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Séance 5: Poursuite de la modélisation: explication de l’investissement

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Séance 5: Poursuite de la modélisation: explication de l’investissement

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Voyons maintenant l ’explication de l ’évolution de l’investissement

« Les investissements des entreprises et la date de leur réalisation sont des éléments importants de la dynamique de court et de long terme des économies »

Leur volatilité est une composante majeure des cycles économiques

Les dépenses d ’investissement sont au cœur de la croissance

(INSEE, L ’Economie et Statistique, N 341-342, 2001)

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Le mécanisme de base d ’explication de l ’investissement: le modèle « accélérateur-profit »

S’il y a croissance, il faut augmenter les capacités de production et d ’un montant supérieur à la hausse de la production, le rapport capital/production étant supérieur à un. On parle d ’accélérateur.

Le profit est à la fois la motivation de l ’investissement et une partie de ses moyens de financement.D ’où le nom de modèle « accélérateur-profit »

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On peut penser à bien d ’autres facteurs

• Les anticipations des entreprises

• Les contraintes financières, la difficulté d ’obtenir des financements externes

• L ’incertitude alors que les investissements sont « irréversibles »

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Par exemple en 2001 (éclatement bulle informatique), les entreprises gèlent leur projet d ’investissement

• Ils n ’augmentent que de 2,9% en moyenne, après des progressions dépassant les 8% en 99 et 2000

Au début ce sont les branches les plus exposées aux fluctuations de la demande étrangère qui réagissent, mais les autres comme l ’automobile suivent vers la fin de l ’ année

• Les industriels réduisent surtout les dépenses matériels, notamment informatique

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Pour conclure sur l ’investissement

Au niveau agrégé rien ne semble avoir vraiment changé: l ’accélérateur et le taux de profit sont toujours les seules variables macroéconomiques explicatives du comportement d ’investissement (Économie et Statistiques en 2001)

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Les déterminants des exportations

• Demande étrangère

• Taux de change, taux d ’inflation

• Capacité d ’innovation

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Les déterminants des importations

• Croissance du pays importateur

• Prix relatifs des biens importés par rapport à ceux du pays

Imports=f(croissance du pib, prix intérieurs/prix extérieurs)

+ +

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Un modèle statique simple: les variables

• Il y en a quatreY: la production ou le revenu

C: la consommation des ménages I : les investissements G: les dépenses de l ’État

• Y et C sont les variables calculées (variables endogènes)

• I et G les variables dont les valeurs sont données (variables exogènes)

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Un modèle statique simple: les équations

• Yt=Ct+It+Gt

Ct=c0+c1*Yt

Équation solde/définition

Équation de comportement

Le modèle est statique car tout se passe à l ’instant t

Il y a autant d ’équations que de variables à calculer, deux dans notre exemple.

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Un modèle statique simple: calcul du multiplicateur

• Yt= c0+c1*Yt +It+Gt

• Yt (1-c1)=c0 + It+Gt

• Yt =(c0+ It+Gt)/ (1- c1)

• ΔY=1/ (1- c1)* ΔG

1/ (1- c1) est le multiplicateur keynésien. Keynes est le premier à l ’avoir formulé

L ’augmentation des dépenses de l ’État entraîne une augmentation d ’un montant plus important des revenus

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Multiplicateur keynésien

Hausse des dépenses

de l ’État Δ

G

Progression géométrique de raison inférieure à un (c1)

Augmentation des revenus

Augmentation de la consommation

C 1Δ G

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Deuxième boucle

Augmentation des revenus

Augmentation de la consommation

C1*C1

Δ G

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Un modèle dynamique simple

• Yt=Ct+It+Gt

Ct=c0+c1*Yt-1

It=i0+i1*(Yt-Yt-1)

It devient endogène

Correspond à l ’accélérateur

Le modèle avec des décalagesest capable de générer des cycles

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On a ici les bases théoriques justifiant d ’une politique budgétaire

• Plus de prestations sociales

• Moins d ’impôts• Plus de dépenses de

l’État

• Moins de prestations sociales

• Plus d ’impôts• Moins de dépenses

de l’État

Récession Surchauffe

Déficit budgétaireExcédent budgétaire

Cela fait du bienTrès mal vu

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Mais que manque-t-il dans notre

modèle ???

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Bien sur, la monnaie, les moyens de paiement: la masse monétaire. C’est

l ’objet de la suite de cette séance  

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La monnaie

• Définition de la monnaie

• Création (… et destruction) de la monnaie

• L ’équation de Fisher

• Le rôle de la banque centrale européenne

• Le contrôle de l’évolution de la masse monétaire

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La masse monétaire est constituée l’ensemble des moyens de paiement détenus par les agents non financiers résidents.

La monnaie a trois fonctions (Aristote):

une fonction d ’intermédiaires dans les échanges

une fonction d ’instrument de mesure

une fonction de réserve de valeurs

1. Définition de la la masse monétaire.

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Est-ce que mon dépôt sur mon livret jeune est de la monnaie?  

Pas tout à fait, vous nepouvez pas payer le

restaurantavec votre livret jeune

Mais vous pouvez vous rendre chez votre banquier pour retirer de l ’argent, et payer le restaurant!!!

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On distingue différentes définitions et mesures de la monnaie suivant leur niveau de disponibilité comme moyen de paiement, leur degré de liquidité . M3 désigne l’ensemble des composantes de la masse monétaire.

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Principales composantes de M3

M1: agrégat monétaire étroit

comprenant la monnaie fiduciaire

(7,3 % de M3) et les dépôts à vue

détenus auprès des IFM (41,1 %

de M3).

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Principales composantes de M3 (suite)

• M2: agrégat monétaire intermédiaire

comprenant M1 plus les dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou égal à trois mois (dépôts d’épargne à court terme) et les dépôts d’une durée inférieure ou égale à deux ans (dépôts à court terme) détenus auprès des IFM et de l’administration centrale (37,5 % de M3).

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Et enfin M3

• M3 : agrégat monétaire large comprenant M2 + les instruments négociables, notamment les pensions, les titres d’OPCVM monétaires et les instruments du marché monétaire, et les titres de créance d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans émis par les IFM.M3-M2 14 % de M3. Il s’ait bien des moyens de paiement disponibles immédaitement

Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) sont une famille de fonds d'investissement qui regroupe les SICAV (sociétés d'investissement à capital variable) et les FCP (fonds communs de placement).

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2. Comment varie la masse

monétaire? C ’est simple, il suffit

de faire marcher la planche à billets

Cela va pas la tête! Au siècle des

cartes bleues et

de la monnaie

électronique...

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80 à 90% de la monnaie est créée par les banques commerciales lorsqu’elles accordent des prêts. Ces créances constituent la contrepartie de la masse monétaire

Lorsque le banquier vous prête 2 000 € pour acheter votre voiture, il crée de la monnaie. Votre compte banque est crédité de 2 000 €, et le banquier a une créance sur vous (contrepartie)Lorsque vous remboursez votre prêt de 2 000 €

il y a destruction de la monnaie

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3. L ’équation (magique) de

Fischer• Soit M la masse monétaire, V sa vitesse de circulation,

P l’indice des prix, T les transactions. V est le nombre de fois où la monnaie est échangée dans la période.

• L ’équation de Fisher M*V=P*T

• Si M augmente alors que T est constant comme dans le cas d ’une pleine utilisation des capacités de production P (l ’inflation augmente)

• Si M augmente et que nous sommes dans une période de sous utilisation des capacités de production, T (le PIB) peut augmenter

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4. Le rôle des banques

centrales • Pour maximiser leurs revenus (les intérêts perçus), les

banques commerciales cherchent à multiplier leurs prêts

• Elles sont limitées par deux contraintes:

- le risque de prêter à des personnes ou des entreprises qui n ’arriveront pas à les rembourser

- l ’impossibilité de faire face aux demandes de retraits des dépôts suite aux prêts qu ’elles ont accordés.

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Mais alors ma banque peut faire faillite?  

Heureusement que la banque centrale veille et accepte de prêter

aux banques ayant des difficultés de

trésorerie, sinon...

Les banques peuvent se « refinancer ». Elles peuvent emprunter des liquidités sur le marché monétaire ou auprès de la Banque de France

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La banque centrale européenne

http://www.ecb.int La BCE est la banque centrale en charge de la

monnaie unique européenne, l’euro.

Sa mission principale consiste à maintenir la stabilité des prix au sein de la zone euro et, par conséquent, à préserver le pouvoir d’achat de l’euro.

La zone euro comprend les douze pays de l’Union européenne qui ont introduit l’euro depuis 1999.

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Les treize pays qui

constituent la zone euro• la Belgique • l’Allemagne • la Grèce • l’Espagne • la France • l’Irlande • l’Italie • Luxembourg • les Pays-Bas • l’Autriche • le Portugal • la Finlande • la Slovénie

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La BCE (suite)

• Elle est donc allergique à l ’inflation et à tout ce qui peut la causer comme une augmentation du déficit budgétaire

• Elle n’aime pas l ’augmentation du déficit de l ’Etat et une trop rapide augmentation de M3 (12% actuellement) par rapport au taux de croissance du PIB

sauf si on ne peut pas faire autrement sous la pression du public, des gouvernements!!!

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Exemple de décision de la banque centrale

européenne

• 12 JANVIER et 2 FÉVRIER 2006

Le Conseil des gouverneurs de la BCE décide• que le taux de soumission minimal

appliqué aux opérations principales de refinancement (2,25% -ce taux est aussi appelé taux directeur de la BCE) a

• que les taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal (3,25 %)

• et de la facilité de dépôt (1,25%)

demeureront inchangés.

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L’action de la BCE

• Son principal outil est la fixation des taux directeurs, les taux d ’intérêts

auxquels les banques nationales acceptent de refinancer les banques

commerciales.

• Elle augmente les taux en cas 1) de crainte de reprise de l ’inflation suite au

développement des déficits budgétaires des États, à une tension sur les

capacités de production, 2) de baisse du cours de l ’euro

• Elle baisse les taux en cas de début de récession

• En ce moment (début 2006) les taux fixés par la BCE sont sur une pente

légèrement croissante

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La banque centrale veille à contrer le

développement de l’inflation

Mais aujourd’hui est-elle aidée par la crainte des délocalisations qui est un frein à la pression sur la hausse des salaires

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Et la banque de France dans tout cela?

• Elle participe à la définition de la politique de la BCE.

• Elle applique aux établissements nationaux les taux directeur européen

• Elle reste l ’interlocuteur des établissements de crédit en France. C’est elle qui se livre aux opérations d ’open market: intervention sur le marché monétaire à travers l ’achat et la vente de titres.

Son pouvoir a évidemment beaucoup diminué

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5- Le contrôle de l’évolution de la masse monétaire

• Les instruments varient au cours des périodes.

• En période de forte inflation la banque centrale peut imposer aux banques de ne pas dépasser un certain niveau de progression de leurs crédits.

• A l ’heure actuelle l’instrument est celui de la variation des taux directeurs.

Ce n ’est pas toujours facile

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CONCLUSION: Policy mix

• « Dosage macroéconomique des politiques budgétaire et monétaire (Dico Larousse/Monde)

• Le terme a été la première fois utilisée par Robert Mundell (prix Noble 99)

• Pour simplifier on considère généralement que la politique monétaire a pour objectif la stabilité des prix et le maintien d’un taux de change adéquat et que la politique budgétaire a pour objectif la croissance

• Malheureusement ce n’est pas aussi simple. De plus les autorités monétaires sont maintenant indépendantes des ministres des finances.

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Qu ’est ce qu ’apporte l ’euro?

• La politique budgétaire et a fortiori la politique monétaire n ’est plus la propriété des seuls États membres. Nous sommes (les pays de la zone euro) dans le même bateau.

• Ceci a des inconvénients: on a moins d’espace de liberté

• Mais aussi des avantages: Sans l ’euro, « le déficit budgétaire français vaudrait à la France une attaque spéculative en règle contre le franc, et la Banque de France aurait dû relever les taux d ’intérêt pour le défendre, plongeant l ’économie dans la récession » Le Monde, 9 octobre 2002. Ce que disait cet article en 2002 est toujours vrai aujourd’hui.