7
Journal de thérapie comportementale et cognitive (2011) 21, 140—146 ARTICLE ORIGINAL Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés Early maladaptive schemas and depression in the elderly Johanna Cothias a,, Nathalie Camart b , Sonia Martinez c , Charlotte Deseez d a Cabinet de psychologie, 138, rue de Courcelles, 75017 Paris, France b Laboratoire de psychologie, clinique EVACLIPSY, département de psychologie, université Paris-Ouest-Nanterre-la-Défense, 200, avenue de la République, 92001 Nanterre cedex, France c IRSAM SSEFIS les Hirondelles, 73, traverse des Fabres, 13011 Marseille, France d Résidence Tiers-Temps-Suresnes, 6, rue de Chevreul, 92150 Suresnes, France Rec ¸u le 12 avril 2011 ; rec ¸u sous la forme révisée le 30 juillet 2011 ; accepté le 30 aoˆ ut 2011 Disponible sur Internet le 5 octobre 2011 MOTS CLÉS Schéma précoce d’inadaptation ; Dépression ; Sujet âgé Résumé Cette étude, menée auprès d’une population de sujets âgés, répond à deux objectifs : étudier les schémas précoces d’inadaptation issus du modèle de Young à travers l’utilisation du questionnaire des schémas et analyser les liens pouvant exister entre dépression et sché- mas dans cette population. Le questionnaire de Young (YSQ-SF), ainsi que deux questionnaires de dépression (BDI-II, GDS), ont été administrés à 33 sujets âgés. Les résultats indiquent que les sujets âgés n’ont globalement pas plus de schémas que la population contrôle et qu’il existe une corrélation élevée entre dépression et schémas précoces d’inadaptation. L’utilisation d’une régression linéaire montre toutefois qu’aucun schéma en particulier n’explique signifi- cativement à lui seul le score de dépression. Ces résultats sont discutés en tenant compte des limites méthodologiques. Nous soulignons la nécessité, pour les études ultérieures, d’adapter le questionnaire de Young à la population âgée. © 2011 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Schema; Depression; Elderly people Summary The study was lead on a population of elderly subjects. Two main goals can be drawn: to study early maladaptive schema from Young model using the schema question- naire and to analyze potential links between depression and schemas. The young questionnaire (YSQ-SF) and two other depression questionnaires (BDI-II, GDS) have been administrated to 33 elderly subjects. The results show that elderly subjects present as many schema as a referee student population. Also, depression and early schema are tightly correlated. A linear regression revealed that the depression score cannot be significantly explained by a specific schema. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Cothias). 1155-1704/$ – see front matter © 2011 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.jtcc.2011.08.002

Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

J

A

SdE

J

a

b

2c

d

RD

1d

ournal de thérapie comportementale et cognitive (2011) 21, 140—146

RTICLE ORIGINAL

chémas précoces d’inadaptation et dépression chezes sujets âgésarly maladaptive schemas and depression in the elderly

ohanna Cothiasa,∗, Nathalie Camartb, Sonia Martinezc, Charlotte Deseezd

Cabinet de psychologie, 138, rue de Courcelles, 75017 Paris, FranceLaboratoire de psychologie, clinique EVACLIPSY, département de psychologie, université Paris-Ouest-Nanterre-la-Défense,00, avenue de la République, 92001 Nanterre cedex, FranceIRSAM SSEFIS les Hirondelles, 73, traverse des Fabres, 13011 Marseille, FranceRésidence Tiers-Temps-Suresnes, 6, rue de Chevreul, 92150 Suresnes, France

ecu le 12 avril 2011 ; recu sous la forme révisée le 30 juillet 2011 ; accepté le 30 aout 2011isponible sur Internet le 5 octobre 2011

MOTS CLÉSSchéma précoced’inadaptation ;Dépression ;Sujet âgé

Résumé Cette étude, menée auprès d’une population de sujets âgés, répond à deux objectifs :étudier les schémas précoces d’inadaptation issus du modèle de Young à travers l’utilisationdu questionnaire des schémas et analyser les liens pouvant exister entre dépression et sché-mas dans cette population. Le questionnaire de Young (YSQ-SF), ainsi que deux questionnairesde dépression (BDI-II, GDS), ont été administrés à 33 sujets âgés. Les résultats indiquent queles sujets âgés n’ont globalement pas plus de schémas que la population contrôle et qu’ilexiste une corrélation élevée entre dépression et schémas précoces d’inadaptation. L’utilisationd’une régression linéaire montre toutefois qu’aucun schéma en particulier n’explique signifi-cativement à lui seul le score de dépression. Ces résultats sont discutés en tenant compte deslimites méthodologiques. Nous soulignons la nécessité, pour les études ultérieures, d’adapterle questionnaire de Young à la population âgée.© 2011 Association francaise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par ElsevierMasson SAS. Tous droits réservés.

Summary The study was lead on a population of elderly subjects. Two main goals can be

KEYWORDSSchema;Depression;Elderly people

drawn: to study early maladaptive schema from Young model using the schema question-naire and to analyze potential links between depression and schemas. The young questionnaire(YSQ-SF) and two other depression questionnaires (BDI-II, GDS) have been administrated to 33elderly subjects. The results show that elderly subjects present as many schema as a refereestudent population. Also, depression and early schema are tightly correlated. A linear regressionrevealed that the depression score cannot be significantly explained by a specific schema.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J. Cothias).

155-1704/$ – see front matter © 2011 Association francaise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.jtcc.2011.08.002

Page 2: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés 141

It is important to keep in mind methodological limitations to discuss these results. It is highlyrecommended to properly adapt Young questionnaire to elderly population for further studies.© 2011 Association francaise de thérapie comportementale et cognitive. Published by Elsevier

ved.

dqmdédddemiosltWdsm(eta

smcéi«Lssva

m[s

àdicdqlfecq

Masson SAS. All rights reser

Introduction

Selon Beck [1], la dépression s’accompagne de penséesnégatives sur soi-même, l’entourage et l’avenir. Ces cog-nitions sont nommées par Beck la triade cognitive (TCB).Elles sont la résultante de deux éléments : un événementde vie stressant et la présence de schémas dysfonctionnels.Ces derniers sont des structures de pensées inconscientesqui amènent l’individu à interpréter l’information venant del’environnement de manière inadéquate, ce qui engendreune souffrance pour lui ou son entourage. Ces schémas sontappréhendables à travers les comportements, les affects etles cognitions.

Young et al. [2] postulent l’existence d’une pre-mière génération de schémas, les schémas précocesd’inadaptation (SPI), qui apparaitraient suite àl’insatisfaction des besoins affectifs dans l’enfance. Illes définit comme un thème envahissant « constitué desouvenirs, d’émotions, de cognitions et de sensationscorporelles, concernant soi-même et ses relations avecles autres [. . .] enrichis tout au long de la vie de l’adulte,dysfonctionnels de facon significative ». Les SPI sont conti-nuellement renforcés à travers la vie par les distorsionscognitives, les styles d’adaptation et les feedbacks del’environnement. Ce maintien des schémas au cours dela vie est désigné par Young sous le terme de processusd’assimilation.

Young a décrit 15 SPI répartis en cinq domaines. Lepremier domaine, séparation et rejet, comprend les sché-mas manque affectif (le sujet pense qu’il ne recevra pasle soutien affectif dont il a besoin), abandon (l’individua l’impression que ses proches sont émotionnellementinstables ou absents), méfiance/abus (il s’attend à ce queles autres le fassent souffrir intentionnellement), isolement(il se sent seul) et imperfection (l’individu croit qu’il serarejeté si on découvre ses défauts). Le deuxième domaine,manque d’autonomie et de performance, est structuréautour des schémas échec (le sujet se croit incapable deréussir aussi bien que les autres), dépendance (l’individus’estime inapte à faire face seul aux responsabilités journa-lières), vulnérabilité (il craint une catastrophe) et relationfusionnelle (il a un attachement excessif à une ou plusieurspersonnes). Le troisième domaine, celui d’orientation versles autres, comporte les schémas assujettissement (le sujetmontre une docilité excessive) et sacrifice de soi (il prendsoin des autres avant lui-même). Le quatrième domaine,survigilance et inhibition, est constitué de deux schémas :contrôle émotionnel à outrance (l’individu contrôle exagé-rément ses réactions émotionnelles) et exigences élevées(il s’efforce d’atteindre et de maintenir un niveau élevéde perfection). Le dernier domaine, manque de limites, estcomposé du schéma tout m’est dû (l’individu impose exces-

sivement son point de vue et contrôle les autres à son propreavantage) et manque de contrôle (il est dans l’incapacité oule refus de se contrôler).

ddd

Les SPI sont associés à la dépression aussi bienans une population étudiante [3], psychiatrique [4,5],u’adolescente [6]. Les analyses de régression linéaireettent en lumière plusieurs schémas comme prédicteurse la présence d’un trouble dépressif. Pour la populationtudiante, les schémas imperfection, perte de contrôle,épendance et vulnérabilité font varier le score du BDI-IIe 63,3 % dans l’étude de Harris et Curtin [7], tandis queans l’étude de Baranoff et al. [8], le score du YSQ-SF peutxpliquer 44 % de la variance du BDI, avec, comme sché-as significatifs les schémas perte de contrôle, échec et

solation sociale. Il ne paraît donc pas exister un schémau une configuration de schémas particuliers expliquant lecore de dépression dans cette population. En revanche,es deux études menées auprès d’une population psychia-rique s’accordent sur le schéma abandon : dans l’étude deelburn et al. [5], la variance du score de l’échelle deépression du Brief Symptom Inventory (BSI) de Derogatis’explique à 47 % par le score total au YSQ-SF. Une proportionanifeste de cette variance est due aux schémas d’abandon

12,5 %) et perte de contrôle (5,5 %) ; dans l’étude de Glasert al. [4], le même schéma d’abandon contribue de faconrès importante (54 %) à la variance de la note de dépressionu BDI (inventaire de dépression de Beck).

Le traitement de l’information du sujet âgé dépressifemble similaire à celui postulé par Beck. En effet, Tison [9]ontre l’existence de la triade cognitive (TCB) dans le dis-

ours des sujets âgés déprimés. Tison et Hautekeete [10,11]valuent également des cognitions spécifiques au sujet âgé :l s’agit du « changement impossible avec l’âge » (CIA) et debanalisation des symptômes dépressifs avec l’âge » (BSDA).es sujets qui adhérent à la cognition « CIA » jugent qu’ilsont trop vieux pour changer. Dans la cognition « BSDA », lesujets pensent que les symptômes dépressifs sont dus à laieillesse. L’adhésion à la « CIA » et à la « BSDA » augmentevec l’âge et avec la sévérité des symptômes dépressifs.

Selon les études, la dépression du sujet âgé est égale-ent liée à la présence de SPI. Dans l’étude de Giblin et al.

12], les sujets âgés « sains » avaient moins de SPI que lesujets âgés dépressifs.

Les études d’Antoine et al. [13—15] se sont attachéesdémontrer les relations entre SPI et troubles dépressifs

ans cette population : les schémas abandon, dépendance,mperfection, manque d’autocontrôle et vulnérabilité sontorrélés significativement avec la dépression (échelle deépression gériatrique de Yesavage [GDS]). Il semble doncue certains schémas sont particulièrement présents cheze sujet âgé dépressif. Toutefois, il faut tenir compte duait que la consigne du YSQ a été modifiée dans ces étudest porte davantage sur les pensées automatiques liées auontenu des schémas qu’aux schémas eux-mêmes en tantue composantes de la personnalité tels qu’ils sont évalués

ans le YSQ. De plus, afin de tenir compte de la fatigabilitées sujets, le nombre d’items du questionnaire et le nombree schémas a été réduit et varie selon les publications,
Page 3: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

1

clut

tuepd

M

P

N1ctngrpls

ut(ldds

M

L(Lés[

LLqsCv

YCavàrd[l1

su

(s

P

La3

A

Lccqce

rn

rs(

R

S

Lpé(bpn(spspnvmddc

qve

C

42

e qui peut constituer une limite quant à la robustesse de’instrument. Ainsi, à ce jour, le YSQ n’a donc jamais ététilisé, dans sa forme originale, dans une population âgéeout-venant francophone.

Notre étude suit donc les trois objectifs suivants : étudier,out d’abord, dans quelle mesure les SPI sont présents dansne population âgée, étudier, dans un second temps, le lienntre ces SPI et la dépression et enfin, savoir si dans cetteopulation, certains schémas sont spécifiquement liés à laépression et si oui, lesquels.

éthodes

articipants

otre échantillon se compose de 33 sujets, âgés de 66 à02 ans (M = 84,39 ; ET = 8,14), présentant des capacitésognitives suffisantes (note au Mini Mental State Examina-ion > 23) et constitué en majorité de femmes (n = 25). Leiveau scolaire est supérieur à celui trouvé en populationénérale : 46 % (n = 15) ont un niveau équivalent ou supé-ieur au baccalauréat (contre 16 % de la population âgée delus de 65 ans [16]). Les participants sont évalués dans troisieux : un EHPAD (n = 14), un hôpital de rééducation et deoins de suite gériatrique (n = 16) et une association (n = 3).

Soixante pour cent des participants (n = 21) présententne dépression selon la GDS. La moyenne au BDI-II (inven-aire de dépression de Beck révisé) est égale à 13,81ET = 7,99), ce qui correspond à une dépression légère. Parmies 33 sujets, 13 ne présentent pas de dépression (note < 11),ix souffrent de dépression légère (note de 12 à 19), neuf deépression modérée (note de 20 à 27) et un de dépressionévère (note > 27).

atériels

’inventaire de dépression de Beck (deuxième édition)BDI-II)’inventaire de dépression de Beck révisé [17] est unechelle d’auto-évaluation mesurant la sévérité de la dépres-ion. Il a été validé sur une population âgée francophone18].

’échelle de dépression gériatrique (GDS)a GDS [19] est un questionnaire d’auto-évaluation spécifi-uement concu pour évaluer les troubles dépressifs chez leujet âgé. Le sujet répond par oui ou par non à 30 items.ette échelle a été validée par Yesavage et al. [20] et Yesa-age [21].

oung schema questionnaire-short (YSQ-S1)e questionnaire a été élaboré par Young et Brown [22],fin d’évaluer les SPI. Le YSQ existe en deux versions. Laersion courte (75 items) produit des résultats équivalentsla version longue (205 items) [5,23]. Les analyses facto-

ielles confirment la structure proposée par Young. Chacun

es 15 facteurs présente une bonne consistance interne4,5,23,24]. L’étude de Lachenal-Chevallet et al. [25] sura version francaise du YSQ-SF trouve 13 facteurs sur les5 de Young dans une population étudiante. Ces résultats

Llq

J. Cothias et al.

ont convergents avec les résultats de Schmidt et al. [3] surne population similaire.

Nous utilisons pour cette étude le questionnaire YSQ-S1Young, 1994, traduction : Fantini) et les normes [26] pré-entées dans le livre de Bouvard [27].

rocédure

a durée moyenne de passation était de trois heures etété effectuée par des psychologues cliniciennes. Les

3 participants ont donné leur consentement éclairé.

nalyse des données

es analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logi-iel « Statistica ». Nous avons utilisé le test t de Student pouromparer les moyennes des notes de notre échantillon auuestionnaire de Young aux normes de Simos et al. [26], et leoefficient de Bravais-Pearson pour étudier les corrélationsntre les notes.

Selon les normes de Corroyer et Wolff [28], une cor-élation est considérée comme négligeable jusqu’à 0,20 etotable à partir de 0,40.

Enfin, nous avons également effectué une analyse deégressions multiples pour étudier quel(s) schéma(s) (sous-core du YSQ-S1) explique(nt) le mieux la note de dépressionBDI-II).

ésultats

chémas précoces chez les sujets âgés

a note totale au YSQ-S1 des sujets âgés (M = 173,06) n’estas significativement différente de celle de la populationtudiante de référence (M = 171,90), t(32) = 0,13, p = 0,89Tableau 1). Les sujets âgés de notre échantillon n’ont glo-alement pas plus de SPI que les sujets étudiants de laopulation contrôle. Toutefois, quatre résultats distinguentotre échantillon des normes [26]. Les schémas échect(32) = 3,65 ; p < 0,05) et vulnérabilité (t(32)= 2,80 ; p < 0,05)ont plus présents dans la population âgée que dans laopulation étudiante. Notons également que sur ces deuxchémas, notre échantillon se rapproche de la populationsychiatrique (différence des résultats des deux populationson significative : schémas échec t(32) = —0,71 ; p > 0,05 etulnérabilité t(32) = —1,97 ; p > 0,05). En revanche, les sché-as exigences élevées (t(32) = —5,13 ; p < 0,05) et tout m’estû (t(32) = —3,08 ; p < 0,05) sont, quant à eux, moins présentsans notre échantillon de sujets âgés que dans la populationontrôle.

Notons par ailleurs qu’aucune différence significative auxuestionnaires de dépression et au YSQ-S1 n’a été obser-ée selon le lieu de recrutement des participants (EHPADt hôpital gériatrique).

orrélation dépression et SPI

a note totale du YSQ-S1 est corrélée significativement aveces deux échelles de dépression. La liaison linéaire peut êtreualifiée de forte (r > 0,50) avec le BDI-II (r = 0,66, p < 0,001)

Page 4: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

Schémas

précocesd’inadaptation

etdépression

chezdes

sujetsâgés

143

Tableau 1 Comparaison des moyennes des notes au YSQ-S1 de notre échantillon (n = 33) aux moyennes des étudiants et des sujets psychiatriques [25].

Moyennesd’échantillon

Écart-typed’échantillon

Normes populationétudiante) de Simoset al. 1999

Valeur t dl p Moyennes des sujetspsychiatries (Simoset al. 1999)

Valeur t dl p

VariableYSQ total 173,06 52,48 171,90 0,13 32 0,900 230,40 —6,28** 32 0,000Carence affective 10,55 5,90 10,10 0,43 32 0,667 16,50 —5,80** 32 0,000Abandon 12,06 6,33 10,80 1,14 32 0,261 17,10 —4,57** 32 0,000Abus/méfiance 10,45 5,18 12,00 —1,71 32 0,096 15,30 —5,37** 32 0,000Isolement social 12,18 6,37 11,00 1,07 32 0,295 15,30 —2,81** 32 0,008Imperfection 8,85 5,04 8,10 0,85 32 0,400 12,10 —3,71** 32 0,001Échec 12,33 6,19 8,40 3,65** 32 0,001 13,10 —0,71 32 0,482Dépendance/incompétence 10,39 5,25 8,70 1,85 32 0,073 12,60 —2,41* 32 0,022Vulnérabilité 11,48 5,30 8,90 2,80* 32 0,009 13,30 —1,97 32 0,058Relation fusionnelle 9,09 5,60 10,00 —0,93 32 0,358 14,10 —5,14** 32 0,000Assujettissement 9,24 5,90 10,30 —1,03 32 0,311 15,90 —6,48** 32 0,000Sacrifice de soi 16,39 6,64 15,30 0,95 32 0,351 19,00 —2,25* 32 0,031Contrôle émotionnel à outrance 12,85 6,34 12,40 0,41 32 0,687 13,30 —0,41 32 0,685Exigences élevées 13,79 5,16 18,40 —5,13** 32 0,000 19,70 —6,58** 32 0,000Tout m’est dû 12,42 5,55 15,40 —3,08* 32 0,004 17,20 —4,94** 32 0,000Manque d’autocontrôlé 10,97 4,76 11,90 —1,12 32 0,270 17,20 —7,52** 32 0,000

*p < 0,05 ; **p < 0,001.

Page 5: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

144

Tableau 2 Corrélations entre les scores de dépression etles sous-échelles du YSQ-S1.

Variables BDI-II GDS

Carence affective 0,51** 0,37**Abandon 0,59*** 0,46*Abus/méfiance 0,53** 0,45*Isolement social 0,11 0,23Imperfection 0,20 0,19Échec 0,32 0,40*Dépendance/incompétence 0,59*** 0,49**Vulnérabilité 0,43* 0,45*Relation fusionnelle 0,44* 0,47*Assujettissement 0,41* 0,38*Sacrifice de soi 0,31 0,30Contrôle émotionnel à outrance 0,49** 0,52**Exigences élevées 0,39* 0,43*Tout m’est dû 0,21 0,41*Manque d’autocontrôle 0,54** 0,50**

ec

ss(dps(m

q

ap(aopamp

td

Yd(fi

D

S

Dssdndl[ce n’est pas le cas : les sujets âgés non-psychiatriques n’ont

*p < 0,05 ; **p < 0,005 ; ***p < 0,001.

t avec la GDS (r = 0,65, p < 0,001). Les troubles dépressifshez les sujets âgés sont liés à la présence de SPI.

La majorité des schémas sont corrélés avec la dépres-ion (Tableau 2). Le BDI-II est lié significativement auxchémas carence affective (r = 0,51 ; p < 0,005), abandonr = 0,59 ; p < 0,001), abus et méfiance (r = 0,53 ; p < 0,002),épendance (r = 0,59 ; p < 0,0005), vulnérabilité (r = 0,43 ;< 0,05), relation fusionnelle (r = 0,44 ; p < 0,05), assujettis-

ement (r = 0,41, p < 0,05), contrôle émotionnel à outrancer = 0,49 ; p < 0,005), exigences élevées (r = 0,39 ; p < 0,05) et

anque d’autocontrôle (r = 0,54 ; p < 0,005).La GDS est liée significativement aux mêmes schémas

ue le BDI-II : schémas carence affective (r = 0,37 ; p < 0,05),

pss

Tableau 3 Synthèse de la régression linéaire multiple entre la no

Synthèse de la régression ; variabajusté = 0,53803202 F(15,17) = 3,

n = 33 b* Erreur-typede b*

b

OrdOrig —3,96Carence affective 0,43 0,22 0,58Abandon 0,35 0,25 0,45Abus/méfiance 0,07 0,25 0,11Isolement social —0,06 0,26 —0,08Imperfection —0,32 0,30 —0,50Échec 0,36 0,26 0,47Dépendance/incompétence 0,22 0,27 0,34Vulnérabilité 0,02 0,22 0,02Relation fusionnelle 0,18 0,28 0,25Assujettissement —0,40 0,25 —0,54Sacrifice de soi 0,14 0,21 0,16Contrôle émotionnel à outrance 0,21 0,24 0,26Exigences élevées —0,36 0,28 —0,56Tout m’est dû —0,11 0,21 —0,15Manque d’autocontrôlé 0,39 0,19 0,65

J. Cothias et al.

bandon (r = 0,46 ; p < 0,01), abus/méfiance (r = 0,45 ;< 0,01), dépendance (r = 0,49 ; p < 0,005), vulnérabilité

r = 0,45 ; p < 0,01), relation fusionnelle (r = 0,47 ; p < 0,01),ssujettissement (r = 0,38 ; p < 0,05), contrôle émotionnel àutrance (r = 0,52 ; p < 0,005), exigences élevées (r = 0,43 ;< 0,05), manque d’autocontrôle (r = 0,50 ; p < 0,005), maisvec, en outre, des corrélations significatives avec les sché-as échec (r = 0,40 ; p < 0,05) et tout m’est dû (r = 0,41 ;< 0,05).

Notons que seuls les schémas isolement social, imperfec-ion et sacrifice de soi ne sont pas corrélés avec la note deépression aux deux questionnaires utilisés.

La régression linéaire montre que la note totale auSQ (regroupant l’ensemble des schémas) permet de pré-ire la note de dépression au BDI-II (R2 = 0,75 ; p = 0,008)Tableau 3), mais aucun schéma en particulier n’est signi-catif.

iscussion

ouplesse des SPI chez le sujet âgé tout-venant

u fait des processus d’assimilation (distorsions cognitives,tyles d’adaptation, feedback de l’environnement), qui,elon Young [2], amènent les individus à maintenir au course la vie leurs croyances dysfonctionnelles sur le monde,ous aurions pu nous attendre à ce que les schémas se rigi-ifient avec le temps et soient donc plus importants chezes sujets âgés que dans la population jeune de référence26]. Les résultats de cette étude tendent à montrer que

as plus de SPI que les sujets jeunes non-psychiatriques. Ilemble donc, que chez des non consultants, les schémas nee rigidifient pas avec le temps.

te de dépression (BDI-II) et les sous-échelles du YSQ-S1.

le dépendance : BDI-II R = 0,36366536 R* = 0,75457951 R2

4846 p < 0,00775 erreur-type de l’estimation ; 5,4334

Erreur-typede b

t (17) Valeur p

4,33 —0,92 0,3730,30 1,92 0,0720,32 1,42 0,1750,38 0,29 0,7750,33 —0,23 0,8190,48 —1,06 0,3040,34 1,37 0,1880,42 0,81 0,4280,33 0,07 0,9460,40 0,63 0,5390,34 —1,59 0,1300,25 0,64 0,5290,31 0,86 0,4030,43 —1,29 0,2150,30 —0,50 0,6200,32 2,03 0,059

Page 6: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

jets

sldpcprclcdlcSplc

lbdpdlr

L

OquputcrPpLae2qaiidbâcdsicace

Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des su

Cependant, la taille (n = 33) et les caractéristiques denotre échantillon (niveau d’étude élevé, sujets en majoritéinstitutionnalisés. . .) ne nous permettent pas de généraliserces résultats.

Toutefois, il est possible que les processus d’assimilationsoient surtout à l’œuvre chez des sujets présentant déjàdes schémas rigides. Il serait donc intéressant de reproduirecette recherche avec des sujets âgés « psychiatriques » etde les comparer à des sujets jeunes psychiatriques, afin devérifier si les SPI sont effectivement plus importants chezces premiers.

Les SPI chez le sujet âgé

Les résultats indiquent que les schémas sont plus ou moinsactifs en fonction de l’âge. Quatre résultats divergent eneffet des normes [26], normes tirées d’une population étu-diante.

Les schémas « exigences élevées » et « tout m’est dû »sont moins importants dans notre population que dans lapopulation contrôle. D’après Erikson [29], la vieillesse estle moment d’un retour sur soi, sur sa vie. Le sujet mesurela différence entre les buts qu’il s’est fixés et ceux qu’il aatteints. Il n’est plus dans une exigence envers lui-mêmepuisqu’il n’a plus à se mesurer aux autres (schéma toutm’est dû), ni à soi-même (schéma exigences élevées), maisà s’approprier son passé. La personne âgée a moins le besoinde prouver sa supériorité, sa spécificité, sa compétence.Cela pourrait expliquer les résultats obtenus : ces schémaspourraient s’être assouplis avec le temps.

En revanche, les résultats obtenus aux schémas échec etvulnérabilité sont significativement supérieurs à ceux de lapopulation contrôle. En outre, ils se rapprochent des résul-tats de la population psychiatrique [26]. La vieillesse estpeut être la cause de cette sensation de vulnérabilité accrue(crainte qu’une catastrophe survienne) et de ce sentimentd’échec (sentiment d’être moins capable que les autres).La perte des capacités physiques, la maladie, les décèsdans l’entourage sont des événements de vie communsaux personnes âgées et qui augmentent avec l’âge. Destravaux longitudinaux, comme ceux de Rusinek [30], pour-raient permettre de comprendre les facteurs d’émergenceou d’activation des SPI et notamment de savoir commentces schémas se développent au cours de la vie. Ils per-mettraient de savoir si certains schémas s’assouplissent, sid’autres se rigidifient et d’étudier les caractéristiques desindividus chez qui les schémas se rigidifient.

Liens entre SPI et dépression

La note totale du YSQ-S1 est corrélée significativement avecles deux échelles de dépression : BDI-II (r = 0,66 ; p < 0,001),GDS (r = 0,65 ; p < 0,001) et les corrélations observées sontrelativement élevées. Schmidt et al. [3] trouvaient une cor-rélation de r = 0,59 entre la note à la BDI et la note totale duYSQ dans une population étudiante. Quel que soit l’âge, ladépression et les SPI semblent donc fortement corrélés.

La régression linéaire montre que l’ensemble des notesaux schémas permet de prédire la note de dépression(R2 = 0,75 ; p = 0,008), ce qui concorde avec les étudesantérieures [3—6], mais aucun schéma en particulier n’est

mser

âgés 145

ignificatif. Ainsi, il apparaît que chez les sujets âgés’importance des schémas, soit un facteur prédicteur de laépression, mais l’étude montre, à son niveau, qu’on neeut en cibler aucun en particulier. L’absence de spécifi-ité des liens entre dépression et schémas peut s’expliquerar la nature même de ces schémas. En effet, ces diffé-ents constructs, par essence pathologiques, sont, d’aprèsette étude, communément et indifféremment, associés àa dépression. Ainsi ils montrent, et ce indépendamment duontenu spécifique à chacun d’entre eux, touchant d’ailleurses domaines de vie différents, leur nature commune patho-ogique et pathogène. Ainsi, ces résultats peuvent rendreompte du fait que, comme l’a souligné Young lui-même, lesPI sont généralement et simplement à la base de troublessychopathologiques, dont on sait que la dépression est’une des manifestations symptomatiques associées les plusourantes.

En outre, la forte comorbidité de la dépression aveces autres troubles psychopathologiques nous empêche pro-ablement de mettre en évidence un lien solide entreépression et une certaine configuration de schémas. Larise en compte de ces comorbidités, par la passation’entretiens semi-structurés évaluant les pathologies de’axe I et II du DSM-IV permettrait certainement de faireessortir des configurations de schémas.

imites de l’étude

utre la taille et les caractéristiques de l’échantillon,ui constituent une limite qu’il convient d’améliorer dansne prochaine étude, le YSQ-S1 se révèle un instrumenteu adapté pour évaluer les schémas d’inadaptation dansne population âgée. Certains items ne sont en effet pasoujours appropriés. Les items 31—32 « Je ne me sens pasapable de me débrouiller par moi-même dans la vie cou-ante », évaluent normalement la dépendance psychique.our le sujet âgé, il y a confusion entre la dépendancehysique courante à cet âge et la dépendance psychique.es items du schéma relation fusionnelle font référenceu rapport actuel avec les parents, or, ces derniers sontn majorité décédés chez les personnes âgées. Les items6—30 du schéma échec se centrent sur des domaines, telsue le travail et l’école, abandonnés depuis de nombreusesnnées. Les sujets âgés refusent souvent de répondre auxtems 21—22. En effet, la notion de désir implique unenhibition importante pour une majorité des sujets. Cesifférents problèmes ont pu constituer des limites et desiais dans notre souci d’évaluer les schémas chez des sujetsgés. Une analyse factorielle pourrait venir confirmer cesritiques. Pour un questionnaire de 75 items, un échantillone 375 sujets est recommandé [31]. Le nombre réduit deujets nous empêche d’effectuer ces statistiques. Ainsi,l nous paraît essentiel que les consignes, l’échelle deotation et le nombre d’items restent similaires au YSQ-S1,fin de comparer les résultats des sujets âgés aux autreslasses d’âge. En revanche, ainsi que l’ont souligné Antoinet al. [13—15], de légères modifications, en vue d’une

eilleure adaptation au sujet âgé, sont nécessaires. Il

erait ainsi important de supprimer les termes « travail »t « école » pour les items du schéma échec, de faireéférence aux enfants et au partenaire en plus des parents

Page 7: Schémas précoces d’inadaptation et dépression chez des sujets âgés

1

dp2ad

D

Lr

R

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

46

ans les items du schéma relation fusionnelle, de rem-lacer le verbe « désirer » par « apprécier » pour les items1—22 et d’associer le terme « psychologiquement »u mot dépendance pour les items du schémaépendance.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

éférences

[1] Beck AT. Cognitive therapy and the emotional disorders. NewYork: International Universities Press; 1976.

[2] Young JK, Klosko S, Weishaar M. La thérapie des schémas :approche cognitive des troubles de la personnalité (trad : Pas-cal B). Bruxelles: De Boeck; 2003.

[3] Schmidt NB, Joiner TE, Young JE, Telch MJ. The schema ques-tionnaire: investigation of psychometric properties and thehierarchical structure of a measure of maladaptive schemas.Cognit Ther Res 1995;19:295—321.

[4] Glaser B, Campbell LF, Calhoun GB, Bates JM, PetrocelliJV. The early maladaptive schema questionnaire-short form:a construct validity study. Meas Eval Cons Dev 2002;35:2—13.

[5] Welburn K, Coristine M, Dagg P, Pontefract A, Jordan S. Theschema Questionnaire-short form: factor analysis and rela-tionship between schemas and symptoms. Cognit Ther Res2002;26(4):519—30.

[6] Muris P. Maladaptive schemas in non-clinical adolescents:relations to perceived parental rearing behaviours, big five per-sonality factors and psychopathological symptoms. Clin PsycholPsychother 2006;13:405—13.

[7] Harris AE, Curtin L. Parental perception, early maladaptiveschemas and depressive symptoms in young adults. Cognit TherRes 2002;26:405—16.

[8] Baranoff J, Oei TPS, Cho SH, Kwon SM. Factor structureand internal consistency of the Young schema questionnaire(short form) in Korean and Australian samples. J Affect Disord2006;93:133—40.

[9] Tison P. La dépression du sujet âgé. Thèse de doctorat de psy-chologie non publiée. Université de Lille; 2003, p. 170.

10] Tison P, Hautekeete M. Hypothèse de cognitions spécifiquesdans la dépression du sujet âgé. J Ther Comport Cogn2001;11:10—5.

11] Tison P, Hautekeete M. Activation de pensées automatiquesnégatives spécifiques vers 60 ans chez des sujets dépri-més âgés de 20 à 99 ans. J Ther Comport Cogn 2005;15(2):61—8.

12] Giblin S, Clare L, Livingston Gill, Howard R. Psychosocialcorrelates of late-onset psychosis: life experiences, cogni-tive schemas and attitudes to ageing. Int J Geriatr Psychiatry2004;19:611—23.

[

J. Cothias et al.

13] Antoine C, Antoine P, Poinsot R. Identification de schémade type II chez le sujet âgé. J Ther Comport Cogn2007;17(1):14—24.

14] Antoine C, Antoine P, Poinsot R. Détresse du sujet âgé : iden-tification des schémas cognitifs. Psychol NeuroPsychiatr Vieil2007;5(4):305—14.

15] Antoine P, Antoine C, Nandrino JL. Development and validationof the cognitive inventory of subjective distress. Int J GeriatrPsychiatry 2008;23:1175—81.

16] INSEE. Niveau général de formation selon l’âge, 2009,http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp reg id=0refid=NATTEF07232.

17] Beck AT, Steer RA, Brown GK. Manuel for the Beck DepressionInventory-II. San Antonio: Psychological Corporation; 1996.

18] Vezina J, Landerville PH, Bourques P, Blanchard L. Ques-tionnaire de dépression de Beck. Étude psychométriqueauprès d’une population âgée francophone. Can J Aging1991;10(1):29—39.

19] Yesavage JA. Geriatric Depression Scale. Psychopharmacol Bull1988;24:709—10.

20] Yesavage JA, Brink TL, Rose TL, Lum O, Huang V, Adey MD,Leirer VO. Development and validation of a geriatric depres-sion screening scale: a preliminary report. J Psychiatr Res1983;17:37—49.

21] Yesavage JA. The use of self-rating depression scales in theelderly. In: Poon LW, editor. Handbook for clinical memoryassessment of older adults. Washington DC: American Psycho-logical Association; 1986, p. 215—217.

22] Young JE, Brown G. Young Schema Questionnaire. New York:Cognitive Therapy Institute; 1990.

23] Stopa L, Thorne P, Waters A, Preston J. Are the short and longforms of the young schema questionnaire comparable and howwell does each version predict psychopathology scores? J CognPsychother 2001;15:253—72.

24] Calvete E, Estevez A, Lopez de Arroyabe E, Ruiz P. TheSchema Questionnaire-Short Form; structure and relationshipwith automatic thoughts and symptoms of affective disorders.Eur J Psychol Assess 2005;21:90—9.

25] Lachenal-Chevallet K, Mauchand P, Cottraux J, Bouvard M, Mar-tin R. Factor analysis of the schema questionnaire-short formin a non-clinical sample. J Cogn Psychother 2006;20(3):311—8.

26] Simos G, Nicolaides N, Apazidou P, Vaiopoulos C. Maladaptiveschemas in a patient and a control sample. Poster présentéau 29e Congrès de l’European Association for Cognitive andBehavioural Therapies. Allemagne: Dresde; 1999.

27] Bouvard M. Questionnaire et échelle d’évaluation de la person-nalité. 2nd ed. Paris: Masson; 2002.

28] Corroyer D, Wolff M. L’analyse statistique des données en psy-chologie. Paris: Armand Colin; 2003.

29] Erikson EH. Autobiography notes on the identity crisis. Boston:Academy of arts and sciences; 1969.

30] Rusinek S. Étude de l’évolution des schémas précoces

chez des enfants anxieux-trait. J Ther Comport Cogn2003;13(4):164—74.

31] Everitt BS. Multivariate analysis: the need for data, and otherproblems. Br J Psychiatry 1975;126:237—40.