Érosion côtière dans la MRC de La Mitis€¦ · MRC de La Mitis 213 671 Sainte-Luce 49 198 Sainte-Flavie 64 64 Mont-Joli 4 0 Grand-Métis 28 79 Métis-sur-Mer 68 143 Recul important

Guillaume Marie

Professeur de géographie, Université du Québec à Rimouski

Sainte-Luce, 21 juin 2018

Érosion côtière dans la MRC de La Mitis

Méthodologie des zones d’érosion Projet Résilience côtière Érosion côtière Changements climatiques Zones d’érosion

Plan de la présentation

• L’érosion côtière dans La Mitis • L’impact des changements climatiques • Méthodologie pour les marges de sécurité en

érosion côtière © LDGIZC

Méthodologie des zones d’érosion Projet Résilience côtière Érosion côtière

Qu’est-ce que l’érosion côtière ?

Autre risque auquel sont sujets les côtes de La Mitis :

la submersion côtière

Phénomène d’ajustement qui entraîne un recul de la côte par des processus marins, terrestres ou aériens

(inondation de terrains côtiers)

Submersion d’un terrain à Sainte-Luce

Changements climatiques Zones d’érosion

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Quels sont les processus actifs ?

Cela dépend du type de côte, pour La Mitis :

83%

8% 9%

Côte basse meuble Côte à falaise meuble Côte rocheuse

Total pour La Mitis : 52 km de côte


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Quels sont les processus actifs sur les côtes basses meubles ?

Érosion des côtes sableuses par le sapement des vagues en particulier lors de tempête et lors de grandes marées

Tiré de Komar, 1998 Profil d’hiver

barre d’avant côte

barre d’avant côte

Niveau moyen de la mer

falaise

Profil d’été

Érosion de la plage par les vagues et courants côtiers

Profil d’été (conditions de vagues de faible énergie) : accumulation de sable en haut de plage

Profil d’hiver (conditions de vagues de forte énergie) : abaissement de la plage en raison de la migration des sédiments vers l’avant-plage sous-marine pour former une série de barres parallèles à la côte

Des côtes pouvant se rétablir naturellement


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Quels sont les processus actifs sur les côtes à falaises ?

Coulée boueuse liée au dégel

Glissement de terrain

Eboulement/Effondrement


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Côtes naturelles vs côtes artifcielles

Sainte-

Luce

(%)

Sainte-

Flavie

(%)

Grand-

Métis

(%)

Métis-sur-

Mer

(%)

MRC Mitis

(m)

MRC Mitis

(%)

Côtes sans infrastructure de protection 34 48 71 87 33073 59

Côtes avec infratrsucture de protection 66 52 29 13 20095 41

Un littoral fortement artificiel


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Des ouvrages de protection de la côte qui ne jouent pas toujours leur rôle

Proportion des infrastructures selon leur état* avant (A) et après (B) le passage de la tempête du 6 décembre 2010

Métis-sur-Mer, Auberge

Mur

* l’état des ouvrages est uniquement une appréciation visuelle Quintin et al., 2013

Enrochement

Sainte-Luce


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Effet de bout Érosion de la plage

Accentuation de la submersion Esemple d’autre mesure de protection : rechargement de plage et plantation d’élymes des sables

Des ouvrages de protection de la côte qui ne jouent pas toujours leur rôle

Concentration de l’énergie

Réflexion des vagues

Départ des sédiments

Réflexion des vagues


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Érosion côtière Méthodologie des zones d’érosion Projet Résilience côtière

10

Réseau de suivi de l’érosion côtière du Québec maritime (5 407 stations) + réseau de suivi des infrastructures potentiellement vulnérables aux aléas côtiers

À quel rythme évoluent les côtes ? À court terme

Nb de bornes Nb d’infrastructures

MRC de La Mitis 213 671

Sainte-Luce 49 198

Sainte-Flavie 64 64

Mont-Joli 4 0

Grand-Métis 28 79

Métis-sur-Mer 68 143

Recul important de la côte dans les terrasses de plage de La Mitis dans la période récente (-2,9 m/an en moyenne entre 2009 et 2012)



À quel rythme évoluent les côtes ? À moyen terme

Utilisation de photographies aériennes

Traçage des traits de côte et calcul de l’évolution historique

Transects au 50 m



12 12

Taux de déplacement moyen pour La Mitis : -0,01 m/an

Taux de migration historique (1948-2012)

Taux de déplacement moyen pour La Mitis : -0,12 m/an

Taux de migration historique (1993-2012)



Synthèse sur l’érosion côtière dans la MRC de La Mitis

• Une côte sensible aux processus d’érosion

• Une côte qui peut reculer fortement et rapidement lors d’épisodes de tempête exceptionnels (recul de plus de 14 m le 6 décembre 2010)

• Une côte fortement anthropisée

• Mais une côte relativement résiliente = capable de retrouver son état initial….. si on lui laisse son « espace de liberté » (=quand il n’y a pas de mur)

Sainte-Flavie



Des conditions climatiques changeantes qui accentuent l’érosion côtière


Paramètres climatiques

(1) Hausse des températures et

précipitations hivernales

(2) Diminution/Absence de glace de mer

(4) Hausse du niveau de la mer

(3) Variabilité des tempêtes

Impacts sur les côtes


Alli

son

et

al.,

20

09

Modifié de Nicholls et Cazenave, 2010

GIEC, 2007

Grinsted et al. (2009)

Rahmstorf (2007)

Vermeer et Rahmstorf (2009)

1.7 ± 0.2 mm/y entre 1900 and 2009 (Church et White, 2011)

Horton et al. (2014) 0,7 à 1,2m

1,80m

GIEC, 2013

Peu probable

Fort probable

Hausse du niveau de la mer au niveau mondial

Au marégraphe de Pointe-au-Père :

• - 0,17 mm/an (1964-2013)

• + 4,2 mm/an (2000-2013)

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Bernatchez et al., 2012

Augmentation du nombre de tempêtes effectives

Augmentation du nombre d’événements de vagues de tempête et de submersion côtière ayant provoqué des dommages à la côte en raison de la diminution de la période d’englacement

Événements ayant affecté plus d’une région


17 janvier 2010

13 février 2005


Important recul de la falaise pendant l’hiver en raison des nombreux dégels (Ragueneau)

17

Augmentation des cycles gel/dégel

Plus d’éboulements

Périodes plus chaudes l’hiver et pluies hivernales

Plus de glissements et de coulées boueuses

Augmentation de l’érosion des falaises argileuses

Glissements de terrain survenus lors de redoux hivernaux accompagnés de

pluies (Pointe Lebel)


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Démarche méthodologique :

Acquisition de connaissances sur l’érosion, la caractérisation de la côte et la dynamique côtière

Choix d’une méthode de projection et d’un scénario probable

Cartes détaillées Rapport explicatif

MSP : création d’un zonage avec les données scientifiques

Autres aléas dont géotechnique

(MTQ)

Application par la MRC/ municipalité

MAMOT

Dans ce contexte, mandat du gouvernement de cartographier les marges de sécurité en érosion côtière en déterminant l’évolution

historique et future du littoral



1) Caractérisation de la côte et de la dynamique côtière

2) Évolution historique de la zone côtière par photo-interprétation

3) Choix du taux d’évolution probable en fonction des et des scénarios climatiques projetés

Si on exclut les périodes 2009-2012 et 2002-2012, considérées comme non représentatives :

la période 1993-2012 est celle qui a connu l’érosion la plus importante (taux de déplacement moyen de -0,12 m/an)

= c’est cette période qui a été choisi comme représentative pour l’avenir



{Taux de recul du scénario le plus probable} X 48 ans (horizon 2060) + {Recul maximum atteint lors d’un événement}

OU

Marge minimale de sécurité en érosion côtière pour 2060

La marge la plus sévère des deux est utilisée

Pourquoi un recul évènementiel (seuil d’imminence) ?

Pourquoi une marge minimale ?

4) Formule de prévision de l’érosion (marge de sécurité) Scénario probable de

chaque zone homogène (taux 1993-2012)

Pourquoi 48 ans ?

Recul maximum enregistré lors d’un

évènement (m) selon les types de côte (sud de l’estuaire maritime)

Type de Côte Recul (m)

Côte rocheuse sans falaise -3,81

Falaise rocheuse -2,17

Falaise rocheuse à sommet meuble -3,41

Falaise meuble -4,85

Falaise meuble à base rocheuse -3,41

Terrasse de plage et tombolo -14,20

Flèche littorale -9,00



Marges minimales pour 2060 (sud de l’estuaire maritime)

Marges minimales appliquées dans les secteurs :

- qui connaissent une accumulation historique (car la tendance pourrait s’inverser à l’avenir); - dans lesquels il y a un manque de données; - où la marge calculée pour une unité homogène est inférieure à la marge minimale.

Type de côte

Moyenne des taux

de déplacement du

scénario probable

(m/an)

Recul

maximum

enregistré

Marge minimale de

sécurité en érosion

côtière (arrondie au

5 m) pour 2060

Côte rocheuse sans falaise -0,04

-3,81 5

Basse falaise rocheuse -0,03 -2,17 5

Falaise rocheuse -0,01 -2,17 5

Falaise rocheuse à sommet

meuble

-0,04 -3,41 5

Basse falaise meuble -0,16 -4,85 15

Falaise meuble -0,04 -4,85 10

Falaise meuble à base

rocheuse

0,00 -3,41 5

Terrasse de plage et

tombolo

-0,13 -14,20 20

Flèche littorale

-0,14

-9,00

ensemble de la

forme

géomorphologique

Une marge de sécurité minimale a été appliquée sur environ 37% des côtes de la MRC de La Mitis



• Côtes de La Mitis constituées essentiellement de terrasses de plage sensibles à l’érosion, en particulier lors de tempêtes

• Côtes ayant la capacité sur le moyen terme à se reconstituer en conditions naturelles (si absence d’infrastructures)

• Érosion accrue dans le futur dans un contexte de changements climatiques (plages et falaises argileuses)

• Nombreux murs ne jouant pas toujours leur rôle de protection et ayant même des effets négatifs sur l’érosion

• Des solutions alternatives existent : recharges de sédiments, plantations, épis, méthodes expérimentales, adaptation du bâti…

• + éviter de nouvelles constructions trop proches de la côte (d’où marges de sécurité adaptée au recul attendu)

Conclusion


23

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Documents

Érosion côtière dans la MRC de La Mitis€¦ · MRC de La Mitis 213 671 Sainte-Luce 49 198 Sainte-Flavie 64 64 Mont-Joli 4 0 Grand-Métis 28 79 Métis-sur-Mer 68 143 Recul important