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mar stes sainte-marie lyon

s mar ste - Établissement scolaire de la maternelle au

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mar s

tes

sainte-marie lyon

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som

mai

reréflexions

page 4 éditorial

référencepage 18 Présence et autorité

Christiane CONTURIE

page 20 L’exil musicalThierry MARTIN-SCHERRERUne tentative pour répondre à la question : Qu’est-ce que l’homme ?

page 24 Parole(s) de vie,parole(s) de résurrectioncardinal Philippe BARBARINIntervention à la session de La Neylière

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les yeux fertilespage 38 Quis evadet ?

Michel LAVIALLEA propos d’un dessin de Hendrick Goltzius

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Homélie de la messe page 48de rentrée des professeurs

Erwan SIMON

ciné-club page 50Programme 2008 - 2009

De l’inconstance à la fidélité page 55Frédéric CROUSLÉ

Commentaire de L’Ami de mon amie

Option théâtre page 64Saison 2008-2009

voyages page 66M’Bote !

Sidney 2008Disneyland Paris

Sorties

Classes supérieures page 78Ouvertures et résultats

in memoriam page 88Homélie prononcée lors des obsèques

du père Roger Gilot, s.m.

Lyon page 90La Verpillière page 101

carnet page 107

collège

nouvelles

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Dans sa maison, imaginer Marie

C’est un bon établissement, qui a de bonsrésultats, qui se développe, ouvre des classes...Sérieux, efficace. Au point que certains élèvespensent qu’il n’est pas nécessaire d’y travaillerpour le baccalauréat puisque tout le monde leréussit. Au point que certains professeurss’étonnent de la présence d’élèves indignesd’une si grande institution. Au point quecertains parents lui confient leurs enfants parceque les résultats affichés constituent une solidegarantie et qu’ils n’ont pas le temps de s’enoccuper. Quant au caractère propre, à lavocation chrétienne, s’il faut cela pour êtreadmis...etc.Florilège de remarques entendues çà et là quinous interrogent sur un malentendu à proposde la réussite de nos élèves et, au-delà, del’établissement. Certains drames, cet été, lamort d’un jeune ou d’un récent ancien élève,sont là pour nous rappeler combien cetteapparente santé, ces succès aux examens, fruitdu travail des professeurs, des élèves et desfamilles, cette structure qui fonctionne ne sontrien par rapport à la réussite d’une vie, sontsubordonnés pour nous à la certitude d’être,dans cette construction, de simples médiateursdans une œuvre qui nous dépasse.Comment éviter de tomber dans lasatisfaction ? Comment faire pour que Sainte-Marie reste moins une Institution qu’une

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édito

rial

maison ? Au moment de commencer cetteannée, devant une assemblée de professeurset d’éducateurs, il me faut redire la fragilitéde l’œuvre et la joie de voir toutes cespersonnalités si généreuses et si différentesprêtes à relever le défi. Différentes : je doisle rappeler à ceux qui connaissent la maison– parce qu’ils sont tombés dans le chaudron –comme à ceux qui arrivent : ce n’est pas ladiversité qui est à craindre mais l’absence dedésir de bâtir une communauté, le manqued’estime pour ses élèves ou pour ses collègues,au-delà de tout ce qui peut les séparer. Je propose ce jour deux pistes pour collaborerà la construction de notre maison :imagination et tradition mariale, qui sont lesdeux mouvements par lesquels une maisonassure ses fondements, un homme son assiette.

Imagination

L’imagination est nécessaire, non seulement àl’enseignant, mais aussi pour l’élève et, pluslargement, pour la société.L’imagination pour l’enseignant est cependantdavantage que le simple devoir d’état quiconsiste à varier ses procédures 1, à ne pas serépéter, ou pour être précis, à savoir se répéter,car il faut bien que, chaque année, nousredisions à des élèves différents ce que nousavons déjà souvent dit. Un enseignant

1 Y a-t-il, en effet, une bonneméthode qui vaudrait pourchacun d’entre nos élèves ?

Tel élève à qui un conseillerbien intentionné a préconisé

de travailler par fiches s’épuiseà les multiplier et s’y perd

sans résultat.Tel professeur qui veut suivre

les dernières directives deson inspecteur se fait chahuter

car cela ne correspond pasà son tempérament. Si l’on

peut dire que certainesméthodes sont mauvaises,

il n’en est pas d’universelle.

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imaginatif est plutôt celui qui a le souci denourrir l’imagination de son élève en mettanten branle soit son « imagination reproductrice »,celle qui fait venir à la mémoire des images duréel photographiées par son cerveau à uninstant de son histoire, soit son « imaginationproductrice » qui invente ces images. Certes lacomplexité de notre cerveau qui distord sessouvenirs et le déterminisme de l’universd’images de la société font que ce que nouscroyons inventer n’est bien souvent que leproduit de son conditionnement. Plussimplement dit, je me souviens que mes élèvesde cinquième, censés me narrer unepromenade en forêt, avaient presque tous dessous-bois peuplés de champignons rouges àpois blancs, de faons sautant par-dessus desbancs et autres fleurettes : petits citadinsgorgés de Walt Disney. La responsabilité desadultes est donc de fournir d’autres images,d’autres sensations, radicalement nouvelles.Michel Serres dit qu’il fut un gaucher contrariéet, contrairement à la vulgate qui considèreque cette façon de faire a été traumatisantepour beaucoup, il affirme : « Les instituteurs sedoutent-ils qu’ils n’ont enseigné, dans un sensplein, que ceux qu’ils ont contrariés, mieux,complétés… »2. Il en est de même pour nosélèves souvent infirmes de la sensibilité parcequ’aucun auteur ou aucune marche dans uneforêt ne leur a permis de sentir « les odeurs dela nuit, celle des pousses vertes, celle desessences légères que diffusait la sève et celledes feuilles tombées qui feutraient l’humusgras (…) l’odeur des champignons soulevantdu chapeau la jonchée des aiguilles (…) celleoù se mêlaient un relent de suie froide et desfumets vivants d‘étable et de porcherie ».3

Michel Serres,Le Tiers-Instruit

Maurice Genevoix,Raboliot

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Le rôle de l’enseignant est donc bien detransmettre un vocabulaire, d’apprendre àrecourir aux sens endormis jusque là ou quedes images ou des mots nouveaux et précisn’ont pas éveillés pleinement.

L’imagination pour les élèves, c’est la sortie del’imaginaire sur commande que la sociétéimpose à nos cerveaux, grâce, on vient de ledire, à l’enrichissement de la languescientifique, technique, artistique. Toutes lesconsignes démagogiques qui consistent àpartir du connu, à faire étudier du rap enmusique, de la BD ou des extraits de langueadministrative en français, risquent d’ennuyerles élèves, de les faire ricaner car ils sont plusexperts que nous dans ces domaines et,surtout, de ne pas aboutir à l’émancipationque nous cherchons pour eux. Bien sûr, ils’agit de séparer le bon grain de l’ivraie,l’imagination « maîtresse d’erreur et defausseté » et l’imagination qui permet, commele dit Sartre, de « tenir le réel à distance » car« l’imagination, c’est la liberté ». Bachelardmontre magnifiquement dans la Psychanalysedu feu comment la science progresse grâce àl’imagination qui libère le chercheur, aidel’intelligence à voir plus loin, à ne plus s’entenir au donné du soleil qui tourne autour dela terre. De ce point de vue, l’imagination n’estpas contraire à la raison : « Il est absurde dedire qu’une image peut nuire ou freiner lapensée, ou alors il faut entendre que la penséese nuit à elle-même […] »4. Il ne s’agit donc passeulement, pour nos élèves, de découvrir denouvelles images, mais aussi d’aiguiser leurintuition par des images libératrices, maisencore de laver leurs yeux pour mieux voir la

4 Sartre,L’imaginaire

Gallimard,1948, p.158

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richesse du réel car « depuis que Claude Moneta regardé les nymphéas, les nymphéas de l’Ile-de-France sont plus beaux, plus grands ». 5

Malgré la débauche d’images qui l’accableparfois, la société elle-même connaît ce besoin,dès l’école, de renouveler sa vision du monde.Ainsi les recherches de l’abstraction dans lapeinture du XXe siècle traduisent non pas lasimple négation de l’humain, mais unetentative cistercienne de refuser le trop plein etla vanité des images sophistiquées etesthétisantes, et même la recherche, peut êtremaladroite, d’un au-delà. De façon identique,notre maison se construit depuis plus dequarante ans avec une architecture qui peutêtre un objet de méditation : on peut lirel’économie de moyen, la simplicité duvocabulaire architectural comme unemétaphore d’une pédagogie et d’une recherchespirituelle. Pédagogie au sens où l’élève, misdans un univers sobre, protégé des slogans, estappelé à aller à l’essentiel dans une vérité etune simplicité de sa relation à l’adulte quiressemble à la vérité du mur qui l’entoure ; pasde fioriture, d’apprêt pour faire beau, mais uneforme stimulante, des fenêtres qui luiproposent un point de vue toujours nouveausur le monde, des matières et des couleursfondamentales, du bois, de l’acier, du béton.Dimension spirituelle aussi de cettearchitecture. La pauvreté du matériau affirmeque pauvreté n’est pas misère, que, à partir dela pauvreté de ce que nous sommes, nouspouvons créer une œuvre originale. Nous nepouvons pas seulement vivre dans la nostalgiede la beauté gothique ou romane ; le Christs’incarne encore et toujours dans une création

5Gaston Bachelard,Le droit de rêver,P.U.F., p.13Ainsi, sans Rousseauet sa vision nouvelle dela montagne, l’impératriceEugénie ne serait pas venueà Chamonix sur la merde glace, et les sports d’hiverne se seraient pas développéscomme ils l’ont fait.

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vivante. D’autre part, cette sobriété est unappel à la contemplation, laquelle n’est pasdonnée par illumination mais se conquiert parla mobilisation patiente de toutes les facultés :volonté, mise en œuvre des sens, intelligence,mémoire sont stimulées par les formes, lesvolumes imaginés par Georges Adilon.Pour bâtir notre maison il faut donc despierres vivantes, capables d’assumer leur partd’originalité et de l’apporter au bien commun.Il faut continuer à imaginer en dehors deschemins battus. Or notre tradition marialerecèle des trésors pour évangéliserconstamment notre imagination, notreintelligence : la figure de la Vierge Marie peutêtre la source de notre unité profonde et denotre renouvellement permanent.

Marie

On s’interroge parfois sur Marie, la placequ’on lui réserve, le sens que peut avoir laconsécration d’une école au nom de Marie.Tant que des pères Maristes travaillaient dansl’école, il était confortable d’estimer qu’il étaitde leur ressort non seulement de donner corps,dans l’institution, à une tradition marialepropre à leur congrégation, mais encore, endépit de la collaboration réelle et ancienne deslaïcs aux différentes activités religieuses,d’orienter tout discours sur Marie ; or le décèsde deux pères de la communauté de Puylata,au 4, montée Saint-Barthélemy – le pèreVignal, début juillet, et le père Gilot, fin août –rappelle que le temps est venu pour des laïcs,dont certains n’ont jamais connu les pères, deporter eux-mêmes un esprit mariste. Au-delà

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des convictions religieuses pour certains, c’esten Marie qu’ils pourront inépuisablement letrouver.Il est difficile de parler de Marie. Parce qu’elleest tellement discrète dans l’Evangile qu’on estplus souvent face à des broderies imaginairesqu’au texte écrit par le « dexterae Deidigitus ». Parce que l’Eglise romaine etl’Orthodoxie la célèbrent avec tant d’égards,lui décernent tant de titres qu’on craintl’exagération ou le casus belli avec des frèresd’autres églises chrétiennes. Parce que la piétémariale populaire est souvent suspecte, nonseulement par sa mièvrerie mais encore parson aspect idolâtre. Dans la tradition des pères Maristes, Marie estun modèle intérieur et non un objet dediscours, ce qui n’est guère commode quandon doit en parler... Il s’agit, dit l’article dixièmedes Constitutiones Societatis Mariae, que lespersonnes engagées dans la Société aientles attitudes que l’on peut prêter à la Mèredu Sauveur : « ut Maria cogitare, ut Mariajudicare, ut Maria sentire et agere debent » 6.Le père Colin, fondateur de la congrégation,utilisait même cette image : « Je me mets aumilieu de la maison de Nazareth et de là je voistout ce que j’ai à faire ». Il s’agit donc moinsde dresser un autel à sa gloire que de méditer,grâce à un exercice très ignatien del’imagination, le rôle qu’elle a eu, de voir nosélèves, nos collègues et le monde avec ses yeux.

Discrétion de Marie dans les Evangiles

Dans un établissement scolaire, que peutsignifier l’imitation de Marie ? Les passages dela Bible où Marie apparaît et les phrases

6 « [ elles ] doivent penser,juger, sentir et agir commeMarie »

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qu’elle prononce sont rares 7. D’ailleurs cetterareté est le premier et le plus importantenseignement ; le volontarisme, la surenchèrene sont guère éducatifs ; l’économie, le retraitfavorisent la transmission. Ainsi le professeurperd son autorité en voulant parfois trop bienfaire, en intervenant là où un silence attireraitl’attention de celui qu’il veut faire taire ouremettre à sa place ; au contraire une paroledistrait ceux qui travaillaient et le professeur adonc obtenu le contraire de ce qu’il cherchait.Présence et non omniprésence.

Annonciation (Luc 1) : Marie est cette fillede Sion (Sophonie 3, 14/ Za 9,9) qui vadevenir, selon la prophétie de Gabriel, lanouvelle Eve (Jean19, 26) : elle incarne doncprécisément ce qui fait le cœur de latransmission : faire du neuf avec du vieux. Lemétier du professeur n’est-il pas de porter uneparole suffisamment haut pour que les élèvesn’y voient ni une technique destinée à lesséduire ni un texte poussiéreux et normatifqu’on voudrait les contraindre à assimiler ?Notre parole a-t-elle cette exigence mariale-là ?Visitation : « Heureuse celle qui a cru »dit Elisabeth à sa cousine (Luc 1,45).Bienheureuse, en effet, l’âme qui croit à savocation, quelque mystérieuse qu’elle puisseêtre : cette vocation s’accomplira. Marie est,dans l’exaltation qui suit son « fiat », unefigure de la confiance, de la foi et une figure dudon : « C’est dans la foi que la pureté trouvel’achèvement de sa fécondité »8. D’autre part,la Parole à la fois la dépasse et l’habite : elle la« couvre de son ombre » et « tressaille» au-dedans d’elle. Nos élèves ne lisent-ils pas dans

7 Dix apparitions et,outre le Magnificat,cinq brèves paroles :

Annonciation« Comment en sera-t-il ainsi

puisque je ne connais pasd’homme ? » (Luc 1,34)

« Voici la servante duSeigneur : qu’il me soit fait

selon ta parole » (Luc 1, 38)Visitation

Magnificat (Luc 1 46-55)Le recouvrement au temple

« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ton père et moi, fort en peine, nous te

cherchons. » Luc 2, 48)Noces de Cana

« Ils n’ont plus de vin »(Jean 2, 3)

« Tout ce qu’il vous dira,faites-le ! »Jean 2, 5)

8 Jean Côte, ancien professeurde lettres classiques décédé

en juillet dernier, avait souligné,dans un livre de Bernard Sesé

consacré à Teilhard de Chardin,cette phrase sur Marie,

Desclée de Brouwer, p.43

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nos enthousiasmes, et le mot est adapté, quecette parole que nous leur adressons méritequ’on s’y attarde, donc que nous n’en sommespas l’origine, pas les propriétaires, et qu’enmême temps elle nous habite ?Le Magnificat, tout entier sorti de la mémoirevive que Marie garde du premier Testament,jaillit spontanément sur ses lèvres. Au-delà ducaractère ingrat du quotidien de notreenseignement, de cette répétition parfoisusante, nos élèves voient-ils dans nos gestes,notre façon d’habiter notre maison, de prendredu temps avec nos collègues comme avec eux,le signe que nous sommes au service, commeMarie, pourtant « mère du Seigneur », vient àcelui d’Elisabeth ?Le recouvrement au temple : Jésus échappepour ainsi dire à Marie et se retrouve parmiles docteurs de la Loi. Marie, nous dit Luc,« gardait fidèlement toutes ses choses en soncœur. » Déconcertés bien souvent par lesréactions de nos élèves, nous avons tendanceà vouloir garder notre maîtrise de la situation,à dramatiser. Marie peut nous apprendre àgarder pour nous nos incompréhensions, notrerévolte de voir l’élève nous échapper, notreautorité bafouée ; elle peut nous aider àattendre avant de réagir, pour faire de cetévènement qui nous blesse, non un problème àrésoudre mais une occasion de découvrirl’élève, de lui consacrer du temps pour mieuxle comprendre sans, bien sûr, l’excuser.Cana : une fois de plus, Marie se montreattentive aux manques de la collectivité plusqu’à ses propres besoins. Malgré la réponse deJésus : « Que me veux-tu, femme ? Mon heuren’est pas encore arrivée », elle fait confiance.Quand « amour et vérité se rencontrent »(Ps 85, 11) la générosité est plus juste et pluséducative que la lucidité.

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Marie au pied de la Croix : je pense auxmamans qui ont perdu un enfant cet été.Stabat Mater. Elle se tenait debout.

Conclusion

Dans un très beau plaidoyer pour l’imagination,Jeanne-Marie Baude cite Léopardi : « Ou bienl’imagination reprendra vigueur et les illusionsreprendront corps dans une vie énergique etchangeante, la vie redeviendra vivante et nonmorte, la grandeur et la beauté retrouverontleur substance, et la religion regagnera soncrédit ; ou bien ce monde deviendra un lieuclos, peuplé de désespérés et peut être aussi undésert »9.En laissant une place juste à l’imagination,en poursuivant et approfondissant notreméditation sur Marie, nous nous effaceronsdevant nos élèves pour leur laisser un horizon,une espérance, comme le père agenouillé danssa prière permet à l’enfant de voir plus loin queson habituelle stature. Si « élever quelqu’un,c’est d’abord l’élever à ses propres yeux »comme le dit Simone Weil, c’est qu’il nousappartient, avec la patience et l’impatience dujardinier, de comprendre que si nous plantons,si Apollos arrose... c’est un autre qui donne lacroissance (I Co 3,5).

Pour conclure, en cette année du 120e anniversairede la naissance de Georges Bernanos et du 60e

anniversaire de sa mort, je veux lire une des plusbelles pages de la littérature mariale, extraite duJournal d’un curé de campagne dans laquelle levieux curé de Torcy s’adressant au jeune curé,héros du roman, renouvelle notre vision deMarie, pas seulement Mère :

9 Jeanne-Marie Baude,Le massacre des illusions,

t.1, Allia, 1993, p.11

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« Elle est notre mère, c’est entendu. Elle est lamère du genre humain, la nouvelle Eve. Maiselle est aussi sa fille(…) Une petite fille, cetteReine des Anges ! Et elle l’est restée, ne l’oubliepas ! Le Moyen Age avait bien compris ça, leMoyen Age a compris tout. Mais va doncempêcher les imbéciles de refaire à leur manièrele « drame de l’incarnation », comme ils disent !Alors qu’ils croient devoir, pour le prestige,habiller en guignols de modestes juges de paix,ou coudre des galons sur la manche descontrôleurs de chemin de fer, ça leur ferait trophonte d’avouer aux incroyants que le seul,l’unique drame, le drame des drames, – car iln’y en a pas d’autre – s’est joué sans décor etsans passementeries. Pense donc ! Le Verbes’est fait chair et les journalistes n’en ont riensu ! Alors que l’expérience de chaque jour leurapprend que les vraies grandeurs, mêmehumaines, le génie, l’héroïsme, l’amour même –leur pauvre amour- pour les reconnaître, c’est lediable ; (…)Mais regarde bien maintenant, petit : la SainteVierge n’a eu ni triomphe, ni miracles. Son filsn’a pas permis que la gloire humaine l’effleurât,même du plus fin bout de sa grande ailesauvage. Personne n’a vécu, n’a souffert, n’estmort aussi simplement et dans une ignoranceaussi profonde de sa propre dignité(…).Le regard de la Vierge est le seul regardvraiment enfantin, le seul vrai regard d’enfantqui se soit jamais levé sur notre honte et notremalheur. Oui, mon petit, pour la bien prier, ilfaut sentir sur soi ce regard qui n’est pas tout àfait celui de l’indulgence – car l’indulgence neva pas sans quelque expérience amère – mais dela tendre compassion, de la surprisedouloureuse, d’on ne sait quel sentiment

10 Georges Bernanos,Journal d’un curéde campagne, Plon 1936, p. 256 à 259

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encore, inconcevable, inexprimable, qui la faitplus jeune que le péché, plus jeune que la racedont elle est issue, et bien que Mère par lagrâce, Mère des grâces, la cadette du genrehumain.»

Marc BOUCHACOURT

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réfe

xions

référence... Parole(s) de vie... les yeux fertiles

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Elle est immédiatement perceptible, la présencedu professeur qui habite pleinement sa classe.Les élèves la ressentent dès la première minutede l’année, nous en avons tous faitl’expérience : le professeur vient d’entrer, il estabsolument là, cela s’est vu à sa façon deregarder, de saluer ses élèves, de s’asseoir, deprendre possession du bureau. Il ne s’est paséparpillé par crainte de leurs réactions, il nes’est pas recroquevillé sur lui-même, non, il està son affaire, d’entrée de jeu, il est présent, ildistingue chaque visage, la classe existeaussitôt sous ses yeux…[…]Mais de quoi est fait le rayonnement d’uneprésence ? Qu’est-ce qui permet que l’autoritéd’une parole s’impose d’elle-même ? Il y a sansdoute un ascendant personnel, des donsnaturels de communication qui ne s’invententpas. Mais les jeunes ne font pas longtempsconfiance à la séduction. Ils reconnaissentl’authenticité des adultes qui s’adressent à eux[…]Un enseignant développe son autoritépersonnelle à mesure qu’il acquiert la forceintérieure que donnent la compétence, lamaîtrise de sa discipline, mais aussi un bonpositionnement qui permet assurance et

Présence et autorité

Sous ce titre, Lyon-Maristes propose à votreréflexion un texte ayant trait à la conduitescolaire.

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confiance en soi. Les jeunes enseignants enformation le savent bien : c’est sur le terrainqu’ils apprennent le mieux leur métier, aucontact d’enseignants expérimentés qui saventmettre leurs classes en confiance, intéresserleurs élèves, organiser bien leur travail, etpeuvent s’autoriser à être eux-mêmes avec lesjeunes parce que la distance est clairementétablie.Exercer ainsi une autorité personnelle demandebeaucoup de désintéressement. Il est facile demanipuler des jeunes. Ne pas retenir pour soil’ascendant qu’on peut avoir demandebeaucoup de vigilance. L’autorité n’a pas sa finen elle-même. Elle n’a de sens que si elle permetaux jeunes de poursuivre leur route avecl’esprit plus ouvert, plus curieux, un jugementplus sûr, des repères et un raisonnement quileur permettront de structurer et de conduireleur vie. Le bonheur d’éduquer, d’enseigner,c’est cela : permettre aux nouvelles générationsde grandir, d’aller plus loin, de faire du neuf…

réfé

renc

e

Christiane CONTURIEExtrait de « Maîtres et enseignants, une autorité qui fait grandir »article paru dans la revue Christusn°218, avril 2008

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« Est perdu celui qui n’a plusde larmes pour la musique … »

Cioran

Perdu : dépossédé, abandonné, condamné. Ledon des larmes évoqué ici équivaut à peuprès au don de la vie ; son tarissement, à laperte de l’imaginaire – qui jaillissait del’extase. De quelle extase s’agit-il ? d’un étatantérieur à l’impérialisme de la raison, écritCioran. De l’état d’enfance, ou intuition de laplus grande porosité au monde. Vulnérable,innocent, tel apparaît l’enfant devant lemonde, que l’expérience, la connaissance,l’éducation, en un mot le passage du tempsapprendront peu à peu à la retenue, à laméfiance. Son empathie native le voued’abord à un perpétuel présent dont lamusique l’absorbe tout entier. L’intelligences’éveillant érode son don d’extase. Il se donnemoins volontiers, apprend à se prêter, n’hésitepas à se retirer en lui. La clairvoyance fait sespremières armes. Le voilà bientôt retenant seslarmes : il ne pleure plus. Qu’est-ce que leslarmes ? un don, selon les mystiques ; louangedu corps submergé par l’émotion du monde enmoi, ravissement du corps dans l’embargo dela volonté raisonnante.

A partir de citations liminaires, une tentativepour répondre à la question « Qu’est-ce que lamusique ? », ce qui pourrait bien être, pour reprendreGeorges Steiner dans Réelles Présences, une façonde demander : « Qu’est-ce que l’homme ? »

L’exil musical

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L’école de la musique, source privilégiée deslarmes. La musique seule exerce ce pouvoirsingulier, à certains moments d’abandon, dem’accorder les larmes. D’où proviennent-elles ?Déverrouillées par la musique, leur véhiculeplutôt que leur source, elles ont affaire à desimages plus ou moins flottantes, que sonrâteau sonore remue derrière moi – là où lesyeux d’abord ne voient pas. Imagesindiscernables, jetées sans gouvernail sur lechemin de la durée, dont l’éclat vacille ets’éclipse dans une impondérable floraisoncomme de lucioles : leur résurrection sonorem’assaille sans crier gare, m’assiégeantbrusquement, insidieuse, à la façon d’un gazdélétère dont l’émission me livre pieds etpoings liés aux débris harmonieux d’unmonde perdu. Le sortilège se dissipant dansun retour en force de ma lucidité, j’auraibeau crier « qui va là ? », seul me répondl’écho altéré de ma voix. L’esprit d’enfance ànouveau s’est caché. Pour pouvoir ledébusquer, reconquérir sa confiance, il mefaut désormais apprendre à recréer le monde.

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« Sans l’impérialisme du concept, la musiqueaurait tenu lieu de philosophie ; c’eût étél e paradis de l’évidence inexprimable, uneépidémie d’extases ».

Cioran

Concept, concipere, recevoir. Récipient mental.Fondé sur une volonté de connaissance, ilprocède de la raison. Le monde abstrait dumonde, sassé aux normes du concept,disséqué, rangé. La raison en guerre contre lesmarges du monde, battant le rappel contreleurs ruelles pagayeuses.La musique vibre hors de tout mot. Pureempathie, elle dore en moi une dispositionfusionnelle, parfume ma porosité au monde,entre chez moi comme dans un moulin, ébrouemon identité, me familiarise à ce qui échappe.L’homme, animal doué de raison. L’hommepoétique, doué de rythme, devenant musique aufur et à mesure que la raison émerge. La raisonentend incliner le monde. La raison musicienne,vassale du rythme. La musique élabore le tempsde ma conscience, elle est le mouvement de maconscience happant au passage le tempsconfesseur. Ecole de mon temps intérieur, elleforme enclave autour de ma conscience àl’intérieur du temps, qu’elle façonne enflambeau au fur et à mesure qu’il décroît. – aupoint qu’il suscite en sa pointe extrêmel’hallucination sonore de Dieu (Cioran). Le seulsoin du musicien en moi, locataire du temps : lacohabitation harmonieuse.L’homme de Pascal, « fabriqué pour l’infini ».Le musicien, fabriqué pour la résonance, taillépour l’écho, le meilleur homme qui soit. Purinstrument, il ne se peut appartenir qu’en sedépossédant. Enclin à toutes les épidémies

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d’extase, – il ignore les vaccins de la raison –son art au mieux rend au temps une braise,après que le temps l’a consumé.De tous les langages, la musique est le plusmétaphysique : tous les reflets, toutes lescouleurs dont rêve le temps, telle est sa palette.La musique habille les formes du temps depuisl’aube du monde. Elle est l’histoire de l’hommepercuté par le temps. Chaque jour qui passel’aide à dépasser ce carambolage. D’où vient que les chefs-d’oeuvre sonores detous les temps m’atteignent toujours à l’intime,ici et maintenant, inépuisablement : leçons dema fibre intime, le temps pur, dont je suisfaçonné comme l’enfant qui vient de naître.

Thierry MARTIN-SCHERRER

L’exil musical (extraits)Les Belles-Lettres,coll. Encre marineà paraître février 2009

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Parole(s)vieviede

Interventiondu cardinal BARBARIN

lors de la session de« Maristes en éducation »

à La Neylière,le 29 mars dernier.

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Mon but est d’amener les gens à la grande portedu « oui » de leur vie. En confessant un enfantde 10 ans, en accompagnant un adolescent de15 ou 18 ans, en vivant des grandes expériencesinternationales (les JMJ), je les vois plus oumoins loin du porche, c'est-à-dire au momentoù ils auront à dire le « oui » de leur mariage, le« oui » de leur consécration à Dieu, le « oui » deleur place sociale. Comment ce « oui » seconstruit depuis très longtemps, avec toute sortede petits « oui », de l’enfance à l’âge adulte ?C’est la très jolie prière du MEJ, qui se méfie dela qualité de nos « oui » souvent incertains :« Apprends-nous, Seigneur, à redire ton « oui »dans chacun de nos actes ». C’est vrai de toutesles petites choses : un service rendu à la maison,du travail bien fait à la prière du soir ou dumatin... Remettre chacun de nos petits « oui »dans son « oui » à Lui : c’est une manière de sepréparer à un grand « oui » et d’y être fidèle. C’est une des grandes joies de l’éducation quede voir resurgir, vingt ou trente ans plus tard,quelqu’un qui vous confie : « Quand tu m’asdit cela et que j’avais 14 ans, tu m’as rendu unservice inestimable ; tu ne te rendais même pascompte de ce que tu disais, mais c’est une

Parole(s) derésurrection«

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Une parole de vie...

parole qui est tombée au bon moment parl’action de Dieu et par ta présence ». Celasuppose d’être attentif, d’avoir le courage dedire quelque chose au bon moment. Il y atellement de nos paroles qui ne servent à rienque parfois on se décourage, mais à tort !D’autres ont touché juste et ont été paroles devie et de résurrection.

A la première page de la Bible, Genèse 1, ontrouve la Parole, le mot « parole » qui est répétésept fois et qui donne vie. Dieu dit et il vit quecela était bon. Bon en hébreux signifie« grâce ». J’aimerais bien qu’on traduise : « etDieu vit que c’était une grâce ». C’est aussi à lapremière page des évangiles de Marc et Jean :« Au commencement, était la parole ». Parolepar laquelle tout a été fait (v3) et cette paroleest venue en notre chair car notre monde allaitde travers, l’humanité était très abîmée, et doncDieu est venu chez nous pour la faire revivre.Cette parole d’origine, qui est une parole de vie,devient une parole de résurrection quand leVerbe s’est fait chair. Dieu n’a pas renoncé à ceprojet d’origine. Il ne nous a pas abandonnés ànotre inconsistance. Comme dit la liturgie :« Tu as multiplié les alliances avec nous… ».Mais cela n’a pas suffi. Le verbe grec de laphrase « et le verbe s’est fait chair » doit setraduire par « il a planté sa tente », il est venu.C’est ce qui est la réalité de notre baptême, il aplanté sa tente chez nous, il a épousé l’humanité,dans le triste état qui était le sien, et il nedivorcera jamais. Il reste toujours avec nous :

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« Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ». Ce Verbe fait chair, il va se répandre à traversnous pour que nous puissions devenir desparoles de vie et de résurrection. C’estl’application du psaume 147 qui est si beau ; auverset 15, il voit la course de la Parole dans lemonde, puis il dit « rapide, son message laparcourt ». On peut appliquer cela aux chrétiensaujourd’hui. Les chrétiens sont la parole deDieu qui est en train de courir à travers lemonde : ainsi, quand vous vous occupez d’unenfant, c’est la course de la Parole qui aboutitau bon endroit par vos lèvres. Et c’est toute lamission sacerdotale de l’Eglise que le bien duPère atteigne le cœur de ses enfants. Et c’estalors une immense joie, et, en même temps, ungrave problème, à cause de la lâcheté desmaillons que nous sommes. Le nombre de foisoù nous n’avons pas fait ce que nous devionsfaire, que nous avons renoncé devant lesdifficultés rencontrées ! Et pourtant, en dépit decette réalité consternante, de notre désolationmême, il y a l’assurance de la victoire de Dieu ! Donc, ce premier propos consiste à dire quepartout la Parole est première comme sourcede vie. Je le vois dans l’Ancien et le NouveauTestament et je voudrais le voir dans lapremière page de nos vies. Il y a un voyage quej’aime bien proposer aux gens, que je vouspropose : c’est celui du premier jour où votrepapa et votre maman ont osé se dire qu’ilss’aimaient. C’est intéressant : un jour un jeunehomme et une jeune fille se voient, se regardent(ce n’est peut-être pas la première fois qu’ilssont amoureux) et, soudain, cette hésitation :est-ce que je lui dis ? Puis, tout à coup, c’est dit.Dans cette parole tout est déjà là ! Quelquetemps plus tard, vous êtes là ! Donc au

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commencement était la Parole, c’est vrai à lapremière page de la Bible comme dans celle dema vie. Et cette Parole est une parole d’amour.Et dans cette parole d’amour qui est dite,échangée, je suis là. Spirituellement, c’est unvoyage très utile à faire et à faire faire. Et ce,dans tous les domaines : dans l’éducation parexemple, une parole d’amour donnée àun enfant peut avoir des conséquencesconsidérables.

Education, du latin « educare », qui signifie :conduire hors de, faire sortir de. C’est uneréférence à Jean 10, 3 : image de Jésus qui faitsortir ses brebis. Le premier éducateur, c’estJésus. Il éduque ses brebis, il les fait sortirdehors. Il y a dans l’éducation un appel. Toutel’Eglise est constituée d’un appel. Le mot même« église » vient du mot « kalein » qui veut dire :appeler. Ce qui est constitutif de lacommunauté, c’est donc l’appel de Jésus.L’Eglise, c’est l’assemblée de ceux quirépondent à cet appel, qui s’en font les relais.Appeler quelqu’un pour qu’il sorte : de lui-même, de ses enfermements, de ses égoïsmes,de ses péchés, pour qu’il vive ! Vous connaissezl’abbé Pierre… A neuf ans, quand il s’appelaitHenri Grouès, il habitait Lyon, dans lapresqu’île. Un dimanche, ses frères et sœurspartent chez un cousin mais lui, Henri, est puniparce qu'il n'a pas été sage. A leur retour, lesoir, ils racontent ce qu'ils ont vécu : c'étaitchouette, on a fait ça, on a mangé ça, et ons'est amusé. Ils ont raconté comme c'était beau

Une parole qui appelle…

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et lui, Henri, du haut de ses neuf ans, leurrétorque : « Qu'est-ce que vous voulez que çame fasse, puisque je n'y étais pas ? ». Alors sonpère l'a pris, l'a emmené dans sa chambre, s'estassis à côté de lui et lui a dit : « Mais, Henri,tes frères et sœurs sont contents, ils teracontent leur après-midi, et toi, tu t’en fichescomplètement ? Et les autres alors, ils n'aurontjamais de place dans ta vie ? » Et cette dernièrephrase a été le déclic de toute une vie etd'un mouvement international. Emmaüs estparti d'un éducateur. Ce père a vu son enfants'enfermer dans la jalousie et la colère, et ila voulu le faire sortir de là. « Et les autresalors ? » : cette parole a été merveilleuse, l'abbéPierre a dit que sa vie en avait été bouleversée !

Donc on voit bien que, dans l’éducation, il fautparfois du muscle, de la vigueur, du courage ;toujours avec amour, sinon cela ne sert à rien.Il faut savoir appeler quelqu’un et le faire sortirde lui-même. Et ce n'est pas sûr, alors qu’il estdisposé à le faire, qu’il le veuille encore… Je mesouviens d’une fille remarquable que j’aiconnue quand j'étais aumônier de lycée. Je mesuis aperçu au cours d'une retraite qu'elle avaitune vie spirituelle merveilleuse, qu’elle avait unmystère dans son cœur, et j'en étais tout ému.Durant cette retraite, je faisais prier sur le textede Lazare. Dans cet évangile, quand Jésusarrive devant la tombe, Marthe essaye de lefreiner encore une fois idiotement. Jésus larenvoie, lui disant : « Ne t'ai-je pas dit que, situ crois, tu verras la gloire de Dieu ? » Jésus seplante dans le tombeau et crie d'une voix forte :« Lazare, viens. Sors ! » (éduquer : fairesortir). Le mort sort et Jésus demande qu'on luienlève ses bandelettes.

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« Parler comme cela, cela m'a fait penser àtoi », m’a dit cette jeune fille. Je lui ai répondu :« Je te remercie de me donner le mode d'emploi,Jésus a parlé très fort, je vais essayer de faire demême ». Cette jeune fille voyait ce qui était àfaire sortir d’elle. Mais, à partir de ce jour-là,je ne l'ai jamais revue. Elle m'avait donné laméthode, elle savait que je l’appliquerai. Etdonc elle n'est jamais revenue à l'aumônerie.En définitive, les gens savent bien ce qui lesattend, ce que c'est que le travail de la parolede vie, comment ouvrir ses portes à Dieu,que, par certains aspects, Dieu est dangereux…J'ai été témoin d'une fermeture qui m’afortement impressionné. Alors que tout lemystère de Dieu était là présent.

Une autre parole est ce que j'appelle uneparole d'encouragement, de félicitations,d'émerveillement. Pas pour flatter, faire descompliments inutiles, mais parce que, quand onvoit ce qu'il y a de beau dans un jeune, celadécuple ses capacités. Cela suppose attention etcontemplation. Tout d'un coup, on voitquelque chose qui est merveilleux en eux : ilfaut savoir le dire au bon moment, leur montrerque c'est un extraordinaire cadeau qu'ils ontreçu de Dieu, en même temps qu’uneresponsabilité. Je me rappelle que le vendredisoir nous faisions un partage d'évangile.N'avaient droit de parler que ceux qui avaientfait oraison avant. Un jour, un garçon a ditet partagé quelque chose que j'ai trouvéintelligent. Le lendemain, un autre garçon me

Une parole qui encourage…

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dit : « Ce qu’Éric a partagé, hier, me semblefaux, parce que, en fait, il n’est pas comme cela.Quand il a parlé, j'ai bien vu que c'était bien,c'était intelligent, mais cela ne sonnait pas juste.– Et cela t'est venu pendant la prière ? – Oui,pendant qu'on partageait. J'ai bien vu que celasonnait faux ». Alors je lui ai dit : « Si tu ascompris cela dans la prière, tu as le devoir de lelui dire. C'est un beau cadeau que le Seigneurt'a fait : voir clair dans la vie des autres ». Cegarçon avait une grâce de discernement.Parfois, les cadeaux que le Seigneur nous a faitsnous collent sur le dos une responsabilité vis-à-vis des autres qui est un petit peu gênante. Maisce serait de la lâcheté de ne pas l’assumer.

Que de fois j'ai vu des jeunes pleurer ! Monpère rentre le soir, il lit son journal et il ne meparle jamais. C'est vraiment terrible. Comme leprof qui vient donner son cours, puis s’en vaou, quand on veut lui parler, vous expédie entrois minutes. Or on sait bien que ce que lesélèves préfèrent, ce sont les professeurs avant lecours, après le cours et, pendant le cours, ceuxqui font des digressions. Quand le professeurcommence à raconter son expérience… C'estgratuit, c'est éblouissant, on est heureuxcomme tout. Bien sûr, il doit donner son courset accomplir sa mission. Mais les chosespassent tellement mieux quand on sent que lapersonne se donne, que la relation circule, etque, du coup, les élèves ont aussi le droit dedire quelque chose, de lancer une conversationun peu informelle, ont le droit de dire qu'ils ne

Une parole qui circule…

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sont pas d'accord, de poser une question, d'endemander davantage. Tout change, en effet,quand la tâche proprement dite, la missionprécise de faire progresser dans une matièrequand on est professeur, se fait sur ce fondd’humanité et de paroles de vie, de circulationde vie ! Quelle civilisation que la nôtre danslaquelle chacun s’isole devant son poste detélévision, regarde sa chaîne, écoute sonwalkman, a son portable, son truc à soi ! Celatue les gens. Une parole de vie, c'estprofondément une parole qui circule.

C'est-à-dire une parole qui reste, grâce àlaquelle on se construit intérieurement, celled’un père, par exemple, dont la droiture, laforce d’attitude dans un moment difficilemarquent profondément… Encore un voyagespirituel que je vous invite à faire : à chaquefois que vous voyez Jésus prêcher avec autantde force, à chaque fois que vous voyez les gensdire : « Mais il ne parle pas comme les scribeset les pharisiens », posez-vous ces questions :« Qui lui a appris à être un homme ? Auprès dequi a-t-il appris à parler comme un homme, àtravailler comme un homme ? A s’intégrer à lavie sociale de son village ? » Je trouvecomplètement injuste que les gens ne parlentjamais de saint Joseph, ne le remercient jamais.Or cette stature de Jésus, stature que nousadmirons, il l’a reçue de ce chêne au côtéduquel il a grandi. Dans son livre Le sel de la terre, le cardinalRatzinger raconte l'épisode suivant... Quand

Une parole qui est un rempart…

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Hitler est élu, Joseph Ratzinger a six ans etdemi… son papa est un gendarme bavaroisqui a lutté de toutes ses forces pour qu'Hitlerne passe pas ; et puis Hitler est passé. Le soirde cette élection, le père de Ratzinger a dit :« Hitler a été élu, nous aurons certainementla guerre, mais écoutez-moi bien, surtoutvous les garçons, vous serez obligés d'alleraux jeunesses hitlériennes mais, je vous ensupplie, ne croyez jamais un mot de ce quevous entendrez. Pour nous, les catholiques,c'est impossible. » Et Joseph Ratzinger aentendu ça à six ans et demi ; à treize ans, ilétait dans les jeunesses hitlériennes, mais ilsavait qu’il ne fallait pas croire un mot de lapropagande assénée. Le 6 juin 1944, il savaitque ce cauchemar allait enfin se terminer !Mais il savait, parce qu’il avait eu cetteparole fondatrice : tout ce qu’il allaitentendre était faux. Comme quoi, une paroled'éducateur, c'est un bon rempart !

On ne peut arriver avec son papier tout prêt,son commentaire intelligent de l'Evangile. Decela les gens se fichent. Il faut donc d'abordcontempler l'auditoire qu'on a devant soi. Ilest sûr que ce n'est pas tout à fait pareil deparler devant une communauté carmélite,dans une église de Vaulx-en-Velin, à unemesse de collège ou à la basilique deFourvière ! La contemplation des gens telsqu'ils sont est nécessaire pour parler, avoirune parole adaptée à leur culture. Vous ensavez quelque chose, vous, professeurs,

Une parole adaptée…

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quand vous êtes dans telle ou telle situation,en présence des jeunes… Il y a la grâce d'état, ilfaut croire en la grâce d'état. J'ai eu la chancede vivre, pendant quatre ans à Madagascar,cette diversité extrême des cultures… Le Christqui a une personne et deux natures, le conciled'Ephèse et celui de Chalcédoine, je medemandais ce que ça pouvait signifier pour lesgens qui étaient devant moi… Alors je faisaismon devoir et je me disais : j'ai certainement lagrâce d'état pour faire et pour dire, donc jedis… Avec ma pauvreté certes, convaincu quebien des choses de leur génération et de leurculture m’étaient étrangères, comme vous, lesprofesseurs et les éducateurs, vous êtesétrangers à vos élèves ; car, même si vous êtesproches d’eux, vous n'êtes pas de leurgénération. Cela dit, il y a une parole quitraverse toutes les générations et toutes lescultures : c’est la parole de Dieu. Elle a beauêtre très située dans l'histoire, ancrée dans uneculture singulière, je sais qu'elle s'adaptera àtoutes les cultures, à toutes les mentalités et àtous les âges : c'est pour moi un acte de foi.

Pierre met comme sujet de la résurrection,non pas Jésus mais Dieu. « Dieu l'a ressuscitéd'entre les morts ». « Tu es mon fils, moiaujourd'hui je t'ai engendré » (premier granddiscours de Paul). Ce lien entre la parolecréatrice et la parole de la résurrectionpermet à Jésus de vivre malgré la couronned'épines, les crachats, la haine, la crucifixionet même la mort. Il n'y a aucune situation

Une parole de résurrection…

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humaine qui puisse amener à dire : la vie nevaut pas la peine d'être vécue ! Auxpersonnes qui ne voient que la mort devantelles, il faut dire du fond même de notre foiqu'il y a de la vie A un jeune handicapé quiest suicidaire et qui me demande s'il pourrase marier un jour, je réponds que le Seigneurle rendra heureux autrement. On doit être unrelais de la parole de Dieu. Quand il n'y aplus ce fond de la foi, on en arrive àconsidérer le suicide comme une aide !L'eugénisme n'est pas une nouveauté. On ditque certaines vies valent la peine d'êtrevécues et d'autres pas, et c'est nous quiserions les juges ! De fait, quand il n'y a plusDieu, il faut bien qu'il y ait un dieu quelquepart ; alors c'est nous, ou la démocratie ou laloi. Comment arriver à bâtir une morale quidonne sa beauté et sa noblesse à l'homme sivous n'avez pas un fondement qui dépassel'homme ? L'homme ne peut pas être lasource de lui-même.

Une parole de résurrection, c'est montrer àquelqu'un – quand il croit que sa vie n'a plusaucun sens – qu'il compte beaucoup pournous, qu'il nous apporte beaucoup et qu'ilnous a beaucoup transformés. JacquesLebreton qui a perdu la vue et ses deuxmains a dit que ce qui l'avait ressuscité, c'estquand un prêtre lui a téléphoné en lui disantqu'il avait besoin de lui pour participer à undébat. Bien sûr, il aurait mieux valu queJacques Lebreton n'ait pas eu cet accident,mais sa vie n'a rien perdu de sa valeur pourautant. Quand on lui demande quelle a été laplus grande souffrance de sa vie, il répond« C'est quand mes enfants ont perdu la foi » !

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Il a eu cinq enfants, un ou deux ont perdu lafoi alors qu'il les a élevés du mieux qu'il apu, et il a dit qu'il n'avait pas eu de plusgrande souffrance : une parole derésurrection est venue en lui, mais sa plusgrande souffrance, c’est quand cette paroleest devenue lettre morte pour ceux à qui ilavait donné la vie.

*Ma conclusion, c'est le retour à la casedépart, c'est-à-dire que si nous voulonsdonner aux autres des paroles de vie ou derésurrection, ce qui est fondamental, il fautque cette parole de vie, nous la recevionsnous-mêmes. On dit que le concile Vatican IIest le plus grand évènement du 20e siècle, quele texte du Dei Verbum sur la parole de Dieuest la perle de ce concile. J’éprouve beaucoupde tristesse quand je constate qu'on dit pleinde choses sur la parole de Dieu et que cetteparole n’est pas parlante, qu'elle n’est pasaimée, qu'elle n’est pas « mangée » comme unbon pain, qu'elle n’est pas notre nourriturequotidienne qui nous fait vivre et qui nousressuscite et nous remet en place. Cela, c'estun des plus gros drames de la vie de l'Eglise.Si nous étions nous-mêmes nourris de lasorte, au fond les choses sortiraient de nousd'une façon naturelle et spontanée et ce seraitpour les autres aussi des paroles de vie et derésurrection. Plusieurs fois des gens m'ont ditqu'ils n'avaient pas besoin de prier et deconsacrer du temps à la prière. Le SeigneurJésus, qui était un peu médiocre par rapportà eux, éprouvait la nécessité de se retirer tousles matins pour prier. Si Jésus qui était la

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Parole vivante de Dieu et qui est pour nousparole de vie et de résurrection, tous lesmatins, avait besoin de recevoir la parole deson Père, d’en être nourri et fortifié, combiensommes-nous dans cette nécessité, nous aussi,et bien plus que lui !

» Philippe BARBARIN

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Hendrick Goltzius,(1558-1617)Jeune Homme au crâneet à la tulipe,1614, crayon et encre brune,460 x 354 mmThe Pierpont Morgan Library,New York

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Tout n’est que panache, plumes aux rémigessouples, aux barbes ondoyantes et légères,feutre dentelé, tissu bouillonnant ou plissé,fronces, franges, boucles et rubans, galonstuyautés, manches bouffantes ornées de nœudset de crevés : l’apparat, le vêtement commeexubérance prolongée d’une vitalité juvénileelle-même éclatante, mais aussi reflet d’uneposition sociale avantageuse et, peut-être, demœurs débridées ! 1 A n’en pas douter, l’habitfait le moine. En l’occurrence, le contraire d’unmoine, plutôt un lointain ancêtre des Gilles duNord, déjà paré pour le grand carnaval de lavie. De toute évidence, ce jeune homme, qui al’élégance – ou l’inconscience – de faire le beau,est né coiffé !

Le lieu ? Improbable… Plutôt un décor decirconstance et de convention : maisonabandonnée, arrière-cour aux angles nets, auxmurailles hautes, surmontées d’éléments enruines, envahis de végétation : fosse on ne peutplus commune, métaphorique de notrecondition d’homme pris au piège du temps.Aucune échappée, pas de perspective. Même leciel est bouché par le déploiement du panachedont les plumes sont ironiquement accrochéesau chapeau comme les végétations qu’onaperçoit de part et d’autre aux murailleseffondrées, signes du temps qui passe et anéantittoute chose, et dont l’emblème évident qu’est lesablier est posé à droite sur un rebord maçonné ;ce pan de mur est orné d’un cartouche àl’inscription à peine lisible, mais au messageclair : « QUIS EVADET ? NEMO » 2, formulequi sert de thème et de titre à de nombreuxdessins ou gravures de l’époque baroque et nousrappelle que nous sommes mortels.

1 Le chapeau à plumes estun signe traditionnelde la vie licencieuse,note Alain Jaubert.

Enfant assis sur un crâne,gravure d’un artiste anonymesous la direction de Goltzius,d’après un dessin d’AugustinoCarracci

2 Qui en réchappera ?Personne.

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A gauche, autre symbole de fragilité, une fleurdouble verticalement l’arête murale, visible àl’arrière-plan, pour mieux en suggérer laprécarité. Cette tulipe (Goltzius est hollandais !)aux feuilles lancéolées, à la tige filiforme, estmaniée comme une plume : notre jeune hommesemble vouloir écrire sur le crâne la formulelatine vers laquelle il a tourné son visage. Maisil ne la regarde pas vraiment. Il l’a déjà lue et,l’ayant en mémoire, en évalue le messagecomme l’indiquent son expression étonnée, sabouche entrouverte et son regard absent,accaparé par un ailleurs invisible…Songeurvraiment, ce sosie d’Hamlet 3 ? Plutôt incrédulequ’un tel avertissement puisse lui être adressé.Etre ou ne pas être…? Etre, assurément ! Etresuperbement avant de n’être plus, voilà ce queproclame de par sa physionomie et sa vêtureresplendissantes ce double de Gargantua plutôtque d’Hamlet. Présenté en buste rapproché,grandi encore par la contre-plongée, ils’impose, occupe l’image et même la déborde,sature l’espace, habilement cadré par les anglesverticaux de la muraille et, en haut, parl’horizontale des plumes, dans un dispositifqui, pour traduire la pétulance du personnage,échappe à la rigidité. Goltzius évite la frontalitétraditionnelle et hiératique : au bustelégèrement orienté à gauche s’oppose, en effet,la tête franchement tournée vers la droite,laquelle tête capte la lumière tombant del’angle supérieur droit pour éclairer plumes,bord du chapeau, pointe du nez, joue etbouche, le cou et l’épaule à droite, le crâne àgauche. Le mouvement et les contrastes ainsicréés dynamisent le dessin, ajoutent relief etprofondeur, comme on peut le constaterencore dans l’articulation du mur du fond

3 Frans Hals,Jeune homme tenant

un crâne,1626 ?

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déployé en zigzag à la façon d’un paravent.Mais revenons à la tête empanachée : plumesplantes accrochées à la coiffe, panache poulpe,méduse renversée aux tentacules chevelus,chevelure souple et soyeuse ruisselant le longdes joues, joues rebondies et pulpeuses, lèvrepleine et charnue, menton arrondi…ce visage,rayonnant de jeunesse et de vie, est l’évidenteantithèse de la tête de mort aux orbitescaverneuses, au nez et à la bouche défoncés,orientée comme lui pourtant, dans uneproximité spatiale qui dit communauté dedestin. Paradoxale luxuriance baroque qui avecostentation montre cela même dont elle veutdénoncer l’inanité !

Philippe de Champaigne,Vanité ou Allégorie de la vie

humaine, 1646

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Manifestement Champaigne n’est pas Goltzius.Sa Vanité – du moins l’huile sur toile de 1646qui lui est attribuée et qu’on peut admirer auMans (musée de Tessé) – délivre, par desmoyens opposés, le même message ; elle enreprend d’ailleurs les éléments convenus : lecrâne, le sablier et la tulipe, auxquels s’ajoutele vase en verre dont les reflets signalent labrillance en même temps que la fragilité ; elleplace le tout sur un fond uniforme, noirsépulcral, sorte de nuit absolue, qui dramatisele message, ramène inexorablement le regardau premier plan. Refusant l’accumulation et lasurcharge, Champaigne juxtapose, dans unecomposition frontale, statique, et dans undépouillement janséniste, d’une simplicitéimpressionnante qui confine à l’épure, les signesde notre mortelle condition. Son Mementomori direct, efficace, implacable, court-circuitele temps : sur la pierre nue tel un autel ou/et untombeau, la fleur est trop ouverte, le sable enpartie écoulé, la figure humaine depuislongtemps anéantie.Cependant les deux artistes délivrent – à leurinsu ? – un autre message : leurs œuvres sontun hommage au dessin et à la peinture dont onsait qu’ils ne sont que représentations, plaisirsdes yeux et de l’esprit, divertissement au senspascalien du terme. Pour dire que tout estvanité, ils n’hésitent pas à déployer les artificesde leur art. Ainsi Champaigne joue-t-ilsubtilement de la lumière : luisance du crâne,reflets du verre ; et même s’il invite à ne pas selaisser éblouir par ce faux éclat, on n’en restepas moins séduit par l’adresse picturaledéployée. Quant à Goltzius, il imite sur lepapier la technique de la gravure ; par lecrayon et la plume, il recrée l’effet du burin

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dans un trait qui sait miraculeusement rendretextures et matières : os ligneux, feuille satinée,barbes pelucheuses, cheveux et tissus soyeux.Magnifique supercherie qui fera sa réputationdans l’Europe entière !

Sans doute ce Jeune Homme au crâne et à latulipe est-il pour l’artiste l’occasion renouveléede manifester son talent, lui qui allait jusqu’àeffacer son propre monogramme de ses œuvresqu’on attribuait alors, par ignorance, à Dürer !On peut donc voir dans ce dessin un exercice destyle ou une variation nouvelle d’un motifconnu. Mais n’est-ce pas plutôt - en dépit del’intention affichée : une dénonciation desvanités du monde - un paradoxal hymne à lavie ? Si la mort est inévitable, la vie ne l’est pasmoins, et la vie, même ironisée par la mort,se renouvelle toujours. Telle une belle plantepoussée là de toute la vigueur d’une sèveirrépressible, hyperbole de vitalité surgie d’onne sait quels décombres, assurément plusforte que le piège qui graphiquement l’enserre– ses yeux sont, en effet, à la hauteur du sablequi s’écoule, sa bouche à la hauteur ducartouche et ses mains déjà prises par la mort –ce jeune homme fait de son insolente parureune parade. Il défie l’avertissement dont il estporteur comme la réalité à venir,momentanément occultée par la splendeur duprésent. Il est !

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Michel LAVIALLE

Hendrick Goltzius,Homme au chapeau,gravure (détail)

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col è

gehomélie ciné-club voyages

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Quoi de mieux que cet évangile pour débutercette année ? Jésus proclame une année debienfaits accordée par le Seigneur et nonseulement il la proclame, mais il l’accomplit« aujourd’hui ». Et comme vous, Jésus fait sonentrée dans la vie publique par cet épisode quicondense toute sa mission : annonce de lamiséricorde par la parole de grâce qui remplitd’admiration et puis rejet de sa personne même,lequel préfigure la Passion. Et pourtant : il vason chemin, comme pour annoncer déjà querien, pas même son rejet, pas même sa mort, nel’empêcheront d’agir, n’empêcheront le desseindu Père de se réaliser jusqu’au bout !

Quel rapport avec vous, avec votre vocation deprofesseur ?Tout d’abord, à la suite du Christ, vous êtesenvoyés annoncer la « Parole de grâce ». Votreconsécration baptismale fait de vous des« oints » envoyés en mission. Autrement dit, parl’Esprit Saint reçu au baptême et à laconfirmation, vous êtes appelés à annoncer leChrist, non seulement son message qui ne peutse réduire à une simple sagesse humaine quiremplit d’admiration, mais sa personne vivantequi invite à la conversion du cœur. Si nous ne lefaisons pas, qui le fera ?

Homélie de la messede rentrée des professeurs

L’Esprit du Seigneur est sur moi…Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle

Lecture :évangile selon saint Luc4-16

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Puis, en marchant à la suite du Christ, vousêtes appelés à vivre votre travail comme uneparticipation à sa Pâque : le Christ vous donnela grâce de participer à son œuvre de salut, dansles humbles tâches de professeur, dans tout ceque vous faites, dans le don radical de vous-mêmes. Tout à l’heure, nous allons présenter lepain et le vin ; présentez le labeur déjà accomplipour cette année et celui à venir. Pour réaliser cela, il est nécessaire d’être uni auChrist et de vivre l’aujourd’hui du salut pourchacun d’entre nous. En méditant ce texte poursavoir ce que Dieu voulait vous dire, il merevenait le sacrement de la réconciliation, ôcombien méconnu et pourtant tellement beau.Comme tout jeune prêtre, quel émerveillementde voir la libération opérée par le Christ !Finalement la meilleure manière d’entrer danscette année, c’est peut-être, par ce sacrement,de vivre au plus profond de notre cœur lalibération même que Dieu veut pour chacund’entre nous. Et le cœur purifié, nous pourronsaller annoncer le Christ et vivre notre vie unie àLui !Demandons cette union au Christ, les uns pourles autres, dans cette eucharistie.

Erwan SIMONprêtre de la Communauté de l’Emmanuel

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La Taverne de l’Irlandais

Vendredi 3 octobre

John FordUSA / 1963 / 1h50 / v.o.(Donovan’s Reef )avec : John Wayne, Lee Marvin,Elizabeth Allen, Jack Warden

Trois anciens combattants américains ont choisiaprès la guerre de vivre dans l'île polynésiennede Haleakala, paradis terrestre pour hommessans foyer, pouvant librement s'adonner à laboisson, aux bagarres et aux filles.Ce monde sensuel et tolérant, aimablementrégressif, se croit menacé par l'arrivée de la fillede l'un d'eux.Une comédie débordante de vitalité danslaquelle John Ford fait rire sans donner deleçon.

Présenté par J. Philippe

Programme 2008-2009

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L’ami de mon amie

Vendredi 28 novembre

Eric RohmerFrance / 1987 / 1h44avec : Emmanuelle Chaulet, Sophie Renoir,Anne-Laure Meury, Eric Vieillard,François-Eric Gendron.

Blanche (la timide) et Léa (l'entreprenante) selient d’amitié. Blanche s’éprend d'un ami deLéa, Alexandre (le séducteur), qu'elle neparvient pas à séduire, malgré l'aide de Léa.Pendant ce temps, Léa se détache de son proprecompagnon, Fabien (le loyal), que Blanche nelaisse pas de marbre...Avec l'ironie tendre qui caractérise son écriturecinématographique, Eric Rohmer construitune comédie de mœurs à l'architecturegéométrique. Les personnages, pris au piège deleurs demi-mensonges, sont happés par unemécanique qui les entraîne irrésistiblement versun dénouement inéluctable et joyeux. Unesatire de l'inconstance qui compose, en négatif,un éloge de la fidélité.

Présenté par F. Crouslé

ciné c

lub

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Sur la route de Madison

Vendredi 16 janvier

Clint EastwoodUSA / 1995 / 2h15 / v.o.avec : Meryl Streep, Clint Eastwood,Annie Corley, Victor Slezak.

Les enfants de Francesca, une Italienne qui aépousé un fermier de l'Ouest des Etats-Unis,retrouvent juste après sa mort son journalintime, et le lisent. Ils apprennent alors que leurmère n'était pas seulement une ménagèrediscrète, une mère et une épouse dévouées, maisqu'elle a connu une fois dans sa vie le grandamour.Clint Eastwood, qui joue aussi le personnageprincipal, a filmé avec beaucoup de tendresse etd'élégance cette histoire, qui n'est pas celled'une Bovary du XXe siècle.

Présenté par B. Cazeaux

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Dead Man

Vendredi 6 mars

Jim JarmuschUSA / 1995 / 2h / v.o.avec : Johnny Depp, Gary Farmer, John Hurt,Robert Mitchum, Gabriel Byrne,Lance Henriksen, Michael Wincott, Iggy Pop,Billy Bob Thorton.Musique : Neil YoungScénario : Jim Jarmusch.

Originaire de Cleveland, William Blake postulepour une place de comptable dans une villeindustrielle de l’Ouest : Machine Town. Dans letrain qui l’y mène, un inconnu le met en garde.Ce n’est pas la fortune qui l’attend là-bas, maisla Mort en personne. À la suite d’un funestequiproquo, Blake est blessé par balle et s’enfuit.C’est le début d’une longue errance, guidée parNobody, l’Indien philosophe (Gary Farmer). Cecurieux western sans histoire, sans bravoure nimorale, médite la poésie de son épigraphe : « Ilest préférable de ne pas voyager avec unhomme mort » (Henri Michaux).

Présenté par C. Rhonat et des étudiants dekhâgne

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I’m not thereVendredi 24 avril

Todd HaynesUSA / 2007 / 2h15 / v.o.avec : Marcus Carl Franklin, Ben Whislaw,Heath Ledger, Christian Bale, Richard Gereet Cate Blanchett, Davis Cross,Charlotte Gainsbourg, Julianne Moore,Michelle Williams.

I'm not there est un voyage à travers les âges dela vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnentDylan tel un kaléidoscope de personnageschangeants : poète, prophète, hors-la-loi,imposteur, comédien, martyr et « born again ».Ils participent tous à l'esquisse d'un portrait decette icône américaine insaisissable. A l'imaged'une théologie négative, tout un potentielcinématographique est mobilisé pour rendrecompte d'une personne. Reste à apprécier lerésultat d'un tel pari.

Présenté par M. Gaucherand

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TARIFSParents, amis et anciensPlace : 4 €Abonnement : pour toute la saison : 15 €pour trois films : 10 €Montée des Carmes DéchaussésHoraire : 20h30

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De l’inconstanceà la fidélitéL’Ami de mon amieEric Rohmer (1987)

L’Ami de mon amie est le sixième et derniervolet du cycle des Comédies et Proverbestourné par Rohmer entre 1979 et 1987. Le filmillustre de façon ironique le proverbe : « Lesamis de mes amis sont mes amis ». L’ironie tientnaturellement au double sens que recouvre lemot « ami » à partir précisément des annéesquatre-vingts. L’ami de mon amie peut êtrel’ami aimé d’amitié, mais il peut être aussil’amoureux, le « petit ami » ou, pour reprendreune terminologie érotico-sportive passéedans l’usage courant à la même époque, le« partenaire sexuel ». Or si la relation d’amitiéest transitive, il n’en va pas de même de larelation amoureuse. « Les amis des amies…,c’est sacré » se disent Blanche et Léa avant quecelle-ci ne parte en vacances, laissant derrièreelle un petit ami de plus en plus sensible aucharme de sa grande amie. Explorer l’ambiguïtéintroduite dans le jeu subtil des relationsaffectives par l’absence de liens institutionnelscomme le mariage ou les fiançailles, tel est lepropos du moraliste qu’est Eric Rohmer.Pourtant à regarder de façon inattentive cettecomédie, on pourrait croire assister à un purmarivaudage, un divertissement aimable autant

Film projeté aux élèvesde première, terminale

et classe préparatoire de Lyon,le 28 novembre

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qu’amoral, simple occasion d’exalter les émoisd’un Eros dans la fleur de l’âge. Cetteinterprétation réductrice manquerait lasignification éthique du film. Car, en plus dedessiner des caractères, Rohmer procède ici àune étude de mœurs dévoilant les aporiesauxquelles se trouve confronté le « nouvel ordreamoureux » qui s’est établi à l’issue de larévolution sexuelle des années soixante-dix.

L’intrigue de ce film repose sur une structure decinq personnages, constituée de deux couplesauxquels s’adjoint une jeune fille célibataire.Les deux couples associent deux informaticiens(Fabien et Léa) et un bureaucrate et une artiste(Alexandre et Adrienne), l’élément libre étant àla limite du monde de la bureaucratie et de celuides artistes : il s’agit de Blanche, l’héroïne dontle spectateur épouse le point de vue presquetout au long du film. Chacun des personnagesest fortement typé : Blanche est timide enamour, mais ferme et volontaire en amitié ; Léaest spontanée, impétueuse, capable de mentirpour parvenir à ses fins ; Fabien est un jeunehomme sérieux, loyal, honnête ; Alexandre estun « jeune loup des années quatre-vingts »,brillant, dynamique, sûr de soi, beau-parleur ;Adrienne est une artiste, « très intuitive » etvolontiers manipulatrice. Le film commence à un moment où les deuxcouples battent de l’aile. Une mécanique se meten place qui va conduire la structure intégrantles cinq personnages à se recomposer au termed’un processus de rotation des éléments.Blanche, (la timide), se lie d’amitié avec Léa(l’impétueuse). Blanche est attirée parAlexandre (le séducteur) que connaît quelquepeu Léa par l’intermédiaire de son petit ami

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Fabien (le loyal). Alors que Blanche désespèred’attirer l’attention du bel Alexandre, lié defaçon précaire à Adrienne (la rusée), Léa prendses distances avec Fabien, part en vacances sanslui, après avoir confié à Blanche qu’elle pourraitle quitter. En l’absence de Léa, Blanche constateson impuissance à séduire Alexandre et trouveune consolation à se rapprocher de Fabien, quin’est pas dupe du manège de Léa. Manipuléespar Adrienne qui s’efforce d’éloigner Blanched’Alexandre, les deux âmes esseuléesdécouvrent qu’elles ont plus que de l’amitiél’une pour l’autre, mais leur rapprochementleur paraît impossible en raison de l’amitié del’une et de l’amour de l’autre pour Léa. Malgréune reprise passagère des relations entre Léa etFabien, tout finira bien grâce à la dissolutiondes deux couples d’origine (Léa et Fabien,Adrienne et Alexandre), et la composition dedeux nouveaux couples bien assortis (Léa etAlexandre, Blanche et Fabien), tandisqu’Adrienne part à la recherche d’une âmesœur qui aurait les caractéristiques physiques etsociales d’Alexandre et les qualités morales…deBlanche. En somme, les deux couples se sontdécomposés de telle sorte que la jeune fillesolitaire parviendra à former un couple, uneautre s’excluant volontairement de la partie etlui facilitant la tâche. Cette décomposition-recomposition est soulignée par la symétrie descouleurs dans l’admirable séquence finale – unmorceau de bravoure – où les anciens amantsportent des couleurs identiques rappelant leurancienne liaison, réelle ou imaginaire : le couplebleu (réel) et le couple vert (imaginaire) se sontdissociés pour former deux couples vert et bleu.

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De tous les films de Rohmer, L’Ami de monamie est assurément celui qui se rapproche leplus de l’esprit et de la structure des comédiesde Marivaux. Aussi faut-il se garder decommettre à l’égard du cinéaste la même erreurd’interprétation qu’à l’égard du dramaturge.Car on oublie trop souvent que le plus subtilécrivain français du siècle des Lumières se disaitphilosophe chrétien : tout son discours surl’amour repose sur la distinction entre, d’unepart, l’amour véritable qui incline à la charité,c’est-à-dire à la fidélité, à la constance, à lamiséricorde et, d’autre part, les contrefaçons del’amour qui ne sont que les diverses modalitésde l’amour-propre et de la concupiscence. ChezMarivaux l’amour vrai résiste aux tentations(cf. L’Épreuve), ne cède pas aux artifices de laséduction et du mensonge (cf. Les FaussesConfidences), vainc les obstacles imposés parles hiérarchies sociales (cf. Le Jeu de l’amour etdu hasard). La fidélité, fondée sur les qualitésmorales de la personne, sert donc de critère dediscrimination entre l’amour vrai et l’amour deconcupiscence, y compris dans La DoubleInconstance, dont L’Ami de mon amie s’inspireavec évidence. C’est faute de saisir ceprésupposé anthropologique qu’on peutmésinterpréter aussi bien Rohmer queMarivaux, et voir dans leurs œuvres ce qu’il estconvenu d’appeler de simples « marivaudages ».A première vue, il n’est question que d’infidélitéet d’inconstance dans L’Ami de mon amie. Unevision superficielle du film pourrait faire croirequ’il y a là une simple peinture des mœurs dutemps, un aimable libertinage explorant lescaprices de l’affectivité, une métaphore del’échangisme érigé en modèle de comportementsexuel. Mais, en réalité, la leçon de Rohmer estfort différente. Les couples finaux sont plus

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harmonieux que les couples initiaux : qui seressemble s’assemble. D’un côté, les amateursde sorties du samedi soir, (Léa et Alexandre)deux caractères vifs, passionnés et séducteurs,se retrouvent ensemble ; de l’autre, s’unissentles amateurs de sport nautique (Blanche etFabien), deux caractères calmes, modérés etloyaux. Comme toute comédie, le récit s’achèvedonc sur un retour à l’ordre, ou plutôt laconstitution d’un ordre plus stable que l’ordreinitial où les couples étaient mal assortis etmenacés par la présence d’une célibataire enquête d’amour. Mais le point essentiel n’est pas là. Il importesurtout de voir, en effet, que les deux nouveauxcouples ont noué des liens d’une toute autrenature que ceux des couples initiaux. Fabien etLéa ne se parlaient guère, et avaient peud’intérêts communs. Fabien et Blanche, enrevanche, découvrent l’un en l’autre unepersonne à qui ils peuvent confier leurs penséesles plus intimes. Sans doute, ils attribuentinitialement cette facilité de se livrer aucaractère amical de leur relation. Mais la véritéest que leur relation, tout en étant plus que del’amitié, a le caractère loyal et désintéresséd’une « amitié fondée sur la vertu », commedirait Aristote, c’est-à-dire d’une amitié fondéesur les qualités humaines des personnes :droiture, franchise, patience, modération... S’ilest vrai que Blanche désire Alexandre parcequ’il est beau, elle pense de Fabien qu’il est« bien », et celui-ci lui déclare à son tour qu’il latrouve « très, très, très, très bien ». On passedonc d’un couple fondé sur la spontanéité dudésir à un couple stable fondé sur lareconnaissance de l’excellence morale de l’autre.L’affectivité pure cède la place à des exigenceséthiques.

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D’ailleurs, la formation du couple des deuxséducteurs suit un schéma proche. Dans laséquence où Alexandre invite Léa au restaurant,Léa refuse d’être simplement flattée : elle exigeune relation fondée sur la vérité plus que sur laséduction : elle veut imposer à Alexandre sixmois de patience, six mois de chasteté, pourmettre à l’épreuve la fermeté de sonengagement. De son côté, pour séduire Léa,Alexandre doit consentir à faire tomberson masque de séducteur : il reconnaîtl’insatisfaction que lui procure sa vie amoureusefrivole, acte d’humilité qui l’humanise ; ils’avère sérieux dans ses intentions, accepte unemise à l’épreuve de six mois de chasteté. Sansdoute, les six mois de délai deviendront sixjours, et Alexandre reste un beau parleur ; maisjamais on ne le surprend à mentir ou à déguiserla vérité, ce qui d’emblée le situe en dehors de lasphère de la pure séduction. Il apparaîtfinalement comme le « séducteur malgré lui »,un homme qui attire les femmes sans leschercher. De la sorte, les deux couples qui seforment à l’issue du film se fondent sur un lienéthique qui transcende la simple spontanéitéaffective. C’est ici qu’apparaît le paradoxe du film. Sansdoute, L’Ami de mon amie est le récit d’unedouble infidélité mais cette infidélité reposeprécisément sur l’amour de la fidélité. En effet,ce qu’apprécient Fabien et Blanche l’un chezl’autre, ce sont leurs qualités morales de loyautéet de franchise. Deux êtres vont donc semontrer inconstants par amour de la constance.Le pivot du film est constitué par les scènes oùFabien et Blanche se rapprochent l’un de l’autreen pratiquant ensemble divers sports nautiquestandis que Léa est partie en vacances. Blanche

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sait que Léa envisage de quitter Fabien pour unautre. Fabien a percé à jour les manœuvres deLéa. Le rapprochement des deux jeunes gensesseulés n’est donc possible que parce que l’unet l’autre savent ou croient savoir à quoi s’entenir sur leur situation. Néanmoins, l’un etl’autre se savent tenus par des exigenceséthiques. Blanche ne trahit pas les confidencesque Léa lui a faites sur son projet de tromperFabien, alors même que l’obligation de garderle secret la met dans l’embarras et l’empêche dese justifier. Elle va même jusqu’à interrompreson idylle avec Fabien au nom de son amitiépour Léa. De son côté, Fabien consent àrenouer avec Léa au retour de celle-ci, alorsmême qu’il sait aimer Blanche « bien plus qued’amitié ». Fabien et Blanche sont donc tenuspar des sentiments d’obligation qui les fontrester fidèles aux liens d’amour ou d’amitiéqu’ils ont noués, fût-ce à leur propre détriment.La capacité d’être fidèle est donc tout à la fois leressort profond de leur attachement et l’obstacleà leur union.C’est un des sens du coup de théâtre opérépar le retour de Léa et sa réconciliation avecFabien : il faut que l’amour de Blanche etFabien meure pour renaître purifié de sesambiguïtés. Cette mort de leur amour, suivid’une résurrection, s’accompagne d’unepurification : pour retrouver Fabien, Blanchedoit renoncer à son attirance érotique spontanéepour Alexandre, d’ordre fantasmatique. C’est ceque montre la séquence où, après avoir appris larupture définitive de Fabien et Léa et observé lebadinage d’Alexandre, elle accepte l’invitationd’Adrienne à dîner : par là, elle accepte de sejoindre à l’ex-compagne d’Alexandre pourporter sur celui-ci un jugement défavorable.

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Adrienne, qui joue toujours un rôle décisif dansla conduite de l’intrigue, achève donc de luidessiller les yeux sur le caractère illusoire etnarcissique de son ancienne passion. Enchoisissant Fabien, Blanche ne choisit donc passeulement un jeune homme de préférence à unautre : elle entre dans une autre dimension del’amour, qui passe par le renoncement auxillusions sentimentales propres à l’adolescence.

Loin d’être un simple divertissement amoral,L’Ami de mon amie est donc une satire desnouveaux rapports amoureux induits par laRévolution sexuelle. Les Six Contes morauxs’inscrivaient dans une structure culturelleprérévolutionnaire : leur propos étaitd’examiner comment un amour de typeconjugal pouvait résister aux tentations del’infidélité, ce qui revenait à faire du mariage lecentre de toute vie amoureuse. Les Comédies etproverbes explorent un monde où, en l’espacede deux décennies, la dimension institutionnelledu mariage a été dévalorisée. Il en résulte le plusgrand flou dans les relations amoureuses. Lelibéralisme des mœurs favorise une compétitionà laquelle Blanche se livre elle-même puisqu’ellen’a aucun scrupule à convoiter l’ami de quin’est pas son amie. Et pourtant dans cetteabsence de moralité explicite, surgit, commepar génération spontanée, une éthique fondéesur les exigences de l’amitié : l’ami de l’amie est« tabou », et une relation d’amour ne peutavoir de valeur que si elle est fondée sur lavolonté d’être loyal et fidèle à l’égard del’amoureux comme à l’égard de l’ami.Comme l’a montré Tocqueville au sujet de laRévolution française, ce qui demeure au termed’une révolution est toujours plus essentiel que

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ce qui a changé : certes le régime politiquechange, mais le pouvoir de l’Etat en sortrenforcé. De même dévalorisez l’institutionconjugale, la fidélité reste essentielle à l’amour,au point que l’infidélité conjugale devient unmotif systématique de divorce. Chassez lafidélité : elle revient au galop… Refoulez lesimpératifs de la loi morale : ils reparaissentintégrés au désir d’un amour authentique.Rohmer est le Tocqueville de la Révolutionsexuelle.

Frédéric CROUSLÉ

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Mercredi 8 octobre (Tales)Jeudi 9 octobre à 20h. Théâtre de la Croix-RousseLe soleil ni la mort ne peuvent se regarderen faceMouawad-Pitoise

Mercredi 15 octobre à 19h30 l’AstréeLe Prince de HombourgKleist-Maimone

Mercredi 26 novembre à 19h30l’AstréeEléments déchaînésRibes /Chiacchiari-Compagnie de l’œil nu

Samedi 20 décembre à 20h.Théâtre de la Croix-Rousse La Petite fille aux allumettesAndersen-Faure

Samedi 24 janvier à 20h.Théâtre de la Croix-Rousse La mort du roi Tsongor (2h)Gaudé-Brozzoni

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Option théâtreCalendrier des représentations

2008-2009

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Mercredi 4 février à 20h30l’AstréeTête videGuérin-Chabrier

Vendredi 20 mars à 20hThéâtre de la Croix-Rousse Les Mains sales (2h)Sartre-Couleau

Vendredi 27 mars à 20h30Théâtre des MaristesPasiphaéHadjadj-Hadjadj

Jeudi 2 avril à 19h Théâtre de la Croix-RousseDes anges mineursVolodine-Mathieu(uniquement pour les terminales ;durée du spectacle : 4h30, entractescompris)

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Juillet 2008,aperçus du séjour à Sainte-Christine

et construction du nouveau bâtimentde l’école.

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Depuis 1997, la République démocratique duCongo connaît un des conflits les plusmeurtriers, et un des moins médiatisés, depuisla Seconde Guerre mondiale. Alors quel’intensification des hostilités dans la provincedu Kivu ramène tragiquement le pays sur ledevant de la scène internationale, l’actualitérésonne de façon particulière aux oreilles dupetit groupe de Sainte-Marie Lyon qui estparti cet été à Kinshasa…Le Congo a maintenant pour nous desvisages : ceux des élèves de l’école Sainte-Christine et des « shégé », enfants de la rueaccusés de sorcellerie et rejetés de leur famille ;ceux des familles et des membres de laCommunauté du Chemin neuf qui nous ontouvert leur porte ; celui du père François quila dirige, et de toutes les personnes qui, d’unefaçon ou d’une autre, nous ont démontré qu’àKinshasa l’hospitalité n’était pas un vain mot.

Si le but de l’école est d’aider à grandir, il mesemble que le « projet Kinshasa » a une placecentrale dans notre établissement. Par delà ladimension caritative de l’aide apportée à laconstruction de l’école Sainte-Christine, ausoutien scolaire et à l’animation du centre devacances, le projet donne à notre école unsupplément d’âme, permet aux jeunesFrançais comme aux adultes de vivre uneexpérience d’ouverture et de partage qui estau cœur de notre vocation chrétienne.

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M’Bote !

M’Bote : “bonjour” en lingala,langue bantoue parlée

en République démocratique du Congo

voya

ges

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Les actions à caractère humanitaire et lesrelations qu’elles engendrent sont parfoisdécrites comme fondamentalementdéséquilibrées : elles reposeraient sur un donunivoque. On s’aperçoit cependant que ce« sur-don » ne se fait pas forcément dans lesens attendu. Contribuer à la mise en place duprojet et partir au Congo, c’est se confronter àla misère, prendre une leçon d’humanité et dedignité de la part de ceux qui l’affrontent aujour le jour… Etre accueilli par laCommunauté à Kinshasa, c’est vivre uneexpérience particulière entre personnes dont laculture d’origine, le niveau de vie,l’engagement religieux sont extrêmementdifférents. C’est découvrir que, sur place, lacapacité à respecter chacun dans toutes sesdimensions est sans doute bien supérieure àcelle dont a pu faire preuve notre petit groupeeuropéen ! Travailler avec les professeurs etles élèves congolais, c’est se rendre compteque les questions pédagogiques auxquellesnous sommes confrontés sont somme touteuniverselles et que le décalage introduit par ladistance et les différences de conditions peutpermettre de les penser différemment.

De retour en France, parler du voyage auCongo et partager ce que l’on peut ressentirest impossible. Une élève partie cet été,maintenant étudiante en B.T.S. à La Verpillièreen a fait l’expérience lorsqu’elle a vouluprésenter son voyage devant d’autres élèves.Impossible de décrire ce qu’elle avait vu, cequ’elle avait réellement vécu ni le cheminqu’elle avait pu parcourir… Elle a cependantréussi à faire passer l’essentiel, sa joie d’avoirpu partir...

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Si vous êtes intéressés par le projet, ousimplement curieux, n’hésitez pas à vousrenseigner. Les époux Ferron, Gaucherand, lepère Lange, Brigitte Cazeaux, Françoise Léal,Estelle Sogbou et toutes les personnes qui ontparticipé au projet auront grand plaisir à vousnarrer leur expérience. Sachez cependant que,s’ils partagent le même enthousiasme, ils vousraconteront tous des choses différentes, qui necorrespondront de toute manière pasexactement à ce que vous pourriez vivre…Quant à moi, je retournerai à Kinshasa cetété. Je sais que je recevrai, prendrai etapprendrai ; j’espère en retour aider selon mesmoyens et pouvoir ainsi dire merci.

Didier TOURRETTE

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84 élèves des différents établissements maristesde France se sont rendus à Sidney, pour lesJournées Mondiales de la Jeunesse.Voici quelques extraits du journal de bord d’undes groupes de jeunes partis trois semaines, cetété, en Océanie :• Une semaine en Nouvelle Zélande sur lestraces des premiers chrétiens envoyés enmission par le pape pour évangéliser cette terre :semaine de réflexion, de prière, de méditation,de témoignages, dans la compagnie chaleureusedes lycéens et pères maristes qui accueillaient.• Une semaine pour enfin vivre ce grandrassemblement des JMJ autour de Benoit XVIsur le thème : « Vous allez recevoir une force,celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous »(Actes 1,8)«Cependant cette force, la grâce de l’Esprit,n’est pas quelque chose que nous pouvonsmériter ou atteindre, mais que nous pouvonsseulement recevoir comme un don. L’Amourde Dieu ne peut déployer sa force que lorsquenous le laissons nous convertir de l’intérieur.Nous devons le laisser pénétrer l’épaissecarapace de notre indifférence, de notrelassitude spirituelle, de notre conformitéaveugle à l’esprit de notre temps. Alorsseulement, pouvons-nous laisser cet amour

sidney2008

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enflammer notre imagination et modeler nosaspirations les plus profondes. » Extrait del’homélie du pape à la messe de clôture,hippodrome de Randwick.

• Une semaine ou presque dans le massif desBlue Mountains, proche de Sidney, pour untemps de réflexion sur les journées écoulées,puis accueil dans la paroisse de Hunter Hill,tenue par le père mariste Kevin Bates.

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Paris, première étape d’un long voyage. 170 ansaprès le premier et unique voyage de PierreChanel et de ses compagnons maristes dans cespays d’Océanie où ils ont vécu et annoncél’Evangile.Pari : il y a un chemin à parcourir, il y a desrelais sur la route, des rencontres et une foipossible. Avancer ensemble, accueillir et êtreaccueillis, partager : l’aventure commence,l’aventure continue.

Bernard Boisseau,père mariste

L’Australie, la fuite, la curiosité, la foi, l’espoir…Quelle que soit la raison ou les raisons encorefloues de mon départ aux JMJ, je n’auraisjamais imaginé y trouver cette forceincommensurable. On part avec des doutes etl’on revient avec des certitudes, des évidences. Anous de poursuivre sur cette voie…Je voudraisremercier tous ceux qui nous ont aidés à faireun des plus beaux voyages de notre vie.

Morgane

Nous avons vécu des moments extraordinairesque nous n’oublierons jamais. Je suis persuadéque ce que nous avons vécu nous a fait grandir,nous a ouvert un peu plus les yeux sur ce qu’estle monde, sur ce que sont les hommes. Deshommes certes habités par des défauts, maisrayonnant parfois d’un tel amour qu’ilsdeviennent des exemples, des témoins même duSeigneur. Si nous pouvons imaginer un jour unmonde meilleur, c’est grâce à des gens tels queceux que j’ai rencontrés… Laissons-nousenvahir par l’amour du Christ, toujours plus,pour rayonner inlassablement.

Camille

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Nous repartons les yeux émerveillés, la têtepleine de souvenirs, les pieds un peu abîmésmais surtout le cœur rempli de joie, d’humilitéet de simplicité. Après avoir beaucoup apprisdes autres, c’est à chacun maintenant de fairefructifier ses qualités. Allons dans la paix duChrist !

Aline

Voyage exceptionnel tant pour sa richessespirituelle que culturelle. Groupe très agréableet très soudé malgré les horizons différents.(…)Les JMJ resteront une expérience inoubliablequi aura enrichi ma foi.(…) Nous avons étéaccueillis par des gens de valeur et d’une foirayonnante.

Clément

Le souvenir d’un groupe uni, tant dans la prièreque dans les moments de franches rigolades,restera gravé dans ma mémoire et dans moncœur. Merci à tous, et je prie le Seigneur pourque ne tarisse jamais la source à laquelle nousavons bu pendant ce voyage.

Julie

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Depuis plus de dix ans, notre District du LionsClub, qui recoupe quasiment l’ensemble desdépartements de la région Rhône-Alpes, réitèreune formidable opération : emmener des enfants« défavorisés », âgés de 8 à 11 ans, rêver deuxjours à Disneyland Paris.Fidèles à leur devise : « Nous servons », ces clubsaccompagnent des enfants malades, battus oumaltraités, mais aussi des enfants qui ne partentjamais, ni en week-end ni en vacances.

On pourrait penser : deux jours de rêve, c’estpeu ; mais pour qui n’a pas souvent l’occasion derêver, c’est beaucoup ! Lorsque certains confientqu’ils vivent là les plus beaux jours de leur vie,qu’ils ne pensaient pas que ce soit aussi magique,qu’ils se rappelleront toujours ce momentd’exception, on se dit que l’on a raison de sebattre pour que cette action soit reconduite.

Certains clubs participent à l’opération depuisplusieurs années, voire depuis sa création : ils sechargent eux-mêmes de recruter les enfantsconcernés, en relation avec des associationsdiverses ; d’autres, à notre grand regret, n’ontjamais participé : pour ceux-là, nous nouschargeons nous-mêmes de trouver des enfants,mais cela n’est pas difficile, nous avons toujoursplus de candidats que de financement.

DisneylandParis

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Cette année encore, fin août, un élève scolarisé àSainte-Marie La Verpillière a eu la possibilité departir grâce au don d’une famille de l’école.

Rendez-vous est déjà pris pour les dimanche 23et lundi 24 août 2009 et nous n’avons qu’un seulsouhait : faire encore plus rêver d’enfants !

Anne Marie PLANCHONresponsable de District de l’opération

Emmanuel JUHANTcorrespondant du Lions Club auprès de l’établissement

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Les 6e1 et 6e2

de La Verpillière en classe de découverte

à Valloire

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SORTIES

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Trois classes ont été ouvertes dans le supérieur.Une propriété, Les Missions, a été acquise,Chemin de Montauban.Dès 1987, le père Perrot, directeur alors deSainte-Marie Lyon, a commencé à ouvrir desclasses après le baccalauréat, conscient que laformation générale ne s’arrêtait plus à ceniveau et désireux de donner aux professeursun large éventail, du primaire au supérieur,pour exercer leurs compétences. 1

L’offre s’enrichit donc cette année en sediversifiant : les élèves issus de ES ontdésormais la possibilité de préparer aussi lesconcours à Sainte-Marie dans une prépa voieéconomique. De même nous accueillons pourla première fois des étudiants de troisièmeannée en licence de sciences de gestion et enpréparation à l’entrée en master 1 de l’IEP deParis. C’est que la réforme européenne desuniversités avec le système licence-master-doctorat, l’insatisfaction de certains élèves ausortir d’un BTS ou d’une khâgne, l’absence depropositions pour préparer Sciences Po à ceniveau en dehors de Paris ou la fin d’une licenceen dehors de la faculté, nous conduisent àprolonger notre souci de former des jeunes pourle service de la société de demain.Le sérieux de la préparation en vue de laréussite de ces concours ou examens les plusdifficiles ne doit pas occulter l’essentiel : nousne voulons pas être une bonne boîte à concoursmais une maison de culture. Culture au sens de

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une maison, quatre sites

Les classes supérieures

1 Il s’agissait non seulementde former les meilleurslittéraires en khâgne oude très bons esprits enpréparatoire commercialevoie scientifique, maisencore d’offrir à des élèvesseulement moyens jusqu’àcet examen, l’opportunitéde goûter aux joies d’étudesplus abstraites.Le BTS de Lyon et celuide La Verpillière ont ensuiteété transformés en 2002en BTS prépa qui autorisaientles étudiants à présenterdes concours d’école decommerce.

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pratique régulière, comme on cultive son jardintous les jours et non pour détromper l’ennuid’un week-end ou d’un été ; le mot éloigne de laréussite comme finalité de l’existence, suggèreune humilité et recentre sur l’essentiel. Cultureau sens de terrain ouvert, de lieu profond oùs’enracine la liberté ; l’intelligence, non bornéeà des procédures, s’assouplit, s’élargit etprépare des choix adultes moins conditionnéspar les habitudes sociales ou les conformismesde pensée. Maison de culture et non maison dela culture au sens où nous ne voulons pas êtreun lieu où se consomment des recettes, maisune maison où l’amitié et la formationhumaine globale sont contenues dansl’exigence intellectuelle, où s’élabore pour toutela vie un désir de servir la société, de créer dubeau, d’aimer apprendre.Il fallait donc une maison pour accueillir nosinternes de plus en plus nombreux. C’est laraison première de l’acquisition de la propriétéd’environ un hectare surplombant l’Homme dela Roche. Qu’une communauté en plein renouvellement senourrisse, dans un esprit de simplicité et de joie,de la tradition que nous essayons déjà de fairevivre dans les trois autres sites : « Que chacundonne selon ce qu’il a décidé dans son cœur,non d’une manière chagrine ou contrainte ; carDieu aime celui qui donne avec joie. »2

Marc BOUCHACOURT

2 Hilarem datoremdiligit Deus(2 Co 9,7)

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La rentrée 2008 a été marquée par l’ouverturede trois nouvelles classes répondant chacune àun besoin clairement identifié :

• Une classe préparatoire économique etcommerciale option économique (àl’intention de bacheliers ES). Nous appelionscette classe de nos vœux depuis longtempscomme le pendant de la classe préparatoireéconomique et commerciale optionscientifique qui a fait ses preuves en termesde savoir-faire et de résultats.

31 élèves ont intégré cette nouvelle prépa.

• Une licence sciences de gestion en conventionavec l’IAE (Université Lyon III). Elle est conçuecomme un prolongement possible de nos deuxBTS.

• Enfin, une prépa Sciences Po. Paris pourentrer, sur concours, en master 1. Cette filière,unique en province, permet aux étudiants en 3e

année de licence (droit, histoire, lettres, …) depréparer sérieusement un concours très difficileà aborder seul (taux d’admission 2008 : 9,3%).D’anciens élèves de classes préparatoireslittéraires (hypokhâgne, khâgne) ont rejointcette filière.

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promotion 2008

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• Les classes préparatoires littéraires(préparation à l’Ecole Normale Supérieurelettres et sciences humaines de Lyon) affichentdes résultats remarquables : 17 élèves ontprésenté le concours de l’ENS, 6 ont été sous-admissibles, 5 admissibles et 4 admis (1 dansla spécialité “histoire-géographie”, 3 dans laspécialité « lettres classiques »… pour 5 admisdans la France entière !).

4 élèves de khâgne ont présenté les écolessupérieures de commerce : une a intégrél’EMLyon, une l’Ecole supérieure decommerce de Reims, une l’Ecole demanagement de Grenoble, une EUROMED(Ecole supérieure de commerce de Marseille).

• En classes préparatoires économiques etcommerciales : 75% des 36 élèves de 2e année ont intégrél’une des « 6 Grandes » : HEC : 7, ESSEC : 6, ESCP-EAP : 8

EMLyon : 1, EDHEC : 3, AUDENCIA : 2

1 élève a intégré l’ENSAE (école de statistiqueset de finances)4 élèves ont intégré une école de la banqueECRICOME (Reims : 3 , Rouen : 1)2 élèves ont intégré l’Ecole de management deGrenoble1 a fait le choix de cuber

Si ces résultats sont encourageants ettémoignent de la qualité du travail de chacun,il convient, pour les années à venir, d’attiserl’esprit d’humilité et d’effacement qui abeaucoup contribué au succès de ces classeset qui signe les belles intelligences.

Les classes préparatoires : résultats

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Beaucoup d’établissements lyonnais assurentune bonne préparation à ce BTS exigeant.Le BTS de Sainte-Marie a commecaractéristique d’être une passerelle versune formation de niveau bac +5 (licencessciences de gestion – dont celle préparéedans notre établissement – ou écoles decommerce).

Outre les cours dispensés en vue du BTS,une préparation spécifique (2e langue,séminaires d’actualité, entretiens) facilitel’accès à ces formations… C’est la raisonpour laquelle nous parlons de « BTS prépa ».

Résultats de la promotion 2008 :Sur les 25 lauréats (28 inscrits) :

• 14 ont intégré la licence sciences degestion à Sainte-Marie Lyon

• 1 a intégré une école de commerce • 1 a intégré la licence sciences de gestion de

Lyon III• 6 sont en licence professionnelle• 1 poursuit dans la filière DCG (expertise

comptable)• 1 est entré dans l’armée• 1 est en recherche d’emploi

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Le « BTS prépa » comptabilité-gestionaccessible aux bacheliers S, ES, STG et L

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Nous formons cette année la premièrepromotion de cette licence générale (et nonpas « professionnelle »).

Celle-ci s’adresse aux étudiants titulairesd’un diplôme bac + 2 (BTS commerceinternational ou comptabilité - gestion, DUTtechniques de commercialisation ou GEA)ou aux élèves justifiant de 120 crédits ECTSaprès deux années de classes préparatoireséconomiques et commerciales.

Cette formation a pour but d’acquérir unniveau bac + 3 (le niveau bac+2 n’ayant plusde lisibilité au plan européen) parl’intermédiaire d’une licence de sciences degestion. Au terme de la licence, les étudiantsont le choix entre :

• une poursuite d’études dans l’un des 10Masters de l’IAE

• l’intégration, sur concours, en 2e annéed’école supérieure de commerce (tremplin 2et, pour les meilleurs, EDHEC, Audencia,voire EM Lyon)

L’admission en licence permet donc d’obtenir,sous réserve d’un travail sérieux, un solidediplôme de niveau bac + 5.

La licence sciences de gestionde Sainte-Marie Lyon

Marie-Pierre BARBIERresponsable des classes préparatoires

Jean-Armand BARONEresponsable BTS comptabilité-gestionet licence sciences de gestion

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Accessible aux bacheliers S, ES, STG et L,la formation se situe sur le site de La Verpillière.Nous accueillons cette année 38 étudiants enBTS première année et 24 en seconde.

Résultats obtenus par les étudiants de lapromotion 2008 :Les 23 étudiants de la promotion ontobtenu le Brevet de Technicien Supérieur enCommerce International : taux de réussitede 100 % pour une moyenne académiqueinférieure à 75 %.

Devenir des étudiants de la promotion 2008 :Sur 23 diplômés :

• 7 étudiants sont en licence sciences degestion (3 étudiants suivent la formation àSainte-Marie Lyon sur le site de Saint-Paul, 3 autres à l’Université de Lyon III, 1à Chambéry)

• 10 étudiants ont été admis en écolesupérieure de commerce (ESC Clermont,ESC Montpellier, ESC Rennes, ESCTours-Poitiers, ESC Troyes)

• 3 font une spécialisation en licenceprofessionnelle (licence commerceinternational, spécialité marchés émergents ;licence management des équipes etqualité, à Lyon III )

• 1 poursuit ses études en école spécialisée ( Bachelor en management et marketingévénementiel de l’Ecole Peyrefitte à Lyon) • 2 sont entrés dans la vie active et envisagent

dans l’année de partir à l’étranger.

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Le BTS commerce internationalà référentiel commun européen

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A Sainte-Marie Lyon - La Verpillière, uneséquence hebdomadaire d’entraînement auxtests de langues vivantes commercialesétrangères est intégrée à l’horaire. Outre lapréparation au TOEIC, test d’anglaisinternationalement reconnu pour lequel noussommes centre de passage agréé, nousassurons aussi une préparation aux testsWIDAF (allemand) et ELYTE (espagnol) pourles étudiants de seconde année qui ont validéun bon niveau en anglais l’année précédente.

Nos étudiants seront aussi amenés cette annéeà passer des tests européens en languesvivantes et en informatique bureautique.

En seconde année, l’heure d’entraînement auxépreuves des concours d’entrée, notammentaux écoles de commerce, est maintenue et seracomplétée par une série de conférences.

Une préparation aux examens de Cambridge,un enseignement de chinois de 3 heureshebdomadaires, sont également proposés auxétudiants volontaires.

Didier TOURRETTEresponsable du BTS de La Verpillière

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lyon la verpillière carnet

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Si ce détachement de la famille doit être unecaractéristique de tout religieux, il est vécu pareux à des degrés divers. Il l’était de façondéfinitive par nos premiers missionnairespartant en Océanie, qui n’ont jamais revu lesleurs. Pour la plupart d’entre nous, la rupturen’est pas aussi radicale et les liens familiauxdemeurent avec une prise de distance plus oumoins grande suivant les cas. Pour Roger Gilot,cette distance a été vécue très tôt et de façonassez douloureuse. Aussi pouvons-nous croirequ’il a été accueilli par son Seigneur avec lesmots mêmes de Jésus : « Bon et fidèle serviteur,entre dans la joie de ton maître, pour une vieéternelle. »

Serviteur, Roger l’a d’abord été commeprofesseur de philosophie durant quatre annéesà Riom, puis, le reste de sa vie, commeprofesseur de lettres classiques à Lyon.Professeur rigoureux et méthodique, il a fourni àses élèves un cadre de pensée et d’expressiondont certains déclarent s’inspirer encore dansleurs activités professionnelles. Philosophe etlettré, il avait été enthousiasmé par la pensée deTeilhard de Chardin, au point d’avoir conçu etdonné une retraite à partir de la vision cosmiqueet spirituelle de celui-ci. Il accompagnait aussivolontiers des groupes d’Equipes Notre-Dame,pour des foyers, fondés par le père Caffarel,ancien de l’externat Sainte-Marie.

Homélie prononcéelors des obsèques du père Roger Gilot

le jeudi 28 août 2008

Lectures : épître aux Philippiens 3/ 7-11 ;évangile selon saint Matthieu19/27-29

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Roger Gilot était très sensible aux beautés de laNature et de la Culture, vibrant avec les artistesqui les ont exprimées dans les différentes formesde l’art. Il participait de façon très enthousiasteaux voyages touristiques et culturels, inauguréspar le père Antoine Forissier et poursuivis par lepère Perrot, en Grèce, Espagne, Italie et autres.Les derniers livres qu’il achetait durant saretraite étaient tous des livres d’art. C’estpourquoi nous avons chanté le psaume de laCréation.

Sa fin de vie a été particulièrement douloureuse.Peu à peu, il avait tout perdu, comme le ditsaint Paul dans son épître aux Philippiens.Après avoir communié à sa manière auxsouffrances du Christ, il est devenu semblable àlui dans sa mort, afin de parvenir à larésurrection d’entre les morts. Telle est notrefoi, pour lui et pour nous.

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emor

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Bernard PEILLON, s.m.

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4 octobre : réunion pour les parents desnouveaux élèves du collège

7 octobre : diner des parents des classesprimaires à La Solitude

16 octobre : conseil d’administration del’Association Familiale

18 octobre : réunion pour les parents desnouveaux élèves du lycée

15 novembre : réunion pour les parentscorrespondants du collège

20 novembre, 5 février : échanges pour lesparents correspondants

21 novembre : assemblée générale del’Association Familiale et de l’A.P.E.L.

11 septembre : réunion des catéchistes duprimaire pour le lancement de l’année.Enseignement du Père Peillon sur saint Paul.Chaque jeudi après-midi, réunion depréparation avec les parents catéchistes, animéepar Laetitia Sivigliani

13 et 14 septembre : week-end exceptionnel àLourdes avec le pape Benoit XVI

15 septembre : réunion d’information sur lacatéchèse pour les parents des élèves du collège

A.P.E.L. - Association familiale

Animation spirituelle

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22 septembre : conte biblique pour les classesde 10e et de 9e avec Pascale Lambert

2 octobre : réunion d’information pour lesparents des élèves du lycée sur les activitésd’animation religieuse et spirituelle

4 octobre : journée de rentrée et premièrecatéchèse pour les élèves de 3e

11 octobre : journée de rentrée et premièrecatéchèse pour les élèves de 4e

11 et 12 octobre : premier week-end spirituelpour les élèves de 2nde à Taizé

13 octobre : lancement de l’activité « CatéSolo » : le lundi, à l’heure du déjeuner, deslycéens viennent en primaire pour des activitéscatéchétiques avec les élèves

14 octobre : célébration de rentrée « Eveil de lafoi » pour les classes maternelles, les 11e avec lepère Vadon

25 et 26 octobre : retraite pour les professeurs,éducateurs, catéchistes et membres du personnelde l’établissement à La Neylière ; enseignementdu père de Courville, vicaire général du diocèsede Grenoble, sur le thème de « la Miséricorde »;témoignage du père mariste Joaquin Fernandez,assistant du provincial d’Europe

17 novembre : remise du livre « Ta parole estun trésor » aux élèves des classes de 9e

20 novembre : rencontre de tous les parentscatéchistes du primaire

lyon

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25 novembre et 21 janvier : réunion de parentspour la première communion avec le pèreLange

27 novembre : rencontre pour les parents desconfirmands

1-2 décembre : retraite au monastèred’Aiguebelle de 25 (sur 29) étudiants de BTSPrépa 2 comptabilité gestion

5 au 7 décembre : retraite de confirmation

8 décembre : fête patronale de l’établissement :matinée de conférences, rencontres et spectaclespour les élèves du lycée et des classes post-baccalauréat ; ateliers sur le thème de Marieimmaculée dans les classes primaires et messe àl’église Saint-Vincent

21 décembre : célébration de Noël pour lesclasses de CP et de maternelles

7 janvier : matinée première communion

17 et 18 janvier : deuxième week-end spirituelpour les élèves de 2nde à Montagnieu

5 février : journée de témoignage religieux pourles élèves du 1er cycle

28 février : marche des pères de famille entre LaVerpillière et la Communauté des Sœurs desmaternités catholiques de Bourgoin

23 mars : récollection des parents d’élèves del’établissement

Conférences dans le cadre de l’animationreligieuse pour les élèves de première, terminale,classe supérieure et tous ceux qui sontintéressés :23 octobre : « La rupture protestants /catholiques : un malentendu » par Eric Darrasse

20 novembre : « Célébrer et prier dans les

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églises de la réforme » par Samuel Amedro,pasteur de la paroisse du Change

8 décembre : « Les étapes du dialogueprotestants/catholiques » par Franck Lemaitre,dominicain, directeur du centre Unitéchrétienne à Lyon

6 février : « Regard protestant » sur Marie

19 mars : « Des grandes figures duprotestantisme » par Jean-Noël Dumont

12 au 19 avril : voyage en Suisse et enAllemagne (lieux du protestantisme, institutionsœcuméniques.)

Chaque premier vendredi du mois : au centred’animation religieuse, « café-théo » pour leslycéens désireux de soumettre très librementtoutes les questions qu’ils se posent sur Dieu etla foi

9 septembre : pour les parents des élèves de 6e

11 septembre : pour les parents des élèves de 5e

15 septembre : pour les parents des élèves de2nde

16 septembre : pour ceux de 4e

18 septembre : pour les parents des élèves de 3e

20 septembre : pour les parents des élèves desclasses élémentaires

22 septembre : pour ceux de 1re

25 septembre : pour ceux de terminale et desclasses maternelles

27 septembre : pour les parents des élèves desclasses supérieures

Réunions d’information

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10 octobre : réunion sur les échangeslinguistiques pour le collège et le lycée

9 janvier : forum pour les élèves de terminalessur les formations de l’enseignement supérieur

24 janvier : participation de tous les élèves deseconde au grand forum des métiers organisépar les Rotary Clubs de Lyon à l’Ecole Centrale

13 octobre : film et conférence de deux anciensélèves : J.C. Perrot et D.A. d’Alançon sur leurvoyage : 13000 km en tandem avec desaveugles sur le continent africain

20 et 27 janvier : conférence sur la question desdrogues pour les élèves de 5e

23 et 24 février : conférence sur la question desdrogues pour les élèves de 5e

Dans le cadre du cycle des grandes conférences,au théâtre de La Solitude :13 octobre : « Pie XII, un pape face à laSeconde Guerre mondiale » par Frédéric LeMoal, docteur en histoire

17 novembre : « Biodiversité et crises » parSylvie Crasquin, directeur de recherche auCNRS de Paris Jussieu, collaboratrice à la revueLa Recherche

22 janvier : après les échanges entre le cardinalBarbarin et le rabbin Guedj en 2007, puis avecle recteur Azzedine Gaci en 2008, nouveau« dialogue interreligieux » entre le cardinal et lepasteur Balestier

Conférences, interventions

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9 décembre : conférence débat avec ThierryVeyron-Lacroix, responsable de la pastoralefamiliale du diocèse sur la question del’éducation affective et sexuelle

9 mars : « Actualité de la recherche mondialecontre le cancer » par Peter Boyle, ancienparent d’élève, président du Centreinternational de recherche contre le cancer

30 mars : « La question des drogues » avec lepère Pierre de Parcevaux

Dans le cadre des conférences de culturegénérale organisées pour les élèves de MasterIEP Paris :21 octobre : « Vers la fin de la révolution desdroits de l’homme » par Pierre Manent,directeur de recherche à l’Ecole des HautesEtudes en Sciences Sociales, dans le cadre de lapréparation à l’entrée en Master à Sciences Po.Paris

18 novembre : « Quelle éthique pour le mondetechnique ? » par Eric Zernik du lycée Louis-le- Grand

1er décembre : « Le désenchantement du mondeet la quête de sens » par Jean-François Mattei

15 décembre : « L’universalisme européen et lalégitimité de sa diffusion » par Chantal Delsol

17 janvier : « La justice et le souci des victimes »par Marie-Pierre Porchy, magistrat

26 janvier : « Les journalistes et leur public : leproblème du crédit des médias » par JeanMarie Charon

29 janvier : « Où va la Chine ? » par Jean-LucDomenach

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Allemagne :

• avec le Willligis Gymnasium de Mayence,pour les 4e, 3e et 1re : Français en Allemagne du29 avril au 6 mai et Allemands à Lyon du 2 au10 juin

• avec le St Christophorus Gymnasium deWerne, pour les 4e, 3e et 1re : Français enAllemagne du 28 mars au 6 avril

• avec la Hildegardis Schule de Bochum, pourles 5e : Allemands à Lyon du 2 au 11 mars etFrançais à Bochum du 27 avril au 6 mai

• avec Berlin, pour les 2ndes ; Allemands à Lyondu 6 au 16 octobre et Français en Allemagnedu 2 au 12 juin

Angleterre : avec le Sancton Wood de Cambridge :Français en Angleterre en février et Anglais àLyon, début avril

Australie, Nouvelle Zélande :• avec l’Assumption College de Kilmore (prèsde Melbourne) : Australiens à Lyon en janvieret Français en Australie en juillet

• avec le Baradene College d’Auckland :Français en Nouvelle Zélande en juillet et leurscorrespondants à Lyon en décembre

Espagne : • avec le Colegio Berriz (congrégation desSœurs de la Merced) en février-mars.

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Echanges internationaux

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Etats-Unis :• avec l’Irish Christian High Schoold’Indianapolis : Français aux Etats-Unis enavril

• avec l’Episcopal Acadiana School deLafayette : Américains à Lyon en février etFrançais en Louisiane en avril

• avec le Southview High School de Toledo :Français dans l’Ohio en avril et Américains àLyon en juillet

• avec le St Peter Chanel High School deCleveland dans l’Ohio

• avec le Wellesley High School de Boston :Américains à Lyon en février et Français dansle Massachusetts en avril

21 octobre : conseil de maison à Saint-Paul ;ordre du jour : choix des thèmes de l’année etquestions diverses

11 novembre : journée pédagogique ; réflexionà partir de l’intervention « La mémorisation etla mémoire » d’Antoine de La Garanderie

12 novembre : conseil de maison à LaVerpillière ; ordre du jour : « Les parents etl’école »

12 janvier : réunion d’information surl’orientation en fin de 3e

19 janvier : réunion d’information surl’orientation pour les parents des élèves de 2nde

21 janvier : conseil de maison à Saint-Paul ;ordre du jour : « Catéchèse et pastorale »

5 février : réunion d’information sur le choixdes langues et options en fin de 5e

Externat

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29 septembre-3 octobre : classe rousse àLanslebourg pour les 9e 1 et 9e 2 : approche desanimaux de La Vanoise, visite d’unefromagerie, découverte des glaciers

14 novembre : sortie à l’opéra pour les classesde 8e 2 et 8e 3 : « La danse à petits pas »

27 novembre : « Sur les pas des sixcompagnons », jeu de piste et orientation sur lacolline de la Croix-Rousse pour les 7e 1

15-18 décembre : voyage à Fribourg et enForêt Noire pour 68 élèves de 6e, encadrés par6 professeurs, sous la tutelle de Joëlle Ravistre ;avec les élèves de La Verpillière, voyage àFribourg toujours, pour les germanistes LV2 de4e, sous la tutelle de Solange Dubost

12 au 16 janvier : classe de neige et de musiqueà Lanslevillard pour les 8e 2 et 8e 3 ; chant choralsous la direction de Dominic Faricier, suivid’un concert dans l’église du village

19, 20, 22 et 27 janvier : 4 jours au musée del’Imprimerie pour les 7e 2 : découverte du muséeet de ses techniques, fabrication d’un livre

1er-8 avril : voyage culturel à Madrid pour lesélèves de 3e

15-16 septembre : Le voleur de bicyclette deVittorio de Sica pour les élèves de 3e

22-23 septembre : Le garçon aux cheveux vertsde Joseph Losey pour les 4e

3 octobre : La Taverne de l’Irlandais de JohnFord pour les élèves de lycée, classessupérieures et parents d’élèves

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Théâtre, ciné-club

Camps, sorties, visites, voyages

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9 octobre : Petite indienne, spectacle au théâtrede La Solitude pour les classes maternelles etles 11e

14 octobre : présentation du violoncelle parMarie Carrette en classe de 8e 2

13-17 octobre : semaine du goût : observationdes plantes aromatiques, préparationsculinaires en classe de CP et en maternelle

28 novembre : L’ami de mon amie d’EricRohmer pour les élèves de lycée, classessupérieures et parents d’élèves

4 décembre : Princesse Mononoké de HayaoMiyazaki pour les élèves de seconde

5 et 6 janvier : Impitoyable de Clint Eastwoodpour les élèves de 3e

19 et 20 janvier : Bronco Billy de ClintEastwood pour les élèves de 4e

16 janvier : Sur la route de Madison de ClintEastwood pour les élèves de lycée, classessupérieures et parents d’élèves

17 novembre : concert à la Cour des Loges,« Noël en chœur » avec les classes de 7e

2 décembre : concert de Noël des classesmusicales au théâtre de La Solitude

14-16 juin : en l’église de l’Annonciation deVaise, concert donné par les trois chœurs de laprimatiale : en liaison avec l’année saint Paul,l’oratorio Paulus de Mendelssohn

Maîtrise :1er-5 novembre : camp musical à Claveisolles

Chorale

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21 novembre à Annecy, 25 novembre à Sainte-Foy-lès-Lyon et 16 décembre à Ainay : Oratoriode Noël de J.S. Bach (cantate 1-2-3)14 décembre : Missa brevis KV 140 de Mozart àla primatiale dans le cadre du Festival demusique baroque de Lyon21 décembre : concert de Noël à la primatialeavec la participation du comédien Alain Carré(Noëls, contes inédits de Jules Verne)25 décembre : messe de Noël à la primatiale11 janvier : concert en l'église de la Rédemptionavec le trompettiste Bernard Soustrot.1er février : messe de prise d'aube à la cathédrale1er mars : hommage à Marcel Godard à l'égliseSaint-Bruno des Chartreux

Schola :25 au 29 octobre : congrès national des PueriCantores à Lourdes23 novembre : messe de prise de médaille à laprimatiale13 décembre : concert de Noël à la primatiale 24 décembre : messe des familles à la primatialemars : concert à Charbonnière avec le Livrevermeil de Montserat, la Missa Festiva de A.Pert et des œuvres de Brahms, Schumann etMendelssohn

Chœur mixte :7 décembre : Vêpres de l’Immaculée de MarcelGodard à la primatiale sous la présidence ducardinal Barbarin25 janvier : Ein deutch requiem de JohannesBrahms à l'église Saint-Bruno de Voiron avec lepianiste F.R. Duchable

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22 novembre : participation à la soirée deremise des diplômes du baccalauréat

13 décembre : forum d’orientation desterminales

4 septembre : réunion de rentrée des catéchistes ;intervention de I. Carlier sur saint Paul

8-19 septembre : accueil de toutes les classes delycée et BTS à la catéchèse

23 septembre : réunion de la commissionpastorale

30 septembre : réunion des membres del’association « Maristes en éducation »

4 octobre : rassemblement parents-enfants duprimaire sur le thème : « Le bonheur à tout prix »

4-5 octobre : week-end à Soleymieu pour desélèves de 3e

8 octobre : « mercredi-caté » pour les élèves de 6e

9 octobre : rentrée de la catéchèse du lycée

11-12 octobre : week-end à Taizé pour desélèves de seconde

Anciens

Animation spirituelle

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14 octobre : lancement du projet Madagascar15 octobre : messe des lycéens16-17 octobre : « café-théo » pour les lycéens etBTS18 octobre : temps de formation biblique pourles parents22 octobre : rencontre catéchèse pour les 3es surles relations familiales 25 octobre : retraite des professeurs,éducateurs, catéchistes et membres dupersonnel de tout l’établissement à la Neylière ;enseignement du père de Courville, vicairegénéral du diocèse de Grenoble, sur « laMiséricorde » ; témoignage du père JoaquinFernandez, assistant du Provincial d’Europe8 novembre : temps de formation bibliquepour les parents12 novembre : réunion de préparation à laconfirmation pour des élèves de première etterminale15 novembre : rencontre parents-enfants duprimaire sur le thème : « Qui es-tu, Dieu ? »18 novembre : réunion des membres del’association « Maristes en éducation »19 novembre : rencontre catéchèse pour les 3es

sur le thème du pardon 28 novembre : « café-théo » : « A partir dugénocide arménien, une figure de paix : HrantDink, journaliste assassiné »4-5 décembre : célébration de la fête patronalede l’établissement : messe, suivie d’un potd’accueil et d’un temps de rencontre avec lesfamilles ; le vendredi matin 5, selon les classes :témoignages sur le thème « Réussir sa vie »,puis « manifestation » des talents des professeurset des élèves

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10 décembre : « mercredi-caté » pour les élèvesde 6e : fabrication de santons

12 décembre : « café-théo » pour les BTS sur lethème des Ecritures

13 décembre : formation biblique pour lesparents

15-19 décembre : temps de réconciliation pourtous les élèves de la catéchèse

9 janvier : « café-théo » : « Causes etconséquences de la séparation des chrétiens»

14 janvier : préparation à la confirmation

17-18 janvier : week-end à Soleymieu pour lesélèves de seconde

12 septembre : réunion d’information pour lesparents des élèves du primaire et de 6e - 5e

19 septembre : réunion d’information pour lesparents des élèves de 4e - 3e

26 septembre : réunion d’information pour lesparents des seconde et 1re

3 octobre : réunion des parents de terminale etBTS

• avec Heusenstamm : accueil des Allemandsdu 20 octobre au 1er novembre ; séjour desFrançais en Allemagne du 28 mars au 11 avril2009 ; accueil en immersion familiale et scolaire(classe de seconde) de trois Allemands du lycéeAdolf Reichwein de Heusenstamm de fin aoûtjusqu’à la Toussaint

Conférences, interventions, réunions

Echanges internationaux

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• avec Portland (Oregon) : séjour desAméricains à La Verpillière du 9 mars au 27avril ; séjour des Français aux Etats-Unis du 29mars au 17 avril• avec Ingatestone (Essex) : séjour des Anglaisà La Verpillière du 3 au 12 mars ; séjour desFrançais en Angleterre du 2 au 12 février • avec Bacchus Marsh Grammar School :séjour des Australiens à La Verpillière du 20mars au 11 avril 2009

20-21 septembre : participation de Sainte-Marie La Verpillière aux journées duPatrimoine7 octobre : réunion des animateurs etsympathisants du jumelage Sainte-MarieBaabda au Liban9 octobre : réunion et repas d’accueil desnouveaux professeurs et éducateurs18 octobre : accueil des parents des nouveauxélèves21 octobre : conseil de maison ; choix desthèmes de l’année et questions diverses11 novembre : journée pédagogique 12 novembre : conseil de maison à LaVerpillière ; ordre du jour : « Les parents etl’école »

20 novembre : réunions des professeurs

22 novembre : soirée de remise des diplômesdu baccalauréat de la promotion 2008 : messe,remise des diplômes et buffet dînatoireorganisé par les Anciens

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104 Externat

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15-16 septembre : sortie géologie enBriançonnais pour les classes de 1re S1 et S2avec D. Percevaux, J.P. Aguerre, A. Degret etL. Dugué. Itinéraires définis pour atteindre lesobjectifs pédagogiques suivants : étude d’unelithosphère océanique fossile, indices montrantla formation d’un océan alpin ; 22-23septembre, pour les classes de terminale S1 etS2, avec B. Moulin, G. Séjourné et A. Degret :étude des marqueurs géologiques de lasubduction, traces de la collision : les nappesde charriage, les changements climatiques duquaternaire : trace des glaciations

29-1er octobre : classe découverte à Valloirepour les élèves de 6e 1 et 6e 2 avec les professeurs,sous la responsabilité de F. Delorme ; du 1er au3, pour les élèves de 6e 3 et 6e 6, sous laresponsabilité de F. Pernelle

7 octobre : sortie des latinistes des classes de5e 2 et 5e 5, à Saint-Romain-en-Gall avec SophieOberhofer et Franck Laillaut

14 octobre : journée d’intégration des secondesau club d’aviron d’Aix-les-Bains ; accompagnésde nombreux professeurs, les élèves ontparticipé à des activités sportives diverses

17 octobre : sortie des internes, invités aumatch de coupe d’Europe du club de rugby deBourgoin

14-16 décembre : voyage à Fribourg pour lesgermanistes LV1 de 5e 3 et 5e 4 et LV2 de 4e 4 avecles élèves de Lyon, sous la tutelle de SolangeDubost

Sorties, visites, voyages

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26 novembre : Certains l’aiment chaud de BillyWilder pour les élèves de première, terminale etBTS

25-29 octobre : participation au congrèsnational des Pueri Cantores à Lourdes

30 octobre-5 novembre : camp musical àCorrençon en Vercors

4 décembre : animation de la messe dans lecadre des festivités de Sainte-Marie LaVerpillière

20 décembre : concert de Noël en l’église de LaVerpillière

9 octobre : compétition sportive interclasses de6e : badminton pour les filles, hand et footballpour les garçons

23 octobre : match de rugby de l’équipe desinternes contre l’équipe des minimes du CSBJ àBourgoin

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Théâtre, ciné-club

Activités sportives

Chorale

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carn

et

Irène, fille d’Amélie Bordeaux-Montrieux,professeur d’anglais à La Solitude, le 28 marsdernier

Grégoire, fils de Laurent Emmanuel Perreyon,professeur de sciences physiques à Saint-Paul, le7 mai

Fanny, fille d’Agnès Deshayes, professeur desécoles à La Verpillière, le 3 juin

Thomas, fils de Mireille Kaluza-Budasz,professeur de S.V.T. à Saint-Paul, le 14 juin

Augustin, fils de Tiphaine Seguin, professeur desécoles à La Solitude, le 28 juin

Pierre, fils de Christine Roux, professeur d’E.P.S.à La Solitude, le 11 juillet

Cléonice, fille de Philippe Pontvianne, professeurd’histoire et géographie à Lyon, le 18 juillet

Emmanuelle Sourd, professeur de lettres à LaVerpillière, avec M. Gras, le 2 août

Nous participons à la douleur de

Daniel Vidal, du service d’entretien à LaVerpillière, qui a perdu sa mère, le 4 juin

la famille d’Anne Wallut, ancienne standardisteà Saint-Paul, décédée le 16 juin

Naissances

Mariages

Décès

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Mélanie Bellina, élève de 4e 6 à La Verpillière, quia perdu son père, le 1er juillet la famille de Jean Côte, ancien professeur delettres classiques à Lyon, fondateur du muséegallo-romain de Puylata, qui a vécu avec lespères maristes à Saint-Paul jusqu’à sa retraite,décédé le 2 juilletAmbre N’Guyen, élève de 9e A à La Verpillière,qui a perdu sa mère, le 8 juilletMarie-Pierre Matray et Jean-Claude Chrétien,respectivement professeurs de lettres et demusique à La Verpillière, qui ont perdu leur filleMathilde, le 3 aoûtla famille de Paul-Henri Pinet, ancien élève deT ES à La Verpillère, promotion 2004, décédé le14 aoûtElisa Briatta-Marthouret, professeur d’anglais àSaint-Paul, qui a perdu son fils Romain, le 16aoûtMarie-Constance Vidal, éducatrice en primaire àLa Verpillière, qui a perdu son père, le 20 aoûtla communauté mariste et la famille du pèreRoger Gilot, décédé le 24 août ; ses obsèquesont été célébrées le 28 août à la chapelle despères Maristes à Sainte-Foy-lès-Lyon par le père Bernard Thomasset, ancien provincial Pierre-Antoine et Anne-Lise Meunier, étudiantsen B.T.S. 2e année à La Verpillière, qui ontperdu leur père et oncle, le 15 septembre Colette Noailly, professeur d’anglais à LaSolitude, qui a perdu son père, le 19 octobreMichèle Buet, professeur d’espagnol à Saint-Paul, qui a perdu son père, le 20 octobreFrédérique et Thierry Martin-Scherrer,professeurs de lettres à Saint-Paul et à LaSolitude, qui ont perdu leur père et beau-père, le1er novembre

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4e trimestre 2008sainte-marie lyonlyon-la verpillière4, montée saint-barthélemy69005 lyonTél. 0478283834directeur de publication :michel lavialle

conception mordicusimprimerie dugas - IPC

numéro

100

lyon