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r s tVAL 7om rAK ' 5 330 édition théâtre de Caen RT THÉÂTRE DU CHÂTELET JEUDI 25 NOVEMBRE 2004 THÉÂTRE DE CAEN SAMEDI 27 NOVEMBRE 2004 N ION Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés

RT IONJapon ou de Ryuichi Sakamoto. Nous pou-vons communiquer ins-tantanément, ce que des futuristes comme Russolo et Marinetti comprenaient le pay-sage urbain accéléré, les messages

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Page 1: RT IONJapon ou de Ryuichi Sakamoto. Nous pou-vons communiquer ins-tantanément, ce que des futuristes comme Russolo et Marinetti comprenaient le pay-sage urbain accéléré, les messages

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rAK ' 5330 édition

théâtre de Caen

RTTHÉÂTRE DU CHÂTELET

JEUDI 25 NOVEMBRE 2004

THÉÂTRE DE CAEN

SAMEDI 27 NOVEMBRE 2004

N IONDocument de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés

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LBIRTH OF A NATIONDJ Spooky

«Accords bafoués, oppressionethnique, prises de pouvoir vio-lentes, menace sécuritaire et sé-curité menacée... La litanie desinformations nous pousse à revi-siter l'abominable Birth ofa Nation

de D.W. Griffith. Il est grandtemps. Ce film présente bien desrésonances avec la culturecontemporaine et son pressenti-ment permanent de chocs, desurprises possibles. Allumez latélévision, lisez un journal,connectez-vous à un site de votrechoix, vous parviendrez auxmêmes conclusions. Transfor-mation continue, constant chan-gement. Dans ce film, Griffith acréé un ensemble de propositionsqui touchent au mythe une na-tion occupée par des troupesétrangères, des lois imposées sansse soucier de la population locale,l'exploitation et la corruptionpolitique. Autant de thèmes quihantent encore notre présentmais dans des formes radicale-ment différentes.

Dans Rebirth ofa Nation, j'en appelleà un monde "parallèle" où le filmde Griffith serait le creuset durêve d'une Amérique différente.Une vision éclairée par la penséedu philosophe latino-américainSantayana* qui a écrit que « ceuxqui ne comprennent pas le passésont condamnés à le répéter » etpar les travaux de MarcelDuchamp ou Grand MasterFlash. Considérer le film deGriffith comme un "objet trouvé"

et le revisiter avec unregard démultiplié oùconvergent art et mu-sique, multimédia etcinéma [...] Il n'y ajamais une seule ma-nière de voir l'histoirenous devons multiplierles angles de vue sur unpassé épouvantable etnous interroger sur lemulti- culturalisme dansun monde qui s'est amé-ricanisé rapidement, au-delà de toute attente. Lepassé est prologue.La question essentielleque pose ce film est :« Que signifie américain ?Comment vivons-nousen tant qu'Améri-cains ? ». Ma proposi-tion n'avance pas deréponse, elle pose sim-plement davantage dequestions. >>

Remerciements de DJ

Spooky à Annie Ohayon,Rhys Williams, Jack Young,Elisabeth Hayes, Marie-Claude Beaud, RoseLee

Goldberg, Linda Brumbach,Gary Hustwit, Paula Cooper,

Celia Pearce, Neil Sieling,Anthony DeRitis, KenJordan, Rosemary E. ReedMiller, Bill T. Jones, BjornArnelan, Julia Ward, AndrewEnoch, The Seattle ChamberPlayers, Lisa Kwon

« DÉPASSER LESLIMITES »EntretienPaul D .Milleret RoseLee GoldbergProgramme du Festival

Spoleto / USA (Charleston),juin 2004

Vous avez soumis Naissanced'une nation, cette oeuvrefascinante réalisée entre 1912 et

1915, à une technologie trèscontemporaine, et vous ne vous

contentez pas de foumirjuste une

piste sonore, mais vous mani-

pulez les images comme le son.

Ce qui ressort, c'est quel'informatique endossebeaucoup de ce quicomptait pour l'avant-garde, mais tant son uti-lisation que ma manièred'échantillonner le filmrenvoient à un art envi-sagé comme un proces-sus de sélection. Je re-mixe aussi la manière

dont les personnages communi-quent entre eux. Des motifs géo-métriques y matérialisent l'in-teraction entre les personnages.

Comment aborder la structure du film, qui

présente tant de strates distinctes ?

Lorsqu'on crée un fichier imageou son à l'ordinateur, on travailledéjà par strates, en multipistes.Cinéaste, Griffith a anticipénombre de ces pratiques dans samanière de dévider, tout au longdu film, un récit avec des in-trigues multiples et simultanées.

Quelles sont ces intrigues principales ?

Il y a deux familles, liées d'ami-tié avant la Guerre de Sécession.Les machinations d'une certainecoterie politique à Washington etla prise de pouvoir brutale par unou deux sénateurs provoquentune réaction violente de la partdu Sud qui se sépare de l'Union,brisant les liens qui unissaient cesdeux familles. Leurs enfantsmeurent à la guerre. À la fin de

Scène extraite de Rebirth of a Nation, Paul D. Miller, a.k.a. DJ Spooky That Subliminal Kid

la guerre, l'un des aînés de la famille sudistedécide de monter une sorte d'organisationterroriste pour attaquer les forces d'occupa-tion.

Vous avez travaillé avec ces trames de l'histoire. Comment

les avez-vous détachées de la structure du film ?

J'ai travaillé sur les notions de classe, de hié-rarchie sociale et d'encodage racial la si-tuation des Afro-américains dans le Sud aservi de toile de fond sociale, alors que lesacteurs étaient des Blancs maquillés enNoirs, imitant la gestuelle des Noirs, leursmanières et leur façon de parler. Un filmcomme par exemple Le Chanteur de jazz et plustard la culture pop américaine reprendrontce point de vue. L'encodage et le décodagepar les Blancs de la gestuelle des Afro-amé-ricains, leur façon de parler et leur mu-sique, illustrent la manière dont un groupes'est approprié la place de l'autre dans la cul-ture et la société.C'est cette idée que j'ai appliquée au remixde Naissance d'une nation en modifiant les rela-tions entre les personnages, en changeant lessons qui évoqueraient chacun d'eux desmotifs en quelque sorte, comme Wagner enutilisait pour caractériser ses personnages.

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Au long des trois parties du film, les contactsentre les deux familles deviennent flous etconfus à mesure qu'elles avancent vers la criseet la guerre. Je reprends les motifs des per-sonnages et les transforme en éléments hiphop en arrangements pour cordes enmarche, en lignes de basse de jazz.

Ilj a trois ans que vous avezlancé ce projet. Pouvez-vous

décrire cette genèse, liée à la fois à des technologies ré-

centes et à vos objectifs esthétiques comment avez-vous

évolué au cours de cette période ?

L'art doit faire face à sa propre dématériali-sation. Au départ, je voulais dénoncer leshiérarchies sociales résurgentes dans laculture américaine, parler de l'élection deBush en 2000, lorsque des électeurs noirsont été rayés des listes dans le Sud, de l'im-pact du cinéma capable d'entraîner l'électionde Schwarzenegger en Californie. J'ai consti-tué des superpositions, ajoutant au film desimages empruntées à l'étude des danses duSud par Bill T. Jones - une observation dela fonction du langage corporel dans uneculture particulièrement hiérarchisée,presque néo-féodale.

On peut dire qu'on se trouve face ù un film dématéria-lisé, presque évanescent, à force d'être fragmenté. Lesflowcharts [dessins qui indiquent le flux de contrôle d'un

programme] offrent une métaphore de...

Pour moi, les flowcharts consistent à appliquerune logique aux gestes et à comprendre quele langage corporel génère sa propre syntaxe.Si le terme yntaxe s'applique au langage, ilpeut aussi s'appliquer aux langues vernacu-laires. C'est très important en Amérique oùil existe une langue parlée du Sud, et uneautre langue populaire au Nord. Il s'agit làencore de hiérarchie sociale concernant lescodes de langage, les questions habituellessur la nature de l'art élitiste et de l'artpopulaire. Je prends ce film comme pointde départ d'une manière non provocatrice

pour interroger l'Histoire. Le moteur estici l'analyse de Santayana selon laquelle ceuxqui oublient le passé sont voués à le répéter.

Est-ce que vous observez le public, est-ce

que vous jouez de ses réactions comme des

images du film ? Établissez-vous un lien

avec lui, comme dans une discothèque ?

Il n'y a qu'un pas entre le contexteet le contenu. Dans un club, si jeme mettais à diffuser des imagestrès oniriques du Ku Klux Klan,je ne suis pas sûr que ça passeraitsi bien que ça. Par ailleurs, dansune salle d'opéra, si je me jetaisdans des rythmes fracassants ha-bituels dans une boîte, je ne croispas que ça marcherait mieux.J'évolue d'un contexte à l'autre,ce qui me permet en tant qu'ar-tiste de dépasser les contraintesimposées par le système, celui desgaleries ou celui des festivals,celui des discothèques chacunayant ses propres limites. Aubout du compte, il s'agit d'un artlibéré et détaché des conditionsnormales que nous acceptonspour les cultures élitistes etpopulaires. J'essaie d'abolir cesdistinctions.

En ce sens, c'est un vrai manifeste futuriste

cette idée de dépasser les limites, de sor-

tir l'oeuvre du mode théâtral convention-

nel. Vous utilisez un ordinateur portable que

vous installez dans une grande salle de spec-

tacle ; ce qui intrigue, c'est votre capacité

à jouer avec les proportions.

Oui, l'échelle compte beaucoupces temps-ci. Richard Serra, parexemple, construit la plupart deses sculptures avec l'aide de l'in-formatique ; ou bien, pensez àFrank Gehry qui commence sesprojets d'architecture en jetant dupapier froissé en boule. Avec uneimage scannée dans votre ordi-nateur, vous choisissez l'échellequi vous convient. D'autre part,mes partenaires sont dispersés

aux quatre coins de laplanète. Je reçois descourriels d'Art° Lindsaydu Brésil, d'un ami auJapon ou de RyuichiSakamoto. Nous pou-vons communiquer ins-tantanément, ce quedes futuristes commeRussolo et Marinetticomprenaient le pay-sage urbain accéléré, lesmessages éclatés, la mu-sique comme système decorrespondances. Ainsil'avant-garde d'uneépoque peut devenir lanorme industrielle dela suivante. Je tente decomprendre et d'étudierdans Rebirth of a Nation si la

notion de race est elle-même un code suscep-tible d'être reconfiguré.Est-ce une notion utili-sée dans l'art contempo-rain pour codifier et dé-finir la he culture (cultureélitiste) par rapport à laIon culture (culture popu-laire) ? Il me semblevraiment qu'au XXI'siècle il faut comprendreque ces questions n'ontrien à voir avec ce qu'ona connu au XXe siècle, etqu'elles sont d'un toutautre ordre de créativité.Pour Thomas Edison,jamais le gramophonene servirait à écrire de lamusique. Pendant lamajeure partie du )0(esiècle, on a pensé que lesordinateurs ne servi-raient jamais que pourles radars et les missiles.Qui pourrait y voir uneerreur ? Pour ré-appli-quer l'art et la culture àdes contextes différents,

il faut penser à l'objettrouvé comme à un car-refour d'intentions etde créativités laissées ensuspens, et sans aucunmode d'emploi. C'est ceque j'espère susciter avecle film.

RoseLee Goldberg est l'auteur

de "Performance Art From Futurism

to the Present" .

George Santayana, 1863-1952. Poète et philosophe.

LA GUERRE

DE SECESSION

Conflit militaire (1861-1865)entre les États-Unis (l'Union, auNord) et onze États sécession-nistes du Sud, organisés en Étatsconfédérés (la Confédération).En réaction à l'élection du répu-blicain Abraham Lincoln en186o, avec un programme quis'opposait à toute expansion del'esclavage, qui appuyait un tarifdouanier protecteur, des subven-tions fédérales pour les amélio-rations intérieures ainsi qu'uneloi agraire, onze États du Sud fontsécession de l'Union, et formentles États Confédérés d'Amérique.Une guerre civile américaines'ensuit, la Guerre de Sécession.

Photo extraite du film Naissance d'une Nation de D.W. Griffith

Avec une supériorité en hommes et en res-sources, le gouvernement de l'Union duNord parvient à envahir les États du Sud, età défaire l'armée Confédérée. Les destruc-tions opérées par l'Union victorieuse et en-vahissant le Sud, suivies, après la guerre, pardes politiques économiques d'exploitationdans les territoires conquis, causent uneamertume tenace parmi les Sudistes enversle gouvernement des Etats-Unis. Pendant lesdécennies suivantes, il sera difficile de faireappliquer les droits civiques des anciens es-claves afro-américains dans le Sud.

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THE BIRTH OF A NATIONNAISSANCE D'UNE NATION

Film de David W. Griffith(1914), USA, 2h30mn.avec Lillian Gish, Henry B. Walthall,Mac Marsh, Miriam Cooper,Spottiswoode Aitken, Ralph Lewis.

SynopsisLa Guerre de Sécession endeuille deux fa-milles amies : les Cameron, au sud, et lesStoneman, au nord. Au cours de la bataillede Petersburg, le jeune Ben Cameron sur-nommé "le petit colonel" est fait prisonnierpar son ancien ami Phil Stoneman. Soignépar Elsie Stoneman, dont il est amoureux,il est gracié par le président Lincoln peu detemps avant l'attentat du théâtre Ford, le 14avril 1865.Au Sud, les vaincus reconstruisent leur paysruiné par la guerre. Le règne des Carpet-baggers commence. Sylas Lynch, protégéd'Austin Stoneman, devient un importantpoliticien de race noire. Flora Cameron, lasoeur de Ben, poursuivie par un serviteurnoir qui veut la violer, se jette du haut d'unrocher. Pour la venger, Ben fonde le Ku-Klux-Klan. A la tête de ses cavaliers masquésil multiplie les intimidations et les expédi-tions punitives. Après avoir libéré lesStoneman menacés par le mulâtre Lynch etsauvé la famille Cameron assiégée dans unecabane, les hommes du Klan désarment lesNoirs et défilent triomphalement dans lesrues de Piedmont. Un double mariage sym-bolise la nouvelle union du Nord et du Sud.

Histoire du filmNaissance d'une nation a fait date dans

l'histoire du cinéma américain.Réalisé par D. W. Griffith (1875-1948), c'est un film muet, ennoir et blanc. Superproductionavant la lettre, Naissance d'une nationa bouleversé la manière de filmeret de monter les films. Ses foulesde figurants, ses scènes tournéesen extérieur et ses gros plans sontrestés dans la légende du cinéma.Le film a par ailleurs choqué denombreux spectateurs par sesportraits stéréotypés et racistesdes noirs et son apologie du KuKlux Klan.Le film et son auteur font, depuisdes années, l'objet de contro-verses. En 2000, la Directors GuildofAmerica a décidé de débaptiser leprix que l'association décerne àun réalisateur en récompense desa carrière. Vingt-huit cinéastes,de Woody Allen à Alfred Hitch-cock, s'étaient déjà vu attribuer ce«D.W. Griffith Award», ainsi

S' VA L

d'AT o 1,4 I;/

A rAK 5ne édition

Président : André BénardDirecteur général Alain Crombecque

Directrice artistique théâtre et danse : Marie CollinDirectrice artistique musique Joséphine Markovits

www.festival-automne.com

dénommé en l'honneurdu « père » du cinémaaméricain.Selon Timothy Shary,professeur adjoint enétudes cinématogra-phiques à la Clark Uni-versity de Worcester,dans le Massachusetts, cefilm n'est admirable quepar ses innovations ar-tistiques. « On est bienobligé de se demander ceque Griffith avait entête >>, ajoute-t-il. Leréalisateur a signé detrès nombreux films,dont beaucoup ne peu-vent être taxés deracisme, notammentIntolérance (1916) et Le Lysbrisé (1919) .

Traduction des intertitres dufilm, Denise LuccioniInsertion, Megan Ashley

Photo de couverture Christian Witkin

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La Fondation de France s'engagepour favoriser les échanges entre les artistes

et la société contemporaine

Performance conçue et réaliséepar Paul D. Miller alias DJ Spooky That Subliminal Kid

Images extraites du film The Birth Of A Nation 1915de D.W. Griffith

mixées avec des images de chorégraphies de Bill T. Jones"Last Supper at Uncle Tom's Cabin/The Promised

Land" 1990/91 et "And The Maiden" 1993Musique : DJ Spooky

Shadowtime.Brian Ferneyhoug

Frédéric FisbachOpéra en sept scènes d'après la vie et

l'oeuvre de Walter BenjaminCréation en France

Musique, Brian FerneyhoughLivret, Charles Bernstein

Mise en scène, Frédéric FisbachDirection musicale : Jurjen Hempel

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