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“LE GÉNIE DU REPOS ÉTERNEL, AVEC DRAPÉ” AUGUSTE RODIN Proposition de vente à Madame ZIMARINA pour sa propriété de Baden-Baden Une rare opportunité d'acquisition… 13 janvier 2015

Rodin plaquette 191214

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Page 1: Rodin plaquette 191214

“LE GÉNIE DU REPOS ÉTERNEL, AVEC DRAPÉ”

AUGUSTE RODIN

Proposition de vente à Madame ZIMARINA pour sa propriété de Baden-Baden

Une rare opportunité d'acquisition…

13 janvier 2015

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“Le génie du repos éternel, avec drapé”, devant le Conseil d'État à Paris

Un exemplaire de ce bronze figure dans deux très importantes collections en Chine et aux Etats-Unis

Détail

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Dans les jardins du musée Rodin à Paris

Plâtre original avant qu'il ne soit donné au musée Rodin

Signature Cachet de fondeur

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“Le génie du repos éterneL, avec drapé” (6/8)Bronze original d'auguste rodintexte de Jeanne renard

C’est un bronze original, dans le sens où l’entendent aussi bien le musée Rodin que le code de déontologie des fonderies d’Art, inédit du temps de Rodin - encore peu connu aujourd’hui - que nous vous présentons.

Ce sujet fut inspiré à Rodin par un marbre antique figurant dans les collections du Louvre (in Rodin “l’Exposition de l’Alma, en 1900”, p. 223) et qui portait, d’ailleurs, le nom que Rodin - ne s’embarrassant pas de chercher un titre - donna à sa propre sculpture : “le Génie du Repos Éternel”.

Pour modèle, Rodin engagea à la fin du XIXe siècle un adolescent, le fils Pignatelli et le “Génie” est, ainsi, une des rares sculptures de Rodin qui représente un corps de jeune homme, gracile, aux hanches minces, au torse encore en développement.

Son premier “Génie” était acéphale et sans bras. Le plâtre, en petit modèle, figurera à l’exposition de l’Alma, en 1900.

Rodin avait l’amour de la réalité et de la nature. Le sujet, dont les jambes sont croisées, penche fortement, sur sa droite.

Sciemment, Rodin le “força” jusqu’au point de rupture de la terre et, au niveau de sa jambe gauche et de la taille, laissa visibles les zones de rupture de la terre provoquées par cette torsion extrême.

Une fois la tête et les bras sculptés, dans les années 1900, Rodin décida de compléter le “Génie” par un drapé, donnant ainsi la dernière touche au personnage principal qu’il destinait au monument commémoratif au peintre Puvis de Chavannes dont le Comité, après sa mort, lui avait demandé un monument, pour le Panthéon. Le drapé équilibre le volume de ce corps tout en longueur et lui donne une apparence moins fragile : c’est la dernière version du “Génie”.

La maquette de ce monument, était, pour le moins, fantastique : sur la droite du “génie”, le buste de Puvis de Chavannes par Rodin, sur une sellette ; au milieu, un pommier ; à gauche, un “Génie” penché vers le buste de Puvis de Chavannes. (Photo d’époque prise dans l’atelier de Rodin à Meudon, visible p. 152, Op. Cité).

Charles Despiau ? Souvenez-vous...

Avec Bourdelle et Maillol, il fut l’un des sculpteurs les plus en vogue de la première moitié du XXe siècle.

Un “moderne”, donc, un de ceux qui ne se reconnaissaient pas dans l’académisme finissant d’un XIXe siècle encore glorieusement (et généreusement) représenté pendant la première moitié du XXe siècle, grâce aux commandes de l’État.

Au Salon de 1904, Charles Despiau, alors au tout début de sa carrière, exposa un buste de “Paulette” qui fut tout de suite remarqué par Rodin.

Rodin y reconnut le talent d’un grand sculpteur et demanda à Despiau de travailler pour lui, en tant que praticien.

Despiau tailla dans le marbre, entre autres, le buste de Madame Elsaieff puis, en 1910, Rodin lui donna un grand plâtre de 2 m : “le Génie du Repos Éternel”, avec drapé que Despiau devait tailler, également dans le marbre.

En 1910, arriva donc Villa Corot où Despiau travaillait alors, le grand plâtre du “Génie”, seul modèle avec drapé (d’autres plâtres du “Génie” existent, mais sans drapé), et Despiau dut louer un second atelier, spécialement pour y travailler : le plâtre était très grand et le bloc de marbre qui fut livré, énorme...

Le travail débuta lentement mais avec sûreté, la main de Despiau ne connaissant pas l’hésitation, sa précision ayant peu d’égale.

Parfois, Rodin passait Villa Corot voir l’avancement du travail de taille.

En 1914, la taille du “Génie” fut interrompue : Despiau était mobilisé pour la guerre.

1917 est l’année de la mort de Rodin.

Lorsque Despiau rentre de la guerre en 1918, contact est pris avec les autorités muséales qui créeront les actuels musées Rodin (Paris, puis Meudon pour les plâtres).

On lui demande de finir l’exécution du marbre. Despiau, sans l’oeil de Rodin, le créateur, refuse de finir la taille, sachant bien que la pensée du maître pouvait varier entre le modèle en plâtre et sa reproduction en marbre, les deux matières présentant des caractéristiques différentes, le marbre dégageant une vie tout autre (ceux qui ont contemplé la Pietà de Michelangelo, dans la basilique de Rome, en ont été frappé).

Envisager qu’un modèle en plâtre soit fondu en bronze ne pose pas de problème, la matière se prêtant mieux à la fidélité de la sculpture de base. Le marbre, matière plus vivante, peut exiger au fur et à mesure de sa taille des modifications, souvent de détail mais qui accrochent la lumière de façon différente.

En 1920, le marbre inachevé du “Génie du Repos Éternel”, avec drapé fut déménagé au musée Rodin de Paris, où il est actuellement exposé.

Quant au plâtre original dont Rodin avait fait cadeau à Despiau, il demeura dans l’atelier de Charles Despiau... jusqu’en janvier 2002 !

Après qu’il ait été nettoyé et remis en état, son dernier propriétaire a choisi d’en faire don au Musée Rodin de Meudon, où sont conservés les plâtres.

Son intérêt muséal est important : toutes les marques, tous les signes inscrits sur le plâtre pour sa taille dans le marbre sont restés intactes. Dans l’Atelier de Despiau, sculpteur de talent et respectueux du talent de ses confrères, il n’en pouvait être autrement.

Aujourd’hui, c’est donc le bronze original 6/8 qui vous est proposé à la vente pour la somme de 300 000 € (plus frais). La fonte a été réalisée par la Fonderie de Coubertin, fondeur du Musée Rodin et elle est... fort belle !

Bibliographie - Arsène ALEXANDRE, in “Renaissance de l’Art Français”, 1925 (plâtre) - Léon DESHAIRS, in “C. Despiau”, éditions G. Crès & Cie, 1930 (plâtre) - Georges GRAPPE, conservateur, in “Catalogue du musée Rodin”, page 127, édition de 1931 - Monique LAURENT, conservateur, in “Charles Despiau, sculptures et dessins”, musée Rodin, catalogue d’exposition pour le centenaire de la naissance de Despiau, 1974 (marbre) - Antoinette LE NORMAND-ROMAIN, conservateur général du patrimoine, in “l’Exposition de l’Alma en 1900”, exposition du musée du Luxembourg, p. 152, éditions de la Réunion des musées nationaux, 2001 - Antoinette LE NORMAND-ROMAIN, in “Rodin et le bronze”, catalogue des œuvres conservées au musée Rodin, tome 2, page 395. Également, citation du “Génie du Repos Éternel avec Drapé”. Éditions de la Réunion des musées nationaux

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Original bronze cast by Auguste RODINText by Jeanne Renard

“The SpIRIT Of eTeRNAl RepOSe” (6/8)

It was the young model Pignatelli who posed for the Spirit of Eternal Repose at the close of the nineteenth century. Rodin borrowed this title from an ancient statue on display in the Louvre, from which he drew inspiration.

Rodin’s idea was to execute a large figure of a man who still bore the marks of adolescence. He therefore sought, as model, a very young man of slender build: long, fine muscles, with narrow chest and hips not yet thickened by physical effort.

This youthfulness becomes particularly visible if we compare the body of this Spirit of Eternal Repose to the figures of Rodin’s Age of Bronze and Burghers of Calais.

Somewhat later, Rodin was asked to design a commemorative monument to the artist Pierre Puvis de Chavannes, to whom he had been very close.

Rodin was unable to refuse, even though he already had too much work. He therefore turned to his stock of figures and chose the plaster cast of the Spirit to adorn the Puvis de Chavannes monument.

It was in 1903 or 1905 (the date varies, depending on the source) that Rodin came up with what was perhaps his final design for the monument—the Spirit would lean on a bronze apple tree, leafy and laden with fruit, next to a pedestal bearing a bust of Puvis de Chavannes.

This monument was bold for its time, and would remain at the design stage, never having been executed. In contrast, Rodin charged Charles Despiau (1874–1946) with the task of chiseling the large figure of the Spirit of Eternal Repose into marble.

Yet the figure was fated never to honor the memory of Puvis de Chavannes, because Despiau was mobilized to fight in 1914 before the monument was finished. By the time he returned to Paris, Rodin had died. Despiau therefore refused to complete carving the block of marble that he had already roughed out, since its creator, Rodin, could no longer supervise its completion.

Indeed, so alive and relentless was Rodin’s creative genius that as he saw a work progress toward completion, he could also sometimes “see” that it needed to evolve differently from his original creation. Despiau, also highly creative, could not envisage imprisoning in stone a Rodin idea that pre-dated its elaboration in the very different and highly special substance of marble, for that might mean betraying the very dynamism of Rodin’s orginal concept.

Catalogue excerpts:

“…Rodin took care not to give the figure any specific meaning - in fact, its title is simply the same one given to the ancient statue that directly inspired it, Sleep or the Spirit of Eternal Repose (Musée du Louvre, Paris). Rodin’s version differs, of course, in the angle of the torso that leans to its right almost to the point of imbalance, yet the reference to antiquity is still clear, especially when it comes to the model deprived of arms, becoming even clearer through a very noticeable crack at waist level as well as through the uneven assembly of the left leg. It is tempting to think that an initial clay version existed, conventionally vertical like the ancient statue, which Rodin tried to bend to the point where the figure broke at the waist. As always, he would refuse to eliminate the traces of this

accident, which were therefore reproduced in the enlargement.”

Antoinette Le Normand-Romain (head curator, Musée Rodin, Paris), Rodin, l’Exposition de l’Alma en 1900, catalogue of the exhibition at the Musée du Luxembourg, March 12 – July 15, 2001 (Paris: Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 2001), p.152.

“In 1900, Rodin exhibited this figure in his show at Place de l’Alma. The entry described it as having been ‘designed for a commemorative monument.’ It was. . . the figure that was supposed to decorate the monument to Puvis. . . . At that time [the figure] bent to the left, but in 1905 it leaned against a somewhat leafy bronze tree.”

Georges Grappe (curator), Catalogue du Musée Rodin (Paris, 1931), p. 127.

NB: The maquette for the commemorative monument was destroyed, but was reconstructed in 2000–2001 in the Musée Rodin workshop in Meudon, outside Paris. See illustration on page 152 of the catalogue of the exhibition Rodin, l’Exposition de l’Alma en 1900, cited above.

“As to the marble version carved by Despiau at Rodin’s instructions, Rodin himself admitted to the sculptor, ‘I knew you’d do something very fine, but I didn’t think it would be this beautiful.’”

Charles Despiau, sculptures et dessins, catalogue of the exhibition at the Musée Rodin for Despiau’s centenary in 1974 (Paris, 1974), p. 3.

“The Spirit of Eternal Repose, 1914. Marble, 225 x 140 x 115 cm. This unfinished marble figure was planned for a monument to Puvis de Chavannes, to be placed in the Pantheon in Paris. It was preceded in 1898 by a plaster also called Funerary Spirit or Spirit of Eternal Youth, of which there were several versions. One of them was apparently done when Rodin was living in Belgium. Rodin’s plaster model never left the studio of Charles Despiau, who was charged with carving it in marble. The war of 1914 interrupted the work of Despiau, who never wanted to finish the piece after Rodin’s death.” (Ibid.)

The original plaster cast (201 cm) used for carving the unfinished marble (itself now on display in the garden showcase at the Musée Rodin in Paris) had never left Despiau’s studio, today owned by a private individual.

In 2000, that individual decided to have the Spirit cast in bronze (12 original, full-size casts, numbered and signed). But first the plaster had to be restored and cleaned, after having spent ninety years in a studio. The project is carried out with the approval of the Musée Rodin in Paris. The bronzes are made by the Coubertin Foundry, official founder of the Musée Rodin.

The original plaster cast, of distinct museum interest, was then offered to the Musée Rodin, which accepted the gift. Since 2002 this plaster has been housed in the Musée Rodin’s “Plaster Collection” in Meudon.

An earlier state of this figure, without drapery, had already been the object of a posthumous bronze cast for the Musée Rodin by the Coubertin Foundry. It can be seen in the museum’s garden.

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