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Un Congrès pour rêver LE MAGAZINE DE LA FéDéRATION FRANçAISE DE RUGBY > WWW.FFR.FR JUILLET 2012 I N °1115 I 3,50 Tous les champions 2012 Nouveau départ dans la Pampa Evry, les raisons d’un choix

Rugby Mag numéro 1115

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Découvrez le contenu de ce numéro du magazine de la Fédération Française de Rugby

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Un Congrès pour rêver

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Tous les champions 2012Nouveau départ dans la PampaEvry, les raisons d’un choix

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Cet été, surfez rugby !mardi 24 juillet Bormes-les-Mimosas (Côte d’Azur)

jeudi 26 juillet Valras Plage (Languedoc)

lundi 30 juillet Mimizan (Côte d’Argent)

jeudi 2 août Royan (Poitou-Charentes) dimanche 5 août Saint-Jean-de-Monts (Pays de la Loire)

mercredi 8 août Quiberon (Bretagne)

samedi 11 août Le Touquet (Flandres)

mardi 14 et mercredi 15* août Trouville-sur-Mer (Normandie) * Finales du Championnat de France de Beach Rugby

t o u t e s l e s é ta p e s s o n t q u a l i f i c at i v e s p o u r l e c h a m p i o n n at d e f r a n c e d e b e a c h r u g b y

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Le Rugby, des valeurs pour la vie.

t o u r n é e 2012Du 24 juillet au 15 août9e édition du Beach Rugby Tour de la FFR

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Stade FFR Lesraisonsd’unchoix;133hapourcréer«Rugbyland»!(p. 6)

XV de France NouveaudépartdanslaPampaDroits TV FranceTélévisionsetEurosportfidèlesauposteRugby à toucher Ch.deFrance:LerugbyfunfaituntabacRugby à 7 CoupedeFrance:Lesroisdelafête!TOP 14 Orange Finale:ServatetBruparlagrandeportePalmarès Touschampions!

Congrès 2012 Del’ambitionetdel’émotion;Appelàlamobilisation(p.29) ;LaBaule,capitaled’unweek-end(p. 30) ;Unguidepourl’avenir (p.32).

Pascal Papé «J’aitoujourseumonfranc-parler»

Alain et Fabien BarthezLepère,lefilset…l’esprit

R.C. Bassoues/Lupiac/Montesquiou (Gers)Lesnouveauxmousquetaires

Rugby à 7 L’organisationoffensive

Le plaquage Nouveauchevaldebataille

Comment préserver les vertèbres cervicales

Congrès DidierMenéàl’heuredubilan

Daniel CauÉpicurienmalgrétout

Bontemps-BonnarmeInitialesBB

LaviedesBleusp.8 Feuilledematchp.22Laviefédéralep.24 Chroniquep.57

Pascal Papé Directeur de la publication :

Pierre Camou

Responsables fédéraux : Alain Doucet, René Hourquet

Responsable du magazine fédéral, directeur de la rédaction :Bernard Godet

Comité de rédaction : Bernard Godet, Christian Tribot, Lionel Laffitte, Nicolas Poncy, Alixia Gaidoz, Frédérique Arnaud

Editeur délégué: EdiPlus (Alain Beyer : 06 85 21 35 23 ; Bruno Laneyrie : 01 46 70 98 98), [email protected]

Rédaction en chef : Pierre Ballester, Alain Beyer

Ont collaboré à ce numéro : Pierre Ballester, Félix Chiocca, Jean-Christophe Cornetto, Lionel Grillot, Nemer Habib, Jean-Louis Laffitte, Olivier Remy. Chroniqueur : Jean Cormier, Conseillers : Jean-Claude Skrela, David Courteix (entraîneur France 7 Féminines), Yves Ajac, Jean-Michel Grand (kiné France -20).

Photos : Iconsport, Isabelle Picarel, Christelle Glémet, Christophe Bertolin, Patrick Derewiany, Vincent Isore, Christophe Petit-Tesson, Manu Blondeau (Toulouse), Thierry Chassepoux (Lyon), Ulrich Chofflet (Bordeaux), Pierre-Jean Pitot (Toulouse), Antoine Roullet (Marseille), Christian Vignoles (Toulouse), Y. Vrignaud/Ange et Cerise (La Rochelle). Images : Agence DVVD

Photo de couverture : Isabelle Picarel

Dessins : Nicolas Trève

Conception et mise en page : K.Editions (01 46 70 98 98)

Directeur artistique : Julien Benardeau

Rédacteur graphiste : Siam Taïbi

Publicité : Bruno Laneyrie et Didier Laurent (tél. 01 46 70 98 98, fax : 01 46 71 74 22)

Dépôt légal : 07.12

Commission paritaire : n°1113 G 81016

Service Abonnement :Rugby Mag – 31 rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 46 70 98 98 E-mail: [email protected]

Impression : Imaye Graphic96 Bld Henri Becquerel BP 2159 53 021 Laval Cedex 9 (tél. 02 43 67 86 78)Papier issu de forêts durablement gérées. Impression selon la norme « imprim vert ».

Fédération Française de Rugby DomainedeBellejame

3-5,rueJeandeMontaigu91463MarcoussisCedex

Tél.0169636465www.ffr.fr

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16Bru-Servat, l’apothéose de deux « géants ».

40Au pied du donjon, les nouveaux mousquetaires.

6 Au bout de cette passerelle, le stade de la FFR.

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4 2 journaliste:Jean-Louis Laffitterphotographe:Isabelle Picarel,image:agence DVVD

Rarement un président et ses colla-borateurs nles plus proches du dossier avaient été aussi indécis avant de prendre

l’une des décisions les plus importantes de l’his-toire de la FFR. Evry-Centre Essonne/Ris-Orangis ou Thiais-Orly ? En général, et très naturellement, le leader fédéral laisse percer une préférence plus ou moins marquée : il n’en a rien été quant à la désignation du site d’implantation du futur grand stade. Au contraire, Pierre Camou s’est refusé à mettre son poids dans la balance, justifiant son attitude par une sentence tout aussi lourde de sens : « Ce projet est à long terme. Je n’ai pas voulu imposer une vision qui ne soit que la mienne pour un projet qui représente l’avenir de tout le rugby français ».La vision du président n’a pas changé depuis son élection : elle dépasse le strict cadre de telle ou telle opération, fût-elle monumentale, pour l’ins-crire dans une représentation globale du rugby et de la fédération de demain. La présentation du projet de stade s’était effectuée, voici deux ans, sur le thème « Soyons raisonnables, deman-dons l’impossible ». Quelle que soit la gravité de

l’engagement et la lourdeur de l’investissement, une part de rêve, nullement incompatible avec la profession de banquier naguère exercée par Pierre Camou, s’attachait donc à l’entreprise : « Notre choix permet de construire ce rêve », estime le leader fédéral, le verbe qui lui est cher devant être pris cette fois au sens propre.Le 29 juin à La Baule, lors de la séance du comité directeur exclusivement consacrée au sujet, il n’a pas fallu plus de deux heures à Pierre Camou et Serge Blanco pour convaincre un auditoire qui a validé à l’unanimité la recommandation du duo en faveur d’Evry-Centre Essonne/Ris-Orangis. Dans la mesure où celle-ci permet de poursuivre, en totale transparence et sans le moindre écart, sur la voie empruntée dès le début du mandat, le comité directeur n’a pas eu à procéder à trois votes comme il avait été amené à le faire il y a 13 ans, pour le choix du site du Centre national, également dans l’Essonne… Au nom de la philosophie régissant l’organisation de l’avenir de la discipline, au nom d’une vision du territoire, « au nom d’espérances exagérées » selon la formule de Jules Verne que Pierre Camou s’est

ayant retenu à l’unanimité, le 29 juin à la baule, le site d’evry-centre essonne, sur l’ancien hippodrome de ris-orangis, le comité directeur de la FFr est persuadé d’avoir misé sur… le bon cheval pour faire de l’un des stades les plus modernes de la planète un lieu de vie privilégié et un outil rentable.

< pierre camou explique le choix du site d’accueil du stade fédéral

«Pourconstruirelerêve»

« Nous ne sommes plus seuls », avait dit Pierre Camou. Cette photo le prouve. Au lendemain de l’annonce du choix de la FFR, les représentants de la candidature d’Evry-Centre Essonne sont venus à La Baule présenter leur site. Autour de Pierre Camou et Serge Blanco, de g. à dr. : Stéphane Beaudet, maire de Courcouronnes ; Jérôme Guedj, président du Conseil général de l’Essonne ; Thomas Chaudron, ancien président de la CCI de l’Essonne et  Stéphane Raffalli, en charge du dossier rugby pour l’agglomération Evry-Centre Essonne.

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Groupe de travail et sociétés-conseil À la demande de Pierre Camou, Serge Blanco pilote, avec le concours du directeur administratif et financier Paul De Keerle, le groupe « Projet Stade » qui comprend, outre le président de la FFR, les élus Alain Doucet (secrétaire général), René Hourquet (trésorier général), Patrick Battut et Bernard Godet (vice-présidents), Patrice Doctrinal. De nombreux salariés de la FFR, notamment Gurvan Kervadec, directeur de l’exploitation du CNR et de la valorisation des ressources humaines, et Jean-Romain Sintes, responsable du contrôle de gestion, ont participé aux travaux. Les services des sociétés-conseil suivantes ont été utilisés : ALGOE et Francis Lefebvre Lyon, pour la sélection du site d’implantation ; AEG Facilities, leader mondial de l’exploitation de complexes sportifs et de divertissements, Mott MacDonald, pour la conception et le conseil technique sur des grandes infrastructures sportives internationales, également interlocuteur privilégié des banques pour le financement des grandes infrastructures; PwC (PricewaterhouseCoopers), pour le plan de financement associé à HSBC ; TAJ, cabinet d’avocats du groupe Deloitte, pour l’assistance juridique sur l’ensemble du projet. Le cabinet de stratégie Mc Kinsey avait reçu une mission de deux mois (février-mars 2011) sur la révision du business plan.

les prochaines échéancesF Fin 2012 : choix du groupement conception (architecture, film et maquette) ; dossier en cours. F 2013 : choix du constructeur.F Fin 2013-juin 2014 : décision définitive quant au montage financier.

LaFFRnesouhaitepasseulementédifierl’undesstadeslesplus

modernesdumondemaiscréerunlieudevie:«Pourleplaisir,au-delà

duspectaclesportif»,aconfirméPierreCamou.«Jusqu’àdévelopper

unquartiersupplémentaire»,apréciséSergeBlanco.

< pierre camou explique le choix du site d’accueil du stade fédéral

«Pourconstruirelerêve»

plu à citer, le choix d’Evry paraissait s’imposer. Il n’empêche que le dossier de chaque finaliste disposait d’atouts que ne possédait pas l’autre et soulevait chacun des contraintes particulières. Pour le futur lauréat, la distance avec Paris pou-vait être celle-là, notion que le président Camou a tenu à relativiser : « Un choix national ne saurait être tributaire d’un regard strictement parisien. Il convient de l’élargir au sud de Paris où résident, si je ne m’abuse, 75% de la population ; de parler de ‘‘Grand Paris’ ’ comme on parle de ‘‘Grand Londres‘‘ ; de se mettre aussi au service des gens de Reims, d’Orléans et d’ailleurs ; de considérer les réseaux routiers et ferroviaires en transversal et non à partir du centre de la capitale ; de prendre surtout en compte les aspirations de la jeunesse. En outre, il n’est pas douteux que le choix d’Evry constitue un accélérateur de l’amélioration des transports dans cette région. Prochainement, le tram-train Evry-Massy reliera le site à la gare de Massy TGV. ».Pour une fédération soumise, elle aussi, au devoir d’optimiser ses ressources, le critère de rentabi-lité était susceptible de faire pencher à lui seul la balance. Le leader de la FFR confie : « L’étude économique, dont nous avons reçu les ultimes conclusions la semaine même du choix, a fait ressortir qu’il n’existait pas de différence significa-tive entre les deux sites. Vous savez bien que les mêmes chiffres, en fonction de leur présentation, peuvent appuyer des constats divergents. En revanche, il est établi qu’Evry 2 est le plus grand 

centre commercial de France, qui reçoit 20 millions de visiteurs par an. Un autre centre, à côté de Brétigny, affiche le même chiffre. Ce bassin est de première importance ». Grosso modo, la fédération avait à choisir entre un stade en ville et un stade à la campagne. En connexion avec la nature car il se situe au bord de l’écrin de verdure qu’est la forêt de Saint-Eutrope, l’ancien hippodrome de Ris-Orangis offre un espace vierge de 133 ha – la FFR en utilisera une trentaine – immédiatement disponible car détenu par un propriétaire unique (« France Galop »), ce qui évitera des mois de blocage par d’éventuels recours. La Fédération ne souhaitait pas seule-ment édifier l’un des stades les plus modernes du monde mais créer un lieu de vie pour les supporters du XV de France et les autres : « Pour le plaisir tout court, au-delà du spectacle spor-tif », a confirmé Pierre Camou. « Jusqu’à développer un quartier supplémentaire », a précisé Serge Blanco. La FFR a donc attendu, jusqu’à la dernière semaine, que les divers élus confirment leur engagement dans ce sens. Le Conseil général de l’Essonne, qui soutenait initialement trois candidatures (Massy, Brétigny et Ris-Orangis), s’est ensuite impliqué totalement dans celle du finaliste et il a pris à l’unanimité la décision de garantir l’emprunt qui permettra de

financer la construction du stade. Puis Thierry Mandon, le maire de Ris-Orangis, a donné à la FFR les assurances nécessaires à la réalisation de son programme commercial. Au sortir de la réunion du comité directeur, l’évidente satisfaction d’avoir franchi une étape cruciale n’empêchait pas Serge Blanco d’avertir : « Le plus dur commence : je veux 

parler du montage financier, sur lequel nous avons déjà commencé à  t ravail le r.   I l engage notre fédération pour 30, 40 voire 50 ans et nous n’avons pas le droit de nous tromper ».    S’autor isant à emprunter, au contraire de Jules Verne et sans s’en faire un roman, un trajet de la Lune à la Terre, Pierre Camou affir-mait de son côté : « Le train est en marche. Une heure ou deux 

de retard ne sont rien sur une telle distance ». A un ou deux ans près, le rugby français aura donc, dans la ville de Ris-Orangis, ce que le président nomme intentionnellement avec emphase « une cathédrale des temps modernes ».  F

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6 2 journaliste:Pierre BallesterrImages:Agence DVVD

«L e ruGby a de l’avenir » : c’était le sloGan de la candidature d’evry centre essonne pour accueillir le

futur stade de la FFR. Et celui qui va sortir de terre s’annonce prometteur… Le site a séduit les dirigeants fédéraux. Le rugby français pourra donc se doter d’un outil performant, qui assurera l’indépendance financière de la FFR. Celle-ci sou-haitait que le site choisi ouvre sur un projet de ter-ritoire global, au cœur d’une aire métropolitaine d’envergure qui propose un lieu de vie convivial et attractif dans le sud francilien. Celui d’Evry-Centre Essonne répond à ces critères.

un site exceptionnelLe futur stade occupera 15 hectares de l’ancien hippodrome de Ris-Orangis. Les terrains sont immé-diatement disponibles et libres de toute contrainte. Bordé par la forêt de Saint-Eutrope, ce site préservé se trouve à proximité des centres urbains de Ris-Orangis et d’Evry, au cœur d’un bassin de vie de 800 000 habitants, allant du Centre Essonne jusqu’à Melun-Sénart. 15 hectares supplémentaires pourront être gérés directement par la FFR.

un villaGe aux valeurs du ruGbyAutour de l’enceinte réalisée pour placer le spectateur dans des conditions de confort et de fonctionnalité inédites en France, c’est tout un périmètre dédié à la convivialité qui va projeter

sur le site de l’ancien hippodrome de ris-orangis, la FFr projette de créer, autour de son grand stade, un espace de vie capable d’attirer toute l’année des visiteurs venus de l’ile-de-France et de la France entière.

< autour du stade fédéral, un espace de vie capable d’attirer des visiteurs toute l’année

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< autour du stade fédéral, un espace de vie capable d’attirer des visiteurs toute l’année

Unpuissantpôled’attraction!le rugby dans une configuration nouvelle. Tout un panel d’activités, de divertissements et d’héber-gements va se développer à terme toute l’année. Rues, places, commerces, bistrots, restaurants, musée du rugby…, ce sera un univers en accord avec les valeurs « d’Ovalie ».

une accessibilité renForcéeSitué au carrefour de l’autoroute A6 et de la Francilienne (RN 104), le futur stade se situe à 20 minutes en voiture de la Porte d’Orléans et à 10 minutes du siège de la FFR (Linas-Marcoussis). Actuellement, le site est directement desservi par le RER D et, dès 2017, par le tram-train Evry-Massy. Ces moyens d’accès publics seront renforcés et modernisés par plusieurs projets : – Amélioration des capacités des lignes C et D du

RER et optimisation de la liaison en tram-train Massy-Evry les jours d’événements.

– Construction de la passerelle piétonne reliant la gare RER d’Orangis–Bois de l’Epine et le futur stade par-dessus l’A6 : un ouvrage de 20 m. de large qui permettra d’identifier le stade pour les 43 millions de conducteurs qui passent là chaque année.

Après avoir voté à l’unanimité l’accord cadre qui fixe les termes de leurs engagements financiers et politiques (voir encadré), les collectivités vont mettre tout en œuvre pour donner vie à une aven-ture hors du commun. F

Le stade fédéral et sa passerelle d’accès, tels qu’imaginés par l’agence DVVD pour la candidature victorieuse. Cette passerelle est un élément majeur du projet, par sa visibilité au-dessus de l’autoroute A6. Ce sera un ouvrage d’art exceptionnel de 20m de large, soit plus du double de son équivalent 

du Stade de France. Elle enverra un véritable « signal » architectural pour identifier le stade et son territoire aux yeux des 43 millions de conducteurs qui défilent chaque année sur l’A6. Sur un plan pratique, elle reliera le stade à la gare RER “Orangis-Bois de l’Epine”, distante de moins d’un kilomètre.

Joie et enthousiasme des lauréats« Nous attendions le projet qui corresponde vraiment à ce lieu exceptionnel, en rêvant déjà à un stade. Aujourd’hui, nous pouvons être rassurés, notre ambition a rencontré celle de la FFR. La dynamique du territoire et celle de la fédération ont trouvé un formidable terrain d’entente. J’en suis d’autant plus heureux que notre dossier porte un enjeu de développement majeur pour nos territoires, en matière d’emploi et d’amélioration des transports en commun » Thierry Mandon, député-maire de Ris-Orangis « Notre projet, qui repose sur un dossier technique extrêmement solide, a été jugé comme étant le mieux dimensionné pour accompagner le développement du rugby français dans une vision à 50 ans. Merci à la FFR de nous conforter dans cette vision. Notre approche s’inscrit parfaitement dans la stratégie de développement du mouvement sportif français et du territoire Evry-Centre Essonne »Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur et ex-président de la Communauté d’agglomération Evry-Centre Essonne.« Aujourd’hui je peux le dire, je n’en ai jamais douté ! Le sport et le rugby sont l’une des marques de fabrique de l’Essonne et la mobilisation de tous depuis le début de la candidature a permis d’en faire la démonstration à la FFR. Avec le Grand stade, l’Essonne conforte plus que jamais son rôle dans le développement de la métropole francilienne. Bravo à tous les autres candidats impliqués dans cette compétition et merci à la FFR d’avoir choisi l’Essonne ». Jérôme Guedj, président du Conseil général de l’Essonne

les grandes lignes de l’accordL’accord cadre, qui entérine le processus de négociation entre le groupement candidat (« Le rugby a de l’avenir ») et la FFR, garantit les obligations réciproques des deux signataires. Ce cahier des charges a été finalisé une semaine avant l’annonce officielle du choix du site. Les assemblées délibérantes des quatre collectivités concernées (les communes de Bondoufle et de Ris-Orangis, la communauté d’agglomération Evry-Centre Essonne et le Conseil général du département) ont voté à l’unanimité pour la réalisation du futur Grand stade de la Fédération sur leurs terres.Dans ses grandes lignes, l’accord assure le dispositif suivant :F Une Arena de 82 000 places avec pelouse

amovible et toit rétractable qui pourra bénéficier à l’ensemble du sport français.

F L’accueil d’une programmation annuelle d’une vingtaine d’événements.

F Un espace libre de toute contrainte et immédiatement disponible.

F Une accessibilité renforcée.

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2 journalistes:L. Grillot et P. Ballesterrphoto:D.R.8

FRANCE 7Tournois FIRA-AER 7-8 juillet à Odense (Danemark)Championnat d’Europe20-21 juillet à Albufeira (Portugal)

FRANCE 7 UNIVERSITAIREChampionnat du Monde11-13 juillet à Brive

FRANCE -20Coupe du Monde Afrique du Sud, du 4 au 22 juinPoule C : Argentine bat France 18-15 ; Fra. bat Ecosse 30-29 ; Fra. bat Australie 31-7Matchs de classement (5e à 8e) : France bat Australie 19-17 ; Irlande bat France 18-7Finale : Afr. du S. bat Nlle-Zélande 22-16 (9-10)La France finit 6e

FRANCE 7FIRA-AER SeriesLyon, 2 et 3 juinPoule A : France bat Allemagne 31-14 ; Galles bat Fra. 28-17 ; Russie bat Fra. 17-7 ; Fra. bat Portugal 31-0 ; Fra. bat Italie 15-0Demi-finale (Plate) : Ecosse bat Fra. 21-12

Match pour la 7e place : Fra. bat Géorgie 19-12Finale (Cup) : Angleterre bat Portugal 26-14Moscou, 30 juin et 1er juilletPoule B : France bat Espagne 12-5 ; Fra. bat Allemagne 45-5 ; Fra. bat Portugal 28-0 ; Fra. bat Italie 19-7 ; Fra. bat Ecosse 12-7Demi-finale (Cup) : Fra. bat Russie 7-0Finale (Cup) : Angl. bat Fra. 21-15

FRANCE 7 FÉMININES FIRA-AER SeriesAmeland (Pays-Bas), 16 et 17 juinPoule A : France bat Suisse 43-0 ; Fra. bat Suède 36-0 ; Fra. bat Russie 10-0 ; Angleterre bat Fra. 14-0 ; Italie bat Fra. 12-5

Demi-finale (Cup) : Espagne bat Fra. 14-5Match pour la 3e place : Pays-Bas bat Fra. 19-12Finale (Cup) : Angleterre bat Espagne 21-10

Championnat d’EuropeMoscou, 30 juin et 1er juilletPoule D : France bat Moldavie 57-0 ; Fra. bat Galles 33-0 ; Russie bat Fra. 21-7Quarts de finale : France bat Pays-Bas 22-0Demi-finale : Espagne bat France 26-12Match pour la 3e place : Russie bat France 24-12Finale : Angleterre bat Espagne 27-7

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Rendez-vous…

…etscores

Un Mondial rageant !Frustrant… La Coupe du Monde des moins de 

20 ans disputée début juin en Afrique du Sud n’a pas totalement répondu aux attentes de l’enca-drement tricolore. Des résultats mi-figue mi-raisin, avec deux déconvenues, en ouverture face aux Argentins (défaite 18-15) puis en clôture, lors du match de classement contre les Irlandais, que les Français avaient battus cet hiver. Trois victoires quand même, face à l’Ecosse (30-29) et deux ma-gnifiques succès contre les Australiens (31-7 puis 19-17). Du très bon donc, du moins bon aussi et un goût d’inachevé, la France finissant à la 6e place. Le titre revient aux Sud-Africains, vainqueurs des Néo-Zélandais, après une compétition surprenante, les équipes du Tournoi ayant pour la première fois bousculé les ténors des Antipodes. Les Tricolores ont peut-être laissé passer une occasion de frap-per un grand coup.

Partage dans un townshipLes joueurs de France -20 et leur capitaine Karl 

Château (notre photo) ont répondu à l’appel. A Langa, banlieue du Cap, ils ont visité un township et animé la séance d’entraînement d’une centaine de jeunes âgés de 6 à 17 ans. Rien de tel pour se fondre dans la culture locale, un moment intense de convivialité et de partage. Après avoir offert leur équipement, les jeunes Français sont repartis heureux et la tête pleine d’images fortes pour la vie.

Mission Top 5 au PortugalC’est le deuxième objectif de l’équipe de France 

à 7 pour 2012. Après avoir remonté la pente dans le circuit mondial IRB malgré une saison en dents de scie, les Tricolores vont s’attaquer à leur second objectif : le championnat d’Europe qui se tiendra les 20 et 21 juillet, à Albufeira, au Portugal. Avec un résultat minimal à obtenir : finir dans les cinq pre-miers, afin de décrocher le sésame pour la Coupe du Monde 2013 à Moscou. « Tout le monde présente sa meilleure équipe et la formule de la compétition peut se révéler redoutable avec une défaite qui vous condamne. Or à 7, tout est possible », avance Frédéric Pomarel, le coordinateur national de la discipline. Le retour à la compétition européenne n’a pas été facile avec une 7e place à Lyon, début juin. Heureusement, fin juin à Moscou, avec le renfort des pros, les Bleus ont remis les pendules à l’heure, ne s’inclinant qu’en finale contre les Anglais (21-15). De bon augure pour le Portugal.

Les filles du 7 en question Si les Bleues avaient accumulé les places 

d’honneur l’année dernière, elles ont moins bien réussi cette saison. La quatrième place obtenue au championnat d’Europe à Moscou, début juil-let, leur permet certes de décrocher leur quali-fication pour la Coupe du Monde 2013. Mais la perspective olympique de Rio 2016 stimule tous les pays et l’équipe de France se heurte à une rude concurrence. Le mode des conventions mis en place il y a deux ans pour préparer les filles au 7 international n’est plus tout à fait adapté, face à une majorité de pays qui ont opté pour des structures quasi professionnelles. « Nous sommes en phase d’évaluation, mais nous ne sui-vons plus les meilleures, reconnait Jean-Claude Skrela, le DTN. Il faudra sûrement se donner plus de moyens, que des filles choisissent au niveau international entre 7 et XV. » Pas de professionna-lisme en vue, mais un constat simple pour David Courteix, entraîneur de France 7 Féminines : « Dès que nous avons pu disposer d’un peu de temps en commun, comme en début d’année lors du stage aux Antilles, nous avons obtenu notre meilleur résultat de la saison au tournoi international de San Diego (3e). » Alors, les Françaises compéti-tives aux Jeux 2016 ? Oui, c’est toujours possible, à condition d’évoluer. 

Sur papier japonAlors qu’il n’avait jamais souhaité porter les 

galons au Stade Toulousain, William Servat avait accepté, et reçu comme un honneur, le capita-nat des Barbarians pour la tournée au Japon. Ses deux derniers matchs n’ont laissé que des regrets, à Jean-Pierre Rives notamment qui estime sa retraite prématurée. N’empêche que dès le retour des Barbarians à Paris, Servat s’est rendu à Marcoussis pour suivre la formation d’entraîneur… Leader charismatique de l’équipe sur le terrain comme en dehors, le talonneur des champions de France aura vécu une tournée qu’il qualifie « d’inou-bliable, m’ayant permis de retrouver l’innocence de mes années de cadet ». Les rendez-vous contre le Japon d’Eddie Jones à Tokyo ont été abordés avec le sérieux nécessaire, avec deux succès probants. Le premier, le mercredi 20 juin, sur la marque de 40 à 21. Le dimanche 24, l’emprise du pack bleu, au sein duquel Lionel Faure effectuait également ses adieux, a été totale (51-18). Seule fausse, la fracture du bras dont a été victime le pilier cas-trais Forestier. J.L.L.

L’Est entre au Pôle France Tous en rêvent, mais ils ne sont que trente-

deux élus, plus qu’auparavant depuis qu’on y ajoute une poignée de futurs spécialistes du 7, à rejoindre le Pôle France. La FFR a dévoilé la liste de la prochaine saison courant juin et l’on y retrouve les joueurs qui se sont distingués cette saison au sein des différentes équipes de France de moins de 18 ans. À noter la présence de deux jeunes espoirs en provenance de club de l’Est de la France, à l’instar du Lédonien Félix Lambey, et surtout, de l’Alsacien issu du petit club de Chalampé, près de Mulhouse, Oleg Ishchenko. Ces trente-deux jeunes seront officiellement réunis dès le 23 juillet à Marcoussis, afin de se préparer pour une tournée d’été riche d’enseigne-ments, programmée du 3 au 20 août. La « ren-trée des classes », plus traditionnelle, aura lieu, elle, le 10 septembre, en présence des parents.

////////////////////////////////////////////////////////////////////LestextosduXV•REVANChE à L’EdEN PARK. Vingt mois après l’homérique finale du XV 

de France face aux All Blacks en Nouvelle-Zélande (7-8), les Bleus retrouveront l’Eden Park d’Auckland le 9 juin 2013. Les hommes de Philippe Saint-André entameront alors une tournée estivale composée de trois test-matchs face aux Blacks, qui se poursuivra le 16 juin à Hamilton pour s’achever le 23 juin à New Plymouth. Le jour du retour d’Argentine des Bleus, le 25 juin dernier, ‘‘PSA’’ convenait que c’est le type de tournée qu’il affectionne : « Ce sera un véritable challenge, qui plus est sur un format en trois manches, pour juger sur pièce de notre compétitivité ». La délégation française s’envolera pour l’Hémisphère sud en deux salves, la seconde partant trois jours après la finale du TOP 14 Orange, programmée le 2 juin. Auparavant, le XV de France aura une tournée d’automne (Australie, Argentine puis Samoa en novembre) et le Tournoi des 6 Nations 2013 pour étoffer son jeu.

•MASo dE REToUR à TENCE. Pour le 10e anniversaire de la création du RC des Hauts Plateaux, dont il est le parrain, Jo Maso sera de retour, le samedi 1er septembre, à Tence (Haute-Loire) où s’entraîna le XV de France en stage préparatoire au dernier Mondial. À cette occasion, sur le stade qui porte son nom, le président du comité de sélection posera la première pierre des vestiaires.  Trois rencontres sont programmées l’après-midi : un match entre les anciens du RCHP et les Perroquets d’Unieux, puis entre le RCHP et Saugues, enfin le match de gala opposant les Espoirs de Clermont à ceux de Montpellier-Hérault. J.L.L.

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21.06.2012 14:13 PDF_QUADRI_300dpi_txvecto

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10 2 journaliste:Pierre Ballesterrphotos:Patrick Derewiany

< La victoire fleuve (49-10) lors du second test argentin a remis les Bleus sur les rails

IL se promet « une huitaine de jours de vacances avec La petite famiLLe » mais c’est la tête constamment tournée vers des lendemains qu’il veut chantants que

Philippe Saint-André a lâché (momentanément) les manettes du XV de France à l’heure de la dispersion estivale, lundi 25 juin à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. La parenthèse de l’été va cependant permettre de clore quelques dossiers, avant d’en ouvrir d’autres…

TerminersurunebonnenoteBoucler ses valises sur une victoire, ça ne pour-rit pas les vacances et c’est bon pour le moral, alors que le XV de France restait sur trois échecs consécutifs et qu’il va maintenant observer une coupure de plus de quatre mois ; afficher pour finir six essais et un comportement d’ensemble incisif et emballant face à des Pumas certes limités mais dans un contexte hostile, c’est encore mieux. Si ‘‘PSA’’ avait encore en travers une première confrontation « imperdable, dans laquelle on ins-crit tous les points du tableau d’affichage, et qui m’a franchement mis en colère », l’affront a été lavé et levé. Pour tout dire, le sélectionneur-manager estime avoir trouvé « une bonne partie » de ce qu’il était venu chercher. En substance, il égrène « un état d’esprit », « un effectif désormais étoffé », « un rajeunissement de l’équipe », « de la concurrence à plusieurs postes »… Bref, sans jouer les matadors, ‘‘PSA’’ a cumulé les motifs de satisfaction.

LesconfirmationsOn trouve en premier lieu Pascal Papé (voir la rubrique Rencontre, p.34-37) qui, avec ses 31 ans et 115 kilos, a pesé sur l’état d’esprit du groupe. « En l’absence de Thierry (Dusautoir), il a bien assumé sa tâche de capitaine, reconnaît Saint-André, qui a trouvé son « vice-capitaine ». Au-delà, « les plus anciens ont joué un rôle de tuteur galvanisant auprès des novices. » Et de citer en exemple Fred Michalak qui « s’est comporté de manière exemplaire dans le travail comme dans l’esprit. » Et lorsque ‘‘PSA’’ pense avoir mis la main sur des leaders de jeu pouvant assurer les relais, il évoque à demi-mots Dimitri Szarzewski « qui a évolué et s’est émancipé comme s’il était libéré… »

LestrouvaillesMême s’il tente de minorer la chose, le demi-sourire en coin de ‘‘PSA’’ est révélateur à l’idée d’évoquer une réussite instantanée : la découverte d’une nouvelle charnière.. Le duo Machenaud-Michalak a été épatant à Tucuman le 23 juin : variation du

jeu, complémentarité presque naturelle, culot, créativité… La mayonnaise a plutôt bien pris entre le jeune (23 ans) et novice demi de mêlée agenais et l’expérience du futur Toulonnais (56 sélections) qui n’avait pas connu de titularisation depuis cinq ans. « Oui, c’est bien de pouvoir amener de la concurrence dans ce secteur si sensible », reconnaît-il. Les autres satisfactions peuvent se lire sous quelques têtes de chapitre : des revenants (Mermoz, Fall, Huget, Michalak, Lapandry, Ouedraogo), des nouveaux (Machenaud, Dulin, mais aussi Samson, Tolofua), des réservistes (Guillamon, Lakafia, Doumayrou, Martial) « qui ont découvert le haut niveau »… ‘‘PSA’’ estime que « les pièces du puzzle trouvent douce-ment leur place. » Un regret ? « Oui, ce fut court ! Nous aurions aimé avoir un match de plus à disputer pour huiler notre mécanique, aller plus loin dans l’entraînement comme dans l’organisation. »

LafragilitémentaleDeux contrariétés émergent aussi. La première est mathématique. Au classement IRB, la France occupe la 5e place au terme de sa tournée argentine. Or, seules les quatre premières nations seront placées en tête de série lors du tirage au sort des poules qualificatives du Mondial 2015 en Angleterre « La défaite concédée d’entrée nous handicape, concédait ‘‘PSA’’, et c’est une consé-quence non négligeable », soupire-t-il.La seconde est mentale. Le XV de France a terminé en trombe sa tournée sud-américaine en partie grâce à une réaction d’orgueil. « C’est bien mais c’est pénible, constate Saint-André. On dirait que c’est une marque de fabrique du XV de France : il faut qu’on soit au bord du précipice pour prendre conscience de nos valeurs. » Comment y remédier ? Saint-André lève les yeux au ciel : « Lorsqu’il nous manque 15-20% de dimension mentale, on devient ordinaires. Il faut arrêter avec ça. On doit faire évo-luer notre approche mentale, apprendre à devenir des compétiteurs en tout lieu, à ne jamais accepter de subir, de se relâcher. L’équipe de France, c’est seulement onze matchs dans l’année, aucun ne peut être galvaudé. Respecter le jeu, c’est être pragma-tique et marquer. Il faut nous imposer, gagner nos duels, enfoncer le clou sur nos temps forts. » D’où par exemple taper drop ou pénalité quand le score est à 30-3. « Chaque chose en son temps », promet-il.

Lesuividesjoueurs « Patrice (Lagisquet) va adresser un bilan à chacun des joueurs des lignes arrière et Yannick (Bru) en fera autant avec les avants. Julien Deloire (prépa-ration physique) va également leur faire parvenir 

Autour de Pascal Papé, les Bleus de Tucuman laissent éclater leur joie après la victoire fleuve (et record) remportée contre la sélection argentine le 23 juin dernier. Vacances bien méritées pour tout le monde…

NouveaudépartdanslaPampaen achevant leur tournée argentine par le plus gros score (+ 39) jamais réalisé face à nos « bêtes noires » que sont les pumas, les Bleus ont remis leur standing à l’endroit tout en faisant naître de belles promesses.

un débriefing physiologique. » Mais plus que sur ce qui s’est passé, les sélectionnés vont recevoir l’équivalent d’une feuille de route avec des objec-tifs de résultats pendant les congés d’été. « Parce qu’on ne doit pas s’endormir là-dessus, reprend PSA. C’est dans cet esprit que les entraîneurs comme le staff technique (Julien Deloire et le médecin Jean-Baptiste Grisoli) vont entamer un tour de France des clubs du Top 14 au mois d’août. « On va suivre une soixantaine de joueurs 

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en accord avec les responsables sportifs des clubs, que ce soient les joueurs cadres laissés au repos, ceux qui ont passé les tests physiques à Linas-Marcoussis fin mai, avant la tournée, ceux qui sont revenus d’Argentine comme cinq ou six qui ont participé à la tournée des Barbarians français au Japon. Nous avons besoin de ce suivi, ne serait-ce que par rapport à la tournée de novembre qui, avec notamment la réception de l’Australie et d’une Argentine ‘‘non-bis’’, va être plutôt musclée. » F

NouveaudépartdanslaPampaLes matchs

argentine / france 23-20 (13-14)Le 16 juin 2012 au stade Mario Kempes de Cordoba – 22 000 spectateurs environ – Arbitre : M. Clancy.

Argentine : 2 essais de Agulla (4e) et Montero (77e) ; 2 transformations et 3 pénalités de Contepomi (24e, 39e, 57e) ;France : 1 essai de Picamoles (27e) ; 5 pénalités de Parra (3e, 10e, 22e, 44e) et Trinh-Duc (54e).

Argentine : Miralles (Urdapileeta, 41e) – Agulla, Tuculet, Contepomi, Montero – [o] Mieres, [m] Landajo (Cubelli, 48e) – De La Vega, Leonardi, Farias-Cabello – Lozada (Baez, 57e), Macome (Bruno, 65e) – Chaparro (Henn, 56e), Postiglioni (Bordoy, 56e), Guinazu. 1 carton jaune : Leonardi (52e).France : Dulin – Buttin, Fofana, Fritz (Mermoz, 78e), Huget – [o] Trinh-Duc (Michalak, 58e), [m] Parra – Ouedraogo, Picamoles (Lapandry, 66e), Lauret – Maestri (Taofifenua, 75e), Papé – Attoub, Szarzewski (Tolofua, 66e), Watremez (Debaty, 41e).

argentine / france 10-49 (3-30)Le 23 juin au stade José-Fierro de Tucuman – 23 000 spectateurs environ – Arbitre : M. Clancy (Irl)

Argentine : 1 essai de De La Vega (75e) ; 1 pénalité (26e) et une transformation de Contepomi.France : 6 essais de Fall (12e), Huget (34e, 63e), Machenaud (40e), Mermoz (56e), Lapandry (68e) ; 3 pénalités (20e, 29e, 31e) et 5 transformations (13e, 35e, 40e+1, 57e, 69e) de Michalak. 1 carton jaune: Tolofua (73e). Argentine : Tuculet (Ascarate, 41e) – Barrea, Gosio, Contepomi, Montero – [o] Urdapilleta, [m] Cubelli – Leonardi, Senatore (Baez, 59e), De La Vega – Lozada, Farias-Cabello (Macome, 30e) – Gomez-Kodela, Bordoy (Postiglioni, 56e), Guinazu.France : Dulin – Fall (Fofana, 59e), Fritz, Mermoz, Huget – [o] Michalak (Trinh-Duc, 70e), [m] Machenaud (Parra, 70e) – Ouedraogo, Picamoles (Lauret, 65e), Lapandry (Szarzewski, 79e) – Maestri (Samson, 48e), Papé – Attoub (Domingo, 48e), Szarzewski (Tolofua, 57e), Debaty.

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2 journaliste:Jean-Louis Laffitterphoto:Iconsport12

< Droits TV 2012-2016

L e comiTé DirecTeur De la FFr a VoTé, Dans sa séance Du 8 juin à marcoussis, l’attribution des droits

TV 2012-2016 pour les matches appartenant à la fédération. Partenaire historique, déjà diffuseur du Tournoi des 6 Nations, le groupe « France Télévisions » a décroché le lot qu’il convoitait, celui des tests de novembre. La finale qui l’opposait à M6 a donc tourné à l’avantage du service public mais, dans son commentaire, Bernard Godet a salué la prestation du finaliste : « M6 a consenti un effort considérable, souligne le vice-président de la FFR en charge du marketing et de la communication. La Fédération ne peut qu’apprécier et encourager cette volonté de s’inscrire dans le paysage du rugby ». Bernard Godet a tenu à préciser : « Certes, l’offre de France Télévisions était la plus avantageuse mais il faut savoir que la qualité culturelle et éditoriale a compté de façon significative dans le choix du comité directeur. Je ne suis pas certain que le même état d’esprit ait présidé à l’attribution des droits pour la retransmission des tests du XV de France en Argentine… »France Télévisions a donc acquis la production et la diffusion en intégralité des tests d’automne du XV de France et de ses matchs de préparation au Mondial 2015 ; des matchs de France -20 dans

le Tournoi des 6 Nations ; d’un match par saison France Féminines dans le Tournoi des 6 Nations.Le deuxième lot concernait le championnat de Fédérale 1. Eurosport diffusera au moins un match de chacune des poules qualificatives et un match par tour de phase finale, soit 11 rencontres par saison : « Bien qu’il soit axé sur la Coupe du Monde, observe Bernard Godet, le groupe TF1 a souhaité être présent par l’intermédiaire d’Eurosport. Il a manifesté un puissant intérêt envers une compéti-tion qui, attirant en moyenne 100.000 téléspecta-teurs par match, valorise d’autant les droits ». Le troisième lot contenait un seul match des Barbarians français, le contrat du BRC avec la FFR

expirant cette année. Ce lot fait toujours l’objet de discussions de gré à gré. La deuxième consultation, effectuée sur le terri-toire mondial hormis la France, consistait en un lot unique : la commercialisation à l’étranger des droits d’exploitation audiovisuelle des tests du XV de France et de ses matchs de préparation (disputés dans l’hexagone) au Mondial 2015. Quatre agences avaient répondu : IMG Média, Pitch International, Sport Five et UER. IMG Média a été retenue, pour avoir présenté l’exposition optimale et le minimum garanti le plus élevé. France Télévisions, Eurosport, IMG Média : les trois « sortants » ont donc été reconduits. F

Tournée Du XV De France

une grande frustrationLes amateurs de rugby ont été privés des deux tests du XV de France en Argentine du mois dernier, diffusés sur BeIN Sport, filiale d’Al Jazeera, la chaîne sport du Qatar. La FFR ne peut que partager leur frustration car, en vertu de la réglementation internationale, les droits des retransmissions sont détenus par la nation organisatrice, en l’occurrence l’Argentine. L’UAR en avait confié la commercialisation à l’agence Pitch, laquelle aurait vendu un package global à BeIN Sport. Le groupe France Télévisions s’était pourtant positionné en premier, dès le mois de janvier, pour la diffusion d’un événement affecté par la concurrence de l’Euro de football : il n’a pas reçu de réponse à son offre. Le service public était seul en lice jusqu’à l’entrée en jeu de BeIN Sport mais les organisateurs se refusaient à avancer (de 23h10 à 20h30, heure française) le coup d’envoi des tests, condition sine qua non à leur diffusion sur France 2. Alors, France Télévisions a proposé de diffuser simultanément les matchs sur France 4 à 23h10 : en vain. Le service public n’a même pas pu disposer des « highlights » (extraits) : au-delà des 90 secondes imposées par la loi au nom du droit à l’information, la minute était proposée à 10.000€, le double de celle de l’Euro de foot ! Déraisonnable.

FranceTélévisionsetEurosportfidèlesauposte

les tests de l’automne demeurent sur le service public et la Fédérale 1 (onze matchs désormais) sur eurosport. imG conservant la commercialisation à l’étranger des droits d’exploitation des tests du XV de France, les trois « sortants » ont donc été reconduits.

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2 journaliste:Lionel Grillotrphoto:Isabelle Picarel 13

< Droits TV 2012-2016 T oujours plus D’équipes (34) comme De comiTés représenTés (14), la quatrième édition du championnat

de France de rugby à toucher a franchi un nouveau palier les 23 et 24 juin à Villiers sur Marne. « Les nouvelles formes de jeu s’adaptent aux évolutions de la société et du public. La volonté de la FFR est donc de les soutenir et de les promouvoir car elles participent au développement de notre sport », a rappelé Jean-Louis Boujon en remettant les tro-phées aux heureux vainqueurs. Le Président du comité Ile de France pouvait se montrer d’autant plus satisfait que l’organisation des Boucles de la Marne, pionnier de la discipline, sur les superbes installations de Villiers sur Marne (quatre terrains et une grande aire de fête), répon-dait aux normes de l’événement. Et que l’on inno-vait, cette année, avec une compétition, amicale celle-ci, ouvertes aux jeunes, aux féminines ou aux entreprises, en plus des trois titres attribués sur le pré du stade Octave-Lapize. Lauréats officiels, les incontournables champions en titre de Brens, vainqueur de l’épreuve Mixte face à Fontenay aux Roses (4 à 0). Le tournoi Open était remporté par les Bourguignons du Creusot, face

La rugby à toucher séduit beaucoup de jeunes pratiquants, comme ceux du RCC (Rugby Créteil Choisy), ici en bleu sur notre photo.

FranceTélévisionsetEurosportfidèlesauposte

< quatorze comités aux championnats de France de rugby à toucher

Lerugbyfunfaituntabac

34 équipes représentant 14 comités ont participé à la quatrième édition des championnats de France de rugby à toucher, qui a couronné, les 23 et 24 juin dernier, à Villiers-sur-marne (94), le ro creusot, le Brens Touch rugby et l’armagnac-Bigorre.

aux Savoyards de Voglans (5-4 après prolongation). Enfin, le tournoi des plus de 35 ans revenait aux joueurs de l’Armagnac-Bigorre face aux Auvergnats de Riom (3-2).Une compétition de plus en plus relevée, avec des équipes toujours mieux préparées, mais en toute convivialité, dans une ambiance de fête, avec une banda pour animer les demi-journées et le partage du cochon grillé, le samedi soir. L’ambiance du rugby à toucher n’est donc pas sans rappeler celle du 7, discipline sportive de haut niveau, quand le « toucher » se veut au contraire une version « light », ouverte à tous.A l’instar du jeune Valentin, 16 ans, auvergnat de Pont-du-Château, cité proche de Clermont-Ferrand. Atteint d’un cancer des os, il est opéré en mai 2010, pour remplacer son fémur gauche. Après une année et demi de soin, il peut enfin rejouer au rugby ! « Pas au rugby ‘‘normal’’, ça s’est fini, mais en revanche, on m’a autorisé à pratiquer le rugby à toucher. »Valentin a donc remis les crampons en début de saison, l’ASM lançant sa section de rugby à toucher. « Il n’y a pas de contact et ça me manque, dit-il, mais au moins il y a encore le ballon, c’est l’essen-tiel. » Valentin affiche un moral étonnamment positif après un coup dur qui aurait pu laisser des traces plus profondes que sa cicatrice sur sa cuisse gauche. Mais il a son explication : « Le rugby… ça vous donne la force mentale pour lutter et guérir. » Et encore ? « Il y a l’ASM. L’année de ma maladie, on a gagné le Bouclier ! »A Villiers, l’ASM n’a gagné aucun titre (l’équipe a fini 8e du tournoi mixte), mais le retour sur les ter-rains de Valentin est une inestimable victoire… F

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14 2 journaliste:Lionel Grillotrphotos:Isabelle Picarel

< Chilly-Mazarin et le Stade Français lauréats de la première Coupe de France à 7

Filles de Chilly-Mazarin et garçons du Stade Français réunis sur la pelouse de Châteauroux pour fêter ensemble leur victoire dans la première Coupe de France à 7. Tout un état d’esprit…

Lesroisdelafête

Succès total pour les finales de la première Coupe de France de rugby à 7, les 16 et 17 juin, à Châteauroux. Tous les acteurs ont été enchantés par ces deux jours de fête et de sport, dans le plus pur esprit du « 7 ». Avec une mention pour les clubs franciliens, vainqueurs chez les hommes comme chez les femmes, ainsi que pour les ultra marinsde Nouvelle Calédonie et de La Réunion.

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ILS N’AuRAieNT pAS éTé pLuS heuReux S’iLS AvAieNT SouLevé Le BouCLieR ! Une Coupe de France ne se galvaude pas, comme en témoignent les scènes de liesse

ponctuant les couronnements des filles de Chilly et des garçons du Stade Français, le 17 juin dernier, à Chateauroux. L’Ile de France au zénith donc, les Espoirs du Stade, groupés au centre du terrain, scandant fièrement : « Ici, c’est Paris ! »Les Franciliens ont monopolisé les honneurs, puisque le succès de Chilly-Mazarin fut effectif après une finale arrachée à Gennevilliers. De quoi rattraper une saison décevante dans le challenge Armelle-Auclair, pour un club qui a tenu jadis le haut du pavé national... « Les filles voulaient finir en beauté et ça ne peut que leur donner confiance pour l’avenir », soulignait le coach essonnien Baptiste Boulart, lequel ne manquait pas de rap-peler non plus l’implication du club dans le rugby à 7. Et avec, en plus, le titre des moins de 18 ans, Chilly a sûrement de la ressource.Il en fallait pour résister à Gennevilliers, emme-née par leur ancienne internationale, Françoise Gomez, néanmoins aux anges. Bien que battue en finale, la maman se félicitait surtout de voir son fils Melvin s’imposer avec le Stade Français. Il fut un acteur majeur du succès, au point de retenir l’attention des entraîneurs nationaux. Les filles de Gennevilliers n’auront donc pas ménagé leurs cordes vocales pour encourager les Espoirs du Stade, plus affûtés que lors de la demi-finale. « Nous étions motivés, vexés aussi car on retrouvait en finale Arras qui nous avait battu il y a quinze jours, nous avions une revanche à prendre », explique Melvin Gomez radieux, sous l’œil attendri de sa maman. En dépit d’un niveau sportif inégal, que du positif à retenir de cette première Coupe de France honorée par le Secrétaire Général de la FFR, Alain Doucet. Fred Pomarel, le coordinateur national du 7, ne cachait d’ailleurs pas sa légitime satisfaction : « C’est un très bon lancement. Cette compétition de masse se révèle propre à rassembler toutes les familles du rugby et, grâce à elle, la cause du 7 ne peut que progresser. On retrouve en finale masculine un club d’élite (Stade Français) face à un représentant de Fédérale (Arras). On ne recense aucun problème de sécurité, pas de blessure, preuve que lorsque chacun se prépare, 

il n’y a aucun souci à avoir. Cette Coupe tord aussi le cou à tous les préjugés sur le 7 sport de plage ou dépourvu de contacts. Enfin, ce plateau final reste fidèle à l’esprit de la discipline, festif, convivial, alors je dis merci à Châteauroux, car les organisateurs ont eu l’esprit “seven”. »à l’image de ce spectacle mêlant « pom pom girls », joueurs, ramasseurs de balle et membres de l’organisation en train de se trémousser de concert sur le « logobitombo » de Moussier Tombola. « On s’est régalé », se félicitait, lui aussi, le président du club castelroussin, Alain Grollaud.Servi par une cohorte de 85 bénévoles qui ont œuvré avec bonheur pendant tout le week-end, ce rendez-vous national du 7 a tenu les promesses d’une première réussie. En attendant mieux, car Alain Grollaud ne compte pas s’arrêter là. « Déjà l’année dernière, nous avions organisé les finales nationales à 7 territoriales pour les jeunes (moins de 17 et 19 ans). Avec la Coupe de France, nous franchissons un nouveau palier. La mairie nous suit à fond, nos installations sont à la hauteur et je peux compter sur une équipe formidable. C’est une opportunité de parler de Châteauroux, de faire découvrir le 7 à notre public, c’est une discipline que le rugby français ne doit pas négliger si l’on ne veut pas pleurer aux Jeux Olympiques. Alors , Châteauroux sera encore candidat pour recevoir la finale la saison prochaine. »Goûter au 7, c’est l’adopter, les organisateurs des demi-finales se disant tous emballés, eux aussi, et chacun souhaitant renouveler son engagement. Alain Grollaud, lui, fourmille d’idées pour accroître l’audience. « En faisant venir sur le site un ou plusieurs internationaux par exemple », reprend-il, rêvant tout haut de l’une de ses prestigieuses relations, en l’occurrence le capitaine des Bleus, Thierry Dusautoir.On se demande surtout pourquoi le rugby fran-çais ne succomberait pas à la tentation du 7. Aucune pénitence à redouter, que du plaisir à prendre... F

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Soleils d’outre-merC’est le plus beau rayon de soleil de cette Coupe de France : l’implication et la compétitivité d’équipes en provenance d’Outre-mer. Chez les garçons, la Nouvelle-Calédonie (ci-dessous) finit 5e (seule défaite lors du plateau final face aux futurs champions) et, chez les filles, la Réunion (ci-contre) termine 4e. Tout sauf un hasard. Quand on respecte la compétition et qu’on se donne à fond, on a des résultats. Sans oublier que la Nouvelle-Calédonie a aussi bénéficié de quinze jours de préparation à Marcoussis, entre demi-finales et finale.Le maillot floqué de leur provenance – Océan indien – les Réunionnaises ont davantage compté sur leur enthousiasme. « Nous ne pouvions pas rester pour des raisons familiales ou parce que nos joueuses sont étudiantes, alors nous avons fait deux fois le voyage en quinze jours, avec la fatigue en prime », souligne Jean-Michel Piron, vice-président de la commission rugby à la Réunion.Une expédition des deux formations relayée par la chaîne d’outre-mer, France Ô, ou par les médias locaux, auxquels Jean-Michel Piron envoyait par exemple les résultats en live par sms. La Réunion pouvait aussi se prévaloir de la victoire de l’équipe de Saint-Gilles à l’Orange Rugby Challenge 2011 !Le nouveau président du comité de Nouvelle-Calédonie, Olivier Pecqueux, menait, lui, la délégation des « cagous ». « Merci encore à la Fédération, sans qui rien n’aurait été possible. Notre aventure fut exceptionnelle et je suis fier car nos garçons se sont bien comportés. On aura des retours positifs de cette Coupe de France et ça conforte nos objectifs, à savoir le développement territorial, la consolidation de nos écoles de rugby, l’expansion du rugby féminin, l’élévation de notre niveau de jeu. Nous générons de forts gabarits à XV, mais nous pouvons aussi révéler de beaux potentiels à 7. »

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16 2 journaliste:Jean-Louis Laffitterphotos:Pierre-Jean Pitot

< Le talonneur et l’entraîneur des avants du Stade Toulousain ont fait leurs adieux sur un titre de champion

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Un titre est toujours beau par les émotions qu’il suscite. Celles qui ont accompagné le dernier match de William Servat sous le maillot rouge et noir n’ont pas fait serrer que les cœurs toulousains. À l’exacte mesure de l’affection partout vouée à un joueur et à un homme si attachants, désormais entraîneur, elles ont laissé un souvenir beaucoup plus durable que les péripéties d’une finale austère. Affaire de talonneurs : Yannick Bru, lui aussi, est sorti par la grande porte : dès le lendemain, le XV de France récupérait à plein temps l’entraîneur du pack (encore) champion.

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< Le talonneur et l’entraîneur des avants du Stade Toulousain ont fait leurs adieux sur un titre de champion W iLLiAm SerVAT AUSSi A ConnU LA peUr, CeLLe de Terminer SA CArrière SUr Une morTi-FiAnTe enTorSe dU genoU

à Perpignan, après trois minutes de jeu. Mais le docteur Boussaton, sur place, avait rassuré le bles-sé et la fortune avait déjà écrit le scénario idéal, du genre héroïque. Le Stade Toulousain avait trop besoin de son talonneur et leader, indispensable complément du capitaine. L’entraîneur des avants lui en avait fait l’aveu et une sorte de deal avait été passé : « Je remercie Guy Novès et Yannick Bru de m’avoir désigné comme titulaire pour la demi-finale, alors que je n’avais pas joué depuis sept semaines ; ce n’est pas une pratique courante. Après la victoire sur Castres, j’étais lessivé mais en finale, l’entraîneur ne m’a pas sorti : dix minutes de repos (ndlr : repos forcé dû à carton jaune) ont peut-être été bénéfiques ! » Partir avec le morceau de bois, tous les joueurs en rêvent. D’abord, ce furent les vraies larmes du guerrier quand il rejoignit Julie dans les travées ; ensuite, les accolades avec les équipiers, plus longtemps dans les bras de l’ami Jauzy. Entré le premier sur la pelouse, Servat monta aussi le premier chercher le bouclier : « Tout le monde était au courant, sauf moi. Je ne pouvais recevoir plus bel honneur ». À 23 heures, William était encore au vestiaire, pour déguster : dans celui du Stade de France et les autres, il ne reviendrait jamais avec l’habit de lumière. Le dernier maillot était pour Sébastien Bruno, qui lui avait été préféré dans le Tournoi 2005 : le Toulonnais éprouvait quelque gêne à solliciter l’échange, alors Servat s’était rendu dans le vestiaire des vaincus pour y procéder.Dans la nuit à « La Cantine du Faubourg (Saint-Honoré) », il était comme à « La Cantina de San Subra (Saint-Cyprien), comme chez lui. En famille, avec son beau-père Bernard Sentenac, qui évolua derrière la troisième ligne Skrela-Walter-Rives et qui tient le bar de « La Cantina » ; avec ses jeunes amis de Massat, là où l’Ariégeois Servat a pris épouse et où il a déjà amené la Coupe d’Europe. Le 3 août, c’est le Bouclier qui trônera aux fêtes du Port, là où résida un autre champion, le Lourdais Georges « Picata » Bernadet. Le nouvel entraîneur n’était pas près de reprendre haleine. Il restait dans la peau du joueur, d’autant que trois jours après la finale, il revenait à Paris pour partir au Japon à la tête des Barbarians. Jean-Pierre Rives, qui admire depuis longtemps le talonneur toulousain, avait tenu à lui annoncer la nouvelle, Guy Novès s’était laissé convaincre et Max Godemet avait trouvé un accommodement : « En effet, le jour de mon retour du Japon, débutait le stage de formation d’entraîneur à Marcoussis. À vrai dire, j’avais déjà préparé un peu l’examen dans ma tête. J’avais eu parfois des flashs en 

pleine nuit et je m’étais levé pour noter. Jamais je n’aurais pensé tenir ce rôle et je ne l’aurais accepté nulle part ailleurs qu’au Stade, ma maison, dans laquelle j’ai passé vingt ans. Et puis, Yannick m’a affirmé que je pouvais l’appeler au besoin : pour tout ce qu’il a réalisé au Stade, il me sert d’exemple ».La longue histoire des étonnants passages de témoin entre Bru et Servat, en tant que talonneurs puis entraîneurs, est de celles qui ne peuvent s’inventer. Deux fois capitaine au Mondial 2003, Yannick fut le remplaçant de William dans le Tournoi 2004. William fut souvent remplaçant de Yannick au Stade, au nom d’une mêlée qu’il n’aimait pas encore assez : « J’ai appris à l’aimer au travers de gars comme Didier Sanchez, professeur à Sainte-Marie-la-Mer, de Yannick bien sûr et de Nico Mas ». Comme il avait choisi Bru pour succéder à Laïrle, Guy Novès, pour rester dans la ligne maison, a choisi Servat pour succéder à Bru : « Ce n’est évidemment pas le même mais William, insistait Novès, a la même mission que Yannick : fournir de bons bal-lons en touche et en mêlée ; le reste, on s’en occupe... » Comme Servat, Bru sort par la grande porte et elle ne sera jamais fermée. Il a bossé comme un malade (son épouse est la mieux placée pour l’af-firmer) durant cette saison à laquelle il a sacrifié « beaucoup d’énergie et de forces ». Sa promotion dans le staff tricolore avait provoqué d’inévi-tables tensions mais, au moment de la remise du Bouclier, on a vu le staff toulousain lié à la façon des joueurs des équipes nationales pendant les hymnes. Le XV de France a récupéré maintenant

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à plein temps l’entraîneur du pack champion deux fois de suite et Yannick Bru a l’esprit apaisé : « Bien sûr, ce titre complète avantageusement une carte de visite mais ce qui m’importe le plus est l’opinion des joueurs, leur reconnaissance, et j’ai la prétention de croire qu’elle ne tient pas à une victoire de plus ou de moins. Je pense que j’ai obtenu leur adhésion et que nous avons atteint à une communion. Pendant cinq ans, j’ai eu le pri-vilège de travailler avec des compétiteurs hors du commun. Le Stade est ma deuxième famille, j’y ai vécu 18 ans. Dans mes bagages de la tournée, j’ai emporté de belles images de vestiaire, les mêmes qui avaient présidé au départ de Skrela, Kelleher et Lacombe l’an dernier. Je n’ai pas eu le temps de couper le cordon, l’équipe de France avait rendez-vous à Marcoussis le lendemain. Tant mieux si j’ai 

basculé immédiatement dans ma fonc-tion tricolore, dans une autre aventure : je n’ai pas eu le temps de regretter. En équipe de France, je ne cherche pas à reproduire les procédés toulousains. Je vis autre chose, je cherche à progres-ser au contact d’autres rugbys et en prenant des gamelles. Le challenge est différent, le devoir d’excellence s’exerce dans la gestion de l’urgence 

et sur un format réduit, à savoir une douzaine de matchs par saison. On n’est pas confronté au stress chaque semaine, contraint à une évaluation per-manente. Je ne pouvais plus me partager : le Stade Toulousain exige une implication à 120 % et elle est au moins aussi intense en équipe de France ». Les adieux de Yannick Bru et William Servat ne comportaient pas de point final, seulement des points de suspension. Et la belle histoire ne dit pas si Christopher Tolofua, déjà international, est un futur coach... F

Sur la pelouse du Stade de France, Yannick Bru et William Servat savourent ensemble ces moments exceptionnels. Entraîneur, talonneur, successeur… Et surtout complices !

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Au milieu de ses camarades et collé au bouclier, William Servat submergé par le bonheur et l’émotion.

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2 journaliste:Lionel Grillot rphotos:Isabelle Picarel et Manu Blondeau (n°7 et 8)18

< Les 49 lauréats de la saison 2011-2012

Touschampions!

Clubs CHAMPION DE FRANCE TOP 14Stade Toulousain (Midi-Pyrénées)PRO D2FC Grenoble (Alpes)ESPOIRSAS Montferrandaise (Auvergne)ESPOIRS À 7Stade Rochelais (Poitou-Charentes)FÉDÉRALE 1 TROPHÉE JEAN-PRATUS Colomiers (Midi-Pyrénées)NATIONALE BUS Colomiers (Midi-Pyrénées)FÉDÉRALE 2CS Vienne Rugby (Lyonnais)FÉDÉRALE 2BUS L’Isloise Rugby (Armagnac-Bigorre)FÉDÉRALE 3RC Bassin d’Arcachon (Côte d’Argent)EXCELLENCE BAvenir Muretain (Midi-Pyrénées)HONNEURBoulous Sportif XV (Pays Catalan)PROMOTION HONNEURAS Montfortoise (Côte Basque Landes)1re SERIEAS Salisienne (Côte Basque Landes)2e SÉRIEUS Beaulieu (Limousin)3e SÉRIEUS Pomarezienne (Côte Basque Landes)4e SÉRIEAS Buzy (Béarn)RÉSERVES SÉRIES TERRITORIALESEtoile Sportive Léonaise (Côte Basque Landes)REICHEL AAviron Bayonnais (Côte Basque Landes)TROPHÉE CHRISTIAN BELASCAIN (REICHEL B)SA Mauléonais (Béarn)JUNIORS CRABOSLyon Olympique Université (Lyonnais)

Toujours plus fort… Dans le sillage d’un Stade Toulousain encore une fois dominateur , couronné en Top 14 mais aussi en Alamercery, le comité Midi-Pyrénées rafle une douzaine de titres cette saison ! Dans toutes les catégories, avec un doublé pour Colomiers et une hégémonie sur les compétitions féminines de jeunes. Coup de chapeau aussi aux Béarnais avec sept titres. Consécration pour l’équipe féminine de Lons et reconnaissance du travail de formation mené par les clubs du comité, au point d’engranger les titres chez les jeunes : Belascain, Balandrade, Teulière, Taddéi, Orange Rugby Challenge. Ban d’honneur surtout pour tous les champions 2012 et à l’année prochaine !

JUNIORS BALANDRADEAvenir Bizanos (Béarn)JUNIORS PHLIPONEAU US Sigean Port la Nouvelle (Languedoc)CADETS ALAMERCERYStade Toulousain (Midi-Pyrénées)CADETS TEULIÈRERassemblement Aramits Barcus Menditte (Béarn)CHALLENGE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE À 7SU Agen (Périgord-Agenais)CHAMPIONNAT DES ENTREPRISESCapitole XV (Midi-Pyrénées)CHAMPIONNE DE FRANCE TOP 10RC Lonsois (Béarn)CHAMPIONNE DE FRANCE À 7Lille Métropole RC Villeneuvois (Flandres)CHALLENGE ARMELLE-AUCLAIRStade Bordelais (Côte d’Argent)FÉDÉRALE 1 FÉMININETarbes Pyrénées Rugby (Armagnac-Bigorre)FÉDÉRALE 2 FÉMININEStade Poitevin Rugby (Poitou-Charentes)FÉDÉRALE 3 FÉMININE À XIIDUA Gaillacoise Rugby (Midi-Pyrénées)FÉDÉRALE 3 FÉMININE À 7Rassemblement Indre-et-Loire (Centre)MOINS DE 18 ANS FÉMININE À XIIElite Essonne (Ile de France)MOINS DE 18 ANS FÉMININE À 7Saint-Orens Rugby Féminin (Midi-Pyrénées)RUGBY À TOUCHER OPENCO Creusot Bourgogne (Bourgogne)RUGBY À TOUCHER MIXTEBrens Touch Rugby (Midi-Pyrénées)RUGBY À TOUCHER VÉTÉRANSComité Armagnac-Bigorre (Armagnac-Bigorre)

Comités COUPE DE LA FÉDÉRATIONArmagnac-BigorreCHALLENGE DES COMITÉS MOINS DE 26 ANSCôte d’ArgentCOUPE TADDEI MOINS DE 18 ANSBéarnCOUPE TADDEI MOINS DE 17 ANSCôte d’ArgentCOUPE TADDEI MOINS DE 16 ANSIle de FranceRUGBY À 7 MOINS DE 19 ANSIle-de-FranceRUGBY À 7 MOINS DE 17 ANSCôte d’ArgentORANGE RUGBY CHALLENGE MINIMESBéarn (USEP Ger Seron Bedeille)FÉMININES MOINS DE 18 ANSMidi-PyrénéesFÉMININES À 7 MOINS DE 18 ANSMidi-PyrénéesORANGE RUGBY CHALLENGE FÉMININES Midi-Pyrénées

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1 Stade Toulousain (Top 14)

2 Orange Rugby Challenge (Bourgogne et Périgord-Agenais)

3 RC Lons (Féminines à 7)

4 Bourgogne (Coupe de la Fédération)

5 Stade Rochelais (Espoirs à 7)

6 USA Perpignan (Top 10 féminin)

7 AS Béziers Hérault (Fédérale 1)

1 Stade Toulousain (Top 14)

2 Orange Rugby Challenge (USEP Ger Seron Bedeille

et Midi-Pyrénées)

3 Armagnac-Bigorre (Coupe de la Fédération)

4 Brens Touch Rugby (Rugby à toucher mixte)

5 CO Creusot Bourgogne (Rugby à toucher)

6 Armagnac-Bigorre (Rugby à toucher vétérans)

7 US Colomiers (Fédérale 1)

8 RC Lonsois (Top 10 féminin)

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//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////prolongationSt-SULPICE Y A CRUSaint-Sulpice sur Lèze n’est pas champion, mais ce n’est pas non plus tous les jours que la Fédérale 2 honore la présence en finale d’un village de 1800 habitants ! Les Saint-Sulpiciens ont néanmoins poussé dans leurs derniers retranchements les solides Viennois, le Bouclier se jouant en prolongation, le 17 juin à Béziers. A la fin du temps additionnel, la puissance du CS Vienne finissait par avoir raison des Haut-Garonnais pour une courte victoire (29-22).

DOUBLÉ POUR LE « BASSIN » Deux titres en deux ans ! Chapeau aux Girondins de La Teste de Buch qui décrochent leur deuxième titre national consécutif. Après avoir été couronné la saison dernière en Excellence B, le RC Bassin d’Arcachon touche au Graal cette année avec son équipe fanion de Fédérale 3. Le 24 juin à Villeneuve sur Lot, les Aquitains sont venus à bout des Lotois de Gaillac (12-9). Un match qui s’est décidé aux coups de pied et grâce à une défense hermétique du RCBA.

CÔTE D’ARGENT BISOn prend la sélection Côte d’Argent et on recommence. Comme en 2011, les Aquitains remportent le Challenge des comités réservés aux joueurs de séries territoriales âgés de moins de 26 ans. Un succès décroché le 9 juin à Drancy. La Côte d’Argent s’impose en finale face à une autre sélection toujours redoutable dans cette épreuve, le Languedoc (19-13, 13-13 à la mi-temps). Deux essais d’Etcheveria et trois pénalités de Lanau offrent le trophée à la Côte d’Argent.

FÉMININES

Lons sur la carte de France ELLES L’ONT FAIT ! Les Béarnaises de Lons ont conquis avec brio le titre de championnes de France,

le premier de leur histoire, le 9 juin à l’Union, près de Toulouse. Un véritable exploit pour cette ville de 11.000 habitants, proche de Pau, qui a fait de son équipe féminine son étendard « rouge et blanc ». Les Lonsoises ne l’ont pas volé, après une brillante saison régulière (2e) et une phase finale tonitruante, avec la victoire en demi-finale face aux tenantes de titre de l’USAP puis le succès en finale face aux Montpelliéraines, invaincues en championnat depuis la fin novembre et une défaite à… Lons.Les Béarnaises ont offert ce cadeau à leur capitaine emblématique, Maïtena Chuburu, qui prend sa retraite sur ce titre. Un trophée conquis grâce à un mélange de courage, de sacrifice, mais aussi et surtout de talent, à l’instar du premier essai « massue » de la deuxième ligne Laëtitia Grand, auteur, dès la 4e minute, d’une interception suivie d’un coup de pied à suivre et d’une course folle pour résister au retour des gazelles de l’Hérault. Trois pénalités de l’internationale Laura Délas complétaient le triomphe des Béarnaises qui s’imposaient (14-10, 8-3 à la pause). On n’a désormais plus le droit de ne pas savoir placer Lons (en Béarn, et non le Saunier) sur la carte de la France du rugby. F

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FÉDÉRALE 1

Colomiers fait coup double•N’en jetez plus, la coupe est pleine. L’US

Colomiers a réalisé un exploit peu banal en remportant deux titres la même saison avec ses séniors ! L’équipe fanion a remporté le tro-phée Jean-Prat après son succès à l’arraché face à Massy (20-16 le 9 juin à St-Junien), deux semaines après le titre décrochée par la réserve en Nationale B (27-20 contre Bobigny à Isle). Au final, les équipes de Colomiers ont dominé leur championnat avec trente-deux victoires pour quatre défaites seulement en saison régulière et le grand chelem en phase finale avec onze victoires ! Chapeau Colomiers, même si le Jean-Prat a tenu à un fil face de coriaces Massicois. Il aura fallu la botte de Perkins (cinq pénalités) et un essai salvateur de Bortolaso à cinq minutes de la fin pour renverser le club francilien. Ce dernier a laissé passer sa chance à l’heure de jeu, son ailier Rodrigues faisant un en-avant sur un essai assuré, qui aurait permis à Massy de faire le break.

JEUNES

Le LOU du rire aux larmes•Cela aurait pu être la grande journée du

rugby lyonnais. Fin mai, le même jour, le LOU dis-putait trois finales pour autant de titres possibles. Bingo en Auvergne, à Cournon, où les Juniors Crabos remportaient le titre face à Brive, le LOU s’imposant 17-13, soit le premier Bouclier conquis par une équipe de jeunes du LOU depuis 1984 ! Preuve que la formation lyonnaise se porte très bien, les moins de 21 ans Reichel se trouvaient eux aussi en finale nationale, mais à Béziers, face à l’Aviron Bayonnais. Et cette fois, ce sont les Basques qui emportaient la mise (19-12). Journée noire à Béziers pour les Lyonnais, car en prologue à cette finale, se disputait un autre match pour un titre, au féminin celui-ci, en Fédérale 2. Et là encore, le LOU a échoué de peu, très peu même… Les « louves » ont succombé aux tirs au but (12-12 après prolongation et 4 tirs au but à 3) face aux filles de Tarbes Pyrénées. Non seulement le titre s’échappait d’un rien, mais les Lyonnaises voyaient aussi leur filer sous le nez la seule place permettant d’accéder à la Fédérale 1. Rageant.

COUPE DE LA FÉDÉRATION

À la santé de l’Armagnac-Bigorre

•L’Armagnac-Bigorre succède à la Bourgogne au palmarès de la Coupe de la Fédération. Saveur nouvelle, mais encore une victoire qui ne manque pas de bouquet. L’inédite finale de la compétition a livré son verdict en match d’ouverture du Top 14 au Stade de France, la Côte d’Azur ayant donc filé un mauvais coton en ce samedi noir, avec deux cruelles défaites consécutives à encaisser. L’Armagnac-Bigorre s’impose 25-20 (12-10), malgré une sélection azuréenne qui avait soigneusement préparé cette épreuve tout au long de la saison. La finale aurait toutefois aussi bien pu tourner en faveur de la Côte d’Azur qui aura inscrit deux essais contre un seul à l’Armagnac-Bigorre, par Pettigiani, en fin de match. La maitrise et le réalisme, traduit par l’habileté de ses buteurs (Dasque, Lopez et Dilhan), a fait la différence en faveur de cette va-leureuse sélection du comité Armagnac-Bigorre.

2 journaliste : Lionel Grillot rphoto : Manuel Blondeau / AOP.Press

LE LANGUEDOC-ROUSSILLON NE BISSE PASLe Languedoc-Roussillon n’aura pas réussi à faire coup double lors des finales Inter-Secteurs disputées à Stains, le 9 juin. Vainqueur de la finale de l’épreuve chez les moins de 18 ans, après une large victoire (23-3) face à la sélection du secteur Grand-Ouest, à féliciter pour son parcours, le Languedoc-Roussillon a connu la défaite chez les moins de 17 ans. C’est la sélection du secteur Midi-Pyrénées qui l’a emporté (28-5).

NOGARO FAIT LE PLEINA Nogaro le Challenge de l’Espoir. Les Gersois n’ont laissé aucune chance aux Corréziens de Malemort, battus à l’aller (25-14 le 3 juin à Nogaro), comme au retour (9-7 le 10 juin). Une consécration pour l’entraîneur, Laurent Sousbie, qui remportait deux titres en un week-end avec la victoire de l’Armagnac-Bigorre, qu’il dirigeait aussi, en Coupe de la Fédération. Dans le challenge des réserves, l’Espoir souriait à Lembeye, vainqueur de Puilboreau (23-3).

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all bleusPour un rugby talentueux et moderne, instinctif et inspiré, chargé des valeurs de passion, d’engagement, de respect et d’inspiration, capable de faire vivre des émotions incomparables. Pour un rugby unique et différent.

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St-Pierre et Miquelon au Canada

•Le SPM XV de St-Pierre et Miquelon rat-taché au Comité du pays Catalan a effectué son premier déplacement au CANADA. C’est l’école de rugby qui a fourni l’effectif le plus important puisque 18 jeunes joueurs ont foulé les pelouses de Terre Neuve. Ils ont rencontré les SWILLERS, club de St JHON’S, et ont ga-gné par 10 essais à 7 . Les seniors ont partagé leurs effectifs entre le club des DOGS et celui des SWILLERS au cours de deux matchs très intéressants. Déplacement très encourageant qui constitue l’amorce d’une série de rencontres entre le seul club Français de l’Amérique du Nord et ses voisins Canadiens.

Rugby Passion pour la Bourgogne

•Rugby Passion c’est la passion du rugby, mais c’est aussi et surtout la passion de savoir bien recevoir. Tout un art de vivre, comme le veut le rugby. La cérémonie des récompenses de la 14e édition du challenge Rugby Passion réunissait donc au siège de la FFR, le 8 juin, tous les clubs de l’Hexagone de niveau fédéral reconnus par leurs pairs pour l’excellence de leur accueil. « Le partage, c’est essentiel dans le rugby alors je vous dis bienvenue chez vous, dans la maison du rugby », a lancé le Président Camou. L’expérience a encore montré que les villes des régions viticoles se défendent particulièrement bien. Ainsi le président bourguignon, Jean-François Contant, fut sollicité à quatre reprises (dont deux pour les « super champions », Chalon chez les féminines, Auxerre en toute catégorie). « Je voudrais aussi saluer deux clubs, l’ACBB et Marseille, aux parcours pas faciles cette saison », a également souligné Pierre Camou. La fête s’est achevée pour tous les vainqueurs par un séjour parisien, avec finale du Top 14 Orange à la clé. L.G.Classement général : 1. auxerre ; 2. aCBB ; 3. rumilly.Fédérale 1 : aCBB, marseille-Vitrolles, Vannes, lannemezan.Féd. 2 : Beaune, Courbevoie, rumilly, Clermont-Cournon, Céret, Decazeville, lormont, Cognac.Féd. 3 : auxerre, Coulommiers, saint-Pierre des Corps, le rheu, saintes, sarlat, Bassin d’arca-chon, stade navarrais, Hasparren, Carmaux, leucate, Draguignan, tournon-tain, Vizille, lyon saint-Priest, saint-appolinaire.Féminines :Chalon (classement général), sassenage (top 10), sélestat (Challenge armelle-auclair), nancy-seichamps, Castres (Fédérale. 1), Poitiers, grande synthe, Chalon, menditte (Féd. 2).

2 coordination:Nemer Habib

Adidas fête les Bleus•Adidas, le nouveau partenaire de la FFR

pour l’équipement des équipes nationales depuis le 1er juillet, signe son retour dans le monde de l’Ovalie avec la présentation du nouveau maillot du XV de France (photo ci-dessus). Pour fêter l’événement, la marque aux trois bandes a choisi une date éminemment symbolique, le 14 juillet, pour un vrai feu d’artifices. Ce jour-là (un samedi), la précieuse étoffe sera mise en vente, en avant-première, dans trois lieux sur le territoire : la Boutique officielle du XV de France (14, rue de Clichy, Paris IXe arrondissement), la boutique Adidas des Champs Elysées, entièrement relookée pour l’occasion, et celle de Toulouse. A partir du lundi 16, le fameux maillot, ainsi qu’une gamme sportwear d’une trentaine d’articles, sera disponible dans tout le réseau de distribution en France métropolitaine. Ce sera le coup d’envoi d’une aventure commune qui va durer six ans (le contrat porte sur la période 1er juillet 2012-30 juin 2018) et conduira les nouveaux partenaires à la Coupe du Monde 2015, aux Jeux olympiques 2016, avec, on le souhaite tous, les équipes de France de rugby à 7, sans compter les six Tournois prévus au programme. A. B.

Francis Deltorn honoré •Le 5 mai dernier, à la Maison du Rugby du

comité Midi-Pyrénées à Toulouse, Francis Deltorn, 72 ans, a reçu la Légion d’honneur des mains de son parrain Alain Dreuilhe, ancien contrôleur gé-néral de la Police. Gisèle, son épouse depuis 43 ans, ses deux enfants et son petit fils étaient à ses côtés. L’ancien arbitre (1969-1984) et DRA (1984-2000) pyrénéen a été distingué au titre du ministère des Sports, pour une longue car-rière de joueur, d’arbitre et de dirigeant com-mencée en 1952.

Hommage à Christian Falcou •La Fondation Albert Ferrasse a appris

avec tristesse le décès Christian Falcou, an-cien joueur de Lavelanet. Un pilier gauche, une force de la nature, aimant avant tout son Ariège natale, qui a travaillé dans l’industrie textile et jouais naturellement sous les couleurs du Stade Lavelanétien. Au cours d’un match, le 20 mars 1977 contre l’U.S.Carcassonne, un terrible accident le laissera à l’âge de 24 ans tétraplégique. La Fondation présente à la fa-mille de Christian ses sincères condoléances et toute sa sympathie.

DusonetdesJeuxsurlesable

•Plus son heure approche, plus le Beach Rugby Tour 2012 dévoile ses nouveaux atouts. Et densifie son programme quotidien. Alors qu’il s’élan-cera de Bormes-les-Mimosas le 24 juillet, il se placera à peine quelques jours plus tard sous le signe des anneaux olympiques. Grâce au partena-riat avec France Télévisions, durant toute la durée des Jeux de Londres (27 juillet-12 août), la FFR diffusera les épreuves en direct sur quatre écrans ins-tallés dans le village du Beach Rugby Tour. Ces retransmissions serviront également de tremplin à toute une batterie de quiz et de jeux concours (récompensés de nombreux lots) tournant autour du rugby à 7, discipline olympique dès les JO de Rio en 2016. Côté musical, pour la première fois, le Beach Rugby Tour confiera le soin d’ambiancer ses jours et ses soirées à Fun Radio. Un DJ de la station embarquera avec l’équipe du BRT pour la totalité de la tournée. Il interviendra à de multiples reprises au cours de la journée et réalisera un « set » tous les soirs, à l’issue des finales du tournoi de qualification pour le championnat de France. Ces nouveautés viennent bien évidemment s’ajouter aux indémodables ateliers passe, placage, baby scrum, slalom et radar, aux toujours plus courus challenges et à la séance quotidienne de réveil musculaire… en douceur, vacances oblige. J.-C.C.

FFR-SociétéGénérale,25ansaprès

•25 ans, ça se fête ! Et la Société Générale a fait les choses en grand pour célébrer les noces d’argent de son partenariat avec la Fédération Fran-çaise de Rugby. L’événement, qui a fait l’objet d’une couverture média-tique remarquée autour de la finale du Top 14 le 9 juin dernier, a vécu une journée exceptionnelle en regroupant une sélection des meilleurs joueurs français de ces 25 dernières années qui se sont prêtés au jeu d’une photo de vestiaire particulièrement réussie. De Sella à Nallet, de Blanco à Do-minici, de 1987 à nos jours, ce sont pas moins de 1088 sélections, 143 capitanats, 11 vice-champions du monde, 191 essais, et sept Coupes du monde qui ont été revisités dans une douce nostalgie « Rugby et Société Générale, ça me semble indissociable, non seulement dans le temps mais dans les marques de témoignage mutuel », racontait Raphaël Ibanez. En ce jour joyeux de la postérité photographique, ils avaient tous 25 ans. P.Ba.

Lafêtedesécolesderugbybretonnes

•«C’était l’un de nos objectifs : rassembler plus de 2000 jeunes pour en faire le plus grand Tournoi au Nord de la Loire, et le pari a été réussi ». Le président du Comité de Bretagne, Jean-Paul Canaud, est ravi : trois ans après son lancement, le trophée Renault des écoles de rugby bretonnes a connu un large succès les 1er et 2 juin dernier à Plérin (Côtes d’Armor), près de Saint-Brieuc. Organisé par le RC Briochin et le Comité territorial, le tro-phée était également l’occasion de lancer « l’opération alimentation, l’al-liée du jeune rugbyman » afin de sensibiliser jeunes et parents aux bienfaits d’une nutrition équilibrée. Les clubs de Vannes (-9), St-Brieuc (-11), Rennes (-11) et Plouzané (-15) se sont partagé les récompenses. P.Ba. I.

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Un centenaire sculpté•Avant de disparaître de l’élite puis de

fusionner avec le TAC, le TOAC et le FC Tou-lousain enfin, le TOEC porta haut ses couleurs « vert et blanc » en Nationale de 1952 à 1971, donnant notamment quatre capitaines au XV de France. Dernier d’entre eux, le sculpteur Jean-Pierre Rives a offert l’une de ses œuvres pour le centenaire de son club d’origine, célébré le 16 juin grâce à l’action conjointe du club om-nisports et de l’Amicale des anciens. 120 per-sonnes, parmi lesquelles de nombreux anciens, se sont ainsi retrouvées au Parc des Sports qui porte le nom du président emblématique que fut Georges Aybram, décédé l’année du centenaire. C’est d’ailleurs à ce dernier que s’est adressé, sous forme de lettre, le président de l’Amicale, J.-P Suspène, dans son allocution. Un ouvrage paraîtra prochainement retraçant l’histoire du TOEC, peut-être sans point final car la renais-sance de la section rugby a été évoquée. J.L.L.

Sensibilisation sur les paris en ligne

•Le travail de sensibilisation auprès des différentes populations du monde sportif sur les menaces que peuvent générer les paris spor-tifs sur les compétitions se met progressivement en place. Dès la rentrée – probablement en sep-tembre –, une plaquette d’information com-portant les éléments essentiels en vue d’une démarche responsable et préventive va être dif-fusée et distribuée aux acteurs sportifs du rugby. Dénommée « Paris Sportifs, pour une vigilance collective », cette plaquette a été réalisée sous l’égide du CNOSF, au sein d’un groupe de travail auquel la FFR comme la LNR ont activement par-ticipé. 5500 exemplaires ont été commandés par les instances nationales du rugby (3000 pour la FFR, 2500 pour la LNR), dont 660 exemplaires rédigés en anglais. Les « acteurs FFR », arbitres, officiels, Comité Directeur, Commissions fédé-rales, salariés, partenaires, diffuseurs, Clubs de Fédérale 1, Comités territoriaux et agents spor-tifs seront donc informés à ce sujet avant le dé-but de la prochaine saison. P.Ba.

La plus grande mêlée du monde

•« Flexion, touchez, Stop, Entrez ! » Ces commandements d’entrée en mêlée ont été en-tendus par 1100 rugbymen du Pic Saint Loup (banlieue de Montpellier) le 16 juin dernier à l’oc-casion d’un événement peu commun et qui de-vrait bientôt entrer dans le livre des records. En effet, la plus grande mêlée ordonnée du monde (ballon talonné et sorti) a été organisée par le club du RCPPSL (Rugby Club Prades Pic St-Loup), qui a mobilisé pour l’occasion tous les joueurs et joueuses de la région, toutes générations confon-dues, sans oublier leurs familles, du petit neveu à l’arrière grand-mère, en passant par les cousins, les oncles et les parents. L’homologation est at-tendue pour la fin d’année.

ToUR D’AUveRGne. Le Comité d’Auvergne organise sa 3e tournée d’été de rugby à toucher et de beach rugby : L’Auvergne Rugby Tour. Lancée les 15 et 16 juin, cette tournée se déroulera en huit étapes, réparties dans les quatre départements auvergnats (21/07 : Lac Chambon ; 28 : Bort les Orgues ; 04/08 : Massiac ; 11 : Saugues ; 18 : Mauriac ; 25 : Vichy ; 9/09 : Châtel-Guyon). L’évènement est gratuit et ouvert et à tous. Contact : Cécile Rodrigues (06 59 60 58 59) ou sur www.auvergne-rugby.net.

BeACH RUGBy à St-SeveR Bien que très éloigné des plages landaises, le SASS Rugby de Saint-Sever organise le 4 août un tournoi de Beach Rugby ouvert à toutes les catégories, à partir des moins de 11 ans. Rendez-vous au stade municipal de Saint-Sever dès 10h30. Renseignements et inscriptions au www.le-sassrugby.fr (jusqu’au 3 août).

De CASADeBAiG à RABALLo. Serge Raballo a été élu président du comité du Béarn, lors de l’assemblée générale élective réunie le 15 juin à Barcus, L’ancien troisième ligne du FC Oloron, du RC Toulon et du Stade Toulousain succède ainsi Robert Casadebaig, trop pris par ses activités, qui avait souhaité passer la main. Ce dernier reste toutefois vice-président..

1800 éLèveS à viLLeneUve D’ASCq. Le Tournoi Soletanche s’est déroulé le 8 juin sur la plaine de Jeux de la Cité, à Villeneuve d’Ascq, près de Lille. Il a rassemblé plus de 1800 enfants venus des écoles primaires de la métropole lilloise. Sous la houlette d’Alexandra Pertus, internationale de rugby à 7, c’est tout le Lille Métropole Rugby Club Villeneuvois (LMRCV) qui a participé à l’organisation.

DU RUGBy noRDiSTe AUx KURDiSTAn iRAKien. Dominique Lombart-Rijbroek aime le rugby, notamment celui du Nord et d’Armentières, sa région d’origine. Elle vient aussi de publier aux éditions l’Harmattan « La survivante. Du Kurdistan irakien aux ports du Pas-de-Calais ». Ce récit raconte l’itinéraire de Dila, impliquée dans la chute de réseaux de passeurs de réfugiés entre le Kurdistan irakien et l’Europe. Avant de disparaître sous une nouvelle identité, Dila s’est confiée à Dominique, qui a retranscrit son histoire. Ce récit retrace l’itinéraire de cette femme courageuse, qui a survécu… à sa propre mort.

C. GLÉMET

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BéarnetMidi-Pyrénéespassentàl’Orange

•Du talent brut à revendre. L’édition 2012 de l’Orange Rugby Chal-lenge aura répondu aux attentes sous les yeux du Parrain de l’opération, Emile Ntamack, à l’œil gourmand devant l’application des jeunes espoirs de l’Hexagone en compétition : « Ça progresse chaque année. » Compéti-tion de comités réunissant des équipes de quatre joueurs (moins de 15 ans chez les garçons, moins de 16 chez les filles), l’ORC a pour mission de mettre au pied du mur ces jeunes licenciés à travers des épreuves techniques et collectives. Si le talent fut à l’honneur, l’inventivité capillaire des jeunes rugbymen fut également très remarquée, le 9 juin à Marcoussis, investi par une solide cohorte de parents spectateurs et supporters. Surtout, des comités de régions de moindre culture rugby ont réalisé de superbes per-formances à l’instar, chez les garçons, de l’Alsace (4e, représenté par Ha-guenau) et surtout de la Franche-Comté (2e, avec l’entente Montbéliard-Belfort). Les vainqueurs arrivent de Midi-Pyrénées chez les féminines et du Béarn, chez les garçons, représenté par un club formateur, l’USEP Ger Seron-Bedeille. Chapeau à ce club béarnais ! L.Gles Classements : garçons : 1. Béarn (UseP) ; 2. Franche-Comté (emBar) ; 3. Périgord-agenais (sarlat) ; 4. alsace-lorraine ; 5. languedoc ; 6. Poitou-Charentes ; 7. Bourgogne ; 8. Provence ; 9. Drôme-ardèche ; 10. Ile-de-France.Filles : 1. midi-Pyrénées ; 2. languedoc ; 3. alpes ; 4. auvergne ; 5. Ile-de-France ; 6. Côte d’argent ; 7. Bourgogne ; 8. armagnac-Bigorre ; 9. Centre ; 10. Côte d’azur.

•La 4e édition de la Fête des rugbys a, cette année encore, enflammé l’Hexagone. Une cinquantaine de villes (un record), de la plus grande, Lyon et ses 500.000 habitants, à la plus petite, Préchacq-Josbaig, dans les Pyrénées Atlantique, et ses 295 âmes recensées, ont participé à ce rassemblement inspiré de la Fête de la musique. Le jour de la finale du TOP 14 Orange, le 9 juin, les villes se mobilisent pour faire découvrir le rugby via les formes de pratiques les plus familiales et sans contact. Six espaces balisent cette Fête de l’Ovalie, à savoir les espaces sportif, ludique (ateliers d’initiation), entreprises, culturel (expositions), caritatif (recueil de fonds pour associations) et festif, la convivialité étant le maître mot de ces rassemblements dont certains sont allés au bout de la nuit, après la retransmission sur écran géant de la finale du TOP 14 Orange. Partenaire privilégié de cette Fête, la FFR s’est investie comme l’explique son président, Pierre Camou : « Il s’agit d’un événement qui regroupe toutes les composantes du rugby français, des amateurs aux professionnels. Cette fête engendre une forte mobilisation de nos clubs, bénévoles, licenciés. » Originalité de la saison, on avait fait appel à un parrain, le Toulousain Clément Poitrenaud, président du jury de plusieurs concours. Mais avec ou sans cadeau, de St-Renan (Bretagne) à Lauterbourg (Alsace) via Bastia, on a fêté le rugby sans modération. L.G.

•Le rendez-vous se veut désormais incongtournable mais ceux qui le découvrent l’adoptent sans réserve. A l’instar du staff de l’équipe de France, Philippe Saint-André et Patrice Lagisquet avaient donc répondu présent à l’édition 2012 du Tournoi des Partenaires, organisé le 7 juin. Sur le pré de Marcoussis, se sont donc retrouvés des partenaires du rugby français à l’occasion d’un tournoi amical de rugby à toucher. « C’est convivial, c’est rugby », se félicitait PSA, quand ‘‘Lagisque’’ avouait : « Je découvre le tournoi mais c’est un vrai plaisir. » Ce le fut encore plus pour la RATP, vainqueur de cette édition devant une équipe de la Fédération toujours bien représentée et entraînée. La consolante, ou Trophée Bellejame, revient aux représentants de Parex-Lanko (fabricant de BTP), vainqueurs en finale de Blue Touch (location de bateaux), alors que le prix du fair play revenait à Eurest (restauration). Félicitations à tous les participants : Air France, Eden Park, Française des Jeux, GMF, Nike, OFA, Pernod et Renault. Et à l’année prochaine, bien entendu… L.G.

25les représentants de l’amicale des anciens du tOeC devant la sculpture offerte par Jean-Pierre rives pour le centenaire de son club d’origine. De gauche à droite, antoine Bertoldo, vice-président, antoine antia, Jean-Pierre suspène, président, alain Boussès, secrétaire général, robert Bendichou et Christian Vignoles, président du tOeC omnisports.

LerugbytoujoursenFête

LaRATPaurendez-vousdesPartenaires

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2 journalistes:Pierre Ballester et Lionel Grillotrphotographe:Isabelle Picarel26

Sous les pavés, les neuf kilomètres de sable fin de la plage de la baule ; et sous la plage, une perspective au moins aussi belle pour le rugby français, dont la

réalité s’approche désormais. C’est peu dire que la promesse du Grand Stade, désigné en marge des occupations, a constitué le fil rouge des prospec-tives, des bilans comme des conversations de près de 800 congressistes.Dès la veille de l’AG, Pierre Camou et Serge Blanco avaient de concert dévoilé le nom du site retenu, Evry Centre Essonne / Ris-Orangis, après le vote unanime du Comité directeur, et, par-delà, ouvert un horizon de « 40 à 50 ans ». Longue-vue rivée sur l’œil, le président de la FFR avait parlé d’un « avenir différent », « d’une vision du futur », « d’un rêve pour les prochaines générations » et d’une « indé-pendance revendiquée », tandis que Serge Blanco, le capitaine du dossier, retroussait ses manches pour garder le cap : « le plus dur va commencer », exposait-il, faisant notam-ment référence au montage financier à venir. Son explication de texte, précédant la présentation de la délégation victorieuse de l’Essonne, ponctuera d’ailleurs l’AG du lendemain avec un planning préétabli : désignation du cabinet d’architectes lors de la prochaine AG élective (le 8 décembre), dépôt du permis de construire en 2013, construc-tion de 2014 à 2016 et une date d’inauguration

encore flexible (Voir rubrique Evénement, p. 4-7).En préambule de l’AG, tenue dans la magnifique enceinte du palais des Congrès, Pierre Camou n’a pas manqué de rappeler en substance qu’il n’y a pas de précurseurs, seulement des retardataires. Et d’évoquer la nécessité perpétuelle de réformes, non seulement celles des compétitions fédérales enclenchées sous son mandat, mais aussi celle de « l’Etat fédéral » et de son mode de gouvernance (non-cumul et limitation du nombre de certains mandats entre autres) sur lesquels il reviendra le moment voulu. C’est dans cette perspective du

lendemain, encore, qu’il avait initié les Assises du rugby français en mars dernier, dont la rédaction d’un Livre blanc (voir page 32) définit les pro-chaines priorités.Bien sûr, le présent est aussi sourire et Alain Doucet n’a pas manqué de souligner ce nouveau record historique de licenciés dans son rapport moral. 452.455 au 30 juin, soit + 9,5% en un an, avec des progressions à tous les étages (+11,2% en

Nouveaurecord:452455licenciésau31mai,soit+9,5%enunan,avecdesprogressions

àtouslesétagesspectaculairesetprometteuses.Voilàquirécompenseletravail

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publication du livre blanc du rugby français, record historique du nombre de licenciés et, en marge du Congrès mais au cœur des conversations, le choix du site du futur stade fédéral : les lendemains promettent… de beaux jours, à condition que les réalités du présent soient maîtrisées. C’était tout le sensdes appels lancés lors de l’ag de clôture

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Les membres du Comité Directeur goûtant le souffle du grand large devant la plus longue plage d’Europe.

< Le Congrès de La Baule a navigué, fin juin, entre rêves et réalités

Del’ambitionetdel’émotion

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< Le Congrès de La Baule a navigué, fin juin, entre rêves et réalités

Del’ambitionetdel’émotion

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a retenir Le Grand Stade dans l’Essonne. La commission Grand Stade de la FFR a choisi, à l’unanimité, le site d’Evry Centre Essonne / Ris-Orangis pour édifier la future enceinte de 82.000 places promise au rugby français. L’année 2013 sera marquée par le choix du constructeur et le dépôt du permis de construire.

Livre Blanc du rugby français. Publication du Livre Blanc du rugby français, qui regroupe les conclusions tirées des Assises du même nom, lesquelles se sont tenues du 20 au 22 mars à Marcoussis. Ce Livre Blanc servira d’outil à la poursuite du travail de réflexion engagé à cette occasion (voir page 32).

Plus de 450.000 licenciés ! Au 31 mai 2012, nouveau record pour la FFR qui comptait 452.455 licenciés, soit une hausse de 9,5% par rapport à l’année dernière à la même date. 303.137 joueurs (+ 8,4%), dirigeants en hausse (50.269, + 7,6%), spectaculaire envolée du nombre des arbitres (2.821, + 19,2%) et 27 clubs de plus en 2012, soit un total 1827 sur le territoire national.

Un déficit maîtrisé. Le vote du budget prévisionnel a validé la projection pluriannuelle sur quatre ans qui s’annonce bénéficiaire pour le rugby français : + 2,2 millions d’euros d’ici 2016. En revanche, la saison prochaine s’annonce déficitaire (- 5,7 millions d’euros) en raison de charges exceptionnelles consécutives à l’organisation du championnat du monde des moins de 20 ans et à des dépenses liées au projet Grand Stade.

Hausse de la licence-assurance. Conséquence du nouveau contrat assurance, le montant de la licence-assurance sera réévalué à la hausse. Cette évolution s’explique par l’extension des garanties prévues dans le contrat, le nombre d’accidents en hausse (deux cette saison, soit un total de onze sur les trois dernières saisons) et le fait que le Fonds dédié assurance est dorénavant épuisé, voire déficitaire (voir ci-contre).

Nouveaux comités. Le comité directeur de la FFR a décidé de créer deux nouveaux comités territoriaux, le premier pour l’Alsace, le second pour Lorraine, supprimant donc celui qui réunissait ces deux régions. Par ailleurs, la FFR officialise la modification du nouveau nom du comité Roussillon qui devient dorénavant Pays Catalan.

Succès du rugby « entre filles » . Premiers effets bénéfiques de la pratique exclusivement féminine dès les moins de 15 ans, via des compétitions territoriales. Fidélisation des effectifs accrue, attraction renforcée, cette catégorie de joueuses présente la plus forte hausse de la saison (+ 20%).

Hyères en 2013. Le Congrès annuel de la FFR se tiendra l’année prochaine en Côte d’Azur, à Hyères. Des options ont d’ores et déjà été retenues pour déterminer le lieu des deux années suivantes, à savoir Lyon en 2014 et Besançon, en Franche-Comté, en 2015.

Trois médailles d’or. Le Congrès de La Baule a permis d’honorer trois grands serviteurs du rugby français, à savoir Francis Deltorn, arbitre en provenance de Midi-Pyrénées, et deux dirigeants, Pierre Frances, représentant émérite du comité Provence, et Lucien Meyjonade, éminente personnalité du Limousin.

les chiffres du Congrès

1850 repas servis pendant le Congrès

780 nombre de congressistes

500 chambres d’hôtel réservées

175 épouses accompagnantes

60 bénévoles pour l’organisation

15 salles de réunions

9 stands

1 amphithéâtre au Palais des Congrès

école de rugby, + 19,2% chez les arbitres) specta-culaires et prometteuses. La barre des 450.000 dépassée, voilà qui récompense le travail de fond engagé saison après saison. C’est une grande histoire en marche, mosaïque de plus petites et néanmoins significatives par les temps qui courent, comme celle des joueurs du Pôle Espoirs de Linas-Marcoussis « dont la cagnotte a été remise à la Fondation Ferrasse plutôt que pour un repas de fin de saison. »La part de l’humain n’est pas oubliée, et René Hourquet l’a sobrement développé dans le cours de son rapport financier quand il s’est agi d’argu-menter parallèlement sur l’inévitable augmenta-tion de la licence-assurance (de 10 à 30 e pour les joueurs, de 5 à 100 e pour les dirigeants). Deux grands blessés (s’ajoutant aux trois de l’an dernier et aux six de la saison précédente) ont plombé les comptes du Fonds dédié assurance, refroidi la mise en concurrence des compagnies d’assurance, dont l’unique proposition contractuelle (sur une tren-taine de sociétés contactées) a rehaussé significa-tivement les primes de prises en charge (20% en moyenne selon le nombre de dossiers). Exhortant « à la responsabilité de tous », tout en appelant les dirigeants à participer « plus activement aux actions dédiées à la sécurité », le Trésorier général s’est manifestement fait comprendre puisqu’une unanimité a voté pour garantir un budget prévi-sionnel de ce Fonds, équivalent à trois cas graves ; tout comme l’AG vota à l’unanimité (moins une voix) le budget négatif du résultat d’exploitation 2012-2013 (97,2 millions de dépenses, 91,5 millions de recettes, soit -5,7 millions), en raison principa-lement de l’organisation de la Coupe du Monde 2013 des moins de 20 ans en Bretagne et Pays-de-la-Loire (1,5 million) et des charges exceptionnelles imputées au projet du Grand Stade (3,5 millions). Un déficit cependant lissé sur le plan quadriennal qui prévoit un solde positif à son terme en 2016 (+ 2,2 millions).De Christian Bagate, qui désacralisa dans son bilan médical le recours (« inutile ») aux compléments alimentaires pour des joueurs en quête de perfor-mance, à Alain Doucet qui regretta que « le rugby à 7 n’est pas encore à sa place dans nos esprits », les avertissements comme les préoccupations n’ont pas manqué d’accompagner le tout premier Congrès jamais organisé en Pays-de-la-Loire, signe d’ouverture, de vitalité et de paris sur l’avenir. On peut rêver et avoir tout autant les pieds sur terre. F

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Joyeuse ambiance lors du dîner de gala, jusqu’à la table présidentielle (photos ci-dessus).Ci-contre : style appliqué de Christian Bagate dans sa tentative de drop. Sans cigare, ni compléments alimentaires mais avec un petit air de Jonny Wilkinson !

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292 journaliste:Lionel Grillot rphotographe: Isabelle Picarel

En C o r e d e u x b l e s s é s g r a v e s (ipp>60%) reCensés Cette saison. Ce qui porte, sur les trois dernières années, le

bilan à 11 ! « La situation est très préoccupante », rappelle René Hourquet, Trésorier Général de la FFR, en charge des questions d’assurance. Préoccupante en premier lieu sur le plan humain, mais inquiétante aussi d’un point de vue comp-table pour l’ensemble du rugby français. Le fonds dédié mis en place avait permis de provisionner suff isamment d’argent pour faire face à de telles situations d’urgence, mais cette tirelire est désormais vide. Et même légèrement déficitaire… Conséquence logique, la hausse des tarifs d’assu-rance pour les licenciés, annoncée l’an dernier lors de l’Assemblée Générale de Versailles, devient effective pour la saison prochaine.Une augmentation de 10 à 30 e pour les joueurs (pour un coût de 120 e pour les séniors, 60 pour les juniors, 30 pour les licenciés écoles de rugby),

rené Hourquet, trésorier général de la ffr, jugeant la situation préoccupante sur les plans humain et financier, a lancé un vibrant appel à tous les acteurs et dirigeants pour qu’ils s’impliquent davantage en faveur de la sécurité du joueur. un combat crucial pour le développement du rugby français.

< face à la hausse des tarifs de la licence-assurance

Appelàlamobilisationune hausse de 5 à 100 e pour les dirigeants (5 pour les membres de l’encadrement des clubs, 100 pour les responsables fédéraux). « Nous avons veillé à respecter les équilibres sur l’ensemble des tarifications et tenu à respecter le rugby de la base, précise René Hourquet ; ces hausses ne doivent pas être dissuasives, au point d’empêcher quiconque de se licencier. »

tout faire pour séCuriser le jeuIl faut préciser que l’augmentation a des effets limités, notamment grâce à la hausse consé-quente des effectifs ces dernières saisons. Au point que, malgré la majoration prévue la saison prochaine, les tarifs resteront inférieurs à ceux en vigueur en 2002. Soulignons encore que, depuis dix ans, la FFR a rendu de l’argent aux licenciés par le biais des clubs à trois reprises, depuis le fonds dédié assurance, cela pour un montant de 16,6 millions d’euros. Au-delà de cette ristourne, le fonds assurance (FDA) a permis l’ouverture d’un fonds dédié sécurité (FDS) propre à promouvoir les actions sécuritaires mises en place par la Fédération dans les comités. En clair, pour René Hourquet, un seul mot d’ordre, « vigilance », et un leitmotiv : « La sécurité est l’affaire de tous. » « Si on ne peut rien contre la fatalité, tout le monde doit prendre conscience qu’il convient de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité du joueur. Il s’agit d’une action collec-tive à mener car la FFR ne peut pas tout faire toute seule. Aux acteurs (joueurs, éducateurs, arbitres) de mieux contrôler la pratique ! À nous (dirigeants, médecins) de tirer la sonnette d’alarme et de mettre tout en œuvre pour sécuriser le jeu tout en veillant à l’aptitude physique des acteurs. »

le sYndrôme australienLors du dernier appel à concurrence lancé auprès de diverses sociétés d’assurance, la FFR n’a reçu qu’une seule réponse, celle de la GMF. Autant dire que de nouvelles déconvenues pourraient conduire le rugby français à se retrouver sans assureur, « comme c’est arrivé il y a quelques années à la fédération australienne, ou se voir répertorier parmi les sports à risque », avance René Hourquet.S’il n’existe pas de solution miracle, toutes les opérations de sécurité initiées auprès des clubs seront poursuivies et encouragées. « Il faut aussi adapter la pratique aux différents publics, rendre le rugby plus ludique, moins physique pour cer-taines catégories », ajoute René Hourquet.Son intervention à la tribune de l’Assemblée géné-rale fut attentivement écoutée et saluée d’une salve d’applaudissements nourris. À La Baule, on a apparemment mesuré le caractère sensible de la situation. À tout le rugby français de se mettre au diapason et de s’impliquer tout entier dans ce combat. F

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30 2 journalistes:Pierre Ballester et Lionel Grillotrphotographe:Isabelle Picarel

aurait-on imaginé le Congrès de la ffr dans les pays de la loire il y a vingt ans ? aurait-on visualisé une terre d’ovalie au bord de la plus grande plage d’europe, là où les vacanciers ne tarderaient pas à investir les transats, les campings, les centres de thalasso ? signe des temps et d’ouverture, le rugby s’est propagé comme du sable fin aux quatre vents, et la chic station balnéaire, a mélangé avec bonheur les accents dans ses cerfs-volants. deux jours durant, les congressistes ont planché au palais des Congrès, se sont échappés vers la pointe du bec ou celle de pen Château, ont découvert le futur grand stade sur le grand écran d’un amphithéâtre et l’atlantique en panorama. des marais salants tout proches aux manoirs à colombages, le rugby a tissé sa maille avec un club quarantenaire fort de 200 licenciés. le ballon ovale est partout chez lui désormais et jacques troger peut avoir le sentiment du devoir accompli à l’heure de passer prochainement le témoin à la tête de son Comité.

< la station balnéaire a mis tous ses atouts, fin juin, au service du rugby français

LaBaule,capitaled’unweek-end

du rugbY à la baule, grâCe au Congrès de la ffr, Ce n’est pas banal…C’est même une première pour notre comité. Nous ne figurons pas parmi les plus grands, cela me rend d’autant plus fier d’avoir reçu la confiance du Président Camou. C’est important car le Congrès est le poumon de la vie de la Fédération. Pour nous, comme lors des matchs internationaux, ce type de reconnaissance attire l’attention, cela apporte de la fierté à tous nos licenciés. C’est aussi l’occasion de remercier nos partenaires. Quant au choix de La Baule, le rugby n’y est pas étranger. Le club local fête ses 40 ans et nous sommes accueillis par un maire, Yves Métaireau, qui nous a beaucoup aidés

et qu’il faut remercier. La Baule est une ville de sport, une ville de congrès également. C’est enfin une ville qui côtoie le bassin le plus « rugby » de notre région, celui Saint-Nazaire et de Trignac.

avez-vous atteint vos objeCtifs ?L’objectif numéro un était d’avoir un indice de satisfaction des congressistes le plus élevé pos-sible. Je souhaitais que chacun passe un moment agréable dans une atmosphère de travail, c’est cela un Congrès réussi. Du sérieux et une grande convivialité à l’instar de la soirée de gala animée par un orchestre de qualité. Tout le monde a eu l’air content… Félicitons Renaud Lebert, qui a œuvré

jaCques troger (1) :

«Confirmernotredynamique»sans relâche pour que ce Congrès réponde à ces attentes, ainsi que toute l’équipe du comité, les dirigeants, l’ensemble des bénévoles. Cette réussite, c’est aussi la leur.

quelles retombées ConCrètes attendez-vous de Ce rendez-vous innovant ?Pour le rugby français en général d’abord, c’est à La Baule que la FFR a dévoilé le lieu où sera construit notre futur Grand Stade. Un projet majeur défendu depuis son arrivée à la présidence par Pierre Camou. Une ère nouvelle pour notre sport. A l’échelon de notre comité, un tel événement ne peut que nous aider d’abord à évoluer, tant sur le plan quantitatif

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< la station balnéaire a mis tous ses atouts, fin juin, au service du rugby français

LaBaule,capitaled’unweek-end es

que qualitatif. Même si le rugby a déjà beaucoup progressé dans notre région ces dernières années. Nos effectifs ont plus que doublé en l’espace de huit ans, passant de 5000 à 11500 licenciés. Et cette année, c’est une première, nous avions trois clubs finalistes de championnat de France (2) ! Ce qu’il nous faudrait maintenant, ce serait un club professionnel. Nous avons deux prétendants, avec Saint-Nazaire et Nantes, qui possède pro-bablement le plus d’atouts. On dynamiserait le rugby encore plus, nous aurions de plus en plus de monde. Si ce Congrès peut contribuer à entretenir cette dynamique, tant mieux, mes remplaçants en bénéficieront.

vous allez passer la main sur un beau bilan, quel avenir pour le Comité ?Alain Gripon, un ami de longue date, me succè-dera. Une complicité nous unit. Alain a été joueur, entraîneur, dirigeant. Il arrive de la Roche-sur-Yon, il est pédagogue, je suis certain qu’il apportera beaucoup au comité et au rugby dans la région. Alain Gripon sera à la hauteur et je resterai là pour l’aider. F

(1) Président du comité territorial des Pays de la Loire(2) Saint-Nazaire (cadets Teulière), le Stade Nantais

(juniors Balandrade) et Le Mans (Promotion Honneur).

Jacques Troger, au milieu de son équipe du comité d’organisation.

Une villa à colombages au milieu des pins

Les marais salants de Guérande

Promenade à cheval le long de la plus grande plage d’Europe

Le terrain verdoyant du Rugby Club Baulois

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32 2 journaliste:Pierre Ballesterrphotographe:Isabelle Picarel

Si l’ouvrage dégage neuf thèmes (1) posant les enjeux comme les premières propositions de réforme issues des Assises, trois chantiers prio-ritaires ont déjà été lancés : la compétitivité du XV de France, la filière de formation et l’école de rugby. « Ces trois chantiers, pilotés respectivement par Serge Blanco, Fabien Pelous et Henri Broncan, sont apparus en priorité pour le développement de notre sport, continue le Secrétaire général. Chaque groupe de travail jouira d’une totale indépendance pour consulter les acteurs qu’il voudra avec un mot d’ordre : aucune limite. Dans un premier temps, les groupes entameront leurs démarches dans le prolongement des réflexions émises lors des Assises et pourront élargir à leur guise le champ de leurs consultations. »

réformistes, voire révolutionnairesAlain Doucet se fait plus concret : « Prenons, par exemple, le chapitre du club, la pierre angulaire de notre développement : ne doit-on pas redéfinir son rôle, sa fonction sociétale ? Doit-on toujours valider la promotion d’un club uniquement au 

Il Contient un peu plus d’une Centaine de pages mais, au-delà, une bonne part du futur du rugby français. Le Livre blanc, rédigé

et remis dans un temps record au Congrès au sortir des Assises du rugby, organisées du 20 au 22 mars au siège de la FFR, épouse la volonté fédérale d’anticiper sur les problématiques à venir.« C’est une présentation exhaustive de ce qui est ressorti des 39 groupes de travail qui ont planché et échangé trois jours durant sur des thématiques contemporaines, explique Alain Doucet , le Secrétaire général de la FFR et chef d’orchestre de cette opération. Le Livre blanc permet d’abord de constater l’évolution de notre sport au cours des vingt dernières années avant de lancer des préconisations. On s’aperçoit, par exemple, qu’on a changé plus d’une dizaine de fois nos formules de championnats, que les budgets ont explosé, que la population des licenciés a fait bouger les lignes de démarcation qu’on prenait pour des postulats… Le Livre blanc est à la fois un bilan et un audit, un miroir et une vérité. Il servira de feuille de route aux groupes mis en place. »

travers de son équipe première ? La quête de la compétition à tout prix est-elle satisfaisante ? Les groupes de travail peuvent réécrire nos lignes de force. Je dirais même qu’ils doivent oser. On attend qu’ils soient réformistes, voire révolutionnaires s’ils le jugent nécessaires », sourit-il.Dans la droite ligne des Assises qui ont mis en lumière sa volonté d’ouverture, la FFR va donc au devant des acteurs de terrain pour engager un avenir collectif. Ce capital – « les pièces d’un puzzle » – sera remis fin décembre au Comité directeur de manière structurée. « Chacune des actions proposées sera détaillée et argumen-tée, mais aussi contextualisée au regard des contraintes de réalisation, et budgétée, ajoute Alain Doucet. « Pour l’heure, la feuille est blanche. A nous d’écrire notre avenir. » F(1) 1. La compétitivité du XV de France ; 2. Les

compétitions fédérales ; 3. Le club ; 4. Le rugby à 7 ; 5. Le rugby féminin ; 6. L’organisation interne de la FFR ; 7. Le développement des ressources financières ; 8. La propriété des infrastructures ; 9. Préserver les valeurs et les acteurs de notre sport.

le livre blanc du rugby français, fidèle reflet des idées exprimées lors des assises du mois de mars, servira de feuille de route aux groupes de travail chargés de proposer des réformes d’ici la fin de l’année. avec pour mission d’écrire l’avenir du rugby français.

< le livre blanc du rugby français diffusé au Congrès

Unguidepourl’avenir

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29.11.2011 17:49 PDF_QUADRI_300dpi_txvecto

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34 2 journaliste:Pierre Ballesterrphotographe:Christophe Bertolin

Décalage horaire oblige, il est revenu « décalqué » d’Argentine où il a assumé le rôle de capitaine. Flanqué de son petit Louis, il nous a donné rendez-vous le lendemain « chez Pierrot », en bas de chez lui, à Meudon. Avec Pascal Papé, c’est toujours du costaud…

> Pascal Papé

«J’aitoujours eumonfranc-parler»

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Sanglier depuis 35 ans !À 46 ans, il joue toujours pilier gauche sous le maillot des Sangliers. James Rodrigues est arrivé de son Portugal natal en 1971 dans une commune à laquelle il est très attaché et où il est aujourd’hui artisan couvreur. Il est licencié depuis l’âge de 10 dans ce club où il a tout connu, « et j’essaie de rendre ce qu’on m’a donné ». Véritable symbole du club, capitaine jusqu’à la saison dernière, il est heureux de constater que « le flambeau est repris par un jeune comme Steven Pasquet ». James Rodrigues éprouve aussi «une grande fierté» à jouer avec son frère Carlos (37 ans), talonneur, son fils Garry (22 ans), troisième ligne, et son gendre, Manu Chantal, arrière. James Rodrigues insiste sur la solidarité qui règne au sein du club. « Quand je vais arrêter de jouer, mais je n’ai encore rien décidé, je m’occuperai des jeunes », annonce-t-il. En attendant, il espère bien participer cette saison aux phases finales « et enfin passer le premier tour ! » F Faux texte à compléter

«J’aitoujours eumonfranc-parler»

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36 rphotographes:Patrick Derewiany (p.36) et C. Bertolin (p.37)

CA Se PréSentAit CoMMent ?Chaque cadre avait un filleul par exemple. Lors de la première semaine, autour des repas, on a déroulé des sketchs d’improvisation, des jeux par binômes, des conneries… J’étais le président du jury. Bon, je ne peux pas tout vous dire (sourire) mais il était important que les mecs discutent, qu’ils ne passent pas leur temps dans leur chambre avec les ordina-teurs portables, qu’ils ne s’isolent pas. Il fallait juste créer du lien.

PhiLiPPe SAint-AnDré Dit qu’iL A trouvéen vouS Son viCe-CAPitAine…Philippe, je l’ai connu lors de mes années à Bourgoin lorsqu’il en était l’entraîneur. Il sait ce qu’est l’esprit berjallien. Un club de deuxièmes lignes, j’ai envie de dire…

votre nouveLLe DiMenSion n’eSt-eLLe PAS née FinALeMent LorS De LA Dernière CouPe Du MonDe, quAnD L’AFFAire étAit vrAiMent MAL eMbArquée ?Thierry (Dusautoir) s’est appuyé sur des types qui avaient la tête sur les épaules, des Toulousains mais aussi des anciens Berjalliens. Au début de la campagne, je n’étais que remplaçant. Plus tôt, au début du Tournoi 2011, je n’étais que le 4e ou le 5e deuxième ligne dans la hiérarchie, à l’égal de Jérôme Thion. Là, devant l’urgence, la nécessité de nous prendre en charge, disons que des personnalités se sont révélées face aux événements.

Dont LA vôtre ?Mais sans forcer le trait ou jouer un rôle de com-position. Cela étant, ça ne m’est pas venu tout seul. L’expérience accumulée, la maturité, mon épanouissement progressif au sein de l’équipe de France ont fait que l’opportunité de rendre visible ma personnalité s’est présentée.

on vouS A égALeMent DéCouvert un FrAnC-PArLer…Mais j’ai toujours été ainsi, sauf que le fait d’avoir réalisé une Coupe du monde singulière m’a placé devant les médias. Je ne me suis jamais caché. La franchise permet de crever des abcès. Et avec le politiquement correct, franchement, on s’ennuie.

PourtAnt, troiS ou quAtre AnS AuPArAvAnt, vouS étiez un gArçon qui Se PoSAit beAuCouP De…(Il devance) Oui, beaucoup trop. Je me torturais un peu la tête. À l’orée de ma carrière, j’étais insou-ciant. Le fait d’arriver jeune en équipe première à Bourgoin, puis en équipe de France, m’ont fait un peu gamberger après coup, d’autant que des blessures à répétition ont pollué mon parcours. Je cherchais à savoir ce que je valais vraiment et…

vouS FAiSiez PArtie DeS PLuS groS SALAireS Du toP 14 à L’éPoque…Oui, c’est vrai. Je me demandais si je méritais d’être là où j’étais ; si je valais l’argent qu’on me versait (il marque une pause). Vous savez, je viens d’un milieu modeste. Mon père était ouvrier chez Total, à la raffinerie de Feyzin, ma mère gardait des enfants… Est-ce que je méritais de gagner bien plus qu’eux deux réunis ?

un SentiMent De gêne ?De gêne, je ne dirais pas ça… Mes grands-parents étaient communistes, mes parents aussi. On a été

CAPitAine De LA tournée D’été, vouS L’Aviez Connu en 2007, Pour une MiSSion DiFFiCiLe (1)…Non, je n’avais pas été désigné comme le capitaine de la tournée, c’était Raphaël Ibanez. Seulement, comme il avait été placé remplaçant lors des deux matchs, j’ai été de fait le capitaine sur le terrain. Nuance… Et puis, franchement, ça m’était tombé dessus. Je l’avais appris lors de la composition de l’équipe en même temps que les autres joueurs, cinq jours avant le premier test-match contre les Blacks.

CoMMent Aviez-vouS APPréCié LA MiSSion ? Sur le moment, ça m’avait fait plaisir qu’on me confie le brassard mais, avec le recul, c’est un rôle qui se prépare. Qu’il faut savoir appréhender. Car on a une charge supplémentaire : non plus seulement gérer sa propre prestation, mais aussi celle du collectif. J’avais pris appui sur des cadres, Magne, Chabal, Castaignède, Califano, mais, franchement, ça ne m’avait pas chagriné plus que ça. J’avais fait ça au feeling…

MAiS…(Il interrompt) Je vous voir venir : non, je ne pense pas que c’est à cause de cette tournée que je ne suis pas retenu dans la foulée pour disputer la Coupe du Monde 2007. Mais, pour être honnête, ce fut presque un mal pour un bien.

CoMMent çA ?Je me dis que si je n’avais pas eu après coup cette hargne, je ne me serais peut-être pas remis en ques-tion. C’est l’époque où j’opère ma mue. J’ai analysé les raisons sans en vouloir à la terre entière, et j’ai pris des décisions. Changer d’air, par exemple, et partir pour le Stade Français où j’acceptais d’être mis en concurrence, de m’exposer au danger. Dès la fin de l’été 2007, je me suis mis des objectifs en tête : l’intégration dans un nouveau groupe, le système de jeu, la vie à Paris avec ma famille…

Cinq AnS et Deux entrAîneurS PLuS tArD, PhiLiPPe SAint-AnDré vouS noMMe CAPitAine De tournée et De terrAin…Il a officialisé la chose lors des tests physiques effectués fin mai à Marcoussis. Là, j’ai pu apprécier l’honneur et la responsabilité que la fonction repré-sente. Je me souviens que les premières images de ma vie de joueur ont défilé dans ma tête : minot à l’école de rugby de Givors, les années juniors, les premiers pas à Bourgoin… On se repasse l’itinéraire, pas toujours rectiligne mais que je n’échangerai pour rien au monde, qui nous fait arriver jusque-là.

et queLS MotS Mettez-vouS en AvAntPour quALiFier Ce rôLe ?La valeur d’exemplarité en premier lieu. J’avais pré-venu Philippe (Saint-André) que je resterai tel que je suis, simple, naturel, que je n’allais pas m’inventer une personnalité. Un capitaine comme j’aime en avoir sur le terrain, dont le leadership passe plus par l’action que le discours. À l’image de Thierry (Dusautoir), par exemple.

vouS Avez ASSuré L’intériM…Oui, dites-le bien, l’intérim. Thierry est le capitaine du XV de France, et j’ai beaucoup de respect pour lui. Il est apprécié par tous, moi le premier. Moi, je redeviendrai soldat.

queL CAPitAine Avez-vouS été ?D’abord, le contexte était incomparable avec 2007, quand le groupe était alors privé des demi-finalistes du Top 14 et qu’on était parti au casse-pipe. Là, c’était une sélection qui partait pour gagner. Sur place, j’ai tenté de créer un état d’esprit, de rap-procher les cadres avec les novices, de permettre une intégration rapide au travers de moments conviviaux une fois les entraînements terminés car non seulement il y avait neuf nouvelles têtes mais aussi des revenants et d’autres joueurs à une ou deux sélections.

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élevé dans un rapport sain à l’argent. Avec mes trois sœurs aînées, on ne manquait de rien. Je sais d’où je viens, que j’ai de la chance. Disons que je n’ai pas tout gardé pour moi.

vouS Aurez 32 AnS L’AutoMne ProChAin et vouS êteS Le SeuL joueur à Avoir Débuté LeS SePt MAtChS DiSPutéS SouS L’ère SAint-AnDré. êteS-vouS DAnS votre âge D’or ?Je crois que c’est effectivement le bel âge pour un deuxième ligne. Remarquez, je fais les efforts pour ça. Quand j’enfile le maillot de l’équipe de France, je me dis que c’est peut être le dernier en faisant en sorte qu’il y en ait un prochain. Tenez, je prends souvent exemple sur Lionel Nallet : il avait 31 ans lors de la Coupe du Monde 2007, disputée après un parcours lui aussi bancal au sein du XV de France. À partir de là, il a effectué une carrière internationale exceptionnelle. Irréprochable dans l’esprit comme dans le physique, capitaine, une Coupe du Monde 2011 superbe… À ce poste, il est bon de vieillir.

Pour revenir à LA réCente tournée en Argentine, PhiLiPPe SAint-AnDré ne CAChe PAS qu’iL A D’AborD été en CoLère APrèS Le PreMier teSt-MAtCh…Mais il faut dire qu’on lui a donné les arguments pour qu’il pousse une grosse gueulante. On s’est flingué tout seul. Surtout, on n’avait pas respecté ce qu’on avait mis en place lors de la semaine

de préparation, ou seulement par intermittence. On ne tue pas le match alors qu’on avait toutes les armes pour. On a passé la semaine suivante à se demander comment on avait pu lais-ser échapper la victoire. Et à regarder les autres rencontres disputées dans l’Hémisphère Sud, on en était à se dire qu’on n’avait pas le niveau international. On a été clair entre nous : il ne fallait surtout pas embarquer dans le même avion retour vers Buenos Aires avec des Argentins chambreurs et rigolards. Ca, c’est le pire qui puisse t’arriver.

et PuiS iL y A eu Cette réACtion D’orgueiL… Là enCore, SAint-AnDré A une exPreSSion : « C’eSt bien, MAiS C’eSt PénibLe ». CoMPrenez-vouS Cette MAnie Du rugby FrAnçAiS ?Depuis que je suis en équipe de France, j’ai l’impres-sion que c’est toujours comme ça. Mais se servir des leçons d’une défaite pour rebondir, savoir faire le grand écart, ce n’est pas suffisant. Une victoire doit en appeler une autre. Tous les joueurs en ont conscience. Il faut faire abstraction des conditions minimalistes de nos temps de préparation. Le gros progrès à effectuer est d’être réguliers dans nos résultats. On doit apprendre à gagner, à être prag-matique, clinique même ; à ne pas seulement jouer le ballon à la main mais mettre la pression dans

le camp de l’adversaire. Même les Blacks jouent rarement dans leur camp.

que retenez-vouS De Cette tournée ?On revient avec quelques certitudes, et plutôt satisfaits du contenu global car il n’y a pas tout à jeter dans le premier match. On revient aussi avec de la confiance. Qu’importe la valeur de l’adversaire du moment, on n’avait pas gagné en Argentine depuis 1998, point barre. C’est toujours un traquenard, là-bas. Je crois qu’on a jeté des bonnes bases pour la suite.

une Suite qui rePrenDrA AveC LA tournée De noveMbre, et notAMMent LA réCePtion De L’AuStrALie et De L’Argentine…Oui, du costaud. Et le staff nous a mis devant la mission à accomplir : remporter nos trois prochains matchs pour intégrer le Top 4 du classement IRB dans le but d’être tête de série lors du tirage au sort de la Coupe du Monde 2015. Ca, c’est la première fois qu’on nous évoque le moyen terme, et je trouve ça bien. On nous a fait part de cet enjeu, qui est une motivation supplémentaire. On devait gagner quatre de nos cinq matchs, ceux de la tournée en Argentine compris. On a grillé notre joker. C’est clair, on sait ce qu’il nous reste à faire.

vouS Avez PrAtiqué PLuSieurS StAFFS D’entrAîneurS. CoMMent jugez-vouS Le trio SAint-AnDré / bru / LAgiSquet ?Je ne veux pas passer pour un lèche-bottes mais, bon, c’est du lourd, hein ! Cadré, précis. Ils pro-viennent tous du très haut niveau.

APrèS Le LArge SuCCèS ACquiS à tuCuMAn, vouS Avez SALué L’étAt D’eSPrit DeS nouveAux et reMArqué que Le ProFeSSionnALiSMe n’AvAit PAS grignoté LeS vALeurS Du rugby…Les plus anciens, dont je fais partie, se sentent la

responsabilité de préserver des codes de conduite, sur et en dehors du terrain. Gamins, on nous a appris les différentes formes de respect envers le jeu, l’arbitre, l’éducateur, l’adversaire. Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris par la nouvelle génération que

j’ai côtoyée en Argentine. Ces joueurs ont passé leur adolescence dans des centres de formation, dans des pôles Espoirs, ont baigné dans l’environnement d’une carrière professionnelle, mais eux aussi savent d’où ils viennent et adopter la bonne attitude. Ce sont des pros avec la tête qui suit. Je préfère avoir affaire à un joueur moins talentueux mais doté d’un état d’esprit irréprochable que l’inverse. Un joueur qui se prend pour une star peut te bousiller un collectif, te faire exploser un vestiaire.

DAnS Le MêMe teMPS, L’équiPe De FrAnCe De FootbALL n’A PAS été éPArgnée PAr De nouveAux SoubreSAutS interneS. reSterez-vouS toujourS à L’Abri ? En rentrant en France, on a réalisé le buzz que cer-tains comportements avaient suscité. Nous, on fait tout pour se protéger. Le jour où on perd notre état d’esprit, on perd notre âme. F

(1) La tournée s’était soldée par deux lourdes défaites face aux All Blacks (42-11 puis 61-10)

Pascal Papé en brefF 31 ans, né le 5 octobre 1980 à Lyon.F Poste : 2e ligne F 1,96m, 115 kg.F 42 sélections (1re sélection le 14 février 2004 contre l’Irlande).F Clubs : Givors (1987-1998), CS Bourgoin-Jallieu (1998-2006),

Castres Olympique (2006-2007), Stade Français depuis.F Palmarès : 2 Grands chelems (2004, 2010), Tournoi 2007 ;

finaliste Coupe du monde 2011 ; finaliste Challenge européen 2011 ; finaliste Bouclier européen 1999 ; finaliste Coupe de France 1999.

«Lesplusanciens,dontjefaispartie,sesententla

responsabilitédepréserverdescodesdeconduite,sureten

dehorsduterrain.»

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< Alain et Fabien Barthez

Le père, le fils… et l’esprit

2 journaliste : Jean-Louis Laffitterphotos : Pierre-Jean Pitot et collection personnelle

Jusqu’à l’âge de quinze ans, Fabien Barthez tapait indifféremment dans un ballon ovale ou rond. Même s’il choisit le second pour devenir le meilleur goal de la planète, il avait subi l’influence indélébile du monde ovale de son père Alain, brillant attaquant de Narbonne et de Lavelanet. Revenu à Toulouse, il se dit plus proche des rugbymen de sa ville que des footballeurs. Pour Rugby Mag, il a volontiers éclairé le versant le moins exposé de son « fabuleux » parcours.

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< Alain et Fabien Barthez

Le père, le fils… et l’esprit

1970, dans la sélection française commandée par Christian Carrère qui l’avait emporté (18-12) sur la Roumanie B à Bucarest ; Alain Barthez avait transformé trois des quatre essais français. L’année suivante, il était revenu au pays et Pierre Arné, entraîneur du Stade Lavelanétien, l’avait installé à l’ar-rière où ses relances et ses inter-ventions dans la ligne firent mer-veille jusqu’en 1977. Fabien ne regardait pas son père jeter ses derniers feux à l’Etoile : « Avec les copains, on faisait notre match sur un morceau de pelouse tout près du terrain, juste devant les pissotières. Je n’ai jamais aimé être spectateur ». Alain, de son côté, voyait bien que le fiston « était plus fort que les autres, en faisant abstraction du sentiment paternel ». Détecté à 12 ans, sollicité ensuite chaque année par le TFC, Fabien est arrivé à Toulouse en cadets 2e année. Après le choix du ballon, celui du poste : « J’étais joueur de champ et je suis devenu goal parce que cette responsabilité me plaisait. J’ai 

« Toulouse, c’est ma ville. J’y rencontre des gens qui me

ressemblent, qui sont, comme moi, des paysans et qui en

sont fiers. Ici, je suis beaucoup plus près des rugbymen que

des footballeurs. J’ai rencontré Dusautoir et Servat en Corse

et, les rares fois où je suis allé au stade Wallon, j’ai été très bien accueilli ». FABieN BARThez

toujours pratiqué le sport pour le sport, comme un amusement. Je pense qu’aujourd’hui, le joueur est trop formaté ». Interne, Fabien rentrait le week-end à Lavelanet. Quand son étoile, qui n’était plus celle

de Laroque, a commencé à briller, son père a pris, chaque samedi soir de match au Stadium, la route de Toulouse : « Il me tardait de fermer le magasin de sport et je priais pour qu’un client n’arrive pas sur le tard ! Pour autant, je n’ai jamais collé mon fils aux fesses comme cer-tains parents ». Fabien Barthez nous a fait asseoir à sa table pour un moment qu’il a souhaité lui-même « convivial », déjà un terme du rugby. Jamais nous ne reconnaîtrons « Fabulous Fab » dans ce père de famille au comportement si simple, tant dans sa tenue que dans son par-ler, jusque dans la composition de

son menu. Maintenant que les clameurs se sont (presque) tues, l’hérédité rugbystique du goal légendaire ressort distinctement : elle a influencé une philosophie de vie que Fabien a pu enfin appli-quer à la quarantaine, évadé des cages qu’il a si bien gardées. Certes, il a des conseils à délivrer aux gardiens de l’équipe de France et une fonction de consultant TV à remplir mais il mène désormais sa vie « au jour le jour, tourné vers ma famille et mes deux garçons, Leni et Aldo, sans aucun plan de carrière ». Le geste consacré, main au-dessus du crâne, suffit à indiquer que, constamment immergé dans le football de 15 à 36 ans, il avait fini par en avoir « un sadoul », comme dit papa. Une coupure de deux ans a été salutaire. Fabien ne renie pas l’univers qui l’a fait star mais il est abondamment question de l’esprit rugby, aussi indéfinissable que ses fameuses valeurs : « Il a forcément évolué, avec la nécessaire professionnalisation, mais il faut abso-lument le conserver, même si je sais que jongler avec les deux notions n’est pas évident ». Fabien Barthez cite Galthié, Ntamack et Jordana, fréquentés au Bataillon de Joinville ou au Creps ; Dominici, croisé à Paris ; Sutra et Me Pech de Laclauze, les amis d’Alain, qui venaient dormir à Monaco. Après avoir habité partout, il est revenu il y a quatre ans au bercail, à Toulouse : « C’est ma ville, j’y rencontre des gens qui me ressemblent, qui sont comme moi des paysans et qui en sont fiers. Je tiens à le souligner : à Toulouse, je suis beaucoup plus près des rugby-men que des footballeurs. J’ai rencontré Dusautoir et Servat en Corse et, les rares fois où je suis allé au stade Wallon, j’ai été très bien accueilli ». Dans l’appartement de Barthez, il est inutile de chercher une quelconque évocation de la gloire du divin goal : strictement rien, tout est dans des car tons, à l’intention des enfants . Il a donné des maillots à sa sœur Géraldine, pour qu’elle les installe dans son bureau de tabac-presse, mais ce sont ceux de Zidane, Blanc...Dans la salle de jeux, quelques coupes mais ce sont celles qu’il a gagnées en sport auto-mobile, sa grande passion. En juin, il était au Mans, pour effectuer des essais. Chez Alain non plus, pas la moindre photo ou médaille. Il lui semble, parfois, qu’il n’a jamais joué. Il a quand même récupéré, de crainte qu’il ne disparaisse, un trophée de Fabien : celui de meilleur gardien du monde. F

Ci-dessus : Alain Barthez  (en compagnie de son ami Gérard Sutra) sous le maillot narbonnais avec lequel  il fut, en 1968, demi-finaliste du championnat et vainqueur du challenge Du-Manoir.à gauche : l’équipe de l’ES Laroque d’Olmes (09), championne de France  de troisième série 1964.  Alain Barthez (cerclé) est accroupi, le troisième en partant de la gauche. 

CoMMe se ToucheNT, eN PAys (d’oLMes) ARiégeois, LARoque eT LAveLANeT, RugBy eT FooTBALL se sont presque

confondus dans l’enfance et l’adolescence de celui qui allait devenir LE goal du foot français. Quoique propulsé par le ballon rond au faîte de la gloire, Fabien Barthez n’a jamais oublié ses racines : « Jusqu’à quinze ans, j’ai eu deux licences, sans par-ler du tennis que je pratiquais également. L’école de foot de Lavelanet était pleine. Né à Laroque d’Olmes, mon père habitait à côté du stade et j’ai naturellement joué au rugby. Comme ouvreur et arrière moi aussi. L’esprit village de l’Etoile me conve-nait davantage et mes absences, pour aller jouer au foot, étaient acceptées ». Alain Barthez, le papa, terminait alors sa belle carrière comme entraîneur de son club d’origine, avec lequel il avait été champion de France de 3e série en 1964 : à l’époque, il n’avait pas encore 18 ans et il avait été l’un des héros de la finale à Valence, inscrivant sur un exploit personnel le troi-sième des quatre essais de la victoire de Laroque (12-0) sur les Bourguignons de Nuits-Saint-Georges. En 1965, il avait été recruté par Narbonne où il s’était imposé à l’ouverture, après une saison sous licence rouge : il avait même paru, en novembre

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Les nouveaux mousquetairesF

Bassoues-Lupiac-Montesquiou

association de trois villages qui dépassent à peine le millier d’habitants, le petit club gersois se serre les coudes depuis des lunes pour entretenir le jeu, l’esprit et sa flamme. tous pour un et un pour tous au pays des Mousquetaires...

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2 journaliste : Pierre Ballesterrphotographe : Christophe Petit-Tesson 41

Les nouveaux mousquetaires

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La route est aux Bastides et aux casteLnaux, Le teMps est au pLa-cide e t aux coqueLicot s . en ce déBut juin et cet appeL à L’été, la

terre chaude annonce la fin d’une saison qu’une quarantaine d’irréductibles ne veulent pas tout à fait quitter. Un soir d’entraînement collectif, quand toute compétition est achevée, témoigne aussi que le bonheur est sur le pré.L’accession acquise quinze jours plus tôt en Promotion d’Honneur fait aussi revivre à demi les plus anciens, qui ont vécu les joutes de la troisième division, voilà trente ans. Ici, à Bassoues, où pullule le touriste anglais, belge ou hollandais au pied de fraîches tours médiévales, le jeu n’est pas qu’une affaire d’hommes ou de générations, mais bien de ciment social.Au cœur d’un triangle porté sur les festivités musi-cales (Marciac et le jazz, Vic-Fezensac et la salsa, Mirande et le country), ce petit coin du haut-Armagnac fait valoir son donjon du XIIIe siècle haut de 43 mètres, sa basilique Saint-Fris et sa halle d’époque « mais c’est le rugby qui a réuni les habitants », opine Jacques Lasserre, pilier dans les années 50, marchand forain depuis.à 89 ans aux figues, dont un tiers comme maire, son propos a la saveur des tablées gasconnes quand il ramène le pèlerin aux origines, en 1951, avec le cousin Cazeneuve, le bourrelier, et le coif-feur Lassalle. Ça parle des premières douches (« trois branches en faisceau surmontées d’un seau d’eau froide qu’on basculait »), du vestiaire de l’ar-bitre (« une guérite à soldat dans laquelle il avait intérêt à s’accrocher quand ça tournait vinaigre »), des déplacements alentour (« dans le camion bâché du transporteur de matériaux Labric avec la panière à saucisson et la bonbonne de vin blanc »), de l’entraînement au cordeau (« cinq montées du coteau d’en face, quelques touches, et ça allait bien comme ça ») ; ça évoque encore le conseil municipal d’antan, les subventions qui « passaient sans problème » pour retaper la tribune, aplanir le terrain ou accrocher quatre loupiotes, vu que lui et ses deux premiers adjoints, autres rapetous du paquet d’avants, avaient le propos convaincant quand il tombait sur la table.Ce qui était à Bassoues l’était tout autant à Montesquiou, à sept bornes de là, ou à Lupiac, la patrie de d’Artagnan. Les Porthos d’un coin et les Aramis d’un autre, qui ont rallié la cause du royaume, aimaient frapper d’estoc et de taille, écumer les tavernes, et jurer fidélité sur la tête des aïeuls quand le huit de devant était com-posé des cinq frères Ducès et des trois frangins Villeneuve. Francis, 79 ans, la poigne de l’agri-culteur et l’œil bleu piscine, a fait partie de ces bretteurs à pognes larges qui finissaient dans les eaux de la Guiroue, faisant office de décras-sage comme de pharmacie, après être montés aux créneaux des mêlées. « Nous, les dirigeants de la vieille garde, on ne sert plus à grand chose, mais tous les joueurs viennent nous serrer la main. Notre présence entretient le respect. »Finalement, le rival le plus coriace, parce que sournois, s’est appelé exode. Sans industrie, sans autoroute, la jeunesse un temps bravache n’a pas résisté aux incitations citadines et Bassoues, comme Montesquiou ou Lupiac ont subi la loi immanente des fusions : Bassoues-Lupiac d’abord, en 1974, puis Montesquiou a rejoint la bande en 1991. « C’était le seul moyen de sauver des clubs malades », rappelle Louis, un pilier de

en brefF Adresse/contact : Marie 32320 Montesquiou ; tél. : 05 62 65 24 19.F Création : 1991 ; Niveau : 1ere série ; Couleurs : noir, blanc, rouge, vert ; Budget :

75 000 euros.F Effectifs : 95 licenciés (52 seniors, 26 école de rugby, 17 dirigeants).Présidents : Patricia Couget et Norbert Jacomet ; secrétaire : Marina Favarin ; secrétaire adjoint : Louis Ader ; trésorier : Alain Dupouy ; trésorière adjointe : Dany Pellefigue ; entraîneurs seniors : Claude Bosque et Thierry Trouette, assistés de Frédéric Bertozzi, Francis Bonnet et Delphin Guillaumey.

Responsable école de rugby (en entente avec Vic-Fezensac et Lannepax) : Jean Dupouy ; éducateurs : Joël Desbarats, Philippe Villas, Olivier Baurens, Bruno Gendre, François Aurensan, Nicolas Sordes.F Palmarès : champion Armagnac-Bigorre 1999 (3e série), 2001 (2e série) ; 2003, 2008, 2010, 2012 (1re série).

Montesquiou. Passés les fastes de la troisième division au début des années 80, le club a alors cumulé les consonnes – RCBLM – et les couleurs des maillots – quatre – pour ménager toutes les susceptibilités qu’on dit sanguines dans les parages. Ça n’empêchait pas les débrouillar-dises, comme lorsqu’il fallut ériger un clubhouse en 1985. « Lors d’une vente aux enchères à Auch, on a remporté le lot de deux salles de classe pour 9 001 francs, revoit Jacques Lasserre. Le maire de la commune de Miélan était furax : il avait proposé 9 000 francs ! »

Pour une pièce de monnaie, l’éducation avait juste changé de précepteurs. Thibaut et Romain, deux frères de troisième ligne, parlent d’ailleurs de « l’école des sports » pour signifier leurs premiers pas dans l’école de rugby, tant il n’y a rien d’autre autour. Une école qui a appris à Cédric, sourd-muet de naissance, à trouver une famille. « Il lit sur nos lèvres et quand ce n’est pas suffisant, on lui écrit les combinaisons, relate Antoine, un diri-geant. Souvent, il est le premier à comprendre... » à l’heure où on missile au laser, le club porte encore le fer et va panser les plaies. Prenez le

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challenge Jean-Luc Couget, un tournoi de rugby à toucher honorant la mémoire d’un joueur décé-dé en 2003, quand son tracteur s’est renversé sur lui, au bas d’un dénivelé pentu, quelques jours avant la finale territoriale remportée l’âme à la main. « Les joueurs ont tous cotisé et, depuis, le prix des inscriptions au challenge, ajoutées aux recettes de la buvette, sont versés chaque année sur un compte du livret A ouvert au nom de Quentin, son jeune fils », rapporte un témoin. Depuis, Patricia, la veuve, est devenue co-prési-dente avec Norbert. F

Liens. entre Jacques Lasserre, co-fondateur du club, et Quentin, le fils de la co-présidente, 75 ans de traits d’union.

Mais « fête » donc ! fin de saison et début de soirée dans le coeur du village. Une soirée qui durera en fait deux jours...

Repos des gUeRRieRs. Une saison finissante, un soleil couchant, et des joueurs papotant : le jeu est rassemblement.

pièce dU décoR. entre vallons et bosquets, basilique et prairies, le stade se fond dans le paysage gascon.

HoMMes dU cRU. entre didier, le père, et ses deux fils, thibault et Romain, la famille della Vedove entretient dans son domaine de Bilé un autre fil rouge local, parallèle à celui du rugby.

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JEAN-CLAUDESKRELAi 3e ligne international (46 sélections)i Co-entraîneur du XV de France, finaliste de la Coupe du Monde 1999 i Directeur Technique national i Directeur sportif du Centre National de Rugby

DAVID COURTEIXi Entraîneur de France 7

féminine

r�PRESSION DANS L’AXE PROFOND ET LATéRAL

RUgby à 72. L’ORgANiSATiON OFFENSiVESecond volet de notre étude sur le rugby à 7 avec les grands principes offensifs. Sous l’égide du DTN Jean-Claude Skrela, David Courteix, entraîneur de l’équipe de France féminine, explore des pistes offensives susceptibles d’inspirer tout entraîneur. à 7, rien n’est interdit. Pas d’uniformité de jeu ou de vérité intangible, des philosophies ouvertes, des équipes qui privilégient l’avancée à celles qui prônent l’occupation du

z Dessin A : Sur un coup d’envoi, les Rouges récupèrent le ballon. Ils se déploient immédiatement sur toute la largeur du terrain. A peine le ballon est-il écarté par le relayeur (X) que l’on se déploie sur l’espace libre face à une défense des Bleus encore concentrée, non loin du ruck.

e�PRESSION SUR L’ESPACE LATéRAL

A B

z Dessin E : Le porteur de balle (X) attaque la zone de fracture décelée au sein de la défense des Noirs. Il réus-sit à fixer deux défenseurs adverses et peut compter à sa droite sur deux coéquipiers ayant participé au ruck (XX). Vite replacés, ils sont déjà prêts à recevoir le ballon. Dans cette configuration, les Verts disposent d’un champ ouvert devant eux, la défense des Noirs étant essentiellement répartie sur l’autre partie du terrain. La course et la vitesse du premier attaquant des Verts aura permis de créer ce déséquilibre.

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z Dessin B : L’option offensive des Rouges consiste donc à utiliser toute cette largeur pour déstabi-liser le dispositif adverse. Cette option nécessite de la précision technique et de la vitesse à tous les niveaux. Nous voyons ici qu’après plusieurs passes, un Rouge (X) progresse ballon en main. La qualité des transmissions, la trajectoire des courses, la profondeur associée à un timing im-peccable de chacun a déjà permis aux Rouges de gagner près d’une vingtaine de mètres en trois passes seulement ! Cette offensive bien menée

z Dessin D : Sur un coup d’envoi, les Verts récupèrent le ballon après le ruck. Ils se sont déployés sur la largeur du terrain, avec un placement en profondeur. La stratégie offensive adoptée ici s’annonce pourtant différente de la précédente (cas n°1). Le Vert porteur de balle (X) s’apprête à revenir vers l’intérieur. Le placement défen-sif des Noirs laisse, en effet, apparaître une zone de fracture autour du ruck. Le porteur de balle s’apprête à profiter de sa qualité d’appuis pour inverser sa course et aller jouer dans cet espace disponible.

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RUgby à 72. L’ORgANiSATiON OFFENSiVE

2 journaliste : Lionel GrillotC dessins : Nicolas Trève

terrain, voire l’alliance des deux. Reflet d’une culture, le projet de jeu doit être adapté aux capacités des joueurs à disposition. Le 7 ne doit pas être perçu comme une pratique de développement, mais comme une discipline exigeante. La lecture du jeu y est primordiale, les capacités d’adaptation aussi et les trois situations décryptées ici vont nous le démontrer.

sur la largeur du terrain fait alors reculer le rideau défensif adverse. Sous pression et mis en difficulté, les Bleus sont peu nombreux à pouvoir faire opposition en bout de ligne. L’un d’eux (•) accroche et ralentit le porteur de balle, mais ce dernier ne manque pas de solutions pour assurer la continuité du mouvement en avançant. Il peut, en effet, compter sur un partenaire à son extérieur (XX) et un soutien qui arrive à son intérieur (XX).

z Dessin C : Stoppé dans sa course par le défenseur Bleu, le Rouge a créé un point de fixation. Le ruck géré en avançant a permis aux Rouges de se redé-ployer sur toute la largeur du terrain. Les Rouges sont repartis côté opposé. Ils espèrent se ménager un décalage en bout de ligne, le porteur de balle (X) disposant de deux soutiens extérieurs (XX) face à un seul défenseur Bleu (•). Ce système offensif de jeu « large-large » se caractérise par un ton monocorde mais intense. Il se révèle énergiquement coûteux

en sprints pour les joueurs en bout de ligne, mais économique en termes de replacement, ces mêmes joueurs revenant prendre position en trottinant, le long des lignes de touche, comme sur ce dessin. Les joueurs au centre du terrain sont régulièrement sollicités et courent en permanence. Une stratégie qui réclame beaucoup de précision pour se révéler bénéfique.

C

z Dessin F : Concrétisation de cette offensive, non plus sur l’espace latéral mais dans l’axe profond, un Vert (X) s’échappe ballon en main. Il n’a plus face à lui qu’un défenseur Noir (• le libero qui se trouvait en retrait sur les dessins précédents) mais peut compter sur deux soutiens proches en retrait (XX), capables d’assurer la continuité du mouvement. Il peut aussi compter sur deux autres partenaires un peu plus lointains , mais prêts à intervenir dans la conservation du ballon. Certaines équipes, comme

les Verts ici, recherchent davantage l’offensive dans l’axe profond. Le jeu se fera donc au plus près de la ligne défensive adverse. On ne privilégie plus les courses et les sprints, mais les capacités de combattants seront davantage mises en évidence.

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t��PRESSiON éVOLUTiVE ET iMPRéViSiBLE

RUgby à 72. L’ORgANiSATiON OFFENSiVE

z Dessin G : Ici, on observe l’équipe de France, qui vise surtout à créer du désordre et à faire naître de l’in-certitude par une variété de jeu. Situation de départ, une touche jouée à quatre par les Bleus. Nous sommes ici après le lancer français, avec ballon récupéré par les Bleus. C’est le lanceur-relayeur (n°4) qu’on retrouve en possession du ballon. Il arrive avec vitesse face à un défenseur Rouge (•). Le premier joueur dans l’alignement des Bleus a quitté rapidement son poste afin de prendre du mouvement et de venir occuper la place d’attaquant (n°5). Les autres Bleus sont éga-lement en mouvement, prêts à apporter du soutien à l’intérieur ou à poursuivre l’action à l’extérieur. A cet instant, le porteur de balle dispose de plusieurs opportunités, créant ainsi l’incertitude au sein de la défense adverse.

z Dessin H : Le porteur de balle a décidé de transmettre le ballon à son partenaire se situant à son extérieur, sur sa droite (X). Celui-ci arrive à pleine vitesse et sa course vient couper la trajectoire du ballon, visant la zone de fracture où se tient l’arbitre (maillot orange). Les choix de jeu ne répondent pas à une logique pré-établie mais à une adaptation à la défense proposée par l’adversaire.

z Dessin I : Par un geste technique adéquat, le por-teur de balle a transmis son ballon à un partenaire qui arrivait lancé derrière lui (n°5). Cet échange de passe surprise et les changements de trajectoire des courses ont dérouté la défense des Jaunes. Au final, c’est le premier joueur de l’alignement en touche (n°5) qui se retrouve en possession du ballon, lancé. Trois autres Bleus le soutiennent et surtout, le 5 Bleu dispose d’une solution à son extérieur (n°7), arrivant lui aussi lancé sur la ligne des 22 mètres des Rouges. Ces derniers n’ont plus qu’un défenseur (•) à oppo-ser à cinq Bleus après une action où les défenseurs n’auront même pas pu toucher un seul attaquant ! Les Bleus ont ici réussi dans leur entreprise de varier les formes de jeu (au près, puis au large), se sont adaptés à la défense proposée et ont donné à chaque fois plusieurs possibilités au porteur de balle, compliquant de ce fait la tâche des défenseurs.

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La rentrée, ça se prépare maintenant. Réunis les 26 et 27 juin à Lyon, les 101 référents dépar-tementaux sécurité ont consciencieusement

planché sur les missions leur incombant pour la sai-son prochaine. En commençant par l’élaboration des « journées sécurité » auxquelles sont conviés chaque année (fin septembre / début octobre) tous les clubs via leurs éducateurs. Rappelons que cette saison, plus de 7600 entraîneurs et éducateurs ont assisté aux « journées sécurité », malgré une frange minoritaire de clubs (un peu plus de 9%) qui font encore défaut…La troisième édition de ce rassemblement national

s’inscrit dans une logique où « jouer en sécurité » est devenu une priorité fédérale. Plus d’une décennie d’efforts sur la question, marquée notamment par la création de l’Académie des premières lignes et une accentuation des actions consacrées à la sécurité. Pour Yves Ajac, DTN adjoint et organisateur de ce rassemblement : « Il faut encore et toujours enfoncer le clou. Nous devons partager les valeurs du rugby, nous faire plaisir sur un terrain, mais tout cela ne sera effectif que si nos pratiquants peuvent jouer en pleine sécurité, tout du moins le plus possible. »Cette année, c’est donc le comité du Lyonnais, avec son président Daniel Falque et toute son équipe de bénévoles, qui s’est mis en quatre avec efficacité pour accueillir le conclave dirigé par Yves Ajac. L’échange technique est à l’honneur, mais le débat porte aussi sur l’arbitrage ou l’aspect médical. Et après avoir approfondi le thème du « ruck » cette saison, la prio-rité, à la rentrée, sera donnée au plaquage.

Pragmatique et concretOn a donc intensément réfléchi à la question, selon un rituel bien rodé, avec un fil rouge : l’interactivité. Pendant deux jours, les équipes se répartissent ainsi en plusieurs groupes et au sein de chaque atelier, un membre de la DTN lance les débats. Dans la salle Alamercery, Francis Costa ouvre la séance, entouré d’une quinzaine de techniciens. Images de matchs à l’appui, les plaquages se multiplient à l’écran. On analyse, on décortique, la discussion s’enrichit. Les mauvaises postures, les gestes interdits, les actes manqués, chacun apporte sa contribution. Francis Costa apprécie l’échange nourri, avant de prolonger les débats par une réflexion sur la conception d’exer-cices idoines : « Faites apparaître le geste à travailler prioritairement, l’attitude à gommer et comment mettre cela en place sur le terrain. »Au sein de chaque groupe, les idées fusent et, une fois les exercices formalisés sur le papier, direc-tion le terrain attenant pour affiner le tout (photo ci-contre). Une méthodologie de travail qui rejoint l’objectif défini par Yves Ajac sur la mission des réfé-rents : « Ce que l’on recherche, c’est l’efficacité. Donc, il faut être pragmatique et concret. Nous avons la nécessité d’impulser, la volonté d’éduquer, de former. Nous voulons faire pratiquer le rugby en sécurité. »Rendez-vous est pris pour les journées prévues à cet effet, en espérant que le maximum de clubs et d’éducateurs se sentent pleinement concernés. F

2 journaliste : Lionel Grillotr photographe : Thierry Chassepoux

Le plaquage sera au cœur des actions consacrées à la sécurité par la DTN la saison prochaine. Pour bien préparer la rentrée, 101 référents départementaux, réunis par Yves Ajac et son équipe, ont travaillé la question pendant deux jours, les 26 et 27 juin dernier, sur les installations du comité du Lyonnais.

Le PLAquAge,NouveAu chevAL De bATAiLLe

Deux images extraites de la vidéo adressée, en septembre dernier, aux éducateurs, notamment ceux des écoles de rugby. en haut, la mauvaise attitude d’entrée dans le ruck, en bas la bonne.

YveS AJAci adjoint à la Direction

Technique Nationale

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JEAN-MiCHELGRANDi kinésithérapeute de

l’équipe de France des - 20 ans et des Dragons Catalans

Quels sont les joueurs les plus concernés ?La FFR a recensé trois cas d’entorses cervicales graves toutes catégories confondues en 2011. 17% des blessures surviennent lors de la mêlée qui est répétée 15 à 30 fois par match. Cette phase de jeu expose particulièrement les joueurs de première ligne qui subissent des contraintes en pression sur l’ensemble du rachis provenant de la poussée des joueurs adverses et de leurs coéquipiers de seconde et troisième lignes. Les accidents graves sont provoqués le plus souvent par des enroulements forcés des cervi-cales (hyper-flexion) associés à une compression sur le sommet de la tête. Ces situations surviennent quand la tête du joueur se retrouve bloquée, soit contre le sol lors d’une mêlée effondrée, soit contre le thorax du joueur adverse lors de mêlée relevée. Dans des cas plus rares, ces accidents surviennent à l’entrée en mêlée par une hyper-extension lorsque le joueur amorce l’entrée trop tardivement, sa tête heurtant l’épaule du joueur adverse.

comment prévenir les accidents ?Il est possible de limiter les risques de blessures lors de la mêlée en adaptant les qualités physiques et techniques des joueurs de première ligne aux exigences et aux risques de leurs postes respectifs. L’identification des profils à risque et la mise en place de routines de prévention constituent les points-clés de cette démarche préventive.z l’identification et la correction des troubles pos-turaux. Les premières lignes sont souvent sujets à des

L’évolution de la pratique du rugby en termes d’impacts et d’intensité expose les joueurs à des risques de traumatismes cervicaux, aussi bien dans l’univers professionnel qu’amateur. 15% des blessures du joueur impliquent le rachis, quel que soit son poste…

CoMMENt pRésERvER LEs vERtèbREs CERviCALEs ?

2 journaliste : Pierre BallesterC dessins : Nicolas Trève

troubles posturaux qui se traduisent par un enroule-ment des épaules et une avancée de la tête. Ces troubles constituent des facteurs favorisant les douleurs ou traumatismes cervicaux. Ils sont le reflet d’un déséqui-libre de force musculaire entre les muscles antérieurs et postérieurs du cou à l’avantage des premiers.z l’optimisation des qualités de gainage du rachis. Le gainage est une technique de renforcement musculaire du tronc qui vise à améliorer le contrôle et la stabilité du rachis soumis à des sollicitations et des positionnements variés du corps. Le joueur est exercé à maintenir des posi-tions corrigées de son rachis cervical dans des positions et des durées de maintien de plus en plus longues. z l’identification et la correction des techniques dan-gereuses. Cette étape exige l’attention des éducateurs, entraîneurs ou préparateurs physiques sur les attitudes des premières lignes en situation de mêlée. Elle a pour objectif de réduire les risques de blessures liées à des positionnements dangereux ou inappropriés. Les joueurs de première ligne sont exercés à placer le rachis en rectitude, dos plat afin de transmettre la poussée sans se blesser et à contracter les muscles du cou tout au long de la mêlée. z l’entretien de la souplesse du rachis. L’hypertro-phie musculaire ne limite pas les risques de blessures du rachis cervical, contrairement aux idées reçues. Celle-ci réduit la mobilité du rachis cervical et donc majore les risques d’accidents. Des séances d’assou-plissement du rachis doivent donc accompagner le renforcement musculaire. F

e autograndissement axial actif

z  S’allonger sur le dos, genoux fléchis, bras tendus, mains vers le ciel.

z  Réaliser une rétroversion du bassin.

z  Plaquer les épaules au sol en serrant les omoplates.

z  Allonger les mains vers les pieds.

z  Rentrer le menton en tirant sur la tête.

z  Dix fois six secondes.

r Interscapulairesz  Se placer assis sur un

tabouret, dos au mur.z  Placer les bras en

chandelier, coudes contre le mur.

z  Poser les mains contre le mur en serrant les omoplates.

z Dix fois six secondes.

t Gainage cervicalesz  Se placer en position

allongée sur le sol, genoux fléchis.

z  Positionner les deux coudes écartés, les avant-bras à la verticale. Réaliser une élévation du bassin avec l’aide des pieds.

z  Décoller les épaules du sol avec l’aide des coudes et de la tête.

z  Dix fois six secondes.

u cervicalesz  Se placer assis sur

un tabouret, muni d’un élastique. Placer l’élastique autour de la tête à hauteur du front en le maintenant tendu.

z  Écartement du bras pour tendre l’élastique au maximum en maintenant une position immobile de la tête et du tronc.

z  Dix fois six secondes.

i trapèze supérieurz  Se placer assis, le

tronc redressé et les bras tendus le long du corps.

z  Pour étirer le trapèze supérieur droit, réaliser une inclinaison de la tête du côté gauche et un abaissement de l’épaule droite.

z  Trois fois vingt secondes.

exercIces de préventIon des traumatIsmes cervIcaux

Page 51: Rugby Mag numéro 1115

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Page 52: Rugby Mag numéro 1115

2 journaliste:Nemar Habib rphotos:Vincent Isore52

< Congrès National des Arbitres, les 15 et 16 juin, à Saint-Malo

DidierMenéàl’heuredubilanSuCCeSSeur de reNé Hourquet à lA

préSideNCe de lA CCA eN oCtobre 2009, Didier Mené a concilié depuis une vie professionnelle (très) active et un

engagement arbitral toujours aussi fort. Les 15 et 16 juin dernier, il présidait le 68e congrès des arbitres à Saint-Malo. L’occasion de tirer les ensei-gnements des actions menées sous sa mandature, sans oublier de se projeter vers l’avenir « car c’est le dernier congrès avant les élections. Peut-être mon dernier congrès, d’ailleurs. J’ai des contraintes pro-fessionnelles telles que je dois discuter avec mon employeur pour voir si je peux continuer. Je saurai à l’automne si je me représente. Mais je veux tracer des pistes pour le futur mandat. Dans la réflexion, il y a des choses incontournables à faire, quel que soit le futur président de la CCA. »

Lachartedel’arbitrage« Votée il y a un an et appliquée cette saison pour la première fois, elle donne de bons résul-tats. Arithmétiquement, c’est satisfaisant (2809 arbitres). Le but est d’avoir une base de la pyra-mide la plus large possible pour pouvoir assumer toutes les désignations. Mais on n’a pas encore suffisamment de recul. Et je suis impatient de voir ce qu’elle va devenir. Comme c’était la première année, certains clubs ont envoyé des candidats ‘‘par défaut’’. Notre objectif, en pérennisant cette charte, c’est que les clubs envoient des gens de plus en plus motivés, qui ont le profil pour durer dans l’arbitrage, et non pas pour faire nombre. Il faut rappeler que cette charte, ce n’est pas MA charte mais celle des DTA, des gens qui vivent l’arbitrage sur le terrain, qui ont réfléchi entre eux à la meil-

depuis trois ans qu’il est à la tête de la CCA (Commission Centrale des Arbitres), didier Mené a conduit des actions dont cette corporation commence à récolter les fruits. de la mise en place de la charte de l’arbitrage au coaching des arbitres, le président de la CCA fait le bilan en cette fin de mandature.

Page 53: Rugby Mag numéro 1115

< Congrès National des Arbitres, les 15 et 16 juin, à Saint-Malo

DidierMenéàl’heuredubilan

Il y a peu d’écart entre le n°1 et le n°10. D’un point de vue technique et dans le management du match, ce qu’on recherche, c’est quelque chose de reproductible. Du 1 au 10, il y a une même façon d’arbitrer, une même ligne de conduite. C’est pour moi quelque chose d’indispensable dans le rugby professionnel et moderne. Ne serait-ce que pour nos clients, les clubs, qui veulent être à l’abri de surprises liées aux individus qui se succéderaient week-end après week-end. Il nous reste néanmoins des progrès à faire sur les juges de touche et l’arbi-trage vidéo. C’est assez désolant que, malgré un arbitrage central souvent irréprochable, on soit montré du doigt parce qu’il y a faillite de la vidéo ou d’un arbitre de touche. »

Lesperspectives« Lors des assises du rugby, un constat a été fait : il nous manque des ressources pour former les arbitres que nous avons recrutés. On a certes un système d’animateurs, de formateurs territoriaux. Mais il nous manque des Cadres Techniques de l’Arbitrage, à l’image des CTR. La conclusion des assises dans ce domaine, c’est qu’il faut profes-sionnaliser la formation plutôt que les arbitres eux-mêmes. Et, quel que soit le président de la CCA, il faudra créer ces postes de support à Joël

Dumé dans le cadre de sa mission, et en particulier avoir au moins un CTA par secteur. Les secteurs Ouest, Nord et Est notamment sont des priorités à cet égard. »

Lestatutdesarbitresdehautniveau« Je lutte contre la professionnalisation à outrance préconisée par certains. Je pense que j’ai convaincu la majorité des clubs et, en particulier, le président la Ligue et les instances dirigeantes de la LNR. Le problème des arbitres n’est pas d’avoir de l’argent, mais du temps. Pour se préparer, pour travailler avec leur coach, pour analyser leur match, pour se reposer. C’est très compliqué d’allier vie profession-nelle, vie familiale et vie arbitrale de haut niveau. Ce qu’on propose, c’est de faire de la pluriactivité, au cas par cas (80%, 50%, etc.). »

Lebesoind’explication« L’arbitrage est quelque chose de compliqué. Et la démagogie, c’est de le simplifier à outrance. Il y a un réel besoin d’expliquer comment fonctionne le système, la difficulté de la prise de décision, l’ambiguïté de certaines situations de jeu, etc. Il y a un besoin d’explication, de décryptage, de communication. » F

Ce qu’il faut retenir Plus de 2 800 arbitres licenciés. Le nombre d’arbitres licenciés (2809) est en très forte hausse (+ 18,77%) par rapport à la saison dernière, résultat de la mise en place effective de la charte de l’arbitrage. L’augmentation est sensible : + 444 arbitres licenciés en 2011/12 par rapport à la saison précédente.

Plus de 2 200 arbitres actifs. Le nombre d’arbitres actifs (2234) a très fortement augmenté par rapport à l’an dernier (+37%) compte tenu du changement de définition d’un arbitre actif, lié à la charte de l’arbitrage. Si la même définition de l’arbitre actif que pour les saisons précédentes avait été conservée, leur nombre serait de 1682 arbitres, soit une augmentation de 3%, le chiffre le plus important depuis la saison 1999/2000.

Plus de matchs arbitrés. Le nombre de rencontres arbitrées a augmenté de 3,7 % par rapport à la saison dernière (47 201 rencontres arbitrées en 2011/2012 contre 45 502 rencontres arbitrées en 2010/2011).

Des arbitres plus jeunes. Un rajeunissement des cadres est en marche, comme en atteste l’augmentation nette des arbitres de moins de 30 ans (31,45% la saison dernière contre 39,93% cette saison).

Drôme-Ardèche au top. La palme de l’assiduité revient au comité Drôme-Ardèche, avec 96% de ses effectifs en activité. Sur la deuxième marche, on trouve le comité Midi Pyrénées avec 94% d’actifs. Enfin, la Côte d’Argent complète le podium avec 91% de ces arbitres en activité.

leure solution. Le nombre d’arbitres, le nombre de matchs par saison et par catégorie, etc. Ces hommes de terrain connaissent mieux que moi les contraintes du quotidien dans les comités territo-riaux. On doit être fier de cette charte car on allait dans le mur, avec un recrutement qui n’était basé que sur le volontariat ou le lobbying des arbitres. »

Le«coaching»etl’InternationalLe coaching nous a aidé au niveau des désigna-tions à l’international. Joël Jutge est même can-didat pour remplacer Paddy O’Brien, responsable des arbitres à l’IRB. Notre objectif, c’est d’être assez forts pour être incontournables. Aujourd’hui, nous avons trois arbitres au panel IRB, dont deux (Romain Poite et Jérôme Garcès) dans le nouveau « panel des 9 », celui des désignations pour les matchs internationaux entre les huit nations majeures. Pascal Gaüzère est 3e. Quant à Mathieu Reynal, il est aux portes de ce panel et n’a rien à envier aux autres. Quatre, c’est un maximum qu’on peut viser. L’objectif est d’avoir un n°4 et un n°5 dans la hiérarchie hexagonale qui soient du même niveau que les trois précédents. Pour justement être incontournable et palier à des méformes pas-sagères. J’attribue cela au coaching. Le groupe des arbitres du Top 14 n’a jamais été aussi homogène.

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trais le week-end chez moi et je peux dire que le fait de travailler, d’être en contact avec les autres, a changé ma vie à une époque où on ne parlait pas de handicap comme aujourd’hui et où on se sentait presque responsable d’être handicapé ! »

Avec les « PAPAs cools ». Insistant sur le rôle de sa famille et de ses amis, Daniel Cau a tou-jours gardé le contact avec le rugby. « À Bagnères, les dirigeants du club et des copains de l’équipe venaient me voir ». Il fait d’ailleurs partie des anciens du club « les Papas Cools » et ses frères cadets, François et Jean-Jacques, ont joué en équipe première à Saint-Girons. « Je partais par-fois avec eux en car », rappelle Daniel Cau qui ne nourrit aucun ressentiment à l’égard de son sport. « Cela aurait pu m’arriver dans d’autres circons-tances et je ne rends pas le rugby responsable. J’ai pris un peu de recul aujourd’hui, mais je reste tou-jours fidèle au Sporting dont je suis les résultats ». Daniel Cau, qui se définit comme « un épicurien de la vie, un gourmand et un gourmet », aime se retrouver autour d’une table « pour un moment de partage et de convivialité ». Il lit aussi beau-coup, « des policiers, de la poésie suivant l’envie », et écoute de la musique, « du classique, du jazz et les grands interprètes de la chanson française ». Reconnaissant « avoir assez longtemps mis un peu de distance avec le monde du handicap », il s’est rapproché tardivement de la Fondation Ferrasse. « C’est lors d’une soirée rugby que j’ai eu la chance de rencontrer Jean Arhancet et Serge Gros et je me suis dit que je ne pouvais pas rester à l’écart ». Il tient à rendre hommage au travail effectué par les responsables de la Fondation Ferrasse. « Je leur tire mon chapeau ! », lâche-t-il, avant de conclure : « C’est dans la difficulté que l’on se reconstruit en trouvant l’énergie nécessaire au fond de soi-même ». Daniel Cau ne résiste pas à l’envie de livrer, dans un éclat de rire, une phrase qui lui tient à cœur et qui résume son état d’esprit : « Je suis un vaga-bond du presque rien pour mieux apprécier le tout ». F

Daniel cau, qui a été blessé en 1969, habite toujours dans son Ariège natale où il cultive un certain art de vivre, après avoir travaillé durant 35 ans à l’hôpital de saint-Girons. 2 journaliste : Félix Chiocca r photo : Manu Blondeau

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BULLETIN DE SOLIDARITÉyÀ remplir et à retourner à : Fondation Albert Ferrasse – FFR : 3-5, rue Jean de Montaigu – 91 463 Marcoussis Cedex

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AGé De 61 Ans, DAniel cAu n’en AvAit que 18 quAnD il A été victime D’un très GrAve AcciDent alors qu’il jouait

en junior sous les couleurs de Saint-Girons contre Montauban. « C’était le 23 novembre 1969. J’étais trois-quarts aile et, sur un placage, j’ai fait un soleil. Je suis retombé sur les cervicales avec une entorse au niveau des C4-C5 et une

paralysie complète des quatre membres », raconte celui qui est resté deux ans au centre de rééducation de Bagnères-de-Bigorre. « C’est là que j’ai retrouvé un peu de sensibilité au niveau de mes jambes. Au bout d’un an, j’ai demandé à être placé entre les barres parallèles car je ne supportais plus d’être attaché sur un plan incliné. J’ai tenu debout et je me disais que j’avais encore du chemin à faire », se souvient Daniel Cau qui a marché pendant quarante ans avec des cannes anglaises « avant de prendre le fauteuil il y a deux ans car j’ai peur de tom-ber ». Il poursuit : « Je me sens privilégié d’avoir eu la chance de me remettre debout ».Alors qu’il était élève de termi-nale au lycée de Saint-Girons au moment de son accident, Daniel Cau a eu l’opportunité « grâce à d’anciens dirigeants de mon club et au directeur de l’époque de l’établissement, qui aimait le rugby » de travailler durant 35 ans à l’hôpital de Saint-Girons, tout d’abord au standard, puis au bureau des admissions. « Habitant à Erce, près de Saint-Girons, mais n’ayant pas de véhicule, je ren-

Page 55: Rugby Mag numéro 1115

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Le plaquage « au ballon »

Quinze comités dans la danse

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F ils de RobeRt PaPaRemboRde , cheR Patou décédé en 2001 à c i n q ua n t e d e u x a n s , P ie R R e

Pa Pa R e m b o R d e vit au Brésil où il a entrainé l’équipe nationale de rugby, le Brésil où il prépare un coup fumant sur la route des Jeux de Rio 2016 qui intégreront le rugby à 7... Après avoir posé son sac à l’hôtel Cormier, ainsi appelle-t-on l’appartement où je suis basé dans Paris, Pierre a assisté à la finale du Top 14. Et, là, autour du match, il a eu le temps de raconter...Entre un détour par le Royal Villiers, chez Guy, le repaire de son père porte Champerret et une virée dans la Vallée de la Soif, question de ne pas perdre les bonnes habitudes, le Pierrot a assisté au dénouement du championnat 2012. Sa mémoire lui souffle : « Cette finale a plus ressemblé à un concert de Jeanne Mas qu’à un match de rugby. Elle qui, précisément, chantait “En rouge et noir : ils ne veulent plus jouer, se maquillent d’indifférence et oublient leur innocence...” »Elle chantait ça à l’époque de la finale de 1985, quand Denis Charvet ,dit la Fleur, marquait trois des six essais toulousains en finale au Parc contre... Toulon (36-22, après prolongation). En 1989, la Fleur s’envola, une fois encore, dans le Parc, pour déposer, quatre vingt mètres plus loin, un essai-pollen qui fertilisera la victoire (18-12) contre... Toulon, eh oui !Avant de par tir pour le Japon avec les Barbarians, Denis Charvet, qui vient de célé-brer son demi siècle, a commenté la finale avec le journaliste Laurent Depret au micro de Radio Monte Carlo : « Bien sûr, ce 19e titre du Stade toulousain est formidable, mais s’il en était resté à 18, ça n’aurait pas changé grand chose à son palmarès, alors que le RC Toulon de Bernard Laporte, lui, serait passé à quatre, avec le raz de marée festif qui aurait suivi pour submerger la rade... ça n’en fait pas moins plaisir pour William Servat et d’autres bons copains que j’ai toujours à Toulouse... » Le Cadurcien sait de la fête que déclenche les finales gagnées : il l’a tout de même pris trois fois, le bain de foule (1985, 86 et 89) sur la place du Capitole, les nuits de Brennus quand il a brandi le Bouclier des Gaulois avec ses frères de jeu occitans.Quant à Pierre Paparemborde, il se régale au Brésil avec le foot. Il y a joué, en cadets, au pays basque, il a même été sélectionné avec Bixente Lizarazu dans l’équipe du Sud Ouest . Bixente ailier « teigneux », glisse Pierre qui, lui, était milieu de terrain. Puis, il

rejoignit le ballon préféré de papa (qui avait été handballeur; champion de France avec l’AS Cheminots de Pau), pour peser, du poste d’ouvreur, sur le jeu de l’équipe juniors d’un Racing que manageait Papa, avant de rallier Maisons-Laffitte, la ville de son adolescence. Et finir, à vingt-deux ans, au Stade Français, saison 1993-1994, à l’ouverture ou à l’arrière, buteur gaucher, en jouant avec Jean-Baptiste Lafond, Michel Tachdjian, Yvan Roux et son toujours grand pote Geoffrey Abadie, père de jumeaux rugbymen, Adrien et Esteban dont le second est champion minime de surf...Quittant le terrain pour devenir directeur artistique du groupe béglais « Noir Désir » et d’Alain Bashung, longtemps après qu’il eut enregistré (en 1982) « Play blessures » avec Gainsbourg. Et de se rapprocher de la famille de Bob Marley qui laisse la porte ouverte pour lui en Jamaïque. Au Brésil, Pieri (c’est ainsi qu’on appelle Pierre de l’autre côté de l’Atlan-tique), marié et père de deux pet ites nénet tes trop mignonnes, suit les compétitions de foot, en supporter des Corinthians de Sao Paulo. Toujours avec, en tête, l’envie d’y associer l’autre bal-lon, celui qui, là-bas, fait sourire avec sa forme de calebasse. « J’ai acquis le ok du président des Corinthians de faire jouer du rugby à 7 à la mi-temps des matchs. Ce qui devrait se faire en fin de cette année 2012. »Le « Corinthians Seven » entre dans le circuit national à 7 « domestic ». Ainsi, à chaque fois que les « Blancs et Noirs » joueront « em casa »,

à Pacaembu, bientôt dans le nouveau stade qui se construit pour le Mondial 2014, Pieri sera là avec son équipe. Derrière Flamengo, le club de Rio aux 40 millions de « torcedores » (supporters), éparpillés dans tout le pays, vient Corinthians et ses 30 millions de « tor-cedores » ! Sachant que le club dont le nom vient de la cité grecque était à l’origine un club de rameurs. Comme l’Aviron Bayonnais... « ça rappelle le pays ! »Ce n’est pas tout. Jamais à court d’idées, Patou-Junior s’apprête à créer une section rugby à quinze aux Corinthians. Espérant qu’un jour, dans des lunes et des lunes, un rugbyman brésilien deviendra aussi célèbre que Ronaldo, Roberto Carlos, (feu) Socrates, Rivelino ou Garrincha...

Il n’est pas interdit de rêver. Sans oublier que les Brésiliennes, for t belles au demeurant, comme le mont re le calendrier très Stade Français pour lequel elles ont posé en tenue de plage pour nudistes, imposent le respect dans le circuit planétaire du 7 féminin. Patou a été ceinture noire de judo, handbal-

leur, rugbyman, d’abord en évoluant dans la ligne de trois quarts, avant de se caler sous le « 3 » du pilier droit, Pierre, lui, a opté pour la musique après le foot et le rugby, il vend aujourd’hui des lunettes. A la Pieri, pour General d’Optic et Grand Optical, il en est le directeur des ventes pour ce pays-continent qu’est Brésil, ce que lui permet de voir la vie en grand... F

Le « Corinthians Seven » entrera dans le circuit national « domestic ». Ainsi,

à chaque fois que les « Blanc et Noir » du club de foot paulista joueront « em

casa », à Pacaembu, bientôt dans le nouveau stade qui se construit pour le

Mondial 2014, Pieri sera là, à la mi-temps, avec son équipe de rugby à 7.

Vanina a trouvé à Rio l’arbre qui donne des fruits spéciaux, nommés « bolas de rugby ». En fait, ces ballons sont des calebasses de forme ovale que Vanina s’approprie pour les transformer. Elle pense commercialiser son idée pour les JO de 2016 où, avec le 7, le rugby fera son retour.

Rugby samba paulista !

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2 journaliste:RobertMarcelrphotographe:MichelMartin58 2 journaliste:Jean-Louis Laffitte

rphoto:Y. Vrignaud / agence Ange et Cerise

mais à la persévérance et... au rugby qui n’a cessé d’accompagner le duo, lui a permis de grandir : « Entre gens du rugby, conf irme Bontemps, passe toujours un courant qui est indéfinissable. Quand je me suis lancé, j’ai obtenu un chantier de 130 000 m2 grâce à Yvon Caris, futur président du Stade qui dirigeait alors un gros cabinet d’archi-tectes. Aujourd’hui, à notre tour, nous donnons un coup de main aux gens sérieux. Je n’ai jamais cessé de me référer à la formule que rabâchait, à propos de la passe, notre mentor Nono Elissalde : “Apprécier recevoir, c’est aimer donner”. Sans des gens comme lui et l’éducateur Robert Pouyfourcat, je n’en serais pas là ».

InitialesBBLa réussite de BB ne doit rien non plus à la faci-lité, seulement aux bienfaits de... la souffrance. La belle carrière de Dominique Bontemps avait brutalement pris fin en 1972, à 26 ans, sur une rupture du tendon d’Achille au coup d’envoi d’un 16e de finale contre le Stade Montois. Un quart de siècle plus tard, il a payé durement : quatre opérations du genou gauche, trois prothèses en cinq ans. Il n’y paraî t pourtant rien, tant la démarche reste fière : « Mes semaines sont rythmées par les visites chez le kiné. Même là, pour progresser, je recherche le petit plus, qui fait mal ». F

Salariés de Renaulac (peintures) dans les années 70, l’international Dominique Bontemps et son compère Philippe Bonnarme ont créé leur société en 1988 et ont fini par racheter, en 1994, leur ancien employeur ! Leur groupe, 50 millions de chiffre d’affaires, est l’un des gros sponsors du Stade Rochelais.

A La fin DeS annéeS 60, Le chômage n’exiStait PaS. a foRtioRi quanD on était, comme Dominique BontemPS

à La Rochelle, troisième ligne de l’équipe fanion et international (France-Afrique du Sud 1968, à Colombes). Commercial dans une entreprise de chauffage qui avait déposé le bilan, le (très) blond flanker n’est pas resté longtemps sur le carreau en 1969. Un supporter du club, Jean Badenes, cher-chait « quelqu’un pour donner un coup de main » chez « Bonal et compagnie Renaulac », entreprise de peinture sise à Bègles. Bontemps est revenu de vacances et il a été embauché le 1er septembre 1969. Quelques années plus tard, le poste de Badenes, du fait de la promotion de son titulaire comme directeur commercial, s’est trouvé vacant et il est revenu, toujours par la filière du rugby, à un autre troisième (ou deuxième) ligne du Stade Rochelais, Philippe Bonnarme, qui avait envie de nouveaux horizons : « Ensemble, nous avons obtenu de bons résultats, raconte Dominique Bontemps, mais l’entreprise, touchée par la crise pétrolière des années 80, ne s’est pas engagée dans les bons créneaux. Après deux dépôts de bilan, elle a été liquidée en 1988. Un repreneur s’est présenté, le baron Cochin, qui avait besoin de nos services car nous représentions, Philippe et moi, un quart du chiffre de l’activité bâtiment. Nous lui avons mis le marché en mains : nous vou-lions bien continuer, mais comme négociants, plus comme salariés. Il a dit : « Banco, on vous aide ». Le 21 septembre 1988, la société était créée. Pour le sigle, nous avons finalement choisi BB ; Bontemps-Bonnarme, ça sonnait mieux dans ce sens... ». En 1994, Renaulac se trouve à nouveau en diffi-culté et le repreneur demande aux deux compères si le secteur bâtiment les intéresse. C’est ainsi que Bontemps et Bonnarme rachètent... leur ancien employeur ! Il réalisait alors un chiffre de 3 mil-lions d’euros (conversion des francs). Aujourd’hui, le groupe, avec ses filiales en Belgique, à Pau, Bayonne, Caen, Saint-Brieuc, affiche 50 millions ! Il est l’un des gros sponsors du Stade Rochelais.

« un couRant inDéfiniSSaBLe »Comme à l’époque où ils partageaient en deux toutes leurs commissions, Bontemps et Bonnarme fonctionnent à 50/50, l’un ou l’autre PDG ou directeur général de chaque société. Bontemps dirige BB à Lagord (décoration, papiers peints, peintures, tissus, revêtements sols), Bonnarme se trouve le plus souvent à l’usine de fabrication à Cestas : « Chez nous, il n’y a jamais eu un impayé. Notre démarche est celle des paysans, sécuritaire ». Cette superbe réussite ne doit rien aux diplômes

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