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Découvrez l’esprit du « 7 » LE MAGAZINE DE LA FéDéRATION FRANçAISE DE RUGBY > WWW.FFR.FR JUIN 2012 I N °1114 I 3,50 À l’aise dans son kimono Massy chez les « pro » ! Samson, la surprise du chef

Rugby Mag numéro 1114

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Découvrez le contenu de ce numéro du magazine officiel de la Fédération Française de Rugby.

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Page 1: Rugby Mag numéro 1114

Découvrez l’esprit du « 7 »

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À l’aise dans son kimonoMassy chez les « pro » !Samson, la surprise du chef

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Rugby à 7 Circuitmondial:C’estlafolieàLondon!;CoupedeFrance:Dessurprisesencascade(p. 8)

XV de France LesnouveauxBleusdeSaint-AndréRugby Plaisir SantéÀconsommersansmodération…Fédérale 1MassyrefaitsonhistoireBeach Rugby TourAccrochezvosceintures!;Boumdanslescomités(p. 20)Assises du Rugby FrançaisLapreuvepar9CalendrierSacréchallenges!

Christophe Samson «Jedoisavoirmapetiteétoile»

Henry Magois LemonumentdeLaRochelle

Entente Châteauneuf/Saint-Marcel (Drôme) Drôled’histoire,vued’enhaut

Fabien Pelous«Lejudom’aaidéàfaireledeuildurugby»

Rugby à 7 : l’organisation défensive

Trois cas à clarifier

Mission accomplie sur le ruck

Comment éviter la lombalgie

AG Rugby Espoir SolidaritéPartageetgénérosité

Abdon CalvoSonrêves’estréalisé

LaviedesBleusp.10 Feuilledematchp.26Laviefédéralep.28 Chroniquep.57

Frédéric Michalak

Directeur de la publication : Pierre Camou

Responsables fédéraux : Alain Doucet, René Hourquet

Responsable du magazine fédéral, directeur de la rédaction :Bernard Godet

Comité de rédaction : Bernard Godet, Christian Tribot, Lionel Laffitte, Nicolas Poncy, Alixia Gaidoz, Frédérique Arnaud

Editeur délégué: EdiPlus (Alain Beyer : 06 85 21 35 23 ; Bruno Laneyrie : 01 46 70 98 98), [email protected]

Rédaction en chef : Pierre Ballester, Alain Beyer

Ont collaboré à ce numéro : Pierre Ballester, Félix Chiocca, Jean-Christophe Cornetto, Lionel Grillot, Nemer Habib, Jean-Louis Laffitte, Olivier Remy. Chroniqueur : Jean Cormier, Conseillers : Jean-Claude Skrela, Joël Dumé, Francis Costa (CTR Normandie), Jean-Michel Grand (kiné France – 20).

Photos : DPPI, Isabelle Picarel, Laurent Baheux, Christelle Glémet, Christophe Bertolin, Delphine Lefèvre, Christophe Petit-Tesson, Marie Barrière (Toulouse), Michel Bardin (Mont de Marsan), Nelly Blaya/Conseil général du Lot, Ulrich Chofflet (Bordeaux), Laurent Dard (Tarbes), Raymond Domecq (Tarbes), Véronique Gros (Valence), François Laporte (La Rochelle), Antoine Roullet (Marseille), Nicolas Tucat (Bordeaux).

Photo de couverture : Isabelle Picarel

Dessins : Nicolas Trève

Conception et mise en page : K.Editions (01 46 70 98 98)

Directeur artistique : Julien Benardeau

Rédacteur graphiste : Siam Taïbi

Publicité : Bruno Laneyrie et Didier Laurent (tél. 01 46 70 98 98, fax : 01 46 71 74 22)

Dépôt légal : 06.12

Commission paritaire : n°1113 G 81016

Service Abonnement :Rugby Mag – 31 rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 46 70 98 98 E-mail: [email protected]

Impression : Imaye Graphic96 Bld Henri Becquerel BP 2159 53 021 Laval Cedex 9 (tél. 02 43 67 86 78)Papier issu de forêts durablement gérées. Impression selon la norme « imprim vert ».

Fédération Française de Rugby DomainedeBellejame

3-5,rueJeandeMontaigu91463MarcoussisCedex

Tél.0169636465www.ffr.fr

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32À Toulon, c’est le Grand Bleu pour le nouveau Bleu.

42Fabien Pelous, nouveau « monstre » des tatamis.

16 Après un suspense de 80 minutes, Massy est au paradis.

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4 2 journaliste:Lionel Grillotrphotographe:Isabelle Picarel

La troupe des Seven World Series a joué son « Grand final » à Twickenham, les 12 et 13 mai dernier, attirant 60 000 personnes pour un week-end fou de rugby, de fête et d’amitié. À mi-chemin entre Woodstock et Disneyland. Vivement qu’on voie ça en France !

              > À la découverte de l’esprit du 7, lors du tournoi final du circuit mondial

C’estlafolieàLondon!L’ e S p r i T e n c o r e i m p r é G n é D e

L’incroyabLe SpecTacLe Donné À TWickenham, Jean-cLauDe SkreLa aVoue un reGreT : « Quel dommage que

le Sevens ne soit pas télévisé chez nous. Les Français ne se rendent pas compte… »Si le DTN pense en priorité à l’intensité des efforts produits par les joueurs ou à ces moments d’exaltation qui fait rugir de plaisir un public en or, la magie qui opère dépasse de loin le seul cadre du jeu. L’étonnante marque de fabrique du Sevens reste cet esprit de fête qui règne durant tout un week-end. « À Londres, c ’était u n e p r e m i è r e » , re lève ébahi l ’en -t raîneur t r icolore Frédér ic Pomarel . « Déjà à Glasgow (une semaine plus tôt), nous avions ressenti cette évolution. Mais à Twickenham, c’était encore autre chose, la preuve que le sept décolle en Europe. »Cet esprit de fête se lève à l’aube, le samedi matin, ou presque. A Londres, même le ciel joue le jeu, le soleil dardant avec ardeur pour accompagner l’en-train communicatif d’une foule bigarrée. Ou quand Twickenham prend un petit air de « Woodstock on Thames »… Avec des accoutrements plus flashy les uns que les autres, car les Anglais jouent le jeu à fond sur le thème choisi pour 2012 : les années disco. Travolta is back ! Tout y passe, des vestes à paillettes aux pantalons à « pattes d’eph », des chemises à fleurs aux minirobes bariolées, un arc-en-ciel de couleurs voyantes coiffé de perruques afro bouffantes. Il faut bien être en phase…Mais peu importe le déguisement pourvu qu’on ait l’ivresse. On croise ici un sosie d’Elvis Presley. Là, c’est une délégation d’hommes et de femmes des cavernes, vêtus de peaux de bête et armés de gourdins ! Car, dans le souci du détail, on soigne l’équipement. Des rockers brandissent une guitare gonflable, des tennismen en tee-shirt moulant et short serré tiennent une raquette, les pingouins portent un nœud papillon rouge, le chien

Scoubidou a même son os à ronger ! C’est la folie à London… Jusqu’à ces deux demoiselles déguisées en pot de fleur, avec les bottes, le pot enserré à la taille, les fleurs sur la chemise ou sur le cône qui leur sert de chapeau. Délirant.Pendant deux journées, Twickenham va devenir une ruche bourdonnante comme seul le 7 peut en générer. Au rythme de dix heures de rugby non-stop chaque jour, les spectateurs (parmi lesquels

beaucoup de familles et de jeunes) vont et viennent dans cette bulle qui oxygène l’enceinte mythique. Sous les travées, les ados se sont approprié les entrailles du « Temple » pour jouer au rugby. Tout autour, on mange, on rit, on boit, on s’amuse, on se délecte de tout et de rien, on vibre quand le Batala band, groupe de samba-reggae, fait retentir le chœur de ses tambours. Au coeur de l’événement, un « vil-lage » avec écran géant diffusant les matchs, un atelier rugby pour

les plus jeunes, des tables à ciel ouvert pour se res-taurer au son des tubes des « seventies » signés Bee Gees, Boney M, Village People… « Welcome to funky town », annonce le lieu qui sépare Twickenham du rectangle vert de Cardinal Vaughn, où se tient la

majorité des rencontres du tournoi féminin IRB.Dans le stade, rugby et disco font aussi bon ménage. Un jingle pour célébrer un essai, un tube pour faire patienter entre les matchs, jusqu’à la bande originale de la série Benny Hill pour accompagner une animation visuelle loufoque. Pas d’hymne national, peu de drapeaux, mais beau-coup d’acclamations, surtout envers les « petits ». Le clou du spectacle reste cependant les matchs de l’équipe d’Angleterre. La température monte alors d’un cran, le public se presse d’instinct dans les gradins et la sono s’emballe avec le « We will rock you » de Queen, repris à gorge déployée par des supporters survoltés. Les Anglais se régaleront surtout avec leur équipe féminine, survolant la finale du tournoi jouée dans le « Temple », mais on ne boudera pas les héros du jour fidjiens, d’autant qu’ils peuvent compter sur une colonie de supporters imposante et réactive.Tout le monde repart comme il est arrivé, avec la banane, et l’on peine à se remémorer la présence d’un seul membre des forces de l’ordre, superflu il est vrai, au vu de cette soif générale de s’amuser déployée par les 60 000 spectateurs. Exemplaire. Jean-Claude Skrela a raison : il faudra bien que la France finisse un jour par rejoindre cette joyeuse troupe…La nuit tombe sur un Twickenham repu de musique et de rugby, enfin assoupi. Le lendemain matin, les effluves dissipés, il pleut à nouveau sur Londres. L’esprit du Sevens s’est envolé… F

Dans un stade plein à craquer, les joueurs se livrent à une débauche d’énergie avant d’aller communier avec leurs fans dans les tribunes (à droite les joueurs anglais).

Aucoeurdel’événement,un«village»avecécrangéantdiffusant

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BoneyM,VillagePeople…«Welcometothefunkytown»!

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              > À la découverte de l’esprit du 7, lors du tournoi final du circuit mondial

C’estlafolieàLondon! Bal masqué, soirée costumée ? Non, c’est le tournoi à 7 de Twickenham avec ses déguisements les plus improbables.

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6 2 journaliste:Lionel Grillot rphotographe:Isabelle Picarel

Six mois, neuf étapes, cinq continents, des décalages horaires dans tous les sens : les bleus du 7 ont terminé leur périple mondial sur les rotules, mais tellement heureux d’être là qu’ils ont profité de la soirée de gala jusqu’au dernier instant !

ULTime Semaine aVanT La quiLLe. Quand les Français débarquent à Londres, l’usure, aussi bien mentale que physique, a déjà fait son oeuvre.

Le Sevens version IRB, c’est en effet six mois de compétition intensive, neuf étapes sur les cinq continents, quatre voyages au long cours pour un florilège de décalages horaires dans les deux sens.Dernier coup de collier dans la cité londo-nienne, mais premier contre -pied avec un changement d’hôtel imprévu à l’aéropor t d’Heathrow. Péripétie anodine au regard de l’incessant ballet des avions qui bourdonne jusqu’à minuit ou presque. Priorité à la récupération, même si le rituel des préparations de tournoi se répète invariable-ment avec le chassé-croisé des équipes sur les terrains d’entraînement ou dans les lieux de vie. À chacun son rythme, avec des anglo-saxons à

table à 18h00 et déjà repartis quand les latins, Français et Argentins, s’invitent à dîner.Cette ultime semaine s’écoule toutefois len-tement et la vie sociale du groupe tricolore tourne aussi au ralenti... Pas de séance de kart pour décompresser comme la semaine précé-dente à Glasgow, mais un tennis à Wimbledon pour deux des joueurs (Albaladejo et Belanger) dans le cadre de la promotion IRB. Le groupe s’accorde toutefois une escapade à Londres pour un après-midi de détente, malgré la pluie. Le staff y ajoute un petit match de foot en prime, contre son homologue argentin évidemment.

Dernier maTch mouVemenTéA partir du jeudi, calme plat sur toute la ligne. On fait du « jus ». Pas superflu avant d’atta-quer par du lourd, l’Angleterre à Twickenham. Indigeste et ça pique d’entrée : 26-0. Aïe…

Maudit samedi et le dimanche ne commence pas mieux avec un revers face au Zimbabwe sous les sarcasmes du public anglais.Un sursaut d’orgueil propulse néanmoins les Bleus en f inale de la Shield, perturbée à la mi-temps par l’irruption d’un « striker » pas comme les autres. « C’était une femme et elle a tout enlevé », se souviennent les Tricolores, bon pied bon œil. Insuffisant toutefois pour faire perdre le fil du match à des Français finalement vainqueurs au nez et à la barbe des Américains.De quoi rejoindre la tête haute la soirée de gala où l’on honore les lauréats de la saison. Une soirée conviviale qui s’achève, comme le veut la tradition, par un échange d’équipe-ments toujours très apprécié des joueurs. Les Français feront durer le plaisir et quitteront parmi les derniers les salons de Twickenham. En attendant de nouvelles aventures, au coeur de l’été. F

        > après six mois d’un circuit mondial exigeant, les Français usés mais heureux

PointfinalpourlesBleus Après un début de

tournoi très difficile, les Français ont mieux terminé, avec un sursaut face aux Kenyans, puis une victoire face aux Américains.

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Demi-Finales de la 1ère Coupe de France de rugby à 7

Animations “Rugby Plaisir Santé” : ateliers Motricité, Vitesse, Mêlée, Force & Nutrition

Rejoignez le mouvement !

samedi 2 juin 2012• Cognac Poitou-Charentes • Châteaurenard Provence• Massy Ile-de-France

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dimanche 3 juin 2012• Châteaurenard Provence• Marcoussis Ile-de-France

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Finales de la1ère Coupe de Francede rugby à 7

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Présence des joueurs de l’Équipe de France à 7

Rejoignez le mouvement !

Châteauroux au Stade Les Chevaliers16 & 17 juin 2012 à partir de 10h

Concours de déguisement avec de nombreux lots à gagner !!!Journée de fête avec pompom girls et animation musicale.''

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Page 8: Rugby Mag numéro 1114

8 2 journalistes:L. Grillot et J.-Ch. Cornettorphotographes:Ch. Bertolin (Massy), U. Chofflet (Cognac), A. Roullet (Châteaurenard)

Les demi-finales de la Coupe de France à 7 ont maîtrisé les aléas de la météo sur les sites de Cognac, Massy et Châteaurenard, le 2 et 3 juin dernier, pour réserver des surprises réjouissantes. Comme les équipes de Nouvelle-Calédonie, par exemple. Rendez-vous pour la finale, les 16 et 17 juin, à Châteauroux.

              > 28 équipes qualifiées pour la finale de la Coupe de France à 7, les 16 et 17 juin, à Châteauroux

DessurprisesencascadeL a Coupe de FRaNCe a Le MéRite de

RéuNiR des passioNNés, eN atteN-daNt d’eMbaLLeR Les CLubs pRos qui peiNeNt eNCoRe à suivRe Le Mouve-

MeNt. « Le calendrier professionnel est surchargé et la saison terminée, tout le monde a besoin de vacances. On fait donc appel aux jeunes sur la base du volontariat », explique le coach de l’Aviron Bayonnais, Frédéric Tauzin, présent sur le site de Massy, qui ajoute : « C’est la première occasion pour eux de se confronter à un rugby d’adultes et il s’agit d’un vrai plus dans leur formation. »Si les pros se sont bien comportés à Cognac (victoire de Dax, Agen et Mont-de-Marsan en demi-finales), la finale massicoise a réservé une affiche improbable, mais tellement savou-reuse, entre les Nordistes d’Arras (Fédérale 2) et l’épatante sélection de Nouvelle-Calédonie, composée de rugbymen du cru (âgés de 19 à 30

ans), joueurs de séries du bout du monde, aux capacités insoupçonnées. Jusqu’en finale,

où nos « Cagous » ont échoué malgré leur cri de guerre d’avant match, leur haka d’après match et les encouragements d’une vraie colonie de supporters avec les filles participant à la demi-f inale du lendemain à Marcoussis, des membres de la famille établis en métropole

et d’anciens autochtones tombés amoureux du « Caillou ».Des rugbymen qui rappellent tellement leurs voisins Fidjens et Samoans. « On les rencontre tous les quatre ans aux Jeux du Pacifique ou lors de compétitions organisées dans notre région, mais sans rivaliser. Avec cette Coupe de France et grâce à l’aide financière de la Fédération qu’il faut remer-cier, c’est une chance pour nous à saisir », avoue le CTR, Bruno Salvai. Pour nombre d’entre eux, il s’agissait d’une première visite en métropole, d’une inédite sortie de trois semaines loin de la famille, avec quelques pépites à l’instar de Nicolas Pavloski, 20 ans et des jambes de feu. « Je joue au rugby depuis mes neuf ans, c’est dans la famille, mais venir ici, c’était très important pour nous. » Si ce dernier figure déjà dans les papiers de certains clubs pros, quelques-uns de ses partenaires valent également le coup d’œil. Des diamants bruts prêts à tenter leur chance dans l’Hexagone à l’instar de Nicolas : « À XV je préfère, car il y a plus de comtacts, mais si on me propose un contrat à 7, pourquoi pas ? »Et les jeunes filles coachées par Yvan Hillaireau sont, elles aussi, prêtes à franchir le pas, « dans une ville universitaire car elles sont toutes étu-diantes, alors Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Rennes, tout est possible », souligne le coach. On retrouvera les garçons en finale à la mi-juin, l’équipe passant quinze jours de préparation stu-

À Cognac, sous la canicule, les Dacquois ont assuré la suprématie des écuries professionnelles.

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              > 28 équipes qualifiées pour la finale de la Coupe de France à 7, les 16 et 17 juin, à Châteauroux

Dessurprisesencascade

À Massy, les Néo-Calédoniens ont étonné en se hissant jusqu’en finale. Avant de s’installer pendant quinze jours à Marcoussis pour préparer le grand rendez-vous du week-end prochain !

Rude empoignade entre les joueuses de la Réunion (en orange) et les ovalines ardéchoises, sur la pelouse provençale de Châteaurenard.

ambiance chez les fillesLe cheveu en bataille, les traits légèrement tirés, Hélène arbore un grand sourire. « C’était génial », s’exclame la joueuse (trois-quarts aile) qui affiche sans chichi ses… 53 ans. Et tant pis si son équipe de Saint-Laurent-du-Var n’a pas remporté la moindre rencontre. Cette journée de demi-finales de la Coupe de France à 7 à Châteaurenard restera pour elle, qui découvre la discipline sur le tard, un des sommets de sa (jeune) carrière. « Notre équipe a tout juste deux ans, enchaîne sa capitaine Sandrine, nous évoluons d’habitude à 12 et nous devons notre présence sur ce plateau à un repêchage. Les filles de La Valette, par exemple, ont été vachement sympa avec nous : sur les mêlées, elles n’ont pas trop poussé ! » Ultra-joueuses sur le terrain, les Valettoises ont également été les grandes animatrices des tribunes. Pas une pause ou presque sans une nouvelle chorégraphie pour faire honneur au son balancé dans les enceintes du Stade Pierre-de-Coubertin. Pour les Auvergnates de Romagnat, autres « terreurs » du pré, les inter-matchs étaient plus axés « récup’ », à coup de barres chocolatées ou de cochonnailles !

Un jeu super intense. « C’est difficile d’alterner repos et matchs sur une demi-journée, assure leur coach, Patrick Laurent-Varange. Moi qui ne suis pas un fana du 7, je dois reconnaître que c’est super intense et que ça demande pas mal d’agressivité et de disponibilité dans le jeu. Après, tout est bon à partir du moment où les filles se font plaisir. » Question spectacle, les Réunionnaises n’ont pas été en reste. Adeptes du beach et du 7, bien préparées physiquement, les ultramarines ont décroché à coup de relances et de cad-deb’ leur billet pour les finales de Châteauroux, sous les yeux de leur président, Armon Coupou. « C’est vrai que c’est un peu compliqué pour nous. Pour faire une après-midi de 7 en métropole, c’est une semaine de vacances, modère Jean-Michel Piron, le vice-président du Comité de la Réunion, en charge des nouvelles pratiques. Mais, pas d’inquiétude, on sera là dans 15 jours ! »Côté organisation, le Comité de Provence et le club de Châteaurenard ont assuré sans trembler. « Pour nous, en Provence, une région difficile du fait de la concurrence du ballon rond, c’est un honneur et une chance de pouvoir organiser ce genre de journées », insiste Alain Cadeac, élu en charge des nouvelles pratiques au sein du comité.

Les 28 qualifiés F Femmes (12 équipes)

Caen, Chilly-Mazarin, La Palice, Marcoussis, Nouvelle-Calédonie, Nancy, La Valette, Romagnat, Sassenage, Gaillac, La Réunion, Ovalines Ardéchoises.

F Hommes (16 équipes) Arras, Nouvelle-Calédonie, Stade Français, Bayonne, Massy, Villeurbanne, Châteaurenard, USA Perpignan, Castres, Romans, Dax, Cognac, Stade Montois, Agen, Vannes et Oloron.

dieuse dans les murs de Marcoussis, aux côtés des pros de l’équipe de France. La victoire, à Massy, est néanmoins revenue aux talentueux « ch’tis » d’Ar-ras, premiers surpris de leur succès. « Notre saison pliée après l’élimination en 16e de Fédérale 2, nous venions ici pour nous faire plaisir, sans objectif, mais on adhère au 7 car c’est sympa et ça cor-respond à nos qualités », expliquait le meneur de jeu nordiste, Raphaël Bonicel.Ces « ch’tis » ont tout compris. Le bonheur était bel et bien dans le pré massicois et leur enthousiasme rafrai-c h i s s ant a ba layé aussi bien les jeunes apprentis du Stade F ranç ais en demi , que les artificiers du bout du monde en finale. Rendez-vous est pris pour la grande finale à Châteauroux les 16 et 17 juin. Et gageons que cette épreuve réservera d’autres surprises, autant d’excellentes raisons de se réjouir de l’existence de cette Coupe de France.La nuit tombe sur un Twickenham repu de musique et de rugby, enfin assoupi. Le lendemain matin, les effluves dissipés, il pleut à nouveau sur Londres. L’esprit du Sevens s’est envolé… F

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ÀMassy,l’épatantesélectiondeNouvelle-Calédonie,composéede

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2 journalistes:L. Grillot et P. Ballesterrphotographe:Isabelle Picarel10

FRANCE 7Tournois FIRA-AER 30 juin et 1er juillet à Moscou (Russie)7 et 8 juillet à Odense (Danemark)

FRANCE 7 FÉMININESTournois FIRA-AER16 et 17 juin à Hameland (Pays-Bas)30 juin et 1er juillet à Moscou (Russie)Qualificatif pour la Coupe du Monde 2013

FRANCE 7Seven World Series (Circuit mondial)Glasgow, les 5 et 6 maiPoule A : Samoa bat France 22-14 ; Nouvelle-Zélande bat France 66-0 ; Espagne bat France 19-7Quart de finale (Bowl) : France bat Portugal 7-5Demi-finale (Bowl) : Russie bat France 12-10Finale (Cup) : Nouvelle-Zélande bat Angleterre 29-14 La France finit 11e

Londres, les 12 et 13 maiPoule B : Angleterre bat France 28-0 ; Samoa bat France 26-19 ; France bat États-Unis 19-15Quart de finale (Bowl) : Zimbabwe bat France 19-17Demi-finale (Shield) : France bat Kenya 17-14Finale (Shield) : France bat Etats-Unis 19-12Finale (Cup) : Fidji bat Samoa 38-15La France finit 13e

Classement final : 1. Nouvelle-Zélande 167 pts ; 2. Fidji 161 pts ; 3. Angleterre 135 pts ; 4. Samoa 133 pts ; 5. Afrique du Sud 125 pts ; 6. Australie 112 pts ; 7. Argentine 92 pts ; 8. Galles 91 pts ; 9. FRANCE 73 pts ; 10. Ecosse 48 pts.

FRANCE 7 FÉMININESLondres, les 12 et 13 maiPoule C : France bat États-Unis 12-7 ; Australie bat France 29-0 ; France bat Chine 24-5Quarts de finale (Cup) : Pays-Bas bat France 19-0Demi-finale (Plate) : États-Unis bat France 19-17Match de classement : Afrique du Sud bat France 14-7Finale : Angleterre bat Pays-Bas 34-7La France finit 8e

Amsterdam, les 19 et 20 maiPoule A : Espagne bat France 24-10 ; Canada bat France 33-0 ; Irlande bat France 19-12Poules de classement : France bat Ecosse 31-7 ; France bat Afrique du Sud 12-0 ; Irlande bat France 7-5Finale : Canada bat Etats-Unis 26-19La France finit 6e

FRANCE FÉMININESCoupe d’Europe FIRA-AER à Rovereto (Italie)France bat Italie 22-19 (10-3) ; France bat Espagne 60-3 (36-0)Finale : Angleterre bat France 29-25 (7-3)

FRANCE - 194 mai : Angleterre / France 38-7 (19-0)

FRANCE - 1721 avril : Angleterre / France 28-24 (12-7)

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Rendez-vous…

…etscoresÀ deux doigts du bonheur

Cruel destin ! Alors que les Françaises tour-naient assidûment autour du titre européen, ce sont les Anglaises qui ont conclu l’affaire par un essai salvateur de la dernière minute. Une ultime offen-sive au large, un exploit individuel en bout de ligne et, au final, un essai de 60 mètres entre les poteaux qui terrassait nos Bleues. 29-25 pour l’Angleterre, un nouveau titre européen à la clé et que de regrets pour nos Tricolores, si proches de décrocher le Graal.  « On perd sur un contre à la fin, mais nous avons de quoi nous montrer fiers de notre groupe », conclu-ra néanmoins la manager de l’équipe, Annick Hayraud. Cette Coupe d’Europe disputée en Italie mettait un point final à la saison internationale à XV et, côté français (comme anglais d’ailleurs), l’option retenue avait été la même : reprendre une ossature conséquente de la formation type, tout en y ajoutant une poignée d’espoirs qui méritaient d’être lancées dans le grand bain international. La semaine italienne a donc failli consacrer le rugby français. Après une victoire poussive face à l’Italie (22-19), les Bleues ont enchaîné par une victoire écrasante contre l’Espagne (60-3). En finale (photo ci-dessus), les Bleues ont su prendre le contrôle de la partie et concrétiser au pied leur domination avec une Aurélie Bailon en pleine réussite (20 points avec trois pénalités, trois drops et la trans-formation de l’essai de Portaries), avant de céder aux coups de boutoir d’Anglaises toujours aussi tranchantes (quatre essais à un quand même). Les Françaises concluent la saison très proches de leurs grandes rivales.

Mal partisPassés si près du Grand Chelem dans le 

Tournoi, les Bleuets du trio Pelous (manager), Retière et Bastide (entraîneurs) disputent en ce moment la Coupe du monde des moins de 20 ans en Afrique du Sud. Il s’agit du point d’orgue tra-ditionnel de la saison, lors de cette compétition extrêmement difficile puisqu’elle réunit les douze meilleures équipes du monde. Les Français sont repartis avec une sélection largement inspirée du groupe à l’oeuvre lors du Tournoi, à l’excep-tion de l’absence notable du talonneur Tolofua (retenu par le Stade Toulousain pour les phases finales du Top 14). L’entrée en matière face aux Argentins n’a toutefois pas répondu aux attentes. Dominés quasiment de bout en bout par une superbe équipe sud-américaine, les Tricolores ont raté leur entrée en matière, s’inclinant 18-15. Un écart qui aurait pu se révéler plus large sans l’absence de buteur chez les Pumas (auteurs de deux essais contre cinq pénalités pour les Bleuets). Nous reviendrons en détail sur cette compétition le mois prochain.

Pile ou faceLa saison du 7 tricolore, c’est l’histoire d’une 

équipe à deux visages. Au final, les Français ont bien atteint leur objectif IRB : ils ont quitté le troisième peloton des nations pour revenir dans la roue des Argentins et des Gallois. Avec quatre Cups en neuf tournois et une finale à Dubaï, la première depuis sept ans, ils ont redoré leur blason et carburé au super durant la première moitié de saison. « Si l’on m’avait prédit ce bilan en début de saison, j’aurais signé tout de suite », avoue le coach, Frédéric Pomarel. La seconde partie de saison fut hélas beaucoup moins reluisante. De tristes « perfs » qui rappellent celles des saisons précédentes, une rechute confirmée à Glasgow et à Londres en mai, « des résultats en deçà de nos espérances et des compétitions que nous pouvions mieux gérer », déplore « Pom ». Il y a aussi les blessures de plusieurs joueurs clé (Bourhaoua, Deniau, Dall’Igna) qui ont perturbé la bonne marche d’un groupe à la hauteur tant que tout le monde était là. « Lorsque nous pourrons compter sur une quinzaine de joueurs en plus des jeunes du Pôle, nous pourrons faire quelque chose de bien sur une saison », prédit Jean-Claude Skrela.  Cette saison marathon se poursuit toutefois avec les tournois FIRA-AER (le premier s’est tenu les 2 et 3 juin à Lyon) puis le championnat d’Europe les 22 et 23 juillet au Portugal ! Capital car cette épreuve sera qualificative pour la prochaine Coupe du Monde. Un objectif avoué des Tricolores. L’équipe type devrait renouer avec la compétition fin juin à Moscou puis le week-end suivant au Danemark, à Odense. « On va tout faire pour se refaire une santé, mais enchaîner une seconde saison après le circuit IRB, j’ai des doutes », admet Frédéric Pomarel.

Coup de pompeDeux tournois, deux échecs. France 7 féminines 

était engagée sur deux compétitions internatio-nales en mai, avec la « mini coupe du monde » IRB à Londres puis Amsterdam une semaine plus tard : bilan des courses, 8e sur 12 en Angleterre, où la France ne devance que les nations « en devenir » puis 6e sur 8 aux Pays-Bas. « Nous sommes capables de mieux faire que ces résultats peu brillants », tonne David Courteix, entraîneur déçu. Jean-Claude Skrela avance : « Pour suivre, il faudra se donner plus de moyens. Et ne pas solliciter les joueuses pour le 7 comme pour le XV, un choix s’imposera. » Après un stage de quatre jours début juin au CNR, le groupe France repart aux Pays-Bas, à Hameland, les 16 et 17 juin, pour un tournoi FIRA, première étape du championnat d’Europe qui se tiendra fin juin à Moscou. Un championnat qualificatif pour la pro-chaine Coupe du Monde et où il faudra finir dans les six premiers.

////////////////////////////////////////////////////////////////////LestextosduXV•FRANCE-ARgENtINE À LILLE ! Voilà un sacré coup de pouce accordé au 

rugby nordiste, dont le club phare a disputé les demi-finales du championnat de Fédérale 1 : le deuxième test-match de la  tournée automnale du XV de France aura lieu près de Lille, à Villeneuve d’Ascq, le 17 novembre prochain. L’équipe de France recevra les Pumas dans le grand stade flambant neuf, fermé, dévolu au LOSC (football) et disposant de 52 000 places, qui sera inauguré en août prochain. « Nous souhaitions proposer une rencontre de haut niveau pour marquer l’événement », commente Jean Dunyach, le vice président en charge du haut niveau. Il faut savoir en effet que Lille n’a plus accueilli les Bleus depuis… 1989 et une victoire sur l’Australie (26-19).

•bELLE FêtE PouR bEtSEN. Ce fut une sortie par la grande porte, digne de sa carrière monumentale (63 sélections en 10 ans, 2 grands che-lems, 3 titres de champion de France, élu meilleur joueur du monde en 2004) et généreuse. À 38 ans, Serge Betsen a tiré le rideau sur le stade Aguilera de Biarritz, à l’occasion d’un jubilé qui a réuni le 6 juin dernier une pléiade d’internationaux face au XV du président. Homme de devoir et de cœur, le grand Serge va désormais faucher d’autres moissons. Tous les bénéfices du jubilé sont reversés à l’association qu’il a créée en 2004, la Serge Betsen Aca-demy, qui soutient scolairement et médicalement des enfants défavorisés du Cameroun. Pourplusderenseignements:www.sergebetsenacademy.org

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12 2 journaliste:Pierre Ballesterrphotos:Isabelle Picarel

Neuf nouvelles têtes, douze clubs concernés, le retour de Michalak, Papé capitaine par intérim… Philippe Saint-André et le Comité de sélection ont décidé de partir avec du sang neuf au sein de la sélection des 28 joueurs convoqués pour les deux test-matchs de la tournée de juin en Argentine. Mots d’ordre : gagner, découvrir de nouveaux talents et renforcer la compétitivité des Bleus.

< Neuf débutants et un revenant pour la tournée d’été en Argentine

LesnouveauxBleusdeSaint-André

EN Ne reteNANt que huit fiNA-liSteS de l A derNière CouPe du MoNde, Philippe Saint-André s’est affranchi, sans le dire, du XV de France

version Nouvelle-Zélande. Près d’un tiers des sélectionnés vont découvrir l’Amérique du Sud en même temps que l’équipe de France. Il fallait oser et le moment est bien choisi. Après un Tournoi mitigé, les Bleus (re)partent.

leS rAiSoNS d’uN Choix« Le changement, c’est maintenant », avait lancé malicieusement Jo Maso, en ouverture de confé-rence de presse, le jeudi 31 mai, à Marcoussis. Là-dessus, la promesse est tenue. Le brassage est de deux ordres concomittants : ménager des joueurs cadres arrivés à saturation après dix-huit mois de haut niveau non stop et donner un nou-veau souffle au XV de France. « Certains titulaires sont fatigués physiquement et mentalement et ont le besoin impérieux de récupérer », reconnaît Philippe Saint-André. À l’inverse, l’opportunité l’invite à passer des joueurs prometteurs au révé-lateur international. « Nous sommes dans l’obliga-tion de découvrir, de rajeunir et je dirais même de prendre des risques. »« PSA » préfère évoquer une « détection grandeur nature et à balles réelles plutôt qu’un champ expé-rimental ». La balance des avis du Comité de sélec-tion débouche sur « une sélection équilibrée, entre des internationaux aguerris dans chaque ligne, couplée à un nouveau joueur à fort potentiel. » Ce qualificatif de « fort potentiel » reviendra d’ailleurs une bonne dizaine de fois dans sa bouche lorsqu’il détailla sa liste.

lA MiSe eN PerSPeCtiveLorsque Jo Maso parle de « prospection » et « PSA » d’« objectif 2015, si ce n’est plus », ils disent la même chose. Dans cette « optique à trois ans » (PSA), le groupe pour l’Argentine ne comprend que trois trentenaires (Attoub, Debaty, Papé). A contrario, ils sont cinq à moins de 22 ans (Guillamon, Taofifenua, Doumayrou, Dulin et 

le programmeF Départ le 10 juin de l’aéroport

Roissy-Charles de Gaulle.F Samedi 16 juin : Argentine-France

(23h10 à Cordoba, 18h10 en France*)F Samedi 23 juin : Argentine-France

(23h10 à Tucuman, 18h10 en France) F Retour le lundi 25 juin.

(*) À l’heure d’imprimer ce numéro, la chaîne de télévision qui retransmettra les matchs n’était pas encore connue.

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< Neuf débutants et un revenant pour la tournée d’été en Argentine

LesnouveauxBleusdeSaint-André

Tolofua) pour une moyenne d’âge de 25 ans, qui tranche avec les 30 ans passés des finalistes de l’Eden Park en novembre dernier.Dans cette recherche d’un rapport harmonieux entre « fraîcheur, expérience et charisme », selon Saint-André, se profilent trois desseins : « trouver les Servat, Nallet et Bonnaire de demain », « étoffer le groupe pour la tournée de novembre », plutôt coriace, et « dessiner les contours du XV de France pour la Coupe du monde 2015 en Angleterre ». Saint-André reconnaît avoir établi une liste « d’une soixantaine de joueurs » dans laquelle il espère en disposer de « 45 » dans le but de pouvoir tripler la concurrence sur chacun des postes. « Sur cette tournée, il nous faut trouver les huit à dix joueurs capables de se révéler au plus haut niveau pour élargir durablement notre groupe. » La prospec-tion 2015 est donc en marche. En route, il faudra trouver « de la cohérence et de l’impertinence ». « À la fin novembre, on fera un bilan avant d’envisager un processus stratégique pour les trois ans à venir, programme-t-il. Nous sommes encore au stade de la découverte, de l’observation, d’autant que la tournée d’été 2013 en Nouvelle-Zélande avec trois test-matchs en trois semaines et trente joueurs feront que notre puissance de feu va augmenter régulièrement. »

lA PhiloSoPhie de lA tourNée« PSA » va découvrir ce format de compétition de deux semaines « quand il était trois à quatre fois plus long à mon époque de joueur », tout autant que ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet qui seront pour la première fois « à 100% en poste ». Pour l’entraîneur-manager, « quelle que soit l’équipe d’Argentine qu’on aura en face, le but est de s’imposer les deux fois. » Pas gagné quand on sait que le XV de France reste sur sept défaites en dix rencontres sur la dernière décennie, et n’a plus gagné chez les Pumas depuis 1998…En parallèle, il entend « régénérer un groupe, créer des liens, un esprit. On avait commencé lors du Tournoi avec Maestri, Fofana ou Buttin, mais il faut aller plus loin. Quitte à jouer d’audace car 

Dans la foulée de Wesley Fofana (à g.)et Yoan Maestri, qui ont ouvert la voie lors du dernier Tournoi, neuf autres joueurs, jeunes pour la plupart, vont découvrir le XV de France à l’occasion de la tournée d’été en Argentine.

ils ne sont pas tous prêts à assumer une carrière internationale. » « PSA » a toujours en tête le différentiel - de l’ordre de 30% - constaté des temps de jeu entre les matchs du Top 14 et ceux du Tournoi. Pour autant, pas question d’accorder du temps de jeu à tout le monde : « Ils ne joueront sans doute pas tous, concède-t-il. Mais tous doivent toucher du doigt les exigences internationales et la vie de groupe au plus haut niveau. » Ce qui veut dire « faire des concessions dans cette approche, dans l’hygiène de vie, la préparation physique et ne jamais accep-ter de subir, de reculer. » Les garçons sont prévenus.

ANtiCiPer leS SituAtioNS« On rejouerait le Tournoi, je referais les mêmes choses. J’aimerais juste m’arrêter au coup d’envoi contre l’Angleterre… » En rappelant les 6 Nations, « PSA » revient sur la récurrence de ses inquié-tudes : le temps de jeu, certes, mais aussi le jeu en lui-même. « Le niveau international s’écarte de plus en plus de notre rugby domestique. Non seulement en termes d’exigence foncière, mais d’esprit d’entreprise. Chez nous, à 14 contre 15, on tape en touche alors que les Gallois, à Twickenham par exemple, ont continué à jouer et à conserver le ballon. Au niveau international, si tu te débar-rasses du ballon, tu ne vas plus le toucher pendant plusieurs minutes. On doit anticiper là-dessus. » Il évoque l’idée de la licence à points pour les inter-nationaux « comme en Angleterre » pour soulager les internationaux, ou celle d’imposer « 50% des Jiff (*) sur les feuilles de match, notamment en pre-mière ligne », pour rééquilibrer les plateaux. « Dans le sport de haut niveau, le tryptique qui gouverne est compétition-préparation-récupération. Il nous manque le second. »En attendant, faire souffler Thierry Dusautoir (en accord avec l’intéressé), mais aussi Nicolas Mas, ou ménager les effectifs des deux poids lourds que sont Clermont et Toulouse en n’appelant « que » neuf d’entre eux – « des jeunes pour la plupart » - ont motivé la promotion du Parisien Pascal Papé au grade de capitaine, en raison de

le groupe des 28 15 AvANtS David Attoub (Stade Français) ; Vincent Debaty (AS Clermont Auvergne) ; Antoine Guillamon (Lyon OU) ; Yvan Watremez (Biarritz Olympique) ; Christopher Tolofua (Stade Toulousain) ; Dimitri Szarzewski (Stade Français) ; Yoan Maestri (Stade Toulousain) ; Christophe Samson (RC Toulon) ; Pascal Papé (Stade Français) ; Romain Taofifenua (USA Perpignan) ; Alexandre Lapandry (AS Clermont Auvergne) ; Wenceslas Lauret (Biarritz Olympique) ; Fulgence Ouedraogo (Montpellier HR) ; Louis Picamoles (Stade Toulousain) ; Raphaël Lakafia (Biarritz Olympique). 13 ArrièreS Maxime Machenaud (SU Agen) ; Morgan Parra (AS Clermont Auvergne) ; Frédéric Michalak (Sharks RFC); Francois Trinh Duc (Montpellier HR); Geoffrey Doumayrou (Montpellier HR) ; Florian Fritz (Stade Toulousain) ; Wesley Fofana (AS Clermont Auvergne) ; Maxime Mermoz (USA Perpignan) ; Benjamin Fall (Racing Métro 92); Romain Martial (Castres Olympique) ; Yoann Huget (Aviron Bayonnais) ; Jean Marcellin Buttin (AS Clermont Auvergne) ; Brice Dulin (SU Agen).

« sa maturité, son expérience et sa personnalité. » L’autre nomination est une attraction : le retour de Frédéric Michalak après deux ans d’absence. À 29 ans, le futur Toulonnais, en provenance des Sharks de Durban, a inspiré cinq arguments à « PSA » : « Il connaît le très haut niveau, il est polyvalent en 9 et 10, il revient en France et en forme et il est très motivé. » Pas de doute, c’est un nouveau départ. F

(*) Les Jiff (joueurs issus des filières de formation), qui représentent actuellement  40% des effectifs des clubs professionnels – 50% la saison prochaine puis 60% l’année suivante - doivent justifier d’au moins cinq saisons comme licencié à la FFR avant l’âge de 21 ans ou de trois saisons au sein d’un centre de formation agréé entre 16 et 21 ans.

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14 2 journaliste:Lionel Grillotrphotographe:Isabelle Picarel

L’opération Rugby Plaisir Santé a confirmé son succès lors de sa deuxième édition, le 5 mai dernier sur les terrains de Marcoussis, au siège de la FFR. Elle a permis à 400 enfants des écoles de rugby de la région parisienne et à leur famille de découvrir cette pratique sous son aspect le plus ludique. Une initiative à décliner, dans tous les comités, par tous les clubs dynamiques…

< Journée nationale Rugby Plaisir Santé, le 5 mai, à Marcoussis

Àconsommersans modération!

LancéE En 2011, La JoURnéE nationaLE dE L’oPéRation RUgby PLaiSiR Santé S’ESt tEnUE LE 5 Mai à MaRcoUSSiS, coMME

L’annéE dERnièRE, Et avEc La MêME RéUSSitE. « Ce style de manifestation sert à orienter le club de rugby du XXIe siècle, explique le promoteur du pro-jet, Yves Ajac, DTN adjoint. Face au besoin d’acti-vité physique, nos journées offrent l’opportunité de répondre à cette exigence, en famille de surcroît, dans un autre cadre que la compétition, en restant fidèle aux valeurs propres à notre sport. »Comme l’an passé, on avait donc réservé un samedi après-midi pour réunir 400 participants, de jeunes joueurs d’écoles de rugby de la région parisienne, accompagnés de leur famille. Cette journée proposait une série d’ateliers ludiques permettant d’évaluer sa vitesse (test de sprint, épreuve de slalom), sa force (baby-scrum, lan-cer de ballon lesté, gainage du tronc, saut en longueur sans élan), sa VO2 via une épreuve de cardio sur un vélo, ses habiletés techniques par le biais du parcours motricité, et délivrait aussi des conseils en matière de nutrition. « Nous avons repris un concept qui avait marché, sachant aussi qu’une action a besoin de s’installer et de durer pour permettre à chacun de se l’approprier », sou-lignait Yves Ajac.Si la FFR a lancé cette opération, c’est en effet pour que la France du rugby s’en inspire. Une douzaine de comités territoriaux ont ainsi suivi le mouvement cette saison, à l’image de la Bretagne, partenaire d’origine, sans oublier certains clubs, à l’instar de Clichy, qui avait organisé son mois de la santé pendant la Coupe du Monde, ou de Rouen, qui s’apprête à décliner cette action au plan local, ayant délégué une équipes de bénévoles pour encadrer la manifestation.

Un toURnoi dE RUgby à toUchERAjout majeur de cette journée, le tournoi de rugby à toucher, cette opération s’accordant idéalement pour faire découvrir les nouvelles pratiques d’un rugby ouvert à tous publics. « Nous souhaitons mettre en évidence que le rugby à toucher peut être un bienfait pour la santé, grâce à l’expérience 

super sport et, en plus, j’ai perdu quelques kilos superflus », se félicitait Ludovic, ravi que son fils, nouvellement inscrit au rugby à l’ASM, lui ait permis à son tour de franchir le pas.De quoi donner des idées à tous les comités (territoriaux ou départementaux), mais aussi et surtout à tous les clubs. À chacun, à son échelle, de suivre la voie tracée et d’organiser ce type de manifestation de promotion du rugby faisant la part belle à la convivialité en famille autour du ballon ovale. F

menée cette saison en partenariat avec l’ASM (Clermont-Ferrand) », rappelle Yves Ajac. Les Clermontois étaient donc venus à Marcoussis pour montrer leur savoir-faire, après une saison qui avaient permis à d’anciens joueurs ou à des néophytes de se réunir grâce au rugby à toucher. Bonne humeur garantie autour des espaces de jeu et bilan santé optimum, à en juger par l’énergie déployée et le constat physique visible à l’œil nu pour certains : « J’appréciais le rugby devant ma télé, mais comme pratiquant je confirme, c’est un 

De la baby-scrum aux conseils de nutrition en passant par le parcours de motricité, toutes les facettes du rugby sous son aspect le plus ludique.

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16 2 journaliste:Lionel Grillotrphotographe:Christophe Bertolin

Considéré comme l’un des meilleurs clubs formateurs de France, le RC Massy-Essonne s’apprête à entrer, pour la première fois de son histoire, dans le monde professionnel de la Pro D2, après sa victoire sur Lille, le 3 juin dernier, en demi-finale retour du championnat de Fédérale 1. Une formidable et périlleuse aventure qui commence.

< Finaliste de Fédérale 1 face à Colomiers le 17 juin, le club de l’Essonne jouera en ProD2 la saison prochaine

Massyrefaitsonhistoire

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« EnFin ! », s’ExCLaME Un sUPPoRtER En LaRMEs. Il reste une poignée de minutes quand Molitika s’extirpe d’un maul afin

d’offrir l’essai de l’accession en Pro D2 au RC Massy-Essonne. Un an après avoir échoué à ce même niveau, pour une pénalité concédée dans les arrêts de jeu à Périgueux… Au coup de sifflet f inal, c’est un déferlement de bonheur sans limite ou presque. Envahissement de terrain, entraîneur et présidents portés en triomphe, les fantômes du passé disparaissent et Jeff Dubois, le coach, susurre : « C’est notre plus mauvais match de la saison. »Heureusement, son équipe disposait d’une arme maîtresse, une mêlée de fer, « du cœur et du mental aussi », insiste le coach. Car Massy aura surmonté cette saison la tumeur au cerveau d’un cadre du groupe (Smit), la fin de carrière préma-turée d’un pilier international fédéral (Allali), la sortie sur blessure dès le début du match contre Lille, du troisième ligne et capitaine Maleville. Mais rien ne pouvait enrayer la volonté de ce groupe d’atteindre son objectif. Et la gestion humaine atypique d’un entraîneur privilégiant les roulements, au point d’effectuer plusieurs chan-gements dans son équipe à chaque match, même durant les phases finales, y est, elle aussi, pour quelque chose. « Je prône une concurrence saine, je prends le meilleur de ce que j’ai connu et je privilégie la communica-tion », explique Jeff Dubois.A l’instar de cette alternance à l’ouverture de deux purs produits massicois, Benoî t Bonetti (25 ans) et Aristide Barraud (23 ans) , le premier ayant commencé la demi-finale aller (gagnée 21-20), l’autre la seconde (gagnée 16-13). « C’était pour le bien de l’équipe, mais cette concurrence nous a tiré l’un comme l’autre vers le haut », constate le cadet des deux ouvreurs qui ajoute : « Et Benoît fait une super entrée en jeu quand il m’a remplacé, c’est lui qui amène l’essai. »Ironie du sort, Massy a couru après un essai durant tout le match retour, alors qu’il fut le club le plus prolifique en la matière cette saison, en Fédérale 1 ! Depuis deux ans, on joue même toutes les pénalités à la main en phase qualificative. « J’ai cette philosophie du jeu de mouvement, le club défendait aussi cette idée et je me suis aperçu que les gars aimaient jouer eux aussi », souligne Jeff Dubois.Massy accède donc à la Pro D2 par le jeu, via des conseillers techniques de choix, à l’image d’Olivier Magne, consultant hebdomadaire toute la saison. La Pro D2, ce sera une autre affaire, à en juger par les difficultés rencontrées par les promus à l’échelon supérieur. Président de la SASP, Michel Antoine, ne tremble pourtant pas : « En termes de structures, nous sommes prêts. Nous avons déjà la SASP, notre centre de formation fonctionne depuis 2005, nos équipes de jeunes sont des références au plus haut niveau, l’école de rugby n’a jamais aussi bien marché. »Et financièrement ? « Nous allons doubler le budget, de 2 à 4 millions d’euros. Nous devrions y 

parvenir, mais nous ne cachons pas que notre pré-occupation se situe à ce niveau car nous aimerions retrouver un actionnaire fort qui nous manque. »Massy l’a eu avec Alain Tingaud, parti ensuite à Agen. Le club a traversé alors le désert pendant deux ans, frôlant même la relégation financière. Des soucis à conjuguer au passé, même si l’émer-gence d’un troisième club professionnel francilien, après le Stade Français et le Racing, interpelle. « Eux sont à l’ouest de Paris, nous au sud. Le poten-tiel économique de notre région nous ouvre quand même des portes. Enfin Massy n’est plus rattaché à l’image parfois négative de la banlieue, mais au grand Paris », poursuit le président Antoine.En coulisses, on s’active pour renforcer le groupe à des postes clés. Jeff Dubois évoque des Espoirs restés sur le carreau, « les jeunes du club » aussi car 60% de l’effectif en Fédérale 1 était issu de la formation massicoise. Depuis quatre ans, près d’une dizaine de joueurs partis tenter leur chance, sans succès, chez les pros sont même revenus au bercail. À l’instar de nos deux ouvreurs Bonetti (ex-Racing) et Barraud (ex-Stade Français). « Car rien n’est plus destructeur que de ne pas jouer, d’autant plus qu’en Espoirs, on n’existe pas », rappelle avec lucidité Aristide Barraud. « L’élite, c’est parfois de la poudre aux yeux. Massy, c’est 

plus familial et ça reste mon club. Si l’équipe avait évolué chez les “pros” à l ’époque ,  jamais  je ne serais parti. »C’e s t auss i sur c e t t e « f ibre » que comptent les dirigeants massicois pour retenir leurs meil-leurs éléments, dans la lignée des Bastareaud, Millo -Chlusk y, Marlu, Lamboley… Massy monte

néanmoins avec une ambition mesurée : « Se main-tenir en Pro D2 car on sait que la première année se révèle toujours difficile », rappelle le président Antoine. Ensuite… rêverait-on parfois de Top 14 ? « Pourquoi pas… » F

«LeRacingetleStadeFrançaissontàl’ouestdeParis,nousausud.Le

potentieléconomiquedenotrerégionnousouvredesportes.Etleclubne

renvoieplusl’imageparfoisnégativedelabanlieue,maiscelleduGrandParis».

MiChEL antoinE, PRésiDEnt DE La sasP Massy-EssonnE.

Feuille de route pour la Pro D2Une montée en pro D2, ça se prépare. La FFR, en collaboration avec la Ligue Nationale de Rugby, a donc organisé début mai une réunion à Marcoussis, afin d’aider les clubs intéressés à préparer ce passage délicat. Aux côtés de dirigeants fédéraux, au premier rang desquels le Trésorier général de la FFR, René Hourquet, se trouvaient donc réunis une délégation de représentants de la Ligue, à la tête de laquelle figurait le Directeur des activités sportives et juridiques, Emmanuel Eschalier. « La différence entre Fédérale 1 et Pro D2 est importante, cette réunion permet donc d’anticiper la montée et de faciliter la tâche des clubs qui accéderont au monde professionnel », soulignaient les organisateurs. Une journée complète a donc permis de balayer un nombre importants de sujets, tels que le fonctionnement de la Ligue et ses exigences, le statut du club et la nécessité de posséder un centre de formation, les droits TV, tout ce qui touche au marketing, à la communication, à la compétition, à l’organisation des rencontres… Une journée studieuse et nécessaire surtout comme l’ont reconnu les participants.Car, côté clubs, on avait répondu présent à l’appel, même si seuls les prétendants attendus à la montée avaient fait le déplacement. Logiquement, Massy, régional de l’étape, se trouvait le plus représenté, mais il y avait aussi un représentant de Colomiers (déjà très au fait de la Pro D2), de Lille, mais aussi de Bourg et de Montauban, ces derniers n’imaginant pas que leur route en championnat allait s’arrêter plus tôt que souhaité…

Explosion de joie des joueurs de Massy au coup de sifflet final du match retour contre Lille. Dans un décor champêtre qui accueillera les gros bras de la Pro D2 la saison prochaine…

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18 2 journaliste:Jean-Christophe Cornetto rphotographe:Delphine Lefèvre / FFR

Pour cette neuvième édition, le Beach Rugby Tour bouleverse ses habitudes, concentre ses étapes sur une seule journée et joue les prolongations en nocturne. Mais il reste fidèle aux arguments qui ont fait son succès : festivités et sensations à la portée de tous.

              > Neuvième édition du Beach Rugby Tour du 24 juillet au 15 août

Accrochezvosceintures!IMPossiBle d’iMagiNeR uN éTé saNs le

feu d’aRTifice du 14 juilleT, saNs le MailloT jauNe du TouR de fRaNce eT saNs le Beach RugBy TouR ! Que les accros

du ballon ovale se rassurent, qu’ils ressortent leurs tongs, refassent le plein de crème solaire et révisent leurs gammes de passes : pour la neuvième année consécutive, l’été sera show sur les plages de France, de Bormes-les-Mimosas à Trouville-sur-Mer, du 24 juillet au 15 août. « Le Beach Rugby Tour est le trait d’union d’une saison à l’autre. Il est l’événe-ment d’ampleur nationale qui permet de vivre, de parler et de faire parler du rugby durant l’été alors qu’il n’y a pas de compétition nationale ou inter-nationale », plaide Daniel Falque, vice-Président de la Fédération Française de Rugby en charge du développement. Évolution majeure de cette édition 2012 : le format. Terminé les étapes de deux jours, place à une seule et même journée, du lever du soleil (ou presque) jusque tard dans la nuit. « Recentré et concentré », tel pourrait être la devise d’un programme quotidien qui se veut à la fois garant des fondamentaux du Beach (grand public et haut niveau) et propice à une montée en puissance tout au long de la journée.C’est sur les coups de 9h30 que le village de 6 000 m2 animé par une quarantaine de personnes (dont bon nombre de techniciens et de bénévoles des comités territoriaux hôtes) ouvrira ses portes. Les premiers visiteurs, adeptes de la baignade-bronzette ou aficionados du Tour et de ses anima-tions, seront alors conviés à un petit réveil muscu-laire. Au menu : cardio-training, abdos-fessiers et

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              > Neuvième édition du Beach Rugby Tour du 24 juillet au 15 août

Accrochezvosceintures!étirements. Rien de tel pour attaquer du bon pied la journée et se laisser embarquer ensuite dans le tour-billon des tournois bon enfant. « Que ce soit le chal-lenge des familles, qui d’année en année connaît un succès grandissant, ou les tournois enfants et ados, ces oppositions sont toujours plus orientées vers la participation ludique que vers la compéti-tion », rappelle au passage Pierre-Etienne Coudert, membre de la Direction Technique Nationale (DTN) détaché sur le Beach Rugby Tour. En paral-lèle, les ateliers (radar, baby scrum, slalom, passe, plaquage, essai, etc.) permettront de se mesurer entre copains ou de s’en faire des nouveaux. « Toutes ces animations sont autant adaptées à des enfants qui n’ont jamais touché un ballon de rugby qu’à des jeunes licenciés déjà un peu expérimentés », précise-t-il. À l’heure du goûter et après la traditionnelle remise des prix, entreront dans l’arène tous ceux -et celles- désireux de conquérir le bouclier de champion de France de Beach. Pour la cinquième année consécutive, cha-cune des étapes du Tour permettra à une équipe de filles et une équipe de garçons de décrocher son billet pour le grand tournoi final qui se tiendra le 15 août à Trouville. Les phases de poule débuteront aux alentours de 17 heures tandis que les demi-finales et la finale se joueront en nocturne à partir de 21 heures. « Alors que les années précédentes, nous arrêtions vers 17-18 heures, cette nouvelle programmation va nous permettre de gagner en convivialité, commente Daniel Falque. Avant de rentrer chez eux ou en revenant se balader sur le

le calendrier Mardi 24/07 Bormes-les-Mimosas (Côte d’Azur)Jeudi 26/07 Valras-Plage (Languedoc)Lundi 30/07 Mimizan (Côte d’Argent)Jeudi 2/08 Royan (Poitou-Charentes)Dimanche 5/08 Saint-Jean-de-Monts (Pays de la Loire)Mercredi 8/08 Quiberon (Bretagne)Samedi 11/08 Le Touquet-Paris Plage (Flandres)Mardi 14/08 et mercredi 15 /08* Trouville-sur-Mer (Normandie)* Finale du championnat de France.

euRo Beach RugBy cuP

les Bleus titre en jeuEn partenariat avec la Fédération Internationale de Rugby Amateur (FIRA) et l’Association Européenne de Rugby (AER), l’Anglet Beach Rugby Festival accueillera du 20 au 22 juillet pour la deuxième année consécutive, l’Euro Beach Rugby Cup, véritable Championnat d’Europe des Nations de la discipline. Si lors de la première édition, l’équipe de France victorieuse était entièrement composée de joueurs du Saint-Jean-de-Luz Olympique (Champion de France 2009 et 2010 de Beach Rugby), la FFR a tenu à former cette année une véritable sélection sous la houlette de Philippe Rouzières. Les Français auront fort à faire puisque dix nations ont d’ores et déjà confirmé leur présence dans la cité basque.

Toujours la même envie et la même joie de jouer sur les plages du Beach Rugby Tour.

«Ledéroulementdematchsennocturnevanousoffrirplusdeconvivialité.En

revenantlesoir,lesvacancierspourrontprofiterdelacompétition.Etaprès

lesrencontres,nousproposeronsdesjeux,avecdesplacesàgagnerpourle

prochainTournoides6Nations».daNiel falque, vice PRésideNT de la ffR.

front de mer dans la soirée, les vacanciers pourront profiter de la compétition. » Et à coup sûr appré-cier un niveau de jeu en constante progression. « Certaines équipes arrivent de plus en plus pré-parées. Elles s’entraînent régulièrement, cherchent à se dépasser et le niveau de jeu s’en ressent », reconnaît Pierre-Etienne Coudert. Sans compter que le passage en nocturne devrait offrir des conditions de jeu et des températures plus propices

aux grandes envolées et aux relances aux quatre coins du terrain. Le coup de sifflet final du tournoi marquera le début d’une « troisième mi-temps » forcément festive : « À l’issue des rencontres, nous propose-rons une animation musicale, mais également des jeux qui permettront à tout le monde de tenter de gagner des places pour des matchs du prochain Tournoi des 6 Nations », annonce Daniel Falque. Initiateur et manager

fédéral du Beach Rugby Tour depuis sa créa-tion, Christian Dullin accueille avec satisfac-tion cette évolution. « Inconsciemment, les étapes de deux jours entraînaient un certain

ronronnement qui ne correspond pas forcément à ce que l’on attend d’un événement fun au cœur de l’été. Rassemblée sur une

journée, chaque étape devrait reprendre du gaz et gagner en punch ! » Et les gentils organisateurs, ne pas comp-ter les heures sup. « Ne vous

inquiétez pas, l’équipe du Tour est rodée et capable d’assumer », assure-t-il. F

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20 2 journaliste:Jean-Christophe Cornettorphotographe:Isabelle Picarel

«Cchez Nous, le Beach RugBy, c’esT TouTe l’aNNée ! » Un brin goguenard, Jean-Michel Piron, vice-président du Comité

de la Réunion en charge des nouvelles pratiques n’est pas peu fier de son effet. Toute l’année et depuis huit ans. Tout simplement. Baptisé « Orange Beach Rugby », le tour de dix étapes se divise en deux parties : cinq dates ouvertes aux équipes « entre-prise », cinq dates élite et open, réunis-sant chacune une quinzaine de forma-tions. « On s’est beaucoup servi du beach pour sensibiliser des publics (les femmes, les familles) qui avaient une appréhen-sion et qui ne voyaient dans le rugby qu’un sport de combat et de contact. Et le beach nous a permis de faire venir au jeu classique pas mal de filles », souligne l’élu ultra-marin. La culture Beach s’est tellement bien implantée sur l’î le que ses ambassadrices se sont l’an passé hissées en finale du championnat de France de la discipline. « Et à l’issue de notre dernier

beach, le 1er juillet, où seront présents l’équipe de France U20, l’Afrique du Sud, Madagascar, Maurice, etc., nous qualifierons une nouvelle équipe fille et une équipe garçon pour la finale nationale 2012 », prévient Jean-Michel Piron. Autre île et autre approche. En Corse du Sud, on vient tout juste de se jeter à l’eau. Fraîchement

débarqué du continent, le CRT André Bernado a rassemblé les bonnes volontés des c lubs de Propriano-Sartène (1er et 15 juillet) Porto Vecchio (6 et 7 juillet en soirée) et Bonifacio (14 juillet) pour aller à la rencontre « des

familles, des gamins des centres aérés et des touristes ». Sur l’Ile de Beauté, on mise sur une approche ludique plus que sur la compétition pour donner l’envie aux plus jeunes de chaus-ser les crampons à la rentrée. « Et si en plus, quelques joueurs professionnels qui aiment bien venir se ressourcer sur nos plages en début d’été

passent nous faire un petit coucou, glisse André Bernado, le succès devrait être au rendez-vous de ce premier “Rugby Plage en Corse du Sud“ ». Dans le Centre, on n’a peut-être pas la mer, mais on a des idées. Et parfois bien avant tout le monde. Depuis l’été 2007, le « Loire Beach Rugby » n’a cessé de prendre de l’ampleur. « Pour cette sixième édition, nous proposons pas moins de 30 étapes entre le 23 juin (Sully sur Loire) et le 2 août (Fondettes, banlieue de Tours), confie Patrick Vilette, vice-prési-dent en charge des nouvelles pratiques. Auxquelles viennent s’ajouter celles des tours propres à trois de nos comités départementaux : Cher, Indre et Eure-et-Loir. » Derrière cette machine, une volonté farouche « d’ouvrir les clubs (qui mobilisent éducateurs et bénévoles) vers l’extérieur et de nouveaux publics ». « Sur un été, le « Loire Beach Rugby Tour » permet de toucher jusqu’à 5000 jeunes. Du coup, Patrick Vilette se prend à rêver : « Pourquoi ne pas mettre sur pied, avec nos voisins de Bourgogne et des Pays de la Loire, un tour tout le long de la Loire qui aurait pour destination finale l’étape côtière du Beach Rugby Tour ? » L’idée est lancée. F

Surunété,le«LoireBeachRugbyTour»permetdetoucher

jusqu’à5000jeunes,cequiautoriseàrêveràunprojet

encoreplusambitieux.

        > le Beach Rugby séduit toute la france, des bords de la loire à la Réunion

Boumdanslescomités!

du centre à la Réunion en passant par la corse, le Beach Rugby surfe sur une vague qui touche de plus en plus de comités.

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T O U R N É E

2012Du 24 juillet au 15 août9e édition du Beach Rugby Tour de la FFR

Cet été, surfez rugby !C

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Le Rugby, des valeurs pour la vie. Tout savoir sur www.ffr.fr

MARDI 24 JUILLET

Bormes-les-Mimosas (Côte d’Azur)JEUDI 26 JUILLET Valras Plage (Languedoc)LUNDI 30 JUILLET Mimizan (Côte d’Argent)JEUDI 2 AOÛT Royan (Poitou-Charentes)

DIMANCHE 5 AOÛT Saint-Jean-de-Monts (Pays de la Loire)MERCREDI 8 AOÛT Quiberon (Bretagne)SAMEDI 11 AOÛT Le Touquet (Flandres)MARDI 14 ET MERCREDI 15* AOÛT

Trouville-sur-Mer (Normandie) * Finales du Championnat de France

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22 2 journaliste:Jean-Louis Laffitterphotos:Isabelle Picarel

Des Assises, et après ? À la question que se posaient les participants au grand rassemblement de mars à Marcoussis, la FFR va apporter, dès la fin de ce mois, la première des réponses prévues dès le lancement de l’opération : le Livre blanc du rugby français sera distribué au Congrès de La Baule. L’ouvrage présentera les neuf chantiers identifiés par le président Camou lors de sa synthèse du 22 mars. Pour mener le premier de ces chantiers, dédié à l’excellence du rugby français, trois groupes de travail animés par Serge Blanco, Fabien Pelous et Henri Broncan ont été constitués. Ils sont censés livrer leurs conclusions au bureau fédéral en fin d’année.

< Du Livre blanc, qui sera distribué au Congrès, à la feuille de route du rugby français pour les dix années à venir.

Assises,lapreuvepar9

CoMMe LA FéDéRAtIon et Son PRéSIDent L’AvAIent AnnonCé, les premières Assises du rugby français, tenues du 20 au 22 mars au siège de la

FFR, auront leurs lendemains, pourquoi pas chan-tants. En tout cas, le « la » a été donné le 4 mai lors de la première réunion de l’équipe fédérale dédiée à la réalisation du Livre blanc. Chargés par le comité directeur de piloter l’opération, Alain Doucet, secrétaire général, et Olivier Keraudren, directeur des activités sportives et du juridique, venaient juste de définir la méthode de travail, avec le cabinet Kurt Salmon qui avait assuré la mise en musique des Assises. Un ambitieux pari a été engagé, celui de distribuer le document au Congrès de la Baule (28-30 juin), ce qui impliquait la livraison des textes le 1er juin ! Outil de communication destiné à tous les membres de la famille du rugby, le Livre blanc se présentera, en 90 pages environ, comme un condensé des problématiques dégagées par le traitement des cinq grands thèmes retenus au mois de mars(1). Il sera préfacé par le président de la FFR et reviendra sur le déroulement des Assises (liste des participants en annexe). Les neuf chapitres correspondront aux neuf « chantiers » qui ont été annoncés par le président Camou lors de son allocution de synthèse et qui sont détaillés ci-dessous. Ils reposeront sur une structure iden-tique, à savoir : une présentation des « données de cadrage » plus un commentaire sur ces données, les grands problèmes et enjeux, enfin une présen-tation objective des pistes proposées aux Assises. L’ensemble des pistes sera récapitulé dans un CD.Mise en exergue par les données de cadrage, la transformation spectaculaire du paysage rug-bystique sur les vingt dernières années, à savoir entre le début de l’ère Lapasset et la fin du premier mandat de Pierre Camou, ne sera pas le moindre intérêt du Livre blanc. Quant aux résolutions dic-tées par la situation actuelle et la projection sur l’avenir, elles se dégageront au fil des prochaines étapes, indiquées dans la conclusion du Livre blanc. En mars, le président de la FFR avait indiqué qu’il ne s’agissait pas de trouver « une solution idéale et immédiate à chacun des défis mais d’établir

une feuille de route du rugby français pour les dix prochaines années ». La date d’achèvement des chantiers ne saurait être fixée avec la même rigueur et urgence que celle de la sortie du Livre blanc. Tous n’observent pas, en effet, le même processus et le même échéancier. Par exemple, le projet du grand stade FFR est entré dans sa phase ultime et ses avancées ne sauraient être remises en cause. Une nouvelle réforme des épreuves fédérales ne sera pas non plus lancée la saison prochaine. Il n’empêche que Guy Molveau fera forcément remonter les souhaits récurrents, confirmés aux Assises, que sont l’allongement de la trêve hivernale, la montée automatique du premier de poule, l’harmonisation des règles du jeu entre les deux premières divisions fédérales, enfin l’émergence d’une élite qui permette de mieux préparer l’éventuelle accession au monde pro. Dès son arrivée à la présidence, Pierre Camou avait proclamé que le club devait se trouver au centre de la politique fédérale : le chantier n°3 (« Le club, pierre angulaire du développement du rugby ») représente donc un ouvrage majeur

LIvRe BLAnCChantiers et rédacteursLes neuf chantiers identifiés à l’issue des Assises du mois de mars constituent les neuf chapitres du Livre blanc. De la même façon que chaque atelier des Assises avait eu son rapporteur en séance plénière, chaque chapitre du Livre blanc a son « rédacteur ». F Chantier 1 : L’excellence du rugby français

(rédacteurs : Alain Doucet et Olivier Keraudren).F Chantier 2 : Les compétitions fédérales (Guy Molveau).F Chantier 3 : Le club, pierre angulaire du développement

du rugby (Patrice Doctrinal).F Chantier 4 : Le rugby à 7, une formidable opportunité pour l’ensemble

du rugby français (Jean-Louis Barthès/Jean-Claude Skrela).F Chantier 5 : Poursuivre le développement du rugby féminin

(Danièle Irazu). F Chantier 6 : L’organisation interne de la FFR et ses relations

institutionnelles (Marcel Martin).F Chantier 7 : Le développement des ressources financières

et le rayonnement économique du rugby français (René Hourquet/Guy Molveau).

F Chantier 8 : La propriété des infrastructures : une nécessité pour maîtriser le développement et devenir autonome (Bernard Godet).

F Chantier 9 : Préserver les valeurs et les acteurs de notre sport (Jean-Louis Boujon).

Page 23: Rugby Mag numéro 1114

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Le chantier n°1, intitulé « L’excellence du rugby français », a justifié la constitution de trois groupes de travail, respectivement confiés à Serge Blanco, Fabien Pelous et Henry Broncan, lesquels ont formé leur propre équipe ou sont en train de le faire.

< L’excellence du rugby français

Blanco,PelousetBroncanenbleu…dechauffe

Serge Blanco, en charge de la compétitivité du XV de France, prend la parole lors de la réunion de synthèse des Assises, en mars dernier.

Première réunion consacrée à la réalisation du Livre blanc, le 4 mai dernier au siège de la FFR à Marcoussis, autour d’Alain Doucet et Olivier Keraudren (3e et 2e à droite) et en présence de Pierre Camou (debout au fond).

dont Patrice Doctrinal a terminé les fondations. Mais ce n’est pas un hasard si le chantier dédié à l’excellence du XV de France a reçu le dossard n°1, s’il a justifié la constitution de trois groupes respectivement dirigés par Serge Blanco, Fabien Pelous et Henry Broncan (détail ci-dessous) et si un salarié de la FFR assistera chaque groupe dans le travail de recherche et de présentation. Une autonomie de fonctionnement a été laissée aux trois leaders qui ont cependant une échéance à honorer : livraison des conclusions pour la fin de l’année. Le fonctionnement des autres chantiers et le nombre d’ateliers de chacun seront décidés ultérieurement. La Fédération a tenu à éviter que les dirigeants officiellement impliqués dans tel ou tel secteur participent à la réalisation des audits. De toute façon, les résultats de cette deuxième phase seront soumis au bureau fédéral. Si elle a tenu à se mettre à l’écoute de la famille en orga-nisant des assises, la FFR n’a cédé à quiconque le droit d’orienter sa propre destinée. F (1) Cf. Rugby Mag d’avril, n°1 112.

LA CoMPétItIvIté Du Xv De FRAnCe (SeRge BLAnCo)

Il s’agit, selon le leader du groupe, de reconstruire un dispositif qui prenne en compte l’intérêt de toutes les instances concernées : « Nous avons déjà commencé à travailler sur le sujet, indique Serge Blanco, mais ce chantier ne sera véritablement ouvert qu’en septembre. Il a de si nombreuses ramifications que nous devons contacter pas mal de personnes, ce à quoi nous allons nous employer cet été. En effet, la compétitivité du XV de France passe non seulement par les relations avec les clubs et la Ligue mais aussi, entre autres, par la construc-tion du stade FFR, par la formation. C’est pourquoi je serai forcément en rapport avec Fabien Pelous et Henry Broncan, qui feront vraisemblablement partie du groupe. Notre réflexion s’appuiera sur la consultation, celle des syndicats d’abord ».

LeS FILIèReS De FoRMAtIon (FABIen PeLouS)Avant de partir au Mondial sud-africain des moins de 20 ans, Fabien Pelous a tenu à constituer son équipe dont il nous a livré la composition : « Elle comprend Thierry Perez, spécialiste de la question à la Ligue ; Valérie Vischi, directrice du centre de formation du Stade Toulousain ; Serge Betsen nous éclairera sur ce qu’est la formation à l’étranger, notamment en Angleterre ; Gérald Bastide, entraî-neur au Pôle France, s’occupera de toute la partie technique du développement du joueur ; Julien

Piscione, spécialisé dans la préparation physique à la DTN, sera chargé de dégager les critères qui permettent de déceler un potentiel et d’amener le joueur au plus haut niveau, également les critères du rugby de demain, en fonction duquel notre plan d’action doit être élaboré. Notre première réunion aura lieu la dernière semaine de juin ou la première de juillet ».

LeS éCoLeS De RugBy (HenRy BRonCAn)Une première réunion s’est tenue dès le 25 mai à Marcoussis entre Henry Broncan, Yves Ajac, DTN adjoint, Julien Piscione et un collaborateur de Kurt Salmon : « Sans jamais cesser de mettre le jeu en avant, nous avons abordé quelques thèmes de travail, par exemple “Quel rugby pour les moins de 7 et de 9 ans ?” ou “La spécificité des moins de 15 ans”, qu’il faut peut-être sortir de l’école de rugby. Du bon boulot est fait dans les sections sportives mais elles sont peu nombreuses. Ne serait-il pas judicieux de regrouper, à titre expérimental, les meilleurs moins de 14 et de 15 ans dans une sorte de Pôle ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous allons étoffer le groupe : je souhaite qu’il comprenne 8 ou 9 personnes et j’ai sollicité, entre autres, Marc Lièvremont. La première réunion du groupe définitif aura lieu à Toulouse le 10 juillet. Aller vers l’école est mon cheval de bataille : la cohabitation avec le primaire, le collège, le lycée et l’université est indispensable ». F

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24 2 journaliste:Jean-Louis Laffitterphotos:D.R.

Dans une prolifération de challenges pas forcément rassurante, ils sont quatre (Espérance, Essor, Espoir, Leydier) agréés par la FFR, avec les garanties, droits et devoirs que ce label implique. Hostile à la pratique, illicite, des « entrainements dirigés », la Fédération mise sur ces compétitions complémentaires pour structurer le début de saison des clubs.

< Les quatre épreuves agrées par la FFR se cherchent une place dans le calendrier fédéral

Sacréschallenges!

EspéRancE, EssoR, EspoiR, sans paRLER Du LEyDiER : ils arborent un joli nom et, à travers des responsables qui s’échinent à organiser chaque année

dans l’ombre, contre les vents les plus violents et les plus fortes marées, une compétition digne de ce nom, ce quatuor est effectivement porteur des vertus théologales. Las, celles-ci ne suffisent pas à faire bouillir la marmite. Longtemps, les quatre se regardèrent en… challenges de faïence, chacun fragilisé dans son coin. Il y a une dizaine d’années, sur une heureuse et discrète initiative, ils ont déposé leurs problèmes respectifs sur la même table, établi un cahier des charges commun : « Nous recherchons la cohérence, la conformité et l’homogénéité dans l’organisation et le dérou-lement de nos compétitions, tout en conservant leur spécificité », confirme Christian Garnier, pré-sident du challenge de l’Espoir faisant fonction de coordinateur. S’étant engagés à respecter et appliquer les règlements fédéraux, à les inscrire dans leurs statuts et règlement intérieur, les quatre challenges majeurs espèrent maintenant que leur calendrier soit officiellement intégré dans celui des épreuves fédérales : le hic vient de ce que les compétitions fédérales, naturellement prioritaires, sont susceptibles d’utiliser, comme cette saison, ces week-ends en repli à la suite d’intempéries ou de la constitution exceptionnelle d’une poule de 11. Les challenges agréés tiennent régulièrement des réunions avec Jean-Claude Baqué, responsable du rugby amateur, et Georges Duzan, président de la commission des épreuves. Dans la mesure où elle les couvre de son égide, la Fédération est à leur écoute et les considère comme le complé-ment idéal de ses compétitions. De l’impitoyable saturation du calendrier, les challenges avaient été les premières victimes.

TRouvER La bonnE FoRmuLELa grande réforme des poules de 10 a permis de dégager des dates, condition sine qua non à la survie des challenges. Il n’empêche que le « Club des quatre » continue de se heurter à la dure réalité du calendrier et à l’inévitable priorité accor-dée au championnat par les clubs. Ces derniers trouvent davantage d’intérêt au challenge en tout début de saison, la FFR également car elle ne voit pas d’un bon œil ces « entrainements dirigés » qui ne veulent pas dire leur nom et qui exposent

pratiquants et dirigeants à de grands périls. Pour d’évidentes raisons de sécurité et d’assurance, les matchs amicaux nécessitent en effet la présence d’un arbitre officiel et la présentation des licences. Les entraînements dirigés permettent de s’en dispenser mais cette dénomination est censée ne s’appliquer qu’à la confrontation d’équipes du même club. Les matchs de challenge, où le bon esprit prime sur la gagne, permettent donc aux clubs de structurer dans la sérénité leur début de saison, de roder leur équipe avant le début du championnat. En revanche, la phase finale des challenges demeure soumise aux mêmes aléas : ceux qui ont été éliminés en championnat sont condamnés à attendre assez longuement ceux qui sont encore en course et la démobilisation s’instaure. La commission des épreuves fédérales a proposé aux challenges d’organiser leur saison en deux phases distinctes, la deuxième consistant en

L’équipe Lombez-Samatan, victorieuse du challenge de l’Essor en 2012 comme en 2011.

une Coupe réservée aux éliminés du championnat. L’idée fait son chemin, chacun pourrait y trouver son compte et la lisibilité des challenges s’en trouverait sensiblement améliorée. En attendant, ils s’efforcent d’offrir aux clubs, en même temps que du temps de jeu en début de saison, une formule toujours plus attractive, par exemple avec une ouverture FIRA-AER pour l’Espérance, avec les demi-finales (ou quarts) d’Essor sur le terrain du mieux classé, avec l’inté-gration de clubs d’Honneur en Espoir. Sacrés… challenges ! Dès que montées et descentes auront été officialisées par la FFR, ils lanceront les invitations (inscriptions jusqu’au 14 juillet) et adapteront leur calendrier à celui des compéti-tions fédérales. Destinée à répondre à toutes les questions des intéressés, une structure d’accueil commune aux quatre challenges sera installée au congrès de La Baule. F

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< Les quatre épreuves agrées par la FFR se cherchent une place dans le calendrier fédéral

Sacréschallenges!EspéranceF Création : 1953, par Tulle et le TOEC, pour les clubs de 1re division

qui n’étaient pas invités en challenge Du-Manoir. F Clubs concernés : ceux de Fédérale 1.F Equipes inscrites en 20111-2012 : 14.F Dotation : un équipement complet (27 maillots et coupe-vent, un

ballon) aux deux finalistes du Challenge et aux deux finalistes de la Coupe, pour les éliminés de la première phase. Outre le trophée détenu pour un an par le vainqueur, chaque club finaliste reçoit un trophée définitif et chaque joueur finaliste une statuette.

F Adresse/contact : Challenge de l’Espérance, D24 Barenne, 64400 Esquiüle, mail : [email protected], tél. 06 80 33 63 52.

F Présidents : Roger Mazeau et Jacques Malié.F Secrétaires : Patrick Labrune et Jean-Michel Bouchetout.F Aménagements envisagés : changement d’appellation en

« Challenge Georges-Aybram » ; confrontation du vainqueur du Challenge avec une équipe de la FIRA-AER.

EssorF Création : 1961. F Clubs concernés : ceux de Fédérale 2.F Equipes inscrites en 2011-2012 : 14

(x2 avec les réserves). F Dotation : un jeu de maillot à partir des quarts

(Trophée challenge) ; un jeu de maillots à partir des demies (Coupe des réserves).

F Adresse/contact : Challenge de l’Essor c/o Roger Cazalis, 337, chemin des Bordes 32 600 Pujaudran, mail : [email protected], tél. 05 62 07 40 32.

F Président : Gilbert Rosich.F Secrétaire : Roger Cazalis. F Aménagements envisagés : quarts ou demi-

finales (en fonction du nombre d’engagés) sur le terrain du mieux classé ; à l’engagement, bon d’achat de 700 euros, plus 450 euros d’équipements offerts par le partenaire.

LeydierF Création : 1990, suite au décès (1987) sur le terrain, lors d’un

match UPEG Marseille-Monteux, du joueur et éducateur Dominique Leydier, 27 ans.

F Clubs concernés : ceux de Fédérale 2 et 3 des comités du sud-est, plus Bourgogne et Franche-Comté.

F Equipes inscrites en 2011-2012 : 24 (dont huit équipes d’Honneur du comité de Provence).

F Dotation : 30 tee-shirts à chaque finaliste. En revanche, la recette des finales est versée aux trois handicapés du comité et la recette des cartons rouges de la saison à la Fondation Ferrasse.

F Adresse/contact : Challenge Dominique-Leydier, Comité de Provence de rugby. 3, impasse Champfleury, BP 71068, 84097 Avignon Cedex 9 mail : [email protected], tél. 04 90 80 75 15

F Président : Yves Bressy.F Secrétaire : Jean-Paul Volpe.

Photo de famille des finalistes de la coupe de l’Espérance entre Saint-Junien (maillot blanc) et Hagetmau (en rouge). Saint-Junien l’a emporté 45-26. Parfaite

illustration de l’esprit « challenge » : les Landais, qui avaient remporté les deux confrontations en championnat, ont invité leurs vainqueurs aux fêtes d’Hagetmau !

Lembeye, vainqueur du challenge de l’Espoir (équipes 1).

Les Angles RC Rhône Gard, vainqueur du challenge Alain-Leydier 2012 (division fédérale) contre Jacou Montpellier.

EspoirF Création : 1963.F Clubs concernés : ceux de Fédérale 3.F Equipes inscrites en 2011-2012 : 34 (x2 avec les réserves).F Dotation : 25 000€ (équipements).F Adresse/contact : BP 16, 40250- Mugron, mail :

[email protected], tél. 05 58 90 16 60F Président : Christian Garnier.F Secrétaire : Christian Fontarasse.F Aménagements envisagés : réduction du nombre de matchs

en phase qualificative, de trois (à domicile et à l’extérieur) à deux ; relance de la Coupe pour les éliminés du challenge et du championnat.

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//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////prolongationL’USAP AU TAPISLes Lonsoises ont réalisé l’exploit du Top 10 féminin, en se qualifiant pour la finale face aux Catalanes de l’USAP, championnes en titre restant sur six Boucliers lors des huit dernières saisons. Le 3 juin dernier, à Saint-Orens, la fougue et le talent des Béarnaises ont fait la différence pour une courte mais précieuse victoire (16-15). Dans l’autre demi-finale, la meilleure équipe de la saison régulière, Montpellier, a disposé de Lille-Villeneuve d’Ascq (16-6), à Chalon sur Saône. Nous reviendrons le mois prochain sur la finale disputée le 9 juin.

UNE FINALE INÉDITELa finale de la Coupe de la Fédération présentait une affiche inédite et rafraichissante. On y retrouvait en effet les deux équipes qualifiées lors des demi-finales du 17 mai. A savoir l’Armagnac-Bigorre, vainqueur d’un petit point de Côte Basque-Landes (14-13) à Aire sur l’Adour, et la Côte d’Azur, qui ponctuait sa montée en puissance d’un succès face à Midi-Pyrénées (24-3 à Lunel), il est vrai privé des joueurs de Fédérale 1 de Colomiers et Montauban, encore en lice en championnat avec leur club. Nous reviendrons sur cette finale disputée le 9 juin.

LES FAVORIS AU RENDEZ-VOUSLes derniers quarts de finale du Challenge des comités ont qualifié les favoris de ces deux rendez-vous programmés en mai. Le 5 à Villeurbanne, le Lyonnais disposait de la Normandie (26-15) alors que le 17, la sélection Midi-Pyrénées ne donnait aucun espoir à celle d’Alsace-Lorraine, qui recevait pourtant à Hagondange (23-6). Le 8 juin, en région parisienne, se sont donc retrouvés les quatre prétendants au sacre : la Côte d’Argent, tenante du titre, le Languedoc, le Lyonnais et Midi-Pyrénées.

RUGBY À TOUCHER

Au rendez-vous des champions NOUVEAU RENDEZ-VOUS NATIONAL, le championnat de France de rugby à toucher se tiendra

cette année en région parisienne, à Villiers sur Marne (94), sur les installations d’un club précurseur dans la discipline. Trois titres, comme chaque année, seront attribués, les 23 et

24 juin, sur le stade Octave-Lapize. La succession du Brens Touch Rugby est donc ouverte dans les catégories « Open » (équipes seniors masculines) et « Mixte », tout comme celle des Dragon Flyers de Pierrelatte dans la catégorie « plus de 35 ans ». Des épreuves de qualification se sont tenues dans les comités pour retenir les meilleures équipes de l’Hexagone. Ce week-end conjuguera surtout rugby de loisir, de compétition, mais aussi esprit de fête et de convivialité. Le championnat se disputera en deux phases distinctes, avec les phases qualificatives le samedi après-midi (14h à 18h) et les finales le lendemain matin (9h à 13h). En marge de la compétition, des tournois amicaux sont ouverts à différents publics puisqu’on y retrouvera des équipes issues du monde de l’entreprise, de jeunes licenciés des écoles de rugby ou des formations exclusivement féminines. Tous les publics seront donc réunis à Villiers avec animation musicale à la clé, la soirée en commun se terminant le samedi soir à 22 heures par un concert. Entrée gratuite pour le public, ce sera donc l’occasion pour tous les amateurs de rugby de découvrir le plaisir du rugby « light » en famille, version loisir ou compétition. F

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DIVISIONS FÉDÉRALES

Les promus 2012•Titre en vue ! Peuvent s’exclamer les

clubs encore en course dans les championnats fédéraux. Les trois titres à se partager seront en effet décernés le 17 juin, en Fédérale 1 et 2, et le 24, pour la Fédérale 3. Déjà connait-on les cham-pions parmi les réserves avec les consécrations de Colomiers (Nationale B), de l’Isle Jourdain (Fédérale 2B) et de Muret (Excellence B). On connait aussi et surtout les clubs qui accèdent à l’échelon supérieur à l’issue de cette saison.De Fédérale 1 en Pro D2 (2 équipes) : Colomiers et Massy. De Fédérale 2 en Fédérale 1 (8 équipes) : Agde, Aubenas, Bagnères, Chalon sur Saône, Niort, Rodez, Saint-Sulpice sur Lèze et Vienne. De Fédérale 3 en Fédérale 2 (16 équipes) : Aire sur l’Adour, Auxerre, Bassin d’Ar-cachon, Clamart, Gaillac, Gourdon, Quillan, RC Montauban, Pézenas, Pontarlier, PUC, Sarlat, Saint-Jean en Royan, Six-Fours, Tours et Villars-les-Dombes.

TROPHÉE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

Agen sans rival •La Corse accueillait l’élite nationale des

moins de 17 ans pour le Trophée Société Générale de rugby à 7 des -17 ans. Dans le cadre inhabituel de Lucciana, trente-deux équipes se trouvaient aux prises, le 3 juin dernier, pour un titre de plus en plus recherché. Et dans cette compétition à la fois relevée et marathon, la victoire est revenue aux Agenais, lesquels succèdent au palmarès aux Provençaux du Pays d’Aix.Agen s’impose sans coup férir en finale face à Auch (19-0). Pau complète le podium, après avoir battu La Rochelle dans le match pour la troisième place. A noter aussi la superbe performance des Tourangeaux (7e), lesquels ont réussi à atteindre les quarts de finale de la Cup, squattés comme toujours par les meilleures écoles de rugby pro du pays. Les autres trophées de la compétition reviennent à Massy (Plate, 9e), La Valette (Bowl, 17e) et Saint-Lô (Shield, 25e). Le classement final : 1. Agen ; 2. Auch ; 3. Pau ; 4. La Rochelle ; 5. Clermont-Ferrand ; 6. Biarritz ; 7. Tours ; 8. Castres.

FÉMININES – 18 ANS

Midi-Pyrénées à 7 comme à XV•Déjà victorieuse de la compétition inter-

comités à XV en mars, la sélection Midi-Pyrénées a doublé la mise à 7. Là encore, la place de dauphin revient au comité Côte d’Azur, mais au-delà de ces résultats, c’est la qualité de la compétition organi-sée à Issoire, en Auvergne, fin avril, qui a marqué les esprits. Avec une phase finale pour la première fois à douze équipes, David Courteix, entraîneur de France 7 Féminine, se satisfaisait du niveau de pratique général et ajoute : « Cela montre le bon boulot réalisé par les éducateurs au sein des comités et c’est indispensable car les résultats de l’équipe de France dépendent de ce travail réalisé à la base. La compétition a aussi permis de révéler de jeunes joueuses prometteuses. Certains profils nous manquent encore, mais cette compétition donne beaucoup d’espoir pour l’avenir. »Finale : Midi-Pyrénées bat Côte d’Azur 26-0Match pour la 3e place : Pays Catalan bat Limousin 24-7. Finale de la Plate : Ile de France bat Côte Basque-Landes 15-7. Classement final : 1. Midi-Pyrénées ; 2. Côte d’Azur ; 3. Pays Catalan ; 4. Limousin ; 5. Ils de France ; 6. Côte Basque-Landes ; 7. Bretagne ; 8. Flandres.

2 journaliste : Lionel Grillot rphoto : Véronique Gros

LA BANDE DES 6 DE L’AMICALEL’Amicale du Tournoi des 6 Nations fêtait les cadets de l’Hexagone dimanche 10 juin, lors du challenge qu’elle organise chaque année. À Vitry-sur-Seine, se trouvaient donc réunies les six sélections victorieuses des tournois de qualification organisés dans tout le pays. À savoir, les équipes de Provence, du Languedoc, de Bourgogne, de Bretagne, de Poitou-Charentes et de Côte Basque-Landes. Comme de coutume, les heureux vainqueurs ont droit à un séjour sur un match du XV de France.

CHALLENGES, CLAP DE FINAprès l’Essor et l’Espérance, au tour du Leydier et de l’Espoir de boucler leur saison. Le 8 mai, en finale du challenge Leydier, réservé aux comités du Sud-est (divisions fédérales), Les Angles ont battu Jacou Montpellier 37-3. L’issue du challenge de l’Espoir s’est pour sa part décidée en deux temps, début juin, après une finale disputée en matchs aller-retour les 3 et 10 juin entre les Gascons de Nogaro et les Corréziens de Malemort. La finale des équipes réserves opposait Puilboreau à Lembeye.

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ENTRÉE GRATUITE

FINALES

CHAMPIONNAT

DE FRANCE

RUGBY À TOUCHER 2012

à Villiers-sur-Marne (94)

au stade Octave Lapize

www.ffr.fr

Le rugby, des valeurs pour la vie

Samedi 23 juin de 14h à 18h

(Phases qualificatives)

Dimanche 24 juin de 9h à 13h

(Finales : open, mixte et + de 35 ans)

ANIMATIONS

Tournois loisirs : féminins, entreprises & minimes

Concert à partir de 22h

Buvette et restauration sur place

PARTENAIRES OFFICIELS DE LA FFR

Page 28: Rugby Mag numéro 1114

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Charvet successeur de Blanco chez les Barbarians

•De façon toujours très « démocratique », le président Jean-Pierre Rives a mené l’assemblée générale du Barbarian Rugby Club, le samedi 26 mai au château de Brindos à Anglet (64). Elle a entériné le remplacement de Serge Blanco, lequel devient vice-président au côté de Serge Kampf, par Denis Charvet au poste de directeur géné-ral. Jean-Pierre Bastiat (trésorier), René Hour-quet (secrétaire général) et Laurent Pardo (res-ponsable de la communication) complètent le nouveau comité directeur. Les membres fonda-teurs n’appartenant pas à l’instance dirigeante composent un comité d’éthique et de gouver-nance coprésidé par Jo Maso et Richard Astre. La présence à Brindos de Pierre Camou et de René Hourquet a permis d’évoquer la tournée du BRC au Japon (14-25 juin) et de valider la désignation de William Servat comme capitaine, à la fois en hommage à une grande carrière qui va basculer sur l’entraînement et en tant que représentant idéal de l’esprit Barbarian. J.-L.L.

30 gagnants au jeu-concours FFR sur Facebook

•Du 11 au 31 mai dernier, la FFR a lancé un jeu-concours avec participation gratuite, sur sa page Facebook officielle. Plusieurs milliers de participants ont répondu à un quizz sur l’actua-lité des équipes de France. Parmi les bonnes ré-ponses, 30 gagnants ont été tirés au sort : dix d’entre eux ont gagné un maillot du XV de France dédicacé par les joueurs ; les vingt autres un DVD « Au cœur de Bleus » (les coulisses du XV de France pendant la Coupe du Monde 2011). Comme eux, rejoignez-nous ! Rendez-vous sur le lien : www.facebook.com/FFR.officiel

Évaluation des directeurs de match

• Alain Doucet, secrétaire général de la FFR, a organisé, le 12 mai dernier, dans chaque comité, une série de tests d’évaluation des directeurs de match. « Ces tests nous permettent d’évaluer leur connaissances et ils leur permettent, à eux, de se tes-ter, précise le Secrétaire général de la FFR. C’est une opération “gagnant-gagnant”. On s’assure que les gens qu’on envoie sur les terrains sont compétents. En contrepartie, ça leur permet de combler les la-cunes éventuelles sur leur connaissance du fonction-nement. Je réfute le terme d’examen car cela résulte d’une formation qui leur a été dispensée dans leur comité, et c’est la preuve qu’ils ne sont pas lâchés dans la nature mais qu’on s’intéresse à leur travail. C’est sécurisant pour les deux parties. » Une opé-ration qui n’est pas faite pour sanctionner, mais pour éduquer. Alain Doucet poursuit : « Ces tests de contrôle des connaissances se sont déroulés en situation, avec le livre des règlements. Une étude de cas. Ils ont tout eu en main pour régler une situation conflictuelle telle qu’elle peut se présenter n’importe quel dimanche. La fréquentation a été excellente sur l’ensemble des comités territoriaux. La commission des règlements de la FFR (Patrice Doctrinal, Wanda Noury, Gérard France) s’est attelée à la correction des tests. Le corrigé-type doit déjà être disponible sur le site de la FFR, et courant juin, chaque comité sera informé de la réussite des candidats. Je tiens à les remercier tous, ainsi que tous les examinateurs, qui ont parfaitement compris l’importance du dos-sier et qui se sont totalement investis dans sa réus-site. » Ce qui s’appelle de la formation continue.

2 coordination:Nemer Habib

L’élève Zidane à Marcoussis •Il connaissait Clairefontaine comme sa

poche, il a découvert Marcoussis. Avec toute la promotion 2012-2014 du CDES de l’université de Limoges*, Zinedine Zidane a séjourné trois jours dans les murs de la FFR à la mi-mai, dans le cadre d’un séminaire d’études devant l’amener à un diplôme de manager général d’une struc-ture sportive professionnelle (le Real Madrid ?) dans deux ans. À 39 ans, le champion du monde 1998 fait partie des 18 anciens joueurs de haut niveau tous sports collectifs confondus à avoir été admis au concours en septembre dernier, sur la soixantaine de dossiers déposés. « Zinedine a rempli les obligations d’entrée au CDES, no-tamment en terme d’éthique, d’intégrité et de solidarité et j’ai personnellement suivi son dos-sier », explique Jean-Pierre Karaquillo, son direc-teur-fondateur. « ZZ » s’engage sur une forma-tion pédagogique de quinze sessions abordant tous les aspects du management sportif – juri-dique, marketing, commercial gestion, publici-té, médias… - et suivait à Marcoussis une session de 25 heures portant sur les relations contrac-tuelles avec les entreprises, le sponsoring et les agents sportifs. Au terme de sa première année d’études, Zizou devra présenter oralement la ré-daction d’un projet de structure sportive auprès d’un jury. « Zinedine est un garçon humble, ré-fléchi, et intelligent, qui a su parfaitement se fondre dans ce collectif en vue de décrocher un Mastère 2. » Le CDES avait effectué l’an dernier un premier séminaire dans les murs fédéraux avec la promotion précédente. P.Ba.*Centre de Droit et d’Économie du Sport. 

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Dauga,très…benoîtement•Les envolées, en

touche ou plein champ, qui firent la gloire de Benoît Dauga n’ont jamais été ly-riques. Mal à son aise dès lors que les protocoles l’obligent à parler de lui, spécialement le jour où il est fait cheva-lier de la Légion d’honneur (photo ci-contre), il a répon-

du… benoîtement aux divers orateurs qui venaient de faire son éloge : « Je ne savais pas que j’avais autant de qualités ! » Il est heureux que les allocutions des divers intervenants, ce vendredi soir 11 mai au château de Nahuques de Mont-de-Marsan, aient été au diapason du personnage honoré. Il est vrai qu’on était en famille et Benoît a d’abord tenu à rassembler la sienne sur l’es-trade : son épouse Christine, ses filles Karine et Samantha, ses petits-enfants Jade, Lola, Carla, Paolo et Albert. Le maire de la préfecture landaise, Gene-viève Darrieussecq, en fait naturellement partie, qui profita de l’occasion pour décerner la médaille de la ville à celui qui porta si haut la renommée du Stade Montois et le sauva du gouffre quand il en prit la présidence en 2003. Montois de naissance, Alain Juppé en fait partie aussi, choisi pour remettre les insignes en tant que proche des parents du récipiendaire, également en tant que supporter du club jaune et noir où son talonneur de père est connu pour avoir mordillé quelques oreilles. René Hourquet, représentant le prési-dent Camou, fit l’éloge de Dauga au moment du dîner, en privilégiant l’anec-dote. De la famille, Jean Arhancet, président de la Fondation Ferrasse dont Dauga est administrateur, est membre à part entière, d’autant qu’il rappela avoir été blessé deux ans après Benoît et avoir hérité de sa chambre et de son lit à la tour de Gassies. Les « historiques » enfin, auxquels l’ancien recordman des sélections (63) avait souhaité se tenir pour la représentation des joueurs : parmi les 125 invités, ses partenaires du Stade, Christian Darrouy, André Bo-niface et Louis Requenna ; son capitaine d’une inoubliable première tournée chez les Boks, Michel Crauste ; ses frères d’armes Walter Spanghero et Chris-tian Carrère. Cette soirée, où régnait l’amitié avec un grand D, était de celles qui finissent toujours trop tôt. J.-L. L.

Lescheminsd’AlainDoucet•Bien qu’ayant rasé l’épaisse moustache qui seyait davantage à l’obs-

cur deuxième ligne ou n°8 de trie-sur-Baïse et de Pouyastruc qu’au Secrétaire général de la FFR, Alain Doucet a quand même été reconnu… digne de la plus haute distinction de la nation : fait légionnaire douze mois plus tôt, le président

Camou a pu ainsi procéder à sa première remise d’insignes. Presque toute la famille du récipiendaire, presque tous les digni-taires de la FFR ainsi que les plus hautes personnalités de Bigorre et d’Armagnac étaient rassemblés, le jeudi 24 mai, au pied de la colline de Pouyastruc. Le pré-sident de la FFR, dans son allocution, a rendu hommage à quarante années au service de la jeunesse et du sport. Car le professeur des écoles, également éduca-

teur fédéral 3e degré, a surtout créé celle de rugby à Pouyastruc, rassemble-ment des 27 communes du canton qui dure depuis 35 ans, avec 150 gamins inscrits. Pierre Camou a souligné ensuite que le secrétaire général « avait été de toutes les opérations d’envergure, telles l’évolution du CNR et l’organisa-tion de la Coupe du Monde, avait animé toutes les grandes réformes ». Une fois épinglé, Alain Doucet a évoqué les trois types de route qu’il avait eu le bonheur d’emprunter : la communale, au temps de sa scolarité à tarbes et de sa première licence à trie (1971) ; la régionale, dès lors qu’il devint (1988) se-crétaire général adjoint du comité, puis secrétaire général, vice-président et président ; la nationale, enfin, quand Bernard Lapasset l’appela, en 2001 au secrétariat général de la FFR. A tous ceux qui l’avaient épaulé, Alain Doucet, considérant qu’il ne méritait pas plus que d’autres cet honneur, avait de nom-breux mercis à distribuer. Il a délivré le dernier « à celui qui était le plus digne de la décoration, à celui qui a fait de ma route un boulevard : le rugby ». J.-L.L.

• Rugby Mag publiera l’écho sur la décoration de Francis Deltorn dans son prochain numéro.

Page 29: Rugby Mag numéro 1114

CH. G

LÉM

Et

Desriresd’enfantsmalades

•Des sourires et beaucoup de plaisir autour d’un ballon ovale, essai transformé pour « Premier de cordée » et le rugby. Du 21 au 25 mai, cette Association qui initie à la pratique du sport à l’hôpital organisait son événement phare de l’année. Le rugby avait été choisi parmi les disciplines pratiquées durant cette Semaine du sport à l’hôpital et lundi 21 mai, Marc Hofer, président de l’Association, et Jean-Louis Boujon, Président du comité IDF et vice-président de la FFR, signaient une convention liant les deux parties dans une salle de la Clinique Edouard-Rist. Pendant ces cinq jours, des initiations sportives ont été proposées à de jeunes gens et ce dans cinq hôpitaux de France, quatre en région parisienne et un à toulouse, avec l’un des parrains nationaux de l’Association, Maxime Médard. Deux internationaux du Stade Français, Pierre Rabadan et Julien Dupuy, étaient, eux, présents à la clinique Edouard Rist pour la première initiation proposée par des cadres techniques franciliens. Les jeunes patients avaient répondu nombreux au rendez-vous, tout heureux de découvrir le plaisir de se passer un ballon ovale, se prêtant avec entrain et enthousiasme à de petits exercices ludiques et sans contact évidemment. Au final, beaucoup de rires pour un après-midi pas comme les autres qui a réjoui participants comme organisateurs. « C’est toujours une satisfaction pour nous quand le ballon peut être ainsi facteur de plaisir et apporter un bienfait mental. Aux valides comme nous de nourrir l’espérance de tous ces jeunes en difficulté », a conclu Jean-Louis Boujon, ravi que le rugby ait pu, durant cette semaine, trouver sa place aussi aux hôpitaux Robert Debré (Paris), Jean Verdier (Bondy), à l’Institut Curie (Paris). L.G.

Opération«Lestalonsontducœur»

•Le dimanche 17 juin, sur le mythique stade Chanzy à Angoulême, aura lieu un match à sensation entre « l’Équipe de France des Talonneurs », « Deux de cœur », emmenée par Philippe Dintrans, ancien capitaine de « l’Autre » Équipe de France, et l’ Equipe du « Reste du Rugby », « Esprit rugby », constituée de vieilles gloires ayant joué à tous les autres postes. La grande originalité du choc sera que le poste de talonneur de « Deux de cœur », l’équipe des talons, sera tenu par …Laetitia Salles, actuellement talonneur de … l’Équipe France Féminines. Cette opération, imaginée par Sébastien Morizot et Christophe Ducluzeau, qui supporte généreusement les frais, aidé par quelques sponsors, est organisée pour mieux faire connaître le don d’organes, en liaison avec France Adot, la Fédération des Associations pour le don d’organes et de tissus. Ainsi, ceux qui ont été au cœur de la mêlée, avec la « candeur infernale » qui les unit, les Paco, Landreau, de Rougemont, Genet, Armary, Marocco, Dal Maso, Rué, Berbizier, Minaro, Urios, Swierczinki, Brunat, Vicard, Sanchez, Ramos, et beaucoup d’autres, savent rester au cœur de la vie, en aidant, avec leur équipe bien nommée « Deux de cœur » et avec leurs adversaires du jour et amis d’« Esprit rugby », une des causes sacrées de la Médecine d’aujourd’hui. En faisant mieux connaître le don d’organes et ses modalités d’application, les légendaires « talons » contribuent à sauver de nombreuses vies.

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Page 30: Rugby Mag numéro 1114

30 2 coordination:Nemer Habib

U n an PouR PRÉPaReR Le CentenaiRe, une seMaine PouR Le CÉ-LÉBReR. Parfaitement organisée par Antoine Marin, grâce à l’in-vestissement de son secrétaire général Jean-Yves Mouret et aux

prouesses du bénévolat, elle aura été plus riche que le budget de tous les clubs du comité réunis. Elle avait débuté le samedi 19 mai, à Auch, par un tournoi des écoles de rugby ; le même à trélut, avec plus d’un millier de gamins encore et un tournoi intercomités à 7 pour faire pendant, la clô-turerait le samedi 26. Le dimanche 20, le premier titre du tPR (féminines) avait été perçu comme un gage de réussite, en même temps qu’un clin d’œil aux gloires passées. Le lundi, les présidents de club avaient été réu-nis au Saint-Médard qui n’est pas en Jalles mais en Gers. La CCI de tarbes avait accueilli le mardi une soirée-débat, avec Jean Gachassin déjà, sur le rôle social et citoyen du sport ; le lendemain, l’Académie de première ligne, chère à Didier Retière. Le jeudi, un imposant bataillon fédéral avait débarqué place de Verdun avant de se rendre à Pouyastruc pour assister à la remise de la Légion d’honneur à Alain Doucet par Pierre Camou (lire pages précédentes). Celui-ci avait présidé le lendemain un bureau fédé-ral après que les présidents de comité territorial avaient tenu conférence.La soirée de gala du vendredi 25 a respiré fort l’authentique, jusqu’à l’émotion. Sous le chapiteau dressé à trélut, a été servi un grand numéro ; sans faute de goût ni fausse note puisque l’animation de Jean Abeilhou (France 3) était au diapason. Dans leurs allocutions respectives, Bernard Lapasset, à la fois président « du monde » et régional de l’étape, et Pierre Camou, proche de l’Armagnac-Bigorre pas seulement par la géographie, n’ont pas manqué d’évoquer les plus belles heures du comité au siècle dernier mais leur devoir était d’ouvrir et d’encourager des perspectives en rapport avec les moyens. Pour sa part, le président du comité territorial a toujours voué un profond respect aux champions qui l’ont précédé. Il n’a jamais cessé de l’afficher, ne serait-ce qu’au travers de la restauration du blason originel aux quatre dragons et du maintien du siège dans l’im-meuble de la rue Abbé-torné. Féru d’histoire, à commencer par celle de son comité, tony Marin a rappelé les circonstances détaillées de sa créa-tion en 1912, à savoir la virulente rivalité entre Stade (toulousain) et Sta-do (tarbais) qui avait entrainé la suspension du stade de Sarrouilles (pour trois ans) et des joueurs Soulé et Maumus (pour un an). Comme dans les meilleures tasses, le sucre serait au fond. Le spectacle fi-nal de ce centenaire ne s’accrocherait pas à un mais à deux clous : l’arrivée du Bouclier de Brennus en l’honneur des champions lourdais et tarbais de

Unesemainedansl’histoire

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//////////////////////////////////////Tourdescomités

staGes à soustons. Le « Camp Rugby Vacances » organisé chaque année par le comité des Landes se déroulera cet été sur deux sessions d’une semaine (15-21 juillet et 22-28 juillet), à Soustons. Les bulletin d’inscriptions sont disponibles au service des sports de Soustons (05 58 41 37 23), par mail ([email protected]) ou sur le site www.cd40.fr (rubrique : camp rugby landes). Ces stages sont réservés aux jeunes licenciés de la FFR nés entre 1997 et 2003 (inclus) et proposent, outre le rugby, d’autres activités (voile, canoë, golf, accro-branches).

diGoin CentenaiRe en Juin... Créé en 1912, le FCD (désormais FC Digoin la Motte, en Bourgogne) fêtera ses 100 ans le 16 juin. Au programme, plusieurs rencontres, la présence d’internationaux, mais surtout, une soirée sous chapiteau pour 1000 personnes.

… MontMÉLian aussi ! Après celui du FC Digoin, c’est l’US Montmélian qui fête son centenaire au cours de cette journée du 16 juin. L’occasion de rappeler que sa création en 1912 est due aux militaires stationnés à la caserne Montfort.

MiGennes RouLe PouR Le 7. L’ASUC Migennes organise la 21e édition de son « Tournoi de rugby à 7 » le dimanche 17 juin. Ce tournoi est ouvert à toutes les catégories de -7 ans à Senior et Féminines. Toutes les infos sur www.migennesrugby.fr

du BeaCh à PenFouL . Le Rugby Club de l’Hermine organise, les 23 et 24 juin, la 5e édition de son tournoi de beach rugby sur la plage de Penfoul, à l’ouest du Finistère. 24 équipes réparties en six poules de quatre se mesureront le temps d’un week-end festif et dépaysant. Inscriptions et renseignements : www.wix.com/beachrugbybreizh/penfoul ou [email protected]

Les FiLLes aiMent Le 7 à PaRis. L’équipe du Rugby Club Paris 15 (RCP15), première équipe parisienne féminine en termes de licenciées (86 joueuses), organise le samedi 30 juin le premier « Tournoi International de Rugby à 7 » 100% féminin. Il se déroulera au Stade Suzanne Lenglen (15e) à Paris. Contact et/ou inscription : Adeline Le Du (06 37 00 45 52). Mail : [email protected]

naguère et la présentation, à l’écran puis à la scène, des stars d’un XV du siècle composé uniquement d’internationaux vivants et capés dans le co-mité. Roland Bertranne appartenait au jury : est-il besoin de préciser que l’ancien recordman des sélections s’était abstenu au moment du vote sur les centres ? Jean Gachassin, qui avait présidé, le matin, le tirage au sort du tournoi de Roland-Garros, avait pris en suivant l’avion pour tarbes. L’an-cien gaucher Jean-Pierre Garuet confia un peu plus tard que son premier ballon lui avait été offert par « Peter Pan ». Philippe Dintrans, en bon Lor-rain, tint à dédier cette « sélection » à sa petite-fille Dalva, née quelques heures plus tôt. Robert Soro, 90 automnes bientôt, menaça de parler une heure dans le micro, de Jean Prat notamment. Comme « Monsieur Rug-by », Pipiou Dupuy et Jacques Fouroux eurent droit à un hommage par-ticulier. Au moment de monter sur scène pour s’asseoir sur un banc sans nul remplaçant, ne manquaient à l’appel que Jean Barthe, pour raisons de santé, Jean Le Droff, empêché au dernier moment, et Pierre Berbizier, retenu par le barrage de toulon.L’ovation finale fit couler quelques yeux et courir sur toutes les lèvres la même question : au moment du bicentenaire, une telle communion sera-t-elle encore concevable ? Une seule certitude : Edmond Duplan y chan-tera encore, comme à 82 ans, « cette jeunesse que se payèrent les princes d’Ovalie grâce à ce p… de rugby ». F J.-L. LaFFitte

< Centenaire du comité armagnac-Bigorre

Célébrant ses 100 ans, le comité d’antoine Marin a vécu une grande semaine (19-26 mai), jalonnée de plusieurs événements. La soirée de gala, en présence du Bouclier de Brennus et des joueurs composant le Xv du siècle, en a été le point culminant.

Le XV du siècle (1912-2012) du comité Armagnac-Bigorre. De gauche à droite, debout: Garuet, Dintrans, Armary, Hauser, Torrossian (représentant Le Droff), Aguirre, Hourquet (arbitre du match virtuel) ; assis : Soro, Crauste, Gachassin, Sillières, M. Prat, Bertranne, Rancoule, Domec.

Trois présidents d’Armagnac-Bigorre pour découper le gâteau du centenaire : c’est Antoine Marin qui s’y

colle, devant Alain Doucet et Jean-Pierre Garuet qui assura, à la suite de Jacques Fouroux, un intérim courageux.

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32 2 journaliste:P. Ballesterrphotographe:Ch. Petit-Tesson

Il est arrivé au volant de son nouvel Espace… d’occasion. À 28 ans, l’Auvergnat du RC Toulon est l’un des nouveaux visages du groupe France qui s’envolera le 10 juin en Argentine pour disputer deux test-matchs face aux Pumas. Nature, beau gosse, attachant, facile à aborder, il incarne surtout le profil athlétique que recherche Philippe Saint-André. Le parcours du garçon, en revanche, est unique…

«Jedoisavoirunepetiteétoile»

> Christophe Samson

Page 33: Rugby Mag numéro 1114

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«Jedoisavoirunepetiteétoile»

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ça se complique un peu. Lors de ma dernière année à l’ASM, j’ai dû faire quinze feuilles de match et attaquer quatre matchs.

DIFFICILE DE TRouvER PLuS RuDE CoNCuRRENCE qu’À CLERmoNT…Ouh là, oui ! Privat, Cudmore, Julien Pierre, Jacquet, c’était plutôt fourni. Même si je n’étais plus vraiment dans les plans du coach et que j’ai fini un peu frustré à l’ASM, j’étais persuadé de pouvoir réussir dans un club ambitieux. C’est là que Philippe (Saint-André) et Aubin Hueber m’ont contacté pour venir à Toulon.

où, CETTE ANNéE, vouS êTES SERvI quESTIoN CoNCuRRENCE AvEC BoThA, ShAw, SChoFIELD, ChESNEy, SuTA, RokoBARo, mIkAuTADzE… huIT EN 2e LIgNE !Oui, on est nombreux et ce n’est pas n’importe qui , hein ? Je suis entouré de références mondiales et ça parle plutôt anglais dans le vestiaire. On s’entend super bien même si je ne suis pas bilingue. J’apprends surtout en les observant, mais je ne suis pas dans le copier-coller non plus.

RASSuREz-NouS, ChRISToPhE : uNE FEmmE N’A PAS CouPé voS ChEvEux PENDANT voTRE SommEIL, vouS N’AvEz PAS DéChIquETé uN LIoN AvEC voS mAINS ou FAIT CRouLER uN PALAIS PAR LA FoRCE DES BRAS…(Il sourit) Non, non, rien de tout ça ! J’ai déjà eu droit à l’histoire de la mythologie de Samson et Dalila. De toutes manières, les cheveux longs, ça ne me va pas du tout…

EN REvANChE, vouS AuRIEz FAIT PARTIE DE LA LISTE CAChéE DE mARC LIèvREmoNT AvANT LA DERNIèRE CouPE Du moNDE…Oui, ça, c’est plus vrai. Disons que j’avais reçu un appel téléphonique de… de Danielle Ballini(1) alors que je disputais une tournée avec les Barbarians français en Argentine, en juin dernier. C’était pour me demander de mettre à jour si besoin était mes documents d’identité, au cas où.

ET ?Et ça s’est arrêté là ! Pour tout dire, j’avais déjà été franchement surpris de ce coup de fil. J’avais même cru à une blague. Déjà, faire partie des Barbarians, ça comptait pour ainsi dire pareil à mes yeux. Mais après coup, j’en avais été ravi car cela signifiait que je n’étais pas loin du XV de France au terme d’une belle saison avec Toulon.

PAS LoIN PouR quELqu’uN quI vENAIT PouRTANT DE TRèS LoIN…Plutôt, oui ! Je suis un joueur à zéro sélection ! Que ce soit en équipes nationales de jeunes, et même régio-nales. La première de mes trois convocations avec les Barbarians français remonte à fin 2009 à Bruxelles contre une sélection internationale, et voilà tout.

ET LoRSquE voTRE Nom EST SoRTI PouR REPARTIR EN ARgENTINE, CETTE FoIS AvEC LE xv DE FRANCE, vouS AvEz CRu À uNE NouvELLE FARCE ?Quand c’est Philippe (Saint-André) qui le dit, j’avais tout lieu de le croire ! On s’est côtoyé pendant deux ans à Toulon. Je n’étais pas tous les jours dans son bureau, mais il savait échanger, corriger. Il sait ce que je peux ou non apporter (il se tape le front).

SuPERSTITIEux ?Non, pas plus que ça. (Il touche à nouveau son front) Quoique !

À 28 ANS, voTRE CAS SIgNIFIE qu’oN PEuT ENCoRE PASSER À TRAvERS LES mAILLES DE LA DéTECTIoN…Peut-être parce que ma trajectoire n’était pas structurée ou planifiée. Je sors de Romagnat, un petit club proche de Clermont-Ferrand où mon père tenait une boucherie, avant d’intégrer l’équipe d’Is-soire en moins de 13 ans. J’ai effectué toute ma formation là-bas, jusqu’en équipe première, et je ne le regrette surtout pas. Seulement, jouer en Fédérale 2 à 19 ans n’ouvre pas forcément la porte internationale…

CommENT S’EST-ELLE ouvERTE Au RugBy PRoFESSIoNNEL ? Quand l’ASM m’a contacté pour incorporer son équipe Reichel, juste après mes quatre ans d’école hôtelière à Saint-Chély d’Apcher car j’étais parti

dans l’optique de gérer un jour un restaurant. La première année à Clermont s’est super bien passée, tout en cumulant des petits boulots saisonniers sur les pistes de la station de Super-Besse ou dans une laiterie avec les trois entraînements hebdomadaires et la muscu que je découvrais. On m’a alors proposé un contrat Espoir. C’est là que je me suis dit que j’avais peut-être une carte à jouer… Je gagnais de

l’argent pour jouer au rugby, ça me paraissait un peu dingue. 900 euros, ce n’est peut-être pas énorme mais à comparer avec les vacations dès 5 heures du matin sur les remontées mécaniques ou en usine, c’était plutôt pas mal ! En parallèle à une formation de brevet d’Etat, j’étais pour ainsi

dire entré dans un cycle pro. Avec le recul, et les copains, je crois bien que ce sont mes meilleures années rugby.

APRèS uNE SAISoN DE PRêT Au STADE RoChELAIS, vouS REvENEz À CLERmoNT ET…(Il prolonge)… et j’enchaîne les temps de jeu, jusqu’à la finale perdue contre Toulouse en 2008 ! Après,

«LeXVdeFrance,c’estquelquechose,neserait-cequetoucher

lepaquetage.J’auraispeut-êtreledroitdeporterlemaillot.

Çaparlefort,ça!»

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35rphotographes:Ch. Petit-Teson (p.34), E.Bretagnon / DPPI (p.35)

DE TELLES PRéSENCES PEuvENT-ELLES CRéER uN ComPLExE ?Non, surtout pas. Juste le moyen de se dire qu’il va falloir se bouger pour jouer, pour obtenir puis garder la confiance des entraîneurs. Ces dernières semaines, on est plutôt trois à tourner avec Botha et Shaw. Eux, ils sont plus dans les rucks, les déblayages, avec une puissance propre à casser la ligne. Moi, je suis sûrement plus mobile, plus aérien.

SI oN vouS DIT quE vouS N’AvEz PAS uNE TêTE DE DEuxIèmE LIgNE…C’est ce que me disait souvent Thibault Privat ! J’ai pris des gnons, j’ai eu le nez cassé, mais bon, je dois avoir une petite étoile (il se touche le front). En fait, mes cicatrices sont planquées sous les cheveux, les sourcils…

oN y REvIENT PARCE quE vouS N’EN REvENEz PEuT-êTRE PAS : êTRE APPELé AvEC LES BLEuS À 28 ANS, CE N’EST PAS BANAL. uN PEu À LA FABIEN BARCELLA(2) …(Il réfléchit) Oui, un peu, mais mon cursus ne l’est pas trop non plus. Moi, je prends ça comme du pain bénit. Une tournée, mais surtout le XV de France,

c’est quelque chose, ne serait-ce que toucher le paquetage. J’aurais peut-être le droit de porter le maillot. Ça parle fort, ça!

CoNNAISSEz-vouS LE SITE DE LINAS-mARCouSSIS ?Non, je n’y ai jamais mis les pieds. Je sais juste que ce n’est pas très loin de Paris. (Malicieux) Je devine qu’il doit y avoir des terrains, des ballons… Si on gagne Clermont dimanche(3), on devrait aller s’y préparer la semaine précédant la finale. Je ferais le tour du proprio…

mALgRé voTRE 1,98 m, vouS ALLEz vouS FAIRE TouT PETIT LÀ-BAS...Je vais regarder comment ça se passe, c’est sûr. Je ne suis pas d’un naturel à danser sur les tables. Et puis, j’aurai sûrement des potes clermontois autour de moi. J’ai d’ailleurs gardé de très bons contacts avec Thomas Domingo, avec qui j’ai traîné durant les années Espoirs.

AvEz-vouS Eu uN moDèLE, uN ExEmPLE ?Non, pas vraiment, même si des mecs comme Pelous et Nallet, qui sont restés au plus haut niveau pen-dant des années, c’est fort… Moi, je me dirais plutôt suiveur que leader. Je n’aime pas trop prendre les devants, sans me mettre pour autant dans un coin ou ne pas l’ouvrir quand je l’estime nécessaire. Je crois être aussi un perfectionniste, à chercher tel ou tel aspect à améliorer dans mon jeu. Pas vraiment besoin de me mettre le doigt dessus pour travailler.

À TouLoN, mALgRé LA mER, LES ACCENTS méRIDIoNAux ou ANgLo-SAxoNS, vouS êTES RESTé AuvERgNAT…(Il sourit) Oui, on peut dire ça. Attention, le cadre de vie est assez formidable ici, et il faut apprendre à apprécier les excès de Mayol. Ici, tu gagnes, tu es

Malgré une énorme concurrence, Christophe Samson a réussi à s’imposer au RC Toulon comme un deuxième ligne mobile et performant dans le combat aérien.

champion du monde ; tu perds, tu sors prudemment de chez toi. Mais je suis plutôt un terrien. Je crois que je me sentirai d’ailleurs bien à Castres, où j’ai signé pour les deux prochaines saisons. Et si j’ai pris quatre ou cinq kilos depuis que j’ai quitté Clermont, c’est en passant souvent par la case musculation.

SI LE RCT EST BouRRé D’INTERNATIoNAux(4), vouS SERIEz LE PREmIER DANS L’équIPE ACTuELLE À INTégRER LE xv DE FRANCE EN TANT quE jouEuR Du CLuB, ET NoN CommE uN TRANSFugE…(Il se touche le front) Eh bé, je les collectionnerais ! (Espiègle) Mais rassurez-moi, ils sont restés inter-nationaux après ?

vouS AvEz évoqué LA DERNIèRE CouPE Du moNDE AvEC ALExIS PALISSoN ou L’équIPE DE FRANCE AvEC LES AuTRES INTERNATIoNAux Du CLuB ?(Evasif) Oui, ça m’est arrivé d’en toucher deux mots, comme ça…

quAND PhILIPPE SAINT-ANDRé INSISTE SuR L’AThLéTISATIoN ET L’ENDuRANCE DES jouEuRS, TouT EN PoINTANT LES 25 À 30% DE DéFICIT DES TEmPS DE jEu EN ToP 14 ComPARéS Au NIvEAu INTERNATIoNAL, çA vouS INSPIRE quoI ?Qu’il va falloir bosser… Ça ne me fait pas peur mais tant que je n’y serai pas confronté, il m’est difficile de juger. Au moins, ça permet de fixer des objectifs, de se projeter.

DéBuTER EN ARgENTINE, C’EST…(Il coupe) Je ne nous souhaite pas les mêmes condi-tions que celles de l’an dernier avec les Barbarians ! En raison d’une éruption volcanique, les avions étaient restés cloués au sol. On avait rallié Chacon de Buenos Aires après quinze ou seize heures de bus. Avec nous, il y avait Beauxis, Dupuy, Attoub… Un bon, bon souvenir. Tenez, c’est la première fois que je chantais une Marseillaise.

CommENT APPRéhENDEz-vouS uNE TELLE oPPoRTuNITé ?C’est une chance à saisir, un train à prendre, je ne peux pas le nier. Et j’ai bien l’impression que lorsqu’on y goûte une fois, ça doit devenir une ambition. Sans ambition, on n’arrive à rien. En somme, une fois, ça ne sert à pas grand chose si ça ne s’inscrit pas dans la durée. Sans parler de la Coupe du monde, appartenir au XV de France signi-fie énormément. Je me sens bien dans mes pompes, je pense être arrivé à maturité.

êTES-vouS mARIé ?Je suis pacsé avec Hélène, qui attend une petite fille pour juillet, et notre petit Noé aura 3 ans le 16 juin. Le 16(5)… Tiens, ça ferait un sacré cadeau… F

1. Danielle Ballini est résponsable haut niveau auprès du XV de France et de Jean Dunyach.

2. Le pilier de Biarritz a longtemps joué en Fédérale 1 (Valence d’Agen) avant d’intégrer la Pro D2 (Auch) à 23 ans, puis le Top 14 et le XV de France en 2008 à 25 ans.

3. L’entretien a été réalisé avant les demi-finales du Top 14-Orange

4. Palisson, Bastareaud, Tillous-Borde, Bruno cette sai-son, sans oublier Mignoni côté entraîneurs.

5. Jour du premier test-match contre l’Argentine à Cordoba.

Christophe Samson en brefF 29 ans. Né le 1er mars 1984

à Clermont-Ferrand.F 1,98 m, 112 kgF Poste : 2e ligne F Clubs : Romagnat (1991-1993), Issoire

(1997– 2003), AS Clermont-Auvergne (2003-2005), Stade rochelais (2006-2007), AS Clermont-Auvergne (2007-2010), RC Toulon (2010-2012).

F Palmarès : champion de France Espoirs 2006 ; champion de France 2010 (finaliste 2008, 2009).

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< Acteur de 409 matchs en 17 saisons sous le maillot noir, Henry Magois fut aussi international à trois reprises…

Le monument de La Rochelle

2 journaliste : Jean-Louis Laffitterphotos : Collection personnelle et François Laporte (p.36 à gauche)

Dans le mot du maire ouvrant la plaquette des 100 ans du Stade Rochelais, Michel Crépeau avait écrit, en 1998, que le club « avait l’âge d’un monument sans lequel La Rochelle ne serait pas ce qu’elle est ». Ce monument pourrait porter le nom de l’inoxydable arrière ou centre Henry Magois, pur Rochelais qui n’a défendu qu’un seul maillot dans sa prodigieuse carrière : 17 saisons de Nationale (1964-1981), 409 matchs au total ! Et derrière, 22 ans comme éducateur ou entraîneur ! Respectueux de la hiérarchie, à savoir de la prééminence de Villepreux à son époque, le Rochelais se satisfait des trois capes qui complètent son palmarès : d’ailleurs, si on l’en croit, c’est par hasard qu’il obtint la consécration internationale.

Henry Magois sous le maillot noir de La Rochelle (photo p37) et, en blanc, sous celui du XV de France, en défense avec Lucien Pariès sur un côté fermé de Visagie (masqué par Nomis) au cours du deuxième test France-Afrique du Sud de 1968 (11-16), le 16 novembre à Colombes (photo ci-dessous).

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< Acteur de 409 matchs en 17 saisons sous le maillot noir, Henry Magois fut aussi international à trois reprises…

Le monument de La Rochelle

L E Rugby (pRo) ESt pARfoiS CRuEL : pré-sentant sa carte d’international à l’entrée du stade Marcel-Deflandre, Henry Magois

se vit un jour repoussé par un préposé peu res-pectueux des monuments rochelais. Aussitôt, le président Vincent Merling lui adressa une lettre d’excuses contenant une carte d’abonné : alors que les anciens bénéficient du demi-tarif, elle est à jamais gratuite pour le détenteur d’un record de longévité (17 saisons de Nationale sous les mêmes couleurs, 409 matchs) qui ne sera jamais battu. Henry fut aussi le buteur (il apprit tout seul et ins-crivit plus de 1 000 points) et le capitaine du Stade. Le comble est qu’enfant, il habitait à 30 mètres de la porte du stade et que son voisin était Arnaud Elissalde, l’incarnation du rugby rochelais. Sans avoir porté aucun maillot, Jack, le papa d’Henry, fut secrétaire général du club pendant trente ans : « Je ne pouvais que tomber dans la bassine. Avant même d’entrer à l’école de rugby, chaque soir, je touchais le ballon avec Nono. Vous savez, j’ai vu Jean-Pierre Elissalde au biberon… et il a été mon demi de mêlée lors de ma dernière saison au Stade, où j’étais ouvreur ». En cadets, Henry et son com-père du centre Joël Boursault touchaient si bien le ballon qu’un soir de septembre 1964… « Mon père

m’a dit que Nono voulait nous voir à l’entraînement de la première. Je me demandais pourquoi et j’étais très impressionné. À l’intersaison, trois attaquants avaient quitté le club. Joël, Jean-Pierre Cottenec et moi sommes entrés ainsi en équipe fanion. Je n’ai jamais joué avec les juniors et quand j’étais reversé dans cette équipe en fin de saison, une fois la ‘’une’’ éliminée, je ne vivais pas bien le fait de prendre la place d’un gars qui avait fait la saison. En tout cas, j’ai touché alors ma première enve-loppe, de quoi me payer l’aller-retour à Bayonne en solex pour les vacances ! ».Comme à La Rochelle avec Boursault, Magois forma au Bataillon de Joinville, avec le grand attaquant oublié que fut l’Aurillacois Etchart, une fameuse paire de « courts-sur-pattes », chacun plantant trois essais aux militaires anglais. En 1966, à la retraite de Jacques Larroze, futur pré-sident du comité, il endossa le n°15 avec le même bonheur. L’année suivante, Henry était retenu dans la sélection du Sud-Ouest qui allait opposer, à Bayonne, une méritoire résistance aux All Blacks.

Dans la piscine de Gerland, comparable à celle de

Durban pour la demi-finale du Mondial 1995, je ne m’en suis pas mal tiré puisque j’ai

reçu les félicitations de Nono Elissalde en ces termes :

‘‘Dis donc, tu ne pourrais pas nous faire quelques matchs comme ça, à La Rochelle ?’’

À l’automne 1968, un match aquatique Sud-Est / Springboks le propulsait dans le XV de France : « Je n’aurais jamais dû jouer ce match. J’ai été appelé deux jours avant pour pallier le forfait de Gachassin

dont la titularisation avec le Sud-Est n’était pas moins étrange que la mienne. Car les arrières de valeur ne manquaient pas dans la région ». « Dans la piscine de Gerland, com-parable à celle de Durban pour la demi-finale du Mondial 1995, je ne m’en suis pas mal tiré puisque j’ai reçu les félicitations de Nono Elissalde en ces termes : ‘‘Dis donc, tu ne pourrais pas nous faire quelques matchs comme ça, à La Rochelle ?’’ Là-dessus, Villepreux étant indisponible, j’ai disputé les deux tests contre les Springboks, à Bordeaux et Colombes. Je peux donc dire que j’ai été international par hasard. Mon troisième et dernier

match avec le coq, je l’ai fait contre les Roumains, à Bucarest ; je l’ai perdu aussi mais j’ai eu le privilège de jouer avec la paire Maso-Trillo ; c’était quelque chose. Depuis, Jo n’a jamais omis de venir me saluer quand nous nous sommes croisés… »Dans le Tournoi 1969, sale Tournoi pour la France, Henry fut le remplaçant de Villepreux puis il dispa-rut des tablettes. International par hasard ? Son copain Michel Vouzellaud, tellement flatté d’avoir succédé à Magois à l’arrière quand celui-ci revint au centre au début des années 70, se contente de sourire devant tant d’humilité, la marque des grands. Hasard ? À l’extrême rigueur, celui de la pluie sous laquelle Henry chantait si bien et qui était encore au rendez-vous à Angoulème, en 1974, quand la sélection du Sud-Ouest remporta la tête d’antilope promise par les Boks de Marais à leurs vainqueurs. En 1977, en bout d’attaque, Magois inscrivit à Deflandre, dans les arrêts de jeu, l’essai d’une victoire historique sur Béziers, invaincu depuis trois ans. En 1980, il fit partie de la première équipe des Barbarians, peut-être son plus beau souvenir : « Car ce n’est pas une sélection, mais une distinction. Là aussi, pour me retrouver au milieu des stars du grand chelem 1977, j’ai bénéficié de l’absence de Sangalli, peut-être aussi d’une faveur de Jacques Fouroux, mon copain du BJ à Vincennes, avec lequel j’avais été sélectionné en 1967 contre les Blacks ».L’homme de la pluie n’aurait, évidemment, pas cra-ché sur quelques sélections de plus, sur une appa-rition dans le Tournoi, sur une tournée avec le XV de France ; avec l’escadron noir de La Rochelle, sur une phase finale plus longue que celle qui s’ache-va prématurément et amèrement à Montauban devant Toulon, en seizième de finale 1968. Mais Henry Magois, qui se veut « respectueux d’une hié-rarchie », se dit satisfait d’un parcours assurément enviable. À peine terminée cette immense carrière seulement contrariée par quelques entorses ou une fracture du nez, il en a commencé une autre, encore plus longue : 22 ans comme éducateur - il préfère ce terme à celui d’entraîneur- de l’école de rugby jusqu’à l’équipe première ! À 55 ans, comme il l’avait programmé, il a tiré le rideau : « Je voulais vivre autre chose, être débarrassé du stress, de cette boule qui se forme chaque week-end, même quand on entraîne en série à Marsilly ». Depuis, c’est le chapeau que l’on tire partout devant le trésorier de l’Amicale des anciens. F

Henry Magois en brefF Né le 1er janvier 1947 à La Rochelle (17).F 1,68 m, 72 kg (83 aujourd’hui…).F Postes : centre, arrière, ouvreur pour finir.F Club : Stade Rochelais (1961-1981). Educateur

ou entraîneur ensuite, de l’école de rugby et cadets (1981-1985) à l’équipe 1 (1985-1987, avec B. Campet), en passant par les juniors et la Nationale B (1987-1997) ; entraîneur en série régionale à Marsilly (1997-2002).

F Palmarès : trois fois arrière du XV de France en 1968 (Afrique du Sud à Bordeaux et Colombes, Roumanie à Bucarest) ; international junior, militaire et B ; Barbarian en 1980 (contre l’Ecosse à Agen, premier match du BRC).

F D’abord employé (comptabilité) d’une société d’engrais, puis d’une société d’instruments de pesage et fournitures, représentant chez Renaulac, enfin guichetier pendant 30 ans à la Banque de l’Union Parisienne.

F Marié à Michelle ; deux enfants, Bruno (43 ans) et Frédérique (38 ans).

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Bien campés sur leurs pieds dans la plaine de Valence, Châteauneuf-sur-Isère et Saint-Marcel-les-Valence célèbrent en juin les dix ans de leur union. Si les souvenirs d’une rivalité pagnolesque persistent, leur nouvelle identité donne raison aux passions…

Drôle d’histoire vue d’en haut

FECSM XV

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2 journaliste : Pierre Ballesterrphotographe : Laurent Baheux 39

Drôle d’histoire vue d’en haut

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Denis. « Ce sont les plus jeunes qui ont poussé à la fusion », rappelle Roger, qu’on sent encore accroché aux branches. Les Peppone et Don Camillo d’alors ont rangé pipes et soutanes « même s’il existe tou-jours des petits rappels de ci, de là », sourit Raphaël. Et pas seulement chez les plus anciens. Si les structures de Saint-Marcel épousent leur époque, le terrain de Châteauneuf demeure quant à lui une curiosité. Posé sur une île entre l’Isère et son canal, entre un barrage et une centrale hydraulique, défriché et maçonné par des pognes

L E 45e parallèlE, quI SéparE à équI-dIStanCE lE pôlE nord dE l’équa-tEur, paSSE CoMME un faIt EXprèS à proXIMIté. Car, à sa manière, le rugby local

a entretenu à lui seul cette latitude qui fabrique une frontière, fait de deux villages voisins un cloche-merle, et d’un début de match une générale. Les clubs de Châteauneuf, de souche paysanne, et de Saint-Marcel, plus citadin, n’avaient rien d’autre à se reprocher finalement que d’être nés tous deux en 1966, à deux mois et six kilomètres de distance. Les trajectoires ont été peu ou prou similaires, non sans que les fils se touchent parfois : « Ah, les der-bys, ça poudrait bien », se souvient Michel. « C’était le Bayonne-Biarritz de la Drôme », sourit Raphaël, pilier d’avant et d’après l’unification, en 2002.Certes, ce n’était pas les O’Hara et les O’Timmins de Lucky Luke, entretenant à coups de pétoires une zizanie dont ils avaient oublié l’objet du conten-tieux, mais pour avoir partagé saisons, compéti-tions et marrons, la chaudière était régulièrement alimentée…Les plus anciens, natifs d’un bord comme de l’autre, qui se regroupent en quelques familles installées sur pied depuis plusieurs siècles, ont tous une épine qui dépasse de la mémoire : « mon oncle, 80 ans passés, me racontait comment ça “bronquait“ dans les bals avec les gars de Châteauneuf », chuchote Alain, le dernier président de Saint-Marcel. « Oui, c’était chaud et, mentalement, c’était un match à part dans la saison », se souvient Denis, un ancien 2e ligne de Châteauneuf. « C’était la suprématie du canton qui était en jeu, le match qu’il ne fallait pas perdre », répond Patrick, autre ancien 2e ligne et entraîneur de Châteauneuf, devenu vice-président.Mais la vraie castagne venait d’ailleurs, des gros clubs environnants (Valence, Romans), aspirateurs d’adolescence… « Voué à régresser, Saint-Marcel avait entamé une démarche de rapprochement, en 1996, refusée tout net par Châteauneuf, qui mar-chait bien à l’époque, rappelle Alain. Seulement, cinq ans plus tard, les rôles étaient inversés. On a fini par s’entendre, non sans que les plus radicaux de part et d’autre jettent l’éponge. »Comme deux sachems qui fument le calumet en gardant une main sur le tomahawk, les dirigeants convolèrent en épousailles en partageant leurs dots. Matchs à domicile en alternance, couleurs pré-servées pour moitié, séances d’entraînement parta-gées, comité directeur équilibré…Pourtant, le mariage de raison et l’esprit frondeur avaient déjà fait des petits quand une entente fut créée en 1975 pour les équipes de jeunes, alors en proie à une pénurie d’effectifs. « Ce statut n’exis-tait pas au regard des règlements fédéraux, se remémore Roger, arrivé cette année-là au club de Saint-Marcel. Au bout de deux ans, nous avons réussi à faire admettre cette notion au Comité. On a certainement été les premiers en France à ini-tier ces regroupements, rigole-t-il. Regroupement qui déboucha sur un titre de champion de France juniors Danet en 1989, comme quoi l’obstination fut payante. » De cette entente naquit un mélange de gamins en shorts, mais il fallut cependant plus d’un quart de siècle et une réalité contemporaine sans égards pour que la nostalgie des querelles de clochers s’af-fadisse, le RCC et le RCSM accouchant d’un ECSM au terme de deux votes séparés à bulletins secrets qui dégagèrent une majorité écrasante. « On jouait ensemble des minimes aux juniors, puis nos chemins se séparaient, ce n’était pas tenable », se souvient

en brefF Adresse/contact : Stade des combes, rue Pierre de Coubertin 26320 Saint-Marcel-

les-Valence ; tél. : 04 75 58 77 45. mail : [email protected]; site web : www.ecsmxv.moonfruit.fr

F Création : 2002 ; Niveau : Honneur ; Couleurs : orange et vert ; Budget : 130 000 euros.

F Effectifs : 218 licenciés (111 EDR, 65 seniors, 26 dirigeants, 16 éducateurs-entraîneurs).

Président : Pierre Malinverni ; vice-présidents : Patrick Teinturier et Didier Leopold ; secrétaire : Joëlle Bard ; trésorier : Philippe Blachier ; entraîneurs seniors : Patrick Gayte, Jérémy Ottone, Francis Rey, Julien Blache ; responsable EDR : Sylvain Deschamps ; coordinateur EDR : Amaury Boury ; responsable filière jeunes : Ludovic Beau ; entraîneur -7 ans : Stéphane Rey ; -9 ans : Jean-Christophe Robert ; -11 ans : Stéphane Orsolani ; -13 ans : Jean-Michel Chaleil et Denis Robert ; - 15 ans : Jean-Noël Robert. F Palmarès : champion Comité Drôme-Ardèche Honneur 2003 (quart-finaliste championnat de France) ; finaliste

Comité Honneur, 2007, 2008, Promotion d’Honneur 2011.

de pionniers, il restitue ce parfum des premières campagnes rugueuses. « Rien que l’arrivée par un chemin escarpé lui donne un air de coupe-gorge », s’esclaffe Sylvain, le responsable de l’école de rugby qui compose la moitié des effectifs, signe de pro-messes. « On reçoit sur ce terrain selon l’adversaire. Généralement les grosses équipes, car il est plus petit... » Mais, qu’ils soient d’ici ou de là-bas, l’en-tente est finalement cordiale, le propos facétieux et la bonne humeur partageuse quand on s’adresse à eux. À les questionner, tout est « à cinq minutes » :

Posé sur une île entre l’Isère et son canal, entre un barrage et une centrale hydraulique, le terrain de Châteauneuf demeure une curiosité. « Rien que l’arrivée par un chemin escarpé lui donne un air de coupe-gorge », s’esclaffe Sylvain, le responsable de l’école de rugby.

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la ferme-auberge, la bretelle d’autoroute, les monts du Vercors. Et ça les fait marrer.L’ECSM va donc fêter ses noces d’étain le 9 juin pro-chain avec kermesse, chamboule-tout, caillettes farcies, boudins noirs et pétarades, d’autant que le maintien au niveau Honneur a été obtenu lors du dernier match disputé à Châteauneuf, en l’ab-sence du président, Pierre Malinverni, alors hospi-talisé. Trois pénalités réussies devraient l’aider à se remettre peu à peu sur pied. Parce que par ici, l’hon-neur, on y tient. F

Partage des eaux. Coincé entre deux forces hydrauliques, le terrain de Châteauneuf préserve son rectangle sur ce triangle de terre.

Il le vaut bIen. Jean-brice, dit « bastareaud », trois-quart centre et éleveur de veaux sur Châteauneuf.

assemblages. Près du banc des entraîneurs moulé dans le métal de la main courante, deux enfants se passionnent pour le jeu... de lego.

À la baguette. dirigeante, supportrice, copine, anaëlle est la taulière du clubhouse. C’est son grand-père qui fut le fondateur de l’entente des catégories de jeunes en 1975.

lIgne haute tensIon. dernier match et dernière entrée sur la pelouse de la saison. la victoire assurera le maintien en honneur.

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42 2 journaliste:Jean-Louis Laffitterphotographe:Marie Barrière

Avec autant d’application et d’assiduité que durant sa longue carrière, l’ancien capitaine du Stade Toulousain et du XV de France s’entraîne chaque mercredi soir au dojo de Montastruc-la-Conseillère, près de son domicile garonnais. Pour s’entretenir physiquement mais aussi pour retrouver le « toucher des autres », qui lui manquait tant après sa retraite. À peine freinée, l’an dernier, par une rupture du ligament croisé du genou lors d’un « match » de rugby à toucher, sa progression a été spectaculaire.

              > Fabien Pelous devrait obtenir la ceinture noire avant la fin de l’année.

«Lejudom’aaidéàfaireledeuildurugby»

L e double MèTre de FAbien PelouS éMerge neTTeMenT de lA PeTiTe TrouPe, en Tenue iMMACulée, des combattants anonymes du dojo de Montastruc-la-

Conseillère (31). Ses partenaires se sont vite habi-tués à la présence du rugbyman français le plus huppé de l’histoire : régulièrement le mercredi soir, occasionnellement le lundi, rarement le vendredi car, quand il ne commente pas un match du Top 14, « Le Grand » garde le petit pour permettre à madame de se rendre à sa soirée flamenco. Ses profs, Pierre et Youssef, ont compris encore plus vite pourquoi Fabien avait accompli une telle carrière : grâce à ses muscles bien sûr, notamment le plus important d’entre eux, « celui qui se situe entre les deux oreilles », selon l’expression préférée d’un autre géant, Olivier Roumat : « Il a immédiatement compris le mécanisme du judo, se bornent à signaler ses professeurs. Avec les moyens dont il dispose, sa progression a été spectaculaire ». De sa nouvelle passion, Fabien parle avec humilité et ferveur authentiques : « J’étais un peu paumé au début mais je me suis tout de suite régalé. Je crois avoir la morphologie du judoka, qui doit être souple et fort du bas. Précision, puis effort : ainsi peut se définir l’attitude de ce sport, à l’inverse du basket ; encore que la prise, si technique, requière pas mal d’énergie. Et puis, le judo m’a aidé à faire le deuil du rugby. Il a restauré, en plus du divertissement et de la dépense physique, le rapport d’opposition 

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              > Fabien Pelous devrait obtenir la ceinture noire avant la fin de l’année.

«Lejudom’aaidéàfaireledeuildurugby»

que j’affectionne. Je n’ai jamais abandonné le sport (musculation, abdominaux, tennis, pala, golf), mais ce qui me manquait le plus, bizarrement, c’était le toucher des gens. Dans la vie courante, tu ne touches personne, seulement tes proches ».Le recordman des sélections est passé du pré au tatami grâce… à son fils qui a pratiqué le judo de 4 à 8 ans. Le mercredi après-midi, le père allait l’obser-ver, d’abord dans une salle vétuste, puis à Montastruc quand il a déménagé : « Je suis tombé sur des gens adorables ,  j ’ai eu envie d’essayer. En septembre 2009, j’ai demandé s’il y avait des cours pour adultes, je croyais qu’ils étaient réser-vés aux enfants. J’ai acheté un kimono car il n’en existait pas à ma taille ». En ce soir de début de printemps, Fabien Pelous ruisselle encore de sueur après la douche : « Je n’ai plus de bras, je suis vidé, au tapis quoi. On ne se rend pas compte de l’inten-sité de l’effort du judo. Ce sport est beaucoup plus ingrat que le rugby, beaucoup plus dur physique-ment. Prendre et serrer un kimono, en tension, pen-dant cinq minutes, c’est insupportable. L’effort équi-vaut à cinq minutes de mêlée à enfoncer, alors que ce moment ne dure que cinq secondes. En outre, tu 

Fort de son gabarit et de ses moyens physiques hors du commun, Fabien Pelous a tout de suite

«Lejudo,quijouesurledéséquilibredel’adversaire,n’estqueruse,leurre,contre.

C’estpourquoidesgarçonscommeDusautoiretPapé,quil’ontpratiqué

sérieusement,ont,danslecorpsàcorps,desattitudesetdesréflexesdifférents

deceuxdesautresjoueurs».

ne peux compter sur personne pour compenser tes temps faibles. Enfin, la moindre seconde d’inatten-tion est fatale. Le judo, qui joue sur le déséquilibre de l’adversaire, n’est que ruse, leurre, contre. C’est pourquoi des garçons comme Dusautoir et Papé, qui l’ont pratiqué sérieusement, ont, dans le corps à corps, des attitudes et des réflexes, apparemment très efficaces, qui sont  différents de ceux des autres 

joueurs ».L’opération du genou que l’ancien capitaine du XV de France a dû subir l’an der-nier n’a été qu’une paren-thèse, elle n’a pas remis en cause son investissement dans l’art martial : « C’était en mars 2011, la première fois que je remettais les pieds sur un terrain, par surcroît le terrain synthé-tique du Stade Toulousain 

où je me suis entrainé des centaines de fois. Dans le cadre de la formation de manager de club, nous tenions un séminaire délocalisé. J’ai voulu montrer aux footballeurs, basketteurs et handballeurs comment on faisait un cadrage-débordement et je suis allé droit sur Bruno Carotti, l’ancien joueur du TFC. Résultat : rupture du croisé antérieur, les deux ménisques touchés.  Mais j’ai très bien vécu cette blessure, il a mieux valu qu’elle se produise en 2011 

qu’en 2007. J’ai repris mon activité sportive pendant le dernier Tournoi, bénéficiant des soins de Cédric Cassou, le kiné des moins de 20 ans, qui s’occupait de moi après son service ». Il est déjà tard quand Fabien Pelous prend congé de sa petite et nouvelle famille. Il lui a témoigné son attachement en lui procurant, grâce au médaillé de bronze Thierry Fabre avec lequel il s’était entrainé, 17 places pour les championnats du monde à Bercy de l’été dernier. Fabien, lui, était invité par la FFJ et il a vécu, aux côtés des Canu et Rougé, quatre journées merveilleuses : « Quel attrait technique pour moi, en plus de l’apothéose pour l’équipe de France ! ». Soucieux de « renouveler le cheptel », le Judo Club de Montastruc voudrait bien lancer Fabien dans la compétition des plus de 100 kilos. En mai, le recordman des sélections a participé aux interclubs Midi-Pyrénées par équipes, ce qui lui a permis de connaître d’autres situations que celles proposées par ses habituels partenaires d’entraînement. Dans les prochains mois, Pelous devrait obtenir la ceinture noire après avoir passé ce qu’il appelle son permis de conduire, à savoir les « katas » (le code) devant un jury, plus 100 pts à totaliser en compétition (la conduite). La fameuse ceinture était l’un des trois objectifs de son année, avec le brevet de pilote d’hélicoptère et… le renoncement à la cigarette, « de loin le pari le plus difficile des trois », assure-t-il. F

« compris » le judo. Et sa ceinture marron va bientôt changer de couleur.

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JEAN-CLAUDESKRELAi 3e ligne international (46 sélections)i Co-entraîneur du XV de France, finaliste de la Coupe du Monde 1999 i Directeur Technique national i Directeur sportif du Centre National de Rugby

r�LA DÉFENSE SUR UN COUP D’ENVOI

RUgby à 71. L’oRgANiSATioN DéFENSiVESi les principes fondamentaux qui régissent le rugby à 7 sont de la même veine qu’à XV, le champ d’adaptation reste plus ouvert. Pour tous les entraineurs appelés à se lancer dans la pratique de cette discipline, la DTN, par l’intermédiaire de David Courteix (entraîneur de France 7 Féminine), propose quelques pistes à suivre avant d’élaborer sa propre

z Dessin A : Avec quatre ou cinq mêlées fermées en moyenne par match et deux à trois touches, les phases statiques ne doivent pas être négligées. Exemple ici lors d’une touche avec un premier mode d’organisation. Face à une équipe Orange en possession du ballon et bénéficiant donc de la remise en touche, l’équipe des Blancs s’organise. En opposition au trio Orange, les Blancs présentent un bloc de saut défensif à trois unités également. Pour compléter ce dispositif, on place un joueur (X) en opposition au lanceur, à deux mètres dans le couloir. On ajoute un autre joueur en position de verrouilleur (XX), lui aussi à deux mètres, susceptible de récupérer le ballon. Le règlement permet de se retrouver à cinq dans un périmètre de

z Dessin D : Avec en moyenne sept coups d’envoi par match, il est nécessaire de soigner la réception de cette phase de jeu très importante à 7. Dans ce cas précis, les Rouges s’apprêtent à remettre le ballon en jeu. Le botteur dispose de cinq partenaires sur sa gauche. L’équipe des Bleus se positionne donc de manière à contester le ballon dans la zone où le celui-ci devrait arriver. On positionne deux joueurs (X) pour la conquête aérienne du ballon un peu au-delà de la ligne pointillée que devra obligatoirement franchir le botteur. Trois autres Bleus (XX) occupent la zone de réception prévue du ballon, mais en retrait sur le terrain. Deux autres enfin se positionnent sur l’autre partie du terrain, de préférence des joueurs rapides, prêts à exploiter l’espace et à devenir une menace immédiate si les Bleus parviennent à récupérer le ballon.

quinze mètres avec des éléments se tenant à deux mètres de l’alignement. C’est le cas ici. Les deux der-niers joueurs se positionnent à 10 mètres au minimum au-delà de la ligne pointillée, avec l’un d’eux prêt à décrocher en cas de jeu au pied offensif adverse.

e�LA DÉFENSE SUR UNE TOUCHE

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RUgby à 71. L’oRgANiSATioN DéFENSiVE

2 journaliste : Lionel GrillotC dessins : Nicolas Trève

stratégie. Une première approche avait été réalisée l’année dernière (RM n° 1096 à 1103), permettant de découvrir les grands principes du 7. Dans la continuité, nous allons évoquer les bases de l’organisation défensive, le but premier restant d’assurer un premier rideau compact. à partir de ces éléments, à chacun de prendre ses propres initiatives de jeu.

z Dessin B : La remise en jeu vient d’être effectuée par l’équipe Orange. L’utilité du bloc défensif de saut à trois présenté par les Blancs se traduit par la contestation du ballon dans les airs. Les Blancs ont pour objectif de disputer la conquête et de récupérer le ballon. Sauteur et soutiens sont donc en action. Le joueur chargé d’occuper le couloir peut devenir le « libero », c’est-à-dire qu’il doit se tenir prêt à quitter sa place pour aller se positionner en couverture profonde sur le terrain.

z Dessin C : Sur le lancer en touche, le ballon a lobé l’ensemble des joueurs positionnés pour le réception-ner. C’est ici le verrouilleur blanc (XX) qui se présente pour s’emparer le premier du ballon. Ses trois par-tenaires dans l’alignement forment au plus vite une ligne compacte et s’apprêtent à apporter leur soutien pour la phase offensive. Le verrouilleur, compte aussi deux partenaires (X) en mouvement sur le grand côté. Ces deux Blancs disposeront dès lors d’une moitié de terrain et de 45 mètres de large pour jouer un deux contre deux face aux Orange.

z Dessin E : Les équipes Rouge et Bleu se disputent le ballon à la réception. Autour du sauteur Bleu, à la lutte pour récupérer le ballon, trois Bleus (X) se positionnent. Un de chaque côté, un dernier en re-trait, dans l’axe. Cette manière d’entourer le sauteur permettra d’intervenir dans chaque cas de figure et, éventuellement, de récupérer le ballon. Les trois autres Bleus occupent l’espace, en attente, mais toujours réactifs, prêts à intervenir.

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z Dessin F : Le ballon a été récupéré par les Rouges. Les Bleus doivent réagir immédiatement et se posi-tionner en défense (X) pour constituer un premier rideau compact. Le joueur le plus excentré des Bleus (X) sur cette ligne doit, par exemple, cibler son vis-à-vis Rouge sans pour autant se caler sur son placement. Il s’agit pour les Bleus de défendre en pressant, en avançant, en laissant un minimum d’espace aux Rouges.

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t��LA DÉFENSE COLLECTIVE

RUgby à 71. L’oRgANiSATioN DéFENSiVE

z Dessin G : Nous sommes ici dans une situation cou-rante, à la sortie d’un ruck initié par les Blancs. En position de défense, les Rouges se sont empressés de composer une ligne compacte de cinq joueurs, chacun pouvant dès lors identifier son adversaire direct Blanc. Un sixième Rouge (le plaqueur (X) du porteur de balle Blanc) se trouve au sol, au cœur du ruck, alors que le dernier Rouge, le libéro (XX), se tient en retrait, prêt à couvrir le côté fermé.

z Dessin H : Face à l’offensive des Blancs, les Rouges adoptent ici un modèle de défense qui a pour vertu notable d’être économique en termes de dépense énergétique. Dans les faits, les Rouges gagnent dans un premier temps du terrain grâce à cette défense compacte et alignée. On défend à un rythme de course soutenu, mais sans accélérer. On ne donne pas l’impression d’agressivité et l’on ne presse pas exagérément l’adversaire. On a surtout isolé les deux Blancs impliqués dans le ruck (cerclés), qui se trouvent à cet instant hors de position pour participer à l’of-fensive de leur équipe. Avec ce type de défense, les Rouges incitent les Blancs à attaquer, en espérant conduire l’adversaire dans une nasse ou en tablant sur une éventuelle faute de main adverse. Au lieu de presser pour récupérer le ballon le plus rapidement possible, on dépense le minimum d’énergie, en espé-rant retrouver le ballon ultérieurement.

z Dessin I : Les Blancs n’ont pas su profiter du déséqui-libre averse. Avec deux partenaires à son extérieur, le porteur de balle disposait de solutions offensives, mais on voit ici que son retour à l’intérieur n’a pas porté ses fruits. Plaqué par un défenseur Rouge, il essaie de transmettre le ballon à un partenaire en retrait. Une passe trop faible, qui s’apprête à toucher le sol avant de parvenir à son destinataire. Dans cette configuration, la ligne de touche devient l’alliée de l’équipe qui défend, une sorte de partenaire supplé-mentaire pour cette dernière. Attention toutefois, face à des adversaires capables de bien attaquer la ligne, ce mode de défense peut montrer ses limites. Si vous ne disposez pas de « gros bras » susceptibles de récupérer le ballon dans les rucks mais si vous comptez plutôt sur des éléments vifs et incisifs, vous pouvez envisager une défense plus agressive, avec une pression immédiate sur l’adversaire, dans l’espoir de récupérer au plus vite le ballon. Mais ce type de défense sera plus coûteux sur le plan énergétique.

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Trois cas à clarifiercertains aspects du jeu peuvent prêter à interprétation. contrairement à la règle, qui apporte une réponse claire. comme l’illustrent les trois cas exposés ici.

z Dessin A : Les joueurs rouges sont position-nés au niveau de la ligne pointillée des 5 mètres, tout proche de la ligne d’en-but. Un attaquant bleu tient le ballon dans ses mains. À côté de lui, l’arbitre, le bras tendu et levé vers le camp de l’équipe attaquante, vient de siffler une pénalité. Le joueur en possession du ballon (X) le tient à deux mains et approche son pied droit de ce ballon. Son pied entre en contact avec le ballon, qui ne quitte pas les mains du porteur.

z Dessin B : Nous sommes exactement dans la même configuration que sur le dessin A, sauf que, cette fois-ci, le ballon « décolle » de quelques centimètres au-dessus des mains du porteur (X), qui a donc lâché ce ballon quelques dixièmes de secondes.

z Dessin C : Nous sommes dans la continuité des dessins 1 et 2. Le porteur du ballon (X), qui a joué la pénalité rapidement, a avancé de 2 mètres par rap-port à la ligne pointillée des 5 mètres, en direction de la ligne d’en-but.

e�PÉNALITÉ JOUÉE RAPIDEMENTz Question : Y a-t-il une faute du demi de mêlée en

possession du ballon ? Et si oui, qu’aurait dû faire l’arbitre ?

z JOëL DUMÉ : Que ce soit pour jouer une pénalité ou un coup franc, rapidement ou non, plusieurs obliga-tions pour le joueur concerné :

• Le ballon doit être botté avec la jambe ou le pied (ni avec le genou, ni avec le talon),• Le coup de pied doit être visible (règle 21.4 –c) : le botteur doit donc botter le ballon sur une distance visible. Si le joueur tient le ballon en main (c’est le cas sur une pénalité jouée rapidement), ce denier doit quitter ses mains. Si le ballon a été posé au sol avant d’être joué, il doit nettement quitter le point de marque.• La pénalité (ou le coup franc) doit être jouée au point de marque (endroit de la faute), à un minimum de 5 mètres de distance avec la ligne de but de l’adversaire, ou en arrière de celui-ci, mais en aucun cas en avant. Si l’équipe qui joue la pénalité ne respecte pas ces conditions, l’arbitre devra accorder une mêlée avec introduction à l’équipe adverse.

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JoËl DUMÉi Directeur Technique de l’arbitragei chargé de transmettre et de vulgariser les aménagements décidés par l’IrBi arbitre lors de la coupe du Monde 2003 ,

il a mis ensuite un terme à sa carrière internationale

2 journaliste : Nemer HabibC dessins : Nicolas Trève

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Trois cas à clarifier

z Dessin D : Une mêlée ordonnée est sifflée par l’ar-bitre et les deux packs se sont engagés après le « entrez » de l’arbitre. Le demi de mêlée bleu (X) de l’équipe attaquante s’apprête à introduire le ballon (toujours dans ses mains) dans le tunnel de la mêlée. Son vis-à-vis (•) est à sa gauche, à quelques cen-timètres de son épaule gauche. L’arbitre est juste derrière les deux n° 9.

z Dessin E : Nous sommes dans la continuité de l’intro-duction. Le ballon est entre les pieds du n°8 de l’équipe qui attaque. Ce dernier (XX) s’est même détaché pour ramasser ce ballon. Il est en train de partir au ras de son flanker gauche, du côté gauche de la mêlée, là où se trouvent les deux demis de mêlée. Ces der-niers sont dans une position inhabituelle. Le n° 9 de l’équipe qui attaque (X) ne suit pas le ballon des yeux mais plutôt son vis-à-vis. Il lui fait face et présente même ses deux bras tendus en opposition à l’avancée du n° 9 qui défend (•). Ce dernier cherche à suivre la progression du ballon pour intervenir. Les deux n° 9 se trouvent toujours au niveau du tunnel de la mêlée fermée, tandis que le ballon est déjà dans les mains du 8. L’arbitre est toujours dans la même position, mais sa tête est plutôt orientée vers le n° 8 qui se saisit du ballon et part au ras.

z Dessin F : Nous somme toujours dans la même zone de terrain que précédemment, à savoir sur la ligne pointillée des 5 mètres de la ligne d’en-but. Les joueurs sont éparpillés, en désordre, sur toute la largeur du terrain. Mais une concentration de plusieurs joueurs (attaquants et défenseurs) se crée autour d’un point du terrain. Le porteur du ballon (•) est le centre de gravité de cet agglomé-rat de joueurs. Il porte les cheveux longs, avec des dreadlocks visibles. Il est poursuivi par des défen-seurs car il a percé la ligne de défense un peu plus tôt dans l’action. Il est également poursuivi par des partenaires qui tentent d’être au soutien de son mouvement d’attaque. Un seul défenseur (X) a réussi à se rapprocher de ce porteur du ballon, par derrière. À tel point qu’il lui agrippe les dreadlocks d’une main, tandis que l’autre tente de l’entourer afin de le plaquer.

z Question : Y a-t-il une faute commise par le dé-fenseur qui puisse être sanctionnée par la règle ?

z JOëL DUMÉ : Tirer les cheveux d’un joueur n’est pas particulièrement légiféré dans les règles du jeu mais doit être sanctionné comme une forme de jeu dangereux : un joueur ne doit pas plaquer ou tenter de plaquer un adversaire au-dessus de la ligne des épaules. Un plaquage au cou ou à la tête est un plaquage dangereux. La sanction devra être une pénalité et au moins un carton jaune si le geste apparaît comme volontaire.

t�PLACAGE AUX CHEVEUX

r�POSITION DU 9 SUR MÊLÉE FERMÉE

XX

X

z Question : Y a-t-il une faute du demi de mêlée de l’équipe en possession du ballon ? Et si oui, qu’aurait dû faire l’arbitre ?

z JOëL DUMÉ : Lorsque le ballon est encore dans la

mêlée, la ligne de hors-jeu des deux demis de mê-lée passe par le ballon (à condition que celui qui n’a pas gagné le ballon ne s’écarte pas de la mêlée). Ils sont alors autorisés à suivre la progression du ballon dans la mêlée : celui qui a gagné le ballon doit donc reculer et celui qui ne l’a pas gagné peut avancer, sans jamais le dépasser. En aucun cas, un demi de mêlée ne peut empêcher son adversaire de suivre la progression du ballon. Sanction : pénalité. Le fait que le n° 8 ait le ballon en main ne change rien. Le partenaire du porteur du ballon (n° 9) se trouve devant lui en position de hors-jeu. D’un hors-jeu en mêlée, on passe à une obstruction dans le jeu cou-rant (règle 10.1.b) : un joueur ne doit pas se tenir ou se déplacer devant un partenaire porteur du ballon dans une position telle qu’il empêche un adversaire de plaquer le porteur du ballon. Sanction : pénalité.

X X• •

2 journaliste : Nemer HabibC dessins : Nicolas Trève

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C’est l’heure du bilan. En début de saison, la DTN avait inscrit le ruck au centre des priorités, cette phase de jeu conduisant aujourd’hui

au plus grand nombre de blessures recensées. Sen-sibiliser les éducateurs aux attitudes idoines pour accroître la sécurité des pratiquants, notamment les plus jeunes, tel était l’objectif poursuivi. Rappe-lons donc que, dès le mois de septembre dernier, les référents nationaux avaient alerté tous les éduca-teurs via une vidéo réalisée avec le concours d’un expert technique, en la personne de Didier Retière. Passage en revue des bonnes comme des mauvaises attitudes, proposition d’exercices, le DVD recelait de précieux conseils, 80% du contenu pouvant être décliné en école de rugby.La saison s’achève, mais le ruck reste au cœur des préoccupations. « Il ne s’agit pas de travailler le ruck pour le ruck, rappelle Francis Costa, CTR Normandie. La priorité donnée au ruck cette saison ne consis-tait pas à morceler notre activité de jeu pour nous enfermer dans un carcan. Notre mission consistait à placer nos joueurs dans des conditions de sécu-rité maximales dès lors que le ruck apparait dans le cours du jeu. »

Ne pas tomber daNs l’exCèsAvec le coup de sifflet de l’arbitre, le ruck intervient comme la seconde forme d’interruption du jeu dans un match. Une situation de blocage marquant l’incapacité d’une équipe à avancer sur le terrain. Le ruck reste donc un cas particulier de jeu. Il ne s’agit pas, pour un éducateur, de multiplier les rucks à l’entraînement, mais de profiter des exercices de jeu pour mettre le doigt sur les attitudes permettant de jouer en sécu-rité. « Notre démarche a sensibilisé nos éducateurs, se félicite Francis Costa. La vidéo a marqué les esprits avec l’amélioration des attitudes proposées, grâce à tout ce qui touche à la motricité (kinesthésie, travail de perception, de ressenti, etc…). »A chacun de réguler son travail en comprenant qu’il ne faut donc pas tomber dans la multiplication de rucks à l’entraînement pour atteindre le but fixé. « N’enfermons pas le joueur dans une phase qui ne correspond pas à la réalité du rugby, mais gardons à l’esprit la nécessité de travailler nos postures pour que nos joueurs soient efficaces tout en évoluant en

sécurité lors de ces rucks. »Si le ruck ne sera pas la priorité de la prochaine sai-son, ça ne signifie pas qu’il faille oublier les principes de base développés cette saison. « Dès les journées sécurité, nous aurons les nécessaires piqûres de rappel et, sur le principe, jamais nous ne lâcherons pas, mais ne travaillons pas non plus le ruck pour le ruck », conclut Francis Costa.Un message que la DTN a décliné toute une saison mais qu’il est nécessaire de garder à l’esprit car le travail des postures, il n’est jamais inutile de le rappeler, est aussi valable pour les plaquages, les mêlées, etc… Une bonne attitude, dans le ruck comme ailleurs, permettra à chacun de devenir un meilleur rugbyman et d’améliorer sa propre sécurité. F

2 journaliste : Lionel Grillotr photos : D.R.

La priorité accordée par la DTN au ruck, comme phase de jeu à risque, cette saison, a permis de sensibiliser les éducateurs sur les bonnes attitudes à adopter, notamment par le biais d’une vidéo réalisée avec les conseils de Didier Retière. Tout en prenant soin de ne pas en faire l’essentiel des séances d’entraînement.

MissioN accoMpLie suR Le Ruck

deux images extraites de la vidéo adressée, en septembre dernier, aux éducateurs, notamment ceux des écoles de rugby. en haut, la mauvaise attitude d’entrée dans le ruck, en bas la bonne.

DIDIeR ReTIÈRei entraîneur de l’équipe de France des -20 ans, responsable du pôle France

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JEAN-MiCHELGRANDi Kinésithérapeute

du LOU et ex kiné du XV de France

La lombalgie est une douleur du bas du dos, avec possibilité d’irradiation, quasi quotidienne, sans tendance à l’amélioration. Le rugbyman est expo-

sé aux lombalgies par l’intensité du rythme de jeu, les situations de poussées ou de contacts. En rugby, cette pathologie n’est pas toujours déclenchée par un réel traumatisme. Elle peut apparaître par un surmenage du rachis lombaire et/ou des troubles posturaux créant des dommages intéressant les vertèbres et les disques lombaires. La lombalgie du rugbyman débute le plus souvent par des douleurs déclenchées lors de l’activité sportive ou lors d’exercices de musculation (squats, presse, soulevé de terre) pouvant même apparaître au repos. Elles peuvent gêner à terme la vie courante et se manifester lors de gestes anodins comme ramasser un objet si elles ne sont pas traitées. À des stades avancés, elles peuvent évoluer vers le lumbago qui correspond à une douleur lombaire aiguë et un blocage du dos.

QueLs joueurs sont Les pLus concernés ?La lombalgie concerne surtout les joueurs qui poussent et/ou qui plaquent. Les joueurs de première ligne et de troisième ligne sont donc plus exposés, surtout si les techniques de poussées ou de plaquages sont inappro-priées ou dangereuses. De récentes études ont mis en évidence que les rugbymen présentaient une modification de l’équilibre des courbures de leur colonne. On pourrait grossièrement assimiler la principale cause de lombalgie en rugby à un déséquilibre musculaire autour du bassin. Les muscles antérieurs (abdominaux, psoas, quadriceps) seraient plutôt plus forts et plus raides que les muscles postérieurs (spinaux, fessiers, ischio-jambiers). Ce désé-quilibre entraîne une perte de mobilité des hanches et du bassin qui favorisent l’apparition des douleurs lombaires.

Qui n’a pas un jour ressenti de vives douleurs dans le bas du dos ? La lombalgie, qui peut évoluer en lumbago si elle n’est pas traitée, n’épargne pas le joueur de rugby. Jean-Michel Grand nous livre ses conseils pour l’anticiper.

COMMENt éVitER LA LOMbALGiE

2 journaliste : Pierre BallesterC dessins : Nicolas Trève

Que faire pour La prévenir ?e retrouver de la souplesse. Culturellement, le rugby est un sport où la place de l’étirement est très mince. Quand la lombalgie s’installe, le réflexe est souvent de s’étirer le dos pour le relatif soulagement ressenti. Ce confort n’est pourtant que passager puisque ces assouplissements ne corrigent pas les troubles posturaux qui ont provoqué la douleur. Il est préférable d’effectuer des exercices qui restituent un bon équilibre musculaire autour du bassin. L’équilibre recherché invite plutôt à étirer les muscles antérieurs de la cuisse et de la hanche (quadriceps, psoas).r renforcer les muscles spinaux et fessiers. Les joueurs réalisent plus volontiers des exercices abdominaux attribuant à leur faiblesse la cause des douleurs. La correction des troubles posturaux en rugby invite plutôt à renforcer les muscles spinaux et fessiers. Les muscles spinaux sont des muscles postérieurs de la colonne. Cela ne signifie par pour autant que les abdominaux doivent être bannis de la préparation des joueurs à tendance lombalgique. Leur renforcement devra donc toujours s’accompagner d’un travail des spinaux et être réalisé en dehors des périodes douloureuses. Ce renforcement peut se faire par des exercices de gainage qui sollicitent les muscles spinaux selon les principes suivants :z Effectuer le gainage « un peu, tout le temps » par des séances courtes pendant toute la saison.z Respecter « l’alignement tête, tronc, bassin ». z Rechercher « l’immobilité » de la colonne pendant toute la durée du maintien de la position.z Adopter une « progression » dans l’enchaînement des exercices dans la séance et d’une séance à l’autre.z Maintenir « le verrouillage lombaire » par une contrac-tion des abdominaux et des fessiers tout au long de l’exercice.

e psoas droit antérieur

z Se placer à plat ventre en bord de table.

z Placer la jambe à étirer sur une chaise.

z Descendre au maximum le bassin.

z À faire deux fois 1’ de chaque côté.

r pyramidal z Se placer allongé sur

le ventre en appui sur les coudes.

z Décoller un genou et croiser l’autre jambe.

z Reculer au maximum la jambe tendue.

z À faire deux fois 1’ de chaque côté.

t chaîne musculaire postérieureeXercice az S’allonger sur le dos

genoux fléchis.z Décoller le bassin.z Maintenir une position

immobile.z À faire dix fois 6’’.

eXercice Bz S’allonger sur le dos

genoux fléchisz Décoller une jambez Décoller le bassinz Maintenir une position

immobile.z À faire dix fois 6’’ de

chaque côté.

eXercices c / Dz S’allonger sur le dos

avec les pieds sur un Swiss ball.

z Placer les bras le long du corps.

z Réaliser une élévation du bassin.

z Maintenir une position immobile.

z À faire dix fois 6’’.z Pour l’exercice D,

reprendre l’exercice B selon les mêmes principes.

eXercices conseiLLés

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feront remonter l’information auprès de la Fondation Ferrasse en cas d’accident grave ». Cette Assemblée générale a été l’occasion d’hono-rer l’action de Jacques Dubois qui a été trésorier de la FFR et secrétaire général de la Fondation (dont il est aujourd’hui vice-président), qui a reçu un makila (un bâton de marche basque). « Trois asso-ciations, les Sifflets de Côte d’Argent, Groupormo et Tony Sabourin Talent d’Or, ont remis des dons à Rugby Espoir Solidarité et à la Fondation Ferrasse », précise Philippe Cubaynes, tandis que Jean-Luc Lopez, artiste peintre de Blagnac, a offert deux de ses toiles à l’association « qui seront prochai-nement mises aux enchères sur notre site ». Il était temps ensuite de poursuivre cette journée autour d’un déjeuner animé par « La Band’a Leo » venue de Léognan (Gironde) « et qui a fait preuve de généro-sité en jouant gracieusement ». Un geste qui s’est parfaitement inscrit dans l’esprit de cette journée de partage et de solidarité. F

« C’est un moment qui permet à chacun de s’informer, d’échan-ger et d’essayer de trouver des

solutions quant à l’avenir des grands blessés du rugby, dans une ambiance toujours conviviale et chaleureuse », explique Philippe Cubaynes en évoquant l’assemblée générale de Rugby Espoir Solidarité dont la 16e édition s’est tenue le 21 avril à Gradignan près de Bordeaux. « Un neuvième rendez-vous consécutif dans la salle du Solarium mise à la disposition de l’association par la com-mune », rappelle celui qui préside Rugby Espoir Solidarité depuis l’an dernier. Devant les nombreuses personnalités présentes dont Pierre Camou, le président de la FFR, René Hourquet, le trésorier général, Jean-Louis Barthes, le directeur général, Christian Bagate qui préside le Comité Côte d’Argent et la commission médicale, Wanda Noury la secrétaire générale de la Fondation Ferrasse, les rapports d’activité et financier ont été adoptés à l’unanimité. « Nous avons déploré deux blessés graves sur les douze derniers mois, deux autres qui récupèrent très bien alors qu’ils auraient pu avoir des séquelles très importantes et cinq décès sur les terrains dus à des arrêts cardio-respiratoires », constate Philippe Cubaynes. Cette année encore, l’Assemblée générale n’a pas failli à la tradition avec un parrain prestigieux qui était cette fois David Berty, l’ancien ailier interna-tional, cinq fois champion de France entre 1989 et 1997 et vainqueur de la Coupe d’Europe en 1996. L’occasion pour celui qui représente l’Association Française des Sclérosés en Plaques (une maladie dont il est lui-même atteint) de se féliciter « d’avoir pu partager avec des gens qui font preuve de cou-rage, de dynamisme et d’une force de caractère impressionnante. On se plaint quand on a des petits bobos, mais il faut savoir relativiser. Je leur tire mon chapeau. J’ai été intéressé par les diffé-rentes interventions et ce sera un souvenir à vie.

La 16e assemblée générale de rugby espoir solidarité s’est tenue le 21 avril à Gradignan en présence de plusieurs personnalités dont pierre camou, le président de la ffr, et l’ancien ailier international, david Berty. un moment fort de partage et de généroité. 2 journaliste : Félix Chiocca r photo : Nicolas Tucat

      Partage et générosité

BULLETIN DE SOLIDARITÉyÀ remplir et à retourner à : Fondation Albert Ferrasse – FFR : 3-5, rue Jean de Montaigu – 91 463 Marcoussis Cedex

y�Chèque à l’ordre de : Fondation de France, compte 00263Y d’un montant de :

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Vous recevrez un reçu de déductibilité fiscale de la Fondation de France

Il faut parler des actions de prévention, même si personne n’est à l’abri ».

efforts en matière de prévention. Philippe Cubaynes s’est félicité des efforts soulignés par Pierre Camou et René Hourquet « en matière de passeport médical, du certificat de non contre-indication à la pratique du rugby au poste de première ligne, des journées-sécurité et des modifications des règles de jeu ». Le président de Rugby Espoir Solidarité retient d’autre part l’annonce faite par Jean-Louis Barthes « que deux chambres sont équipées pour recevoir des personnes à mobilité réduite au Centre National de Rugby à Marcoussis, ce qui constitue un plus pour ceux d’entre nous qui veulent visiter le centre ou qui sont amenés à participer à une manifestation en Ile-de-France ou bien à assister à un match internatio-nal ». Philippe Cubaynes retient aussi « la présence aux côtés de René Hourquet de ceux que l’on appelle “Monsieur sécurité” dans chaque comité et qui

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Connaissez vous le pays des treize vents ? Nous ne nous laisserons pas aller à cautionner la réponse faite par un « bafreur » invétéré : « C’est Castelnaudary, la ville du cas-soulet... » Non. Evidemment. Mais on n’en est pas loin géographiquement : il s’agit de la Clape, avec son microclimat, sur le promontoire domi-nant la Grande bleue au dessus de Gruissan, près de Narbonne, paradis d’Eole qui libère ef-fectivement, là, treize de ses souffles.Stimulée d’une façon si particulière, la terre y produit des vignes dont le prolongement, le vin, est distribué dans le monde entier. Gérard Bertrand, fils de l’arbitre, propriétaire du châ-teau l’Hospitalet, voit grand et loin du haut de son double mètre qui lui a permis de rafler les ballons en touche qui ont fait le bonheur du RC Narbonne et aussi du Stade Français en 1993, au début de l’ère Max Guazzini. Gérard a réuni les Chevaliers de la Table Ovale, chevaliers de l’Art de Vivre et de Vivre l’Art, au-tour de Jean-Pierre Rives qui a acheté une par-celle du domaine et qui a créé l’étiquette du Corbières rouge « Magnus Vinum ». En précisant que lui, qui n’est pas franchement bacchusien, a laissé Gérard composer l’assemblage des cé-pages. Bonne idée, Jean-Pierre !Le Blond ayant demandé à Jo Maso de remettre à l’endroit le tableau d’où l’étiquette a été tirée sur le mur d’exposition où il était posé avant d’être vendu aux enchères pour une oeuvre charitative. Un Jean-Pierre aux anges, ravi de retrouver ses frères de jeu Claude Spanghero, Jo Maso, Didier Cordniou, Richard Astre et François Sangalli, qui s’est vu remettre la mé-daille de la confrérie par Didier Codorniou, auteur d’un élégant éloge qui fit dire au pho-tographe Yann Arthus-Bertrand, lui aussi, intro-nisé : – « Je ne savais pas que les sportifs par-laient aussi bien (...) » Merci pour eux ! Puis, au diner, ce joli monde a fait table com-mune, avec un sujet de conversation prioritaire qui ne devrait pas vous surprendre : le rugby ! Entre le magret de loup et rouget et la volaille du pays Cathare, asperges et morilles, Jo ne man-quera pas de remarquer : « C’est quand même chouette de se retrouver avec Didier et François qui ont aussi joué derrière au RCN. Toujours, ou presque, avec la même envie de faire vivre le bal-lon en le passant le plus justement possible. »J’en profite pour rappeler à Jo, pardon « Monsieur le président du comité de sélection », le propos tenu par l’ancien demi de mêlée des Blacks, Chris Laidlaw, à son sujet avant la finale de la dernière Coupe du Monde : « J’ai dit à la télévision combien j’étais sensible au geste de 

gentleman de Jo Maso qui, en tant que mana-ger des Bleus, a laissé nos rugbymen jouer en noir, alors qu’il avait le choix… »Sensible au compliment Jo, précise : « À la vérité, ça n’a pas été si simple à imposer aux joueurs. Je leur ai rappelé qu’en 2009, à Dunedin, nous avi-ons aussi joué en blanc et que nous avions battu les Blacks en offrant à la France sa quatrième vic-toire sur le territoire néo-zélandais(1). »Didier Codorniou qui était de l’historique 14 juil-let d’Auckland, avec Jean-Pierre Rives pour capi-taine, ne manque pas de relever : « 1979 a été une grande année pour François (Sangalli) et moi : on tape les Blacks pour la première fois chez eux et on remporte le titre de champion de France contre Bagnères (10-0). Avec Claude Spanghero pour capitaine. » Le Grand Claude, prestidigita-teur ballon en mains, champion hors catégorie des troisièmes mi-temps, médaille d’or de l’amitié, se souvient surtout des javas de l’époque avec le rondouillard ouvreur Lulu Paries, venu de Biarritz, qui tenait un bar dont les apéros auraient méri-té de forcer l’accès au Livre des Records ! J’en ai fait partie, je peux en parler... Un autre vainqueur du Brennus 79, Michel Ponçot, est de la fête au château. Il rappelle les repas aux écre-visses et gibier de Ville-Rouge, lieu dit des Hautes Corbières, fouetté par le vent, un seul, la tramon-tane, mais celui-là, il met le paquet !Au petit déjeuner, Jean-Pierre Rives dont les immenses s culp tures marquent les limites de la propriété, échange sur l’avenir des Barbarians. Il a raison de penser qu’il faut que le Club des clubs reste un refuge et continue de tenir son rôle d’exemple. Quant à l’équipe de France, il en parle comme « d’un cercle magique » où les joueurs doivent jouer pour le bonheur de se faire plaisir mais comme des jusqu’auboutistes. « Car, en fait, seule la victoire est belle... » C’était vrai du temps de Jacques Fouroux et ça le reste. Le Blond ne fait pas de plans sur la comète, il se fie à son feeling pour que l’équipe de France devienne Championne du Monde : « Il faut évi-ter de rentrer dans les murs, il faut se faire des passes. Comme les Australiens qui ont toujours deux ou trois joueurs au soutien derrière le por-teur du ballon. Comme les All Blacks bien sûr qui ont, de tous temps, contourné les murs plu-tôt que de leur rentrer dedans. »

Jean-Pierre s’est vraiment imprégné de l’esprit des Barbarians car il n’est pas interdit de lui rap-peler que son premier grand chelem, en 1977, a été obtenu en priorité grâce à la puissance dévastatrice d’un pack dont il était le pitbull, en s’appuyant sur la botte de Jean-Pierre Romeu. Par contre, son second grand chelem, en 1981 (il en était le capitaine), a été plus aéré, tout comme les rencontres auxquelles il participait avec le Stade Toulousain. Comme le propose Bibi Heuillet, le restaurateur sosie, mais en taille garçonnet, du Blond : « Soit on fait avec les hommes que l’on a et l’on adapte le jeu à eux, soit l’on cherche les hommes qui collent au jeu que l’on veut, ce qui n’est pas toujours facile… » Richard Astre, fin stratège qui a su tirer la quintessence de la colossale ligne d’avants du Béziers des seventies est idéalement placé pour savoir, lui qui évoluait à la mêlée, que lorsque les gros font le ménage, c’est plus facile de jouer et de faire jouer.Ce week-end en Occitanie avait commencé à Mont de Marsan avec la remise de la légion

d’honneur par le Montois Alain Juppé à Benoît Dauga. En présence de Christian Carrère qui re-trouve, très peu à très peu, un meilleur usage de la parole suite à son acci-dent vasculaire cérébral de 2006 en Andalousie. Ainsi a été reconstitué le trio des inséparables puisque Walter Spanghero était bien sur de la party.Walter qui a proposé à Joop Zoetemelk, vain-

queur du Tour de France 1980, de lui prendre des biches dans le petit parc privé qu’il gère près de Toulouse. On sait, en effet, que le Hollandais de Seine-et-Marne a du abattre des bêtes qui se reproduisaient à la vitesse « V », alors « Oualtère » et sa femme Michèle (proche de l’association de Brigitte Bardot) se sont mobilisés. Avec, pour gar-der la maison, sur les hauteurs de Toulouse, un mastard de chien, moitié berger allemand, moi-tié beauceron, nommé Arthur, qui mord si on le touche quand il est allongé. Ce qui incite son maître à constater : « Il a déjà une quarantaine de points à son actif... plus que moi dans toute ma carrière ! ». Ce sera le mot de la faim... F

(1) 24-19, le 14 juillet 1979 à Auckland ; 22-8, le 26 juillet 1994 à Christchurch ; 23-20, le 3 juillet 1994 à Auckland et 27-22, le 13 juin 2009 à Dunedin.

« Il faut éviter de rentrer dans les murs, il faut se faire des passes. Comme 

les Australiens, qui ont toujours deux ou trois joueurs au soutien derrière le porteur du ballon. Comme les All 

Blacks, bien sûr, qui ont, de tous temps, contourné les murs plutôt que de 

rentrer dedans. » Jean-pierre rives,

sur l’avenir du Xv de France.

Au pays  des treize vents

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2 journaliste:RobertMarcelrphotographe:MichelMartin58 2 journaliste:Jean-Louis Laffitte

rphoto:Nelly Blaya/Conseil général du Lot

taires qui représentent une surface de 350 ha. Parallèlement, J.-L Issaly a monté « Transhumance en Quercy » et une nouvelle idée s’est imposée en 2006 : pourquoi ne pas faire participer le public ? Jusqu’en 2008, la transhumance s’effectuait sur une journée : de Sauzet, où le troupeau était amené la veille, à Luzech. Issaly en a fait une randonnée de cinq jours, de Rocamadour à Luzech (70 km). Tout en réduisant au minimum les frais de transport, la formule permet la découverte de paysages superbes et la rencontre avec les acteurs locaux. Cette année, du 17 au 21 avril, par un beau soleil à Rocamadour le mardi et sous une pluie battante à Luzech le samedi, 1.200 personnes ont accompagné les brebis, un troupeau de 500 têtes au départ, de 900 à l’arrivée ; parmi les suiveurs, des personnes à mobilité réduite qui ont bénéficié de la mise à disposition d’une Joelette. Chacun tirait le pique-nique de son sac à dos et

< Une transhumance de 70 km à travers le Lot

Lerêved’AbdonCalvo

l’on parlait pas mal rugby en chemin. À plus forte raison à l’arrivée, autour des merveilleux produits faits maison apportés par « Bambino » Guerrini, autre grande figure du Stade Cadurcien. Les trésors de sa cantine ont été particulièrement goûtés par une Barbara Jauzion que la longue douche du samedi avait frigorifiée. Marraine de la transhumance pour cinq éditions, l’épouse de l’international est Lotoise (de Montfaucon) par sa grand-mère paternelle. Son grand-père travailla avec Abdon Calvo auprès d’enfants handicapés. Ingénieur agricole, Barbara est amoureuse des petits chemins du Causse et des brebis à lunettes noires, son petit Lilian aussi. Rendez-vous est déjà pris pour 2013 avec Abdon, Bambino et tout l’équipage. Histoire de compléter le tableau familial, le président de l’AFP compte sur les brebis de réforme du père de Yannick Jauzion, une fois qu’elles auront appris à vivre en société. F

Ancien attaquant de Cahors et de Fumel, dirigeant au comité Midi-Pyrénées, Abdon Calvo est parti, en 2000, à la reconquête des espaces lotois embroussaillés. Il en rêvait depuis 40 ans. Au titre de président de l’AFP (Association Foncière Pastorale) de Luzech et de Labastide-du-Vert, il est devenu l’un des grands animateurs d’une transhumance annuelle, ouverte à tous les amoureux de la nature : 70 kms, en cinq étapes, de Rocamadour à Luzech.

Abdon Calvo en compagnie de Barbara Jauzion et de la brebis qu’elle a reçue en cadeau, comme marraine de la Transhumance 2012 et des quatre prochaines éditions.

P As seULeMent en tAnt qU’oUVReUR oU CentRe, Abdon CALVo étAIt AttIRé PAR Les gRAnds esPACes. En même temps

qu’il abordait une carrière d’une dizaine de sai-sons en Nationale, au Stade Cadurcien d’abord (1965-1967), puis à Fumel avant de terminer son parcours à Luzech, il rêvait de devenir berger. À cet effet, il s’était inscrit dans une école à Rambouillet mais le directeur lui avait conseillé de retourner dans le Lot pour apprendre sur le tas, chez un éleveur. Grâce à son entraîneur André Melet, le jeune Tarnais, de parents espagnols réfugiés, devint finalement prwof de gym. Il a mis quarante ans à réaliser son rêve . Aujourd’hui, Abdon Calvo, dirigeant du comité Midi-Pyrénées en charge de l’équipe Taddéi, préside l’AFP (Association Foncière Pastorale) de Luzech et de Labastide-du-Vert, l’une des quinze « assos » qui s’emploient à la réhabilitation des espaces non entretenus. Le déclic fut provoqué par l’incendie qui, en 1998, ravagea une centaine d’hectares au-dessus de Luzech : « Moi qui n’avais aucune connaissance, pas autre chose que ma passion pour les chevaux, j’ai voulu obtenir des tuyaux en matière de débroussaillage. Il fallait faire quelque chose pour sauvegarder ces espaces vulnérables. Je me suis rendu à la Chambre d’agri-culture du Lot  et j’ai eu la chance de tomber sur Isabelle Lapèze, coordinatrice au Conseil général pour les espaces embroussaillés. À son tour, Jean-Louis Issaly, éleveur à Lunegarde, a été intéressé par ma démarche. Nous avons tenu une réunion à trois et résolu d’amener un troupeau pour nettoyer un site. C’était en 2000, tout est parti de là ».

1 200 « beRgeRs » PoUR 900 bRebIs !Des conventions ont été signées avec les proprié-taires pour la mise à disposition des terrains de plus de 5 000 m2. Le Conseil général, la région, l’Etat et l’Europe ont subventionné la transhu-mance. En 2005, a été créée l’AFP de Luzech et de Labastide-du-Vert : elle regroupe 80 proprié-

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PO U R V O T R E S A N T É , P R AT I Q U E Z U N E A C T I V I T É P H Y S I Q U E R É G U L I È R E . W W W. M A N G E R B O U G E R . F R

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