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nique régiment de drones et d’imagerie de l’armée de Terre, le 61e régiment d’artillerie est implanté sur un site singulier lui aussi.

Situé dans le département de la Haute-Marne (52), le régiment est installé à Semoutiers sur une ancienne base aé-rienne américaine construite en 1955. À 10 km de Chaumont, préfecture du dé-partement, le site s’intègre dans un relief vallonné, couvert de forêts.

Sa situation géographique offre un vaste terrain de 500 hectares mis au profit de l’entrainement des unités, tant dans le domaine PROTERRE que dans celui de la mise en œuvre des drones.Les Diables Noirs ont donc la chance de pouvoir mettre en œuvre leurs systèmes de drones directement depuis le régi-ment.

La garnison accueille régulièrement des manœuvres d’envergure, à l’image de l’exercice Grand-Duc, le plus grand exer-cice des unités de renseignement de l’ar-mée de Terre, qui a lieu chaque année.

Situé dans la région du Grand Est, le 61e

régiment s’inscrit dans la longue liste des unités de l’armée de Terre installées dans ce vaste territoire de l’hexagone. Il est ainsi parfaitement intégré aux actions nombreuses de la zone de défense Nord-Est tant au niveau des exercices, que des actions de rayonnement.

Unique unité Terre implantée en Haute Marne, il se distingue par une garni-son singulière qui conserve encore au-jourd’hui les traces de son héritage amé-ricain. La garnison conserve ainsi une authentique statue de la liberté, qui trône au milieu de la place d’armes. Cette der-nière est une œuvre originale du sculp-

Viaduc de Chaumont© ville de Chaumont

Vol d’exercice pour le SDTI sur la base aérienne du 61e RA.

© 61e RA

Équipe DRAC avant exercice© SIRPA Terre

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régiment d’artillerie

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teur français Auguste Bartholdi, offerte par la mairie de Chaumont aux militaires américains qui officiaient sur la base. Au départ des Américains en 1969, l’emprise a été occupée par le 403e régi-ment d’artillerie jusqu’au 1er juillet 1999, date à la-quelle le 61e RA a été re-créé venant de Trêves.

Aujourd’hui la place d’armes s’est embellie de tous les matériels

que les Diables Noirs ont servis au cours de leur illustre Histoire. Des canons aux drones, l’héritage précieux du Premier de la fourragère est bien présent et rappelle à chacun l’engagement constant des Diables Noirs pour la France.

CHAPITRE 2 :HISTORIQUE DU 61e REGIMENT D’ARTILLERIE

ort d’une Histoire de plus d’un siècle, le 61e régiment d’artille-rie a su à travers les décennies

s’illustrer en démontrant ses savoir-faire tactiques qui lui ont valu de nombreuses distinctions militaires. Tant par son arme historique l’artillerie que, plus tard, dans le domaine du renseignement et la mise en œuvre de drones, les Diables Noirs ont servi leur Patrie avec le courage et la détermination qui honore leurs Anciens. Cet héritage précieux confère au 61e ré-giment d’artillerie une singularité hors normes, qui ne cesse de s’épanouir au-jourd’hui encore.

1. LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE : FACE AU FEU ENNEMI,

LES DIABLES NOIRS S’ILLUSTRENT

Le 61e régiment d’artillerie de campagne (RAC) est créé dans la Meuse, à Verdun, le 1er mars 1910. Constitué à partir des batteries des 25e et 40e RAC, le régiment s’illustre lors de la Première Guerre mondiale. Intégré à la 42e division d’infanterie, il fait preuve d’une redoutable

efficacité et reçoit neuf citations dont six à l’ordre de l’armée, deux à l’ordre du corps d’armée et une à l’ordre de la division. Les Allemands eux-mêmes honoreront le 61e régiment d’artillerie en donnant à ses canonniers le surnom de « Diables Noirs » en référence à leur valeur guerrière et à la poudre de canon de 75 mm qui les couvrait de la tête aux pieds. En 1921, le régiment acquiert le droit de porter la fourragère à la couleur du ruban de la croix de la Légion d’honneur, qui fait de lui le régiment le plus décoré de l’artillerie, d’où son surnom de « premier de la fourragère ». L’entre-deux guerres est marqué par le changement de nom de l’unité qui devient, en janvier 1924, le 61e régiment d’artillerie divisionnaire (RAD).

2. LA SECONDE GUERRE MONDIALE : UNE PÉRIODE DE TOURMENTE QUE TRAVERSE LE RÉGIMENT

Au début de la Seconde Guerre mon-diale, le 61e régiment d’artillerie constitue toujours le noyau artillerie de la 42e DI, il est subdivisé en deux entités, l’artille-rie légère (61e RA historique) et l’artillerie lourde (261e RA). Il participe de nouveau à la défense du pays contre les Alle-mands et se porte successivement en Moselle, près de la ligne Maginot, en Lor-raine, dans les marais de Saint-Gond et sur la Marne. Le 9 juin 1940, le régiment maintient héroïquement sa position sur l’Aisne face à l’offensive allemande au prix de lourdes pertes. Ce jour-là est tué sur le champ de bataille le lieutenant Léo Lagrange du 61e RAD, député et ancien sous-secrétaire d’État à la jeunesse et au

sport qui s’était porté volontaire pour une mission de reconnaissance.En 1942, après l’invasion de la zone Sud, le régiment, stationné à la Valbonne, est dissous. Il est finalement recréé le 15 fé-vrier 1945, afin de participer aux derniers combats pour la libération du pays. En 1947, le régiment rejoint Belfort où il prend le nom de 61e régiment d’artillerie antiaérienne (RAA), équipé de canons de 90 mm antiaériens américains, de mi-trailleuses quadritubes de 12,7 mm et de canons Bofors.

3. ALGÉRIE ET BOSNIE HERZÉGOVINE :LA FIN DES CANONS, LA FIN D’UNE ÈRE

En 1955, un bataillon de marche du 61e RAA est envoyé en Kabylie où il mène des opérations de pacification jusqu’en 1962, date à laquelle sont signés les accords d’Évian qui mettent fin à cent trente-deux années de présence française en Algérie. À partir de 1963, le 61e RAA de

FStatute de la liberté présente au 61e RA

© 61e RA

Remise de la fourragère aux jeunes Diables Noirs© 61e RA

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Reconstitution historique par la 5e batterie (réserve)© 61e RA

Reconstitution historique par la 5e batterie (réserve)© 61e RA

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COMRENS – 61E RÉGIMENT D’ARTILLERIE

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nouveau équipé de canons classiques est renommé 61e régiment d’artillerie de Brigade (RAB). En 1996, il est déployé en Bosnie Herzégovine pour y armer le ba-taillon d’artillerie de la Neretva. Il remplit alors les missions traditionnelles d’un ré-giment d’artillerie sol-sol et se distingue par l’application de feux précis au cours de son déploiement.

4. L’ARRIVÉE DES DRONES DE RENSEIGNEMENT :

NOUVEL ÉLAN POUR LES DIABLES NOIRS

Dissous le 30 juin 1999 à Trèves, le 61e

régiment d’artillerie est recréé le 1er juillet de la même année et remplace le 403e régiment d’artillerie sur le site de

Chaumont-Semoutiers afin d’y reprendre la mission de renseignement d’origine image de l’armée de Terre, étant alors spécialisé dans l’emploi des drones. Il rejoint la brigade de renseignement. Depuis, le 61e régiment d’artillerie a été projeté sur tous les théâtres majeurs au Mali, au Kosovo, au Liban, au Tchad, en Afghanistan et en République Centre-Africaine sous mandat de l’ONU pour y mener des missions de renseignement d’origine image.

Son Étendard porte dans ses plis en lettres d’or ses faits d’armes prestigieux : Saint-Gond 1914, Yser 1914, Argonne 1915, Verdun 1916-1917, La Somme 1916, Mont-Didier

1918, AFN 1952-1962. Une croix de guerre 1914-1918 à 6 palmes, une étoile de ver-meil et une étoile de bronze ornent éga-lement l’Étendard. Il porte par ailleurs une cravate aux couleurs allemandes qui lui a été remise par les autorités de ce pays en 1999, à son départ de Trèves. Et il a été décoré de la Croix de la Valeur Militaire pour son action en Afghanistan en 2015.

CHAPITRE 3 :MISSIONS PRINCIPALES

ort de son histoire de plus de 60 années d’expérience dans l’univers des drones, le 61e

régiment d’artillerie est l’unique régiment de renseignement d’origine image de l’armée de Terre. Il est ainsi le spécialiste de la mise en œuvre d’aéronefs pilotés à distance, conçus pour le recueil du renseignement. Directement dans la main du chef interarmes, le Premier de la fourragère participe à la satisfaction des besoins croissants en renseignement imagerie des opérations aéroterrestres grâce à :

- la flexibilité d’emploi de ses capteurs ;- la complémentarité de

ses équipements ;- l’intégration naturelle de ses capacités jusqu’aux plus bas

échelons au contact.

Communément surnommé « les yeux de l’armée de Terre », le 61e régiment d’artillerie est l’expert de la captation et de l’exploitation du renseignement d’origine image. À cet effet, il a pour mission principale de fournir le renseignement

d’origine image à des fins d’appréciation de situation, de veille stratégique permanente, d’appui à l’engagement des forces aéroterrestres et d’acquisitions d’objectifs et d’évaluation de frappes. Le 61e RA est ainsi le spécialiste de la recherche du renseignement, de l’aéronautique et des feux, ses trois piliers opérationnels.Le régiment a également la capacité d’ar-mer l’ossature d’un poste de commande-ment de Groupement de recherche mul-ticapteur.Ainsi, le régiment déploie des soldats en opérations extérieures en continu sur les théâtres d’opération majeurs où la France est engagée. Une centaine de Diables Noirs servent à l’étranger. Le ré-giment se prépare à engager ses déta-chements équipés des nouveaux drones SDT (système de drones tactiques) & SMDR (système de mini-drones de ren-seignement), qui augmenteront singuliè-rement ses capacités de projection.

FAUF1 au 61e régiment d’artillerie

© 61e RA Équipe DRAC déployée au Mali

© 61e RA

Décollage du DRAC en opération extérieure© 6???????

Mise en œuvre du DRAC par ses équipiers avant exercice

© SIRPA Terre

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COMRENS – 61E RÉGIMENT D’ARTILLERIE

Au-delà de ces enjeux opérationnels qui constituent le cœur de mission du régiment, ce dernier assure également les formations et le contrôle des opérateurs et référents drones de l’armée de Terre, grâce à l’expertise de son centre de formation des drones.

Enfin, le régiment contribue à la posture de protection terrestre et aux missions communes de l’armée de Terre, notam-ment l’opération Sentinelle qui mobilise en permanence le concours de Diables Noirs déployés sur l’ensemble du terri-toire national.

CHAPITRE 4 :MODE D’ACTION

fin de mener à bien ses missions opérationnelles, le 61e régiment d’artillerie déploie un spectre

de capacités permettant d’inscrire son action de renseignement dans tous les champs : micro-tactique dans la frange des contacts, tactique au profit des grandes unités interarmes, opératif pour des opérations sur un théâtre complet.

Trois niveaux d’action opérationnelle assurent cette capacité inédite :

A. De 5 à 30 km :LA PATROUILLE LÉGÈRE DE RECHERCHEPAR IMAGERIE

La patrouille légère de recherche par imagerie est un concept d’imagerie tactique innovant et modulable permettant de projeter des équipes réduites au contact (6 soldats) équipées de mini-drones et micro-drones. Elles sont également équipées de RVT (remote video terminal) réceptionnant les informations images émises par les drones tactiques et autres aéronefs. Extrémité de l’écosystème de la recherche, la PLRI maintient un lien permanent avec le poste de commandement du sous-groupement de recherche multicapteur. Elle peut ainsi recevoir l’analyse en temps réel de ses informations, coopérer avec les autres capteurs déployés, recevoir en permanence des mises à jour de la situation tactique, et aussi fournir en direct les captations de renseignement que la patrouille effectue sur le terrain. Ce mode d’action offre au chef interarmes la capacité de déployer au plus près de la frange des contacts des équipes de soldats aguerris et disposant des meilleurs systèmes de drones de renseignement.

B. Jusqu’à 150 km :LA SECTION DE DRONE TACTIQUEDE RECHERCHE PAR IMAGERIE

Pour opérer dans la profondeur, allant jusqu’à 150 km depuis la base voire 450 km avec une station relais, le groupement

de recherche multicapteur (l’échelon supérieur du SGRM évoqué précédem-ment) dispose dans sa main du capteur très performant qu’est le système de drone tactique. Ce SDT est adapté pour les missions de surveillance, d’identifica-tion, de reconnaissance et d’acquisition d’objectifs avant frappes dans des zones hostiles tenues par l’ennemi à grande distance. Ce capteur mobilise une tren-taine de soldats pour la mise en œuvre. Opérateurs, maintenanciers, télépilotes, interprètes de l’image : tous travaillent de concert pour exploiter les capacités du SDT et ainsi fournir le renseignement aux demandeurs.

C. Partout dans le monde :L’ÉQUIPE IMAGERIE

Pouvant opérer depuis le territoire natio-nal et sur l’ensemble des théâtres d’opé-rations, l’équipe imagerie est composée de deux soldats et d’une SLX (station lé-gère d’exploitation). Leur travail consiste à analyser l’imagerie pouvant provenir d’une multitude de sources pour produire des dossiers à des fins de renseigne-ment. Ainsi, des dossiers d’images sont constitués à partir d’images satellitaires, infrarouge, cartographique, de photos aériennes, d’images radar, de sources

ouvertes, etc. Cette capacité de recueil de renseignement offre une capacité d’ac-tion sans limites géographiques puisque l’imagerie provient en grande partie des satellites survolant la Terre. Une fois re-cueillies par la station SLX, ces informa-tions sont centralisées, traitées, hiérar-chisées et analysées par les interprètes de l’image qui fournissent ensuite aux forces des dossiers complets avec vues référencées, images habillées, vues mul-tidimensionnelles, plans de sites, possi-bilités de défense, axes d’attaque, géo-référencement et autres informations indispensables à la préparation puis la conduite des opérations.

CHAPITRE 5 :CAPTEURS DE RENSEIGNEMENT ET MATERIEL

e régiment vit sa plus grande mutation des équipements de-puis qu’il met en œuvre des

drones. 2020 est l’année de l’acquisition de deux nouveaux systèmes de drones, les systèmes majeurs de recueil du ren-seignement du régiment.

A L

Briefing aéronautique avant déploiement des vecteurs

© 61e RA

Déploiement du SDTi en république centrafricaine© SIRPA Terre

Prise de vue embarquée pour une mission de reconnaissance © 61e RA

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