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69271 Togo Note de politique sur le climat d’investissement Projet de rapport 7 juin 2010 Développement des secteurs financier et privé Région Afrique

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69271TogoNote de politique sur le climat d’investissementProjet de rapport

7 juin 2010

Développement des secteurs financier et privéRégion Afrique

Document de la Banque mondiale

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ÉQUIVALENTS MONÉTAIRES(Taux de change du 6 mai 2010)

Unité monétaire = franc CFA (CFAF)1 dollar EU = 513,188 francs CFA

Abréviations et acronymes

BAD Banque africaine de développementCE Commission européenneCEB Communauté électrique du BéninCEDEAO Communauté économique des États de l'Afrique de l'OuestCEET Compagnie d'énergie électrique du TogoDB Doing BusinessDfID Département pour le développement international du Royaume-Uni (Department

for International Development)DSRP Document de stratégie pour la réduction de la pauvretéECI Évaluation du climat d'investissementECP Emerging Capital PartnersEI Enquête sur les indicateursESMID Développement institutionnel de marchés de titres efficaces (Efficient Securities

Markets Institutional Development)FRPC Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissanceFUCEC Faîtière des unités coopératives d’épargne et de crédit GME Moyennes et grandes entreprisesIDE Investissement direct étrangerIDH Indice de développement humainNPCI Note de politique sur le climat d'investissementOMD Objectif du Millénaire pour le développementPAL Port autonome de Lomé PIB Produit intérieur brutPME Petite et moyenne entreprisePMGE Petites, moyennes et grandes entreprisesPNP Prêt non performantSAZOF Société d’administration de la zone francheTEC Tarif extérieur communTIC Technologies de l’information et de la communicationTVA Taxe sur la valeur ajoutéeUEMOA Union économique et monétaire de l’Afrique de l’OuestZES Zone économique spécialeZFTE Zone franche de transformation pour l’exportation

Vice-président : Obiageli K. Ezekwesili Directeur pays : Madani M. Tall

Directeur secteur : Marilou Jane D. Uy Responsable secteur faisant fonction : Peter Mousley

Chef de projet : Asya Akhlaque

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Remerciements

L’équipe de projet était dirigée par Asya Akhlaque (AFTFE). Les principaux auteurs ont été Manju Shah (consultant), Elke U. Kreuzwieser (consultant) Andre Ryba (consultant), ainsi que Asya Akhlaque. Manju Shah a réalisé l’analyse des données pour le rapport, en étroite collaboration avec le Chef de projet et les membres de l’équipe. Elke Kreuzwieser a servi de conseiller à l’équipe. Celle-ci a également bénéficié des suggestions utiles et intéressantes de Leonardo Iacovone (AFTFW). Elle remercie pour leurs précieux commentaires Alvaro Gonzalez, Guillemette Sidonie Jaffrin, Haroune Ould Sidatt (AFTFW), Philip English (AFTP4) et Daniel Kwabena Boakye (AFTFW).

La rédaction du rapport a été guidée par Peter Mousley et Joseph Baah-Dwomoh. L’équipe remercie chaleureusement Andrea Vasquez-Sanchez pour l’excellent appui administratif qu’elle lui a apporté. Syed Akhtar Mahmood (Sr. Program Manager CSABI), Alice Ouedraogo (Sr. Private Sector Development Specialist, CICRA) et Thomas Farole (Trade Specialist, PRMTR) ont effectué l’examen par les pairs.

L’équipe souhaite exprimer sa reconnaissance aux responsables togolais pour le soutien qu’ils lui ont apporté, en particulier, M. Aharh (secrétaire permanent, ministère de la Planification et des Finances), et les représentants du secteur privé pendant les consultations préliminaires organisées en janvier 2010 à Lomé. Toute notre reconnaissance va aux dirigeants et au personnel des 300 entreprises qui ont participé à l’enquête en 2009.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ANALYTIQUE............................................................................................................................................II. CONTEXTE DU PAYS.....................................................................................................................................III. CONSTATS CLÉS DE LA NPCI......................................................................................................................II

INTRODUCTION.........................................................................................................................................................1CHAPITRE 1: CONTEXTE DU PAYS....................................................................................................................5

I. TOILE DE FOND : LE STATUT FRAGILE DU TOGO.........................................................................................5II. PROGRÈS DES RÉFORMES, DÉFIS ET STRATÉGIE DE CROISSANCE................................................................6III. PROFIL DE L’ÉCONOMIE TOGOLAISE : PARTICIPATION, PERFORMANCES ET STRUCTURE............................8

CHAPITRE 2: PERFORMANCES DES ENTREPRISES....................................................................................13I. PRODUCTIVITÉ DES ENTREPRISES TOGOLAISES.........................................................................................13II. PRODUCTIVITÉ DE LA MAIN D’ŒUVRE.......................................................................................................14III. COÛTS DE LA MAIN D’ŒUVRE...................................................................................................................16IV. DÉTERMINANTS DE LA PRODUCTIVITÉ DE LA MAIN D’ŒUVRE..................................................................18

CHAPITRE 3: L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES AU TOGO.................................................................21I. PERCEPTIONS DU CLIMAT D’INVESTISSEMENT PAR LES ENTREPRISES.......................................................21II. PRINCIPAUX OBSTACLES DU CLIMAT D’INVESTISSEMENT.........................................................................24

CHAPITRE 4: LES MICRO-ENTREPRISES AU TOGO...................................................................................42I. INFORMALITÉ ET MICRO-ENTREPRISES......................................................................................................42II. PRODUCTIVITÉ ET COÛTS DE LA MAIN D’ŒUVRE DES MICRO-ENTREPRISES..............................................45III. CLIMAT D’AFFAIRES DES MICRO-ENTREPRISES.........................................................................................48

CHAPITRE 5: ACCÈS AU FINANCEMENT.......................................................................................................52I. LE SECTEUR FINANCIER TOGOLAIS............................................................................................................52II. PERSPECTIVES ET PRÉOCCUPATIONS DU SECTEUR PRIVÉ..........................................................................54

CHAPITRE 6: PROMOUVOIR LA COMPÉTITIVITÉ À TRAVERS UNE ZONE FRANCHE DE TRANSFORMATION POUR L’EXPORATION (ZFTE)..............................................................61

I. CADRE STRATÉGIQUE DE LA ZONE FRANCHE DE TRANSFORMATION POUR L’EXPORTATION (ZFTE).......61II. EXAMEN DE LA PERFORMANCE DE LA ZFTE...........................................................................................64III. SOUTENABILITÉ DU MODÈLE DE ZFTE ET BESOIN DE REFORMES............................................................69IV. RECOMMANDATIONS : PRINCIPES DES MEILLEURES PRATIQUES ET MODÈLES DE ZFTE.......................70

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TableauxTABLEAU 1.1 : CLASSEMENT DOING BUSINESS POUR LE TOGO.......................................................6TABLEAU 1.2 : TOGO – CONTRIBUTION DES SECTEURS ET TAUX DE CROISSANCE ANNUEL............9TABLEAU 1.3 : CROISSANCE RÉELLE PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ....................................................10TABLEAU 3.1: CLASSEMENT DES CONTRAINTES COMMERCIALES SELON LE TYPE D’ENTREPRISE AU TOGO........................................................................................................................................22TABLEAU 3.2: TOGO : ANALYSE DES DIFFÉRENTS TYPES DE PAIEMENTS ILLICITES......................30TABLEAU 3.3: TRAITEMENT DES PERMIS DE CONSTRUIRE.............................................................31TABLEAU 3.4: PROCÉDURES D’OCTROI DE PERMIS D’EXPLOITATION DANS LES PAYS DE RÉFÉRENCE.....................................................................................................................................31TABLEAU 3.5: ADMINISTRATION FISCALE DANS LES PAYS DE RÉFÉRENCE...................................35TABLEAU 3.6: COMMERCE TRANSFRONTALIER..............................................................................35TABLEAU 4.1 : CARACTÉRISTIQUES TECHNOLOGIQUES : MICRO-ENTREPRISES PAR RAPPORT AUX ENTREPRISES DE PLUS GRANDE TAILLE..........................................................................................44TABLEAU 4.2 : CARACTÉRISTIQUES FINANCIÈRES : MICRO-ENTREPRISES COMPARÉES AUX ENTREPRISES DE PLUS GRANDE TAILLE..........................................................................................45TABLEAU 4.3 : PRODUCTIVITÉ ET COÛT DE LA MAIN D’ŒUVRE : MICRO-ENTREPRISES PAR RAPPORT AUX PMGE (EN DOLLARS EU).......................................................................................46TABLEAU 4.4 : CARACTÉRISTIQUES DES ENREGISTREMENTS DES ENTREPRISES AU DÉBUT DE LEURS ACTIVITÉS............................................................................................................................47TABLEAU 4.5 : INDICATEURS DOING BUSINESS – CRÉATION D’UNE ENTREPRISE..........................47TABLEAU 4.6 : CONTRAINTES PESANT SUR LES AFFAIRES SIGNALÉES (POURCENTAGE CLASSANT LE PROBLÈME COMME MAJEUR OU SÉVÈRE)..................................................................................49TABLEAU 4.7 : POIDS DE LA BUREAUCRATIE : PAIEMENTS DE POTS-DE-VIN ET VISITES D’INSPECTEURS...............................................................................................................................50TABLEAU 5.1 : TOGO – UTILISATION DES SERVICES FINANCIERS PAR CATÉGORIE D’ENTREPRISE55TABLEAU 6.1: ENTREPRISES DE LA ZFTE ET ENTREPRISES HORS ZFTE AU TOGO – CLASSEMENT DES CONTRAINTES..........................................................................................................................63TABLEAU 6.2: RENDEMENT PAR TRAVAILLEUR DANS LA ZFTE DU TOGO...................................67

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GraphiquesGRAPHIQUE 2.1 : FRÉQUENCE DES CRÉATIONS ET DESTRUCTIONS D’EMPLOIS.........................14GRAPHIQUE 3.2: LES PLUS GRANDS OBSTACLES AUX OPÉRATIONS ET À LA CROISSANCE DES ENTREPRISES AU TOGO...................................................................................................................24GRAPHIQUE 3.3: TOGO - COMPARAISON ENTRE 2006, 2007 ET 2004......................................25GRAPHIQUE 3.4: EFFICACITÉ DU GOUVERNEMENT (2008)........................................................26GRAPHIQUE 3.5: QUALITÉ DE LA RÉGLEMENTATION (2008)....................................................27GRAPHIQUE 3.6: ENTREPRISES IDENTIFIANT LA CORRUPTION COMME UNE CONTRAINTE MAJEURE.........................................................................................................................................28GRAPHIQUE 3.7: CLASSEMENT DES TAUX D’IMPOSITION ET DE L’ADMINISTRATION FISCALE COMME DES CONTRAINTES MAJEURES : COMPARAISONS ENTRE PAYS..........................................32GRAPHIQUE 3.8 : TOTAL DES TAXES PAYÉES.............................................................................33GRAPHIQUE 4.1 : NIVEAU D’ÉTUDES DES ENTREPRENEURS AU TOGO : MICRO-ENTREPRISES PAR RAPPORT AUX PMGE..............................................................................................................43GRAPHIQUE 4.2 : PLUS GRANDE CONTRAINTE SIGNALÉE PAR LES ENTREPRISES DU TOGO.......50GRAPHIQUE 6.1: POURCENTAGE D’ENTREPRISES CLASSANT LES PROBLÈMES SOIT IMPORTANTS SOIT GRAVES..................................................................................................................................63GRAPHIQUE 6.2: COMPOSITION DES EXPORTATIONS TOTALES DU TOGO PAR PRODUIT............65

EncadrésENCADRÉ 1.1 – TOGO : INSTABILITÉ POLITIQUE ET CHOCS ÉCONOMIQUES..................................................5ENCADRÉ ERROR! NO TEXT OF SPECIFIED STYLE IN DOCUMENT..1: TAXES APPLICABLES SUR UNE ENTREPRISE FORMELLE AU TOGO............................................................................................................................33ENCADRÉ 4.1 : INSTRUMENT D’ÉCHANTILLONNAGE ET D’ENQUÊTE SUR LES MICRO-ENTREPRISES AU TOGO : SAISIR LES DIMENSIONS DE L’INFORMALITÉ..............................................................................................42ENCADRÉ 6.1: INCITATIONS ET GARANTIES DE LA LOI TOGOLAISE DE 1989 SUR LA ZONE FRANCHE INDUSTRIELLE D’EXPORTATION..............................................................................................................62

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RÉSUMÉ ANALYTIQUE

I. CONTEXTE DU PAYS

Togo: Une situation fragile mais un gouvernement réformiste

Le Togo a progressivement repris le chemin de la croissance après une longue période de stagnation politique et économique, suivie d’une quadruple  crise : alimentaire, pétrolière, inondations et financière. Malgré ce contexte difficile, le Gouvernement togolais a maintenu des politiques macroéconomiques prudentes et poursuivi la mise en œuvre de réformes de grande envergure. Les résultats sur le terrain sont encourageants, avec une hausse du taux de croissance réel de 1,8 % en 2008 à 2,5 % en 2009. Les réformes structurelles commençant à porter leurs fruits et avec la reprise de l’économie mondiale, le PIB réel pourrait enregistrer une hausse de 3,5 % d’ici 2011 (FMI, 2009).

Il subsiste cependant des défis institutionnels et économiques majeurs. Plus de 61 % de la population togolaise vit en dessous du seuil de pauvreté. Le pays est classé 159 e sur 182 pays pour l’indice de développement humain (Rapport IDH, 2009) et 165e sur 183 pays pour les indicateurs Doing Business 2010. Les données sur la gouvernance montrent que les performances du Togo en matière d’efficacité de gouvernement, de qualité de la réglementation et de lutte contre la corruption restent faibles tant en valeur absolue que par rapport aux pays de référence de la région. La faiblesse de la gouvernance et des capacités administratives est exacerbée par le contrôle étatique sur les « hautes sphères » de l’économie, notamment sur un pourcentage important du secteur bancaire, les services publics infrastructurels opérant dans un contexte de monopole, et les entreprises étatiques gérant les deux principales industries du secteur des exportations, à savoir le phosphate et le coton.

Vision et stratégie de croissanceLe document de stratégie pour la réduction de la pauvreté du Togo (DSRP, 2009) requiert une croissance économique annuelle de plus de 7,5 % pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le défi pour le Gouvernement sera de veiller à ce que la hausse des taux de croissance se traduise en augmentation du niveau d’emplois. Il sera donc essentiel de promouvoir les industries à haute intensité de main d’œuvre. Le deuxième pilier définissant les orientations stratégiques du DSRP souligne à la fois l’importance de créer de nouvelles bases pour encourager une croissance plus forte  et soutenue, et de redynamiser les secteurs traditionnels qui ont, par le passé, contribué de manière significative à la croissance du pays.

Note de politique sur le climat d’investissement pour le TogoPour réaliser ses objectifs de croissance, le Gouvernement togolais devra renforcer ses efforts en faveur de l’émergence d’un secteur privé fort et moderne qui sera un vecteur de croissance, de compétitivité, de diversification de l’économie et de promotion des exportations. La première étape dans ce sens consiste à identifier les principales contraintes rencontrées par les entreprises existantes et de promouvoir la création de nouvelles entreprises, et d’élaborer par la suite, des politiques et mesures visant à favoriser la croissance du secteur privé et à placer le Togo sur une trajectoire de croissance plus élevée.

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Sur la base des données de la première enquête sur les indicateurs (EI) au niveau des entreprises, récemment réalisée par la Banque mondiale au Togo et qui a porté sur 300 entreprises urbaines de transformation et de services opérant à Lomé et dans ses environs, la Note de politique sur le climat d’investissement (NPCI) s’est fixé pour objectif d’identifier les éléments du climat d’investissement togolais qui continuent à faire obstacle à l’amélioration des perspectives de croissance ; de comparer le climat d’investissement et les performances des entreprises togolaises à ceux d’autres pays ; et de proposer des recommandations de politiques pour renforcer le secteur privé. L’EI couvre tout l’éventail des micro- (comptant moins de cinq employés), petites (avec 5 à 19 employés), moyennes (avec 20 à 99 employés) et grandes entreprises (avec 100 employés et plus). Enfin, l’enquête inclut les entreprises opérant sous le statut de zone franche d’exportation (ZFE), permettant ainsi une comparaison entre les entreprises de la zone franche et celles qui n’en font pas partie.

II. CONSTATS CLÉS DE LA NPCI

Performances des entreprises : Faible productivité et coûts relativement élevés de la main d’œuvre

En moyenne, toutes les catégories d’entreprises ont signalé une croissance de leur chiffre d’affaires au cours des trois dernières années, mais cette augmentation a été plus forte pour les grandes entreprises que pour les petites. L’accroissement de l’emploi est également plus important pour les grandes entreprises du secteur des services. Étant donné les signes macroéconomiques indiquant une croissance rapide du secteur des micro entreprises formelles et informelles au Togo, le fait est quelque peu perturbant dans la mesure où il indique que seul un petit segment du secteur privé bénéficie des avantages de la réforme économique, et que les obstacles à la croissance des micros et petites entreprises persistent. Bien que les entreprises du secteur tant des services que de la transformation aient fait état d’une croissance du chiffre d’affaires, seules celles du secteur des services ont rapporté une hausse de l’emploi au cours des trois dernières années.

La productivité de la main d’œuvre dans le secteur togolais des services est inférieure à celle des pays de référence de la région, alors que les coûts de la main d’œuvre sont comparables à ceux des autres pays de l’UEMOA. La production par travailleur est utilisée ici comme mesure de base de la productivité de la main d’œuvre. Pour une entreprise moyenne du secteur togolais des services, elle est de l’ordre de 7 800 dollars EU, une valeur inférieure à celle des pays de référence de la région (Burkina Faso, Cap-Vert, Sénégal, et Togo) mais supérieure à celle des entreprises du Ghana.

Le coût de la main d’œuvre au Togo est comparable à celui des autres pays de l’UEMOA. Pour l’entreprise togolaise médiane (tous secteurs), le coût annuel de la main d’œuvre est de l’ordre de 1 357 dollars EU par travailleur, soit l’équivalent d’environ 110 dollars EU par mois. Ces coûts sont nettement inférieurs à ceux des entreprises de Maurice et du Cap-Vert, supérieurs à ceux des entreprises ghanéennes, mais similaires à ceux des entreprises de l’UEMOA (Burkina Faso et Sénégal).

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Les coûts de la main d’œuvre sont plus élevés dans le secteur des services du Togo que des pays de référence de la région. Les entreprises peuvent rester compétitives si la moins bonne productivité s’accompagne de salaires peu élevés. Les entreprises qui ont des coûts unitaires de main d’œuvre élevés sont moins compétitives que celles dont les coûts sont moindres. Au Togo, la faible productivité de la main d’œuvre n’est cependant pas compensée par des coûts de main d’œuvre proportionnellement moins élevés. Les coûts unitaires de main d’œuvre – mesurés par le ratio entre les coûts de main d’œuvre et le chiffre d’affaires – sont plus élevés dans le secteur des services du Togo que dans l’ensemble des autres pays de la région. Les coûts de la main d’œuvre au Togo représentent 23 % des ventes dans le secteur des services contre 13 % seulement au Cap-Vert et 17 % à Maurice.

Il existe de grandes différences de productivité de la main d’œuvre entre les entreprises togolaises, ce qui affecte également leur compétitivité au niveau régional. Les moyennes (20 à 99 employés) et grandes entreprises (100 employés et plus) ont une productivité nettement supérieure à celle des petites entreprises (5 à 19 employés). La productivité moyenne des grandes entreprises est pratiquement dix fois plus élevée que celle des petites entreprises, tandis que celle des moyennes entreprises est encore plus du double de celle des petites entreprises.

Les micro entreprises togolaises (moins de cinq employés) ont des performances comparables à celles des petites entreprises. La productivité de la petite entreprise médiane est de 6 500 dollars EU contre 5 000 dollars EU pour les micro entreprises. La distribution de la productivité des entreprises autour de la médiane montre un recouvrement important entre les micro- et petites entreprises. Par contre, la productivité de ces deux catégories se recouvre peu avec celle des moyennes et grandes entreprises et se situe à un niveau nettement plus faible. Ce type de segmentation des entreprises (c’est-à-dire grandes entreprises par rapport aux plus petites) va souvent de pair avec des marchés mal intégrés et une faible concurrence.

Les différences de productivité en fonction de la taille des entreprises togolaises peuvent s’expliquer par les différences dans le niveau d’instruction des cadres dirigeants, l’utilisation des TIC et l’accès au financement. La productivité de la main d’œuvre est nettement plus élevée dans les entreprises où le gestionnaire principal a fait des études universitaires. Elle est également plus élevée pour les entreprises qui utilisent les TIC pour communiquer avec leurs fournisseurs et clients. L’accès au financement à court terme, en particulier aux découverts bancaires, est positivement corrélé avec la productivité des entreprises togolaises. Les entreprises étrangères au Togo affichent une productivité nettement plus élevée, même en tenant compte des autres caractéristiques cités plus haut, mettant ainsi en évidence d’autres avantages non mesurés de l’investissement direct étranger, tels que l’expertise technique, les meilleures pratiques internationales, et un meilleur accès au financement à long terme nécessaire pour l’investissement et la croissance.

Les différences dans les coûts de la main d’œuvre ne reflètent pas les différentiels de productivité. Si les marchés du travail étaient flexibles, les entreprises plus petites auraient des salaires nettement moindres, en raison de leur plus faible productivité, que ceux des grandes entreprises. Cependant, les coûts unitaires de la main d’œuvre au Togo sont beaucoup plus élevés pour les petites entreprises (23 %) que pour les moyennes et grandes (12 %), témoignant d’une segmentation du marché du travail et du coût élevé de la main d’œuvre dans le secteur formel togolais.

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Les coûts élevés de la main d’œuvre pour les petites entreprises du secteur formel sont un signe de la rigidité du marché du travail et du coût élevé des seuils pour les entreprises du secteur formel togolais. Les coûts moyens pour les micro- et petites entreprises sont similaires, de l’ordre de 85 dollars EU par mois. Par contre, les petites entreprises des pays de référence non membres de l’UEMOA – tels que le Ghana et le Nigeria – ont des coûts de main d’œuvre moyens de 40 à 60 dollars EU par mois.

Les entreprises du secteur formel contournent ces coûts de main d’œuvre élevés en recrutant des travailleurs temporaires. Les entreprises sont tenues de payer les cotisations sociales et d’autres avantages pour leur personnel permanent, des frais qui viennent s’ajouter aux coûts de la main d’œuvre. Près de la moitié des entreprises togolaises disent recourir à des employés temporaires : pour une entreprise togolaise sur quatre, ces travailleurs temporaires représentent un tiers du personnel. Les entreprises utilisant une plus grande proportion de travailleurs temporaires encourent des coûts de main d’œuvre par travailleur nettement moins élevés que celles qui n’emploient que du personnel permanent. Il y a cependant un compromis à faire pour l’utilisation des travailleurs temporaires étant donné qu’ils ont généralement moins de compétences et que les entreprises n’investissent habituellement pas dans leur formation. Nos résultats montrent que le recours aux travailleurs temporaires est corrélé avec la plus faible productivité de la main d’œuvre.

Les coûts élevés de la main d’œuvre dans les entreprises formelles peuvent également encourager l’informalité et l’utilisation de la main-d’œuvre familiale. Même si l’échantillon de notre étude ne permet pas d’aborder directement la question de l’informalité, les entreprises qui ont déclaré avoir démarré dans le secteur informel, et celles ayant commencé sans faire de déclarations à la sécurité sociale (obligatoire pour ceux qui emploient une main d’œuvre non familiale) ont des coûts de main d’œuvre nettement inférieurs par travailleur (environ 50 dollars EU par mois) que les entreprises qui ont commencé avec tous les agréments requis. Les différences dans les coûts de main-d’œuvre entre ces groupes demeurent même après prise en compte des autres paramètres tels que l’âge de l’entreprise et le secteur d’activité.

Le moyen le plus indiqué et le plus durable d’améliorer la compétitivité est d’augmenter la productivité de la main d’œuvre car cela améliore également le niveau de vie. L’accroissement de la productivité des micro- et petites entreprises du Togo est essentielle pour la croissance du secteur privé. La productivité de ces entreprises est étroitement liée au niveau d’instruction de l’entrepreneur, à l’utilisation des technologies et à l’accès au financement, notamment aux fonds de roulement à court terme.

D’autres obstacles structurels, tels que la corruption, la faiblesse du système judiciaire et les taux d’imposition élevés font peser un fardeau supplémentaire sur les entreprises, non seulement en diminuant la productivité – et donc en augmentant les coûts unitaires de main d’œuvre – mais également en contribuant à fragiliser encore plus le climat général de l’investissement. Ces contraintes sont abordées ci-dessous.

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Principales contraintes liées à l’environnement des affaires qui entravent le fonctionnement et la croissance des entreprises

L’instabilité politique, la corruption et l’accès au financement ont le plus souvent été cités par les responsables d’entreprises en tant que contraintes-clés pesant sur le fonctionnement des entreprises : près des trois quarts ont signalé l’instabilité politique et la corruption comme contraintes majeures, tandis que l’accès au financement a été cité par près de 60 % des entreprises. La concurrence des entreprises informelles, l’électricité, les taux d’imposition et l’administration fiscale ont été identifiés respectivement par plus de 40 ou 50 % des entreprises comme des contraintes majeures.

Corruption liée à la gouvernance et aux rapports avec les administrations Tout comme dans la plupart des pays en développement, les entreprises togolaises ont des contacts fréquents avec les administrations et services publics – notamment les administrations fiscale, des douanes, de la réglementation du commerce, du travail, celles chargées du respect des normes, ainsi que certains services publics.. Dans beaucoup de cas, l’application des textes relève parfois d’un pouvoir discrétionnaire et est, par conséquent, associé à un harcèlement bureaucratique et à la corruption. Par exemple, les entreprises disent offrir des paiements « informels » pour obtenir des raccordements électriques (17 %) et de lignes de téléphonie fixe (16 %).

Sur les 183 pays couverts par Doing Business, le Togo occupe les rangs les plus défavorables en matière de création d’entreprise (170) ; législation du travail (159) ; transfert de propriété et fiscalité (155) ; exécution des contrats (154) ; octroi des permis de construire (152), et obtention des prêts (150). Les procédures pour obtenir différents permis et autorisations pour les entreprises prennent plus de temps au Togo que dans la quasi-totalité des autres pays de référence. Selon les entreprises togolaises, il leur aurait fallu en moyenne 56 jours pour obtenir une autorisation d’installation et plus de deux mois pour un permis de construire. Même si l’obtention d’un permis de construire prend également du temps dans presque tous les autres pays, il ne faut que 3 jours pour obtenir une autorisation d’installation au Maroc, et seulement 6 au Ghana.

Administration fiscale et poids de la fiscalitéSelon les données de l’EI, le poids de la fiscalité est cité comme préoccupation majeure par 40 % des entreprises togolaises, et une proportion similaire inscrit l’administration fiscale au nombre des problèmes majeurs. L’édition 2010 de Doing Business classe le Togo vers le bas de l’échelle (155e sur 183 pays) par rapport à son taux d’imposition total, ce qui confirme la préoccupation exprimée par de nombreux gestionnaires d’entreprise. Le taux d’imposition total calculé pour les entreprises représente 53 % du bénéfice total, ce qui est beaucoup plus élevé que celui de Maurice (23 %) ou du Ghana (32 %), mais semblable à celui d’autres pays de la région. La périodicité du paiement des impôts est fréquente au Togo – 53 fois contre 38 pour les pays de l’Afrique subsaharienne – ce qui dénote des problèmes au niveau de l’administration fiscale. L’imposition est perçue comme une des raisons clés de l’informalité et des études montrent que la majorité des entreprises togolaises sont informelles. Les données de l’EI sur lesquelles reposent la présente étude n’incluent pas les entreprises informelles, et d’autres recherches devraient être menées sur la question.

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Accès au financement L’accès au financement est la troisième grande contrainte identifiée par toutes les entreprises formelles couvertes par l’enquête. La taille de l’entreprise fait une grande différence puisque plus de 60 % des micro- et petites entreprises considèrent l’accès au financement comme une contrainte majeure, contre 44 % des moyennes entreprises, et 27 % des grandes entreprises. En termes de politique économique, il convient de rappeler que le Togo ne compte pas beaucoup de grandes entreprises, et que l’amélioration de l’accès des PME et micro entreprises au financement est donc un enjeu crucial.

L’utilisation des services financiers reste faible. Parmi les entreprises couvertes par l’enquête, 94 % des entreprises formelles disposent d’un compte courant bancaire, 54 % ont une autorisation de découvert et 21 % un prêt bancaire ou une ligne de crédit. L’amélioration de l’accès aux découverts reflète l’accent mis par les banques sur les prêts à plus court terme. La taille de l’entreprise et l’existence d’états financiers audités ont l’effet attendu, avec un accès au financement plus facile pour les grandes entreprises et celles ayant des états financiers audités.

Les entreprises dépendent fortement des financements sur fonds propres, notamment les bénéfices non distribués, pour leurs fonds de roulement et investissements – environ 80 % dans les deux cas. L’utilisation des fonds propres pour financer les fonds de roulement est un moyen inefficace d’utiliser le capital étant donné que les entreprises pourraient en tirer un plus grand effet de levier. Le financement bancaire représente une petite partie des fonds de roulement (10 %) et des nouveaux investissements (13 %). Quelque 19 % des entreprises qui ont des états financiers audités ont recours aux banques contre 5 % de celles qui n’ont pas d’états audités, ce qui confirme l’importance de la transparence pour l’accès au financement bancaire. La situation est similaire pour le financement de l’investissement.

Qu’est-ce qui explique le niveau d’utilisation du crédit parmi les entreprises ? Le faible recours au financement des banques et institutions de micro-finance (IMF) peut en partie s’expliquer par la situation fragile du secteur bancaire. Plusieurs banques ont des capitaux propres négatifs, avec un grand nombre de prêts non productifs (PNP), et les prêts massifs aux entreprises publiques réalisés par trois banques commerciales publiques ont eu un effet d’éviction pour les emprunteurs du secteur privé. L’amélioration de l’efficacité des banques commerciales est un élément important de la restructuration actuelle du secteur bancaire au Togo. Même si le secteur des IMF est jugé plus robuste, il n’a pas les ressources et la capacité technique pour jouer son rôle. Les constats de l’EI montrent que les contraintes ont aussi une dimension liée à demande. Une très grande partie des entreprises ne demandent pas de prêt bancaire ou de ligne de crédit, renonçant ainsi aux avantages de l’effet de levier financier ainsi qu’aux ressources nécessaires pour maintenir ou développer leurs activités. Le caractère non bancable des projets peut être un obstacle critique tant pour les PME que pour les micro entreprises, d’où la nécessité d’aborder la question en même temps pour ces deux catégories. L’amélioration de l’accès passe par la prise de mesures tant du côté de l’offre que de la demande.

Infrastructure – accès et coût Plus de 50 % des entreprises togolaises inscrivent l’électricité au nombre des contraintes majeures. Les problèmes d’électricité reviennent communément dans la plupart des pays de référence, notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal et le Cap-Vert, mais les coupures d’électricité entraînent des pertes plus importantes pour les entreprises togolaises que pour

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celles des autres pays. Les entreprises togolaises ont perdu l’équivalent de 11 % de leur chiffre d’affaires annuel à cause des coupures d’électricité, soit le taux le plus élevé parmi les pays de référence.

Très peu d’entreprises du Togo ont leurs propres générateurs. Les fortes pertes signalées s’expliquent en partie par le fait que très peu d’entreprises disposent d’une source alternative d’énergie. Seules 4 % des entreprises disent avoir leur propre générateur et la plupart sont de grandes entreprises. La crise énergétique est un phénomène récent, et les grandes entreprises sont beaucoup plus susceptibles de pouvoir s’équiper en générateurs.

Les délais de raccordement à l’électricité, à l’eau et aux lignes téléphoniques fixes sont plus longs que ceux de la plupart des autres pays de la région. Les entreprises signalent une moyenne de 54 jours pour obtenir un branchement électrique et de 34 jours pour un raccordement au réseau municipal des eaux. Ces délais sont nettement plus courts que ceux que connaissent les entreprises du Bénin, mais beaucoup plus longs qu’au Sénégal et au Nigeria par exemple. Un délai de 51 jours est nécessaire pour obtenir une ligne téléphonique fixe au Togo, ce qui est nettement plus long qu’au Sénégal (9 jours), en Côte d’Ivoire (6 jours) et au Burkina Faso (20 jours). Par contre, le Bénin (89 jours) et le Ghana (184 jours) font encore moins bien que le Togo. Le pays a aussi des coûts de télécommunications nettement plus élevés que ceux des pays de référence dans la région, autant pour les appels entrants que sortants. En même temps, la qualité des appels – mesurée par le taux moyen de coupures – est de l’ordre de 21 %. Le coût des connexions Internet est également prohibitif au Togo. Pour une capacité de 1 mégaoctet, les prix Internet togolais représentent 2,5 fois ceux de la Côte d’Ivoire et 12 fois ceux du Sénégal, où le gouvernement poursuit une politique agressive pour attirer les entreprises TIC.

Commerce transfrontalierÉtant un petit pays, la réussite du développement du Togo repose sur sa capacité à tirer avantage d’une meilleure intégration avec ses voisins et sur une orientation vers l’exportation. En ce qui concerne le climat des affaires pour les exportations, plus d’un quart des entreprises considèrent la réglementation douanière et commerciale du Togo comme une contrainte majeure par rapport à celle de certains de ses principaux concurrents tels que le Ghana (10 %), le Sénégal (15 %) et la Côte d’Ivoire (19 %). Dans l’ensemble, le meilleur classement du Togo concerne le « commerce transfrontalier » (87e sur 183 pays). Même si le Togo dépasse largement la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne, cette comparaison peut ne pas être tout à fait pertinente : le Togo n’est pas en concurrence avec la moyenne des pays africains – comprenant de nombreux pays enclavés – mais avec des ports concurrents de la côte ouest-africaine. Il reste donc encore des efforts importants à faire.

Zone franche d’exportation du Togo Avec un petit marché intérieur, une économie relativement ouverte et le port de Lomé qui ouvre un accès facile aux marchés mondiaux, le Gouvernement togolais a adopté une orientation vers l’exportation comme axe central de sa stratégie de développement. À cette fin, la mise en place d’une zone franche d’exportation (ZFE) a été un outil important. Le principal élément du cadre incitatif de la ZFE comprenait essentiellement un paquet d’avantages fiscaux et douaniers même si d’autres mesures de facilitation et des services étaient également offerts pour attirer les investisseurs. Ce cadre fiscal et règlementaire de la ZFE a-t-il aussi aidé à établir un climat d’investissement concurrentiel dans la zone franche ?

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Climat d’investissement dans la zone franche : L’analyse des données de l’EI démontre qu’il n’y a pas d’avantages particuliers en termes de climat des affaires à faire partie de la ZFE, sauf en ce qui concerne les transports (une contrainte majeure pour une entreprise sur trois situées en dehors de la ZFE, mais seulement pour une sur quatre entreprises de la zone) et une exposition un peu plus faible à la corruption (qui reste pourtant un problème majeur pour plus de la moitié des entreprises de la ZFE). L’efficacité des réglementations douanières et commerciales, la qualité et la fiabilité des infrastructures (notamment l’électricité) et la disponibilité de services tels qu’une main-d’œuvre qualifiée – des facteurs essentiels pour le succès de la zone – sont plus ou moins les mêmes à l’intérieur qu’à l’extérieur de la zone. L’accès aux terrains et les relations avec la justice sont même d’avantage perçus comme problème par les entreprises de la zone franche que par celles située en dehors. La SAZOF n’ayant plus de terres à allouer, le problème de l’accès aux terrains est loin d’être surprenant. Les problèmes judicaires peuvent être liés au fait que les entreprises étrangères sont plus vulnérables à la corruption à ce niveau. Le fait que les perceptions négatives de l’administration fiscale et du poids de la fiscalité soient aussi élevées pour les entreprises de la zone franche que pour celles qui n’en font pas partie (alors que les entreprises de la zone franche bénéficient d’exonérations ou réductions fiscales très généreuses et ont par conséquent peu d’interactions avec les agents du fisc) est probablement lié à un mécontentement par rapport aux dernières modifications législatives (Loi des Finances 2009) et à la nouvelle mise en œuvre effective de la législation en vigueur (tel que le paiement de droits de douane sur les marchandises vendues sur le marché intérieur).

Performances de la ZFE : Si l’objectif d’augmentation des exportations a été atteint, une caractéristique surprenante et atypique de la composition sectorielle de la ZFE togolaise est l’importance de la part des industries à forte intensité de capitaux : les industries chimiques et de production de clinker représentaient plus de la moitié du chiffre d’affaires de la zone franche en 2008. La plupart des exportations sont destinées aux pays voisins, contre 3 % seulement aux pays développés. Près de 9 000 emplois ont été créés dans la zone franche. Les liens avec l’économie nationale sont faibles et en déclin. En considérant l’ensemble des critères de performance évoqués ci-dessus, l’impact global de la zone franche sur l’économie est mitigé. Il est positif en ce qui concerne la hausse des exportations, mais mitigé pour ce qui est de la création d’emplois et la génération de revenus, en plus d’être onéreux en termes de pertes de recettes fiscales. Le cadre actuel de la ZFE soulève deux préoccupations quant à : 1) sa soutenabilité budgétaire, et 2) la soutenabilité de son modèle dans le contexte de l’intégration régionale et de l’Union douanière de la CEDEAO. Le gouvernement pourrait être amené à adopter une approche progressive de repositionnement de la zone. Le défi pour les autorités sera d’assurer la soutenabilité financière de la ZFE en réformant le système d’incitations et d’anticiper les problèmes résultant de la mise en œuvre effective de l’Union douanière de la CEDEAO en proposant, à l’avance, des solutions appropriées.

Comment aller de l’avant

Pour réaliser sa stratégie de croissance, le Gouvernement togolais est bien conscient qu’il doit maintenir le cap, tout en approfondissant les réformes destinées à rendre le climat des affaires plus attrayant pour les investissements et le commerce régional ainsi que la création d’emplois. Des efforts continus et concertés s’imposent pour lever les contraintes transversales décrites ci-dessus qui pèsent sur les entreprises. En même temps, si le secteur privé doit se tailler une plus

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grande place, le rôle de l’État doit être réduit au fil du temps – en combinant les réformes du secteur public et de la gouvernance avec la poursuite des privatisations quand les conditions sont favorables.

Le gouvernement togolais a lancé une série de réformes pour résoudre certains problèmes du climat des affaires identifiés dans cette note. Le défi sera de mettre en œuvre de façon accélérée et efficace des réformes au niveau micro. Le coût d’un report de ces réformes est élevé dans l’environnement concurrentiel international de plus en plus agressif. Si le gouvernement arrive à faire des progrès concrets dans les domaines clés, il devrait être rapidement récompensé par une augmentation des investissements, de la création d’emplois et de la croissance. Des actions peuvent être rapidement entreprises : la réforme de l’administration fiscale, l’allègement de la réglementation pesant sur les entreprises, l’augmentation de la concurrence dans les télécommunications et les services Internet, et la mise en place de normes de service pour les principaux services publics. S’attaquer à certaines des autres contraintes – à savoir l’amélioration des infrastructures énergétiques et autres – peut prendre plus de temps et exiger des réformes institutionnelles à long terme, mais il est impératif de poser des actes forts dès maintenant.

Nous espérons que les résultats de ce rapport aideront les décideurs à déterminer les priorités et à faciliter les réformes en créant un consensus en faveur du renforcement du programme de réformes et de l’élaboration d’un plan concret et volontariste de mise en œuvre. L’une des principales contributions de ce rapport est l’élaboration, pour différents aspects du climat d’investissement, de références (benchmarks) internationales en matière de performances, qui peuvent être utilisées par les différentes parties prenantes pour éclairer et faire avancer les réformes. Un plan d’action prioritaire, accompagné de résultats mesurables et définis dans le temps, et de responsabilités clairement identifiées pour chacun des départements ministériels et des principaux services publics pourrait être commandé par le gouvernement pour produire des rapports annuels sur ses normes de service. Les domaines et les actions politiques prioritaires sont résumés dans la matrice des recommandations de politiques ci dessous.

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TOGO : MATRICE DES PRIORITES ET OPTIONS DE REFORMES POLITIQUES POUR LE CLIMAT DES AFFAIRES Contraintes prioritaires du climat des affaires Recommandations de politiques – Court terme (CT) et

moyen terme (MT)Réformes récentes et en cours, et appui des partenaires au développement

PREFORMANCE DES ENTREPRISES ET DEVELOPPEMENT DE LA MAIN D’OEUVRE 

La productivité de la main d’œuvre est faible par rapport à celles des autres pays africains

Agir sur les causes probables de la faible productivité, telles que les faibles niveaux d’instruction et de formation professionnelle, les contraintes en matière de TIC et les problèmes du marché du travail en affectant des ressources spéciales (taxe de 2 % sur les salaires) au Fonds national de formation professionnelle (voir ci-dessous les recommandations concernant la fiscalité).

Envisager l’utilisation d’instruments tels que des fonds à frais partagés en appui aux programmes de formation des entreprises (FE)

Encourager une plus grande concurrence dans les télécommunications et la prestation des services Internet

« State and Peace Building » SPF (fonds fiduciaire, juillet 2009-déc. 2010) Amélioration du climat des affaires Encouragement du dialogue entre les secteurs public-privé Promotion de l’entreprenariat, du développement des PME et

de la formation.

Nouveau Projet d’appui au Développement du Secteur Privé (Ex. 2011)

Problèmes liés au climat des investissements Développement de l’entreprenariat

AFDFormation et développement des PMEPNUDStratégie de promotion du secteur privé

AMELIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES 

Corruption et gouvernance 3 entreprises sur 4 citent la corruption comme contrainte majeure

Mettre l’accent sur la lutte anti-corruption dans le cadre des formalités administratives et les services publics.

Améliorer le classement du pays pour les indicateurs règlementaires de Doing Business où la performance est faible (voir recommandations ci-dessous)

Améliorer l’administration fiscale et réduire le niveau de la fiscalité (voir recommandations ci-dessous ).

Le 3e Don pour la Relance Economique et la Gouvernance (DREG) a mis l’accent sur deux domaines principaux des politiques : i) Gestion des finances publiques ii) Gouvernance et transparence dans les secteurs clés de

l’économie (coton, phosphate et énergie)

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Création d’entreprise (170e sur 183 pays) Selon le rapport Doing Business, les délais plus

longs sont dus à l’administration fiscale et au ministère du Commerce.

Autorisations requises par les ministères sectoriels avant même le début des formalités juridiques de création de l’entreprise. Souvent pas de textes clairs sur les conditions à remplir, avec à la clé, des rejets arbitraires.

Accélérer la mise en œuvre des recommandations issues de l’atelier sur les réformes du climat des affaires.

Mettre en place un groupe de travail qui devrait se réunir au moins une fois par mois pour suivre les progrès et identifier les obstacles

Restructurer le guichet « création des entreprises » pour en faire un « guichet unique » efficace avec délégation de signatures

Faire un inventaire des autorisations sectorielles. Ne conserver que celles qui sont justifiées (en adoptant des règles claires sur les conditions d’obtention) et supprimer les autres

L’équipe des services consultatifs en matière d’investissements de la Banque mondiale /SFI, spécialisée dans les réformes du climat des affaires s’est rendue au Togo en avril 2009. Le Ministre du Commerce a présidé l’atelier; les recommandations ont proposé une simplification des procédures. Elles doivent être mises en œuvre avant la date butoir de fin mai 2010 afin d’être prises en compte dans le Doing Business de 2011.

SPF (fond fiduciaire, juillet 2009-déc. 2010) Climat des affaires (création d’entreprise ; code des

investissements, Lois sur les ZFE) Renforcement du dialogue public-privé Promotion de l’entreprenariat et du développement des PME

Nouveau Projet d’appui au Développement du Secteur Privé (Ex.2011)

Problèmes liés au climat des investissements Doing Business, administration fiscale, facilitation des

échanges

Le Guichet « Création d’entreprise » créé au sein de la Chambre de commerce, n’est en fait pas un guichet unique mais un guichet supplémentaire – qui se contente de faire circuler les demandes entre les différents ministères. Il est payant et donne à la Chambre de Commerce l’occasion de se constituer une base de données des « membres ». Doing Business trouve que le processus global est encore plus long (75 jours pour 9 procédures dans l’édition 2010 contre 53 jours pour 13 procédures dans l’édition 2009)

Obtention des permis de construire  (159e sur 183) Mettre en place des guichets uniques pour les permis de construire au niveau des mairies des principales villes, comme les autres pays africains, pour aider à réduire les délais

DB/SFIAppui AT aux reformes DB

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FISCALITË (niveau des impôts et taxes) ET ADMINISTRATION FISCALE  Réduire le fardeau fiscal des entreprises et

moderniser l’administration fiscale. Forte concurrence pour attirer les investisseurs en

Afrique, et certains pays ont réduit leurs impôts sur le bénéfice à 25 %.

Réduire le niveau général de la fiscalité permet à un pays de se passer de régimes fiscaux spéciaux inventifs (code de l’investissement, etc.) qui sont difficiles à gérer et entraînent des pertes de recettes pour l’État.

Améliorer l’administration fiscale en réduisant le temps de préparation et de paiement des taxes.

En lien avec cet objectif, la taxe sur les salaires devrait être rapidement réduite à 2 % comme dans les autres pays de l’UEMOA, et totalement convertie en taxe d’apprentissage et de formation professionnelle qui sera gérée par le Fonds national pour l’apprentissage et la formation professionnelle, en cogestion avec le secteur privé.

Rationaliser la fiscalité et éliminer les sources d’interprétation divergente contribuent à améliorer l’administration fiscale.

Mettre l’accent sur le développement de ressources humaines

Nouveau Projet d’appui au Développement du Secteur Privé (Ex.2011)

Problèmes liés au climat des investissements Doing Business, administration fiscale, facilitation des

échanges

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La taxe sur les salaires de 7 % est contre-productive dans un pays à fort taux de chômage

Le Togo et le Benin sont les seuls pays de l’UEMOA qui continuent à percevoir une taxe aussi élevée sur les salaires. Les autres pays de l’UEMOA perçoivent une taxe d’apprentissage et de formation professionnelle de l’ordre de 2 % sur le total des salaires, qui est affectée à un fonds spécial de formation professionnelle auquel les entreprises peuvent avoir recours pour financer les activités de formation de leurs employés éligibles.

Au Togo, seule une petite partie de la taxe sur salaires (environ 1 %) est affectée au fonds de formation, les autres 6 % constituent des recettes fiscales pour le Trésor.

La taxe professionnelle était payée par anticipation, au moment de la création de l’entreprise, avant que le Fisc ne délivre la carte d’opérateur économique. Elle a été remplacée par une redevance. Mais comme le montant est le même pour toutes les entreprises, il pèse particulièrement lourd pour les petites entreprises, au moment de leur création.

A court terme, le paiement par anticipatition des taxes au moment de la création d’entreprises pourra être supprimé et remplacé par une procédure d’enregistrement auprès du Fisc, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays.

Cette mesure peut s’accompagner de l’annonce simultanée d’autres mesures d’allègement, telles que la réduction de la taxe sur les salaires, dans le cadre d’une bonne campagne médiatisée sur les avantages que les petites entreprises auront à rejoindre le secteur formel.

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Accès au financement  60 % des entreprises considèrent ce point comme

une contrainte majeure. Elle affecte beaucoup plus les PME et les micro entreprises

Le secteur financier togolais est à la traîne par rapport aux autres pays de l’espace UEMOA

Manque de garanties Manque de capacités à présenter des projets

bancables

Du côté de l’offre  Restructuration des banques publiques achevée Privatisation de quatre banques publiques à achever Les banques et les IMF doivent renforcer leurs

capacités à offrir des prêts aux PME et aux micro entreprises – ex. : garantie partielle du portefeuille + AT (IDA-SFI)

Développement des activités de crédit-bail – financement des PME

Du côté de la demande  Renforcer (par l’AT) les capacités des entreprises à

produire des états financiers fiables et des plans d’affaires.

Fournir une AT aux entreprises pour préparer la documentation nécessaire à l’obtention de fonds sur le marché financier régional (BRVM) comme alternative importante aux banques pour des financements à plus long terme.

Projet Secteur Financier et Gouvernance - mars 2009-juin 2014a) Restructuration bancaireb) Microfinancec) Sécurité socialeMise en œuvre de réformes dans le FPD

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INFRASTRUCTURE

Électricité Coûts élevés et accès limité Les entreprises togolaises perdent chaque année

l’équivalent de 11 % de leur chiffre d’affaires à cause des coupures d’électricité – le taux le plus élevé parmi les pays de référence.

La crise énergétique de 2006-2009 a imposé de sérieux obstacles à la croissance du secteur privé au Togo

Un approvisionnement stable en électricité au Togo sera obtenu en deux étapes: a) La production au départ de 100 MW par la

centrale de ContourGlobal fonctionnant dans un premier temps au carburant lourd ;

b) La livraison de gaz naturel, source d’énergie durable et moins chère, par la West-Africa Gas Pipeline Company (WAGPCo) à la centrale de ContourGlobal.

À long terme, seule la construction du barrage d’Adjarala (prévu depuis plus de 20 ans, mais non réalisé faute de financement) pourrait sensiblement réduire le coût de l’énergie au Togo.

Les efforts visant à attirer les industries à forte intensité d’énergie devraient donc être analysés en tenant compte de cette contrainte.

Le Gouvernement a pris plusieurs mesures pour atténuer l’impact de la crise énergétique : Pour réduire la fréquence et la durée des coupures

d’électricité, il a acheté 20 groupes électrogènes diesel d’une puissance installée de 14MW. Cela implique des coûts d’exploitation élevés ;

Réhabilitation de 2 turbines existantes ; Signature d’un accord de concession avec un producteur

indépendant d’électricité – ContourGlobal – pour l’installation d’une centrale de production de 100 MW à Lomé, dans le cadre d’une concession de 25 ans.

Les initiatives prises par le secteur privé local ont également contribué à atténuer la crise: Installation – par le producteur de clinker – de sa propre

centrale électrique de 30 MW fonctionnant au charbon importé – cette initiative a réduit la demande d’électricité à satisfaire par la CEE ;

Le 3ème Don de Relance Economique et de Gouvernance (DREG) met l’accent sur deux domaines clés des politiques : i) Gestion des finances publiques ii) Gouvernance et transparence dans les secteurs clés de

l’économie (coton, phosphate et énergie)

Télécommunications  Coûts élevés des télécommunications au Togo Absence d’une vision sectorielle plaçant l’objectif de

compétitivité de l’économie au dessus de la poursuite de la rentabilité financière à court terme pour une entreprise étatique.

Examiner l’efficacité et la pertinence du cadre réglementaire existant et l’impact des monopoles sur la compétitivité globale de l’économie.

SPF (fond fiduciaire, juillet 2009-déc. 2010) Favoriser le renforcement du dialogue secteurs public-

privé

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Commerce transfrontalier (87e sur 183) Les performances en termes de délai et de coût

sont de loin supérieures à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, d’autant plus que le temps d’importation et d’exportation d’un conteneur semble largement surestimé par rapport aux délais réels.

Mais cette comparaison n’est pas très pertinente : le Togo n’est pas en concurrence avec la moyenne des pays africains (une moyenne qui comprend de nombreux pays enclavés), mais avec des ports concurrents de la côte ouest-africaine.

Des recommandations détaillées sont fournies dans le rapport CEM d’avril 2010

Memorandum Economique du Pays (CEM)  de la Banque mondiale (2010)Aborde en profondeur les problèmes liés au commerce et au transport, entre autres  

Nouveau Projet d’appui au Développement du Secteur Privé (Ex.2011)

Problèmes liés au climat des investissements Doing Business, facilitation des échanges

Zone franche (ZFE)  Réformer le système d’incitatif pour assurer la

soutenabilité financière Repositionnement pour attirer les investissements à

forte intensité de main d’œuvre

AT pour la révision du Code de l’investissement, fournie par le Groupe de la Banque en décembre 2009.

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Encadré 1 : Outils de diagnostic du Groupe de la Banque mondiale pour l’examen du climat des affaires :Évaluation du climat des affaires par rapport à Doing Business

La Banque mondiale dispose de deux outils de diagnostic puissants et complémentaires pour examiner l’environnement des affaires d’un pays et son impact sur la croissance et la compétitivité du secteur privé : l’évaluation du climat d’investissement (ECI) et le rapport annuel Doing Business.

Évaluation du climat d’investissement :1 sur la base d’enquêtes auprès des entreprises locales, analyse systématiquement la situation de l’investissement privé et de la croissance des entreprises dans un pays, afin d’identifier les domaines où des réformes sont le plus nécessaires pour améliorer la productivité et la compétitivité du secteur privé. En offrant un fondement pratique à des recommandations de politiques et en impliquant des partenaires locaux dans le processus, l’évaluation est conçue pour renforcer la dynamique en faveur de réformes susceptibles d’accélérer la croissance du secteur privé afin d’arriver à une plus grande croissance économique et réduction de la pauvreté. Produite par le groupe de la Banque mondiale, en étroite collaboration avec une institution publique ou privée du pays, l’évaluation du climat d’investissement s’appuie sur des entretiens avec les propriétaires et dirigeants d’entreprises pour identifier les difficultés qu’ils rencontrent pour créer et faire fonctionner leurs affaires, et en cas de faillite, pour les clôturer. L’enquête s’intéresse à l’expérience des entreprises dans différents domaines : le financement, la gouvernance, la réglementation, la politique fiscale, la législation du travail, la résolution des conflits, les services d’infrastructure, l’approvisionnement et la commercialisation, les technologies et la formation. Tous ces domaines peuvent comporter des difficultés qui augmentent substantiellement le coût des affaires. L’enquête cherche à quantifier ces coûts. En appliquant une méthode standard, l’évaluation compare ensuite les constats de l’enquête avec ceux obtenus pour des pays similaires, afin d’évaluer comment le secteur privé du pays se comporte et à quel point il est compétitif.

Rapport Doing Business : sur la base d’enquêtes réalisées auprès de différents experts,2 le rapport DB se concentre sur le cadre des politiques, juridique et réglementaire d’un grand nombre de pays et établit des mesures comparatives des coûts supportés par les entreprises pour se conformer aux lois et règlements. Le cadre des politiques, juridique et réglementaire mesuré par les indicateurs du rapport Doing Business constitue une part importante du climat d’investissement d’un pays, parce qu’il a un effet sur la manière dont les entreprises sont capables de réagir à l’évolution de l’économie. Dans les économies dynamiques, les entreprises sont obligées de s’adapter en permanence aux changements du marché. Néanmoins, si les exigences réglementaires et juridiques rendent les transactions nécessaires à cette adaptation trop lourdes ou impossibles à mener, augmentent les coûts, entraînent de longues procédures ou empêchent d’apporter les réponses les plus adéquates aux changements, les entreprises peuvent être obligées de fonctionner de manière moins efficace ou de ralentir les adaptations qui pourraient augmenter leur productivité. Doing Business fournit les outils pour comparer le poids de la réglementation entre les pays et pour identifier les domaines où des réformes doivent être menées pour réduire les coûts de transaction.

Valeur ajoutée de l’ECI par rapport à DB : La valeur ajoutée de l’ECI se situe à plusieurs niveaux : i) tandis que DB mesure les améliorations au coût et au poids de la réglementation, l’ECI examine une plus large panoplie de moteurs de la compétitivité agissant sur les résultats macroéconomiques. L’enquête ECI récolte de l’information sur les différents domaines du climat d’investissement, tels que les infrastructures, la criminalité, le niveau d’études et les compétences des travailleurs et la corruption. Cette information est d’autant plus précieuse que les décisions d’investissement des entreprises dépendent de variables non mesurées par les indicateurs DB, tels que le coût de l’infrastructure et l’accès à celle-ci, les compétences de la main d’œuvre et la gouvernance ; ii) l’ECI rassemble des données permettant d’entreprendre une analyse de la productivité des entreprises. Les enquêtes ECI entreprises dans la grande majorité des pays clients de la Banque permettent de disposer de données pour déterminer la productivité et les coûts des entreprises dans un contexte régional ou transnational, et analyser les facteurs déterminant les différences. En dehors des données relatives à la productivité, l’ECI recueille deux autres types d’information directement auprès des entrepreneurs  : a) des perceptions ou mesures subjectives de ce que les responsables considèrent comme les obstacles majeurs auxquels leurs entreprises sont confrontées ; et b) des indicateurs objectifs tels que les pertes de production dues aux coupures électriques ou le temps passé par les gestionnaires à se conformer à la réglementation.

Des partenariats complémentaires et collaboratifs : Grâce à leurs approches et méthodes différentes, l’ECI et DB fournissent des informations et des analyses complémentaires. En consolidant leurs constats, le Groupe de la Banque œuvre de manière collaborative avec ses clients au développement d’un environnement plus propice aux affaires dans les pays.

1 Les évaluations du climat d’investissement (ECI) peuvent prendre la forme d’un rapport ou d’une note de politique (NPCI) suivant la profondeur de l’enquête auprès des entreprises et de l’analyse. La NPCI utilise une enquête sur les indicateurs qui se concentre sur un ensemble plus restreint d’indicateurs de performance des entreprises et sur certaines dimensions du climat d’investissement. Elle est généralement produite pour des pays plus petits, comme le Togo, à cause de l’échantillon relativement petit d’entreprises issues du secteur formel de la manufacture. Les NPCI n’incluent pas d’estimations ni d’analyses de la productivité des facteurs au niveau des entreprises.2 Principalement des comptables et juristes.

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INTRODUCTION

1. La Note de politique sur le climat d’investissement (NPCI) pour le Togo évalue l’environnement des affaires du pays en analysant les obstacles à l’investissement du secteur privé et à la croissance, ainsi que la façon dont ils varient selon les différents types d’entreprises ; en comparant le climat d’investissement et les performances des entreprises du Togo à ceux des autres pays ; et en recommandant des options de politiques pour le renforcement du secteur privé. La NPCI s’appuie sur l’analyse statistique d’une enquête sur les indicateurs (EI) récemment réalisée au niveau des entreprises par la Banque Mondiale – la première du genre au Togo – et portant sur les entreprises urbaines de transformation et de services opérant à Lomé et dans ses environs, où se trouve le cœur de l’activité économique du Togo. L’EI couvre tout l’éventail des micros, petites, moyennes et grandes entreprises. La NPCI est complétée par des informations tirées d’autres sources, telles que le dernier Mémorandum économique (CEM 2010), le rapport Doing Business (2010) et les Indicateurs de gouvernance (2010).

2. La NPCI est un nouveau produit analytique qui se distingue de la traditionnelle évaluation du climat d’investissement (ECI) de plusieurs manières. Tout d’abord, alors qu’autant l’ECI que la NPCI s’appuient sur des enquêtes auprès des entreprises, la NPCI exploite des enquêtes sur les indicateurs (EI) qui sont en train d’être réalisées dans des économies plus petites à travers le monde. L’EI porte sur un ensemble plus réduit d’indicateurs de performance des entreprises et se concentre sur certaines dimensions du climat d’investissement. Ensuite, la NPCI met davantage l’accent sur les comparaisons entre les pays et avec des valeurs de référence plutôt que sur les performances au niveau des entreprises, pour lesquelles il est difficile de faire une évaluation solide sur un échantillon aussi petit. Etant donné la taille relativement limitée des échantillons qui peuvent être constitués avec des entreprises choisies dans le secteur formel de la production dans des pays comme le Togo, une NPCI n’inclut pas d’évaluations ni d’analyses entre pays de la productivité totale des facteurs au niveau des entreprises (qui nécessitent des données sur les matières premières et autres produits intermédiaires). Des données sur le chiffre d’affaires global, le coût de la main d’œuvre et les effectifs ont été recueillies de manière à permettre le calcul des indices de productivité de la main d’œuvre, c’est-à-dire le rendement par travailleur, ainsi que les coûts salariaux par travailleur. Ces informations peuvent être utilisées pour comparer les niveaux d’efficacité à travers les diverses catégories d’entreprises, y compris les différences liées à la taille de l’entreprise, au statut d’exportateur ou de non-exportateur, et à la nationalité du capital (contrôle étranger ou national) des sociétés.3

3. Au sens le plus large, le climat d’investissement inclut des facteurs fixes tels que le climat d’un pays, sa dotation en ressources naturelles et sa localisation. À des fins opérationnelles, la NPCI se concentre néanmoins sur les facteurs directement affectés par les politiques gouvernementales. Ceux-ci incluent la stabilité macroéconomique, l’état de l’infrastructure du pays, l’environnement juridique des affaires, l’accès au financement, 3 Nous faisons l’hypothèse qu’il n’y a pas de différences significatives d’intensité du capital entre ces catégories ou que s’il y en a, elles peuvent être contrôlées.

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ainsi que d’une façon générale l’état de droit et la gouvernance. Les politiques appliquées dans ces domaines affectent le rendement attendu de l’investissement et de l’innovation, ainsi que l’incertitude et le risque associés aux différentes activités économiques.

4 Les coûts liés à la gestion des affaires, ou coûts de transactions, sont également des facteurs importants pour la qualité du climat d’investissement. Pour produire des biens et services, les entreprises réalisent une multitude de transactions et rencontrent des difficultés ou obstacles auxquels des firmes similaires dans d’autres économies ne sont peut-être pas exposés. Le rapport Doing Business et les indicateurs suivis par les enquêtes auprès des entreprises constituent un outil important pour l’évaluation des coûts de transaction d’une économie.

5. Les objectifs de la NPCI comportent quatre volets : i) fournir aux responsables des politiques, à la société civile et aux partenaires au développement, une analyse de l’environnement des affaires basée sur les faits ; ii) faire l’analyse comparative du climat d’investissement et des performances des entreprises au Togo par rapport à ceux des autres pays ; iii) définir les priorités pour l’amélioration de l’environnement des affaires et suggérer des options de politiques ; et iv) offrir des bases analytiques en appui au dialogue sur les politiques actuellement en cours entre le gouvernement togolais et le Groupe de la Banque mondiale, y compris des informations utiles au Country Economic Memorandum (CEM), au nouveau projet d’appui au développement du secteur privé et à la nouvelle stratégie d’aide-pays en cours de préparation.

6. Problèmes liés aux données, à la couverture et à l’échantillon des enquêtes : La première enquête auprès des entreprises a été menée d’avril à octobre 2009. L’EI porte sur un total de 300 entreprises dont 155 du secteur formel (au moins 5 employés) et 145 micro-entreprises (moins de 5 employés) (Tableau 1). Bien que l’échantillon offre une base utile pour l’analyse, il est important de rappeler qu’il ne couvre que le seul secteur urbain de Lomé, même si celui-ci représente le cœur de l’activité économique du Togo.

Tableau 1: Description de l’échantillon : par secteur et taille de l’entreprise

Micro (1-4)

Petite (5-19)

Moyenne (20-99)

Grande (100+) Total

Production 12 32 14 11 69Services 133 67 27 4 231Total 145 99 41 15 300

7. Micro-entreprises : – caractéristiques partagées avec le secteur informel : Il faut noter que le cadre de l’échantillon pour les micro-entreprises a été élaboré à partir d’une liste des entreprises enregistrées auprès du Centre de formalités des entreprises de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, ce qui signifie qu’il n’était pas prévu d’y inclure des entreprises « informelles », définies précisément par l’absence d’enregistrement. Cependant, pendant l’enquête sur le terrain, les entreprises figurant sur cette liste n’ont pas toutes pu être localisées et certaines substitutions qui ont été faites comprenaient des entreprises qui n’ont pas signalé d’enregistrement.

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8. Portée : L’enquête couvre un large éventail de questions incluant, entre autres, l’impact de l’environnement des affaires, les caractéristiques de l’entreprise et de l’entrepreneur, l’accès au financement, le rôle de la règlementation de l’État. Deux types d’informations sont recueillies : i) des informations subjectives ou perceptions de ce que les gestionnaires considèrent comme des obstacles majeurs auxquels leur entreprise est confrontée ; et ii) des indicateurs objectifs tels que la production perdue en raison des coupures d’électricité ou le temps passé par les gestionnaires à satisfaire la règlementation de l’État. La NPCI présente les caractéristiques clés et la dynamique pour l’ensemble des tailles et types d’entreprises, aussi bien micros que grandes, informelles que formelles.

9. Perception et mesures objectives : La NPCI analyse le classement des perceptions et les indicateurs objectifs détaillés pour déterminer les facteurs qui entravent la compétitivité des entreprises togolaises. Les perceptions des entreprises offrent un point de départ utile pour l’analyse du climat des affaires. Les dirigeants d’entreprises en savent probablement plus sur les problèmes immédiats auxquels leurs entreprises sont confrontées que les fonctionnaires, les chercheurs ou autres experts. Il est donc logique de prendre au sérieux leurs préoccupations à propos du climat d’investissement. Toutefois, en se fiant trop aux perceptions, on risque pour plusieurs raisons d’aboutir à des conclusions erronées. Premièrement, il est difficile d’agréger les perceptions sur l’ensemble des entreprises. Même si des contraintes affectent différentes entreprises à des degrés divers, les données basées sur la perception ne peuvent pas être aussi facilement agrégées que les données objectives. Cela rend difficile le classement des obstacles. Deuxièmement, les intérêts des dirigeants d’entreprises en place peuvent ne pas toujours être compatibles avec ceux de la société ou des nouveaux entrants potentiels. La plupart des dirigeants souhaiteraient un taux subventionné du crédit ou des prix de l’électricité inférieurs aux coûts s’ils pensent que le coût de ces services pourrait être supporté par quelqu’un d’autre. De même, la plupart des dirigeants seraient ravis d’avoir à affronter moins de concurrence même si les coûts pour la société dépassaient les avantages pour leur entreprise. Troisièmement, les perceptions des dirigeants des entreprises existantes peuvent ne pas refléter tous les obstacles à l’investissement privé et à la croissance notamment ceux qui ne sont pas directement liés aux caractéristiques et au statut de leur entreprise. C’est ainsi que les dirigeants des entreprises existantes ayant déjà accompli les formalités de création peuvent ne pas se sentir concernés par les coûts de création d’une entreprise même si ceux-ci sont élevés. En outre, si les contraintes liées au climat d’investissement sont particulièrement fortes dans un domaine, il peut n’y avoir qu’un très petit nombre d’entreprises dépendant fortement de ce domaine.4 Ainsi par exemple, si les installations portuaires et douanières sont particulièrement médiocres, il se peut que très peu d’entreprises ont des activités d’exportation. L’un ou l’autre de ces facteurs risque d’affecter le classement des contraintes. Quatrièmement, même si les dirigeants sont conscients d’un problème, ils peuvent ne pas en connaître les causes sous-jacentes.5 4 Hausmann et Velasco (2005) illustrent ce point par une analogie avec les chameaux et les hippopotames. Ils notent que le peu d’animaux que l’on trouve dans le Sahara sont des chameaux, qui se sont adaptés à la vie dans le désert, et non les hippopotames, dont la survie dépend essentiellement de la présence d’eau. Interroger les chameaux sur les problèmes associés à la vie dans le désert pourrait ne pas représenter de manière adéquate les opinions des hippopotames absents.5 Par exemple, les dirigeants pourraient savoir qu’il est difficile d’obtenir des prêts bancaires pour financer de nouveaux investissements, mais ne pas en connaître les raisons : l’absence de concurrence dans le secteur bancaire, les problèmes

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Des informations supplémentaires sont donc nécessaires pour évaluer les moyens de réduire une contrainte donnée. Cinquièmement, bien que les études récentes suggèrent que les mesures basées sur la perception correspondent assez bien aux indicateurs macroéconomiques objectifs, il est difficile de comparer les perceptions entre les pays.6 En fait, les différences culturelles ou dans les attentes relatives à ce que devrait être le climat d’investissement peuvent affecter les perceptions.

10. À cause de ces préoccupations et bien que ce rapport utilise des données basées sur la perception comme point de départ pour l’analyse, ces informations sont complétées par des mesures objectives du climat d’investissement également tirées de l’enquête auprès des entreprises et d’autres sources, le cas échéant. Les données objectives supplémentaires nous permettent de faire une analyse comparative du climat d’investissement du Togo par rapport à celui d’autres pays.

11. Pays de comparaison : La Banque mondiale a mené des enquêtes similaires auprès des entreprises dans environ 100 pays de par le monde. La méthodologie d’échantillonnage et d’enquête ainsi que le questionnaire étant les mêmes partout, il est possible de comparer les résultats et les performances des entreprises ainsi que le climat d’investissement entre les pays. Les comparaisons entre pays utilisent trois groupes de pays : i) les pays de l’UEMOA dont les entreprises sont en concurrence avec celles du Togo (le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso) ; ii) les autres pays d’Afrique subsaharienne à revenu faible pour lesquels les données sur les entreprises sont disponibles (le Ghana, le Nigeria et le Cap Vert) ; et iii) d’autres économies africaines qui ont de bonnes performances (Maurice et le Maroc).

causés par la dette de l’État qui réduisent les possibilités d’emprunt pour l’investissement privé, ou les problèmes d’enregistrement des droits fonciers qui empêchent les entreprises d’utiliser la terre comme garantie bancaire.6

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CHAPITRE 1: CONTEXTE DU PAYS

I. TOILE DE FOND : LE STATUT FRAGILE DU TOGO

1.1 Le Togo est un petit pays francophone de l’Afrique de l’Ouest, d’une population 6,5 millions d’habitants. Avec un revenu par habitant qui a diminué en moyenne d’1 % par an depuis le début des années 1980, le Togo affiche la croissance économique la plus basse de tous les pays de l’Afrique subsaharienne.7 Le revenu par habitant (400 dollars EU en 2008, selon la méthode Atlas de la Banque mondiale) est faible par rapport aux moyennes de l’Afrique subsaharienne (1 082 dollars EU) et des pays à faible revenu (524 dollars EU).8 Selon l’indice de développement humain (rapport IDH de 2009), le pays se classe à la 159e place sur 182 pays.9 Plus de 61 % des Togolais vivent en dessous du seuil de pauvreté.10 1.2 Alors que le pays essayait de sortir d’une longue période de stagnation politique et économique, son économie a été sévèrement affectée par une série de chocs intérieurs et extérieurs – flambée des prix alimentaires et pétroliers, inondations, et pour couronner le tout, crise financière mondiale de 2009 – qui a encore retardé la reprise économique (Encadré 1.1). Étant donné que l’économie du Togo est relativement ouverte, la récession mondiale a lourdement pesé sur le pays et réduit les gains potentiels du début des réformes économiques lancées grâce à la mise en place d’un gouvernement inclusif en 2007. On estime que l’impact a été particulièrement fort sur l’IDE et la réexportation.11

7 La population croît à un taux annuel de 2,5 % 8 Source : DDP 2008.9 L’indice de développement humain (IDH) est un indice composite mesurant les résultats moyens dans trois domaines de base du développement humain : une vie longue et saine, l’accès au savoir, et un niveau de vie décent.10 Une analyse de la situation du pays par rapport aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) montre clairement qu’aucun des objectifs ne sera atteint d’ici 2015, à moins que des progrès significatifs ne soient réalisés. 11 Les réexportations ont chuté, passant de 25 % du PIB en 2007 à 14 % en 2009 (suite également à la détérioration des infrastructures causée par les inondations), tandis que l’IDE a chuté d’une moyenne de 3 % du PIB pendant la période 2004-2007 à 0,8 % en 2009.

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Encadré 1.1 – Togo : Instabilité politique et chocs économiques  2005

Décès du président Gnassingbé Eyadéma, après 38 ans de pouvoir.

Élection du président Faure Gnassingbé

2007 Elections législatives loyales et

transparentes Mise en place d’un cabinet

inclusif2008

Flambée des prix alimentaires Flambée des prix des carburants Inondations affectant les

infrastructures, le commerce et la production agricole.

2009 Crise financière mondiale

2010 Élection présidentielle en mars

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II. PROGRÈS DES RÉFORMES, DÉFIS ET STRATÉGIE DE CROISSANCE

1.3 Malgré le contexte défavorable, le gouvernement Togolais a maintenu des politiques macroéconomiques prudentes et poursuivi la mise en œuvre d’un ambitieux programme de réformes. Des progrès considérables ont été accomplis au cours des trois dernières années et des étapes significatives ont été franchies au niveau de la gouvernance. Des réformes ont été entreprises pour renforcer les banques publiques de l’État fragile togolais. En plus de la mise en œuvre d’un large éventail de réformes de la gestion des finances publiques, deux audits financiers de la compagnie cotonnière publique, un audit stratégique du secteur, la liquidation des arriérés dus aux agriculteurs par la compagnie, ainsi que l’introduction de contrôles internes et de mesures de réduction des coûts ont renforcé la gestion du secteur du coton et ouvert la voie à une plus large réforme de celui-ci. De plus, les autorités ont mis en place un Conseil d’administration pour la compagnie nationale d’électricité et adopté de nouveaux statuts harmonisés avec le droit des sociétés de l’UEMOA.

Tableau 1.1 : Classement Doing Business pour le Togo

Classement2010

Classement2009

Changement dans le 

classementDoing Business 165 166 +1Créer une entreprise 170 181 +11Obtenir un permis de construire

152 145 -7

Législation du travail 159 148 -11Transférer une propriété 155 158 +3Obtenir un crédit 150 147 -3Protéger les Investisseurs 147 143 -4Payer les taxes 155 160 +5Commerce transfrontalier 87 90 +3Exécuter les contrats 154 151 -3Fermer une entreprise 97 97 0Source : Rapport Doing Business 2010

1.4 Le pays a progressivement retrouvé le chemin de la croissance. Le taux de croissance réel était de 1,8 % en 2008 et de 2,5 % en 2009. On prévoit une accélération du taux réel de croissance du PIB de 2,6 % en 2010 à 3,8 % en 2011, à mesure que les réformes structurelles commenceront à porter leurs fruits, que l’investissement augmentera et que l’économie mondiale rebondira (FMI, 2009). Le nouveau gouvernement, élu en mars 2010, devrait poursuivre l’agenda des réformes – comme prévu dans son Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP).

1.5 Défis à relever : Il subsiste d’importants défis institutionnels et économiques. D’après le rapport Doing Business 201012, le Togo se classe en 165e position sur 183 pays. Comme l’indique le Tableau 1.1, les domaines où le Togo se classe le moins bien concernent la création d’entreprise (170e sur 183), la législation du travail (159e), le transfert d’une propriété et les impôts (155e), l’exécution des contrats (154e), l’obtention

12 Les indicateurs Doing Business sont basés sur le coût et le temps normalement nécessaires pour satisfaire la réglementation et les procédures en vigueur, et non sur le coût et le temps moyens réels ou sur la perception de la sévérité des contraintes évaluée par les enquêtes auprès des entreprises.

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des permis de construire (152e), et l’obtention de crédit (150e). Le Togo obtient son meilleur classement (87e) pour le commerce transfrontalier.

1.6 En dehors de l’environnement réglementaire des affaires, les principaux problèmes qui entravent l’émergence d’un secteur privé fort incluent une médiocre gouvernance et une faible capacité administrative, l’accès au financement, et un sous-investissement dans les infrastructures (notamment le transport et l’énergie).

1.7 Vision stratégique de la croissance : Le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), qui définit la direction stratégique et les domaines d’action pour favoriser la croissance et réduire la pauvreté au Togo, repose sur quatre piliers : i) le renforcement de la gouvernance ; ii) la consolidation des bases d’une croissance forte et continue ; iii) le développement du capital humain ; et iv) la réduction des déséquilibres régionaux et la promotion du développement communautaire. Le deuxième pilier du DSRP souligne l’importance de la création de nouvelles fondations pour promouvoir une croissance plus forte et soutenue. Pour ce faire, la stratégie souligne en particulier la nécessité de poursuivre les réformes dans les domaines suivants : amélioration de l’environnement des affaires pour le développement du secteur privé ; développement de l’infrastructure pour soutenir la croissance économique ; et redynamisation de l’extraction des ressources minières. Pour accélérer la croissance économique, le gouvernement entend, en premier lieu, revitaliser les secteurs traditionnels qui, par le passé, ont contribué à la croissance du pays de façon substantielle. Dans cette optique, la stimulation de la productivité industrielle et agricole et l’amélioration de la compétitivité du secteur tertiaire ont été présentées comme les objectifs stratégiques du DSRP.

1.8 Le Togo étant un petit pays, la réussite de son développement repose sur sa capacité à tirer profit d’une plus grande intégration avec ses voisins et d’une orientation vers l’exportation. Le Togo est membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMAO)13 et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).14 Pour tirer parti de l’avantage géographique du pays, il lui faut exploiter son 13 L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est une organisation composée de huit États d’Afrique de l’Ouest, créée pour promouvoir l’intégration économique entre les pays qui partagent une même monnaie, le franc CFA. Ces pays sont : le Togo, le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la Guinée-Bissau. L’UEMOA est une union douanière et une union monétaire entre certains membres de CEDEAO. Ses objectifs sont : une plus grande compétitivité économique, grâce à des marchés compétitifs et ouverts et à une rationalisation et harmonisation de l’environnement juridique ; la convergence des indicateurs et politiques macroéconomiques ; la création d’un marché commun ; la coordination des politiques sectorielles ; et l’harmonisation des politiques fiscales. En ce qui concerne ses réalisations, les membres de l’UEMOA ont mis en place des critères de convergence macroéconomique et un mécanisme de surveillance efficace ; ils ont adopté une union douanière et un tarif extérieur commun (début 2000) ; ont harmonisé les réglementations de la taxation indirecte ; et ont entrepris des politiques sectorielles et structurelles au niveau régional. 14 La mission des 15 membres de la CEDEAO est de promouvoir l’intégration économique dans « tous les domaines de l'activité économique, notamment l'industrie, les transports, les télécommunications, l'énergie, l'agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions monétaires et financières, les questions sociales et culturelles ..  ». La Commission de la CEDEAO et la Banque de Développement et d’Investissement de la CEDEAO, plus souvent dénommée le Fonds, sont les deux institutions principales conçues pour mettre en œuvre les politiques, poursuivre un certain nombre de programmes et réaliser des projets de développement dans les États membres. La CEDEAO et l’UEMOA ont développé un programme d’action commun pour la libéralisation du commerce et la convergence des politiques macroéconomiques. La CEDEAO et l’UEMOA se sont également entendus sur des règles d’origine communes pour améliorer les échanges, et la CEDEAO a décidé d’adopter les formulaires de déclaration des douanes et les mécanismes de compensation de l’UEMOA.

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corridor de transit et faire du port autonome de Lomé (PAL) – le seul port en eau profonde de la zone ouest-africaine – une plaque tournante maritime. Le fonds de développement de la CEDEAO et la banque de développement de l’UEMOA sont basés à Lomé. En tant que membre de l’UMEOA, le Togo devrait être capable de retrouver son ancienne position de plate-forme financière régionale,15 à condition de formuler des réformes de son secteur financier et de les mettre en œuvre de façon cohérente, d’attirer des investisseurs privés stratégiques, de maintenir le cap des réformes par rapport à ses voisins et d’encourager le secteur des services.

1.9 Opportunité de la NCPI : le DSRP du Togo vise une croissance économique annuelle supérieure à 7,5 % pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Pour réaliser ses ambitions de croissance, le nouveau gouvernement devra renforcer ses efforts en faveur de l’émergence d’un secteur privé fort et moderne pour piloter la croissance, la compétitivité, la diversification de l’économie et la promotion des exportations. La première étape dans cette direction consiste à identifier les facteurs clés qui freinent les entreprises existantes et ceux qui encouragent la création de nouvelles entreprises, et d’ensuite prendre des mesures qui favoriseront la croissance du secteur privé et placeront le Togo sur la voie d’une plus forte croissance. La NPCI du Togo fournira au gouvernement togolais un diagnostic précieux de l’environnement des affaires. Les réformes du climat d’investissement renforceront également la capacité de l’économie à s’adapter plus facilement aux chocs économiques.

1.10 Afin d’exposer les opportunités et les défis à relever pour réaliser le programme de croissance du gouvernement, la section suivante donne un aperçu de l’économie togolaise.

III. PROFIL DE L’ÉCONOMIE TOGOLAISE : PARTICIPATION, PERFORMANCES ET STRUCTURE

1.11 Participation – un secteur public dominant mais l’espace pour le secteur privé s’élargit. Aujourd’hui, les grandes entreprises publiques du Togo occupent les « postes de commande » de l’économie. Le gouvernement togolais possède d’importantes participations dans quatre banques commerciales représentant 56 % du marché. Les phosphates et le coton – deux exportations majeures – sont traités et commercialisés par des entreprises publiques. Les services d’infrastructure sont assurés par des d’entreprises publiques sur des marchés non concurrentiels. L’électricité est produite par la Communauté électrique du Bénin (CEB), détenue conjointement par les États du Togo et du Bénin, tandis que le transport et la distribution sont pris en charge par une entreprise publique, la Compagnie d’énergie électrique du Togo (CEET). Dans le domaine des télécommunications, l’entreprise publique Togo-Telecom détient le monopole de la

15 Le Togo a longtemps été un centre bancaire régional, mais cette position a été affaiblie par l’instabilité politique et le déclin économique du début des années 1990. Certains ont soutenu que la place de plate-forme financière occupée par le Togo était surtout due au dysfonctionnement des secteurs financiers de ses voisins, en particulier le Bénin, le Ghana, le Nigeria, le Niger et le Mali. Avec la restructuration des secteurs financiers de ces pays, il pourrait y avoir peu de raisons pour que le Togo retrouve son rôle de centre financier, à moins que ses réformes réussissent mieux que celles de ses concurrents.

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téléphonie fixe. Le sous-secteur de la téléphonie mobile compte deux opérateurs : Togocel, une filiale entièrement détenue par Togo-Telecom, et Moov appartenant au secteur privé. Une troisième licence de téléphonie mobile est en cours d’attribution. Togo-Telecom domine le marché internet et deux entreprises privées occupent une place marginale.

1.12 Le secteur privé domine les activités économiques dans les domaines de l’agriculture, de la construction, des services et dans certaines industries. Au sein de l’industrie manufacturière, la branche ciment/clinker, principale industrie exportatrice, est dominée par des entreprises privées.

1.13 Comme dans la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, l’économie du Togo se compose d’un petit secteur formel et d’un secteur informel important et en croissance. Le secteur informel se définit de manière large comme composé d’entreprises qui ne respectent pas la totalité des lois et réglementations de l’État. Selon des évaluations antérieures, le secteur informel urbain emploierait 0,4 million de travailleurs au Togo.16 Pour l’emploi, l’économie repose sur les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME).

1.14 Performances récentes : le Tableau 1.2 donne la structure de l’économie togolaise, dominée par le secteur tertiaire/des services en termes de contribution au PIB, suivi par l’agriculture et ensuite par l’industrie. Malgré quelques fluctuations depuis 1980, le classement sectoriel est resté relativement stable.

Tableau 1.2 : Togo – Contribution des secteurs et taux de croissance annuel

1980 1990 2000 2007 1980-1990 1990-2000 2000-2007(% du PIB) Taux de croissance moyen annuel (%)

Agriculture 27,5 33,8 34,2 43,7 5,6 4,0 2,8Industrie / Secteur sec. 

24,8 22,5 17,8 24,0 1,1 1,8 8,1

dont ind. manufacturière

7,8 9,9 8,4 10,1 1,7 1,8 7,5

Services 47,7 43,7 47,9 34,5 -0,3 3,9 -0,7

Source : Development Economics, Development Data Group, (DECDG), 2009

1.15 L’amélioration des taux de croissance entre 1990 et 2007 provient essentiellement des secteurs primaires et secondaires, tandis que la contribution du secteur tertiaire est restée très faible voire négative sur certaines sous-périodes (Tableau 1.2). La contribution des industries extractives a diminué suite au fléchissement de la production des phosphates. Par contre, les contributions respectives au PIB des industries manufacturières, de la construction et des travaux publics ont augmenté.

16 Revue africaine de sociologie 1998. La plupart des 1,3 million de travailleurs sont employés dans le secteur agricole, le principal employeur du Togo. À cause du manque de données actuellement disponibles, il y a peu d’information sur les caractéristiques du secteur informel au Togo aujourd’hui.

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Tableau 1.3 : Croissance réelle par secteur d’activité

  2005-2007 2008 2009 (P) 2010 (P)Secteur primaire 1,9 2,9 2,3 3,1

Agriculture 1,3 3,1 2,4 3,0Élevage, foresterie et pêche 3,7 2,9 2,0 3,5

Secteur secondaire 3,9 0,8 2,8 4,5Industries extractives -7,2 -0,6 -2,0 7,2Industries manufacturières 7,9 5,0 -1,0 2,5Construction et travaux publics 11,1 0,9 20,0 9,0Electricité, eau et gaz 2,6 -11,0 3,0 2,5

Secteur tertiaire 0,7 -0,1 0,9 3,0 Secteur tertiaire marchand 0,6 0,4 0,9 2,6

Commerce 3,5 -0,5 1,0 2,0Transports, entreposage et communications 1,4 1,7 1,0 3,5Banques et assurance -17,3 14,2 1,0 3,0Autres services -7,7 0,0 0,2 3,0

Secteur tertiaire non-marchand 0,9 -1,3 1,0 3,8PIB 2,4 1,1 1,7 3,3

Source : autorités togolaises – FMI, 25 février 2009 ; Note : P signifie prévision

1.16 Structure : Une analyse plus approfondie de l’économie révèle l’existence d’une base productive étroite au Togo. L’exploitation minière, l’agriculture et la réexportation ont traditionnellement constitué les principaux contributeurs à la croissance de l’économie. Le secteur générant les revenus d’exportation les plus élevés est celui du clinker/ciment, suivi par les phosphates et le coton. Le Togo produit d’autres cultures de rente, principalement le café et le cacao. Des études récentes exécutées à la demande du gouvernement ont confirmé l’existence d’un véritable potentiel de croissance et d’opportunités de renverser l’actuelle tendance à la baisse. 17

1.17 Industrie : Dans le secteur industriel, les phosphates sont la production la plus importante. Par le passé, ils représentaient la principale exportation du Togo et la plus importante source de recettes de l’État, mais aujourd’hui, c’est le clinker/ciment18 qui est devenu l’industrie d’exportation numéro un. Les phosphates et le coton se disputent la deuxième place, suivant leurs cours internationaux. Alors que le clinker et le ciment sont produits par des entreprises privées exploitant des gisements de calcaire et de gypse, les phosphates et le coton sont traités et commercialisés par des entreprises publiques. Ces deux produits connaissent des difficultés principalement liées à des problèmes de gouvernance, d’obsolescence du matériel de production et de pénuries d’électricité, qui affaiblissent les performances du secteur. Au cours des dernières années, la production de phosphates est tombée en dessous du tiers de sa capacité, principalement à cause d’une mauvaise gestion.

1.18 Commerce : Le commerce représente une importante activité économique au Togo, et Lomé est une plateforme commerciale régionale. Le port autonome de Lomé (PAL) fonctionne 24 heures sur 24. D’après les statistiques officielles disponibles, 25 % du trafic (commerce de transit) est généré par le transport de marchandises à destination et en provenance de l’arrière pays : Mali, Burkina Faso, et Niger. D’autres sources estiment que la réexportation et le commerce de transit à destination et en provenance des pays enclavés représentent à eux deux 50 % du trafic total. Le rôle du PAL dans le trafic 17 Etudes sur les sources de la croissance économique et l’environnement des affaires au Togo. 18 Pour des besoins nationaux de comptabilité, le clinker et le ciment sont classés dans le secteur minier.

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de transit vers les pays enclavés dépend de la construction/réhabilitation des infrastructures routières menant à ces pays, ainsi que de la promotion de services compétitifs fournis par le secteur privé, de la simplification des procédures et de la suppression des barrières inutiles – officielles ou non. L’UEMOA et la CEDEAO ont mis au point des accords pour le commerce de transit afin d’en harmoniser et faciliter d’autres aspects – tels que les conventions sur les transports routiers entre États – mais à ce jour, ces accords n’ont pas encore été effectivement mis en œuvre.

1.19 Outre le commerce de transit, le Togo est aussi un centre important de réexportation vers les pays voisins et le Nigeria, de voitures d’occasion, textiles, alcool, cigarettes, cosmétiques et autres produits de consommation. Des améliorations des politiques commerciales restrictives de ces pays ont cependant affaibli la position du Togo en tant que plateforme du commerce.

1.20 Agriculture : l’agriculture vivrière représente les deux tiers de la production agricole. Le Togo produit également des cultures de rente, principalement le coton, l’arachide, le café et le cacao. La production de coton a augmenté de façon continue, pour atteindre un niveau record de 187 000 tonnes en 2002/2003. Depuis lors, elle a connu un déclin constant à cause de facteurs extérieurs et intérieurs, notamment la chute des cours mondiaux, une appréciation de la monnaie, la mauvaise gestion de l’entreprise publique SOTOCO. Le coton reste une source majeure de revenu dans la partie nord du Togo. Environ 250 000 producteurs et 100 000 travailleurs saisonniers sont concernés, ce qui signifie qu’approximativement la moitié de la population rurale du Togo bénéficie de revenus du coton. Le cacao et le café sont les deuxièmes sources d’exportation agricole, bien qu’elles soient beaucoup moins importantes que le coton et aient baissé de manière régulière au cours des dix dernières années. Leur production combinée a chuté de 35 000 tonnes en 1996/1997 à 11 000 tonnes en 2005/2006, à cause d’un manque d’entretien et de replantation.

1.21 Etant donné les conditions agro-climatiques généralement favorables du pays et son accès facile à l’océan, une série de cultures d’exportation pourraient être produites. Elles incluent le caoutchouc, l’huile de palme, la noix de coco, le beurre de karité, les fruits et légumes, les épices, les plantes aromatiques et les fleurs. La plupart de ces cultures sont principalement laissée à l’initiative du secteur privé, étant donné les ressources limitées et les autres priorités de l’État.

Zone franche de transformation pour l’exportation du Togo1.22 Conscient qu’une orientation vers l’exportation et l’intégration régionale offraient à un petit marché comme le Togo des possibilités de développement des plus prometteuses, le gouvernement a mis en place la zone franche de transformation pour l’exportation (ZFTE) en 1990.19 L’objectif de la ZFTE était de « stimuler au Togo le développement des activités de transformation et de services pour l’exportation en garantissant, aux entreprises opérant sous ce régime, les meilleures conditions de compétitivité ». Le principal effort du cadre de cette politique consistait en un train de 19 La loi portant création de la ZFTE a été votée en 1989. Celle-ci était la troisième zone du genre après celle de la Mauritanie (1970) et du Sénégal (1974). Deux autres ZFTE ont été créées au Libéria (1976) et en RDC (1981) mais n’ont jamais été opérationnelles.

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mesures incitatives fiscales, même si d’autres services et mesures de facilitation ont été offerts pour attirer les investissements potentiels. Tous ces aspects seront discutés dans un chapitre séparé.

1.23 Croissance, composition sectorielle et destination des exportations de la ZFTE : Entre 1990 et 2008, 276 projets ont été approuvés –la moitié a effectivement réalisé les investissements – et 79 entreprises ont fermé. En 2008, 58 entreprises étaient en exercice et 34 investisseurs avaient été approuvés et en étaient à différents stades de réalisation.20 Les ventes totales s’élevaient à 325 millions de dollars EU en 2008,21 dont 87,5 % ont été exportés et les 12,5 % restants ont été vendus sur le marché local. Trois entreprises représentaient à elles seules 46 % de la totalité des ventes et les 10 plus grandes entreprises constituaient 82 % des ventes totales. Plus de 9 000 emplois permanents ont été crées.

1.24 La caractéristique quelque peu surprenante et atypique de la composition sectorielle de la ZFTE togolaise est l’importance de la part des industries à forte intensité capitalistique : les industries chimiques et de production de clinker représentaient plus de la moitié des ventes de la ZFTE en 2008 (56,3 %). Le secteur des services représente un quart des ventes totales tandis que le reste (16,2 %) compte principalement des industries à haute intensité de main d’œuvre.

1.25 Comment la ZFTE s’est-elle comportée par rapport aux objectifs établis ? Quels sont les facteurs qui ont contribué à établir un climat d’investissement compétitif au sein de la ZFTE ? Comment la ZFTE a-t-elle contribué à la vision du développement du gouvernement et aux résultats escomptés ? Ces questions seront discutées dans le chapitre consacré à la ZFTE.

Structure du rapport

1.26 La NPCI sera organisé comme suit. Le Chapitre 2 passe en revue les performances des entreprises du secteur privé au Togo. Le Chapitre 3 aborde les principaux obstacles à la conduite des affaires et met en évidence les contraintes du climat d’investissement handicapant la création, les opérations et la croissance des entreprises au Togo. Le Chapitre 4 analyse les performances et les contraintes de la croissance des micro-entreprises togolaises. Le Chapitre 5 se concentre sur les facteurs limitant l’accès au financement suivant les caractéristiques des entreprises et par rapport aux pays de comparaison. Le Chapitre 6 examine les performances de la ZFTE, en se basant sur les meilleures pratiques internationales. Le dernier chapitre résume la conclusion et propose des options pour les politiques.

20 Ceci inclut l’installation, la mobilisation des fonds pour la construction. Sur la base des résultats enregistrés pour la période 1990-2008, on peut supposer que certains dossiers approuvés n’ont pas abouti à une réelle création d’entreprise. 21 Tous les montants exprimés en dollars EU ont été convertis au taux de change moyen (FMI) de 2008 : 1dollar EU = 477,5 francs CFA (XOF).

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CHAPITRE 2: PERFORMANCES DES ENTREPRISES

2.1. À quel point les entreprises togolaises sont-elles compétitives ? Les différentes mesures des performances des entreprises fournies par l’enquête 2009 sur les indicateurs permettent de calculer, entre autres, le taux de croissance des ventes et de l’emploi, la productivité et le coût de la main d’œuvre par travailleur.22 Le présent chapitre expose dans un premier temps la croissance de l’emploi et des ventes par type d’entreprises, entre 2006 et 2009. Dans un deuxième temps, il traite des mesures de la productivité de la main d’œuvre au Togo comparées à celles d’autres pays africains, et en fonction des caractéristiques des entreprises, notamment leur taille et leur secteur.

I. PRODUCTIVITÉ DES ENTREPRISES TOGOLAISES

2.2. En moyenne, toutes les catégories d’entreprises ont déclaré une augmentation de leurs ventes au cours des trois dernières années. Les données de l’enquête sur les indicateurs permettent de calculer les taux de croissance des ventes et de l’emploi sur trois ans. Les ventes de l’entreprise médiane togolaise ont augmenté de 20 % depuis 2006. Comme le montre le Tableau 1.1 ci-dessous, la croissance médiane des ventes déclarée a été plus rapide dans les grandes entreprises que dans les petites et dans les entreprises du secteur manufacturier que du secteur des services.23 Seules les grandes entreprises et celles du secteur des services ont signalé une augmentation de l’emploi au cours des trois dernières années.

Tableau 2.1 : Évolution des ventes et de l’emploi, 2006-2009

Emploi VentesÉchantillon complet 0 % 20 %Petites entreprises 0 % 12 %Entreprises moyennes 5 % 23 %Grandes entreprises 8 % 42 %ServicesSecteur manufacturier

6 %0 %

15 %28 %

Entreprises nationales 3 % 18 %Entreprises étrangères 0 % 26 %

2.3. Ce résultat est surprenant étant donné que, dans le modèle habituel de croissance des entreprises, les petites entreprises connaissent une croissance plus rapide que les

22 Il convient de noter que la productivité de la main d’œuvre n’est qu’une mesure partielle de la performance des entreprises ; en effet, elle ne tient pas compte des autres facteurs de production. A cause d’un manque de données sur le capital, la présente étude n’évalue pas la productivité globale des facteurs. Les données de l’exercice 2008 ont été converties sur la base du taux de change en fin d’année : 495 francs CFA pour 1dollar EU.23 Ces résultats doivent être analysés avec prudence. En effet, ils sont basés sur des données communiquées de mémoire : il est demandé aux personnes interrogées de se rappeler ce qu’étaient leurs ventes et leurs effectifs trois ans auparavant. Voir Deaton A. 1997 : The Analysis of Household Surveys: A Micro-econometric Approach to Development Policy. Baltimore: Johns Hopkins University Press. La précision de ce type de données est souvent remise en cause et est une source de débats.

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grandes, jusqu’à atteindre leur dimension optimale. Au Togo, la situation est inversée. Deux explications sont possibles. La première pourrait être un dysfonctionnement du marché lié soit au besoin d’investissements massifs dans les infrastructures (notamment électriques), soit aux difficultés d’accès au financement. La deuxième pourrait être l’importance des coûts de sortie pour les entreprises installées dans un pays où les coûts d’entrée sont élevés, ce qui est incontestablement le cas du Togo (Doing Business de 2010).

2.4. Les entreprises togolaises créatrices d’emplois sont deux fois plus nombreuses que celles dont les effectifs diminuent. Près de 50 % des entreprises ont déclaré que leurs effectifs ont augmenté au cours des trois dernières années, tandis que 22 % disent avoir réduit leur personnel. Dans ce domaine, la situation du Togo est comparable à celle des autres pays, à l’exception du Ghana et du Burkina Faso où plus de 60 % des entreprises ont déclaré avoir créé des emplois. Il est important de noter qu’il y aura toujours des entreprises en déclin ou réduisant leur personnel. Les raisons sont multiples : départs à la retraite, consolidation des pratiques commerciales, adaptation aux nouvelles technologies, évolution de la demande, ou perte de compétitivité. Au Togo, les entreprises créatrices d’emplois sont deux fois plus nombreuses que les celles dont les effectifs baissent. Ce constat est encourageant car il révèle un certain dynamisme et le développement de nouvelles opportunités.

Graphique 2.1 : Fréquence des créations et destructions d’emplois

II. PRODUCTIVITÉ DE LA MAIN D’ŒUVRE

2.5. Au Togo, la productivité de la main d’œuvre dans le secteur des services est inférieure à celle des pays de comparaison de la région. La production par travailleur est la mesure de base de la productivité de la main d’œuvre. Pour que les résultats des différents pays soient comparables, l’analyse a été limitée aux entreprises de services.24

24 Ce n’est que dans le secteur des services que l’enquête sur les indicateurs disposait de suffisamment d’observations. Comme seules 36 entreprises du secteur manufacturier avaient fourni des données complètes sur leurs ventes et leurs coûts de main d’œuvre, elles n’ont pas fait l’objet d’une analyse séparée.

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Le graphique 2.2 ci-dessous montre qu’au Togo, la production par travailleur de l’entreprise médiane du secteur des services est d’environ 7 800 dollars EU, ce qui est inférieur à celle des pays de comparaison, à l’exception du Ghana.25

Graphique.2.2 : Productivité de la main d’œuvre dans le secteur des services : chiffre d’affaires par travailleur (en dollars EU).

Source: Enquêtes 2006-2009 auprès des entreprises (sur base du taux de change courant).

2.6. La productivité de la main d’œuvre varie fortement entre les entreprises, en fonction de leurs caractéristiques. Comme le montre le Tableau 2.2 ci-dessous, sur les 145 entreprises de l’enquête, les entreprises manufacturières sont nettement plus productives que les autres, les petites entreprises le sont beaucoup moins que les grandes, et la productivité des entreprises étrangères est supérieure à celle des entreprises nationales.26 Les entreprises exportatrices qui opèrent en dehors de la zone franche sont plus productives que celles qui en font partie ; et celles-ci le sont plus que les entreprises alimentant le marché intérieur.27 L’évaluation de la productivité de la main d’œuvre sur la base de la valeur du chiffre d’affaires par travailleur pose un problème ; elle est en effet généralement plus faible pour les entreprises à haute intensité de main d’œuvre (c'est-à-dire celle qui utilisent peu de capital par travailleur). Étant donné que l’échantillon d’entreprises manufacturières comprend des entreprises à haute intensité de capital, comme les cimenteries, les différences de productivité peuvent résulter tout simplement de différences dans l’utilisation du capital. Les données disponibles ne permettent pas

25 Comme pour toutes les comparaisons entre pays, ces résultats doivent être utilisés avec prudence. Outre le fait que les enquêtes ont porté sur des années différentes, la productivité peut varier à cause de l appartenance à différents secteurs, de différences dans l’utilisation du capital et de la taille des entreprises, etc. La petite taille des échantillons de certaines industries n’a pas permis une analyse plus détaillée des causes des écarts de productivité entre les pays.26 Un examen statistique multicritères de l’importance de chacun de ces facteurs est présenté dans la section suivante.27 Les entreprises exportatrices n’appartenant pas à la zone franche, dont beaucoup sont étrangères, alimentent à la fois les marchés intérieur et international, en exportent moins de 80  % de leur production. Dans le secteur manufacturier, elles produisent notamment des tôles de toiture, du lait, de la bière, du fer à béton, du savon et de l’ananas transformé (ananas séchés). Les entreprises du secteur des services opèrent dans les services de transport, l’importation et l’exportation d’alcool, la vente d’automobiles, le fret, et les services de courrier express, etc.

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d’évaluer la productivité totale des facteurs, qui mesure la productivité résiduelle après prise en compte des différences dans l’apport de tous les facteurs.28

Tableau 2.2. Productivité et coûts médians de la main d’œuvre en fonction des caractéristiques des entreprises

N Ventes/travailleur(en dollars EU)

Coûts unitaires de lamain d’œuvre (Coûts/ventes en %)

Coûts de la main d’œuvre/travailleur(en dollars EU)

Echantillon complet 145 8081 15 1357 Petites entreprises 74 6487 24 1074Entreprises moyennes 54 14610 14 1865Grandes entreprises 17 55479 3 2289Entreprises nationales 99 4714 26 938Entreprises étrangères 46 42512 9 2330Secteur des services 105 7800 23 1410Secteur manufacturier 38 14366 11 1238Marché intérieur 92 4579 29 938Exportateurs zone franche 15 11770 13 1165Autres exportateurs 38 48107 11 2605

III. COÛTS DE LA MAIN D’ŒUVRE

2.7. Le coût de la main d’œuvre au Togo est semblable à celui de l’ensemble des pays de l’UEMOA. Pour une entreprise togolaise médiane, tous secteurs confondus, le coût annuel de la main d’œuvre est de l’ordre de 1 357 dollars EU par travailleur, soit l’équivalent d’environ 110 dollars EU par travailleur et par mois. Ces coûts sont nettement inférieurs à ceux des entreprises de Maurice et du Cap-Vert, supérieurs à ceux des entreprises ghanéennes, mais similaires à ceux des pays de l’UEMOA (Burkina Faso et Sénégal).29 Cependant la faible productivité de la main d’œuvre n’est pas compensée

28 La question sur la valeur de remplacement du capital (machines et équipement) n’a été posée qu’aux entreprises du secteur manufacturier. Sur les 38 entreprises manufacturières interrogées, seules 27 ont répondu à cette question. Après élimination des observations aberrantes, il ne reste que 23 réponses exploitables. Les médianes de ce petit sous-échantillon montrent que l’intensité de capital des entreprises exportatrices de la zone franche (capital/travail = 8,6) est beaucoup plus élevée que celle des entreprises orientées vers le marché intérieur (C/T = 4,9), qui à leur tour sont à plus haute intensité de capital que les entreprises exportatrices hors zone franche (C/T = 2,3).29 Il est important de noter que les enquêtes couvrent des périodes différentes. En raison de l’ajustement périodique du salaire minimum, les salaires actuels des autres pays peuvent être plus élevés que ceux présentés ici, même après ajustement en fonction des taux d’inflation. En outre, les fluctuations du franc CFA (lié à l’euro) par rapport au dollar EU rendent les comparaisons en dollars plus difficiles à interpréter. Néanmoins, nos observations sont dans l’ensemble conformes aux références constituées par les salaires minima. Après une augmentation de 100 % en août 2008, le salaire minimum togolais a atteint aujourd’hui 28 000 francs CFA par mois et est proche de celui d’autres pays de la zone CFA, comme le Burkina Faso (30 684 francs CFA/mois), le Sénégal (36 219 francs CFA/mois) et la Côte d’Ivoire (36 607 francs CFA/mois). Les salaires réels des travailleurs non qualifiés sont habituellement corrélés avec le salaire minimum, mais ceux des autres catégories de travailleurs peuvent s’en écarter sensiblement étant donné qu’ils sont déterminés dans le cadre de conventions collectives, c’est-à-dire une négociation collective entre

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par des coûts proportionnellement plus bas. Les coûts unitaires de la main d’œuvre – mesurés par le ratio entre les coûts de la main d’œuvre et le total des ventes – sont plus élevés au Togo, dans le secteur des services, que dans l’ensemble des autres pays de la région. Au Togo les coûts de la main d’œuvre représentent 23 % des ventes dans le secteur des services, contre seulement 13 % au Cap Vert et 17 % à Maurice.

Graphique 2.3 : Coûts de la main d’œuvre par travailleur (en dollars EU) et coûts unitaires de la main d’œuvre (en pourcentage) dans le secteur des services

Source : Enquêtes auprès des entreprises 2006-2009.(Note : sur la base des taux de change courants).

2.8. Les coûts de la main d’œuvre sont nettement plus élevés dans les grandes entreprises. Au Togo, les coûts de la main d’œuvre diffèrent considérablement d’une entreprise à l’autre : ils sont nettement plus élevés dans les grandes entreprises (2 289 dollars EU par an) que dans les petites (1 074 dollars EU par an). Les entreprises étrangères accordent des salaires beaucoup plus importants que les entreprises nationales. Les niveaux de salaires sont semblables dans les services et dans le secteur manufacturier, et les entreprises exportatrices de la zone franche pratiquent des salaires équivalents à ceux des entreprises non exportatrices. Les salaires médians des exportateurs ne faisant pas partie de la zone franche sont nettement supérieurs à ceux pratiqués par les exportateurs de la ZFTE.

2.9. Les coûts unitaires de la main d’œuvre sont beaucoup plus élevés dans les petites entreprises et dans celles desservant le marché intérieur. Les coûts unitaires de la main d’œuvre sont mesurés par le ratio entre les coûts de la main d’œuvre et le chiffre d’affaires. Les entreprises peuvent rester compétitives si une faible productivité s’accompagne de niveaux de salaires proportionnellement plus bas. Les entreprises dont les coûts unitaires de la main d’œuvre sont élevés sont moins compétitives que celles dont les coûts sont plus faibles.30 L’examen du tableau ci-dessus montre que les coûts de

employeurs et syndicats, dont les résultats sont ensuite entérinés par le gouvernement.

30 Il s’agit là d’une mesure partielle de la compétitivité, qui ne prend pas en compte les différences de

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la main d’œuvre représentent 26 % du chiffre d’affaires dans les petites entreprises, contre seulement 3 % dans les grandes entreprises, reflétant une utilisation beaucoup plus efficace de la main d’œuvre. De même, les coûts unitaires de la main d’œuvre des entreprises étrangères sont deux fois plus faibles que ceux des entreprises nationales. Quant aux coûts de la main d’œuvre des exportateurs non ZFTE, ils sont inférieurs à ceux des entreprises non exportatrices et des exportateurs de la zone franche.

2.10. Le marché du travail est relativement rigide. L’indicateur Doing Business classe le Togo à la 159e place (sur 183 pays) en ce qui concerne l’emploi de la main d’œuvre.

Tableau 2.3 : Indice de l’emploi pour les pays de comparaison

Emploi de la main d’œuvre

Pays Classement

Indice de la difficulté de recrutement(0-100)

Indice de la rigidité des horaires(0-100)

Indice des problèmes de sureffectifs(0-100)

Indice de la rigidité de l’emploi(0-100)

Coûts du sureffectif (semaines de salaires)

Bénin 139 39 40 40 40 36Burkina Faso 82 33 20 10 21 34Cap-Vert 167 33 33 70 46 93Côte d'Ivoire 129 33 47 20 33 49Ghana 133 11 20 50 27 178Maurice 36 0 33 20 18 4Maroc 176 89 40 50 60 85Nigeria 37 0 0 20 7 50Sénégal 172 72 53 50 59 38Togo 159 83 40 40 54 36

2.11. L’indice Doing Business de rigidité globale de l’emploi, qui tente d’évaluer les difficultés de recrutement et de licenciement des travailleurs ainsi que la rigidité des horaires, est plus élevé au Togo que dans tous les autres pays de comparaison à l’exception du Sénégal et du Maroc.

IV. DÉTERMINANTS DE LA PRODUCTIVITÉ DE LA MAIN D’ŒUVRE

2.12. Le Tableau 1 de l’Annexe 2.1 présente une analyse multicritères des déterminants de la productivité de la main d’œuvre. Nous examinons les différences de performance des entreprises, après prise en compte des effets liés à leur âge, à leur taille et à leur secteur d’activité.31 Quatre séries de facteurs sont ainsi étudiés : la nationalité du capital

productivité liées à l’utilisation du capital, ni les coûts externes résultant de l’environnement des affaires. À cause du manque de mesures du capital dans l’ensemble actuel des données, il est impossible d’estimer la productivité totale des facteurs.31 Il nous semble important de souligner une nouvelle fois que nous ne disposons pas de mesures du capital sous forme d’immobilisations corporelles, et que nos mesures sont donc partielles et peuvent ne pas refléter la compétitivité globale des entreprises. Néanmoins, des estimations multicritères permettent d’étudier les facteurs statistiquement significatifs, corrélés avec la productivité de la main d’œuvre, après neutralisation des effets du secteur et de la taille des entreprises.

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de l’entreprise, son insertion dans le commerce mondial (exportateur ou non), le recours au système financier formel, ainsi que l’éducation, la technologie et les qualifications des travailleurs. La dernière colonne assemble toutes les variables en une seule régression. Les paragraphes suivants résument les principaux résultats de cette analyse.

2.13. Le capital humain et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) sont importants. Les entreprises les plus productives sont dirigées par des universitaires. Leur productivité est supérieure de 82 % à celle des autres, après prise en compte de l’influence d’autres facteurs tels que l’accès au financement, la nationalité du capital de l’entreprise, etc. De même, la productivité des entreprises utilisant internet pour communiquer avec leurs fournisseurs et clients est plus de deux fois supérieure à celle des entreprises n’ayant pas accès à internet.

2.14. L’emploi de travailleurs temporaires est corrélé avec une productivité de la main d’œuvre nettement plus faible. Les entreprises investissent rarement dans la formation de ces travailleurs. L’emploi de travailleurs temporaires s’accompagne d’une plus faible productivité et peut être motivé par son moindre coût et un niveau plus faible de protection sociale.

2.15. Les entreprises étrangères sont plus efficaces. Les entreprises togolaises détenues totalement ou partiellement par des étrangers sont nettement plus efficaces que les entreprises détenues par des nationaux. L’investissement direct étranger dans une entreprise est très souvent accompagné d’une expertise technique, d’une application des pratiques modèles internationales et d’un meilleur accès au financement.

2.16. Le financement extérieur, notamment l’accès aux découverts bancaires pour financer les fonds de roulement, s’accompagne d’une meilleure productivité. Les prêts et lignes de crédit sont aussi positivement corrélés avec la productivité, mais deviennent insignifiants quand on prend en considération d’autres variables telles que le capital étranger.

2.17. L’exportation est positivement associée à la productivité. Nous avons séparé les entreprises exportatrices en deux groupes : celles opérant en dehors de la ZFTE et celles qui en font partie. Il apparaît que les exportateurs opérant en dehors de la ZFTE sont nettement plus productifs que ceux en faisant partie. L’essentiel de cet écart de productivité peut s’expliquer par d’autres caractéristiques des entreprises telles que la nationalité du capital, le niveau d’éducation, l’utilisation d’internet et l’accès aux découverts bancaires.

2.18. La plupart des différences de productivité selon la taille des entreprises sont liées à des caractéristiques sous-jacentes de ces entreprises,32 telles que l’orientation vers l’exportation, l’appartenance aux capitaux étrangers, l’utilisation des TIC, le niveau d’éducation et l’accès aux découverts bancaires. Les entreprises plus grandes sont plus

32 La valeur des coefficients de corrélation relatifs à la taille (grande ou moyenne) des entreprises diminue et devient insignifiante quand on prend en considération d’autres facteurs (Le Modèle 10 au lieu du Modèle 1).

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efficaces que les plus petites et sont aussi capables d’affronter la concurrence régionale parce qu’elles sont plus susceptibles de présenter ces caractéristiques et parce que leur meilleure productivité n’est pas amoindrie par des coûts de main d’œuvre proportionnellement plus élevés. Des politiques donnant aux petites entreprises l’accès aux mêmes avantages et services auraient un impact positif sur leur productivité et leur croissance.

2.1.

20

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CHAPITRE 3: L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES AU TOGO

3.1. Le chapitre portant sur l’environnement des affaires est structuré comme suit : la première section donne une vue d’ensemble des principaux goulets d’étranglement entravant les activités économiques, goulets identifiés par les gestionnaire d’entreprises togolaises. Les différences dans le classement des contraintes seront examinées à la lumière des caractéristiques des entreprises. La seconde section analyse de manière approfondie les principales contraintes graves : gouvernance et corruption ; réglementations étatiques, y compris taux d’imposition et administration des impôts; commerce transfrontalier ; et fourniture et coût des infrastructures. Le problème de l’accès au financement sera étudié séparément dans le chapitre 5.

3.2. Pour attirer de nouveaux investisseurs et pour aider les entreprises nationales à entrer en compétition dans le marché régional, le Togo doit continuer à progresser dans son processus de réforme du CI. En s’attachant aux contraintes du CI à travers divers pays, y compris des pays régionaux de référence, cette analyse met en lumière les obstacles et les opportunités que le Togo rencontrera s’il veut réaliser sa vision : devenir une plaque-tournante régionale pour les services et le commerce.

I. PERCEPTIONS DU CLIMAT D’INVESTISSEMENT PAR LES ENTREPRISES

3.3. Afin d’évaluer le climat général d’investissement, il a été demandé aux entreprises de définir dans quelle mesure certains aspects de l’environnement des affaires représentaient des obstacles à leur bonne marche.

Graphique 3.1: Perceptions relatives à l’environnement des affaires

Source : Enquête à Indicateurs du Togo, 2009

21

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L’enquête demande aux chefs et gestionnaires d’entreprises d’évaluer l’effet de quinze différents types d’obstacles sur leurs activités33. Le classement de ces contraintes est présenté dans le graphique 3.1.

3.4. L’instabilité politique, la corruption et l’accès au financement ont été le plus souvent identifiés par les gestionnaires comme des contraintes majeures aux opérations et à la croissance de leur entreprise. Comme l’indique le graphique 3.1., près des trois quart de l’ensemble des entreprises ont identifié l’instabilité politique et la corruption comme des contraintes majeures, tandis que l’accès au financement était noté comme une contrainte majeure par 60 % des entreprises. La concurrence des entreprises informelles, l’électricité, les taux d’imposition et l’administration fiscale ont été signalés comme des contraintes majeures par plus de 40 à 50 % des entreprises.

3.5. La perception des obstacles varie selon les entreprises. La corruption et l’instabilité politique demeurent une préoccupation majeure pour les entreprises de toutes les tailles et de tous les secteurs. Toutefois, les petites entreprises sont plus de deux fois plus susceptibles (67 %) que les grandes entreprises (27 %) de considérer l’accès au financement comme un obstacle majeur, mais deux fois moins susceptibles.

Tableau 3.4: Classement des contraintes commerciales selon le type d’entreprise au Togo

TAILLE SECTEUR PROPRIÉTÉ

Échantillon complet

Petite Moyenne Grande Non Manuf.

Manufacturière Nationale Étrangère

Électricité51 % 52 % 45 % 63 % 54 % 38 % 53 % 37 %

Transport32 % 36 % 12 % 38 % 33 % 30 % 35 % 11 %

Douanes et réglementation du commerce

28 % 27 % 30 % 21 % 25 % 38 % 26 % 35 %

Concurrence des entreprises informelles

55 % 57 % 46 % 60 % 52 % 65 % 58 % 38 %

Accès au foncier17 % 20 % 7 % 5 % 19 % 10 % 19 % 7 %

Crime, vol et troubles civils 

23 % 24 % 15 % 27 % 26 % 8 % 23 % 18 %

Taux d’imposition44 % 45 % 36 % 31 % 39 % 61 % 47 % 25 %

Administration fiscale42 % 42 % 41 % 40 % 39 % 55 % 46 % 14 %

Obtention de permis d’exploitation commerciale

16 % 14 % 25 % 17 % 17 % 14 % 18 % 7 %

Instabilité politique74 % 77 % 66 % 64 % 73 % 79 % 79 % 46 %

Corruption70 % 71 % 63 % 75 % 68 % 78 % 75 % 38 %

Tribunaux34 % 33 % 32 % 66 % 31 % 44 % 36 % 16 %

Réglementation du travail3 % 4 % 0 % 0 % 4 % 0 % 4 % 0 %

Compétences de la main-d’œuvre

17 % 19 % 8 % 25 % 20 % 5 % 16 % 27 %

Accès au financement59 % 62 % 44 % 27 % 56 % 72 % 63 % 31 %

N 155 81 55 19 113 42 108 47

33 L’Enquête à Indicateurs demande aux gestionnaires des entreprises d’évaluer, dans chacun des 15 domaines du climat d’investissement, la magnitude des obstacles auxquels ils se heurtent dans la conduite de leurs opérations. Ils répondent en évaluant chaque obstacle sur une échelle de cinq points, allant de « pas un obstacle  » à « obstacle très sérieux ». La Figure 3.1 montre le pourcentage de chaque type d’entreprise qui a évalué chaque domaine comme « obstacle majeur » ou « obstacle très sérieux ».

1

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(33 %) que les grandes entreprises (66 %) de considérer le fonctionnement des tribunaux comme une préoccupation majeure. Plus de la moitié des entreprises manufacturières ont signalé les taux d’imposition (61 %) et l’administration fiscale (55 %) comme constituant une contrainte majeure, contre 39 % des entreprises du secteur tertiaire.

3.6. Les entreprises étrangères perçoivent en général moins de contraintes. Les douanes et la réglementation du commerce, ainsi que les compétences de la main-d’œuvre, étaient les seuls domaines que les entreprises étrangères étaient plus susceptibles de signaler comme une contrainte majeure : 26 % des entreprises nationales considèrent la réglementation comme une contrainte majeure, contre 35 % des entreprises étrangères, tandis que 16 % des entreprises nationales considèrent la question des compétences comme une contrainte majeure, contre 27 % des entreprises étrangères34.

3.7. Contrainte unique la plus importante : En plus de devoir classer les contraintes à partir d’une liste de goulets d’étranglement, il a été demandé aux gestionnaires des entreprises d’identifier leur plus grande contrainte35. L’accès au financement, l’instabilité politique et la concurrence des entreprises informelles ont été cités comme la contrainte unique la plus importante aux activités : un quart des entreprises ont signalé l’accès au financement comme le plus grand obstacle à leurs opérations (graphique 3.2.). Un autre quart a identifié l’instabilité politique comme le problème unique le plus important qui affectait leurs activités, . Environ un dixième des entreprises ont identifié la concurrence des entreprises informelles, la corruption et l’électricité comme l’obstacle le plus important. Les thèmes de l’accès au financement et de l’instabilité politique sont revenus fréquemment.

34 Mise en garde : il faut noter que certaines de ces contraintes sont endogènes et que leur agrégation peut s’avérer difficile. 35 En théorie, les réponses à cette question peuvent être assez différentes des réponses à la question de savoir si certains domaines du climat d’investissement constituent de sérieux problèmes. Par exemple, nous supposerons qu’un groupe important d’entreprises (disons 20 % des entreprises) est fortement préoccupé par un seul problème, qui ne préoccupe pas du tout les autres. Si les entreprises qui sont très préoccupées classent toutes ce problème comme le plus grand auquel elles font face, celui-ci figurerait alors parmi les principales contraintes à cause du pourcentage d’entreprises qui l’ont mentionné comme problème principal. Cependant, si peu des autres entreprises le considèrent comme une contrainte sérieuse, alors il ne figurerait pas parmi les préoccupations principales (par exemple, pour les principaux obstacles, 35 à 40 % des entreprises les ont identifiés comme tels). En résumé, la première question mesure quelque chose qui se rapporte à l’étendue du problème (c.-à-d. combien d’entreprises ont affirmé qu’il s’agissait d’un problème sérieux), tandis que la seconde mesure la profondeur du problème (c.-à-d. combien d’entreprises ont affirmé qu’il s’agissait du plus grand problème auquel elles se heurtent).

1

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Graphique 3.1: Les plus grands obstacles aux opérations et à la croissance des entreprises au Togo

II. PRINCIPAUX OBSTACLES DU CLIMAT D’INVESTISSEMENT

3.8. Cette section examine en détail certains goulets d’étranglements critiques. Premièrement, nous examinerons l’instabilité politique et les questions de gouvernance. Ensuite, nous nous pencherons sur la question connexe de la corruption, en séparant ses multiples manifestations, telles que les réglementations étatiques, y compris les taux d’imposition et l’administration fiscale, les douanes et la réglementation du commerce, les cartes d’opérateur économique et autres autorisations d’installation, et la réglementation du travail. Les contraintes associées à la gouvernance et à la fourniture de services seront aussi abordées. Enfin, les contraintes en matière de provision et de coût des infrastructures - électricité et télécommunications - seront aussi étudiées. Cette analyse s’appuie sur de multiples sources d’informations, y compris les indicateurs Doing Business et les Indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale.

3.9. Instabilité politique et développement du secteur privé : En tant que première contrainte signalée par les entreprises au Togo, l’instabilité politique est une entrave majeure au développement du secteur privé36. L’instabilité politique et l’incertitude qui en résulte rendent l’exploitation et l’expansion des entreprises risquées et coûteuses du point de vue des investisseurs, en particulier des investisseurs étrangers. Parallèlement, l’instabilité politique influence la gouvernance et, en conséquence, la capacité du gouvernement à entreprendre des réformes.

36 Il est peut-être utile de préciser que le Togo est dirigé depuis 43 ans par la même famille. L’expression «  instabilité politique » n’y a apparemment pas la même connotation que dans les autres pays : au Togo, elle peut être interprétée comme la suppression des revendications démocratiques.

2

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Graphique 2.3: Togo - Comparaison entre 2006, 2007 et 2004

Source : Kaufmann D., A. Kraay and M. Mastruzzi 2009 : Governance Matters VIII : Governance Indicators for 1996-2008Note : les indicateurs de gouvernance présentés ici agrègent les vues d’un grand nombre d’entreprises, de citoyens et de réponses à des enquêtes d’experts, dans les pays industrialisés et dans les pays en développement, sur la qualité de la gouvernance. Ces données proviennent d’un certain nombre d’instituts de sondages, de think tanks, d’ONG et d’organisations internationales. Ils ne reflètent pas les vues officielles de la Banque mondiale, de ses administrateurs ou des pays que ces derniers représentent. Ils ne sont pas utilisés par la Banque mondiale à des fins d’allocation de ressources.

3.10. Comme l’indique le graphique 3.3, le Togo n’affiche pas une bonne performance sur les multiples dimensions de la gouvernance, même si certaines améliorations ont été notées depuis 2004 (Kaufmann, Kraay et Mastruzzi 2008)37 .Le Togo se situe dans le quartile inférieur pour tous les indicateurs de gouvernance sauf un - ces indicateurs sont tous critiques pour le climat d’investissement. Si l’on s’attache à l’indicateur « Efficacité du Gouvernement », la performance du Togo n’est pas seulement mauvaise en termes absolus mais aussi par rapport aux pays régionaux de référence (graphique 3.4)

37 Les six dimensions de la gouvernance regroupent la stabilité politique ; la voix et la redevabilité ; la stabilité politique et l’absence de violences ; l’efficacité et la qualité de la réglementation étatique ; l’État de droit ; et le contrôle de la corruption.

3

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Graphique 3.33: Efficacité du Gouvernement (2008)

Source : Kaufmann D., A. Kraay and M. Mastruzzi 2009 : Governance Matters Viii : Governance Indicators for 1996-2008Note : les indicateurs de gouvernance présentés ici agrègent les vues d’un grand nombre d’entreprises, de citoyens et de réponses à des enquêtes d’experts dans les pays industrialisés et dans les pays en développement sur la qualité de la gouvernance. Ces données proviennent d’un certain nombre d’instituts de sondages, de think tanks, d’ONG et d’organisations internationales. Ils ne reflètent pas les vues officielles de la Banque mondiale, de ses administrateurs ou des pays que ces derniers représentent. Ils ne sont pas utilisés par la Banque mondiale à des fins d’allocation de ressources.

3.11. Corruption et Gouvernance : La gouvernance est étroitement liée à la question de la corruption, qui demeure une préoccupation principale pour les cadres du Togo, plus que dans tout autre pays de référence, à l’exception de la Côte d’Ivoire (voir graphique 3.6) : 71 % des entreprises du Togo l’identifient comme une contrainte majeure. A première vue, ce résultat peut sembler ne pas s’accorder avec les résultats des autres pays, en particulier des pays comme le Nigéria, où la gouvernance est traditionnellement considérée comme mauvaise. Outre la mise en garde générale concernant l’utilisation prudente des indicateurs de perception selon les pays38, une explication pourrait être que la corruption n’est pas un problème endémique au Togo auquel les entreprises se seraient ajustées (comme c’est probablement le cas au Nigéria), mais indique plutôt des 38Les points de repère des entreprises différent peut-être selon les pays : une famille pauvre d’un pays de l’OCDE pourra se sentir « plus pauvre » qu’une famille plus indigente d’un pays à faible revenu; de même, une entreprise d’Afrique du Sud pourra considérer la corruption comme un problème plus grave qu’une entreprise du Nigéria, par exemple, même si la corruption est plus endémique dans ce dernier pays.

4

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changements récents dans l’environnement des affaires. Le graphique 3.3. permet d’étayer ce raisonnement : la performance du Togo en ce qui concerne le contrôle de la corruption était meilleure en 2004 qu’en 2008.

3.12. Dissocier les nombreuses facettes de la corruption. Tout comme dans la plupart des pays en développement, les entreprises togolaises ont des contacts fréquents avec les autorités fiscales et les organismes de réglementation qui cherchent à mettre en œuvre un ensemble de normes – notamment pour les taux d’imposition et l’administration fiscale, les douanes et la réglementation du commerce, les diverses autorisations, et la réglementation du travail, Dans beaucoup de cas, les normes sont économiquement ou socialement souhaitables, mais leur application relève souvent d’un pouvoir discrétionnaire et est, par conséquent, associée à un harcèlement bureaucratique et à la corruption. Tout ceci se traduit par une imprévisibilité et des coûts financiers, les entreprises gaspillant du temps et de l’argent à chercher des mesures de mitigation, ce qui est aussi très coûteux pour l’économie. Par rapport aux pays de référence, la « qualité de la réglementation » du Togo est mauvaise en termes relatifs et absolus (graphique 3.5.)

Graphique 3.4: Qualité de la réglementation (2008)

Source : Kaufmann D., A. Kraay and M. Mastruzzi 2009 : Governance Matters Viii : Governance Indicators for 1996-2008Note : les indicateurs de gouvernance présentés ici agrègent les vues d’un grand nombre d’entreprises, de citoyens et de réponses à des enquêtes d’experts dans les pays industrialisés et dans les pays en développement sur la qualité de la gouvernance. Ces données proviennent d’un certain nombre d’instituts de sondages, de think tanks, d’ONG et d’organisations internationales. Ils ne reflètent pas les vues

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officielles de la Banque mondiale, de ses administrateurs ou des pays que ces derniers représentent. Ils ne sont pas utilisés par la Banque mondiale à des fins d’allocation de ressources.

3.13. Il existe aussi des indications de corruption au niveau de la fourniture des services - par exemple, verser des paiements illicites pour être raccordé plus vite au réseau électrique - et pour influencer les transactions fiscales ou le système judiciaire. L’on peut soutenir que les nombreuses facettes de la corruption ont probablement contribué à l’expansion du secteur informel, au manque de diversification et à d’autres stratégies visant à éviter les risques.

Graphique 3.5: Entreprises identifiant la corruption comme une contrainte majeure

3.14. La corruption n’est pas toujours complètement prise en compte par les indicateurs « objectifs » : alors que 71 % des entreprises du Togo perçoivent la corruption comme une contrainte majeure, moins de 20 % signalent qu’elles ont dû faire des paiements illicites pour que leurs demandes soient exécutées (Graphique 3.6). Comment expliquer la différence apparente entre les indicateurs de perception et les indicateurs objectifs ? En premier lieu, les questions relatives aux perceptions sont posées en termes généraux alors que les indicateurs objectifs sont particuliers aux entreprises. Les premières n’engagent à rien et il est donc facile d’y répondre. En revanche, les indicateurs objectifs amènent à reconnaître que l’entreprise a été impliquée dans un cas de corruption - ce qui, dans un pays avec peu de « voix et de redevabilité », peut motiver l’autocensure. En second lieu, une analyse plus approfondie des différents types de paiements illicites (tableau 3.2) indique qu’il existe certains types d’autorisations ou de contrats pour lesquels la recherche d’avantages personnels semble plus courante, Cette situation a des répercussions sur l’ensemble de l’économie. En ce qui concerne la prestation de services, la recherche d’avantages personnels est plus courante pour accéder aux services électriques et téléphoniques qu’aux services d’approvisionnement en eau : environ 17 % des entreprises signalent avoir effectué des paiements illicites pour obtenir une connexion au réseau électrique et 16 % pour obtenir une ligne de téléphone fixe,

6

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alors que 6 % seulement signalent avoir effectué ce type de paiement pour obtenir un raccordement d’eau.

Tableau 3.5: Togo : Analyse des différents types de paiements illicites

% des entreprises devant faire un cadeau

pour obtenir une licence

d’exploitation

% des entreprises devant faire un cadeau pour

obtenir un permis

de construire

% des entreprises devant faire un cadeau pour

obtenir une

connexion

électrique

% des entreprises devant faire un cadeau

pour obtenir une connexion

téléphonique

% des entreprises devant faire un cadeau

pour obtenir un

raccordement d’eau

% des entreprises devant faire un cadeau lors de

réunions avec les services fiscaux

% des entreprises devant faire un cadeau pour

obtenir un

contrat public

Bénin 44,63 47,3 48,84 31,35 48,29 26,82 60,6Burkina Faso

4,07 14,72 16,12 5,96 5,76 7,09 18,79

Cap-Vert

0 2 3,77 1,67 2 10,42 14,08

Côte d’Ivoire

31,8 11,65 16,06 5,24 3 13,62 32,34

Ghana 22,6 47,6 32,31 16,1 31,79 18,08 61,23Île Maurice

0 15,87 55 4,01 0 28 8,81

Maroc 0 15,28 5 4,08 4,17 10,74 6,38Nigéria 40,29 52,97 39,33 24,23 32,81 22,85 44,57Sénégal

21,09 13,84 3,48 3,19 3,58 18,66 36,32

Togo 11,76 25,0 17,1 16,0 6,3 13,5 30,0

3.15. La recherche d’avantages personnels de la part de fonctionnaires est plus fréquente lors des demandes de permis de construire par les entreprises ou dans les contrats de fourniture de produits ou de services commerciaux à l’État: un quart des entreprises signalent que des paiements illicites sont nécessaires dans ces situations. En troisième lieu, les entreprises peuvent attribuer la corruption à des questions liées au népotisme ou à la culture des « relations » qui est parfois difficile à mesurer ou à suivre. En quatrième lieu, l’enquête auprès des entreprises ne capture pas forcément toutes les dimensions saillantes de la corruption au Togo, ce que renforce une analyse des résultats du rapport Doing Business au Togo. La section ci-dessous met en lumière les domaines spécifiques de contraintes réglementaires - mesurées par les Indicateurs Doing Business - qui peuvent servir d’instrument puissant pour réduire la corruption au Togo.

Réduction de la corruption au moyen des Indicateurs Doing Business

3.16. Le Togo est classé 165e sur 183 pays dans le monde, et 30e sur 43 pays d’Afrique subsaharienne, selon l’édition 2010 de Doing Business (Tableau 1.1)39. Sur les 183 pays couverts par Doing Business, les notes les plus défavorables concernent la création

39Le rapport Doing Business fournit des informations complémentaires sur dix dimensions de la réglementation (voir Tableau 1.1). En s’appuyant sur des études d’experts, les indicateurs Doing Business apportent une perspective comparative transnationale sur un ensemble détaillé de réglementations, mais ne donnent pas la perspective des entreprises sur la véritable envergure des obstacles en matière de réglementation et d’infrastructures dans un pays.

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d’entreprise (170) 40 ; la réglementation du travail (159) ; le transfert de propriété et la fiscalité (155) ; l’exécution des contrats (154) ; l’octroi des permis de construire (152), et l’obtention de crédit (150).

Tableau 6.3: Traitement des permis de construire

Traitement des permis de construire Togo Afrique subsaharienne

Moyenne OCDE

Procédures (nombre) 15 17 15

Durée (jours) 277 251 157

Coût (% du revenu par habitant) 1 285 % 1 956 % 56 %

Enregistrement de la propriété Togo Afrique subsaharienne

Moyenne OCDE

Procédures (nombre) 5 7 5

Durée (jours) 295 81 25

Coût (% du revenu par habitant) 13 % 10 % 5 %

3.17. Autorisation d’installation : Peu d’entreprises ont mentionné que les procédures d’autorisation d’installation / d’obtention de la carte d’opérateur économique représentaient une contrainte sévère pour leurs opérations. Ce n’est pas surprenant puisque l’enquête ne comprend que des opérateurs qui sont déjà sur le marché et qu’elle ne donne donc pas une image complète de la réalité. Un système complexe d’autorisations dissuade toutefois fortement de créer une entreprise.

Tableau 3.7: Procédures d’octroi d’autorisation et de permis dans les pays de référence

Nb de jours pour obtenir une autorisation d’installation

Nb de jour pour obtenir un permis de construire

Bénin 2009 64 44 Burkina Faso 2009 36 61 Cap-Vert 2006 10 80 Côte d’Ivoire 2009 15 91 Ghana 2007 6 41 Île Maurice 2009 19 72 Maroc 2007 3 61 Nigéria 2007 13 11 Sénégal 2007 21 39 Togo 2009 56 62

3.18. Les procédures d’obtention de l’autorisation d’installation sont très coûteuses au Togo par rapport à tous les autres pays de référence. L’édition 2010 de Doing Business

40 Pour le sous indicateur « création d’entreprise », le Togo se situe en 170e position, principalement en raison du nombre excessif de jours nécessaires (75) pour cette création, selon le rapport. Actuellement, les procédures de création d’entreprises prennent en moyenne 53 jours (alors que la norme réglementaire est de 14 jours).

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rapporte que les coûts de création d’une entreprise représentent l’équivalent de 1 285 % du revenu par habitant, soit bien plus que dans tous les autres pays de référence sauf le Ghana.

3.19. Les procédures d’obtention d’autorisations et de permis prennent plus longtemps au Togo que dans presque tous les autres pays de référence. Au Togo, les entreprises signalent qu’il leur a fallu en moyenne 56 jours pour obtenir l’autorisation d’installation et plus de deux mois pour un permis de construire. Même si l’obtention d’un permis de construire prend également du temps dans presque tous les autres pays, il ne faut que 3 jours pour obtenir une autorisation d’installation au Maroc et 6 au Ghana (Tableau 3.4).

3.20. Administration fiscale et taux d’imposition : Les taux d’imposition sont classés comme une préoccupation majeure par 40 % des entreprises togolaises, et une proportion similaire inscrit l’administration fiscale au nombre des problèmes majeurs (graphique 3.7). L’administration fiscale constitue une plus grande préoccupation pour les entreprises togolaises que pour celles de beaucoup des pays de référence. C’est aussi le cas des taux d’imposition, mais dans une moindre mesure.

Graphique 3.6: Classement des taux d’imposition et de l’administration fiscale comme des contraintes majeures : Comparaisons entre pays

3.21. Le taux d’imposition total au Togo est plus élevé que celui de plusieurs pays de la région. Selon l’enquête 2010 de Doing Business, le taux d’imposition total41 calculé pour les entreprises représente 53 % du bénéfice total, ce qui est beaucoup plus élevé que celui de Maurice (23 %) ou du Ghana (33 %), mais semblable à celui d’autres pays de la région (Graphique 3.8). L’édition 2010 de Doing Business classe le Togo vers le bas de l’échelle (155e e sur 183 pays) par rapport à son taux d’imposition total, ce qui confirme la préoccupation exprimée par de nombreux gestionnaires d’entreprise.

41 Le taux d’imposition total est la somme des taxes sur les bénéfices, des taxes et contributions salariales et d’autres impôts sur les sociétés.

9

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Graphique 3.7 : Total des taxes payées

Source : Enquête à Indicateurs, 2009

3.22. Une analyse plus approfondie du système fiscal révèle de multiples taxes dont une entreprise formelle au Togo doit s’acquitter (Encadré 3.1). Les récentes Lois des Finances de 2009 et 2010 ont réduit l’impôt sur les bénéfices (IS) de 37 à 27 % pour les entreprises industrielles et de 40 à 30 % pour toutes les autres catégories. Le nouveau taux d’imposition sur les bénéfices est aligné sur celui de la plupart des autres pays UEMOA.

3.23. La taxe sur les salaires de 7 % est considérée contre-productive dans un pays où le taux de chômage est élevé et où la création d’emplois constitue une priorité42. Le Togo et le Bénin sont les deux seuls pays UEMOA qui perçoivent toujours des taxes si élevées sur les salaires. Les autres pays UEMOA perçoivent une taxe d’apprentissage et de formation professionnelle représentant environ 2 % des salaires totaux, et qui est ensuite versée dans un

42 Le secteur formel (à l’exception des administrations centrales et locales) n’emploie qu’une petite partie de la population active. Les estimations varient considérablement selon la source. L’estimation la plus fiable du point de vue méthodologique semble être celle qui a été faite dans le rapport Le marché du Travail au Togo, CERDI / Maxwell Stamp, 1999, de Jean-Michel Marchat. Ce rapport estime à 73 000 le nombre d’employés du secteur moderne (formel), dont 18 000 dans le secteur privé (1,1 % de la population active, c.-à-d. la population âgée entre 15 et 64 ans) et 65 000 dans les administrations centrales et locales, les entreprises parastatales et organisation assimilées (4 % de la population active). Ces estimations demeurent essentiellement valides, avec toutefois quelques ajustements. La plupart des privatisations avaient été complétées en 1999 ; en conséquence, aucun transfert important d’entreprises parastatales

10

E

Encadré 3.1: Taxes pour une enterprise formelle au TogoTaxes directes

Taxe sur les bénéfices: 27 % pour les enterprises industrielles ; 30 % pour les autres, ou une taxe minimum périodique sur le chiffre d’affaires annuel au lieu de la taxe sur les bénéfices

Taxe sur les salaires : 7 %

Impôt foncier

Taxe professionnelle

Taxes indirectes TVA : 18 %

Taxe sur les activités financières : 10 %

Impôts indirects : produits pétroliers par exemple (DAPP)

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fonds spécial de formation professionnelle dans lequel les entreprises peuvent puiser pour financer la formation de leurs employés.

3.24. Les entreprises du secteur formel contournent les coûts de main d’œuvre élevés en recrutant des travailleurs temporaires. Comme l’indique le graphique 3.8, les taxes salariales constituent une part très importante (28 %) du total des taxes. Les entreprises sont tenues de payer la sécurité sociale, l’assurance santé et d’autres avantages pour leur personnel permanent, charges qui viennent s’ajouter aux coûts de la main d’œuvre. Près de la moitié des entreprises togolaises disent recourir à des employés temporaires, la main d’œuvre d’un quart d’entre elles comprenant plus d’un tiers de travailleurs temporaires. Les entreprises utilisant une plus grande proportion de travailleurs temporaires encourent des coûts de main d’œuvre par travailleur nettement moins élevés que celles qui n’emploient que du personnel permanent. Il y a cependant un compromis à faire pour l’utilisation des travailleurs temporaires étant donné qu’ils ont généralement moins de compétences et que les entreprises n’investissent habituellement pas dans leur formation. Nos résultats montrent que le recours aux travailleurs temporaires est en relation directe avec une plus faible productivité de la main d’œuvre.

3.25. Deux composantes constituent l’assiette fiscale de la taxe professionnelle : i) le chiffre d’affaires hors TVA ; et ii) la valeur locative des terrains et bâtiments utilisés pour l’exploitation de l’entreprise, y compris tous les agencements également pris en compte dans l’assiette fiscale de la taxe foncière. Dans sa forme actuelle, la taxe professionnelle : a) est une taxe antiéconomique - à l’instar de la taxe salariale - car elle taxe les moyens de production des entreprises ; et b) vient répliquer d’autres taxes dont l’assiette est la même, telles que la TVA (chiffre d’affaires) et la taxe foncière (terrains, bâtiments et agencements). Ceci va à l’encontre de l’objectif de simplification du système d’imposition. La justification de la taxe professionnelle semble principalement historique; elle remplace l’ancienne patente, qui servait à financer les administrations locales. Actuellement, une partie de cette taxe est effectivement destinée aux administrations locales, tandis que le reste est intégré dans le budget général43.

3.26. L’administration fiscale est aussi identifiée comme un problème majeur au Togo. La discussion ci-dessus en explique certaines des raisons. Le Togo exige un paiement fréquent des impôts – 53 fois contre 38 pour les pays de l’Afrique subsaharienne. Cette préoccupation ne semble pas liée au besoin de rencontrer les agents de l’administration fiscale ou au versement de paiements illicites nécessaires au cours de ces réunions. Les entreprises ont signalé en moyenne ne rencontrer les agents de l’administration fiscale qu’une fois par an, et 16 % d’entre elles affirment qu’il leur a été nécessaire de faire des « cadeaux » au cours de ces réunions. En cela, le Togo ne se démarque pas des autres pays de la région (Tableau 3.5). La préparation des taxes, leur soumission et leur paiement prend beaucoup de temps au Togo. Rationaliser les formulaires d’impôts, de même qu’éliminer l’entrée des informations redondantes et les ambiguïtés dans les vers le secteur privé ne devrait avoir eu lieu depuis cette année. Si des changements s’étaient produits, cela aurait été probablement une chute des emplois dans le secteur privé due à la crise économique que le pays a traversé. 43 Un pourcentage fixe de cette taxe est utilisé pour reconstituer un fonds spécial destiné à financer les augmentations de salaire des employés du Service des impôts. L’argument de la rémunération incitative n’est pas remis en question. Toutefois, de telles rémunérations devraient être basées sur la réalisation d’objectifs de performance annuels et non pas représenter simplement un pourcentage fixe d’une taxe existante.

11

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déclarations d’impôts, pourraient contribuer à la simplification de l’administration fiscale.

Tableau 3.8: Administration fiscale dans les pays de référence

Année

Nombre moyen de visites ou de réunions nécessaires avec les agents de l’administration fiscale

% des entreprises devant faire un cadeau lors de réunions avec les services fiscaux

Rang en matière de paiement des taxes (Doing Business)

Paiements (nombre par an)

Temps (heures par an)

Bénin 2009 1,23 26,82 167 55 270Burkina Faso 2009 1,56 7,09 144 46 270Cap-Vert 2006 0,82 10,42 112 56 100Côte d’Ivoire 2009 3,7 13,62 152 66 270Ghana 2007 4,33 18,08 79 33 224Île Maurice 2009 0,56 0,28 12 7 161Maroc 2007 0,99 10,74 125 28 358Nigéria 2007 3,01 22,85 132 35 938Sénégal 2007 1,31 18,66 172 59 666Togo 2009 1,16 16,42 155 53 270

3.27. Commerce transfrontalier : La meilleure note du Togo concerne le « commerce transfrontalier » (87e sur 183 pays). Comme l’indique le Tableau 3.6, le Togo dépasse largement la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne. Néanmoins, le Togo n’est pas en concurrence avec la moyenne des pays africains

Tableau 3.9: Commerce transfrontalier

Commerce transfrontalier TogoAfrique subsaharienne Moyenne OCDE

Documents à exporter (nombre) 6  7,8 4,3

Durée d’exportation (jours) 24  33,6 10,5

Coût d’exportation (en $ EU par conteneur) 940  1 941,8 1 089,7

Documents à importer (nombre) 8  8,8 4,9

Durée d’importation (jours) 29  39,4 11,0

Coût d’importation (en $ EU par conteneur) 963  2 365,4 1 145,9

- qui inclut de nombreux pays enclavés – mais avec des ports concurrents de la côte ouest-africaine. Comme l’indique le graphique 3.7, plus d’un quart des entreprises considèrent les réglementations douanières et commerciales comme une contrainte majeure au Togo, par rapport à ses principaux concurrents tels que le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. L’agenda est donc loin d’être complet.

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Graphique 3.9: Pourcentage des entreprises qui identifient les réglementations douanières et commerciales comme une contrainte majeure

Infrastructures - accès et coût

3.28. Cette section sur les infrastructures s’attache à la prestation et au coût des services tels que l’électricité et les télécommunications au Togo - tous deux considérés comme des goulets d’étranglement critiques par le secteur privé. Au Togo, la prestation de services d’infrastructure est assurée par des entreprises publiques (EP)44 qui opèrent sur des marchés non concurrentiels.

3.29. Les délais de raccordement à l’électricité, à l’eau et aux lignes téléphoniques fixes sont plus longs que ceux de la plupart des autres pays de la région. Les entreprises signalent une moyenne de 54 jours pour obtenir un branchement électrique, de 34 jours pour un raccordement au réseau municipal des eaux et de 51 jours pour l’obtention d’une ligne téléphonique fixe, si l’on en croit les demandes effectués au cours des deux dernières années (Tableau 3.7). Ces délais sont nettement plus courts que ceux que connaissent les entreprises du Bénin, mais nettement plus longs qu’au Sénégal et au Nigeria par exemple.

44Dans le cadre de la réforme du secteur, la distribution de l’électricité avait été confiée, en 2001, à une compagnie privée sous contrat, Togo Électricité (filiale de la multinationale française Elyo), mais suite à un désaccord sur les obligations d’investissement et les prix de l’électricité, le gouvernement a annulé la concession en 2006, au début de la crise énergétique, et réintroduit la CEET. Togo Électricité s’en est alors remise à l’arbitrage international.

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Tableau 3.7 : Obtention d’un raccordement à l’électricité, à l’eau et à une ligne téléphonique dans les pays de référence

Délai d’obtention d’un raccordement électrique (jours)

Délai d’obtention d’un raccordement à l’eau (jours)

Délai d’obtention d’un raccordement à une ligne téléphonique (jours)

Togo 2009 54 34 51Bénin 2009 87 86 89Burkina Faso 2009 23 16 20Cap-Vert 2006 8 133 8Côte d’Ivoire 2009 21 15 6Ghana 2007 24 16 184Île Maurice 2009 19 30 39Maroc 2007 19 13 6Nigéria 2007 8 11 8Sénégal 2007 9 14 9

3.30. Électricité : Plus de 50 % des entreprises togolaises inscrivent l’électricité au nombre des contraintes majeures. Toutefois, les problèmes d’électricité reviennent fréquemment dans la plupart des pays de référence, y compris le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal et le Cap-Vert, de même que dans plus des trois quarts des entreprises du Nigéria et du Ghana (graphique 3.10).

3.31. Mais les coupures d’électricité entraînent des pertes plus importantes pour les entreprises togolaises que pour celles des autres pays. Les entreprises togolaises ont perdu l’équivalent de 11 % de leurs ventes annuelles à cause des coupures d’électricité, soit le taux le plus élevé parmi les pays de référence (graphique 3.10 ci-dessous).

3.32. A partir de 2006, le niveau d’approvisionnement électrique au Togo a fortement chuté 45 et le pays a traversé une série de crises46. Cette situation a eu de sévères répercussions sur la production du secteur privé, à cause de l’irrégularité de l’approvisionnement électrique et de l’augmentation des coûts de production. Dans le but de rationner l’électricité de manière ordonnée, le Togo a commencé à organiser des coupures d’électricité quotidiennes durant de quatre à six heures, par rotation entre différentes villes et différents quartiers. Il n’était toutefois pas rare que ces coupures durent jusqu’à 14 heures. Selon les estimations, cette crise énergétique a coûté au Togo près d’un point de pourcentage de son PIB (environ 10 milliards de Francs CFA) en 2008.

45Quelque 90 % de l’ensemble de la demande électrique quotidienne du Togo et du Bénin est assurée par CEB, tandis que les 10 % restants sont produits par des centrales thermiques au fuel de CEET (c.-à-d. des centrales thermiques aux coûts élevés). La majeure partie (75-80 %) de l’électricité fournie au Togo et au Bénin par CEB est importée du Ghana et de Côte d’Ivoire, et, depuis peu, du Nigéria. 46Cette crise était due à un ensemble de facteurs. Premièrement, la sécheresse que de nombreux pays ouest africains ont connue a entraîné une forte réduction de la production d’énergie hydroélectrique. Deuxièmement, l’exploitation de petites centrales nationales pour compléter la production énergétique s’est avérée de plus en plus onéreuse suite à l’augmentation des cours mondiaux du pétrole, qui s’est produite à peu près au même moment.

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Graphique 3.10: Classement de l’électricité comme contrainte majeure dans les différents pays

3.33. Très peu d’entreprises du Togo ont leurs propres générateurs. Les fortes pertes signalées s’expliquent en partie par le fait que très peu d’entreprises disposent d’une source alternative d’énergie. Seules 4 % des entreprises disent avoir leur propre générateur et la plupart sont de grandes entreprises (tableau 3.8). Deux facteurs peuvent expliquer pourquoi seules les grandes entreprises

Tableau 3.8: Coupures d’électricité et coûts selon les entreprises au Togo

Problèmes électriques Échantillon complet Petite Moyenne Grande Non Manuf Manuf Nationale Étrangère

% d’entreprises signalant des coupures

80 % 76 % 97 % 100 % 79 % 87 % 79 % 89 %

% d’entreprises disposant de leur propre générateur

4 % 2 % 9 % 57 % 2 % 12 % 3 % 11 %

Nombre de coupures (en jours) par mois

11,59 10,60 15,12 14,89 11,45 12,06 11,84 10,50

Durée moyenne (en heures) des coupures

5,71 5,49 6,05 9,41 5,34 7,75 5,70 5,75

% de ventes perdues à cause des coupures

11,97 12,90 8,51 9,75 12,48 9,99 13,66 4,83

disposent de leurs propres générateurs. D’une part, la crise énergétique est un phénomène récent et les grandes entreprises ont probablement plus les moyens de s’équiper de générateurs. D’autre part, en dehors du prix d’achat, la production d’électricité à partir de générateurs au fuel est très coûteuse pour les petites entreprises, en particulier si elles ne peuvent pas répercuter le coût plus élevé de production au consommateur.

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3.34. Le coût moyen de l’électricité basse tension47 au Togo se situait à 100 Francs CFA/KWh (environ 0,22 dollar EU) à la mi-2009. Le prix moyen était estimé à environ 56 Francs CFA équivalents en Afrique subsaharienne, 30 Francs CFA/KWh en Amérique latine et 17 Francs CFA/KWh en Asie du Sud48. En juillet 2009, le tarif moyen de l’électricité à basse tension (utilisateurs industriels) a augmenté de 12 % tandis que le tarif aux particuliers est resté identique49.

3.35. Pleinement conscient des conséquences de la crise énergétique de 2006-2009 sur la croissance du secteur privé au Togo, le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures pour en atténuer l’impact. Celles-ci seront abordées dans le dernier chapitre de recommandations politiques.

3.36. Télécommunications : Les télécommunications modernes sont cruciales pour l’environnement des affaires, en particulier pour les entreprises du secteur tertiaire (banques, assurances, transports) et dans le commerce régional ou international. Les coûts des télécommunications contribuent à la compétitivité de l’économie dans de nombreux secteurs et constitue un élément déterminant des décisions en matière d’investissement. Les coûts ont fortement baissé à travers le monde, grâce aux avancées technologiques et aux réformes de la réglementation, en particulier celles favorisant la concurrence. Cependant, au Togo, l’accès et le coût constituent toujours des goulets d’étranglement de premier ordre.

3.37. Un délai de 51 jours est nécessaire pour l’obtention d’une ligne téléphonique fixe au Togo, selon les demandes effectuées au cours des deux dernières années (Tableau 3.8). Ce délai est nettement plus long qu’au Sénégal (9 jours), en Côte d’Ivoire (6 jours) et au Burkina Faso (20 jours). Le Bénin (89 jours) et le Ghana (184 jours) font nettement moins bien que le Togo.

3.38. Au Togo, les coûts de télécommunications sont nettement plus élevés que ceux des pays de référence dans la région, ce que le Tableau 3.9 met en évidence en présentant une comparaison internationale des coûts des appels internationaux.

Tableau 3.9: Comparaison régionale des coûts des appels internationaux (Franc CFA/min)

Togo Côte d’Ivoire

Sénégal Mali

UE et CEDEAO 354 250 130 148Reste du monde 354 341 130 185Source : Togo Telecom et sites Web d’autres compagnies nationales de télécommunications.

3.39. Ces coûts élevés concernent aussi bien les appels entrants que sortants. En même temps, la qualité des appels – mesurée par le taux moyen d’abandon des appels– est de l’ordre de 21 %50.47 Utilisée par les ménages et les petites entreprises - pour une comparaison plus facile entre pays. Les entreprises plus grandes utilisent une tension moyenne et quelques centrales très intensives en énergie possèdent leur propre ligne à haute tension. 48Source : Eberhard et autres (2008) et CEET.49 Le coût additionnel associé à l’exploitation des centrales thermiques sont couverts par des subventions de l’État. 50 Source : Enquête Togo-Telecom.

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3.40. Téléphonie mobile : Togocel (entreprise publique) et Moov (secteur privé) sont actuellement les opérateurs de mobile au Togo, tandis qu’une troisième licence de téléphonie mobile est en cours d’octroi. Entre 2000 et 2008, le nombre d’abonnés a fortement augmenté, passant de 55 800 à 1 660 500, dont 70 % de clients de Togocel et 30 % de Moov. La télédensité mobile est passée de 1,3 % en 2000 à 29,1 % en 2008. Les connexions mobiles internationales doivent passer par le monopole Togo Telecom, une situation qui se reflète dans la structure des prix : la connexion coûte environ 300 Francs CFA par minute (0,65 dollar EU) dans les pays de la CEDEAO (2008) et 490 Francs CFA par minute (environ 1,10 dollar EU) dans les autres pays. A titre de comparaison, les appels internationaux à partir de téléphone mobile coûtent 170 Francs CFA par minute au Sénégal, soit un tiers du tarif pratiqué au Togo.

3.41. L’expansion de nouvelles solutions technologiques, telles que le VOIP, qui pourraient considérablement réduire les coûts pour les entreprises et les utilisateurs particuliers, est limitée par la politique règlementaire du secteur, dont l’objectif principal semble être la rentabilité du monopole public. L’arrivée d’un troisième opérateur de téléphonie mobile n’entraînera pas nécessairement une baisse des prix.

3.42. Le coût des connexions Internet est également prohibitif au Togo. Pour une capacité de 1 mégaoctet (le minimum acceptable pour une utilisation commerciale), les prix Internet togolais représentent 2,5 fois ceux de la Côte d’Ivoire et 12 fois ceux du Sénégal, où le gouvernement poursuit une politique agressive pour attirer les entreprises TIC (Tableau 3.10).

Tableau 3.10 : Frais mensuels de connexion Internet pour les entreprises (en Francs CFA, TVA comprise)

Togo(Togo-Telecom)

Burkina Faso Côte d’Ivoire(Aviso)

Sénégal (Sonatel)

ADSL 128 K 63 200 19 900 19 500 -ADSL 256 K 82 600 34 900 20 000 -ADSL 512 K 116 820 59 900 42 000 12 500ADSL 1 M 212 400 114 900 85 000 17 000ADSL 2 M 1 062 000 219 900 169 000 39 200

Source : Togo-Telecom et recherches sur Internet des tarifs pratiqués par les autres opérateurs, 2008

3.43. De plus, la qualité du service est médiocre, la connexion étant intermittente et le taux de défaillance élevé51.

3.44. Les coûts élevés des télécommunications au Togo peuvent s’expliquer par les deux facteurs suivants. En premier lieu, les études menées ont révélé une corrélation inversée entre les coûts des télécommunications et le degré d’ouverture du secteur. Les pays ayant établi des conditions réglementaires pour une concurrence efficace bénéficient de tarifs plus bas. Le secteur des télécommunications est libéralisé en Côte d’Ivoire et au

51 Avec la structure des prix des télécommunications - et surtout de l’Internet - il est très difficile pour le Togo de se positionner sur le marché des TIC comme le font le Ghana ou le Sénégal dans la sous-région.

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Mali, alors que Togo Telecom détient toujours le monopole des appels internationaux. En second lieu, le Togo a raté l’occasion de se relier à Sat-3, le câble sous-marin qui va du Portugal jusqu’en Afrique du Sud, et que est détenu par sept entreprises africaines de télécommunications. Les points de « raccordement » relient le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Nigéria, le Cameroun, le Gabon et l’Angola au câble, sur la cote atlantique. Le Togo, sans point de raccordement et sans connexion directe, doit acheter son accès auprès du point de raccordement du Bénin ou passer par la technologie satellite (V-SAT), ce qui fait monter les coûts de manière significative.

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CHAPITRE 4:  LES MICRO-ENTREPRISES AU TOGO

4.1. Ce chapitre examine les performances et les contraintes de la croissance des micro-entreprises au Togo.52 Cette analyse se concentre sur les différences entre entreprises au sein du groupe des micro-entreprises, ainsi qu’entre les micro-entreprises et les autres, en particulier les petites entreprises.53

4.2. La première partie examine les caractéristiques du secteur des micro-entreprises au Togo, ainsi que son degré d’informalité. Les différences entre les micro-entreprises et les entreprises des catégories de plus grande taille sont étudiées. L’impact de ces caractéristiques sur la productivité et les coûts des entreprises est analysé dans la deuxième partie. La troisième partie étudie le climat d’affaires des micro-entreprises et examine les différences existant au sein du secteur des micro-entreprises au Togo afin de mettre en évidence les déterminants de la productivité des micro-entreprises, ainsi que les différences entre les entreprises formelles et informelles. La dernière section présente une conclusion.

I. INFORMALITÉ ET MICRO-ENTREPRISES

4.3. Le concept d’ « informalité » est multidimensionnel et couvre un continuum.54 Il n’est pas possible d’utiliser un critère unique, tel que l’enregistrement ou la taille, afin de distinguer de manière claire les entreprises informelles des opérateurs formels. Les caractéristiques typiques du secteur informel sont

52 Les micro-entreprises sont définies comme des entreprises employant moins de cinq salariés. Le plan initial prévu pour étudier les entreprises non immatriculées a été abandonné parce qu’il aurait été difficile d’obtenir des renseignements détaillés et fiables de la part de ces entreprises, qui craignent des répercussions de la part des autorités fiscales. Le Togo possède des codes de conformité stricts et une administration fiscale efficace.53 En raison des différences d’instrument d’échantillonnage et d’enquête, il n’est pas possible de réaliser des comparaisons entre les pays. Au Togo, l’échantillonnage a été basé sur une liste d’entreprises déclarées, tandis qu’un échantillonnage par zone a été utilisé dans les pays de comparaison. L’instrument d’enquête utilisé au Togo est presque identique à celui utilisé pour les PMGE formelles, tandis qu’un instrument spécial a été utilisé dans les pays de comparaison.54 L’informalité peut comprendre i) des entreprises qui demeurent dans le cadre de la réglementation sans toutefois la respecter et qui s’arrangent en conséquences (soit la catégorie «  informelle illégale ») ; ii) des entreprises qui s’arrangent pour sortir du cadre de la réglementation (la catégorie « informelle légale ») ; et iii) les entreprises qui opèrent en dehors du cadre de la réglementation et n’ont donc pas besoin de s’arranger (la catégorie « non concernée »), voir Kanbur R., 2010.

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Encadré 4.3 : Instrument d’échantillonnage et d’enquête sur les micro-entreprises au Togo : saisir les dimensions de l’informalité

Un échantillon de micro-entreprises sélectionnées sur une liste d’entreprises inscrites au Centre de formalités des entreprises de la Chambre du commerce ;

Il a été demandé aux sociétés si elles avaient débuté leur activité en tant qu’opérateur informel ou en tant qu’entité déclarée.

À celles qui ont débuté en tant qu’opérateur informel, il a été demandé en quelle année elles se sont formellement déclarées ;

Dur la base de ce qui précède, il a été possible de recueillir des renseignements sur la durée durant laquelle ces sociétés sont demeurées informelles

Aux sociétés déclarées dès le début de leur activité, des questions détaillées ont été posées sur leur enregistrement à : i) l’impôt sur le revenu ; ii) la sécurité sociale ; et iii) la « taxe de mairie ».

L’enregistrement auprès de la sécurité sociale n’est pas obligatoire pour les sociétés n’employant pas de main d’œuvre non familiale, et la taxe de mairie n’est obligatoire que pour les marchands occupant une position dans espace public.

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sa facilité d’entrée, la petite taille de ses entreprises, de faibles niveaux de compétences et une technologie à haute intensité de main d’œuvre, ainsi qu’une médiocre productivité. En tant que telles, les micro-entreprises de l’échantillon de l’EI se situent le long d’un spectre de l’informalité, selon les compétences de l’entrepreneur, le degré d’enregistrement et les caractéristiques de l’emploi. Les entreprises employant moins de cinq salariés et ne respectant pas l’ensemble des lois et réglementations sont considérées comme « informelles » dans l’analyse ci-dessous (voir Encadré 4.1).

4.4. La plupart des micro-entreprises du Togo appartiennent aux secteurs de la vente au détail et des services. Sur les 145 micro-entreprises ayant participé à l’enquête, 60 % se livrent à la vente en gros et au détail,55 et 32 % offrent des services tels que le transport de marchandises, les services comptables, les services TIC, le graphisme, l’entretien des bureaux, des services de réparation, etc. Seuls 8 % des entreprises se livrent à une activité de fabrication. Parmi ces dernières, presque toutes produisaient du matériel de construction (par exemple, portes et fenêtres, etc.), à l’exception de deux entreprises qui ont déclaré fabriquer des biens de consommation (détergents et vêtements, par exemple).

4.5. La micro-entreprise médiane togolaise a deux employés et a été créée il y a quatre ans. La dispersion autour de cette moyenne est large : un quart des entreprises ont plus de neuf ans et quelques unes plus de 30 ans.

4.6. Presque 40 % des entreprises actuellement déclarées ont débuté en tant qu’entreprise informelle et le sont restées en moyenne pendant presque deux ans, avant de se déclarer à l’administration fiscale. Près de la moitié des entreprises enregistrées depuis le début employaient de la main d’œuvre familiale, plus de 40 % d’entre elles ne payant pas de cotisations de sécurité sociale pour leurs employés.

4.7. Dans le secteur des micro-entreprises, le niveau d’études des entrepreneurs est plus bas que dans les catégories de plus grande taille. La distribution du niveau d’études des entrepreneurs est présentée dans le graphique 4.1.

Graphique 4.8 : Niveau d’études des entrepreneurs au Togo : micro-entreprises par rapport aux PMGE

55 Cela inclut un spectre d’activités telles que la vente de vêtements, cosmétiques, pneus, chaussures, ustensiles de cuisine, produits chimiques et ciment, l’importation de bois, les magasins de bijoux et la revente d’automobiles.

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4.8. Quelque 29 % des propriétaires de micro-entreprises n’ont qu’un niveau d’études secondaire ou inférieur ; 25 % ont reçu une formation professionnelle ; 17 % sont allés à l’université sans obtenir de diplôme ; tandis que 29 % possèdent un diplôme universitaire. Le niveau d’études augmente avec la taille de l’entreprise : 41 % des entrepreneurs dans la catégorie des petites entreprises ont un diplôme universitaire, contre plus de 60 % dans la catégorie des moyennes et grandes entreprises. La plupart des entrepreneurs restants ont un début de formation universitaire ou professionnelle.56

4.9. Les micro-entreprises togolaises font nettement moins usage de la technologie que les entreprises de plus grande taille. Le Tableau 4.1 ci-dessous présente le pourcentage des entreprises utilisant le courrier électronique pour communiquer avec leurs fournisseurs, celles qui ont un site Web et le coût médian de l’accès à Internet. La moitié des micro-entreprises utilisent le courrier électronique, contre 81 % des moyennes et grandes entreprises.

Tableau 4.10 : Caractéristiques technologiques : micro-entreprises par rapport aux entreprises de plus grande taille

  Micro Petites MGEPourcentage utilisant le courrier électronique

50 64 81Pourcentage ayant un site Web 6 9 25Coût médian d’Internet (mensuel) 72 dollars EU 109 dollars EU 173 dollars EUNombre d’entreprises 145 81 74

4.10. Au Togo, les micro-entreprises ont un accès similaire aux prêts et au découvert bancaire que les petites entreprises, mais le recours au découvert est bien plus important chez les MGE. La majorité (91 %) des micro-entreprises a un compte de dépôt dans une banque ; plus de la moitié ont accès à un mécanisme de découvert ; tandis que 15 % ont soit une ligne de crédit, soit un prêt. L’accès n’est pas beaucoup plus élevé pour les petites entreprises employant entre 5 et 19 salariés. Le pourcentage des MGE disposant d’un accès au découvert est beaucoup plus important (74 %), mais seuls 16 % d’entre elles ont une ligne de crédit ou un prêt. Il existe une différence significative en matière de pratiques comptables entre les micro-entreprises et les MGE : seuls 26 % des micro-entreprises font auditer leurs comptes, contre 36 % des petites entreprises et 73 % des MGE.57

56 Les estimations probit déterminant la probabilité qu’un entrepreneur de micro-entreprise ait un diplôme universitaire, utilise le courrier électronique, soit exportateur, utilise le découvert et les prêts, et fasse auditer ses compte, par rapport aux petites entreprises et aux MGE, une fois prises en compte les différences dues au secteur et à l’âge de l’entreprise, sont présentées dans le Tableau 1 en annexe. La plupart des différences observées ci-dessus sont statistiquement significatives, une fois les autres caractéristiques prises en compte.57 Si, les micro-entreprises de cette enquête figurent à l’extrémité supérieure du spectre de la formalité, il est surprenant de constater qu’un quart d’entre elles déclarent faire auditer leurs comptes. Il se pourrait qu’elles aient interprété la question comme « votre entreprise tient-elle des livres de comptes su une base annuelle ? » Nous ne pouvons pas le confirmer, mais nous supposons que ceux qui ont déclaré faire auditer leurs comptes sont susceptibles de tenir des livres de comptes annuels conformément aux pratiques comptables standard, tandis que les autres ne suivent pas des procédures comptables formelles.

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Tableau 4.11 : Caractéristiques financières : micro-entreprises comparées aux entreprises de plus grande taille

  Micro Petites MGE% ayant un compte de dépôt 91 93 100% utilisant le découvert 51 % 49 74% ayant une ligne de crédit ou un prêt 15 % 23 16% faisant auditer leurs comptes 26 % 36 73 Nombre d’entreprises 145 81 74

4.11. La plupart des entreprises togolaises desservent le marché national. Seuls 18 % déclarent faire certaines exportations, contre 21 % des petites entreprises et 50 % des MGE. La plupart des exportateurs du secteur des micro-entreprises vendent des biens de consommation aux pays voisins, dont des produits tels que des ustensiles de cuisine, parfums, vêtements, huile de palme, pièces détachées, etc. Il est intéressant de remarquer que 58 % des non-exportateurs utilisant le courrier électronique ont déclaré s’en servir pour chercher des opportunités commerciales en Afrique de l’Ouest, indiquant ainsi la limitation des opportunités de croissance nationale.

II. PRODUCTIVITÉ ET COÛTS DE LA MAIN D’ŒUVRE DES MICRO-ENTREPRISES

4.12. Nous avons vu plus haut que les micro-entreprises du Togo ont un niveau d’études, d’accès au financement et d’accès aux TIC inférieur à ceux des entreprises de plus grande taille. Quel impact cela a-t-il sur la performance des entreprises ?

4.13. La productivité des micro-entreprises au Togo est inférieure à celles des petites entreprises et des MGE.58 Puisqu’une grande majorité des entreprises étudiée appartiennent au secteur des services, la productivité en fonction des différentes tailles d’entreprises est comparée en examinant les différences de chiffres d’affaires par travailleur. Le volume des micro-entreprises est très faible : seulement 5 000 dollars EU de ventes annuelles par travailleur contre plus de 80 000 dollars EU pour les grandes entreprises.59

4.14. Les coûts médians de la main d’œuvre sont également plus faibles, contrebalançant en partie le désavantage de la plus faible productivité. Les coûts médians de la main d’œuvre sont de 1 000 dollars EU par an pour les micro-entreprises, contre plus de 2 000 dollars EU par travailleur pour les grandes entreprises. Après avoir calculé le pourcentage du coût de la main d’œuvre par rapport aux ventes, il apparaît que les micro-entreprises souffrent d’un désavantage concurrentiel par rapport aux moyennes et grandes entreprises, avec des coûts de main d’œuvre représentent en moyenne 21 %

58 L’enquête 2009 sur les indicateurs des micro-entreprises présente des renseignements sur différentes mesures de la performance des entreprises permettant de calculer des indicateurs tels que la productivité et les coûts de la main d’œuvre par travailleur. Il est important de noter que la productivité de la main d’œuvre n’est qu’une mesure partielle de la performance des entreprises puisqu’elle ne prend pas en compte d’autres facteurs de production. En raison d’un manque de renseignement sur le capital social, la PTF ne peut pas être calculée.59 Les données pour les entreprises manufacturières et de services ont été regroupées afin de maximiser les observations. Les schémas restent cependant les mêmes lorsqu’ils sont décomposés par secteur.

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des ventes, contre seulement 14 % pour les entreprises de taille moyenne et uniquement 4 % pour les grandes.

Tableau 4.12 : Productivité et coût de la main d’œuvre : micro-entreprises par rapport aux PMGE (en dollars EU)

Micro Small Medium LargeVentes annuelles par travailleur 5 051 6 487 14 610 55 479 Coûts moyens de la main d’œuvre par travailleur 1 077 1 074 1 865 2 289 Coûts de la main d’œuvre par rapport aux ventes 0,21 0,23 0,14 0,03

105 61 45 14

4.15. Les estimations multicritères de la productivité de la main d’œuvre montrent que la productivité des micro-entreprises est plus basse en raison de facteurs comme leur plus faible capital humain, l’accès au financement et l’utilisation des TIC. Les différences de productivité entre les entreprises de différentes tailles peuvent largement être expliquées par les différences de niveau d’études des entrepreneurs, d’utilisation des TIC, de pratiques comptables plus appropriées, d’appartenance étrangère et d’accès à des fonds de roulement grâce au découvert bancaire. Le Modèle 1 figurant à l’Annexe 4.1, Tableau 2, qui ne reprend que la taille de l’entreprise en tant que variable explicative supplémentaire, indépendamment de l’âge et du secteur de l’entreprise, montre que la productivité des MGE est plus de deux fois supérieure (1,09 fois) à celle des micro-entreprises. Cependant, lorsque les autres caractéristiques des entreprises sont prises en compte, la différence de taille devient négative et insignifiante (Modèle 6). On observe que les différences de productivité entre les entreprises togolaises sont fonction des différences de niveau d’études des entrepreneurs, d’accès au capital à court terme et d’utilisation des TIC. Chacune d’entre elles est positivement et significativement corrélée avec la productivité de la main d’œuvre. D’autre part, la productivité des entreprises employant des travailleurs temporaires et à temps partiel est nettement inférieure à celle des entreprises n’employant que des travailleurs permanents.

4.16. Les estimations multicritères du coût de la main d’œuvre montrent que les coûts de la main d’œuvre par travailleur sont significativement plus élevés pour les entreprises de plus grande taille, mais qu’une partie de cette différence est expliquée par une plus grande proportion de travailleurs permanents, ainsi que par la nationalité du capital (contrôle étranger). Les coûts de la main d’œuvre des entreprises sous contrôle étranger représentent presque le double de celui des entreprises nationales. Les coûts de la main d’œuvre des entreprises employant une plus grande proportion de travailleurs temporaires sont significativement plus faibles. Les entreprises plus anciennes offrent des salaires plus élevés que les entreprises plus jeunes, toutes autres choses restant égales (Tableau 3 en annexe).

4.17. Micro-entreprises et informalité : Il a été demandé aux entreprises si elles étaient ou non déclarées lorsqu’elles ont débuté leurs activités. Sur 145 entreprises ayant participé à l’enquête dans le secteur des micro-entreprises, 89 ont répondu être déclarées au début de leurs activités, tandis que 56 ne l’étaient pas. Des questions détaillées sur les différents enregistrements ont été posées aux sociétés déclarées depuis le début de leurs activités. Elles sont présentées dans le tableau ci-dessous :

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Tableau 4.13 : Caractéristiques des enregistrements des entreprises au début de leurs activités

  Micro (< 5 travailleurs) Petites (5-19 travailleurs)  Fabrication Services Fabrication ServicesDirection des impôts 100 % 96 % 100 % 98 %Registre de commerce 100 % 98 % 100 % 98 %Sécurité sociale 57 % 54 % 100 % 71 %Mairie 29 % 35 % 67 % 48 %N 7 82 9 48

4.18. Dans tous les pays, les micro-entreprises couvrent l’ensemble du spectre de l’informalité. Par exemple, les vendeurs de rue sans emplacement permanent ni immatriculation sont plus informels que ceux ayant un emplacement semi-permanent au coin d’une rue ou ayant un étal déclaré. La présente enquête excluait ceux n’ayant aucune immatriculation ou n’ayant pas d’emplacement permanent. A partir de l’échantillon de micro-entreprises ayant participé à l’enquête, nous avons classé les entreprises en « informelles » si elles n’étaient pas déclarées au début de leurs activités ; « semi-formelles » si elles étaient immatriculée au début de leurs activités mais pas déclarées à la sécurité sociale, c'est-à-dire qu’elles avaient débuté avec de la main d’œuvre familiale uniquement ; et « formelles » si elles avaient débuté leurs activités en ayant procédé à tous les enregistrements requis. Les choix effectués au démarrage peuvent influencer ou non les performances actuelles des entreprises, ainsi que leurs caractéristiques de coût, qui sont examinées ici.

4.19. Pourquoi certaines entreprises choisissent-elles l’informalité ? La plupart des études montrent que ce choix est lié au climat des affaires, au manque de compétences entrepreneuriales, ainsi qu’aux faibles ressources des entreprises.

Les indicateurs Doing Business (2009) classent le Togo à la 170e place sur 183 pays en matière de facilité de création d’une entreprise. Cette médiocre position est due au coût d’entrée élevé et au temps nécessaire pour créer une entreprise déclarée, qui dissuadent les entrepreneurs de faire enregistrer leur activité.

Tableau 4.14 : Indicateurs Doing Business – création d’une entreprise

Pays

Position Doing Business

Création d’une entreprise

PositionProcédures (nombre)

Temps (jours)

Coût (% du revenu par habitant)

Capital minimum (% du revenu par habitant)

Togo 165 170 7 75 205 514Bénin 172 155 7 31 155,5 290,8Burkina Faso 147 115 4 14 50,3 428,2Cap Vert 146 136 9 24 17 38,9Côte d'Ivoire 168 172 10 40 133,3 204,9Ghana 92 135 8 33 26,4 13,4Maurice 17 10 5 6 4,1 0Maroc 128 76 6 12 16,1 11,8Nigeria 125 108 8 31 76,7 0Sénégal 157 102 4 8 63,7 206,9

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4.20. La productivité des entreprises ayant débuté en tant qu’opérateur informel est inférieure à celle des entreprises ayant déclaré leur activité. Les résultats de la régression, présentés dans le Tableau 5 de l’Annexe 4.1, montrent que la productivité des entreprises ayant débuté en tant qu’opérateur formel est plus de deux fois supérieure à celle des entreprises ayant démarré de manière informelle. Cette différence est plus petite, mais demeure positive et significative une fois prises en compte les autres caractéristiques des entreprises. Le choix de l’informalité est corrélé à des recettes par travailleur plus faibles.

4.21. La productivité au sein des micro-entreprises est positivement corrélée à des niveaux plus élevés d’études, d’utilisation des TIC, d’orientation vers l’exportation et d’emploi de travailleurs permanents. Les entreprises observant de bonnes pratiques comptables et tenant des comptes audités sont plus productives que les autres. Toutes ces variables sont positivement corrélées les unes aux autres, ainsi qu’avec le comportement exportateur – les micro-entreprises qui commercent au-delà des frontières sont nettement plus productives que celles qui desservent uniquement le marché national. Les entreprises dont la main d’œuvre est principalement constituée de travailleurs temporaires sont moins productives que celles employant une plus grande proportion de salariés permanents.

4.22. Les coûts de la main d’œuvre par travailleur sont significativement moins élevés lorsque les micro-entreprises ont débuté leurs activités en tant qu’opérateur informel qu’en tant qu’entreprise formelle ou semi-formelle. Les coûts moyens de la main d’œuvre par travailleur de ces micro-entreprises sont inférieurs à 50 dollars EU par mois, contre plus du double pour les entreprises ayant débuté leur activité après avoir effectué tous les enregistrements voulus. La différence est grande et significative, même après prise en compte des autres caractéristiques des entreprises, telles que le secteur d’activité, l’âge de l’entreprises, le statut d’exportateur et la proportion de salariés temporaires, et l’on observe que les entreprises informelles ont moitié moins de coûts de main d’œuvre que les entreprises formelles.60

4.23. L’analyse ci-dessus indique que pour améliorer la productivité et la compétitivité des micro-entreprises au Togo, il faudrait sans doute améliorer le capital humain, ainsi que l’accès au financement et aux TIC. Les micro-entreprises peuvent également souffrir d’un désavantage concurrentiel lorsqu’elles sont confrontées à des coûts externes plus élevés dû à un climat des affaires défavorable. Ce dernier est examiné dans la partie suivante.

III. CLIMAT D’AFFAIRES DES MICRO-ENTREPRISES

4.24. La plupart des micro-entreprises trouvent que l’instabilité politique, la corruption et l’accès au financement constituent des obstacles sévères ou majeurs à leurs activités. Plus de 60 % des micro-entreprises ont déclaré que ces derniers représentent des contraintes majeures pour leurs affaires. La corruption et l’instabilité politique sont

60 Il se pourrait que les entreprises ayant démarré leurs activités en tant qu’opérateur informel les poursuivent aujourd’hui en utilisant principalement une main d’œuvre familiale, échappant ainsi aux cotisations élevées liées à la main d’œuvre. Cependant, cela ne peut pas être confirmé par les données dont nous disposons.

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également considérées comme des contraintes majeures par les petites, moyennes et grandes entreprises (PMG).

Tableau 4.15 : Contraintes pesant sur les affaires (pourcentage classant le problème comme majeur ou sévère)

Micro Petites MGEInstabilité politique 68 77 66Corruption 62 71 65Accès au financement 61 62 42Concurrence des entreprises informelles 50 57 47Taux d’imposition 46 45 35Électricité 41 52 47Réglementations douanière et commerciale 38 27 29Administration fiscale 36 42 41Tribunaux 36 33 35Crime 29 24 17Transport 25 36 16Octroi d’autorisations ou permis 21 14 24Accès à la terre 19 20 7Compétences des travailleurs 16 19 10Réglementation de travail 5 4 0

4.25. Les autres contraintes pesant sur les affaires sont similaires parmi les différentes catégories de taille, à l’exception de l’accès au financement, qui est d’avantage cité comme contrainte sévère par les micro-entreprises par rapport aux entreprises de plus grande taille. Presque la moitié des entreprises trouvent que les taux d’imposition sont une contrainte majeure, de même que la concurrence des entreprises informelles. Environ 40 % des entreprises déclarent que l’électricité, la réglementation douanière et l’administration fiscale constituent des contraintes majeures, tandis qu’environ un quart déclarent que le système judiciaire, la criminalité et les transports sont des contraintes majeures.

4.26. Les entreprises sont plus nombreuses à désigner l’accès au financement comme plus grand obstacle du climat des affaires. L’accès au financement est sélectionné comme l’obstacle unique le plus important par 30 % des micro-entreprises, suivi par l’instabilité politique (18 %) et la corruption (12 %). Ce classement est différent pour les entreprises de plus grande taille, dont 30 % désignent la compétition des entreprises informelles comme la plus grande contrainte à leur activité (voir graphique 4.2).

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Graphique 4.9 : Plus grande contrainte signalée par les entreprises du Togo

Comment ces perceptions des affaires sont-elles corrélées avec les mesures objectives du climat des affaires, telles que l’utilisation des services bancaires, la fréquence du paiement de pots-de-vin, le taux d’imposition et l’administration fiscale ?61

4.27. Corruption : peu de micro-entreprises du Togo déclarent que le paiement de pots-de-vin est exigé. Seuls 11 % des micro-entreprises déclarent que des paiements informels ont été exigés l’année précédente pour « que les choses avancent », contre 2 % des petites entreprises et 10 % des MGE. La moitié des entreprises déclarent avoir reçu la visite d’inspecteurs, par rapport à 65 % des petites entreprises et 76 % des MGE.

Tableau 4.16 : Poids de la bureaucratie : paiements de pots-de-vin et visites d’inspecteurs

Micro Petites MGEPourcentage d’entreprises payant des pots-de-vin 11 % 2 % 10 %

Pourcentage d’entreprises ayant reçu la visite d’inspecteurs 48 % 65 % 76 %

  145 81 74

4.28. Le faible pourcentage de ceux ayant déclaré payer des pots-de-vin indique la réticence des responsables d’entreprises à en faire directement mention. Les résultats de la régression (non déclarés) indiquent que le classement de la corruption n’est pas corrélé aux paiements de pots-de-vin. Dans les pays possédant des moyens d’expression et une redevabilité faibles, comme le Togo, cela indique que le classement des perceptions, en particulier dans des domaines sensibles tels que la corruption, est une meilleure mesure du climat des affaires que des indicateurs objectifs. Les gestionnaires d’entreprises au Togo hésitent à parler directement des paiements de pots-de-vin. Ils peuvent dire que la

61 Une discussion détaillée de l’accès au financement et des différences dans l’accès aux banques, l’octroi et le coût des prêts entre les différentes catégories de taille d’entreprises au Togo est présentée au chapitre sur le financement.

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corruption est un problème sans admettre qu’ils en ont payé ou qu’ils ont enfreint une loi.62

4.29. Presque la moitié des micro-entreprises du Togo ont reçu la visite d’inspecteurs des impôts. Moins de 10 % ont déclaré avoir été obligées d’effectuer des paiements informels lors de ces visites. Cependant, comme mentionné plus haut, comme les gestionnaires ne sont pas souvent disposés à signaler ces transactions, il est vraisemblable que l’étendue de la corruption de ce type soit sous-estimée.

4.30. Pour conclure et résumer : de manière générale, les résultats de ce chapitre indiquent que les micro-entreprises du Togo ont une productivité nettement plus faible que celle des entreprises de plus grande taille. Cependant, une partie de ce désavantage est compensé par des coûts de main d’œuvre par travailleur plus bas, en particulier dans les entreprises informelles et celles employant des travailleurs temporaires et à temps partiel. Les différences de productivité selon les tailles d’entreprises et au sein du secteur des micro-entreprises peuvent être expliquées par les différences de capital humain, d’accès au financement (en particulier aux fonds de roulement), l’orientation commerciale (exportateur ou non) et l’utilisation des TIC.

4.31. Élever le niveau d’études, fournir un accès à Internet à faible coût, alléger la réglementation commerciale afin d’encourager les échanges transfrontaliers, et augmenter la disponibilité du financement, en particulier des fonds de roulement pour les micro-entreprises, devrait avoir un impact positif sur la productivité des micro-entreprises, ainsi que leur croissance vers une catégorie de taille plus importante. Comme les autres entreprises du Togo, les micro-entreprises subissent les contraintes de la corruption, d’un taux d’imposition élevé et de l’administration fiscale, qui entraînent des coûts plus élevés et une compétitivité moindre.

62 C’est-à-dire que la corruption pourrait constituer un problème particulièrement important pour les entreprises refusant de payer les pots-de-vin, parce qu’elles sont incapables de réaliser d’importantes transactions, d’obtenir des licences ou d’être raccordées aux services publics. De manière anecdotique, au cours des entretiens pilotes, nous avons noté que, en dépit du fait que les gérants d’entreprises sont souvent inconfortables lorsqu’on leur pose cette question lors d’un entretien, ils semblent moins inconfortable lorsqu’on leur pose des questions plus directes, à savoir si ces pots-de-vin étaient nécessaires pour une transaction spécifique ou combien « une entreprise comme la vôtre » coûte-t-elle en pots-de-vin.

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CHAPITRE 5:  ACCÈS AU FINANCEMENT

Introduction

5.1. Ce chapitre fournit une vision d’ensemble du secteur financier togolais. Il examine l’accès aux services financiers et leur utilisation au sein des différents types d’entreprises au Togo et dans les pays de comparaison.

I. LE SECTEUR FINANCIER TOGOLAIS

5.2. Fin 2008, le Togo possédait 11 banques commerciales et 2 établissements financiers (voir Tableaux 1 et 2 à l’Annexe 5.1). Le secteur bancaire se caractérise par une forte concentration, la plus grande banque (Ecobank) représentant 25 % du marché et les trois plus grandes banques 62 %.

5.3. Dans le cadre du nouveau contexte international, la concurrence entre les banques commerciales dépasse les frontières et s’étend à tout le continent africain.63 Au sein de la région de l’UEMOA, cette tendance se caractérise par le développement de banques commerciales opérant au sein de la sous-région et dans de nombreux cas sur l’ensemble du continent africain. La régionalisation des banques donne naissance à des institutions bénéficiant d’un capital bien plus solide, d’un savoir-faire plus développé et d’une meilleure gouvernance. Le Togo n’a pas suivi cette tendance avec une grande vigueur : seules trois banques de ce type y opèrent, représentant 33 % du total des actifs bancaires. Le Burkina Faso compte sept banques commerciales privées internationales de ce type qui représentent 83 % du total des actifs du système bancaire ; le Sénégal en a huit qui représentent 80 % du total des actifs bancaires et le Mali six qui représentent 49 % du total des actifs bancaires.

5.4. Banques commerciales : L’État togolais possédait une participation significative dans quatre banques commerciales, soit 56 % du marché total. Au moment de la réalisation de l’enquête auprès des entreprises, trois banques commerciales représentant 46 % du marché étaient en phase de restructuration et quatre banques – dont les trois banques en cours de restructuration – étaient mises en vente par l’État. Le Togo est le dernier des huit pays de l’UEMOA où des réformes bancaires de première génération sont encore en cours.

5.5. D’une façon générale, les banques commerciales ne respectent pas les normes prudentielles. Plusieurs avaient des capitaux propres négatifs, avec un grand nombre de prêts non productifs (PNP).64 Des PNP élevés avaient été accordés pour couvrir la 63Il s’agit de banques telles qu’Ecobank, Bank of Africa, UBA, ACCESS, AttijariwafaAtijariwafa Bank, Banque Atlantique, BGFI, etc64 Spécifiquement, trois banques publiques affichent des ratios PNP bruts/prêts bruts respectifs de 70, 65 et 60 % (en 2008), ayant pour résultat des capitaux propres négatifs. Globalement, le Togo possédait le niveau le plus élevé de prêts non productifs de la région de l’UEMOA (un ratio brut entre PNP et prêts brut à recouvrer de 41,3 % en 2003 contre 19,7 % pour l’UEMOA, 29 % contre 20,5 % en 2006 – voir Annexe 5.1. Tableau 3)..

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gouvernance médiocre et les arriérés d’entreprises publiques et privées. En grande partie, ces prêts sont attribués à des entreprises publiques du secteur du coton et des phosphates et à leurs fournisseurs privés.65 L’État a en outre accumulé des arriérés importants vis-à-vis des fournisseurs du secteur privé, qui à leur tour sont dans l’incapacité de rembourser leurs prêts bancaires66. En raison du montant élevé des PNP sous-provisionnés, le crédit net accordé par les banques commerciales, tout comme leurs actifs nets, sont surévalués. Les prêts massifs accordés aux entreprises du secteur public par les banques commerciales publiques ont eu un effet d’éviction des emprunteurs du secteur privé. Deux banques – Ecobank et BTD – ont accordé des crédits aux PME.

5.6. La plupart des prêts bancaires sont à court terme. En 2007, ils représentaient 54,2 % du total des prêts, les prêts à moyen terme 30,3 % et les prêts à long terme 0,6 %. Pour l’ensemble des banques de l'UEMOA, le crédit à court terme représentait 58,9 % du portefeuille total, les prêts à moyen terme 24,5 % et les prêts à long terme 0,3 %.67

5.7. État d’avancement du processus de restructuration bancaire : Le processus de restructuration des banques publiques a débuté en 2004/2005 et s’est accéléré en 2007/2008. Durant cette période, l’attribution de nouveaux crédits aux entreprises privées et même la reconduite de crédits existants ont considérablement ralenti. En 2008, l’État a remplacé 88,1 milliards de francs CFA de créances irrécouvrables par des obligations de l’État dans trois banques commerciales publiques afin de ramener leur ratio de solvabilité à un niveau supérieur ou égal à la norme prudentielle de 8 %68. Cette action s’est avéré un succès pour deux banques commerciales publiques ; en conséquence, elles ont repris leurs activités de prêts en 2008/2009. C’est donc dans un contexte de reprise relative des activités de prêts que les entreprises interrogées ont répondu à l’enquête. Il convient de noter que même après avoir reçu un grand nombre d'obligations de l’État, la plus grande banque publique ne respecte toujours pas la norme prudentielle de solvabilité et reste prudente dans ses activités de prêts.

5.8. L‘amélioration de l’efficacité des banques commerciales est un élément important de la restructuration du secteur bancaire. L‘introduction d’une bonne gestion/gouvernance par le biais de procédures d’attribution et de suivi des prêts satisfaisantes, de contrôles internes, etc. devrait être mise en place parallèlement à la restructuration financière. Comme l’indique le Tableau 4, le Togo a le ratio d’exploitation le plus élevé (ratio entre dépenses administratives et marge financière) au sein de l’UEMOA, synonyme d’une faible efficacité.

65 À titre d’exemple, 58 % des prêts en cours de la plus grande banque publique ont été accordés à des entreprises publiques et principalement à l'entreprise cotonnière (SOTOCO). La deuxième plus grande banque publique était un prêteur important de la société des phosphates. Ces entreprises publiques étaient toutes deux confrontées à de graves difficultés financières, la société des phosphates (OTP) ayant été mise en liquidation. Fin 2004, la dette de la SOTOCO vis-à-vis du secteur bancaire s’élevait à 44 milliards de francs CFA et celle d’OTP à 26 milliards de francs CFA. 66 En mars 2005, la dette de l’État vis-à-vis du secteur privé s’élevait à 72,7 milliards de francs CFA.67 La somme des données n’atteint pas 100 % car le total des prêts comprend d’autres éléments tels que les impayés. 68 Certaines banques ont réalisé ces opérations en 2008, d’autres en 2009, ce qui explique la forte chute des PNP en 2008. La chute moindre de 2006 et 2007 est le résultat de la restructuration mise en œuvre en 2005. L’opération de 2008 succède à une restructuration financière partielle de deux banques publiques pour un montant de 38,5 milliards de francs CFA, portant les dépenses totales de l’État pour ces trois banques à 126 milliards de francs CFA.

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5.9. La deuxième étape du processus de restructuration est la privatisation de quatre banques commerciales publiques.69 Un communiqué a été publié dans la presse fin décembre 2009 ; c’est le premier pas vers un processus ouvert et transparent, qui permettrait à chacune des quatre banques de se doter d’un solide partenaire bancaire stratégique possédant au moins 51 % de son capital. Ces partenaires stratégiques seront probablement des banques internationales opérant sur le continent africain et qui devraient contribuer à moderniser et renforcer le secteur bancaire togolais.

5.10. Institutions de microfinance (IMF) : Alors que les banques rencontrent de sérieuses difficultés, le secteur de la microfinance se développe très rapidement, ce qui peut également représenter une source de préoccupation. En mars 2008, le secteur de la microfinance comptait plus de 490 000 clients, pour un montant de dépôts de 54,5 milliards de francs CFA (environ 109 millions de dollars EU) et un montant de prêts de 44,9 milliards de francs CFA (environ 89 millions de dollars EU). À titre de comparaison, en 2000 le nombre des clients s’élevait à près de 230 000, les dépôts à 14,9 milliards de francs CFA et les prêts en cours à 14,1 milliards de francs CFA. Les prêts en cours et les dépôts du secteur togolais de la microfinance représentent respectivement 16,3 % et 15,3 % des prêts et dépôts bancaires (à la fin 2007).

5.11. La plupart des institutions de microfinance sont des coopératives d’épargne et de crédit, dont certaines sont organisées en réseaux (Annexe 5.1, Tableau 5). Certaines institutions indépendantes sont plus grandes que les réseaux. Le Tableau 6 (Annexe 5.1) fournit des données sur les cinq principales institutions togolaises de microfinance, dont trois sont des réseaux de coopératives d’épargne et de crédit (FUCEC, IDH et UMECTO). Les deux autres sont des prêteurs directs en microfinance (WAGES et TIMPAC). Ces cinq institutions représentent 79 % du total des clients de la microfinance, 83 % des dépôts et 80 % des prêts, comme le souligne le Tableau 7. La Faîtière des unités coopératives d’épargne et de crédit (FUCEC) à elle seule domine fortement le secteur avec 53 % des clients, 65 % des dépôts et 57 % des prêts. Le rapport 2006 de la Banque mondiale sur le secteur financier constate qu’en 2005, les IMF togolaises ne représentaient pas une source importante de crédits aux PME, ce qui est confirmé effectivement par les résultats de l’enquête.

II. PERSPECTIVES ET PRÉOCCUPATIONS DU SECTEUR PRIVÉ

5.12. Étant donné la situation difficile du secteur bancaire, on pourrait s’attendre à ce que l’accès au financement occupe une place de choix dans la liste des contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises togolaises. Sur l’ensemble des entreprises formelles du secteur couvertes par l’enquête, 59 % ont cité l’accès au financement comme une contrainte majeure et 61 % des micro-entreprises couvertes par l'enquête (graphique 5.1). Ces chiffres sont moins élevés qu’attendus. Le fait que l’enquête n’ait été menée qu’à Lomé pourrait expliquer la sous-évaluation des difficultés de financement, particulièrement par rapport à d’autres pays où des entreprises situées hors de la capitale ont été interrogées

69 Les trois banques en phase de restructuration plus la banque de développement (BTD) qui jouit d’une bonne santé financière.

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Graphique 5.1 : Accès au financement

Tableau 5.17 : Togo – Utilisation des services financiers par catégorie d’entreprise

Secteur bancaire % avec compte courant bancaire

% avec autorisation de découvert

% avec prêt bancaire ou ligne de crédit

Nombre d’entreprises

Échantillon total 94 54 21 155Micro 91 51 15 145Petites 93 49 23 81Moyennes 100 74 13 55Grandes 100 78 36 19Non manufacturières 95 55 22 113Manufacturières 92 46 19 42Nationales 93 51 23 108Étrangères 99 71 13 47Intérieur 93 45 20 101Exportateurs non ZFTE 100 88 28 39Exportateurs ZFTE 100 67 7 15

5.13. La taille de l’entreprise fait une grande différence puisque 60 % des petites entreprises considèrent l’accès au financement comme une contrainte majeure, contre 44 % des moyennes entreprises, et 27 % des grandes entreprises (graphique 5.1). Des résultats sans surprise. En termes d’implications pour la politique économique du pays, il convient de rappeler que le Togo ne compte pas beaucoup de grandes entreprises70, et que l’amélioration de l’accès des PME et micro-entreprises au financement est donc un enjeu important. Le sous-secteur des services semble bénéficier d’un accès au financement plus facile que celui de la transformation. En effet, le secteur des services exige des investissements moins importants et principalement à court terme. Des efforts devraient être réalisés pour améliorer l’accès au financement à plus long terme. Les entreprises faisant auditer leurs comptes bénéficient d’un accès plus facile au financement que celles qui ne le font pas. La prise de risques fait partie de l’activité des banques. Mais pour ce faire, elles doivent pouvoir les évaluer. Des états financiers fiables sont un outil important d’évaluation des risques. La signature d’un auditeur est une indication de leur fiabilité.

70 Les participants à l’enquête étaient comprenaient 19 grandes entreprises, 55 moyennes, 81 petites, et 145 micro-entreprises.

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Seuls 50 % des exportateurs ZFTE considèrent l’accès au financement comme une contrainte majeure, probablement parce qu’ils ont accès à des facilités de financement à l’étranger. Cependant, 64 % des exportateurs ne faisant pas partie de la zone franche signalent des problèmes d’accès, un pourcentage étonnamment plus élevé que celui des non-exportateurs (58 %).

5.14. Utilisation des services financiers : Quelque 94 % des entreprises formelles possèdent un compte courant bancaire, 54 % une autorisation de découvert et 21 % un prêt bancaire ou une ligne de crédit (Tableau 5.1). L’amélioration de l’accès aux découverts reflète l’accent mis par les banques sur les prêts à plus court terme (même si une autorisation de découvert peut se convertir en un crédit à plus long terme, en particulier en cas de défaillance). La taille de l’entreprise et l’existence d’états financiers audités ont l’effet attendu, avec un accès au financement plus facile pour les grandes entreprises et celles ayant des états financiers audités.

5.15. Une comparaison internationale révèle quelques surprises. Le Togo affiche une meilleure situation que la Côte d’Ivoire (même si cette différence est très faible), le Burkina Faso, le Bénin et le Ghana, mais une moins bonne situation que le Nigéria et le Sénégal (graphique 5.2). Comme le Burkina Faso et le Bénin ont un secteur financier en meilleure santé que celui du Togo, ils devraient présenter un accès plus facile aux services financiers, mais ce n’est pas le cas.. Ces résultats inattendus peuvent s’expliquer de différentes manières. Tout d’abord, comme mentionné plus haut, l’enquête n’a été menée qu’à Lomé où l’accès aux services financiers est plus facile qu’en dehors de la capitale. En second lieu, la contrainte « accès au financement » est évaluée par les interrogés par rapport à d’autres contraintes. Au Togo, elle constitue la troisième grande contrainte derrière l’instabilité politique et la corruption, ce qui reflète la fragilité de la situation du Togo. Le classement des contraintes est identique pour les petites entreprises ; pour les entreprises moyennes, cette contrainte passe en quatrième position derrière l’électricité.

Graphique 5.2 : Comparaison internationale de l’accès au financement

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5.16. Au Burkina Faso, l’accès au financement et le taux d’imposition se partagent la première place en tant que contrainte majeure au développement des entreprises (Tableau 9). La corruption occupe la troisième position. Bien que le secteur bancaire soit en relativement bonne santé, l’accès au financement est la contrainte numéro un puisque les autres facteurs ne sont pas perçus comme aussi importants. Tel n’était pas le cas au Togo, où la corruption et l’instabilité politique sont considérées comme des contraintes plus importantes. (L’instabilité politique citée par 74 % des entreprises formelles togolaises n’est mentionnée que par 33 % des interrogés au Burkina Faso).

5.17. Sources de financement : Les fonds de roulement sont financés par des ressources internes chez 79 % des interrogés appartenant au secteur formel et pour 87 % des micro-entreprises (Tableau 5.2). L'utilisation de ressources internes pour financer les fonds de roulement est un moyen inefficace d’utiliser le capital. Les entreprises pourraient en tirer un plus grand effet de levier. Parmi les entreprises formelles, 10 % ont recours aux banques et 3 % aux IMF (presque toutes des petites entreprises). Les pourcentages sont relativement semblables pour les petites et les grandes entreprises, ce qui confirme que certaines banques ont développé une activité PME significative. Les grandes entreprises ne font pas appel aux IMF, ce qui n’a rien de surprenant. Seuls 4 % des micro-entreprises ont recours aux banques et 3 % aux IMF, ce qui dénote un accès plus difficile au financement. La faible implication des IMF pourrait s’expliquer par des fonds insuffisants pour satisfaire la demande (et par une faible capacité d’évaluation de la demande de crédit). De plus, les IMF ont tendance à se concentrer sur les micro-entreprises informelles (alors que l’étude se concentre sur les micro-entreprises plutôt formelles). Enfin, 19 % des entreprises ayant des états financiers audités ont recours aux banques contre 5 % de celles qui n’en ont pas, ce qui confirme l’importance de la transparence dans l’accès au financement bancaire.

Tableau 5.2 : Togo – Sources de financement des fonds de roulement (%)

Micr

o

Form

elle

s

Petit

es

entre

prise

s

Moy

enne

s en

trepr

ises

Gra

ndes

en

trepr

ises

Serv

ices

Man

ufac

ture

Non

audi

tées

Audi

tées

Inté

rieur

Expo

rtate

urs

no

n ZF

TE

Expo

rtate

urs

ZFTE

Fonds internes 87,0

79,1 76,8 91,4

74,7 76,5 90,7 82,3

74,0 81,2 69,8

85,4

Banques 4,0

10,3 11,1 6,1

12 12,2 2,2 4,9 19,0 8,7 17,4

6,2

IMF 3,4

3,1 3,7 - - 3 3,4 2,7 3,8 2,5 6,0 -

Crédit fournisseur

1,8

2,6 2,5 1,9

13,2 2,8 1,7 2,7 2,5 1,8 5,3 8,4

5.18. La situation est similaire pour le financement de l’investissement (Tableau 5.3). Pour financer leurs investissements, 70 % des entreprises formelles utilisent des fonds internes contre 89 % des micro-entreprises ; 13 % des entreprises formelles ont recours aux banques contre 5 % des micro-entreprises ; et 2,6 % des entreprises formelles (2,8 % des petites entreprises) font appel aux IMF contre moins d’1 % des micro-entreprises. En

34

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ce qui concerne les entreprises formelles ayant des états financiers audités, 21 % ont recours au financement de banques commerciales.

35

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Tableau 5.3 : Togo – Sources de financement de l’investissement (%)

Micr

o

Form

elle

s

Petit

es e

ntre

prise

s

Moy

enne

s en

trepr

ises

Gra

ndes

en

trepr

ises

Serv

ices

trans

form

atio

n

Non

audi

tées

Audi

tées

Inté

rieur

Expo

rt. H

ors

ZFTE

Expo

rt. Z

FTE

Fonds internes 89,2 79,1 76,8 91,4 74,5 76,4 64,9 70,7 69,5 65,0 84,6 86,4

Banques 5,4 13,1 13,8 9,5 7,3 11,8 19,8 8,3 21,1 14,7 9,8 -

IMF 1,0 2,6 2,8 1,2 - 0,1 14,7 4,0 0,2 3,4 0,2 -

Crédit fournisseur

- 5,5 5,7 4,8 2,3 6,6 0,2 6,7 3,6 5,8 5,0 3,6

5.19. Près d’un quart des entreprises formelles ont un prêt bancaire ou une ligne de crédit contre moins de 15 % des micro-entreprises. L’accès au crédit bancaire augmente avec la taille de l'entreprise formelle et est directement lié à l’existence ou non d’états financiers audités (Tableau 5.4).

Tableau 5.4 : Raisons expliquant l’absence de demande de prêt bancaire ou de ligne de crédit (%)

Micr

o-en

trepr

ises

Form

elle

s

Petit

es e

ntre

prise

s

Moy

enne

s en

trepr

ises

Gra

ndes

en

trepr

ises

Pas

d’ét

ats

finan

ciers

aud

ités

État

s fin

ancie

rs

audi

tés

% d’entreprises avec ligne de crédit ou prêt 14,5 23,9 18,5 27,3 36,8 12,5 33,7% d’entreprises ayant sollicité une ligne de crédit ou un prêt

18 28,4 25,9 27,25 42,1 18,1 37,4

Raisons expliquant l’absence de demande de prêtAbsence de besoin 30,2 34,6 22,0 40,0 81,8 20,7 50,0Procédures de demande trop compliquées 28,6 30,0 40,7 22,5 41,4 17,3Taux d’intérêt trop élevés 10,1 13,7 16,9 12,5 17,2 9,6Garanties trop élevées 21,8 12,7 10,2 20,0 12,1 13,5Ne pensait pas pouvoir en bénéficier 5,9 2,7 3,4 2,5 1,7 3,8

5.20. La situation est similaire pour les entreprises ayant sollicité un prêt bancaire ou une ligne de crédit. Plus de 28 % des entreprises formelles ont sollicité un prêt ou une ligne de crédit. Le pourcentage chute à 18 % pour les micro-entreprises et augmente avec la taille des entreprises. Cela montre que plus l’entreprise est grande, plus la probabilité qu’elle sollicite un prêt bancaire est élevée. De même, 37,4 % des entreprises ayant des comptes audités ont sollicité un prêt bancaire ou une ligne de crédit contre 18,1 % des entreprises qui n’en ont pas. Inversement, 70 % des entreprises formelles et 82 % des micro-entreprises n'ont pas sollicité de prêt.

5.21. La raison principale de non demande de prêt bancaire ou de ligne de crédit est l’absence de besoin d’un tel financement (Tableau 5.4). Cette absence de besoin est directement liée à la taille de l’entreprise ou à l’existence d’états financiers audités. La

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deuxième raison est la complication des procédures de demande. Cette raison est inversement proportionnelle à la taille de l'entreprise formelle ou à l’existence d’états financiers audités. Moins l’entreprise est transparente ou plus elle est petite (une caractéristique directement liée à l’absence de transparence), plus le prêteur aura de difficultés à l’évaluer et plus la procédure de demande de prêt sera compliquée. En outre, les banques n’ont pas encore mis au point des procédures efficaces d’évaluation des prêts, ce qui se reflète en partie dans les ratios d’exploitation élevés donnés plus haut.

5.22. La troisième raison est le niveau élevé des garanties exigées. Il affecte davantage les micro- et petites entreprises que les moyennes et grandes entreprises. Le ratio moyen de la garantie par rapport au prêt est de 200 % pour les micro-entreprises, 145 % pour les petites entreprises, 113 % pour les moyennes entreprises et égal à la valeur du prêt pour les grandes entreprises (Tableau 5.5).

Tableau 5.5 : Garantie exigée des entreprises par les banques commerciales dans le cadre d’un crédit

Micro-entreprises Petites entreprises

Moyennes entreprises

Grandes entreprises

Ratio moyen garantie/prêt 200 % 145 % 113 % 100 %

5.23. La principale garantie exigée par les banques est un titre foncier, dont les petites/micro-entreprises ne disposent pas. De plus, il convient de noter qu'assez souvent lorsqu’une banque veut refuser un prêt, elle demande une garantie qu’elle sait que l'emprunteur ne possède pas plutôt que d’opposer un refus catégorique. La quatrième raison expliquant l’absence de demande de prêt est le niveau trop élevé des taux d’intérêt.

Tableau 5.6 : Recours au financement formel et informel pour la création d’entreprises (%)

Micro-entreprises Petites entreprises

Moyennes entreprises

Grandes entreprises

Services Manufacture

Financement formel 11 9 16 38 11 12

Financement informel 10 11 2 - 9 8

5.24. Il convient enfin de noter qu'une faible proportion des créations d’entreprises utilise un financement formel ou informel (Tableau 5.6), ce qui est normal étant donné qu’une nouvelle entreprise ne dispose pas d’un historique financier, un facteur important lors du processus d'évaluation des risques.

5.25. Pour résumer et conclure : Le Togo est à la traîne par rapport aux autres pays de l’espace UEMOA en termes de développement de son secteur financier et en particulier de son secteur bancaire. Il n’est entré que partiellement dans la régionalisation du secteur bancaire et ne bénéficie donc pas de la solidité financière et opérationnelle qui accompagne cette régionalisation. Même si le secteur des IMF est jugé plus robuste, il n’a pas les ressources et la capacité technique pour jouer son rôle.

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5.26. Étant donné la situation difficile du secteur bancaire, on pourrait s’attendre à ce que l’accès au financement occupe une place de choix dans la liste des contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises togolaises. Des PNP élevés avaient été attribués à une gouvernance médiocre et aux arriérés d’entreprises publiques et privées. Les prêts massifs accordés aux entreprises du secteur public par les banques commerciales publiques ont eu un effet d’éviction des emprunteurs du secteur privé. L‘amélioration de l’efficacité des banques commerciales est un élément important de la restructuration actuelle du secteur bancaire au Togo. L’introduction d’une bonne gestion et gouvernance par des procédures d’attribution de prêts et de contrôle satisfaisantes, de contrôles internes, etc. devrait être mise en place parallèlement à la restructuration financière.

5.27. L’analyse a montré que le faible recours au financement des banques et des IMF s’explique en partie par les caractéristiques des institutions, c'est-à-dire le côté de l’offre. Cependant, l’analyse de l’EI montre que cette question a aussi une dimension liée à la demande. Les PME, micro-entreprises et entreprises ne faisant pas auditer leurs comptes sont sans surprise confrontées à de sérieux obstacles en termes d’accès. Une très grande partie des entreprises ne demandent pas de prêt bancaire ou ligne de crédit, se privant ainsi des avantages d’un effet de levier financier ainsi que de ressources nécessaires pour soutenir et étendre leurs activités. Cela démontre que le caractère non bancable de leurs projets peut être un obstacle critique tant pour les PME que pour les micro-entreprises, et que la question devrait donc être abordée en même temps pour les deux catégories. L’amélioration de l’accès passe par des mesures portant aussi bien sur l’offre que sur la demande. Elles sont présentées dans la Matrice 1 du résumé analytique.

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CHAPITRE 6:  PROMOUVOIR LA COMPÉTITIVITÉ À TRAVERS UNE ZONE FRANCHE DE TRANSFORMATION POUR

L’EXPORATION (ZFTE)

6.1. Avec un marché intérieur étroit, une économie relativement ouverte et le port de Lomé qui offre un accès facile aux marchés mondiaux, l’État togolais a fait de l’exportation l’axe central de sa stratégie de développement. À cette fin, il a mis en place une zone franche de transformation pour l’exportation (ZFTE), outil important de cette stratégie. Le Togo bénéficie d’avantages comparatifs pour la création de cette ZFTE, dont : une main d’œuvre bon marché, des infrastructures (port et routes) en bon état et un grand potentiel agricole pour la transformation des produits à valeur ajoutée.

6.2. La première section du chapitre présente le cadre général de la ZFTE au Togo. Ce cadre a-t-il permis de créer un climat d’investissement concurrentiel dans la zone franche ? Nous répondons à cette question en nous appuyant sur les données de l’IE qui a porté à la fois sur les entreprises de la ZFTE et celles qui n’en font pas partie. L’expérience et la performance des entreprises de la zone franche par rapport aux objectifs fixés sont examinées dans la deuxième section. La troisième section aborde la question de la viabilité du modèle de la ZFTE et le besoin de reformes. Enfin, en nous basant sur les bonnes pratiques internationales, nous formulons des recommandations qui contribueraient à une plus grande viabilité et efficacité de la zone. Étant donné la configuration de l’économie politique togolaise, c’est une approche par étapes que nous avons adoptée.

I. CADRE STRATÉGIQUE DE LA ZONE FRANCHE DE TRANSFORMATION POUR L’EXPORTATION (ZFTE)

6.3. Le principal objectif du cadre stratégique de la ZFTE du Togo est dicté par la Loi ZFTE de 1989 qui offre de généreuses incitations fiscales. La Loi des Finances 2009 a réduit certaines d’entre elles (voir Encadré 6.1). Des mesures de facilitation ont été ajoutées au cadre stratégique afin d’attirer les investisseurs potentiels.

6.4. Conception et critères d’éligibilité: La ZFTE togolaise a adopté le concept de « point franc » par opposition à une zone clôturée qui regrouperait les entreprises de la ZFTE. Les critères d’éligibilité au statut ZFTE ont été définis de façon large. A part l’obligation d’exporter 80% du chiffre d’affaires, l’État n’impose pas de conditions minimales pour le niveau d’investissement et la création d’emplois

6.5. Selon les principes généraux figurant dans la loi, la ZFTE devrait faire appel à des sociétés à haute intensité de main d’œuvre qui utilisent des technologies de pointe ou qui transforment les matières premières locales. La loi contient une longue liste de secteurs éligibles, y compris les services tels que les banques et les assurances ainsi que la fourniture d’intrants aux entreprises de la ZFTE; seules les opérations de vente en gros/au détail, de reconditionnement et de transport sont spécifiquement exclues. La non

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exclusion des opérations minières par cette loi crée un conflit potentiel avec le droit minier et surtout avec le fait que l’on s’attend généralement à ce que l’État encaisse, par des redevances et des impôts sur les bénéfices, des recettes auprès des sociétés minières qui épuisent les ressources naturelles du pays. Ce principe est incompatible avec l’exonération d’une société minière de toutes les taxes au titre d’une loi sur la zone franche.

6.6. Gestion : La ZFTE du Togo est gérée par un organisme public, la Société d’Administration de la Zone Franche (SAZOF). Elle est dotée d’un budget annuel d’environ 1,4 millions de dollars EU : environ 80% sont alloués aux dépenses de fonctionnement et 20% aux activités de promotion. Près de deux tiers de ses revenus proviennent des recettes de baux fonciers et des frais divers payés par les sociétés de la ZFTE, le dernier tiers étant assuré par les subventions de l’État. La SAZOF a ouvert un Guichet Unique qui s’occupe, au nom de l’investisseur, de toutes les procédures administratives nécessaires à la création d’une société et au raccordement aux services publics, etc. Les investisseurs sont généralement satisfaits de cette assistance et personne ne se plaint des procédures administratives.

6.7. Rôle des infrastructures, localisation, facilitation et services: L’examen des ZFTE en Afrique et ailleurs montre que les incitations et les coûts salariaux ne sont pas fortement liés aux résultats de la zone. Les incitations fiscales peuvent être importantes au démarrage du programme, mais s’avérer non soutenables à la longue. Les principaux facteurs de succès de la zone résident dans l’efficacité des douanes et le réseau élargi de transport et logistique, la qualité et la fiabilité des infrastructures de la zone, la compétitivité générale du pays, et la localisation. Comment les entreprises de la ZFTE se comportent-elles par rapport à celles situées hors de la zone, pour ce qui est de ces facteurs de l’environnement des affaires au Togo? Comme le montre le graphique 6.1, les trois principales contraintes qui se posent à ces deux types d’entreprises restent les mêmes : instabilité politique, corruption, et électricité.

40

Encadré 6.4: Incitations et Garanties de la Loi togolaise de 1989 sur la zone franche d’exportation

Exonération fiscale de 10 ans (impôts sur les bénéfices et autres)

Après 10 ans: impôts sur les bénéfices de 15% et réduction sur les autres impôts et taxes

Exonération des droits de douane et de la TVA sur les équipements et intrants importés

Exonération de la TVA sur les biens et services achetés localement

Liberté de rapatriement des capitaux propres, dividendes et autres revenus

Legislation du travail flexible

Loi des Finances 2009  

Incitations fiscales réduites et remplacées par une approche progressive: 5% d’impôts sur les bénéfices au cours des cinq premières années avec une progression à 10% et 15%, et un régime fiscal normal après 20 ans.

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Graphique 6.10: Pourcentage d’entreprises classant chaque problème comme important ou grave

De gauche à droite : règlementation du travail, autorisations d’installation ou autres, transport, criminalité, qualification de la main d’oeuvre, douanes et commerce, accès au foncier, secteur informel, administration fiscale, électricité, taux d’imposition, tribunaux, corruption, instabilité politique.

Couleur bleue : entreprises hors ZFTE / couleur rouge : entreprises de la ZFTE

6.8. Une analyse plus poussée des données de l’EI confirme cette conclusion et montre qu’il n’y a pas d’avantage particulier en termes d’environnement des affaires71 à faire partie de la zone (Tableau 6.1), sauf en ce qui concerne le transport (une contrainte majeure pour un tiers des entreprises situées hors de la zone contre seulement un quart des entreprises de la zone) et une plus faible perception de la corruption (qui reste un problème majeur pour plus de la moitié des entreprises de la ZFTE).

71Hormis les incitations fiscales – la question du taux d’imposition sera abordée séparément.

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Tableau 6.18: Entreprises de la ZFTE et entreprises hors ZFTE au Togo – Classement des Contraintes

hors ZFTE ZF

Même niveau bas ou moyen

Réglementation du travail 3% 0%Qualification main d’œuvre 18% 22%

Criminalité 21% 22%

Douanes & réglementationdu commerce 30% 24%

Même niveau élevé

Électricité 51% 50%

Instabilité politique 68% 69% ZFTE < hors ZFTE

Corruption 68% 53%

Transport 34% 22%

Concurrence du secteur informel 53% 35%

ZFTE > hors ZFTE

Accès au foncier 15% 24%

Tribunaux 38% 50%

Non concluantAutorisation d’installation ou autres

18% 18%

ou problème données

Administration fiscale 39% 39%

Taux d’imposition 39% 50%NB: > ou < signifie nettement supérieur ou inférieur d’au moins 10 points de pourcentage.

6.9. L’efficacité des règlementations douanières et commerciales, la qualité et la fiabilité des infrastructures (l’électricité surtout), et la disponibilité de services tels qu’une main d’œuvre qualifiée (facteurs essentiels pour le succès de la zone) sont plus ou moins les mêmes à l’intérieur et à l’extérieur de la zone. L’accès au foncier et les problèmes judiciaires (retards et corruption) sont perçus comme problèmes plus importants par les entreprises de la zone franche que par celles situées en dehors. La SAZOF n’ayant plus de terrains à attribuer, la plus forte proportion d’entreprises de la zone franche citant l’accès au foncier comme problème est loin d’être surprenant. Les problèmes judiciaires peuvent être liés au fait que les entreprises étrangères sont plus vulnérables à la corruption judiciaire. Le fait que les entreprises de la zone franche aient la même perception négative de l’administration fiscale et des taux d’imposition que celles qui n’en font pas partie (même si les entreprises de la zone franche bénéficient d’exonérations fiscales très généreuses, avec donc, peu d’interactions avec les agents du fisc) reflète probablement un mécontentement dû aux dernières modifications législatives (Loi des Finances 2009), et à une application plus stricte de la règlementation en vigueur (telle que le paiement de droits de douanes sur les marchandises vendues sur le marché intérieur).

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II. ANALYSE DE LA PERFORMANCE DE LA ZFTE

6.10. Jusqu’à quel point la ZFTE du Togo a-t-elle atteint son objectif de « stimuler le développement des activités orientées vers l’exportation et de créer des emplois » ? Quelle a été la contribution de la ZFTE au développement de l’économie dans son ensemble? Tout en abordant ces questions, la section ci-dessous procède à l’évaluation globale de la ZFTE au Togo.

Exportations: Croissance, composition, diversification et destination

6.11. La ZFTE a atteint son objectif d’accroissement des exportations par les entreprises de la zone, passant de 2 milliards de francs CFA en 1991 à 50 milliards en 2000 et 147 milliards en 200872. Les entreprises de la ZFTE représentaient près de la moitié (46 %) des exportations de marchandises du Togo sur la période 2005-2008, en moyenne, et leur part est en hausse. En 2008, la part de la ZFTE dans les exportations togolaises atteignait 55 %, reflétant ainsi la baisse des exportations traditionnelles des entreprises hors ZFTE tels que le phosphate et le coton73, et la stabilité des exportations de clinker des entreprises de la zone franche.

6.12. Les entreprises de la ZFTE ont contribué de façon significative à la diversification des exportations togolaises, en allant au-delà des produits traditionnels, comme le montre le graphique ci-dessous.

6.13. En ce qui concerne la destination des produits de la ZFTE, 70 % sont destinés à d’autres pays de l’espace CEDEAO, 12 % à d’autres pays africains, et seulement 3 % aux pays développés. Les 15 % restants sont vendus sur le marché local.

72 Compte tenu de la longue période de fluctuation du taux de change (notamment la dévaluation de 50 % contre le Franc français en 1994), nous avons choisi de ne pas exprimer les montants en dollars EU. 73 La baisse spectaculaire des exportations du phosphate et du coton peut être imputée à la mauvaise gestion des entreprises publiques dans ces secteurs. La tendance pourrait être inversée une fois que ces exportations traditionnelles auront repris à la faveur d’une restructuration complète du système.

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Graphique 6.11: Composition des exportations totales du Togo par produit

2000 2007

phosphates, 25.2%

clinker/ciment, 19.1%

coton 30%cacao et

café, 9.2%

autres 13.3%

prod fer/acier,

3.2%

phosphate, 8.1%

clinker/ciment, 38.7%

prod fer/acier, 9.2%

emb plastique, 7.3%

parfums/cosmét, 5.3%

coton 6.4%

boissons 3.4%

autres 19.3%

cacao et café, 2.3%

Sources: BCEAO et SAZOF

Emploi, revenus, et productivité

6.14. Création d’emploi: Quelques 9 000 emplois (dans le secteur manufacturier surtout) ont été créés dans la ZFTE. La part de la ZFTE dans le nombre total d’emplois dans le secteur privé formel au Togo est estimée entre 11 et 36 %74. La zone franche du Togo s’est bien comportée par rapport à la ZFTE du Sénégal (7,674 emplois) ou celle de la Tanzanie (3,146), mais sa performance est, de toute évidence, en deçà de celles du Ghana voisin (28,559) et de l’Afrique de l’Est, notamment le Kenya (30,658) et le Lesotho (45,130)75.

6.15. Création d’un nombre important d’emplois dans la ZFTE, mais à quel prix ? L’investissement moyen par emploi créé peut être estimé à 29 000 dollars EU76 (22 200 dollars EU pour l’entreprise médiane), ce qui reflète la forte intensité capitalistique de la plupart des entreprises de la ZFTE77 . Par ailleurs, l’investissement moyen par emploi créé est en hausse, passant de 33 000 dollars EU en 2006 à 49 000 dollars EU en 2007 avant de culminer à 74 000 dollars EU en 2008, soit plus du double en deux ans.

74 Les estimations se situent entre 25 000 et 80 000 du fait du caractère non fiable et contradictoire des données sur l’emploi total dans le secteur privé formel. 75 Farole, T. 2010. I nvestment climate in African SEZs (en cours).76 Basé sur l’investissement cumulé par rapport à la valeur d’origine (valeur comptable), sans actualisation ni dépréciation. Les auteurs ont conscience des limites de cette méthodologie: l’idéal serait de prendre en compte l’âge du capital à travers une actualisation des séries chronologiques, mais si la valeur des investissements antérieurs a été actualisée, la dépréciation devrait également avoir été prise en compte. Aucune information sur la composition du capital (terrain, bâtiments et équipements) n’étant disponible, il était difficile de faire une hypothèse raisonnable sur les coefficients de dépréciation. Les séries chronologiques du montant de l’investissement sont en francs CFA mais l’investissement cumulé a été converti au taux de change du CFA/dollar EU de 2008. 77Le manque de données n’a pas permis d’évaluer le coût réel par emploi créé, qui devrait inclure la subvention prise en compte dans les recettes fiscales cédées.

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L’investissement par emploi créé va de 1 300 000 dollars EU (un cas isolé de toute évidence) à 3 700 dollars EU pour l’une des entreprises employant le plus de main d’œuvre. Deux entreprises emploient à elles seules pratiquement le tiers de la main d’œuvre, alors qu’elles ne comptent que pour 4 % de l’investissement total dans la ZFTE. Inversement, les trois entreprises qui représentent un tiers des investissements cumulés de la zone, n’utilisent que 6 % de la main d’œuvre.

6.16. Les revenus générés par les emplois de la ZFTE restent modestes. Le salaire moyen (primes et prestations sociales incluses, pour tous les niveaux de qualification) se situe autour de 70 Euros (95 dollars EU par mois), alors que le salaire minimum est d’environ 43 Euros (58 dollars EU par mois), à égalité avec le salaire minimum à l’extérieur de la zone. La masse salariale de 13,6 millions de dollars EU ne représente que 4 % de la valeur du chiffre d’affaires de la ZFTE, ce qui représente une part très faible, même en comparaison d’autres pays en développement. Il existe de grandes différences entre les sociétés, avec des salaires représentant 1 % du chiffre d’affaires pour certaines des entreprises à plus haute intensité capitalistique contre 15 % pour les deux entreprises à haute intensité de main d’œuvre mentionnées ci-dessus et même 30 % pour certaines activités agroindustrielles.

6.17. La productivité de la main d’œuvre (mesurée ici par la production par travailleur) montre de grandes variations liées aux différences dans l’intensité capitalistique78. Le chiffre d’affaires par travailleur s’élevait à 29 000 dollars EU par an en 2008, et la valeur ajoutée par travailleur79 à 13 800 dollars EU. Il convient de noter que l’utilisation de ces ratios comme indicateurs de la productivité de la main d’œuvre est problématique dans des contextes hétérogènes puisqu’ils ne montrent essentiellement que l’intensité capitalistique relativement élevée de la plupart des industries de la ZFTE du Togo80.

Tableau 6.19: Production par travailleur dans la ZFTE du Togo

Entreprise moyenne Entreprise médiane

29 000 dollars EU 16 900 dollars EU

La plus élevée 600 000 dollars EU

Les 10 les plus élevées (quintile) 86 000 dollars EU

Moitié supérieure 59 000 dollars EU

La plus faible 1 300 dollars EU

Les 10 les plus faibles (quintile) 8 100 dollars EU

Moitié inférieure 16 000 dollars EU

78 En effet, le ratio du rendement par travailleur (O/L) est dans une large mesure déterminé par l’intensité du capital (K/L), les rapports entre capitaux et produits (K/O), la valeur résiduelle étant prise en compte dans les facteurs d’efficacité. 79 La valeur ajoutée définie comme les ventes totales moins les intrants importés et locaux. Les acquisitions de services locaux par les entreprises de la ZFTE ne sont pas disponibles et n’ont donc pas été prises en compte. 80 La production de clinker (à très haute intensité de capitaux) et l’industrie chimique légère (relativement exigeante en capitaux) représentent 56% des ventes totales de la ZFTE du Togo et sont à l’origine de la forte tendance à la hausse dans les ratios moyens entre les Ventes /L et les VA/L. Les ratios auraient été nettement inférieurs pour le reste du secteur manufacturier.

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6.18. La caractéristique quelque peu surprenante et atypique de la composition sectorielle de la ZFTE du Togo est l’importance de la part des industries à forte intensité capitalistique: les industries chimiques et la production de clinker représentaient plus de la moitié des ventes de la zone franche en 2008 (56,3 %). Cette caractéristique structurelle constitue évidemment une contrainte à la création d’emplois pour la main d’œuvre togolaise. Le mécanisme d’incitation est neutre et n’impose pas de conditions minimales pour les investissements et la création d’emplois. Toutefois, dans le cadre du débat sur les manque-à-gagner fiscaux et la viabilité fiscale du cadre des incitations, l’option de lier les avantages fiscaux à la création d’emplois (fondée sur la performance, à savoir les emplois permanents réellement créés au profit des togolais, sans passer par les conditions minimales) devrait faire l’objet d’un examen approfondi.

Autres impacts sur l’économie: PIB, recettes fiscales, liens

6.19. La contribution de la ZFTE au PIB togolais peut être estimée à 5 % (2007) dont la plus grande part concerne le secteur manufacturier. En effet, les entreprises de la ZFTE représentent à peu près le tiers de la valeur ajoutée de tout le secteur manufacturier au Togo.

6.20. Pertes de recettes fiscales : Un peu partout dans le monde, les États offrent des exonérations fiscales temporaires aux sociétés désireuses de s’installer dans les ZFTE et les autres zones économiques spéciales pour stimuler les exportations et l’emploi, étant entendu que les sociétés reviendront au statut normal à l’expiration de la période d’exonération fiscale (ou paieront, au moins, des impôts réduits) et que l’État pourra ainsi récupérer certaines pertes de recettes de la période précédente. La Loi initiale sur la zone franche industrielle du Togo prévoyait une exonération fiscale de 10 ans et un taux d’imposition sur les bénéfices de 15 % par la suite. Certaines sociétés ont fermé avant ou juste après l’expiration de l’exonération fiscale81. Pour les ventes sur le marché local (limitées à 20 % des ventes totales), les sociétés de la ZFTE étaient légalement tenues de payer tous les droits de douane et la TVA, mais apparemment cette disposition n’avait jamais été appliquée avant 2009. La Loi des Finances 2009 a réduit ces avantages fiscaux. Avant les changements de 2009, l’impact des recettes générées par les impôts et taxes versées par les sociétés de la ZFTE (sur les bénéfices, les ventes sur le marché local et sous forme d’impôt sur les salaires des employés) était donc très faible.

6.21. Effets d’entrainement sur l’économie nationale : les effets d’entrainement en amont peuvent être mesurés par l’acquisition de biens et services à l’économie nationale. Au cours de la période 2000-2008, la part des achats aux entreprises du territoire douanier représentait, en moyenne, 19 % du total des intrants. On a pu observer une tendance nette à la baisse : en 2000-2001, cette part était de 32 %, pour chuter à 15 % en 2007-2008. Par ailleurs, cette part inclut les achats de produits pétroliers auprès des distributeurs locaux ; ces achats sont en fait des importations indirectes. En supposant que le carburant représente probablement un minimum de 5 à 10 % de l’ensemble des intrants d’une entreprise, la part réelle des intrants produits localement serait nettement

81 Pour des raisons indépendantes de la question fiscale selon l’Administration de la zone franche.

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inférieure, indiquant les faibles effets d’entrainement en amont sur l’économie nationale82.

6.22. Le manque relatif d’effet d’entrainement en amont n’est pas surprenant. Une analyse importante réalisée par la Banque mondiale sur les ZFTE83 a révélé que « la création d’effets d’entrainement en amont semble être largement conditionnée par le potentiel industriel du pays. Dans les pays qui n’ont pas encore un tissu industriel relativement développé et qui ont adopté les ZFTE aux fins de promouvoir ces effets d’entrainement et de favoriser ce potentiel industriel national, seuls quelques effets sporadiques et limités ont été observés ; en plus, des entreprises utilisatrices se plaignaient de la mauvaise qualité ou de l’incompatibilité des intrants locaux… Par contre, dans les pays déjà dotés d’un tissu industriel solide avant la création des ZFTE (ex: Taiwan et Corée du Sud), ces effets d’entrainement ont bien eu lieu ».

Évaluation générale de la ZFTE 84

6.23. En considérant l’ensemble des critères de performance évoqués ci-dessus, l’impact global de la ZFTE sur l’économie est mitigé. Il est positif en ce qui concerne la hausse et la diversification des exportations, mais mitigé pour ce qui est de la création d’emplois, la génération de revenus et les effets d’entrainement, en plus d’être onéreux en termes de manque-à-gagner fiscal. Les industries à haute intensité de main d’œuvre n’ont pas joué un rôle moteur dans les principales exportations en ce qui la création d’emplois dont le Togo a tant besoin. La tendance combinée de la baisse de la valeur ajoutée (relative au chiffre d’affaires) et le déclin des effets d’entrainement en amont devraient faire l’objet d’une étude plus approfondie. Les résultats pourraient aider à mieux orienter les incitations vers la création d’emplois, la valeur ajoutée et les effets d’entraînement en amont.

III. SOUTENABILITÉ DU MODÈLE DE ZFTE ET BESOIN DE REFORMES

6.24. Le cadre actuel de la ZFTE soulève deux préoccupations quant à : 1) sa soutenabilité financière; et 2) la viabilité du modèle dans le contexte de l’intégration régionale et de l’Union douanière de la CEDEAO.

6.25. Soutenabilité financière: La Loi des Finances de 2009 a réduit les incitations fiscales très généreuses de la loi ZFTE initiale et introduit un système d’imposition progressive sur les bénéfices aux taux de 5, 10 et 15 %, suivis d’un retour au régime d’imposition normal après 20 ans (Encadré 6.1). Ces changements tendent à rendre le

82 L’on peut ajouter qu’il n’y a pas d’explication évidente à la tendance à la baisse de la part des achats au niveau national. Un des facteurs pourrait être le changement du statut de certains fournisseurs précédemment installés sur le territoire douanier national (emballage de matériels et intrants semblables) en zone franche de transformation pour l’exportation. Selon cette hypothèse, les achats au niveau national n’auraient pas été remplacés par des importations au cours de la période en question, mais par la production des usines ayant maintenant intégré la ZFTE. 83 Madani, D., 1998. A Review of the Role and Impact of Export Processing Zones. Banque mondiale, Groupe de recherche sur le développement, Commerce, Washington, D.C84 Cette évaluation très élargie devra être affinée par une analyse complète des coûts bénéfices à l’aide d’une méthodologie appropriée.

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système d’incitations de la ZFTE beaucoup plus soutenable sur le plan fiscal. Le nouveau système s’est toutefois heurté à une forte résistance des entreprises de la ZFTE. Selon une proposition de révision d’ensemble de la Loi ZFTE introduite depuis, il s’agira de modifier de nouveau les changements introduits par la Loi des Finances de 2009 et de réintroduire des incitations fiscales plus avantageuses, allant ainsi à l’encontre des meilleures pratiques internationales en matière de cadres ZFTE efficaces. Un tel retour en arrière enverrait en même temps des signaux contradictoires aux éventuels investisseurs sur la cohérence de la politique étatique. En outre, la très large définition des critères d’éligibilité reste une préoccupation. Les seules activités spécifiquement exclues des incitations de la ZFTE par la précédente loi étaient la vente en gros/au détail, le reconditionnement et le transport ; mais le projet de loi actuel n’exclurait même pas le transport. Cette large couverture inclut également les exploitations minières, qui, dans des circonstances normales, devraient être une source de recettes pour l’État, et les activités de transformation primaire des matières premières locales (telles l’égrenage du coton) qui se font nécessairement dans le pays où ils sont produits et qui n’ont donc besoin d’aucune incitation.

6.26. Viabilité au sein de l’Union douanière de la CEDEAO. A l’origine, les entreprises de la ZFTE togolaise ont été créées pour viser le marché régional. En effet, pour les industries à haute intensité capitalistique, le Togo n’a pas d’avantage comparatif par rapport aux pays développés. Par contre, et grâce à la combinaison d’un ensemble d’incitations fiscales généreuses offert par le statut de ZFTE, ajoutée à l’efficacité relative des douanes et des opérations portuaires du Togo et plus généralement de son rôle de plateforme commerciale dans la région, les entreprises de la ZFTE sont compétitives en ce qui concerne les exportations vers les pays voisins de l’UEMOA et de la CEDEAO (70 % de la production de la ZFTE et 82 % de ses exportations vont vers la CEDEAO). Mais en 2000, la zone d’échanges préférentiels de l’UEMOA85 a été transformée en Union douanière à part entière. Après plusieurs faux départs, la zone d’échanges préférentiels de la CEDEAO86 est maintenant opérationnelle et en passe de devenir une union douanière87. Les Accords régionaux incluent un Schéma de Libéralisation des Échanges (SLE-CEDEAO) au titre duquel les exportations d’un pays membre peuvent entrer dans d’autres pays membres sans droits de douane. Ce schéma a été mis en œuvre par les pays membres en 2005-2007. Mais les entreprises de la ZFTE n’y sont pas éligibles et les importateurs des produits de cette zone dans d’autres pays de la CEDEAO devront payer tous les droits de douane88, rendant ainsi les produits plus chers. C’est pourquoi les exportations hors ZFTE du Togo vers la CEDEAO sont en hausse, atteignant 114 millions de dollars EU en 2009 contre 220 millions de dollars EU d’exportations pour les entreprises de la ZFTE.

6.27. Il y a des raisons de penser, en l’état actuel des choses, que soit les règles applicables aux exportations de la ZFTE ne sont pas encore systématiquement

85 Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, et Togo.86 Cap Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Nigéria, Sierra Leone et les 8 pays de l’UEMOA.87 Un Tarif Extérieur Commun (TEC) a été adopté, mais n’est pas encore mis en œuvre par tous les pays membres, surtout par le plus important (Nigéria) et est en cours de révision avec l’introduction d’une cinquième bande tarifaire.88 Les importations des ZFTE (zones extraterritoriales au point de vue douanier) doivent être traitées exactement comme toute importation de pays tiers.

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appliquées, soit certaines exportations suivent la voie habituelle des  « réexportations »89 togolaises. Mais combien de temps cette situation va-t-elle durer? Des progrès en matière d’intégration des échanges régionaux, avec, en définitive, la création de postes frontière conjoints aboutiront, au fil du temps, à une application plus stricte des règles de la CEDEAO. Les exportations de la ZFTE togolaise seront alors véritablement défavorisées. Le paiement de droits d’importation augmentera les prix sur les marchés de destination, ce qui rendra les produits de la ZFTE moins compétitifs. Ce mode opératoire de la ZFTE togolaise, basé sur une application laxiste des règles commerciales de la CEDEAO, deviendra alors non viable..

IV. RECOMMANDATIONS : PRINCIPES DES MEILLEURES PRATIQUES INTERNATIONALES ET MODÈLES DE ZFTE

6.28. Au fil du temps, le concept de ZFTE a évolué vers le concept plus large de « Zone Économique Spéciale » (ZES), grâce aux succès enregistrés par ces zones en Asie et notamment en Chine. Les ZES se définissent généralement comme des zones géographiquement délimitées et administrées par un seul organisme, et qui offrent certaines incitations (généralement des importations en franchise de droits et des procédures douanières simplifiées, par exemple) aux entreprises installées physiquement dans la zone. Contrairement aux « zones enclavées » peu liées aux économies du pays d’accueil, l’accent y est précisément mis sur l’intégration des zones dans l’économie nationale.

6.29. Un rapport FIAS90 de 2008 décrit les caractéristiques souhaitables des ZES comme suit:

Mise à disposition par l’État d’infrastructures et d’installations hors site (raccordements aux services publics, routes) comme incitation au financement privé des infrastructures et des installations sur le site.

Mise à disposition par l’État de parcelles de terrains avec des titres sécurisés et des droits de mise en valeur pour location par bail à des groupes privés d’aménagement de la zone ; formulation de lois et élaboration de textes relatifs à l’utilisation et à la propriété foncières ; et adoption de plans de zonage et d’utilisation des terres, plans qui doivent avoir force exécutoire.

Approches construction-exploitation-transfert (BOT) et construction-propriété-exploitation des infrastructures et installations à l’intérieur et à l’extérieur de la zone, bénéficiant de garanties et/ou d’un appui financier de l’État. Les zones privées, avantages, obligations, droits et partenariats public-privé pour l’aménagement de la zone sont clairement définis.

6.30. En ce qui concerne le cadre incitatif et règlementaire, le rapport recommande d’utiliser l’introduction ou la réforme de régimes spécifiques aux zones comme une occasion de rationaliser les incitations fiscales sur les bénéfices. L’idéal serait d’aboutir à l’harmonisation des politiques d’imposition des bénéfices des entreprises de la zone avec la fiscalité de droit commun du pays, ou au moins à l’alignement des incitations de la zone sur celles des entreprises bénéficiant d’un autre traitement préférentiel comme le

89 Voir le chapitre sur les réexportations du CEM. 90 FIAS, «Special Economic Zones: Performance, Lessons learned, and Implications for Zone Development» avril 2008. Washington, D.C.

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code des investissements. La meilleure approche pour les incitations fiscales en matière d’impôt sur le bénéfice est d’avoir des incitations basées sur la performance dans le code des impôts du pays plutôt qu’à travers une législation spéciale telle que les régimes de la ZFTE.

Réformes nécessaires pour faciliter l’introduction des principes des bonnes pratiques internationales et pour repositionner la ZFTE togolaise

6.31. La ZFTE du Togo a 20 ans. L’État devra, donc, pour des raisons d’économie politique et pragmatiques, adopter une approche progressive de repositionnement de la zone. Le défi pour les autorités sera d’une part d’assurer la soutenabilité financière de celle-ci en réformant le système des incitations et d’autre part d’anticiper les problèmes croissants qui résulteront de la mise en œuvre effective de l’Union douanière de la CEDEAO, en proposant à l’avance des solutions appropriées. Toutes les réformes devraient reposer sur les meilleures pratiques internationales évoquées ci-dessus afin que l’orientation générale de la politique de l’État soit claire pour les investisseurs. Les principales reformes sont présentées ci-dessous.

6.32. Reforme du régime fiscal de la ZFTE - harmonisation ou alignement des politiques d’imposition des bénéfices des entreprises de la zone (et des autres taxes) avec le code général des impôts. Le Togo est, en 2010, dans une situation exceptionnelle en ce sens que sa loi ZFTE et son Code d’Investissement doivent tous deux être révisés. C’est donc une occasion idéale d’aligner les régimes fiscaux et de rationaliser les incitations fiscales sur les bénéfices, d’autant plus que le code des impôts - récemment dans la Loi des Finances 2010 - a introduit un généreux crédit d’impôt à l’investissement91 qui pourrait également s’appliquer aux entreprises de la ZFTE. L’État pourrait donc incorporer dans le Code des impôts une imposition de droit commun plus faible qui s’appliquerait à l’ensemble des entreprises, indépendamment du secteur d’activité et de la destination des ventes (exportation ou marché local)92. Les entreprises existantes de la ZFTE auraient le choix entre : a) bénéficier d’une clause de droits acquis et fonctionner donc selon l’ancienne loi (telle que révisée en 2009), mais avec l’inconvénient majeur que les exportations vers leur principal marché (la CEDEAO) seront de moins en moins compétitives lorsque les règlementations commerciales régionales seront appliquées d’une façon plus stricte; ou b) renoncer volontairement au statut conféré par la ZFTE, bénéficier du crédit d’impôt à l’investissement mentionné plus haut pour réduire leurs impôts sur le bénéfice, et devenir éligibles pour les importations en franchise de droits de leurs clients importateurs dans la CEDEAO selon le schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO. Cette réforme ambitieuse du système des incitations devrait 91 Sous la forme d’un amortissement accéléré des dépenses d’investissement, avec des coefficients de 2 à 2,5 pour les investissements dont la durée de vie dépasse 5 ans. Avec un coefficient 2, une entreprise peut déduire le double de la valeur des dépenses d’investissement de son assiette fiscale, ce qui devrait considérablement diminuer ses impôts sur les bénéfices (IS). Par ailleurs, la disposition - équivalente à un crédit d’impôt à l’investissement - peut être reportée de façon indéfinie sur les années de pertes. Elle offre en outre les avantages les plus importants lorsque l’entreprise commence à réaliser des bénéfices, contrairement aux exonérations fiscales limitées aux premières années de fonctionnement. 92 Cela ne s’applique évidemment pas aux exemptions de droits de douane et de TVA sur les intrants qui sont la raison d’être d’une ZFTE ou d’un système d’entrepôt de stockage. Les systèmes de draw-back des droits de douane ou de restitution de la TVA auraient théoriquement le même effet, mais l’expérience à montré qu’ils ne fonctionnement pas dans les pays africains.

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bénéficier d’une bonne préparation 93 et permettre de réduire le risque d’insoutenabilité financière tout en facilitant une bonne transition des entreprises de la ZFTE vers l’Union douanière de la CEDEAO.

6.33. Repositionnement de la ZFTE – attirer des activités à haute intensité de main d’œuvre et créer des emplois. Réviser la loi ZFTE pour reserrer les conditions d’éligibilité et, au moins, exclure les exploitations minières et les activités de transformation primaire des matières premières locales (c.à.d. les activités incontournables qui rendent le produit tout juste exportable, sans valeur ajoutée : égrenage du coton par exemple) offrira le cadre fiscal nécessaire à l’introduction d’incitations basées sur la performance et conçues pour attirer d’avantage d’activités à haute intensité de main d’œuvre, et tenant ainsi compte des avantages comparatifs du Togo : coûts salariaux bas et main d’œuvre disciplinée. Les autres conditions pour atteindre cet objectif sont : 1) l’investissement dans le capital humain sous la forme d’une augmentation des ressources destinées à l’enseignement et à la formation professionnelle afin d’accroître la productivité de la main d’œuvre ; et 2) des efforts de promotion ciblés, mieux entrepris par des structures privées de gestion des zones.

6.34. Résolution de la question foncière. Au regard de son potentiel agro-industriel, le Togo devrait maintenir l’option de point franc qui offre une flexibilité accrue et qui a l’avantage de minimiser les coûts de développement à l’intérieur et à l’extérieur d’une zone géographiquement délimitée94. Dans le cas du Togo, l’accès au foncier et la sécurisation foncière, qui constituent des problèmes majeurs pour les entreprises actuellement situées hors des terrains appartenant à l’État ou au Port (voir enquête : un quart des entreprises de la ZFTE, sans compter les investisseurs potentiels, considèrent le foncier comme une contrainte majeure) constituera un avantage certain au niveau des infrastructures (avantage que l’on retrouve ailleurs sous la forme de zones enclavées dans les modèles venant des meilleures pratiques internationales). La création de ZES enclavées gérées par le privé au Togo nécessiterait : 1) une révision majeure et une rationalisation des baux immobiliers concédés à proximité du Port (qui sont actuellement proposés à une fraction des taux du marché) afin de dégager de l’espace pour des aménagements futurs ; et/ou 2) des études de faisabilité pour la création d’une nouvelle zone située hors de la capitale (y compris une enquête pour déterminer le caractère acceptable de cet emplacement pour les investisseurs potentiels) et, si les résultats sont concluants, la construction de nouvelles infrastructures de viabilisation de la nouvelle zone95.

93 Pour mener à bien ce processus de préparation, il faudra contre balancer la pression des intérêts particuliers (responsables gouvernementaux ayant un pouvoir dans le processus d’approbation ; entreprises de la ZFTE bénéficiant d’avantages fiscaux généreux, voire excessifs) en donnant une voix aux entreprises qui, à l’heure actuelle, n’ont aucun droit à de tels avantages (notamment les PME sur le territoire douanier) et qui doivent assumer le niveau d’imposition relativement élevé qui résulte du système d’incitations généreuses pour les entreprises de la ZFTE.94 Les avantages concurrentiels du Togo pour une nouvelle génération d’entreprises ZFTE pourraient résider dans le renforcement de la chaîne de valeur ajoutée des produits agricoles locaux. Ces entreprises, notamment les exploitations intégrées verticalement, doivent être installées à proximité de leur source de matières premières et ne peuvent être confinées dans une zone enclavée. Elles ne tirent pas d’avantages majeurs de leur présence à proximité du port comme les entreprises qui importent la plupart de leurs intrants. 95 La SAFOZ a indiqué qu’elle a déjà acquis le terrain.

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6.35. Amélioration de la prestation des services, notamment dans les télécommunications. La Loi ZFTE en vigueur offrait aux entreprises de la ZFTE la possibilité d’avoir leur propre système V-SAT, mais ce droit a été abrogé par la Loi de 1996 sur les Télécommunications. Le rétablissement de ce droit (si l’on considère que le coût global des communications internationales est plus élevé pour les entreprises de la ZFTE que pour les entreprises qui opèrent sur le marché intérieur) serait une décision dans le bon sens qui devrait également créer les conditions minimales pour attirer des entreprises de télécommunication (centres d’appels, activités back office etc.) dans la ZFTE.

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Annexe 2.1: Déterminants de la productivité Modèle

1Modèle

2Modèle

3Modèle

4Modèle

5Modèle

6Modèle

7Modèle

8Modèle

9 Modèle 10Intercept 7,15*** 7,25*** 7,22*** 7,28*** 7,17*** 7,2*** 6,7*** 7,34*** 6,69*** 6,47***

(0,394) (0,378) (0,388) (0,377) (0,389) (0,387) (0,419) (0,423) (0,46) (0,47)Log(âge entreprise) 0,75*** 0,59*** 0,64*** 0,54*** 0,66*** 0,62*** 0,69*** 0,6***

0,58*** 0,39***

(0,178) (0,176) (0,181) (0,178) (0,180) (0,181) (0,175) (0,17) (0,17)Manufacture 0,01 -0,01 0,18 0,09 -0,33 -0,08 -0,1 0,2 0,17 0,18

(0,407) (0,390) (0,406) (0,395) (0,432) (0,452) (0,397) (0,387) (0,38) (0,41)

Moyennes 0,45 0,16 0,3 0,11 0,38 0,48 0,27 0,69* 0,48 0,14

(0,357) (0,350) (0,356) (0,351) (0,354) (0,357) (0,352) (0,357) (0,35) (0,35)

Grandes 1,44*** 0,91 0,89 0,65 1,24** 1,25** 1,32*** 1,21** 0,92* 0,37

(0,601) (0,592) (0,632) (0,618) (0,601) (0,597) (0,587) (0,576) (0,57) (0,58)

SARL 1,02*** 0,61 0,26(0,413) (0,422) -0,32

Exportateur 0,82**(0,385)

Études univers. 0,83*** 0,66** 0,59**

(0,305) (0,30) (0,29)

Email 1,10*** 0,88***(0,36) (0,35)

Ratio travaill. temporaires -1,92***

-1,74*** -1,25***

(0,620) (0,60) (0,60)Découverts 0,8*** 0,69**

(0,337) (0,31)LC/prêts 0,64* 0,46

(0,374) (0,34)Exportateurs ZFTE 0,01

-0,49

(0,611) (0,58)Exportateurs non ZFTE 1,05***

0,35

(0,404) (0,38)

Étrangères 1,35*** 1,18*** 0,88***

(0,364) (0,382)   (0,38)

N 142 142 142 142 142 142 142 142 142 142Ajust. Rsq 0,2014 0,2693 0,2299 0,275 0,2215 0,2322 0,2483 0,2893 0,33 0,4

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Annexe 4.1, Tableau 1: Capital humain, TIC, comportement financier et exportateur : Y a-t-il une différence significative entre les micro-entreprises et les grandes entreprises ? Résultats probit

  Exportateur Études univers. Email Découvert Audité Prêt/LC

Intercept 1,26*** -0,56*** -0,22 -0,06 -0,98*** -1,42***

(0,180) (0,157) (0,154) (0,152) (0,167) (0,200)Log (âge entreprise) -0,21*** -0,01 0,14* 0,04 0,25*** 0,25***

(0,085) (0,079) (0,079) (0,077) (0,081) (0,093)

Manufacture -0,24 0,02 0,24 0,29 0,07 -0,14

(0,203) (0,192) (0,214) (0,198) (0,199) (0,219)

Petites 0,001 0,3 0,3 -0,01 0,14 0,09

(0,208) (0,185) (0,184) (0,181) (0,188) (0,214)Moyennes ou grandes 0,58*** 0,67*** 0,99*** 0,59*** 0,93*** 0,3

  (0,230) (0,221) (0,250) (0,228) (0,225) (0,243)

LLr-154,37 -190,02 -174,96 -192,74 -174,61 -138,23

N 297 297 297 297 297 297

***significatif à 1%, ** significatif à 5%, * significatif à 10%.

Catégories de variables omises : secteur des services et micro-entreprises

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Annexe 4.1, Tableau 2: Régressions productivité – échantillon complet Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5 Modèle 6

Intercept 7,75*** 7,69*** 7,77*** 7,55*** 7,46*** 7,34***

(0,221) (0,217) (0,241) (0,243) (0,231) (0,237)

Log (âge entreprise) 0,48*** 0,41*** 0,37*** 0,44*** 0,33*** 0,19*

(0,113) (0,112) (0,104) (0,113) (0,107) (0,098)

Manuf. 0,1 0,02 0,23 0,08 0,01 0,15

(0,277) (0,272) (0,256) (0,277) (0,256) (0,234)

Petites -0,13 -0,13 -0,33 -0,14 -0,12 -0,27

(0,266) (0,260) (0,245) (0,265) (0,245) (0,223)

Moyennes ou grandes 0,72*** 0,51 0,55* 0,63** 0,27 -0,17

(0,315) (0,313) (0,299) (0,315) (0,301) (0,290)

Exportateur 0,95*** 0,3

(0,253) (0,231)

Études univers. 0,51*** 0,5***

(0,217) (0,199)

Email 0,7*** 0,56***

(0,226) (0,209)

Ratio trav.temp. -2,21*** -1,52***

(0,380) (0,366)

Découvert 0,37 0,25 0,34*

(0,226) (0,211) (0,192)

LC/prêt 0,42 0,09 0,18

(0,279) (0,262) (0,238)

Audités 1,42*** 1,03***

(0,226) (0,211)

Étrangères 0,9***

(0,246)

Ajust. Rsq0,13 0,17 0,27 0,14 0,25 0,39

N 279 279 279 279 279 279

***significatif à 1%, ** significatif à 5%, * significatif à 10%.

Catégories de variables omises : secteur des services et micro-entreprises

55

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Annexe 4.1, Tableau 3: Déterminants des coûts de la main d’œuvre par travailleur

  Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3

Constant 6,38*** 6,34*** 6,58***

(0,189) (0,188) (0,196)

Log (âge entreprise) 0,34*** 0,31*** 0,24***

(0,096) (0,097) (0,093)

Manufacture -0,37 -0,42* -0,26

(0,235) (0,234) (0,224)

Petites -0,1 -0,11 -0,13

(0,225) (0,223) (0,212)

Moyennes ou grandes 0,63*** 0,53* 0,41

(0,271) (0,272) (0,264)

Exportateur   0,47** 0,23

  (0,216) (0,216)

Ratio trav.temp.   -1,16***

  (0,332)

Étrangères   0,68***

    (0,233)

Ajust. Rsq0,1194 0,1343 0,2236

N 220 220 220

***significatif à 1%, ** significatif à 5%, * significatif à 10%.

Catégories de variables omises : secteur des services et micro-entreprises

56

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Annexe 4.1, Tableau 4: Déterminants de la productivité : micro-entreprises

Coûts main d’œuvre par travailleur

Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5 Modèle 6 Modèle 1

Constant 8,83*** 8,12*** 8,35*** 8,11*** 8,03*** 8,17*** 7,28***

(0,305) (0,261) (0,265) (0,251) (0,276) (0,338) (0,27)

Log (âge entreprise) 0,19 0,16 0,13 0,14 0,12 0,1 0,049***

(0,136) (0,140) (0,130) (0,139) (0,136) (0,122) (0,11)

Manufacture -0,06 -0,05 -0,29 0,04 -0,24 -0,25 -0,06

(0,479) (0,495) (0,460) (0,489) (0,474) (0,429) (0,41)

Informelle -1,14*** -0,66** -0,67***

(0,321) (0,292) (0,27)

Semi-formelle -0,59 -0,14 -0,08

(0,357) (0,326) (0,29)

Études univers. 0,53* 0,4

(0,316) (0,299)

Email 0,7*** 0,43

(0,265) (0,265)

Ratio trav.temp. -2,23*** -1,85*** -1,51***

(0,484) (0,478) (0,40)

Exportateur 0,94*** 0,83*** 0,56*

(0,365) (0,325) (0,30)

Découverts -0,08 0,12 (0,275) (0,258)

Prêt/LC -0,15 0,002 (0,381) (0,346)

Audité 1,29*** 0,96*** (0,304) (0,280)

Ajust. Rsq 0,0704 0,0084 0,1536 0,0369 0,0989 0,2837 0,1

N 132 132 132 132 132 132 111

***significatif à 1%, ** significatif à 5%, * significatif à 10%.

Catégories de variables omises : secteur des services et micro-entreprises

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Annexe 4.1, Tableau 5: Matrice de corrélation de toutes les variables indépendantes utilisées dans les régressions

 

Âge entreprise

Manufacture

Petites

Moyennes ou grandes

Exportateurs

Études univers.

Email

Ratio trav. temp.

Découverts

LC/prêt

Audité

Étrangères

Âge entreprise

1                      

Manufacture

0,161 1                    

Petites -0,023 0,042 1                  

Moyennes ou grandes

0,342 0,349 -0,34

8

1                

Exportateurs

0,184 0,172 -0,07

8

0,302 1              

Études univers.

0,082 0,094 0,019

0,205 0,04 1            

Email 0,137 0,182 0,022

0,304 0,205 0,32 1          

Ratio trav.temp.

-0,054 0,145 -0,07

2

0,118 -0,074 0,015 0,024

1        

découvert 0,095 0,144 -0,06

1

0,221 0,116 0,068 0,073

0,131

1      

LC/prêt 0,144 0,033 -0,01

3

0,151 0,01 0,069 0,107

-0,01

5

0,194 1    

Audité 0,241 0,16 -0,06 0,376 0,253 0,163 0,259

-0,11

6

0,127 0,23 1  

Étrangères 0,3 0,054 -0,14 0,342 0,398 0,104 0,122

-0,18

7

0,07 0,009 0,201 1

58

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Annexe 4.1, Tableau 6 : CARACTÉRISTIQUES DES PRÊTS : Secteur formel par rapport aux micro-entreprisesSecteur formel (155 entreprises)

Secteur micro (145 entreprises)

  Fréquence Pourcentage Fréquence Pourcentage

Pourcentage des entreprises avec prêt ou LC 37 23,87 21 14,48Type d’institutions financières      Banques commerciales privées 20 54,05 7 33,33Banques ou agences publiques 11 29,73 4 19,05NBFI (y compris Microfinance) 5 13,51 10 47,62Autres 1 2,7    

         Pourcentage des entreprises avec prêts déclarant qu’une garantie est exigée 28 75,68 18 85,71

     Type de garantie exigée      Terrains et bâtiments 11   14  Equipement 3 3  Comptes 7 3  Biens personnels 7 2  Autres 5   1  

Demandes de prêts      Entreprises ayant demandé un prêt/LC 44 28,39 26 18%Entreprises n’ayant pas demandé un prêt/LC 111 71,61 119 82%

Raisons de la non demande de prêts      Ne savent pas (spontané) 2 1,82 2 1,68Pas besoin d’un prêt – l’entreprise a un capital suffisant 38 34,55 36 30,25Procédure de demande prêt/LC est trop compliquée 33 30 34 28,57Taux d’intérêt n’est pas favorable 15 13,64 12 10,08Garantie exigée est trop élevée 14 12,73 26 21,85Taille et durée du prêt sont insuffisantes 2 1,82    Ne pense pas qu’il aurait été approuvé 3 2,73 7 5,88Autres 3 2,73 2 1,68

     Moyenne Médiane Moyenne Médiane

Taux d’intérêt 11,9 11 15,3 13,5Nombre d’entreprises 22 22 18 18Ratio garantie/prêt 2,5 1,5 2,47 2Nombre d’entreprises 17 17 12 12

59

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Annexe 5.1, Tableau 1 : Structure du secteur bancaire togolais

Banque Capital au 31/12/2008(milliards de francs CFA)

Actionnariat(pourcentage des parts)

Avoirs au 31/12/2008(milliards de francs CFA)

ECOBANK 2,0 Ecobank Transnational Incorporated (ETI) (80,8%)Privé (14,0%)CNSS (5,2%)

157,4

UTB 2,0 État (100,0%) 112,3BTCI 1,7 CNSS (62,6%)

SOTOCO (22,6%)Privé (14,8%)

119,7

BIA 4,8 État (60,2%)96

Autre privé (14,7%)Aiglon (10,5%)Cofipa (7,3%)BOAD (7,3%)

59,1

BTD 6,1 État (43,3%)BCEAO (20,0%)BOAD (13,4%)CNSS + SNI (18,5%)FAD (3,3%)BIA, BTCI, UTB (1,6%)

59,5

BPEC97 3,0 État (40,3%)Institutions (21,9%)Individus (35,9%)Autre privé (2,1%)

37,5

Banque Atlantique 5,0 Atlantic Financial Group (98,1%)Autres institutions (0,04%)Privé (1,5%)

35,3

BSIC 5,0 BSIC (99,98%)Privé (0,02%)

24,0

Financial Bank 3,5 Financial (85,0%)98

Privé (15,0%)15,7

BRS 2,0 Holding BRS (99,99)Autres (0,01%)99

5,1

SIAB 2,8 État (14,0%)Libyan Arab Foreign Bank (86,0%)

5,3

Source : Commission bancaire, 2008

Annexe 5.1, Tableau 2 : Établissements financiers

96 Après la sortie de la Belgolaise du capital de la BIA en 2008, la Belgolaise a apporté 24 millions d’euros pour la résorption des pertes passées de la BIA au moment de son départ. 97 La BPEC a été créée en janvier 2008, suite à la restructuration de la CET ( Caisse d’épargne du Togo). Le Gouvernement possède toujours directement 40,9% et indirectement 49 % (si on considère l’actionnariat de la BTCI et de la BIA).98 Un changement récent dans l’actionnariat de la Financial Bank a amené 90 % des parts de la Financial Group à Emerging Capital Partners (ECP).99 Inclut la BOAD, FAC UEMOA et des actionnaires privés.

60

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Capital au 31/12/2008(milliards de francs CFA)

Avoirs au 31/12/2008(milliards de francs CFA)

GARI 12,9 25,0Cauris Investment 2,0 3,0Source : Commission bancaire, 2008

Annexe 5.1, Tableau 3 : Ratio des PNP bruts par rapport aux prêts bruts2003 2004 2005 2006 2007 2008

Bénin 10,3 14,4 16,0 19,4 17,1 17,5Burkina 12,4 13,7 14,5 15,3 19,0 15,6Côte d’Ivoire 25,1 26,5 22,3 22,2 18,1 17,9Guinée-Bissau 27,4 2,9 12,8 8,0 6,6 7,0Mali 15,6 23,1 29,5 24,8 24,2 27,6Niger 26,5 21,0 21,6 21,8 16,7 15,9Sénégal 14,0 12,9 12,3 16,9 17,1 16,7Togo 41,3 31,0 33,5 29,0 22,3 13,5UEMOA 19,7 20,7 19,9 20,5 18,9 18,3Source : Rapport annuel de la Commission bancaire.

Annexe 5.1, Tableau 4 : Ratios opérationnels nets2006 2007 2008

Bénin 78,2 74,7 68,6Burkina 65,2 71,1 72,2Côte d’Ivoire 77,0 78,2 68,1Guinée-Bissau 107,0 107,9 82,2Mali 72,7 73,7 74,5Niger 70,3 71,2 62,3Sénégal 57,4 60,8 59,2Togo 79,4 77,2 83,0UEMOA 70,2 72,1 68,0

Annexe 5.1, Table 5: Six principales coopératives de crédit et d’épargne du Togo (juillet 2009) Nombre de clients

Dépôts en coursMilliers de dollars EU

Prêts en coursMilliers de dollars EU

Qualité du portefeuille

FUCEC 305 814 85 217 63 033 4,95%IDH 119 223 20 943 14 529 10,63%UMECTO 12 219 2 410 3 200 5,21%UCMECS 6 761 833 1 008 7,81%FECECAV 15 006 2 043 2 358 0,73%URCLEC 11 972 1 445 2 148 1,21%

Annexe 5.1,Tableau 6 : Cinq principales institutions de microfinance (juillet 2009) Nombre de clients Dépôts en cours

Milliers de dollars EUPrêts en coursMilliers de dollars EU

Qualité du portefeuille

FUCEC 305 814 85 217 63 033 4.95%Wages 76 462 10 804 15 452 8.75%

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IDH 119 223 20 943 14 529 10.63%UMECTO 12 219 2 410 3 200 5.21%TIMPAC 12 938 789 1 162 27.5%Source : CAS-IMEC

62

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Annexe 5.2 : RÉSULTATS ÉCONOMÉTRIQUES

Indicateurs d’accès

Dans cette section, nous effectuons une analyse multicritères des indicateurs d’accès pour vérifier les résultats monocritère discutés plus haut. Beaucoup des caractéristiques des entreprises sont corrélées et une caractéristique peut donc être une variable de remplacement pour l’effet d’une autre dans une analyse monocritère. Par exemple, les SARL et les entreprises étrangères sont plus grandes et plus anciennes, tandis que les entreprises plus jeunes ont tendance à être plus petites. Les entreprises manufacturières sont plus grandes que les sociétés de services, les entreprises exportatrices sont également plus susceptibles d’être étrangères.

Le Tableau 5.2 de l’Annexe 5.2 donne des régressions probit à plusieurs variables dépendantes utilisées comme indicateurs d’accès : deux indicateurs subjectifs (à savoir si l’entreprise déclare que l’accès est l’obstacle le plus important et si elle donne comme raison pour ne pas en avoir demandé le fait qu’elle « n’a pas besoin d’un prêt ») ; et plusieurs indicateurs objectifs (si l’entreprise a un produit de crédit – découvert et ligne de crédit ou prêt – et si la firme a ou non demandé un prêt). Pour la comparaison, les micro-entreprises sont incluses dans la même régression que les PMGE.

Les différences dans le classement subjectif du financement en tant qu’obstacle majeur sont significativement et inversement corrélées avec l’âge des entreprises, les plus jeunes étant plus susceptibles que les plus anciennes de classer le financement en tête de liste. Les entreprises nationales ont nettement plus tendance à classer la finance en tant qu’obstacle majeur que les entreprises étrangères. De même, les entreprises desservant le marché intérieur déclarent plus souvent que le financement est un obstacle majeur que les entreprises exportatrices. Il a été demandé aux entreprises qui n’ont pas de prêt et n’en avaient pas fait la demande, pourquoi elles ne l’avaient pas fait. Celles qui ont déclaré ne pas en avoir besoin sont supposées ne pas être limitées par le crédit ; elles sont comparées aux autres firmes dans le Modèle 3. Nous constatons que les entreprises étrangères sont nettement plus susceptibles de déclarer ne pas avoir besoin d’un prêt, tandis que les entreprises manufacturières sont beaucoup moins susceptibles de faire la même déclaration que les entreprises du secteur des services. Toutes les autres variables étaient non significatives.

Il y a des différences plus importantes au niveau des indicateurs objectifs – en particulier le recours aux produits de crédit, et les corrélations entre différentes caractéristiques qui déterminent les autorisations de découvert à court terme par rapport aux prêts ou lignes de crédit. La taille des entreprises a un impact significatif sur le recours aux découverts, les grandes entreprises étant plus fréquemment autorisées à en avoir que les plus petites. La taille n’est pas corrélée avec les prêts à cause du développement du secteur de la microfinance, comme le montre l’analyse monocritère, et il y a peu de différence dans le

63

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pourcentage des entreprises ayant des prêts en fonction de la taille. Cependant, l’âge des entreprises est corrélé de manière positive et importante avec les prêts. Il est intéressant de constater que la tenue de livres de comptes est fortement corrélée avec les prêts mais pas avec les découverts. La raison en est peut-être qu’un audit externe rend les états financiers de l’entreprise plus fiables et réduit donc le déséquilibre d’information entre celle-ci et l’institution financière, augmentant ainsi la probabilité d’octroi d’un prêt à long terme. Néanmoins, la relation de cause à effet avec l’audit n’est pas certaine étant donné que les banques peuvent exiger un audit externe en tant que condition préalable à un prêt.

L’examen des caractéristiques des entreprises qui ont demandé des prêts au cours de la dernière année montre que les entreprises plus grandes sont plus susceptibles d’introduire ces demandes que les plus petites, et que les entreprises étrangères le sont nettement moins que les entreprises nationales. Comme le montre le Modèle 3, ces entreprises ont également tendance à déclarer ne pas avoir besoin d’un prêt.

Annexe 5.2, Tableau 1 : L’accès au Togo

(1) (2) (3) (4) (5)Accès au financement est l’obstacle principal

« Pas besoin d’un prêt »

Recours au découvert

Entreprise ayant un prêt

Entreprise ayant demandé un prêt

Intercept -0,1 -1,00*** -0,46*** -1,68*** -1,35***(0,179) (0,183) (0,172) (0,224) (0,201)

Log (âge entreprise) -0,16* -0,03 -0,01 0,22** 0,12

(0,089) (0,091) (0,083) (0,102) (0,094)Log(Total employés) -0,05 0,07 0,31*** 0,13 0,15*

(0,082) (0,079) (0,082) (0,087) (0,082)SARL 0,35 -0,35 0,05 0,2

(0,250) (0,261) (0,276) (0,265)Étrangères -0,59*** 0,4* 0,04 -0,37 -0,48**

(0,249) (0,213) (0,211) (0,253) (0,245)Exportateur -0,57*** 0,32 0,06 -0,29 -0,16

(0,238) (0,209) (0,199) (0,238) (0,223)Manufacture 0,61*** -0,48* 0,11 -0,06 0,21

(0,244) (0,265) (0,232) (0,256) (0,234)Audit 0,1 0,53*** 0,28

(0,172) (0,195) (0,186)Nombre d’observations

296 296 296 296 296

Log probabilité -155.61 -152.37 -188.13 -131.43 -149.98

Notes : Estimé par probit. Catégorie exclue : secteur des services. *Significatif à 10 %; ** Significatif à 5 %; *** Significatif à 1 %.

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Investissement

L’investissement dans les actifs productifs est une des conséquences souhaitables de l’accès au financement. L’investissement est important en tant que source de croissance et utilisation efficace du capital. Le Tableau 2 ci-dessous donne l’analyse de régression de deux mesures de l’investissement : un indicateur précisant si l’entreprise a ou non acquis des actifs en 2008 et le ratio du montant de l’investissement (total des actifs acquis en 2008) par rapport aux ventes. Les variables de contrôle sont les caractéristiques des entreprises déjà utilisées pour les régressions liées aux indicateurs d’accès. Plusieurs indicateurs d’accès ont également été inclus pour tester si l’accès au financement est associé avec une plus grande incidence ou un montant plus élevé de l’investissement.100

Annexe 5.2 Tableau 2 : L’investissement au Togo(1) (2) (3) (4)Actifs acquis Actifs acquis Investissement/ventes Investissement/ventes

Intercept -0,37*** -0,63*** -0,03 -0,14(0,18) (0,18) (0,101) (0,102)

Log(âge entreprise) -0,05 -0,06 -0,11*** -0,1**(0,083) (0,085) (0,046) (0,046)

Log(Total employés) 0,13* 0,07 0,04 0,03(0,074) (0,07) (0,041) (0,042)

SARL 0,37 0,41* 0,26** 0,27**(0,245) (0,25) (0,129) (0,132)

Étrangère -0,45** -0,41* -0,29*** -0,25**(0,213) (0,21) (0,117) (0,118)

Exportateur 0,33* 0,38* 0,15 0,17(0,195) (0,19) (0,106) (0,106)

Manufacture 0,13 0,07 -0,02 -0,05(0,221) (0,223) (0,118) (0,119)

Accès est obstacle majeur -0,21 -0,17*

(0,17) (0,097)Découvert 0,44*** 0,07

(0,163) (0,088)Prêts 0,27 0,07

(0,19) (0,103)

Nombre d’observations 296 296 280 280

Log probabilité -193,62 -188,83 -195,05 -196,03

Notes : Estimé par probit (pour les actifs acquis) et tobit (ration investissement/ventes, avec la limite inférieure de zéro). Catégorie omise : secteur des services. * Significatif à 10 %; ** Significatif à 5 %; *** Significatif à 1 %

Les estimations probit, présentées dans les colonnes (1) et (2) et mesurant la probabilité de réalisation d’un investissement en 2008, montrent que les entreprises plus petites sont

100 The regressions with Purchased Assets as dependent variable is estimated using Probit model and regressions with Investment amount as dependent variable is estimated by Tobit model with a lower bound of zero, to account for those firms which made no investments.

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moins susceptibles d’acquérir des actifs que les exportateurs et que les SARL le sont plus. Les entreprises nationales ont tendance à faire plus d’investissements que les entreprises étrangères.

L’accès au crédit est important pour les décisions d’investissement des entreprises – les entreprises ayant accès aux découverts sont nettement plus susceptibles d’investir que celles qui n’y ont pas accès. Cependant, l’ampleur de l’investissement peut être réduite – le ratio de l’investissement par rapport aux ventes n’est pas corrélé avec les découverts ou les prêts – comme le montrent les résultats monocritère donnés ci-dessus, la plupart des entreprises utilisent les bénéfices non distribués pour financer leurs investissements. Les entreprises plus anciennes font des investissements plus importants que les plus récentes, et le ratio investissement par rapport aux ventes des SARL est plus élevé que celui des sociétés privées immatriculées. Ce ratio est également plus faible pour les entreprises étrangères comparées aux entreprises nationales. Les entreprises déclarant l’accès au financement en tant qu’obstacle majeur ont un ratio investissement/ventes faible par rapport aux autres.

Les résultats présentés dans cette section montrent que l’accès au financement est positivement corrélé avec la taille, l’âge et le statut d’exportation des entreprises. La tenue de comptes audités est fortement corrélée avec la disponibilité des prêts. Les exportateurs, grandes entreprises, SARL immatriculées et entreprises ayant accès au découvert bancaire sont plus susceptibles d’investir que les autres. Les entreprises plus anciennes réalisent des investissements plus importants que les plus récentes ; le ratio investissement/ventes des sociétés étrangères est inférieur à celui des entreprises nationales. Sans données supplémentaires, il est toutefois impossible de déterminer les causes de la relation entre l’investissement et l’accès.

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