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GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE Richard Wagner Le Crépuscule des dieux Orchestre et Chœur du Mariinsky Valery Gergiev Dimanche 23 septembre 2018 – 16h30

Richard Wagner Le Crépuscule des dieux · GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE Richard Wagner Le Crépuscule des dieux Orchestre et Chœur du Mariinsky Valery Gergiev Dimanche

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GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

Richard WagnerLe Crépuscule des dieux

Orchestre et Chœur du Mariinsky Valery Gergiev

Dimanche 23 septembre 2018 – 16h30

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WEEK-END WAGNER LE RING

Parlant de la Tétralogie de Wagner en 2004, le musicologue Jean-Jacques Nattiez y voyait «  une œuvre d’art totale qui assurera à son auteur une revanche contre la mort  : une postérité éternelle. Si bien qu’un jour, Wagner pourra se dire à lui-même, comme Wotan à Fricka, “Vollendet das ewige Werk” : la voilà terminée, l’œuvre d’art totale, l’œuvre éternelle ! »

Au regard de cette postérité, finalement, les presque trente années de travail consacrées à son édification par Wagner, de 1848 à 1876, n’apparaissent plus comme hors norme mais nécessaires… de même que les 34 person-nages qui peuplent ces 15 heures de musique, les 125 instrumentistes qui l’interprètent ou les 91 leitmotive recensés qui y résonnent – c’est Christian Merlin qui l’affirme – quelque 2 381 fois.

Ces dimensions inusitées inspirent la plupart du temps aux chefs d’orchestre qui veulent donner l’intégralité du Ring un choix prudent : pas d’interpré-tation dans un laps de temps trop restreint, par exemple, afin de donner notamment aux chanteurs la possibilité de se reposer entre deux dates. Mais l’ouragan Gergiev, qu’aucun défi n’effraie, n’en a cure, et on l’a déjà entendu diriger le prologue et les trois journées qui le suivent en quatre jours consécutifs  ! Pour la Philharmonie, il adopte une démarche un peu plus raisonnable : L’Or du Rhin et La Walkyrie au printemps dernier, Siegfried et Le Crépuscule des dieux cet automne.

Se dédiant ainsi à Wagner, le chef ossète reprend un flambeau longtemps aban-donné en terres russes : sa production de la Tétralogie en 2003 était la première depuis presque un siècle (et la première à être interprétée dans l’allemand ori-ginal)  ! À la fin du xixe siècle, les Russes connaissaient pourtant la musique de Wagner, Moscou ayant eu le plaisir d’accueillir le compositeur en 1863. L’apôtre de l’œuvre d’art totale avait, à cette occasion, offert aux mélomanes un premier aperçu de ce Ring qu’il n’allait achever que plusieurs années après.

Pour compléter ce nouveau Week-end Wagner, un spectacle jeune public, un concert en famille et un concert-promenade apportent d’autres éclai-rages pédagogiques sur la geste wagnérienne.

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WEEK-END WAGNER LE RING

Parlant de la Tétralogie de Wagner en 2004, le musicologue Jean-Jacques Nattiez y voyait «  une œuvre d’art totale qui assurera à son auteur une revanche contre la mort  : une postérité éternelle. Si bien qu’un jour, Wagner pourra se dire à lui-même, comme Wotan à Fricka, “Vollendet das ewige Werk” : la voilà terminée, l’œuvre d’art totale, l’œuvre éternelle ! »

Au regard de cette postérité, finalement, les presque trente années de travail consacrées à son édification par Wagner, de 1848 à 1876, n’apparaissent plus comme hors norme mais nécessaires… de même que les 34 person-nages qui peuplent ces 15 heures de musique, les 125 instrumentistes qui l’interprètent ou les 91 leitmotive recensés qui y résonnent – c’est Christian Merlin qui l’affirme – quelque 2 381 fois.

Ces dimensions inusitées inspirent la plupart du temps aux chefs d’orchestre qui veulent donner l’intégralité du Ring un choix prudent : pas d’interpré-tation dans un laps de temps trop restreint, par exemple, afin de donner notamment aux chanteurs la possibilité de se reposer entre deux dates. Mais l’ouragan Gergiev, qu’aucun défi n’effraie, n’en a cure, et on l’a déjà entendu diriger le prologue et les trois journées qui le suivent en quatre jours consécutifs  ! Pour la Philharmonie, il adopte une démarche un peu plus raisonnable : L’Or du Rhin et La Walkyrie au printemps dernier, Siegfried et Le Crépuscule des dieux cet automne.

Se dédiant ainsi à Wagner, le chef ossète reprend un flambeau longtemps aban-donné en terres russes : sa production de la Tétralogie en 2003 était la première depuis presque un siècle (et la première à être interprétée dans l’allemand ori-ginal)  ! À la fin du xixe siècle, les Russes connaissaient pourtant la musique de Wagner, Moscou ayant eu le plaisir d’accueillir le compositeur en 1863. L’apôtre de l’œuvre d’art totale avait, à cette occasion, offert aux mélomanes un premier aperçu de ce Ring qu’il n’allait achever que plusieurs années après.

Pour compléter ce nouveau Week-end Wagner, un spectacle jeune public, un concert en famille et un concert-promenade apportent d’autres éclai-rages pédagogiques sur la geste wagnérienne.

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Dimanche 23 septembre

14H30 & 15H30 CONCERT-PROMENADE AU MUSÉE

WAGNER DE FACE ET DE PROFILALEXANDRE LETONDEUR, COMÉDIEN

PAUL DROUET, PIANO

FLORENCE DESNOUVEAUX, CONTEUSE

RUTH UNGER, FLÛTES, VIOLE DE GAMBE

FIONA MCGOWN, MEZZO-SOPRANO

JEAN-SÉBASTIEN DUREAU, PIANO BÖSENDORFER

Lectures de textes de Charles Baudelaire, les Wesendonck lieder et un conte sur Siegfried

16H30 OPÉRA EN CONCERT

LE CRÉPUSCULE DES DIEUX - WAGNERORCHESTRE ET CHŒUR DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

TATIANA PAVLOVSKAYA, BRÜNNHILDE

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

OLGA SAVOVA, WALTRAUTE

ELENA STIKHINA, GUTRUNE

EVGENY NIKITIN, GUNTHER

MIKHAIL PETRENKO, HAGEN

ZHANNA DOMBROVSKAYA, WOGLINDE, TROISIÈME NORNE

IRINA VASILIEVA, WELLGUNDE, DEUXIÈME NORNE

EKATERINA SERGEEVA, FLOSSHILDE, PREMIÈRE NORNE

PAVEL PETRENKO, CHEF DE CHŒUR

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerLe Crépuscule des dieux

Samedi 22 septembre Dimanche 23 septembre

15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

COMMENT SIEGFRIED TUA LE DRAGON ET CÆTERACOMPAGNIE LE PIANO AMBULANT

SYLVIE DAUTER, PIANO, ORGUE INDIEN, HARMONIUM, SYNTHÉTISEUR

CHRISTINE COMTET, FLÛTES, SYNTHÉTISEUR

FRANÇOIS SALÈS, HAUTBOIS, COR ANGLAIS

ANTOINETTE LECAMPION, VIOLON, ORGUE

JOËL SCHATZMAN, VIOLONCELLE

CHARLIE ADAMOPOULOS, BASSE ÉLECTRIQUE

ANTOINE COLONNA, MISE EN SON ET DISPOSITIF MAO EN TEMPS RÉEL

Samedi 22 septembre

16H30 CONCERT EN FAMILLE

LE RING DE POCHELA SYMPHONIE DE POCHE

NICOLAS SIMON, DIRECTION

ÉDOUARD SIGNOLET, LIVRET, MISE EN ESPACE

CÉCILE PRUVOT, ILLUSTRATIONS

NICOLAS WORMS, ARRANGEMENTS

AINHOA ZUAZUA RUBIRA, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

SARAH LAULAN, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

NICOLAS GAUDART, COMÉDIEN

AMAURY DE CRAYENCOUR, COMÉDIEN

Atelier de préparation au concert à 15h.

19H00 OPÉRA EN CONCERT

SIEGFRIED - WAGNERORCHESTRE DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ANDREI POPOV, MIME

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

ELENA STIKHINA, BRÜNNHILDE

EVGENY NIKITIN, DER WANDERER

MIKHAIL PETRENKO, FAFNER

ZLATA BULYCHEVA, ERDA

ANNA DENISOVA, WALDVOGEL

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerSiegfried

ACTIVITÉS CE WEEK-END

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, visites du Musée…

WEEK-END WAGNER LE RING

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Dimanche 23 septembre

14H30 & 15H30 CONCERT-PROMENADE AU MUSÉE

WAGNER DE FACE ET DE PROFILALEXANDRE LETONDEUR, COMÉDIEN

PAUL DROUET, PIANO

FLORENCE DESNOUVEAUX, CONTEUSE

RUTH UNGER, FLÛTES, VIOLE DE GAMBE

FIONA MCGOWN, MEZZO-SOPRANO

JEAN-SÉBASTIEN DUREAU, PIANO BÖSENDORFER

Lectures de textes de Charles Baudelaire, les Wesendonck lieder et un conte sur Siegfried

16H30 OPÉRA EN CONCERT

LE CRÉPUSCULE DES DIEUX - WAGNERORCHESTRE ET CHŒUR DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

TATIANA PAVLOVSKAYA, BRÜNNHILDE

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

OLGA SAVOVA, WALTRAUTE

ELENA STIKHINA, GUTRUNE

EVGENY NIKITIN, GUNTHER

MIKHAIL PETRENKO, HAGEN

ZHANNA DOMBROVSKAYA, WOGLINDE, TROISIÈME NORNE

IRINA VASILIEVA, WELLGUNDE, DEUXIÈME NORNE

EKATERINA SERGEEVA, FLOSSHILDE, PREMIÈRE NORNE

PAVEL PETRENKO, CHEF DE CHŒUR

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerLe Crépuscule des dieux

Samedi 22 septembre Dimanche 23 septembre

15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

COMMENT SIEGFRIED TUA LE DRAGON ET CÆTERACOMPAGNIE LE PIANO AMBULANT

SYLVIE DAUTER, PIANO, ORGUE INDIEN, HARMONIUM, SYNTHÉTISEUR

CHRISTINE COMTET, FLÛTES, SYNTHÉTISEUR

FRANÇOIS SALÈS, HAUTBOIS, COR ANGLAIS

ANTOINETTE LECAMPION, VIOLON, ORGUE

JOËL SCHATZMAN, VIOLONCELLE

CHARLIE ADAMOPOULOS, BASSE ÉLECTRIQUE

ANTOINE COLONNA, MISE EN SON ET DISPOSITIF MAO EN TEMPS RÉEL

Samedi 22 septembre

16H30 CONCERT EN FAMILLE

LE RING DE POCHELA SYMPHONIE DE POCHE

NICOLAS SIMON, DIRECTION

ÉDOUARD SIGNOLET, LIVRET, MISE EN ESPACE

CÉCILE PRUVOT, ILLUSTRATIONS

NICOLAS WORMS, ARRANGEMENTS

AINHOA ZUAZUA RUBIRA, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

SARAH LAULAN, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

NICOLAS GAUDART, COMÉDIEN

AMAURY DE CRAYENCOUR, COMÉDIEN

Atelier de préparation au concert à 15h.

19H00 OPÉRA EN CONCERT

SIEGFRIED - WAGNERORCHESTRE DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ANDREI POPOV, MIME

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

ELENA STIKHINA, BRÜNNHILDE

EVGENY NIKITIN, DER WANDERER

MIKHAIL PETRENKO, FAFNER

ZLATA BULYCHEVA, ERDA

ANNA DENISOVA, WALDVOGEL

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerSiegfried

ACTIVITÉS CE WEEK-END

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, visites du Musée…

WEEK-END WAGNER LE RING

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PROGRAMME

Richard Wagner

Le Crépuscule des dieux – version de concert

Prologue et Acte I

ENTRACTE

Acte II

ENTRACTE

Acte III

Orchestre et Chœur du MariinskyValery Gergiev, directionTatiana Pavlovskaya, soprano (Brünnhilde)Mikhail Vekua, ténor (Sieg fried )Roman Burdenko, baryton (Alberich)Olga Savova, mezzo-soprano (Waltraute)Elena Stikhina, soprano (Gutrune)Evgeny Nikitin, baryton basse (Gunther)Mikhail Petrenko, basse (Hagen)Zhanna Dombrovskaya, soprano (Woglinde, Troisième Norne)Irina Vasilieva, soprano (Wellgunde, Deuxième Norne)Ekaterina Sergeeva, mezzo-soprano (Flosshilde, Première Norne)Marina Mishuk, chef de chantPavel Petrenko, chef de chœur

Ce concert est surtitré.

FIN DU CONCERT VERS 21H15.

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Richard Wagner (1813-1883)Götterdämmerung [Le Crépuscule des dieux]

Drame musical en un prologue et trois actes composé sur un livret du compositeur,

troisième journée du Ring des Nibelungen [L’Anneau du Nibelung].

Rédaction du livret : d’octobre 1848 à décembre 1852 ; modifications apportées

en cours de composition.

Composition : esquisses en 1850, puis composition d’octobre 1869 à novembre 1874.

Création : le 17 août 1876, au Festspielhaus de Bayreuth, par Johanna Jachmann-

Wagner (Première Norne), Josephine Schefsky (Deuxième Norne), Friederike Sadler-

Grün (Troisième Norne), Amalie Materna (Brünnhilde), Georg Unger (Siegfried),

Eugen Gura (Gunther), Karl Hill (Alberich), Gustav Siehr (Hagen), Mathilde Weckerlin

(Gutrune), Luise Jaide (Waltraute), Lilli Lehmann (Woglinde), Marie Lehmann

(Wellgunde), Minna Lammert (Flosshilde), sous la direction de Hans Richter

et dans une mise en scène de Richard Wagner.

Durée : acte I, environ 115 minutes ; acte II, environ 60 minutes ;

acte III, environ 70 minutes.

En 1848, Wagner amorce le livret de La Mort de Siegfried (futur Crépuscule des dieux). Puis il esquisse un second volet, Le Jeune Siegfried (qui deviendra la deuxième journée du Ring), avant d’envisager un cycle de quatre opéras. Fruit de presque trente ans de travail, le dernier épisode de la Tétralogie porte les traces de cette longue maturation.

Les fantômes du grand opéra

Si le Ring doit surtout à l’Edda scandinave, sa derni ère journée s’inspire davantage du Chant des Nibelungen. « Nibelungen » désigne la tribu des Francs installée dans la région de Worms, sur le Rhin, royaume de Gunther. L’épopée germanique se fonde sur des événements historiques et des personnages réels ayant vécu entre le ive et le milieu du xie siècle. Elle motive un livret riche en péripéties, à l’image de ceux du grand opéra français.

L’ŒUVRE

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Wagner reprend effectivement les composantes de ce genre lyrique qui fascina l’Europe romantique avant de passer progressivement de mode à partir des années 1860. Il brosse de vastes tableaux impliquant la participation de nombreux figurants et de chœurs ; il intègre quelques ensembles, des scènes de cérémonie et de serment qui précipitent la tragédie vers un finale-catastrophe. Pourtant, après avoir sacrifié aux sirènes du grand opéra dans Rienzi (1842), il avait peu à peu banni ses éléments, qu’il estimait contraires à la vérité dramatique. Si Le Crépuscule des dieux semble infléchir ses positions, ce n’est pas dû à la date des premières ébauches, car Wagner a pris ensuite le temps de modifier certaines orientations. S’il se réfère à un genre soi-disant honni, c’est pour mieux en souligner l’obsolescence.

Il l’associe en effet aux Gibichungen, qui ne reculent ni devant le men-songe ni devant le crime pour asseoir leur puissance. Dès lors, le grand opéra est identifié à ces êtres vils et méprisables, à une société féodale appartenant au passé. Ses ingrédients prennent ici une valeur parodique, adoptés pour être détournés. L’attitude de Wagner n’en reste pas moins ambiguë, nourrie de ressentiment (il n’a pas réussi à s’imposer à Paris avec ce genre lyrique) mais aussi d’admiration. On sait que le dernier tableau du Prophète de Meyerbeer l’avait impressionné, lors d’une représentation en 1850 : il se termine par l’incendie de la cathédrale de Münster, dans lequel périssent le personnage principal et sa mère. Le rapprochement avec le dénouement du Ring s’impose avec évidence.

Synthèse et apogée

La construction du Crépuscule des dieux ne correspond cependant pas à celle d’un grand opéra, lequel comporte généralement cinq actes (parfois quatre). Ses trois actes transposent la trajectoire exposition- péripétie-catastrophe du modèle antique revendiqué par Wagner. La partition comprend aussi un prologue, où l’on assiste au récit du forfait originel de Wotan, puis aux adieux de Brünnhilde à Siegfried. Wagner concrétise ici le modèle dramatique qu’il défend dans ses écrits : une œuvre avec un prologue qui rapporte des événements antérieurs à l’action représentée, ou qui anticipe sur le drame. Cette dernière journée reproduit et concentre

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donc l’architecture du Ring entier, lequel s’ouvre sur un prologue (L’Or du Rhin) précédant trois journées (équivalant à trois actes gigantesques).La brève introduction du Crépuscule (peut-on encore parler de prélude ?) reprend la musique qui accompagnait le réveil de Brünnhilde au début du troisième acte de Siegfried. Elle affirme ainsi la continuité entre les deux journées. Les timbres en sont néanmoins plus mats ; l’ajout des leitmotive du Rhin et du Sort suggère le déclin du monde mythique. Le poids du destin, comme dans le théâtre grec que Wagner relit au moment de la composition de l’opéra, pèse sur cette action historique.

Plus que jamais, les interludes symphoniques signalent l’écoulement du temps et le passage d’un monde à un autre. Le « Voyage de Siegfried » sur le Rhin, entre le prologue et le premier acte, opère la transition entre une « enclave préservée de la mythologie [à] une réalité pleine de périls et de confrontations sordides », pour reprendre les termes de Pierre Boulez. Quant à la « Marche funèbre » de Siegfried, elle incarne l’accom-plissement de la catastrophe, récapitule la vie du héros et rappelle ses origines par la présence de nombreux leitmotive associés au personnage (la plupart ne reparaîtront plus ensuite). Au sujet de cette saisissante page symphonique, Wagner déclarait : « J’ai composé un chœur grec, mais un chœur qui serait pour ainsi dire chanté par l’orchestre. »

En 1848, dans la première version du livret, la mort de Siegfried mettait fin à la malédiction d’Alberich et redonnait son pouvoir à Wotan. Dans la mouture de 1852, Brünnhilde célébrait la supériorité de l’amour : « Sachez bien que vous assistez à la fin du Walhalla ! La race des dieux a passé comme un souffle, j’abandonne un monde sans maître. Seul l’amour rend heureux dans le ciel et dans la douleur. » Le dénouement de la version définitive reste plus équivoque. Si la fille de Wotan incendie le Walhalla, ses paroles n’annoncent aucun vainqueur. En revanche, la musique reprend le thème de la Rédemption par l’amour, exposé par Sieglinde dans La Walkyrie, laissant espérer que le jour se lèvera sur un monde régénéré.

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Prologue

Les trois Nornes relatent le forfait originel de Wotan, qui but à la source de la sagesse et tailla une lance dans une branche du frêne du monde. À présent, le bois du frêne mort entoure le Walhalla, prêt à flamber. Les Nornes sont impuissantes à prédire l’avenir, la corde du Temps se brise. Siegfried fait ses adieux à Brünnhilde, à laquelle il laisse l’anneau, et part pour de nouveaux exploits.

Acte I

Au palais des Gibichungen, Hagen, fils d’Alberich, conseille à Gunther et Gutrune, son demi-frère et sa demi-sœur, d’épouser respectivement Brünnhilde et Siegfried. À son arrivée, Siegfried boit un philtre préparé par Hagen : il oublie immédiatement Brünnhilde et tombe amoureux de Gutrune. Il propose d’aller chercher la Walkyrie en prenant l’apparence de Gunther grâce au Tarnhelm. Pour Wotan, le seul moyen de mettre fin à la malédiction serait de rendre l’anneau aux Filles du Rhin : c’est ce que Waltraute apprend à Brünnhilde. Celle-ci refuse de se séparer de ce gage d’amour. Siegfried, sous l’apparence de Gunther, s’empare de l’anneau.

Acte II

Alberich enjoint Hagen de récupérer l’anneau. Siegfried est de retour chez les Gibichungen, bientôt suivi par Gunther et Brünnhilde, laquelle accuse de parjure son époux quand elle découvre qu’il est devenu celui de Gutrune. Avec Hagen et Gunther, elle décide qu’il doit mourir.

Acte III

Les Filles du Rhin réclament en vain l’anneau à Siegfried. À la demande de Hagen, Siegfried relate ses aventures. Après avoir bu un nouveau philtre, il recouvre la mémoire et se souvient de Brünnhilde. Hagen lui plante sa lance dans le dos. Un cortège funèbre rapporte sa dépouille au palais.

SYNOPSIS

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Hagen tue Gunther afin de s’approprier l’anneau. Mais Brünnhilde reprend la bague, demande de porter le corps de Siegfried sur un bûcher au bord du Rhin et se jette dans le brasier. Les Filles du Rhin entraînent Hagen dans les profondeurs tandis que l’anneau retourne au fleuve originel. Les dieux et les guerriers disparaissent dans les flammes du Walhalla.

Le drame musical

Dans Opéra et Drame (1851), Wagner exprime sa volonté de rénover l’art lyrique. Ce dessein le conduit à écarter le mot « opéra » et à utiliser le terme de « drame » pour désigner son idéal : une action continue où texte et musique participent de conserve à une totalité supérieure. Il en décèle les ferments dans le théâtre grec antique (qu’il relit au moment du travail sur la Tétralogie), chez Shakespeare et dans la Symphonie no 9 de Beethoven, modèles suffisamment éloignés de ses compositions pour que celles-ci semblent relever d’un genre inédit.

La concrétisation de ses idées passe par l’abandon des formes prééta-blies et des répétitions (de sections, de phrases) au profit d’un discours donnant une sensation de « prose musicale » (Parsifal, l’ultime drame, supprime le découpage des actes en scènes). Wagner bannit presque totalement les airs clos sur eux-mêmes, les ensembles et les chœurs, contraires selon lui à la vérité dramatique, pour cultiver un large arioso au débit syllabique, favoriser le dialogue et d’amples monologues. Dans ces solos, les personnages méditent ou se livrent à un récit, lequel pallie une ellipse du livret ou raconte une scène qui a été représentée aupa-ravant : il en propose alors une autre vision, en des termes qui reflètent la psychologie du narrateur.

Ces récits contribuent à une intériorisation de l’action, laquelle n’est plus tendue vers une direction unique puisqu’elle accorde une place importante à la narration d’événements passés et multiplie les pressentiments. Par conséquent, le drame wagnérien abandonne les sujets de type romanesque

LE SAVIEZ-VOUS ?

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pour se concentrer sur les mythes qui remontent aux origines du monde et se déroulent dans un temps anhistorique. L’orchestre se substitue au chœur antique, commente l’action, en dévoile les sous-entendus au moyen d’un dense réseau de leitmotive.

Mais de la théorie à la pratique, il y a parfois un fossé, que Wagner s’est gardé de combler, comme si l’association de l’opéra et du drame augmentait les potentialités de la partition. La nature féerique des Filles du Rhin et de L’Oiseau de la forêt, les trois questions que se posent respec tivement Mime et Wotan dans Siegfried sont autant de réma-nences du conte et de l’opéra romantique (romantische Oper). Le solo de Siegmund « Winterstürme wichen dem Wonnemond » (La Walkyrie) sonne comme un lied avec orchestre. Les scènes solistes n’ont pas déserté le drame : certes enchaînées avec ce qui précède et ce qui suit, elles ménagent une respiration et articulent le déroulement de l’action, ce qui s’avère d’autant plus nécessaire dans des œuvres d’une longueur inédite. L’élaboration de vastes tableaux, la présence de cérémonies et de scènes de serment, la conclusion sur un finale monumental sont quant à elles autant d’héritages du grand opéra français (dont les intrigues se réfèrent à un contexte histo rique précis). Le mythe fusionne ici avec la réalité politique et sociale contemporaine (en témoigne la réflexion sur le capitalisme dans le Ring), à laquelle il confère une résonance universelle et intemporelle.

Le leitmotiv

Le leitmotiv (étymologiquement « motif conducteur ») désigne un élé-ment musical associé à un personnage, un objet, un lieu, un sentiment ou un concept, qui reparaît à plusieurs reprises dans la partition. Déjà présent dans le Faust de Spohr (1813) mais systématisé par Wagner, le procédé est ensuite exploité par des compositeurs comme Richard Strauss, Debussy et Berg. Il semble qu’August Wilhelm Ambros ait été le premier à employer le terme de « leitmotiv », en 1860, pour commenter le travail thématique de Liszt et de Wagner. Mais c’est Hans von Wolzogen qui l’impose, dans son guide de la Tétralogie (en 1876), ses analyses de Tristan et Isolde (en 1880) et de Parsifal (en 1882). Wagner n’emploie pas ce

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vocable, préférant Grundmotiv (motif fondamental), Grundthema (thème fondamental), Hauptmotiv (motif principal) ou encore Ahnungsmotiv (motif de pressentiment).

Il faut faire la différence entre le leitmotiv et le motif de réminiscence, utilisé par exemple par Grétry, Cherubini, Weber, Marschner et même Wagner jusqu’à Tannhäuser. Associé à un personnage ou à une situation précise, le motif de réminiscence est un élément figé qui ne connaît pas de modifications significatives tandis que le leitmotiv, lors de ses pré-sentations successives, est sujet à de multiples transformations afin de s’adapter aux situations dramatiques. Il infiltre le discours en permanence, souvent de façon imperceptible (on l’entend davantage à l’orchestre que dans les parties vocales). Dès lors, il participe à cette tension typiquement romantique entre suggestion et sémantisation du discours.

Hélène Cao

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LE COMPOSITEUR

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Richard Wagner Orphelin de père presque à la nais-sance, Wagner es t élevé durant ses premières années par Ludwig Geyer, dramaturge et acteur, qui lui donne le goût du théâtre, un milieu que la famille Wagner continuera de fréquenter après la mort du beau-père, en 1821. L’influence de son oncle Adolphe Wagner, qui lui fait décou-vrir Homère, Dante, Shakespeare et Goethe, achève de donner à l’enfant le désir d’une carrière dramatique. En parallèle, le jeune Wagner reçoit ses premières leçons de musique, forma-tion qu’il poursuit à l’université de Leipzig en 1831. Weber, Beethoven et Liszt rejoignent alors son panthéon musical. Cet te double casquet te musico- lit téraire lui inspire, après quelques essais, son premier opéra, Les Fées. Celui-ci, dont il écrit, comme il le fera toute sa vie par la suite, le livret et la musique, est composé à l’époque de son premier poste musi-cal à Wurtzbourg. Plusieurs engage-ments se succèdent ensuite, tandis que Wagner compose son deuxième opéra et épouse l’actrice Minna Planer, un mariage qui durera trente ans malgré des dissensions immédiates. Criblé de dettes, le couple quitte Riga pour Paris en 1839. Époque de l’achè-vement de Rienzi et de la composition

du Vaisseau fantôme, le séjour fran-çais est peu productif en termes de reconnaissance, et c’est à Dresde que Wagner rencontre le succès. Après la création triomphale de Rienzi en 1842, il y devient Kapellmeister en 1843. C’est l’occasion d’y donner Le Vaisseau fantôme ainsi que Tannhäuser (1845). Le compositeur achève Lohengrin en 1848 et jette les bases de ce qui deviendra sa quadrilogie L’Anneau du Nibelung. Son engagement dans les milieux anarchistes et sa participation à l’insurrection de 1849 lui valent de se trouver sous le coup d’un mandat d’arrêt, et il doit quitter l’Allemagne. Installé à Zurich, en difficulté financière, Wagner continue d’affiner les orien-tations de son esthétique et rédige plusieurs ouvrages où il expose, entre autres, ses théories sur l’œuvre d’art totale : L’Art et la Révolution, L’Œuvre d’art de l’avenir, Opéra et Drame. C’est aussi l’époque de la parution de son pamphlet antisémite Le Judaïsme dans la musique. Le travail sur la Tétralogie se poursuit avec l’achèvement du livret et la composition de L’Or du Rhin et de La Walkyrie. Mais Wagner, enivré de sa passion pour Mathilde Wesendonck, l’épouse de son mécène de l’époque, s’arrête en plein milieu de Siegfried pour composer Tristan et Isolde (1857-1859). Un nouveau séjour parisien, à la

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fin de la décennie, s’achève sur le scan-dale de la création de Tannhäuser ; en 1862, Wagner peut enfin retour-ner en Allemagne. Sa séparation défi-nitive d’avec Minna Planer précède de peu sa rencontre avec Louis II de Bavière, qui va lui devenir un protec-teur incroyablement dévoué (1864). Les années suivantes sont celles de la naissance des enfants de Wagner et de Cosima von Bülow, qu’il pourra épouser en 1870, de la création triom-phale de Tristan (1865) ainsi que de la composition des Maîtres chanteurs de Nuremberg et de la reprise du travail sur la Tétralogie, partiellement créée en 1869 et 1870. En parallèle, il écrit son autobiographie (Ma vie)

et publie son essai sur Beethoven. Les dernières années de sa vie voient Wagner occupé à réaliser son rêve d’un festival entièrement dédié à son œuvre, où L’Anneau du Nibelung pourrait être créé dans les conditions qu’il désire. L’année 1872 est marquée par le début des travaux de construc-tion à Bayreuth. Après d’importants efforts pour réunir les fonds néces-saires, le premier festival, consacré à la Tétralogie achevée, a lieu en 1876. C’est à la fois un immense succès et un désastre financier, et il faut attendre 1882 pour une deuxième édition, à l’occasion de laquelle est créé Parsifal, dernière œuvre du compositeur, qui meurt, l’année suivante, à Venise.

Tatiana PavlovskayaArtiste d’honneur de Russie, Tatiana Pavlovskaya se distingue au Concours international jeunes chanteurs d’opéra Petchkovski de Saint-Pétersbourg (1994) et au Concours international jeunes chanteurs de Wrocław (1994). Elle est diplômée du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg, où elle se perfectionne en tant qu’étu-diante et assistante dans la classe de Tamara Novitchenko. Tatiana Pavlovskaya fait ses débuts au Théâtre

Mariinsky dans le rôle de Tatiana (Eugène Onéguine, Moussorgki) en 1995. Elle se produit sur les meil-leures scènes d’opéra du monde, parmi lesquelles le Metropolitan Opera de New York, les opéras de San Francisco et de Washington, la Scala de Milan, l’Alte Oper de Francfort, Carnegie Hall de New York, le Concertgebouw d’Amsterdam et l’Opéra d’État de Bavière de Munich, également invitée par les festivals de Ravenne, Salzbourg, Baden-Baden,

LES INTERPRÈTES

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Cincinnati, Glyndebourne et Cagliari. Rappe lons s a pa r t i c ipa t ion au concert de gala donné à Buckingham Palace avec Plácido Domingo et le London Philharmonic Orchestra sous la baguette de Valery Gergiev. Aujourd’hui, Tatiana Pavlovskaya colla-bore avec des ensembles aussi pres-tigieux que les orchestres philhar-moniques de New York, Chicago, Los Angeles, Munich, Helsinki, Oslo et Stockholm, l’Orchestre Philharmonique National de Russie, Les Virtuoses de Moscou, l’Orchestre Symphonique de la WDR de Cologne, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et l’Orchestre Philharmonique du Brésil. Au cours de la saison 2009-2010, elle a l’occasion de participer à la pièce The Infernal Comedy avec John Malkovich. Son travail scénique lui vaut d’être nommée pour de grands prix inter-nationaux, dont le Grammy Award en 2001 (Sofia dans Semyon Kotko de Prokofiev) et le BBC Magazine Award en 2011 (La Princesse étrangère dans Rusalka de Dvořák).

Mikhail VekuaDiplômé du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou en 2004, Mikhail Vekua y poursuit sa formation par un cycle de perfectionnement jusqu’en 2007. Il est soliste du Théâtre musical acadé-mique Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko de Moscou de 2002 à 2011. Mikhail Vekua fait ses débuts

au Théâtre Mariinsky en 2012 dans le rôle de Loge (L’Or du Rhin, Wagner) avant de rejoindre la troupe d’opéra en 2013. Dans cette maison, il parti-cipe à de nouvelles productions de La Dame de pique de Tchaïkovski et de Samson et Dalila de Saint-Saëns. Rappelons également sa participa-tion en 2013 à la première américaine d’Oresteïa de Taneïev au Richard B. Fisher Center for the Performing Arts, à New York. Mikhail Vekua incarne Siegmund dans une version de concert de La Walkyrie de Wagner sous la baguette de Kent Nagano dans la Salle Tchaïkovski de Moscou (2010), Loge au Festival d’Édim bourg et dans la Salle Tchaïkovski, lors de tournées de la troupe du Mariinsky, ainsi que Tristan dans Tristan et Isolde de Wagner dans la Salle de concert du Mariinsky (2017). Il se produit fréquemment en réci-tal, au Conservatoire de Moscou, à la Philharmonia Chostakovitch de Saint-Pétersbourg et dans la Salle des armoi-ries du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Il est invité en soliste au Gran Teatre del Liceu de Barcelone et au Metropolitan Opera de New York.

Roman BurdenkoGrand Prix du Concours d’opéra panrusse de Saint-Pétersbourg (2007) et du premier Concours internatio-nal de baryton Pavel Lisitsian de Moscou (2008), Roman Burdenko se distingue lors de nombreux concours

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internationaux – Galina Vichnevskaïa de Moscou (premier prix), Villa de Colmenar Viejo, Elena Obraztsova de Saint-Pétersbourg (premier prix), Francesc Viñas de Barcelone, Long-Thibaud-Crespin (deuxième Grand Prix, prix de la Fondation Long-Thibaud-Crespin et prix de l’Orchestre National de France), Voice Masters de Monte-Carlo (Grand Prix), Competizione dell’opera de Moscou (premier prix), Operalia de Pékin et Hans Gabor Belvedere d’Amsterdam. Roman Burdenko se forme au Conservatoire Glinka de Novossibirsk avant d’inté-grer le Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg, dont il sor t diplômé en 2008. En 2009, il parti-cipe au programme pour jeunes chanteurs de l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome. De 2006 à 2011, Roman Burdenko est soliste du Théâtre Mikhailovsky puis de l’Opéra de Novossibirsk. Il fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2013, incarnant Belcore (L’Élixir d’amour, Donizetti), et rejoint la troupe d’opéra du Mariinsky en 2017. Il est invité à se produire au Théâtre Bolchoï de Moscou, à l’Opéra d’État de Bavière, à l’Opéra de Zurich, à l’Opéra royal danois de Copenhague, au Grand Théâtre de Genève et au Festival de Glyndebourne. Son inter-prétation du rôle d’Igor Sviatoslavitch lui vaut d’être nominé par le Masque d’or de Russie dans la catégorie Meilleur rôle masculin d’opéra.

Olga SavovaArtiste d’honneur de Russie, Olga Savova obtient son diplôme du Conser-vatoire national Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg en 1994 (classe de chant d’Irina Bogacheva) et intègre la troupe d’opéra du Théâtre Mariinsky en 1996. Elle incarne dans cette maison de très nombreux rôles lyriques. Son répertoire comprend par ailleurs les rôles de mezzo-soprano du Requiem de Verdi et de La Damnation de Faust de Berlioz. Elle incarne égale-ment Eboli (Don Carlo, Verdi) à Tel Aviv, Laura (La Gioconda, Ponchielli), Lioubov (Mazeppa, Tchaïkovski) au Metropolitan Opera de New York et Amneris (Aïda, Verdi) en Belgique. Olga Savova collabore avec des chefs d’orchestre tels que Valery Gergiev, Bertrand de Billy, Jean-Louis Grinda et Asher Fisch. Elle est invitée par des festivals internationaux à Mikkeli (Finlande) et Rotterdam, ainsi qu’au Festival de Pâques de Moscou. Avec la troupe du Mariinsky, elle se produit en Europe (Covent Garden de Londres, Scala de Milan), aux État s -Unis (Metropolitan Opera, Kennedy Center de Washington) et au Japon. Ses réci-tals en soliste la mènent en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, aux États-Unis, au Japon, en Chine et en Israël. En 2004, elle participe à la production du Théâtre Mariinsky du Ring de Wagner au Festspielhaus de Baden-Baden. Rappelons son

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programme soliste d’airs russes en Grande Canarie au cours de la saison 2005-2006 et sa participation à la production de Boris Godounov de Moussorgski au Hollywood Bowl de Los Angeles en 2007. Sa discographie comprend Histoire d’un homme véri-table et Semyon Kotko de Prokofiev avec l’Orchestre du Théâtre Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev.

Elena StikhinaRécompensée par le prix du public et le pr ix spécial CulturAr te au concours Operalia de Guadalajara au Mexique (2016), Elena Stikhina remporte également le premier prix de la Competizione dell’Opera de Linz (2014), le premier prix du Concours international Rachmaninov de Rostov-sur-le-Don (2013) ainsi que le troisième prix du Concours international de musique de chambre Georgy Sviridov de Koursk (2011). Elle est diplômée du Conservatoire de Moscou et se forme également au Centre d’opéra Galina Vichnevskaïa. Depuis 2014, elle travaille comme soliste à l’Opéra- Ballet de Vladivostok (aujourd’hui Scène Primorsky du Théâtre Mariinsky) et fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2017. En 2013, elle participe à une master-classe internationale d’opéra à Zurich, occasion pour elle de travail-ler le rôle-titre d’Aïda de Verdi sous la baguette de Peter Konwitschny. On peut l’applaudir sur les scènes

de la Beethovenfest de Bonn, de la Brucknerhaus de Linz, de la Tonhalle de Zurich, des festivals d’opéra Gut Immling d’Half ing et DomStufen d’Erfurt (rôle-titre de Tosca, Puccini) ainsi qu’au Théâtre d’État de Salzbourg (Micaëla dans Carmen, Bizet). Au cours de la saison 2016-2017, Elena Stikhina fait ses débuts au Théâtre de Bâle (Leonora dans La Force du destin, Verdi), au Théâtre Mariinsky (rôle-titre de Salomé, Strauss) et à l’Opéra natio-nal de Finlande d’Helsinki (Tatiana dans Eugène Onéguine, Moussorgski). En 2017, ce sont ses débuts dans les rôles de Lady Macbeth (Macbeth, Verdi) et Senta (Le Vaisseau fantôme, Wagner) sur la Scène Primorsky. Pour son interprétation du rôle-titre de Salomé dans la production du Théâtre Mariinsky, Elena Stikhina se voit remettre le prix d’opéra Onéguine, le Sofit d’or (première récompense théâtrale de Saint-Pétersbourg), et est nominée pour le Masque d’or. Ses engagements l’amènent à se produire à l’Opéra national de Paris, à la Philharmonie de Paris, au Festival de Baden-Baden et à la Deutsche Oper de Berlin ainsi qu’à l’Opéra de Boston sous la direction de Valery Gergiev. Ses projets incluent Suor Angelica au Metropolitan Opera, La Force du destin au Semperoper et Madame Butterfly au De Nationale Opera.

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Evgeny NikitinArtiste d’honneur de Russie, Evgeny Nikitin se distingue au Concours international d’opéra Petchkovski de Saint-Pétersbourg (1996), au Concours international jeunes chanteurs d’opéra Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg (1998) et au Concours internatio-nal Tchaïkovski de Moscou (1998). Son interprétation du rôle de Grigori Griaznoï dans La Fiancée du tsar de Rimski-Korsakov lui vaut le Sofit d’or, plus haute récompense théâtrale de Saint-Pétersbourg (meilleur rôle en théâtre musical, 2005). Evgeny Nikitin est diplômé du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg et rejoint le Théâtre Mariinsky alors qu’il est étudiant en quatrième année. Wagner, avec qui il s’attire les honneurs de la presse russe et internationale, occupe une place prépondérante dans son répertoire. Evgeny Nikitin se produit sur les plus grandes scènes du monde et dans les meilleurs festivals d’opéra. En 2002, il fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York dans Dolokhov (Guerre et Paix, Prokofiev). Il est réinvité pour incarner Colline (La Bohème, Puccini), Pogner (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, Wagner), Fasolt (L’Or du Rhin, Wagner), Oreste (Elektra, Strauss) et Klingsor (Parsifal, Wagner). Il fait ses débuts à Paris en 2003 au Théâtre du Châtelet dans le rôle-titre du Démon de Rubinstein, et est invité à plusieurs reprises

par l’Opéra de Paris (Il prigioniero, Salomé, Parsifal, La Dame de pique, Le Crépuscule des dieux, Elektra). Il est régulièrement invité à l’Opéra d’État de Bavière de Munich, où il fait ses débuts en 2008 dans Iokanaan (Salomé ). Au cours de la dernière saison, il y incarne Ruprecht dans une nouvelle production de L’Ange de feu de Prokofiev. Au cours de la saison 2016-2017, Evgeny Nikitin débute dans Tristan et Isolde de Wagner au Metropolitan Opera, incarnant Kurwenal aux côtés de Nina Stemme, René Pape et Ekaterina Gubanova. Il apparaît dans Fidelio à Naples ainsi que dans Parsifal au Metropolitan Opera, à l’Opéra de Paris et au Festival de Pâques de Baden-Baden. Evgeny Nikitin participe à l’enregistrement par le Théâtre Mariinsky de Boris Godounov de Moussorgski et Semyon Kotko de Prokofiev. Il est présent dans les enre-gistrements du label Mariinsky d’Œdi-pus Rex, Semyon Kotko, L’Or du Rhin et Parsifal. Avec le London Symphony Orchestra et Valery Gergiev, il grave la Symphonie no 8 de Mahler ainsi que Roméo et Juliette de Gounod ; avec Les Musiciens du Louvre et Marc Minkowski, Le Vaisseau fantôme de Wagner. L’année 2015 voit la parution de son premier disque solo (Wagner), avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et Christian Arming.

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Mikhail PetrenkoMikhail Petrenko est diplômé du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg. Alors qu’il est encore étudiant, il est invité à rejoindre l’Académie des jeunes chanteurs du Mariinsky. Il fait ses débuts au Théâtre Mariinsky dans Semyon Kotko de Prokofiev, et rejoint la troupe d’opéra en 1998. Mikhail Petrenko se distingue dans de prestigieux concours interna-tionaux tels qu’Operalia, les concours Rimski-Korsakov et Elena Obraztsova ou le Concours Maria Callas « Nuove voci per Verdi » de Parme. Ses débuts en 2004 à la Staatsoper de Berlin en Hunding (La Walkyrie, Wagner), sous la baguette de Daniel Barenboim, lancent sa carrière internationale. Depuis, il est invité par les meilleures maisons d’opéra et les plus grands festivals. Il collabore régulièrement avec d’éminents chefs d’orches tre tels que Vladimir Jurowski, Charles Dutoit, Myung-Whun Chung, Daniel Harding, Esa-Pekka Salonen, Simon Rattle, Jonathan Nott, Marc Minkowski, D a n i e l B a r e n b o i m , C h r i s t i a n Arming, Christoph Eschenbach et Yannick Nézet-Séguin. Son réper-to i re comprend notamment Le Roi Heinrich (Lohengrin, Wagner), Hunding (La Walkyrie, Wagner), Hagen (Le Crépuscule des dieux, Wagner), Basilio (Le Barbier de Séville, Rossini), Leporello (Don Giovanni, Mozar t) et Figaro (Les Noces de Figaro,

Mozar t). Pour cet te saison et les suivantes, il est engagé pour le rôle-titre de Boris Godounov à Genève, Leporello à la Deutsche Staatsoper de Berlin et Oreste (Elektra, Strauss) au Metropolitan Opera. Ses enga-gements de concer t comptent la Symphonie no 13 de Chostakovitch avec l’Orchestre Philharmonique de Dresde et l’Orchestre de la Radio Bavaroise de Munich sous la direc-tion de Yannick Nézet-Séguin, et Le Château de Barbe-bleue de Bartók au Concertgebouw d’Amsterdam. Il est par ailleurs doté d’un large réper-toire de concert. Sa vaste discogra-phie comprend La Walkyrie sous la direction de Valery Gergiev (label Mariinsky) ainsi que Roméo et Juliette de Gounod dirigé par Yannick Nézet-Séguin (Deutsche Grammophon). S’y ajoute un enregistrement des Cloches de Rachmaninov avec les Berliner Philharmoniker et Simon Rattle (EMI), sans oublier Leporello dans la version filmée de Don Giovanni (Juan de Kasper Holten). En novembre 2011, Mikhail Petrenko interprète le rôle de Rouslan (Rouslan et Ludmila, Glinka) pour la réouverture du Théâtre Bolchoï de Moscou.

Zhanna DombrovskayaDiplômée du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg et de l’Académie des jeunes chanteurs du Mariinsky, Zhanna Dombrovskaya

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est soliste du Théâtre académique d ’opéra -bal le t Moussorgsk i de Saint-Pétersbourg de 2001 à 2003 avant d’intégrer la troupe d’opéra du Mariinsky en 2003. Dans cette maison, son réper toire comprend notamment Antonida (Une vie pour le tsar, Glinka), Ludmila (Rouslan et Ludmila, Glinka), le rôle-titre de Iolanta de Tchaïkovski, Volkhova (Sadko, Rimski-Korsakov), Oxana (La Nuit de Noël, Rimski-Korsakov), La Reine de Chemakha (Le Coq d’or, Rimski-Korsakov), La Fille de Mme Podotchina (Le Nez, Chostakovitch), Sofia (Semyon Kotko, Prokofiev), Électre (Idoménée, Mozart), Donna Elvira et Donna Anna (Don Giovanni, Mozart), Fiordiligi et Despina (Così fan tutte, Mozart), Adina (L’Élixir d’amour, Donizetti), Lucia (Lucia di Lammermoor, Donizetti), Norina (Don Pasquale, Donizetti), Gilda (Rigoletto, Verdi), Violetta (La traviata, Verdi), Elena (Les Vêpres sici-liennes, Verdi), Adriana Lecouvreur (Adriana Lecouvreur, Cilea), le rôle-titre de Suor Angelica de Puccini, Musette (La Bohème, Puccini), Ascagne (Les Troyens, Berlioz), Marguerite (Faust, Gounod), Micaëla (Carmen, Bizet), Antonia, Giulietta et Olympia (Les Contes d´Hoffmann, Offenbach), Freia et Woglinde (L’Or du Rhin, Wagner), Gerhilde (La Walkyr ie, Wagner), Waldvogel (Siegf r ied , Wagner ), Woglinde (Le Crépuscule des dieux, Wagner), Helena (Le Songe d’une nuit

d’été, Britten) ainsi que la partie de soprano des Noces de Stravinski, de Carmina Burana de Carl Orff, de la Passion selon saint Jean de Bach, de la Messe en ut mineur de Mozart et de Judas Maccabée de Haendel.

Irina VasilievaLauréate du Concours internatio-nal Izabella Yurieva de Tallinn (2004), du Concours international vocal de Vérone (1999) et du Concours jeunes chanteurs d’opéra Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg (2000), Irina Vasilieva se distingue également lors du Concours international Elena Obraztsova de Saint-Pétersbourg (1999). Irina Vasilieva est diplômée du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg, où elle étudie la composition et l’art vocal. Elle intègre l’Académie des jeunes chanteurs du Mariinsky en 1999, une fois diplômée du Conservatoire, et fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2000 en Wellgunde, dans une nouvelle produc-tion de L’Or du Rhin de Wagner, rejoi-gnant la troupe d’opéra du Mariinsky en 2005. Par ailleurs, son répertoire de concert comprend la partie de soprano de nombreux ouvrages tels que l’Oratorio de Noël de Bach, Le Messie de Haendel, le Requiem et la Messe en si mineur de Mozart, le Requiem de Verdi, la Symphonie no 8 de Mahler, Les Noces de Stravinski et le Requiem de Karamanov. Irina Vasilieva

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se produit en tournée aux États-Unis, en Finlande, en Allemagne, au Royaume-Uni, invitée dans des salles telles que le Théâtre du Châtelet, le New Israeli Opera de Tel Aviv ou le Barbican Hall de Londres. Rappelons sa participation en septembre 2000, aux côtés de Plácido Domingo, au Parsifal donné en concert au Dorothy Pavilion de Los Angeles, et, en 2006, son récital au Studio Glenn Gould de Toronto. Irina Vasilieva collabore avec des chefs tels que Valery Gergiev, Alexandre Kantorow, Evgeny Bushkov, Yuri Bashmet, Gary Bertini, Christopher Wal lander, Danie le Rus t ion i e t Esa-Pekka Salonen. Elle se produit avec l’Orchestre Philharmonique d’Helsinki et le Los Angeles Symphony Orchestra.

Ekaterina SergeevaLauréate du Concours internatio-nal Lisitsian de Vladikavkaz (2006), du Concours internat ional Zara Doloukhanova « Rossignol d’or » de Kaliningrad (2008) et du Concours international Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg (meilleure interpré-tation d’une pièce contemporaine, 2006), Ekaterina Sergeeva obtient son diplôme du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg en 2005. Cette même année, elle fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en incarnant Le Page du tsar dans La Fille de neige de Rimski-Korsakov. De 2004 à 2016, elle est soliste au

sein de l’Académie des jeunes chan-teurs du Mariinsky avant d’intégrer en 2017 la troupe d’opéra du Mariinsky. Sur cette scène, elle participe à la première mondiale d’Un conte de Noël de Rodion Chtchedrin. Ekaterina Sergeeva incarne Olga dans plusieurs productions d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski au Théâtre Mikhailovsky (mise en scène de Vasily Barkhatov), à l’Opéra d’État de Bavière (Krzysztof Warlikowski), à l’Opéra allemand de Berlin (Friedrich Götz) et au Festival de Glyndebourne (Graham Vick). Invitée comme soliste au Théâtre Bolchoï de Moscou, elle participe aux productions de L’Enfant et les Sortilèges de Ravel et du Convive de pierre de Dargomyjski. En 2015, dans le cadre du festival orga-nisé par Leonid Dessiatnikov à Moscou, Ekaterina Sergeeva chante dans Le Rite de l’hiver de 1949. Elle participe égale-ment à la production du Joueur de Prokofiev sur la scène de l’Opéra de Monte-Carlo. Parmi ses projets figure Carmen de Bizet au Grand Théâtre de Genève. Avec la troupe d’opéra du Mariinsky, elle se produit en tournée en Allemagne, au Japon et aux États-Unis.

Marina MishukArtiste d’honneur de Russie, lauréate du Concours Glinka inter-union de Vilnius en 1971 et du Concours de Paris en 1976, Marina Mshnik reçoit en 2008 la médaille de l’Ordre pour ses services rendus à la patrie. Marina Mishuk est

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diplômée du Conservatoire Rimski-Korsakov de Leningrad. Les débuts de sa collaboration avec le Théâtre Mariinsky remontent à 1978. Depuis, elle est directement concernée par les principales créations du théâtre en tant que pianiste et chef de chant. Sa tâche principale a été de préparer les solistes à l’un des grands projets du Mariinsky, la Tétralogie de Wagner. Marina Mishuk participe à toutes les produc-tions wagnériennes du théâtre, asso-ciée à la mise en scène de Lohengrin, Parsifal, Le Vaisseau fantôme et Tristan et Isolde. Elle participe également à la préparation de premières d’opéras de Donizetti, Verdi, Mozart, Strauss et de bien d’autres compositeurs étrangers et russes lorsque Valery Gergiev est directeur musical de la maison. En plus de son travail auprès des chanteurs d’opéra, elle est souvent contactée par les théâtres pour traduire des livrets d’opéra. Très demandée en concert, la pianiste accompagne des artistes tels que Sergey Leiferkus, Vasily Gerello, Anna Netrebko et Mikhail Petrenko. Elle enregistre plus d’une dizaine de disques de romances de compositeurs russes avec Konstantin Pluzhnikov. Marina Mishuk se produit avec la troupe du Théâtre Mariinsky dans de nombreux pays d’Europe, aux États-Unis, au Japon et en Corée.

Valery GergievFigure emblématique de l’école de direction de Saint-Pétersbourg, Valery Gergiev fait ses débuts au Théâtre Mariinsky (alors le Kirov) en 1978 avec Guerre et Paix de Prokofiev. Il est engagé comme directeur musical de cette maison en 1988, puis comme directeur général et ar tistique en 1996. Depuis son arrivée au pupitre, les anniversaires des compositeurs sont marqués par de grandes festi vités. Grâce aux efforts de Valery Gergiev, le Théâtre Mariinsky redonne vie aux opéras de Wagner. Sous sa direction, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky se donne de nouveaux horizons, faisant sien un large répertoire d’opéra et de ballet mais aussi symphonique. Sous son impul sion, le Mariinsky devient un complexe théâtral et de concert unique au monde : l’année 2006 voit l’inauguration du Concert Hall, suivie de celle, en 2013, de la seconde scène (Mariinski II), tandis qu’au 1er janvier 2016 s’ouvre une antenne à Vladivostok (la Scène Primorsky). En 2009 est créé le label Mariinsky, qui a ce jour a publié plus de trente disques salués par le public et la critique internationale. Valery Gergiev mène par ailleurs une riche carrière internationale. Il colla-bore avec les plus grandes maisons d’opéra au monde, avec le World Orchestra for Peace (qu’il dirige depuis 1997), les orchestres philharmoniques de Berlin, Paris, Vienne, New York et

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Los Angeles, les orchestres sympho-niques de Chicago, Cleveland, Boston et San Francisco, l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam et de nombreuses autres phalanges. De 1995 à 2008, il est chef perma-nent de l’Orches tre Philharmonique de Rot terdam (dont il est encore aujourd’hui chef honoraire) et, de 2007 à 2015, du London Symphony Orchestra. Depuis l’automne 2015, il est à la tête de l’Orches tre Philharmonique de Munich. Valery Gergiev est le fondateur et le directeur de presti-gieux festivals comme les Étoiles des nuits blanches à Saint-Pétersbourg depuis 1993, et le Festival de Pâques de Moscou depuis 2002. Depuis 2011, il dirige le comité d’organisation du Concours international Tchaïkovski. Musicien remarquable autant que personnage public, Valery Gergiev est décoré par de nombreux pays, à commencer par la Russie mais aussi l’Arménie, la Bulgarie, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la France et le Japon.

Orchestre du MariinskyL’Orchestre du Théâtre Mariinsky est l’une des plus anciennes institutions musicales de Russie. Son histoire remonte au début du xviiie siècle avec le développement de la chapelle instrumentale de la cour. Au xixe siècle, Eduard Nápravník joue un rôle clé dans l’émergence de l’ensemble, et demeure

à sa tête durant plus d’un demi-siècle. Le degré d’excellence de l’orchestre est reconnu à maintes reprises par les éminents musiciens qui le dirigent, parmi lesquels Ber l ioz, Wagner, Bülow, Tchaïkovski, Mahler, Nikisch et Rachmaninov. Pendant la période soviétique, les traditions qui avaient fait le renom de cet ensemble perdurent grâce à des chefs tels que Vladimir Dranishnikov, Ariy Pazovsky, Evgeny Mravinsky, Konstantin Simeonov et Yuri Temirkanov. L’orchestre a l’honneur de créer plusieurs opéras et ballets de Tchaïkovski, des opéras de Glinka, Moussorgski et Rimski-Korsakov ainsi que des ballets de Chostakovitch, Khatchatourian et Assafiev. Depuis 1988, il est dirigé par Valery Gergiev, musicien de premier ordre et figure d’exception du monde musical. L’arrivée de Valery Gergiev à sa tête ouvre une nouvelle ère pour l’ensemble, avec une rapide extension de son répertoire, lequel comprend aujourd’hui toutes les symphonies de Beethoven, Mahler, Prokofiev et Chostakovitch, les Requiem de Mozart, Berlioz, Verdi, Brahms et Tichtchenko ainsi que des pièces de Stravinski, Messiaen, Dutilleux, Henze, Chtchedrin, Goubaïdoulina, Kantcheli et Karetnikov, programmes que l’orchestre interprète dans les meilleures salles du monde entier.Les partenaires de l’Orchestre du Mariinsky sont VTB Bank, Yoko Ceschina et Sberbank.

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Violons IOlga VolkovaLeonid VekslerKhristian ArtamonovKristina MinosianDanara UrgadulovaAkhan MeirbekovAndrei ProkazinYekaterina GribanovaTatiana MorozYelizaveta SemaginaDmitry DemidovMichael SchaffarczykYana YukhmanovaOlga Mikhailova

Violons IIZumrad IlievaMaria SafarovaElena LuferovaViktoria ShchukinaAnastasia LukirskayaNatalia PolevayaNina PirogovaDmitry NeklyudovOlesya KryzhovaNatalia IzakTamara LazarovaAlexei Okhotnikov

AltosDinara MuratovaLina GolovinaMikhail AnikeyevIrina IvanovaYuri BaranovLyudmila Ketova

Sergei ShnyryovAndrei PetushkovVlada SokolovaAnton Kolobov

VioloncellesOleg SendetskyViktor KustovVladimir YunovichOxana MorozTamara SakarAnton ValnerYekaterina LebedevaDaria Zemskaya

ContrebassesKirill KarikovYevgeny RyzhkovAngela Contreras ReyesDenis KashinBoris MarkelovDemian Gorodnichin

FlûtesSofia VilandAlexander MarineskuAglaya ShuplyakovaYekaterina RostovskayaMikhail Pobedinsky

HautboisPavel KundyanokAlexei FyodorovViktor UkhalinPavel TerentievIlya Ilyin

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ClarinettesViktor KulykNikita VaganovSergei RymarYuri ZyuryaevVitaly Papyrin

BassonsRodion TolmachevYuri RadzevichRuslan MamedovMaxim Karpinsky

CorsDmitry VorontsovAlexander AfanasievZakhar KatsmanIgor ProkofievAlexei PozinVladislav KuznetsovYuri AkimkinPyotr RodinVitaly MusarovAlexei Tses

Trompettes, cornetsVitaly ZaitsevNikita IstominStanislav Ilchenko

TrombonesAlexei LobikovAlexander GorbunovPavel SerdyukMikhail SeliverstovVladimir Polevin

TubaNikolai Slepniov

PercussionsAndrei KhotinFyodor KhandrikovYuri AlexeyevYevgeny ZhikalovDmitry Fyodorov

HarpeMaria KrushevskayaArtemy Izmailov

Chef de l’orchestre de scèneArseny Shuplyakov

RégisseursPavel GorshkovViktor Ardabiev

Responsable de tournéeAlina Isaeva

Pavel PetrenkoPavel Petrenko est diplômé de l’École chorale Glinka et du Conservatoire national Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg, spécialisé en direction de chœur, d’opéra et d’orchestre. De 2004 à 2006, engagé par la Compagnie d’opéra de chambre de Saint-Pétersbourg, il dirige les produc-tions de Rita, ou le mari battu, Il campa-nello di notte, Le Faucon et Le Mariage secret. De 2007 à 2010, il est chef invité du Théâtre musical pour enfants

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Zazerkalye de Saint-Pétersbourg, où il dirige La Flûte enchantée, Cendrillon et La Chauve-souris. Depuis 2008, il est directeur artistique et chef permanent du Théâtre-Studio de Vyborg, où il met en scène Paillasse, Iolanta et Kachtcheï l’Immortel. Depuis 2014, il colla-bore avec l’Orchestre Symphonique National de Saint-Pétersbourg et, en tant que chef invité, avec l’Orchestre Philharmonique des Jeunes d’Eka-terinbourg. Pavel Petrenko travaille comme chef de chœur au Théâtre Mariinsky depuis 2003, également chargé de diriger des programmes de concert et d’opéra. Il se voit confier les premières du Mystère de l’apôtre Paul de Karetnikov, Les Âmes mortes et Le Gaucher de Chtchedrin, Rusalka de Dargomyjski, L’Élixir d’amour de Donizetti, Salammbô et Le Mariage de Moussorgski, Mavra de Stravinski, ainsi que du répertoire plus établi comme L’Amour des trois oranges de Prokofiev, Rusalka de Dvořák, La Nuit de Noël et La Nuit de mai de Rimski-Korsakov, Don Quichotte de Massenet, Les Noces de Stravinski, Benvenuto Cellini de Berlioz ou Le Petit Cheval bossu et Un conte de Noël de Chtchedrin.

Chœur du MariinskyImpliqué à part entière dans la vie de la prestigieuse maison, le Chœur du Mariinsky interprète la quasi-totalité des opéras qui y sont mis en scène. Chaque saison, il se produit à plus de deux cent

cinquante occasions, engagé pour des créations d’opéra, des programmes de concert et des enregistrements du label Mariinsky. Loin de se cantonner à l’opéra classique russe, l’ensemble possède à son répertoire des opéras en italien, en français, en allemand et en tchèque, sans oublier les chefs-d’œuvre de la musique chorale euro-péenne et russe que sont la Passion selon saint Matthieu et la Messe en si mineur de Bach, La Création de Haydn, le Requiem de Mozart, le Requiem de Verdi, les Carmina Burana de Carl Orff, Les Vêpres de Rachmaninov ou Les Cloches et la Symphonie de psaumes de Stravinski. Le Chœur du Mariinsky participe à la création mondiale des ora-torios Johannes-Passion et Johannes-Ostern de Sofia Goubaïdoulina ainsi qu’à celle des opéras Le Mystère de l’apôtre Paul de Nikolaï Karetnikov, Les Frères Karamazov d’Alexander Smelkov, Le Gaucher et Un conte de Noël de Rodion Chtchedrin. Pour son enregistre-ment des Noces et d’Œdipus Rex (label Mariinsky), l’ensemble reçoit en 2011 l’International Classical Music Award. Depuis 2000, le Chœur du Mariinsky est dirigé par Andrei Petrenko. Sous sa baguette, il interprète des programmes a cappella dans de prestigieuses salles de concert en Russie, en Lituanie, en Finlande, aux Pays-Bas, en Belgique, en France, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Grande-Bretagne et en Israël.

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Sopranos IYulia AntonovaElena KapustoYevgenia Molodchinina

Sopranos IIAlina ArzamastsevaMagaras MariaViktoria Utekhina

Altos IMaria PanfilovaOlga Semenova

Altos IIBairta KudinovaNadezhda Khadzheva

Ténors IMikhail SludkinAlexei BurtsevAlexei VelikanovSemyon VershininAlexander GoroshkovSergei KozlovRoman MalakanovAndrei MolodchininIlya Popov

Ténors IIDmitry AntonovGrigory BykovAndrei LeibovSergei MelenevskyViktor OhremaAlexander RazumovAlexander Shashkin

Basses IAndrei VasinKonstantin IzotovPavel KoroteevAlexei KrotovIlya MazurovOleg PanchenkoYuri Peresypkin

Basses IIArtem VelichkoMaksim IsaevOleg MitsuraVladimir NefyodovYegor PavlovMaxim RannevSergei Simakov

Partenaire de la Philharmonie de Paris

Le montant de la course est établi suivant indication du compteur et selon le tarif préfectoral en vigueur.

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POLITIQUE DE L’AUTONOMIE MUSICALE : ESSAIS PHILOSOPHIQUESLYDIA GOEHRtraduit de l’anglais par Élise Marrou et Lambert Doussonavec la collaboration de Claire Martinet

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

Depuis le XIXe siècle, la musique cherche sa « voix ». Dans cette quête d’autonomie, des figures telles que Richard Wagner, Arnold Schoenberg ou Glenn Gould ont tenté de réévaluer les possibilités créatrices de l’expression musicale. Quel lien entre la dissimulation d’un orchestre dans une fosse engloutie, la capacité de préserver son identité musicale en situation d’exil, l’abandon du concert au profit du studio d’enregistrement ? Dans ces cinq essais, en dialogue et en conflit avec la pensée wagnérienne, Lydia Goehr sonde les limites philosophiques et politiques de nos idées musicales.

Philosophe reconnue internationalement pour ses travaux en esthétique, Lydia Goehr est professeure à Columbia University (New York).

La rue musicale [Esthétique]

361 pages • 12 x 17 cm • 16,90 €

ISBN 979-10-94642-02-3 • Septembre 2016

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre diff érents niveaux de discours et de représentation, afi n d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.

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OPÉRAÀ LA PHILHARMONIE

Biennale 11 - 21 janvier

BARTÓK / LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE

BERIO / ORFEO II I

BERLIOZ / LA DAMNATION DE FAUST

GALUPPI / LE MONDE À L’ENVERS

HAENDEL / SÉMÉLÉ

HAYDN / LE MONDE DE LA LUNE

JANÁČEK / LA PETITE RENARDE RUSÉE

RIMSKI-KORSAKOV / IVAN LE TERRIBLE

RONCHETTI / INEDIA PRODIGIOSA

SALIERI / TARARE

STOCKHAUSEN / SAMSTAG AUS LICHT

STRAVINSKI / THE RAKE’S PROGRESS

VIVALDI / JUDITH TRIOMPHANTE

WAGNER / SIEGFRIED • LE CRÉPUSCULE DES DIEUX

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ATELIERS ET CULTURE MUSICALE

P H I L H A R M O N I E D E PA R I S

Simple curieux ou musicien amateur, la Philharmonie de Paris vous offre de multiples occasions de jouer, d’écouter, de comprendre, d’approfondir vos connaissances.

Adultes

et Jeunes

à partir de 15 ans

saison 2018-19

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