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OEPP/EPPO Bulletin 3 (1) : 89-92 (1973) Selection de varietes de tornate resistantes aux Meloidogyne par H. LATERROT Station d’Amelioration des Plantes Maraicheres [INRA], Montfavet (France1 SOMMAIRE La resistance aux Meloidozym, trouvtie iI y a un quart de sikcle dans un hybride Lycopersicoiz esculentum s L. pcvuvianum, a et6 introduite par les sdec- tionneuis de divers pays dam dX6ren:s types varigtaux. Les limites de l’efficacite de la resists-nce miit brigvement presentees ainsi que les techniques i utiliser pour mener i bien un programme de selection. Les varittts resistantes actuellement com- rnercialisCes en France sont signalees, certaines d’entre elks connaissent une dif- fusion importante. Introdaction La r %stance variita!e ails MelozdoLqy?%e a fait l’objet de recherches importantes pour plusieurs plantes maralchhres : FASSUI.IOTIS et LZ!. (1970) ont fait le point de la situation en ce qui concerne le haricot commun (Phaseolus uulgaris) chez lequel une rksistance trhs intkressante est utilisable envers M, incognita (Kofoid & White) Chitwood. MAC GUIRE et al. (1961) ont, d’me fason analogue, ktudik le haricot de Lima (P. lunatu.r) oh une resistance a M. incognita est exphitee par les sdectionneurs. FASSULIOTIS (1967) a trouvC des sources de resistance parmi des Cuczmis botanique- ment assez eloignks ~ L I melon (C. melo) et du concombre (C. sativus) chez lesquels il n’en a dkcel9 aucune. FASSULIOTIS (1971) rapporte que Norton a reussi B croiser C. vdo avec C. nzetuliferus rksistant, ce qui ouvre de noiivelles perspectives. FASSULIOTIS (1971) n’a pas trouvk de rksistance parmi les Cucurbita. CLARK (1967) a mis en 6vidence des differences de sensibilitk B M. hapla Chitwood chez la carotte (Daucus carota). HARE (1956) a trouvk, dans le genre Capsicam, des sources de rk- sistance aux divers Meloidogyne sauf a h1. hapla. Chez la tomate tous les programmes de sklection, qui ont abouti aux variktes rksistantes cultivees actuellement, sont bas% sur l’utilisation de la rksistance issue du croisement interspkcifique L. e.rc.ulenturr2 x L. peruz lzanum. Ge‘ne‘ralitts sztr la re‘sistance aax Meloidogyne chez la tomate La rksistance de I’hybride dit de Smith a ktk mise en evidence par WAnS (1947), puis 6riidii.e du point de vue getietique et introduite rapidement dam des va- rietks cultivables par les cheicheurs d’Hawaii. Cetre rCsisraiice est controlke par un gPne incomplPtement dominant, symbolis6 par Mi. Dapres BARHAM et SASSER (1956), le facteur de resistance est efficace envers tous les Meloidogyne, sauf a 1’Cgard de M. hupla. Les larves des Melodogyne sont capables de pknetrer dans les racines des plantes resistantes, mais n’y poursuivent pas leur dkveloppement. On observe une reaction d’hy- 89

Sélection de variétés de tomate résistantes aux Meloidogyne

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Page 1: Sélection de variétés de tomate résistantes aux Meloidogyne

OEPP/EPPO Bul le t in 3 ( 1 ) : 89-92 (1973)

Selection de varietes de tornate resistantes aux Meloidogyne

par H. LATERROT

Station d’Amelioration des Plantes Maraicheres [INRA], Montfavet (France1

SOMMAIRE

La resistance aux Melo idozym, trouvtie i I y a un quart de sikcle dans un hybride Lycopersicoiz esculentum s L. pcvuvianum, a et6 introduite par les sdec- tionneuis de divers pays d a m dX6ren:s types varigtaux. Les limites de l’efficacite de la resists-nce miit brigvement presentees ainsi que les techniques i utiliser pour mener i bien un programme de selection. Les var i t t ts resistantes actuellement com- rnercialisCes en France sont signalees, certaines d’entre elks connaissent une dif- fusion importante.

Introdaction

La r %stance variita!e ails MelozdoLqy?%e a fait l’objet de recherches importantes pour plusieurs plantes maralchhres : FASSUI.IOTIS et LZ!. (1970) ont fait le point de la situation en ce qui concerne le haricot commun (Phaseolus uulgaris) chez lequel une rksistance trhs intkressante est utilisable envers M, incognita (Kofoid & White) Chitwood. MAC GUIRE et al. (1961) ont, d ’me fason analogue, ktudik le haricot de Lima ( P . lunatu.r) oh une resistance a M. incognita est exphitee par les sdectionneurs. FASSULIOTIS (1967) a trouvC des sources de resistance parmi des Cuczmis botanique- ment assez eloignks ~ L I melon (C. melo ) et du concombre (C. sativus) chez lesquels il n’en a dkcel9 aucune. FASSULIOTIS (1971) rapporte que Norton a reussi B croiser C. v d o avec C. nzetuliferus rksistant, ce qui ouvre de noiivelles perspectives. FASSULIOTIS (1971) n’a pas trouvk de rksistance parmi les Cucurbita. CLARK (1967) a mis en 6vidence des differences de sensibilitk B M. hapla Chitwood chez la carotte (Daucus carota). HARE (1956) a trouvk, dans le genre Capsicam, des sources de rk- sistance aux divers Meloidogyne sauf a h1. hapla.

Chez la tomate tous les programmes de sklection, qui ont abouti aux variktes rksistantes cultivees actuellement, sont bas% sur l’utilisation de la rksistance issue du croisement interspkcifique L. e.rc.ulenturr2 x L. peruz lzanum. ’

Ge‘ne‘ralitts sztr la re‘sistance aax Meloidogyne chez la tomate

La rksistance de I’hybride dit de Smith a k tk mise en evidence par W A n S (1947), puis 6riidii.e du point de vue getietique et introduite rapidement dam des va- rietks cultivables par les cheicheurs d’Hawaii. Cetre rCsisraiice est controlke par un gPne incomplPtement dominant, symbolis6 par Mi. Dapres BARHAM et SASSER (1956), le facteur de resistance est efficace envers tous les Meloidogyne, sauf a 1’Cgard de M . hupla.

Les larves des Melodogyne sont capables de pknetrer dans les racines des plantes resistantes, mais n’y poursuivent pas leur dkveloppement. On observe une reaction d’hy-

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persensibilite avec mort des cellules entourant les larves et la non-formation de cellules gkantes qui, chez les plantes sensibles, permettent la poursuite du developpement des larves.

Lorsque la temperature s’ClPve, la resistance diminue ; au-deli de 30°C les larves qui pCn6trent dans les racines des plantes resistantes n’entrainent pas de reaction de defense et continuent leur dheloppement. I1 en est de mCme chez P. uu2guris resistants B Meloidogyne. Malgre ces limites d’efficacitk, la resistance contrblee par le gsne Mi s’est revelee gkneralement tr6s interessante dans toutes les zones de culture de la tomate oh des variktts resistantes ont ete experimentees.

Mkthodes utiliskes pour la stlection

La realisation d’un programme de selection accClCree et le tri de nombreuses lignkes ne sont possibles qu’en utilisant une mCthode d’infection artificielle. La plupart des sdectionneurs utilisent une terre contaminke ou une terre B laqueue est ajoutk un broyat de racines gallees pour semer directement ou repiquer les descendances des croisements B trier.

Une methode plus prkcise consiste B semer les lots B observer dans une terre 16gPre dksinfectee puis, aprPs la levee des plantules, B deposer des masses dceufs de Meloidogyne entre les lignes de semis. Ldlevage des plantules inoculkes doit &re rhlise B une temperature de 15 B 25”C, en h i tan t des pointes dkpassant 30°C. La rhction des plantes peut stre observee 3 semaines apres l’inoculation. LCchelle de notation suivante convient parfaitement : - classe 0 : aucune galle. - classe 1 : une B quelques rares galles minuscules. - classe 2 : nombreuses galles dissdminkes. - classe 3 : nombreuses galles en chapelet.

Les plantes tCmoins resistantes sont en general rangees dans la classe 0, quel. quefois 1 en cas d‘616vation de la temp6rature ou dans le cas des plantes het6rozygotes pour Mi. Les plantes temoins sensibles sont rangees dans la classe 2 et le plus souvent 3. La repartition plantes rksistantes - plantes sensibles est donc trks facile aux temperatures i nd iquCes.

Etant donne la diversite varietale des lignies resistantes actuellement disponibles, I’introduction du gPne Mi dans un type varietal donne peut stre rkliske rapidement. Le sdectionneur choisit, comme parent porteur de Mi, une lignee resistante agronomique- ment voisine du type recherche ; il pourra ainsi limiter le nombre de G back-cross > i realiser ou peut-Ctre mCme travailler directement en selection gCn6alogique.

Variktts rksistantes disponibles

Les varietes resistantes commercialisees sont maintenant relativement nom- breuses. Si, dans la pratique, leur rksistance s’est montree efficace, une liaison dkfavorable a cependant 6t6 dCcelee entre elle et une baisse de fertilitt sous de mauvaises condi-

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ions de mise a fruit. Ce defaut de fertilitP disparait en partie a l'etat heterozygote, :ependant aucun hybride resistant aux nematodes n'a pu encore s'imposer pour la Iulture en serre.

En plein champ, certaines vari6ti.s resistantes sont maintenant largement cul- : ides ; l'extension de la culture de Ronita en Afrique noire et en AmCrique latine merite d&re signalee.

Liste de guelques variPtks et hybrides F 1 rksistants, actuellement comnercialisks

- Ronita, remplacCe maintenant par Rossol, varikte pour la conserve, a fruits allon-

- Piernita, remplacee maintenant par Piersol, vari6ti.s a gros fruits tardifs, du type

- Monita et Motabo, vari6ti.s B petits fruits ronds, du type Moneymaker.

- Marsol, variCt6 B fruits aplatis prkcoces, du type Marmande.

- F1 Montfavet 63-18, hybride F1 a fruits ronds precoces de taille moyenne, plante

- F1 Multicross, hybride F1 hollandais 8 fruits ronds de taille moyenne.

ges, du type Roma.

Saint-Pierre.

B croissance d6terminCe.

Les sklectionneurs ont obtenu de nouvelles varietes et de nouveaux hybrides F1 resistants aux Meloidogyne. I1 est probable que certaines de ces obtentions rkentes re- presenteront un pr0gri.s par rapport aux variet6s et hybrides cites ci-dessus.

OEPP/EPPO Bullet in 3 ( 1 ) : 89-92 (1973)

RESUME

Selection of Tomato Varieties Resistant to Meloidogyne

by H. LATERROT

Station d'Amelioration des Plantes Maraicheres [INRA), Montfavet [France)

Resistance against Meloidogyne which was found a quarter of a century ago in a hybrid resulting from crossing Lycopersicon esculentum x L. peruvianum has been introduced into varieties by the breeders of several countries. Various sources of resistance against Meloidogyne have also been found for Pbuseolus zvdgaris, P. Iunatus, C ~ c u m i s melo and Daucus curota, etc.

In the case of tomatoes there is evidence that resistance from the mentioned hybrid is based on one, incompletely dominant gene. This factor provides for resistance

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