ROUMANIE 84

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    Numro 84 - juillet - aot 2014

    Lettre dinformation bimestrielle

    Les

    de

    La Roumanie doit faire face sur deux fronts. L'un, intrieur, l'autre sesfrontires. Le premier, la lutte contre la corruption, rserve bien des sur-prises depuis la mise derrire les barreaux de l'ancien Premier ministreAdrian Nastase. On se frotte les yeux chaque matin en ouvrant les journaux roumains.On y annonce l'interpellation, la mise en examen, l'inculpation ou l'incarcration d'unministre, de dputs, de prfets, de prsidents de conseils rgionaux, de maires, dejuges, de hauts fonctionnaires, de dirigeants de socits publiques A la manuvre,la Direction Nationale Anticorruption (DNA) et l'Agence Nationale d'Intgrit (ANI).Leurs chiffres parlent d'eux-mmes : 298 condamnations en 2011, 743 en 2012, plusd'un millier en 2013. Et le rythme des arrestations s'acclre. Dernire "victime" : lefrre mme du Prsident, Mircea Basescu, mis en dtention provisoire.

    Perplexes, les Roumains s'interrogent, habitus aux dsillusions D'autant plusqu'avec leurs armes d'avocats, la complicit de juges "marrons" qui svissent enco-re, des "gros poissons" russissent toujours passer entre les mailles du filet. Et lesplus avertis des citoyens redoutent surtout que les rsultats de cette opration "Mainspropres" soient remis en cause par l'lection en tant que prsident de l'actuel Premierministre Victor Ponta, issu et reprsentant de la nomenklatura corrompue, qui s'effor-ce dj de mettre des btons dans les roues des enquteurs. Mais une jeune gnra-tion de procureurs veut reprendre en main les choses, s'attendant toutefois une durebataille pour le changement des mentalits, plus difficile obtenir que celui des lois.

    Joe Biden, le vice-prsident amricain, qui s'est rendu en Roumanie, le 20 mai,pour une visite de deux jours, alors que les officiels amricains ont coutume de fairedes sauts de puce, ne s'y trompe pas : "La corruption est un cancer qui dtruit la foides citoyens dans la dmocratie, diminue l'envie d'innover et de crer, et anantit le

    talent d'une gnration entire" s'est-il exclam, encourageant la Roumanie, long-temps considre comme le mouton noir de l'Europe en ce domaine, s'y faire lechampion de la lutte anticorruption.

    Et de lancer cet avertissement : "La corruption n'est plus une affaire interne quechaque Etat est cens rsoudre, mais un outil dans la guerre froide qui s'annonce

    avec la Russie. Elle est devenue un instrument de politique trangre. Quand les

    hommes politiques peuvent tre achets, quand la justice peut tre manipule et

    quand les mdias deviennent un moyen de propagande, c'est alors qu'une nation peut

    tre manipule de l'extrieur. C'est ainsi que les nations perdent le contrle de leur

    destin. Nous avons vu tout cela en Ukraine". Une mise en garde qui prend tout sonsens, quand Moscou, aprs la Crime, lorgne de plus en plus vers des bouches duDelta qu'elle aimerait se rapproprier. Henri Gillet

    Lignes de front2 5 6 et 7 8 et 9

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  • Les NOUVELLES de ROUMANIE

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    A la Une

    Les NOUVELLES de ROUMANIEA la Une

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    pitine, l'opposition condamne s'unir

    Le tribunal du judet d'Ilfov(Bucarest) a dcid la libra-tion conditionnelle du gnrald'arme Victor Atanasie Stanculescu, 88ans, pour cause de maladie. Il avait tcondamn 15 ans de prison en 2008. Ledtenu ayant effectu un tiers de sa peinepouvait bnficier des dispositions appli-ques aux prisonniers de longue dure deplus de 60 ans. La dcision est dfinitive.

    Stanculescu avait tcondamn ainsi que son collgue,le gnral Chitac, qui avait copde la mme peine, pour les crimesqu'ils avaient commis pendant lesvnements de Timisoara, endcembre 1989, ordonnant l'ou-verture du feu sur les manifes-tants, faisant plus de 100 morts.Les deux militaires avaient tgalement dgrads. Chitac estdcd depuis.

    Membre de la nomenklaturaentourant Ceausescu, envoy Timisoaraen tant que vice-ministre de la Dfense,pour rprimer la rvolte, Stanculescu,prenant peur, s'tait mis aux "abonnsabsents", lorsque la "Rvolution" tournamal pour le rgime s'exhibant avec unfaux pltre autour de la jambe qu'il s'taitfait confectionn par un mdecin ami del'hpital de Timisoara, et prtextant unaccident pour ne plus assumer ses respon-

    sabilits. Son "courage" l'avait distinguaux yeux d'Iliescu qui en avait fait sonministre de la Dfense pendant deux ans,le remerciant ainsi d'avoir aussi organisla mise en scne du procs et de l'limina-tion du couple Ceausescu.

    Son vritable rle ayant t mis jour Stanculescu a t finalement tra-duit en justice, malgr de nombreuxrecours. Incarcr, il prtextera d'unedizaine de maladies, certificats mdicaux l'appui, pour chapper sa peine, obte-nant mme une libration provisoire pourse faire soigner. Mais il sera rattrap, destmoins l'ayant reconnu alors qu'il suivaitson traitement devant des machines sous du casino de Constantsa. Retrouvantsa cellule, sa demande de grce adresseau Prsident Basescu sera refuse.

    En 2003, le gnral Stanculescu avaitconnu un drame familial: sa femme s'taitsuicide en se jetant par la fentre de leurappartement.

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    BUCAREST

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    CLUJl

    La coalition de "centre gauche" au pouvoir est sortie logiquement gagnante

    des lections europennes du dimanche 25 mai, remportant la moiti des 32 siges

    en jeu, mais elle pitine en-dessous du seuil des 40 % qu'elle s'tait fix comme

    objectif. L'opposition est condamne s'unir si elle veut avoir une chance lors de

    la prsidentielle de novembre. C'est plutt le taux de participation qui a surpris :

    32,24% contre 27,1% il y a cinq ans, ce qui reste cependant loin de la moyenne

    europenne de 42%.

    En atteignant un score de 37,25%, la coalition du Premier ministre VictorPonta a remport, comme annonc, le scrutin des lections europennes.Sur les 32 mandats de la Roumanie au Parlement europen (PE), l'alliancedu Parti social-dmocrate (PSD, ex Iliescu-Nastase), de l'Union nationale pour le pro-grs de la Roumanie (UNPR) et du Parti conservateur (PC, magnat de la presse DanVoiculescu), obtient la moiti des siges, soit 16 lus. Ce rsultat est toutefois moinsbon que prvu et sensiblement en-dessous des 40 % promis, qui devaient garantir auPSD de sortir victorieux de la prsidentielle de novembre prochain.

    Crin Antonescu s'efface devant le maire de Sibiu

    Du ct de l'opposition de droite, le Parti national libral (PNL) a obtenu peine15 % des votes, soit 6 reprsentants au PE, bien loin des 20% que le parti se proposaitd'atteindre. Pour Crin Antonescu, son dirigeant, ancien prsident de la Rpublique int-rimaire lors des mises l'cart de Traian Basescu qu'il avait chou faire destituer

    pour prendre sa place et qui rvait de reve-nir occuper son fauteuil la fin de l'anne,mais cette fois-ci temps plein, la piluleest amre. L'ambitieux politicien en ad'ailleurs tir la leon, annonant sadmission comme il l'avait promis en casd'chec, un congrs extraordinaire du partitant convoqu pour cette fin juin. Ildevrait tre remplac par Klaus Iohannis,le maire de Sibiu, d'origine allemande,apprci pour le srieux de sa gestion -une qualit rare en Roumanie - et devenul'toile montante de la scne politique rou-maine.

    Alli auparavant avec le Premierministre Victor Ponta, pour abattre Traian Basescu, Crin Antonescu avait compris, audbut de l'anne, que celui-ci n'avait aucune-ment l'intention de respecter son engagementet lui permettre de devenir Prsident, serservant la fonction pour lui-mme, desti-nant l'essentiel des rouages de l'Etat sonparti le PSD, en position dominante. CrinAntonescu avait alors quitt avec fracas l'al-liance gouvernementale, passant avec armeset bagages (les trois quarts du PNL) dansl'opposition, se dclarant prt tenter sachance seul. Son pari est rat et la mauvaiseimage qu'il a dans l'opinion ne lui laissaitplus que l'option de s'effacer devant KlausIohannis, un candidat plus populaire, pourviter d'tre dfinitivement marginalis.

    L'alliance USD (Ponta) est arriveen tte dans 23 judets (est, sud, etSatu Mare) et celle de l'opposition decentre droit dans 18 judets(Transylvanie et dans deux judetsfiefs du PSD, Prahova (Ploiesti) etConstantsa). Dans 11 judets la diff-rence est faible, de 0,1 % moins de4 % (Botosani, Buzau, Caras Severin,Hunedoara, Iasi, Neamt, Suceava,Vlcea, avantage USD, Bistritsa,Constantsa, Maramures, avantageopposition du centre-droit)

    Les rsultats: Abstention : 57,7 % Alliance gouverne-

    mentale USD* (PSD-PC-UNPR) - 37,60%, 16 lus

    Opposition Droite**(PNL, 15 %, 6 lus, PDL,12,23 %, 5lus, PMP,6,21 %, 2 lus divers,2,6 %) - 36,04%, 13 lus

    Indpendants :Mircea Diaconu -6,81%, 1 lu

    UDMR (Union Dmocratique desMagyars de Roumanie) - 6,3%, 2 lus

    PP-DD (Parti Populaire DanDiaconescu) - 3,67%, 0 lu

    PRM (Parti Grande Roumanie) -2,7%, 0 lu

    *Union Sociale Dmocrate (Parti

    Social Dmocrate -Victor Ponta,

    Parti Conservateur -Dan Voiculescu,

    Union nationale pour le progrs de

    la Roumanie)

    ** Parti National Libral (Crin

    Antonescu), Parti Dmocrate Libral

    (Pro-Basescu dissident), Parti du

    Mouvement Populaire (Pro-Basescu

    conforme).

    23 judets pour la majorit18 pour l'opposition

    Le PSD de Victor Ponta

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    Europennes

    42 % des lecteurs se sont dplacs pour aller voter, soit unpeu plus que lors des prcdentes lections europennes.

    La droite centriste pourrait s'unir

    Divis entre dmocrates libraux (PDL) - anciens parti-sans de Traian Basescu pousss en sous-main par l'inamoviblefaiseur de roi Vasile Blaga qui se rjouit de le voir laisser saplace - et les fidles du Prsident - regroups dans le Parti pourle mouvement populaire (PMP), crationrcente autour de son "amie trs proche"la blonde Elena Udrea - le centre-droit,n'a pas de quoi pavoiser. Il obtient seule-ment quatre siges avec 12,26% des voix.Mais, toutefois, le "clan prsidentiel"semble avoir enray une descente auxenfers la "Franois Hollande".

    Cependant, l'espoir de ne pas trebalay lors de la prochaine prsidentiellesemble tre revenu au sein de cette droitecentriste et librale, pour peu qu'ellerussisse s'unir comme elle l'avait faitlors des scrutins prcdents de 2004 et 2009. Les ngociationspour former une alliance ont dbut ds le lendemain des euro-pennes. Certains poussent mme une fusion entre ses diff-rentes composantes, d'autres prconisent de n'y procderqu'entre les deux tours. Il reste toutefois s'accorder sur lenom d'un candidat commun. Chacun avance ses pions: KlausIohannis pour le PNL, sans-doute l'phmre ancien Premierministre Mihai-Razvan Ungureanu (dbut 2012) qui jouitd'une bonne image, pour le PDL et les fidles de Basescu.

    Une fois de plus, les Magyars

    de l'UDMR au centre du jeu

    Reste aux deux camps sduire les lecteurs des forma-tions "anti-systme", parpills entre sept autres formationspolitiques, dont celle du parti ultra-nationaliste de la grande

    Roumanie (PRM) de Vadim Tudor,lequel a perdu son sige au Parlementeuropen. Leurs voix peuvent aller aussibien l'un qu' l'autre.

    Si le candidat indpendant MirceaDiaconu, ancien acteur, galement sna-teur libral, qui a cr la surprise entant lu avec 6,95% des suffrages (leseul sur les huit indpendants avoirpass le seuil lectoral) a fait un pied denez aux institutions qui voulaient l'em-pcher de se prsenter pour cause d'inli-gibilit, il est difficile d'imaginer qu'il

    puisse peser sur le futur scrutin. Ce serait un peu comme si Astrix demandait sa tribu de

    Gaulois chamailleurs de se prononcer pour les Romains ou lesVikings.

    Une fois de plus, les Magyars de l'UDMR, qui ont ralisleur score habituel de 6-7 %, seront les plus courtiss et enposition de faire la diffrence. Une fois de plus, leurs reprsen-tants iront du ct du manche, attendant le dernier momentpour ngocier au mieux leurs intrts personnels et avantages.

    lGIURGIU

    Bourreau de Timisoara, le gnral Stanculescu libr

    Les partis au pied du mur avant la prsidentielle de novembre

    Des affiches annonant aussi la candidature du Premier ministre Ponta la prsidentielle.

    A Timisoara, en dcembre 1989, le gnralStanculescu avait ordonn l'ouverture du feu

    sur les manifestants, faisant plus de 100 morts.

    Klaus Iohannis,le maire de Sibiu, favori de lopposition au PSD...

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    Les cinq principaux instituts desondage roumains se sont encoredistingus en se trompant dans leurestimations de sorties d'urnes, lafermeture de bureaux de vote. Ils ontannonc la victoire du PSD de VictorPonta avec entre 42-43 % des suf-frages, alors qu'il n'a obtenu finale-ment que 37,6 %. De mme, le can-didat indpendant a t donn 4 %alors qu'il en a fait presque le double(7 %). Ces instituts sont coutumiersd'une surestimation des scores duPSD. Ainsi, lors des prsidentiellesde 2004 les Roumains s'taient cou-chs le dimanche soir avec un prsi-dent nomm Adrian Nastase pourse rveiller le lendemain en appre-nant qu'il s'appelait en fait TraianBasescu. Re-belote en 2009

    Mircea Geoana avait t claironnlu, alors que finalement TraianBasescu tait reconduit dans sesfonctions. Depuis, la presse semoque de ces sondeurs, prsentscomme victimes du syndrome"Mihaela, dragosta mea" Sur la foide leurs chiffres le donnant vain-queur au soir des dernires prsi-dentielles, Mircea Geoana, dans ungrand lan de tendresse, tlvis endirect, s'tait tourn vers sa femmeavec un immense sourire bat, luidclarant "Mihalea, mon amour jesuis le prsident".

    Le syndrome Geoana

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    Les 32 parlementairesEuropennes

    Alliance PSD-PC-UNPR (16 lus)

    roumains Strasbourg

    PNL (6 lus)l

    VASLUI

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    CALARASI

    Corina Cretu - Vice-prsidente du PSD,euro-parlementaire

    depuis 2005, ancienneporte-parole de Ion

    Iliescu, snatricedepuis 2004.

    Ecaterina Andronescu- Vice-prsidente du

    PSD, ancienne ministre de l'Education

    nationale, dputedepuis 1996, snatrice

    depuis 2008.

    Catalin Ivan - europarlementaire

    depuis 2009, porte-parole du PSD,

    proche de VictorPonta.

    Dan Nica - DputPSD (5me mandat),ancien ministre de lacommunication et de

    l'intrieur. Impliqudans plusieurs

    affaires pnales.

    Maria Grapini -Ancienne ministre destechnologies, tourisme

    et milieu d'affaires du gouvernement

    Ponta II. Dpute USLde Timisoara.

    Damian Draghici -Snateur UNPR,

    conseiller pour lesquestions des Roms

    auprs de VictorPonta. Artiste d'ethnie

    rom, il est le seulmusicien roumain

    avoir reu un prixGrammy.

    Daciana Srbu -Epouse du Premier

    ministre Victor Ponta,euro-parlementaire

    PSD depuis 2005(observatrice pendant

    2 ans). Anciennesecrtaire d'Etat la

    Jeunesse.

    Ioan Mircea Pascu -Deuxime mandat

    d'euro-parlementaire,ancien dput PSD,ancien conseiller de

    Ion Iliescu, anciensecrtaire d'Etat puis

    ministre de la Dfensedans le gouvernementNastase (2000-2004).

    Viorica Dancila -Premier mandat

    d'euro-parlementaire,ancienne prsidente

    de l'organisation fminine du PSD.

    Sorin Moisa - Chef ducabinet du

    commissaire europen l'Agriculture Dacian

    Ciolos.

    Victor Bostinaru -2me mandat d'euro-

    parlementaire. DputPD de 1990 2000,

    pass au PSD en2001. Secrtaire

    d'Etat aux Affairestrangres en 2004.

    Ciprian Tanasescu -Deuxime mandat

    d'euro-parlementaire,mdecin, fils de

    l'ancien snateurPRM (Vadim Tudor,extrme-droite) DanClaudiu Tanasescu.

    Doru Frunzulica -Ancien dput PSD

    secrtaire d'Etat chargdes investissements

    trangers.

    Laurentiu Rebega -Prsident du Parti

    conservateur dePrahova (Voiculescu)

    et vice-prsident duconseil de son judet.

    Claudia Tapardel -Vice prsidente du

    PSD.

    Cristea Andi Lucian -Conseiller

    parlementaire.

    Norica Nicolai - Ancienneprocureur et snatrice,euro-parlementaire depuis2009 (2me mandat).Secrtaire d'Etat au Travailet la solidarit nationale

    Adina Ioana Valean -Femme du leader duPNL, Crin Antonescu.Prof de maths, anciennedput PNL puis euro-parlementaire en 2004.

    Ramona Manescu - femmedun maire de Bucarest,proche de Crin Antonescu.Ancienne ministre destransports, euro-parlementaire depuis 2007.

    Iuliu Winkler - Secondmandat d'euro-parlemen-

    taire. Dput jusqu'en2004. Ancien ministre dl-

    gu pour le Commerce,les Communications.

    Cristian Busoi - Ancienmdecin et notaire, directeur de la Caissenationale d'assurancemaladie, dput de 2004 2007 et depuis 2009euro-parlementaire .

    Renate Weber - Juriste,ancienne prsidente de laFondation Soros pour laRoumanie et pour unesocit ouverte.Conseillre de TraianBasescu (2004-2005).

    Eduard Hellvig -Secrtaire gnral duPNL, dput (2004 -2008), puis euro-parlementaire. Ministre du Dveloppement rgional et du tourisme dugvt Ponta, dmissionnpour incompatibilit.

    Csaba Sogor- Pasteurrform proche de LaszloTokes, snateur du judetHarghita jusqu'en 2008,puis euro-parlementaire

    depuis. Militant actif pourl'autonomie des judets

    Theodor Stolojan - Euro-parlementaire. Premierministre de Ion Iliescu pen-dant un an (1991-1992).Prsident du PNL en 2002,Renonce tre candidat la prsidentielle de 2003.

    Monica Macovei - Euro-parlementaire, ancienne procureur. Ministre de laJustice de Traian Basescu(2004-2007). Figure deproue de la lutte anti-corruption.

    Traian Ungureanu -Publiciste, ancien journa-liste la BBC roumaine.Euro-parlementaire depuis2007.

    Marian Jean Marinescu -Euro-parlementaire

    depuis 2007 (vice-pdt duGroupe PPE-DE au

    parlement europen).

    Cristian Preda - Prof. univ.,euro-parlementaire PDLdepuis 2009. Proche deMonica Macovei, ancienconseiller des prsidents

    Constantinescu et Basescu.

    Siegfried Muresan - 33 ans, technocrate au

    Parlement europen,conseiller du PPE et

    auprs du Bundestagallemand.

    Mircea Diaconu. Comdien, ancienministre de la Culture, ancien snateur PNL, exclu de sa listepour incompatibilit la suite d'unedcision de l'ANI, dcision cassepar la Cour d'Appel de Bucarest.

    UDMR (2 lus)

    PDL (5 lus)

    Daniel Buda - anciendput, leader du PDL

    Cluj.

    PMP (2 lus)

    Indpendant (1)Dans ce four, on cuit le

    plus grand pain deRoumanie...

    ...Confiants dans les rsultats

    de la prsidentielle de novembre,

    le Premier ministre VictorPonta et les barons de son

    parti se prparent se partager la galette

    venir.

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    Les NOUVELLES de ROUMANIE

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    Alors que l'extrme droite a levent en poupe en Europe occiden-tale, notamment en France, elledcline l'Est. Quasi disparue dupaysage politique en Pologne, ellebaisse nettement en Slovaquie etstagne en Bulgarie. La seuleexception est la Hongrie o leJobbik prospre avec quelque 20%des voix sur le terreau spcifiquedes frustrations identitaires d'unenation dpece aprs la PremireGuerre mondiale.

    "Le problme aujourd'hui est

    chez nous, l'Ouest - et encore

    pas partout -, parce que la crise de

    la nation y est plus forte avec le

    choc de l'immigration et l'irruption

    d'une socit multiculturelle", notele politologue Jean-Yves Camus.Chercheur l'Iris (Institut de rela-tions internationales et strat-giques, Paris), il relve qu' l'Est,o "les minorits ethniques, malgrdes pousses de tension, font

    depuis toujours partie de la ralit,

    l'UE reste perue comme une

    aubaine".

    L'volution de l'extrme droiteroumaine est d'autant plus signifi-cative que le nationalisme xno-phobe y a des racines profondeshrites du mouvement lgionnairede Corneliu Zelea Codreanu, viru-lent fascisme tout-puissant dansl'entre-deux-guerres. Ses thma-tiques furent en partie reprisesdans les annes 70 par les pouxCeausescu pour affirmer contreMoscou un "national communisme"qui fut, aprs 1989, le terreau deformations comme le parti de laGrande Roumanie.

    Enracin dans le fascisme de l'entre-deux-guerres

    Le chantre de l'extrme-droite nationaliste Corneliu Vadim Tudor n'a pas rus-

    si faire renouveler son mandat de dput europen. Dans ce pays o l'adhsion

    l'Europe est perue comme rassurante, la rhtorique populiste tourne vide,

    comme chez la plupart de ses voisins de l'Est, contrairement l'Occident.

    Il voulait quand mme y croire, sillonnant sans trve le pays pour regagner sonsige de dput europen. Carrure de dmnageur dsormais vote par les ans,Corneliu Vadim Tudor, fondateur et leader charismatique du parti de la GrandeRoumanie (PRM, Partidul Romania Mare), avait mme failli ne pas pouvoir se reprsen-ter en raison d'un "putsch" interne et des difficults recueillir le nombre requis designatures pour dposer sa candidature. "C'est la preuve que je les drange beaucoup, ilsont tent de m'arrter en amont pour ne pas se compliquer la vie en volant les suffra-

    ges", assurait-il de sa voix de stentor ce pote et historien fort en gueule, ancien chantredes poux Ceausescu reconverti depuis un quart de sicle dans un populisme imprca-teur et xnophobe. "Ils", ce sont, ple-mle, les "politiciens pourris qui ont pill le pays",les juifs, les membres de la minorit hongroise, les Amricains.

    Invit rgulier des plateaux tl pour doper l'audience

    "Il faut gouverner la Roumanie la mitrailleuse", clamait le tribun au temps de sasplendeur, appelant " des excutions publiques dans les stades pour les corrompus".Ces formules plaisaient, mme si personne ne prenait trop au srieux les provocationsverbales de celui qui fut l'ami de Jean-Marie Le Pen. Les deux hommes sont en froiddepuis que Tudor l'a pri - sans succs - d'intervenir auprs de la no-fasciste italienneAlessandra Mussolini pour qu'elle cesse de traiter les Roumains de "voleurs et men-diants". A l'automne 2000, Tudor remporta mme 27% des voix l'lection prsidentiel-le, se plaant en seconde position derrire le postcommuniste Ion Iliescu. Mais depuisdeux lgislatures, le PRM n'est mme plus reprsent au Parlement roumain et les son-

    dages pour le scrutin europen ne luiaccordaient qu'entre 2% et 4% desvoix. Il n'en obtiendra finalement que2,7 %, ne dcrochant aucun mandat.

    Invit rgulier des plateaux tlpour doper l'audience, CorneliuVadim Tudor continue certes d'amu-ser par ses invectives, traitant "d'im-bcile sans couilles" tel ministre dugouvernement domin par lessociaux-dmocrates (PSD, ex-com-muniste). Son numro est bien rod,avec ses envoles sur le retour auxfrontires de la Grande Roumanie,incluant la Bessarabie, actuelle

    Rpublique de Moldavie, "vole par Staline". Mais sa rhtorique, pourtant, tourne vide. "Le succs de Corneliu Vadim Tudor tait li des facteurs conjoncturels, le chocde la transition l'conomie de march, mais surtout au flou sur le destin du pays et ses

    choix de socit. Mais ds qu'il a t clair qu'une intgration dans l'UE comme dans

    l'Otan tait possible, il y a eu une immense volont du pays de se mettre au diapason des

    valeurs dmocratiques europennes", analyse le philosophe Horia Patapievici.

    74% des Roumains estiment que l'UE est une trs bonne chose

    Faute de projets bien ficels, peine 20% des 32 milliards de fonds europens pr-vus pour la Roumanie entre 2007 et 2013 ont t attribus.

    "Il faut gouvernerPopulisme

    L'extrmisme de Corneliu

    Vadim Tudor est fch avec Jean-Marie Le Pen qui na pas voulu intervenir auprs de la nice

    de Mussolini afin quelle arrte de traiter les Roumains de voleurs et de mendiants...

    Mais l'Union reste une promesse de bien-tre. Ni la criseni les cures d'austrit imposes par le prsident de centre droitTraian Basescu n'ont douch l'enthousiasme: quelque 74% desRoumains estiment que l'adhsion est une trs bonne chose. Aleurs yeux, l'UE incarne avant tout "la libert de voyager, d'-tudier et de travailler" dans le grand espace communautaire ose sont dj installs plus de 3 millions de Roumains. Les insti-tutions de Bruxelles sont perues comme une garantie face une classe politique largement discrdite. "D'o la faiblemobilisation des lecteurs, y

    compris pour ce scrutin, car il

    s'agit d'envoyer au Parlement

    europen des politiciens aux-

    quels plus personne ne croit",

    relve l'crivain Dinu Adam.L'Europe a ringardis les

    grands thmes de propagandede l'extrme droite. "Les vitup-rations de Tudor contre la cor-

    ruption sont restes de la pure

    gesticulation alors que la juri-

    diction nationale spciale mise

    en place sous la pression de

    Bruxelles s'est montre redouta-

    blement efficace", relve Irne Costelian, jeune politologue,rappelant que la DNA (Direction nationale anticorruption) aenvoy derrire les barreaux une dizaine de personnalits poli-tiques importantes, dont l'ancien Premier ministre "socialiste"Adrian Nastase, une trentaine de maires, une vingtaine demagistrats et un chef d'tat-major.

    Les imprcations racistes contre les Roms, dont laRoumanie hberge la plus grande communaut au sein del'UE, ne mobilisent plus comme avant. "Ils partent l'Ouest,surtout les bandes de dlinquants car il y a beaucoup plus

    d'argent se faire dans les cambriolages ou les vols la tire

    dans le mtro parisien", ricane un conseiller municipal d'unebanlieue de Bucarest.

    Jadis sympathisant de Tudor, il a ralli prsent le partisocial-dmocrate (PSD) au pouvoir, l'instar de nombre de sescamarades qui en sont devenus des poids lourds. D'autres ontchoisi le centre droit du prsident Traian Basescu, contraintdepuis bientt deux ans la cohabitation avec son ennemi jur,le Premier ministre social-dmocrate Victor Ponta.

    "Jamais la Roumanie n'avait t autant

    en scurit par rapport ses voisins"

    La question de la minorit hongroise (8% de la population,concentre en Transylvanie), longtemps instrumentalise parle PRM, n'est plus aussi explosive malgr les nouveaux pruritsnationalistes de Budapest. "Nous sommes aujourd'hui ensem-ble dans l'Europe, la population roumaine est trs largement

    majoritaire en Transylvanie et l'UDMR, le parti de la minori-

    t hongroise, participe depuis plus de quinze ans toutes les

    coalitions gouvernementales de droite comme de gauche",

    souligne Adrian Cioroianu, historien et ancien ministre desAffaires trangres. "Jamais depuis plus de quatre cents ans,la Roumanie n'avait t autant en scurit par rapport ses

    voisins", se rjouit-il. Etre membre de l'Otan est rassurantquand la Russie se fait menaante dans l'Ukraine voisine.

    L'hebdomadaire Romania Mare qui, il y a une dcennie,vendait plus de 500 000 exemplaires, dballant des scandales coup de dossiers fournis par d'anciens gnraux de la

    Securitate, l'ex-police politique,a dsormais une diffusionconfidentielle. "A cette poque,Tudor avait le monopole de la

    violence verbale dans l'espace

    public. Il tait le seul dnon-

    cer d'une faon aussi virulente

    les pourris et les corrompus.

    Mais depuis, tout le monde s'y

    est mis, qui sur son blog, qui

    dans des spectacles de tl-

    ralit, sans mme un projet

    politique", analyse LucianaRadut-Gaghi, matre de conf-rence l'universit de Cergy-

    Pontoise (Val-d'Oise).D'autres dmagogues se sont engouffrs dans cette mme

    veine ultra-populiste. Ainsi Gigi Becali, flamboyant hommed'affaires, propritaire du Steaua, grand club de foot bucares-tois, et admirateur dclar des "lgionnaires" de Codreanu, quicra sa formation politique et s'allia avec Corneliu VadimTudor lors des europennes de 2009. Il est aujourd'hui horsjeu, condamn et emprisonn pour une affaire de matchs tru-qus. Dan Diaconescu, patron d'une petite chane de tlhypertrash, tenta aussi sa chance, russit gagner 16% desvoix, mais ses dputs peine lus - qui avaient apparemmentpay pour tre sur ses listes - ont migr vers d'autres partismieux mme de leur garantir avenir et prbendes.

    Une rsurgence dans les campagnes misrables

    "L'extrme droite dort mais elle existe toujours, mme si

    elle n'a plus de parti au Parlement et moins de visibilit. Elle

    n'en est que plus dangereuse", avertit Mircea Vasilescu, quianime la Fondation Soros Bucarest. Pour preuve, la rsurgen-ce de petits groupes encore marginaux mais trs actifs, commela "Nouvelle Droite", qui se rfrent explicitement l'hritagedu mouvement lgionnaire dont ils veulent rhabiliter lammoire. Le terreau est fertile. Dans les campagnes, o vitencore prs de la moiti de la population, la misre est grande,le chmage rel est bien au-dessus des 7% officiels et l'ascen-seur social totalement en panne alors qu'il fonctionnait, vailleque vaille, l'poque communiste : il y a peine 2% de fils depaysans dans l'enseignement suprieur.

    ( suivre page 8)

    la Roumanie la mitrailleuse"

    Vadim Tudor ne fait plus recette

    Corneliu Vadim Tudor ( droite) et le berger-milliardaire (actuellement en prison) Gigi Becali.

  • A la Une

    Une pratique trenne par les "han" de bcheron desAppalaches de l'Amricain Jimmy Connors dans les annes80, aux antipodes de ce sport de gentlemen et qui a dsormaisenvahi les courts. L'image sur papier glac d'lgante barinenimbe des brumes de l'Oural dont Sharapova faisait rver sesadmirateurs s'tait vapore

    En attendant mieux, Simona Halep peut se consoler en sedisant qu'elle est la seconde Roumaine avoir disputer unefinale Roland Garros, 34 ans aprs Virginia Ruzici qui s'taitincline devant l'Amricaine Chris Evert (6-3, 6-0), en 1980,et la premire atteindre la 3me place au classement mondial.Sa participation au tournoi parisien lui a paralllement rappor-t 825 000 euros, portant au total ses gains depuis le dbut desa carrire 3 millions d'euros. Si elle l'avait emport, elleaurait empoch au total aujourd'hui 5,22 millions d'euros.

    Des seins bien encombrants

    La trajectoire de Simona Halep ressemblerait un contede fes, si elle n'tait le fruit d'une farouche volont et d'unedcision grave, engageant sa sant. Voici un an encore, lajeune Roumaine n'tait classe que 64me joueuse mondiale.Certes, elle s'tait impose Roland-Garros chez les juniors en2008, remportant le titre, enregistrant des rsultats prometteursdans les catgories de jeunes. Mais une fois arrive sur le cir-cuit professionnel, elle fut confronte l'impossibilit deprendre son envol.

    Pour Simona, la raison tait toute trouve: "Mes seins sonttrs lourds". La joueuse avait en effet longtemps d sa (relati-ve) clbrit son opulente poitrine, qu'elle considraitcomme un handicap, au point de dcider de subir, en 2009, unerduction mammaire, passant d'un bonnet E un bonnet B,bien moins encombrant.

    Un choix qu'elle ne regrette absolument pas: "Ma poitrineme gnait physiquement, surtout au service, a-t-elle expliqu

    la suite de l'opration. J'avais rgulirement des douleurs

    dans le dos et je perdais en vitesse. Je ne pouvais pas conti-

    nuer comme cela". Perturbe par les ricanements et remarques,la jeune adolescente qu'elle tait confie: "Je n'aimais pas nonplus mes seins dans la vie de tous les jours".

    Une ascension fulgurante en un an

    C'tait une bonne dcision. La Roumaine a repris confian-ce en elle. Aujourd'hui, c'est bien grce ses rsultats sur lescourts qu'elle fait parler d'elle. Le dclic s'est produit en mai2013, lors du tournoi de Rome. Sortie des qualifications, lajoueuse au petit gabarit (1,68m pour 60 kg) s'tait hisse jus-qu'en demi-finale, o elle s'tait incline contre SerenaWilliams. Elle avait battu au passage Agnieszka Radwanska,Jelena Jankovic et Svetlana Kuznetsova. "C'est l que j'aicommenc bien jouer", a-t-elle racont plus tard.

    Au cours de cette saison 2013, elle brandit le premier tro-phe de sa carrire, puis un deuxime Au final, elle dcro-

    cha six titres, sur toutes les surfaces (gazon, dur et terre battue)et termina l'anne au 11e rang mondial. Une ascension fulgu-rante qui lui a valu le Prix de la meilleure progression de l'an-ne, dcern par la WTA, le circuit professionnel fminin.

    Cette droitire au jeu de fond de court a continu 2014 sursa lance (victoire Doha, finaliste Madrid), puis quart definaliste l'Open d'Australie. Avant de s'incliner face Sharapova, elle n'avait concd aucun set en sept matchs Roland Garros, lchant seulement vingt-huit jeux.

    "Je vis le meilleur moment de ma carrire, je dois prend-

    re du plaisir sur le court et saisir les occasions qui se prsen-

    tent moi", estime aujourd'hui Simona Halep. Et d'ajouter:"Peut-tre que l'heure est venue pour nous, les jeunes joueu-

    ses, de prendre la relve".

    "Hagi m'a appris tre modeste"

    Native de Constantsa et d'origine aroumaine, SimonaHalep tait un vritable garon manqu dans son enfance,disputant des parties de football acharnes avec ses copainsdans la rue. Devant son nergie revendre, les garons sedisputaient pour l'avoir dans leur quipe. Son frre, de six ansplus g, l'initia au tennis qu'il pratiquait dans un club du portde la Mer Noire Simona n'tait gure plus haute qu'uneraquette et dlaissait volontiers ses poupes pour suivre sonan.

    Ioan Stan, son premier entraneur, se souvient de sonacharnement progresser, mais sans jamais mettre de ct l'-cole, brillant notamment en maths. La gamine installait un pei-gnoir de bain dans la maison ou le jardin en guise de filet etfrappait des balles contre les murs et cloisons, au grand dam desa mre.

    Au sortir de l'enfance, Simona ralisa un de ses rves quila marqua profondment: rencontrer Gigi Hagi. EgalementAroumain de Constantsa, le clbre footballeur, gloire localequ'elle admirait, lui prodigua des conseils qui lui servent tou-jours: "Reste toi-mme, modeste dans la vie".

    De retour dans son pays, accueillie, fte et encense, lanouvelle championne a gard la tte froide, prparant dj sarevanche: elle doit retrouver Maria Sharapova Wimbledon,en juillet. Mais aussi, rjouie pour le tennis roumain. Ses deux"jeunes" compatriotes Ioana Ducu, 18 ans et Ioana Rosca, 17ans ont remport le titre en double juniors de Roland Garros.

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

    9

    a gagn le cur de Roland Garros

    Mademoiselle Halep !"

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

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    A la Une

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    BUCAREST

    ORADEA

    BAIA MARE

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    TIMISOARA

    ARAD SIBIU

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    IASI

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    CONSTANTACRAIOVA

    TARGU MURES

    VASLUI

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    BRAILA

    SUCEAVA

    lPITESTI

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    CHISINAU

    CALARASI l

    La petite Roumaine

    "Une immense frustration

    bouillonne dans la socit. Il n'y a

    pas - ou pas encore - le parti ou le

    leader mme de la cristalliser,

    mais cela peut venir vite", noteAlexandru Racu, jeune chercheur ensciences politiques etblogueur succs quise dfinit comme"orthodoxe de gauche".

    L'arrive sur lascne politique de can-didats indpendantslis la toute-puissan-te Eglise orthodoxe,considre par 66%des Roumains commel'institution de rfren-ce, commence fairebouger les choses droite. Et pas seule-ment. Ainsi JulianCapsali, pre de9 enfants, menait autant bataille surl'cologie que sur la dfense de lafamille et de l'identit nationale, cla-mant vouloir porter Bruxelles "lesvaleurs de l'orthodoxie". Malgr sesespoirs, il n'a pas t lu.

    Il en a t de mme pourCorneliu Vadim Tudor. "Nous som-mes une colonie des Amricains et

    ils ont arrang le vote leur avan-

    tage avec les Allemands et leurs

    laquais Roumains", a tonn aprscoup le vieux tribun cabotin dansson bureau orn de clichs le mon-trant aux cts de Mandela ou d'aut-res grands acteurs de l'actualit desdernires annes. Des photos jau-nies, comme la sienne.

    Marc Semo (Libration)

    Lorsque la balle de match joue par Simona Halep, 22 ans, 1,68 m, s'est gare

    dans le couloir, Maria Sharapova, 27 ans, 1,90 m, est tombe genoux sur la terre

    battue parisienne. Elle revenait de loin. Quelques minutes plus tard, la Russe

    reconnaissait qu'elle venait de disputer la finale la plus difficile de sa longue carri-

    re. Au passage, elle en promettait une magnifique et au moins aussi longue la

    jeune Roumaine, qui lui en avait fait voir de toutes couleurs, l'obligeant mme uti-

    liser des artifices peu avouables pour en venir bout, bnficiant de la complaisan-

    ce de larbitre. En gnral, Maria Sharapova ne parle pas pour rien dire. A l'issue

    du tournoi de Roland Garros, Simona Halep a intgr le top 3 du classement mon-

    dial, derrire Serena Williams et la Chinoise Na Li.

    Simona Halep, sans-doute un peu intimide de se retrouver en vedette amri-caine dans cette premire finale d'un tournoi majeur de sa carrire dbutanten'a pas livr tout son jeu dans cette ultime manche, et Maria Sharapova - mal-gr une nervosit vidente - a russi imposer sa rage, double des coups blouissantsdont elle est coutumire. Et au bout du compte cela donne une victoire (6-4, 6-7, 6-4) deplus en Grand Chelem pour la Russe, la deuxime Paris aprs l'dition de 2012, et lacinquime au total, Sharapova ayant gagn chacun des quatre Grand Chelem,

    Wimbledon (2004), l'US Open (2006) et l'opend'Australie (2008) et Paris (2012 et 2014).

    Et pourtant, la Russe, a d ferrailler durpour dominer la jeune Roumaine en trois sets ettrois heures. A 2 minutes prs, le record d'unefinale fminine Roland Garros ! On peutmme penser que sans la complaisance de l'arbi-tre franais Kader Nouni qui lui permit de tirerle temps sur ses services, malgr le rglement,l'avantageant, ne l'avertissant que du bout deslvres en fin de rencontre, la longiligne et bellechampionne serait passe encore plus prs de ladfaite. Le manque de rigueur arbitral ad'ailleurs t svrement critiqu par la presseinternationale et spcialise ainsi que par nomb-re de joueurs et entraneurs de renom.

    Les barrissements de la barine de l'Oural

    face au charme juvnile venu des Carpates

    La Russe a us de toutes les ficelles pour dconcentrer sa jeune et inexprimenteadversaire qui, comme un mtronome, lui retournait toutes ses balles, gardant son sangfroid sous son sourire d'adolescente peine finie. Sharapova a mme carrment versdans l'anti fair-play, se retirant du court pendant prs d'une dizaine de minutes, sous pr-texte de changer de tenue, au moment o elle tait en train de perdre pied. Du jamais vuen ce temple du tennis! Mais Simona Halep, se gardant de lui rendre la pareille, n'a pour-tant pas craqu et ne s'est incline qu' l'extrme limite de ses forces.

    La presse anglaise, accoutume montrer du doigt les Roumains, s'est montre pourune fois tout aussi unanime encenser la "petite Roumaine": "Si Sharapova l'a empor-t sur le court Simona a gagn les curs" titrait le "Daily Mirror", alors que "TheGuardian" enchainait par un vibrant "Avantage Mademoiselle Halep" !

    Un hommage qui n'est pas tonnant chez nos distingus voisins d'Outre-Manche.Installs devant leur cran, l'heure du th, ils n'ont pas rsist au charme juvnile de lapetite inconnue venue d'au-del des Carpates. Sduits par sa classe naturelle et sa rete-nue toute en discrtion mais aussi choqus par les barrissements copulatoires de lafroide et distante Russe, chaque fois qu'elle cognait dans la balle.

    Emotion

    "Les valeurs

    de l'orthodoxie"

    TRGOVISTEl

    "Avantage

    La "grande" Maria Sharapova a souffert face la "petite" Simona Halep.

    (suite de la page 7)

    La Roumaine de Contantsa a eu bien du mrite garder son calmedevant l'arbitrage sens unique du Franais Kader Nouni.

  • Actualit

    Vasile Arba et Adrian Crisan, par exemple, y passent dixheures par jour. "J'ai dj attrap six contrebandiers" insisteVasile. "Et moi, un seul ! Mais, plusieurs fois, j'ai apport uneaide cruciale Vasile", complte Adrian. Tous deux affirmentque les jumelles infrarouge leur suffisent pour contrler lesmouvements humains. Mais ils reconnaissent que leur tcheest ardue. "Surtout que les contrebandiers connaissent lesmoindres recoins du terrain", admet Radu Lungu.

    L'enjeu: l'entre dans l'espace Schengen

    Vasile et Adrian peuvent aussi compter sur l'aide du mat-riel technologique entrepos Sighet. Les gardes-frontires ypossdent plusieurs camras mobiles, montes sur desremorques, qui peuvent s'lever jusqu' six mtres de haut.Elles peuvent voir jusqu' 40 kilomtres.

    Ces quipements ont t, en partie, financs par l'UE, travers le fond pour les frontires extrieures. Ainsi, en 2011,

    12 millions d'euros ont t verss la Roumanie.La visite guide de Radu Lungu a videmment un but: la

    Roumanie essaie de convaincre ses partenaires europens de lafiabilit de ses frontires. Pour tre, enfin, admise dans l'espa-ce Schengen. Malgr un avis favorable de la Commissioneuropenne, elle essuie encore le refus de plusieurs pays, dontla France, les Pays-Bas et l'Allemagne.

    Sur ce sujet sensible, les gardes-frontires ne sont pasautoriss s'exprimer. Ils ne font que rpter en boucle qu'ilssont "fiers" de garder la frontire extrieure de l'UE, un travailqui est "trs difficile", mais qui "[leur] plat beaucoup". "Noussommes prts", assure Radu Lungu, en rappelant les 2000infractions constates par son quipe en 2013. Mais combiend'infractions non constates ? "Je ne sais pas, avoue-t-il, avantd'insister: pas beaucoup, soyez-en sr!". Des mots qui rappel-lent une nouvelle fois la volont de communiquer sur la sup-pose fiabilit des frontires roumaines. Jean Comte(Newsroum.fr, blog des tudiants journalistes du Celsa)

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

    1110

    Les NOUVELLES de ROUMANIEActualit

    La Roumanie n'hsite pas communiquer sur son activit de surveillance des

    frontires. Son but : convaincre ses partenaires europens de la laisser entrer dans

    l'espace Schengen. Jean Comte s'est rendu Sighet Marmatiei (Maramures), o il

    a pu dcouvrir les moyens mis en uvre dans une rgion considre comme la plus

    nvralgique en ce qui concerne la contrebande et les trafics avec l'Ukraine voisine.

    Bonjour, bienvenue Sighetu Marmatiei! Cette nuit, on a intercept cinqcontrebandiers!" Radu Lungu, porte-parole des gardes-frontires duMaramures, rgion frontalire au nord-ouest du pays, est heureux d'accueillirun journaliste, en ce matin du mois de mai. Pendant toute une journe, il va pouvoir luimontrer le travail de la "Politia de Frontiera Romana", le corps charg de garder les fron-tires du pays. Radu Lungu est en poste dans la ville de Sighetu Marmatiei depuis 2001.L'unit pour laquelle il travaille compte 2000 hommes, et assure la protection de 464kilomtres de frontire, dont 366 avec l'Ukraine. Une frontire active, en juger par lenombre d'infractions constates en 2013: 2024. "C'est nous qui avons le plus grand nom-bre de constatations", se rengorge firement le porte-parole. La zone est particulirementexpose la contrebande de cigarettes. Selon Radu Lungu, un paquet cote trois eurosen Roumanie, pour 50 centimes en Ukraine. D'o de gros profits en perspective pour lescontrebandiers suffisamment habiles pour djouer la surveillance des gardes-frontires.

    "Homme ou animal, rien de ce qui passe

    la frontire ne nous chappe!"

    Premier stop: le checkpoint de Halmeu, une cinquantaine de kilomtres l'est deSighet. 200 vhicules traversent chaque jour ce poste. Mais le plus intressant ne se trou-ve pas dans la file de camions, que deux douaniers contrlent mthodiquement. Mieuxvaut entrer dans le btiment anodin, situ sur le ct de la route. Dans l'une de ses pices- o les photographies sont interdites -, cinq hommes sont penchs sur des ordinateurs.Avec leur cran, ils peuvent contrler la quarantaine de camras qui entoure le check-point. "Homme ou animal, rien de ce qui passe la frontire ne nous chappe !", s'enflam-

    me le chef de service, en montrant un oiseauqui se dtache nettement sur l'un des crans.

    Autre fiert de l'quipe: un cble souter-rain, qui court sur 30 kilomtres, et dtectetous les passages. A chaque traverse, unsignal se dclenche dans la petite pice ducheckpoint, et une quipe d'intervention estenvoye intercepter le contrebandier.

    Une visite sur le terrain permet deconfirmer la sret de la frontire: elle setrouve sur une plaine, et est entoure de peude vgtation. Ct roumain, une bande deterre laboure recueille les empreintes. "Ce

    n'est pas un endroit trs dur surveiller", rsume le chef de service.

    Du matriel de pointe, en partie financ par l'Union Europenne

    Une quinzaine de kilomtres plus l'est, le paysage est bien diffrent, et l'avantagerevient cette fois aux contrebandiers. La plaine cde la place une montagne, haute etescarpe, couverte d'une vgtation touffue. La visibilit, par consquente, est trs rdui-te. La frontire, elle, n'est marque que par une double range de pylnes, marqus descouleurs roumaines et ukrainiennes. A cet endroit, les gardes ne disposent ni de camras,ni de cbles enterrs. Ils ne peuvent que patrouiller longueur de journe, pied ou envoiture.

    Selon un sondage ralis parINSCOP Research, une majorit deRoumains est trs inquite quant la situation en Ukraine. 62% desinterrogs se sont dclars inquietsou trs inquiets d'un ventuel conflitarm avec la Russie. De la mmemanire, 45% des Roumains sondspensent que les relations entre laRoumanie et la Russie resterontinchanges, tandis qu'un tiers d'ent-re eux pense qu'elles vont empirer.

    Toujours dans ce mme sondage,six Roumains sur dix considrentque la Roumanie est protge encas d'un conflit dans la rgion, et ceparce qu'elle fait partie de l'OTAN. Al'inverse, un quart des sonds adclar que l'appartenance cettealliance militaire ne les protgeait enaucun cas. Dans ce contexte, lamoiti des Roumains serait d'accordavec l'augmentation du budget desti-n l'arme.

    Ukraine : 62 % desRoumains inquiets

    chargs de surveiller prs de 500 kilomtres2000 gardes sont

    A la frontire ukrainienne, les douaniers roumains montrent les muscles

    La police des frontires patrouille longueur de journe, pied ou en voiture.

    D'aprs la presse amricaine,l'empire Makhlouf, un cousin deBachar Al Assad, dispose de relaisen Roumanie, o le beau-pre deRami, le chef de ce clan syrien,Walid Othman, est ambassadeur."Les activits de ses enfants en

    Europe, notamment Vienne et

    Bucarest, gnrent des millions de

    dollars de cash, qui sont renvoys en

    Syrie par la valise diplomatique",

    accuse Ayman Abdel Nour, le rdac-teur en chef du site d'informationsAll4Syria, un ancien conseiller deBachar Al-Assad pass l'opposi-tion. La Syrie a toujours eu un pieden Roumanie et notamment avec sesservices secrets, depuis Ceausescu.

    Filire syro-roumaine

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    BUCAREST

    ORADEA

    SIGHETU M.

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    TIMISOARA

    ARAD SIBIU

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    CONSTANTACRAIOVA

    TARGU MURES

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    CHISINAU

    TRGOVISTEl

    Si l'adhsion l'UE avait cristallis les espoirs de dveloppement conomique de la population roumaine, ceux-ci sontaujourd'hui douchs la fois par les consquences de la crise et par l'incapacit chronique de la superstructure roumai-ne absorber les fonds europens. Tandis que le cadre budgtaire europen pour la priode 2007-2013 plaait laRoumanie dans le peloton de tte des pays bnficiaires de transferts, le pays n'a russi consommer qu'un tiers des fonds qui luitaient allous. Selon les chiffres du ministre des finances publiques, le transfert net de l'UE vers la Roumanie s'est lev 111 par habitant et par an. A titre de comparaison, en 2012, les Lettons, Portugais, Lituaniens, et Estoniens ont obtenu des trans-ferts europens allant de 410 590 par habitant. Bien que le taux d'absorption des fonds europens s'amliore, la bureaucratie,le manque d'information, les malversations et la corruption empchent encore trop souvent l'accs la manne bruxelloise: entre le30 mars et le 25 avril, l'UE a, une fois encore, suspendu tout transfert vers la Roumanie, en raison de l'incapacit du pays four-nir aux instances europennes les factures justifiant la ralisation de certains projets.

    Ambassadeur de France enRoumanie, le prfet PhilippeGustin, 56 ans, vient d'treremplac, au bout de deux ans, par undiplomate du Quaid'Orsay: Franois Saint-Paul.

    Philippe Gustin,ancien instituteur deve-nu narque, avait tnomm en Roumanieaprs avoir pass cinqans dans les cabinets del're Sarkozy conser-vant cependant pendant deux ans sesfonctions malgr le changement de majo-rit en France et son engagement marqu l'UMP. Il vient d'en tre d'ailleursnomm directeur gnral par son nou-veau secrtaire gnral, Luc Chatel, dont

    il a dirig le cabinet au ministre de l'-ducation nationale durant les deux der-nires annes du quinquennat Sarkozy.

    Franois Saint-Paul a t, ces quatredernires annes, l'un desdirecteurs de l'administrationdu ministre des Affairestrangres: il a pilot ladirection des Franais l'-tranger et de l'administrationconsulaire du ministre de2009 2013. Il obtient ainsison deuxime poste d'ambas-sadeur. Il a en effet dj

    reprsent la France l'tranger, enCroatie, de 2004 2009. Il a aussi dirigle cabinet de la ministre dlgue auxAffaires europennes Nolle Lenoir de2002 2004. Cet narque de 56 ans, sp-cialiste des affaires europennes, a effec-

    tu l'essentiel de sa carrire au Quaid'Orsay. Deuxime secrtaire Mexicoen 1983, il a travaill ensuite la direc-tion des affaires juridiques de la sous-direction du droit de la mer du ministredes Affaires trangres en 1985.

    Dtach comme charg de mission la direction du Trsor au ministre de l'-conomie en 1988, Franois Saint-Paul estparti comme deuxime conseiller lareprsentation permanente de la Franceauprs des Communauts europennes deBruxelles (1990-1993). Dlgu dans lesfonctions de sous-directeur des affairescommunautaires internes la directiongnrale des affaires europennes et co-nomiques au Quai d'Orsay en 1993, il aensuite offici comme reprsentant per-manent adjoint de la France auprs del'Office des Nations Unies (1999-2002).

    L'UE a vers 111 euros net par Roumain en six ans

    Franois Saint-Paul nouvel ambassadeur de France en Roumanie

    Vie internationale

  • Actualit

    Loukoil, afin que celui-ci y installe un terminal portuaire des-tin alimenter la seule raffinerie du pays, qui lui appartient.Aujourd'hui, ce terrain ressemble de fait une enclave russedans l'UE, dfendue par des murs en bton hrisss de barbe-ls, des camras tous les 30 m et les services d'une socit desurveillance prive.

    "On ne peut plus accder ici, constate Assen Yordanov, unjournaliste auquel ses enqutes surla corruption sur la cte bulgareont valu une violente agression, en2008, et qui a cofond depuis,avec Atanas Tchobanov, le siteindpendant Bivol.bg. On nous ditqu'il y a un douanier demeure

    pour vrifier les entres de ptro-

    le, mais personne ne l'a jamais vu.

    En fait, Loukoil fait un peu ce qu'il

    veut ici, d'autant plus qu'il a refu-

    s que des compteurs soient poss

    sur le pipeline qui transporte le

    carburant jusqu' la raffinerie".

    Argent mafieux venu se recycler

    De son emplacement stratgique, au cur de la baie deBurgas, le groupe dispose d'une vue sur les mouvements de labase voisine de l'OTAN, qui parat moins protge que cerduit ptrolier. Comme seule concession, aprs la publicationd'un article dans L'Express, en 2011, Loukoil a toutefois rendul'accs libre un petit port de plaisance qu'il avait longtempsannex. Assen Yordanov le parcourt en plaisantant : "Voil unpremier petit morceau de Bulgarie libr".

    Mais ct de cette victoire symbolique, des pans entiers

    de l'conomie bulgare passent aux mains de Russes. "Leursinvestissements dans les entreprises du littoral sont de plus en

    plus massifs, et ils nourrissent souvent des soupons de blan-

    chiment d'argent sale, assure Assen Yordanov. Et sur le finan-cement de nombreux grands ensemble immobiliers de la cte,

    il n'y a plus aucun doute avoir: c'est de l'argent mafieux qui

    est venu se recycler en Bulgarie".

    Dans ces rsidences disgra-cieuses, amonceles dans des sta-tions au plan anarchique, les ache-teurs ou locataires sont eux-mmes souvent originaires deRussie. Le nombre de propritai-res de cette nationalit s'lverait 75 000 dans la rgion de Varna, et60 000 dans celle de Burgas.Alexander Klement est l'un d'eux.En 2013, cet ancien architecte deBachkirie, en bordure de l'Oural, adcid de s'installer dans une rsi-dence de Sunny Beach, une sta-tion balnaire qui ne possde plus

    que ce nom market pour le tourisme de masse comme identi-t internationale.

    L't, il ctoie des touristes britanniques ou scandinaves.Hors saison, la rsidence n'est plus peuple que par une dizai-ne de familles russes. Le sexagnaire ne regrette pas son choix: son 32 m2 lui a cot la moiti de ce qu'il aurait d payer enRussie. Farouche dtracteur de Vladimir Poutine, il rve ds-ormais de convaincre ses petits-enfants de le rejoindre. "Cetinvestissement, c'est pour eux. C'est un refuge qui sera trs

    utile quand les choses finiront par mal tourner en Russie".

    Jrme Fenoglio (Le Monde)

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

    1312

    Les NOUVELLES de ROUMANIEA ctualit

    Varna somnole en attendant l't et ses vagues de touristes qui justifieront

    l'existence de ses complexes hteliers au bord de la mer Noire. Trois mois d'alcool

    bon march, de sono fond, de danses sur les tables, et la deuxime ville de

    Bulgarie retournera son assoupissement provincial. La torpeur du port n'est

    toutefois pas seulement due la brivet de sa saison. Elle est la consquence d'une

    brusque chute de tension.

    Varna tait trs active depuis la chute du communisme, c'tait l'une desvilles o les forces dmocratiques ont gagn toutes les lections jusqu'auxannes 2000, explique Spas Spasov, correspondant local de plusieurs jour-naux conomiques. Et puis elle est devenue un laboratoire o les sbires de l'ancienrgime, les membres des services secrets, ont test tous les moyens de miner le

    renouveau bulgare. La vie culturelle s'est effondre, la vie politique a explos de

    l'intrieur, la vie conomique a t monopolise par quelques groupes oligar-

    chiques".

    La relation privilgie avec la Russie

    clivage majeur de la socit bulgare

    La cit, comme frappe de langueur par ce retour de la vieille caste au pouvoirau temps du communisme, a certes connu quelques regains d'activit. Devant lesescaliers de l'htel de ville, un tas de pierres et de pavs, orns de slogans, en tmoi-

    gne. Il rend hommage Plamen Goranov, qui s'est immol par le feu cet endroit, le20 fvrier 2013, et fut imit en d'autres villes du pays, en cho des contestations socia-les qui sont depuis largement retombes. Le sacrifice du photographe de 36 ans n'en apas moins cot sa place celui que son acte visait, le maire de Varna, accus de col-lusion avec un puissant groupe conomique, TIM, rput proche de la mafia russe.

    Dnonce par le martyr Goranov, la question de la relation privilgie avec laRussie est le clivage majeur qui traverse la socit bulgare. Les jeunes contestatairesremettent en cause cette fidlit historique au grand pays frre, considre comme lasource de toutes les mauvaises habitudes locales, et notamment cette appropriation,encore plus caricaturale qu' Moscou, des biens du pays par une caste d'oligarques. Lespartis au pouvoir, eux, entretiennent ce lien qui fait de la Bulgarie, membre de l'UE etde l'OTAN, l'un des plus constants soutiens de la puissance avec laquelle elle n'a aucu-ne frontire commune, mais qui lui fait face, de l'autre ct de la Mer Noire.

    Pour Atanas Tchobanov, ce lien est avant tout une sujtion. "La totalit de nosbesoins ptroliers est couverte par la Russie ainsi que 95 % de nos achats de gaz,

    explique le candidat Vert aux lections europennes. Mme l'Ukraine est moins dpen-dante. Et aucun gouvernement n'a fait le ncessaire pour sortir de cette servitude".

    Gazprom et Loukol en territoire conquis

    A Varna, ce lien nourricier s'incarne dans un projet, qui devrait dboucher au sudde la ville. Parti du port russe de Novorossiisk, le gazoduc Southstream devrait mer-ger l, pour prolonger vers l'Europe du Sud son parcours de contournement del'Ukraine. Pour l'heure, l'UE n'a pas autoris le dmarrage des travaux, mais le consor-tium emmen par Gazprom est prt tout pour emporter l'adhsion locale. "Il y aquelques jours, je suis descendu au port pour regarder le dpart de la rgate des

    grands voiliers, l'un des vnements majeurs dans la ville cette anne, raconte SpasSpasov. En chemin, j'ai crois des dizaines d'coliers tenant des ballons aux couleursde Southstream. Face la tribune, on diffusait des films qui dtaillaient le futur chan-

    tier. Personne n'en revenait : le consortium avait privatis l'vnement pour convertir

    la ville aux bienfaits de Southstream".

    Le plus flagrant exemple de l'emprise russe sur le territoire bulgare se cache 120km au sud de Varna, la priphrie du port de Burgas, la quatrime ville du pays. L,le gouvernement a cd, en 1999, un vaste pan du littoral au groupe ptrolier russe

    Le Conseil fdral suisse a dcidde prolonger de deux ans les restric-tions temporaires applicables aux tra-vailleurs bulgares et roumains. La prio-rit des travailleurs suisses, les contin-gents ainsi que le contrle des condi-tions de salaire et de travail sont doncmaintenus. Cette dernire prolongationde la phase de transition s'appliquejusqu'au 31 mai 2016. L'accord sur lalibre circulation des personnes (ALCP)est applicable entre la Suisse et lesdeux Etats bulgare et roumain depuisle 1er juin 2009. Il accorde aux Etatsparties le droit de restreindre l'accs leur march du travail sept ans au plusdurant le dlai de transition.

    Fin 2013, les ressortissants bulga-res ou roumains durablement tablisen Suisse taient au nombre de15 199. De fait, la population rsidantepermanente en provenance de cesdeux pays a progress de 18% en2013. Toutefois, comparativement l'ensemble de la population rsidantepermanente europenne, elle restetout de mme faible (0,8%).

    laboratoires des rseaux russes du littoral bulgareVarna et Burgas,

    Ala suite de la suppression des visas pour circuler dans l'espace Schengen,intervenue la fin avril, la demande de passeports biomtriques a explosen Transnistrie, les habitants de cette rgion scessionniste ayant conservla nationalit moldave, ce qui leur permet dsormais de voyager aussi librement queleurs autres concitoyens et de pouvoir partir la dcouverte du continent. Les autoritsde Chisinau voient dans cette facilit le meilleur argument poussant la runificationdu pays, avec la signature d'association avec l'UE, dont les clauses entreront en appli-cation partir du 1er octobre prochain, soit deux mois avant les lections gnrales quidoivent se drouler le 30 novembre.

    Suisse : restrictionsprolonges pour lestravailleurs bulgares et roumains

    Dimanche 8 juin, le Premier ministre bulgare Plamen Orecharski a annonc la suspension de tous les prparatifs de cons-truction du gazoduc South Stream, la suite des pressions de la Commission europenne qui s'oppose ce projetdevant relier la Russie l'Europe via la mer Noire. Dtenu par le gant gazier russe Gazprom (50 %), le groupe ner-gtique italien ENI (20 %), le groupe allemand Wintershall (15 %) et le groupe franais EDF (15%), South Stream devait passerpar la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Slovnie, la Grce et l'Italie pour aboutir en Autriche. Le South Stream aurait d tre lancfin 2015 et assurer des livraisons de 61 milliards de mtres cubes de gaz par an. La crise ukrainienne et les menaces que fait peserMoscou sur l'approvisionnement nergtique du continent ont amen Bruxelles taper du poing sur la table, malgr les rticencesinitiales des pays concerns, qui faisaient la sourde oreille ses critiques.

    Bulgarie : coup d'arrt pour South Stream

    La raffinerie de Lukol Burgas

    Voisins

    La Cour constitutionnellemoldave a repouss lademande du PCMR (Particommuniste moldave) qui souhaitaitque lors des lections lgislatives del'automne prochain, les lecteurs puis-sent voter en prsentant leurs passe-ports russes.

    L'UE sduit en Transnistrie Vote sans passeports russes

  • Actualit

    Moscou et cette question ne nous concernerait pas trop, nous

    pourrions entrer dans l'Union Europenne et les Russes ne

    pourraient rien y faire", continue-t-il.

    "Les Europens, ils ne sont

    pas comme les Russes"

    Ceci explique pourquoi un changement crucial du point devue gopolitique n'est pas totalementune fte pour le Moldave lambda.Parce que cela a un cot. Et ce qu'ilgagne d'un ct, il le perd de l'autre.Il est certain que le Moldave "mis enfuite" par les Russes peut faire autrechose et partir en Italie Mais leschoses ne sont pas aussi simples. Lesmigrations internationales sont sou-tenues avant tout par des rseaux for-ms de concitoyens qui sont djpartis et qui, une fois tablis l'tran-ger, "attirent" les autres auprs d'eux.Or ces rseaux de soutien sont bienplus faibles dans les tats membresde l'UE qu'en Russie (ce qui est natu-rel partir du moment o plus de60% des Moldaves de l'tranger ytravaillent).

    En outre, le droit la libre circu-lation ne signifie pas le droit au tra-vail, et les Moldaves le savent bien:54% d'entre eux croient, raison,que l'annulation du rgime de visasne va pas leur offrir le droit de tra-vailler dans les pays de l'UE. "Ceux-l, les Europens, ils ne sont pas

    comme les Russes, on peut travailler en Europe au noir, oui,

    mais pas dans les mmes proportions, pas aussi facilement

    qu'en Russie, au sens o les Europens ne sont pas aussi cor-

    rompus et cela complique les affaires de celui qui part tra-

    vailler", explique Sergiu T. Il est vrai que seulement 13% des Moldaves qui travaillent

    dans la Fdration de Russie ont sign un contrat sous formecrite avec un employeur; il est sr que ce n'est pas une bonnechose, que ces personnes ne vont pas avoir de retraite, ni d'as-surance maladie, etc. Leur avenir reste sous un grand pointd'interrogation Mais dans une perspective strictement indi-viduelle, l'alternative cet avenir incertain rime avec la certi-tude d'une situation de pauvret et de misre aujourd'hui.

    "En plus, cela ne va pas tre si facile de partir mme si

    nous n'avons pas besoin de visas, il faudra toujours avoir une

    invitation, il faudra apporter la preuve que l'on dispose de 50

    euros pour chaque jour du sjour". Pour le Moldave ordinai-re, pauvre et sans emploi, la libre circulation reprsente unluxe, qu'il ne peut pas se permettre.

    Les Moldaves en ont assez de faire leur valise

    Je suis convaincue que la leve des visas est une victoiregopolitique importante, qui affecte sur le long terme non seu-lement la manire avec laquelle la carte des pouvoirs dumonde sera redessine, mais surtout le modle d'organisationsociale et politique de la Moldavie. Je suis convaincue quemme un tat petit et pauvre comme la Moldavie a bien plus

    gagner, la longue [en franaisdans le texte], d'un rapprochementavec l'UE que d'une proximit avecla Russie, mme si l'loignement duvoisin de l'Est est pour le momentdouloureux. Mais, pour cette raison,les consquences ngatives imm-diates de cet loignement doiventtre gres avec soin: les victoiresgopolitiques sont un peu abstraitespour une population trop proccupepar la pauvret et le souci du lende-main pour assurer un soutien largeau projet europen.

    Des lections lgislatives sedrouleront Chisinau l'automneprochain, et le gouvernement enplace va essayer de capitaliser sur cequ'il aura obtenu en matire de visas.

    "Prends ta valise, oublie les

    visas": c'est le slogan d'un concertdes grands jours organis par les par-tis de la coalition gouvernementale l'occasion de l'annulation du rgimede visas pour l'Union Europenne. Jene sais pas qui a imagin ce slogan,mais il s'agit d'un coup d'pe dans

    l'eau, pour ne pas dire autre chose. Les Moldaves en ont assezde faire leur valise -comme les Roumains d'ailleurs -, ils vou-draient avoir un emploi dans leur pays et faire leur valise seu-lement pour partir en vacances.

    Pour le moment, ceux qui font leur valise pour les vacan-ces sont beaucoup, beaucoup trop peu nombreux pour assurerune victoire lectorale aux partis de la coalition gouvernemen-tale. Ces derniers, s'ils veulent augmenter leurs chances et, sur-tout, assurer l'avenir du projet europen, doivent mettre enuvre leur agenda conomique et social. Sinon, l'UE resteraun joli concept, mais abstrait et loign, qui ne protge pas dela faim. La libre circulation et la mobilit de la main-d'uvresont une modalit pour rsoudre le problme de la pauvret oudu chmage mais, sur le long terme, un pays ne peut pas sedvelopper rellement par l'exportation de sa force de travail.Les Moldaves ne doivent pas tre envoys en Europe, maisc'est l'Europe qui doit tre amene en Moldavie.

    Victoria Stoiciu, Directrice

    de programmes la Fondation Friedrich Ebert Roumanie

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

    1514

    Les NOUVELLES de ROUMANIEActualit

    Depuis le 28 avril 2014, les citoyens moldaves en possession d'un passeport bio-

    mtrique n'ont plus besoin de visas pour entrer dans l'Union europenne. Il s'agit

    l d'une norme avance dans le rapprochement entre Chisinau et Bruxelles. Mais

    certains lments suggrent que tout ne changera pas du jour au lendemain. Une

    opinion de Victoria Stoiciu publie dans Contributors.ro.

    partir d'aujourd'hui, je suis Europen, je ne vais pas me recueillir au cime-tire, puisque les Europens n'y vont pas". C'est ce qu'a annonc solennelle-ment un Moldave sa femme le 28 avril, jour o l'on fte en Rpublique deMoldavie le Jour des Morts (Pastele Blajinilor) et partir duquel, dornavant, lescitoyens moldaves n'ont plus besoin de visas pour voyager dans l'Union Europenne.

    Pour les Moldaves, tre Europen n'indique pas une appartenance gographique,politique ou gopolitique, mais constitue avant tout un indice de modernit, de civilisa-tion et de bien-tre. Tout ce qui est neuf, tout ce qui est bon, est europen - quand on dit"qualit europenne", on a tout dit. Un Moldave qui a fait une "euro-remont" ou une"euro-rparation" - c'est--dire des travaux selon les standards europens, avec des

    chssis isolants, du carrelage et autresmerveille - est entr dans le mondecivilis et est envi de tous.

    Cependant, le fait que lesMoldaves soient devenus "Europens"hier - c'est du moins ainsi que certains,comme cet homme mentionn plushaut, retrait d'une petite localit duNord, ont peru l'vnement - ne cons-titue pas, pour de nombreux habitants,un prtexte faire la fte. Un sondagede l'Institut de politiques publiquespubli rcemment montrait que l'opi-nion moldave est divise selon unemathmatique rigoureuse: 50% consi-dre que l'annulation des visas estimportante et 50% pense que cela nel'est pas. Ne jetez pas aussitt l'anath-

    me et ne criez pas: "Russophones et anti-europens!" Car les choses sont plus compli-ques et, comme toujours, elles sont lies l'conomie. Or l'conomie l'emporte sur l'i-dologie, que celle-ci soit pro-europenne ou russophile.

    "En Russie, la chasse aux Moldaves a commenc"

    Or, la situation des Moldaves en Russie s'est brusquement dtriore aprs le som-met de Vilnius de l'automne 2013. "Je ne sais plus ce que l'on a sign ni comment Vilnius, tout ce que je sais de cette histoire de Vilnius, c'est que les Ukrainiens n'ont pas

    voulu signer, les Russes ont commenc la chasse aux Moldaves, c'est alors que tout a

    commenc", raconte Andrei M., un Moldave qui a travaill jusqu' rcemment dans lebtiment Saint-Ptersbourg, o il gagnait 1000 dollars par mois, et que les Russes ont"fait fuir", comme il dit lui-mme, la fin de l'anne.

    De nombreux Moldaves se trouvent dans cette situation, semble-t-il. "Rien que dansnotre village, il y en a dix environ. C'est comme cela que se vengent les Russes, ce sont

    des animaux. Avec "ceux du Caucase", les Russes sont en conflit ethnique et ils n'ont pas

    procd de la mme manire. Ils ne veulent pas tous les forcer partir, parce qu'ils ont

    besoin que quelqu'un travaille chez eux, mais c'est un travail horrible", tmoigne SergiuT., un jeune de Chisinau. "Nous sommes trop petits pour garder notre neutralit, maisnous sommes aussi trop pauvres. Si nous tions riches, nous pourrions tre au centre de

    Pour le Moldave ordinaire, pauvre et sans

    Environ 720 000 Moldaves sur4 millions se trouvaient l'trangerfin 2010, dont 285 000 avaient tabsents pendant plus de 12 mois.L'argent envoy au pays reprsente,de manire constante, plus de 20%du PIB et, dans les bonnes priodes,jusqu' 36% (les sommes envoyespar les Roumains de l'trangerreprsentent environ 6% du PIB dela Roumanie). Plus de 60% de ceuxqui sont partis l'tranger travaillenten Russie et 20% seulement enItalie, tandis que les autres, dansdes pourcentages moindres, se trou-vent au Portugal, en France, enTurquie ou en Isral.

    Gnralement, les personnes quiont des revenus et un niveau dequalification faibles se tournent versla Russie, alors que ceux qui ontdes qualifications suprieures et desrevenus au-dessus de la moyennetendent partir vers les tats memb-res de l'Union europenne. Aurions-nous affaire des incultes quiaiment les Russes? Non, l'explica-tion est plutt conomique: le dparten Russie suppose un investisse-ment bien plus faible que l'migra-tion vers l'UE. Par consquent, nepeut se permettre de partir vers l'UEqui le souhaite. La Russie est unesolution bien moins chre, plus porte de main et peu prs aussiattractive financirement que l'UE (lesalaire moyen des Moldaves qui tra-vaillent en Russie est approximative-ment de 900 dollars), sans parler dela connaissance de la langue, quifacilite normment la recherched'un nouvel emploi.

    migrer en Russie:une solution

    Schengen : tout le monde n'a pas saut de joie

    Moldavie

    L'ancien prsident communiste Vladimir Voroninequi, avec sa famille, a amass une fortune

    considrable pendant ses mandats, incite toujours ses concitoyens regarder

    vers Moscou et se mfier de l'UE.

    emploi, la libre circulation est un luxe qu'il ne peut pas se permettre

    L'enclave scessionniste de la Transnistrie vit toujours l'heure sovitique mais ses habitants sont de plus en

    plus nombreux solliciter un passeport moldave pourpouvoir voyager librement en Europe.

    Suppression des visas

  • Actualit

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

    1716

    Les NOUVELLES de ROUMANIEActualit

    bord du train Chisinau-Bucarest

    La Roumanie et la Moldavie ontdcid de crer une chambre de com-merce et d'industrie bilatrale afin depromouvoir les changes cono-miques mutuels, galement vers l'ex-trieur, changer les expriences, s'-pauler et faire profiter la Moldavie quivient de signer un accord d'associa-tion avec l'UE, de l'acquis des entre-prises roumaines dans ce domaine.

    En route pour la clinique, le nez cass

    Ovidiu, lui, n'a pas sommeil. Sans doute le stress. Gardedu corps du prsident moldave, il s'est fait casser le nez deuxans auparavant dans l'exercice de ses fonctions. "Je ne m'taispas rendu compte que c'tait grave, mais des mdecins m'ont

    dit qu'il fallait que je me le fasse remettre en place. Je n'ai pas

    vraiment confiance en la mdecine moldave. Le niveau est

    vraiment meilleur en Roumanie". Malgr les vingt-six ans ducolosse, sa mre Valentina a tenu l'accompagner. Un peugn, il ajoute en souriant: "Elle est inquite pour moi, je suis

    fils unique donc je suis toujours son petit bb!". Bien que letrajet dure un peu plus de treize heures, le wagon-bar restevide. Anna-Maria, une jeune Moldave, explique que cela nefait pas partie de la tradition. "Les voyageurs se prparent engnral un repas copieux qu'il dgustent dans leur comparti-

    ment". L'ambiance n'est pas vraiment l'change entre les pas-sagers. Il reste sept heures de trajet avant l'arrive Bucarest.Plus personne ne sort dsormais de sa cabine. Et jusqu'au ter-minus, le lieu prend des allures de train fantme.

    Mathilde Sall de Chou et Mlanie Longuet

    (Newsroum.fr, blog des tudiants en journalisme du Celsa)

    Voyage dans le pass

    l'Europe sans visa et en vloLes capitales moldave et roumaine sont distantes de 435 kilomtres.

    L'quivalent d'un petit Paris-Lyon, sauf qu'ici, il faut treize heures de train.

    Embarquement dans la machine remonter le temps avec Mathilde Sall de Chou,

    tudiant partie la dcouverte des pays de l'Est, pour le CELSA.

    C'est un voyage dans le temps plus que dans l'espace. Avec ses wagons de fer-raille bleus et jaunes, le train reliant Chisinau Bucarest est un parfait hri-tage de la priode sovitique. Avant de monter, le premier contact humainn'est pas trs chaleureux. Dans leur bel uniforme, deux "htesses des rails" aux alluresde pilotes Air France - pantalon noir et chemise blanche impeccables, cussons et pau-lettes dores - contrlent les billets. Regard mfiant et visage ferm confirme l'impres-sion d'un voyage dans le pass. A l'intrieur, la chaleur est crasante et la poussiretouffante. Un long couloir dessert une quinzaine de compartiments couchette, videspour la plupart. Malgr l'atmosphre rustique, la volont de crer un endroit conforta-ble se ressent. Lourds rideaux brillants aux fentres, nappe satine et pot de fleurs enplastique sur la tablette dplie au centre. Le kitsch dans toute sa splendeur.

    Iurie et Pavel sont chargs comme des mules. Tous deux travaillent dans une soci-t d'export et s'apprtent traverser une partie de l'Europe bicyclette. L'excitation selit sur leurs visages. Pavel a 31 ans et c'est la premire fois qu'il quitte sa ville natale,Tiraspol, capitale de la Transnistrie. Il n'est pas inquiet. "Je voyage avec le meilleur desroutards! Iurie, c'est comme un matre pour moi" explique-t-il avec un sourire. Lesdeux cyclistes n'ont en effet pas grand chose en commun. On se demande si Pavel,jeune, inexpriment et frle parviendra suivre son acolyte de trente ans plus g etbien plus charpent.

    Nouveau pays, nouvelles roues

    Pour les deux hommes, c'est un voyage particulier qui dbute dans le wagon num-ro deux. Le 27 fvrier, le Parlement europen a en effet sign un accord autorisant la

    libre circulation des Mol-daves au sein de l'espaceSchengen. "Nous avons reunotre nouveau passeport il y

    a moins d'un mois, raconteIurie. C'est une chance nor-me pour nous. Avant il fallait

    faire une montagne de pape-

    rasse pour obtenir nos visas,

    et cela nous cotait une for-

    tune".

    La discussion est inter-rompue par le cahotement dutrain qui finit par stopper sacourse. C'est le premier

    contrle douanier. Tout est pass au crible. Passeports, bagages, cabine et mme les pas-sagers, qui un mdecin vient demander si tout va bien. Une intervention trange quilaisse perplexes les novices. Aprs de nombreux allers-retours, les douaniers descen-dent et le train reprend sa course. Dix minutes plus tard, le train s'arrte nouveau, sansexplication. Des bruits mcaniques rsonnent dans les compartiments et le train s'-lve dans les airs ! tonnant pour qui ne sait pas qu'il faut changer ses roues.

    Et pour cause. En Moldavie les voies sont plus larges qu'en Roumanie et pour yremdier, il faut changer les essieux. A l'arrt, la chaleur est insoutenable. Abrutis, lespassagers restent allongs sur leurs couchettes. Et s'arment de patience. Le train neredmarre que quatre heures plus tard.

    Moldavie

    Chambre de commerce bilatrale Moldavie - Roumanie

    A la dcouverte de

    Iurie et Pavel sont prts pour leur roadtrip vlo travers l'Europe.

    La Moldavie a enregistr 37 900naissances en 2013, soit une baissede 4 %, et un taux de fcondit de10,6 pour 10 000, plus important lacampagne qu' la ville. L'ge moyendes mres la premire naissanceest de 24 ans (23 ans la campagne,25,5 ans en ville). 75 % des enfantsnaissent avant que les 30 ans de leurmre . Le nombre de divorces,10 800, a augment de 1,3 %.

    Plus de 700 nouveaux cas deSIDA ont t rpertoris l'an pass enMoldavie, dont plus de 100 Chisinau, 99 Tiraspol (Transnistrie),60 Balti, 50 Slobozia, 25 Benderet 300 parmi la population rurale. Laprvalence dans le pays est de 17,8cas pour 100 000 personnes, ce quicorrespondrait 11 500 nouveaux casannuels en France. La Moldaviecompte 8600 personnes infectes parle VIH, et a enregistr 1750 dcsdepuis l'apparition de ce flau.

    Depuis le 28 avril, les citoyens mol-

    daves peuvent entrer en Roumanie

    sans visa. Ils ne se font pas prier,

    crant de longues files d'attente.

    Reportage Ungheni, le point de pas-

    sage qui relie Bucarest et Chisinau o

    Mlanie Longuet, jeune tudiante en

    journalisme au CESLA, dcouvre la

    ralit de l'Europe deux vitesses.

    En arrivant au poste frontired'Ungheni, la frontire mol-davo-roumaine, la file d'atten-te des voitures parat interminable. Cejeudi, une centaine de vhicules se succ-dent ainsi dans une ligne bien organise.Avec la chaleur, la plupart des automobi-listes ont ouvert leurs portires et beau-coup ont mme quitt leur voiture. La fileavance de quelques dizaines de mtrestoutes les 15 minutes, laissant devinerune attente de plus d'une heure.

    Banale, l'attente la douane entre lesdeux pays a empir ces dernires semai-nes. Grce la signature des accords d'as-sociation avec l'UE, les citoyens molda-ves peuvent se rendre dans les 28 tatsmembres sans visa depuis le 28 avril. Lafrontire avec la Roumanie est donc par-ticulirement frquente depuis.

    Au point de passage, un officier de lapolice des frontires relativise. "Il y a eu5 10 % d'augmentation, et il y a du

    monde parce que les gens partent tra-

    vailler en Allemagne ou en Italie".

    L'homme se veut rassurant et se montreappliqu: "de toute faon, on est prtpour accueillir les voyageurs".

    Des citoyens

    la double nationalit

    Nicola fait partie de ces travailleurs.Il ne se rend ni en Italie ni en Allemagne,mais Iasi, une ville universitaire aunord-est de la Roumanie. Il est accompa-gn par sa femme, Dima, et deuxemploys. Il gre une socit de nettoya-ge. Pour lui c'est "facile" d'entrer enRoumanie. "J'ai aussi un passeport rou-main", prcise-t-il.

    A quelques dizaines de mtres despoints de contrle, Maria attend son pas-sage. Faisant les cent pas sur la route, elleexplique qu'elle se rend en Roumanie"une deux fois par mois". "Mais

    aujourd'hui, c'est la premire fois que je

    vois autant de voitures", explique-t-elleen dsignant la file d'attente du doigt.Maria blme les douaniers: "je croisqu'ils travaillent lentement". Ce jeudi,elle fait la queue pour aller "chercher lespasseports de mes filles", explique-t-elle.

    Cette situation, de nombreuxMoldaves la vivent. L'Etat roumain mneune politique de "passeportisation" destination de ses voisins moldaves. Lacondition pour bnficier de la doublenationalit? Avoir au moins un grandparent ayant eu, par le pass, la nationali-t roumaine. "Dans les annes 1930, mesgrands-parents vivaient en Moldavie, qui

    faisait partie de la "Grande Roumanie".

    Grce a, je peux avoir la double natio-

    nalit", explique-t-elle. La procdurepeut nanmoins durer. "Il m'a fallu deuxans pour avoir mon passeport roumain",

    prcise Maria. Elle a d retourner plu-sieurs fois en Roumanie pour amenertous les documents. "Il faut des preuvesde domicile, de dplacements"

    "Cest injuste de ne pas

    pouvoir se dplacer sans visa"

    Un peu plus loin, Magdalena attendelle aussi de passer la frontire. Aprs unsjour Chisinau, elle retourne Bucarest. Cette danseuse professionnellea parcouru l'Europe ds qu'elle a eu sonpasseport roumain. "Je trouvais a injus-te qu'on ne puisse pas se dplacer dans

    l'Europe sans visa. Aprs avoir eu mon

    passeport, a a t une grande rvla-

    tion". Elle explique que depuis 2009, laprocdure pour avoir un passeport rou-main est beaucoup plus rapide. "a pou-vait prendre plusieurs annes, les gens

    faisaient la queue pour avoir ce papier et

    ensuite pouvoir rentrer dans l'UE".

    Notre voiture passe enfin la douane.Les officiers cherchent surtout des ciga-rettes, qui cotent deux fois moins cheren Moldavie qu'en Roumanie. La policene contrle qu'une valise, au hasard,avant de nous laisser passer sans un mot.Il nous aura fallu une heure trente pourpasser cette frontire. Et derrire nous lafile d'attente s'agrandit encore.

    Mlanie Longuet

    (Newsroum.fr)

    Une jeune tudiante franaise dcouvre l'Europe deux vitesses

    L'interminable attente la frontire moldavo-roumaine

    Naissances en baisse

    700 nouveaux cas de SIDA annuels

  • Actualit

    Les NOUVELLES de ROUMANIE

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    Les NOUVELLES de ROUMANIE

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    Actualit

    A Bucarest, les filles de l'association Verb aimeraient voir leur pays natal, la

    Moldavie, s'unir leur pays d'accueil, la Roumanie. Ensemble, elles partagent un loge-

    ment et luttent contre les prjugs des Roumains envers les Moldaves. Mlanie Longuet

    et Souan lger les ont rencontres.

    Elles sont dix filles. Dix tudiantes moldaves vivant Bucarest et rassemblesautour d'un mme rve: runir la Moldavie et la Roumanie. Nicoleta, 24 ans, est la tte de ce petit groupe de militantes. Proche de l'association Actiunea 2012 -mouvement pro-runification entre les deux pays-, elle a dcid de crer sa propre formation,Verb (Vocea Etnicilor Romni din Basarabia, La voix des ethnies roumaines de Bessarabie),afin de rassembler les jeunes moldaves installs dans la capitale roumaine. Depuis leur localsitu au sud de Bucarest, la troupe organise des actions ambitieuses. En 2013, elles ont fait latourne des coles roumaines - 200 au total - pour sensibiliser les collgiens et lycens lacause unioniste. "Nous leur expliquons que les Moldaves sont des Roumains comme les aut-res, que nous partageons la mme langue, la mme culture, la mme histoire, et que nous

    serons plus forts ensemble", numre Nicoleta qui a obtenu toutes les autorisations ncessai-res pour dlivrer ce discours politique en milieu scolaire. "De la propagande? Non, de l'infor-mation! Car finalement les Roumains savent peu de choses de la Moldavie", assure-t-elle.

    Mais l'association assure aussi l'intgration de jeunes moldaves dbarquant Bucarest."Beaucoup sont choqus et dus lorsqu'ils arrivent ici car la ville ne correspond pas l'ima-

    ge idyllique qu'ils en avaient. Sans parler de la sparation avec la famille et les amis. Notre

    but est donc de leur permettre de bien s'intgrer et de ne pas s'isoler", explique la jeunefemme. Leur groupe vient grossir les rangs du mouvement unioniste - mouvement compor-tant par ailleurs une mouvance radicale et ultra-nationaliste - qui s'affiche sur les murs de laville grands renforts de graffitis proclamant "Basarabia e Romnia" (La Bessarabie est laRoumanie).

    "Je veux revenir et changer les choses l-bas"

    Elena, 18 ans et membre de Verb, a souffert lors de son arrive Bucarest: "Je n'avais que14 ans lorsque mes parents ont dcid de m'envoyer Bucarest, car la qualit de l'ducation

    y est bien meilleure. Au dbut, les professeurs avaient des prjugs, mais ils ont disparu au fil

    du temps", se souvient-elle. Trs engage, la jeune fille considre que l'intgration de son paysnatal l'Union Europenne est ncessaire, mais pas suffisante, et se dit convaincue que l'uni-fication est dj en cours de ralisation. Quel que soit le scnario venir, Elena souhaiteretourner dans sa rgion une fois diplme: "Rentrer la maison, c'est comme un voyage dansle temps: tout s'est arrt et l'conomie n'offre pas d'opportunits. Mais je veux revenir et

    changer les choses l-bas", assure l'tudiante.La plupart des militantes sont hberges dans des logements allous par l'Etat roumain.

    Marina, 20 ans, et Claudia, 21 ans, occupent une chambre dans une rsidence tudiante quiaccueille principalement des jeunes moldaves et se trouve une heure et demie de transportdu centre-ville. "Les tudiants moldaves n'ont pas payer de loyer, nous sommes hbergsgratuitement. Nous sommes aussi nombreux recevoir une bourse mensuelle de 60 , dtailleMarina, le gouvernement nous aide car nous sommes le trait d'union entre les deux pays".

    Le frre de TraianBasescu inculp

    pas juste un rve, c'est une ncessit !"

    Dans l'ombre des lits superposs, des icnes, des photo-graphies de famille, et des souvenirs de Moldavie, sont coin-cs entre les lattes de bois. A leur tage, elles sont soixante-dix partager les sanitaires et la cuisine commune. "Au dbut, c'-tait trs difficile de supporter la vie en collectivit. J'avais

    besoin d'espace, d'intimit, mais je me suis adapte et j'ai

    mme appris mditer avec des gens autour de moi !", se fli-cite Claudia.

    Dans quelques mois, les deux amies quitteront provisoire-

    ment Bucarest pour Lyon, en France. Mais le retour au pays etle chemin vers l'unification entre la Moldavie et la Roumanierestent leurs premires proccupations. Pour Marina, le douten'est pas permis: "Je veux emmagasiner un maximum deconnaissances et d'expriences pour pouvoir revenir et chan-

    ger les mentalits. L'unification n'est pas juste un rve, c'est

    une ncessit".

    Mlanie Longuet et Souen Lger

    (Newsroum.fr, blog des tudiants en journalisme du Celsa)

    Mircea Basescu, le frre duPrsident Basescu, a t incul-p aprs la diffusion sur unechaine de tlvision de grandeaudience d'un enregistremententre lui et le fils de SanduAnghel, alias Bercea Mondialu',un criminel qui purge depuisnovembre 2013 une peine de10 ans de prison pour avoir poi-gnard l'un de ses petits-fils. Unstnogramme rvle qu'il auraitreu un pot-de-vin de 350 000euros d'un membre de la famillede Sandu Anghel, promettantd'user de son influence familialeafin d'acheter les juges

    Ils sont une cinquantaine, tousadhrents du Parti nationallibral (PNL) et volontaires.Dimanche, ils seront rpartis dans tousles bureaux de vote de Bucarest. Leurmission? Veiller au bon droulementdes lections europennes, aux ctsdes prsidents, vice-prsidents etmembres des autres partis. Charges eux d'identifier les votants et de comp-ter les bulletins, la mairie ne s'occu-pant que de l'aspect technique deslections.

    Ce soir, c'est Laurent Zana qui lesconseille. Juge au Conseil d'honneur duPNL du 6e arrondissement de Bucarest, ilreprend chaque tape point par point pourtre compris de tous. Quitte enfoncerdes portes ouvertes. "Une personne nepeut pas signer pour quelqu'un d'autre,

    sinon c'est de la fraude", explique-t-il.Il raconte galement comment les

    technologies peuvent aider les fraudeurs."Il faut tre trs attentif aux bruits dans

    l'isoloir. Certains prennent en photo leur

    bulletin, sur lequel ils ont tamponn le

    candidat qu'ils ont choisi. Ensuite, ils les

    montrent et se font payer. C'est de l'achat

    de vote".

    "Vous, vous avez 300 ans

    de dmocratie derrire vous"

    Des recommandations qui donnentl'impression que la Roumanie n'en estqu' ses dbuts avec la dmocratie.

    Pourtant, pour Laurent Zana, laRoumanie n'a pas rougir. "La fraude estun problme encore aujourd'hui, c'est sr.

    Mais a reste minoritaire lors des scru-

    tins, entre 2% et 3% des votants". Pourexpliquer la diffrence entre son pays etla France, sa rponse est simple: " Vous,en France, vous avez 300 ans de dmo-

    cratie derrir