Sagesses et malices de Nasrredineressources.crdp-aquitaine.fr/attirelirev2/pdf/doc-pdf-64.pdf · (CM1, CM2) Roland GIRAUD Jean-Yves DALM Yves-Marie SANDRIN ... Entrées 5, 6 Page

Sagesses et malices de Nasrredine

Auteurs du dossier

Darwiche JihadAlbin Michel, paru en 2003(CM1, CM2)

Roland GIRAUD

Jean-Yves DALM

Yves-Marie SANDRIN

réalisé le 01/2007

©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.

Table des matières

Remarques préliminaires Page 3

Notre entrée dans ce texte Page 4

A - Présentation du personnage de Nasreddine Page 7

B - Six entrées en relecture sont proposées Page 8

Entrées 1, 2 Page 9



Annexes Page 16


Remarques préliminaires

Propos introductifs au

dossierVoir page de présentation

Genre littéraire

Album : recueil de courts récits à portée morale ou philosophique

Les lieux Milieu plutôt rural, dans des régions sans doute du Moyen OrientL’époque Indéterminée, comme celle des contes

Les personnages

Le personnage principal est Nasreddine Hodja, personnage appartenant à l’imaginaire du monde arabo-musulman, porté de génération en génération. C’est un personnage composite, dont les comportements dans ses relations sociales ou familiales ont un caractère aigre-doux, parfois apparemment absurde. Ce personnage semble condenser des aspects paradoxaux dont témoigne si souvent l'Homme.

Mise en mots

Ces histoires appartiennent à la tradition orale. Les dialogues sont très présents. La narration est au service de l’exposition efficace des éléments qui vont délivrer « la leçon de sagesse ». Celle-ci peut être plus ou moins explicite, plus ou moins déroutante.

Mise en images Chaque histoire est illustrée par un dessin.


Notre entrée dans ce texte

1. Le texte : ce que nous en comprenons

Ce livre, constitué de 64 histoires brèves, pose d’abord la question de son unité. La première approche à la réponse passe évidemment par le personnage : Nasreddine est présent dans chacun de ces petits récits. Mais il faudrait encore rendre compte de ce qui fait unité de sens. Le personnage, en quoi fait-il lien? Sommes-nous en présence de quelqu’un qui a une identité qui dépasse son seul nom ? Pouvons-nous le caractériser par son ancrage social, sa façon d’entrer en relation avec les autres ? Ce personnage est-il porteur d’une idée particulière, d’une vision particulière du monde ? Il est tentant, alors, de regarder ce que le titre de l’ouvrage annonce. « Le fou qui était sage ». Comme si, mettant en jeu de la malice, Nasreddine déroulait, sous l’aspect trompeur de la folie, une véritable sagesse. Il nous reste alors à voir en quel sens il y aurait ici sagesse. Question qui nous pousse à trouver le propos de chaque texte. Pour pouvoir répondre à la question suivante : y a-t-il un ou plusieurs propos, un ou plusieurs points de vue, une ou plusieurs définitions de la folie et de la sagesse ? Il faut donc, pour obtenir une réponse, en passer par une analyse de chaque histoire. Se demander, à propos de chacune, ce qu’elle tente de nous dire. Ne pas en rester à l’effet comique, ou surprenant, ou dérangeant, ne pas en rester à l’impact littéraire produit par le texte bref, mais aller au sens qu’il sert. Tenter, à tout le moins, de le percevoir.

Une exploration de ces textes nous a conduits à penser que nous avons ici affaire à un personnage qui mobilise différentes facettes de son rapport au monde. Le voici en train de tromper son voisin pour satisfaire son égoïsme sacré, le voilà en train d’enseigner la méfiance par rapport aux opinions des autres. Ici, il dévoile le défaut de l’avare en lui montrant le ridicule de son attitude, là, il nous laisse perplexes, créant simplement un décalage par rapport au réel qui, s’il produit de l’interrogation, ne dévoile pas son intention, dont on peut même se demander s’il y en a une : serait-ce alors que le fou serait vraiment fou ?

Cette diversité de propos, que l’on pourra compléter à la lecture et à l’analyse du texte, nous la comprenons comme la mise au jour des facettes de tout être humain. Nous portons tous le meilleur et le pire, peut-être, et Nasreddine semble nous le dire. S’il est ce personnage créé par une tradition populaire orientale, il est alors, à ce titre, porteur non pas d’une sagesse ou d’une folie que l’on pourrait définir sur telle ou telle ligne, il est plutôt, à ce titre, la sagesse populaire qui sait percevoir tant d’aspects divers, parfois contradictoires, chez les hommes. Nasreddine n’est ni sage ni fou, il n’est pas plus un fou qui serait sage qu’un sage qui serait fou. Il est un être humain chez qui la malice, l’art du décalage, de la surprise, l’art de prendre au sens littéral ce que chacun sait qu’on devrait prendre au sens figuré par exemple, cette malice qui joue avec les mots, sert tour à tour des desseins généreux ou égoïstes, donne à penser sur le monde et la prétention des êtres humains ou donne à se moquer de soi-même.

2. Le texte : les objets d’enseignement que nous y repérons

Si ce texte nous paraît présenter un intérêt dans le cadre de la classe, c’est pour que ce ressort du livre soit progressivement mis au jour. Il nous semble très fructueux, pour des élèves de cycle 3, de leur permettre de réfléchir aux notions de sagesse, de folie, de malice. Il y va


d’un enjeu essentiel. Réussir à penser que chacun est complexe, que chacun peut porter en lui des caractères qui se contredisent, développer, à partir de là, une plus grande lucidité sur soi-même et peut-être, une plus grande sensibilité aux autres. Dépasser un point de vue très normatif sur ce qui est sage et ce qui est fou, dépasser la condamnation ou l’adoration trop naïves.

On ne négligera pas, par ailleurs, les aspects formels de ce texte. Qu’il soit la trace écrite d’une tradition orale n’est pas sans importance. On pourra donc s’intéresser à l’oralisation d’histoires dont on a retenu le sens sans pour autant en avoir fixé la forme. Et prendre conscience que le choix des mots est toujours essentiel, tant il est vrai que beaucoup de ces textes s’appuient sur des dérapages de sens.

Enfin tout ce travail met en jeu de façon incontournable les compétences explicitement visées par les Instructions Officielles 2007 ( p 110, Cycle 3) .

3. Questions incontournables

Ce paragraphe vise à pointer les éléments qui fonctionnent dans chaque histoire et qui posent problème, qui ont besoin d’être clarifiés pour qu’une compréhension s’installe.

● Chaque texte aborde un problème qu’il s’agit d’identifier . (Exemple du « Clou » qui s’en prend à la malhonnêteté dans une transaction commerciale). Il s’agit le plus souvent d’un rapport à une règle de vie collective.

● Nasreddine se situe par rapport à cette règle. Comment se situe-t-il ? Il la rappelle aux autres, la détourne à son profit.

● Le texte produit un effet. C’est très souvent un jeu sur les mots qui permet à Nasreddine de se situer dans une position décalée par rapport à la règle qui est en jeu.

4. Les difficultés des élèves

Ce qui fait le plus obstacle, pour les élèves, nous semble-t-il après quelques essais, c’est de comprendre que l’astuce de Nasreddine a une portée qui dépasse l’anecdote. Ils comprennent bien que Nasreddine a mis une souris, en guise de secret, dans une boîte. Mais il faut entrer en discussion avec eux pour qu’ils parviennent à comprendre qu’il y a une idée dans ce texte qui vise à questionner l’idée de secret, et, sans doute, le pouvoir que peut conférer la prétention de détenir un secret, même si l’on n’en détient aucun.

5. L’idée d’un détour

Il faut sans doute s’autoriser, dans certains cas, un détour hors du texte pour y revenir mieux. En voici un exemple, que nous tirons d’une séquence conduite en classe de CM1, en ZEP. a) lecture magistrale de « La souris et le secret » jusqu’à «…se précipite dans la chambre et…» b) les élèves proposent alors : - le disciple ouvre la boîte - le disciple cache la boîte


c) suite de la lecture et, avant la fin, nouvel arrêt. « Que va répondre Nasreddine à son disciple en colère ? » d) le temps du détour - que le secret, c’était la souris. Qu’il y avait un message sur elle. - que c’était un test pour savoir si le disciple pouvait garder un secret. L’enseignant demande alors aux élèves d’écrire, individuellement ce que c’est, pour eux, un secret. Et il ajoute une seconde demande, en même temps. Dites-moi ce que vous faites d’un secret quand vous en avez un. Les élèves comprennent très facilement qu’il ne s’agit pas de donner des exemples de secret, et ils écrivent leurs définitions du secret, au moins leurs conceptions. A la lecture de leurs écrits, on obtient des formules de ce genre : - un secret c’est personnel - précieux - intime - confidentiel - quelque chose qu’on garde en soi - il y a ceux qu’on donne et ceux qu’on ne donne pas - un secret à deux c’est encore un secret - je le confie à celui en qui j’ai confiance - des fois, on marchande : « si tu me dis un secret, je te dis le mien » - ça sert à quoi de confier un secret ? - on peut se faire pardonner en confiant un secret - ça sert à se sentir à l’aise - ça sert à se libérer, plus on le garde, plus ça pèse - je confie mes secrets à Dieu, dans la prière La discussion fait évoluer les conceptions des élèves. Alors qu’ils considéraient que le secret devait absolument être tu, ils commencent à comprendre qu’il y a, dans l’idée de secret, une idée de partage, de confiance. On pourrait, à partir de là, revenir au texte. Nasreddine a-t-il vraiment un secret ? S’il avait un secret qui lui pèse, ne le confierait-il à personne ? Mais alors, que penser de ce secret promis depuis sept ans et qui n’arrive pas ? Ce retour à l’analyse du texte devient plus facile après cette interrogation sur la notion de secret.


A - Présentation du personnage de Nasreddine

Le choix est ici fait d’une mise en scène de la présentation de l’ouvrage.

Moment 1

Lecture magistrale d’un texte recopié sur feuille A4. Sans aucune présentation. Réactions/commentaires ou non des élèves. Peut-être demanderont-ils une relecture. Copier les remarques éventuelles sur affiche.

Pas de commentaires de la part de l’enseignant. L’intention didactique n’est pas dévoilée. Rien n’est dit sur la provenance du texte.

Ce moment peut durer cinq minutes ou plus. La place qui lui est donnée, si elle se résume à une courte plage, à n’importe quel moment de la journée, nécessite un protocole d’écoute, de calme. Comme une mise en énigme.

Moment 2

Même protocole sur un autre texte . Dans un temps différent que la première fois . La mise en énigme se précise . Des éléments deviennent récurrents . Les élèves identifient que l’enseignant invite à un « événement », qu’il invite à un « jeu ».

Moment 3

Même protocole sur un texte 3 . L’enseignant cette fois, à la fin, présente le livre . Il ne le distribue pas . Il invite à des séances prochaines .


B - Six entrées en relecture sont proposées


Entrées 1, 2

Entrée 1

La galerie des personnages. Les lieux. L'époque. Dispositif pédagogique : travail de groupes Il s’agit, à partir des histoires, d’organiser la galerie des personnages et leurs relations. Il sera demandé de repérer la cellule familiale de Nasreddine, les âges éventuels, les métiers, le cercle de voisinage, d’autres personnages de la société (chaque groupe peut traiter une thématique). De même on pourra tenter de dresser une géographie, de repérer les lieux. L’époque sera à estimer.

Entrée 2

La logique de Nasreddine (I) Soit le texte proposé à la page 82 (tome 1) [Nasreddine rendit un jour visite à son voisin avare. Le voisin lui offrit une petite goutte de lait au fond d’un grand verre. Nasreddine regarda le verre et se mit à farfouiller autour de lui. Mais que cherches-tu ? demanda le voisin. Je cherche une scie pour couper le morceau de verre qui ne sert à rien. ]

L'aménagement suivant est proposé : Nasreddine rendit un jour visite à son voisin avare. Le voisin lui offrit une petite goutte de lait au fond d’un grand verre. Nasreddine regarda le verre et se mit à farfouiller autour de lui. Mais que cherches-tu ? demanda le voisin. Je cherche :

L'élève doit ici choisir une ou plusieurs suites au texte - la bouteille de lait parce que je trouve vraiment que tu exagères, tu ne m’as pas beaucoup servi - une scie pour couper le morceau de verre qui ne sert à rien - un chiffon, parce que je vois que le verre n’est pas essuyé au fond - un sucre parce que je voudrais récupérer la goutte qu’il y a au fond du verre - quelque chose, n’importe quoi pour te le jeter dessus, je trouve vraiment que tu me reçois mal.

Consigne

De ces cinq propositions, laquelle (ou lesquelles) te semble (nt) convenir (ou pas) comme réponse de Nasreddine ? Explique pourquoi.


Entrées 3, 4

Entrée 3

La logique de Nasreddine (II) Soit le texte : Les tomates et la viande page 86 (tome 2) Un jour, Nasreddine vendait de la viande au marché. Mais, bizarrement, il criait à qui voulait l’entendre : Achetez mes tomates ! Regardez les belles tomates ! Pourquoi parles-tu de tomates alors que tu vends de la viande ? lui demanda un homme de passage.

À ton avis, que répond Nasreddine ? (débat, argumentation ) Lecture du texte . Débat : pourquoi à première vue, la réponse de Nasreddine paraît-elle absurde ? Essayons d’interpréter de telle sorte que cette réponse absurde en fait soit l’indice de l’intelligence de Nasreddine.

Entrée 4

Identification de thématiques communes à plusieurs histoires

Séquence n°1 : L'enseignant, avec la classe entière, débat autour des textes 1, 2 et 3 et identifie une thématique propre à chacun. Séquence n°2 : L’enseignant propose à la classe répartie en groupes, les écrits 4 à 11, de telle sorte que ces derniers puissent être classés, selon leurs ressemblances thématiques, avec les textes 1, 2 ou 3.

Écrits 4 à 11

Texte n°1 Tome 2 - Le turban et la science. Page 70 Texte n°2 Tome 2 - Le délai. Page 60 Texte n°3 Tome 2 - L'équilibre de la Terre. Page 102 Texte n°4 Tome 1 - Je suis l'autre. Page 147 Texte n°5 Tome 1 - La moitié du bébé. Page 135 Texte n°6 Tome 1 - La lumière. Page 39 Texte n°7 Tome 1 - La souris et le secret. Page 153 Texte n°8 Tome 1 - La pluie et la djellaba. Page 163 Texte n°9 Tome 1 - Le manteau de Nasreddine. Page 21 Texte n°10 Tome 1 - Le chas de l'aiguille. Page 178 Texte n°11 Tome 1 - Les marmites. Page 25


Entrées 5, 6

Entrée 5

Rapport texte/illustration

Note à l'intention des enseignants : Les illustrations peuvent être redondantes, littérales, « coller » au premier niveau de compréhension. Elles peuvent aussi accompagner le lecteur dans son chemin d'interprétation.

Situations

- Le verre de lait, page 82 À quel passage précis du texte l’illustration fait-elle référence ? Quel rapport entre le texte et l’image : L’image dit-elle la même chose que le texte ? Autre chose ? Aide-t-elle à mieux comprendre cette histoire ?

- Même questionnement pour le rapport texte/image page 17 - Même questionnement pour le rapport texte/image page 72/73. Pour cette illustration fais une recherche sur le peintre Hokusaï Une de ses œuvres est très connue : rapproche-la de celle de la page 72/73 Comment interpréter ce rapprochement. - Le grand verre, page 83 Même question. Quel semble être le parti-pris du dessinateur ? Pourquoi d’après toi ?

Entrée 6

Textes en réseau

- Voici certaines fables de Jean de La Fontaine : Le Renard et la Cigogne / Les médecins / Le Lion abattu par l'Homme Un Fou et un Sage / Parole de Socrate Elles sont écrites dans un langage parfois un peu distant de celui d’aujourd’hui. L'une dit que ceux qui croient avoir un pouvoir par leur savoir se débrouillent toujours pour avoir raison. Une autre dit la vengeance de quelqu’un qui a été mal reçu chez un voisin. Celle-là dit que l’homme arrange le monde à son point de vue. Et celle-là que ceux qui se prétendent être proches de vous, qui donc vous conseillent, ne sont pas forcément les amis les plus fiables. Cette autre qu’il faut ne pas se cogner à quelqu’un qui vous agresse mais savoir utiliser sa


force brute pour qu’il en soit lui-même victime.

- À chaque fable associe un « petit résumé » proposé. - Pourrais-tu rapprocher certaines de ces fables d’une ou plusieurs histoires de Nasreddine ? Justifie.


Le Renard et la Cigogne Livre I - Fable 18

le Renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la Cigogne. Compère Le régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts: Le galant, pour toute besogne, Avait un brouet clair (il vivait chichement). Ce brouet fut par lui servi sur une assiette: La cigogne au long bec n'en put attraper miette, Et le drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, A quelque temps de là, la cigogne le prie. "Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis, Je ne fais point cérémonie. " A l'heure dite, il courut au logis De la cigogne son hôtesse, Loua très fort sa politesse , Trouva le dîner cuit à point. Bon appétit surtout, renards n'en manquent point. Il se réjouissait à l'odeur de la viande Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande. On servit, pour l'embarrasser, En un vase à long col et d'étroite embouchure . Le bec de la cigogne y pouvait bien passer, Mais le museau du sire était d'autre mesure. Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris, Serrant la queue, et portant bas l'oreille.

Les médecins Livre V Fable 12

Le médecin Tant-pis allait voir un malade Que visitait aussi son confrère Tant-mieux. Ce dernier espérait, quoique son camarade Soutînt que le gisant irait voir ses aïeux. Tous deux s'étant trouvés différents pour la cure, Leur malade paya le tribut à Nature, Après qu'en ses conseils Tant-pis eut été cru. Ils triomphaient encor sur cette maladie. L'un disait : «Il est mort ; je l'avais bien prévu. - S'il m'eût cru, disait l'autre, il serait plein de vie.»


Le Lion abattu par l'Homme Livre III - Fable 10 On exposait une peinture Où l'artisan avait tracé Un lion d'immense stature Par un seul homme terrassé. Les regardants en tiraient gloire. Un lion, en passant rabattit leur caquet. «Je vois bien, dit-il, qu'en effet On vous donne ici la victoire: Mais l'ouvrier vous a déçus: Il avait la liberté de feindre. Avec plus de raison nous aurions le dessus, Si mes confrères savaient peindre.» Un Fou et un Sage Livre XII - Fable 22 Certain fou poursuivait à coups de pierre un sage. Le sage se retourne, et lui dit : « Mon ami, C'est fort bien fait à toi, reçois cet écu-ci : Tu fatigues assez pour gagner davantage. Toute peine, dit-on, est digne de loyer. Vois cet homme qui passe, il a de quoi payer ; Adresse-lui tes dons, ils auront leur salaire.» Amorcé par le gain, notre fou s'en va faire Même insulte à l'autre bourgeois. On ne le paya pas en argent cette fois. Maint estafier accourt : on vous happe notre homme, On vous l'échine , on vous l'assomme. Auprès des rois, il est de pareils fous : A vos dépens ils font rire le maître . Pour réprimer leur babil, irez-vous Les maltraiter ? Vous n'êtes pas peut-être Assez puissant. Il faut les engager A s'adresser à qui peut se venger.


Parole de Socrate Livre IV - Fable 17 Socrate un jour faisant bâtir, Chacun censurait son ouvrage : L'un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir, Indignes d'un tel personnage ; L'autre blâmait la face, et tous étaient d'avis Que les appartements en étaient trop petits. Quelle maison pour lui ! L'on y tournait à peine : «Plût au ciel que de vrais amis, Telle qu'elle est, dit-il, elle pût être pleine ! » Le bon Socrate avait raison De trouver pour ceux-là trop grande sa maison. Chacun se dit ami; mais fol qui s'y repose : Rien n'est plus commun que ce nom, Rien n'est plus rare que la chose.


Annexes

Pour la culture de l'enseignant le site suivant donne un aperçu de fabulistes de tradition orale ou écrite ( J. de La Fontaine, Esope, Phèdre …) shanaweb.net [en ligne]. [consulté le 20/09/2007]. Les Fabulistes et les fables. Disponible sur : http://www.shanaweb.net/les-fabulistes/les-fabulistes.htm

D’autres ouvrages sur Nasreddine :

Darwiche, Jihah, Blexbolex. Les petites malices de Nasreddine. Albin Michel, 2005. 44 p. ISBN-13: 978-2226156617 Weulersse, Odile, Dautremer, Rebecca. Nasreddine. Flammarion, 2005. 24 p. (Albums du Père Castor). ISBN-13: 978-2081626652 Maunoury, Jean-Louis, Galeron, Henri. Nasr Eddin Hodja. Motus, 1996. 79 p. ISBN 2-907354-42-6


Documents

Sagesses et malices de Nasrredineressources.crdp-aquitaine.fr/attirelirev2/pdf/doc-pdf-64.pdf · (CM1, CM2) Roland GIRAUD Jean-Yves DALM Yves-Marie SANDRIN ... Entrées 5, 6 Page