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1 Sécurité Privée EN PRATIQUE La location longue durée, financement durable des parcs automobiles www.securite-privee.org Sécurité Privée LE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION DÉCRYPTAGE L'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique JUIN - AOÛT 2012 # 20 SPECTACLES ET MANIFESTATIONS SPORTIVES Pas de relâche pour la sécurité !

Sécurité Privée #20

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Dossier central : Spectacles et manifestations sportives, pas de relâche pour la sécurité

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Page 1: Sécurité Privée #20

1Sécurité Privée

en pratique

La location longue durée,financement durable des parcs automobiles

www.securite-privee.org

Sécurité PrivéeLe magazine d’information des acteurs de La profession

décryptage

L'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique

juin - août 2012 # 20

spectacLes et manifestations sportives

Pas de relâche pour la sécurité !

Page 2: Sécurité Privée #20

{ juin / août 20122 3Sécurité PrivéeSécurité Privée

il y a 350 000 entreprises adhérentes chez nous qui ont 350 000 raisons de l’êtreVous êtes dirigeant. Nous vous apportons des solutions pour couvrir les besoins de votre entreprise et auditer votre situation personnelle.

AG2R LA MONDIALE propose des produits flexibles, évolutifs et personnalisables à chacune de ses 350 000 entreprises adhérentes. Quels que soient leur taille ou leur secteur, nous leur assurons la même expertise en matière d’assurance collective.Nous vous proposons de bénéficiez d’un audit complet de votre protection sociale en matière de prévoyance et en retraite. Autant de bonnes raisons de nous faire confiance. Pour plus d’informations, contactez Joël Bienassis - Direction des Accords Collectifs - Tél. : 01 76 60 85 32 - [email protected]

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éditorialéditorial

ien n’est perma-nent, sauf le chan-gement ». Cette citation d’Héraclite traduit la mutation que vit notre filière depuis de nom-breux mois. En premier lieu, la naissance du CNAPS …Les pouvoirs publics ont ainsi démontré qu’ils partageaient la conviction que

la sécurité privée est un sec-teur stratégique et un maillon indispensable au bon fonction-nement des entreprises et à la sauvegarde du patrimoine éco-nomique français.

Les mentaLités doivent évoLuer …En second lieu, le principe de coresponsabilité du donneur d’ordre vis-à-vis de pratiques illégales est réaffirmé. Les clients privés doivent faire évoluer leur politique d’achat et mener une réflexion constructive avec leurs pres-tataires. Les clients publics doivent montrer l’exemple d’un achat responsable et du-rable. Trop souvent, le moins

disant est systématiquement favorisé même s’il n’a pas les moyens techniques et encore moins financiers d’assumer les marchés confiés.

Le business modeL doit etre repensé …Le changement est irréversible. Cela, cependant, ne suffit pas ! L’USP a donc décidé d’agir en menant un travail de reflexion sur le modèle économique du secteur. Une initiative inédite pour une organisation pro-fessionnelle. Cette démarche, coordonnée par la Commis-sion économique de l’USP, est présentée plus en détail dans les pages de ce magazine.

vers une reLation équiLibrée …Ce chantier quasi pharaonique, nous ne le réussirons pas seuls. Nous comptons sur nos clients, plusieurs ont d’ores et déjà su démontrer qu’ils avaient enten-du nos appels et compris notre évolution (plus de qualité, plus de qualifications, plus de com-pétences oui,… mais au juste prix).

créer de nouveLLes interactionsNous allons aussi nous appuyer sur une conviction partagée

de nos confrères. La sécurité privée est une grande famille qui ne peut se permettre, au-jourd’hui, d’être dispersée. Cet émiettement de la représenta-tion professionnelle n’a plus aucun sens. Tous le savent et le murmurent de plus en plus. À l’aune de ce constat, l’USP a décidé de s’ouvrir à l’ensemble des activités qui composent aujourd’hui la sécurité privée. Cette ambition s’est concréti-sée avec la création de « USP Technologies », de « USP Va-leurs », de « USP Formation » qui, avec le SCS (le pôle « conseil » de l’organisation) ont décidé de mettre en commun leurs énergies et leur savoir-faire. Nous ne serons pas seulement plus forts ensemble ; nous serons aussi plus performants et plus durables. Nous serons, surtout, plus crédibles … Cette annonce estivale préfi-gure des actions qui seront lan-cées dès la rentrée par l’USP. Je vous souhaite de très belles vacances !

R« Rien n'est permanent, sauf le changement. »,

Héraclite

par Claude tarlet, président de L’usp, union des

entreprises de sécurité privée et vice-président de La coess,

confédération européenne des services de sécurité

Page 3: Sécurité Privée #20

{ juin / août 20124 5Sécurité PrivéeSécurité Privée

ISSN 1055 - 1606Dépôt légal à parution

directeur de La pubLicationClaude Tarlet

Sécurité Privée “Le magazine de référencedes acteurs de la profession” est un titre appartenant à l’USP (Union des entreprises de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous ce nom depuis 2007.

24, rue Firmin Gillot 75015 ParisTél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18E-mail : [email protected] Internet : www.securite-privee.org

comité de rédactionDominique Legrand, Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez, Pierre-Antoine Mailfait, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet

Sécurité Privée est édité par Fluide5 rue Saint Joseph 75002 ParisTél. : 01 78 09 68 82 - Fax : 01 72 10 00 71E-mail : [email protected] Internet : www.fluide-com.fr

[email protected]

Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-DiezTél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : [email protected]

Conception graphique : Fluide

Crédits photographiques :Bodyguard, Fotolia, Fluide.

Ont collaboré à ce numéro :Guirchaume Abitbol, Michel Eynaud, Marc Horwitz, Xavier Latour, Jean-Michel Laziou, Jean-Luc Lemarchand, Stéphanie Macedo, Pierre Moreau, Guy Piera, Annabelle Ripoll, Olivier Sévère, Claude Tarlet.

pubLicitéChef de publicité : Lionel Bennegent 01 78 09 68 85 - E-mail : [email protected]

abonnement et diffusionLe magazine est vendu par abonnement.Pour toute demande d’achat au numéro,contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83E-mail : [email protected]

impressionOtt imprimeursParc d'activités Les pins67319 Wasselonne cedexTéléphone : 03 88 59 11 27

SommaireSommaire

éditorial

InstantanésEntreprisesRendez-vousInnovations

Tête à tête avec ...Guirchaume Abitbol, président d'Alpha System

DécryptageL'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique

En couvertureSpectacles et manifestations sportives : pas de relâche pour la sécurité

Dura Lex, Sed LexSécurité privée sur la voie publique : entre classicisme et pragmative

Cahier spécial vidéoprotectionVidéoprotection urbaine. Nouveauté et prespective

En pratiqueLa location longue durée, financement durable des parcs automobiles

CosmopolitisPiraterie : les législations s'adaptent aux risques

Lu pour vousSélection

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décryptageL'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique

dura Lex, sed LexSécurité privée sur la voie publique : entre classicisme et pragmative

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spectacLes et manifestations sportives

Pas de relâche pour la sécurité !

Page 4: Sécurité Privée #20

{ juin / août 20126 7Sécurité PrivéeSécurité Privée

Entreprise

Eurocopter, 1er fabricant d’héli-coptères civil au monde, pré-sentera, lors d’une tournée de démonstration aux USA cet été, son prototype d’hélicoptère nouvelle génération X3.La sécurité du prototype, tout au long de cette tournée mon-diale, sera assurée par ONET SECURITE. Pour mener à bien cette mis-sion, un dispositif de sécurité par agents, équipés des der-nières technologies en terme de videoprotection, a été défi-ni. La mission durera trois se-maines. Les agents auront pour mission d’assurer la sécurité de l’appareil tout au long de sa tournée, lors de ses différentes escales et de rendre compte en temps réel de tout incident.

acquisition

Le Groupe Samsic acquiert le Groupe S.E.T.S. et se renforce dans la sécurité / sûreté, l’accueil et la petite maintenance multi-tech-nique des bâtimentsLe Groupe Samsic vient de fi-naliser l’acquisition du Groupe S.E.T.S., un acteur significatif du multi-service et de la petite maintenance multi-technique en France. La Société Euro-péenne de Techniques et de Services (S.E.T.S.), créée en 1987, propose à travers ses 4 filiales un ensemble de presta-tions destinées aux entreprises tertiaires en Ile de France, dans les Pays de Loire et en Région Provence Alpes Côte d’Azur.Avec ses 1100 collaborateurs le Groupe S.E.T.S. a réalisé un chiffre d’affaires de 45 M€ en 2011 qui se décompose entre : Mayday Sécurité spécialisée dans le gardiennage, la sécurité incendie et la télésurveillance :

Instantanés

gtc intégrée

La nouvelle version de la plateforme de manage-ment de sûreté dernière génération de siemens

dans Les airs

ONET SECURITE accompagne Eurocopter à l’international

24 M€ ; Mayday Installations Sécurité spécialiste de l'instal-lation et la maintenance de sys-tèmes de sécurité : 1 M€ ; 7 Ac-cueil spécialisé dans l'accueil en entreprises et la gestion de standards téléphoniques : 5 M€ et Asertec spécialisé dans la maintenance multi-technique des bâtiments et les petits tra-vaux : 15 M€.

Les risques évoluent ! Les moyens à mettre en œuvre pour diminuer les seuils de vulnéra-bilité des personnes, des biens et des équipements doivent s'adapter en permanence. Aussi, Siemens Building Technologies (département Entreprise Secu-rity - ES) lance la toute dernière version de sa plateforme logi-cielle de management Siveillan-ceTM Fusion MP4.7.0. Dédiée à la gestion mono ou multisite, cette dernière est une solution

flexible et modulaire qui, en plus des équipements de contrôle d'accès, de vidéosurveillance et de détection intrusion, permet d'intégrer la GTC et la sécurité incendie afin de créer des inte-ractions entre ces différents sous-systèmes. Configurable pour un seul ou plusieurs opérateurs, le système permet de consulter les données en temps réel et en provenance de plusieurs sites en France ou dans le monde entier.

La période des grandes va-cances estivales est propice aux cambriolages, aux ma-riages et baptêmes, et aux fer-metures d’usines. 24h/24, 7j/7, particuliers et en-treprises peuvent commander des agents de sécurité pour sé-curiser leurs événements, leur habitation le temps de leur ab-sence, ou leurs bâtiments, en se connectant sur agentsdesecu-rite.fr. Il leur suffit alors d’ajou-ter la prestation choisie à leur panier, de créer leur compte et de payer en ligne.

un agent de sécurité en une heure Agents de sécurité, agents de sécurité cynophile ou agents de sécurité incendie assurent les missions liées à la sûreté et à la sécurité : contrôle d’accès, rondes de surveillance, lutte

protection

GEOS et l’EURO2012Le groupe GEOS a assuré la sécurisa-tion d'équipes de journalistes cou-vrant la coupe de l’UEFA en Pologne et en Ukraine. Plusieurs missions dont une évacua-tion pour raison sanitaire ont été menées dans ce cadre.

on Line

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particuLiers

La télésur-veillance en toute simplicité

contre le vol ou le vandalisme, etc. Ces agents de sécurité sont déployés pour une durée allant de 4 heures à 90 jours et peuvent intervenir en une heure sur les grandes villes de France.

Pour plus d'informations, ren-dez-vous sur le site agentsdese-curite.fr

transports de fonds

Des règles de sécurité renforcéesÀ la suite de l'agression qui s'est produite, lundi 4 juin, à Aubervilliers, contre des convoyeurs de fonds, l'en-semble des acteurs du secteur, à la fois syndicats représentatifs de la profession, chefs d'entre-prises et donneurs d'ordre, a été reçu le 13 juin au ministère de l'Intérieur.Cette réunion, qui s'est dérou-lée dans un climat construc-tif, a permis de confirmer les réponses à apporter aux

attentes de la profession. Les décrets prévoyant le renforce-ment des règles de sécurité et notamment celles concernant les dabistes et les transports à pieds vont être publiés très pro-chainement.Par ailleurs, des groupes de tra-vail seront mis en place, dans des délais rapides, afin de per-mettre la bonne application de ces décrets.Enfin, le Ministère a rappelé à l'ensemble de la profession

que la mise en place progres-sive du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) conduirait à un ren-forcement des contrôles des entreprises de sécurité privée, et notamment celles du trans-port de fonds.

La nouvelle offre Securitas Home Alert propose aux par-ticuliers un système d’alarme moderne à installer soi-même tout en bénéficiant des ser-vices de télésurveillance de Securitas. L’habitation est ainsi reliée, 24h/24, 7j/7, à une station de télésurveillance qui per-met aux opérateurs, en cas de déclenchement d’alarme, de faire une levée de doute, et si besoin d’envoyer un agent de sécurité mobile et/ou les forces de l’ordre en cas d’incident constaté.

Grâce à un service web sécu-risé, le client peut activer son système et se raccorder faci-lement à la station de télésur-veillance. Des procédures sé-curisées donnent la possibilité aux utilisateurs d’activer ou dé-sactiver le système, de vérifier l’historique des événements ou de connaître les origines des déclenchements de son installation. Une application Smartphone est également dis-ponible.

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{ juin / août 20128 9Sécurité PrivéeSécurité Privée

EntrepriseInstantanés

vaporiser !

La chasse aux voleurs est ouverte avec SelectaDNA

Si je vous dis un vaporisateur, non pas efficace pour chas-ser les mouches mais… les voleurs ? Si je vous dis que l’on peut dorénavant identifier un cambrioleur jusqu’à huit mois après les faits ? Si je vous donne la certitude que grâce à cette technologie innovante, tout objet volé peut être iden-tifié par la police ? Vous répon-drez : ce ne sont que les élucu-brations ! Eh bien non ! C’est au contraire une réalité à votre portée, utilisée par beaucoup de polices européennes ! « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les services secrets et les forces de l’ordre britanniques pour développer ces produits » explique Pascal Kouppé, responsable d’ADN Security en France.

L’adn synthétique contre Les voLsSelectaDNA, propose une gamme de produits de solution médico-légale, de haute tech-nologie, appelés ADN synthé-tique. Un ADN qui est plus ro-buste que l'ADN naturel et qui permet de lutter efficacement contre les cambriolages, les vols et autres actes délictuels. L'ADN de SelectaDNA peut ai-der les forces de l’ordre à faire le lien entre le délinquant et le lieu du crime afin de procéder

à son arrestation en fournissant une preuve irréfutable pour les services de police et les ser-vices judiciaires.

La sécurité devient simpLe comme un pschittLe vaporisateur SelectaDNA peut se fixer en hauteur et s’adapte à tous types de portes. Ce système de protection est utilisé principalement dans les écoles, les bijouteries, les entre-pôts, les stations-service et tous types de locaux sensibles. Une fois activé, le vaporisateur émet un jet de solution d'ADN sur les cambrioleurs, totalement invi-sible à l’œil nu. En revanche, si les traces sont éclairées par une lampe à ultraviolet, les zones qui ont été aspergées deviennent bleues.

indéLébiLeLe produit est indélébile sur les habits malgré les lavages, et même si le cambrioleur porte une capuche ou des gants. Il suffit qu’un millimètre de sa peau soit atteint pour qu’il reste des traces. Sur la peau, le jet de solution d'ADN reste efficace entre six et huit mois et est totalement inoffensif. Ce produit contient un traceur UV et possède un code ADN unique, les reliant directement au lieu de l’infraction. Des

particules de solution ADN peuvent être prélevées sur la peau, dans les cheveux et les vêtements des cambrioleurs et sont ensuite envoyées à un laboratoire d’analyses pour démontrer que le délit a bien été commis sur un site précis.

À distanceLe vaporisateur d'ADN peut être enclenché par une simple pression sur une télécom-mande de poche ou bien, il peut être relié à un système d'alarme anti-intrusion déjà existant. Des panneaux d’aver-

La réalité dépasserait-elle la fiction ? Ah ces Anglais ! Après Sherlock Holmes, après des fictions intelligentes, ils dépoussièrent le métier de la sécurité et déboulent sur le marché français avec une véritable révo-lution technologique, déclinée sous forme de gel ou de spray, commercialisée sous le nom de SelectaDNA.

tissement et des autocollants pour les fenêtres et les portes sont fournis avec le vaporisa-teur afin de décourager les éventuels cambrioleurs.

Implantée en Angleterre de-puis 1985, l’entreprise qui com-mercialise ce produit a déjà sé-duit les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, les états-Unis, le Canada et bien d’autres pays. À Londres, plusieurs quartiers sont intégralement équipés de ce système de protection, mais aussi des zones industrielles.

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{ juin / août 201210 11Sécurité PrivéeSécurité Privée

EntrepriseInstantanésresponsabiLité civiLe professionneLLe

L’USP accompagne ses adhérents et propose un contrat d’assurance "res-ponsabilité civile professionnelle" en partenariat avec Hiscox

La loi du 14 mars 2011 d’Orien-tation et de Programmation pour la Performance de la Sé-curité Intérieure (dite LOPPSI II) impose aujourd’hui aux entreprises de sécurité privée de s’assurer pour leur respon-sabilité civile.Dans ce sens, et afin d’accom-pagner au mieux ses adhé-rents, l’USP a souhaité nouer un partenariat avec l’assureur spécialisé Hiscox afin de leur proposer un contrat d’assu-rance "responsabilité civile professionnelle" à des condi-tions tarifaires aventageuses.

pourquoi choisir hiscox ?Avec plus de 1 800 profession-nels de la sécurité assurés, allant des PME aux grandes entreprises, Hiscox dispose

d’une expertise reconnue dans le secteur depuis cinq ans. His-cox accompagne ses clients dans la gestion des risques et a l’expérience nécessaire pour offrir des solutions d’assurance spécialement conçues pour les entreprises de sécurité privée. Leurs contrats sont soutenus par un service sinistre proac-tif, expert dans la gestion des litiges et dans le règlement à l’amiable. Aussi, si un litige apparaît, le service sinistre s’attache à s’occuper de la réclamation dans les plus brefs délais.

en quoi consiste ce partenariat ?Mis en place pour accompa-gner les adhérents de l’USP dans le cadre de leur activité

professionnelle, ce partenariat permet de bénéficier du savoir-faire et de l’expertise d’Hiscox dans la prévention et la ges-tion des risques. Il donne aussi accès à une réduction de 20%, par rapport aux tarifs Hiscox en vigueur, sur les garanties suivantes : Responsabilité civile professionnelle « Métiers de la sécurité by Hiscox » ; Tous Risques Bureaux et Responsa-bilité des dirigeants.

Pour en savoir plus : www.usp-securite.org

L’USP a signé un partenariat avec l’assureur spécialisé Hiscox pour proposer, à des conditions exceptionnelles, un contrat d’assurance "responsabilité civile professionnelle" à ses adhérents.

Le "code de déontologie des personnes physiques ou mo-rales exerçant des activités pri-vées de sécurité" a été publié ce mardi juillet au Journal Officiel (décret n°2012-870) et entre en vigueur aujourd’hui, le 11 juillet 2012.Rappelons-le, ce code concerne les entreprises de sécurité privée, les agences de recherches privées, les entre-prises assumant pour leur propre compte des activités privées de sécurité, les opéra-teurs privés de vidéoprotection définis à l’article L.613-13 du code de la sécurité intérieure, les dirigeants, les associés et les salariés de ces entreprises. Il a pour objectif de définir les principes déontologiques de la profession.Téléchargez le Code de déontologie sur le site www.usp-securite.org

régLementation

Le Code de déontologie des activités privées de sé-curité est entré en vigueur

interieur

Des zones de sécurité priori-taires dès sep-tembreLe ministre de l’Intérieur Manuels Valls a annoncé la création en septembre des pre-mières zones de sécurité priori-taires -promesse de campagne de François Hollande-, où sévit une forte délinquance et où seront concentrés des moyens. A suivre…

L'Una3p (Union nationale des acteurs de la protection phy-sique des personnes) « sou-haite se battre pour un statut de 'conducteur sécurité' ». Elle vient de formaliser deux accords en ce sens depuis le mois de mai 2012, avec l'AIPC (Association des chauffeurs de hautes personnalités) et l'asso-ciation FIPC (France internatio-nal protection conduite). Ces deux associations représentent environ 280 chauffeurs.

Selon Romain Guidicelli, le président de l'Una3p, ces asso-ciations regroupent principa-lement des chauffeurs de per-sonnalités. Contrairement aux chauffeurs de maîtres, dédiés exclusivement à la conduite, ces derniers sont plus impli-qués dans la sécurité de leurs clients. « Nous estimons que les chauffeurs de personnalités doivent être sensibilisés à la sécurité, avec une formation sur ce sujet ».

protection rapprochée

L'Una3p sou-haite un statut de « conduc-teur sécurité » pour les chauf-feurs de hautes personnalités

compétences

L’USP annonce la création de "USP Formation"

(re)prendre en main La poLitique de formation de La professionLa profession doit prendre en mains la politique de for-mation dans la branche. Pour Claude Tarlet, président de l’USP, « Il appartient aux entre-preneurs de définir les besoins et de construire les référen-tiels qui correspondent aux orientations des entreprises et aux évolutions du marché. » Parmi ses premières missions, « USP Formation » déclinera notamment un plan d’action spécifique sur le middle mana-gement et la formation aux res-ponsabilités dans l’entreprise.USP Formation est structuré autour de 7 pôles de réflexion animés par des professionnels : 1. Quelle est l’offre existante ?

2. Quels sont les besoins straté-giques de formation ? 3. Quels sont les besoins indi-viduels par rapport aux perfor-mance attendues ? 4. Quelles sont les modalités d’accroissement des compé-tences les plus adaptées ? 5. Quel plan de formation ? 6. Quelles sont les modalités d’habilitation et de validation prévues pour les formations et les examens ? 7. Quelle reconnaissance hors secteur des diplômes ?

une formation mieux enca-drée, des compétences À vaLeur ajoutée« Avec cette entité, nous vou-lons franchir un nouveau pas dans la construction de véritables compétences qui

doivent apporter de la valeur ajoutée à la profession, ajoute Claude Tarlet. Cette action sera menée en lien étroit avec les acteurs du monde universitaire et de l’éducation nationale. Elle s’inscrira dans le cadre des par-tenariats conclus entre l’USP et des institutions comme Pôle Emploi, l’AFPA ou l’EPIDE. »Elle s’appuiera aussi sur le ré-seau des centres de formation qui offrent aujourd’hui des ser-vices aux entreprises. À ce titre, le SNOFOPS, membre associé de l’USP, sera un partenaire na-turel de « USP Formation ».Enfin, « USP Formation » s’im-pliquera fortement dans le projet de réforme de la loi de juillet 1983 qui pourrait inté-grer un article spécifique sur la formation.

Le Conseil d’Administration de l’USP (Union des Entreprises de Sécurité privée) a décidé de créer « USP Formation ». Cette structure a pour voca-tion de rassembler les centres de formation qui dépendent, aujourd’hui, des entreprises privées de sécurité. Un séminaire rassemblera cet été les acteurs, précisera la stratégie et organisera la gouvernance de cette nouvelle entité dont le lancement opérationnel est programmé dans les premiers jours de septembre.

Romain Guidicelli, président de l'Una3p

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{ juin / août 201212 13Sécurité PrivéeSécurité Privée

EntrepriseInstantanés

En partenariat avec le Cercle des Dirigeants Propriétaires de Sécurité (CDPS) et l’Union des entreprises de Sécurité Privée (USP), le Département Sécu-rité économique de l’INHESJ supervise le cycle de spéciali-sation "Middle management en sécurité privée".Le cycle "Middle management en sécurité privée" se fixe pour objectifs d’apporter des com-pétences complémentaires dans les domaines technique, juridique et sociologique aux cadres intermédiaires de la sécurité privée, à l’aide d’ou-tils adaptés, afin de mieux ré-pondre aux exigences de rigu-eur et de la professionnalisme du secteur.Pour en savoir plus : www.inhesj.fr

enseignement

L’INHESJ lance le cycle de spécialisation "Middle mana-gement en sé-curité privée"

facts & figures

En 2011, la Cnil a reçu un nombre record de plaintes

achats

La 1ère norme AFNOR sur les Achats Responsables est parue

La norme « Achats Respon-sables » complète l’ISO 26 000 en apportant des réponses concrètes aux questions essen-tielles : comment réduire émis-sions polluantes et déchets grâce aux achats ? Comment allier développement durable et réduction des coûts ? Quelle relation durable instaurer entre acheteur et fournisseur ?

stratégique et opérationneLLe À La foisLa norme s’adresse à tous types d’organisations. Orga-nisée en deux volets, elle met tout d’abord en exergue la

stratégie achats à adopter en amont. Pour les acheteurs, cette partie permet d’argumenter, auprès de leur hiérarchie, la nécessité de s’engager dans une démarche d’achats res-ponsables, en cohérence avec la stratégie de l’entreprise. La seconde partie, plus didac-tique, est destinée aux ache-teurs et/ou fonctions asso-ciées. De nombreux conseils pratiques sont présentés pour chaque phase du processus.

des soLutions déjÀ approu-vées par Les professionneLsLa norme « Achats Respon-

sables » a été élaborée à l’ini-tiative de multiples acteurs français tels que EDF, la SNCF, l’ADEME et la CDAF. Avec près de 65% de chiffres d’affaires qui passe entre les mains de la fonction Achats, cette nouvelle norme est une réelle opportu-nité. Elle va renforcer les rôles stratégiques des acheteurs, en interne comme en externe, et ainsi modifier en profondeur le management de la relation fournisseurs et l’évaluation de la vraie performance globale et dura Retrouvez la norme ici www.boutique.afnor.org

AFNOR publie, après 18 mois de tra-vail avec les professionnels concer-nés, une norme proposant des recommandations aux décideurs et aux acheteurs qui souhaitent maî-triser leurs coûts, tout en anticipant les risques sociaux et environne-mentaux des achats.

empLoi

Signature de la convention de partenariat entre l’EPIDE et l’USP

Pour les jeunes de l’EPIDE, le domaine professionnel de la sécurité représente plus de 35% de leurs choix profes-sionnels et environ 30% des contrats de travail à l’issue de leurs parcours sont signés dans

la sécurité publique et privée (15% dans la sécurité publique et 15% dans la sécurité privée). Par conséquent, l’objectif de cette convention est de rap-procher l’offre et la demande en facilitant l’accès à l’emploi

Le 21 juin 2012, Charles de Batz de Trenquelléon, directeur général de l'EPIDE, et Claude Tar-let, président de l’USP, ont signé une conven-tion nationale de partenariat au centre EPIDE de Montry (77) en présence de Gilles Schaeffer, directeur du centre, de l’équipe pédagogique et des jeunes bénéficiant du dispositif d’insertion sociale et profession-nelle.

des volontaires dans le secteur de la sécurité privée grâce aux efforts conjoints des deux par-tenaires. Ainsi, l’EPIDE s’engage à répondre aux besoins de recrutement des entreprises membres de l’USP en leur pré-sentant des jeunes dont le pro-jet professionnel et les compé-tences correspondent à leurs attentes. De son côté, l’USP (ou les entreprises membres) com-muniquent à l’EPIDE des offres d’emplois en précisant les pro-fils recherchés et les prérequis nécessaires.L’objectif est d’intégrer 100 jeunes par an au sein des en-treprises membres de l’USP, par-ticulièrement sur les régions PACA, Rhône-Alpes, Nord et Île-de-France.

La Commission nationale de l'informatique et des libertés a reçu 5 738 plaintes en 2011, en augmentation de 19% par rapport à 2010. La hausse est très nette (+42%) en matière de «droit à l'oubli» sur Internet, c'est-à-dire en demandes de suppression de contenus sur des sites ou des blogs. Elle est significative (+30%) dans le do-maine de la vidéosurveillance. En 2011, ses compétences ont par ailleurs été étendues. La loi

sur la sécurité intérieure Loppsi 2 l'a chargée de contrôler les systèmes de vidéoprotection installés sur la voie publique, et la transposition d'une directive européenne a introduit l'obli-gation de lui notifier les viola-tions de données à caractère personnel. Les experts infor-matiques, qui représentaient moins de 3,5% de l'effectif en 2006, sont maintenant 10%.

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{ juin / août 201214 15Sécurité PrivéeSécurité Privée

Rockwell Collins a développé une nouvelle génération de radar pour la détection et le suivi d'objets mobiles et mul-tiples pénétrant dans un péri-mètre, basée sur la technolo-gie FMCW, particulièrement adaptée à la détection de per-sonnes en marche.

Le Ground Guard Detection System – GGDS – est un système compact et à basse consom-mation, qui permet un déploie-ment rapide. Il détecte et clas-sifie les objets jusqu'à 500 m dans toutes les conditions de

InnovationsInstantanés

De nombreuses nouveautés en sécurité ont été présentées ce trimestre lors du grand salon international Ifsec à Birmingham. Outre l'utilisation en sécurité civile

d'un nouveau radar, on notera de plus vastes utilisations de technologies existantes comme le sans fil et les accès

distants, via des communications cryptées.

Nouveautés en sécurité

par MiChel eynaud, journaListe spéciaLisé

Intrusion : radar, sans-fil et brouillard

météo, de luminosité, de poussières ou de fumée, pour un taux de fausses alarmes très faible. Des caméras de vidéosur-veillance peuvent être asservies au radar pour zoomer précisément sur l'objet et le suivre avec enregistrement des images. Ce couplage permet un gain important sur le coût du génie civil en dimi-nuant fortement le nombre de caméras nécessaires à la surveillance.

Visonic, du groupe Tyco, a reçu le prix du meilleur produit d'in-trusion à l'Ifsec pour sa cen-trale sans fil PowerMaster-30 G2. équipée de la technologie PowerG qui utilise des com-munications cryptées en AES, cette centrale accepte plus de 120 périphériques sans fil : jusqu'à 64 zones, 32 claviers, 32 badges porte-clefs, 8 sirènes et 4 répéteurs de signal. Elle est destinée aux marchés des pe-tites à moyennes installations en professionnel et privé.

Par ailleurs, DSC, également du groupe Tyco, a présenté un nou-veau clavier tactile TouchScreen Keypad, conçu pour fonction-ner avec la gamme de centrales PowerSeries. Son écran couleur de 7 pouces en haute résolution fournit une interface intuitive via des menus réactifs, et peut servir de clavier virtuel. L'ensemble de la programmation de la centrale peut être effectué, ainsi que la partition en 8 zones indépendantes sans changer de centrale. Des écrans personna-lisables affichent les fonctions les plus cou-ramment utilisées, et

des leds indiquent clairement le statut de la centrale. En veille, l'écran se transforme en cadre photo numérique.

Chez Videofied, la gamme exté-rieure s'étoffe avec la centrale XTO qui intègre deux antennes de communication radio longue portée et GSM à l'inté-rieur du boîtier étanche, ainsi que des batteries au lithium assurant jusqu'à 4 ans d'autono-mie. Destinée aux applications professionnelles, dont les chan-tiers, la centrale XTO fonctionne de -30°C à +60°C et utilise des

Chez Deny-Fontaine, le nouveau système de contrôle d'accès centralisé 3T Manager met l'accent sur sa polyvalence, 3T signifiant « Tous réseaux, Toutes technologies, Toutes serrures ». Communiquant sur tout type de réseau existant (Ethernet, Bus RS 485, wi-fi, modem), éventuellement conjugués, 3T Manager permet de gérer jusqu'à 30 000 badges avec pour chacun 5 périodes de validité maximum, et 4.000 lecteurs avec 300 groupes d'accès. Compatibles toutes technolo-gies (125 Khz, Mifare, Mifare+, Desfire, biométrie), les UTL intelligentes et le logiciel permettent le raccordement et le pilotage de 1 à 4 têtes de lecture, quelle que soit la marque, et d'une carte de 12 entrées et 6 sorties. Une application de supervision graphique dynamique est disponible. Par ailleurs, les lecteurs de badges C500 et C-Prox de la gamme Compact sont désormais disponibles en technologie Mifare, aujourd'hui la technologie de lecture-écriture de badge la plus utilisée. Le lecteur autonome C-Prox, intégrant un bou-ton de porte ou une béquille, fonctionne en entrée contrô-lée et sortie libre. Le lecteur de badge centralisé C500 est disponible en version off-line ou on-line, et est compatible avec le lecteur C-Prox.

Chez TKH Security Solutions, Sirius est une application de contrôle d'accès capable de prendre en charge la gestion de 100.000 identifiants et d'un nombre illimité de badges, et qui inclut des fonctionnalités de plans interactifs et d'anti-passback. De nouveaux lecteurs de badges sont compatibles avec les technologies NFC d'identification via le téléphone mobile.

TKH Security Solutions a présenté à l'ifsec deux nouvelles solutions pour la gestion globale de la sécurité. Flinq est une application pour situations critiques, adap-table à un existant et possédant de bonnes capacités d'évolution, conçue de façon modulaire pour n'utiliser que les composants nécessaires en intégrant les appli-cations déjà en place chez un client. Flinq utilise les dernières technologies de sécurité sur IP et intègre des accès mobiles sécuri-sés. Iprotect, basé sur le web, gère le contrôle d'accès, la vidéosur-veillance, la détection d'intrusion, la gestion de parking, l'interpho-nie et la gestion des temps. Les utilisateurs peuvent accéder au système via un simple navigateur et des communications sécuri-

Cette rubrique présente les nouveautés du trimestre en sécurité, en complé-ment de l'article sur les nouveautés du trimestre en vidéo en page 52

rockweLL coLLins - radar ggds

dsc - touchscreen keypad

bandit - 240 db v

videofied - centraLe extérieure xto et cLavier xmb

communications bidirectionnelles cryptées en AES avec les périphé-riques, selon le pro-tocole S2View. Par ailleurs, le nouveau clavier alphanumé-rique intérieur XMA/XMB fonc-tionne sans fil sur pile, la version XMB intégrant un lecteur de badge.

Bandit , le spécialiste des générateurs de brouillard

Solutions globales : modularité et accès distant

opacifiant, a lancé une nouvelle ver-sion Bandit 240 DB V équipée d'une buse déjection verticale de son produit phare qui éjecte du

brouillard à 30 m3 par seconde. Cette option permet une ins-tallation en faux-plafond ou en configuration spéciale, et est particulièrement indiquée dans le cadre d'une protection de volumes jumelés.

Contrôle d'accès : universalité et illimité

tkh security soLutions - sirius

deny-fontaine - 3t manager

FOCUS : Nouveau radar compact

tkh security soLutions - fLinq

sées en SSL depuis tout endroit dans le monde.

Chez Honeywell, la plate-forme de sécurité intégrée Win-Pak a reçu plusieurs améliorations dans le but d'intégrer plus facilement la vidéo numérique, comme en particulier les enregistreurs Fusion, HRDP et Rapid Eye, et de travailler avec une gamme plus étendue de contrôleurs d'accès, dont les NetAXS-123, NetAXS-4 et NS2. Une nouvelle interface garantit aux utilisateurs d'enregis-treurs vidéo réseau MaxPro NVR XE/SE un accès facile aux évé-nements vidéo enregistrés et en direct, ainsi qu'aux alarmes. Une centrale anti-intrusion Galaxy® Dimension peut être ajoutée afin de compléter la plate-forme.

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{ juin / août 201216 17Sécurité PrivéeSécurité Privée

Rendez-vousRendez-vous

du 4 au 7 décembre 2012 Expoprotection amorce une nouvelle ère

Nouveau lieu, nouvelles dates, nouveau positionnement, le salon Expoprotection lève le voile sur cette nouvelle édition riche en surprises. Portée par une forte mobilisation des acteurs de la gestion et de la prévention des risques,cette nouvelle formule s'annonce dès plus prometteuse. Découverte.

Parmi les signes positifs qui montrent que le rendez-vous biennal est bien un événement fédérateur on note déjà une progression de 12% du nombre d'exposants inscrits, par rap-port à 2010 et une implication toujours plus forte de ses parte-naires.

Véritables experts dans leur do-maine, chacun s'atèle, en étroite collaboration avec l'organisa-tion, à l'élaboration d'un pro-

gramme de conférences riche et actuel et d'animations aussi pédagogiques que dynamiques.

une offre exposant pLus Large, mieux adaptée et tou-jours pLus innovante531 exposants sont inscrits contre 472 à la même date en 2012 soit 12% de plus dont 135 nouveaux participants et 181 étrangers (soit 34% et 30 pays représentés).Référents, spécialistes, tous

moteurs sur leur marché se par-tagent les 2 espaces du Salon de façon encore plus représen-tative et plus visible :

L'espace sécurité/sûreté (paviLLon 7.3)Plus de 200 exposants ani-meront le Secteur de la Lutte contre la malveillance dont 60 nouveaux inscrits venus présen-ter leurs nouveautés technolo-giques avec notamment parmi eux, Nexess, Primion, Perimeter Protection France, CréoneFrance, Canon France… 11 nouveaux participants viennent étoffer et diversifier l'offre de Lutte contre le Feu parmi eux, Géo Staff, Rivolier, Temis Conseil et Formation, Eco Protection…

L'espace santé/environnement (paviLLon 7.2)De nouvelles tendances émer-gent dans la Santé et la Sécurité au travail, avec près de 180 repré-sentants dont 40 inédits comme Rebo BV, A-Safe, DefibFrance, Kratos Safety, Prevactive, Cen-

taure Prévention Routière… le secteur affiche complet. Le WorkWear est quant à lui de plus en plus tendance ils sont près de 90 déjà inscrits à vou-loir présenter leurs nouvelles collections parmi eux 24 nou-veaux entrants Alok Industrie; IRC SPA , DMD France, Bragard, Clinic Dress, Groupe Mulliez Fory… Le secteur Risques Industriels et Naturels affiche encore une pré-sence timide mais les réponses restent adaptées aux évolutions climatiques et technologiques à noter, quelques nouveaux exposants comme IOS Interna-tional (Logiciel / Modélisation), Sonnenburg Electronic (Inter-vention Secours), Kazibag Eu-rope (Manutention / Transport / Stockage).

Et toujours, preuve de la noto-riété d'Expoprotection, les plus fidèles du salon renouvellent leur confiance, parmi eux 3M, Aasset Security, Abiova, Cossilys 21, Desautel, Honeywell, Mobotix, Panasonic, Siemens, Tyco Fire…

Les partenaires se mobiLisent et s'impLiqueront davantageExpoprotection se veut plus que jamais le rendez-vous in-contournable pour les offreurs (fabricants, prestataires de ser-vices…), prescripteurs et ache-teurs (entreprises, collectivités et administrations). Au coeur de l'actualité et des nouveaux enjeux, il aspire à leur offrir du sur mesure. C'est pourquoi les experts partenaires du salon préparent activement une édi-tion rythmée d'animations pé-dagogiques et de thématiques au plus proche de l'actualité.

des thématiques de confé-rence toujours pLus cibLéesAvec déjà près de 30 confé-rences, confirmées à ce jour, Expoprotection vise à traiter des sujets qui font partie de la réalité de ses exposants et de ses visiteurs avec notamment : Pollution, stress fatigue, dépla-cement, où en êtes-vous avec la mobilité ? (Assurance Mala-die, département Risques Pro-fessionnels), Dépister la souf-france mentale tôt pour mieux la prendre en charge. (Bossons futé) La prévention, une compo-sante importante pour la per-formance de votre entreprise. (OPPBTP) Architectes et Sécurité : la né-

cessité de prendre en compte la sécurité dès la conception des bâtiments à usage profession-nel (ASIS). Un guide de bonnes pratiques au service de l'évacuation des personnes en situation de han-dicap. (GESI/IGNES). Menaces informatiques, fuite de données et pratiques de sécu-rité en France (CLUSIF).

projecteur sur La santé et Le bien être au travaiL avec deux viLLages dédiésLe "Village du Synamap", qui affiche déjà complet avec l'inscription de plus de 50 adhérents, offrira des réponses concrètes aux préoccupations des entreprises et abordera aussi bien les aspects réglemen-taires que les dernières inno-vations produit du marché des EPI (équipement de Protection Individuelle). Le "Village de l'ergonomie" présentera quant à lui les der-nières nouveautés en matière de mobilier, de matériels et de solutions ergonomiques desti-nés à l'amélioration des condi-tions de travail dans le tertiaire comme dans l'industrie.

Au programme, trois jours de conférences avec un format repensé. Forums, workshops et social networking pour les plus hauts spécialistes qui vien-dront débattre de thèmes à forts enjeux, au coeur des pro-blématiques sécuritaires natio-nales et internationales.L'événement rassemblera les Responsables de la Sécurité des Systèmes d'Information (RSSI), la quasi-totalité des décisionnaires des grands comptes stratégiques des sec-teurs publics et privés.Des acteurs technologiques, intellectuels ou politiques viendront partager leur point de vue avec les opérationnels et décideurs présents.Cette année la thématique phare portera sur la mobi-lité. L’utilisation de tablettes et Smartphones explose dans les entreprises et accentue les risques d’intrusion et de perte de données. Un large contenu permettra d’aborder les enjeux et les risques liés, la gestion d’une politique sécuritaire dis-tante, la protection des termi-naux ou encore le chiffrement des canaux de communication.Patrick Pailloux, Directeur Gé-néral de l’Agence Nationale de la Sécurité et des Systèmes d’Information (ANSSI) ouvrira les Assises. Cette nouvelle

du 3 au 5 octobre 2012

Assises de la Sécurité et des Systèmes d’informationgrimaLdi forum, monaco

édition réunira près de 120 entreprises partenaires, dont une trentaine de nouvelles sociétés. Avec la présence de leaders comme Christopher Young, Vice-Président Sécurité et Relation Gouvernementale de Cisco, Pascal Buffard, Prési-dent du Cigref, Pierre Jeanne Vice-Président, domaine de la sécurité des technologies de l'information au sein du groupe Thales. Hervé Guillou, CEO de Cassidian CyberSecu-rity, qui clôturera les Assises.En 2012, Les Assises dévoile-ront la deuxième partie d’une étude exclusive portant sur lesbudgets et les dépenses de Sé-curité en France. Basée sur un sondage approfondi des parti-cipants aux Assises, cette étude démarrée en 2011 a déjà per-mis de dégager des tendancesfortes, comme par exemple la réduction des coûts de protec-tion du poste de travail, ou lesdifférences importantes en termes de constitution des équipes…Cette étude est intégralement pilotée par un groupe de travail de RSSI volon-taires. Cette année le groupe de travail a ajouté un focus sur le problème du BYOD et de ses coûts de sécurisation, ainsi que sur les politiques de gestion des accès.

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{ juin / août 201218 19Sécurité PrivéeSécurité Privée

Guirchaume AbitbolUn tête à tête avec ...

« Les décisions sont un peu longues et les budgets difficiles à obtenir. Mais en expliquant, on finit bien souvent par y arriver »

En 1998, Guirchaume Abitbol crée Alpha System. Le début d'une aventure entrepreneuriale pour un jeune

créateur qui croit fermement que l'informatique peut accompagner favorablement l'évolution du secteur.

Choisir le secteur de la sécurité privée pour un jeune créateur d’entreprise, cela peut surpren-dre. Pourquoi ce choix ? Quel a été l’élément déclencheur ?Guirchaume Abitbol. En fait, j’ai commencé à travailler dans le secteur de la sécurité privée pour financer mes études. Dès 18 ans, je passais mes vacances à travailler en tant qu’agent. Mon côté passionné pour l’in-formatique m’a très vite ouvert des portes au sein de l’encadre-ment pour développer des pe-tits outils d’aide à la gestion des heures. Dès la fin de mes études, j’ai été embauché à un poste de management au sein d’une PME du secteur. Très rapidement, j’ai détecté des opportunités intéressantes dans un secteur qui était alors assez pauvre en terme de technologie. A 25 ans, je me suis lancé dans l’aventure

et j’ai créé Alpha System pour répondre à ces besoins.

Qu’est-ce qui vous plait dans ce secteur ?GA. JC’est un secteur où il y a beaucoup à faire sur le plan in-formatique. En particulier, le fait d’accompagner le changement et de participer à la modernisa-tion du métier m’apporte une véritable satisfaction.

Qu’est-ce qui vous déplait ?GA. Bien souvent, les décisions sont un peu longues et les bud-gets difficiles à obtenir. Mais en expliquant, on finit bien souvent par y arriver.

Quel est votre meilleur souvenir en tant que jeune entrepreneur ?GA. Difficile à dire, il y en a eu beaucoup. Un des plus mar-quant a été l’ouverture de notre

filiale il y a 6 ans, aux Etats-Unis. Une sorte de rêve d’enfant… C’est parti d’un coup de tête, et 3 jours plus tard, j’étais là-bas pour imaginer les perspectives du marché. Aujourd’hui, cela re-présente plus de 30% de notre activité.

A l’inverse, quelle est votre plus mauvaise expérience ?GA. Sans hésiter les mésaven-tures bancaires. En particulier dans nos débuts, où il fallait financer le développement de nos applications, où nous n’avions rien à vendre. Je me souviens d’un désistement de dernière minute d’une banque, revenant sur un accord préala-ble. C’était en 2002, nous avons failli déposer le bilan à cause d’eux.

Vous présentez Alpha system

propos recueiLLis par sandrine Legrand-diez

5 dates clés 1998 : Fin de mes études à Sup de Co Bordeaux.

2000 : création d’Alpha System.

2005 : ouverture de notre filiale, RTM Soft, aux Etats-Unis.

2008 : Expatriation aux Etats-Unis pour soutenir le développement.

2012 : CA cumulé supérieur à 3M€.

comme une entreprise innovan-te. En quoi l’est-elle ? Pourquoi doit-elle l’être ?GA. L’idée principale, c’est de faire évoluer nos solutions en fonction des technologies dis-ponibles. C’est pourquoi nous sommes en permanence en phase d’innovation. Prenons l’exemple de la mobilité. Depuis 3 ans, nous développons de plus en plus pour les smartphones et les tablettes. Et les besoins de nos clients évoluent sans cesse. Notre challenge, c’est de conser-ver une longueur d’avance.

Commet parvenez-vous à main-tenir, à développer, cet esprit innovant ?GA. Notre grand avantage, c’est notre présence dans de nom-breux pays. Nous avons des clients dans toute l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Améri-

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{ juin / août 201220 21Sécurité PrivéeSécurité Privée

que Centrale. Suivant les régions, les méthodes sont différentes. Nous apprenons beaucoup de nos clients, de leurs méthodes, et nous cherchons toujours à intégrer ce qui apporte un véritable plus à nos solutions. Les outils mobiles, par exem-ple, représente plus de 80% de nos ventes en Amérique du Nord, contre 40% en Europe. Je me laisse donc guider par mes clients Américains pour déter-miner les nouvelles fonctionna-lités à intégrer dans ce domaine, car je suis convaincu que les dé-bouchés existent en Europe.Considérez-vous que l’innova-tion soit une nécessité pour se développer aujourd’hui dans le secteur de la sécurité privée ?GA. C’est essentiel. C’est le

meilleur moyen de se différen-cier de la concurrence. Pour un prestataire de sécurité, les seuls leviers dont il dispose pour va-loriser son offre son les outils mis en place et la qualité du management. Les outils, nous les avons, et ce sont aussi des outils d’aide à la décision et de gain de temps pour l’encadre-ment opérationnel. Ce temps gagné l’est donc au bénéfice de la qualité de service et de l’opti-misation des coûts de structure. C’est gagnant gagnant.

Si vous deviez choisir trois mots pour présenter votre parcours, quels seraient-ils ? Pourquoi ?GA. Effervescence, car j’ai be-soin de bouger en permanence. J’aime m’investir et ne supporte

ni l’ennui, ni la monotonieHumain, car j’ai toujours placé mes équipes au cœur du déve-loppement de l’entrepriseTenance, car je n’abandonne ja-mais et n’aime pas l’échec.Si un bon génie vous apparais-sait, quels sont les trois vœux que vous formuleriez ?GA. Question difficile, trois vœux, c’est peu… Je ne peux pas ré-pondre, car sinon, ils ne s’exau-ceront jamais…

Qu’est-ce qui vous guide au quo-tidien ? Quelle est votre source d’inspiration ?DR. L’important, c’est de trouver les bons équilibres entre le tra-vail, mon ambition profession-nelle, la famille, les amis. C’est un équilibre que j’ai depuis 10

ans et qui me donne toute la motivation nécessaire au quo-tidien. Ma source d’inspiration, sans hésiter… mes 3 enfants.

Et maintenant, quelle est votre ambition ? Comment voyez-vous l’avenir ?GA. J’ai beaucoup de nouveaux projets en tête, d’ailleurs pas tous liés au secteur de la sécurité. L’esprit d’entreprise est toujours là, plus que jamais. Les années à venir risquent d’être compli-quées, mais il y a toujours de la place pour les personnes moti-vées. Celui qui se construit dans la crise est à mon avis d’autant plus fort.

Guirchaume AbitbolUn tête à tête avec ...

Chaque trimestre, Sécurité Privée ...

• DECRYPTE les principales tendances économiques et financières du secteur.• Invite des personnalités du secteur et des pouvoirs publics à livrer leurs analyses et leur point de vue en ENTRETIEN.• Explore et analyse les grandes problématiques du secteur dans son DOSSIER.• Propose une ANALYSE JURIDIQUE commentée par des experts reconnus.• Accompagne et aide à la prise de décision avec une rubrique EN PRATIQUE prag-matique et concrète.• Découvre et parcourt le monde à la recherche d’autres visions de la sécurité dans une rubrique COSMOPOLITIS.• Et bien d’autres rubriques à découvrir sans tarder ....

Entreprise : Prénom : Nom : Fonction : Adresse :

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Oui, je m’abonne au magazine Sécurité Privée pour un an (4 numéros) au tarif exceptionnel de 40 € TTC.

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Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné à l’ensemble des ac-teurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, dirigeants ou cadres, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou privé.

Sécurité Privée

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{ juin / août 201222 23Sécurité PrivéeSécurité Privée

DécryptageDécryptage

Depuis 2008, la balance entre augmentation des coûts et augmentation des prix s’est lar-gement dégradée. La mise en redressement judiciaire du n° 3 français, Néo Sécurité, qui em-ployait 5 000 personnes illustre de façon dramatique cette situa-tion devenue intenable.

Les dirigeants d'entreprises de sécurité privée Lancent un appeL !Le secteur est à un stade critique de son histoire. Les dépôts de bilan se succèdent et s'accé-lèrent. L'année 2012 s'annonce aussi noire que les trois précé-dentes. La filière doit trouver des solutions pour se reconstruire et sauver les 150 000 emplois qu'il représente.L’USP a décidé de lancer un tra-vail de fond et de proposer un nouveau modèle économique pour le secteur. Une initiative sans précédent pour un secteur et pour une organisation pro-fessionnelle. Une initiative qui démontre que les dirigeants du secteur sont déterminés et veulent impérativement préser-ver les emplois, le niveau de vie de leurs salariés et la qualité des prestations. C’est toute une pro-fession qui se bat pour changer la donne !

contrairement À ce que nous observons chez nos voisins européens, Le marché fran-çais est très fragmentéDans un marché estimé au maxi-mum à 3 milliards d’euros, nous comptons au moins 4 000 entre-prises. Un poids économique important mais aussi un rôle social de premier ordre puisque la profession regroupe 150 000 agents et crée 15 000 nouveaux emplois chaque année.Or, au cours de la dernière année, une bonne moitié des 30 pre-miers acteurs du marché de la surveillance humaine en France

a été placée en redressement ou s’est trouvée en proie à de graves difficultés économiques.Quant au peu d’entreprises rentables qui avaient su résister, leurs marges se sont effondrées en 2011. Malheureusement, l’année 2012 s’annonce aussi noire que les trois précédentes. Le marché est entré en décrois-sance. La qualité n’est plus au rendez-vous. Notre marché est totalement déstabilisé et doit trouver les moyens de se recons-truire.

g4s, Leader mondiaL, a décidé de quitter Le territoire fran-çais en 2008 après des années de pertes financières ; en 2012, néo sécurité est pLacé en redressement judiciaireÀ l’époque, tous les opérateurs sérieux du métier ont étudié le rachat de G4S France; ils ont tous reculé devant les enjeux financiers. Ils avaient raison. Néo Sécurité, née du rachat de G4S France par quelques actionnaires privés, vient de le prouver. Trois ans après, l’opéra-tion a englouti plus de 60 mil-lions d’euros, généré deux plans sociaux et cherche un repreneur pour éviter la liquidation.

Aujourd’hui, la boucle est bou-clée, G4S décide de quitter le marché en 2008, déclenche un effondrement en abandonnant

sa responsabilité de leader struc-turant, le repreneur s’engouffre dans une course au volume et de fuite en avant, immédiate-ment suivi par d’autres, les prix s’effondrent, les marges, déjà faibles au point de départ, dis-paraissent rapidement, la pro-fession se déstructure, les don-neurs d’ordres publics et privés trouvent toujours moins cher sans effort. Ils accélèrent l’effon-drement.

queL est Le modèLe écono-mique de notre marché ?Si nous nous plaçons dans un environnement normal, où la volonté de l’entreprise est de respecter les lois et règles, payer ses salaires et les charges et conserver une marge minimum, le modèle économique est obli-gatoirement structuré par les coûts sociaux. De façon très sim-plifiée il y a : le chiffre d’affaires, les coûts de production (salaire et charge des agents de sécu-rité), les coûts fixes / structure, la marge avant frais financier et impôt de l’entreprise.

Comparé à la moyenne euro-péenne, ce modèle avait déjà une rentabilité inférieure de 2 à 3 points dans les années 2000. Aujourd’hui, très peu d’entre-prises ont une marge positive et celles qui généraient un résultat correct il y a encore 3 ans, ont vu

{La dernière année, une bonne moitié des 30 premiers acteurs du marché de la surveillance humaine en France a été placée en redressement ou s’est trouvée en proie à de graves difficultés économiques.

L’USP tire la sonnette d’alarme et propose un nouveau modèle économiqueL'USP a mis en place début 2012 une commission économique. Après une ana-lyse des raisons de l'effondrement économique de notre profession et la formali-sation du modèle économique du métier de la surveillance humaine, cette com-mission s'est fixée comme objectif de proposer aux adhérents, et plus largement à tous les intervenants dans ce métier, un plan à 3 ans avec tous les outils néces-saires pour la reconstruction de leur rentabilité.

par La commission économique de L’usp

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{ juin / août 201224 25Sécurité PrivéeSécurité Privée

ce résultat fondre de façon très importante. Les dépôts de bilan et disparitions se sont succédé et le cas Néo Sécurité est le sym-bole que même les plus gros ne résistent pas.

pourquoi Le modèLe a-t-iL expLosé ?Partant d’une situation donnée, il y a trois moyens (légaux) de faire progresser ou récréer du résultat :1. Réduire les coûts fixes : ceci a été fait depuis longtemps. La formation et l’encadrement des prestations ont même disparu avec pour conséquence un ef-fondrement de la qualité et des compétences.2. Avoir une production efficace : dans la majorité des cas, ce do-maine est maîtrisé.3. Augmenter les prix : à solution de sécurité égale, le prix est pour les entreprises le seul levier qui reste disponible pour retrouver un équilibre.

depuis 2008, La baLance entre augmentation des coûts/aug-mentation des prix est très négativeLe double phénomène de coûts sociaux augmentant de plus en plus vite (décisions gouverne-mentales) et des prix de plus en plus difficiles à augmenter, a accéléré les pertes et généré la crise actuelle.Après plusieurs années de baisse des prix liée à une pres-sion maximum des donneurs d’ordres, à la récession écono-mique, au manque de com-préhension des mécanismes d’équilibre économique au sein même des entreprises de sécu-rité, à des visions « court terme», à une fuite dans le volume, etc., une augmentation des prix

horaires dans notre profession semble maintenant inéluctable, elle devra être au moins équiva-lente à l’augmentation des coûts.

Les chiffres sont têtus et Les coûts sociaux et Leurs aug-mentations ont une réaLité qu’iL est impossibLe de nierLe dire ne va pas à l’encontre des règles de libre concurrence, elle est exacerbée dans notre métier ; le nombre d’entreprises le prouve. La profession sou-haite seulement présenter une description de sa situation et permettre aux donneurs d’ordre d’anticiper les changements indispensables, soit dans les budgets, soit dans les solutions en place. La concurrence doit justement élargir son champ et ce sera au service de la valeur ajoutée de nos clients et de nos entreprises.

Le temps de La reconstruc-tion est venuLe cas de Néo Sécurité fait dé-couvrir un modèle économique simple en apparence mais dont la mise en œuvre de plus en plus complexe fait appel à des com-pétences qui ont disparu. Aug-mentation des coûts sociaux, course au volume et baisse des prix ont provoqué l’implosion de la profession et de ses entre-prises. Le temps est à la recons-truction, les moyens et les idées restent à trouver tout autant que l’énergie individuelle et collec-tive.

pour Le maintien devotre sécuritéLa sécurité est une nécessité de chaque instant, et vous le mesu-rez au quotidien. Mais avez-vous évalué le coût réel de la non sécurité, des risques encourus

par votre entreprise en cas de défaillance de votre prestataire de sécurité ou du non-respect par lui des règles légales appli-cables ?Méconnaître ou malmener les acteurs qui la produisent, c’est délibérément mettre en péril vos entreprises. Les conséquences

DécryptageDécryptage

La filière doit trouver des solutions pour se reconstruire et sauver les 150 000 emplois qu'il représente.

Une Commission économiquede l’USP pour quoi faire ?La Commission économique de l’USP a pour objet d’informer, de conseiller et d’accompagner les dirigeants d’entreprise en matière économique et fiscale. Augmentation des coûts sociaux, taxe liée au CNAPS, valorisation des prix de vente des presta-tions de sécurité sont au centre des thématiques abordées par la commission en 2012.La commission est principalement animée par :- Michel MATHIEU, vice-Président de l'USP et président du groupe Securitas- Eric CHENEVIER, administrateur de l'USP et président directeur général du groupe Goron- Arnaud JAMET, administrateur de l'USP et président exécutif de Seris France

sont souvent bien plus impor-tantes que les bénéfices issus des pressions économiques exercées sur les prestataires.

Êtes-vous prêts à assumer ce risque ? Plus que jamais, il est né-cessaire d’anticiper. Nous avons besoin de vous.

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{ juin / août 201226 27Sécurité PrivéeSécurité Privée

Les dieux du stade se seraient-iLs diaboLisés ? Les supporters se Laisseraient-iLs « emportés par La fouLe » À La moindre montée d’adrénaLine

? et que dire des spectateurs et autres fans dont Le comportement déviant transforme parfois un concert en combat de rues. fataLité ? sans

doute pas. mais iL n’en demeure pas moins que certaines vioLences naissent de manière quasi natureLLe dans ces Lieux d’affrontement et que Les

spectateurs, devenus « masses » voient Leur comportement se modifier un parfois maLgré eux. face À ces déviances, Les organisateurs disposent d’un

arsenaL (juridique, humain et technique). du dosage et de L’assembLage de ces éLéments dépendra La sérénité de L’événement.

quoiqu’iL en soit « show must go on ». et c’est aux organisateurs que revient La Lourde charge de tout mettre en œuvre pour qu’iL continue et

qu’iL reste une fête.

dossier réaLisé par sandrine legrand-diez, rédacteur en chef

Spectacles et manifestations sportives : pas de relâche pour la sécurité !

Securitas Alert Services, division du groupe Securitas, n°1 mondial des métiers de la sécurité, est spécialisée dans la télésurveillance et les solutions vidéo pour les entreprises, commerces, collectivités et particuliers, 24h/24 et 7j/7.

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securitePrivee_juil2012.indd 1 10/07/2012 17:52:01

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En couvertureEn couverture

Un dispositif renforcé de sécurité sur le territoire national à l’occasion des Jeux de Londres

Jeux d'un côté de la Manche, tourisme au-delà ? Il faut reconnaître que, même si les JO se déroulent à Londres (et non à Paris), la France va tout de même devoir faire face à un afflux exceptionnel de personnes de son côté de la Manche. Des mesures sécuritaires ont donc été mises en place par Manuel Valls tandis que G4S vit des moments très difficiles en tant que prestataire sécurité des JO. Regards croisés.

personnels de la sécurité civile mobilisables à tout moment. sécurisation des Liaisons transfrontaLièresLes préfets de zone de défense et de sécurité Nord, Ouest et de Paris assureront la sécurité du lien transmanche et la pro-tection des ports (Caen-Ouis-treham, Cherbourg, Dieppe, Le Havre, Roscoff, Saint-Malo...), des aéroports (Orly et de Rois-sy-Charles de Gaulle, Le Bour-get ...) et des gares principales (Calais, Paris-Nord...). En collaboration avec les ser-vices britanniques, le ministère de l'Intérieur s'est organisé pour parer à toute éventualité et faire en sorte que ces Jeux restent une fête et se déroulent dans un climat serein. Ce dispo-sitif de sécurité a également été conçu pour que la couverture opérationnelle reste en perma-nence optimale sur l'ensemble du territoire.

Le « fiasco » de g4sUne ambiance bien différente pour l’entreprise de sécurité britannique, G4S. Choisie pour assurer la sécurité des JO de Londres, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de fournir les 10 400 gardiens initialement prévus pour cette prestation unique. Nick Buckles a lui-même reconnu la défaillance de son entreprise tandis que les médias s’emparaient de l’affaire, qualifiant de « fiasco » la non prestation de G4S.Militaires et policiers ont été appelés à la rescousse alors que l’inquiétude grandissait dans la capitale britannique, qui garde en mémoire l’attentat du 7 juillet 2005 qui avait fait 56 victimes.

* Les Jeux Olympiques se déroulent à Londres du 27 juil-let au 12 août 2012 et les Jeux paralympiques du 29 août au 9 septembre 2012.

ig Ben son-nera plus de 40 fois pour le début des Jeux de Londres 2012 et

dans tout le Royaume-Uni, des milliers de cloches sonneront pendant trois minutes le 27 juil-let entre 8h12 et 8h15. De l’autre côté de la Manche (en France donc), le ministère de l’Inté-rieur a prévu un dispositif de sécurité spécifique à l'occasion de ces Jeux si loin, si proches… 450 000 visiteurs attendusPour faire face à l'afflux excep-tionnel de personnes en transit (soixante délégations et 450 000 visiteurs), générés par les Jeux olympiques et paralympiques*, dans le Nord de la France, le mi-nistère de l'Intérieur a pris des mesures adaptées pour assurer la sécurité des personnes (ath-lètes, visiteurs…) et des infras-tructures.

Ces mesures visent à veiller à la fluidité et la continuité des liens transmanche qui devront, à l'occasion, supporter des flux exceptionnels (transports aériens, ferroviaires et mari-times) ; maintenir la rigueur des contrôles frontaliers français malgré l'afflux important de voyageurs et faire face à toute forme d'accident, qu'il soit d'ordre sanitaire, climatique ou encore d'actes terroristes. mobiLisation généraLeAinsi, à l'occasion de cet événe-ment mondial, la police natio-nale, la gendarmerie nationale et la sécurité civile mettront à disposition des moyens mobi-lisés en fonction du nombre de visiteurs attendus et des contrôles aux frontières à assu-rer. D'autres moyens, placés en alerte, seront activés, en cas d'incident majeur.Ce dispositif de sécurité se com-pose de près de 2 500 policiers, 2 000 gendarmes, ainsi que des

B

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{ juin / août 201230 31Sécurité PrivéeSécurité Privée

FocusFocus

autres activités physiques et sportives. Le constat est clair : il n’existe pas d’outil de mesure uniformisé des incidents liés à la pratique des activités phy-siques et sportives. L’enjeu est donc de savoir comment éta-blir un état des lieux du « phé-nomène » s’il en est un. La vioLence au cours des manifestations sportives n’est pas un fait nouveauGeorge ORWELL écrivait qu’« à un certain niveau, le sport n’a plus rien à voir avec le fair-play. Il met en jeu la haine, la jalou-sie, la forfanterie, le mépris de toutes les règles et le plaisir sa-dique que procure le spectacle de la violence : en d’autres termes, ce n’est plus qu’une guerre sans coups de feu » 8… même si certains faits montrent parfois que les tirs et les vic-times sont bien réels. Norbert ELIAS et éric DUNNING ont évoqué le fait que les règle-ments sportifs avaient permis de mettre en place un « proces-sus civilisateur » 9. « L’incivilité, la violence dans le sport, ne sont que les expressions so-ciales et culturelles du niveau de civilisation que nous avons atteint collectivement » (Nor-bert ELIAS). D’un autre point de vue, même si le sport est le vecteur de bon nombre de valeurs et est très largement utilisé pour tenter de réduire certains « maux sociétaux », il est également, à « l’image de la société, le théâtre d’incivi-lités 10, de violences morales, verbales et physiques, d’atti-tudes et propos racistes et xénophobes, de dopage, de corruption et où les enjeux financiers à haut niveau de pratique prennent une place importante ». Ainsi, la théo-rie selon laquelle considérer que « le sport a une fonction de contrôle de la violence est une construction totale-

ment a priori » 11. des différences notabLes d’un sport À L’autreMais tous les sports ne seraient pas touchés par les mêmes types de dérives et tous ne pré-sentent pas les mêmes niveaux de gravité. Déjà en 1993, Jean-Marie BROHM, écrivait que « tous les sports – pratiques sportives compétitives – se durcissent progressivement et le niveau de violence atteint à présent des degrés inquiétants, dénoncés par tous les observa-teurs ». L’article de la Lettre de l’économie du sport n° 465 du 13 janvier 1999 mentionne par ailleurs que « selon les chiffres recueillis auprès des grandes fédérations de sports collectifs (football, rugby, basket, hand-ball et volley) pour la saison 1997/1998 », les « commissions de discipline ne chôment pas ».Jean-Marie BROHM présentait les trois aspects principaux de la violence associée au spec-tacle sportif : la militarisation de l’espace (la présence de plus en plus massive de forces de l’ordre), l’exacerbation des enjeux sportifs (économique notamment), et l’exaspération des passions sportives natio-nales (chauvinisme, nationa-lisme, voire racisme et xéno-phobie). Aujourd’hui, les paris sportifs sont venus s’ajouter à la com-plexité des interactions entre les acteurs du monde sportif professionnel. un arsenaL juridique pour combattre Les vioLencesLe sport jouirait d’une « sorte d’extraterritorialité juridique dans lequel prennent parfois corps et sens nombre d’exac-tions ou de comportements déviants » 15. Et pourtant, l’évolution de la législation européenne et française, de-

puis 1985, tendrait à prouver qu’il existe une réelle volonté de lutter contre les violences dans les manifestations spor-tives et notamment dans les stades. Dans les années 80, seul « le hooliganisme représentait la principale préoccupation », même si d’après Manuel COMERON 16, il « fait couler plus d’encre que de sang, plus de salive que de larmes ». Depuis le drame du Heysel du 29 mai 1985 (39 morts et plus de 600 blessés suite à des affrontements entre hooligans de Liverpool et de la Juventus), les pouvoirs publics, à tous les niveaux (national, européen, international), ont mis en place de nombreuses mesures desti-nées à combattre les violences, les débordements largement médiatisés.La convention européenne sur la violence et les débor-dements de spectateurs lors de manifestations sportives 17 s’applique à tous les sports, mais surtout le football. Les 41 états membres sont invités à prendre des mesures concrètes destinées à prévenir et maî-triser la violence. Elle énonce aussi des mesures en vue de l’identification et la poursuite des contrevenants.En France, l’arsenal juridique s’est développé tant dans le domaine de la répression que de la prévention (lire encadré « Un arsenal juridique pour lut-ter contre la violence liée au sport »). étant donné les quelques ini-tiatives prises en France pour lutter contre les violences et les incivilités, le phénomène semble être une réalité (lire encadré « Des initiatives à suivre »).

Le footbaLL en Ligne de mireIl existerait une recrudescence des actes répréhensibles dans le milieu sportif. À première vue, si l’on se réfère à l’actualité au travers des médias, on serait tenté de dire que les violences et incivilités ne touchent que le football. Cette omniprésence du football dans les débats sur la violence dans le sport ne doit pas être occultée mais elle focalise l’attention au détri-ment d’autres sports. S’il reste vrai que les tragédies liées aux violences dans le football sont très médiatisées, comme le récent drame dans un stade de Port-Saïd en égypte qui a provoqué la mort de près de 75 personnes 7, ces évènements restent exceptionnels au sens statistique du terme (très faible probabilité d’occurrence, du moins en France). Or, pourquoi les autres sports, tous niveaux

confondus (amateur ou pro-fessionnel), ne seraient-ils pas aussi concernés ? On peut aisé-ment se poser cette question en se remémorant les affronte-ments entre supporters croates et serbes aux championnats d’Europe de water-polo en 2003. Et quelle serait l’ampleur du phénomène rapporté au nombre de rencontres spor-tives annuelles, au nombre de licenciés, etc. ? Seul le monde du football s’est doté d’outils de mesure du phénomène distincts de leurs commissions de discipline. À de très nombreux niveaux (football amateur, profession-nel, arbitres), les violences et incivilités ont la possibilité d’être identifiées par un outil national de remontée des in-formations, ce qui n’est a priori pas le cas dans la plupart des

Un arsenal juridique pour lutter contre les violences liées au sport- Loi n° 2011-267 du 14 mars 2011 d’orientation et de pro-grammation pour la perfor-mance de la sécurité intérieure,- Loi n° 2010-201 du 2 mars 2010 renforçant la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes char-gées d’une mission de service public,- Loi n° 2006-784 du 5 juillet 2006 relative à la prévention des violences lors des manifes-tations sportives,- Loi n°2000-597 du 30 juin 2000 relative au référé devant les juridictions administratives,- Loi n°2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations,- Loi n° 93-1282 du 6 décembre 1993 relative à la sécurité des manifestations sportives, le Code pénal ainsi que le Code du sport (associations spor-tives, sécurité des manifesta-tions sportives, interdictions administratives, dissolution, res-triction des déplacements de supporters),- Décret n°2006 -1550 du 8 décembre 2006 relatif au fonc-tionnement de la Commission nationale consultative de pré-vention des violences lors des manifestations sportives,- Circulaire du 28 mars 2011 d’application de la LOPPSI en ce qui concerne les pouvoirs de police administrative.Source : Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des collectivi-tés territoriales et de l’immi-gration, Direction des libertés publiques et des affaires juri-diques.

Violences, incivilités, infractions… Les activités sportives sont la source

de multiples déviances qui ont été recensées, analysées et présentées

par l’ONDRP. En 2010 2857 infractions ont ainsi été constatées

par les services de police et les unités de la gendarmerie nationales

dans les enceintes sportives ou aux abords. Quelles sont ces

violences ? Comment naissent-elles ? Concernent-elles tous les sports ?

Synthèse.

Extraits de « FOCUS n°8. Violences, incivilités et autres infrac-tions spécifiques aux activités physiques et sportives en France de 2005 à 2011 » publié par l’ONDRP, observatoire national de

la délinquance et des réponses pénales.

Violences, incivilités et autres infractions liées au sport

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{ juin / août 201232 33Sécurité PrivéeSécurité Privée

Le ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie asso-ciative (MSJEPVA) mène une politique de lutte contre les incivilités, violences et discri-minations. Cette approche se fait de deux manières : on dis-tingue d’une part les actions du ministère à destination des services déconcentrés et des partenaires sportifs (1er axe) et d’autre part le suivi par le ministère d’initiatives menées par ses services déconcen-trés ou ses partenaires sportifs dans le but d’une mutualisa-

tion des expériences (2e axe). Parmi ces actions, certaines ont directement pour vocation de participer à une logique de meilleure quantification de ces phénomènes et d’autres ont avant tout pour vocation de lut-ter, d’enrayer ces phénomènes (et in fine d’avoir un impact positif d’une année sur l’autre sur la baisse de ces phéno-mènes contraires aux valeurs sportives). Autre exemple, une charte de bonne conduite a été présen-tée à une soixantaine de clubs

Des initiatives à suivre…sportifs de l’arrondissement du bassin d’Arcachon le 16 sep-tembre 2011 à Gujan-Mestras. Il s’agissait de découvrir le rôle et l’action de la cellule de pré-vention et d’accompagnement des clubs, créée en juin 2010 sous l’égide de la Direction départementale de la cohé-sion sociale, ainsi que la charte de l’éthique et de la déontolo-gie du sport en Gironde. Cette cellule 30 d’accompagnement, destinée à lutter contre les inci-vilités et les violences dans le sport, est composée de sportifs, magistrats, gendarmes.

Parallèlement, certaines unités se développent, comme les Sections d’intervention rapide qui constituent de véritables unités œuvrant contre les com-portements déviants dans les tribunes des stades de football et s’intégrant dans le système complexe de la coproduction de sécurité.

anaLyse

Réflexions sur la sécurité dans les stades

Le stade un site d’une inquié-tante étrangeté parce qu’il associe la Masse et la Puis-sance. Il recèle une part de magie car c’est là que, depuis la nuit des temps, se développe le fantasme de l’affrontement entre les Dieux et se célèbre le triomphe de la Force. Il génère un sentiment naturel d’anxiété lié à son caractère concentra-tionnaire : la foule y est toujours maintenue dans un syndrome d’oppression physique (grilles, grillages, béton, barrières, fosses) souvent accentué par la présence de forces de police suréquipées symboles d’une oppression dynamique. La violence est au stade ce que la pesanteur est à la gra-

vitation terrestre. À l'image des techniques de l'aéronautique qui permettent à la masse d'un avion de déjouer la loi de la na-ture, la sécurité dans un stade doit être analysée comme la recherche de l'application de moyens permettant d'entraver ou de limiter les effets de la fatalité. queLs principes ? queLLes techniques ?D'abord, une vraie sensibilisa-tion aux problèmes de sécurité. Trop de Fédérations, de Ligues, de Clubs n'ont pas voulu prendre la pleine mesure de la Loi Pasqua de 1995 qui a fixé un vrai partage de responsabi-lité : celle de l'organisateur à l'intérieur, celle de la puissance

publique à l'extérieur. Cette révolution qui méri-tait d'être reçue comme une chance et une occasion unique d'affirmer une maturité - ce qu'a fait la Fédération Fran-çaise de Rugby - beaucoup, dans le monde sportif, l'on vécue comme un abandon de l'état qu'il fallait empêcher et le transfert d'une charge indue. Cette charge ils l'ont négligée ou souvent confiée à un membre obscur de l'orga-nigramme, tenu éloigné des soucis beaucoup plus nobles du sportif et du commercial, avec pour seul consigne de ne pas peser sur les finances. Tous ceux-là méritent que leur soient adaptée la formule cé-

lèbre de Churchill « vous avez préféré les économies à la sé-curité : vous avez le désordre et des dettes ». La sécurité dans un stade, c'est La gestion de La fouLe« L'état de foule et la domina-tion de la foule constituent la barbarie ou le retour à la bar-barie », écrivait Gustave Lebon. Si se relâche, un tant soit peu; la vigilance et la rigueur qui seules permettent d'éviter que ne soit atteint le point critique, vient le temps de l'impuis-sance. L'état d'excitation d'une foule peut passer par trois phases : l'animation dans un joyeux désordre, l'impression d'être maître des lieux, le sen-timent d'être en terrain

À ne vouloir vivre que dans l’actualité

et à tout ramener à l’événement, on oublie l’essentiel :

un stade est naturellement un lieu de violence.

Explications.

par guy piera, inspecteur généraL (h) de La poLice nationaLe, geocitis conseiL, conseiLLer sécurité/sûreté

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{ juin / août 201234 35Sécurité PrivéeSécurité Privée

{conquis. Il est évident

que le terme de cette escalade se situe en zone rouge, là où plus rien n'est contrôlable. Deux impératifs pour éviter les débordementsPour l'éviter, s'impose un double impératif :1. veiller à ce que le public soit plus un ensemble de specta-teurs qu'un rassemblement de groupes (pas de tribunes réser-vées, pas de rapports privilégiés avec des groupes, pas d’appel de mobilisation à des masses réelles ou fictives) ;2. s'assurer qu'il ne sorte jamais de son statut de spectateur pour devenir un acteur majeur du rassemblement. L'exercice n'est pas facile ; avec 1'irruption de la télévision, le sport est devenu un spectacle qui intègre le champ de jeu et les tribunes et peu à peu le public éprouve la sensation de faire partie du spectacle et même d'influer sur lui. Lourde est la responsabilité de tous ceux qui consciemment ou in-consciemment, par volonté ou par négligence, encouragent ce qui s'apparente plus à une dérive qu'à une évolution. On va jusqu'à abandonner des tri-bunes à des groupes autres que les sportifs sur la pelouse pour qu'ils montent leur propre spectacle on leur fait remplir un jeu de rôle en les associant à des manifestations qui exa-cerbent l'état naturel d'exci-tation et les conforte dans un sentiment de puissance.C'est dans ce contexte que la dimension du responsable de sécurité est au centre d'un débat capital. Parce qu'il est au contact du public, c'est à lui de

détecter mieux que quiconque les tensions, les pulsions et les dérives et surtout d'imposer ses impératifs. Il doit occuper un poste essentiel de déci-deur dans l'organisation et ne doit jamais en être dépendant ou un prestataire contraint de s'adapter. c'est aussi dans Le cadre de L'approche raisonnée de La gestion de La fouLe que se situe Le débat sur La pLace des forces de poLiceQuelle est la place des forces publiques, au-delà de la pré-sence légale ou règlementaire définie depuis 1995 ? Il paraît évident que si on veut éviter de donner à la foule conscience de la puissance de sa masse et de la crainte qu'elle est sus-ceptible d'inspirer, peut-être faut-il se garder d'exhiber des bataillons nombreux, serrés, suréquipés, montés, armés. Les effets positifs de telles dé-monstrations ne relèvent que du court terme ou du ponctuel ; inconsciemment, la foule les vivra comme une reconnais-sance de sa force et il suffira d'une circonstance fortuite pour qu'elle cherche à l'éta-lonner éventuellement en pro-voquant celle de son rival sur le terrain qu'elle aura choisi. L'affrontement est inéluctable et une force, fut¬elle armée, n'a pas la capacité de dominer partout et toujours. Cela ne signifie pas que 1'Etat doit être totalement étranger au débat. Il est normal qu'il soit informé des dispositions prises à l'intérieur de 1'enceinte et surtout des conséquences que pourrait avoir sur la voie

publique l'environnement de la rencontre sportive. Mais son rôle capital doit être celui de faire sanctionner par la justice toutes les infractions à 1'abon-dante législation qu'il a initiée. C'est là qu'est attendue la plus grande des fermetés. une main de fer dans un gant de veLoursTout le reste relève du savoir-faire et des moyens. L'ordre ou le désordre dépendent de 1'organisation. Il faut être ca-pable de recevoir des specta-teurs naturellement excités et de les rassurer par une prise en main ferme qui doit prendre le double visage du contrôle et de l'assistance. Sous une autorité unique, une organi-sation parfaitement identifiée, démultipliée et dynamique, définit, précise et fait respecter le cadre d'une vie aussi pai-sible que possible à 1'intérieur de l'enceinte tout en se tenant prête à assumer tous les aléas que recèle 1'imprévisible et qui vont - on 1'oublie trop sou-vent - au-delà des problèmes d'ordre public, jusqu'à la mort subite, l'attaque cardiaque, l'accouchement prématuré, les accidents traumatologiques… Un stade est un condensé de société humaine. La gestion d'un stade n'est pas affaire de technoLogieC'est un problème de relations humaines. « La fréquentation du grand nombre est notre en-nemi ; plus grande est la masse des gens auxquels nous nous mêlons, plus grand est le dan-ger » (Sénèque).Tout est dit depuis longtemps. Il existe une loi des stades qui

veut que les vieux démons ne mourront jamais parce qu'ils sont dans la nature de 1'homme. Il reste le devoir et la charge de rechercher, d'inven-ter les techniques humaines qui permettent de contenir le mal et surtout de les appli-quer, à bon escient, c'est-à-dire jamais avec un temps de retard. L'anticipation reste la base de la prévention.

Guy Piera est président de Geocitis Conseil SAS, société de conseil en sécurité et sûreté publique. Inspecteur Général honoraire de la Police Nationale, il a notamment été chef de la Section des Affaires Publiques, élec-torales et des sondages à la DCRG (ministère de l'Intérieur) entre 1974 et 1983. Il prend la direction de la communication et des relations extérieures du Groupe GMF-FNAC en 1985, puis réintègre l'Inté-rieur en tant que Directeur central adjoint des Ren-seignement Généraux. En 1989, il rejoint Matignon et devient Secrétaire général adjoint du Comité Inter-ministériel de la Sécurité Nucléaire. En 2004, il est nommé Vice-Président de Fédération française de Rugby.

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{ juin / août 201236 37Sécurité PrivéeSécurité Privée

TémoignageTémoignage

" On se préoccupe des aspects de sécurité dès la conception d’un événement car cela peut compromettre tout projet "

Vous êtes organisateur d’événe-ments. Quelle place occupe la sécurité dans votre activité ?Olivier Sévères. C’est l’un des axes principaux de la bonne réalisation d’une manifesta-tion. On se préoccupe des aspects de sécurité dès la conception d’un événement car cela peut compromettre tout projet. Il convient donc d’avoir un regard immédiat sur les aspects de sécurité, au

même titre que le contenu et la communication. C’est donc l’un des tous premiers axes de réflexion. Ensuite, il faut réali-ser toutes les démarches admi-nistratives relatives à la sécurité (plan de prévention, dossier de sécurité, etc..), enfin dans les 2 derniers mois on passe à la mise en place du dispositif et aux demandes de devis avec des prestataires spécialisés. Au fil des ans la réglementation

évolue et se durcit, cela nous oblige à passer de plus en plus de temps sur ces aspects et à faire appel à des spécialistes en tant que conseil.

Comment est-elle gérée ? (exter-nalisation ? partenaires ?...)OS. Au début en interne avec des salariés en charge de régie qui ont des notions et une ex-périence en matière de sécu-rité. Dans un second temps

nous avons externalisé avec des prestataires qui affinent et mettent en œuvre le dispositif que nous avons défini.

Quelle part de budget représente la sécurité lors de l’organisation d’un événement ? OS. Cela dépend des lieux et des produits. Le dispositif n’est pas le même pour un concert de RAP, un événement maritime ou un bal populaire. Cela dé-

Essentielle et indispensable, obligatoire et règlementée, la sécurité tient une place importante dans l'organisation d'un événement. Olivier Sévère, directeur de la société d'événementiel Bvcorganisation nous livre sa vision des choses.

pend aussi beaucoup des lieux utilisés (salle de spectacle, site extérieur, etc…). Globale-ment entre 8 et 15% du budget peut-être attribué aux aspects sécuritaires. Ces budgets sont en constante augmentation et cela pourrait compromettre l’équilibre économique de cer-tains événements.

Concerts, festival, manifestation sportive, … Quels sont les évé-nements qui présentent le plus haut risque en matière de sécu-rité ? Pourquoi ? Dans ce cadre, avez-vous élaboré un « plan sécu-rité » à (presque) toute épreuve ?OS. Nous avons l’avantage de travailler sur des domaines très variés (spectacles pyro-techniques, fêtes populaires, concerts payants, concerts gra-tuits). Il faut s’adapter à chaque fois à la réglementation. Le site complique plus les choses que la matière. En ville, dans un champ, en bord de mer, tard le soir ou tôt le matin ce sont des éléments qui im-pactent considérablement le niveau de risque. Bien plus que l’objet de l’événement.Généralement on fait du cas par cas, mais il y des principes généraux qui s’appliquent quelques soient les manifes-tations. Je pense notamment qu’il faut toujours aller vers la simplicité. Eviter toute com-plication inutile dans les pro-cédures à appliquer. Ce qui se conçoit simplement s’applique correctement.

À l’aune de votre expérience, quels sont les incontournables en matière de sécurité dans le cadre de l’organisation d’un évé-nementiel ?OS. Savoir clairement ce qu’on veut. Savoir écouter. Savoir dire non. Ne jamais oublier que la sécurité est un service dans le

cadre de l’événement. Qu’elle soit présente mais pas forcé-ment trop visible.Certaines sociétés de sécurité feraient l’impossible pour être vu et entendu. C’est rarement opportun.

Quel est le poids du « facteur humain » ?OS. Majeur. Avec une bonne équipe on peut réduire le nombre de personne. Etre plus efficace, plus rapide, plus adap-table. En revanche si le per-sonnel n’est pas de qualité il faut compenser par le volume, ce qui n’est pas l’idéal. Quoi qu’il en soit c’est la qualité de l’encadrement qui détermine le reste.

Quelles sont vos relations avec les forces de l’ordre publiques ? Comment interviennent-elles ? OS. J’aime bien informer les autorités assez vite. Elles pré-fèrent avoir l’information en direct par l’organisateur qu’in-directement dans le journal ... Il faut garder un lien perma-nent avec les autorités locales. Elles doivent intervenir sur demande de l’organisateur.

Comment travaillez-vous sur le sujet « sécurité » avec votre client ? Quels sont les principaux messages à faire passer ?OS. C’est à l’organisateur – res-ponsable juridique et pénal – de garder la main sur les consignes générales, la pro-duction des titres d’accès, les rapports avec les autorités locales. L’organisateur lorsqu’il ne s’agit pas de son activité principale a parfois tendance à trop déléguer. Hors, en cas de souci majeur il sera le premier accusé.

Vous avez récemment orchestré la Volvo Ocean Race qui faisait

escale à Lorient. En quoi cette manifestation était particu-lière ? Combien de visiteurs ont été accueillis à cette occasion ? Quels ont été les moyens de sé-curité déployés ?OS. Nous étions chargés des animations et des spectacles. La sécurité n’était pas de notre responsabilité, mais de celle de l’organisateur que nous avons conseillé sur ce sujet. En tant que producteur de deux concerts payants nous avions cependant cette responsabilité ponctuellement. J’ai volontai-rement dissocier notre dispo-sitif de sécurité du dispositif mis en place par l’organisateur pour pouvoir garder la main sur le contrôle d’accès et la sécurité du public pendant les concerts de Yannick Noah et de Revolver.

Quel est l’événement qui vous a le plus préoccupé en matière de sécurité ? Pour quelles raisons ? Quels étaient les risques, les enjeux ?OS. La venue de la Patrouille de France à Lorient le 16 juin dernier pendant la Volvo Ocean Race était particuliè-rement intéressante à gérer. Il s’agissait d’une première pour nous. Nous avons complété un dossier de sécurité pour les manifestations aérienne, étudié de près la réglementation et notamment l’arrêté du 4 avril 1996 relatif aux manifestations aériennes. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les services de l’Etat et des collectivités locales. Le travail réalisé en amont avec les dif-férents acteurs concernés a permis de présenter ce spec-tacle exceptionnel dans de très bonnes conditions pour tous.

{Olivier Sévère est acteur depuis plus de 20 ans dans le monde du spec-tacle et du divertissement, dans le domaine sportif, événementiel et musical, il est notamment été à l’origine de la struc-ture événementielle du Football Club de Nantes, Chargé de Mission chez IMG Mc Cormack Paris, Chef de Projet des Grands Evénements au Consor-tium Stade de France et depuis 4 ans gérant de BVC Organisation.

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{ juin / août 201238 39Sécurité PrivéeSécurité Privée

Avis d'expertAvis d'expert

" Il est primordial que nos interlocuteurs comprennent mieux que l’ensemble des contraintes réglementaires qui s’imposent à nos métiers et à nos personnels dans le cadre de nos missions ont évolué "

La sécurité événementielle est un secteur à part. Pourquoi ? Quelles sont les particularités de ce segment ?En préambule, il me semble im-portant de souligner que ce sec-teur est très hétérogène. Il existe des différences notoires entre la sécurité événementielle déployée dans une enceinte sportive de type « stade » , un « salon », ou bien encore pour des événements de type « course à pieds » ou « feux d’artifices ». Les compétences « métier » exigées et les effectifs engagés ne sont pas les mêmes, les profils d’agents sont différents, les exigences réglementaires sont diverses et les besoins en back office en découlant représentent des coûts différents. Cependant une définition de la sécurité événementielle peut-être tentée par différentiation avec la sécurité industrielle. La sécurité événementielle se dis-tingue de la sécurité industrielle par sa capacité :- A mettre en place des dispo-sitifs « temporaires » de sécurité, pouvant couvrir une amplitude horaire allant de 5h à plusieurs jours, nécessitant des effectifs importants d’agents de sécurité, effectifs fluctuants pendant l’évé-nement (jour/nuit/ Heure d’ouver-ture), disposants de compétences différenciées (Inters, palpeurs, agents TO/TP, agents bilingues.), et pouvant par exemple dans le cadre d’un dispositif de palpation requérir des effectifs féminins importants.Cette activité s’exerce dans le cadre règlementaire de la Sécu-rité. Celui ci plus proche du cadre industriel peut paraître inadapté

aux exigences des grands événe-ments. En effet, les textes actuels ne prennent pas en compte les spécificités de certains droits (droit du sport), et règlements (UEFA, IRB..) aux exigences diffé-rentes et applicables dans le cadre de ces grands événements.

Foires et salons, concerts, événe-ments sportifs… quelles sont les manifestations qui présentent les plus grands risques ?Il n’y a pas de règle clairement édictée sur ce point. Un événe-ment anodin peut très rapide-ment mal tourner du fait d’un élément mineur non anticipé dans le cadre de la préparation de l’événement ou/et non pris en compte assez rapidement par l’en-cadrement des équipes lors de sa survenance. Au delà des facteurs de taille de l’événement qui im-pliquent des risques spécifiques on peut en souligner d’autres. Mal-gré l’ensemble des précautions que nous prenons en lien direct avec les organisateurs et les pou-voirs publics nous avons enregis-tré sur la saison dernière plus de 25 accidents du travail. La majorité dans les stades mais le plus grave au salon de l’agriculture par arme blanche.

Surveillance humaine, sur-veillance électronique, quelles sont les alliances réussies ?Difficile à répondre à cette ques-tion. Si l'on met de coté l’utilisa-tion de « raquettes » pour la levée de doute au niveau des contrôles d’accès et des palpations pour certains événements ou/et cer-tains publics, et le déploiement des systèmes vidéos de plus en

plus perfectionnés dans les stades (qui servent notamment aux inter-pellations de publics aux compor-tements non respectueux de la législation aux abords et dans les enceintes). On constate l’apparition de trois types de système : - la mise à disposition des « PC sécurité » de dispositifs de géo localisation des équipes d’inters et des encadrants des sociétés de sécurité ;- Cartographie informatique des événements et des flux du public permettant au responsable de la sécurité de disposer d’un système d’aide à la décision en cas d’inci-dent ;- la MC électronique d’un événe-ment qui s’intègre dans la mise en place d’un système de reporting qualité et processus de progrès.

Quelles sont vos relations avec les forces de l’ordre publiques ?Cela dépend du type d’événe-ment, du lieu de l’événement et de la volonté de l’organisateur (et de sa propre organisation). Géné-ralement nous sommes associés en amont aux réunions de prépa-ration de l’évènement afin d’en connaître l’ensemble des enjeux sécuritaires, les caractéristiques en terme de circulation des flux, le rôle de chaque intervenant sur la manifestation. Par ailleurs, au moment du déploiement de nos effectifs, l’encadrement des socié-tés présent sur un événement prend systématiquement contact avec le (ou les) représentant(s) des forces de l’ordre qui dirige(nt) le dispositif public mis en place.

Quel message souhaiteriez-vous

faire passer à un directeur de sécurité en charge d’un événe-ment ?Aujourd’hui il est primordial que nos interlocuteurs com-prennent mieux que par le pas-sé, l’ensemble des contraintes réglementaires qui s’imposent à nos métiers et à nos personnels dans le cadre de nos missions ont évolué. Il est indispensable qu’ils comprennent l’évolution sociologique que le déploie-ment de la carte professionnelle a généré dans le recrutement de nos personnels (disparition de certains profils, insuffisance de personnel féminin dans la branche pour accomplir cer-taines missions type palpation).Il est indispensable qu’ils comprennent que certaines demandes et/ou exigences sur certains grands événements internationaux du fait même du cahier des charges signés pas l’organisateur de l’événement ne sont plus compatibles avec les exigences des nouvelles ré-glementations applicables dans les enceintes sportives en France.Enfin, les organisateurs doivent prendre en compte le coût très fortement croissant et ne pas ten-ter à tout prix de réduire ce coût en imposant des contraintes génératrices de risque pour les personnels déployés (convoca-tion simultanée de l’encadre-ment opérationnel et des agents, réduction des durées des vaca-tions au dessous d’un minimum acceptable économiquement pour les agents, refus de faire tourner les effectifs sur certains postes sensibles au delà des du-rées légales…).

Essentielle et indispensable, obligatoire et règlementée, la sécurité tient une place importante dans l'organisation d'un événement. Olivier Sévère, directeur de la société d'événementiel Bvcorganisation nous livre sa vision des choses.

entretien avec jean-Luc Lemarchand, président de stand’up

Page 21: Sécurité Privée #20

{ juin / août 201240 41Sécurité PrivéeSécurité Privée

Dura Lex, Sed LexEntre classicisme et pragmatisme

La voie publique relève quasi exclusivement de la compétence des forces publiques de sécurité.

Rien ne semble atteindre ce principe ancien et étayé par de

solides arguments juridiques. Rien sauf, peut-être, la nécessité

de regarder les réalités avec lucidité pour accompagner les

changements au lieu de les subir.

par Xavier latour, professeur de droit pubLic

et Pierre Moreau, avocat À La cour, chargé d'enseignement

À L'université paris-descartes

Dura Lex, Sed Lex

La voie publique (comprise comme étant l’ensemble des voies de circulation ouvertes au public – chaussée et trot-toirs - spécialement aménagée à cet effet et appartenant à une personne publique), relève de l’exercice des compétences régaliennes.Or, le droit administratif concrétise cette conception en connaissant de longue date le principe selon lequel, sur la voie publique, les pouvoirs de police ne se délèguent pas, ni ne s’exercent par voie contrac-tuelle. Depuis 1932 (CE, ass., 17 juin 1932, Ville Castenaudary), la jurisprudence n’a pas

Avant même le développement de la crise des finances publi-ques, la France avait engagé une réflexion, sans cesse renou-velée, sur l’externalisation de certaines missions. Qu’il s’agisse de la défense ou de la sécurité intérieure, les principes juridi-ques auront vraisemblablement du mal à ne pas évoluer sous la pression financière.

Ensuite, la société est toujours préoccupée par le traitement des questions de sécurité. La protection des biens et des per-sonnes demeure au cœur du contrat social. Les chiffres de la délinquance laissent entrevoir des réussites, mais aussi des marges d’amélioration dépen-dant largement des conditions d’emploi des forces publiques,

police et gendarmerie en prio-rité, polices municipales à titre subsidiaire.Enfin, l’offre de sécurité privée a engagé sa mue en partenariat avec la puissance publique même si cela ne se fait pas sans heurts (X. LATOUR, « La place du secteur privé dans la poli-tique moderne de sécurité », AJDA 2010, pp. 657-663). Les en-treprises de sécurité privée et leurs personnels soutiennent globalement la moralisation et la professionnalisation de leur activité pour s’inscrire sans am-biguïté dans une logique non démentie de coproduction de la sécurité avec l’état.

sécurité privée sur La voie pubLique

« La sécurité privée n’est plus depuis longtemps cantonnée aux seuls espaces privés. Son rôle dans les espaces ouverts au public n’est plus à démontrer. »

connu d’inflexions décisives, au contraire. La tentation pourrait être gran-de de se satisfaire de cette si-tuation au nom de la défense des principes. Pourtant, diffé-rents éléments poussent à s’in-terroger sur sa pérennité.

désengagement de L’état et professionnaLisation de La sécurité privéeD’abord, la crise financière de l’état est aussi une crise de son périmètre, de ses services et de ses missions. Un état désargenté a, en tout état de cause, moins de moyens disponibles et doit les répartir de manière efficace.

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{ juin / août 201242 43Sécurité PrivéeSécurité Privée

Dura Lex, Sed LexDans ce contexte, la sé-

curité privée n’est plus depuis longtemps cantonnée aux seuls espaces privés. Son rôle dans les espaces ouverts au public n’est plus à démontrer. La question se pose désormais de savoir si la voie publique peut ou doit demeurer à l’écart comme c’est actuellement, en principe, le cas. La réflexion sur ce thème ne doit pas être assimilée à une contestation du travail difficile effectué par les forces publiques. Elle n’est pas davantage synonyme d’une éventuelle justification à la réduction de leurs effectifs. Elle s’inscrit au contraire dans la recherche d’une meilleure coproduction de sécurité pla-cée sous la responsabilité de la puissance publique. Les enjeux de sécurité ne peuvent pas conduire à faire mieux avec moins, mais à faire mieux grâce à plus de moyens. Si les fondements juridiques de l’exclusion de la sécurité privée de la voie publique sont solides, des évolutions peuvent être envisagées.

une prohibition fermement ancréeLa jurisprudence administra-tive est connue et frappe par sa constance. En effet, au-delà de l’affirmation selon laquelle les pouvoirs de police ne se délèguent pas, (J. MOREAU, « De l’interdiction faite à l’autorité de police d’utiliser une tech-nique d’ordre contractuel » : AJDA 1965, p. 3 ; E. LEMAIRE, « Actualité du principe de prohi-bition de la privatisation de la police », RFDA 2009, pp. 767-776) le juge administratif rappelle que toute intervention d’une société privée sur la voie publi-que est prohibée. (TA Versailles, 17 janv. 1986, Préfet de Seine-et-Marne : Rec. CE, p. 303. - CE, 29 déc. 1997, Cne Ostricourt; Rec. CE., tables p. 706/969).

Cette solution vaut, par exemple, lorsque la voirie, à l'intérieur d'une zone industrielle, relève du domaine public communal. La commune ne peut donc pas déléguer à une personne privée la surveillance de ces voies. (Rép. min. n° 383 : JOAN Q 3 juin 2008, p. 4687).Une décision de la Cour adminis-trative d’appel de Lyon précise la portée de cette interdiction et en rappelle les conséquences ju-ridiques. (CAA Lyon, 7 mai 2003, n° 01LY02009, Cté de communes des Vallons du Lyonnais).L’espèce est intéressante plus par les précisions qu’elle apporte que par les consé-quences (classiques) qu’elle en tire : les contrats passés par les autorités administratives portant délégation de leurs pouvoirs de police à des opé-rateurs privés sont nuls et de nul effet. Dans cette affaire, la convention litigieuse ne confiait pas à la société pri-vée des activités d’ilotage, de ronde et de surveillance des voies publiques, à la différence des affaires jugées en 1986 et en 1997. Il s’agissait principa-lement de la surveillance des accès et des vestiaires d’un

centre nautique ; mais la Cour administrative d’appel relève que parmi les missions trans-férées, il y avait aussi l’interven-tion en cas de nécessité sur les bassins et pelouses. Cette pré-cision est importante puisque, dans l’arrêt de 1997, le Conseil d’état avait soigneusement dis-tingué de la police municipale proprement dite des activités telle que la surveillance des bâtiments municipaux.Ainsi, et alors même que parmi les missions confiées à la socié-té de sécurité privée, certaines ne posaient pas de difficultés (surveillance des accès et des vestiaires), la seule circons-tance qu’elle soit également chargée d’intervenir sur les bassins et les pelouses, espaces publics, suffit à rendre illégale la convention dans son ensem-ble, sans qu’il soit possible de diviser les missions. Ajoutons que la jurisprudence contemporaine s’appuie sur les termes sans équivoque de la loi précitée du 12 juillet 1983.Rappelons également pour mé-moire la contestable décision du Conseil Constitutionnel du 11 mars 2011 censurant sur le fondement de l’article 12 de

la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen les pos-sibilités offertes par la Loppsi II permettant d’une part, d’autori-ser à des agents d'une société gérant un système de vidéo-protection pour le compte d'une personne publique de visionner des images prises sur la voie publique et, d'autre part, aux personnes morales de droit privé de mettre en œuvre sur la voie publique un système de vidéoprotection aux fins d'as-surer la protection des abords de leurs bâtiments et installa-tions dans le cas où ces lieux seraient exposés à des risques terroristes ou particulièrement exposés à des risques d'agres-sion ou de vol.

des possibiLités Limitées sous haute surveiLLance Aujourd’hui codifiée à l’article L 613-1 du Code de Sécurité intérieure, l’interdiction d’inter-vention sur la voie publique est rappelée à propos des agents des entreprises de sécurité privée avec solennité : « Les agents exerçant une activité mentionnée au 1° de l'article L. 611-1 ne peuvent exercer leurs fonctions qu'à l'intérieur des

Dura Lex, Sed Lex

bâtiments ou dans la limite des lieux dont ils ont la garde. A titre exceptionnel, ils peuvent être autorisés, par le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, par le préfet de police, à exercer sur la voie publique des missions, même itinérantes, de surveillance contre les vols, dé-gradations et effractions visant les biens dont ils ont la garde. ».

Cette intervention, exception-nelle, est encadrée. Ainsi, il est interdit aux agents privés de se livrer à aucune opération de maintien de l’ordre public, à aucun agissement pouvant intenter à la libre circulation des personnes et des véhicules. D’une manière générale, ils ne peuvent accomplir aucun acte ressortissant à l’exercice de la police administrative ou judi-ciaire sous peine des sanctions pénales prévues à l’article 433-12 du code pénal.En pratique, il semble que ces dérogations soient toutefois ra-rement demandées. Au-delà de cette autorisation ponctuelle, l'obligation d'assurer la sécu-rité peut se doubler d'une dé-légation globale des tâches de surveillance : la loi du 21 jan-vier 1995 (art. 23) impose ainsi aux organisateurs de manifes-tations sportives, récréatives ou culturelles d'assurer un service d'ordre lorsque leur objet ou leur importance le justifie.

En théorie, l’atteinte au prin-cipe n’est qu’apparente. En ef-fet, la sécurisation des abords du stade ou du lieu de la ma-nifestation relève des missions régaliennes de l’Etat, donc des forces de la police ou de la gendarmerie nationale et cel-les-ci conservent la charge de rétablir l’ordre public en cas d’incident grave à l’intérieur des stades.En pratique, la réalité est plus complexe et l’on constate

souvent la présence d’agents appartenant à des sociétés de sécurité privée aux abords des stades sur l’espace public , de sorte que la frontière entre le stade et ses abords est parfois fluctuante, comme l’est celle entre ce qui est toléré à dé-faut d’être licite et ce qui est prohibé.De manière plus spécifique, le transport de fonds et de valeurs permet indirectement une sur-veillance de la voie publique lors des opérations de collecte ou de dépose par des agents au demeurant armés. Ces circons-tances expliquent les règles dérogatoires rigoureuses qui encadrent cette activité.De surcroît, l'article L. 2213-3 du Code général des collec-tivités territoriales qui donne au maire la faculté de réserver sur les voies publiques des em-placements de stationnement pour les véhicules de transport de fonds. Cette privatisation (partielle) de la voie publique issue de la loi n° 2000-646 du 10 juillet 2000 pose au demeu-rant le problème de la respon-sabilité de la collectivité au cas où l'occupation d'un emplace-ment réservé par un véhicule non autorisé aurait rendu pos-sible ou aurait facilité l'attaque d'un véhicule blindé.Dans un autre domaine, il est possible de citer la levée de doutes qui peut être définie en un ensemble de vérifica-tions, de la matérialité et de la concordance des indices lais-sant présumer la commission d’un crime ou délit flagrant dans les locaux surveillés. Dans cette hypothèse, certes spécifique, on insiste à un ren-versement des perspectives, puisque l’obligation incombe à l’entreprise par priorité à l’in-tervention des forces de police ou de gendarmerie de sorte qu’« est injustifié tout appel des services de la police nationale

Considérant qu'aux termes de l'article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales : La police muni-cipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publi-ques (...) ; qu'aux termes de l'article 1er de la loi susvisée n° 83-629 du 12 juillet 1983 : (...) - Toute entreprise qui exerce sous une forme quelconque une activité qui consiste à fournir aux personnes physiques ou mo-rales, de façon permanente, exceptionnelle ou disconti-nue, des services ayant pour objet la sécurité des biens meubles ou immeubles ainsi que celle des personnes liées directement ou indirec-tement à la sécurité de ces biens, est considérée comme une entreprise de surveillan-ce et de gardiennage (...) ; qu'aux termes de l'article 3 de ladite loi : - Les entre-prises de surveillance, de gardiennage et de transport de fonds ne doivent avoir que des activités définies aux deuxième et troisième alinéa de l'article premier ci-dessus, précitées du code général des collectivités ter-ritoriales, relèvent, dans les communes, de la police mu-nicipale ; Considérant que, par un contrat en date du 4 juillet 1998, le président

de la COMMUNAUTE DE COMMUNES DES VALLONS DU LYONNAIS a assigné à la SOCIETE GSM, société de surveillance et de gar-diennage, la triple mission d'assurer la surveillance des accès et des vestiaires du centre nautique de Vaugneray et d'intervenir en cas de nécessité sur les bassins et les pelouses ; qu'il ressort des pièces du dossier que cette dernière mission avait notamment pour objet d'empêcher des incidents provoqués par certains usagers du centre nautique ; qu'un tel contrat ne se limitait donc pas à confier à la SOCIETE GSM la sécurité des biens meu-bles ou immeubles, ainsi que celle des personnes liées directement ou indirec-tement à la sécurité de ces biens, mais avait également pour effet de lui faire assu-rer le bon ordre ; qu'une telle mission, qui relève de la compétence de la police du maire définie par l'article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales, ne saurait être déléguée à une société de surveillance et de gardiennage ; que, par suite, le contrat du 4 juillet 1998, qui était indivisible, était entaché d'illégalité et ne pouvait qu'être annulé.

« En pratique, on constate souvent la présence d’agents appartenant à des sociétés de sécurité privée aux abords des stades sur l’espace public, de sorte que la frontière entre le stade et ses abords est parfois fluctuante. »

CAA LYON 7 mai 2003 (extraits)

ou de la gendarmerie nationale par les personnes physiques ou morales exerçant des activités de surveillance à distance des biens meubles ou immeubles qui entraîne l'intervention indue de ces services, faute d'avoir été précédé d'une levée de doute

….L'autorité administrative peut prononcer à l'encontre des personnes physiques ou morales mentionnées à l'alinéa précédent qui appellent sans justification les services de la police nationale ou de la gen-darmerie nationale une

Page 23: Sécurité Privée #20

{ juin / août 201244 45Sécurité PrivéeSécurité Privée

Certes, le Conseil constitution-nel semble fermer (momenta-nément ?) cette possibilité (O. GOHIN, « La Constitution, ultime obstacle à la privatisation de la sécurité ? », Cahiers de la sécu-rité mars 2012, p. 18). Or, même un verrou constitutionnel peut

avoir une clé.L’action de la sécurité privée sur la voie publique soulève des questions. Il revient à la puissance publique en géné-rale, et au législateur en parti-culier, d’y trouver les réponses, y compris en respectant les principes mais en les aména-geant. A ce stade, le juriste ne peut qu’apporter des éléments de réflexion.En tout état de cause, la sécu-rité privée n’a pas vocation à se substituer à la force publique, mais à l’accompagner dans le respect des prérogatives qui sont les siennes. Parce qu’il ne peut pas être question de privatiser l’une des activités régaliennes, la sécurité privée doit être appréhendée sous l’angle de la complémentarité des moyens. S’il ne fait aucun doute que les mesures de police par le biais de l’acte unilatéral sont des fonctions ne pouvant pas être déléguées, les activités matérielles justi-fient une approche plus fine. Dès lors, l’affirmation selon laquelle le pouvoir de police ne se délègue pas et n’autorise pas les interventions sur la voie publique peut s'apprécier de manière plus ou moins com-préhensive. Selon qu’il s’agit de prise de décision, par un

acte unilatéral de la puissance publique, ou d’une activité matérielle en associant force publique et opérateurs privés, la question peut se poser de l’évolution des frontières.

d’autres états européens L’ont d’aiLLeurs bien comprisTous ne sont pas des tenants d’un modèle d’état minimal ; cer-tains, comme l’Es-pagne, ont même une histoire les incitant à une

certaine prudence à l’égard de l’exercice des missions de sécurité. Pourtant, ils n’hésitent pas à aller un peu plus loin que la France. L’état, la démocratie et les libertés sont-ils menacés pour autant ? Rien ne le laisse supposer.La voie législative est étroite. Pourtant, le législateur s’adapter à la décision du Conseil consti-tutionnel de mars 2011 et bien cerner les conditions d’une éventuelle autorisation d’inter-vention sur la voie publique. L’essentiel est de démontrer au Conseil que la puissance publique conserve le contrôle de la situation dans un contexte d’utilisation de moyens de diffé-rentes natures. Certes, le Conseil constitutionnel pourra toujours procéder par affirmation pour censurer une évolution de la loi, mais cela lui sera beaucoup plus difficile si les garanties sont solides et clairement énoncées.

L’encadrement concernerait les entreprises et les agents. Alors que toutes les entreprises n’interviennent pas dans le domaine de la sûreté aéropor-tuaire ou du transport de fonds, toutes n’auraient pas vocation à intervenir sur la voie publique. Elles pourraient être soumises à un système d’agrément

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

sanction pécuniaire d'un montant qui ne peut excéder 450 euros par appel injustifié … » (Article L 613-6 du Code de Sécurité intérieure)En définitive, hormis la pro-cédure exceptionnelle men-tionnée à l’article L 613-1 du Code de Sécurité intérieure, le principe d’interdiction d’inter-vention des opérateurs privés sur la voie publique ne connaît pas de véritables dérogations.Cette situation explique sans doute les dérives parfois obser-vées. Ainsi celle relevée par la Chambre régionale des comp-tes de Rhône-Alpes dans son rapport d'observations publié le 25 juin 2010 concernant la gestion de la sécurité publique par la commune de Lyon.Dans ce rapport, qui porte sur la période 2003-2008, la Chambre régionale affirme que la ville de Lyon « fait appel à des presta-taires privés pour assurer la sur-veillance des berges du Rhône la nuit pendant la belle saison ». Elle conclut que « la dévolution d'une mission de surveillance de la voie publique à un opéra-teur privé pose des problèmes tant techniques que juridiques » qui peuvent « conduire à des difficultés en cas d'incident ». En d’autres termes, la Chambre souligne le décalage qui existe

entre le cadre juridique et les faits.

Le décaLage entre Le cadre LégaL et régLementaire existant et Les faits sembLe s’accentuerD’une part, les policiers et les gendarmes ont l’obligation de dégager des effectifs pour les redéployer sur leur cœur de mis-sions ou en fonctions de circons-tances particulières de temps et de lieu. Cela incite à s’interroger sur l’obligation de leur conserver le monopole de la surveillance de toutes les voies publiques.

D’ailleurs, la délégation des missions de surveillance a été admise à propos des activi-tés de filtrage à l'occasion de l'embarquement des passagers dans les ports (C. ports mar., art. 323-5) et les aéroports (C. aviation, art. L. 282-8). Dans les zones aéroportuaires, l'exécu-tion matérielle des filtrages est ainsi confiée à des prestataires de sécurité privée rémunérés par l'exploitant de l'aéroport depuis que la loi n° 96-151 du 26 février 1996 a autorisé les of-ficiers de police judiciaire à dé-léguer à des agents privés for-més par l'employeur et agréés par le préfet et le procureur de la République l'exécution

matérielle des contrôle sur les personnes, les bagages, le fret, les colis et les aéronefs.D’autre part, les communes n’ont pas toujours les moyens d’entretenir une police muni-cipale, y compris dans le ca-dre mutualisé de l’intercom-munalité. Certains maires sont alors contraints de recourir illégalement à des moyens de substitution nécessaire-ment privés. Face à ce secret de Polichinelle, la puissance publique demeure le plus sou-vent passive.Dans le meilleur des cas, les communes ne vont pas jusqu’à ce point de transgression du droit, mais elles interprètent de manière extensive les facultés offertes par le cadre juridique existant. En plus des actions confiées à des entreprises pri-vées bien obligées d’utiliser la voie publique pour assurer la surveillance de bâtiments

distants de plus dizaines ou cen-taines de mètres, certaines com-munes sortent de la loi du 12 juillet 1983. Elles font ainsi appel directement ou indirectement à des personnels habilement qualifiés de médiateurs, agents d’ambiance… Leur rôle dépasse parfois le strict cadre social et relève d’activités de prévention, voire de surveillance.

au-deLÀ du constat, que faire ? deux voies sont envisageabLesLa première consiste à plai-der en faveur du statu quo. La préservation des principes juri-diques bien établis motiverait ce choix. Il serait aussi celui de la facilité qui conduirait à cou-vrir d’un voile pudique les « petits arrangements entre amis », tout en s’abritant derrière le paravent du droit. Cela revien-drait à tolérer les entorses qui lui sont faites, à défaut de s’en satisfaire. Il n’y aurait pas à s’en offusquer, juste à faire preuve d’une forme de réalisme non dénuée d’une pointe de cy-nisme. Parallèlement, il peut être soutenu, non sans raison, que la sécurité privée n’a pas encore achevée sa mue et que son assainissement doit préala-blement être approfondi.L’autre solution serait, au contraire, d’ouvrir le débat afin de déterminer si les termes peuvent et doivent en être mo-difiés. Faut-il se résoudre à se priver des possibilités offertes par la sécurité privée ? Le droit n’étant pas une matière figée autant le faire évoluer.

« Les communes n’ont pas toujours les moyens d’entretenir une police municipale, y compris dans le cadre mutualisé de l’intercommunalité. Certains maires sont alors contraints de recourir illégalement à des moyens de substitution nécessairement privés. »

« Faut-il se résoudre à se priver des possibilités offertes par la sécurité privée ? Le droit n’étant pas une matière figée autant le faire évoluer. »

Page 24: Sécurité Privée #20

{ juin / août 201246 47Sécurité PrivéeSécurité Privée

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex Vidéoprotection

Nouveautés

cahier spéciaL

Innovations

"Il faut éviter de tomber dans des systèmes trop techniques qu'il sera difficile d'exploiter après installation"

améliorant les garanties offertes par rapport au droit commun. Des obligations spé-cifiques seraient à discuter au regard, par exemple, des effec-tifs (possibilité de suppléer un agent défaillant), des matériels (moyens de communication notamment), ou encore de la fiabilité économique. De plus, des conventions de coordina-tion avec les forces publiques (nationales et/ou locales) pourraient s’inspirer des conventions conclues par la police et la gendarmerie avec les polices municipales.

Surtout, les missions autorisées mériteraient d’être cernées avec précision. Le rôle de la sécurité privée étant par nature préventif, l’action sur la voie publique semblerait devoir se limiter à des rondes ou à des surveillances statiques. Il n’est nullement besoin d’aller au-delà. Pourtant cela suffirait sans doute à améliorer la dis-suasion, à mieux affecter des effectifs de police (et non pas à les diminuer…), tout en ren-forçant leurs sources d’infor-mation. La prévention, la détec-tion et l’information seraient

les axes de l’évolution. Les garanties attachées aux agents prendraient la forme d’un complément de formation à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres domaines de la sécurité privée et d’un contrôle renforcé de la puissance pu-blique. Cela impliquerait de réfléchir à un double agrément (CNAPS et procureur), ainsi qu’à l’organisation d’une chaîne hié-rarchique intégrant les forces de sécurité publique. Sur ce point également, l’exemple de la sûreté aéroportuaire éclaire ce qu’il est possible d’envisager.

faut-iL dans Le même temps accorder aux agents privés de nouveaux droits ?Le droit pénal offre déjà des

possibilités suffisantes (légi-time défense, flagrant délit notamment). En revanche, en intervenant sur la voie publique, les agents privés seraient davantage exposés à des menaces sur leur per-sonne. Cette éventualité rend encore plus nécessaire d’amé-liorer la protection du droit pénal à leur égard, au même titre que celle dont bénéficie, par exemple, certains gardiens d’immeubles.La réforme annoncée de la loi du 12 juillet 1983 offre une occasion rare d’aborder des questions de fond. Il ne faudrait qu’une lecture stricte des principes conduise à pri-vilégier tout un classicisme absolu ou détriment du pragmatisme.

« La réforme annoncée de la loi du 12 juillet 1983 offre une occasion rare d’aborder des questions de fond. »

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{ juin / août 201248 49Sécurité PrivéeSécurité Privée

« Il faut éviter de tomber dans des systèmes trop techniques qu'il sera difficile d'exploiter après installation »

Comment bien choisir une caméra de vidéoprotection ?

Une fausse question en réalité. En effet, comme le rappelle Jean-Michel

Laziou, le choix doit résulter d’une analyse préalable

précise et d’une expression des besoins attendus. Une

évidence ? Non, si l’on en croit la multiplication

des installations jugées inappropriées, a posteriori…

État des lieux et recommandations avec un expert, Jean-Michel

Laziou, directeur de SECTRANS-CP Conseils.

Les caméras sont de plus en plus nombreuses à être mises en service? Quels en sont les prin-cipaux usages? De plus en plus de clients (communes, secteur industriel, secteur privé, secteur des trans-ports) prennent la décision de déployer un dispositif de vidéo-protection sur leur territoire afin de lutter contre les atteintes aux biens et aux personnes dans des lieux particulièrement exposés à des risques divers et variés.

Quatre fonctions fondamen-tales peuvent ainsi être attri-buées à la vidéoprotection :1. La fonction de dissuasion : elle consiste à afficher nette-ment et clairement l’intention de visualisation. Plus le système est voyant-« j’affiche mes camé-ras »- plus l’empreinte sur le ter-ritoire est important.2. La fonction de surveillance : elle consiste à analyser un ou des comportements dans un espace défini. Ces comporte-ments peuvent concerner un individu, une foule, une installa-tion, un poste de travail. Ce qui

est recherché c’est la situation « anor-male », soit pour des raisons de sécurité liées à l’environne-ment (risques d’acci-dents, présence de fumées…), soit pour des raisons de pro-tection (surveillance des caisses dans les grandes surfaces, par-king, lieux commer-çants…).3. La fonction de levée de doute : c’est la fina-lité d’un processus d’alarme. Sur un site protégé, le système de vidéoprotection, qu’il soit installé en périphérie, périmé-trie ou en volumétrie, provoquera la com-mutation d’une ou plusieurs caméras afin de déterminer l’origine du déclen-chement de l’alarme. Des caméras sont ainsi régulièrement installées sur les bâti-ments publics pour la gestion technique de ces bâtiments, sur des sites excentrés afin de procéder à des levées de doute notam-

ment en cas de suppression de moyens humains. 4. La fonction d’identification : Si les technologies actuelles les plus pointues pourraient permettre d’identifier une per-sonne dans la foule, les dispo-sitifs de vidéo « courants » mis en place sur le territoire ne per-mettent pas une telle précision. Cependant, il est tout à fait pos-sible de repérer des personnes a posteriori en procédant à l’analyse des images.

A l'inverse, dans quels cas faut-il éviter de choisir une caméra? En tout état de cause, une ca-méra reste un œil à distance, elle ne peut pas être assimilée à un moyen de protection. Elle ne servira qu’à faire des levées de doute, des recherches ou des analyses à distance. L’ana-lyse sera donc soit immédiate (proactive) soit a posteriori (réactive).

Plusieurs experts s'accordent en effet à dire que les caméras sont trop souvent encore mal em-ployées. Partagez-vous cet avis?Oui, on voit encore de nos jours des systèmes installés sans avoir défini un fonctionnel au préa-lable : qui fait quoi, que peut-on en faire ?...C'est une réponse un peu trop facile des maires et des respon-sables sécurité sans se préoccu-per de lever l’ambiguïté de la gestion. Cela entraîne donc des erreurs notamment dans le choix des implantations, la mauvaise ges-tion ou exploitation du système après installation.

Quels sont les points clés incon-tournables à vérifier avant de rédiger un cahier des charges? Avant de rédiger un cahier des charges, il faut établir un avant projet fonctionnel afin de déter-miner ses besoins (pourquoi on

veut le faire, comment, à quel titre ?) Il faut ensuite réaliser une ana-lyse technique pour le futur dispositif afin de déterminer les caractéristiques techniques des caméras et l'architecture du système. Il faudra également établir un programme de gestion de cet outil (gérer à distance, interven-tion 24/24).

Quels sont les critères qui permettent de définir le juste nombre de caméras à installer? Tout dépend de la finalité que l'on donne au dispositif.Il faut savoir ce que l'on veut faire, ce que l’on veut voir, au-thentifier, identifier, reconnaître. Veut-on voir la totalité du site ou seulement des vues parcel-laires ?Il n'y a pas de dogme dans la matière, tout dépendra de ce qu'on souhaite faire, de ce que l’on attend et du niveau qu’on veut atteindre. Il faut également se rappeler que pour une bonne installa-tion, il faut avoir la capacité d’analyser les images. Il ne faut donc pas qu’elles soient intel-ligemment organisées (sous alarme ; en continue ; …).

Jour/nuit, infrarouges, espions, dômes motorisés, mini dôme, comment s'y retrouver parmi les différentes familles de caméras existantes?Il est vrai qu’aujourd’hui il existe une grande diversité caméras mais la différence essentielle se fait surtout au niveau fonction-nel entre les caméras fixes et les rotatives, dômes (non visibles) et tourelles (visibles). L’intérêt est de déterminer cor-rectement son besoin, de préci-ser ce que l’on veut visualiser et de l’adapter techniquement.Le choix de la caméra se fera en fonction de la finalité qu’on

VidéoprotectionCahier spécial

par Pierre Moreau, propos recueiLLis par sandrine Legrand-diez

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{ juin / août 201250 51Sécurité PrivéeSécurité Privée

souhaite lui attribuer. L’infrarouge est un renfort d’éclairage qui sera nécessaire lorsque les caméras sont exté-rieures et que l'on souhaite filmer un lieu la nuit qui ne dispose pas de luminosité suf-fisante.

Le recours à un consultant/conseil/bureau d'études indé-pendant vous parait-il indispen-sable? Oui, il est absolument indispen-sable, voire impératif, de faire appel à un bureau d'études avant de déployer un dispo-sitif de vidéoprotection dans le but d'établir une analyse fonctionnelle de la demande, une analyse de l'existant, de déterminer des préconisations fonctionnelles et techniques et de les hiérarchiser. Ensuite, le bureau d'études déterminera les caractéristiques techniques des caméras et l'architecture du dispositif la plus appropriée et pourra suivre le client jusqu’à la réception de son installation.

Concrètement, quels sont les critères qui vont permettre de choisir les modèles de caméras idéales?Grâce à une bonne analyse, il n’y a plus qu’à déterminer les besoins techniques des caméras.

Constructeurs, installateurs, conseil… Vers quelle typologie de prestataires se tourner pour choisir une caméra? Il est utile et intéressant de se faire sa propre analyse, notam-ment par le biais des différents salons. En rappel de la réponse à la question 7, il ne faut pas non plus oublier que certains professionnels sont quali-fiés pour effectuer ces choix comme les bureaux d'études, qui ont une vocation de conseil pour choisir le type de matériel et les emplacements, et qui de plus, bénéficient d’une réelle impartialité.

Quels sont les pièges fréquents à éviter et dans lesquels le respon-sable de sécurité tombe encore trop souvent? Il ne faut pas perdre de vue que le système a besoin d’hommes pour être exploité. Il faut pou-voir intervenir à bon escient. Souvent, le responsable de sécurité peut vouloir installer un nombre très important de caméras ce qui ne correspon-dra pas forcément au besoin du site ou de la commune. Encore trop d'individus idéalisent la vidéo et lui attribuent trop de compétences. Le coût global de l'installation d'un dispositif est encore mal

connu et bien trop sous-estimé par les responsables sécurité. En effet, il ne faut pas seulement compter le prix de la caméra elle-même mais de l'ensemble du système (coût fonctionnel, génie civil, maintenance, instal-lation,…).Par ailleurs, la formation du per-sonnel (opérateurs du CSU, les différents services communaux, agents de gardiennage...) est primordiale pour une bonne utilisation de l'outil.

Et si vous aviez un message à faire passer aux responsables de sécurité, quel serait-il? Il ne faut pas hésiter à faire appel à des bureaux d'études compétents dans le domaine issus du syndicat SCS.Il faut éviter de tomber dans des systèmes trop techniques qu'il sera difficile d'exploiter après installation ou à entretenir. Il faut tout de même rappeler que les doctrines politiques l’emportent trop souvent sur la bonne raison. La caméra ne reste qu’un outil d’assistance à la sûreté.

VidéoprotectionCahier spécial

À propos de SECTRANS-CP ConseilsC’est grâce à son héritage, que SECTRANS-CP Conseils est aujourd’hui un acteur majeur dans un domaine en pleine expansion. Sa structure est née de la fusion de deux bureaux d’études de renom : Le GIE Sectrans travaillant depuis 15 ans dans le domaine de l’ingénierie de sûreté des transports et le cabinet Charles Pellegrini Conseils spécialisé dans les secteurs du conseil en gestion des risques et des crises fondé depuis 20 ans. De manière à répondre au mieux à une demande croissante d’interventions à l’international, ont également été créées deux entités au Maghreb et au Moyen-Orient qui appuient et confortent son rayonnement et sa réactivité.Le domaine d’expertise de SECTRANS-CP Conseils couvre, entre autre :- Audit préalable pour analyser en profondeur le contexte existant et les besoins à traiter ; - Diagnostic de sûreté et étude des risques afin de caractériser les enjeux majeurs ;- Ingénierie et études techniques (vidéoprotection, contrôle d’accès, protection mécanique) ; - Préconisations fonctionnelles/techniques/procédurales permettant d’obtenir des dispositifs optimums alliant différentes compo-santes ;- Assistance à la réalisation de projets (rédaction de cahiers des charges, sélection des entreprises, suivi/réception des travaux).

Jean-Michel Laziou, directeur de SECTRANS-CP Conseils, expert en sécurité, est diplômé de l’INHESJ (Institut National des Hautes études de la Sécurité et de la Justice), de l’IERSE (Insti-tut d’études et de Recherches sur la Sécurité des Entreprises) et du CNPP, cycle supérieur CERIC. Il dispose des agréments l’autorisant à dispenser des formations en sûreté-sécurité, et notamment en vidéoprotection, dans les universités, Grandes écoles et établissements suivants :- ENA (école Nationale d’Admi-nistration) - Master « Gestion des risques » ;- ESTI Marseille et Cergy - Licence/Master : « Prévention situationnelle » ;- Paris V Sorbonne et Paris-Des-cartes - Master « Ingénierie des risques » et Licence « Métiers de la Sécurité », du « Gestion de la sécurité-sûreté des trans-ports» ;- Université de Lille II - Licence « Métiers de la sécurité ».

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{ juin / août 201252 53Sécurité PrivéeSécurité Privée

Mobotix a présenté un nou-veau concept de caméra avec un module de prise de vue désolidarisé du boîtier infor-matique. Ainsi, le boîtier S14 FlexMount, possédant toute la connectique et l’enregistre-ment sur carte mémoire, peut être installé discrètement, par exemple dans un faux plafond, et relié à 1 ou 2 modules minia-turisés de prise de vue, munis d’un microphone, jusqu’à une distance de 2 m. Des modules hémisphériques sur 180°, à 90° ou jour/nuit peuvent être choi-sis et installés discrètement grâ-ce à leur taille ultra compacte

Caméras : faire plus avec moins

Ce trimestre voit une tendance à la miniaturisation, comme avec les nouvelles caméras Mobotix et Vivotek, qui tiennent dans le creux de la main, ainsi que plusieurs réponses techniques aux besoins en petits systèmes, qu’ils soient pour les particuliers ou les petits commerces et petites surfaces de bureaux, ou tout simplement pour répondre à des contraintes budgétaires, comme par exemple les nouvelles caméras en 4CIF et VGA de Samsung, et le nouveau soft gratuit de Axis, toutes ces nouveautés conjuguant simplicité et performances essentielles.

par MiChel eynaud, journaListe spéciaLisé

VidéoprotectionCahier spécial

de 50 mm de diamètre. Par ailleurs, une nouvelle version D14D de la caméra double D14 incorpore en standard un détecteur de vandalisme, dans ses versions IT et Secure. Celui-ci permet le déclenchement d’une cascade de réactions instantanées à une tentative de dégradation, comme par exemple une alarme sonore et un appel à une société de sé-curité, en plus de la capture vi-déo. La version D-Night possè-de 2 capteurs positionnés avec précision en usine de façon parallèle, pour 2 champs jour et nuit se recouvrant parfaite-ment, et la version D14D-180° fournit des images panorami-ques de 6 Mp sans distorsion. Enfin, le nouveau module Mx-GPS-Box est un serveur de temps, de positionnement GPS et de données de température et de luminosité pour une ou plusieurs caméras Mobotix.

Chez Arecont Vision, les nou-velles gammes de caméras MegaVideo Compact WDR et MegaDome 2 ont été présen-tées à l’Ifsec. Les MegaVideo Compact WDR se distinguent par une plage dynamique large de 100 dB pour des images bien expo-sées dans des conditions de fort contraste, tout en pouvant travailler en Full HD 1080p à 32 ips ou en 3 Mp à 21 ips. Disposant d’un grand nombre

Cette rubrique présente les nouveautés du trimestre en vidéo, en complé-ment de l'article sur les nouveautés du trimestre en sécurité en page 16

TKH Security Solutions a an-noncé la disponibilité de sa solution exclusive d’interface Ethernet sur câble coaxial (EoC) intégrée aux équipe-ments. Le connecteur Siqura ECO est disponible en option pour les caméras et encodeurs IP de Siqura. Au format SFP, il s’in-sère directement à l’arrière, en lieu et place du module réseau.

Nouveautés en vidéo

Un ECO qui signifie EoCCe connecteur ECO, ainsi que le connecteur SFP équivalent pour fibre optique, permettent de réutiliser les câbles coaxiaux ou la fibre d’une infrastructure analogique existante lors d’une évolution technologique vers IP, sans convertisseur externe ni alimentation pour celui-ci, et sur de plus grandes distances qu’en Ethernet.

FOCUS Mobotix voit doubleEn particulier, la nouvelle ca-méra réseau BC620WDR de Siqura peut être équipée de ce connecteur. Récompensée comme meilleur nouveau produit par le jury du salon américain ISC West, cette caméra est architecturée autour des nouveaux cap-teurs Seawolf de Pixim en résolution D1, traitant l’ex-position pixel par pixel pour de hautes performances en termes de basses lumières et de plage dynamique large, et offrant une grande fidélité des couleurs en basses lumiè-res. La BC620WDR intègre sur un DSP dédié des algo-rithmes d’analyse d’image particulièrement adaptés aux environnements extérieurs, à la détection d’incident et à la circulation routière, et sur-veille en permanence la qua-lité de son fonctionnement.

de pixels, et parfois plus que nécessaire, ces caméras savent les utiliser par groupes de 4 pour une meilleure sensibilité. Les dômes fixes MegaDome 2 permettent de contrôler le zoom et la mise au point à distance, et possèdent égale-ment une fonctionnalité d’as-sistance à la détermination de la meilleure mise au point en fonction du champ choisi. Ils travaillent en 1,3 Mp, Full HD, 3 Mp ou 5 Mp et disposent de champs PTZ virtuels recons-truits en relecture.

Samsung a présenté plusieurs nouvelles caméras IP d’entrée de gamme conçues pour ré-pondre aux besoins en budget réduit et en faible poids des images, tout en bénéficiant des apports technologiques des DSP intégrés. La nouvelle gamme de caméras réseau en résolu-tion 4CIF uti-lise un DSP S a m s u n g A1 qui assu-re une plage dynamique

large WDR, un balayage progres-sif, une stabilisation d’image nu-mérique DIS et une détection de vandalisme ou de sabotage. Par ailleurs, la nouvelle gamme de caméras réseau en résolu-tion VGA est basée sur le DSP Samsung WiseNetS qui apporte une réduction de bruit SSNR III, une plage dynamique éten-due SSDR et une détection de visage. Toutes ces caméras dis-posent du balayage progressif et de l’enregistrement sur carte SD, et sont compatibles avec les applicatifs i-Net ware et iPOLiS mobile de Samsung.

Avec son nouveau mini dôme fixe FD8136, Vivotek revendi-que le plus petit dôme fixe sur IP au monde. Très simple et ra-pide à installer, le FD8136 pro-duit des images de 1280x800 en 30 ips en H.264, Mpeg-4 ou Mjpeg. De son côté, le dôme fixe IP FD8372, qui possède un capteur Cmos en 5 Mp et peut travailler en Full HD 1080p à 30 ips, dispose d’une fonction-nalité de mise au point à dis-tance de son objectif varifocal, de leds IR éclairant jusqu’à 20 m et d’un port pour cartes SD/SDHC/SDXC. Par ailleurs, la caméra boîtier IP8172, en 5 Mp et Full HD à 30 ips,

a reçu le prix de l’excellence en caméra au salon Secutech. Elle possède une fonctionna-lité d’assistance à la mise au point qui accélère son installa-tion, et dispose d’une plage dy-namique large et de capacités d’enregistrement sur carte SD.

Les caméras Sarix TI de Pelco by Schneider ont remporté le prix de la caméra de l’année à l’Ifsec. Cette gamme de ca-méras thermiques de dernière génération est entièrement nu-mérique, depuis les capteurs microbolomètres en silicium amorphe jusqu’à la sortie du signal, et peut ainsi bénéficier de toutes les technologies d’amélioration de la qualité d’image des processeurs Sarix. Elle intègre de plus des algo-

rithmes avan-cés d’analyse intelligente d’image. La

gamme possè-de de nombreux

modèles IP ou avec sortie analo-gique, fixes ou pan/tilt, en 3 résolutions jusqu’au 640x480.

arecont vision - megavideo compact wdr

mobotix - s14 fLexmount tkh security soLutions - eoc

vivotek - fd8136

samsung - snb-3002

peLco by schneider - sarix ti

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{ juin / août 201254 55Sécurité PrivéeSécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Enregistrement : Dallmeier sur PC

Gestion vidéo : accessibilité et simplicitéChez Axis, le nouveau logiciel gratuit Axis Camera Companion est conçu pour faciliter à l’ex-trême la mise en place et la configuration de petits systèmes de vidéosurveillance en HDTV comprenant jusqu’à 16 camé-ras Axis. Sa grande simplicité est destinée à permettre aux petites structures comme par exemple les commerces, les TPE, les SoHo et les particuliers, de considérer

la vidéo sur IP plu-tôt que analogique. Les caméras, qui doivent appartenir aux dernières gé-nérations utilisant

Immervision a présenté le plus petit objectif pa-nomorphe jamais réalisé. Mesurant moins de 6 mm, cet objectif fournit un champ de 182°x360° pour des images sans distorsion dans des appli-cations miniaturisées, et en particulier portables. Par ailleurs, Tamaggo a récemment présenté un objectif panomorphe pour un champ de 14 Mp sur 200°x360°, basé sur la technologie d’Immer-Vision.

un firmware en versions 5.40 ou supérieures, sont reconnues et configurées automatique-ment, et le système est évolu-tif avec la même simplicité. L’enregistrement est pris en char-ge sur carte SD dans les camé-ras, ou sur un NAS sur le même réseau, et il peut être réalisé sur détection de mouvement. Les images sont accessibles à distan-ce, et les exports de séquences à des fins de preuves incluent automatiquement un player.

Chez Milestone, la nouvelle version 5 du VMS premium XProtect Corporate, destiné aux

FOCUS Un nouveau Companion

Client, qui dispose de capacités de recherche approfondies et possède une nouvelle interface simplifiée avec une nouvelle li-gne de temps, et personnalisable, disposant de deux thèmes, clair

ou sombre, pour mieux s’adap-ter aux besoins des centres de surveillance. La version 3 du kit de développement MIP SDK, des-tiné aux partenaires de solutions, a également été présentée.

Chez Basler, les nouveaux mini dômes IP BIP2-D1920c-dn en versions extérieure et intérieure possèdent une fonctionnalité d’autofocus qui facilite et accélère l’ins-tallation. Ils travaillent en Full HD, jusqu’à 30 ips, et en 3 Mp, sont équipés d’un filtre IR rétractable pour un vrai fonc-tionnement jour/nuit, et enre-gistrent sur carte SD.

Chez Honeywell, la gamme Equip de caméras IP s’enri-chit de 6 nouvelles caméras en 1080p ou à plage dynami-que étendue en 720p, selon les 3 facteurs de forme cou-rants : mini dômes intérieurs, mini dômes anti-vandale et caméra boîtier. Parmi les fonc-tionnalités figurent notam-ment le balayage progressif, le double flux et la réduction de bruit DNR.

ImmerVision : du plus petit au plus grand

Dallmeier a présenté sa nou-velle technologie d’enregis-trement Smavia. Le logiciel Smavia Recording Server peut être utilisé sur de nombreuses plateformes matérielles, qu’el-les soient de Dallmeier ou des PCs standards sous Win-dows 7. Compatible avec On-vif, il supporte des résolutions

installations de grande taille et à risque élevé, et pouvant prendre en charge un nombre illimité de caméras, d’utilisateurs et de sites, est désormais compatible avec les serveurs d’enregistre-ment en 64 bits. Elle peut utiliser des plans interactifs à plusieurs niveaux, et intègre la prise en charge des murs d’images XProtect Smart Wall et de l’en-registrement aux extrémités du réseau, comme par exemple sur carte SD dans les caméras et en-codeurs. Par ailleurs, la sortie de cette version 5 s’accompagne de celle de la version 7 du client pour opérateur XProtect Smart

montant jusqu’à 8 Mp, dont le Full HD, et travaille en Mjpeg, Mpeg-4 ou H.264, pour 4 à 24 caméras. Le Smavia Viewing Client en assure l’interface côté utilisateur, et l’intégration est possible au sein d’un sys-tème de gestion de sécurité SeMSy pour plus de 2000 ca-naux vidéo.

Genetec a lancé un nouveau client web unifié pour son Security Center, accessible depuis la plupart des navigateurs du marché sur la plupart des plate-formes fixes ou mobiles, incluant bien entendu iOS et Android, et également Blackberry, très utilisé en environnement professionnel. Il est ainsi possible d’accéder à des fonctionnalités avancées de vidéosurveillance, y compris le dé-clenchement de l’enregistrement, de contrôle d’accès, avec gestion des titulaires et de leurs droits, et de reconnaissance de plaques. Par ailleurs, la compatibilité de Security Center avec les solutions Wink Forge a été annoncée, per-mettant un encodage optimisé et la diffusion de flux vidéo dans le

monde entier avec une latence ré-duite au minimum, et un archivage avec les solutions Wink Archive.

Indigovision a intégré dans la nou-velle version 5 de son VMS SMS4 une passerelle logicielle Camera Gateway. Grâce à celle-ci, de nombreuses caméras du marché pourront être prises en charge par SMS4. Ceci présente un double avantage : l’élargissement du choix de caméras pour un nouveau client final d’Indigovision, ainsi que de plus nombreuses possibi-lités pour Indigovision de mettre à niveau des systèmes existants en conservant les caméras existan-tes. Par ailleurs, une app pour iOS permet d’accéder aux systèmes Indigovision en mobilité.

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{ juin / août 201256 57Sécurité PrivéeSécurité Privée

En pratiqueEn pratique

La location longue durée, financement « durable » des parcs automobiles

Les flottes automobiles des en-treprises sont constituées de véhicules de tourisme ou véhi-cules particuliers (VP), de véhi-cules de société (VS) et de véhi-cules utilitaires légers (VUL). Les premières sont mises à la dispo-sition des salariés, des dirigeants, des administrateurs qui peuvent les utiliser aussi bien à des fins professionnelles qu’à des fins personnelles, pendant les week-ends, pour partir en vacances. Prévu dans le contrat de travail, le véhicule de fonction est consi-déré par les administrations fis-cales et sociales (URSSAF) com-me un « avantage en nature ». Les véhicules de société (VS) sont, en général, des dérivés des véhicules de tourisme : ils n’ont que deux places (pas de banquette arrière, un très grand coffre). Ils ne peuvent être utili-sés qu’à des fins professionnels

même si, souvent, il est d’usage qu’ils puissent aussi être laissés à la disposition de l’utilisateur pour les trajets domicile-travail, travail-restaurant d’entreprise. Les VS peuvent être attribués à une personne, un service ou être proposés en « pool », c’est-à-dire utilisés par toutes les personnes ou les équipes habilitées sur simple réservation. Ces véhicu-les ont le même statut fiscal que les véhicules utilitaires, fourgon-nettes, fourgons et mini-camions (jusqu’à 3,5 t de charge utile) : ils permettent à l’entreprise de récupérer la TVA notamment au moment de l’acquisition.Pour acquérir leurs véhicules, les « grands comptes », les gran-des entreprises privées et pu-bliques, privilégient la location longue durée (LLD). C’est aussi le mode de financement choisi aujourd’hui par quelques admi-

nistrations et certaines collec-tivités territoriales, mais peu de TPE/PME, d’artisans et de com-merçants, se laissent convaincre : ils continuent à préférer l’achat sur fonds propres et le crédit classique malgré la simplicité, la souplesse des offres de LLD qui existent sur le marché.Mais de quoi s’agit-il ? De la mise à disposition par un loueur d’un véhicule pour une durée donnée (généralement de 24 à 60 mois) pour un kilométrage défini (de 20 000 à 150 000 km) moyennant le paiement d’un loyer mensuel. Au terme du contrat, le véhicule est restitué au loueur sans autre possibilité. C’est l’une des ca-ractéristiques de la LLD, ce qui la différencie du crédit-bail ou leasing, appelé aussi Location avec option d’achat (LOA) lors-que le locataire est un particulier. Dans ce dernier mode de finan-

cement, le locataire est amené à verser, à la signature du contrat, un dépôt de garantie (de 10 à 15 % du prix du véhicule neuf). Il lui sera restitué à l’échéance du contrat sauf s’il préfère garder le véhicule pour un montant équi-valent… au dépôt de garantie.

La LLd, des avantages conséquentsLa LLD a de nombreux avan-tages sur les autres modes de financement. En voici la preuve par… 9 :- Pas d’immobilisation de capi-taux ;- Une budgétisation des dépen-ses facilitée ;- Une bonne maîtrise des coûts ;- Une facture unique pour toutes les prestations et globalement une gestion simplifiée de l’en-semble du parc automobile ;- La récupération de la TVA sur

La location longue durée (LLD) est le premier mode de financement des flottes automobiles des grandes entreprises. Elle a pourtant encore des difficultés à convaincre les autres publics, TPE, PME, artisans et commerçants, professions libérales, de ses avantages : diversité et souplesse des contrats, services associés, simplicité de gestion, sécurité renforcée des utilisateurs …

les VS et les VUL comme sur les services qui sontattachés à ces véhicules ;- Des véhicules récents bénéfi-ciant des dernières technologies en matière de sécurité et d’équipements de confort ;- Un suivi des véhicules (entre-tien, consommation, pneumati-ques…) exigeant ;- Une grande souplesse dans les contrats ;-Pas de problème de revente en fin de contrat.

a qui s’adresser ?Les principaux loueurs de véhi-cules en LLD présents sur le mar-ché français sont :- des filiales de groupes automo-biles spécialisées dans le finan-cement privilégiant la location de véhicules de leurs marques, Diac pour Renault, Nissan, Da-cia…, Credipar pour Peugeot et Citroën, FAL pour Fiat, Alfa-Romeo, Lancia, Chrysler, Jeep… avec quelques exceptions à l’image d’Alphabet ou de Lease-plan, le premier appartenant au groupe BMW, le second possédé à 50 % par le groupe Volkswagen, qui sont « historiquement » des loueurs multimarque ;- des filiales de groupe bancaire spécialisées dans la LLD de vé-hicules toutes marques et par exemple ALD Automotive (So-ciété générale), Arval (BNP Pa-ribas), Athlon (Rabobank…) ou des « départements » de groupe offrant aux entreprises des solu-tions de financement, GE Capital

Fleet Services (GE Capital) ;- des loueurs « indépendants » ap-partenant à des groupes indus-triels comme Parcours, (groupe Wendel).Ces loueurs peuvent être contac-tés via leur site Internet et à leurs différentes adresses nationales et régionales, mais c’est sans doute à leurs réseaux de proxi-mité que les chefs des très peti-tes, petites et moyennes entrepri-ses, auront intérêt à s’adresser. Il existe désormais dans la plupart des agences bancaires et chez tous les distributeurs automo-biles (les « concessionnaires ») des personnels dédiés qui sont

parfaitement compétents et peu-vent s’appuyer sur l’expertise de leurs collègues des filiales spé-cialisées pour trouver la solution la plus adaptée à leurs clients.

services or not services, voiLÀ La questionLa location du véhicule n’est pas tout ! Aussi les loueurs longue durée offrent-ils une gamme de services associés. Rien n’oblige à y souscrire et pourtant, ces ser-vices apportent une réponse à tous ceux qui souhaitent ne pas avoir à s’occuper du « quotidien » de leur(s) véhicule(s). Choisir des contrats « full service » est un

« plus » que les services compta-bles apprécient car ils reçoivent une facture mensuelle unique « loyer + services ». Mais quels services choisir ?En premier lieu, l’entretien : les constructeurs « prescrivent » pour chacun de leurs modèles des opérations de maintenance obligatoires. Le loueur peut pas-ser contrat avec le locataire pour l’informer que son véhicule doit subir une « révision » et prendre rendez-vous pour lui.Choisir l’option « entretien » des loueurs n’est pas sans incon-vénient. Les tarifs des opéra-tions d’entretien faites dans les

Renault Fluence Z.E.

par marc horwitz, journaListe spéciaLisé

Page 30: Sécurité Privée #20

{ juin / août 201258 59Sécurité PrivéeSécurité Privée

En pratiqueEn pratique

réseaux des constructeurs ne sont pas forcément des plus compétitifs. Il existe en effet des services de maintenance rapide (pouvant même interve-nir sur — ou dans — le parking de l’entreprise !) qui coûtent moins chers pour une qualité de service équivalente. Certains loueurs ont passé contrat avec ces entreprises ce qui ne pose aucun problème de « garantie constructeur ». Merci l’Europe ! Grâce à elle, cette garantie (2 ans minimum) joue quel que soit le professionnel qui effectue les opérations de maintenance à condition que ce soit en confor-mité avec le cahier des charges des constructeurs !Parmi les autres services propo-sés par les loueurs longue durée, l’option « assistance et véhicule de remplacement », est l’une des plus intéressantes. Elle assure au locataire une « mobilité (auto-mobile) à 100 % ». Il faut égale-ment parler de l’option « pneu-matiques » qui prend, au fil des années, une importance gran-dissante. La prestation de base veut que des changements de pneumatiques soient prévus en fonction de la durée et du kilo-métrage du contrat, mais il peut également être avantageux de programmer des changements de pneumatiques en fonction des saisons. Le passage à des pneumatiques « hiver » dès que la température passe en dessous de 7°, apporte un plus de sécu-rité non négligeable. Montage et démontage, équilibrage si c’est nécessaire, sont assurés par un pneumaticien qui stocke les pneumatiques « été » dans des conditions optimales pour être réutilisés l’année suivante.

Dernière option possible, la ga-rantie « perte financière » : en cas de vol ou de destruction du véhicule, l’assureur prend en charge la différence entre le remboursement de l’assurance (généralement égale à la « va-leur à dire d’expert » ou Vade) et ce qui reste du à la société de location…Et à propos d’assurance, deux solutions sont possibles : négo-cier les meilleurs tarifs et les meilleures garanties soit avec le loueur, soit avec l’assureur qui couvre tous les autres risques de l’entreprise.

queLLe énergie choisir ?Dans les parcs automobiles des

entreprises et des administra-tions françaises, les construc-teurs hexagonaux, Renault, PSA Peugeot Citroën, se taillent la part du lion. Seul le très haut de gamme échappe à la règle et voient les Allemands (Audi, BMW, Mercedes, Volkswagen…) dominer. Côté énergie, les véhi-cules diesel sont largement ma-joritaires essentiellement pour des raisons… fiscales : l’entrepri-se récupèrent 80 % de la TVA sur le carburant et elle profite des motorisations dont les émissions d’oxyde de carbone (CO2) sont de plus en plus limitées. Or, la taxe sur les véhicules de société (TVS) à laquelle sont assujettis chaque année les (seuls) véhi-

cules de tourisme, est calculée en fonction de ces émissions de CO2 !Si les véhicules 100 % électrique n’en sont qu’à leurs premiers pas, les véhicules hybrides (moteur thermique essence ou gazole associé à un moteur électrique), synonymes d’innovation, de mo-dernité, ont conquis bon nom-bre d’entreprises conscientes de ce qu’ils peuvent apporter à leur image. Toyota (Prius, Auris…) est de loin le leader sur ce marché sur lequel Citroën (DS5 Hy-brid4) et Peugeot (3008 et 508 Hybrid4) font une timide appa-rition, mais où l’offre de Honda (Insight), doit être regardée avec intérêt. L’arrivée de nouveaux

Toyota Prius

Opel Ampera

modèles, plus petits en taille, moins gourmands en carburant et rechargeables, à l’image des Chevrolet Volt et Opel Ampera déjà commercialisées, sur une simple prise électrique (plug in), devrait accélérer le mouvement que l’on observe depuis quel-ques années sur le marché des véhicules de société.

Pour en savoir plus…Syndicat national des loueurs des voitures en longue durée : www.snlvld.com

La question qui se pose aujourd’hui dans de nom-breuses entreprises est celle de savoir s’il faut continuer à proposer à certain de leurs personnels des véhicules de fonction qui restent immobiles 80 % de leur temps. Elles doivent de plus réduire leur empreinte carbone d’une part, les coûts de leur parc automobile de l’autre. Ces entreprises ont également à prendre en compte les compor-tements des nouvelles généra-tions de salariés pour lesquelles la « voiture » n’a plus la valeur symbolique qu’elle avait il y a encore quelques années : elle

Vous avez dit Conciergerie automobile ?ne « fait plus » le statut social. Les responsables du développe-ment durable, les gestionnaires de parc tout comme les DRH ont été obligés de s’adapter et les loueurs d’innover. Ils y ont été aidés par l’« invention » de l’autopartage d’entreprise par une « start-up » qui ne cesse de grandir, Carbox, dont le modèle a été depuis imité, développé. De quoi s’agit-il ? De mettre à la disposition de populations d’utilisateurs dûment identifiées un parc de véhicules adaptés à leurs besoins réels. L’usage en est bien codifié : ils peuvent être utilisés, aux frais de l’entreprise,

dans le cadre professionnel, mais aussi à titre personnel, le soir ou le week-end par exemple, dans des conditions qui doivent être précisées (retenue sur salaire, avantage en nature…) dans chaque en-treprise. Il s’agit de plus en plus souvent de véhicules urbains. La tendance est aux véhicules 100 % électrique et les expérien-ces menées au cours des deux dernières années démontrent qu’ils sont particulièrement appréciés par les utilisateurs. Carte d’abonnement permettant l’ouverture et la fermeture du véhicule équipé d’un boîtier

associant GPS (géolocalisation), GPRS (transfert de données via réseau mobile) et RFID (carte « pass » sans contact), réserva-tion par Internet…, on retrouve dans cette solution avant-gar-diste pour les entreprises (et les collectivités territoriales), les mê-mes règles de fonctionnement et les mêmes technologies que dans les systèmes d’autopartage proposés aux particuliers dans la plupart des grandes villes (Autolib à Paris, Car2Go à Lyon, Auto'trement à Strasbourg, Auto bleue à Nice…).

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Page 31: Sécurité Privée #20

{ juin / août 201260 61Sécurité PrivéeSécurité Privée

piraterie

Les législations s’adaptent aux risquesen partenariat avec

Sous l’impulsion de l’ONU, ce sont toutes les législations nationales qui sont appelées à prendre en compte la résur-gence de la piraterie. En règle générale, les états ne disposent pas des textes nécessaires pour incriminer les pirates. De ce fait, en cas de capture, il est encore difficile d’instruire les procès. Les avocats des pirates dénoncent les conditions d’interpellation, en particulier lorsqu’elles ont lieu dans les eaux territoriales d’un pays tiers ou dans les eaux interna-tionales.

La piraterie dans le code pénalLes seules interpellations régu-lières sont donc le plus souvent celles effectuées sur les navires

battant pavillon du même pays que la force qui interpelle. En 2008, l’ONU et la Somalie se sont entendues pour assou-plir ces règles. Début 2011, le législateur français a adopté un nouveau texte qui élargit la compétence de la Marine nationale et simplifie les pro-cédures. Plusieurs pays comme l’Allemagne, la Corée du Sud ou le Kenya ont également condamné des pirates soma-liens. Aux termes de la signa-ture du Code de Conduite de Djibouti, dix-sept états, intro-duisent ou réintroduisent la piraterie dans leur code pénal. L’ONU encourage toutes les nations à adopter une com-pétence universelle dans ce domaine.

Les soLutions de L’onuLe Conseil de sécurité de l’ONU a confié au Français Jack Lang, une mission sur les aspects juridiques de ce dos-sier qui pourra servir dans les autres parties du globe. Partant du constat que 90 % des pirates arrêtés sont relâchés faute de débouchés juridictionnels, le rapport propose la création de nouvelles juridictions et la construction de prisons. Une première au Puntland (nord de la Somalie) et une seconde, somalienne, mais opérant sur une base d’extra-territorialité en Tanzanie. Depuis la publica-tion de ce rapport, les solutions peinent à se mettre en place. La seule mesure efficace qui a été admise par de nombreux états est la présence à bord d’offi-ciers de sécurité. Selon les der-niers chiffres concernant les

attaques récentes, les bateaux ainsi sécurisés sont évités avec prudence par les pirates.

Le commentaire de Jean-Louis Leopold, directeur du pôle Sûreté maritime » du groupe GEOSLa mondialisation et le développement entraînent une maritimisation croissante de la planète, avec la prépondérance du transport maritime et l’essor des activités offshore. Dans ce contexte il s’agit de faire émerger une « Place maritime française » reconnue à l’interna-tional, dotée de tous les leviers d’influence d’une grande nation maritime.Il s’agit en particulier de sécuriser les acteurs, face à la criminalité maritime qui opère un développement parallèle. Les institutions internationales ayant désormais fixé toutes les orientations, il appartient aux nations de mettre en place l’encadrement juridique et normatif nécessaire à l’action complémentaire des institutions étatiques et des sociétés privées. C’est ce que fait actuellement la France, dans le respect du calendrier du législateur.Ce dernier s’est d’abord attaché au volet action de l’État. Il doit à présent clarifier les règles du jeu pour les parties prenantes à l’embarquement de gardes armés privés. Souhaitons que les textes français voient vite la lumière, afin de mettre fin à la distorsion de concurrence qui pénalise à la fois le pavillon français et les acteurs français de l’industrie sûreté maritime.

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Pour la première fois, les européens de la force Atalante ont bombardé les côtes somaliennes. Cet épisode illustre une évolution du droit international dans ce domaine.{* Derrière l’aphorisme et

l’impertinence, réside une réalité que tout lecteur a pu vérifier. Une réalité contre laquelle le magazine Sécurité Privée souhaite lutter afin de dispenser une information précise, claire et vérifiée. Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné aux acteurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou le secteur privé.

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{ juin / août 201262 63Sécurité PrivéeSécurité Privée

terrorisme

Les J.O. de Sotchi sous la menace

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L’arsenal comportait plusieurs mines et roquettes anti-char, un mortier de 82 mm, trois lance-roquettes sol-air un Igla et deux Strela, deux mitrailleuses lourdes, des munitions pour armes automatiques et mortiers, tous de fabrication soviétique et du matériel pour la fabrication de bombes artisanales, en l’es-pèce 15 kilos de trinitrotoluène. Selon le Comité anti-terroriste de la Fédération de Russie (NAK), le FSB, service russe de sécurité intérieure (anti-terro-risme et contre-espionnage) a participé à l’opération avec ses homologues Abkhazes.

risques d’attentatsMoscou craint que les isla-mistes radicaux du Caucase de Doku Umarov s’en prennent aux J.O. d’hiver de 2014 et pré-parent des attentats d’ampleur. La Russie accuse d’ailleurs son voisin géorgien de n’être pas clair sur les rapports qu’il entretient avec les groupes islamistes du Caucase. Tbilisi reste hostile à Moscou depuis l’arrivée au pouvoir du parti de Mikhaïl Saakachvili et la défaite de l’armée géorgienne après la contre-offensive des forces russes en Ossétie du Sud en 2008.

qui manipuLe qui ?Les débats sont nombreux entre experts du monde post-sovié-tique pour savoir qui manipule qui au sein des organisations terroristes et les théories sont évidemment nombreuses.Quelle que soit la réponse à ces questions, le danger terroriste lui est bel et bien réel pour les spor-tifs, les entreprises et le public qui préparent déjà ou seront pré-sents lors de ces jeux.

interpeLLations

Opération anti-contrefaçon en Espagne

27 personnes ont ainsi été arrêtées à Barcelone, Madrid et Valence, huit d’entre elles ont été interpellées au Portu-gal. Parmi ces dernières, une prise de choix en la personne du chef du réseau, un indien résidant en Espagne qui a été arrêté dans sa maison de Cas-telldefels, non loin de Barce-lone. L’homme surveillé depuis

Trois personnes ont été arrêtées et une dizaine de caches d’armes découvertes en Abkhazie, une République autonome sécessionniste de Géorgie.

Ce logiciel permet de donner des ordres à son smartphone, de même que de prendre des notes vocales. Pourtant, IBM sait lire les contrats d’utilisa-teurs… Celui d’Apple précise en effet que les données sont transférées et stockées à Cuper-tino sur les serveurs de la Pomme qui se réserve le droit de les utiliser…

technoLogies

IBM interdit l’usage du logiciel SIRI sur IPhone 4S

Une unité spécialisée a désa-morcé une bombe dissimulée dans les toilettes de l’établisse-ment.L’engin a été déplacé par les enquêteurs pour l’enquête. Aucune revendication n’a été faite, mais la cible choisie ren-voie aux extrémistes de gauche ou de droite aussi bien qu’aux islamistes.

turquie

Tentative d’atten-tat contre un Mc-Donald à Istanbul

Alors que la Maison proposé une enveloppe de 72 milliards de dollars pour la communauté du Renseignement américain, la Chambre des députés a aug-menté ce montant de 4%. C’est donc 77 milliards de dollars qui seront alloués aux différents services.L’augmentation bénéficiera aux moyens satellitaires.

états-unis

La chambre aug-mente le budget du renseignement

Le théâtre Gran Rex de Buenos Aires a échappé à un attentat à la bombe. Un engin dont le dis-positif d’explosion était contrô-lé par un téléphone portable a été découvert.L’ancien président colombien Alvaro Uribe devait s’exprimer devant un public d’officiels et d’hommes d’affaire.La police argentine enquête dans les milieux colombiens.

argentine

Découverte d’une bombe contre Alvaro Uribe

La police fédérale nigériane a arrêté Suleiman Mohammed, l’un des chefs militaires de l’or-ganisation terroriste islamiste dans sa maison de Kano. Il a été conduit à Abudja.Le groupe tente de cristalliser autour de lui les oppositions du nord contre le président Goodluck Jonathan qui pour-rait se représenter en 2015.

nigeria

Arrestation à la tête du Boko Haram

La police espagnole vient d’effectuer un vaste coup de filet anti-contrefaçon dans plusieurs villes du Royaume ainsi qu’au Portugal.

plusieurs mois est considéré comme étant l’un des princi-paux importateurs de contrefa-çon en Espagne.

200 000 articLes saisisLes policiers ont découvert les marchandises falsifiées, dissimulées au sein de char-gements authentiques. 200 000 articles contrefaits ont été

saisis durant l’opération. Parmi eux, 5 000 IPhone 4-S, des médi-caments, des ordinateurs, des montres, des vêtements et des objets de luxe pour une valeur marchande de plusieurs mil-lions d’euros. Les enquêteurs ont également découvert dans la région de Gérone un atelier clandestin permettant d’estam-piller de faux produits reven-dus essentiellement sur les petits marchés de Madrid et la côte méditerranéenne.

des Liens avec Le trafic de drogueCe coup de filet porte à 3 mil-lions d’articles le nombre d’ob-jets contrefaits saisis ces 18 der-

niers mois. 316 personnes ont été arrêtées dans ce contexte. Les petits articles sont en géné-ral envoyés par avion via l’aéro-port de Barcelone et les objets plus importants transitent par le port de Valence. Cette impor-tante saisie met en évidence les liens de ce trafic avec celui de la drogue. Les hommes arrê-tés au Portugal appartiennent en effet au milieu marocain.

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{ juin / août 201264 65Sécurité PrivéeSécurité Privée

ritueL

Le temple noirjacques ravenne et eric giacometti

normaL ?

L'homme qui ne devait pas être présidentkarim rissouLi et antonin andré, aLbin micheL

CosmopolitisCosmopolitis

menaces

Le patron de Saab se dit victime d’espionnage

C’est ce que Haakan Buskhe a confié dans un entretien accordé au quotidien Svenska Dagbladet, sans pour autant apporter de preuves ou citer quiconque. Le groupe suédois est engagé dans d’importantes négociations avec la fédéra-tion helvétique dans le but de vendre 22 chasseurs Gripen.

report de signatureLe conseil de la fédération avait annoncé que le marché serait attribué à Saab qui avait proposé la meilleure offre pour

un montant de 3,1 milliards de francs suisses (2,6 milliards d’euros), battant ainsi ses concurrents les plus sérieux : Dassault et EADS. Toutefois, le contrat n’a pas encore été signé et la presse suisse a pu-blié de nombreux documents mettant en cause les capacités techniques de l’avion suédois. En avril dernier, le Gouverne-ment a donc reporté sa déci-sion à 2020.Par ailleurs, une commission parlementaire a été formée pour déterminer si le proces-sus de sélection avait été suivi selon les règles. Une «votation» est même envisagée pour sa-voir qui remportera le marché.

espionnage… ou non ?Sans éléments, il est difficile de savoir s’il y a ici une affaire d’espionnage. Cependant, rien n’est à exclure tant la compé-tition est rude sur ce marché. Ajoutons qu’on aurait tort de soupçonner les concurrents directs de Saab, car d’autres constructeurs pourraient être curieux d’en savoir plus, sans oublier des agences peu scru-puleuses vendant leurs infor-mations au plus offrant.

Deux personnes sont mortes et trente et une autres ont été blessées dans l’explosion d’une bombe collée par un piéton à l’arrêt du véhicule blindé de Fernando Londono, l’ancien ministre de l’Intérieur. La majo-rité des victimes étaient dans un bus arrêté à proximité. C’est le premier attentat de ce type dans la capitale depuis 2003.

coLombie

Attentat contre l’ancien ministre de l’Intérieur

Le secrétaire d’état américain a annoncé lors d’une conférence de presse avec son homologue birman que les états-Unis al-laient lever les sanctions contre la Birmanie. Les entreprises américaines vont pouvoir inves-tir en particulier dans les sec-teurs miniers, énergétiques et financiers.

birmanie

Washington lève les sanctions économiques

L’affaire apparaît en marge de la vente d’avions à la Suisse. Haakan Buskhe, le directeur du constructeur aéronautique suédois Saab pense avoir été suivi et que son téléphone portable a été écouté dans le cadre d’une opération d’espion- nage industriel.

Lu pour vousLu pour vous

Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assas-sinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées. Obser-vateur intransigeant d'une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l'habite. Inspiré d'un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement intérieur d'un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le pacifisme s'illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam.

Portrait croisé de deux personnalités des années trente en France, Mireille Balin et Young Perez ont tous deux connu la gloire avant de connaître un destin tra-gique. Une histoire authen-tique subtilement racontée par Denis Lapière et magni-fié par les peintures d’Aude Samama, à découvrir en librairie le 22 août.

Victor Younki dit Young Perez est né en Tunisie. Le petit gamin juif se pas-sionne pour la boxe et de fil en aiguille, il deviendra champion du monde des poids lourds en 1931. Rat-trapé par ses origines, il est dénoncé et arrêté par la mi-lice en 1943. Il sera déporté à Auschwitz où étonne-

Un peu comme Yasmina Reza avec L’Aube, le jour et la nuit, Karim Rissouli et Antonin André ont suivi le candidat Hollande tout le long de sa campagne, jusqu’au dernier soir des élections. Le portrait d’un homme parti à la conquête du pouvoir contre toute attente. Du « Hollande président ? On rêve... » de Laurent Fabius aux commen-taires acerbes de ses « amis » socialistes, qui le surnommaient Flanby, l’irrésistible ascension d’un homme « normal » jusqu’au triomphe...Antonin André est chef adjoint du service politique de France 2 et Karim Rissouli, grand reporter à Canal Plus.

Ils reviennent avec un nouvel opus qui résonne comme une ultime énigme pour le célèbre Marcas.1232. En Terre Sainte, une lutte sans merci oppose le Grand Maître des Templiers et le Légat du pape pour posséder un secret reven-diqué par toutes les religions et tous les pouvoirs.2012. À Londres, le Temple Noir se réunit et va changer le cours de l'Histoire.Dans les méandres financiers de la City et dans les coulisses des sociétés secrètes, le seul homme à pouvoir éviter le pire est Antoine Marcas, flic et franc-maçon.Une seule condition : résoudre l'ultime énigme des Templiers...

seriaL kiLLer

Avenue des géantsmarc dugain, éditions gaLLimard

destins croises

À l’ombre de la gloiredenis Lapière et aude samama, futuropoLis

ment, il participera à un dernier combat de boxe contre un champion nazi avant d’être abattu en 1945. Mireille Balin, l’actrice adu-lée des années 30, femme fatale à qui personne ne résiste, maîtresse de Jean Gabin, Tino Rossi et Young Perez connaîtra elle aussi un destin tragique à la fin de la guerre. La résistance ne lui pardonnera pas sa relation avec un officier allemand. Son amant est abattu et elle sera violée par un groupe de FFI, en 1944, alors qu’elle fuyait vers l’Italie.

65Sécurité Privée

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{ juin / août 201266 67Sécurité PrivéeSécurité Privée

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Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscineswiLLiam burroughs et jack kerouac, coLLection du monde entier, gaLLimard

Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, gravite toute une constel-lation d'amis sans le sou. Parmi eux il y a surtout Phil, un gamin de 17 ans à la beauté insolente. Ramsay Allen, dit Al, la quaran-taine un peu pathétique, est éperdument amoureux de lui. Pour lui échapper, et par goût de l'aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s'embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine mar-chande vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d'ici là. Mais le départ tant attendu est reporté ! Un meurtre en est la cause.

Ces « essais, reportages et ruminations », tous inédits en français, composent un extraordinaire portrait his-torique, social et culturel de l'Amérique contemporaine. Ils révèlent un Norman Mailer inattendu, romancier n'hési-tant pas à aller « au charbon », à se frotter à la réalité mul-tiple et changeante de son pays. Ce livre apporte un pré-cieux complément à des clas-siques maileriens d'investiga-tion tels que Les Armées de la nuit, Le Chant du bourreau, ou Oswald, un mystère améri-cain. Incontournable.

Le premier roman de Burroughs et Kerouac raconte une histoire vraie. En 1944, Jack Kerouac et William Burroughs, alors des écrivains inconnus, furent arrêtés à la suite d'un crime : un de leurs amis en avait poignardé un autre, puis il était venu leur demander conseil et aucun d'eux n'avait prévenu la police. Dans ces per-sonnages encore indéterminés, animés du désir vague de s'em-barquer dans une aventure ou d'écrire un livre, dans ce goût des beuveries et de la margina-lité, on reconnaît la matrice des œuvres de deux grands auteurs de la Beat Generation.

revivaL

Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscineswiLLiam burroughs et jack kerouac, coLLection du monde entier, gaLLimard

Entre chronique florissante et fabuleux conte moderne, cette myriade de récits entremêle le quotidien de trois générations de juifs stambouliotes au XXe siècle. Istanbul modèle leur existence à la lueur de leurs regrets, de leurs fantasmes ou des souvenirs qu'ils recréent. Dessinant, au gré de leurs errances, un monde nostalgique aux parfums enchanteurs. « Le beau roman de Mario Levi est une saga foison-nante ou le rire se mêle aux larmes », Marc Semo, Libération.

nostaLgie

Istanbul était un contemario Levi, 10-18

anthoLogie

L’Amériquenorman maiLer, Les beLLes Lettres

Le nouveau nothomb

Barbe bleueBarbe bleue sort le 22 août prochain. Alors, quel est le verdict ? Est-ce un grand Nothomb, un pe-tit Nothomb, un moyen Nothomb ? « Votre avis nous intéresse », comme il est coutume de dire…Pour ce qu’on en sait, seule une citation de l’auteur transparait. « La colocataire est la femme idéale ».Vingt ans exactement après Hygiène de l’assas-sin, Barbe Bleue est son nouveau roman.

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{ juin / août 201268 Sécurité Privée