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Rupture de la Coiffe site Internet - orthopedie- · PDF fileCentre Orthopédique de Provence Evolution d’une rupture de la coiffe La majeure partie des ruptures de la coiffe

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RUPTURE DE LA COIFFE

  L’épaule  a  la  particularité  d’avoir  une mobilité  extrêmement  importante,  beaucoup  plus importante que toute autre articulation. Elle permet de positionner la main dans l’espace et donc va être à  la base de  la préhension. De plus elle va permettre de  soulever  les objets saisis  car  elle  est  entourée  de muscles  puissants.  C’est  donc  une  articulation mobile  et puissante.  Elle va fonctionner sous l’action d’un muscle le deltoïde. C’est ce muscle qui donne le galbe de l’épaule, c’est lui qui donne une grande partie de la force d’élévation à l’épaule. Mais son action lors de sa contraction a tendance à faire monter la tête humérale dans l’articulation. Il s’en suit une excentration de l’articulation. L’articulation s’excentrant, elle va perdre de son efficacité en ce qui concerne  la  force et va se mettre dans une situation propice à  l’usure cartilagineuse.  C’est  pour  cela  que  la nature  a  inventé  un  système  stabilisateur  qui  va maintenir  la  tête humérale  centrée    par  rapport  à  la  glène,  quelque  soit  la  position  du  bras :  la  coiffe  des rotateurs. Tout se passe comme pour un hélicoptère, il lui faut un moteur pour fonctionner donc  voler,  le deltoïde, et un pour  stabiliser  la  tête humérale,  comme  le  rotor  arrière de l’hélicoptère : la coiffe des rotateurs. 

Deltoide : moteur Coiffe :stabilisateur

Epaule = hélicoptère

  Cette  coiffe  des  rotateurs  est  un manchon musculaire  entourant  l’articulation,  doublant pratiquement  le  système  ligamentaire  de  stabilisation  qu’il  recouvre.  On  reconnaît classiquement 5 muscles d’avant en arrière :  

→ le sous scapulaire → la longue portion du biceps ou LPB → le sus épineux → le sous épineux → le petit rond 

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Si l’on peut individualiser chacun de ces muscles, ils n’en fonctionnent pas moins ensemble de manière  synergique. C’est un véritable « bloc » qui assure  le contrôle dynamique de  la stabilité de l’épaule. 

Conséquences d’une rupture de la coiffe

La rupture de la coiffe va entrainer des douleurs, une diminution de la force musculaire, ce qui  pourra  avoir  pour  corolaire  une  diminution  de  la mobilité  de  l’épaule  et  une  gêne fonctionnelle.   Dans  certains  cas  grâce  à  des  relais musculaires  (grand  dorsal,  grand  pectoral,  deltoïde moyen),  se  développeront  des  mécanismes  compensateurs  qui  atténueront  les conséquences de  la  rupture de  la coiffe. C’est  le but du  traitement kinésithérapique. Mais ces compensations ne changeront rien à l’évolution naturelle d’une rupture de la coiffe.  Après une rupture de la coiffe la tête humérale va avoir tendance à se subluxer (se déplacer) vers le haut et en avant.   Ce déplacement va surmener  le tendon de  la  longue portion du biceps (LPB). Cette hyper sollicitation va être responsable d’une  inflammation douloureuse du LPB qui se traduit par une douleur dans le bras allant jusqu’au coude, parfois la main, appelée brachialgie.  Sur le plan mécanique cette « tendinite »va se traduire par une usure du LPB ou une hyper‐trophie de celui ci.               Ce  déplacement  vers  en  haut  et  en  avant,  va  avoir  aussi  pour  conséquence  que  la  tête humérale  va  se  rapprocher  de  l’acromion  et  entrer  en  conflit  avec  lui.  C’est  ce  que  l’on appelle le conflit sous acromial avec apparition d’un bec acromial.                                   Ce  déplacement  mécanique  de  la  tête  humérale  crée  une  excentration  de  celle  ci.  La conséquence  en  sera  l’apparition  d’une  arthrose  excentrée  dites  omarthrose  excentrée secondaire à la rupture de la coiffe. C’est le point terminal de la rupture de la coiffe.     

Coiffe rompue = tendance à la sub luxation antèro supérieure

LPB

Bec acromialBEC SOUS ACROMIAL

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Evolution d’une rupture de la coiffe

La majeure partie des ruptures de  la coiffe vont s’aggraver au sens anatomique du  terme. Cette aggravation va se faire de 2 manières : 

d’une part une extension des lésions pouvant intéresser un, puis 2 tendons  d’autre part le muscle libéré par la rupture de son tendon va se rétracter. 

  L’extension de la rupture tendineuse :  Qu’elle soit due à un  traumatisme ou à une usure progressive du  fait du vieillissement de notre épaule, une rupture partielle touchant un tendon aura tendance à se compléter puis à s’étendre à d ‘autre tendon. Le sus épineux est l’élément de la coiffe le plus souvent touché Sa  partie  antérieure  adjacente  au  LPB,  est  la  plus  vulnérable.  C’est  elle  qui  est  la  plus agressée par le conflit antérieur avec l’acromion.  Cette lésion peut s’étendre en avant, au sous scapulaire, emportant le LPB qui aura tendance à se sub‐luxer. Cette lésion peut aussi s’étendre en arrière au sous épineux.    La rétraction du muscle rompu :  La  rupture  du  tendon  va  faire  que,  comme  un  élastique,  le muscle  va  se  rétracter.  Ne pouvant  plus  travailler  ce muscle  va  dégénérer,  il  va  engraisser,  se  chargeant  en  cellules graisseuses.  D’où  2  problèmes,  la  rétraction  et  la  dégénérescence  graisseuse  qui  sont intimement liés.  Plus la rupture de la coiffe sera ancienne,plus la rétraction sera importante et plus le muscle sera dégénéré. A un  certain moment  la  coiffe deviendra  irréparable  car  trop  rétractée et inutilisable car la dégénérescence graisseuse a fait perdre les qualités contractiles du muscle. Réparer les tendons de la coiffe sera quasi impossible et inutile.     En conclusion :  Longtemps  considérée  comme  peu  invalidante  les  ruptures  de  la  coiffe  le  sont  chez  des patients  de  moins  de  60  ans,  en  période  d’activité  professionnelle,  où  elles  sont responsables  de  long  arrêt  de  travail.  Elles  sont  en  grande  partie  liées  à  la  gestuelle professionnelle et posent des problèmes difficiles quant à la reprise du travail antérieur. Chez  des  patients  plus  agés,  elles  sont mieux  tolérées  car  l’épaule  est moins  sollicitée. Néanmoins  l’évolution spontanée vers  l’omarthrose excentrée est  innéluctable et  trouvera son  terme, en  cas d’intolérance douloureuse, par  la mise en place d’une Prothèse  Totale Inversée 

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Que faire devant une rupture de la coiffe ?

La rééducation :     C’est un élément essentiel dans le traitement d’une rupture de la coiffe.  

1‐ Ce  peut  être  le mode  de  traitement  choisi  pour  améliorer  les  douleurs  dues  à  la lésion.  On  va  apprendre  à  l  ‘épaule  à  tolérer  sa  rupture  en  développant  des suppléances musculaires. Ce  traitement nécessitera  l’application d’un protocole de rééducation  précis.  Il  devra  être  poursuivi  plusieurs  mois  3  à  4  mois.  En  cas d’insuffisance du résultat se posera le problème de la réparation chirurgicale si l’état de  santé  du  patient  le  permet. Un  traitement médical  adjuvant  pourra  faciliter  le déroulement de cette rééducation : anti inflammatoires, infiltration.  

 2‐ La  rééducation  pourra  aussi  être  un  temps  préparatoire  avant  une  intervention 

programmée. D’une part pour  assouplir une  épaule  souvent  enraidie, d’autre part pour apprendre au patient les exercices qu’il devra répéter dans le cadre de son auto rééducation post opératoire. On ne perd jamais son temps à faire cette étape, et on peut aussi juger de la motivation du patient. 

 3‐ La  rééducation  postopératoire  sera  bien  sur  un  temps  déterminant  de  la 

récupération. Cette  rééducation doit être  faite  selon un protocole précis,  remis au patient,  et  réalisé  par  un  kinésithérapeute  rompu  à  la  rééducation  de  l’épaule. L’investissement  du  patient  est  capital,  on  n’est  pas  rééduquer,  on  se  rééduque. L’auto rééducation représente 70% du résultat. Cette rééducation, développée dans « rééducation de l’épaule », doit respecter les temps de cicatrisation de la réparation, la  récupération  première  de  la  mobilité  passive  et  de  la  prudence  dans  la récupération de  la mobilité active. Le temps joue pour  la récupération d’une épaule opérée  qui  évolue  pendant  plus  d’un  an,  même  si  l’on  ne  fait  rien.  Il  faut impérativement éviter, par un excès de rééducation, de déclencher une capsulite.   

La réparation :  Quand se posera le problème de la réparation d’une rupture de la coiffe, il faudra réaliser un bilan radiologique qui viendra compléter les données du tableau clinque.  Il  visera  à déterminer  les  caractéristiques de  cette  lésion de manière  à proposer  le  geste chirurgical le mieux adapté à la lésion. Ce bilan comprendra :  

un bilan  radiologique  avec  5  incidences, qui, on  l’oublie  trop  souvent  apporte des       renseignements essentiels 

un  arthroscanner  ou  une  arthroIRM  qui  permettront  d’apprécier  l’étendue  de  la lésion,  la  rétraction  des  éléments  rompus,  la  qualité  des  muscles  de  la  coiffe (dégénérescence graisseuse du muscle). 

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Ces examens onéreux, agressifs  (injection  intra articulaire,  irradiation non négligeable due au scanner) ne sont pas des examens diagnostics. Le diagnostic est fait cliniquement.  

           Ayant déterminé  les caractéristiques de  la  rupture de  la coiffe, on va se  trouver devant 2 tableaux : 

la coiffe est réparable à priori    la coiffe n’est pas réparable à priori 

 Dans  les  2  cas  la  réparation  bénéficiera  de  l’apport  de  la  chirurgie  arthroscopique  qui permettra  de  réparer  tout  ou  partie  de  la  lésion  en  préservant  les  structures  saines  de l’épaule   La coiffe est réparable :  Ce n’est qu’après  l’avoir saisie et avoir « tiré » sur  le tendon à réparer que  l’on appréciera son élasticité et la possibilité de la ré‐amarrer là où elle était avant la rupture. L’arthroscopie permettra de mettre ne place de petites ancres fixées dans  l’os, dont  les fils seront passés dans  le tendon rompu. Ces derniers seront noués, ramenant ainsi  le tendon sur sa zone de fixation naturelle.  Dans certains cas une  libération des adhérences contractées par  le muscle dont  le  tendon est  rompu,  sera  nécessaire  pour  faciliter  ou  permettre  cette  réparation.  La  chirurgie arthroscopique permet dans tout les cas de mener à bien cette réparation.  Si  le  patient  a  une  douleur  brachiale  qui  fait  suspecter  une  tendinite  du  LPB  et  si l’arthroscopie confirme que ce LPB est soit inflammatoire, soit sclérosé, soit délité ou encore sub  luxé,  il  faudra dans  le même  temps opératoire sectionner celui‐ci si  le patient est âgé (ténotomie) soit le sectionner et le ré‐amarrer sur l’humérus (ténodèse).    La coiffe est irréparable :  Le bilan pré opératoire a  fait  craindre que  la  lésion, du  fait de  sa  rétraction, du  fait de  la dégénérescence graisseuse du muscle, ne serait pas  réparable. Lors de  l’arthroscopie on a constaté que  le muscle avait perdu son élasticité et donc on se retrouve avec des muscles localement inexploitables.  

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Il  faut alors apporter du  tissu nouveau qui va pallier à  l’absence de coiffe. Nous  réalisons dans ce cas un transfert musculaire fait au moyen du muscle grand dorsal.   Cette intervention consiste à détacher le tendon du grand dorsal par une courte incision en arrière du creux de l’aisselle. Puis au moyen de l’arthroscopie, on va venir le positionner et le fixer sur la tête de l’humérus, de manière à ce qu’il supplée à l’absence de coiffe.  La  fixation solide du transplant permettra de mobiliser rapidement  l’épaule et de suivre  le même  programme  de  rééducation  que  pour  les  autres  réparations.  Là  aussi  la  chirurgie arthroscopique  permet  de  diminuer  l’agression  de  l’intervention,  raccourcit  la  durée  de l’hospitalisation et facilite la rééducation.                                  La place de la Prothèse d’Epaule dans les ruptures de la coiffe   Comme nous  la rupture de  la coiffe est une  lésion évolutive qui peut évoluer en « silence » vers  une  dégradation  arthrosique  de  l’épaule.  C’est  l’Omarthrose  Excentrée  de  l’épaule. C’est le terminus de la rupture de la coiffe.  A ce stade  la seule solution sera  la mise en place d’une Prothèse d’Epaule Totale  Inversée dites  PTEI.  Celle  ci  du  fait  de  son  design  et  de  son  fonctionnement mécanique  palliera  à l’absence de coiffe et résoudra le problème de la destruction arthrosique.     

Rupture de la coiffe Rupture de la coiffe Rupture de la coiffe

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  La PTEI peut aussi être une solution devant un patient agé présentant une épaule pseudo paralytique (pas d’élévation du bras) et qui malgré une rééducation assidu pendant 4 mois, n’a  aucune  amélioration  de  sa  fonction.  La  mise  en  place  d’une  PTEI  peut  alors  être envisagée.  Ce tableau descriptif des problèmes qu’entraine une rupture de la coiffe des rotateurs ne se veut  pas  exhaustif.  Il  n’est  que  l’explication  de  l’attitude  de  notre  équipe  devant  ce problème, à la lumière de ce que nous avons appris en 30 ans d’expérience.   ous faisons, comme beaucoup, une large part à la chirurgie arthroscopique, dont nous avons vécu  l’avènement,  l’amélioration technique, et  la maturation actuelle. Nous avons pu au fil du temps mesurer tout ce qu’elle pouvait apporter.