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Se plasmatique d6croit avec le nombre de semaines d'hospitalisation (r = 0,33 ; p < 0,01) avec des valeurs 6gales h 0,69 + 0,33 ~*mol/1 la scconde semaine, 0,60 _+ 0,33 la troisi6me et 0,49 _+ 0,20 btmol/l la quatribme. Les variations plasmatiques du Se sont li6es ~ celles de l'albumine (r - 0,62 ; p < 0,001) de la pr6albumine (r = 0,33 ; p < 0,01), de la c6rut6oplasmine (r = 0,50 ; p < 0,01), du zinc (r = 0,30 ; p < 0,01) et du cuivre (r = 0,50 ; p < 0,01). L'excr6tion urinaire de Se est li6e ~ ses concentrations plasmatiques (r = 0,38 ; p < 0,05) et inversement proportionelle ~ la dur6e d'hospitalisation dans I'USI (r = 0,37; p < 0,05) et au bilan azot6 (r = 0,50; p < 0,01). Conclusion Nous concluons que la diminution de la concentration plasmatique de Se est fr6quente chez les patients en USI et que l'6tat catabolique est associ6 h l'augmentation des pertes en Se. Ces pertes ne permet- tent pas vraisemblablement d'expliquer les variations importantes des concentrations plasmatiques du Seet cette d6couverte sugg6re qu'il peut exister des modifications significatives de la distribution corporetle du Se durant les affections aigu~s. lymphocytes B ou T et par l'inhibition de croissance des tissus transplantds. Chez l'homme, les donn6es sont malheureusement plus limitdes et moins convaincantes. Darts tes maladies inflamma- toircs, les modifications du Se de l'organisme ne sont pas unanime- ment reconnues ; cependant, la suppldmentation en Sea des effets b6n6fiques. Les carences mod6r6es en Se diminuent l'activit6 bact6- ricide des neutrophiles mais ont peu ou pas d'effet sur l'immunit6 m6diation cellulaire ou humorale. In vitro, l'addition de Se am61iore l'activit6 des neutrophiles et des macrophages. Sel6nium plasmatique et immunite chez le sujet &ge J. Bogden, J. Oleske, F. Kemp, K. Bruening, K. Holding, T. Denny Dept of Preventive Medicine and community Health UMDNJ, New Jersey Medical School, Newark, NJ, USA. Selenium dans I'inflammation et I'immunite A. Peretz, J. Neve Universit6 libre de Bruxelles, service de rhumatologie et de m6decine phy- sique - H6pital Saint-Pierre et Unit6 de toxicologie et de chimie bioanalytique, institut de Pharmacie, rue Haute 322 B., 1000 Bruxelles - BELGIQUE. Les r6ponses immunitaires de l'organisme sont d6prim6es lors de d6ficits en diff6rents aliments essentiels et notamment le fer, le zinc et le s616nium (Se). Le S616nium est le composant du site actif de la glutathion peroxydase qui d6truit les peroxydes; il prend une part active dans le m6tabolisme des d6riv6s oxyg6n6s et des radicaux libres, qui ont 6t6 imptiquds dans la pathog6nie des processus inflammatoires en d6truisant les membranes cellulaires. De plus, ces d6riv6s, comme les produits de la vole des cyclo-oxyg6nases et iipo-oxyg6nases, qui impliquent 6galement les s616no-enzymes, sont impliquds dans la modulation de la r6ponse immunitaire. Enfin, le Se dolt 6galement intervenir dans une action directe cellules-cellules et en modifiant la sensibilit6 aux stimuli. Chez l'animal, les carences en'Se augmentent. ]a susceptibilit6 aux infections bact6riennes, virales et fongiques et entrainent une immu- nosuppression. Tousles composants du syst~me immun sont affeet6s par la carence en Se. Premi6rement, l'immunit6 non sp6cifique, qui est la premi6re ligne de d6fense de l'organisme et qui prend part fi la r6action inflamma- toire. Les cons6quences de la carence en Se sont: diminution de production de facteurs chimiotactiques par les neutrophiles ; perte de l'activit6 bact6ricide et phagocytaire vis-h-vis du Candida albicans ou du Staphylococcus aureus; et diminution de la production de l'anion sup6roxyde (02-) ; la production hydrop6roxyde par le ma- crophage est augment6e. Toutes les fonctions alt6r6es peuvent ~tre restaur6es par une suppl6mentation en Se. Deuxi6mement, l'immunit6 humorale est la capacit6 de produire des anticorps sp6cifiques (immunoglobulines) par l'h6te. I1 a 6t6 montr6 une augmentation de la mortalit6 chez les sujets d6ficients apr6s contacts avec salmonelles ou S. pneumoniae, la suppl6mentation en Se entraine l'augmentation de la r6sistance. Apr6s vaccination, la production et le maintien du taux d'anticorps est augment6 quand il y a une suppl6mentation en Se. Troisi6mement, l'immunit6/t m6diation cellulaire, qui est le moyen de d6fense de l'organisme intervenant lors du rejet de greffe, de l'auto-immunit6 et de l'immunotol6rance des cellules cancdreuses. La d6ficience en Se modifie la capacit6 des lymphocytes T et B r6pondre aux mitog6nes et ~ produire des lymphokines. Enfin, le Se est impliqu6 darts la destruction des cellules canc6reuses par les L'616mcnt trace Se peut avoir un r61e important dans le fonctionne- ment des cellules du syst6me immunitaire puisque celui-ci diminue avec l'fige. Nous avons 6tudi6 l'apport en Seet ses concentrations plasmatiques, l'hypersensibilit6 cutande retard6e (HSCR) et la r6- ponse prolif6rative des lymphocytes aux agents mitog6nes chez 58 sujets fig6s (60-87 ans). II existe une influence signiflcative de l'fige sur le Se plasmatique, mais celui-ci n'est pas corr616 avec I'HSCR ou la r6ponse aux mitog6nes. L'administration d'un suppl6- ment multivitamines/min6raux (contenant 10 ~tg de Se) pendant 3 mois n'a pas d'effet significatif sur I'HSCR ou la r6ponse mitog6- nique chez la plupart des sujets 6tudi6s. Cependant, chez 14 des 15 sujets qui pr6sentaient des r6ponses faibles aux mitog6nes, la suppl6mentation entratne une am61ioration. L'apport alimentaire du Se 6tait inf6rieur /~ 50 ~tg/jour chez 44 % des sujets, mais cer- taines tables de donndes semblaient douteuses et il manquait m6me le contenu en Sedans divers aliments (travail aid6 en partie par le NIH grant AGO 46 12). Selenium et cancer G.N. Sehrauzer Dept of Chemistry, University of California, San Diego, USA. Les propri6t6s antiprolif6ratives du s616nium (Se) vis-~.-vis des cel- lules de mammif6re fournissent une base au m6canisme de Faction anticarcinog6nique de cet 616ment. Cependant, puisque le Se "a des taux appropri6s pr6sente une cytotoxicit6 s61ective contre certaines ccllules tumorales, il semble potentiellement int6ressant dans la pr6vention des cancers humains et pour des applications th6rapeu- tiques. En plus de ses fonctions biochimiques bien connues dans la glutathion p6roxydase, le Se alt6re le m6tabolisme des carcinog6nes, d6toxifie les m6taux lourds mutag6nes et certains x6nobiotiques organiques. Ces effets protecteurs sont associ6s avec une haute affinit6 du Se pour les m6taux lourds, une r6activit6 nucl6ophile dans les 6tats d'oxydation, et une capacit6 ~ catalyser les r6actions d'oxydo-r6duction de thiols biog6niques, notamment le glutathion. Le Se stimule 6galement l'activit6 de macrophages et des cellules NK, la production d'anticorps et la biosynth6se d'interf6ron. Le Se joue donc un r61c c16 dans le maintien de l'immunocomp6tence. Les cffets protecteurs du Se sont souvent observ6s ~ des teneurs plus fortes que celles commun6ment consid6r6es comme << nutritionnelle- ment ad6quates>>. La question qui se pose est donc de savoir si les recommandations di6t6tiques doivent ~tre bas6es sur la quantit6 minimum n6cessaire pour la pr6vention des syndromes sp6cifiques de la carence ou sur la dose requise pour le maintien d'une sant6 optimate et la r6sistance aux facteurs pathog6nes. 97

Sélénium dans l'inflammation et l'immunité

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Se plasmatique d6croit avec le nombre de semaines d 'hospital isat ion (r = 0,33 ; p < 0,01) avec des valeurs 6gales h 0,69 + 0,33 ~*mol/1 la scconde semaine, 0,60 _+ 0,33 la troisi6me et 0,49 _+ 0,20 btmol/l la quatribme. Les variations plasmatiques du Se sont li6es ~ celles de l 'a lbumine (r - 0,62 ; p < 0,001) de la pr6albumine (r = 0,33 ; p < 0,01), de la c6rut6oplasmine (r = 0,50 ; p < 0,01), du zinc (r = 0,30 ; p < 0,01) et du cuivre (r = 0,50 ; p < 0,01). L'excr6tion urinaire de Se est li6e ~ ses concentrat ions plasmatiques (r = 0,38 ; p < 0,05) et inversement proportionelle ~ la dur6e d'hospitalisation dans I 'USI (r = 0,37; p < 0,05) et au bilan azot6 (r = 0,50; p < 0,01).

Conclusion

Nous concluons que la diminution de la concentration plasmat ique de Se est fr6quente chez les patients en USI et que l'6tat catabolique est associ6 h l ' augmenta t ion des pertes en Se. Ces pertes ne permet- tent pas vraisemblablement d 'expliquer les variations impor tantes des concentrat ions plasmatiques du S e e t cette d6couverte sugg6re qu'il peut exister des modifications significatives de la distribution corporetle du Se durant les affections aigu~s.

lymphocytes B ou T et par l ' inhibition de croissance des tissus transplantds. Chez l ' homme, les donn6es sont ma lheureusement plus limitdes et moins convaincantes. Darts tes maladies inf lamma- toircs, les modifications du Se de l 'organisme ne sont pas unanime- ment reconnues ; cependant , la suppldmentat ion en S e a des effets b6n6fiques. Les carences mod6r6es en Se diminuent l'activit6 bact6- ricide des neutrophiles mais ont peu ou pas d 'effet sur l ' immunit6 m6diation cellulaire ou humorale . In vitro, l 'addition de Se am61iore l'activit6 des neutrophiles et des macrophages.

Sel6nium plasmatique et immunite chez le sujet &ge

J. Bogden, J. Oleske, F. Kemp, K. Bruening, K. Holding, T. Denny Dept of Preventive Medicine and community Health UMDNJ, New Jersey Medical School, Newark, NJ, USA.

Selenium dans I'inflammation et I'immunite

A. Peretz, J. Neve Universit6 libre de Bruxelles, service de rhumatologie et de m6decine phy- sique - H6pital Saint-Pierre et Unit6 de toxicologie et de chimie bioanalytique, institut de Pharmacie, rue Haute 322 B., 1000 Bruxelles - BELGIQUE.

Les r6ponses immunitaires de l 'organisme sont d6prim6es lors de d6ficits en diff6rents aliments essentiels et no t ammen t le fer, le zinc et le s616nium (Se). Le S616nium est le composant du site actif de la glutathion peroxydase qui d6truit les peroxydes; il prend une part active dans le m6tabol isme des d6riv6s oxyg6n6s et des radicaux libres, qui ont 6t6 imptiquds dans la pathog6nie des processus inflammatoires en d6truisant les membranes cellulaires. De plus, ces d6riv6s, comme les produits de la vole des cyclo-oxyg6nases et iipo-oxyg6nases, qui impliquent 6galement les s616no-enzymes, sont impliquds dans la modulat ion de la r6ponse immunitaire . Enfin, le Se dolt 6galement intervenir dans une action directe cellules-cellules et en modifiant la sensibilit6 aux stimuli. Chez l 'animal, les carences en 'Se augmentent . ]a susceptibilit6 aux infections bact6riennes, virales et fongiques et entrainent une immu- nosuppression. Tous les composants du syst~me i mmun sont affeet6s par la carence en Se. Premi6rement , l ' immunit6 non sp6cifique, qui est la premi6re ligne de d6fense de l 'organisme et qui prend part fi la r6action inf lamma- toire. Les cons6quences de la carence en Se sont : diminut ion de production de facteurs chimiotactiques par les neutrophiles ; per te de l'activit6 bact6ricide et phagocytaire vis-h-vis du Candida albicans ou du Staphylococcus aureus; et diminution de la production de l 'anion sup6roxyde (02-) ; la production hydrop6roxyde par le ma- crophage est augment6e. Toutes les fonctions alt6r6es peuvent ~tre restaur6es par une suppl6mentat ion en Se. Deuxi6mement , l ' immunit6 humorale est la capacit6 de produire des anticorps sp6cifiques ( immunoglobulines) par l 'h6te. I1 a 6t6 montr6 une augmenta t ion de la mortalit6 chez les sujets d6ficients apr6s contacts avec salmonelles ou S. pneumoniae, la suppl6mentat ion en Se entraine l ' augmenta t ion de la r6sistance. Apr6s vaccination, la production et le maint ien du taux d'anticorps est augment6 quand il y a une suppl6mentat ion en Se. Trois i6mement , l ' immuni t6 / t m6diation cellulaire, qui est le moyen de d6fense de l 'organisme intervenant lors du rejet de greffe, de l 'auto-immunit6 et de l ' immunotol6rance des cellules cancdreuses. La d6ficience en Se modifie la capacit6 des lymphocytes T et B r6pondre aux mitog6nes et ~ produire des lymphokines. Enfin, le Se est impliqu6 darts la destruction des cellules canc6reuses par les

L'616mcnt trace Se peut avoir un r61e important dans le fonctionne- ment des cellules du syst6me immuni ta i re puisque celui-ci diminue avec l'fige. Nous avons 6tudi6 l 'apport en S e e t ses concentrations plasmatiques, l 'hypersensibilit6 cutande retard6e (HSCR) et la r6- ponse prolif6rative des lymphocytes aux agents mitog6nes chez 58 sujets fig6s (60-87 ans). II existe une influence signiflcative de l'fige sur le Se plasmatique, mais celui-ci n 'es t pas corr616 avec I 'HSCR ou la r6ponse aux mitog6nes. L 'administrat ion d 'un suppl6- ment mult ivi tamines/min6raux (contenant 10 ~tg de Se) pendant 3 mois n 'a pas d 'effet significatif sur I 'HSCR ou la r6ponse mitog6- nique chez la plupart des sujets 6tudi6s. Cependant , chez 14 des 15 sujets qui pr6sentaient des r6ponses faibles aux mitog6nes, la suppl6mentat ion entratne une am61ioration. L 'appor t al imentaire du Se 6tait inf6rieur /~ 50 ~tg/jour chez 44 % des sujets, mais cer- taines tables de donndes semblaient douteuses et il manquai t m6me le contenu en S e d a n s divers al iments (travail aid6 en partie par le NIH grant A G O 46 12).

Selenium et cancer

G . N . Sehrauzer Dept of Chemistry, University of California, San Diego, USA.

Les propri6t6s antiprolif6ratives du s616nium (Se) vis-~.-vis des cel- lules de mammif6re fournissent une base au m6canisme de Faction anticarcinog6nique de cet 616ment. Cependant , puisque le Se "a des taux appropri6s pr6sente une cytotoxicit6 s61ective contre certaines ccllules tumorales, il semble potent ie l lement int6ressant dans la pr6vention des cancers humains et pour des applications th6rapeu- tiques. En plus de ses fonctions biochimiques bien connues dans la glutathion p6roxydase, le Se alt6re le m6tabol isme des carcinog6nes, d6toxifie les m6taux lourds mutag6nes et certains x6nobiotiques organiques. Ces effets protecteurs sont associ6s avec une haute affinit6 du Se pour les m6taux lourds, une r6activit6 nucl6ophile dans les 6tats d 'oxydation, et une capacit6 ~ catalyser les r6actions d 'oxydo-r6duction de thiols biog6niques, no t ammen t le glutathion. Le Se stimule 6galement l'activit6 de macrophages et des cellules NK, la production d 'anticorps et la biosynth6se d' interf6ron. Le Se joue donc un r61c c16 dans le maint ien de l ' immunocomp6tence. Les cffets protecteurs du Se sont souvent observ6s ~ des teneurs plus fortes que celles commun6men t consid6r6es comme << nutritionnelle- ment ad6quates>>. La question qui se pose est donc de savoir si les recommandat ions di6t6tiques doivent ~tre bas6es sur la quantit6 min imum n6cessaire pour la pr6vention des syndromes sp6cifiques de la carence ou sur la dose requise pour le maint ien d 'une sant6 optimate et la r6sistance aux facteurs pathog6nes.

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