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SENSIBILISATION ET EDUCATION AU PATRIMOINE Journée d’échange Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles. Jeudi 27 juin Gîte d'étape le Pont Querra (ancienne gare de chemin de fer) àPlémet (Côtes-d’Armor) 1 | Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles. » - Plémet (Côtes-d’Armor), Gîte d’étape Le Pont Querra, Jeudi 27 juin 2013

SENSIBILISATION ET EDUCATION AU PATRIMOINE...LEROUX Lucienne, Dingé Patrimoine - Dingé (35) – Tél. 02 99 45 05 12 – [email protected] LUCAS Jérôme (passeur de mémoire),

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SENSIBILISATION ET EDUCATION AU PATRIMOINE

Journée d’échange

Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles.

Jeudi 27 juinGîte d'étape le Pont Querra

(ancienne gare de chemin de fer)àPlémet (Côtes-d’Armor)

1 | Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles. » - Plémet (Côtes-d’Armor), Gîte d’étape Le Pont Querra, Jeudi 27 juin 2013

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Liste des personnes présentes :

CARVOU Gwenaël (responsable technique du portail numérique), Bretagne Culture Diversité – Lorient (56) – Tél. 02 97 35 48 77 - [email protected]

CHEVALIER Eliane (bénévole) Dingé Patrimoine, Dingé (35)

DUCASSE Anne-Marie (bénévole) Dingé Patrimoine – Dingé (35) – Tél. 02 99 45 01 41 – [email protected]

DUTARDRE Sandy (chargée de mission) Fédération Patrimoine-Environnement Bretagne – Rennes (35) – Tél. 02 30 96 62 51 – [email protected]

GRALL André (collecteur, vice président de La Truite du Ridor) Plémet (22) - 02 96 25 96 93

GRALL Dominique, Maire de Plémet (22) - Tél: 02 96 25 61 10 - [email protected] Anne (archéologue sous-marin) association Adramar - Domagné (35) – Tél. 09 77 68 50 79 - [email protected]

HURSON Sophie, Présidente Association Dingé Patrimoine – Dingé (35) – Tél. 02 99 45 05 12 – [email protected]

JAMES Mike (adjoint culture), Marie de Ploërmel (56) –Tél. 02 97 73 34 39 – [email protected]

JOSSELIN-HOMO Stéphanie (animatrice culturelle), Ecomusée de la Ferme d’Antan – Pédéliac (22) – Tél. 02 96 34 80 77 – [email protected]

KERRIEN Fanny (chargée de mission), Patrimoine-Environnement Bretagne - Rennes (35) – Tél. 02 99 54 60 05/06 52 08 70 82 – [email protected]

LAUBIE Xavier, (Conservateur), Archives Départementales des Côtes-d’Armor – Saint-Brieuc (22) – Tél. 02 96 78 78 77 – [email protected]

LEMAN Victorien (chargé de mission), Association Timilin – Rennes (35) – Tél. 06 42 05 18 77 – [email protected]

LEONARD Julie (responsable inventaire PCI), Bretagne Culture Diversité – Lorient (56) – Tél. 06 21 14 40 60 – [email protected]

LEOSTIC Cécile (animatrice du pôle patrimoine), CAC Sud-Marc Le Bris – Saint-Caradec (22) – Tél. 02 96 28 93 53 – [email protected]

LEROUX Daniel, Dingé Patrimoine - Dingé (35) – Tél. 02 99 45 05 12 – [email protected]

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LEROUX Lucienne, Dingé Patrimoine - Dingé (35) – Tél. 02 99 45 05 12 – [email protected] Jérôme (passeur de mémoire), Editions Récits – Langast (22) – Tél. 02 96 26 86 59 - [email protected]

MAIILARD Hélène (Etudiante en Histoire), Université Rennes II Haute-Bretagne – Rennes (35) – Tél. 06 34 36 66 02 – [email protected]

MAILLARD Lise (Enseignante), Education Nationale - Rennes (35) – Tél. 06 34 38 84 96 – [email protected]

PERRET Mathieu (animateur Radio), Plum’FM – Serent (56) – Tél. 02 97 73 30 00 – [email protected]

PETITJEAN Fabrice (collecteur de mémoire) – Illifaut (22) – Tél. 02 96 26 69 82 – [email protected]

RAMEL-FLAGEUL Françoise, Présidente de la Fédération Patrimoine-Environnement Bretagne Tél. 06 79 09 20 03 - [email protected]

ROCABOY Denis (animateur-coordinateur), OCDM – CC du Méné (22) – 02 96 51 30 22 – [email protected]

VOITURIN Laurent, La Compagnie du Bienheureux – Ploërmel (56) – Tél. 02 97 74 96 09 – [email protected]

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Introduction

Cette journée d’échange, organisée par la fédération Patrimoine-Environnement Bretagne en partenariat avec le CAC SUD- Marc Le Bris fait suite aux trois journées qui avaient permis d'échanger sur vos projets respectifs, en septembre 2011, à l'Abbaye de Bon Repos (St-Gelven), en novembre 2012, à l'Hôtel de Région (Rennes) et en mars 2012 autour de la valorisation d’un site patrimonial en plein air le site des Pierres Droites de Monteneuf (Morbihan).

C’est afin de répondre à une demande émanant du réseau sur les méthodologies de collectage que nous avons choisi d'organiser cette journée de rencontre intitulée "Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles".

Ont travaillé à la préparation de cette journée : Cécile Léostic, animatrice du pôle patrimoine au CAC Sud – Marc Le Bris, Fanny Kerrien, chargée de mission à la fédération Patrimoine-Environnement Bretagne ainsi que Françoise Ramel-Flageul, présidente de cette même association.Nous souhaitons remercier l’office du tourisme du Pays du Centre-Ouest Bretagne pour son accueil au sein de l’ancienne gare du Pont Querra réhabilitée en gîte.

Les participants sont accueillis à 10h00 par un mot d’accueil de Mme Dominique GRALL, maire de Plémet.

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La journée s’est déroulée en deux temps :

• Le matin, une promenade a eu lieu sur le site, permettant de découvrir l’exposition de reproductions de cartes postales anciennes retraçant l’histoire de la gare de Plémet. Cette visite a été suivie d’un échange autour des projets et des questionnements des participants autour de la pratique du collectage.

• L’après-midi, trois interventions ont permis de découvrir les étapes du collectage : « histoires de vies, histoires de rencontres », « de l'histoire vécue aux documents archivés », « les nouvelles perspectives liées à la bibliothèque numérique régionale : quelles mises en synergie »

Sommaire

Cas concret : l'exemple du collectage sur la ligne Carhaix-La Brohinière ............................................ 6

La découverte du site ...................................................................................................................... 6

Temps d’échange autour des projets .............................................................................................. 8

Présentation de la politique départementale des Côtes-d’Armor ................................................. 10

Le collectage, une approche en trois étapes ..................................................................................... 12

Histoires de vies, histoires de rencontres ..................................................................................... 12

De l'histoire vécue aux documents archivés ................................................................................. 16

Conclusion : de nouvelles perspectives liées à la bibliothèque numérique régionale : quelles mises en synergie ......................................................................................................................... 20

Liens utiles ............................................................................................................................................ 23

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Cas concret : l'exemple du collectage sur la ligne Carhaix-La Brohinière

La découverte du siteLes participants ont profité du beau temps pour faire la découverte de l'exposition présentée sur le site. Des photographies sont installées le long de l’ancienne voie de chemin de fer réhabilitée en promenade. A l’intérieur de l’ancienne gare, devenue gîte d’étape, des casques permettent d’écouter des témoignages autour de l’histoire de l’ancienne ligne.

Cécile Léostic, animatrice au CAC (Comité d’action culturelle) Sud – Marc Le Bris a présenté le projet aux participants. En 2011, le Conseil Général des Côtes-d’Armor a souhaité, en exhumant l’histoire de cette voie longue de 121 kilomètres, réaliser une valorisation culturelle et touristique de cet élément du patrimoine costarmoricain.En collaboration avec Les Mémoires du Kreizh Breizh, pour la partie Ouest (de Carhaix à Rostrenen) et avec l’Office de développement culturel du Mené (ODCM) pour la partie Est (de Plémet à La Brohinière), le CAC Sud 22 - Marc Le Bris a coordonné le collectage sur cette ligne de chemin de fer permettant ainsi aux anciens de transmettre leurs souvenirs aux plus jeunes.

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Une promenade le long de la voie verte permet de se rendre compte que le tracé n’est pas là par hasard. Sa présence a été importante pour l’histoire locale. L’exposition ne cherche pas à aborder le volet historique et social en profondeur mais bien à faire découvrir l’histoire en douceur par le biais de la balade.L’exposition restera en place de manière permanente, jusqu'à ce qu’elle soit trop abimée. Il s’agit d’agrandissements de cartes postales anciennes plastifiées qui sauf dégradation volontaire se préservent aisément.

Un temps fort aura lieu le 26 juillet dans le projet de valorisation de la ligne avec une rando-VTT dont le départ se fera soit depuis Loudéac, soit depuis Merdrignac pour arriver jusqu’à Plémet et se retrouver pour un pique-nique en présence de conteurs. Le film « Au départ de Carhaix » sera ensuite projeté. Des personnes qui ont participé au collectage en tant que collecteurs et collectés, seront présentes. Le projet a été marqué par la volonté de valoriser le collectage très vite car les gens étaient en attente de cela.

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Temps d’échange autour des projetsAprès 1 bon kilomètre de promenade qui fut l’occasion pour les participants de mieux se connaître, le temps d’échange prévu initialement l’après-midi a eu lieu sur le site. Les participants ont échangé sur leurs projets et leurs questionnements.

Du collectage à la valorisation : instituer un contact perpétuel avec les personnes collectéesIl est d’usage de faire remplir des autorisations pour pouvoir utiliser les propos issus du collectage. Il existe des modèles types à adapter en fonction du projet. Il est tout aussi important de revenir vers les personnes collectées avant toutes publications afin d’obtenir leur validation mais aussi de les inscrire constamment au cœur du projet. Il faut également citer les personnes quand cela est possible. Le mot-clef du collectage est la confiance.Lors d’un collectage, certaines personnes vont demander à être nommées, d’autres non. Il arrive également qu’elles se rétractent.

Anne Hoyau-Berry, archéologue de l’ADRAMAR (Association pour le développement de la recherche en archéologie maritime), suit depuis 2005 un projet de collectage pour la création d’une base de données sur un inventaire autour d’une épave. Cette base de données a été mise en accès libre sur internet en 2008. Suite à cette mise en ligne, certaines personnes qui ne l’avaient pas fait au départ, ont demandé à être citées. Il ne faut pas oublier que les gens peuvent changer d’avis au fil des années. Il ne faut jamais les déposséder de leur histoire. Même dix ans après, il faut toujours les valoriser.

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Du bon usage des documentsDenis Rocaboy a travaillé avec une famille de photographes sur le secteur de Saint-Méen-Le-Grand. Le dernier de la lignée est triste de trouver des photos de sa famille en vente sur Internet. Le numérique permet parfois de rendre des scans d’anciens documents meilleurs que les originaux. A nous d’être vigilants afin de préserver l’intégrité des documents originaux.Il faut également faire attention aux droits d’auteurs. Si on modifie une œuvre, même si cela apporte quelque chose, l’auteur de celui-ci peut se retourner contre nous. Une carte postale et les photos amateurs sont aussi considérées comme des œuvres. Pour utiliser une carte postale, il faut en demander l’autorisation. Le Cartopole de Baud est la référence en Bretagne sur ce type de documents.

Xavier Laubie, conservateur des Archives Départementales des Côtes-d’Armor prend la parole. En ce qui concerne les documents présents aux Archives, pour un « fonds déposé », le particulier ou la structure reste le propriétaire des documents. Par conséquent, on ne peut communiquer les documents et les exploiter qu’avec l’autorisation préalable de ce propriétaire. Un « fonds versé » fait partie de la sphère publique. La communication de plein droit aux citoyens est alors possible sous réserve que le fonds soit communicable. S’il y a des données nominatives ou médicales, on tombe sous l’article 17 de la loi de juillet 2008 sur les Archives avec des délais de communicabilité qui s’imposent.Quand un fonds est déposé, on établit un contrat de dépôt avec le propriétaire qui va fixer les conditions d’accès aux documents. Il faut savoir que beaucoup de fonds déposés sont tout-à-fait consultables. Le but est tout de même de faciliter l’accès aux documents, d’où l’intérêt des partenariats. Un non-professionnel souhaitant disposer de documents pour une utilisation peut faire appel aux Archives. Dans ce cas, il n’a pas à se soucier des droits et peut s’appuyer sur les compétences du conservateur. Chacun s’enrichit de ce partenariat. Les documents peuvent bénéficier d’une valorisation au-delà du cadre des Archives.

L’instauration de la confianceDans le cas de la collecte de mémoire, le non-professionnel apparait plus légitime pour mener un collectage. La confiance est plus facile à instituer.

Dans le cas du collectage mené par des jeunes « qui ne sont pas du pays », la confiance apparait plus difficile à instituer. Mathieu Perret, animateur à Plum’FM a mené un projet de collectage en milieu rural avec des jeunes qui ne parlaient pas le patois local. Il propose d’agir comme un médiateur entre le jeune et la personne collectée, de leur donner les clefs afin de favoriser l’échange. Le contact par le seul biais de l’intérêt fonctionne. Il faut établir des rencontres préalables pour instaurer une relation de confiance ou organiser la rencontre avec des personnes intermédiaires.

Denis Rocaboy, CAC Sud-Marc le Bris : « nous pensons que les jeunes ne s’intéressent au patrimoine car notre vision est de le voir derrière nous. Le patrimoine est de chaque instant et en perpétuelle construction. Les jeunes en deviendront également les passeurs. On pourrait d’ailleurs aller interroger un jeune en tant que passeur de mémoire. Quelqu’un de

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25-30 ans pourrait être interrogé sur son école. Cela pourtant ne se fait pas, on attend qu’il ait 80 ans pour l’interroger. »

Lise Maillard est enseignante et travaille sur un projet de valorisation de collectage auprès d’un pâtou d’Ille-et-Vilaine. Elle souligne l’importance de mettre en avant les compétences des jeunes qui participent à la collecte. Elle s’est entourée d’étudiants ayant des compétences en termes de recherche d’archives ou encore de montage de film. Il faut savoir déléguer les missions et travailler en équipe.

L’association Dingé Patrimoine organise sa collecte en petit comité, autour d’une table, avec des personnes déjà connues des bénévoles. Le collectage se fait dans l’intimité. Les langues se délient souvent autour d’un bon repas. Des choses personnelles sont parfois dévoilées, c’est au collecteur de faire le tri en veillant à ne pas dévoiler des informations trop intimes.Le collectage participe à une revalorisation des personnes. Parler le gallo était par exemple quelque chose de mal-vu auparavant. Aujourd’hui, la honte a disparu et la culture gallèse est reconsidérée.

André Grall rappelle qu’il est nécessaire aujourd’hui de sensibiliser les 25-30 ans qui seront les acteurs politiques de demain. Il faut les convaincre de la nécessité de la préservation et de la défense du patrimoine car ils prendront les décisions. Il y a trente ans, il y a eu une destruction considérable du patrimoine (exemple du fonds Frotier-De La Messelière). Le remembrement a causé la disparition de nombreuses voies romaines. C’est aux acteurs de terrain de convaincre les décideurs.

Présentation de la politique départementale des Côtes-d’ArmorCatherine Vanéchop, responsable du service randonnée, espaces naturels et paysages du Conseil Général des Côtes-d’Armor a fait un point sur la politique départementale et présenté le contexte du projet de collectage autour de la ligne de chemin de fer. Le service auquel elle est rattachée est chargé d’aménager des sentiers de randonnées, d’entretenir et d’ouvrir au public des sites naturels. Ce service a aménagé l’ancienne voie ferrée sur 120 km, de Saint-Méen-le-Grand à Carhaix-Plouguer dans le Finistère.

HistoriqueEn 1975, des associations de randonneurs locaux, cavaliers et pédestres, sont venus rencontrer le Conseil Général des Côtes-d’Armor afin de l’inciter à acheter l’ancienne voie de chemin de fer à la SNCF. En 1987, le département a décidé de réhabiliter la voie pour en faire un chemin de randonnée. 10 ans de travaux ont été nécessaires pour échelonner les dépenses. Suite à cette réhabilitation est née une volonté de valoriser le site. En 2003, un guide de randonnées a été édité contenant des indications historiques avec pour fil conducteur : le train. Son succès a conduit à sa réédition en 2009. En parallèle, ont été aménagées des boucles de vélo partant de la voie et qui emmènent les gens à découvrir d’autres villages alentours. En 2004, la mise en place d’un schéma-vélo régional a mis en avant cette voie. Cet aménagement a mené à la restauration des ouvrages d’art situés en bordure, mais également la gestion des boisements, la création d’ouvertures pour avoir des panoramas sur les paysages environnant et la mise en place d’une signalétique.

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Dès 1998, l’idée d’entamer une collecte autour de la voie ferrée était présente. Un marché public a été lancé. Denis Rocaboy de l’ODCM s’est alors manifesté, sa structure réalisant déjà des projets de collectage. Il paraissait évident de travailler avec les associations locales. Le CAC Sud et l’ODCM se sont regroupés pour proposer un projet commun. Chacun s’est approprié un territoire. Trente témoignages ont été rassemblés, principalement sonores. Certaines rencontres ont été également filmées, rendant le collectage encore plus humain.

La mutualisation des compétencesLes services du Conseil Général n’avaient aucune connaissance de la pratique du collectage mais ont su s’entourer de personnes-ressources. Xavier Laubie, conservateur des Archives Départementales, a élaboré notamment le document de convention pour ce qui est des questions juridiques. Les associations locales, avec l’aide des bénévoles, sont parties à la rencontre des gens avec une plus grande facilité qu’un professionnel. En choisissant de travailler avec des associations, le Conseil Général des Côtes-d’Armor a souhaité s’entourer de partenaires de proximité, implantés sur le territoire et qui étaient connus et reconnus pour leurs compétences en termes d’ingénierie culturelle. Il s’agissait de s’appuyer sur un réseau relationnel déjà existant plutôt que d’essayer d’en créer un nouveau. Cette synergie entre partenaires institutionnels et associatifs est une véritable reconnaissance du travail des associations.

Catherine Vanéchop rappelle tout de même les contraintes qu’implique le lancement d’un marché public. Il n’existe pas de directive qui oblige à faire appel à des associations locales ou des acteurs de proximité. Un marché public implique une communication qui crée une concurrence. Pour le projet de collectage, il fallait faire en sorte de ne pas dépasser 19 000 euros afin de ne pas être obligé de faire une communication nationale.

Les participants ont rappelé l’importance de la présence d’une équipe salariée. Une association qui ne fonctionne qu’avec l’engagement des bénévoles ne peut que difficilement répondre à un appel à projets. Le financement des associations par les collectivités territoriales ne fonctionne désormais plus que sur projet. Il est aujourd’hui nécessaire de penser à la création d’un système de réseau interassociatif afin de partager les compétences et les salariés.

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Le collectage, une approche en trois étapes

Histoires de vies, histoires de rencontresJérôme Lucas, passeur de mémoire aux éditions Récits, a évoqué la construction de la relation entre le collecteur et le « collecté ». Ancien salarié du CAC Sud-Centre Marc Le Bris, il avait travaillé sur le collectage réalisé autour d’une ligne de chemin de fer. Passionné par la mémoire et la transmission, il a monté son propre projet. En partant du constat que la société a évolué (éclatement des familles, mobilité, repli sur soi) et que la transmission orale n’est désormais plus naturelle, il a souhaité se positionner comme médiateur pour prendre le relais de la transmission. La mission qu’il s’est donnée est la collecte de la mémoire qui passe par le recueil de souvenirs et donc l’écoute et la mise en valeur par l’écrit ou le montage audio. La plupart des gens qui sollicitent M. Lucas souhaitent une valorisation par le livre. Il travaille auprès de particuliers qui souhaitent écrire leurs mémoires mais aussi en lien avec associations ou des communes pour recueillir la mémoire des anciens afin d’écrire l’histoire auprès des gens qui l’ont vécue. Dans le cas de la commune de Trédaniel, c’est la municipalité qui a mis M. Lucas en relation avec les témoins. A Ploeuc-sur-Lié, ce sont des bénévoles qui sont allés au devant des anciens de la commune et l’ont sollicité pour mettre en forme le matériel collecté.

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La mise en confiance Jérôme Lucas insiste sur l’importance du respect de la personne. Le témoin doit bien vivre le temps d’échange. Des sujets sensibles vont être évoqués. La personne doit se sentir valorisée. Elles sont souvent rurales ou vivent en maison de retraite et n’ont pas l’habitude d’être écoutées. La qualité du récit dépend de la confiance qui va être instituée.M. Lucas a fait le constat, à travers son expérience, que cette confiance dépend en grande partie du commanditaire. S’il s’agit de quelqu’un qui le sollicite pour écrire des mémoires, la confiance est plus naturelle. La personne est déjà dans la démarche de la confidence.Cependant, il faut tout de même commencer par une première prise de contact afin de se présenter. Il faut que la personne oublie qu’elle a à faire à un inconnu. Lors de cette première rencontre, il s’agit d’expliquer comment on procède, présenter l’appareil d’enregistrement et réfléchir au mode de diffusion. On se pose alors la question de savoir si l’histoire peut intéresser au-delà du cercle familiale Quand la sollicitation vient d’une commune ou d’une association, il compte sur le commanditaire pour faciliter la rencontre et se poser comme médiateur entre les personnes collectés et lui-même. Il s’agit de convaincre la personne que ses souvenirs ont un intérêt. Il faut alors présenter le cadre du projet ainsi que ce qui va être fait du fruit de la collecte afin que le témoin ne craigne pas une exploitation détournée. Un troisième cas de figure existe : si en tant que collecteur, on a envie de monter un projet. Il est alors nécessaire d’associer des relais communaux pour assurer la médiation : élus, bénévoles.

Jérôme Lucas insiste sur l’importance de la transparence dans la démarche. Il s’engage à faire lire systématiquement tous les témoignages transcrits à la personne collectée afin qu’elle les valide. C’est à ce moment là qu’il évoque les droits d’utilisation des documents.

La conduite de l’entretien

• Construire une trameIl est important d’éclaircir au maximum l’objet de la recherche pour savoir quelles informations recueillir. Il faut réfléchir également au mode final de valorisation qui suppose également différents types d’attentes. Il est nécessaire, dans un premier temps de se documenter afin d’avoir les connaissances de bases sur le sujet de recherche. On conçoit ensuite une trame d’entretien qui permettra de préciser et d’ordonner les souvenirs de la personne et de la remettre dans le contexte quand si des confusions sont faites. Cette trame permet également de bien interpréter les propos.Jérôme Lucas se souvient d’un travail de collecte organisé par des jeunes autour des souvenirs d’anciens de la guerre d’Algérie. Il avait alors apporté son aide pour la transcription. Les questions des jeunes le faisaient sourire car il les considérait à première écoute comme idiotes. Après réflexion, elles se révélaient finalement très utiles si on décidait de rendre la valorisation accessible au grand public

La trame d’entretien est importante car elle encadre le collectage. Elle permet de structurer les idées. Il est nécessaire de formuler le sujet pour poser le cadre. La préparation de questions prêtes à l’emploi est aussi très utile pour la conduite de l’entretien. Il faut choisir un fil conducteur qui permette d’encadrer le récit avant même de commencer la rédaction.

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Jérôme Lucas cite l’exemple des mémoires de guerre. Il conduit l’entretien de manière chronologique en commençant par parler de la déclaration de la guerre, alors que les personnes interrogées ont tendance à immédiatement parler de la libération. Si la personne évoque un souvenir intéressant mais qui brise la chronologie, il le note et revient ensuite dessus.

• Choisir les personnes collectéesIl est également nécessaire de définir le public interrogé. Pour le collectage autour de la ligne du train, on peut aller à la rencontre d’usagers, de cheminots, de chefs de gare, d’élus. Plus on détermine précisément son panel de témoins, plus simple sera l’organisation de la collecte. On traite un grand témoin, le chef de gare par exemple, de manière différente. On lui accorde plus de temps et c’est un entretien individuel.

Jérôme Lucas a conduit des entretiens collectifs. Dans ce cadre, il faut s’assurer que les personnes ont des souvenirs en commun et qu’elles se connaissent. Les souvenirs sont plus facilement ravivés par les voisins. Selon M. Lucas, ces entretiens doivent concerner un maximum de trois personnes au risque de brouiller les échanges et de rendre l’exploitation du matériel collecté difficile. Il est nécessaire de fixer des règles dès le début notamment celle de se laisser la parole. On commence par un tour de table afin de connaitre les noms des personnes interrogées pour avoir des repères pour l’exploitation du fruit de la collecte. On peut également prendre une photo de l’assemblée comme elle a été interrogée pour aider à la retranscription.Mathieu Perret évoque son expérience d’un entretien auprès de 100 personnes. Comme il ne disposait que d’un micro, tout le monde ne pouvait pas parler en même temps. Ce type d’entretien à ceci d’intéressant, c’est qu’il permet de repérer des personnes que l’on peut rencontrer lors d’un entretien personnel ensuite.

• Le mode d’entretienJérôme Lucas fait le choix de l’entretien semi-directif. Il commence par l’introduction du sujet, pose une première question et laisse parler la personne. Il redirige la personne quand elle fait des digressions. C’est un travail d’écoute et pour faciliter cette écoute, tout doit reposer sur l’appareil d’enregistrement. La feuille ne sert qu’à prendre quelques éléments en note pour revenir dessus par la suite. La présence physique est importante. Il faut être présent et marquer son intérêt pour le récit silencieusement, si possible, afin de ne pas parasiter la bande. Hocher la tête est suffisant. La durée de l’entretien est à adapter en fonction des gens. En général, il peut durer 1h30. Il doit se terminer par des questions ouvertes afin que les personnes parlent de souvenirs qu’on aurait oublié d’évoquer. L’entretien ne se termine pas sur le seuil de la porte. On reste en contact car on peut avoir besoin de solliciter la personne à nouveau. On ne refuse pas la collation à la suite de l’entretien. Pendant ce moment plus détendu, l’enregistreur est mis sur pause et prêt à être allumé si une anecdote oubliée revient à l’esprit de la personne.

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• Remarques et questions des participants

Mathieu Perret rappelle qu’il faut faire attention à l’environnement sonore. Si on manque une phrase à cause d’un bruit parasite, on peut demander de répéter sans évoquer l’aspect technique. Il ne faut alors pas hésiter à passer pour un idiot.

Lise Maillard : « Faut-il prendre en compte le public dès le début du collectage alors qu’on sait qu’il sera acquis au sujet ? »La collecte est une façon différente d’aborder l’histoire qui peut plus facilement s’adresser au grand public. On ouvre le projet à un public qui n’aurait pas été vers les problématiques abordées. Nous avons une mission : celle d’intéresser les gens à l’histoire.

Anne-Hoyau Berry : « Pouvez vous parler de l’aspect technique ? »Il faut bien placer l’enregistreur entre les personnes interrogées et veiller à être dans une salle sans parasite sonore. Pour l’exploitation, on utilise une carte SD pour transférer les données sur un ordinateur. Une première transcription est alors faite puis une relecture. 1h d’enregistrement correspond à 2 ou 3 heures de travail. Souvent la différence entre le matériel collecté et le document final est très grande.

Mathieu Perret évoque le fossé entre le travail d’archivage et celui de valorisation. Quand on valorise, on fait des choix qui privent de certaines informations qui pourraient être importantes pour d’autres projets à venir. L’archivage permet de conserver des données qui seront peut-être utiles et est une étape à ne pas éviter dans la collecte.

Que faire de la matière brute ? Jérôme Lucas conserve tout sur un disque dur, en classant les documents pas témoins et par thématiques, un enregistrement brut portant autre chose que la retranscription écrite. Cependant, le numérique est volatile. Se pose alors deux questions : celle de la conservation et celle de du classement. Jérôme Lucas propose d’aller à la rencontre des archivistes qui sont confrontés à ces questions.

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De l'histoire vécue aux documents archivés

Xavier LAUBIE, conservateur aux archives départementales des Côtes-d'Armor profite de la transition pour poser d’emblée la question de savoir s’il est nécessaire de tout conserver. La question se pose autant pour des documents papiers que pour des documents numériques. Il faut également se poser les questions de l’exploitation du matériel collecté et l’accessibilité au public.

De la conservation à l’archivage : le rôle des ArchivesLes archives ne sont pas mises au courant des politiques et des collectages que les acteurs locaux conduisent sur le terrain. Dans le cadre de ces projets, la question de la conservation et celle de la communicabilité doivent se poser dès le départ. Plus ce travail est fait en amont, voire en collaboration avec des structures compétentes, plus la survie des données dématérialisées sera possible. Il faut alors se poser la question de savoir où stocker le collectage, comment et avec quelle infrastructure. Il faudra sans doute également faire des choix et des coupes pour ne retenir que le plus important du matériel collecté.Cela est vrai pour le numérique, tout autant que le papier. En 2011, 6500 mètres linéaires de données papier ont été détruites aux Archives Départementales pour 380 mètres versés. Le travail des Archives consiste à sélectionner 10 à 15% des données, jugées importantes à transmettre. Elles n’ont pas la capacité technique et financière de tout archiver. Un service d’Archives n’a pas vocation à tout collecter mais il peut travailler avec d’autres structures ayant des vocations d’archivage comme Dastum ou encore l’INA qui ont parfois de meilleures compétences. Xavier Laubie insiste alors sur l’importance du travail de coopération et de collaboration.

Xavier Laubie distingue deux démarches qui sont le stockage et l’archivage. Le premier est limité dans le temps, le second s’inscrit ad vitam aeternam. Les conservateurs savent le faire avec le papier mais beaucoup moins avec le numérique. En France aucun centre d’Archives Départementales n’est doté d’un système d’archivage électronique. En Bretagne, un projet est en cours d’études : Mégalis. C’est tout un ensemble de structures départementales qui doivent porter le projet car son coût est important.

De la conservation à la numérisationLes missions de tout service d’Archives sont la collection, la conservation et la communication, une politique triple qui nécessite des moyens financiers et des moyens humains quelque soit la taille de la structure. Dans le cadre de cette triple politique, les conservateurs se posent les questions suivantes : que va-t-on collecter, pourquoi, comment, avec qui et dans quel cadre ? Que va-t-on conserver et dans quel cadre juridique ? Ces questions se posent aussi bien pour l’approche papier que pour l’approche numérique.Ce n’est pas parce ce que tout est numérisé que tout est conservé. La numérisation suppose de réfléchir à la hiérarchisation des données pour un archivage cohérent.

Xavier Laubie revient sur le projet de collectage autour de la ligne de chemin de fer Carhaix-La Brohinière. Les conservateurs ont apprécié que dans le cahier des charges, un article soit

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dédié au problème de l’archivage. Cette initiative a été novatrice pour les Archives en ceci qu’elles étaient pour la première fois copilote dans un système réfléchi d’archivage. Pour optimiser le dépôt, la demande était d’avoir systématiquement deux formats de collectage : un format web qui est celui de la conservation ainsi qu’un format mpeg qui est celui de diffusion et de consultation. Toutes les données sont enregistrées sous ces deux formats.Le format web normalisé permet d’assurer dans les conditions les plus optimales la conservation des données des 30 enregistrements réalisés dans le cadre du projet. Le transfert du fonds s’est fait sur CD-Rom, accompagné des conventions signées. Les données ont été cotées et transférées par sécurité sur un disque dur externe conservé aux Archives Départementales. On obtient ainsi trois espaces de conservation : un CD Rom, disque dur externe et un serveur d’archivage.

Papier et numérique : deux approches différentesLa vocation prioritaire des archives est de conserver les documents produits par les services de l’Etat. Ceux-ci correspondent à 80% des 18 km de papier conservés. Ils rassemblent les documents produits par les services déconcentrés de l’Etat, le Conseil Général, les établissements publics et les associations de service public sur l’ensemble du département. Les actes notariés de plus de 75 ans doivent être transférés aux archives. Les Archives conservent également des fonds privés (familles, entreprises), photographiques, graphiques et orales.

Pour exemple, les Archives ont récupéré 121 cassettes audio d’enregistrement des commissions paritaires du Conseil Général des Côtes-d’Armor de 1992 à 2009. Ce fonds allait être jeté. Le problème est qu’il est inexploitable. Faut-il numériser ce fonds alors que les Archives possèdent déjà les procès verbaux originaux? Dans le cadre de l’Inventaire du patrimoine des communes littorales conduit par le Conseil Général, Guy Prigent, archéologue départemental a collecté des témoignages de très grande qualité sur les 50 communes littorales. Les Archives possèdent par exemple l’enregistrement du dernier entretien réalisé auprès du dernier gardien de phare des Côtes-d’Armor. Ce fonds est gravé sur CD-Rom et sur disque dur externe.

Les flux sont pour le moment extrêmement fragiles. Le travail de l’archiviste consiste à faire une veille permanente sur ces données afin que dans 10 ans, elles soient toujours accessibles et intelligibles d’où une politique systématique de migration sur de nouveaux outils.

On change de dimension par rapport à l’archivage papier. Pour ce dernier, il n’y a qu’un original que l’on trouve aux Archives. En revanche, les lieux de stockage du matériel numérique offrent la possibilité de dupliquer et d’assurer la sécurité de la conservation.

L’indexation des donnéesQuand on collecte, il y a des informations qu’il faut penser à noter si le dépôt des données en Archives est envisagé: la date de la rencontre, le cadre (la démarche, la politique), le contexte de création et de génération des données, par qui, comment, avec quel type d’outils. Ces données techniques permettent de planter le décor dans lequel les enregistrements ont été réalisés. Ces données sont extrêmement importantes dans la pérennisation de l’information.

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Plus les données sont indexées, plus la politique de consultation sera intéressante. Plutôt que de verser le fruit de la collecte de manière brut, le porteur de projet est invité à en réaliser lui-même l’indexation. Xavier Laubie conseille également de couper les enregistrements en séquences selon des thèmes afin d’offrir au public des clefs d’accès précises.

Quand on entre dans une politique de collectage, il faut déjà réfléchir aux questions suivantes : quel public sera touché, quelle sera la forme de valorisation voir de consultation ? Ces questions auront une influence sur la manière de collecter.Lorsque l’on souhaite faire un transfert aux archives, un inventaire des sources orales est demandé. On ne transmet pas simplement un disque dur, il faut être en capacité de dire ce qu’il contient, quel est son poids en gigaoctet, comment sont organisés les fichiers, quel est le plan de classement, la structuration des données, etc. Sinon, les Archives doivent faire face à une multiplication des disques durs externes où il est difficile de trouver l’information.Plus on est en amont dans une arborescence, plus le travail de conservation et de communication sera aisé.

La valeur du témoignage oralXavier Laubie évoque l’exemple des Archives Départementales de Haute-Garonne. En 2008, le premier président de la cour d’appel de Toulouse a décidé d’autoriser l’enregistrement audiovisuel de tous les débats du procès AZF. Le tournage était sécurisé, l’enregistrement protégé et un carnet de bord tenu. Un enregistrement simultané se faisait sur deux disques durs enfermés dans une armoire de la salle d’audience, ignifugée et fermée à clefs. L’entreprise chargée de l’enregistrement avait interdiction de faire la moindre copie supplémentaire. Le versement de toutes les données était effectué aux Archives Départementales chaque semaine, accompagnées des métadonnées avec des procès verbaux de remise. Le choix a été fait de distinguer un exemplaire de conservation au format mpeg2 transféré d’un disque dur à un serveur et un format qui permet la consultation sur dvd. Des bordereaux de versement et un plan de classement étaient établis. Toutes les données sont conservées sur un serveur. Cela représente quatre téraoctets d’enregistrement, ce qui correspond à l’équivalent du serveur d’archivage numérique des Archives Départementales des Côtes-d’Armor. La note qui dit : « le travail devra être poursuivi en direction des archives analogiques, à savoir : la collecte des 109 dossiers papiers » qui correspondent à 1km linéaire de documents. Pour information, les Archives Départementales des Côtes-d’Armor disposent de 3km. L’oralité n’a pas empêché une opération sécurisée d’archivage papier. L’oralité n’a pas encore de valeur juridique. L’oralité se vérifie en étant confrontée à des sources d’archives. Quand on réalise une collecte, on ne va pas mettre en doute ce que dit notre interlocuteur. On confronte ces propos avec des sources écrites complémentaires qui viennent quant à elles des organismes de droit public. On confronte donc des sources privées à des sources publiques et c’est comme cela que l’Histoire se construit progressivement, au plus proche de la vérité.Pour ce qui est de la question de la conservation, les générations suivantes feront ce qu’elles pourront avec les nouveaux outils qui seront à leur disposition.

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Remarques et questions des participants

Gwénaël Carvou : « Quel choix du format d’encodage de fichier ? Y a-t-il une réflexion sur la pérennité des formats de fichiers ? »Aux Archives Départementales, il n’existe pas de pôle spécifique sur la collecte d’archives orales. Dans le projet de développement, on trouve une volonté de déployer un pôle spécifique à la question. Xavier Laubie est le seul à être attaché à cette mission qui ne constitue que 10% de son temps de travail. S’appuyer sur le tissu associatif permet d’amorcer des actions autour de la création de ce pôle. Les Archives ne disposent pas aujourd’hui d’outil fiable pour que le public puisse accéder aux archives orales. Sa mission de communication échoue à ce stade.

Gwenaël Carvou : « Les grandes entreprises ont trouvé la solution afin de stocker leurs données. Elles ont créé des fermes de serveurs. Ce principe est extrêmement coûteux en termes d’énergie et d’infrastructure. Les données sont en permanence mises à jour, régénérées. »

Laurent Voiturin insiste sur l’importance de communiquer sur ce que l’on fait afin d’optimiser son travail. Il faut penser régulièrement à la migration partielle ou totale sur des lieux de stockage supplémentaires. Multiplier les supports de sauvegarde peut permettre une plus grande sécurisation des données.

Mike James : « Vers quelles structures peut-t-on se tourner afin de conserver les données ? Existe-t-il des structures nationales ou un réseau comme Dastum? « Dastum n’a pas vocation à stocker des données issues de toutes les opérations de collectage. L’INA collecte les émissions radio. Dastum est plutôt tourné vers les chants, la musique, les danses et les contes. Aujourd’hui, il n’existe pas de lieu susceptible de recueillir le collectage des tranches de vie, d’où l’importance du travail en réseau.Mathieu Perret : Plum’FM s’est mise en réseau avec d’autres radios afin de créer un serveur commun avec une indexation précise.

Xavier Laubie : Bretagne Culture Diversité n’a-t-elle pas vocation à réfléchir à la création d’un outil commun afin de conserver le collectage oral réalisé par les associations sur les quatre départements ? Une réflexion doit être conduite en partenariat avec les structures associatives et les Archives départementales.On pourrait imaginer un travail collectif, une grille-type, un schéma minimal global qui permettrait de figer les informations majeures dans un souci d’indexation, de conservation et de pérennisation. Les services d’archives l’exigent dès qu’on veut faire un dépôt. Les Archives Départementales des Hautes-Alpes disposent de 500 heures de témoignages oraux collectés par une association sur les savoir-faire artisanaux. Le travail de cette association a été reconnu et les Archives ont le projet d’acquérir un serveur de 21 téraoctets afin de poursuivre le projet. Désormais, c’est un service du Conseil Général qui gère la conservation du collectage.

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Conclusion : de nouvelles perspectives liées à la bibliothèque numérique régionale : quelles mises en synergie

Julie Léonard, Responsable du secteur inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel présente Bretagne Culture Diversité. L’association a été créée par le Conseil Régional en mai 2012 avec la volonté de mettre en place un outil dont les missions sont : vulgariser la matière de Bretagne dans tous les domaines (histoire, archéologie,

sociologie, etc.), réaliser un inventaire permanent du patrimoine culturel immatériel, valoriser la diversité culturelle : travailler sur la Bretagne en la réinscrivant dans un

contexte plus général gérer le portail numérique régional. BCD est basée à Lorient et dispose de sept salariés

dont deux travaillent à la gestion du portail numérique.

Elle remplace les structures culturelles créées dans les années 1980 : l’Institut culturel de Bretagne et l’Agence culturelle de Bretagne. La Région Bretagne soutient financièrement l’association.

Gwenaël Carvou responsable informatique du portail numérique, présente le projet de la bibliothèque numérique de Bretagne. Ce projet reste propriété de la Région Bretagne et est porté par l’association BCD pour une durée de trois ans. Ce portail a été créé pour valoriser un certain nombre de fonds numériques qui existent dans différentes structures bretonnes. L’idée première est de rendre visible en un seul endroit toutes ces données numérisées. Le choix qui a été fait est de ne pas collecter et archiver les données mais de s’appuyer sur une infrastructure existante en récupérant seulement les notices documentaires qui sont affichées au travers du portail. Le portail renvoie vers les sites internet des différentes structures sans s’approprier leurs données. L’outil se base sur le protocole OAI-PMH qui est un moyen d'échanger sur Internet des métadonnées entre plusieurs institutions, afin de multiplier les accès aux documents numériques. Son utilisation est libre, tout comme ses spécifications, disponibles sur le site www.openarchives.org.

Prenons le cas de Dastum. Cette association a un site internet basé sur le logiciel documentaire Alexandrie qui lui permet d’associer tous ses fichiers sonores, visuels ou audiovisuels à des données documentaires. Le logiciel est en mesure de produire des notices dans un format particulier contenant des données (nom de l’auteur, date, titre, etc.) normalisées qui sont déposées sur un serveur.Le logiciel de BCD va chercher ces dépôts, récupérer ces notices et les enregistrer dans sa base de données. Une mise à jour est faite régulièrement en fonction des changements effectués par les producteurs. BCD s’inscrit dans une logique de signalement de notices présentes dans d’autres systèmes informatiques. L’outil crée une base de recherche commune.

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Gwénaël Carvou travaille à la création d’un outil documentaire commun afin d’harmoniser les notices. Il évoque l’importance des pratiques communes et de la mise en réseau. Ce sont à termes les objectifs du portail. Pour les structures souhaitant intégrer ce projet, un accompagnement technique est possible par BCD. Pour l’instant, le travail se fait sur un petit nombre de dépôts : INA, CRBC, Cartolis, Cinémathèque de Bretagne et Ouest en Mémoire. L’enjeu est d’arriver à se retrouver dans tout ce qui existe de documents patrimoniaux sur la Bretagne.

Ce fonds de notices est la base du projet mais l’objectif est également de créer du contenu éditorial pour faire vivre ces données à travers des dossiers thématiques, des chronologies ou encore des cartes. BCD va également travailler à la création de mini courts métrages pour répondre à un certain nombre de questions sur la Bretagne. L’idée est de valoriser le patrimoine breton et les connaissances que les gens peuvent en avoir. BCD peut apporter ses compétences en termes techniques et de mise en réseau pour les associations qui souhaiteraient mettre en valeur un collectage ou être plus visibles.

Pour répondre aux besoins en termes d’harmonisation des notices, la Région Bretagne s’est mise en relation avec l’entreprise NaONet, basée à Nantes, chargée de créer un système de dépôt compatible avec le système de la bibliothèque numérique.

Denis Rocaboy explique que les associations ne pourront pas reprendre à zéro leur collectage au prétexte que les données ne sont pas compatibles avec le système mis en place par BCD.Gwénaël Carvou répond que si les associations qui souhaitent intégrer le projet n’en ont pas les moyens financiers, c’est à la Région de faire des efforts afin de s’adapter à l’existant. De plus, le choix du protocole OAI-PMH est très rependu et les systèmes faciles à mettre en place. La plupart des logiciels documentaires sont compatibles avec celui-ci. Si certains ne le sont pas, il faut solliciter des mises à jour de la part des entreprises qui les ont créés.

Xavier Laubie : « Avant de mutualiser le fonds, il faut savoir ce que l’on a. Il faut que les structures associatives dressent un inventaire des fonds en leur possession et l’état dans lequel ils sont. Ce catalogue serait une mine de renseignements très utiles qui permettraient d’engager la deuxième étape : la valorisation. »

Gwenaël Carvou rappelle l’importance du partenariat entre structures. Les Trans Musicales disposent d’un fonds très intéressant mais n’est pas en mesure de le rendre accessible immédiatement. Un partenariat s’est formé avec Dastum. Ce fonds sera valorisé au travers du système de Dastum. Il peut être intéressant de mutualiser les moyens.

Cécile Léostic : « Dastum est très identifiée pour ce qui de la musique, des danses, etc. L’association a tout de même accepté de mettre les photos issues du projet autour de l’ancienne ligne ferroviaire Carhaix-La Brohinière dans leur base. Elle n’est pas limitée dans ses statuts à la danse et à la musique. Il ne faut pas donc hésiter à les contacter pour parler de son projet. »

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Laurent Voiturin : « si les documents ne sont pas numérisés mais tout de même pertinents, comment les valorisez-vous ? »Gwenaël Carvou : « Pour les documents qui ne sont pas numérisés, c’est le cas pour certains ouvrages du CRBC, le choix a été fait de les signaler mais en disant qu’ils ne sont pas accessibles en ligne. Dans le cas de Dastum, certains documents sont accessibles librement, d’autres sur inscription et pour en consulter certains, il est nécessaire de se déplacer. BCD a fait le choix de ne pas se limiter à ce qui est accessible en ligne librement. Il sera signalé quand il est nécessaire de s’inscrire ou de se déplacer pour consulter le document. Cependant, l’enjeu principal est de permettre l’accès à des données numérisées. »

Mike James : « Dastum ne peut pas tout réceptionner au risque de mettre en danger son activité. Il semblerait qu’il y ait des maillons manquants dans la conservation. Que peut faire une structure qui a en sa possession du matériel issu de collectage ? » Gwenaël Carvou : « On peut avoir besoin d’accompagnement et de mutualisation de moyens. Le fait de travailler en réseau et d’avoir des interlocuteurs peut permettre de faire un point sur l’existant. Ensuite, lorsqu’il est question d’archivage, on peut faire le choix d’un logiciel gratuit comme PMB qui peut s’installer sur un serveur web. » Xavier Laubie : « Le dépôt peut se faire aux Archives Départementales, à partir du moment où le document présente un intérêt historique évident. Il y aura des modalités précises, certes, mais il y a cette possibilité. Vous pouvez aussi vous rapprocher des élus locaux, d’un service culture, etc. »

Gwenaël Carvou : « Certaines associations vont organiser leur archivage elles-mêmes. Celles qui n’en auront pas les moyens pourront envisager une collaboration avec celles qui ont les compétences. Il ne faut pas hésiter à passer des coups de fil, c’est comme cela qu’un réseau vit. BCD n’est pas au courant de tout mais peut être sollicitée pour ses compétences. Cela devient de moins en moins coûteux d’investir un outil informatique. On trouve plus facilement des compétences pour mettre ce type de projet en place. Il faut formaliser les besoins spécifiques et s’organiser pour trouver des réponses à ces problématiques. Pourquoi ne pas créer un comité scientifique « archives et diffusion » en Bretagne ? Il est possible de faire du coup par coup, mais si on sent qu’il y a un besoin récurrent et urgent, on peut envisager de se regrouper. On peut mettre en place des pratiques communes. Il existe des normes documentaires utilisées en Archives, des plans de classement ou des thésaurus. Les objectifs étant différents derrière chaque projet de collectage, on n’est pas dans l’obligation de s’imposer des normes mais au moins s’en approcher. Une norme n’a de valeur que par rapport à un objectif qu’on se fixe. Il vaut mieux parler de pratiques communes que de normes. Les professionnels existent, il faut les solliciter.Il faut un minimum de données communes. La norme Dublin-Core impose un certain nombre de champs de description formelle : titre, auteur, date et lieu d’édition, éditeur, producteur, sujet, ISBN, localisation et diverses données annexes. Normalisé dans le milieu de l’édition, c’est un indicateur des principales informations dont on a besoin pour qualifier un ouvrage. Ce qu’il nous manque dans le cadre de la question de l’indexation, ce sont les mots-clefs. Il ne faut pas hésiter à contacter les professionnels de la documentation qui sont confrontés aux mêmes problématiques.

22 | Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles. » - Plémet (Côtes-d’Armor), Gîte d’étape Le Pont Querra, Jeudi 27 juin 2013

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L’enjeu réel est d’apprendre à travailler ensemble avec des compétences différentes. Autour de la table, on a des compétences en matière de documentation, de diffusion électronique d’information, de collectage, de conservation et de valorisation. Ces journées d’échange sont un moment idéal pour échanger nos coordonnées. »

Liens utiles

Les intervenants- Conseil Général des Côtes-d’Armor : http://cotesdarmor.fr/- Editions Récits www.vosrecits.com- Archives Départementales des Côtes-d’Armor : www.archives.cotesdarmor.fr- Bretagne Culture Diversité : www.bcdiv.org- CAC Sud-Marc Le Bris : www.cacsud22.com- Fédération Patrimoine-Environnement Bretagne : www.clefsdupatrimoinebreton.org

La pratique du collectage- Petite histoire de la pratique du collectage : http://pharouest.ac-

rennes.fr/e221819H/comenius/bretagne/contes/collectage/collectage%203.htm- Guide édité par les Archives municipales de Lyon : http://www.archives-

lyon.fr/static/archives/contenu/Offre_culturelle/guide_collecte_2010.pdf- Logiciel PMB : www.pmbservices.fr- Découvrez le dossier réalisé par la fédération Patrimoine-Environnement Bretagne

sur les pratiques du collectage : http://lesclefsdupatrimoinebreton.org/2013/07/14/dossier-n2-la-pratique-du-collectage/

Conservation- Mégalis : http://www.e-megalisbretagne.org

Associations- Dastum : http://www.dastum.net/- INA : http://www.ina.fr/- CRBC (centre de recherches bretonnes et celtiques) : http://www.univ-brest.fr/crbc/- Cartolis (site de la carte postale en Bretagne) : http://www.cartolis.org/- Cinémathèque de Bretagne : http://www.cinematheque-bretagne.fr/- Ouest en Mémoire : http://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire/- La Granjagoul - maison du patrimoine oral – Parcé (35) : http://www.lagranjagoul.fr

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www.lesclefsdupatrimoinebreton.org

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35000 Rennes

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24 | Compte-rendu de la journée de rencontre et d’échange « Collecter, de l’idée aux réalisations : une diversité de possibles. » - Plémet (Côtes-d’Armor), Gîte d’étape Le Pont Querra, Jeudi 27 juin 2013