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SENSIBILISATION ET EDUCATION AU PATRIMOINE Journée d’échange valorisation d’un site patrimonial en plein air _________ Jeudi 29 mars 2012 Centre des Landes (Monteneuf - Morbihan) Animation dressage de pierres au Centre des Landes de Monteneuf

SENSIBILISATION ET EDUCATION AU PATRIMOINE lauréat de lappel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Antrain (35) – Tél. 09 79 72 38 20 - [email protected]

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SENSIBILISATION ET EDUCATION

AU PATRIMOINE

Journée d’échange valorisation d’un site patrimonial

en plein air

_________

Jeudi 29 mars 2012

Centre des Landes

(Monteneuf - Morbihan)

Animation dressage de pierres au Centre des Landes de Monteneuf

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Liste des personnes présentes AGOGUE Olivier, service départemental d’archéologie, Conseil Général du Morbihan - Vannes (56) – Tél. 02.97.69.50.70 - [email protected]

ARRIBARD Eric (président), association APPAC association pour la promotion du Patrimoine Antrainais Bazougeais, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Antrain (35) – Tél. 06 77 66 35 51 - [email protected]

BARDEAU Gaëlle, paysagiste, A3 Paysage - Brest (29) – Tél. 02 98 33 25 25 - [email protected]

BARRAT René, Fondation du Patrimoine, Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 20 56 - [email protected]

BELLAMY Elsa (médiatrice du patrimoine archéologique), Association Les Landes, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - [email protected]

CAILLAUD Cécile, guide, Saint-Alban (22) – Tél. 02 96 32 95 87 - [email protected]

CAILLOT Dominique (présidente), association Les Landes, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - [email protected]

COSQUERIC Marie-Hélène (coordinatrice culture), Pays du Centre-Ouest Bretagne - Rostrenen (22) – Tél. 02 96 29 36 26 - [email protected]

DELMOTTE Pascale, chargée d’études médiation-valorisation du patrimoine, Conseil Régional de Bretagne - Rennes (35) – Tél. 02 22 93 98 29 – [email protected]

DEPLUVREZ Jean-Marc (historien), chef de projet « Bienvenue dans mon labo », Association Timilin, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Pontivy (56) – Tél. 06 82 89 65 02 - [email protected]

DIRIDOLLOU Annaëlle (animatrice nature), auto-entreprise Le Bois du Barde - Mellionnec (22) – Tél. 06 61 17 65 97 - [email protected]

GOUEZIN Philippe (chargé de mission valorisation des mégalithes), comité départemental du tourisme Morbihan - Vannes (56) – Tél. 02 97 54 67 81 - [email protected]

GOURMELEN Léna (animatrice), Maison du Patrimoine, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Locarn (22) – Tél. 02 96 36 66 11 - [email protected]

HENRY Mélanie (animatrice Nature et Patrimoine), Maison de Falun, Pays d’Evran - Evran (22) – Tél. 02 96 39 89 09 - [email protected]

HOYAU-BERRY Anne (archéologue sous-marin), association Adramar, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Domagné (35) – Tél. 09 77 68 50 79 – [email protected]

JOUSSET Didier, association l’Etrillet, site pédagogique et culturel - Bruz (35) – Tél. 06 60 51 18 93 - [email protected]

KERRIEN Fanny (chargée de mission), Patrimoine-Environnement Bretagne - Rennes (35) – Tél. 02 99 54 60 05/06 52 08 70 82 – [email protected]

LAUDREN Annaïs (animatrice du patrimoine), CAC Sud 22, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Saint-Caradec (22) – Tél. 02 96 28 93 53 - [email protected]

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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LECAT Denis (directeur), association Le Nombril du Monde, Jardin des Histoires - Pougne-Hérisson (79) – Tél. 05 49 64 19 19 - [email protected]

LE CLAINCHE Maud (directrice), Village de l’An Mil - Melrand (56) – Tél. 02 97 39 57 89- [email protected]

LE GALL Danielle (présidente), association « Les chemins de l’archéologie » - Plussulien (22) – Tél. 02 96 24 01 97 - [email protected]

LE GROUYER Klervi (animatrice), Ferme d’Antan - Plédéliac (22) – Tél. 02 96 34 80 77 - [email protected]

LELARGE Kévin (chargé d’étude environnement), site naturel des Landes - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - [email protected]

LE PEN Nathalie (agent du patrimoine), communauté de communes du Pays du Roi Morvan - Le Faouët (56) – Tél. 06 75 88 75 47 - [email protected]

LOUYER Cécile (agent du Patrimoine), association pour la promotion du Patrimoine Antrainais Bazougeais, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Antrain (35) – Tél. 09 79 72 38 20 - [email protected]

MERDRIGNAC Anaïs, assistante architecte du patrimoine - LEHON (22) – Tél. 06 82 05 26 59 - [email protected]

PREVERT Gérard, CPIE Val-de-Vilaine - Saint-Just (35) – Tél. 02 99 72 69 25 - [email protected]

PIOLOT Annie (conseillère municipale), commission extra-municipale Patrimoine - Arradon (56) – Tél. 02 96 24 01 97 - [email protected]

PIOLOT Joël, commission extra-municipale Patrimoine - Arradon (56) – Tél. 02 96 24 01 97 - [email protected]

RAMEL-FLAGEUL Françoise (présidente), Patrimoine-Environnement Bretagne - Pontivy (56) – Tél. 06 79 09 20 03 - [email protected]

ROUAUD Charlène (animatrice), Ferme d’Antan - Plédéliac (22) – Tél. 02 96 34 80 77 - [email protected]

TARDIEU Claire (médiatrice du patrimoine archéologique), association Les Landes, lauréat de l’appel à projet Sensibilisation et Education au patrimoine - Monteneuf (56) – Tél. 02 97 93 26 74 - [email protected]

Sont excusés : LAIR Maryline (REEB), ANDRE Michel (élu archéologie Pays du Centre Ouest Bretagne), BONFIGLIO Christine (Conseil Général du Morbihan), BREDIN Denis (Conservatoire du Littoral)

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Introduction

Cette journée d’échange, organisée par Patrimoine-Environnement

Bretagne, a réuni différents acteurs patrimoniaux autour de la

valorisation des sites en plein air et s’inscrit dans la continuité des deux

autres journées organisées dans le cadre d’un appel à projets régional

le 24 septembre 2010 à l’abbaye de Bon Repos et le 16 novembre 2011 à

l’Hôtel de Région. Contrairement à ces deux rendez-vous, la journée

du 29 mars a permis de réunir au-delà des porteurs de projet soutenus par la Région.

Le principe retenu pour ces nouvelles journées d’échange est que l’accueil se fasse par un des lauréats

désireux de partager son expérience. Le Centre des Landes ayant manifesté son intérêt le 16 novembre

2011, la date et la thématique retenues sont liées à son activité.

Ont travaillé à la préparation de cette journée : Claire Tardieu et Elsa Bellamy, médiatrices

archéologiques au Centre des Landes, Fanny Kerrien, chargée de mission en service civique au sein de

Patrimoine-Environnement Bretagne et Françoise Ramel-Flageul, présidente de Patrimoine-

Environnement Bretagne.

L’objectif était :

- de découvrir le nouvel espace d’animation des Pierres Droites, financé dans le cadre de

l’appel à projets lancé par la Région Bretagne entre 2009 et 2011 sur le thème : « sensibilisation

et éducation au patrimoine culturel en Bretagne ».

- de mutualiser les expériences et les questionnements autour du montage de projet de

valorisation des sites patrimoniaux de plein air.

Les participants ont été accueillis par Mme Dominique Caillot,

directrice du Centre des Landes de Monteneuf qui présente

l’association et l’équipement. Un rapide tour de table permet ensuite

d’identifier les différents participants ainsi que leurs attentes vis à vis

de cette journée.

L’Association les Landes

Au sein de l’association, professionnels et bénévoles œuvrent ensemble pour la valorisation

du patrimoine, dans un objectif de développement durable.

Elle se montre acteur du territoire et désireuse de participer à son développement.

L’association met en place des projets de préservation et de valorisation des patrimoines

avec le soutien des bénévoles et les partenaires institutionnels et financiers. Elle participe

aussi à la notoriété de ce territoire.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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La journée s’est déroulée en deux temps :

Le matin, une animation in situ a permis aux participants de découvrir le nouveau site

d’animation des Pierres Droites, en expérimentant les outils de médiation.

L’après-midi, trois tables rondes ont été proposées aux participants autour des thèmes :

« Spécificités des sites en accès libre, quelle plus-value pour le territoire ? », « Quelles

adaptations pour tous les publics ? » et « Valorisation d’un site archéologique et projet de

label Espaces Remarquables de Bretagne : quelle réflexion jointe ? »

Sommaire du dossier:

Animation sur site….p6

Retour sur animation….p7

Ateliers….p11

Atelier 1 : Spécificités des sites en accès libre : quelle plus-value pour le territoire ?....p12

Atelier 2 : Quelles adaptations pour tous les publics ?....p17

Atelier 3 : Valorisation d’un site archéologique et projet de label Espace Remarquable de

Bretagne : quelle réflexion jointe ?....p21

Un réseau, pour quoi faire ?....p27

Conclusion….p29

Ressources en ligne….p30

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Animation sur site

Claire Tardieu, médiatrice du patrimoine archéologique de l’association Les Landes, présente

l’histoire de la découverte du site.

Sous le nom évocateur de « Pierres Droites », se dressent les alignements de menhirs de Monteneuf

(56) situés au sud de la forêt de Brocéliande. Mis au jour en 1989, le site a fait l’objet de 7 campagnes

de fouilles archéologiques à l’issue desquelles une quarantaine de pierres a été redressée. Sur l’hectare

que représente l’archéosite, 42 menhirs ont été découverts. Le Centre des Landes gère en tout 7

hectares sur lesquels sont couchés 400 menhirs. Lors des fouilles, les archéologues ont fait une

découverte exceptionnelle : un menhir en cours d’extraction, abandonné sur place par les hommes,

permettant de découvrir la technique d’extraction.

Yannick Lecerf, archéologue spécialiste de la Préhistoire, a émis à l’époque, le souhait de présenter des

reconstitutions : une fixe et une animation de dressage de menhirs. L’opportunité de l’appel à projets

régional a permis à l’équipe actuelle de concrétiser cette proposition et ce, en seulement dix mois, en

associant une équipe bénévole. Le principe de l’animation est de mettre le public dans la peau

d’archéologues qui recherchent la façon dont les hommes préhistoriques ont déplacé et dressé les

pierres. La médiation autour du site archéologique rend le public acteur de sa découverte. Présentée à

la manière d’une enquête policière, l’animation invite le public à formuler des hypothèses.

L’archéosite s’inscrit dans un périmètre d’une centaine d’hectares gérés par l’association. D’anciennes

pierres dressées sont couchées sur l’ensemble de cet espace. L’archéosite mobilise à temps plein deux

membres de l’équipe. La gestion est assurée par la mairie. L’ensemble des terrains appartient à la

communauté de communes du Pays de Guer.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Retour sur animation (temps d’échange in situ)

1- Inconvénients d’un site en accès libre

Claire Tardieu évoque le problème du vol des cordes sur le site qui n’est pas surveillé.

Denis Lecat, directeur du Nombril du Monde, émet l’idée que l’exploitation du site a été vécue comme

une intrusion, une provocation par les habitués du site (promeneurs, jeunes qui se retrouvent...). Parce

ce que l’on craint les dégradations, on a tendance à vouloir fermer les sites et faire payer l’entrée. Ce

n’est pas la solution idéale. Il faut mettre en place un chantier social : aller à la rencontre des gens, les

impliquer dans le projet. Le succès d’un projet dépend du volontariat. Le travail bénévole est

important car il en résulte une acceptation du site. Il faut se donner les moyens de s’adresser à des

publics qui ne viennent pas pour l’animation.

2- Mettre de côté la rigueur scientifique

Anne Hoyau-Berry, archéologue sous-marin de l’association Adramar, évoque l’utilisation de

matériaux différents par rapport à ceux utilisés à l’époque préhistorique. Faut-il mettre entre

parenthèse son côté puriste de scientifique pour concevoir ces outils de médiation ?

Claire Tardieu pense qu’il ne s’agit pas d’un renoncement, la démarche scientifique reste intacte. Les

deux animatrices ont pourtant des avis divergents sur certaines questions de rigueur scientifique.

C’est une vraie question qui fait aussi avancer les projets.

3- La sécurité du site

Pour ce qui est des questions de sécurité, le site est un établissement recevant du public, propriété de

la communauté de communes. L’association s’est donc adressée à la commission de sécurité. Denis

Lecat rappelle que ce n’est pas le rôle de la commission de sécurité de décider de l’ouverture d’un site.

Elle l’autorise mais décline toute responsabilité. Pour éviter la prise de risque, il est nécessaire de

s’adresser à d’autres structures compétentes comme la SOCOTEC. Le pouvoir que l’on donne à la

commission de sécurité dépasse ses prérogatives. De plus, elle n’a pas de compétences en matière de

contenu.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Le site de Monteneuf est particulièrement intéressant car il met en œuvre des contenus atypiques qui

de fait ne rentrent pas dans les grilles de critères d’une commission de sécurité. L’existence de ce

projet montre qu’il est possible de concilier innovation et réglementation en acceptant quelques

concessions et quelques anachronismes.

4- Partir d’un public qui croit parfois tout savoir et inviter à l’échange

Interpellée sur l’accueil par le public, Claire Tardieu évoque d’abord sa diversité: adultes, enfants,

scolaires, familles, etc. Elle leur explique la démarche réalisée par les archéologues puis reprécise qu’il

s’agit d’une lecture du site, ce qui provoque intérêt et questions des visiteurs.

Concernant les scolaires, elle constate qu’elle n’a pas de difficulté à gérer l’écoute et note une réelle

implication dans les temps d’échange puisque l’animation amène chacun à réfléchir sur sa propre

solution que l’on teste en groupe par la suite.

Face à un public adulte, Claire Tardieu évoque le handicap d’être une femme et les difficultés à sortir

d’une confrontation de savoir à savoir, d’expert à expert pour s’intéresser à ce qui se passe vraiment

sur le lieu. Il y a beaucoup de croyances qui entourent un site mégalithique. L’animateur propose une

lecture du site, à un moment donné de l’état des recherches.

5- L’entretien de l’équipement

Elsa Bellamy, médiatrice archéologique au Centre des Landes, évoque les « temps morts » où il n’y a

pas de groupe. Ces temps morts sont mis à profit pour concevoir des outils de médiation, pour

entretenir le site. Il a fallu apprendre à gérer, à côté du volume horaire des animations, un temps

spécifique pour l’entretien des équipements par une équipe réduite et autonome. Claire Tardieu et

Elsa Bellamy ont su associer les habitants à la mise en place de l’espace, et ceci avec la réalisation

d’une hutte qui permet de se mettre à couvert. Les prises de contact et les discussions sont des

éléments importants à prendre en compte dans le temps de travail et dans l’équilibre à trouver entre

rigueur scientifique et reconnaissance du travail bénévole.

Claire Tardieu poursuit en rappelant que la communauté de communes gère la coupe et la fauche.

L’entretien et les réparations sont réalisés par Elsa et Claire, aidées par un technicien de la commune

de Monteneuf.

6- La question de la transmission

Denis Lecat pose la question de savoir en quoi la transmission de connaissances archéologiques est

intéressante pour le public.

Claire Tardieu répond qu’il s’agit de faire partager un intérêt. Le patrimoine appartient à tous. Il faut

faire prendre conscience que les hommes préhistoriques sont des hommes avec une intelligence, une

technicité, des croyances, qu’il faut lutter contre le créationnisme et mettre en évidence l’idée d’une

marche de l’humanité. En créant un émerveillement chez le public, on lui apporte une compréhension

historique, la connaissance et la curiosité.

Pour René Barrat, administrateur de la Fondation du Patrimoine, la médiation suppose un échange.

Chacun peut apporter ses connaissances. Il faut permettre aux gens de se repositionner et de repartir

en se posant des questions.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Jean-Marc Depluvrez, chef de projet « Bienvenue dans mon labo », ajoute qu’il faut offrir un horizon

d’attentes. Eduquer, ce n’est pas donner à savoir mais donner à découvrir. Il faut permettre au public

de se questionner, d’analyser et d’agir sur son environnement.

7- La question du savoir-être

Qu’il s’agisse de promeneurs ou d’un public en attente de connaissances, le rôle de l’équipe

d’animation est de transmettre une méthode scientifique : celle des archéologues qui ont travaillé sur

le site. Cette transmission pose la question de la responsabilité, de ce qu’on peut faire, de ce qu’on ne

peut pas faire. Elle pose la question du sens que l’on donne au projet, par exemple : faire que le public

apprenne à développer une créativité qui leur permet de répondre aux problèmes rencontrés dans la

vie quotidienne en pariant sur l’intelligence collective et la technologie qu’ont su développer des

hommes que l’on considère habituellement comme peu développés.

Pour le public enseignant accueilli sur le site, l’animation permet de décloisonner les matières scolaires

et d’axer sur la méthode plutôt que sur les contenus des différentes disciplines. Il s’agit aussi de vivre

autrement la nécessité du groupe et la décision collective car face à la situation donnée, personne n’a

les moyens d’agir seul. Le principe est également d’apprendre de ses erreurs. Il faut se donner le droit

à l’erreur pour progresser dans sa démarche. Il faut également s’attacher à montrer que les adultes

font aussi des erreurs.

En ce qui concerne les réactions des enfants, elles sont positives. Ils semblent apprécier l’animation et

participent globalement avec enthousiasme. Il est rare de les voir renoncer. Ce qui ressort de

l’animation, c’est le rôle important du collectif. On observe beaucoup de savoir-être, chacun est à

l’écoute des autres. Il faut dégager un sentiment de réussite. Beaucoup d’enfants en situation scolaire

difficile se révèlent dans l’animation par leur débrouillardise et leur créativité. Mettre en valeur ces

personnalités doit faire partie des missions que l’on se donne.

8- Différentes approches de la médiation

Didier Jousset, responsable de l’association l’Etrillet, explique que dans le développement de son site,

il pense que l’émotion est vitale. Il faut solliciter les sens, le ressenti et mettre en place une approche

sensible des choses. L’avenir des sites patrimoniaux réside dans la reconnexion du public au réel.

Jean-Marc Depluvrez évoque deux formes de médiation : une médiation « chaude » qui serait dans

l’action, le participatif et qui serait plus efficace que son opposée : la médiation « froide »

(informatique, télévision).

Claire Tardieu indique qu’il ne faut pas nécessairement opposer ces deux formes de médiation. Il y a

une complémentarité entre elles. Le virtuel peut permettre d’attirer un autre public.

Léna Gourmelen, animatrice de la Maison du Patrimoine, évoque les différentes approches de

médiation à adapter selon les publics. Les jeunes enfants sont plus dans une approche sensible des

choses. Pour les adolescents, il faut accentuer d’avantage sur la démarche scientifique. Cependant, en

terme de savoir-être, c’est la même chose quelque soit le public.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Ateliers

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Atelier 1

Spécificités des sites en accès libre : quelle plus-value pour le territoire ?

Intervenante : Maud Le Clainche, responsable d’exploitation du Village de l’An Mil à Melrand (56)

11 participants : CAILLOT Dominique, COSQUERIC Marie-Hélène, GOUEZIN Philippe,

GOURMELEN Léna, HENRY Mélanie, JOUSSET Didier, LE GALL Danielle, LOUYER Cécile,

MERDRIGNAC Anaïs, PIOLOT Annie, TARDIEU Claire

Introduction

Le site archéologique du Village de l’An Mil a été découvert

il y a un peu plus d’un siècle. Ce site qui s’étend sur 1,5 ha, a

été utilisé entre les VIIIe et XIVe siècles. Situé à 2,5 km du

bourg de Melrand (1 500 habitants), il appartient à la

commune et est géré par la SAGEMOR, société d’économie

mixte qui gère les ports de plaisance du Morbihan et certains

sites touristiques comme Poul Fétan à Quistinic.

Il est ouvert au public depuis 1985 avec une problématique :

comment conserver le site, le protéger au maximum tout en

attirant un public nombreux ?

- Il s’agit de vestiges peu « spectaculaires » : murets abîmés, peu élevés…

- Seul un tiers du site a été fouillé, le reste est encore à l’étude.

Il faut donc réfléchir en permanence à sa mise en valeur.

Le questionnement sur « qu’est-ce qu’un village médiéval ? » constitue l’accroche de la visite. Pour ce

faire, mais aussi à des fins d’expérimentation archéologique, un village a été « reconstitué » sur une

parcelle adjacente au site fouillé : bâtiments, jardin, espace de travail… avec présence d’animaux.

1- Les conséquences de l’ouverture au public

1.1- Pour le site

Vols et dégradations

Le site étant très difficile à fermer (même si quelques parcelles boisées autour font barrière), des vols

ont eu lieu (plantes, outils, voire même des animaux). Les dégradations volontaires restent somme

toute très minimes. Il y a eu peu d’atteintes aux vestiges : juste après l’ouverture du site, certaines

personnes accédaient encore au site en vélo ou à cheval, puis, au fur et à mesure de la communication

et de la valorisation autour du site, ces pratiques ont disparu.

« Un site fermé est un site sacré »

L’aspect naturel du site peut faire penser à une balade nature, d’où la difficulté de convaincre qu’il

s’agit d’un site archéologique fragile et à respecter. Le visiteur use et abuse sans même se rendre

compte de la non-reproductibilité d’un site archéologique (ex. : des pique-niques au milieu des

vestiges). La solution : expliquer, communiquer, transmettre… notamment par l’émotion mais en

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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aucun cas fermer, clôturer le site. Il faut toutefois poser des limites claires (ce qu’il ne faut pas faire) en

particulier quand il n’y a pas de limites physiques bien définies.

« Interactions » recherche-expérimentation archéologiques et découverte par le public

Le site est toujours un site de recherche et le village « reconstitué » un lieu permettant d’expérimenter.

La fréquentation par le public peut fausser les résultats des expérimentations. Question : que doit-on

et que peut-on protéger lorsqu’un site est ouvert ?

Par rapport au bâti

Le bâti reconstitué est accessible au public mais sert aussi en archéologie expérimentale. Son évolution

est surveillée pour observer les dégradations, etc. mais les observations peuvent être en partie faussées

quand les visiteurs touchent, tirent sur la paille des toits… Il y a donc des incohérences entre

l’expérimentation et la fréquentation par le public. A cela s’ajoute le problème des risques quand

certains visiteurs s’amusent à escalader une charpente apparente par exemple.

Par rapport aux espaces cultivés

Le visiteur peut parfois avoir l’impression que ces espaces sont en quelque

sorte mis à sa disposition et se donne le droit de cueillir certaines plantes, de

caresser les animaux.

Il y a donc des discordances entre l’entretien nécessaire du site et le ressenti

des publics en matière de règles de fréquentation, certaines personnes y

voyant plus un « parc de loisirs » qu’un site archéologique.

1.2- Pour le public

La question du sens

En visite libre, le « promeneur » n’a pas forcément accès à toute l’information

qui lui permettrait d’apprécier le site et de prendre conscience de sa

complexité. Il y a un risque de perte de sens. C’est pourquoi il est important de mettre à disposition

des outils de médiation qui permettent de valoriser la démarche scientifique à l’œuvre sur le site : film

à l’accueil en amont de la visite, audioguide, livret et quelques panneaux sur site. Il est difficile de

doser le nombre des panneaux nécessaires : ici, certains panneaux ont été supprimés car pour de

nombreux visiteurs, l’impression de départ était négative : beaucoup de panneaux, beaucoup

d’informations… ce qui leur donnait l’impression d’être « noyés » et que le site était destiné à être vu

par des spécialistes.

Les nouveaux outils : audiopen et cartels

Cette année, un système audioguidé a été mis en place. Un circuit avec 10 stations d’écoute a été

élaboré. Pour chaque station, un commentaire a été écrit et enregistré. Les visiteurs suivent la balade à

leur rythme et déclenchent l’écoute des commentaires grâce à un audiopen au contact des cartels.

L’utilisation est libre (le coût de location est intégré dans le prix d’entrée, seule une pièce d’identité est

conservée le temps du prêt). Ce système vise les petits groupes, en particulier les familles.

Contrairement à l’audioguide classique, il n’y a pas d’écouteurs, le son est diffusé directement par

l’audiopen. Le rack de 30 audiopen, les 10 cartels (plus un jeu de secours en cas de dégradation

notamment par le soleil), et les enregistrements (textes et bruitages) ont coûté 8 000 €, sans compter le

temps de travail de rédaction des textes.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Pour le sentier des Landes de Monteneuf, une balade sonore a été conçue, elle s’écoute sur MP3 et est

aussi téléchargeable sur Internet. Les textes et enregistrements ont été réalisés en partenariat avec

Radio Plume.

Ce type de proposition est intéressant quand il n’y a pas de visite guidée. C’est aussi une réponse pour

les publics en situation de handicap (mal ou non-voyants notamment).

Risques météorologiques

Le site reçoit environ 4 000 scolaires par an. Les ateliers se font majoritairement en extérieur, il faut

donc s’adapter en cas de mauvais temps.

2- Faire vivre un site

2.1- Le réalisme économique

Accueillir du public a un coût (agent d’accueil, animateur, saisonnier – l’entretien du site est assuré

par un chantier d’insertion). Aujourd’hui se pose donc la question de laisser le site en accès

complètement libre. [Le Village de l’An Mil accueille 15 000 visiteurs payants par an dont 22 % de

scolaires. Tarifs : pour le grand public, 5,50€ par adulte et 4€ par enfant / pour les scolaires : 6€ par

enfant pour la journée (visite du site le matin et atelier l’après-midi)]. La décision sera purement

économique et prise par la société gestionnaire : un libre accès veut dire moins de personnel. Pendant

un certain temps, les différents types d’emplois aidés ont en grande partie masqué la réalité

économique.

2.2- Les atouts d’un site de plein air

Une culture accessible au plus grand nombre

Un site de plein air facilite le partage, les échanges. Le public s’approprie souvent plus facilement un

site extérieur qu’un bâtiment.

Valorisation de la collectivité qui offre ses espaces

Toutefois, ici, la population locale n’a pas vraiment montré d’engouement pour le site malgré sa mise

en valeur. Elle a même eu du mal à se l’approprier : le site est peu « imposant », le bâti reconstitué

montre des maisons de bois et de terre battue qui ne renvoient pas une image valorisante aux

habitants dont certains ont exprimé qu’ils auraient préféré avoir chez eux le château de Josselin.

Il y a donc un travail de pédagogie à faire pour casser les idées toutes faites et les clichés.

Echanges

Y-a-t-il un label « site de plein air » ?

L’appellation n’est ni un label, ni une norme. Ce n’est pas non plus un ERP (établissement recevant du

public). En matière de sécurité et de responsabilité, pour un site privé, c’est la responsabilité civile du

propriétaire qui est en jeu. Si c’est un site public, c’est l’assurance de la collectivité propriétaire qui

doit couvrir le site.

Un réseau de sites ?

Cela demande du temps et de l’énergie en plus de ce qui est déjà investi pour faire fonctionner les

structures. Il y a aussi la difficulté des différents statuts entre sites privés et publics.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Un réseau pourrait permettre une mutualisation d’emplois notamment sur les postes d’animation.

Ex. des mégalithes en Morbihan : à l’échelle du département, le réseau fonctionne « en deux temps ».

Les sites du littoral servent de levier et peuvent faire connaître mais aussi s’appuyer sur le maillage

des sites aménagés à l’intérieur des terres. Le réseau repose sur une connaissance mutuelle et une

bonne communication entre sites.

Une nécessaire dynamique de territoire

Concernant la pérennisation des équipements, on ne peut pas agir « seul dans son coin », en

particulier dans le centre de la Bretagne. Cela demande une démarche globale de valorisation d’un

territoire qui implique une vraie dynamique entre structures touristiques, restaurateurs, hébergeurs…

Ainsi le Comité départemental du tourisme du Morbihan, par le biais de son observatoire, a constaté

que depuis une dizaine d’années la fréquentation touristique de l’intérieur du département stagnait. Il

est très difficile de faire venir du public du littoral vers l’intérieur. Le manque d’hébergement,

notamment collectif, explique en partie cette stagnation.

Dans le contexte économique général, le tourisme local peut être une opportunité pour des territoires

ruraux éloignés du littoral.

Ce travail nécessite une vraie prise de conscience des collectivités et se heurte au démarrage à deux

difficultés :

L’évaluation des retombées économiques sur une commune ou un territoire

La taille de la collectivité qui gère l’équipement : les capacités d’une commune ne sont pas celles d’une

communauté de communes ou d’un département.

Cette problématique pose la question de la volonté des élus qui ont conscience des problèmes, qui

reconnaissent le travail réalisé et sa qualité mais qui ne transforment pas cette conscience et cette

reconnaissance en une politique de soutien effective.

A voir : la politique de la communauté de communes du Pays du Roi Morvan qui a transformé un

poste de chargé d’études du patrimoine en un poste permanent de valorisation du patrimoine.

Valorisation et respect des sites

Sur le site des Landes, il y a eu aussi quelques vols (cordes, bois), un four à poteries endommagé, mais

finalement, comme à Melrand, peu de dégradations volontaires.

Ce respect des sites passe par un travail conséquent de sensibilisation. Toutefois, au vu des scolaires

touchés par les animations sur différents sites, on peut se dire que le pari est en partie gagné pour les

générations à venir.

Le travail de conservation et de restauration est primordial mais il faut aussi que ces sites soient «

vivants », il leur faut donc un projet. Par exemple, il est sans doute bon de restaurer les nombreuses

chapelles de Bretagne, mais quel intérêt, quelle plus-value, notamment pour la population locale, si

rien ne s’y passe ? Pourtant il s’agit bien de l’histoire d’un territoire, de ses liens avec ses habitants et

de transmission.

Pour animer et transmettre ces patrimoines, leur donner du sens, il faut des médiateurs compétents et

donc des moyens.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

15

Conclusion

Maud Le Clainche a présenté le site de l’An Mil. Au quotidien, se côtoient un travail archéologique et

un accueil du public qu’on ne peut pas toujours encadrer. Il y a des risques de dégradation, des

problèmes liés à la sécurité. Pourtant les sites en accès libre sont vécus comme plus faciles d’accès que

les lieux fermés. Le développement d’une action culturelle y est facilité. Les problématiques liées à ces

conditions sont communs à de nombreux sites et chacun de son côté, essaye d’y répondre. Il faudrait

développer des temps d’échange commun afin de mutualiser les solutions. Pour Maud Le Clainche, il

semble difficile pour les gens de terrain d’impulser cette dynamique. Le rôle des collectivités est

indispensable dans cette mise en commun des solutions.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Atelier 2

Quelles adaptations pour tous les publics ?

Intervenant : Denis Lecat, directeur du Nombril du Monde

12 participants : BARRAT René, BARBEAU Gaëlle, BELLAMY Elsa, CAILLAUD Cécile, DELMOTTE

Pascale, DEPLUVREZ Jean-Marc, DIRIDOLLOU Annaëlle, KERRIEN Fanny, LAUDREN Annaïs, LE

GROUYER Klervi, LE PEN Nathalie, ROUAUD Charlène

Introduction

Denis Lecat présente l’association Le Nombril du Monde dont il est le directeur à Pougne-Hérisson.

Ce lieu culturel accueille un Laboratoire d’ombilicologie avec des instruments insolites et des

explications sur l’Univers et son Nombril et le Refuge de Robert Jarry (héros mythique de la légende

locale) qui présente une formidable collection de Machines à Tarabuster le Minerai de conte, en

fonctionnement. Le lieu renferme également un jardin ou des haut-parleurs diffusent des histoires.

http://www.nombril.com/

1- La naissance d’un projet en concertation

Pougne-Hérisson compte 380 habitants. Le Nombril du Monde s’est constitué grâce à une rencontre :

celle des habitants de Pougne-Hérisson et de Yannick Jaulin, conteur vendéen. Et c’est avec les

habitants que s’est construit le projet. Un festival a vu le jour : « Sacré Nombril » Les habitants d’une

commune sont le premier public à toucher.

Denis Lecat découvre le festival et c’est un véritable coup de cœur. Il veut le reproduire à La Roche-

Jagu avec l’appui du Conseil général des Côtes-d’Armor mais c’est un échec. Ce n’est pourtant pas

faute de moyens financiers ou de réseau. Il fait face à un frein mental qui est absent au sein d’une

association comme Le Nombril du Monde.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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2- Créer de l’évènementiel et de l’originalité

Le Nombril du Monde monte un festival « Les Enchoufflichures » en annonçant simplement que le 12

juillet 2009, il va se passer quelque chose. 4000 personnes sont présentes. Le festival est l’occasion

d’une grande rencontre conviviale, gratuite où les gens cuisinent eux-mêmes et partagent leur repas.

La légende que l’évènement a générée est ce qui a le plus compté pour l’association.

Le succès de l’association tient à sa capacité à l’autodérision, au décalage. Il n’y a pas de contenu

scientifique, tout est à inventer.

Le poste de directeur se libère au Nombril du Monde en 2011 et Denis Lecat prend le poste. Il redéfinit

alors le projet de l’association : « c’est ce que devrait être un parc d’attraction s’il était fait

intelligemment ». Le Nombril du Monde, c’est un jardin, une saison culturelle et un festival.

M. Jean-Marc Depluvrez rapproche la démarche du Nombril du monde de celle des surréalistes qui

concevaient des « promenades aléatoires ».

3- L’importance de la transmission

Aujourd’hui, il y a des endroits où il n’y a plus de rapport entre les générations. En zone rurale, on

décèle plus ce contact transgénérationnel.

Denis Lecat propose sa définition du patrimoine, « l’héritage du père », la première question étant :

« qu’est ce qu’on veut transmettre aux générations futures ? » Des choses du patrimoine sont parfois

détruites mais pour le bien de tout le monde. On garde ce qui présente un intérêt.

Selon Jean-Marc Depluvrez, nous sommes dans une temporalité qui n’en est pas une. Dans notre

rapport au patrimoine, on doit maintenir une porte du temps ouverte. Le patrimoine n’est finalement

que d’aujourd’hui, il ne faut pas le lire que dans son époque mais bien dans le temps de son existence.

Le public appréhende également le patrimoine selon sa propre sensibilité, ce qui suppose des

approches plus diverses encore. Lorsqu’on fait de la médiation auprès d’un public, il faut proposer un

florilège d’analyses possibles. L’argument d’autorité est l’argument du faible.

Il est nécessaire de faire remonter la réflexion des gens.

Le travail d’animation est politique : partage, participation, valeurs.

4- Faire venir et revenir

Les actions du Nombril du Monde se déroulent d’avril à octobre, à Pougne-Hérisson, et sur le

territoire alentour.

Le Nombril du Monde faisait auparavant des visites d’1h30, elles sont passées à 30 minutes, plus

accessibles, elles permettent au visiteur de profiter plus du jardin. Les visiteurs ne payent l’entrée

dans le jardin qu’une fois, puis ils peuvent y revenir gratuitement. Ils ne payent alors que lorsqu’ils

choisissent la visite guidée. Dans le jardin, des haut-parleurs diffusent des contes. Une cabane permet

de s’enregistrer et l’enregistrement réalisé est diffusé à son tour dans un des haut-parleurs du jardin.

L’objectif est de faire du lieu un endroit populaire (retombées locales) car approprié par le visiteur et

apprécié, auquel sont attachés des souvenirs, des émotions et où il a plaisir à revenir, concept de

rendez-vous réguliers où il ne se passe jamais vraiment la même chose. Il a des partenaires tel que

Libération ou Télérama et est reconnu par la profession mais ce n’est pas un lieu populaire. Denis

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Lecat parle d’un entre-deux, juste entre populaire et intellectuel vers lequel, il faudrait toujours

essayer de revenir.

Il faut se méfier de cette croyance qui pousserait à penser qu’un public est acquis.

5- Impliquer le public dans le projet

Il faut travailler sur le rassemblement et sur

l’implication des gens dans les projets. Ainsi,

lorsque le maire de Pougne-Hérisson demande à ce

que le Nombril du Monde aide à donner des noms

aux rues du village, l’association choisit d’impliquer

les habitants. Le début de la saison de l’association

est marqué par un vide grenier où un stand servait à

la récolte de noms. Lors d’élections, une seconde

urne est ajoutée afin qu’ils votent pour choisir le

nom de certaines rues. Un modèle de plaque de rue

est créé par un artiste qui le transmet à un chantier

d’insertion chargé de les produire. Les plaques

posées, d’autres sont créées pour être vendues comme souvenir. L’accompagnement et l’implication

des populations locales dans un projet est nécessaire.

L’aspect financier est au cœur de ces problématiques. Il faut chercher la richesse ailleurs. Le festival

organisé par le Nombril du Monde ne peut se permettre de rétribuer les artistes de façon conséquente.

S’ils viennent au festival, c’est aussi par engagement.

Les élus ne se rendent pas compte des retombées locales de la culture. Elles sont pourtant

économiques mais aussi sociales.

Denis Lecat déplore le comportement de certaines institutions : dans un théâtre, les gens devraient

être accueillis, on leur présente le lieu, pour qu’il se sente chez lui et qu’il revienne : c’est un moyen de

rassurer le public

Pour fédérer un territoire, il faut un budget alimentation. Les temps de convivialité, de partage et

d’échange sont nécessaires à la bonne réalisation d’un projet. Il faut créer des connexions. Il faut

rencontrer les gens et être à leur écoute.

Conclusion

Denis Lecat a présenté l’association le Nombril du Monde, qui aborde la médiation de manière

différente. Il a expérimenté des pistes et proposé des conseils dans le montage de projet culturel. Il a

mis en avant l’importance des liens à tisser sur le territoire avec les élus, la population, les artistes, afin

de faciliter l’appropriation d’un lieu. La médiation est donc multiple, elle combine philosophie et

social. Vouloir viser tous les publics est un vœu pieu. Il ne faut pas viser un public en particulier au

risque d’engendre des cloisonnements. En terme de médiation, il faut s’autoriser le jeu, l’imaginaire,

laisser le public participer à tout. Il faut laisser du temps au visiteur, créer les conditions de la

découverte, mixer les populations lors de moment de partage, offrir une plus-value. Il faut croire à son

désir personnel, à son projet qui doit laisser une trace émotionnelle dans l'esprit, de cette façon, on

aura l'impression de ne jamais passer à côté de l'essentiel.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Atelier 3

Valorisation d’un site archéologique et projet de label Espace Remarquable de

Bretagne : quelle réflexion jointe ?

Intervenant : Kevin LELARGE, chargé d'études environnement pour le site naturel des Landes de

Monteneuf (56).

5 participants : AGOGUE Olivier, ARRIBARD Eric, HOYAU-BERRY Anne, PIOLOT Joël, RAMEL-

FLAGEUL Françoise

Introduction

Le label « Espace Remarquable de Bretagne » est attribué par la

Région Bretagne, appellation que la Région a souhaité donner aux

nouvelles réserves naturelles régionales. En classant ces sites

écologiques durables, la collectivité s’engage à préserver la

biodiversité et à développer, en concertation avec les acteurs locaux

(propriétaires, collectivités, associations, usagers…), une politique dynamique et ambitieuse de

valorisation de ces espaces naturels.

A Monteneuf, sur un même site, se trouvent un site archéologique inscrit, un site naturel inventorié

ZNIEFF (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) et un projet de classement RNR

(Réserves Naturelles Régionales) et « Espace Remarquable de Bretagne ». Des problèmes de

cloisonnement peuvent apparaître, rendant la compréhension difficile entre patrimoine et nature.

Comment faire dialoguer les services dans un objectif de développement durable ? Il est nécessaire de

rechercher les complémentarités pour un développement durable : quelle mise en synergie réelle des

compétences et des objectifs? Quelle est la mise en synergie réelle des compétences et des objectifs des

différents acteurs présents sur le territoire?

1- Les landes sèches : un espace naturel prioritaire en Europe

La spécificité du site de Monteneuf est le lien direct entre apparition des

landes sèches et activité humaine (activité encore identifiable grâce au site

des pierres droites).

La préservation du site naturel permet la préservation du site

patrimonial. Il existe un projet global mais la superposition des aspects

règlementaires rend la situation complexe.

L’enjeu est de rendre les objectifs compatibles.

2- Trois objectifs interdépendants

Les trois objectifs interdépendants sont la préservation, la valorisation et la sensibilisation.

Pour atteindre ces objectifs, il faut adapter les pratiques : faire un état des lieux, hiérarchiser les

objectifs et rendre ces objectifs compatibles.

Le parti pris est de dire qu’on ne peut pas respecter si on ne connait pas. L’approche parie sur la

complémentarité des approches, et non leur antinomie.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Une réflexion a été entamée il y a un an sur les moyens à mettre en œuvre. Un travail de recherche est

fait sur les pratiques actuelles.

Le site des Landes de Monteneuf possède un atout : celui d’avoir même structure qui travaille sur les

deux sites.

Il faut établir une concordance en limiter les impacts sur l'environnement tout en permettant et en

favorisant l'accès au site, librement. Il faut également rendre visible le site archéologique (files de

menhirs) et maintenir ou restaurer l'ouverture des milieux.

Pour les deux espaces, il s’agit de périmètres différents. Le site

archéologique s’étend sur un hectare et donne la priorité à l'accueil du

public. L’espace sensible s’étend sur 100 hectares.

Il faut donc mettre en place une concordance, un ajustement dans

l’exploitation de site.

3- Les divergences

L’exploitation touristique du site archéologique peut avoir un impact sur l’environnement. Faut-il

fermer le site comme à Carnac ?

A Carnac, l’association « Menhirs libres » milite pour la réouverture du site dénonçant la fermeture

comme « prétexte d'une exploitation commerciale et touristique du site ».

http://www.menhirslibres.org

3.1- La fréquentation

La fréquentation du site archéologique est diffuse, celle de l’espace naturel est concentrée.

Par rapport à la fréquentation, deux solutions ont été mises en place : répartir le piétinement pour

protéger les structures archéologiques et canaliser la fréquentation pour protéger les milieux naturels.

3.2- La restauration des milieux naturels

Un hectare nécessite trois à quatre fauches par an.

Le test de fauche n’est pas systématique. Il faut déterminer une

fréquence de fauche pour que le site reste attractif et praticable.

Des îlots de gestion spontanée doivent être maintenus. Il faut

espacer les fauches dans le temps et dans l'espace la végétation

afin de favoriser la biodiversité.

4- Mutualisation des compétences

Les gestionnaires d’espaces naturels travaillent en collaboration avec des médiatrices archéologiques.

A l’avenir, l’acquisition de connaissance sera une des priorités pour adapter au mieux la gestion et

maintenir l’attractivité du site. Le partage des compétences avec la constitution d’une seule structure

opérationnel et le rapprochement avec les institutions (DREAL - DRAC/ABF)

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Echange

1- Questions à Kevin Lelarge

- Olivier Agogué demande comment fonctionnent les échanges sur la constitution d'un projet

de valorisation.

Kevin Lelarge explique qu’il y a eu une évolution. Avant, il y avait un pôle Nature et un pôle

Archéologie. Cet été, une ballade Archéonature a permis de mettre en évidence le lien très clair entre

l'homme et son environnement. De même, le sentier d'interprétation sur l'espace naturel met en avant

l'archéologie.

On ne peut pas parler de l'un sans l'autre. A Monteneuf, c’est plus évident puisqu’il s’agit d’une seule

et même structure.

Anne Hoyau-Berry note que la structure touche donc deux publics.

Kevin Lelarge ajoute que c'est une valeur ajoutée et que cela permet une diversification de l'offre.

- Olivier demande si dans l'histoire de l'association, ces deux approches ont toujours été liées.

Kévin explique que la première mission était l‘éducation à l'environnement.

En 2005, la communauté de commune établit une mission archéologie. En 2007, elle établit un contrat

Nature.

Les échanges ont de plus en plus été favorisés sur les pratiques des uns et des autres.

- Olivier : ce label « Espace Remarquable de Bretagne » implique différents outils de protection,

des discussions avec le Conseil Général et le Conseil Régional. Comment cela s'articule ?

Le Conseil Général s’occupe de la protection du site et de l’accueil du public (Espace Naturel

Sensible). Le label « Espace Remarquable de Bretagne » désigne le site comme réserve naturelle, c’est

donc un outil très fort de protection de la nature.

Les objectifs sont une protection et un inventaire, la valorisation du patrimoine (écologique,

géologique et archéologie) et la pédagogie de l'environnement tout public

La politique « Espace Naturel Sensible » du Conseil Général participe au contrat Nature, la structure

des Landes participe aux classes Biodiversité.

Une demande de périmètre de préemption a été faite

Les parcelles appartenant à la Communauté de communes représentent 80 hectares. 250 hectares

forment le périmètre dans lequel est appliquée une convention avec les propriétaires, dont le Syndicat

des eaux (10 hectares), avec objectifs compatibles. Sont dénombrés 170 propriétaires. Un Plan Local

d’Urbanisme est en cours de réalisation.

Un règlement suppose un ajout de contraintes.

- Joël Piolot demande pourquoi les propriétaires pourraient être contre cette mesure.

Aucune construction n’est autorisée sur ce site naturel.

Pendant le remembrement, la commune a acquis 80 hectares. Cette acquisition est un premier outil de

préservation.

Le Contrat Nature s'arrête en juillet 2013 mais des outils vont venir en relais. L'outil régional permet

de donner au site un statut et des subventions sur 6 ans, reconductibles tacitement.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Cet outil a reçu un accueil favorable de la communauté scientifique régionale. En ce qui concerne

l’accord des propriétaires, c’est plus délicat. Nous ne voulons pas imposer cet outil, il doit s'agir d'une

démarche volontaire de territoire.

Il existe déjà six Espaces Remarquable de Bretagne : Lanbern, Cragou, Etangs P'tit Loch, Grand Loc'h,

marais de Songéal, Sillon de Talber.

C'est l'ancien maire de Monteneuf qui a mis en place l'acquisition foncière

Le dynamisme associatif pousse les élus à aller dans le sens de la prise en compte de l'environnement.

Un lien affectif est clairement identifié, tous les gens qui vivent ici sont attachés aux mégalithes.

- Olivier Agogué pose la question du choix du maintien du site en accès libre.

Kevin Lelarge répond qu’il s’agit d’une culture liée aux communaux. L’association tient beaucoup à ce

que le site ne soit pas perçu comme la propriété de l'association, d’où l’organisation de chantiers

bénévoles, un partenariat avec agriculteur local, afin de rendre les gens du territoire responsables.

La présence d'un hébergement est un plus.

Il s’agit de rendre compatible les activités humaines et préservation de l'espace naturel, considérant

que l'activité humaine est responsable, garante de la préservation.

L’association souhaiterait rendre l'activité agricole locale respectueuse de l'environnement, Elle

compte se servir de la trame verte et bleue comme porte d'entrée dans le cadre d’un projet

multipartenaires.

2- Questions à Olivier Agogué

- Y a-t-il d’autres cas de sites archéologiques sur des Espaces Naturels Sensibles ?

Dans le Morbihan comme ailleurs, il y a des sites archéologiques qui ont pu être protégé grâce au

dispositif Espace Naturel Sensible, qui favorise la maîtrise foncière.

Le Conseil Général travaille au cas par cas.

Le lien archéologie et environnement est établi car il y a une volonté de la part des acteurs. Il n’existe

ni procédure ni de règlement qui oblige à faire ce lien.

- Comment est mis en place le périmètre de protection ?

Les architectes des bâtiments de France sont un peu démunis sur la question des mégalithes, Ils

s'appuient beaucoup sur le Service Régional de l’Archéologie, lequel s'appuie sur les services

départementaux d’archéologie. Le dialogue est pragmatique, la concertation se fait sur le terrain sur

des questions pratiques : quel type de coupe faire ou pas, faut-il privilégier la traction animale, etc.

Une formalisation sera possible avec le temps, parce que les services sont dans la même institution et

que le dialogue a été engagé.

- Joël Piolot comment se fait la préservation d’un objet du patrimoine pour prendre un

exemple : la découverte récente d’un mur gallo-romain sur sentier du littoral d’Arradon.

Olivier répond que l'acquisition n'entraine pas la préservation.

Les associations ont un rôle d'alerte. L'institution vient à titre de conseil

L'inventaire est un outil important, même s’il n'y a pas d’intervention sur un site, il est important d’en

avoir la connaissance.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Un site en lui-même n'a pas de valeur justifiant un dispositif de protection, mais un ensemble de sites

justifie un dispositif et pose la question du choix de l'outil. Il s’agit de raisonner à une échelle

différente

En archéologie sous-marine, les sites les mieux protégés le sont parce qu’il y a eu appropriation du

lieu par les gens. Lors de la mise en place d’un chantier, informer les clubs de plongée, les pêcheurs,

est très important. Si l’intervention ne dure que 15 jours, le site est protégé toute l'année.

Joël Piolot indique que les touristes qui ne sont que de passage, ne s'approprient pas les lieux.

Conclusion

L’échange a permis de présenter ce qu’était un « Espace Remarquable ». Le site des Landes de

Monteneuf est un exemple concret de la collaboration croisée entre un site archéologique et un espace

remarquable de Bretagne. Cette collaboration suppose différentes échelles et différentes approches.

Un état des lieux a toute son importance. Une structure commune facilite le rapprochement et la

concertation. Des problématiques peuvent rapprocher ou au contraire, diviser. Le dialogue entre les

deux administrations est enclenché mais très récent. Le dialogue entre administration de

l'environnement et celle de la culture, dialogue institutionnel difficile à obtenir. C’est le constat que

fait Olivier Agogué au sein de structures comme les Conseils Généraux, les Espaces Naturels Sensibles

et les services archéologiques.

Les conclusions des différents ateliers retranscrites ci-dessus ont fait l’objet d’une présentation en

plénière par les animateurs, en guise de clôture de la journée mais aussi d’introduction à l’échange sur

la perspective d’une mise en réseau.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Un réseau : pour quoi faire ?

En plus de faciliter l’interconnaissance et la mutualisation des expériences autour de la médiation et

des enjeux éducatifs liés à la protection des sites de plein air, l’objectif de cette journée visait à

recueillir des attentes éventuelles pour aller plus loin et vérifier la pertinence de la mise en place d’un

réseau associant professionnels et bénévoles à l’échelle régionale.

Patrimoine-Environnement Bretagne a déjà l’expérience d’une coordination de réseau autour

notamment des « Journées du Patrimoine de pays et des moulins ». La question posée : quelle volonté

partagée pour faire vivre un réseau dédié à l’éducation aux patrimoines et l’esprit de l’appel à projets

régional dans la durée ?

Léna Gourmelen affirme la nécessité de définir clairement les objectifs du réseau. S’il est demandé une

implication de la part des associations dans les différents réseaux (REEB, UBAPAR, FPE…) mais il

faut aussi y trouver une plus-value.

Denis Lecat définit les objectifs d’un réseau qui sont d’abord la rencontre et ensuite l’action. L’action

vient dans un deuxième temps. L’investissement est incontournable. Il faut faire vivre ce réseau,

organiser des rencontres, rester en contact par l’échange de mails. Dominique Caillot ajoute que pour

cela, une coordination est nécessaire, quelqu’un qui accompagne la dynamique sinon, on risque

l’essoufflement des personnes sur le terrain.

Annaëlle Diridollou, animatrice nature auto-entreprise Le Bois du Barde, met en avant l’aspect

formateur des journées d’échange qu’elle souhaiterait voir reconduites afin de faire découvrir les sites

respectifs et d’échanger sur les expériences des divers participants. Françoise Ramel-Flageul rappelle

que Patrimoine-Environnement Bretagne est en posture d’écoute sur ce sujet et qu’elle mettra en

œuvre les moyens de coordination nécessaires si la demande lui est faite.

Annie Piolot, conseillère municipale et membre de la commission extra-municipale Patrimoine de la

ville d’Arradon, souhaiterait que les initiatives de terrain soient portées à la connaissance d’un plus

large public, pour valoriser le travail de terrain et mettre en réseau toutes les associations.

Jean-Marc Depluvrez propose de créer des modules afin de donner des méthodologies aux porteurs

de projets, sur l’enquête orale par exemple.

Pascale Delmotte, chargée d’études médiation-valorisation du patrimoine au Conseil Régional de

Bretagne, rappelle que l’appel à projets régional est un point d’ancrage qui a posé les bases d’une

approche à l’éducation populaire. Des initiatives se sont avérées innovantes. Deux actions sont à

venir : l’ouverture d’une boîte à outils permettant d’une part de donner une méthodologie de montage

de projet, et d’autre part, de donner une visibilité à tous les projets réalisés. Un croisement va être

réalisé avec l’ENC (l’espace numérique de la connaissance), un des chantiers-phares de la Région,

plateforme destinée à un large public dont le monde de l’éducation. Ce qui a rassemblé les

participants à Monteneuf, c’est la jeunesse et le patrimoine. Demain, il peut y avoir d’autres actions. Il

faut pouvoir offrir une reconnaissance aux initiatives de terrain et faire émerger parallèlement des

initiatives notamment dans les territoires qui ne bénéficient pas encore d’une ingénierie économique

et culturelle sensible à ces démarches d’éducation.

Pascale Delmotte rappelle aussi que suite au succès de l’appel à projets régional, une ligne budgétaire

dédiée à l’éducation aux patrimoines a été créée par la Région. Une ligne budgétaire qui fait partie des

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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dispositifs d’aide sectorielle, a moins de visibilité cependant qu’un appel à projets. Pourtant, elle est

souvent moins contraignante : pas de date butoire pour déposer les candidatures. Elle incite donc les

personnes présentes à relayer information.

Françoise Ramel-Flageul note la faible présence des lauréats de l’appel à projets à qui s’adresse plus

particulièrement l’initiative de ces journées d’échange, même si l’objectif est de rassembler les énergies

bien au-delà. Certains lauréats se sont arrêtés sur la thématique de la journée autour du patrimoine

archéologique qui ne les concernait pas, ce qui incite à rappeler que notre démarche ne repose pas sur

les objets du patrimoine mais bien sur la question des valeurs et du savoir-faire, et la nécessité de

sortir de l’expérience de son contexte local pour donner une visibilité commune aux compétences et

aux ressources pédagogiques développées par les associations des autres de projets. Les différents

participants sont d’accord sur le fait qu’il ne faut pas cloisonner les objets patrimoniaux.

Dans l’attente de la mise en œuvre d ‘un réseau plus formel, Patrimoine-Environnement Bretagne

propose de mettre en place et de diffuser un agenda partagé permettant de rendre visibles les temps

forts des uns et des autres pour faciliter les prises d’initiatives individuelles, l’association régionale

n’ayant pas les moyens financiers de multiplier les rencontres et de répondre à la demande exprimée

par les présents.

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Conclusion

Cette journée d’échange a permis de mobiliser des acteurs du patrimoine autour du thème de la

valorisation d’un site patrimonial en plein air. Elle a permis de rassembler une trentaine de

participants venus d’horizons divers : élus, représentants de services archéologiques, médiateurs du

patrimoine, porteurs de projet privé, archéologues, responsables associatifs, etc, qui ont confronté

leurs différentes approches sur la transmission et la valorisation du patrimoine. L’accueil de cette

journée par le Centre des Landes a été l’occasion de centrer une partie des échanges sur l’enjeu

éducatif mais aussi d’ouvrir la réflexion à la problématique du développement durable en

s’intéressant aux liens culture/environnement.

Est clairement ressortie la volonté de développer des outils méthodologiques à destination des

porteurs de projets, de donner une visibilité à des initiatives originales et de valoriser l’action des

bénévoles. Il a été mis en avant l’importance de ces journées d’échange pour se rencontrer, être au

courant de la politique régionale en matière de patrimoine et de mutualiser les questionnements et les

solutions sur la valorisation patrimoniale.

D’autres journées d’échange auront lieu dans le prolongement de l’appel à projets de la Région

Bretagne, sur ce même principe : accueil par un porteur de projet lauréat. Un colloque est également

prévu pour la fin de l’année 2013 – début 2014.

Fanny Kerrien, en service civique au sein de Patrimoine-Environnement Bretagne reste à la disposition

des associations pour tout complément d’informations notamment pour accompagner un montage de

projet dans la perspective d’obtenir un financement dans le cadre de la ligne budgétaire régional

([email protected] – 02 99 54 60 05), De même qu’est proposé un conseil en amont du

dépôt d’un dossier par Pascale Delmotte ([email protected] - 02 22 93 98 29 )

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Ressources en ligne

Où trouver des informations sur les lauréats de l’appel à projets ?

Région Bretagne :

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_40920/sensibilisation-eteducation-au-

patrimoine-culturel-en-bretagne

Fédération Patrimoine-Environnement :

www.associations-patrimoine.org (rubrique Toute l’actualité / Education au patrimoine)

Où trouver les informations sur le financement de vos actions ?

Région Bretagne :

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_138733/soutenir-les-projets-d-education-

des-jeunes-au-patrimoine

Site internet des intervenants :

Le Nombril du Monde :

http://www.nombril.com

Le Village de l’an Mil :

http://www.melrand-village-an-mil.info/

Le Centre des Landes :

http://broceliande.centreleslandes.com/

Valorisation des sites archéologiques :

Une expérience d'archéologie expérimentale intéressante portée par une association à

Limogne en Quercy:

http://cahiers-techniques.espaces-naturels.fr/

Un document de BIBRACTE EPCC, Centre archéologique européen sur le projet pédagogique

et la médiation en archéologie :

http://www.bibracte.fr/fic_bdd/contenu_fr_fichier/1289315991969.pdf

L’Archéologie à la rencontre des jeunes publics et des visiteurs handicapés (document édité

par l’OCIM) :

http://doc.ocim.fr/LO/LO103/LO.103(1)-pp.04-11.pdf

Conception de valises pédagogiques pour la médiation à l’archéologie :

http://www.archeologies.fr/

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Sites naturels, espace remarquables :

Tout savoir sur le label Espaces Remarquables de Bretagne :

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_31203/espaces-remarquables-de-bretagne-

reserves-naturelles-regionales

Erosion du littoral et vestiges archéologiques:

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_135813/une-action-pour-sensibiliser-a-l-

erosion-du-littoral-et-l-archeologie?lg=fr&customcid=j_3

Site des espaces naturels régionaux du Nord-Pas-de-Calais :

http://www.enrx.fr/

Exemple de communication mutualisé ds le cadre d’une mise en réseau d’acteur :

Réseau d’associations et sites de découverte de la Nature et du Patrimoine en Haute-Savoie :

http://www.reseau-empreintes.com/

Les associations membres d'Écopôle (réseau des acteurs locaux agissant en faveur de

l'environnement et du développement durable au cœur de l'agglomération nantaise), mettent

en commun leurs sorties "nature et environnement" pour les proposer dans un carnet et sur

un site internet:

http://www.baladesenloireatlantique.fr/

Valorisation de ressources pédagogiques en ligne :

Le site de la FNCAUE (fédération nationale des conseils Conseil d’Architecture, d’Urbanisme

et de l’Environnement), rubrique « espace pédagogie » :

http://www.fncaue.asso.fr/

Le portail interministériel de l’éducation artistique et culturelle :

http://www.education.arts.culture.fr

Le portail national Histoire des Arts :

http://www.histoiredesarts.culture.fr/

Le Centre National de documentation Pédagogique :

http://www.cndp.fr

Des ressources pédagogiques sur le patrimoine aquitain :

http://bnsa.patrimoines.aquitaine.fr/17-patrimoine-junior.htm

Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Valorisation d’un site patrimonial en plein air », Monteneuf (Morbihan), Centre des Landes, jeudi 29 mars 2012

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Patrimoine-Environnement – FNASSEM Bretagne

ZI Route de Lorient

3, rue Jean Lemaistre 35000 Rennes

Contact : Fanny Kerrien, chargée de mission

02 99 54 60 05 - 02 23 46 43 68

[email protected]