon de 13;~- \ille, riinlise de cruaute a w c le marechal de Noailles, gouverneur de la pro- vince.

Puis les sanguinaires prescriptions de Louvois et la i'crocite des soldai\ nc font qu'entasser crimes sur crimes.

Toici, (III reste, un erlinntillon du style dc Loucois nu sujet dc.; qu'il coinmnntlc: (( Le roi, ecrit-il il BcauprO ( 2 ) , a & L i ' inforn-ib (Ir 1'ol)injbt wtiL tlcs gens dc la It. P. R de In ville dc Dieppc pour la sonmission tlciqucls, i l n'y n pas tlc plils silr moyen quc d'y l;iirc ieriir hcauc.oiip de ca\nlerie cl tlc I J Liirc viirr clic,: eu\ fort lice~zciez~se,lzcl?t. Loliiinc cc5 gciis-lit, (es i.eulv du ~-o?jnu?ize (31, qiii sc qonl di~tinguds a nr? pas vouloir se soiimcitrc il cc qii(' 1~ roi dhsirc d'cil\, \O115 ne devc,: garder ~ [ L G C U W ? I , ( ~ F Z C Y ~ pi v~~~~ on/ CI('

pescrz t e s ( 4 ) ct ) O U < 11c sauriez rendre trop rutle c l trop oii6rcusc Id _- (1) Chroniques d e l ' ~ i l d e B m f , tome 1 , p. 409.

(2) Louvois a. Beaupre, norem1~i.e 1685. (3) Ceci est un mensonge inipudeut. (4) Ici, il ordonnait de violer les ordonnances meiiies.

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subsistancc des troupes chez eux ; c'est-a-dire que vous devez aug- menter lc logement autant que vous croirez pouvoir le faire sans decharger de logement les rcligionnaires de Rouen, et qu'au lieu dc vingt snus par place et de In nourriture, vous pouvez en laiisser lirer dis fois aularzt, et per- mettre aux cavaliers Ic desordre 11Cc~si;iiir~ chez ces gens-lii pour Ics tirer de l'etkt oii ils son1 ... >,

On n'avait pas 1)esoiil dc permettre 3~11 cavaliers clc faire du dkordrc ; ils savaient fort bicn nbuscr dc leur situation, d'une manierc odieuse, impic. Et tous les mbmcs desortlreq s'accomplissaicrit par toulc laPrance, au nord, au midi et au centre.

Nous n'essaierons PRS de dhcrire les monslrucuscs s c h e s qui se passaienl ; non seulement elles souleveraient de degout le lccteur, mais encore il y faudrait consacrer un gros volume; nous nous bornerons donc a fournir ici un seul exemple; nous l'empruntons aux Memoires d'une famille victime de ces 1;iches attentats (1) : (( Les habitants de Saint-Fortunat avaient cachodans un precipice, derribre les rochers de Martellac, les femmes, les enfants et les vieillards, quand ils vinrent les chercher, apres le depart des dragons, ils trouverent toutes les femmes depouillees et la plupart dans un etat horrible. IJn p8re vit le cadavre de sa fille q1x les dragons avaient percee de six balles. Un fils retrouva son vieux pere sans bras, les dragons les lui avaient coupes li coups de sabre ; un mari demandant ses enfants el sa femme qu'il avait laissCe dans les douleurs de l'enfantement, ne revit qu'un cadavre defigure, aupres duquel pleuraient deux pauvres innocents mutilos, a l'un Ic sabre avait emporte In moitie du visage, a l'autre la main. B

Parmi tous ces odieux forfaits, aucun ne surpassc peul-btrc celui que commirent les dragons chez un vherable pasteur d'Oran@ (Vaucluse) qui, perclus de douleurs, etait clou6 dans son l i l ; voici comment il raconlc lui- rubme le fait (2) : •á Toutes les troupes furent miscc sur les bras dc ccux de 18 religion, et ce logement ne f i ~ l pas plutot fait qii'on nuit millcgemisscmenls par la. ville, le peuplc courant par lcs rues, le visage tout couvert de larrneb. La I'cmmc criait au secour5 pour tlclivrer son mari, qu'on rouait tic coups, cluc 1'011 pcndnit a la chcrnirihc, qu'on allachail au pied d u lil, ou qu'on inc- 11qnil dc tucr, lc poignard h ln mairi. Lc mari irnplor,iil la mOii~c nssislancc pour secourir sa Semlne qu'orL avait hi1 a\ortcr par dcs irwiaccs, par dcs coups ct par millc rriauunis lraitciricrits. Lcc crifmts ci'iiliciil : Micjhricorrlc!

( 1 ) Metnoirc de lu famille P o r i d 1). 4 0 6 - h l ! , c t 6gdeiitent MARY LAPON, Ifistoire dit midi dc In France, t. I V . , p. 240.

(2j Larmes de I'ineton de Chumbril~t, 11. 118. 36

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~I,~'II'J3RlAlJlSAr~IOB D 'US ISSPKIrl' (Extrait (le la Sf inge . j

Chcr Monsieur Leymarie : Les manifcstntions de l'invisible, loin tlc sc ralentir, vont sc ii~iilliplitint .ans c e w . Celte pcrsistantc ph6nom611;iliti.. parlout repanduc, atteste lc nornl,i~tl croiixtnl des rapports conscient5 ciitrc lcs deus mondes. la \ i e puiswnte d u Spiritisme moclcrne. Dcvenu adulte, celui-ci rejette loin de lui, les jeux et les fantaisies, sombres et tragiquci parfois, qui ont dramatise sa jeunesse tant dc fois seculaire : - pacte<, talismans, philtres, operations plus ou moiris magiqueq, - et se fait tout h tous, au point de defier toute negation.

C'est h ce titre que tout fait skrieuv qui cclnire u n point de l'au-del& el [le la transition de notre 6taL present a celui d'esprit, meritc d'0tre Ctiidic et vulgarise.

Ainsi cn est-il du r6cent phCnomc5nc clc mat6rinlisntion rrlntfi dm.: Itr

~Cf inge (1) di1 mois dc mai clcrilier, p u un spirite auisi (lfi701iF (lil'fi~ldirk. l'honoraulc i n g h i e u r l'tiltt~i.i, dc Naplcs, qui a Liicn voulu eii iiiiioriser li i

t r i i d i ~ t i ~ r i . 1~:lle scrn suivic dc cp~clqaos ol~srrcalioris sur la separalioii tlc l'rspril cl di1 coiys ; mi rilibrric Lcrilpi, qiiclqiici-uns tlcs p r o h l h m qui s'y r;lllilclicnt, - il l'i~lucitlatioii tlcsqucli nous yoirimcs si dircctrrncnf iiitbees- 565, - ~ P I ' O I I L 11os1'~s tl(> I I U I I \ W I I il 1111 l)oiiil d~ \ut> ~ w s i t i f ' (:t t0111 pi'ixliqu~.

*\grCc/i, je \oiis pric, rhcr Moiiiicnr 1,cy i i i i ~ i ir, I'c\prcssion (Ir: in r i iiicil- Iciirs sciitimenls.

Coirintniidnii l Duvrr,aor, ( rn relrazle).

(( IJc liciiLciiiiii1 t lp vai;sonn C,ks,ir PotlesLi, 1)icii cuniiii tic iluus loiis, s ' v 4

(1) l l c w e le liiopagande sihii ite, via Modena, 97, .i Roriie.

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564 REVUE SPIRITE

endormi sur le lit ; l'autre, librc qui, comme un forcene, un fou, allait et 1 enait par la chambre; surprii, tout en ne se confondant pas avec le corps qui gisait 1h sur le lit, de s'y trouver lic eIroitenient par un courant tres dense de fluide, invisible h vos yeux, visible et presque materiel pour moi clans cet t!tat. Je m'eloignais, frappe de stupeur et d'epouvante. de ce corps sans mouvement; et, dans mes efforls pour m'en eloigner, ce cordon flui- dique s'etendait, me donnait (lu champ pour fuir et m'&carter de ma de- pouille mortelle. Puis, quelques iri?tanls apri:s. l'epais fluide se conderisail encore, se rrtccourcissait, C L m'obligeait h m'en rapprocher. Desespere, j'appelais Hector (son marin), et les aulres personnes de la maison, pensanl cp"llcs courraient h mon aide, et me dhlivreraient de cette odieuse attache; pas de reponse, ils ne me prbtaicnt nulle attention. Puis j'ai vu: oh, je fremis !... Je fremis rien que d'y penser! J'ai vu soulever, vetir et donner une meilleure attitude a cc corps, - ce corps dont j'etais, moi, l'individua- lile : j'en avais conscience. La colkre m'est montee : j'ai voulu me jeter sur ce cadavre qui me volait a moi-nibnre, lacerer ce lien odieux qui me tenait si invinciblement attache. Vains efforts. je harichissais l'espace sans rien toncher! Ah! quel desespoir j'eprouvui eii ce moment ! ... Puis, la volonte de Dieu aidant, je me repris il songer au passe, a ma courlc maladie; je me ressouvins de toi, de mes amis, de nos seances spirites, des rrianifestalions de John ( l ' e q m t guide clu medium Eusapia; (11, je me rememorai les libres lus, et fut ainsi amene a reflechir a l'identite de ma situation avec celles que presentaient nos seances, et mes lectures spirites. - Serais-je donc mort, me demandai-je ?... Au bout de quelques instants, je vis m'apparaitre plu- sieurs esprits qui me souriaient, me faisaient fete. A leur visage je reconnus beaucoup de parents et d'amis que j'avais eus sur la terre. Je vis ma m h e , Tomasini, le bon Edouard, el tous me donnbrent 5 cnteiidre que je ne fai- sais plus partie des elrcs incarnes; ils mc dirent que depuis quelques ins- tants, je vcnais d'i;tre rlt!sincarn& par la morl et qu'il m'olait indispensable d'entrer dans l'alal dc trouble pour iloriner [tu pcrisprit le tcinps de se dclacher cntit!remenl du catlavrc, afi il de rendre possihlc ma renaissance tlaiis le monde des Esprils. Aprbs les c\liortatioris dc ces bons I3sprits1 mci ami.; ol parents, jc perdis corisciencc, cl tornl~ai clans un trouble coinplcl don1 jc suis borti ri11 1)oill dc cjunraiitc-Iiuit heures. Se suis faUgut!, cl nc puis, cc soir, en dire plus; mais je ceux,.. . jc ~ ' c u x , cn clpiation ilc mes lorls, Cire votre coop0r;~lciir en propagande spii5tc.

Je nie prelcrni ii loulrs I(ls c\pericnces soit irilclli~cnlcs, ioil pliysiqiios

(1). Madame Eusapia Paladino, le medium de.: s h c e s nusquelles le l j r Loml)i.o~o vient d'assister, et dont i l a atteste 1% parfaite h•ânnC.t~tb. [ N o t e (lu trnditcleur.)

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que Ion\ \ .oiidr~/; tcnler. l'ai4 coiiriailrc h I)illa//ii, ii Cavalli, ;i tou4 les autres ma volont6, e t continuez toujoiirs il aimrr, comme tlrvnnt, votre Cc'sar Podesti. - Cet chprit promit ensuilc q ~ ( ~ , le 1S riiar\ an soir, il se mati'i3inliserail

B ln s h n c c (lu mercredi que tiriil, rhnqiir vinaincl, le groupc .;piritc i+ i i i i i

maison l'alnzzi. (Nous ne p a r l ~ r o n s pny de lla pwiriiiw pu ti" clr Zn s e n ~ ~ c e ) .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . S . . .

i\ dix heiires, assisti~ieni il la sc~oiidc partie : M I . I'ing8iii~iir 12. (;ib4iil\, I C S proi iw~.l i r \ Iloinana/r/ri e t Maggi, Cl1arlcs Orsini c l Palnui .

T,e comlc r t In coniteise Pircolomini et M. Freuii. \enaient (le SC rctircr. Lcs Esprils dc Mnthilclc et d'IISleiic, -de leur v i~nr i l femme et hellc-

s n u r dc M. Crrauc, - CP manif'estfircnt d'abord. Pendant que loute l'altcnt,ion etait concentree sui? 1rs cfretq produits par c ~ s tlcix\ charmants lhpritq, une roi \ bien nette, hien distincte se fit entendre l'improviste. Elle partait (l'un point situe R 50 centimetres au-dessuq du giiiiritlon autour duquel nous etions asiis. Le metliixm, Mmr Eiisapia, pnrfnittmrnt ev~il lb , siiirait atten- tivement, comme nouq tous, les ph6nomene.: en cours. On e i ~ t dit d'une personne parlant k ~ o i x hnsse, ce qui n'emp6chait pas qu'elle fiit entendue de chacun, et qu'on put la percevoir dans toiitw IPS parties de la pilice.

Elle disait : •á Prie: Dieu pour moi! ))

M. Grnus, I'nttri1)iianl a l'un cles Esprits qui l'iiit6ressaientl demanda : - Est-ce pour Mathilde qu'il faut prier:) - Non. - Alors il faut prier pour Helene ? - K o n , +pondit-on encore.

,le ne me rappelle plus bien qui, ;L ce momenl de surprise et d'anuiot8, - je crois cependant que c'est moi, - s'ecria : Serait-ce Podestz? - Oui, ozci, dit ln. voiu. Alors tous nous a\oiis affirme que nouq pi'icrions volontiers poiir llii ; el l'Esprit a rbpondu : (( Merci, rnerrl', f w w s ! ,)

P I I ~ S j'entamai a\cc l'E.;prit uii coiiit dialogue pendant toutc la diirvc d q r i c l il lint sa main, parf'ixiteinrnt matbrialis6c et tiixlc, sur loi. mienne, 6fentliic sur le gu6i'itlon oh e lk faisait parlie de In chaine.

Voici celtc convc~r~atiori : Mo?. - Jc tc. suis hicn reconnaissant, rlicr C(";;lr, (1'i:lr~ V I ~ I I L I rl t 1 ~ l'ctrr

souvenu (le moi. - hlillc remcrcicmcnl~, ami, polir ton hon acciicil. -- Cesar, comment tr Lroii\ ch-la? - Je n r sol~flre pas. - 'hi ne sniirnis croire In cloiil~iir qiir m'a fait kpi'ou\er la noin elle (le

ta prrte.

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(lirai bien tlcs choses. .Je te parlerai heauconp (lu montlc des esprits. 11 iiv

faut pas crnirc qu il soi1 tout different du xi~tre. C est la memc chose, je \ ou i l',iSfirme, JL ccla pres qnc toiit cc qui sur ln terre csi riiatibrc compacte, s r trouvc fluirliqiie cl-icz nous. .l'pi1 n i et6 6tonn6, ziirpri.; titi pins haut poinl: ici l'on I'ait lniil cc que vous iiiitec: von.;-mkmes, toiit ce que cous f e r e ~ plns tard tlc concert avec nous : on mange, on dort, on tr,ivaillc, on i'ainusc, nl~iolumrnt conrinc vous, sniif (pic tout es1 fluidique, - poilr vous, hicn oiilcnd~i, - inais, pour nous, compact cl tniigihlc. Nous en reparlerons. .Je \icni; dc fiiirc lin grnntl clTort pnirr vorrs fliw toul cela; jc n'en piiii; pliis cl koiis quillc. - Adieu. - CCsar T'otlcsti.)

Nnplcs, 21 mars 1X!)1. Ceritfi4 conforme nu p o c i ' ~ 7 ~ I m l . Si*qne : Ingelziew PAT,ALLI.

TATONNEME3TS SPIRITES Voici bientfit vingt-cinq ans que j'ai fait mes prrmiere. eupi:riencrs en

spiritisme. Ces c\pericnces, ~ i n g t fois nbnndorinc'es et vingt Sois reprise<, \ans suite et saris methode,n'ont ete que des Lhtonnements. Sans guide,snns l'aide d'un niedium, j'ai cherch6 et, si j'y ai mis du temps, je suis d'nutarit plus satisfait de cc que j'ai trouvb. Je n'ai cru personne w r parole et n'ni 610 victime d'aucune l'lrrnisterie.

Aujourd'hiii, je crois, je sais quc le spirilisme n'cil piis un xain mot, mais iinc vbrite aussi consolante que grande.

C'eti~it h Montgomery (fitat de l'Alabama) ; j'avais pour voisin un Francais, M. P..., nkgociniit en produits coloninuu. Nos deiiu familles S C i i e r ~ n t bicnt0t, comme il arrike cntre compatriotes il l'etranger, et nous passioni prcsclue toutes nos soirdcs ensemble. Un soir on ~ i n t h parler de spiritisme. Nous n'y connaissions rien ni les lins ni les aulres. Ailciin de nous n'avail 111 Ir< livres ilc Kardec. Nous savions, par oui djre, comment proceder el iinus c o n ~ i n m ~ s d'essayer. Nous ~i'i~vions auriin but arri;ti:; la curiositr seulc noiis giiitlait.

Sous noiis ,icsimes iiutour tl'iine prtitc table en sapin, de forme carrkc, 1 ) . ., sn rcmmc, Iciir fils Qc' de 15 nni, rnn frnime cl moi. Ilicntol la lizhli. rnn3rrienqn de sc monvoir, cile rcciilait, atanynit, se ioiiicvait silr (leu\ picds, piiii; sur iin seul, pi~otnil , se l)nlnii~ait, rctomhail et I'rappnit le p;~rcjuet il cSoups redou1)lc's. Rnfin, (121; wttr primifirc .;fiance, noiii obtinmcs les inniii- Icitntion.; d'une force inwnniie, occulte mai:, iiid4nial)le. Force intelligeiite car, au moyen d'un code dc sign;iu\ convenu, nous ne tardhnics pas a soii- tf'liir, a\PC 1rs invisillirs, des c'nnversntions parfois tr& int6ressilnLcs. Noui

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JOURNAL D'ETUDES PSYCIIOLOGIQUES 569 --- ~ ~ o u < troii\hmci, Mme 1' ... et moi, douCc de iacultt~s medianimiqueq; elle apportait surtout la force, je dirigeiiis le travail.

Je passe les dbtails de nos prcmic'rcs seances; noilrcauK pour nous h cette i:poquc, Icq phenomknes obtenus elaient e1Cmentaires. Tous les spirites en ont Y U autant. Tl en est quelques-uns cependant qui ne sont pas s aw intb- rht. .lc les rctroiive dans mes notes.

L'ESPRIT CAISSIER. - P... ilcmantlait saris ccssc dcs preuves et s r prdoc- cupait surtout d'interc?ts materiels. Nous avions des discussions frequentes h ce sujet: je tennis plutot h etudier la philosophie de cettc rSvelalion etrange dont le but me semblait devoir btre plus Blevi:. Un soir, P . .. ami\ c radieux : (( J'ni troiivk une bonne Cpreuvc, dit-il; j'ai apporte mon tiroir [L recettrs et jc? vais lcur demander dc fnirc ma caisse. ,Tc n'y ai pas touchi:. ))

- Je voulais m'y opposer; la table se mit a trbpigner, signe qu'clle voulait ctre interrogoe. - Acceptez-voiis la proposition de M. P...? - Oui! oui! oui! - TTeuillez compter alors. - Un certain nombre de coups furent frap- pes. P... compta son argect. Le nombre de dollars indique y etait bien. Des lors il insista pour que cette operation se renouve1;lt B chaque seance. Notre comptable invisible ne s'y refusa jamais; jamais il ne se trompa, autant de dollars autant de coups ; pour indiquer une fraction de dollar le pied de la tnhle restait leve un instant, puis retombait mollement au lieu de frapper un coup vigoureux.

Un incident des plus singuliers marqua un soir cette epreuve trop souvent repetee. P... verifiait le total indiquti: : ah! cettc fois je les prends en faute, s'ecria-t-il, le compte n'y est pas. - Comme une rkponse a cette exclama- tion, la table frappa trois coups d'une violence inouic. - Comment ! vous protendez ne pas vous etre trompe? mais il manque trois dollars. -- Non! - Peut-Otre est-il reste quelque argent dans l'autre tiroir, dit Mme P... On y alla voir. Une piuce de 50 centimes y avait etd oubli6e. - Il manque encorc 2 dollars 50, dit P... - Non! - Comment. nous aurait-on volC? - Non ! - s'est-on trompi: en rendant dc la monnaie? - Non! -- Aurions-nous paya cette somme et ouhlii: de l'inscrire" - Oui ! - P... et sa lCmmc se con wl- [Prent. Impossible, nouq n'avons rien paye aujourd'hui. - Si! ! !

I,e fils P..., qui n'avait pas pris part h la seance, arriva au milieu d u (jcl,at. - Georges, as-tu pris de I'argcnt danc la caissc? - Moi, papa? mais non, tu sais bien que je nc proncls jamais d'argent sans ta permission. - Mais il manque 3 dollars 3 ) ! - f?. dollars 50:' ne le souviens-tu pw, marnail, que ce matin, j'btais seul ail mapsiri , ln hlnncliisscuse redescendait, tu m';is crie d'en haut de lui payer 2 dollars 5O?

Confusion des P.. .; la tal)le tlanse de joie.

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370 I \ E V U E SPJHITE -

~ C C R I ~ I ' U R E INSPIRI F - Co~svr , J'ZT IOUS 1\11 DIC 11 I:\. - NOS ccirnniilnicntioiis devenaient de pliis en plus intbrcssantes. Des parents, tirs amis se Ciisnie~it rrcoilnailrr, 11x4s le m o d ~ dc cornmunication +tait l-iirn lent, hicri iricomplct. On rhponrlait (1 nos qucstioris, mais ces raponscs ri 'ktaicnt-clh pas l~ rcflet de nos propres pcnsfics '? I1n soir, rria main droilc f'iit iiliiir d'un treni- IilcmenL que jc ne plis mnitriscr. Cela rlurn hien un quart tl'liciirr. ALI\ seances su ivan t~s , cc trcrnhlcmcn t s r rrnonrcla :LI cc lin redoiiblcnicri 1 tl'inteiiiitC ; ma main s'agilnit violcmmcnl, froi Lait 1 , ~ lal)lr, SC r r t o ~ r n a i t et ln frappait avcc une force si grande que les doigts m'rri fnisaiciit n ~ i ~ l loiil Ic reste de In soirte. Enfin l'on me di1 d'&-rire. !,es prcmicrs essais furent il

peinc lisibles; au bout dc quelques jours j'ecriknis conr,inim~rit nvcc iinc r,ipidite que je n'ai jamais pu atteindre volontnireincnt.

Parmi les amis qui s 'd tni~nt Sait connaitre, lc r loct~ur Guinanrl, rnfidrciri homc~opalhe, spirite convaincu, mort prcsqiie dans mcs hras, quclqucs anries auparavant, etait le plus assidu. II Otait devenu Ir g,irdien (111 cercle et mon guide fidele. Ce fut lui qui me fit bcrire. Quc (le page< edifiantei, que de ssgcs conscils il a su faire traccr par ines doigts inhabiles ! J'ii; PLI Ic tort de ne pas conserver toutes ces communicatioris ; j'en t~i ter~i i ceprridnrit deux de celles que j'ai r e t rou~ecs . La premibre cst en reponse & une qucs- tion sur les comrnunic.ations mcnsongbres :

K Q~iand ~ o u s VOUS reunirez pour invorlirer les rqprils dans un hrit utilc, u moral, serieux, que vous ne clicrchcrez qu'h vous instruire dm.; ln ~ e r i t i . r( ou a aidcr votre prochain, vous ne sercz p i s trornpcis, c<ir de pnrs esprits IC seuls auront Ic droit de vous repondre. Ce n'est quc Li rrclicrclie de di+ (1 tractions futiles, la vaine curiositr qui nniene lcs mystifications tloiit ori CC se plaint. ))

La seconde nous fut donner s p o n t n n h ~ e n t quelque lcinps n p r h : CC Commrncez-vous h cornprcnrlre dans rpcl biit il nous csl pclrmii tlr

11 cornmuniqiicr avec. vous? Nous voiis soiili~gcons tl,ins \os 111;1ii\, noiii (( pouvonq allfigcr \os pcinr., rt \ous trouvcs clrs coiiso1:itioiii tliiiii iinlw (( commerce: mais cornmcnt pourrions-nous nous irniiliircr 11,111s 1w ;~lL~irqs (1 lcrrcstres, dans Ics qiicitioni tl'argrnt qiii foril ln pri~occup,ilion joiirii;r- u librc clrs hornmcs' Parfois nous pouvoiii iiiinoncrr lin 1;iiL qiii cst ;I nolrc l ( connnissnncc, donncr un conscil selon riolrc iipprc'cialion, tn;iii cr ri'cst (( p a ~ de notre ressort. '4oli.c vrnic iniision iic coricacrne (pic cr qni pciit N soiilngcr lcs maux tlr l'liiininnilc' et rcnclrc Icc hommes incillcilr+ cl p;ir

corisOquent plus heurru\. ( 1 Tc1 qui s'nttticlic a cc~llr \o ie peut y niarclicr l ~ c r c sntisfiirtinn, m,iis 1:1 plupurl ~ r i i l c n t (lrs t l~~moi~i l rnt ior i i pliyiiqurs, c11rrc.heiil h iioii.; l'iiirv

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II y a quatre ans, nous mens organise un pctit groupe francais, trois personnes s~ulement ; nous nous reunissons regulibrcment deux fois par semaine. Nos amis nous sont revenus, mais j'ai 6th iongtemps avant de pouvoir ecrire et encore nc le fhis-je que rarement. On n'a pas Pt& sans me reprocher mon ingrate faiblesse. L'esprit dc mon grand-pere me disait, il y a quelques mois : a Plusicurs fois on t'a donne unc invitation a croirc, 11

•á pratiquer, nous t'avons pour ainsi dire tendu ln main ... T i i avais bicn •á conimence, puis tu as nCg1ih.e et finalemcnl al)andonn8 ln pratiquc spiritr u avanl meme d'&trc arrive au point de comprenclrc. A caiise rlr cela, tes •á fncult6s n'ont pu etre developpees comme nous l'aurions voulu. Enlin, t u CC t'y es mis et t u pcrseveres. l 'u dois dejh en ressentir les bienfails. Mais, (C que d'annees perdues ! que de services tu aurais pu rendrc, ingrat ! N

PHBNOMENES DIVERS. - R ~ P O N S E S A DES LETTRES CACFIETI::ES. - CRIT TURF: DIRECTE SUR DES ARDOISES. - MAINS M A T E R I A L I S I ~ S .

Pendant longtemps notre petit groupe a du sc contenter des cominunica- tionq par coups frappes ou par l'ecriture inspiree : nous n'en suivions pas moins avec interet les phases si diverses de mediumnite qui se revelent chez les spirites americains. Deux fois, j'ai envoye de5 lettres cachetees et non adressees, a un medium du Massachusetts : j'ai recu des reponses cor- rectes, signees des initiales de l'esprit et accompagnees de la description tres exacte de mon correspondant invisible.

L'hiver dernier, M. Pierre O. Kecler, medium de Washington, vint dorincr des seances a Baltimore. J'allai le consulter. .T'avais prepare d'avance si\ petits carres de papier sur chacun desquels j'avais Bcrit quelques mots ti. l'adresse d'un ami invisible : (c Un tel n'avez-vous rien a me dire? •â ou quelque chose d'approchant. M. Keeler me dit J c prendre deux ardoise.; nelivcs, rie les essuyer avec une eponge humide et de les lier au moyen de mon nlouchoir apres avoir introduit entre elles un petit bout de crayon. Cela fait, il ecrivit sur une petite feuille de papier : u Georges, veuillez, jc vous prie, inviter lesesprits que hlonsieur demande a venir se cornmuniqucr. D

Tl jeta ce papier sur me5 petits carres, que j'avais places, roules le plus petit possilde, en u n tas sur la tablc. M. Kccler n'y toucha pas, non plus qii'ii mes ardoises, qu'il me dit c'le tenir appuyhs contre ma poitrinc.

Apres quelques moments d'attcntc, le grinccmenl (lu crayon sur I'ardoisc sc fit entendre. Quand je les deliai je trouvai les deux ardoiscs couvertci d'ecriture. Il y avail six reponses, signee^ en toute? lettre?. Une entre autres, de douze lignes, portait bien 1c cachet du ctylc de mon coi.rcspoiidaril el, chose remarquable, elle etait signee (( MM. M. I-Iamillon )), tandis quc j'avniq ticris simplement (( MM. Hamilton D, onlrliant de mrttiBe 1'M initial?

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J O U R N A L D ' ~ T U D E S PSYCHOLOGIQUES 57 3

de Mary, prenom de ma vieille amie. Ileu\ de ces reponses Ctaient eii francais, les quatre autres en anglais. Une Ctait ecrite au crayon bleu, deux ilil crayon rouge, bien que je n'eusse fourni a mes correspondants qu'un lixgment de crayon d'ardoise.

J'allais oublier une autre expdricnce du meme genre qui ne laisse aucun doute sur l'identile de l'esprit Cvoqud. Peu dc temps avant ma visite a M. Keclcr. lc fnmcinx Slade s'arreta quelques jours a Baltimore. J'allai le voir c't j'obtins cinq ou six cornmuriicntions peu importantes, signees d'initiale$. Uiic wule etait en reponse a ma demande. J e n'avais donne qu'un nom. Or, le lendemain, deux dames de notre cercle allbrent \air Slade. L'une. veuve inariec en secondes noces, avait de son premier mariage un tout jeune eiifmt que son second mari aimait beaucoup ; il n'en parlait que comme notre fils. L'enfant mourut : il y n de cela bien des annees. Or, M. Slade ayant invite cette dame h ecrire sur une ardoise le nom de la personne avec qui elle voulait communiquer, elle ecrivit le prdnom de son fils et sans y songer, le nom de son second mari. Slade tint un instant l'ardoise appuyke sous le rebord de la table, puis : •á C'est votre fils que vous demandez. Pour- quoi ne lui avez-vous pas donne son vrai nom ? - Comment ? je ne corri- prends pas ... - Vous avez ecrit votre nom de famille actuel. Ce n'est pas le sien puisqu'il est d'un premier lit. - Comment savez-vous cela '! demanda la dame, stupefaite et nc s'apercevant qu'alors cle son erreur involontaire. - C'est lui-meme qui me le dit.

L'incredule qui ne voit dans les phenomunes spirites qu'hallucination ou mystifiration serait hien aimahle s'il m'expliquait comment M. Slade oii son demon familier pouvait savoir une chose que la dame elle-mbme avait ou- blie momentanement.

Mais re\ciions ;2 M. liccler. Le soir il donnait une seance publique de ma- tbriitlisation partielle. Nous y nl1;imes. Dans l'angle d'une salle dont les mur5 plciiis ct Ic plancher soliilc purcnt etrc cxamiuks ii loisir, oii tendit une rorde sur Inquellc on fil glisser lcs anneaux d'un rideau de lustrine de mil- iiii~re u former une sorte de cabinet noir ouvert par le haut. Ces apprets SC

fircnt en vuc tic toul lc monde, la prcmiure rangec (le chaisci n'dtant a giiurc plus d'un metrc (lu rideau. Dms cc petit rhduil trinngulnirc M. Kecler plnc;n un petil guCritIon .tir Icqucl il posa ilne vieilic guitare, lin tambour de hasquc, et dcin petilc.; baguettes. 11 n'y nvnit giiure place Dour autrc chose. Avant de fermer Ic rideau, il invita lcs pcrsonncs prdsentc.; a s'as- surer qu'il n'y nvnit pcrwnnc clc r:ichi. dans ce petit coin et que l'ktoffe du ritlciiu i:liiil iiilnctc cl .;olitlc, qu'il nc s'y lrouvnit ni lentes ni trous. Ce qui f'ul \erifiC p :~r plusieurs incssieurs, citoyrns hien coiinus.

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JOtJII,Ui\L II'&TLTI)ES PSYCLIOLOGIQUES 575

Bllo I u z sertwit la .rmln et ecrivait ilri incssnge sur unc tablette, nos epaules srrraient de pupitre, ce qui nous permethil tlc b i ~ i i obser~er . J'ai serre unc dc ccs muin., ellc Cti~il fcrnie, tiOtle. coinnic ln mnhi d'un Ctrc vivant. [Tii

inc.rcdulc \oiiliit rclcnir lrop lunglcmps unc main qui l'avait iippclc : elle SC

f i o u r l z t e,?/vc Y C Y dotyls. IYiic dame, rfl'rayec, owit it peine appuycr sa tablctlc sur mon Cplulc. Jr l'ciicour,igcai: ln main prit le crayon et coinincnpa d'ib- crirc. Macliindcinciit, ri, sans soiigrr ii mal, jc Lournni la tOtc pour s u i ~ r c (lcs ycu\ ccllc op6r~tion. Ln main lbcha Ic rrnyoii. siiisit rlelicatrmcnt mon piiic~-no: r t Ic tendil i l I'aidc qui sr tcnnit i~ ci)tO dc la diln~c; clle rcpril Ic cr<~yon, aclio\;t son rncsiagc, cl reprenant le pince-iic:, tlisparril. IJn irisl,tiil nprbs jc scrilis rpdi luc cliuzc glisscr lc lorifi tlc mon froiit et mon pincr-iic: f i i l rcplack siir mon iicz.

TA% pcrwniici de ma socikte cl moi, nous suivions attenti\cmcnt le- dill'hreittes phascs dc ccs manil'cst;ttioii<. Nous pumes constater ln presencc dc quatrc nitlins bien tliff6rentcs : unc main forte et riide, main (le trnvnil- leur, unr aiilrc pliis lin(., ilne main clc lemme, d'un modele admirable, dont on kojait Ic l~ra-, jii.;qri'ii In saignc'c, ct une main d'enfant, de fillette. Ccltc main d'cnl;tnt SC posa ICgercnient siir mon c r h e et se plut,pendnnt quelquc- in\tcliit, ;L iric lisser lcz c h e ~ e u \ , comme ferait un enfant caressant. .Je II(:

poubais la loir, mes ;m i s me la clbpcignirent aprCs : une pelite main 1)ruiii: potelee, pou\ant appartenir une fillette de 12 a 14 ans. Je la reconnua. C'btnit pour moi unc preuve coricliiarite. J'avais prie le jeune et cher esprit de mc faire connaitre sa prbsence.

ljerrihrr riou-, daris un petit triangle obsci~r, il y acait bien du mou\c- riiciit. On nolis fr01,zil rnpidemcnt, on rions touclinit, on nous poussait. Cnc mairi pcsaiilc s'abattit plusieuri rois sur inoii epaule, une aulrc me tirail par ln mnnclic~ comme pour appeler mou ;itLenliori. Jc sentis un corps lQcr ~'iippiiycr <ur iiioii (los; 1,t senwtiori 61.iil hicri nette, quoicluc Ic tlosicr (11. rn,~. lui>^ sv LSOLIL;LL c~ili-c nolls. I k u \ pclilcs ninins s'nppuybri~nt sur inrs bpanlcs, piiis m'en toiirbrcnt IC rou.

Voih cc (lue j'ai \ i i cl scnti il 1111C SCXICC pu ld iqn~ (lonni'c lin ~n~ t l i u i i i ~)roi'cs.;ioiincl. Ciriqiii~iile pcrsonnrs l'ont \ i l commc rnni. [l 4 ak,iit l i ~ .le- lioi~iiiic~i rc~spcc~l,il~lrs, ~ o i i p ~ o i i i i i ~ r i ~ , qui ,~\i;iicril s i i i c i II$.; l)rc;p,li',ilil's, loiic*liis r.1 c\,tiiiiiii. Ics ol~jcl-, 10- iiiiir.;, Ir rit1c;lii. Tous b'cii ~ill~i.ciil c~oii\;tiiirii~ (111 il y < ~ \ ~ i t lh u ~ i c I ~ I Y Y ~ ~ ~ I ~ ~ I ~ I L ~ I W I I C , intclligcnlc, qu'ils ric pou\d i~ i i l i i i

c\plicliic~r i i i nicr. Ilcs plitSiiontCiie- iiiissi siii~cilivrs c l ~ v ~ ~ i c n l 1)icnLot sc produiw cllez 7 7 2 0 1 ,

ln o i ~ il iic pvu\ait y a\oir ni Lrrir:.; ni coinpbrcs. J o mi s ~:011\niiic.i1 qu'il ii'y en avait lins chcz M. Kcrlcr, imii.; enfin, il g-ngnnit <a vic 5 <on metier dc

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576 H E V U E SPIRITE

medium et pouvait etre suspcct. Kotre pctil groupe de chercheurs, apres quatre annCes de travaux paticnts,ne s'attendait guerc? a ce qu'il allait voir. En voici le recit Edele.

(A suivve.) P. J. DE GOUI-LNAY. -

A 1'KOI'OS DE TJkl<PATI-II13 .l'ai eu dCjh l'occasion d'entretenir Ics leclcurs de In Revue, de M . A. S.

lise^ il. Sabatier, prof. A la Faculte de Lhkologic protestante de Paris), au sujet d'un article publieparlui dans le 6 Journal de Genevc •â sur les ph611o- menes et la valeur du Spiritisme. Or, ayant lu les (( Phantasms of the livinq )) M. A . s'. vient, dans deux nouveaux articles, d'exprimer son avis motivb, tant sur poursuivie en Angleterre par la Socicte de recherches psychiques, que sur celle recemment entreprise en France sous la haute direction de M. Ch. Richet. Peut-etre n'cst-il pas sans interet de connaitrc la position du savant professeur vis-a-vis de ces lentatives qui pourront et devront, dans un avenir plus ou moins lointain, nous eclairer definiti- vement sur des questions d'un intbret capital pour tous : l'&me, son exis- tence, sa vie, son avenir.

Voici d'abord comment l'auteur parle de l'impression que lui a laissee la lecture des •á Phantasms of t f ~ e living >> : La lecture de ce volume n'est pas tres agreable; mais elle est bien curieuse. On n'en sort pas convaincu, mais singulierement trouble daus la paisible indifference de la sagesse sceptique et vulgaire ..... )) C'est quelque chose, assurement, que de reussir a secouer la torpeur nonchalante ou tant d'hommes intelligents et instruits se com- plaisent. Un premier pas est ainsi fait; d'autres, necessairement, suivront. Comment ne pas vouloir, de toute l'energie de sa volonte, penetrer des prohlemes qui, insoupconnCs tout a l'heure, maintenant se dressent enigma- tiques, troublants, devant l'esprit curieux et avide de science?

Pliis loin, l'auteur reprend : Tout cela (les faits cites dans Ic volumc) est fort curieux et fort etonnant. Mais tout cela ne produit pas 1;i conviction scientifique. Voici pourquoi : ces sortes de ph6nomenes ne sc protiuiscnl guere quc la nuit, bien rarement en plein jour et devant plusieurs per- sonnes a la fois, de caractEre different. I'uis, quand on ~ e u t poursuivre l'expbriencc, on arrive toujours i l unc dbception finale. Ainsi, voila cc M. H... qui apparaissait, disait-il, u volont6. Or, il n'a jamais pu apparaitre qu'aux memes pcrsonncs. M. Gurney lui demanda dc vouloir bien se mon- trer chez lui. Or, M. Gurncy Ccrit loyalemcnt ceci : (( Bien qu'il nit tent6 plusieur.: fois l'expkricncc, il n'a jamais rkiiisi. )) (,Journ;ll tlc Gcncvc, 11 oclohre 18!)1).

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Plusieiirs o b c r r ~ ntions s'impotent au sujel de ce paragraphe. D'abord, il n'est pas exart dc dire que ces sortes de phenombnes ne se produisent gubre que la nuit . Les Phanlnsrizs of 172e zi'vi71g en renferment un assez grand nombre - dont quelques-uns des plus rerntirqunbles -qui se sont produits en plein jour. Mais a supposer que les manifestations qui ont lieu dc jour, fussent aussi rares qu'on le prblend. en quoi, je le deniande, cela infirme- rait-il la realite des autres? Est-cc que les etoiles sont moins vraies pour ne briller, a. nos yeux, que ln nu i t? Et les feux follets ? Et tant d'autres manifes- tations qui ne deviennent sensibles pour nos sens ol~tiis que le soir? Je diriii plus : ln rarete absolue d'un p h h o m e n e quelconque ne prouve rien contre cc phenombnc lui-meme. Pourvu qu'il ait Cte bien observe. bien decrit, qu'on en ait elague toutes les causes d'erreur, il n'en faut pas plus, pour que t e phenomene, par la meme, acquiere droit de cite dans la science. Quand il n'y aurait eu qu'une seule chute d'aerolithes, cela ne suffirait il pas pour donner tort a Lavoisier. et pour etablir, sans conteste possible, l'existence de pierres dans le ciel? Ainsi en est-il des phenomenes dont il est ici question. Mais loin qu'ils soient rares, iis se mulliplient de jour en jour; et a mesure que le nombre en augmente, l'observation aussi en devient plus precise, plus reellement scientifique, sinon dans le fond, toujours au moins dans la forme.

M. A. S., du reste, a eu le grand tort de ne pas faire une distinction assez nette entre les phenomenes spontanes et les phenomenes provoques. Les premiers sont affaire d'observation; les autres, d'experimentation. Lesquels nous en apprendront le plus au sujel de l'ame et de sa survivance? Sans vouloir rbpondre d'une maniere absolue ri cette question, on peut cepen- dant, je crois, faire celle remarque gbnerale, qui a sa trbs grande impor- tance : c'est que les appariiions des morts, les fmtomes ou les revenants, dont tous les sihcles et tous les peuples fournissent lcur contingei~t, ont dbs longtemps rbpondu, spontanement, par le fait irrecusable, a la question qui n'a pas cesse dc l'aire le tourment de nos contemporains, h savoir si l'&me subit ln rnort du corps ou si sa destinee est autre. On a bicn pu, l'on pcut encore nier la hautc valeur de ces manifestations. Elles n'en demeurent pas moins cc qu'elles sont, et nu jour, prochain peut-btre, qui aura vu se dissi- per les dcrnicrc prhjuge.; qui nous en cachent, 5 l'licurc acliieilc, le sens clair et procis, on sera bicn ol)li$ cic reconnaitre que les morts supposbs n'ont cesse, en aucun t e i n p , d'<ipporLer aux vivnnls les preuves les plus palpal~les d'une cxistencc continuSc au-delh de la 1oml)c. Cc n'cil pas lcur faute, certes, si nous en somincs cncorc il tblonricr, ,ikcugles plus ou moins volontaires, a l'entree de ce vaste domaine.

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Mais voir i qui, dc toute manihrc, cornpliquc la mitniScstaLion, et en rend I'c\plictitioii pliis m;il,iisile t'l l'niclc tlc 1ii lli6cnri~ tlc la simplc action nirntalc. M. 13 .., iiric nuit, \ouliiL appiirailre - cc ii'6tiiit pas I t i pren1iFi.c foi.; - h iinc ccrlr,inc rlainc, (Lins unc ccrl,ii::c (.liiiiiil~ik~. Or, il s r troiivii. qiie cetlr darric, ayanl recu unc visilc, lui atnil ckdc lit chainl~re cn quc\tion. M. IL.. nc snvail ricn de cc cliniigement. Il voulilt donc, de loutesn volonle, btre vu dans la susdite chamlm par la dame h Inquelle il pcnsait. Or, la nouvcllc occupante le vit parftiitcment, ct cependant ce n'est pas a. cllc qu'il avait dbsirc! se rnonlrcr. Ne fallait-il pas qu'il y cul, dans cclte npparilion, quelque chose tie plus qu'une simple action mentale de M. B.. . sur l'esprit de cette dainr dont. ciicorc unc Ibis. ln prbsence lui ctait inconnue? Pcut-on, d'autrc part, parler de l'apparitiun commc Ctnnt ln production de l'activile mentale de la dame qui ne pcnsait pas plus R M. B... quc celui-ci ne pcnsait a cllc? N'cst-il pas vrai que le phenomene, ainsi considerh, est plus intoressant. plus complique et d'une explication plus difficile ?

Quant a l'affirmation absolue que M. B... n'a jamais pu apparaitre a M. Gurney, elle est, me semble-t-il peu scientifique Tout ce qu'il est permis de conclure de l'experience tentee par ces deux Nessieurs, c'est que M. Gur- ney n'a pas vu M. B... Aller plus loin. c'est s'exposer a l'erreur. Autre, en effet, est l'existence d'une chose, autre-la vision de cette chose. Supposez un instant, par exemple, que Miss Verity, et cela eut pu arriver, n'eut pas la vision de hl. B. . . , elle eut nie sans restriction aucune la manifestation de celui-ci. Au fait, elle a u r i t eu torl, puisqiie ln manifestation avait eu reelle- ment licu. Certains phenomenes ne peuvent etre percus qu'a condition que le sujet se trouve dans des conditions physiologicpes et psychologiques dbterrninbes. A l Gurney se trouvait-il i lms ces rondilions ? Que de choscs tiuiour dc nous, dont l'e\islencc ou la r6dlile ne saurait Otre contestee, et (lui, toutefois, rie son1 pcrccptiblcs, ou qu'h l'aide d'inslrumeiits pcrfec- tioiinhb ou qu'ri l'aide dc sujels tlouks tlc f,lcult8.; speciales !

Mais pour en rcvcriir il l'cxpkrieiice de M. Guerney, n'ciit-il pas ftdIu, avant de coriclurc, l ' c ~ i i i y c ~ en prbscncc d'un scnsitil' qui n'aurait ricn su dc M. II ... ni dc scb inlcntioni Si I'irn ige tlc cclui-ci s'klait spontankmcnt olkrtc h cc sensitif clic^ hl. Gurncy et en sii prYscnce, l'cxpbricncedcvcnait inl8ressantr. Tl en rksulltiil quc si hI. Giirricy nc tciyait pns le imtornc tlc AI. li ..., c'ktnit Liutc tl'iinc m1i1L: (11: i f n i 511Uisn111c, ct iiullen~cnl en COIISC- quc~ricc dc l'iin~)iiisi,iiicc tlc 1 c\~~Ci*iiiicritalcur lui-nihnc. Toui le.; Iioiiirrici nc \ont pas a l ~ b h l'ol,-cnCiiioii ou i l Li pcrccption de cerlaiiis plicno- iri81ici rl'ortlre uilrn-,iiblil. lk i i i h c qiic 1 , ~ 1uiniFrc dc l'airnarit 6clitippc il la vuc ordinaire cl sc n~oiitrc i~ celle pliis ttl'finCe, clc ccrtaiii> scilsitif~, ainsi

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580 R E V U S SPIRITE - ces sortes d'apparitions sont pour bcaucoup comme si elles n'etaient pas, ct prennent, a11 contr,iire, tous les caractkres d'une recllc o1)jcctivil~ aux yeux de certains sujets. Ce sont dcs faits qu'il n'est permis ni d'ignorer ni de meconnaitre.

L'auteur continue : (( Mais le point essentiel est de savoir si ces pheno- mkncs ont quelquc realite objective, ou, pour parler plus exactement, s'ils impliquent et decPlent une w t r e cause active que celle du sujcl qui les pcrcoit et qui nc lec pcrcoit que parce qu'il les produit. C'cst le point sur lequcl le public eclaire reslc encore sceptique, cl ce que je ne vois point, c'cst comment lcs moycns de dhnonstration employes jusqu'ici pour vaincre cc legitimc scepticizme y pourront reussir. ))

N'y a-t-il pas contradiction evidcnte dans le fczit de se demander, d'une part, si les phenomenes ont quelque realit6 objective. et d'affirmer, d'autre part, quc le sujet ne les percoit que parce qu'il le5 prgduit ? Poser la ques- tion, c'est la resoudre. Quant a l'affirmation que le public eclaire reste scep- tique sur le point de savoir s il y a ou non realite objective dans les pheno- menes, M. A. S..., ici encors est a cote de la veritk. Son affirmation tout au moins cst beaucoixp trop absolue. Toutes les opinions, en effet, sont repre- sentees dans la Societe de Recherches psychiques : il y a ceux qui nient - ou a peu pres - toute object i~i te des phenomenes, ceux qui ne disent ni oui ni non, et ceux enfin qui ne craignent pas dc prendre une position nettement affirmathe. Donc, toute generalisation, comme celle de M. A. S. : le public e c l a z ~ 8 reste sceptique, etc., ne peut qu'induire les lecteurs en erreur.

Apres avoir discute assez longuement les th4ories des savants anglais - de 111. Gurney principalement - au sujet de ccs phenomenes, M. 4. S. dit :

Aucunc m8lliodc employee jusqu'ici n'a encore donne des reiultnls qui meritent lc nom de scientifiques et, ce qui cst plus gravc, on ne \oit pas qu'aucune cn puisse jamais donner. )) C'est, on lc voit, categorique. Vous n'avcz ricn obtcnii de serieux jucqu'h present, cl l'avenir vous reservc lcs mdmes deccplionc quc le passe. Donc, vous failes couvrc vaine. Nous vou- drions discutcr iinc a unc lcs idCcs cl affirmations de l'autcur quant 5 la valeur respcclirc des mi:lliodcs d'observation ct d c\p6rimentation1 comme aussi en cc qui conccrnc lcs resultats acquis ou a acqucrir dans ces domaincs trop negliges, grticc aux prcventions, tant dcs honinies de scieiicc quc de4 autres. L'espace, n~nlhcurcii~crnerit, nous fait cleLiul. L\llons donc clroit 5 13 conclu~ion ilc l 'autcur ou l'on scnt, comme dan5 tl';iuLreq passagcs dc \on travail, que, rnalgre tout, son csprit a ete vi17criienl Srappe dcs yl.iCnoniEncs qui I::i ont passe sous les yeux : (( Peut-Ctre s'etonnera-t-on que nous

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 581

ayons mis tant de soin a discuter des questions qu'on ne traite gukre qu'en souriant. Il ne nous a pas seulement paru que la tentativ~b faite par les s a ~ a n t s deja nommes etait serieuse; mais surtout nous avons cru bon d'avrrtir les personnes qui, 6blouics par ces allures de demonstration scicn- tifique, pourraient se laisser aller unc coririancc dangereuse. Il cst bon qu'clles se rendent compte de l'inanite dc tous ces eKorts pour Ptablir 1 ; ~ preuve cxpQrimentalc de l'orclrc moral et spirituel. Pour bien cles cmurs sensibles et des imaginations nrdentcs, la tentation serait grande de se Iaisscr aller 3 ces croyances et aux pratiqnes qu'elles oncouragent.

(( Les Anglais ont toujours eu la tendance ii donner a leur foi religieuse une formc et une cl6rnonstration positives. Ils lie desesporent pas de prouver Dieu et l'&me et de rbfutcr le nmterinlisme par des preuves palpables, phy- siques ou mathematiques. Nous croyons qu'ils se trompent. Ce degre de confiance peut conduire a de grandes deceptions, et les doceptions peuvent mener a l'incredulite. La puissance effective de la penske s'affirme dans l'energie de la conscience qui est la seule forme d? sa revelation. La foi a sa cerlitude en elle-meme; l'ordre moral repose sur le sentiment d'obliga- tion. Ce sont la des preuves subjectives, sans doute, mais cc sont aussi les plus irrefutables comme les plus vieilles. Il faut s'y tenir. a

Que de choses a dire sur ces deux paragraphes ! Ainsi l'ame ne pourra jamais etre demontrhe ! Ainsi, il faudra toujours croire purement et simple- ment ! S'en tenir aux preuves subjectives de la foi qui a sa certitude en elle-meme, et de l'ordre moral qui repose sur le sentiment d'obligation ! Fermons les porte; et les fenetres, nous en savons assez ! La lumibre qui nous oclaire a suffi a nos ancetres, pourquoi ne nous en contenterions-nous pas comme eux '? Hirlas! oui, on exalte la science et les rechcrclies scienti- f iques; niai.; si l'on rencontre dcs phenombnes qui choquent notre hautc sagesse ou pour lcsquels la formule ou la methode scientifiques ne sont peut-6lrc pas encore trouvircs, vite on crie : casse cou ! Rcvcnons en nrribrc, il pourrait y avoir du danger li. aller plus avant. Que de fois, dans le cours des sibcles, ccs conseil? de p rude lm n'ont-ils pas retenti! Que de mal n'en est-il pas rCrult6 pour l'humanite ! Et toujours, ils reviennent, varies peut- etre dans la formc, idcntiqucs au fond. Eh bien, si M. A S. n'a pas Qti! convaincu par les Phantacmc of th; Living de la posiihilite d'une dfimons- tr,ition p,~lp,il,lr, s c i c n l i l i ( l ~ ~ ~ , de l'esistcnce de l','lme, noml~rc de <CS lcr- triirs n',iiiri~nL pas OtU dav;inl,igc convaincus de l 'e~ccllcnce de i rairons i u r l c~sc~u~l les il appuie ses ntgnlions. Pour moi, d u i d - j e ctrc accu+ d'Clrc dc ces cojur.: sensibles ou de ces imaginalion.; artlcntrs dont il parle, jc demeure pcrsuad6 ~ U C les savanls anglais qui sont cnlres dans celte voie

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tant decriee, c l Ics savants franyais qui h leur c . i~mplc, sc sont mis h l'etuilc des mAmw phhornbncs, accomplis-cnt plus rlu'iin droit, un dc\oir. Et jc leur dis, comme 3 tous les chercl1curs dc honnr: volorit0 : Bravo cl nicrci !

1). I~~~?/C~~R. --

C l ~ l \ O X l Q ~ J l ~ ThBosophic. - La morl clc Minc 11. 1). 13lnntitsky a OtG c;ulcic cl11 voyagc

du colonel Olcott a Loridrcs, o i ~ il a pris des mcsui'cs tcndant h tlOcclopper Ic mouvement theosophique cn Europc, .1 cc propos, oii lit dalis IC Lotus Bleu (1).

(( L'muvrc asintiquc di1 coloncl Olcotl, la rnpicle dilfiision dcs kcoles tli6osophiques aux Indcs, et ln poussee donnue par notrc mouvenicnt, en Occident, h ln Rcnaissnnce orientale, ont Ic clon d'euasperer uiic certaine classe d'individus qui ont tout emprunt6 a l'Orient, et qui voudrnicnt bien cncore y accnparcr 1'Odiiration de L'cnfance comme ils l'ont si longtemps accaparee chez nous; ils onl memc essaye, ct tres ndroilcment, d'accaparer la Societ6 thoosophique cn France, mais ils n'on1 reiissi qu'a faire pul~lier des apologics de Loyoln par c~uelc~ucs feuillrs nioiiis mysliqucs quc mysti- ficatrices, et h organiser u n mouvement nOo-cabaliste ou neo chretien qu'il sera desormais difficile, meme aux plus naifs, de confonclrc arec la Theo- sophie, malgre les efforts persistants de ces meneurs pour faire naitrc cettc confusion, et en profiter. •â

Les accointances jesuitiques des pscudo-orientalistes n'ont jamais fiit dc doute pour les clairvoyarits. Les rnysliiiks ouvriront-il5 enfin les yeux?

Le rapport, du secretairc de la section europeenne dit : (( Le rapport que nous nvuns h h i r c sur In France n'est pas entibrement

satislhisant. L'avenir semblait trks brillant il y a quelques annccs, quand notrc regrettu frbrc Drnmard (>tait prCsiclcn1 dc la brnnrho l'Isis, et F. Ti. Gaborini~ directeur tlc l'excellenlo rovuc th6osophiquc lc Lotw. Mais Drnmard mouriil, cl Gaboriau fiit forch d'altanclonncr le journal auqiicl il a la i t consacrb toute sn Sorlunc, par siiilc tlc dissensions. Ccci fUt du surtout aux intrigues d'un Otudinnl inlclligcnl, acliicllcincilt connu sous 1c nom dc plume clc l'apiis. Il fonda unc r c ~ u c cil oppo~i l ion nu Lolus, ct SC

mit dOlib6r6rncrit et ou\crtcmciit h l'cx1uvrc poiir c iwycr tlc tl6lruirc I'infiilcncc n6hslc clc 11. 1'. 13. cn I h n c e . Unc noiivcllc brnncllc fi11 Sond6c par l'apiis cl d'autres sous le nom dc 1 IIci.mi.s, inni.; ellc I IC t,ircla pas 3 soml~rcr il w n tour sous Ici; in l r ig im (lu prcinier, qiii cnfin tlcvirit un cnncmi si a\roii6 du mou\crncnl Llii~o~opliic~iic cil I~riiric.~ qu'on l'iit oliligC -

(1) Nuinero tlc septcinl)~ c , 1,. 11.

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- . -- -~ --

(1)SiirnOi.o tlc sc1itciiil)rc, I I . 281.

(2) N ~ i n i ~ ' , t o (Ic ~ ~ ~ I I ~ I ! I I I I T , 1 ) . l:<.

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584 REVUE SPIRITE

les etudes spirites. Prksident honoraire M. Cr. I3orsclli, sknateur) conlieut dans son numhro dc juin dernier un arlicle : Prophefz'es, ci11 B la plume de son directeur M. Cr. Hoffmann : c'est dire toute la valeur ilc celle elude.

(( Les rbactions clu moral sur le physique de l'homme, cl ri.ciproquciricnt SC retrouvent ilans les rapports de l'humanile nvcc la plriiii:Le qii'cllc habite, dit 51. Hoffmann. Il existe des lois, aussi al~soliicc quc celles des nombres, qui dtablisscnt une rclalion conslante entre Ics contlilions psycliophysiques de l n Socifite, et les perturbations gkologiqucs, la disparition mOme des races (1) P.

Suivent, d'aprhs une rcvuc amkricainc, les prophktirs du savant profes- seur 12. ~ i ~ c l i a n a n . aniioncnnt unn. surie dc cnlnstrophrs qiii nlcrinc:crciicnt nolrc humanite dans un avenir proclinin. Elles ont lrail, d'une p u t , nux eveneinents politiques et sociaux, de l'autre aux perlur1)ations atmosphe- riques, et aux cataclysn~es geologiques qui boulcverseraicnt des nations entieres. Les mouvements seismiques sous-marins seraient le point de depart de raz-de-maree qui produiraient, sur les bords du Pacifique et de l'Atlantique, d'immenses desastres, - inopinement, - en quelques lieurcs.

30 L n Spngle, directeur M. E. Ungher (revue de propagande spirite, llomc, 2 annkc), contient une s b i e d'articles prophetiques, en concordance, sur plusieurs points, avec le. precedents. Il convient de remarquer, qu'en ce qui concerne l'accroissement inaccoutume de l'activile solaire, l'augmen- tation remarquable des taches et des facules, les observations des astronomes donnent un commencement de sanction mathielle a ces previsions media- nimiyues.

4" Le Vmitlo (2) (1'. annee, Vercelli), dans un article de l'Esprit de Rochester, donne, 5 son tour, des apercus curieuu. La terre arrive une epoque critique ; un cycle va finir; les ruines, Icc effondrements menacent notre pauvre humanite ; inais, - et c'est cc qui fail l'originalitb de cette communication, - du sillon sanglant cle ses souliranccs surgira un mis- sionnaire divin. Une etude de M. le capitaine Volpi : k cnlacl?/sme futur, rappcllc la theorie du Dr Fustcr sur la periorlicile clcs dhluc.es, el fait cntrcr en ligne de complc lcs phenombncs solaires qiii, euu nus+, auraient leur pkrioclc d'nccroissemriit progressif, d'oii pcut rbsultcr unc rupture de I'equi- libre magnCliquc Lcrrcstrc. Cc concours de Sorccs subveriives porirront precipiter si[igulihrcmciit le tlknoucment.

Cc n'est pis Li preruihrc foir que son1 f,iiler dcs prddiclions tinalogucs. .",. ---

(1) LUX, p. 202 ( ju in 91).

(2) Numero do septembre 91.

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J O U R N A L D'ETUDES PYSCHOLOGIQL'ES 585

C'est un signc des lcnip<. M . Volpi convie, a la solution d u redoutable problbme, lcs savanls lcs plas autori.;os.

SPIRITISME ET DIMOK. Compai>aiqon e t r ,~pproclicment entre les enseigndmentu doun6s par les E y ~ i i t s , ceux

donnes par !'archev&que catholique Fenelon a son 6 1 W le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, et ceux que donne actuellement u n pretre cdthoiique sous forme de let tre & une dame.

Les Esprits nous ensejgncnt ce qui suit avec exemples a l'appui : Les limcs apres avoir accompli leurs premicircs evolutions clans certaines

espbccs d o m e s t i r p s (lu rbgrie nnimd, qui sont pour clles une sorte d'ap- prentissngc, deviennent ensuilc tles hmcs l-iuniaincs acquerant dans des existences succcssives la conscience et ln pleine responsabilite de leurs actes.

Leur progres intellectuel et moral, indofini, cst une loi commune pour toutes. Elles progressent ainsi, en passant par u n plus ou moins grand nombre d'epreuves ou existences corporelles, selon le zele et le libre arbitre de chacune. Daris l'intervalle de ces incarnations successives, l'ame, libre d'altaclies malCrielles juge ce qu'elle a accompli jusque-18 et le point ou elle en est.

Sa conscience est son propre juge ; elle cst heureuse ou malheureuse, recompensee ou chatiee par ses qualiles acquises ou par ses propres defauts. Dans un tres grand nombre de communications, les Esprits nous ont decrit eux-memes cc genre de recompenses et de chatiments dans l'erraticit4. Je cite une cominunication parmi ccllcs 8 ma connaissance.

Un Espril, bien connu d'un medium ddns sa dcrnierc incarnation sur 1<2 terre, elait ernployi? dans l'adniiniqtrdtion dcs posles ; il fit la counizissancc d'une femme irllerlope qui le domina et l'amena b d e ~ e n i r voleur et faus' saire dans la delivrance des mandals-poste.

P o u r ~ u i v i pour cc fait, et d(koiiver1, nprbs s'8trc cachc, il fut inciircere et condamne a ilcux ans dc delcnliori. 11 subit cette pcirie, et mourut pcii d'annkes apres de 11 tibvre jnune, dans u n pays etrangcr oh 9 'P l i i i t dejh rcn- duc sa complice, afin tl'echnppcr a l ' x l ion de la jiislicc. Il moui8ul, iiban- donn6 pdr cllc el pass,i. clc l ic A tropas, persunde qu? le corps scul consli- tuait sa pcr\onnnlilP : prnclmt qu'il devenait indClica1, sa rnbre 1411~sissait riin1 cl,~n.; 1,l gerance cl'irnc grdiirlc ninison de coirimrrcc ; ellc 1oinl)dil p ~ u a peu, n!cc s,i jcunc f i k , t l ~ i i s U l l P Lrbs grande gciiic ct con fils, (]ni tour'hiiit d'assez bons appoiiilemcnls resla sourd, ou ii peu prbs, aux demandes reiterees de secours que lui adressait sa mere. Le chagrin abrogea ses

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586 REVUE SPIRITE ---

jours! elle mouriit dan$ un profond dhiicmciit et l'iit iiiliiiinrc comme Ics paiiLrc.; le sont dnns nolrr ktnt bocial ,ictiicl. Lc n~etliiirn Pt,iiit le compn- triote ct l'ami tlc ccltc h n i l l c , ;i coniiii Imiiric pnitic tlc cc, IXl-, i l ,i pli conlrUlcr i;icilcinent ccrt,iins aiilrcs.

Dcuv autre.: corninui-iications ont e10 doririCe.; Lyptologiqucmcrit, n cc medium, par ce meme esprit, lcrjncl lui a tlcc~rit, niilsi, s,i. l i e (le l'nu- del& )) :

(1 Je me hisnis iinc autre iti0c de la r:onliiiualioii tlc ln pt:~~~iinilliti! nprCs (( ln niorl, ce tlcvtiit Ctrc! I'niic'nritisicincri1, Jt 1 , ~ liii (le cctlc \ i c corporcllc: (( j'ni su. h mes (Npens, qu'il n'cn c=,L pi.: ainsi. .T(lt-i os ri:tcr qutl .j'ol,tis inorl, (( rmis & l n longue, mc icril:mt c\iqter ronii~ie p t r Ic p ~ s i P , jc r,tiionn,ii 11 sur cet autre genre d'euislcricc.

(( Je cherclmi a caucer ntec ccuv qui ni'cntouriiienl; jc me \ i \ ,ll)mtlonn6 (( Cie ces intlificrents, et j'crrni il I 'n\cnturc. Jc sui.;, ncliiellemcnt, h ln con- N dition d'hmc ii l i e n ecoutcr ln ioiu de ma coiiscience, lncjuell~, me (1 rcproclie bien Sort ma deteslablc conduite.

(( D'abord, je bravai tout, et ~ O U S , mais ccs brnrnde3 n'on1 qu'un tcmps, u j'expie criiellcment ma double S u t e . Abandonne dc lous, parents et •á amis.

O Tai demarit16 a revenir sur ln terre, afin ri2 m'y conduire autrement ; u mais ceux qui commandent ici me Ic refusent. T'erre & I'avcuture, et mn

conscience me reproche d'avoir kt6 mnulais fils ct cniploye indelicat. u Cette facon d'errer, cnns ni'arrutcr un instnnt, nl',iiilbriC h demander a cl'6tre nndnnli c o m m e (;tw znf(~lllge.nt. Je dcniandc k recommencer, dans (( une vie future, cette m6me condition de fils et cl'cinploy6 h la mcmc (( administralion, me fiiibdnt fort (le nc pas rctcnir dc nouveau ici, ilails (( u'aussi tloleit iiblcs conclilions. ,Tc vais nllcr h enture, ayant kpuise le Y( tcmpi; dc repit qiii m'est ticcort'l6 pour Le parlcr, coniinc j'ni crr6 it nia 11 contliiion d'liommc tlc 1,i tcrrc, tlnns 1cs dcrriicrs lcnips tlt* mi prcc6clciite (( c\islcncc.

(( Cc clibliniciit, ti'crrcr h l'tivcntnrc. I'NC Ji C i t ~ d \c r s,i cor iwic~~ce. C L (1 tl'ccoiiler ilcs 1)nritlcs de gredins clihlii's coiiirnt3 inoi, bons aniuiic bicii t ~ i t (( ou tard il drrnandcr grLre. Y

Lc guiclc (le cc! m6mc infidium njoiitn sponlnii~iiicnl it cc1 cri1 rclicii rc qiii suil, Loiijours ptir ln typlolo~ie.

(( Cc genre rlc cliblinicnt s'nppliquc Ji hicri (les ( ' J - ; Id \ ir l inir ponrhiiit (( son mciirlricr ; Ics inaii\;ii- chcl; ioiit poiir-iii\i- 11~ir tlri iiilC~ririii-.; iiijiiy- (( tcnlcnl lr,tilos par cil\ ; lc- c~iloiiiiii,ili~iii~~ l ~ ( i r I T I I \ ~ ~ i i \ t j i i i ' l - ils oii1 iiiii, (( les lionirnt's qiii ciiscigiiciit ic~iciiiiuc~ril tlcs C I ~ I C I I I * ~ , t1,in- u11 1 1 ~ 1 d'iillC-

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ri r6t personnel, sont intrrpcllPs par cru\; a u ~ q u c l s ils en ont faussement (I imposb ; les 111 p ~ r r i l c s qrii ont trompfi I,t confinncc de rerL1in.i Iiommes, (( sont diircmcrit punis, car ils sont cuposi..; a c?trc poursui\is par leurs \ic- (( Limcs; wii\ qui ont nbandnnnl: leiir.; pnrcnts dans ln peine, sont u impi lo~nl ) lcn~cnt rcyoui4s Ii leur nrri\bc ici, par les liiiics de lcur •á Sniiiillc.

I( Lci jiiqci iiiiques snnt poursuivi< par ccii\ qu'ils ont jnjuitcmcnt con- !( damiibl;, qui deviennent ainsi lcurs proprcs juge<.

11 f a i t donc l k n s r gnrdcr, elnnt liomiiics de la tcrrc, et se bien con- (( tliiirc polir ric pas aioir il r0ponclrc ici dc parcille5 Ihutcs. ))

'I'els sont les cnseigncmcnts que nous tlunncnl lcs 13sprits dans nos coiniilixniciitioiis a \cc ciix. .Tc \ais citer rrininlcnnnt, d'iine fagoil tcxtucllc, u n alinon tlii livre uvmc d'iin roman devenu cl;ii5ique : L?'elc%~ngue, compost! comme chnciiii lc mit, pour le duc bdc Roiirgngtie, 11x1' FCn6lon. Cc Iivre xvmC est le recit de la descente aux enfers ci11 {ils d'Ulysse.

(( Lu, 'i'6lemaque aperc;ut des visngcs phlcs, hidcux et consternes. C'est ,( une tristesse noire qui ronge ces criminels : ils ont horreur d'eux-mdmes

et ils ne peuvent non plus se delivrer de cellc horreur que de Ieur propre (( nature ; ils n'ont point besoin d'autres chbtiments de leurs fautes, que (( leurs fmtes memes ; ils les voient sans cesse dans toute leur enormite, (I elles se presentent 5 c ~ i u ; elles les poursu i~en t . Pour s'en garantir, ils •á cherchent une mort plus puissante que celle q ~ i i Ies a separes de leurs CI corps. Dnns le clHscspoir ou ils sont, ils appellent ci leur secours une mort (( qui puzs~e eetelndre tout serttzrnent et toul~v conmissances en eux.,. mais ri l'dme e i t comme fondue par ce feu vcngcur ; il ne laisse aucune consis- u tance et il ne consume ricn ; il dissout ,jiisqu'au\ premiers principes de la (( vie, et on na peut mourir. On est arrache ii soi-mdme : 0x1 nc peut plus (< frouver ni un appui ni un repo.; pour lin <cul instant : on ne vit plus que

par ln rage qu'on a contre soi-m?mc. •â

11 me scrnil trop long de coriliiiiicr tlc ciler in cvlcnqo cc mdinc rhnpilrc. Jc mcntionnc sculcmciil comme tlescriplion l ' n n c ~ l y ~ e tlc ccrtaiiis cIiii.li- mcnls qiii ligurcril tlniis cc iiiOmc clinpitre :

U. Lc4 mniivnis rois, Ici tyrans, l c ~ pcrsc'c~ilciirs, cciiv qiii ont nl)ilsh (le K lcur poiivoir iiir lcl; liommcs rotroiivciit sur Ici Imrtls rlu S t y ~ cciiu qii'ils (( ont pcr+:ulc'~ et iiijii~lciiient IrailCi : ccsvicti~iws y tlc\icnneiit ii Irur tour (( leurs pcrii'ciiteurs, le- poursiii\ciil de l c i i r ~ rcproclies amers oii dc leurs (I rnillcrics ; et Ic tlicii C,iroii rnipbclic loi coupi1)lcs tlc poiivoii. i c ioii.;- (( tr,iirc Ci (T y ~ n r t ~ 11c r l i , i I i ~ ~ ~ c ~ i ~ ~ . U I Y t11ric5 cn p r r ~ ~ v ~ u l c ~ ~ t ccrLti~i\ aiiLrc3 (( ct l c ~ p o u r - ~ i i \ ~ ~ i t ~ I ~ I ~ I ~ I I ~ I I ~ P I I I cl1 leur Lii~~111L voir tlnn\ uii ~li irnir 1c11r (( pi.(-IplY1\ ~ l ~ ~ l - , ~ ~ l L \ . ))

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588 REVUE SPIRITE - *

Ces cilritioil~ tcstuclles suffisent amplement: pour ktahlir ilne similitiidc complete entre Ica enseignementi que nous donncnt les esprits, et ccux (lonries par un archev6quc catholique au jeune heritier d'un tronc. Ou les avait41 puises ces mCmcs enseignements? Poser la question, c'est In r6soiidrc. Donc, h ccltc epoque, certains prelats catholiques ktnicnt en rap- port d'une Sacon ou d'une aulre, avec des intelligences estkricures qu'ils ne croyaient pas btre le personnage •á appeleDinb!e, puisqu'ils ne craignaient pas de transmettre par le livre, ces bons et utiles enseignements.

Je vais parler, maintenant, d'un ouvrage publie en 183, par u n prbtre catholique, le pbre Marchal, avec ce titre : Esprit comolateur ou nos cles- tinees. Sous formc de letlres adressees h une daine, ce prblre, notre con- temporain, ancien aumonier militaire ?( l'armee d'Italie, en 1859, et h celle du Rhin, en 1870, fut un predicateur de talent ; il a ecrit, dans cet ouvrage, ce que j.e r h u m e ici :

u Les enseignements que donnent les theologiens catholiques en matierc (( de certains dogmes. et particulierement sur celui de la vie future, est a faux et erronne. Ces enseignements sont donnes dans un but d'asser- a vissement des ames et de clomiritxtion tenlporelle. Cet enseignement est (( contre nature, contre bori sens et contre verite. Apres sa separation avec u le corps, ce que nous appelons la mort, l'ame redevient libre, juge ses (< propres actes, et d'apres le degre de son avancement intellectuel et moral, !( elle se cree a elle-m&me son paradis ou son enfer.

s Une loi providentielle et immuable, commune pour toutes, les force de s'acheminer ver:, le progres, c'est-a-dire vers le veritable bonheur, cha-

(1 cune marche plus ou moins vite dans cclte voie suivant sa propre volonte (( et d'aprks ses propres efforts. Les Ames exercent leur activite et leur (( intelligence dans ce but au moycn d'une s6ric d'existences corporelles ou (( incarnations successi\~es, doiit elles pcuvent ainsi diminuer ou augmenter (( le nombre. Chaque Arne, incarnee ou non, possede u n corps qui lui est CC propre, un corps 61hur6, doiit la composition et les qiinliles varient selon u la qualite intrinsbque de I'hme qu'il enveloppe. Au moycn (le cerlnines CC proprielbs ndOqual.cs il ccs corps kthCr6s, des rclnlims inlclligcnles c t •á suivics peuvcrit s'htnlilir entre les &mes, mbme entre (:clles dc%incarn6es

et incnrndcs. On peul coinniuniqucr ainsi avec SC.; p:ir.cnls cl amis qiii, (( commc l'a trbs Ijicn ccril Vicl.or 1-lugo, sont los Iti\.i>il~!c.s c l iion Ir.; •á absents U. Cc prktrc rrponsw et nic ;il~soliirncnt Ic.; clihliimc~ni~ i ~ l ~ ~ i ~ r i r l s daris ries flarnnic; oh cies d9m(-ins pnw:iit iciii~ tc~inp.; il \*ou; loui~iiic~iiliii~, aussi hicri que cettc eontciiiplalion banlc oii, au dirc des I l~c~olo~ici is cntholiques, les &mes heurcuses passeront l'btcrnile h chnnlcr des cari- tiques et a louer le Sei, v x u r .

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JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 589 A-

Cette analyse est suffisante pour edifier sur la valeur des enseignements cfficiels doiine par l'egli.;e chrCtienne catlioliqile, et le peu de cas que ne craignent pas d'en faire ouwrtemcnt certniris membrcs de son clerge. D'autres, plus circonspects, refusent toute discussion meme sur terrain neutre, avec ceux qui les y convient et qu'ils scntent de force a raisonner avec euu sur cm malibres.

Je terminerai en citant le plus exactement possible des paroles que j'ai eritcnilues prononcer par u n prbdicateur dans I'dglise de Saint-Ambroise & l',iriq, lc jour dc Noel 1800. Au moincnl oii J'cntrais dans cctte Cglise, l'orn- tcur achevait a peu prbs en ces termcs la peroraison de son wrmon :

•á Oui, mcs Freres, ces ilmm de nos parents et de nos amis qui nous ont (c aimes et chCris sur la tcrre nous aiment et nous cherissent encorc,elles sont <. autour de nous, nous sourient el nous assistent bien souvent de leurs con- (( seils comme autrefois Elles restent sans cesse arec nous pendant le (( temps, comme elles y resteront pendant l'eternite. ))

J'attcndais curieusement comment l'orateur terminerait cctte belle periode, mais il y coupa court, cl achcva avec les formules habituelles cetle instruction adresske aux fideles, onlettant seulement bien entendu de leur enseigner, ou, quand et comment se passaient entre les %mes et les hommes ce qu'il venait de si bien c\pliquer.

Et niainteiiaril la conclusion me semble bien facile a tirer, sur la valeur des enseignements ofiicicls et inleresses donnCs par certaincs eglises chre tienncs, en rnatikre demoniaque. L'on parle a certaines de ces kglises des faits de communications cit d'apparitions entre visibles et invisibles, ellcs decIarent ces faits parfaitement autheritiqucs, pourvu que ces pretendus miracles soient les faits de qes adherents et veuillent bicn se soumettre a leur controle pour i~ccc\ oir leur cstarnpille. Cerlaines ceremonies liturgiques sont alors creCcs, quelqucfbis meme des eglises s'clkven t , des pelcrinages sont fondes et un nouveau sain1 pcut etre au besoin ajoute au calendrier. Cc, que vous d6clarcz, dit-cllc aux spiritcs, cyt mille fois vrai, nous le savons mieux quc vous : nos 6criturcs snintcs et nos enscigncinents re- posent sur cc gcnrc dc fnils cl dc re~6latious. Mais cachez-le uicn : dans ce doniairie, ce qui se passe dans nous ct avec nous provieiit, selon le cas, de tiergcs, d'anges ou de sninls, cl tout ce qui pnsqern hors de nous et sans nous. siirtoul ccrtnins eii+igncmcnts doni1i.q tout iriitrciricnl qiio par nous, s c ~ o n t toujoi1i.s l'couvre clii deinoii qui c ~ t , snc*hri/;-le bicn, spirites, ~ o t r e scul iiilcrloculcur. - Que clincuii juge 1;~ \ d e u r (Ic cette argunlc~11i~lion.

Capitaine BOULLE.

Page 595: Revue Spirite 1891

000 REVUE SPIRITE - -

tr Encourni;fis par lc i i iw+< t11.s conli;rc~irw piil)liqucs f,iilc- k llortlcni~\ par hl. L h n T k i i i - cl , tlosiri~ii\ tlc coiitiail)licr poiir nolrc p ~ i L t t r l ~ i i ~ riotrc splii1i.c tl',~ctioii ;III niou\ ibiiiciit tl'upiiiion cliii sc tlc-siric 11:~rtoiil cri Li \ riir di1 spirilisnie. n o ~ i s ,i\ons peilsi. qiic ln boiiiic parole de M. IA"311 1)cnis nous rnmbncrnit qiiclqucs ami< c l gros-irait nos rangs; nuisi avons-nous Liil appel au d e ~ o u c m e n t dc c-ct tiputrc ic16 dc In causc.

(( Avec un tlfisint6rccscnicnL tlont nous nc pourrons trop le rrrncrcier, M . Leon Dcnis a accueilli nolrc clciiiandc; il \icntlra it Toulousc, vers le 15 ou 20 i-iovcmlm proclinin tloiincr d e u l conferciiccs pu1)liqiies c l unc con- fhrencc spbcidc pour lcs spirite<.

r( Nous a\oiis inl6re;se il nolrc projet l'un cles n~embres le.; plus en ~ u c de l'administration m~i i i i c ip~~lc , profesicur tlc 1'1 FCic~llt6 des lettres ; grace & son bicn~ei l lant concour.; nous avons obtenu pour ces deux conforeiices publiques le grand aiiiphilli6cllrc dc la FacultO dcc lcttrcs. Quant aux frais iiecessiti.,~ par ces de~1.i reunions, nous y ferons f'ilce par une souscription volontaire faite par les spirites de notre \ille, tous ont voulu nous assurcI leur parlicipation.

(( Persuade que ce fait nc peut vous btre indifferent, je vous ferni le compte rendu de ces confercnces et des resultats de la .\risite de M. Leon Denis a Toulouse ; je vous adresserai tous les journaux qui en parleront. •â

L. CADAUX.

Nous lisons ce qui suit dans lc journal, le Sud-Ouest de Toulome : (( Couferences sur le Sp i r l l l sm~ . -Denx confbrenccs publiques i u r le spiri-

tisme scront donnecs dans la salle de l'amphitliehlre de In Faculti: des lettres, rue de Remusat, par M. Leon Dcnis, conf~rencicr de ln Lzgzcc f r a w ynlse cle l'enseiyncmcnt, it SO LI r i .

La prcmibrc confhrcncc aura licu rncrcredi, 18 novembre, %lieures du soir. Ellc aura pour sujet : L e nuxt&.ialisme et l e spzi~itzialiwze det~artt i'hrs- toire et devant la Iievolul~on.

Dans la rlcuuiC!nic coniercncc, fixec LI climanchc 22 novcii-ibrc, l'ornlcur traitcra : Le spirilisme clcv(cn1 ln sczeqqcc et clevctnl la rnz,rotz. •â

M . Lfiori Dcnis nons e c r i ~ cc qui siiit : Je prepare unc c,mp,igiic clc conl'crcnccs ipiriles. J',ii c.ornrnciic~ Ic

2 novenihrc nu hians (iOlc tlcs rrioils); ccrs lc 15, j'irai b Toulousc. oh jc n'ai pu mc rcridre cn nini tlcrriicr, clc I~oi.dcau\, Li. dcn~,inclc tlc nos S~i'rci toulousaiiii ric nl'eltiri t p,ii\ciiiich qu'Q moi1 letour iri. J'y fcr;li [roi\ ~ 1 1 -

fbrcnces, d c u l pul~litlucs et pro1~l)leritcrit corilr,idicloirc~ (je lai-il* I i i i i i ' '

l d i tudc h cc\ Mcssicurs sur ce clcrnier po iiil).

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JOCRXAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES 59 1 - -- - Nos amis coiriplenl s u r In promesse d'iin adjoint au maire clc l 'o~ilousc et

prnl'e.;icuis Ii I i i I ~ ; i ~ . i i l l i ~ rlcs Ic~ttrc~s, sympitlliiquk (1 no.; irlhcs, d'nccordcr, h ccllc oci:;i.;ioii. 1';iiii~)liiLliChli~c (11: 1 i ~ b'iiciillC ; cc: ccrnit uiif: fii\lciir sans pre- cCclcnt. En tlCcciiilbr~~, j'iriii ii I t o i i~~ i i l'tiirc, soiis les iliispiccs dr I'Ciiioii spi- ritiiiilisl~:. clc:~i\; i~o~ i l ' i : i~~ i ; c~w li i i l i l icj i i~~ siir 11: Spirilismc. On y c,oinplc o ~ L c - nir 1ii salle tlc I'llOlcl-ilc-Ville. Voilk pour cet hiver.

Cher h l . Lcyni;~ric : J e suis tlepuis quelques Jours en Algkrie aupres de ines cril'aiits, a1)i.A~ avoir passi'! un (le.: 111i;s agi6:ibles a la Pension internationale spirite a G~!ni!-~e;

elle a bti! frRquent,i!e, pliis encore que l'anneedeimiSre, par des spirites sinceres et e c l ~ ~ i i ~ ~ s . Le rgsultat n:ati:riel e t rnor.ll e ~ t coniplet : cette vie de confrateruitb fait naitrc une

prompte sympathie; notre di~ctrine, bicn comprise. peut seule expliquer ce fait entre des personnes de diff~lrentes nntions e t i a n ~ e r e s 1'1ine a l'autre, qui s e separent les larmes a i l s xeux en se donsarit rendez-vous a l'annee suivante.

Pendant les mois d'At&, nons avons eu les visites de freres qui nous ont donue tout le temps dont ils pouvaieut disposer; les lins se reposaient des fatigues d'un travail absor- ban t ; les autres clierchaieut des consolations ; d'autres voulaient approfondir les prin- cipes de notre philosophie e t do ln mediumnite. Kous avons visite souvent les Spirites de Geneve et des erivirou~, chez lesquels nous avions des seances interessantes; nous fai- sions ainsi de3 promenades agreables et chacun respirait l'air pur des montagnes si favorable a la sante.

L'epreuve est donc faite pour le but que nous voulons atteindre : le bien-etre physique e t moral. Apres deus ans d'essai, nous pon170ns parler avec confiance de la maison de

retrarte a iustallcr le plus tot possible a Geneve ; en dehors des personnes qui ont sejourne ici, pendant la belle saison, nous avons une categorie de sl~iri tes interessauts ; ils atteutlent. le fonctionnament d!gulieia de la maison de retraite pour venir l'habiler, avec les petits niogens (lont ils disposent, car ils ne sont pa* riches, \.ivent petitement et isoles, sont agi !s et ont besoin d'6ti.c eotoi~i~As et soignes !... Ces fi6res qui voient approcher avec tristesse l'age des infiimites e t de l'abandon vientlront frapper a notre

porte et pour eus , spirites plus forLiin&, dorince volre obole. La chaiit6 ne doit pas rester lettre morte e t le Spiritisme ne peut etre inferieur aux

autres societts ; si les consolations que donne notre philosophie sont atlrriirables e t nous afdent ii siip1,orter 103 6peuvcs de la vie cn nous doniinnt le moyen d'en diminuer l'acuiti:, n'oublions pas qiie la solidn~,itU notls ordonne d'eritrci. i,i:solument dans cette voie si large des maisons tle retraite, A I':iii\e de nos fiores.

Nous nous nili~cssons a w u s cliii di.sirei,aient 1)renilre dcs actions, selon le mode dont

nolis avons daus le3 reviies spiiitcs $le 1889 e t [le 1890 ; les 11ei.sonnes qui s'ici&

ressent cette ti'uvrc pouri.out ;.ciire :i Sidi-lici AbI)Cs, oii j c resterai jusqu'air mois

(I'avrii ; ajoiitcz un tiiiibrc pour 1u r~poiisc. Dans toutes les villes frbquentecs, il devrait y avoir un lieu de ralliement pou^. lcs spi-

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592 REVUE SPIRITE

rites ; i1.s y vivi,:!ient de cette existence fraternelle qui repose si bien l'$me e t l e corps ! Que le. joii!riaiis de nolie docii.iiie le repetent en engageant les spit.ites clui habitent des climats ternlieres eu liiver, el ceux qui habitent les montagnes ou les 11oids de l a mer, a se mettre en mesure de i,ecevoir nos frtires qui voyngeut ; ils reussirmt ccrtainement car c'est la voie du bien e t de In prevoyance.

Puis ce serait un excellent moyen de propajnn~lc. Allons, Spirites, u n bon mouve- ment et de la fe:me volonte ! Le? Esprits qiii vous insl)ii.ciit TOUS sssistcront et vons gnideioiit.

CF! 4 novembi,e 4891. Antoinette I ~ O U R D I N , a 1'l:colc du quartier Sud Siili-l3el-Alsbes (Algerie).

LIGUE DI!: L'ESPIIIT NOUVEAU Les destinees de l'homme d'apre3 les luis (le la nature, pal* Dismier.

Cet ouvraqe, preceded'un autre Ce qui arrivera •â, est ecrit par un penseur eminent et un republicain convaincu. II interesse cssenliellernent notre chere iloctrine, ainsi que le demontrera une analyse succincte de cette

L'humanitP, partie de bien bas, mais vouee au progres indefini socialement e t indivi-

duellement, a traverse bien des vicissitudes douloureuses avant d'arriver a l'aurore de temps nouveaux e t marquant une etape bien determinbe dacs le progres. Ces temps nouveaux sont ceux de ces grands philosophes du xvme siecles, qui furent les precur- seurs et les inspirateur.^ des deputes de la premiere Xsscmblee nationale de 1889, et ensuite de nos Peres de l a Convention nationale qui eurent l'energie et l'audace, en bri- sant. toutes r6sistances interessees, de faire entrer dans nos lois et dans nos m e u r s ces reformes se resumant en une belle devise bien connue : liberte, egalite, fraternite. blais, dit avec raison l'anteur, si la democratie a triomphe anjourd'hui en France, et si elle est appelhe a triompher peu a peu et a son heure dans chacun des pays d'Europe, son e u v i e resterait parfaitement sterile e t pourrait meme aboutir a une anarchie sociale, si ccs trois grandes idees ne restaient qu'A l'otat de belle devise inscrite au fronton de nos moniiinents publics. Il en serait ainsi fatalement si li! malerialime et lc positivisme continuaient d'etre enseignes pres(lu'officiellement dans les ecoles liubliques de notre nation. Les idees de l a democratie impliquent en eKdt des droits, mais aussi dcs devoirs ct une abnegation civique. Comment l'obtenir sans une sanction hien aut re que celle de lois e t de rCpressions aussi inutiles les iines que les autres dans ce cas. Cctte sanction se trouve-t-elle dans ces religions qui enseignent bien I'iminoi~taliti! de l'ilme, mais en

imposant les croyances qui font rejeter par bcaucoup tons leurs cnseignemcuts. Comment faire accepter A chacun les diffGrences de condition?, de rmgs , (le classes, de fortunes A notrc Cpoqne eclairbc, les ili.sliibritk font entend1.e de 11111s cn plus liant d'impbrieuses r~',clamations, e t exigent tous une bonne place au I~nnclucl (lc cette vie tc:.i~cstre, crue gLnAralement Etrc la seule et unique manifestation de vic a accomplir. 11 faut donc arriver forcoinent, si on veut que Io prcgrbs et l'ameliorution tlc tons ne restent pas Icttre morte, non seulement k cn~eignei., mais encorc a diiinontrer la persistance du

m o i avant e t aprbs cette esistence actuclle ; en d'autres termes B Gtal~lir clairemen

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JOURNAL D'ETUDES PSYCI-IOLOGIQUES 593

l'immortalite de l'ame humaine. Chacun raisonnera alors, sachant occuper dans chaciine de ses existences vouees au pragres indefini, la condition que lui assigne la somme de ses connaissances acquises jusyii'a son existence actuelle. Il saura ainsi ce qu'il aura A faire dans son interet propre, et par suite dans celui de tous : l'iudividu e t la societe dont i l fait partie etant solidaires pour arriver A la plus grande somme de progres e t d'amelioration compatibles avec l'6tat de notre globe. A ce moment de sa thdse, l'auteur nous interesse specialement : en effet i l indique le moyen d'arriver A la certitude de cette •á persistance du moi •â, c'est &-dire A celle de l'immortalit6 de l'Arne, par i'etude attentive et raisonnee des plienomenes qu'il appelle extra-naturels, et que nous appelons, nous, phenomenes spirites. Il felicite les savants qui ont ouvert cette voie; y convie les autres et declare bien esperer que cc x s h i e c l e qui va commencer bicntUt, demontrer et verra enseigner dans toutes les ecoles ces sublimes e t ineluctables verites.

Dans une societe dont un tres grand nombre de membres possedera ces connaissances, toutes les idees grandes e t genereuses qui sont la devise de l a tlemocratie moderne trouveront naturellement leur application pratique et transformeront singulierement, en l'ameliorant, l'etat de choses actuel. Ainsi arriveront A etre reglees sans coups de force n i guerres civiles, toutes ces questions sociales irritantes a l'ordre du jour presentement et auxquelles il faudra bien, tdt ou tard, donner une solution juste e t equitable. Les adeptes de la doctrine spirite ne peuvent qu'entierement applaudir aux vraies et geue- reuses idees exposees par M. Dismier.

Bien des notres, et eu psrticulier le maitre venere de beaucoup d'entre nous (1) (etlen particulier de celui qui a l'honneur de vous parler), aux travaux laborieux et aux ouvrages duquel nous devons de connaitre ce que nous savons, ont ecrit des pages remar- quables et vibrantes d'emotion, pour exposer les radicales transformations politiques e t sociales que nos croyances philosophiques de l'ame immortelle et de la pluralite de ses existences doivent forcement amener dans l'avenir de l'humanite. Capitaine BOULLE.

SOCIRTE DE RECHERCHES PSYCHIQUES Traduit d u B n n n e r o f Light. Boston, 2 mai 1891, par Henry Lacro im : N On

a fait, depuis plusieurs annCcs, de grands efforts pour etablir en ce pays une Societe americaine pour les (( Recherches Psychiques •â,semblable h celle qui existe dans la Grnnde-llretagne; u n Anglais, M. Ilodgson, fut envoye ii Bos- ton pour servir les interbts de cette cnuue : plusieurs Americains d'un esprit superficicl en firent partie. Apres bien (les etTorls pour attirer les membres

pn?/nnts, on ne r h s s i t ii rien a cause du m:mque de connaissance iles forces psychiques, ct cette cleclaration qu'on ne voulait rien avoir :L (,lire iLvcu le.; mediums, ceci etant nii-dcssous de la dignite dcs mcmbres ilc la SociBte.

•áLa Socie~e fit pardtrc une petitc, brocliure,cl'un cnrxtbre Lien Ltiblc, sur les [( Songes, les maisons hantues, lcs Ilallucinntiorls D, et si supcrficiellc, si ridicule, cjuc la prcsse quotidienne en lit des gorges chaudcs.

(( L'agent rlc, la Socibte anglaise, s'occupc aclnellcment, d'organiser unc succur.ale a New-York,avcc les noms des professeurs du collcge comme directeurs, ainsi qu'on le fit a Boston et comme si le public pouvait se laisser prendre a cette amorce.

(1) J'ai nomme Allan Kartle:.

:4 8

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504 R E V U E SPIRITE e

ci Comme ces gens-1% ont fdit fi des spiritualistes americains qui ont etudie le sujei. pendant hicn des annees, polir arriver a des resultats bien definis. nous recommandons aux spiritualistes de Ncb-York de se tenir sur leurs gardes. cle ne pas etre attirks clans les mailles de ces scientifiques pre- somplucux qui croient (i tout savoir •â. quhncl, de fait, ils concoivent trbs pcu et mnl le sujet qii'ils chcrcllcnl % blucitlcr.

(i L'Universili: dc Hnviird ciilrrprit, niis.i, cn 1837, ilc mettre cle cotd les mbdiums n\cc l ' i d k ' c i i l - 1 qiia.;i-icientili(111cs - poilvnieiit approlbritlir I'occulljsme; ilh vtlrnrihrciit ;il~i 'u.i deux : i n i i i ~ i de I~nitlille con- Irc Ici Spiriluali~Lci. 1.cili i',il>jmrl ~,ioiiiih, h i s ~ u \ c i i l c.;t cncore ntlcntlii. Aiiiii c ~ i ilrl-il n\ecb ln conririi-.ion Scytwi l, de lll~ilatlelpliic, rrialgri: le.; millicrs de dollnrs qu'elle x \ , i i l b c;a dispo~ilion !!!

11 L investigation de cc? --~i , , i l i l . ; ii',i ;il~oiili, jirsqu';i pi+scnl,rlii'h il? misfi- i ~ i l i l e ~ c.l!ulcs, pour la rtii~oii qu'ils onl riii*piisb l c ~ nic~tliiiiiis que les spiri- 1~~ilisle.i leur cli\oyriier:l; leiii I;igoLciie religieiisc ii:ririail le5 portes di:

veslibulc de I'occullisme. n

31. J . D. Jacques ?,ZETTEX, c:io~:dic?r de l a ZOgion ~l'honaeiii., ancien correspondast d'Ai!zn Kardec, ilui a\.nit 6poiiG \I:ile Vva Kablio, est dbi.6dA a l'age clc 61 ans; l'ente;.- re::~ent 6t3it spirite ; S I ? la tombe, 5151. Fxbre et L e p z ~ i e ont rappele I'esistence ri':

cet hoinnie c!e bien et renJu Iio;iimzgo 5. ses croyance.: ; une asristniice nombreuse e!

recaeiilie donnait une preuvc de s j n ~ p a t b i c a 1s famille Bablin.

ERRATUM : A la page 483, R e w e 111: 11ovciriii:e 1891, 1 i ~ a e 28, lire prime jeunesse au lieu de rieuse.

Page 48i, l i q i g n e s , lire soit lieu de soient , et ligne 36, lire cet apart6 e t non cette.

Page 600: Revue Spirite 1891

ANNEE 1891

Jnillct, 110 ? : Avis. p. ?Si). - ~ ' l i ~ i i i i r n ~ n o l o ~ i t ~ ilil .pirifisrne. - Atiimisrne et spiritisme 11. 239. - L'! s i ~ ~ r i i t i , ~ I i s i n ~ ~ l ~ v : i n I ~ la SCI I~ I IC~! , 11. 2%. - (:ointte de p r o ~ w ~ , ~ i ~ ( I ~ ~ , LI. :;O:<. - L:i niaistiti hantee (lu boulev:tril Volkiir?, no 11'3 - est rni t lies jour!iaux : Ln Satioti - L a Gazette di? Fia i icu - L,e l c l~ i t ro - 111' XIXc sii:i:le - L ' O b s e r v i ~ t ~ u r I'ranqais -. 1,:~ I?rarice - L'Iklair - Le Gauiots, 11. 39'1. - L'tuvisiI~ilit6 11e ln I I X I ~ ~ I ~ I Y , p. 321. - ],es iniriicIes e t le moderne pir ritualisme, p. 324. - LC mouvement spirite, p. 3 5 . - Necrniogie, p. 330. L.js origirieo et les fins (suite), p. 331. - Seances d e Mme CBline Reriooz, 1). 33G

Page 601: Revue Spirite 1891

506 TAREE GEXERALE DES MATIERRS

AoQt, no 8 : Phbnomenologie iiu spiritisme, p. 337. - Comite de propaqanrl~, p. 3iS. - La proph+esse de Cahora, p. 352, - L'iriroleranca religieusa B travers le4 sieclea, p. 351. - Le spiritisme, p. 361. - L'Inconscient, I'Elemental e t le Diable, p. 367. - Faits spirites. Nota, p. 3% - Religion universelle, p. 376. - Chateaux hantes, p. 377- - lncon~c ience de l a personnalite, . 379. - Le spiritisme h Br,+Sla, Roumanie, p. 3S0. - Ceremonie s;irite a Jau, p. 382. - J o t e bibliographique sui. Chardel, p. 383.

Septembre, no 9 : Lombroso, expPriences spirites B Naides, p. 386. - Rapports du magnb- tisme et du spiritisme, p. 304. - Les theoriciens, p. 400. - Comiti! ci* p ropa tan le , p. 401. Les maisons hiintGes, p. 402. - Choses de l'autre montle, p. 405. - L'iritoli:i.anca rrligiecise 3. travem les sii~cles, o. 412. - Echelle de Jacot) i Iloston, p. 419. - ISnseignement. spirit,-? de Reims. - L:r visisecuon, p. 420. - LHS O I Y K L I I ~ S et l e nils ( su i t r ) , 11. 421. - Cathoiicisme et spiritisme, p. 42. - L'hypnotisme. le ma;rietiame, la mAiliiirnnitt scientifiqiiernent c l h o n - trtie, p. !t25. - J ~ S U S ile Nazareth, p. 428. - N4croloqie : M l . Timol(.:ori Jaubert. - Deco- ninck. - Wycits, p. 4?0. - Lw m1~ac1es et le moderne ~~i i r i tua l i sme , Rlemorahilin. p. 432.

Octnhre, no 10 : Les miracles d u modernc upiritualisme, par Sir Russell Wallace, p . 433. - Rlemnrabilia, p. 433. - Le spiritisme, p. 443. - Rapports (lu magnQtisms et du spiritisme, 1). .L5. - I.'intolkr:tnce religieuse B travera les siecles, p. 4G2. - Faits relatifs A la divination, p. 464. - U n extrait boii uoter, p.469. - 1)ans i'inconnu. p. 471. - Spiritisme, p. -172. - 'Iecrologie : JIM. Andre Houlens. - Fitiire et Hugonnet. -Justin Guinnucleau. - Tlieoiiore, Hbraud, p. 476. - Harmonies universelles, p. 4-9. - L'Anti-Clerical. - La pensbe des morts, p. 4S0.

Noveiiibre, no 1 1 : Commemoration des morts, p . 431. - La doctrine spiritirdiste. - Sou- venirs d'iin esprit, p. 483. - Rapports du ma~net is i i ie et dii spii*ilisme, p. 434. - Comite de propagand-, p. 50'1. - L'intolermce religieuse a travers Les sikclesL p. 507. - Faits spi- rites a Naples, p. 311. - Tables parlantes posskiers rlii' demon, p . 314. - Ph8nomkne d e levitatiori, p. 515. - Ctwonique lirteraire, p. 521. - Les grands mys tb~es , analyse, p. 524. - Nbcrologie : A I M . Jules-Francois Clos. - Ernest Laplace. - Jules Flammarion. - Louis Roman. - 6.-E. v i l " -der -~eersh . - Leon Wisselle, p. 527. - hIariage de Mlle Clotilde Vigne et d e Mlle Bouvard-Gagne, 528.

Deocinbre, n' 12 :Les savants et le spiritisme, p. 531. - Doctrine sliiritualiste fie Sir .4. R. Wallace, p. 53.3. - CornmPmoration des morts, p. 535. - Rapports du Rlagn6tisme e t du Spiritisnie, p. 535. - Comite de uropazanile, p. 54.3. - Une seance spirite i Blois, p. 545. - A prolios de 1% divination, p. 548. - L'intolRranc? religieuse 8. t ravers Irs siecles, p.551. AIatbrialisatioii d'un esprir, p. 562. - Tatorinernents spirites, p. 32. - A propos de 1616- patliie, p. 576. - Chroniqur. p. 582. - Spiritisme et clPmon, p. 585. - Le Cor~fer~ricier Leon Denis, e Toulouse, r i 590. - Maison de retraite, p. 581. -Ligue de l'Esprit nonveau, p. 582. - Societe de Rocberches psychiqnes, p. 594. - Necrnlogir, 11. 594. - Table gbn6- rale des mnti i i r~s, p. 595.

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