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1 livres jeunesse 2008

Sélection jeunesse 2008

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Sélection de livres jeunesse 2008

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jeunesse 2008

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albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20 bandes dessinées 32

pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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avant-propos sommaireFruit d’un travail de lecture, de choix et d’analyses effectué tout au long de l’année par les bibliothécaires jeunesse du réseau toulousain, la Sélection de livres jeunesse 2008 fait peau neuve. Présentée dans une maquette et un format renouvelés,

avec un choix plus restreint de titres, elle est davantage en phase avec d’autres publications du même type proposées par la bibliothèque de Toulouse. Ce parti pris éditorial, loin de traduire une diminution de notre attention portée à l’édition jeunesse, fait aussi écho à de nouveaux outils d’information qui se mettent par ailleurs en place sur le site web de la bibliothèque. Les « Coups de cœur » mensuels, issus des commissions d’office, où sont examinées les nouveautés proposées par nos partenaires libraires, en sont un des exemples, permettant plus de réactivité par rapport à l’actualité du livre jeunesse, grâce à la souplesse qu’autorise le web. Comme les années précédentes, cette sélection entend refléter des choix basés sur la qualité des textes et des illustrations, la créativité des auteurs, l’originalité des propos… permettant de confronter les jeunes lecteurs à des styles et des points de vue différents, qui ouvrent sur le monde et aident à grandir. Du côté des livres illustrés, la variété et la richesse des images, usant de procédés graphiques d’une grande diversité (photographie, gravure, collages, papier découpé ou déchiré, dessin retravaillé à l’ordinateur, place du noir et blanc…) traduisent la créativité des illustrateurs. À noter parmi les albums un nombre important de livres sans texte, qui stimulent l’imagination à travers un langage graphique porteur de sens et d’émotion (Olivier Besson, Anne Brouillard, Antoine Guillopé, David Wiesner…). Soulignons aussi la force de ces contes classiques, inlassablement revisités par d’authentiques artistes, qui plongent le lecteur dans des univers surprenants (Hänsel et Gretel de Suzanne Janssen, le Chaperon rouge de Kveta Pacovska, la Barbe bleue d’Elsa Oriol ou le Petit Poucet de Loren Capelli). La BD quant à elle s’inspire de textes littéraires pour les adapter avec l’humour d’un Bruno Heitz (Le roman de Renart), le dépouillement du trait de Christophe Chabouté (Construire un feu, d’après Jack London) ou la noirceur de Marion Mousse pour un Frankenstein très gothique. Côté romans, on retrouve la veine du fantastique, sur les pas de Harry Potter, ou les vastes fresques romanesques, en plusieurs volumes, qui comblent les grands appétits de lecture. Quelques documentaires enfin, explorent, par différents chemins, des sujets variés, où l’art et la nature ont une belle place, mais aussi la philosophie ou l’histoire, la littérature ou la musique. Autant qu’ils stimulent la curiosité, ils savent séduire par des images inventives (Peter Sis, Sara, Anne Möller) ou des mises en pages originales. Ces quelques propositions de lectures ne sont qu’une invitation à découvrir, au-delà de cette sélection, le vaste domaine de l’édition jeunesse, dans toute sa richesse, sa qualité et son dynamisme.

Anne Marinetconservateursecteur jeunesse

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contes 20 bandes dessinées 32

pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

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documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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avant-propos sommaireFruit d’un travail de lecture, de choix et d’analyses effectué tout au long de l’année par les bibliothécaires jeunesse du réseau toulousain, la Sélection de livres jeunesse 2008 fait peau neuve. Présentée dans une maquette et un format renouvelés,

avec un choix plus restreint de titres, elle est davantage en phase avec d’autres publications du même type proposées par la bibliothèque de Toulouse. Ce parti pris éditorial, loin de traduire une diminution de notre attention portée à l’édition jeunesse, fait aussi écho à de nouveaux outils d’information qui se mettent par ailleurs en place sur le site web de la bibliothèque. Les « Coups de cœur » mensuels, issus des commissions d’office, où sont examinées les nouveautés proposées par nos partenaires libraires, en sont un des exemples, permettant plus de réactivité par rapport à l’actualité du livre jeunesse, grâce à la souplesse qu’autorise le web. Comme les années précédentes, cette sélection entend refléter des choix basés sur la qualité des textes et des illustrations, la créativité des auteurs, l’originalité des propos… permettant de confronter les jeunes lecteurs à des styles et des points de vue différents, qui ouvrent sur le monde et aident à grandir. Du côté des livres illustrés, la variété et la richesse des images, usant de procédés graphiques d’une grande diversité (photographie, gravure, collages, papier découpé ou déchiré, dessin retravaillé à l’ordinateur, place du noir et blanc…) traduisent la créativité des illustrateurs. À noter parmi les albums un nombre important de livres sans texte, qui stimulent l’imagination à travers un langage graphique porteur de sens et d’émotion (Olivier Besson, Anne Brouillard, Antoine Guillopé, David Wiesner…). Soulignons aussi la force de ces contes classiques, inlassablement revisités par d’authentiques artistes, qui plongent le lecteur dans des univers surprenants (Hänsel et Gretel de Suzanne Janssen, le Chaperon rouge de Kveta Pacovska, la Barbe bleue d’Elsa Oriol ou le Petit Poucet de Loren Capelli). La BD quant à elle s’inspire de textes littéraires pour les adapter avec l’humour d’un Bruno Heitz (Le roman de Renart), le dépouillement du trait de Christophe Chabouté (Construire un feu, d’après Jack London) ou la noirceur de Marion Mousse pour un Frankenstein très gothique. Côté romans, on retrouve la veine du fantastique, sur les pas de Harry Potter, ou les vastes fresques romanesques, en plusieurs volumes, qui comblent les grands appétits de lecture. Quelques documentaires enfin, explorent, par différents chemins, des sujets variés, où l’art et la nature ont une belle place, mais aussi la philosophie ou l’histoire, la littérature ou la musique. Autant qu’ils stimulent la curiosité, ils savent séduire par des images inventives (Peter Sis, Sara, Anne Möller) ou des mises en pages originales. Ces quelques propositions de lectures ne sont qu’une invitation à découvrir, au-delà de cette sélection, le vaste domaine de l’édition jeunesse, dans toute sa richesse, sa qualité et son dynamisme.

Anne Marinetconservateursecteur jeunesse

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© gallimard jeunesse | l’alphabet fabuleux | ill. martin jarrie

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contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

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albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

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livres jeunesse | albums | pour les tout-petits

Chut ! Une souris arrive à pas de loup et se cache sous la couette d’un lit douillet. Un mouton, une poule, trois chats… la rejoignent. Chut ! « On se cache pour faire une farce ». Cette phrase ponctue comme un refrain l’arrivée de chaque nouveau farceur. On la chuchote à en chuinter, on pouffe, on se retient, chut ! Jusqu’à la franche rigolade

de la chute où, chut ! On vérifie que tels sont pris ceux qui croyaient prendre… Comme les adultes qui le leur liront, les tout-petits retrouveront avec plaisir ces personnages tendres et malicieux dans La piscine, Mon pull, Le rendez-vous de la talentueuse Audrey Poussier.

L’intérêt de cet album réside essentiellement dans le jeu de mise en pages du texte et de l’image. Le texte de Gianni Rodari, extrêmement minimaliste et traduit par l’éditeur Alain Serres, nous fait « entendre » une comptine qui régale l’ouïe et la vue. Dans une alternance de deux doubles pages, les auteurs nous entraînent dans une histoire toute simple : pour faire une table, il faut du bois et pour faire du bois il faut ?… Un arbre ! Et ainsi jusqu’à la fleur et on recom-

mence ! L’illustration de Silvia Bonanni profite du grand format : chaque double page met en scène des objets fabriqués, découpés, assemblés et immédiatement reconnaissables car ils ressemblent à l’univers de tous les jours, nature et mobilier, qui entoure l’enfant. À la fois imagier et premier livre sur la nature, adultes et enfants prendront plaisir à le regarder, le détailler et certainement à lire et relire la ritournelle !

Aujourd’hui, le petit lapin n’ira pas à l’école : cette nuit il est tombé beaucoup de neige et le bus scolaire ne circule pas. Petit lapin et sa maman se retrouvent isolés dans leur cocon de neige. De plus, papa n’est pas là, son avion n’a pas pu décoller. Petit lapin est à la fois héros et narrateur de cet album tout en quiétude et harmonie. L’atmosphère est rassurante, feutrée et paisible. Petit lapin va, grâce à la complicité de sa maman, profiter sereinement de

cette journée exceptionnelle. Les vignettes aux bords arrondis traduisent avec finesse cette impression de vase clos et de nid douillet. Le gris adroitement utilisé reflète fidèlement l’atmosphère des jours de neige. Le jaune et le beige rosé laissent toutefois filtrer la lumière avec douceur. En totale adéquation avec le texte, l’illustration de dernière page renforce ce sentiment d’apaisement : trois monticules de neige symbolisent chaque membre de la famille. Papa sera bientôt de retour puisqu’il ne neige plus.

Voici Raymond, fils de Germain et Lucette, l’aîné de leur nombreuse progéniture du printemps dernier. Installé au beau milieu du potager les yeux clos, on dirait qu’il dort… non, il rêve ! Oui, et alors ! La vie serait peut être meilleure si seulement il était un mille-pattes, un grand méchant loup, ou bien une jolie fraise appétissante, un éléphant tout

rose, une belle cerise juteuse… Mais à y bien réfléchir, être un escargot curieux, explorateur du potager, ce n’est pas si mal que ça quand même, surtout si au bout d’une allée, l’amour est là, foi d’escargot ! Un graphisme simple et tout en rondeur, un papier de très belle qualité pour ce petit album carré attachant et plein de fraîcheur. Pour rêver dès le printemps ! À partir de 3 ans.

Sur une couverture toute blanche se pelotonne un gros ours bleu. La douceur qui en émane donne le ton de cet album. Un petit préambule de Jean-Hugues Malineau attise notre curiosité : à quoi rêvent les animaux ? Pour chaque animal, la réponse sous forme de court poème se cache sous l’illustration. Il faut soulever délicatement le petit renard roulé en boule et profondément endormi pour découvrir que ses rêves sont peuplés d’appétissantes

poulettes et belettes. Publié d’abord comme livre d’artiste à tout petit tirage (éditions Commune Mesure, 2002, un exemplaire conservé à la bibliothèque de Toulouse, Fonds de conservation jeunesse), cet album est une reproduction fidèle, dans le même format carré, des comptines de Jean-Hugues Malineau et des gravures sur lino de Jean-Charles Rousseau, fruit d’un beau travail de collaboration et de complicité entre les deux artistes. Les textes sont pleins de facétie et de petits clins d’œil comme les vacances de Monsieur Mulot. Les illustrations de Jean-Charles Rousseau, tout en rondeur et en teintes pastel, dégagent une véritable impression de tendresse. À lire, regarder ou écouter lové sur des genoux ou dans des bras confortables…

Attention chantier interdit au public ! Sauf à vous, les enfants, mais… port du casque obligatoire ! Ouvrez bien les yeux et attention aux oreilles, car du bruit, il y en a partout autour : sifflet strident, marteau-piqueur lancinant, grincement de la brouette, engins assourdissants, bruits

métalliques envahissants et étourdissants, le chantier vit et prend forme au rythme du travail de chacun. Par un graphisme original, par les onomatopées qui parsèment les doubles pages se déroule la réalité bruyante de travaux en cours dans ce monde du travail qu’aime à décrire Taro Miura. Grand format, papier kraft couleur terre pour ce très bel album au ton juste qui enchantera petits et grands.

Raymond rêveanne crausazmemocaah, tout-petits

memômes, be €

Il faut une fleur gianni rodari, ill. de silvia bonanni trad. de l’italien par alain serres rue du monde caah, be €

Dodo fourrure jean-hugues malineauill. jean-charles rousseaubayard jeunesse caag, album, bc,ja €

Une farce audrey poussier école des loisirs caah, loulou et

compagnie, bb €

Travaux en courstaro miura éd. du panama caah, bi €

Jour de neige komako sakai adaptation française de f lorence seyvos école des loisirs caag, bc €

pour les tout-petits

© école des loisirsjour de neige

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livres jeunesse | albums | pour les tout-petits

Chut ! Une souris arrive à pas de loup et se cache sous la couette d’un lit douillet. Un mouton, une poule, trois chats… la rejoignent. Chut ! « On se cache pour faire une farce ». Cette phrase ponctue comme un refrain l’arrivée de chaque nouveau farceur. On la chuchote à en chuinter, on pouffe, on se retient, chut ! Jusqu’à la franche rigolade

de la chute où, chut ! On vérifie que tels sont pris ceux qui croyaient prendre… Comme les adultes qui le leur liront, les tout-petits retrouveront avec plaisir ces personnages tendres et malicieux dans La piscine, Mon pull, Le rendez-vous de la talentueuse Audrey Poussier.

L’intérêt de cet album réside essentiellement dans le jeu de mise en pages du texte et de l’image. Le texte de Gianni Rodari, extrêmement minimaliste et traduit par l’éditeur Alain Serres, nous fait « entendre » une comptine qui régale l’ouïe et la vue. Dans une alternance de deux doubles pages, les auteurs nous entraînent dans une histoire toute simple : pour faire une table, il faut du bois et pour faire du bois il faut ?… Un arbre ! Et ainsi jusqu’à la fleur et on recom-

mence ! L’illustration de Silvia Bonanni profite du grand format : chaque double page met en scène des objets fabriqués, découpés, assemblés et immédiatement reconnaissables car ils ressemblent à l’univers de tous les jours, nature et mobilier, qui entoure l’enfant. À la fois imagier et premier livre sur la nature, adultes et enfants prendront plaisir à le regarder, le détailler et certainement à lire et relire la ritournelle !

Aujourd’hui, le petit lapin n’ira pas à l’école : cette nuit il est tombé beaucoup de neige et le bus scolaire ne circule pas. Petit lapin et sa maman se retrouvent isolés dans leur cocon de neige. De plus, papa n’est pas là, son avion n’a pas pu décoller. Petit lapin est à la fois héros et narrateur de cet album tout en quiétude et harmonie. L’atmosphère est rassurante, feutrée et paisible. Petit lapin va, grâce à la complicité de sa maman, profiter sereinement de

cette journée exceptionnelle. Les vignettes aux bords arrondis traduisent avec finesse cette impression de vase clos et de nid douillet. Le gris adroitement utilisé reflète fidèlement l’atmosphère des jours de neige. Le jaune et le beige rosé laissent toutefois filtrer la lumière avec douceur. En totale adéquation avec le texte, l’illustration de dernière page renforce ce sentiment d’apaisement : trois monticules de neige symbolisent chaque membre de la famille. Papa sera bientôt de retour puisqu’il ne neige plus.

Voici Raymond, fils de Germain et Lucette, l’aîné de leur nombreuse progéniture du printemps dernier. Installé au beau milieu du potager les yeux clos, on dirait qu’il dort… non, il rêve ! Oui, et alors ! La vie serait peut être meilleure si seulement il était un mille-pattes, un grand méchant loup, ou bien une jolie fraise appétissante, un éléphant tout

rose, une belle cerise juteuse… Mais à y bien réfléchir, être un escargot curieux, explorateur du potager, ce n’est pas si mal que ça quand même, surtout si au bout d’une allée, l’amour est là, foi d’escargot ! Un graphisme simple et tout en rondeur, un papier de très belle qualité pour ce petit album carré attachant et plein de fraîcheur. Pour rêver dès le printemps ! À partir de 3 ans.

Sur une couverture toute blanche se pelotonne un gros ours bleu. La douceur qui en émane donne le ton de cet album. Un petit préambule de Jean-Hugues Malineau attise notre curiosité : à quoi rêvent les animaux ? Pour chaque animal, la réponse sous forme de court poème se cache sous l’illustration. Il faut soulever délicatement le petit renard roulé en boule et profondément endormi pour découvrir que ses rêves sont peuplés d’appétissantes

poulettes et belettes. Publié d’abord comme livre d’artiste à tout petit tirage (éditions Commune Mesure, 2002, un exemplaire conservé à la bibliothèque de Toulouse, Fonds de conservation jeunesse), cet album est une reproduction fidèle, dans le même format carré, des comptines de Jean-Hugues Malineau et des gravures sur lino de Jean-Charles Rousseau, fruit d’un beau travail de collaboration et de complicité entre les deux artistes. Les textes sont pleins de facétie et de petits clins d’œil comme les vacances de Monsieur Mulot. Les illustrations de Jean-Charles Rousseau, tout en rondeur et en teintes pastel, dégagent une véritable impression de tendresse. À lire, regarder ou écouter lové sur des genoux ou dans des bras confortables…

Attention chantier interdit au public ! Sauf à vous, les enfants, mais… port du casque obligatoire ! Ouvrez bien les yeux et attention aux oreilles, car du bruit, il y en a partout autour : sifflet strident, marteau-piqueur lancinant, grincement de la brouette, engins assourdissants, bruits

métalliques envahissants et étourdissants, le chantier vit et prend forme au rythme du travail de chacun. Par un graphisme original, par les onomatopées qui parsèment les doubles pages se déroule la réalité bruyante de travaux en cours dans ce monde du travail qu’aime à décrire Taro Miura. Grand format, papier kraft couleur terre pour ce très bel album au ton juste qui enchantera petits et grands.

Raymond rêveanne crausazmemocaah, tout-petits

memômes, be €

Il faut une fleur gianni rodari, ill. de silvia bonanni trad. de l’italien par alain serres rue du monde caah, be €

Dodo fourrure jean-hugues malineauill. jean-charles rousseaubayard jeunesse caag, album, bc,ja €

Une farce audrey poussier école des loisirs caah, loulou et

compagnie, bb €

Travaux en courstaro miura éd. du panama caah, bi €

Jour de neige komako sakai adaptation française de f lorence seyvos école des loisirs caag, bc €

pour les tout-petits

© école des loisirsjour de neige

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8 livres jeunesse | albums | pour les petits

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Dans cet abécédaire original on observe sur chaque double page une lettre, un mot, sa définition et l’illustration correspondante. Nous découvrons des définitions datant de 1934 et des années soixante. Savez-vous que le serpent est : « un reptile sans pied » ou que le pantin est : « un homme sans volonté, qui change sans cesse d’opinion » ? L’humour

se retrouve dans les textes et les illustrations. Celles-ci, à explorer de près, sont énigmatiques, surréalistes et fourmillent de détails. Martin Jarrie a véritablement exploité le grand format de cet album. De plus, la variété des couleurs participe à cet univers pictural, se rapprochant ainsi du rêve et de l’imaginaire.

Ce bestiaire nous interpelle tout d’abord par son grand format et ses peintures pleine page. C’est avant tout un régal pour l’œil grâce au talent artistique d’Olivier Charpentier. En parallèle, le texte de Frédéric Kessler en fait aussi un ouvrage inattendu plein d’humour et de fantaisie. Les définitions des animaux, pour les moins insolites et cocasses, ne manqueront pas de surprendre le jeune lecteur. Un texte poétique nous apprend des choses

insoupçonnées sur les mœurs des animaux présentés. Cet album dynamique est une belle invitation au rêve et à la curiosité.

De la ville à la jungle, en passant par les dunes désertiques ou les mers et océans du monde, la terre tourne sous nos pas, unique, multiple et vivante. L’album, pour ce défilé ininterrompu, s’est habillé de pages cartonnées, pliées en accordéon pour donner le rythme d’un voyage sans fin.

Le jour et la nuit se succèdent au fil des paysages et du temps qui passe. Le graphisme assez dépouillé des gravures (blanc sur noir pour le jour, et inversé pour la nuit) accentue et accompagne bien le parcours de ce tour de terre. Un bandeau jaune ou bleu souligne cette longue frise, semant quelques lignes poétiques sur l’environnement et les lieux parcourus. Plusieurs itinéraires sont possibles, le choix des destinations et des escales est entièrement libre. L’aventure est au rendez-vous.

pour les petitsL’alphabet fabuleux martin jarrie gallimard jeunesse caah, giboulées, ca €

Le grand bestiaire des animaux frédéric kessler ill. d’olivier charpentier autrement jeunesse caah, ca €

Vues d’ici fani marceau ill. de joëlle jolivet naïve, caah, bh €

© gallimard jeunesse | l’alphabet fabuleux | ill. martin jarrie

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8 livres jeunesse | albums | pour les petits

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Dans cet abécédaire original on observe sur chaque double page une lettre, un mot, sa définition et l’illustration correspondante. Nous découvrons des définitions datant de 1934 et des années soixante. Savez-vous que le serpent est : « un reptile sans pied » ou que le pantin est : « un homme sans volonté, qui change sans cesse d’opinion » ? L’humour

se retrouve dans les textes et les illustrations. Celles-ci, à explorer de près, sont énigmatiques, surréalistes et fourmillent de détails. Martin Jarrie a véritablement exploité le grand format de cet album. De plus, la variété des couleurs participe à cet univers pictural, se rapprochant ainsi du rêve et de l’imaginaire.

Ce bestiaire nous interpelle tout d’abord par son grand format et ses peintures pleine page. C’est avant tout un régal pour l’œil grâce au talent artistique d’Olivier Charpentier. En parallèle, le texte de Frédéric Kessler en fait aussi un ouvrage inattendu plein d’humour et de fantaisie. Les définitions des animaux, pour les moins insolites et cocasses, ne manqueront pas de surprendre le jeune lecteur. Un texte poétique nous apprend des choses

insoupçonnées sur les mœurs des animaux présentés. Cet album dynamique est une belle invitation au rêve et à la curiosité.

De la ville à la jungle, en passant par les dunes désertiques ou les mers et océans du monde, la terre tourne sous nos pas, unique, multiple et vivante. L’album, pour ce défilé ininterrompu, s’est habillé de pages cartonnées, pliées en accordéon pour donner le rythme d’un voyage sans fin.

Le jour et la nuit se succèdent au fil des paysages et du temps qui passe. Le graphisme assez dépouillé des gravures (blanc sur noir pour le jour, et inversé pour la nuit) accentue et accompagne bien le parcours de ce tour de terre. Un bandeau jaune ou bleu souligne cette longue frise, semant quelques lignes poétiques sur l’environnement et les lieux parcourus. Plusieurs itinéraires sont possibles, le choix des destinations et des escales est entièrement libre. L’aventure est au rendez-vous.

pour les petitsL’alphabet fabuleux martin jarrie gallimard jeunesse caah, giboulées, ca €

Le grand bestiaire des animaux frédéric kessler ill. d’olivier charpentier autrement jeunesse caah, ca €

Vues d’ici fani marceau ill. de joëlle jolivet naïve, caah, bh €

© gallimard jeunesse | l’alphabet fabuleux | ill. martin jarrie

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10 livres jeunesse | albums | pour les petits

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Dans l’ovale symbolique du zéro de la page de titre un garçon fait la moue. Les chiffres et les situations s’enchaînent dans les pages suivantes et une chose devient certaine : ce garçon, le nez à la fenêtre, s’ennuie. Les passants passent et une minute devient une éternité. Même ce jeu, commencé la minute d’après, qui consiste

à inverser l’ordre des choses en se donnant un faux air de créateur du monde, tourne court. Les situations s’enchaînent dans le sens contraire, le 0 du début devient 30 et l’album, d’anecdotique, prend une teneur philosophique : cet enfant ne veut plus être enfant, pour que la vraie vie commence enfin. Mais, à 8h32 précises, la belle Camille se tient devant sa porte d’entrée et tout à coup, la vie d’enfant redevient un vrai bonheur ! Photographies savamment mises en pages, jeu réussi sur la typographie : l’interaction est parfaite entre le texte et les images. À la fois simple et profond, cet album frappe par sa juste position à hauteur d’enfant ; il nous parle avec une grande simplicité d’un monde où la notion de temps n’est plus la même, d’un monde où les événements sont exagérés, les émotions exacerbées. Une heure banale devient alors une catastrophe, et un sourire un événement amoureux d’une incommensurable originalité ! Un titre prometteur pour cette petite maison d’édition qui grandit bien.

« Alors on a déménagé … » ainsi se termine chaque séquence de cet album qui nous conte le parcours d’une famille. Cette famille (les grands-parents, les parents, l’oncle et la tante, le petit frère, la grande sœur et… le chat) va successivement occuper des lieux inhabituels tels qu’un bus, un cinéma, le toit d’une église, ou, plus absurde, le violon de la tante ou le chapeau de l’oncle. C’est à chaque fois un nouveau départ, un nouveau point de vue sur le monde qui fait naître de nouveaux

sentiments. Les personnages sont pleins de vie et de fantaisie, et même si parfois l’errance les entraîne dans des endroits évoquant la misère et où les conditions de vie sont dures, il se dégage de cet album une note positive avec des liens familiaux qui résistent à toutes les épreuves. Un petit dessin en noir et blanc, qui montre l’itinéraire de la famille, défile sous le texte avec en vis-à-vis une illustration couleur pleine page. L’ensemble apporte une tonalité poétique à cet album où l’humour ne manque pas.

On se promène dans ce très grand album comme si on déambulait entre les vitrines d’un muséum d’histoire naturelle ou si l’on feuilletait les planches du carnet d’un naturaliste. Hippopotames, lémuriens, canards, chiens, coléoptères et autres animaux défilent sous nos

yeux et composent un magnifique bestiaire coloré. Au-delà de cette simple flânerie, Olivier Besson nous propose une véritable découverte de son art : la gravure. Dans les quatre pages du glossaire, il parvient à nous donner des connaissances techniques précises en restant abordable et même drôle : on a l’impression d’assister à une démonstration en direct et l’on perçoit bien le caractère toujours artisanal de son travail. L’œil s’aiguise et dépasse l’aspect simplement esthétique pour repérer le côté technique : la lecture de l’album prend alors une dimension supplémentaire. Régal pour les yeux de tous, source de savoir, sensibilisation à l’art : ne boudons pas notre plaisir !

C’est le printemps. Près de l’étang, on emménage, on s’installe, on s’active et on prépare le nid douillet pour accueillir le petit à venir. L’été arrive, l’enfant aussi. L’automne passe, puis l’hiver. Au retour du printemps l’enfant fait ses premiers pas au bord de l’étang. Ce bel

album sans texte aux couleurs chaudes nous propose de suivre la vie animée autour de l’étang en observant deux familles : l’une humaine, l’autre aviaire. Si bien qu’on ne sait plus très bien quelle est la famille mise en valeur par le titre. Mais est-ce si important tant tout y est doux et simple. On retrouvera avec plaisir cet étang si vivant avec l’un des « figurants » de cet album devenu personnage principal dans Le pêcheur et l’oie du même auteur.

Déjà initié et converti à la magie ludique des précédents albums de David A. Carter, on pourrait se désintéresser et se détourner de ce nouveau titre. Mais l’enchantement opère à nouveau quand les petites pastilles noires, sagement posées sur de fines languettes de papier, déferlent subitement comme une « ola » magistrale, ou quand elles explosent en feu d’artifice de couleurs et libèrent leur énergie. On retrouve toujours des mobiles dans l’esprit de Calder, mais renouvelés dans leurs installations ; il y a

aussi des « pompons et des pompettes » qui dressent fièrement leurs tours coniques. Féerie des pop-up, jeux de tirettes, pliages-dépliages, croisements de pastilles pour un final époustouflant. On peut aussi se délecter de l’élégant habillage argent et noir de l’album.

8h32 stéphane servant, ill. de alice sidoli où sont les enfants caah, chahu-bohu, bc,da €

Gravures de bêtes olivier besson thierry magnier caag, ci,fa €

La famille foulque anne brouillard seuil jeunesse caah, bd,fa €

600 pastilles noires : un livre pop-up pour les enfants de tous âges david a. carter gallimard jeunesse, caah, bh €

© n

aïve

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ici |

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Alors on a déménagé peter stamm, ill. de jutta bauer, trad. de l’allemand par genia catala joie de lire caag, albums, be,fa €

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10 livres jeunesse | albums | pour les petits

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Dans l’ovale symbolique du zéro de la page de titre un garçon fait la moue. Les chiffres et les situations s’enchaînent dans les pages suivantes et une chose devient certaine : ce garçon, le nez à la fenêtre, s’ennuie. Les passants passent et une minute devient une éternité. Même ce jeu, commencé la minute d’après, qui consiste

à inverser l’ordre des choses en se donnant un faux air de créateur du monde, tourne court. Les situations s’enchaînent dans le sens contraire, le 0 du début devient 30 et l’album, d’anecdotique, prend une teneur philosophique : cet enfant ne veut plus être enfant, pour que la vraie vie commence enfin. Mais, à 8h32 précises, la belle Camille se tient devant sa porte d’entrée et tout à coup, la vie d’enfant redevient un vrai bonheur ! Photographies savamment mises en pages, jeu réussi sur la typographie : l’interaction est parfaite entre le texte et les images. À la fois simple et profond, cet album frappe par sa juste position à hauteur d’enfant ; il nous parle avec une grande simplicité d’un monde où la notion de temps n’est plus la même, d’un monde où les événements sont exagérés, les émotions exacerbées. Une heure banale devient alors une catastrophe, et un sourire un événement amoureux d’une incommensurable originalité ! Un titre prometteur pour cette petite maison d’édition qui grandit bien.

« Alors on a déménagé … » ainsi se termine chaque séquence de cet album qui nous conte le parcours d’une famille. Cette famille (les grands-parents, les parents, l’oncle et la tante, le petit frère, la grande sœur et… le chat) va successivement occuper des lieux inhabituels tels qu’un bus, un cinéma, le toit d’une église, ou, plus absurde, le violon de la tante ou le chapeau de l’oncle. C’est à chaque fois un nouveau départ, un nouveau point de vue sur le monde qui fait naître de nouveaux

sentiments. Les personnages sont pleins de vie et de fantaisie, et même si parfois l’errance les entraîne dans des endroits évoquant la misère et où les conditions de vie sont dures, il se dégage de cet album une note positive avec des liens familiaux qui résistent à toutes les épreuves. Un petit dessin en noir et blanc, qui montre l’itinéraire de la famille, défile sous le texte avec en vis-à-vis une illustration couleur pleine page. L’ensemble apporte une tonalité poétique à cet album où l’humour ne manque pas.

On se promène dans ce très grand album comme si on déambulait entre les vitrines d’un muséum d’histoire naturelle ou si l’on feuilletait les planches du carnet d’un naturaliste. Hippopotames, lémuriens, canards, chiens, coléoptères et autres animaux défilent sous nos

yeux et composent un magnifique bestiaire coloré. Au-delà de cette simple flânerie, Olivier Besson nous propose une véritable découverte de son art : la gravure. Dans les quatre pages du glossaire, il parvient à nous donner des connaissances techniques précises en restant abordable et même drôle : on a l’impression d’assister à une démonstration en direct et l’on perçoit bien le caractère toujours artisanal de son travail. L’œil s’aiguise et dépasse l’aspect simplement esthétique pour repérer le côté technique : la lecture de l’album prend alors une dimension supplémentaire. Régal pour les yeux de tous, source de savoir, sensibilisation à l’art : ne boudons pas notre plaisir !

C’est le printemps. Près de l’étang, on emménage, on s’installe, on s’active et on prépare le nid douillet pour accueillir le petit à venir. L’été arrive, l’enfant aussi. L’automne passe, puis l’hiver. Au retour du printemps l’enfant fait ses premiers pas au bord de l’étang. Ce bel

album sans texte aux couleurs chaudes nous propose de suivre la vie animée autour de l’étang en observant deux familles : l’une humaine, l’autre aviaire. Si bien qu’on ne sait plus très bien quelle est la famille mise en valeur par le titre. Mais est-ce si important tant tout y est doux et simple. On retrouvera avec plaisir cet étang si vivant avec l’un des « figurants » de cet album devenu personnage principal dans Le pêcheur et l’oie du même auteur.

Déjà initié et converti à la magie ludique des précédents albums de David A. Carter, on pourrait se désintéresser et se détourner de ce nouveau titre. Mais l’enchantement opère à nouveau quand les petites pastilles noires, sagement posées sur de fines languettes de papier, déferlent subitement comme une « ola » magistrale, ou quand elles explosent en feu d’artifice de couleurs et libèrent leur énergie. On retrouve toujours des mobiles dans l’esprit de Calder, mais renouvelés dans leurs installations ; il y a

aussi des « pompons et des pompettes » qui dressent fièrement leurs tours coniques. Féerie des pop-up, jeux de tirettes, pliages-dépliages, croisements de pastilles pour un final époustouflant. On peut aussi se délecter de l’élégant habillage argent et noir de l’album.

8h32 stéphane servant, ill. de alice sidoli où sont les enfants caah, chahu-bohu, bc,da €

Gravures de bêtes olivier besson thierry magnier caag, ci,fa €

La famille foulque anne brouillard seuil jeunesse caah, bd,fa €

600 pastilles noires : un livre pop-up pour les enfants de tous âges david a. carter gallimard jeunesse, caah, bh €

© n

aïve

| vue

s d’

ici |

ill.

joël

le jo

livet

© n

aïve

| vue

s d’

ici |

ill.

joël

le jo

livet

Alors on a déménagé peter stamm, ill. de jutta bauer, trad. de l’allemand par genia catala joie de lire caag, albums, be,fa €

Page 14: Sélection jeunesse 2008

12 livres jeunesse | albums | pour les petits

albu

ms

13

L’histoire débute à ras de terre, au milieu des herbes folles, puis on surplombe immédiatement les toits de la ville. Chat et souris se guettent et, tout là haut, la chouette veille. La lutte s’avère inégale et l’on tremble pour la souris quand, dans un même élan, tous les trois s’élancent. Les plumes

volent… mais c’est bien à ras de terre que l’album se finit : ouf, c’est donc bien le plus petit qui en réchappe ! Dans la lignée de Loup noir, paru quelques années plus tôt, Antoine Guilloppé sait surprendre son lecteur par un récit tout en images qui joue avec brio sur une alternance de points de vue : plongée ou contre plongée ; gros plans ou vues d’ensemble. Les pages s’opposent tout comme les couleurs où noir et blanc s’inversent constamment, comme en négatif l’un de l’autre. Le décor et les silhouettes schématisées permettent aussi d’aller à l’essentiel : la peur puis l’apaisement. Un parcours somme toute banal mais que l’illustrateur, grâce aux ressorts de son graphisme, fait fonctionner à merveille.

Dans cet album grand format à l’italienne s’ouvrant à la verticale, Séverin Millet met son talent d’artiste peintre au service d’un livre jeu empreint d’humour et de poésie. Tout au long des doubles pages ayant un thème bien précis, nous entrons dans des mondes surréalistes qui

dissimulent dix clés. Sur une des deux pages, un monde coloré, et sur l’autre une phrase sibylline nous invite à entrer dans le jeu. Séverin Millet qui travaille aussi pour la presse adulte crée ses dessins, puis à l’aide d’un logiciel les traduit en images vectorielles qu’il peut réduire, agrandir et assembler à sa guise. Il pose ainsi un regard neuf et original sur les objets du quotidien. Des couleurs franches et vives, des assemblages d’objets ou de personnages incongrus agrémentent son univers d’une note d’humour décalé.

Dès la couverture, le reflet dans l’œil du poisson nous intrigue. Puis, en ouvrant cet album sans texte, nous découvrons un petit garçon blond affairé à chercher ce que la mer a abandonné. Par des techniques cinématographiques, nous entrons dans l’histoire comme si les vignettes étaient

des plans destinés à la création d’un film. Avec des zooms, des contre-plongées nous nous approchons du petit garçon jusqu’à sa découverte la plus extraordinaire : un vieil appareil photo rejeté par la mer. Dans cet appareil se trouve une pellicule photo. Vite développée, elle va offrir au regard étonné de l’enfant des visions colorées et surréalistes du fond des océans jusqu’à des photos d’enfants de tous les pays. Images qui remontent le temps puisqu’elles passent de la couleur au sépia. L’appareil continuera sa route pour venir s’échouer aux pieds d’une petite fille… l’histoire continue ! Album extrêmement abouti, couleurs vives, alternance de vignettes et de doubles pages pour donner un rythme soutenu à ce voyage imaginaire aux références littéraires et cinématographiques.

Prédateurs antoine guilloppe thierry magnier caah, bd €

Où ? séverin millet seuil jeunesse caah, albums jeunesse, bg €

© seuil jeunesse |la famille foulque |ill. anne brouillard

Le monde englouti david wiesner circonflexe caah albums, bd €

Page 15: Sélection jeunesse 2008

12 livres jeunesse | albums | pour les petits

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L’histoire débute à ras de terre, au milieu des herbes folles, puis on surplombe immédiatement les toits de la ville. Chat et souris se guettent et, tout là haut, la chouette veille. La lutte s’avère inégale et l’on tremble pour la souris quand, dans un même élan, tous les trois s’élancent. Les plumes

volent… mais c’est bien à ras de terre que l’album se finit : ouf, c’est donc bien le plus petit qui en réchappe ! Dans la lignée de Loup noir, paru quelques années plus tôt, Antoine Guilloppé sait surprendre son lecteur par un récit tout en images qui joue avec brio sur une alternance de points de vue : plongée ou contre plongée ; gros plans ou vues d’ensemble. Les pages s’opposent tout comme les couleurs où noir et blanc s’inversent constamment, comme en négatif l’un de l’autre. Le décor et les silhouettes schématisées permettent aussi d’aller à l’essentiel : la peur puis l’apaisement. Un parcours somme toute banal mais que l’illustrateur, grâce aux ressorts de son graphisme, fait fonctionner à merveille.

Dans cet album grand format à l’italienne s’ouvrant à la verticale, Séverin Millet met son talent d’artiste peintre au service d’un livre jeu empreint d’humour et de poésie. Tout au long des doubles pages ayant un thème bien précis, nous entrons dans des mondes surréalistes qui

dissimulent dix clés. Sur une des deux pages, un monde coloré, et sur l’autre une phrase sibylline nous invite à entrer dans le jeu. Séverin Millet qui travaille aussi pour la presse adulte crée ses dessins, puis à l’aide d’un logiciel les traduit en images vectorielles qu’il peut réduire, agrandir et assembler à sa guise. Il pose ainsi un regard neuf et original sur les objets du quotidien. Des couleurs franches et vives, des assemblages d’objets ou de personnages incongrus agrémentent son univers d’une note d’humour décalé.

Dès la couverture, le reflet dans l’œil du poisson nous intrigue. Puis, en ouvrant cet album sans texte, nous découvrons un petit garçon blond affairé à chercher ce que la mer a abandonné. Par des techniques cinématographiques, nous entrons dans l’histoire comme si les vignettes étaient

des plans destinés à la création d’un film. Avec des zooms, des contre-plongées nous nous approchons du petit garçon jusqu’à sa découverte la plus extraordinaire : un vieil appareil photo rejeté par la mer. Dans cet appareil se trouve une pellicule photo. Vite développée, elle va offrir au regard étonné de l’enfant des visions colorées et surréalistes du fond des océans jusqu’à des photos d’enfants de tous les pays. Images qui remontent le temps puisqu’elles passent de la couleur au sépia. L’appareil continuera sa route pour venir s’échouer aux pieds d’une petite fille… l’histoire continue ! Album extrêmement abouti, couleurs vives, alternance de vignettes et de doubles pages pour donner un rythme soutenu à ce voyage imaginaire aux références littéraires et cinématographiques.

Prédateurs antoine guilloppe thierry magnier caah, bd €

Où ? séverin millet seuil jeunesse caah, albums jeunesse, bg €

© seuil jeunesse |la famille foulque |ill. anne brouillard

Le monde englouti david wiesner circonflexe caah albums, bd €

Page 16: Sélection jeunesse 2008

14 livres jeunesse | albums | pour les + grands

albu

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Très fort ce grand album blanc aux illustrations épurées. Le trait est rapide. L’ambiance est posée. Celui qui est en face de lui, comme lui, terré au fond de son trou, l’Ennemi est-il une bête féroce ? Au fil du blanc, de double page en double page, deux trous profonds et deux soldats. Ils sont forcément ennemis puisque c’est écrit dans le manuel qu’on leur a donné, au début. Mais… même peur, même vide, même solitude, même histoire. Une interminable

attente et deux hommes tout simplement … qui se ressemblent et qui réalisent qu’ils peuvent arrêter tout ça. L’Historial de le Grande Guerre s’est associé à la parution de cet ouvrage. Une belle réflexion sur la guerre, sur toutes les guerres, un hymne à la paix ! À mettre entre toutes les mains.

Chaque dimanche, sous le regard bienveillant de la mère, le père emmène son fils se promener dans la forêt. Rituellement, l’enfant, fatigué, finit la promenade sur les épaules de son père pour le plus grand bonheur de chacun. Devenu un jeune adolescent impatient, il préfère alors la compagnie d’une jeune fille à celle de ses parents, qui continuent pourtant de veiller sur lui. Quand cette histoire d’amour se termine, devenu jeune adulte, il comprend que

l’amour essentiel de sa vie est sans doute celui que lui donnent ses parents. Les rôles s’inversent alors : c’est lui qui propose maintenant la promenade et doit porter son père fatigué. Les teintes froides de l’album sont rehaussées à chaque page par le vêtement rouge du personnage, fil conducteur qui permet de visualiser le cycle perpétuel de la vie. Avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, Jo Hoestlandt nous parle ici du temps qui passe et de ce sentiment d’amour qui relie les générations. Un album très émouvant.

pour les + grandsL’Ennemi davide cali, serge bloch éd. sarbacane / amnesty international, caah, bg €.

L’amour qu’on porte jo hoestlandt, ill. de carmen segovia milan jeunesse caah, albums, bb,ja €.

Les animaux domestiques jean lecointre thierry magnier caah, bg €

Mr et Mme Archibald vivent paisiblement au cœur d’une banlieue américaine bien propre et très bien fréquentée. Au sein d’un tel

environnement il est de bon ton d’avoir des domestiques pour s’occuper des tâches ménagères et organiser cocktails et autres réceptions… Le couple se montre ainsi très enthousiaste lorsque les animaux dits « domestiques » se succèdent à sa porte pour offrir leurs « services » : le chien, le chat, le crapaud… tous ont des qualités mais aussi pas mal de défauts ! Cette histoire surréaliste, au ton parfois drôle et volontairement altier nous transporte dans une autre époque, au cœur des années 60/70, presque sur une autre planète ! Le texte nous fait partager l’absurde de la situation qui évolue dans une ambiance froide et guindée. Dans ce contexte, l’illustration caractéristique et propre à Jean Lecointre fait de cet ouvrage sans frontières un particularisme esthétique. Cet artiste atypique de la scène graphique contemporaine utilise ici, et dans toutes ses œuvres, le collage numérique et s’inspire d’un univers issu de vieux journaux de mode ou des séries cultes des années 60/70. Avec Les animaux domestiques, les animaux sont « génétiquement » modifiés pour nous livrer des images insolites et parfois même inquiétantes… le couple vedette de ce roman photo semble tout droit issu de l’environnement de Les envahisseurs, série-culte des années 70. Un album, une curiosité à découvrir et à faire connaître pour son ambiance particulière des temps révolus !

© milan jeunesse | l’amour qu’on porte

Page 17: Sélection jeunesse 2008

14 livres jeunesse | albums | pour les + grands

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Très fort ce grand album blanc aux illustrations épurées. Le trait est rapide. L’ambiance est posée. Celui qui est en face de lui, comme lui, terré au fond de son trou, l’Ennemi est-il une bête féroce ? Au fil du blanc, de double page en double page, deux trous profonds et deux soldats. Ils sont forcément ennemis puisque c’est écrit dans le manuel qu’on leur a donné, au début. Mais… même peur, même vide, même solitude, même histoire. Une interminable

attente et deux hommes tout simplement … qui se ressemblent et qui réalisent qu’ils peuvent arrêter tout ça. L’Historial de le Grande Guerre s’est associé à la parution de cet ouvrage. Une belle réflexion sur la guerre, sur toutes les guerres, un hymne à la paix ! À mettre entre toutes les mains.

Chaque dimanche, sous le regard bienveillant de la mère, le père emmène son fils se promener dans la forêt. Rituellement, l’enfant, fatigué, finit la promenade sur les épaules de son père pour le plus grand bonheur de chacun. Devenu un jeune adolescent impatient, il préfère alors la compagnie d’une jeune fille à celle de ses parents, qui continuent pourtant de veiller sur lui. Quand cette histoire d’amour se termine, devenu jeune adulte, il comprend que

l’amour essentiel de sa vie est sans doute celui que lui donnent ses parents. Les rôles s’inversent alors : c’est lui qui propose maintenant la promenade et doit porter son père fatigué. Les teintes froides de l’album sont rehaussées à chaque page par le vêtement rouge du personnage, fil conducteur qui permet de visualiser le cycle perpétuel de la vie. Avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, Jo Hoestlandt nous parle ici du temps qui passe et de ce sentiment d’amour qui relie les générations. Un album très émouvant.

pour les + grandsL’Ennemi davide cali, serge bloch éd. sarbacane / amnesty international, caah, bg €.

L’amour qu’on porte jo hoestlandt, ill. de carmen segovia milan jeunesse caah, albums, bb,ja €.

Les animaux domestiques jean lecointre thierry magnier caah, bg €

Mr et Mme Archibald vivent paisiblement au cœur d’une banlieue américaine bien propre et très bien fréquentée. Au sein d’un tel

environnement il est de bon ton d’avoir des domestiques pour s’occuper des tâches ménagères et organiser cocktails et autres réceptions… Le couple se montre ainsi très enthousiaste lorsque les animaux dits « domestiques » se succèdent à sa porte pour offrir leurs « services » : le chien, le chat, le crapaud… tous ont des qualités mais aussi pas mal de défauts ! Cette histoire surréaliste, au ton parfois drôle et volontairement altier nous transporte dans une autre époque, au cœur des années 60/70, presque sur une autre planète ! Le texte nous fait partager l’absurde de la situation qui évolue dans une ambiance froide et guindée. Dans ce contexte, l’illustration caractéristique et propre à Jean Lecointre fait de cet ouvrage sans frontières un particularisme esthétique. Cet artiste atypique de la scène graphique contemporaine utilise ici, et dans toutes ses œuvres, le collage numérique et s’inspire d’un univers issu de vieux journaux de mode ou des séries cultes des années 60/70. Avec Les animaux domestiques, les animaux sont « génétiquement » modifiés pour nous livrer des images insolites et parfois même inquiétantes… le couple vedette de ce roman photo semble tout droit issu de l’environnement de Les envahisseurs, série-culte des années 70. Un album, une curiosité à découvrir et à faire connaître pour son ambiance particulière des temps révolus !

© milan jeunesse | l’amour qu’on porte

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16 livres jeunesse | albums | pour les + grands© didier jeunesse | la nuit des cages

Cet album est un vrai bijou d’imagination et de délicatesse. Dans ce petit format, Rascal et Simon Hureau déploient leurs talents pour créer une fable moyenâgeuse. Telle une épopée en vers, le texte de Rascal

nous conte la course folle du fils de l’ogre pour échapper aux soldats. Il croise un cortège de mendiants et de fous qui escorte la fille d’une sorcière condamnée au bûcher. C’est le coup de foudre ! À la fois rapide, poétique et mélodieux, ce monologue du jeune Morillon se prête à la lecture à voix haute, et nous plonge d’emblée dans un univers fabuleux. Il alterne avec des doubles pages illustrées en noir et blanc, qui, par leur succession et leur composition dans un format à l’italienne, participent pleinement de la narration. D’ailleurs, c’est surtout la délicatesse du travail de Hureau qui frappe et happe le regard. À la manière d’un théâtre d’ombres ou de scènes en papiers découpés, les silhouettes et les mille et un détails finement ciselés se détachent, évoluent au gré des pages, dans un décor de forêt vierge ou au sein du cortège. Avec son dénouement heureux et amoureux, on reste sous le charme de cet album en noir, blanc et vert, véritable hymne à la liberté et pied de nez aux préjugés sur l’hérédité.

Cet album fait suite au Samouraï errant. On y retrouve les deux héros : Akira et Tojiro, son fils adoptif. L’auteur développe, d’une manière plus approfondie encore que dans son premier ouvrage, la thématique

de la violence, de l’absurdité de la guerre ainsi que de la valeur de la vie humaine. Le propos est magnifiquement servi par un texte d’une grande sobriété et d’une grande force poétique. Que dire des illustrations tellement caractéristiques de Marcelino Truong, sinon qu’elles traduisent un talent de plus en plus évident ? Les couleurs sont lumineuses, les expressions des personnages ressortent avec beaucoup de force, les paysages témoignent d’un vrai regard personnel. Un bel album qui nous touche.

Le samouraï en armure rouge marcelino truong gautier-languereau caah, bd €

La nuit des cages rascal ill. de simon hureau didier jeunesse caah, bc,ja €

© école des loisirs | probouditi ! | ill. chris van allsburg

Page 19: Sélection jeunesse 2008

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16 livres jeunesse | albums | pour les + grands© didier jeunesse | la nuit des cages

Cet album est un vrai bijou d’imagination et de délicatesse. Dans ce petit format, Rascal et Simon Hureau déploient leurs talents pour créer une fable moyenâgeuse. Telle une épopée en vers, le texte de Rascal

nous conte la course folle du fils de l’ogre pour échapper aux soldats. Il croise un cortège de mendiants et de fous qui escorte la fille d’une sorcière condamnée au bûcher. C’est le coup de foudre ! À la fois rapide, poétique et mélodieux, ce monologue du jeune Morillon se prête à la lecture à voix haute, et nous plonge d’emblée dans un univers fabuleux. Il alterne avec des doubles pages illustrées en noir et blanc, qui, par leur succession et leur composition dans un format à l’italienne, participent pleinement de la narration. D’ailleurs, c’est surtout la délicatesse du travail de Hureau qui frappe et happe le regard. À la manière d’un théâtre d’ombres ou de scènes en papiers découpés, les silhouettes et les mille et un détails finement ciselés se détachent, évoluent au gré des pages, dans un décor de forêt vierge ou au sein du cortège. Avec son dénouement heureux et amoureux, on reste sous le charme de cet album en noir, blanc et vert, véritable hymne à la liberté et pied de nez aux préjugés sur l’hérédité.

Cet album fait suite au Samouraï errant. On y retrouve les deux héros : Akira et Tojiro, son fils adoptif. L’auteur développe, d’une manière plus approfondie encore que dans son premier ouvrage, la thématique

de la violence, de l’absurdité de la guerre ainsi que de la valeur de la vie humaine. Le propos est magnifiquement servi par un texte d’une grande sobriété et d’une grande force poétique. Que dire des illustrations tellement caractéristiques de Marcelino Truong, sinon qu’elles traduisent un talent de plus en plus évident ? Les couleurs sont lumineuses, les expressions des personnages ressortent avec beaucoup de force, les paysages témoignent d’un vrai regard personnel. Un bel album qui nous touche.

Le samouraï en armure rouge marcelino truong gautier-languereau caah, bd €

La nuit des cages rascal ill. de simon hureau didier jeunesse caah, bc,ja €

© école des loisirs | probouditi ! | ill. chris van allsburg

Page 20: Sélection jeunesse 2008

18 livres jeunesse | albums | pour les + grands 19

albu

msDans leur immeuble, les enfants sont intrigués par un

personnage énigmatique et solitaire : l’ogre. À travers leurs regards, notre attention se focalise sur cette créature étrange représentée sous différentes formes animalières. Le mystère plane sur ce voisin inhabituel. Les enfants, voulant le connaître, l’espionnent, sonnent à sa porte et l’appellent. Ce personnage qui incarne la peur entre

parfaitement dans le cadre de leurs jeux et nourrit, ainsi, leur imaginaire. De son côté, l’ogre, loin d’être une terrible créature, est seulement un être isolé heureux d’entendre ces enfants s’intéresser à lui et rire en jouant. Ce bel album traite habilement des thèmes de la différence et de la peur de l’autre. Il met en avant le travail de l’imaginaire enfantin sans limites… Les illustrations, avec des collages, aux couleurs sombres sont à la fois comiques et effrayantes. Quand aux photographies d’animaux, elles semblent être sorties de livres de sciences naturelles. La mise en image est vraiment grandiose.

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Calvin et sa mère lui a offert deux entrées pour le spectacle de Lomax le Magnifique, le célèbre magicien-hypnotiseur. Pas question de compter sur lui pour qu’il y emmène sa petite sœur Trudy… Lorsqu’il en revient avec son copain Rodney, cela leur a donné des idées et puisque, de toutes façons, ils doivent garder Trudy, pourquoi ne pas la faire

participer à l’expérience ? Leur réussite va dépasser leurs espérances : Trudy, sous hypnose, se prend réellement pour un chien et se comporte comme tel. Les choses se gâtent quand il s’agit de la délivrer de son charme : les garçons ont oublié le mot magique de Lomax. Commence alors une randonnée épuisante à travers la ville, Calvin et Rodney traînant Trudy dans un chariot, sous un soleil de plomb, pour tenter de retrouver le magicien et lui demander son aide. Chris Van Allsburg a le don de nous transporter en quelques phrases et par ses grandes illustrations au ton sépia au cœur de cette chaude journée d’été. La fin de l’album nous laisse un sourire malicieux aux lèvres. Les relations frère/sœur n’ont pas fini d’inspirer les auteurs…

Probouditi ! chris van allsburg, trad. de l’anglais par isabelle reinharez école des loisirs caah, album, bd,fa €

L’ogre karim ressouni-demigneux ill. thierry dedieu. rue du monde caah, album jeunesse, bg €.

© école des loisirs | probouditi ! | ill. chris van allsburg

Page 21: Sélection jeunesse 2008

18 livres jeunesse | albums | pour les + grands 19

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msDans leur immeuble, les enfants sont intrigués par un

personnage énigmatique et solitaire : l’ogre. À travers leurs regards, notre attention se focalise sur cette créature étrange représentée sous différentes formes animalières. Le mystère plane sur ce voisin inhabituel. Les enfants, voulant le connaître, l’espionnent, sonnent à sa porte et l’appellent. Ce personnage qui incarne la peur entre

parfaitement dans le cadre de leurs jeux et nourrit, ainsi, leur imaginaire. De son côté, l’ogre, loin d’être une terrible créature, est seulement un être isolé heureux d’entendre ces enfants s’intéresser à lui et rire en jouant. Ce bel album traite habilement des thèmes de la différence et de la peur de l’autre. Il met en avant le travail de l’imaginaire enfantin sans limites… Les illustrations, avec des collages, aux couleurs sombres sont à la fois comiques et effrayantes. Quand aux photographies d’animaux, elles semblent être sorties de livres de sciences naturelles. La mise en image est vraiment grandiose.

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Calvin et sa mère lui a offert deux entrées pour le spectacle de Lomax le Magnifique, le célèbre magicien-hypnotiseur. Pas question de compter sur lui pour qu’il y emmène sa petite sœur Trudy… Lorsqu’il en revient avec son copain Rodney, cela leur a donné des idées et puisque, de toutes façons, ils doivent garder Trudy, pourquoi ne pas la faire

participer à l’expérience ? Leur réussite va dépasser leurs espérances : Trudy, sous hypnose, se prend réellement pour un chien et se comporte comme tel. Les choses se gâtent quand il s’agit de la délivrer de son charme : les garçons ont oublié le mot magique de Lomax. Commence alors une randonnée épuisante à travers la ville, Calvin et Rodney traînant Trudy dans un chariot, sous un soleil de plomb, pour tenter de retrouver le magicien et lui demander son aide. Chris Van Allsburg a le don de nous transporter en quelques phrases et par ses grandes illustrations au ton sépia au cœur de cette chaude journée d’été. La fin de l’album nous laisse un sourire malicieux aux lèvres. Les relations frère/sœur n’ont pas fini d’inspirer les auteurs…

Probouditi ! chris van allsburg, trad. de l’anglais par isabelle reinharez école des loisirs caah, album, bd,fa €

L’ogre karim ressouni-demigneux ill. thierry dedieu. rue du monde caah, album jeunesse, bg €.

© école des loisirs | probouditi ! | ill. chris van allsburg

Page 22: Sélection jeunesse 2008

© albin michel jeunesse | uma, la petite déesse | ill. françois roca

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

∏ ∏∏∏

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© albin michel jeunesse | uma, la petite déesse | ill. françois roca

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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22 livres jeunesse | contes

cont

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livres jeunesse | contes 23

Une fois de plus, Muriel Bloch nous régale avec sa voix très particulière en nous plongeant dans l’univers merveilleux des Balkans, savant mélange d’Orient et d’Occident. Le voyage commence un jour d’été à Paris, avec la rencontre d’Orphée Dilo, Orphée le fou, musicien errant, originaire de Thrace. Sa musique endiablée « rend fou les plus sages et saouls les plus sains », à tel point que « le soleil ne veut plus se coucher et que la lune erre comme une somnambule ». Muriel Bloch joue avec la sonorité des mots pour mieux les faire danser aux rythmes des

musiques d’influences tziganes qui accompagnent ces contes d’origine bulgare, russe, roumaine ou bien encore bosniaque. Vous découvrirez pourquoi, à cause d’un hérisson, le soleil ne s’est jamais marié, comment Mélina la maline a réussi à épouser le roi de Thessalonie ou bien encore comment les tziganes ont été dispersés sur la terre. Le voyage se termine à Paris, gare de l’Est, avec Orphée Dilo et Djeza. Et depuis leur retour, « le bal Balkan bat son plein du côté de Strasbourg Saint Denis » ! Les récits sont merveilleusement mis en valeur par les illustrations d’un autre temps et les frises très colorées de Gérard Dubois. Une fois l’ouvrage refermé, une petite musique endiablée continuera longtemps de résonner en vous. Une vraie réussite ! Cet ouvrage est lié à un spectacle intitulé Cabaret Balkan-Orphé Dilo.

Au temps des Dieux de l’Olympe en Grèce, Déméter, déesse du blé et de la Terre, aime plus que tout au monde sa fille Coré. Un jour, Hadès, dieu des Enfers, décide d’enlever Coré pour en faire son épouse. Déméter, écrasée par le chagrin, fait plonger petit à petit la Terre dans l’obscurité et la sécheresse. Voulant éviter le dépérissement de la Terre, Zeus fera revenir Coré, devenue Perséphone, déesse des Enfers, sur Terre six mois de l’année. C’est de ces retrouvailles que naîtront les saisons. Le légendaire mythe des saisons, admirablement mis en pages, avec un

récit très bien écrit, dépeint parfaitement la force des personnages, et les images traduisent de manière troublante les différents sentiments. Le texte s’inscrit dans des doubles pages délicatement illustrées, où les grandes figures hiératiques des dieux et des déesses évoluent dans des paysages aux couleurs chaudes, terre et cieux, enfers et Olympe, rehaussés de fins dessins figurant les fruits et les fleurs, puis l’effroi et la douleur. Un très bel ouvrage à découvrir.

Louis accompagné de son micro aime enregistrer les sons de la ville ; un jour il décide d’aller à l’Opéra. Tout en déambulant seul dans ce lieu, il découvre un espace silencieux. Le jeune garçon continue son exploration et rencontre

quelques personnes (techniciens, musiciens, pompiers, cuisiniers…) et enfin des « opéras », évidemment des opéras fantômes. Ainsi débute une partie de cache-cache entre ces airs et Louis, qui va se terminer dans une véritable cacophonie, car rien de plus difficile que de ranger tous ces morceaux afin qu’ils perdurent. Louis aura passé une très belle journée… et les fantômes aussi. Le CD est accompagné d’un album de très grand format, sur papier mat, aux illustrations en noir et blanc. Les dessins au crayon laissent à la page blanche du texte toute sa présence et traduisent l’invisibilité des fantômes. Des doubles pages s’ouvrent comme un rideau, révélant toute la magie de cet univers. Sous une couverture rouge, cette histoire est magnifiquement racontée par Jean Rochefort. Des airs d’opéra connus ponctuent la lecture de l’acteur.

contesOrphée Dilo et autres contes des Balkans raconté par muriel bloch musique d’éric slabiak, ill. par gérard dubois naïve, caag, fg p., cc € cd

La naissance des saisons : le mythe de Déméter et Perséphone chiara lossani ill. octavia monaco grasset jeunesse caah, lecteurs en herbe, ea p., bc,ja €

Le silence de l’Opéra : un conte musical pierre creac’h conté par jean rochefort éditions sarbacane caah, bba p., cj,ja €, cd

© grasset jeunesse | la naissance des saisons : le mythe de déméter et perséphone

© éditions sarbacane | le silence de l’opéra | pierre creac'h

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22 livres jeunesse | contes

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livres jeunesse | contes 23

Une fois de plus, Muriel Bloch nous régale avec sa voix très particulière en nous plongeant dans l’univers merveilleux des Balkans, savant mélange d’Orient et d’Occident. Le voyage commence un jour d’été à Paris, avec la rencontre d’Orphée Dilo, Orphée le fou, musicien errant, originaire de Thrace. Sa musique endiablée « rend fou les plus sages et saouls les plus sains », à tel point que « le soleil ne veut plus se coucher et que la lune erre comme une somnambule ». Muriel Bloch joue avec la sonorité des mots pour mieux les faire danser aux rythmes des

musiques d’influences tziganes qui accompagnent ces contes d’origine bulgare, russe, roumaine ou bien encore bosniaque. Vous découvrirez pourquoi, à cause d’un hérisson, le soleil ne s’est jamais marié, comment Mélina la maline a réussi à épouser le roi de Thessalonie ou bien encore comment les tziganes ont été dispersés sur la terre. Le voyage se termine à Paris, gare de l’Est, avec Orphée Dilo et Djeza. Et depuis leur retour, « le bal Balkan bat son plein du côté de Strasbourg Saint Denis » ! Les récits sont merveilleusement mis en valeur par les illustrations d’un autre temps et les frises très colorées de Gérard Dubois. Une fois l’ouvrage refermé, une petite musique endiablée continuera longtemps de résonner en vous. Une vraie réussite ! Cet ouvrage est lié à un spectacle intitulé Cabaret Balkan-Orphé Dilo.

Au temps des Dieux de l’Olympe en Grèce, Déméter, déesse du blé et de la Terre, aime plus que tout au monde sa fille Coré. Un jour, Hadès, dieu des Enfers, décide d’enlever Coré pour en faire son épouse. Déméter, écrasée par le chagrin, fait plonger petit à petit la Terre dans l’obscurité et la sécheresse. Voulant éviter le dépérissement de la Terre, Zeus fera revenir Coré, devenue Perséphone, déesse des Enfers, sur Terre six mois de l’année. C’est de ces retrouvailles que naîtront les saisons. Le légendaire mythe des saisons, admirablement mis en pages, avec un

récit très bien écrit, dépeint parfaitement la force des personnages, et les images traduisent de manière troublante les différents sentiments. Le texte s’inscrit dans des doubles pages délicatement illustrées, où les grandes figures hiératiques des dieux et des déesses évoluent dans des paysages aux couleurs chaudes, terre et cieux, enfers et Olympe, rehaussés de fins dessins figurant les fruits et les fleurs, puis l’effroi et la douleur. Un très bel ouvrage à découvrir.

Louis accompagné de son micro aime enregistrer les sons de la ville ; un jour il décide d’aller à l’Opéra. Tout en déambulant seul dans ce lieu, il découvre un espace silencieux. Le jeune garçon continue son exploration et rencontre

quelques personnes (techniciens, musiciens, pompiers, cuisiniers…) et enfin des « opéras », évidemment des opéras fantômes. Ainsi débute une partie de cache-cache entre ces airs et Louis, qui va se terminer dans une véritable cacophonie, car rien de plus difficile que de ranger tous ces morceaux afin qu’ils perdurent. Louis aura passé une très belle journée… et les fantômes aussi. Le CD est accompagné d’un album de très grand format, sur papier mat, aux illustrations en noir et blanc. Les dessins au crayon laissent à la page blanche du texte toute sa présence et traduisent l’invisibilité des fantômes. Des doubles pages s’ouvrent comme un rideau, révélant toute la magie de cet univers. Sous une couverture rouge, cette histoire est magnifiquement racontée par Jean Rochefort. Des airs d’opéra connus ponctuent la lecture de l’acteur.

contesOrphée Dilo et autres contes des Balkans raconté par muriel bloch musique d’éric slabiak, ill. par gérard dubois naïve, caag, fg p., cc € cd

La naissance des saisons : le mythe de Déméter et Perséphone chiara lossani ill. octavia monaco grasset jeunesse caah, lecteurs en herbe, ea p., bc,ja €

Le silence de l’Opéra : un conte musical pierre creac’h conté par jean rochefort éditions sarbacane caah, bba p., cj,ja €, cd

© grasset jeunesse | la naissance des saisons : le mythe de déméter et perséphone

© éditions sarbacane | le silence de l’opéra | pierre creac'h

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L’histoire commence le jour où une vielle dame se coupe un petit doigt en faisant la cuisine et le jette derrière le poêle… Le doigt va soudain prendre vie et devenir un petit bonhomme baptisé « P’tigars-P’tidoigt ». Il se considère immédiatement comme le fils du vieil homme et de la vieille dame. Désirant se rendre utile il aide son père à labourer le champ. Passant à ce moment là, le seigneur, ébahi par l’efficacité de ce petit être, veut l’acheter. Plus tard, adopté par des malfaiteurs, il sera

utilisé pour se faufiler dans une étable et voler un taureau. C’est bien connu : « on a toujours besoin d’un plus petit que soi » ! Cette version russe de Tom Pouce est un régal, le récit bien rythmé peut se lire facilement à haute voix. Les illustrations très colorées sont à la fois innocentes, de style enfantin et très pertinentes. Ce récit nous donne véritablement envie de nous immerger dans l’univers de l’imaginaire russe.

Alice au Pays des Merveilles : une nouvelle version ? Non ! Plutôt une adaptation, par l’auteur lui-même, pour les plus jeunes enfants, et pour tous ceux qui auront envie de découvrir « Alice » simplement. En quatorze courts chapitres, Lewis Carroll nous présente Alice dans cet univers tellement surréaliste et mystérieux ; nous saisissons l’essentiel : le vocabulaire est simple, les phrases

courtes sont adaptées aux jeunes à partir de 7-8 ans. Le texte, tout autant que l’illustration de Chiara Carrer faite de traits griffonnés, de photos ou de collages permet de se laisser « tomber » dans ce monde tellement loufoque.

Une version fidèle et fascinante, qui renouvelle l’imagerie traditionnelle et la perception de ce conte bien connu des frères Grimm : sur fond de misère et de cruauté, l’histoire de ces enfants abandonnés par leurs parents au cœur de la forêt, du petit garçon qui sème des cailloux blancs pour retrouver le chemin de la chaumière, puis des miettes de pain picorées par les oiseaux, de la maison en sucre où vit une affreuse sorcière, qui sera poussée dans son propre four par la petite Gretel… Dans cet album de grand format, ce qui frappe d’emblée, ce sont les images saisissantes de Suzanne Janssen, qui nous plongent dans

une atmosphère sombre, inquiétante, irréelle. L’histoire s’ouvre, sur dix doubles pages, avec les très gros plans des tout premiers mots du récit face aux portraits des personnages, puis le vif du texte, accompagné de la gravure détourée d’un insecte ou d’une plante sur fond blanc, alterne avec des pleines pages couleur, où dominent le noir, le brun, et le rouge, sang et feu.

P'titgars-P'tidoigt alexandre afanassiev ill. d’etienne beck trad. du russe par françoise morvan et andré markowicz memo, caah, da p., bg €

Alice racontée aux petits enfants lewis carrol ill. de chiara carrer la joie de lire caah, ee p., ca €

Hänsel et Gretel jacob et wilhelm grimm trad. de l’allemand par suzanne janssen et christian bruel images de suzanne janssen éditions être caah, fi p., ce,fa €

© albin michel jeunesse | uma, la petite déesse | ill. françois roca

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L’histoire commence le jour où une vielle dame se coupe un petit doigt en faisant la cuisine et le jette derrière le poêle… Le doigt va soudain prendre vie et devenir un petit bonhomme baptisé « P’tigars-P’tidoigt ». Il se considère immédiatement comme le fils du vieil homme et de la vieille dame. Désirant se rendre utile il aide son père à labourer le champ. Passant à ce moment là, le seigneur, ébahi par l’efficacité de ce petit être, veut l’acheter. Plus tard, adopté par des malfaiteurs, il sera

utilisé pour se faufiler dans une étable et voler un taureau. C’est bien connu : « on a toujours besoin d’un plus petit que soi » ! Cette version russe de Tom Pouce est un régal, le récit bien rythmé peut se lire facilement à haute voix. Les illustrations très colorées sont à la fois innocentes, de style enfantin et très pertinentes. Ce récit nous donne véritablement envie de nous immerger dans l’univers de l’imaginaire russe.

Alice au Pays des Merveilles : une nouvelle version ? Non ! Plutôt une adaptation, par l’auteur lui-même, pour les plus jeunes enfants, et pour tous ceux qui auront envie de découvrir « Alice » simplement. En quatorze courts chapitres, Lewis Carroll nous présente Alice dans cet univers tellement surréaliste et mystérieux ; nous saisissons l’essentiel : le vocabulaire est simple, les phrases

courtes sont adaptées aux jeunes à partir de 7-8 ans. Le texte, tout autant que l’illustration de Chiara Carrer faite de traits griffonnés, de photos ou de collages permet de se laisser « tomber » dans ce monde tellement loufoque.

Une version fidèle et fascinante, qui renouvelle l’imagerie traditionnelle et la perception de ce conte bien connu des frères Grimm : sur fond de misère et de cruauté, l’histoire de ces enfants abandonnés par leurs parents au cœur de la forêt, du petit garçon qui sème des cailloux blancs pour retrouver le chemin de la chaumière, puis des miettes de pain picorées par les oiseaux, de la maison en sucre où vit une affreuse sorcière, qui sera poussée dans son propre four par la petite Gretel… Dans cet album de grand format, ce qui frappe d’emblée, ce sont les images saisissantes de Suzanne Janssen, qui nous plongent dans

une atmosphère sombre, inquiétante, irréelle. L’histoire s’ouvre, sur dix doubles pages, avec les très gros plans des tout premiers mots du récit face aux portraits des personnages, puis le vif du texte, accompagné de la gravure détourée d’un insecte ou d’une plante sur fond blanc, alterne avec des pleines pages couleur, où dominent le noir, le brun, et le rouge, sang et feu.

P'titgars-P'tidoigt alexandre afanassiev ill. d’etienne beck trad. du russe par françoise morvan et andré markowicz memo, caah, da p., bg €

Alice racontée aux petits enfants lewis carrol ill. de chiara carrer la joie de lire caah, ee p., ca €

Hänsel et Gretel jacob et wilhelm grimm trad. de l’allemand par suzanne janssen et christian bruel images de suzanne janssen éditions être caah, fi p., ce,fa €

© albin michel jeunesse | uma, la petite déesse | ill. françois roca

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Sur les compositions à base de collages, de morceaux de photographies ou de tissus, se dessinent le cerf transpercé d’une flèche, emblème de la forêt, les troublants visages des deux enfants, figures jumelles représentées en miroir, les portraits épurés du bûcheron, nu et résigné, et de sa femme, la silhouette à la tête disproportionnée de la sorcière, au visage maquillé et à la robe rouge sang, auquel fait écho le feu dévorant du four… Une vraie dramaturgie, somptueuse, tragique se déroule au fil du récit, qui s’achève sur l’image apaisée d’un canard blanc, celui qui transporte les enfants vers un destin meilleur ? Admirable, puissant, inoubliable.

De son univers fantastique, coloré et pétillant, Kveta Pacovska a laissé échapper un Petit chaperon rouge désopilant : assisté de son compère Loup, elle traverse les pages de son pas allègre et insouciant. Comme toujours, les personnages de l’illustratrice éclatent de mille couleurs avec toutefois la prédominance du rouge et du noir, soulignés par un graphisme délirant. Le partage de la couleur et du trait se fait à l’amiable,

en se déclinant à tous les genres : gros plans, zoom, traits incisifs, crayonnés. On sent que Paul Klee, Joan Miro ont nourri la palette de l’artiste, mais son propre imaginaire explose dans ces échappées presque lyriques et revisite délicieusement ce conte populaire. Le « livret » de Grimm est classique, mais la partition est divine.

Quel bonheur de retrouver Le petit Poucet dans une nouvelle version illustrée de Loren Capelli. Elle y a mis son empreinte. Son univers est singulier et personnel avec ses crayonnés qui dominent sur l’écrit, alternant sur des fonds blanc ou ivoire grandes pages denses ou dessins plus légers. En effet, son trait de crayon appuyé et « goulu » déborde

largement sur le texte. Bien que de prime abord ses dessins semblent enfantins, rien n’est laissé au hasard. Un univers graphique déroutant mais original. À découvrir.

La curiosité est parfois reconnue comme un vilain défaut. La jeune épouse de Barbe Bleue est prévenue. Elle subira les foudres de son mari si elle ne respecte

pas ses consignes et si elle manque de loyauté envers lui. Ainsi, mise à l'épreuve par son époux absent pour affaires, cette belle jeune fille, frivole, succombe à la tentation d'aller voir ce qui se trouve derrière la porte condamnée par Barbe Bleue, mais dont toutefois elle détient les clés. Qu'y avait -il derrière cette porte ? Ce conte, issu de la tradition orale et publié pour la première fois en 1697, est restitué dans sa version originale avec cette nouvelle parution illustrée par Elsa Oriol. Dans cet album très grand format, l'illustratrice évoque toute l'horreur qui constitue la trame de cette histoire terrifiante. Le côté dramatique de la situation est accentué par les très belles peintures à l'huile pleine page où les contours des formes sont soulignés au crayon gras. Les couleurs utilisées, rouges et bleus très sombres plombent cette ambiance sanguinaire peu commune surtout lorsqu'il s'agit de relater une histoire concernant de nouveaux mariés ! L'atmosphère rendue ici est lourde ; Elsa Oriol suggère plus qu'elle ne montre. Heureusement, l'issue de ce conte permet d'entrevoir une lueur d'espoir rendue ici visible par l'utilisation de la couleur jaune. Un conte cruel qui appartient au passé ? Pour les plus grands.

Le petit Poucet charles perrault ill. de loren capelli passage piétons caah, da p., ca €

La Barbe bleue charles perrault ill. de elsa oriol kaléidoscope caah, de p., bi €

Le petit chaperon rouge jacob grimm ill. de kveta pacovska minédition caah, un livre d’images

minédition, dc p., cb €

© kaléidoscope | la barbe bleue

© seuil jeunesse hadidouène et l’âne de l’ogresseill. christophe merlin

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26 livres jeunesse | contes

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Sur les compositions à base de collages, de morceaux de photographies ou de tissus, se dessinent le cerf transpercé d’une flèche, emblème de la forêt, les troublants visages des deux enfants, figures jumelles représentées en miroir, les portraits épurés du bûcheron, nu et résigné, et de sa femme, la silhouette à la tête disproportionnée de la sorcière, au visage maquillé et à la robe rouge sang, auquel fait écho le feu dévorant du four… Une vraie dramaturgie, somptueuse, tragique se déroule au fil du récit, qui s’achève sur l’image apaisée d’un canard blanc, celui qui transporte les enfants vers un destin meilleur ? Admirable, puissant, inoubliable.

De son univers fantastique, coloré et pétillant, Kveta Pacovska a laissé échapper un Petit chaperon rouge désopilant : assisté de son compère Loup, elle traverse les pages de son pas allègre et insouciant. Comme toujours, les personnages de l’illustratrice éclatent de mille couleurs avec toutefois la prédominance du rouge et du noir, soulignés par un graphisme délirant. Le partage de la couleur et du trait se fait à l’amiable,

en se déclinant à tous les genres : gros plans, zoom, traits incisifs, crayonnés. On sent que Paul Klee, Joan Miro ont nourri la palette de l’artiste, mais son propre imaginaire explose dans ces échappées presque lyriques et revisite délicieusement ce conte populaire. Le « livret » de Grimm est classique, mais la partition est divine.

Quel bonheur de retrouver Le petit Poucet dans une nouvelle version illustrée de Loren Capelli. Elle y a mis son empreinte. Son univers est singulier et personnel avec ses crayonnés qui dominent sur l’écrit, alternant sur des fonds blanc ou ivoire grandes pages denses ou dessins plus légers. En effet, son trait de crayon appuyé et « goulu » déborde

largement sur le texte. Bien que de prime abord ses dessins semblent enfantins, rien n’est laissé au hasard. Un univers graphique déroutant mais original. À découvrir.

La curiosité est parfois reconnue comme un vilain défaut. La jeune épouse de Barbe Bleue est prévenue. Elle subira les foudres de son mari si elle ne respecte

pas ses consignes et si elle manque de loyauté envers lui. Ainsi, mise à l'épreuve par son époux absent pour affaires, cette belle jeune fille, frivole, succombe à la tentation d'aller voir ce qui se trouve derrière la porte condamnée par Barbe Bleue, mais dont toutefois elle détient les clés. Qu'y avait -il derrière cette porte ? Ce conte, issu de la tradition orale et publié pour la première fois en 1697, est restitué dans sa version originale avec cette nouvelle parution illustrée par Elsa Oriol. Dans cet album très grand format, l'illustratrice évoque toute l'horreur qui constitue la trame de cette histoire terrifiante. Le côté dramatique de la situation est accentué par les très belles peintures à l'huile pleine page où les contours des formes sont soulignés au crayon gras. Les couleurs utilisées, rouges et bleus très sombres plombent cette ambiance sanguinaire peu commune surtout lorsqu'il s'agit de relater une histoire concernant de nouveaux mariés ! L'atmosphère rendue ici est lourde ; Elsa Oriol suggère plus qu'elle ne montre. Heureusement, l'issue de ce conte permet d'entrevoir une lueur d'espoir rendue ici visible par l'utilisation de la couleur jaune. Un conte cruel qui appartient au passé ? Pour les plus grands.

Le petit Poucet charles perrault ill. de loren capelli passage piétons caah, da p., ca €

La Barbe bleue charles perrault ill. de elsa oriol kaléidoscope caah, de p., bi €

Le petit chaperon rouge jacob grimm ill. de kveta pacovska minédition caah, un livre d’images

minédition, dc p., cb €

© kaléidoscope | la barbe bleue

© seuil jeunesse hadidouène et l’âne de l’ogresseill. christophe merlin

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28 29livres jeunesse | contes

En Inde, Uma devient déesse. Ce destin, où toute manifestation des émotions est interdite, l’empêche de profiter de son enfance… Après plusieurs années de cette vie, un grand danger l’oblige à fuir la cité. Commence alors un périple fait

de multiples obstacles où chaque animal rencontré va lui venir en aide… Devenue une belle jeune fille, elle pourra enfin serrer ses parents et son frère dans ses bras, et son destin de déesse se terminera dans les larmes et les rires ! Très beau conte initiatique et de randonnée où les animaux portent secours à Uma pour lui permettre de rester une déesse. Le texte de Frédéric Bernard est sublimé par les illustrations aux couleurs chatoyantes de François Roca, véritables petits tableaux très réalistes qui enchanteront aussi bien les filles que les garçons (scènes de combats, magnifiques tigres…). À la lecture de cet ouvrage, les jeunes lecteurs ressentent très vite l’horreur d’être privés d’enfance et de ne pas pouvoir exprimer de sentiments… À conseiller ou à lire dès 6 ans.

Les éditions du Seuil nous proposent plusieurs contes dans la collection Les petits contes du tapis. Ces ouvrages, cartonnés et de grand format, aux illustrations pleine page très colorées, s’adressent principalement à un jeune lectorat. L’intérêt majeur de cette collection est de permettre de lire ces histoires de différentes

manières, traditionnelle ou comme un Kamishibaï japonais, le texte figurant sur une seule page qui se déplie. Hadidouène et l’âne de l’ogresse est un conte malicieux d’Algérie dont le personnage principal est une figure emblématique du Maghreb, apparenté à notre Petit Poucet européen. Hadidouène est un petit garçon rusé et espiègle qui n’a de cesse de voler l’âne de l’ogresse afin de gambader librement à travers champs. Cela la met très en colère car elle n’arrive jamais à lui mettre la main dessus. Elle prend alors conseil auprès de son amie la hyène, mais animée principalement par sa bêtise, l’ogresse se retrouvera dans une bien triste situation. Nora Aceval, née sur les hauts plateaux algériens du

Tiaret est une conteuse spécialisée dans les contes du Maghreb. Elle collecte, traduit et raconte les histoires qui lui ont été transmises oralement. Son écriture ainsi que la présentation de cet album, se prêtent merveilleusement à la lecture à voix haute. Les illustrations très expressives de Christophe Merlin, accompagnées d’une palette de couleurs dans des dominantes ocres et bleues nous transportent directement, tel un tapis volant, au pays des dattes et du couscous.

Un roi et une reine, désespérés de ne pas pouvoir avoir d’enfants sollicitent l’intervention du vieux sage Cheikh El Moudahar. Celui-ci leur conseille de demander aux dieux d’avoir un animal pour que les djinns, esprits maléfiques, soient trompés

et ne cherchent pas à détourner leur souhait. La reine accouche d’un magnifique poussin qui, en grandissant devient Farouj le coq. Mais quelle jeune fille du royaume voudrait pour époux cet animal ? Pourtant, une première prétendante se présente et lors de la nuit de noces, elle essaie de l’assassiner pour profiter de l’héritage. À sa grande surprise, durant la nuit, l’animal devient humain et commet un crime irréparable... Le récit des faits est répandu dans tout le royaume. Désormais, y aura-t-il d’autres prétendantes assez courageuses ? On se laisse facilement emporter par ce conte arabo-berbère qui nous révèle un patrimoine riche. Venez découvrir qui sont les maleks ou les djinns. Cette histoire pleine de rebondissements a une portée morale. Elle met en avant des valeurs comme la bravoure, la modestie, la franchise et la bienveillance. Elle est accompagnée à merveille par des illustrations en grand format avec des couleurs chaudes qui nous plongent dans un univers déstabilisant entre le rêve et la réalité.

Farouj le coq sekfali badiaa ill. de jean-marie benoit les 400 coups caah, de p., j,fa €

© les eaa coups | farouj le coq

Hadidouène et l’âne de l’ogresse nora aceval ill. de christophe merlin seuil jeunesse caah, les petits contes

du tapis, bd €

Uma, la petite déesse frédéric bernard, ill. de françois roca albin michel jeunesse caag, bd,fa €

© la joie de lire alice racontée aux petits enfants

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28 29livres jeunesse | contes

En Inde, Uma devient déesse. Ce destin, où toute manifestation des émotions est interdite, l’empêche de profiter de son enfance… Après plusieurs années de cette vie, un grand danger l’oblige à fuir la cité. Commence alors un périple fait

de multiples obstacles où chaque animal rencontré va lui venir en aide… Devenue une belle jeune fille, elle pourra enfin serrer ses parents et son frère dans ses bras, et son destin de déesse se terminera dans les larmes et les rires ! Très beau conte initiatique et de randonnée où les animaux portent secours à Uma pour lui permettre de rester une déesse. Le texte de Frédéric Bernard est sublimé par les illustrations aux couleurs chatoyantes de François Roca, véritables petits tableaux très réalistes qui enchanteront aussi bien les filles que les garçons (scènes de combats, magnifiques tigres…). À la lecture de cet ouvrage, les jeunes lecteurs ressentent très vite l’horreur d’être privés d’enfance et de ne pas pouvoir exprimer de sentiments… À conseiller ou à lire dès 6 ans.

Les éditions du Seuil nous proposent plusieurs contes dans la collection Les petits contes du tapis. Ces ouvrages, cartonnés et de grand format, aux illustrations pleine page très colorées, s’adressent principalement à un jeune lectorat. L’intérêt majeur de cette collection est de permettre de lire ces histoires de différentes

manières, traditionnelle ou comme un Kamishibaï japonais, le texte figurant sur une seule page qui se déplie. Hadidouène et l’âne de l’ogresse est un conte malicieux d’Algérie dont le personnage principal est une figure emblématique du Maghreb, apparenté à notre Petit Poucet européen. Hadidouène est un petit garçon rusé et espiègle qui n’a de cesse de voler l’âne de l’ogresse afin de gambader librement à travers champs. Cela la met très en colère car elle n’arrive jamais à lui mettre la main dessus. Elle prend alors conseil auprès de son amie la hyène, mais animée principalement par sa bêtise, l’ogresse se retrouvera dans une bien triste situation. Nora Aceval, née sur les hauts plateaux algériens du

Tiaret est une conteuse spécialisée dans les contes du Maghreb. Elle collecte, traduit et raconte les histoires qui lui ont été transmises oralement. Son écriture ainsi que la présentation de cet album, se prêtent merveilleusement à la lecture à voix haute. Les illustrations très expressives de Christophe Merlin, accompagnées d’une palette de couleurs dans des dominantes ocres et bleues nous transportent directement, tel un tapis volant, au pays des dattes et du couscous.

Un roi et une reine, désespérés de ne pas pouvoir avoir d’enfants sollicitent l’intervention du vieux sage Cheikh El Moudahar. Celui-ci leur conseille de demander aux dieux d’avoir un animal pour que les djinns, esprits maléfiques, soient trompés

et ne cherchent pas à détourner leur souhait. La reine accouche d’un magnifique poussin qui, en grandissant devient Farouj le coq. Mais quelle jeune fille du royaume voudrait pour époux cet animal ? Pourtant, une première prétendante se présente et lors de la nuit de noces, elle essaie de l’assassiner pour profiter de l’héritage. À sa grande surprise, durant la nuit, l’animal devient humain et commet un crime irréparable... Le récit des faits est répandu dans tout le royaume. Désormais, y aura-t-il d’autres prétendantes assez courageuses ? On se laisse facilement emporter par ce conte arabo-berbère qui nous révèle un patrimoine riche. Venez découvrir qui sont les maleks ou les djinns. Cette histoire pleine de rebondissements a une portée morale. Elle met en avant des valeurs comme la bravoure, la modestie, la franchise et la bienveillance. Elle est accompagnée à merveille par des illustrations en grand format avec des couleurs chaudes qui nous plongent dans un univers déstabilisant entre le rêve et la réalité.

Farouj le coq sekfali badiaa ill. de jean-marie benoit les 400 coups caah, de p., j,fa €

© les eaa coups | farouj le coq

Hadidouène et l’âne de l’ogresse nora aceval ill. de christophe merlin seuil jeunesse caah, les petits contes

du tapis, bd €

Uma, la petite déesse frédéric bernard, ill. de françois roca albin michel jeunesse caag, bd,fa €

© la joie de lire alice racontée aux petits enfants

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30 livres jeunesse | contes

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31livres jeunesse | contes

Ce conte chinois nous offre une nouvelle version délicate du Petit Chaperon Rouge. Dans ce récit, la maman de Din’Roa rend visite à sa sœur malade. À la tombée de la nuit, un ours terrible se fait passer pour la grand-mère et vient voir Din’Roa et son frère, avec la ferme intention de les dévorer. Mais la fillette pleine de malice et d’intelligence reconnaît la bête féroce et réussit à s’en débarrasser

définitivement. L’ours, très inquiétant au début de l’histoire, se fera finalement ridiculiser par les stratagèmes de la petite fille. Le jeu entre l’ombre et la lumière met bien en évidence l’affrontement des deux personnages. Nous apprécions aussi l’originalité de la typographie et la finesse des traits se rapprochant de la peinture chinoise.

Il était une fois, au pays du Soleil levant, vers l’an 1000, un samouraï nommé Minamoto Tsunefusa qui collectionnait les armes de ses victoires et faisait trembler de terreur la cour de l’impératrice. Seul l’empereur avait la plus grande estime pour ce samouraï plein de courage et de bravoure. Mais ce valeureux samouraï aurait volontiers échangé la gloire de ses victoires contre le secret de l’écriture car il caressait le doux rêve de pouvoir écrire des poèmes sur des rouleaux de soie. Qui pouvait bien guérir son âme

en lui délivrant ce secret ? Il était également amoureux de Dame Sei Shônagon, grande poétesse au caractère fier, qui ne le craignait pas mais toujours le repoussait. Minamoto Tsunefusa décida alors de partir pour un voyage initiatique afin de trouver quelqu’un qui daignerait lui enseigner l’art de l’écriture. L’ouvrage se termine par une très belle lettre du samouraï adressé à Dame Sei Shônagon à laquelle elle répondra. On est d’emblée séduit par la couverture de cet ouvrage grand format. Les illustrations de Sacha Poliakova, à la manière des estampes japonaises sur de pleines pages blanches participent pleinement au plaisir de la lecture de ce récit inspiré d’une anecdote racontée dans les notes de chevet de Sei Shônagon qui vécut à la cour de l’impératrice Sadako. Le texte est plein de douceur et de poésie, ponctué d’interrogations et de vers de Sei Shônagan. Un conte d’une grande force. À partir de 11 ans.

Dame Sei Shônagon et le samouraï françoise kerisel ill. par sacha poliakova seuil jeunesse caah, ci p., bf €

Din'Roa la vaillante jean-louis le craver, ill. de martine bourre didier jeunesse caag, ce p., bc,fa €

© seuil jeunesse | dame sei shônagon et le samouraï | ill. sacha poliakova

Page 33: Sélection jeunesse 2008

30 livres jeunesse | contes

cont

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31livres jeunesse | contes

Ce conte chinois nous offre une nouvelle version délicate du Petit Chaperon Rouge. Dans ce récit, la maman de Din’Roa rend visite à sa sœur malade. À la tombée de la nuit, un ours terrible se fait passer pour la grand-mère et vient voir Din’Roa et son frère, avec la ferme intention de les dévorer. Mais la fillette pleine de malice et d’intelligence reconnaît la bête féroce et réussit à s’en débarrasser

définitivement. L’ours, très inquiétant au début de l’histoire, se fera finalement ridiculiser par les stratagèmes de la petite fille. Le jeu entre l’ombre et la lumière met bien en évidence l’affrontement des deux personnages. Nous apprécions aussi l’originalité de la typographie et la finesse des traits se rapprochant de la peinture chinoise.

Il était une fois, au pays du Soleil levant, vers l’an 1000, un samouraï nommé Minamoto Tsunefusa qui collectionnait les armes de ses victoires et faisait trembler de terreur la cour de l’impératrice. Seul l’empereur avait la plus grande estime pour ce samouraï plein de courage et de bravoure. Mais ce valeureux samouraï aurait volontiers échangé la gloire de ses victoires contre le secret de l’écriture car il caressait le doux rêve de pouvoir écrire des poèmes sur des rouleaux de soie. Qui pouvait bien guérir son âme

en lui délivrant ce secret ? Il était également amoureux de Dame Sei Shônagon, grande poétesse au caractère fier, qui ne le craignait pas mais toujours le repoussait. Minamoto Tsunefusa décida alors de partir pour un voyage initiatique afin de trouver quelqu’un qui daignerait lui enseigner l’art de l’écriture. L’ouvrage se termine par une très belle lettre du samouraï adressé à Dame Sei Shônagon à laquelle elle répondra. On est d’emblée séduit par la couverture de cet ouvrage grand format. Les illustrations de Sacha Poliakova, à la manière des estampes japonaises sur de pleines pages blanches participent pleinement au plaisir de la lecture de ce récit inspiré d’une anecdote racontée dans les notes de chevet de Sei Shônagon qui vécut à la cour de l’impératrice Sadako. Le texte est plein de douceur et de poésie, ponctué d’interrogations et de vers de Sei Shônagan. Un conte d’une grande force. À partir de 11 ans.

Dame Sei Shônagon et le samouraï françoise kerisel ill. par sacha poliakova seuil jeunesse caah, ci p., bf €

Din'Roa la vaillante jean-louis le craver, ill. de martine bourre didier jeunesse caag, ce p., bc,fa €

© seuil jeunesse | dame sei shônagon et le samouraï | ill. sacha poliakova

Page 34: Sélection jeunesse 2008

© vents d’ouest | construire un feu | ill. christophe chabouté

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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© vents d’ouest | construire un feu | ill. christophe chabouté

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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35livres jeunesse | bandes dessinées | pour les + jeunes

Au départ de sa maman, Benjamin ne veut pas aller chez sa nounou ; au retour de sa maman, Benjamin ne veut pas quitter sa nounou. Entre les deux, il s’est caché dans une jungle touffue pleine de monstres, s’est transformé en extra-terrestre gigantesque pour défendre son doudou, est devenu super héros aux pouvoirs extraordinaires.

Les dessins très expressifs rendent bien l’imagination débordante de ce petit garçon. Le ton est juste pour exprimer ses sentiments d’abandon et de colère mais reste léger grâce à l’humour qui résulte du décalage entre la réalité des situations et leur perception par Benjamin. Dès 4 ans.

Arthur a six ans et ressemble à tous les garçons de son âge. Quand on le croise dans la rue, personne ne remarque qu’il est différent. Pourtant, Arthur est sourd. Il découvre le monde et communique à sa manière : avec ses yeux et surtout ses mains. Des mots dans les mains nous fait partager une journée d’école d’un petit garçon pas comme les autres. Un album juste et plein de tendresse pour amener les enfants à s’interroger sur la différence.

Le récit est dynamique et les illustrations, proches de celles des mangas, apportent fraîcheur et sensibilité à l’histoire. Une belle approche pour un sujet pas toujours évident à traiter.

Jean entre à l’école primaire. En quatorze chapitres et autant d’interludes, nous suivons ses premiers pas dans cette nouvelle école, son quotidien. La mère de Jean est en voyage, depuis si longtemps d’ailleurs, qu’il a du mal à se souvenir d’elle. Jean Regnaud nous livre des tranches de vie au hasard, avec comme fil conducteur cette absence de la mère dont Michèle, la voisine, reçoit des cartes postales du monde entier qu’elle lit au petit garçon, en lui demandant le secret le plus absolu. Une teinte dominante par chapitre, des couleurs

assourdies, le trait rond et comme enfantin d’Émile Bravo ajoutent à cette nostalgie de l’enfance qu’on ne peut que ressentir à la lecture de cette bande dessinée.

Un petit garçon entre, par hasard, dans un théâtre désaffecté sans se douter des aventures qui vont survenir : remontée dans le temps, course poursuite, rencontre avec un ours… Cette bande dessinée sans parole s’adressant aux plus jeunes lecteurs nous plonge dans un univers mêlant l’imaginaire

et l’histoire, le rêve et le cauchemar, la fantaisie et la poésie. La richesse des détails, le trait dynamique des dessins participent à la réussite de cet ouvrage.

pour les + jeunesAh non ! (Méchant Benjamin, 1) carine de brab dupuis caah, puceron, ei p., j,fa €

Des mots dans les mains bénédicte gourdon ill. de malika fouchier et le gohan delcourt caah, ch p., i,ja€

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill jean regnaud, ill. d’émile bravo gallimard caah, bcc p., be €

L’ours et le petit garçon gregory rogers dargaud, caag, bb €

© dargaud | l’ours et le petit garçon | ill. gregory rogers

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35livres jeunesse | bandes dessinées | pour les + jeunes

Au départ de sa maman, Benjamin ne veut pas aller chez sa nounou ; au retour de sa maman, Benjamin ne veut pas quitter sa nounou. Entre les deux, il s’est caché dans une jungle touffue pleine de monstres, s’est transformé en extra-terrestre gigantesque pour défendre son doudou, est devenu super héros aux pouvoirs extraordinaires.

Les dessins très expressifs rendent bien l’imagination débordante de ce petit garçon. Le ton est juste pour exprimer ses sentiments d’abandon et de colère mais reste léger grâce à l’humour qui résulte du décalage entre la réalité des situations et leur perception par Benjamin. Dès 4 ans.

Arthur a six ans et ressemble à tous les garçons de son âge. Quand on le croise dans la rue, personne ne remarque qu’il est différent. Pourtant, Arthur est sourd. Il découvre le monde et communique à sa manière : avec ses yeux et surtout ses mains. Des mots dans les mains nous fait partager une journée d’école d’un petit garçon pas comme les autres. Un album juste et plein de tendresse pour amener les enfants à s’interroger sur la différence.

Le récit est dynamique et les illustrations, proches de celles des mangas, apportent fraîcheur et sensibilité à l’histoire. Une belle approche pour un sujet pas toujours évident à traiter.

Jean entre à l’école primaire. En quatorze chapitres et autant d’interludes, nous suivons ses premiers pas dans cette nouvelle école, son quotidien. La mère de Jean est en voyage, depuis si longtemps d’ailleurs, qu’il a du mal à se souvenir d’elle. Jean Regnaud nous livre des tranches de vie au hasard, avec comme fil conducteur cette absence de la mère dont Michèle, la voisine, reçoit des cartes postales du monde entier qu’elle lit au petit garçon, en lui demandant le secret le plus absolu. Une teinte dominante par chapitre, des couleurs

assourdies, le trait rond et comme enfantin d’Émile Bravo ajoutent à cette nostalgie de l’enfance qu’on ne peut que ressentir à la lecture de cette bande dessinée.

Un petit garçon entre, par hasard, dans un théâtre désaffecté sans se douter des aventures qui vont survenir : remontée dans le temps, course poursuite, rencontre avec un ours… Cette bande dessinée sans parole s’adressant aux plus jeunes lecteurs nous plonge dans un univers mêlant l’imaginaire

et l’histoire, le rêve et le cauchemar, la fantaisie et la poésie. La richesse des détails, le trait dynamique des dessins participent à la réussite de cet ouvrage.

pour les + jeunesAh non ! (Méchant Benjamin, 1) carine de brab dupuis caah, puceron, ei p., j,fa €

Des mots dans les mains bénédicte gourdon ill. de malika fouchier et le gohan delcourt caah, ch p., i,ja€

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill jean regnaud, ill. d’émile bravo gallimard caah, bcc p., be €

L’ours et le petit garçon gregory rogers dargaud, caag, bb €

© dargaud | l’ours et le petit garçon | ill. gregory rogers

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37livres jeunesse | bandes dessinées | adaptations

Renart le célèbre et rusé goupil du Moyen Âge n’est pas à court d’imagination pour tromper son monde et ridiculiser son ennemi le cruel loup Ysengrin. Les sept histoires qui composent cette bande dessinée nous entraînent dans les péripéties cocasses et drôles de nos deux compères. Les superbes planches mettent en relief le pelage roux de Renart et nous offrent une belle adaptation agréable à lire.

Bruno Heitz nous offre à travers cette bande dessinée une adaptation originale de six récits médiévaux des célèbres fables du Roman de Renart. Il met en scène notre goupil rusé qui parvient de façon fort habile et audacieuse à duper son compère le cruel et cupide loup Ysengrin. Notre protagoniste fait preuve en effet de beaucoup d’imagination pour le ridiculiser et remplir sa panse

et celle de sa famille à ses dépens. C’est à travers un graphisme expressif et légèrement naïf que nous savourons avec beaucoup d’humour ces saynètes truculentes.

En guise d’héritage, Harry reçoit un perroquet de son vieil oncle d’Amérique. Ce perroquet très spécial, aux nombreux talents, va être emporté par un cambrioleur… Cette adaptation du roman de Dick King-Smith en bande dessinée est une réussite. L’humour « so british » de l’œuvre originale est bien rendu par le dessin dépouillé de Pascal Rabaté et la concision des dialogues. L’auteur, qui écrit

habituellement pour les adultes, a su trouver le ton juste pour restituer l’univers loufoque de Dick King-Smith. Dès 8 ans.

Dans le nord du Canada, à la fin du xixe siècle, la découverte des mines d’or attire des centaines d’hommes. Construire un feu est le récit d’un de ces hommes. Accompagné d’un chien il prend la route, à pied, pour une de ces mines. Les conditions sont extrêmes. Il pense combattre le froid par son savoir : il sait construire un feu. Mais le froid et les pièges de la nature vont avoir raison

de sa ténacité. Cette bande dessinée est fidèle au texte de Jack London. Pas de dialogues, mais un aller-retour entre le narrateur et la pensée du héros. On sent, dans ses monologues, qu’il se croit supérieur, faisant fi des conseils prodigués avant son départ, avec comme seule certitude celle d’arriver à la mine. Le décor, quasi monochrome, écrase l’homme, le dessin reproduit bien la difficulté d’accomplir des gestes simples, banals, seules les couleurs du feu contrastent avec cet ensemble. La présence du froid extrême est visible sur sa barbe et ses vêtements. Le découpage des cases accentue la dramaturgie du récit, le dessin flirte avec l’aquarelle. Tout semble figé… sauf le chien. Une bande dessinée qui requiert une maturité de lecture.

Une nouvelle adaptation d’un classique de la littérature mondiale, mais c’est certainement une des plus réussies. Dès le premier volume, Marion Mousse parvient à nous plonger dans une atmosphère sombre, noire, gothique grâce à l’utilisation omniprésente du clair-obscur et à la parfaite maîtrise du style littéraire du xixe siècle. L’auteur surmonte les difficultés qui auraient pu survenir dans ce genre d’exercice délicat en se détachant de l’adaptation

littérale de l’œuvre. Cependant son approche personnelle ne trahit en rien le chef-d’œuvre de Mary Shelley.

Le docteur Gulliver n’est pas bien riche et doit trop souvent se contenter d’un frugal repas avec Clémence, sa compagne. Alors, quand une frégate du roi se présente au port en quête d’un médecin pour son équipage, Gulliver ne peut résister à l’attrait de l’horizon et quitte femme et enfant, tout juste conçu, avec la promesse d’un prompt retour. Mais il fera naufrage et se verra propulsé dans un monde étrange : celui des Lilliputiens… Une figure de géant attachante, dans un pays minuscule, avec un jeu d’échelles

bien rendu par le dessin. Avec une palette sombre et des traits noirs épais, l’adaptation du roman de Jonathan Swift est réussie et, même si elle reste classique, cette bande dessinée mérite le détour !

adaptationsLes jambons d’Ysengrin (Le Roman de Renart, 1) jean-marc mathis ill. de thierry martin delcourt jeunesse caah, db p., i,ja €

Ysengrin (Le Roman de Renart, 1) bruno heitz gallimard caah, fétiche, ee p., bd €

Harry est fou pascal rabaté d’après le roman de dick king-smith gallimard caah, fétiche, ei p., bd €

Construire un feu christophe chabouté d’après la nouvelle de jack london vents d’ouest caah, gd p., bd €

Frankenstein ou le Prométhée moderne, (volume 1) mary shelley ill. de marion mousse delcourt caah, ex-libris, ei p., j,ia €

Les Voyages du docteur Gulliver (livre 1) kokor d’après le roman de jonathan swift vents d’ouest caag, fj p., bd €

© vents d’ouest | les voyages du docteur gulliver (livre 1)

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37livres jeunesse | bandes dessinées | adaptations

Renart le célèbre et rusé goupil du Moyen Âge n’est pas à court d’imagination pour tromper son monde et ridiculiser son ennemi le cruel loup Ysengrin. Les sept histoires qui composent cette bande dessinée nous entraînent dans les péripéties cocasses et drôles de nos deux compères. Les superbes planches mettent en relief le pelage roux de Renart et nous offrent une belle adaptation agréable à lire.

Bruno Heitz nous offre à travers cette bande dessinée une adaptation originale de six récits médiévaux des célèbres fables du Roman de Renart. Il met en scène notre goupil rusé qui parvient de façon fort habile et audacieuse à duper son compère le cruel et cupide loup Ysengrin. Notre protagoniste fait preuve en effet de beaucoup d’imagination pour le ridiculiser et remplir sa panse

et celle de sa famille à ses dépens. C’est à travers un graphisme expressif et légèrement naïf que nous savourons avec beaucoup d’humour ces saynètes truculentes.

En guise d’héritage, Harry reçoit un perroquet de son vieil oncle d’Amérique. Ce perroquet très spécial, aux nombreux talents, va être emporté par un cambrioleur… Cette adaptation du roman de Dick King-Smith en bande dessinée est une réussite. L’humour « so british » de l’œuvre originale est bien rendu par le dessin dépouillé de Pascal Rabaté et la concision des dialogues. L’auteur, qui écrit

habituellement pour les adultes, a su trouver le ton juste pour restituer l’univers loufoque de Dick King-Smith. Dès 8 ans.

Dans le nord du Canada, à la fin du xixe siècle, la découverte des mines d’or attire des centaines d’hommes. Construire un feu est le récit d’un de ces hommes. Accompagné d’un chien il prend la route, à pied, pour une de ces mines. Les conditions sont extrêmes. Il pense combattre le froid par son savoir : il sait construire un feu. Mais le froid et les pièges de la nature vont avoir raison

de sa ténacité. Cette bande dessinée est fidèle au texte de Jack London. Pas de dialogues, mais un aller-retour entre le narrateur et la pensée du héros. On sent, dans ses monologues, qu’il se croit supérieur, faisant fi des conseils prodigués avant son départ, avec comme seule certitude celle d’arriver à la mine. Le décor, quasi monochrome, écrase l’homme, le dessin reproduit bien la difficulté d’accomplir des gestes simples, banals, seules les couleurs du feu contrastent avec cet ensemble. La présence du froid extrême est visible sur sa barbe et ses vêtements. Le découpage des cases accentue la dramaturgie du récit, le dessin flirte avec l’aquarelle. Tout semble figé… sauf le chien. Une bande dessinée qui requiert une maturité de lecture.

Une nouvelle adaptation d’un classique de la littérature mondiale, mais c’est certainement une des plus réussies. Dès le premier volume, Marion Mousse parvient à nous plonger dans une atmosphère sombre, noire, gothique grâce à l’utilisation omniprésente du clair-obscur et à la parfaite maîtrise du style littéraire du xixe siècle. L’auteur surmonte les difficultés qui auraient pu survenir dans ce genre d’exercice délicat en se détachant de l’adaptation

littérale de l’œuvre. Cependant son approche personnelle ne trahit en rien le chef-d’œuvre de Mary Shelley.

Le docteur Gulliver n’est pas bien riche et doit trop souvent se contenter d’un frugal repas avec Clémence, sa compagne. Alors, quand une frégate du roi se présente au port en quête d’un médecin pour son équipage, Gulliver ne peut résister à l’attrait de l’horizon et quitte femme et enfant, tout juste conçu, avec la promesse d’un prompt retour. Mais il fera naufrage et se verra propulsé dans un monde étrange : celui des Lilliputiens… Une figure de géant attachante, dans un pays minuscule, avec un jeu d’échelles

bien rendu par le dessin. Avec une palette sombre et des traits noirs épais, l’adaptation du roman de Jonathan Swift est réussie et, même si elle reste classique, cette bande dessinée mérite le détour !

adaptationsLes jambons d’Ysengrin (Le Roman de Renart, 1) jean-marc mathis ill. de thierry martin delcourt jeunesse caah, db p., i,ja €

Ysengrin (Le Roman de Renart, 1) bruno heitz gallimard caah, fétiche, ee p., bd €

Harry est fou pascal rabaté d’après le roman de dick king-smith gallimard caah, fétiche, ei p., bd €

Construire un feu christophe chabouté d’après la nouvelle de jack london vents d’ouest caah, gd p., bd €

Frankenstein ou le Prométhée moderne, (volume 1) mary shelley ill. de marion mousse delcourt caah, ex-libris, ei p., j,ia €

Les Voyages du docteur Gulliver (livre 1) kokor d’après le roman de jonathan swift vents d’ouest caag, fj p., bd €

© vents d’ouest | les voyages du docteur gulliver (livre 1)

Page 40: Sélection jeunesse 2008

© calligram | le seigneur des andes | ill. yann tabariès

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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Page 41: Sélection jeunesse 2008

© calligram | le seigneur des andes | ill. yann tabariès

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

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rom

ans

41livres jeunesse | romans | premières lectures

Edouard Tulane est un lapin en porcelaine prétentieux, ne sachant reconnaître l’amour qu’on lui donne. Compagnon préféré d’Abilène, petite fille vivant dans une maison bourgeoise du xixe siècle, il va l’accompagner dans son voyage vers l’Angleterre, mais un « accident » va le précipiter au fond de la mer. Chaque chapitre nous conte alors ses multiples aventures : repêché, il va être jeté à la décharge puis sauvé par un vagabond ; transformé en épouvantail, il va ensuite devenir le doudou d’une petite fille mourante… Il connaît désormais la peur, la honte, le désespoir, le plaisir puis comprend ce qu’est l’amour en parlant avec

une poupée qui est à vendre, comme lui, dans la boutique d’un restaurateur de poupées de porcelaine, juste avant qu’Abilène y entre… avec sa fille. Malgré la longueur de l’histoire, un enfant pourra facilement suivre le voyage initiatique d’Edouard Tulane grâce à l’écriture d’une grande force émotionnelle de Kate DiCamillo et aux superbes illustrations de Bagram Ibatoulline. Les petites vignettes noir et blanc en début de chapitre et les illustrations pleine page de style hyperréaliste amplifient l’ambiance dramatique du récit où il est question de vie, de mort, mais surtout de chaleur humaine.

L’auteur et l’illustratrice, toutes deux japonaises, nous offrent chez Autrement Jeunesse un petit roman très illustré à lire tout seul. Nous faisons la connaissance d’un renard blessé en quête de tanière. Il est recueilli et soigné par tous les animaux de la forêt. Mais Renard est insatisfait, il joue des mauvais tours à tous les animaux et leur rend la vie infernale. Il est obsédé par ce qu’il n’arrive pas à obtenir : traverser le lac pour explorer la grande forêt. C’est la petite souris qui lui donnera la solution.

Les illustrations naïves alternent la couleur et le noir et blanc comme autant de moments heureux ou douloureux de la vie. Elles éclairent un texte à la typographie fine et délicate qui évoque la difficulté de la quête du bonheur et la force de l’amitié.

premières lecturesLe miraculeux voyage d’Edouard Tulane kate di camillo, ill. par bagram ibatoulline, trad. de l’américain par sidonie van den dries tourbillon caah, cae p., bc,jf €

Les patins à glace kazumi yumoto, ill. de rimako horikawa, trad. du japonais par paul paludis autrement jeunesse caag, jg p., bd,fa €

© éditions du rocher jeunesse | la vallée des cerisiers brisés | ill. frédéric genêt

Page 43: Sélection jeunesse 2008

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41livres jeunesse | romans | premières lectures

Edouard Tulane est un lapin en porcelaine prétentieux, ne sachant reconnaître l’amour qu’on lui donne. Compagnon préféré d’Abilène, petite fille vivant dans une maison bourgeoise du xixe siècle, il va l’accompagner dans son voyage vers l’Angleterre, mais un « accident » va le précipiter au fond de la mer. Chaque chapitre nous conte alors ses multiples aventures : repêché, il va être jeté à la décharge puis sauvé par un vagabond ; transformé en épouvantail, il va ensuite devenir le doudou d’une petite fille mourante… Il connaît désormais la peur, la honte, le désespoir, le plaisir puis comprend ce qu’est l’amour en parlant avec

une poupée qui est à vendre, comme lui, dans la boutique d’un restaurateur de poupées de porcelaine, juste avant qu’Abilène y entre… avec sa fille. Malgré la longueur de l’histoire, un enfant pourra facilement suivre le voyage initiatique d’Edouard Tulane grâce à l’écriture d’une grande force émotionnelle de Kate DiCamillo et aux superbes illustrations de Bagram Ibatoulline. Les petites vignettes noir et blanc en début de chapitre et les illustrations pleine page de style hyperréaliste amplifient l’ambiance dramatique du récit où il est question de vie, de mort, mais surtout de chaleur humaine.

L’auteur et l’illustratrice, toutes deux japonaises, nous offrent chez Autrement Jeunesse un petit roman très illustré à lire tout seul. Nous faisons la connaissance d’un renard blessé en quête de tanière. Il est recueilli et soigné par tous les animaux de la forêt. Mais Renard est insatisfait, il joue des mauvais tours à tous les animaux et leur rend la vie infernale. Il est obsédé par ce qu’il n’arrive pas à obtenir : traverser le lac pour explorer la grande forêt. C’est la petite souris qui lui donnera la solution.

Les illustrations naïves alternent la couleur et le noir et blanc comme autant de moments heureux ou douloureux de la vie. Elles éclairent un texte à la typographie fine et délicate qui évoque la difficulté de la quête du bonheur et la force de l’amitié.

premières lecturesLe miraculeux voyage d’Edouard Tulane kate di camillo, ill. par bagram ibatoulline, trad. de l’américain par sidonie van den dries tourbillon caah, cae p., bc,jf €

Les patins à glace kazumi yumoto, ill. de rimako horikawa, trad. du japonais par paul paludis autrement jeunesse caag, jg p., bd,fa €

© éditions du rocher jeunesse | la vallée des cerisiers brisés | ill. frédéric genêt

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43livres jeunesse | romans | junior

Dans les baïnes d’Hossegor, paradis des surfeurs, se cache le dormeur des abysses. La légende dit que le fantôme des plages nommé Bud vient au secours des surfeurs en grande difficulté. Arthur, l’un des héros du récit, novice en matière de surf, est attiré par une voix qui sort des flots et qui lui parle. Est-ce un rêve ou la réalité ? Hugo Verlomme

nous entraîne dans ce monde liquide où bien des phénomènes étranges se produisent. L’écriture est fluide et lisible. C’est un récit envoûtant.

Une petite fille, devenue orpheline après une attaque des Raïs, est recueillie par le peuple des Petits dans la Forêt Maison. Elle grandit loin des hommes auprès de ses pères adoptifs, mais choisira de retourner vers ce monde où elle est née même s’il lui est presque inconnu. C'est la petite Nahis qui va lui offrir le nom de sa mère : Ellana, et c'est ainsi qu'elle comprend et accepte le fait qu'elle est humaine

et n'appartient que de coeur au peuple des Petits. Sa rencontre avec le maître Jilano Alhuis sera décisive pour son destin de Marchombre. Ellana est une élève hors pair, aux dons extraordinaires, qui doit donner raison à la prophétie. Ellana est l’une des héroïnes qui aidera Ewilan dans sa quête. Ce premier tome dévoile une partie du mystère qui l'entoure ; nous connaissions Ellana attentive et protectrice, ici elle est rebelle et indépendante. Ce roman est riche en rebondissements et en suspense et donne vraiment envie de connaître la première rencontre d’Ellana et Ewilan.

L’océan monte, monte, monte… Le monde vit une période post-apocalyptique. La plupart des plages françaises ont été noyées sous les eaux. Les hommes tentent de survivre, c’est l’exode en Amérique où des digues contiennent les flots rageurs de ce monde perturbé, de cette nature détraquée. « L’eau la submergea d’un coup », la première phrase donne le ton au roman ; nous sommes nous aussi

submergés, mais allons résister avec Flavia. Adolescente, notre héroïne va devoir quitter son grand-père avec qui elle vit au bord de cet océan qui n’en finit pas de prendre le pas sur la terre. Le vieil homme, amoureux de son pays, reste seul alors qu’il oblige sa petite fille à partir se mettre en sécurité en Amérique. Pourtant, cette sécurité n’est que relative : le voyage en bateau se fait en cachette et à son arrivée, Flavia découvre qu’elle n’est qu’une clandestine sur un sol étranger. Tout espoir n’est cependant pas perdu, Flavia va rencontrer Chris, jeune homme appartenant à la résistance… L’écriture nous submerge alors que cette eau folle gagne du terrain. Comment respirer face à ce déferlement d’eau et d’actions ? Une inondation de sentiments grâce à ce premier tome d’Hélène Montardre.

junior

Code Amrita stephen cole, trad. de l’anglais par raphaële eschenbrenner albin michel jeunesse caah, wiz, dbc p., bd,fa €

Le seigneur des Andes anne de preux calligram caah, storigram, ceh p., ba,ja €

L’étincelle La goutte jean-françois chabas école des loisirs, caah, neuf, hj p., i €

Il est des souvenirs qui vous marquent à jamais… C’est le point commun entre les deux nouvelles que nous offre Jean-François Chabas dans ce nouvel ouvrage. Deux textes courts mais puissants, aux univers très différents. Dans L’Étincelle, une jeune fille se souvient d’un feu de forêt qu’elle a allumé un jour, et qui faillit lui être fatal, ainsi

qu’à son cousin. L’auteur y pèse chaque terme et les choisit avec soin, pour donner une grande force évocatrice à son récit. Il nous fait vivre avec justesse l’avancée du feu et l’urgence de la situation, tout comme la culpabilité qui arrive après l’acte. Dans La goutte, un photographe de guerre évoque son souvenir le plus marquant : ni un combat, ni un voyage, juste une rencontre d’école, dans les années 50, avec une jeune fille étrangère et albinos. On trouve dans ce texte une atmosphère plus intimiste, un contexte plus daté, une forme plus dialoguée, mais l’auteur, par la force de son écriture, arrive tout autant à faire surgir des images et des émotions. Deux nouvelles pour tout public, à lire absolument pour découvrir ou retrouver tout le talent de cet auteur !

Jonah est un génie en informatique. Il est en centre de redressement quand il est enlevé. Ses compagnons de captivité sont des adolescents comme lui, avec des dons différents. Leur ravisseur, un milliardaire, se sert de leurs dons pour commettre des vols. Jonah se pose des questions sur le bien et le mal mais ces adolescents, rejetés par tous, se retrouvent entre eux comme une vraie famille… Roman plutôt amoral mais si plaisant ! Beaucoup d’action, de l’humour, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer !

Nous allons suivre le destin de Miguel en Amérique du Sud, de son enfance à l’âge adulte. Tout bascule pour lui à la mort de son père : il doit aller vivre avec sa tante en ville et très vite, il va se retrouver dans la rue. Le courage et l’espoir lui permettront de survivre et de concrétiser ses rêves. Ce roman n’est ni larmoyant ni trop optimiste, il nous entraîne dans la vie âpre et dure de Miguel. Il décrit

le danger qui rôde dans les rues, la méchanceté des uns et des autres mais aussi la bonté de certaines personnes. Un personnage très attachant, le découpage en courts chapitres et les nombreux dialogues permettront à de jeunes lecteurs de lire facilement ce roman.

Le fantôme des plages hugo verlomme gallimard caah, cbe p., f,ga €

Ellana (le pacte des marchombres, 1) pierre bottero rageot caag, edc p., bg €

La prophétie des oiseaux (océania, 1) hélène montardre rageot caah, ddb p., bf €

© albin michel jeunesse | code amrita | ill. djief

Page 45: Sélection jeunesse 2008

42

rom

ans

43livres jeunesse | romans | junior

Dans les baïnes d’Hossegor, paradis des surfeurs, se cache le dormeur des abysses. La légende dit que le fantôme des plages nommé Bud vient au secours des surfeurs en grande difficulté. Arthur, l’un des héros du récit, novice en matière de surf, est attiré par une voix qui sort des flots et qui lui parle. Est-ce un rêve ou la réalité ? Hugo Verlomme

nous entraîne dans ce monde liquide où bien des phénomènes étranges se produisent. L’écriture est fluide et lisible. C’est un récit envoûtant.

Une petite fille, devenue orpheline après une attaque des Raïs, est recueillie par le peuple des Petits dans la Forêt Maison. Elle grandit loin des hommes auprès de ses pères adoptifs, mais choisira de retourner vers ce monde où elle est née même s’il lui est presque inconnu. C'est la petite Nahis qui va lui offrir le nom de sa mère : Ellana, et c'est ainsi qu'elle comprend et accepte le fait qu'elle est humaine

et n'appartient que de coeur au peuple des Petits. Sa rencontre avec le maître Jilano Alhuis sera décisive pour son destin de Marchombre. Ellana est une élève hors pair, aux dons extraordinaires, qui doit donner raison à la prophétie. Ellana est l’une des héroïnes qui aidera Ewilan dans sa quête. Ce premier tome dévoile une partie du mystère qui l'entoure ; nous connaissions Ellana attentive et protectrice, ici elle est rebelle et indépendante. Ce roman est riche en rebondissements et en suspense et donne vraiment envie de connaître la première rencontre d’Ellana et Ewilan.

L’océan monte, monte, monte… Le monde vit une période post-apocalyptique. La plupart des plages françaises ont été noyées sous les eaux. Les hommes tentent de survivre, c’est l’exode en Amérique où des digues contiennent les flots rageurs de ce monde perturbé, de cette nature détraquée. « L’eau la submergea d’un coup », la première phrase donne le ton au roman ; nous sommes nous aussi

submergés, mais allons résister avec Flavia. Adolescente, notre héroïne va devoir quitter son grand-père avec qui elle vit au bord de cet océan qui n’en finit pas de prendre le pas sur la terre. Le vieil homme, amoureux de son pays, reste seul alors qu’il oblige sa petite fille à partir se mettre en sécurité en Amérique. Pourtant, cette sécurité n’est que relative : le voyage en bateau se fait en cachette et à son arrivée, Flavia découvre qu’elle n’est qu’une clandestine sur un sol étranger. Tout espoir n’est cependant pas perdu, Flavia va rencontrer Chris, jeune homme appartenant à la résistance… L’écriture nous submerge alors que cette eau folle gagne du terrain. Comment respirer face à ce déferlement d’eau et d’actions ? Une inondation de sentiments grâce à ce premier tome d’Hélène Montardre.

junior

Code Amrita stephen cole, trad. de l’anglais par raphaële eschenbrenner albin michel jeunesse caah, wiz, dbc p., bd,fa €

Le seigneur des Andes anne de preux calligram caah, storigram, ceh p., ba,ja €

L’étincelle La goutte jean-françois chabas école des loisirs, caah, neuf, hj p., i €

Il est des souvenirs qui vous marquent à jamais… C’est le point commun entre les deux nouvelles que nous offre Jean-François Chabas dans ce nouvel ouvrage. Deux textes courts mais puissants, aux univers très différents. Dans L’Étincelle, une jeune fille se souvient d’un feu de forêt qu’elle a allumé un jour, et qui faillit lui être fatal, ainsi

qu’à son cousin. L’auteur y pèse chaque terme et les choisit avec soin, pour donner une grande force évocatrice à son récit. Il nous fait vivre avec justesse l’avancée du feu et l’urgence de la situation, tout comme la culpabilité qui arrive après l’acte. Dans La goutte, un photographe de guerre évoque son souvenir le plus marquant : ni un combat, ni un voyage, juste une rencontre d’école, dans les années 50, avec une jeune fille étrangère et albinos. On trouve dans ce texte une atmosphère plus intimiste, un contexte plus daté, une forme plus dialoguée, mais l’auteur, par la force de son écriture, arrive tout autant à faire surgir des images et des émotions. Deux nouvelles pour tout public, à lire absolument pour découvrir ou retrouver tout le talent de cet auteur !

Jonah est un génie en informatique. Il est en centre de redressement quand il est enlevé. Ses compagnons de captivité sont des adolescents comme lui, avec des dons différents. Leur ravisseur, un milliardaire, se sert de leurs dons pour commettre des vols. Jonah se pose des questions sur le bien et le mal mais ces adolescents, rejetés par tous, se retrouvent entre eux comme une vraie famille… Roman plutôt amoral mais si plaisant ! Beaucoup d’action, de l’humour, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer !

Nous allons suivre le destin de Miguel en Amérique du Sud, de son enfance à l’âge adulte. Tout bascule pour lui à la mort de son père : il doit aller vivre avec sa tante en ville et très vite, il va se retrouver dans la rue. Le courage et l’espoir lui permettront de survivre et de concrétiser ses rêves. Ce roman n’est ni larmoyant ni trop optimiste, il nous entraîne dans la vie âpre et dure de Miguel. Il décrit

le danger qui rôde dans les rues, la méchanceté des uns et des autres mais aussi la bonté de certaines personnes. Un personnage très attachant, le découpage en courts chapitres et les nombreux dialogues permettront à de jeunes lecteurs de lire facilement ce roman.

Le fantôme des plages hugo verlomme gallimard caah, cbe p., f,ga €

Ellana (le pacte des marchombres, 1) pierre bottero rageot caag, edc p., bg €

La prophétie des oiseaux (océania, 1) hélène montardre rageot caah, ddb p., bf €

© albin michel jeunesse | code amrita | ill. djief

Page 46: Sélection jeunesse 2008

44 livres jeunesse | romans | premières lectures

rom

ans

45

Une nouvelle aventure de Zenta et Matsuzo, les deux samouraïs errants dans le Japon du xvie siècle. Comme à leur habitude, les deux rônins sont exténués et affamés, et décident de s'arrêter dans une auberge située dans une vallée fleurie de cerisiers. C'est le printemps, le lieu est enchanteur et propice à la méditation à laquelle les deux amis aimeraient se vouer. Mais le projet ébauché est vite abandonné suite à des actes de vandalisme : des branches de cerisiers sont volontairement brisées. Les samouraïs vont mener leur enquête avec intelligence et tact au milieu des intrigues des clans Ohmori et Kawai, et ainsi rencontrer des personnages hauts en couleur. Mais qui est le mystérieux

Toazo ? Gonzeamon est-il le seul conspirateur ? Ce roman est à la fois un roman historique et une aventure policière. Les rônins sont attachants, surtout Zenta qui, intègre, se permet d'être aussi bien familier avec les seigneurs qu’avec les gens du peuple. Son intrépidité et son art du combat font l'admiration de tous. Quant à Matsuzo, plus discret, il est totalement dévoué à son aîné. Cette nouvelle aventure est rondement menée, le lecteur se laissera prendre au jeu. À partir de 10 ans.

iie siècle avant J.C, Liu, jeune esclave chinoise, vit auprès d’un horrible maître, gardien des dragons de l’Empereur. Éprise de liberté, elle va fuir cet homme et la garde impériale, aux côtés du dragon Danzi, ultime survivant d’une race menacée d’extinction. Leur fuite jusqu’à l’océan est un véritable voyage initiatique qui va les conduire à travers villes et campagnes, le long de fleuves et sentiers, au cœur de somptueux paysages. Cette route sera faite de rencontres : amis aidants et ennemis avides. Liu, jeune

fille innocente mais courageuse découvrira l’amitié de ce vieux dragon plein de sagesse. Cette quête lui permettra de grandir et de se découvrir. Ce roman est donc un grand voyage plein d’aventures, durant lequel la jeune esclave va beaucoup évoluer. Carole Wilkinson y emploie un style simple, qui glisse et nous entraîne au rythme des pas des voyageurs, évoquant à merveille les paysages de la Chine.

La vallée des cerisiers brisés(une aventure des rônins zenta et matsuzo, 2) lensey namioka, trad. de l’anglais par nikou tridon éditions du rocher jeunesse caah, cje p., bc €

Liu et le vieux dragon (1) carole wilkinson, trad. de l’anglais (australie) par maïca sanconie bayard jeunesse caah, fbc p., bd,ja

© rageot | la prophétie des oiseaux | ill. françois baranger

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44 livres jeunesse | romans | premières lectures

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Une nouvelle aventure de Zenta et Matsuzo, les deux samouraïs errants dans le Japon du xvie siècle. Comme à leur habitude, les deux rônins sont exténués et affamés, et décident de s'arrêter dans une auberge située dans une vallée fleurie de cerisiers. C'est le printemps, le lieu est enchanteur et propice à la méditation à laquelle les deux amis aimeraient se vouer. Mais le projet ébauché est vite abandonné suite à des actes de vandalisme : des branches de cerisiers sont volontairement brisées. Les samouraïs vont mener leur enquête avec intelligence et tact au milieu des intrigues des clans Ohmori et Kawai, et ainsi rencontrer des personnages hauts en couleur. Mais qui est le mystérieux

Toazo ? Gonzeamon est-il le seul conspirateur ? Ce roman est à la fois un roman historique et une aventure policière. Les rônins sont attachants, surtout Zenta qui, intègre, se permet d'être aussi bien familier avec les seigneurs qu’avec les gens du peuple. Son intrépidité et son art du combat font l'admiration de tous. Quant à Matsuzo, plus discret, il est totalement dévoué à son aîné. Cette nouvelle aventure est rondement menée, le lecteur se laissera prendre au jeu. À partir de 10 ans.

iie siècle avant J.C, Liu, jeune esclave chinoise, vit auprès d’un horrible maître, gardien des dragons de l’Empereur. Éprise de liberté, elle va fuir cet homme et la garde impériale, aux côtés du dragon Danzi, ultime survivant d’une race menacée d’extinction. Leur fuite jusqu’à l’océan est un véritable voyage initiatique qui va les conduire à travers villes et campagnes, le long de fleuves et sentiers, au cœur de somptueux paysages. Cette route sera faite de rencontres : amis aidants et ennemis avides. Liu, jeune

fille innocente mais courageuse découvrira l’amitié de ce vieux dragon plein de sagesse. Cette quête lui permettra de grandir et de se découvrir. Ce roman est donc un grand voyage plein d’aventures, durant lequel la jeune esclave va beaucoup évoluer. Carole Wilkinson y emploie un style simple, qui glisse et nous entraîne au rythme des pas des voyageurs, évoquant à merveille les paysages de la Chine.

La vallée des cerisiers brisés(une aventure des rônins zenta et matsuzo, 2) lensey namioka, trad. de l’anglais par nikou tridon éditions du rocher jeunesse caah, cje p., bc €

Liu et le vieux dragon (1) carole wilkinson, trad. de l’anglais (australie) par maïca sanconie bayard jeunesse caah, fbc p., bd,ja

© rageot | la prophétie des oiseaux | ill. françois baranger

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rom

ans

47livres jeunesse | romans | ados

adosLes fantômes de Century sarah singleton, trad. de l’anglais par myriam borel plon jeunesse caah, romans fantastiques,

cic p., be,fa €

Mary Tempête : le destin d’une femme pirate alain surget f lammarion caah, dea p., bd €

Harry Potter et les reliques de la mort(Harry Potter, 7) joanne kathleen rowling, trad. de l’anglais par jean-françois menard gallimard caah, iaj p., cg,fa €

L’ordre des rôdeurs (L’apprenti d’Araluen. 1) john flanagan, trad. de l’américain par blandine longre hachette jeunesse, caah, yôkaï, eae p., bb,ja €

Dans un lointain pays moyenâgeux, le royaume d’Araluen, les orphelins sont placés sous la protection d’un seigneur. Celui-ci doit assurer leur formation et leur avenir. Will, jeune orphelin, rêve de devenir chevalier, mais sa carrure et sa petite taille jouent en sa défaveur. Le maître d’armes lui préfère Horace, son rival de toujours. Will devient alors l’apprenti d’Halt, un homme bourru et mystérieux. Son maître va lui apprendre à devenir un rôdeur, un espion du roi. Résigné à son sort, Will ne se doute pas qu’être apprenti rôdeur est difficile, dangereux mais aussi exaltant.

Sa formation auprès d’Halt et son esprit vif l’aideront à affronter son destin. Grâce à son maître, il apprendra à aimer cette vie, faite de nuits à la belle étoile, de chevauchées et d’intrigues. Les épreuves qu’il devra affronter, les dangers du royaume, comme les terribles wargals, monstres sanguinaires, le feront grandir. Will se révélera et découvrira une amitié insoupçonnée. On est plongé d’entrée dans ce monde médiéval. Le récit nous aspire. En donnant un ton juste à leurs émotions, l’auteur a su rendre attachants ses personnages. Les sentiments humains comme la haine, l’amitié et les relations entre les divers protagonistes font toute la sève de ce récit initiatique. Les tomes 2 et 3 sont parus, aventure à suivre…

C’est ainsi que tout finit, sur le quai de la gare, en réplique du premier départ de Harry pour Pouldard. Toutes les pièces du puzzle ont trouvé leur place, tous les doutes sont levés, tout devient évident et simple. Bien sûr, certains des personnages auxquels nous nous étions attachés disparaissent dans la bataille finale, d’autres que nous avions appris à détester s’avèrent pleins de profondeur, d’amour et de complexité alors que d’autres encore, modèles, sont un peu chamboulés. Mais l’ensemble du cycle trouve sa cohérence et l’auteur nous entraîne une dernière fois dans une histoire pleine de surprises,

de batailles meurtrières, d’héroïsme et de magie. Elle nous met aussi en garde sur la facilité à réveiller les vieux démons inhérents à l’homme (et aux sorciers) dans une description de sélection eugénique qui rappelle une période historique de triste mémoire. Harry se révèle à la fois désorienté, peu enclin à assumer ce rôle de chef qui lui est échu, et déterminé quand il comprend qu’il n’y a plus qu’une solution. Hermione et Ron restent à ses côtés, et leur fidélité indéfectible l’aidera. Et pendant que notre trio, un instant transformé en duo, cherche, traque, les Horcruxes qui doivent être détruits pour que Voldemort meure, Harry devient le sorcier le plus recherché par le Ministère de la Magie et la légende se crée. À sa grande surprise, tous seront là pour le combat final, amis anciens et nouveaux, et même les alliés les plus inattendus. Ce sont l’amitié, l’amour des mères et le sacrifice qui auront raison du mal pour « le plus grand bien ».

Un vieux roman trouvé par un antiquaire : voilà le point de départ d’une histoire extraordinaire. Century est un château poussiéreux englué dans le silence et l’oubli. Mercy, Charity, deux petites filles, leur père et deux domestiques y vivent ou plutôt y survivent. Mercy voit des fantômes et parle même à l’un d’entre eux, Claudius. Par une porte du temps elle va effectuer des allers-retours entre le présent et le passé. Elle va alors comprendre que son père Trajan, fou de douleur à la mort de sa mère

Thécla, les a condamnées à vivre et revivre une seule et même journée d’hiver. Le fantôme de sa mère lui donnera une clé pour se libérer de ce sort : ré-écrire elle-même l’histoire de sa famille. Ainsi le sort sera levé et la vie reprendra son cours normal. Les fantômes de Century nous parlent de vie éternelle, de bonheur, de chagrins immenses, mais aussi d’une héroïne courageuse et déterminée. Ce roman fantastique, qui est aussi un roman d’apprentissage et une réflexion sur le deuil, nous fait également penser à un conte merveilleux. Il prend le lecteur par la main pour ne plus le lâcher. Sarah Singleton nous démontre de manière magistrale, à la façon d’un roman victorien, que le pouvoir de l’écriture est plus fort que la folie des hommes.

Échappant à la mort par pendaison grâce à l’enfant qu’elle porte en elle, Mary Read, la plus célèbre femme pirate meurt au fond d’une cellule à Santiago de la Vega le 16 novembre 1720. Elle a 28 ans et les moments de félicité n’auront pas pesé bien lourd dans sa vie par rapport aux épreuves qu’elle aura dû traverser. Condamnée dès l’enfance à vivre sous l’identité de son frère Willy décédé, elle ne verra d’autre

échappatoire à sa misère que de s’engager dans l’armée et plus particulièrement dans la marine, elle qui a toujours été fascinée par la mer. Après deux ans sur les flots, elle se bat dans les Flandres et rencontre Joos qui lui offre son amour et lui permet enfin de devenir femme. Ces instants de bonheur ne représenteront qu’un court répit qui s’achèvera tragiquement avec la mort de Joos. Mary rendosse alors la peau de Willy et s’embarque sur un navire de commerce à destination des Amériques. Au cours d’un abordage sa vie va à nouveau basculer : les pirates qui ont attaqué lui laissent le choix : les suivre ou finir avec une balle entre les deux yeux. Willy devient ainsi flibustier : une nouvelle vie dangereuse mais riche commence pour lui mais aussi pour Mary. Alain Surget nous entraîne avec passion sur les pas de son héroïne et ne nous épargne ni la violence du monde extérieur à laquelle elle est confrontée ni à son combat intérieur. À elle seule, l’illustration de couverture de Rebecca Dautremer devrait déjà séduire beaucoup de lecteurs...

© flammarion | mary tempêteill. rebecca dautremer

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47livres jeunesse | romans | ados

adosLes fantômes de Century sarah singleton, trad. de l’anglais par myriam borel plon jeunesse caah, romans fantastiques,

cic p., be,fa €

Mary Tempête : le destin d’une femme pirate alain surget f lammarion caah, dea p., bd €

Harry Potter et les reliques de la mort(Harry Potter, 7) joanne kathleen rowling, trad. de l’anglais par jean-françois menard gallimard caah, iaj p., cg,fa €

L’ordre des rôdeurs (L’apprenti d’Araluen. 1) john flanagan, trad. de l’américain par blandine longre hachette jeunesse, caah, yôkaï, eae p., bb,ja €

Dans un lointain pays moyenâgeux, le royaume d’Araluen, les orphelins sont placés sous la protection d’un seigneur. Celui-ci doit assurer leur formation et leur avenir. Will, jeune orphelin, rêve de devenir chevalier, mais sa carrure et sa petite taille jouent en sa défaveur. Le maître d’armes lui préfère Horace, son rival de toujours. Will devient alors l’apprenti d’Halt, un homme bourru et mystérieux. Son maître va lui apprendre à devenir un rôdeur, un espion du roi. Résigné à son sort, Will ne se doute pas qu’être apprenti rôdeur est difficile, dangereux mais aussi exaltant.

Sa formation auprès d’Halt et son esprit vif l’aideront à affronter son destin. Grâce à son maître, il apprendra à aimer cette vie, faite de nuits à la belle étoile, de chevauchées et d’intrigues. Les épreuves qu’il devra affronter, les dangers du royaume, comme les terribles wargals, monstres sanguinaires, le feront grandir. Will se révélera et découvrira une amitié insoupçonnée. On est plongé d’entrée dans ce monde médiéval. Le récit nous aspire. En donnant un ton juste à leurs émotions, l’auteur a su rendre attachants ses personnages. Les sentiments humains comme la haine, l’amitié et les relations entre les divers protagonistes font toute la sève de ce récit initiatique. Les tomes 2 et 3 sont parus, aventure à suivre…

C’est ainsi que tout finit, sur le quai de la gare, en réplique du premier départ de Harry pour Pouldard. Toutes les pièces du puzzle ont trouvé leur place, tous les doutes sont levés, tout devient évident et simple. Bien sûr, certains des personnages auxquels nous nous étions attachés disparaissent dans la bataille finale, d’autres que nous avions appris à détester s’avèrent pleins de profondeur, d’amour et de complexité alors que d’autres encore, modèles, sont un peu chamboulés. Mais l’ensemble du cycle trouve sa cohérence et l’auteur nous entraîne une dernière fois dans une histoire pleine de surprises,

de batailles meurtrières, d’héroïsme et de magie. Elle nous met aussi en garde sur la facilité à réveiller les vieux démons inhérents à l’homme (et aux sorciers) dans une description de sélection eugénique qui rappelle une période historique de triste mémoire. Harry se révèle à la fois désorienté, peu enclin à assumer ce rôle de chef qui lui est échu, et déterminé quand il comprend qu’il n’y a plus qu’une solution. Hermione et Ron restent à ses côtés, et leur fidélité indéfectible l’aidera. Et pendant que notre trio, un instant transformé en duo, cherche, traque, les Horcruxes qui doivent être détruits pour que Voldemort meure, Harry devient le sorcier le plus recherché par le Ministère de la Magie et la légende se crée. À sa grande surprise, tous seront là pour le combat final, amis anciens et nouveaux, et même les alliés les plus inattendus. Ce sont l’amitié, l’amour des mères et le sacrifice qui auront raison du mal pour « le plus grand bien ».

Un vieux roman trouvé par un antiquaire : voilà le point de départ d’une histoire extraordinaire. Century est un château poussiéreux englué dans le silence et l’oubli. Mercy, Charity, deux petites filles, leur père et deux domestiques y vivent ou plutôt y survivent. Mercy voit des fantômes et parle même à l’un d’entre eux, Claudius. Par une porte du temps elle va effectuer des allers-retours entre le présent et le passé. Elle va alors comprendre que son père Trajan, fou de douleur à la mort de sa mère

Thécla, les a condamnées à vivre et revivre une seule et même journée d’hiver. Le fantôme de sa mère lui donnera une clé pour se libérer de ce sort : ré-écrire elle-même l’histoire de sa famille. Ainsi le sort sera levé et la vie reprendra son cours normal. Les fantômes de Century nous parlent de vie éternelle, de bonheur, de chagrins immenses, mais aussi d’une héroïne courageuse et déterminée. Ce roman fantastique, qui est aussi un roman d’apprentissage et une réflexion sur le deuil, nous fait également penser à un conte merveilleux. Il prend le lecteur par la main pour ne plus le lâcher. Sarah Singleton nous démontre de manière magistrale, à la façon d’un roman victorien, que le pouvoir de l’écriture est plus fort que la folie des hommes.

Échappant à la mort par pendaison grâce à l’enfant qu’elle porte en elle, Mary Read, la plus célèbre femme pirate meurt au fond d’une cellule à Santiago de la Vega le 16 novembre 1720. Elle a 28 ans et les moments de félicité n’auront pas pesé bien lourd dans sa vie par rapport aux épreuves qu’elle aura dû traverser. Condamnée dès l’enfance à vivre sous l’identité de son frère Willy décédé, elle ne verra d’autre

échappatoire à sa misère que de s’engager dans l’armée et plus particulièrement dans la marine, elle qui a toujours été fascinée par la mer. Après deux ans sur les flots, elle se bat dans les Flandres et rencontre Joos qui lui offre son amour et lui permet enfin de devenir femme. Ces instants de bonheur ne représenteront qu’un court répit qui s’achèvera tragiquement avec la mort de Joos. Mary rendosse alors la peau de Willy et s’embarque sur un navire de commerce à destination des Amériques. Au cours d’un abordage sa vie va à nouveau basculer : les pirates qui ont attaqué lui laissent le choix : les suivre ou finir avec une balle entre les deux yeux. Willy devient ainsi flibustier : une nouvelle vie dangereuse mais riche commence pour lui mais aussi pour Mary. Alain Surget nous entraîne avec passion sur les pas de son héroïne et ne nous épargne ni la violence du monde extérieur à laquelle elle est confrontée ni à son combat intérieur. À elle seule, l’illustration de couverture de Rebecca Dautremer devrait déjà séduire beaucoup de lecteurs...

© flammarion | mary tempêteill. rebecca dautremer

Page 50: Sélection jeunesse 2008

© maxmilo | destins de chiens | ill. benjamin lacombe

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

∏ ∏∏∏

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© maxmilo | destins de chiens | ill. benjamin lacombe

albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

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50 livres jeunesse | sans frontières

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Il y a un temps pour vivre et un temps pour mourir. Ainsi pourrait se résumer ce très bel album de l’auteur illustrateur allemand, primé de nombreuses fois.Deux personnages en scène : le canard et la mort. Le canard, majestueux, bien campé au milieu de la page, se rend compte qu’il n’est pas seul… quelqu’un le suit comme une ombre… C’est la mort qui fait son entrée, tenant une tulipe noire dans son dos… S’ensuit un dialogue

extraordinaire sur la peur de mourir, l’au-delà et la difficulté à penser son propre néant. C’est elle qui va le rassurer, l’apaiser, l’accompagner jusqu’au bout : sur le fleuve, la tulipe délicatement posée sur le canard. Sur la dernière double page, la mort, nez au vent, accompagnée d’un renard poursuivant un lièvre regarde vers la page de droite, vide, invitant le regard à aller au-delà… Les mots sont justes et la poésie du texte touche au plus profond. La sobriété de la mise en page, l’épure du trait et le choix des couleurs renforcent l’émotion contenue tout au long du récit. Ce très bel album trouvera son public, enfant ou adulte, parce que ces questions-là se posent très tôt et que c’est un livre qui apaise.

Quand l'Atelier du Poisson Soluble a demandé à Christian Grenier d'imaginer une histoire à partir d'une série de tableaux de Christian Vassort, il a refusé, jugeant la gageure trop ambitieuse, trop risquée. Devant l'insistance de l'éditeur, il a finalement osé et s'est lancé, pour notre plus grand plaisir. L'Île aux Chimères est née. Comme un enfant se crée un univers et des histoires devant son coffre à jouets,

Christian Grenier, devant les dix-neuf planches de Christian Vassort, a imaginé un monde et un récit ballotté entre nouvelle d'anticipation et conte originel. À la base, des tableaux sans véritables liens entre eux, mettent en scène un monde inquiétant mais fabuleux, déformé mais poétique, où les bâtiments sont omniprésents (comme une réminiscence des études d'architecture de l'artiste) et les personnages sensiblement inspirés de Botero. Un généticien, le Maître des Chimères, a répondu aux exigences de survie des siens en créant des êtres hybrides, issus de l'union du vivant et de l'inerte. Ainsi, ces êtres artificiels ont été métamorphosés, adaptés aux dérèglements climatiques, à la pollution et, surtout, à l'ambition de puissance des hommes. Mais ces derniers ont perdu le contrôle de leurs inventions. Cependant deux enfants immunes survivront. Mada et Ave, anagrammes quasi parfaits d'Adam et Eve, rejoindront le si bien nommé « Jardin des Dennes » et referont le monde. Contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord, Christian Grenier est ici dans son élément. Plongé dans cet univers onirique, ce spécialiste de science-fiction nous livre dans un style concis, un texte contre les manipulations génétiques et les expériences technologiques outrageantes pour la nature. En ces temps d'OGM, clonages et autres expériences scientifiques, cet album, à réserver aux plus grands, ne pourra que susciter des interrogations et ouvrir le débat.

Ça y est, pour Hortense, c’est l’heure du grand voyage... Alors elle raconte à son petit voisin ses brèves rencontres avec Lala-Lilas, quand elle était petite, puis plus grande, au gré des saisons de son petit jardin

et de sa vie, car ce grand départ va permettre de le retrouver : amoureux discret ou ami imaginaire… le lecteur n’aura pas de réponse, et cette imprécision l’entraîne vers une rêverie délicieuse, teintée de nostalgie devant le temps qui passe. La poésie de l’histoire est merveilleusement rendue par des crayonnés gris, croquant avec tendresse notre Hortense en son jardin. Mais l’originalité et le dynamisme de cet album viennent surtout de sa composition : entre chaque tranche de vie est intégrée une partie flip book où s’anime la mystérieuse silhouette de Lala-Lilas. Avec son format à l’italienne à glisser dans une pochette évoquant les malles voyageuses, c’est un bel objet que nous offre, pour son premier essai, le nouvel éditeur breton Les petits chemins. Ce livre aborde avec un doux sourire la vie, le temps qui passe et les derniers départs.

sans frontièresLe canard, la mort et la tulipe wolf erlbruch trad. de l’allemand par danièle ball la joie de lire caah, be,ja €

L'Île aux Chimères christian grenier ill. de christian vassort atelier du poisson soluble, caah, di p., bg €

Le grand voyage d’Hortense jean-yves le guen ill. par christelle le guen les petits chemins caag, be €

© didier jeunesse | le phare des sirènes | ill. régis lejonc

Page 53: Sélection jeunesse 2008

50 livres jeunesse | sans frontières

sans

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Il y a un temps pour vivre et un temps pour mourir. Ainsi pourrait se résumer ce très bel album de l’auteur illustrateur allemand, primé de nombreuses fois.Deux personnages en scène : le canard et la mort. Le canard, majestueux, bien campé au milieu de la page, se rend compte qu’il n’est pas seul… quelqu’un le suit comme une ombre… C’est la mort qui fait son entrée, tenant une tulipe noire dans son dos… S’ensuit un dialogue

extraordinaire sur la peur de mourir, l’au-delà et la difficulté à penser son propre néant. C’est elle qui va le rassurer, l’apaiser, l’accompagner jusqu’au bout : sur le fleuve, la tulipe délicatement posée sur le canard. Sur la dernière double page, la mort, nez au vent, accompagnée d’un renard poursuivant un lièvre regarde vers la page de droite, vide, invitant le regard à aller au-delà… Les mots sont justes et la poésie du texte touche au plus profond. La sobriété de la mise en page, l’épure du trait et le choix des couleurs renforcent l’émotion contenue tout au long du récit. Ce très bel album trouvera son public, enfant ou adulte, parce que ces questions-là se posent très tôt et que c’est un livre qui apaise.

Quand l'Atelier du Poisson Soluble a demandé à Christian Grenier d'imaginer une histoire à partir d'une série de tableaux de Christian Vassort, il a refusé, jugeant la gageure trop ambitieuse, trop risquée. Devant l'insistance de l'éditeur, il a finalement osé et s'est lancé, pour notre plus grand plaisir. L'Île aux Chimères est née. Comme un enfant se crée un univers et des histoires devant son coffre à jouets,

Christian Grenier, devant les dix-neuf planches de Christian Vassort, a imaginé un monde et un récit ballotté entre nouvelle d'anticipation et conte originel. À la base, des tableaux sans véritables liens entre eux, mettent en scène un monde inquiétant mais fabuleux, déformé mais poétique, où les bâtiments sont omniprésents (comme une réminiscence des études d'architecture de l'artiste) et les personnages sensiblement inspirés de Botero. Un généticien, le Maître des Chimères, a répondu aux exigences de survie des siens en créant des êtres hybrides, issus de l'union du vivant et de l'inerte. Ainsi, ces êtres artificiels ont été métamorphosés, adaptés aux dérèglements climatiques, à la pollution et, surtout, à l'ambition de puissance des hommes. Mais ces derniers ont perdu le contrôle de leurs inventions. Cependant deux enfants immunes survivront. Mada et Ave, anagrammes quasi parfaits d'Adam et Eve, rejoindront le si bien nommé « Jardin des Dennes » et referont le monde. Contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord, Christian Grenier est ici dans son élément. Plongé dans cet univers onirique, ce spécialiste de science-fiction nous livre dans un style concis, un texte contre les manipulations génétiques et les expériences technologiques outrageantes pour la nature. En ces temps d'OGM, clonages et autres expériences scientifiques, cet album, à réserver aux plus grands, ne pourra que susciter des interrogations et ouvrir le débat.

Ça y est, pour Hortense, c’est l’heure du grand voyage... Alors elle raconte à son petit voisin ses brèves rencontres avec Lala-Lilas, quand elle était petite, puis plus grande, au gré des saisons de son petit jardin

et de sa vie, car ce grand départ va permettre de le retrouver : amoureux discret ou ami imaginaire… le lecteur n’aura pas de réponse, et cette imprécision l’entraîne vers une rêverie délicieuse, teintée de nostalgie devant le temps qui passe. La poésie de l’histoire est merveilleusement rendue par des crayonnés gris, croquant avec tendresse notre Hortense en son jardin. Mais l’originalité et le dynamisme de cet album viennent surtout de sa composition : entre chaque tranche de vie est intégrée une partie flip book où s’anime la mystérieuse silhouette de Lala-Lilas. Avec son format à l’italienne à glisser dans une pochette évoquant les malles voyageuses, c’est un bel objet que nous offre, pour son premier essai, le nouvel éditeur breton Les petits chemins. Ce livre aborde avec un doux sourire la vie, le temps qui passe et les derniers départs.

sans frontièresLe canard, la mort et la tulipe wolf erlbruch trad. de l’allemand par danièle ball la joie de lire caah, be,ja €

L'Île aux Chimères christian grenier ill. de christian vassort atelier du poisson soluble, caah, di p., bg €

Le grand voyage d’Hortense jean-yves le guen ill. par christelle le guen les petits chemins caag, be €

© didier jeunesse | le phare des sirènes | ill. régis lejonc

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53© dargaud | là où vont nos pères | ill. shaun tan

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de la guerre, l’immensité de la mer et du ciel, et utilisant des gammes de couleurs assez sombres pour exprimer tout le tragique de ce destin. Cet album superbe, résultat d’une nouvelle et fructueuse collaboration entre Rascal et Régis Lejonc, est une véritable bourrasque chargée d’embruns et d’émotions.

Dès la deuxième page de couverture, ils nous regardent, ces exilés qui ont dû quitter leur pays. Pour tous les âges, cette bande dessinée sans texte

raconte le déracinement, le nouveau départ dans un nouveau monde, pour une nouvelle vie, l’étrangeté de tout ce qui fait le quotidien. L’alternance de vignettes, de pleines et de doubles pages spectaculaires, dans des tons sépia, rythme le propos optimiste de cet auteur australien, pour une réussite qu’on ne se lasse pas de feuilleter. À lire, relire et faire lire.

Âmes sensibles s’abstenir ! Sébastien Pérez réunit dans ce « ravissant » petit ouvrage quinze portraits de chiens au destin souvent tragique, on est d’ailleurs fort près de la notice nécrologique. Ne vous réjouissez pas, si quelques uns s’en sortent bien, il y a de grands risques pour que leurs maîtres n’aient pas cette chance… Cependant, jamais de descriptions choquantes ou horribles,

tout est dit avec délicatesse et poésie, à mots couverts. L’auteur nous laisse souvent le soin de tirer nous-même les conclusions : que peut devenir un chien fugueur qui déménage au dernier étage d’une grande tour et qui n’a, malheureusement, de papillon que le nom ? L’ensemble est très drôle, pour peu que l’on aime l’humour noir. Les illustrations crayonnées en noir et blanc de Benjamin Lacombe en font un petit objet vraiment original, ni roman, ni album, qui devrait même ravir les plus grands.

Ce livre sur l’esclavage et la dignité humaine évoque avec intelligence, subtilité et force l’atrocité de la condition d’esclave. Un homme noir pose la question : « Qui suis-je ? » et s’adresse directement à son maître de la plantation de canne à sucre qui lui fait subir violences et humiliations

mais aussi au lecteur, spectateur de cette vie d’il y a plus de cent cinquante ans. Cet homme ne renoncera pas à sa liberté et il la choisira dans la mort. La force de cet album tient autant au texte percutant, rythmé par des interrogations et des exclamations, qu’au style graphique violent de l’auteur. Ses personnages cernés de noir contrastent avec les couleurs chaudes des paysages des Antilles. À la fin de l’ouvrage, des extraits du Code noir promulgué par Louis XIV rappellent que l’esclavage a perduré jusqu’en 1848 dans les colonies françaises où l’humanité des êtres a été niée. Un livre pour ne pas oublier…

Ange est une « gueule cassée » et un cœur brisé. Défiguré par la guerre et condamné à la solitude, du haut de son phare, il attend… il attend de revoir Swidja, belle sirène déposée sur la grève par cet océan changeant, « trésor » qu’il a soigné et aimé jusqu’à ce que la mobilisation les sépare. Ange raconte l’histoire de sa vie, rude et solitaire, éclairée d’une rencontre et d’un amour immense et libre,

et presque perdue par la folie des hommes et la noirceur des combats. Le récit est poignant, servi par une langue poétique mêlant le quotidien concret d’un homme marqué par la vie et économe en mots, avec son désir, ses rêves et toute la magie de cette rencontre extraordinaire. Les illustrations pleine page alliées à un format particulièrement grand lui donnent encore plus de force, soulignant avec des pastels la violence des éléments ou celle

Là où vont nos pères shaun tan dargaud caah, long courrier, bf €

Le phare des sirènes rascal ill. de régis lejonc didier jeunesse caah, ga p., bi,ja €

Un homme gilles rapaport circonflexe caah, ec p., bd €

Destins de chiens sébastien pérez ill. par benjamin lacombe maxmilo caah, j’veux pas, ii p., bd,fa €

© la joie de lire | le canard, la mort et la tulipeill. wolf erlbruch© maxmilo |destins de chiens

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de la guerre, l’immensité de la mer et du ciel, et utilisant des gammes de couleurs assez sombres pour exprimer tout le tragique de ce destin. Cet album superbe, résultat d’une nouvelle et fructueuse collaboration entre Rascal et Régis Lejonc, est une véritable bourrasque chargée d’embruns et d’émotions.

Dès la deuxième page de couverture, ils nous regardent, ces exilés qui ont dû quitter leur pays. Pour tous les âges, cette bande dessinée sans texte

raconte le déracinement, le nouveau départ dans un nouveau monde, pour une nouvelle vie, l’étrangeté de tout ce qui fait le quotidien. L’alternance de vignettes, de pleines et de doubles pages spectaculaires, dans des tons sépia, rythme le propos optimiste de cet auteur australien, pour une réussite qu’on ne se lasse pas de feuilleter. À lire, relire et faire lire.

Âmes sensibles s’abstenir ! Sébastien Pérez réunit dans ce « ravissant » petit ouvrage quinze portraits de chiens au destin souvent tragique, on est d’ailleurs fort près de la notice nécrologique. Ne vous réjouissez pas, si quelques uns s’en sortent bien, il y a de grands risques pour que leurs maîtres n’aient pas cette chance… Cependant, jamais de descriptions choquantes ou horribles,

tout est dit avec délicatesse et poésie, à mots couverts. L’auteur nous laisse souvent le soin de tirer nous-même les conclusions : que peut devenir un chien fugueur qui déménage au dernier étage d’une grande tour et qui n’a, malheureusement, de papillon que le nom ? L’ensemble est très drôle, pour peu que l’on aime l’humour noir. Les illustrations crayonnées en noir et blanc de Benjamin Lacombe en font un petit objet vraiment original, ni roman, ni album, qui devrait même ravir les plus grands.

Ce livre sur l’esclavage et la dignité humaine évoque avec intelligence, subtilité et force l’atrocité de la condition d’esclave. Un homme noir pose la question : « Qui suis-je ? » et s’adresse directement à son maître de la plantation de canne à sucre qui lui fait subir violences et humiliations

mais aussi au lecteur, spectateur de cette vie d’il y a plus de cent cinquante ans. Cet homme ne renoncera pas à sa liberté et il la choisira dans la mort. La force de cet album tient autant au texte percutant, rythmé par des interrogations et des exclamations, qu’au style graphique violent de l’auteur. Ses personnages cernés de noir contrastent avec les couleurs chaudes des paysages des Antilles. À la fin de l’ouvrage, des extraits du Code noir promulgué par Louis XIV rappellent que l’esclavage a perduré jusqu’en 1848 dans les colonies françaises où l’humanité des êtres a été niée. Un livre pour ne pas oublier…

Ange est une « gueule cassée » et un cœur brisé. Défiguré par la guerre et condamné à la solitude, du haut de son phare, il attend… il attend de revoir Swidja, belle sirène déposée sur la grève par cet océan changeant, « trésor » qu’il a soigné et aimé jusqu’à ce que la mobilisation les sépare. Ange raconte l’histoire de sa vie, rude et solitaire, éclairée d’une rencontre et d’un amour immense et libre,

et presque perdue par la folie des hommes et la noirceur des combats. Le récit est poignant, servi par une langue poétique mêlant le quotidien concret d’un homme marqué par la vie et économe en mots, avec son désir, ses rêves et toute la magie de cette rencontre extraordinaire. Les illustrations pleine page alliées à un format particulièrement grand lui donnent encore plus de force, soulignant avec des pastels la violence des éléments ou celle

Là où vont nos pères shaun tan dargaud caah, long courrier, bf €

Le phare des sirènes rascal ill. de régis lejonc didier jeunesse caah, ga p., bi,ja €

Un homme gilles rapaport circonflexe caah, ec p., bd €

Destins de chiens sébastien pérez ill. par benjamin lacombe maxmilo caah, j’veux pas, ii p., bd,fa €

© la joie de lire | le canard, la mort et la tulipeill. wolf erlbruch© maxmilo |destins de chiens

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albums 4pour les tout-petits pour les petits pour les + grands

contes 20

bandes dessinées 32pour les + jeunes adaptations

romans 38premières lectures juniors ados

sans frontières 48

documentaires 56arts poésie, littérature musique histoire, civilisations société sciences, nature sports, loisirs

index 74auteurstitres

©actes sud junior | le livre des jeux | ill. christelle enault

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©actes sud junior | le livre des jeux | ill. christelle enault

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59livres jeunesse | documentaires | arts

Une princesse, Victoire, a perdu la tête. Elle offre son cœur à celui qui l’aidera à la retrouver. Défilent alors les prétendants, avec des têtes de rechange, plus farfelues les unes que les autres…Vous aurez reconnu Victoire de Samothrace, la princesse héroïne de l’histoire, ailée et sans tête ! La grande réussite de cet album tient dans les astucieux et savoureux photos-montages réalisés

par Claire Cantais. A partir de figures extraites de sculptures et de peintures du musée du Louvre, collées à des corps en habits contemporains, elle met en scène et en mouvement, avec beaucoup d’humour, la succession des rencontres entre ces personnages composites. La deuxième partie invite à découvrir les œuvres dont sont extraites les visages, à chacun de s’amuser à les reconnaître, à les retrouver dans le contexte de l’histoire, à se les approprier… Un parcours original et très ludique à travers quelques chefs-d’œuvre du Louvre, de l’antiquité égyptienne à la sculpture du xviiie siècle, en passant par les grands maîtres de la Renaissance, pour les regarder autrement. À partir de 6 ans.

Comment se repérer dans cet immense musée labyrinthique qu’est le Louvre lorsque l’on décide de le découvrir en famille ? Cet ouvrage, le premier d’une nouvelle collection, offre au choix du visiteur neuf parcours thématiques passionnants et surprenants d’une à deux heures : les chefs- d’œuvre, l’Antiquité égyptienne… tour d’horizon, guide en main et commentaires à l’appui. Les plus jeunes ne sont pas oubliés : des encarts « le coin

des petits » ponctuent l’ouvrage et stimulent leur attention en insistant sur certains détails surprenants. Des indications claires invitent le visiteur à se rendre de salle en salle en fonction du parcours choisi et en fin d’ouvrage un plan détaillé de chaque étage resitue l’emplacement des salles et des œuvres. De format pratique, ce guide particulièrement réussi est une clé qui aidera à explorer et à s’approprier les trésors d’un des plus grands musées du monde. Pour toute la famille bien sûr !

Mouvement né dans les années 60 visant à rompre les carcans artistiques de l’époque, le land art invite les artistes à créer au cœur et au rythme de la nature. Feuilles, tiges, fleurs, neige, glace, boue, sable, cailloux, mousses : la nature est à la fois source d’inspiration, lieu de création et de disparition de l’œuvre. Vent, pluie, neige reprennent le dessus en effaçant les quelques traces que l’homme

a laissées. Art éphémère, le land art n’en reste pas moins fixé à jamais par l’image : c’est tout le travail de Marc Pouyet qui a su conserver les réalisations

au travers de ses photographies. Cet ouvrage nous propose de réaliser, au gré de nos balades saisonnières, en utilisant exclusivement les matériaux naturels, des œuvres toutes plus originales les unes que les autres. Ce documentaire ravira sans conteste les enfants comme les adultes qui porteront un regard poétique et respectueux sur la nature. Alors faites appel à votre imagination, laissez-vous surprendre par les bruissements et les fragrances de la nature. À vos marques ! Prêts ? Créez !

L’art & la manière est une collection qui propose au jeune lecteur, de manière claire, ludique et sensible, une approche

des grands peintres et mouvements. Ce documentaire nous entraîne dans l’univers abstrait de Kandinsky. Sa peinture exprime le langage de la sensibilité et dit, avec des formes et des couleurs, ce que les mots ne parviennent pas à traduire. Les reproductions en pleine page illustrent l’évolution de ses peintures tout au long de sa vie. Le texte nous aide à décrypter l’image et offre ainsi des clés de lecture pour comprendre la technique de l’abstraction chez cet artiste. Une mise en page soignée, rythmée, attractive et un texte qui va à l’essentiel rendent ce livre très attrayant.

artsVictoire s’entête claire cantais l’atelier du poisson soluble, musée du louvre caag, ee p., be,ca €

Objectif Louvre : le guide des visites en famille frédéric morvan actes sud junior musée du louvre caah, beb p., bd,fa €

Artistes de nature : pratiquer le land art au fil des saisons marc pouyet plume de carotte caag, bdh p., cj €

Kandinsky : les voies de l’abstraction nicolas martin palette caah, l’art & la manière, ci p., bh €

© l’atelier du poisson soluble, musée du louvre | victoire s’entêteill. claire cantais

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Une princesse, Victoire, a perdu la tête. Elle offre son cœur à celui qui l’aidera à la retrouver. Défilent alors les prétendants, avec des têtes de rechange, plus farfelues les unes que les autres…Vous aurez reconnu Victoire de Samothrace, la princesse héroïne de l’histoire, ailée et sans tête ! La grande réussite de cet album tient dans les astucieux et savoureux photos-montages réalisés

par Claire Cantais. A partir de figures extraites de sculptures et de peintures du musée du Louvre, collées à des corps en habits contemporains, elle met en scène et en mouvement, avec beaucoup d’humour, la succession des rencontres entre ces personnages composites. La deuxième partie invite à découvrir les œuvres dont sont extraites les visages, à chacun de s’amuser à les reconnaître, à les retrouver dans le contexte de l’histoire, à se les approprier… Un parcours original et très ludique à travers quelques chefs-d’œuvre du Louvre, de l’antiquité égyptienne à la sculpture du xviiie siècle, en passant par les grands maîtres de la Renaissance, pour les regarder autrement. À partir de 6 ans.

Comment se repérer dans cet immense musée labyrinthique qu’est le Louvre lorsque l’on décide de le découvrir en famille ? Cet ouvrage, le premier d’une nouvelle collection, offre au choix du visiteur neuf parcours thématiques passionnants et surprenants d’une à deux heures : les chefs- d’œuvre, l’Antiquité égyptienne… tour d’horizon, guide en main et commentaires à l’appui. Les plus jeunes ne sont pas oubliés : des encarts « le coin

des petits » ponctuent l’ouvrage et stimulent leur attention en insistant sur certains détails surprenants. Des indications claires invitent le visiteur à se rendre de salle en salle en fonction du parcours choisi et en fin d’ouvrage un plan détaillé de chaque étage resitue l’emplacement des salles et des œuvres. De format pratique, ce guide particulièrement réussi est une clé qui aidera à explorer et à s’approprier les trésors d’un des plus grands musées du monde. Pour toute la famille bien sûr !

Mouvement né dans les années 60 visant à rompre les carcans artistiques de l’époque, le land art invite les artistes à créer au cœur et au rythme de la nature. Feuilles, tiges, fleurs, neige, glace, boue, sable, cailloux, mousses : la nature est à la fois source d’inspiration, lieu de création et de disparition de l’œuvre. Vent, pluie, neige reprennent le dessus en effaçant les quelques traces que l’homme

a laissées. Art éphémère, le land art n’en reste pas moins fixé à jamais par l’image : c’est tout le travail de Marc Pouyet qui a su conserver les réalisations

au travers de ses photographies. Cet ouvrage nous propose de réaliser, au gré de nos balades saisonnières, en utilisant exclusivement les matériaux naturels, des œuvres toutes plus originales les unes que les autres. Ce documentaire ravira sans conteste les enfants comme les adultes qui porteront un regard poétique et respectueux sur la nature. Alors faites appel à votre imagination, laissez-vous surprendre par les bruissements et les fragrances de la nature. À vos marques ! Prêts ? Créez !

L’art & la manière est une collection qui propose au jeune lecteur, de manière claire, ludique et sensible, une approche

des grands peintres et mouvements. Ce documentaire nous entraîne dans l’univers abstrait de Kandinsky. Sa peinture exprime le langage de la sensibilité et dit, avec des formes et des couleurs, ce que les mots ne parviennent pas à traduire. Les reproductions en pleine page illustrent l’évolution de ses peintures tout au long de sa vie. Le texte nous aide à décrypter l’image et offre ainsi des clés de lecture pour comprendre la technique de l’abstraction chez cet artiste. Une mise en page soignée, rythmée, attractive et un texte qui va à l’essentiel rendent ce livre très attrayant.

artsVictoire s’entête claire cantais l’atelier du poisson soluble, musée du louvre caag, ee p., be,ca €

Objectif Louvre : le guide des visites en famille frédéric morvan actes sud junior musée du louvre caah, beb p., bd,fa €

Artistes de nature : pratiquer le land art au fil des saisons marc pouyet plume de carotte caag, bdh p., cj €

Kandinsky : les voies de l’abstraction nicolas martin palette caah, l’art & la manière, ci p., bh €

© l’atelier du poisson soluble, musée du louvre | victoire s’entêteill. claire cantais

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6160 livres jeunesse | documentaires | poésie, littérature

Entre viiie et xve siècles, la présence musulmane en Andalousie a enrichi la culture du sud de l’Espagne, notamment la philosophie et la poésie. Cette petite anthologie bilingue de quinze poèmes, choisis par un spécialiste (Farouk Mardam-Bey est conseiller culturel à l’Institut du Monde Arabe) parmi les textes des auteurs les plus représentatifs de la poésie arabo-berbère, est une invitation à la découverte de cet univers de senteurs et de jardins, de sentiments et de sensualité, qui porte haut l’expression de la vie, de la nature, et surtout de l’amour, avec sa nostalgie et ses blessures. La splendeur graphique et la finesse des illustrations de Rachid Koraïchi, inspirées

de motifs décoratifs arabes, associées aux signes, aux symboles, aux arabesques de la calligraphie, offrent un écrin somptueux à chaque texte présenté symétriquement en français et en arabe sur la double page. La palette des dessins à la plume, sur fond bistre, joue avec les ocres rouges, les bruns et les verts, les bleus et les noirs des motifs, dans une composition géométrique d’une grande rigueur. En fin d’ouvrage, une présentation de la poésie arabe d’Espagne, dans sa chronologie, le contexte où elle s’est épanouie, l’évolution de ses thèmes et de ses formes, complétée par la biographie des quinze auteurs cités, donne de précieuses indications d’ordre culturel et historique. Un superbe album sans frontières

Daphné, Callisto, Io et Actéon : quatre récits qui remontent de l’Antiquité pour nous dire, encore et toujours ces extraordinaires métamorphoses. Une femme devient arbre ; une autre ourse ; une autre, de vache redevient femme ; tandis que le dernier malheureux se voit transformé en cerf. Quatre fragments de texte judicieusement coupés qui se prolongent par les images saisissantes de Sara. Trois points de suspension, déjà en couleurs, font la transition entre le texte et l’illustration : tons sourds (noirs, gris, bruns), peu de blanc, du rouge sombre (sang, mains profanes…). Dans une

grande harmonie de couleurs, les papiers découpés viennent faire écho à un épisode du texte précédent, amplifient un passage, dramatisent le changement corporel en accentuant les fuites, les regards affolés. Et grâce au format carré qui permet l’effeuillage, le lecteur a tout à coup l’impression d’assister à des métamorphoses réelles !

Bel album sur le thème de l’exil, volontaire ou non, qui nous chante au travers de poèmes des xixe et xxe siècles l’éloignement des lieux et des êtres chers. Le choix des poèmes est divers et puise dans la culture et la sensibilité des poètes de différents pays. Blessures quotidiennes, recherches d’identité mais aussi colère et révolte font de cet ouvrage un travail de mémoire et de transmission. Les illustrations épurées de Carole Henaff aux tonalités sourdes accompagnent la puissance du texte tout en soulignant le sentiment

de solitude. Beaucoup d’émotions dans cet album à portée universelle.

Les métamorphoses d’Ovide sara, extraits de la traduction de georges lafaye circonf lexe caah, ie p., be,fa €

Poètes en exil camille meyer, ill. de carole henaff mango-jeunesse caah, album dada ee p., bf €

poésie, littératurePoésie arabo-andalouse : petite anthologie poèmes choisis par farouk mardam-bey ill. de rachid koraïchi michalon caag, tatou poésie,

ee p., bi €

© circonf lexe | les métamorphoses d’ovide | ill. sara

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Entre viiie et xve siècles, la présence musulmane en Andalousie a enrichi la culture du sud de l’Espagne, notamment la philosophie et la poésie. Cette petite anthologie bilingue de quinze poèmes, choisis par un spécialiste (Farouk Mardam-Bey est conseiller culturel à l’Institut du Monde Arabe) parmi les textes des auteurs les plus représentatifs de la poésie arabo-berbère, est une invitation à la découverte de cet univers de senteurs et de jardins, de sentiments et de sensualité, qui porte haut l’expression de la vie, de la nature, et surtout de l’amour, avec sa nostalgie et ses blessures. La splendeur graphique et la finesse des illustrations de Rachid Koraïchi, inspirées

de motifs décoratifs arabes, associées aux signes, aux symboles, aux arabesques de la calligraphie, offrent un écrin somptueux à chaque texte présenté symétriquement en français et en arabe sur la double page. La palette des dessins à la plume, sur fond bistre, joue avec les ocres rouges, les bruns et les verts, les bleus et les noirs des motifs, dans une composition géométrique d’une grande rigueur. En fin d’ouvrage, une présentation de la poésie arabe d’Espagne, dans sa chronologie, le contexte où elle s’est épanouie, l’évolution de ses thèmes et de ses formes, complétée par la biographie des quinze auteurs cités, donne de précieuses indications d’ordre culturel et historique. Un superbe album sans frontières

Daphné, Callisto, Io et Actéon : quatre récits qui remontent de l’Antiquité pour nous dire, encore et toujours ces extraordinaires métamorphoses. Une femme devient arbre ; une autre ourse ; une autre, de vache redevient femme ; tandis que le dernier malheureux se voit transformé en cerf. Quatre fragments de texte judicieusement coupés qui se prolongent par les images saisissantes de Sara. Trois points de suspension, déjà en couleurs, font la transition entre le texte et l’illustration : tons sourds (noirs, gris, bruns), peu de blanc, du rouge sombre (sang, mains profanes…). Dans une

grande harmonie de couleurs, les papiers découpés viennent faire écho à un épisode du texte précédent, amplifient un passage, dramatisent le changement corporel en accentuant les fuites, les regards affolés. Et grâce au format carré qui permet l’effeuillage, le lecteur a tout à coup l’impression d’assister à des métamorphoses réelles !

Bel album sur le thème de l’exil, volontaire ou non, qui nous chante au travers de poèmes des xixe et xxe siècles l’éloignement des lieux et des êtres chers. Le choix des poèmes est divers et puise dans la culture et la sensibilité des poètes de différents pays. Blessures quotidiennes, recherches d’identité mais aussi colère et révolte font de cet ouvrage un travail de mémoire et de transmission. Les illustrations épurées de Carole Henaff aux tonalités sourdes accompagnent la puissance du texte tout en soulignant le sentiment

de solitude. Beaucoup d’émotions dans cet album à portée universelle.

Les métamorphoses d’Ovide sara, extraits de la traduction de georges lafaye circonf lexe caah, ie p., be,fa €

Poètes en exil camille meyer, ill. de carole henaff mango-jeunesse caah, album dada ee p., bf €

poésie, littératurePoésie arabo-andalouse : petite anthologie poèmes choisis par farouk mardam-bey ill. de rachid koraïchi michalon caag, tatou poésie,

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© circonf lexe | les métamorphoses d’ovide | ill. sara

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Ces chants apaisants interprétés pour la plupart par des femmes, et ces musiques douces font de ce CD un moment de détente et de relaxation pour les tout-petits (et les grands également). L’Asie est riche de sa diversité.

Nous découvrons ainsi avec bonheur une mélodie du Tatarstan, un mantra du Tibet, un raga de l'Inde et une berceuse traditionnelle du Nord-Est de la Chine, mais c'est le Japon qui est à l'honneur dans cet album. Asian dreamland fait partie de la collection Putumayo Kids. Le choix, la qualité de l'enregistrement et le livret en quatre langues méritent amplement ce coup de coeur.

Sophie Forte (auteure, chanteuse, chroniqueuse, comédienne) accompagnée de son pianiste Antoine Sahler évoque avec tendresse et humour des thèmes variés comme l’image des parents, l’imaginaire, la mort…Ces sujets, graves parfois, sont abordés avec simplicité,

douceur et poésie. Dans la plupart des chansons, Sophie Forte s’identifie à un enfant qui observe et porte un regard souvent juste sur les tabous et les préoccupations des adultes. Ainsi elle parle de l’amitié, de l’homosexualité, de l’amour, en donnant une véritable leçon d’humilité, de tolérance et de vérité aux adultes. Les textes sont empreints de gaieté et les mélodies joyeuses rendent l’écoute du CD très agréable ; l’auditeur se laisse emporter par la voix « riante » aux accents enfantins de la chanteuse. Les illustrations, les couleurs, contribuent à donner à cette œuvre un caractère ludique. L’idée du jeu est reprise par la version instrumentale de toutes les chansons en deuxième partie du CD : l’auditeur devient chanteur en suivant les paroles sur le livret. Il s’agit donc d’une œuvre originale, pleine d’humour, de tendresse, de réflexion, d’imagination, qui ravira aussi bien les enfants (à partir de 6 ans environ) que les adultes.

musiqueAsian dreamland world music caag, putumayo, bf € cd

Maman dit qu’il ne faut pas sophie forte universal, bi,ja € cd

Cajou, vive la musique ! didier lévy ill. par xavier deneux nathan jeunesse caag, b livre + b cdrom,

bg,fa €

Cet ouvrage composé d’un album et d’un CDrom nous conte une aventure musicale dont le héros est Cajou, petit tigre malicieux et espiègle. Le CDrom permet d’écouter l’histoire et la comptine mais aussi

de jouer avec Cajou. Les six jeux sur la musique et le son sont gais et attrayants. Les consignes sont simples et encouragent le très jeune enfant à progresser. Le passage d’un jeu à l’autre se fait d’un simple clic. Facile à utiliser, ce CDrom permet une bonne initiation à l’outil l’informatique. Il plaira aux tout-petits.

© nathan | cajou, vive la musique !

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63livres jeunesse | documentaires | musique

Ces chants apaisants interprétés pour la plupart par des femmes, et ces musiques douces font de ce CD un moment de détente et de relaxation pour les tout-petits (et les grands également). L’Asie est riche de sa diversité.

Nous découvrons ainsi avec bonheur une mélodie du Tatarstan, un mantra du Tibet, un raga de l'Inde et une berceuse traditionnelle du Nord-Est de la Chine, mais c'est le Japon qui est à l'honneur dans cet album. Asian dreamland fait partie de la collection Putumayo Kids. Le choix, la qualité de l'enregistrement et le livret en quatre langues méritent amplement ce coup de coeur.

Sophie Forte (auteure, chanteuse, chroniqueuse, comédienne) accompagnée de son pianiste Antoine Sahler évoque avec tendresse et humour des thèmes variés comme l’image des parents, l’imaginaire, la mort…Ces sujets, graves parfois, sont abordés avec simplicité,

douceur et poésie. Dans la plupart des chansons, Sophie Forte s’identifie à un enfant qui observe et porte un regard souvent juste sur les tabous et les préoccupations des adultes. Ainsi elle parle de l’amitié, de l’homosexualité, de l’amour, en donnant une véritable leçon d’humilité, de tolérance et de vérité aux adultes. Les textes sont empreints de gaieté et les mélodies joyeuses rendent l’écoute du CD très agréable ; l’auditeur se laisse emporter par la voix « riante » aux accents enfantins de la chanteuse. Les illustrations, les couleurs, contribuent à donner à cette œuvre un caractère ludique. L’idée du jeu est reprise par la version instrumentale de toutes les chansons en deuxième partie du CD : l’auditeur devient chanteur en suivant les paroles sur le livret. Il s’agit donc d’une œuvre originale, pleine d’humour, de tendresse, de réflexion, d’imagination, qui ravira aussi bien les enfants (à partir de 6 ans environ) que les adultes.

musiqueAsian dreamland world music caag, putumayo, bf € cd

Maman dit qu’il ne faut pas sophie forte universal, bi,ja € cd

Cajou, vive la musique ! didier lévy ill. par xavier deneux nathan jeunesse caag, b livre + b cdrom,

bg,fa €

Cet ouvrage composé d’un album et d’un CDrom nous conte une aventure musicale dont le héros est Cajou, petit tigre malicieux et espiègle. Le CDrom permet d’écouter l’histoire et la comptine mais aussi

de jouer avec Cajou. Les six jeux sur la musique et le son sont gais et attrayants. Les consignes sont simples et encouragent le très jeune enfant à progresser. Le passage d’un jeu à l’autre se fait d’un simple clic. Facile à utiliser, ce CDrom permet une bonne initiation à l’outil l’informatique. Il plaira aux tout-petits.

© nathan | cajou, vive la musique !

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65livres jeunesse | documentaires | histoire, civilisations

On n’a pas toujours su d’où venaient les bébés. Certaines croyances et légendes disaient que les femmes faisaient des enfants toutes seules. On ne faisait pas le lien entre accouplement et grossesse. Comment les hommes ont-ils découvert d’où venaient les bébés ? Ce petit documentaire nous raconte l’histoire de cette aventure qui a duré des milliers d’années. Il explique comment les hommes, malgré les apparences, les traditions, les tabous, les préjugés et la religion, ont réussi à percer le mystère de la reproduction humaine. Cet ouvrage original, passionnant, truffé d’anecdotes, de photographies, de schémas et de dessins humoristiques, montre aussi qu’avec les manipulations génétiques et le clonage, l’aventure est loin d’être terminée. Autres titres intéressants dans la même collection :

Comment l’homme a compris à quoi ressemble l’Univers ; Comment l’homme a compris que le singe est son cousin

Les magnifiques illustrations toutes d’ombres et lumières d’Hans Ulrich Osterwalder nous entraînent en Italie au début du xviie siècle et servent de décor à une histoire extraordinaire. Nous sommes à Arcetri un village situé dans les petites collines aux abords de Florence, dans la maison du professeur Galilée. Angelo est un petit berger orphelin qu’il a pris sous sa protection. Galilée lui apprend à lire, à écrire, à compter et surtout à observer le ciel. Très vite, entre l’enfant avide d’apprendre et le scientifique naît une grande complicité. Mais Galilée est convoqué à Rome par le terrible tribunal de l’Inquisition,

parce qu’il a osé affirmer que la terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Il est condamné mais peut regagner son village car il est très âgé et en mauvaise santé. Clandestinement, car les agents de l’Inquisition le surveillent, affaibli et presque aveugle, il continue à travailler avec l’aide d’Angelo qui prend des notes pour un livre qui s’appellera : Discours sur les deux sciences nouvelles. Une périlleuse mission est alors confiée à Angelo : en cachette, il doit emporter le manuscrit jusqu’aux Pays-Bas pour le faire imprimer. Cette aventure émouvante de l’histoire de l’astronomie, servie par de superbes illustrations, séduira à coup sûr les jeunes lecteurs.

histoire, civilisationsComment l’homme a compris d’où viennent les bébés juliette nouel-renier maud boucher conseiller scientiffique ill. par anne simon gallimard jeunesse caah, la connaissance

est une aventure gb p., h,fa €

Angelo et le messager des étoiles béatrice deru-renard ill. par hans ulrich osterwalder école des loisirs caah, archimède

eh p., bc,fa €

2 juillet 1931 : Jacek, fils de mineur polonais, descend pour la première fois à six cents mètres sous terre pour extraire le charbon. Il est enfin un homme et peut séduire les filles. En feuilletant les pages de son journal, nous découvrons une période de l’histoire de France : l’immigration de la communauté polonaise après

la première guerre mondiale et la crise de 1929. D’une lecture facile, le style parlé reflète bien la vie quotidienne de ces mineurs de fond. Le personnage de Jacek, vivant et touchant, nous fait partager ses joies et ses amitiés, nous plongeant dans l’atmosphère de ces cités minières. Les aquarelles et les dessins d’Olivier Tallec parsèment le journal de Jacek tandis que les photographies de l’époque éclairent la partie documentaire en fin d’ouvrage.

L’originalité et la qualité de cette biographie assez succincte réside dans la volonté d’Alain Serres de nous montrer l’incidence qu’a eu le bombardement de la ville de Guernica sur la vie et l’évolution artistique de Picasso, qui réalisa en 1937 le tableau du même nom. En effet, frappé par la violence de ce

qu’il lit dans les journaux, le peintre esquisse quelques premiers croquis pour aboutir à l’une des œuvres les plus marquantes de l’histoire picturale du xxe siècle. Ainsi, le jeune lecteur suit pas à pas l’avancement du tableau et les explications de chacun des détails qui composent l’œuvre. Alain Serres a réalisé une mise en page extrêmement soignée, composée d’un savant mélange de dessins, de tableaux et de photographies de l’artiste mais aussi du bombardement, présentés pleine page ou sous forme de vignettes. L’iconographie de la partie centrale consacrée à Guernica est mise en valeur sur fonds noirs et gris avec en son cœur le tableau présenté sur une double page à rabats. Les autres œuvres de l’artiste sont présentées sur fonds blancs ou colorés. Le documentaire s’achève sur une sélection d’œuvres mettant en évidence le rêve de l’artiste : une Terre sans guerre.

Le rêve de Jacek : de la Pologne aux corons du Nord valentine goby, ill. d’olivier tallec autrement jeunesse caah, français d’ailleurs

hj p., be,fa €

Et Picasso peint Guernica : le chef-d’œuvre raconté aux enfants alain serres rue du monde caah, pas comme les autres

fb p., bj,ia €

© autrement jeunesse | le rêve de jacek : de la pologne aux corons du nord ill. olivier tallec

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On n’a pas toujours su d’où venaient les bébés. Certaines croyances et légendes disaient que les femmes faisaient des enfants toutes seules. On ne faisait pas le lien entre accouplement et grossesse. Comment les hommes ont-ils découvert d’où venaient les bébés ? Ce petit documentaire nous raconte l’histoire de cette aventure qui a duré des milliers d’années. Il explique comment les hommes, malgré les apparences, les traditions, les tabous, les préjugés et la religion, ont réussi à percer le mystère de la reproduction humaine. Cet ouvrage original, passionnant, truffé d’anecdotes, de photographies, de schémas et de dessins humoristiques, montre aussi qu’avec les manipulations génétiques et le clonage, l’aventure est loin d’être terminée. Autres titres intéressants dans la même collection :

Comment l’homme a compris à quoi ressemble l’Univers ; Comment l’homme a compris que le singe est son cousin

Les magnifiques illustrations toutes d’ombres et lumières d’Hans Ulrich Osterwalder nous entraînent en Italie au début du xviie siècle et servent de décor à une histoire extraordinaire. Nous sommes à Arcetri un village situé dans les petites collines aux abords de Florence, dans la maison du professeur Galilée. Angelo est un petit berger orphelin qu’il a pris sous sa protection. Galilée lui apprend à lire, à écrire, à compter et surtout à observer le ciel. Très vite, entre l’enfant avide d’apprendre et le scientifique naît une grande complicité. Mais Galilée est convoqué à Rome par le terrible tribunal de l’Inquisition,

parce qu’il a osé affirmer que la terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Il est condamné mais peut regagner son village car il est très âgé et en mauvaise santé. Clandestinement, car les agents de l’Inquisition le surveillent, affaibli et presque aveugle, il continue à travailler avec l’aide d’Angelo qui prend des notes pour un livre qui s’appellera : Discours sur les deux sciences nouvelles. Une périlleuse mission est alors confiée à Angelo : en cachette, il doit emporter le manuscrit jusqu’aux Pays-Bas pour le faire imprimer. Cette aventure émouvante de l’histoire de l’astronomie, servie par de superbes illustrations, séduira à coup sûr les jeunes lecteurs.

histoire, civilisationsComment l’homme a compris d’où viennent les bébés juliette nouel-renier maud boucher conseiller scientiffique ill. par anne simon gallimard jeunesse caah, la connaissance

est une aventure gb p., h,fa €

Angelo et le messager des étoiles béatrice deru-renard ill. par hans ulrich osterwalder école des loisirs caah, archimède

eh p., bc,fa €

2 juillet 1931 : Jacek, fils de mineur polonais, descend pour la première fois à six cents mètres sous terre pour extraire le charbon. Il est enfin un homme et peut séduire les filles. En feuilletant les pages de son journal, nous découvrons une période de l’histoire de France : l’immigration de la communauté polonaise après

la première guerre mondiale et la crise de 1929. D’une lecture facile, le style parlé reflète bien la vie quotidienne de ces mineurs de fond. Le personnage de Jacek, vivant et touchant, nous fait partager ses joies et ses amitiés, nous plongeant dans l’atmosphère de ces cités minières. Les aquarelles et les dessins d’Olivier Tallec parsèment le journal de Jacek tandis que les photographies de l’époque éclairent la partie documentaire en fin d’ouvrage.

L’originalité et la qualité de cette biographie assez succincte réside dans la volonté d’Alain Serres de nous montrer l’incidence qu’a eu le bombardement de la ville de Guernica sur la vie et l’évolution artistique de Picasso, qui réalisa en 1937 le tableau du même nom. En effet, frappé par la violence de ce

qu’il lit dans les journaux, le peintre esquisse quelques premiers croquis pour aboutir à l’une des œuvres les plus marquantes de l’histoire picturale du xxe siècle. Ainsi, le jeune lecteur suit pas à pas l’avancement du tableau et les explications de chacun des détails qui composent l’œuvre. Alain Serres a réalisé une mise en page extrêmement soignée, composée d’un savant mélange de dessins, de tableaux et de photographies de l’artiste mais aussi du bombardement, présentés pleine page ou sous forme de vignettes. L’iconographie de la partie centrale consacrée à Guernica est mise en valeur sur fonds noirs et gris avec en son cœur le tableau présenté sur une double page à rabats. Les autres œuvres de l’artiste sont présentées sur fonds blancs ou colorés. Le documentaire s’achève sur une sélection d’œuvres mettant en évidence le rêve de l’artiste : une Terre sans guerre.

Le rêve de Jacek : de la Pologne aux corons du Nord valentine goby, ill. d’olivier tallec autrement jeunesse caah, français d’ailleurs

hj p., be,fa €

Et Picasso peint Guernica : le chef-d’œuvre raconté aux enfants alain serres rue du monde caah, pas comme les autres

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© autrement jeunesse | le rêve de jacek : de la pologne aux corons du nord ill. olivier tallec

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Cette autobiographie aux multiples lectures de Petr Sis mêle mémoire individuelle et Histoire. Le dessinateur retrace graphiquement et par le récit quelques étapes de sa vie d’enfant et d’adolescent à Prague, entre les années 50 et 80, jusqu’à la chute du mur de Berlin, en 1989. Dans cet album qui évoque avec puissance la vie quotidienne à l’intérieur d’un régime totalitaire, images et textes, noir et couleurs, mélange des genres, se combinent et se font écho pour composer un récit éclaté : réflexions, analyses, sentiments sont structurés par

l’évolution et la prise de conscience progressive d’un jeune adolescent épris de dessin et de musique, passant de l’embrigadement idéologique et des interdits à la révolte et au désir de liberté. Les textes courent en bas et dans les marges (faits historiques) des doubles pages illustrées de dessins pointillistes, ciselés, en forme de BD ou en planches uniques. Des extraits de carnets intimes se déploient en trois séquences chronologiques, encadrés par une frise de dessins et de photographies d’autrefois. S’ajoute, en contrepoint, l’éclat de grandes planches colorées, pour évoquer tour à tour le stalinisme, les rêves lumineux de musique, de poésie ou de voyages du printemps de Prague, et aussi le contraste est/ouest, l’espoir anéanti, puis la chute du mur. Une introduction et une postface précisent le contexte de la guerre froide et les circonstances de l’arrivée de Petr Sis aux États-unis. La variété et la maîtrise des moyens d’expression, tant graphiques que textuels, la sincérité du propos, confèrent une grande force à cet incontournable et précieux témoignage de Petr Sis, qui met à notre portée une époque à peine imaginable aujourd’hui.

Le vieux Moussa se souvient et raconte à Fatou, sa petite fille, le merveilleux voyage qu’il fit en bus il y a bien longtemps. Parcourant seize pays d’Afrique, du Sénégal à l’Afrique du Sud, Moussa nous fait découvrir les scènes gravées en sa mémoire, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire… En début d’album, une carte colorée retrace l’itinéraire : le voyage a déjà commencé ! Une double page, un pays : sur la page de gauche, un bel assemblage

aquarelle-photo représente une scène du quotidien, un paysage, puis sur celle de droite, une œuvre d’art du pays s’offre à nos regards : siège du Bénin, bracelets du Sénégal, poterie du Burkina…(toutes issues des collections du Musée du Quai Branly). Un texte « carnet de voyages » simple et sensible accompagne discrètement ce magnifique ouvrage. Quel plaisir de voyager comme Moussa nous invite à le faire, de s’aventurer au hasard des pages et de faire des découvertes ! Un très bel album documentaire à explorer dès 8 ou 9 ans.

Tam-tam couleurs caroline desnoettes ill. par isabelle hartmann réunion des musées nationaux caah, ei p., bd €

Le mur : mon enfance derrière le rideau de fer petr sis trad. de l’anglais par alice marchand grasset caah, collection petr sis gc p., bg,ja €

© grasset | le mur : mon enfance derrière le rideau de fer | iil. petr sislivres jeunesse | documentaires | histoire, civilisations

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Cette autobiographie aux multiples lectures de Petr Sis mêle mémoire individuelle et Histoire. Le dessinateur retrace graphiquement et par le récit quelques étapes de sa vie d’enfant et d’adolescent à Prague, entre les années 50 et 80, jusqu’à la chute du mur de Berlin, en 1989. Dans cet album qui évoque avec puissance la vie quotidienne à l’intérieur d’un régime totalitaire, images et textes, noir et couleurs, mélange des genres, se combinent et se font écho pour composer un récit éclaté : réflexions, analyses, sentiments sont structurés par

l’évolution et la prise de conscience progressive d’un jeune adolescent épris de dessin et de musique, passant de l’embrigadement idéologique et des interdits à la révolte et au désir de liberté. Les textes courent en bas et dans les marges (faits historiques) des doubles pages illustrées de dessins pointillistes, ciselés, en forme de BD ou en planches uniques. Des extraits de carnets intimes se déploient en trois séquences chronologiques, encadrés par une frise de dessins et de photographies d’autrefois. S’ajoute, en contrepoint, l’éclat de grandes planches colorées, pour évoquer tour à tour le stalinisme, les rêves lumineux de musique, de poésie ou de voyages du printemps de Prague, et aussi le contraste est/ouest, l’espoir anéanti, puis la chute du mur. Une introduction et une postface précisent le contexte de la guerre froide et les circonstances de l’arrivée de Petr Sis aux États-unis. La variété et la maîtrise des moyens d’expression, tant graphiques que textuels, la sincérité du propos, confèrent une grande force à cet incontournable et précieux témoignage de Petr Sis, qui met à notre portée une époque à peine imaginable aujourd’hui.

Le vieux Moussa se souvient et raconte à Fatou, sa petite fille, le merveilleux voyage qu’il fit en bus il y a bien longtemps. Parcourant seize pays d’Afrique, du Sénégal à l’Afrique du Sud, Moussa nous fait découvrir les scènes gravées en sa mémoire, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire… En début d’album, une carte colorée retrace l’itinéraire : le voyage a déjà commencé ! Une double page, un pays : sur la page de gauche, un bel assemblage

aquarelle-photo représente une scène du quotidien, un paysage, puis sur celle de droite, une œuvre d’art du pays s’offre à nos regards : siège du Bénin, bracelets du Sénégal, poterie du Burkina…(toutes issues des collections du Musée du Quai Branly). Un texte « carnet de voyages » simple et sensible accompagne discrètement ce magnifique ouvrage. Quel plaisir de voyager comme Moussa nous invite à le faire, de s’aventurer au hasard des pages et de faire des découvertes ! Un très bel album documentaire à explorer dès 8 ou 9 ans.

Tam-tam couleurs caroline desnoettes ill. par isabelle hartmann réunion des musées nationaux caah, ei p., bd €

Le mur : mon enfance derrière le rideau de fer petr sis trad. de l’anglais par alice marchand grasset caah, collection petr sis gc p., bg,ja €

© grasset | le mur : mon enfance derrière le rideau de fer | iil. petr sislivres jeunesse | documentaires | histoire, civilisations

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69livres jeunesse | documentaires | société

« Sans tabous… pas de liberté » ; le titre de ce premier chapitre nous interpelle dès la première page. Nous découvrons alors que les tabous, loin de nous enfermer, nous permettent de nous protéger. Ils assurent la liberté et la survie de l’homme et de son clan. Les tabous sont l’édifice des fondations de notre société. À travers la lecture de cet ouvrage, nous voyageons dans le temps et l’espace. Nous mesurons combien le tabou est vivant, comment

il évolue et structure les sociétés. Ce documentaire s’adresse à un public adolescent qu’il éclairera sur un sujet peu abordé dans l’édition pour la jeunesse. Il est une invitation à la réflexion sur la vie en société et sur l’humanité. Le talent de l’illustratrice Sabine Allard apporte une touche d’humour dans cet ouvrage au sujet sensible. Par ses illustrations, elle crée une passerelle entre modernité et traditions ancestrales. Voilà une belle découverte de l’évolution de la pensée humaine.

Le livre des grands contraires philosophiques met en avant douze couples de concepts fondamentaux permettant à chacun de structurer sa pensée. L'originalité des images et la simplicité des textes permettent d’aborder ces notions abstraites à tout âge. L’explication de ces grands contraires philosophiques s’articule en trois points : chaque notion de contraire est définie puis les concepts sont formulés dans une même question à laquelle fait écho une réponse

philosophique rédigée de façon courte et simple. Ces douze couples sont rendus accessibles non seulement par les textes et le soin donné à la mise en pages mais aussi par la puissance de ces illustrations novatrices. Trouver dans quatre vingt pages l’esthétisme, l’originalité et l’authenticité du rapport texte - image valide la réussite de ce documentaire où la philosophie est un jeu d’enfants. Un grand coup de cœur pour cet ouvrage déjà primé. Un livre à mettre entre toutes les mains.

sociétéTabous et interdits patrick banon ill. de sabine allard actes sud caah, les petits nécessaires

de la culture, ig p., bd,ia €

Le livre des grands contraires philosophiques oscar brenifier ill. de jacques després nathan jeunesse caah, bf €

© actes sud | tabous et interdits | ill.. sabine allard

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69livres jeunesse | documentaires | société

« Sans tabous… pas de liberté » ; le titre de ce premier chapitre nous interpelle dès la première page. Nous découvrons alors que les tabous, loin de nous enfermer, nous permettent de nous protéger. Ils assurent la liberté et la survie de l’homme et de son clan. Les tabous sont l’édifice des fondations de notre société. À travers la lecture de cet ouvrage, nous voyageons dans le temps et l’espace. Nous mesurons combien le tabou est vivant, comment

il évolue et structure les sociétés. Ce documentaire s’adresse à un public adolescent qu’il éclairera sur un sujet peu abordé dans l’édition pour la jeunesse. Il est une invitation à la réflexion sur la vie en société et sur l’humanité. Le talent de l’illustratrice Sabine Allard apporte une touche d’humour dans cet ouvrage au sujet sensible. Par ses illustrations, elle crée une passerelle entre modernité et traditions ancestrales. Voilà une belle découverte de l’évolution de la pensée humaine.

Le livre des grands contraires philosophiques met en avant douze couples de concepts fondamentaux permettant à chacun de structurer sa pensée. L'originalité des images et la simplicité des textes permettent d’aborder ces notions abstraites à tout âge. L’explication de ces grands contraires philosophiques s’articule en trois points : chaque notion de contraire est définie puis les concepts sont formulés dans une même question à laquelle fait écho une réponse

philosophique rédigée de façon courte et simple. Ces douze couples sont rendus accessibles non seulement par les textes et le soin donné à la mise en pages mais aussi par la puissance de ces illustrations novatrices. Trouver dans quatre vingt pages l’esthétisme, l’originalité et l’authenticité du rapport texte - image valide la réussite de ce documentaire où la philosophie est un jeu d’enfants. Un grand coup de cœur pour cet ouvrage déjà primé. Un livre à mettre entre toutes les mains.

sociétéTabous et interdits patrick banon ill. de sabine allard actes sud caah, les petits nécessaires

de la culture, ig p., bd,ia €

Le livre des grands contraires philosophiques oscar brenifier ill. de jacques després nathan jeunesse caah, bf €

© actes sud | tabous et interdits | ill.. sabine allard

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71livres jeunesse | documentaires | sciences, nature

« Épilepsie » est un mot d’origine grecque signifiant « pris par surprise ». Des neuropédiatres spécialistes de la question et Nathalie Torjman, journaliste scientifique nous apportent ici un éclairage sur cette maladie souvent méconnue. Nous apprenons qu’il n’existe pas une épilepsie mais des épilepsies. À travers la vie de quatre enfants, des explications sont apportées. Cet ouvrage est à la fois destiné aux jeunes malades, mais aussi aux parents, et aux frères et sœurs. Chacun pourra à sa lecture, trouver les mots justes pour parler des épilepsies

et mieux percevoir les difficultés qu’engendre cette maladie. Catherine Fichaux illustre avec délicatesse le quotidien des jeunes malades et de leur entourage.

Que se passe-t-il quand j’avale de travers ? Pourquoi est-ce que j’éternue ? La piqûre d’abeille est-elle dangereuse ? Grâce à « Nanocam », petite caméra microscopique, nous plongeons au cœur du corps humain et comprenons ses réactions lors d’une agression. Cet ouvrage un peu technique traite de manière précise toutes les attaques auxquelles notre corps peut être confronté au cours d’une journée. Les sujets sont abordés de manière structurée et efficace ; les magnifiques illustrations en 3D apportent un réalisme parfois surprenant. En fin d’ouvrage un glossaire

très utile permet de se familiariser avec un vocabulaire scientifique pas toujours maîtrisé. Un documentaire très bien construit pour connaître et comprendre les mécanismes de défense du corps humain.

Le lapin blanc a deux oreilles, la girafe quatre pattes, l’étoile de mer cinq branches. Pour apprendre à compter de 1 à 12 c’est facile, il suffit d’observer les très belles photographies de cet album. De la même façon on abordera les premières opérations en additionnant des

coccinelles ou des manchots, en soustrayant une fourmi d’un petit groupe de fourmis et en découpant une orange en quartiers. Au fil des pages, en jouant avec des images sur la nature, on apprendra beaucoup plus de choses encore sur l’univers des nombres. Une très belle mise en pages pour un album original .

sciences, natureLes épilepsies, parlons-en ! nathalie tordman pr jacques motte pr louis vallée ill. par catherine fichaux gulf stream caah, eh p., j,fa €

Mon corps sait se défendre : une journée dans la vie de ton organisme richard walker gallimard-jeunesse caah, géo ado hors-série

documentaire, hb p., be,jf €

Compter play bac caah, couleurs nature ge p., i,ja €

Un enfant mène une enquête au pays des fruits, des légumes et des céréales. Aux questions de l’enfant, l’auteur donne des réponses qui expliquent clairement le cycle naturel des plantes ainsi que les différents traitements qu’elles subissent dans la chaîne agro-alimentaire. Elle donne une foule de détails sur les outils, les différents métiers de l’agriculture et du circuit de la distribution. Mélangeant photos et illustrations

amusantes, les vingt chapitres de cet ouvrage répondent à des questions sur des sujets très vastes comme : « Que font les agriculteurs au fil de l’année ? » ou sur d’autres très précis comme : « Qu’est-ce qu’une graine ? ». Au fil des pages, des questions en amènent d’autres, l’enquête de l’enfant progresse et le jeune lecteur découvre avec lui cette fascinante histoire de la nature qui va ensuite lui permettre de répondre sans hésitation à cette énigme : comment ça pousse ?

C’est d’abord une belle histoire. Un jeune mâle chevêche est maintenant presque adulte. Il quitte ses parents, part à la recherche d’un territoire bien pourvu en nourriture et y cherche une cavité agréable et sûre qui lui servira de nid. À la fin de l’hiver,

il séduira une femelle, deviendra bientôt responsable d’une couvée qu’il devra protéger et nourrir. Il initiera ses poussins à la chasse et, à l’automne, devenus grands, ceux-ci quitteront leur famille et l’histoire se répétera. C’est aussi un très bel album, car tout autant que le récit, les magnifiques illustrations d’Anne Möller racontent en détail la vie de ces chouettes, leur habitat, leur nourriture, elles permettent même de comprendre les différentes postures de l’oiseau. Enfin, ce petit documentaire très pédagogique indique au lecteur des actions de protection faciles à mener pour sauvegarder cette espèce en régression, il captivera petits et grands. Autres titres intéressants dans la même collection par le même auteur : Les graines, de grandes voyageuses ; Les insectes, d’ingénieux bâtisseurs.

Comment ça pousse ? Les fruits, les légumes, les céréales anne-sophie baumann ill. par charles dutertre tourbillon caah, exploradoc, ee p ba,ja €

Les chouettes quelle famille ! anne moller gulf stream caah, dame nature ea p., bc,fa €

© gulf stream | les chouettes quelle famille !ill. anne moller

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71livres jeunesse | documentaires | sciences, nature

« Épilepsie » est un mot d’origine grecque signifiant « pris par surprise ». Des neuropédiatres spécialistes de la question et Nathalie Torjman, journaliste scientifique nous apportent ici un éclairage sur cette maladie souvent méconnue. Nous apprenons qu’il n’existe pas une épilepsie mais des épilepsies. À travers la vie de quatre enfants, des explications sont apportées. Cet ouvrage est à la fois destiné aux jeunes malades, mais aussi aux parents, et aux frères et sœurs. Chacun pourra à sa lecture, trouver les mots justes pour parler des épilepsies

et mieux percevoir les difficultés qu’engendre cette maladie. Catherine Fichaux illustre avec délicatesse le quotidien des jeunes malades et de leur entourage.

Que se passe-t-il quand j’avale de travers ? Pourquoi est-ce que j’éternue ? La piqûre d’abeille est-elle dangereuse ? Grâce à « Nanocam », petite caméra microscopique, nous plongeons au cœur du corps humain et comprenons ses réactions lors d’une agression. Cet ouvrage un peu technique traite de manière précise toutes les attaques auxquelles notre corps peut être confronté au cours d’une journée. Les sujets sont abordés de manière structurée et efficace ; les magnifiques illustrations en 3D apportent un réalisme parfois surprenant. En fin d’ouvrage un glossaire

très utile permet de se familiariser avec un vocabulaire scientifique pas toujours maîtrisé. Un documentaire très bien construit pour connaître et comprendre les mécanismes de défense du corps humain.

Le lapin blanc a deux oreilles, la girafe quatre pattes, l’étoile de mer cinq branches. Pour apprendre à compter de 1 à 12 c’est facile, il suffit d’observer les très belles photographies de cet album. De la même façon on abordera les premières opérations en additionnant des

coccinelles ou des manchots, en soustrayant une fourmi d’un petit groupe de fourmis et en découpant une orange en quartiers. Au fil des pages, en jouant avec des images sur la nature, on apprendra beaucoup plus de choses encore sur l’univers des nombres. Une très belle mise en pages pour un album original .

sciences, natureLes épilepsies, parlons-en ! nathalie tordman pr jacques motte pr louis vallée ill. par catherine fichaux gulf stream caah, eh p., j,fa €

Mon corps sait se défendre : une journée dans la vie de ton organisme richard walker gallimard-jeunesse caah, géo ado hors-série

documentaire, hb p., be,jf €

Compter play bac caah, couleurs nature ge p., i,ja €

Un enfant mène une enquête au pays des fruits, des légumes et des céréales. Aux questions de l’enfant, l’auteur donne des réponses qui expliquent clairement le cycle naturel des plantes ainsi que les différents traitements qu’elles subissent dans la chaîne agro-alimentaire. Elle donne une foule de détails sur les outils, les différents métiers de l’agriculture et du circuit de la distribution. Mélangeant photos et illustrations

amusantes, les vingt chapitres de cet ouvrage répondent à des questions sur des sujets très vastes comme : « Que font les agriculteurs au fil de l’année ? » ou sur d’autres très précis comme : « Qu’est-ce qu’une graine ? ». Au fil des pages, des questions en amènent d’autres, l’enquête de l’enfant progresse et le jeune lecteur découvre avec lui cette fascinante histoire de la nature qui va ensuite lui permettre de répondre sans hésitation à cette énigme : comment ça pousse ?

C’est d’abord une belle histoire. Un jeune mâle chevêche est maintenant presque adulte. Il quitte ses parents, part à la recherche d’un territoire bien pourvu en nourriture et y cherche une cavité agréable et sûre qui lui servira de nid. À la fin de l’hiver,

il séduira une femelle, deviendra bientôt responsable d’une couvée qu’il devra protéger et nourrir. Il initiera ses poussins à la chasse et, à l’automne, devenus grands, ceux-ci quitteront leur famille et l’histoire se répétera. C’est aussi un très bel album, car tout autant que le récit, les magnifiques illustrations d’Anne Möller racontent en détail la vie de ces chouettes, leur habitat, leur nourriture, elles permettent même de comprendre les différentes postures de l’oiseau. Enfin, ce petit documentaire très pédagogique indique au lecteur des actions de protection faciles à mener pour sauvegarder cette espèce en régression, il captivera petits et grands. Autres titres intéressants dans la même collection par le même auteur : Les graines, de grandes voyageuses ; Les insectes, d’ingénieux bâtisseurs.

Comment ça pousse ? Les fruits, les légumes, les céréales anne-sophie baumann ill. par charles dutertre tourbillon caah, exploradoc, ee p ba,ja €

Les chouettes quelle famille ! anne moller gulf stream caah, dame nature ea p., bc,fa €

© gulf stream | les chouettes quelle famille !ill. anne moller

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73livres jeunesse | documentaires | sports, loisirs

Pour que l’essai soit transformé, cet ouvrage est à saisir ! L’encyclopédie du rugby s’articule autour de quatre grandes « actions ». Dans un premier temps de jeu on aborde la naissance et l’évolution de ce sport. On se regroupe ensuite pour établir les règles du jeu, puis un lexique permet de décrypter et découvrir les termes les plus souvent employés dans « ce monde ovalien ». Nous

terminons cette phase de jeu par les incontournables compétitions : Tournois des Nations, Coupes du Monde… Ce livre se feuillette comme un album photos pour la plus grande joie des inconditionnels ou amateurs nostalgiques de grands joueurs et d’actions mémorables. Ce document à l’iconographie dense, rédigé dans un style simple et clair, fait l’éloge du rugby au fil du temps.

Saviez-vous que l’écriture chinoise et la calligraphie sont deux choses distinctes ? Ce livre et ce CDrom vous proposent, dans un premier temps, de découvrir les principes de l’écriture chinoise : son évolution, l’ordre des traits et la composition des caractères. He Zhihong, connu pour son travail d’illustrateur dans Contes des peuples de Chine chez Syros, vous initie dans un second temps à la calligraphie : l’art de former de manière élégante et ornée les caractères de l’écriture chinoise. Les jeunes et les moins jeunes prendront plaisir à s’initier à la pratique des huit traits en découvrant les gestes, les positions mais aussi les quatre trésors de cet art : le papier, l’encre, le pinceau

et la pierre à encre. Ce CDrom vous fait évoluer dans un bel univers graphique et complète parfaitement le support papier à travers ses nombreux jeux, ses animations sonores et visuelles. Une méthode multimédia indispensable pour les calligraphes en herbe de 7 à 77 ans.

Pourquoi, où, et comment jouer ? L’univers du jeu est ici abordé de façon très originale : cinq grandes familles pour classer les jeux de mains, les jeux de malins, les jeux hasardeux, sans oublier les jeux de rôles - jeux connus ou à connaître. A travers un voyage dans le temps et dans l’espace on découvrira, au hasard des pages, toutes sortes

de pratiques. Des échecs à l’awalé de Côte d’Ivoire, du kobadi au mah-jong, les règles sont offertes avec leurs variantes, il suffit tout simplement d’essayer, et d’ailleurs comment résister à l’appel du jeu ! Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. La curiosité aidant, parcourir ce bel ouvrage coloré et souple sera en soi le début d’un passionnant jeu de piste ! À ouvrir sans modération et à savourer à tout âge !

Le rugby : ma grande encyclopédie nemer habib milan jeunesse, caag, bij p., ca €

J’apprends la calligraphie chinoise texte de he zhihong et guillaume olive, ill. et calligraphies de he zhihong picquier jeunesse caag, jf p., cdrom, bi,fa €

sports, loisirs

Le livre des jeux sophie lamoureux ill. christelle enault actes sud junior, caah, jf p., cd €

© picquier jeunesse | j’apprends la calligraphie chinoise | ill. he zhihong

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73livres jeunesse | documentaires | sports, loisirs

Pour que l’essai soit transformé, cet ouvrage est à saisir ! L’encyclopédie du rugby s’articule autour de quatre grandes « actions ». Dans un premier temps de jeu on aborde la naissance et l’évolution de ce sport. On se regroupe ensuite pour établir les règles du jeu, puis un lexique permet de décrypter et découvrir les termes les plus souvent employés dans « ce monde ovalien ». Nous

terminons cette phase de jeu par les incontournables compétitions : Tournois des Nations, Coupes du Monde… Ce livre se feuillette comme un album photos pour la plus grande joie des inconditionnels ou amateurs nostalgiques de grands joueurs et d’actions mémorables. Ce document à l’iconographie dense, rédigé dans un style simple et clair, fait l’éloge du rugby au fil du temps.

Saviez-vous que l’écriture chinoise et la calligraphie sont deux choses distinctes ? Ce livre et ce CDrom vous proposent, dans un premier temps, de découvrir les principes de l’écriture chinoise : son évolution, l’ordre des traits et la composition des caractères. He Zhihong, connu pour son travail d’illustrateur dans Contes des peuples de Chine chez Syros, vous initie dans un second temps à la calligraphie : l’art de former de manière élégante et ornée les caractères de l’écriture chinoise. Les jeunes et les moins jeunes prendront plaisir à s’initier à la pratique des huit traits en découvrant les gestes, les positions mais aussi les quatre trésors de cet art : le papier, l’encre, le pinceau

et la pierre à encre. Ce CDrom vous fait évoluer dans un bel univers graphique et complète parfaitement le support papier à travers ses nombreux jeux, ses animations sonores et visuelles. Une méthode multimédia indispensable pour les calligraphes en herbe de 7 à 77 ans.

Pourquoi, où, et comment jouer ? L’univers du jeu est ici abordé de façon très originale : cinq grandes familles pour classer les jeux de mains, les jeux de malins, les jeux hasardeux, sans oublier les jeux de rôles - jeux connus ou à connaître. A travers un voyage dans le temps et dans l’espace on découvrira, au hasard des pages, toutes sortes

de pratiques. Des échecs à l’awalé de Côte d’Ivoire, du kobadi au mah-jong, les règles sont offertes avec leurs variantes, il suffit tout simplement d’essayer, et d’ailleurs comment résister à l’appel du jeu ! Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. La curiosité aidant, parcourir ce bel ouvrage coloré et souple sera en soi le début d’un passionnant jeu de piste ! À ouvrir sans modération et à savourer à tout âge !

Le rugby : ma grande encyclopédie nemer habib milan jeunesse, caag, bij p., ca €

J’apprends la calligraphie chinoise texte de he zhihong et guillaume olive, ill. et calligraphies de he zhihong picquier jeunesse caag, jf p., cdrom, bi,fa €

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Le livre des jeux sophie lamoureux ill. christelle enault actes sud junior, caah, jf p., cd €

© picquier jeunesse | j’apprends la calligraphie chinoise | ill. he zhihong

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π Aceval, Noraπ Afanassiev, Alexandre Nikolaevitchπ Allard, Sabine, ill.π Badiaa, Sekfaliπ Banon, Patrick π Bauer, Jutta, ill.π Baumann, Anne-Sophieπ Beck, Etienne, ill.π Benoit, Jean-Marie, ill.π Bernard, Frédéricπ Besson, Olivierπ Bloch, Murielπ Bloch, Sergeπ Bonanni, Silvia, ill.π Bottero, Pierreπ Bourre, Martine, ill.π Brab De, Carineπ Bravo, Emile, ill.π Brenifier, Oscarπ Brouillard, Anneπ Cali, Davideπ Cantais, Claireπ Capelli, Lauren, ill.π Carrer, Chiara, ill.π Carrol, Lewisπ Carter, David A.π Chabas, Jean-Françoisπ Chabouté, Christophe, ill.π Charpentier, Olivier, ill.π Cole, Stephenπ Crausaz, Anneπ Creac'h, Pierreπ Dedieu, Thierryπ Deneux, Xavier, ill.π Deru-Renard, Béatriceπ Desnoettes, Carolineπ Després, Jacques, ill.

π Di Camillo, Kateπ Dubois, Gérard, ill.π Dutertre, Charles, ill.π Enault, Christelle, ill.π Erlbruch, Wolfπ Flanagan, Johnπ Fichaux, Catherineπ Forte, Sophieπ Fouchier, Malika, ill.π Goby, Valentinπ Gourdon, Bénédicteπ Grenier, Christianπ Grimm, Jacobπ Grimm, Wilhelmπ Guilloppe, Antoineπ Habib, Nemerπ Hartmann, Isabelle, ill.π Heitz, Bruno π Henaff, Carole, ill.π Hoestlandt, Joπ Horikawa, Rimako, ill. π Hureau, Simon, ill.π Ibatoulline, Bagram, ill.π Janssen, Suzanne, ill.π Jarrie, Martinπ Jolivet, Joëlle, ill.π Kerisel, Françoiseπ Kessler, Frédéricπ King-Smith, Dick π Kokorπ Koraïchi, Rachid, ill.π Lacombe, Benjamin, ill.π Lamoureux, Sophieπ Le Craver, Jean-Louisπ Lecointre, Jeanπ Le Gohan, ill.π Le Guen, Christelle, ill.

π Le Guen, Jean-Yves π Lejonc, Régis,ill.π Lévy, Didierπ London, Jackπ Lossani, Chiaraπ Malineau, Jean-Huguesπ Marceau, Faniπ Mardam-Bey, Farouk, éd.π Martin, Thierry, ill.π Martin, Nicolasπ Mathis, Jean-Marcπ Merlin, Christophe, ill.π Meyer, Camille, éd.π Millet, Séverinπ Miura, Taroπ Moller, Anneπ Monaco, Octavia, ill.π Montardre, Hélèneπ Morvan, Frédéricπ Motte, Jacquesπ Mousse, Marion, ill.π Namioka, Lenseyπ Nouel-Renier, Julietteπ Olive, Guillaumeπ Oriol, Elsa, illπ Osterwalder, Hans Ulrich, ill.π Ovideπ Pacovska, Kveta, ill.π Pérez, Sébastienπ Perrault, Charlesπ Poliakova, Sacha, ill.π Poussier, Audreyπ Pouyet, Marcπ Preux, Anne Deπ Rabaté, Pascal, ill.π Rapaport, Gillesπ π Rascal

π Regnaud, Jeanπ Ressouni-Demigneux, Karimπ Roca, François, ill.π Rochefort, Jean, récitantπ Rodari, Gianniπ Rogers, Gregoryπ Rousseau, Jean-Charles, ill.π Rowling, Joanne Kathleenπ Sakai, Komakoπ Saraπ Segovia, Carmen, ill.π Servant, Stéphaneπ Serres, Alainπ Shelley, Mary π Sidoli, Alice, ill.π Simon, Anne, ill.π Singleton, Sarahπ Sis, Petrπ Slabiak, Eric, musiqueπ Stamm, Peterπ Surget, Alainπ Swift, Jonathan π Tallec, Olivier, ill.π Tan, Shaun π Tordman, Nathalieπ Truong, Marcelinoπ Vallée, Louisπ Van Allsburg, Chrisπ Vassort, Christian, ill.π Verlomme, Hugoπ Walker, Richardπ Wiesner, Davidπ Wilkinson, Caroleπ Yumoto, Kazumiπ Zhihong, He

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π Aceval, Noraπ Afanassiev, Alexandre Nikolaevitchπ Allard, Sabine, ill.π Badiaa, Sekfaliπ Banon, Patrick π Bauer, Jutta, ill.π Baumann, Anne-Sophieπ Beck, Etienne, ill.π Benoit, Jean-Marie, ill.π Bernard, Frédéricπ Besson, Olivierπ Bloch, Murielπ Bloch, Sergeπ Bonanni, Silvia, ill.π Bottero, Pierreπ Bourre, Martine, ill.π Brab De, Carineπ Bravo, Emile, ill.π Brenifier, Oscarπ Brouillard, Anneπ Cali, Davideπ Cantais, Claireπ Capelli, Lauren, ill.π Carrer, Chiara, ill.π Carrol, Lewisπ Carter, David A.π Chabas, Jean-Françoisπ Chabouté, Christophe, ill.π Charpentier, Olivier, ill.π Cole, Stephenπ Crausaz, Anneπ Creac'h, Pierreπ Dedieu, Thierryπ Deneux, Xavier, ill.π Deru-Renard, Béatriceπ Desnoettes, Carolineπ Després, Jacques, ill.

π Di Camillo, Kateπ Dubois, Gérard, ill.π Dutertre, Charles, ill.π Enault, Christelle, ill.π Erlbruch, Wolfπ Flanagan, Johnπ Fichaux, Catherineπ Forte, Sophieπ Fouchier, Malika, ill.π Goby, Valentinπ Gourdon, Bénédicteπ Grenier, Christianπ Grimm, Jacobπ Grimm, Wilhelmπ Guilloppe, Antoineπ Habib, Nemerπ Hartmann, Isabelle, ill.π Heitz, Bruno π Henaff, Carole, ill.π Hoestlandt, Joπ Horikawa, Rimako, ill. π Hureau, Simon, ill.π Ibatoulline, Bagram, ill.π Janssen, Suzanne, ill.π Jarrie, Martinπ Jolivet, Joëlle, ill.π Kerisel, Françoiseπ Kessler, Frédéricπ King-Smith, Dick π Kokorπ Koraïchi, Rachid, ill.π Lacombe, Benjamin, ill.π Lamoureux, Sophieπ Le Craver, Jean-Louisπ Lecointre, Jeanπ Le Gohan, ill.π Le Guen, Christelle, ill.

π Le Guen, Jean-Yves π Lejonc, Régis,ill.π Lévy, Didierπ London, Jackπ Lossani, Chiaraπ Malineau, Jean-Huguesπ Marceau, Faniπ Mardam-Bey, Farouk, éd.π Martin, Thierry, ill.π Martin, Nicolasπ Mathis, Jean-Marcπ Merlin, Christophe, ill.π Meyer, Camille, éd.π Millet, Séverinπ Miura, Taroπ Moller, Anneπ Monaco, Octavia, ill.π Montardre, Hélèneπ Morvan, Frédéricπ Motte, Jacquesπ Mousse, Marion, ill.π Namioka, Lenseyπ Nouel-Renier, Julietteπ Olive, Guillaumeπ Oriol, Elsa, illπ Osterwalder, Hans Ulrich, ill.π Ovideπ Pacovska, Kveta, ill.π Pérez, Sébastienπ Perrault, Charlesπ Poliakova, Sacha, ill.π Poussier, Audreyπ Pouyet, Marcπ Preux, Anne Deπ Rabaté, Pascal, ill.π Rapaport, Gillesπ π Rascal

π Regnaud, Jeanπ Ressouni-Demigneux, Karimπ Roca, François, ill.π Rochefort, Jean, récitantπ Rodari, Gianniπ Rogers, Gregoryπ Rousseau, Jean-Charles, ill.π Rowling, Joanne Kathleenπ Sakai, Komakoπ Saraπ Segovia, Carmen, ill.π Servant, Stéphaneπ Serres, Alainπ Shelley, Mary π Sidoli, Alice, ill.π Simon, Anne, ill.π Singleton, Sarahπ Sis, Petrπ Slabiak, Eric, musiqueπ Stamm, Peterπ Surget, Alainπ Swift, Jonathan π Tallec, Olivier, ill.π Tan, Shaun π Tordman, Nathalieπ Truong, Marcelinoπ Vallée, Louisπ Van Allsburg, Chrisπ Vassort, Christian, ill.π Verlomme, Hugoπ Walker, Richardπ Wiesner, Davidπ Wilkinson, Caroleπ Yumoto, Kazumiπ Zhihong, He

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π 600 pastilles noiresπ 8h32π Ah non ! (Méchant benjamin, 1)π Alice raconté aux petits enfantsπ Alors on a déménagéπ Alphabet fabuleux (L')π Amour qu'on porte (L') *π Angelo et le messager des étoilesπ Animaux domestiques (Les)π Apprenti d'Araluen (L')π Artistes de nature : pratiquer le land art au fil des saisonsπ Asian dreamlandπ Aventure des rônins Zenta et Matsuzo (Une)π Barbe bleue (La)π Cajou, vive la musique !π Canard, la mort et la tulipe (Le)π Chouettes, quelle famille ! (Les)π Code Amritaπ Comment ça pousse ? Les fruits, les légumes, les céréales.π Comment l’homme a compris d'où viennent les bébésπ Compterπ Construire un feuπ Dame Sei Shonagon et le samouraïπ Des mots dans les mainsπ Destins de chiensπ Din'Roa la vaillanteπ Dodo fourrureπ Ellanaπ Ennemi (L') *π Épilepsies, parlons-en ! (Les)π Et Picasso peint Guernica : le chef-d’œuvre raconté aux enfantsπ Étincelle (L')π Famille Foulque (La)π Fantôme des plages (Le)π Fantômes de Century (Les)π Farce (Une)π Farouj le coq

π Frankenstein ou le Prométhée moderne, volume 1π Goutte (La)π Grand bestiaire des animaux (Le)π Grand voyage d'Hortense (Le)π Gravures de bêtesπ Hadidouène et l’âne de l’ogresseπ Hansel et Gretelπ Harry est fouπ Harry Potter et les reliques de la mortπ Homme (Un)π Il faut une fleurπ Île aux chimères (L')π J’apprends la calligraphie chinoiseπ Jambons d’Ysengrin (Le Roman de Renart, 1) (Les)π Jour de neigeπ Kandinsky : les voies de l’abstractionπ Là où vont nos pèresπ Liu et le vieux dragon volume 1π Livre des grands contraires philosophiques (Le)π Livre des jeux (Le)π Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Billπ Maman dit qu'il ne faut pasπ Mary Tempête : le destin d'une femme pirateπ Méchant Benjaminπ Métamorphoses d'Ovide (Les)π Miraculeux voyage d'Edouard Tulane (Le)π Mon corps sait se défendre : une journée dans la vie de ton organismeπ Monde englouti (Le)π Mur : mon enfance derrière le rideau de fer (Le )π Naissance des saisons : le mythe de Déméter et Perséphone (La)π Nuit des cages (La)π Objectif Louvre : le guide des visites en familleπ Océania π Ogre (L') *π Ordre des rôdeurs (L')π Orphée Dilo et autres contes des Balkansπ Où ?

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* Ce titre figure aussi dans la sélection 50 albums sans frontières, 2003-2007 et Du neuf sous la couv, Intermezzo 2008

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π 600 pastilles noiresπ 8h32π Ah non ! (Méchant benjamin, 1)π Alice raconté aux petits enfantsπ Alors on a déménagéπ Alphabet fabuleux (L')π Amour qu'on porte (L') *π Angelo et le messager des étoilesπ Animaux domestiques (Les)π Apprenti d'Araluen (L')π Artistes de nature : pratiquer le land art au fil des saisonsπ Asian dreamlandπ Aventure des rônins Zenta et Matsuzo (Une)π Barbe bleue (La)π Cajou, vive la musique !π Canard, la mort et la tulipe (Le)π Chouettes, quelle famille ! (Les)π Code Amritaπ Comment ça pousse ? Les fruits, les légumes, les céréales.π Comment l’homme a compris d'où viennent les bébésπ Compterπ Construire un feuπ Dame Sei Shonagon et le samouraïπ Des mots dans les mainsπ Destins de chiensπ Din'Roa la vaillanteπ Dodo fourrureπ Ellanaπ Ennemi (L') *π Épilepsies, parlons-en ! (Les)π Et Picasso peint Guernica : le chef-d’œuvre raconté aux enfantsπ Étincelle (L')π Famille Foulque (La)π Fantôme des plages (Le)π Fantômes de Century (Les)π Farce (Une)π Farouj le coq

π Frankenstein ou le Prométhée moderne, volume 1π Goutte (La)π Grand bestiaire des animaux (Le)π Grand voyage d'Hortense (Le)π Gravures de bêtesπ Hadidouène et l’âne de l’ogresseπ Hansel et Gretelπ Harry est fouπ Harry Potter et les reliques de la mortπ Homme (Un)π Il faut une fleurπ Île aux chimères (L')π J’apprends la calligraphie chinoiseπ Jambons d’Ysengrin (Le Roman de Renart, 1) (Les)π Jour de neigeπ Kandinsky : les voies de l’abstractionπ Là où vont nos pèresπ Liu et le vieux dragon volume 1π Livre des grands contraires philosophiques (Le)π Livre des jeux (Le)π Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Billπ Maman dit qu'il ne faut pasπ Mary Tempête : le destin d'une femme pirateπ Méchant Benjaminπ Métamorphoses d'Ovide (Les)π Miraculeux voyage d'Edouard Tulane (Le)π Mon corps sait se défendre : une journée dans la vie de ton organismeπ Monde englouti (Le)π Mur : mon enfance derrière le rideau de fer (Le )π Naissance des saisons : le mythe de Déméter et Perséphone (La)π Nuit des cages (La)π Objectif Louvre : le guide des visites en familleπ Océania π Ogre (L') *π Ordre des rôdeurs (L')π Orphée Dilo et autres contes des Balkansπ Où ?

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* Ce titre figure aussi dans la sélection 50 albums sans frontières, 2003-2007 et Du neuf sous la couv, Intermezzo 2008

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π Ours et le petit garçon (L')π Pacte des Marchombres ( Le)π Patins à glace (Les)π Petit Chaperon rouge (Le)π Petit Poucet (Le)π Phare des sirènes (Le) *π Poésie arabo-andalouse : petite anthologieπ Poètes en exilπ Prédateursπ Probouditiπ Prophétie des oiseaux (La)π P'titgars P'titdoigtπ Raymond rêveπ Rêve de Jacek : de la Pologne aux corons du Nord (Le)π Roman de Renart (Le)π Rugby : ma grande encyclopédie (Le)π Samouraï en armure rouge (Le)π Seigneur des Andes (Le)π Silence de l'opéra (Le)π Tabous et interditsπ Tam-tam couleursπ Travaux en coursπ Uma, la petite déesseπ Vallée des cerisiers brisés (La)π Victoire s’entêteπ Voyages du Docteur Gulliver, Livre 1 (Les)π Vues d'iciπ Ysengrin (Le Roman de Renart, 1)

choix et analysesDjamila AbdelmalekMary-Josée AndréFrançois BlouetAnne BouvierSabine BuczekHélène CombesChristine DelanoyMarianne DelégerHélène DéodatÉliane DurandEmmanuelle FredinMarie Gilabert-CarpentierSarah GiordanaMarie GiraudbitLaurence GirouHélène GrazideCéline GuillemotJoëlle LarramonaAnne MarinetFrançoise NutiniAnne-Laure PortalierMarion de SavignacMichèle SiposIsabelle SoumyCécile SoustelleIsabelle TisnesÉlodie TomatisChristine TorresJeannette TorresCécile ValetteAnne Vassallo

participantscoordination généraleMary-Josée AndréAnne Marinet

comité de rédactionMary-Josée AndréMarianne DelégerMarie GiraudbitAnne MarinetMarion de SavignacÉlodie TomatisChristine Torres

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* Ce titre figure aussi dans la sélection 50 albums sans frontières, 2003-2007, Intermezzo 2008

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π Ours et le petit garçon (L')π Pacte des Marchombres ( Le)π Patins à glace (Les)π Petit Chaperon rouge (Le)π Petit Poucet (Le)π Phare des sirènes (Le) *π Poésie arabo-andalouse : petite anthologieπ Poètes en exilπ Prédateursπ Probouditiπ Prophétie des oiseaux (La)π P'titgars P'titdoigtπ Raymond rêveπ Rêve de Jacek : de la Pologne aux corons du Nord (Le)π Roman de Renart (Le)π Rugby : ma grande encyclopédie (Le)π Samouraï en armure rouge (Le)π Seigneur des Andes (Le)π Silence de l'opéra (Le)π Tabous et interditsπ Tam-tam couleursπ Travaux en coursπ Uma, la petite déesseπ Vallée des cerisiers brisés (La)π Victoire s’entêteπ Voyages du Docteur Gulliver, Livre 1 (Les)π Vues d'iciπ Ysengrin (Le Roman de Renart, 1)

choix et analysesDjamila AbdelmalekMary-Josée AndréFrançois BlouetAnne BouvierSabine BuczekHélène CombesChristine DelanoyMarianne DelégerHélène DéodatÉliane DurandEmmanuelle FredinMarie Gilabert-CarpentierSarah GiordanaMarie GiraudbitLaurence GirouHélène GrazideCéline GuillemotJoëlle LarramonaAnne MarinetFrançoise NutiniAnne-Laure PortalierMarion de SavignacMichèle SiposIsabelle SoumyCécile SoustelleIsabelle TisnesÉlodie TomatisChristine TorresJeannette TorresCécile ValetteAnne Vassallo

participantscoordination généraleMary-Josée AndréAnne Marinet

comité de rédactionMary-Josée AndréMarianne DelégerMarie GiraudbitAnne MarinetMarion de SavignacÉlodie TomatisChristine Torres

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* Ce titre figure aussi dans la sélection 50 albums sans frontières, 2003-2007, Intermezzo 2008

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isbn 2-85322-069-9Cette brochure a été réalisée en The sans et Quadraat, impression en quadrichromie sur papier satimat 115 g pour les pages intérieures et 250 g pour la couverture.Graphisme Bibliothèque de Toulouse, imprimée par l'imprimerie Ménard. Illustration première de couverture extraite du livre Le phare des sirènes paru chez Didier Jeunesse, illustré par Régis Lejonc avec l'aimable autorisation de l'éditeur et de l'auteur.

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isbn 2-85322-069-9Cette brochure a été réalisée en The sans et Quadraat, impression en quadrichromie sur papier satimat 115 g pour les pages intérieures et 250 g pour la couverture.Graphisme Bibliothèque de Toulouse, imprimée par l'imprimerie Ménard. Illustration première de couverture extraite du livre Le phare des sirènes paru chez Didier Jeunesse, illustré par Régis Lejonc avec l'aimable autorisation de l'éditeur et de l'auteur.

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