Scdmed t 2010 Geffroy Bellan Marine

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AVERTISSEMENT

Ce document est le fruit d'un long travail approuv par le jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de la communaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. Dautre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pnale.

Contact SCD Nancy 1 : [email protected]

LIENSCode de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

UNIVERSIT HENRI POINCAR, NANCY 1 2010..

FACULT DE MDECINE DE NANCY N

THSEpour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MDECINEPrsente et soutenue publiquement dans le cadre du troisime cycle de Mdecine Spcialise par Marine GEFFROY le 28 octobre 2010

TRAITEMENT CHIRURGICAL DES RECIDIVES MAMMAIRES APRES TRAITEMENT CONSERVATEUR INITIAL DU CANCER DU SEIN Y a-t-il une place pour un second traitement conservateur ?

Examinateurs de la thse : Monsieur le Professeur F. Guillemin Monsieur le Professeur J.M. Vignaud Monsieur le Professeur P. Olivier Madame le Docteur C. Charra-Brunaud Madame le Docteur F. Abel-Decollogne Prsident Juge Juge Juge Juge

UNIVERSIT HENRI POINCAR, NANCY 1

FACULT DE MDECINE DE NANCY-------------

Prsident de l'Universit : Professeur Jean-Pierre FINANCE Doyen de la Facult de Mdecine : Professeur Henry COUDANEVice Doyen Mission sillon lorrain : Professeur Annick BARBAUD Vice Doyen Mission Campus : Professeur Marie-Christine BN Vice Doyen Mission Finances : Professeur Marc BRAUN Vice Doyen Mission Recherche : Professeur Jean-Louis GUANT

Assesseurs :- Pdagogie : - 1er Cycle : - Premire anne commune aux tudes de sant (PACES) et universitarisation tudes para-mdicales - 2me Cycle : - 3me Cycle : DES Spcialits Mdicales, Chirurgicales et Biologiques DES Spcialit Mdecine Gnrale - Filires professionnalises : - Formation Continue : - Commission de Prospective : - Recherche : - DPC : Professeur Karine ANGIO-DUPREZ Professeur Bernard FOLIGUET M. Christophe NMOS Professeur Marc DEBOUVERIE Professeur Jean-Pierre BRONOWICKI Professeur Francis RAPHAL M. Walter BLONDEL Professeur Herv VESPIGNANI Professeur Pierre-Edouard BOLLAERT Professeur Didier MAINARD Professeur Jean-Dominique DE KORWIN

DOYENS HONORAIRESProfesseur Adrien DUPREZ Professeur Jean-Bernard DUREUX Professeur Jacques ROLAND Professeur Patrick NETTER ==========

PROFESSEURS HONORAIRESPierre ALEXANDRE Jean-Marie ANDRE - Daniel ANTHOINE - Alain BERTRAND - Pierre BEY - Jean BEUREY Jacques BORRELLY - Michel BOULANGE - Jean-Claude BURDIN - Claude BURLET - Daniel BURNEL Claude CHARDOT Jean-Pierre CRANCE - Grard DEBRY - Jean-Pierre DELAGOUTTE - Emile de LAVERGNE - Jean-Pierre DESCHAMPS Michel DUC - Jean DUHEILLE - Adrien DUPREZ - Jean-Bernard DUREUX - Gabriel FAIVRE Grard FIEVE - Jean FLOQUET Robert FRISCH - Alain GAUCHER - Pierre GAUCHER - Hubert GERARD - Jean-Marie GILGENKRANTZ Simone GILGENKRANTZ - Oliro GUERCI - Pierre HARTEMANN - Claude HURIET Christian JANOT Jacques LACOSTE Henri LAMBERT - Pierre LANDES - Alain LARCAN - Marie-Claire LAXENAIRE Michel LAXENAIRE - Jacques LECLERE Pierre LEDERLIN - Bernard LEGRAS - Michel MANCIAUX Jean-Pierre MALLI - Pierre MATHIEU Denise MONERET-VAUTRIN - Pierre NABET - Jean-Pierre NICOLAS - Pierre PAYSANT - Francis PENIN Gilbert PERCEBOIS Claude PERRIN - Guy PETIET - Luc PICARD - Michel PIERSON - Jean-Marie POLU Jacques POUREL - Jean PREVOT Antoine RASPILLER - Michel RENARD - Jacques ROLAND - Ren-Jean ROYER - Paul SADOUL - Daniel SCHMITT Jean SOMMELET - Danile SOMMELET - Michel STRICKER - Gilbert THIBAUT - Augusta TREHEUX Hubert UFFHOLTZ Grard VAILLANT Paul VERT - Colette VIDAILHET - Michel VIDAILHET - Michel WAYOFF - Michel WEBER ==========

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PROFESSEURS DES UNIVERSITS PRATICIENS HOSPITALIERS(Disciplines du Conseil National des Universits) 42me Section : MORPHOLOGIE ET MORPHOGENSE1re sous-section : (Anatomie)

Professeur Gilles GROSDIDIER Professeur Pierre LASCOMBES Professeur Marc BRAUN2me sous-section : (Cytologie et histologie)

Professeur Bernard FOLIGUET3me sous-section : (Anatomie et cytologie pathologiques)

Professeur Franois PLENAT Professeur Jean-Michel VIGNAUD ---------43me

Section : BIOPHYSIQUE ET IMAGERIE MDICALE1re sous-section : (Biophysique et mdecine nuclaire) 2me sous-section : (Radiologie et imagerie mdicale)

Professeur Gilles KARCHER Professeur Pierre-Yves MARIE Professeur Pierre OLIVIER Professeur Denis REGENT Professeur Michel CLAUDON Professeur Serge BRACARD Professeur Alain BLUM Professeur Jacques FELBLINGER Professeur Ren ANXIONNAT

44me Section : BIOCHIMIE, BIOLOGIE CELLULAIRE ET MOLCULAIRE, PHYSIOLOGIE ET NUTRITION1re sous-section : (Biochimie et biologie molculaire)

Professeur Jean-Louis GUANT Professeur Jean-Luc OLIVIER Professeur Bernard NAMOUR2me sous-section : (Physiologie)

Professeur Franois MARCHAL Professeur Bruno CHENUEL Professeur Christian BEYAERT3me sous-section : (Biologie Cellulaire)

Professeur Ali DALLOUL4me sous-section : (Nutrition)

Professeur Olivier ZIEGLER Professeur Didier QUILLIOT ---------45me Section : MICROBIOLOGIE, MALADIES TRANSMISSIBLES ET HYGINE1re sous-section : (Bactriologie virologie ; hygine hospitalire)

Professeur Alain LE FAOU - Professeur Alain LOZNIEWSKI3me sous-section : (Maladies infectieuses ; maladies tropicales)

Professeur Thierry MAY Professeur Christian RABAUD ---------46me Section : SANT PUBLIQUE, ENVIRONNEMENT ET SOCIT1re sous-section : (pidmiologie, conomie de la sant et prvention)

Professeur Philippe HARTEMANN Professeur Serge BRIANON - Professeur Francis GUILLEMIN Professeur Denis ZMIROU-NAVIER Professeur Franois ALLA2me sous-section : (Mdecine et sant au travail)

Professeur Christophe PARIS3me sous-section : (Mdecine lgale et droit de la sant)

Professeur Henry COUDANE4me sous-section : (Biostatistiques, informatique mdicale et technologies de communication)

Professeur Franois KOHLER Professeur liane ALBUISSON ----------

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47me Section : CANCROLOGIE, GNTIQUE, HMATOLOGIE, IMMUNOLOGIE1re sous-section : (Hmatologie ; transfusion)

Professeur Thomas LECOMPTE Professeur Pierre BORDIGONI Professeur Jean-Franois STOLTZ Professeur Pierre FEUGIER2me sous-section : (Cancrologie ; radiothrapie)

Professeur Franois GUILLEMIN Professeur Thierry CONROY Professeur Didier PEIFFERT Professeur Frdric MARCHAL3me sous-section : (Immunologie)

Professeur Gilbert FAURE Professeur Marie-Christine BENE4me sous-section : (Gntique)

Professeur Philippe JONVEAUX Professeur Bruno LEHEUP ---------48me Section : ANESTHSIOLOGIE, RANIMATION, MDECINE DURGENCE, PHARMACOLOGIE ET THRAPEUTIQUE1re sous-section : (Anesthsiologie et ranimation chirurgicale ; mdecine durgence)

Professeur Claude MEISTELMAN Professeur Herv BOUAZIZ Professeur Paul-Michel MERTES Professeur Grard AUDIBERT2me sous-section : (Ranimation mdicale ; mdecine durgence)

Professeur Alain GERARD - Professeur Pierre-douard BOLLAERT Professeur Bruno LVY Professeur Sbastien GIBOT3me sous-section : (Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie)

Professeur Patrick NETTER Professeur Pierre GILLET4me sous-section : (Thrapeutique ; mdecine durgence ; addictologie)

Professeur Franois PAILLE Professeur Grard GAY Professeur Faiez ZANNAD

49me Section : PATHOLOGIE NERVEUSE ET MUSCULAIRE, PATHOLOGIE MENTALE, HANDICAP et RDUCATION1re sous-section : (Neurologie)

Professeur Grard BARROCHE Professeur Herv VESPIGNANI Professeur Xavier DUCROCQ Professeur Marc DEBOUVERIE2me sous-section : (Neurochirurgie)

Professeur Jean-Claude MARCHAL Professeur Jean AUQUE Professeur Thierry CIVIT3me sous-section : (Psychiatrie d'adultes ; addictologie)

Professeur Jean-Pierre KAHN Professeur Raymund SCHWAN4me sous-section : (Pdopsychiatrie ; addictologie)

Professeur Daniel SIBERTIN-BLANC Professeur Bernard KABUTH5me sous-section : (Mdecine physique et de radaptation)

Professeur Jean PAYSANT --------50me Section : PATHOLOGIE OSTO-ARTICULAIRE, DERMATOLOGIE et CHIRURGIE PLASTIQUE1re sous-section : (Rhumatologie)

Professeur Isabelle CHARY-VALCKENAERE Professeur Damien LOEUILLE2me sous-section : (Chirurgie orthopdique et traumatologique)

Professeur Daniel MOLE - Professeur Didier MAINARD Professeur Franois SIRVEAUX Professeur Laurent GALOIS3me sous-section : (Dermato-vnrologie)

Professeur Jean-Luc SCHMUTZ Professeur Annick BARBAUD4me sous-section : (Chirurgie plastique, reconstructrice et esthtique ; brlologie)

Professeur Franois DAP Professeur Gilles DAUTEL ----------

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51me Section : PATHOLOGIE CARDIORESPIRATOIRE et VASCULAIRE1re sous-section : (Pneumologie ; addictologie)

Professeur Yves MARTINET Professeur Jean-Franois CHABOT Professeur Ari CHAOUAT2me sous-section : (Cardiologie)

Professeur Etienne ALIOT Professeur Yves JUILLIERE Professeur Nicolas SADOUL Professeur Christian de CHILLOU3me sous-section : (Chirurgie thoracique et cardiovasculaire)

Professeur Jean-Pierre VILLEMOT - Professeur Jean-Pierre CARTEAUX Professeur Loc MAC4me sous-section : (Chirurgie vasculaire ; mdecine vasculaire)

Professeur Denis WAHL Professeur Sergue MALIKOV ---------52me Section : MALADIES DES APPAREILS DIGESTIF et URINAIRE1re sous-section : (Gastroentrologie ; hpatologie ; addictologie)

Professeur Marc-Andr BIGARD - Professeur Jean-Pierre BRONOWICKI Professeur Laurent PEYRINBIROULET2me sous-section : (Chirurgie digestive) 3me sous-section : (Nphrologie)

Professeur Michle KESSLER Professeur Dominique HESTIN Professeur Luc FRIMAT4me sous-section : (Urologie)

Professeur Philippe MANGIN Professeur Jacques HUBERT Professeur Pascal ESCHWEGE ---------53me Section : MDECINE INTERNE, GRIATRIE et CHIRURGIE GNRALE1re

sous-section : (Mdecine interne ; griatrie et biologie du vieillissement ; mdecine gnrale ; addictologie)

Professeur Jean-Dominique DE KORWIN Professeur Pierre KAMINSKY Professeur Athanase BENETOS - Professeur Gisle KANNY2me sous-section : (Chirurgie gnrale)

Professeur Patrick BOISSEL Professeur Laurent BRESLER Professeur Laurent BRUNAUD Professeur Ahmet AYAV 54me Section : DVELOPPEMENT ET PATHOLOGIE DE L'ENFANT, GYNCOLOGIEOBSTTRIQUE, ENDOCRINOLOGIE ET REPRODUCTION1re sous-section : (Pdiatrie)

Professeur Pierre MONIN - Professeur Jean-Michel HASCOET - Professeur Pascal CHASTAGNER Professeur Franois FEILLET - Professeur Cyril SCHWEITZER2me sous-section : (Chirurgie infantile)

Professeur Michel SCHMITT Professeur Pierre JOURNEAU Professeur Jean-Louis LEMELLE3me sous-section : (Gyncologie-obsttrique ; gyncologie mdicale)

Professeur Michel SCHWEITZER Professeur Jean-Louis BOUTROY Professeur Philippe JUDLIN Professeur Patricia BARBARINO4me sous-section : (Endocrinologie, diabte et maladies mtaboliques ; gyncologie mdicale)

Professeur Georges WERYHA Professeur Marc KLEIN Professeur Bruno GUERCI ---------55me Section : PATHOLOGIE DE LA TTE ET DU COU1re sous-section : (Oto-rhino-laryngologie)

Professeur Claude SIMON Professeur Roger JANKOWSKI2me sous-section : (Ophtalmologie)

Professeur Jean-Luc GEORGE Professeur Jean-Paul BERROD Professeur Karine ANGIOI-DUPREZ3me sous-section : (Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie)

Professeur Jean-Franois CHASSAGNE Professeur Etienne SIMON ==========

PROFESSEURS DES UNIVERSITS64me Section : BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLCULAIRE Professeur Sandrine BOSCHI-MULLER

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MATRES DE CONFRENCES DES UNIVERSITS - PRATICIENS HOSPITALIERS42me Section : MORPHOLOGIE ET MORPHOGENSE1re sous-section : (Anatomie)

Docteur Bruno GRIGNON Docteur Thierry HAUMONT2me sous-section : (Cytologie et histologie)

Docteur Edouard BARRAT - Docteur Franoise TOUATI Docteur Chantal KOHLER3me sous-section : (Anatomie et cytologie pathologiques)

Docteur Batrice MARIE ---------43me Section : BIOPHYSIQUE ET IMAGERIE MDICALE1re sous-section : (Biophysique et mdecine nuclaire)

Docteur Marie-Hlne LAURENS Docteur Jean-Claude MAYER Docteur Pierre THOUVENOT Docteur Jean-Marie ESCANYE Docteur Amar NAOUN2me sous-section : (Radiologie et imagerie mdicale)

Docteur Damien MANDRY ---------44me Section : BIOCHIMIE, BIOLOGIE CELLULAIRE ET MOLCULAIRE, PHYSIOLOGIE ET NUTRITION1re sous-section : (Biochimie et biologie molculaire)

Docteur Jean STRACZEK Docteur Sophie FREMONT Docteur Isabelle GASTIN Docteur Marc MERTEN Docteur Catherine MALAPLATE-ARMAND Docteur Shyue-Fang BATTAGLIA2me sous-section : (Physiologie)

Docteur Nicole LEMAU de TALANCE 3me sous-section : (Biologie Cellulaire) Docteur Vronique DECOT-MAILLERET4me sous-section : (Nutrition)

Docteur Rosa-Maria RODRIGUEZ-GUEANT 45me Section : MICROBIOLOGIE, MALADIES TRANSMISSIBLES ET HYGINE1re sous-section : (Bactriologie Virologie ; hygine hospitalire)

Docteur Francine MORY Docteur Vronique VENARD2me sous-section : (Parasitologie et mycologie)

Docteur Nelly CONTET-AUDONNEAU Madame Marie MACHOUART --------46me Section : SANT PUBLIQUE, ENVIRONNEMENT ET SOCIT1re sous-section : (Epidmiologie, conomie de la sant et prvention)

Docteur Alexis HAUTEMANIRE Docteur Frdrique CLAUDOT 3me sous-section (Mdecine lgale et droit de la sant) Docteur Laurent MARTRILLE4re sous-section : (Biostatistiques, informatique mdicale et technologies de communication

Docteur Pierre GILLOIS Docteur Nicolas JAY ---------47me Section : CANCROLOGIE, GNTIQUE, HMATOLOGIE, IMMUNOLOGIE1re sous-section : (Hmatologie ; transfusion)

Docteur Franois SCHOONEMAN2me sous-section : (Cancrologie ; radiothrapie : cancrologie (type mixte : biologique)

Docteur Lina BOLOTINE3me sous-section : (Immunologie)

Docteur Marcelo DE CARVALHO BITTENCOURT4me sous-section : (Gntique)

Docteur Christophe PHILIPPE Docteur Cline BONNET

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---------48me Section : ANESTHSIOLOGIE, RANIMATION, MDECINE DURGENCE, PHARMACOLOGIE ET THRAPEUTIQUE3me sous-section : (Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique)

Docteur Franoise LAPICQUE Docteur Marie-Jos ROYER-MORROT Docteur Nicolas GAMBIER4me sous-section : (Thrapeutique ; mdecine durgence ; addictologie

Docteur Patrick ROSSIGNOL ---------50me Section : RHUMATOLOGIE1re sous-section : (Rhumatologie)

Docteur Anne-Christine RAT ---------54me Section : DVELOPPEMENT ET PATHOLOGIE DE LENFANT, GYNCOLOGIEOBSTTRIQUE, ENDOCRINOLOGIE ET REPRODUCTION5me sous-section : (Biologie et mdecine du dveloppement et de la reproduction ; gyncologie mdicale)

Docteur Jean-Louis CORDONNIER ==========

MATRES DE CONFRENCES5me section : SCIENCE CONOMIE GNRALE Monsieur Vincent LHUILLIER ---------40me section : SCIENCES DU MDICAMENT Monsieur Jean-Franois COLLIN ---------60me section : MCANIQUE, GNIE MCANIQUE ET GNIE CIVILE Monsieur Alain DURAND ---------61me section : GNIE INFORMATIQUE, AUTOMATIQUE ET TRAITEMENT DU SIGNAL Monsieur Jean REBSTOCK Monsieur Walter BLONDEL 64me section : BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLCULAIRE Mademoiselle Marie-Claire LANHERS ---------65me section : BIOLOGIE CELLULAIRE Mademoiselle Franoise DREYFUSS Monsieur Jean-Louis GELLY Madame Ketsia HESS Monsieur Herv MEMBRE Monsieur Christophe NEMOS Madame Natalia DE ISLA Monsieur Pierre TANKOSIC ---------66me section : PHYSIOLOGIE Monsieur Nguyen TRAN ---------67me section : BIOLOGIE DES POPULATIONS ET COLOGIE Madame Nadine MUSSE

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MATRES DE CONFRENCES ASSOCISMdecine Gnrale Professeur associ Alain AUBREGE Professeur associ Francis RAPHAEL Docteur Jean-Marc BOIVIN Docteur Jean-Louis ADAM Docteur Elisabeth STEYER ========

PROFESSEURS MRITESProfesseur Daniel ANTHOINE - Professeur Pierre BEY - Professeur Michel BOULANGE Professeur Jean-Pierre CRANCE - Professeur Jean FLOQUET - Professeur Jean-Marie GILGENKRANTZ Professeur Simone GILGENKRANTZ Professeur Henri LAMBERT - Professeur Alain LARCAN Professeur Denise MONERET-VAUTRIN - Professeur Jean-Pierre NICOLAS - Professeur Guy PETIET Professeur Luc PICARD - Professeur Michel PIERSON - Professeur Jacques POUREL Professeur Jacques ROLAND - - Professeur Michel STRICKER - Professeur Gilbert THIBAUT Professeur Hubert UFFHOLTZ - Professeur Paul VERT - Professeur Michel VIDAILHET ======== DOCTEURS HONORIS CAUSAProfesseur Norman SHUMWAY (1972) Universit de Stanford, Californie (U.S.A) Professeur Paul MICHIELSEN (1979) Universit Catholique, Louvain (Belgique) Professeur Charles A. BERRY (1982) Centre de Mdecine Prventive, Houston (U.S.A) Professeur Pierre-Marie GALETTI (1982) Brown University, Providence (U.S.A) Professeur Mamish Nisbet MUNRO (1982) Massachusetts Institute of Technology (U.S.A) Professeur Mildred T. STAHLMAN (1982) Vanderbilt University, Nashville (U.S.A) Harry J. BUNCKE (1989) Universit de Californie, San Francisco (U.S.A) Professeur Daniel G. BICHET (2001) Universit de Montral (Canada) Professeur Brian BURCHELL (2007) Universit de Dundee (Royaume Uni) Professeur Thodore H. SCHIEBLER (1989) Institut d'Anatomie de Wrtzburg (R.F.A) Professeur Maria DELIVORIA-PAPADOPOULOS (1996) Universit de Pennsylvanie (U.S.A) Professeur Mashaki KASHIWARA (1996) Research Institute for Mathematical Sciences de Kyoto (JAPON) Professeur Ralph GRSBECK (1996) Universit d'Helsinki (FINLANDE) Professeur James STEICHEN (1997) Universit d'Indianapolis (U.S.A) Professeur Duong Quang TRUNG (1997) Centre Universitaire de Formation et de Perfectionnement des Professionnels de Sant d'H Chi Minh-Ville (VITNAM) Professeur Marc LEVENSTON (2005) Institute of Technology, Atlanta (USA)

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SERMENT

"Au moment d'tre admise exercer la mdecine, je promets et je jure d'tre fidle aux lois de l'honneur et de la probit. Mon premier souci sera de rtablir, de prserver ou de promouvoir la sant dans tous ses lments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volont, sans aucune discrimination selon leur tat ou leurs convictions. Jinterviendrai pour les protger si elles sont affaiblies, vulnrables ou menaces dans leur intgrit ou leur dignit. Mme sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanit. J'informerai les patients des dcisions envisages, de leurs raisons et de leurs consquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hrit des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins l'indigent et quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admise dans l'intimit des personnes, je tairai les secrets qui me sont confis. Reue l'intrieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas corrompre les murs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort dlibrment. Je prserverai l'indpendance ncessaire l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dpasse mes comptences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demands. J'apporterai mon aide mes confrres ainsi qu' leurs familles dans l'adversit. Que les hommes et mes confrres m'accordent leur estime si je suis fidle mes promesses ; que je sois dshonore et mprise si j'y manque".

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notre matre et Prsident du Jury, Monsieur le Professeur Franois GUILLEMIN Professeur de cancrologie, option clinique Nous sommes sensibles lhonneur que vous nous faites en acceptant de prsider cette thse. Nous souhaitons exprimer notre admiration pour votre grande culture chirurgicale. Nous avons pu constater votre dtermination au bloc opratoire et votre disponibilit pour les patients et les internes au cours de notre passage au Centre Alexis Vautrin. Nous esprons que ce travail sera la hauteur du respect quil nous donne loccasion de vous tmoigner.

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notre matre et juge, Monsieur le Professeur Jean-Michel VIGNAUD Professeur danatomopathologie Nous sommes sensibles lhonneur que vous nous faites en acceptant de juger cette thse. Nous souhaitons exprimer, travers votre prsence, limportance de la collaboration entre nos disciplines. Nous vous prions de trouver dans ce travail, lexpression de notre considration et de notre gratitude.

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notre matre et juge, Monsieur le Professeur Pierre OLIVIER Professeur de mdecine nuclaire Nous vous remercions trs vivement davoir accept de juger ce travail. Nous souhaitons exprimer, travers votre prsence, limportance de la collaboration entre nos disciplines. Que ce travail soit lexpression de notre considration et de notre gratitude.

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notre juge, Madame le Docteur Fabienne ABEL-DECOLLOGNE Gyncologue Obsttricien Nous vous remercions trs vivement davoir accept de juger ce travail. Nous avons apprci, tout au long de notre internat, vos qualits professionnelles et humaines. Nous esprons que ce travail sera la hauteur de la reconnaissance et de ladmiration quil nous permet de vous tmoigner.

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notre juge, Madame le Docteur Claire CHARRA-BRUNAUD Oncologue Radiothrapeute Nous vous remercions trs vivement davoir accept de juger ce travail. Nous avons normment appris vos cts en curiethrapie et radiothrapie. Nous souhaitons exprimer notre admiration pour vos comptences techniques et votre exprience clinique et vous remercier de votre soutien au cours de ces six derniers mois. Nous esprons que ce travail sera la hauteur de la gratitude et de ladmiration que nous vous portons.

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ceux qui mont guid dans ce travail de thse,

Monsieur le Professeur Frdric MARCHAL Pour son aide et son soutien dans lcriture de cette thse. Pour sa gentillesse et sa grande disponibilit. Pour ses comptences chirurgicales, sa curiosit scientifique et ses qualits humaines. Merci.

Monsieur le Docteur Philippe RAUCH Pour son aide dans le recueil des donnes de cette thse. Pour sa patte chirurgicale, son humour et les repas de midi 11h30. Merci.

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tous les mdecins gyncologues obsttriciens de la maternit rgionale de Nancy, Leur enseignement et leur exprience ont largement contribu notre formation. Monsieur le Professeur Boutroy Monsieur le Professeur Judlin Monsieur le Docteur A. Barbarino Madame le Docteur N. Dandachi Monsieur le Docteur T. Darnaud Madame le Docteur MO. Delaporte Monsieur le Docteur A. Koebel Madame le Docteur C. Masias Monsieur le Docteur A. Miton Monsieur le Docteur O. Morel Madame le Docteur AM. Ribon Monsieur le Docteur T. Routiot Monsieur le Docteur O. Thiebaugeorges Monsieur le Docteur S. Villeroy de Galhau Madame le Docteur A. Zaccabri Merci pour toutes ces journes mais aussi toutes ces nuits passes ensemble, pour ce que chacun ma appris et apport.

tous les mdecins anesthsistes et pdiatres de la maternit rgionale de Nancy, Pour leur indispensable prsence nos cts.

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tous ceux qui ont particip notre enseignement durant notre internat, Dans lordre dapparition, Madame le Docteur C. Clment-Demange Obsttricienne fministe et dlirante, pour mavoir guide mes dbuts. Messieurs les Docteurs E. Welter et P. Collin Parce que ce stage Thionville reste un trs bon souvenir. Monsieur le Docteur M. Gunther Parce que tu mas fait aimer la chirurgie, pour ton humour. Bon courage. Messieurs les Docteurs Wagner et Kalouche Pour leur gentillesse et leur accueil lors de mon stage en chirurgie Verdun. Messieurs les Docteurs F. Gallon et R. Rieger Pour mavoir souvent prter leur bistouri. tous les mdecins de lHpital Maternit de Metz Pour ce que chacun ma apport. Monsieur le Docteur J.L.Verhaeghe Pour ses comptences chirurgicales et sa disponibilit en toute circonstance. Monsieur le Docteur G. Dolivet Mesdames les Docteurs S. Cortese et R. Mastronicola Parce que je nai plus peur des canules de trachotomie maintenant. Monsieur le Docteur P. Droull Pour son incroyable exprience, sa grande culture artistique. Madame le Docteur K. Pollet Pour tout ce quelle ma appris en imagerie de la femme. 17

Monsieur le Professeur D. Peiffert et tous les mdecins du service de radiothrapie du CAV Pour leur accueil chaleureux lors de mon stage de mdecine, riche denseignement. Madame le Docteur L. Tournier Rangeard Ce fut un plaisir de travailler tes cts, merci pour ta confiance et ton soutien. tous les mdecins du CAV Pour leur engagement auprs des patients et de leurs familles, pour leur grande disponibilit.

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mes ans, Madame le Docteur M.L. Eszto Madame le Docteur G. Poulizac Madame le Docteur S. Dahloff Monsieur le Docteur D. Tisserant Monsieur le Docteur J.B. Olivier Monsieur le Docteur Ballay Villaume mes chefs de clinique et amis, Madame le Docteur E.Monceau Monceau, bien plus quun nom, cest un concept Jadmire tes comptences autant que ta bonne humeur, merci pour tes conseils et ton soutien. Merci pour ton amiti et bonne chance pour ta nouvelle vie mon loup ! Monsieur le Docteur L. Makke Le plus finlandais des franco-libanais que je connaisse Merci pour tout ce que tu mas appris et pour ton soutien. Je te dis lanne prochaine pour le D.U. dcho ! Madame le Docteur A. Barbier Gyncologue obsttricien talentueuse et jolie maman de famille nombreuse, tu restes un modle pour moi et pour nous toutes nos projets Monsieur le Docteur M. Muller Ce fut un plaisir de travailler tes cts. Bonne chance pour ta carrire Alsacienne. Madame le Docteur Ouarda Kenouchi Jadmire ta dextrit autant que ton enthousiasme. Merci pour tes conseils prcieux et ton soutien.

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tous mes co-internes, Les gyncologues, Delphine, Sverine, milie et Anabela Mes collgues de promo et amies depuis 5ans. Cathy et Jol Qui sont grands maintenant. Aline Tu est une amie trs prcieuse. Elise Cofondatrice du club des amatrices de Yetis. Et bien sr toutes et tous les autres avec qui jai travers ces cinq annes dinternat. Et les autres, Rmi, Kristina, Olivier, Christophe ( Touffe ), Alexandre et Franois, Terence, Ronan, Anne-sophie, Philippe, Abdel, Pascale et Marie Pauline.

tous mes co-locataires de linternat, dpinal Verdun en passant par Thionville Sophie et Guillaume, Pierre Yves, Ccile, Mathilde, Jrme, Marie, Hlne, Imane, Jean, Claire et Jean-Philippe

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tout le personnel de la Maternit Rgionale de Nancy, La petite quipe du PATUGO, Cathy, Marie et bien sr lirremplaable Brigitte On vous aime parce que vous tes tout simplement gniales! Toute lquipe de salle de Naissance. Pour les longues nuits passes avec vous et les nombreuses autres venir. Toute lquipe de RICHON 2 et RICHON 3, avec qui jai fait mes premiers pas la MRAP. Laetitia, jen profite pour rendre hommage cet tudiant roumain quon a jamais revu La fine quipe du service de gyncologie, qui se reconnatra La plus belle marie de 2008 vous remercie encore. Toute lquipe dchographie. Lydie, pour ta patience et ton soutien, merci pour tout ce que tu mas appris. Isabelle, la taulire, pour nos fous rires et les gondoles de Venise. Rachel, Nicole et Claudine, les secrtaires les plus djantes que jai t amen rencontrer toute lquipe du bloc opratoire. Parce que les pyjamas en pilou pilou, a met tout le monde daccord. tout le personnel de la maternit Sainte Croix de Metz, Avec une pense toute particulire pour lquipe de salle de naissance. tout le personnel de chirurgie et du bloc opratoire de Verdun, Un grand merci pour votre accueil chaleureux. tout le personnel de chirurgie et du bloc opratoire du CAV tout le personnel de radiothrapie et de curiethrapie du CAV Avec une pense toute particulire pour July, Isabelle et Cline. Maryline, Aurlie, Caro et Amandine, merci pour votre soutien.

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Damien, mon mari, mon Billy , Merci pour ta patience et ton indispensable prsence mes cts cette anne et depuis 10 ans dj nos projets. mes parents, Papa, merci pour ton soutien sans faille depuis bientt 30 ans. Tes plutt cool comme mec Maman, merci pour ta patience, ta fantaisie, ta douceur et ta bonne humeur de tous les jours. ma sur, Ccile, dont je suis tellement fire. Ce fut un plaisir de grandir tes cts. nos fous rires passs et venir. ma grande mre, qui doit tre tellement fire. mes beaux-parents, pour leur accueil chaleureux. Bernadette ma grande famille, et surtout Yves, mon oncle, qui nous a quitt cette anne. Je ne raterai pas la prochaine cousinade , cest promis ! Maryline, ma meilleure amie. Aux Brestois, Benot et Cynthia, Jim et Bn, JB et Aurlie, Anne, Athanase et Florence, Walter et Valrie. vos enfants. Aux Qubcois, Tanguy, Anne Galle et leurs moitis Aux Lorrains de souche et dadoption, notre famille de substitution, Anne Lise et Fabien, Hlne et Thierry, Cathy et Jrme, Servane et Antoine, Fanny et Julien. vos enfants, Charles, Camille, Thomas, Mal, Georgette et Filou. Vronique, Serge et leurs trois filles, Galle. Je ddie cette thse

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TABLE DES MATIRES

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................................................. 26 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES................................................................................................................ 27 1 2 INTRODUCTION ............................................................................................................................................... 28 GENERALITES .................................................................................................................................................. 29 2.1 PIDEMIOLOGIE .............................................................................................................................................. 29 2.1.1 Incidence ................................................................................................................................................ 29 2.1.2 Facteurs de risque ................................................................................................................................. 30 2.2 ANATOMOPATHOLOGIE .................................................................................................................................. 32 2.2.1 Quelques dfinitions.............................................................................................................................. 322.2.1.1 2.2.1.2 2.2.1.3 2.2.1.4 Carcinome intrapithlial ou in situ ................................................................................................................32 Carcinome micro-invasif .................................................................................................................................32 Carcinome infiltrant avec composante intra-canalaire prdominante ..........................................................32 Carcinome infiltrant .........................................................................................................................................33 Carcinome canalaire in situ (CCIS) ................................................................................................................33 Carcinome lobulaire in situ (CLIS).................................................................................................................34 Carcinome canalaire infiltrant (CCI) ..............................................................................................................35 Carcinome lobulaire infiltrant (CLI)...............................................................................................................35

2.2.2 2.2.3

Tumeurs pithliales non infiltrantes ................................................................................................... 33 Tumeurs pithliales infiltrantes .......................................................................................................... 34

2.2.2.1 2.2.2.2 2.2.3.1 2.2.3.2

2.2.4 Autres tumeurs malignes du sein .......................................................................................................... 36 2.2.5 valuation des rcepteurs hormonaux................................................................................................. 37 2.2.6 valuation du statut HER2 ................................................................................................................... 37 2.3 HISTOIRE NATURELLE .................................................................................................................................... 39 2.3.1 volution ganglionnaire ....................................................................................................................... 39 2.3.2 volution mtastatique.......................................................................................................................... 40 2.4 DIAGNOSTIC ................................................................................................................................................... 40 2.4.1 Diagnostic clinique................................................................................................................................ 40 2.4.2 Diagnostic radiologique ....................................................................................................................... 412.4.2.1 2.4.2.2 2.4.2.3 2.4.2.4 2.4.2.5 La mammographie ...........................................................................................................................................41 Lchographie...................................................................................................................................................42 Limagerie par rsonance magntique (IRM) ................................................................................................42 Dpistage organis du cancer du sein .............................................................................................................43 Bilan dextension mtastatique .......................................................................................................................44 Cytoponction laiguille fine..........................................................................................................................45 Microbiopsie.....................................................................................................................................................45 Macrobiopsie assiste par le vide....................................................................................................................45

2.4.3

Diagnostic histologique ........................................................................................................................ 45

2.4.3.1 2.4.3.2 2.4.3.3

2.5 MODALITES THERAPEUTIQUES ...................................................................................................................... 46 2.5.1 Traitement chirurgical .......................................................................................................................... 462.5.1.1 2.5.1.2 2.5.1.3 2.5.1.4 Mastectomie totale ...........................................................................................................................................46 Tumorectomie ou mastectomie partielle ........................................................................................................47 Le curage axillaire............................................................................................................................................48 Le ganglion sentinelle axillaire (GS) ..............................................................................................................48

2.5.2

Traitements adjuvants ........................................................................................................................... 50

2.5.2.1 La radiothrapie................................................................................................................................................50 2.5.2.1.1 Volumes cible et organes critiques.........................................................................................................50 2.5.2.1.2 Technique dirradiation et dosimtrie ....................................................................................................51 2.5.2.2 Le traitement mdical adjuvant .......................................................................................................................52 2.5.2.2.1 La chimiothrapie adjuvante...................................................................................................................52 2.5.2.2.2 Les anticorps monoclonaux ....................................................................................................................53 2.5.2.2.3 Lhormonothrapie..................................................................................................................................54 2.5.2.2.3.1 Le TAMOXIFNE .........................................................................................................................54 2.5.2.2.3.2 Les inhibiteurs de laromatase .......................................................................................................55 2.5.2.2.3.3 Principes de prescription ................................................................................................................55 2.5.2.3 Squence des traitements adjuvants................................................................................................................56

23

3

TRAITEMENT CONSERVATEUR DU CANCER DU SEIN .................................................................... 57 3.1 HISTORIQUE .................................................................................................................................................... 57 3.2 VALIDATION DU TRAITEMENT CONSERVATEUR ............................................................................................ 59 3.3 LAPPORT DE LA RADIOTHERAPIE.................................................................................................................. 61 3.3.1 Rle de la radiothrapie dans le traitement conservateur ................................................................. 61 3.3.2 Le complment de dose au lit opratoire ou boost ....................................................................... 62 3.4 INDICATIONS ET LIMITES DU TRAITEMENT CONSERVATEUR ........................................................................ 64 3.4.1 Les RPC de Saint Paul de Vence (2007).............................................................................................. 64 3.4.2 Les extensions du traitement conservateur .......................................................................................... 65 3.5 RECIDIVE LOCALE APRES TRAITEMENT CONSERVATEUR ............................................................................. 66 3.5.1 Les facteurs de risque de rechute locale.............................................................................................. 663.5.1.1 3.5.1.2 3.5.1.3 3.5.1.4 3.5.1.5 3.5.1.6 3.5.1.7 3.5.1.8 3.5.1.9 Lge .................................................................................................................................................................66 Les emboles tumoraux .....................................................................................................................................68 Le statut de la marge dexrse .......................................................................................................................68 La taille tumorale .............................................................................................................................................70 Le grade histopronostique ...............................................................................................................................70 La prsence de carcinome in situ ....................................................................................................................71 Le type histologique.........................................................................................................................................72 Le caractre multifocal de la tumeur...............................................................................................................72 Le statut des rcepteurs hormonaux................................................................................................................72

3.5.2

Pronostic de la rcidive locale ............................................................................................................. 73

3.5.2.1 Impact de la rcidive locale sur la survie........................................................................................................73 3.5.2.1.1 Dlai dapparition de la rcidive ............................................................................................................74 3.5.2.1.2 Vraie rcidive locale versus nouvelle tumeur primitive .......................................................................75 3.5.2.1.3 Autres facteurs pronostiques...................................................................................................................77 3.5.2.2 Impact de la rcidive locale sur la survenue de mtastases ...........................................................................77

3.5.3

Traitement de la rcidive locale ........................................................................................................... 78

3.5.3.1 Bilan pr-thrapeutique....................................................................................................................................78 3.5.3.1.1 Surveillance aprs traitement conservateur ...........................................................................................78 3.5.3.1.2 Bilan dextension mtastatique...............................................................................................................79 3.5.3.1.3 Place de la TEP-TDM .............................................................................................................................79 3.5.3.2 Traitement chirurgical de la rcidive ..............................................................................................................80 3.5.3.2.1 La mammectomie ....................................................................................................................................80 3.5.3.2.2 Exploration ganglionnaire axillaire ........................................................................................................81 3.5.3.2.3 La chirurgie conservatrice de rattrapage aprs rcidive locale.............................................................81 3.5.3.2.4 Traitements mdicaux complmentaires................................................................................................82

4

MATERIEL ET METHODE ............................................................................................................................ 83 4.1 OBJECTIFS DE LETUDE .................................................................................................................................. 83 4.2 TYPE DETUDE ................................................................................................................................................ 83 4.3 POPULATION ................................................................................................................................................... 84 4.3.1 Critres dinclusion............................................................................................................................... 84 4.3.2 Critres dexclusion .............................................................................................................................. 84 4.3.3 Population de ltude ............................................................................................................................ 84 4.3.4 Le traitement conservateur initial ........................................................................................................ 86 4.3.5 Vraies rcidives ou nouvelles tumeurs primitives ............................................................................... 86 4.4 ANALYSE STATISTIQUE .................................................................................................................................. 87

5

RESULTATS........................................................................................................................................................ 88 5.1 CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ....................................................................................................... 88 5.1.1 Caractristiques des patientes .............................................................................................................. 88 5.1.2 Caractristiques tumorales................................................................................................................... 88 5.2 COMPARAISON DES DEUX GROUPES (M VS T) .............................................................................................. 905.2.1.1 5.2.1.2 Caractristiques des tumeurs initiales.............................................................................................................90 Caractristiques des rcidives .........................................................................................................................90

5.3 SURVIE GLOBALE APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE ............................................................................... 92 5.3.1 Courbes de survie globale .................................................................................................................... 92 5.3.2 Facteurs pronostiques de survie globale ............................................................................................. 925.3.2.1 5.3.2.2 Caractristiques des tumeurs initiales.............................................................................................................92 Caractristiques des rcidives .........................................................................................................................94

5.4 SURVIE SPECIFIQUE APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE ............................................................................ 95 5.4.1 Courbes de survie spcifique ................................................................................................................ 95 5.4.2 Facteurs pronostiques de survie spcifique......................................................................................... 965.4.2.1 Caractristiques des tumeurs initiales.............................................................................................................96

24

5.4.2.2

Caractristiques des rcidives .........................................................................................................................96

5.5 SURVIE SANS METASTASES APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE ................................................................ 98 5.5.1 Courbes de survie sans mtastase ........................................................................................................ 98 5.5.2 Facteurs pronostiques de survie sans mtastase................................................................................. 985.5.2.1 5.5.2.2 Caractristiques des tumeurs initiales.............................................................................................................98 Caractristiques des rcidives .........................................................................................................................99

5.6 CONTROLE LOCAL APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE ............................................................................100 5.6.1 Courbes de survie sans nouvelle rcidive locale...............................................................................100 5.6.2 Facteurs pronostiques de contrle local............................................................................................1015.6.2.1 5.6.2.2 Caractristiques des tumeurs initiales...........................................................................................................101 Caractristiques des rcidives .......................................................................................................................101

6

DISCUSSION .....................................................................................................................................................103 6.1 SURVIE GLOBALE APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE .............................................................................104 6.1.1 Impact du type de chirurgie sur la survie globale.............................................................................104 6.1.2 Facteurs pronostiques de la survie globale .......................................................................................106 6.2 CONTROLE LOCAL APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE ............................................................................107 6.2.1 Rcidive locale aprs second traitement conservateur .....................................................................107 6.2.2 Traitement de la nouvelle rcidive .....................................................................................................109 6.2.3 Irradiation partielle du sein................................................................................................................110 6.2.4 Rcidive locale aprs mastectomie de sauvetage..............................................................................112 6.3 SURVIE SANS METASTASE APRES TRAITEMENT DE LA RECIDIVE ................................................................113 6.4 DELAI DE RECIDIVE ......................................................................................................................................114 6.5 NOUVELLES TUMEURS PRIMITIVES ET VRAIES RECIDIVES ..........................................................................114 6.6 LES LIMITES DE LETUDE .............................................................................................................................116

7 8 9

CONCLUSION ..................................................................................................................................................117 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................120 ANNEXES...........................................................................................................................................................137

25

LISTE DES ABRVIATIONSRR : Risque Relatif OMS : Organisation Mondiale de la Sant CCIS : Carcinome Canalaire In Situ CLIS : Carcinome Lobulaire In Situ SBR : Grade histopronostique de Scarff Bloom Richardson CCI : Carcinome Canalaire Infiltrant CLI : Carcinome Lobulaire Infiltrant RH : Rcepteurs Hormonaux RE et RP : Rcepteurs aux Estrognes et la Progestrone FISH : hybridation in situ en fluorescence CISH : hybridation in situ par sonde chromogne SISH : hybridation in situ par sonde marque largent ACR : American College of Radiology TEP : tomodensitomtrie par mission de positons TDM : tomodensitomtrie IRM : Imagerie par rsonance magntique GS : Ganglion Sentinelle HAS : Haute Autorit de Sant SOR : programme Standards, Options, Recommandations RPC : Recommandations pour la Pratique Clinique TAM : tamoxifne IA : Inhibiteurs de lAromatase OR : Odds Ratio IC : Intervalle de Confiance HR : Hasard Ratio NP : New Primitive, nouvelle tumeur primitive TR : True Recurrence, vraie rcidive ULD : Uncontrolled Local Disease, maladie incontrlable localement RTE : radiothrapie externe

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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

TableauxTableau 1 Rsultats des mastectomies de sauvetage aprs rcidive locale Tableau 2 Rsultats des seconds traitements conservateurs aprs rcidive locale Tableau 3 Caractristiques anatomopathologiques des tumeurs primitives et des rcidives (p. 89) Tableau 4 Caractristiques cliniques et anatomopathologiques des rcidives (p. 91) Tableaux 5 Caractristiques des tumeurs initiales influenant la survie globale (p. 93) Tableau 6 Caractristiques des rcidives influenant la survie globale (p. 94) Tableau 7 Caractristiques des rcidives influenant la survie spcifique (p. 97) Tableau 8 Caractristiques des rcidives influenant la survie sans mtastase (p. 99) Tableau 9 Caractristiques des rcidives influenant le contrle local (p. 102) Tableaux 10 Second traitement conservateur radiochirurgical (p. 110)

FiguresFigure 1 Population de ltude (p. 85) Figure 2 Courbes de survie globale aprs traitement de la rcidive (p. 92) Figure 3 Courbes de survie spcifique aprs traitement de la rcidive (p. 95) Figure 4 Courbes de survie sans mtastase aprs traitement de la rcidive (p. 98) Figure 5 Courbes de survie sans nouvelle rcidive locale (p. 101) Figure 6 Arbre dcisionnel pour le choix du traitement chirurgical initial (p. 118) Figure 7 Arbre dcisionnel pour le choix du traitement chirurgical de la rcidive (p. 119)

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1 Introduction

Premier cancer de la femme, avec 52 000 nouveaux cas estims et environ 12 000 dcs par an en France, le cancer du sein est un problme majeur de sant publique. Le dpistage de ces cancers un stade prcoce, associ au dveloppement des traitements adjuvants, a permis lextension des indications du traitement conservateur radiochirurgical. Il est actuellement le traitement de rfrence des cancers du sein T1 et T2 de petite taille. Lquivalence, en termes de survie, entre mammectomie et traitement conservateur est bien documente, nanmoins les taux de rechute locale sont plus importants aprs conservation du sein. La mammectomie reste encore actuellement le traitement habituel de la rcidive mammaire aprs traitement conservateur. Cependant aucun auteur na pu constater dimpact ngatif sur la survie dune deuxime chirurgie conservatrice aprs une premire rechute locale. La conservation du sein lors dune premire rcidive locale aprs traitement conservateur initial reste encore aujourdhui une question controverse. Nous avons voulu, travers une tude rtrospective, comparer les survies globale, spcifique et sans rcidive de patientes traites par chirurgie radicale ou conservatrice pour une premire rechute mammaire isole aprs traitement conservateur initial.

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2 Gnralits

2.1 pidmiologie

2.1.1 IncidenceLe cancer du sein est le cancer le plus frquent chez la femme. Chaque anne dans le monde, plus dun million de nouveaux cas apparaissent, reprsentant 30% des nouveaux cas de cancers fminins dans les pays industrialiss. En Europe, lincidence du cancer du sein croit globalement de 1 3% par an depuis 30 ans, cette augmentation concerne toutes les classes dge. En France, on a estim le nombre de nouveaux cas de cancer du sein 52 000 pour lanne 2009 [1, 2]. Cest aussi la premire cause de mortalit par cancer avec 410 000 dcs rpertoris pour lanne 2002. En France, cest la premire cause de mortalit chez la femme de 35 55 ans, avec environ 12 000 dcs par an. La mortalit, relativement stable jusqu prsent, commence diminuer [1, 2]. Lincidence du cancer du sein varie en fonction de lge : les taux augmentent rgulirement depuis lge de 30 ans jusqu environ 65 ans et ce taux reste lev jusqu 85 ans. Ainsi, seuls 29% des cas de cancer du sein apparaissent avant 50 ans et 56% entre 50 et 74 ans [1]. En Europe, la survie relative est de 94% un an, 84% 3 ans et 77% 5 ans. La France prsente avec la Sude le meilleur taux de survie, avec plus de 80% 5 ans. Lamlioration de la survie dans les vingt dernires annes peut tre attribue la plus grande prcocit du diagnostic via le dpistage organis et au dveloppement des traitements adjuvants [1].

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2.1.2 Facteurs de risqueLe sexe est le principal facteur de risque de cancer du sein car il concerne 99% de femmes contre 1% dhommes. Lge est un des facteurs de risque les plus importants de cancer du sein. Lincidence du cancer du sein a une courbe ge-dpendant : plus lge augmente et plus le risque augmente. partir de 50 ans, une femme sur 10 aura un cancer du sein durant les 30 annes qui lui restent vivre [3]. La nulliparit, lge tardif au premier enfant, une pubert prcoce (avant 11 ans) et une mnopause tardive (aprs 55 ans) sont des facteurs de risque de cancer du sein actuellement bien tablis (RR = 2). Lensemble de ces facteurs voque une augmentation de risque lie une surexposition aux oestrognes endognes : on parle de cancer hormono-dpendant [1, 3]. Le rle pjoratif de la contraception orale oestroprogestative, de mme que le rle protecteur de lallaitement restent controverss et probablement de faible ampleur (RR = 11,5) [1, 3]. Le traitement hormonal substitutif de la mnopause a fait couler beaucoup dencre ces dernires annes. Ltude cas tmoins E3N [4], en population franaise, retrouve un risque relatif de 1,3 en cas de prise doestrognes seuls. Le sur-risque des traitements combins dpend principalement du choix du type de progestatifs : absence de risque significatif pour la progestrone micronise ou la dydrogestrone, RR de 1,7 avec les autres progestatifs de synthse. Le risque de cancer augmente avec la dure dutilisation du traitement. Les recommandations de la Haute Autorit de Sant publies en 2004 restent toujours dactualit : le THS est un traitement mdical devant tre prescrit bon escient (balance bnfices/risques), sur une dure limite (2-3 ans) et dose minimale efficace [5].

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La dcouverte de certaines lsions histologiques sur biopsie chirurgicale place les femmes porteuses dans un groupe risque de cancer du sein. Ces lsions sont un marqueur du tissu mammaire en gnral et pas seulement du tissu proche de la rgion biopsie. On peut ainsi citer lhyperplasie canalaire atypique et la noplasie lobulaire in situ [3]. La densit mammaire augmente le risque de cancer du sein. Les femmes qui prsentent une trs forte densit mammaire ont un risque 4 6 fois plus lev de cancer [6]. Le mode de vie influe sur le risque de cancer du sein. Ainsi, la quantit totale de calories consommes, lobsit dautant plus quelle est post-mnopausique et la consommation dalcool sont des facteurs de risque tablis (RR = 2-3). Le lien entre tabagisme et cancer du sein apparat de plus en plus probable tout en restant relativement limit. Il augmente chez les femmes ayant commenc fumer jeune [1, 3]. Lirradiation du thorax, particulirement dans le cadre dune maladie de Hodgkin, et la prsence dune mastopathie bnigne prolifrante augmentent nettement les risques de cancer du sein (RR = 3-5) [1]. Les femmes avec une histoire familiale de cancer du sein (que ce soit dans la branche maternelle ou paternelle) ont un risque accru dtre atteintes. On retrouve un facteur familial chez environ 10 15% des patientes mais la transmission dun gne mut nest identifi que dans la moiti de ces cas familiaux. Actuellement, deux gnes principaux ont t identifis : les gnes BRCA1 (sur le bras long du chromosome 17) et BRCA2 (sur le bras long du chromosome 13) [1, 3]. La consommation importante de fruits et de crales ainsi que la pratique rgulire dune activit physique semblent tre protectrices (RR = 0,6) [1, 3].

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2.2 AnatomopathologieLe type histologique des cancers est un lment important pour la conduite thrapeutique et le pronostic. La classification utilise par les pathologistes est celle de lOMS, mise jour en 2002-2003 (annexe 1).

2.2.1 Quelques dfinitionsLes carcinomes sont des prolifrations malignes de nature pithliale.

2.2.1.1 Carcinome intrapithlial ou in situProlifration de cellules cancreuses lintrieur et le long de l'arbre canalaire. La prsence de la membrane basale empche tout contact avec les vaisseaux et le tissu conjonctif environnant, d'o un risque mtastatique nul.

2.2.1.2 Carcinome micro-invasifPrsence de rares zones carcinomateuses invasives dans un carcinome intracanalaire. Le plus grand diamtre de ces zones invasives doit tre infrieur 1 mm, ou ne reprsenter que 5 10% de la surface tumorale totale. Cette catgorie, non individualise par l'OMS, entre dans le groupe des carcinomes canalaires infiltrants avec composante intracanalaire prdominante.

2.2.1.3 Carcinome infiltrant avec composante intra-canalaire prdominanteTumeur o la composante invasive reprsente entre 10 et 25% du volume tumoral total.

32

2.2.1.4 Carcinome infiltrantTumeur o la composante invasive est suprieure 25% du volume tumoral total.

2.2.2 Tumeurs pithliales non infiltrantes

2.2.2.1 Carcinome canalaire in situ (CCIS)Encore appel carcinome intracanalaire, ou carcinome intraductal, il est dfini par une prolifration de cellules pithliales malignes de type canalaire, confines lintrieur des structures canalaires. Il peut s'tendre aux lobules et l'piderme mamelonnaire sans signe d'invasion du tissu mammaire adjacent. Il sagit dun groupe de lsions htrognes de traductions clinique et radiologique trs varies : Tumeur palpable ou visible radiologiquement sous la forme de micro calcifications : mode de rvlation de plus en plus frquent grce au dpistage systmatique Lsion cutane du mamelon (maladie de Paget), coulement mamelonnaire parfois

La classification des CCIS tait anciennement base sur larchitecture des lsions, sans valeur pronostique. Elle distingait les formes massives, papillaires, cribriformes, micropapillaires et les comdocarcinomes. Lhtrognit architecturale de ces lsions intracanalaires aboutit frquemment un type mixte associant diffrents types architecturaux dans la mme lsion. Actuellement il existe une volution vers une classification plus pronostique base sur lvaluation du grade nuclaire (haut, bas ou intermdiaire) et la prsence ou non de ncrose, larchitecture tant secondaire [7].

Les CCIS reprsentaient il y a une vingtaine dannes 1 3% des cancers du sein. Dans tous les pays occidentaux grce au dveloppement du dpistage mammographique, lincidence a t multiplie par 3 ou 4. Les CCIS reprsentent dsormais 15 20% de lensemble des 33

cancers du sein et environ 25 30% des cancers dtects par mammographie. Les facteurs de risque de dveloppement des CCIS sont comparables ceux des cancers infiltrants [1].

Au dbut, il sagit donc dune maladie strictement intracanalaire, thoriquement gurissable 100%. Son risque volutif est reprsent par la progression vers un cancer invasif qui peut donner une atteinte ganglionnaire et des mtastases.

2.2.2.2 Carcinome lobulaire in situ (CLIS)

Lsion caractrise par la prsence d'acini distendus, combls par une prolifration de petites cellules arrondies, relativement rgulires et peu cohsives. La distinction peut tre difficile avec les hyperplasies lobulaires atypiques, d'o le terme de noplasie lobulaire utilis par certains pour dsigner ces deux entits. Il s'agit d'une lsion pr-mnopausique, de dcouverte histologique fortuite, sans traduction clinique ou radiologique, souvent multicentrique (50 70%) et bilatrale (30%). Cette lsion est considre plus, comme un facteur de risque de cancer ultrieur, que comme une lsion cancreuse authentique [7].

2.2.3 Tumeurs pithliales infiltrantesElles reprsentent 98% de lensemble des cancers du sein. La classification de lOMS 2002-2003 (annexe 1) dfinit de nombreuses entits, pour certaines classiques, pour dautres trs rares. Seuls les 2 types de carcinomes les plus frquents seront dvelopps dans ce chapitre : Carcinome canalaire infiltrant de type non spcifique (canalaire TNS ou SAI) Carcinome lobulaire infiltrant

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2.2.3.1 Carcinome canalaire infiltrant (CCI)Il sagit de la forme la plus frquente de cancers du sein, reprsentant environ 80% des carcinomes mammaires infiltrants. Les termes de type non spcifique (TNS) ou sans autre indication (SAI) correspondent au fait que ces tumeurs ne prsentent pas de caractristiques morphologiques suffisantes pour les classer dans une autre catgorie. Ces tumeurs reprsentent donc un groupe htrogne de morphologies trs variables. Il sagit le plus souvent dune tumeur palpable, visualise sous la forme dune opacit stellaire en mammographie. Macroscopiquement, on retrouve le plus souvent une tumeur contours toils, daspect stri blanchtre et dure la coupe. Au microscope, les aspects sont trs varis en fonction du degr de diffrenciation, de la taille des cellules, des atypies nuclaires et de la quantit de stroma, confrant un aspect morphologique diffrent chaque tumeur. La prsence dune composante intracanalaire parfois trs dveloppe modifie galement laspect de la tumeur. Le degr de diffrenciation, danisocaryose et le compte des mitoses interviennent dans ltablissement du grade histopronostique de Scarff Bloom Richardson (SBR I, II ou III) (annexe 2). Lagressivit de la tumeur est proportionnelle au grade SBR. L'valuation du grade SBR est actuellement recommande pour tous les sous-types histologiques de carcinomes mammaires infiltrants excepts les carcinomes mdullaires [7].

2.2.3.2 Carcinome lobulaire infiltrant (CLI)Ils reprsentent 5 15% des carcinomes infiltrants. Lge moyen de survenue est lgrement suprieur celui des carcinomes canalaires infiltrants. Cliniquement, il peut sagir dune masse palpable associe une image mammographique ou dune distorsion architecturale. Les formes bilatrales et multicentriques sont frquentes.

35

Macroscopiquement, ces tumeurs sont mal dfinies, de contours irrguliers, palpables mais difficilement visibles. Au microscope, il est dfini par laspect morphologique des cellules invasives comparables aux cellules du carcinome lobulaire in situ : cellules de petite taille, peu cohsives, avec peu de mitoses, disperses ou arranges en file indienne au sein dun stroma fibreux. On dcrit plusieurs variantes : solide, alvolaire, plomorphe ou encore cellules en bagues chaton [7]. Ces cellules prsentent une inactivation de lE-Cadhrine. Dans 90% des cas de lobulaire infiltrant de type classique, il existe une composante de lobulaire in situ.

2.2.4 Autres tumeurs malignes du seinLes tumeurs phyllodes Les tumeurs phyllodes sont des tumeurs fibropithliales dont l'architecture ressemble celle des fibroadnomes mais dont elles diffrent par une cellularit plus importante de leur composante conjonctive, une plus grande frquence des rcidives et une volution parfois maligne. Il existe un grading de ces tumeurs allant de la tumeur bnigne jusquau sarcome phyllode. Leur incidence est faible puisqu'elle reprsente 0,3 0,9 % de toutes les tumeurs primitives du sein [8]. Les sarcomes mammaires Les sarcomes du sein sont rares et ne reprsentent qu1 % des tumeurs malignes. Plusieurs varits histologiques peuvent tre rencontres, domines par les fibrosarcomes et les fibrohistiocytomes malins. L'envahissement ganglionnaire reste exceptionnel et la dissmination se fait comme pour les autres sarcomes prfrentiellement par voie hmatogne. Les facteurs pronostiques majeurs sont le grade histologique et l'activit mitotique. La chirurgie demeure un traitement de choix de ces tumeurs, ventuellement complte par une irradiation.

36

Les lymphomes malins non hodgkiniens primitifs du sein Malgr leur raret (0,12 1,1 % des tumeurs mammaires), les lymphomes malins primitifs du sein tiennent une place part parmi les tumeurs primitives mammaires. Il convient d'en faire le diagnostic afin de ne pas tre inutilement excessif au plan chirurgical. Les tudes cytologiques ont leur place en voquant le diagnostic. Les biopsies permettent avec le concours d'une tude immunohistochimique de faire le diagnostic prcis du type de lymphome. La chirurgie radicale peut ainsi tre vite. Le bilan d'extension et les modalits thrapeutiques sont trs diffrents des tumeurs pithliales malignes, rejoignant ceux des lymphomes en gnral.

2.2.5 valuation des rcepteurs hormonauxLa connaissance du statut des rcepteurs hormonaux (RH) est indispensable ds le diagnostic pour toute tumeur invasive (valeur prdictive de rponse aux traitements antihormonaux). L'valuation par immunohistochimie est maintenant le standard et remplace le dosage biochimique. La dtermination des RH s'effectue partir de blocs de paraffine reprsentatifs de la tumeur et peut tre ralise posteriori sur du matriel d'archive. L'valuation s'effectue au niveau des structures tumorales invasives pour les deux rcepteurs, oestrognes (RE) et progestrone (RP). Les rsultats sont exprims en pourcentage et intensit moyenne de noyaux marqus. Le seuil de positivit est fix 10 % de cellules marques (quelle que soit l'intensit du signal). Ce seuil est discut par certains [9].

2.2.6 valuation du statut HER2Actuellement, pour tout nouveau cas de cancer du sein invasif, la connaissance du statut HER2 de la tumeur est indispensable pour tablir le plan thrapeutique de la patiente. L'valuation du statut HER2 est effectue sur un bloc de paraffine reprsentatif de la tumeur. Elle peut tre ralise a posteriori sur du matriel d'archive. Une fixation permettant la ralisation des techniques d'hybridation est indispensable (formol ou substitut). 37

Trois mthodes sont disponibles, recherchant : La surexpression de la protine HER2 par Immunohistochimie Hybridation in situ en fluorescence (FISH) Hybridation in situ par sonde chromogne (CISH) ou sonde marque largent (SISH) Lamplification du gne par

Critres de positivit en immunohistochimie : Ralisable en routine et de faible cot, la mthode immunohistochimique est considre comme la premire option pour l'valuation du statut HER2.

Critres de positivit en Hybridation HER2 : La technique FISH (et CISH ou SISH) dtecte l'amplification du gne. Les acides nucliques tant moins sensibles la fixation que les pitopes antigniques, ils permettent de contrler les cas 2+ ou d'interprtation difficile en immunohistochimie. Score 0 1+ 2+ 3+ Marquage Indication thorique anti HER2 Absence de marquage ou marquage Non membranaire < 10% des cellules invasives Marquage membranaire faible et Non incomplet de > 10% des cellules invasives Marquage membranaire faible Oui, seulement si amplification modr et complet de 10% des prouve par FISH/CISH/SISH cellules invasives Marquage membranaire fort et complet Oui > 30% des cellules invasives

Au total, seules les tumeurs 3+ et les tumeurs 2+ et FISH ou CISH/SISH+ sont ligibles pour le traitement par thrapie cible anti-HER2 [9].

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2.3 Histoire naturelleLes carcinomes infiltrants peuvent se propager vers les ganglions ou vers dautres parties du corps.

2.3.1 volution ganglionnaireLe drainage lymphatique du cancer du sein se dirige essentiellement vers les ganglions axillaires. La diffusion ganglionnaire axillaire se fait de proche en proche partir des ganglions les plus proches de la tumeur pour ensuite atteindre les ganglions situs sous la veine axillaire et gagner les ganglions sous-claviculaires. Cette progression de proche en proche a t illustre par les travaux de Berg en 1955 [10]. Classification anatomo-chirurgicale de Berg Les tages de Berg dfinissent les diffrents lymphocentres constitus par les lymphatiques axillaires. - L'tage I de Berg comporte les ganglions situs en dehors du bord du muscle petit pectoral - L'tage II de Berg est form des ganglions situs en arrire du muscle petit pectoral - L'tage III de Berg est reprsent par les ganglions situs en dedans du bord interne du muscle petit pectoral En thorie, la diffusion des mtastases se fait dans l'ordre de ces diffrents tages sans sauter de relais comme le montre l'tude de Kapteijn et al en 1998 [11]. Dans moins de 4% des cas, on peut avoir des skip mtastases, le drainage se faisant directement au niveau de l'tage II ou III de Berg sans passer par l'tage I. Le drainage lymphatique direct exclusif vers la chane mammaire interne est rare et son exploitation en termes dinformation pronostique est controverse.

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Plus la tumeur augmente de taille et plus le risque denvahissement axillaire augmente [10].

2.3.2 volution mtastatiqueLes mtastases des cancers du sein intressent essentiellement le squelette, les poumons, la plvre et le foie. Au total, 8 12 % des cancers du sein traits en France actuellement sont dj mtastatiques au moment du diagnostic [1].

2.4 Diagnostic

2.4.1 Diagnostic cliniqueLexamen clinique des seins doit tre aussi systmatique et strotyp que possible afin de ne pas oublier dlments pertinents. Linterrogatoire reste un temps trs important, permettant de recueillir les antcdents personnels et familiaux, la prsence, lanciennet et lvolutivit dun cancer (classification PEV) (annexe 3) ou dune symptomatologie dcrite par la patiente. Lexamen clinique seffectue dans plusieurs positions (patiente debout ou assise puis en position couche), de manire bilatrale, symtrique et comparative, les doigts bien plat. linspection, on recherche les signes cliniques vocateurs de cancers que sont lasymtrie rcente, les anomalies de la plaque arolo-mamelonnaire (paississement, aspect eczmatiforme, rtraction, coulement sanglant spontan) ou du plan cutan (mplat, bombement, rtraction, aspect peau dorange, inflammation localise ou diffuse), la prsence de nodules enchsss dans le derme. la palpation, un nodule mal limit, irrgulier, de consistance ferme ou dure, peu ou non mobile par rapport au plan cutan ou profond voque la malignit. Les aires ganglionnaires de drainage sont systmatiquement examines : creux axillaires, sous et sus-claviculaires.

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La synthse de ces donnes cliniques est rsume laide dun schma dat dtaillant la localisation de la (des) lsion (s) (rayon horaire, distance/mamelon), sa taille, la prsence de ganglions palpables et les signes cliniques associs. Le compte-rendu de consultation classe la lsion selon la classification TNM (annexe 4) [3].

2.4.2 Diagnostic radiologique

2.4.2.1 La mammographieLa mammographie est lexamen dimagerie de rfrence quelle soit ralise dans le cadre dun dpistage (femme asymptomatique) ou lors dun bilan diagnostique (examen clinique anormal). Elle comporte au minimum deux incidences par sein (face et oblique externe) et peut tre complte, en cas danomalie, par dautres incidences (profil strict, compression localise) et par des clichs en agrandissement. Lanalyse doit toujours dbuter par la validation des critres de qualit des clichs. La recherche danomalies est facilite par la lecture en miroir et la comparaison avec les clichs antrieurs. Trois types dimages sont rechercher : les opacits, les calcifications et les ruptures darchitecture [3]. La codification du risque radiologique de carcinome est apprcie par la classification ACR, version franaise de la classification Bi-RADS (Breast Imaging Reporting And Data System) de lACR (American College of Radiology). Elle dcrit 5 niveaux de risque : ACR 0 ncessite une valuation additionnelle, classification dattente ACR 1 normal, aucun commentaire ACR 2 valuation normale avec particularit bnigne ACR 3 bnin probable avec proposition de surveillance court terme (6 mois) ACR 4 anomalie suspecte, une biopsie doit tre envisage ACR 5 haute probabilit de malignit, une chirurgie sans biopsie est envisageable

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2.4.2.2 LchographieLchographie mammaire ncessite des sondes de haute frquence (minimum 7,5 MHz) avec un rglage optimal du gain et de la focalisation des ultrasons. Elle est tout particulirement indique pour la caractrisation des masses dtectes en mammographie (diffrentiation solide-liquide) et dans le bilan de lsions palpables quel que soit le rsultat de la mammographie. Dans certains contextes cliniques particuliers, cest le premier examen dimagerie tre ralis : femmes jeunes (moins de 30 ans), femmes enceintes, priode postopratoire immdiate. Dans le cas de seins denses, elle complte le bilan du fait de la perte de sensibilit de la mammographie [3].

2.4.2.3 Limagerie par rsonance magntique (IRM)LIRM mammaire doit tre bilatrale avec utilisation dantennes ddies au sein. Elle a pour but de dtecter une noangiognse anormale que dveloppe la tumeur maligne pour assurer sa croissance, la smiologie des carcinomes repose donc sur la prise de contraste Les novaisseaux tant anormalement nombreux, linjection de sels de gadolinium va mettre en vidence une prise de contraste focale anormale, prcoce et intense. Du fait de leur hyperpermabilit, un transfert rapide du produit de contraste va seffectuer vers lespace interstitiel tumoral participant au rehaussement anormal et permettant de dcrire la morphologie de la tumeur. Aux temps plus tardifs aprs injection, lintensit du signal de la lsion peut dcrotre du fait de lexistence anormale de shunts artrio-veineux (phnomne de lavage ou washout ) [3]. Le moment de lexamen est important. Il sagira dviter la priode du cycle menstruel o la congestion mammaire est la plus marque. Idalement, cest en 2me semaine du cycle quil faudrait raliser lIRM. En dehors de cette priode, on peut trouver une prise de contraste diffuse non spcifique, mais galement focale qui peut conduire des erreurs dinterprtation.

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La place de lIRM mammaire dans le bilan dextension locorgionale du cancer du sein a t value par la Haute Autorit de Sant (HAS) en mars 2010 et doit tre rserv aux situations suivantes [6] : Sur le sein homolatral : Discordance entre la clinique, la mammographie et lchographie pouvant entraner une modification de la prise en charge thrapeutique Choix thrapeutiques difficiles (chirurgie oncoplastique, traitement conservateur ou mastectomie, traitement no-adjuvant, risque de multifocalit) Femmes de moins de 40 ans Femmes haut risque familial de cancer du sein Sur le sein controlatral, aucune donne ne permet daffirmer ni dinfirmer lutilit de la ralisation dune IRM mammaire pour ltude du sein controlatral.

2.4.2.4 Dpistage organis du cancer du seinLe dpistage du cancer du sein en France sadresse aux femmes de 50 74 ans et sest gnralis en 2004. Les femmes sont invites par courrier bnficier dun test tous les 2 ans. Ce test comprend 2 incidences face et oblique externe avec examen clinique par le radiologue premier lecteur qui reoit la femme. Les clichs classs ngatifs la premire lecture sont relus en deuxime lecture centralise. En cas de mammographie ou dexamen clinique anormal, un examen diagnostique immdiat peut tre pratiqu. Un examen diagnostique diffr est pratiqu dans les cas positivs par le deuxime lecteur [1]. En 2009, prs de 2 344 000 femmes ont particip au dpistage dans le cadre du programme, soit 53% de la population cible des femmes de 50 74 ans. Ce pourcentage conforte laugmentation de la participation observe depuis la gnralisation du dpistage : 40 % en 2004, 45 % en 2005, 49 % en 2006 et 50,7% en 2007 [12].

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La participation au dpistage organis varie selon lge des femmes avec, notamment, une diminution rgulire aprs 65 ans alors que lincidence de ce cancer reste trs leve entre 65 et 74 ans. Elle est ingale selon les rgions : certaines rgions prsentent, pour les annes 2008 et 2009, des taux de participation suprieurs 60 % (Aquitaine, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Limousin et Pays de la Loire) tandis que d'autres ont des taux infrieurs 45 % (Ile-de-France, Corse). La Haute-Vienne est le seul dpartement franais qui atteint, pour les annes 2008 et 2009, le seuil de rfrence de 70 % prconis au niveau europen pour pouvoir rduire, par une prise en charge prcoce, la mortalit par cancer du sein [12].

Les cancers dpists par le programme reprsentent 42 % des nouveaux cas de cancers chez les femmes franaises de 50 74 ans, estims par le rseau FRANCIM (FRANce Cancer Incidence et Mortalit) [12].

Le dpistage des cancers un stade prcoce, associ au dveloppement des traitements adjuvants, a permis lextension des indications du traitement conservateur du cancer du sein.

2.4.2.5 Bilan dextension mtastatiqueIl nexiste pas de consensus quant aux examens pratiquer (radiographie du thorax, chographie abdominale, scintigraphie osseuse, scanner thoraco-abdominal). Ils sont donc prescrits en fonction de lge de la patiente, de son tat gnral, du stade clinique de la maladie et en fonction des habitudes des quipes prenant en charge la patiente [6]. La 18F-FDG TEP-TDM nest pas recommande en routine lors du diagnostic initial de cancer du sein. Toutefois, conformment aux recommandations des SOR (programme Standards, Options et Recommandations) de 2005, elle peut tre propose pour le bilan dinvasion locorgionale et mtastatique des tumeurs du sein localement avances haut risque mtastatique (Option, niveau de preuve B2) [13]. lavenir, dautres radiopharmaceutiques que le 18F-FDG prsenteront probablement un intrt en snologie [14].

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2.4.3 Diagnostic histologiqueLe bilan pr-thrapeutique histologique par prlvements transcutans concerne toute image suspecte classe ACR 3 chez une patiente risque (antcdents familiaux, surveillance difficile, avant mise en route dun traitement hormonal substitutif), ACR 4 ou ACR 5 surtout si cela modifie la prise en charge thrapeutique [6]. Trois techniques de prlvements peuvent tre utilises : la cytoponction laiguille fine, la microbiopsie transcutane et la macrobiopsie transcutane.

2.4.3.1 Cytoponction laiguille fineLa cytoponction se pratique avec une seringue monte dune aiguille fine (21 ou 22 Gauge), le plus souvent sous contrle chographique. Cette technique de prlvement est indique en cas dimage kystique ou de nodule palpable. Trs oprateur et cytologiste dpendante, elle peut tre utilise pour confirmer une cellularit anormale sur image trs suspecte (ACR5) [6]. Elle na de valeur que positive.

2.4.3.2 MicrobiopsieLa microbiopsie transcutane est une technique de prlvement plus lourde que la cytoponction, car elle ncessite une anesthsie locale et un matriel plus sophistiqu : une aiguille plus grosse (18 14 Gauge) prlevant une carotte tissulaire. Elle est ralise sous contrle chographique en cas de lsion individualisable lchographie [6].

2.4.3.3 Macrobiopsie assiste par le videLa macrobiopsie percutane est ralise avec une aiguille plus grosse (8 11 Gauge). Un systme daspiration permet damliorer la quantit de tissu prleve. Elle est indique pour le prlvement sous guidage strotaxique de microcalcifications isoles et dans le cas de nodules tissulaires sous chographie que lon souhaite chantillonner de manire exhaustive ou prlever en totalit [6, 15]. 45

Ce nest qu lissue dun prlvement biopsique quun diagnostic histologique de cancer peut tre affirm.

2.5 Modalits thrapeutiques2.5.1 Traitement chirurgicalLe traitement chirurgical du cancer du sein assure un rle essentiel dans le contrle mammaire de la maladie. Il rpond plusieurs objectifs [1] : Le premier est dordre cancrologique : raliser lexrse macroscopique et microscopique de la tumeur, cet objectif dfinissant ltendue du geste chirurgical Le deuxime est dordre esthtique et fonctionnel : prserver dans la mesure du possible lesthtique du sein ou de la paroi thoracique Lobjectif esthtique ne doit jamais tre obtenu au dtriment de lobjectif cancrologique La patiente est installe en dcubitus dorsal, proximit du bord latral de la table. Le bras homolatral repose angle droit sur un appuie-bras, avec un lger roulis vers le ct oppos.

2.5.1.1 Mastectomie totaleLes mastectomies totales sopposent aux traitements conservateurs par le caractre quasi complet et radical de lexrse glandulaire. Les principales indications de ralisation dune mastectomie sont la taille de la tumeur par rapport au volume mammaire et la plurifocalit des lsions. Lintervention de Halsted dcrite en 1907 (mastectomie radicale largie) ralisait une ablation des deux muscles pectoraux et un large videmment axillaire [16]. Elle est actuellement abandonne en routine. Patey dcrivit en 1948 la mastectomie conservant le grand pectoral, mais rsquant le petit pectoral et ralisant un curage des trois tages de Berg [17]. Cest Madden en 1972 qui proposa la mastectomie radicale modifie telle quelle est pratique

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actuellement, cest--dire conservant les deux pectoraux et ralisant un curage axillaire des deux premiers tages de Berg [18, 19]. Malgr le caractre mutilant dune mastectomie, les objectifs cosmtiques et fonctionnels sont importants. Laxe de la voie dabord est horizontal ou oblique de dehors en dedans et de haut en bas, elle doit tre suffisamment large pour permettre une exrse glandulaire complte. Les cicatrices antrieures, en particulier celles dun traitement conservateur initial, doivent tre prises dans laire de mastectomie. La peau proximit de la tumeur doit tre enleve ainsi que la plaque arolo-mamelonnaire. Le dcollement cutano-glandullaire est men en haut juquau sillon sus-mammaire, non loin de la clavicule ; en bas, jusquau sillon sous-mammaire ; en dedans jusqu laplomb du bord du sternum ; en dehors, jusqu lextrmit de la glande sur la ligne axillaire antrieure. Laponvrose recouvrant le muscle pectoral doit tre enleve avec la glande. Une atteinte musculaire justifie lexrse complmentaire des fibres en regard de la tumeur. La pice de mastectomie doit tre oriente pour lexamen anatomopathologique. La section de multiples voies lymphatiques justifie un drainage aspiratif.

2.5.1.2 Tumorectomie ou mastectomie partielleElle ralise lexrse au large de la tumeur (1 2 cm de marges latrales macroscopiquement saines) en conservant le reste du parenchyme mammaire. Le choix de lincision doit se faire en fonction de la taille et de la localisation de la tumeur. Lexrse en bloc stend depuis la peau jusquau fascia pr-pectoral. Au CAV, la rsection en pleine paisseur emportant la peau en regard est le plus souvent privilgie, pour dautres quipes, les rsections cutanes sont rarement ncessaires sauf en cas de doute sur une atteinte de la peau. Le site opratoire doit tre systmatiquement remodel pour limiter le risque de squelles esthtiques. La mise en place de clips non rsorbables dans la zone dexrse est un artifice encourag par les radiothrapeutes, permettant daider le centrage pour complment de dose [20]. 47

La pice opratoire est systmatiquement oriente selon une technique valide au pralable avec les mdecins radiologues et anatomopathologistes. En cas de lsion non palpable, repre au pralable par les radiologues, une radiographie de la pice opratoire oriente sera systmatiquement ralise, permettant de confirmer la prsence de la lsion et de donner une premire ide des marges dexrse.

2.5.1.3 Le curage axillaireLe curage axillaire fonctionnel est une intervention chirurgicale qui consiste prlever les ganglions de la chane ganglionnaire axillaire situs au niveau des 1er et 2e tages de Berg, cest dire en dessous du muscle petit pectoral, en respectant le nerf du grand dentel, le nerf du grand dorsal avec le pdicule vasculaire qui laccompagne, et si possible les 1er et 2e nerfs perforants intercostaux. En cas de traitement conservateur, lartre et la veine mammaires externes peuvent galement tre dissques et respectes [21]. Le curage se termine par la recherche de ganglions suspects rsiduels, en particulier au niveau du 3e tage de Berg et de la loge interpectorale de Rotter. Tout ganglion suspect doit tre prlev. Si les deux premiers tages sont manifestement envahis, il convient denlever les ganglions du 3e tage de Berg. Le nombre optimal de ganglions retirer reste controvers. Plus le nombre est lev et plus la morbidit et notamment le risque de lymphocle augmente [22]. Au-del de 10 ganglions, les ganglions supplmentaires apportent peu dinformations [23]. Pour Kuehn et al, le nombre de 10 ganglions prlever est un compromis entre le risque de morbidit et la qualit dinformation de la stadification [24]. Le drainage aspiratif, quasi systmatique, sera extrioris par le bas de laisselle.

2.5.1.4 Le ganglion sentinelle axillaire (GS)La recherche du ganglion sentinelle a t dveloppe pour viter un curage inutile sur le plan thrapeutique des patientes ne prsentant aucun envahissement axillaire, tout en ne mconnaissant pas leur statut ganglionnaire.

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Initialement dcrit en 1977 par Cabanas pour orienter le prlvement ganglionnaire dans la prise en charge du cancer de la verge [25], ce concept a ensuite t appliqu en 1992 par Morton en al au mlanome malin [26]. En 1994, Giuliano et al lont appliqu la prise en charge du cancer du sein [27]. La premire publication franaise date de 1998, Rodier et al y dcrivait lexprience des Centres de lutte contre le cancer de Lyon et Strasbourg [28]. Dun point de vue physiologique, les ganglions sentinelles sont les ganglions drainant directement la tumeur, ils sont donc susceptibles dtre atteints les premiers par une diffusion mtastatique. Le concept est bas sur lhypothse dun GS informatif du statut des autres ganglions de laisselle : si le GS est indemne alors les ganglions non-sentinelles, situs en aval, le sont aussi. La mise en vidence du GS fait appel linjection pritumorale ou priarolaire dun produit lymphotrope, colorant (bleu patent) et/ou radiocollode marqu au techntium 99 mtastable, qui va migrer des lymphatiques du sein vers le GS. Trois mthodes de dtection sont donc disponibles : colorimtrique, isotopique ou combine. Par dfinition, les ganglions sont sentinelles sils sont bleus et/ou radio dtects. La mthode colorimtriqu